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Informations insistantes sur des mandats d’arrêt de la CPI : Netanyahu met en garde contre « un précédent dangereux »

Réagissant aux informations persistantes sur des mandats d'arrêt imminents délivrés par la Cour pénale internationale (CPI) contre lui et plusieurs dirigeants politiques et (…)

Réagissant aux informations persistantes sur des mandats d'arrêt imminents délivrés par la Cour pénale internationale (CPI) contre lui et plusieurs dirigeants politiques et sécuritaires israéliens, le Premier ministre de l'Etat hébreu, Benyamin Netanyahu, met en garde en disant : « Sous ma direction, Israël n'acceptera jamais une tentative, de la part de la CPI, de saper le droit fondamental du pays à se défendre (…). »

Tiré d'El Watan.

Alors que des informations persistantes sur l'imminence du lancement de mandats d'arrêt internationaux par la Cour pénale internationale (CPI) contre les dirigeants israéliens, le Premier ministre de l'Etat hébreux, Benyamin Netanyahu, sort de sa réserve pour avertir, dans un message publié sur Telegram, que « toute décision n'aurait aucun effet sur les actions entreprises par Israël, mais pourrait être un précédent dangereux ».

Le Premier ministre a lancé une véritable mise en garde en déclarant : « Sous ma direction, Israël n'acceptera jamais une tentative, de la part de la Cour pénale internationale, de saper le droit fondamental du pays à se défendre (…). » Et d'ajouter : « Alors que les décisions prises par la Cour, à La Haye, n'affecteront pas les actions qui sont celles d'Israël, elles viendront établir un précédent dangereux qui menace à la fois les soldats et les personnalités publiques. »

La déclaration de Netanyahu est intervenue juste après la publication, par la Chaîne 12, l'une des chaînes d'information les plus suivies en Israël, faisant état « d'inquiétudes de plus en plus » pesantes « de la possibilité que des mandats d'arrêt soient émis par la CPI à l'encontre de Netanyahu, de son ministre de la Défense, Gantz Gallant, ainsi que son chef d'état-major, Herzi Helvi, et d'autres hauts responsables politiques et sécuritaires, pour des violations présumées du droit international à Ghaza ».

Le média avait également révélé que ces informations ont fait l'objet d'« une discussion en toute urgence » au niveau du bureau du Premier ministre israélien, sans pour autant donner plus de détails.

Même s'il n'est pas membre de la CPI et qu'il ne reconnaît pas cette juridiction, Israël a fait l'objet de nombreuses plaintes déposées par des ONG et des Etats signataires du Statut de Rome, dont l'Autorité palestinienne, pour des « crimes de génocide », « de guerre », « d'agression » et « contre l'humanité » commis par l'entité sioniste lors de l'assaut menée contre Ghaza, au lendemain de l'attaque du 7 octobre.

Ces plaintes se sont ajoutées à une même procédure qui était pendante depuis 2018. La Chaîne 12 a précisé également que les mandats d'arrêt attendus seront probablement émis dans le contexte de la crise humanitaire dans la bande de Ghaza, en plus des déclarations internationales concernant la violation par Israël du droit international, en faisant référence à la guerre dévastatrice contre Ghaza et aux violations du droit international.

Citant des spécialistes du droit, la même source a estimé que « les professionnels du droit qui ont assisté à la réunion d'urgence limitée, à laquelle ont pris part les ministres des Affaires stratégiques Ron Dermer, le juge Yariv Levin et le ministre des Affaires étrangères Israël Katz, ont tenté de faire obstacle à la décision en prenant des mesures urgentes de dernière minute, devant le tribunal lui-même et devant des partis politiques influents, mais il apparaît que ces efforts n'ont pas porté leurs fruits ».

Note interne

Révélations réaffirmées samedi dernier par le journal israélien Maariv en citant des « sources bien informées » sans les nommer. « Netanyahu était anormalement effrayé et nerveux à l'idée d'un mandat d'arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale », a écrit le journal en soulignant qu'« au cours des derniers jours, Netanyahu a noué de nombreux contacts avec des dirigeants et responsables internationaux dans le but de faire pression pour empêcher l'émission du mandat d'arrêt, notamment auprès du président américain, Joe Biden ».

Selon les sources du journal, « Netanyahu se rend compte que le mandat d'arrêt international pourrait faire de lui une personne persécutée, c'est pourquoi il s'investit chaque jour dans des efforts pour le contrecarrer ».

Pour les mêmes sources, « il n'est pas improbable que la flexibilité de la position israélienne concernant la question de l'accord d'échange de prisonniers et de détenus entre le mouvement Hamas et l'Etat occupant, y compris l'ouverture à la question de la fin définitive de la guerre à Ghaza, fasse partie des tentatives visant à contrecarrer la publication du mémorandum ».

L'Etat hébreu semble se rendre à l'évidence que les graves violations du droit international par ses forces armées, encouragées par de nombreux dirigeants politiques à Ghaza, depuis presque sept mois, ne peuvent passer inaperçues ou jouir de l'impunité. Même à Washington, un des pays les plus liés à Israël et celui qui le défend et vient de lui accorder une aide militaire de 26 milliards de dollars, de plus en plus de voix s'élèvent contre la manière avec laquelle Tel-Aviv mène la guerre contre Ghaza.

En effet, selon une note interne, consultée par l'agence britannique de presse Reuter, « de hauts responsables du département d'Etat américain ont informé le secrétaire Anthony Blinken qu'Israël aurait violé le droit international dans sa guerre contre la bande de Ghaza ». Cependant, a indiqué l'agence, « ils n'ont pas trouvé d'assurances crédibles ou documentées de la part d'Israël selon lesquelles celui-ci utilise des armes américaines conformément au droit humanitaire international.

Cela a donné lieu à une présentation conjointe de quatre bureaux du département d'Etat américain, à savoir : démocratie, droits de l'homme et travail, population, réfugiés et migrations, justice pénale mondiale et affaires des organisations internationales, sérieusement préoccupés par le non-respect du droit international humanitaire pendant la poursuite par Israël de la guerre à Ghaza ». Reuters a écrit que « l'évaluation menée par les quatre bureaux a révélé que les assurances israéliennes ne sont ni crédibles ni fiables ».

Cette évaluation, a ajouté l'agence, « cite huit exemples d'actions militaires israéliennes » qui, selon les responsables, soulèvent de sérieuses questions sur de potentielles violations du droit humanitaire international.

Ces violations comprenaient : « Des frappes répétées sur des sites et des infrastructures protégés, ainsi que des niveaux déraisonnablement élevés de dégâts civils pour des gains militaires, et peu de mesures ont été prises pour enquêter sur les violations ou pour demander des comptes aux responsables des dommages civils massifs et du meurtre de travailleurs humanitaires et des journalistes à un rythme sans précédent. »

Cette évaluation a précisé l'agence, cite également 11 cas d'actions militaires israéliennes « qui, selon les responsables, ont vu des restrictions arbitraires sur l'aide humanitaire, y compris le refus d'admettre des camions entiers d'aide en raison d'un seul article à double usage, des restrictions artificielles sur les inspections, ainsi que des attaques répétées contre des sites militaires. L'humanitaire n'aurait pas dû être attaqué ».

Reuters a écrit en outre que « d'autres responsables du département d'Etat américain ont soutenu les affirmations d'Israël selon lesquelles il adhère au droit international », avant d'évoquer « une autre évaluation », que l'agence dit avoir consultée, émanant du Bureau des affaires politiques et militaires, qui s'occupe de l'aide militaire américaine et des transferts d'armes, qui a averti Blinken sur le fait que « la suspension des ventes d'armes américaines limitera la capacité d'Israël à faire face aux menaces potentielles en dehors de son espace aérien et exiger que Washington reconsidère toutes les ventes actuelles et futures à d'autres pays de la région ».

A ce titre, a souligné l'agence, « le bureau a déclaré dans son évaluation que toute suspension des ventes d'armes américaines susciterait des provocations de la part de l'Iran et de ses groupes alliés », alors que « le mémorandum n'aborde pas directement les garanties qu'Israël doit fournir ».

L'agence a rappelé qu'au mois de février de l'année en cours, le président Joe Biden a publié un mémorandum sur la sécurité nationale exigeant que Blinken soumette un rapport au Congrès d'ici le 8 mai, déterminant s'il avait trouvé des « garanties israéliennes crédibles » selon lesquelles son utilisation d'armes américaines ne viole pas la loi américaine ou internationale.

Le 24 mars 2024, au moins sept bureaux du département d'Etat américain avaient envoyé à Blinken leurs contributions à un « mémorandum d'options » préliminaire, et « certaines parties du mémorandum, qui n'avaient pas été divulguées auparavant, ont été scellées ».

Multiplication des plaintes

Le procureur de la CPI, Karim Khan, avait déclaré au mois d'octobre dernier que le tribunal avait « l'autorité nécessaire pour examiner tout crime de guerre potentiel » commis par les Israéliens à Ghaza.

Moins d'un mois après, l'Afrique du Sud a lancé devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction onusienne, sa plainte contre Israël pour « génocide » et sa demande d'indications de mesures provisoires contre Tel-Aviv contre les mêmes faits.

La Cour a déjà statué sur les mesures, alors que sur le fond, l'examen est toujours pendant. D'autres plaintes pénales pour les mêmes faits ont été déposées, au mois de mars dernier, par « plusieurs personnes » en Suisse, contre le président israélien, Isaac Herzog, alors qu'il était sur le sol helvétique, pour prendre part au WEF (Forum économique mondial), à Davos.

La procédure a été engagée auprès du procureur cantonal de Bâle-Ville, et des polices cantonales de Bâle-Ville, Berne et Zurich. Le procureur avait alors indiqué que ces plaintes « étaient examinées selon la procédure habituelle » et a expliqué être « en contact » avec le ministère suisse des Affaires étrangères « afin d'examiner la question de l'immunité » du président israélien.

Dans leur communiqué, les plaignants ont expliqué que l'immunité pouvait être levée dans des « circonstances précises » lorsqu'il s'agit de « crimes contre l'humanité ».

Pour leur plainte, ils ont affirmé que « les conditions sont remplies » et révélé avoir demandé « la mise en place d'une procédure pénale approfondie » en Suisse contre le président israélien pour « génocide » et « crimes contre l'humanité », en parallèle aux accusations de « génocide contre le peuple palestinien à Ghaza », portées par l'Afrique du Sud contre Israël devant la CIJ. -S. T."

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Israël : crimes de guerre, mensonges et impunité

Les images retransmises par la télévision Al Jazeera et les réseaux sociaux ont révélé l'ampleur des massacres perpétrés contre des femmes, des enfants et des hommes sans (…)

Les images retransmises par la télévision Al Jazeera et les réseaux sociaux ont révélé l'ampleur des massacres perpétrés contre des femmes, des enfants et des hommes sans défense, ensevelis au bulldozer, à l'intérieur du complexe hospitalier Al Shifa, par les militaires israéliens.

Tiré d'El Watan.

Plus le mensonge est gros, plus il passe. » Le sinistre ministre de la propagande nazie Joseph Goebbels avait résumé dans cette formule toute la ligne de conduite du régime hitlérien depuis ses débuts jusqu'à sa chute en 1945. C'est la même démarche qu'adopte le régime génocidaire israélien dans la guerre qu'il mène contre les Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie.

Après plus de 200 jours d'une sauvage agression contre Ghaza provoquant la mort de plus de 34 000 personnes, des milliers de blessés et de disparus, on découvre avec effroi le degré d'inhumanité dont fait preuve l'armée d'occupation à l'égard des populations civiles palestiniennes.

Les images retransmises par la télévision Al Jazeera et les réseaux sociaux ont révélé l'ampleur des massacres perpétrés contre des femmes, des enfants et des hommes sans défense, ensevelis au bulldozer, à l'intérieur du complexe hospitalier Al Shifa, par les militaires israéliens.

Tout comme la découverte aux alentours de charniers, d'où ont été retirés des centaines de cadavres, ne peut que susciter des sentiments de colère contre les auteurs de telles violations du droit humanitaire international. Et comble de cynisme, la propagande sioniste avait affirmé au moment où de tels massacres étaient commis que tous les malades et les civils avaient été évacués sains et saufs avant les bombardements !

Inspirés, sans aucun doute, par l'attitude du chef de la propagande nazie, les dirigeants de Tel-Aviv, Netanyahu en tête, se sont empressés d'accuser le Hamas d'être à l'origine de ces exactions contre la population civile palestinienne.

Deux semaines plus tard, c'est un autre crime de guerre qui vient d'être dévoilé à l'hôpital Al Nasser de Khan Younès. Plusieurs centaines de corps déchiquetés, d'hommes menottés de femmes éventrées et d'enfants tués par des éclats d'obus ont été exhumés par les secouristes de la Défense civile palestinienne. Face à une telle succession de crimes de guerre, on est saisi par le manque de réaction de la part des gouvernements des pays occidentaux, pourtant si prompts à réagir en d'autres circonstances face à des cas de violation du droit international humanitaire.

Les recommandations de la CIJ bafouées

Alors que le monde entier assiste à un véritable nettoyage ethnique en Palestine, ordonné par le gouvernement génocidaire de Tel-Aviv, pas la moindre condamnation n'émerge des capitales occidentales. Ce qui confirme une fois de plus que l'occupant sioniste bénéficie, aujourd'hui plus que par le passé, d'une totale complaisance dans le camp occidental.

Et pourtant, la Cour internationale de justice (CIJ), suite à la saisine par la République d'Afrique du Sud, avait ordonné, le 26 janvier dernier, des mesures conservatoires, mais non moins contraignantes, qui exigent qu'Israël « empêche tout acte de génocide à l'égard des Palestiniens et permette la fourniture de services de base et d'assistance humanitaire ».

Trois mois plus tard, l'entité sioniste persiste à ignorer l'ordonnance de la CIJ, poursuit sa politique génocidaire en commettant quotidiennement des crimes de guerre dans la bande de Ghaza et tente d'affamer toujours la population qui s'y trouve. Tout comme elle a ignoré depuis 1949 toutes les résolutions des Nations unies condamnant ses violations du droit international et des Conventions de Genève vis-à-vis des Palestiniens.

Aucune sanction, ni mesure de rétention n'a été prise contre Israël au sein des instance de l'ONU. Toute disposition qui peut nuire ou susceptible d'être hostile à Tel-Aviv est immédiatement vouée à l'échec de par l'attitude des Etats-Unis. Ceux-ci n'hésitent pas à user de leur droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l'ONU empêchant ainsi l'application de la moindre sanction.

Et ce, même en cas de violation de droit humanitaire international, comme on l'a vu après le meurtre de sept agents de l'organisation américaine d'aide WKC. Depuis que ce crime de guerre a été perpétré, Tel-Aviv n'a fourni aucune explication, agissant comme s'il ne devait rendre de compte à personne, pas même à la communauté internationale.

Bien au contraire, le gouvernement Netanyahu a pris pour cible l'Organisation des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), immédiatement après les conclusions de la CIJ, accusant l'agence onusienne d'héberger une douzaine de « terroristes qui auraient participé à l'attaque du 7 octobre sur le territoire israélien », déroulant ainsi un nouvel épisode de son récit victimaire.

Des accusations sans preuve

En pointant ses attaques contre l'agence onusienne, accusée de détourner l'aide internationale destinée aux Palestiniens au profit du Hamas, de former des terroristes dès l'école, d'encourager des programmes scolaires antisionistes prônant la disparition de l'Etat d'Israël, des juifs et d'autres allégations de ce genre, le gouvernement Netanyahu pensait pouvoir détourner l'attention de l'opinion publique internationale du génocide qu'il commet depuis plus de 200 jours dans la bande Ghaza.

Il n'empêche que devant l'insistance déployée par la propagande sioniste contre l'Unrwa, comme le faisait jadis celle de Goebbels contre les juifs rendus coupables de tous les maux auxquels était confrontée l'Allemagne nazie, le secrétariat général des Nations unies a fait appel à une commission indépendante chargée d'enquêter sur les accusations portées contre l'agence d'aide aux Palestiniens.

La commission présidée par Catherine Colonna a rendu ses conclusions : Israël n'a fourni aucune preuve pouvant étayer ses accusations. L'on comprend dès lors pourquoi les résultats de la commission d'enquête n'ont pas, ou presque pas été commentés dans les médias des pays occidentaux, dès lors qu'ils s'inscrivent en porte-à-faux contre les allégations israéliennes. Et surtout, quand ils contredisent le récit victimaire israélien. Le flagrant délit de mensonge d'Etat est plus qu'évident.

Face à ce retour de flammes, Tel-Aviv s'est empressé d'accuser la commission d'enquête d'avoir été manipulée. Pourtant de l'aveu même de sa présidente, qui a déclaré avoir supplié les autorités israéliennes de tenir compte des conclusions de l'enquête pour améliorer le fonctionnement de l'Unrwa, leur position n'a pas changé d'un iota.

Ils maintiennent toujours leurs accusations graves portées contre une organisation onusienne qui a de surcroît payé le prix le plus cher de son engagement sur le terrain au profit des Palestiniens depuis 1947. Faut-il rappeler que plus de 170 de ses agents sont morts dans l'exercice de leurs fonctions sous les bombardements israéliens depuis l'agression du 7 octobre 2023, certains d'entre eux étaient des fonctionnaires, membres d'une organisation internationale et censés être protégés par leur statut de diplomates.

En outre, plus de 150 bâtiments et structures de l'agence ont été détruits par les Israéliens. Si le rapport de la commission remis au secrétaire général de l'ONU insiste sur le renforcement de la neutralité dans le fonctionnement de l'Unrwa et sur les questions d'éthique dans le recrutement de ses personnels à l'avenir, par contre, il ne souffle aucun mot sur comment renforcer la sécurité des personnels de l'agence dans l'exercice de leurs fonctions et la protection de ses structures : écoles, centres de santé, de distribution d'aide alimentaire et d'accueil de réfugiés en situation de guerre imposée par Israël à Ghaza et Cisjordanie.

Sur tous ces aspects malheureusement, le rapport de la commission d'enquête reste muet, même s'il s'est appuyé sur des travaux qui ont épluché des centaines de livres scolaires palestiniens pour déceler la moindre allusion antisémite. En vain et au grand dam du gouvernement ultraconservateur et suprémaciste de Netanyahu. Lequel a rejeté immédiatement les conclusions du rapport remis au secrétaire général de l'ONU.

Poursuite de la politique de la terre brûlée

Dans de telles conditions, rien n'indique pour l'instant qu'Israël ne va pas commettre d'autres crimes de guerre. Tout comme il est à craindre, malheureusement, que d'autres charniers soient découverts dans les jours qui viennent.

Et ce, en dépit des quelques rares appels au niveau de la commission des droits humains et d'autres instances des Nations unies à dépêcher des enquêtes internationales sur le terrain pour faire toute la lumière sur ces exactions en violation du droit humanitaire international et des Conventions de Genève. Animé par une hostilité et une haine chronique à l'égard des Palestiniens, il entend poursuivre sa « politique de la terre brûlée » sur la bande de Ghaza, que rien, ni personne ne semble pouvoir arrêter.

Ni même, surtout, vouloir arrêter – et c'est là le plus inquiétant – eu égard à l'attitude complaisante américaine et des pays occidentaux envers Israël. On doit donc s'attendre, dans les jours qui viennent, à la poursuite des massacres de civils ghazaouis et des tentatives d'affamer les femmes et les enfants.

La destruction des hôpitaux, des écoles, des universités et de toutes les infrastructures socioéconomiques n'a d'autre objectif que de rendre d'ores et déjà invivable la bande de Ghaza pour les populations qui s'y trouvent.

Selon les Nations unies, on estime jusqu'à présent à 40 millions de tonnes de gravats conséquence des 70 000 tonnes de bombes lancées ou larguées sur cette enclave palestinienne. En l'état actuel des dommages matériels, il faudra 14 années pour tout déblayer. On a du mal à imaginer l'état de dévastation dans lequel va se retrouver cette partie des Territoires palestiniens, suite à l'agression sioniste entamée voilà plus de 200 jours.

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États-Unis - Victoire historique dans le Tennessee pour le syndicat UAW

Le 20 avril, les travailleurs de l'usine Volkswagen (VW) de Chattanooga, dans le Tennessee, ont voté à une écrasante majorité pour rejoindre le syndicat UAW, remportant la (…)

Le 20 avril, les travailleurs de l'usine Volkswagen (VW) de Chattanooga, dans le Tennessee, ont voté à une écrasante majorité pour rejoindre le syndicat UAW, remportant la première élection depuis les années 1940 pour former un syndicat dans cette industrie dans le sud du pays. Une formidable victoire qui pourrait commencer à restaurer le poids des syndicats en Amérique.

Hebdo L'Anticapitaliste - 705 (25/04/2024)

Par Dan La Botz

Crédit Photo
Capture d'écran vidéo UAW

« Vous venez tous de faire la chose la plus importante qu'un membre de la classe ouvrière puisse faire, à savoir se lever
», a déclaré le président du syndicat, Shawn Fain, aux travailleurEs qui célébraient la victoire.

Quelque 2 628 salariéEs ont voté pour et 985 contre, soit 73 % en faveur du syndicat. Au total, 4 326 personnes avaient le droit de voter et environ 84 % d'entre elles l'ont fait.

Le sud, bastion rétrograde

Jusqu'à présent, le Sud était un bastion des patrons avec des entreprises sans syndicat, où les travailleurs n'ont ni droit de vote ni voix au chapitre sur leur lieu de travail. Si cette victoire en appelle d'autres, comme on s'y attend, elle modifiera l'équilibre des forces entre les entreprises et la classe ouvrière en Amérique. Le Sud, fondé sur l'esclavage jusqu'à la fin des années 1860 et sur la ségrégation des lois Jim Crow, la privation de droits et le lynchage jusqu'aux années 1960, est resté la région des États-Unis où l'on trouve le moins de syndicats, les salaires les plus bas, le niveau d'éducation le plus médiocre, la santé publique la plus mauvaise et les attitudes politiques les plus rétrogrades du pays. Cette victoire de l'UAW pourrait commencer à changer tout cela.

Pendant des décennies, l'UAW n'a pas réussi à organiser cette usine et d'autres usines automobiles dans le Sud, en dépit des millions de dollars dépensés pour organiser des élections malgré les pressions des patrons.

Des victoires qui donnent confiance pour s'organiser

Pourquoi cette victoire aujourd'hui ? Sous la direction de Shawn Fain, président de l'UAW, le syndicat a mené l'année dernière une grève de 45 jours contre Ford, Stellantis et General Motors et a obtenu en octobre un contrat prévoyant de fortes augmentations de salaire, la remise en cause des différences de statuts entre salariéEs et une certaine représentation syndicale dans les usines de batteries pour les véhicules électriques. Pour la première fois, l'UAW a frappé les trois entreprises en même temps, en recourant à une grève progressive d'usines stratégiquement choisies, qui a fini par impliquer 50 000 travailleurEs dans tout le pays et a contraint les entreprises à céder. Cela faisait des décennies que les États-Unis n'avaient pas vu un syndicat mener une telle grève de travailleurEs industriels. Les travailleurs de l'usine VW non syndiquée, voyant désormais une direction prête à se battre, ont décidé qu'ils devaient eux aussi adhérer au syndicat.

Après avoir remporté cette grève, l'UAW a consacré 40 millions de dollars à l'organisation des usines non syndiquées de l'industrie. Il vient ainsi de remporter sa première victoire. Après avoir gagné chez VW, l'UAW tentera le mois prochain d'obtenir le vote des 5 200 travailleurEs de l'usine Mercedes-Benz en Alabama. La force de l'UAW sera essentielle pour défendre les travailleurEs lorsque l'industrie passera aux véhicules électriques.

Opposition des Républicains

Les gouverneurs républicains du Sud ont pris fermement position contre les syndicats dans leur région. Le gouverneur du Tennessee, Bill Lee, et les gouverneurs du Texas, de la Caroline du Sud, du Mississippi, de la Géorgie et de l'Alabama ont signé une déclaration commune affirmant que le vote en faveur du syndicat pourrait menacer l'économie de l'État, les emplois des travailleurs et « les valeurs qui nous animent ». Leur déclaration dénonce l'UAW : « Ils se qualifient fièrement de socialistes démocratiques et semblent plus soucieux d'aider le président Biden à se faire réélire que de s'occuper des emplois d'ouvriers de l'automobile supprimés dans les usines qu'ils représentent déjà ».

Vague de syndicalisation

Le président Biden, quant à lui, est devenu l'année dernière le premier président à participer à un piquet de grève avec les travailleurEs de l'UAW en grève. Il a félicité les travailleurs en déclarant : « J'ai été fier de me tenir aux côtés des travailleurEs de l'automobile lors de leur lutte victorieuse pour obtenir des contrats records, et je suis fier de me tenir aux côtés des travailleurEs de l'automobile aujourd'hui, alors qu'ils réussissent à s'organiser chez Volkswagen ». L'UAW, soutient la candidature de Biden à la présidence tout en ayant appelé à un cessez-le-feu à Gaza.

Nous sommes au début de ce qui pourrait devenir une vague de syndicalisation telle que nous n'en avons pas connu depuis les années 1960. Les pétitions pour la tenue d'élections syndicales ont augmenté de 35 % en 2024 par rapport à l'année précédente et quelque 67 % des Américains se disent aujourd'hui favorables aux syndicats. Les syndicats sont désormais prêts à organiser le Sud. Un jour nouveau est peut-être en train de se lever.

Dan La Botz, traduction Henri Wilno

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Aux États-Unis, la mobilisation pro-Palestine sur les campus s’étend

30 avril 2024, par Courrier international — , , ,
De la côte Est à la côte Ouest en passant par la Géorgie, le Texas, l'Indiana ou l'Arizona, les manifestations et les occupations contre la guerre à Gaza se multiplient sur les (…)

De la côte Est à la côte Ouest en passant par la Géorgie, le Texas, l'Indiana ou l'Arizona, les manifestations et les occupations contre la guerre à Gaza se multiplient sur les campus américains.

Tiré de Courrier international.

La contestation contre la guerre à Gaza a gagné de nombreux campus aux États-Unis, souligne The New York Times en rappelant que cette “vague de militantisme étudiant a été déclenchée par l'arrestation d'au moins 108 manifestants à l'université Columbia le 18 avril dernier”, après que la présidente de l'université, Nemat Shafik, a demandé à la police de New York d'intervenir pour démanteler un premier campement.

Depuis lors, souligne le quotidien new-yorkais, des interventions de police sur plusieurs campus ont conduit “à plus de 800 arrestations”. Si la plupart des manifestations et des occupations se déroulent dans le calme et si de nombreuses universités, publiques ou privées, ont opté pour le laisser-faire, des affrontements ont pu avoir lieu à certains endroits entre manifestants et contre-manifestants, ou avec la police.

Des étudiants pro-israéliens estiment que les campements de soutien à la Palestine “alimentent l'antisémitisme et que leurs universités ne font pas assez pour assurer leur sécurité sur les campus”, note également le journal.

Parmi les universités où un grand nombre de personnes ont été arrêtées au cours de la semaine du 22 au 28 avril, le quotidien cite l'université Yale, dans le Connecticut (60 arrestations), l'université de Californie du Sud à Los Angeles (USC, 93 arrestations) ou encore l'université Emory, en Géorgie (plus de 28 arrestations), où la police “aurait fait usage de gaz lacrymogène et de tasers contre les manifestants”, souligne de son côté The Guardian.

Courrier international

Rencontrez Asna Tabassum, major de promotion de l’USC : L’école annule le discours de remise des diplômes d’une étudiante pro-palestinienne

30 avril 2024, par Democracy now ! — , ,
Au milieu de la répression généralisée des voix pro-palestiniennes sur les campus à travers les États-Unis, nous nous sommes entretenus avec Asna Tabassum, major de promotion (…)

Au milieu de la répression généralisée des voix pro-palestiniennes sur les campus à travers les États-Unis, nous nous sommes entretenus avec Asna Tabassum, major de promotion de l'Université de Californie du Sud, dont le discours de remise des diplômes a été annulé pour ce que l'université a prétendu être des raisons de « sécurité » après que Tabassum soit devenu le sujet d'une campagne de haine anti-palestinienne en ligne menée par des groupes pro-israéliens. « Lorsque j'ai demandé des détails sur les problèmes de sécurité », a déclaré Tabassum à propos de l'annulation, « on ne m'a offert aucune information et on m'a dit qu'il n'était pas approprié pour moi de le savoir. » Tabassum, une musulmane américaine d'origine sud-asiatique de première génération, diplômée d'une majeure en génie biomédical et d'une mineure en résistance au génocide, a déclaré que l'annulation sans précédent de son discours avait été « déchirante ».

18 aril 2024 | tiré de democracy now !
https://www.democracynow.org/2024/4/18/asna_tabassum_censored

NERMEEN SHAIKH : Aujourd'hui, nous allons nous pencher sur la répression des voix pro-palestiniennes sur les campus à travers les États-Unis. Dans un instant, nous nous pencherons sur les audiences du Congrès de mercredi, où le président de l'Université Columbia a été interrogé pendant des heures sur des accusations d'antisémitisme sur le campus. Mais commençons par l'Université de Californie du Sud, qui continue d'être secouée par la controverse après avoir annulé le discours d'ouverture de sa major de promotion pour ce qu'elle a prétendu être des raisons de « sécurité » après qu'elle ait fait l'objet d'une campagne de haine anti-palestinienne en ligne.

Le co-animateur de Democracy Now !, Juan González, et moi-même avons interviewé mercredi Asna Tabassum, qui est une musulmane américaine d'origine sud-asiatique de première génération. J'ai commencé par lui souhaiter la bienvenue à Democracy Now !

ASNA TABASSUM : Merci de m'avoir invité. Je l'apprécie.

AMY GOODMAN : Alors, pourquoi ne nous donnez-vous pas la chronologie de ce qui s'est passé ? Je veux dire, être le major de promotion de cette université d'élite, l'Université de Californie du Sud, est un accomplissement énorme. Pouvez-vous nous parler du moment où vous avez appris que vous seriez major de promotion et du moment où vous avez appris que vous prononceriez le discours lors de la remise des diplômes ? Et que s'est-il passé ensuite ?

ASNA TABASSUM : Absolument. Ainsi, une partie du processus de sélection pour devenir major de promotion est la volonté de prononcer un discours lors de la cérémonie de remise des diplômes. Et donc, quand j'ai reçu l'appel, je crois que c'était la deuxième semaine de mars, c'était pendant le Ramadan, et j'étais incroyablement heureuse de recevoir cet honneur et incroyablement reconnaissante. Et c'est à ce moment-là que j'ai su que j'aurais la chance et l'occasion de m'adresser à mes pairs lors de la remise des diplômes.

JUAN GONZÁLEZ : Et quand avez-vous appris que l'université avait changé d'avis ? Et qui vous a contacté ?

ASNA TABASSUM : Bien sûr. Donc, j'ai été contacté par l'administration lundi, en fait, lundi dernier, peu de temps avant la publication de la déclaration, que je ne serais malheureusement plus autorisé à donner le discours de remise des diplômes de la classe de 2024.

AMY GOODMAN : N'est-ce pas typique, Asna ? Est-ce que le major de promotion prononce toujours le discours ?

ASNA TABASSUM : Oui, pour autant que je sache, dans l'histoire de l'University South California (USC). Et en fait, j'ai posé la question suivante au prévôt lui-même, vous savez : est-ce que cela est déjà arrivé à un major de promotion de l'USC ? Et en fait, je pense que nous étions tous les deux d'accord pour dire que, à notre connaissance, cela ne s'était jamais produit auparavant.

AMY GOODMAN : Et qu'a-t-il dit exactement lorsqu'il vous a expliqué que c'était pour des raisons de sécurité ? Vous a-t-il parlé des menaces ?

ASNA TABASSUM : Donc, c'est exactement la question ici, c'est que je n'ai reçu aucun détail sur les menaces à la sécurité ou sur les préoccupations en matière de sécurité. Vous savez, j'ai entendu dire qu'il y avait des centaines et des milliers de courriels envoyés à l'université, mais on ne m'a donné aucune idée du contenu de ces courriels, et l'université a dit, par exemple, qu'il y avait d'autres problèmes de sécurité liés à la tenue d'un grand événement comme la remise des diplômes. Mais, vous savez, même les détails n'étaient pas clairs. Et donc, quand j'ai demandé des détails concernant les problèmes de sécurité – par exemple, s'agissait-il de problèmes de sécurité pour moi ou mes camarades de classe ? — On ne m'a donné aucune information et on m'a dit qu'il n'était pas approprié que je le sache.

JUAN GONZÁLEZ : Maintenant, saviez-vous que des groupes d'étudiants pro-Israël vous ciblaient sur les réseaux sociaux, qu'un groupe appelé We Are Tov a posté une photo de vous sur son compte Instagram et a affirmé que vous étiez, je cite, « ouvertement » – que vous « promouvez ouvertement des écrits antisémites » ?

ASNA TABASSUM : Honnêtement, c'est déchirant, oui. Une fois que j'ai été annoncé sur les réseaux sociaux, par les médias étudiants de l'USC, il n'a fallu que quelques heures avant que de tels messages ne commencent à circuler. Et une campagne très généralisée a été lancée et, honnêtement, très haineuse et décevante pour me destituer en tant que major de promotion, oui.

AMY GOODMAN : Je veux revenir sur la question qui n'a pas été soulevée par le prévôt, mais dans votre biographie Instagram, vous faites un lien vers une page d'accueil pro-palestinienne qui dit, en partie, « renseignez-vous sur ce qui se passe en Palestine et comment aider ». Certains étudiants se sont tournés vers les médias sociaux pour exprimer leur opposition en raison du langage utilisé sur la page d'accueil. Le site Web déclare, je cite, que « le sionisme est une idéologie coloniale raciste qui prône un État ethnique juif construit sur la terre palestinienne ». Le site Web indique également, je cite, « un État palestinien signifierait la libération de la Palestine et l'abolition complète de l'État d'Israël », fin de citation. Pouvez-vous nous en parler et nous parler du moment où vous avez créé un lien vers cette page, et de ce que vous en pensez ?

ASNA TABASSUM : Sûr. Il y a donc quelques points que j'aimerais clarifier. La première est qu'une université et les étudiants ont la responsabilité de s'engager dans des discussions productives et significatives. Et nous avons le droit d'apprendre des idées des autres et d'exprimer ces idées afin que nous puissions tous grandir. Et je pense que c'est la beauté d'une institution universitaire.

Mais un autre facteur que j'aimerais soulever, c'est qu'il y a d'autres formes — il y a d'autres éléments d'information dans ce lien. Vous savez, il y a aussi des paragraphes et des informations relatifs à la solution à deux États, ainsi qu'à la solution à un État. La phrase juste après celle que vous venez de citer parle de la coexistence entre les Arabes et les Juifs. Vous savez, il y a beaucoup de facteurs ici. Et mon objectif en mettant le lien dans ma biographie est simplement d'informer mes pairs de la plus rapide façon possible. Mais, en fin de compte, ce que je veux que les gens retiennent, c'est qu'ils s'informent, tirent leurs propres conclusions, puis défendent ce en quoi ils croient.

Et donc, en aucun cas, je ne prône la haine. Je ne fais que plaider en faveur de l'égalité humaine et du caractère sacré de la vie humaine lorsque je dis que les Palestiniens, ainsi que les Juifs, ainsi que les musulmans et les Arméniens et tous ceux qui sont investis dans ce conflit, ont le même droit à la vie et le même privilège de la pleine mesure de la vie.

JUAN GONZÁLEZ : Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ? Vous vous spécialisez en génie biomédical et vous vous spécialisez en résistance au génocide. Qu'est-ce qui vous a incité à suivre ces cursus ?

ASNA TABASSUM : C'est ma question préférée, surtout parce que, vous savez, comme vous le savez peut-être, j'ai fait beaucoup d'entrevues récemment, et j'aimerais que les gens parlent davantage de ma majeure en génie biomédical, parce que je pense que c'est une partie importante de qui je suis et de ma vision du monde.

Cela étant dit, la façon dont je vois ma majeure et ma mineure travailler ensemble, pour le même objectif, c'est que, vous savez, ma mineure en résistance au génocide me permet d'étudier la condition humaine dans l'une de ses pires conditions, et puis le génie biomédical est ma façon d'apprendre techniquement comment nous pouvons améliorer la condition humaine en augmentant l'accessibilité aux soins de santé.

Et donc, les façons dont je vois spécifiquement cela sont, par exemple, lorsque j'apprends sur le génocide rwandais ou l'Holocauste ou diverses autres formes de génocides et de conflits à travers ma mineure, je regarde les façons dont les soins de santé et la santé sont entravés et les façons dont la qualité de vie est entravée. afin que je puisse construire des dispositifs et des technologies de la santé, en utilisant ma majeure et en utilisant l'éducation et l'information que j'apprends dans ma majeure en génie biomédical, pour voir comment nous pouvons développer des dispositifs de point de service peu coûteux et accessibles, afin que nous puissions améliorer la façon dont les gens vivent les soins de santé lorsqu'ils en ont le plus besoin.

AMY GOODMAN : Pouvez-vous nous dire si, si vous prononciez le discours — je veux dire, ce discours serait prononcé en mai —, n'est-ce pas ? — à la remise des diplômes. N'y a-t-il donc pas encore une possibilité que l'USC change d'avis ? Quel serait votre discours ? Que diriez-vous à la communauté de l'USC ?

ASNA TABASSUM : Donc, vous savez, je n'ai pas réfléchi et je n'ai pas commencé à écrire mon discours. Mais, bien sûr, cette expérience m'informe sur la façon dont je veux m'y prendre. Mais, en fin de compte, mon message est un message d'espoir. Je pense qu'une chose en laquelle je crois vraiment, compte tenu de mes antécédents familiaux et, vous savez, de la façon dont j'ai été élevé, c'est que l'éducation est un privilège. Et en utilisant les façons dont nous avons appris à apprendre, il nous incombe de regarder le monde et de voir ce que nous voyons, puis de prendre des informations et de tirer des conclusions afin que nous puissions changer le monde de la manière dont nous le voulons. Et donc, conformément à mon message d'espoir, je veux aussi faire un message inspirant, afin que nos diplômés et mes pairs puissent se sentir habilités à s'attaquer à des questions d'intérêt mondial et à se voir dans des positions de changement.

AMY GOODMAN : Vous avez parlé d'une campagne de haine en ligne contre vous. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce que vous avez reçu ?

ASNA TABASSUM : Bien sûr. Vous savez, j'ai reçu des commentaires incroyablement décevants. Et je pense que c'est une partie malheureuse, vous savez, d'exprimer qui vous êtes et d'exprimer ce en quoi vous croyez. Mais je tiens à attirer l'attention sur le soutien écrasant. Et je pense que tous ceux qui regardent cela se dérouler voient que diverses communautés, des communautés musulmanes aux communautés juives en passant par les communautés sud-asiatiques et américaines de première génération, se réunissent pour voir cela comme quelque chose de plus grand et comme quelque chose de représentatif d'une voix collective. Et donc, vous savez, bien qu'il y ait de la haine là-bas, je veux féliciter les gens qui ont vu l'inspiration et l'espoir au fur et à mesure que cela se déroule.

AMY GOODMAN : Asna Tabassum, major de promotion de l'Université de Californie du Sud. Elle s'est jointe à nous mercredi sur Democracy Now ! après que l'USC ait annulé son discours de remise des diplômes pour ce qu'elle prétend être des raisons de « sécurité » après qu'Asna ait fait l'objet d'une campagne de haine en ligne.

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Des centaines de militants, d'hommes politiques et de journalistes attendent en Turquie d'escorter 5 500 tonnes d'aide humanitaire vers la bande de Gaza. À 700 km de là, la marine israélienne se prépare à prendre d'assaut la flottille.

Par Emilia G. Morales

24 avril 2024 - 10:53 a.m.

Traduit avec deepl.

Ne pas regarder les militaires dans les yeux, ne pas se séparer du groupe, ne pas résister. Tel est le mandat clair donné par l'organisation de la flottille de la liberté aux participants de l'expédition maritime qui vise à briser le blocus naval imposé par Israël à la bande de Gaza depuis 2007. L'objectif est d'apporter 5 500 tonnes d'aide humanitaire aux Gazaouis. "Si vous vous apprêtez à embarquer et qu'Israël attaque le navire, il existe des paramètres très clairs de non-violence", a expliqué l'organisation. "Ne pas les accepter peut vous exposer personnellement et affecter votre vie et celle de ceux qui vous entourent".

Une cinquantaine de participants écoutent avec courage les instructions des orateurs qui défilent devant eux et qui expliquent les stratégies possibles d'Israël pour boycotter la mission humanitaire. Il s'agit de la troisième formation à l'action non-violente organisée ces jours-ci à Istanbul (Turquie) pour les plus de 500 personnes qui attendent le départ du convoi maritime, composé d'un cargo et de deux bateaux de passagers. Le départ des navires était initialement prévu pour le dimanche 21 avril. Mais des problèmes administratifs et la pression internationale ont repoussé la date au mercredi 24 avril. Ce mardi, la Flottille de la Liberté a fixé une nouvelle date de départ au vendredi 26 avril. Un nouveau retard.

Comme l'a rapporté le Washington Post dimanche, Israël prépare ses forces de sécurité à agir si nécessaire. Tel Aviv a confié cette mission à Shayetet 13, une unité d'élite de sa marine. Le répertoire d'armes dont ils sont censés disposer est varié. Il est question de gaz lacrymogènes, de tasers et de grenades incapacitantes. Cette dernière émet une lumière puissante qui empêche de voir pendant quelques secondes, tout en émettant des sons aigus (plus de 170 décibels) qui gênent l'audition.

La formation mentionne également des drones de reconnaissance dotés d'une intelligence artificielle, capables d'enregistrer les visages des passagers et de les comparer à une base de données de membres et de collaborateurs du Hamas. Ils préviennent que certains de ces drones pourraient être qualifiés pour tirer s'ils trouvent une correspondance ou s'ils perçoivent une menace.

Les passagers sont donc vivement encouragés à ne pas tenir dans leurs mains un objet que le drone pourrait considérer comme une arme, tel qu'une matraque, un trépied ou un bâton de selfie. Une visite visuelle de la salle où se déroule la formation révèle qu'au moins deux personnes portent des bâtons. Beaucoup de ceux qui ont décidé d'embarquer ont plus de 50 ans.

L'utilisation de ces armes contre des civils est limitée par le droit international. "Israël se moque du droit international, sinon il ne bloquerait pas illégalement Gaza depuis 2007", a déclaré à Público Nerea Fernández, membre espagnole de l'IU. "Pourquoi avons-nous des lois internationales si Israël et les États-Unis les violent tout le temps ? Si l'UE se dit démocratique, elle doit les arrêter", ajoute-t-il. M. Fernández est arrivé à Istanbul la semaine dernière, prêt à embarquer avec d'autres fonctionnaires, Martina Velarde, députée de Podemos, Ada Colau, ancienne maire de Barcelone et aujourd'hui conseillère municipale, et Nicolás Sgiglia, conseiller municipal du parti violet à Malaga.

Aucun d'entre eux n'exclut d'être détenu par les forces militaires israéliennes. "Nous mettons nos fonctions publiques à la disposition des luttes sociales si cela peut contribuer à assurer une plus grande sécurité à la flottille. Nous parlons de l'une des armées les plus criminelles au monde et il est évident que le fait qu'il y ait un conseiller ou des députés ne garantit pas qu'il n'y aura pas de répression de l'initiative, mais cela lui donne une plus grande sécurité et une plus grande portée afin que la répression soit moindre ou qu'ils réfléchissent à deux fois avant d'agir", a déclaré Nicolás Sgiglia à Público.

Selon la Flottille de la Liberté, Israël pourrait garder les détenus au secret jusqu'à trois jours. L'organisation garantit des conseils juridiques par la suite, grâce aux accords de collaboration qu'elle a conclus avec des organisations juridiques spécialisées dans les droits de l'homme.

14 ans après le Mavi Marmara

Des médias israéliens comme le Jerusalem Post se sont également fait l'écho de l'intention de Tel Aviv d'empêcher l'arrivée de l'aide humanitaire sur les terres palestiniennes, et bien que cela soit perçu comme faisant partie de sa manœuvre marketing, les passagers savent qu'ils doivent se préparer psychologiquement à la rencontre avec ses militaires. Ce n'est pas pour rien qu'il s'agit de la huitième flottille à partir pour Gaza depuis 2010. Cette année-là, Israël a attaqué le navire de passagers Mavi Marmara, à bord duquel environ 750 personnes voyageaient avec 10 000 tonnes d'aide humanitaire collectée par des organisations européennes et turques. Dix militants ont été tués dans les eaux internationales lors du raid du 31 mai.

Israël a payé cher cette opération, critiquée dans le monde entier. Pour ces faits, plusieurs membres du gouvernement israélien ont été dénoncés devant la Cour pénale internationale, dont son président actuel, Benjamin Netanyahu. C'est ce qu'a confirmé à Público Jaume Asens, candidat de Sumar aux élections européennes du 9 juin. Ces procédures judiciaires sont toujours en cours.

"Depuis le Mavi Marmara, lorsqu'Israël a attaqué des navires, il l'a fait de manière moins violente", certifient-ils lors de la formation. L'organisation estime qu'ils seront particulièrement bienveillants à l'égard des Européens, alors que la situation pourrait être plus tendue pour les Palestiniens et les Turcs. "Nous devrons contenir notre colère, afin qu'ils ne se vengent pas sur nous et nos proches restés au pays", a déclaré à ce journal une Palestinienne présente dans la salle. Elle et quatre autres femmes disent être exilées en Jordanie. Elles partent du principe que tout geste de résistance physique à l'égard des militaires peut être considéré comme une provocation, et que la réponse à ce geste peut être imprévisible.

C'est pourquoi la flottille de la liberté s'est fermement engagée à mener des actions non violentes. Jamila Raqit, chercheuse sur cette pratique à l'Albert Einstein Institution, a expliqué à l'auditoire que cela n'équivaut pas à de la passivité. Bien au contraire. L'utilisation de la non-violence dans des actions politiques d'envergure dans des contextes d'oppression (où la force militaire est largement supérieure à celle des civils) les confronte à un dilemme important : si les civils perdent, ils perdent. De cette manière, "nous ne pouvons pas être vaincus", explique Raquit, "parce que nous aurons laissé nos armes à la maison".

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Les travailleurs occupent le Palais des congrès en pleine réunion de la direction

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L’autoroute 20 est une décision couteuse et incohérente

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UN LOCAL POUR ARCHIVES RÉVOLUTIONNAIRES – Campagne de sociofinancement

25 avril 2024, par Archives Révolutionnaires
Notre campagne de sociofinancement est maintenant lancée ! Celle-ci nous permettra d’ouvrir un local public à Montréal afin d’y accueillir la jeunesse engagée et de pérenniser (…)

Notre campagne de sociofinancement est maintenant lancée ! Celle-ci nous permettra d’ouvrir un local public à Montréal afin d’y accueillir la jeunesse engagée et de pérenniser l’activité d’Archives Révolutionnaires. Aidez-nous à atteindre notre objectif de 10 000 $ !

Vos contributions permettront de meubler le local, de rendre accessibles nos archives inédites et d’organiser six ateliers éducatifs en 2024-2025 destinés aux étudiant(e)s et travailleur(euse)s de 15 à 29 ans. Cet espace d’échange et d’apprentissage que nous mettons sur pied permettra aux jeunes – et moins jeunes – de découvrir l’héritage des luttes populaires et de développer leur esprit critique. Contribuez à former une nouvelle génération consciente de son histoire et prête à transformer le monde en soutenant notre projet. Aidez-nous à assurer notre avenir !

Cette campagne est d’autant plus importante que si nous n’atteignons pas différents objectifs (dons cumulés de 10 000 $, au moins 50 contributeurs, au moins une entreprise contributrice), l’organisme qui encadre notre campagne (La Ruche) rétrocédera les dons et nous n’obtiendrons rien ! Autrement dit, c’est quitte ou double pour nous.

Pour chaque contribution, vous aurez droit à une contrepartie, qu’il s’agisse d’autocollants, de livres, d’une affiche exclusive ou d’un sac en tissu en édition limitée. Il est aussi possible de simplement donner, sans rien attendre en retour.

C’est votre chance de contribuer maintenant !

Abonnez-vous à notre site web et suivez-nous sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, X) pour être tenus au courant de l’avancée des travaux au local et de la progression de notre campagne !

En bonus, voici quelques photos de notre local, enfin prêt pour la peinture et l’aménagement !

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LA FIN DE NOTRE CAMPAGNE DE FINANCEMENT

« La crise planétaire surdétermine tout » – Pierre Rousset

25 avril 2024, par Pierre Rousset
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Aujourd’hui, 23 avril, nous échangeons avec Nimâ Machouf et Jean-Pierre Roy

23 avril 2024, par Martin Gallié, Jean-Pierre Roy, Nimâ Machouf — , , ,
Elle et il nous parlent de la délégation internationale, sa composition, ses représentants et surtout de leur représentantes. Les porte-paroles et organisatrices sont (…)

Elle et il nous parlent de la délégation internationale, sa composition, ses représentants et surtout de leur représentantes. Les porte-paroles et organisatrices sont principalement des femmes. Jean-Pierre et Nimâ reviennent également sur la formation obligatoire reçue par tous les membres de la délégation, sur la solidarité exceptionnelle des turcs et des stambouliotes en particulier avec les palestinien·nes et les membres de la délégation, sur le fait qu'il est impossible d'avoir des nouvelles de Gaza, sur leurs craintes que les bateaux ne puissent pas apporter l'aide humanitaire sous la pression des Gouvernements israélien et occidentaux.

Aujourd'hui, 23 avril 2024, nous échangeons avec Nimâ Machouf, épidémiologiste et Jean-Pierre Roy, infirmier, tous les deux membres de la Flottille de la liberté pour Gaza

Version audio de l'entrevue du 23 avril 2024

Critique de la Déclaration de Saguenay : le Québec en commun

23 avril 2024, par Bernard Rioux — ,
La déclaration de Saguenay marque une nouvelle étape dans le processus de redéfinition de Québec solidaire un parti aspirant à gouverner le Québec. Mais, il faut se demander (…)

La déclaration de Saguenay marque une nouvelle étape dans le processus de redéfinition de Québec solidaire un parti aspirant à gouverner le Québec. Mais, il faut se demander quels sont les fondements de cette redéfinition et de l'urgence de réécrire notre programme qui a été fondement de notre parti.

« Malgré tout nous partageons les mêmes problèmes, les mêmes valeurs et le même désir d'un avenir meilleur… Ici, nous sommes capables de dialoguer, nous avons un Québec en commun ». (Préambule de la déclaration de Saguenay)

Pourtant, au Québec, il y a des différences que nous ne pouvons pas nier. Les multinationales des énergies fossiles ont des intérêts qui ne sont pas ceux de la majorité populaire. Les grandes multinationales minières ou forestières exploitent indûment nos ressources naturelles. Les grands banquiers et financiers profitent des taux d'intérêt élevés. Les grands promoteurs immobiliers ont le pouvoir de bâtir ce qui leur rapporte gros au mépris du besoin élémentaire de se loger. La société québécoise est de plus en plus inégalitaire et les richesses du Québec tentent à se concentrer dans les mains d'une minorité possédante. Cette minorité a également trouvé les moyens à ne pas payer sa juste part en termes d'impôt.

Pour faire à ces inégalités, pour assurer la justice sociale, il va falloir unir la majorité populaire contre une minorité prédatrice. On ne peut donc se contenter de phrases qui nient cette réalité : « Unir, pas diviser, c'est notre vision de l'avenir du Québec et c'est l'avenir de Québec solidaire ». Voulons-nous nous associer à des responsables politiques qui se sont mis au service de cette classe dominante ? Ce serait là prendre le chemin de dangereuses compromissions. Voulons-nous être le parti de gouvernement, d'une société inégalitaire dans lesquels les choix économiques les plus déterminants pour l'avenir de la planète, seront aux mains des grands propriétaires du capital financier, industriel ou immobilier ? Dénier les luttes d'intérêts contradictoires qui traversent la société québécoise, cela ne nous permettra pas d'identifier clairement les défis auxquels fait face la majorité populaire.

1. Transition écologique : changer sans culpabiliser

Les responsables de la crise climatique sont identifiés : les industriels et les politicien-ne-s à leur service. Ces industriels (majoritairement masculins et blancs) sont tenus par la logique capitaliste à d'abord rechercher des profits, à exploiter les ressources au maximum, à produire plus pour gagner plus. Ils ne sont pas partie de la solution. Au contraire, ils n'arrêtent pas de dresser des obstacles à la lutte aux changements climatiques et à la protection de la biodiversité.

« Les Québécoises et les Québécois veulent faire partie de la solution à la crise environnementale. Ils et elles sont prêts à faire des efforts et à changer leurs habitudes, mais ce sont les gouvernements qui ont la possibilité et la responsabilité de leur offrir des alternatives réalistes, particulièrement à l'extérieur des grands centres ».

… Les grands patrons du Québec sont des Québécois qui ont leurs solutions à la crise climatique, c'est la croissance verte, qu dénie la nécessité de la sobriété et la diminution de l'exploitation des ressources. Un gouvernement solidaire devra en être un de rupture avec le capital prédateur et être capable d'assurer l'autonomie politique et idéologique de la majorité populaire afin de pouvoir s'opposer aux solutions de la classe dominante qui nous conduit directement dans le mur de la crise écologique.

Les propositions avancées ne constituent pas en fait une véritable transition écologique. Elles ne permettent pas d'identifier les obstacles sur le chemin de la transition, les pouvoirs qu'il faudra renverser, les ruptures qu'il faudra opérer. Il ne s'agit pas de « responsabiliser en priorité les grands pollueurs », mais de les empêcher de continuer de polluer, de gaspiller les ressources, de mousser la surconsommation. C'est tout cela qui participe à la destruction de la nature.

Miser sur la création d'alternatives de mobilité durable c'est quoi au juste. Est-ce accepter de faire de la voiture électrique et de la multiplication des investissements qui s'articule à un nouvel extractivisme une solution ? La transformation du parc automobile actuel par de voitures électriques qui est à la base de la filière batteries du gouvernement Legault, ne débouchera pas sur une mobilité durable, mais sur un nouvel extractivisme pollueur, et sur des dépenses insensées des ressources naturelles et énergétiques. Northvolt s'inscrit totalement dans cette dynamique. En aucune façon, nous ne pouvons pas nous affirmer agnostiques à ce niveau.

S'il faut prioriser le développement massif et rapide du transport collectif, faut-il laisser ce projet aux mains de la bourgeoisie québécoise ou en faire un véritable service public… En cela aussi, on ne peut en rester à des formules qui ouvrent sur tout un champ de possibles dont plusieurs ne peuvent que nous enfoncer dans une impasse.

Il n'y aura pas une transition écologique, sans penser la transformation de l'économie centrée sur la production de marchandises à une économie centrée sur la production pour les besoins sociaux… C'est vrai pour la nourriture, pour les logements, pour les moyens de transports. Parler de diversification des économies locales, c'est dire quoi au juste. Qui en seront les acteurs et actrices ?

2. Décentralisation : renverser la dépossession tranquille et libérer le pouvoir des régions

Défendre le principe d'équité territoriale, c'est sans doute une intention louable. « Que les régions rurales et les quartiers défavorisés en zone urbaine doivent avoir accès au même niveau de services que le reste du Québec » est de première importance.

Mais cette préoccupation pour la décentralisation si importante soit-elle, n'est pas l'axe central pour renverser une dépossession pas si tranquille. L'axe central, c'est la lutte contre la privatisation qui touche les secteurs de l'énergie, de la santé, de l'éducation et même de la fonction publique.

Pierre Fitzgibbon défend la privatisation de la production de l'énergie, en cédant des droits liés à la production électrique sur le territoire du Québec à des compagnies privées. C'est là un axe central de notre dépossession d'un bien commun national au profit d'intérêts privés. Christian Dubé privatise la première ligne du système public de santé et souhaite la construction de cliniques et d'hôpitaux privés qui vont contribuer à affaiblir le système public de santé. Les multinationales pharmaceutiques continuent à faire de l'argent avec les médicaments. Benoit Charette, le mal-nommé ministre de l'Environnement et de la lutte aux changements climatiques, changent les règlements pour permettre à Northvolt d'éviter la tenue d'un BAPE sans parler des multiples entreprises polluantes qui se voient soustraient aux normes environnementales servant à protéger la santé publique. C'est à une véritable dépossession à notre droit à la santé et à la sécurité au profit d'intérêts privés qui est en jeu. Marie-Élaine Duranceau, ministre de l'Habitation, diminue les droits des locataires et refuse de contrôler les augmentations spectaculaires des loyers et de protéger les locataires contre les évictions abusives et des manœuvres des spéculateurs.

Limiter cette dépossession au seul enjeu de décentralisation, c'est passer à côté les fondements de cette dépossession, soit une privatisation rampante qui remet de pans entiers du bien commun de la majorité populaire dans toutes les régions du Québec dans les mains des intérêts privés.

3. Territoire : protéger et valoriser ce que nous partageons.

Ressources naturelles

« Alors que s'engage une nouvelle ruée vers les ressources stratégiques du Québec, il est essentiel que le peuple québécois et les Nations autochtones soient maîtres de leurs ressources et déterminent les règles qui guident leur exploitation et leur exploitation. »

D'où vient cette ruée ? Elle a sa source dans la course aux matériaux stratégiques et à la multiplication des claims qui en découle. Elle vient du projet d'électrification du parc automobile sous la haute main des multinationales de l'auto et des entreprises qui sont appelées à fournir les différentes composantes, de ces voitures, dont les batteries.

Quand le Québec a voulu être maître chez lui. En matière d'énergie, il a nationalisé l'électricité. La déclaration de Saguenay se contente de réclamer la détermination des règles qui guident cette exploitation et leur exploration, sans poser un véritable contrôle public des entreprises minières et forestières, contrôle qui ne peut passer que par l'appropriation de ces entreprises par leur expropriation sans compensation. Se contenter d'une meilleure répartition directe des redevances aux régions, et proposer le développement des coopératives sans poser la fin du pouvoir des multinationales sur nos richesses naturelles, c'est tout simplement se placer en position de faiblesse et empêcher que ces nouveaux modèles économiques publics, coopératifs et d'économie sociale puissent véritablement s'imposer.

Parler du rôle central de l'industrie forestière, sans questionner les formes de propriétés actuellement dominantes, les pratiques forestières marquées par des coupes à blanc, c'est prendre bien à la légère la défense de la durabilité de nos forêts. C'est faire croire que la défense des populations des régions puisse faire fi de la remise en question de la domination des grandes multinationales forestières, minières et énergétiques sur nos ressources naturelles.

Agriculture

Présenter l'agriculture au Québec comme le seul fait du travail des agriculteurs et agricultrices, sans définir le cadre économique dans lesquels, ils et elles doivent travailler, c'est refuser de parler, des semenciers, des fournisseurs d'engrais, de machineries agricoles et des financiers qui créent tout un système de contraintes sur le travail quotidien des agriculteurs et des agricultrices. De là à conclure que « le secteur agricole n'a pas besoin d'une réforme de structure », il n'y avait qu'un pas à faire et ce dernier a été franchi allègrement. Québec solidaire fait maintenant silence sur l'agro-écologie et écarte de ses considérations toutes les agricultures qui ne correspondent pas au modèle industriel agro-exportateur. C'est pourquoi, la déclaration de Saguenay non seulement ne dit pas un mot de la diversité des agricultures au Québec, et conséquemment, elle affirme « renoncer à réformer le syndicalisme agricole. » Si aujourd'hui, les agriculteurs et agricultrices descendent dans les rues, c'est que leur situation est plus que difficile, et qu'il va falloir non seulement les soutenir, mais repenser ses pratiques face aux conséquences dramatiques de la crise climatique.

Filière batterie

Présenter la filière batterie, sans éclairer les liens avec le développement de l'extractivisme, sans éclairer le fait qu'elle est liée dans le contexte actuel d'abord et avant à l'électrification de l'auto-individuelle, sans montrer que cette filière est dans les mains tant au niveau minier qu'industriel, d'entreprises multinationales ayant leur propre agenda, c'est refuser d'éclairer ce que devrait être la mission d'une telle filière en liaison avec la production de matériel de transport public. Proposer de confier à des entreprises québécoises le développement de cette filière c'est proposer le développement du capital qui aura lui aussi son propre agenda. L'entreprise privée visera à produire plus, élargir son marché et orienter sa production vers les débouchés les plus payants et les plus prometteurs et ne s'inscrira pas dans une logique de planification de matériel roulant répondant au besoin de sortie de l'industrie automobile.

Habitation

La crise de l'habitation a une dimension nationale. Le reconnaître est déjà un pas dans la bonne direction. Elle a aussi une réalité générationnelle. La dimension féministe est également importante et la déclaration de Saguenay revendique « de lancer un programme de construction rapide de maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale ».

Si le texte rappelle que l'explosion du prix des maisons est la conséquence directe de la spéculation immobilière. Elle ne fournit le moindre éclairage sur les fondements de la crise du logement. Mais la déclaration de Saguenay affirme : « les organismes communautaires, les municipalités et les milieux d'affaires s'entendent : il y a urgence d'agir ». Il y a un point aveugle que la déclaration ne cherche pas à éclairer. Les spéculateurs ne sont-ils pas des membres du milieu des affaires. Les promoteurs immobiliers qui décident de construire des condos luxueux parce qu'ils espèrent en tirer plus de profit que d'investir dans les logements sociaux ne sont-ils pas des membres de ces milieux d'affaires ? Faut-il laisser aux entreprises privées et au marché le choix de construire des logements sociaux ? En fait, c'est un choix qui ne peut s'appuyer que sur la dénégation des intérêts contradictoires qui sont en jeu. Et un appel à la concertation sociale et à un nouveau sommet national à une nouvelle Corvée Habitation repose sur cette dénégation.

« Enfin, s'il est souhaitable d'augmenter le stock de logements disponibles dans plusieurs localités du Québec, les gouvernements et les administrations municipales doivent soutenir en priorité la construction de logements hors du marché privé afin d'augmenter le nombre d'habitations à bas prix, qui a eu tendance à diminuer au pays dans la dernière décennie, et de prévenir de futures hausses. Cela signifie de miser sur le logement social et communautaire, qui regroupe notamment les habitations à loyer modique, les coopératives d'habitation et les organismes sans but lucratif d'habitation. L'exemple de Vienne, en Autriche, montre que la création massive de logements sociaux est un outil puissant pour préserver l'accès au logement à travers le temps. Tant que celui-ci dépendra d'un marché organisé de manière à garantir des profits aux propriétaires d'habitations, la capacité des locataires à se loger convenablement sera toujours menacée, car soumise à l'impératif de rentabilité. » Julia Posca et Guillaume Hébert, Crise du logement : un marché locatif en manque d'encadrement, 29 juin 2023, in 2023, site de l'IRIS.

Nécessité d'avancer ensemble

La déclaration nous donne une vision mobilisatrice du Québec à construire. « L'État québécois doit renouer avec l'interculturalisme et promouvoir une citoyenneté québécoise rassembleuse, fondée sur notre langue officielle et commune et sur le dialogue avec toutes les cultures qui enrichissent le Québec. » Elle rejette explicitement le nationalisme conservateur.

La déclaration nous propose la voie de l'ouverture, du compromis, de la négociation, de la pacification et du consensus… Les propositions sont intéressantes :
« Québec solidaire adhère au modèle interculturaliste des bâtisseurs du Québec moderne » ;
Québec solidaire s'engage à défendre les droits et libertés des Québécois et des Québécois
Ainsi, u gouvernement de Québec solidaire va affirmer la primauté de la Charte québécoise des droits et libertés ».

Les propos de l'indépendance sont généreux plus que généraux : « Notre projet d'indépendance est un projet de transformation de la société pour que les Québécois et les Québécois de toutes provenances vivent mieux. Il faut faire un pays pour le monde et pour changer le monde. »

Les combats contre la surexploitation de la population immigrée et des communautés ethnoculturelles, contre l'inégalité de genre qui se combinent à cette surexploitation, la lutte contre la discrimination à l'emploi comme dans le logement et la lutte antiraciste par l'action de masse seront essentielle pour créer de nouveaux liens sociaux et jeter les bases d'une véritable inclusion et créolisation de la société québécoise. Les luttes sociales et politiques impliquant l'ensemble de la population seront seules à même de constituer le creuset nécessaire à la création d'une nouvelle identité collective et partagée. L'unité nouvelle ne pourra être construire qu'autour d'un projet émancipateur.

Les difficultés de contrer l'offensive néolibérale et la déconstruction de l'État social, l'affaissement de la légitimité de la politique d'une classe politique élitiste et néolibérale, les échecs de la stratégie souverainiste dominante incapable de contrer les stratégies de construction nationale de l'État canadien, tout cela s'est combiné pour créer une crise économique, sociale et nationale dans lequel se résume le blocage de la société québécoise. La crise identitaire actuelle est le reflet de ce blocage.
Tout point de vue essentialiste (la vraie nature des Québécois-e-s) laisse échapper la réalité dans le temps et dans l'espace de l'identité québécoise. Cette identité politique est mouvante et instable et est traversée par une série d'identités partielles (appartenance ethnique, appartenance de classe et idéologique ou religieuse) d'une part et par les réussites et les échecs de la lutte nationale qui module cette structure identitaire au gré des rapports de force d'autre part. C'est donc le système des rapports de force dans l'ensemble de l'État canadien et la capacité ou non de remettre en question cette domination de l'État fédéral sur le Québec qui déterminera la structuration de l'identité québécoise et sa force d'attraction et sa capacité de réaliser une nouvelle identité nationale et non d'abord une pédagogie volontariste de ralliement à un système de valeurs, même s'il ne faut pas lui dénier un rôle.

C'est pourquoi il est nécessaire de définir les grands axes d'une remobilisation contre cette société néolibérale pour un Québec écologiste, féministe et solidaire, si nous voulons construire un Québec indépendant, inclusif et égalitaire. Cela va passer par une stratégie de lutte pour l'indépendance qui va se faire dans une démarche de souveraineté populaire appelée à refonder le Québec, ses institutions, par la défense de l'égalité sociale, la lutte pour l'égalité concrète hommes/femmes et par l'élargissement de la démocratie dans la perspective de la fondation d'une véritable république sociale…

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Discours du représentant de la CSN devant l’Assemblée nationale lors de la manif pour le Jour de la Terre

23 avril 2024, par Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN), François Proulx-Duperré, secrétaire général — , ,
On est ici, devant l'Assemblée nationale du Québec, et ce n'est pas pour rien ! C'est ici que siègent les personnes élues qui sont « supposées » être à l'avant-plan pour mener (…)

On est ici, devant l'Assemblée nationale du Québec, et ce n'est pas pour rien ! C'est ici que siègent les personnes élues qui sont « supposées » être à l'avant-plan pour mener la lutte aux changements climatiques ! Bullshit ! Le gouvernement de la CAQ est rendu le meilleur pour ralentir cette lutte et pour nous mettre des bâtons dans les roues. L'histoire les jugera assurément comme une gang de mononcles déconnectés, qui n'ont fait que mettre du sable dans l'engrenage et favorisé le statu quo.

Il faut pourtant des changements fondamentaux, structurels, et ça les prend maintenant !

Le statu quo nous met à mal, et pas à peu près, à chaque seconde qui passe sans action concrète et directe, c'est non seulement la planète, la faune et la flore qui en payent le prix, mais, aussi les communautés pis les travailleuses et travailleurs !

Pourtant les travailleuses et travailleurs représentent une force incontournable dans la société, ce sont elles et eux qui sont au centre de la transformation qui doit s'opérer dans la société. Mais là, en ce moment, on est en retard, et pas à peu près, parce que les élues manquent de vision, et qu'ils manquent de volonté politique à faire ce qu'il faut pour accompagner le monde dans une transition qui va respecter leurs compétences et leurs capacités.
Les travailleuses et les travailleurs sont sur le terrain, ils ont les deux mains dedans, ils savent comment ça marche et ils ont des idées pour changer les choses, et pour le mieux à part de ça ! On ne peut pas se priver de leur expertise, de leur savoir, il faut les consulter et les écouter, si on veut réussir !

Il y a des travailleuses et travailleurs qui vont devoir renouveler leurs compétences, s'ajuster, être formés, retourner étudier. Il faut les supporter, les accompagner et être à leurs côtés ! On ne peut pas, et surtout, on ne va pas laisser personne derrière. C'est ça la transition juste !

La science est unanime, il faut réduire nos GES de 55 % d'ici 2030 et être carboneutre en 2050 si nous voulons éviter l'hécatombe ! Par contre, le plan de la CAQ a prévu une réduction de seulement 37,5 % d'ici 2030, et ils ont le culot de nous mettre des demi-points de pourcentage câlisse ! En plus, la Sainte caquerie a prévue seulement 40 % des actions que ça prend pour se rendre au fameux 37,5 %. C'est de la fraude d'humanité ça ! C'est de dire au monde, les plus jeunes et leurs enfants, y se débrouilleront avec ce qui restera, des miettes câlisse ! Je vous laisse faire vos calculs, mais 40 % de 37,5 % ça fait… 15 %. Notre jeunesse, et les enfants qu'elle va avoir, ils ne valent rien que ça mononcle Legault, notre futur ne vaut pas plus que ça, Mononcle Charrette. C'est gênant !!!

Parlons-en du ministre de l'Environnement. Ou devrais-je dire, le ministre de l'Industrie polluante. Son manque de considération et d'actions dans le dossier de la qualité de l'air en basse ville, son absence de transparence dans le dossier de la filière batteries et du dossier Nortvolt nous force à croire que ce gars-là est pas là pour protéger l'environnement, les communautés pis le monde, non ! Il est plus là pour servir les intérêts des entreprises privées capitalistes polluantes !

Dans la région, la gestion du dossier du Tramway en est un autre bon exemple, le ministre de la pollution pis les députés caquistes de la région ont tout fait pour ralentir le processus et mettre de la marde dans le fan ! Résultat : le projet est tombé !

Il ne faut pas se leurrer, les entreprises et les multinationales font trop souvent de l'écoblanchiment, du greenwashing comme on dit, il y a des risques que les différents gouvernements essaient de nous en passer des petites vites ! Il va falloir être allumé et à l'affût ! Prenons le RTC, ici à Québec, qui au lieu de faire confiance à son monde qui est hyper compétent, pour l'entretien et la réparation des véhicules, se tourne vers le privé.

C'est dégueulasse et inacceptable ! L'expertise des travailleuses et travailleurs, nos camarades du garage du RTC, est énorme. En donnant l'ouvrage au privé, le boss s'attaque à l'autonomie de sa propose organisation et met de côté les travailleuses et travailleurs.

La coalition régionale de justice climatique et sociale a demandé à la Ville de Québec de rendre les transports gratuits pour le Jour de la Terre, et, bien qu'ils avaient accorder cette gratuité pour le Jour de la Terre en 2023, ils ont trouvé le moyen, cette année, de refuser. Le maire et le RTC ont plutôt choisi de mettre de l'avant un concours dans lequel le monde peut gagner : attention roulement de tambours :
5 lots de 20 billets pour prendre le bus.
5 lots de 20 billets pour le transport adapté
2 abonnements mensuels

Et ça, ça va encourager les citoyennes et citoyens à prendre plus le transport en commun et les transports actifs ! Et ça, ça va transformer la société ? On ne répond pas à la crise climatique en donnant quelques billets gratuits. Ça, c'est rire du monde ! Et vous savez quoi, on a fini de faire rire de nous autres calice.

Les travailleuses et travailleurs veulent être au centre des changements que commande l'urgence climatique. On veut une transition, on n'a pas le choix, mais on veut surtout une transition juste. On ne peut pas continuer dans une logique top down, dans une logique capitaliste, au plus fort la poche, c'est ça qui nous a mis dans le trouble et ce n'est pas comme ça qu'on va s'en sortir.

On va s'en sortir en s'impliquant dans nos organismes, nos organisations, nos lieux de travail, nos villes et nos quartiers ! C'est nous autres qui mène !

On va questionner, proposer, déranger et faire de l'agitation si c'est ça que ça prend ! Et on va le faire maintenant !

Citoyennes et citoyens,
Travailleuses et travailleurs,
Étudiantes et étudiants,
Chômeuses et chômeurs,
Militantes et militants,
Qui luttez sans relâche pour plus de justice climatique et sociale, on vous salue !
Solidarité !

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Haïti : l’eau coule dans le canal de la rivière Massacre

23 avril 2024, par Rébecca Decejour
La population haïtienne de la plaine de Maribaroux voit maintenant l’eau coulée dans le canal de la rivière Massacre. Situé à Ouanaminthe du côté haïtien, une commune du (…)

La population haïtienne de la plaine de Maribaroux voit maintenant l’eau coulée dans le canal de la rivière Massacre. Situé à Ouanaminthe du côté haïtien, une commune du département du nord-est, le canal est à la frontière entre la République d’Haïti et la République dominicaine. Depuis (…)

Pour un gazon bien vert

23 avril 2024, par Marc Simard
L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local Avec l’arrivée du printemps, l’idée de se faire un joli gazon bien vert commence à germer. Pour y parvenir, il existe (…)

L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local Avec l’arrivée du printemps, l’idée de se faire un joli gazon bien vert commence à germer. Pour y parvenir, il existe tout un tas de pratiques, dont plusieurs sont populaires, voire presque devenues des évidences. L’une d’elles consiste à (…)

Quatre Québécois.es sur la flottille internationale en solidarité avec Gaza

23 avril 2024, par Pierre Mouterde
Pierre Mouterde C’était le 26 janvier 2024 : suite à une plainte de l’Afrique du Sud, la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU, demandait que soit (…)

Pierre Mouterde C’était le 26 janvier 2024 : suite à une plainte de l’Afrique du Sud, la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU, demandait que soit appliquée la convention pour la prévention du crime de génocide dans la bande de Gaza. Il existait donc un risque de (…)

Ne laissez pas tomber Relations

Lettre ouverte de membres du Regroupement des médias critiques de gauche (RMCG) en solidarité avec la revue Relations suite à la mise à pied de l'ensemble de l'équipe du Centre (…)

Lettre ouverte de membres du Regroupement des médias critiques de gauche (RMCG) en solidarité avec la revue Relations suite à la mise à pied de l'ensemble de l'équipe du Centre justice et foi en mars 2024.

Les travailleurs et travailleuses de revues membres et alliées du Regroupement des médias critiques de gauche veulent faire entendre leur très grande inquiétude pour la revue Relations, et exprimer leur solidarité envers ses travailleurs.euses, brutalement mis.es à pied la semaine du 18 mars 2024 sans explication valable.

Nous appelons le CA du Centre justice et foi à revenir sur sa décision car cette suspension met en péril la mission et la survie de Relations. En effet, l'interruption des activités d'une revue n'est pas un geste anodin. Une revue n'est pas un agrégateur de contenu ; c'est un réseau qui fonctionne en maintenant vivante la discussion entre auteur.ices, collaborateur.ices et lecteur.trices. Produire une revue demande un travail spécialisé, sensible et minutieux. Il n'y a pas de monde dans lequel une revue peut se passer de son équipe pendant 6 mois, laisser ses lecteur.trices dans la plus grande incertitude, et produire rapidement un numéro au retour comme les administrateur.trices du CJF le laissent entendre.

L'équipe de Relations est connue pour son grand professionnalisme, son engagement sincère et son exceptionnelle capacité d'analyse. Ce sont ces personnes, et les relations de confiance tissées avec les auteur.es et le public, qui font la revue. Nous pensons qu'une redéfinition de la vision et du mandat de Relations ne peut se faire sans elles. Nous nous désolons également de la manière cavalière avec laquelle ces travailleurs et travailleuses dévouées du Centre justice et foi ont été traité.es, ce qui révèle de la part du CA, pourtant porteur d'une mission de justice sociale, un étonnant manque d'éthique et de respect.

Dans un contexte difficile pour les médias et la liberté d'expression, chaque journal, chaque revue qui se tait laisse un immense vide et pave la voie à un appauvrissement de la pensée et à la propagation de la haine. Les médias indépendants sont sans doute fragiles, mais ils jouent un rôle incontournable dans notre société : ces lieux de rencontre et de critique insufflent à la vie sociale, politique et culturelle contemporaine, et à la pensée en général, un dynamisme et une capacité d'écoute dont nous avons grand besoin.

Relations se démarque notamment par sa longévité (80 ans d'implication et d'actions sociale, elle fut à la fois témoin et contributrice des grands changements à l'oeuvre dans la modernité québécoise) et par sa perspective de catholicisme social (qui alimente la diversité des points de vue progressistes). Elle est aussi une précieuse contributrice du Regroupement des médias critiques de gauche. Elle est d'une grande importance dans la vie des idées au Québec depuis des décennies. Nous espérons qu'elle le restera encore longtemps.

Une lettre collective signée par les médias membres du Regroupement des médias critiques de gauche (RMCG) ci-contre :

À bâbord !, Archives Révolutionnaires, Caminando (CDHAL), Droits et libertés (LDL), Journal des Alternatives - une Plateforme altermondialiste, L'Esprit libre, L'Étoile du Nord, Liberté, L'Internationaliste (CIRFA), Nouveaux Cahiers du socialisme, Possibles, Presse-toi à gauche !

Pour en savoir plus à propos du regroupement : https://gauche.media/

Pour suivre les activités du groupe de solidarité avec l'équipe du Centre Justice et Foi sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/profile.php?id=61558083772637

Pour signer la déclaration d'appui ou offrir un don à l'équipe du Centre justrice et foi : https://soutenonslesemployesducjf.org/

Pour faire face à la nouvelle conjoncture politique, Québec solidaire doit changer de stratégie

23 avril 2024, par Roger Rashi — , ,
Le cahier des propositions devant être débattues au prochain conseil national de Québec solidaire vient d'être publié par la direction du parti. Divisé en deux parties, une (…)

Le cahier des propositions devant être débattues au prochain conseil national de Québec solidaire vient d'être publié par la direction du parti. Divisé en deux parties, une première intitulée « la déclaration de Saguenay « qui fait le bilan de la tournée des régions et un 2è bloc qui propose un échéancier pour la réécriture du programme de QS, ce document est d'une faiblesse politique abyssale.

La faiblesse première de ce Cahier de proposition est l'absence de toute analyse de l'évolution de la conjoncture politique québécoise et donc de réflexion critique sur la stratégie du parti. En fait, le postulat de base de ce document est que rien n'a changé au Québec depuis le lendemain des élections du 3 octobre 2022 et que la stratégie adoptée en novembre 2021, faite de recentrage politique du parti, de personnalisation autour du leader parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois et de prétention à incarner l'alternative à François Legault, est toujours valide.

Reconfiguration politique majeure depuis un an

Or, la conjoncture québécoise et en voie de subir une transformation politique majeure alors que :

- Le parti gouvernemental, la Coalition avenir Québec, s'effondre dans les sondages et perd 44% de ses appuis. Le dernier Sondage Léger place ce parti au 2é rang avec seulement 22% [1]. Les observateurs parlent même de crise au sein de la majorité alors que des piliers du caucus démissionnent ou songent à le faire [2]. La « troisième voie » incarnée par François Legault, chef et fondateur de la CAQ, est en voie de s'effriter, peut-être, durablement.

- Le Parti québécois, presque moribond après les dernières élections alors qu'il avait enregistré les pires résultats de son histoire (14.5% et 3 députés), connait une remontée fulgurante atteignant 34% dans le dernier Léger, décrochant ainsi la première place avec une bonne longueur d'avance sur la CAQ. Son chef, Paul St-Pierre Plamondon, en profite pour annoncer qu'il fera de la souveraineté du Québec le thème principal de la prochaine campagne électorale.

- Incapable de profiter de la chute de la CAQ, Québec solidaire plafonne à 18%. Cantonné dans une bande étroite allant de 14 à 18% depuis sa percée historique de 2018, QS est loin de pouvoir prétendre, de façon crédible, à constituer l'alternative à la CAQ.

- Le Parti libéral du Québec au plus bas dans les sondages avec 14%, et sans chef depuis le lendemain des dernières élections, s'en donnera un le 14 juin 2025 ce qui devrait améliorer ses performances juste à temps pour le prochain scrutin général. Ce nouveau chef se fera un plaisir de s'ériger en rempart contre l'indépendance prônée par le PQ, reprenant le thème qui a fait la fortune politique de ce parti pendant plus d'un demi-siècle.

- La contestation des politiques économiques et sociales de la CAQ atteint un sommet avec le retour des larges mobilisations syndicales comme celle du dernier Front commun dans le secteur public qui a mobilisé près de 420,000 travailleuses et travailleurs, non seulement pour de meilleurs salaires mais aussi contre les politiques de privatisation dans les services publics. Nous voyons également la reprise des mouvements écologiques contre les politiques industrielles soi-disant vertes, mais en réalité écocidaires et anti- démocratiques, du gouvernement. De plus, le réseau communautaire mène une contestation vigoureuse des politiques bancales de la CAQ au niveau du logement.

La stratégie actuelle de QS est caduque

La stratégie actuelle de QS fut formulée dans une conjoncture totalement différente alors que la CAQ était très largement dominante, François Legault au sommet de sa popularité et les mouvements sociaux en pleine retraite à la suite des confinements pandémiques. Bien que trop timide politiquement et aboutissant ultimement à une stagnation électorale, elle reposait néanmoins sur une analyse de la conjoncture du moment bien qu'elle en tirait des conclusions erronées. Cette stratégie de recentrage est aujourd'hui caduque.

Pour répondre à la nouvelle conjoncture, QS doit changer de stratégie sous peine de frapper un mur aux élections de 2026. En s'obstinant à tenter d'occuper le centre du spectre politique, Québec solidaire émousse sa singularité et réduit son attractivité auprès de ceux et celles qui désirent un réel changement social. QS doit impérativement se redéfinir comme un parti de contestation sociale et de rupture avec le système capitaliste en proie à une polycrise de plus en plus grave [3]. C'est ce que le parti a déjà fait avec succès en 2018.

Souvenons-nous que lors de cette campagne, QS s'attaquait directement aux élites économiques et politiques qu'il tenait responsable de la montée des inégalités sociale et de la crise écologique. À cette occasion le parti a présenté un programme de transition verte, ambitieux et transformateur, qui fut au cœur de son succès [4]. Cette campagne de 2018, inspiré par le « populisme de gauche », a permis à QS de doubler ses appuis, passant de 7% en 2014 à 16% en 2018, et de grossir sa députation en passant de 3 à 10 sièges dont quatre en dehors de Montréal [5].

Comme quoi, il est faux d'affirmer que la radicalité de son programme nuit à QS. Au contraire, en assumant son identité de parti de gauche et de transformation sociale QS est sorti de la marginalité politique et a gagné des appuis majeurs parmi la jeunesse et les électeurs/ices des grandes villes.

À contrario, la dernière campagne électorale qui présentait un QS modéré mettant en sourdine la critique des élites et cachant les mesures radicales de son programme de transition écologique, s'est avérée un échec au vu des attentes (remporter l'opposition officielle) et des sommes engagées (plus de deux millions de dollars, soit un record dans l'histoire du parti).

Approfondir cette stratégie de recentrage, comme cherche à le faire la direction du parti avec le présent Conseil national, ne peut mener qu'à une déroute cinglante en 2026. QS risque de se faire prendre en souricière entre un PLQ ultra-fédéraliste l'attaquant sur sa droite et un PQ modérément social- démocrate l'attaquant sur une base nationaliste identitaire. L'un est l'autre chercheront à reprendre les circonscriptions ravies par Québec solidaire au fil des ans, soit cinq au PLQ et sept au PQ. Ce n'est pas avec une stratégie encore plus réformiste que le parti pourra se défendre sur ses deux fronts. QS n'aura d'autre choix que d'affirmer sa singularité de parti de rupture sociale et écologique et de lier intimement l'indépendance du Québec à son projet social. S'abstenir de le faire serait d'enfoncer QS dans un état de vulnérabilité politique extrême aux élections de 2026.

Un programme de rupture avec le système

Il ne s'agit pas de reproduire la stratégie électorale de 2018 mais plutôt d'en tirer les leçons pour aller de l'avant vers une vision transformatrice adaptée à l'évolution des mobilisations populaires et aux grands défis de notre époque.

Quels pourraient être les axes principaux d'une telle approche ?

- La fausse transition écologique promue par la CAQ décrédibilise les propositions du capitalisme vert auprès de larges couches de la population et ouvre la voie à une proposition de transition écologique antisystémique et démocratique qui va non seulement au-delà de l'ordre néolibéral mais aussi vers le dépassement du système capitaliste à la source de la crise environnementale. C'est l'occasion rêvée de commencer à populariser des notions d'écosocialisme démocratique et autogestionnaire auprès d'un vaste auditoire populaire et ouvrier.

- L'effondrement de la CAQ et de sa « troisième voie » prépare le retour de l 'axe fédéraliste/souverainiste qui a structuré l'espace politique québécois de 1970 à 2018. En opposition aux deux vieux partis (PQ et PLQ) qui se sont échangé le pouvoir pendant un demi-siècle, QS a développé une vision politique liant la question nationale et le projet de transformation sociale qui a fait sa renommée auprès de l'électorat progressiste. Cette vision doit être au centre de la stratégie du parti afin de marquer sa différence du fédéralisme à-plat-ventriste du PLQ ou de l'identitarisme étroit et xénophobe du PQ et de la CAQ. Plus que jamais, le projet d'une assemblée constituante est la clé de notre vison inclusive, féministe, rassembleuse et progressiste.

- Fort de son énorme majorité parlementaire, la CAQ a lancé au cours de son second mandat la campagne de privatisation la plus agressive jamais vue au Québec. Quel que soit le parti qui remportera les élections de 2026, il maintiendra ces politiques ou cherchera à les étendre car elles correspondent aux intérêts du patronat et de la classe dominante. La bataille pour la défense des services publics ainsi que l'extension du système énergétique public, le tout dans une optique écologique, décentralisée et démocratique, doit avoir une place de choix dans la stratégie du parti car elle sera au centre des luttes sociales des prochaines années.

- Le ralentissement économique et l'inflation qui frappent si durement les classes populaires ne disparaitront pas au courant des prochaines années. Les énormes profits qu'engrangent les grandes compagnies ou les richesses insondables qu'accaparent les multimilliardaires resteront le signe le plus visible de l'injustice du capitalisme contemporain. Un régime fiscal anti- grandes entreprises et anti-grande fortune via la taxation des profits excessifs des pétrolières, des grandes chaines alimentaires, des GAFAM, sans oublier les grandes fortunes, doit être au centre des propositions de QS car elles permettent aussi d'indiquer comment financer nos propositions de programmes sociaux et réduire les inégalités.

Combattre le parlementarisme

Une condition cruciale pour l'accomplissement d'un tel programme et la relance de Québec solidaire en tant que parti des urnes et de la rue. Au courant des dernières années, le poids de l'aile parlementaire, combiné à l'effet nocif de l'arrêt des activités pendant les premiers mois de la pandémie, ont fait que le parti a été réduit, dans les faits, à une caisse enregistreuse des décisions prises par le caucus. De plus en plus, les campagnes sont annoncées par l'aile parlementaire sans discussions préalables dans le parti, les lieux de débats stratégiques sont asséchés avec conséquence que les militants et militantes délaissent les associations locales et régionales. Un indice particulièrement inquiétant et la démission, ou l'abandon pur et simple du militantisme, par beaucoup de femmes. Ragaillardie un moment par la course et la subséquente élection de la porte-parole féminine, l'enthousiasme initial s'estompe à mesure que la mécanique infernale de la pression médiatique sur « sur la bulle parlementaire », des jeux de coulisses et de pouvoir au sein du caucus, de la persistance des comportements patriarcaux, le tout si magistralement disséqués et exposés par Catherine Dorion dans son livre les « Têtes brulées », finit par tout emporter sur son passage [6].

Pour repartir la structure militante, il faudra raviver les lieux de débats démocratiques, tenir des instances nationales (conseils nationaux et congrès) où sont débattues les analyses de la conjoncture ainsi que la stratégie du parti et transformer les associations locales et régionales en véritables lieux de convergence des résistances populaires, les lieux où peuvent s'articuler les synthèses et les revendications communes des mouvements sociaux.

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[1] Le sondage Léger du 23 mars 2024 accorde 34% au PQ, 22% à la CAQ, 18% à QS, 14% au PLQ et 10% au PCQ. Pour plus de détails voir : https://leger360.com/wp-content/uploads/2024/03/Politique-Mars-2024-v2.pdf

[2] Voir « La tourmente autour de François Legault », dans L'actualité du 4 avril 2024.

[3] Le concept de polycrise exprime l'imbrication de plusieurs crises simultanées : économique, environnementale et géopolitique. Voir « Polycrisis Again », Michael Roberts Blog, 8 octobre 2023. https://thenextrecession.wordpress.com/2023/10/08/polycrisis-again/

[4] Voir « Maintenant ou jamais. Plan de transition économique. 300 000 emplois verts pour le Québec ». Publié par Québec solidaire, le 14 septembre 2018.

[5] Voir mon article bilan de la campagne de 2018, « Québec solidaire : comprendre la percée électorale de 2018, dans Presse-toi à gauche, le 30 octobre 2018. https://www.pressegauche.org/Quebec-solidaire-Comprendre-la- percee-electorale-de-2018

[6] Les têtes brulées, par Catherine Dorion, Lux Éditeur, Montréal 2023

Le féminisme et l’électoralisme chez Qs : le premier disparaît, le deuxième prend la place

23 avril 2024, par Élisabeth Germain, Ginette Lewis — , ,
Que nous fait oublier le cours électoraliste de Qs et comment se porte le féminisme dans QS : deux thèmes qui se complètes pour mieux comprendre le parcours actuel de QS. (…)

Que nous fait oublier le cours électoraliste de Qs et comment se porte le féminisme dans QS : deux thèmes qui se complètes pour mieux comprendre le parcours actuel de QS. L'électoralisme nous fait oublier la nécessité de créer une opposition réellement politique qui porte les revendications des mouvements sociaux au lieu de vivre avec la nécessité de créer une image crédible et de séduire la population. Quant au féminisme, le débat sur le chef montre un retour aux vieilles pratiques patriarcales du leader.

Intervention de Ginette Lewis en réponse à la question : Où s'en va Québec solidaire sur la question du féminisme ?

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En Iran, les frappes contre Israël permettent au régime des mollahs de renforcer sa logique sécuritaire

Loin d'être uni derrière un sentiment nationaliste soutenant l'opération du régime contre Israël, l'Iran est confronté à une accélération de la répression à l'égard de sa (…)

Loin d'être uni derrière un sentiment nationaliste soutenant l'opération du régime contre Israël, l'Iran est confronté à une accélération de la répression à l'égard de sa population. Une situation qui ne fait que creuser les fractures entre les défenseurs du pouvoir et ceux qui aspirent au changement.

Tiré d'Europe solidaire sans frontière.

C'est un panneau gigantesque, installé au centre de Téhéran, surplombant l'une des artères les plus importantes de la ville. Outil de communication du régime, le panneau sur la place Vali-Asr affiche, depuis ce 15 avril, une nouvelle fresque géante mettant en évidence une dizaine de missiles prêts à être tirés sur Israël.

Ailleurs dans la capitale iranienne, d'autres panneaux célèbrent l'opération du 13 avril menée contre Israël, avertissant que « la prochaine gifle sera plus violente », tandis que Kayhan, l'un des quotidiens parmi les plus radicaux du pays, titrait au début de la semaine en une que « L'Iran a ouvert les portes de l'enfer sur Israël ».

Depuis le week-end dernier, toute la machine de propagande du régime iranien est mise en action à la fois pour démontrer sa puissance de frappe militaire et le soutien que cette opération obtiendrait de la part de la population.

De l'ancien président modéré Khatami, déclarant que « la réponse de l'Iran au crime d'Israël a été réfléchie, courageuse, logique et légale » au journal Javan qui insiste sur le soutien populaire à l'opération, ce serait tout un pays qui serait ainsi uni contre l'ennemi historique de la république islamique.

L'intention est claire : il s'agit, pour le pouvoir en place, de souligner sa force et sa légitimité.

La peur est ressentie par une large partie de la population

La réalité semble cependant bien différente que ce que la machine de communication bien huilée du régime veut montrer.

Si des images de liesse de dizaines d'Iraniens, promues sur les réseaux sociaux le soir des frappes sur Israël, ont frappé les esprits et ont été relayées allègrement dans les médias occidentaux, d'autres, finalement plus marquantes, ont mis en évidence la peur ressentie par une large partie de la population, à l'image des files de voitures devant les stations d'essence de Téhéran, dans la nuit du 13 au 14 avril.

La population iranienne reste, en effet, soumise à des conditions de vie rendant son quotidien difficile, pénible, épuisant. L'inflation ne parvient guère, depuis de nombreux mois, à descendre sous les 40 %. Les craintes d'un conflit désormais ouvert avec Israël font encore plus rejaillir l'angoisse d'un effondrement social et économique dont une large partie de la population, qui vit désormais sous le seuil de pauvreté, en serait la première victime.

Dans les jours qui ont suivi l'opération militaire, d'autres voix ont aussi essayé de se faire entendre afin de dénoncer l'opération menée par le pouvoir en place. Les craintes d'une partie de la population se portent en effet sur l'opportunité que représente pour le régime cette nouvelle tension internationale : celle d'appuyer encore plus fort sur la logique de répression à l'intérieur du pays.

Sur les réseaux sociaux de divers groupes informels engagés dans la lutte pour les droits humains et politiques, les textes de mises en garde se succèdent, à l'image d'un court texte du sociologue Aghil Daghagheleh : « L'ombre de la guerre crée la peur et la terreur et augmente le risque et la crainte d'affronter l'appareil oppressif. »

Pour Daghagheleh, « ce qui ressort de la situation, c'est que le gouvernement veut alimenter sa machine de répression issue du conflit militaire avec Israël et que ses premières victimes ont été (et encore une fois) des femmes, des journalistes et des militants politiques ».

Sur des médias iraniens en exil, ce sont 350 militants, intellectuels et membres de la société civile iranienne qui ont signé le 16 avril une tribune collective (lire ci-contre) affichant leur refus de la guerre : « L'environnement belliciste actuel, en plus de masquer l'absence de responsabilité du système politique face aux crises majeures, favorise la répression croissante des mouvements de protestation en Iran. »

Remise en route de la machine répressive

Confirmant ces craintes, divers événements survenus depuis l'opération iranienne contre Israël ont révélé une remise en route de la machine répressive. Une nouvelle vague de répression et d'intimidation est à l'œuvre depuis plusieurs jours.

Dans diverses villes du pays, les tristement célèbres Gasht-e Ershad ou « patrouilles de moralité », considérées comme responsables de la mort de Mahsa Amini, sont de retour dans les rues. De nombreuses vidéos montrant les arrestations brutales de femmes pour le simple motif d'un voile « mal porté », parsèment les canaux Telegram des mouvements de contestations et de protestations.

La prix Nobel de la paix Narges Mohammadi, toujours emprisonnée à Evin, a réagi ce mercredi par une lettre publiée sur son compte Instagram : « La république islamique a transformé les rues en champs de bataille contre les femmes pour apaiser par la terreur et la peur, la douleur de son illégitimité et de son effondrement et pour tenter de guérir la faiblesse et le ridicule de ses prétentions sur la scène internationale par une domination brutale et odieuse à l'intérieur. »

Dans d'autres espaces, l'intensification de l'appareil sécuritaire se fait également sentir. Ce retour de la répression à l'égard des femmes n'est cependant pas le seul outil de répression réactivé.

Diverses informations de groupes de droits humains rapportent que, « ces derniers jours, suite à l'abus par le gouvernement de la situation incendiaire qui règne dans la région, un certain nombre de condamnés non politiques ont été exécutés, en silence, dans diverses prisons du pays ».

Loin d'être uni derrière un sentiment nationaliste soutenant l'opération du régime contre Israël, l'Iran est confronté à une accélération des contraintes sécuritaires et de répression à l'égard de sa population.

L'objectif est double : profiter du moment pour renforcer la logique sécuritaire et déployer les forces de police afin d'éviter tout nouveau possible débordement contre le régime.

Cette situation ne fait pourtant que creuser encore plus les fractures et durcir les confrontations entre défenseurs du régime et population épuisée par une vie sans avenir.

Comme le rapportait le 16 avril le syndicat des retraités (non reconnu par le régime), « un sentiment d'exclusion, d'exclusion et d'humiliation a été créé dans la société, et le gouvernement ne s'en inquiète apparemment pas, car il s'est toujours appuyé sur le pouvoir de la répression […]. Cependant, le gouvernement n'a jamais été capable de fermer complètement la société pluraliste et il ne sera pas en mesure de la contrôler à l'avenir, ce qui en soi a amené le peuple à lutter, sous diverses formes, contre l'intensité de l'oppression et de la domination des politiques du gouvernement »

Jonathan Piron, historien, spécialiste de l'Iran.

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