Revue Caminando
Revue de réflexion et d’engagement social qui diffuse depuis 1980 une information alternative sur les droits humains en Amérique latine.
Éditorial
Chères lectrices, chers lecteurs,
Ce numéro de Caminando est bien particulier. Il marque la fin d’un chapitre important dans l’histoire de la solidarité internationale québécoise, avec la fermeture du Projet Accompagnement Québec-Guatemala (PAQG), après plus de 30 ans de lutte aux côtés des défenseurs et défenseuses des droits humains au Guatemala. Née d’une volonté partagée d’appuyer les communautés confrontées à la violence, à la répression et aux injustices, cette organisation a été bien plus qu’un simple projet : elle a incarné un engagement, une mission de solidarité et de défense des droits qui s’est ancrée dans le cœur de celles et ceux qui y ont contribué.
L’histoire du PAQG est intimement liée à celle de notre revue et du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL). Depuis les années 1970, le CDHAL s’est engagé dans la défense des droits des peuples face à la répression, en réponse aux dictatures et aux conflits armés dans la région. En 1992, le PAQG voit le jour et rejoint les rangs des comités de solidarité d’Amérique latine. Le PAQG a d’abord soutenu le retour des réfugié·e·s guatémaltèques. Depuis 1998, il répond à la demande d’accompagnement international formulée par les organisations et les défenseur·e·s des droits humains qui reçoivent menaces et intimidations du fait du travail qu’ils et elles effectuent. La collaboration entre le CDHAL et le PAQG s’est manifestée au fil des décennies à travers des projets d’éducation à la citoyenneté mondiale et à travers des actions de plaidoyer, s’adaptant aux évolutions des contextes locaux et aux enjeux contemporains tels que le néocolonialisme et les violations des droits liés à l’extractivisme.
Ensemble, nous avons contribué à créer des espaces d’échange et de sensibilisation, renforçant les liens entre les mouvements sociaux des Amériques et plaçant la solidarité internationale au cœur de nos missions. Le CDHAL et le PAQG ont collaboré et se sont alliés fréquemment sur le suivi de dossiers au Guatemala combinant leurs réseaux et savoir-faire pour mettre en lumière le travail de défenseur·e·s guatémaltèques. Partageant une base militante forte, nombreux·ses membres du PAQG ont rédigé pour la revue Caminando notamment sur leur expérience d’accompagnement international. Pour ce numéro, le CDHAL souhaite souligner l’engagement et la trajectoire du PAQG et de ses membres pour la justice au Guatemala. Au-delà du travail du PAQG, ce numéro fait rayonner le travail des défenseur·e·s guatémaltèques, qui malgré de nombreux obstacles, dont la démobilisation de la coopération internationale, continuent à demander justice.
En effet, alors que le Guatemala traverse une période charnière, marquée par l’élection de Bernardo Arévalo et par une mobilisation sociale sans précédent, nous devons garder à l’esprit que le chemin vers une démocratie véritable reste difficile. L’élection d’un candidat issu des mouvements populaires a réveillé les espoirs de changement, mais elle a aussi été suivie d’une répression accrue de la part des élites en place, désireuses de conserver leur pouvoir. C’est un moment critique où les acquis démocratiques sont plus vulnérables que jamais, et où la solidarité internationale reste cruciale.
Ce numéro s’ouvre avec un récit fictif qui contextualise les luttes sociales et politiques des années 1940, en montrant les tensions entre les promesses démocratiques faites par le gouvernement guatémaltèque et la domination économique exercée par des multinationales étrangères. Le texte aborde les défis rencontrés par le Guatemala dans ses efforts de modernisation et de redistribution des richesses.
Les articles suivants traitent du processus de réconciliation nationale et des obstacles à la justice transitionnelle qui persistent encore aujourd’hui. Ils s’inscrivent dans une réflexion plus générale sur les entraves structurelles qui freinent la consolidation d’un véritable État de droit.
Le dossier se poursuit avec une rétrospective sur le rôle du PAQG dans l’accompagnement international et sur les impacts de sa fermeture, dans un contexte de démobilisation de la coopération internationale. Ces contributions montrent comment cet accompagnement a constitué une stratégie essentielle pour protéger et promouvoir les droits humains.
Les derniers articles abordent les dynamiques politiques actuelles, marquées par l’élection de Bernardo Arévalo et par une mobilisation sociale sans précédent. Les analyses exposent les défis d’un gouvernement qui tente de réformer un système corrompu enraciné dans l’impunité, tout en répondant aux demandes de justice des mouvements populaires.
Le numéro se poursuit avec des articles sur les luttes actuelles pour la justice au Guatemala et les efforts pour mettre fin à l’impunité. Enfin, un texte explore les dynamiques migratoires en Amérique centrale. Le numéro se clôt avec un poème qui célèbre la résilience et la solidarité des femmes.
Ce numéro, en plus d’honorer le travail du PAQG, est aussi un appel et un engagement à poursuivre l’esprit de solidarité et de résistance. Les luttes ne s’arrêtent pas, et les liens tissés continueront d’inspirer et de renforcer les mouvements sociaux au Guatemala et au-delà. Nous savons que les militant·e·s et les organisations avec lesquelles le PAQG a travaillé poursuivront ce combat pour la dignité et la justice. De notre côté, au CDHAL, nous restons déterminé·e·s à soutenir ces luttes et à maintenir cet engagement qui nous unit depuis tant d’années.
Nous remercions toutes les personnes ayant participé à la revue pour leur précieuse collaboration : auteurs·trices, poètes, illustrateurs·trices, traducteurs·trices, réviseur·e·s, membres du comité éditorial et du comité de développement, ainsi que nos partenaires financiers et de diffusion. Nous remercions également l’artiste Mateo Pablo pour l’illustration de la couverture de ce numéro.
Bonne lecture!
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Éditorial
Chères lectrices,
chers lecteurs,
Bien que l’élection de Gustavo Petro en Colombie et le retour de Lula da Silva au Brésil ont pu laisser présager un virage à gauche en Amérique latine, l’année 2023 a mis fin à cette illusion. C’est plutôt la tendance au « dégagisme » des élites qui persiste, favorisant l’accession au pouvoir de politiciens « anti-establishment » de droite tels que Daniel Noboa en Équateur, Santiago Peña au Paraguay et Javier Milei en Argentine. L’élection de Bernardo Arévalo au Guatemala, autoproclamé « social-démocrate », confirme la tendance au rejet des figures politiques traditionnelles.
L’année dernière a été marquée par d’importantes confrontations sociales et politiques. Dès janvier, des manifestations ont éclaté contre le gouvernement de Dina Boluarte au Pérou et ont été réprimées sévèrement par les forces de l’ordre. Au Panama, des activistes se sont mobilisés contre le renouvellement d’un contrat d’exploitation minière accordé par le gouvernement à une entreprise canadienne, First Quantum Minerals (Minera Panamá S.A.). Au Guatemala, des milliers de personnes ont manifesté pour réclamer la démission de hauts responsables tentant d’annuler les résultats des élections présidentielles. L’Argentine a également été secouée par des tensions après l’élection du président ultralibéral Javier Milei en novembre, avec une manifestation majeure organisée par le principal syndicat de travailleurs et travailleuses.
Ces mobilisations ont en commun le rejet des classes politiques au pouvoir, tenues responsables de la corruption et de l’insécurité, à l’origine des problèmes économiques et sociaux. C’est dans ce contexte que des figures politiques marginales, le plus souvent sans le soutien d’une infrastructure politique, ont réussi à défier l’hégémonie de partis traditionnels. Plusieurs de ces nouveaux et nouvelles dirigeant·e·s ont fait campagne sur les valeurs de l’ordre, de l’autorité et de la nécessité de combattre le narcotrafic et la criminalité. Mais cette dérive autoritaire préoccupe. En effet, l’Amérique latine a connu la plus forte régression démocratique de toutes les régions depuis le début du siècle.
Face à cette dérive vers l’autoritarisme en Amérique latine et dans les Caraïbes, les réponses sociales qui en émergent et qui se transforment portent sur la résistance, la défense et la reconquête des espaces démocratiques. Dans ce premier numéro du volume 38 de la revue Caminando, différents points de vue nous informent sur le rôle, l’impact, mais aussi les défis des différentes formes de résistance face à l’autoritarisme.
Nous nous penchons sur l’Argentine, qui se retrouve au cœur des débats actuels sur la démocratie et la gouvernance depuis l’élection de Milei. Silva Avalos fait des parallèles dans son article entre ce dernier et le président salvadorien Nayib Bukele, soulignant leur tendance à concentrer le pouvoir et à rejeter des principes démocratiques. L’entrevue avec Dario Aranda, chercheur et journaliste argentin, souligne quant à elle les racines de l’ascension de Milei dans une démocratie défaillante, mettant en évidence les mesures radicales de ce celui-ci qui menacent les droits des peuples autochtones et des communautés paysannes. Puis, le texte de Félix Riopel expose la montée de la droite néolibérale en Argentine, incarnée par Milei, et les défis économiques et sociaux qui en découlent. Ces analyses insistent ainsi sur l’importance d’une résistance continue pour défendre les valeurs démocratiques et les droits fondamentaux en Argentine.
Longtemps dominé par des régimes autoritaires et soumis à l’influence des pays occidentaux, Haïti se trouve à être aujourd’hui un exemple classique d’État failli. Ce pays est omniprésent dans l’actualité depuis la flambée de violence générée par les gangs armés en mars dernier, après l’évasion massive de détenus ayant contraint le gouvernement à déclarer l’état d’urgence. Ce numéro inclut deux textes sur Haïti, mettant en lumière le rôle de l’histoire néocoloniale, de la présence d’organisations internationales et de la pluralité d’acteurs locaux, entre autres, dans la situation politique actuelle du pays.
Nous examinons aussi dans ce numéro comment la transition démocratique du Chili est encore entachée par les réflexes autoritaires du pinochetisme qui se manifestent notamment lors des mobilisations sociales. Le résultat du plébiscite chilien de 2022 sur le démantèlement de la Constitution mise en place durant la dictature militaire d’Augusto Pinochet fut une défaite importante pour les femmes mapuches, qui continuent de lutter pour leurs droits à travers les mouvements sociaux.
Au Mexique, le zapatisme fait son retour dans les sphères médiatiques et publiques. Le mouvement a récemment annoncé l’adoption de nouvelles formes organisationnelles, tout en maintenant une présence armée dissuasive pour protéger les territoires zapatistes et promouvoir des solutions politiques et pacifiques aux problèmes sociaux et économiques du Chiapas.
Plusieurs articles traitent de problèmes socioéconomiques étroitement liés à l’augmentation de l’insécurité qui contribue à légitimer les dirigeants autoritaires. L’article d’Alexis Legault explore les impacts sociaux et écologiques de la croissance économique, tels que l’accroissement des inégalités socioéconomiques, et propose le rôle crucial d’une éducation à l’engagement écocitoyen. Les thèmes de la migration et des droits des femmes sont aussi abordés ; dans son texte, Gladys Calvopiña rend hommage à Ana Karen, décédée en tentant de traverser la frontière canado-américaine à pied. Le poème inspirant de Mavi Villada, quant à lui, insiste sur l’importance d’unir nos voix et lutter pour que les femmes puissent un jour profiter de la liberté et de leurs droits.
Nous remercions toutes les personnes ayant généreusement contribué de diverses manières à ce numéro : auteurs·trices, illustrateurs·trices, traducteurs·trices, réviseur·e·s, ainsi que les membres du comité éditorial. La magnifique illustration de la couverture de ce numéro a été réalisée par Liana Perez, à qui nous sommes reconnaissantes pour son dévouement et sa créativité. Nous tenons également à remercier tous nos partenaires qui soutiennent financièrement la revue ou nous aident à la promouvoir et à la diffuser.
Nous espérons que ce numéro vous plaira et stimulera votre désir de solidarité envers les peuples et les mouvements sociaux.
Bonne lecture !
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Offre d’emploi : Adjoint·e à la coordination de la Revue Caminando
ESSENTIEL : Être admissible à une subvention salariale d’Emploi-Québec
Description de l’organisme
La Revue Caminando est une revue de réflexion et d’engagement qui diffuse depuis 1980 une information alternative sur les luttes sociales et les droits humains en Amérique latine. Caminando publie des articles portant un regard critique sur les grands enjeux qui animent la vie sociopolitique latino-américaine et sur les luttes pour la défense des droits et pour l’autodétermination menées en Amérique latine, mais aussi Québec et au Canada. La revue publie également des récits et des poèmes, de même que des illustrations et photographies portant sur les thématiques abordées dans chaque numéro. Caminando paraît deux fois l’an en français en format papier. www.caminando.ca
La revue est publiée par le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), une organisation de solidarité qui travaille à la défense et à la promotion des droits humains en réciprocité avec les mouvements sociaux et les communautés d’Amérique latine, dans la lutte en faveur d’une justice sociale, environnementale, économique et culturelle. www.cdhal.org
Description du mandat
La Revue Caminando est à la recherche d’une personne pour joindre son équipe. Le mandat sera de collaborer à l’édition et la production du prochain numéro prévu en mai 2024, ainsi que de contribuer au développement et au rayonnement de la Revue. Vous avez de fortes compétences linguistiques et vous avez un intérêt pour la justice sociale ? Cette opportunité est pour vous !
Principales tâches
Production du numéro de mai 2024 :
- Appuyer la personne responsable pour les suivis avec les auteurs et autrices des articles, la graphiste et les collaborateur.trice.s de la revue ;
- Participer à la correction et la révision linguistique des articles ;
- Effectuer la mise en forme des articles et la préparation du dossier pour la graphiste ;
- Participer aux réunions du Comité Caminando ;
- Participer à l’organisation d’un événement de lancement de la revue.
Développement et rayonnement de la Revue :
- Participer à la conception et à la mise en œuvre de la stratégie promotionnelle de la revue Caminando ;
- Assurer la visibilité et la distribution de la revue auprès de la communauté et des partenaires ;
- Actualiser le site Web de la revue ;
- Mettre à jour les réseaux sociaux de la Revue ;
- Participer à la vie collective du CDHAL ;
- Autres tâches connexes.
Le mandat sera ajusté en fonction du candidat ou de la candidate sélectionné.e.
Exigences
- Études en communication, linguistiques, sciences sociales ou tout autre domaine pertinent
- Bonne capacité d’analyse, de synthèse, de rédaction et de révision
- Excellente maîtrise du français parlé et écrit
- Très bonne maîtrise de l’espagnol écrit
- Intérêt pour la justice sociale et la solidarité internationale
- Bonne maîtrise du Web et des logiciels informatiques (Excel, Word, Outlook, Internet, Google Drive)
- Aisance pour travailler en équipe et de façon autonome
- Esprit critique
Conditions
Durée de l’emploi : 30 semaines (35 heures/semaine), du 22 janvier 2024 au 16 août 2024
Salaire à discuter
Date limite pour postuler : 7 janvier 2024
Emploi en télétravail avec possibilité de travail au bureau à Montréal. Bonne conciliation travail-famille-étude.
ESSENTIEL : Être admissible à une subvention salariale d’Emploi-Québec
Comment postuler
Toute personne intéressée à soumettre sa candidature doit faire parvenir son curriculum vitae accompagnée d’une lettre de présentation par courriel à : à caminando@cdhal.org. Les entrevues auront lieu dans les semaines du 8 et du 15 janvier 2024. Seules les personnes sélectionnées pour une entrevue seront contactées.
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Offre de stage à la Revue Caminando
Description de l’organisme
La Revue Caminando est une revue de réflexion et d’engagement qui diffuse depuis 1980 une information alternative sur les luttes sociales et les droits humains en Amérique latine. Caminando publie des articles portant un regard critique sur les grands enjeux qui animent la vie sociopolitique latino-américaine et sur les luttes pour la défense des droits et pour l’autodétermination menées en Amérique latine, mais aussi Québec et au Canada. La revue publie également des récits et des poèmes, de même que des illustrations et photographies portant sur les thématiques abordées dans chaque numéro. Caminando paraît deux fois l’an en français en format papier. www.caminando.ca
La revue est publiée par le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), une organisation de solidarité qui travaille à la défense et à la promotion des droits humains en réciprocité avec les mouvements sociaux et les communautés d’Amérique latine, dans la lutte en faveur d’une justice sociale, environnementale, économique et culturelle. www.cdhal.org
Description du mandat
La Revue Caminando est à la recherche d’une personne stagiaire pour joindre son équipe. Le mandat sera de collaborer à l’édition et la production du prochain numéro prévu en mai 2024, ainsi que de contribuer au développement et au rayonnement de la Revue. Vous avez de fortes compétences linguistiques et vous avez un intérêt pour la justice sociale ? Cette opportunité est pour vous !
Principales tâches
Production du numéro de mai 2024 :
- Appuyer l’équipe de Caminando pour les suivis avec les auteurs et autrices des articles, la graphiste et les collaborateur.trice.s de la revue ;
- Participer à la correction et la révision linguistique des articles ;
- Effectuer la mise en forme des articles et la préparation du dossier pour la graphiste ;
- Participer aux réunions du Comité Caminando ;
- Participer à l’organisation d’un événement de lancement de la revue.
Développement et rayonnement de la Revue :
- Participer à la conception et à la mise en œuvre de la stratégie promotionnelle de la revue Caminando ;
- Assurer la visibilité et la distribution de la revue auprès de la communauté et des partenaires ;
- Actualiser le site Web de la revue ;
- Mettre à jour les réseaux sociaux de la Revue ;
- Participer à la vie collective du CDHAL ;
- Autres tâches connexes.
Le mandat sera ajusté en fonction du candidat ou de la candidate sélectionné.e.
Exigences
- Études en communication, linguistiques, sciences sociales ou tout autre domaine pertinent
- Bonne capacité d’analyse, de synthèse, de rédaction et de révision
- Excellente maîtrise du français parlé et écrit
- Très bonne maîtrise de l’espagnol écrit
- Intérêt pour la justice sociale et la solidarité internationale
- Bonne maîtrise du Web et des logiciels informatiques (Excel, Word, Outlook, Internet, Google Drive)
- Aisance pour travailler en équipe et de façon autonome
- Esprit critique
Conditions
Durée du stage : 3 à 4 mois, avec un minimum de 20 heures par semaine
Date limite pour postuler : 7 janvier 2024
Stage non-rémunéré.
Stage en télétravail, avec possibilité de travail au bureau à Montréal. Bonne conciliation stage-famille-étude.
Comment postuler
Toute personne intéressée à soumettre sa candidature doit faire parvenir son curriculum vitae accompagnée d’une lettre de présentation par courriel à : à caminando@cdhal.org. Les entrevues auront lieu dans les semaines du 8 et du 15 janvier 2024. Seules les personnes sélectionnées pour une entrevue seront contactées.
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Éditorial
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Éditorial – Miner la vie : Entre dépouillement et résistances
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Éditorial – Les mobilisations sociales, au-delà des obstacles
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Choc pandémique et capitalisme de surveillance
Pour faire face à la pandémie de la COVID-19, au lieu de proposer des investissements massifs dans nos services publics, notamment dans le système de santé et les soins aux personnes âgées, les États se tournent vers le privé pour nous offrir des solutions technologiques.
En mars 2019, l’IRIS publiait une recherche sur l’intelligence artificielle (IA), annonçant que « le gouvernement du Québec veut faire de l’IA une composante importante de l’économie québécoise, dont Montréal serait le pôle central » [1]. Cette industrie est vue comme un pilier de la croissance économique mondiale par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), notamment.
Afin de pouvoir analyser la situation générée par la crise globale liée à la pandémie de la COVID-19, il est nécessaire de prendre un pas de recul pour se pencher sur les conditions préexistantes à cette crise. Où en est le développement de l’économie capitaliste à l’heure où le déploiement du numérique, de l’intelligence artificielle et du marché des mégadonnées (Big Data) qui est en pleine expansion ?
Applications de traçage et données santé
Partout dans le monde, des pays ont recours à des applications de suivi numérique qui avertissent les gens ayant croisé le chemin d’une personne contaminée. Ainsi, avec le prétexte de vouloir nous protéger du virus, nous assistons à la mise en place de systèmes de suivi systématique des déplacements et des relations entre des milliards d’individu·e·s, alors que les résultats sanitaires sont plus qu’incertains.
C’est d’abord en Chine que plusieurs applications de traçage ont été lancées : elles livrent toutes des code-barres destinés à déterminer le degré de risque que représente un·e individu·e en lien avec son degré d’immunité au virus. Ainsi, le code-barres change de couleur selon cette évaluation du risque : « vert » signifie qu’il n’y a aucun problème, « orange », l’obligation de se placer en quarantaine à la maison et « rouge », l’obligation de se placer en quarantaine dans un lieu centralisé déterminé par l’État. Les individus doivent installer ces applications sur leur téléphone intelligent afin de pouvoir circuler dans la ville. Des détecteurs de code-barres et des checkpoints (points de contrôle) ont été mis en place par les autorités à l’entrée de divers endroits publics, comme les transports ou les centres commerciaux ; seul un code vert permet d’y entrer [2].
Le Canada a décidé de lancer sa propre application pour cellulaire, l’application « Alerte COVID », le 31 juillet dernier. Elle utilise la technologie sans fil Bluetooth pour tracer les contacts entre personnes, mais, comme ce fut le cas à propos d’applications similaires développées ailleurs dans le monde, son efficacité est sérieusement mise en doute, en plus d’être jugée trop intrusive et pas assez sécurisée.
L’engouement de tant de gouvernements pour une solution dont l’efficacité est loin d’être démontrée pourrait surprendre puisque la géolocalisation, ou la présence dans le rayon Bluetooth d’un autre téléphone ne prouvent en aucun cas que la personne atteinte ait réellement pu constituer un risque de contagion. De plus, selon les dires des développeurs de ces applications et des gouvernements qui les mettent en place, il faudrait que les trois quarts de la population d’une ville ou d’un pays la téléchargent pour que l’application soit efficace. Il est difficile de croire que ces taux élevés d’utilisation seront atteints.
D’autre part, plusieurs moyens permettant la surveillance médicale de masse sont en train de voir le jour. La carte d’immunité fait partie des propositions en vogue. L’immunity card [3] est un document d’identité où seraient enregistrés, entre autres, les résultats des personnes ayant été testées. Proposée initialement aux États-Unis, l’Allemagne et le Chili étudient la possibilité d’implanter cette carte. De son côté, le fondateur d’IBM, Bill Gates, fait la promotion d’un certificat numérique qui servirait à identifier les personnes ayant été déclarées positives à la COVID-19, celles qui s’en sont rétablies, celles qui ont été testées, et lorsqu’il y aura un vaccin, celles vaccinées [4].
Ce type de technologie est particulièrement inquiétant si on se fie aux déclarations du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, le 21 août dernier, affirmant que le gouvernement souhaite attirer les compagnies pharmaceutiques en leur donnant accès aux données de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) :
« On a l’intelligence artificielle, on a la médecine spécialisée […] on a les données de la RAMQ, et les données de la RAMQ, c’est une mine d’or […] Le jour où on peut se rendre confortables, de donner accès à nos données de santé aux compagnies pharma [ceutiques] qui vont venir dans les hôpitaux universitaires qui sont très performants, et on a Mila à côté, qui fait l’algorithme, ou Imagia, c’est winner » [5] !
La crise du coronavirus et la mise en œuvre du capitalisme de surveillance
Pour comprendre la situation actuelle, il est nécessaire de se demander ce que la crise permet d’accélérer : c’est-à-dire le déploiement du capitalisme de surveillance et de la « quatrième révolution industrielle » [6]. Il ne s’agit que d’aller faire un tour sur le site du Forum économique mondial pour comprendre l’ampleur de ce qui se trame pour informatiser nos vies jusque dans ses moindres recoins :
« La crise de la COVID-19 nous démontre que les technologies émergentes comme l’Internet des objets et l’intelligence artificielle ne sont pas seulement des outils, elles sont essentielles au fonctionnement de notre société et de notre économie. En cette période d’instabilité, nous devons les penser en termes d’infrastructures essentielles » [7].
Déjà en 2017, le Forum économique mondial affirmait qu’« entre 50 et 100 milliards d’objets seront connectés en 2020 ». Ces chiffres augmentent de façon exponentielle au rythme de l’installation du réseau 5G, un système de technologie Wi-Fi tout neuf, qui rendra peu à peu obsolètes les ordinateurs et cellulaires que nous avons aujourd’hui.
L’Internet des objets, dont le déploiement complet ne sera possible que lorsque le réseau 5G sera pleinement en place, est l’idée que tous les objets qui nous entourent et que nous utilisons au quotidien soient connectés : nos montres, notre frigo, notre voiture, nos électroménagers, jusqu’aux maisons intelligentes en entier. Bref que tout soit connecté, pour qu’en rentrant chez nous, notre maison nous parle, mette de la musique, allume la lumière, vous propose une recette en fonction de ce qu’il y a dans le frigo, programme le four pour réchauffer le souper… Les programmes d’assistants intelligents comme Alexa ou Google Home sont un premier pas dans cette direction et visent à nous habituer à cohabiter avec l’IA.
Le confinement planétaire généré par la pandémie, tout comme les mesures de distanciation « sociale » qui demeurent en place suite au « déconfinement », nous ont propulsés dans cette nouvelle ère de connexion extrême à nos écrans et aux technologies. En effet, la situation issue de la pandémie a permis la mise en œuvre de deux processus simultanés ; d’une part, nous sommes appelé·e·s à réduire, voire à mettre fin, à la majorité de nos contacts humains et de nos relations interpersonnelles en personne et, d’autre part, nous sommes forcé·e·s d’augmenter notre utilisation d’Internet et nos contacts avec le monde numérique. Et dans ce processus, nous augmentons notre dépendance aux technologies ; les écrans deviennent le mode quasi exclusif d’accès au monde, le commerce en ligne explose et s’étend aux biens essentiels comme la nourriture, tandis que plusieurs plateformes voient le jour afin de gérer les services (santé, éducation à distance…). Déjà nous commençons à nous habituer à recevoir nos services de santé en ligne et le télétravail est louangé comme étant l’avenir du travail, notamment parce qu’il est prétendument plus écologique. Pourtant, bien que l’aire du numérique évite d’imprimer autant de papier, son apport à la réduction des dommages environnementaux s’arrête là, puisque le visionnement de vidéos en ligne, les téléchargements incessants et les vidéoconférences impliquent des milliers de serveurs, qui dans leur majorité carburent au charbon aux États-Unis. La navigation sur Internet contamine autant que l’industrie aérienne, et les chiffres ne cessent de croître [8].
Ce pas de géant du numérique sur l’économie, l’organisation de la société et la vie sociale profite directement à des géants du Web tels qu’Amazon, Facebook, Google et Microsoft. Ces derniers, aujourd’hui beaucoup plus puissants que les États, sont au cœur du développement du capitalisme numérique ; leur modèle d’affaires qui dépend du Big Data est basé non seulement sur la surveillance du comportement en ligne des individu·e·s pour la collecte des données, mais aussi sur la modification des comportements humains et sociaux dans cette nouvelle normalité où nous sommes et serons de plus en plus « connecté·e·s ».
Big data et le marché des données
Il y a tellement de données qui se vendent et s’achètent sur le marché du Big Data que l’extractivisme des données, qui consiste à extraire les données des utilisateurs·trices afin de consolider des bases de données cotées en bourse, est le secteur en majeure croissance dans les bourses du monde, dépassant le secteur pétrolier. Selon les prévisions du cabinet Gartner, « 90 % des données existantes aujourd’hui ont été créées au cours des deux dernières années et la production de ces données devrait exploser de 800 % d’ici 5 ans » [9]. Les données proviennent de partout : des messages que nous envoyons, des vidéos que nous publions, des informations climatiques, des signaux GPS, des achats par cartes de crédit ou encore des transactions en ligne. Nous avons donc des ombres virtuelles qui en savent plus sur nos goûts, nos envies, nos sentiments et nos pensées que nous-mêmes, et pire encore, des machines qui les analysent pour nous donner accès à la réalité digitale qui nous convient, selon Facebook ou Google. Chaque service « gratuit » que nous utilisons en ligne en acceptant d’obscures politiques d’utilisation est en fait un contrat par lequel nous vendons des informations sur nous, en plus de celles recueillies à notre insu, que ce soit par les caméras, les paiements par carte qui remplacent de plus en plus l’argent comptant, etc. Ces informations sont compilées et analysées à l’aide de l’intelligence artificielle, puis peuvent être vendues :
« En collectant massivement des informations sur leurs utilisateurs·trices, elles formulent, à l’aide de l’intelligence artificielle, des prédictions hautement monnayables sur leurs comportements. Le « capitalisme de surveillance » est en somme une forme d’extractivisme, la matière première étant les données personnelles des citoyen·ne·s », résume Aurélie Lanctot au Devoir. [10]
L’affaire de Cambridge Analytica et le scandale de l’utilisation des données pour la manipulation des résultats électoraux, incluant la création de tendances sociales et de mouvements sociaux de toute pièce, auraient pu ralentir le processus, mais ils ont seulement rendu les dirigeant·e·s plus prudent·e·s [11].
Comme le souligne Naomi Klein dans son article « Screen New Deal » [12], les plans de développement des villes intelligentes, basés sur la surveillance et l’interconnectivité des données, affrontaient avant la pandémie de nombreuses réticences en raison de l’ampleur des changements proposés. La pandémie semble avoir fait disparaître ces réticences, agissant comme un choc qui permet de rendre acceptable que nos maisons deviennent notre bureau, notre centre de conditionnement physique, notre école, et même notre prison, si l’État le décide.
Qui s’enrichit et profite de la crise ?
Alors que la pandémie semble générer une reconfiguration des forces au sein du capitalisme global, les hommes les plus riches de la planète en profitent. Entre le 18 mars et le 19 mai 2020, la fortune globale des 600 milliardaires américains a augmenté de 434 milliards en dollars US et les patrons des multinationales de la Silicon Valley sont ceux qui en ont le plus profité. Les mesures de confinement de la population et la fermeture des commerces ont fait bondir les achats en ligne et le besoin de rester connecté·e via les réseaux sociaux, ce qui a fait grimper en flèche la valeur des titres des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) [13]. Entre mars et mai 2020, la fortune de Jeff Bezos — fondateur et patron d’Amazon — a augmenté de plus de 30 %, un bond équivalent à 24 milliards de dollars depuis le début de l’année 2020, soit 4 fois plus que l’augmentation habituelle de sa fortune depuis 2017 [14]. Durant la même période, la fortune de Mark Zuckerberg, patron de Facebook, a bondi de plus de 46 % pour s’élever à 54,7 milliards de dollars. En toile de fond, les titres d’Amazon et de Facebook ont atteint dans la semaine du 22 mai leur plus haut niveau historique.
Le secteur pharmaceutique n’est évidemment pas en reste avec la course effrénée aux médicaments et aux vaccins pour lutter contre la COVID-19. Les États s’en remettent à Big Pharma et à la prétendue générosité de fondations telle que la Fondation Bill & Melinda Gates. Dès le début de la pandémie, Bill Gates a annoncé que sa fondation allait dépenser des milliards pour travailler avec sept fabricants potentiels d’un vaccin afin de financer leur production.
La puissante Fondation Bill & Melinda Gates est l’actrice non étatique la plus puissante de la planète, d’une valeur de 45 milliards de dollars. Fondée par l’un des hommes les plus riches du monde, elle est impliquée depuis de nombreuses années dans l’industrie du vaccin sous le couvert de l’aide humanitaire en matière de santé offerte aux populations des pays les plus pauvres. Une grande partie de son capital est générée grâce à des investissements discutables, notamment dans l’industrie pétrolière [15]. Avec le récent retrait des États-Unis du financement de l’OMS, la fondation devient la plus importante bailleuse de fonds de cette institution internationale. Déjà en 2016, un documentaire intitulé « L’OMS dans les griffes des lobbyistes ? » [16] démontrait le manque d’indépendance de l’institution par rapport à ses bailleurs de fonds privés.
Ne pas s’habituer à la nouvelle « normalité »
Le 17 mars 2020, le Massachusetts Institue of Technology (MIT) publiait un article intitulé « Nous ne reviendrons pas à la normale » [17], émettant l’hypothèse que la distanciation sociale est là pour rester et que notre mode de vie sera appelé à changer, pour toujours sur certains points…
En effet, six mois plus tard, force est de constater que nous assistons à une véritable réingénierie des comportements sociaux : imposition du télétravail dans plusieurs domaines, peur de la contagion et des quartiers pauvres, délation des voisin·e·s, peur d’une accolade, isolement social et acceptation de la surveillance de masse. Ces modifications accélérées des comportements concordent avec des tendances provoquées entre autres par l’usage de téléphones intelligents et des réseaux sociaux, mais aussi avec le développement exponentiel des technologies qui marquera la prochaine décennie avec l’entrée en scène massive de l’IA dans nos vies.
Alors que le capitalisme de surveillance a bel et bien pris son envol et que son éventail de nouvelles technologies nous est présenté comme des solutions miracles à la crise que nous vivons, nous percevons avec inquiétude la rapide acceptation des mesures qui créent une distance dans nos relations humaines et auxquelles nous sommes appelé·e·s à nous adapter au nom de cette « nouvelle normalité ».
Nous faisons partie du collectif Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC). Nous sommes féministes, à l’étroit dans les moules qui nous sont imposés. Nous sommes blanches, habitantes de territoires voués à la destruction, de territoires tachés du sang de la colonisation, qui se poursuit encore. Nous constatons, subissons, dénonçons et, malgré tout, participons, aux rapports de domination qui façonnent nos communautés, les sociétés humaines, nos vies.
Photographie: Propagande. Illustration par Johanne Roussy, 2017
Notes:
[1] Gélinas, Joëlle, Lavoie-Moore, Myriam, Lomazzi, Lisiane et Hébert, Guillaume (2019). « Financer l’intelligence artificielle, quelles retombées économiques et sociales pour le Québec ? », IRIS, mars, en ligne : https://cdn.iris-recherche.qc.ca/uploads/publication/file/Intelligence_artificielle_IRIS_WEB4.pdf
[2] Agence France-Presse (2020). « Tour du monde des applications mobiles de traçage des contacts », Journal de Montréal, 4 mai, en ligne : https://www.journaldemontreal.com/2020/05/04/tour-du-monde-des-applications-mobiles-de-tracage-des-contacts
[3] Conklin, Audrey (2020). « What are coronavirus immunity card ? », Fox Business, 10 avril, en ligne : https://www.foxbusiness.com/lifestyle/coronavirus-immunity-cards
[4] De Rosa, Nicholas (2020). « Non, Bill Gates ne veut pas vous implanter une micropuce à l’aide d’un vaccin », Radio-Canada, 29 avril, en ligne : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1698428/bill-gates-puce-conspiration-complot-covid-verification-dementi-decrypteurs
[5] Mila est l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal, un des plus importants pôles de développement de l’intelligence artificielle dans le monde. Voir : Sioui, Marie-Michèle (2020). « Québec veut attirer les pharmaceutiques avec les données de la RAMQ », Le Devoir, 21 août, en ligne : https://www.ledevoir.com/
politique/quebec/584542/quebec-veut-attirer-les-pharmaceutiques-avec-les-donnees-dela-ramq
[6] Dykes, Melissa (2017). « The Fourth Industrial Revolution : Most People Don’t Even Realize What’s Coming … », Truthstream Media, 30 octobre, en ligne : http://truthstreammedia.com/2017/10/30/the-fourth-industrial-revolution-most-people-dont-even-realize-whats-coming/
[7] Bettinger, Kimmy (2020). « COVID-19 : Emerging technologies are now critical infrastructure —what that means for governance », World Economic Forum, 10 avril, en ligne : https://www.weforum.org/agenda/2020/04/covid-19-emerging-technologies-are-now-critical-infrastructure-what-that-means-for-governance/
[8] Griffiths, Sarah (2020). « Why your internet habits are not as clean as you think », BBC, 5 mars, en ligne : https://www.bbc.com/future/article/20200305-why-your-internet-habits-are-not-as-clean-as-you-think
[9] Gallant, Nicolas (2017). « Big data et intelligence artificielle : profitez de cette révolution en Bourse », Capital, 4 mai, en ligne : https://www.capital.fr/entreprises-marches/big-data-et-intelligence-artificielle-profitez-de-cette-revolution-en-bourse-1225427
[10] Lanctôt, Aurélie (2020). « Déconfinés, surveillés », Le Devoir, 22 mai, en ligne : https://www.ledevoir.com/
opinion/chroniques/579393/deconfines-surveilles
[11] Cambridge Analytica (CA) une société de communication stratégique s’est retrouvée en 2018 au centre d’un scandale mondial pour avoir utilisé les données personnelles de plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs·trices de Facebook, afin de diffuser des messages favorables au Brexit au Royaume-Uni et à l’élection de Donald Trump aux États-Unis en 2016, provoquant sa faillite en 2018. Voir : Wong, Julia Carrie (2019). « The Cambridge Analytica scandal changed the world — but it didn’t change Facebook », The Guardian, 18 mars, en ligne : https://www.theguardian.com/technology/2019/mar/17/the-cambridge-analytica-scandal-changed-the-world-but-it-didnt-change-facebook
[12] Klein, Naomi (2020). « Screen New Deal : Under Cover of Mass Death, Andrew Cuomo Calls in the Billionaires to Build a High-Tech Dystopia », The Intercept, 8 mai, en ligne : https://theintercept.com/2020/05/08/andrew-cuomo-eric-schmidt-coronavirus-tech-shock-doctrine/
[13] Agence France-Presse (2020). « Ces milliardaires américains qui se sont enrichis pendant la pandémie », Radio-Canada, 22 mai, en ligne : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1705314/coronavirus-riches-economie-fortune-pandemie-etats-unis
[14] Forbes. « # 1 Jeff Bezos », en ligne : https://www.forbes.com/profile/jeff-bezos/?list=forbes-400&sh=782cc5801b23 (page consultée en novembre 2020)
[15] Courrier international (2007). « Petits problèmes d’éthique. Les étranges placements de la Fondation Gates », 31 octobre, en ligne : https://www.courrierinternational.com/article/2007/02/01/les-etranges-placements-de-la-fondation-gates
[16] Arte (2017). « L’OMS : dans les griffes des lobbyistes ? », 3 avril, en ligne : https://info.arte.tv/fr/film-loms-dans-les-griffes-des-lobbyistes
[17] Lichfield, Gideon (2020). « We’re not goint to normal », MIT Technology Review, 17 mars, en ligne : https://www.technologyreview.com/2020/03/17/905264/coronavirus-pandemic-social-distancing-18-months/
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Instantanées de la Covid-19
I
Comment est le monde là-dedans ?
Demande le vent qui se pointe à la fenêtre.
Dehors rien d’autre que bruits, voix et alarmes.
La boule aux ventouses a volé nos trottoirs,
a fait disparaitre les autres fléaux.
Plus que le virus,
la peur nous est contagieuse.
Le monde tremble,
s’ébranle,
frissonne.
Nous nous appréhendons nous-mêmes;
nous refusant la toux,
la fièvre et le respir.
Nous avons blanchi nos vies à force de les laver.
II
La planète s’enfièvre sous les déclarations.
Les gouvernements crachent leurs réponses.
Faisant feu à l’aveuglette dans toutes les directions.
Réalisant que le système est un respirateur hors d’usage.
Ils vacillent et ils tremblent
ceux qui ont détourné l’avenir à leur profit.
Plus que ceux qui, avec ou sans pandémie,
ont la certitude que leur mort ne compte pas.
J’aimerais tant,
quand faiblira la rumeur des actionnaires,
que la pourriture humaine se retrouve sans masque,
et qu’aucun vaccin ne vienne la sauver.
Si on pouvait se réveiller sans souhaiter que le monde redevienne comme avant.
III
Je suis enfermé,
Le monde du dehors me regarde.
une photo du dernier restaurant, de la dernière rencontre;
de cette nuit ou mes pieds
ont entonné la cumbia de mes pas en savourant la rue.
Je me fais pitié.
Je suis moi et quelqu’un d’autre.
ils m’ont transmis leur peur :
le masque est impuissant face à ce que l’on entend.
IV
Quand mes souliers chevauchent les ruelles,
sous la gifle de l’air froid,
le monde que j’ai connu se tord dans l’effroi :
dresse des cloisons de deux mètres,
et croit naïvement :
«que les malheurs ne sautent pas».
V
La planète est un masque ambulant.
Elle enfile sa muselière pour esquiver la mort :
cagoules nouveau genre en bleu ou en blanc.
Passe-montagnes de plastique,
derrière lesquels le médecin ou le commis nous répondent et nous repoussent.
Nous fuyons l’autre comme on s’échappe d’un assassin.
VI
Peur de toucher les poignées.
Alors laisse les portes nues.
Ou plutôt : bas les portes !
Comme ça je n’aurai pas besoin de crocheter pour t’embarquer.
Refuse la quarantaine.
Oublie les foutus deux mètres.
Contaminons-nous
toi de moi,
moi de toi,
Que les virus nous écrasent,
nous piétinent,
nous écrabouillent
et qu’ils déambulent partout où ils veulent
jusqu’à ce que nous mourrions entre nous.
En ces temps où la mort n’est qu’un nombre,
un orgasme est la seule chose acceptable.
Mais je tiens à t’avertir :
j’aurai un problème si tu exiges
que je mette une capuche ailleurs qu’en bas du nombril.
Vancouver, B.C., 3 juin 2020
Traduction par Pierre Bernier
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Lutte contre la COVID-19 à Fortaleza : actions menées par le Front de lutte pour un logement décent
Cet article relate les actions menées par le Front de lutte pour un logement décent (FLMD) pour éviter la propagation de la COVID-19 dans les bidonvilles de Fortaleza, capitale de l’État du Ceará, situé dans la région du nord-est du Brésil. Selon l’Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE) Fortaleza est considérée comme la capitale la plus densément peuplée au pays, et c’est spécifiquement dans les zones périphériques et dans les quartiers faiblement desservis en services publics que l’on retrouve les plus hauts taux de densité populationnelle. Cette configuration est le produit d’une politique urbaine inéquitable, peu participative et axée sur la concentration des actifs financiers dans les régions touristiques et portuaires. Preuve en est que sur ses plus de 2,5 millions d’habitant·e·s, près de 1,1 million d’habitant·e·s de Fortaleza résident dans des logements précaires, répartis sur seulement 11 % de sa superficie [1]. Ainsi, en mai 2020, le Ceará s’est distingué comme le deuxième État ayant le plus grand nombre de cas de COVID-19 au Brésil [2]. En date du 18 décembre 2020, le Secrétariat municipal de la santé rapportait 78 878 cas confirmés et 4 159 décès dus à la maladie à Fortaleza.
Contexte des projets menés par le FLMD
Lorsque les autorités sanitaires ont commencé à recommander l’isolement et la distanciation « sociale » pour lutter contre la propagation du virus, ainsi qu’à encourager l’adoption de mesures préventives telles que le lavage fréquent des mains et le port du masque, les autorités publiques ont émis des décrets et des actes normatifs, dont certains prévoyaient des sanctions. Cependant, ces règles sanitaires furent mises en place sans prendre en compte les conditions de vie d’une grande partie de la population, notamment l’accès précaire pour une majorité aux services sanitaires de base et à des logements décents. Le besoin de se déplacer pour le travail vers des zones où les services sont concentrés n’a pas non plus été pris en compte, de même que la réduction ou la perte totale de revenus pour les travailleurs·euses, en particulier les travailleurs·euses autonomes. Ce portrait montre l’écart considérable entre les recommandations émises, qui correspondent à l’horizon souhaité des mesures de prévention et de réduction de la propagation de la maladie, et la possibilité de respecter ces conditions étant donné la réalité d’extrême pauvreté des résident·e·s des bidonvilles de Fortaleza.
En l’absence d’un plan étatique spécifique pour contenir l’avancée de la COVID-19 dans les périphéries, les communautés se sont organisées elles-mêmes, à travers les associations de quartier et les mouvements sociaux, afin de mener des actions de solidarité pour assurer la sécurité alimentaire des familles, ainsi que pour prévenir et combattre la propagation de la maladie. En ce sens, l’appui technique et matériel du FLMD, formé lui-même par une confluence d’organisations sociales et communautaires, a été déterminant au succès des projets communautaires.
La stratégie du FLMD pour répondre aux besoins des communautés
Dès le début de la pandémie, les membres du FLMD ont commencé à réfléchir à des stratégies pour prévenir et combattre la COVID-19 à Fortaleza, en ciblant les communautés les plus vulnérables à partir des besoins et observations des habitant·e·s eux et elles-mêmes. Sans aucun soutien gouvernemental, ce groupe a articulé et construit des réseaux de coopération pour cibler les besoins et acheminer les ressources de façon prioritaire aux cas les plus urgents, tout en maintenant son rôle de porte-parole auprès des pouvoirs publics au moyen de plaidoyers pour revendiquer le droit de la population à des infrastructures qui soutiennent la santé.
La stratégie du FLMD pour soutenir les habitant·e·s les plus vulnérables à Fortaleza a été de s’engager dans la rédaction de projets pour obtenir des fonds servant à fournir des bourses aux résident·e·s pour que ces derniers·ères puissent mettre en place des projets d’aide d’urgence selon les besoins dans leurs quartiers respectifs. Ainsi, dans une perspective participative, les projets ont été élaborés en dialogue avec les habitant·e·s de façon à arrimer chaque appel d’offres aux demandes des communautés pour faire face à la pandémie. En fin de compte, ce processus efficace a permis d’assurer la sécurité alimentaire et les moyens d’assainissement pour de nombreuses personnes.
Mise en œuvre des projets pour soutenir la lutte contre la COVID-19 à Fortaleza
D’avril à octobre 2020, le FLMD a préparé et réalisé 4 projets, financés par 4 institutions d’importance pour la défense des droits des communautés marginalisées au Brésil, soit : la Coordination du service œcuménique (CESE), le Forum national sur la réforme urbaine (FNRU), le Fonds brésilien pour les droits humains (FBDH) et la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz). Les actions ont été menées en partenariat avec des organisations communautaires dans 14 quartiers et communautés de Fortaleza : Aldaci Barbosa, Bom Jardim, Caça e Pesca, Cidade Jardim, Jangadeiros, Lagamar, Mucuripe, Palmeiras, Pici, Poço da Draga, Raízes da Praia, Rio Pardo, Serviluz-Titan et Vila Vicentina.
Les projets se sont concentrés sur trois grandes lignes d’action. Le premier axe visait à renforcer et à améliorer les actions de développement déjà en cours dans les communautés concernées, comme la production d’une base de données permettant d’identifier les familles socialement vulnérables et les personnes les plus à risque au sein des communautés visées. Ainsi, les données recueillies au moyen de formulaires et de questionnaires ont permis de faire le suivi de l’évolution des cas de COVID-19 ainsi que d’établir un portrait des conditions socioéconomiques et des impacts de la COVID-19 sur les familles suivies. Cette recherche a aussi assuré la continuité de la distribution de paniers de nourriture de base selon les besoins et l’octroi d’une aide de subsistance aux bénéficiaires volontaires.
En ce qui concerne l’axe 2, l’objectif était d’assurer la pleine protection des bénéficiaires lors de la réalisation des projets, ainsi que la prévention de la contamination par la maladie parmi les résident·e·s. Cela a été réalisé à travers la distribution d’équipements de protection individuelle (EPI) aux bénéficiaires, la distribution de masques et de trousses d’hygiène aux résident·e·s et l’installation et l’entretien d’éviers communautaires équipés de trousses pour le lavage des mains.
Enfin, l’axe 3 visait à sensibiliser les habitant·e·s de la communauté à l’importance d’adopter des mesures de prévention, nommément la distanciation physique et l’utilisation de masques. Pour cela, les projets ont utilisé une variété d’outils et de moyens de communication, incluant : la production de cartes et de vidéos informatifs, la diffusion en direct sur les réseaux sociaux et sur les applications de messagerie, l’organisation de campagnes de sensibilisation dont les messages étaient relayés par des véhicules routiers équipés de son, et la distribution de matériel informatif imprimé.
Les méthodologies mentionnées ci-dessus ont fonctionné de manière complémentaire et, à plusieurs reprises, elles se sont chevauchées, permettant la mobilisation des communautés et la gestion efficiente des ressources.
Résultats et retombées des projets communautaires de lutte contre la pandémie à Fortaleza
Les projets mis en place pour considérer les besoins des habitant·e·s les plus démuni·e·s de Fortaleza ont porté fruit grâce à la synergie entre l’apport technique du FLMD et la mobilisation communautaire sur le terrain. Bien que chacun des 4 projets a eu une portée différente, on peut dire qu’en général, la collecte de données sociodémographiques effectuée par le biais d’outils comme le géoréférencement a permis de brosser un portrait plus précis des communautés en situation de plus grande vulnérabilité sociale et en situation de risque plus élevé de contamination de COVID. L’échantillonnage ciblé a permis entre autres d’identifier les familles ayant perdu leurs revenus en raison de la pandémie et de leur venir en aide en priorité. De plus, une mesure du niveau d’engagement des communautés a été rendue possible grâce au suivi effectué par le FLMD sur les médias sociaux.
Ainsi, les activités menées ont abouti à la distribution de 360 paniers de nourriture de base et de 810 trousses d’hygiène dans les quatorze quartiers mentionnés ci-dessus. Le suivi et le contrôle des cas ont été effectués dans environ 288 familles pendant une période d’environ cinq mois.
La nature collaborative des projets a généré des retombées multiples et multiplicatives au sein des communautés telles : la formation des résident·e·s, principalement des jeunes engagé·e·s dans la lutte communautaire ; le renforcement de l’autonomie des communautés face à l’inaction des pouvoirs publics ; la stimulation de l’économie locale des bidonvilles, à travers la génération de revenus par l’octroi de bourses et l’achat de nourriture pour les paniers effectués dans les commerces locaux. Pour le FLMD, le processus de recherche de financement s’est maintenu et a permis d’impliquer des acteurs communautaires qui ne contribuaient pas encore à l’action collective.
Les données recueillies pour la mise en œuvre des projets à Fortaleza ont été réinvesties par le FLMD dans l’élaboration d’un dossier national portant sur les impacts de la maladie nommé « Les Métropoles et COVID-19 » produit par l’Observatoire des Métropoles en partenariat avec le FNRU. Une collecte de données supplémentaire a été effectuée dans le contexte de production de ce dossier, coordonnée par le Laboratoire d’études sur le logement (LEHAB), sous la forme d’un formulaire électronique rempli principalement par les résident·e·s de 22 territoires situés dans des zones de la périphérie de Fortaleza et de la région métropolitaine. Les données recueillies dans ce contexte ont été systématisées et analysées, dans le but de connaître les impacts de la pandémie sur d’autres domaines que celui de la santé, incluant les perspectives de 43 participant·e·s sur des thèmes tels que les expulsions de logement et les opérations de police en période de pandémie, par exemple.
Nous soulignons que l’un des constats probants des données issues des projets est la mise en évidence d’une relation inversement proportionnelle entre le revenu moyen par quartier et le nombre de décès de la COVID-19 à Fortaleza. Le FLMD compte poursuivre l’analyse des données recueillies dans le but d’organiser des actions pour exiger des pouvoirs publics la mise en place de mesures pour résoudre et atténuer les effets néfastes de la pandémie sur les habitant·e·s des bidonvilles de Fortaleza.
Constats et considérations finales
Depuis le début de la pandémie, d’après les données officielles diffusées par les paliers municipal et provincial, l’inaction des pouvoirs publics en tant que gardien de la vie dans les zones de pauvreté extrême est restée évidente. Cela peut être constaté par l’insuffisance des campagnes de sensibilisation et de prévention, la dissociation des campagnes avec la réalité des communautés, l’absence d’actions pour atteindre les conditions minimales permettant l’isolement physique, outre le retard des actions d’assistance sociale, qui comprend la distribution de paniers de nourriture de base.
Parmi les autres problèmes mis en évidence lors de l’analyse des actions et omissions de l’État face à la pandémie, l’abandon presque total de la population en situation d’itinérance est frappant. Bien que les difficultés soient encore plus grandes pour ces personnes hautement vulnérabilisées depuis l’avènement de la pandémie, il n’existe encore aucune politique publique visant à garantir un service permanent destiné spécifiquement à la sécurité alimentaire des personnes sans logement à Fortaleza.
Les violations du droit fondamental à un logement décent sont également un point de dénonciation récurrent, lié directement et indirectement à l’absence de routines de suivi pour prévenir la contamination par le coronavirus. Outre l’identification des violations des droits, le dossier a souligné le potentiel et la force de l’organisation populaire d’urgence qui a été déployée pour venir en aide aux plus démuni·e·s. L’une des conclusions est donc que le rôle joué par la société civile organisée était essentiel pour atténuer les effets de la COVID-19 sur les communautés, et que les actions menées par les organisations communautaires et leurs partenaires étaient indispensables et ont contribué à garantir la dignité humaine de leurs bénéficiaires.
Bien que la production du dossier en soi ait contribué à la lutte pour la dignité en élucidant des impacts de la maladie sur la vie des habitant·e·s des périphéries de Fortaleza, la participation populaire apparaît comme l’un des éléments les plus significatifs du succès des projets. Ainsi, au-delà de la production et de la publication des données, le FLMD continue à mener des actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics, s’appuyant sur les situations concrètes de pauvreté extrême constatées lors de ses recherches sur le terrain. En ce sens, le FLMD a demandé la mise sur pied d’une audience publique auprès du législateur de l’État afin de présenter l’étude à la société en général, ainsi que pour exiger de l’État qu’il prenne des mesures adéquates pour lutter contre la précarité constatée.
Le suivi effectué dans les communautés à travers les projets appuyés par le FLMD a permis de rejoindre un nombre important de familles, et de tracer un portrait de l’impact de la pandémie dans ces communautés. Nous soulignons enfin que l’espoir et la solidarité ne nous ont pas quittés tout au long de ces projets qui ont révélé tant de besoins humains de base. Au milieu de ce sombre scénario de nombreux décès et d’innombrables difficultés, l’affection, la tendresse et l’espoir ont continué à guider notre lutte pour une société plus juste et plus égalitaire. Les apports technique et humain du FLMD aux projets mis en place à Fortaleza auront contribué à soutenir de façon tangible les plus démuni·e·s, et nous poursuivrons la lutte auprès de l’État pour que leurs droits soient promus et reconnus.
Photographie: Dans des rues achalandées des communautés démunies, des boursiers attachent aux arbres des bouteilles d’eau savonneuse afin de faciliter le lavage des mains, mai 2020. Courtoisie du FLMD.
Traduction par Gilciene Monney avec la collaboration de Rosa Peralta
Notes:
[1] Pequeno, Renato et al. (2020). As metrópoles e a COVID-19: dossiê nacional. A COVID-19 nas periferias de Fortaleza. Fortaleza : Observatório das Metrópoles. Instituto nacional de Ciência e Tecnologia, en ligne : https://www.observatoriodasmetropoles.net.br/wp-content/uploads/2020/07/Dossi%C3%AA-N%C3%BAcleo-Fortaleza_An%C3%A1lise-Local_Julho-2020.pdf
[2] Jornal Nacional (2020). « Ceará é o segundo estado com mais casos do novo coronavírus », 14 mai, en ligne : https://g1.globo.com/jornal-nacional/noticia/2020/05/14/ceara-e-o-segundo-estado-com-mais-casos-do-novo-coronavirus.ghtml
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