Revue Possibles

La revue Possibles est née en 1974 de la rencontre de poètes (Roland Giguère, Gérald Godin, Gilles Hénault, Gaston Miron) et de sociologues (Gabriel Gagnon et Marcel Rioux) soucieux de rêver et de construire une société québécoise solidaire, créative et émancipée de ses multiples sources d’aliénation. La revue Possibles est une revue d’idées qui allie rigueur intellectuelle et accessibilité de l’analyse. La revue Possibles est une revue auto-gérée, auto-financée et collaborative. La revue Possibles publie deux fois par année. La revue Possibles encourage les soumissions spontanées. Nous invitons les auteurs et autrices qui souhaitent soumettre leur texte à se conformer au protocole de rédaction.

Théories et pratiques antispécistes

14 mai, par Christiane Bailey, Alexia Renard

De la suprématie humaine aux droits des animaux

14 mai, par Christiane Bailey
Cet article présente trois cadres éthiques pour penser la justice de nos relations aux autres animaux. La vieille éthique anti-cruauté, héritée d’une théorie morale dans (…)

Cet article présente trois cadres éthiques pour penser la justice de nos relations aux autres animaux. La vieille éthique anti-cruauté, héritée d’une théorie morale dans laquelle les animaux ne comptent pas pour eux-mêmes et ne sont protégés qu’en raison des bénéfices que cela apporte aux humain·es. L’éthique du bien-être animal, qui admet que la sensibilité des animaux nous oblige à ne pas les faire souffrir « sans nécessité », mais ne reconnaît pas le fait de les exploiter, de les tuer et de les priver de leur liberté comme un tort pourvu qu’on réduise leurs souffrances. Enfin, les théories des droits des animaux qui accordent une valeur à la vie et à la liberté des autres animaux en leur reconnaissant des droits fondamentaux en tant qu’êtres sentients et des droits sociaux et politiques en tant que membres de communautés. Réformistes et abolitionnistes devraient néanmoins s’entendre pour normaliser l’aide aux animaux - et non seulement le devoir d’éviter de leur faire du mal.

Noyer le poisson pour mieux le manger

14 mai, par Victor Duran-Le Peuch
L’exploitation des poissons pose un défi tout particulier aux luttes antispécistes. Leur monde est très différent de celui des humains ; ils font partie des individus les plus (…)

L’exploitation des poissons pose un défi tout particulier aux luttes antispécistes. Leur monde est très différent de celui des humains ; ils font partie des individus les plus altérisés, dont on sous-estime le plus les capacités mentales et dont la sentience est encore remise en doute ; leur mort n’est jamais considérée comme un drame digne d’être pleuré alors même que les animaux aquatiques sont les plus nombreuses victimes du spécisme. La responsabilité est d’autant plus forte de ne pas les négliger dans la construction d’un monde inter-espèces plus juste, en sachant construire une solidarité politique qui demande plus d’efforts conscients.

Les vaches font-elles l’amour ? Fisting, stripping, et autres bestialités agricoles

14 mai, par Sarah Fravica
Quand nous parlons de sexualité animale, on peut à tout le moins dire qu’il y a un angle-mort à l’égard des animaux domestiqués. Nous nous intéressons moins à leurs (…)

Quand nous parlons de sexualité animale, on peut à tout le moins dire qu’il y a un angle-mort à l’égard des animaux domestiqués. Nous nous intéressons moins à leurs comportements et intentions sexuels qu’aux moyens par lesquels nous pouvons les reproduire le plus efficacement possible ou, à l’inverse, à la façon de limiter leur reproduction. Il ne s’agit pas de leur sexualité, mais bien de notre maîtrise de leur pouvoir reproductif. C’est nous, qui leur faisons des bébés. Pour les vendre, pour les manger. Pour cette raison, je ne sais pas si les vaches font l’amour. Ma question est plutôt ironique, car je sais que cela ne nous préoccupe pas. En m’intéressant à l’infraction de bestialité ainsi qu’à nos mœurs au regard de ce crime, puis par le biais d’une réflexion sur le consentement animal, je problématise les procédures au cœur de l’élevage animalier qui exploitent le système reproductif des animaux domestiqués.

Les humains qui voulaient être prédateurs : méprise identitaire ou écologique ?

14 mai, par Véronique Armstrong
Cet article se concentre sur le désir profond des humains de se voir au sommet de la chaîne alimentaire, tels des prédateurs, et aux impacts environnementaux de ce vertigo. Les (…)

Cet article se concentre sur le désir profond des humains de se voir au sommet de la chaîne alimentaire, tels des prédateurs, et aux impacts environnementaux de ce vertigo. Les motifs derrière cette perception seraient surtout de l’ordre des préférences alimentaires, et plutôt éloignés de ce que peut nous enseigner l’écologie. Or, on peut noter que plusieurs concepts avancés par des spécialistes en éthique environnementale contribuent à renforcer une image positive des humains en tant que prédateurs et à les conforter dans leur hiérarchie imaginaire. La notion de « lois naturelles » est mobilisée afin d’inscrire les réflexions dans un cadre écologique et de vérifier si la prédation que tiennent à pratiquer les humains respecte l’objectif fondamental d’une éthique écocentrée : revoir la place des humains dans leur propre hiérarchie du monde afin de permettre une cohabitation harmonieuse avec la nature.

De la protection des chevaux à la défense de tous les animaux : une brève histoire de la cause animale au Québec

14 mai, par Virginie Simoneau-Gilbert
Mon texte offre un aperçu historique de la naissance de la cause animale au Québec et met en lumière les transformations majeures qui l’ont marquée. Dans un premier temps, nous (…)

Mon texte offre un aperçu historique de la naissance de la cause animale au Québec et met en lumière les transformations majeures qui l’ont marquée. Dans un premier temps, nous pourrons constater que la naissance de la cause animale au 19e siècle est tributaire de nouvelles inquiétudes liées à la manière dont sont traités les chevaux et les animaux de bétail par les membres de la classe ouvrière. Ces préoccupations ne sont pas étrangères aux valeurs bourgeoises portées par les dirigeants montréalais et à l’influence des lois britanniques sur les colonies de l’Amérique du Nord britannique. Dans un deuxième temps, nous verrons que le remplacement des chevaux par l’automobile et que l’implication des femmes au sein du mouvement sont à l’origine d’une redéfinition majeure de la cause animale et de ses priorités à l’aube du 20e siècle. À partir de 1914, la SPCA de Montréal se consacre presqu’entièrement à son refuge pour chiens et chats et ce, jusqu’aux années 1960. Enfin, en guise de conclusion, je retracerai brièvement la trajectoire prise par le mouvement animaliste québécois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en insistant sur la diversité de ses buts.

Pourquoi les féministes ne mangent pas les animaux

14 mai, par Suzanne Zaccour
Peut-on être féministe et manger des animaux ? Si cette question parait saugrenue, c’est que nous n’avons pas l’habitude de voir l’élevage comme une industrie qui exploite le (…)

Peut-on être féministe et manger des animaux ? Si cette question parait saugrenue, c’est que nous n’avons pas l’habitude de voir l’élevage comme une industrie qui exploite le corps des individu·es, qui contrôle leur sexualité et leur reproduction, et qui passe outre leur consentement. En creusant un peu, on s’aperçoit que la consommation de viande est associée à la virilité et que les justifications à l’exploitation animale font écho à la culture du viol. Lorsqu’on exploite une vache sous prétexte qu’elle y consent, lorsqu’on sexualise les truies pour mieux se les approprier, lorsqu’on enferme les poules pour les prétendre « en liberté », on bafoue le consentement et l’intégrité corporelle qui sont si chèr·es au féminisme. De même, à prétendre que manger des animaux n’est qu’un choix personnel, on oublie que le privé est politique – le slogan le plus iconique de la pensée féministe. Et que dire de l’affirmation selon laquelle l’éleveur exploite « par amour », un refrain bien connu des victimes de violence conjugale ? Ce texte présente une critique féministe de l’exploitation animale. Il est composé d’extraits adaptés du livre que l’autrice fera bientôt paraitre. 

La solidarité animale empêchée

14 mai, par Axelle Playoust-Braure
L’engagement pro-animaux se heurte à de nombreux obstacles sociaux et culturels, notamment la pression et les moqueries suscitées par le végétarisme, ainsi que la répression (…)

L’engagement pro-animaux se heurte à de nombreux obstacles sociaux et culturels, notamment la pression et les moqueries suscitées par le végétarisme, ainsi que la répression politique du mouvement animaliste. Ce phénomène, appelé "végéphobie" depuis 2001 en France, peut être comparé à d’autres formes de pression sociale comme celles subies par les femmes ne souhaitant pas procréer. Le spécisme, ou la discrimination fondée sur l’espèce, prend ainsi la forme d’une norme sociale, imposant des sanctions à ceux et celles qui y dérogent. La végéphobie décourage l’expression d’une solidarité envers les animaux, poussant certaines personnes à adopter un comportement de compromis pour éviter le conflit, tandis que d’autres s’efforcent de dépolitiser leur engagement pour échapper aux critiques. Face à ces défis, il existe un besoin critique de construire un mouvement antispéciste fort et inclusif, capable de résister à la végéphobie et d’obtenir des gains politiques pour les animaux.

Vers des villes plus justes envers les animaux

14 mai, par Amandine Sanvisens
Au cœur des villes, de nombreux animaux vivent. Pourtant, ils sont méprisés voire tués ou encore privés de liberté. Des animaux liminaires aux animaux sauvages captifs des (…)

Au cœur des villes, de nombreux animaux vivent. Pourtant, ils sont méprisés voire tués ou encore privés de liberté. Des animaux liminaires aux animaux sauvages captifs des zoos, notre rapport aux animaux en ville est d’abord et avant tout une relation de domination. Les initiatives militantes des associations de protection animale, d’une part, et politique, d’autre part, sont en train d’émerger. Parce que les animaux font partie intégrante des villes, il est temps de les y inclure pleinement dans les politiques de la ville et donc de faire reculer la souffrance animale.

Les actions directes pour les animaux : l’histoire comme manuel d’instruction

14 mai, par Valérie Éthier
Cet article développe une analyse historique des actions directes dans le mouvement de défense des droits des animaux. Après un court passage s’intéressant à l’action directe, (…)

Cet article développe une analyse historique des actions directes dans le mouvement de défense des droits des animaux. Après un court passage s’intéressant à l’action directe, il retrace l’histoire des mouvements du Front de libération animale (ALF), de Stop Huntingdon Animal Cruelty (SHAC) ainsi que de l’Open Rescue et des récentes poursuites contre les activistes pour les animaux.

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