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Le congrès des statuts et ses suites
Québec solidaire vient de vivre son premier congrès consacré essentiellement aux statuts du parti depuis la fondation en février 2006. Plusieurs changements substantiels étaient proposés par le comité de coordination national, à la suite des travaux d'un comité de révision des statuts auquel l'auteur de ces lignes a participé. Notons que les efforts du comité ont été encadrés par des mandats reçus de conseils nationaux et de congrès précédents et par un vaste processus de consultation.
Parmi les nombreuses décisions prises par les quelque 250 personnes déléguées, certaines constituent des avancées pour ceux et celles qui souhaitent un parti militant, orienté vers les mouvements et une démocratie participative et délibérative. Nous pouvons nous appuyer sur ces gains pour aller plus loin dans la direction souhaitée. D'autres décisions constituent des reculs importants mais qu'il est encore possible de contenir et de limiter par des décisions futures. Enfin, certains changements contiennent des possibilités pouvant aller dans les deux directions. Dans ces quelques cas, c'est la pratique militante et le travail sur les détails du fonctionnement des nouvelles structures qui vont déterminer la suite des choses.
Des avancées
La création de la commission nationale des personnes racisées (CNPR) et l'établissement d'un seuil minimal de deux personnes racisées au comité de coordination national constituent des pas importants vers une prise en compte plus systématique de la lutte contre le racisme dans la réflexion et les actions du parti. Les interventions des personnes qui présentaient la proposition ont constitué des moments forts de la fin de semaine. Dans le contexte de la controverse médiatique créé autour d'une déclaration bien ordinaire du député Haroun Bouazzi, ces décisions ont pris une portée brûlante d'actualité.
La dimension de la formation prend une nouvelle importance avec l'École solidaire annuelle et une clarification du rôle de la personne responsable à la formation. Sans un effort systématique de formation, on peut difficilement résister à la pression des idées dominantes et continuer à construire un parti qui avance à contre-courant.
La création d'un poste au CCN à la solidarité internationale et hors-Québec est aussi une décision très positive et l'aboutissement d'une longue démarche. Sans un effort important pour tisser des liens avec nos camarades du reste du Canada et de nombreux autres pays, on peut difficilement imaginer la réussite de notre projet politique, notamment l'indépendance du Québec - qui aura besoin de reconnaissance et de solidarité - et la lutte forcément globale autour de la crise climatique.
Nous avons réussi à bloquer une tentative de la part du CCN de mettre fin aux collectifs, ce qui n'est pas rien. Après les efforts déployés pour faire reconnaître le nouveau collectif écoféminste et écosocialiste lors du dernier CN à Saguenay, cette décision était très bienvenue. Le congrès a plutôt retenu la proposition visant à préciser le rôle des collectifs et leur place dans le parti, sans toutefois aller jusqu'à leur garantir un budget ou une délégation sur les instances nationales. Ils pourront faire connaître leurs idées et leurs activités aux personnes responsables des diverses associations et des autres structures du parti, mais pas directement à l'ensemble des membres. À noter, la nouvelle formulation sur les collectifs précise qu'ils servent à regrouper des membres qui partagent une perspective politique d'ensemble et non une affinité, une identité ou un intérêt particulier. Ils n'entrent donc pas en compétition avec les nouveaux comités d'action politique ou les commissions nationales.
Un comité permanent sur le fonctionnement du parti a aussi été ajouté aux statuts, suite à une recommandation du comité de révision. Ce comité composé en majorité de personnes élues en CN va piloter la révision permanente des statuts, des politiques qui en découlent et des procédures. Ceci devrait permettre d'éviter une autre révision complète des statuts dans l'avenir prévisible et assurer une certaine continuité dans la réflexion, au lieu de la pratique des comités ad hoc qui a prévalu au cours des dernières années.
Des reculs
D'autres décisions constituent des reculs sur le plan de la qualité de la démocratie dans le parti. On a ouvert grand la porte à des modes plébiscitaires qui ressemblent plus à de la consommation de politique médiatique qu'à de l'action politique collective.
L'élection des porte-paroles au suffrage universel des membres et l'institution d'une course à la chefferie constitue probablement la pire de ces décisions. Par contre, il faudra réviser la politique actuelle encadrant les courses au porte-parolat, ce qui nous donne l'occasion d'imposer des limites à l'expansion de ces courses qui prennent déjà trop de place dans la vie du parti. Nous pourrions, par exemple, limiter les contributions à la course à 100$ par personne, plutôt que la limite de 500$ permise par la loi, sauf pour la personne candidate elle-même. Ceci, à la fois pour limiter l'ampleur que pourrait prendre la course et pour assurer une plus grande équité parmi les membres.
Les référendums internes décisionnels constituent aussi un danger majeur pour le parti, surtout la clause qui permet au CCN d'initier une telle consultation. Imaginons un scénario dans lequel le CCN déciderait d'en appeler directement aux membres parce qu'il estime que la masse des membres à carte est plus susceptible d'appuyer sa position qu'un CN ou un congrès, des instances qui représentent les membres actifs. Ceci causerait forcément une crise majeure au sein du parti dont il pourrait ne jamais se relever. Notons que cette clause a été intégrée aux statuts par une majorité des deux tiers plus deux votes...
Dans ce cas, c'est toute une nouvelle politique qui doit être élaborée pour encadrer la pratique des référendums internes. Cette politique pourrait clarifier que le CCN ne peut prendre l'initiative d'un référendum que dans le cas où la question est urgente et ne peut pas être d'abord traitée par le CN (l'argument avancé par le CCN). On pourrait aussi préciser que le sujet du référendum ne pouvait pas être anticipé par le CCN et donc être mis à l'ordre du jour d'un CN. Par exemple, s'il s'agit d'une orientation stratégique en lien avec une élection générale, comme une alliance avec un autre parti, il n'y a pas de raison de ne pas passer par le CN ou le congrès, étant donné que les élections sont à date fixe.
On devrait aussi créer des camps du OUI et du NON ayant un accès rigoureusement égal aux outils de communication interne et aux médias durant la campagne référendaire. Ces campagnes devraient avoir une durée minimale et des moyens de rejoindre l'ensemble des membres. On pourrait même exiger la participation à au moins une activité liée à la campagne pour obtenir le droit de vote. Ceci irait dans le sens de l'objectif formulé par le CN de 2023 au sujet de la participation directe des membres aux décisions. (Objectif 4. Se doter de statuts qui donnent davantage de pouvoir décisionnel directement aux membres et que ce pouvoir soit accompagné de lieux de formation et de débats.)
Des pas de côté
Les gens qui ont discuté de ce sujet avec moi au cours des dernières années seront étonnés de lire que je considère le nouveau conseil national comme un pas de côté. Il se trouve que la création d'un CN permanent, avec des mandats d'un an, ouvre des possibilités d'amélioration de la vie démocratique, notamment une supervision plus étroite des activités de l'aile parlementaire, du CCN et de la permanence par des personnes représentant les structures de base. Mais cette possibilité ne sera réalisée que par la pratique. Il sera également possible de rendre le CN plus autonome par rapport au CCN en organisant un mécanisme de communication horizontale parmi ses membres et en permettant aux membres du CN de préparer collectivement leur ordre du jour et les propositions qui seront soumises aux votes lors des réunions. Mais est-ce que ce sera fait ?
Également, les dangers soulevés quant à la nouvelle formule sont des possibilités que nous pouvons éviter. Notons en particulier l'autonomisation des délégations au CN par rapport aux structures qu'elles représentent. Les associations, commissions et comités représentés au CN peuvent prendre des moyens pour s'assurer que leur délégation rende régulièrement des comptes et les consulte sur toutes les décisions importantes. Mais ceci va demander un effort.
La création des comités d'action politique (CAP), une structure combinant les responsabilités actuelles de réseaux militants et des commissions thématiques a soulevé des résistances importantes. Notamment, on craint une perte d'autonomie par rapport au modèle des réseaux militants. Mais cette possibilité peut être contrée dans la politique qui va encadrer le fonctionnement des CAP. Par exemple, on peut s'assurer que le comité de coordination de chaque CAP soit élu par les membres en assemblée générale annuelle, toutes les personnes intéressées par le sujet pouvant participer à l'AG.
Aussi, les personnes qui vont représenter les CAP au conseil national et à la commission politique devraient être issues de ces comités de coordination élus par la base militante. Ceci aurait notamment pour effet d'assurer que la commission politique soit composée de personnes enracinées dans la vie du parti.
Afin d'assurer la parité tant au CN qu'à la CP, un tirage au sort pourrait être utilisé afin de déterminer quelle moitié des CAP doit déléguer une femme à la CP, l'autre moitié devant déléguer une femme au CN. Cette répartition pourrait être inversée à intervalle régulier, tous les deux ans, par exemple. Alors, le rôle du CN serait uniquement de ratifier les décisions prises de manière autonome par chaque CAP, en plus de reconnaître les CAP sur la base d'une politique claire et largement acceptée.
La nouvelle répartition des rôles entre les associations locales et les concertations régionales est une formule dont le succès n'est pas déterminé à l'avance non plus. Il faudra notamment que nous développions des pratiques participatives et équitables pour le fonctionnement des associations locales à plus d'une circonscription. La mise en action des concertations régionales sur des enjeux de mobilisation sociale ou de formation politique ne sera pas automatique et va dépendre de l'action des militantes et des militants.
Sur la résolution d'urgence
La résolution développée par le CCN constituait un compromis entre des visions divergentes présentes depuis le début au sein du parti quant à la manière de répondre aux attaques des chroniqueurs nationalistes conservateurs et des adversaires politiques nationalistes identitaires du PQ et de la CAQ.
D'une part, un courant dominant à la tête du parti depuis longtemps considère que les enjeux dits identitaires sont des champs de mine à éviter et que QS devrait chercher des terrains d'entente avec les autres partis sur ces questions afin d'éviter la polarisation. Un cas typique de cette approche est le projet de loi sur la laïcité qui avait été présenté par notre députation en 2013, un peu avant la Charte des valeurs du PQ. Ce projet de loi était bien pire que la loi 21 de la CAQ que nous avons dénoncée fortement quelques années plus tard. Reconnaître que la diversité religieuse était un problème méritant une solution était une erreur stratégique et une concession envers les discours réactionnaires.
D'autre part, bien des membres du parti pensent que la bataille contre le nationalisme étroit, la xénophobie et diverses formes de racisme plus ou moins affiché, est inévitable et ne peut être menée que de front, sans compromis d'aucune sorte. L'exemple de l'attitude faite de concessions et de compromis adoptée par une bonne partie de la gauche traditionnelle en Europe ou par les Démocrates aux États-Unis démontre bien que la première stratégie est vouée à l'échec et que la gauche devrait plutôt adopter une stratégie de confrontation sereine et déterminée. À chaque fois qu'on donne raison à la droite sur un argument particulier (“Il faut fermer la frontière et rejeter les personnes réfugiées.”, par exemple), on leur cède du terrain qui servira de base pour aller toujours plus loin dans une direction autoritaire, policière et d'exclusion, fondée sur une panique identitaire.
La résolution d'urgence adoptée à la fin du congrès évite de trancher entre ces deux stratégies. Elle affirme notre engagement à lutter contre le racisme. Mais elle refuse de reconnaître explicitement qu'au moins deux de nos principaux adversaires politiques, la CAQ et le PQ, alimentent le racisme au quotidien avec leurs déclarations, leurs propositions et certaines lois, comme la loi 21. S'il ne s'agit pas de déclarer que les personnes qui parlent au nom de ces deux partis “sont” racistes - ce qui n'est pas démontrable ou utile, comme le dit Haroun - on doit cesser de prétendre que leurs stratégies politiques ne sont pas fondées sur une sollicitation en même temps qu'un renforcement des sentiments racistes dans une partie de la population.
Benoit Renaud
18 novembre 2024
Un nouveau contrat pour l’égalité entre les femmes et les hommes pour l’Europe
Ce livre en libre accès, publié par la FEPS et la Fondation Jean-Jaurès et par Palgrave, est centré sur le travail de penseurs féministes progressistes contemporains et sur l'idée qu'il n'y a pas de démocratie sans égalité des sexes. Les auteures développent le concept d'un féminisme qui fonctionne pour tout le monde – indépendamment de leur sexe, de leur identité sociale ou culturelle – dans le contexte de la politique de l'UE.
Le livre présente des experts du genre aux antécédents multidisciplinaires de toute l'Europe, offrant une exploration complète des efforts visant à s'éloigner de la rhétorique du « retour de bâton du genre » et à s'orienter vers un nouveau contrat de genre pour une Union européenne plus juste et plus égalitaire.
Face à l'opposition persistante au genre en Europe et au-delà, cette publication s'efforce donc de faire valoir que l'égalité des sexes devrait devenir une force unificatrice vers des sociétés plus égalitaires, solidaires et bienveillantes dans le cadre de ce nouveau « contrat de genre ».
Bien plus qu'un simple exercice théorique, cette publication cherche à relier l'intelligence académique féministe à l'élaboration pratique des politiques. L'objectif sous-jacent est d'appliquer les idéaux d'une utopie féministe à la pratique très concrète et quotidienne de l'élaboration et de l'élaboration des politiques en Europe.
Cherchant à surmonter l'idée d'une tension inévitable entre la recherche sur l'égalité des sexes dans le monde universitaire et d'autres domaines politiques, ce livre contribue à montrer comment ils peuvent se renforcer mutuellement, en s'appuyant sur l'idée que l'avenir de l'UE est façonné par le genre.
C'est précisément la raison pour laquelle chaque chapitre de ce recueil décrit comment élaborer un tel nouveau contrat sur le genre à travers une sélection de domaines politiques clés.
Dans le cadre de cet effort, notre livre s'efforce de favoriser le dialogue entre des universitaires et des décideurs politiques de pointe sur des sujets clés de l'avenir féministe de l'UE. Chaque chapitre suit la même structure. Il commence par une analyse des tendances actuelles dans ce domaine, suivie d'une discussion sur la pertinence de la réalisation d'un nouveau contrat sur l'égalité entre les sexes pour chaque domaine politique. Les auteures plaident de manière convaincante, à travers l'angle choisi et la question de recherche, pour la co-construction de politiques orientées vers un futur féministe. En outre, les chapitres décrivent le type d'actions et de recommandations à explorer dans la contribution pour offrir des réponses tangibles aux défis actuels en matière d'égalité des sexes dans le domaine discuté.
Le premier chapitre, rédigé par Krystyna Dzwonkowska-Godula, met l'accent sur l'importance de la santé et des droits sexuels et reproductifs (SDSR) pour l'égalité des sexes. Les études sur la SDSR sont cruciales pour la santé et le bien-être des êtres humains, la dignité et l'autonomie individuelles, ainsi que dans le contexte des droits des femmes et de la personne. L'auteur explore certains aspects de la SDSR, tels que l'éducation sexuelle, l'accès à la contraception moderne et l'avortement, qui conditionnent tous les choix reproductifs des personnes et, par conséquent, les choix de vie et les chances. Le chapitre conclut en affirmant que l'adoption de la perspective de la justice reproductive, qui combine les droits reproductifs avec la justice sociale et l'approche de l'intersectionnalité, est utile dans l'analyse critique des politiques reproductives dans les pays européens et pour formuler des recommandations visant à créer un nouveau contrat de genre comme base pour une Europe plus inclusive, plus juste et plus féministe.
Dans le chapitre suivant, Rachel Silvera cherche à construire un nouveau contrat d'égalité des sexes pour le travail et à démontrer que le féminisme est une perspective vitale pour l'avenir de l'Europe. Si l'on ne s'attaque pas aux différentes formes d'inégalités structurelles sur le marché du travail, les femmes n'acquerront pas leur pleine indépendance et ne seront pas en mesure de prendre leur place effective dans la société.
Eugenia Caracciolo di Torella aborde ensuite le rôle d'un contrat de genre pour les soins. L'auteur soutient qu'il s'agit non seulement d'une condition préalable pour jeter les bases d'un monde meilleur, mais aussi d'un élément essentiel d'une reprise post-pandémique. En tant que tel, il fournit un plan pour faire face aux événements qui se déroulent devant nous, de l'augmentation du coût de la vie à la crise des soins de santé, en vue de rendre notre société et notre économie plus durables. Elle soutient également que l'UE dispose déjà, au moins d'une partie, des « outils juridiques » nécessaires à l'élaboration d'un tel contrat, et qu'elle doit maintenant prendre le leadership dans ce domaine de toute urgence.
Andrea Pető propose de repenser l'enseignement supérieur européen à travers le féminisme. Le chapitre analyse les réponses aux défis récents initiés par la séparation des institutions et la décentralisation de la science, en soutenant que l'internationalisation de la science peut être aussi menaçante pour la mission originelle de l'éducation que le processus de renationalisation. L'auteur soutient que les acteurs apparemment paralysés et insensibles contribuent à la propagation des alternatives illibérales en Europe.
Dans son chapitre, Mafalda Dâmaso traite de la culture et de la manière dont la perspective féministe pourrait être ajoutée à cette politique publique. La diversité culturelle fait l'objet de débats depuis des décennies, mais l'auteure soutient que les études féministes devraient être mieux intégrées dans cette réflexion. L'auteur propose de relier la pensée décoloniale et féministe aux droits culturels, afin que nous la comprenions comme faisant partie des droits de l'homme. Elle formule également quelques recommandations pour assurer une gestion de la diversité culturelle avec une approche holistique.
Le chapitre de Réjane Sénac, consacré à la démocratie, examine les défis à relever pour atteindre la parité en Europe. Elle rappelle, d'une part, que l'héritage européen est inégalitaire en raison de l'exclusion historique des femmes du contrat démocratique. D'autre part, il est également égalitaire en raison de ses institutions, où nous le promouvons. Dans ces tensions inéluctables, l'auteur n'en fait pas moins valoir que, plus que jamais, l'Europe a un rôle énorme à jouer pour relancer le débat politique, notamment dans la défense des droits fondamentaux.
Dans son chapitre, Annica Kronsell analyse le lien entre le climat et l'égalité des sexes. Le changement climatique a de nombreux impacts sur les femmes, à commencer par la dimension gouvernance de celui-ci. L'auteur propose de construire une gouvernance climatique alternative en introduisant la notion de rationalité empathique comme nouvelle façon d'élaborer des politiques pour faire face à l'un des grands défis de notre siècle.
Dans le dernier chapitre, Annika Bergman Rosamond et Jessica Cheung mettent en avant la dimension féministe au sein de la politique étrangère. La Suède a été le premier État et membre de l'UE à adopter une politique étrangère féministe. D'autres pays l'ont adopté depuis 2014. En définissant ce que pourrait être une politique étrangère féministe et en la mettant en place, les auteurs soulignent comment l'UE a intégré une approche féministe dans ses relations extérieures, même si beaucoup reste à faire pour progresser dans ce domaine.
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Soyons solidaires du député solidaire Haroun Bouazzi
Dans sa résolution d'urgence, le congrès de Québec solidaire a réaffirmé son engagement à lutter contre le racisme. Cette résolution rappelle que des partis politiques multiplient les discours pour imputer aux personnes immigrantes la responsabilité de tous les maux qui affectent la société québécoise : le manque d'accessibilité au soin de santé, la crise du logement, la détérioration des services publics, etc. L'utilisation de cette rhétorique stigmatise les personnes immigrantes et nourrit la xénophobie et le racisme. Les propos d'Haroun Bouazzi ne faisaient que rappeler ces pénibles réalités. C'est pourquoi, dans sa résolution, QS se solidarise avec ce qu'a voulu dire notre député. Parce que malheureusement, ces propos qui nourrissent la méfiance envers les personnes immigrantes sont tenus dans le cadre de l'Assemblée nationale. Ne pas reconnaître cette réalité, c'est non seulement se fermer les yeux, mais c'est prêter le flanc à toutes les manipulations qui prolifèrent à l'heure actuelle dans les médias visant à discréditer notre parti. Ce qui est en jeu, ce n'est pas la caractérisation des idées et des comportements des député-es, mais bien le refus de faire de personnes qui participent à la construction de notre société les boucs émissaires des difficultés à auxquelles la société québécoise doit faire face.
C'est pourquoi PTAG a cru nécessaire non seulement de publier la résolution du congrès, mais aussi de relayer un appel adressé à notre députation en défense de la résolution du congrès et d'ajouter quelques témoignages de solidarité envers le député solidaire Haroun Bouazzi.
Résolution d'urgence synthèse du CCN ,[ adoptée par le congrès] se lit comme suit :
Considérant la montée inquiétante des discours haineux et de la violence envers les personnes marginalisées en Occident ;
Considérant la multiplication des discours politiques consistant à blâmer les personnes immigrantes et les effets polarisant de ces discours ;
Considérant notre engagement à faire du Québec un pays diversifié, pluraliste et inclusif ;
Considérant les événements des derniers jours, entourant les déclarations du député solidaire Haroun Bouazi et les diverses réactions à celles-ci dont certaines ont largement dépassé les bornes et ont attaqué sa dignité humaine :
il est résolu que le congrès :
- Réaffirme son engagement historique et fondamental dans la lutte contre le racisme systémique, la haine et toutes les formes d'intolérance ;
- Dénonce l'instrumentalisation injustifiée dont sont régulièrement victimes les personnes immigrantes notamment dans le cadre des débats entourant la crise du logement, l'emploi, l'accès aux services publics et la place du français au Québec, et continue à mettre en lumière les causes véritables de ces enjeux de société en proposant des solutions concrètes ;
- Condamne fermement les menaces, la violence et la campagne de diffamation dirigée contre le député Haroun Bouazzi et lui offre son soutien face à ces circonstances ;
- Affirme clairement et sans ambiguïté que QS ne soutient pas et n'a jamais soutenu que l'Assemblée nationale et ses membres sont racistes et réitère qu'il ne s'agit pas de la position du parti.
Appel au respect de la décision du congrès À Roxane Milot, présidente de Québec solidaire, au caucus de Québec solidaire,
Tout d'abord, nous tenons à féliciter la présidente Roxane Milot pour les efforts déployés lors du congrès, où elle a su présenter et faire adopter une résolution avec une forte majorité, en prenant l'engagement formel d'assurer l'unité du parti et du caucus afin de sortir de la crise actuelle renforcé.e.s. Nous estimons qu'il est impératif de respecter l'esprit de cette résolution pour poursuivre notre travail commun et avancer dans la réalisation du projet solidaire.
C'est dans cette perspective que nous exprimons notre stupéfaction d'apprendre aujourd'hui, dans les médias, que plusieurs député.e.s du caucus de Québec solidaire envisageraient la suspension du député Haroun Bouazzi. Une telle démarche ne peut être justifiée, que ce soit sur le plan éthique ou politique.
En effet, une telle démarche va à l'encontre de l'esprit de la résolution adoptée et de la volonté démocratique des membres, tout en remettant en question les principes fondamentaux de solidarité et de justice qui sont au cœur de notre mouvement. Revenir en arrière et suspendre Haroun Bouazzi, c'est ne pas respecter l'engagement de la présidente et s'affranchir de la décision du congrès, instance suprême du parti. Il est essentiel de préserver l'unité et la cohésion au sein de nos rangs. Toute tentative de diviser les voix et de remettre en cause les décisions collectives risque de fragiliser la confiance des membres et d'affaiblir notre mouvement.
Nous vous appelons donc à exprimer votre soutien à Haroun Bouazzi et à démontrer que Québec solidaire est un parti qui reste fidèle à ses valeurs ainsi qu'à ses engagements, même face à l'adversité.
Solidairement,
Roger Rashi
Campagne de courriels :
Des rapports circulent dans les médias comme quoi des membres du caucus de Québec solidaire voudraient exclure Haroun Bouazzi et ce en dépit de la motion d'urgence qui vient d'être adoptée lors du congrès et qui prône l'unité du parti et du caucus. En réponse à ces rumeurs inquiétantes, des camarades proposent d'envoyer un courriel à la présidente et aux élu.e.s avec le texte que vous trouverez dans mon courriel ci-bas. Vous n'avez qu'à copier-coller le message et les adresses.
To : Roxane Milot , secretariat.general@quebecsolidaire.net, Ruba.Ghazal.MERC@assnat.qc.ca, Gabriel Nadeau-Dubois , Haroun.Bouazzi.MAUR@assnat.qc.ca, Guillaume.Cliche-Rivard.SHSA@assnat.qc.ca, "Andres.Fontecilla.LADO@assnat.qc.ca" , Etienne.Grandmont.TASC@assnat.qc.ca, Christine.Labrie.SHER@assnat.qc.ca, Alexandre.Leduc.HOCH@assnat.qc.ca, Vincent.Marissal.ROSE@assnat.qc.ca, Manon.Masse.SMSJ@assnat.qc.ca, Alejandra.ZagaMendez.VERD@assnat.qc.ca, Sol.Zanetti.JELE@assnat.qc.ca
Prises de positions de solidarité militante avec Haroun Bouazzi
Amir Khadir
Je pense à Haroun Bouazzi parce que je suis solidaire.
Je pense à Haroun parce que je suis malheureusement d'accord avec lui. Il y a du racisme de la part de gens au gouvernement Legault.
J'ai lu des commentaires qui apparaissaient sur sa page FB de gens absolument fâchés de ses propos. Hélas, Haroun a raison et cela choque parce que bien malheureusement c'est vrai.
Je vis au Québec depuis 53 ans. J'y suis chez moi et je m'y sens bien. Mais on n'est pas plus fin qu'un autre.
Enfin si ! On l'est quand même un peu : il y a beaucoup moins de racisme au Québec qu'en France ou au Danemark par exemple. Mais si des médias et certains politiciens inspirés par François Legault s'y appliquent davantage - comme ils le font depuis quelques temps - et continuent à susciter une sourde xénophobie teintée de racisme à l'endroit des communautés arabes et immigrantes, eh bien malheureusement nous auront tôt fait de rattraper la France qui vote à 33% pour l'héritier du parti raciste qu'est le Front National ! Ne pas se le dire, c'est se mentir.
Voulez-vous un exemple : François Legault et son gouvernement bloquent une motion pour condamner le génocide perpétré par Israël avec la complicité du gouvernement Trudeau qui continue à lui vendre des armes. Pourquoi me demandez-vous ? Je vais vous le dire comme je le pense : pour notre premier ministre les vies des Palestiniens, les milliers d'enfants massacrés n'ont que peu de valeur. Si peu que ça ne vaut même pas une condamnation.
Mais il n'est pas gêné de se dépêcher de condamner des échauffourées à Amsterdam où il croit que des Israéliens auraient été battus, victimes d'antisémitisme. Le pire dans cette histoire c'est que les événements en question ont été déclenchés par des hooligans israéliens venus encourager leur équipe mais qui ont brûlé un drapeau palestinien et insulté la mémoire des victimes des inondations en Espagne (ce pays a condamné à de maintes reprises le génocide).
Moi aussi j'aurai condamné toute victime de violence, serait-ce de méchants hooligans. Mais pour François Legault et certains de ses députés il y a deux poids deux mesures.
Les milliers de victimes palestiniennes innocentes massacrées, torturées, brûlées par Israël ne font pas le poids devant quelques centaines de hooligans partis en saccage dans les rues d'Amsterdam.
N'en déplaise à nos amis biens pensants qui hurlent avec les loups contre Haroun, il a malheureusement raison : ce deux poids deux mesures est profondément ancré dans un racisme qui ne dit pas son nom !
Rabah Moulla
Je n'ai pas toujours été d'accord avec Haroun Bouazzi député de Maurice-Richard mais je suis solidaire avec lui face aux commentaires haineux qui le ciblent depuis hier. J'ai écouté son entrevue ce matin chez Masbourian et l'extrait de ce qu'il a dit au gala Club Avenir et je trouve qu'il n'y a rien de choquant dans les propos rapportés de son intervention. À la limite, des propos qui avaient besoin d'être expliqués et c'est ce qu'il a fait à la radio.
Ça fait près de 20 ans que je vis au Québec et force est de constater que l'enjeu principal de la plupart des élections, que ce soit au provincial ou au fédéral, est l'immigration et surtout la construction d'une image négative de l'immigration. Sur cette question, mentions spéciales à la CAQ et au PQ qui ont beaucoup donné dans le discours pointant du doigt « l'autre » dont parle Haroun.
Québec Solidaire a besoin d'être solidaire avec son député face à la campagne qui va continuer à le viser.
Jonathan Durand Folco
Est-on en train de se magasiner une nouvelle crise interne à Québec solidaire ?
À l'heure où le fascisme est à nos portes du côté des États-Unis, où les conservateurs néotrumpistes de Poilievre risquent de gagner les prochaines élections fédérales, où la CAQ et le PQ jouent sur la surenchère identitaire en attribuant à l'immigration la quasi-totalité des problèmes de la société (pénurie de logement, crise des services publics, recul du français, scandale de l'école Bedford, baisse de natalité, disparition imminente du peuple québécois, allongement des listes d'attentes en chirurgie, crise de la DPJ, etc.), c'est le député Haroun Bouazzi qui se fait accuser de semer la division, de souffler sur les braises de l'intolérance, de polariser, de favoriser le repli, d'avoir des propos inacceptables ?
Tout ça pour avoir dit la chose suivante, qui décrit assez bien la réalité par ailleurs : "Dieu sait que je vois ça à l'Assemblée nationale tous les jours, la construction de cet Autre, de cet Autre qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est autochtone, et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure".
C'est le monde à l'envers.
Haroun ne dit pas que tous les députés sont racistes, et que toute l'Assemblée nationale serait intrinsèquement raciste ; il dit simplement qu'il y a des idées et mécanismes dans cette enceinte qui favorise la "construction de cet Autre", d'un bouc émissaire, d'un "Eux", d'une menace imminente au "Nous québécois". Et qu'on le veuille ou non, c'est bien une réalité.
Cela est-il exagéré, alors que les amalgames et les discours d'intolérance sont sans cesse répétés dans l'espace médiatique et dans l'arène parlementaire, sans trop de nuances, le tout pour marquer des points politiques ?
À l'heure où Trump menace de déporter 20 millions d'immigrants, François Legault de son côté aimerait bien déporter (oups, opérer un "transfert obligatoire", euphémisme pour parler d'expulsion) 80 000 demandeurs d'asile. De son côté, le PQ, comme première réponse à l'élection de la semaine dernière, s'inquiète d'abord de la menace de millions d'immigrants qui vont bientôt se ruer à nos frontières, tout en reprenant la même rhétorique trumpiste mais sous une forme modérée et "politiquement correcte".
On peut comprendre que le PQ et la CAQ visent QS, cherchent à diviser la gauche et à discréditer Haroun Bouazzi, lequel a été depuis 2013 un grand opposant du projet de Charte des valeurs québécoises et de la loi 21. On peut comprendre que les chroniqueurs du JdeM et les populistes conservateurs soient sur son dos, en l'accusant de "racisme antiblanc", d'avoir des "propos mensongers", tout en niant que le racisme systémique existe au Québec par ailleurs. Tout le camp du parti "anti-immigrationniste" est en train de savourer ce spectacle.
Mais que les libéraux et Marwah Rizqy embarquent dans le jeu, que les porte-paroles de QS rabrouent leur collègue en disant que ses propos étaient "maladroits et exagérés", alors que QS tient un discours beige et tiède en évitant de dénoncer les propos qui contribuent à la montée du racisme au sein de l'Assemblée nationale, de peur de se faire accuser de racistes à leur tour, tout cela dépasse les bornes.
Déjà il y a deux semaines, on condamnait l'action d'un ex-candidat solidaire qui fit une action de désobéissance civile en faveur de la juste climatique. Que cette condamnation vienne des principaux partis, c'est normal et attendu, mais de la part de QS, cela témoigne qu'on cherche encore à se dissocier de propos qui ferait paraître le parti comme trop "radical" ou "intolérant". C'est la gauche pragmatique molle, qui malheureusement ne parvient pas à convaincre une majorité de voter pour elle, mais contribue paradoxalement à démobiliser sa propre base militante et électorale.
Alors que la gauche ne cesse de reculer partout, que la stratégie du centre-mou a été pulvérisée par le trumpisme chez nos voisins du sud, que les écologistes sont toujours plus criminalisés partout sur la planète, que le féminisme et l'antiracisme vivent un immense backlash avec la remontée de mouvements masculinistes et d'extrême droite de plus en plus décomplexés, on devrait pourtant redoubler de solidarité, se serrer les coudes, trouver des moyens de recadrer le débat et/ou d'assumer ses positions, en montrant où se situent les mécanismes qui nourrissent le racisme et la xénophobie.
Dans toute cette controverse, j'apporte mon soutien à Haroun Bouazzi, tout comme Catherine Dorion qui met en évidence l'hystérie médiatique autour de cette affaire. Dans sa publication du 15 novembre sur Facebook, elle dit : "L'absence de nuance n'est pas dans les propos d'Haroun Bouazzi mais dans la réaction folle que le milieu médiatico-politique en fait. Heureusement, beaucoup de gens le saisissent d'emblée, même parmi ceux qui sont en désaccord avec Bouazzi. Ceux-là regardent les politiciens qui s'écrasent devant quelques chroniques, et prennent des notes."
Je rejoins aussi les propos de Amir Khadir qui a affirmé hier : "Je pense à Haroun Bouazzi parce que je suis solidaire. Je pense à Haroun parce que je suis malheureusement d'accord avec lui. Il y a du racisme de la part de gens au gouvernement Legault.
[...] Hélas, Haroun a raison et cela choque parce que bien malheureusement c'est vrai. [...] Si des médias et certains politiciens inspirés par François Legault s'y appliquent davantage – comme ils le font depuis quelque temps – et continuent à susciter une sourde xénophobie teintée de racisme à l'endroit des communautés arabes et immigrantes, eh bien malheureusement nous aurons tôt fait de rattraper la France qui vote à 33 % pour l'héritier du parti raciste qu'est le Front National. Ne pas se le dire, c'est se mentir.
Voulez vous un exemple : François Legault et son gouvernement bloquent une motion pour condamner le génocide perpétré par Israël avec la complicité du gouvernement Trudeau qui continue à lui vendre des armes. Pourquoi me demandez-vous ? Je vais vous le dire comme je le pense : pour notre premier ministre les vies des palestiniens, les milliers d'enfants massacrés n'ont que peu de valeur. Si peu que ça ne vaut même pas une condamnation. Mais il n'est pas gêné de se dépêcher de condamner des échauffourées à Amsterdam où il croit que des israéliens auraient été battus, victimes d'antisémitisme. Le pire dans cette histoire c'est que les événements en question ont été déclenchés par des hooligans israéliens venus encourager leur équipe mais qui ont brûlé un drapeau palestinien et insulté la mémoire des victimes des inondations en Espagne (ce pays a condamné à de maintes reprises le génocide). Moi aussi j'aurai condamné toute victime de violence, serait-ce de méchants hooligans. Mais pour François Legault et certains de ses députés il y a deux poids deux mesures. [...] N'en déplaise à nos amis biens pensants qui hurlent avec les loups contre Haroun, il a malheureusement raison : ce deux poids deux mesures est profondément ancré dans un racisme qui ne dit pas son nom !
Mais bien sûr, on dira que c'est Haroun le vrai raciste dans toute cette histoire, l'intolérant, le méchant, le communautariste, l'islamo-gauchiste, le woke totalitaire, et autres anathèmes qui commencent déjà déferler.
Le Congrès de QS va commencer ce soir, et j'espère que les militant.e.s solidaires vont montrer leur soutien à Haroun, et demander à l'aile parlementaire de rectifier le tir en nommant un chat un chat : la vraie intolérance, elle est du côté des chroniqueurs et des politiciens qui diabolisent l'immigration alors que cette rhétorique est précisément en train d'éroder nos démocraties, alors que les vrais coupables sont les milliardaires et l'oligarchie qui prennent le contrôle de nos institutions pendant que le peuple se chicane sur le wokisme.
Ce n'est pas le wokisme qui contribue à faire perdre la gauche, c'est le populisme réactionnaire qui alimente la chasse aux wokes, aux trans et aux immigrants, pendant que la gauche n'arrive pas à recadrer le débat vers d'autres enjeux. Dans toute cette histoire, Haroun sera désigné comme le "woke en chef", et c'est la raison pour laquelle on cherche à le clouer au pilori. Quand il sera dénoncé par l'ensemble des partis de façon honteuse, et qu'il sera muselé, la campagne antiwoke qui fait le lit du trumpisme trouvera une nouvelle cible, et ainsi de suite…
Haro sur Haroun Bouazzi - Les artistes pour la paix - extrait de leur envoi
Les Artistes pour la Paix dénoncent « l'affaire Haroun Bouazzi », montée par des racistes anti-palestiniens de l'élite politique « bien-pensante », constituée de partis politiques et de journalistes radio-canadiens (les Mordus sans Lisée), n'ayant JAMAIS trouvé l'once de courage nécessaire pour dénoncer le génocide perpétré par Tsahal (IDF) contre les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et du Liban. Ils n'ont rien retenu des entrevues livrées par la rapporteuse de Palestine pour l'ONU Francesca Albanese et des témoignages poignants des humanitaires de l'UNRWA venus dire la vérité à Montréal et à Ottawa. Ils ont préféré accuser Bouazzi d'avoir proféré des paroles racistes, alors qu'il s'inquiétait d'un Parlement dont la ministre Martine Biron a procédé à l'ouverture d'un bureau du Québec à Tel-Aviv en plein génocide !
Les APLP appuient l'assemblée générale de Québec Solidaire réunie en congrès en fin de semaine pour avoir voté en faveur de M. Bouazzi, sans désavouer leur nouvelle et dynamique co-porte-parole d'origine palestinienne Ruba Ghazal, protégée d'Amir Khadir à ses débuts et maintenant plébiscitée avec raison par un vote à 91%. Son rôle délicat d'affronter les journalistes tous les jours rend compréhensibles ses paroles mesurées sur la « maladresse politique » de son confrère.
Pourquoi M. Paul Saint-Pierre Plamondon a-t-il ressenti le honteux besoin de gonfler ce conflit par opportunisme d'écarter un parti rival ? On l'admirait parce qu'il ne faisait pas de politique partisane : s'excusera-t-il, pour rectifier sa réputation pourtant consolidée par sa montée dans les sondages ? On l'espère pour la paix...
Dénoncer les nouvelles restrictions à l’immigration et amplifier les voix des travailleurs migrants
Montréal, 12 novembre 2024 – Le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants vous invite à une conférence de presse où seront dénoncés les derniers changements en matière de politique d'immigration ainsi que la fausse promesse du gouvernement d'implémenter un programme de régularisation.
Ces derniers mois, le gouvernement canadien et québécois ont mis en place une restructuration du Programme des travailleurs étrangers temporaires, des étudiants internationaux et des demandeurs d'asile. Les mesures annoncées affectent directement plusieurs groupes de travailleurs précaires et elles vont conduire des milliers de migrants à travers le pays dans une précarité encore plus grande. En effet, ces changements augmenteront le nombre de travailleurs qui seront incapables de maintenir leur statut
migratoire actuel, créant ainsi une nouvelle vague d'insécurité pour des individus et des familles qui vivent et travaillent ici depuis des années.
Nous en avons assez que les migrants soient utilisés comme bouc-émissaires des problèmes de pénurie de logement et de surcharge du système des services sociaux. Ces problèmes sont en réalité le résultat des politiques d'austérité qui favorisent les grandes compagnies et le secteur privé.
Nous, les immigrants, sommes indispensables à la communauté québécoise.
Nous avons le droit de vivre en toute dignité et sécurité. “D'essentiels” et “anges gardiens” pendant la pandémie, nous nous sentons maintenant blâmés pour les problèmes sociaux du Québec et Canada.
QUOI : Conférence de presse
OÙ : Centre des travailleurs et travailleuses Immigrants, 4755 avenue Van
Horne, Bureau #110, Montréal, QC H3W 1H8
QUAND : Mardi 12 Novembre, 2024 à 10h00
PORTE PAROLES :
Manuel Salamanca : Organisateur Communautaire du CTTI
Viviana Medina : Organisatrice Communautaire du CTTI et Coordinatrice de
l'Alliance Internationale de Migrantes Chapitre Canada Est.
Christelle : Membre du Comite Femme du CTTI
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Élection 2024 aux États-Unis : Première réponse
« Il ne devrait pas être surprenant qu'un parti démocrate qui a abandonné la classe ouvrière se retrouve abandonné par la classe ouvrière. Alors que les dirigeants démocrates défendent le statu quo, le peuple américain est en colère et veut du changement. Et il a raison ». - Bernie Sanders
Tiré de Inprecor
15 novembre 2024
Par Solidarity
Le président Joe Biden rencontre le président élu Donald Trump, mercredi 13 novembre 2024, dans le Bureau ovale.© Maison Blanche / Cameron Smith.
Les élections américaines de novembre ont donné lieu à une large victoire de l'extrême droite, non seulement aux États-Unis, mais aussi à l'échelle internationale. Elle a provoqué une onde de choc non seulement dans la direction du Parti démocrate, mais aussi dans les forces progressistes et les mouvements pour la justice raciale, autochtone et de genre.
Certes, la victoire décisive de Trump a permis d'écarter les craintes de chaos post-électoral et de crise constitutionnelle - et toutes les accusations concoctées par la droite de « fraude électorale massive » se sont évaporées comme la rosée du matin. Nous pouvons également tirer un trait sur l'héritage présidentiel durable de Joe Biden : valider le génocide de Gaza, s'accrocher à sa campagne de réélection bien au-delà de la date de péremption, et porter Trump au pouvoir.
Les conséquences pourraient être tout aussi désastreuses que le prédisent de nombreux commentateurs. C'est certainement vrai pour le peuple palestinien qui subit le génocide de l'État d'Israël, soutenu par les États-Unis, très probablement pour la lutte de l'Ukraine pour se défendre de l'invasion russe, sans aucun doute pour les communautés d'immigrants aux États-Unis qui font face à un nouveau règne de la terreur, et pour les étudiants et les professeurs activistes pro-palestiniens qui font face à la répression sur les campus, ainsi qu'aux menaces imminentes pour les mouvements antiracistes, pro-LGBTQ et pour les droits des transsexuel·les. Elle accélérera également - nous ne savons pas dans quelle mesure - l'apocalypse du changement climatique mondial.
Il y a beaucoup à dire sur tout cela, et nous ne pouvons qu'en effleurer une partie dans cette première réponse. Mais nous devons commencer par un dilemme que la victoire de Trump/MAGA présente bien au-delà de la défaite d'une présidence Biden stagnante : Pour ceux d'entre nous qui font partie du mouvement socialiste, la lutte et l'auto-activité de la classe ouvrière sont l'élément déterminant pour obtenir des gains sérieux et durables. Pourtant, la réalité d'aujourd'hui est qu'une minorité substantielle de travailleurs aux États-Unis - en grande partie, mais pas seulement, parmi les travailleurs blancs- a été amenée à voter pour un programme profondément réactionnaire. Selon certaines sources, la moitié des membres des syndicats du Michigan ont soutenu Trump.
Les travailleurs qui ont voté pour Trump ne s'identifient pas nécessairement aux politiques sociales vicieuses de l'extrême droite. Il est tentant, et en partie valable, d'attribuer le résultat de l'élection à la suprématie de la race blanche - mais après tout, il s'agit d'une réalité constante aux États-Unis, qui n'explique pas de manière adéquate le résultat de 2024. Si cette élection a tourné autour d'une question centrale, c'est bien celle de l'inflation, dans le sillage de la dislocation de la vie des gens par le Covid.
Les appels racistes anti-immigrants ont clairement été une force mobilisatrice à droite, et le restent évidemment, mais les sondages électoraux ont indiqué qu'ils n'étaient pas l'essentiel - comme c'était également le cas pour les craintes très réelles concernant l'avenir de la démocratie qui ont motivé une grande partie du vote démocrate.
La désertion du Parti démocrate par la classe ouvrière n'est pas une nouveauté. Elle apparaît dans les élections depuis les années 1980, s'est accélérée pendant les décennies désastreuses du « néolibéralisme » et se manifeste aujourd'hui. Dans le même temps, l'aliénation politique est largement répandue au sein de la population. En 2024, le vote Trump n'a pas beaucoup changé, avec environ 72 millions de voix (contre 74 millions en 2020), tandis que le vote présidentiel des démocrates a chuté de 13 millions de voix, passant de 81 millions en 2020 à 68 millions.
Alors même que nous nous préparons à rejoindre la résistance, par tous les moyens disponibles, à l'assaut qui s'annonce contre les mouvements progressistes et les populations vulnérables, la gauche socialiste doit accepter les tendances politiques à droite au sein d'une grande partie de la classe ouvrière et analyser clairement la manière dont elles pourraient être inversées.
L'extrême droite elle-même fera une partie du travail - puisque les tarifs douaniers de Trump, les réductions d'impôts pour les riches et les attaques contre les programmes et services essentiels victimisent des millions de personnes qui ont voté pour lui. Mais cela ne fera pas automatiquement évoluer les classes populaires vers la gauche, en particulier lorsque tant de personnes réagissent aux crises de leur vie en tant qu'individus et familles isolés plutôt qu'en tant que classe organisée.
La débâcle des démocrates
Nous n'ignorons pas les graves pressions exercées sur la vie des gens par la pandémie de Covid, en particulier l'inflation corrosive qui en a résulté (faussement imputée par la droite, bien sûr, aux « dépenses publiques effrénées »). Mais nous pensons que le sénateur Bernie Sanders met précisément le doigt sur la raison fondamentale pour laquelle une grande partie de la classe ouvrière a « abandonné » les démocrates.
Il est trop facile de se concentrer sur des questions secondaires et des maladresses tactiques. Bien sûr, l'establishment démocrate a dissimulé le déclin de Biden pendant bien trop longtemps. Bien sûr, leur refus, lors de la convention, d'autoriser le moindre discours d'un délégué palestino-américain était une rebuffade cynique, lâche et raciste - qui aurait pu être fatale si l'élection s'était révélée beaucoup plus serrée et si le vote arabo-américain et progressiste avait été décisif.
Mais nous devons comprendre pourquoi la campagne de Kamala Harris - qui n'a pas été conçue par Harris mais par la même clique de consultants d'entreprise qui perçoivent leurs honoraires exorbitants après chaque défaite - a été si insipide. Harris s'est focalisée sur la seule question de fond du droit à l'avortement, qui a bien sûr une résonance, ainsi que sur le fait qu'elle n'est pas Donald Trump, et sur très peu d'autres choses.
Son programme économique se résumait à des phrases creuses sur les « opportunités », avec des gestes de campagne en faveur des syndicats - mais rien sur la loi PRO (Protect the Right to Organize) que les démocrates n'ont pas réussi à faire passer, sur l'augmentation du salaire minimum au niveau de la pauvreté, ou sur la lutte contre les inégalités obscènes qui existent dans le pays. Plutôt que d'adhérer au message de Bernie Sanders qui s'attaque au pouvoir des entreprises, elle (c'est-à-dire les consultants professionnels qui ont façonné la campagne) a choisi de tourner avec Liz Cheney, proposant essentiellement un gouvernement de coalition avec les républicains qui ne font pas partie de Trump.
Sa promesse de « construire l'armée la plus meurtrière du monde » tournait le dos à la base électorale progressiste, et à toute circonscription populaire. Il s'agissait de la promesse faite par les démocrates à la classe dirigeante d'être le principal parti de l'impérialisme américain. La promesse démagogique et mensongère de Trump de « mettre rapidement fin aux guerres » en Ukraine et au Moyen-Orient a peut-être été mieux perçue par certains électeurs.
Pour être clair, nous ne saurons jamais si une campagne véritablement progressiste (ou même une campagne traditionnelle de type New Deal) aurait vaincu Trump et les Républicains MAGA. Il aurait difficilement pu faire pire que le Parti démocrate, qui n'a absolument pas mené une telle campagne. Et il n'y a pas la moindre raison de penser qu'il le fera un jour.
Sanders a mis le doigt sur le problème lorsqu'il a conclu : » Les grands intérêts financiers et les consultants bien payés qui contrôlent le Parti démocrate tireront-ils de véritables leçons de cette campagne désastreuse ? Ont-ils des idées sur la manière dont nous pouvons nous attaquer à l'oligarchie de plus en plus puissante qui détient tant de pouvoir économique et politique ? Probablement pas ».
Dystopies à venir
La nouvelle présidence Trump commencera sans aucun doute à réaliser ses promesses de campagne aux intérêts des entreprises, de la haute technologie et des crypto-monnaies : nouvelles réductions d'impôts, déréglementation, démantèlement des protections environnementales qui sont déjà désastreusement insuffisantes, etc.
Les conséquences de ces mesures - pour le déficit budgétaire fédéral et la dette nationale, pour la catastrophe climatique en cascade - se feront sentir dans les années à venir. Des promesses telles que la nomination du fanatique anti-vaccination Robert Francis Kennedy Jr. à la tête des agences de santé publique et d'Elon Musk à la tête d'une nouvelle commission de réduction des budgets auraient également des conséquences médicales et sociales à long terme.
Ce qui n'est pas clair, c'est si Trump passera rapidement à la mise en œuvre de mesures telles que d'énormes droits de douane qui déstabiliseraient immédiatement l'économie et les relations internationales, et « le plus grand programme de déportation de l'histoire » qui coûterait des dizaines de milliards, pourrait provoquer des bouleversements et de la violence, et avoir un impact sérieux sur des pans de l'économie agricole, des services et même de l'économie industrielle.
En bref, il pourrait y avoir une concurrence entre les éléments du programme de Trump - la cupidité pure et simple des entreprises d'une part, et les politiques plus folles et plus idéologiques qui pourraient prématurément saper le soutien de la nouvelle administration (compte tenu des impulsions erratiques de Trump et de certains signes de déclin, le chef de cabinet de la Maison Blanche pourrait jouer un rôle décisif).
Il s'agit là de spéculations, mais en tout état de cause, les défis auxquels la gauche est confrontée sont considérables. Il est certain que la construction d'une résistance contre les menaces anti-immigrés et les déportations massives doit être une priorité de premier ordre pour les progressistes !
Il est regrettable que l'espoir d'une modeste percée du Parti vert ne se soit pas concrétisé au niveau national - bien que le potentiel ait été perçu dans un endroit comme Dearborn, Michigan, où la rage entièrement justifiée des communautés arabo-américaines et musulmanes contre le génocide de Joe Biden et la destruction de Gaza s'est manifestée par un soutien de 18 % à la candidate verte Jill Stein.
L'incapacité de la gauche à forger une alternative crédible au duopole des partis capitalistes explique en partie comment nous en sommes arrivés au gâchis politique toxique actuel. Dans le même temps, la stratégie préconisée par une grande partie de la gauche, qui consiste à « travailler au sein du Parti démocrate pour le changer », n'a rien fait pour arrêter le recul du parti vers le « centre », c'est-à-dire vers la droite.
Comme c'est le cas depuis plus d'un siècle, la classe ouvrière des États-Unis a besoin de son propre parti, mais en ce moment désastreux, les perspectives ont rarement semblé aussi lointaines. Nous n'avons pas de schéma directeur, mais une alternative politique ne peut émerger que des mouvements sur le terrain, y compris l'indignation contre le nettoyage ethnique en Palestine, les luttes continues pour les droits reproductifs, et la modeste augmentation de l'activisme ouvrier et des activités de grève - pas encore une « poussée » selon les normes historiques, mais un signe d'espoir de renouveau. Nous notons que les référendums sur les droits reproductifs ont été adoptés même dans certains États qui ont élu Trump, et que dans d'autres, les électeurs ont augmenté le salaire minimum de l'État.
Il n'y a pas de raccourcis, et il n'y en a jamais eu. Mais dans l'immédiat, la tâche urgente est de faire partie des mouvements qui résistent aux attaques des entreprises et de l'extrême droite, au génocide de Gaza, aux agressions brutales contre les communautés d'immigrés et à la menace du changement climatique qui pèse sur la survie de la civilisation.
Publié par le Comité nationale de Solidarity le 11 novembre 2024
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Et maintenant, l’humanité face au fléau Trump !
Commençons par les fondamentaux : Si Trump est fasciste, et il l'est. S'il exerce un contrôle absolu sur le parti Républicain totalement dévoué à lui, et il l'exerce.
Avec l'aimable permission de l'auteur
*Par Yorgos Mitralias*
* S'il dispose des pleins pouvoirs, en détenant tous les leviers du pouvoir, c'est à dire le Sénat, la Chambre des Représentants, et la Cour Suprême, et il en dispose. Alors, sa seconde présidence fera que les États-Unis ressemblent fortement à un pays à parti unique ! Et fera aussi de Trump un quasi-dictateur. Et les terribles conséquences de tout ça sont pratiquement connues d'avance…*
D'abord, un tel régime est destiné à durer indéfiniment. Car il ne cède le pas que contraint, d'habitude après son renversement, qui est souvent violent. D'ailleurs, Trump ne fait que répéter qu'une fois installé à la Maison Blanche, il ne (ré)fera pas l' « erreur » de la quitter, qu'il a fait en 2021, après l'échec de l'assaut (golpiste) au Capitole de ses partisans.
Ensuite, un tel régime ne se « calme » pas et ne « s'apaise » pas car il tient ses promesses racistes, barbares et inhumaines, comme d'ailleurs ne cesse de le répéter Trump avant et même après sa victoire électorale. En conséquence, toute tentative de l'amadouer et de l'apaiser n'est que dangereuse illusion qui ne fait que le perpétuer au pouvoir, en paralysant ses opposants.
Ceci étant dit, force est de constater que l'ampleur de la victoire de Trump, ou plutôt de la défaite de Harris, combinée à l'effondrement du parti Démocrate et à l'actuelle absence des forces crédibles à sa gauche, fait que la masse des opposants à Trump soit maintenant sonnée, abattue, fatiguée, désorientée et donc incapable de réagir, tout au moins dans la rue et pendant un certain temps.
Cependant, cette « paralysie » des opposants a Trump ne devrait pas durer éternellement. D'abord, parce que les appels au calme et à l'obéissance à Trump de la direction du parti Démocrate risquent fort de ne pas être attendus car venant des dirigeants désormais déconsidérés, discrédités et en pleine crise. Ensuite, parce que le pays reste toujours profondément divisé, et on n'assiste pas (encore) à un fort basculement de la société américaine en faveur de Trump. Et cela parce que la défaite de Harris n'est pas due à l'augmentation du nombre des soutiens de Trump par rapport à 2020 (en réalité il a perdu 2 millions de voix), mais plutôt à la perte de 14 millions de voix de son adversaire par rapport au résultat de Biden aux présidentielles de 2020.
Alors, comme Trump vient de le promettre, une fois installé à la Maison Blanche, il ordonnera l'ouverture de *la chasse aux migrants*, y inclus de ceux et celles né*E*s aux États-Unis. On peut déjà imaginer comment cette gigantesque chasse aux migrants va se dérouler : partout dans le pays, la police et ...l'armée seront employées pour arrêter tous ceux et celles qui seront un peu plus... bronzés que les autres, et les parquer dans des camps (de concentration) en attendant leur expulsion vers l'inconnu. Étant donné
que cette opération visera des millions d'êtres humains (peut être plus de 15 millions !), on peut imaginer que pratiquement l'ensemble des citoyens américains en seront au moins des témoins oculaires. Alors, il leur sera impossible de fermer les yeux et prétendre ne rien voir. Combien d'entre-eux vont-ils réagir en actes pour sauver leur parent, leur ami ou leur voisin pourchassé ? Même une minorité suffira pour que cette opposition en actes au trumpisme voit le jour.
Mais, il ne s'agit pas seulement de la chasse aux immigré*E*s. Au fur et à mesure que Trump passe aux actes, les citoyens américains devront choisir entre rester paralysés et se soumettre, ou agir et créer des poches de résistance. Les occasions ne vont pas manquer : la mise en application des promesses de Trump de priver les femmes et la communauté Lgbt de leurs droits (avortement…), le « dégraissage » radical du secteur public et de l'armée (licenciements des dizaines de milliers de fonctionnaires, d'enseignants et de militaires), les forages de tout ordre qui polluent et détruisent l'environnement et les parcs nationaux, les attaques contre les syndicats et la répression des grévistes, etc. Confrontés non pas aux déclarations délirantes mais aux actes de Trump, on peut croire qu'au moins une forte minorité de la société américaine ne restera pas apathique mais réagira...en actes.
En effet, on peut être relativement optimistes parce que les campagnes électorales de *Bernie Sanders* ont laissé des traces, formant une jeune génération de militants radicaux, qui ont déjà fait leurs preuves, par exemple en prenant la tête des importantes mobilisations populaires contre la complicité américaine au génocide des Palestiniens par Israël. Une jeune génération de militants de gauche qui pourrait faire jonction avec les nouvelles avant-gardes d'un mouvement ouvrier nord-américain en pleine renaissance. Et sans oublier que la base du parti Démocrate se découvre actuellement « orpheline » en raison de la faillite et du discrédit dont souffre la direction doublement vieillissante de ce parti…
En somme, le pays reste plus que jamais divisé et même si le spectre de la guerre civile s'est éloignée après la victoire sans appel de Trump (qu'on n'avait pas prévu), la « pacification » de la société américaine n'est que provisoire, et le cadre de sa future explosion qu'on avait présenté dans notre article précédent <https://blogs.mediapart.fr/yorgos-m...> reste tout à fait pertinent.
Entre-temps, on peut être *sûrs* que l'isolationnisme et le protectionnisme de Trump feront des dégâts pratiquement partout de par le monde. Et sans doute, surtout en Chine et dans notre vieux continent européen, dont les directions politiques, même celles d'extrême droite qui partagent les mêmes orientations idéologiques de Trump, et aussi les bourgeoisies, s'inquiètent déjà à juste titre de cette guerre commerciale et économique que Trump semble décider de déclencher très bientôt.
Nous voici donc devant le spectre de la guerre (nucléaire ?) que les politiques protectionnistes à outrance n'ont manqué de déclencher souvent dans le passé. Scénario de pure politique fiction ? Nous ne le croyons pas étant donné la détermination de tout l'établissement américain, sans exception, de régler ses comptes avec l'épouvantail chinois. Mais aussi, étant donné les caractéristiques cauchemardesques du personnage qui détient désormais tous les leviers du pouvoir de la première super-puissance du monde…
Cependant, en attendant de voir si Trump ira jusqu'au bout de sa « logique » protectionniste et « pacificatrice » dans les guerres d'extermination en cours que mènent ses amis Netanyahou et Poutine en Ukraine et en Palestine, on peut être totalement sûrs de sa détermination de faire tout son possible pour écraser tous ceux et celles qui mènent la plus importante de toutes les guerres : celle contre la crise climatique ! Ne serait-ce que le négationnisme climatique et les actions de Trump en faveur de
l'accélération vertigineuse de la catastrophe climatique, suffiraient à faire de lui le plus grand criminel de l'histoire de l'humanité !
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L’attentat d’Amsterdam montre que les Israéliens nient la réalité qu’ils ont créée
Un pogrom hideux et criminel contre des supporters de football israéliens a eu lieu jeudi à Amsterdam. Des pogroms similaires, perpétrés par des colons, ont lieu presque quotidiennement en Cisjordanie. Les pogroms de Hawara, par exemple, ont dépassé en ampleur et en violence même l'Holocauste II à Amsterdam. Le lendemain du pogrom aux Pays-Bas, des colons violents se sont déchaînés à Surif ; deux jours auparavant, ils s'étaient déchaînés à Al-Maniya.
Tiré d'Europe solidaire sans frontière. Publié dans Ha'aretz le 10 novembre 2024
Alors que des Israéliens étaient battus à Amsterdam, dans la bande de Gaza, des dizaines de personnes étaient tuées sans distinction, y compris de nombreux enfants, comme c'est le cas tous les jours. Les pogroms quotidiens en Cisjordanie et, bien sûr, la guerre à Gaza n'ont pas été comparés à l'Holocauste ; le président de Yad Vashem n'a pas été interrogé à leur sujet ; aucune force de secours n'a été envoyée pour sauver les victimes ; le ministre israélien des affaires étrangères et le président de la Knesset n'y ont pas vu l'occasion d'une séance de photos. Ces pogroms ont lieu tous les jours et personne ne se soucie de vous en informer.
Israël a battu jeudi un nouveau record d'auto-victimisation, et les médias ont battu un nouveau record d'incitation, d'exagération, d'alarmisme et, surtout, de dissimulation des informations qui ne cadrent pas avec le récit, que leurs consommateurs apprécient. Amsterdam était une occasion à ne pas manquer : Une fois de plus, les Juifs sont battus en Europe.
Un fan de football du Maccabi Tel Aviv a raconté qu'il avait visité la veille la Maison d'Anne Frank - une coïncidence qui fait froid dans le dos - et l'animateur radio a failli fondre en larmes. La correspondante de la propagande israélienne en Allemagne, Antonia Yamin, a expliqué que « l'Europe ne comprend pas le problème » : L'année dernière, 300 membres d'une famille de Khan Yunis sont arrivés comme réfugiés à Berlin et certains d'entre eux ont déjà eu des problèmes avec la police. Mais à Amsterdam aussi, c'est le sort fait à Gaza qui est responsable de la situation.. M. Yamin a bien sûr oublié de mentionner l'enfer d'où venait cette famille et qui l'avait créé.
C'est comme ça quand on vit dans la bulle chaude et confortable, complètement déconnectée de la réalité, dans le déni complet, que les médias israéliens construisent pour nous : Nous sommes toujours les victimes et les seules victimes ; il n'y a eu un massacre que le 7 octobre ; tout Gaza est à blâmer ; tous les Arabes sont assoiffés de sang ; toute l'Europe est antisémite. Vous en doutez ? Voir la Nuit de Cristal à Amsterdam.
Et maintenant, les faits : À Amsterdam, certains supporters israéliens se sont déchaînés dans les rues avant même le pogrom : les médias israéliens n'ont pratiquement jamais montré les cris dégoûtants « Nous allons baiser les Arabes » (en hébreu) et l'enlèvement d'un drapeau palestinien légitimement accroché au balcon d'un immeuble, ce qui pourrait ternir l'image de l'antisémitisme. Personne n'a posé la première question que la vue de la violence et de la haine à Amsterdam aurait dû soulever : Pourquoi nous détestent-ils à ce point ? Non, ce n'est pas parce que nous sommes juifs.
Non pas qu'il n'y ait pas d'antisémitisme : Bien sûr qu'il existe et qu'il doit être combattu, mais la tentative de tout mettre sur le dos de l'antisémitisme est ridicule et mensongère. Un vent anti-israélien a soufflé sur Amsterdam jeudi, et c'est ce qui a déclenché le pogrom. Les immigrés nord-africains, les Arabes et les Néerlandais qui se sont révoltés ont vu les horreurs commises à Gaza au cours de l'année écoulée. Ils n'ont pas l'intention de les passer sous silence.
Pour eux, les victimes sont leurs frères et leurs compatriotes. Et qui peut rester indifférent lorsque son peuple est massacré de manière aussi cruelle ? Chaque serveur marocain dans chaque ville néerlandaise reculée a vu bien plus de choses de Gaza que les experts des affaires arabes en Israël. Aucune personne décente ne peut rester indifférente aux images de Gaza. Les émeutiers d'Amsterdam ont commis des actes de violence flagrants et méritent d'être condamnés et punis. Rien ne peut justifier un pogrom, ni à Amsterdam, ni à Hawara.
Mais les émeutes d'Amsterdam ont aussi un contexte, et Israël ne veut pas l'aborder. Il préfère désormais envoyer un garde du corps avec chaque supporter israélien qui se rend en Europe plutôt que de se demander pourquoi ils nous haïssent tant et comment cette haine peut être apaisée. Après tout, elle n'a pas éclaté de la sorte avant la guerre de Gaza.
Il s'agit là d'un autre coût de la guerre à Gaza qui aurait dû être pris en compte : Le monde nous détestera pour cela. Chaque Israélien à l'étranger sera désormais la cible de la haine et de la violence. C'est ce qui arrive lorsque l'on tue près de 20 000 enfants, que l'on procède à un nettoyage ethnique et que l'on détruit la bande de Gaza. C'est une petite bizarrerie du monde : il n'aime pas ceux qui commettent ce genre de crimes.
Gideon Levy
• Traduction Claude Szatan.
Les sociétés capitalistes ont atteint leurs limites, climatiques et économiques !
Le capitalisme ne peut s'affranchir de certaines limites qu'en révolutionnant ses modalités d'accumulation, son régime d'accumulation. La panne, l'épuisement des capacités de création de richesses – l'accumulation du capital – est visible. La crise climatique marque la limite de l'accroissement des forces productives depuis la révolution industrielle qui se traduit par la nécessité de révolutionner la définition même de l'industrie.
14 novembre 2024 | tiré du site Entre les lignes entre les mots
La réponse ne se trouve pas forcément dans la décroissance, même marxiste (pour Kohei Saito, voir ses interviews dans Le Monde et Alter Eco) qui serait le communisme d'aujourd'hui mais, pour le capitalisme, la construction de nouveaux paradigmes remettant totalement en cause les formes de l'accumulation existantes jusque là. Cette révolution dépasse la naissance d'un nouveau régime d'accumulation qui prendrait la place de celui qui se maintient et qui a pris son envol depuis le milieu des années 1980, dit régime d'accumulation à dominante financière. Il s'est traduit par la déréglementation dans tous les domaines à commencer bien sur par la finance avec comme effet la croissance exponentielle des marchés financiers et le droit du travail pour laisser la place à une hypermondialisation réduisant la part des Etats, avec comme conséquence une crise politique profonde passant par la contestation de la légitimité des gouvernements tout autant que des « élites » et les institutions y compris la science – voir les théories du complot et les anti-vaccin). Les politiques économiques se référant à un corpus commun appelé le néo libéralisme.
Cette idéologie est en train d'exploser et d'imploser. Les inégalités, dans toutes les sociétés, se sont approfondies, la pauvreté s'est élargie même si l'extrême pauvreté a reculé. La génération d'aujourd'hui vit moins bien que la génération d'avant. Les reculs de la protection sociale, la hausse de la précarité provoquent un sentiment de colère individuelle qui, dans les divisions profondes entre groupes sociaux, se manifeste par une sorte d'apathie-révoltes individuelles – un oxymore qui reflète mieux la situation que le terme de « déclassement » – qui peuvent s'agglutiner sans la référence à un projet de société commun, collectif comme l'a montré la révolte des « gilets jaunes » en France ou celle du monde agricole.
Ces politiques ont échoué y compris dans la réalisation d'une croissance économique qui aurait pu dissimuler la profondeur des inégalités. La récession fait la démonstration de l'incapacité de ces politiques. La limite de ce régime d'accumulation est, sur le terrain économique, évidente.
La pandémie a montré d'une part les limites de l'hypermondialisation. La déstructuration des chaînes de valeur a suscité une nouvelle mondialisation en même temps que la nécessité de lutter contre la crise politique. La doxa dite néo libérale était condamnée.
Depuis la pandémie, le discours a changé. Il est question de « nationalisme », de se « défendre » face à tous les autres, de faire la guerre non pas pour faire la paix mais parce que la guerre sert à construire un sentiment d'appartenance. Les montées de l'extrême droite exprime cette nouvelle donne que l'élection de Trump couronne. Kamala Harris a conservé le vieux discours, la vieille idéologie. Trump, avec ses outrances, a signé la fin de cette idéologie.
Désormais la référence sera, selon toute vraisemblance, libertarienne à l'image de Millei en Argentine. La démocratie actuelle n'est plus légitime de la faute même de ces politiques. Répression et absence totale de règle dans un cadre national avec la montée d'un protectionnisme douanier pour défendre les capitalistes nationaux seront les nouveaux credo. Un éclatement social plus important qu'aujourd'hui, une contre révolution pour conserver la place des plus riches comme fractions dominantes de la société.
Les sociétés capitalistes ont atteint leurs limites, climatiques, économiques – depuis la grande crise de 2007-2008, l'accumulation est très faible -, sociale, politique… La finance dominante privilégie la distribution de dividendes pour que les riches deviennent encore plus riches. Depuis les années 2000 en gros, les grandes fortunes sont financières et dépendent du cours de la Bourse.
Cette caste qui pratique l'entre soi et n'est ouverte sur aucun des grands problèmes qui agitent les sociétés, de ces révolutions qui transforment notre monde et qui devraient le détruire, de cette décomposition à l'œuvre, s'enferment dans la défense de leurs privilèges. La contre révolution est préalable pour que les réponses nécessaire aux crises fondamentales vécues par le capitalisme ne soient pas posées. Musk avec Trump s'attaquera aux fonctions publiques pour privatiser toujours plus et utilisera les évangélistes aux États-Unis et en France Bolloré allie la défense de la finance et le catholicisme intégriste contre toute possibilité de révolution même interne au capitalisme.
Faute de projet, disons « socialiste », la contre révolution s'étendra liée à une nouvelle forme du fascisme. La guerre fait partie intégrante de cette panoplie.
Nicolas Béniès
En complément possible :
Bill Fletcher Jr : Comment se défendre dans la nouvelle période Trump
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/10/comment-se-defendre-dans-la-nouvelle-periode-trump/
Jessica Washington : Les électeurs et les électrices ont massivement choisi de protéger l'avortement – même lorsqu'elles et ils n'ont pas choisi Harris
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/08/les-electeurs-et-les-electrices-ont-massivement-choisi-de-proteger-lavortement-meme-lorsquelles-et-ils-nont-pas-choisi-harris/
Ruba Ghazal, nouvelle porte-parole de Québec solidaire
L'élection de Ruba Ghazal comme porte-parole de Québec Solidaire représente un moment marquant pour le parti et pour la société québécoise dans son ensemble.
18 novembre 2024 | tiré de la page Facebook de l'auteur
À plus de 91 %, les délégués du congrès l'ont choisie pour incarner, aux côtés de Gabriel Nadeau-Dubois, les valeurs progressistes de QS. Membre fondatrice du parti en 2006, Ruba Ghazal, née au Liban de parents réfugiés palestiniens, est arrivée au Québec à l'âge de 10 ans. Elle se définit volontiers comme une enfant de la loi 101, symbole de son attachement à la langue française et à la nation québécoise. Depuis son entrée à l'Assemblée nationale en 2018, elle s'est illustrée par plusieurs interventions marquantes, notamment lorsqu'elle a parlé de la Nakba de 1948. Bien que sa récente motion visant à reconnaître le génocide à Gaza et à faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il arrête les ventes d'armes canadiennes à Israël ait été rejetée, cette initiative a mis en lumière l'importance d'un débat éthique et politique sur ces enjeux internationaux.
Cette élection fait de Ruba Ghazal la première femme issue des minorités visibles à occuper ce poste au sein de QS, renforçant ainsi l'image d'un parti inclusif et en phase avec les réalités sociales du Québec. Elle succède à des figures marquantes comme Amir Khadir et Andrés Fontecilla, eux aussi nés à l'étranger, inscrivant ainsi sa nomination dans une tradition d'ouverture et de diversité. Sa vision d'un nationalisme ouvert, allié à des valeurs féministes, écologiques et sociales, résonne fortement avec l'identité de QS, tout en renouvelant son message pour séduire un électorat plus large.
Cependant, cette victoire s'accompagne de défis, notamment dans le contexte des critiques adressées à QS pour une mollesse sur le conflit israélo-palestinien. Comparé à la posture de La France Insoumise en France, le parti semble parfois contraint par le contexte politique nord-américain, où le discours public sur le Moyen-Orient manque de vigueur. Malgré cela, les partisans de Ruba Ghazal soulignent que son engagement courageux sur des sujets complexes témoigne d'une volonté d'affronter les défis politiques sans détourner QS de ses idéaux.
Son élection représente donc une opportunité pour Québec Solidaire de consolider son identité, de se rapprocher davantage des mouvements sociaux et de renouveler son engagement à défendre un Québec féministe, plus juste, plus vert et plus inclusif. Alors que QS a eu un débat interne important dans la dernière année autour de la volonté de Gabriel Nadeau-Dubois d'opérer un recentrage du parti pour plus de pragmatisme, Ruba Ghazal porte avec elle, selon ses proches, l'espoir d'un parti qui refuse de choisir entre les urnes et la rue, car c'est dans cette dualité que réside toute sa force. Bon vent Ruba.
Mise à jour économique et lutte contre la pauvreté ― Face aux crises qui s’aggravent, le gouvernement doit assumer ses responsabilités
Cinq regroupements nationaux unissent leurs voix pour dénoncer l'indifférence du gouvernement du Québec devant la dégradation des conditions de vie de centaines de milliers de personnes en situation de pauvreté et pour réclamer les engagements financiers qui s'imposent dès la prochaine mise à jour économique.
Pour la Table nationale des Corporations de développement communautaire, le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec, le FRAPRU, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec et le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le constat est clair : qu'il s'agisse d'insécurité alimentaire, d'itinérance, d'accès à du logement social, de la pauvreté vécue par les femmes, la situation continue de s'aggraver. Voilà des années que ces organisations (et bien d'autres !) tirent la sonnette d'alarme et proposent des mesures structurantes, mais les choses n'iront qu'en empirant tant que le gouvernement refusera de s'attaquer résolument à la pauvreté, selon elles.
Des occasions manquées
Dans les derniers mois, le gouvernement de François Legault a raté plusieurs belles occasions :
– Dévoilé en juin, le 4e plan de lutte contre la pauvreté est doté d'un budget quatre fois moins important que le plan d'action précédent et il ne comporte aucune cible d'amélioration des revenus.
– Présentée en août, la Stratégie québécoise en habitation ne comporte aucune cible précise de construction de logements sociaux ni mesure de contrôle des loyers.
– Déposé en septembre, le projet de loi 71 ne prévoit aucune augmentation des prestations d'assistance sociale et propose au contraire des coupes pour des dizaines de milliers de personnes, incluant des femmes déjà en situation de vulnérabilité.
Des demandes urgentes
La situation est urgente, insistent les organisations communautaires. Il est temps que le gouvernement assume enfin ses responsabilités pour assurer le respect de droits fondamentaux et investisse dans des mesures pour faire reculer la pauvreté et renforcer le filet social. Les cinq organisations demandent au ministre des Finances, Éric Girard, de prendre des engagements financiers dès la mise à jour économique du 21 novembre :
– Pour garantir que toute personne dispose d'un revenu suffisant pour couvrir, au minimum, ses besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (24 200 $ par année)
– Pour réaliser la construction de logements sociaux afin qu'ils composent, d'ici 15 ans, au moins 20 % du parc locatif, ce qui implique le financement annuel d'au moins 10 000 logements sociaux et communautaires sous différentes formes (HLM, coopératives et OSBL d'habitation)
– Pour augmenter le financement des services publics, et ainsi en améliorer l'accessibilité et la qualité.
Gare à l'austérité
Alors que le gouvernement prépare le terrain à l'austérité budgétaire, les cinq organisations communautaires lui rappellent qu'il est le principal responsable du déficit actuel et que ce n'est pas aux personnes en situation de pauvreté de payer le prix de ses mauvaises décisions et de tous les cadeaux qu'il a pu faire aux personnes plus fortunées. Pensons par exemple à la récente baisse d'impôt qui profite surtout aux contribuables mieux nanti-es mais prive le gouvernement de 1.8 milliard $ par année, ou encore aux 6.7 milliards $ distribués en aides ponctuelles en période électorale qui ont profité presque autant aux personnes avec un revenu annuel de 15 000 $ qu'à celles gagnant 100 000 $.
Citations
Marie-Line Audet, Table nationale des Corporations de développement communautaire
« On vit l'une des pires crises sociales de l'Histoire au Québec. Partout dans les communautés, on en voit les effets dévastateurs : des régions rurales où l'itinérance se fait visible, des familles à la rue, des travailleuses et des travailleurs qui n'ont d'autre choix que de se tourner vers l'aide alimentaire, et ça ne fait qu'empirer dans la dernière année. Les données du dernier Bilan-Faim le confirment : 940 000 personnes auraient eu recours aux services des banques alimentaires chaque mois au Québec, une augmentation de 53 % depuis 2021. Cela représente plus d'une personne sur dix ! Les organismes communautaires ne peuvent pas répondre à l'ampleur de ces besoins et sont à bout de ressources. Ils réclament que le gouvernement prenne immédiatement ses responsabilités. Et pendant ce temps, on nous présente un plan de lutte à la pauvreté qui rate complètement la cible en plus d'être affreusement sous-financé. C'est pourquoi la TNCDC a lancé cet automne la campagne Le Québec est KO. Le gouvernement doit entendre notre cri du cœur et investir massivement dans le filet social dès la mise à jour économique, afin que le Québec puisse se relever et enfin passer de KO à OK. »
Boromir Vallée Dore, Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec
« Nos communautés sont sous tension. Une simple promenade dans nos centres-villes suffit pour constater l'augmentation flagrante de l'itinérance. Il faut comprendre le lien entre la situation dans nos espaces publics et les occasions manquées par notre gouvernement. On apprend que le plan santé est plombé par les problèmes d'accès en santé, que le plan de lutte à la pauvreté n'augmentera pas les revenus des plus démunis et que la stratégie en logement ne prévoit pas de mesure spécifique pour les personnes en situation de grande précarité. Il est évident que notre gouvernement n'a plus le luxe de se tromper et porte maintenant le fardeau de corriger la situation. Et ce surtout pour garantir le droit au logement, assurer un revenu suffisant et permettre l'accès à des soins de santé. Nous exigeons un engagement ferme du premier ministre pour garantir un financement adéquat des efforts de lutte à la pauvreté et une coordination efficace entre les ministères. »
Véronique Laflamme, FRAPRU
« Les locataires à faible et modeste revenus font face à une inabordabilité grandissante. 173 000 ménages locataires du Québec ont déjà des besoins impérieux de logement, selon Statistique Canada, car ils vivent dans un logement trop cher, trop petit ou en mauvais état, avec un revenu médian annuel de seulement 21 400 $. Les logements privés qui représentent pourtant 89 % du parc locatif ne répondent pas aux besoins d'un nombre grandissant de locataires. Le désespoir est palpable, accentué par l'absence d'alternatives. Il est donc urgent de travailler sur l'offre de logements sociaux sous différentes formes pour répondre à une diversité de besoins, à commencer par ceux des locataires vulnérables qui attendent pendant des années pour une habitation à loyer modique. Pour lutter contre la pauvreté, ça prend plus de logements sociaux publics, des HLM. Or, le ministre des Finances ralentit le développement en ne planifiant pas sur plusieurs années et en ne finançant pas de programme de logement social pérenne. Le gouvernement du Québec doit minimalement prévoir le financement de nouvelles unités de logement social dans sa mise à jour économique. »
Audrey Gosselin Pellerin, Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec
« Au Québec, la pauvreté a un genre. Et il est féminin. Pourtant, au lieu d'introduire des mesures qui prennent en compte les besoins des femmes et les obstacles qu'elles vivent, particulièrement pour celles à la croisée des oppressions, le gouvernement coupe, avec la récente réforme de l'assistance sociale, dans des mesures de soutien qui bénéficient notablement à des femmes déjà en situation de vulnérabilité, comme la bonification pour les chefs de famille monoparentale d'un enfant de moins de 5 ans à charge et l'octroi automatique de la prestation pour « contraintes temporaires à l'emploi » aux femmes victimes de violence conjugale et vivant en maison d'hébergement. La mise à jour économique est une opportunité pour le gouvernement de corriger le tir pour qu'enfin toutes les femmes et les personnes en situation de pauvreté puissent avoir du pain sur la table. »
Serge Petitclerc, Collectif pour un Québec sans pauvreté
« La couverture des besoins essentiels, ce ne devrait pas être négociable. La Charte des droits et libertés du Québec ne stipule-t-elle pas que « toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance financière et à des mesures sociales […] susceptibles de lui assurer un niveau de vie décent » ? Pourtant, au Québec, environ une personne sur dix vit — ou survit — avec un revenu insuffisant pour couvrir ses besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (MPC), qui représente le minimum nécessaire pour espérer vivre en santé, avec un niveau de vie « modeste ». Et comme nous l'avons vu, la situation empire pour bien des personnes. Devant l'ampleur des besoins, le dernier plan de lutte contre la pauvreté, le plus chiche des quatre plans d'action mis en œuvre depuis 2004, représente un affront à toutes les personnes en situation de pauvreté. En fait, l'indifférence généralisée du gouvernement du Québec à leur égard s'apparente à un déni des droits humains. »
L’effet Trump : cinq menaces pour les mouvements progressistes canadiens
En enhardissant les grandes sociétés et en mettant en danger les immigrants, voici les forces que Donald Trump va libérer au Canada.
Tiré de The Trump Effect : 5 threats to Canada's progressive movements
The Breach Media
https://breachmedia.ca/trump-effect-canada/
Traduction Johan Wallengren
Jeudi 7 novembre 2024 / DE : Martin Lukacs, Lucy Uprichard, Tannara Yelland et Amanda Siino
Ne vous y trompez pas, l'élection de Donald Trump est un cadeau pour tous les réactionnaires du Canada.
Une nouvelle administration Trump exercera une pression directe sur le gouvernement fédéral dans de nombreuses sphères essentielles de la vie politique, créant ainsi un précédent dont voudront s'inspirer l'élite du monde des affaires et les politiciens de droite au Canada, qui réclameront un nivellement par le bas du même acabit dans notre pays.
L'ensemble du monde politique sera entraîné dans une spirale descendante, avec des lobbyistes qui pousseront le gouvernement canadien à opérer des baisses d'impôts applicables aux plus riches comparables à celles de Trump et des fabricants d'armes qui espéreront profiter de l'augmentation des dépenses militaires, en passant par des politiciens qui attiseront des mouvements de transphobie et de racisme anti-immigrés.
Nombre de ces mêmes forces ont cherché à profiter de la situation la dernière fois que Donald Trump était au pouvoir.
Voici cinq pressions dangereuses que l'élection de Trump exercera sur le Canada et méritant l'attention et la vigilance des mouvements progressistes.
1. Le lobby des entreprises exigera que le Canada imite Trump en réduisant l'impôt sur les sociétés
Les réductions d'impôts – en particulier au profit des plus riches – sont au cœur du programme de Donald Trump.
Celui-ci a « caressé l'idée » d'éliminer complètement l'impôt sur le revenu. Il a d'ailleurs fait cette réflexion que les États-Unis des années 1890 avaient été plutôt futés de ne pas prélever du tout d'impôt sur le revenu (et de ne pas fournir de services sociaux non plus).
Dans les faits, on peut s'attendre à ce qu'il réduise les impôts des plus riches et ramène celui sur les sociétés à 15 % pour les entreprises fabriquant leurs produits aux États-Unis (il avait déjà sabré dans cet impôt lors de sa présidence précédente, le faisant dégringoler de 35 % à 21 %).
Il faut s'attendre à ce que l'élite des entreprises canadiennes embrasse ces changements et clame la nécessité de maintenir la « compétitivité » de notre économie (langage codé pour dire : « par ici, les réductions d'impôts »).
C'est du moins ce qui s'est passé la dernière fois que Trump était au pouvoir.
Trump a de très fortes chances d'avoir une influence massive sur la politique canadienne au cours de son second mandat présidentiel.
En 2017, son administration a réduit les impôts de 1 500 milliards de dollars américains, un précédent historique qui a fait que les milliardaires américains ont pour la toute première fois payé moins d'impôt que la classe ouvrière. Très rapidement, au Canada, les groupes de pression du monde des affaires ont mis l'épaule à la roue pour arracher des concessions similaires au gouvernement libéral.
Le Conseil des affaires du Canada a exigé que « l'on se concentre sur la compétitivité avec l'acuité d'un laser », tandis que la Chambre de commerce du Canada a appelé à « réduire drastiquement le coût de faire des affaires au Canada ».
Le Globe and Mail a fait écho à ces revendications en admonestant le gouvernement, déclarant que « pour maintenir la compétitivité en cette période économique tumultueuse, Ottawa doit faire preuve d'ouverture à l'égard de toutes les possibilités, y compris des taux d'imposition plus bas pour les entreprises et une règlementation allégée ».
Le gouvernement Trudeau a fini par courber l'échine, accordant à l'élite du monde des affaires 14 milliards de dollars d'allègements fiscaux en 2018.
2. Le Canada sera exhorté à gaspiller plus d'argent pour financer la militarisation
Donald Trump reproche depuis longtemps aux autres pays de l'OTAN de ne pas « payer leurs factures » et de ne pas atteindre l'objectif de l'alliance en matière de dépenses militaires, à savoir 2 % du PIB.
Lors de sa première présidence, puis au cours de sa campagne électorale, il a brandi cette menace : « s'ils ne paient pas, nous ne protégerons pas ».
Selon une estimation récente du directeur parlementaire du budget, le gouvernement canadien serait censé dépenser 41 milliards de dollars de plus par an, ce qui représenterait un doublement du budget actuel de la défense, ce qui le porterait à 82 milliards de dollars.
Avant même la réélection de Donald Trump, une pression croissante s'est exercée sur le gouvernement canadien.
Cet été, un groupe important de sénateurs américains des deux partis a réprimandé Monsieur Trudeau, qui avait dit en privé à ses alliés que le Canada n'atteindrait jamais l'objectif fixé.
Eldridge Colby, un haut stratège en matière de défense de la dernière administration Trump – maintenant pressenti pour un rôle encore plus important dans la branche de la sécurité nationale – a menacé le Canada en disant qu'il y aurait des « conséquences ».
Il a laissé entendre que M. Trump pourrait utiliser des bâtons tels que l'imposition de droits de douane sur les produits et services canadiens ou la mise à l'écart de notre pays lors de réunions internationales comme celles du G7.
Ayant senti la soupe chaude, M. Trudeau s'est à contrecœur engagé à atteindre l'objectif d'ici 2032.
Pour l'industrie de l'armement américaine et canadienne, qui fait régulièrement pression pour obtenir une augmentation des dépenses, cela représente un joli pactole.
Au début de l'année, l'Association canadienne des industries de sécurité et de défense a commandé un sondage pour jauger l'opinion publique.
On peut s'attendre à un renforcement des tactiques visant à engendrer une pression tout terrain de la part des groupes de réflexion de droite, d'anciens généraux de l'armée et du lobby de l'armement.
Advenant une concrétisation de ces intentions, les dépenses militaires grèveront encore davantage le budget fédéral. Cela pèsera sur les dépenses fédérales consacrées aux programmes sociaux dont nous avons désespérément besoin, sans parler du coût dévastateur de la guerre et des opérations militaires pour notre climat.
3. On va faire la part belle aux intérêts des combustibles fossiles au Canada
« Drill, baby, drill »[Forez ! Forez ! Forez !] est le nouveau mot d'ordre de la politique énergétique de Trump.
Son administration va s'atteler au démantèlement de l'agenda vert mis au point par le président Joe Biden, dont la politique industrielle et les investissements massifs dans les énergies renouvelables ont établi une norme potentielle à atteindre pour le Canada.
Les cibles du démantèlement prévu par Trump comprennent des restrictions sur le forage dans les terres et les eaux publiques, des moratoires sur les nouveaux permis d'exportation de gaz naturel liquéfié et une réduction/suppression des subventions pour les véhicules électriques (avec probablement des exceptions pour ceux fabriqués par son ami Elon Musk).
Il aura un rapport d'autant plus intime avec les grandes compagnies pétrolières, ce qui n'est pas peu dire quand on pense que Trump a déjà choisi un ancien PDG d'ExxonMobil comme secrétaire d'État et un ancien lobbyiste du charbon pour diriger l'Agence de protection de l'environnement.
Mais cette fois-ci, la manipulation a été plus éhontée encore : il a demandé aux PDG du secteur pétrolier de faire un don d'un milliard de dollars américains à sa campagne en échange de la prise en compte de leur liste détaillée de mesures à prendre.
Il faut s'attendre à voir les lobbyistes et les PDG du secteur pétrolier canadien une fois de plus invoquer les arguments de la « compétitivité » pour faire pression sur le gouvernement canadien afin qu'il édulcore les politiques climatiques déjà peu contraignantes en vigueur au pays.
Et les compagnies pétrolières ne seront pas les seules à se réjouir. Alors que Justin Trudeau se pavanait comme un parangon des questions climatiques, le gouvernement fédéral s'est discrètement félicité du fait que Trump inverse le mouvement par rapport à l'opposition d'Obama à l'oléoduc Keystone XL.
« L'assermentation d'une nouvelle administration aux États-Unis qui reconnaît l'importance stratégique du rôle du Canada dans la sécurité énergétique nord-américaine est, jusqu'à présent, une nouvelle positive pour le secteur canadien de l'énergie dans la perspective d'une augmentation potentielle du commerce de l'énergie », peut-on lire dans un document d'information interne du gouvernement datant de 2017.
4. La haine anti-immigrés poussera un plus grand nombre de gens vers le Canada
Le dénigrement ulcérant des migrants a été l'un des moteurs les plus notables de la campagne de Trump.
Sa réélection fait désormais planer le spectre du rétablissement des interdictions de voyager pour les pays du Moyen-Orient, de l'agrandissement du mur frontalier et du plus grand effort de déportation de l'histoire des États-Unis (soulignons cependant que l'administration Biden a déporté plus de migrants en 2023 que Trump n'en a jamais expulsé en un an).
Quel que soit le degré de réalisation des promesses de Trump, le Canada peut s'attendre à ce que davantage de monde se présentent à ses portes.
Dans les 24 heures qui ont suivi l'élection, le nombre de recherches sur Google portant sur la question « Comment déménager au Canada » a augmenté de 5 000 %.
Au cours de la dernière présidence Trump, le nombre d'Américains cherchant à devenir résidents permanents ou à demander l'asile au Canada a connu un sommet.
Et pour les citoyens non américains, l'entrée au Canada est compliquée par l'Entente sur les tiers pays sûrs, qui désigne les États-Unis comme un endroit soi-disant sûr pour les réfugiés et interdit aux gens de traverser le pays pour se rendre au Canada.
Cet accord a contraint des milliers de personnes à traverser illégalement la frontière, en passant par des endroits comme le chemin Roxham au Québec.
Depuis, le gouvernement Trudeau a opéré un virage à droite en matière d'immigration, fermant des points d'entrée comme le chemin Roxham et réduisant le nombre d'immigrants autorisés à entrer au Canada.
Mais les forces qui incitent les gens à migrer n'ont pas disparu et vont même aller en s'intensifiant, incitant ces personnes à essayer d'arriver par avion ou à faire des tentatives de traversée beaucoup plus dangereuses.
Entre-temps, le dirigeant du parti conservateur Pierre Poilievre s'est lancé plus ouvertement dans une politique anti-immigration, et il essaiera probablement de profiter de l'élection de Trump pour alimenter une réaction de droite contre l'immigration, sachant que le soutien à l'immigration est à présent tombé à son plus bas niveau en 25 ans.
5. La politique anti-trans va connaître une poussée
Les attaques de la campagne de Trump contre les droits des transgenres ont paru confiner à l'obsession.
Il a dépensé plus d'argent en spots publicitaires diabolisant les personnes trans qu'il n'en a mis sur n'importe quel autre sujet, consacrant plus de 60 millions de dollars américains à des publicités anti-trans depuis le mois d'août.
Mais le calcul politique était évident. Même si Trump a admis que personne ne s'était jamais plaint auprès de lui de la présence de transgenres dans le sport, il a opportunément alimenté et exploité une panique culturelle pour faire des gains sur le plan politique.
Au cours de son premier mandat, Trump a adopté des lois visant à limiter les droits et libertés des personnes transgenres dans plus ou moins tous les ministères fédéraux, en s'appuyant sur une réaction de plus en plus vive des législateurs des États américains à l'égard des droits des personnes transgenres.
Au Canada, où les anciens dirigeants conservateurs Andrew Scheer et Erin O'Toole se sont montrés réticents à s'appesantir sur les questions trans lors de la première administration de Trump, Pierre Poilievre semble avoir une optique bien différente.
Il a d'abord essayé de se concentrer sur les questions économiques, mais sa première déclaration ouvertement anti-trans est arrivée en février de cette année. Il a annoncé qu'il était favorable à l'interdiction des femmes transgenres dans les salles de sport, les salles de bain et les vestiaires réservés aux femmes, ce qui correspond à une position centrale de la campagne de Trump.
Cela vient à la suite d'une année de lois anti-trans qui ont été proposées ou adoptées au niveau provincial partout au Canada, allant de la restriction de l'auto-identification de genre des mineurs en Nouvelle-Écosse à l'interdiction des soins d'affirmation de genre pour les enfants en Alberta.
Comme Trump, Poilievre pourrait tenter d'alimenter de plus en plus une vague de transphobie et ensuite l'exploiter pour faire mousser sa candidature aux prochaines élections.
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La réélection de Trump place le Canada sous une nouvelle pression
Avec la réélection de Donald Trump, une nouvelle ère de tensions et de défis s'annonce pour le Canada. Entre protectionnisme économique et polarisation sociale, le voisin du Nord devra s'adapter à des vents contraires. A l'occasion des élections américaines, L'Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS), en partenariat avec l'Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) ont organisé un événement spécial le 5 novembre dernier à Québec, avec visionnement et annonce des résultats des présidentielles. Pour l'AQOCI, il s'agissait d'une activité dans le cadre des Journées québécoises de la solidarité internationale. Une conférence a été donnée en amont ainsi qu'une analyse tout au long de la soirée sur les questions politiques, économiques et sécuritaires principalement.
12 novembre 2024 | tiré de Alter-Québec
La démocratie américaine, un modèle en décalage
Après des montagnes russes d'émotions, Donald Trump a été réélu président des États-Unis. Cette réélection met en lumière les différences fondamentales entre le système électoral américain et le modèle français. Contrairement au système américain, la démocratie française repose sur un modèle de représentation plus directe. En effet, aux États-Unis, ce ne sont pas des élections directes : la population vote pour des candidatures, mais la victoire va à la personne candidate qui obtient le nombre de grands électeurs gagnés. Dans chaque État, le candidat qui obtient la majorité des voix remporte tous les mandats de cet État.
Jonathan Paquin, professeur titulaire au département de science politique de l'Université Laval et codirecteur du Réseau d'analyse stratégique rappelle qu'Hillary Clinton avait recueilli trois millions de voix de plus que Trump , lors de l'élection de 2016, Toutefois, Celui-ci a été élu parce qu'il a obtenu les votes des États clés, comme la Pennsylvanie, la Géorgie et le Wisconsin. Ce système crée alors un décalage entre le choix de l'électorat et le résultat final de l'élection.
Implications directes pour le Canada
Trump ou Kamala ? Pour le Canada, le choix n'est pas anodin. Les impacts de la réélection de Donald Trump sur le Canada suscitent de nombreuses inquiétudes, notamment en ce qui concerne l'économie et les échanges commerciaux.
En effet lors de la première présidence de Donald Trump, en janvier 2017, la renégociation de l'Accord de libre échange Nord Américain (ALÉNA) a mis en lumière son penchant pour le protectionnisme avec la conclusion d'une nouvelle entente, l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). Sous l'administration Biden, cependant, aucun tarif douanier n'a été réduit, confirmant une continuité dans les politiques commerciales restrictives.
Cela dit, une certaine différence pourrait expliquer les préférences économiques du Québec et du Canada pour l'une ou l'autre des candidatures. Maintenant que Trump est réélu, il a promis d'imposer une taxe de 10 % sur tous les biens importés aux États-Unis. Une telle mesure rendrait les exportations canadiennes plus coûteuses et moins compétitives sur le marché américain.
Les entreprises canadiennes, y compris celles du secteur pétrolier, pourraient voir leurs exportations chuter. Pour le monde du travail, cela signifie moins de commandes et, vraisemblablement, moins d'emplois. Pour le Canada, dont l'économie dépend fortement de ces exportations, cela entraînerait des conséquences significatives : selon les projections, le PIB canadien pourrait chuter de 0,9 % d'ici 2029.
Pressions accrues pour accueillir plus de personnes migrantes ou réfugiées
Mais l'économie n'est pas le seul domaine touché. Sur le plan social, les répercussions pourraient être tout aussi importantes avec des impacts qui se ressentiront plus en matière d'immigration. Par exemple, les restrictions drastiques de Trump pourraient intensifier la pression sur le Canada pour accueillir un plus grand nombre de personnes réfugiés et en demande d'asile. Déjà considéré comme un pays refuge lors des premières années de la présidence Trump, le Canada pourrait être confronté à un afflux supplémentaire.
Un vent de droite souffle sur le Canada ?
Arthur Silve, professeur au Département d'économique, souligne que le Canada a historiquement tendance à se positionner à l'opposé des choix polarisants des États-Unis. Cependant, la réélection de Donald Trump pourrait influencer directement la politique canadienne et les choix de l'électorat. Des similitudes avec les slogans populistes, comme celui de Pierre Poilievre, « I will fix it » notamment, montrent que les répercussions de cette élection ne se limitent pas au Canada.
Le débat actuel sur la protection de l'industrie laitière illustre une volonté d'adaptation face aux politiques protectionnistes de Trump. Par ailleurs, la montée des discussions sur l'immigration laisse entrevoir un possible glissement vers des positions plus conservatrices au Québec et dans le reste du pays. La réélection de Trump n'est donc pas qu'un défi externe pour le Canada, mais un potentiel catalyseur de changements politiques.
La communauté du grand Montréal se rassemble pour exposer l’implication du Canada dans la chaîne d’approvisionnement du f-35
Cette manifestation fait partie de la journée d'action #ArmsEmbargoNow F-35 du 16 novembre, qui vise à exposer et à mettre fin à la complicité du Canada dans les atrocités commises par Israël.
Des membres des communautés de Montréal et de Longueuil se rassemblent aujourd'hui devant Héroux-Devtek dans le cadre d'une journée d'action nationale visant les entreprises qui produisent des pièces pour les avions de chasse F-35 utilisés pour bombarder Gaza et le Liban. Héroux-Devtek produit des trains d'atterrissage ici même, à l'usine de Longueuil. Ces composants sont ensuite incorporés dans l'avion de guerre phare de Lockheed Martin, qu'Israël utilise pour commettre des crimes de guerre.
Cette action est organisée et/ou soutenue par de nombreux groupes locaux, dont World BEYOND War, Voix Juives Indépendantes, Palestiniens et Juifs Unis (PAJU), Collectif désinvestir pour la Palestine et Labour for Palestine. Des représentants de ces groupes prendront la parole lors du rassemblement.
Cette action est l'une des 16 qui auront lieu à travers le pays, afin de démontrer que le Canada arme toujours Israël, malgré les déclarations trompeuses des députés libéraux, et d'exiger que le gouvernement impose un embargo complet et immédiat sur les armes à destination d'Israël.
« Le gouvernement canadien n'a pas encore suspendu ou annulé 88% des permis actuellement utilisés pour expédier des armes à Israël, de sorte que les fabricants d'armes canadiens continuent de faire des affaires comme d'habitude avec ce régime meurtrier. Héroux-Devtek, qui fabrique le train d'atterrissage des avions de chasse F-35 qui déciment actuellement Gaza et le Liban, n'est qu'un exemple de notre complicité continue avec la violence génocidaire d'Israël », a déclaré Cym Gomery, coordonnatrice de Montréal pour un monde AU-DELÀ DE LA GUERRE. « Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, doit immédiatement mettre fin aux exportations militaires canadiennes vers Israël et imposer un embargo complet sur les armes dans les deux sens. »
« En tant que Canadien juif, je suis horrifié par le fait que le gouvernement de mon pays semble plus intéressé par les profits de guerre que par la vie humaine », a ajouté Niall Clapham Ricardo de Voix Juives Indépendantes. « Il est profondément troublant de découvrir que la société Héroux-Devtek, située dans notre arrière-cour, produit des composants essentiels des F-35 utilisés pour commettre cette dévastation. Notre
communauté se rassemble aujourd'hui à l'extérieur pour dire à des entreprises comme celle-ci de cesser de profiter d'un génocide, et pour dire à notre gouvernement de mettre fin à sa complicité dans les crimes de guerre d'Israël. »
« Notre communauté se rassemble aujourd'hui à l'extérieur pour dire à des entreprises comme celle-ci de cesser de tirer profit d'un génocide, et pour dire à notre gouvernement de mettre fin à sa complicité dans les crimes de guerre d'Israël » a-t-il continué.
Suivez https://www.instagram.com/palsolidaritycad/ et twitter.com/wbwCanada pour des photos, des vidéos et des mises à jour de tout le pays. Un dossier de photos et de vidéos des actions du 16 novembre à travers le pays est disponible ici.
Contexte
*La ministre induit les Canadien.ne.s en erreur sur le commerce d'armes entre le Canada et Israël.*
En septembre, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré aux journalistes : « Nous ne laisserons aucune forme d'armes ou de pièces d'armes être envoyées à Gaza, un point c'est tout. La manière dont elles sont envoyées et l'endroit où elles sont envoyées n'ont pas d'importance ». Mais elle n'a pris aucune autre mesure pour combler la faille qui permet aux entreprises canadiennes de vendre des armes à Israël via les États-Unis. Cette faille continue de permettre à la technologie canadienne
d'être envoyée et utilisée par Israël, malgré les avertissements des experts de l'ONU selon lesquels les transferts d'armes vers Israël risquent de violer le droit international en matière de droits de la personne.
Entreprises canadiennes impliquées dans la production et l'entretien des F-35 utilisés par Israël à Gaza
Le F-35 Joint Strike Fighter, un avion de guerre de fabrication américaine contenant des composants canadiens, en est un exemple mortel. Les F-35 sont un outil clé de la destruction et de la violence d'Israël à Gaza et au Liban. Des responsables israéliens ont déclaré que les F-35I ont été équipés de bombes de 2 000 livres et utilisés dans le bombardement en cours de Gaza.
Les entreprises canadiennes font partie intégrante de la chaîne d'approvisionnement et des opérations de maintenance des F-35. Project Ploughshares a indiqué qu'au moins 110 fournisseurs basés au Canada ont obtenu des contrats pour le programme F-35.
Une étude commandée par Lockheed Martin en 2018 indique que chaque avion F-35 contient des composants canadiens d'une valeur de 2,3 millions de dollars américains, qu'il s'agisse de pièces de train d'atterrissage, de pièces de moteur ou de logiciels. Les avions de combat modernes comme les F-35 nécessitent une maintenance importante pour rester fonctionnels - de nombreuses pièces cassées et usées sont renvoyées à leurs fabricants d'origine pour être réparées, et la flotte israélienne est soutenue par des livraisons de pièces de rechange en provenance de pays partenaires.
Notre participation continue à la chaîne d'approvisionnement des F-35 n'est qu'un exemple flagrant de l'utilisation de composants militaires fabriqués au Canada dans les systèmes d'armement israéliens, malgré les assurances non fondées de Mme Joly.
Le Canada doit imposer un embargo sur les armes à Israël dès maintenant
Cette journée d'action s'inscrit dans le cadre de la campagne #ArmsEmbargoNow, qui exhorte le gouvernement canadien à remplir ses obligations juridiques et morales en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les Palestiniens de Gaza contre le risque sérieux de génocide et contre les graves violations des droits de la personne et du droit humanitaire perpétrées par Israël dans son assaut et son siège continus de Gaza, notamment en mettant immédiatement fin au commerce d'armes et de technologies militaires avec Israël.
Depuis son lancement en mai, la déclaration a été approuvée par plus de 400 associations palestiniennes, syndicats, institutions religieuses, organisations de défense des droits de l'homme et de l'environnement et groupes communautaires à travers le Canada. Plus de 40 députés des partis libéral, néo-démocrate et vert ont signé la demande, reconnaissant la catastrophe causée par l'assaut israélien en cours sur Gaza et appelant le gouvernement canadien à imposer un embargo complet et immédiat sur les
armes à destination d'Israël. Cette journée d'action expose les entreprises impliquées dans la production et l'entretien des composants du F-35, qui sont expédiés en Israël par l'intermédiaire de la faille américaine.<<
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Solidarité avec le peuple du Mozambique en cette période de troubles politiques
La Marche mondiale des femmes fait preuve d'une solidarité inébranlable avec la MMF du Mozambique en cette période d'agitation et de troubles politiques. Nous apportons notre soutien à toutes les femmes mozambicaines, aux communautés paysannes et aux mouvements populaires qui continuent à lutter pour la justice, la paix et la dignité.
Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/09/solidarite-avec-le-peuple-du-mozambique-en-cette-periode-de-troubles-politiques/?jetpack_skip_subscription_popup
Face à l'instabilité croissante, à la violence et aux difficultés économiques, nous reconnaissons la force et la résilience des femmes qui sont en première ligne pour réclamer la démocratie, les droits de l'homme et la fin de l'exploitation et de la fraude électorale. Nous sommes particulièrement attristés par les assassinats politiques en cours, notamment la mort prématurée de l'avocat de l'opposition Venancio Mondlane, qui a été brutalement exécuté de 25 balles, et par de nombreux autres décès non signalés. Nous sommes profondément préoccupés par l'impact de cette agitation politique qui a conduit à la fermeture totale du pays, car les secteurs les plus vulnérables de la société, en particulier les femmes et les enfants, continuent d'en subir les conséquences. Nous condamnons avec la plus grande fermeté toute forme de répression ou de violence à l'encontre de ces communautés.
En tant que mouvement féministe international de base, nous réaffirmons notre engagement aux côtés du peuple mozambicain, en amplifiant sa voix et en appelant la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour s'attaquer aux causes profondes de cette crise. Nous exigeons la fin de la violence et l'ouverture d'espaces démocratiques où le peuple mozambicain puisse exprimer librement sa volonté politique et ses aspirations à une société juste et pacifique.
Compte tenu des troubles politiques au Mozambique, la communauté internationale et l'Union africaine (UA) peuvent jouer un rôle crucial dans la promotion de la paix, de la démocratie et de la stabilité. C'est pourquoi nous :
1. Appelons à un cessez-le-feu immédiat et à la fin de la violence : Nous exigeons de toutes les parties concernées qu'elles mettent fin à toutes les formes de violence politique et d'hostilités, en accordant la priorité à la protection des civils, en particulier des femmes, des enfants et des communautés marginalisées.
2. Soutenir les processus démocratiques : Nous plaidons pour un processus politique transparent, inclusif et véritablement démocratique qui permette aux citoyens mozambicains d'exprimer librement leur volonté politique par le biais d'élections crédibles et nous demandons instamment aux observateurs internationaux et africains de surveiller, d'examiner et de rendre publiques les conclusions des activités politiques, en particulier des élections, afin de s'assurer qu'elles sont exemptes de manipulations et d'intimidations. Nous demandons également la protection des femmes et des enfants, en particulier contre la violence et l'exploitation fondées sur le sexe, qui tendent à s'intensifier pendant les périodes de troubles.
3. Exiger du parti FRELIMO qu'il rende compte des violations des droits de l'homme et faire pression pour que des enquêtes indépendantes soient menées sur toutes les violations des droits de l'homme, signalées ou non, y compris les violences contre les femmes, les détentions arbitraires et la répression des manifestants pacifiques.
4. Promouvoir la paix et la réconciliation à long terme – encourager l'établissement d'un dialogue national impliquant la société civile, y compris les mouvements féministes de base et les groupes de femmes, afin de s'attaquer aux causes profondes du conflit, telles que l'inégalité, la marginalisation économique et la corruption.
5. Exiger que tout processus de paix prenne en compte la voix des femmes et garantisse des réformes sensibles au genre qui donnent aux femmes les moyens d'agir politiquement et économiquement.
Nous appelons les mouvements féministes mondiaux et les mouvements sociaux qui leur sont alliés à s'unir en solidarité avec le peuple du Mozambique, en plaidant pour la paix, l'égalité des sexes et la justice face à l'adversité. Ensemble, nous marchons vers un monde où les droits des femmes et les droits de tous sont défendus et protégés.
Nous résistons pour vivre ; nous marchons pour transformer !
Marche mondiale des femmes
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Pour un accès gratuit à la contraception
Les coûts élevés des contraceptifs constituent un obstacle majeur au Québec, surtout pour les personnes à faible revenu, selon la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN). Bien que certaines méthodes soient partiellement couvertes par des assurances privées ou par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), ces remboursements ne couvrent souvent que 70 à 80 % des frais, laissant un fardeau financier significatif pour plusieurs. Pour cette raison, le comité d'action féministe de la CSQ encourage la population à signer une pétition visant la gratuité des contraceptifs.
La FQPN incite le gouvernement provincial à suivre l'exemple de la Colombie-Britannique, qui offre depuis avril 2023 la gratuité de tous les moyens de contraception. En supprimant cet obstacle financier, le Québec permettrait à toutes et tous de choisir librement la méthode qui leur convient, sans contrainte budgétaire.
Puisque l'accès universel aux contraceptifs est un enjeu de justice sociale et d'égalité des genres, le comité d'action féministe encourage la population à signer et à partager la pétition lancée par la FQPN dans le cadre de sa campagne Révolution contraceptive : liberté de choix, égalité d'accès.
L’Université McGill se trouve sur le territoire ancestral des peuples Haudenosaunee
Préoccupées par le niveau de violence et la suppression de la liberté d'expression des étudiants au cours de la dernière année, les femmes de la nation Kanien'kehá:ka planteront un grand pin blanc sur le terrain du campus inférieur le dimanche 17 novembre à 11 h.
photo Serge d'Ignazio
Le grand pin blanc est un symbole de paix pour les nations Haudenosaunee.
En effet, l'objectif de la cérémonie est de promouvoir la paix et la justice en Palestine et dans le monde. La communauté de McGill a été invitée à assister à la cérémonie de paix Haudenosaunee, qui réunira des membres de la nation Kanien'kehá:ka, des défenseurs palestiniens et des membres de la communauté pour réfléchir et discuter de notre cause commune.
Avisés de l'intention des femmes Kanien'kehá:ka de planter cet arbre, les représentants de McGill les ont irrespectueusement écartés dans une lettre de trois phrases. Cette cérémonie est un geste pacifique important de la part des détenteurs reconnus du titre de propriété de ce territoire.
Des représentants seront disponibles pour répondre aux questions des médias le jour de l'événement.
Quand : Dimanche 17 novembre à 11 h
Où : Université McGill, terrain du campus inférieur, près des portes
Roddick
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Journée de commémoration et d’action contre les violences faites aux femmes
Lors de la journée de commémoration et d'action contre les violences faites aux femmes, après 35 ans de la tuerie de Polytechnique, les féminicides et les violences envers les femmes sont toujours aussi présentes, voir même en recrudescence ! Rappelons-nous des victimes et crions notre indignation ! Joignez-vous à nous afin de dire non aux violences patriarcales.
Venez nous rejoindre pour le départ de la marche au parc de l'Amérique-Française le vendredi 6 décembre à 12h. Nous nous dirigerons vers l'Assemblée-Nationale. Portez votre ruban blanc comme symbole des violences faites aux femmes.
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Plan de réduction des émissions de la #fonderiehorne - Mères au front de Rouyn-Noranda déplore que Glencore abandonne le projet AERIS
ères au front de Rouyn-Noranda se désole que Glencore, malgré des profits de plus de 4 milliards de dollars en 2023, n'aille pas de l'avant avec AERIS. Pour rappel, le projet AERIS existait avant le renouvellement de l'entente ministérielle de 2023 et visait un accroissement de la production et des profits. Ce projet est devenu le principal véhicule de la fonderie pour promettre une réduction des émissions.
Or, la multinationale considère maintenant que les coûts pour la mise sur pied du projet sont trop élevés et qu'elle n'ira pas de l'avant. Elle a également mis à pied des travailleurs et travailleuses, dont certain·es à Rouyn-Noranda.
Les Mères au front se questionnent sur ce que souhaite l'entreprise. On pourrait penser que cet abandon constitue une tactique pour recevoir plus de fonds publics ou encore obtenir un report des délais pour l'atteinte du 15ng d'arsenic prévu en mars 2028.
« Peu importe les moyens et le nom du projet, nous souhaitons avant tout que la fonderie Horne respecte les normes pour tous les contaminants le plus rapidement possible » déclare Isabelle Fortin-Rondeau Mères au front de Rouyn-Noranda et leurs allié.e.s.
Ce que sont en droit de demander les citoyen·nes de Rouyn-Noranda, c'est un environnement sécuritaire et un air sain. Il n'est pas question que la population renonce à ces droits fondamentaux pour protéger les profits d'une multinationale.
S’unir pour être plus forts contre l’industrie minière
Jusqu'à dimanche, des Autochtones de partout au Canada et aux États-Unis se retrouvent à Montréal pour échanger, parler de leurs batailles, mais aussi de leurs solutions face à l'appétit grandissant de l'industrie minière sur leurs territoires. Allier leurs forces n'a jamais été aussi important dans l'actuel contexte politique nord-américain.
Ces rencontres, ponctuées d'un nombre conséquent de conférences, se tiennent à l'occasion de la biennale du Western Mining Action Network, un organisme américain fondé en 1997 et dont le but est d'œuvrer à la protection de l'eau, de la terre et des êtres humains contre les effets de l'extraction minière.
La membre de la communauté shoshone estime que les Autochtones seront les premiers à souffrir de la transition écologique.
Par ailleurs, Earl Hatley, de l'organisme américain LEAD qui lutte contre l'exploitation minière principalement dans trois États américains (le Missouri, le Kansas et l'Oklahoma), souhaite que les Autochtones puissent avoir un droit de veto sur les projets miniers.
Nous constatons que les gouvernements canadien et américain font pression pour exploiter les terres rares qui se trouvent pour la plupart sur les territoires autochtones. Nous demandons le droit de dire non. L'exploitation minière est éternelle et elle crée un héritage permanent pour nos communautés. Une citation de Earl Hatley
George Lameboy, originaire de la communauté crie de Chisasibi, a justement souligné le manque de renseignements et de consultations concernant les projets miniers. Et ce, même lorsqu'il s'agit de la phase d'exploration, alors que les dégâts que nous observons, rien qu'à cette étape, suffisent à réveiller les occupants des territoires visés, dit-il.
Plusieurs d'entre eux ont aussi rappelé que l'un des matériaux qui suscitent les convoitises, l'or, n'est pas essentiel. La plupart ne sert qu'à fabriquer des bijoux et des lingots, affirme Jaime Lopez Wolters, un allochtone qui travaille pour un organisme qui vise entre autres à protéger la vallée de Yosemite, en Californie.
Des appels au rassemblement ont aussi été formulés, notamment par Fermina Stevens. Mon appel s'adresse aux gens, au grand public, aux Autochtones et aux non-Autochtones, parce qu'en fin de compte, tout le monde sera concerné. Nous devons donc tous nous réunir à un moment ou à un autre et déterminer comment nous allons procéder.
Plusieurs conférences sont ainsi prévues à ce sujet : comment mobiliser les membres des communautés concernées, comment créer une coalition diversifiée, comment affronter un nouveau projet minier, etc.
C'est formidable de se réunir avec des gens qui ont les mêmes idées et qui luttent contre les compagnies minières aux États-Unis et au Canada, de partager des histoires et des stratégies pour atteindre notre objectif de protéger la terre, les gens et la culture contre ces compagnies minières, ajoute Jaime Lopez Wolters.
Rodrigue Turgeon, qui est avocat pour MiningWatch, mais aussi coprésident du réseau Western Mining Action Network, estime que ces rencontres entre Autochtones de partout en Amérique du Nord sont très importantes.
On peut bien venir en tant que Blancs, experts, leur expliquer certaines choses, mais de toute évidence, on n'arrivera jamais à transmettre l'information aussi efficacement que si elle est transmise par d'autres Autochtones, explique-t-il avant d'ajouter que ce rassemblement est aussi l'occasion pour ceux qui sont aux prémices d'une lutte contre un projet minier de bénéficier des leçons de ceux qui sont sur ce champ de bataille depuis de nombreuses années.
Un sentiment ressort aussi chez différents intervenants : ils estiment qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur la mobilisation citoyenne.
Et surtout, la récente élection de Donald Trump à la présidence américaine et la montée en popularité des conservateurs au Canada n'augurent rien de bon pour les militants venus à Montréal.
Je n'ai pas d'espoir que le gouvernement nous sauve, laisse tomber Fermina Stevens.
Je ne pense pas que Trump ait la moindre considération pour l'environnement ou les peuples autochtones. Et je pense que la situation va s'aggraver au cours des quatre prochaines années.
Une citation de Fermina Stevens
La seule chose qu'on peut faire pour ralentir [les projets miniers], c'est la mobilisation citoyenne, une opposition solide et structurée. On a compris que personne ne peut nous aider, il y a juste nous autres, ajoute Louise Gagnon, une citoyenne septilienne opposée au projet Strange Lake (nouvelle fenêtre), qui verrait la construction d'une usine de transformation de terres rares dans le secteur de Sept-Îles (nouvelle fenêtre).
Earl Hatley, lui aussi, croit en la force de la base, du mouvement grassroot.
Quant à George Lameboy, une lueur d'espoir traverse son regard. Il y a environ une semaine, je n'avais aucune idée de tous les mouvements qui existent à travers l'Amérique du Nord concernant l'exploitation minière. J'espère donc obtenir des contacts et créer des alliances, dit-il.
Le Québec s’engage à éliminer le gaz fossile des bâtiments d’ici 2040, mais doit éviter les fausses solutions
La coalition Sortons le gaz est heureuse de constater que, profitant de la COP 29, le gouvernement du Québec est enfin passé de la parole aux actes pour sortir le gaz d'origine fossile du secteur du bâtiment neuf et existant d'ici 2040. En fixant un horizon clair pour l'élimination des énergies fossiles dans tous nos bâtiments, le gouvernement envoie un signal fort aux marchés, à la population québécoise et à la planète entière. Toutefois, la coalition remarque que le gouvernement continue de s'embourber dans les pièges de la biénergie et du gaz de source renouvelable (GSR).
Cette victoire significative pour l'environnement démontre à nouveau la force de la mobilisation de la société civile québécoise et l'engagement croissant des municipalités en faveur de la sortie du gaz de nos bâtiments. L'ère fossile est bel et bien derrière nous », souligne Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques à la Fondation David Suzuki.
« L'annonce d'aujourd'hui est d'une importance capitale, marquant un engagement déterminé du gouvernement dans la décarbonation du secteur du bâtiment. Toutefois, il faudra faire preuve de vigilance pour que le recours au GSR ne devienne pas une béquille pour continuer d'alimenter le réseau en gaz fossile », note Charles-Edouard Têtu, analyste des politiques climatiques et énergétiques chez Équiterre.
Par son règlement, le gouvernement du Québec soutient l'ambition climatique des nombreuses municipalités qui, depuis deux ans, avaient déjà montré la voie à suivre et publié leurs propres règlements interdisant le gaz fossile dans les nouvelles constructions du secteur résidentiel (600 m2 et moins, 3 étages et moins), commercial et institutionnel. Il vient en plus lui donner une nouvelle ampleur, en s'attaquant également aux bâtiments existants, qui composeront toujours la grande majorité du parc immobilier du Québec en 2040. Il sera crucial que le règlement provincial permette aux municipalités de mettre en place des règlements plus ambitieux si elles le désirent.
Pour renforcer la cohérence de ce tournant, le gouvernement doit appuyer sa stratégie de décarbonation sur les solutions les moins émettrices de GES et les moins coûteuses telles que les thermopompes et les accumulateurs de chaleur. Ces alternatives sont également nécessaires pour éviter l'illusion d'une solution durable par le biais du GSR, laquelle, en réalité, retarde la transition vers des sources d'énergie véritablement renouvelables.
Enfin, comme la coalition l'a rappelé récemment, l'entente biénergie gaz/électricité s'annonce un échec et comporte plusieurs enjeux. « Pour arriver à éliminer 100 % du gaz fossile d'ici 2040, il ne suffit pas de l'interdire dans les nouveaux bâtiments. Le nerf de la guerre de cette transition, c'est le remplacement des systèmes au gaz en fin de vie. Ceux-ci doivent absolument être remplacés par des systèmes électriques, combinés à des programmes de gestion de la pointe et d'efficacité énergétique. Permettre leur remplacement par des systèmes utilisant du GSR, c'est vouer la population à dépendre d'une source énergétique dont les volumes seront très incertains et dont les coûts grimperont en flèche », ajoute Emmanuelle Rancourt, coordonnatrice de la coalition Sortons le gaz !
« Nous nous apprêtons enfin à unifier la sortie du gaz fossile du secteur des bâtiments neufs et existants. C'est une excellente nouvelle car c'est une solution qui va nous permettre de nous attaquer concrètement à 7 % des émissions de GES de la province. Par contre, il est clair que le gouvernement continue de se laisser guider par le mirage de la biénergie et du GSR. Or, nous n'aurons jamais la capacité de produire les volumes nécessaires de façon durable si nous nous entêtons à vouloir le gâcher dans le secteur résidentiel », rappelle Anne-Céline Guyon, analyste Climat-Énergie pour Nature Québec. »
Attaque en règle contre les travailleuses et travailleurs des postes : Postes Canada impose de nouvelles conditions d’emploi aux membres des deux unités de négociation
Aujourd'hui, vendredi 15 novembre, Postes Canada a informé le Syndicat qu'à partir de 8 h (heure de l'Est), les conventions collectives de l'unité urbaine et de l'unité des factrices et facteurs ruraux et suburbains (FFRS) ne s'appliquent plus. Vous découvrez donc aujourd'hui ce que ferait Postes Canada s'il n'y avait pas de syndicat ni de convention collective pour vous protéger.
L'attaque de l'employeur comprend ce qui suit :
– Annulation de la protection du régime d'assurance-invalidité de courte durée et de tous les régimes de soins de santé, pour vous et les membres de votre famille. Évidemment, ce sont les membres les plus vulnérables qui en pâtiront le plus. Ne l'oubliez pas lorsque l'employeur vous appellera « collègue ».
– Menace de « mettre à pied » certains employés et employées « permanents », de mettre fin à toutes les affectations des employées et employés temporaires et de réduire les heures de travail des employées et employés à temps partiel.
– Annulation des indemnités. Postes Canada n'a pas précisé quelles indemnités elle verserait. Celles-ci pourraient comprendre, entre autres, la prime de quart. Elle met également fin à la rémunération au taux double des heures supplémentaires.
– Annulation des congés annuels acquis et convenus. Postes Canada a déjà tenté de le faire dans le passé et un arbitre lui a dit qu'il s'agissait d'une violation du Code canadien du travail.
Bien que Postes Canada refuse d'honorer les congés annuels, en violation du Code, elle affirme qu'elle se conformera au minimum permis pour les autres congés. Si Postes Canada n'honore pas tous les congés prévus au Code canadien du travail, veuillez en aviser votre section locale.
Le Syndicat ne pouvait pas laisser ses membres exposés à de telles conditions. Postes Canada a montré ses vraies couleurs. L'employeur n'est pas votre ami.
Pour obtenir des mises à jour sur les négociations et d'autres nouvelles du Syndicat par courriel, abonnez-vous à Somm@ire : www.sttp.ca/fr/sommaire-sttp.
Solidarité,
Jan Simpson
Présidente nationale
Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades : corriger des injustices
Nous vous transmettons ce message au sujet de la campagne que l'Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (uttam) vient de lancer pour corriger deux injustices qui appauvrissent les victimes de lésions professionnelles.
Le 15 octobre dernier, nous avons transmis une lettre à Jean Boulet, ministre du Travail, pour dénoncer :
– L'indemnisation sous le salaire minimum de plusieurs victimes parce que l'indexation qu'applique la CNÉSST ne suit pas les hausses du salaire minimum ;
– L'appauvrissement à la retraite que subissent toutes les victimes de lésions professionnelles parce que la CNÉSST ne verse pas les cotisations au RRQ.
Nous demandions au ministre Boulet des changements sur ces deux enjeux. N'ayant pas eu de réponse satisfaisante, nous lançons aujourd'hui une campagne de messages aux députés !
Ce que vous pouvez faire pour soutenir nos revendications :
À titre individuel, nous vous invitons à vous rendre ici : https://uttam.quebec/appauvrissement/lettre/index.php, à cliquer sur « Envoyez un message à votre député-e » et à suivre les instructions pour l'envoi du message par courriel.
Comme organisation, vous pouvez signifier votre appui formel à notre campagne et à nos revendications, en inscrivant cet appui ici. Nous vous ajouterons à la liste des groupes qui nous appuient.
Évidemment, nous vous encourageons fortement à inviter vos membres, vos contacts ou les gens qui sont sur vos listes de diffusion à envoyer un message à leur député, en diffusant le lien ! Pour une telle diffusion, nous vous suggérons un message, plus bas dans le présent courriel, que vous pouvez copier-coller et adapter librement.
Pour plus d'informations sur nos revendications et les enjeux de cette mobilisation, consultez le site de la campagne : https://uttam.quebec/appauvrissement/index.php
Merci de votre solidarité !
uttam
2348 rue Hochelaga
Montréal (Québec) H2K 1H8
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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.
Les syndicats du Canada exigent le respect des travailleurs portuaires et des négociations équitables, sans ingérence politique
La décision prise aujourd'hui par le ministre du Travail Steven MacKinnon de mettre fin aux lock-out dans les ports de la Colombie-Britannique, de Montréal et de Québec et d'imposer l'arbitrage obligatoire est une mesure troublante qui sape les droits fondamentaux des travailleurs et des travailleuses en plus de souligner l'injustice économique croissante dans notre pays.
Les travailleurs et les travailleuses sont laissés pour compte alors que les entreprises engrangent des profits records ; c'est tout simplement injuste.
Trop de gens ont du mal à joindre les deux bouts. Il ne s'agit pas seulement des travailleurs portuaires, mais d'un système économique dans lequel le fossé entre les riches et les travailleurs ne cesse de se creuser.
Les travailleurs et les travailleuses se battent pour des salaires équitables, une sécurité de l'emploi et des lieux de travail sécuritaire – des droits fondamentaux qui ne devraient jamais faire l'objet d'un débat.
Personne ne prend à la légère la décision d'être en grève ou d'endurer un lock-out.
Cependant, leurs choix sont limités lorsque les employeurs refusent de s'engager dans des négociations équitables, en particulier lorsque ces mêmes employeurs ont bénéficié de profits exceptionnels pendant la pandémie.
Malgré les profits records qu'ils ont réalisés pendant la pandémie, les employeurs portuaires refusent toujours de s'engager dans des négociations de bonne foi, poussant les travailleurs au bord du gouffre.
Aujourd'hui, en recourant à l'arbitrage obligatoire en vertu de l'article 107, le gouvernement envoie un message dangereux : les employeurs peuvent contourner des négociations sérieuses, mettre leurs travailleurs en lock-out et attendre une intervention politique pour obtenir un accord plus favorable.
L'imposition d'un arbitrage contraignant ou d'une législation de retour au travail porte atteinte au droit des travailleurs à la négociation collective, ce qui affaiblit leur capacité à lutter pour des salaires équitables et des lieux de travail sûrs.
L'ingérence politique fait pencher la balance du côté des employeurs et crée un dangereux précédent. Les syndicats canadiens estiment que les solutions durables sont le fruit de négociations équitables, et non d'accords imposés par le gouvernement. Le gouvernement doit laisser la négociation collective suivre son cours pour protéger les droits de tous les travailleurs.
Les travailleurs portuaires demandent simplement ce qu'ils méritent : des salaires équitables, la sécurité de l'emploi et des conditions de travail sûres. Ces demandes ne sont pas déraisonnables, d'autant plus que les employeurs ont engrangé des gains financiers extraordinaires au cours des dernières années.
Les syndicats du Canada sont unis pour demander au gouvernement de respecter le Code canadien du travail et de permettre un processus de négociation collective équitable qui respecte les travailleurs et garantit qu'ils reçoivent leur juste part à une époque où les entreprises réalisent des profits records.
Les travailleurs méritent un accord équitable, et la seule façon de parvenir à une stabilité durable est le respect mutuel et les négociations de bonne foi.
Les travailleurs ne demandent pas la lune, ils demandent leur juste part à une époque où les entreprises sont extraordinairement riches. Le gouvernement doit prendre une décision : sera-t-il aux côtés des travailleurs ou continuera-t-il à faire pencher la balance en faveur de ceux qui en ont déjà plus qu'il n'en faut ?
L’art pour visibiliser les récits palestiniens
L'exposition P pour Palestine rassemble les œuvres de huit artistes d'origine palestinienne. Le projet est présenté au centre d'exposition Plein Sud à Longueuil, et cherche à rendre visibles des récits peu présents dans l'espace artistique et médiatique.
Tiré d'alter.quebec
Dans un contexte où les « voix palestiniennes sont souvent censurées ou peinent à se faire entendre », les commissaires Ariane De Blois et Muhammad Nour ElKairy ont voulu mettre en lumière le travail d'artistes d'origine palestinienne. Les douze œuvres présentées à Plein Sud ont été choisies pour leur rapport au langage, thématique centrale de l'exposition.
« L'exposition part du principe que le langage est politique », explique Ariane De Blois dans une entrevue pour Plein Sud. Les œuvres exposées utilisent en effet le langage comme moyen de visibilisation des réalités palestiniennes, s'interrogeant sur des questions telles que l'identité, la terre, l'exil, et le génocide.
Le langage prend toutefois des formes différentes selon les œuvres : manuscrit, numérique, audio, vidéo… On retrouve par exemple l'œuvre What the actual fuck ? de l'artiste Amal Al Nakhala, un journal de guerre mêlant texte et croquis sur les déplacements forcés qu'elle a subi avec ses proches. Il y a aussi l'œuvre Vibrations de Gaza, dans laquelle Rehab Nazzal filme des enfants sourds racontant les bombardements des forces israéliennes. Dans un autre registre, un extrait du livre Les racistes n'ont jamais vu la mer de Yara El-Ghadban est affiché.
Au niveau sonore, on entend dans la salle d'exposition des bruits de drones militaires et d'un clavier numérique en train d'être tapé, provenant de deux œuvres distinctes. Une ambiance qui mêle les sonorités de la guerre et de l'écriture, plongeant le public dans la problématique portée par l'exposition. Quant à la disposition des lieux, la salle d'exposition unique permet d'avoir une vision d'ensemble sur toutes les œuvres, et de s'y déplacer dans le sens souhaité. L'espace a été pensé comme une « agora », un « lieu de rencontres » autour des voix et des imaginaires palestiniens, selon les termes des commissaires d'exposition.
Un contexte particulier
Les locaux de Plein Sud étant situés dans le Cégep Édouard Montpetit, l'exposition accueille beaucoup d'étudiant·es. La directrice générale de Plein Sud, Hélène Poirier, juge cet emplacement dans un milieu scolaire « vraiment intéressant », étant donné la « mission éducative » de l'art contemporain, parfois trop isolé et réservé à une « petite élite ». Les professeur·es font également partie des visiteurs, ainsi que les amateur·ices d'art contemporain. Des groupes de nouveaux arrivants en francisation avaient aussi l'habitude de se rendre à l'exposition, mais les visites ont finalement été annulées en raison d'une « charge émotionnelle trop forte ».
C'est « la première fois qu'une de nos expositions est autant d'actualité », selon Hélène Poirier. Bien que l'art contemporain traite de plus en plus de questions sociopolitiques, P pour Palestine s'inscrit dans un contexte géopolitique et médiatique rare pour une exposition.
L'exposition P pour Palestine se tient jusqu'au 14 décembre au centre d'exposition Plein Sud à Longueuil, et en simultanée au centre d'artistes L'Œil de Poisson, à Québec, jusqu'au 15 décembre
Artistes pour la Souveraineté Alimentaire. Édition Nyéléni : « La Transformation Systémique, c’est MAINTENANT ou JAMAIS ! »
En avril 2025, lors du 3e Forum Global Nyéléni – l'événement le plus important du mouvement mondial pour la souveraineté alimentaire, la transformation systémique et la justice pour tou·tes – la Galerie Virtuelle Nyéléni sera lancée comme un espace pour les artistes engagé·es dans les luttes populaires.
Tiré de Entre les lignes et les mots
Rejoignez la Lutte !
Jusqu'à présent, le processus Nyéléni a rassemblé des producteurs·trices alimentaires à petite échelle, y compris des paysan·nes, des pêcheur·es et des pastoralistes, ainsi que des Peuples Autochtones, des groupes féministes, des communautés racisées, des universitaires et des défenseur·euses des droits humains du monde entier. Il est temps de renforcer nos alliances et d'unir nos forces avec celleux qui résistent à l'oppression du système.
Appel aux Artistes !
Nous invitons les artistes de tous horizons à soumettre leurs œuvres sous divers formats avant le 31 janvier 2025, dans le cadre de l'« Appel : Artistes pour la Souveraineté Alimentaire – Édition Nyéléni. » Cette année, notre objectif est d'élargir l'appel pour englober les luttes interconnectées pour la justice globale et la transformation systémique, en soulignant que l'art et la culture sont des formes vitales de résistance et d'activisme. La galerie virtuelle Nyéléni s'inscrit dans et élargit le projet initié par La Vía Campesina (2021) et sera présentée lors du 3e Forum Global Nyéléni en 2025 .Les œuvres sélectionnées seront cruciales pour notre défense et notre mobilisation, suscitant la réflexion collective et remettant en question les narrations dominantes.
L'Intersectionnalité du Processus
Cet appel aux artistes vise à renforcer nos convergences en tant que mouvements sociaux revendiquant la souveraineté alimentaire, la protection de nos territoires et de nos corps, les droits des travailleur·euses, les droits des Peuples Autochtones, des consommateur·trices et des petit·es producteur·trices, ainsi que les luttes pour la justice climatique et environnementale, les économies sociales et solidaires, la paix avec justice sociale, la santé et le logement pour tou·te – dans les contextes ruraux comme urbains. Voici notre défi pour le 3e Forum Mondial Nyéléni : lorsque nous nous rencontrerons, il sera temps de tracer ensemble des agendas et des stratégies communes pour stopper les crises globales provoquées par ce système capitaliste, colonial et patriarcal. Avec l'art et la culture comme outils de lutte, nous sommes convaincu·es que nous pouvons favoriser le dialogue nécessaire pour avancer vers une transformation systémique, sans laisser personne de côté.
La Culture et Notre Lutte
Tout comme l'alimentation, le logement et la santé sont des droits fondamentaux, la culture l'est également, et elle est même un puissant outil de protestation. À travers elle, nous défions les fausses narratives soutenues par les gouvernements néolibéraux et néocoloniaux, ainsi que par leurs multinationales de l'agrobusiness et de l'extractivisme.
Pour mieux comprendre le lien entre la culture et nos luttes, examinons la racine du mot « culture », qui provient du verbe « cultiver ». À l'origine, cela désignait le travail humain en relation avec la nature – comment les gens plantaient, récoltaient et produisaient pour satisfaire leurs besoins. Au fil du temps, « culture » a évolué pour englober la culture de l'âme et des sens, liée aux pratiques artistiques. Cependant, elle a toujours maintenu son lien avec la nature et les liens humains essentiels.
Face à une logique capitaliste qui privilégie les profits au détriment de la vie, nos luttes s'élèvent, défendant la reproduction de la vie, embrassant les formes populaires, la diversité culturelle et le pouvoir transformateur des peuples.
Artistes, faites résonner votre voix !
L'« Appel : Artistes pour la Souveraineté Alimentaire – Édition Nyéléni » invite une large gamme de productions sous divers formats : chansons, clips musicaux, poèmes, peintures, photographies, illustrations, documentaires, podcasts, etc. Après la date limite de soumission, le 31 janvier 2025, les matériaux seront sélectionnés pour une exposition virtuelle en avril 2025.
Ceux-ci seront également présentés lors d'une exposition physique durant le 3e Forum Global Nyéléni. Pour soutenir le processus créatif, nous proposons cinq axes thématiques pour les soumissions, qui peuvent être des œuvres originales ou des créations antérieures alignées avec ces thèmes :
Les défis qui nous unissent : Le capitalisme, l'impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, le racisme, la militarisation et le patriarcat exploitent nos vies et ravagent nos territoires. Ensemble, nous brandissons la souveraineté alimentaire et la justice comme des armes de résistance et de transformation systémique, forgeant un monde où la vie fleurit et où la dignité est non négociable.
Notre chemin commun est de forger le Pouvoir Populaire : Cela implique d'assurer la souveraineté alimentaire, le droit des peuples à des aliments sains produits de manière durable et respectueuse des cultures et de l'environnement. Il s'agit de permettre aux communautés de décider de leur propre alimentation et d'assurer leur accès aux semences, à l'eau, aux terres et aux communs essentiels à la reproduction de la vie. Grâce à des pratiques agroécologiques, nous restaurons les sols et protégeons nos écosystèmes, contribuant à refroidir la planète. Le pouvoir populaire est aussi notre voie pour lutter contre le racisme, la discrimination et revendiquer des réformes agraires, les droits des communautés autochtones, paysannes, de pêcheur·euses, pastoralistes et de la diversité de genre, tout en promouvant des économies solidaires et garantissant une santé et un logement universels pour une véritable transformation systémique.
Solidarité et Justice : Nous défendons celleux qui protègent la vie sur nos territoires, luttant contre la marchandisation et financiarisation des droits fondamentaux et plaidant pour la justice sociale, de genre, climatique, environnementale, économique, fiscale, alimentaire, agraire, territoriale, de santé, migratoire, criminelle, du travail, interculturelle, politique et dans toutes ses formes.
Féminisme, Jeunesse et Diversités : Ces luttes garantissent la justice de genre, l'accès équitable aux communs, protègent la diversité de genre, de race et d'ethnicité, et restaurent le lien vital entre l'humanité et la nature. Il est crucial de mettre en avant leurs rôles interconnectés dans notre mouvement pour la transformation systémique.
Gouvernance Communautaire et Souveraineté Populaire : Les communautés ont démontré qu'il est possible d'adopter une forme alternative de gouvernance qui valorise la vie communautaire, l'environnement et la dignité de tous les peuples. Cette approche nécessite le développement et la mise en œuvre de politiques publiques qui s'alignent sur les luttes de base, basées sur des principes de droits humains, et incluent des systèmes alimentaires centrés sur les producteur·trices et les consommateur·trices, l'autogouvernance des Peuples Autochtones, la démocratie et la participation directe, la santé et le logement universels, l'autonomie financière de nos mouvements, et plus encore. Ce système nous a tous failli, mais nous avons toujours été – et continuons d'être – la solution.
L'Art comme Force de Transformation !
L'art a longtemps été une force vitale dans les luttes pour la justice, l'accès aux communs et la production alimentaire durable – se manifestant par des chansons collectives, des anniversaires, des rituels et des assemblées. Tout au long du processus Nyéléni, l'art a été un puissant vecteur de libération, entrelaçant nos histoires et nos aspirations. Nous avons besoin de productions artistiques qui visualisent et amplifient ces luttes, impulsant la convergence de nos mouvements populaires.
Les œuvres sélectionnées seront des outils puissants pour diffuser notre message et construire une formation politique en vue du 3e Forum Global Nyéléni en 2025. Elles uniront des efforts pour transformer le système hégémonique, garantissant la vie pour la nature et les générations futures, tout en rompant les chaînes de l'aliénation et de l'individualisme imposées par les médias de masse et les grands intérêts économiques en jeu.
Nous appelons à l'Action !
Envoyez vos propositions artistiques avec l'objet « Appel : Artistes pour la Souveraineté Alimentaire – Édition Nyéléni » à communications@foodsovereignty.org, en incluant les informations suivantes :
Titre de l'œuvre et l'axe thématique choisi
Nom complet de l'artiste
Pays
Optionnel : Organisation et profils sur les réseaux sociaux
Langue : Nous acceptons des œuvres dans les langues coloniales comme l'espagnol, l'anglais et le français, mais nous accueillons avec enthousiasme les langues locales, tant qu'elles incluent des traductions.
Formats : Vidéo, audio, Word, JPG ou PDF, sans filigrane.
Les représentant·es du processus Nyéléni valideront la sélection et la curation des œuvres artistiques pour la galerie virtuelle du 3e Forum Global Nyéléni, qui seront également incluses dans un catalogue numérique avec les crédits appropriés. Ces œuvres seront partagées avec les mouvements et les organisations sociales de notre processus afin de soutenir la sensibilisation et la mobilisation. Nous invitons les artistes à incarner la solidarité et l'internationalisme dans leur art, renforçant ainsi les luttes du peuple.
« La Transformation Systémique,
c'est MAINTENANT ou JAMAIS ! »
FR Appel aux artistes Nyéléni : Télécharger
https://viacampesina.org/fr/artistes-pour-la-souverainete-alimentaire-edition-nyeleni-la-transformation-systemique-cest-maintenant-ou-jamais/
Call for Artists for Food Sovereignty – Nyéléni Edition | Systemic Transformation is NOW or NEVER !
https://viacampesina.org/en/call-for-artists-for-food-sovereignty-nyeleni-edition-systemic-transformation-is-now-or-never/
Llamado Internacional : Artistas por la Soberanía Alimentaria – Edición Nyéléni : “¡La Transformación Sistémica es AHORA o NUNCA !”
https://viacampesina.org/es/llamado-internacional-artistas-por-la-soberania-alimentaria-edicion-nyeleni-la-transformacion-sistemica-es-ahora-o-nunca/
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Les animaux se dotent de l’arme nucléaire !
( En Afrique, au plus profond bunker de l'Histoire, se tient un Conseil de Guerre du règne animal)
– Chuuut ! j'entends un bruit, prévient la fourmi
- Vas -y- ! assure l'Okapi, c'est le forage de Total Energies
- Il va bousiller toutes nos galeries, dit le Fennec, ébahi.
- Ne vous laissez pas distraire ! rugit le Lion, l'heure est grave, continue - fourmi !
- Chuuut ! j'vous dis ! ce fracas sourd nous annonce de gros ennuis.
– Elle a raison la fourmi, avertit le casoar, le regard ahuri.
(Instant de silence pesant. Et soudain ! Une ombre étrange s'encastre dans l'embrasure de l'entrée de l'abri…)
- Aaaah ! ça fait du bien de se délester des ruines des merveilles de la cuisine, se libère l'hippopotame, Dember.
– Espèce d'idiot ! tu nous as foutus une sacrée trouille avec ta détonation scatologique ! grogne le plus puissant gorille de la Terre.
– Mes excuses, les Amis (es).
– On n'est pas en Ukraine ni au Moyen-Orient, Ya Baghaloune* ! s'offusque la vipère d'Orsini.
– Mais quelle andouille, ce lourdaud ? Faut l'virer du Conseil ! ordonne l'hyène, Dent'si
- La dernière fois que t'as baillé, t'as fait fuir tous les poissons de l'Ogooué, renchérit le Wapiti
- Il y va de notre survie, mugit le calao bicornis
– La prochaine fois, peste Wing, le Panda de Qinling, ne rapplique pas avec des Pampers, mais des feuilles de Raphia Regalis, t'as saisi ?
(Furieux, le lion tape de la patte sur la table )
– Plus jamais ça ! compris ? Il y a les guerres, la domination, la misère, les profits…
– Pourquoi tu rigoles, souris ?
- Vous n'allez pas me croire, chers (es) congénères. Le monde est à une encablure d'une guerre nucléaire, et présentement se tiennent les Journées mondiales des Toilettes à Paris !
( Tonnere de rires nourris)
- Ha, ha, ha, ha ha !
- Je vous jure que c'est vrai ! demandez à notre rapporteur, le Lama ?
- C'est l'exception française ! « La frensh touch 2024 ! »... Toz ! (Pardon) la COP 29 pour le climat !
- Assez rigolé ! enjoint le lion, la parole est de nouveau à la fourmi :
– Merci ! Chers (es) Congénères. Par mesures de confidentialité, je me vois dans l'obligation d'être concise. Chacun (e) de nous ici présent (e) peut se figurer l'ampleur de la démence qui s'empare de l'Humanité. En fissurant l'atome, l'Homme a rédigé le testament de son Apocalypse. La prolifération des armes de destruction massive, a le vent en poupe. Environ 12 121 ogives nucléaires se baladent dans le monde. Les 9 puissances s'en enorgueillissent impudemment.
Le risque de notre disparition par effet d'ineptie, est effectif. Face à ce paradigme démentiel, le Conseil de Guerre animalier a fait appel à notre éminence grise, le Corbeau calédonien Stein-Ein, réputé pour son intelligence. Sa découverte va donner des sueurs froides à nos ennemis (es).
La mise au point de cette technologie anticipatrice tournera en ridicule l'IA des Super Puissances.
Des années de recherche de Stein-Ein, se sont couronnées par un succès plus que « nobélisable ».
Je vous invite à vous lever en ce moment solennel pour l'annonce de la nouveauté révolutionnaire !
A vous de conclure honorable Corbeau calédonien :
- « Plus jamais, notre destin ne sera mis en péril ! A tous (es) mes congénères, je leur dis ceci :
Le mal est banni ! Notre arsenal nucléaire a une longueur d'avance. Il est truffé d'un système innovant déroutant : La « D.P.P.S » Détection Préventive de la Pensée Subversive ! Explicitement, dès que la pensée germe dans le cerveau de notre agresseur, notre système se déclenche automatiquement » .
– Waaaouh ! Ils vont faire dans leurs frocs, les Amerlocs ! murmure l'adorable Steenbock.
Texte et dessin : O.H
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* Ya Baghaloune : Espèce de bourricot, mule, pour caricaturer l'ignorance de quelqu'un en langue arabe dialectale.
Comptes rendus de lecture du mardi 19 novembre 2024
La tyrannie des droits
Brewster Kneen
Traduit de l'anglais
C'est mon deuxième bouquin de Brewster Kneen. Le premier, écrit en 2000, portait sur les aliments trafiqués - les OGM. La tyrannie des droits est encore une fois un essai qui porte à réfléchir, et cette fois particulièrement pour les gens de la gauche dont les "droits" desservent bien souvent les objectifs. Remettant en question le prétendu universalisme des droits de la personne, Kneen cite plusieurs exemples de sociétés non occidentales où la notion même de droit individuel est absente, au profit d'un langage de la responsabilité à l'égard d'autrui. Un livre à lire.
Un extrait :
Au Québec, la judiciarisation de la grève étudiante de 2012 a offert une triste illustration de la contamination du politique par le droit et du droit par les logiques du marché, alors que les tribunaux ont très largement interprété le droit à l'éducation comme le droit individuel de voir respecter le contrat unissant un client qui achète des services d'enseignement - et ultimement un diplôme - à une institution qui les lui prodigue. Ils battaient ainsi en brèche une vision collective du droit à l'éducation, comprise comme les fragiles conditions sociales et politiques assurant un accès universel à une éducation de qualité, notamment par l'instauration progressive de la gratuité.
No steak
Aymeric Caron
Ce livre est un vibrant plaidoyer en faveur du végétarisme, d'abord pour des raisons éthiques, mais aussi, de façon réaliste, pour des raisons de survie. Nous ne pouvons continuer de tuer des animaux en aussi grand nombre - et à les faire souffrir comme nous le faisons - sans considérer l'impact de cette pratique sur l'environnement. Nos ressources en terres et en eau ne suffiront plus à ce mode de consommation dans quelques décennies. On sait aussi aujourd'hui, fait non négligeable, que les élevages sont responsables de 18 % de la totalité des gaz à effet de serre. C'est selon l'auteur plus que l'ensemble des transports de la planète, qui sont eux responsables de 14 % de ces gaz à effet de serre.
Un extrait :
La consommation sans cesse croissante de viande aurait, paraît-il, un effet très positif : celui de lutter contre la faim dans le monde. Cette croyance est non seulement naïve, mais même carrément fausse. Depuis trente ans, tandis que la consommation de viande explosait, le nombre de personnes sous-alimentées a doublé. On estime qu'actuellement un milliard de personnes souffrent de malnutrition, et qu'un enfant meurt toutes les six secondes par manque de nourriture.
Le facteur Armageddon
Marci McDonald
Traduit de l'anglais
Armageddon, terme biblique, est un lieu symbolique du combat final entre le Bien et le Mal. Cette vision manichéenne du monde est celle d'une droite chrétienne déconnectée de la chrétienté moderne et de la réalité, droite qui était et demeure incarnée politiquement chez nous par le Parti conservateur du Canada. « Le facteur Armageddon » nous décrit cette influence croissante de la droite religieuse, en passe de devenir une force politique durable, avec ses politiques belliqueuses, misogynes, homophobes, liberticides, antidémocratiques et inégalitaires. Il nous rappelle aussi l'importance d'élire un autre parti que le Parti conservateur du Canada lors des prochaines élections fédérales.
Extrait :
Ce mouvement nationaliste en pleine croissance tire son énergie de la foi de ses membres, convaincus que la fin des temps annoncée dans l'Apocalypse est proche. Parés pour une fin du monde imminente, ils se donnent le devoir d'assurer au Canada un rôle unique, prescrit par les Écritures, en ces jours précédant le second avènement du Christ - et leurs idées s'arrêtent à peu près là. Cette obsession pour les préparatifs des derniers jours explique probablement pourquoi un millier de jeunes évangélistes ont pu se rassembler à Stanley Park, à Vancouver, en lançant des appels passionnés pour la fin de l'avortement et des relations sexuelles avant le mariage, tout en ignorant les dangers des changements climatiques. Pour eux. l'essentiel de l'évangélisme consiste à sauver les âmes pour la moisson finale, plutôt que de combattre les dangers qui menacent un monde de toute façon condamné.
Les Patriotes de 1837-1838
Laurent-Olivier David
« Les Patriotes de 1837-1838 », écrit un peu plus de quarante ans après les événements, possède toute la saveur de l'écriture et de la culture de l'époque. Ceux qui ne connaissent cette page essentielle de notre histoire qu'à travers le très beau film « 15 février 1839 » du réalisateur Pierre Falardeau adoreront ce bouquin qui nous ressemble et nous rassemble tellement. Un livre pour les amis de la liberté...
Extrait :
De toutes les assemblées publiques qui précédèrent l'insurrection, celle de Saint-Charles fut la plus importante. Elle précipita le dénouement en activant l'agitation et en décidant les autorités à intervenir. C'était l'assemblée des six fameux comtés confédérés de Richelieu, de Saint-Hyacinthe, de Rouville, de Chambly, de Verchères et de l'Acadie. Papineau, O'Callaghan , les chefs les plus distingués et les orateurs les plus populaires de la cause libérale y avaient été invités.
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gauche.media
Gauche.media est un fil en continu des publications paraissant sur les sites des médias membres du Regroupement des médias critiques de gauche (RMCG). Le Regroupement rassemble des publications écrites, imprimées ou numériques, qui partagent une même sensibilité politique progressiste. Il vise à encourager les contacts entre les médias de gauche en offrant un lieu de discussion, de partage et de mise en commun de nos pratiques.