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Débat de Sherbrooke : un forum sans étincelle, dans un moment qui exige plus

14 octobre, par Geru Schneider — ,
Jeudi soir 9 octobre, à Sherbrooke, avait lieu le débat des trois candidatures au co-porte-parolat de Québec solidaire. Je n'étais pas sur scène — mais, en tant que militant (…)

Jeudi soir 9 octobre, à Sherbrooke, avait lieu le débat des trois candidatures au co-porte-parolat de Québec solidaire.
Je n'étais pas sur scène — mais, en tant que militant de gauche et politologue, j'ai écouté attentivement, avec l'espoir d'y voir s'esquisser un vrai débat d'idées, une vision d'ensemble et peut-être un souffle politique. Malheureusement, il faut le dire : ce débat n'en était pas vraiment un. C'était davantage un forum, soigneusement balisé, où les différences de fond ont à peine pu s'exprimer. Les questions, très générales, portaient sur l'économie, le logement et l'écologie — des sujets essentiels, bien sûr, mais sans véritable ancrage dans les débats internes qui secouent QS depuis des mois et surtout dans une volonté d'y répondre pour corriger la situation et les dépasser.
On a peu, voire pas du tout, abordé les questions organisationnelles, les tendances internes propres à un parti qui coalise des gauches, ni la démocratie du parti, pourtant au cœur des difficultés actuelles

Comment prétendre refonder le parti, sans nommer ses failles ?

Ces failles, pourtant, ne sont pas invisibles — elles sont simplement tues. 򽖏
Depuis plusieurs années, Québec solidaire semble se résigner à un certain pragmatisme gestionnaire, hérité de la dernière campagne électorale. Le moment de la « taxe orange » en fut le symbole : un repli sur une posture défensive, où l'on cherche à rassurer plutôt qu'à convaincre, à ménager l'opinion publique plutôt qu'à la transformer.

Au lieu de pointer les véritables responsables du déséquilibre fiscal — les multinationales, les grandes fortunes, les profits indécents —, on a choisi la prudence du calcul, au détriment du courage politique. C'est là que s'est amorcée la dérive : celle d'un parti qui se veut radical dans ses idéaux, mais modéré dans ses gestes.

À cela s'est ajouté un glissement démocratique plus profond. Le Comité national de Saguenay a été un moment révélateur : une tournée des régions qui devait nourrir un grand débat collectif, mais dont le rapport n'a jamais été présenté aux membres. Ce processus, transformé en déclaration programmatique rédigée à huis clos, illustre un malaise croissant : celui d'un parti qui consulte sa base sans réellement lui confier le pouvoir de décider.

Ce déficit démocratique s'est aussi reflété dans la réactualisation du programme. On a produit un « manifeste des travailleurs », certes bien intentionné, mais vidé de sa teneur politique. On a refusé de nommer les rapports de force, les classes sociales, les logiques de domination qui structurent le capitalisme. On a parlé de précarité, sans parler de profits. D'écologie, sans parler d'exploitation.

Comme si la transformation sociale pouvait se faire à coût neutre, sans conflit avec le capital.
Et que dire de nos structures internes ? L'élection des porte-parole au suffrage universel, présentée comme un geste de démocratisation, reproduit en réalité les biais du système médiatique. Elle favorise les figures déjà connues, celles qui disposent de réseaux, de visibilité et de ressources financières — bref, celles qui peuvent se permettre de faire campagne. Cette logique exclut de fait une grande partie des militant·e·s de terrain, pour qui la politique se vit dans l'action, pas dans la communication. Elle transforme ce qui devrait être un exercice d'émancipation démocratique en un concours de notoriété.

Enfin, le repli du parti sur lui-même, sur sa seule scène nationale, mine la portée de notre projet. Québec solidaire parle trop peu du nécessaire travail commun avec la gauche du reste du Canada, alors même que toute lutte pour l'indépendance populaire se heurtera au pouvoir du capital financier et à l'appareil fédéral.

Nous parlons trop rarement aussi de la gauche internationale, de ces mouvements populaires et écosocialistes qui, partout dans le monde, affrontent les mêmes ennemis : la spéculation, la privatisation du vivant, le démantèlement du droit du travail.

Or, sans solidarité transnationale, sans alliances concrètes avec ces luttes sœurs, notre projet de transformation demeure prisonnier de ses frontières — condamné à n'être qu'une réforme locale d'un système globalement injuste.

Ce sont ces angles morts, ces renoncements successifs, qui expliquent aujourd'hui la fatigue militante et le sentiment de déconnexion. Refonder le parti, ce n'est pas seulement changer de ton ou de visage : c'est d'assumer et d'ouvrir les débats qui ont été refermés trop tôt, et redonner sens à ce qu'une « gauche de rupture » veut dire dans les faits.

C'est d'autant plus regrettable que la direction actuelle, parfois au cœur de ces tensions, a balisé le débat — peut-être par peur de froisser les esprits ou « donner l'impression » que les séquences turbulentes des derniers mois sont choses « du passé ».
Sans regard critique sur soi, il est difficile d'avancer. Difficile aussi d'éviter de répéter les mêmes erreurs.

Une course qui peine à mobiliser

Soyons honnêtes : cette course ne soulève pas les passions. Elle demeure confidentielle, peu médiatisée, et encore trop distante de la base militante. Pourtant, elle aurait pu être un moment fort de réflexion et de réappropriation collective — un temps pour redonner souffle au projet solidaire.
Au lieu de cela, on assiste à un exercice convenu, sans véritables débats politiques. Comme si la recherche du consensus devait remplacer la confrontation d'idées. Ce silence traduit moins une sérénité qu'un essoufflement : celui d'un parti qui s'éloigne peu à peu de sa vocation de rupture pour s'enfermer dans les logiques institutionnelles.

Une course porteuse d'avenir aurait dû poser les vraies questions : comment refonder la démocratie interne ? Comment renouer avec les luttes populaires ? Comment rompre, concrètement, avec le modèle néolibéral qui détruit le vivant et fragilise nos solidarités ? Ces débats n'auraient pas divisé le parti : ils l'auraient revivifié.

Trois approches politiques, trois visages d'une même recherche de sens

J'ai perçu trois visions distinctes, chacune apportant une pièce du puzzle, mais aucune d'entre elles ne propose une réponse complète au moment politique que nous vivons.

La première vision mise sur l'imaginaire du rêve, de l'audace, de la créativité politique. Elle invite à retrouver l'enthousiasme des débuts de Québec solidaire — ce souffle de liberté et d'espoir collectif qui avait su inspirer bien au-delà des cercles militants. Cette approche parle à ce qu'il y a de plus noble dans la gauche : la conviction que l'action politique peut encore transformer le monde, que l'espérance est un moteur de changement.

Mais rêver ne suffit pas si les conditions matérielles de l'espérance ne sont plus réunies. Pour espérer collectivement, il faut pouvoir se loger, se nourrir, se soigner, respirer. Sans cela, l'appel à « l'audace » devient une incantation — belle, certes, mais détachée du réel vécu par la majorité.

Le discours s'appuie sur des propositions comme la taxation des riches, des banques ou des grandes fortunes. Ce sont des mesures justes, nécessaires, mais qui font aujourd'hui consensus au sein de Québec solidaire. Elles ne définissent plus à elles seules une orientation politique. Elles atténuent les excès du capitalisme sans jamais en remettre en cause la logique centrale : celle de la marchandisation du monde et de l'accumulation infinie. Autrement dit, on en ressort inspiré, mais pas outillé. Le rêve n'est pas encore devenu stratégie.

Et puis, il y a ce silence qui dérange.

Celui sur la compatibilité avec le Parti québécois.

Non pas qu'une tendance soit elle-même complaisant envers des idées réactionnaires — loin de là, soyons clairs. Cependant, depuis plusieurs années, le PQ s'est habitué à un discours qui franchi les lignes rouges : un nationalisme identitaire, qui exclut et qui divise plus qu'il n'unit.
Lorsqu'on demande jusqu'où ils seraient prêt à aller dans une éventuelle alliance avec un PQ dans le camp du « oui » qui continue de tolérer ces dérives, la réponse se fait attendre. Toujours. Et ce silence, à force de durer, finit par dire quelque chose.

À quel moment trace-t-on la ligne entre ouverture stratégique et compromission politique ?

Si un référendum sur l'indépendance devait s'organiser demain, sur quelle base et avec qui le mènerait-on ? Avec un PQ incapable de condamner clairement le racisme ou la xénophobie lorsqu'ils se glissent dans ses rangs ?

Ces questions ne sont pas accessoires : elles sont centrales pour une gauche qui veut bâtir un projet émancipateur, décolonial et inclusif.

Cette première vision émeut, sans doute. Elle ranime le goût de croire en un Québec plus juste, plus humain. Mais elle contourne la conflictualité du moment politique. Elle inspire, mais ne confronte pas. Et dans une période où les droites sont en ascension et où le débat public est de plus en plus polarisé, une gauche qui n'ose pas nommer ses adversaires politiques finit par devenir inoffensive

La seconde vision, elle, incarne davantage la continuité de la ligne actuelle du parti. C'est celle qui prône « l'unité », la « modération du ton » et la « cohésion interne ». Dans un parti parfois fracturé, cette approche part d'une intention sincère : éviter la division, maintenir le dialogue, préserver une image publique stable. Elle valorise la civilité et la prudence, deux qualités trop souvent absentes de la gauche.

Mais sans un diagnostic lucide des échecs récents, la continuité devient inertie.

Depuis plusieurs années, QS peine à faire entendre sa voix. Nous plafonnons dans les sondages, oscillant autour de 6 %. Le discours électoral se dilue dans le bruit ambiant. Les militant·e·s, eux, s'épuisent, faute d'avoir l'impression de peser réellement sur les orientations du parti. La démocratie interne s'est affaiblie au fil des processus de « réactualisation » du programme, vidés de débats substantiels.

Face à ce constat, l'appel à « l'unité » ne suffit pas.

L'unité, oui en principe — mais autour de quoi ? Autour d'un projet commun clair, d'une stratégie partagée, d'une vision de société. Pas autour d'un silence poli ou d'une discipline imposée d'en haut.

Lorsque l'unité devient un objectif en soi, elle se transforme en prétexte pour éviter les débats de fond : ceux sur le rapport au pouvoir, sur la place du parti dans les luttes sociales, sur la stratégie indépendantiste ou encore sur la transformation de l'État.

Cette vision a le mérite d'être rassurante, de vouloir protéger le parti de la division. Mais elle peine à rallumer la flamme. Elle ne parle pas au cœur des militant·e·s fatigués ni à la base qui cherche un sens à son engagement.

Dans un contexte de crise sociale et écologique profonde, cette prudence risque de ressembler à une forme de conservatisme organisationnel. Et c'est une ironie tragique : une gauche devenue conservatrice d'elle-même.

La troisième, enfin, quant à elle, incarne une gauche sincère, humaniste et profondément animée par le désir de rassembler. C'est une approche portée par de belles intentions, une foi dans la bienveillance et la capacité de dialogue. Mais à mes yeux, dans le contexte actuel, cela ne suffit plus.

Nous traversons un moment charnière : la droite est décomplexée, elle se structure, et occupe sans gêne le terrain médiatique, culturel et politique. Les droites — et leurs relais — avancent avec aplomb, pendant que nous hésitons encore à assumer pleinement notre radicalité. Dans ce contexte, une gauche douce, trop conciliante, risque d'être perçue comme désarmée.

Ce qu'il nous faut aujourd'hui, plus que jamais, c'est une gauche qui s'assume, qui parle fort, qui bouscule, qui confronte les fausses évidences et les conforts du statu quo. Une gauche qui n'a pas peur d'être en désaccord ni d'être jugée « trop radicale » par les gardiens de l'ordre établi. Les temps exigent de la fougue, de la vigueur, de la répartie — pas seulement de la bonté et de la bienveillance.

Sans cette combativité, nous risquons de devenir une force morale sympathique, mais inoffensive. Or, le moment historique que nous vivons nous commande autre chose : une gauche vivante, insurgée, capable de dire non avec force — et d'incarner, par son audace, la possibilité d'un autre monde.

Un moment politique critique

Au-delà des personnes, c'est le contexte qui devrait nous préoccuper.

Le Québec vit une montée rapide des droites — certaines se disent modérées, d'autres ne se cachent même plus. Les médias dominants, eux, oscillent entre complaisance et défense du statu quo.
Pendant ce temps, Québec solidaire stagne à 6 % dans les sondages.

C'est effarant : nous sommes, 19 ans après notre fondation, aux mêmes niveaux qu'à nos débuts.

Certes, il reste une éternité politique avant octobre 2026. Mais si la tendance se maintient, nous risquons non seulement de perdre des député·es, mais aussi de perdre le sens même de notre projet collectif.

Et ça, ce serait plus grave encore.

Cette course devrait être un wake-up call.

Un moment pour repolitiser notre parti, rouvrir le débat stratégique, reconnecter QS à sa base populaire, syndicale, communautaire. Un moment pour redonner du souffle à la gauche — une gauche de rupture, vivante, enracinée.

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Le pompier-pyromane et son Nobel de la Paix !

14 octobre, par Mohamed Lotfi — , , ,
Après avoir laissé s'embraser Gaza, Washington se félicite d'un cessez-le-feu à Sharm el-Sheikh et rêve d'un Nobel de la Paix. Une manœuvre diplomatique cynique, où le (…)

Après avoir laissé s'embraser Gaza, Washington se félicite d'un cessez-le-feu à Sharm el-Sheikh et rêve d'un Nobel de la Paix.
Une manœuvre diplomatique cynique, où le pompier-pyromane vient récolter les lauriers d'un incendie qu'il a contribué à allumer.

Le 8 octobre dernier, à Sharm el-Sheikh, un accord de cessez-le-feu a été signé entre Israël et le Hamas. Présentée comme une avancée “historique”, cette trêve, censée ouvrir la voie à un échange d'otages et à un apaisement progressif, a été largement mise en avant par l'administration Trump, qui y voit un succès diplomatique majeur.

Mais la réalité est plus trouble : ce cessez-le-feu intervient après deux ans de bombardements massifs, de destructions d'infrastructures civiles, et d'un bilan humain dépassant les 150 000 victimes, morts, blessés et disparus.

Pendant que la Maison-Blanche se met en scène en artisan de la paix, les convois humanitaires continuent d'être bloqués, les flottilles de la liberté interceptées, et la population gazaouie privée de nourriture, d'eau et de soins. La juxtaposition entre les images de diplomates souriants et celles des hôpitaux en ruine dit tout du décalage entre la rhétorique politique et la tragédie humanitaire.

L'expression n'est pas nouvelle, mais elle n'a jamais été aussi juste. Le “pompier-pyromane”, c'est celui qui crée le problème pour mieux prétendre le résoudre. Celui qui laisse se consumer un brasier qu'il aurait pu éteindre, pour apparaître ensuite en sauveur.

C'est ainsi que les États-Unis, principaux fournisseurs d'armes d'Israël, et premiers à opposer leur veto à toute résolution de l'ONU exigeant un cessez-le-feu, se présentent aujourd'hui comme médiateurs de paix. Cette stratégie est ancienne : maintenir une position dominante en se posant comme arbitre “indispensable”, tout en s'assurant que les déséquilibres du conflit demeurent. Le discours est calibré, Israël a “le droit de se défendre”, les Palestiniens ont “droit à une aide humanitaire”, mais les faits montrent que le soutien militaire américain a prolongé la guerre bien plus qu'il ne l'a freinée.

L'accord signé à Sharm el-Sheikh ne change rien à la nature du conflit. Il ne parle ni de fin de l'occupation, ni de gel de la colonisation, ni de création d'un État palestinien viable. Il ne reconnaît pas davantage la nécessité d'une reconstruction à grande échelle de Gaza, ni de dédommagement pour les victimes. Rien, dans ce texte, n'évoque une justice réparatrice ou un règlement durable. Ce n'est pas un accord de paix : c'est une pause politique. Une respiration destinée à soulager les chancelleries occidentales avant les cérémonies du prix Nobel, le 10 décembre. Un coup de peinture blanche sur les ruines.

Les ONG et plusieurs rapporteurs des Nations unies continuent de parler de crimes de guerre et de violations du droit international humanitaire. Le cessez-le-feu, aussi nécessaire soit-il, n'efface pas la responsabilité de ceux qui ont ordonné les bombardements aveugles, imposé un siège total ou entravé les secours. Mais dans le jeu diplomatique actuel, la justice est le grand absent : aucun mécanisme contraignant, aucune exigence de réparation, aucune sanction réelle. Si le pompier-pyromane obtient demain le Nobel de la Paix, ce ne sera pas une récompense pour la paix, ce sera un certificat d'impunité. Un symbole d'un monde où la reconnaissance prime sur la responsabilité, et où la diplomatie spectacle remplace le courage politique.

Ce conflit marque plus qu'une tragédie régionale : il révèle une crise morale de l'Occident. En soutenant sans réserve un État accusé de violations graves, tout en prétendant défendre les valeurs des droits humains, l'Amérique et ses alliés sapent leur propre crédibilité. À force de fermer les yeux sur l'injustice, ils risquent non seulement le déclin d'Israël qu'ils prétendent protéger, mais aussi leur propre discrédit historique.

L'histoire jugera non pas sur les discours, mais sur les actes : Qui aura eu le courage d'exiger la fin de l'occupation ? Qui aura financé la reconstruction de Gaza ? Qui aura défendu la justice, plutôt que la façade de la paix ?

Pour l'heure, le pompier-pyromane savoure ses lauriers. Mais la fumée n'a pas fini de s'élever au-dessus des ruines.

Mohamed Lotfi
9 octobre 2025

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Le 18 octobre prochain, on débarque en force à Québec !

14 octobre, par Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) — ,
Sous le thème « Encore en marche pour transformer le monde », des féministes de toutes les régions se rassemblent pour une grande journée de mobilisation collective 🔥Tiré (…)

Sous le thème « Encore en marche pour transformer le monde », des féministes de toutes les régions se rassemblent pour une grande journée de mobilisation collective

🔥Tiré de Facebook de la CQMMF

Ensemble, nous marcherons pour dénoncer la pauvreté, les violences faites aux femmes et la crise environnementale afin d'opposer une vision d'un monde juste, solidaire et féministe.
💥 Au programme :

Samedi 18 octobre 2025
Québec – Place de l'Assemblée nationale

Début des animations dès 10h
Départ de la marche à 12h
Cérémonie festive et engagée dès 15h

Pour poursuivre les festivités, en soirée, deux options s'offrent à vous :

Une boisson féministe pour célébrer nos solidarités dès 19h30, lieu à confirmer.

Un spectacle féministe organisé par le Regroupement des femmes de la Côte-de-Gaspé se déroulera à la salle Raoul Jobin du Palais Montcalm à 20h00. Les billets pour le Spectacle F sont disponibles au lien suivant : https://www.palaismontcalm.ca/.../f-regroupement-des.../

🔸 L'événement est ouvert à toustes. Nous invitons cependant les hommes cisgenres à adopter une posture de soutien en laissant à l'avant les femmes et les personnes de la diversité de genre, afin que leur corps et leur voix soient en premier plan.

🥾 Le trajet formera une boucle de 2km sur un parcours relativement plat.

💧 Il y aura des fontaines d'eau sur place. Apportez votre gourde, nous ne fournirons pas de bouteilles de plastique.

🥪 Prévoyez d'être autonome sur la nourriture. Il n'y aura pas de tables en quantité suffisante. Apportez une couverture pour pique-niquer.

♿️Mesures d'accessibilité :

Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite, des toilettes adaptées seront disponibles, et une interprétation en Langue des signes du Québec (LSQ) sera assurée. Des coins enfants et un parcours court rendront l'événement convivial pour toustes.

🚌 Des transports en autobus seront organisés à partir de différentes régions

✨ Un événement coordonné par la CQMMF, dans le cadre de la 6e action internationale de la Marche mondiale des femmes, en collaboration avec le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale (RGF-CN) qui, en tant que région hôte, soutient avec brio l'organisation logistique et l'idéation de cette action d'envergure. Une mobilisation rendue possible grâce à la force de notre travail collectif. 💪
Un merci tout spécial à nos commanditaires notamment, la Caisse d'économie solidaire Desjardins.

𝐕𝐢𝐥𝐥𝐚𝐠𝐞 𝐟𝐞́𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞

Et la veille, vendredi 17 octobre, ne manquez pas le Village féministe organisé par le RGF-CN !
Une journée d'ateliers créatifs, de panels et d'activités d'éducation populaire féministe pour échanger, créer, s'organiser… et se préparer ensemble à la grande action du lendemain.

Lien vers l'évènement : https://www.facebook.com/events/1406670513929560

🔎 Qu'est-ce que la Marche mondiale des femmes ?

Née en 2000, la MMF est un mouvement international de lutte féministe contre la pauvreté et la violence envers les femmes. Tous les cinq ans, une action d'envergure mobilise les militantes du monde entier pour porter des revendications concrètes et transformantes. Au Québec, c'est la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) qui anime ce grand mouvement dans toute sa diversité.

💜 Le 18 octobre, nous marcherons pour une société basée sur les valeurs féministes qui place l'économie au service du vivant.

🌍Le 18 octobre, nous serons Encore en marche pour transformer le monde

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Les centrales syndicales et le RATTMAQ appellent à dépolitiser l’immigration

14 octobre, par Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ) — ,
Québec, le 7 octobre 2025. – Les grandes centrales syndicales (CSD, CSN, CSQ et FTQ) ainsi que le Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (…)

Québec, le 7 octobre 2025. – Les grandes centrales syndicales (CSD, CSN, CSQ et FTQ) ainsi que le Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ) demandent au gouvernement de dépolitiser la gestion de l'immigration.

7 octobre 2025 | tiré du site de la CSQ

« La planification pluriannuelle de l'immigration est un exercice trop important pour être entaché des débats politiques qui sont souvent inutilement partisans. On doit offrir aux personnes immigrantes toutes les chances de contribuer pleinement à la société québécoise et traiter véritablement avec humanité. Ce que l'on souhaite de tous nos vœux, c'est que le gouvernement fasse la démonstration que les dés ne sont pas pipés », ont affirmé d'une seule voix Luc Vachon, président de la CSD, Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN, Pascal Côté, troisième vice-président de la CSQ, Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ et Mélanie Gauvin, porte-parole du RATTMAQ.

« Bien que nous participions aux consultations, nous demeurons dubitatifs quant à la volonté réelle du gouvernement d'écouter et d'ajuster sa politique. De nombreux acteurs, issus d'horizons variés, recommandent d'offrir des réelles voies d'accès à la résidence permanente pour les personnes à statut temporaire qui sont actuellement au Québec, notamment afin de répondre à des besoins de main-d'œuvre qui sont à la base permanents. Or, le plan actuel s'oriente clairement à l'inverse et ne répond pas adéquatement aux défis d'immigration, de francisation et d'inclusion au Québec », a ajouté Luc Vachon, président de la CSD.

Miser sur la résidence permanente

Depuis de nombreuses années, les centrales syndicales préconisent la résidence permanente plutôt que la précarité associée à la résidence temporaire. À long terme, croient-elles, seule l'immigration permanente motive l'apprentissage du français et peut soutenir la démographie, le marché du travail et la prestation de services.

« Le Québec a des besoins démographiques, de main-d'œuvre et de services qui sont permanents. Nous devons combler ces besoins en offrant des statuts permanents aux immigrantes et immigrants qui sont ici présentement. Il faut être responsables dans notre façon d'accueillir ces gens. Pour ce faire, nous devons hausser les seuils de la résidence permanente par l'admission de résidents temporaires déjà chez nous, ce qui aura pour effet de réduire leur nombre sur le territoire », affirme la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre.

Le piège des permis de travail fermés

Afin de mettre fin aux pratiques abusives dont souffrent les travailleurs étrangers temporaires, les centrales syndicales et le RATTMAQ exigent du gouvernement qu'il mette fin au permis de travail lié à un seul employeur dans tous les programmes temporaires et qu'il procède à une réforme en profondeur du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Mélanie Gauvin, porte-parole du RATTMAQ explique que : « Pour les travailleuses et travailleurs migrants temporaires, la seule véritable capacité d'accueil du Québec doit passer par l'abolition des permis de travail fermés et par un accès égal et inclusif à la résidence permanente. Nous souhaitons que le Québec agisse dans le respect des droits humains. »

Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ poursuit : « Québec doit arrêter de tourner en rond dans le dossier des travailleuses et travailleurs migrants. Il doit, de façon urgente, régulariser la situation de ces milliers de travailleuses et travailleurs en leur accordant le statut permanent et en mettant fin aux permis de travail fermés » déclare Denis Bolduc secrétaire général de la FTQ.

Soutenir la francisation et reconnaître l'apport des étudiantes et étudiants étrangers

Les leaders syndicaux appellent le gouvernement à reconnaître pleinement la contribution des étudiantes et des étudiants internationaux et à réinvestir massivement en francisation, à tous les niveaux, dans les centres de services scolaires, en entreprise et celle offerte par les groupes communautaires.

« L'apprentissage du français est un formidable passe-partout pour l'intégration des personnes immigrantes au Québec ! Le gouvernement devrait éviter de jouer au yo-yo avec le financement comme il l'a fait l'automne dernier. Ce sont des parcours de vie dont il est question, pas de simples chiffriers Excel. En matière d'intégration, on ne peut pas non plus faire abstraction des étudiantes et étudiants internationaux. Ils sont déjà bien intégrés à leurs communautés et contribuent à la vitalité économique, sociale et culturelle de celles-ci », a conclu Pascal Côté, troisième vice-président de la CSQ.

Pour lire les mémoires, cliquez sur les icônes :
CSD :


CSN :


CSQ :


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À Charm el-Cheikh, une paix négociée sans Israéliens, ni Palestiniens

Réuni en Égypte, le sommet de Charm el-Cheikh s'annonce décisif pour l'après-ceasez-le-feu à Gaza. Derrière l'unanimité diplomatique affichée, la rencontre révèle les fractures (…)

Réuni en Égypte, le sommet de Charm el-Cheikh s'annonce décisif pour l'après-ceasez-le-feu à Gaza. Derrière l'unanimité diplomatique affichée, la rencontre révèle les fractures du dossier palestinien, la stratégie américaine et la difficile relance d'une dynamique de paix.

Tiré de MondAfrique.

Le sommet de Charm el-Cheikh, qui s'ouvre en Égypte, a tout du rendez-vous diplomatique majeur. L'enjeu affiché : assurer la consolidation du cessez-le-feu récemment conclu entre Israël et le Hamas, enclencher la reconstruction de la bande de Gaza, et définir une nouvelle architecture sécuritaire régionale. À la table, les grands acteurs internationaux – États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Nations unies – multiplient les signes d'unité. Mais un fait s'impose, à la fois symptomatique et révélateur des limites du moment : ni Israël ni aucune représentation palestinienne n'ont été invités à prendre part officiellement aux discussions.

Cette absence, loin d'être anecdotique, éclaire la complexité d'une séquence où chaque acteur tente de préserver ses intérêts, parfois au prix d'une paix durable. Du côté américain, Donald Trump s'affiche en chef d'orchestre d'un processus voulu « inédit », misant sur l'effet d'annonce d'une coalition occidentale et arabe sous égide égyptienne. Il s'agit, selon ses mots, de « coordonner avec de nombreux alliés l'organisation du plan Trump et d'ancrer le soutien international » (Orient-Le Jour). Washington veut mettre en scène sa capacité à relancer la dynamique de paix, mais sans véritable engagement sur les paramètres du conflit, ni interlocuteur local autour de la table.

Le maréchal Sissi, intermédiaire incontournable

L'Égypte, pour sa part, capitalise sur son statut d'intermédiaire incontournable. Le Caire, fort de ses réseaux auprès du Hamas comme de l'Autorité palestinienne, cherche à s'imposer comme garant de la stabilité régionale, tout en contrôlant la reconstruction de Gaza – enjeu diplomatique mais aussi économique majeur. Emmanuel Macron et ses homologues européens, eux, affichent leur appui à une reprise du dialogue, mais se gardent de bousculer les lignes rouges posées par Washington et Jérusalem.

Dans les faits, le sommet s'inscrit dans une séquence incertaine. Le cessez-le-feu, obtenu au prix d'intenses pressions américaines sur Israël, ne dissipe ni la défiance entre les parties, ni les failles béantes du processus. « Il y a en réalité un malaise persistant à Gaza, car le Hamas reste présent à Gaza, et l'Autorité palestinienne demeure le seul représentant légitime du peuple palestinien », confie un diplomate européen cité dans l'article de Dany Moudallal. L'absence de représentants locaux, l'embarras de l'ONU et la prudence des Européens témoignent d'une diplomatie de l'entre-soi, soucieuse d'afficher des résultats mais incapable d'impliquer les premiers concernés.

L'enjeu du sommet, sous ses airs de grand-messe consensuelle, se révèle donc double : d'une part, gagner du temps en affichant la perspective d'un après-guerre à Gaza, d'autre part, imposer un format de négociation qui esquive les points de blocage – la question des otages israéliens, le retour des réfugiés palestiniens, et la gouvernance future de l'enclave.

La pression américaine

Si Charm el-Cheikh se présente comme la première étape d'une « relance du processus de paix », la réalité du rapport de force impose un constat plus nuancé. Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, arraché dans la douleur, porte la marque d'une pression diplomatique sans précédent de la Maison-Blanche sur le gouvernement Netanyahou. « Aucun président, sans exception, n'avait exercé une telle pression sur un Premier ministre israélien », rappelle Aaron David Miller, ancien conseiller du département d'État américain, dans l'entretien accordé à L'Orient-Le Jour. Selon lui, c'est la « dynamique du second plan Trump » et la crainte d'une escalade incontrôlable qui ont poussé Israël à céder – temporairement – sur l'arrêt des hostilités.

Mais la fragilité du compromis est manifeste. La trêve ne résulte ni d'un accord politique durable ni d'un règlement des principaux contentieux : elle a été obtenue grâce à un échange partiel d'otages, sous la menace d'une reprise immédiate des combats. Pour Aaron David Miller, la première phase « est cruciale parce qu'elle répond aux trois facteurs essentiels : une gestion espérée de la sortie des otages, la couverture de 50 ou 90 Palestiniens tués par jour, et la bonne architecture ». Mais la fenêtre reste étroite. La suite du processus – notamment la libération massive de prisonniers palestiniens et la possible réintégration de l'Autorité palestinienne à Gaza – bute sur l'absence de confiance mutuelle, et sur les calculs de chaque camp.

La posture de Benyamin Netanyahou est celle d'un leader en sursis, soumis à la fois à la pression de Washington et à la défiance de son propre camp. L'accord sur la trêve, mal accepté par une partie de la droite israélienne, lui coûte sur le plan politique et n'engage en rien une acceptation d'un compromis définitif sur Gaza. L'ouverture de la bande à une administration internationale ou palestinienne demeure un tabou, tout comme la question du retour des réfugiés ou la levée du blocus.

Côté palestinien, le Hamas joue sa survie politique et militaire, refusant tout processus qui signifierait sa mise à l'écart ou son désarmement. L'Autorité palestinienne, elle, se retrouve marginalisée, cantonnée à un rôle d'acteur secondaire, sans réelle prise sur la réalité du terrain.

Dans ce contexte, la diplomatie américaine mise sur un « effet d'entraînement » : la reconnaissance, à terme, d'Israël par certains pays arabes, et la création d'un mécanisme international de reconstruction pour Gaza, géré par l'Égypte et supervisé par l'ONU et la France. Mais le calendrier reste flou, tout comme l'adhésion réelle des acteurs régionaux à ce schéma. La conférence de Charm el-Cheikh s'apparente, pour Washington, à une scène de bal où il s'agit d'occuper l'espace, de fixer le récit, et d'imposer les termes d'un après-guerre qui reste à définir.

Des lignes de fracture assumées

En creux, le sommet égyptien illustre l'incapacité des puissances à trancher les questions centrales du dossier israélo-palestinien. Malgré les annonces et les promesses de reconstruction, la nouvelle architecture régionale promue par l'administration Trump ne règle ni la question du statut de Gaza, ni celle du sort des réfugiés, ni celle des garanties sécuritaires pour Israël.

Les Européens, soucieux d'éviter l'escalade mais impuissants à imposer un cadre contraignant, se bornent à soutenir les initiatives américaines et à défendre la nécessité d'une solution politique négociée, sans offrir de perspectives concrètes. L'Égypte, pivot stratégique, profite du vide diplomatique pour renforcer sa position, mais se garde de s'impliquer au-delà de la gestion humanitaire et logistique.

Quant aux principaux absents – Israéliens et Palestiniens –, ils restent spectateurs d'un processus qui se joue largement sans eux. L'absence de représentants locaux lors des discussions trahit la défiance persistante, l'incapacité à produire un consensus minimal, et l'inadéquation des formats internationaux à la réalité du conflit.

L'après-sommet s'annonce donc incertain. Pour Aaron David Miller, le vrai test viendra dans la durée : « C'est toute la dynamique américaine sur ce que l'on pourrait juger opportun de rappeler “l'architecture Trump d'ordre régional” ». L'ouverture de Gaza, la pérennité du cessez-le-feu et la relance d'un dialogue politique restent suspendus à la capacité des acteurs à dépasser les postures, à accepter des compromis, et à impliquer réellement les sociétés concernées.

En somme, le sommet de Charm el-Cheikh acte davantage une transition prudente qu'un tournant décisif. La paix y est moins l'horizon que le prétexte d'une gestion collective du statu quo, sur fond d'alignements stratégiques, de rivalités régionales et de diplomatie d'affichage. À court terme, il s'agit surtout d'éviter la rechute dans la violence. À plus long terme, la reconstruction de Gaza et la reconnaissance d'Israël par les pays arabes resteront suspendues à des équilibres fragiles, et à l'implication – ou non – des principaux intéressés.

Sources : Article de Dany Moudallal, L'Orient-Le Jour ; entretien avec Aaron David Miller, Carnegie Endowment for International Peace, OLJ.

Trois Canadien·ne·s enlevé·e·s ont été libéré·e·s ; trois autres sont toujours détenues en Israël. Que fait le gouvernement Carney ?

14 octobre, par Bateau Canadien pour Gaza - FFC — , , ,
Si les familles, les proches et les défenseur·e·s des droits humains universels sont soulagé·e·s et heureux·ses d'apprendre que trois des six volontaires canadien·ne·s (…)

Si les familles, les proches et les défenseur·e·s des droits humains universels sont soulagé·e·s et heureux·ses d'apprendre que trois des six volontaires canadien·ne·s enlevé·e·s en eaux internationales sont arrivé·e·s sain·e·s et sauf·ves à Istanbul, nous demeurons très inquiet·ète·s pour les trois autres Canadien·ne·s qui figurent parmi les dizaines de volontaires internationaux de la Flottille toujours illégalement interné·e·s par le régime israélien dans la prison tristement célèbre de Ketzi'ot.

Leur détention continue—tout comme l'abordage et la saisie des navires de la Flottille en eaux internationales, ainsi que le vol de l'aide humanitaire à bord—constituent des violations flagrantes du droit international par l'État voyou d'Israël. Nous devons poser la question : quand le gouvernement du Canada agira-t-il contre l'illégalité israélienne ?

Les conditions de détention seraient épouvantables, et nous craignons pour le bien-être et la santé de toutes les personnes détenues. Nous savons que ces conditions inacceptables pâlissent néanmoins devant le traitement brutal réservé à plus de 11 000 Palestinien·ne·s, dont des centaines d'enfants, incarcéré·e·s par Israël, souvent sans accusation ni peine déterminée.

Alors que Mskwaasin Agnew (Ontario), Khurram Musti Khan (Ontario) et Nimâ Machouf (Québec) font partie des personnes libérées de cette incarcération illégale et expulsées aujourd'hui par le système carcéral israélien, Devoney Ellis, Sadie Mees et Nikita Stapleton—toutes de St. John's (T.-N.-L.)—comptent parmi les dizaines de volontaires internationaux toujours illégalement détenu·e·s en prison en Israël, possiblement parce qu'ils et elles refusent, par principe, de signer un « reconnaissement » affirmant qu'ils et elles seraient « entré·e·s illégalement » dans l'État qui les a enlevé·e·s en eaux internationales.

Nous appelons la ministre Anand et le reste du gouvernement libéral de Carney à prendre des mesures concrètes et immédiates pour faire cesser les violations continues des droits humains des Palestinien·ne·s par l'État d'apartheid génocidaire d'Israël. Rien ne permet de croire qu'Israël respectera les termes du récent « accord de paix ». Si le génocide par les bombes a pu cesser, le génocide par la famine délibérée se poursuivra tant que l'aide humanitaire ne pourra pas être acheminée sans entrave vers les Palestinien·ne·s de Gaza—sans contrôle israélien—ainsi que l'ordonne la Cour internationale de Justice.

Passez à l'action : Appelez les bureaux de circonscription des députés des personnes détenues et exigez que chaque député contacte la ministre des Affaires étrangères et qu'elle appelle sans délai son homologue israélien :
• Paul Connors, PLC (Avalon) : 709-834-3421 — (Ellis & Stapleton)
• Joanne Thompson, PLC (St. John's-Est) : 709-772-7171 — (Mees)

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Pour une gauche qui combat Trump, Netanyahou et Poutine, sans distinction !

14 octobre, par Yorgos Mitralias —
Avec Greta Thunberg Pour une gauche qui combat Trump, Netanyahou et Poutine, sans distinction ! Yorgos Mitralias, Blogue de Mediapart 7 octobre 2025 Mais, de quel plan de (…)

Avec Greta Thunberg Pour une gauche qui combat Trump, Netanyahou et Poutine, sans distinction !

Yorgos Mitralias, Blogue de Mediapart 7 octobre 2025

Mais, de quel plan de paix en Palestine parlent-ils ? Celui qui, du haut de sa magnanimité, va jusqu'à consentir à laisser en vie les survivants du génocide des Palestiniens de Gaza ? Ou celui qui récompense leur recherche acharnée d'un État indépendant bien à eux, en les gratifiant d'un « gouvernement » d'étrangers pro-israéliens dirigé par un Américain (Trump) et/ou un Anglais (Blair) ? Un tel plan de paix n'a rien de pacifique, ressemble plutôt à une blague macabre et est condamné d'avance à rester lettre morte. Comme d'ailleurs, sont restés lettre morte tous ceux qui l'ont précédé. En d'autres mots, le génocide continue…

Alors, que faire ? D'abord, perdre les illusions qui sont aussi responsables de la situation actuelle. Et comprendre une fois pour toutes, que Netanyahou, comme d'ailleurs Poutine, sont intraitables, sûrs de leurs force (militaire) et surtout de l'appui sans faille de l'Internationale Brune dont ils sont tous les deux des éminences fondatrices et dirigeantes. Et aussi, que le salut des Palestiniens ne viendra jamais ni des « Grands » de ce monde, ni de ceux d'en haut, même s'ils sont arabes ou coreligionnaires. Et il ne viendra jamais d'eux parce qu'ils n'ont aucun intérêt de changer une situation qu'ils ont eux-mêmes créée et entretenue. Car même dans le meilleur des cas, leur reconnaissance si tardive d'un État Palestinien ressemble fort à la reconnaissance non pas d'un État mais plutôt d'un cimetière, du cimetière palestinien qu'est l'actuelle Gaza rasée au sol…

La leçon à tirer de ces constats crève les yeux : le salut tant des Palestiniens que des Ukrainiens ne peut venir que de ceux d'en bas. De cette humanité qui ne se contente plus de mots et passe aux actes, et manifeste sa solidarité dans la rue presque partout au monde. De ceux et celles, juifs de la Diaspora inclus, qui, armés de leur seul internationalisme militant, vont jusqu'à défier avec leur flottille désarmée la machine a tuer des génocidaires Israéliens. Et aussi de ces -malheureusement, encore peu nombreux- Juifs Israéliens qui sont solidaires du peuple palestinien et se battent courageusement au cœur même du monstre sioniste. Comme d'ailleurs, de ces Russes et Biélorusses héroïques qui n'hésitent pas de manifester leur solidarité au peuple Ukrainien bien que cela leur coute leur liberté et parfois même leur vie…

Alors, force est de constater que la scandaleuse hypocrisie de nos gouvernants, qui dénoncent l'écrasement de l'Ukraine par l'armée russe mais soutiennent sans condition celui de Gaza par l'armée israélienne, non seulement alimente grandement la révolte populaire quasi planétaire en cours contre les génocidaires Israéliens et leurs complices, mais exacerbe aussi la crise de ces gouvernants et de leurs régimes. C'est ainsi que le deux poids deux mesures pratiqué cyniquement par les droites et les extrêmes droites qui gouvernent désormais presque partout au monde, est en train de priver la domination bourgeoise de ce qui est son atout, probablement le plus précieux : sa crédibilité qu'elle construit patiemment depuis fort longtemps !

Cependant, force est aussi de constater que, cette crise majeure de la crédibilité bourgeoise et capitaliste ne profite pas du tout à la gauche internationale. Pourquoi ? Mais parce que la même hypocrisie et la même crise de crédibilité caractérisent actuellement la majeure partie de cette gauche internationale. En effet, si les droites soutiennent l'Ukraine mais arment, financent et couvrent diplomatiquement l'écrasement des Palestiniens de Gaza par Israël lequel, selon le ministre des affaires étrangères russe Serguei Lavrov, " poursuit des objectifs similaires à ceux de la Russie » en Ukraine (1), cette gauche internationale soutient sans réserves les Palestiniens contre Israël mais refuse ostensiblement de soutenir l'Ukraine agressée militairement par la Russie de Poutine. Et pire encore, une partie de cette gauche va jusqu'à soutenir Poutine auquel elle attribue des vertus… antiimpérialistes et progressistes totalement imaginaires.

Et pourtant, il y a -fort heureusement- une autre gauche internationale, minoritaire pour l'instant mais en pleine ascension, qui abhorre l'hypocrisie et refuse de pratiquer les deux poids et deux mesures : c'est pourquoi elle soutient tant les Palestiniens contre Israel de Netanyahou, que les Ukrainiens contre la Russie de Poutine. Et cela parce qu' elle refuse de choisir le bon bourreau contre le mauvais bourreau, en faisant cause commune avec le prétendu bon impérialiste contre le mauvais parce que tout simplement il n'y a pas de bon impérialiste et de bon capitaliste ! C'est la gauche qui se bat contre toutes les injustices et sur tous les fronts aux cotés des humbles, des pauvres et des opprimés, et dont le personnage emblématique n'est autre que la jeune suédoise Greta Thunberg que le mentor du trumpisme triomphant, le milliardaire néonazi Peter Thiel a ciblé, à juste titre, comme l'ennemi No 1 de la contre-révolution réactionnaire mondiale, allant jusqu'à la qualifier de… « antéchrist » !

Mais, il n'y a pas seulement le sieur Thiel qui lance des anathèmes contre Greta. Comme nous l'écrivions il y a presque deux ans (2), M. Poutine en 2019, « réagissant au discours de Greta à l'ONU, a fait preuve d'un paternalisme pitoyable en la traitant de « gentille fillette » mal informée qui ne comprend pas à quel point le monde d'aujourd'hui est complexe ! » Et nous complétions le tableau des horreurs anti-Greta rappelant que « c'est avec le même ton paternaliste de procureur de pacotille, que le célèbre magazine allemand, Der Spiegel, a récemment attaqué Greta, la qualifiant de « naïve ou peut-être antisémite » lorsqu'elle a osé manifester dans les rues d'Amsterdam en solidarité avec les Palestiniens. Apparemment parce que, selon le bon magazine allemand, seules les personnes « naïves » et « antisémites » peuvent se sentir solidaires des civils palestiniens massacrés par l'armée israélienne. Encore plus grave, elle a subi des attaques hystériques, allant jusqu'à l'identifier à... la jeunesse hitlérienne ( !), lorsque Greta a osé scander, avec d'autres manifestants, le mot d'ordre Krossa Sionismen (écrasez le sionisme) devant l'ambassade d'Israël à Stockholm.

Et tout cela sans oublier que des « libéraux » occidentaux sont allés jusqu'à la menacer... d'une « balle entre les yeux » lorsque Greta les a dénoncés avec les mêmes mots que ceux qu'elle utilise contre Poutine et ses acolytes, car tant les uns que les autres s'obstinent à émettre toujours plus de gaz à effet de serre, commettant ainsi le plus grand des crimes contre la planète et ses habitants. D'ailleurs, lorsque Greta déclare que « pour sauver la planète, le monde doit se débarrasser du capitalisme », cette affirmation catégorique ressemble à une déclaration de guerre contre les uns et les autres, sans aucune exception… ».

Et voici comment nous concluions ces rappels utiles aux quels nous n'avons aujourd'hui absolument rien à ajouter :

« Greta est donc emblématique de notre époque aussi pour une autre raison : parce qu'elle rallie contre elle la coalition la plus hétéroclite et sans précédent historique de tyrans sanguinaires, de capitalistes milliardaires, de grands bourgeois cossus et autres dictateurs frustes et démocrates assassins aux bonnes manières, lesquels se battent entre eux mais sont unis par leur commune passion du pouvoir et leur commune avidité pour des profits toujours plus grands. Mais en provoquant cette unanimité sans précédent et en ralliant contre elle tous ces destructeurs de l'humanité, Greta révèle aux yeux de tous l'essence des choses, les auteurs et les responsables de la crise historique généralisée d'aujourd'hui. D'ailleurs, comme elle est entièrement d'accord avec le grand prisonnier palestinien Marwan Barghouti (22 ans dans les prisons israéliennes !) qui se déclare « pacifique mais pas pacifiste », Greta apparaît comme l'ennemie jurée numéro un de « ceux d'en haut », et la principale source d'inspiration militante pour la multitude de « ceux en bas » et leurs avant-gardes révoltées. Quant à la gauche désorientée et confuse d'aujourd'hui, l'esprit clair de Greta pourrait lui être utile pour clarifier une fois pour toutes ses idées, ses priorités et ses orientations… »


Notes

1. Voir Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères : « Israël poursuit des objectifs similaires à ceux de la Russie » ! : https://www.pressegauche.org/Serguei-Lavrov-ministre-russe-des-affaires-etrangeres-Israel-poursuit-des

2. Voir aussi Contre la Russie, l'OTAN et Israël - Greta montre la voie ! : https://aplutsoc.org/2024/01/06/contre-la-russie-lotan-et-israel-greta-montre-la-voie-un-billet-de-yorgos-mitralias/

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Trump prépare-t-il un coup d’État militaire ?

14 octobre, par Dan La Botz — ,
Le débat actuel dans une grande partie de la société américaine porte sur la question de savoir si le président Donald Trump prépare ou non un coup d'État. Il est omniprésent, (…)

Le débat actuel dans une grande partie de la société américaine porte sur la question de savoir si le président Donald Trump prépare ou non un coup d'État. Il est omniprésent, des talk-shows télévisés populaires aux revues politiques sophistiquées.

6 octobre 2025 | Réseau Bastille
https://www.reseau-bastille.org/2025/10/06/trump-prepare-t-il-un-coup-detat-militaire/

Bill Maher, l'animateur libéral de Real Time, une émission-débat où il satirise l'actualité et qui compte un demi-million de téléspectateurs, a déclaré que le gouvernement Trump habituait les Américains à voir des forces de police masquées, des personnes enlevées dans la rue et des soldats dans les rues de Washington, D.C. Il a qualifié cela de « coup d'État lent » et a suggéré que même si les démocrates remportaient les élections de 2026, ils pourraient ne pas être en mesure de prendre leurs fonctions, des commentaires largement relayés par les médias nationaux. Le journal libéral Foreign Policy a posé la question suivante : « Trump est-il en train de mener un auto-coup d'État ? » et a fourni des preuves qu'il semblait effectivement le faire. Dès février, The Guardian avait publié un éditorial intitulé « La prise de pouvoir de Donald Trump : un coup d'État dissimulé par le chaos ».

Aujourd'hui, les preuves que Trump pourrait tenter de mener un coup d'État militaire s'accumulent. Trump part en guerre contre les Américains. Il a mobilisé la Garde nationale pour patrouiller à Los Angeles et à Washington, D.C., et a également envoyé 700 marines à Los Angeles. Il prévoit maintenant de faire appel à la garde à Chicago, bien que le gouverneur de l'Illinois, J.B. Pritzker, et le maire de Chicago, Brandon Johnson, affirment que la garde n'est pas nécessaire. Trump prévoyait d'envoyer des troupes à Portland, dans l'Oregon, affirmant que « la ville ressemble à une zone de guerre », mais un juge fédéral a ,au moins temporairement, bloqué ces plans, affirmant que les manifestations y étaient modestes, pas particulièrement violentes et qu'il n'y avait aucun risque de rébellion.

Trump utilise les manifestations contre l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) pour justifier l'envoi de la garde ou de soldats. On estime à quatorze millions le nombre d'immigrants sans papiers aux États-Unis, qui vivent désormais dans un État policier. Pour eux, un coup d'État a déjà eu lieu. Les 5 600 agents armés et masqués qui opèrent dans tout le pays arrêtent désormais environ 60 000 personnes par jour. Quelque 400 000 immigrants ont été expulsés ou, sous la pression du gouvernement, se sont auto-expulsés en septembre. Cet été, le Congrès a voté un budget supplémentaire de 76,5 milliards de dollars pour l'ICE, qui recrute 10 000 nouveaux agents chargés des expulsions.

Trump sait que dans les États démocrates, les arrestations de l'ICE dans les champs, les usines et les écoles provoqueront des protestations, et il utilise ensuite ces protestations pour justifier l'envoi de la Garde nationale ou de troupes.

Trump s'en prend désormais également à « l'ennemi intérieur », c'est-à-dire à ses adversaires politiques. Dans un mémorandum présidentiel du 25 septembre intitulé « Lutter contre le terrorisme intérieur et la violence politique », Trump a répondu à l'accusation selon laquelle il serait fasciste en déclarant : « Ce mensonge « antifasciste » est devenu le cri de ralliement utilisé par les terroristes nationaux pour mener une attaque violente contre les institutions démocratiques, les droits constitutionnels et les libertés fondamentales américaines. Les points communs qui animent ce comportement violent sont l'anti-américanisme, l'anti-capitalisme et l'anti-catholicisme, le soutien au renversement du gouvernement américain , l'extrémisme en matière de migration, de race et de genre et l'hostilité envers ceux qui ont des opinions américaines traditionnelles sur la famille, la religion et la moralité. »

Dans son discours prononcé lors d'un rassemblement sans précédent de 800 généraux et amiraux américains convoqués à une réunion spéciale le 1er octobre, il a déclaré que les villes dirigées par les démocrates de gauche radicale – San Francisco, Chicago, New York, Los Angeles – étaient « des endroits très dangereux, et nous allons les remettre en ordre une par une. Et cela va être une tâche importante pour certaines des personnes présentes dans cette salle. C'est aussi une guerre. C'est une guerre intérieure. » Il a déclaré : « Nous devrions utiliser certaines de ces villes dangereuses comme terrains d'entraînement pour notre armée, la Garde nationale, mais surtout l'armée, car nous allons très bientôt entrer à Chicago. »

Il semble donc que nous risquions d'être confrontés à un coup d'État, mais si c'est le cas, de nombreuses villes et États, ainsi que des millions de personnes, résisteront.

5 octobre 2025

Dan La Botz

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Acte 2 : Le 15 novembre et au-delà, dégageons Macron et son monde !

14 octobre, par l'Inter AGs Indignons Nous ! — ,
Alors que seulement 14 % des français lui font encore confiance quand 73 % d'entre eux exigent sa démission, Macron n'a jamais été aussi faible et c'est bien pour cette raison (…)

Alors que seulement 14 % des français lui font encore confiance quand 73 % d'entre eux exigent sa démission, Macron n'a jamais été aussi faible et c'est bien pour cette raison qu'il ne faut rien lâcher. Bien au contraire, c'est le moment de lui porter le coup de grâce.

12 octobre 2025 | tiré du site Arguments pour la lutte sociale

Appel issu de l'Inter AGs Indignons Nous – Bloquons Tout à l'ensemble des forces sociales du pays.

Le Roi est nu comme il ne l'a jamais été.

Alors que seulement 14 % des français lui font encore confiance quand 73 % d'entre eux exigent sa démission, Macron n'a jamais été aussi faible et c'est bien pour cette raison qu'il ne faut rien lâcher. Bien au contraire, c'est le moment de lui porter le coup de grâce.

L'heure est venue de mettre fin à son statut, à son régime, à sa monarchie présidentielle et à son monde pourris et pourrissant.

Vous attendiez des revendications claires ? Sachez que nous sommes bien là pour tout reprendre ! Il est temps que le Peuple prenne le pouvoir car si en bas, on ne veut plus et depuis trop longtemps, plus personne ne peut nier aujourd'hui qu'en haut, ils ne peuvent plus, ils ne peuvent même plus nous le cacher. La fin de partie a sonné et nous venons pour tout changer !

Le 10 septembre fut le premier acte de cette séquence qui est clairement révolutionnaire. Nous étions des centaines de milliers à descendre dans la rue, nous le Peuple, sans syndicats ni partis politiques, et notre détermination, à la hauteur de ce ras le bol général, a réussi à faire tomber pas un mais deux gouvernements en l'espace d'un seul mois. Tout pointe désormais vers le méprisant de la République, alors dégageons-le enfin, lui et son monde, pour le remplacer par le Pouvoir du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple.

La nécessité d'une réécriture des règles du jeu à travers un processus constituant est désormais dans toute les têtes, de l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par l'extrême centre, ces anciens soldats de la Macronie qui, aujourd'hui, quitte le navire. Nous n'attendrons pas de prochaines élections législatives ou présidentielles pour choisir celui qui devra décider à notre place. C'est le moment. C'est notre moment.

Nous appelons donc l'ensemble des personnes mobilisées, bloqueur.euse.s, grévistes, étudiant.e.s, chômeur.euse.s ou retraité.e.s à la préparation de l'Acte 2 de cette séquence.

Dès maintenant et durant les prochaines semaines, créons les conditions matérielles de cette victoire historique. Construisons la grève générale reconductible, ses caisses de grève, ses réseaux solidaires, ses tournées des boites, ses commissions grève et coordinations interprofessionnelles. Élargissons nos rangs à l'ensemble des forces sociales, à toutes les luttes syndicales, paysannes, écologistes ou des quartiers populaires dans une grande convergence de tous les indignés pour frapper tous en même temps d'un seul poing.

Rejoignons l'appel du Var à organiser des coordinations dans chaque département autour du 1er novembre pour rassembler toutes nos forces localement partout, organiser des actions à grande échelle près de chez nous et coordonner ensemble le blocage réel du pays autour du 15 novembre, date anniversaire du grand mouvement des Gilets Jaunes. Au programme, une pluralité d'actions, déter ou pacifiques, manifestations déclarées ou sauvages, piquets de grève, blocages des routes, des entrepôts, des lycées, boycott ciblé et généralisé, artivisme et festivités, convoi des indignés vers Paris avec montée de nos cahiers de doléances à déposer légitimement devant l'Assemblée Nationale…

Si ce n'est pas nous, qui ? Et si ce n'est pas maintenant, quand ?

Alors, rejoignez, partagez, transformez cet appel pour que le 13, le 14, le 15 novembre et au delà, nous passions de l'indignation à l'action, de Bloquons Tout à Reprenons Tout !

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Interdit d’inclure

14 octobre, par Carmen Duplain — , ,
Le 24 septembre, le ministre Jean-François Roberge annonçait qu'il serait dorénavant interdit aux fonctionnaires d'utiliser l'écriture inclusive dans les publications (…)

Le 24 septembre, le ministre Jean-François Roberge annonçait qu'il serait dorénavant interdit aux fonctionnaires d'utiliser l'écriture inclusive dans les publications gouvernementales. Rien de moins banal. On parle déjà d'intervenir pour généraliser cette interdiction à toutes les institutions d'enseignement.

Au cours des dernières décennies, dans l'espace public, des efforts considérables incluant le dialogue, les prises de parole, la recherche et le partage d'expériences ont permis de favoriser l'évolution de notre langue de façon à en réduire les stéréotypes et la rendre ainsi plus représentative de toutes les personnes qu'elle entend nommer. L'un des résultats en est qu'à ce jour, une grande partie des institutions d'enseignement (collégiales et universitaires) et de nombreuses organisations se sont dotées d'un guide d'écriture inclusive, afin de susciter la réflexion, de sensibiliser et de guider leurs membres. Un effort conscient et transformateur qui a porté fruit, offrant une meilleure visibilité à toustes. Et la confiance dans le simple fait d'avoir le droit d'être, d'être légitimé-e. Ce sentiment fondamental de sécurité.

On observe une direction très nette dans le gouvernement de la CAQ. À chaque semaine, il porte atteinte à des droits qui ont mis du temps à être reconnus, de chaude lutte. Celui d'être inclus-e dans la langue en est un. Les droits des personnes de la diversité LGBTQ+ suivent une courbe similaire à ceux des femmes. Une société plus égalitaire pour les unes l'est déjà aussi davantage pour les autres. Nos combats se tiennent.

Je discutais avec George Lefebvre, un jeune homme trans engagé et passionné, pour qu'il m'aide à réfléchir à ce billet. Il m'a parlé de ce moment où pour la première fois, il a entendu une de ses profs utiliser des termes non-binaires pour s'adresser aux élèves. Une première fois à marquer d'une pierre parce qu'elle le faisait exister réellement dans les murs d'une classe. Ce simple statut : exister. Il m'a parlé de cette réalité que connaissent les personnes appartenant à sa communauté, à la fatigue d'avoir à se faire sans relâche porte-parole de sa propre cause parce que sinon, il n'y a aucune chance que la société puisse évoluer.

C'est par notre engagement commun, solidaire, vocal, c'est par notre volonté de ne pas laisser faire les un-es et laisser perdre les autres que nous devons tracer toujours notre direction. Une direction très, très nette.

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L’extrême-droitisation de la CAQ

14 octobre, par Mario Charland — , ,
C'est devenu un classique : lorsque les « bonzes » du néolibéralisme (dont la CAQ est un de nos plus beaux spécimens) se rendent compte qu'ils ont entraîné, par leur (…)

C'est devenu un classique : lorsque les « bonzes » du néolibéralisme (dont la CAQ est un de nos plus beaux spécimens) se rendent compte qu'ils ont entraîné, par leur incompétence et leur étroitesse d'esprit, toute une population dans une impasse à la fois sociale, politique et économique, le « réflexe » qui leur est naturel est de s'arrimer encore plus sur les thèmes de prédilection de l'extrême-droite.

L'immigration (source de tous les maux), la référence à la « Loi et l'ordre » (accompagnée, comme il se doit, d'une « nécessaire » répression à venir), la « purge » dans la classe des fonctionnaires (en guise de compensation pour la mauvaise gestion des fonds publics par le gouvernement en place), le soulagement du « terrible » fardeau fiscal qui pèse sur les plus hauts revenus (justifié, comme de raison, par le mythe tenace du « ruissellement » qui, comme la potion magique du sage et prévenant Panoramix, va redonner vigueur à la vie économique par l'entremise d'un réinvestissement « massif », rendu possible par les marges financières ainsi dégagées, dans les infrastructures de production, encourageant ainsi l'économie « réelle » et non le recours aux paradis fiscaux, aux abris fiscaux, à l'évasion fiscale pour se soustraite à l'impôt).

La CAQ est passée maître dans l'art du « paradoxe » (pour ne pas dire de l'« incohérence ») : réduire (une fois de plus) les subsides à la fonction publique sans que les services aux citoyens en soient affectés ; raffermir le tissu social tout en bonifiant la Loi 21 dont le caractère discriminatoire est dénoncé à l'International par des ONG spécialisées dans la défense des droits de la personne ; s'enorgueillir de « nos » valeurs communes (soi-disant menacées) tout en rappelant constamment notre « honteuse » infériorité économique face à l'Ontario (comme une épine dans le pied qu'on arrive pas à extirper), « […] notre mentalité d'extrême prudence [qu]' Il faut changer [...] » quand il s'agit de prendre des risques (environnementaux) pour faire du Québec « […] une des nations les plus prospères des Amériques [...] »1, notre attachement « archaïque » au modèle québécois social-démocrate qui serait passé date à l'heure de la mondialisation des marchés et de la toute puissance des multinationales capables de dicter leurs lois à tous les gouvernements de la planète.

Parlant de « valeurs communes », quelles sont-elles exactement ? Mise à part la « Laïcité » (qui n'est pas une valeur en soi mais un principe républicain de séparation des pouvoirs entre l'Église et l'État), Legault (et son troupeau de moutons qui lui sert d'aile parlementaire) est avare de commentaires. Il y a, bien sûr, l'égalité homme/femme qu'on brandit fièrement comme faisant partie de l'ADN du peuple québécois. À cette exception près que, comme pour tous les principes « vertueux » défendus par la CAQ, ils évoluent dans une couche de l'atmosphère tellement élevée en altitude que les retombées terrestres tardent toujours à se fraie sentir. Ce parti imbu de « valeurs » entrepreneuriales n'a que « mépris » pour tout ce qui relève de l'« État » (considéré ici comme l'Institution centrale représentative de la volonté générale, donc du Bien commun nourri par des valeurs communes, dans une démocratie libérale de type parlementaire). Qui dit « État » dit « services aux citoyens » libérés des lois implacables du marché capitaliste auxquelles notre François 1er voue un culte. Et qui dit « services aux citoyens » (santé, éducation, garderies, services sociaux) dit omniprésence des femmes comme employées de cet État, pressées comme des citrons pour répondre aux exigences d'un travail taylorisé, donc déshumanisé parce qu'en bout de ligne, une automobile, un ordinateur, une « canne de bines » et un corps humain, c'est la même chose : une « marchandise » qui doit prendre sa place et remplir sa fonction à l'intérieur d'une économie globalisée.

Bref, il est plus facile d'adorer la Femme éternelle (égale en droit au Mâle éternel) que d'être solidaire de la condition féminine au jour le jour sans porter de jugement sur la façon dont chaque « femme » perçoit sa propre identité de « femme » au point de vue religieux, sexuel, familial, professionnel, maternel et citoyen en général. Comme il est plus facile de « vanter » l'ouverture d'esprit de Québécois que d'accepter d'être confronté à des pratiques culturelles hors normes (port du voile islamique pour les employées de l'État, prières de rue, éthique vestimentaire, rapport au corps, à la sexualité, relations homme/femme) qui nous déstabilisent de par leur caractère inédit, qu'on a du mal à comprendre et qu'on a tendance, de fait, à mal interpréter.

Avec la rentrée parlementaire, Legault (chef incontesté parce qu'incontestable) franchi une nouvelle étape dans sa droitisation, voire son extrême-droitisation. Il ne mâche pas ses mots, tout simplement parce qu'il n'a pus rien à perdre (chute des intentions de vote dans les sondages, discrédit généralisé de sa gouvernance dans la population, éventuel effacement du parti aux prochaine sélections) : assauts des islamistes (« radicaux »), renforcement de l'État policier, référence au mythe « masculiniste » de la force brute qui gravit tous les échelons à force de volonté et d'abnégation, retour aux sources « aliénantes » du culte de l'argent et de la personnalité. En d'autres mots : « fuite en avant », telle une sorte de politique de la « terre brûlée » appliquée à la vie parlementaire qui consiste à ne rien laisser de substantiellement constructif en héritage au prochain gouvernement qui lui permettrait de rebâtir sur des bases solides et ne pas avoir à repartir à zéro à chaque changement d'administration. Autant la fin de sa carrière politique s'annonce humiliante pour Legault, autant il anticipe sa vengeance selon l'intensité du ressentiment qui l'habitera d'ici là.

L'image de Rocky Balboa utilisée à escient pour nous présenter un Premier Ministre prêt à se battre jusqu'à son dernier souffle pour rester au pouvoir n'est pas anodine. Elle est construite de façon délibérée et envoie un message qui nous en dit long sur l'esprit « jusqu'au-boutiste » qui habite un politicien de carrière comme François Legault : la vie politique, du moins dans son acception « parlementaire » dans le contexte d'une démocratie libérale, est comme une arène de boxe, il faut apprendre à donner des coups et être capable d'en encaisser sans vaciller, tout est une question de « stratégie », d'endurance, de tactique car l'objectif ultime est la « victoire » (par « K.O. » préférablement). Ce faisant, ce pourquoi l'on se bat est relégué au second plan, étant donné qu'il est préférable de « gagner » pour une mauvaise cause que de « perdre » pour une bonne.

Il faut espérer que le naufrage annoncé de la CAQ entraînera avec lui, à plus ou moins long terme, celui de cette vision « machiste » de l'exercice du pouvoir en démocratie parlementaire qui éloigne toujours un peu plus, en corps et en esprit, les citoyens ordinaires des instances de décision et transforme leur potentiel engagement et intérêt pour la politique en cynisme et désintérêt patent. Ce n'est pas pour demain car le prochain gouvernement, formé vraisemblablement par le PQ de Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), s'aligne déjà sur les mêmes thèmes démagogiques et chauvins de l'immigration « massive » comme menace à notre « identité » nationale (figée dans le béton si on comprend bien le discours des nationalistes conservateurs), des manifestations publiques d'appartenance religieuse comme prélude à une éventuelle révolution islamique au Québec (!), des demandeurs d'asile, résidents non-permanents, étudiants étrangers comme responsables des diverses crises que traverse le Québec depuis plusieurs années (logement, engorgement des hôpitaux, manque de places en garderie, criminalité juvénile en hausse, recul du français). Alors que l'essentiel de ces problèmes, devenus « chroniques » à force de déni sur leurs véritables causes, est dû à la perversion du rôle de l'État comme instance régulatrice de l'économie de marché, des rapports sociaux de production, des tensions entre classes sociales pour l'accaparement des richesses produites en amont de la croissance du PIB et comme garant d'une justice redistributive à la base même de la confiance des citoyens dans la démocratie « représentative ».

Sur le plan strictement « économique », il ne faut pas s'attendre à des miracles de la part de ce « vieux » parti de gouvernement dans les veines duquel coule le sang du déficit zéro élevé au rang de projet de société par cet ancien conservateur converti sur le tard au souverainisme et à qui revient le mérite d'avoir ouvert la voie au rétrécissement de l'intervention de l'État pour laisser à Québec inc, plus efficace parce que « privé », toute la latitude nécessaire afin de nous assurer d'une prospérité sans limites qui, comme par magie, va profiter également à tout le monde. On connaît la suite. D'autant plus qu'avec Éric Duhaime et son PCQ imbibé d'idéologie libertarienne qui va bien finir par mettre le pied dans la porte de l'Assemblée Nationale, PSPP ne vas pas hésiter à séduire son potentiel électorat en stigmatisant à qui mieux mieux la gauche, associée pour l'occasion à l'islamisme radical, dans un beau mélange « islamo-gauchiste » qui va faire les délices des chroniqueurs du Journal de Montréal !

Parlant de « gauche », la seule chance, dans l'état actuel des choses, de pouvoir nous extraire de ce cirque ambulant avec ses clowneries qui finissent par ne plus être drôles, nous est donné par Québec Solidaire (QS) et son leitmotiv d'origine : « faire de la politique “autrement” ». S'étant autoproclamé dès le départ « parti des “urnes” et de la “rue” », avec son récent « recentrement » pour plaire aux médias, calmer les angoisse du citoyen lambda (elles-mêmes nourries par des scénarios catastrophes élaborés par ces mêmes médias dans l'éventualité d''un gouvernement solidaire) et rassurer les électeurs de la CAQ qu'une politique environnementale digne de ce nom ne les empêchera pas de continuer à polluer l'atmosphère avec leurs gros VUS énergivores, on a l'impression que, finalement, l'« Urne » a fini par bouffer la « Rue ». Avec les résultats électoraux et intentions de vote conséquents à cette soi-disant « modernisation » du programme. QS doit revenir aux « fondamentaux » s'il ne veut pas subir le même sort que le NPD de Jagmeet Singh aux dernières élections fédérales...

Mario Charland
Shawinigan

Note
1.Le Devoir, 30 septembre 2025, « Legault enfile les gants pour lutter contre la “paperasse” et les “islamistes radicaux” ».
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À la recherche d’un Québec inclusif

14 octobre, par Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI) — , ,
Mémoire déposé à la Commission des relations avec les citoyens dans le cadre de la Consultation générale sur le cahier de consultation intitulé : La planification de (…)

Mémoire déposé à la Commission des relations avec les citoyens dans le cadre de la Consultation générale sur le cahier de consultation intitulé : La planification de l'immigration au Québec pour la période 2024-2027

Pour lire le mémoire, cliquez sur l'icône

Le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI), fondé en 2001 à Montréal, vise à protéger les droits des personnes migrantes, immigrantes et racisées, particulièrement lorsqu'il s'agit des enjeux du travail, et à développer leur capacité d'agir de manière collective. L'acquisition d'un « pouvoir d'agir » (empowerment) de ces populations cibles constitue ainsi une valeur fondamentale du Centre, et les orientations sont déterminées par la participation démocratique des travailleur·euse·s migrants, immigrants ou racisés. Le CTTI est actuellement actif à travers le Québec, grâce à ses sections régionales au Bas-Saint-Laurent, en Capitale-Nationale, au Saguenay-Lac-Saint-Jean et en Outaouais. Le présent mémoire repose sur des recherches scientifiques et des données statistiques, mais aussi et avant tout sur des expériences vécues par les personnes migrantes et immigrantes rencontrées au cours des deux dernières décennies.
https://iwc-cti.ca/fr/
info@iwc-cti.ca
(514) 342-2111

Points centraux du mémoire
Notre mémoire présente d'abord nos propres analyses des politiques d'immigration et des réalités vécues par les personnes migrantes et immigrantes ainsi que nos positions par rapport aux politiques mises en oeuvre. Les analyses sont particulièrement concentrées sur les politiques d'immigration de plus en plus axées sur la migration temporaire et sur les enjeux autour de la protection de la langue française. À partir de ces analyses, des propositions concrètes sont formulées, présentées à la fin du mémoire. Nous soulignons notamment l'importance d'offrir de meilleures protections aux travailleur·euse·s migrants n'ayant qu'un statut temporaire et d'ouvrir l'accès à la résidence permanente à toute personne ayant accumulé des expériences sur le sol québécois. Nous proposons d'ailleurs des pistes alternatives de la protection de la langue française, adaptées aux réalités des personnes migrantes.

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Les ruptures de services en santé mentale ne sont pas une question de méconnaissance, mais de sous-investissements

14 octobre, par Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) — , ,
Montréal, le 8 octobre 2025 – L'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) souhaite réagir au cri du cœur de la famille (…)

Montréal, le 8 octobre 2025 – L'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) souhaite réagir au cri du cœur de la famille du jeune Arsen Sarukhanyan, à la suite de la sortie du rapport de la coroner, lié à son décès tragique.

L'association est en désaccord avec l'idée émise que les ressources sont suffisantes et simplement méconnues.

« Nous ne devons pas nier la réalité vécue par des milliers de personnes qui cherchent, souvent en vain, à obtenir du soutien en santé mentale. Les ruptures de services, la fragmentation du réseau et les délais d'attente ne sont pas une question de communication ou de méconnaissance : ils sont le résultat d'un système en surcharge, sous-financé » mentionne François Winter, porte-parole de l'AGIDD-SMQ.

Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, plus de 12 000 personnes étaient en attente d'un premier service en santé mentale en août dernier, dont plus de 7000 hors délai. Ces chiffres parlent d'eux-mêmes. Sur le terrain, les organismes communautaires sont témoins au quotidien de la détresse de jeunes adultes qui se heurtent à des portes closes, à des critères d'admissibilité trop rigides ou à des suivis interrompus faute de ressources. Des impacts qui auraient pu mener à la commission d'un acte irréparable sur autrui et de plus en plus déshumanisé.

Le rapport du coroner Me Julie-Kim Godin le souligne clairement : la mort de M. Sarukhanyan illustre « une série de ruptures de services, de communications déficientes, de travail en silo et d'occasions manquées
».

« Ces constats appellent à prioriser les besoins des personnes qui souffrent et à investir dans la prévention plutôt que dans la coercition avec une révision de la loi P-38. Les gens ont besoin de support et d'humanité, pas de coercition » mentionne François Winter.

Nancy Melanson, co-coordonnatrice de l'AGIDD-SMQ, évoque aussi que « Ces constats appellent à un investissement dans une multitude de stratégies de prévention et de postvention, auprès des personnes qui
demandent des services, et ce, partout au Québec, pour aider et accompagner “au bon moment” et prévenir l'application d'une loi P-38 »

La méconnaissance ne tue pas. L'absence de réponse, si.

L'AGIDD-SMQ souhaite travailler avec le ministre Carmant afin qu'il soit en mesure d'entendre les personnes concernées, les proches, les groupes communautaires et les intervenants de première ligne, afin de
bâtir ensemble des services réellement accessibles, continus et centrés sur les besoins des personnes.

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Deux ans de génocide, deux ans de complicité

14 octobre, par Canadiens pour la paix et la justice au Moyen-Orient (CJPMO) — , , ,
Il y a deux ans aujourd'hui, Israël lançait son attaque génocidaire contre Gaza, utilisant l'attaque du Hamas comme prétexte pour sa campagne ciblant l'ensemble du peuple (…)

Il y a deux ans aujourd'hui, Israël lançait son attaque génocidaire contre Gaza, utilisant l'attaque du Hamas comme prétexte pour sa campagne ciblant l'ensemble du peuple palestinien. Malgré les preuves accablantes de ces crimes de guerre systématiques, le Canada continue d'offrir le soutien politique et militaire qui permet cette horreur.

Depuis deux ans, chaque jour, nous sommes confrontés à de nouvelles preuves des crimes atroces commis par Israël, diffusées en direct sur les réseaux sociaux. Des immeubles d'habitation, des camps de réfugiés, des hôpitaux et des tentes de familles déplacées, bombardés, sont délibérément pris pour cible par des frappes aériennes israéliennes incessantes. Des familles affamées sont privées de nourriture, d'eau et d'aide par un siège et un blocus cruels. Des Palestiniens désespérés sont abattus alors qu'ils cherchaient de l'aide pour leurs familles.

Pour beaucoup d'entre nous, toute confiance que nous pouvions avoir dans nos institutions politiques a été brisée. Face aux preuves accablantes d'un génocide qui se déroule sous nos yeux, trop de personnes au pouvoir ont refusé de reconnaître cette réalité ou ont relayé la propagande israélienne. Pire encore, trop de dirigeants canadiens ont continué d'offrir un soutien militaire, politique et économique à la machine de guerre d'Israël, malgré l'opposition de la majorité des Canadiens au nettoyage ethnique israélien.

Les négociations de cessez-le-feu en cours n'offrent pas non plus beaucoup d'espoir. Si la proposition de cessez-le-feu de Trump, approuvée par le Canada, promet un soulagement immédiat à la violence génocidaire d'Israël, elle laisse également présager un avenir sombre où les Palestiniens se verront perpétuellement refuser le droit à l'autodétermination, où ils seront soumis à une administration étrangère coloniale et à une occupation israélienne continue.

Malgré cette situation désastreuse, nous continuons de collaborer avec nos alliés de la société civile et du Parlement pour plaider en faveur d'une approche différente, fondamentalement ancrée dans la dignité et l'humanité des Palestiniens, une approche capable de mettre fin aux atrocités commises par Israël et de respecter le droit international. Cela implique d'exercer une pression intense et croissante sur nos dirigeants afin qu'ils imposent des mesures concrètes, telles que des sanctions, susceptibles de contraindre Israël à mettre fin au génocide et à son occupation illégale. Cela implique également de faire pression sur les médias grand public pour qu'ils garantissent que leurs reportages sur Gaza respectent les normes professionnelles et rendent compte fidèlement de la situation.

Contester la réponse du Canada au génocide

Les gouvernements libéraux du Canada, tant sous Trudeau que sous Carney, n'ont pas réagi adéquatement au génocide en cours. Les intentions meurtrières d'Israël étaient connues dès le début, et des spécialistes du génocide et des experts de l'ONUont très tôt alerté sur le fait que les actions et le langage d'Israël indiquaient qu'un génocide était en cours. Malgré ces avertissements, le Canada a apporté un soutien sans équivoque à l'offensive militaire israélienne contre Gaza après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, et a refusé pendant de nombreuses semaines de soutenir les appels au cessez-le-feu, alors même que le bilan des victimes s'alourdissait rapidement.

Au fil du temps, la gravité et la cruauté des actions d'Israël sont devenues impossibles à ignorer. Le crime de génocide a été retenu par la Cour internationale de Justice et des mandats d'arrêt ont été émis par la Cour pénale internationale pour famine forcée systématique. Au niveau national, des manifestations populaires se sont poursuivies chaque semaine à travers le pays contre le génocide et pour un embargo sur les armes.

Face à cette réalité, le gouvernement canadien a lentement commencé à modifier son approche et a finalement adopté de nouvelles politiques : l'imposition d'une « pause » temporaire sur certaines nouvelles exportations d'armes destinées à la production de biens « mortels », l'imposition de sanctions contre deux ministres israéliens d'extrême droite, et plus récemment la reconnaissance de l'État de Palestine avec des conditions totalement asymétriques et coloniales. Dans chaque cas, ces politiques résultaient de pressions populaires, mais aussi de mesures incomplètes qui sont loin de mettre fin aux ambitions génocidaires d'Israël ni de rompre l'alliance militaire et économique du Canada avec Israël et son mécène, les États-Unis.

Face à cette réponse molle du gouvernement au génocide, nous, à CJPMO, avons récemment fait campagne pour des changements politiques sérieux : ceux-ci incluent le projet de loi C-233,la Loi visant à éliminer les échappatoires fiscales , qui mettrait fin aux profits de guerre des entreprises canadiennes à Gaza ; et des sanctions économiquesstratégiques contre les principales organisations responsables de l'annexion de la Cisjordanie.

Contester la complicité des médias

Les grands médias canadiens ont joué un rôle important dans la distorsion de la clarté morale de l'opposition à ce génocide. Du mensonge inventé selon lequel le Hamas aurait « décapité des bébés » le 7 octobre aux allégations non corroborées selon lesquelles le Hamas « se cacherait parmi les civils » pendant qu'Israël bombarde des hôpitaux et des écoles, les grands médias répètent la propagande israélienne sans scepticisme, transformant les mensonges en gros titres et la vérité en cendres.

Depuis deux ans, CJPMO lutte contre la mauvaise couverture médiatique et a eu d'innombrables répercussions. Nous avons contribué à un nouveau livre, « Quand le génocide n'était pas une nouvelle » , qui témoigne de cette tache sur notre histoire. Notre site webtémoigne de nos efforts incessants pour faire pencher la balance contre les intérêts des puissants et favoriser une presse plus honnête, même si cela implique de critiquer les médias traditionnels dans l'espoir d'inciter les Canadiens ordinaires à consulter de meilleures sources. Notre équipe et nos bénévoles ont envoyé des milliers de courriels à des journalistes, des rédacteurs en chef et des salles de presse partout au pays. Les médias nous connaissent, connaissent beaucoup d'entre nous par leur prénom et sont obligés de nous prendre de plus en plus au sérieux.

L'opinion mondiale se dresse contre Israël

Du génocide israélien à Gaza à l'expansion des colonies illégales en Cisjordanie occupée, en passant par ses attaques contre le Yémen, la Syrie, l'Iran, le Liban et le Qatar, l'impunité d'Israël semble sans limites. Les gouvernements ont clairement fait savoir qu'il n'y avait pas de ligne rouge ni de conséquences.

Pourtant, au Canada et partout dans le monde, nous constatons un changement radical dans l'opinion publique : une majorité de Canadiens et une pluralité d'Américains reconnaissent que les actions d'Israël à Gaza constituent un génocide. Israël est de plus en plus isolé, tandis que la solidarité mondiale avec la lutte palestinienne continue de croître. Lorsque le premier ministre Netanyahou s'est adressé aux Nations Unies à New York, il s'est retrouvé face à des rangées de sièges vides, tandis que les dirigeants mondiaux quittaient la salle en signe de protestation. (Malheureusement, l'ambassadeur canadien Bob Rae était l'un des rares à rester assis.)

Quelques jours plus tôt, le 22 septembre, les Italiens avaient déclenché une grève générale, paralysant le pays. Les travailleurs portuaires, les chauffeurs de taxi, les chauffeurs d'autobus et les enseignants protestaient contre la complicité de leur gouvernement dans le génocide. Le même jour, l'Espagne annonçait un embargo « total » sur les armes contre Israël. D'autres pays européens ont également commencé à prendre des mesures plus importantes, de l'Irlande qui promettait d'interdire les produits des colonies à la Slovénie qui a imposé une interdiction de voyager à Netanyahou. Aujourd'hui, à Montréal, où se trouve le bureau de CJPMO, des grèves en solidarité avec Gaza ont contraint les universités à fermer.

Il ne fait aucun doute que les choses évoluent et que la volonté d'agir est plus forte. Mais ce changement est lent et le temps presse. Il est crucial de continuer à inciter nos gouvernements et nos institutions à prendre les mesures nécessaires. La complicité de génocide fait peut-être partie de l'histoire du Canada, mais elle ne doit pas nécessairement définir notre avenir.

Nous ne resterons pas silencieux.

Grâce à votre soutien, nous pouvons continuer à lutter pour mettre fin à la complicité du Canada dans le génocide israélien à Gaza et son annexion de la Cisjordanie. Ensemble, nous pouvons réclamer justice au Parlement et dans les médias. Avec votre aide, CJPMO continuera de se battre pour des politiques fondées sur le droit international et les droits de la personne, de la lutte contre la complicité canadienne dans les exportations d'armes à la lutte contre la désinformation dans les médias.

Faire un don maintenant
Deux ans après le début de ce génocide, notre détermination est plus forte que jamais : demander des comptes à nos dirigeants, exiger justice et soutenir sans faille le peuple de Gaza.

Pour la justice et la paix

L'équipe CJPMO

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Guerre commerciale : ce n’est pas le temps de limiter l’accès à l’assurance emploi

14 octobre, par Collectif — , ,
Montréal, le 9 octobre 2025. - Les groupes de défense des sans-emploi, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) et le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (…)

Montréal, le 9 octobre 2025. - Les groupes de défense des sans-emploi, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) et le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) et les grandes centrales syndicales québécoises (CSD, CSN, CSQ et FTQ) tiennent à exprimer leur déception face à l'expiration en date du 11 octobre de la mesure qui permettait une admissibilité élargie à l'assurance-emploi dans le contexte actuel de guerre commerciale et de hausse du chômage.

L'expiration de cette mesure d'ajustement du taux de chômage, dans un tel contexte économique, réduira 'accès à l'assurance-emploi pour des travailleurs et travailleuses qui en ont véritablement besoin. De plus, nous considérons que la reconduction de la mesure concernant le « délai de carence » et celle de la suspension de la répartition de la rémunération payée avant d'avoir accès aux cotisations atteint à peine un minimum des besoins des travailleurs et travailleuses.

Ensemble, les groupes et les centrales syndicales invitent le gouvernement fédéral à plutôt mettre en place des mesures permanentes améliorant l'accès au plus important programme social canadien dans le cadre de son prochain budget le 4 novembre prochain.

« En campagne électorale, Mark Carney avait conservé la position des libéraux des dernières années, promettant de renforcer le filet social et une assurance-emploi mieux adaptée aux réalités du travail. Or, non seulement n'y a-t-il pas de réforme du programme, mais son gouvernement recule sur la seule mesure qui permettait d'élargir l'accès à l'assurance-emploi dans un contexte d'insécurité économique provoquée par la guerre commerciale avec les États-Unis », ont déclaré Selma Lavoie et Milan Bernard, co-porteparoles du CNC. « Comme si ce n'était pas assez, la nouvelle mesure introduite ne s'applique qu'aux “travailleurs de longue date” et risque bien de laisser tomber ceux et celles avec des emplois précaires et vulnérables, comme les travailleurs saisonniers, les employés contractuels et à temps partiels, les jeunes et les nouveaux arrivants, de même que certains secteurs importants de l'économie ».

«

Ça fait des années que les groupes syndicaux, communautaires et sociaux se mobilisent pour exiger une réforme en profondeur du régime d'assurance-emploi. Trop de travailleuses et de travailleurs sont exclus d'emblée du régime. Favoriser l'admissibilité, c'est la clé. Alors, pourquoi retirer la seule mesure facilitant l'accès au régime depuis longtemps ? Exiger un meilleur filet social, c'est faire un pas concret – et essentiel – vers un régime réellement universel, accessible, juste et non discriminatoire. Le gouvernement fédéral ne peut plus faire semblant en instaurant des mesures temporaires à la pièce. Il doit agir, maintenant ! », dénonce Michael Bizzarro, co-coordonnateur du MASSE.

« Avec la guerre commerciale qui fait rage, les centrales syndicales du Québec demandent au gouvernement Carney de ne pas se limiter à soutenir seulement les entreprises, mais aussi les travailleuses et les travailleurs dans les secteurs affectés. Dans cette optique, il faudrait notamment hausser les prestations d'assurance-emploi et augmenter les transferts fédéraux relatifs à la formation afin de donner un réel appui aux principales victimes de cette guerre qui perdure malgré les efforts de trouver un terrain d'entente avec Donald Trump », affirment à l'unisson Luc Vachon, président de la CSD, Caroline Senneville, présidente de la CSN, Luc Beauregard, secrétaire-trésorier de la CSQ, et Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ.

En février dernier, les groupes de défense des sans-emploi et les centrales syndicales avaient d'ailleurs appelé à mettre en place les mesures suivantes :

● Une norme universelle d'admissibilité de 420 heures ;

● Une augmentation du montant des prestations et l'établissement d'un seuil plancher à 500 $ ;

● Que l'exclusion pour fin d'emploi invalide ne s'impose que sur le dernier emploi occupé ;

● Rendre permanente la mesure permettant de recevoir des prestations plus tôt en simplifiant les règles régissant le traitement des indemnités de départ et autres sommes versées à la suite d'une cessation d'emploi.

La coalition invite ainsi de nouveau le gouvernement à profiter du budget pour mettre en place ces mesures, afin de fournir aux travailleurs et aux travailleuses une réelle protection en cas de chômage.

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Lettre ouverte : La décision du NPD de l’Ontario de promouvoir l’énergie nucléaire constitue une erreur historique

14 octobre, par Paul Kahnert — , ,
Lors de son congrès qui s'ouvre prochainement, le NPD de l'Ontario se doit de rejeter les projets nucléaires de Doug Ford. La décision du NPD de l'Ontario de promouvoir le (…)

Lors de son congrès qui s'ouvre prochainement, le NPD de l'Ontario se doit de rejeter les projets nucléaires de Doug Ford. La décision du NPD de l'Ontario de promouvoir le nucléaire comme une énergie propre, verte et abordable est une erreur historique. On parle d'un dérapage comparable à la décision prise par l'ancienne première ministre libérale Kathleen Wynne de vendre Hydro One.

18 septembre 2025 / DE : Paul Kahnert
Traduction Johan Wallengren
Tiré de Rabble

Cette position pro-nucléaire du NPD ne lui rapportera aucun vote et lui coûtera en fait la prochaine élection, en plus de le priver d'un grand nombre de votes dans les années à venir.

C'est un prix très élevé à payer pour apaiser les lobbyistes du nucléaire, ainsi que les autres parties intéressées, qui ne voteront jamais pour le NPD de toute façon.

Les délégués au congrès du NPD de l'Ontario seraient bien avisés, le week-end du 20 septembre, de voter en faveur de l'abandon de cette politique.

Cette lettre ouverte se veut une tentative d'empêcher le NPD de l'Ontario de commettre une erreur épouvantable.

En juin 2002, une personne au fait des affaires internes du NPD est venue à notre réunion de l'Ontario Electricity Coalition et nous a avertis du projet imminent du NPD de privatiser l'ensemble de la nouvelle production d'électricité. Il a été expliqué au chef Howard Hampton pourquoi il s'agissait d'une très grave erreur, et celui-ci s'est présenté au congrès avec une motion invitant à y renoncer. À l'issue du vote, le projet a été abandonné.
Détaillons pourquoi le projet du NPD prônant l'énergie nucléaire en tant que source d'énergie propre, verte et abordable constitue une erreur épouvantable.

La question de l'hydroélectricité est complexe et fait appel à des connaissances techniques, politiques et historiques. Or, il n'y a personne au NPD de l'Ontario qui possède une telle combinaison de connaissances.

Ayant travaillé dans le secteur de l'hydroélectricité pendant 33 ans, je connais très bien le système hydroélectrique. J'ai en outre mené les campagnes provinciales de 2002, 2003 et 2007 et ai débattu en face à face avec les ministres de l'Énergie. Je peux vous dire que la question de l'énergie nucléaire a été recentrée sur la privatisation et la maximisation des profits. Le premier ministre Doug Ford a plusieurs fois décrit l'énergie nucléaire comme étant « propre et abordable ». C'est comme dire que les lasagnes et les gâteaux au fromage sont des aliments amaigrissants.

Le plan nucléaire de Ford est largement axé sur le financement par partenariat public-privé (PPP) de nouvelles centrales nucléaires et s'intéresse particulièrement aux petits réacteurs modulaires (PRM), qui restent à un stade très expérimental et n'ont pas fait leurs preuves. Le financement par PPP est la forme la plus insidieuse de privatisation.

Les investisseurs qui s'engagent dans des PPP s'attendent à un retour sur investissement conséquent. Il n'y a pas d'argent gratuit. Nous devons nous souvenir qu'Ontario Hydro ancienne formule a accumulé 34 milliards de dollars de dette presque entièrement liée au nucléaire, ce qui montre clairement à quel point la construction et l'entretien des centrales nucléaires coûtent cher. Ajouter une rémunération pour les investisseurs ne fera que rendre l'énergie nucléaire ridiculement chère.

L'extraction et la production de combustible nucléaire sont des activités très polluantes et émettrices de carbone. Les investisseurs privés ne parlent jamais du problème des déchets. L'énergie nucléaire est inefficace : on en perd une grande partie sous forme de chaleur non récupérée et de déperdition dans le transport. Une grande question se pose alors : comment fera-t-on pour économiser de l'énergie ? On n'est pas près de voir les investisseurs privés réclamer des économies d'énergie. Prendre des mesures pour véritablement réduire la consommation d'énergie implique une diminution de la demande et des profits.

Les politiciens de tous bords n'ont pas la moindre idée de l'ampleur des coûts en jeu lorsqu'il s'agit de se tourner vers un système énergétique vert basé sur les énergies renouvelables. Si tous les conducteurs de l'Ontario branchaient leur véhicule électrique après le travail, au moment même où la demande culmine déjà, on assisterait à une saturation du système assez redoutable.

La construction des infrastructures nécessaires exigera des investissements massifs dans la production, le transport et surtout la distribution, sans compter l'installation de stations de recharge et de bornes de recharge à domicile.

Nombre de pays ont reconnu le fait que la transition vers les énergies renouvelables et une économie moins énergivore est définitivement incompatible avec un système de maximisation des profits et ont par conséquent créé des entreprises publiques destinées à produire de l'énergie verte. L'Australie, notamment, est un pays qui s'est engagé sur cette voie. En Europe, neuf des dix pays à la pointe de la transition énergétique vers les énergies renouvelables ont un point commun : le processus y a été piloté par une entreprise publique œuvrant dans l'énergie renouvelable. Le NPD de l'Ontario devrait regarder cela de près, car c'est en fait la voie de l'avenir.

La loi sur l'énergie propre des libéraux a en substance donné carte blanche aux producteurs privés d'énergie verte pour imprimer de l'argent. En août dernier, Ford a annoncé la plus grande expansion du secteur privé de l'énergie de l'histoire de l'Ontario. En effet, il a promis exactement la même chose que le premier ministre conservateur Mike Harris du temps où ce dernier procédait à la déréglementation de l'hydroélectricité, dans les années 1990, puisque Ford a à son tour fait miroiter une baisse des tarifs. Lorsqu'il a annoncé la nouvelle, il a utilisé neuf fois le mot « abordable » et a promis une baisse des coûts, des économies pour les consommateurs et des prix compétitifs. Voici ce qu'il est advenu de la promesse de baisse des tarifs de Harris : en 2007, les tarifs avaient doublé ! En 2010, ils avaient triplé et en 2018, ils avaient quadruplé.

Selon le Bureau provincial de la responsabilité financière, Ford dépense jusqu'à 7 milliards de dollars par an pour dissimuler et protéger le programme de déréglementation du marché de l'électricité de Mike Harris. Actuellement, Ford se porte garant des profits et refile la facture aux contribuables. L'expansion record des activités à but lucratif du secteur privé dans l'énergie nucléaire voulue par Ford fera grimper les tarifs et sera très coûteuse pour les particuliers comme pour les entreprises. Ford va-t-il lui aussi utiliser les deniers publics pour subventionner les hausses de tarifs ? Prendre en marche le train du nucléaire en le présentant comme une énergie propre, verte et abordable est une erreur épouvantable. C'est plutôt le moment de mettre le holà et de dénoncer le projet de Ford. Le NPD de l'Ontario a déjà eu pour politique de laisser le secteur public gérer l'énergie. Il est temps de renouer avec le secteur public, de même qu'avec une énergie effectivement propre, verte, et un tarif « au prix coûtant pour la population ».

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Les trois autres membres du Bateau Canadien pour Gaza détenues en captivité illégale par Israël sont maintenant en Jordanie – Nima Machouf de retour à Montréal

14 octobre, par Bateau canadien pour Gaza — , , ,
12 octobre 2025 – Bateau Canadien pour Gaza confirme que la captivité illégale des trois derniers membres de sa mission à bord du bateau Conscience de la Coalition Flottilles (…)

12 octobre 2025 – Bateau Canadien pour Gaza confirme que la captivité illégale des trois derniers membres de sa mission à bord du bateau Conscience de la Coalition Flottilles pour la liberté (FFC) a pris fin aujourd'hui le 12 octobre.

Nikita Stapleton, Sadie Mees, Devoney Ellis étaient en détenue illégalement pendant 4 jours dans une prison en Israël après le rapt de leur bateau par un commando israélien en violation des lois maritimes en eaux internationales. Elles sont maintenant saines et sauves à Amman en Jordanie.

La captivité de Nima Machouf et des deux autres membres de l'équipage de Conscience, Mskwaasin Agnew et Khurram Musti Khan, avait pris fin le 10 octobre. Elle sera de retour à Montréal le 12 octobre, où elle tiendra un point de presse à l'aéroport à 18h00, dès son arrivée.

Rappelons qu'Israël n'a aucune juridiction en eaux internationales. Le rapt et la saisie de Conscience et des autres bateaux étaient des violations flagrantes du droit international en plus de défier les ordres contraignants de la Cour Internationale de Justice exigeant un accès humanitaire sans entrave à Gaza.

Les volontaires de la FFC ne relevaient pas de la juridiction israélienne et ne peuvaient en aucun cas être criminalisés pour vouloir livrer une aide ou contester un blocus illégal. Le rapt des bateaux et la détention illégale des volontaires peuvent être adéquatement qualifiés d'actes de piraterie et de kidnapping.

La détention illégale des volontaires de la flottille est une autre illustration des pratiques systématiques d'Israël : défier les ordres contraignants de la CIJ, ignorer le droit international protégeant la navigation civile et rejeter les demandes de millions de personnes à travers le monde exigeant la fin du siège illégal et les massacres de palestiniens et le génocide dont les effets se feront sentir pour des années à venir.

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Le dirigeant syndical Rob Ashton annonce sa candidature à la direction du NPD

14 octobre, par Gabriela Calugay-Casuga — , ,
Rob Ashton, président de la section canadienne du Syndicat international des débardeurs et des entrepôts (ILWU), a annoncé mercredi qu'il se lançait dans la course à la (…)

Rob Ashton, président de la section canadienne du Syndicat international des débardeurs et des entrepôts (ILWU), a annoncé mercredi qu'il se lançait dans la course à la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD). Se positionnant comme le porte-parole des travailleurs et des travailleuses, Ashton affirme vouloir ramener le NPD à ses racines, celles d'un parti qui défend les gens ordinaires.

2 octobre 2025 | tiré de rabble.ca

« Je ne suis pas un politicien. Pendant la plus grande partie de ma vie, j'ai été un travailleur », peut-on lire sur le site de sa campagne. « Je sais ce que signifie une dure journée de travail, l'inquiétude de savoir si le chèque de paie suffira, et ce que c'est que de se tenir côte à côte avec d'autres pour affronter le patron — et gagner. »

Le site d'Ashton indique qu'il mettra l'accent sur la lutte contre le coût de la vie et l'aggravation des inégalités de revenus, des enjeux qu'il dit entendre régulièrement dans ses conversations avec des citoyen-nes.

« Pour le dire simplement : je me bats pour les travailleurs et travailleuses, je parle franchement, j'écoute attentivement et je ne recule pas devant un combat », a-t-il déclaré.

Ashton est la troisième personne à avoir été provisoirement approuvée par le comité de vote à la direction du parti. Il rejoint Heather McPherson, députée albertaine, et Avi Lewis, militant et cinéaste. Yves Engler, militant basé à Montréal, avait annoncé plus tôt cet été son intention de se présenter à la direction et a reçu l'appui du Caucus socialiste du NPD. La conseillère municipale britanno-colombienne Tanille Johnston devrait également se joindre à la course.

Pour participer à la course à la direction, les membres doivent soumettre un formulaire de mise en candidature signé par au moins 500 membres du NPD et payer des frais d'entrée de 100 000 $. Les candidat-es doivent ensuite être approuvé-es par le comité de vote à la direction pour être officiellement reconnu-es.

Historiquement, le NPD a été le bras politique du mouvement syndical au Canada. Le parti a été fondé en 1961 par le Congrès du travail du Canada (CTC) et la Fédération du Commonwealth coopératif (FCC). Toutefois, Larry Savage, spécialiste du travail à l'Université Brock, note que les liens formels entre les syndicats et le NPD se sont affaiblis au cours des dernières décennies.

Sur la scène fédérale, le NPD a souvent occupé le rôle de troisième ou quatrième parti. Il avait toutefois accédé au statut d'opposition officielle en 2011. Sous le gouvernement de l'ancien premier ministre Justin Trudeau, le NPD avait conclu un accord de soutien et de confiance avec le Parti libéral, en vigueur de 2022 à 2024.

Grâce à cet accord, plusieurs revendications syndicales de longue date ont progressé. La Loi sur l'assurance-médicaments a reçu la sanction royale en octobre 2024, et une loi sur les soins dentaires nationaux a été adoptée à l'été 2023.

Lors de l'élection fédérale d'avril 2025, le NPD a toutefois perdu son statut de parti officiel après n'avoir remporté que sept sièges à la Chambre des communes. Lors du panel Off the Hill organisé récemment par rabble.ca, les invité-es ont discuté des qualités nécessaires pour la ou le prochain chef du parti après ce revers.

Chuka Ejekam, chercheur ayant collaboré avec le Centre canadien de politiques alternatives et la Fédération du travail de la Colombie-Britannique, a souligné que le parti a besoin d'un-e leader capable de tirer parti de ses ressources même lorsque le parti n'est pas au pouvoir.

« Si ce n'est pas un gouvernement minoritaire et que le NPD ne détient pas la balance du pouvoir pour faire adopter des lois, le parti doit quand même trouver des moyens d'être influent, » a expliqué Ejekam. « Parce qu'il y a beaucoup de gens pour qui le NPD reste essentiellement le seul choix. »

Les candidatures à la direction peuvent être déposées jusqu'au 31 janvier 2026. Le vote aura lieu le 29 mars, lors du congrès annuel du parti à Winnipeg.

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Les périls de construire grand et vite

14 octobre, par Ole Hendrickson — , ,
Beaucoup des prétendus « projets d'intérêt national » de Mark Carney auront des effets négatifs sur l'environnement. 8 octobre 2025 | tiré de rabble.ca La partie Building (…)

Beaucoup des prétendus « projets d'intérêt national » de Mark Carney auront des effets négatifs sur l'environnement.

8 octobre 2025 | tiré de rabble.ca

La partie Building Canada Act du projet de loi C-5 — désormais loi du pays — a suscité des inquiétudes en raison de son potentiel à contourner les obligations de consultation autochtone et de protection de l'environnement. L'annonce faite le 11 septembre par le premier ministre Mark Carney de cinq « projets d'intérêt national » (Projects of National Interest, PONI) et de la création d'un Bureau des grands projets a accentué ces inquiétudes.

Y a-t-il des projets réellement d'intérêt national, pouvant être réalisés rapidement et profitant aux Canadiennes et Canadiens de plusieurs provinces ? Probablement.

Y a-t-il parmi eux des projets qui gaspilleraient l'argent public, nuiraient à l'environnement et ne profiteraient qu'à une minorité ? Oui.

Malheureusement, certains de ces projets figurent dans l'annonce du premier ministre.

L'un d'eux — LNG Canada Phase 2, à Kitimat, en Colombie-Britannique — « doublerait la production de gaz naturel liquéfié de LNG Canada, en faisant la deuxième plus grande installation de ce type au monde ». L'article Here's how Canada's LNG exports could make your heating bill go up identifie les véritables bénéficiaires de ce projet : Shell, Petronas, Korea Gas, PetroChina et Mitsubishi. La fracturation hydraulique utilisée pour extraire le gaz naturel (méthane) contamine les nappes phréatiques. Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre le plus important. L'augmentation du trafic de méthaniers accroît les risques pour la faune marine. Est-ce vraiment dans l'intérêt national ?

Un autre « projets d'intérêt national », le projet nucléaire de Darlington, viserait à faire du Canada « le premier pays du G7 à disposer d'un petit réacteur modulaire opérationnel », censé « fournir une énergie fiable, abordable et propre ».

Fiable ? Ce réacteur est d'un modèle non éprouvé. Le réacteur GE-Hitachi BWRX-300 (non canadien) choisi par Ontario Power Generation (OPG) pour ce projet n'a jamais été homologué, encore moins construit, même si l'organisme de réglementation nucléaire canadien, notoirement accommodant, a accordé à OPG un permis de construction. Abordable ? Le gouvernement fédéral a déjà versé 970 millions de dollars à OPG pour ce « projets d'intérêt national ». Propre ? Les réacteurs nucléaires émettent des gaz radioactifs et produisent des déchets nucléaires insolubles.

On peut se demander en quoi les Canadiens vivant hors de la région de Toronto pourraient en bénéficier, et pourquoi ce serait un « grand » projet. Avec une puissance de 300 mégawatts, le BWRX-300 reste un « petit » réacteur modulaire relativement grand, mais qui ne représente qu'un tiers de la taille des réacteurs actuels d'OPG.

Les gouvernements fédéral et ontarien semblent parier que le BWRX-300 s'avérera un modèle miracle, construit rapidement, fonctionnant parfaitement, produit en série et exporté à travers le monde. L'industrie nucléaire cherche désespérément une issue à la stagnation décrite en détail dans le World Nuclear Industry Status Report. Elle espère sans doute aussi que le Canada égalera la Russie et la Chine en matière de financement public. Mais ces pays ont besoin de réacteurs pour leurs programmes d'armement — ce qui n'est pas notre cas.

Le premier ministre Carney a également annoncé six « projets d'intérêt national » potentiels « à un stade plus précoce ». L'un d'eux est Pathways Plus, un projet albertain de captage, d'utilisation et de stockage du carbone (CCUS).

Le CCUS est une forme de géo-ingénierie. David Suzuki explique que ces projets « permettent à l'industrie destructrice des combustibles fossiles de continuer à fonctionner ». Ils entretiennent l'illusion qu'il est possible de lutter contre les changements climatiques sans modifier nos modes de vie hyper-consuméristes. Ces projets souffrent d'un manque d'efficacité, de coûts exorbitants, de problèmes d'échelle et de délais, de risques environnementaux et de défis de gouvernance. Malgré le crédit d'impôt fédéral pour l'investissement dans le CCUS et le Carbon Capture Incentive Program de l'Alberta, l'industrie fossile n'a pas agi. Peut-être attend-elle encore davantage.

Un autre « projets d'intérêt national » potentiel, Wind West Atlantic Energy, viserait à « exploiter plus de 60 GW de potentiel éolien en Nouvelle-Écosse, et davantage encore dans l'Atlantique ». Celui-ci pourrait avoir du potentiel.

Les investissements dans l'énergie éolienne explosent à l'échelle mondiale, mais ont été freinés au Canada par des blocages politiques. En 2018, le gouvernement de Doug Ford a annulé des centaines de projets d'énergie renouvelable, pour se raviser six ans plus tard. L'Alberta a imposé de sévères restrictions l'année dernière. Certes, les projets éoliens comportent des enjeux environnementaux, mais d'autres pays semblent parvenir à les gérer efficacement. La syndicalisation devrait être encouragée pour accélérer la création d'emplois et améliorer la santé et la sécurité dans le secteur éolien.

Un autre « projets d'intérêt national » possible, Alto High-Speed Rail, est présenté comme « le premier chemin de fer à grande vitesse du Canada ». Cela dit, le gouvernement fédéral étudie le train à grande vitesse depuis plus d'un demi-siècle. La création d'un Bureau des grands projets changera-t-elle quelque chose ? Les voyageurs lassés de l'avion et des autoroutes congestionnées peuvent toujours espérer, mais qu'ils ne retiennent pas leur souffle.

D'autres pays que le Canada semblent capables de construire plus vite et plus intelligemment. Le gouvernement fédéral canadien, lui, ne construit pratiquement rien. Les gouvernements provinciaux et municipaux se limitent presque exclusivement aux routes. Pour la plupart des projets d'infrastructure, l'argent public est canalisé vers le secteur privé par des partenariats public-privé, des subventions, des allégements fiscaux, des prêts sans intérêt, et autres mécanismes similaires.

Plus grand ne veut pas dire meilleur. La construction nationale passe d'abord par le soutien aux personnes : éducation, santé, recherche scientifique, suivi environnemental, formation professionnelle. Des stratégies fondées sur des investissements communautaires, d'un océan à l'autre, procureront vraisemblablement plus d'avantages globaux que des investissements tournés vers l'exportation.

Nous devons notre gratitude aux peuples autochtones qui, depuis des millénaires, agissent comme gardiens de la nature. Les stratégies de développement national n'ont pas à reposer sur des infrastructures construites par l'humain. Nos magnifiques lacs, forêts, côtes et prairies — notre infrastructure naturelle — font du Canada une destination recherchée, tant pour les personnes que pour les entreprises.

Le projet de loi C-5 risque de ne pas définir correctement nos priorités nationales. Ne laissons pas la quête du profit économique mettre en péril la richesse naturelle du Canada. Plaçons les gens et la nature avant les profits des entreprises.

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Postes Canada face à deux avenirs : un service public revitalisé ou une machine à cash pour milliardaires

14 octobre, par Dru Oja Jay — , ,
Le gouvernement libéral démantèle Postes Canada au profit de la classe des milliardaires, tout en ignorant les propositions audacieuses des postiers et postières pour (…)

Le gouvernement libéral démantèle Postes Canada au profit de la classe des milliardaires, tout en ignorant les propositions audacieuses des postiers et postières pour réinventer le service public

1ᵉʳ octobre 2025 | tiré de Breach media
https://breachmedia.ca/canada-post-faces-two-futures-a-revitalized-public-service-or-a-billionaire-cash-machine/

La semaine dernière, Mark Carney a déclaré que la poste n'était « pas viable » et a annoncé des plans pour mettre fin à la livraison porte-à-porte.

Le gouvernement entend remplacer les facteurs et factrices par des boîtes postales communautaires, accélérer les livraisons grâce à une main-d'œuvre de pigistes sous-traité-es, et céder discrètement les routes les plus rentables à des messageries privées.

Et pourtant, une entreprise Postes Canada renouvelée, tirant parti de son infrastructure publique essentielle, représente l'exemple même du genre de projet de « construction nationale » que Mark Carney prétend vouloir promouvoir.

Alors que les postiers ont cessé le travail la semaine dernière pour protester contre ses plans, les gros titres médiatiques se sont concentrés sur les déficits et les retards, occultant la véritable question : **qui profite de la perturbation — et qui en paie le prix**.

Ce contexte est crucial : les milliardaires ont tout à gagner du démantèlement de Postes Canada, et leur rôle caché façonne l'ensemble du conflit.

Une demande croissante, mais des conditions dégradées

La livraison à domicile est en fait plus demandée que jamais. Mais ce service essentiel est de plus en plus assuré par des travailleuse et des travailleurs surexploités plutôt que par des employé-es de Postes Canada.

Ces travailleurs et travailleuses, employé-es par des méga-entreprises comme Amazon et d'autres firmes technologiques antisyndicales, sillonnent les rues dans des véhicules polluants, aggravant la congestion, tandis que d'innombrables sous-traitants éphémères se livrent une course effrénée pour arracher chaque seconde de productivité à leurs employé-es épuisé-es.

Des milliardaires pro-Trump comme Jeff Bezos engrangent d'énormes profits tirés de cette exploitation des travailleuses et des travailleurs — profits réalisés au détriment du temps de déplacement, des pistes cyclables et de l'environnement.

Pendant ce temps, les responsables gouvernementaux déclarent gravement que Postes Canada doit réduire la livraison à domicile et fermer des bureaux de poste ruraux.

Mais alors que les milliardaires et leurs alliés politiques poussent à la privatisation, Postes Canada dispose des outils nécessaires pour mener à bien un projet bien plus ambitieux. Au-delà de la livraison du courrier et des colis, elle pourrait devenir un **centre de services communautaires**, une **source d'autonomisation économique locale**, et un **modèle d'infrastructure publique** au service des besoins des Canadien-nes plutôt que des actionnaires.

Ne regardez pas les milliardaires derrière le rideau

Toute cette casse syndicale, cette pollution et ces embouteillages urbains sont dissimulés dans une véritable poupée russe de relations de sous-traitance à la performance.

Plutôt que d'embaucher des employé-es — et de risquer qu'ils et elles se syndiquent ou réclament des droits élémentaires —, des entreprises comme Intelcom (qui livre une part importante des colis d'Amazon au Canada) font appel à des firmes anonymes dirigées par de petits entrepreneurs opportunistes.

Ces firmes peuvent elles-mêmes sous-traiter à des individus payés à la pièce, au colis livré. Résultat : des personnes dont les revenus dépendent de leur capacité à courir sans relâche, mettant en danger non seulement leur sécurité mais aussi celle des habitant-es des quartiers qu'elles desservent.

Le modèle d'Amazon ne se contente pas de remplacer des emplois postaux par du travail précaire et sous-payé ; il redéfinit à la baisse les normes de toute l'industrie. En tirant les salaires vers le bas, en normalisant la surveillance algorithmique et en traitant les travailleurs et travailleuses comme des variables jetables, Amazon force ses concurrents à imiter ses méthodes pour survivre.

Lorsque le gouvernement présente la question comme un moyen de rendre Postes Canada « compétitive », il dit en réalité que les postiers et postières devraient subir les mêmes cadences, la même précarité et le même antisyndicalisme qui caractérisent les opérations d'Amazon.

Des médias complices de la privatisation

Les médias et commentateurs-ices jouent, quant à eux, le rôle de sténographes des soi-disant évaluations « neutres » de la viabilité commerciale de Postes Canada.

Un récent panel de Radio-Canada a conclu que le syndicat ne pouvait pas gagner le débat sur l'avenir financier de Postes Canada. Peut-être. Mais ces mêmes observateurs contribuent à **occulter les acteurs-ices** qui profitent de l'offensive anti-ouvrière du gouvernement.

Ne parlez surtout pas des vassaux de Bezos qui se cachent en plein jour ! N'évoquez pas leurs liens étroits avec le Parti libéral ! Tel semble être le credo des journalistes couvrant Postes Canada.

Inutile même d'ouvrir le registre des lobbyistes pour comprendre ce qui se passe. **Intelcom**, par exemple, est dirigée par **Jean-Sébastien Joly**, frère de la « ministre de l'Innovation » **Mélanie Joly**. L'alliance du Parti libéral avec les démolisseurs du service postal est, littéralement, une affaire de famille.

Mais le duo des Joly n'est pas une exception. Un rapide coup d'œil au registre révèle des activités de lobbying du gouvernement par **UPS**, **Amazon**, **Pitney Bowes**, ainsi que par plusieurs banques (nous y reviendrons). Notre service postal prétendument « déclinant » attire en réalité beaucoup d'attention de la part des entreprises privées.

Une propagande comptable

Pour justifier son programme accéléré de privatisation de facto, le gouvernement répète que Postes Canada « perd 10 millions de dollars par jour ». Cette affirmation est douteuse : elle repose sur une année marquée par des conflits de travail non résolus et des coûts exceptionnels.

Mais surtout, **aucun autre service public n'est évalué de cette façon**. Par exemple, combien « perd » l'armée canadienne chaque jour ? Réponse : **169 millions de dollars**.

Faut-il accepter l'idée absurde que la valeur d'une infrastructure postale universelle se limite à sa capacité de générer des profits ? Bien sûr que non. Mais même si c'était le cas, prétendre que Postes Canada pourrait devenir viable en abandonnant les segments les plus rentables de l'économie — tout en sacrifiant l'accessibilité pour les citoyens et les citoyennes— relève du pur non-sens.

Alors que les postiers et postières affrontent un gouvernement allié aux pires abuseurs du travail et de l'environnement, **c'est peut-être la mise en lumière de ces liens avec les milliardaires** qui déterminera si ce service public inestimable survivra.

Inutile de le préciser : dans la grève à forts enjeux qui a débuté vendredi, **le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP)** mérite tout notre appui.

Pour atteindre l'avenir lumineux de Postes Canada, il faut franchir le « dernier kilomètre »

Tandis que les médias d'entreprise reprennent docilement les éléments de langage du gouvernement sur une poste à « privatiser de facto », les propositions innovantes des travailleurs et travailleuses, ignorées depuis des années par les gestionnaires nommé-es par l'État, restent sous le radar.

Les postiers et postières sont pourtant parmi les mieux placés pour comprendre la nécessité d'adapter Postes Canada. En marchant entre les maisons ou pendant leurs pauses au tri du courrier et des colis, ils ont eu une foule d'idées ingénieuses.

Sous la bannière **Livrer le pouvoir aux communautés (Delivering Community Power)**, ils et elles ont rassemblé certaines des meilleures de ces propositions.

Ils et elles n'ont pas seulement couché ces idées sur le papier mais aussi mené une campagne nationale, organisant des actions vibrantes dans les bureaux de poste du pays pour imaginer la poste de demain.

Parmi leurs propositions, déjà détaillées dans *The Breach* l'an dernier :

* la création d'un **service bancaire postal**,
* la production d'énergie et des **bornes de recharge rurales**,
* des **visites de courtoisie** aux aîné-es vivant seul-es,
* et la **transformation des bureaux de poste en centres communautaires** pour la prestation de services publics.

Le **service bancaire postal** est sans doute l'exemple le plus clair de la façon dont Postes Canada pourrait générer de nouveaux revenus tout en répondant à des besoins sociaux non comblés.

Pourtant, tant les gouvernements libéraux que conservateurs ont refusé de l'autoriser, redoutant une confrontation avec les grandes banques canadiennes.

Si Mark Carney était sérieux à propos de « l'investissement dans la construction nationale », c'est précisément ce genre de propositions qu'il devrait adopter. Au lieu de cela, on nous ressert le même programme éculé de bris syndical.

Pour sauver Postes Canada

Le meilleur moyen de sauver Postes Canada serait tout simplement **d'appliquer les normes de travail, les règles environnementales et les réglementations de sécurité** aux flottes de sous-traitants liés aux libéraux.

Mais une telle approche exigerait un courage politique que les gouvernements libéraux excellent à diluer jusqu'à rendre toute réforme inoffensive.

Un autre aspect des propositions des postiers et postières touche directement le cœur de l'attaque gouvernementale, et constitue le plus grand défi au modèle d'affaires des milliardaires américains et de leurs vassaux canadiens :

**Donner à Postes Canada le monopole des livraisons du dernier kilomètre**, avec de bons salaires pour les travailleurs et travailleuses, permettrait d'imposer des normes de travail, de réduire la congestion, d'améliorer la sécurité des quartiers et de redistribuer la richesse indue des barons voleurs américains.

Cela impliquerait aussi une confrontation directe avec certaines des plus puissantes machines politiques du pays.

Mais une fois démasquées pour ce qu'elles sont réellement, **on pourrait découvrir qu'elles sont beaucoup moins puissantes qu'elles ne le paraissent.**

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On ne protège pas les femmes à moitié

14 octobre, par Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale — , ,
Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale lance aujourd'hui la campagne « On ne protège pas les femmes à moitié », une mobilisation portée par une (…)

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale lance aujourd'hui la campagne « On ne protège pas les femmes à moitié », une mobilisation portée par une cinquantaine de maisons d'aide et d'hébergement pour réclamer un financement structurant et pérenne pour ces organismes qui sauvent des vies.

Trois budgets ignorés, des vies en jeu

Malgré les cris du coeur répétés, l'explosion de la demande d'aide, les taux de refus alarmants, et les 31 féminicides conjugaux survenus entre 2023 et aujourd'hui, le gouvernement n'a pas bougé. Les budgets provinciaux de 2023, 2024 et 2025 ont ignoré les besoins criants des maisons d'aide et d'hébergement. Malgré les investissements consentis en 2020 et 2021, le manque d'accès aux services et l'absence de reconnaissance du travail essentiel accompli demeurent criants.

Les maisons atteignent un point de rupture. Des vies de femmes et d'enfants sont en jeu.

Ressources débordées, risques accrus

Chaque année, plus de 8 000 femmes et enfants sont hébergés dans les maisons d'aide et d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale à travers le Québec. Une demande sur deux est refusée. À cela s'ajoute une augmentation de 50 % des demandes de soutien sans hébergement, en seulement quatre ans. Malgré ce rôle vital, les maisons doivent composer avec un déficit de financement chronique : 30 % des besoins ne sont pas couverts.

Résultat : les listes d'attente s'allongent, des femmes et des enfants en danger sont laissés sans réponse, et les maisons peinent à maintenir leurs activités de prévention. Le secteur connaît aussi un taux de roulement de 33 %, compromettant la rétention d'un personnel qualifié et engagé.

« Les besoins augmentent, mais les ressources ne suivent pas. Chaque refus, chaque délai nous fait craindre le pire. Nos équipes mettent tout leur cœur et leur créativité pour trouver des solutions, mais ça ne suffit plus. On a un filet de sécurité troué en ce moment, on a besoin de sortir du mode ‘'plaster'', car la violence conjugale n'attend pas. »
– Annick Brazeau, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Les demandes de la campagne

Les maisons membres du Regroupement et les maisons alliées appellent le gouvernement du Québec à :

1- Accorder un financement récurrent stable de 57 millions de dollars sur 3 ans pour répondre aux besoins des femmes et des enfants et faire reculer la violence conjugale dans nos communautés

2- Assurer un financement équitable entre toutes les maisons.

3- Garantir une reconnaissance salariale juste et équitable, alignée sur les autres secteurs.

« Les maisons d'hébergement ne sont pas un luxe. La violence conjugale n'a que faire des impératifs budgétaires. Si la sécurité est une réelle priorité du gouvernement de Monsieur Legault, elle doit s'appliquer aussi aux femmes et aux enfants qui sont des milliers à vivre de la violence conjugale. On ne peut se contenter de les protéger à moitié. »
– Mélanie Guénette, déléguée régionale de Laval au Conseil des régions du Regroupement.

Pour en savoir plus sur la campagne « On ne protège pas les femmes à moitié » : cliquez ici.

La FQPN exige le retrait de l’article sur l’avortement du projet de loi constitutionnelle

14 octobre, par Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), Ginette Lw — , ,
Montréal, 9 octobre 2025 - La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) exige le retrait de l'article sur l'avortement du projet de loi constitutionnelle (…)

Montréal, 9 octobre 2025 - La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) exige le retrait de l'article sur l'avortement du projet de loi constitutionnelle présenté aujourd'hui par le Ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette à l'Assemblée nationale. L'article 29 des principes fondateurs énonce que "L'État protège la liberté des femmes d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse."

L'avortement est un droit fondamental, pas une liberté que le gouvernement devrait se permettre d'instrumentaliser à des fins électorales. Les femmes ont toujours eu et auront toujours recours à l'avortement, peu importe son statut légal. L'inscription de l'avortement dans [le projet de loi constitutionnelle est irresponsable et la FQPN rejette cette formulation hasardeuse qui n'a pas été rigoureusement évaluée par un comité d'expert.es. Les femmes du Québec ne sont pas des cobayes législatifs.

Considérant que cette "loi des lois" peut être modifiée comme n'importe quelle autre loi par majorité simple et peut donc être amendée pour inclure des restrictions, ce projet de loi constitutionnelle ouvre la voie à la judiciarisation. Les mouvements anti-avortement à travers le Québec et le Canada attendent un tel projet depuis 1988.

"Combien de fois allons-nous devoir éduquer le gouvernement de François Legault sur les dangers de légiférer sur l'avortement ? Dans son point de presse, M. Jolin-Barrette a remercié les centaines de femmes qui se battent pour le droit à l'avortement, mais visiblement il ne les écoute pas," dit Jess Legault, coordonnatrice générale de la FQPN. "Il n'est pas non plus anodin que le libellé propose une protection à la liberté des femmes d'avoir recours à l'avortement, se dédouanant ainsi de garantir le droit et l'accès."

Le rôle de la FQPN est la défense des droits sexuels et reproductifs, et a le devoir de prévoir plus loin que les prochaines élections. Elle refuse le sentiment d'urgence imposé par une année préélectorale, et se questionne sur la légitimité de toute constitution élaborée sans démarche de consultation citoyenne ni de débat public. Le Québec résiste à la Constitution canadienne depuis plus de quarante ans, donc la population québécoise peut certainement se permettre un moment de réflexion supplémentaire. Le risque de recul du droit à l'avortement est trop grand pour se précipiter.

La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) est un regroupement national en défense de droits et d'éducation populaire en santé sexuelle et reproductive depuis 1972.

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Journée nationale des centres de femmes : Révolution’R pour transformer le monde !

14 octobre, par L'R des centres de femmes du Québec — , ,
Montréal, le mercredi 8 octobre 2025 – Hier, comme tous les 1ers mardis de chaque mois d'octobre depuis maintenant 23 ans, L'R des centres de femmes du Québec et ses membres (…)

Montréal, le mercredi 8 octobre 2025 – Hier, comme tous les 1ers mardis de chaque mois d'octobre depuis maintenant 23 ans, L'R des centres de femmes du Québec et ses membres soulignaient leur journée nationale.

C'était sous le thème : Révolution'R pour transformer le monde ! que les centres ont célébré cette journée.

Des centres de femmes partout au Québec

Ce sont près de 75 centres de femmes, répartis sur l'ensemble du territoire québécois, qui ont ouvert leur porte pour accueillir les femmes de leur communauté lors de cette journée, soit par une activité porte-ouverte, pour l'inscription à leurs activités d'automne-hiver ou pour un évènement spécial.

« Les centres font un travail essentiel auprès des femmes de partout au Québec qui trouvent dans ces milieux de vie l'aide dont elles ont besoin. En plus d'offrir un espace d'accueil et d'entraide, les centres agissent collectivement pour bâtir un monde plus égalitaire » souligne Mme Nadia Morissette, co-coordonnatrice à L'R des centres de femmes du Québec.


En action avec la Marche mondiale des femmes 2025

En alliance avec les actions de la marche mondiale des femmes, cette journée nationale était aussi l'occasion de se mobiliser avec d'autres féministes vers une société plus juste.

« Dans le contexte socio-politique actuel, avec la montée des droites qui menace les droits des femmes et nos conditions de vie, il faut plus que jamais unir nos forces pour transformer le monde. » conclut madame
Morissette.

30-

L'R des centres de femmes regroupe près de 75 centres de femmes répartis dans les 17 régions du Québec. Ceux-ci travaillent à l'amélioration des conditions de vie des femmes par leurs services, les activités éducatives offertes et les différentes actions collectives auxquelles ils prennent part.

Agrandissement du port de Montréal à Contrecoeur : Un nouveau Northvolt ?

14 octobre, par Germain Dallaire — , ,
En système capitaliste, il y a des lois implacables qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu Le Capital de Karl Marx pour comprendre. Parmi ces lois, il y a la recherche du (…)

En système capitaliste, il y a des lois implacables qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu Le Capital de Karl Marx pour comprendre. Parmi ces lois, il y a la recherche du moindre coût. C'est une loi dont l'application se vérifie dans le commerce maritime. Plus les navires sont gros, plus ils transportent de marchandise et moins ça coûte cher à l'unité. C'est ce qu'on appelle l'économie d'échelle.

Germain Dallaire

Quand on parle de transport maritime, on parle surtout de porte-conteneurs dont on calcule la capacité en nombre d'EVP (équivalents vingt pieds). La norme actuellement est de bateaux transportant 14 000 EPV mais il en existe pouvant contenir jusqu'à 25 000 EPV. Évidemment, plus les navires sont gros, plus ils demandent du tirant d'eau. C'est ainsi que ceux à 14 000 EPV ne peuvent remonter la voie maritime du Saint-Laurent en amont de Québec. Résultat, le port de Montréal est limité à des navires d'une capacité de 4 500 EPV. C'est un sérieux handicap qui ne date pas d'hier puisque la voie maritime du Saint-Laurent est en déclin depuis 25 ans. De 2001 à 2023, la part de conteneurs provenant du Midwest américain et transitant par cette voie est passée de 50% à 9%. Le présent et l'avenir est aux ports en eaux profondes permettant d'accueillir des super-navires toujours plus gros.

L'agrandissement du port de Montréal à Contrecoeur est dans les cartons depuis plusieurs décennies. Sûrement en bonne partie à cause de cette évolution du trafic maritime, on ne trouvait pas de gestionnaire privé. De plus, le dragage mettrait sérieusement en danger la survie du chevalier cuivré, cataloguée espèce en péril. Ce à quoi il faut ajouter la disparition d'un milieu naturel plus grand que le site de Northvolt avec tout ce que cela veut dire en terme d'abattage d'arbres, de disparition de milieux humides et de précarisation accrue de la rainette faux-grillon.

Au port de Montréal, les tendances fortes de l'économie n'ont pas changé. Le volume de transit des conteneurs est au mieux, stagnant. C'est dire, en 2024 les chiffres étaient inférieurs à ceux de l'année pandémique de 2020 : 1,5 million d'EPV comparé à 1,6. La capacité du port est de 2,1 millions d'EPV…

L'arrivée de Donald Trump au pouvoir et l'élection de Marc Carney a changé radicalement le portrait. Avec la loi c-5, les questions environnementales ont potentiellement pris l'bord et le développement des échanges commerciaux avec l'Europe est devenu la bouée de sauvetage. C'est ainsi qu'en l'espace de quelques semaines, l'agrandissement de Contrecœur est passé de vague fantasme de gestionnaire à une urgence nationale. Il est maintenant en tête de liste des grands projets industriels prioritaires. On parle d'investissements de 2,3 milliards. Les gouvernements ont allongé les millions (fédéral : 400, Banque d'Infrastructure Canadienne : 300, provincial : 260, port de Montréal : 480) et on a fini par dénicher un promoteur privé à des conditions qui sont secrètes mais qu'on peut deviner hyper-alléchantes. La société choisi est DP World de Dubai, une société écartée en 2006 de l'exploitation de 21 ports par le gouvernement américain pour des raisons de sécurité nationale et dénoncée en 2023 en Australie pour n'avoir pas payé d'impôt pendant huit ans. Cette société est reconnue pour l'automatisation des opérations portuaires. Si elle est moyen-orientale, elle a un vernis local puisque La Caisse détient 45% des actions des ses filiales au Canada, en Australie et en République Dominicaine.

Sur le terrain, ça bouge pas vite mais le relations publiques du Port semblent en mode hyper-vigilance un peu comme un enfant à qui on a donné un nouveau jouet qu'il n'espérait plus. À Contrecœur et Verchères fin juillet, c'était branle-bas de combat : soirées portes ouvertes avec une armée de relationnistes tout sourire, de belles photos et de beaux graphiques, biscuits santé et bouteilles d'eau en prime. On annonçait le début des travaux pour le 29 septembre. La date fatidique arrivée : rien. La semaine précédente cependant, on avait coulé des dalles de béton aux extrémités du site pour accueillir les enseignes. L'image avant tout ! Le 30, Alexandre Shields signe un article dans Le Devoir pour souligner l'absence de travaux. Le lendemain, montrant son extrême sensibilité, la direction du Port de Montréal tient une conférence de presse pour annoncer que l'année qui vient servira à la préparation du terrain, entendre abattage d'arbres, nivellement du terrain et aménagement de routes. Le surlendemain, la direction du port en ajoute une couche en annonçant qu'il pourrait accueillir des porte conteneurs transportant jusqu'à 8 000 EVP. Les riverains de Contrecoeur, Verchères et Varennes ont sûrement avalé leur café de travers en l'entendant puisqu'ils font déjà face à un problème sérieux d'érosion des berges. Cette annonce est pour le moins étonnante dans la mesure où c'est la première fois qu'on mentionnait une telle chose. Un navire transportant 6000 EVP a déjà atteint Montréal mais c'était expérimental. On savait la directrice du port très imaginative lorsqu'elle a parlé de construire des navires plus imposants que les 4 500 EVP pouvant « soulager » d'une partie de leur cargaison les super-conteneurs à Québec mais avec cette affirmation, elle se surpasse.

Tout çà sent évidemment la précipitation, la pensée magique et l'enfumage à plein nez. Comme pour Northvolt, on fait face à un projet hyper-dopé par un volontarisme politique débridé malgré des faiblesses majeures évidentes.

Financés par les fonds publics, les travaux de mise en forme du terrain semblent destinés à se réaliser. Par la suite, on devrait passer aux travaux en eaux qui s'annoncent colossaux pour un quai de 675 mètres et le dragage à une profondeur minimum de quarante pieds sur une superficie équivalente à 20 terrains de football. On entre ici dans l'os parce que c'est justement là l'habitat essentiel du chevalier cuivré. Ottawa n'a pas encore exercé le pouvoir discrétionnaire que lui donne C-5. Selon la direction du port, le dossier est complet et la décision de Pêche et Océan Canada devrait être connu dans les prochains mois. Pour compenser la destruction de l'habitat essentiel du chevalier cuivré, la direction du port met de l'avant une « solution » réputée inefficace consistant à créer de toute pièce un habitat ailleurs. Dans ce cas-ci, les Îles de Boucherville quarante kilomètres en amont et l'Ile aux Bœufs, une dizaine de kilomètres en aval. La protection de l'habitat de la rainette faux-grillon est également en jeu. Assistera-t-on à une décision tordue ou encore à un coup de force du fédéral ? La question se pose.

Quoiqu'il en soit, les embûches sont nombreuses et pour le moins consistantes. En bout de ligne, aboutirons-nous à un nouveau Northvolt (milieu naturel saccagé et arrêt du projet) ou encore à un port hyper-automatisé venant canibaliser le port de Montréal permettant ainsi d'affaiblir un syndicat dont la puissance a toujours représenté un irritant majeur pour le patronat ? Le comité Vigie citoyenne port de Contrecœur (vigieportdecontrecoeur.com) organise une manifestation le 26 octobre prochain.

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Fuite toxique chez STABLEX : plomb, mercure, cadmium, manganèse

14 octobre, par Climat Québec, Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex — , ,
Blainville, le mercredi 8 octobre 2025 – La Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 et Climat Québec dénoncent une fuite toxique d'un camion devant l'usine de (…)

Blainville, le mercredi 8 octobre 2025 – La Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 et Climat Québec dénoncent une fuite toxique d'un camion devant l'usine de Stablex.

Le 21 août, lors d'une vigie citoyenne, un camion sortant de l'usine a déversé plus de 1 300 litres de liquide toxique sur le boulevard Industriel. Le déversement s'est écoulé directement dans un égout pluvial menant au ruisseau Locke Head, sans traitement préalable, exposant la population et l'écosystème à des substances dangereuses.

« Comment se fait-il que ce soient les citoyens qui doivent surveiller Stablex, prélever les échantillons et payer de leur propres poches les analyses de laboratoire ? » s'indigne Marie-Claude Archambault, porte-parole de la Coalition.

« Deux sur deux ! C'est le deuxième échantillon que nous faisons analyser, et une fois encore ce n'est pas un petit mais des énormes dépassements des normes environnementales. Pendant ce temps, le gouvernement de la CAQ se rend complice de la pollution de Stablex en autorisant ses activités, et la mairesse Liza Poulin s'enlise dans le laxisme en se cachant derrière une autre firme en conflit d'intérêts avec sa campagne d'échantillonnage », dénonce Martine Ouellet, cheffe de Climat Québec.

8 métaux dangereux pour la santé en dépassement des normes

Un échantillon prélevé par les citoyens et analysé par Bureau Veritas, puis évalué par l'écotoxicologue Daniel Green, confirme la présence de métaux lourds neurotoxiques et cancérigènes en dépassement des normes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) selon le Critère C, « Rejet dans un cour d'eau ou égouts pluvial ».

Les résultats démontrent :

8 métaux en dépassement : Le plomb (42 fois la norme), le mercure (38 fois la norme), et le manganèse (8,7 fois la norme) sont des substances neurotoxiques affectant le système nerveux. Le cadmium (4 fois la norme) est cancérigène reconnu, toxique pour les reins et les poumons. Et finalement le cuivre (1.7 fois la norme) le zinc (2.7 fois la norme) et le sélénium (4 fois la norme) sont toxiques pour les poissons. Il y a aussi des dépassements pour l'aluminium (3.7 fois la norme).

2 autres polluants excédentaires : l'azote ammoniacal (3 fois la norme), toxique pour la faune aquatique, et les phénols, substances toxiques et corrosives qui sont tous deux des menaces directes pour la faune et la qualité de l'eau.

Une menace directe pour la population et l'environnement

Ce déversement, capté en photos et vidéos par les citoyens présents ce soir-là, constitue un danger immédiat pour la santé publique et les écosystèmes locaux. Le fait que les égouts pluviaux de Blainville se déversent directement dans le ruisseau Locke Head sans passer par un centre de traitement accentue considérablement le risque de contamination.

Les pompiers de Blainville complètement dépassés

Les citoyens présents ont contacté le 911 et Urgence-Environnement pour déclarer la situation. Ce sont les pompiers de Blainville qui se sont déplacés. Ils n'ont fait que le test de la languette qui a révélé un PH neutre et se sont permis de conclure que rien n'indiquait la présence de contamination possible. Cela dénote un manque de compétence flagrant concernant les analyses toxiques et démontre que les pompiers ne sont pas habilités à intervenir dans une telle situation. Climat Québec et la Coalition demande à ce que des experts toxicologiques d'urgence environnement soient mandatés pour intervenir dans l'avenir.

Deux en deux : les preuves s'accumulent contre Stablex

Depuis des années, les citoyens redoutent que Stablex relâche des substances toxiques dans l'environnement. Après l'échantillonnage citoyen de décembre 2023 confirmant la contamination des sols et de l'eau, voici une deuxième preuve documentée. La Coalition et Climat Québec s'interrogent : imaginez ce que révélerait une surveillance régulière des activités de Stablex ! Comment expliquer que la santé publique et le ministère de l'Environnement continuent de fermer les yeux ?

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Faire front pour le Québec

14 octobre, par Confédération des syndicats nationaux (CSN) — , ,
De plus en plus de Québécoises et de Québécois ont du mal à se loger et à joindre les deux bouts. Nos services publics sont affaiblis par l'austérité et la centralisation. Nos (…)

De plus en plus de Québécoises et de Québécois ont du mal à se loger et à joindre les deux bouts. Nos services publics sont affaiblis par l'austérité et la centralisation. Nos gouvernements ne font rien face à la crise climatique. Nous ne pouvons rester silencieux devant des gouvernements qui jettent l'éponge au lieu de résoudre les problèmes qui préoccupent les gens. Nous devons faire front.

Pour le Québec

Nous devons faire front pour le Québec qu'on veut.

Nous allons faire front pour un Québec qui veut en mettre plus dans les poches des travailleuses et des travailleurs plutôt que de casser les syndicats. Faire front pour avoir un gouvernement qui passe moins de temps à se pavaner avec les patrons.

Nous devons faire front pour un Québec qui s'occupe de son monde et qui mise sur nos services publics en cessant de nourrir la bête de la privatisation.

Nous allons faire front pour la planète et pour que nos gouvernements cessent de remettre les actions à mener face à la crise climatique. Nous allons faire front pour un Québec qui se relève les manches et développe de grands projets de transport collectif.

La CSN fait front pour un autre Québec. Un Québec d'abord et avant tout pour celles et ceux qui le façonnent chaque jour : les travailleuses et les travailleurs.

Le 29 novembre, grand rassemblement public à Montréal

Dans les prochaines semaines, des actions se tiendront dans les différentes régions pour que le Québec fasse front avec nous. En nous faisant voir et entendre, nous nous assurerons que notre parole résonne.

Un grand rassemblement public est prévu le 29 novembre à Montréal à 13h30 à la Place du Canada, à la veille de l'entrée en vigueur de la loi 14 qui vient brimer le droit de grève. C'est un rendez-vous incontournable auquel toutes les forces vives de notre société sont conviées pour manifester haut et fort notre ras-le-bol devant l'attitude méprisante du gouvernement actuel.

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Les 3 thèmes

Faire front pour les travailleuses et les travailleurs

S'attaquer aux organisations syndicales, c'est d'abord et avant tout s'attaquer aux travailleuses et aux travailleurs. C'est s'attaquer aux préposé-es aux bénéficiaires, aux éducatrices en CPE et celles en éducation, aux enseignantes, aux employé-es en épicerie, aux travailleurs de la forêt.

C'est aussi s'attaquer aux contre-pouvoirs, puisque les organisations syndicales servent aussi de rempart afin de s'opposer aux positions politiques contraires au bien de toutes et de tous. La CSN a toujours soutenu les organisations communautaires et les groupes sociaux progressistes. Nous affaiblir c'est affaiblir l'ensemble de la société.

Les partis politiques doivent s'engager à retirer les lois et les projets de loi s'attaquant aux travailleuses et aux travailleurs.

Faire front pour l'Etat social

L'État social c'est la base de la solidarité et de l'équité.

L'État social, c'est ce qui nous permet de vivre ensemble et de redistribuer la richesse créée collectivement pour que tous et toutes puissent en profiter. Cette équité est fragile et doit absolument être préservée.

Nos services publics sont depuis des décennies sous-financés et ils se détériorent depuis trop longtemps. Que ce soit la présence de plus en plus pernicieuse du privé en santé, l'état pitoyable de nombreux bâtiments dans le réseau de l'éducation, ou les coupes touchant les services publics et les différents ministères, la détérioration de l'État social doit cesser.

Les partis politiques doivent s'engager à financer les services publics québécois à la hauteur des besoins de la population.

Faire front pour la planète

Les défis que nous impose la crise climatique sont immenses.

Les partis politiques au pouvoir depuis des décennies se sont refusés à prendre les moyens pour y faire face. Au contraire, on semble maintenant naviguer en sens contraire.

Ce ne sont pas des infrastructures encourageant une utilisation toujours plus répandue de la voiture – comme le 3e lien –, qu'il nous faut.

Les partis politiques doivent s'engager à prendre immédiatement les moyens d'assurer une transition juste pour créer des emplois d'avenir en, notamment, finançant les transports collectifs à la hauteur des défis auxquels nous faisons face.

Déclaration le Québec qu'on veut

Le Québec doit faire mieux.

→ Mieux pour les milliers de travailleuses et de travailleurs qui peinent à se loger malgré leur emploi.

→ Mieux pour celles et ceux qui peinent à joindre les deux bouts malgré leur travail.

→ Mieux que les scandales économiques coûteux qui font la manchette.

→ Mieux que les réformes qui centralisent nos services publics.

→ Mieux que l'austérité qui réduit l'état des services en éducation, en santé et des services sociaux.

→ Mieux pour les milliers de familles qui attendent une place dans les services de garde éducatifs.

→ Mieux aussi pour l'avenir de notre planète.

Nous voulons un Québec qui s'engage dans la transition juste en créant des emplois durables dans des secteurs économiques verts comme le transport collectif.

C'est le Québec que désirent des milliers d'entre nous. Mais ce n'est pas celui du gouvernement caquiste et de ses allié-es. Il arrive au vote avec un bilan loin d'être reluisant.

Plutôt que de traiter les problèmes qui préoccupent la population, il casse du sucre sur les travailleuses et les travailleurs et propose des projets de loi qui ne profitent qu'aux patrons.

Nous devons faire front ensemble pour un autre Québec. Un Québec d'abord et avant tout pour celles et ceux qui le façonnent chaque jour : les travailleuses et les travailleurs.

Nous devons exiger que tous les partis politiques s'engagent pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, pour préserver l'État social et pour assurer l'avenir de notre planète.

Nous demandons aux partis politiques de s'engager à retirer les lois et les projets de loi s'attaquant aux travailleuses et aux travailleurs. Nous exigeons qu'ils s'engagent à financer les services publics québécois à la hauteur des besoins de la population. Nous leur demandons finalement de prendre immédiatement les moyens d'assurer une transition juste pour créer des emplois d'avenir.

Le Québec de l'avenir doit donner les moyens aux travailleuses et aux travailleurs de bien vivre. On imagine un Québec fier de consolider ses services publics et de bâtir une économie verte qui crée des emplois durables.

Citoyennes et citoyens, faisons front pour le Québec !

Pourquoi la CSN lance la campagne Faire front

Le gouvernement caquiste est en pleine débâcle et il a pris la décision de terminer son règne en se campant dans un programme résolument à droite, contre l'intérêt des travailleuses et des travailleurs et contre l'intérêt de la grande majorité de la population.

Les citoyennes et les citoyens ont perdu confiance dans les troupes de François Legault en raison de la crise du logement, de l'effritement des services publics, des scandales coûteux comme SAAQclic, Northvolt ou du troisième lien et de l'urgence climatique.

Mais le gouvernement ne cherche plus de solutions à ces problèmes, il pointe des coupables. Ces boucs émissaires préférés, ce sont les citoyennes et les citoyens issus de l'immigration et les syndicats. Ce gouvernement revanchard n'a pas digéré que des milliers de travailleuses et de travailleurs remportent des victoires syndicales majeures dans les dernières années. Après le projet de loi 89 qui réduit notre droit de grève, il s'en prend maintenant au droit démocratique de s'unir, pour faire taire toute opposition et pour faciliter la mise en place de son plan d'austérité et d'affaiblissement des services publics afin de mieux les livrer aux intérêts privés.

Une droite qui s'attaque aux travailleuses et aux travailleurs

Derrière ce gouvernement, il y a une droite plus conservatrice que jamais qui s'attaque au modèle québécois du vivre ensemble. Une droite qui agite des épouvantails créant la division. Pendant que la CAQ divise, elle s'unit derrière les patrons d'ici et même ceux venus d'ailleurs. Des patrons comme ceux d'Amazon qui préfèrent se priver de profits plutôt que de respecter nos lois. Des élu-es qui tentent par tous les moyens d'affaiblir nos services publics dans le but de faire plaisir aux partisans de la privatisation.

La population n'est pas dupe. Elle voit bien que les attaques contre les syndicats et les personnes issues de l'immigration ne sont qu'une tentative de diversion pour faire oublier un bilan désastreux. Qu'ont-ils bâti pendant sept ans au pouvoir pour les Québécois et les Québécoises ?

Avec l'élection de Trump et d'autres dirigeants et dirigeantes d'une droite dure partout dans le monde, on aurait pu espérer que nos élu-es, particulièrement de la part de ceux qui se vantaient d'être nationalistes, adoptent un autre ton. Plutôt que de se distancer des politiques effrayantes de nos voisins du Sud, le gouvernement prépare un DOGE québécois pour s'acharner contre nos services publics. Ses priorités sont de casser la voix des travailleuses et des travailleurs en attaquant les syndicats, de s'en prendre aux immigrantes et aux immigrants et de plaider pour la loi et l'ordre. Ce virage conservateur est à des lieux du Québec qu'on veut, du Québec dont nous sommes fiers.

Danger pour la santé des Québécois-e-s | La FIQ dénonce l’exode des perfusionnistes cliniques

14 octobre, par Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) — , ,
Il y a des chiffres qui devraient faire frémir n'importe quel ministre de la Santé. Près de la moitié des diplômées en perfusion clinique formées au Québec depuis 2018 ont (…)

Il y a des chiffres qui devraient faire frémir n'importe quel ministre de la Santé. Près de la moitié des diplômées en perfusion clinique formées au Québec depuis 2018 ont quitté la province. La cohorte 2023-2025, qui devait ajouter dix nouvelles perfusionnistes cliniques dans nos hôpitaux, en a déjà perdu cinq qui sont parties pratiquer ailleurs au pays.

Et pendant que ces professionnelles formées ici partent sauver des vies sous d'autres cieux, les Québécois-e-s attendent trop souvent une chirurgie cardiaque qui n'arrive pas à temps.
La réalité est brutale : le Québec forme des perfusionnistes cliniques avec l'argent public, mais ne leur offre pas les conditions nécessaires pour rester. On les perd à cause de conditions de travail peu attrayantes, de la surcharge de travail et d'un manque de reconnaissance flagrant. Et chaque départ fragilise un peu plus le réseau public de santé.

Le rôle de la perfusionniste clinique est pourtant vital. C'est elle qui fait fonctionner la machine cœur-poumon pendant une chirurgie cardiaque, maintenant en vie le ou la patient-e pendant que le cœur est arrêté. Sans perfusionniste, il n'y a tout simplement pas d'opération possible.

Or, notre réseau compte à peine 70 perfusionnistes pour tout le Québec. Une vingtaine de postes sont vacants, et l'âge moyen de la profession est de 44 ans. Cela veut dire que plusieurs approchent de la retraite, sans relève en vue. C'est une bombe à retardement qui met directement en péril l'accès à des soins spécialisés pour les Québécois-e-s.

Les écarts de salaires expliquent largement cet exode. Ici, une perfusionniste clinique débute à 27 $ l'heure, pour un maximum de 50,39 $ après plusieurs années d'expérience. En Ontario, le salaire moyen dépasse 67 $ l'heure. Aux États-Unis, il grimpe à 86 $ en moyenne, et peut atteindre plus de 150 $ l'heure. À ce tarif, on comprend que la tentation est forte.

Le gouvernement aime parler de modernisation, mais la vérité, c'est qu'il laisse dépérir des expertises essentielles. On investit des millions dans des mégaprojets informatiques, pendant que des perfusionnistes cliniques quittent leurs postes par épuisement ou par dépit. Ce n'est pas un logiciel qui fera battre le cœur d'un-e patient-e en salle d'opération.

Chaque perfusionniste clinique qui quitte le Québec, c'est une salle d'opération qui tourne au ralenti, un-e patient-e de plus sur la liste d'attente, un risque accru de décès évitable. Derrière les chiffres, il y a des visages, des familles et des drames.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ demande au gouvernement de réagir avant qu'il ne soit trop tard : améliorer les conditions de travail, reconnaître la complexité du rôle et stopper l'hémorragie. On ne peut pas prétendre protéger la santé des Québécois-es tout en laissant s'effondrer les fondations mêmes du réseau.

Chaque poste vacant n'est pas qu'une donnée dans un tableau : c'est un-e patient‑e qui attend, parfois en vain. Il est temps que le gouvernement comprenne que ce n'est rien de moins qu'une question de vie ou de mort.

Julie Bouchard
Présidente de la FIQ

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Déclaration de solidarité des organisations québécoises des arts de la scène avec la Palestine

Plus de vingt organisations québécoises des arts de la scène ont signé une déclaration de solidarité envers la Palestine initiée par le collectif theatre4palestine, qu'elles (…)

Plus de vingt organisations québécoises des arts de la scène ont signé une déclaration de solidarité envers la Palestine initiée par le collectif theatre4palestine, qu'elles ont lue le 26 septembre dernier au M.A.I. (Montréal, arts interculturels), dans le cadre de l'exposition The Lost Paintings : A Prelude to Return, réunissant 53 artistes palestinien·ne·s.

Nous, directions d'organisations québécoises des arts de la scène, prenons la parole pour répondre à l'appel à la mobilisation lancé par nombre de confrères et consœurs d'ici et d'ailleurs, activistes, artistes, spécialistes et organisations, qui unissent leur voix pour dénoncer l'occupation illégale de la Palestine par Israël. Tandis que nous entrerons dans quelques jours dans une troisième année d'un effacement méthodique de la population palestinienne, nous ne pouvons plus douter des intentions génocidaires du gouvernement israélien. Face à ce constat, le silence n'est tout simplement plus une option.

Si les journalistes ne sont pas autorisés en territoire palestinien et que la réalité vécue là-bas nous demeure cruellement cachée, certaines vérités ne peuvent plus être niées. Ainsi, le 22 août dernier, l'état de famine a-t-il été officiellement déclaré par l'ONU dans la bande de Gaza. Une population entière est forcée de se déplacer vers des camps coupés de toute aide humanitaire et pris comme cibles de bombardements. L'utilisation de la faim comme arme de guerre, la destruction massive des infrastructures civiles, dont les hôpitaux, et les frappes aveugles répétées contre la population confirment que nous sommes face à un génocide. Maintenant que l'ONU le reconnaît officiellement, il est impensable d'attendre les années qu'il faudra à la Cour internationale de justice pour en arriver à la même conclusion avant de choisir de quel côté de l'Histoire nous voulons nous tenir.

Si nous croyons que toute vie a une valeur égale, qu'elle soit canadienne, israélienne, palestinienne ou autre, il faut agir en cohérence contre la destruction programmée d'un peuple. Alignés sur les valeurs d'empathie et d'altérité qui animent nos lieux et nos oeuvres, nous plaidons pour l'égalité des droits pour toutes les personnes vivant sur le territoire israélo-palestinien​ et pour que cesse enfin l'occupation continue de la Palestine par Israël​ dans le respect du droit international.

Au lendemain de la décision du gouvernement canadien de reconnaître l'État de la Palestine, il est maintenant capital de nous assurer que cette affirmation dépasse la simple portée symbolique et devienne un véritable levier de changement. Tant qu'Israël sera en violation du droit international, nous demandons à Ottawa d'accompagner ses paroles de sanctions concrètes, qu'elles soient diplomatiques ou commerciales, et de mettre fin immédiatement aux ventes directes ou indirectes de matériel militaire à Israël. La solidarité internationale est une obligation morale face aux crimes contre l'humanité. Celle-ci exige de nous le courage de poser des gestes politiques francs et cohérents.

À notre tour, nous appelons chacune et chacun à joindre leur voix au concert de celles qui s'élèvent pour marteler que l'inaction est intenable et réclamer la fin de l'oppression du peuple palestinien.

Signataires

Sylvain Bélanger et Mélissa Pietracupa, Centre du Théâtre d'Aujourd'hui

Édith Patenaude et Mayi-Eder Inchauspé, Espace GO

Félix-Antoine Boutin et Julie Mamias, Espace Libre

Martine Dennewald, Jessie Mill et Sandra O'Connor, Festival TransAmériques (FTA)

Olivier Bertrand, La Chapelle, Scènes contemporaines

D. Kimm et Gaétan Paré, Les Filles électriques / Festival Phénomena

Claudel Doucet et Éva Patenaude, LA SERRE – arts vivants

South Miller et Jacob Brindamour, Les Sages Fous / La Fabrique de théâtre insolite

Camille Larivée, Montréal, arts interculturels

Kim-Sanh Châu et Mari Deckers, Studio 303

Julie Deschênes, Tangente

Charles Bender, Marco Collin, Marcelle Dubois, Olivier Ducas, Anne-Marie Guillemaine, Xavier Huard, Francis Monty, Marilyn Perreault, Annie Ranger, Claudine Robillard, Théâtre Aux Écuries

Catherine Vidal et Xavier Inchauspé, Théâtre de 4'SOUS

Jean-Simon Traversy, David Laurin et Amélie Duceppe, Théâtre Duceppe

Geoffrey Gaquère et Étienne Langlois, Théâtre du Nouveau Monde

Mani Soleymanlou, Théâtre français du CNA

Maxime Burgoyne-Chartrand et Michel Nadeau, Théâtre La Bordée

Philippe Lambert et Hélène Rioux, Théâtre La Licorne

Olivier Arteau et Marc-Antoine Malo, Théâtre Le Trident

Philippe Cyr et Vincent de Repentigny, Théâtre Prospero

Sophie Corriveau, Danse-Cité

Campagne pour la culture : Il est temps de se faire entendre

14 octobre, par Coalition canadienne des arts — , ,
La Coalition canadienne des arts invite les Canadiens qui ont à cœur les arts et la culture dans leur communauté à ajouter leur lettre à notre campagne facile. Nous sommes très (…)

La Coalition canadienne des arts invite les Canadiens qui ont à cœur les arts et la culture dans leur communauté à ajouter leur lettre à notre campagne facile. Nous sommes très inquiets de voir le gouvernement fédéral ignorer son propre programme de renforcement de la culture canadienne à un moment où nous en avons le plus besoin, et risquer de réduire encore davantage nos principaux mécanismes de financement.

Plusieurs milliers d'artistes et d'organismes culturels à travers le Canada sont soutenus en partie par le Conseil des Arts du Canada et le ministère du Patrimoine canadien. Cela a un impact clair et tangible sur les économies, le tourisme, la santé et le bien-être, le sentiment d'appartenance et les identités partagées qui façonnent notre pays. Il est temps d'investir dans nos communautés, notre économie et notre nation en réinvestissant dans les arts et la culture.

Nous avons une campagne de lettres à laquelle vous pouvez consacrer 20 secondes ou quelques minutes de plus pour raconter votre histoire.

1. Envoyez votre lettre par le biais de notre campagne New/Mode

New/Mode est un programme qui vous fournit automatiquement notre modèle, vous permet d'indiquer votre code postal et la lettre est envoyée là où vous le souhaitez - à votre ainsi qu'au Premier ministre, au ministre des Finances, au ministre de l'Innovation, de la Science et de l'Industrie du Canada et au ministre du Patrimoine. C'est simple !

Nous savons que tout le monde est occupé, et si vous n'avez que la capacité de signer et d'envoyer, c'est très bien !

Si vous avez quelques minutes pour ajouter un court paragraphe en haut de la lettre type, c'est encore mieux. Les chiffres sont importants, mais ce sont les exemples concrets d'impact à travers le pays qui feront la différence.

Vous pouvez voir quelques exemples ici.

Tout ce que vous pouvez faire pour montrer au gouvernement que les arts sont importants pour vous et votre communauté. vous et votre communauté et qu'ils renforcent notre sentiment d'appartenance au Canada. Plus c'est tangible, mieux c'est.

2. Utilisez votre lettre pour parler à votre député

Maintenant que vous avez exposé votre point de vue dans votre lettre, vous disposez de toutes les informations nécessaires pour avoir une brève conversation avec votre député à ce sujet.

Faites suivre la lettre d'un appel téléphonique ou d'un courriel demandant un entretien à ce sujet. Ils ne prendront peut-être pas le temps, mais ils sauront que vous les avez appelés et pourquoi. C'est important.

Si vous voulez des faits et des chiffres à partager, voici les dernières informations sur l'impact de l'augmentation des investissements ! ENG / FR

Vous trouverez ici les coordonnées de votre député. Et vous pouvez nous contacter si vous avez besoin d'aide pour passer l'appel.

3. Partagez la campagne !

Nous avons besoin de tout le monde pour partager cette campagne. Partagez-la avec vos réseaux et publiez-la lorsque vous l'avez soumise !

Rendons les choses amusantes et mettons peut-être en avant votre propre histoire pour expliquer pourquoi vous participez à la campagne !

Partagez VOTRE histoire d'impact artistique dans vos réseaux sociaux lorsque vous partagez la campagne !

Assurez-vous de @canadiancoalition et @canada.council et utilisez les hashtags #onepercentforthearts #nocutstoarts #canadastrong

4. Pour les organisations : Partagez avec vos parties prenantes.

Utilisez nos échantillons pour aider votre communauté à répondre à l'appel ! Nous avons donné quelques idées sur la manière de communiquer avec les publics, les membres, les bénévoles, etc, ici.

Par ailleurs, si vous le pouvez, contactez votre député pour assurer le suivi, et accompagnez-le éventuellement d'un chef d'entreprise qui vous aidera à plaider votre cause !

Trouvez l'adresse électronique de votre député à l'adresse ourcommons.ca/members et assurez-vous de la copier dans votre courriel de soumission.

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Informez-nous ! Vous pouvez utiliser notre formulaire simple pour nous faire savoir que vous avez envoyé votre candidature. Cela nous permet de savoir qui contacter dans quelle circonscription.

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Le dernier homme

14 octobre, par Mohamed Lotfi — , ,
Le dernier homme est tombé. Sa caméra est tombée avec lui. Un fracas sec, aussitôt étouffé par la poussière. Avec lui sont tombées les dernières paroles du dernier homme, un (…)

Le dernier homme est tombé. Sa caméra est tombée avec lui. Un fracas sec, aussitôt étouffé par la poussière. Avec lui sont tombées les dernières paroles du dernier homme, un souffle, un verset, un éclat de foi lancé à la face de ce qui reste du monde.

Pour annoncer le cessez-le-feu à Gaza, le dernier homme a chanté : « Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire… » Il chantait à découvert, d'une voix bouleversante, d'un sourire éclatant, debout sous la lumière mourante d'un lampadaire survivant, tandis que les détonations lacéraient encore l'air. Il chantait pour croire que la parole pouvait précéder la paix, que le Verbe, peut-être, pouvait suspendre la main guerrière des hommes.

Mais le feu n'avait pas cessé. Cette fois, ce ne sont pas les explosions d'en face qui ont mis fin à ses jours. Ce sont les balles des siens. Sept balles ont traversé le corps du dernier homme. Les balles de ceux qui partageaient sa langue, sa poussière, ses prières. Ceux qui craignaient sa voix plus que les bombes de l'ennemi. Depuis un bon moment déjà, le dernier homme était dans leur mire. Paleywood, qu'on le surnommait, parce qu'il bougeait comme un acteur de Bollywood. Mais dans les coulisses de l'ennemi, on l'avait identifié comme « Danger » parce qu'Il révélait au monde, avec une légèreté désarmante, toute la laideur de l'ennemi.

On le jugeait trop dangereux, non parce qu'il portait une arme, mais parce qu'il portait la mémoire. Il filmait ce qu'on ne devait pas voir, rapportait ce qu'on ne devait pas dire. La vie des survivants, les morts, les blessés, des femmes et des enfants affamés, la peur et la dignité mêlées, ce qui reste d'un hôpital, d'une école, les ruines habitées, les gestes minuscules d'une humanité têtue. Ils étaient dix mille abonnés sur sa page au début du génocide, ils sont aujourd'hui des millions par le monde à pleurer sa mort.

Ses images circulaient en dehors du périmètre, glissaient sous les frontières du mensonge. Et dans ce passage interdit, il rapportait la nouvelle, sans savoir qu'un soir, juste après avoir annoncé la fin du feu, il allait devenir, lui-même, une nouvelle. Mauvaise pour les siens, bonne pour l'ennemi. Le dernier homme venait tout juste de chanter sourate An-Naṣr(la Victoire).

Le dernier homme s'appelait Saleh Jaâfaraoui, à qui Libération avait consacré un article un mois et demi après le 7 octobre 2023. Il n'est pas mort sous les bombes, ce sont les siens qui l'ont tué, une milice armée affiliée à l'ennemi. Ceux qui ont fait un pacte avec le diable, ceux qui ont préféré le confort de la lâcheté à l'effort de la résistance. Des collabos, oui, il y en a dans toutes les guerres, dans tous les camps, dans tous les siècles. Saleh avait vingt-sept ans.

Le dernier homme est tombé ce 12 octobre 2025, mais la caméra de son iPhone tourne toujours. Elle continue de filmer la poussière, la lumière qui s'éteint, le vent qui passe sur son visage. L'œil de verre, obstiné, refuse la nuit. Il capte encore le battement du monde, ce reste de vie qui circule entre les pierres.

Dans ce regard sans paupière, quelque chose survit : une promesse, une vérité, un fragment d'éternité.
Tant que la caméra tourne, le dernier homme parle et chante encore ses derniers versets :

إِذَا جَآءَ نَصْرُ ٱللَّهِ وَٱلْفَتْحُوَرَأَيْتَ ٱلنَّاسَ يَدْخُلُونَ فِى دِينِ ٱللَّهِ أَفْوَاجًۭافَسَبِّحْ بِحَمْدِ رَبِّكَ وَٱسْتَغْفِرْهُ ۚ إِنَّهُۥ كَانَ تَوَّابًۢا

Mohamed Lotfi
13 octobre 2025

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