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Pour le gouvernement Legault : de l’argent pour les grandes entreprises, des politiques d’austérité et de répression pour la majorité populaire

15 octobre, par Bernard Rioux — ,
Le gouvernement Legault est au service de la classe dominante. Et il en est fier. Il distribue l'argent aux grandes entreprises (Northvolt, Airbus, Lion électrique, etc.) [1], (…)

Le gouvernement Legault est au service de la classe dominante. Et il en est fier. Il distribue l'argent aux grandes entreprises (Northvolt, Airbus, Lion électrique, etc.) [1], sans s'assurer d'un retour sur ces investissements. Il a réussi à perdre plus d'un milliard de dollars en une année dans ces opérations [2]. Mais il n'a pas d'argent pour les services hospitaliers, pour les écoles ou pour la francisation. Le parti pris de ce gouvernement pour la classe dominante est bien compris par des secteurs de plus en plus larges de la population. Sa dégringolade dans les sondages est loin d'être terminée. Et c'est pour masquer le caractère de classe de sa politique et pour se construire une rente électorale qu'il multiplie les déclarations contre les travailleuses et travailleurs immigrés,afin de les rendre responsables de tous les maux qui frappent la société québécoise.

L'explosion des subventions et des cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises

La politique économique du gouvernement Legault repose essentiellement sur une dépense d'argent public au profit du capital. Sa politique de subventions et d'évitement fiscal vise le soutien massif à des « champions industriels » jugés stratégiques pour la compétitivité du Québec dans l'économie mondiale.

Les entreprises privées, souvent des multinationales ou de grands groupes industriels, sont les principales bénéficiaires de cette politique. Les dix premiers récipiendaires – dont Nemaska Lithium, Northvolt, Airbus, Résolu, Kruger, CAE et Davie – accaparent à eux seuls près de 3 milliards de dollars, soit davantage que le budget annuel du ministère de la Culture et des Communications. Ces aides se concentrent dans quelques filières jugées stratégiques : électrification et batterie (Northvolt, Nemaska, Ultium CAM), aéronautique et défense (Airbus, CAE, Pratt & Whitney), forêt et papier (Résolu, Kruger), énergie et biocarburants (Varennes, Enerkem) et sécurité privée (GardaWorld). Peu de soutien est dirigé vers les petites et moyennes entreprises régionales, les coopératives ou l'économie sociale [3].

Cette logique s'accompagne d'un fort soutien à la recherche et à l'innovation, qui totalise plus de 1,6 milliard $. Cependant, cette recherche est largement orientée vers les besoins industriels et organisée en partenariat avec les entreprises, au détriment de la recherche fondamentale et indépendante. Le modèle d'innovation québécois s'apparente ainsi à un capitalisme où la production de savoirs est intégrée à la logique marchande.

Le gouvernement Legault a décidé de placer les fonds publics dans des projets phares : batterie, aéronautique, intelligence artificielle, afin d'attirer les investisseurs étrangers et d'ancrer le Québec dans les chaînes de valeur mondiales. Ces choix ont débouché sur des pertes majeures d'argent public. Il a subordonné le soutien à la recherche aux besoins de l'industrie et il a privilégié les villes industrielles comme Montréal, Varennes ou Bécancour, tout en négligeant les régions périphériques.

Sur le plan politique, cette orientation correspond à un néonationalisme économique où l'État québécois, via Investissement Québec, assume un rôle d'actionnaire et de bailleur de fonds du capital privé. Les investissements publics massifs visent à consolider une base industrielle qui renforce la dépendance envers les multinationales, au détriment des services publics et de la redistribution sociale.

Une orientation pro-patronale couplée à une offensive contre les intérêts populaires

Depuis le début de la session parlementaire d'automne 2025, une série de mobilisations féministes, syndicales et populaires dresse un même constat : le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) mène une politique budgétaire et économique qui affaiblit systématiquement les services publics, les organismes communautaires et les protections sociales, au profit des intérêts privés et des plus fortunés. Derrière le discours sur « l'efficacité de l'État » et « la rigueur budgétaire » se déploie une restructuration idéologique et matérielle de l'action publique : compressions, sous-financement chronique, désengagement social et dérégulation économique et environnementale.

Au moment même où les services essentiels subissent des compressions, le gouvernement Legault se prépare à octroyer, par l'entremise d'Investissement Québec, des subventions massives à l'industrie de l'armement. Québec solidaire dénonce ce virage comme un signe inquiétant de militarisation économique : alors que les ressources manquent pour les femmes, les enfants et les travailleurs, des fonds publics iront soutenir des entreprises d'armement « très rentables » et souvent étrangères. Ce déplacement des priorités révèle une logique de sécurisation autoritaire, centrée sur la puissance industrielle et militaire plutôt que sur la sécurité humaine et sociale [4].

La marginalisation de la lutte aux changements climatiques

Le gouvernement de la CAQ opère une réorientation majeure de sa politique climatique. Sous la direction du ministre Bernard Drainville, Québec entend désormais consacrer une part plus importante de ses ressources non plus à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), mais à l'adaptation de la population aux effets déjà perceptibles des changements climatiques. Selon un document interne du ministère de l'Environnement obtenu par Radio-Canada, le Plan pour une économie verte 2030 sera modifié afin de transférer une portion significative du budget vers des mesures d'aide aux citoyens touchés par les inondations, les tornades, les glissements de terrain ou les refoulements d'égouts. Le Fonds d'électrification et de lutte contre les changements climatiques — anciennement le Fonds vert — fera donc l'objet d'une révision en profondeur. Actuellement, seules 13 % des sommes du plan (1,3 milliard sur 10,1 milliards) sont destinées à l'adaptation ; cette proportion devrait augmenter sensiblement.

Cette réorientation s'inscrit dans une volonté politique plus large de François Legault de revoir à la baisse les ambitions du Québec en matière de réduction des GES. Déjà, la cible actuelle de 37,5 % de réduction des émissions sous le niveau de 1990 d'ici 2030 semble compromise : le Québec n'a pour l'instant atteint qu'une réduction de 19 %.

En parallèle, d'autres changements confirment un assouplissement général des normes environnementales. Le ministère prévoit de simplifier et d'alléger la réglementation sur la gestion des sols contaminés : sept règlements deviendraient deux d'ici 2026. De nombreuses enquêtes avaient pourtant révélé les dérives de ce secteur — dépôts illégaux, fraudes, implication du crime organisé —, ce qui avait conduit à l'imposition du traçage GPS des camions en 2019. Malgré cela, le cabinet du ministre parle d'une approche « équilibrée et responsable », conciliant environnement et économie « dans une perspective de développement durable » [5].

De plus, avec l'arrivée de Bernard Drainville, environ 130 postes ont été supprimés au ministère de l'Environnement, dans le cadre d'un plan gouvernemental de réduction de la fonction publique. Officiellement justifiés par des motifs d'« efficacité » et de « rationalisation », ces licenciements risquent d'entraîner des pertes d'expertise, des retards dans les évaluations environnementales et un affaiblissement de la capacité d'action écologique de l'État. Les syndicats dénoncent une réorientation politique où la gestion budgétaire prime sur la protection de l'environnement [6].

Des services sociaux minés par des politiques austéritaires

Violence conjugale et ressources pour femmes

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale tire la sonnette d'alarme : trois budgets successifs (2023, 2024 et 2025) ont ignoré la hausse dramatique des besoins. Malgré qu'il y ait plus de 8 000 femmes et enfants hébergé-es par an, une demande sur deux est refusée, faute de ressources. Les maisons vivent un déficit de financement structurel de 30 % et un taux de roulement de personnel de 33 %, mettant en péril la sécurité de femmes déjà en danger. Les organismes demandent un financement récurrent de 57 millions sur trois ans et une reconnaissance salariale équitable, rappelant que la violence conjugale n'attend pas et que l'austérité tue [7].

Éducation : une attaque du primaire à l'université

Dans le réseau scolaire, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) rapporte une adhésion record de 160 000 signatures contre les nouvelles restrictions budgétaires imposées aux centres de services scolaires. Ces compressions, dénoncées comme des coupes déguisées, menacent directement les services aux élèves en difficulté ou en situation de handicap. L'austérité éducative revient ainsi au cœur d'un modèle où les besoins particuliers sont traités comme des charges, non comme des droits [8].

En mai dernier, le gouvernement de la CAQ annonçait des compressions de 150 millions de dollars dans le réseau de l'enseignement collégial en 2025-2026. De plus, l'augmentation des subventions de fonctionnement de ce réseau pour 2025-2026 sera réduite à seulement 0,3 %, ce qui ne permettra pas de faire face adéquatement à l'augmentation des coûts du système [9]. Le gouvernement de la CAQ a également réduit de 31 millions $ le financement des universités pour 2025-2026 et, en limitant le nombre d'étudiant-es étranger-es, a accentué les pressions budgétaires sur l'ensemble du réseau universitaire. [10]

Travail et santé au travail

Au sein de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), le SCFP-Québec dénonce la suppression de 250 postes à temps plein, soit près de 5 % des effectifs. Ces coupes frappent directement les travailleurs et les travailleuses accidentées et celles qui réclament l'équité salariale, alors même que les délais de traitement sont déjà trop longs. La disparition de postes d'enquêteur-ices, de conseiller-es et d'agent-es d'indemnisation allonge les délais, dégrade la qualité du service et accroît la souffrance des personnes blessées. Ces « économies » se traduisent par une détérioration des droits fondamentaux au travail et par l'affaiblissement d'une institution clé de la justice sociale [11].

Habitation et logement social

Les organisations de locataires — le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) — dénoncent une politique du logement fondée sur la dérégulation et la financiarisation. Le gouvernement caquiste poursuit une logique pro-propriétaire : refus du contrôle des loyers, nouveaux règlements favorisant les hausses cumulatives et transfert complet des coûts des rénovations aux locataires. Pendant que les loyers atteignent des sommets, le Programme d'habitation abordable Québec (PHAQ) permet désormais des logements dits « abordables » à 150 % du loyer médian, rendant le terme vide de sens. Ces décisions traduisent un choix politique clair : confier la réponse à la crise au marché privé, au détriment du logement social, communautaire et public. Le FRAPRU réclame 10 000 nouveaux logements sociaux par an, la réorientation du PHAQ vers les besoins réels des ménages et la reconnaissance du logement comme droit fondamental [12].

Pauvreté, itinérance et services communautaires

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le FRAPRU, le RSIQ, la TNCDC, le RTRGFQ et d'autres réseaux communautaires dénoncent une crise sociale sans précédent : explosion de l'itinérance, paupérisation des ménages, effondrement du filet social. Les organismes sont eux-mêmes au bord du gouffre, étranglés par le sous-financement chronique et le gel de leurs budgets. Le gouvernement a vidé de toute substance sa stratégie en habitation, réduit de quatre fois le budget de son plan de lutte contre la pauvreté et laissé expirer sans suite son plan d'action interministériel en itinérance (2026). Pendant ce temps, les cadeaux fiscaux s'accumulent : 7,4 milliards $ de baisses d'impôts et 6,7 milliards $ de chèques électoralistes depuis 2022, profitant surtout aux mieux nantis. Ces décisions privent les finances publiques des moyens de répondre aux urgences sociales et accélèrent la fracture entre riches et pauvres [13].

Les axes et intentions des politiques caquistes

Les multiples communiqués syndicaux et populaires convergent sur une analyse commune : le gouvernement de la CAQ cache, sous un discours prétendant viser la rigueur financière, une politique d'austérité sociale fondée sur des compressions sélectives ; le transfert de fonds publics vers les grandes entreprises et les mieux nantis ; le démantèlement du filet social par le sous-financement des services publics et communautaires ; et la redéfinition des priorités gouvernementales autour de « l'efficacité », de « l'identité » et de la « sécurité », au détriment de l'égalité et de la solidarité.

Ces politiques traduisent une intention politique de refondre l'État québécois en un appareil gestionnaire et pro-entreprise, où les enjeux sociaux sont traités comme secondaires ou comme des charges. La lutte contre la pauvreté, l'itinérance, la violence conjugale et pour l'accessibilité au logement, à l'éducation et aux services de santé au travail est ainsi remplacée par le soutien à une hypothétique rentabilité des entreprises.

Les discours de Legault sur la responsabilité des travailleuses et travailleurs migrants dans les difficultés de la population du Québec à avoir accès aux services publics nourrissent un nationalisme conservateur et régressif. Cette stratégie du « diviser pour régner » n'est pas nouvelle. En désignant tour à tour des boucs émissaires – immigrant·e·s temporaires, musulman·e·s, demandeurs d'asile, Étudiant·e·s étrangers– comme responsables des difficultés économiques et sociales du Québec, le gouvernement détourne la colère populaire de sa véritable cible : le capitalisme québécois et ses alliés politiques.

Il mobilise une laïcité falsifiée, qui n'a rien à voir avec la neutralité de l'État et la défense de la liberté de conscience, pour présenter les minorités culturelles comme un danger pour la culture et la langue françaises. De principe émancipateur, la laïcité devient un instrument de contrôle culturel, au service d'un projet identitaire exclusif. Ce qui devrait servir à libérer l'espace public des discriminations est désormais utilisé pour les justifier.

Il utilise la notion confuse de « capacité d'accueil » pour appeler à la réduction de l'immigration, au rejet des demandes des réfugié·e·s et pour dresser des obstacles à la régularisation de nombreux travailleurs et travailleuses issus de l'immigration, qui n'ont pas les mêmes droits que les autres Québécois·es. Ces propos démagogiques contre les personnes migrantes cachent une offensive idéologique dirigée contre la gauche, les syndicats, les mouvements féministes et antiracistes — bref, contre toute forme de solidarité de classe.

Un mouvement social en riposte à l'offensive caquiste

Face à cette offensive, les syndicats, les groupes de femmes, les comités logement et les réseaux communautaires s'unissent dans un même front de résistance, à la hauteur des luttes pour les besoins populaires, pour l'égalité, la justice économique et la fin des discriminations ainsi que du racisme systémique. Ce front de résistance appelle à un réinvestissement massif dans les services publics, à un financement stable des organismes communautaires, à une reconnaissance salariale équitable dans les secteurs féminisés et à la mise en œuvre immédiate d'un plan de lutte contre la pauvreté, contre le logement inabordable et contre tous les rapports d'oppression.


[1] Aide aux entreprises : les promesses d'emploi et de productivité liées aux subventions se réalisent rarement, Journal de Québec, 17 décembre 2024

[2] Émilie Nicolas, S'enfler à en crever. Le nationalisme conservateur projette une pression d'hommes d'État forts… pour qui arrive à y croire, Le Devoir, 9 octobre 2025.

[3] Sylvain Larocque, Aide aux entreprises : des milliards de dollars chaque année, mais bien peu de transparence, Journal de Montréal, 15 décembre 2024, et toute une série d'articles de la fin décembre de ce même journal

[4] Québec solidaire, Subventions publiques dans l'industrie militaire : Québec solidaire exige de la transparence, 5 octobre 2025

[5] Thomas Gerbet, Québec change de stratégie face aux changements climatiques, Radio-Canada, 14 octobre 2025

[6] Thomas Gerbet, Québec supprime 134 postes au ministère de l'Environnement, Radio-Canada, 24 septembre 2025

[7] Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, On ne protège pas les femmes à moitié – Une campagne nationale pour exiger un financement à la hauteur des besoins des maisons d'hébergement, 9 octobre 2025

[8] Centrale des syndicats du Québec, Compressions budgétaires en éducation – Adhésion massive et spontanée à la pétition dénonçant les restrictions budgétaires du gouvernement, 2 octobre 2025

[9] Léa Carrier, Des compressions historiques dans les cégeps, La Presse, 12 mai 2025

[10] L'Union étudiante du Québec, L'austérité frappe en enseignement supérieur, mars 2025.

[11] SCFP, Coupes à la CNESST : les travailleurs et travailleuses écopent encore !, 8 octobre 2025

[12] RCLALQ, rcalq.qc.ca, et FRAPRU, Le FRAPRU reproche au gouvernement Legault sa déconnexion et manifeste pour un plan de développement du logement social, 5 octobre 2025

[13] Collectif des organisations mentionnées, Un gouvernement déconnecté : la pauvreté, l'itinérance et le logement absents du discours d'ouverture, 5 octobre 2025

Adolfnald Trumper - Prix Nobel de la guerre

14 octobre, par Gaétan Roberge — , ,
Trump incarne un narcissique malfaisant aux visées à la fois expansionnistes et isolationnistes. Il est habité d'un esprit guerrier carburant aux menaces et aux poursuites (…)

Trump incarne un narcissique malfaisant aux visées à la fois expansionnistes et isolationnistes. Il est habité d'un esprit guerrier carburant aux menaces et aux poursuites judiciaires. Passé maître dans l'utilisation de l'abc délétère de l'humanité, soit l'argent, la bêtise et la corruption. Il représente un réel péril pour l'humanité et nous devrions lui dire au plus tôt : « you're fired » !

Un bandit à cravate

Coupable de discrimination envers les locataires noirs en 1975. Dans les années 90, il fait des « affaires » avec des entreprises liées à la Mafia à cravate. À la fin des années 2000, 25 femmes ont signalé des agressions de sa part. En 2005, il fonde la Trump University (sans licence universitaire) et escroque 5000 étudiants et étudiantes pour 40 millions de dollars. En 2016, Trump et son ami Epstein sont accusés de viol. Six de ses hôtels et casinos font faillite. S'amuse à virer des personnes dans son émission de téléréalité The Apprentice. Il accepte un Boeing 747 offert par le Qatar pour l'utiliser comme avion présidentiel alors que la Constitution américaine interdit à la présidence d'accepter des cadeaux. Il se sert de sa présidence afin de faciliter les « affaires » de sa propre famille dans plusieurs endroits de la planète, dont le Qatar … Où il s'est fait promettre 1400 milliards de dollars d'investissements sur dix ans ! Voilà pourquoi il a forcé Netanyahou à téléphoner pour s'excuser auprès du Qatar pour y avoir lancé une attaque.

Un psychopathe à la Maison Blanche

45e et 47e Président des États-Unis. En 2017, le psychologue américain John Gartner affirmait que : « les handicaps mentaux de Donald Trump étaient un mélange de narcissisme, de paranoïa, de sociopathie et de sadisme ». Tandis que d'autres, comme Boucar Diouf, pensent qu'il souffre sans doute de dissonance cognitive. En 2018, Trump s'est moqué de son homologue nord-coréen, Kim Jong-Un, affirmant avoir un bouton nucléaire « plus gros et plus puissant que le sien » … – De vrais p'tits culs dans la cour d'école, mais fort dangereux. – Il conteste avec entêtement et sans preuve la victoire de Joe Biden à la présidence. Plagie le slogan de campagne de Ronald Reagan de 1980 : (Let's) Make America Great Again (MAGA). La Trump Organization condamnée à payer une amende 1,6 million de dollars pour fraudes fiscales. Accusé de conspiration criminelle dans le but d'invalider les résultats électoraux de l'État de Géorgie. Possession illégale de documents secrets stockés dans une salle bain de sa résidence. – Sale histoire n'est-ce pas ? – Ce fabulateur, maître des grands sparages, se vante d'avoir mis fin à sept guerres ! – À part la première phase du cessez-le-feu à Gaza, lesquelles ? – Monsieur déteste les escaliers roulants, n'ingurgite pas de Tylenol et a en sainte horreur le fentanyl. Mais, il aime bien les alligators, les colonnes gréco-romaines, tout ce qui recèle de la dorure et c'est qui explique que son poisson préféré soit la dorade.

Le culte de la personnalité ou In Trump we trust

Donald Trump a remodelé le bureau Ovale de la Maison Blanche de manière ostentatoire en s'entourant d'accessoires clinquants et de préférence dorés en plus de faire construire une immense salle de bal attenante à la Maison Blanche. Une grande affiche de lui-même est désormais accrochée au bâtiment du ministère du Travail à Washington. Il existe une rumeur à l'effet qu'éventuellement l'on érige un gigantesque Arc de triomphe dépassant celui de Paris. – Bien évidemment. – Pour la célébration des 250 ans de l'indépendance des États-Unis, en 2026, une pièce commémorative de 1 dollar à son effigie pourrait voir le jour … Et ce, même si la législation américaine actuelle l'interdit formellement.

Vive les riches – À bas les pauvres

Propulsé au pouvoir grâce au financement des milliardaires de la Silicon Valley, ces oligarques de la tech et de l'Intelligence Artificielle (IA). Il fait adopter la loi de réduction des impôts et des dépenses, son fameux « One Beautiful Big Bill », qui équivaut en réalité à un transfert de richesses des pauvres aux riches … Cette loi réduit les impôts de 5 000 milliards, de 1 200 milliards les allocations Medicaid et les bons d'alimentation. Ainsi, 12 millions de personnes parmi les plus pauvres perdront leur assurance maladie et 3 millions leurs bons d'alimentation. S'attaque aux Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Multiplie les décrets visant la communauté LGBTQ+ et les personnes trans. Licencie massivement sans raison et selon ses caprices des milliers de fonctionnaires fédéraux. Démantèle le département de l'Éducation et fait du chantage, musèle et coupe le financement d'universités.

« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps ». Abraham Lincoln

La devise de Trump : Fight – Fight – Fight

Menace d'annexer le Groenland, de prendre le contrôle du canal de Panama et de faire du Canada le 51ième état américain. Il rebaptise le ministère de la Défense en « ministère de la Guerre ». – Cela en dit long sur ses véritables intentions. – Dépêche la Garde nationale et l'Armée pour « pacifier » les villes, surtout démocrates et sanctuaires, afin « d'é-rat-diquer » toute opposition légitime à ses idées. Attribue les pleins pouvoirs à ICE, cette force paramilitaire masquée et violente à l'image des « chemises brunes » et ne respectant aucune règle de droit. Commande la plus grande campagne « brutale » d'expulsions de l'histoire américaine. Ainsi, le « statut de protection temporaire » de 520 000 Haïtiens a été révoqué et ils risquent l'expulsion vers leur pays d'origine en plein chaos. – Entre les années 1933 et 1939, 520 000 Juifs ont été contraints de fuir l'Allemagne. – Trump commande avec une certaine joie la création d'un centre de rétention pour migrants surnommé « l'Alcatraz des alligators ». – Les premiers camps nazis sont des lieux de détention extrajudiciaires établis en 1933-1934, pour contrôler les opposants politiques et les individus et groupes jugés nuisibles à la communauté nationale. – Soutenant la même rhétorique qu'Hitler envers les Juifs, les immigrés, les gauchistes, les intellectuels et les musulmans représentent des « ennemis » de l'Amérique.

Gracie les insurgés, des « Patriotes » selon lui, qui ont pris d'assaut le Capitole, siège emblématique de la démocratie américaine. On estime à quelque 200 Proud Boys, des suprémacistes blancs, ainsi que des Oath Keepers, un mouvement d'extrême droite organisé en milices anti-gouvernement fédéral, ont participé à cet assaut. – Cette action n'est pas sans rappeler le coup d'État manqué d'Hitler, en 1923 et l'incendie du Reichstag, en 1933. – Impose sa guerre des tarifs au monde entier. Met sous tutelle l'Agence américaine pour le développement international (USAID). Fustige sévèrement les organisations internationales comme l'OTAN et l'ONU et se retire de l'UNESCO, de l'accord de Paris sur le climat et de l'OMS. En plus de son soutien politique, il a accordé 22,7 milliards en 2023-24 et 12,5 milliards en 2024-25 d'aide militaire à Israël pour financer le génocide à Gaza. Et n'oublions pas qu'il avait proposé de faire une espèce de « Riviera » avec la bande de Gaza et de « nettoyer » la place ! Promet plus de 1 000 milliards de dépenses militaires pour 2026. Son administration, par la bouche de son secrétaire à la défense, pourfend l'obésité des militaires, alors que le président pèse « officiellement » rien de moins qu'un léger poids plume de 110 kilos … Par contre, la nouvelle stratégie pour combattre l'obésité chez les jeunes présente des pistes pour combattre la malbouffe … tout en ménageant grandement l'industrie agro-alimentaire.

La naissance d'une autocratie

Puisqu'il leur est redevable, les Seigneurs de la tech ont dorénavant le champ libre pour faire tout ce qu'ils veulent et sans aucune entrave pour le développement de l'Intelligence Artificielle (IA). Cette situation s'avère des plus troublante pour la suite du monde. Il attaque et censure la presse et les chaînes de télévision. – Reporter sans frontières parle « d'une dégradation inquiétante de la liberté de presse, évoque la polarisation croissante des institutions, la réduction du soutien aux médias indépendants et la mise au pas de journalistes ». – Il va même jusqu'à demander de retirer des milliers de pages des sites web des départements fédéraux de la Santé, des Sciences, de l'Environnement et de l'Éducation en plus d'éliminer des mots provenant d'une liste préétablie ; des mots tels équité, diversité, égalité, justice sociale, même le mot « femmes » y figure. Pourtant, cette information appartient au peuple américain et personne n'a le droit de la censurer ou de la retenir. Fonde son propre réseau social, Truth social, alimenté par sa novlangue et le vomissement quotidien de ses élucubrations odieuses et mensongères. Devant un parterre de flancs-mous siégeant à l'assemblée générale de l'ONU, il affirme que les changements climatiques sont une arnaque alors que les éléments se déchainent à vitesse grand « V », pour violence, sur tous les continents. Il tente de détruire la science du climat en coupant du financement et démantelant des équipes de recherche et annule 7 projets solaires et 11 projets éoliens. À l'image de l'Allemagne nazie de 1933, il ordonne l'autodafésde données numériques indispensables à la science et la recherche.

S'en prend aux juges « politisés » qui entravent ses décisions inconsidérées et fragilise subséquemment la balance des pouvoirs aux États-Unis. Au bout du compte, il bouscule le fragile équilibre mondial et malheureusement tous mettent un genou au sol … Monsieur « l'État c'est moi » ne respecte pas la Constitution américaine, brime la liberté d'expression et impose son régime d'injustice et de terreur. Il se grise littéralement de ses provocations et s'entête malicieusement à démanteler l'État de droit mettant ainsi en péril la démocratie libérale. Oui, ce Brother Trump est tout cela, sauf présidentiel et nobélisable. Ne commettons pasles erreurs de 1933 en Allemagne. Levons-nous et stoppons-le avant qu'il soit trop tard.

« Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter ». George Santayana
Prix Nobel de la guerre

Si jamais le Comité Nobel norvégien avait osé décerner le Prix Nobel de la Paix à Donald Trump, ce prédateur responsable de tant d'infamies, cela aurait constitué une injure envers les formidables personnes et organisations qui l'ont mérité auparavant. Mais en plus, cela aurait été une grave insulte pour une partie du peuple américain et surtout pour les 67 200 êtres humains tués avec de l'armement et le soutien américain dans la guerre, non dans le « massacre » dans la bande de Gaza. Sans oublier ceux et celles qui ont souffert des bombardements, des déplacements et de la famine et qui vont souffrir encore. Les Gazaouis n'ont plus rien, sauf leurs larmes de douleur et le profond sentiment d'avoir été abandonnés par le reste du monde. Ce terrible « génocide » en Palestine s'est produit sous nos yeux et nous sommes donc maintenant redevables à ce peuple. On pourrait peut-être enfin lui offrir un pays ! Un pays espéré depuis 1948 …

Gaétan Roberge

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Débat de Sherbrooke : un forum sans étincelle, dans un moment qui exige plus

14 octobre, par Geru Schneider — ,
Jeudi soir 9 octobre, à Sherbrooke, avait lieu le débat des trois candidatures au co-porte-parolat de Québec solidaire. Je n'étais pas sur scène — mais, en tant que militant (…)

Jeudi soir 9 octobre, à Sherbrooke, avait lieu le débat des trois candidatures au co-porte-parolat de Québec solidaire.
Je n'étais pas sur scène — mais, en tant que militant de gauche et politologue, j'ai écouté attentivement, avec l'espoir d'y voir s'esquisser un vrai débat d'idées, une vision d'ensemble et peut-être un souffle politique. Malheureusement, il faut le dire : ce débat n'en était pas vraiment un. C'était davantage un forum, soigneusement balisé, où les différences de fond ont à peine pu s'exprimer. Les questions, très générales, portaient sur l'économie, le logement et l'écologie — des sujets essentiels, bien sûr, mais sans véritable ancrage dans les débats internes qui secouent QS depuis des mois et surtout dans une volonté d'y répondre pour corriger la situation et les dépasser.
On a peu, voire pas du tout, abordé les questions organisationnelles, les tendances internes propres à un parti qui coalise des gauches, ni la démocratie du parti, pourtant au cœur des difficultés actuelles

Comment prétendre refonder le parti, sans nommer ses failles ?

Ces failles, pourtant, ne sont pas invisibles — elles sont simplement tues. 򽖏
Depuis plusieurs années, Québec solidaire semble se résigner à un certain pragmatisme gestionnaire, hérité de la dernière campagne électorale. Le moment de la « taxe orange » en fut le symbole : un repli sur une posture défensive, où l'on cherche à rassurer plutôt qu'à convaincre, à ménager l'opinion publique plutôt qu'à la transformer.

Au lieu de pointer les véritables responsables du déséquilibre fiscal — les multinationales, les grandes fortunes, les profits indécents —, on a choisi la prudence du calcul, au détriment du courage politique. C'est là que s'est amorcée la dérive : celle d'un parti qui se veut radical dans ses idéaux, mais modéré dans ses gestes.

À cela s'est ajouté un glissement démocratique plus profond. Le Comité national de Saguenay a été un moment révélateur : une tournée des régions qui devait nourrir un grand débat collectif, mais dont le rapport n'a jamais été présenté aux membres. Ce processus, transformé en déclaration programmatique rédigée à huis clos, illustre un malaise croissant : celui d'un parti qui consulte sa base sans réellement lui confier le pouvoir de décider.

Ce déficit démocratique s'est aussi reflété dans la réactualisation du programme. On a produit un « manifeste des travailleurs », certes bien intentionné, mais vidé de sa teneur politique. On a refusé de nommer les rapports de force, les classes sociales, les logiques de domination qui structurent le capitalisme. On a parlé de précarité, sans parler de profits. D'écologie, sans parler d'exploitation.

Comme si la transformation sociale pouvait se faire à coût neutre, sans conflit avec le capital.
Et que dire de nos structures internes ? L'élection des porte-parole au suffrage universel, présentée comme un geste de démocratisation, reproduit en réalité les biais du système médiatique. Elle favorise les figures déjà connues, celles qui disposent de réseaux, de visibilité et de ressources financières — bref, celles qui peuvent se permettre de faire campagne. Cette logique exclut de fait une grande partie des militant·e·s de terrain, pour qui la politique se vit dans l'action, pas dans la communication. Elle transforme ce qui devrait être un exercice d'émancipation démocratique en un concours de notoriété.

Enfin, le repli du parti sur lui-même, sur sa seule scène nationale, mine la portée de notre projet. Québec solidaire parle trop peu du nécessaire travail commun avec la gauche du reste du Canada, alors même que toute lutte pour l'indépendance populaire se heurtera au pouvoir du capital financier et à l'appareil fédéral.

Nous parlons trop rarement aussi de la gauche internationale, de ces mouvements populaires et écosocialistes qui, partout dans le monde, affrontent les mêmes ennemis : la spéculation, la privatisation du vivant, le démantèlement du droit du travail.

Or, sans solidarité transnationale, sans alliances concrètes avec ces luttes sœurs, notre projet de transformation demeure prisonnier de ses frontières — condamné à n'être qu'une réforme locale d'un système globalement injuste.

Ce sont ces angles morts, ces renoncements successifs, qui expliquent aujourd'hui la fatigue militante et le sentiment de déconnexion. Refonder le parti, ce n'est pas seulement changer de ton ou de visage : c'est d'assumer et d'ouvrir les débats qui ont été refermés trop tôt, et redonner sens à ce qu'une « gauche de rupture » veut dire dans les faits.

C'est d'autant plus regrettable que la direction actuelle, parfois au cœur de ces tensions, a balisé le débat — peut-être par peur de froisser les esprits ou « donner l'impression » que les séquences turbulentes des derniers mois sont choses « du passé ».
Sans regard critique sur soi, il est difficile d'avancer. Difficile aussi d'éviter de répéter les mêmes erreurs.

Une course qui peine à mobiliser

Soyons honnêtes : cette course ne soulève pas les passions. Elle demeure confidentielle, peu médiatisée, et encore trop distante de la base militante. Pourtant, elle aurait pu être un moment fort de réflexion et de réappropriation collective — un temps pour redonner souffle au projet solidaire.
Au lieu de cela, on assiste à un exercice convenu, sans véritables débats politiques. Comme si la recherche du consensus devait remplacer la confrontation d'idées. Ce silence traduit moins une sérénité qu'un essoufflement : celui d'un parti qui s'éloigne peu à peu de sa vocation de rupture pour s'enfermer dans les logiques institutionnelles.

Une course porteuse d'avenir aurait dû poser les vraies questions : comment refonder la démocratie interne ? Comment renouer avec les luttes populaires ? Comment rompre, concrètement, avec le modèle néolibéral qui détruit le vivant et fragilise nos solidarités ? Ces débats n'auraient pas divisé le parti : ils l'auraient revivifié.

Trois approches politiques, trois visages d'une même recherche de sens

J'ai perçu trois visions distinctes, chacune apportant une pièce du puzzle, mais aucune d'entre elles ne propose une réponse complète au moment politique que nous vivons.

La première vision mise sur l'imaginaire du rêve, de l'audace, de la créativité politique. Elle invite à retrouver l'enthousiasme des débuts de Québec solidaire — ce souffle de liberté et d'espoir collectif qui avait su inspirer bien au-delà des cercles militants. Cette approche parle à ce qu'il y a de plus noble dans la gauche : la conviction que l'action politique peut encore transformer le monde, que l'espérance est un moteur de changement.

Mais rêver ne suffit pas si les conditions matérielles de l'espérance ne sont plus réunies. Pour espérer collectivement, il faut pouvoir se loger, se nourrir, se soigner, respirer. Sans cela, l'appel à « l'audace » devient une incantation — belle, certes, mais détachée du réel vécu par la majorité.

Le discours s'appuie sur des propositions comme la taxation des riches, des banques ou des grandes fortunes. Ce sont des mesures justes, nécessaires, mais qui font aujourd'hui consensus au sein de Québec solidaire. Elles ne définissent plus à elles seules une orientation politique. Elles atténuent les excès du capitalisme sans jamais en remettre en cause la logique centrale : celle de la marchandisation du monde et de l'accumulation infinie. Autrement dit, on en ressort inspiré, mais pas outillé. Le rêve n'est pas encore devenu stratégie.

Et puis, il y a ce silence qui dérange.

Celui sur la compatibilité avec le Parti québécois.

Non pas qu'une tendance soit elle-même complaisant envers des idées réactionnaires — loin de là, soyons clairs. Cependant, depuis plusieurs années, le PQ s'est habitué à un discours qui franchi les lignes rouges : un nationalisme identitaire, qui exclut et qui divise plus qu'il n'unit.
Lorsqu'on demande jusqu'où ils seraient prêt à aller dans une éventuelle alliance avec un PQ dans le camp du « oui » qui continue de tolérer ces dérives, la réponse se fait attendre. Toujours. Et ce silence, à force de durer, finit par dire quelque chose.

À quel moment trace-t-on la ligne entre ouverture stratégique et compromission politique ?

Si un référendum sur l'indépendance devait s'organiser demain, sur quelle base et avec qui le mènerait-on ? Avec un PQ incapable de condamner clairement le racisme ou la xénophobie lorsqu'ils se glissent dans ses rangs ?

Ces questions ne sont pas accessoires : elles sont centrales pour une gauche qui veut bâtir un projet émancipateur, décolonial et inclusif.

Cette première vision émeut, sans doute. Elle ranime le goût de croire en un Québec plus juste, plus humain. Mais elle contourne la conflictualité du moment politique. Elle inspire, mais ne confronte pas. Et dans une période où les droites sont en ascension et où le débat public est de plus en plus polarisé, une gauche qui n'ose pas nommer ses adversaires politiques finit par devenir inoffensive

La seconde vision, elle, incarne davantage la continuité de la ligne actuelle du parti. C'est celle qui prône « l'unité », la « modération du ton » et la « cohésion interne ». Dans un parti parfois fracturé, cette approche part d'une intention sincère : éviter la division, maintenir le dialogue, préserver une image publique stable. Elle valorise la civilité et la prudence, deux qualités trop souvent absentes de la gauche.

Mais sans un diagnostic lucide des échecs récents, la continuité devient inertie.

Depuis plusieurs années, QS peine à faire entendre sa voix. Nous plafonnons dans les sondages, oscillant autour de 6 %. Le discours électoral se dilue dans le bruit ambiant. Les militant·e·s, eux, s'épuisent, faute d'avoir l'impression de peser réellement sur les orientations du parti. La démocratie interne s'est affaiblie au fil des processus de « réactualisation » du programme, vidés de débats substantiels.

Face à ce constat, l'appel à « l'unité » ne suffit pas.

L'unité, oui en principe — mais autour de quoi ? Autour d'un projet commun clair, d'une stratégie partagée, d'une vision de société. Pas autour d'un silence poli ou d'une discipline imposée d'en haut.

Lorsque l'unité devient un objectif en soi, elle se transforme en prétexte pour éviter les débats de fond : ceux sur le rapport au pouvoir, sur la place du parti dans les luttes sociales, sur la stratégie indépendantiste ou encore sur la transformation de l'État.

Cette vision a le mérite d'être rassurante, de vouloir protéger le parti de la division. Mais elle peine à rallumer la flamme. Elle ne parle pas au cœur des militant·e·s fatigués ni à la base qui cherche un sens à son engagement.

Dans un contexte de crise sociale et écologique profonde, cette prudence risque de ressembler à une forme de conservatisme organisationnel. Et c'est une ironie tragique : une gauche devenue conservatrice d'elle-même.

La troisième, enfin, quant à elle, incarne une gauche sincère, humaniste et profondément animée par le désir de rassembler. C'est une approche portée par de belles intentions, une foi dans la bienveillance et la capacité de dialogue. Mais à mes yeux, dans le contexte actuel, cela ne suffit plus.

Nous traversons un moment charnière : la droite est décomplexée, elle se structure, et occupe sans gêne le terrain médiatique, culturel et politique. Les droites — et leurs relais — avancent avec aplomb, pendant que nous hésitons encore à assumer pleinement notre radicalité. Dans ce contexte, une gauche douce, trop conciliante, risque d'être perçue comme désarmée.

Ce qu'il nous faut aujourd'hui, plus que jamais, c'est une gauche qui s'assume, qui parle fort, qui bouscule, qui confronte les fausses évidences et les conforts du statu quo. Une gauche qui n'a pas peur d'être en désaccord ni d'être jugée « trop radicale » par les gardiens de l'ordre établi. Les temps exigent de la fougue, de la vigueur, de la répartie — pas seulement de la bonté et de la bienveillance.

Sans cette combativité, nous risquons de devenir une force morale sympathique, mais inoffensive. Or, le moment historique que nous vivons nous commande autre chose : une gauche vivante, insurgée, capable de dire non avec force — et d'incarner, par son audace, la possibilité d'un autre monde.

Un moment politique critique

Au-delà des personnes, c'est le contexte qui devrait nous préoccuper.

Le Québec vit une montée rapide des droites — certaines se disent modérées, d'autres ne se cachent même plus. Les médias dominants, eux, oscillent entre complaisance et défense du statu quo.
Pendant ce temps, Québec solidaire stagne à 6 % dans les sondages.

C'est effarant : nous sommes, 19 ans après notre fondation, aux mêmes niveaux qu'à nos débuts.

Certes, il reste une éternité politique avant octobre 2026. Mais si la tendance se maintient, nous risquons non seulement de perdre des député·es, mais aussi de perdre le sens même de notre projet collectif.

Et ça, ce serait plus grave encore.

Cette course devrait être un wake-up call.

Un moment pour repolitiser notre parti, rouvrir le débat stratégique, reconnecter QS à sa base populaire, syndicale, communautaire. Un moment pour redonner du souffle à la gauche — une gauche de rupture, vivante, enracinée.

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Le pompier-pyromane et son Nobel de la Paix !

14 octobre, par Mohamed Lotfi — , , ,
Après avoir laissé s'embraser Gaza, Washington se félicite d'un cessez-le-feu à Sharm el-Sheikh et rêve d'un Nobel de la Paix. Une manœuvre diplomatique cynique, où le (…)

Après avoir laissé s'embraser Gaza, Washington se félicite d'un cessez-le-feu à Sharm el-Sheikh et rêve d'un Nobel de la Paix.
Une manœuvre diplomatique cynique, où le pompier-pyromane vient récolter les lauriers d'un incendie qu'il a contribué à allumer.

Le 8 octobre dernier, à Sharm el-Sheikh, un accord de cessez-le-feu a été signé entre Israël et le Hamas. Présentée comme une avancée “historique”, cette trêve, censée ouvrir la voie à un échange d'otages et à un apaisement progressif, a été largement mise en avant par l'administration Trump, qui y voit un succès diplomatique majeur.

Mais la réalité est plus trouble : ce cessez-le-feu intervient après deux ans de bombardements massifs, de destructions d'infrastructures civiles, et d'un bilan humain dépassant les 150 000 victimes, morts, blessés et disparus.

Pendant que la Maison-Blanche se met en scène en artisan de la paix, les convois humanitaires continuent d'être bloqués, les flottilles de la liberté interceptées, et la population gazaouie privée de nourriture, d'eau et de soins. La juxtaposition entre les images de diplomates souriants et celles des hôpitaux en ruine dit tout du décalage entre la rhétorique politique et la tragédie humanitaire.

L'expression n'est pas nouvelle, mais elle n'a jamais été aussi juste. Le “pompier-pyromane”, c'est celui qui crée le problème pour mieux prétendre le résoudre. Celui qui laisse se consumer un brasier qu'il aurait pu éteindre, pour apparaître ensuite en sauveur.

C'est ainsi que les États-Unis, principaux fournisseurs d'armes d'Israël, et premiers à opposer leur veto à toute résolution de l'ONU exigeant un cessez-le-feu, se présentent aujourd'hui comme médiateurs de paix. Cette stratégie est ancienne : maintenir une position dominante en se posant comme arbitre “indispensable”, tout en s'assurant que les déséquilibres du conflit demeurent. Le discours est calibré, Israël a “le droit de se défendre”, les Palestiniens ont “droit à une aide humanitaire”, mais les faits montrent que le soutien militaire américain a prolongé la guerre bien plus qu'il ne l'a freinée.

L'accord signé à Sharm el-Sheikh ne change rien à la nature du conflit. Il ne parle ni de fin de l'occupation, ni de gel de la colonisation, ni de création d'un État palestinien viable. Il ne reconnaît pas davantage la nécessité d'une reconstruction à grande échelle de Gaza, ni de dédommagement pour les victimes. Rien, dans ce texte, n'évoque une justice réparatrice ou un règlement durable. Ce n'est pas un accord de paix : c'est une pause politique. Une respiration destinée à soulager les chancelleries occidentales avant les cérémonies du prix Nobel, le 10 décembre. Un coup de peinture blanche sur les ruines.

Les ONG et plusieurs rapporteurs des Nations unies continuent de parler de crimes de guerre et de violations du droit international humanitaire. Le cessez-le-feu, aussi nécessaire soit-il, n'efface pas la responsabilité de ceux qui ont ordonné les bombardements aveugles, imposé un siège total ou entravé les secours. Mais dans le jeu diplomatique actuel, la justice est le grand absent : aucun mécanisme contraignant, aucune exigence de réparation, aucune sanction réelle. Si le pompier-pyromane obtient demain le Nobel de la Paix, ce ne sera pas une récompense pour la paix, ce sera un certificat d'impunité. Un symbole d'un monde où la reconnaissance prime sur la responsabilité, et où la diplomatie spectacle remplace le courage politique.

Ce conflit marque plus qu'une tragédie régionale : il révèle une crise morale de l'Occident. En soutenant sans réserve un État accusé de violations graves, tout en prétendant défendre les valeurs des droits humains, l'Amérique et ses alliés sapent leur propre crédibilité. À force de fermer les yeux sur l'injustice, ils risquent non seulement le déclin d'Israël qu'ils prétendent protéger, mais aussi leur propre discrédit historique.

L'histoire jugera non pas sur les discours, mais sur les actes : Qui aura eu le courage d'exiger la fin de l'occupation ? Qui aura financé la reconstruction de Gaza ? Qui aura défendu la justice, plutôt que la façade de la paix ?

Pour l'heure, le pompier-pyromane savoure ses lauriers. Mais la fumée n'a pas fini de s'élever au-dessus des ruines.

Mohamed Lotfi
9 octobre 2025

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Le 18 octobre prochain, on débarque en force à Québec !

14 octobre, par Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) — ,
Sous le thème « Encore en marche pour transformer le monde », des féministes de toutes les régions se rassemblent pour une grande journée de mobilisation collective 🔥Tiré (…)

Sous le thème « Encore en marche pour transformer le monde », des féministes de toutes les régions se rassemblent pour une grande journée de mobilisation collective

🔥Tiré de Facebook de la CQMMF

Ensemble, nous marcherons pour dénoncer la pauvreté, les violences faites aux femmes et la crise environnementale afin d'opposer une vision d'un monde juste, solidaire et féministe.
💥 Au programme :

Samedi 18 octobre 2025
Québec – Place de l'Assemblée nationale

Début des animations dès 10h
Départ de la marche à 12h
Cérémonie festive et engagée dès 15h

Pour poursuivre les festivités, en soirée, deux options s'offrent à vous :

Une boisson féministe pour célébrer nos solidarités dès 19h30, lieu à confirmer.

Un spectacle féministe organisé par le Regroupement des femmes de la Côte-de-Gaspé se déroulera à la salle Raoul Jobin du Palais Montcalm à 20h00. Les billets pour le Spectacle F sont disponibles au lien suivant : https://www.palaismontcalm.ca/.../f-regroupement-des.../

🔸 L'événement est ouvert à toustes. Nous invitons cependant les hommes cisgenres à adopter une posture de soutien en laissant à l'avant les femmes et les personnes de la diversité de genre, afin que leur corps et leur voix soient en premier plan.

🥾 Le trajet formera une boucle de 2km sur un parcours relativement plat.

💧 Il y aura des fontaines d'eau sur place. Apportez votre gourde, nous ne fournirons pas de bouteilles de plastique.

🥪 Prévoyez d'être autonome sur la nourriture. Il n'y aura pas de tables en quantité suffisante. Apportez une couverture pour pique-niquer.

♿️Mesures d'accessibilité :

Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite, des toilettes adaptées seront disponibles, et une interprétation en Langue des signes du Québec (LSQ) sera assurée. Des coins enfants et un parcours court rendront l'événement convivial pour toustes.

🚌 Des transports en autobus seront organisés à partir de différentes régions

✨ Un événement coordonné par la CQMMF, dans le cadre de la 6e action internationale de la Marche mondiale des femmes, en collaboration avec le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale (RGF-CN) qui, en tant que région hôte, soutient avec brio l'organisation logistique et l'idéation de cette action d'envergure. Une mobilisation rendue possible grâce à la force de notre travail collectif. 💪
Un merci tout spécial à nos commanditaires notamment, la Caisse d'économie solidaire Desjardins.

𝐕𝐢𝐥𝐥𝐚𝐠𝐞 𝐟𝐞́𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞

Et la veille, vendredi 17 octobre, ne manquez pas le Village féministe organisé par le RGF-CN !
Une journée d'ateliers créatifs, de panels et d'activités d'éducation populaire féministe pour échanger, créer, s'organiser… et se préparer ensemble à la grande action du lendemain.

Lien vers l'évènement : https://www.facebook.com/events/1406670513929560

🔎 Qu'est-ce que la Marche mondiale des femmes ?

Née en 2000, la MMF est un mouvement international de lutte féministe contre la pauvreté et la violence envers les femmes. Tous les cinq ans, une action d'envergure mobilise les militantes du monde entier pour porter des revendications concrètes et transformantes. Au Québec, c'est la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) qui anime ce grand mouvement dans toute sa diversité.

💜 Le 18 octobre, nous marcherons pour une société basée sur les valeurs féministes qui place l'économie au service du vivant.

🌍Le 18 octobre, nous serons Encore en marche pour transformer le monde

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Les centrales syndicales et le RATTMAQ appellent à dépolitiser l’immigration

14 octobre, par Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ) — ,
Québec, le 7 octobre 2025. – Les grandes centrales syndicales (CSD, CSN, CSQ et FTQ) ainsi que le Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (…)

Québec, le 7 octobre 2025. – Les grandes centrales syndicales (CSD, CSN, CSQ et FTQ) ainsi que le Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ) demandent au gouvernement de dépolitiser la gestion de l'immigration.

7 octobre 2025 | tiré du site de la CSQ

« La planification pluriannuelle de l'immigration est un exercice trop important pour être entaché des débats politiques qui sont souvent inutilement partisans. On doit offrir aux personnes immigrantes toutes les chances de contribuer pleinement à la société québécoise et traiter véritablement avec humanité. Ce que l'on souhaite de tous nos vœux, c'est que le gouvernement fasse la démonstration que les dés ne sont pas pipés », ont affirmé d'une seule voix Luc Vachon, président de la CSD, Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN, Pascal Côté, troisième vice-président de la CSQ, Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ et Mélanie Gauvin, porte-parole du RATTMAQ.

« Bien que nous participions aux consultations, nous demeurons dubitatifs quant à la volonté réelle du gouvernement d'écouter et d'ajuster sa politique. De nombreux acteurs, issus d'horizons variés, recommandent d'offrir des réelles voies d'accès à la résidence permanente pour les personnes à statut temporaire qui sont actuellement au Québec, notamment afin de répondre à des besoins de main-d'œuvre qui sont à la base permanents. Or, le plan actuel s'oriente clairement à l'inverse et ne répond pas adéquatement aux défis d'immigration, de francisation et d'inclusion au Québec », a ajouté Luc Vachon, président de la CSD.

Miser sur la résidence permanente

Depuis de nombreuses années, les centrales syndicales préconisent la résidence permanente plutôt que la précarité associée à la résidence temporaire. À long terme, croient-elles, seule l'immigration permanente motive l'apprentissage du français et peut soutenir la démographie, le marché du travail et la prestation de services.

« Le Québec a des besoins démographiques, de main-d'œuvre et de services qui sont permanents. Nous devons combler ces besoins en offrant des statuts permanents aux immigrantes et immigrants qui sont ici présentement. Il faut être responsables dans notre façon d'accueillir ces gens. Pour ce faire, nous devons hausser les seuils de la résidence permanente par l'admission de résidents temporaires déjà chez nous, ce qui aura pour effet de réduire leur nombre sur le territoire », affirme la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre.

Le piège des permis de travail fermés

Afin de mettre fin aux pratiques abusives dont souffrent les travailleurs étrangers temporaires, les centrales syndicales et le RATTMAQ exigent du gouvernement qu'il mette fin au permis de travail lié à un seul employeur dans tous les programmes temporaires et qu'il procède à une réforme en profondeur du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Mélanie Gauvin, porte-parole du RATTMAQ explique que : « Pour les travailleuses et travailleurs migrants temporaires, la seule véritable capacité d'accueil du Québec doit passer par l'abolition des permis de travail fermés et par un accès égal et inclusif à la résidence permanente. Nous souhaitons que le Québec agisse dans le respect des droits humains. »

Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ poursuit : « Québec doit arrêter de tourner en rond dans le dossier des travailleuses et travailleurs migrants. Il doit, de façon urgente, régulariser la situation de ces milliers de travailleuses et travailleurs en leur accordant le statut permanent et en mettant fin aux permis de travail fermés » déclare Denis Bolduc secrétaire général de la FTQ.

Soutenir la francisation et reconnaître l'apport des étudiantes et étudiants étrangers

Les leaders syndicaux appellent le gouvernement à reconnaître pleinement la contribution des étudiantes et des étudiants internationaux et à réinvestir massivement en francisation, à tous les niveaux, dans les centres de services scolaires, en entreprise et celle offerte par les groupes communautaires.

« L'apprentissage du français est un formidable passe-partout pour l'intégration des personnes immigrantes au Québec ! Le gouvernement devrait éviter de jouer au yo-yo avec le financement comme il l'a fait l'automne dernier. Ce sont des parcours de vie dont il est question, pas de simples chiffriers Excel. En matière d'intégration, on ne peut pas non plus faire abstraction des étudiantes et étudiants internationaux. Ils sont déjà bien intégrés à leurs communautés et contribuent à la vitalité économique, sociale et culturelle de celles-ci », a conclu Pascal Côté, troisième vice-président de la CSQ.

Pour lire les mémoires, cliquez sur les icônes :
CSD :


CSN :


CSQ :


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À Charm el-Cheikh, une paix négociée sans Israéliens, ni Palestiniens

Réuni en Égypte, le sommet de Charm el-Cheikh s'annonce décisif pour l'après-ceasez-le-feu à Gaza. Derrière l'unanimité diplomatique affichée, la rencontre révèle les fractures (…)

Réuni en Égypte, le sommet de Charm el-Cheikh s'annonce décisif pour l'après-ceasez-le-feu à Gaza. Derrière l'unanimité diplomatique affichée, la rencontre révèle les fractures du dossier palestinien, la stratégie américaine et la difficile relance d'une dynamique de paix.

Tiré de MondAfrique.

Le sommet de Charm el-Cheikh, qui s'ouvre en Égypte, a tout du rendez-vous diplomatique majeur. L'enjeu affiché : assurer la consolidation du cessez-le-feu récemment conclu entre Israël et le Hamas, enclencher la reconstruction de la bande de Gaza, et définir une nouvelle architecture sécuritaire régionale. À la table, les grands acteurs internationaux – États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Nations unies – multiplient les signes d'unité. Mais un fait s'impose, à la fois symptomatique et révélateur des limites du moment : ni Israël ni aucune représentation palestinienne n'ont été invités à prendre part officiellement aux discussions.

Cette absence, loin d'être anecdotique, éclaire la complexité d'une séquence où chaque acteur tente de préserver ses intérêts, parfois au prix d'une paix durable. Du côté américain, Donald Trump s'affiche en chef d'orchestre d'un processus voulu « inédit », misant sur l'effet d'annonce d'une coalition occidentale et arabe sous égide égyptienne. Il s'agit, selon ses mots, de « coordonner avec de nombreux alliés l'organisation du plan Trump et d'ancrer le soutien international » (Orient-Le Jour). Washington veut mettre en scène sa capacité à relancer la dynamique de paix, mais sans véritable engagement sur les paramètres du conflit, ni interlocuteur local autour de la table.

Le maréchal Sissi, intermédiaire incontournable

L'Égypte, pour sa part, capitalise sur son statut d'intermédiaire incontournable. Le Caire, fort de ses réseaux auprès du Hamas comme de l'Autorité palestinienne, cherche à s'imposer comme garant de la stabilité régionale, tout en contrôlant la reconstruction de Gaza – enjeu diplomatique mais aussi économique majeur. Emmanuel Macron et ses homologues européens, eux, affichent leur appui à une reprise du dialogue, mais se gardent de bousculer les lignes rouges posées par Washington et Jérusalem.

Dans les faits, le sommet s'inscrit dans une séquence incertaine. Le cessez-le-feu, obtenu au prix d'intenses pressions américaines sur Israël, ne dissipe ni la défiance entre les parties, ni les failles béantes du processus. « Il y a en réalité un malaise persistant à Gaza, car le Hamas reste présent à Gaza, et l'Autorité palestinienne demeure le seul représentant légitime du peuple palestinien », confie un diplomate européen cité dans l'article de Dany Moudallal. L'absence de représentants locaux, l'embarras de l'ONU et la prudence des Européens témoignent d'une diplomatie de l'entre-soi, soucieuse d'afficher des résultats mais incapable d'impliquer les premiers concernés.

L'enjeu du sommet, sous ses airs de grand-messe consensuelle, se révèle donc double : d'une part, gagner du temps en affichant la perspective d'un après-guerre à Gaza, d'autre part, imposer un format de négociation qui esquive les points de blocage – la question des otages israéliens, le retour des réfugiés palestiniens, et la gouvernance future de l'enclave.

La pression américaine

Si Charm el-Cheikh se présente comme la première étape d'une « relance du processus de paix », la réalité du rapport de force impose un constat plus nuancé. Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, arraché dans la douleur, porte la marque d'une pression diplomatique sans précédent de la Maison-Blanche sur le gouvernement Netanyahou. « Aucun président, sans exception, n'avait exercé une telle pression sur un Premier ministre israélien », rappelle Aaron David Miller, ancien conseiller du département d'État américain, dans l'entretien accordé à L'Orient-Le Jour. Selon lui, c'est la « dynamique du second plan Trump » et la crainte d'une escalade incontrôlable qui ont poussé Israël à céder – temporairement – sur l'arrêt des hostilités.

Mais la fragilité du compromis est manifeste. La trêve ne résulte ni d'un accord politique durable ni d'un règlement des principaux contentieux : elle a été obtenue grâce à un échange partiel d'otages, sous la menace d'une reprise immédiate des combats. Pour Aaron David Miller, la première phase « est cruciale parce qu'elle répond aux trois facteurs essentiels : une gestion espérée de la sortie des otages, la couverture de 50 ou 90 Palestiniens tués par jour, et la bonne architecture ». Mais la fenêtre reste étroite. La suite du processus – notamment la libération massive de prisonniers palestiniens et la possible réintégration de l'Autorité palestinienne à Gaza – bute sur l'absence de confiance mutuelle, et sur les calculs de chaque camp.

La posture de Benyamin Netanyahou est celle d'un leader en sursis, soumis à la fois à la pression de Washington et à la défiance de son propre camp. L'accord sur la trêve, mal accepté par une partie de la droite israélienne, lui coûte sur le plan politique et n'engage en rien une acceptation d'un compromis définitif sur Gaza. L'ouverture de la bande à une administration internationale ou palestinienne demeure un tabou, tout comme la question du retour des réfugiés ou la levée du blocus.

Côté palestinien, le Hamas joue sa survie politique et militaire, refusant tout processus qui signifierait sa mise à l'écart ou son désarmement. L'Autorité palestinienne, elle, se retrouve marginalisée, cantonnée à un rôle d'acteur secondaire, sans réelle prise sur la réalité du terrain.

Dans ce contexte, la diplomatie américaine mise sur un « effet d'entraînement » : la reconnaissance, à terme, d'Israël par certains pays arabes, et la création d'un mécanisme international de reconstruction pour Gaza, géré par l'Égypte et supervisé par l'ONU et la France. Mais le calendrier reste flou, tout comme l'adhésion réelle des acteurs régionaux à ce schéma. La conférence de Charm el-Cheikh s'apparente, pour Washington, à une scène de bal où il s'agit d'occuper l'espace, de fixer le récit, et d'imposer les termes d'un après-guerre qui reste à définir.

Des lignes de fracture assumées

En creux, le sommet égyptien illustre l'incapacité des puissances à trancher les questions centrales du dossier israélo-palestinien. Malgré les annonces et les promesses de reconstruction, la nouvelle architecture régionale promue par l'administration Trump ne règle ni la question du statut de Gaza, ni celle du sort des réfugiés, ni celle des garanties sécuritaires pour Israël.

Les Européens, soucieux d'éviter l'escalade mais impuissants à imposer un cadre contraignant, se bornent à soutenir les initiatives américaines et à défendre la nécessité d'une solution politique négociée, sans offrir de perspectives concrètes. L'Égypte, pivot stratégique, profite du vide diplomatique pour renforcer sa position, mais se garde de s'impliquer au-delà de la gestion humanitaire et logistique.

Quant aux principaux absents – Israéliens et Palestiniens –, ils restent spectateurs d'un processus qui se joue largement sans eux. L'absence de représentants locaux lors des discussions trahit la défiance persistante, l'incapacité à produire un consensus minimal, et l'inadéquation des formats internationaux à la réalité du conflit.

L'après-sommet s'annonce donc incertain. Pour Aaron David Miller, le vrai test viendra dans la durée : « C'est toute la dynamique américaine sur ce que l'on pourrait juger opportun de rappeler “l'architecture Trump d'ordre régional” ». L'ouverture de Gaza, la pérennité du cessez-le-feu et la relance d'un dialogue politique restent suspendus à la capacité des acteurs à dépasser les postures, à accepter des compromis, et à impliquer réellement les sociétés concernées.

En somme, le sommet de Charm el-Cheikh acte davantage une transition prudente qu'un tournant décisif. La paix y est moins l'horizon que le prétexte d'une gestion collective du statu quo, sur fond d'alignements stratégiques, de rivalités régionales et de diplomatie d'affichage. À court terme, il s'agit surtout d'éviter la rechute dans la violence. À plus long terme, la reconstruction de Gaza et la reconnaissance d'Israël par les pays arabes resteront suspendues à des équilibres fragiles, et à l'implication – ou non – des principaux intéressés.

Sources : Article de Dany Moudallal, L'Orient-Le Jour ; entretien avec Aaron David Miller, Carnegie Endowment for International Peace, OLJ.

Trois Canadien·ne·s enlevé·e·s ont été libéré·e·s ; trois autres sont toujours détenues en Israël. Que fait le gouvernement Carney ?

14 octobre, par Bateau Canadien pour Gaza - FFC — , , ,
Si les familles, les proches et les défenseur·e·s des droits humains universels sont soulagé·e·s et heureux·ses d'apprendre que trois des six volontaires canadien·ne·s (…)

Si les familles, les proches et les défenseur·e·s des droits humains universels sont soulagé·e·s et heureux·ses d'apprendre que trois des six volontaires canadien·ne·s enlevé·e·s en eaux internationales sont arrivé·e·s sain·e·s et sauf·ves à Istanbul, nous demeurons très inquiet·ète·s pour les trois autres Canadien·ne·s qui figurent parmi les dizaines de volontaires internationaux de la Flottille toujours illégalement interné·e·s par le régime israélien dans la prison tristement célèbre de Ketzi'ot.

Leur détention continue—tout comme l'abordage et la saisie des navires de la Flottille en eaux internationales, ainsi que le vol de l'aide humanitaire à bord—constituent des violations flagrantes du droit international par l'État voyou d'Israël. Nous devons poser la question : quand le gouvernement du Canada agira-t-il contre l'illégalité israélienne ?

Les conditions de détention seraient épouvantables, et nous craignons pour le bien-être et la santé de toutes les personnes détenues. Nous savons que ces conditions inacceptables pâlissent néanmoins devant le traitement brutal réservé à plus de 11 000 Palestinien·ne·s, dont des centaines d'enfants, incarcéré·e·s par Israël, souvent sans accusation ni peine déterminée.

Alors que Mskwaasin Agnew (Ontario), Khurram Musti Khan (Ontario) et Nimâ Machouf (Québec) font partie des personnes libérées de cette incarcération illégale et expulsées aujourd'hui par le système carcéral israélien, Devoney Ellis, Sadie Mees et Nikita Stapleton—toutes de St. John's (T.-N.-L.)—comptent parmi les dizaines de volontaires internationaux toujours illégalement détenu·e·s en prison en Israël, possiblement parce qu'ils et elles refusent, par principe, de signer un « reconnaissement » affirmant qu'ils et elles seraient « entré·e·s illégalement » dans l'État qui les a enlevé·e·s en eaux internationales.

Nous appelons la ministre Anand et le reste du gouvernement libéral de Carney à prendre des mesures concrètes et immédiates pour faire cesser les violations continues des droits humains des Palestinien·ne·s par l'État d'apartheid génocidaire d'Israël. Rien ne permet de croire qu'Israël respectera les termes du récent « accord de paix ». Si le génocide par les bombes a pu cesser, le génocide par la famine délibérée se poursuivra tant que l'aide humanitaire ne pourra pas être acheminée sans entrave vers les Palestinien·ne·s de Gaza—sans contrôle israélien—ainsi que l'ordonne la Cour internationale de Justice.

Passez à l'action : Appelez les bureaux de circonscription des députés des personnes détenues et exigez que chaque député contacte la ministre des Affaires étrangères et qu'elle appelle sans délai son homologue israélien :
• Paul Connors, PLC (Avalon) : 709-834-3421 — (Ellis & Stapleton)
• Joanne Thompson, PLC (St. John's-Est) : 709-772-7171 — (Mees)

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Pour une gauche qui combat Trump, Netanyahou et Poutine, sans distinction !

14 octobre, par Yorgos Mitralias —
Avec Greta Thunberg Pour une gauche qui combat Trump, Netanyahou et Poutine, sans distinction ! Yorgos Mitralias, Blogue de Mediapart 7 octobre 2025 Mais, de quel plan de (…)

Avec Greta Thunberg Pour une gauche qui combat Trump, Netanyahou et Poutine, sans distinction !

Yorgos Mitralias, Blogue de Mediapart 7 octobre 2025

Mais, de quel plan de paix en Palestine parlent-ils ? Celui qui, du haut de sa magnanimité, va jusqu'à consentir à laisser en vie les survivants du génocide des Palestiniens de Gaza ? Ou celui qui récompense leur recherche acharnée d'un État indépendant bien à eux, en les gratifiant d'un « gouvernement » d'étrangers pro-israéliens dirigé par un Américain (Trump) et/ou un Anglais (Blair) ? Un tel plan de paix n'a rien de pacifique, ressemble plutôt à une blague macabre et est condamné d'avance à rester lettre morte. Comme d'ailleurs, sont restés lettre morte tous ceux qui l'ont précédé. En d'autres mots, le génocide continue…

Alors, que faire ? D'abord, perdre les illusions qui sont aussi responsables de la situation actuelle. Et comprendre une fois pour toutes, que Netanyahou, comme d'ailleurs Poutine, sont intraitables, sûrs de leurs force (militaire) et surtout de l'appui sans faille de l'Internationale Brune dont ils sont tous les deux des éminences fondatrices et dirigeantes. Et aussi, que le salut des Palestiniens ne viendra jamais ni des « Grands » de ce monde, ni de ceux d'en haut, même s'ils sont arabes ou coreligionnaires. Et il ne viendra jamais d'eux parce qu'ils n'ont aucun intérêt de changer une situation qu'ils ont eux-mêmes créée et entretenue. Car même dans le meilleur des cas, leur reconnaissance si tardive d'un État Palestinien ressemble fort à la reconnaissance non pas d'un État mais plutôt d'un cimetière, du cimetière palestinien qu'est l'actuelle Gaza rasée au sol…

La leçon à tirer de ces constats crève les yeux : le salut tant des Palestiniens que des Ukrainiens ne peut venir que de ceux d'en bas. De cette humanité qui ne se contente plus de mots et passe aux actes, et manifeste sa solidarité dans la rue presque partout au monde. De ceux et celles, juifs de la Diaspora inclus, qui, armés de leur seul internationalisme militant, vont jusqu'à défier avec leur flottille désarmée la machine a tuer des génocidaires Israéliens. Et aussi de ces -malheureusement, encore peu nombreux- Juifs Israéliens qui sont solidaires du peuple palestinien et se battent courageusement au cœur même du monstre sioniste. Comme d'ailleurs, de ces Russes et Biélorusses héroïques qui n'hésitent pas de manifester leur solidarité au peuple Ukrainien bien que cela leur coute leur liberté et parfois même leur vie…

Alors, force est de constater que la scandaleuse hypocrisie de nos gouvernants, qui dénoncent l'écrasement de l'Ukraine par l'armée russe mais soutiennent sans condition celui de Gaza par l'armée israélienne, non seulement alimente grandement la révolte populaire quasi planétaire en cours contre les génocidaires Israéliens et leurs complices, mais exacerbe aussi la crise de ces gouvernants et de leurs régimes. C'est ainsi que le deux poids deux mesures pratiqué cyniquement par les droites et les extrêmes droites qui gouvernent désormais presque partout au monde, est en train de priver la domination bourgeoise de ce qui est son atout, probablement le plus précieux : sa crédibilité qu'elle construit patiemment depuis fort longtemps !

Cependant, force est aussi de constater que, cette crise majeure de la crédibilité bourgeoise et capitaliste ne profite pas du tout à la gauche internationale. Pourquoi ? Mais parce que la même hypocrisie et la même crise de crédibilité caractérisent actuellement la majeure partie de cette gauche internationale. En effet, si les droites soutiennent l'Ukraine mais arment, financent et couvrent diplomatiquement l'écrasement des Palestiniens de Gaza par Israël lequel, selon le ministre des affaires étrangères russe Serguei Lavrov, " poursuit des objectifs similaires à ceux de la Russie » en Ukraine (1), cette gauche internationale soutient sans réserves les Palestiniens contre Israël mais refuse ostensiblement de soutenir l'Ukraine agressée militairement par la Russie de Poutine. Et pire encore, une partie de cette gauche va jusqu'à soutenir Poutine auquel elle attribue des vertus… antiimpérialistes et progressistes totalement imaginaires.

Et pourtant, il y a -fort heureusement- une autre gauche internationale, minoritaire pour l'instant mais en pleine ascension, qui abhorre l'hypocrisie et refuse de pratiquer les deux poids et deux mesures : c'est pourquoi elle soutient tant les Palestiniens contre Israel de Netanyahou, que les Ukrainiens contre la Russie de Poutine. Et cela parce qu' elle refuse de choisir le bon bourreau contre le mauvais bourreau, en faisant cause commune avec le prétendu bon impérialiste contre le mauvais parce que tout simplement il n'y a pas de bon impérialiste et de bon capitaliste ! C'est la gauche qui se bat contre toutes les injustices et sur tous les fronts aux cotés des humbles, des pauvres et des opprimés, et dont le personnage emblématique n'est autre que la jeune suédoise Greta Thunberg que le mentor du trumpisme triomphant, le milliardaire néonazi Peter Thiel a ciblé, à juste titre, comme l'ennemi No 1 de la contre-révolution réactionnaire mondiale, allant jusqu'à la qualifier de… « antéchrist » !

Mais, il n'y a pas seulement le sieur Thiel qui lance des anathèmes contre Greta. Comme nous l'écrivions il y a presque deux ans (2), M. Poutine en 2019, « réagissant au discours de Greta à l'ONU, a fait preuve d'un paternalisme pitoyable en la traitant de « gentille fillette » mal informée qui ne comprend pas à quel point le monde d'aujourd'hui est complexe ! » Et nous complétions le tableau des horreurs anti-Greta rappelant que « c'est avec le même ton paternaliste de procureur de pacotille, que le célèbre magazine allemand, Der Spiegel, a récemment attaqué Greta, la qualifiant de « naïve ou peut-être antisémite » lorsqu'elle a osé manifester dans les rues d'Amsterdam en solidarité avec les Palestiniens. Apparemment parce que, selon le bon magazine allemand, seules les personnes « naïves » et « antisémites » peuvent se sentir solidaires des civils palestiniens massacrés par l'armée israélienne. Encore plus grave, elle a subi des attaques hystériques, allant jusqu'à l'identifier à... la jeunesse hitlérienne ( !), lorsque Greta a osé scander, avec d'autres manifestants, le mot d'ordre Krossa Sionismen (écrasez le sionisme) devant l'ambassade d'Israël à Stockholm.

Et tout cela sans oublier que des « libéraux » occidentaux sont allés jusqu'à la menacer... d'une « balle entre les yeux » lorsque Greta les a dénoncés avec les mêmes mots que ceux qu'elle utilise contre Poutine et ses acolytes, car tant les uns que les autres s'obstinent à émettre toujours plus de gaz à effet de serre, commettant ainsi le plus grand des crimes contre la planète et ses habitants. D'ailleurs, lorsque Greta déclare que « pour sauver la planète, le monde doit se débarrasser du capitalisme », cette affirmation catégorique ressemble à une déclaration de guerre contre les uns et les autres, sans aucune exception… ».

Et voici comment nous concluions ces rappels utiles aux quels nous n'avons aujourd'hui absolument rien à ajouter :

« Greta est donc emblématique de notre époque aussi pour une autre raison : parce qu'elle rallie contre elle la coalition la plus hétéroclite et sans précédent historique de tyrans sanguinaires, de capitalistes milliardaires, de grands bourgeois cossus et autres dictateurs frustes et démocrates assassins aux bonnes manières, lesquels se battent entre eux mais sont unis par leur commune passion du pouvoir et leur commune avidité pour des profits toujours plus grands. Mais en provoquant cette unanimité sans précédent et en ralliant contre elle tous ces destructeurs de l'humanité, Greta révèle aux yeux de tous l'essence des choses, les auteurs et les responsables de la crise historique généralisée d'aujourd'hui. D'ailleurs, comme elle est entièrement d'accord avec le grand prisonnier palestinien Marwan Barghouti (22 ans dans les prisons israéliennes !) qui se déclare « pacifique mais pas pacifiste », Greta apparaît comme l'ennemie jurée numéro un de « ceux d'en haut », et la principale source d'inspiration militante pour la multitude de « ceux en bas » et leurs avant-gardes révoltées. Quant à la gauche désorientée et confuse d'aujourd'hui, l'esprit clair de Greta pourrait lui être utile pour clarifier une fois pour toutes ses idées, ses priorités et ses orientations… »


Notes

1. Voir Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères : « Israël poursuit des objectifs similaires à ceux de la Russie » ! : https://www.pressegauche.org/Serguei-Lavrov-ministre-russe-des-affaires-etrangeres-Israel-poursuit-des

2. Voir aussi Contre la Russie, l'OTAN et Israël - Greta montre la voie ! : https://aplutsoc.org/2024/01/06/contre-la-russie-lotan-et-israel-greta-montre-la-voie-un-billet-de-yorgos-mitralias/

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Trump prépare-t-il un coup d’État militaire ?

14 octobre, par Dan La Botz — ,
Le débat actuel dans une grande partie de la société américaine porte sur la question de savoir si le président Donald Trump prépare ou non un coup d'État. Il est omniprésent, (…)

Le débat actuel dans une grande partie de la société américaine porte sur la question de savoir si le président Donald Trump prépare ou non un coup d'État. Il est omniprésent, des talk-shows télévisés populaires aux revues politiques sophistiquées.

6 octobre 2025 | Réseau Bastille
https://www.reseau-bastille.org/2025/10/06/trump-prepare-t-il-un-coup-detat-militaire/

Bill Maher, l'animateur libéral de Real Time, une émission-débat où il satirise l'actualité et qui compte un demi-million de téléspectateurs, a déclaré que le gouvernement Trump habituait les Américains à voir des forces de police masquées, des personnes enlevées dans la rue et des soldats dans les rues de Washington, D.C. Il a qualifié cela de « coup d'État lent » et a suggéré que même si les démocrates remportaient les élections de 2026, ils pourraient ne pas être en mesure de prendre leurs fonctions, des commentaires largement relayés par les médias nationaux. Le journal libéral Foreign Policy a posé la question suivante : « Trump est-il en train de mener un auto-coup d'État ? » et a fourni des preuves qu'il semblait effectivement le faire. Dès février, The Guardian avait publié un éditorial intitulé « La prise de pouvoir de Donald Trump : un coup d'État dissimulé par le chaos ».

Aujourd'hui, les preuves que Trump pourrait tenter de mener un coup d'État militaire s'accumulent. Trump part en guerre contre les Américains. Il a mobilisé la Garde nationale pour patrouiller à Los Angeles et à Washington, D.C., et a également envoyé 700 marines à Los Angeles. Il prévoit maintenant de faire appel à la garde à Chicago, bien que le gouverneur de l'Illinois, J.B. Pritzker, et le maire de Chicago, Brandon Johnson, affirment que la garde n'est pas nécessaire. Trump prévoyait d'envoyer des troupes à Portland, dans l'Oregon, affirmant que « la ville ressemble à une zone de guerre », mais un juge fédéral a ,au moins temporairement, bloqué ces plans, affirmant que les manifestations y étaient modestes, pas particulièrement violentes et qu'il n'y avait aucun risque de rébellion.

Trump utilise les manifestations contre l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) pour justifier l'envoi de la garde ou de soldats. On estime à quatorze millions le nombre d'immigrants sans papiers aux États-Unis, qui vivent désormais dans un État policier. Pour eux, un coup d'État a déjà eu lieu. Les 5 600 agents armés et masqués qui opèrent dans tout le pays arrêtent désormais environ 60 000 personnes par jour. Quelque 400 000 immigrants ont été expulsés ou, sous la pression du gouvernement, se sont auto-expulsés en septembre. Cet été, le Congrès a voté un budget supplémentaire de 76,5 milliards de dollars pour l'ICE, qui recrute 10 000 nouveaux agents chargés des expulsions.

Trump sait que dans les États démocrates, les arrestations de l'ICE dans les champs, les usines et les écoles provoqueront des protestations, et il utilise ensuite ces protestations pour justifier l'envoi de la Garde nationale ou de troupes.

Trump s'en prend désormais également à « l'ennemi intérieur », c'est-à-dire à ses adversaires politiques. Dans un mémorandum présidentiel du 25 septembre intitulé « Lutter contre le terrorisme intérieur et la violence politique », Trump a répondu à l'accusation selon laquelle il serait fasciste en déclarant : « Ce mensonge « antifasciste » est devenu le cri de ralliement utilisé par les terroristes nationaux pour mener une attaque violente contre les institutions démocratiques, les droits constitutionnels et les libertés fondamentales américaines. Les points communs qui animent ce comportement violent sont l'anti-américanisme, l'anti-capitalisme et l'anti-catholicisme, le soutien au renversement du gouvernement américain , l'extrémisme en matière de migration, de race et de genre et l'hostilité envers ceux qui ont des opinions américaines traditionnelles sur la famille, la religion et la moralité. »

Dans son discours prononcé lors d'un rassemblement sans précédent de 800 généraux et amiraux américains convoqués à une réunion spéciale le 1er octobre, il a déclaré que les villes dirigées par les démocrates de gauche radicale – San Francisco, Chicago, New York, Los Angeles – étaient « des endroits très dangereux, et nous allons les remettre en ordre une par une. Et cela va être une tâche importante pour certaines des personnes présentes dans cette salle. C'est aussi une guerre. C'est une guerre intérieure. » Il a déclaré : « Nous devrions utiliser certaines de ces villes dangereuses comme terrains d'entraînement pour notre armée, la Garde nationale, mais surtout l'armée, car nous allons très bientôt entrer à Chicago. »

Il semble donc que nous risquions d'être confrontés à un coup d'État, mais si c'est le cas, de nombreuses villes et États, ainsi que des millions de personnes, résisteront.

5 octobre 2025

Dan La Botz

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