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Ni Poilievre, ni Carney, Mères au Front au pouvoir !

1er avril, par Jonathan Durand Folco — , ,
Voilà comment j'envisage la prochaine élection fédérale et le nouveau cycle politique qui s'ouvre sous nos yeux. Face au fascisme qui vient et à l'oligarchie libérale qui (…)

Voilà comment j'envisage la prochaine élection fédérale et le nouveau cycle politique qui s'ouvre sous nos yeux. Face au fascisme qui vient et à l'oligarchie libérale qui prétend nous protéger : Résistons !
Texte trop long, en trois actes.

Acte I : Le courage retrouvé

Hier, j'ai eu eu la chance de participer au rassemblement montréalais des Mères au Front qui a réuni des milliers de personnes sur Ste-Catherine pour souligner la Journée internationale des droits des femmes. Parallèlement, des rassemblements et chaînes humaines avaient lieu dans des dizaines de municipalités au Québec et au Canada, avec un enthousiasme inattendu. Il y a avait de l'énergie, de la joie, de la colère, de la beauté, une atmosphère de résistance.

Maudit que ça fait du bien de vivre ce moment de "bonheur public", comme le souligne Hannah Arendt qui fait de cet affect le cœur de l'action politique.

Cette année, le 8 mars revêtit une signification historique particulière, car ce fut la première et plus importante mobilisation collective au Québec depuis l'élection de Trump.

Les discours étaient hautement politiques, tissant des liens entre les luttes historiques pour les droits des femmes, les menaces du fascisme et de la broligarchie qui prétendent vouloir refaçonner l'ordre du monde, mais aussi un appui aux peuples écrasés par les guerres et les puissances impérialistes (Ukraine, Gaza), des articulations avec la nécessaire transition écologique, le besoin de construire un monde viable pour nos enfants, l'humanité et le vivant.

Face à la léthargie, le sentiment d'impuissance et d'isolement qui nous amène à "doomscroller" la fin du monde sur nos ordis et nos téléphones, on se sort enfin du fatalisme et on retrouve une puissance d'agir. Voilà un ingrédient clé de la résistance.

Bien sûr, cette mobilisation du 8 mars ne changera pas le monde en soi ; mais c'est le début de quelque chose. La Multitude sort dans la rue, non pas sous la bannière d'une seule cause ou d'une revendication centrale, mais de plusieurs causes convergentes, dans un front large et uni.

C'est cet esprit du 8 mars que j'ai retrouvé sous une forme différente et percutante en après-midi à l'Usine C, en allant voir l'étrange pièce "Use et Abuse" des artistes Christian Lapointe et Alix Dufresne qui renouent avec le caractère brut, subversif et radical de la performance, sur fond d'une conférence d'Alain Deneault sur le capitalisme, la gouvernance et les industries culturelles.

C'était beau, brutal, drôle et violent, exprimant de façon crue et cathartique cet aspect "rage" qui nous habite à différents degrés ces temps-ci. Un moment clé fut Alix qui brandit une pancarte qu'elle venait d'écrire au marqueur noir sous le coup de l'improvisation : "8 mars tous les jours tabarnak !". Le public a applaudi.

Une discussion portant sur la soumission du secteur culturel aux impératifs budgétaires et du managérialisme s'en est suivie, exprimant de fortes résonances avec le Front commun pour les arts qui se met en place ces temps-ci. La lutte contre l'austérité en culture, en éducation, en santé, contre les cours de francisation et les initiatives de transition socio-écologique, tout cela converge en ce moment ; ça bouillonne.

L'argent ne manque pas ; ce sont les oligarques, des entreprises comme Northvolt, IBM et SAP (qui ont empoché des millions dans le scandale SAAQclic), Amazon, Tesla et d'autres compagnies contrôlées par des milliardaires qui s'enrichissent actuellement alors que les gens se serrent la ceinture pour l'épicerie, leur logement ou hypothèque. Plusieurs craignent actuellement pour la perte de leur emploi ou leur sécurité à cause d'une guerre tarifaire déclenchée par un tyran qui rêve de faire de nous une succursale des États-Unis.

***

Acte II : Le marasme des élections fédérales

Dans cette conjoncture unique et extrême, Justin Trudeau a démissionné et la course à la chefferie du Parti libéral du Canada vient de couronner son nouveau leader, Mark Carney.

Il devient ainsi le premier ministre du Canada, sans même avoir été élu dans une élection générale. C'est assez hallucinant : le chef d'un État, non-élu par la population, devient maintenant l'homme qui devra tenir tête à Trump... d'ici la prochaine élection qui sera déclenchée sous peu.

Les conservateurs le dépeignent déjà comme un technocrate et un membre de l'élite mondialiste, ce qui est vrai en bonne partie : Carney a été gouverneur de la Banque du Canada (suite à la crise financière de 2008), gouverneur de la banque d'Angleterre (durant la période du Brexit), et un grand partisan du capitalisme vert. Tout l'establishment médiatique le positionne déjà comme le digne successeur de Trudeau, et un "homme fort" capable de répondre aux grandes crises économiques en raison de ses compétences d'économiste.

Il est plus à droite que Trudeau, il fait la promotion de la rigueur budgétaire, plaide pour l'usage de l'IA dans la fonction publique, et commence déjà à concéder une série de choses à l'administration Trump au niveau économique et environnemental. Je ne doute pas de son expérience et de son "expertise", mais face à l'administration Trump, il incarne une sorte de "rempart néolibéral" qui apparaîtra comme un "moindre mal" face au techno-fascisme décomplexé du duo Trump-Musk.

Autrement dit, Carney est un membre de l'oligarchie libérale qui défendra les intérêts de cette oligarchie locale dans le contexte d'une guerre commerciale inédite avec les États-Unis.

Par ailleurs, celles et ceux qui seraient tentés de voter Poilievre pour se débarrasser de l'héritage Trudeau ou du "capitalisme woke" risquent d'être déçus. Le Parti conservateur dirigé par Poilievre est largement aligné sur le plan idéologique et politique avec le trumpisme au Sud de la frontière, avec quelques différences près (Canada Strong, version soft du Make Canada Great Again).

Le triomphe de Poilievre a heureusement été refroidi par l'arrivée de Trump et le carnage qu'il a instauré au niveau domestique et international depuis le 20 janvier 2025. Toute la complexité de la droite radicale canadienne consiste maintenant à se positionner à la fois "contre" Trump et "pour" ses politiques, dans un contexte de tension croissante avec les États-Unis.

Mais dans les deux cas, que ce soit le Parti conservateur de Poilievre qui incarne une broligarchie fascisante semi-décomplexée, puis le Parti libéral sauvé par Carney qui incarne l'oligarchie néolibérale mesurée, avec un chef parlant vaguement français et qui est en bonne partie déconnecté des préoccupations de la population, nous sommes face à un choix déchirant et stratégique.

Certains iront voter pour le moindre mal (Carney), d'autres auront ce ressentiment anti-Trudeau tellement enraciné qu'ils voteront pour Poilievre (malgré les risques), d'autres s'abstiendront, d'autres iront voter NPD, Verts ou pour le Bloc québécois en guise de protestation.

Une partie de moi dit "tout sauf Poilievre", admettant ainsi la légitimité du vote utile et stratégique afin de faire barrage contre l'extrême droite. Personnellement, je comprends les gens qui voteront ainsi, d'autant plus qu'il est faux et dangereux de faire une pure équivalence entre néolibéralisme et fascisme.

Cela dit, je ne peux m'empêcher de penser en même temps aux gens qui ne pourront voter pour le Parti libéral de Trudeau/Carney suite au génocide à Gaza, au projet du pipeline Trans Mountain, et à certaines mesures liberticides que ce gouvernement a mis en place pendant la pandémie.

Le problème principal est que les anti-Trudeau iront se jeter dans les bras de Poilievre (ou encore Maxime Bernier), croyant se battre contre l'autoritarisme et l'oligarchie, sans réaliser qu'ils voteront du même coup pour une version encore pire et autoritaire de cette oligarchie, convergeant avec le délire trumpiste.

Et les gens qui ne veulent ni Trudeau ni Poilievre, espérant un Canada plus progressiste (NPD, Verts) et/ou un Québec indépendant (Bloc), chercheront à obtenir vos votes dans les prochaines semaines, sans avoir une chance réelle de prendre le pouvoir. En termes plus simples, le système politique canadien me semble complètement bloqué.

***

Acte III : Résistons encore

Je ne souhaite pas ici convaincre qui que ce soit pour qui voter, ni même de voter. Mais l'important reste à mes yeux cette donnée fondamentale : ni sous Poilievre, ni sous Carney, nos communautés et nos territoires seront en sécurité. L'un accélère l'annexion du Canada aux États-Unis, l'autre propose d'y mettre un frein par une vassalisation économique du Canada au service de l'oligarchie américaine, canadienne et mondiale.

Dans les deux cas, on aura besoin d'une vigilance extrême, de mouvements sociaux combatifs, d'autonomie collective, de résilience, de réseaux d'entraide locaux, de groupes de résistances clandestins, de luttes territoriales contre l'extractivisme, d'une démocratie forte et vivante à l'échelon municipal et régional. On aura aussi besoin de rebâtir un internationalisme radical, et s'inspirer de luttes de libération nationale qui se sont effectuées dans un cadre plus large contre l'impérialisme et le colonialisme.

Une pseudo-indépendance à la Trump ne fonctionnera pas, ni au Canada ni au Québec. À l'inverse, une belle gouvernance néolibérale du statu quo version Mark Carney ne fera que nous enfoncer dans une impasse, par une prolongation du Canada tel qu'il a existé mais qui ne peut plus durer.

Il faut raviver la gauche et le mouvement écologiste certes, cela ne sera pas d'abord par les urnes. Il faudra dynamiser les mobilisations citoyennes et les solidarités partout, au-delà des cadres établis des partis politiques, trop souvent englués dans leur calendrier électoral et restreint.

Voilà l'esprit des Mères au Front, qui s'incarne aussi dans d'autres mouvements qui prennent forment au Québec comme ailleurs : les Soulèvements du Fleuve, Multitudes, Stand Up For Science, les actions directes contre les concessionnaires Tesla, le mouvement 50501 (50 protests, 50 states, 1 movement), les luttes pour la libération palestinienne, la solidarité avec l'Ukraine, Black Lives Mater, le mouvement féministe, LGBTQ+, et d'autres expressions du mouvement pour la justice climatique.

La transformation sociale passe avant tout par ce changement clair de nos consciences et de cet appel décomplexé à l'action directe, à l'amour, à la rage et à l'espoir qui se ne contente plus d'un sauveur de gauche, du centre ou de droite : résistons ensemble pour la suite du monde.

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Autonomie politique

1er avril, par Guillaume Manningham — , ,
En complément pour la campagne fédérale actuelle, j'aimerais amené tout d'abord quelques éléments concrets sur l'articulation et l'alliance politique existant entre les (…)

En complément pour la campagne fédérale actuelle, j'aimerais amené tout d'abord quelques éléments concrets sur l'articulation et l'alliance politique existant entre les branches provinciales du NPD hors-Québec et le NPD fédéral.

Par Guillaume Manningham, proléterre de la ruracité

1) Sur la Palestine, je salue le courage politique de l'ex-députée ontarienne d'Hamilton-Centre au provincial, Sarah Jama. Le NPD fédéral a pris du temps à prendre position clairement contre l'armement et le soutien politique à la machine coloniale israélienne. Il n'a pas fait de l'enjeu du soutien historique canadien à la colonisation et l'occupation des terres du peuple palestinien de la part du gouvernement fédéral libéral un enjeu qui aurait au minimum mérité un vote de confiance. Et donc de « risquer » d'aller en élections dû à l'arrêt du support néodémocrate au gouvernement libéral depuis 2021. Encore une fois, les gains sociaux partiels comme l'assurance-dentaire ont pesé plus que la place de l'anticolonialisme, de l'anti-impérialisme et de l'antimilitarisme au NPD comme chez une grande majorité de partis sociaux-démocrates du Nord global. Et ce, depuis trop longtemps.

Sarah Jama a pris position le 10 octobre en déclarant son appui à un cessez-le-feu immédiat ainsi qu'à la fin de toute occupation des terres palestiniennes. Elle affirme alors avec justesse que la violence et les représailles enracinées dans le colonialisme de peuplement ont coûté la vie à beaucoup trop d'innocents. Elle a qualifié la situation dans les territoires palestiniens occupés comme un apartheid, soit un régime politique qui donne délibérément et clairement la priorité aux droits politiques, juridiques et sociaux fondamentaux d'un groupe plutôt qu'à un autre au sein de la même unité géographique sur la base de l'identité raciale, nationale et ethnique de chacun. Elle citait ainsi les travaux du rapporteur spécial de l'ONU Michael Lynk en 2022.

Face à sa prise de parole rapide, courageuse et juste, qui allait à contre-courant du vent médiatique et politique, elle a dû faire face le 23 octobre à une motion de censure du gouvernement « progressiste »-conservateur de Doug Ford. La motion demandait au président de l'Assemblée législative de ne pas reconnaître la présence de la députée en Chambre tant qu'elle n'aura pas retiré officiellement ses propos et qu'elle ne se sera pas excusée à nouveau. Doug Ford a soutenu qu'elle était antisémite depuis longtemps et qu'elle appuyait le viol et le meurtre de juifs innocents.

Surtout, au même moment et s'écrasant sous la pression dans un moment historique critique pour la Palestine, la cheffe du NPD en Ontario, Marit Stiles, a annoncé l'expulsion de Sarah Jama du caucus néo-démocrate ! Elle sera à partir de là députée indépendante et elle se présentera indépendante lors des dernières élections ontariennes recevant 14,9% des votes exprimés, soit près de 5000 votes. Face à l'expulsion du caucus de Marit Stiles, Anthony Marco, président du Conseil du travail de Hamilton et du district, a déclaré que le NPD pouvait considérer sa carte de membre comme révoquée. Fred Hahn, président du Syndicat canadien de la fonction publique, a décrit une journée très triste. Pour lui, l'élue est une voix nécessaire et fortement soutenue. Il s'agissait d'une décision profondément troublante et extrêmement dangereuse, a-t-il déclaré. À ma connaissance, tout le caucus du NPD fédéral n'a pas supporté Sarah Jama à ce moment critique et son silence était complice de branche ontarienne. Pourtant, c'est de plusieurs Sara Jama qu'on aurait besoin comme voix des luttes de libération. Et non des Marit Stiles prête à gouverner le système capitaliste et ses horreurs avec de légères mesures de redistribution du butin impérialiste et colonial à l'interne.

2) Le NPD est au pouvoir depuis 2017 en Colombie-Britannique. D'abord minoritaire et soutenu par le Parti Vert jusqu'aux élections anticipées de 2020 où il est devenu majoritaire avec le premier ministre John Horgan. Est-ce qu'on se souvient de la lutte de défense du territoire Wet'suwet'en contre le gazoduc de CGL traversant leur territoire ancestral de 22 000km2 ? Cela a aboutit à 75 personnes arrêtées à GRC en 2019, 2020 et 2021 en plus d'un harcèlement et des menaces constantes. Le NPD a toujours soutenu ce gazoduc colonial et destructeur et a été complice de la répression et du colonialisme qui se poursuit. Malgré que c'est la première province canadienne a avoir signé en 2019 la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le consentement préalable, libre et éclairé des communautés et de leur gouvernance sur les terres ancestrales non-cédées a été bafoué malgré la Convention 169 sur les peuples autochtones et tribaux de l'Organisation internationale du travail, Convention que le Canada en 2025 n'a toujours pas adopté...et encore moins respecté !

En 2021, John Horgan souffre d'un cancer sévère et doit se retirer avant la fin de son second séjour au pouvoir et une course à la chefferie néodémocrate est déclenchée. Course qui mènera la personne qui gagne au poste ultime de PM. À ce moment, des groupes écologistes de base opposés aux projets capitalistes, patriarcaux, coloniaux extractivistes comme le gazoduc de CGL décident de présenter Anjali Appadurai, une candidate extra-parlementaire qui s'était présentée aux élections pour le NPD en 2020 et avait été défaite. La campagne revigore le membership de base du NPD. Mais cet esprit politique grassroots c'est une menace au train-train quotidien de l'appareil au pouvoir. Un rapport d'Elizabeth Cull, la directrice générale des élections à la direction du NPD, soutient que « Mme Appadurai s'est livrée à une conduite inappropriée grave en travaillant avec des organismes tiers du milieu environnemental pour mener des campagnes d'adhésion en son nom ». Et le NPD de la Colombie-Britannique décide de disqualifier Anjali Appadurai et l'ancien procureur général et ministre David Eby devient l'unique candidat à la direction du parti au pouvoir. Il aura une majorité renouvelée de justesse aux élections de 2024.
C'est un jour triste pour la démocratie, a déclaré Sonia Furstenau, chef du Parti vert lors du couronnement de David Eby. « La campagne de Mme Appadurai a parlé franchement des recoupements entre les soins de santé, le climat et la crise du coût de la vie [...] et de l'échec du gouvernement en place pour faire avancer ces dossiers. Il n'est pas surprenant qu'autant de gens aient été inspirés par son message
. »

Le président du Parti vert, Adam Olsen a déclaré : « Le parti au pouvoir en Colombie-Britannique a ouvert la voie pour que le candidat qu'il a choisi puisse s'installer sans obstacle au plus haut poste de la province. David Eby mènera un gouvernement qui a étouffé les critiques et l'obligation de rendre des comptes en limitant et, même parfois, en empêchant l'accès à l'information. »
J'ai cherché du soutien de la part de député.es du NPD au fédéral ou une déclaration de Jagmeet Singh sur ce coup aux militan.tes de base et je n'ai rien trouvé. J'ai seulement trouvé un appui enthousiasme de M. Singh à David Eby et au NPD provincial dans la campagne de 2024. Comme si ce gouvernement n'était pas concrètement un acteur de la dépossession des communautés autochtones, de la destruction environnemental et de la répression face aux protections des forêts, des lacs, de l'océan et de freiner les changements climatiques. Pourquoi valider le NPD fédéral et espérer qu'il forme un gouvernement au fédéral un jour serait différent ?

En Colombie-Britannique, il existe des portes tournantes entre les compagnies privées et le NPD y compris au niveau des compagnies d'énergie fossile et des minières. Le lobbying au bureau d'Eby et ses ministres est payant pour ces compagnies. Actuellement, Énergie Est et GNL Québec sont très loin d'être de retour avec des compagnies privées prêtent à investir des dizaines de milliards. Tandis que le gouvernement du NPD facilite actuellement l'examen environnemental et le processus décisionnel de dizaines de projets extractivistes dont une mine d'or dans le lot parmi d'autres minéraux critiques (intouchables ?) prétendus nécessaire à la transition énergétique, au développement durable et à la réconciliation avec les Premières Nations...

De nouveaux gazoducs pour exporter du gaz liquéfié comme celui de Prince Rupert (PRGT) sont en chantier ou le seront très bientôt. Et ce, après les canicules, sécheresses, inondations et feux de forêt catastrophiques des dernières années dans les communautés de Colombie-Britannique et qui ont tué beaucoup de monde. Quand il a fait 45 degrés à Vancouver en 2021, j'ai mesuré l'ampleur du désastre mortel actuel qui devrait faire en sorte de freiner d'urgence et transformer rapidement notre système de production, distribution et consommation. En plus, dans le contexte du néofascisme US, ce sont des milliardaires états-uniens qui ont acheté le projet de PRGT. Le milliardaire de Wall Street et principal donateur de Donald Trump, Steve Schwarzman, veut accélérer le projet de transport du gaz de Prince Rupert. Pourquoi ? Parce que sa société financière, Blackstone, est maintenant un investisseur majeur dans le projet et peut faire encore plus d'argent.

L'expansion des activités de fracturation hydraulique en Colombie-Britannique, appuyées par les États-Unis aura pour conséquences :

Augmenter les factures de services publics pour les familles en C.-B.
Donner plus de contrôle sur nos ressources énergétiques aux États-Unis
Défier les collectivités le long du tracé du pipeline qui s'opposent au projet
Détruire l'eau douce, le saumon et les habitats fauniques
Rendre le changement climatique PIRE (le méthane libéré dans l'atmosphère est pire que la combustion du charbon)
Retarder la création de bons emplois dans le secteur des énergies renouvelables
Source et infolettre hebdomadaire super pertinente pour les luttes anticoloniales au soi-disant Canada : https://www.dogwoodbc.ca/
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Je soumet à la réflexion collective le texte plus bas « Pour l'autonomie politique » paru durant la campagne électorale québécoise de 2022 et dont les propositions sont toujours pertinentes pour cette campagne-ci.

Pour l'autonomie politique

Le concours de popularité et de propositions politiques en rafale pour aspirer à gérer le système est sur le point de se terminer. Officiellement nommé élections, ce processus en amène plusieurs à affirmer que c'est LE moment démocratique et même que ce serait notre DEVOIR d'aller voter, peu importe pour qui (!). Souvent cela va jusqu'à dire que si une personne ne vote pas, elle serait privée de la légitimité de s'exprimer et serait politiquement inactive et ignorante. Ça fait pas mal de monde ça. Le taux de participation en 2018 a été le 2e plus bas depuis 1927, soit 66.45%. Et n'oublions pas que le vote est par comté dans un système parlementaire représentatif dont on promet depuis longtemps une réforme du mode de scrutin proportionnel. Comme par hasard, depuis René Lévesque jusqu'à Justin Trudeau et François Legault, toutes ses promesses dans l'opposition se sont évaporées une fois rendues au pouvoir. La CAQ vient de régner sur nous de façon majoritaire, même par décrets, durant 4 ans et ce avec un peu moins de 25% d'appui des personnes inscrites en 2018 !

Ces institutions d'en haut, Parlements et États canadiens et québécois, sont issues du génocide envers les Premiers Peuples qui est toujours en cours faut-il le rappeler. Et « nos » institutions et « nos » États se sont bâties sur la destruction des systèmes de gouvernance qui sont bien plus anciens et légitimes que les conseils de bande. La juridiction et la légitimité de « nos » appareils étatiques au service du monde marchandisé n'ont jamais été décidé démocratiquement. Et par démocratie, j'entends non seulement la majorité populaire, mais peut-être surtout l'auto-détermination et le consentement de tous les peuples qui y vivent depuis des siècles, non pas depuis 1867 ou 1608. Je vous invite à lire Ellen Gabriel, activiste pour les droits humains et environnementaux de la nation Kanien'kehá:ka habitant Kanehsatà:ke près d'Oka dans le territoire qu'on nomme Québec. Son texte écrit l'an dernier avant les élections fédérales est un appel au respect de son droit à ne pas voter dans des institutions coloniales.1 Observons également les Six Nations de la Confédération Haudenosaunee, qui veut dire « peuple des maisons longues ». On y découvrira premièrement un riche système de gouvernance de démocratie participative en lien avec le vivant qui est toujours en cours tandis que moins de 10% des personnes inscrites votent aux élections fédérales canadiennes.

Je crois important de poser le politique en dehors des élections parlementaires et de se rassembler sur nos propres bases politiques autonomes. Que les gens votent ou pas, cela n'est pas central et ne devrait pas nous diviser à coups d'impératif (Allez voter ! Ne votez pas !). La fameuse classe politique protège et défend l'État en affirmant que c'est la seule voie possible de changement et de légitimité démocratique. Cette politique d'en haut c'est celle qui vise à commander le pouvoir d'État, mais peut-être surtout, c'est celle qui considère que les solutions n'ont d'autres chemins et doivent se construire à partir de ou en lien avec les institutions étatiques. Au contraire, la politique d'en bas n'attend rien de ce chemin et des creuses promesses de la classe politique, ni rien à rechercher dans les bureaux du pouvoir. Depuis trop longtemps, l'en bas social se rallie à la politique d'en haut et conçoit l'action politique de façon subordonnée au calendrier électoral et aux partis en présence, à l'opinion publique, aux médias dominants rétrécissant le champ des possibles. Peut-être que la tribune électorale peut servir à des moments choisis, au niveau tactique, pour diffuser un discours et appeler à une pratique autonome d'en bas. Toutefois, cela est assumer clairement dès le départ que ce n'est pas une priorité stratégique et que jamais un.e porte-parole n'aspire à gouverner et être président.e ou PM en chef.fe, ni individuellement ni en tant qu'organisation. Ce serait au contraire un appel à dire que le changement se fera par nous-mêmes, que l'émancipation et la libération seront l'oeuvre des opprimé.es, des exploité.es et de personne d'autre. Dans tous les cas, peu importe le parti élu le 3 octobre, ne comptons que sur nos propres moyens et nos propres luttes pour ouvrir le champ des possibles.

« Pratiquer une démocratie radicale d'autogouvernement et concevoir un mode de construction du commun libéré de la forme État ; démanteler la logique destructrice de l'expansion de la valeur et soumettre les activités productives à des choix de vie qualitatifs et collectivement assumés ; laisser libre cours au temps disponible, à la dé-spécialisation des activités et au foisonnement créatif des subjectivités ; admettre une pluralité des chemins de l'émancipation et créer les conditions d'un véritable échange interculturel : telles sont quelques-unes des pistes qui dessinent les contours d'un anticapitalisme non étatique, non productiviste et non eurocentrique. »

2

Notes
1.Katsi'tsakwas Ellen Gabriel , Respect my right to not vote, Ricochet Media, 14 septembre 2021, https://ricochet.media/en/3776/respect-my-right-to-not-vote
2.Jérôme Baschet, Adieux au capitalisme, Autonomie, société du bien vivre et multiplicité des mondes, 2017.

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Ressusciter les projets morts

1er avril, par Gérard Montpetit — , ,
Depuis le 20 janvier, la pléthore d'annonces lancées depuis le bureau ovale a causé tout un émoi. Parmi cette inondation de nouvelles parfois loufoques, souvent menaçantes, la (…)

Depuis le 20 janvier, la pléthore d'annonces lancées depuis le bureau ovale a causé tout un émoi. Parmi cette inondation de nouvelles parfois loufoques, souvent menaçantes, la politique du « drill, baby drill » nous démontrait que le lobby des énergies fossiles venait de prendre le pouvoir alors que le rejet de l'Accord de Paris se voulait la négation complète de l'existence des changements climatiques.

De plus, les mauvaises blagues au sujet du « gouverneur du 51e état » ainsi que la proposition d'annexer le canal de Panama et le Groenland laissent présager un Anschluss (annexion de l'Autriche par les nazis en 1938 ) du 21e siècle.

Certes, ces dizaines d'annonces quotidiennes provenant de la Maison-Blanche peuvent donner le vertige. Et il faut réagir ! La « donne politique » a changé du tout au tout depuis janvier. Mais notre réaction doit être logique et rationnelle. Oui, il faut diversifier nos marchés pour ne pas dépendre presqu‘exclusivement de nos exportations aux États-Unis. Malgré l'actuelle tornade trumpienne, notre boussole interne doit toujours maintenir le cap sur la lutte contre les dérèglements climatiques.

Pour diversifier nos exportations, les leaders de 14 compagnies de gaz et de pétrole en profitent pour faire la promotion de nos ressources énergétiques et des pipelines comme la réponse miracle à tous nos problèmes économiques. Dans une lettre adressée à Messieurs Carney, Poilievre, Singh et Blanchet, ces promoteurs des énergies fossiles[1] demandent que l'on déclare une crise canadienne de l'énergie où des projets-clés seraient déclarés être dans « l'intérêt national ». Cette « urgence » permettrait de réduire la réglementation, d'augmenter la production de pétrole et de permettre le début des travaux de projets majeurs en moins de six mois après qu'une demande ait été déposée.[2] Allo, les études d'impacts environnementales !

Plusieurs politiciens s'interrogent ouvertement sur la pertinence de ressusciter l'oléoduc Énergie Est et le gazoduc GNL Québec.[3] Quant à M. Poilievre, qui aspire à devenir Premier ministre lors des prochaines élections, il se lamente du fait que « ...la loi anti-pipeline C-69 est toujours en vigueur… »[4] Depuis deux ans, abolir la taxe carbone a été son mantra. Mais si l'objectif politique du chef conservateur est d'aider le Canada à devenir plus compétitif dans des marchés diversifiés, abolir la taxe carbone pourrait être contreproductif. En effet, l'Union Européenne se prépare à implanter un « mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) », c'est-à-dire un tarif sur les biens qui ont une grosse empreinte carbone.[5]

Dans un communiqué de presse, Équiterre et une centaine d'organisations font remarquer que la résurrection de ces vieux projets n'est qu'un « mirage ». Avec justesse, ils soulignent que « ...la transition socioécologique est la voie à suivre, tant pour assurer la prospérité économique du Québec que pour lutter contre les changements climatiques... »[6] Oui, il faut répondre à une situation politique inusitée, mais temporaire. Bâtir un pipeline géant de 4 600 km, ça prend au moins cinq ans même en coupant les coins ronds. Dans 5 ans, Trump ne sera plus au pouvoir ; mais nous, nous serons pris avec cette patate chaude dispendieuse.

Les promoteurs des énergies fossiles gagnent sur tous les fronts. Aux États-Unis, Trump veut s'enrichir avec le pétrole. Il sort son pays de l'Accord de Paris et éviscère les politiques environnementales. Lee Zeldin, le nouvel administrateur de l'EPA (l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis), explique ainsi cette nouvelle politique sur le site web de l'agence : « ...Nous enfonçons un poignard directement dans le coeur de la religion des changements climatiques pour abaisser les coûts de la vie des Américains, permettre l'épanouissement des énergies américaines… »[7] Tandis qu'au Canada, la réponse des pétrolières, ce serait de construire des infrastructures qui permettront de produire plus de pétrole pendant des décennies.

Pourtant, les scientifiques et le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) sont unanimes. Il faut réduire nos émissions planétaires de carbone. Le Dr James Hansen nous dit que si nous voulons préserver une planète similaire à ce qui a permis à notre civilisation de s'épanouir, il faudrait réduire la concentration de carbone dans l'atmosphère à 350 ppm. Selon lui, si l'humanité continue à brûler des énergies fossiles au même rythme, « ...la jeune génération sera condamnée à un nettoyage gargantuesque et douteux, ou à un accroissement d'impacts climatiques délétères, ou aux deux…. »[8]

M. Trump et les adorateurs du dieu pétrole ressemblent à une horde de lemmings qui s'élancent, tête baissée, vers le précipice d'une mer appelée changements climatiques. S'ils veulent se noyer, c'est leur choix. Mais ont-ils le droit d'imposer ce suicide collectif à la jeune génération ? Les jeunes, nés après l'an 2000, doivent-ils se contenter de vivre avec la possibilité cauchemardesque de faire face à l'apocalypse de la 6e grande extinction des espèces ? Comme le déplorait la jeune Greta Thunberg au siège de l'ONU en septembre 2019 : « ...Vous avez volé nos rêves avec vos paroles creuses….Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s'effondrent et tout ce dont vous parlez c'est de l'argent et de contes de fées de croissance économique éternelle ! How dare You ?... » (Comment osez-vous ?)[9]

Gérard Montpetit
Membre du CCCPEM
le 24 mars 2025


1] https://www.tcenergy.com/open-letter-to-party-leaders

2] https://www.nationalobserver.com/2025/03/20/news/trump-fossil-fuel-executives-feds-national-energy-emergency ?

3] https://www.nationalobserver.com/2025/02/06/news/lwest-east-oil-pipeline-canada-us-energy-minister-jonathan-wilkinson?utm_source=National+Observer&utm_campaign=dd33073e2a-

4] https://www.nationalobserver.com/2025/02/06/news/lwest-east-oil-pipeline-canada-us-energy-minister-jonathan-wilkinson?utm_source=National+Observer&utm_campaign=dd33073e2a-EMAIL_CAMPAIGN_2025_02_07_02_10&utm_medium=email&utm_term=0_cacd0f141f-dd33073e2a-277064766

5] https://www.nationalobserver.com/2025/03/18/analysis/poilievre-industrial-carbon-pricing-liberal-surge?nih=9bJTuKQpIAQeAGhPro-5oSxgjLKQvyngEbZ8_lBoK6A&utm_source=National+Observer&utm_campaign=92efbdd986-

6] https://www.equiterre.org/fr/articles/les-projets-denergies-fossiles-au-quebec-constituent-des-mirages

7] https://abcnews.go.com/Politics/epa-takes-aim-water-air-toxics-protections-part/story?id=119733125&utm_source=National+Observer&utm_campaign=39dc12f77a-

8] https://www.nationalobserver.com/2025/03/14/analysis/atmospheric-co2-accelerating-upwards?nih=ifxSgvpmlDLt7jrTWeMIeoSFgFd0rO2vu0ZAu2yiQfk&utm_source=National+Observer&utm_campaign=3a98f393af-EMAIL_CAMPAIGN_2025_03_14_12_39&utm_medium=email&utm_term=0_cacd0f141f-3a98f393af-277064766

9] Greta Thunberg par Maëlla Brun édition l'Archipel, 2020, 237 pages. citation à la page 122

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En réponse à Trump, le Canada doit se dissocier de l’armée américaine

Face à la belligérance de Donald Trump, le Canada continue d'aider l'armée et l'industrie de l'armement américaines. En réponse à l'hostilité du président, le Canada devrait (…)

Face à la belligérance de Donald Trump, le Canada continue d'aider l'armée et l'industrie de l'armement américaines. En réponse à l'hostilité du président, le Canada devrait annuler le contrat Lockheed Martin F-35, mettre fin aux échanges d'officiers et annuler notre participation au programme de défense antimissile du NORAD.

Tiré de Canadian dimension

21 mars 2025

Récemment, le Premier ministre sortant Justin Trudeau a déclaré que Trump voulait saboter l'économie canadienne dans le but d'annexer ce pays. « Ce qu'il veut, c'est un effondrement total de l'économie canadienne », a déclaré M. Trudeau, “parce que cela facilitera notre annexion”. Par la suite, le New York Times a rapporté que M. Trump avait dit à M. Trudeau qu'il souhaitait redessiner la frontière internationale entre le Canada et les États-Unis.

De nombreuses personnalités des médias canadiens ont réagi aux menaces de Donald Trump en appelant à une forte augmentation des dépenses militaires. Le chroniqueur principal du National Observer, Max Fawcett, a récemment déclaré qu'« il est probablement temps pour le Canada de porter ses dépenses militaires à 5 % du PIB », tandis que le commentateur Dean Blundell a noté que « le Canada doit se réarmer, recruter et signer des accords stratégiques de sécurité dans le monde entier tout en cherchant comment se procurer la bombe [atomique] ». Lors du récent débat sur le leadership libéral, Chrystia Freeland et Karina Gould ont toutes deux critiqué Mark Carney, le vainqueur final, pour ne pas s'être engagé sur leur plan visant à porter les dépenses militaires à 2 % du PIB en deux ans (M. Carney s'était engagé sur cinq ans).

Bien que chacun ait des arguments légèrement différents pour augmenter les dépenses de la défense, il n'y a pas d'argument anti-Trump crédible, nationaliste (canadien), pour stimuler l'armée qui n'inclut pas le découplage de la machine de guerre américaine. Comme je le détaille dans Stand on Guard for Whom : A People's History of the Canadian Military, les forces armées canadiennes agissent comme une extension virtuelle de l'empire américain. Le mois dernier, Justin Massie, professeur de sciences politiques à l'Université du Québec à Montréal, a déclaré au Devoir : « Nos forces sont conçues comme des blocs Lego qui s'emboîtent les uns dans les autres ». Un bataillon canadien, a-t-il fait remarquer, est conçu pour être inséré dans une brigade américaine ou internationale. Nous disposons d'un échantillon d'armée pour « colmater » les brèches », a ajouté M. Massie.

L'homme qui cherche à annexer le Canada semble être d'accord. Trump a exigé à plusieurs reprises qu'Ottawa augmente ses dépenses militaires et a critiqué le Canada pour sa trop grande dépendance à l'égard des États-Unis en matière de sécurité.

Au lieu de faire écho à l'appel de Trump en augmentant les dépenses militaires d'une force structurée pour aider le Pentagone, les nationalistes canadiens devraient s'opposer au paiement de 19 milliards de dollars au géant américain de l'armement Lockheed Martin pour des avions de chasse afin que l'armée de l'air canadienne puisse être « interopérable » avec son homologue américaine. Les États-Unis contrôlent les mises à jour logicielles et matérielles des F-35 nécessaires à la poursuite de l'exploitation des avions. Par conséquent, certains ont suggéré que les États-Unis auront effectivement un « interrupteur d'arrêt » sur l'achat du Canada, dont le coût est estimé à 70 milliards de dollars sur la durée de vie des avions.

Lors d'une conférence de presse, la semaine dernière, le chef du Bloc Québécois, Yves François-Blanchet, m'a dit qu'il était ouvert à l'annulation de l'accord sur les avions de combat en réponse à la belligérance de Trump. Pour sa part, l'ancien ministre libéral des affaires étrangères, Lloyd Axworthy, a ajouté sa voix à celle d'un nombre croissant de Canadien-nes qui s'expriment sur l'accord relatif aux avions de chasse. Depuis le 11 mars, plus de 4 000 personnes ont envoyé un courriel au nouveau Premier ministre Mark Carney pour lui demander de mettre fin au contrat portant sur les avions offensifs capables de fabriquer des armes nucléaires.

Jusqu'à présent, cependant, le NPD n'est même pas disposé à envisager l'annulation du contrat. Le 25 février, j'ai demandé à Jagmeet Singh s'il était favorable à l'annulation de ce contrat dans le cadre de son plan visant à adopter une ligne dure face à Trump. Le chef du NPD a refusé de répondre directement.

Il ne devrait pas être controversé de reconsidérer une dépense de 19 milliards de dollars en faveur d'un géant militaire américain comme mesure de rétorsion contre le siège économique d'un président annexionniste. L'arrêt du paiement enverrait un message à la plus puissante entreprise d'armement des États-Unis. Elle communiquerait également une position ferme au Pentagone, puisque le Canada a choisi le F-35 principalement pour être plus « interopérable » avec l'armée de l'air américaine.

Selon le ministère de la défense nationale, il existe « 80 accords au niveau du traité, plus de 250 protocoles d'accord et 145 forums bilatéraux sur la défense » entre les armées canadienne et américaine. Ottawa devrait suspendre ou annuler certains de ces accords pour exprimer sa désapprobation face aux menaces commerciales et d'annexion des États-Unis. Dans le cadre de NORAD, le commandant américain de l'accord, basé au Colorado, pourrait déployer des avions de combat canadiens basés dans ce pays sans l'aval exprès du Canada. Au lieu de poursuivre le plan des libéraux visant à dépenser des dizaines de milliards de dollars pour renforcer NORAD, ne devrions-nous pas remettre en question la participation du Canada à l'accord ?

Si se retirer de NORAD est peut-être un pas de trop pour la plupart des politiciens canadiens, il existe une foule de mesures moins controversées et sans coût qu'Ottawa peut adopter pour signifier son mécontentement au Pentagone. Pourquoi ne pas interrompre les échanges d'officiers jusqu'à ce que Trump cesse de menacer le pays d'annexion ? Ou pourquoi ne pas interrompre les essais d'armes américaines au Canada jusqu'à ce que le président mette fin à sa guerre commerciale et à ses menaces de droits de douane ? Ou pourquoi ne pas interrompre les patrouilles navales conjointes dans les océans lointains jusqu'à ce que Trump cesse de qualifier le premier ministre canadien de gouverneur de son 51e État fantaisiste ?

Il n'est pas très logique de rester intégré à l'armée d'un pays hostile dont le président veut annexer le Canada.

Prenez une minute pour demander au nouveau Premier ministre libéral Mark Carney de mettre fin à ses projets d'achat de F-35.

https://actionnetwork.org/letters/cancel-the-f35-fighter-jet-contract-canada-shouldnt-spend-billions-on-us-made-and-controlled-weapons-systems ?

Élections fédérales 2025 Campagne « Je vote PRO-CHOIX »

1er avril, par Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) — , ,
Le 23 mars 2025, le gouvernement a déclenché la prochaine campagne électorale fédérale. La population canadienne votera le 28 avril 2025, et la FQPN souhaite mobiliser ses (…)

Le 23 mars 2025, le gouvernement a déclenché la prochaine campagne électorale fédérale. La population canadienne votera le 28 avril 2025, et la FQPN souhaite mobiliser ses membres et partenaires pour le droit à l'avortement.

Tiré du site web et du guide Je vote pro choix

Dans le climat politique actuel, il est primordial que le droit de choisir l'avortement soit une priorité électorale pour toustes.

Depuis la décriminalisation de l'avortement en 1988, il y a eu 50 projets de loi ou motions pour restreindre le droit à l'avortement au gouvernement fédéral. Le plus récent projet de loi, C-311, remonte à seulement 2023, et 100% des élus conservateurs ont voté en faveur de cette loi.

Nous avons le pouvoir de choisir un gouvernement qui s'engage à défendre le droit fondamental de chacun.e de disposer de son corps.

Dans la semaine précédant le jour de scrutin, la FQPN publiera une liste des candidat.es qui s'engagent à voter contre tout projet de loi anti-choix. Si vous souhaitez participer à la mobilisation dans votre région, contactez info@fqpn.qc.ca.

***
La Fédération du Québec pour le planning des naissances adopte des positions pro-choix dans une perspective de justice reproductive. Cela signifie que notre organisation prend une posture politique féministe de transformation sociale et de lutte aux oppressions. Nous nous opposons
ouvertement à toute politique, projet de loi ou programme qui ne garantissent pas la liberté des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, bispirituelles ou intersexes de disposer de leur corps. Toutefois, nous ne favorisons aucun parti politique en particulier. À vous de
faire la part des choses. Nous invitons toutes les personnes à aller rencontrer leur candidat·es, à les questionner et à vérifier leurs plateformes politiques pour s'assurer que celles-ci sont en accord avec leurs valeurs pro-choix. Ce document peut être reproduit de façon partielle ou complète à la condition de mentionner la source.

C'est quoi être pro-choix ?

Les groupes pro-choix sont des organisations qui militent pour la défense du droit des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, bispirituelles et intersexes de disposer de leur corps. Les groupes pro-choix font la promotion du libre choix lorsqu'une personne vit une grossesse. Ces groupes présentent toutes les options sur un pied d'égalité, soit la poursuite de la grossesse en vue de devenir parent, la poursuite de la grossesse en vue d'avoir
recours à l'adoption ou l'interruption de la grossesse.

Concrètement, être pro-choix c'est :
· faire confiance aux femmes et aux personnes enceintes qu'elles sont capables et autonomes de prendre la meilleure décision pour elles-mêmes à ce moment de leur vie ;
· une décision prise par soi-même en cohérence avec ses valeurs, ses croyances et son vécu ;
· un pouvoir d'agir sur sa propre vie ;
· un choix fait de façon libre et éclairée. Pour ce faire, il faut disposer des bonnes informations et ne subir aucune pression ;
· être pour la vie ! Pour une vie de qualité dans des conditions décentes et privilégier la vie des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, bispirituelles et intersexes ;
· être contre le contrôle du corps des femmes ;
· s'opposer au système patriarcal.

On ne peut pas dissocier le libre choix et la justice reproductive des luttes sociales qui entourent les services en santé sexuelle et reproductive gratuits et accessibles, les programmes sociaux inclusifs et un filet social fort qui réduit les inégalités et permet de jouir pleinement de
notre citoyenneté !

De tout temps, des femmes, des hommes trans, des personnes non binaires, bispirituelles et intersexes ont décidé d'interrompre leur grossesse, souvent au péril de leur vie. Et cela pour plusieurs raisons, principalement :
· ne veulent pas d'enfant
· n'en veulent pas à ce moment de leur vie
· n'en veulent pas un autre
· n'en veulent pas avec ce partenaire
· n'en veulent pas dans la pauvreté
· n'en veulent pas à la suite d'une agression sexuelle
· ne veulent pas élever un enfant dans le monde actuel
· n'importe quelle autre raison qui lui est propre.

Le contrôle du corps des femmes

Dans les sociétés patriarcales, le pouvoir des hommes sur les femmes, les hommes trans, les personnes non-binaires, bispirituelles et intersexes s'exerce principalement en contrôlant leurs corps. Ce contrôle peut prendre plusieurs formes, par exemple :
· violence conjugale, harcèlement, viol, inceste, agression
sexuelle, traffic sexuel, féminicide ;
· mutilation génitale, crime d'honneur, mariage forcé ;
· contrôle médical de la vie reproductive : contraception, grossesse, accouchement, ménopause, stérilisation forcée ;
· la mode, les standards de beauté, la chirurgie esthétique.

L'interdiction et la criminalisation de l'avortement est un des moyens de contrôler le corps et la vie d'une autre personne. Ses impacts sur la santé physique et mentale sont considérables et ont des conséquences sur l'ensemble de la société. L'avortement est encore une fois utlilisé
comme outil politique d'oppression.

La glorification de la maternité

Aujourd'hui encore, l'identité associée au genre féminin repose en grande partie sur la glorification de la maternité. La maternité est associée à la « nature biologique » de la féminité. Le fameux « instinct maternel ». Les femmes sans enfants devraient se sentir incomplètes.
Il est tout à fait normal de ne pas avoir le désir d'avoir des enfants, de porter des enfants ou de devenir parent. Avorter, c'est refuser la maternité obligatoire, c'est prendre la décision de désobéir à une pression sociale. Le silence et la honte entourant le choix de la non- maternité doivent cesser.

D'un côté le mouvement anti-choix associe souvent, à tort, l'avortement à un acte dangereux ou égoïste. Alors que de l'autre côté, il n'est aucunement fait mention des conséquences physiques et psychologiques d'une grossesse menée à terme. D'ailleurs, l'annonce d'une grossesse
est parfois un élément déclencheur à l'apparition ou l'aggravation de violences conjugales ou de contrôle coercitif.

Chaque personne a son histoire, son vécu, ses raisons.
Cette décision lui appartient et est valable !

Gouvernement minoritaire
La politique canadienne en bref
Citoyen·nes → Député·es → Lois


Notre démocratie

Le Canada utilise une manière de fonctionner qui se nomme la démocratie représentative. Ce type de démocratie demande aux citoyen·nes d'élire des personnes représentantes (député·es) qui seront appelées à défendre leurs intérêts à la Chambre des communes. Le pays est divisé en 343 circonscriptions. Votre député·e est donc choisi·e en fonction du lieu où vous résidez. Le parti qui fait élire le plus de député·es se retrouve donc avec le pouvoir. Le deuxième parti qui a le
plus de député·es formera l'opposition officielle.

La Chambre des communes

L'ensemble des député·es élu·es siège à la Chambre des communes. C'est là que tous les projets de loi sont proposés, discutés et votés. Tous les député·es peuvent déposer des projets de loi, ou des motions indépendamment de leur allégeance politique.

Gouvernement majoritaire

Un gouvernement est considéré majoritaire lorsque son nombre de député·es représente plus de 50% des 343 circonscriptions (172 députés et plus). Si tous les député·es de son parti s'entendent pour voter une loi, un gouvernement majoritaire n'a pas besoin de négocier avec les partis d'opposition pour faire adopter des lois.

Un gouvernement est considéré minoritaire si le parti avec le plus grand nombre de député·es fait élire moins de 50% des député·es à la Chambre des communes (moins de 172 député·es). Pour être capable de faire voter des lois, un gouvernement minoritaire doit négocier avec
les partis d'opposition afin d'obtenir plus de 50% des voix à la Chambre des communes.

La question de l'avortement aux élections

Pourquoi on parle d'avortement en contexte de campagne électorale fédérale ?

Il est important de noter que l'avortement était considéré comme un acte criminel jusqu'en 1988. Il a été décriminalisé dans un jugement de la Cour suprême du Canada. Les personnes qui avaient recours à l'avortement et les personnes qui les pratiquaient étaient passibles
d'une peine d'emprisonnement.

Le mouvement anti-choix1 s'est mobilisé dans les 35 dernières années afin de faire reculer le droit à l'avortement durement gagné par le mouvement féministe. Que ce soit en diffusant de l'information mensongère, par l'ouverture de centres « d'aide à la grossesse » qui orientent systématiquement les femmes vers la poursuite de la grossesse ou en s'assurant de présenter des candidat·es anti-choix dans le plus de circonscriptions possibles. Le mouvement anti-choix
est encore bien présent au Canada.

Depuis 1988, de nombreux·ses élu·es ont déposé des projets de loi visant à recriminaliser ou restreindre le droit des femmes de choisir. À ce jour, 50 projets de loi ou motion ont été déposés, heureusement, aucun n'a été adopté.

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La signification du départ de Gabriel Nadeau-Dubois

1er avril, par Julien Arseneau — , ,
Huit ans après avoir pris les rênes du parti, GND laisse derrière lui une formation moribonde, presque impossible à distinguer du PQ, et qui traîne en cinquième place des (…)

Huit ans après avoir pris les rênes du parti, GND laisse derrière lui une formation moribonde, presque impossible à distinguer du PQ, et qui traîne en cinquième place des sondages. C'est l'expression de la faillite du réformisme de gauche en général.

Tiré de : https://www.marxiste.qc.ca/article/la-signification-du-depart-de-gabriel-nadeau-dubois
ven. 21 mars 2025
photo Crédit : André Querry / Flickr

Une époque prend fin : Gabriel Nadeau-Dubois a annoncé sa démission comme porte-parole de Québec solidaire, « usé » par les critiques au sein du parti à son endroit depuis deux ans.

Huit ans après avoir pris les rênes du parti, GND laisse derrière lui une formation moribonde, presque impossible à distinguer du PQ, et qui traîne en cinquième place des sondages. C'est l'expression de la faillite du réformisme de gauche en général.

La contradiction chez QS

Bien des gens seront tentés de blâmer GND en tant qu'individu pour les déboires de QS. Il a certes joué un rôle central dans la stagnation du parti et l'effritement de sa base de membres. Mais le problème est beaucoup plus profond qu'un seul individu.

QS a toujours été une formation contradictoire. L'impulsion ayant donné naissance à QS en 2006 était le rejet du tournant austéritaire du PQ dans les années 90 et 2000, une humeur anticapitaliste grandissante dans un contexte de mobilisations de masse (mouvement anti-mondialisation, grève étudiante de 2005).

Les partis sociaux-démocrates au Canada et ailleurs tournaient à droite, et QS s'inscrivait à contre-courant de cette tendance. En 2009, le parti adoptait même un manifeste qui parlait ouvertement de dépasser le capitalisme.

Mais en même temps, la direction du parti tend à plier sous la pression de l'establishment capitaliste, qui pousse toute formation de gauche à abandonner ses prétentions « radicales ».

C'est cette contradiction qui explique les conflits des dernières années.

Déjà à l'époque de Françoise David et Amir Khadir, la tendance à la modération était bien présente. En 2014, David disait que « l'idéalisme c'est bien, mais à un moment donné il faut entrer dans le réel. […] Nous sommes des idéalistes pratiques. »

Plus clairement encore, en 2016, Khadir affirmait : « Nous réalisons qu'il y a des obstacles importants devant nous, il y avait la perception (au début) que nous étions radicaux. En fait, nous sommes réformistes. Nous sommes à l'Assemblée nationale car nous acceptons le principe de réforme. »

L'arrivée de GND à la tête de QS était la continuation et l'approfondissement du tournant ouvertement réformiste. Mais contrairement à Françoise et Amir, la clique autour de GND a mené une lutte tant ouverte que larvée contre tout ce qui représentait les racines anticapitalistes de QS.

Contre-révolution tranquille

Depuis ses tout débuts, GND a mené une lutte contre la base du parti. Sur toutes les questions fondamentales, il était à la droite du membership, visant à modérer le programme et le discours du parti.

En 2017, GND et sa clique soutenaient l'idée des « alliances stratégiques » avec le PQ pour supposément lutter contre les libéraux et la CAQ. Cela avait été rejeté par le congrès de mai de cette année-là.

En 2019, un conflit avait lieu à propos du « débat » sur les signes religieux. La direction avait imposé depuis des années le « compromis » d'interdire les signes religieux « seulement » pour les policiers, juges et gardiens de prison. Contre l'avis de GND, le membership a voté pour renverser cette position et s'opposer à toute interdiction de signes religieux pour les emplois publics.

Le congrès de novembre 2021 a marqué un autre tournant. Le parti a alors rejeté son engagement envers la gratuité scolaire dans un premier mandat. Les députés s'étaient également mobilisés contre toute une série de propositions anticapitalistes.

Renaud Poirier-St-Pierre, employé pour le cabinet de GND, avait bien résumé le congrès sur X : « ​​Beaucoup de changements au congrès de @QuebecSolidaire. Les propositions moins terre à terre sont rejetées, dont plusieurs nationalisations. On ne voyait pas ça avant. »

À cela s'ajoute le fait que la direction a tassé Catherine Dorion, la seule députée qui se moquait de l'establishment, malgré sa grande popularité. Le départ de la co-porte-parole Émilise Lessard-Therrien, partie en mai dernier en dénonçant « les habituels compromis, les calculs d'image et les indicateurs de votes » et un parti « à la remorque de ce qui est “gagnable” à court terme », a simplement confirmé le conflit au sein du parti.

GND représente la quintessence du réformisme parlementaire allergique à tout ce qui le fait paraître « radical », pas assez « terre à terre ». Il a représenté depuis huit ans, plus clairement que quiconque, l'aile de QS qui souhaite modérer le parti et le rendre acceptable aux yeux de l'establishment.

Éric Duhaime, le chef du Parti conservateur du Québec, l'a peut-être exprimé mieux que quiconque : « Un célèbre proverbe attribué à Churchill dit que si tu n'es pas socialiste à 20 ans, t'as pas de cœur, mais si t'es pas rendu capitaliste à 40 ans, t'as pas de tête. Son récent virage “pragmatique” à ses 34 ans et sa démission d'aujourd'hui me donnent confiance en l'avenir… » Si Duhaime se réjouit, c'est qu'il y a un problème.

L'impression est que QS regarde toujours au-dessus de son épaule, cherchant à s'assurer que son « image » sera bonne auprès de l'establishment politique et médiatique. On croirait que les responsables des communications et les dirigeants ont une peur bleue d'une chronique négative dans le Journal de Montréal.

L'épisode du serment au roi en 2022 est un exemple parfait de leur peur viscérale de l'opinion publique bourgeoise. Alors que le PQ prenait la seule position de principe, soit de refuser de prêter serment, les députés de QS prêtaient serment et retournaient à l'Assemblée nationale, laissant ainsi au PQ l'honneur d'avoir tenu son bout.

Les résultats sont clairs. Alors que la CAQ est de plus en plus discréditée, c'est le PQ qui en profite. QS est perçu comme un parti qui n'a pas de colonne, ne propose rien de différent du PQ et même des autres partis. Dans ce processus, GND a réussi à démoraliser la base militante, sans rien obtenir en retour.

Et le tout a été fait de manière totalement malhonnête. C'est seulement en 2024 que GND a parlé ouvertement d'une différence politique au sein du parti, après le départ d'Émilise Lessard-Therrien.

Il l'a exprimé à nouveau hier en entrevue, affirmant que le débat n'était pas fini : « Un parti de contestation ou un parti qui, à court terme, se donne un plan de marche pour former un gouvernement et améliorer la vie du monde ordinaire. Mais cette question-là n'est pas résolue encore. » Nous reviendrons plus loin sur cette fausse dichotomie.

Il convient de mentionner que face à cette véritable contre-révolution tranquille dans QS, la gauche du parti n'a pas mené la bataille. Tandis que les membres organisés autour de La Riposte socialiste (devenu le PCR) dénonçaient la direction prise par GND et ses amis, nous nous faisions dire par ces gens de cesser de brasser la cage. La direction de QS a ainsi pu mener ses attaques contre les racines radicales du parti presque sans opposition.

Résultat, QS a effectivement été complètement transformé par GND. Bien des militants ont ensuite simplement quitté le navire en silence.

Un processus mondial

L'échec de GND n'est pas une question de faillite personnelle, et ce n'est pas un phénomène propre à QS seulement. Il s'agit en fait d'un reflet de la crise du réformisme partout dans le monde.

Au fédéral, le NPD a depuis longtemps abandonné tout langage socialiste, a perdu toute pertinence, et est pratiquement impossible à distinguer des libéraux.

Aux États-Unis, le « socialiste » Bernie Sanders – rendu énormément populaire en 2016 par son appel à une « révolution contre les milliardaires » – s'est accroché de toutes ses forces à Joe Biden et Kamala Harris, laissant à Trump l'espace pour gagner une portion importante de la classe ouvrière à sa démagogie anti-establishment.

En pleine crise du capitalisme, alors qu'une colère sourde gronde et que les institutions du statu quo capitaliste (parlement, tribunaux, médias, universités, etc.) sont discréditées et rejetées par un nombre grandissant de gens, les partis « de gauche » s'y accrochent de plus belle. Ils pensent ainsi être raisonnables, « pragmatiques », modérés.

Et donc partout, ils stagnent, et laissent le champ libre à la droite populiste qui peut ainsi canaliser la colère des travailleurs et se présenter comme une force anti-establishment.

Alors que la « gauche » a peur de son ombre et se plie à toutes les conventions, la droite populiste à-la-Trump n'a que mépris pour les médias, les institutions, le décorum – et c'est ce qui la rend populaire auprès d'une couche des travailleurs écoeurés du statu quo.

GND se présente comme le défenseur du pragmatisme qui permettra à QS de former le gouvernement, au lieu d'être un « parti de contestation ». L'ironie est que jamais QS n'a été aussi loin de former un gouvernement. GND invoque la nécessité « d'écouter les gens », quand en réalité, c'est de l'opinion publique véhiculée par les médias et les politiciens dont il se soucie. En réalité, GND et sa bande sont incapables de voir que d'adopter un clair discours anti-establishment, de s'adresser à la classe ouvrière et dénoncer le capitalisme – en d'autres mots, adopter une approche de classe – est précisément ce qui amènerait QS à gagner en popularité auprès des travailleurs.

La faillite de GND est l'expression de la lâcheté du réformisme de gauche en général, incapable d'envisager sérieusement de rompre avec le capitalisme et ses institutions.

Sortir du cul-de-sac

L'avenir de QS est incertain. Le départ de GND ne fait qu'exposer davantage au grand jour le cul-de-sac dans lequel se trouve le parti. Mais cet état lamentable n'est pas le fait d'une seule personnalité.

C'est l'ensemble du leadership de QS qui évite comme la peste de dénoncer le capitalisme et a accepté et aidé le tournant vers la modération. Rien ne changera avec Ruba Ghazal comme principale tête d'affiche du parti.

Il faut changer de cap. La classe ouvrière et la jeunesse du Québec ont besoin d'un parti qui prend une approche de classe sans compromis. Il faut un parti qui n'ait aucune peur de mépriser l'establishment et d'attaquer le capitalisme. Il faut un parti qui défend un véritable programme socialiste.

GND s'est dit « usé ». Nous, communistes, débordons d'énergie et d'optimisme. La crise du système capitaliste pousse des millions de gens partout dans le monde à chercher une issue. C'est la gauche réformiste qui est incapable de fournir une solution de rechange.

C'est pourquoi nous disons à tous les solidaires déçus, aux jeunes et aux travailleurs qui n'en peuvent plus de vivre dans une société capitaliste qui n'apporte que crise du logement, inflation, instabilité, chômage : travaillons à renverser le système capitaliste.

Bonjour

Votre article pourrait être publié si elle est en conformité avec les valeurs de Presse toi à gauche.

Nous défendons : l'écosocialisme, la démocratie participative, le partage de la richesse, le socialisme démocratique, le féminisme, les luttes contre toutes discriminations, l'internationalisme, les luttes pour l'indépendance et le droit à l'autodétermination et les luttes pour l'écologie.

Dans ce cadre nous demeurons une presse ouverte et inclusive.

Nous sommes une presse alternative qui fonctionne sur le bénévolat. Nos articles sont tous fournis gratuitement.

Vous pouvez nous faire parvenir l'article à la même adresse.

Merci de vouloir collaborer avec nous

ginette
rédaction Presse toi à gauche

Message à Ruba

1er avril, par Mario Charland — , ,
Suite à l'annonce de la démission de Gabriel Nadeau-Dubois (GND) comme Co-porte-parole masculin de Québec Solidaire (QS), qui elle-même s'inscrit dans la tourmente vécue par le (…)

Suite à l'annonce de la démission de Gabriel Nadeau-Dubois (GND) comme Co-porte-parole masculin de Québec Solidaire (QS), qui elle-même s'inscrit dans la tourmente vécue par le parti depuis le printemps 2024, il serait important de connaître la position et les intentions de Ruba Gazal concernant cette polémique soulevée par les propos de GND sur le « pragmatisme », le « parti de gouvernement », la « modernisation » et autres déclarations intempestives qui furent vécues comme une douche froide, pour ne pas dire un « détournement de programme », par une bonne partie des militants de QS.

Pour ma part (je l'ai déjà précisé dans des messages précédents destinés aux instances du Parti et publiés dans le site de Presse-toi à gauche !), ces sorties médiatiques donnaient tous les signes de la précipitation, de l'improvisation, d'une impulsivité mal contrôlée de la part d'un leader qui ne sait plus où donner de la tête, à cours de solutions ou de stratégies devant l'indifférence généralisée à l'Assemblée Nationale sur les enjeux de l'heure, urgents et cruciaux, comme la crise climatique, la crise du logement, la xénophobie grimpante (même dans les institutions « libérales »), le pouvoir hégémonique de l'argent sur la démocratie, la montée de l'extrême-droite, etc. D'ailleurs, dans sa lettre envoyée aux membres via le site de QS (relayée par les médias), GND se dit « fatigué » et avoue être dépassé par la situation, à la fois à l'interne (divergences entre l'aile parlementaire et la base militante) et à l'externe (Parlement, société civile, etc.)

Dans un court article publié dans Le Devoir dernièrement (21 mars), Amir Kadir a eu des mots très justes pour décrire l'événement et sa portée à moyen ou long terme pour QS : d'abord, il a félicité GND pour son geste « courageux » ; plutôt que de s'accrocher au pouvoir de façon orgueilleuse (comme on le voit souvent un peu partout dans les partis politiques traditionnels), il s'est montré sage et consciencieux en remettant sa démission, à la fois pour le bien du parti et pour l'intéressé lui-même (il est tout d'abord un « homme » ― conjoint, père de famille ― avant que d'être un député au service du « Peuple »).

Ensuite, Amir a remis les pendules à l'heure : dans le contexte actuel d'hyper-capitalisme où la voracité des géants de la finance, des multinationales, des propriétaires des moyens de production et des détenteurs de capitaux ne semble plus avoir aucune limite (les velléités décomplexées d'appropriation tous azimuts de Donald Trump en est la preuve la plus évidente), il serait illusoire de croire que seul un changement d'administration publique (la voie parlementaire qu'a choisie, entre autre, QS) pourrait freiner cette tendance autodestructrice du néolibéralisme. Comme l'Histoire l'a démontré à plusieurs occasions, les changements (politiques, sociaux, culturels, économiques) importants ont été rendus possibles par une mobilisation citoyenne d'envergure, relayée par les Institutions (même les plus « bourgeoises » d'entre elles) qui, en retour, peuvent également contribuer à accélérer le processus de « réforme », voire (n'ayons pas peur des mots) le processus « révolutionnaire ».

Ceci dit, cette remarque de l'ancien porte-parole solidaire concerne aussi, et en premier lieu, QS qui s'est définie depuis le début comme étant un parti « des urnes et de la rue ». Pour rester fidèle à ce leitmotiv fondateur, il faut s'assurer que cette dialectique, ce va-et-vient permanent entre les deux aspects d'une politique de nature « progressiste » (l'aspect « officiel » ― les urnes ― et l'aspect « informel » ― la rue), puisse s'opérer de façon efficace et en toute liberté. Or, il faut reconnaître que depuis les résultats « mitigés » qu'a connus le parti aux dernières élections (2022), ce qui explique aussi, du moins en partie, ces derniers, le pendule a eu tendance à s'accrocher du côté de l'aspect « officiel » du processus, délaissant l'autre aspect, « informel », qui pourtant est à la base et la raison d'être même de QS, d'où la polémique à laquelle je faisais référence plus haut.

Il ne s'agit pas de jeter l'anathème et de s'enfermer, réciproquement, dans des positions irréconciliables, chacune des parties reprochant à l'autre, soit son manque d'ancrage dans les mouvements sociaux, soit son idéalisme et son manque de réalisme eu égard à la réalité « vécue » par l'aile parlementaire, toujours coincée, pour ainsi dire, entre le marteau et l'enclume. D'une part, on peut comprendre la difficulté de résister aux sirènes du parlementarisme et des stratégies politico-médiatiques qui se concentrent sur l'atteinte de résultats à court terme, les yeux fixés sur l'échéance électorale, forçant la députation à mettre constamment en sourdine des pans entiers du programme sous le prétexte, fallacieux s'il en est un, déjà maintes fois ressassé dans notre passé récent, que les Québécois(es) ne sont pas « prêts » (pas « prêts » pour l'Indépendance, pas « prêts » pour élire un parti de gauche, pas « prêts » pour affronter la crise climatique, pas « prêts » pour remettre en question leur mode de vie, pas « prêts » pour adopter d'autres modes de consommation, etc.) D'autre part, la base militante, au plus près des effets dévastateurs des politiques anti-sociales préconisées et appliquées par les différents partis « de gouvernement » (au service d'une bourgeoisie toujours plus « déconnectée » des besoins « réels » de la population), s'inquiète du recentrage opéré par le caucus parlementaire qui ne représente, somme toute, qu'une minorité à l'intérieur de QS, même si elle fut « élue » (donc représentante légitime du « Peuple »), leur donnant ainsi les outils nécessaires pour œuvrer en toute « légalité » à l'intérieur des Institutions démocratiques.

Les récentes démissions (GND, Émilise Lessard-Therrien), les témoignages (Catherine Dorion), la stagnation des intentions de vote pour QS sont l'occasion de revenir aux fondamentaux, de faire un bilan des dernières stratégies électorales, des désaccords qui ont émergé au printemps dernier, bref de faire le point sur la situation (idéologique, politique, électorale, stratégique) « réelle » du parti, afin de mieux s'orienter pour la suite, c'est-à-dire pour le reste du mandat de Legault qui va vraisemblablement être remercié par l'électorat pour ses « précieux » services rendus à la population : par exemple, quelle position adoptée face à un possible gouvernement péquiste et encore plus si le PQ entre minoritaire au Parlement, donnant à QS une possible balance du pouvoir ? Faut-il persévérer dans cette tendance au recentrage qu'on a pu observer il y a presqu'un an de cela ou faut-il, au plus vite, faire la clarté sur cette stratégie une fois pour toutes et assumer pleinement le fait que nous soyons un parti de « gauche » dans un univers de droitisation extrême, donc un parti « souffre-douleur » pour les médias, les autres formations politiques (droite nationaliste, centre, extrême-centre), les institutions « bourgeoises » et les chantres du Capital pour qui nous sommes le Mal incarné. Dans quel état se trouvent les relations entre la permanence de QS et les divers mouvements sociaux qui ont appuyé l'aile parlementaire jusqu'à maintenant ?

C'est à ces questions qu'il faut répondre et de ces variantes socio-politiques dont il faut prendre acte afin de continuer à offrir aux Québécois(es) une véritable alternative démocratique et non pas un faux-semblant (un « duplicata ») de la gauche comme on en a vu et qu'on voit encore partout en Occident. Il faut se le redire, la route risque d'être encore longue. Qu'à cela ne tienne : « Patience dans l'azur ! » disait Charles Baudelaire.

Mario Charland
Shawinigan

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Déclaration de la Marche mondiale des femmes pour le 30 mars, Journée de la Terre Palestinienne : Stop au génocide !

À l'occasion du 30 mars, Journée de la Terre de Palestine, nous réaffirmons notre solidarité inébranlable avec le peuple palestinien contre le colonialisme sioniste, le (…)

À l'occasion du 30 mars, Journée de la Terre de Palestine, nous réaffirmons notre solidarité inébranlable avec le peuple palestinien contre le colonialisme sioniste, le génocide et les déplacements forcés de population. Cette journée marque la résistance palestinienne et son combat permanent pour son droit légitime à sa terre et à son autodétermination. Cette cause est au cœur de la 6ème Action Internationale de la Marche Mondiale des Femmes.

Tiré de l'infolettre de la CQMMF
https://marchemondiale.org/2025/03/declaration-de-la-marche-mondiale-des-femmes-pour-le-30-mars-journee-de-la-terre-palestinienne-stop-au-genocide-non-au-deplacement-en-palestine/?lang=fr&utm_source=Cyberimpact&utm_medium=email&utm_campaign=Infolettre-large-3e-mars-2025

En cette journée de lutte et de résistance du peuple palestinien, la Marche Mondiale des Femmes, dénonce une fois de plus le lien entre la militarisation et la violence contre les femmes et les communautés. Les forces militaires impérialistes criminalisent la résistance, déplacent les populations, imposent des frontières et détruisent les modes de vie traditionnels. Ce système sert les entreprises transnationales et l'ordre capitaliste patriarcal, ciblant les femmes tout en alimentant la violence coloniale, la militarisation et l'oppression, de la Palestine au Sahara occidental, de la Syrie à la Colombie, du Yémen au Kurdistan, et bien d'autres encore.

Depuis 75 ans, les Palestiniens et les Palestiniennes résistent aux déplacements forcés, à la confiscation de ses terres et à l'expansion des colonies. En dépit de la guerre, de la faim et de la destruction, ils refusent de quitter leur terre. Les tentatives de nettoyage ethnique du peuple palestinien ont échoué, comme en témoigne leur retour dans le nord de Gaza malgré la destruction de leurs maisons et de leurs infrastructures.

La MMF condamne toutes les politiques qui minent le droit des Palestiniens.nes à leur terre et à leur autodétermination. L'occupation est un projet d'expansion au-delà de la Palestine, comme le montrent les actions sionistes au Liban et en Syrie. Si le monde se soumet à ces plans, d'autres pays seront menacés. Nous soulignons également que le projet d'occupation est, par essence, un projet idéologique expansionniste représenté par la Terre Promise, et l'occupation ne se contentera pas de la Palestine, pour eux la Terre Promise s'étend du Nil à l'Euphrate, et si la communauté internationale et les pays arabes acceptent ces plans, ils devront penser au prochain pays dont ce sera le tour – il suffit de voir ce que l'occupation sioniste fait actuellement dans le sud du Liban et en Syrie.

La communauté internationale doit aller au-delà de la solidarité pour exiger la fin de l'occupation et défendre l'autodétermination du peuple palestinien, comme l'ont reconnu la Cour internationale de justice et l'Assemblée générale des Nations Unies. Le déplacement de la population palestinienne menace d'étendre le conflit à tous les pays de la région, ce qui compromet les possibilités de paix et de coexistence entre les peuples.

Notre vision féministe lie la guerre au patriarcat et au capitalisme, appelle à la démilitarisation et promeut une culture de la paix qui va au-delà de la simple absence de guerre. Nous luttons pour les droits des femmes dans les zones de conflit. Nos actions contre la guerre et la militarisation demandent que les femmes soient incluses dans les négociations de paix, prônent la désobéissance civile en réponse aux agressions, cherchent à construire des réseaux transnationaux et rejettent l'impérialisme.

Á l'occasion de la Journée de la Terre, la MMF appelle toutes les forces progressistes à :

Exiger un cessez-le-feu global et le retrait d'Israël.
Soutenir la fermeté du peuple palestinien et son retour en toute sécurité sur sa terre.
Fournir une aide d'urgence et une reconstruction à Gaza.
Veiller à ce que les responsables des crimes de guerre israéliens répondent de leurs actes.
Cesser le génocide, non au déplacement !

Nous marchons contre les guerres et le capitalisme,
Nous défendons la souveraineté des peuples face au sionisme et à l'impérialisme !

Marche mondiale des femmes

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Le Regroupement vigilance énergie Québec s’oppose à STABLEX et le Projet de loi 93

1er avril, par Regroupement vigilance énergie Québec — , ,
L'Assomption le 25 mars 2025 - Le gouvernement de la CAQ veut forcer la municipalité de Blainville à vendre un terrain dans une grande tourbière, pour permettre à une compagnie (…)

L'Assomption le 25 mars 2025 - Le gouvernement de la CAQ veut forcer la municipalité de Blainville à vendre un terrain dans une grande tourbière, pour permettre à une compagnie américaine d'agrandir son site d'enfouissement et de recevoir des déchets toxiques en provenance des États-Unis, de l'Ontario et du Québec.

Des prélèvements d'eau autour du dépotoir existant ont déjà révéléla présence de plusieurs contaminants. Les sols et l'eau souterraine sont menacés par les fuites toxiques du dépotoir. C'est l'une des raisons pourquoi le BAPE s'est opposé au projet de Stablex. Mais le gouvernement du Québec s'entête à vouloir permettre l'expansion du site d'enfouissement.

De plus, le terrain en question fait partie d'un plan de protection des milieux humides dont le règlement a été adoptépar la Communauté Métropolitaine de Montréal en avril 2022, et approuvé par le gouvernement du Québec. Malgré l'opposition des élus et de la population de Blainville, et face à une opposition grandissante, la CAQ a proposé une loi spéciale, le projet de loi 93, pour forcer la ville à lui vendre le terrain convoité par Stablex. Selon des sources bien informées, le gouvernement devrait contourner le débat démocratique et forcer l'adoption du projet de loi avec la procédure du bâillon, dès jeudi 26 mars 2025. Il y a de quoi s'indigner.

Le Regroupement Vigilance Énergie Québec joint sa voix à celle des citoyens et élus de Blainville, à celle de la Communauté Métropolitaine de Montréal et de l'Union des municipalités du Québec et à celle de nombreux organismes de la société civile. Nous nous opposons à la vente forcée de ce terrain pour qu'une compagnie américaine privée vienne y déverser les déchets toxiques en provenance de l'extérieur du Québec. Nous invitons plutôt le gouvernement de François Legault à renoncer à son projet de loi 93 et à suivre la recommandation de la CMM faite en décembre 2024, pour un examen approfondi de la politique de gestion des matières dangereuses résiduelles du Québec.

Si le gouvernement du Québec essaie de forcer les citoyens de Blainville et de la CMM à accepter ce projet, le RVÉQ encourage les citoyens à organiser une résistance de désobéissance civile non violente de masse, afin de bloquer les travaux d'agrandissement. Le RVÉQ offre une formation pour cette action, telle que celle offerte aux citoyens de Kanesatake en 2024.

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Lettre ouverte : États généraux du syndicalisme : l’union fait l’avenir !

1er avril, par Collectif — , ,
Moteur de progrès social, le mouvement syndical québécois a largement contribué à l'amélioration des conditions de travail, à la reconnaissance des droits des travailleuses et (…)

Moteur de progrès social, le mouvement syndical québécois a largement contribué à l'amélioration des conditions de travail, à la reconnaissance des droits des travailleuses et travailleurs ainsi qu'au renforcement du filet social de l'ensemble de la population québécoise. Les victoires obtenues ont façonné le Québec moderne et montré la force de la solidarité syndicale et sociale.

Le monde du travail change à une vitesse fulgurante et les défis qui se dressent devant nous sont plus grands que jamais. Dans plusieurs secteurs, la précarisation s'accentue, le taux de syndicalisation stagne ou diminue. La judiciarisation croissante des relations de travail, les attaques politiques face aux lois encadrant le droit d'association — dont le projet de loi 89 est un exemple probant — et la polarisation des discours fragilisent notre capacité à défendre efficacement les intérêts des travailleuses et travailleurs, qu'ils soient syndiqués ou non. Le mouvement syndical québécois est à un tournant important.

Devant ces défis, les neuf principales organisations syndicales québécoises, — l'APTS, la CSD, la CSN, la CSQ, la FAE, la FIQ, la FTQ, le SFPQ et le SPGQ — unissent leurs forces pour amorcer une réflexion commune dans le cadre des États généraux du syndicalisme, une démarche sans précédent au Québec.

Sur une période de deux ans, à travers différentes étapes de consultation, nos organisations iront à la rencontre des militantes et des militants, des travailleuses et des travailleurs, des spécialistes du monde du travail et de la société civile pour dresser un portrait juste et lucide de l'état du syndicalisme québécois et identifier les pistes de solutions pour le renforcer.

Au cœur de cette démarche : une conversation profonde et honnête sur notre avenir collectif, des discussions sur la modernisation des approches syndicales pour mieux répondre aux attentes des travailleuses et des travailleurs et pour renforcer leur pouvoir d'action face aux nouvelles réalités du monde du travail.

Le syndicalisme, ce sont des visages, des voix et des réalités qui méritent d'être entendus. Cette démarche proactive cherche à revitaliser le mouvement syndical, assurer une plus grande justice sociale et bâtir un avenir où les travailleuses et les travailleurs pourront collectivement prendre leur place.
Le 31 mars, nous marquerons le coup d'envoi de cette grande démarche collective qui met en lumière nos forces, notre solidarité et notre engagement. Une démarche que nous portons avec fierté et qui se déploie bien au-delà des différentes bannières syndicales.

C'est un projet ambitieux, à la hauteur des aspirations que nous portons pour le Québec de demain. Nous appelons les travailleuses et travailleurs ainsi que les actrices et acteurs du monde du travail à se mobiliser et à participer activement aux travaux des États généraux du syndicalisme.

Notre mouvement est toujours porté par une volonté commune de regarder vers l'avant. Aujourd'hui, nous prenons les choses en mains pour réfléchir à l'avenir du syndicalisme et renforcer les liens de solidarité entre nos organisations syndicales, pour faire plus et mieux ensemble. Il s'agit des intérêts des travailleuses et des travailleurs et de la société québécoise. Nous leur devons l'audace de cette démarche et nous y croyons.

Ensemble, nous nous donnerons les moyens d'être plus fortes et forts, plus efficaces, plus solidaires ! Parce qu'une chose est certaine : l'union fait l'avenir !

Cosignataires de la lettre

Robert Comeau, président de l'APTS - Luc Vachon, président de la CSD - Caroline Senneville, présidente de la CSN - Éric Gingras, président de la CSQ - Mélanie Hubert, présidente de la FAE - Julie Bouchard, présidente de la FIQ - Magali Picard, présidente de la FTQ - Christian Daigle, président du SFPQ - Guillaume Bouvrette, président du SPGQ

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