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À la rescousse de François Legault

9 septembre, par Jacques Benoit — , ,
Avec la saga SAAQclic, le premier ministre Legault en a plein les bras et, « comprenant la colère des Québécois », il souhaite se relancer « humblement » avec de nouvelles (…)

Avec la saga SAAQclic, le premier ministre Legault en a plein les bras et, « comprenant la colère des Québécois », il souhaite se relancer « humblement » avec de nouvelles idées, de nouveaux ministres.

Jacques Benoit
GMob (GroupMobilisation)

J'ai pensé apporter mon humble contribution à la réflexion de notre PM, et j'ai utilisé Chatgpt. Comme Yoshua Bengio l'a dit, l'IA peut servir au bien comme au mal.

Alors puisque la question de la richesse au Québec obsède notre PM, je me permets ici de partager avec lui la réponse obtenue à ma question : « Quelles solutions pour lutter contre les inégalités et la pauvreté au Québec ? »
RÉPONSE : « Très bonne question !

Lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales au Québec nécessite des solutions à la fois économiques, sociales et politiques. Voici les principaux leviers d'action :

1. Agir sur les revenus et l'emploi
• Hausser le salaire minimum pour qu'il corresponde au revenu viable dans chaque région.
• Favoriser les emplois de qualité (stabilité, avantages sociaux, progression salariale).
• Réduire l'écart salarial entre hommes et femmes, et entre groupes majoritaires et minorités.
• Encourager la formation continue afin que les travailleurs puissent s'adapter aux nouvelles réalités économiques (numérique, transition écologique).

2. Améliorer l'accès au logement

• Développer davantage de logements sociaux et abordables, surtout dans les grands centres.
• Encadrer plus fortement les loyers pour limiter la spéculation immobilière.
• Soutenir la rénovation et l'entretien des logements existants dans les quartiers défavorisés.

3. Renforcer l'éducation et la formation

• Accès équitable à l'éducation préscolaire (CPE et services de garde subventionnés) pour briser le cycle de la pauvreté dès l'enfance.
• Soutien accru aux élèves en difficulté (tutorat, aide financière, accompagnement psychosocial).
• Réduire les obstacles financiers aux études supérieures (bourses plus accessibles, logement étudiant abordable).

4. Soutenir la santé et le bien-être
• Accès élargi aux soins non couverts (santé mentale, soins dentaires, lunettes).
• Développer des services de proximité dans les régions éloignées et les quartiers défavorisés.
• Programmes de prévention en alimentation, activité physique et santé mentale.

5. Lutter contre les discriminations systémiques
• Reconnaissance plus rapide des diplômes étrangers pour les immigrants.
• Programmes ciblés pour les communautés autochtones : logement, santé, éducation, autonomie économique.
• Mesures contre le racisme et la discrimination à l'embauche et dans l'accès au logement.

6. Renforcer le filet social

• Augmenter l'aide sociale et les prestations pour qu'elles couvrent réellement les besoins de base.
• Bonifier les allocations familiales pour soutenir les familles monoparentales.
• Développer l'économie sociale et solidaire, qui combine emploi et impact social.

7. Agir sur la redistribution de la richesse

• Réformer la fiscalité pour qu'elle soit plus progressive (les plus riches contribuent davantage).
• Limiter l'évasion fiscale des grandes entreprises et des particuliers fortunés.
• Investir davantage dans les services publics (santé, éducation, transport, culture), qui bénéficient surtout aux ménages à revenu faible et moyen.

En résumé, il n'y a pas de solution unique : il faut agir en parallèle sur le revenu, le logement, l'éducation, la santé, la lutte contre les discriminations et la redistribution de la richesse.
C'est ce qui permet non seulement de réduire la pauvreté, mais aussi de créer une société plus égalitaire et inclusive.
Veux-tu que je te propose un plan structuré de lutte contre les inégalités ? »
J'ai pensé que le PM pouvait continuer tout seul à interroger Chatgpt.

Lui, ou tous les partis en lice aux élections de 2026.

Et avant le remaniement ministériel, le ministre Charrette, qui est encore responsable de la lutte aux changements climatiques, pourrait aussi poser à Chatgpt la question : « Quelles solutions pour lutter contre les changements climatiques au Québec ? »

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Être collectif dans un monde qui divise

9 septembre, par Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) — , ,
Saint-Jérôme, 2 septembre 2025 – Dans un contexte marqué par les inégalités sociales grandissantes, les crises multiples et le désengagement de l'État, le Regroupement des (…)

Saint-Jérôme, 2 septembre 2025 – Dans un contexte marqué par les inégalités sociales grandissantes, les crises multiples et le désengagement de l'État, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) lance un appel vibrant d'humanité pour réaffirmer la force du collectif dans un monde qui divise. L'histoire nous l'a prouvé maintes fois : c'est dans la solidarité que réside notre véritable force.

Réunis lors d'un lac-à-l'épaule en juin dernier, l'équipe du ROCL et son nouveau conseil d'administration ont élaboré un plan d'action porteur de cette vision collective. Le cœur de ce plan ? Un congrès d'orientation qui se tiendra les 21 et 22 octobre 2025, un rendez-vous solidaire qui marquera un tournant stratégique pour le mouvement communautaire laurentien.

« L'année 2025 marque un tournant crucial pour le milieu communautaire. L'effritement des services publics, la montée des inégalités, la polarisation sociale : ce sont nos communautés et les organismes communautaires qui y sont ancrés qui en subissent les contrecoups directs », témoigne Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. Crise du logement, crise écologique, insécurité alimentaire, violence, pauvreté, santé mentale : les enjeux sont multiples, et ce sont les populations les plus vulnérables qui en paient le prix.

Devant cette urgence d'agir, les groupes communautaires se retrouvent aux premières loges de cette détresse humaine et bien malgré eux, finissent par pallier les absences de l'État, au détriment de leur mission première, celle de transformer la société et défendre les droits des personnes les plus marginalisées.

« Le milieu communautaire n'est pas un pansement. Il est une force de résistance, de transformation et de solidarité. C'est là que se déploie ce qu'il y a de plus humain en nous : la capacité de rêver, de se rassembler, d'espérer, d'agir », rappelle Christine Richard, présidente du ROCL.

Toutefois, dans un contexte où les inégalités s'accentuent, où le financement demeure instable, où les exigences administratives s'alourdissent et où la précarité des conditions de travail fragilise les équipes, comment les organismes communautaires peuvent-ils rester pleinement ancrés dans leur mission de transformation sociale et de militance ?
C'est précisément pour réfléchir à ces questions de fond que se tiendra le congrès d'orientation en octobre prochain. Un moment pour entendre la voix des 164 organismes que le ROCL représente, afin de dégager une posture et des stratégies pour mieux les soutenir dans les années à venir, des années qui seront marquantes pour l'identité du mouvement communautaire, qui se façonne en même temps que l'histoire dans laquelle il s'inscrit.

Et c'est dans le « Nous » que réside la réponse. Cette force collective qui, tout au long de l'histoire et à travers de nombreuses luttes, a permis de faire émerger davantage de justice, d'égalité et de liberté. Comme le disait Desmond Tutu : « Faites le bien par petits bouts, là où vous êtes ; car ce sont tous ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde. »

Face à un monde qui fragmente, les organismes communautaires du Québec affirment, jour après jour, qu'il est possible d'humaniser davantage notre société. À travers son congrès, le ROCL lance un appel à l'unité malgré les différences, à la cohésion, à la réflexion et à la connexion. Un appel à co-créer ensemble un avenir qui nous rassemble et qui nous ressemble à travers nos luttes sociales, nos solidarités, nos coeurs ouverts et nos voix qui refusent de se taire.
Dans un monde en crise, choisir l'humanité est un acte radical. Et ensemble, nous continuerons de choisir ce qui unit plutôt que ce qui divise.

Le ROCL est un regroupement existant depuis près de 30 ans constitué de plus de 160 organismes communautaires autonomes qui œuvrent dans les Laurentides. Lieu de rassemblement pour les organismes de la région, il offre de la formation, de l'accompagnement et du soutien aux organismes du territoire afin de leur permettre de s'épanouir pleinement dans leurs racines communautaires. Il vise par son action, son approche et son rôle de représentation à faire rayonner l'identité des organismes communautaires autonomes et à opérer de profonds changements pour plus de démocratie, de solidarité et de justice sociale et écologique.

P.J. Sur la photo, sept des neuf membres du C. A. et l'équipe de travail du ROCL

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Journée internationale de l’alphabétisation :La stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme ne peut plus attendre !

9 septembre, par Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) — , ,
Montréal, le 8 septembre 2025 — En cette Journée internationale de l'alphabétisation, le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) presse le (…)

Montréal, le 8 septembre 2025 — En cette Journée internationale de l'alphabétisation, le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) presse le gouvernement du Québec d'inscrire au rang de ses priorités la lutte à l'analphabétisme et le développement des compétences en littératie, numératie et littératie numérique de la population. Pour y arriver, l'adoption d'une stratégie nationale de lutte à l'analphabétisme doit impérativement faire partie des orientations phares de sa Politique d'éducation des adultes et de formation continue en cours d'élaboration.

En une décennie, la proportion de personnes peu alphabétisées a augmenté au Québec. En 2012, 19 % de la population québécoise âgée de 16 à 65 ans, soit plus d'un million d'adultes, avaient de grandes difficultés avec l'écrit. En 2022, cette proportion a grimpé à 22 %. Ces plus récents résultats issus du Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA 2022) commandent à la fois une action gouvernementale d'envergure et structurante et l'allocation de ressources suffisantes.

Selon Caroline Meunier, coordonnatrice du RGPAQ, « le fait qu'une partie importante de la société québécoise se situe aux plus faibles niveaux de littératie engendre des coûts sociaux et économiques majeurs, en plus d'avoir des effets délétères sur la trajectoire de vie des personnes directement concernées et celle de leurs enfants. Cela compromet la capacité de ces personnes à exercer pleinement leurs rôles sociaux et est source d'inégalités sociales et économiques. Tout cela justifie une intervention vigoureuse de l'État, ainsi que de l'ensemble de la société. »

En juin dernier, le gouvernement du Québec conviait des représentants de la société civile à un rendez-vous visant à actualiser la Politique gouvernementale d'éducation des adultes et de formation continue datant de 2002. Le RGPAQ espère fortement que cet exercice de mise à jour sera l'occasion pour l'État québécois d'enfin prendre acte de la nécessité d'agir en matière d'alphabétisation et de lutte à l'analphabétisme. Le RGPAQ l'exhorte, par le fait même, à lancer un grand chantier de travail pour doter le Québec d'une réelle stratégie nationale de lutte à l'analphabétisme.

« Le Québec doit impérativement se doter d'une stratégie nationale de lutte à l'analphabétisme et renforcer ses mesures de lutte à la pauvreté et l'exclusion, soutient Caroline Meunier. Une telle stratégie, élaborée et mise en œuvre avec le concours d'acteurs clés de la société civile, devra s'attaquer aux causes et aux conséquences de l'analphabétisme. Surtout, davantage de ressources devront être investies pour soutenir à la fois les adultes, désirant améliorer leur niveau de littératie, et les lieux d'apprentissage leur offrant cette occasion. Notre réseau se tient prêt à collaborer à cet important chantier de travail. »

Le RGPAQ<https://rgpaq.qc.ca/> représente 78 organismes d'alphabétisation populaire à travers le Québec. Il est voué à la promotion et au développement de l'alphabétisation populaire et des groupes populaires d'alphabétisation ainsi qu'à la défense collective des droits des adultes peu alphabétisés. Il partage avec l'ensemble du mouvement de l'action communautaire autonome la vision d'une société juste, égalitaire et démocratique.

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Fin du mauvais théâtre à Longueuil ?

https://www.pressegauche.org/IMG/pdf/aeroport_st-hu_citoyen-ne.pdf?52359/464ed2c1230d5d421ac1a7e48bcd26db031b99ffa87b54c1860af0d05b1cda329 septembre, par Jacques Benoit — , ,
« Catherine Fournier a mis fin au « mauvais théâtre » qui divisait Longueuil », pouvait-on lire samedi dans le Devoir. Curieusement, l'espace « commentaires », habituellement (…)

« Catherine Fournier a mis fin au « mauvais théâtre » qui divisait Longueuil », pouvait-on lire samedi dans le Devoir.
Curieusement, l'espace « commentaires », habituellement à la fin des articles, était inexistant. Condition de son équipe de communications ? Le Devoir qui prend parti discrètement dans l'élection ?

Je me permets donc d'intervenir ici pour rappeler quelques hauts faits de notre grande « metteuse en scène ».

1. Le dossier de l'aéroport 1 : dans son programme électoral de 2021, elle avait écrit « Nous exercerons un leadership solide afin que le développement de l'aéroport soit soumis à des conditions strictes d'acceptabilité sociale ». Deux consultations publiques en 2022, l'une pilotée par le député fédéral Denis Trudel, l'autre résultant de l'Office de participation publique de Longueuil issu de l'administration Fournier, sont arrivées à la même conclusion : aucun développement/expansion sans dépôt pour discussion publique d'études pertinentes (économique, sanitaire, environnementale, climatique). Or, quatre mois après le dépôt des deux rapports de consultation, l'expansion de l'aéroport était annoncée, sans dépôt des études demandées, dans une conférence de presse où les journalistes recevaient l'information sans droit de poser des questions, et où la porte-parole médiatique était la mairesse qui répétait partout qu'il y avait acceptabilité sociale, puisque 58 % de la population sondée s'était dite favorable à une augmentation du nombre de vols à l'aéroport (sans définition de l'augmentation : nombre et types d'avions). Voici ce qu'étaient les « conditions strictes d'acceptabilité sociale » de Catherine Fournier.

2. Le plan climat : en chantier dès 2022, promis pour 2024, mais pourtant retardé d'un an, sans doute, pour obtenir la plus grosse subvention du programme québécois Accélérer la transition climatique locale. Or, la lecture du plan nous apprend que ses données datent de 2019 : conséquemment, l'expansion de l'aéroport, qui fait partie de la Ville de Longueuil, n'est pas incluse dans le portrait des émissions de gaz à effet de serre (GES) du territoire. C'est pas rien puisque cette expansion ajoutera aux appareils des écoles de pilotage, surnommés « tondeuses à gazon volantes » par la population importunée, plus d'une centaine d'avions de ligne chaque jour, sans compter les vols privés et les vols nolisés. Plusieurs centaines de milliers de tonnes de GES seront émises annuellement, en plus des particules fines cancérigènes découlant de la combustion du carburant dans les moteurs. Cette pollution ne s'arrêtera pas les jours d'été où la fumée des incendies de forêt rend l'air dangereusement irrespirable pour la population, entre autres pour la santé des enfants. Quant aux promesses de réductions du plan, elles seront vite effacées par les GES du nouvel aéroport.

3. La chaise des générations : fascinée par ce symbole lancé par le maire de Québec, soit placer dans la salle du conseil municipal une chaise des générations pour rappeler aux élu.e.s que leurs décisions ont des impacts sur les générations futures, la mairesse commanda à Mères au Front - Rive-Sud une telle chaise qu'elle s'empressa de recevoir avec tout son conseil un soir de séance. Du bien beau théâtre ! Ensuite ? Ensuite, rien. On a placé la chaise dans un coin, et on a continué d'agir comme avant : « business as usual » !

4. Temps des questions publiques réduit de 5 à 2 minutes, interventions coupées au nom du “décorum”, réponses éludées. Une vraie farce de démocratie !
Imitant son conseiller Sylvain Larocque, la mairesse peut maintenant crier : fin du mauvais théâtre, place au stand-up !

Jacques Benoit
Citoyen de Longueuil
Membre de GMob (GroupMobilisation)

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Entre Battle River-Crowfoot, Londres et Victoria, des chemins différents vers un même objectif : se débarrasser du système électoral actuel

9 septembre, par Mercédez Roberge — , , ,
À dessein, les 214 candidatures indépendantes sur les bulletins de Battle River-Crowfoot font réagir. Par cette action, le Longest Ballot Committee (LBC) revendique de (…)

À dessein, les 214 candidatures indépendantes sur les bulletins de Battle River-Crowfoot font réagir. Par cette action, le Longest Ballot Committee (LBC) revendique de remplacer le système électoral fédéral en mettant en place une assemblée citoyenne. Je peux concevoir qu'une telle assemblée soit appropriée à ce niveau, puisqu'aucun modèle de remplacement n'a encore été déposé. Qu'une assemblée citoyenne ne soit pas mon choix pour le Québec ne m'empêche cependant pas d'être solidaire des mouvements qui la choisissent, et j'éprouve la même solidarité envers des opérations comme celles du LBC.

Leur action a fait ressortir la pire démagogie dont Pierre Poilievre est capable, hiérarchisant les candidatures valables à ses yeux versus les autres. Quant à la réaction d'Élections Canada,elle prouve qu'il est facile d'afficher la liste des candidatures pour simplifier le vote, procédure tout à fait normale sous divers modèles proportionnels, annulant ainsi un vieil argument du camp du statu quo.

Les médias d'ici n'en parlent pas, mais ce statu quo est actuellement contesté au Royaume-Uni et en Colombie-Britannique. Les parlementaires y ont entamé des travaux qui pourraient bien mener à la fin du mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour… celui que nous devrions aussi mettre au rebut.

Pour la première fois, la Chambre des Communes britannique fait un premier pas vers le remplacement du mode de scrutin portant son nom, et c'est un événement. Qualifiées comme étant les pires de l'histoire du Royaume-Uni, les élections de 2024 ont permis au parti Labour de former un gouvernement majoritaire avec seulement 34% des voix, produisant un indice de distorsion de 24, ce qui est très élevé.

Ce réveil brutal a contribué à ce que des organisations comme Electoral Reform Society. Fair Vote UK et Make Votes Mattermettent le sujet dans l'actualité. Et il y est.

Audébut décembre 2024, un projet de loi proposant d'établir un système proportionnel pour les élections nationales et locales a été déposé (Bill 138). Le 30 janvier, les parlementaires britanniques ont débattu durant 2,5 heures sur le sujet, mais il faut maintenant que le principe du projet de loi soit adopté afin qu'une Commission parlementaire en fasse l'examen, ce qui est actuellement prévu pour le printemps. L'opinion publique étant maintenant au rendez-vous, le calendrier pourrait s'accélérer, le plus récent sondage du National Centre for Social Research rapportant que 60% de la population britannique appuie le changement du mode de scrutin, confirmant la tendance observée depuis 2021.

Du côté de la Colombie-Britannique, depuis octobre 2024, un gouvernement tout juste majoritaire a été formé par le Nouveau Parti démocratique, avec 47 des 93 sièges, versus 44 pour le Parti conservateur et 2 pour le Parti vert.

À peine 2 mois plus tard, le NPD et le Parti vert signaient une entente de collaboration, renouvelée en mars, créant notamment un comité multipartisan pour consulter et recommander un nouveau mode de scrutin. À la différence de bien d'autres gouvernements, cette promesse n'a pas servi à repousser le sujet ; le 18 juillet le Special Committee on Democratic and Electoral Reform concluait 11 journées d'auditions et son rapport sera déposé fin novembre. Malgré la saison estivale, 136 personnes et 46 organisations y ont été entendues, dont le tiers par des femmes. Les mémoires déposés ne sont pas encore disponibles, mais mon analyse du verbatim des 182 présentations démontre un très grand intérêt envers le remplacement du système électoral.

Outre les personnes et organisations s'étant exprimées uniquement sur le 2e volet de la consultation, pour un vote à 16 ans et l'éducation à la démocratie, le remplacement du système électoral a été abordé dans 140 auditions, mais surtout, 134 fois en faveur de l'implantation d'un système de la famille proportionnelle. Un appui à 96%, dont le Comité ne pourra faire abstraction !

Ce message impressionnant démontre aussi que les écueils des 20 dernières années n'ont pas eu raison du mouvement dans cette province. La plupart des présentations se sont concentrées sur les objectifs démocratiques à atteindre, mais plusieurs ont spécifié vouloir une proportionnelle mixte compensatoire, suivie du vote unique transférable (STV), confirmant le choix exprimé au référendum de 2018.

Les probabilités sont grandes pour que les travaux de ces deux parlements mènent, au début de 2026, au rejet du « modèle britannique », ce qui serait assez cocasse considérant leurs noms respectifs. Leurs processus sont très différents, mais dans les deux cas, ils devront se conclure par la modification de leur loi électorale.

Les événements du Royaume-Uni et de la Colombie-Britannique ont plus de chances d'influencer Mark Carney, François Legault ou Paul St-Pierre-Plamondon que l'allongement du bulletin de vote, mais tout doit être tenté.

Mercédez Roberge, autrice de Élections québécoises de 2022 et précédentes : s'indigner et remplacer le système électoral(2024) et de Des élections à réinventer, un pouvoir à partager (2019 - Éditions Somme toute). Présidente du Mouvement démocratie nouvelle de 2003 à 2010.

11 août 2025

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La Caisse et la Palestine : tenter de rassurer tout en évitant de répondre

9 septembre, par Collectif — , ,
Le 15 juillet, La Presse publiait une lettre ouverte du PDG de la Caisse, Charles Émond, intitulée “Nous nous préoccupons de la crise humanitaire en Palestine”. Dès le (…)

Le 15 juillet, La Presse publiait une lettre ouverte du PDG de la Caisse, Charles Émond, intitulée “Nous nous préoccupons de la crise humanitaire en Palestine”. Dès le lendemain, nous avons contacté La Presse pour sonder leur intérêt à publier une réaction de la Coalition. Après quelques échanges, nous avons reçu la réponse suivante le 21 juillet : “La Presse a publié plusieurs textes sur cette question récemment, qui présentaient des points de vue différents, c'est pourquoi nous n'avons pas retenu le vôtre pour publication.” Il s'agit d'une réponse standard qu'on aurait pu nous faire dès le départ... Mais, en nous répondant ainsi après quelques jours de réflexion, La Presse prend surtout la décision de laisser le dernier mot à La Caisse, car elle n'a publié aucun texte de réponse à la lettre ouverte de Charles Émond.
Pour mieux comprendre cette décision, il faut savoir que c'est La Presse qui avait elle-même sollicité cette lettre ouverte de La Caisse dans des circonstances, disons, un peu troubles, autour de la publication d'un autre article intitulé “Sortez nos caisses de retraite de « l'économie du génocide »”, initialement soumis le 7 juillet et paru le 15 juillet, sous la signature de Rafaëlle Sinave et 124 autres personnes. Cette lettre avait fait l'objet de longues discussions et de nombreux ajustements de contenu entre son autrice principale et la section “Dialogue” de La Presse, qui avait indiqué, tour à tour, que la lettre pourrait être publiée le 9, puis le 10, puis le 11 juillet. Puis, coup de théâtre, l'autrice apprend le 10 juillet que La Presse décide de ne pas publier ! Et enfin, dernier revirement, face aux protestations plus que légitimes de Rafaëlle Sinave, La Presse offre une nouvelle date de publication, le 15 juillet, à condition que La Caisse – qu'ils avaient eux-mêmes pris l'initiative de solliciter entretemps – accepte de publier une lettre ouverte en même temps. Que la publication d'une lettre de citoyen.nes dépende de la publication d'une lettre d'une institution publique qui jouit de multiples forums pour faire connaître sa position est plutôt renversant !
Notons finalement que Le Devoir a décidé de ne pas publier le texte de la Coalition, en invoquant qu'une “réplique” devait être faite dans le même média que le texte critiqué. Et que Le Soleil n'a pas répondu à notre demande.

La Caisse de dépôt et placement du Québec (La Caisse) est nommément pointée du doigt dans le rapport du 30 juin de la Rapporteuse spéciale de l'ONU, Me Francesca Albanese, intitulé « De l'économie d'occupation à l'économie de génocide ». En réponse à la couverture médiatique significative de ce rapport, le PDG de La Caisse, Charles Émond, a adressé une lettre ouverte à tous les Québécois.es, parue dans La Presse le 15 juillet. Sa lecture révèle une simple opération de sauvetage de l'image de La Caisse, évitant systématiquement d'aborder les enjeux véritables tout en appelant à « continuer d'avoir un dialogue constructif ».

Quel est le fond de la question ?

Le droit international interdit de fournir des armes, de la machinerie, de l'équipement, des matériaux, des produits et des services de quelque nature que ce soit qui contribuent au génocide à Gaza, à l'établissement, au maintien ou à l'expansion des colonies israéliennes, au régime d'apartheid israélien et à l'occupation militaire en Palestine.

Ce que le rapport de Me Albanese démontre, c'est que les grandes entreprises et institutions financières de partout dans le monde ont systématiquement ignoré leurs obligations à cet égard, y compris jusqu'au génocide actuel. Le rapport de Me Albanese indique que la CDPQ investit 9,6 milliards $ dans la quarantaine de compagnies qui y sont nommées. Me Albanese indique qu'il ne s'agit que de la pointe de l'iceberg. Uneanalyse plus détaillée de la Coalition du Québec URGENCE Palestine et du Mouvement pour une paix juste, en avril 2025, montre en effet qu'il s'agit plutôt de 27,4 milliards $ dans 76 entreprises. C'est sur cette base que se mène la campagne panquébécoise « Sortons la Caisse des crimes en Palestine ».

La Caisse déforme ou minimise ce qui lui est reproché

D'entrée de jeu, la Caisse se disculpe et se veut rassurante. Elle ramène les critiques qui lui sont adressées à des « allégations ». Elle se défend par la simple réaffirmation de sa bienveillance. Et elle prétend qu'elle a déjà agi, en bloquant tout nouvel investissement en Israël et dans le Territoire palestinien occupé (TPO).

Or, comme nous l'avons fait savoir plusieurs fois à la Caisse, ce qui nous préoccupe ce ne sont pas principalement ses investissements en Israël, mais bien ses investissements dans des compagnies de partout dans le monde, dont certaines activités s'inscrivent dans l'économie d'occupation et l'économie de génocide, dénoncées par Me Albanese. M. Charles Émond nomme bien quelques-unes de ces compagnies, mais il prend soin de ne jamais mentionner ce qui leur est reproché.

Concernant Lockheed Martin, qui fournit à Israël la majorité des avions servant à bombarder Gaza, largement responsables pour les 62 000 morts et 112 000 blessés depuis le début du génocide, M. Émond ramène le problème à « une exposition de 0,025 % » dans « des actions déjà en circulation sur les marchés, qui font partie de paniers de titres standards ». En quoi ce jargon financier exonère-t-il La Caisse ?

Concernant Caterpillar, M. Émond affirme qu'il « est extrêmement difficile de tracer une ligne entre les entreprises qui ont des politiques pourtant claires et l'utilisation finale de leurs produits par leurs clients ». Or l'utilisation des bulldozers D9 de Caterpillar par l'armée israélienne pour démolir des dizaines de milliers de maisons palestiniennes est documentée depuis des décennies et a fait l'objet de nombreuses campagnes de dénonciation, notamment par Human Rights Watch(2004) et Amnesty International (2010). Dans le génocide en cours à Gaza, les bulldozers D9 de Caterpillar ont joué et continuent de jouer un rôle central dans la destruction impitoyable de toutes les infrastructures civiles de Gaza. M. Émond mentionne aussi que Caterpillar « fabrique des machines pour usage dans la construction, dont de grands projets d'infrastructure ». Nous lui rappelons qu'en plus des démolitions, cette entreprise a notamment participé aux « grands projets d'infrastructure » des colonies où plus de 700 000 Israélien.nes vivent illégalement dans le TPO, et du mur de séparation de plus de 700 kilomètres qui a servi à annexer près de 10% de la Cisjordanie.

Pour qu'un dialogue soit possible, il faut un réel attachement aux droits

Les activités des compagnies mentionnées ci-haut et de dizaines d'autres dans lesquelles la Caisse investit participent à des crimes commis par Israël. De répéter qu'il ne s'agit que d'une petite partie de leurs activités dans le monde démontre le peu d'importance qu'accorde la Caisse au droit international et, particulièrement, aux violations des droits du peuple palestinien.

La Caisse décrit la situation en Palestine avec des termes vagues comme « conflit » et « crise humanitaire », alors que c'est d'occupation militaire, de colonisation, d'apartheid et de génocide qu'il s'agit, comme le démontre bien le rapport de Me Albanese. Il documente abondamment la participation de nombreuses entreprises à travers le monde, dont la CDPQ, à la commission de ces crimes.

C'est notre argent que gère la Caisse et elle doit le faire de manière responsable, éthique et transparente. S'assurer qu'aucun de ses investissements ne contribue, de manière directe ou indirecte aux crimes commis contre le peuple palestinien fait partie de ses obligations. À mesure que la population québécoise est mise au courant, son indignation croît. Le déni total de la Caisse ne passera pas !

Bruce Katz (Palestiniens et Juifs Unis – PAJU)
Martine Eloy (Collectif Échec à la guerre)
Raymond Legault (porte-parole de la Coalition du Québec URGENCE Palestine)
Amélie Nguyen (Centre international de solidarité ouvrière – CISO)
Catherine Pappas (Alternatives)
Glenn Rubenstein (Voix juives indépendantes – Montréal)
membres du Comité de coordination de la Coalition du Québec URGENCE Palestine

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L’interdiction de livres en Alberta et une confrontation avec le syndicat des enseignants

9 septembre, par David Climenhaga — , ,
La première ministre Danielle Smith et ses ministres de l'Éducation et des Finances ont passé une grande partie de la journée de vendredi dernier, le 29 août, à s'enfoncer (…)

La première ministre Danielle Smith et ses ministres de l'Éducation et des Finances ont passé une grande partie de la journée de vendredi dernier, le 29 août, à s'enfoncer davantage dans les impasses qu'ils avaient eux-mêmes créées avec leur soi-disant « interdiction qui n'en est pas une » et leur impasse auto-infligée dans les négociations avec le syndicat des enseignants de la province.

2 septembre 2025 | Rabble.ca | Photo : La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, lors de sa conférence de presse sur la carte d'identité santé, où le sujet de l'interdiction des livres a été abordé.

Riez, et le monde rit avec vous ; interdisez The Handmaid's Tale (La servante écarlate), et le monde se moque de vous.

Avec cette interdiction de livres, la première ministre Smith et son armée de robots sur les réseaux sociaux semblent apparemment ignorer que si vous accusez un conseil scolaire de « conformité vicieuse » pour avoir tenté d'établir une liste de livres à interdire en réponse à votre propre arrêté ministériel mal rédigé, vous exposez en réalité votre propre incompétence au grand jour.

C'est ce qui arrive lorsque vous ordonnez à un tiers réticent de faire un sale boulot afin de ne pas avoir à affronter les conséquences lorsque la liste des livres à brûler (pardon, je voulais dire interdire) inclut inévitablement un ou deux titres (ou cinquante) qui suscitent la controverse parmi les personnes instruites.

Oui, vous vous retrouvez ridiculisé, et il faudra du temps pour vous en remettre, même si vous avez enfin présenté une preuve de couverture médicale qui ne ressemble pas à quelque chose imprimé sur une imprimante matricielle.

Oui, tout le Canada se moque maintenant du gouvernement conservateur social autoritaire de l'Alberta, parce que The Handmaid's Tale (La servante écarlate) de Margaret Atwood s'est retrouvé sur une liste de livres interdits que le même gouvernement avait ordonné au conseil scolaire d'Edmonton de créer, et ils ne vont pas arrêter de rire simplement parce que vous essayez de blâmer le conseil scolaire. Le reste du monde se joindra probablement aux rires plus tard.

« Edmonton Public fait clairement un peu de conformité un peu excessive quant à la direction à suivre », a déclaré Smith avec humeur lors de la conférence de presse sur la carte d'identité santé. (AlbertaPolitics.ca considère cela comme une preuve que la première ministre lit notre blog.)

« S'ils ont besoin que nous les guidions dans le processus pour identifier quels types de documents sont appropriés », a-t-elle ajouté sarcastiquement, « nous travaillerons avec eux, avec plaisir, pour passer leur liste en revue, un par un, afin que nous soyons très clairs sur ce que nous essayons de faire. »

Comme nous l'avions déjà noté ici, ce qu'ils essayaient de faire était déjà parfaitement clair. À savoir : assurer le soutien politique continu des parents évangéliques d'enfants en âge scolaire, provoquer les éléments homophobes et « anti-woke » de la base de l'UCP, et piéger les adversaires politiques en les forçant à défendre la pornographie.

L'erreur du conseil scolaire public d'Edmonton a été de tenter de se conformer à cet ordre ridicule en premier lieu, au lieu de dire au ministre d'aller se faire voir.

Comme l'avocat éminent d'Edmonton, Simon Renouf, l'a commenté dans le billet d'hier, l'ordre du ministre de l'Éducation Demetrios Nicolaides n'établit ni objectifs ni normes, contrairement à ce qu'il prétend. « Il impose de nouvelles tâches, et contestables, aux conseils scolaires pour faire le sale boulot du gouvernement, qui dépassent largement le cadre de la Loi sur l'éducation. »

Renouf poursuit : « Assurément, tout conseil scolaire digne de ce nom (ceux qui ne sont pas intimidés par les agitateurs de Take Back Alberta) devrait dire : Désolé, ministre, nous n'irons pas là. Interdire des livres n'est pas du ressort du conseil scolaire. Nous engageons des enseignants et des bibliothécaires professionnels pour sélectionner les livres dans nos bibliothèques, et nous irons devant les tribunaux pour affirmer notre droit – et notre obligation – de le faire. »

Hélas, en Alberta comme dans le pays au sud de nous, il existe un étonnant manque de courage institutionnel pour résister aux impulsions autoritaires de nos gouvernements MAGA.

Quant à la faible tentative de Nicolaides et du ministre des Finances Nate Horner lors d'une conférence de presse matinale pour faire porter à l'Association des enseignants de l'Alberta la responsabilité d'une grève possible des enseignant-es en septembre, il s'est avéré que ce n'était qu'une reprise du communiqué de presse peu convaincant de la veille au soir.

Il y a quelque chose d'intrinsèquement comique dans le spectacle de quelques politicien-nes professionnel-les, bien que dans ce cas peu talentueux, accusant des gens qui ont de vrais emplois de « faire de la politique ».

La réponse de Larry Booi, ancien président de l'Association des enseignants de l'Alberta, que la CBC a retrouvé en vacances en Nouvelle-Écosse, résume bien le problème auquel le gouvernement est confronté à cause de l'ingérence mal informée de ces deux ministres dans les relations de travail – qui, à l'instar du fonctionnement des bibliothèques scolaires, s'avère être une activité qu'il vaut mieux laisser aux professionnel-les.

« Ces deux ministres tournent tellement vite qu'ils doivent souffrir de vertige aujourd'hui », a-t-il déclaré à l'intervieweur de l'émission matinale d'Edmonton. « Quand on peut se présenter comme les protecteurs des conditions d'enseignement et qu'on est complice de leur destruction depuis six ans, c'est tout un exploit ! »

« Ils ont enfin reconnu la nécessité d'améliorer ces conditions de classe », a poursuivi Booi. « Mais s'ils n'améliorent pas aussi les conditions salariales, je pense que les enseignant-es n'ont aucune raison de s'excuser de demander les deux. »

Danielle Smith expose ses goûts littéraires

Comme cela avait également été prédit ici hier, la première ministre Smith n'était pas vraiment ravie de la proposition de proscription du conseil scolaire public d'Edmonton selon les ordres de Nicolaides concernant Atlas Shrugged d'Ayn Rand, un livre que la première ministre a indiqué dans le passé préférer à l'œuvre de Mme Atwood.

« Je n'ai pas lu Atlas Shrugged avant mes 22 ans », a confessé Smith à un journaliste curieux, ce qui explique beaucoup de choses. « J'avais un ami en 10e année qui l'avait lu. Peut-être devrions-nous en faire une lecture obligatoire au lycée, car c'est un livre assez influent et je pense qu'il explique vraiment l'importance de valoriser nos entrepreneurs et notre économie de marché libre. » De plus, a-t-elle ajouté, il est « absolument approprié pour les enfants d'âge scolaire ».

Je laisserai aux lecteurs la célèbre évaluation très juste du scénariste John Rogers sur le chef-d'œuvre de feu Rand : « Il existe deux romans qui peuvent changer la vie d'un adolescent de quatorze ans passionné de lecture : Le Seigneur des anneaux et La Révolte d'Atlas (Atlas Shrugged). L'un est un conte fantastique enfantin qui engendre souvent une obsession permanente pour ses héros invraisemblables, conduisant à une vie adulte émotionnellement atrophiée, socialement handicapée, incapable de faire face au monde réel. L'autre, bien sûr, met en scène des orques. »

Déclaration du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC)

9 septembre, par Conseil national des chômeurs et chômeuses — , ,
Nous avons pris connaissance des mesures annoncées par le bureau du Premier ministre quant à l'assurance-emploi dans le cadre de la guerre commerciale avec les États-Unis. (…)

Nous avons pris connaissance des mesures annoncées par le bureau du Premier ministre quant à l'assurance-emploi dans le cadre de la guerre commerciale avec les États-Unis.

En premier lieu, la prolongation des mesures suspendant le délai de carence et les règles entourant le traitement des indemnités de cessation d'emploi jusqu'en avril 2026 est une bonne nouvelle, qu'il faut souligner. Encore une fois, il faudra penser à les rendre permanentes une bonne fois pour toute.

En second lieu, si l'introduction de semaines supplémentaires de prestations d'assurance-emploi pour les « travailleurs de longue date » pourra permettre d'accorder un soutien aux travailleurs et travailleuses de certains secteurs de l'économie, elle laisse tomber plusieurs milliers d'autres en ressuscitant une mesure discriminatoire de l'ère Harper qui inspira son odieuse contre-réforme. En ciblant les « travailleurs de longue date », on crée une division artificielle et inéquitable parmi les travailleurs et travailleuses. En ne prolongeant pas la mesure qui permet une admissibilité élargie à l'assurance-emploi dans le contexte actuel d'instabilité économique, le gouvernement met les travailleurs et travailleuses précaires dans une position vulnérable, et ne semble pas réaliser que la crise n'affecte pas juste les gens qui ont des emplois depuis plusieurs années.

Plutôt que de diviser les travailleurs et travailleuses en catégories arbitraires, Mark Carney devra considérer l'amélioration du programme d'assurance-emploi afin de fournir à l'ensemble des travailleurs et aux travailleuses une réelle protection en cas de chômage, peu importe les tempêtes économiques éventuelles. Alors que le taux de chômage continue de grimper, il y a de quoi être inquiet, surtout face aux volte faces répétées du gouvernement Carney face aux États-Unis. Devant la crise et l'instabilité, il faut penser à tout le monde.

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Harcèlement lesbophobe : « Cette histoire, nous ne la connaissons que trop bien »

9 septembre, par Alice Coffin — , ,
On ne connaît pas personnellement Caroline Grandjean. On ne connait pas non plus ses proches, ni leurs souhaits, même si on a d'immenses pensées. Mais cette histoire, nous ne (…)

On ne connaît pas personnellement Caroline Grandjean. On ne connait pas non plus ses proches, ni leurs souhaits, même si on a d'immenses pensées. Mais cette histoire, nous ne la connaissons que trop bien. Notre histoire lesbienne est criblée des injures létales infligées à nos sœurs. La lesbophobie tue. Les insultes tuent.

Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/09/05/harcelement-lesbophobe-cette-histoire-nous-ne-la-connaissons-que-trop-bien/?jetpack_skip_subscription_popup

Texte lu le 2 septembre 2025 par Alice Coffin dans le cadre d'un événement organisé par Label Gouine* au Bonjour Madame (bar parisien du 11eme arrondissement) et rédigé en collaboration avec la LIG (Fonds de dotation Lesbiennes d'Intérêt Général), L'Observatoire de la lesbophobie, SOS homophobie, Label Gouine*, 1001 Queer.

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On ne connaît pas personnellement Caroline Grandjean. On avait appris le harcèlement lesbophobe dont elle était la cible par la presse. On ne connait pas non plus ses proches, ni leurs souhaits, même si on a d'immenses pensées, pour elles, pour eux, et d'abord pour sa femme mentionnée dans les articles de presse. On va donc, sans parler de sa vie à elle, et en attendant, on l'espère très vite, d'en savoir plus et de pouvoir lui rendre un hommage plus personnel, simplement lui adresser un femmage lesbien. Car sans connaitre Caroline, cette histoire nous ne la connaissons que trop bien.

Notre histoire lesbienne est criblée des injures létales infligées à nos sœurs. La lesbophobie tue. Les insultes tuent.

Caroline Grandjean, directrice de l'école primaire de Moussages, village du Cantal,s'est suicidée hier après des mois de harcèlement et d'insultes lesbophobes. Elle avait effectué des signalements (plusieurs plaintes ont été déposées) et avait dénoncé à maintes reprises le manque d'appui institutionnel. « Sale gouine », « Gouine = Pédophile », « Dégage la gouine » : ce sont les tags qui ont été inscrits sur les murs de son école. Elle avait également reçu une menace de mort dans la boîte aux lettres de l'établissement et évoqué le manque de soutien de la mairie face à ce déferlement.

Elle s'est [jetée d'une falaise, hier, jour de la rentrée des classes.

Le Syndicat des Directrices et Directeurs d'École a affirmé aujourd'hui que Caroline Grandjean a été « broyée par l'institution », ainsi que « par son village, par ses parents d'élèves ».

C'était déjà, la fin du film La Rumeur, récit fiction de deux enseignantes, Martha et Karen, poursuivies par la lesbophobie de tout un village. Le film se termine par le suicide de Martha. La scène finale voit Karen marcher, seule, et digne, face aux villageois. C'est cette fierté qu'il faut garder.

C'était déjà le début de Stone Butch Blues. Leslie Feinberg y décrivait l'horreur du harcèlement butchophobe à l'école.

D'autres œuvres ont suivi, témoignant de la persistance de cette mécanique mortelle. Blue Jeans, en 2022, met en scène une prof de sport harcelée à l'école après la promulgation de la loi « Section 28 » par Margaret Thatcher en 1988. Cette loi stipulait qu'il ne fallait « promouvoir l'enseignement dans aucune école publique de l'acceptabilité de l'homosexualité en tant que prétendue relation familiale ».

Rappelons qu'en 2022, Emmanuel Macron affirmait à propos des questions liées à l'orientation sexuelle : « Je ne suis pas favorable à ce que cela soit traité à l'école primaire. Je pense que c'est beaucoup trop tôt. Je suis sceptique sur le collège mais ma position n'est pas arrêtée ».

Au-delà des œuvres, nos pensées pour Caroline Grandjean renvoient à nos mémoires. Celles de professeures ou d'élèves tuées par la lesbophobie. Nous pensons à Dinah, 14 ans, qui s'est suicidée après avoir été la cible à l'école d'un harcèlement lesbophobe et raciste.

Il n'existe pas de statistiques en France, mais on peut penser qu'elles seraient similaires à celles établies au Royaume-Uni. Plus de 75% des enseignant∙es LGBT+ ont subi du harcèlement ou des brimades professionnelles. Plus de 60% ont été discriminées pendant leur carrière.

Au-delà de notre émotion profonde, de notre colère immense, nous voulons terminer cet hommage lesbien non pas par une minute de silence, car silence = death (silence = mort) comme le scandait Act up, mais par desimages d'action. Celles du mythique groupe de gouines les Lesbian Avengers. Leur premier combat, leur première action, portait contre l'homophobie à l'école. Voici quelques images, avec des témoignages d'enseignantes lesbiennes, pour nous encourager à continuer le combat, en mémoire de Caroline Grandjean.

Un rassemblement plus large est prévu cette semaine. Nous manifesterons devant le ministère de l'Education nationale pour dénoncer son inaction coupable et mortifère.

Rendez-vous vendredi 5 septembre à 18h30, à l'angle des rues Grenelle et Saint-Simon.

https://blogs.mediapart.fr/pour-caroline-g/blog/030925/harcelement-lesbophobe-cette-histoire-nous-ne-la-connaissons-que-trop-bien

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6e action de la Marche mondiale des femmes

9 septembre, par Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) — , ,
Le grand rassemblement du 18 octobre 💜🌍 Horaire : 10h00 à 12h00 : Arrivée des autobus, micro-ouvert 12h00 à 15h00 : Marche 15h00 à 16h00 : Cérémonie de clôture (…)

Le grand rassemblement du 18 octobre 💜🌍

Horaire :
10h00 à 12h00 : Arrivée des autobus, micro-ouvert
12h00 à 15h00 : Marche
15h00 à 16h00 : Cérémonie de clôture (performances et prises de paroles)
Lieu :
Place de l'Assemblée nationale (Ville de Québec)

Sur la Marche :
Trajet de 2 km et relativement plat
Des transports adaptées suivront la marche
Fontaines d'eau sur place pour remplir votre gourde 💧
Chaises en quantité limité
Apportez vos imperméables, gourdes, repas, collation et une serviette pour pique-niquer, il n'y aura pas suffisament de tables
Les parapluies ne sont pas autorisés

Autobus
Nous invitons toutes les organisations qui coordonnent des transports de remplir ce formulaire avant le 8 septembre
En savoir plus

Village féministe - 17 octobre

Les mobilisations pour la 6e action de la Marche mondiale des femmes sont commencées depuis le 8 mars ! Et dans le calendrier d'actions, on vous propose de participer au Village féministe la veille du grand rassemblement.

Parce qu'une journée de mobilisation ce n'est pas assez et que les moments de formation sont essentiels à l'action !

🗺️Au programme :

Ateliers créatifs, panels, activités d'éducation populaire autonome, kiosques interactifs, théâtre engagé… pour rire, se mobiliser, créer et s'organiser collectivement.

👩‍🦽L'événement est accessible : interprétation LSQ, accessibilité aux personnes à mobilité réduite, dîner gratuit). Évènement en non-mixité inclusive.

Merci au Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale pour l'organisation de cette journée.

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