Presse-toi à gauche !
Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...

Projet de loi 3 : les prochaines étapes
Le gouvernement s'attaque de nouveau au mouvement syndical. Cette fois, avec le dépôt, plus tôt aujourd'hui, du projet de loi 3, qui s'en prend directement à la démocratie syndicale et à la collectivité.
Sous prétexte de vouloir améliorer la « transparence », ce projet de loi vise surtout à affaiblir nos organisations et à faire taire les contre-pouvoirs essentiels à notre société. Il s'attaque à la capacité des syndicats à s'organiser.
« Les syndicats font partie des solutions pour l'avenir du Québec. Les affaiblir, c'est fragiliser l'ensemble de notre société. Nous continuerons à défendre le droit d'association, la primauté du droit, la liberté d'expression, la force de la collectivité et le rôle essentiel des syndicats dans notre démocratie. »
— Luc Vachon, président de la CSD
Le Projet de loi 3 : une attaque contre les syndicats et la démocratie
Déposé le 30 octobre, le projet de loi 3, Loi visant à améliorer la transparence, la gouvernance et le processus démocratique de diverses associations en milieu de travail (PL 3), est une véritable attaque contre les syndicats. Il impose aux syndicats des contraintes bureaucratiques très lourdes et s'ingère dans leur fonctionnement. Clairement, le PL 3 vise à désolidariser les travailleurs et les travailleuses, et à affaiblir la capacité des syndicats à s'organiser.
Il s'agit d'une attaque frontale contre la démocratie québécoise, car le PL 3 vise à museler le contre-pouvoir qu'est le syndicalisme.
Tous les syndicats couverts par le Code du travail, ainsi que les syndicats de la construction, sont touchés. Le PL 3 entrera en vigueur le jour même de son adoption, ce qui veut dire que tous les changements devront être appliqués rapidement.
Nous ne pouvons accepter le PL 3. Le gouvernement s'ingère dans ce qui ne le regarde pas et n'a pas de leçon à donner à personne en matière de démocratie et de saine gestion de ses dépenses.
Il est essentiel de se mobiliser et d'exiger le retrait intégral du PL 3. Une grande manifestation intersyndicale est prévue le 29 novembre à Montréal. Votre participation est essentielle pour y arriver.
Les prochaines étapes
– Nous préparons notre mémoire et ferons entendre la voix des travailleuses et travailleurs de la CSD lors de la commission parlementaire sur le PL3.
– Nous analyserons en profondeur le PL3 et l'ensemble des attaques du gouvernement lors du Colloque de la CSD, dont le thème prend tout son sens : Face aux droits attaqués, une CSD affirmée. Une action de mobilisation y aura également lieu et il est encore temps de vous inscrire !
Grand rassemblement intersyndical
Le 29 novembre, soyons nombreux et nombreuses à marcher ensemble à Montréal ! Un grand rassemblement intersyndical aura lieu pour dire non aux attaques antisyndicales, aux compressions budgétaires et aux reculs de nos droits.
📍 Départ : Place du Canada (Montréal)
🕐 Heure : 13 h 30
➡️ Marche vers les bureaux du ministre du Travail et du premier ministre
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Femmes, inégalités et pauvreté – 3e édition
Au Québec, des inégalités de revenus persistent entre les femmes et les hommes. Plusieurs données en témoignent.
Tiré de l'infolettre de l'R des Centres de femmes
En voici quelques-unes :
• 316 000 Québécoises ont un revenu inférieur à la mesure du panier de consommation (MPC), soit 24 783$ /an.
• Parmi elles, plus du tiers vivent avec l'aide sociale.
• En 2022, 40,8% des femmes gagnaient moins de 30 000$ par an (contre 32,7% des hommes).
• En 2023, le revenu annuel moyen des femmes était inférieur de 19,7% à celui des hommes (50 200$ contre 62 500$).
• 55% des personnes travaillant au salaire minimum sont des femmes.
• À diplôme égal, la rémunération moyenne des femmes est encore inférieure à celle des hommes.
Ces chiffres rappellent que la pauvreté a encore trop souvent un visage féminin.
La brochure se complète avec une liste des références.
Collectif pour un Québec sans pauvreté
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La FFQ au Village féministe
Le 17 octobre, la FFQ était présente au village féministe organisé par nos membres du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale. Un immense merci pour cette magnifique journée d'échanges, de créativité et de sororité : les kiosques inspirants, les conférences et les ateliers ont donné vie aux luttes et à la solidarité féministe d'hier à aujourd'hui.
Le lendemain, le 18 octobre, nous avons marché aux côtés de plus de 16 000 femmes à travers le Québec dans le cadre de la MARCHE MONDIALE DES FEMMES.
Quelle émotion de voir notre morceau de courtepointe intégré à l'œuvre collective de la Marche symbolisant la vibrante solidarité entre les femmes de toutes les régions du Québec ! Dans les chants, les rires, les pas et les pancartes, c'est toute une mémoire de luttes qui a vibré à l'unisson.
La Marche se termine, mais le mouvement continue. Ensemble, nous restons debout, solidaires et déterminées à transformer nos colères en changements durables. Dans la continuité de la Marche du pain et des roses, nous marchons encore pour un monde féministe, juste et solidaire. 🌹
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Le budget de 2025 doit créer des emplois en investissant dans les gens et l’infrastructure — et non faire des compressions et des cadeaux fiscaux
OTTAWA — Alors que les travailleuses et travailleurs et les collectivités sont confrontés à une incertitude croissante en raison de la guerre commerciale de Trump, de l'inflation et d'une crise croissante de l'abordabilité, les syndicats du Canada demandent au gouvernement fédéral de se servir du budget de 2025 pour investir dans les personnes et l'infrastructure — et non pas faire des compressions et des cadeaux fiscaux.
31 octobre 2025 tiré du site du Congrès du travail du Canada
« Les travailleuses et travailleurs font leur part pour maintenir le pays uni, les coudes levés, mais ils sont mis à rude épreuve de tous les côtés », a déclaré Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Ce budget doit comprendre des investissements dans les personnes et l'infrastructure. »
Madame Bruske prévient qu'équilibrer le budget sur le dos des travailleuses et travailleurs ne ferait qu'aggraver les inégalités et freiner la reprise économique.
« Toute mesure visant à renforcer les finances du Canada doit être mise en place de façon équitable », a-t-elle dit. « Il faudra donc demander à ceux qui ont réalisé des profits records et amassé le plus de richesses de payer leur part — et non couper dans les services ou mettre de la pression sur les travailleuses et travailleurs. »
Investir dans les personnes et les collectivités
Les syndicats du Canada exhortent le gouvernement fédéral à lancer une nouvelle vague d'investissements publics axés sur des projets municipaux et provinciaux prêts à démarrer — entre autres dans le logement, les écoles, les transports, la santé publique et les services de garde d'enfants.
« Ces investissements doivent être assortis de conditions », a ajouté madame Bruske. « Ils doivent créer de bons emplois syndicaux, soutenir la collectivité, utiliser les marchés publics canadiens et garantir que les emplois restent au Canada à long terme. »
Le budget de 2025 devrait également permettre de bâtir la prochaine génération d'infrastructures publiques, comme le logement, le transport en commun et l'énergie, de développer les programmes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants et de faire des investissements majeurs dans les soins de santé publics, y compris l'assurance-médicaments et les soins de longue durée sécuritaires.
« Signer des chèques en blanc aux entreprises ne résoudra pas les crises auxquelles nous sommes confrontés », a précisé madame Bruske. « Les fonds publics doivent servir le bien public — de bons emplois, de bons salaires et les services sur lesquels les familles travailleuses comptent. »
Protéger les emplois et préparer l'avenir
Les syndicats du Canada réclament un plan exhaustif de création d'emplois axé sur l'infrastructure publique et une stratégie industrielle carboneutre dotée d'une enveloppe budgétaire élaborée en collaboration avec les syndicats. Le plan devrait prévoir des investissements dans des programmes d'énergie propre, de fabrication et de rénovation tout en veillant à ce que les travailleurs des secteurs à forte émission de carbone puissent faire la transition vers de nouveaux emplois syndiqués et stables, assortis de salaires et d'avantages sociaux équitables.
Afin d'aider les travailleuses et travailleurs à surmonter les chocs économiques, le gouvernement doit aussi moderniser l'assurance-emploi — rétablir les cotisations fédérales, améliorer les prestations et abaisser les critères d'admissibilité — afin qu'aucun travailleur ne passe entre les mailles du filet lors du prochain ralentissement économique.
Fiscalité équitable et responsabilité fiscale
Madame Bruske a souligné qu'une véritable responsabilité budgétaire signifie qu'il faut s'assurer que chacun paie sa juste part.
« Ce n'est pas aux travailleuses et travailleurs de porter sur leurs épaules la charge de la reprise alors que les entreprises engrangent des profits records », a-t-elle indiqué.
Les syndicats du Canada réclament des mesures d'équité fiscale, notamment :
• Instaurer des rapports publics des multinationales par pays ;
• Maintenir la taxe sur les services numériques ;
• Hausser le taux d'inclusion des gains en capital ;
• Instaurer un impôt sur la fortune et sur les bénéfices exceptionnels ;
• Investir dans l'Agence du revenu du Canada afin d'éliminer les échappatoires et de faire respecter la loi.
« Lorsque les entreprises et les riches paieront ce qu'ils doivent, a déclaré madame Bruske, le Canada pourra investir dans le logement, les soins de santé et de bons emplois pour tous. »
Assurer l'accès de tous au logement
L'augmentation du coût des habitations et des loyers nuit aux travailleuses et travailleurs parce que leurs salaires n'augmentent pas au même rythme. Les travailleurs et travailleuses veulent que le gouvernement fasse de sérieux efforts pour combattre la spéculation financière en matière de logement, en commençant par frapper d'impôts le « flip » de maisons et de terrains vacants pour profiter des gains immobiliers fortuits réalisés par les personnes les plus riches.
Les syndicats du Canada incitent le gouvernement à instaurer un ambitieux financement direct du développement de nouveaux logements non commerciaux à prix abordable, y compris des logements sociaux et coopératifs pour tous, dont les personnes autochtones, les personnes survivant à la violence conjugale et les personnes vivant avec un handicap — et particulièrement les groupes marginalisés.
Faire passer les travailleurs et travailleuses avant tout
« Les travailleuses et travailleurs ont bâti ce pays, et c'est eux qui bâtiront l'avenir », a déclaré madame Bruske. « Le budget de 2025 doit faire passer les personnes avant les profits — en investissant dans l'infrastructure, les emplois et les services publics qui rendent la vie plus abordable et plus sûre pour tous les Canadiens et Canadiennes. »
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There is always an alternative
La question du co-porte-parolat ne peut être dissociée de celle, plus large, du projet politique de Québec solidaire lui-même. C'est dans la manière d'articuler la parole et l'action, la représentation et la mobilisation que se joue l'avenir du parti. Le rôle du co-porte-parole ne se limite donc pas à porter un message ou à faire bonne figure : il s'inscrit au cœur d'une architecture politique qu'il faut repenser si l'on veut que Québec solidaire redevienne un véritable outil d'émancipation populaire, que j'ai déjà exploré dans la première partie.
Car un parti qui n'évolue plus, qui se méfie du débat, de la conflictualité et de l'autocritique, finit par se figer dans sa propre inertie. Or, une gauche de rupture ne peut craindre ni la critique ni la refondation : elle doit au contraire s'en nourrir. Il faut redonner à notre organisation la capacité de penser contre elle-même, d'accueillir le dissensus comme moteur de vitalité démocratique et de se remettre en mouvement — quitte à reconnaître qu'un véhicule politique n'est jamais éternel, et qu'il peut, s'il se détourne de sa mission, devoir être remplacé par un autre.
Le rôle d'un co-porte-parole ne peut pas être défini indépendamment de la santé démocratique du parti qu'il incarne. Si le co-porte-parolat traverse aujourd'hui un questionnement, c'est aussi parce que Québec solidaire est lui-même à la croisée des chemins : entre la fidélité à ses origines populaires et l'adaptation aux logiques parlementaires, entre la parole collective et la personnalisation du message, entre le projet de transformation sociale et la tentation gestionnaire.
Refaire du co-porte-parolat une fonction d'ancrage et d'articulation
Comme je l'ai défendu dans la première partie, le co-porte-parolat n'est pas qu'une fonction de communication. Il est — ou devrait être — un poste d'articulation politique : un espace de circulation entre la base militante, les mouvements sociaux et la parole publique.
Aujourd'hui, cette fonction s'est en partie dévitalisée : elle tend à se réduire à la gestion médiatique d'un message, à la défense ponctuelle d'un programme, ou à l'administration du « ton juste ». Pourtant, le rôle du co-porte-parole ne peut se limiter à être un interprète prudent de la ligne nationale. Il doit être un vecteur de politisation et un catalyseur de débats internes, capable de relier le parti à la société réelle — celle des luttes, des solidarités et des contradictions.
Redonner du souffle au co-porte-parolat, c'est d'abord le sortir du huis clos parlementaire. C'est remettre la politique sur le terrain, dans les quartiers, les villages, les syndicats, les collectifs, les universités et les espaces culturels. Cela suppose une conception itinérante du rôle : un co-porte-parole qui se déplace, qui rencontre, qui écoute, qui aide à organiser la colère plutôt que la canaliser.
Il faut donc recréer des espaces vivants de dialogue politique :
● Des assemblées de cuisine, modestes, mais profondes, où l'on parle du quotidien, du logement, du travail, de l'école, et où la politique se redéfinit à partir de la vie réelle.
● Des caravanes militantes, pour traverser le Québec et aller à la rencontre de celles et ceux qu'on n'entend jamais, non pas en période électorale, mais comme travail politique continu.
● Et surtout, une école de formation politique populaire, ouverte au-delà du cercle des membres.
Cette école ne serait pas un simple espace de formation technique sur le programme, mais un lieu de culture politique : on y apprendrait l'histoire des luttes sociales, les bases de l'économie politique, les outils d'analyse féministe, décoloniale et écologiste, mais aussi les savoirs de la pratique militante — comment s'organiser, débattre, construire un rapport de force.
Elle pourrait devenir le noyau d'une renaissance intellectuelle et collective de la gauche québécoise, une forme de contre-hégémonie concrète.
Et pour sortir de l'entre-soi, il faut oser le festif et le populaire : pourquoi ne pas imaginer une grande fête annuelle de la gauche québécoise, à la manière de la Fête de l'Humanité ? Un moment à la fois politique et culturel, où se croiseraient débats, arts, syndicats, cuisines collectives et mouvements sociaux.
Un lieu où le parti serait non seulement une organisation, mais aussi un mouvement vivant, à la fois critique et joyeux, où l'on apprend à rêver ensemble en préparant les luttes de demain.
Dans cette conception, le co-porte-parole ne serait plus seulement un messager : il deviendrait un animateur politique permanent, un passeur entre les mondes, garant de la démocratie vivante du parti. Il ne serait pas redevable d'une ligne figée, mais d'un mouvement collectif en transformation.
Il aurait pour tâche d'incarner cette gauche de rupture qui ne se contente pas de dénoncer, mais qui propose et construit : celle qui rompt avec le cynisme et le repli, pour rouvrir l'horizon du possible — dans les institutions, mais surtout dans la société.
Clarifier notre articulation politique
Québec solidaire est né d'une coalition des gauches et des forces progressistes, dont la richesse tenait justement à la pluralité. Mais cette pluralité ne doit pas devenir une neutralisation. Le parti a souvent confondu inclusion et dilution : en cherchant à rassembler tout le monde, il a parfois cessé d'incarner quelque chose de tranché. Or, un parti de gauche n'avance pas en cherchant le centre. Il déplace la fenêtre d'Overton, il change les termes du débat. Et, comme on le dit souvent, personne ne choisit du beige face aux bruits des bottes noires.
Face à la montée de la droite identitaire, de l'extrême-droite décomplexée et du cynisme ambiant, notre tâche n'est pas de ménager les angles, mais de retrouver le courage de dire ce qui dérange — avec rigueur, mais sans tiédeur.
Québec solidaire ne peut plus se contenter d'être « une option progressiste parmi d'autres ». Il doit redevenir ce qu'il aurait toujours dû être : le bastion d'une gauche de rupture. Mais pas une rupture abstraite ou purement rhétorique : une rupture vivante, stratégique et populaire.
Une rupture avec la politique poussiéreuse des calculs et des équilibres temporaires.
Une rupture avec l'ordre capitaliste et les institutions qui le protègent.
Une rupture avec le Canada, qui demeure un État colonial au service des puissances économiques.
Une rupture avec les énergies fossiles et les modèles productivistes qui détruisent nos conditions de vie.
Mais une rupture n'est pas un geste de destruction : c'est un acte de création politique.
C'est le choix d'inventer de nouvelles pratiques démocratiques, de nouvelles solidarités, de nouvelles formes d'action collective.
C'est ce qu'a incarné QS à sa fondation, quand il a réussi à articuler les luttes féministes, syndicales, écologistes et indépendantistes dans un même horizon de transformation.
C'est cette étincelle que nous devons rallumer.
Surmonter les contraintes démocratiques actuelles : pour une conflictualité assumée
Depuis quelques années, la direction semble penser que l'unité ne peut se préserver qu'au prix du silence, que le consensus est la condition de la crédibilité. Or, c'est précisément cette illusion que dénonce la philosophe Chantal Mouffe : vouloir évacuer le conflit du champ politique, c'est livrer la démocratie à la technocratie. Le conflit, selon elle, n'est pas un échec du politique, mais son moteur.
Jacques Rancière, dans La Mésentente et dans Les trente inglorieuses, rappelle de son côté que la démocratie n'est pas l'art de pacifier les désaccords, mais celui de les rendre visibles, audibles et féconds. La mésentente n'est pas un bruit à faire taire, mais une épreuve de vérité : c'est par elle que la parole politique retrouve sa densité. Plus récemment, Sébastien Roman, dans Nous, Machiavel et la démocratie, parle du « conflit civil » comme d'une force vitale à réinvestir dans nos pratiques démocratiques — non pas pour entretenir les divisions, mais pour revitaliser l'imagination politique.
Ces auteurs convergent sur un point : une démocratie sans conflit, sans débat réel, finit toujours par se vider de son contenu. QS ne peut prétendre à la rupture s'il craint la confrontation d'idées en son sein. Un parti transformateur ne peut pas fonctionner comme une administration : il doit assumer sa conflictualité comme une richesse. Le rôle d'un co-porte-parole est précisément de canaliser cette tension créatrice et de la politiser.
Réhabiliter le dissensus comme principe structurant de notre vie démocratique interne et surtout à l'externe. Cela implique de redonner à la base militante le droit d'initiative politique, de rouvrir les espaces de débat programmatique et de repenser nos pratiques d'écoute : transformer les consultations en véritables délibérations, où la diversité des points de vue n'est pas diluée, mais mise en dialogue.
Le co-porte-parole doit être à l'avant-garde de cette culture du débat : non pas un arbitre neutre, mais un facilitateur politique. Un parti démocratique n'est pas un espace sans contradictions, c'est un espace où elles deviennent productives. Et c'est là que réside la maturité politique : dans la capacité à confronter les désaccords sans rompre le lien collectif.
Si nous ne refondons pas, d'autres le feront
Un parti qui refuse l'autocritique signe sa propre stagnation.Un parti qui se protège du réel pour préserver son confort interne finit toujours par se vider de sa substance politique. Et un parti de gauche qui se coupe du conflit social perd le droit moral de parler au nom du peuple.
Québec solidaire est à la croisée de ces chemins. Il n'est pas en crise ouverte, mais dans une forme de somnolence : celle d'un mouvement qui avance sans trop savoir où, en comptant sur son inertie pour durer. Or, aucun projet de transformation ne peut se maintenir sans tension créatrice, sans remise en question, sans audace.
Si nous voulons que QS soit autre chose qu'un parti « correct », il nous faut retrouver l'esprit de refondation qui l'a vu naître. Ce n'est pas un luxe intellectuel : c'est une urgence politique. Car l'histoire récente nous enseigne une vérité simple et brutale — quand la gauche cesse d'incarner le changement, c'est la droite qui s'en empare.
Nous ne pouvons pas nous contenter d'être la version polie d'une colère populaire que d'autres exploitent avec cynisme. Le danger, aujourd'hui, n'est pas seulement la montée de l'extrême droite : c'est aussi la normalisation d'une gauche qui a cessé de croire qu'elle pouvait renverser la table.
Si un parti n'est plus capable de vivre, de s'adapter, de se remettre en mouvement, alors il devient une coquille. Et il ne faut pas craindre de le dire : les partis ne sont pas éternels. Ils sont des véhicules, des instruments historiques — et, comme tout instrument, ils peuvent être remplacés si leur fonction n'est plus remplie.
Ce n'est pas trahir Québec solidaire que de le dire. C'est, au contraire, être fidèle à ce qui l'a fait naître.
Car QS lui-même est né de cette conscience : celle que les anciens partis de gauche avaient cessé de représenter le monde du travail, les mouvements féministes, écologistes, antiracistes et communautaires.
La refondation de 2006 fut un geste de rupture, mais aussi un geste d'amour pour la politique : le refus de la résignation.
Si QS se ferme à l'autocritique, si la direction préfère la gestion à la refondation, si le débat est étouffé au nom de la discipline, alors il faut être lucides : le mouvement social trouvera un autre véhicule.
Peut-être sous la forme d'un nouveau parti des travailleurs et travailleuses, ancré dans les syndicats de combat, dans les milieux communautaires, dans la jeunesse précaire et dans les luttes environnementales.
Peut-être d'une coalition citoyenne post-partisane, plus souple, plus démocratique, plus horizontale. Mais cette possibilité existe déjà, et elle s'affirme dans chaque frustration militante, dans chaque débat évacué, dans chaque congrès verrouillé.
Il ne s'agit pas d'appeler à la scission, mais de rappeler que la loyauté ne peut pas être confondue avec la docilité. Être loyal envers un parti de gauche, c'est exiger qu'il reste à la hauteur de sa promesse. Nous devons pouvoir dire à Québec solidaire : si tu veux demeurer notre maison politique, il te faut redevenir un lieu de lutte, de conflit fécond et de rêve collectif.
Le rôle d'un co-porte-parole politique, dans cette perspective, n'est pas de défendre le statu quo, mais d'ouvrir les fenêtres. De redonner souffle et direction, même au risque du désordre. Car c'est seulement en acceptant la possibilité de sa propre transformation qu'un parti peut rester vivant.
La gauche québécoise doit redevenir un champ d'expérimentation politique, pas une institution de gestion électorale. Et si cette refondation ne se fait pas à l'intérieur de Québec solidaire, elle se fera ailleurs. Car la soif de justice, elle, ne disparaît jamais. Elle cherche toujours un chemin — et tôt ou tard, elle le trouve.
Vers un nouvel horizon
Les contraintes démocratiques actuelles ne sont pas une fatalité. Elles peuvent être surmontées si nous réaffirmons que la politique n'est pas l'art de gérer, mais celui d'imaginer collectivement.
Une gauche, une gauche de rupture, cette alternative, elle ne se décrète pas du haut : elle se construit dans les pratiques, les liens, les lieux de débat et les gestes d'organisation. C'est en ce sens que le co-porte-parolat, compris comme fonction d'articulation, peut redevenir le cœur vivant de Québec solidaire — un moteur de refondation démocratique, intellectuelle et populaire.
La gauche de rupture, c'est celle qui refuse la résignation, qui oppose à la logique du TINA — There Is No Alternative — la conviction profonde que there is always an alternative.
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États-Unis — Gaza. « Occupations », douze jours de colère à Columbia
En moins de deux semaines, les étudiant·es de l'université new-yorkaise ont amorcé un mouvement de mobilisation étudiante qui s'est propagé dans plus de 300 universités des États-Unis. Le film documentaire réalisé par Michael T. Workman et Kei Pritsker, actuellement en salle, retrace l'émergence et l'évolution de ces journées de mobilisation pour la Palestine qui ont polarisé la première puissance mondiale.
Tiré d'Orient XXI.
Le 17 avril 2024, six mois après le début du génocide commis par Israël à Gaza, les étudiant·es de l'université de Columbia, dans la ville de New York aux États-Unis, mettent en place un campement dans l'enceinte de l'établissement. Leurs revendications sont très simples, et se résument en un slogan de deux mots : « Divulge, divest » (Révéler, désinvestir). Iels demandent à leur université de rendre publics ses investissements, et de cesser de financer des entreprises tirant profit du génocide à Gaza, comme le géant de l'armement Lockheed Martin, dont l'un des ancien·nes dirigeant·es, Jeh Johnson, siège au conseil d'administration de Columbia (1).
Comme toute l'Ivy League, ce groupe rassemblant les universités les plus prestigieuses des États-Unis, Columbia est un établissement privé qui tire de très importants profits de son activité, notamment des frais de scolarité faramineux exigés des étudiant·es. En 2025, ces seuls frais peuvent s'élever pour un·e étudiant·e en licence à plus de 70 000 dollars (plus de 60 000 euros). L'université estime sur son site internet qu'il faut aux étudiant·es non boursier·es — au moins la moitié de celles et ceux en licence — un budget de plus de 93 000 dollars (plus de 80 000 euros) pour couvrir leur inscription, leurs fournitures scolaires, ainsi que leur logement et leur couvert. Ainsi s'explique l'impressionnant montant des investissements de Columbia qui s'élève en 2025 à 14 milliards de dollars (12 milliards d'euros). Quatre-vingt-dix pour cent d'entre eux sont indirects, c'est-à-dire qu'ils se font à travers des sociétés dépendantes de l'université new-yorkaise.
Peu réceptive aux demandes étudiantes et relayant la rhétorique qui assimile toute critique d'Israël à de l'antisémitisme, l'université de Columbia propose aux étudiant·es de rendre publics seulement ses investissements directs, et de formuler une recommandation contre les investissements dans des entreprises associées à la violation des droits humains. Ces mesures, au mieux symboliques, sont reçues par les représentant·es du mouvement comme la preuve de la déconnexion totale de leur établissement envers la réalité. L'université refuse de poursuivre les négociations, et appelle la police new-yorkaise pour briser brutalement l'occupation du campus au bout de son 12e jour.
Entre solidarité et répression
Si la négociation avec leur établissement est un échec, le documentaire Occupations montre la portée exceptionnelle de la mobilisation des étudiant·es de l'université de Columbia. Dans un pays où l'éducation est majoritairement privatisée, l'occupation d'un établissement, situé au cœur de la capitale économique et financière du pays et représentant l'élite, détonne et effraie visiblement aussi bien l'administration de l'université que la majorité législative conservatrice.
Bande-annonce du film Occupation.
Les médias et les nombreux·euses opposant·es de ce mouvement se scandalisent des slogans et des drapeaux palestiniens. Les accusations d'antisémitisme envers le mouvement étudiant de Columbia sont portées jusqu'au Congrès, sans qu'aucune preuve ne soit avancée. En revanche, au sein de la mobilisation, les étudiant·es juif·ves antisionistes rappellent que la libération de la Palestine va de pair avec la lutte contre toutes les formes de racisme et de discrimination. La mobilisation et la forte répression dont elle fait l'objet renvoient à celle de 1968 contre la guerre du Vietnam, et celle de 1985 contre l'apartheid en Afrique du Sud. Là aussi ces mobilisations de l'élite au sein des écoles de l'Ivy League avaient capté l'attention de tout le pays, et secoué l'opinion publique étasunienne. Le soulèvement de Columbia en 2024, dépeint dans les médias comme violent et indiscipliné, apparaît à l'écran comme une occupation soigneuse et fraternelle du campus. La violence se situe alors plutôt du côté de groupes arborant des drapeaux israéliens, qui brandissent des matraques et agressent physiquement les étudiant·es.
Si le mouvement a des détracteur·ices mis·es en avant sur des chaînes de télévision étasuniennes très influentes comme CNN ou Fox News, Occupations nous montre aussi la solidarité qui se constitue d'abord autour de l'occupation du campus de Columbia, puis autour de celles de centaines d'universités à travers le pays. L'une des scènes du documentaire montre un étudiant brandissant son téléphone pour montrer aux étudiant·es de Yale, à l'autre bout de son appel vidéo, la mobilisation sur le campus. Les étudiant·es constituent progressivement une véritable communauté politique à travers le pays. Les habitant·es et les collectifs locaux leur apportent aussi leur soutien, envoyant des messages de solidarité et acheminant des vivres vers les campus fermés au public.
À Columbia et ailleurs, cette solidarité exprimée par les communautés locales est à la hauteur de la répression policière qui cible les étudiant·es, le plus souvent à l'initiative des administrations des universités. Minouche Shafik, présidente de l'université de Columbia en 2024, est devenue le visage d'une élite étasunienne hypocrite aux méthodes brutales, qui ne se rend jamais auprès des étudiant·es pour écouter leurs demandes, refuse de mentionner le sort des Palestinien·nes massacré·es par Israël, et autorise la police à pénétrer sur le campus pour en déloger les occupant·es avec brutalité.
Plusieurs étudiant·es ont subi de lourdes représailles pour leur engagement. Une trentaine d'étudiant·es se sont vu refuser leur diplôme ou ont vu celui-ci retiré. D'autres ont subi des intimidations légales, comme Mahmoud Khalil, étudiant palestinien et porte-parole de la mobilisation. Il a été détenu et menacé de déportation pendant plus de trois mois, jusqu'à sa libération en mars 2025 quand sa détention, provoquée par son engagement politique, a été jugée anticonstitutionnelle.
Une production engagée
Dans la nuit du 29 au 30 avril 2024, la police s'introduit violemment, à grand renfort d'équipements blindés, dans le hall Hamilton de l'université alors occupé par les étudiant·es à la suite d'un ultimatum lancé par l'administration qui exige le démantèlement du campement. Plus d'une centaine d'entre elleux sont arrêté·es. Le bâtiment avait été rebaptisé « Hind's Hall » par les manifestant·es en hommage à Hind Rajab, cette enfant de 6 ans ayant survécu dans une voiture à l'assassinat de toute sa famille qui fuyait les massacres à Gaza, pour que l'armée israélienne tue les secouristes venu·es la sauver, et finisse par la tuer elle aussi.
Les images de l'occupation du hall de Hind font le tour du monde. Cet événement inspire même une chanson éponyme du rappeur étasunien Macklemore, qui, à travers ce titre, rend hommage aux occupant·es du campus de Columbia et exprime son soutien aux Palestinien·nes victimes du génocide israélien.
L'artiste poursuit aujourd'hui son engagement en étant l'un des producteur·ices exécutif·ves du documentaire Occupations. Il figure après celui de la société de production Watermelon Pictures, dont le nom et le logo reprennent le symbole de la pastèque, utilisé pour évoquer la Palestine tout en contournant la censure sur les réseaux sociaux.
Cette société de production, fondée en 2024, est aussi un service de streaming qui se présente comme une « plateforme de changement » et fournit une alternative à Netflix. Le géant mondial du streaming a été véhément critiqué ces dernières années pour son traitement de la question palestinienne notamment avec la série Fauda. Il a été aussi accusé dans plusieurs pays d'avoir retiré des films palestiniens de son catalogue, jusqu'à la suppression de sa collection de 24 films palestiniens intitulée « Palestinian Stories » fin 2024. Des appels au boycott ont suivi ce retrait, perçu comme une suppression culturelle des voix palestiniennes et qui contribue au nettoyage ethnique commis par Israël. Dans un tel climat, une initiative comme celle de Watermelon Pictures n'est pas qu'une proposition culturelle, elle est un parti pris politique dans un monde qui combat activement le narratif et les voix palestiniennes.
S'il inclut des images de Gaza, notamment celle de la destruction méthodique de toutes les universités par l'armée israélienne, Occupations garde cependant comme fil conducteur le mouvement de Columbia. Il en fait un exemple emblématique de la mobilisation en solidarité avec la Palestine aux États-Unis, mais aussi de la répression dont elle fait l'objet. Le documentaire montre que, face au désarroi et au sentiment d'impuissance causés par le génocide et par sa normalisation dans le discours politique et médiatique occidental, l'organisation politique est une réponse. Le film de Michael T. Workman et Kei Pritsker est à la fois une démonstration, par le sujet du mouvement étudiant, et un exemple, par les conditions de sa production. Documentaire politique et politisé, il nourrit et reproduit, en la montrant, la solidarité occidentale envers le peuple palestinien.
Notes
1- NDLR. Membre du Parti démocrate et ancien secrétaire à la Sécurité intérieure de 2013 à 2017 dans l'administration du président Barack Obama, Jeh Johnson a démissionné en novembre 2024 de Lockheed Martin. Ses fonctions dans l'entreprise d'armement ne figurent plus dans sa fiche de présentation sur le site de l'université.
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Le vote complotiste contre l’Algérie !
A chaque disgrâce de leur crédibilité et leur unité, les suprêmement racistes élus du RN et les non moins xénophobes Députés républicains, cherchent un coupable à leur naufrage. Et c'est toujours du côté d'Alger qu'ils s'acharnent à le dénicher pour une diversion ignoble ! La collusion était au rendez-vous, ce jeudi 30 octobre, à l'Assemblée nationale.
De Paris, Omar HADDADOU
A quelle hauteur se situerait la compensation de 132 ans de colonisation spoliatrice et barbare quand l'auteur refuse de regarder en face ses atrocités et consigne son passé colonial dans la continuité civilisatrice ?
Les piètres Députés français auraient-t-ils besoin de lunette grossissante pour voir, dans toute leur profondeur, les ravages causés à l'Algérie ?
A quoi s'attendre quand on a sur les bancs de l'hémicycle, une Marine le Pen dont le père avait le sang des Algériens (es) sur les mains et des élus de Droite de la trempe de Retailleau, Ciotti, Attal, Vauquier, Darmanin…, tous en déroute, fraîchement acquis à la cause lepéniste et prêts à pactiser avec le diable, juste pour enterrer leur hache de guerre.
Les échéances électorales (municipales et présidentielles) arrivant à grand pas, ces groupes de Députés cherchent chacun leur tour de passe-passe.
Le ruissellement de la manœuvre complotiste au sein des Députés républicains et de l'extrême Droite contre l'Algérie, traduit leur obsession à dissimuler un naufrage par le détricotage d'une résolution sans valeur législative ni contrainte pour le gouvernement. Face à la Diplomatie de la vindicte et l'acharnement de vouer aux gémonies un peuple révolutionnaire, le Ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s'est fendu, le 2 novembre, d'une déclaration subtile : « C'est triste de voir un pays aussi grand que la France, faire de l'Histoire d'un autre pays indépendant, l'objet d'une compétition électorale anticipée ! ».
A une voix près, 185 pour, 184 contre, Marine le Pen Cheffe de file du groupe RN, a réussi, ce jeudi 30 octobre à faire adopter un texte de la niche parlementaire à l'Assemblée nationale, obtenant une victoire (symbolique) sur la dénonciation de l'Accord migratoire de 1968, en tractant dans son entreprise néocolonialiste, les nostalgiques de l'Algérie française, à savoir les Députés LR, Horizons, Modem…
Afin de torpiller ledit traité, Le Pen a réussi à rallier 26 députés républicains et 17 du groupe Horizons : « C'est une journée qu'on peut déclarer d'historique, déclare-t-elle. Nous considérons qu'aujourd'hui, il n'y a plus rien qui justifie le maintien de cette convention ! » La Gauche accuse le parti Renaissance de Macron d'avoir été absent de l'hémicycle. Elle acte par ailleurs les glissements qui brouillent ses cartes et l'expose aux trahisons de la dernière minute. D'où la sentence du mentor de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon : « Les Socialistes ont changé d'alliance et sont passés de l'alliance avec nous à l'alliance avec Gabriel Attal, Secrétaire général du Parti présidentiel Renaissance ! ».
Mélenchon a déversé toute son indignation sur la dénonciation des Accords de 1968 : « Honte au RN ! Nos peuples ont tant de familles et d'amour en commun ! Le RN est l'ennemi personnel de millions de familles ! Il continue sans fin les guerres du passé ! Assez ! Assez de haine ! ».
Sous les applaudissements, à chaque phrase prononcée, le ton virulent, une Députée de LFI a tenu un discours clouant au pilori les Députés du RN et leur affidés Les Républicains : « Je suis fière de mon Histoire, car la mienne fait partie d'une lignée de Résistants. Tandis que la vôtre est le produit de la collaboration. Mon grand-père était, lui, au front pour la France à combattre le fascisme, pendant que Jean- Marie Le Pen aiguisait son couteau pour torturer les Algériens (es) et nouer des alliances avec les SS, pour fonder votre parti politique. Alors, je vous le demande : Qui est du bon côté de l'Histoire ? Certainement, pas vous ! ».
Ecrite d'une main perverse, l'Histoire ne serait plus la traçabilité de l'Humanité, mais un tissu de mensonges, tressant des lauriers aux puissants criminels de guerre.
O.H
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Travail, climat, même combat !
Le nouveau livre d'Attac avance une idée simple : une alliance de l'écologie et du travail est nécessaire pour rendre possible et désirable une véritable bifurcation écologique.
Tiré de entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/10/30/travail-climat-meme-combat/?jetpack_skip_subscription_popup
Celle-ci doit être l'occasion de rompre avec les logiques financières, managériales et productivistes qui régissent le monde du travail. Mais aussi de conquérir de nouveaux droits, de nouvelles protections pour toutes et tous et une véritable démocratisation du travail.
Nous reproduisons ici l'introduction de ce livre. Vous pouvez d'ores et déjà commander le livre sur cette page.
Réchauffement climatique, multiplication des catastrophes naturelles, pollutions multiples et dégradation de la santé, prédation sur les ressources physiques et effondrement de la biodiversité… Les limites naturelles de la Terre sont déjà dépassées, ou sur le point de l'être. Devant le désastre qui vient, nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à prendre conscience qu'une transformation radicale de nos modes de vie et de production est nécessaire pour réparer et atténuer les catastrophes environnementales et sociales, pour inventer un avenir désirable.
Cette bifurcation écologique que nous appelons de nos vœux ne se fera pas sans les travailleuses et travailleurs. Derrière les indicateurs et constats parfois un peu abstraits de l'écologie politique, il y a en effet des salarié·es, des indépendant·es, des ouvrier·es dont l'activité contribue concrètement à la dégradation des conditions de la vie sur terre ou au contraire à leur amélioration. La plupart du temps, ces personnes produisent pour atteindre des objectifs qu'elles n'ont pas fixés, sans aucun contrôle sur les moyens employés ni sur leurs conséquences environnementales.
Face aux logiques financières, managériales et productivistes du capitalisme qui cherchent à s'imposer toujours plus brutalement à toutes les activités humaines, il est nécessaire d'interroger le sens du travail, sa démocratisation et son rôle dans la destruction des vivants et des éco-systèmes – ou au contraire dans leur défense et leur soin.
Ce livre avance une idée simple : une véritable transition écologique nécessite une profonde transformation écologique et démocratique du travail. Pour ce faire, une alliance de l'écologie et du travail est nécessaire pour obtenir des conquêtes d'une ampleur comparable à la création de la Sécurité sociale après la Seconde Guerre mondiale : de nouveaux droits, de nouvelles protections et une démocratisation du travail qui rendraient possible et désirable pour toutes et tous une véritable bifurcation écologique.
Affirmer l'importance de la question du travail dans la bifurcation écologique doit être l'occasion, non d'un rétrécissement autour des luttes des travailleuses et des travailleurs, mais d'un élargissement et un renforcement des alliances écologiques et sociales, associant les mobilisations des écologistes ou des habitant·es. D'un point de vue écologique, on peut distinguer trois raisons fondamentales pour lesquelles il est nécessaire de conquérir collectivement de nouveaux droits et pouvoirs pour les salarié·es.
La première est que la mise en œuvre des politiques écologiques implique toujours centralement la mobilisation de l'énergie, de l'intelligence et du temps des travailleuses et travailleurs pour les réaliser. La bifurcation étant une question autant technique que politique, le démantèlement des secteurs industriels à forte émission de gaz à effet de serre ne peut se faire sans les savoir-faire et les compétences techniques des travailleuses et travailleurs. Qu'il s'agisse de reconvertir une raffinerie, de démanteler une centrale nucléaire, ou de développer l'agro-écologie, ils et elles doivent nécessairement être au cœur de la redirection écologique de leurs activités, des technologies et plus largement des infrastructures et de l'économie. De ce point de vue, la réduction du temps de travail, revendication indispensable d'un point de vue écologique comme social, ne peut suffire : c'est aussi au sein du temps de travail qu'il faut libérer de l'énergie pour la bifurcation écologique.
D'autre part, l'expérience du travail est un levier puissant pour construire des dispositions écologiques et une préoccupation pour le soin du vivant, de la nature et des êtres vivants. En témoignent toutes les initiatives, souvent peu visibles, de collectifs de travailleuses et de travailleurs qui s'opposent aux prescriptions managériales et aux objectifs financiers au nom de préoccupations écologiques.
Les travailleuses et travailleurs sont, par ailleurs, les premier·es concerné·es par les catastrophes écologiques et sanitaires. C'est le cas par exemple des conséquences du réchauffement climatique, qui met en danger dans le monde des millions de travailleur·euses, notamment dans les pays du Sud global et dans les activités paysannes et industrielles où on travaille en plein air, en les exposant à des chaleurs excessives.
Dans le cas des catastrophes industrielles et pollutions à grande échelle, on constate que les entreprises étaient le plus souvent au courant des risques et que les alertes des travailleur·euses n'ont pas été prises en compte – on pense en Italie à la catastrophe des fuites de dioxine à Seveso (en 1976), ou en France au scandale de l'amiante et plus récemment à l'explosion d'AZF Total en 2001 à Toulouse, de la raffinerie de pétrole de Gonfreville l'Orcher (2016), à l'incendie de Lubrizol (2019)…
Ce petit livre propose ainsi, sur la base d'expériences et revendications existantes, d'ouvrir le débat et de formuler des constats, exemples et propositions pour les alliances écologiques et sociales de demain. Il s'articule autour de trois séries d'enjeux.
La première partie concerne la protection des travailleur·euses et le statut de leur emploi. En effet, créer des « emplois verts » ne suffit pas, il faut aussi qu'ils ne soient pas précaires, et que, dans tous les secteurs, les travailleur·euses aient un statut leur permettant effectivement de porter les objectifs de la décarbonation, la dépollution et la reconversion écologique de leurs activités. A cet égard, nous proposons de défendre le projet de sécurité sociale professionnelle, c'est-à-dire de continuité du salaire, du statut et des droits quel que soient l'emploi et la situation, pour la bifurcation écologique. Une sécurité sociale environnementale apporterait ces garanties dans un contexte de transition obligeant à transformer rapidement le système productif. Elle contribuerait à unifier un territoire autour de l'emploi, car un tissu social, c'est un ensemble cohérent de relations de travail, de citoyenneté, d'éducation et de formation, de système de soins et d'équilibre écologique.
La deuxième partie concerne les nouveaux droits dont doivent être dotés les travailleur·euses pour protéger les écosystèmes. A partir notamment de l'enjeu de la protection face aux canicules liées au réchauffement climatique, et des mobilisations contre les dégâts sanitaires des PFAS (« polluants éternels »), il s'agit de donner un aperçu des évolutions nécessaires du droit du travail pour garantir aux travailleur·euses la sécurité et l'intervention concernant les conditions de travail et les effets environnementaux et sanitaires de leurs activités. Il s'agit, au-delà, de garantir l'intervention des travailleur·euses, aux côtés des citoyen·nes, sur la manière dont nous produisons, et ce faisant aussi sur le sens du travail.
Le troisième partie prolonge la réflexion : qui doit décider pour reprendre la main sur le travail et ses finalités ? Un mode de gestion démocratique des entreprises, publiques comme privées, et dans beaucoup d'autres expériences participatives ou d'autogestion, permettrait d'associer à la définition des besoins et des moyens de les satisfaire les personnes au travail, celles qui habitent et sont engagées dans la cité et les collectivités territoriales. Dans tous les cas, il s'agit de mettre en concordance droit du travail, droit de l'environnement et gouvernement démocratique du travail, ce qui invite à des transformations profondes pour démocratiser l'entreprise, mais aussi repenser les enjeux écologiques et démocratiques au niveau des territoires.
Tous ces enjeux sont devenus vitaux. Il faut prendre ce terme au pied de la lettre : l'alliance du travail et de l'écologie conditionne la vie. Elle illustre parfaitement l'intuition de Marx dès les premiers signes de la dégradation du travail et de la Terre au XIXe siècle : l'humanité, par son travail, noue une relation métabolique avec la nature qu'il ne faut pas rompre. Sans elle, il n'y a pas de vie possible, a fortiori, pas d'économie, pas de valeur économique à partager, pas de liens entre les humains…
« Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend », « Pas d'emploi sur une planète morte », « Fin du monde, fin de mois, même combat ! »… Ces slogans devenus populaires au sein des mouvements sociaux et écologistes appellent à des alliances entre les luttes, dont nous pensons qu'elles pourraient et devraient se construire autour d'une bataille commune pour l'écologisation et la démocratisation du travail.
https://france.attac.org/nos-publications/lignes-d-attac/article/travail-climat-meme-combat
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L’ÉTAT DU QUÉBEC Penser le temps autrement
Sous la direction de Sandra Larochelle et Lili Jacob
En librairie le 11 novembre
Si le temps est une mesure universelle, ce livre est une invitation à prendre un moment pour le penser autrement.
Dans une société où tout va vite, quand est-il temps d'agir, de ralentir ou de s'accorder une pause face aux bouleversements constants ?
Comprendre le temps, c'est reconnaître les déséquilibres et les tensions constantes entre urgence et patience, entre pragmatisme et vision. C'est apprendre à conjuguer l'action immédiate avec la construction du long terme.
Car une démocratie durable se nourrit de ces complexités.
Cette édition de L'état du Québec. Penser le temps autrement explore les rythmes — ni uniformes ni synchronisés — de la politique, de la justice, de la culture, de l'environnement, de l'éducation, de l'économie, du social, de la science et de la psychologie. Elle questionne les moments où les réformes s'imposent et ceux où il faut laisser mûrir les idées. En tissant les fils du passé, du présent et du futur, elle offre un regard renouvelé sur l'évolution de la société québécoise.
L'ouvrage regroupe un sondage CROP exclusif et vingt textes inédits de spécialistes de tous les horizons qui réfléchissent cette année à la thématique du temps.
Avec la participation de : Béatrice Alain, Éric Bélanger, Gérard Bérubé, Lisa Birch, Geoffroy Boucher, Catalina Briceno, Brian Bronfman, Julie Cailliau, Frédéric Castel, Géna Casu, Sylvana M. Côté, Amélie Côté-Lévesque, Hugo Couture, Marc-Antoine Dilhac, Yannick Dufresne, Dominic Duval, Maude Flamand-Hubert, Nadine Forget-Dubois, Alexandre Fortier-Chouinard, Sophie Gagnon, Alain Giguère, Simon Grondin, Malorie Flon, Lili Jacob, Belinda Kanga, Mireille Lalancette, Diane Lamoureux, Marie-Claude Lapointe, Joanne Liu, Caroline Locher, Jason Luckerhoff, Esli Osmanlliu, Catherine Mathys, Farnell Morisset, Catherine Ouellet, Stéphane Paquin, Isabelle Paré, Geneviève Paul, Louise Poissant, Laurie Rousseau-Nepton, Lela Savić et Sébastien Tanguay.
L'état du Québec est une publication annuelle, accessible et vulgarisée, visant à informer et proposer un regard neuf sur les débats qui animent la société québécoise. Il est publié par l'INM, un organisme à but non lucratif, indépendant et non partisan, dont la mission est d'accroître la participation des citoyennes et citoyens à la vie démocratique, notamment en contribuant au renouvellement des idées et en animant des débats publics au Québec.
La co-directrice
Sandra Larochelle est chargée de projet, publications et contenus, à l'Institut du Nouveau Monde (INM). Ayant un intérêt particulier pour la vulgarisation et le partage des idées, elle a œuvré au sein d'entreprises et d'organisations vouées à la démocratisation des modes de vie actifs, aux activités jeunesse et à l'éducation. Elle est détentrice d'un baccalauréat en sciences de la communication. Elle est aussi photographe et artiste visuelle. Cette édition de L'état du Québec est la quatrième qu'elle codirige.
La co-directrice
Lili Jacob est chargée de projet, publications et contenu à l'Institut du Nouveau Monde (INM). Convaincue que la démocratie se renforce par un dialogue constant entre les institutions et la population, elle œuvre à rapprocher les processus décisionnels des citoyennes et citoyens en concevant et en analysant des démarches de consultation publique. Collaboratrice à de nombreuses consulta-tions menées dans les domaines de l'aménagement du territoire, de l'éducation, des services sociaux et de la santé, elle met à profit une expertise qui s'étend à une grande variété d'enjeux politiques et socioéconomiques contemporains. Elle est détentrice d'un baccalauréat en relations internationales et d'une maîtrise en affaires publiques, avec une spécialisation en analyse de politiques publiques.
Extrait L'état du Québec. Penser le temps autrement
« Cet ouvrage explore la coexistence de temporalités multiples, parfois dissonantes, mais toutes constitutives de la vie démocratique. Il invite à ne pas opposer systématiquement court terme et long terme, réaction et réflexion, accélération et ralentissement. À travers leurs contributions, les autrices et auteurs naviguent entre le passé, le présent et l'avenir. Elles et ils éclairent ainsi les tensions, les déséquilibres, mais aussi les continuités entre les rythmes politiques, juridiques, culturels, environnementaux, économiques, scientifiques et psychologiques qui façonnent notre société. » – Lili Jacob, codirectrice de L'état du Québec
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