Presse-toi à gauche !
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Les États-Unis se préparent à la guerre contre le Venezuela
Alors que le président Donald Trump affirme que l'objectif de son gouvernement est d'empêcher l'arrivée de drogues vénézuéliennes sur le territoire américain, des responsables états-uniens ont reconnu en privé que le secrétaire d'État Marco Rubio prévoit de renverser le président vénézuélien Nicolás Maduro.
Hebdo L'Anticapitaliste - 773 (30/10/2025)
Par Dan La Botz
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Creative Commons / Fibonacci Blue
Cette stratégie s'inscrit dans la volonté de Trump de réaffirmer la domination des États-Unis sur l'Amérique latine, comme ce fut le cas au 19ᵉ siècle par la « diplomatie de la canonnière » ou au 20ᵉ siècle par l'installation de gouvernements amis.
Le prétexte de la drogue
Les préparatifs de guerre ont commencé début septembre par des attaques contre de petites embarcations. Trump prétend qu'il s'agissait de bateaux transportant de la drogue, bien qu'aucune preuve n'ait été fournie. Au total, au 26 octobre, les forces américaines ont détruit dix bateaux et tué quarante-trois personnes dans les eaux internationales de la mer des Caraïbes et de l'océan Pacifique.
L'administration Trump soutient que ces actions relèvent de la légitime défense nationale, au motif que des drogues comme le fentanyl tuent des dizaines de milliers d'AméricainEs. Pourtant, le Venezuela n'est ni un producteur significatif de fentanyl ni un fournisseur majeur de cocaïne. De nombreux juristes considèrent ces exécutions extrajudiciaires comme de simples meurtres commis en haute mer.
Le 2 octobre 2025, l'administration Trump a classé plusieurs cartels latino-américains comme « organisations terroristes étrangères » et « combattants illégaux », affirmant que leurs activités constituaient une « attaque armée contre les États-Unis ».
Le gouvernement américain prétend que Maduro contrôle le Cartel de los Soles, l'organisation criminelle responsable du trafic de drogue. « De la même manière qu'Al-Qaïda a mené la guerre contre notre patrie, ces cartels mènent la guerre contre notre frontière et notre peuple », a déclaré le secrétaire à la Défense Pete Hegseth.
Des démocrates et certains républicains ont critiqué l'opération. Le sénateur Jack Reed, du Rhode Island, a rappelé que l'armée n'a pas le mandat de « traquer des criminels présumés pour les exécuter sans procès ». D'autres ont suggéré que, s'il est sérieux, Trump devrait demander une déclaration de guerre — ce qu'il refuse de faire.
Le véritable objectif : un coup d'État contre Maduro
Le véritable objectif des États-Unis est le renversement de Maduro. La volonté d'éliminer son gouvernement vient de Marco Rubio, homme politique cubano-américain originaire de Miami et ancien sénateur de Floride. Le 7 août, Washington a offert une prime de 50 millions de dollars pour toute information menant à l'arrestation ou à la condamnation du président vénézuélien, une mesure clairement destinée à encourager un coup d'État.
À la mi-octobre, Trump a autorisé la CIA à mener des opérations secrètes au Venezuela tandis que, dans le même temps, des bombardiers B-52 ont commencé à survoler la côte vénézuélienne.
Les États-Unis disposent d'environ 10 000 soldats et de nombreux avions militaires dans les Caraïbes. Depuis plusieurs années, plusieurs navires de guerre, dont des destroyers équipés de missiles guidés, y sont stationnés.
Trump envoie désormais le porte-avions Gerald Ford, le plus grand navire de guerre du monde, en direction du Venezuela, accompagné de cinq destroyers, d'un croiseur et d'un sous-marin. Le Ford transporte environ 75 avions de combat et un équipage de 4 500 personnes. Un tel déploiement de puissance militaire ne vise évidemment pas l'interdiction du trafic de drogue, mais bien la préparation d'une attaque contre le Venezuela.
Il est peu probable que les troupes américaines se battent au sol ; Trump devrait plutôt suivre l'exemple du dictateur russe Vladimir Poutine en utilisant l'artillerie et les bombardements pour détruire les bases militaires, terroriser et démoraliser la population — dans l'objectif de provoquer un coup d'État.
Trump s'était présenté comme un opposant aux guerres extérieures et aux changements de régime, mais désormais, celui qui se proclame « président de la paix » s'apprête à faire la guerre. Il semble que l'impérialisme américain en Amérique latine soit bel et bien de retour — en force.
Par Dan La Botz
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Climat : les ultrariches brûlent la planète à un rythme vertigineux
Le 28 octobre 2025 — Un individu appartenant aux 0,1 % les plus riches émet plus de CO₂ en une seule journée qu'une personne faisant partie des 50 % les plus pauvres en une année entière.
Une nouvelle étude d'Oxfam dévoilée à l'approche de la COP30 à Belém, au Brésil, montre que le mode de vie à forte empreinte carbone des ultrariches épuise le budget carbone restant de la planète, c'est-à-dire la quantité de CO₂ qui peut être émise tout en évitant une catastrophe climatique.
Le rapport Main basse sur le climat : comment une poignée de puissant·es précipitent le monde vers la catastrophe révèle aussi que :
* Si tout le monde polluait autant que les 0,1 % les plus riches, le budget carbone mondial serait épuisé en moins de trois semaines.
* Depuis 1990, la part des émissions mondiales des 0,1 % les plus riches a augmenté de 32 %, tandis que celle de la moitié la plus pauvre de l'humanité a diminué de 3 %.
* Chaque jour, une personne parmi les 0,1 % les plus riches émet plus de 800 kg de CO₂, un poids que même l'homme le plus fort du monde ne pourrait soulever. À l'inverse, une personne parmi les 50 % les plus pauvres émet en moyenne 2 kg de CO₂ par jour – un poids qu'un enfant peut porter.
* Pour respecter l'objectif de contenir le réchauffement de la planète à +1,5°C, les plus riches devraient réduire leurs émissions individuelles de 99 % d'ici 2030.
L'impact des ultrariches ne s'arrête pas à leur mode de vie : les milliardaires investissent massivement dans les entreprises les plus polluantes. En moyenne, un milliardaire génère 1,9 million de tonnes de CO₂ par an par ses investissements, l'équivalent de 10 000 tours du monde en jet privé. Près de 60 % des placements des milliardaires se trouvent dans des secteurs à fort impact climatique, comme le pétrole ou les mines, avec des émissions 2,5 fois supérieures à celles d'un portefeuille moyen. Les investissements de seulement 308 milliardaires génèrent une empreinte carbone qui dépasse celle de 118 pays réunis.
« La crise climatique est avant tout une crise des inégalités : les plus riches financent la destruction du climat et en tirent profit pendant que la majorité mondiale en subit les conséquences », souligne Amitabh Behar, directeur général d'Oxfam International.
La fortune des ultrariches leur donne un pouvoir démesuré sur les politiques climatiques. À la COP29, 1 773 lobbyistes des énergies fossiles ont obtenu des accréditations. C'est plus que les dix pays les plus vulnérables au risque climatique réunis. Dans plusieurs pays riches, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France ou l'Allemagne, les lois climatiques ont été affaiblies par des lobbys anti-climat aux moyens financiers démesurés.
« C'est une aberration qu'autant de pouvoir et de richesse aient été concentrés entre les mains de quelques personnes qui ne font que renforcer leur emprise et nous embarquer collectivement dans une trajectoire de destruction planétaire. Les ultrariches et les entreprises qu'ils dirigent ont un passif accablant : financement de lobbys, diffusion de désinformation climatique et poursuites judiciaires contre les ONG et les gouvernements qui tentent de leur résister. Il est urgent de briser leur emprise sur les politiques climatiques en taxant leur richesse extrême, en interdisant leur lobbying, et en plaçant les personnes les plus touchées par la crise climatique au cœur des décisions », plaide Amitabh Behar.
Les émissions des personnes formant le 1 % le plus riche pourraient provoquer 1,3 million de décès liés à la chaleur d'ici la fin du siècle, et causer 44 000 milliards de dollars de pertes économiques dans les pays à revenu faible ou intermédiaire d'ici 2050. Les femmes, les filles, les peuples autochtones et les populations du Sud global seront les plus durement touchés.
Oxfam appelle les gouvernements à :
* Faire payer les plus gros pollueurs : taxer la richesse extrême, imposer les profits excessifs des entreprises fossiles, et soutenir la Convention des Nations unies sur la coopération fiscale internationale. Une taxe de 60 % sur les revenus des 1 % les plus riches permettrait ainsi de générer 6 400 milliards de dollars.
* Réduire leur influence politique et économique : interdire la participation des entreprises fossiles aux négociations climatiques, renforcer les régulations sur les entreprises et institutions financières, et rejeter les accords commerciaux comme l'ISDS (le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, qui permet aux entreprises d'attaquer un État devant un tribunal arbitral international) qui placent les intérêts privés au-dessus du bien commun.
* Renforcer la voix de la société civile et des peuples autochtones dans les négociations climatiques.
* Adopter une répartition équitable du budget carbone : chaque pays doit contribuer à la hauteur de sa responsabilité historique dans la crise climatique et de sa capacité à agir, avec un engagement fort des pays riches en matière de financement climatique.
* Construire une économie équitable et durable, en tournant le dos au néolibéralisme et en plaçant les personnes et la planète au cœur du système économique.
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La petite victoire ou la grande ? 30 octobre, trentième anniversaire du deuxième référendum. 1995
J'étais là ce 30 octobre 1995, au bar le Medelley, coin St Denis et René Lévesque. Je regardais Dédé et ses Colocs sur scène, chanter de toute son âme un échec qui ressemblait à une victoire, et rien, absolument rien, dans son visage n'exprimait la fin d'un rêve.
Il y avait dans l'air une densité presque physique, une tension sourde, une fraternité spontanée. Comme si, malgré la minceur du résultat, malgré la stupeur, malgré la fatigue du combat, ce soir là refusait obstinément de s'incliner devant la défaite. On aurait dit que la musique de Dédé rallumait, ne serait ce qu'un instant, les braises d'un pays qui n'avait peut être pas encore dit son dernier mot
Trente ans déjà que le Québec a retenu son souffle, ce soir de 1995, lorsque les chiffres, venaient heurter ou ranimer l'espoir d'un pays à naître. Le 30 octobre demeure une date à la fois lumineuse et ombrageuse, une balafre dans la mémoire collective, mais aussi un rappel que l'histoire, parfois, passe si près de bifurquer que le simple souffle des citoyens semble peser plus lourd que les institutions elles-mêmes. Ce soir-là, rappelons-le sobrement, près de 93,5 pour cent des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes, un taux de participation exceptionnel, presque unique dans les démocraties occidentales. Le Oui, avec ses 49,42 pour cent, n'a échoué que d'un demi-point. Une marge si mince qu'elle continue d'alimenter, trois décennies plus tard, autant les regrets que l'entêtement à croire qu'un troisième rendez-vous finira par renverser la logique.
Tôt ou tard, un autre référendum sur la souveraineté aura lieu. Les nations en devenir, comme les courants profonds, obéissent à des mouvements plus vastes que les contingences partisanes. Un troisième référendum, oui, et comme l'écrivait Miron « Ça ne peut pas ne pas toujours arriver ». On peut s'attarder aux sondages, aux cycles politiques, aux lassitudes de l'électorat, tout semble parfois indiquer qu'un troisième échec serait programmé, presque mécanique, pourtant l'histoire n'est jamais un calcul linéaire. Les référendums de 1980 et de 1995 en témoignent, le premier s'étant soldé par un clair refus, 59,56 pour cent pour le Non, le second ayant frôlé l'inverse quinze ans plus tard. Entre ces deux moments, le pays projeté de René Lévesque avait gagné en chair, en voix, en légitimité. Les sociétés changent, les populations se renouvellent, les aspirations se recomposent, et rien ne permet d'affirmer que la trajectoire est immobile.
Les souverainistes pur et durs aiment dire, parfois mi-rieurs, que jamais deux sans trois, mais plus encore, jamais deux échecs sans une troisième victoire. Cette formule, qui pourrait n'être qu'un slogan, traduit pourtant une conviction intime, presque géologique, que la souveraineté demeure l'horizon naturel du Québec. Elle révèle aussi une lucidité, car entre la petite et la grande victoire, la nuance est immense. Une victoire à 50 pour cent plus 1 serait juridiquement valable, bien sûr, mais politiquement fragile, exposée à toutes les contestations, vulnérable à tous les vents contraires. Ce serait une victoire essentiellement arithmétique, une porte ouverte, mais non un passage assumé.
La grande victoire, celle que plusieurs espèrent, exige une amplitude morale autant que numérique. Entre 55 et 60 pour cent, ce serait une adhésion claire, une parole collective forte, un signal que la société québécoise, dans sa diversité contemporaine, se reconnaît dans le projet d'un pays à elle. Et si une telle majorité advenait, elle signifierait inévitablement que les Québécois issus de l'immigration, aujourd'hui environ 15 pour cent de la population, auraient joué un rôle déterminant. Cela voudrait dire que le Québec a su convaincre, rassurer, inclure, que la souveraineté cesse d'être perçue comme le patrimoine exclusif des identitaires, souvent associés à la droite, pour devenir un dessein partagé, porté aussi par les progressistes, par les mouvements de gauche, par ceux qui refusent de laisser le projet national être rétréci, détourné, annexé par une seule sensibilité politique.
Ce serait alors une victoire du Québec pour tous les Québécois, un projet qui ne divise plus entre anciens et nouveaux arrivants, entre identitaires et universalistes, entre mémoire et avenir. Ce serait une victoire capable de réconcilier les héritages, d'élargir l'idée même de nation, sans renier ses racines ni son histoire. Une victoire qui, au lieu de fermer, ouvrirait, qui, au lieu de réduire, amplifierait.
En tant que souverainiste, j'espère évidemment cette victoire, que dis-je, cette grande victoire, celle qui ne laisse pas derrière elle un pays fracturé, mais un pays rassemblé, confiant, décidé. Une victoire qui ne se contente pas de l'arithmétique, mais qui affirme le sens, la direction, la maturité d'un peuple qui, depuis la Conquête de 1760, depuis l'Acte de Québec de 1774, depuis les insurrections de 1837 et 1838, depuis la Révolution tranquille, poursuit obstinément son propre chemin.
Oui à l'indépendance du Québec, oui, mais à condition qu'elle soit un geste de cohésion, un pacte renouvelé, un territoire politique où chacun, peu importe son origine, puisse se reconnaître. Oui à un Québec ouvert, pluriel, confiant. Oui à un Québec pour tous les Québécois.
Je rappelle que je suis né au Maroc, un pays qui a retrouvé son indépendance en 1956 sans passer par l'épreuve d'un référendum. À l'époque, l'aspiration à l'émancipation était si largement partagée que l'on parlait, sans exagération, de 99,9 pour cent de Marocains unis derrière ce désir de souveraineté. Le mot d'ordre des résistants, simple et puissant, résonnait partout, un Maroc pour tous les Marocains.
Mohamed Lotfi
30 Octobre 2025
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Élection municipale 2025 – Qu’est-il permis d’espérer aux travailleuses et travailleurs du grand Montréal ?
Le comité intersyndical du Montréal métropolitain (CIMM) regroupe depuis plus de 50 ans les forces syndicales du Grand Montréal. Ses organisations membres représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs. Le CIMM intervient principalement sur les enjeux syndicaux, mais aussi, sociaux, environnementaux, économiques et politiques.
À l'approche des élections municipales, les syndicalistes du comité intersyndical du Montréal métropolitain (CIMM) s'interrogent sur les véritables engagements et priorités des partis politiques municipaux qui aspirent à diriger la plus grande ville du Québec.
Le CIMM a identifié certaines revendications clés depuis plusieurs années. Il est toutefois regrettable de constater que trop peu de progrès ont été réalisés concernant des enjeux cruciaux pour les Montréalaises et Montréalais.
La question du transport collectif constitue une préoccupation centrale pour les syndicats du CIMM et leurs membres. Alors que de vastes segments du réseau sont aujourd'hui menacés par un sous-financement chronique, il est impératif que tous les partis politiques s'engagent non seulement à assurer sa pérennité, mais aussi à en favoriser le développement, dans une perspective de transition écologique. Il est également essentiel de mettre en œuvre des mesures concrètes visant à garantir l'universalité de l'accès au réseau. Actuellement, les Montréalaises et Montréalais les plus vulnérables sont particulièrement affectés par des tarifs parmi les plus élevés en Amérique du Nord. Certaines municipalités ont déjà instauré une tarification basée sur le revenu des usagers — une initiative que nous saluons et que nous espérons voir son adoption par les candidats à la mairie. Il est maintenant temps de transformer ces engagements en actions concrètes.
En matière d'accessibilité, il est important de souligner que plusieurs personnes en situation de handicap ne peuvent toujours pas accéder à plusieurs quartiers de Montréal, en raison de l'inaccessibilité universelle du réseau de métro. Il est impératif d'adapter l'ensemble des stations afin de garantir un accès équitable à toutes les citoyennes et à tous les citoyens.
De plus, le droit au logement demeure un enjeu crucial pour le CIMM. Il est indécent que le coût moyen d'un loyer ait pratiquement doublé sur l'île de Montréal depuis 2019, alors que les salaires peinent à suivre l'inflation au cours de la même période. La situation est d'autant plus préoccupante que la moitié des citoyennes et citoyens de la grande région métropolitaine sont locataires. Les municipalités disposent pourtant d'outils concrets pour contrer cette tendance. Les partis politiques qui aspirent à gouverner Montréal doivent intégrer dans leur règlementation de zonage des exigences claires en matière de logement social. Les autorités municipales doivent également légiférer pour interdire certains types de location à court terme, comme Airbnb, et exercer leur pouvoir d'acquérir des terrains afin de développer des projets de logements hors marché. Il est désormais évident que le laxisme des gouvernements en matière de droit au logement est responsable de la crise de l'itinérance actuelle. Dans ce contexte, le minimum attendu envers les populations marginalisées serait une approche beaucoup moins répressive. Le CIMM dénonce fermement les politiques électoralistes qui exploitent le sentiment d'insécurité d'une partie de la population pour justifier l'intolérance et la répression. Le démantèlement des campements est un exemple flagrant et inacceptable.
Finalement, parmi les points soulevés par le CIMM aux élus municipaux au cours des dernières années, figure la question du racisme systémique. La Ville doit prendre des engagements concrets afin que l'institution qu'elle représente cesse de reproduire et de perpétuer des formes de discrimination. Les représentants du CIMM l'ont déjà affirmé : reconnaître l'existence du racisme systémique est une étape nécessaire, mais insuffisante. Il faut surtout agir, notamment en mettant fin aux interpellations policières arbitraires et injustifiées, et en réorientant les budgets vers des programmes sociaux axés sur la prévention, l'accompagnement et le soutien communautaire des personnes précarisées.
Nous ne pouvons interpeller nos concitoyens qui aspirent à gouverner notre métropole sans exprimer notre vive inquiétude quant au respect du droit de manifester — un droit fondamental inhérent au mouvement syndical et ouvrier, tout comme à l'ensemble des groupes sociaux qui aspirent à une société plus juste.
Nous comptons sur la prochaine administration pour redonner un peu d'espoir et de justice dans un monde qui en a cruellement de besoin !
Laurent Thivierge
CIMM
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États généraux québécois de la solidarité internationale Déclaration d’engagement
La Déclaration a été adoptée dans le cadre du Grand rendez-vous des États généraux québécois de la solidarité internationale du 4 au 6 juin 2025.
Contexte
Au cours des deux dernières décennies, le domaine de la solidarité internationale a connu des transformations majeures. Une approche plus décoloniale, antiraciste et intersectionnelle s'est développée, remettant en question les dynamiques de pouvoir historiques et contemporaines. La prise en compte des enjeux environnementaux et climatiques occupe désormais une place centrale et urgente dans un contexte mondial où la justice sociale et la résilience sont devenues indissociables des actions de solidarité.
Parallèlement, les défis globaux se sont amplifiés, avec la montée des inégalités, des conflits et des crises humanitaires. Cette période est également marquée par une crise persistante du financement de l'aide internationale, illustrée notamment par le démantèlement historique de USAID, menaçant la capacité des organisations à répondre aux besoins les plus urgents. À cela s'ajoute un désengagement préoccupant de plusieurs partis politiques et gouvernements qui refusent de reconnaître leur responsabilité différenciée face aux inégalités croissantes et à la crise climatique et environnementale. Cette situation a pour effet de reléguer la solidarité internationale au second plan, malgré l'ampleur des défis globaux. La polarisation, le populisme d'extrême droite et l'autoritarisme gagnent du terrain, tandis que l'empathie semble en perdre. Les attaques envers les droits des groupes historiquement ou socialement marginalisés et opprimés*, en particulier les droits des femmes, se multiplient. Ce contexte est favorable à l'intensification des crises humanitaires complexes et interconnectées. Le monde économique et le milieu des affaires sont en transformation et disposent même du pouvoir de remettre en question les engagements sociaux et climatiques. Les technologies, incluant l'intelligence artificielle, présentent à la fois des menaces et des opportunités.
Dans ce contexte de mutation, la solidarité internationale doit non seulement s'adapter, se réinventer et innover mais aussi être au cœur des solutions à bâtir.
C'est dans ce contexte que les 2e États généraux québécois de la solidarité internationale ont été lancés en 2024 par l'Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), avec pour objectif de réaffirmer la place de la solidarité internationale face aux grands enjeux mondiaux.
Cette déclaration se veut un engagement renouvelé en faveur de la solidarité internationale pour les groupes de la société civile québécoise afin d'inspirer des actions collectives, des changements organisationnels, le renforcement de collaborations et le développement de nouvelles alliances.
* Voici une liste plus détaillée mais non limitative des groupes historiquement ou socialement marginalisés ou opprimés : femmes et filles, personnes racisées, minorités ethniques, personnes en situation de handicap, peuples autochtones et afrodescendants, paysannerie, classe ouvrière, personnes 2ELGBTQIA+, minorités religieuses, minorités linguistiques, personnes réfugiées et migrantes.
Vision partagée
Notre vision commune s'ancre dans l'espoir d'un monde plus juste, inclusif, solidaire et respectueux de l'environnement et de la nature, où la solidarité internationale est indissociable des luttes contre les inégalités, les oppressions et la pauvreté. Elle est fondée sur des valeurs féministes, antiracistes, pacifistes, écologistes, d'équité, d'inclusion, de diversité et d'émancipation.
Notre vision partagée s'appuie sur la nécessité de décoloniser les savoirs et les pratiques, en valorisant les expériences et les luttes portées par la diversité des groupes, en particulier ceux historiquement marginalisés ou opprimés.
Elle repose aussi sur une analyse féministe et intersectionnelle, qui permet de comprendre comment les différentes formes d'oppressions systémiques comme le racisme, le capacitisme, le classisme, l'homophobie, l'hétéronormativité, la transphobie, le sexisme, le cissexisme, l'âgisme et les discriminations religieuses peuvent se croiser, se renforcer mutuellement et produire des formes spécifiques d'exclusion souvent invisibilisées.
Les savoirs endogènes et traditionnels ne doivent pas seulement être reconnus, mais ils doivent également guider les actions et nourrir la co-construction des connaissances. Les rapports de pouvoir inégaux doivent céder la place à des partenariats équitables et horizontaux, fondés sur la réciprocité.
Face au recul des droits humains*, nous réaffirmons l'importance des droits de la personne et des droits collectifs, et la nécessité de travailler pour le respect des droits des minorités et des populations vulnérabilisées dans un contexte mondial marqué par des crises interconnectées (écologique, politique, économique, sociale).
La criminalisation croissante des défenseur·es des droits, la montée de l'autoritarisme et le rétrécissement des espaces démocratiques appellent à une mobilisation collective pour défendre la justice, la participation citoyenne, la liberté de parole et la liberté d'agir.
La lutte contre les effets concrets des inégalités économiques – issues de systèmes d'oppression structurels et des dynamiques de la mondialisation – est également au cœur de notre vision. Face à la domination du capitalisme qui fait primer l'économie sur les aspects sociaux et environnementaux, nous prônons une approche plus juste, durable et humaine. Seule une réinvention de nos modèles économiques et sociaux permettra de relever ces défis majeurs pour l'avenir de notre planète et de l'humanité.
Nous croyons en la force des réseaux et des alliances, capables de décloisonner la solidarité internationale et de montrer l'interconnexion entre les enjeux et luttes vécus au Québec et globalement.
En créant des espaces de partage, de mobilisation et de convergence, nous entendons renforcer les liens avec d'autres mouvements qui partagent nos valeurs, comme les mouvements féministes, paysans, syndicaux, antiracistes, en lutte contre la pauvreté, pour la justice climatique, autochtones, en soutien aux personnes migrantes, aux personnes en situation de handicap et aux communautés 2ELGBTQIA+.
Dans un monde incertain et instable, il est essentiel d'unir nos forces pour accroître la portée, l'impact et le pouvoir transformateur de la solidarité et de l'action collective. Nous croyons également en l'importance et la nécessité d'engager un dialogue ouvert et respectueux avec des groupes et des personnes qui ont des perspectives différentes afin d'apprendre, mieux se comprendre et trouver les points communs qui pourraient nous unir plutôt que de nous diviser.
Nous reconnaissons les diasporas comme des partenaires essentiels pour renforcer l'impact et l'efficacité des actions de la solidarité internationale. Fortes de leur double ancrage dans les sociétés d'accueil et les pays d'origine, de leur expertise interculturelle, de leur influence ainsi que de leurs réseaux transnationaux, une synergie d'action avec les diasporas constitue une opportunité d'accroître la portée et la durabilité de nos interventions collectives.
* Les droits humains englobent notamment les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels (droit à l'éducation, à la santé, au travail, à un niveau de vie décent, au logement, à la protection sociale), les droits environnementaux et climatiques, les droits reproductifs, les droits des peuples autochtones, les droits des femmes, des enfants, des personnes 2ELGBTQIA+, des personnes en situation de handicap, des personnes migrantes et réfugiées et sans statut ainsi que les droits collectifs à l'autodétermination, à la souveraineté territoriale et culturelle.
Engagements*
Nous affirmons que la solidarité internationale doit être indissociable des luttes contre toutes les formes d'inégalités, d'oppressions et d'injustices.
Nous, les groupes de la société civile québécoise et de divers mouvements sociaux, nous nous engageons à :
– Poursuivre et approfondir la décolonisation de nos pratiques et de nos savoirs en contribuant au pouvoir d'agir et d'influence des communautés historiquement marginalisées ou opprimées, en appuyant leurs luttes, en valorisant les propositions qu'elles mettent de l'avant, en posant un regard critique sur les discours dominants et en contribuant, avec nos partenaires, à la coconstruction de rapports sociaux solidaires et décolonisés.
– Affirmer la primauté du droit international, de l'État de droit et du respect des droits humains en soutenant activement les défenseur·es des droits et en s'opposant à tout recul, notamment en ce qui concerne les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, avec une attention particulière portée aux groupes historiquement opprimés et marginalisés.
– Développer, approfondir et appliquer une analyse féministe des causes d'oppression, créer des espaces de dialogue sur nos approches féministes et améliorer nos pratiques internes, dans une approche transversale et intersectionnelle.
– Réaffirmer notre engagement envers la justice, l'équité, la diversité et l'inclusion (JEDI) ainsi que les approches anti-oppressives, notamment en soutenant activement les luttes antiracistes, les droits des personnes en situation de handicap et des minorités de genre et en renforçant nos pratiques organisationnelles pour les rendre plus justes, accessibles et inclusives.
– Adopter une posture anti-impérialiste, antimilitariste et de résistance face à l'augmentation des dépenses militaires et à la valorisation de la violence, défendre le droit international comme fondement de la paix en reconnaissant que la justice et l'égalité sont essentielles pour atteindre une paix durable fondée sur la justice, l'égalité et la reconnaissance des droits des peuples, tout en renforçant le pouvoir d'agir des groupes historiquement marginalisés ou opprimés. Accroître le plaidoyer pour le respect du droit des peuples autochtones à l'autodétermination et appuyer les processus de paix menés par les communautés et mouvements porteurs d'alternatives émancipatrices.
– Poursuivre et renforcer nos actions et nos plaidoyers en faveur de la justice climatique et environnementale, la protection de la biodiversité et de la transition juste et inclusive vers des énergies renouvelables, auprès notamment des gouvernements canadien et québécois et des entreprises transnationales, en collaboration avec nos partenaires internationaux et pour amplifier les voix des communautés les plus affectées.
– Devenir de meilleur·es allié·es des peuples et nations autochtones en allant à leur rencontre, en nourrissant des relations réciproques, en appuyant leurs luttes et revendications, incluant la reconnaissance de leurs territoires, de leur autonomie politique, de leurs droits ancestraux et, d'autre part, valoriser et s'inspirer de leurs savoirs, de leurs modèles d'organisation sociale et de leurs visions des rapports sociaux et des liens avec la Terre-Mère.
– Appuyer des initiatives et pratiques qui incluent réellement les personnes réfugiées, immigrantes et sans statut, en concertation avec le milieu communautaire de l'immigration et en tenant compte de leurs expériences et de leurs défis. Ces actions incluent également un travail de plaidoyer pour l'accès aux droits et aux ressources nécessaires à une intégration digne, qui valorise leur participation active et diffuse un narratif inclusif et juste sur leur contribution à la société.
– Poursuivre et améliorer la mise en place de programmes de valorisation des savoirs et de renforcement du pouvoir d'agir qui visent l'autonomisation durable des différents acteur·trices à travers notamment des partenariats structurants et inclusifs avec pour objectifs d'accroître l'impact des initiatives sur le long terme, de renforcer la résilience des communautés et d'encourager une collaboration étroite entre les organisations de la société civile, les diasporas, les institutions publiques et privées.
– Travailler à la souveraineté alimentaire et l'agroécologie en les intégrant dans nos programmes et en menant un plaidoyer collectif et structuré auprès des instances politiques nationales et internationales afin d'adopter de nouvelles politiques publiques.
– Exiger la mise en place de cadres juridiques contraignants au Canada et au niveau international pour prévenir les abus de droits humains et les dommages environnementaux causés par les entreprises transnationales – en particulier les entreprises canadiennes et de l'industrie extractive – et pour offrir des voies de recours aux communautés affectées.
– Renforcer les liens entre les luttes locales et internationales pour les droits des travailleur·euses en approfondissant les alliances entre les syndicats québécois et avec les organismes communautaires afin de faire converger nos actions et d'amplifier notre mobilisation pour la justice sociale.
– Renforcer les liens, la concertation et la collaboration avec les Québécois·es des diasporas afin de construire une voix collective forte, porteuse de leurs aspirations, capable d'amplifier l'impact des actions menées et de défendre des positions communes face aux grands enjeux mondiaux.
– Encourager l'éducation à la citoyenneté mondiale en menant des actions de sensibilisation, de formation, de recherche, de mobilisation et de plaidoyer sur les enjeux mondiaux ancrés dans des approches décoloniales, antiracistes et féministes, afin de promouvoir l'esprit critique, l'ouverture à l'autre, la gouvernance inclusive, la protection de notre planète, le dialogue démocratique et les valeurs de justice et de solidarité, tout en consolidant une participation citoyenne active, éclairée et engagée.
– Bâtir des ponts et renforcer les alliances intersectorielles, en favorisant les collaborations entre mouvements sociaux, diasporas, milieux cégépiens et universitaires, organisations de la société civile, groupes autochtones, entreprises d'économie sociale et des acteur·trices non traditionnel·les, tant au Québec qu'à l'international, pour contribuer au dialogue social afin de coconstruire des savoirs critiques, des perspectives partagées et des stratégies de plaidoyer ancrées dans une vision commune de transformation sociale.
– Favoriser un accès à une éducation transformatrice, émancipatrice, civique, et de qualité en tant que droit fondamental en soutenant des initiatives qui développent l'esprit critique, le sens du bien commun et la conscience des interdépendances mondiales, comme leviers essentiels pour prévenir les conflits, promouvoir la cohésion sociale et contribuer durablement à la construction de sociétés pacifiques, justes et inclusives, tout en s'attaquant aux obstacles systémiques qui limitent l'accès à une telle éducation dans plusieurs milieux.
– Contribuer aux initiatives visant à réinventer les modèles économiques en s'inspirant notamment de l'économie des soins**, de l'économie sociale et solidaire, de la démocratisation de l'économie et de la protection du vivant.
Exiger une plus grande justice fiscale pour abolir les paradis fiscaux et s'assurer que les plus riches contribuent leur juste part afin d'assurer le financement, l'accessibilité et la qualité des services et des biens publics.
– Agir pour la santé en tant que droit fondamental, notamment pour la santé sexuelle et les droits reproductifs, en soutenant des initiatives locales et internationales qui promeuvent l'accès à des services de santé de qualité, sûrs et accessibles, tout en luttant activement contre les violences basées sur le genre.
– Agir pour le respect et la promotion des droits des femmes et filles et à leur participation pleine et entière aux espaces décisionnels.
– Faciliter des espaces de rencontre intergénérationnels et de dialogue entre les jeunes du Québec et ceux·celles d'autres pays pour favoriser la compréhension mutuelle et la solidarité, leur offrir des occasions de s'impliquer concrètement dans des initiatives de solidarité internationale et donner une place aux jeunes dans les espaces décisionnels pour que les voix soient entendues et qu'ils puissent influencer les politiques en matière de solidarité internationale.
– Développer des partenariats technologiques sécuritaires, décoloniaux et socialement responsables, tout en adoptant une posture de vigilance face aux biais, aux impacts systémiques et aux dérives du technojovialisme***. Placer les droits humains, la sécurité en ligne, la justice sociale et les savoirs communautaires au cœur des choix technologiques afin de promouvoir un accès équitable, éthique et critique aux technologies numériques, y compris à l'intelligence artificielle, afin de réduire la fracture numérique, de garantir une participation inclusive des communautés et d'éviter l'aggravation des inégalités.
– Développer la coopération et des structures de coconstruction entre les acteur·trices de l'économie et de la finance solidaire pour appuyer l'autonomisation économique des communautés. Travailler davantage ensemble, au-delà de nos propres réseaux, pour innover, réfléchir collectivement et adapter les modèles de finance solidaire aux réalités locales, en tirant parti des expériences réussies, notamment celles en partenariat avec le secteur financier local.
– S'engager à réfléchir de façon critique et profonde sur nos pratiques et nos programmes à travers des méthodologies collaboratives et un suivi actif afin de nous assurer que nous remplissons effectivement ces engagements.
* Les engagements ne sont pas classés par ordre de priorité ni hiérarchisés.
** Ceci fait référence à care economy en anglais.
*** Attitude naïvement optimiste vis-à-vis des avancées technologiques, considérant qu'elles apporteront automatiquement des solutions aux problèmes sociaux, environnementaux ou économiques, sans remettre en question les rapports de pouvoir, les formes de production, ou les biais systémiques.
Conclusion
L'adoption de cette Déclaration d'engagement est une étape cruciale pour réaffirmer la place centrale de la solidarité internationale face aux grands défis mondiaux. C'est un appel à l'action convergente et un engagement renouvelé en faveur de la solidarité internationale. Ensemble, nous mettrons en œuvre ces engagements au sein de nos organisations et nous nous réunirons pour évaluer régulièrement nos progrès et nos avancées, pour analyser les défis persistants et pour identifier des enjeux émergents.
Guidés par les savoirs et les luttes de nos communautés, nous aspirons à contribuer à la construction d'un monde juste, inclusif et durable. Unissons nos forces pour relever ces défis communs et bâtir ensemble un avenir meilleur pour toutes et tous.
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L’indépendance, dépassée ou pas ?
On parle beaucoup à l'heure actuelle du regain de vigueur souverainiste parce que 38% des jeunes de 18 à 34 ans disent y adhérer, surtout des étudiants et certains artistes.
Ils disposent de porte-paroles enthousiastes souvent présents dans les médias. La poussée du Parti québécois dans les intentions de vote au détriment de la Coalition avenir Québec, du Parti libéral et de Québec solidaire, celle-ci seule autre formation indépendantiste, encourage bien des espoirs à gauche comme à droite. L'indépendance serait-elle enfin à portée de main après les échecs de 1980 et de 1995 ?
En politique cependant, il ne faut surtout pas prendre ses désirs pour la réalité. Québec solidaire en fait l'amère expérience présentement. Sa survie même est menacée. Pire encore, si un référendum se tenait en ce moment, 56% de ses membres voteraient NON à la souveraineté. Du côté péquiste, le tiers de ses électeurs repousseraient cette option. L'idéal indépendantiste ne bénéficie de l'appui que de 35% de l'électorat en général. Pour les souverainistes, il y a donc loin de la coupe aux lèvres. Le Parti québécois avec les 36% d'intentions de vote qu'il récolte est à peine plus populaire que l'option indépendantiste que son chef Paul Saint-Pierre Plamondon (PSPP) veut relancer.
Pour expliquer cet état de fait, on peut invoquer l'évolution générale du contexte politique défavorable aujourd'hui alors qu'il l'était davantage dans les années 1970. On évoque aussi la « quasi victoire » du OUI en 1995 pour se consoler de sa défaite et se convaincre qu'une victoire demeure encore possible. On pense aussi à la résurgence de l'axe gauche droite durant la décennie 2000 avec la fondation en 2006 de Québec solidaire, qui adhérait certes à l'idée de souveraineté mais mettait l'accent sur la critique du néolibéralisme et les réformes sociales. Toutefois, avec la l'intégration d'Option nationale au sein de Québec solidaire (en réalité, une fusion) en décembre 2017, l'indépendantisme s'y affirma davantage.
Mais pour mieux comprendre la stagnation du courant souverainiste dans l'opinion publique depuis 1995, il faut remonter assez loin en arrière. Il s'agit de l'attitude ambivalente de la direction péquiste à l'endroit de la raison d'être du Parti québécois d'une part, et d'autre part des politiques sociales et économiques du gouvernement Lévesque à partir de 1981. Ici, on remarque un brouillage entre le « national » et le « social » au détriment de ce dernier aspect.
Si René Lévesque était un grand nationaliste et réformateur d'État, sur le plan social, il se situait plutôt au centre droit. Même chose pour ses principaux lieutenants et collaborateurs comme Jacques Parizeau, Jacques-Yvan Morin, Claude Morin et Bernard Landry. On tend à oublier que le second mandat péquiste (de 1981 à 1985), secoué par la pire récession depuis celle des années 1930 et marqué par des compressions budgétaires tranchantes et arbitraires non annoncées durant la campagne électorale du printemps 1981, fut une expérience particulièrement pénible pour les travailleurs et travailleuses. La cote de popularité du Parti québécois chuta dans les sondages. On découvrit alors en Lévesque un chef autoritaire et colérique qui rompit avec ses alliés syndicaux et communautaires pour tenter de rallier au projet d'indépendance « nos gens d'affaires », un rêve qu'il caressait mais n'avouait pas depuis la fondation du Parti québécois. En fait, à partir de 1982, Lévesque et sa garde rapprochée se sont ralliés au néolibéralisme, idéologie qui avait alors le vent dans les voiles. Le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard, de 1996 à 2001, continua grosso modo dans cette voie pour atteindre l'équilibre budgétaire à tout prix, objectif devenu le mantra de l'ensemble de la classe politique québécoise. La « prudence budgétaire », quoique moins dure qu'au temps de René Lévesque et de Lucien Bouchard, sera toujours pratiquée par Bernard Landry (2001-2003) et Pauline Marois (2012-2014). La réforme progressiste du marché de l'emploi, sa précarité en particulier ne fut pas non plus remise en question par eux. Le temps des grandes réformes sociales était bien terminé. C'est ce qui explique la fondation de Québec solidaire en 2006 et son insistance sur la dimension sociale plus que nationale de notre existence collective.
Mais même sur la question centrale de l'obtention de l'indépendance, les directions péquistes successives ont souvent laissé l'impression d'une prudence qui confinait à la peur devant les risques qu'impliquait la réalisation de leur rêve d'un Québec libre. Quand leurs adversaires fédéralistes et même les tenants les plus lucides de l'indépendance faisaient ressortir les difficultés et les dangers du passage à l'acte et leur reprochaient de garder le silence en public sur ces problèmes, c'est-à-dire la période de transition qui séparerait un OUI majoritaire de l'atteinte effective du Québec à sa souveraineté, les leaders péquistes les accusaient de tomber dans le « terrorisme psychologique » et dans l'irresponsabilité politique. Ils se faisaient discrets (c'est le moins que l'on puisse dire) sur les difficultés qui pendaient au bout du nez des Québécois et Québécoises en cas de victoire du OUI.
Par exemple, si l'option indépendantiste l'avait emporté en mai 1980 (tout comme en octobre 1995), les compressions budgétaires péquistes qui ont matraqué la population auraient été encore bien pires. Dans cette optique, la défaite du OUI en mai 1980 fut peut-être un mal pour un bien. René Lévesque se mit alors à ressembler à Maurice Duplessis par son attitude autoritaire et intraitable. Par ailleurs, comment aurait agi Jacques Parizeau en octobre 1995 en cas de victoire indépendantiste ? Fondamentalement, il n'aurait pu faire autrement, c'est-à-dire qu'il aurait été obligé de couper dans les dépenses publiques, dont les programmes sociaux, pour assurer un minimum d'équilibre dans les finances publiques québécoises lors des longues et périlleuses négociations avec Ottawa. La social-démocratie aurait pris le bord, du moins pour un long moment.
Ce qui amène l'interrogation suivante : comment agirait PSPP en cas de victoire référendaire (si improbable qu'elle soit) lors d'un troisième et vraisemblablement dernier référendum sur la souveraineté ? Il devrait faire pareil : imposer des coupures budgétaires douloureuses. Même chose pour Québec solidaire, en dépit du socialisme démocratique qu'il affiche. Les strates les plus vulnérables de la population (sans emplois, travailleurs à statut précaire ou à faible revenu, locataires en difficulté, etc.) ne disposent d'aucune garantie que leurs intérêts seraient préservés durant cette période charnière. En plus, on ne peut être certains qu'un Québec enfin souverain adopterait une politique socialiste ou même simplement social-démocrate.
Paul Saint-Pierre Plamondon paraît vague sur le « projet de société » du parti qu'il dirige. Je n'ai pas encore feuilleté le programme électoral péquiste, mais le chef insiste en public bien davantage sur l'indépendance que sur l'orientation socio-économique que son gouvernement imprimerait au Québec. Il semble avoir fait sienne la formule de Bernard Landry « ni à gauche ni à droite, la souveraineté se fera en avant », ce qui équivaut à se dérober devant les sacrifices qu'exigera la réalisation de l'indépendance. S'imaginer que celle-ci se réalisera aisément, sans heurts majeurs entre les intérêts politiques, commerciaux et économiques majeurs qui défendent le fédéralisme équivaut à un gros mensonge, auquel les différentes directions péquistes nous ont, hélas, habitués.
L'indépendance, non appuyée sur un projet de société clair, inspirant et mobilisateur, ne vaut pas la peine qu'on en défende la cause. À la limite, il vaudrait mieux alors tenter de changer les choses à l'intérieur du régime fédéral. À défaut d'être enthousiasmante, cette voie aurait au moins le mérite de l'honnêteté. Non que l'indépendance doive être d'avance intégralement socialiste, mais on doit obtenir des garanties qu'elle débouchera sur un régime social plus juste que celui qui sévit actuellement.
Chose certaine, si un troisième référendum se tient et qu'il débouche encore sur un échec pour la souveraineté, ce sera la dernière consultation sur le sujet. Déjà l'option souverainiste ne suscite plus guère d'enthousiasme même au sein du Parti québécois, si elle perd, on la considérera probablement comme chose du passé. Elle perdra sa crédibilité. Paul Saint-Pierre Plamondon joue donc le tout pout le tout en essayant de la replacer au centre du débat politique. Son ardeur suffira-t-elle à convaincre les indécise et donc, à emporter la décision ? Cela me paraît douteux, mais la politique réserve bien des surprises.
Jean-François Delisle
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Le projet de loi 103 doit être rejeté pour le bien des groupes actuellement visés et pour tous les autres Québec
Le 29 octobre 2025. Alors que la Commission de la santé et des services sociaux reprend l'analysedu projet de loi 103 Loi visant principalement à réglementer les sites de consommation supervisée afin de favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté, quatre organisations nationales réitèrent la nécessité de rejeter ce projet de loi.
Dans le cadre d'un point de presse virtuel, laCoalition solidarité santé, laLigue des droits et libertés, le Réseau québécois de l'action communautaire autonome (RQ-ACA) et la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) ont mis en lumière l'ampleur des problèmes causés par le syndrome « pas dans ma cour », promu par le projet de loi 103, en compagnie de responsables de groupes actuellement visés, ainsi que par d'autres qui craignent d'être les suivants. Des groupes variés ont livré des témoignages illustrant la gravité des conséquences qu'aurait l'adoption du projet de loi, tant en regard des limites à l'autonomie des groupes communautaires, qu'à la santé et à la sécurité des personnes qui les fréquentent, y travaillent ou y contribuent bénévolement.
Le projet de loi 103 entend imposer des règles aux organismes qui soutiennent les personnes fréquentant les sites de consommation supervisée et les personnes en situation d'itinérance, notamment en décidant du lieu où ils s'implantent, règles qui pourraient ensuite s'appliquer à l'ensemble des groupes communautaires.
Les organisations présentes au point de presse estiment que le projet de loi 103 brime les droits et libertés des personnes fréquentant les sites de consommation supervisée et celles en situation d'itinérance, mais aussi qu'il constitue un grave précédent. En effet, ce projet de loi pourrait être suivi par d'autres projets de loi ou de règlements similaires s'appliquant à d'autres types de groupes, ou même à la totalité des organismes du mouvement de l'action communautaire autonome.
Une lettre détaillant les problèmes découlant du projet de loi 103 a par ailleurs été transmise aux membres de la Commission de la santé et des services sociaux, leur demandant d'empêcher son adoption en raison des nombreuses attaques aux droits de la personne qu'il comporte à l'égard des groupes actuellement visés, autant qu'en raison du précédent que cela pourrait créer.
Contrairement à ce qu'il annonce, le projet de loi 103 ne favorisera pas une “cohabitation harmonieuse avec la communauté”. En retirant aux communautés la possibilité de se doter des ressources qu'elles souhaitent, là où elles les souhaitent, le gouvernement entrave la liberté d'association des groupes communautaires en plus de nuire aux droits à la santé, à la sûreté et au secours des personnes concernées.
Le syndrome « pas dans ma cour »
Le gouvernement porte une responsabilité sociale et doit contribuer à la santé et au bien-être de toute la population. Il se doit de contrer le syndrome « pas dans ma cour » et non de l'encourager, car en déplaçant ce qui dérange, il contribue à la montée de l'intolérance en pénalisant les personnes qui en sont victimes.
Le choix de l'endroit où un organisme communautaire s'installe relève uniquement de ses membres, et ce, en fonction des besoins de sa communauté. Si le projet de loi 103 était adopté, le gouvernement empêcherait des ressources de s'implanter à moins de 150 mètres d'une école, d'un centre de la petite enfance ou d'une garderie, occasionnant leur éloignement des lieux où elles sont nécessaires, soit les lieux fréquentés par les populations directement concernées.
Il est en effet à craindre que le gouvernement applique ensuite la même médecine à d'autres groupes, et même selon des règles encore plus strictes, car aucun n'est à l'abri des conséquences de l'application du syndrome « pas dans ma cour ». Le gouvernement doit autant respecter et protéger l'autonomie et la liberté d'association, d'un centre de consommation supervisée, d'un refuge pour personnes itinérantes, d'une maison des jeunes, d'un organisme militant pour le droit au logement ou pour la préservation de l'environnement ou d'un groupe soutenant des personnes marginalisées que de tout autre organisation moins susceptible de déranger la quiétude du voisinage.
Les quatre organisations déplorent que le gouvernement n'ait pas profité du renouvellement de la session parlementaire pour cesser l'étude du projet de loi 103, ainsi qu'elles l'ont demandé le 25 septembre dernier. Rappelant qu'il a été largement critiqué durant la consultation de la Commission de la santé et des services sociaux en juin dernier, elles demandent aux parlementaires de rejeter le projet de loi 103.
Citations
« L'emplacement des groupes et leurs missions sont des décisions qui relèvent des membres et de leur connaissance des besoins des populations soutenues. L'autonomie des groupes est incompatible avec l'instauration d'un pouvoir arbitraire du ministre ou du voisinage. Le projet de loi 103 entrave la liberté d'association des membres par le non-respect de leurs décisions collectives et démocratiques, contrevenant à l'article 3 de la Charte des droits et libertés de la personne. Qui plus est, ce projet de loi alimente une vision selon laquelle les personnes consommatrices de substances ou en situation d'itinérance auraient moins de droits que les autres ; une vision erronée et dangereuse. Plutôt que de les éloigner, il conviendrait de consulter les personnes concernées dans la recherche des solutions menant au respect du droit à la santé et à la sécurité de toutes les personnes » déclare Alexandre Petitclerc, président de la Ligue des droits et libertés.
« Les organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS) sont les premiers visés par le projet de loi 103 et par les dérives qu'il entraînera, mais nous intervenons aujourd'hui autant pour les protéger que pour empêcher qu'il s'élargisse un jour à tout le mouvement de l'ACA. Forcer l'éloignement de groupes des populations qui les fréquentent nuira à leur accessibilité, mais aussi au sentiment de sécurité des gens qui s'y rendent, y travaillent et même y contribuent bénévolement. Vouloir cacher des réalités sociales du regard des enfants, et de leurs parents, équivaut non seulement à exclure des membres de la société des espaces communs, mais aussi à exclure ces mêmes enfants et parents de la société » ajoute Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles.
« En contradiction avec la Politique gouvernementale de l'action communautaire, adoptée en 2001, le projet de loi 103 s'inscrit dans une tendance lourde de ce gouvernement à vouloir s'ingérer, museler ou déraciner des organismes communautaires créés pour et par les communautés. Son adoption créerait un grave précédent et mettrait en péril non seulement l'autonomie, les pratiques et la démocratie interne des groupes visés, mais à terme, celles de tout le mouvement de l'ACA. Quels groupes seront ensuite repoussés loin des lieux de vie des communautés auxquels ils s'adressent ? Qui devra être caché du regard des autres ? Qui dérangera la prochaine fois ? » questionne Claudia Fiore-Leduc, chargée de campagnes du Réseau québécois de l'action communautaire autonome.
« En plus de représenter une grave menace pour les groupes visés, l'adoption du projet de loi 103 créerait un précédent qui, aussi simplement que par règlement, pourrait menacer d'autres types d'organismes perçus comme dérangeant pour certaines personnes. Les groupes communautaires exercent leur besogne dans la communauté. Ils sont essentiels et doivent pouvoir continuer à répondre aux besoins de la population là où elle se trouve. C'est une question d'accessibilité des ressources et du respect de l'autonomie des organismes communautaires. Ils font un travail de prévention capital et devraient être encouragés, plutôt que limités » soulève Geneviève Lamarche, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé.
« C'est évident que les réalités de l'itinérance sont difficiles à regarder et que les services de consommation supervisée se font vite remarquer dans un quartier. Mais les éloigner du regard ne les fait pas disparaître, ni l'unes ni l'autre. Leurs locaux ne sont pas choisis au hasard, mais en fonction des besoins des personnes concernées et des pratiques des groupes. Le projet de loi 103 éloignera d'importants outils de santé publique des personnes à soutenir. Il donnera au gouvernement le droit de défaire des décisions prises démocratiquement, en décidant pour nous et sans nous » soulève Denis LaRue-Fréchette, directeur général de Travail de rue de l'Île de Laval.
« Notre mission est de soutenir des personnes vivant avec différents enjeux de santé mentale dont le comportement peut parfois surprendre ou être inhabituels. Les personnes qui fréquentent des groupes comme le nôtre peuvent parfois s'exprimer de manière particulière, leur présence dans le quartier ne passe pas toujours inaperçue. Or, elles ont les mêmes droits que tout le monde et ne doivent surtout pas être punies d'avoir trouvé de l'aide. Où s'arrêtera le gouvernement dans son désir de déplacer loin des yeux des enfants tout ce qui dérange la normalité ? Après le projet de loi 103 quel autre type de mur voudra-t-il installer entre nous et les enfants du quartier ? » s'interroge Kathleen Messier, directrice générale du Centre de soir Denise-Massé (Montréal).
« La solidarité envers les personnes itinérantes et les personnes utilisatrices de drogues est essentielle dans la conjoncture. En plus des drames humains qui se jouent, tout organisme de défense collective des droits devrait se poser la question : serons-nous les prochains visés par une loi du même type que le projet de loi 103 parce que nos missions dérangent la quiétude du voisinage ? Le projet de loi 103 vient créer un précédent pour tout organisme qui risque de déranger par ses manifestations ou ses dénonciations publiques, ce qui est notre cas puisqu'on défend le droit au logement » conclut Marie-Ève Duchesne, coordonnatrice du Comité populaire St-Jean-Baptiste (Québec).
· Vous trouverez ce communiqué, la lettre transmise à la Commission de la santé et des services sociaux, ainsi que l'enregistrement du point de presse ici : https://trpocb.org/pl103-a-rejeter/
À propos
La Coalition solidarité santé est un regroupement québécois d'organisations syndicales, communautaires, de groupes de personnes âgées, de personnes en situation de handicap et de personnes proches aidantes. La défense des grands principes qui constituent les pierres angulaires du réseau de santé depuis sa mise sur pied, à savoir le caractère public, la gratuité, l'accessibilité, l'universalité et l'intégralité, sont à la base de toutes les interventions de la Coalition Solidarité Santé
Depuis 1963, la Ligue des droits et libertés (LDL) a influencé plusieurs politiques gouvernementales et projets de loi en plus de contribuer à la création d'institutions vouées à la défense et la promotion des droits humains. Elle intervient régulièrement dans l'espace public pour porter des revendications et dénoncer des violations de droits auprès des instances gouvernementales sur la scène locale, nationale ou internationale. Son travail d'analyse, de sensibilisation et de promotion est primordial pour que les droits humains deviennent la voie à suivre vers une société juste et inclusive, pour tous et toutes. Comme organisme sans but lucratif, indépendant et non partisan, la LDL vise à défendre et à promouvoir l'universalité, l'indivisibilité etl'interdépendance des droits reconnusdans la Charte internationale des droits de l'homme.
Interlocuteur privilégié du gouvernement en matière d'action communautaire autonome depuis 2001, le Réseau québécois de l'action communautaire autonome (RQ-ACA) représente 78 regroupements et organismes nationaux, et rejoint au-delà de 4 500 organismes d'ACA travaillant partout au Québec pour une plus grande justice sociale. Grâce à son expertise et à celle de ses membres, il porte et amplifie la voix des organismes communautaires de tout le Québec.
Fondée en 1995, la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) est formée de 47 regroupements nationaux, rejoignant plus de 3 000 groupes communautaires autonomes à travers le Québec. Ce sont, par exemple, des maisons de jeunes, des centres de femmes, des cuisines collectives, des maisons d'hébergement, des groupes d'entraide, des centres communautaires, des groupes qui luttent contre des injustices ayant des répercussions sur la santé. Ceux-ci représentent plus que les 2/3 des organismes communautaires autonomes du Québec. Ceux-ci abordent la santé et les services sociaux sous différentes perspectives : femmes, jeunes, hébergement, famille, personnes handicapées, communautés ethnoculturelles, sécurité alimentaire, santé mentale, violence, périnatalité, toxicomanie, etc.
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Victoire citoyenne : La baie de Beauport redevient gratuite !
Hier matin, nous avons appris avec enthousiasme la nouvelle du rétablissement de la gratuité d'accès à la plage de la baie de Beauport.
Cette nouvelle fait suite à l'annonce du Port de mettre fin à son entente partenariale avec Gestev pour la gestion du site, afin d'en reprendre l'animation. Le Port a également manifesté une volonté de travailler avec la communauté dans l'élaboration des activités qui s'y dérouleront.
Il s'agit d'une belle victoire citoyenne et surtout d'un indicateur que nos mobilisations portent fruit, nous nous devons maintenant de continuer ! Rappelons que nous revendiquons la gratuité de la plage depuis plusieurs années, autant auprès du Port que de la Ville de Québec. Il y a quelques semaines à peine nous nous y trouvions pour y revendiquer un meilleur accès lors d'une mobilisation dans le cadre de la campagne électorale !
Cette annonce est une première étape vers l'amélioration de l'accès à la Baie de Beauport, mais plusieurs obstacles demeurent, notamment au niveau de l'accès physique, que ce soit en transport actif ou en transport en commun. Afin de surmonter ces obstacles, la Table citoyenne propose la mise en place d'une piste cyclable sur le boulevard Henri-Bourassa, du chemin de la Canardière jusqu'à la Baie, et d'un accès cyclo piétons direct à partir de la rue D'Estimauville. Enfin, Le RTC doit également être de la partie et améliorer sa desserte de ce secteur, avec par exemple son service flexibus déjà en place.
Notons enfin que l'accès physique et financier à ce secteur doit également s'accompagner de sa renaturalisation. La Baie de Beauport constitue un écosystème unique à Québec et il faut travailler vers sa désindustrialisation, afin d'améliorer concrètement la qualité de vie de la population avoisinante. En ce sens, nous sommes évidemment préoccupés par les projets de terminal de conteneurs et du déménagement de l'incinérateur qui planent.
Nous demandons aux décideurs et aux décideuses de ne pas faire de cette belle annonce une coquille vide. Elle doit être accompagnée de gestes et de décisions concrètes qui amélioreront l'accès à la Baie de Beauport dans un environnement sain et attrayant !
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Et si nous étions des créatrices et des créateurs de richesse ?
Saint-Jérôme, 30 octobre 2025 – Les 21 et 22 octobre 2025, en pleine Semaine de l'action communautaire autonome (SNACA), plus de 200 personnes, issues de 75 organismes membres du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL), se sont rassemblées pour un congrès d'orientation historique. L'objectif ? Définir ensemble des orientations porteuses de sens pour le mouvement communautaire Laurentien dans un monde en pleine mutation.
Photo : Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL devant plus de 200 personnes issues des organismes communautaires autonomes membres de notre regroupement régional.
Qu'est-ce que ça signifie, aujourd'hui, être un organisme communautaire autonome ? Comment donner du sens à nos actions dans un contexte où la montée de la droite, l'effritement de nos services publics et la polarisation sociale creusent des fossés plutôt que des ponts ? Ces questions, et bien d'autres, ont nourri deux jours de réflexions, d'échanges et de foisonnement d'idées. Un moment unique dans l'histoire du ROCL, où nos membres ont pu se retrouver, s'exprimer et se rappeler qu'en temps de crise, la réponse, c'est la communauté, la solidarité et la création de liens.
Les récents sondages en vue des élections municipales le confirment : les préoccupations portées par les groupes communautaires sont celles de la population. Crise du logement, hausse du coût de la vie, urgence climatique, itinérance… À cela s'ajoutent aussi la santé et l'éducation, qui nous le savons, sont des priorités indéniables pour les citoyennes et citoyens du Québec. Pourtant, certains de ces enjeux peinent encore à trouver l'écho qu'ils méritent dans l'espace médiatique.
Historiquement, les organismes communautaires autonomes ont été créés pour améliorer les conditions de vie et défendre les droits des personnes. Nous traînons aussi en filigrane, un passé judéo-chrétien d'âme charitable qui aide « la veuve et l'orphelin » et qui a le « cœur sur la main ». Toujours aux premières loges de la détresse, des préoccupations et des besoins de la population, mais trop souvent en mode « sauveuse/sauveur » des personnes plus vulnérables.
« Notre congrès d'orientation a justement mis en lumière plusieurs vérités essentielles. Cette culture de charité, elle fait partie de notre histoire, mais elle ne s'applique plus à qui nous sommes aujourd'hui et ce que nous aspirons à être. Nous ne sommes pas de simples « ressources venant en aide », ni une dépense pour l'État. Au contraire, nous sommes des créatrices et des créateurs de richesse, porteurs d'espoir, de liens et de sens », affirme Christine Richard, présidente du ROCL. Aujourd'hui, à travers les nombreuses crises que nous traversons collectivement, notre rôle de transformation sociale est crucial plus que jamais.
« La solidarité, l'amour, la justice sociale et la démocratie n'ont jamais été aussi nécessaires qu'en ces temps de division, même si ça semble « has been ». On ne se mentira pas, le défi est immense, mais quelle est l'alternative ? Se résigner ? Tenter d'éradiquer les souffrances, une à une, à grand coup de charité sans s'attaquer aux causes ? Non, ce n'est pas la solution », témoigne Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.
Nous devons incarner cette force de résistance, solidaire et rassembleuse. Parce que nos revendications sont celles de la majorité, nous devons incarner un mouvement qui unit la population. Il est temps de changer le récit, de revisiter nos façons de faire, de s'unir et de se réapproprier notre temps : celui qui nous permet d'aller au-delà de la charité, pour impacter sur les causes de la détresse sociale. Les organismes communautaires autonomes et la population peuvent, ensemble, défendre les droits, renforcer le filet social et protéger ce qui compte vraiment, au-delà des intérêts politiques.
Le ROCL est un regroupement existant depuis près de 30 ans constitué de plus de 160 organismes communautaires autonomes qui œuvrent dans les Laurentides. Lieu de rassemblement pour les organismes de la région, il offre de la formation, de l'accompagnement et du soutien aux organismes du territoire afin de leur permettre de s'épanouir pleinement dans leurs racines communautaires. Il vise par son action, son approche et son rôle de représentation à faire rayonner l'identité des organismes communautaires autonomes et à opérer de profonds changements pour plus de démocratie, de solidarité et de justice sociale et climatique.
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Un rapport de recherche démontre la présence de profilage racial dans les interventions du SPVQ
30 octobre 2025, Québec - La Ligue des droits et libertés - Section de Québec et l'Observatoire des profilages ont dévoilé hier le premier rapport de recherche portant sur le profilage racial à Québec. Plus de 70 personnes ont participé à l'activité de lancement qui s'est tenue au Monastère des Augustines.
L'auteur de la recherche, Maxim Fortin, a ouvert la soirée en présentant les résultats de sa
recherche, qui révèlent l'existence de pratiques discriminatoires et racistes au sein du Service
de police de la ville de Québec.
Par la suite, trois intervenant·es ont pu apporter leur éclairage sur la situation :
● Gabrielle Prince-Guérard, doctorante et autrice d'un mémoire de maîtrise sur le profilage
racial à Vanier ;
● Charles Ndungutse, qui a témoigné de ses propres expériences ;
● Anne-Valérie Lemieux-Breton, de la campagne « Pour le droit à l'espace public sans
discrimination ».
Les constats du rapport
Le rapport de recherche conclut à l'existence de pratiques discriminatoires à l'encontre des
personnes racisées par les agent·es du service de police de la Ville de Québec (SPVQ). Il met
en lumière, à travers une analyse qualitative de données et de témoignages :
– La fréquence élevée des interpellations et interceptions vécues par les personnes
racisées (certaines personnes qui ont participé à la recherche ont été interpellées plus
de 20 fois, souvent sans motif réel) ;
– L'attitude hostile qui caractérise les interventions des agent·es de police à leur égard
(questions intrusives injustifiées, comportements irrespectueux) ;
– Le recours fréquent à la détention à des fins de contrôle et l'utilisation de la force et de
sanctions injustifiées ;
– Les impacts de ces pratiques discriminatoires sur les personnes qui en font les frais,
notamment une perte de confiance envers les institutions, un sentiment d'injustice et des
stratégies d'évitement de la police.
Selon Maxim Fortin, auteur du rapport de recherche et politologue, « les résultats obtenus dans cette étude révèlent l'existence de pratiques discriminatoires et racistes au sein du SPVQ et que ces pratiques relèvent du profilage racial. Ils révèlent que le SPVQ expose les personnes racisées à un traitement différentiel, à des privations de droits et à différentes formes de brutalité policière. »
La LDL-Qc enjoint la prochaine administration de la ville à intervenir sur le profilage racial
Pour la Ligue des droits et libertés - Section de Québec, il est grand temps que cette
problématique soit prise au sérieux et reconnue comme une atteinte aux droits de la personne.
La coordonnatrice de l'organisme, Josyanne Proteau, salue l'arrivée de ce rapport qui permet
de faire la lumière sur ce phénomène.
« Le profilage racial est une forme de discrimination qui contrevient directement au droit à l'égalité, lequel est un droit fondamental reconnu par les chartes Québécoise et Canadienne des droits de la personne. Les pouvoirs municipaux ont une responsabilité claire de protéger les droits des citoyen·ne·s. Il n'y a donc aucune excuse à ce stade pour que la Ville continue de fermer les yeux sur ce problème » affirme-t-elle.
Une première étape pour la Ville serait de tenir une enquête statistique indépendante sur le
profilage racial, comme les villes de Montréal et de Repentigny l'ont déjà fait.
Citations des panélistes
« Ça fait des années que des organismes interviennent sur cet enjeu. On documente les interventions policières, on reçoit des témoignages, on interpelle encore et toujours la Ville de Québec qui continue de nier le profilage racial, social et politique exercé par son service de police. Les données issues de cette recherche viennent confirmer qu'il y a urgence d'agir. L'administration municipale doit reconnaître le profilage racial pratiqué par son service de police et y mettre fin. Banaliser et nier le racisme systémique, ça suffit ! » lance Anne-Valérie Lemieux-Breton, porte-parole de la campagne Pour le droit à l'espace public sans
discrimination .
« Ce qu'il faut se rappeler, c'est que le profilage racial se fait de façon systémique. Il existe dans toutes les sphères de la vie des personnes qui le subissent (emploi, école, espaces publics, etc.). Celui pratiqué par la police est préoccupant vu le pouvoir qui lui est octroyé et le profilage ne peut pas être réduit à une question de pratiques individuelles, c'est toute l'institution qui est à questionner », explique Gabrielle Prince-Guérard, autrice d'un mémoire de maîtrise portant sur le profilage racial et social dans la ville de Québec.
Pour consulter le rapport de recherche :
https://liguedesdroitsqc.org/rapport-profilage-racial-quebec-2025/
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La Ligue des droits et libertés - Section de Québec dénonce la réaction de Bruno
Marchand face au rapport de recherche sur le profilage racial, mais salue sa volonté de
rendre publiques les données du SPVQ
Dans un article du journal Le Soleil paru le 30 octobre 2025, Bruno Marchand affirmait être
ouvert à rendre publiques les données du SPVQ concernant les interpellations, “ à moins que
des raisons de sécurité l'en empêchent” . Cette affirmation survient en réaction à la
publication, par la LDL-Qc, d'un rapport de recherche préoccupant sur le profilage racial
mercredi dernier.
La LDL-Qc salue cette initiative du maire sortant, qui constitue un premier pas vers une plus
grande transparence institutionnelle. Elle encourage d'ailleurs les chefs et cheffe de tous les
partis à s'engager à rendre publiques les données d'interpellations du SPVQ s'ils sont élus.
Cependant, la LDL-Qc réitère qu'une enquête statistique indépendante sur le phénomène est
indispensable. C'est la seule façon d'obtenir des données fiables sur lesquelles s'appuyer pour
agir contre le profilage racial à Québec.
De plus, la LDL-Qc dénonce fermement la réaction de déni du maire sortant face à l'étude. La
LDL-Qc rappelle que cette recherche qualitative, menée par le politologue Maxim Fortin,
documente le vécu de personnes concernées et établit la réalité de pratiques discriminatoires
dans les interventions policières à l'encontre des personnes racisées.
Il incombe maintenant à la Ville de se procurer les analyses statistiques dont elle a besoin pour évaluer l'ampleur du problème. Face aux preuves qui s'accumulent, Bruno Marchand ne pourra continuer de simplement nier le phénomène s'il est réélu.****
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