Revue Possibles
La revue Possibles est née en 1974 de la rencontre de poètes (Roland Giguère, Gérald Godin, Gilles Hénault, Gaston Miron) et de sociologues (Gabriel Gagnon et Marcel Rioux) soucieux de rêver et de construire une société québécoise solidaire, créative et émancipée de ses multiples sources d’aliénation. La revue Possibles est une revue d’idées qui allie rigueur intellectuelle et accessibilité de l’analyse. La revue Possibles est une revue auto-gérée, auto-financée et collaborative. La revue Possibles publie deux fois par année. La revue Possibles encourage les soumissions spontanées. Nous invitons les auteurs et autrices qui souhaitent soumettre leur texte à se conformer au protocole de rédaction.
En hommage à Yolande Geadah — 1950-2023. Témoignages livrés durant la cérémonie du 31 août 2023
Trouver des portes de sortie : à partir des futurités noires
Afrofuturisme et féminisme : culture pop, culture de résistance
Cet article explore la futurité noire à travers l’Afrofuturisme. En contestant le droit futur d’exister et les conditions d’existence pour les communautés noires, l’article propose des réflexions sur le pouvoir de l’imagination et de la résistance par les arts. Ancré dans les théories critiques et féministes noires, l’article aborde la subversion, la réappropriation et la resignification à travers l’œuvre de Janelle Monáe.
Aller vers le futur lorsque la mémoire demande de rester. Octavia Butler et l’histofuturisme : vers une actualisation québéco-caribéenne
L’histofuturisme, branche de l’afrofuturisme et de la science-fiction, est une démarche de recherche-création littéraire inventée par l’écrivaine étatsunienne Octavia Butler, dont l’œuvre est considérée comme l’une des plus importantes de l’afrofuturisme des États-Unis. Les spéculations afrofuturistes et histofuturistes permettent d’appréhender l’avenir des communautés afrodescendantes dans un monde à l’étrangeté grandissante, en tentant de prédire comment des formes de dominations coloniales pourraient être combattues ou renouvelées par la science et les technologies, tout en mettant en valeur la continuité historique de leur incidence sur plusieurs générations issues de communautés marginalisées en Occident. Réinvestir des archives afrodescendantes dans un récit afrofuturiste peut mener à la découverte de nouvelles significations à une mémoire familiale et communautaire, et à souligner ses silences sociohistoriques, tel que décrits par Michel-Rolph Trouillot dans son essai Silencing the Past. Or, travailler avec les archives afrodescendantes n’est pas sans défis, puisqu’elles témoignent d’une violence sans précédent, requérant ainsi à la fois un courage et une discrétion de la part des chercheur·euses et auteur·ices qui les sollicitent dans leurs travaux. Au Québec, un tel afrofuturisme est attendu avec impatience, et semble se développer précautionneusement, avec des œuvres comme La respiration du ciel de l’autrice martinico-québécoise Mélodie Joseph, le premier roman d’afrofantasy québécois paru au printemps 2023.
Les fantômes des esclaves nous murmurent à l’oreille : pas de futur sans reconnaissance du passé
Comme le disait James Baldwin, « L’histoire n’est pas le passé, c’est le présent. Nous portons notre histoire en nous. » Ainsi, l’esclavage est inscrit dans l’ADN des corps noirs, il fait partie de leur histoire.
Ayant commencé sa vie d’artiste sous le nom de SAMO (Same Old Shit) patronyme illustrant les traumatismes du racisme marquant les âmes noires. Cet éternel jeune homme nous interpelle : comment parler du futur, lorsqu’on ne peut se débarrasser des fantômes du passé ?
En me fondant sur la Critical Race Theory, approche qui prend notamment en compte l’expérience du racisme anti-noir, j’analyserai certaines œuvres cruciales de Basquiat, porteuses de récits, pour appréhender la société. Ces œuvres nous parlent toujours en faisant de Basquiat un prophète.
Dans Water-Worshipper, (1984), il expose l’esclavage et rompt le silence en exposant les séquelles sociales écrasantes et implacables.
Et comment ignorer sa clairvoyance alors qu’il nous parle dans Defacment?(1983) de Michael Stewart qui est une illustration des traitements des corps noirs, cette œuvre nous parle aujourd’hui des noirs assassinés, de George Floyd.
Ce que nous enseigne Basquiat : pas de futur sans reconnaissance du passé.
ETHEREALITY
Retranscription libre du film ETHEREALITY de Kantarama Gahigiri,
dialogue entre la réalisatrice et l’astronaute,
entrecoupé de témoignages recueillis dans une épicerie-café africaine à Winterthur, en Suisse.
ETHEREALITY est un film qui évoque l’insaisissable ou l’impondérable partie de soi qu’on laisse derrière en partant, en quittant son pays. C'est une exploration poétique qui parle d’immigration, tissant un fil documentaire entre les portraits de femmes et d’hommes afro-descendants qui se retrouvent en Suisse et l’histoire d’un astronaute qui revient sur terre. Il s’agit alors pour tous d’un combat quotidien pour rester digne malgré les circonstances, retrouver le lien, rester humains.
Les thèmes de l'identité, de l'appartenance et de la souveraineté qui sont traités ici sont au cœur du travail de Kantarama Gahigiri. ETHEREALITY les aborde et la confronte à l’histoire de son propre vécu, en tant qu’afro-descendante, naviguant entre la Suisse et le Rwanda.
Mawonay, Nan Ginen, elatriye : la création d’espaces alternatifs de continuation et de réinvention identitaire
Comment le fait de replonger dans les approches intersectionnelles, décoloniales et postcoloniales peut offrir des solutions par, pour et avec les communautés noires? Si, pour reprendre les mots d’Ingrid LaFleur, l’afrofuturisme représente une façon « d’envisager le futur par la lorgnette de la culture noire », comment ce futur est-il lié à la libération ?