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Adresses : internationalisme et démocratie : Introduction au numéro 2

7 mai 2024, par Adresses la revue — , ,
Un petit saut dans le temps : octobre 1956. Hongrie/Égypte. Les violations du droit international des uns facilitent les violations du droit international des autres. En (…)

Un petit saut dans le temps : octobre 1956. Hongrie/Égypte. Les violations du droit international des uns facilitent les violations du droit international des autres. En réponse à la révolte des populations hongroises contre l'ordre imposé par le gouvernement « communiste », les troupes soviétiques envahissent Budapest et d'autres régions hongroises.

Pour lire le numéro, cliquez sur l'icône :

« Force impériale » contre la liberté et la démocratie avec le soutien des différents partis communistes à travers le monde. L'idée même de solidarité internationale était fortement écorchée par ce mépris de la démocratie et de l'autodétermination des populations. Le campisme, les chars comme quelques années plus tard le mur de la honte contribuèrent à briser l'espoir d'un avenir commun.

Le nouveau pouvoir en Égypte nationalise la société qui exploite le canal de Suez. Les forces armées de la Grande-Bretagne, de la France et d'Israël (il n'y avait pas alors de ministres d'extrême droite comme aujourd'hui) interviennent militairement contre Égypte.

« Force impériale » et affiliés contre le droit des peuples à décider par et pour eux-mêmes. En intervenant au côté de puissances coloniales, le gouvernement israélien, comme il le fera plus tard en défendant l'apartheid en Afrique du Sud, affiche clairement son orientation.

Dans un cas comme dans l'autre, des États étrangers interviennent contre le droit d'un peuple. Hier comme aujourd'hui, certain·es préfèrent choisir de soutenir un « camp » plutôt que le droit inaliénable des peuples…

Un tel choix ne relève ni du réalisme, ni de simples choix « idéologiques ». Un pareil choix sape les solidarités humaines et toute légitimité politique. Il contribue à fermer les voies de l'émancipation possible de toutes et tous.

Si certain·es ne veulent toujours pas soutenir les populations ukrainiennes et leur résistance contre l'invasion armée de la Fédération de Russie, toujours pas soutenir les refuzniks et les réfractaires en Russie et au Bélarus, les autres ne veulent pas stopper immédiatement l'intervention de l'État d'Israël à Gaza malgré la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza (CIJ). Massacres et violences sexuelles, probables crimes de guerre, possibles crimes contre l'humanité (crimes relevant de la Cour pénale internationale – CPI). Nul·le ne devrait se taire quels qu'en soient les auteurs et les complices : colons israéliens, hiérarchie militaire et membres du gouvernement israélien, membres des bandes armées du Hamas ou autres, industriels et gouvernements livreur d'armes.

  • Impérialisme et colonialisme, quels sens ont eu ces mots, comment analyser la domination d'un État sur un autre État ou sur des populations assujetties ?
  • Faisons un détour par l'histoire de l'Irlande, de sa colonisation par l'Angleterre. Quels sont les effets produits sur les populations colonisées comme sur les populations du pays colonisateur ?
  • Mais qu'en est-il aux marches des empires, par exemple de l'empire tsariste, de l'URSS après la révolution d'octobre puis la dictature stalinienne, de la Fédération de Russie au capitalisme autoritaire ?

Il faudrait aussi revenir sur les pays à décoloniser (liste des territoires non autonomes selon l'ONU), dont par exemple la Nouvelle-Calédonie/Kanaky et Mayotte (séparée des Comores en violation du droit international, un peu comme la Crimée par Vladimir Poutine). Parler de colonisation, de décolonisation, implique aussi de parler de son propre pays… et de débattre de la polysémie des mots et des notions employées par les un·es et les autres…

Aujourd'hui, si le capitalisme domine sous diverses formes tous les continents de la planète, les contradictions ne cessent de s'accumuler. Les regroupements des États par pôles « les collaborations contradictoires et conflictuelles » entre eux, l'importance prise par les grandes entreprises multinationales, l'allongement et la complexification des chaînes de production de la valeur, le rôle désormais politique et déterminant des GAFAM participent ensemble à la montée des conflits, à la marche à l'armement sinon à la guerre.

Il y a, aujourd'hui encore, beaucoup d'illusions réelles ou entretenues sur les modalités de construction et de fonctionnement politique des BRICS+. Le peu de place (un euphémisme) accordée à la démocratie politique et sociale ou à l'autodétermination des peuples en est une, la référence aux « pays non alignés » en est une autre. Sous couvert d'indépendance, de rupture avec l'« impérialisme dominant » se crée sous nos yeux un collectif de dictatures plus ou moins maquillées. Laissons l'illibéralisme aux illettré·es. Ce nouvel alignement doit être étudié précisément.

Il n'est pas non plus inutile de rafraîchir nos mémoires avec des débats plus anciens portés par exemple par Otto Bauer ou Rosa Luxemburg…

Restent des apories dans les projets résolument internationalistes et démocratiques. Penser une construction d'éléments de droit international, définir la défense des droits des êtres humains comme cadre général, imaginer une souveraineté populaire non réductible aux États sont des défis qu'il convient aussi de relever.

Enfin, si, comme indiqué depuis le numéro 0, « Cette revue en devenir n'a pas (encore) de comité de rédaction », au-delà de discussions collectives dans divers réseaux, il fallait en assumer les premiers numéros. Ce que nous avons fait à trois, Didier Epsztajn, Michel Lanson et Patrick Silberstein. Trois, ce n'est pas beaucoup… et c'est peu divers.

Il faut donc avancer pour répondre à toutes celles et à tout ceux qui nous ont fait part de leur intérêt pour notre démarche.

Avancer, c'est offrir la possibilité aux lecteurs et aux lectrices et aux futur·es collaborateurs et collaboratrices de se rencontrer et d'échanger sur les positions qui ont fait accord, en particulier sur l'Appel pour une gauche démocratique et internationaliste.

Les 25 et 26 mai, au Maltais rouge, Adresses avec Left Renewall organise des Rencontres internationalistes avec des « ateliers » sur Israël/Palestine, urgences démocratiques, colonialisme et antisémitisme et la guerre en Ukraine, résistance d'un peuple à l'impérialisme russe et potentialisation de la lutte de classe en temps de guerre.

Un débat sur l'avenir de la revue Adresses conclura les travaux de ces deux jours.

À vos agendas et faites-nous connaître, dès maintenant, votre participation sur notre mail pour une meilleure organisation de ces rencontres.

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Libre fil

7 mai 2024, par Manon Ann Blanchard — , ,
Le vent souffle Un fil, emporté, ondule, Puis s'échoue dans les ramures d'un arbre dénudé Où d'autres fils le rejoignent peu à peu. Ils sont là, imbriqués, soudés, (…)

Le vent souffle

Un fil, emporté, ondule,

Puis s'échoue dans les ramures d'un arbre dénudé

Où d'autres fils le rejoignent peu à peu.

Ils sont là, imbriqués, soudés,

Par la tempête.

Qu'adviendra-t-il du fil libre,

Unique, précieux ?

Déjà, on ne le distingue plus

Dans l'amas tortueux

Gainant l'arbre,

Tissé serré.

J'aime que la trame soit souple

Que la lumière traverse, laisse deviner, caresse,

Hors du lycra moulant, étouffant, de nos sociétés,

Que les idéaux s'ouvrent aux débats,

Que le fil ait de l'espace,

Qu'il aille librement,

Sans qu'une main lourde

Lui assigne une place.

J'aime les mailles à l'envers,

Les voiles ajourées,

Qui dévoilent et préservent

Notre mystère,

Notre singularité,

Notre différence,

Notre liberté.

Tant mieux si tout ça fait étoffe,

Tant mieux si tout ça forme nous,

Un nous en mutation,

Tissé, peut-être,

Mais pas trop serré

Manon Ann Blanchar

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Après l’entrisme, bientôt l’auto-critique ?

6 mai 2024, par Sébastien Barraud — , ,
Que d'émotions la semaine dernière. Assez pour me sortir de mon détachement de la politique québécoise. La « gang à Gab » – expression forgée par la dissidence de Québec (…)

Que d'émotions la semaine dernière. Assez pour me sortir de mon détachement de la politique québécoise. La « gang à Gab » – expression forgée par la dissidence de Québec solidaire – a enfin tombé les masques. Plus le choix. L'enfumage systématique ne pouvait plus passer. On a vu trop tard la pente glissante nationaliste. Plus tard a été déchiffré le virage électoraliste. Et dernier coup de théâtre médiatique : la révolution citoyenne solidaire sera finalement… sociale-démocrate ! Le modèle contre lequel Québec solidaire a été précisément créé.

L'empathie aura duré une journée pour un GND, « ébranlé ». Bientôt flanqué de sa future co-porte-parole féminine pragmatique par intérim, il s'est et a assumé : QS doit changer de fond en comble. D'une pierre deux coups : on tente de reprendre le contrôle du narratif et on joue à quitte ou double (moi ou le déluge). Coky.

Ça ne vous étonnera pas, j'avais compris le stratagème entriste après la fusion avec Option nationale1. Mais avant ça, je n'ai pas cru les personnes qui prévenaient. Je tiens à m'excuser auprès d'elles. Parce que j'ai lutté contre elles avec les mêmes armes qu'eux.

Après mon départ de QS2, on ne m'a pas cru non plus.

Heureusement que je suis privilégié : je n'ai eu le droit qu'aux procès d'intentions complotistes et au tone policing. Mes ami·e·s ex-solidaires – dont certain·e·s ont fait élire une partie de la députation grâce à leur travail gratuit – ont souffert tellement ! Et leur souffrance se réveille encore à chaque épisode, car le déni continue. Ça les a même dégoûtés de la politique.

Moi je le croyais aussi, être dégoûté de la politique. Mais fuir l'aliénation des réseaux sociaux, mettre en pause mon travail syndical non local, se repassionner pour la politique française et étasunienne… tout ça m'a fait un bien fou. Moins de colère. Et l'envie de participer à nouveau aux débats de la gauche québécoise, toujours avec irrévérence.

Des souffrances non reconnues

Depuis 2017, nombreux·ses sont les militant·e·s qui ont alerté sur la manière d'être traité. Les personnes qui osaient parler ou dévier d'un pouce, étaient ramenées à leur place par un système de gaslighting interne et externe, y compris publiquement quelques fois. Souvenons-nous du Collectif antiraciste décolonial, ce ramassis de « wokes victimaires importé·e·s » expliquant qu'à QS, les militant·e·s racisé·e·s n'ont que la place qu'on leur donne.

Malgré ces alertes, l'aveuglement volontaire l'a emporté sur ce que des militant·e·s sans pouvoir questionnaient : le harcèlement et les discriminations systémiques découlant de la gestion des ressources humaines3 et militantes du parti. Pas capable de simple humanisme. Pourquoi ?

Car leur projet pour sauver le Québec est plus important que les sorties médiatiques contre les camarades (sic.), même si cela vaut à ces derniers des tombereaux d'insultes4 et de menaces de mort. Sur ça aussi, les personnes dirigeantes ont été alertées. Ignorance intentionnelle.

La fin justifie les moyens

Ainsi, la purge des « problématiques » s'est déroulée trop d'accros, aidée de l'alliance objective avec la classe médiatique, y compris la plus nauséabonde : journaux poubelles, twitto(facho)sphère et autres trolls. Le moulinet de la déradicalisation5 et de la respectabilité s'est porté comme un charme : décoloniaux, autochtones6, anglos, travailleuses du sexe7, fédéralistes (ou non-alignés, mais c'est pareil, puisqu'anyway « y'en a pas de fédéralistes à QS »). Récemment, c'était le tour des personnes trans et/ou migrantes8, puis des féministes (puisque leur co-porte-parolat est un boulet).
Au nom du Pays et donc on l'aura compris du « pragmatisme », c'était éthique d'engager juste les potes, de prendre et d'accaparer le pouvoir au sein d'un parti « irréaliste » qu'on n'a pas fondé. Notamment à l'aide de toutes les techniques de disqualification et de domination des classes dominantes : projection, dénigrement, rumeur, convocation, censure, favoritisme, cooptation, népotisme, diffamation, intimidation, mensonge, cyber raid, procès à charge, menace verbale et judiciaire, conciliation de grief.

Tout ça, la conscience tranquille, boss !

J'espère sincèrement que d'autres victimes oseront témoigner.

Pragmatisme néo-solidaire : les jeux sont-ils faits ?

Il y a deux étapes à passer pour rendre QS « gouvernemental » et sous la coupe définitive du clan des spin doctors9.

La première : la réforme de ses statuts et de son programme. Il parait que les régions québécoises sont pas assez vites pour les comprendre. Il faut donc simplifier pour accélérer 10. On verra aux prochaines instances nationales de QS si les délégué·e·s accepteront ce hold-up patiemment travaillé en coulisse.

À la seconde étape – les élections provinciales de 2026 – la question nationale11 va probablement être à nouveau au centre du jeu politique (si la tendance se maintient). PSPP ne pourra pas prendre le risque d'une victoire plus courte que prévue.

Si GND gagne son pari, l'accord électoral avec les péquistes, qu'il désire depuis si longtemps, semble inexorable12. Les signes religieux risquent d'en prendre un nouveau coup13, mais des ministères seront négociés. C'est mieux que des amendements, pensent-on…

Si GND ne réussit pas son pari, la question nationale divisera quand même la gauche, et QS devra se régénérer.

Dans les 2 cas, quelles options pour les personnes non nationalistes de la gauche québécoise ? L'abstention ou la résignation comme en 2022 ? Comment convaincre la moitié des personnes qui votent ou votaient pour QS de recommencer après la brutalisation vécue, aperçue et maintenant sue ? Comme Jean-François Lisée le souligne avec une délectation légitime : quel espace politique pour ce « 2ème PQ » ?
J'y reviendrai bientôt.

En attendant, un examen de consciences s'impose. Ils doivent bien ça à toutes les personnes rabaissées par l'autoritarisme et calomniées par la meute.

Notes

1.Clin d'œil à JP… La flottille : la classe. Et merci sincèrement d'avoir essayé !

2.https://folalliee.wordpress.com/2019/11/18/pourquoi-jai-quitte-qs-pour-vivre-mon-militantisme-autrement/

3. Je ne vous parle même pas des négociations syndicales internes, on pourrait en faire cas d'école de duplicité.

4.En même temps, pour les québécoises qui portent un signe religieux, c'est random.

5.https://www.pressegauche.org/Quebec-solidaire-de-radicalisation

6. https://www.pressegauche.org/Entre-les-cowboys-et-les-indiens-Quebec-solidaire-sur-une-ligne-de-crete

7.https://folalliee.wordpress.com/2021/02/04/prostitution-pourquoi-quebec-solidaire-ne-respecte-pas-son-programme/

8.https://onjase.org/post/2019/03/15/408-L%E2%80%99insoutenable-legerete-des-droits-fondamentaux

9.https://pivot.quebec/2024/05/02/le-menage-du-printemps/

10.https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2024-05-04/caq-qs-et-le-syndrome-de-la-locomotive.php

11.https://www.pressegauche.org/La-Nouvelle-France-2-0-et-les-formes-elementaires-de-l-identite-un-nationalisme

12. https://www.pressegauche.org/LES-SOLIDAIRES-A-LA-CROISEE-DES-CHEMINS

13.https://www.pressegauche.org/Quebec-solidaire-la-laicite-et-les-signes-religieux-pourquoi-je-defends-l

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Les deux nations interpénétrées

6 mai 2024, par Jean-François Delisle — , ,
Dans mon texte de la semaine dernière, je mentionnais "l'imposture multiculturaliste". J'utilisais le concept des deux nations, le Québec français et le Canada anglais qui (…)

Dans mon texte de la semaine dernière, je mentionnais "l'imposture multiculturaliste". J'utilisais le concept des deux nations, le Québec français et le Canada anglais qui forment la trame politique et culturelle très contrastée du pays, ou plutôt des deux pays qui se côtoient dans un État : le Canada.

J'écrivais :
"La persistance du nationalisme québécois sous sa forme autonomiste et souverainiste contredit les thèses du courant d'idées multiculturaliste. Une simple observation pour quiconque a déjà fait le tour du Canada permet de constater la réalité des deux nations." Je devrais ajouter trois si on compte les membres des Premières nations.
Ce qui permet aux tenants et aux tenantes du multiculturalisme de tenir leur discours, c'est qu'il existe des francophones hors Québec et des non francophones au Québec même. Or, nous ne sommes pas en présence de groupes homogènes dans un cas comme dans l'autre. Plusieurs francophones en dehors de la "Belle Province" sont voués à l'assimilation à la société majoritaire anglophone, quand ce n'est pas déjà fait. Examinons cela de plus près.

On retrouve au Canada anglais des Québécois et Québécoises allés s'établir là pour des motifs professionnels ou personnels à une date récente. Ils forment de petits groupes dispersés, très minoritaires et obligés par la force des choses de s'assimiler à la majorité anglophone qui les entoure. D'autres francophones plus nombreux, eux aussi d'origine québécoise vivent eux aussi au Canada anglais depuis quelques générations (et parfois depuis plus longtemps encore). Ils utilisent encore leur langue à la maison parce qu'ils sont assez nombreux ; à force de pressions, ils ont obtenu des institutions sociales et culturelles comme des commissions scolaires et des bibliothèques. Leur situation varie donc au gré des rapports de force qu'ils sont arrivés à établir avec les autorités locales et régionales. Mais ils doivent souvent lutter pour conserver leurs modestes avantages.

Ensuite, il faut souligner qu'on oublie souvent les importantes minorités historiques suivantes : les Acadiens des Maritimes et les Métis de l'Ouest, en particulier ceux de la Saskatchewan.

Les premiers, regroupés surtout au Nouveau-Brunswick, sont des francophones de vieille souche, descendants des Acadiens et Acadiennes déportés par les Britanniques de l'actuelle Nouvelle-Écosse en 1755. Il en subsiste encore quelques groupes dans cette dernière province. Au Nouveau-Brunswick, on les rencontre surtout le long du golfe, de Bouctouche environ à Caraquet.

Les Métis, eux, vivent surtout en Saskatchewan et dans une moindre mesure au Manitoba. Ils descendent d'unions entre voyageurs canadiens et Amérindiennes aux dix-huitième et dix-neuvième siècles. Ceux et celles qui ont conservé le français sont assez peu nombreux mais ils affirment tout de même une présence francophone en plein milieu du Canada anglais.

On note ailleurs la présence d'autres communautés francophones qui sont arrivées à continuer de pratiquer leur langue et qui possèdent certaines institutions comme des bibliothèques, à Vancouver par exemple.
Toutes ces communautés francophones hors Québec affichent une conscience très vive de leur spécificité. Elles considèrent le Québec comme une espèce de grand frère de qui elles attendent soutien et encouragement. Pendant longtemps, Québécois et Québécoises les ont vues comme une extension nationale hors de leurs frontières. On est bien loin du multiculturalisme à la Trudeau.

Passons maintenant aux non francophones du Québec.

Ils se divisent en deux groupes principaux : ceux de vieille souche (anglo-saxonne et certaines communautés comme les Italiens et bon nombre de Chinois) d'une part, et d'autre part ceux arrivés assez récemment, en particulier de Grèce, ou plus récemment encore d'Asie, comme l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Certains de ces derniers éprouvent des difficultés à s'intégrer à la majorité francophone pour différentes raisons mais pas forcément à cause d'une mauvaise volonté réciproque. Il faut bien le dire aussi : en Amérique du Nord, l'anglais est la "lingua franca", la langue des affaires et de la promotion sociale.

Ceux qui s'assimilent le plus volontiers aux francophones semblent être ceux qu'on appelle les Latinos, c'est-à-dire les gens d'origine latino-américaine, peut-être en raison d'affinités culturelles.

Pour conclure, chaque nation principale au Canada possède donc ses "succursales" ou encore ses "antennes" au sein de sa voisine : pour le Québec, les francophones au Canada anglais et pour celui-ci, les non-francophones au Québec.
Ironiquement, leur présence respective confirme la thèse des deux nations bien plus que celle, éculée, du multiculturalisme.

Jean-François Delisle

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L’Intifada étudiante s’intensifie dans les universités montréalaises

4 mai 2024, par André Frappier, Andrea Levy — , , ,
Des étudiantEs des quatre universités montréalaises se sont rassembléEs la semaine dernière pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien et faire pression sur leurs (…)

Des étudiantEs des quatre universités montréalaises se sont rassembléEs la semaine dernière pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien et faire pression sur leurs institutions pour qu'elles coupent leurs liens financiers et académiques avec Israël. Suivant l'exemple des campements de solidarité avec la Palestine aux États-Unis, ils et elles ont installé un campement sur le terrain de l'Université McGill le 27 avril, appelant à un cessez-le-feu et exigeant que les établissements d'enseignement supérieur de Montréal divulguent leurs investissements dans les entreprises complices du génocide en Palestine et se retirent de ces compagnies, en plus de couper les liens avec les institutions académiques israéliennes.

Dans le cas particulier de l'Université McGill, deux groupes d'étudiantEs, McGill Hunger Strike for Palestine et Students for Justice in Palestine, ont produit une base de données sur les investissements de McGill dans des entreprises ayant des liens avec l'État d'Israël. On a constaté que « au 31 décembre 2023, l'Université McGill détenait environ 74 millions de dollars en investissements directs et 5,5 millions de dollars en investissements non divulgués dans des entreprises complices du maintien du régime d'apartheid d'Israël et du financement de son génocide. »

Les étudiantEs de McGill ont fait remarquer aux médias qu'il existe un précédent historique de désinvestissement à McGill, qui a été la première université canadienne à se désinvestir de ses avoirs dans l'Afrique du Sud sous l'apartheid en novembre 1985.

Plus récemment, en décembre 2023, elle a annoncé qu'elle se désengagerait de toutes ses participations directes dans le Carbon Underground 200, c'est-à-dire les 100 premières entreprises publiques de charbon au niveau mondial et les 100 premières entreprises publiques de pétrole et de gaz au niveau mondial.

Safa, une étudiante diplômée de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) qui participe à la manifestation sur le campus de McGill, a souligné que l'appel au désinvestissement n'est pas nouveau dans les universités montréalaises et que si la vague de manifestations sur les campus américains en solidarité avec la Palestine a certainement eu une influence sur l'établissement du campement à McGill, les étudiantEs de cette université, mais aussi de l'UQAM et de l'Université Concordia, s'organisent autour du BDS dans les universités québécoises depuis des dizaines d'années.

« Le mois dernier, l'UQAM est devenue la première université au Canada où toutes les associations étudiantes ont voté pour adopter un mandat de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël », a déclaré Safa, notant que les organisateurs et organisatrices cherchent maintenant à obtenir le soutien de diverses facultés universitaires pour un boycott académique. Safa a souligné que la bataille est plus difficile à McGill, qui a des liens particulièrement forts avec Israël et où l'administration a toujours refusé d'écouter les étudiantEs ou de travailler pour trouver un terrain d'entente.

Interrogée sur la réaction des étudiantEs, des professeurs et du public face au campement de McGill, Safa a déclaré qu'elle avait été agréablement surprise par le soutien apporté aux manifestantEs. « Il y a eu tellement de dons de nourriture, de vêtements et de fournitures que les organisateurs et organisatrices ont redistribué le surplus aux personnes dans le besoin à l'extérieur du campus », a-t-elle mentionné.

Néanmoins, depuis le début, le campement pacifique de McGill a été la cible de critiques de la part de l'administration et d'attaques de la part d'étudiantEs peu favorables à la manifestation. Deux de ces étudiants ont demandé une injonction qui aurait obligé toutes les manifestations à se dérouler à une distance de plus de 100 mètres de chacun des 154 bâtiments de McGill, alléguant que les manifestants les mettaient mal à l'aise et les faisaient éprouver un sentiment d'insécurité. Le 1er mai, la demande d'injonction a été rejetée par la juge de la Cour supérieure Chantal Masse. Comme le rapporte Le Devoir, Mme Masse a déclaré dans son jugement que les manifestantEs du campement occupaient illégalement le terrain de McGill, mais qu'elle ne voyait pas l'urgence de démanteler le campement puisque les cours et les examens n'étaient pas perturbés et que l'accès aux bâtiments n'était pas bloqué.

Mais l'administration de l'université, dirigée par le recteur et vice-chancelier Deep Saini, a exigé que le campement soit démantelé et a tenté d'impliquer la police, laquelle a répondu que l'action de protestation était une affaire civile et non criminelle. Cependant, près d'une semaine après le début de la manifestation, le premier ministre François Legault est intervenu demandant à la police de démanteler le campement, qu'il a qualifié d'illégal.

Les étudiantEs protestataires ont le soutien de plusieurs membres du corps professoral, aussi bien à l'Université McGill elle-même que dans d'autres universités montréalaises. Lors de notre visite du campement, nous nous sommes entretenus avec Rula Jurdi Abisaab, professeure d'histoire islamique à l'Institut d'études islamiques de l'Université McGill. Elle a indiqué qu'elle adhérait aux lignes directrices du BDS depuis 2005, lorsque la société civile palestinienne a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle boycotte Israël. En tant que professeure, le boycott universitaire était pour elle un objectif logique. Elle n'était pas la seule dans ce cas.

« Des professeurEs et des professionnels de la culture ont jugé très important de travailler au boycott des institutions israéliennes qui opèrent en complicité avec des organisations économiques et militaires qui normalisent l'occupation coloniale ou produisent des connaissances qui justifient l'occupation et la colonisation », a déclaré Mme Abisaab.

Elle a souligné que, face au génocide qui a tué 37 000 palestiniens et palestiniennes à ce jour, les étudiantEs se sont mobiliséEs plus intensément autour des objectifs du BDS, et pour examiner les liens de l'université avec les entreprises et les institutions israéliennes, affirmant que « notre travail ici en tant que professeurEs, à McGill ou à Concordia, est de soutenir nos étudiantEs qui ont été à l'avant-garde de ce mouvement ». Elle a ajouté que beaucoup de ses collègues lui apportent leur soutien, même s'ils ne viennent pas au campement.

Interrogée sur la réaction de l'administration de McGill face au campement et aux membres de la faculté qui expriment leur solidarité avec les étudiants et les étudiantes, Abisaab a insisté sur la tradition démocratique du Canada qu'elle espère voir respectée par l'administration.

« Ces sites et ateliers sur le campus sont des endroits de développement des connaissances ; ce sont des sites de sensibilisation, d'enseignement et d'expertise », a déclaré M. Abisaab. « Nous savons que la dissidence et la désobéissance civile sont très importantes pour développer le type de connaissance qui nous mènera à une société plus juste, le type de société dans laquelle nous aspirons à vivre. Je ne pense pas que l'administration de McGill, même si elle est mécontente, puisse prétendre que ce que font les étudiants ou les membres de la faculté qui les soutiennent sabote ou sape les fondements de cette institution », a-t-elle ajouté.

« Je pense qu'ils ne suivront jamais l'exemple des universités américaines », a-t-elle poursuivi. « Ce qui s'est passé à Columbia et à l'université Emory à Atlanta est honteux et nous nous y opposons. Mes collègues et moi-même, à McGill et dans d'autres institutions, avons été très clairs dans nos déclarations communes et individuelles : nous ne prendrons pas position contre les étudiantEs et nous nous opposerons à toute militarisation du campus », a affirmé Mme Abisaab.

« Une répression violente serait une très mauvaise décision », a-t-elle ajouté. « Les administrateurs auraient tort de faire l'autruche et de sous-estimer la force et la patience de ce mouvement. Ils et elles doivent écouter les étudiantEs et s'engager avec eux. Ces membres du corps étudiant continueront à manifester pacifiquement ; ils ont appris la persévérance ; sont très bien organisés, et sont très inspirants », a-t-elle déclaré.

Jeudi, une contre-manifestation pro-israélienne a eu lieu près du campement, organisée par des groupes de la communauté juive officielle. Cependant, il y a également un contingent d'étudiants et étudiantes et de sympathisantEs juifs à l'intérieur du campement.

Nous nous sommes entretenus avec l'une d'entre elles, une étudiante de McGill qui s'est identifiée sous le nom de Robin (nom fictif). Interrogée sur son engagement, elle a fait observer que : « Nous sommes un ensemble très diversifié d'étudiantEs, de professeurEs, d'anciens étudiants, de juifs, de personnes d'origine Palestinienne et musulmane qui se réunissent tous et toutes sous l'égide de la libération de la Palestine ». « En tant que juive, a-t-elle poursuivi, j'ai pensé qu'il était incroyablement important de s'impliquer aussi activement. Vous savez, on grandit avec cette propagande sioniste, ce lavage de cerveau dès le plus jeune âge. Il faut passer par un processus de désapprentissage et il est alors crucial d'essayer de partager cela avec les autres ».

Elle a déclaré que la réaction de ses amiEs de la communauté juive à son engagement a été mitigée. Ce n'est pas tout le monde qui l'appuyait. « D'un autre côté, j'ai rencontré certaines des personnes les plus extraordinaires dans le cadre de cet activisme politique et cela a eu un impact réel de rencontrer des personnes dont les objectifs et les valeurs correspondent si profondément aux miens », a-t-elle fait remarquer.

Robin a également des amis d'amis qui sont impliqués dans les mouvements de solidarité à Columbia depuis quelques années et qui ont participé au campement. Elle est optimiste quant à l'élargissement du mouvement dans le reste du Canada et a un petit conseil à donner : « Faites-vous entendre », a-t-elle insisté. « Votre université ne vous écoutera pas si vous ne faites pas avancer ces mouvements. À moins que vous ne vous fassiez entendre à un point tel qu'ils ne puissent pas l'ignorer. Je me réjouis que les étudiants et les étudiantes de tout le Canada s'alignent sur la solidarité avec le Mouvement de libération de la Palestine. »

Campement à l’Université McGill

2 mai 2024 À l'image des étudiant·es de nombreux autres campus à travers le monde, les étudiant·es montréalais·es s'organisent et se mobilisent pour défendre les droits des (…)

2 mai 2024

À l'image des étudiant·es de nombreux autres campus à travers le monde, les étudiant·es montréalais·es s'organisent et se mobilisent pour défendre les droits des palestiniennes et des palestiniens.

Il s'agit d'un mouvement exceptionnel, par son ampleur, par sa radicalité mais aussi parce qu'il compte parmi ses membres, voire parmi ses organisateur·trices, des organisations de jeunes juif·ves militant·es comme Not Now et Jewish Voice for Peace. Et ce mouvement ne se contente pas de s'indigner mais, pour reprendre la formule de Yorgos Mitralias à propos du mouvement étatsunien :

« il va plus loin, en frappant l'adversaire tout-puissant là où cela lui fait le plus mal : dans son portefeuille et son arsenal. C'est pourquoi sa principale revendication est de mettre fin immédiatement et une fois pour toutes aux relations et transactions économiques de toute espèce des universités américaines avec Israël et avec les entreprises américaines qui soutiennent financièrement et militairement Israël »

À Montréal, au lieu de se disperser, les étudiant·es de l'UQAM et d'autres universités montréalaises ont choisi de rejoindre le campement de l'Université McGill, en plein centre-ville. Et on y retrouve grosso modo la même détermination, les mêmes revendications politiques mais aussi la même volonté et les mêmes pratiques répressives des directions universitaires qu'ailleurs.

Le 30 avril l'administration a réclamé l'intervention de la police. Le même jour deux étudiant·es ont déposé une demande d'injonction exigeant que les militant·es quittent les lieux et manifestent à plus de 100 mètres de l'Université. Le 1er mai, la Cour supérieure a rejeté la demande au motif notamment que les craintes des étudiant·es sont « en grande partie subjectives » et reposent sur des « évènements isolés ».

Malgré cette décision judiciaire, l'administration universitaire a clairement fait entendre qu'elle n'entendait pas en rester là. « C'est vraiment le temps de démanteler le camp » insiste le vice-recteur à la vie étudiante, Fabrice Labeau. À croire que les dirigeants de McGill « ne savent pas lire » pour reprendre la formule mobilisée la même semaine par un vice-recteur à l'encontre des étudiant·es en droit de McGill [1]

Le lendemain, dans la matinée du 2 mai, ignorant à son tour les constats de la Cour supérieure, le Premier ministre du Québec, François Legault, demande aux forces de l'ordre d'expulser les étudiant·es : « Je vais laisser quand même les policiers décider comment et quand ils font ça. Mais les campements doivent être démantelés ».

Le même jour, une "organisation proisraélienne", dont le nom n'est pas spécifié, installe un écran géant en face de l'Université diffusant un "documentaire sur l'attaque du Hamas contre Israël". Une manifestation proisraélienne est également organisée face à l'entrée du parc de l'Université. La police est là en grand nombre, pour "tenir à distance les deux camps", selon La Presse.

C'est dans ce contexte pour le moins tendu, que les étudiant·es de l'UQAM présent·es sur le campement appel le corps professoral à la solidarité.

Nous faisons suivre ci-dessous leurs « pistes d'action concrètes » :

« Nous vous écrivons aujourd'hui pour faire suite à notre discussion et vous proposer des pistes d'actions concrètes pour soutenir ce mouvement que nous pouvons qualifier d' historique et dans lequel nous avons tout.e.s une responsabilité. Il existe plusieurs niveaux d'implications pour les professeur.e.s et chargé.e.s de cours, chacun-e pouvant choisir celui qui lui convient le mieux en fonction de son rythme de vie et de son énergie, par exemple :

• Rédiger un texte individuel ou collectif au nom des professeur.e.s de l'UQAM pour soutenir le campement.
• Venir sur place les matinées, car plusieurs médias sont souvent présents et recherchent des personnes pour intervenir à ce sujet. Plusieurs professeur.e.s de McGill et de Concordia ont pris la parole sur les médias pour soutenir le mouvement, et il serait bénéfique et important que l'UQAM fasse également entendre les voix de la résistance uqamienne.
• Être présent.e chaque jour, même pour quelques heures, est important. Nous ne savons jamais ce qui peut se produire à tout moment, et la présence de professeur.e. s dans ces conditions est importante politiquement et médiatiquement.
• Participer à nos réunions de campement chaque jour à 19h à la tente SDHPP UQAM. Nous y faisons un bilan de la journée et évaluons les actions à entreprendre pour le lendemain. Les événements évoluent rapidement, chaque heure étant l'équivalent d'une semaine dans un rythme quotidien. Si vous rencontrez des difficultés pour accéder à l'intérieur du campement, vous pouvez indiquer que vous êtes professeur.e et que vous venez rejoindre la tente SDHPP UQAM.
• Si vous souhaitez être inclu dans une liste d'appels d'urgence en cas d'évacuation et de démantèlement du campement, veuillez répondre à ce courriel en communiquant votre numéro de téléphone. Ce type de mission implique d'accepter d'être contacté en urgence à tout moment de la journée.
• Suivre notre page Facebook ou Instagram. Nous essayons de tenir le public informé aussi rapidement que possible.

En tant que professeur.e.s, chargé.e de cours, vous savez pertinemment que ces temps de solidarités sont bien plus que de simples événements ; ils représentent des moments clés de notre histoire collective.

Dans de tels moments, la réactivité est essentielle ; chaque geste, chaque parole comptent et peuvent avoir un impact significatif sur la suite de nos actions et la portée de nos revendications. C'est pourquoi nous appelons nos professeur.e. s à rejoindre les rangs de cette lutte, à apporter leurs soutiens et leurs expertises pour favoriser son avancée. Vous savez également, pour que cette lutte ait un réel impact, il est nécessaire de ne pas la limiter au fait unique des étudiant.e. s, mais qu' elle soit également mise en mouvement par les différents corps représentant le chœur universitaire. Comme nous l'avons vu aux États-Unis et dans d'autres mouvements de solidarité à travers le monde, la présence et l'engagement des professeur.e.s peuvent jouer un rôle important dans l'amplification des voix des manifestant.e.s et dans la sensibilisation du public aux enjeux qui nous concernent tous.

Comité d'action du campement,
Solidarité pour les droits humains des Palestiniennes & Palestiniens de l'UQAM »

Martin Gallié
Professeur, département des sciences juridiques
UQAM


[1] “McGill's provost has apologized for a “disrespectful” email besmirching a law student concerned about the strike by law professors — after he sent it to the university's president and other senior colleagues but also to the student in question by mistake. (…) Manfredi's response appeared to be an attempt to forward the student's email with his critical comments to Deep Saini, McGill's president, Robert Leckey, the dean of the faculty of law, and Fabrice Labeau, the deputy provost. “Are our students incapable of reading ?” he wrote”.
https://montrealgazette.com/news/local-news/mcgills-no-2-apologizes-for-disrespectful-email-about-law-student-in-reply-blunder#:~:text=The%20strike%20follows%20more%20than,Toronto%2C%20said%20Fox%2DDecent

Deuxième entretien avec Jean-Pierre Roy et Nimâ Machouf

3 mai 2024, par Martin Gallié, Jean-Pierre Roy, Nimâ Machouf — , ,
Aujourd'hui, 28 avril 2024, nous avons un deuxième entretien avec Nimâ Machouf, épidémiologiste et Jean-Pierre Roy, infirmier, tous les deux membres de la Flottille de la (…)

Aujourd'hui, 28 avril 2024, nous avons un deuxième entretien avec Nimâ Machouf, épidémiologiste et Jean-Pierre Roy, infirmier, tous les deux membres de la Flottille de la liberté pour Gaza. Il nous parle des blocages rencontrés par la flottille de la liberté pour Gaza.


Version audio de l'entrevue

24 avril 2024, troisième entretien avec Jean-Pierre Roy de la flottille de la liberté pour Gaza

Pour la troisième fois cette semaine, nous retrouvons aujourd'hui mercredi 24 avril 2024, Jean-Pierre Valdebenito, infirmier de Québec et membre de la délégation Québécoise (…)

Pour la troisième fois cette semaine, nous retrouvons aujourd'hui mercredi 24 avril 2024, Jean-Pierre Valdebenito, infirmier de Québec et membre de la délégation Québécoise pour la Flottille de la liberté pour Gaza.

Dans ce court entretien, Jean-Pierre explique que la délégation est toujours bloquée à Istanbul. D'après les informations dont il dispose, les gouvernements occidentaux font toujours pression sur le Gouvernement Turc pour que celui-ci bloque ou retarde le départ de l'aide humanitaire.

Le temps joue contre les Palestiniens et contre la délégation internationale.

Ce même 24 avril 2024, et selon le journal Le Monde, la défense civile de la bande Gaza affirme avoir retrouvé, « 283 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l'intérieur de l'hôpital Nasser de Khan Younès ». L'armée israélienne affirme qu'il s'agit d'une accusation « sans fondement ». « Face à un climat d'impunité », l'ONU demande des enquêtes indépendantes.

À New York, l'Université Colombia a suspendu tous les cours en présentiel. Le campus est occupé. Plus d'une centaine d'étudiant·es est poursuivi devant le comité de discipline de l'Université. Le Président des États-Unis a accusé les étudiant·es d'antisémitisme.

Toujours selon Le Monde, à l'Université Yale, une soixantaine d'étudiant·es a été arrêtée et la mobilisation s'étend à d'autres campus.


Version audio de l'entrevue

Balado sur la résistance à l’industrie minière en Équateur

L'Actu des Oublié.e.s IV - Épisode 14. No à la Mineria ! 22 avril 2024 | tiré de Regards .fr En Equateur, les projets miniers se multiplient : 8 % du territoire national (…)

L'Actu des Oublié.e.s IV - Épisode 14. No à la Mineria !

22 avril 2024 | tiré de Regards .fr

En Equateur, les projets miniers se multiplient : 8 % du territoire national est concerné.Le gouvernement du président Noboa mène l'offensive en faisant appel à la police, à l'armée et même à des paramilitaires financés par les multinationales pour imposer des consultations aux populations.Pourtant, fort d'une constitution qui le protège (un peu), organisé et solidaire, le peuple équatorien résiste et maintient vivaces les flammes de la résistance. Focus sur le dernier chapitre de cet autre conflit intérieur à Palo Quemado, avec Luis Corral, porte parole du Front contre l'industrie minière.Mise à jour :A noter que le 20 avril, par référendum, le peuple équatorien a refusé à 65 % le fait de respecter les décisions des tribunaux d'arbitrage (tribunaux internationaux qui permettent aux multinationales de se retourner contre l'état lorsqu'elles s'estiment lésées que leurs projets ne sont pas menés à terme).

Avec Luis Corral, porte parole du Frente Nacional Antiminero

MEDIASActualité des mouvements anti-mineria en Equateur (castillan) :Frente Antiminero (Facebook)Caminantes, Espacio de articulación nacional anti-minera del Ecuador (Facebook)CONAIE [point] org
Sources en français :Sauvons la Forêt [point] orgWeDemain [point] frCDHAL [point] org
DOUBLAGEMarylou
MUSIQUESBoomBapKillaz Resistencia — Mike Corleone & DomeLucha Eterna — Caye Cayejera / Black Mama / M. Ankayli / Taki Amaru Ft. DjmicFuerza Latinoamericana — Rima Roja en Venus / Aguila tway / Mariela Salgado / Venus CastilloVISUEL« Notre lutte est pour la vie / Résistes ! »Affiche des communautés en lutte de Palo Quemado et Las Naves, auteur : Borrego.

Il y a nécessité d’un remontant corsé pour sauver un vin frelaté

30 avril 2024, par Marc Bonhomme — , ,
Le prochain Conseil national de Québec solidaire aura lieu à Saguenay (secteur Jonquière) du 24 au 26 mai. Sa substantifique moelle sera la Déclaration de Saguenay présenté (…)

Le prochain Conseil national de Québec solidaire aura lieu à Saguenay (secteur Jonquière) du 24 au 26 mai. Sa substantifique moelle sera la Déclaration de Saguenay présenté comme « un socle » à partir duquel le parti définira son « discours politique lors des prochaines années ». Cette Déclaration est plutôt un plaidoyer de généralités, de vagues propositions et de quelques-unes précises mais dont plusieurs sont problématiques. En plus, elle n'a aucune valeur statutaire. Elle engage donc peu la direction du parti. Le but de cette Déclaration est un déploiement médiatique, une opération charme, pour la conquête électorale des régions et peut-être une main tendue au PQ.

Il y a moyen de l'amender vers des engagements concrets à la hauteur d'une alternative de gauche. C'est le but de ce texte. Les changements que je propose sont surlignés en rouge à l'intérieur du texte original. Le surligné en vert sont les amendements adoptés par Hochelaga-Maisonneuve, dont le libellé peut être approximatif, dont je suis membre. L'argumentaire est en italique.

PREMIÈRE PROPOSITION

En cohérence avec les principes de la transition juste, de la décroissance de la surproduction matérielle en matière de lutte contre les changements climatiques et de mobilité durable, un gouvernement solidaire va :

• responsabiliser en priorité les très grands pollueurs qu'ils soient industriels ou individuels en imposant davantage leurs profits et leur capital et en expropriant les entreprises pétrolières et gazières ;

Responsabiliser » signifie faire payer. Il faut éviter la fausse bonne idée d'une taxe carbone à la source car ses conséquences seraient les mêmes qu'une taxe chargée directement aux usagers car elle leur serait refilée comme n'importe quelle taxe indirecte régressive. Contrer l'impôt sur les profits en les haussant est politiquement plus odieux et difficile. L'expropriation des industries énergétiques est conforme au programme Solidaire.

• miser sur la création d'alternatives de mobilité durable afin de faciliter les changements de comportement de la majorité des travailleuses et travailleurs ;

• prioriser le développement massif et rapideet gratuit du transport collectif interrégional et interurbain et urbain sur l'ensemble du territoire, de même qu'en développant un service communautaire subventionné d'autopartage électrique à la manière Communauto, en priorisant les régions les moins bien desservies. à la hauteur nécessaire pour que les ménages n'aient pas besoin de véhicules routiers. Les moyennes villes régionales ont aussi besoin d'un transport urbain adéquat tout comme d'un service d'autopartage, comme le centre de Montréal, qui peut s'étendre jusqu'au moindre village. La combinaison transport collectif gratuit et d'autopartage subventionné doit aller jusqu'à la disparition de l'auto privée.

DEUXIÈME PROPOSITION

Ainsi, en matière de transition écologique, un gouvernement solidaire va :

• appliquer le principe du zéro perte d'emploi nette à l'intérieur de chaque région entreprise sinon que soit à charge d'un collectif patronale le placement dans une autre entreprise aux mêmes conditions de travail y compris la formation nécessaire ;
Zéro perte d'emploi régional ne tient pas compte de la conjoncture économique et déresponsabilise l'entreprise. Le collectif patronal tient compte des entreprises qui ferment ou trop économiquement faibles tout en tenant compte de la compétitivité entre entreprises ce qui responsabilisent les « gagnants ».

• prioriser la diversification des économies locales, les investissements dans des secteurs peu polluants et la requalification de la main d'œuvre ;

• implanter des comités paritaires de travailleuses et travailleurs, préférablement syndicaux sur la transition dans les milieux de travail.

Les comités paritaires impliquent la paralysante bonne entente patron-travailleur alors qu'une transition réussie passe par l'unité combative travailleuse contre le patron et le gouvernement.

TROISIÈME PROPOSITION

Dans toutes ses décisions en matière de construction d'infrastructures, un gouvernement de Québec solidaire sera guidé par le principe d'équité territoriale y compris un système de péréquation régionale. Selon ce principe, les régions rurales et les quartiers plus défavorisés en zone urbaine doivent avoir accès au même niveau de services que le reste du Québec.
Les régions plus pauvres ne pourront rien sans des moyens financiers égaux aux régions riches.

SIXIÈME PROPOSITION

Un gouvernement de Québec solidaire va donner aux régions les moyens d'organiser leur développement économique et social ainsi que leurs efforts d'adaptation aux changements climatiques, en mettant en place des Conseils régionaux de développement et de transition (CRDT) élus directement par la population.
La transition doit être populaire et non faite au profit des élites locales.

SEPTIÈME PROPOSITION

Québec solidaire est favorable à l'exploitation durable et responsable des ressources naturelles sur le territoire québécois, dans le respect des limites de la planète et des écosystèmes. Cette exploitation doit impérativement se faire dans le respect des droits inaliénables des peuples autochtones, en cohérence avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. ce qui signifie un droit de veto sur le développement et l'usage de leurs ressources naturelles sur leurs territoires ancestrales.

Le langage juridique de l'article 32.2 de la Déclaration permet aux gouvernements de noyer le poisson comme le fédéral l'a fait vis-à-vis les Wet'suwet'en et de même l'aile parlementaire de Québec solidaire vis-à-vis la demande de moratoire sur la chasse à l'orignal des Anishinabeg dans le Parc La Vérendry obtenue grâce à leur militance alors que l'aile parlementaire prônait la conciliation Anishinabeg – chasseurs
Québec solidaire reconnaît l'importance, pour de nombreuses régions du Québec, des emplois de qualité liés à l'exploitation des ressources naturelles. Pour mettre fin à la vente à rabais des ressources naturelles et garantir la juste répartition des bénéfices de leur exploitation, un gouvernement de Québec solidaire va :

• s'assurer, conformément à notre programme, du contrôle majoritaire public des entreprises de ce secteur
La clef de voûte de « l'exploitation durable et responsable des ressources naturelles » demeure le contrôle public des entreprises du secteur comme stipulé par le programme Solidaire (section 1.3)

• s'assurer d'une répartition directe des redevances aux régions et aux collectivités ;

• favoriser le développement de modèles économiques démocratiques, notamment les coopératives, et de l'économie circulaire.

HUITIÈME PROPOSITION

Québec solidaire reconnaît le rôle central de l'industrie forestière dans l'épanouissement économique de plusieurs régions du Québec. Pour assurer la durabilité de cette industrie et la pérennité de la ressource, un gouvernement solidaire va adopter une stratégie d'adaptation des forêts aux changements climatiques, en collaboration avec les communautés touchées et l'industrie. Pour ce faire, il interdira d'ici 2030 l'utilisation de la forêt pour du papier-journal et d'ici 2035 pour du papier. Il limitera les exportations de bois d'œuvre et favorisera son usage pour la construction de bâtiments de toutes sortes y compris en hauteur.

L'usage de la forêt pour fabriquer du papier jetable souvent à des fins purement publicitaire est aussi antiécologique que la fabrication de plastique à usage unique. Par contre, le bois de construction fige pour ± 50 ans la décomposition du bois productrice de GES, ce qui donne le temps de maîtriser les émanations de GES d'ici là.

NEUVIÈME PROPOSITION

Un gouvernement de Québec solidaire va :

• conférer la responsabilité de l'agriculture à la première ministre ou au premier ministre du Québec ;

Pourquoi cette centralisation alors qu'on veut décentraliser ? Pourquoi ne pas confier au PM aussi la santé et l'éducation ? Le PM est-il par définition versé en agriculture ?

• créer un Fond d'urgence pour soutenir les agricultrices et agriculteurs qui font face aux conséquences des changements climatiques alimenté entre autres une taxe sur la malbouffe ;
L'ultra-transformation des aliments est une arme à deux tranchants. Elle est facteur d'obésité tout en privant l'agriculteur d'une part suffisante du prix de détail des aliments au profit de l'industrie d'une transformation nuisible et inutile.

• procéder à une réforme en profondeur agrobiologique de l'ensemble des programmes de soutien au secteur agricole afin de les adapter à la réalité des changements climatiques, tout en diminuant significativement la charge administrative ;
Une réforme en profondeur de l'agriculture peut-elle ne pas être agrobiologique ?

• renégocier les accords commerciaux afin de tendre vers la réciprocité des normes pour les produits importés quitte à imposer temporairement un tarif compensatoire.
Il est impérialiste d'imposer ses normes aux autres pays qui risquent d'être plus pauvres mais on peut protéger légitimement ses propres normes.

DIXIÈME PROPOSITION

En matière d'agriculture, Québec solidaire reconnaît le rôle de l'Union des producteurs agricoles (UPA) et renonce à réformer le syndicalisme agricole. favorise la démocratie syndicale qui comprend, le cas échéant, le pluralisme syndical.

Sans plaider pour le pluralisme syndical, il est carrément anti-démocratique d'être contre… d'autant plus que le Québec serait gagnant d'avoir une filiale de Via Campesina tout comme le Canada, les ÉU et en fait tous les pays des Amériques sauf les Guyanes. On en revient pas de faire un tel pied de nez à l'Union paysanne malgré ses difficultés.

ONZIÈME PROPOSITION

En ce qui a trait au déploiement de la filière batterie au Québec, un gouvernement solidaire va :

donner la priorité au transport en commun

relancer encadrer la filière batterie sur des bases démocratiques, durables et justes, notamment en confiant au Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE) un mandat générique,afin de planifier le déploiement de cette filière économique de manière responsable et transparente, déclarer un moratoire sur le développement de cette filière y compris l'usine Northvolt, publier avant les prochaines élections un rapport sur le sujet dans l'esprit de Commission sur les enjeux énergétiques du Québec du début des années 2010 pour que ce rapport devienne le principal enjeu électoral. ;

prioriser les entreprises québécoises s'assurer d'une propriété publique majoritaire dans l'esprit de et les modèles économiques démocratiques dans le déploiement de la filière batterie ;

• fixer à la filière batterie un objectif spécifique de réduction de gaz à effet de serre (GES) au Québec.

La filière batterie ne fait sens qui si elle au service de la rupture avec le tout- électrique conduisant à la perpétuation de l'étalement urbain et de l'agro-industrie. Le BAPE est une organisation bureaucratique purement consultative qui ne saurait décider du développement économique du Québec. Par contre renouer avec le grand débat du début des années 2010 dans la perspective des prochaines élections aurait de l'allure. Confier le noyau producteur à l'entreprise privée, québécoise ou non, est renoncer au contrôle de la filière batterie et contraire à la « nationalisations de grandes entreprises dans certains secteurs stratégiques » clamée dans le programme Solidaire.

DOUZIÈME PROPOSITION

En matière d'habitation, un gouvernement de Québec solidaire va :

• s'assurer qu'au moins la moitié des logements construits au Québec soit hors marché (et écoénergétiques) pour atteindre un stock de logements hors marché de 40% comme c'était le cas en Suède avant son tournant néolibéral de 1991
Il est aberrant pour ne pas dire scandaleux de passer sous silence la solution fondamentale du logement hors marché ou social écoénergétique, en région comme ailleurs, pour régler la crise du logement. Il serait temps que Québec solidaire se hausse au moins à la hauteur sociale-démocrate de la Suède d'avant l'ère néolibérale.

• convoquer un sommet national afin de lancer une nouvelle Corvée habitation sur l'ensemble du territoire québécois ;

• lancer un programme rapide de construction de maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale ;

• en dialogue continu avec les communautés autochtones, appuyer leurs efforts afin de répondre à leurs défis particuliers en matière de logement, particulièrement dans le Nord-du-Québec.

TREIZIÈME PROPOSITION

Québec solidaire adhère au modèle interculturaliste des bâtisseurs du Québec moderne, ce qui signifie une reconnaissance du racisme systémique donnant lieu à une commission sur le sujet.

Se gargariser d'interculturalisme et passer sous silence le racisme systémique sent l'opportunisme vis-à-vis « les régions »

Québec solidaire s'engage à défendre les droits et libertés des Québécoises et des Québécois.

Ainsi, un gouvernement de Québec solidaire va affirmer la primauté de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne constitutionnalisée dans le cadre d'un Québec indépendant.

Québec solidaire n'est-il pas en campagne pour « le projet de pays de Québec solidaire » en région aussi ?

Faut-il s'inquiéter de la stagnation peut-être devenue glissement des Solidaires ?

Les deux derniers sondages simultanés ont beau être contradictoire eu égard aux PQ, CAQ et Libéraux, ils montrent un Québec solidaire en baisse. Pourquoi le message ne passe-t-il pas alors que la tournée de régions est terminée ? Il est difficile d'être convainquant quand on affirme mener une campagne pour « le projet de pays de Québec solidaire » mais qu'on n'en glisse pas un mot dans les engagements, si mous soient-ils, de la Déclaration de Saguenay qui doit tenir lieu de discours politiques dans les prochaines années. Le double langage Solidaire commence à se constater. Ce qui est vrai pour l'indépendance l'est aussi pour la politique Solidaire concernant l'enjeu climatique qui reste ambigu à propos de la filière batterie. Veut-on une filière alignée sur l'auto électrique à la mode de la CAQ ou un redimensionnement radical donnant la priorité au transport en commun ? « The answer is blowing in the wind » comme le chantait Bob Dylan au temps des grandes mobilisations soixante-huitardes.

Marc Bonhomme, 24 avril 2024
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca

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