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Les six façons par lesquelles Justin Trudeau induit la population en erreur à propos de l’immigration

26 novembre 2024, par Syed Hussan — , ,
Le nouveau plan de J. Trudeau sur l'immigration est une capitulation devant les Conservateurs.trices. Syed Hussan, The Breach, 20 novembre 2024 Traduction, Alexandra Cyr (…)

Le nouveau plan de J. Trudeau sur l'immigration est une capitulation devant les Conservateurs.trices.

Syed Hussan, The Breach, 20 novembre 2024
Traduction, Alexandra Cyr

Introduction

Syed Hussan est le directeur de l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement. Il critique ici chaque argument par lequel le Premier ministre induit la population en erreur à ce sujet.

  • 1- Il s'agit d'un énorme changement
  • 2- Une coupe significative en immigration. Une réduction de l'immigration permanente d'au moins 20%.
  • 3- L'introduction d'une série de mesures permettant de s'attaquer aux immigrants.es temporaires.
  • 4- Conséquence : une diminution des étudiants.es et de travailleurs.euses temporaires étrangers.ères.

Justin Trudeau : le nouveau plan canadien en immigration est honnête. Il diminue le nombre d'immigrants.es entrant au pays que ce soit temporairement ou de manière permanente.

S. Hussan : Ce que je J. Trudeau nous présente ici ce n'est pas un plan ; c'est une capitulation devant les Conservateurs.trices.

Il ne diminue pas le nombre de nouveaux.elles immigrants.es, il expulse 2,300 millions d'immigrants.es du pays. Il tente de justifier cette politique.

J.T. : Parlons d'immigration.

S.H. : Voici l'épreuve des faits.

1- Accepter plus d'immigrants.es ne s'est pas fait par accident. Ce fut un projet bipartisan.

J.T. : Historiquement, le plan visait les résidents.es permanents.es. Le nombre d'étudiants.es et de travailleurs de l'étranger qui était acceptés.es chaque année ne rejoignait pas la demande de l'économie.

S.H. : Depuis 2008, les gouvernements conservateurs et libéraux ont accepté plus d'immigrants.es temporaires que de permenents.es. C'est un virage intentionnel pour réduire le nombre de personnes ayant des droits et rendre les immigrants.es plus exploitables. Une récente enquête des Nations Unies rapporte que le programme des travailleurs.euses temporaires canadien sert à implanter les conditions pour une forme d'esclavage contemporain.

2- Le nouveau plan ne protégera pas les immigrants.es. Il va les rendre encore plus vulnérables.

J.T. : Beaucoup trop de collèges et universités se servent des étudiants.es de l'étranger pour assurer leur fonctionnement. Ils peuvent en exiger des dizaines de milliers de dollars supplémentaires qui ne sont demandés aux citoyens.nes canadiens.nes.

S.H. : Des droits de scolarité très élevés, des permis de travail restreints, peu d'accès à la résidence permanente sont des choix faits par le gouvernement fédéral et ceux des provinces qui permet des traitements injustes. Et ce n'est pas le nouveau plan qui change cela. Le gouvernement permet cette exploitation et puni les exploités.es.

J.T. : Il y a clairement de mauvaises personnes qui exploitent franchement les immigrants.es vulnérables avec des promesses d'emploi, de diplômes et d'accès facile à citoyenneté.

S.H. : Les plans libéraux vont mener à l'expiration de 2,300 millions de permis au cours des deux prochaines années. Cela ne va qu'empirer les conditions d'exploitation, rendre des gens désespérés et encore plus susceptibles d'être mal traités.

3- Les immigrants.es ne sont pas la variable d'ajustement de l'économie

J.T. : Comme équipe fédérale, nous aurions pu agir plus tôt, fermer le robinet plus vite.

S.H. : Les immigrants.es ne sont pas un flot continue qu'on peut arrêter à sa guise. Nous sommes des gens avec des droits, des familles, des rêves et du potentiel. On nous a promis l'égalité des droits et la justice. Le Canada arrache des millions de personnes à ce pays où ils et elles ont construit leur vie.

4- Les immigrants.es ne sont pas un poids pour le Canada. Ils et elles y contribuent massivement.

J.T. : Cette pause va donner à notre économie et à nos communautés une chance de retrouver leur équilibre.

S.H. : Le migrants.es ne sont pas un boulet pour l'économie, au contraire. Leur contribution y ajoute : leur part soutient les services publics auxquels ils et elles n'ont pas accès. La part des étudiants.es de l'étranger au PIB canadien en 2022, a été de 31 milliards de dollars. Ces personnes remplissent des fonctions critiques dans les soins de santé, de l'agriculture et les technologies formant la colonne vertébrale de beaucoup de secteurs.

5- Les immigrants.es ne sont pas à blâmer pour la crise du logement

J.T. : Notre limitation du nombre d'étudiants.es de l'étranger a déjà fait baisser le coût des loyers dans les grandes villes. Et si nous maintenons cette règle, la baisse continuera.

S.H. : Les étudiants.es de l'étranger et les travailleurs.euses temporaires ne fixent pas le coût des loyers ni ne contrôlent le stock de logements. C'est l'action des propriétaires corporatifs qui rénovent et font augmenter les prix des loyers. Les gouvernements provinciaux ont éliminé le contrôle des loyers et n'investissent pas dans le logement social. Le marché spéculatif du logement rend l'achat de maison impossible pour la vaste majorité de la population.

6- L'accès au statut d'asile au Canada n'est pas un jeu de courte échelle ; c'est un droit

J.T. : Certains.es résidents.es temporaires se tournent parfois vers notre système d'asile quand leur visa expire ; c'est une manœuvre pour rester au pays.

S.H. : Ici, J. Trudeau alimente de dangereux stéréotypes au sujet des immigrants.es et des requérants.es du droit d'asile. Rechercher la sécurité, la stabilité ou des « opportunités » n'est pas une manœuvre, c'est un droit humain fondamental inscrit dans les lois canadiennes et internationales.

J.T. : Nous faisons en sorte que le système fonctionne pour les Canadiens.nes et ceux et celles qui arrivent ici plutôt que pour les grands magasins, les chaines de restaurants, les consultants.es en immigration et les collèges tricheurs qui exploitent la situation.

S.H. : S'il veut que le système fonctionne, voici ce qu'il devrait faire :

  • Cesser de prendre les immigrants.es comme bouc émissaires.
  • Souligner leur contribution indispensable.
  • Les protéger immédiatement des coupes à venir.

Leur garantir le statut de résidents.es permanents.es à tous et toutes. Faire cesser le règne de terreur lié aux intérêts corporatifs qui profitent de la nécessité d'assurer ses besoins de base. Et investir dans le logement, les soins de santé et les infrastructures pour tous les résidents et résidentes de ce pays, une bonne fois pour toute.

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Taxe éco-irresponsable

26 novembre 2024, par Les oubliés de l'autobus — , ,
L'administration Trudeau annonce aujourd'hui un congé de TPS. Il peut être intéressant de voir cette taxe supprimée pendant deux mois sur certains produits mais il serait (…)

L'administration Trudeau annonce aujourd'hui un congé de TPS. Il peut être intéressant de voir cette taxe supprimée pendant deux mois sur certains produits mais il serait préférable de la voir abolie pour toujours sur les biens essentiels. Parmi ceux-ci nous plaçons le transport en commun.

Les <http:/www.oubliesdelautobus.sitew.ca/>'>oubliés de l'autobus ont déposé pour signature sur le site du gouvernement fédéral une pétition qui demande le retrait de la TPS sur les billets d'autocars et de trains, cette taxe ajoutant 5% à leurs prix déjà très élevés. Le groupe constate que ce choix éco-responsable est taxé quand pourtant l'utilisateur de transport collectif contribue déjà au-delà de sa juste part à construire et maintenir les infrastructures routières.

Il reste encore quelques jours pour signer la <https://www.noscommunes.ca/petition...>'>pétition e-5053 qui se lit comme suit :

Attendu que :

• Le transport est un besoin essentiel, particulièrement dans les régions éloignées des centres ;

• Les taxes sur les transports collectifs qui s'ajoutent aux prix des billets les rendent prohibitifs pour les usagers les plus démunis ;

• Les fournisseurs de service de transport collectif peinent à maintenir des horaires suffisants et des circuits universels ;

• Les services de transport collectif contribuent efficacement à la diminution des gaz à effet de serre (GES) ;

• Les citoyens qui utilisent ces services doivent être encouragés car ils collaborent à réduire la congestion et l'émission de GES.

Nous soussignés, citoyennes et citoyens utilisateurs de services de transport collectif au Canada, prions la Chambre des communes réunie en Parlement de supprimer la taxe (TPS/TVH) sur la vente de billets d'autocars interurbains et de trains de passagers.

On peut signer jusqu'au 3 décembre à https://www.noscommunes.ca/petitions/fr/Petition/Details?Petition=e-5053

(enanglais :)

Colette Provost, secrétaire du CA
Les oubliés de l'autobus

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Des groupes pacifistes appellent au retrait du Canada de l’OTAN

26 novembre 2024, par Bifan Sun — , ,
L'Assemblée parlementaire de l'OTAN s'ouvre aujourd'hui à Montréal et plusieurs groupes pacifistes se mobilisent pour appeler au retrait du Canada de l'alliance militaire (…)

L'Assemblée parlementaire de l'OTAN s'ouvre aujourd'hui à Montréal et plusieurs groupes pacifistes se mobilisent pour appeler au retrait du Canada de l'alliance militaire euro-atlantique. Ces groupes dénoncent notamment la pression exercée par l'OTAN sur le Canada pour qu'il augmente ses dépenses militaires à 2 % du PIB. Ils condamnent également la complicité de l'OTAN avec Israël.

Du jeudi 22 au lundi 25 novembre, la 70e session annuelle de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) se tient à Montréal, réunissant près de 400 délégué·es des 32 pays membres et de 25 autres pays et instances parlementaires partenaires.

22 novembre 2024 | tiré de Pivot

L'OTAN est une alliance militaire réunissant la plupart des pays d'Europe et ceux d'Amérique du Nord, qui s'engage à « défendre la liberté et la sécurité de ses membres par des moyens politiques et militaires ». Elle dit « promouvoir les valeurs démocratiques » et être « attachée à la résolution pacifique des différends ».

Mais à l'approche de son assemblée, les mobilisations de la société civile contre l'OTAN se multiplient. Plusieurs manifestations et activités de sensibilisation sont prévues cette fin de semaine, appelant au retrait du Canada de l'alliance militaire euro-atlantique.
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Le collectif Désinvestir pour la Palestine, la Convergence des luttes anticapitalistes, le collectif Échec à la guerre et le Mouvement québécois pour la paix organisent plusieurs manifestations les 22 et 23 novembre.

Le collectif Désinvestir pour la Palestine organise également un rassemblement suivi d'une performance artistique le 21 novembre.

Le Réseau pan-canadien pour la paix et la justice organise pour sa part un contre-sommet intitulé « Non à l'OTAN, oui à la paix » le 24 novembre.
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« Investir dans l'OTAN, dans la soi-disant « défense », ce n'est pas investir dans la paix, c'est investir dans la guerre, dans le militarisme et dans l'impérialisme », déclare Benoît Allard, porte-parole du collectif Désinvestir pour la Palestine.

« L'OTAN n'est pas une alliance défensive, c'est une machine de guerre, de mort, de destruction », dénonce Raymond Legault, porte-parole du collectif Échec à la guerre, en énumérant les conflits armés dans lesquelles l'OTAN s'est lancée au cours des 30 dernières années : Irak, Kosovo, Afghanistan, Libye, Syrie…

Notamment, la guerre « contre le terrorisme » initiée par les États-Unis après le 11– Septembre a causé plus de 4,5 millions de morts directes et indirectes et a créé au moins 38 millions de personnes déplacées, selon des estimations de l'Institut Watson d'affaires publiques et internationales, à l'Université Brown.

« Il faut réveiller le public, mais aussi remettre en question l'agenda de l'ensemble de la classe politique canadienne et québécoise, qui n'ose plus dire un mot contre l'OTAN », souligne Alex Tyrrell, chef du Parti vert du Québec et co-organisateur du contre-sommet.

« Ce qui construit la paix et la sécurité, c'est la solidarité entre les peuples qui se mobilisent pour la paix, pour la réduction des inégalités et des injustices. »
Benoît Allard, Désinvestir pour la Palestine

Aujourd'hui, face à l'escalade des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, les groupes pacifistes affirment aussi qu'il est urgent que les Canadien·nes prennent l'initiative de rebâtir le mouvement pour la paix. Ils appellent les citoyen·nes à descendre dans la rue pour manifester leur opposition à la guerre, comme ils et elles l'ont fait en 2003 contre l'invasion de l'Irak, quand 200 000 personnes avaient pris les rues de Montréal, un événement record à l'époque.

Doublement des dépenses militaires

En 2006, les ministres de la Défense des pays de l'OTAN ont convenu que les alliés consacreraient au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) au budget militaire, afin d'assurer une disponibilité opérationnelle à l'échelle de l'alliance. Lors du dernier sommet de l'OTAN, qui s'est tenu en juillet 2024 à Washington, deux tiers des alliés avaient atteint cet objectif.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a réaffirmé l'engagement du Canada à l'atteindre d'ici 2032-2033. Pour ce faire, selon la projection du Directeur parlementaire du budget, les dépenses de défense nationale devraient s'élever à 81,9 milliards $ d'ici 2032-2033, soit près du double du montant prévu pour 2024-2025, estimé à 41 milliards $.

De plus, comme convenu par les alliés de l'OTAN au sommet de Vilnius en 2023, le Canada s'engage également à consacrer 20 % de ces dépenses à l'acquisition de nouveaux équipements majeurs, y compris la recherche et le développement liés, afin d'assurer une modernisation rapide de ses capacités militaires.

« Ce n'est absolument pas nécessaire à la sécurité de la population canadienne », dénonce Raymond Legault. « L'OTAN est de très loin l'alliance militaire la plus armée dans le monde. »

En effet, les dépenses militaires de la trentaine de membres de l'OTAN représentent 55 % du total mondial, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). À elles seules, les dépenses militaires des États-Unis ont constitué 37,5 % des dépenses mondiales, soit plus que le total des neuf autres pays en tête de liste, incluant la Chine et la Russie.

« Investir dans l'OTAN, c'est investir dans la guerre, dans le militarisme et dans l'impérialisme. » Benoît Allard

« C'est inacceptable d'investir davantage dans l'armée alors qu'il y a des besoins criants ailleurs », déplore Benoît Allard.

« Ça risque d'avoir des impacts désastreux sur l'ensemble de nos politiques sociales », soutient Raymond Legault.

Les groupes pacifistes soulignent que ce n'est qu'un des nombreux exemples où les grandes puissances de l'OTAN, notamment les États-Unis, influencent voire déterminent la politique canadienne, par exemple en l'incitant à participer à des opérations militaires.

Complice d'Israël

Au cours des sept dernières décennies, les alliés de l'OTAN ont fermement soutenu Israël, y compris dans l'occupation et la colonisation illégales du territoire palestinien ainsi que dans le génocide en cours à Gaza.

« Sauf de rares exceptions, la complicité ou l'inaction des pays membres de l'OTAN, qui se contentent d'appeler à un cessez-le-feu sans la moindre sanction contre Israël, nous donne la mesure réelle de leur attachement aux droits humains et au droit international », déplore le collectif Échec à la guerre dans un communiqué.

Ce sont les mêmes puissances majeures qui avaient soutenu la création de l'État d'Israël au milieu du 20e siècle, dont des États coloniaux tels que les États-Unis et le Royaume-Uni.

En 1987, le président américain de l'époque, Ronald Reagan, avait désigné Israël comme un allié majeur non-membre de l'OTAN. Cela a permis aux pays membres de collaborer plus étroitement avec Israël, notamment en matière de recherche, de développement et de transfert d'armements.

Entre 2013 et 2022, la quasi-totalité des armes importées en Israël provenait de deux pays de l'OTAN, soit les États-Unis et l'Allemagne, selon SIPRI.

Notamment, depuis octobre dernier, les États-Unis ont fourni plus de 10 000 munitions MK-84 à Israël, un type de bombe de 2 000 livres que les forces américaines n'ont presque jamais utilisé dans des zones densément peuplées. Israël, en revanche, en a largué même dans des camps de réfugié·es.

Aujourd'hui, après plus de treize mois de génocide à Gaza, plusieurs pays de l'OTAN continuent d'armer Israël. Dans le cas du Canada, des composantes d'armement sont encore acheminées vers Israël, bien que la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, ait déclaré la suspension d'une trentaine de permis d'exportation de marchandises militaires vers Israël.

« Il faut réveiller le public, mais aussi remettre en question l'agenda de l'ensemble de la classe politique canadienne et québécoise, qui n'ose plus dire un mot contre l'OTAN. »
Alex Tyrrell, Parti vert du Québec

Benoît Allard dénonce que cette collaboration étroite en matière de défense fait d'Israël un laboratoire de l'OTAN pour le développement d'armements. « Les armements qu'Israël a expérimentés sur les Palestinien·nes seront réutilisés par les puissances de l'OTAN dans des conflits et des interventions militaires ailleurs dans le monde, mais aussi contre leur propre population civile. »

Construire la paix

Les groupes pacifistes soulignent que la défense de la sécurité dont se réclame l'OTAN ne sert que les intérêts de certains États occidentaux, au détriment de ceux des populations du Sud global.

Ils soutiennent aussi que la paix et la sécurité ne se construisent pas par les armes.

Benoît Allard fait valoir qu'en se livrant à une course à la puissance militaire, on se retrouve dans une sécurité illusoire. « Si votre voisin s'achète un fusil pour se protéger, il y a des chances que vous vous disiez que la solution est de vous acheter un plus gros fusil pour vous sentir en sécurité », explique-t-il. « Mais c'est un jeu à somme nulle. »

« L'OTAN considère les armes nucléaires comme la garantie ultime de la sécurité de ses pays membres. Ça fait en sorte qu'aucun des 32 pays membres n'a signé le traité sur l'interdiction des armes nucléaires », ajoute Raymond Legault. « C'est absolument suicidaire. Les armes nucléaires menacent l'existence de toute l'humanité. »

« Ce qui construit la paix et la sécurité, c'est la solidarité entre les peuples qui se mobilisent pour la paix, pour la réduction des inégalités et des injustices », souligne Benoît Allard. « Ce sont, par exemple, les blocages des ouvriers portuaires partout dans le monde, qui refusent que leur travail serve à transférer des armes à un état génocidaire, comme c'est le cas d'Israël. »

Selon Benoît Allard, face à la montée de l'extrême droite partout dans le monde, « c'est clair qu'on ne peut pas compter sur nos États et nos gouvernements pour freiner la marche du militarisme. Il faut qu'on le fasse par nos propres moyens, sur nos propres bases, en nous mobilisant dans la rue, sur nos milieux de travail, pour exiger la fin du financement militaire et des guerres impérialistes ».

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Discours de Bruce Katz pour Palestiniens et Juifs unis

26 novembre 2024, par Bruce Katz — , , ,
Depuis la fondation de l'OTAN en 1949 par douze pays d'Europe et d'Amérique, les alliés euro-atlantiques ont fermement soutenu Israël, malgré son régime d'apartheid et son (…)

Depuis la fondation de l'OTAN en 1949 par douze pays d'Europe et d'Amérique, les alliés euro-atlantiques ont fermement soutenu Israël, malgré son régime d'apartheid et son occupation illégale du territoire palestinien. Depuis le début de sa participation à l'OTAN, le Canada s'est mêlé à des activités pro-israéliennes et anti-palestiniennes. Un exemple frappant est celui de la visite du président israélien Reuven Rivlin à Ottawa en 2019.

22 novembre 2022 | Photo : Bruce Katz, militant pour la paix

Lors de cette visite de Reuven Rivlin à Ottawa, le premier ministre Trudeau a déclaré : « Une relation de longue date entre nos deux pays, avec une coopération étroite qui va bien au-delà des questions de sécurité. Nous sommes devenus non seulement des alliés inébranlables, mais aussi des amis chers. Des amis qui se soutiennent mutuellement dans les bons comme dans les mauvais moments. Des amis qui partagent les mêmes valeurs de paix, de liberté et d'État de droit. » Des amis dans le génocide quoi !

Les ventes d'armes entre les alliés de l'OTAN et Israël ont toujours été la priorité dans les relations entre Israël et les pays de l'OTAN et cela perdure avec le génocide à Gaza. Les alliés de l'OTAN, en particulier les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne, sont les principaux exportateurs d'armes vers Israël, selon le rapport 2023 Trends in International Arms Transfers de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).

Entre 2019 et 2023, les États-Unis représentaient plus des deux tiers (69 %) de toutes les armes vendues à Israël depuis l'étranger, tandis que l'Allemagne était le deuxième plus grand fournisseur avec 30 %, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.

Fin avril, l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'Homme a estimé qu'environ 70 000 tonnes de bombes avaient été larguées sur Gaza, couvrant une période de six mois entre le 7 octobre et le 24 avril, dépassant largement le total des bombes larguées sur Dresde, Hambourg et Londres combinées pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il s'agit de bombes fournies en grande partie par les États-Unis avec d'autres armements sophistiqués provenant de ses alliés de l'OTAN, dont le Canada, qui continue d'expédier des armes à Israël. Le génocide qui se déroule à Gaza et les bombardements indiscriminés au Liban par Israël n'auraient pas pu avoir lieu sans le soutien des États-Unis et de leurs alliés de l'OTAN.

Alors que les États-Unis et l'OTAN menaient des guerres contre l'Afghanistan et l'Irak, Israël a signé en 2006 un Programme de coopération individuelle (PCI) dans le cadre du Dialogue méditerranéen renforcé de l'Alliance. Cela a facilité un partenariat plus étroit entre l'OTAN et Israël dans le cadre d'opérations dites « antiterroristes ». Cependant, pour les États-Unis, qui dominent l'OTAN, et Israël, les « terroristes » figurant sur leurs listes sont des groupes de libération palestiniens. Alors les groupes palestiniens dont la résistance s'avère une lutte anticolonialiste, se font taxer de « terroriste » par les pouvoirs colonialistes dont le Canada. Un exemple concret est l'ajout récent à la liste des organisations terroristes du Canada du réseau de prisonniers palestiniens, Samidoun. Il convient de noter que même si Nelson Mandela est devenu président de la République d'Afrique du Sud, libérée de l'apartheid, en 1994, Mandela est resté sur la liste des organisations terroristes des États-Unis jusqu'en 2008 !

Ces opérations dites « antiterroristes » menées par l'OTAN et Israël visent à empêcher l'autodétermination palestinienne et à saper toute tentative d'aboutir à une paix permanente au Proche Orient. Deux ans après la signature du Protocole d'entente en 2008, l'armée israélienne a lancé l'opération « Plomb durci » et pilonné la bande de Gaza, densément peuplée, avec des bombes et des munitions au phosphore blanc qui brûle la peau au contact, tuant plus de 1 000 Palestiniens et en blessant plus de 5 000 autres. Ce sont les alliés de l'OTAN qui ont fourni à Israël la majeure partie de ses armes, qui ont ciblé les Palestiniens et détruit des infrastructures civiles.

En 2014, l'armée israélienne a lancé une attaque violente appelée Opération Protective Edge contre Gaza qui a causé d'énormes dommages et traumatismes, en particulier aux femmes et aux enfants. Selon l'UNWRA, the United Nations Works and Relief Agency pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient, Israël a tué plus de 2 000 Palestiniens, blessé 11 000 personnes et détruit des établissements de santé, des mosquées, des écoles et des maisons en 2014. Nous notons donc que le génocide à Gaza soutenu par les alliés de l'OTAN a commencé bien avant l'actuel génocide et prend un essor encore plus destructeur avec la Nakba génocidaire à Gaza de 20023 à 2024.

Aujourd'hui, il ne reste pratiquement plus rien à Gaza. Hôpitaux, centres médicaux, écoles, immeubles résidentiels, mosquées, églises, tout est détruit. Plus de 47 000 morts officiels, plus de 100 000 blessés. 70% des morts sont des femmes et des enfants. Plus de 17 000 enfants palestiniens ont été assassinés. Le nombre de morts est bien plus élevé parce que des milliers de Palestiniens disparus, ensevelis sous les décombres laissés par les bombardements incessants israéliens, n'ont pas encore été ajoutés à la liste officielle des morts palestiniens.

En fait, plus de cent mille Palestiniens ont été tués à Gaza. Israël a provoqué une famine artificielle contre la population palestinienne sans défense, tout cela avec le soutien explicite des pays de l'OTAN.

Ce n'est que récemment que des vidéos ont été diffusées montrant les troupes israéliennes pillant ouvertement les camions d'aide humanitaire devant les Palestiniens affamés. C'est un génocide classique qui se déroule à Gaza, fabriqué en Amérique avec le soutien des alliés de l'OTAN. À cela, s'ajoute des centaines de Palestiniens en Cisjordanie occupée tués dans les pogroms de colons israéliens d'extrême droite, appuyés dans leurs exactions par l'armée de l'occupation, et quelques mille Libanais tués dans les bombardements au Liban, tout cela avec la bénédiction de l'OTAN. Le gouvernement Trudeau est complice de ce génocide et cela ne doit jamais être oublié, car il n'y a pas de prescriptions pour le crime de génocide, des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité.

Netanyahou et Gallant ont maintenant un mandat d'arrêts contre eux pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Je pose la question suivante : Si Justin Trudeau et Mélanie Joly ont soutenu le génocide à Gaza, les crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Cisjordanie et au Liban en soutenant le régime terroriste de Benjamin Netanyahou par le biais des armes qu''ils envoient à Israël, et le soutien politique et diplomatique qu'ils offrent au criminel de guerre Netanyahou, ne devraient-ils pas également faire l'objet d'une enquête de la Cour pénale internationale pour complicité de crimes contre l'humanité et crimes de guerre ? Je dis « oui », et PAJU exhorte des avocats du Canada qui voudraient entreprendre la cause de voir à ce que Trudeau et Joly soient poursuivis pour leur soutien militaire, politique et diplomatique inconditionnel à la campagne génocidaire à Gaza.
Canada Hors de l'OTAN. Vive la Palestine libre et indépendante, libérée des entraves et du joug du colonialisme « Otanien » et du culte de l' » Israélisme ». Oui au judaïsme, non à l' »Israélisme ». Oui à la paix, non à l'OTAN !

Bruce Katz
Coprésident
Palestiniens et Juifs unis (PAJU)
le 22 novembre 2024

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Les femmes en marche : Nouvelles d’Afrique Kenya : Renforcer la résilience féministe

26 novembre 2024, par Marche mondiale des femmes — , , ,
Cette semaine au Kenya, les alliés du Mathare Social Justice Centre (MSJC) ont organisé une session communautaire puissante sur la violence basée sur le genre, en se (…)

Cette semaine au Kenya, les alliés du Mathare Social Justice Centre (MSJC) ont organisé une session communautaire puissante sur la violence basée sur le genre, en se concentrant sur la violence sexuelle à l'encontre des femmes et des personnes handicapées.

Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/17/les-femmes-en-marche-nouvelles-dafrique/?jetpack_skip_subscription_popup

La session a abordé des questions urgentes telles que la souillure, l'inceste et le viol, suscitant des discussions approfondies sur la défense du corps des femmes et la protection des personnes vulnérables. Les membres de la communauté se sont rassemblés pour aborder ces questions cruciales, en s'engageant fermement dans la lutte contre la violence.

Simultanément, dans le comté de Kisumu, le nouveau groupe Nambokana/Nyando a tenu une réunion centrée sur la construction d'une économie féministe. Cette réunion a marqué une étape importante vers l'autonomisation économique et structurelle des femmes, renforçant ainsi le leadership et la solidarité féministes au niveau local.

L'équipe kenyane a également participé activement à la production du film « Women on the March : #UntilWeAreAllFree », une plateforme dynamique qui amplifie les voix défendant la liberté, la justice et l'égalité.

Sahara occidental : Une lutte pour la justice et la souveraineté

La situation actuelle au Sahara occidental demeure une préoccupation majeure pour les défenseurs des droits des femmes et de la libération dans le monde entier. Légalement reconnu comme un territoire non autonome sous mandat des Nations unies, le droit à l'indépendance du Sahara occidental est inscrit dans le droit international, mais reste une question contestée. Sur le plan politique, la région a connu des décennies de troubles, à commencer par l'accord de Madrid de 1975, qui a vu sa partition entre le Maroc, la Mauritanie et l'Espagne.

L'exploitation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental s'est heurtée à des obstacles juridiques, la Cour européenne reconnaissant finalement la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources. Cette victoire juridique pour le Sahara occidental souligne le rejet international des revendications marocaines et renforce la légitimité du Sahara occidental en tant que territoire distinct. Récemment, la Cour internationale de justice a renforcé la cause sahraouie en se prononçant contre l'accord de pêche qui incluait le Sahara occidental, symbolisant ainsi une victoire majeure dans la lutte juridique mondiale pour la souveraineté.

Zimbabwe : élargissement des réseaux de lutte agricole

Au Zimbabwe, Shanty, Martha et Caroline ont représenté la Marche Mondiale des Femmes (MMF) lors d'un rassemblement important pour le Programme Détaillé de Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA), ainsi que lors d'une réunion parallèle avec la FAO. L'équipe a présenté la coordination de la MMF avec les agricultrices et les jeunes, en particulier dans le domaine de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire. Elle a également élargi le réseau pour inclure davantage d'organisations et de groupes alliés qui partagent ces priorités.

Les mises à jour de cette semaine soulignent le courage et la résilience des femmes à travers l'Afrique, travaillant sans relâche pour la justice, l'autonomisation et la vision d'une économie féministe. Des réunions locales au Kenya aux victoires internationales pour le Sahara occidental, la mission de la MMF reste claire : « Nous marchons jusqu'à ce que toutes les femmes soient libres ».

https://marchemondiale.org/index.php/2024/11/07/les-femmes-en-marche-nouvelles-dafrique/?lang=fr

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Les 12 jours contre les violences envers les femmes : la campagne 2024

26 novembre 2024, par Comité des 12 jours d'action pour l'élimination de la violence envers les femmes — , ,
Les cyberviolences genrées constituent un fléau discret, mais pernicieux touchant les femmes ainsi que les personnes issues des minorités de genre, religieuse ou en situation (…)

Les cyberviolences genrées constituent un fléau discret, mais pernicieux touchant les femmes ainsi que les personnes issues des minorités de genre, religieuse ou en situation de handicap, et ce, dans tous les aspects de leur vie quotidienne. Avec l'essor du numérique, ces violence se multiplient et prennent des formes toujours plus variées, se manifestant dans les espaces virtuel tels que les réseaux sociaux, les jeux en ligne et les forums, mais également au sein d'échanges privés.

Pourquoi maintenant ?

Les cinq dernières années ont vu une augmentation alarmante des cyberviolences basées sur le genre. Cette montée est exacerbée par :

La prolifération d'espaces numériques sans régulation adéquate.

Des lois insuffisantes pour encadrer les cyberviolences, souvent inadaptées à la réalité technologique.

Une mise en œuvre inefficace des lois existantes, aggravée par une banalisation généralisée et un manque de sensibilisation des acteurs du système judiciaire.

Les impacts de la cyberviolence

Isolement social et peur de s'exprimer publiquement

Détresse psychologique et perte de dignité

Recul significatif de la participation des femme, des minorités de genre et de religion dans les débats publics et numérique

En refusant d'agir, nous normalisons...

Le harcèlement psychologique sur les réseaux sociaux

prolifération de discours sexistes et haineux, détruisant l'espace public numérique

le contrôle numérique dans la sphère publique, utilisé comme outil d'oppression

Un appel à l'action

Cette campagne vise à informer les publics cibles sur les différentes formes de cyberviolences genrées, à encourager des actions collectives pour contrer ces violences et soutenir les personnes touchées, et promouvoir les initiatives des différentes organisations de l'écosystème à travers un calendrier centralisé, afin de lutter efficacement contre ces violences en ligne.

Faire connaître les différentes formes de cyberviolences genrées.

Encourager des actions collectives pour contrer ces violences et soutenir les personnes touchées.

Promouvoir les initiatives des différentes organisations à travers un calendrier centralisé.

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C’est l’urgence FÉMINICIDES au Québec, qu’attendons-nous pour agir ?

26 novembre 2024, par Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (Portneuf-Ouébec-Charlevoix) — , ,
Voici le communiqué de presse en lien avec l'action d'aujourd'hui tenue devant le Palais de Justice à Québec. Québec, le 21 novembre 2024 – À quelques jours du lancement (…)

Voici le communiqué de presse en lien avec l'action d'aujourd'hui tenue devant le Palais de Justice à Québec.

Québec, le 21 novembre 2024 –

À quelques jours du lancement de la Campagne des douze jours d'action contre les violences faites aux femmes, le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) lance un cri d'alarme face à l'actuelle vague de féminicides.

Minnie Ivilla a succombé à ses blessures le 8 novembre, à la suite d'une attaque survenue en octobre à Puvirnituq. Le meurtrier, son petit-fils, avait été libéré un mois plus tôt malgré des accusations d'agression sexuelle et d'attaque à la hache. Ce meurtre de marque le 25e féminicide connu en 2024, alors que l'année n'est pas encore terminée. À ce rythme, nous atteindrons, voire dépasserons le nombre de féminicides commis pendant la pandémie en 2021, année considérée comme une année de crise sur le plan des violences envers les femmes. Dans le dernier mois, il y a eu 5 féminicides au Québec.

« Combien de femmes des Premières nations ou Inuites sont victimes de féminicides dans le silence ? Les femmes autochtones constituent le tiers des victimes de féminicides au Canada, alors qu'elles sont 5 % de la population. Nous constatons que les féminicides de femmes autochtones sont souvent moins médiatisés et davantage invisibilisés, ce qui nous porte à croire que le nombre de féminicides pourrait être beaucoup plus élevé, » souligne Élise Landriault-Dupont, co-coordonnatrice du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN).

Réunies devant le Palais de justice, les manifestantes ont voulu interpeller le gouvernement et le système de justice, qui échouent trop souvent à protéger les victimes de violence. Dans de nombreux cas de féminicides, les agresseurs étaient judiciarisés ou connus des milieux policiers. Ces meurtres auraient pu être évités.

Les meurtres de femmes et de filles sont la pointe de l'iceberg d'un continuum de violences normalisées et banalisées. Ces violences envers les femmes et les filles sont le fruit d'un rapport de domination des hommes sur les femmes. La société tolère et parfois même encourage ce type de domination, comme en témoignent les discours antiféministes et masculinistes. Phénomène très inquiétant, un récent sondage a démontré qu'au Canada, 40% des jeunes hommes entre 18 et 30 ans sont en accord avec l'affirmation que : « Le père de famille doit commander chez lui ». Les organisatrices la manifestation dénoncent fortement toute tolérance à l'égard de ce type de propos.

Pas une de plus

Devant l'urgence de la situation, le Regroupement des groupes de femmes exhorte le gouvernement et la ministre à la Condition féminine, le Ministre de la Sécurité publique ainsi que le Premier Ministre, à mettre en place un plan d'action d'urgence pour contrer les féminicides, dès maintenant !

« Il faut faire les changements nécessaires dans notre système de justice, pour que les agresseurs ne puissent plus récidiver ou poser des gestes violents en attente de leur procès. Il faut refuser de baisser les bras et d'accepter que d'autres femmes soient agressées, violentées, tuées.

Plusieurs solutions sont déjà connues, comme augmenter le nombre de places en maisons d'hébergement et en maison de deuxième étape. Au cours de la dernière année SOS Violence conjugale n'a pu trouver de places en maisons d'hébergement pour la moitié des femmes demandant de l'aide. Vivement des investissements témoignant d'une réelle volonté politique ! », scande Élise Landriault-Dupont, co-coordonnatrice du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN).

Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l'égalité des femmes entre elles, l'amélioration des conditions de vie.

Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale – RGF-CN
info@rgfcn.org

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Causons éoliennes

26 novembre 2024, par Gérard Montpetit — , ,
C'est le titre d'une annonce de la MRC des Maskoutains qui invite les citoyens et citoyennes à une démarche participative au sujet des énergies renouvelables. À première vue, (…)

C'est le titre d'une annonce de la MRC des Maskoutains qui invite les citoyens et citoyennes à une démarche participative au sujet des énergies renouvelables. À première vue, c'est une très bonne idée.

De plus, à la même page, le député de Saint-Hyacinthe-Bagot, M. Savard-Tremblay, en remet avec un texte dont le titre est « Transition énergétique : plus que jamais, Maîtres chez nous ».[1] Au moment où la désastreuse COP29 a lieu dans l'état pétrolier de l'Azerbaïdjan,[2] nous sommes comblés d'entendre toutes ces belles paroles que nous désirons si ardemment entendre ! Malgré la bonne volonté de certains intervenants, le parcours vers cette transition énergétique est parsemé d'embûches.

Malheureusement, les experts en communications des multinationales des énergies utilisent les mots de la transition énergétique comme des pièges à ours pour mousser leurs intérêts au détriment de la population. Ces experts prostituent le sens des mots. Dans mon dictionnaire, la deuxième définition de ce verbe se lit comme suit : « prostituer : 2.litt. avilir par intérêt… » [3] Avec cette désinformation systématique, est-il étonnant que bon nombre de personnes de bonne foi en viennent à perdre leur latin ? Pour se protéger de ces attrape-nigauds, il faut apprendre à analyser CE QUI N'EST PAS DIT dans chaque situation car c'est dans le non-dit que se cachent les arnaques !

À titre d'exemple, prenons le mot « renouvelable ». Comme tout le monde veut se l'approprier, les « pimps de l'information » l'utilisent à toutes les sauces. Par exemple, est-ce que faire des coupes à blanc de forêts en Colombie-Britannique pour que la multinationale DRAX produise de « l'électricité renouvelable » en Angleterre est une bonne idée ?[4] D'accord, c'est renouvelable, mais il faudra un siècle pour que la forêt se régénère ! Entre-temps, nous avons un urgent besoin de ces arbres pour capturer du carbone et fournir des matériaux de construction. De même, la bioraffinerie de Greenfield Global, à Varennes, produit de l'éthanol « renouvelable » fabriqué avec du maïs-grain pour rendre l'essence plus « verte ». Selon un article du Devoir, si on acceptait la proposition d'ajouter 15 % d'éthanol à l'essence, la quasi totalité de la production de maïs-grain du Québec serait nécessaire pour produire ce « carburant renouvelable ».[5] La question qui tue : est-ce que notre agriculture doit nourrir les automobiles ou doit-elle nourrir la population ? Reste à savoir si l'empreinte totale de ce « carburant renouvelable » (le labourage, la préparation du sol, l'utilisation d'engrais et de pesticides, la récolte, le séchage, etc) produit plus de gaz à effet de serre (GES) que son équivalent fossile !

Tout comme M. Savard-Tremblay, je grince des dents lorsque mes impôts servent à payer les 34 milliards de dollars requis pour tripler la capacité de l'oléoduc Trans Mountain. Ce pipeline a un seul but : produire plus de barils de « Western Canadian Select » qui rejetteront des millions de tonnes de GES dans l'atmosphère. Peut-on m'expliquer logiquement comment le fait d'augmenter notre production de GES avec ce pétrole contribuera à « décarboner » notre production d'énergie dans le cadre des changements climatiques ?

Alors, comme le suggère la MRC, « causons énergies » en ce début du 21e siècle. Cette conversation doit obligatoirement tenir compte du projet de loi no 69 (PL 69) présenté par le ministre Fitzgibbon et maintenant défendu par la ministre Fréchette. Ce projet de loi est touffu et difficile à comprendre. Si on le simplifie à l'extrême, on peut dire qu'il produira les effets suivants : a) il concentre le pouvoir dans les main du ministre, ce qui laisse le secteur énergétique dépendre de l'humeur politique du moment ; b) il donne le droit de vendre des actifs ou d'avoir un réseau privé, ce qui pourrait constituer un détournement d'actifs qui nous appartiennent vers des compagnies privées ; c) il concentrera les activités d'Hydro-Québec sur les terres publiques du nord tandis que les compagnies privées agiront dans les milieux habités comme sur nos terres agricoles ; d) il semble nier l'expertise d' Hydro-Québec en plus d'obliger celle-ci à acheter « à perte » de l'électricité de ces compagnies privées, ce qui, à moyen terme, hypothèquera la santé financière d'Hydro-Québec ; e) chaque éolienne devient une enclave énergétique privée, ce qui est contraire au schéma d'aménagement des municipalités et de la MRC. Dans un mémoire de 25 pages (plus les 4 annexes) présenté à la Commission parlementaire, le CCCPEM a exigé le retrait de ce projet de loi dans sa forme actuelle tout en continuant de réclamer un BAPE générique pour débattre de la transition énergétique.

Au centre-ville de Saint-Hyacinthe, nous avons un symbole d'une politique énergétique éviscérée de son sens premier. La centrale électrique située à l'extrémité du barrage Penman a été construite par Boralex durant les années 90, puis a été revendue à la compagnie ontarienne Algonquin Power. Le seul objectif d'Algonquin Power est de fournir des profits à ses actionnaires, peu importe les effets négatifs de son surturbinage sur la qualité de vie des Maskoutain·es et de tous les êtres vivants du bassin versant de la Yamaska. En période d'étiage, si la ville a « l'outrecuidance » de demander un peu de respect pour le vivant et le bien commun de ses 60 000 citoyens, cela devient une excuse « légale » parfaite pour ne pas payer de redevances. Pourtant, on a nommé cette centrale « T.-D.-Bouchard » pour honorer la mémoire de ce ministre qui a piloté la loi créant Hydro-Québec et qui est devenu son premier président en avril 1944.

Cette centrale « T-D-Bouchard » serait-elle le symbole des absurdités d'une privatisation « à la pièce » que le PL 69 semble proposer ? Serait-ce le symbole d'un cheval de Troie qui s'est donné comme mission de revenir au TRUST DE L'ÉLECTRICITÉ des années 1930 ? Est-ce que l'utilisation erronée du nom de « T-D-Bouchard » par une compagnie privée comme Algonquin Power se veut une insulte à la mémoire du père fondateur de la nationalisation de l'électricité ?

La notion de développement durable doit nécessairement inclure des composantes économiques, environnementales et sociales. Si on veut réellement « causer éoliennes », cette conversation doit ignorer les slogans faciles des « proxénètes de l'information » et aller au coeur du sujet. Au 21e siècle, l'électricité sera l'énergie primordiale de la transition énergétique. Présentement, sur l'échiquier politique continental, le Québec a « dans sa main » un atout puissant, soit LA SOURCE d'énergie du siècle à venir. Il faudrait un manque flagrant de sens stratégique pour DONNER « cette carte » à des compagnies privées comme Algonquin Power, Boralex, Innergex et tutti quanti. Si nous voulons être véritablement MAÎTRES CHEZ NOUS, nous devons nous assurer que le projet de loi no 69 n'inocule pas une mort programmée à notre symbole national. La « centrale T-D-Bouchard », située au centre-ville, est le symbole d'un slogan émasculé, et vidé de son sens véritable.[6 ] Hydro-Québec ne doit jamais être un partenaire ou un actionnaire d'une compagnie privée : MAÎTRES CHEZ NOUS veut dire qu'Hydro-Québec est le maître d'oeuvre !

Gérard Montpetit
Membre du CCCPEM
le 18 novembre 2024

1] Le Courrier de Saint-Hyacinthe, édition papier du 14 novembre 2024, page 11

2] https://www.nationalobserver.com/2024/11/18/opinion/burning-comforting-illusions-cop29-baku ?

3] Dictionnaire du français Plus, ISBN 2-7617-0508-4, page 1347

4] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1923288/foret-exploitation-durable-arbres-ancienne

5] https://www.ledevoir.com/environnement/608421/agriculture-l-ethanol-va-exercer-une-pression-enorme-sur-le-secteur-agricole ?

6] https://rveq.ca/replique-opinions/pl69nbsp-brader-notre-hritage-pour-un-plat-de-lentilles-

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Fondation du Mouvement Onésime Tremblay

26 novembre 2024, par Germain Dallaire — , ,
Saguenay, Québec - le vendredi 22 novembre 2024 – Une quinzaine de personnes de différents milieux : groupes communautaires, association de retraités, syndicats et Climat (…)

Saguenay, Québec - le vendredi 22 novembre 2024 – Une quinzaine de personnes de différents milieux : groupes communautaires, association de retraités, syndicats et Climat Québec se sont réunies cette semaine pour jeter les bases d'un comité de suivi et de mobilisation dans la foulée du succès remporté par le colloque du 22 octobre dernier intitulé : 1926-2026, cent ans d'occupation par Alcan et Rio Tinto : le bilan s'impose.

Qui est Onésime Tremblay

Les membres ont choisi de donner le nom d'Onésime Tremblay au mouvement en l'honneur du cultivateur de Métabetchouan qui s'est battu pendant plus de trente ans contre les agissements illégaux des investisseurs et des gouvernements qui ont procédé au rehaussement permanent du lac St-Jean. Onésime Tremblay est cet homme qui, peu de temps avant de mourir et après avoir perdu ce qui était selon plusieurs la plus belle terre de la région, s'est fait offrir un chèque en blanc signé d'Alcan sur lequel il pouvait inscrire le montant qu'il désirait. M. Tremblay a refusé en disant que ce qui l'intéressait n'était pas l'argent mais sa terre. Même si ce sont de grandes bottes à chausser, notre mouvement s'inscrit dans la logique du combat d'Onésime Tremblay, celle d'une affirmation citoyenne pour le bien commun face à une multinationale toute puissante dont les agissements sont cautionnés par les pouvoirs publics et trop souvent relayés automatiquement par les médias.

« Je m'inscris, comme citoyen de la région, dans le MOUVEMENT inspiré par ONÉSIME TREMBLAY, pour retrouver notre droit de propriété sur nos ressources naturelles. Droits qui ont été usurpés en retour d'un pacte social qui n'est plus du tout respecté par Rio Tinto. Pire, le déséquilibre avec la région serait amplifié avec le projet de loi 69, dont la raison première est la privatisation de l'électricité. Pour nous c'est NON à la loi 69. » Martin Lavoie, membre et porte-parole du Mouvement Onésime Tremblay

« Nous voulons contribuer à la reprise en main de nos ressources électriques pour l'ensemble de la collectivité. Le Mouvement, Je suis Onésime, se fera le défenseur du bien commun face à l'appétit insatiable des grosses corporations. » Martine Ouellet, membre et cheffe de Climat Québec

Axes d'interventions

Dans cet esprit, les membres du mouvement ont adopté de multiples axes d'intervention : entre autres la question de l'érosion des berges du Lac St-Jean, celle du crassier des résidus de bauxite, du pouvoir d'achat des retraité(e)s et de la fiscalité municipale. Le mouvement entend aussi s'impliquer activement dans la commémoration du centième anniversaire de la tragédie du lac St-Jean en 2026. Pour s'assurer d'être entendu, le mouvement Onésime Tremblay utilisera une multitude de moyens dont les manifestations dans des endroits publics.

Projet de loi 69 de privatisation de l'électricité

À court terme, les membres du mouvement ont choisi de prioriser la lutte contre le projet de loi 69 en appuyant la mobilisation panquébécoise qui s'organise actuellement. Rio Tinto a un projet gigantesque de parc éolien de 700 à 1000 mégawatts. Ce projet de parc éolien privé c'est l'injure ajoutée à l'insulte. Déjà, Rio Tinto profite d'un privilège exorbitant avec ses barrages non-nationalisés. Ce parc éolien, assorti à la possibilité de vendre de l'électricité à des tiers, qui serait légalisée si le projet de loi 69 était adopté encourageraient Rio Tinto à se désinvestir de la production d'aluminium. L'électricité des barrages de Rio Tinto pourrait être vendue ailleurs plutôt que pour la production d'aluminium. C'est complètement contraire à l'intérêt commun de la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du Québec.

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En attendant le Black Friday

26 novembre 2024, par Henry Diaz — , ,
Dans une rue à sens unique avec stationnement des deux côtés, ayant un seul corridor de circulation au milieu, mais assez large au besoin pour deux voitures tout en se frôlant (…)

Dans une rue à sens unique avec stationnement des deux côtés, ayant un seul corridor de circulation au milieu, mais assez large au besoin pour deux voitures tout en se frôlant (comme pour se garder au chaud malgré le réchauffement climatique dû en partie aux émissions des dites voitures), un livreur typique de l'ère numérique « se met sur les flashers » le temps d'aller porter un colis requérant signature. La circulation est ainsi réduite à la vitesse rampante du concombre de mer, se profilant à l'horizon la menace d'un classique bouchon de circulation inattendu un jour de semaine à 11AM. Un Montreal Special avec rage au volant on the side.

En dépassant le goulot d'étranglement après plusieurs minutes de frustration automobile, surprise, s'étalent plusieurs espaces de stationnement disponibles, tous à quelques dizaines de pieds de l'endroit de la fatidique catastrophe routière en cours. « Sapristi de livreur à m… » se disent, peut-être, les bons usagers de la route qui obéissent aux règles et ne s'expliquent pas l'ampleur de l'égoïsme sans limites dudit livreur. En effet, ce parasite paresseux a osé causer un inconvénient aux troupeaux de VUS éléphantesques qui arpentent les rues plutôt que de se stationner un plus loin et de marcher un peu. En plus, c'est bon pour la santé marcher, ne le sait-il donc pas ?

Simultanément, Jeff Bezos et autres PDG et actionnaires majoritaires machiavéliques millionnaires et milliardaires du même acabit se baladent devant des œuvres d'art de la Renaissance1 affichées dans leurs yachts tout en comptant les nouveaux millions qui s'accumulent heure par heure2 dans leurs comptes de banque en paradis fiscaux à l'abri des lois et gouvernements3.

En établissant directement ou indirectement des contraintes et objectifs de performance inhumains sur toute la longueur des chaines d'approvisionnement4, de l'extraction des ressources jusqu'à la livraison au pas de ma porte de mon gri-gri dont je n'ai vraiment pas besoin, cette nouvelle classe ploutocratique réussit à nous convaincre d'effacer l'humanité d'autrui et par le fait même à nous monter les uns contre les autres. Cette classe de milliardaires obscènes veut détourner notre attention de l'exploitation dont ils sont coupables, exploitation sur laquelle est bâtie leur opulence ostentatoire de moins en moins inhibée, le tout en nous vendant leurs valeurs entrepreneuriales et leur succès financier comme un idéal à atteindre.

En effet, bien qu'il soit vrai que ce livreur puisse tout à fait s'en foutre d'où il stationne, il est esclave des désirs de croissance débridée imposés par ces PDG aux poches et ambitions sans fond, objectifs qui sont entérinés à leur tour par la société de consommation. Ce livreur a peut-être des cibles quotidiennes de performance fixées par un algorithme, probablement irréalistes ou impossibles à atteindre, surtout s'il se stationne plus loin des destinations, devant marcher à chaque livraison. Il est exploité par des compagnies qui priorisent les travailleurs autonomes, « l'engageant » sans s'engager envers lui, afin de se dédouaner des avantages et protections qu'un emploi en bonne et due forme lui octroierait. Ce livreur est un sous-traitant, un entrepreneur, un maître de son destin tout comme Musk ou Bezos. Du moins, c'est ce qu'on voudrait nous faire croire. Il court contre la montre en tentant d'échapper au spectre d'une plainte, à une action punitive de son non-employeur ou à une mise à pied qui le guette à tout moment. Le tout afin d'à peine réussir à ne pas se noyer sous le poids des inégalités exacerbées par les maitres de l'industrie qui l'emploie5.

L'augmentation du volume de colis et les attentes en matière de rapidité de livraison, le désir et le plaisir de recevoir sa gugusse en 24 heures et la dépendance à la dopamine rapide et bon marché que le consumérisme nous procure sont à la source même de ce bouchon de circulation à Montréal un vendredi matin de novembre à deux semaines du Black Friday. Ainsi, la prochaine fois que montera la marée de la rage au volant, voulant engloutir sous son écume un livreur Intelcom qui bloque le chemin en n'ayant pas pris conscience de la primordialité des mastodontes à quatre roues, il faudrait plutôt penser à redistribuer les milliards de Bezos et ses consorts parmi ceux qu'ils oppriment et qu'ils poussent de plus en plus vers le gouffre de la misère, ou au minimum, il faudrait penser à fermer nos comptes Amazon.

Notes
1.Par exemple, un tableau de De Vinci se trouverait au bord du Yacht de Mohammed bin SalmanLe tableau le plus cher du monde sur le yacht d'un prince saoudien ? | La Presse
2. Jeff Bezos aurait généré l'équivalent de 7.9$ millions par heure en 2023 :
How Did Jeff Bezos Make $7.9 Million Per Hour Last Year ? By Embracing an Owner's Mentality ;
Jeff Bezos Made Over $7.9 Million An Hour Every Hour In 2023 — In Under 13 Minutes, He Brought In The Equivalent Of What The Typical Person Earns In A Lifetime
3. La Société de provocation de Dahlia Namian explore, entre autres, comment les milliardaires s'affairent à se soustraire des lois et de la souveraineté des pays pour se protéger eux et leurs fortunes.La société de provocation - Lux Éditeur
‘They're more concerned about profit' : Osha, DoJ take on Amazon's grueling working conditions
Amazon a aussi un pouvoir outre mesure sur les chaines d'approvisionnement et les marchés, dictant des conditions aux entreprises en aval et en amont :
Fact Sheet : Amazon's Market Power - American Economic Liberties Project
5.Des livreurs de l'ère du numérique sont souvent payés au colis, aussi peu que 1.15$ par livraison :
La précarité à votre porte

Prime Day d'Amazon : les mauvaises conditions des employés derrière ces offres alléchantes

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