Presse-toi à gauche !
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Il est minuit moins une pour le peuple palestinien : le Canada doit radicalement changer d’approche
Sous les bombes depuis bientôt 20 mois, la population de Gaza y est tuée, blessée, terrorisée, déplacés sans arrêt. Ses moyens de survie ont été anéantis
Le blocus l'a amenée au bord de la famine. C'est dans ce contexte, qu'Israël a lancé, le 18 mai, une invasion terrestre dont l'objectif avoué est de déplacer la population dans à peine 20 % du territoire et de compléter la destruction de ce qui reste d'infrastructure civile, de telle sorte que la population n'ait « nulle part où retourner ». Le 21 mai, Benjamin Netanyahou a
même inclus dans ses exigencesl'application du « plan Trump » : expulsion des Palestinien·nes et contrôle étasunien de la bande de Gaza.
Le Canada doit cesser d'être complice du génocide d'Israël
Le 19 mai, le Canada, dans une déclaration commune avec la France et le Royaume-Uni, haussait nettement le ton à l'endroit d'Israël et demandait l'entrée libre de l'aide humanitaire et la fin de la nouvelle offensive, en brandissant la menace « d'autres actions concrètes » ou de « sanctions ciblées ». Mais ce sont là des paroles, alors que c'est le temps d'agir... depuis très longtemps.
Au-delà de l'extrême urgence actuelle, l'enjeu à saisir n'est PAS qu'Israël laisse entrer l'aide en ce moment ni qu'il stoppe son offensive actuelle. Comme l'ont rappelé, le 8 mai dernier, près d'une quarantaine de rapporteurs spéciaux et experts de l'ONU, les États du monde sont confrontés au choix décisif suivant : « mettre un terme au génocide en cours ou le voir mettre fin à la vie à Gaza ».
Le Canada doit opter pour l'autodétermination palestinienne d'abord et avant tout
Depuis plus de 30 ans, le Canada a soutenu des « processus de paix » sous le couvert desquels Israël a, ouvertement et en toute impunité, accentué sa dépossession, sa violence et son humiliation à l'égard du peuple palestinien, jusqu'au génocide actuel à Gaza. Depuis octobre 2023, nous n'assistons pas à une « escalade tout à fait disproportionnée » en riposte aux attaques du Hamas, mais à la mise en œuvre, déjà très avancée, du plan d'Israël de saisir ce moment pour mettre un terme définitif à la possibilité même d'un État pour le peuple palestinien sur son territoire.
Le Canada, la France et le Royaume-Uni ont à nouveau professé leur « collaboration avec l'Autorité palestinienne, des partenaires régionaux, Israël et les États-Unis afin de parvenir à un consensus sur les dispositions à prendre concernant l'avenir de Gaza ». La poursuite dans cette voie est, en fait, une négation du droit du peuple palestinien à l'autodétermination, parce qu'elle désigne unilatéralement ses représentants et subordonne l'exercice de ce droit à un consensus à trouver avec un État génocidaire et la superpuissance qui a soutenu et armé cet État génocidaire jusqu'à ce jour. À défaut de rompre avec cette vision et de mettre fin à toute forme de collaboration à ce projet ignoble, le Canada demeurera complice
de tous les crimes d'Israël.
Le Canada doit agir résolument
Le Canada doit prendre résolument le parti d'honorer ses obligations en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et en vertu de l'avis du 19 juillet 2024 de la Cour internationale de justice selon lequel l'occupation et la colonisation israéliennes de Gaza et de la Cisjordanie sont illégales et doivent cesser « dans les plus brefs délais » (un délai que l'Assemblée générale des Nations Unies a fixé au 17 septembre 2025).
Seules des actions d'une grande force peuvent faire reculer Israël. S'il ne veut pas demeurer complice des crimes d'Israël, le Canada doit déployer IMMÉDIATEMENT TOUS LES MOYENS d'action politique et économique à sa disposition, en tant qu'État. Et ils sont nombreux : reconnaître immédiatement l'État de Palestine, appliquer un réel embargo bilatéral sur tout matériel militaire, se joindre à des actions devant les cours internationales, résilier des ententes économiques et militaires, imposer des sanctions, rompre les relations diplomatiques, pour n'en nommer que quelques-uns.
Le Canada doit aussi œuvrer à ce que tous ses alliés fassent de même et que cette pression internationale réelle soit maintenue jusqu'à ce que soient obtenus non seulement la levée immédiate et permanente du blocus israélien de même qu'un cessez-le-feu immédiat et permanent, mais aussi le respect intégral, non négociable, du droit international par Israël et l'exercice, rapide et sans condition, du droit à l'autodétermination du peuple palestinien.
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Faillite des politiques sur le logement : blâmons les immigrants ?
L'élite canadienne a fait des immigrants.es les boucs émissaires de ses échecs en matière de logement. Mais elle compte de plus en plus sur cette population pour construire ce qu'elle pense viendra à bout de la crise.
Jessie Stein et Sophie O'Manique
The Breach, 23 mai 2025
Traduction, Alexandra Cyr
Plus la crise du logement se creuse, plus l'élite politique canadienne a adopté une explication plus compliquée qu'il n'y parait : « Blâmons l'immigration ».
L'an dernier, Pierre Poilievre déclarait : « Le calcul est simple ; si plus de familles arrivent vous devez les loger, ça fait augmenter les prix du logement ». Le Premier ministre québécois, François Legault allait plus loin : « 100% du problème de logement provient de l'augmentation d'immigrants.es temporaires ».
Et l'automne dernier, le Premier ministre libéral, Justin Trudeau, faisait monter la pression en se servant de l'immigration pour : « stabiliser l'augmentation de la population » afin que le gouvernement puisse : « contrôler (le problème) du logement et des services ».
Ces discours cachent un fait fondamental : les immigrants.es ont été recrutés.es activement pour aider à régler le problème pour lequel ont les blâme. Ils participent à la construction des maisons que tous les politiciens,nes appellent de leur vœux.
Ces personnes représentent environ un cinquième des travailleurs.euses de la construction au Canada. Avec notre recherche nous avons découvert que le nombre de travailleurs.euse temporaires n'a cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie dans ce secteur.
Le manque persistant de main-d'œuvre dans la construction résidentielle impose pratiquement le recours à ces travailleurs.euses pour atteindre les cibles de logements du gouvernement fédéral. Bien loin d'empirer la crise du logement, les immigrants.es sont au cœur des propositions gouvernementales pour la résoudre.
Mais il faut dire que plusieurs d'entre eux et elles sont vulnérables, dans des situations d'abus et d'exploitation pour lesquelles les politiques les visant ne sont pas à la hauteur. On en fait des boucs émissaires de la situation alors que leur situation de logement est des plus précaire au Canada.
Alors que tous les gouvernements du pays en remettent avec leur stratégie de construction qui privilégie le marché des logements et non celui qui répond aux besoins, les immigrants.es qui travaillent à les construire en sont exclus.es et le marché les accuse d'être de trop.
Combler le manque de logement
Il arrive souvent que l'on blâme le manque de main-d'œuvre dans le secteur de la construction pour la difficulté à intervenir dans la crise du logement au Canada.
On prévoit que 22% de cette main-d'œuvre prendra sa retraite au cours de la prochaine décennie. Les programmes de formation étant peu actifs, les travailleurs.euses temporaires étrangers.ères sont appelés.es à combler ce manque. En 2023 ils et elles comptaient pour 22% du secteur au pays. Les résidents.es temporaires comptent maintenant aussi pour une bonne portion de cette main-d'œuvre à hauteur de 30,000 personnes en 2024 soit une augmentation de 443% depuis 2015.
Ces chiffres ne comprennent pas les immigrants.es sans papiers et les demandeurs d'asile qui travaillent aussi sur les chantiers. Le gouvernement fédéral en a en quelque sorte tenu compte en 2019 quand il a mis en place un projet pilote offrant la résidence permanente à 500 d'entre eux dans la région de Toronto. Plus tard, il a ouvert le programme à 1,365 travailleurs.euses de la construction de plus et il a créé des plans spécifiques pour régulariser plus de cette main-d'œuvre et lutter contre les manques.
Les immigrants.es occupent un large volet des emplois dans le secteur mais font aussi face à de l'exploitation en lien avec leur statut précaire. Des entrevues ont fait apparaître du racisme, des défauts de paiement des salaires et du harcèlement. Certains.es ont occupé des postes mieux payés mais n'ont pas été informés.es de leur droit à une défense syndicale.
Et la précarité ne s'arrête pas aux portes des chantiers. Elle conditionne aussi les vies de cette population et les lieux où elles se passent.
Hausse des prix et précarité
Malgré le rôle essentiel que ces travailleurs.euses de la construction jouent, le prix exorbitant rend ces logements est hors de leur portée. C'est un paradoxe auxquelles s'accrochent d'autres barrières qui touchent particulièrement les travailleurs.euses issus.es de l'immigration.
Les personnes sans statut permanent n'ont pas droit aux programmes de subventions au logement et sont surreprésentés.es dans les emplois à faible salaire. Beaucoup, poussés.es dans les pires coins du marché, s'entassent dans des loyers de très mauvaise qualité pourtant épouvantablement chers. L'itinérance sera le lot de plusieurs.
Les problèmes de logement pour cette population vulnérable peuvent facilement mener à leur détention ou leur expulsion. Une de ces personnes nous a dit : « Un seul mois de retard de paiement du loyer et le propriétaire vous menace d'appeler l'immigration. Et ils le font ».
Les travailleurs.euses temporaires qui logent chez leur employeur font face à des risques encore plus importants. Un organisateur du Centre pour les travailleurs immigrants de Montréal explique : « Il se peut que votre propriétaire soit aussi votre patron. Si un problème survient au travail, on expulse les personnes de leur logement ».
Un groupe d'immigrants.es travaillant dans la construction a tout perdu dans l'incendie de leur logement fourni par leur employeur. Plutôt que de leur offrir de l'aide, il les a relogés.es loin du chantier ajoutant ainsi des heures non payées au déjà longues journées.
Comme tous les autres dans la classe ouvrière, ces travailleurs.euses font face à la crise du logement mais avec une couche de plus de contrôle et d'exclusion. Attachés.es à leur employeur, surveillés.es par les agents.es de l'immigration, leur lieu de vie devient un autre outil de discipline et de dépossession.
S'accrocher à fond
L'emploi des immigrants.es pour construire des maisons n'est qu'un aspect d'un tableau plus large. Le gouvernement a miné les services publics depuis des décennies et compte maintenant sur cette population pour les maintenir. Les infrastructures sociales ont été affaiblies par les politiques d'austérité et le retrait du gouvernement de ces services. Il recrute donc de plus en plus de personnes de cette population pour combler les manques.
Cela va des soins de santé aux personnes âgées, des soins aux enfants et à l'éducation. Ces travailleurs.euses sont devenus.es les bouche-trous partout où l'État s'est retiré. La construction résidentielle ne fait pas exception.
Au cours des années 1990, le gouvernement fédéral a abandonné ses programmes de soutien à la construction de logements sociaux. Il a ainsi ralenti les nouvelles constructions et refilé les responsabilités aux provinces. Depuis cette époque, il n'y a presque pas eu de construction de ce type de logements au pays et une grande partie de ce qui l'avait été croule sous les besoins d'entretien et de rénovation après des années de négligence. Les provinces réduisent les protections dont bénéficient les locataires les laissant avec moins de sauvegarde alors que le coût des loyers augmente toujours.
Ces décisions de changement de politiques arrivent pendant un boom dans le secteur de la finance. L'immobilier est devenu attractif parce que les taux d'intérêt sont à la baisse et que la dérégulation est passée par là. Les rendements des pensions sont donc aussi à la baisse ce qui fait que plus de personnes choisissent d'investir dans l'immobilier pour financer leur retraite. Aujourd'hui, un Canadien sur six possède plusieurs maisons.
Selon la Banque de Montréal, malgré la préoccupation politique envers lesapprovisionnements, le rythme d'achat des premières propriétés a été plus intense que la formation des ménages depuis le début des années 2000. Cela met en lumière que ce qui se construit favorise les investisseurs.euses et pas les gens qui ont besoin de se loger.
Construire sur le dos des immigrants.es
Aucune solution d'offre ne viendra à bout de la crise du logement au Canada sans que des considérations fondamentales ne soient au programme : que construit-on ? Par qui est-ce construit ? Dans quelles conditions ? Et pour qui ?
La stratégie libérale du gouvernement fédéral, en donnant la priorité aux investisseurs.euses dans l'immobilier et aux acheteurs.euses à hauts revenus, s'est empêché de résoudre la crise du logement que subit la classe ouvrière. Elle repose aussi sur l'exploitation continue des travailleurs.euses issus.es de l'immigration.
L'an dernier, le Premier ministre d'alors, M. J. Trudeau, déclarait : « Il faut que l'immobilier conserve sa valeur. Les futurs.es retraités.es comptent sur cela pour leur avenir financier ».
Plus récemment lors d'une cérémonie d'investiture, le nouveau ministre du logement et des infrastructures (de Colombie-Britannique) et ancien maire de Vancouver, M. Gregor Robertson répondait par un « non » clair à la question d'un journaliste. Il demandait si la baisse des prix des logements était à l'ordre du jour. Cette logique de la rétention de la valeur (de l'immobilier) est aussi au cœur de la stratégie de logement proposée par le nouveau Premier ministre du Canada, M. Mark Carney.
Malgré les plans prétendus ambitieux pour doubler le rythme de la construction résidentielle grâce à une nouvelle agence fédérale, M. Carney soutien qu'avec des partenariats publics-privés, l'allègement des régulations, des incitations au financement et la mise à disposition pour la construction résidentielle privée de terrains publics, le financement privé sera au rendez-vous.
Aucun engagement sérieux n'a été annoncé en faveur du logement social et un semblant d'attention a été concédé à ceux et celles qui sont coincés.es dans la crise du logement. Pire encore, ce plan ne prend pas du tout en compte un élément structurel en ce moment : le manque de main-d'œuvre dans la construction. Les immigrants.es y sont essentiels.les mais si peu est fait pour les protéger.
Les plans du gouvernement fédéral en immigration prévoient des moyens d'accès à la résidence permanente mais pour les seules personnes à haut niveau d'éducation. Et le recrutement d'immigrants.es de la classe ouvrière se poursuit mais pour des postes précaires et temporaires.
On ne voit pas non plus de plan pour la régularisation de ceux et celles qui sont déjà là et pas de protection non plus pour les statuts précaires dans le futur. Au contraire, ce plan promet des retraits (de statut) plus rapides et plus d'infrastructures liées aux expulsions.
L'avenir du logement construit dans la solidarité
Pour la réalisation du plan d'extension de l'offre de logements de M. Carney, les immigrants.es sont essentiels.les malgré que les bénéfices qui s'y rattachent ne soient pas à leur portée et qu'en plus ont les blâment pour l'échec des politiques qui y sont liées.
Transformer les immigrants.es en boucs émissaires procure un écran de fumée devant les politiques en immigration qui en plus permettent l'exploitation. Cette tactique sert aussi quant aux politiques de logement qui ont failli.
Nous ne pouvons pas évacuer la crise du logement de notre pays, mais nous pouvons construire la solidarité.
Se battre pour la justice dans le logement, c'est aussi se battre pour la justice envers les immigrants.es. Il faut aussi se battre pour un réinvestissement dans le logement social mis à mal par des décennies d'austérité. Cela veut dire rejeter la création des boucs émissaires et les logiques protectionnistes qui se manifestent plus clairement depuis que la guerre commerciale de D. Trump sévit et que le nationalisme s'élève comme réponse.
Nous pouvons et nous devons nous battre pour que le logement du futur soit lié à la justice pour ceux et celles qui vivent ici et les autres qui sont en chemin.
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Solidarité sans frontières et le Migrant Rights Network dénoncent les dispositions anti-réfugié-e-s et de déportation massive du projet de loi C-2
4 juin 2025, Montréal/Toronto — Solidarité sans frontières et le Migrants Rights Network (Réseau pour les droits des personnes migrantes) condamnent fermement le projet de loi C-2, qui sape profondément le système canadien
d'immigration et de protection des réfugié-e-s, en violation des obligations internationales et des droits humains fondamentaux
La Loi « concernant certaines mesures liées à la sécurité de la frontière entre le Canada et les États-Unis et d'autres mesures connexes liées à la sécurité » contient plusieurs dispositions alarmantes qui restreindront radicalement la protection des réfugié-e-s et permettront des déportations massives ainsi que l'exclusion de nombreuses personnes migrantes.
« Le premier ministre Carney s'est présenté comme l'antithèse de Donald Trump, mais son tout premier projet de loi constitue une capitulation honteuse face au racisme et à la xénophobie. Il tourne le dos aux obligations juridiques et morales du Canada envers les réfugié-e-s et les personnes migrantes. Ce que nous voyons, c'est la mise en place délibérée d'une machine à déportation de masse destinée à briser des familles et des communautés. Déjà, plus de 3 000 permis d'études et de travail expirent chaque jour en raison des coupes dans l'immigration décidées par Trudeau. Ce projet de loi ne fera qu'aggraver une catastrophe humanitaire. Il est immoral, illégal, et il sera combattu. » - Syed Hussan, porte-parole du Migrant Rights Network
Le projet de loi C-2 ne concerne pas la frontière canado-américaine ni les droits de douane
Interdiction de faire une demande d'asile après un an
Le projet de loi empêche toute personne migrante présente au Canada depuis plus d'un an de présenter une demande d'asile - avec une application rétroactive à toute personne arrivée après le 24 juin 2020. Cela signifie que des individus dont le pays d'origine plonge dans le conflit après leur arrivée au Canada n'auraient plus le droit de demander la protection du
statut de réfugié-e, uniquement à cause d'un critère temporel. C'est un abandon total du droit humanitaire international.
Expansion de l'Entente sur les tiers pays sûrs
Jusqu'à maintenant, les personnes qui entraient au Canada depuis les États-Unis entre deux postes frontaliers pouvaient demander l'asile après un délai de 14 jours. Le projet de loi C-2 supprime entièrement cette exception, forçant ainsi des personnes vulnérables à demeurer aux États-Unis, malgré les politiques migratoires très critiquées du président
Trump.
Pouvoirs ministériels accrus pour déportations massives
Le projet de loi accorde au ministre de l'Immigration des pouvoirs étendus pour annuler, suspendre ou modifier des documents d'immigration à l'échelle de groupes entiers, sans processus équitable. Il pourrait ainsi bloquer de nouvelles demandes, ou même annuler celles déjà soumises. Cela signifie que des personnes ayant déposé une demande de résidence permanente ou de statut de réfugié-e pourraient se voir retirer leur statut du jour au lendemain.
Affaiblissement des protections en matière de vie privée
Le projet de loi supprime des protections essentielles en matière de confidentialité, facilitant le partage d'informations sur les personnes migrantes entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Cela risque d'exposer davantage les personnes migrantes à des abus. Par exemple, des travailleurs et travailleuses sans statut pourraient être déporté-e-s pour avoir tenté de faire valoir leurs droits face à des employeurs abusifs, en raison de la transmission d'informations aux
services frontaliers.
Solidarité sans frontières et le Migrant Rights Network appellent tou-te-s les parlementaires à rejeter le projet de loi C-2 et à défendre plutôt l'égalité des droits et l'accès à la résidence permanente pour toutes et tous.
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Féminicides : aux grands maux, les grands moyens
Chaque femme tuée par un partenaire intime devrait être un signal d'alarme suffisant pour faire de la violence conjugale une priorité du gouvernement. À l'heure actuelle, le Québec dénombre 10 féminicides, 6 en contexte de violence conjugale, et 5 en moins d'un mois. Le seuil d'alerte est largement dépassé. Et ce n'est que la pointe de l'iceberg. La crise qui sévit est bien plus profonde.
Ce matin, interrogé par les députées solidaires Ruba Ghazal et Christine Labrie, le premier ministre François Legault affirmait : « On s'occupe de chaque femme qui appelle ». Nous aimerions tellement que ce soit vrai. Mais la réalité est toute autre.
Une réalité accablante
– Dans la dernière année, SOS violence conjugale a reçu 19 306 demandes d'hébergement. Elles en ont dû refuser plus d'une demande sur deux.
– Dans le réseau de maisons d'aide et d'hébergement, 60 maisons ont des listes d'attente pour les services externes qui peuvent notamment leur offrir un accompagnement pour les aider à préparer une rupture de façon sécuritaire – du jamais vu pour des organismes qui se sont toujours refusées à faire attendre des femmes au moment où elles en ont le plus besoin.
– Au niveau de l'hébergement, les maisons d'aide et d'hébergement et les maisons de 2e étape, sont à pleine capacité. La durée de séjour s'allonge – notamment en raison de la crise du logement.
– Les trois derniers budgets du Québec ne comportaient aucun argent neuf pour les maisons d'aide et d'hébergement.
– Les travaux du comité mis sur pied par le ministère de la Santé et des services sociaux pour évaluer le manque de place et de services stagnent.
Certes, le gouvernement de Monsieur Legault a procédé à un rattrapage important depuis 2020. Mais les solutions amenées à ce moment-là sont déjà largement insuffisantes, face à l'explosion des demandes qui fait suite à la sensibilisation du grand public et à la mobilisation croissante de partenaires.
Les 4 nouvelles maisons d'aide et d'hébergement financées offriront un total de 57 places supplémentaires, permettant d'héberger annuellement quelques 350 femmes de plus. C'est un pas en avant significatif, mais c'est bien trop peu.
Les 190 unités prévues dans la trentaine de maisons de 2e étape, elles, permettront d'accueillir quelques 250 femmes par an en moyenne, après leur passage en maison d'aide et d'hébergement. Encore une fois, c'est une avancée notoire… mais insuffisante face à l'ampleur des besoins.
Pour répondre au débordement, le gouvernement a mis sur pied, malgré les réticences des associations de maisons, un mécanisme d'urgence pour héberger à l'hôtel les femmes qui ne trouvent pas de place en maison et qui sont face à un danger imminent. Cette solution n'est qu'un pansement sur une plaie béante, en plus d'être dangereuse, laissant les femmes isolées à l'hôtel dans un des moments où elles sont le plus fragiles.
Une cellule de crise réclamée
Nous avons su réagir rapidement en 2021, face à une vague de féminicides. Aujourd'hui, il faut faire plus.
Nous demandons la création immédiate d'une cellule de crise nationale pour répondre à l'urgence des besoins en violence conjugale, à l'image des cellules d'intervention rapide déployées autour des femmes en danger.
Tout comme il l'a fait en 2021, lorsque 9 femmes avaient été tuées par un partenaire intime en autant de semaines, nous demandons au Premier ministre François Legault de donner un mandat fort pour remettre la violence conjugale au coeur des priorités de son gouvernement.
Nous devons continuer de mieux informer la population pour que chacune et chacun puisse prendre action à son échelle. Mais en contrepartie, nous devons avoir les moyens de répondre aux demandes d'aide qui continueront d'affluer de plus belle.
Nous n'avons pas le luxe de s'asseoir sur des décisions prises en 2021, malheureusement déjà désuètes.
Nous n'avons pas le luxe d'attendre et de voir mourir nos soeurs.
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Consultations sur le plan de gestion intégrée des ressources énergétiques : les groupes insatisfaits du processus actuel
Montréal, le 6 juin 2025 - Alors que le gouvernement du Québec a adopté le projet de loi 69 (PL-69) sous bâillon aujourd'hui, les groupes signataires dénoncent vigoureusement la transformation majeure du paysage énergétique québécois qu'il entraîne. Ils dénoncent cette adoption marquée par l'improvisation et le contournement des processus démocratiques.
Pour les groupes, toutes les étapes ayant mené à l'adoption de ce projet de loi sur l'énergie ont été marquées par le refus systématique du gouvernement de tenir un véritable dialogue social tel que demandé par de multiples acteurs de la société civile.
Dans cette loi, le gouvernement ouvre notamment la voie à la privatisation d'Hydro-Québec, sans que ses intentions n'aient initialement été présentées à la population québécoise lors des dernières élections, insistent les groupes.
Les groupes rappellent aussi qu'un des éléments centraux de la planification énergétique aurait dû être le Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) - un outil structurant permettant de planifier l'approvisionnement, la production et la consommation d'énergie de manière coordonnée, prévisible et durable : « Un Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques, élaboré en concertation avec la société civile, aurait dû précéder l'adoption du projet de loi pour permettre une véritable et nécessaire planification. Le gouvernement a préféré procéder à l'envers et adopter sous bâillon une loi problématique, plutôt que d'engager un vrai dialogue sur l'avenir énergétique du Québec », martèlent-ils.
Jusqu'à la fin, le gouvernement n'a pas permis de débat sain : à quelques jours de la fin de l'examen du projet de loi, 52 amendements, provenant directement d'Hydro-Québec, ont été déposés, sans avoir été accessibles au public ni discutés lors de la consultation particulière à laquelle certains groupes ont été invités à participer. Alors qu'une large portion des 157 articles n'a pas été étudiée en commission parlementaire, le recours au bâillon vient clore cette séquence antidémocratique.
Pour les groupes, cette adoption forcée est inacceptable, surtout que cette loi aura des impacts délétères sur le long terme, notamment en reportant sur les tarifs les coûts d'un développement industriel énergivore qui ne garantit pas la transition énergétique.
« La production, le transport et la distribution d'électricité renouvelable au Québec doivent être publics. Les choix énergétiques sont des choix de société dont nous devons pouvoir débattre pour qu'ils soient justes, durables et légitimes. Le Québec mérite mieux qu'une réforme bâclée, opaque et déconnectée des enjeux environnementaux, sociaux et économiques », concluent les organisations.
Organisations signataires :
Association québécoise des médecins pour l'environnement (AQME)
Collectif Scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec
Nature Québec
ACEF du Nord de Montréal
Imagine Lachine-Est
Mouvement écocitoyen UNEplanète
Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)
Greenpeace Canada
Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec
Fondation David Suzuki
Équiterre
Collectif Entropie
Syndicat des spécialistes et professionnels d'Hydro-Québec
Pour Nos Enfants - Montréal
L'Assomption en transition
Union des consommateurs
Pour consulter la liste complète des signataires.
Le Front commun pour la transition énergétique rassemble des groupes environnementaux, citoyens, syndicaux, communautaires et autres pour accélérer la mise en place d'une transition énergétique structurante et porteuse de justice sociale. Ce communiqué n'engage que les organisations signataires.
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Manifestation contre Ray-Mont Logistiques : 400 personnes bloquent les rails de l’entreprise dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
Montréal, 8 juin 2025 – **400 personnes se sont rassemblées aujourd'hui pour manifester leur opposition au projet de plateforme de conteneurs de Ray-Mont Logistiques dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Après une marche dans le quartier, les manifestant.e.s ont bloqué les rails de l'entreprise et y ont planté des fleurs afin d'affirmer leur détermination à empêcher le bon déroulement de l'implantation de l'entreprise. **Les manifestant.e.s exigent que la friche ferroviaire située entre le terrain de Ray-Mont et le quartier Hochelaga soit protégée dans son entièreté et qu'aucun rail n'y soit déplacé ou construit.**
« La Ville de Montréal a approuvé l'optimisation du projet de Ray-Mont Logistiques mais celui-ci est toujours aussi inacceptable : la population n'accepte pas que cette entreprise délinquante et quérulente vienne polluer la vie des habitant.e.s et détruire les espaces verts » a affirmé Anaïs Houde, co-porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-nature MHM. « Les institutions publiques censées protéger notre santé et notre qualité de vienous ontlaissé·e·s tomber, a-t-elle continué. **Nous prenons donc nous-mêmes les choses en main : armé·e·s de pelles de jardinage, de fleurs et de semences, nous bloquons le projet et protégeons nos milieux de vie.** Nous ferons dérailler le projet de Ray-Mont, coûte que coûte ! »
Ray-Mont Logistiques projette de construire à moins de 100 mètres d'habitationset d'un CHSLD **l'une des plus grandes plateformes de transbordement de marchandises en Amérique du Nord**. Les dérogations accordées par la Ville de Montréal en appui au projet prévoient que des rails soient déplacés plus près des habitations pour les activités ferroviaires de l'entreprise, empiétant sur un grand espace vert fréquenté au quotidien par les familles. La construction d'un « mur de la honte » haut de 16 mètres, censé protéger la population des nuisances sonores, est aussi prévu.
« La destruction de cet espace vert qu'on surnomme la “friche ferroviaire”est inadmissible. C'est un véritable îlot de fraîcheur dans la mer de béton aménagée par le Port de Montréal et le lobby industriel et logistique » a affirmé Cassandre Charbonneau, co-porte-parole du mouvement. « Nous exigeons que les rails soient déplacés sur le terrain de l'entreprise, le plus loin possible des habitations, et que la friche soit complètement protégée et redonnée à la communauté » a-t-elle martelé. Reconnu comme noyau prioritaire de biodiversité par l'arrondissement MHM,cette friche arbustive, la seule dans tout l'est de Montréal, est l'habitat de plus de 150 espèces d'oiseaux.
**Les Soulèvements du Fleuve appuient tous les mouvements populaires qui, comme Mobilisation 6600, luttent contre la conteneurisation du fleuve et la dépossession des berges et des quartiers**. « Les actions du mouvement écologiste doiventmonter en intensité.Nous n'avons plus rien à attendre des gouvernements, il nous faut attaquer directement les responsables de la destruction du vivant et des milieux que nous habitons. Ray-Mont Logistiquesest l'un d'entre eux » a affirmé Sylvia, une militante des Soulèvements du fleuve qui participait à la manifestation. « La lutte d'Hochelaga est un symbole de résistance populaire contre la logique de marchandisationdu monde qui ruine nos quartiers.Contre la bétonisation des berges, nous luttons pourlesusages libres d'un terrain vague aux abords du fleuve », a-t-elle ajouté.
Plusieurs groupes solidaires à la lutte contre Ray-MontLogistiques ont participé à la manifestation festive et familiale : Rage climatique, Mères au front-Montréal, Antigone, Last Generation, l'Organisation Révolutionnaire Anarchiste (ORA), le Conseil Central du Montréal Métropolitain – CSN, la chorégraphe Karine Cloutier et le groupe musical Excavation et poésie.
**À propos de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM et Les Soulèvements du fleuve**
**Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM** est un mouvement populaire qui lutte depuis 2016contre l'expansion des activités industrialo-portuaires etpour la préservation des espaces verts, de la santé et de la qualité de vie de la population de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Il revendique la création d'unparc nature dans le secteur Assomption-sud. À ce jour, il a permis de sauver de la requalification industrielle ou logistique environ 1 million de pieds carrés de territoire dans ce secteur.
**Les Soulèvements du fleuve** sont nés de la rencontre de plusieurs luttes locales disséminées sur les territoires avec comme volonté de mettre en branle un mouvement de résistance au développement industriel, colonial et extractiviste. Une réponse à l'appel international des Soulèvements de la terre à rassembler les forces brutes et à s'en prendre directement à ceux qui exploitent et détruisent le vivant. Nous nous soulevons à la défense du fleuve, de ses berges et du vivant.
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PL-69 sur l’énergie : un déni de démocratie du début à la fin
Dans cette loi, le gouvernement ouvre notamment la voie à la privatisation d'Hydro-Québec, sans que ses intentions n'aient initialement été présentées à la population québécoise lors des dernières élections, insistent les groupes.
Alors que le gouvernement du Québec adoptera le projet de loi 69 (PL-69) sous bâillon, les 19 groupes signataires, dont la CSN, dénoncent vigoureusement la transformation majeure du paysage énergétique québécois qu'il entraîne. Ils dénoncent cette adoption marquée par l'improvisation et le contournement des processus démocratiques qui auraient pu assurer la légitimité et la pertinence des orientations portées par cette loi.
Pour les groupes, toutes les étapes ayant mené à l'adoption de ce projet de loi sur l'énergie ont été marquées par le refus systématique du gouvernement de tenir un véritable dialogue social tel que demandé par de multiples acteurs de la société civile.
Dans cette loi, le gouvernement ouvre notamment la voie à la privatisation d'Hydro-Québec, sans que ses intentions n'aient initialement été présentées à la population québécoise lors des dernières élections, insistent les groupes.
Les groupes rappellent aussi qu'un des éléments centraux de la planification énergétique aurait dû être le Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) – un outil structurant permettant de planifier l'approvisionnement, la production et la consommation d'énergie de manière coordonnée, prévisible et durable : « Un Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques, élaboré en concertation avec la société civile, aurait dû précéder l'adoption du projet de loi pour permettre une véritable et nécessaire planification. Le gouvernement a préféré procéder à l'envers et adopter sous bâillon une loi problématique, plutôt que d'engager un vrai dialogue sur l'avenir énergétique du Québec », martèlent-ils.
Jusqu'à la fin, le gouvernement n'a pas permis de débat sain : à quelques jours de la fin de l'examen du projet de loi, 52 amendements, provenant directement d'Hydro-Québec, ont été déposés, sans avoir été accessibles au public ni discutés lors de la consultation particulière à laquelle certains groupes ont été invités à participer. Alors qu'une large portion des 157 articles n'a pas été étudiée en commission parlementaire, le recours au bâillon vient clore cette séquence antidémocratique.
Pour les groupes, cette adoption forcée est inacceptable, surtout que cette loi aura des impacts délétères sur le long terme, notamment en reportant sur les tarifs les coûts d'un développement industriel énergivore qui ne garantit pas la transition énergétique.
« La production, le transport et la distribution d'électricité renouvelable au Québec doivent être publics. Les choix énergétiques sont des choix de société dont nous devons pouvoir débattre pour qu'ils soient justes, durables et légitimes. Le Québec mérite mieux qu'une réforme bâclée, opaque et déconnectée des enjeux environnementaux, sociaux et économiques », concluent les organisations.
Organisations signataires
– Association québécoise des médecins pour l'environnement (AQME)
– Collectif Scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec
– Nature Québec
– ACEF du Nord de Montréal
– Imagine Lachine-Est
– Mouvement écocitoyen UNEplanète
– Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)
– Greenpeace Canada
– Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec
– Fondation David Suzuki
– Équiterre
– Collectif Entropie
– Syndicat des spécialistes et professionnels d'Hydro-Québec
– Pour Nos Enfants – Montréal
– L'Assomption en transition
– Union des consommateurs
– Fondation Rivières
– Centrale des syndicats du Québec
– Confédération des syndicats nationaux (CSN)
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Les vacances payées : la brève histoire d’une longue lutte
Alors que plusieurs pays européens garantissent cinq semaines de congés payés, les travailleuses et travailleurs québécois n'en ont que trois, et ce, après avoir patienté trois ans. Ce décalage soulève une question essentielle : pourquoi, malgré des décennies de luttes syndicales pour le droit au repos, le Québec reste-t-il à la traîne ?
Tiré de Ma CSQ.
Le contraste est frappant. Au Québec, le minimum légal de vacances annuelles est de deux semaines après un an d'ancienneté, et de trois semaines après trois ans. De l'autre côté de l'océan, la France, le Danemark, la Norvège, la Finlande et la Suède garantissent tous au moins cinq semaines de congés payés chaque année. À cela s'ajoutent 13 jours fériés en Suède, contre seulement 8 au Québec. Les pays scandinaves figurent aussi parmi les meilleurs en matière d'état de santé et de bien-être, ce qui invite à réfléchir à nos propres normes en matière de temps de repos.
Un droit acquis de haute lutte
Pourtant, le droit aux congés payés n'a rien d'un luxe. C'est le fruit de luttes syndicales longues et acharnées qui trouvent leurs origines dans la transformation radicale de l'organisation du travail du XIXe siècle. À cette époque, la maximisation des profits conduit à une exploitation intense de la force du travail : les ouvriers sont soumis à des cadences infernales – parfois jusqu'à 70 heures de travail par semaine – dans des usines qui fonctionnent jour et nuit.
En réaction, les mouvements ouvriers et syndicaux se mobilisent massivement pour revendiquer le « droit au repos ». Celui-ci englobe non seulement la réduction du temps de travail hebdomadaire, mais aussi ce qu'on considère aujourd'hui comme un droit fondamental : les congés payés (autrement dit, le droit à un repos rémunéré).
À l'époque où le temps libre est parfois perçu comme de l'oisiveté, c'est entre autres en faisant des congés une question de santé que cette revendication fait son chemin. L'un des jalons décisifs de cette lutte survient en 1936, avec l'adoption, en France, d'une loi accordant deux semaines de congés payés obligatoires par an (en plus des jours fériés). Ce gain suit les fameuses « grèves joyeuses », un vaste mouvement de mobilisation qui réunit près de deux millions de personnes et paralyse le pays.
Le progrès se poursuit. Au fil des luttes syndicales, en France, les congés payés obligatoires augmentent, passant à trois semaines en 1956, à quatre en 1969, puis à cinq en 1981. Cela démontre clairement le rôle central du syndicalisme dans la conquête du droit au repos.
Bien avant cette époque, au Moyen Âge, certaines formes de régulation du temps de travail existaient déjà dans les relations entre maîtres artisans et compagnons, ou encore entre maîtres d'œuvre et ouvriers. C'est cependant avec l'essor du capitalisme industriel que l'enjeu prend une dimension collective, politique et structurante.
Aujourd'hui, dans un monde du travail marqué par l'épuisement professionnel, les problèmes de santé mentale et la course à la productivité, alors que d'autres pays récoltent les fruits de leurs choix collectifs en matière de bien-être, il est peut-être temps que le Québec relance le débat sur la place du repos !
* Félix Lebrun-Paré est délégué au Syndicat des professionnelles et professionnels de la santé publique du Québec (SPPSPQ-CSQ) et membre du comité d'action sociopolitique de la CSQ.
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Congrès de la FIQ : Trois axes pour guider notre action syndicale
Lors du 13ᵉ congrès de la FIQ, vos déléguées ont été amenées à débattre sur des grandes orientations politiques et syndicales, des lignes d'action et des priorités qui guideront le travail des prochaines années. Ces discussions ont été nourries par des conférences sur plusieurs enjeux contemporains, notamment l'intelligence artificielle, les mouvements de droite et la crise climatique.
Trois grands axes ont structuré les réflexions :
– Le pouvoir sur notre avenir, qui met de l'avant la nécessité de redonner aux professionnelles en soins un réel pouvoir d'action sur leurs conditions de travail et leur expertise, et ce, dans un contexte où les réformes du réseau de la santé ont centralisé les décisions ;
– Des femmes de conviction, qui rappelle l'importance de la politisation des membres, de la justice sociale et de la solidarité face aux enjeux de société ;
– La FIQ tournée vers l'avenir, qui appelle à anticiper les transformations du monde du travail et à défendre une vision syndicale audacieuse et inclusive.
Ces travaux ont mené à l'adoption de 17 recommandations qui guideront l'action de la Fédération et de ses syndicats affiliés au cours des prochaines années. Ces recommandations touchent, entre autres, la valorisation de notre expertise, les alliances syndicales, la reconnaissance de l'impact des changements climatiques sur la santé, la lutte contre les discriminations systémiques et les défis liés à l'intégration de l'intelligence artificielle dans le réseau de la santé.
Pour découvrir l'ensemble des recommandations, consultez le document thématique du congrès.
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Encore des suppressions de postes : Le gouvernement veut détruire les services publics
Québec, le 5 juin 2025 — Après avoir imposé un gel d'embauche, le non-renouvellement des contrats occasionnels, l'interdiction d'heures supplémentaires et le non-remplacement des départs à la retraite, le gouvernement impose maintenant carrément des coupures de postes dans l'appareil public, dénonce le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).
« Les coupes ont débuté dans les collèges avec les compressions de 151 millions $ et plusieurs abolitions de postes et on se rend maintenant compte que ce sont l'ensemble des services de l'État qui sont touchés. Des gens commencent à perdre leur emploi un peu partout alors que le personnel professionnel de l'État est déjà en surcharge. C'est une attaque frontale, le gouvernement veut détruire les services publics au profit du privé », dénonce Guillaume Bouvrette, président du SPGQ.
Le gouvernement n'a même pas eu la décence et l'honnêteté d'en faire l'annonce lui-même au syndicat. Le SPGQ essaie tant bien que mal d'obtenir de l'information sur le nombre exact de personnes touchées actuellement. « L'information nous parvient par des gestionnaires et des déléguées et délégués syndicaux préoccupés, avec raison, par la situation. Penser que les services à la population ne seront pas touchés, c'est de la pensée magique. Les impacts, on les voit déjà. Des délais s'allongent et certains services ne sont tout simplement plus offerts », constate M. Bouvrette.
Favoriser l'entreprise privée
Le gouvernement laisse entendre qu'il génère des économies, mais c'est un mensonge. « Il faut arrêter de prendre les contribuables pour des imbéciles. La vérité, c'est que le gouvernement se tourne de plus en plus vers des consultants et que ceux-ci coûtent beaucoup plus cher. Ce n'est pas de l'économie, c'est de l'idéologie. Le gouvernement est en train de démolir l'appareil public pour favoriser des entreprises privées qui s'enrichissent sur le dos des citoyens », plaide M. Bouvrette.
À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente plus de 35 000 spécialistes, dont environ 26 000 dans la fonction publique, 6 000 à Revenu Québec et 3 000 répartis dans les secteurs de la santé, de l'enseignement supérieur et au sein de diverses sociétés d'État.
Source
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
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