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La visite royale perpétue la déférence envers un pouvoir sans droit de regard
La plupart des Canadiens acceptent sans mot dire la légitimité d'un pouvoir public-privé qui ne relève d'aucune autorité. Alors que les souvenirs de la fête de la Reine s'estompent, les monarchistes sont peut-être déjà en train de répéter leurs révérences pour la visitedu roi Charles et de la reine Camilla, les 26 et 27 mai.
Tiré de Canadian Dimension
Mardi 27 mai 2025 / DE : Morgan Duschesney
Traduction Johan Wallengren
Ce genre de visite m'incite à remettre en question tant la valeur que la raison d'être de la royauté. Je ne ressens aucune loyauté personnelle vis-à-vis de ces riches étrangers dont les aïeux sans scrupules ont cruellement opprimé les ancêtres de nombreux Canadiens, y compris les miens. Néanmoins, le gouvernement canadien et de nombreuses institutions restent épris de la monarchie, faisant fi des pans sombres de son histoire.
La visite de Charles me rappelle que la plupart des Canadiens acceptent sans mot dire la légitimité d'un pouvoir public-privé ne relevant d'aucune autorité. Cette déférence continue de faciliter la violence militaire perpétrée pour protéger et accroître la rentabilité de sociétés transnationales, tandis que d'innombrables vies, voire des cultures, sont détruites.
Pareille vénération contribue à expliquer la présence persistante de figures royales archaïques dont les rôles publics sont souvent défendus à tort comme étant simplement cérémoniels plutôt qu'idéologiques. À cet égard, il y a absolument lieu de faire ressortir certains faits concernant le roi actuel.
Le roi Charles et sa riche famille reçoivent encore de généreux subsides publics. Ce soutien financier, officiellement justifié par la popularité de la royauté en tant qu'attraction touristique lucrative, donne l'impression que la famille royale est devenue une entreprise commerciale ayant des liens étroits avec l'État. Or, cette entreprise touristique n'est que l'avatar le plus récent de la relation transactionnelle de la royauté britannique avec le gouvernement.
Il n'est pas vraiment plausible que la royauté britannique ait acquis ses richesses et possessions historiques en se pliant à des pratiques commerciales conventionnelles au lieu de recourir à la coercition économique et militaire. Pourquoi passer par des transactions légales lorsque votre pouvoir militaire réduit au silence ou écrase l'opposition faisant obstacle à vos desseins ?
Comme beaucoup d'hommes fortunés, Charles dévie une portion des revenus dont il a hérité vers des œuvres de bienfaisance, telles que des bourses d'études et des programmes pour la jeunesse. Cette modeste largesse n'est qu'une maigre réparation pour des siècles d'exploitation royale aux dépens de peuples sans chance de résistance à la domination britannique.
Sont dévolus à Charles, à titre de roi, la fortune privée de sa mère et les revenus annuels du duché de Lancaster. Son fils William héritera de sa fortune privée et de ses revenus annuels d'investissement de l'ordre de 30 millions de dollars provenant du duché de Cornouailles. Aucune tête couronnée n'est tenue d'utiliser ses fonds privés pour financer des activités publiques ; une subvention souveraine (Sovereign Grant) permet de voir à de telles dépenses.
Cette fameuse « subvention », qui permet de couvrir les dépenses royales, provient d'un « ensemble de propriétés et de fermes britanniques qui génèrent des centaines de millions de livres chaque année ». Le roi ou la reine « verse » les revenus en question au gouvernement britannique, qui en rétrocède un certain pourcentage aux fins de financement des fonctions royales. Comme cet apport ne suffit jamais à couvrir toutes les dépenses royales, le solde est payé par le contribuable britannique.
Contrairement à la perception du grand public, le roi Charles exerce un pouvoir politique important ayant une incidence sur la vie des Britanniques, des Canadiens et des autres citoyens du Commonwealth. Le monarque ou la monarquesse donne la sanction royale après l'adoption des projets de loi par le Parlement britannique – rôle qu'endosse le ou la gouverneur(e) général(e) au Canada, emblème du lien historique qui unit le Canada à la Grande-Bretagne.
Cependant, à cette prérogative d'assentiment royal dont bénéficie Charles s'ajoute le privilège du consentement royal, un processus par lequel le roi ou la reine « est informé(e) à l'avance des projets de loi et invité(e) à les approuver ». Le consentement royal s'applique aussi bien aux pouvoirs fondamentaux de l'État qu'aux lois « touchant les revenus, les biens ou les intérêts de la couronne ».
Bien que les origines exactes de cette pratique ne soient pas claires, elle donne l'impression que la royauté, qui ne relève d'aucune autorité, peut s'immiscer dans les affaires parlementaires pour servir ses propres intérêts. Il n'existe aucune justification démocratique à un tel accès privilégié, surtout au regard des vastes propriétés et portefeuilles d'investissement dont est dotée la famille royale.
Lors de sa visite au Canada, le roi prononcera le discours du Trône, intervention personnelle qui est censée conférer de l'autorité à une déclaration gouvernementale qui sonnerait mieux si un citoyen canadien en faisait la lecture. Outre cela, il est attendu de Charles qu'il assiste aux habituelles démonstrations militaires et fasse un tour en carrosse doré. Il prendra également le temps de planter quelques arbres et de rencontrer le premier ministre.
Le prestige du roi est allé en se ternissant, mais il pourrait regagner un certain lustre en rencontrant Donald Trump, un personnage peu sûr de lui accro aux flatteries. Compte tenu de la vénération de Trump pour le statut social et le pouvoir, Charles pourrait peut-être réussir à atténuer l'hostilité du président américain à l'égard du Canada en traitant avec celui-ci d'égal à égal.
Tant que le roi Charles ne fera pas preuve d'une véritable noblesse en défendant publiquement des causes impopulaires telles que l'arrêt du génocide israélien à Gaza, aucun traitement de faveur ne devrait lui être réservé. Au contraire, qu'on le mette au défi d'expliquer son penchant pour des platitudes insipides alors que les gouvernements occidentaux soutiennent militairement, financièrement et diplomatiquement des régimes aux mœurs brutales.
Le silence public de Charles sur les atrocités commises en ce monde offense de nombreux Canadiens qui se voient obligés de payer ses frais de voyage, de subir des fermetures de routes et d'endurer les obséquieux commentaires des flagorneurs officiels et des monarchistes du privé qui se disputent la couverture des médias grand public.
Comme les vampires qui attendent à la fenêtre, les membres de la famille royale ont besoin d'une invitation pour entrer. Leur présence sur le sol canadien peut donc facilement être contrecarrée : il suffit de les ignorer. Malheureusement, les officiels canadiens ne sont pas prêts à assumer le coût politique inhérent au fait de traiter le roi comme un courant d'air.
Morgan Duchesney est un écrivain canadien et un professeur de karaté dont les travaux ont été publiés dans Canadian Dimension, Humanist Perspectives, Adbusters, Briarpatch, Shintani Harmonizer, Victoria Standard, Hampton Institute et Ottawa Citizen. En plus de ses écrits politiques, il a publié des travaux sur les arts martiaux ainsi que des nouvelles.
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L’absurde budget Carney via Trump et l’OTAN
Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne,
Par Pierre Jasmin, secrétaire général des Artistes pour la Paix
Le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (United Nations Office for Outer Space Affairs, UNOOSA) est une organisation de l'Assemblée générale des Nations unies chargée des questions liées à l'espace mise sur pied le 13 décembre 1958. Elle maintient notamment le registre des objets lancés dans l'espace. Basé au Vienna International Centre en Autriche, l'organisme est dirigé depuis 2023 par Aarti Holla-Maini qui a succédé à Simonetta Di Pippo.
Un budget totalement déséquilibré
Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne, après avoir « amadoué » Trump en lui présentant des promesses de budget militaire haussé à 82 milliards de $ dès 2030 et cela, sans compter les 61 milliards de $ que Trump lui réclame pour son Dôme d'or et les nouvelles exigences de l'OTAN à 5% du P.I.B. à ses 32 pays membres. Ayant évité NOTRE question posée par notre pétition du 7 mai où va notre humanité si on laisse un génocide se produire, les éditorialistes mainstream, toujours irresponsables, cachent comme ils peuvent la dénonciation de l'ancien ministre libéral des Affaires extérieures, Lloyd Axworthy, de ce Dôme d'or avalé par Carney. Fiction irréalisable comparable au programme Star Wars (abandonné par Reagan), le Dôme d'Or ridiculisé par le caricaturiste de LA PRESSE Serge Chapleau, met en outre en danger les ententes de l'ONU sur l'espace non militarisé, qui empêchent la Chine, déclarée impérialiste par la propagande médiatique (i), d'avoir le feu vert pour exploiter son indéniable avantage technologique creusé par ses universités bien financées (contrairement à Harvard et autres attaquées par Trump).
Le professeur Byers invité par Science for Peace
Parlons, puisque les médias n'en parlent pas, de la présentation fort pertinente du professeur Michael Byers, co-directeur de l'Outer Space Institute (UBC) affilié à l'UNOOSA (voir plus haut) devant 35 membres de SCIENCE FOR PEACE mercredi le 14 mai à Toronto. J'ai assisté à toute la présentation par zoom.
1- Il y a demandé le retour de l'idéal ONUSIEN du peacekeeping interrompu au cours des 30 dernières années du gouvernement canadien. Le Canada pourrait agir en toute légalité à Gaza et en Ukraine, en étonnant le monde entier par un retour d'influence auquel il a tourné le dos, en préférant prendre de l'argent à l'aide internationale pour le verser dans le puits sans fond de « la Défense ».
2- Le gouvernement prétend protéger notre North, strong and free (dixit le discours du trône de Charles III) de « la Russie qui possède 50% de l'Arctique total et n'a aucune intention de s'emparer de notre Arctique. Et pourquoi la Chine envahirait-elle notre Arctique dont elle possède légalement toutes les mines » a dit le professeur Byers ?
3- Pourquoi construire des frégates militaires Irving-Lockheed à plus de cent milliards de $, alors que « les besoins ne sont que pour des brise-glaces dotés d'armes opérationnelles aux mains de la RCMP contre les contrebandiers » ?
4- « Pourquoi construire des F-35 contrôlés par les USA et pour lesquels la main d'œuvre en pilotes et en techniciens est à peu près impossible à trouver ? » Absurde pour le professeur pour une fois d'accord avec Elon Musk qui les déclare obsolètes, vu le progrès des drones militarisés. En conclusion, le professeur a dénoncé l'augmentation du budget militaire à 2% du PIB canadien comme « absurde et contreproductif ».
La réplique yankee ne s'est pas fait attendre - la mienne, un peu
Deux jours après, l'ambassadeur américain Pete Hoekstra prenait la parole à la Chambre Canadienne de Commerce à Ottawa pour vanter les F-35 au nom de « l'interopérabilité » et le Dôme d'Or, comme « une extension bienvenue de NORAD ».
Personnellement, je m'explique mal pourquoi des pacifistes canadiens-anglais articulés comme Doug Roche, Steven Staples (Peace Quest), Robin Collins, Cesar Jaramillo qui vient de démissionner comme porte-parole de Project Ploughshares où il était en porte-à-faux avec son fondateur Ernie Regehr plus pacifiste, évitent par peur du gouvernement de dénoncer unanimement et fort le biais pro-nucléaire de Carney (ii) et l'OTAN comme le font
1- Le Réseau canadien pour la paix et la justice (iii)
2- Medea Benjamin, cofondatrice de CODEPINK et de GLOBAL EXCHANGE, organisme
international de défense des droits de la personne - merci pour cette terminologie à l'Artiste pour la Paix 1992 Simonne Monet-Chartrand, membre alors de la Voix des Femmes, qui a toujours demandé qu'elle succède à l'expression « droits de l'homme » - et
3- David Swanson de World beyond War .
C'est dans un ouvrage préfacé par le professeur Jeffrey Sachs de l'Université de Columbia, proche conseiller du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (on trouve sur youtube ses conférences européennes qui démolissent le proto-fascisme d'Ursula von der Leyen).
Cet ouvrage publié au Québec en français par LUX s'intitule fort justement : L'OTAN, une alliance au service de la guerre.
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Gaza mérite plus que des mots, M. Carney
Monsieur le Premier Ministre Mark Carney, la société civile québécoise est témoin depuis des mois de l'insoutenable inhumanité imposée par Israël au peuple de Gaza. En silence, ou presque. Cela suffit.
Voir tous les jours des civils — en majorité des femmes et des enfants — mourir de faim, succomber à leurs blessures dans des hôpitaux assiégés ou tomber sous les bombes nous indigne. Voir des travailleurs humanitaires et des journalistes assassinés impunément est inacceptable. Voir le droit humanitaire international bafoué par un État dit démocratique et ses dirigeants accusés de crimes de guerre est tout aussi révoltant.
Vingt mois et plus de 50 000 morts plus tard, infrastructures détruites et terres massacrées, la famine accable dans la bande de Gaza une population exsangue.
Nous refusons d'être maintenus dans l'impuissance et la passivité. Nous refusons le jugement que l'Histoire portera sur notre silence.
Nous appuyons fermement la position prise par le gouvernement du Canada le 19 mai dernier dans une déclaration commune avec la France et le Royaume-Uni. Devant les « actes honteux » du gouvernement Nétanyahou, les trois États demandent la fin de l'offensive militaire et le déploiement de l'aide humanitaire cruellement nécessaire, et se disent prêts, sinon, à prendre des « mesures concrètes ».
Nous, de la société civile, demandons aux élus d'aller plus loin que les mots, et plus rapidement. M. Carney, nous vous demandons de faire pression avec vos alliés pour que s'accélère la distribution d'eau, de nourriture et de soins de santé à la population de Gaza par les agences des Nations unies. Nous réclamons également la déclaration d'un cessez-le-feu immédiat de même que la libération immédiate des otages.
Il est temps de retirer tout appui au gouvernement Nétanyahou, notamment en cessant de vendre et de livrer de l'armement à Israël. Il faut aussi cesser toute importation en provenance des colonies illégales de Cisjordanie.
Nous proposons que le Canada joue un rôle prépondérant dans la pacification de la région, fort de son expérience en maintien de la paix et fort de ses nombreuses personnalités extrêmement qualifiées pour intervenir, dont le général Roméo Dallaire ainsi que les juges Louise Arbour et Louise Otis.
Notre intervention ne justifie en rien les actions terroristes du Hamas et nous réfutons à l'avance toute accusation d'antisémitisme. Nous sommes solidaires des Israéliens et Israéliennes, qui n'approuvent ni le gouvernement Nétanyahou ni le massacre mené en leur nom et qui recherchent une paix juste et équitable.
Nous parlons au nom de la société civile. Mesdames et messieurs les élus, à votre tour d'agir.
* La liste complète des signataires est ici.
Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne,
Par Pierre Jasmin, secrétaire général des Artistes pour la Paix
Le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (United Nations Office for Outer Space Affairs, UNOOSA) est une organisation de l'Assemblée générale des Nations unies chargée des questions liées à l'espace mise sur pied le 13 décembre 1958. Elle maintient notamment le registre des objets lancés dans l'espace. Basé au Vienna International Centre en Autriche, l'organisme est dirigé depuis 2023 par Aarti Holla-Maini qui a succédé à Simonetta Di Pippo.
Un budget totalement déséquilibré
Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne, après avoir « amadoué » Trump en lui présentant des promesses de budget militaire haussé à 82 milliards de $ dès 2030 et cela, sans compter les 61 milliards de $ que Trump lui réclame pour son Dôme d'or et les nouvelles exigences de l'OTAN à 5% du P.I.B. à ses 32 pays membres. Ayant évité NOTRE question posée par notre pétition du 7 mai où va notre humanité si on laisse un génocide se produire, les éditorialistes mainstream, toujours irresponsables, cachent comme ils peuvent la dénonciation de l'ancien ministre libéral des Affaires extérieures, Lloyd Axworthy, de ce Dôme d'or avalé par Carney. Fiction irréalisable comparable au programme Star Wars (abandonné par Reagan), le Dôme d'Or ridiculisé par le caricaturiste de LA PRESSE Serge Chapleau, met en outre en danger les ententes de l'ONU sur l'espace non militarisé, qui empêchent la Chine, déclarée impérialiste par la propagande médiatique (i), d'avoir le feu vert pour exploiter son indéniable avantage technologique creusé par ses universités bien financées (contrairement à Harvard et autres attaquées par Trump).
Le professeur Byers invité par Science for Peace
Parlons, puisque les médias n'en parlent pas, de la présentation fort pertinente du professeur Michael Byers, co-directeur de l'Outer Space Institute (UBC) affilié à l'UNOOSA (voir plus haut) devant 35 membres de SCIENCE FOR PEACE mercredi le 14 mai à Toronto. J'ai assisté à toute la présentation par zoom.
1- Il y a demandé le retour de l'idéal ONUSIEN du peacekeeping interrompu au cours des 30 dernières années du gouvernement canadien. Le Canada pourrait agir en toute légalité à Gaza et en Ukraine, en étonnant le monde entier par un retour d'influence auquel il a tourné le dos, en préférant prendre de l'argent à l'aide internationale pour le verser dans le puits sans fond de « la Défense ».
2- Le gouvernement prétend protéger notre North, strong and free (dixit le discours du trône de Charles III) de « la Russie qui possède 50% de l'Arctique total et n'a aucune intention de s'emparer de notre Arctique. Et pourquoi la Chine envahirait-elle notre Arctique dont elle possède légalement toutes les mines » a dit le professeur Byers ?
3- Pourquoi construire des frégates militaires Irving-Lockheed à plus de cent milliards de $, alors que « les besoins ne sont que pour des brise-glaces dotés d'armes opérationnelles aux mains de la RCMP contre les contrebandiers » ?
4- « Pourquoi construire des F-35 contrôlés par les USA et pour lesquels la main d'œuvre en pilotes et en techniciens est à peu près impossible à trouver ? » Absurde pour le professeur pour une fois d'accord avec Elon Musk qui les déclare obsolètes, vu le progrès des drones militarisés. En conclusion, le professeur a dénoncé l'augmentation du budget militaire à 2% du PIB canadien comme « absurde et contreproductif ».
La réplique yankee ne s'est pas fait attendre - la mienne, un peu
Deux jours après, l'ambassadeur américain Pete Hoekstra prenait la parole à la Chambre Canadienne de Commerce à Ottawa pour vanter les F-35 au nom de « l'interopérabilité » et le Dôme d'Or, comme « une extension bienvenue de NORAD ».
Personnellement, je m'explique mal pourquoi des pacifistes canadiens-anglais articulés comme Doug Roche, Steven Staples (Peace Quest), Robin Collins, Cesar Jaramillo qui vient de démissionner comme porte-parole de Project Ploughshares où il était en porte-à-faux avec son fondateur Ernie Regehr plus pacifiste, évitent par peur du gouvernement de dénoncer unanimement et fort le biais pro-nucléaire de Carney (ii) et l'OTAN comme le font
1- Le Réseau canadien pour la paix et la justice (iii)
2- Medea Benjamin, cofondatrice de CODEPINK et de GLOBAL EXCHANGE, organisme
international de défense des droits de la personne - merci pour cette terminologie à l'Artiste pour la Paix 1992 Simonne Monet-Chartrand, membre alors de la Voix des Femmes, qui a toujours demandé qu'elle succède à l'expression « droits de l'homme » - et
3- David Swanson de World beyond War .
C'est dans un ouvrage préfacé par le professeur Jeffrey Sachs de l'Université de Columbia, proche conseiller du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (on trouve sur youtube ses conférences européennes qui démolissent le proto-fascisme d'Ursula von der Leyen).
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Le SPEDE dore de sucre l’amère pilule de la CAQ et des entreprises
Vu de loin, il semble que par rapport aux autres provinces canadiennes et aux états des ÉU, le Québec, avec la Californie, sont devenus les champions de la lutte climatique par le maintien de leur tarification du carbone. Pendant que le gouvernement canadien, sous la pression du slogan « Axe the Tax » des Conservateurs trumpiens, abandonnait sa taxe carbone applicable au transport, mais non celle applicable aux grands pollueurs industriels,« [l]es élus de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont appuyé mercredi [8 avril] le texte d'une motion de Québec solidaire demandant que ‘‘l'Assemblée nationale réaffirme son engagement envers le maintien [de la Bourse du carbone] au Québec''. Aucun député en Chambre ne s'y est opposé. » Unanimes, les parlementaires québécois ont fait un pied-de-nez au chef du parti Conservateur du Québec sans aucune représentation au parlement malgré que son parti ait obtenu 13 % du vote populaire aux élections de 2022 contre 15.5 % pour Québec solidaire avec ses onze élu-e-s.
Ce « front républicain » parlementaire contre la droite extrême en déni de l'enjeu climatique s'est drapé de la mesure-phare du capitalisme vert soit le marché du carbone californien-québécois dit SPEDE. Pour reprendre les propos du président du Comité consultatif->https://www.ledevoir.com/environnement/883444/crise-climatique-nous-coutera-dizaines-milliards-dollars ?] sur les changements climatiques [CCCC] du gouvernement du Québec, « L'objectif, pour le bien commun, est de sortir des énergies fossiles et de réduire les émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement possible pour respecter les engagements de l'Accord de Paris sur le climat. Il faut donc envoyer un signal de prix, c'est-à-dire augmenter le prix des énergies fossiles, pour inciter les gens à changer leurs comportements [je souligne], ce qui est essentiel. […] Si on continue sur notre trajectoire d'émissions de gaz à effet de serre, on se dirige vers un scénario catastrophique qui entraînera des coûts très élevés pour nos sociétés. Nous n'avons pas le choix. »
D'ajouter fort à propos le directeur général d'Ouranos et aussi membre du CCCC, « il est stratégique de passer le plus vite possible du pétrole à l'électricité. Nous en sortirons nettement gagnants. Au lieu de dépenser de l'argent pour acheter du pétrole qui est produit ailleurs, on peut dépenser de l'argent chez nous, dans nos propres ressources et dans une entreprise qui est la propriété du gouvernement. On dit qu'on veut acheter davantage au Québec et boycotter les États-Unis. C'est une belle occasion de le faire, surtout qu'on dépense des sommes spectaculaires chaque année pour acheter du pétrole. »
Pour ces maigrelets succès Québec mise sur le marché carbone et l'auto solo
Ces deux experts auraient pu ajouter que « [l]e Québec est encore loin de ses objectifs de GES, malgré des signaux encourageants » comme le titrait Le Devoir. Le truc de la CAQ pour dorer la pilule consiste justement à joindre au déficient bilan proprement québécois les achats de droits de polluer issus du marché du carbone de la Californie. Résulte de ce tour de passe-passe qu'en 2022, dernière année disponible, le Québec aurait réduit ses GES de 18.8% et non pas de seulement 7.1% par rapport à 1990 en soustrayant des GES produits au Québec les « droits de polluer » achetés en Californie. Quand on examine la liste détaillée des mesures proprement québécoises pour atteindre l'objectif de 2030, on s'aperçoit que sur 22 mesures seulement 5 ont atteint la marque d'au moins 25 % dont 4 concernent directement ou indirectement l'électrification de l'auto solo. Quant au transport collectif, il semble oublié.
La stratégie du gouvernement du Québec consiste donc à tout changer pour que rien ne change. Il s'agit d'électrifier tels qu'ils sont tant la structure économique du Québec, en ajoutant une augmentation de la production électrique de 50% en partie au bénéfice du secteur privé, que le mode de consommation de masse assis sur l'auto solo, la maison « campagnarde », la ville tentaculaire, l'agro-industrie et le régime alimentaire carné et ultra-transformé. Encore plus dommageable, cet objectif de baisse des gaz à effet de serre de 37.5 % d'ici 2030 par rapport à 1990 est loin du compte du GIEC pour ne pas dépasser le seuil critique d'un réchauffement planétaire de 1.5°C, probablement déjà atteint, mâtiné des principes d'équité du Sommet de Rio en 1992.
La catastrophe est à ce point à nos portes que « [s]elon de nouvelles données de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, les températures mondiales pourraient atteindre près de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels pour la première fois au cours des cinq prochaines années. » Le respect de ces deux contrainteshttps://oxfam.qc.ca/cop26-quebec-climat/ signifierait pour le Québec, selon le Réseau action climat Canada, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Équiterre, Greenpeace, Nature-Québec, la Fondation David Suzuki et OxfamQuébec, un objectif de baisse des deux tiers et non d'un peu plus du tiers.
Le marché et taxe carbone misent sur le marché pour mater le réchauffement
Ceci dit, les commentaires de ces deux experts sont par ailleurs tout à fait pertinents, en particulier le rapport entre la sortie des hydrocarbures et la rupture vis-à-vis le chantage trumpiste. Le hic, tel que je l'ai souligné, c'est le fondement mercantile de leur politique, une politique correctrice qui loin de rompre avec le « marché », sous le joug de la Finance et de quelques centaines de transnationales, s'y soumet. Ça ne semble pas déranger certains de nos grands organismes écologiques. Mais si c'était quand même efficace, sans doute objecteraient-ils. Chat noir, chat blanc, pourvu qu'il attrape la souris disait Deng Xiaoping. C'est que justement il ne l'attrape pas. La modification des rapports de prix même importante, en l'absence de restructurantes politiques gouvernementales impulsées par la lutte sociale et la myriade de micro-projets alternatifs, ne transforme en rien ou si peu ou si lentement la structure urbaine, le lien ville-campagne, le système de transport basée sur l'auto solo, le camion et la maison « campagnarde » avec son énergivore étalement dévoreur de nature.
Socialement ce système emprisonne le peuple-travailleur dans le piège de la dette bancaire d'où la contradiction entre la fin du monde et la fin du mois. Si, de surcroît, on lui inflige une taxe carbone ou une tarification due au marché carbone, soit l'équivalent d'une régressive taxe de vente c'est-à-dire l'ajout du même montant à l'achat du produit carboné quelque soit le revenu de l'acheteur, cette taxe ou ce tarif se mue en goutte qui fait déborder le vase de l'injustice jusqu'à la révolte. Telle fut la base matérielle du soulèvement de la révolte des Gilets jaunes en France en 2018. Bien que ce mouvement ne fut pas à l'initiative de l'extrême-droite il a ouvert une brèche vers le ralliement populaire au néofascisme qui instrumentalise les augmentations de prix et de coût attribuables au marché ou taxe carbone ou autres mesures écologiques. Ce fut le cas par exemple de la révolte de ces petits et moyens propriétaires que sont les agriculteurs européens et aussi québécois en 2024. Et c'est encore plus vrai en période d'augmentation du coût de la vie sur fond d'austérité.
La taxe carbone redistributive fédérale restait centrée sur l'efficacité du marché
Afin de parer à cette main tendue à l'extrême droite dont la négation ou la minimisation du réchauffement planétaire est une marque de commerce, le gouvernement canadien avait mis en place une taxe carbone redistributive à la Hansen dorénavant abandonnée par le gouvernement Carney. En autant que la redistribution est fréquente — elle était aux trois mois pour la taxe d'Ottawa — afin d'éviter l'obligation de détenir un fonds de roulement dont ne dispose pas les plus pauvres, la taxe carbone de régressive devenait quelque peu progressive. Le hic c'est qu'elle ne fournit pas à l'État les moyens financiers d'une politique d'intervention seule en mesure de restructurer l'économie. On me répondra, avec raison, que l'État devrait plutôt financer cette politique en imposant capital, profits, richesse et hauts revenus comme ça devrait être le cas pour n'importe quelle politique gouvernementale.
Le problème crucial, cependant, est que cette taxe carbone redistributive, habituellement l'épine dorsale d'une politique climatique, laisse entendre que c'est par la modification des rapports de prix, donc par l'intermédiaire du marché, qu'adviendra la victoire contre le réchauffement climatique. Elle est donc une incitation à la minimisation de l'interventionnisme étatique que ce soit dans les secteurs du logement, du transport, de l'énergie, de l'agriculture et de l'urbanisme. De ce constat découle la nécessité, et soi-disant la possibilité étant donné la redistribution, que cette taxe pour être efficace s'élève rapidement, jusqu'à une hauteur de ±200 $US la tonne de CO2 selon certains experts et l'EPA étasunienne pré-Trump, et même davantage.
La taxe carbone fédérale s'élevait à 80 $ la tonne de CO2 avant de disparaître alors que le prix du marché carbone québécois s'élève à ±40 $ soit environ 10¢ le litre pour l'essence. On conçoit que l'augmentation de la taxe et du prix carbone pour raison d'efficacité ne peut que forcer les gouvernements à intervenir à moins de croire que les transnationales le feront à temps et assez rapidement par euxmêmes. C'est ce que croit le gouvernement fédéral qui maintient la taxe s'appliquant aux industries laquelle cependant n'est pas redistributive. Un niveau élevé, surtout s'il n'est pas redistributif, ne peut faire autrement que dérouler le tapis rouge à l'extrême-droite étant donné l'effet-choc de la hausse des prix sur le peuple-travailleur, redistribution ou non. C'est sur cet effet qu'a joué avec succès le parti Conservateur canadien malgré qu'il se soit fait damer le pion par les Libéraux.
Le marché carbone SPEDE, un cadeau aux entreprises sous couvert écologique
La CAQ, en conservant son marché carbone, dit SPEDE, intégré à celui de la
Californie serait-elle devenue la championne canadienne de la lutte climatique au Canada ? Il y a ici anguille sous roche. D'avouer un membre du CCCC interviewé par Actualités UQAM à l'automne 2024, « Il faut aussi souligner que le marché constitue une source de revenus significative pour le Québec. Plus de 9,2 milliards de dollars ont été amassés depuis le lancement du marché du carbone, en 2013… » On a vu plus haut le peu d'efficacité du Fonds d'électrification et de changements climatiques (FECC), alias Fonds Vert, alimenté par le SPEDE et son préjugé favorable à l'auto solo électrique. En plus, cette taxe régressive, rappelons-le, a fourni une belle excuse à la CAQ pour réduire l'impôt sur les revenus, lui progressif.
Au moins, dira-t-on, ce sont les entreprises qui doivent débourser pour acheter les droits de polluer émis par l'État nécessairement en diminution chaque année. Formellement oui, réellement non, car comme toute taxe de vente, le coût est refilé à l'acheteur consommateur au bout de la ligne, ce qui est très évident pour l'achat de carburant pour les véhicules. Quant aux permis pour les industries, « une fraction non négligeable des permis, autour de 30%, […] sont alloués gratuitement par les gouvernements à certaines industries davantage exposées à la concurrence internationale. […] Par exemple, les alumineries, cimenteries, papetières et usines chimiques reçoivent beaucoup de permis gratuits, mais leur nombre décroît d'année en année. […] Les émetteurs du secteur des combustibles fossiles, qui comptent pour environ 50% des émissions de GES au Québec, ne reçoivent aucun permis gratuit. »
« Il y a environ 125 entreprises au Québec, dont 80 émetteurs industriels, qui sont assujetties au marché du carbone. Ces entreprises représentent 75 à 80 % de toutes les émissions de GES du Québec. » En plus des permis gratuits, les entreprises ont pu accumuler des permis non utilisés à cause d'un nombre de droits trop généreux les premières années et suite aux réductions de production lors de la pandémie, permis qui restent ensuite valables. Si ce cumul a été modeste au Québec, il a été plus important en Californie donc rachetable à bon marché par des entreprises du Québec. En plus, pour rassurer l'anxiété des entreprises, le SPEDE comporte une réserve soit « une provision qui permettrait au gouvernement, si jamais le prix du marché devenait trop élevé, d'ajouter des crédits au prix de la réserve [qui agit] comme un prix plafond. » Le CCCC voudrait voir disparaître graduellement tant les droits de polluer en excédant que ceux de la réserve d'ici 2030. À voir.
Comme si ça ne suffisait pas, viennent ensuite les crédits compensatoires surtout applicables aux forêts qui ensuite brûlent et ainsi envoient dans l'atmosphère leur CO2 emmagasiné :
Si une entreprise dans un secteur non couvert [agriculture, déchets] réduit ses émissions de GES, elle peut créer un crédit compensatoire et une entreprise assujettie peut acheter ce crédit. […] Actuellement, ces crédits ne peuvent pas compter pour plus que 8% du total de leurs droits d'émission. […] En plus des secteurs non couverts, les milieux naturels, en particulier la foresterie, ont aussi été mis à contribution pour la création de crédits compensatoires. […] Toutefois, la comptabilité des émissions est beaucoup plus incertaine dans le secteur forestier que dans celui des déchets et ou de l'agriculture. Et cette incertitude n'a pas diminué avec le temps, surtout avec les risques de feux de forêt. […] Le Québec avait édicté des règles très strictes sur les crédits forestiers, par rapport à la Californie. Cela a fait en sorte qu'il y a eu zéro crédit forestier généré au Québec et plusieurs dizaines de millions en Californie. Comme les crédits forestiers représentent 80 % des crédits compensatoires, soit beaucoup plus que ceux provenant de l'agriculture ou du secteur des déchets, et compte tenu de l'incertitude par rapport à la valeur véritable de ces crédits, nous [le CCCC] avons proposé qu'ils soient exclus. […] Pour ce qui est de la foresterie, nous proposons de garder la base réglementaire du Québec et que ce soit le gouvernement qui achète ces crédits pour appliquer les réductions de GES équivalentes au bilan québécois.
Québec solidaire est « pressé » de sauver le SPEDE californien au profit de la CAQ
Comme on l'a vu plus haut, la Californie a sauvé, ou presque, la mauvaise performance du Québec en ce qui concerne la réduction des GES :
Entre 2015 et 2020, qui est la dernière année pour laquelle nous avons des données complètes, le Québec était un importateur net de droits d'émission de GES. C'est en achetant des permis aux Californiens qu'il a pu respecter ses plafonds d'émission. Cela signifie que la Californie a dépassé son objectif de 2020 et fait plus de réductions que prévu, alors que le Québec en a fait moins. Comment expliquer cela ? En Amérique du Nord, le secteur le moins cher à décarboner au cours de la dernière décennie était la production d'électricité. En Californie, il y a eu des occasions de fermer des centrales au charbon à relativement peu de frais, alors qu'au Québec, la production d'électricité était déjà décarbonée. Donc, d'une certaine façon, le Québec a profité de la possibilité d'éliminer des GES dans le secteur de la production d'électricité en Californie.
La CAQ, et les Libéraux et le PQ avant elle, ont fait avec le SPEDE une bonne affaire au profit des entreprises et aux dépens du peuple-travailleur tout en ayant l'air d'être des champions de l'écologie. Et il a fallu que Québec solidaire en rajoute une couche en prenant l'initiative d'une motion pro-SPEDE appuyée unanimement. Quel beau cadeau à l'extrême-droitiste parti Conservateur du Québec qui a habilement copié le « Axe the Tax » du parti Conservateur du Canada. Cette revendication lui a valu un énorme succès populaire avant que les Libéraux ne lui coupe l'herbe sous les pieds en reprenant sa revendication à leur compte et ensuite en se montrant des défenseurs plus conséquents contre Trump que le chef Conservateur qui l'admire et l'imite.
Pour le professeur-expert Pineau, il faut restructurer de fond à comble la société
Faut-il insister que la véritable alternative au négationnisme Conservateur n'est pas le capitalisme vert dont le marché ou la taxe carbone sont le noyau fiscal mais une société du soin et du lien à radicale décroissance matérielle dont l'expropriation de la Finance est le noyau dur anticapitaliste. Ce tournant qui est plutôt une rupture serait-il irréaliste ? Ce n'est pas ce que pense l'expert Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie de HEC Montréal et coauteur de la 11e édition de l'État de l'énergie au Québec parue en février dernier :
M. Pineau pense que, si le Québec veut atteindre rapidement son objectif, il doit en premier lieu retirer des automobiles des routes. « Ça ne prendrait pas des investissements économiques très forts, ça demanderait surtout de miser davantage sur le covoiturage, le transport en commun, l'autopartage et les transports actifs. Tout ça, ce sont des choses qu'on peut déployer assez rapidement », explique le spécialiste du secteur de l'énergie. Pour inverser la tendance, le professeur Pineau appelle donc les gouvernements à faire des changements structurels — revoir l'aménagement du territoire et le transport, notamment, mais aussi nos bâtiments, nos industries et nos habitudes de vie. « Si on voulait vraiment se mettre sur une trajectoire de carboneutralité, les améliorations à la marge ne suffiraient pas ».
Marc Bonhomme, 31 mai 2025
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca
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Que se trame-t-il chez Stablex ?
Blainville, mercredi 28 mai 2025 - La Coalition des citoyens de Blainville et Climat Québec s'inquiètent de ce qu'ils observent lors de vigies devant Stablex. Des indices préoccupants laissent croire que l'entreprise Stablex pourrait avoir obtenu – ou croire pouvoir s'octroyer – une autorisation spéciale pour devancer ses travaux d'aménagement de la cellule 6 à Blainville. Alors que la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs interdit toute activité de défrichage entre avril et septembre, des préparatifs sont déjà en cours sur le site pour entamer les travaux dès le début juin.
« Après la mairesse Poulin et la CAQ qui ferment les yeux sur les défaillances du procédé de Stablex, voilà maintenant que le gouvernement fédéral semble ignorer l'empressement de l'entreprise à reprendre les travaux dans la tourbière, en pleine violation de sa propre loi sur la protection des oiseaux migrateurs. Comment se fait-il que Stablex puisse ainsi multiplier les dérives sans jamais être freinée ? » déclare Martine Ouellet cheffe de Climat Québec
La question est donc posée : Stablex a-t-elle bel et bien reçu un passe-droit du gouvernement pour contrevenir à cette protection environnementale essentielle ? Et si ce n'est pas le cas, alors comment expliquer que l'entreprise se prépare à agir en toute illégalité, en pleine saison de nidification ?
Peu importe la réponse, le constat demeure troublant : Stablex outrepasse les règles, au su ou à l'insu des autorités, dans un climat d'opacité inquiétant. Une roulotte de chantier et des systèmes d'éclairage nocturne sont déjà en place, suggérant des travaux de nuit en cours ou à venir. Tout semble indiquer une précipitation inhabituelle, et une volonté d'agir dans l'ombre.
« On sent une urgence, une précipitation anormale, comme si quelque chose devait être caché ou accompli avant que la population ne réalise l'ampleur du projet. C'est inquiétant, et nous exigeons des explications publiques et immédiates. » ajoute Marie-Claude Archambault pour la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex
Que se passe-t-il vraiment chez Stablex ? Pourquoi autant de silence, autant d'improvisation, et autant de risques pris en toute impunité ? Les citoyens de Blainville et du Québec méritent des réponses claires. Et ils les méritent maintenant.
SOURCE :
climat.quebec
communications@climat.quebec
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Déclaration de la MMF Bangladesh
La violence à l'égard des femmes est souvent qualifiée de violence fondée sur le genre. En juillet 2024, le Bangladesh a connu un intense mouvement de réforme des quotas, au cours duquel le gouvernement a dû démissionner. Par la suite, la situation s'est aggravée et les femmes ont été confrontées à la violence, ce qui a affecté leurs déplacements réguliers et leurs revenus. Elles souffrent donc d'une crise financière de la sécurité sociale. L'activisme fondamentaliste s'est aggravé de jour en jour. Ils s'opposent aux femmes. Le groupe fondamentaliste veut contrôler le corps et la vie des femmes.
Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/30/declaration-de-la-mmf-bangladesh/?jetpack_skip_subscription_popup
Amis et camarades,
Une commission de réforme des affaires féminines a été mise en place pour réformer la loi et la discrimination à l'égard des femmes dans ce domaine. La commission a remis son rapport au conseiller principal, le professeur Muhammad Yunus, le 19 avril, recommandant des mesures pour éliminer la discrimination à l'égard des femmes et parvenir à l'égalité avec les hommes. Si les objectifs généraux de la commission sont admirables, plusieurs de ses recommandations semblent en décalage avec le contexte socio-économique et religieux du Bangladesh, ce qui les rend controversées et difficiles à mettre en œuvre.
Depuis des décennies, l'autonomisation des femmes est au cœur de la politique de développement du Bangladesh. Citant le ministère des affaires de la femme et de l'enfant, le rapport lui-même note que 56 lois, politiques et réglementations sont déjà en place pour protéger les droits des femmes et des enfants. Ces dernières années, la participation des femmes au marché du travail a entraîné des progrès économiques et sociaux tangibles, salués par l'ensemble de la société. Malgré ces améliorations, le harcèlement et la violence à l'égard des femmes persistent en public, au travail et à la maison. Dans ce contexte, la commission a eu l'occasion de proposer des solutions viables et mûrement réfléchies. Malheureusement, le rapport de la commission a manqué du tact nécessaire, risquant d'être perçu comme provocateur par une grande partie de la population et de condamner ses recommandations avant même qu'elles ne prennent de l'ampleur.
Alors que la commission de réforme soumet sa recommandation, le groupe fondamentaliste Hefazat-e-Islam Bangladesh a menacé de paralyser le pays si toutes ses demandes, y compris l'abolition de la commission de réforme des affaires féminines, n'étaient pas immédiatement satisfaites. Ils demandent notamment l'abolition de la commission de réforme des affaires féminines et l'annulation de son rapport, qui est contraire au Coran. Elles ont organisé une grande manifestation, un cortège contre la commission, avec la participation de toutes les femmes.
Le 16 mai, à la suite du soulèvement sans précédent du 24 juillet, nous nous sommes réunis à un moment crucial et urgent. Nous exigeons un Bangladesh démocratique et juste, où la dignité et les droits de tous sont fondés sur les valeurs communes de non-discrimination et d'égalité. Nous souhaitons la bienvenue à tous les participants à ce voyage d'amitié sur le chemin de l'égalité et de la justice.
Aujourd'hui, nous sommes rejoints par les proches des personnes blessées et tuées lors de l'émeute de juillet, des militants des droits de l'homme, des professionnels, des artistes, des ouvriers de l'habillement, des travailleurs des plantations de thé, des travailleurs du sexe, des militants des droits des personnes handicapées, des transgenres, des personnes issues de la diversité des genres et d'autres communautés marginalisées, des jeunes hommes et femmes, des étudiants, des autochtones, des non-Bengalis et bien d'autres personnes encore. Ces personnes sont les représentants du Bangladesh d'aujourd'hui, qui sont inspirés par le désir d'égalité, de liberté, de justice, de diversité et de tolérance. Aujourd'hui, nous sommes solidaires de ces aspirations qui étaient au cœur du long mouvement des femmes et du soulèvement de juillet.
Mais nous sommes préoccupés par le fait que les groupes réactionnaires et les systèmes sociaux patriarcaux continuent de créer divers obstacles au progrès des femmes et des autres groupes marginalisés. Ils créent également des obstacles dans la vie normale des femmes. Les efforts visant à décourager la participation des femmes dans l'arène politique par le biais d'attaques personnelles, d'obstacles à la prise de décision et de harcèlement en ligne sont clairs comme de l'eau de roche. Les embuscades, les obstacles à la circulation, les attaques planifiées de la foule, la police morale, le harcèlement sexuel, les viols et les viols collectifs, les coups en public et divers types de menaces se poursuivent dans plusieurs endroits.
Récemment, dans le cadre de l'initiative de réforme, cette commission a soumis 433 recommandations visant à améliorer le niveau de vie des femmes qui travaillent, des femmes issues de communautés marginalisées et des femmes économiquement en retard. Comme toutes les autres commissions, les recommandations de cette commission ont également fait l'objet de discussions et de critiques. Mais nous avons vu que depuis la publication du rapport, la plupart des recommandations importantes et liées aux droits fondamentaux sont délibérément évitées et divers types de propagande sont diffusés sans laisser aucune possibilité de discussion et de critique constructives. Des interprétations intentionnellement erronées sont présentées aux compatriotes. Les membres de la Commission ont été honteusement insultés en public.
Même après des attaques aussi virulentes contre des membres de la commission de réforme des affaires féminines, le gouvernement n'a pris aucune mesure.
Nous voyons la demande d'égalité sapée, le désir de dignité et de justice ignoré et le rêve de démocratie transformé en un outil de domination et de contrôle de la majorité. Nous tenons à affirmer sans équivoque qu'en cas d'inégalité structurelle et de violence, le fait d'entraver, de menacer ou de déformer la lutte pour la justice démontre en fait la nécessité de cette lutte. Cela rétablit l'intégrité et la justice de nos revendications.
L'État ne reconnaît toujours pas les femmes dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche et du travail domestique. Les femmes continuent de recevoir des salaires inférieurs à ceux des hommes pour le même travail. Les femmes dalits, harijans et tribales sont victimes d'oppression ethnique. L'armée commet des tortures indicibles contre les femmes dans les Chittagong Hill Tracts. Aujourd'hui, alors que nous nous sommes rassemblées pour réclamer des droits, les femmes du BOM sont en prison. 96% des femmes bangladaises sont toujours privées de propriété foncière. Le Bangladesh est le premier pays d'Asie pour le nombre de mariages d'enfants. Le Bangladesh se classe au quatrième rang mondial pour les cas de violence à l'encontre des femmes de la part de leurs maris ou partenaires ; les femmes sont systématiquement victimes de viols conjugaux. 97% des cas de viols conjugaux sont signalés. Dans 97% des cas de crimes graves, tels que le viol, le viol collectif, le meurtre après viol, le meurtre pour dot, la complicité de suicide et l'agression sexuelle, il n'y a pas de procès. En raison de l'absence d'un droit de la famille uniforme et d'erreurs ou de complications institutionnelles, de nombreuses femmes se voient refuser le droit à la propriété, au divorce et à la garde des enfants après une séparation. Les travailleurs du sexe ne bénéficient toujours pas d'une protection civile. Les personnes ayant un sexe différent ne sont toujours pas reconnues. Les travailleurs migrants rentrent souvent chez eux à l'état de cadavres. Notre lutte organisée est contre toutes ces discriminations structurelles, notre objectif est d'établir l'égalité et les droits de l'homme.
Des militants (dont la MMF) et des organisations de la société civile ont défilé ensemble pour éliminer toute discrimination et stigmatisation à l'égard des femmes.
MMF Bangladesh
https://marchemondiale.org/2025/05/declaration-de-la-mmf-bangladesh/?lang=fr
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Le retour de l’austérité : travailler dans l’incertitude
Décote du crédit du gouvernement québécois, budget 2025-2026 écrit à l'encre rouge avec des sous-investissements dans nos réseaux, gels d'embauche et abolition de postes : l'austérité est bel et bien de retour au Québec.
Tiré de Le point. syndical.
https://www.csn.qc.ca/actualites/le-retour-de-lausterite-travailler-dans-lincertitude/
Par Julie Lampron-Lemire
Illustration : Luc Melanson
« On doit refuser l'austérité ! Refuser de se rendre malade, refuser de faire toujours plus avec moins ! », scandait à la manifestation contre le gel d'embauche dans les cégeps, en avril dernier devant le Conseil du trésor à Montréal, Ryan William Moon, vice-président à la Fédération des professionèles–CSN.
Les manifestations contre l'austérité se multiplient depuis un an. Les syndicats ne veulent pas rejouer dans ce film. Les travailleuses et les travailleurs des réseaux de la santé et de l'éducation se remettent à peine de la pandémie, et le gouvernement leur demande – encore – de se serrer la ceinture et de travailler plus fort.
En novembre 2024, le gouvernement annonçait un gel d'embauche dans certains ministères et sociétés d'État. En santé et services sociaux ainsi qu'en éducation, cette politique ne vise pour le moment que le personnel administratif. Mais ça n'empêche pas les suppressions de postes. Parce qu'en même temps que le gel d'embauche, il y a eu les mauvaises nouvelles au sujet de Santé Québec : des coupes de 1,5 milliard de dollars en dépenses, donc plusieurs emplois abolis.
Au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), ça représente 26 postes de préposé-es aux bénéficiaires et sept d'agentes administratives en moins.
Impacts dévastateurs
« Ces compressions ont un impact profond et dévastateur sur les conditions de travail du personnel. Les gens sont épuisés, tant physiquement que mentalement, ce qui mène à des risques accrus d'épuisement professionnel », déclare Anick Mailhot, présidente du syndicat des employé-es du CHUM.
Elle ajoute que les préposées aux bénéficiaires sont brûlées parce qu'elles sont tout le temps débordées. « Tu n'as jamais l'impression de bien accomplir ton service. Ça vient affecter mentalement les membres », croit-elle.
Les compressions faites au CHUM ont engendré un gros mouvement de main-d'œuvre et une série de supplantations. « Des dizaines de vies sont chamboulées. Des femmes monoparentales, dont l'horaire travail-famille est réglé, apprennent du jour au lendemain que leur poste est supprimé. Imagine un peu : tu changes d'horaire, tu changes de milieu de travail, tu changes d'unité. Ça crée de gros impacts dans la vie des travailleuses et des travailleurs », explique Guillaume Clavette, représentant du personnel paratechnique, des services auxiliaires et des métiers à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN.
« C'est aussi de l'expertise qu'on perd, ajoute Mme Mailhot. On est spécialisés, on connaît le service par cœur, on sait comment ça fonctionne. On n'a besoin de personne pour nous dire quoi faire ».
Vient avec ça la surcharge de travail. « Quand des collègues partent en maladie et qu'ils ne sont pas remplacés à cause du gel d'embauche, ça génère un surplus de tâches pour le personnel restant », soutient Marie-Noël Bouffard, présidente par intérim du secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.
« Ça peut mener à des épuisements professionnels, c'est ça qu'on veut éviter », soutient Ryan William Moon.
Guillaume Clavette s'inquiète de la baisse du sentiment d'appartenance au sein de ses troupes. « On a le sentiment d'être un simple numéro dans Santé Québec. On ne se sent plus impliqué. Ces compressions ont provoqué de l'amertume. Ça fait que le monde quitte le bateau. »
On avance en arrière
Au cours des dernières années, les syndicats avaient l'impression d'avoir avancé. Le gouvernement, durant la pandémie, avait compris qu'il devait dégager le personnel soignant de la paperasse. Il a donc engagé 3000 agentes et agents administratifs. C'est maintenant un retour en arrière. Il gèle leur embauche. Qui va faire leur job ?
Lors de la dernière négociation dans le secteur de la santé, le gouvernement voulait créer plus de postes à temps plein. « Mais les mesures négociées ne sont pas mises en place, et on réduit les postes à temps complet. Quel est le message que nos membres reçoivent ? », s'insurge M. Clavette.
Même type d'accroc à la convention collective des professionnel-les des cégeps. Dans leur nouveau contrat de travail, il est écrit que la décision de ne pas remplacer une personne ne devrait pas aboutir à une charge excessive pour les personnes qui restent.
Ces clauses se devaient d'offrir plus de stabilité d'emploi ou de perspectives aux travailleuses et travailleurs à statut précaire. Avec cet arrêt de recrutement, le gouvernement vient changer unilatéralement les termes et l'application de la convention collective.
Invitation à la sous-traitance
« Affirmer que le personnel administratif d'un cégep, par exemple, peut ne pas être remplacé, c'est négliger qu'un cégep est un tout », soutient Benoit Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).
Parfois, le nombre d'absents non remplacés est tellement grand que les directions se tournent vers la sous-traitance. Car elle n'est pas considérée dans la même enveloppe budgétaire.
Marie-Noël Bouffard explique : « les salaires et les coûts de la sous-traitance proviennent de budgets distincts. La loi prévoit que si quelqu'un à l'interne peut faire la job, on n'a pas le droit d'aller en sous-traitance. Mais là, on ne peut pas embaucher… c'est une belle passe pour les contrats à l'externe. C'est malsain comme façon de voir les choses. »
« Les vautours tournent autour, résume la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Là où les services de l'État ne sont plus maintenus, le privé rentre en ligne de compte. On le voit en santé et en éducation. »
Impacts sur la population
Il est faux de croire que les compressions budgétaires n'ont pas d'impacts sur la clientèle du réseau public. « La CAQ peut jouer sur les mots, le personnel du réseau de la santé et les bénéficiaires ne sont pas dupes : les coupes sont bien réelles et elles font mal, en plus de mettre la population en danger, affirme Anick Mailhot. Certains préposé-es et des employé-es administratifs m'envoient couramment des informations sur ce qui se passe dans les départements. On est confrontés à de grosses problématiques. Des cas de patientes et patients qui ont dû attendre 45 minutes assis à la toilette à faire sonner la cloche… mais aucun employé ne pouvait aller les aider. »
« Il y a des personnes alitées qui doivent être levées deux ou trois fois par jour, mais qui ne le sont pas. Il faut deux préposé-es pour les mobiliser et il est difficile d'en trouver deux libres en même temps. Ça rend le rétablissement des bénéficiaires plus long et ça accentue la perte d'autonomie des personnes âgées », ajoute-t-elle.
Dans les écoles, il s'agit souvent de livres de bibliothèque non commandés ou de nouveaux équipements de laboratoire qui ne sont jamais installés. Bref, ce sont les outils d'apprentissage aux élèves qui sont tout simplement négligés.
Des infrastructures en ruines
C'est en matière d'infrastructures que les compressions font le plus mal. Comme l'illustre le cas des travaux à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont qui sont sans cesse reportés.
Même constat du côté des cégeps. « Les budgets alloués aux infrastructures sont tout simplement insuffisants pour rattraper le déficit d'entretien », croit Benoit Lacoursière. En décembre 2023, le cégep de Saint-Laurent a dû condamner un pavillon complet parce que la façade était en trop en mauvais état. Il est d'ailleurs toujours fermé.
Pendant ce temps, il y a une augmentation de la population étudiante. Les directions doivent improviser des solutions, mettre plus de monde dans une même classe, offrir davantage de cours en ligne ou de soir.
Ce sont les choix que le gouvernement a faits. Les prochains mois ne s'annoncent pas faciles sur le plan économique avec la décote, et l'intérêt du ministre des Finances, Eric Girard, d'implanter ce qui pourrait ressembler à un DOGE québécois. Les compressions historiques dans les cégeps, dévoilées en mai dernier, auront également des conséquences importantes.
Ryan William Moon rappelle quant à lui au gouvernement : « Que la création d'emplois, ça passe aussi par l'éducation. En période d'incertitude ou de déclin économique, le réseau de l'enseignement est très sollicité par les personnes qui veulent se recycler ou qui cherchent une formation pour se remettre en action après la perte d'un boulot. »
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L’APCHQ refuse de faire voter ses membres : l’Alliance syndicale a déclenché la grève ce mercredi
L'Alliance syndicale de la construction – regroupant les cinq syndicats de l'industrie – confirme que l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) n'a pas répondu positivement à sa demande de soumettre la dernière offre à ses membres, afin de passer au vote. Pour cette raison, l'Alliance syndicale confirme qu'une grève générale illimitée sera déclenchée ce mercredi 28 mai, à 00h01, dans le secteur résidentiel.
Tiré de L'infolettre de la CSN En mouvement
26 mai 2025
Rappelons que l'Alliance syndicale avait exhorté l'APCHQ de faire voter ses membres en se référant à l'article 44.1 de la Loi R-20, dans laquelle il est notamment stipulé qu'une « association représentative peut conclure une entente sectorielle […] si elle y est autorisée par la majorité de ses membres qui exercent leur droit de vote lors d'un scrutin secret ».
« Il est déplorable que l'APCHQ prive ses membres d'un tel droit de parole. Nous croyons fermement que les entrepreneurs membres de l'APCHQ auraient été favorables à l'acceptation de la dernière offre de l'Alliance syndicale dans le contexte actuel, tout comme les membres des autres associations patronales l'ont été dans les dernières semaines, pour les secteurs Institutionnel-Commercial et Industriel (IC-I) et du Génie civil et Voirie (GCV) » affirme Alexandre Ricard, porte-parole de l'Alliance syndicale de la construction.
« Obtenir une telle entente dans le secteur Résidentiel aurait favorisé le maintien de la paix industrielle et aurait permis d'éviter la grève » poursuit-il.
Que cache l'APCHQ ?
L'APCHQ fait preuve d'entêtement injustifié dans le cadre des négociations en cours, en refusant de consulter ses membres pour leur présenter la plus récente offre de l'Alliance syndicale. L'APCHQ a-t-elle peur de la réponse positive qu'elle pourrait obtenir ? Qui cherche-t-elle à protéger ? Les ménages québécois qui bénéficient des travaux destinés à l'habitation, ou les promoteurs immobiliers qui s'en mettent plein les poches ?
L'Alliance syndicale croit fermement que le gouvernement ne doit pas se mêler des discussions. Pourtant, l'APCHQ se cache derrière celui-ci. Au lieu de répondre positivement à une simple demande d'appel au vote, elle repousse volontairement le processus de consultation et se dirige elle-même vers un conflit de travail, en espérant que le ministre du Travail intervienne.
En route vers la grève
L'Alliance syndicale a obtenu un fort mandat de grève (83,8%) en bonne et due forme, en exécutant une consultation au scrutin secret, accessible à l'ensemble des membres des cinq syndicats. Un préavis de déclenchement de grève a été formellement envoyé aujourd'hui au ministre du Travail.
Les cinq syndicats communiqueront activement avec leurs membres dans les prochaines heures afin de partager les informations relatives aux lieux de rassemblement et les détails logistiques nécessaires pour le début de la grève. Les travailleurs et les travailleuses du secteur Résidentiel méritent les mêmes salaires et conditions que dans tous les autres secteurs de l'industrie et doivent pouvoir récupérer le pouvoir d'achat perdu. Leur contribution à la construction de logements et de maisons est essentielle et doit être reconnue.
À propos de l'Alliance syndicale de la construction
L'Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l'industrie de la construction : la FTQConstruction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l'ensemble des travailleurs et des travailleuses de l'industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/
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Pétition contre la privatisation et la déréglementation des tarifs d’électricité
Des rumeurs persistantes sur un possible recours au bâillon concernant le projet de loi no 69 par la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Christine Fréchette, font craindre le pire au secteur énergie du SCFP. Déréglementation, privatisation et hausse des tarifs d'électricité sont à prévoir.
Bonjour à toutes et à tous,
Nous vous invitons à signer cette pétition en ligne sur le site de l'Assemblée nationale, qui demande la suspension de l'étude détaillée du projet de loi :
La CAQ serait sur le point de recourir au bâillon avant la fin des travaux parlementaires le 6 juin. La ministre vient tout juste de déposer une cinquantaine d'amendements à un projet de loi de 157 articles ! Pour nous, c'est un manque de transparence flagrant et un déni de démocratie, d'autant plus que les consultations particulières ont déjà été faites.
Ce projet de loi controversé, rédigé par le ministre démissionnaire Pierre Fitzgibbon, prévoit mettre fin au droit exclusif d'Hydro-Québec de distribuer l'électricité et permettra à des entreprises privées comme TES Canada et autres entités semblables de vendre de l'électricité.
Complice dans cette affaire, cet ex-dirigeant de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), responsable du fiasco du REM à Montréal, induit la population en erreur en déclarant publiquement que la privatisation est « stupide » tout en développant des PPP pour le secteur éolien, et ce, à des prix prohibitifs et sans que les bénéfices ne retournent entièrement à l'État québécois. Rien de surprenant de la part d'un financier qui a attribué le qualificatif de « technocrates » au personnel de la Régie de l'énergie qui, doit-on le rappeler, est un tribunal.
Il y a des investissements importants à faire dans notre énergie hydroélectrique et dans l'efficacité énergétique. Cela doit rapporter à l'ensemble de la population québécoise et aux communautés locales, pas seulement à des entreprises privées qui maximisent leurs profits. Cela fait des années que le milieu financier canadien envie la richesse créée par Hydro-Québec. On constate que Michael Sabia et François Legault ont trouvé leur porteuse d'eau pour mener à terme un projet qui sera néfaste pour le Québec.
Merci de votre appui et salutations solidaires !
Pierre-Guy Sylvestre
Économiste
Syndicat canadien de la fonction publique – Québec
565, boul. Crémazie Est
Bureau 7100
Montréal (Québec)
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50e du CISO !
Le seul centre intersyndical de solidarité ouvrière international en Amérique du Nord célèbre ses 50 ans et invite la population à se joindre aux festivités
Montréal, 29 mai 2025 — Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) invite la population à célébrer ses 50 ans d'engagement aux côtés des travailleur·euse·s du monde entier. Fondé en juin 1975 à l'initiative de Michel Chartrand et de plusieurs leaders syndicaux et de libération à l'échelle internationale, le CISO œuvre depuis à renforcer les liens de solidarité entre les peuples, dans la lutte pour le respect des droits, l'amélioration des conditions de travail et la construction d'une société plus juste et démocratique.
Les festivités débuteront par une exposition photographique retraçant l'histoire du CISO présentée du 3 au 29 juin à l'Écomusée du fier monde, avant de partir en tournée à travers différents événements syndicaux au Québec. Deux invitées d'honneur y seront présentes au vernissage de cette exposition le 3 juin :
• L'honorable Louise Harel, ancienne ministre et députée provinciale, qui participa en mars 1987 à une délégation d'observation des droits des prisonnières chiliennes. Grâce à son engagement, le drapeau de la Palestine fut hissé au-dessus de l'Assemblée nationale en novembre 2004.
• Ghislaine Raymond, politologue et militante syndicale, qui prit part, en 1972, à une mission pour la Palestine aux côtés de Rezeq Faraj et Michel Chartrand — initiative qui mènera à la création du CISO.
Encore aujourd'hui, le CISO demeure un carrefour essentiel de l'action syndicale québécoise. Il favorise la mutualisation des ressources, encourage le dialogue critique et soutient les échanges d'information alternative. Dans le contexte politique actuel, marqué par la montée inquiétante de l'extrême droite, la remise en question des droits fondamentaux et les attaques multiples envers le système du droit international, la mission du CISO est plus pertinente que jamais.
Face à ces menaces, le CISO appelle à une mobilisation collective, intersyndicale et solidaire !
Autres faits saillants du 50e anniversaire :
📌 2 décembre 2025 — Journée de réflexion sur la solidarité intersyndicale internationale
Cette rencontre rassemblera des travailleur·euse·s, des syndicats et des représentant·e·s de partenaires historiques du CISO afin d'établir un état des lieux des tendances mondiales influençant l'état du monde et de développer un plan d'action commun. Ce sera également l'occasion de renforcer les liens entre luttes syndicales et mouvements de défense des droits humains, ici comme dans le Sud global.
🌐 Lancement du nouveau site web du CISO
Le CISO dévoile également une nouvelle plateforme numérique offrant un accès public inédit à ses archives historiques. Le site héberge notamment une exposition photo sur les récupérateur.trice.s de déchets du Mexique et du Québec (Valoristes) — des travailleur·euse·s de l'économie informelle et circulaire souvent invisibilisés et marginalisés.
À travers cette programmation, le CISO souhaite faire de son histoire un levier pour inspirer l'action syndicale d'aujourd'hui et de demain. Il réaffirme avec force : les luttes menées dans le Sud global demeurent une source essentielle d'inspiration, particulièrement en cette ère marquée par les reculs démocratiques et les violences autoritaires.
À propos du CISO
Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) est une organisation intersyndicale de solidarité internationale qui regroupe près de 80 syndicats québécois, des groupes populaires et des membres individuels. Il développe des projets d'éducation et de coopération internationale visant à sensibiliser la population et à renforcer les liens entre les travailleur·euse·s du Nord et du Sud.
Tous ses projets sont conçus en collaboration avec ses partenaires locaux, dans un esprit de réciprocité, d'égalité et de confiance, et dans une perspective d'autodétermination des peuples et des communautés.
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