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Que se passe-t-il en Syrie ?

10 décembre 2024, par Gilbert Achcar — ,
En quelques jours, la Syrie s'est à nouveau transformée en théâtre de guerre de mouvement, dans ce qui ressemble à une reprise du dernier déplacement majeur des fronts de (…)

En quelques jours, la Syrie s'est à nouveau transformée en théâtre de guerre de mouvement, dans ce qui ressemble à une reprise du dernier déplacement majeur des fronts de bataille qui eut lieu en 2016, lorsque le régime d'Assad avait repris le contrôle d'Alep en bénéficiant du soutien iranien et russe et de la complicité turque.

4 décembre 2024

Gilbert Achcar
Professeur, SOAS, Université de Londres
Tiré du blogue de l'auteur sur Mediapart

En quelques jours, après être restée relativement statique pendant quelques années, la Syrie s'est à nouveau transformée en théâtre de guerre de mouvement, dans ce qui ressemble à une reprise du dernier déplacement majeur des fronts de bataille qui eut lieu en 2016, lorsque le régime d'Assad avait repris le contrôle d'Alep en bénéficiant du soutien iranien et russe et de la complicité turque. Nous voici maintenant confrontés à une attaque surprise accompagnée d'une expansion soudaine des forces de Hayat Tahrir al-Sham (Organisation pour la libération d'al-Sham, autrement dit de la Syrie, communément désignée par son acronyme arabe HTS), le groupe salafiste djihadiste qui contrôle la région d'Idlib dans le nord-ouest de la Syrie depuis 2017.

Comme on sait, l'origine du groupe remonte à Jabhat al-Nusra, qui fut fondée en 2012 en tant que branche d'Al-Qaïda en Syrie, puis annonça sa défection de l'organisation sous le nom de Jabhat Fath al-Sham en 2016, avant d'absorber d'autres groupes et de devenir Hay'at Tahrir al-Sham l'année suivante. L'invasion d'Alep par HTS ces derniers jours a été menée aux dépens de l'armée du régime syrien, soutenue par les forces iraniennes et russes. Quant au rôle de la Turquie, il a consisté encore une fois en complicité, mais en sens inverse cette fois-ci, car HTS est devenue dépendante de la Turquie, son seul débouché.

Examinons de plus près ce chaos, en commençant par le rôle turc. Au début du soulèvement populaire en Syrie en 2011, Ankara aspirait à imposer sa tutelle sur l'opposition syrienne et à travers elle, en cas de victoire, sur le pays tout entier. La Turquie a ensuite rapidement coopéré avec quelques États arabes du Golfe pour soutenir des groupes armés brandissant des bannières islamiques, lorsque la situation se militarisa et se transforma de soulèvement populaire contre un régime familial sectaire et despotique en affrontement entre deux camps réactionnaires, mis à profit par un troisième camp formé par le mouvement kurde. Ces développements ont ouvert la voie à la soumission des territoires syriens à quatre occupations, en plus de l'occupation sioniste du plateau du Golan qui a commencé en 1967 : occupation iranienne (accompagnée de forces régionales affiliées à Téhéran, notamment le Hezbollah libanais) et occupation russe soutenant toutes deux le régime d'Assad ; occupation turque dans deux zones à la frontière nord de la Syrie ; et déploiement américain dans le nord-est, en soutien aux forces kurdes qui affrontent Daech ou ce qui en reste.

Que s'est-il donc passé ces derniers jours ? La première chose qui a frappé est la rapidité avec laquelle les forces du régime d'Assad se sont effondrées face à l'attaque, rappelant l'effondrement des forces régulières irakiennes face à Daech lorsque l'organisation avait franchi la frontière syrienne à l'été 2014. La raison de ces deux effondrements réside principalement dans le facteur confessionnel, leur caractéristique commune étant que la majorité alaouite dans les forces syriennes et la majorité chiite dans les forces irakiennes n'avaient aucune incitation à risquer leurs vies en défendant les zones à majorité sunnite sous leur contrôle, visées par l'attaque. Ajoutez à cela le ressentiment créé par l'incapacité du régime en place à créer des conditions de vie motivantes, en particulier en Syrie, qui connaît un effondrement économique et une augmentation majeure de la pauvreté depuis plusieurs années. Samedi dernier, le Financial Times citait un alaouite déclarant : « Nous sommes prêts à protéger nos villages et nos villes, mais je ne suis pas sûr que les alaouites se battront pour la ville d'Alep... Le régime a cessé de nous donner des raisons de continuer à le soutenir. »

Ce qui est clair, c'est que HTS, ainsi que d'autres factions sous tutelle turque, ont décidé de saisir l'opportunité créée par l'affaiblissement du soutien iranien au régime d'Assad, en conséquence des grandes pertes subies par le Hezbollah libanais, principal bras armé de l'Iran en Syrie, du fait de l'offensive d'Israël contre le Liban. Cet affaiblissement, combiné à l'affaiblissement du soutien de Moscou en raison de l'implication des forces armées russes dans l'invasion de l'Ukraine, a créé une opportunité exceptionnelle que HTS a saisie. Il est également clair que la Turquie a béni cette attaque. Depuis 2015, le virage de Recep Tayyip Erdogan vers l'exploitation du nationalisme turc, allant de pair avec son alliance avec l'extrême droite nationaliste turque, ont fait de la lutte contre le mouvement kurde sa principale préoccupation. En 2016, Ankara poignarda les forces de l'opposition syrienne dans le dos en permettant au régime syrien de reprendre Alep avec le soutien de l'Iran et de la Russie, en échange du feu vert que lui accorda la Russie pour lancer l'opération Bouclier de l'Euphrate et s'emparer de la région de Jarablous et de ses environs, au nord du gouvernorat d'Alep, au détriment des forces kurdes qui y étaient dominantes.

Cette fois encore, Ankara a profité de l'attaque de HTS à Alep pour lâcher ses forces supplétives syriennes contre les forces kurdes. Erdogan avait tenté auparavant de se réconcilier avec Bachar el-Assad, en lui offrant son soutien pour l'extension du contrôle de son régime sur la vaste zone où le mouvement kurde est dominant dans le nord-est. Cependant, l'insistance de ce dernier pour que la Turquie lui remette les zones qu'elle contrôle à la frontière nord a contrecarré cette tentative. Erdogan s'est alors retourné de nouveau contre Assad et a donné son feu vert à l'attaque de HTS, provoquant la colère des soutiens du régime syrien. La « divergence de points de vue » à laquelle le ministre iranien des affaires étrangères a fait allusion lors de sa visite à Ankara après le début de l'attaque, consiste dans le fait que Téhéran voit dans HTS la menace principale, tandis qu'Ankara la voit dans les forces kurdes. Malgré une hostilité commune à l'égard du mouvement kurde, Téhéran, Moscou et Damas avaient conclu une trêve à long terme avec lui, en attendant que les circonstances changent de sorte à leur permettre de reprendre l'offensive pour le contrôle de l'ensemble du territoire syrien, tandis que la relation d'Ankara avec ce mouvement est restée extrêmement hostile, contrairement à sa coopération avec HTS qui contrôle la région d'Idlib.

Quant à Israël et aux États-Unis, ils surveillent prudemment ce qui se passe sur le terrain, car les deux parties – le régime d'Assad et HTS – sont presque aussi mauvaises à leurs yeux (malgré les efforts des Émirats arabes unis pour blanchir le régime et les efforts d'Ankara pour blanchir HTS). La principale préoccupation de l'État sioniste est d'empêcher l'Iran de saisir l'opportunité de cette nouvelle bataille pour renforcer sa présence militaire sur le territoire syrien et trouver de nouveaux moyens de fournir des armes au Hezbollah à travers celui-ci.

Enfin, en attisant les animosités sectaires, ces développements repoussent la seule perspective créatrice d'espoir ouverte ces dernières années en Syrie, constituée par les manifestations populaires massives contre la détérioration des conditions de vie qu'a connues le pays depuis 2020. Ces protestations ont commencé dans la région de Soueïda (habitée par une majorité druze) dans les territoires contrôlés par le régime, et se sont rapidement tournées vers la revendication du départ de Bachar el-Assad et de la chute du régime, ravivant ainsi l'esprit du soulèvement populaire, démocratique et non confessionnel que la Syrie a connu au milieu du Printemps arabe, il y a treize ans. Espérons que l'unité des intérêts populaires autour des questions de subsistance et d'émancipation conduira, dans un avenir pas trop lointain, au renouveau de la révolution syrienne originelle et à la réunification du pays sur la base démocratique dont rêvaient les pionniers et pionnières du soulèvement de 2011.

Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est d'abord paru en ligne le 3 décembre. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant.

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Comptes rendus de lecture du mardi 10 décembre 2024

10 décembre 2024, par Bruno Marquis — , ,
Godin Jonathan Livernois J'ai beaucoup aimé cette biographie tant attendue de Godin. Je connaissais somme toute peu de choses de ce poète et de cet homme politique d'une (…)

Godin
Jonathan Livernois

J'ai beaucoup aimé cette biographie tant attendue de Godin. Je connaissais somme toute peu de choses de ce poète et de cet homme politique d'une grande ouverture d'esprit, particulièrement à l'endroit des immigrants, dont il s'est toujours efforcé de comprendre les besoins. Je me souvenais en fait surtout de sa victoire contre l'ancien premier ministre Robert Bourassa dans sa circonscription de Mercier lors des élections de 1976... L'auteur a rédigé sa biographie dans un style très personnel, de façon fouillée, en gardant bien à l'esprit le legs politique de Gérald Godin, malheureusement trop oublié de nos jours au sein du Parti Québécois. On comprend d'autant mieux que Jonathan Livernois ait accordé la rédaction de la préface de son livre à la députée de Mercier Ruba Ghazal, dont l'ouverture d'esprit et les vues sont beaucoup plus près de celles de Godin.

Extrait ;

Les rumeurs d'élections se précisent au début du mois d'octobre 1976. Le Parti libéral cherche à prendre l'opposition par surprise en devançant d'une année le scrutin. Les événements se bousculent. Le Parti québécois doit trouver un candidat péquiste pour affronter le premier ministre Robert Bourassa, député de la circonscription de Mercier depuis 1966. Le comté couvre l'essentiel de ce qu'on appelle aujourd'hui le Plateau-Mont-Royal : il est borné, à l'ouest, par l'avenue de l'Esplanade ; à l'est, par la voie ferrée du Canadian Pacific Railway (CPR) ; au sud, par l'avenue du Mont-Royal ; au nord, par la même voie du CPR, qui vire près des rues Van Horne et des Carrières. Le comté ressemble à un piano à queue vu de haut. Essentiellement résidentielle, la circonscription est surtout canadienne-française – les anglophones et les néo-Québécois n'y représentent que 23 % de la population. Le niveau de scolarité y est très bas. En 1976, seulement 3,83 % des citoyens ont atteint un grade universitaire, tandis que 54,08 % n'ont pas dépassé la 8e année.

L'économie de la pensée
Alain Deneault

Il s'agit du cinquième feuilleton théorique d'Alain Deneault sur l'économie, feuilleton qui vise lui aussi à réhabiliter ce terme dans une réalité autre que capitaliste. Il fait suite à « L'économie de la nature », à « L'économie de la foi », à « L'économie esthétique » et à « L'économie psychique ». Il est en mon sens le plus théorique de ces cinq essais, ce qui en rend la lecture parfois difficile. Il s'intéresse aux nombreux usages du terme dans le champ de la philosophie, usages trop oubliés de nos jours et qui avaient certes le grand avantage d'élargir nos horizons. Le livre comprend aussi une section intitulée « L'économie mathématique », cette fois signée par François Genest.

Extrait :

Dans l'infini processus de constitution et d'altération des idées, quelque chose persiste qui permet de les faire correspondre avec les modalités abstraites de l'entendement.

Le Docteur Jivago
Boris Pasternak
Traduit du russe

C'est le seul roman de Boris Pasternak. Écrit en pleine guerre froide et jugé beaucoup trop critique par Staline à l'endroit de l'URSS, il fut d'abord publié en italien en 1957, puis en français, avant d'obtenir le prix Nobel de littérature en 1958, prix que Pasternak, de par son attachement à son pays, fut contraint de refuser. « Le Docteur Jivago » ne sera en fait publié en URSS qu'en 1985, sous Gorbatchev. Il se déroule pendant le passage de la Russie à l'URSS, soit en pleine guerre civile, avec ses martyrs d'un côté comme de l'autre. C'est un roman sans compromis sur les réalités de l'époque dans ce pays et plein de tendresse pour le peuple russe et pour l'autre de façon générale. Un fort beau roman qu'on se doit de lire.

Extrait :

Un jour, Larissa Fiodorovna sortit et ne revint plus. Sans doute fut-elle arrêtée dans la rue. Elle dut mourir ou disparaître on ne sait où, oubliée sous le numéro anonyme d'une liste perdue, dans un des innombrables camps de concentration du Nord.

Là-haut, il n'y a rien
Normand Baillargeon

Cette anthologie de l'incroyance et de la libre-pensée couvre fort bien toutes les questions que l'on pourrait se poser sur l'incroyance et la croyance à travers le temps et l'espace, de la guerre à la paix, de la science à la laïcité. On y retrouve des textes aussi bien d'Épicure, de Lucrèce, de Platon et d'Aristote, que de Huxley, Hume, Faure, Marx, Bakounine, France et Hugo, que de Goldman, Russell, Prévert, Nietzsche, Arnaud, Ferry, Pena-Ruiz et Bricmont. (J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le texte de Bricmont sur l'irréductible antagonisme entre la science et la religion.) Bref, un autre de ces superbes ouvrages de vulgarisation de Normand Baillargeon pour nous aider à mieux comprendre et apprécier le monde dans lequel nous vivons.

Extrait :

Mais quand on ajoute que cela se passait en France et que l'hôte en question était le baron d'Holbach, on s'étonne aussi de la surprise de Hume de rencontrer pareille assemblée. C'est que le XVIIIe siècle européen, tout particulièrement en France, est celui des Lumières et, partant, le siècle d'un vaste et ambitieux projet politique, économique, social et pédagogique d'émancipation intellectuelle et de construction et de valorisation de l'autonomie rationnelle des sujets. Ce siècle, on le sait, annonce entre autres choses la laïcité, la fin du traitement préférentiel accordé aux religions, la séparation de l'Église et de l'État, ainsi que l'instruction publique gratuite, universelle et laïque. Or, le domicile du baron d'Holbach était précisément un des hauts lieux où germaient de telles idées et c'est là, sans doute plus que nulle part ailleurs en Europe, qu'on avait la chance de rencontrer des athées — mais aussi des incroyants, des agnostiques et des anticléricaux.

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Trump face au Mexique sur les tarifs douaniers, les migrations et les drogues

10 décembre 2024, par Dan La Botz — ,
Durant sa campagne, Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur les produits mexicains entrant aux États-Unis et de fermer la frontière entre le Mexique et (…)

Durant sa campagne, Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur les produits mexicains entrant aux États-Unis et de fermer la frontière entre le Mexique et les États-Unis, deux mesures qui pourraient avoir des conséquences dévastatrices pour le Mexique et peut-être aussi pour les États-Unis.

5 décembre 2024 | Hebdo L'Anticapitaliste - 732
https://lanticapitaliste.org/actualite/international/trump-face-au-mexique-sur-les-tarifs-douaniers-les-migrations-et-les

« Ce tarif douanier, écrivait-il il y a quelques semaines, restera en vigueur jusqu'à ce que les drogues, en particulier le Fentanyl, et tous les étrangers illégaux mettent fin à cette invasion de notre pays ! »

Le président élu Trump et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum ont donc eu une conversation le 27 novembre, une conversation dont Trump s'est souvenue avec plaisir, écrivant sur son site de médias sociaux Truth : « Je viens d'avoir une merveilleuse conversation avec la nouvelle présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum Pardo. Elle a accepté d'arrêter les migrations à travers le Mexique et vers les États-Unis, fermant ainsi notre frontière méridionale. Nous avons également discuté de ce qui peut être fait pour stopper l'afflux massif de drogue aux États-Unis, ainsi que la consommation de cette drogue par les Américains. Ce fut une conversation très productive ! »

Les enjeux économiques remis au centre

Ce n'est pas le souvenir qu'elle en a gardé. Claudia Sheinbaum a répondu sur X (anciennement Twitter) : « Je lui ai expliqué la stratégie globale que le Mexique a suivie pour faire face au phénomène migratoire, dans le respect des droits de l'homme. Grâce à cela, les migrants et leurs caravanes sont aidés avant qu'ils n'atteignent la frontière. Nous réitérons que la position du Mexique n'est pas de fermer les frontières ».

Sheinbaum a également publié un communiqué dans lequel elle déclare : « Parmi les principaux exportateurs mexicains vers les États-Unis figurent General Motors, Stellantis et Ford Motor Company, qui sont arrivés au Mexique il y a 80 ans. Pourquoi imposer un droit de douane qui les mettrait en péril ? Une telle mesure serait inacceptable et conduirait à l'inflation et à des pertes d'emplois tant aux États-Unis qu'au Mexique ». Elle a ajouté que le Mexique pourrait imposer un tarif douanier aux produits américains.

Certains pensent que des secteurs économiques américains comme l'agriculture, la construction, l'hôtellerie et l'industrie manufacturière, qui participent au commerce international et dépendent de la main-d'œuvre immigrée sans-papiers, feront pression sur Trump et ses projets de droits de douane et à de déportations massives. Pour l'instant, Trump affirme qu'il ne renonce pas à ses intentions.

Le « tsar des frontières »

Trump promet que, dès le premier jour de sa présidence, il commencera également à expulser massivement 11 millions d'immigréEs sans papiers, dont beaucoup sont des résidentEs de longue durée, installéEs dans le pays depuis dix ans ou plus, qui ont un emploi et des enfants qui, nés aux États-Unis, sont des citoyenNEs américainNEs. Trump affirme qu'il déclarera une urgence nationale et mobilisera l'armée pour mener à bien l'expulsion, quel qu'en soit le coût financier. À la question de savoir s'il divisera les familles, Thomas Homan, qui sera le « tsar des frontières » (le chef de l'agence fédérale en charge de l'immigration et des douanes, l'ICE) de Trump, répond que les familles n'ont pas besoin d'être divisées : les parents peuvent emmener leurs enfants américains avec eux lorsqu'ils partent.

Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, connu pour avoir envoyé plus de 10 200 migrantEs, pour un coût de 148 millions de dollars, dans des États gouvernés par des démocrates, a proposé à Trump d'installer un camp de concentration d'une superficie de 567 hectares pour les migrants détenuEs en vue de leur expulsion. Le « tsar des frontières », M. Homan, a déclaré que d'autres migrantEs seraient arrêtéEs par des agents des services de l'immigration et des douanes (ICE) ou par des shérifs de comté et détenus dans des prisons locales avant d'être renvoyéEs dans leur pays d'origine par avion.

Mobilisation générale des associations de défense des immigréEs

Des dizaines de milliers d'immigréEs rassemblent leurs papiers, rencontrent des avocats, certains se marient avec des citoyens américains, et les associations de défense des droits des immigrés sont débordées par les demandes de conseils. Les organisations de défense des droits des immigréEs et les syndicats élaborent des plans pour défendre leurs membres. Les États et les villes « sanctuaires » comme la Californie qui refusent de coopérer avec l'ICE prévoient de résister à Trump et de défendre leurs résidents.

La plupart des immigréEs sans papiers sont des Latinos et la plupart d'entre eux sont mexicainNEs. Claudia Sheinbaum, qui a elle-même des comportements autoritaires et qui a accru le rôle de l'armée et fermé des groupes gouvernementaux de surveillance des droits de l'homme, sera donc confrontée à un afflux de ses compatriotes renvoyés chez eux. Nous pouvons nous attendre à des abus de part et d'autre de la frontière.

Dan La Botz, traduction d'Henri Wilno

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Quand le Québec se replie : retour sur « l’affaire Haroun Bouazzi »

10 décembre 2024, par Maxim Fortin — , ,
La récente controverse autour des propos tenus par le député de Québec solidaire Haroun Bouazzi nous révèle à quel point la logique du « deux poids, deux mesures » constitue (…)

La récente controverse autour des propos tenus par le député de Québec solidaire Haroun Bouazzi nous révèle à quel point la logique du « deux poids, deux mesures » constitue une dimension fondamentale du racisme systémique. Si plusieurs études et rapports ont démontré que les personnes racisées en font les frais dans l'espace public, au travail et dans la communauté, le traitement médiatique et politique de l'élu solidaire illustre le fait qu'elles en subiront les conséquences si elles osent soulever la question de la part de responsabilité qui incombe à des institutions telles que l'Assemblée nationale.

5 Décembre 2024 | tiré de la lettre de l'IRIS
https://iris-recherche.qc.ca/blogue/inegalites-de-genre-et-raciales/affaire-haroun-bouazzi/?utm_source=Liste+de+diffusion&utm_campaign=15335d40d7-sous_la_loupe_20241114_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_831b3c6b78-15335d40d7-126405189

Qu'a dit Haroun Bouazzi ? Dans le contexte d'un événement caritatif communautaire, le député de la circonscription de Maurice-Richard a affirmé qu'il voyait à l'œuvre « à tous les jours à l'Assemblée nationale » le mécanisme du racisme, « la construction de cet Autre […] qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est autochtone et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure ».

La publication de ces propos a provoqué une tempête médiatique et politique. Les réactions outrées de plusieurs journalistes et chroniqueurs ont rapidement été reprises par la classe politique, même par Québec solidaire qui s'est montré bien peu solidaire de son député. Haroun Bouazzi a dû s'expliquer, s'excuser et « rentrer dans le rang ». Or, avait-il factuellement tort ?

Dès son arrivée au pouvoir en 2018, la CAQ a fait des enjeux identitaires une priorité. Mobilisant les craintes et angoisses des Québécois·es, le gouvernement a légiféré sur le port des signes religieux pour certains employé·e·s de l'État ou des services publics en argumentant qu'il s'agissait d'une manière de protéger les valeurs québécoises. Cette loi est actuellement contestée devant les tribunaux étant donné son caractère discriminatoire, entre autres envers les femmes de confession musulmane portant le voile. En 2020, dans la foulée de l'affaire George Floyd, le gouvernement Legault a refusé de reconnaître la dimension systémique du racisme alors que le concept de racisme systémique s'est imposé partout dans la littérature académique et dans l'espace public nord-américain. En 2021, après la mort de la patiente attikamek Joyce Echaquan à l'hôpital de Joliette, le premier ministre a persisté dans son refus de reconnaître le racisme systémique même si le rapport du coroner lui recommandait explicitement de le faire. Il a aussi refusé de reconnaître le « principe de Joyce » dont l'objectif est de garantir aux personnes autochtones un droit d'accès équitable aux services sociaux et de santé.

Pire, plusieurs députés et ministres caquistes ont tenu dans les dernières années des propos discriminatoires, voire carrément racistes. Jean Boulet, alors qu'il était ministre de l'Immigration en 2022, a déclaré que « 80 % des immigrants s'en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n'adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise ». Après avoir nié l'existence d'une crise du logement, le premier ministre François Legault a récemment affirmé que « 100 % du problème de logement vient de l'augmentation du nombre d'immigrants temporaires » et qu'il faudrait en expulser plus de 80 000 vers d'autres provinces. Ces quelques exemples témoignent de discours et d'attitudes qui, volontairement ou non, ont pour effet de stigmatiser les personnes qui ne sont pas blanches ou d'origine canadienne-française tout en niant par ailleurs les torts qu'elles subissent du fait d'être racialisées (et altérisées).

Cette « surenchère identitaire » ne se limite pas à la CAQ. Le Parti québécois et son chef Paul St-Pierre Plamondon intègrent de plus en plus à leur discours l'argument selon lequel l'immigration exerce une trop grande pression sur nos services sociaux, contribue à la crise du logement et nuit à la natalité. D'ailleurs, le PQ propose désormais de réduire substantiellement les taux d'immigration. Au PQ comme à la CAQ, les immigrant·e·s, ces « autres venus d'ailleurs », sont constamment dépeints comme une source de problèmes pour le présent et le futur de la collectivité. Si le Parti libéral et Québec solidaire n'ont pas tenu ce genre de rhétorique démagogique jusqu'à maintenant, la réaction scandalisée de Marwah Rizqy (PLQ) et l'attitude « mal à l'aise » de Christine Labrie (QS) face aux propos de Bouazzi laissent entrevoir que même les parlementaires se réclamant de la tolérance et de l'antiracisme craignent les sensibilités populaires et le tapage politico-médiatique lorsqu'il est question de racisme.

« L'affaire Bouazzi » a de quoi inquiéter. Comme l'a souligné le professeur à l'École d'innovation sociale de l'Université St-Paul Jonathan Durand Folco, elle est le symptôme d'une évolution du débat public qui a pour effet de normaliser les discours xénophobes et racistes et de condamner les discours progressistes. Constamment répétés et rabâchés par sensiblement les mêmes acteurs médiatiques et politiques à l'origine de cette affaire, les thèmes de la droite réactionnaire et populiste (pensons au « grand remplacement » ou à « l'entrisme religieux ») sont progressivement intégrés au lexique de la vie politique québécoise alors que les théories et notions liées aux mouvements progressistes sont vilipendées et qualifiées de « wokisme », nouvel épouvantail de la droite après le communisme et le terrorisme. Dans ce contexte politique et idéologique délétère, parler de racisme revient à s'aventurer sur un terrain miné où ceux et celles qui, au nom du vivre ensemble et du respect des droits, ont le malheur de le dénoncer, courent le risque de se faire rejeter.

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PL 69 : Une trahison de la volonté populaire

10 décembre 2024, par Climat Québec, Martine Ouellet — , ,
Le projet de loi 69, retardé sous prétexte des déclarations protectionnistes de Donald Trump, ne mérite pas d'être amendé ou ajusté. Il doit être retiré ou bloqué et (…)

Le projet de loi 69, retardé sous prétexte des déclarations protectionnistes de Donald Trump, ne mérite pas d'être amendé ou ajusté.

Il doit être retiré ou bloqué et déchiqueté, car il représente une trahison de la volonté collective des Québécoises et Québécois. En 1962, nous avons fait le choix historique de nationaliser l'électricité par élection référendaire. Aujourd'hui, le PL 69, poussé par la CAQ, constitue un véritable coup de force des lobbys contre la volonté démocratique.

Sous couvert de transition énergétique et de pénurie d'électricité créée de toutes pièces, le PL 69 ouvre la porte à la privatisation massive de notre électricité, une ressource collective essentielle. Voici 6 mesures qui illustrent cette dérive.

1) La privatisation par l'autoproduction, qui viendrait légaliser des projets illégaux comme celui de TES Canada/Power Corporation en Mauricie (800 MW d'éolien privé dédié à la production d'hydrogène, un pur gaspillage d'électricité).
2) La privatisation de barrages publics jusqu'à 100 MW, un démantèlement progressif de notre patrimoine énergétique.
3) La privatisation de la distribution d'électricité, un pilier de l'égalité d'accès à cette ressource vitale.
4) La privatisation par l'actionnariat, comme les projets Éolien des neiges et le 3 000 MW au Lac-Saint-Jean annoncé par Michael Sabia où Hydro-Québec est réduit au rôle d'actionnaire parmi d'autres.
5) L'obligation pour Hydro-Québec de transporter l'électricité privée, dénaturant sa mission première.
6) La légalisation des ventes entre entreprises privées, qui mettrait fin à l'idée même d'un réseau public intégré.

Ces mesures ramèneraient le Québec à l'ère des fiefs privés d'électricité d'avant la Révolution tranquille, avec leurs inégalités et leurs abus. Elles compromettraient la survie même d'Hydro-Québec, une réussite incontestable sur les plans social, environnemental et économique.

Le peuple québécois a toujours été clair : l'électricité est un bien collectif, au service de tous et gérée par Hydro-Québec, une société d'État. La privatisation rampante de la production éolienne a déjà coûté plus de 6 G$ aux consommateurs, selon l'IREC. Pourquoi continuer sur cette voie désastreuse ?

Les oppositions peuvent bloquer le PL 69

Les oppositions ont l'opportunité de bloquer la CAQ en flibustant le PL 69. Elles doivent se retrousser les manches et faire de l'obstruction systématique en commission parlementaire. Elles doivent également flibuster un 2e projet de loi, encore plus important, afin que la CAQ utilise son bâillon pour ce 2e projet de loi plutôt que pour le PL 69. Les oppositions doivent dire à la CAQ : Retirez le PL 69 si vous voulez que votre projet de loi préféré passe.

Mobilisons-nous !

Des manifestations sont organisées dimanche 8 décembre à 13 h pour faire entendre nos voix devant l'Assemblée nationale, à Chicoutimi, Shawinigan, Bécancour, St-Hyacinthe, Montréal ou Coaticook. Nous possédons la force collective de bloquer l'opération de dépossession sournoise auquel se livre la CAQ avec la complicité de Michael Sabia, expert en privatisation des services publics. L'électricité verte collective est la clé de la réussite de la justice climatique.

Martine Ouellet

Cheffe Climat Québec

Ancienne ministre des Ressources naturelles

Ancienne cadre d'Hydro-Québec

SOURCE :

climat.quebec

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La TRPOCB dénonce l’ingérence politique sur le PSOC

10 décembre 2024, par Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) — , ,
_Montréal, le 6 décembre 2024_. La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [1] dénonce l'ingérence politique découlant de la motion adoptée (…)

_Montréal, le 6 décembre 2024_. La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [1] dénonce l'ingérence politique découlant de la motion adoptée le 4 décembre à l'Assemblée nationale par les membres de tous les partis y siégeant.

À partir d'un jugement moral porté sur la mission de groupes axés sur la réduction des
risques, cette motion demande au gouvernement de « cesser tout financement
public
» à certains organismes communautaires, en ciblant particulièrement le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC [2]).

La Table exige des excuses de la part de tous les partis et demande la révocation de la motion adoptée, sans aucune discussion, par 100 membres de l'Assemblée nationale [3] incluant monsieur Lionel Carmant, ministre responsable des services sociaux. « L'appui du ministre Carmant à une motion qui contrevient au fonctionnement du PSOC, dont il est justement chargé de protéger l'intégrité, est pour le moins déconcertant, tout
comme celui des membres de partis qui généralement défendent l'autonomie des groupes communautaires et l'importance de les financer
. » Affirme Stéphanie Vallée, présidente de la Table.

La motion adoptée visait, sans le nommer, le groupe Projet d'intervention auprès des mineurs prostitués (le P.I.a.M.P.), ainsi qu'il a été précisé par le chef de du Parti québécois, [4] dans un point de presse peu avant de la déposer. [5] « En plus d'être dévastatrice pour les membres du P.I.a.M.P., pour son équipe de travail et pour les personnes le fréquentant, la motion précarise le financement de tous les groupes travaillant sur des sujets complexes et, plus globalement, celui de l'ensemble des organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS). » S'inquiète Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table.

Très encadré administrativement, rappelons que le PSOC est géré par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) depuis 51 ans et qu'il subventionne actuellement plus de 3000 organismes communautaires du domaine de la santé et des services sociaux partout au Québec. « Le rôle des membres de l'Assemblée nationale n'est pas de sélectionner les groupes admissibles ni d'en exclure, surtout pas sur la base de jugement de valeur. C'est très grave que des ministres, des députées et des députés utilisent leur tribune pour juger, sur la place publique, de l'approche de quelque groupe que ce soit. Ça ne profite à personne de remettre en question les approches de réduction des risques, qui n'ont d'objectif que la santé publique. » Poursuit Stéphanie Vallée.

Il est non seulement aberrant que le P.I.a.M.P. ait appris l'existence de la motion après coup, mais aussi que la Table n'ait pas été consultée comme interlocutrice du MSSS pour le PSOC quant aux conséquences sur l'ensemble des OCASSS.« Si la Table avait été contactée, elle aurait notamment rappelé que la Politique gouvernementale de l'action
communautaire [6], d'ailleurs adoptée par le gouvernement péquiste en 2001, protège les groupes communautaires autonomes de l'ingérence politique, telle que celle constatée le 4 décembre à l'Assemblée nationale.
» Conclut Mercédez Roberge.

À l'instar d'organisations et de personnes d'horizons variés, la Table a signé la lettre d'appui lancée par le P.I.a.M.P. [7] rectifiant qu'il ne promeut pas l'exploitation sexuelle des mineurs, lettre qui, après seulement quelques heures, a déjà récolté plus de 1000
signataires [8]. L'Assemblée nationale doit sans tarder offrir des excuses au P.I.a.M.P., ainsi qu'à l'ensemble des OCASSS, et révoquer la motion adoptée.

SOURCE :

Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et
bénévoles (TRPOCB), [9] Mercédez Roberge, coordonnatrice,

Stéphanie Vallée est présidente de la Table des regroupements
provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles. Elle est
également co-coordonnatrice de L'R des centres de femmes du Québec
[10].

Mercédez Roberge est coordonnatrice de la Table des regroupements
provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [11].

À propos

Fondée en 1995, la Table des regroupements provinciaux d'organismes
communautaires et bénévoles [12] (TRPOCB) est formée de 47 regroupements
nationaux [13], rejoignant plus de 3 000 groupes communautaires autonomes
à travers le Québec. Ce sont, par exemple, des maisons de jeunes, des
centres de femmes, des cuisines collectives, des maisons d'hébergement,
des groupes d'entraide, des centres communautaires, des groupes qui
luttent contre des injustices ayant des répercussions sur la santé.
Ceux-ci représentent les ¾ des organismes communautaires autonomes du
Québec. Ceux-ci abordent la santé et les services sociaux sous
différentes perspectives (femmes, jeunes, hébergement, famille, personnes
handicapées, communautés ethnoculturelles, sécurité alimentaire, santé
mentale, violence, périnatalité, toxicomanie, etc.).

La Table coordonne la campagne [14]_CA$$$H_ [15] (Communautaire autonome en
santé et services sociaux – Haussez le financement [16]). Lancée le 17
octobre 2017, cette campagne vise l'amélioration substantielle du
Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de
la Santé et des Services sociaux (MSSS), au bénéfice de plus de 3 000
organismes communautaires autonomes subventionnés par le MSSS. Les
revendications de la campagne _CA$$$H_ sont : L'ajout de 1,7 G$ à
l'enveloppe annuelle du PSOC [17] (mission globale), l'indexation
annuelle des subventions en fonction de l'Indice des coûts de
fonctionnement du communautaire (ICFC [18]) et l'atteinte de l'équité
de financement et de traitement partout au Québec [19].

Rappel du contenu de la motion et de la compilation des votes :

Extraits du Procès-verbal de l'Assemblée Le 4 décembre 2024 - n.171

Du consentement de l'Assemblée pour déroger à l'article 185 du
Règlement, M. St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe
d'opposition, conjointement avec Mme Maccarone (Westmount–Saint-Louis),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion) et Mme Nichols (Vaudreuil), propose :

QUE l'Assemblée nationale réitère son engagement à lutter contre l'exploitation sexuelle des mineurs, le proxénétisme et le trafic humain ;

QU'elle prenne acte que des organismes qui promeuvent des formes d'exploitation sexuelle des mineurs, comme le « sugaring », reçoivent des fonds publics par le biais du Programme de soutien aux organismes
communautaires ;

QU'en conséquence, l'Assemblée nationale demande au gouvernement de cesser tout financement public d'organismes qui encouragent des formes d'exploitation sexuelle des mineurs.

La motion est mise aux voix ; un vote électronique est exigé. La motion est adoptée par le vote suivant : (Vote n° 366 en annexe) Pour : 100
Contre : 0 Abstention : 1

(Vote n° 366)

POUR - 100

Abou-Khalil (CAQ)

Allaire (CAQ)

Arseneau (PQ)

Asselin (CAQ)

Bachand (CAQ)

Beauchemin (PLQ)

Bélanger (CAQ) (Prévost)

Bélanger (CAQ) (Orford)

Bernard (CAQ)

Bérubé (PQ)

Biron (CAQ)

Blais (CAQ)

Blouin (CAQ)

Bogemans (CAQ)

Boivin Roy (CAQ)

Boulet (CAQ)

Bussière (CAQ)

Cadet (PLQ)

Caire (CAQ)

Carmant (CAQ)

Caron (CAQ) (Portneuf)

Caron (PLQ) (La Pinière)

Charest (CAQ)

Charrette (CAQ)

Ciccone (PLQ)

Cliche-Rivard (QS)

Derraji (PLQ)

Déry (CAQ)

Dionne (CAQ)

Dorismond (CAQ)

Drainville (CAQ)

Dufour (CAQ) (Abitibi-Est)

Duranceau (CAQ)

Émond (CAQ)

Fontecilla (QS)

Fortin (PLQ)

Fréchette (CAQ)

Gagnon (CAQ)

Garceau (PLQ)

Ghazal (QS)

Girard (CAQ) (Groulx)

Grandmont (QS)

Grondin (CAQ)

Guilbault (CAQ)

Guillemette (CAQ)

Haytayan (CAQ)

Hébert (CAQ)

Jacques (CAQ)

Jeannotte (CAQ)

Jolin-Barette (CAQ)

Julien (CAQ)

Lachance (CAQ)

Lacombe (CAQ)

Laframboise (CAQ)

Lafrenière (CAQ)

Lakhoyan Olivier (PLQ)

Lamothe (CAQ)

Lebel (CAQ)

Lecours (CAQ) (Les Plaines)

Lecours (CAQ) (Lotbinière-Frontenac)

Leduc (QS)

Lefebvre (IND)

Lemay (CAQ)

Lemieux (CAQ)

Lévesque (CAQ) (Chapleau)

Lévesque (CAQ) (Chauveau)

Maccarone (PLQ)

Mallette (CAQ)

Marissal (QS)

Martel (CAQ)

Massé (QS)

McGraw (PLQ)

Montigny (CAQ)

Morin (PLQ)

Nichols (IND)

Paradis (PQ)

Picard (CAQ)

Poulet (CAQ)

Poulin (CAQ)

Prass (PLQ)

Proulx (CAQ)

Provençal (CAQ)

Reid (CAQ)

Rizqy (PLQ)

Roberge (CAQ)

Rotiroti (PLQ)

Rouleau (CAQ)

Roy (CAQ)

Sainte-Croix (CAQ)

Schmaltz (CAQ)

Schneeberger (CAQ)

Setlakwe (PLQ)

Simard (CAQ)

St-Louis (CAQ)

St-Pierre Plamondon (PQ)

Tanguay (PLQ)

Tardif (CAQ)

Thouin (CAQ)

Tremblay (CAQ) (Dubuc)

Tremblay (CAQ) (Hull)

Abstentions : 1

Chassin (IND)


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La sécurisation culturelle : un enjeu de droits humains

10 décembre 2024, par Collectif — , , ,
WENDAKE, QC, le 5 déc. 2024 /CNW/ - Dans le cadre du projet de loi n° 32, Loi instaurant l'approche de sécurisation culturelle au sein du réseau de la santé et des services (…)

WENDAKE, QC, le 5 déc. 2024 /CNW/ - Dans le cadre du projet de loi n° 32, Loi instaurant l'approche de sécurisation culturelle au sein du réseau de la santé et des services sociaux, les organisations et gouvernements des Premières Nations jugent que le projet de loi ne garantira pas pleinement la sécurisation culturelle des usagers et usagères des Premières Nations dans le réseau de la santé et des services sociaux, et ce, malgré toutes les solutions données au gouvernement pour y répondre adéquatement.

<https://www.newswire.ca/fr/news-rel...>

C'est avec déception que l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), le Conseil des Atikamekw de Manawan, Femmes Autochtones Québec (FAQ), le Bureau du Principe de Joyce (BdPdj) et la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) constatent encore une fois le manque d'implication réelle et concrète des Premières Nations. De surcroît, il est déplorable que le gouvernement n'ait pas choisi de faire les choses autrement : le consentement préalable, libre et éclairé dans le cadre du projet de loi n° 32 n'a pas été respecté. Malgré leur participation de bonne foi au processus, les mesures prises par le gouvernement dans ce projet de loi restent bien en-deçà des objectifs, notamment en raison de l'absence de la pleine intégration du Principe de Joyce dans le libellé final du projet de loi.

« La consultation des Premières Nations est un droit et les processus législatifs actuels font défaut depuis trop longtemps. La sécurité est un droit inhérent et intrinsèque. Le gouvernement du Québec ne peut pas légiférer à propos de nous, sans nous. Le besoin d'entreprendre dès maintenant une réflexion approfondie dans le but de convenir d'une démarche de consultation spécifique aux Premières Nations est devenu une nécessité, voire un incontournable. Je tiens à assurer aux membres des Premières Nations que nous continuerons à faire tout en notre pouvoir afin d'assurer pleinement la sécurité de tous et toutes », a exprimé Ghislain Picard, chef de l'APNQL.

« Les Premières Nations et les Inuit sont les mieux placés pour définir leurs besoins en matière de santé et de services sociaux. Il est impératif que le gouvernement québécois reconnaisse, soutienne et mette en œuvre des solutions élaborées par nos gouvernements, notamment celles de première importance définies dans le Principe de Joyce, afin d'assurer des soins sécurisants et respectueux de notre identité culturelle » a ajouté le Chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Sipi Flamand.

Marjolaine Étienne, présidente de FAQ, a aussi réagi : « Il est regrettable que les femmes et filles des Premières Nations soient particulièrement affectées par un projet de loi insuffisamment sécurisant culturellement. Nous avons des droits que les gouvernements sont tenus de respecter, notamment à la santé et à la culture, comme le stipule la Recommandation générale n° 39 de la Convention pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Un véritable processus de co-construction dès le départ aurait permis d'intégrer des recommandations concrètes dans le projet de loi n° 32. »

« On ne peut pas travailler d'égal à égal, ni de nation à nation dans le contexte actuel. Certes, nos voix se sont croisées à la suite du décès de Joyce, mais depuis, nous n'arrivons pas à nous rejoindre sur la manière de collaborer afin d'assurer une réelle sécurité pour les Autochtones. Il est indéniable que nous poursuivrons notre travail de notre côté pour l'équité d'accès en santé et sur les moyens concrets d'adresser la situation en collaboration avec les nations autochtones et les organisations novatrices. », a attesté Jennifer Petiquay-Dufresne, directrice générale du Bureau du Principe de Joyce.

« Force est de constater que le principe fondamental de co-construction demeure abstrait pour le gouvernement du Québec. Les Premières Nations poursuivront leurs démarches quant au développement d'actions concrètes, tout en faisant valoir leur propre définition de la sécurisation culturelle auprès de leurs partenaires et de la population », a renchéri Dereck Montour, président de la CSSSPNQL.

Enfin, tous pressent le gouvernement du Québec à respecter les droits des Premières Nations et à assumer l'imputabilité dont il doit faire preuve. Les Premières Nations rappellent au gouvernement Legault de faire mieux « ensemble », il en va de la sécurité de leurs populations.

À propos de l'APNQL
L'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador est l'organisme politique qui regroupe
43 chefs des Premières Nations au Québec et au Labrador.

À propos du Conseil des Atikamekw de Manawan
Le Conseil des Atikamekw de Manawan (CDAM) est un gouvernement local travaillant dans l'intérêt de l'ensemble des membres de la communauté atikamekw de Manawan, assurant le développement personnel et identitaire, favorisant leur mieux-être dans un environnement sain reflétant notre culture et nos valeurs atikamekw nehirowisiw.

À propos de Femmes Autochtones du Québec

Femmes Autochtones du Québec est une organisation à but non lucratif qui représente, depuis 50 ans, les femmes des Premières Nations du Québec ainsi que les femmes autochtones qui vivent en milieu urbain.

À propos du Bureau du Principe de Joyce
Le Bureau du Principe de Joyce, créé à la suite du décès tragique de Mme Joyce Echaquan en septembre 2020 à l'hôpital de Joliette, vise à faire adopter le Principe de Joyce auprès de diverses instances, notamment par le gouvernement du Québec.

À propos de la CSSSPNQL
La Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador est un organisme à but non lucratif qui accompagne les Premières Nations au Québec dans l'atteinte de leurs objectifs en matière de santé, de mieux-être, de culture et d'autodétermination.

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Le droit à l’alimentation, au-delà de la charité

10 décembre 2024, par Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) — , ,
La guignolée des médias bat actuellement son plein. Vous êtes nombreuses et nombreux à profiter de cette vague de solidarité médiatique pour tendre la main aux personnes plus (…)

La guignolée des médias bat actuellement son plein. Vous êtes nombreuses et nombreux à profiter de cette vague de solidarité médiatique pour tendre la main aux personnes plus démunies, pour qui ces denrées et fonds recueillis agiront comme un petit baume en prévision du temps des Fêtes qui approche.

Évidemment, ce petit geste fait du bien, à vous autant qu'à celles et ceux dont la dure réalité jouit, le temps d'une petite journée, d'une visibilité et d'une sympathie qui se fait pourtant si rare le reste de l'année.

C'est que l'aide alimentaire est aujourd'hui devenue une sorte de fatalité à laquelle on semble s'être collectivement accommodés. Autrefois développée en guise de solution temporaire à l'insécurité alimentaire, ce service s'est tranquillement institutionnalisé et pérennisé, venant camoufler l'échec de nos gouvernements pour enrayer une crise
socioéconomique qui prend aujourd'hui une ampleur démesurée.

La guignolée des médias est une manifestation admirable de la générosité et de la solidarité collective, mais elle nous rappelle aussi, année après année, un constat profondément troublant : l'insécurité alimentaire ne cesse de croître, et les solutions mises de l'avant pour y répondre sont loin d'être suffisantes.

Des centaines de milliers de personnes, incluant des enfants, des aîné.e.s et des familles entières, dépendent encore de l'aide alimentaire pour se nourrir. Derrière ces chiffres se cachent des histoires de privation, d'injustice et de droits fondamentaux bafoués. Le
droit à l'alimentation, pourtant inscrit dans des conventions internationales auxquelles le Canada et le Québec adhèrent, reste un concept abstrait, sans ancrage concret dans nos lois ou nos politiques publiques.

L'insécurité alimentaire n'est pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques.

La précarité alimentaire découle d'un système qui maintient les inégalités sociales, ignore les besoins fondamentaux et continue de privilégier des approches caritatives plutôt que structurelles. Le recours systématique aux banques alimentaires, bien qu'essentiel à court
terme, masque une réalité plus troublante : notre négligence collective à garantir un filet social robuste et des conditions de vie dignes pour toutes et tous.

Nous croyons fermement que la reconnaissance légale du droit à l'alimentation est la clé d'un véritable changement durable.

Reconnaître le droit à l'alimentation obligerait les gouvernements à garantir l'accès physique et économique à des aliments adéquats, à s'attaquer aux racines de l'exclusion sociale, à soutenir une production agroalimentaire plus durable et équitable et à propulser des initiatives locales qui redonnent autonomie et dignité aux communautés.

Le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) se mobilise pour rappeler que l'alimentation n'est pas un privilège, mais un droit humain fondamental. Nous ne pouvons plus accepter que des personnes aient à choisir entre se nourrir, se loger ou chauffer leur maison, particulièrement dans un contexte où l'inflation et la hausse du coût de
la vie exacerbent les inégalités.

En cette période des Fêtes, nous appelons les décideurs politiques à aller au-delà de la charité et à poser des gestes concrets pour garantir à toutes et tous le droit à une alimentation adéquate et digne. Investir dans la justice alimentaire, c'est investir dans une société plus équitable, plus résiliente et plus humaine.

Il est temps d'agir. Pas pour soulager temporairement une crise, mais pour la résoudre. Définitivement.

Ensemble, revendiquons le droit à l'alimentation.

À propos du RCCQ

Le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) favorise l'émergence, la consolidation et la concertation des cuisines collectives sur l'ensemble du territoire québécois, tout en militant pour la reconnaissance du droit à l'alimentation. Les valeurs fondamentales du RCCQ sont la dignité, la solidarité, l'autonomie, la démocratie, ainsi
que l'équité et la justice sociale.

Cette lettre ouverte est signée par l'équipe du Regroupement des cuisines collectives du Québec

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Lancement de l’édition 2025 de l’action « On s’affirme ! » de la campagne CA$$$H

10 décembre 2024, par Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) — , ,
Montréal, le 2 décembre 2024. La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [1] lance aujourd'hui l'édition 2025 de l'action « On s'affirme ! (…)

Montréal, le 2 décembre 2024. La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [1] lance aujourd'hui l'édition 2025 de l'action « On s'affirme ! » réalisée dans le cadre de la campagne CA$$$H (Communautaire autonome en santé et services sociaux – Haussez le financement !).

Cette campagne de revendication vise l'amélioration du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) administré par le ministère de la Santé et des
Services sociaux (MSSS). Elle porte trois revendications au bénéfice de
l'ensemble des organismes communautaires autonomes du domaine de la
santé et des services sociaux (OCASSS) :

* L'ajout de 1,7 G$ à l'enveloppe annuelle du PSOC (mission globale) ;
* L'atteinte de l'équité de financement et de traitement partout au Québec, notamment par l'application de seuils planchers communs, adaptés aux différents types d'OCASSS ;
* L'indexation annuelle des subventions en fonction de l'Indice des coûts de fonctionnement du communautaire (ICFC), pour un taux de 3.6% en
2025.

L'année qui s'est écoulée n'a pas apporté d'amélioration du financement des OCASSS, alors que les besoins sont croissants. « Le budget 2024 a accordé un famélique rehaussement moyen de moins de 3 000 $ aux OCASSS, alors qu'ils continuaient de recevoir de plus en plus de demandes. L'actualité n'a eu de cesse de nous rappeler les défis que le communautaire n'arrive plus à relever avec les moyens qui lui sont actuellement accordés. C'est pourquoi nous revendiquons encore l'ajout de 1,7G$ à l'enveloppe annuelle pour la mission globale du PSOC », note Stéphanie Vallée, présidente de la TRPOCB. C'est
effectivement en répondant à cette revendication financière que le gouvernement donnera aux OCASSS les capacités pour pleinement jouer leur rôle dans la réalisation du droit à la santé au Québec.

Lancement de l'édition 2025 de l'action « On s'affirme ! »

L'action « _On s'affirme !_ » invite chaque OCASSS à faire connaitre son besoin de rehaussement de financement sous la forme d'une affichette en utilisant le site https://trpocb.org/campagnecasssh/onsaffirme/ [2]. En affirmant le montant de sa demande de subvention pour la prochaine année, chacun démontre que la revendication globale, bien qu'elle semble impressionnante, est en fait la représentation des demandes fort
raisonnables de 3050 organismes. « Le montant de la revendication montre que le sous-financement chronique brime depuis longtemps les capacités d'actions des OCASSS. Ils ont pourtant besoin de fonds pour embaucher des équipes en nombre suffisant, pour offrir des conditions de travail favorisant leur stabilité et le maintien de l'expertise au sein des
communautés et pour à réaliser les activités souhaitées par les membres
. » illustre Mercédez Roberge, coordonnatrice de la TRPOCB.

À l'image de l'édition de 2024, la Table réunira les affichettes créées dans le cadre de l'action « On s'affirme ! » en un album de revendications qu'elle livrera aux caucus des 4 partis politiques représentés à l'Assemblée nationale.« Lors des rencontres de 2024, nous avons remarqué que nos revendications étaient bien connues des personnes élues. Les affichettes qui seront déposées en 2025 illustreront de nouveau l'ampleur des besoins des OCASSS de partout au Québec, en plus de permettre aux personnes élues de constater les liens entre les demandes des groupes de leur circonscription et celles de l'ensemble. » affirme Loc Cory, du comité de coordination de la campagne CA$$$H.

Les OCASSS sont invités à en apprendre davantage sur la campagne CA$$$H et l'action « On s'affirme ! » lors de deux rassemblements virtuels prévus les 12 décembre 2024 et 22 janvier 2025. [3] Les journalistes sont également conviés aux invitations.

Pour amplifier la pression vers le MSSS, le ministre responsable des Services sociaux et le Gouvernement, les OCASSS sont conviés à participer dès aujourd'hui à l'action « _On s'affirme !_ » en visitant le site web trpocb.org/campagnecasssh/onsaffirme/ [4].

SOURCE :

Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB), [5] Mercédez Roberge, coordonnatrice,

* Stéphanie Vallée est présidente de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles. Elle est également co-coordonnatrice de L'R des centres de femmes du Québec [6].

* Mercédez Roberge est coordonnatrice de la Table des regroupements
provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [7]

* Loc Cory est membre du comité de coordination de la campagne _CA$$$H_. Il est également directeur général du Regroupement québécois du parrainage civique [8].

À propos

Fondée en 1995, la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [9] (TRPOCB) est formée de 47 regroupements nationaux [10], rejoignant plus de 3 000 groupes communautaires autonomes à travers le Québec. Ce sont, par exemple, des maisons de jeunes, des centres de femmes, des cuisines collectives, des maisons d'hébergement, des groupes d'entraide, des centres communautaires, des groupes qui
luttent contre des injustices ayant des répercussions sur la santé.

Ceux-ci représentent les ¾ des organismes communautaires autonomes du Québec. Ceux-ci abordent la santé et les services sociaux sous différentes perspectives (femmes, jeunes, hébergement, famille, personnes handicapées, communautés ethnoculturelles, sécurité alimentaire, santé mentale, violence, périnatalité, toxicomanie, etc.).

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Des activistes occupent le Parlement canadien pour protester contre la guerre de Gaza et l’armement d’Israël

10 décembre 2024, par Amy Goodman, Haggai Matar, Rachel Small — , , ,
« Le Canada doit cesser d'armer Israël et mettre en œuvre un embargo immédiat sur les armes. » À Ottawa, plus de 100 militants juifs ont entamé un sit-in à l'intérieur d'un (…)

« Le Canada doit cesser d'armer Israël et mettre en œuvre un embargo immédiat sur les armes. » À Ottawa, plus de 100 militants juifs ont entamé un sit-in à l'intérieur d'un édifice parlementaire canadien mardi pour exiger que le Canada cesse d'armer Israël. Rachel Small, membre de la Coalition des Juifs disent non au génocide et membre du sit-in, affirme que les affirmations du gouvernement canadien selon lesquelles il cesse les livraisons d'armes à Israël occultent le fait que des armes canadiennes sont toujours transportées via les États-Unis. "Nous sommes ici pour nous assurer qu'ils ... coupent le flux », explique Small. De telles protestations « sont ce que nous devrions voir davantage », ajoute le journaliste israélien et ancien objecteur de conscience Haggai Matar.

Tiré de Democracy Now

Invités Rachel Small
membre de la Coalition des Juifs disent non au génocide et principal organisateur canadien de World Beyond War.

Haggée Matar
Journaliste et militant israélien, directeur exécutif du magazine +972 et objecteur de conscience qui a refusé de servir dans l'armée israélienne.

Crédit image : Les Juifs disent non à la Coalition contre le génocide

Transcription
Il s'agit d'une transcription urgente. La copie peut ne pas être dans sa forme finale.

AMY GOODMAN : Aggée, vous avez demandé si les gens en font assez. Je veux entrer dans cette conversation avec cette nouvelle de dernière minute. Au Canada, environ 150 militants juifs et alliés viennent de lancer une manifestation devant le Parlement canadien à Ottawa pour exiger que le Canada cesse d'armer Israël.

Nous sommes maintenant rejoints par Rachel Small, membre du groupe Juifs disent non à la Coalition pour le génocide.

Rachel, pouvez-vous décrire où vous en êtes, ce que vous faites et ce que vous demandez ?

RACHEL SMALL : Merci. Nous sommes dans un édifice de la Colline du Parlement. À l'heure actuelle, nous avons complètement pris le contrôle du hall d'entrée de cet édifice, où se trouvent des centaines de bureaux de parlementaires.

Notre exigence est claire : le Canada doit cesser d'armer Israël et mettre en place un embargo immédiat sur les armes. Nous savons que chaque avion de chasse F-35, chaque hélicoptère Boeing Apache qui largue des bombes sur le Liban et Gaza en ce moment est rempli de centaines de composants canadiens. Nous sommes ici en tant que Juifs pour dire que cette violence ne peut pas continuer en notre nom. Et nous sommes ici en tant que gens de conscience pour dire que le strict minimum que le Canada doit faire en ce moment est d'arrêter d'armer un génocide.

JUAN GONZÁLEZ : Haggai Matar, quelle est votre réponse à ce genre d'actions qui se produisent à l'étranger ? Cela a-t-il un impact sur le public israélien ?

HAGGAI MATAR : Tout d'abord, je tiens à féliciter les militants qui sont sur le terrain à Ottawa. C'est incroyable. C'est exactement le genre de protestation que les gens devraient entreprendre au Canada, certainement aux États-Unis, qui sont le plus grand fournisseur d'armes, de financement et de soutien diplomatique à Israël. Donc, oui, c'est ce que nous devrions voir de plus en plus.

Je crains qu'en Israël, encore une fois, ces manifestations soient généralement considérées comme antisémites ou, dans le cas des Juifs qui protestent, comme des Juifs qui se haïssent eux-mêmes ou des gens déséquilibrés. C'est ainsi qu'il est perçu. C'est notre travail en tant qu'Israéliens juifs sur le terrain, en parlant en hébreu, en parlant aux gens de nos communautés, d'essayer de les aider à comprendre que ce n'est pas le monde qui est devenu fou, c'est nous.

AMY GOODMAN : Il est intéressant de noter que le premier ministre Justin Trudeau vient de rencontrer le président élu Trump à Mar-a-Lago, en Floride. Rachel Small, nous regardons le groupe de personnes. L'une d'elles, je crois, dit « Juifs pour une Palestine libre ». Quelle a été la position de Trudeau ? Et qu'est-ce qui va vous arriver ce matin ?

RACHEL SMALL : Au cours des 13 derniers mois, nous avons assisté à une vague de résistance sans précédent au Canada, à des milliers de personnes partout au pays, non seulement à adresser des pétitions à leurs députés, non seulement à manifester, à les rencontrer, mais aussi à imposer des barrages dans les usines d'armement, à faire tout ce que nous pouvons pour que le Canada cesse d'armer Israël.

Et cette pression a amené le gouvernement canadien à adopter une position que nous n'aurions pas cru possible il y a un an ou deux. Ils se sont engagés à cesser d'armer Israël. En fait, le ministre des Affaires étrangères a récemment dit que les armes canadiennes n'allaient pas être utilisées à Gaza.

Malheureusement, ce n'est pas vrai. Malheureusement, nous savons qu'ils ne se sont pas attaqués à tous les permis et qu'ils ont continué d'envoyer des armes aux États-Unis sans même avoir besoin d'un permis. Ceux-ci sont utilisés dans tous les F-35 utilisés par Israël. Il s'agit de l'arme de guerre principale d'Israël.

Nous avons donc poussé le gouvernement canadien dans un coin où il sait quelle est la bonne position. Ils savent qu'ils doivent arrêter d'armer Israël. Et nous sommes là pour nous assurer qu'ils le font. La vaste coalition Embargo Now s'est réunie dans tout le pays et a en fait obtenu l'appui officiel de 45 parlementaires à l'appel en faveur d'un embargo sur les armes. Nous avons simplement besoin que le gouvernement intervienne et prenne des mesures pour couper le flux de toutes les armes à destination et en provenance d'Israël. C'est le strict minimum qu'ils doivent faire.

AMY GOODMAN : C'est Rachel Small, membre de la Coalition des Juifs disent non au génocide. Si vous avez un peu de mal à la comprendre, elle est à l'intérieur du Parlement canadien à Ottawa. Il y a des dizaines de personnes derrière elle, l'organisatrice canadienne principale de World — avec le groupe World Beyond War. Et dans le studio avec nous à New York, bien que généralement à Tel Aviv, se trouve Haggai Matar, journaliste israélien, activiste, directeur exécutif du magazine +972, lui-même objecteur de conscience. Juan ?

JUAN GONZÁLEZ : Oui, Haggai, il ne nous reste qu'une minute environ, mais je voulais vous interroger sur la décision du président élu Trump de choisir l'ancien gouverneur de l'Arkansas, Mike Huckabee, comme prochain ambassadeur des États-Unis en Israël. Huckabee n'est pas seulement un sioniste chrétien américain de premier plan qui a ouvertement plaidé pour l'annexion de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël, il a déclaré en 2008 qu'il n'y a vraiment rien de tel qu'un Palestinien. Qu'attendez-vous de ce genre d'ambassadeur de la nouvelle administration Trump ?

HAGGAI MATAR : Donc, évidemment, les nominations et les politiques de Trump sont terrifiantes pour nous et devraient l'être aussi pour tous ceux qui se soucient des droits des Palestiniens. Je tiens également à souligner, cependant, que les politiques de Trump ont une contradiction inhérente. En tant qu'isolationniste, Trump ne veut pas s'impliquer dans trop de guerres. En tant que personne qui veut rompre des accords avec l'Arabie saoudite et les États arabes du Golfe, il voudra peut-être s'assurer qu'ils ne dérivent pas dans le champ d'influence Iran-Chine. Et ces deux politiques, être pro-annexion et pro-colonies et pro-Israël et être pro-guerre et vouloir signer des accords, elles se heurtent. Et je pense que c'est notre rôle à gauche de mettre un coin là-dedans et d'essayer de faire en sorte qu'il devienne de plus en plus évident comment ces politiques entrent en conflit les unes avec les autres.

AMY GOODMAN : Haggai Matar, je tiens à vous remercier infiniment d'être avec nous, journaliste israélienne, militante, directrice exécutive du magazine +972, ancienne objectrice de conscience, a refusé de servir dans l'armée israélienne.

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