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Printemps 2015 : retour sur une grève étudiante et sociale

18 avril, par Archives Révolutionnaires
À l’hiver 2014-2015, un mouvement se met en place avec l’objectif de lancer une grève étudiante et sociale au Québec. Il est porté par les Comités Printemps 2015 avec un (…)

À l’hiver 2014-2015, un mouvement se met en place avec l’objectif de lancer une grève étudiante et sociale au Québec. Il est porté par les Comités Printemps 2015 avec un ancrage principalement dans les cégeps et les universités. Ainsi, de mars à mai 2015, plus de 100 000 étudiant·es débrayent pour contester les mesures d’austérité portées par le gouvernement libéral de Philippe Couillard (2014-2018) et dénoncer les projets industriels en lien avec les hydrocarbures. Malgré ses ambitions, la grève rencontre plusieurs obstacles : répression institutionnelle et policière, désaveu de certains leaders étudiants et incapacité à étendre la grève auprès des grands syndicats. Le Printemps 2015 n’en demeure pas moins riche de plusieurs succès, dont la relance des grèves politiques dans les universités et l’imposition du thème écologique comme incontournable. Cette expérience permet aussi de réfléchir à la nécessité de développer nos propres forces, à l’intérêt d’un discours clair et à l’importance de prendre au sérieux l’organisation afin de mener des luttes victorieuses. Dix ans plus tard, retour sur une grève dure et explosive, qui peut encore informer nos combats.

Entrevue réalisée par Anarchive.

Entretien avec J.L. et R.D.

J.L. et R.D. : Avant de commencer, on pense important de dire que nous ne sommes qu’une voix parmi les nombreuses qui ont vécu les événements du Printemps 2015. On va parler, ici, à partir de nos positions dans le mouvement et nous assumons que d’autres interprétations et récits du mouvement existent. Toutefois, avec l’oubli qui caractérise le Printemps 2015, il nous semblait important de participer à l’échafaudage d’une mémoire critique et nécessairement polyphonique de celui-ci.

Pouvez-vous me parler du contexte d’émergence de la grève étudiante de 2015 ? Que vouliez-vous faire de différent par rapport aux grèves précédentes, dont celles de 2005 et de 2012 ? Comment le projet a été élaboré et avec quel objectif ?

J.L. : Je pense qu’un élément central de la grève de 2015, c’est le rendez-vous manqué de 2012 avec la grève sociale, avec quelque chose qui voulait déborder du milieu étudiant. Ça débordait un peu en 2012 avec les casseroles, et il y avait un appel continuel à la grève sociale, mais jamais les travailleurs et les travailleuses n’ont réellement embarqué dans le mouvement. Cette question a continué à tarauder beaucoup de militants et de militantes dans le milieu, sur comment réussir l’élargissement. Et là, c’est le contexte de l’austérité. Un nouveau gouvernement s’est fait élire en avril 2014. Dès le mois de mai, ils annoncent des coupures. Là, on sait qu’il y a quelque chose qui s’en vient avec un gros mouvement d’austérité qui va toucher tout le monde. Le premier groupe qui va proposer de faire quelque chose au printemps, c’est le IWW (Industrial Workers of the World). C’est eux qui, dès le mois de mai, me parlent d’un projet pour faire une grève sociale contre l’austérité le 1er Mai 2015.

Ç’a été quand même important dans la réflexion qu’il y a eu à ce moment-là, sur comment le mouvement étudiant pourrait participer dans un contexte d’appel à une grève générale. C’est pour ça qu’il y a eu une volonté d’aller vers une grève étudiante. Cette volonté s’est constituée au cours de l’été 2014 où il y a eu des discussions. À l’automne, dès la première assemblée de l’AFESH, il y a une proposition pour créer des Comités Printemps 2015. La première rencontre des Comités va se tenir le 25 septembre 2014. Tout ça se fait aussi dans un moment où il y a une augmentation des mobilisations syndicales, tout au long de l’automne 2014. Il y a eu des manifestations au niveau municipal. À l’UQAM, il y a eu deux journées de grève des employés de soutien où on a fait des grèves sauvages dans les cours de gestion. Il y a eu des mobilisations dans les CPE, des mobilisations de travailleurs et de travailleuses à grande échelle un peu partout. En même temps, la grève sociale commençait à percoler dans certains syndicats pour le 1er Mai, principalement en éducation. Puis, il y a la question écologiste, mais R.D. pourrait peut-être plus en parler.

R.D. :  En 2015, l’austérité était à l’ordre du jour et on a voulu réfléchir : « Comment on lance un mouvement vers la grève sociale ? » Je me souviens qu’en 2012, le SÉTUE avait porté l’idée de la grève sociale, mais c’était quelque chose de très flou, qui n’était pas dans l’imaginaire politique, ni du mouvement étudiant, ni des syndicats. On s’est dit qu’on allait reprendre cette idée parce que c’était un truc qui était resté, notamment avec les Wobs (IWW). Il y avait aussi eu différentes mobilisations écolos et anticoloniales, notamment contre la ligne d’oléoduc Énergie Est. Il y avait eu la Marche des peuples pour la Terre-Mère et le mouvement Idle No More en 2012. Donc, il y avait déjà une communauté écolo et anti-coloniale, qui n’était pas étudiante, mais jamais on n’entendait parler de ces campagnes dans le milieu étudiant. Puis là, on s’est dit que l’extractivisme était un enjeu dont il fallait se saisir dans un rapport anticapitaliste. On est arrivé avec la proposition contre les hydrocarbures. Et les gens demandent toujours : « Ah, pourquoi c’est là, la revendication contre les hydrocarbures ? » C’est toujours la revendication qu’on met de côté, qu’on oublie. Pour moi, c’était vraiment important d’avoir cette revendication-là, de faire la jonction entre l’écologisme et l’anticapitalisme, et d’en faire un enjeu social qui n’appartient pas juste aux hippies écolos.

Source.

Durant le printemps 2015, les médias et certains acteurs politiques contestent la légitimité des grèves étudiantes. On doute notamment du lien entre les luttes étudiantes et les enjeux sociaux plus généraux. Que représentait la grève étudiante pour vous cette année-là ?

J.L. : Ce qu’elle avait de spécifique la grève de 2015, c’est que c’était la première grève générale illimitée sur des enjeux politiques dans le milieu étudiant depuis 1968. C’est-à-dire, un appel à une grève générale illimitée qui ne soit ni sur les frais de scolarité, ni sur les prêts et bourses. À l’exception de 1968, ç’a toujours été pour une réforme dans les régimes des prêts et bourses ou contre les hausses de frais de scolarité. Donc, il y avait quelque chose de nouveau à ramener la grève étudiante comme un pouvoir politique pour adresser les enjeux de l’heure qui étaient à l’époque : l’austérité, les hydrocarbures, la destruction des écosystèmes et celle de l’État social. Concernant la délégitimation de la grève, c’était un enjeu politique. Je pense que ce qui s’est passé en 2015, pour les médias, au-delà de dire que ce n’était pas correct ou légitime de faire grève sur des enjeux qui n’étaient pas directement étudiants, c’est une attaque contre la légitimité de la grève elle-même, notre droit était remis en question ! Et ça, c’est ce qu’on va voir à l’UQAM avec la répression. Ce qui est réprimé, c’est le « faire-grève ». C’est le fait d’aller dans des classes pour lever des cours. Dans le discours médiatique aussi, c’était présent. Ce qu’ils voulaient, l’État, les médias, les administrations scolaires, c’était briser le « faire-grève » qui avait été développé, notamment en 2012, et qu’on voulait faire déborder de son cadre établi à ce moment-là. Donc, il y a vraiment cet enjeu-là, sur la légitimité de faire une grève qui ne touche pas juste les enjeux étudiants, mais aussi la légitimité de la grève elle-même comme pratique de perturbation. Si on décide collectivement d’arrêter la machine de l’école, c’est normal d’aller lever des cours. C’est cette guerre qui s’est déroulée pendant tout le Printemps 2015 avec les administrations, les étudiants de droite, les médias et le gouvernement.

R. D. : La légitimité de la grève, elle va être contestée par les médias, dans tous les cas. Même les luttes pour les frais de scolarité, en 2012, étaient contestées dans les médias. En 2015, ils l’ont fait aussi parce que c’étaient des revendications qui allaient au-delà de l’intérêt matériel des étudiants. Ces remises en question, ces attaques ne venaient pas uniquement de l’État et des médias, elles venaient aussi de l’interne, notamment à l’ASSÉ (Association pour une solidarité syndicale étudiante). C’est une grève dont les revendications contre l’austérité et contre les hydrocarbures sont demeurées larges. On ne chiffrait rien. Il n’y avait pas de revendications claires ou de volonté de négociation avec l’État. Et donc, la légitimité de la grève a été remise en question sur ces bases-là, dans la mesure où on n’avait pas de mode de représentation. On ne cherchait pas à avoir un comité de négociation avec l’État. Je me souviens que les réformistes et les personnes dans les syndicats disaient : « C’est quoi votre cible ? Un réinvestissement de 2 % dans les services publics ? » Ils voulaient chiffrer des trucs. Pour nous autres, c’était une grève de rupture. C’est ça qui s’est exprimé avec le slogan « Fuck toute » devant la répression.

J.L. : Je me rappelle, il y avait une grosse influence au niveau politique, qui venait des mouvements autonomes qui ont suivi le moment 1968, notamment des discours qui soulignent la relation entre le mouvement ouvrier et le mouvement étudiant, à l’extérieur du cadre syndical. Un des éléments qui répond à ça, c’est le « Fuck toute ». Il y avait quelque chose de très conjoncturel à l’époque, contrairement au mouvement des années 1960, où le discours c’était « Nous voulons tout », le discours de l’autonomie, un discours maximaliste. En 2015, ce qui a émergé, c’est « Fuck toute » et ce n’est pas nous qui avons imposé ça. C’est le mouvement qui l’a créé. Je trouve qu’il y a quelque chose d’emblématique quant à notre rapport au monde, dans le jeune XXIe siècle. Contrairement aux années 1960, où tout était à conquérir, nous étions, nous sommes, dans un monde, une civilisation, qui est en autodestruction, autant au niveau économique avec la crise de l’austérité, qu’au niveau écologique. Nous avions un rapport de destruction du monde existant, davantage que d’appropriation comme dans les années 1960. On se situait en continuité avec l’autonomie des années 1960, mais dans un rapport davantage négatif, qui était le propre de notre époque, où on n’était pas capable de dessiner d’avenir ou d’horizon aussi clair que ce qui pouvait être fait dans les années 1960.

R.D. : Il n’y avait pas de solution satisfaisante. Alors on a essayé d’imaginer quelque chose d’autre. Le Printemps 2015 a aussi pu être imaginé parce qu’on a cru qu’il y avait une possibilité que, dans la période de négociation des conventions collectives, les syndicats partent également en grève sociale. Finalement, le calcul était mauvais, puis ce n’est pas arrivé. Ç’a été une erreur qui nous a beaucoup nui, et c’est aussi ce que les réformistes et les syndicalistes nous ont beaucoup reproché. Ils disaient que le printemps c’était trop tôt, qu’il fallait attendre l’automne. Il fallait que les syndicats, pour qu’ils partent en grève sociale, le fassent de façon légale. On s’attendait à ce qu’ils puissent voter des grèves sociales, mais ce n’est pas arrivé.

J.L. : Ça, on l’a compris à un moment donné, je pense, mais on ne cherchait pas à soutenir le Front commun et ses grèves légales, mais plutôt les grèves politiques qui s’annonçaient pour le 1er Mai. On ne pouvait plus reculer à ce moment-là, on ne mettait plus l’accent là-dessus dans les assemblées générales. Malgré tout ça, il y avait des syndicats qui allaient de l’avant avec des grèves illégales, notamment dans le milieu de l’enseignement collégial. Il y a eu une vraie campagne de grève sociale le 1er Mai, des grèves étaient prévues par les profs de l’UQAM, il y avait des appels à la perturbation économique par certains syndicats, des groupes communautaires qui parlaient de grève sociale. Nous, on s’est dit qu’on allait continuer à aller de l’avant. Je reviendrai là-dessus plus tard, sur notre erreur dans le rapport au syndicalisme.

Le 20 mars 2015, juste avant le déclenchement de la grève, 9 étudiants sont convoqués par la direction de l’UQAM et accusés d’avoir participé à des actions de perturbation depuis 2013. Le comité exécutif de l’UQAM veut les expulser, parce qu’ils militent dans le mouvement étudiant et qu’ils sont perçus comme des leaders. Quels effets a eu la répression institutionnelle et judiciaire sur la manière de mener la grève ? Quelle a été votre perception de l’état de la surveillance et des représailles sur les campus ?[1]

J.L. : Je commencerais en 2012, qui a été pour moi le moment de changement dans les modalités des levées de cours à l’UQAM. Je vais moins parler pour les autres universités que je connais moins. À la fin de la grève de 2012, il commence à y avoir des injonctions, notamment contre l’AFESPED. C’est le moment où on commence à faire des levées de cours avec la peur de la répression. C’est le moment où les gens commencent à se masquer dans les levées de cours. C’est la première fois que je vois ce changement. D’habitude, on arrivait dans les cours pas masqués, on faisait des messages. Si ça allait mal, on faisait un peu de bruit, mais on n’était pas en mode « Black Bloc » en entrant dans les classes. Puis, à l’automne 2014, il va y avoir une répression contre plusieurs militants pendant les levées de cours. Des personnes sont identifiées et on les accuse de faire de l’intimidation sur les autres étudiants.

C’est pour ça que je disais tantôt que l’enjeu dans la grève de 2015 c’est devenu le « faire-grève », le fait de pouvoir faire des levées de cours. Il y a des gens qui n’étaient pas masqués et qui commençaient à se faire menacer de renvoi. En se faisant menacer de renvoi, les gens commencent à se masquer pour se protéger de la répression. En se masquant plus, ça augmente la tension avec les autres étudiants. En parallèle, surtout au printemps 2015, ça escalade encore plus. Il y a des gardiens de sécurité qui arrivent. Au début, c’étaient des gardiens de sécurité normaux. Mais après, l’UQAM engage des firmes de sécurité spécialisées pour protéger les salles de classe. Ça se bat à coups de poing dans l’université entre gardiens de sécurité et étudiants pour pouvoir faire la grève. Jusqu’à ce que la police rentre dans une occupation qui va avoir lieu au pavillon J-A DeSève. Le niveau de répression de la fin de 2012 est revenu dès le début de la grève du Printemps 2015, puis ç’a augmenté. Au niveau de l’administration de l’UQAM, je me rappelle, la présidente du Conseil d’administration, Lise Bissonnette, nous comparait à l’État islamique.

R.D. : Elle a écrit une lettre qu’elle a envoyée à tout le monde de l’UQAM, qui avait aussi été reprise dans à peu près tous les médias. « Pour l’UQAM, lettre à tous »[2] qui remettait en question le concept d’université sanctuaire et qualifiait les mesures disciplinaires et légales de « courageuses ». Avant le déclenchement de la grève, c’était déjà dans tous les médias qu’on allait avoir une GGI (grève générale illimitée), puis là, il y avait déjà des communications publiques pour remettre en question la légitimité de la grève. La position de l’État, c’était de dire aux administrations universitaires : « Appliquez vos règlements et punissez les étudiants qui font la grève. » C’était très clair que la stratégie de l’État, plutôt que de remettre en question la légitimité de la grève pour les associations étudiantes, était de punir les personnes qui font concrètement les grèves, en appliquant toutes sortes de règlements, s’ils bloquent des cours, etc. Le 20 mars, à la veille du déclenchement de la grève, j’ai reçu un appel : il y a un huissier qui est passé chez ma collègue du CA. Je reçois plein de messages et d’autres appels, comme quoi il y a des gens qui ont reçu la visite des huissiers chez eux pour être convoqués à un comité de discipline pour une expulsion de l’UQAM, pour des activités politiques qu’ils avaient faites dans les années précédentes.

La direction de l’UQAM avait essayé d’identifier les organisateurs et les organisatrices de la grève. Il y avait une compréhension assez moyenne de c’était qui. Moi, je n’ai pas été convoqué, mais la première journée où je suis retourné à l’université, on m’a appris que je n’étais plus étudiant. En même temps que les gens recevaient la convocation, ils ont décidé de refuser ma demande de prolongation d’inscription à la maîtrise. Donc j’ai été renvoyé de facto, et je ne pouvais plus être sur le CA de l’université comme représentant des étudiants. Ma collègue était suspendue du CA parce qu’elle était devant le comité de discipline. Donc, il n’y avait plus d’étudiants au CA ! Cette stratégie de répression des militants et l’intervention de l’État dans la façon dont les universités ont géré la grève est devenue évidente peu après le 1er avril 2015 quand le ministre de l’Éducation de l’époque, François Blais, est sorti direct dans les médias pour justifier qu’il recommandait aux recteurs des universités d’expulser jusqu’à 2 ou 3 étudiants par jour pour mater la mobilisation étudiante sur les campus[3].

Je ne sais pas s’ils pensaient qu’ils avaient le bon monde ou s’ils voulaient juste nous faire peur, mais ç’a changé tout le cours de la grève, avant même son commencement. À partir de ce moment-là, plus personne ne pouvait faire des choses à visage découvert. La capacité de faire une grève à l’UQAM, qui était au cœur du Printemps 2015, était remise en question. Ç’a conduit à des rencontres pour faire des levées de cours en black bloc, alors qu’on n’avait pas le droit. Les gens avaient des parapluies. On se rencontrait dans un local d’association, tout le monde se « black bloquait ». Moi et d’autres, étant donné que nous étions ciblés et connus de l’administration, nous avons tout de même suivi à visage découvert. J’avais un Garda qui m’était assigné qui me suivait partout. Quand j’allais aux toilettes, il me suivait ! À un moment donné, je me souviens, j’étais passé à côté du local de Repro-UQAM, la porte était ouverte. Il y avait un tableau avec des photos énormes, en 11×17, de plein de militantes et de militants. C’était le local des Gardas à ce moment-là pendant la grève. La situation empirait, ils étaient rendus à imposer par la force que les cours ne soient pas bloqués. Il y avait des undercovers, des armoires à glace habillés en civil qui se mettaient devant la porte des cours et qui nous empêchaient d’aller lever les cours. Il fallait les tasser et se battre, mais ça ne fonctionnait pas parce qu’il y avait plein de Gardas en plus. Jusqu’au moment où il y a eu des batailles. Ils ont fini par faire rentrer les flics après les levées de cours le 8 avril.

J.L. : Il y a aussi un autre élément concernant la répression institutionnelle au niveau de l’UQAM. Il va y avoir des référendums pour dissoudre les associations étudiantes, un plan coordonné par des étudiants de droite à la veille du déclenchement de la grève pour affaiblir encore plus le mouvement. Le vendredi où les militantes et les militants étudiants ont été expulsés, les résultats du référendum étaient dévoilés. Les étudiants de droite ont réussi : l’AFESPED a été dissoute. L’AFESH a réussi à gagner son référendum et à rester reconnue. Il y avait de la répression individuelle, mais il y avait aussi des attaques contre les organes syndicaux des étudiants à la veille du déclenchement de la grève.

Source.

La grève de 2015 se veut à la fois étudiante et sociale. En conséquence, elle est construite autour de comités locaux (ou comités « Printemps 2015 »). Le but est de consolider un réseau large et horizontal, avec l’espoir de sortir des structures étudiantes traditionnelles et de mener une grève sociale. Qu’elle était la composition de ces comités, comment se sont-ils formés ? Quelle était la relation entre le réseau des comités et les structures syndicales étudiantes, notamment l’ASSÉ ?

J.L. : La proposition pour créer les Comités Printemps 2015, ça vient du mouvement étudiant. Il y a quelque chose de drôle, parce que le but c’est de sortir des associations étudiantes, mais ce qui a fondamentalement créé le mouvement, c’est une proposition à l’AFESH. La raison pour laquelle on voulait faire des comités autonomes, c’est qu’on voulait pouvoir intégrer des travailleurs et des non-étudiants là-dedans, et ne pas s’arrêter au statut étudiant comme modalité d’organisation dans la lutte. On voulait sortir du corporatisme étudiant, et ça marchait un peu. Mais le mouvement restait très étudiant. Dans les assemblées larges, il y avait quand même différents groupes. Il y avait toujours une présence de quelques syndiqués et non-étudiants, mais disons que le cœur était resté pas mal étudiant. Il y avait le comité large de Printemps 2015, mais il y avait aussi différents comités de travail. Il y a eu un genre de décentralisation à un moment, avec des comités locaux dans différentes institutions et régions. Il y en avait à Concordia, à l’UQAM, à l’Université de Montréal, en Estrie, en Montérégie, à Québec, mais aussi des groupes spécifiques à des enjeux particuliers. Par exemple, il y avait un groupe Printemps 2015 CPE, animé par des militantes dans les Centres de la petite enfance, qui avaient rajouté plein de membres qui travaillaient dans les CPE pour initier une grosse discussion large. Il y avait Féministes unies contre l’austérité (FUCA), Printemps 2015 Santé, Printemps 2015 Éducation populaire et plein de petits groupes comme ça, un peu éclatés, qui ont participé à construire leur propre mouvement.

Après ça, il y a la relation entre les Comités Printemps 2015 et l’ASSÉ. La première fois qu’on est allé au Congrès, c’est à l’automne 2014. On a fait adopter un mandat pour que l’ASSÉ appuie les Comités Printemps 2015, mais on n’a pas réussi à faire adopter un mandat pour qu’ils appuient la grève générale illimitée. On était pris dans un double truc où il n’y avait pas de mandat pour appuyer une GGI au début, mais où ils devaient soutenir le mouvement… Il y avait une relation d’amour-haine avec l’ASSÉ. En janvier 2015, on va faire une tournée en collaboration avec l’ASSÉ, avec des conférences qui étaient données dans plusieurs cégeps et universités. Toutefois, il y a du travail de sape qui est fait par l’ASSÉ, qui va dire aux associations membres de ne pas faire la grève. On nous l’a dit dans certains cégeps de région, après que l’ASSÉ soit passée, on arrivait et ils nous disaient : « Ah oui, mais l’ASSÉ vient de nous dire qu’il ne faut pas voter la grève. » C’est la première fois que l’ASSÉ a travaillé contre une grève dans son histoire, depuis sa fondation en 2001. Et je crois que ça a joué beaucoup sur son affaiblissement politique, son incapacité à être à l’avant-garde des mouvements pour la première fois dans l’histoire de l’organisation. Peut-être qu’on pourrait revenir sur la stratégie politique qu’on avait proposée pour faire la grève. Ce qu’on proposait, c’était de déclencher la grève le 21 mars, qui était un samedi, et ça c’était plus une blague pour le début du printemps.  Donc, ç’a commencé pour vrai le lundi 23 mars. On avait fait adopter largement deux semaines de grève pour commencer, jusqu’à la grande manifestation du 2 avril qui était organisée par l’ASSÉ. Ce qu’on proposait dans le document de grève, c’était « que l’on tienne une assemblée générale reconductible la semaine du 7 avril » et « que l’on appelle à un congrès extraordinaire de l’ASSÉ les 4 et 5 avril ».

Dépliant Vers le Printemps ! Vers la grève ! Source : Archives personnelles de J.L.

L’idée, c’était qu’on déclenche la grève pour deux semaines, après il y avait un congrès, dans ce congrès-là, on voit ce qu’on fait. Est-ce qu’on continue ou non ? Est-ce qu’on a de la force ou non ? Ce n’était pas un truc « jusqu’au-boutiste » qu’on proposait au départ, ce n’était pas « on fait la grève quoi qu’il arrive ». Toutefois, ce qui s’est passé, c’est que, deux jours avant la manifestation du 2 avril, il y a un document de l’exécutif de l’ASSÉ qui a coulé dans les médias. Le matin on s’est réveillé, il y avait dans les médias : « L’ASSÉ appelle à arrêter la grève et à faire un repli stratégique ». Donc, avant la manifestation, qui devait être pour nous le thermomètre, il y a déjà un appel à rentrer en classe. Le monde était vraiment en tabarnak en disant, pour de vrai, vous n’avez même pas attendu le 2 avril après votre grosse manif pour appeler au repli stratégique, vous l’avez fait avant et ç’a affaibli le mouvement en sortant dans les médias. Et là, il y a eu le congrès qui a été n’importe quoi. Nous, ce qu’on voulait et ce qu’on espérait, depuis le début, c’était d’être récupéré par l’ASSÉ. Et on n’a pas compris, comment, pourquoi, l’exécutif de l’ASSÉ a choisi de faire ça, de jouer ce rôle-là. Mais ç’a été vraiment une tension politique majeure, qui va, pour moi, être un enjeu vital pour le mouvement étudiant, c’est-à-dire qui va faire en sorte que l’ASSÉ, comme pôle combatif, ne va jamais se relever.

Source

Le 5 avril 2015, lors d’un congrès de l’ASSÉ, les associations membres décident de destituer le personnel de l’exécutif, parce que celui-ci a publié un texte appelant à suspendre la grève jusqu’à l’automne 2015. Pouvez-vous me parler du conflit ouvert entre la direction et les réseaux locaux de l’ASSÉ ? Est-ce qu’on peut affirmer que l’ASSÉ tentait de reprendre le contrôle sur un mouvement de grève qui la dépassait ?

J.L. : Je ne dirais pas qu’ils ont essayé de reprendre le contrôle. Comme j’ai dit, il y a eu le document qui a coulé dans les médias, où ils ont appelé à arrêter la grève à la veille de la manif du 2 avril 2015. Après, il y a eu le congrès. Durant le congrès, une des premières choses qu’ils font, c’est démissionner. Ils savaient que les gens étaient en tabarnak et qu’ils voulaient les destituer. Ils ont préféré partir au milieu de la grève. Et donc, ne pas avoir à faire un mandat qu’ils ne voulaient pas faire, parce qu’ils ne voulaient pas faire la grève. Ce que le congrès a fait, c’est dire : « Non, vous n’allez pas démissionner, c’est nous qui allons vous destituer. » Il fallait montrer que la raison pour laquelle ils partaient, ce n’est pas parce qu’ils voulaient, mais c’est parce qu’il y avait un désaccord avec les associations étudiantes de base. Qu’ils aient été destitués ou non, ils seraient partis. Je pense que c’est important à dire. Nous n’étions pas les méchants qui avons voulu les destituer, c’est eux-mêmes qui ont voulu partir parce qu’ils ont fait des Papineau d’eux-mêmes. C’est-à-dire qu’au moment où la lutte était au plus haut et que c’était dangereux, ils ont préféré aller aux États-Unis et quitter leur camp plutôt que de rester dans la lutte.

R.D. : C’était aussi ce que Gabriel Nadeau-Dubois avait fait en 2012.

J.L. : Exactement, c’était un peu ça. Il y a eu un exécutif temporaire qui a été élu à ce moment-là, qui regroupait différents membres un peu dans l’entre-deux du conflit. Ces gens-là n’étaient pas dans les Comités Printemps 2015 ni membres de l’ancien exécutif de l’ASSÉ. Ils ont essayé de gérer le poste, mais la situation était devenue ingérable, explosive, il n’y avait pas de possibilité de remise en commun…

Le 8 avril 2015, des manifestants occupent le pavillon J-A DeSève de l’UQAM à la suite de l’arrestation d’une vingtaine de personnes dans le sous-sol du même bâtiment[4]. Que représente l’occupation de ce pavillon pour les manifestants ? Quel est votre souvenir de l’événement ?

J.L. : C’était impressionnant. C’était le moment, un des plus fous que j’ai vécu en 2015 et au-delà en termes de mobilisation dans le milieu étudiant, parce que ç’a été spontané. Dans le fond, quand ça s’est passé, il y avait des tournées de classe qui se tenaient le matin, justement, qui étaient dans le sous-sol du pavillon DeSève, et là, on passait entre le pavillon de gestion et le pavillon DeSève. En passant, il y a des flics qui sont sortis et qui ont essayé d’arrêter du monde. Il y a des profs qui ont fait une ligne pour essayer de protéger les étudiants contre l’intervention des policiers. En même temps, il y a des gardiens de sécurité qui pognent du monde et il y a une vingtaine d’arrestations. C’est un choc pour tout le monde, la police est rentrée et ils nous arrêtent parce qu’on fait grève dans l’université. Ils arrêtent des gens qui font des levées de cours. C’est là que ça pète. Après ça, rapidement, il y du monde qui commencent à s’asseoir en haut du pavillon, il y a une assemblée style un peu « Occupy » qui se fait. Quand je dis « Occupy », tu as du monde assis et il n’y a pas de micro, et on entend « Maintenant ! » et tout le monde répète. « Maintenant ! Nous allons occuper le pavillon ! » Les gens commencent à se passer le mot. Il y a du monde qui ramène un système de son pour de la musique. Il y a une table qui se remplit de bouffe et il y a aussi des profs qui nous payent plein de bouffe. Et là, il y a du monde qui arrive.

Au début, on est 50 ou 100 personnes, mais ça augmente rapidement à 200, 300, 400, 500 personnes qui sont dans l’université et ça se transforme en fête. T’as des lumières, t’as un gros système de son et tout le monde qui danse. En même temps, il y a des dizaines de personnes qui courent partout dans les corridors de l’UQAM et qui pètent tout. Tu te promènes dans les corridors, tu vois des gens en train de jouer au soccer avec une caméra de sécurité. Dans un autre coin, les gens réussissent à défoncer l’Aide financière aux études et ils détruisent tout. T’as des bureaux administratifs avec des dossiers vidés au sol. C’était, je pense, plus d’un million de dollars de dommages qui ont été faits, mais en mode festif, complètement. Ça danse, les gens boivent. En même temps, il y a tout ça qui se passe en réponse à l’administration, et puis il y a une négociation qui se fait avec le syndicat des chargés de cours, des profs et des gens des associations étudiantes pour demander le retrait des accusations, sinon, on continue l’occupation. Finalement, à un moment donné, ça brise. Le syndicat des profs est venu nous parler pour dire : « L’administration ne veut pas reculer. » L’occupation continue, imagine 500 ou 600 personnes dans la bâtisse ! Il devait y avoir une manifestation ce soir-là et cette manif de soir, finalement, elle se ramène dans l’UQAM pour participer à l’occupation. Ça dure jusqu’à minuit environ et l’anti-émeute commence à débarquer. On était au rez-de-chaussée et il y avait des gardiens de sécurité au début qui ont essayé d’atteindre le rez-de-chaussée. Les gens leur lançaient des chaises et il y a eu une méga-barricade qui a été faite.

R.D. : Toutes les chaises du pavillon ont été empilées dans les escaliers roulants du DS.

J.L. : Finalement, une bannière est mise par-dessus les escaliers roulants. C’était vraiment intense. Quand la police arrive, les gens décident de crisser leur camp. Tout le monde. Il y a eu zéro arrestation !

R.D. : Pour rentrer, les flics ont brisé les murs de vitre qui séparent différentes sections dans l’université.

J.L. : À coup de bélier ! Mais tout le monde était sorti par la porte d’en arrière. 500 personnes, des millions de dommages, zéro arrestation ! Et le plus beau party qu’on a vécu à l’UQAM. Ç’a joué un rôle vraiment cathartique. C’était la répression qu’on vivait depuis deux semaines, ils venaient de faire entrer la police, ils venaient d’arrêter 22 personnes. Le pavillon a été fermé pendant plusieurs jours à cause des dégâts.

R.D. : Il y a eu des choses comiques après, comme le « Je suis la machine distributrice ». Les gens en gestion avaient fait une vigile aux chandelles pour les machines distributrices défoncées, non ironiquement ! Il faut aussi dire que la grève continuait, entre autres, à cause de la répression à l’UQAM, dans le sens où ça poussait les grévistes à résister. Mais bon, c’était quand même difficile de légitimer une grève nationale à cause de la répression à l’UQAM, ça rentrait dans l’équation de conflit avec les autres acteurs. Dans le sens où la grève en générale a fini par s’épuiser, puis finalement c’était l’UQAM qui était en grève contre son administration d’une certaine manière. Mais c’était assez incroyable, parce que le seul moyen de faire des levées de cours, c’était d’être vraiment très, très, très nombreux. Je pense qu’on était au moins une centaine à faire des levées de cours. On arrivait à un moment où ça devenait de plus en plus difficile. D’habitude, on se serait dit qu’il y aurait moins de monde parce qu’il y avait de la répression. Mais en fait, il y avait de plus en plus de monde, il y avait des foules de gens qui faisaient les levées de cours. C’est dans ce contexte-là qu’ils ont appelé les flics. Ça s’était organisé avec la sécurité de l’UQAM, parce que la sécurité pointait les gens à arrêter.

J.L. : Quand ils ont arrêté les personnes qui faisaient des levées de cours, ils ont viré une salle de classe pour la transformer en prison. Ils ont même levé le cours qui se donnait. Ils disaient : « Là, on a besoin de construire un lieu d’incarcération. »

R.D. : On dit toujours qu’il faut que les conditions d’enseignement soient réunies pour avoir des cours. À cette époque-là, il n’y avait aucune condition qui était réunie. C’était comme de la magie d’avoir une manifestation avec 10 000 personnes pour nous soutenir, et que des centaines d’entre eux nous rejoignent dans l’occupation. C’était de dire : « Vous nous réprimez à cette hauteur-là, on réagit à cette hauteur-là. »  Et ç’a fonctionné. Je pense qu’il y a un trauma réel du coût politique de la répression. Le fait qu’on soit capable de s’organiser pour les levées de cours et qu’on soit capable de répliquer avec ce niveau-là, ç’a été gagnant pour nous sur le long terme. C’est pour ça qu’aujourd’hui, les levées de cours ont diminué en intensité. Bon, aussi, il y a moins de grèves ces dernières années. Pour dire comment l’administration et les flics réagissaient, je reviens à quand les flics ont défoncé les baies vitrées. L’occupation était finie, on était dehors, puis là, on les voyait défoncer les fenêtres. Ils se sont tous mis en rang, même les Gardas. Il y en avait une qui avait son casque d’anti-émeute, puis elle marchait devant le bataillon d’antiémeutes et elle les guidait.

Source : The Star, Félix O.J. Fournier / THE CANADIAN PRESS

Le 1er Mai, la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, converge avec le mouvement de grève de 2015, notamment avec l’appel pour une journée nationale de grève et de perturbation. Pouvez-vous décrire ce qui s’est passé à l’occasion de cette journée en 2015 ?

J.L. : Comme je l’ai dit, l’idée de Printemps 2015 vient de l’appel à la grève sociale pour le 1er Mai, qui était notamment portée par le IWW. Ils vont mettre en place une coalition vers la grève avec différents groupes communautaires et des syndicats. Il y avait ça qui se passait et il y a vraiment eu une mobilisation qui a été historique à ce niveau-là, notamment avec la grève des enseignants et des enseignantes dans les cégeps, en fait. C’était une grève politique illégale, la première grève politique illégale depuis 1976, dans le sens que c’est une grève qui n’est pas sur les conventions collectives. Je pense que c’est un des gains de 2015 qu’on a eus, la capacité à dire que les syndicats pouvaient faire des grèves politiques. C’est Sherbrooke, qui avait lancé le mouvement de grève sociale au niveau des profs de cégeps. Eux, ils ont réussi à faire une grève sociale le 1er Mai. En parallèle, certaines fédérations de centrales syndicales appelaient à une journée de perturbation économique. Donc, dans la journée du 1er Mai, ç’a commencé le matin, avec les Wobs, qui ont bloqué un truc de la STM, après ça, il y a eu un blocage du chantier du CHUM. Les gens des centrales syndicales ont occupé le Centre du commerce mondial et ils ont aussi occupé des banques. Il y avait plus d’une centaine de groupes communautaires en grève sociale, qui referont, dans les années suivantes, d’autres grèves sociales pour défendre le communautaire.

Document grèves sociales dans les cégeps (14 avril 2015). Source : Archives personnelles de J.L.

Il y avait aussi la manif du 1er Mai qui s’est tenue et le Conseil central du Montréal métropolitain, le conseil régional de la CSN, a décidé cette année-là de participer à la manif de la Convergence des luttes anticapitalistes, la CLAC[5]. C’est la seule fois que les syndicats ont participé à la manif de la CLAC, ce qui veut dire que même les centrales syndicales, ou plutôt les conseils régionaux qui sont souvent plus « gauchistes », avaient assumé d’aller dans la manif anticapitaliste. Cette année-là, la manif anticapitaliste, c’était 10 000 personnes environ, qui venaient de différents secteurs de la ville. Il y avait les profs de cégeps en grève qui partaient du Cégep Ahuntsic qui sont descendus, il y avait un rassemblement des maoïstes du PCR, il y avait un rassemblement de la CLAC et un autre, enfin, qui venait de l’Est aussi. Tout le monde a convergé vers le centre-ville et c’était le chaos toute la soirée. La police n’a pas pu prendre le contrôle parce qu’il y avait trop de monde. C’était vraiment intense[6].

Moi j’étais en région donc je peux parler aussi de ce 1er Mai à Sherbrooke. J’étais allé soutenir les syndicats des professeurs qui étaient en grève sociale cette journée-là. J’ai participé à cette manif à Sherbrooke, où il y avait quelques milliers de personnes. À Sherbrooke seulement, et c’était ça partout ! Il y a eu des manifs à Saint-Jérôme, à Valleyfield, au Saguenay. C’était une des journées les plus importantes et les plus fortes du mouvement, les syndicats appelaient à des perturbations économiques, ils bloquaient des trucs. Ç’a été, pour moi, un des grands succès de Printemps 2015, et ça va marquer, en montrant qu’on peut refaire des grèves politiques. C’est ce qu’on a réussi à gagner. À mon sens, les grèves pour le climat en 2019 n’auraient jamais pu se tenir sans cette expérience. C’était les mêmes profs qui avaient fait la grève du 1er Mai 2015 qui ont lancé la campagne pour faire une grève climatique en 2019. La capacité et même l’imagination de pouvoir faire des grèves illégales pour des raisons politiques, c’est le gain qu’on a eu. C’est dire : « Eille les syndicats, vous pouvez aussi lutter pour l’écologie, contre l’austérité et pas juste pour vos intérêts corporatistes. »

R.D. : Il faut quand même le spécifier, ce n’étaient pas les directions syndicales qui ont appelé à cette mobilisation. C’était ça qui était inédit, que les syndiqués à la base s’organisent malgré les réticences de leurs centrales, comme nous on s’est organisé malgré les réticences de l’ASSÉ. On a parlé des Wobs qui avaient évoqué cette idée de faire une grève sociale le 1er Mai, et qui ont beaucoup travaillé pour intégrer des acteurs du communautaire et des travailleurs. Cette initiative-là a pu profiter de la mobilisation de Printemps 2015 dans les mois précédents. Il y a eu tellement de choses cette journée-là, il y avait du monde partout. Il y avait plusieurs actions, par exemple l’action des banques, où il y avait des centaines de personnes. On ent

The Salish Sea Anarcha Network | Jeff Shantz (Canada, 2024)

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L’histoire n’est jamais un long fleuve tranquille

17 avril, par Marc Simard
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Peu à peu, il devint impossible d’échanger avec quiconque une parole raisonnable. […] Il ne restait dès lors qu’une chose à faire : se replier sur soi-même et se taire aussi longtemps que durerait la fièvre. — Le monde d’hier, Stefan Sweig, 1942 À la lecture de l’essai Le monde d’hier, je me (…)

Vidéo | Un phare anarchiste à Montréal : 40 ans de luttes sur le boulevard Saint-Laurent (English captions)

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Après plus de 40 ans de rencontres, de résistances et de luttes, le lieu a besoin d’amour… et de rénovations. Nous lançons une campagne pour amasser 50 000 $ afin de restaurer ce lieu emblématique et continuer à faire vivre cette mémoire collective et militante.

États-Unis : Harvard tient bon – 2 200 M$ pour défendre son autonomie

16 avril, par Isabel Cortés
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Isabel Cortés, collaboration Dans un affrontement sans précédent, l’Université Harvard est devenue le théâtre d’une bataille politique qui menace de redéfinir les rapports entre le gouvernement fédéral et l’enseignement supérieur aux États-Unis. Le 14 avril 2025, l’administration du président (…)

Les travailleurs de LifeLabs entament leur huitième semaine de grève

https://etoiledunord.media/wp-content/uploads/2025/04/Screenshot-2025-04-15-at-6.53.04%E2%80%AFPM-1024x781.png16 avril, par West Coast Committee
Après huit semaines de grève en alternance, les membres du syndicat de LifeLabs, un laboratoire médical américain, en ont assez de la négligence de l'entreprise. Le BC General (…)

Après huit semaines de grève en alternance, les membres du syndicat de LifeLabs, un laboratoire médical américain, en ont assez de la négligence de l'entreprise. Le BC General Employees Union (BCGEU) réclame au gouvernement de la Colombie-Britannique de nationaliser LifeLabs et de l'intégrer (…)

Colombie : les généraux de l’horreur et les « faux positifs »

15 avril, par Isabel Cortés
Isabel Cortés, collaboration Dans une décision qui marque l’histoire, la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) de Colombie a porté des accusations de crimes de guerre et de (…)

Isabel Cortés, collaboration Dans une décision qui marque l’histoire, la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) de Colombie a porté des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité contre 28 militaires à la retraite. Ça concerne trois majors généraux et deux brigadiers (…)

Victoire de la droite à l’élection présidentielle en Équateur

15 avril, par Sabine Bahi
Sabine Bahi, correspondante En plein cœur d’un état d’urgence décrété la veille de l’élection présidentielle en Équateur, plus de 13 millions d’électeur.rices ont été appelé.es (…)

Sabine Bahi, correspondante En plein cœur d’un état d’urgence décrété la veille de l’élection présidentielle en Équateur, plus de 13 millions d’électeur.rices ont été appelé.es aux urnes le dimanche 13 avril. Avec un taux d’appui de 56 %, Daniel Noboa débutera un second mandat à la présidence. (…)

Sous nos regards, récits de la violence pornographique

15 avril, par Anne Waeles — ,
Tiré de Entre les lignes et les mots https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/04/12/sous-nos-regards-recits-de-la-violence-pornographique/?jetpack_skip_subscription_p

Tiré de Entre les lignes et les mots
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Seize femmes, victimes des réseaux de pornographie French Bukkake et Jacquie et Michel témoignent dans cet ouvrage collectif puissant. Elles avaient en moyenne vingt-trois ans quand les viols ont eu lieu. pornographie sous nos regards

Pascal OP, le producteur de French Bukkake, tourne des vidéos où des hommes éjaculent en cercle sur le visage d'une femme à genoux, puis lui imposent de nombreuses pénétrations. Les femmes sont recrutées par Julien Dhaussy, sous le faux profil Facebook d'Axelle Vercoutre, qui se lie d'amitié avec des jeunes femmes fragiles, devient l'oreille de leurs souffrances, les convainc de faire de l'escorting.

Elles subissent alors un viol d'abattage par Dhaussy, qui les pousse ensuite sur les tournages de Pascal OP, dont les vidéos sont présentées comme raffinées, avec une diffusion privée au Canada. Dans des lieux inconnus, où rien ne leur est expliqué et où aucune de leur demande de limite n'est respectée, elles sont violées par des bandes d'hommes. Beaucoup d'entre elles n'osent pas porter plainte et quand elles le font, les policiers répondent : « on ne viole pas une actrice porno ».

L'affaire Jacquie et Michel, en cours d'instruction, est sensiblement proche. Michel Piron est producteur (Jacquie n'existe pas). Sous couvert de « porno-amateur », des rabatteurs manipulent pour lui des jeunes femmes en détresse économique et sociale pour les contraindre à des tournages où elles sont victimes de viols collectifs.

Chaque récit est co-écrit par une plaignante de ces deux affaires, et une autrice, chercheuse ou journaliste. L'ouvrage est introduit par l'historienne Christelle Taraud, qui dépeint l'aggravation des violences dans l'industrie pornographique depuis les années 990, un porno « d'abatage » représentant les femmes comme des « territoires à ravager ».

Sous nos regards : des descriptions insoutenables

Seize voix distinctes, et pourtant toutes fondues dans la même horreur. La majorité a été victime de violences depuis l'enfance, frappées, violées, incestées. Des violences qu'elles n'ont pas toujours pu nommer. Et il y a celles qui s'estiment « trop gentilles », naïves, qui ont voulu aider, obéir, et qui ont été prostituées. Alice dit que c'est le point de ressemblance entre toutes les filles du procès : « Ils sentent ces choses-là, ils repèrent quand on est fragiles. »

La description des scènes de viols est insoutenable. Les corps des filles sont suppliciés, ravagés, humiliés. Elles hurlent, elles saignent, on leur demande de sourire. Ce sont souvent des jours de tournage d'affilée, des pénétrations à la chaîne, des orifices qui se déchirent. Mélanie raconte : « l'un d'eux m'a étranglée si fort que j'ai perdu connaissance. La caméra ne s'est pas arrêtée. »

A la première « mort », celle des viols, succède la diffusion des vidéos, une mort sociale. Certaines sont abandonnées par leurs amis et familles. Elles sont reconnues dans la rue, au travail, harcelées, insultées, agressées, considérées comme responsables des violences subies. En douze ans Amélie a déménagé dix-huit fois et changé vingt fois d'emploi. À chaque fois, tout recommence : « où que j'aille, quoi que je fasse, on finit par me reconnaître. À croire que la France entière regarde du porno. » Beaucoup d'entre elles ne sortent plus de chez elles, vivent la nuit.

Les vidéos se retrouvent sur de multiples plateformes de porno, visibles dans le monde entier. Si elles veulent les faire retirer, les producteurs demandent de l'argent. D'autres chantages viennent d'anonymes qui menacent d'envoyer les vidéos à leurs proches, à leurs cercles professionnels. Même quand des sites sont condamnées par la justice, les vidéos finissent toujours par réapparaitre sur d'autres sites. Ces femmes n'ont pas le droit à l'oubli. Loubna parle d'une « emprise infinie. »

Leurs récits manifestent les violences de genre, de race et de classe de cette industrie pornographique. Dans les sous-titres des vidéos et sur les tournages, elles sont traitées de salopes, de « fuck-meat » (viande-à-baiser), de « sac-à-foutre ». Elles sont appelées « beurette » ou « chinetoque ». Pascal OP reconnaît s'en prendre sciemment à des femmes de classes populaires, les désignant comme des « cassos » : « Ces filles-là sont des grosses cassos, elles n'ont pas de thune, elles sont à la rue. Mais nous on est contents, ça fait de bons vides-couilles. »

Les mots justement, ces femmes veulent les remettre à l'endroit, comme Noëlie et Pauline : « Nous n'avons jamais été actrices. Et le porno, ça n'est pas du cinéma. Ce qu'on voit sur les images est réel. Nous, on ne faisait pas semblant. Ce qu'on nous a fait, nous l'avons réellement vécu. »

Elles interpellent aussi les hommes qui regardent les vidéos, se masturbent sur leurs viols. Mélanie égrène la longue litanie des hommes qui l'ont violée et utilisée, y inclut les consommateurs de porno : « chaque jour des centaines de types me violent par procuration, jouissent dans leurs paumes moites et passent à autre chose. » Elle lance un dernier cri, en attendant le procès : « Ils m'ont bimboïfiée, pornifiée, putifiée, ils m'ont déshumanisée. Je ne suis pas une poupée. Je suis un être humain, je suis mon corps, sexué, fécond, mortel. Je suis vivante. Je demande justice. »

Anne Waeles

Sous nos regards, Ouvrage collectif, éditions du Seuil, 2025.
https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/culture/sous-nos-regards-recits-de-la-violence-pornographique/

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1er mai 202 : Plate-forme contre l’austérité

15 avril, par Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) — , ,
Les mesures d'austérité fragilisent notre société, affectant en premier lieu les populations les plus vulnérables. Sous prétexte de rationalisation budgétaire, nos (…)

Les mesures d'austérité fragilisent notre société, affectant en premier lieu les populations les plus vulnérables. Sous prétexte de rationalisation budgétaire, nos gouvernements procèdent à des coupes systématiques dans les services publics essentiels, affaiblissant ainsi le filet social et accentuant les inégalités.

10 avril 2025 - tiré du site de la FTQ
https://ftq.qc.ca/1er-mai-2025/#1744301470112-4a1cb758-0c8d

Depuis plusieurs mois, le gouvernement du Québec a fait le choix politique de l'austérité. La mise à jour économique de novembre dernier a confirmé que la province allait bel et bien être plongée dans un cycle de compressions budgétaires affectant ainsi directement la grande majorité de la population.

Pourtant, il n'y a pas si longtemps, ce même gouvernement caquiste avait préféré appliquer des baisses d'impôts et distribuer des chèques de centaines de dollars plutôt qu'investir dans les services publics et des programmes sociaux qui profitent à toutes et à tous.

Si le gouvernement a fait le choix de l'austérité, ce n'est certainement pas celui des travailleur-se-s. C'est un film dans lequel le Québec a déjà joué et dont les grands gagnants sont les mêmes qui votent ces mêmes mesures d'austérité : les riches.

À ce contexte provincial s'ajoute évidemment l'élection fédérale qui pointe à l'horizon. Quel sera le parti qui prendra le pouvoir et quelles seront ses grandes orientations ? Impossible également de passer sous silence la grande incertitude dans laquelle Donald Trump plonge le monde entier, y compris nous.

Pour cette édition de la Journée internationale des travailleuses et travailleurs, le message est sans équivoque : Toujours debout contre l'austérité.

L'austérité et l'atteinte aux droits

Le respect des droits de tout le monde ne devrait jamais être négociable au gré des humeurs d'un gouvernement. Les droits au travail, à l'éducation, à la santé, au logement, à l'alimentation ou au transport devraient être inaliénables. Pourtant, les mesures d'austérité fragilisent au plus haut point ces droits.

La place accordée à l'école à trois vitesses, l'ouverture de plus en plus grande au privé en santé, le sous-financement dans les transports en commun, l'accès à des logements abordables impossible ou l'augmentation du panier d'épicerie pèsent de plus en plus lourd sur les épaules d'une grande partie de la population qui n'arrive même plus à combler leurs besoins de base.

L'austérité met donc en péril le droit fondamental d'accès à la santé, à l'éducation et à des services publics de qualité. Celles et ceux qui dispensent ces services voient également leurs conditions de travail se dégrader, ce qui nuit tant aux travailleur-se-s qu'aux bénéficiaires et aux patient-e-s. Et quand on ajoute à cela le droit de grève qui est actuellement grandement menacé, c'est une attaque frontale de plus que les travailleur-se-s ne peuvent laisser passer.

L'austérité et la fragilité des travailleur-se-s à statut précaire

Les travailleur-se-s à statut précaire, notamment les travailleur-se-s étranger-ère-s temporaires et les demandeur-se-s d'asile, font face depuis beaucoup trop longtemps à des conditions de travail épouvantables telles que de faibles salaires, des heures travaillées excessives, des abus de pouvoir et un manque de protection sociale.

Personne ne devrait être laissé pour contre ou exploité en raison du type d'emploi occupé ou de son origine. Il est grand temps que les gouvernements adoptent de meilleures politiques et lois qui protègent leurs droits notamment en matière de salaire minimum, d'heures de travail et de conditions de travail sécuritaires.

Ces travailleur-se-s ont besoin de solidarité et non d'austérité. La réduction de l'offre de services de francisation dans les centres de services scolaires au détriment des populations immigrantes est un exemple éloquent des effets dévastateurs des mesures d'austérité sur cette population.

Ils-elles sont donc confronté-e-s à des conditions de travail indignes et à une exploitation croissante, souvent sans protection sociale. Les emplois précaires se multiplient, et l'accès à des conditions de travail justes et équitables se restreint.

En l'absence de protections adéquates, leur accès à la résidence permanente demeure un véritable parcours du combattant. Cette situation engendre un déni de leurs droits fondamentaux et leur impose un silence forcé, les empêchant de revendiquer de meilleures conditions de travail.

Pendant ce temps, la redistribution de la richesse continue de bénéficier à une minorité, laissant la majorité des travailleuses et travailleurs dans une situation d'insécurité croissante.

L'austérité et l'effritement des filets de protection sociale

Les filets de protection sociale sont essentiels pour protéger les plus vulnérables et garantir une égalité des chances pour tous et toutes. Dans un contexte d'austérité, on assiste à l'effritement de ces filets venant ainsi augmenter les inégalités sociales.

Les attaques à l'endroit des femmes, des personnes marginalisées et des moins nanties sont plus importantes que pour le reste de la population. Les mesures d'austérité favorisent largement les emplois occupés par des hommes alors que ceux où les femmes sont d'ailleurs surreprésentées, comme dans les services publics, sont victimes de coupes importantes.

Parallèlement, plusieurs réformes sont mises en œuvre frappant de plein fouet des franges complètes de la population déjà fragiles. Les personnes en situation de handicap, celles bénéficiant de l'aide sociale, les victimes d'actes criminels ou les victimes de lésions professionnelles par exemple.

Collectivement, les filets de protection sociale sont ardemment souhaités et défendus. Il est grand temps que les gouvernements prennent en compte la vision et les attentes de la population.

L'austérité et la dégradation des services publics

La seule façon de garantir des services publics et l'accès à des programmes sociaux auxquels la population a droit c'est en y investissant les sommes nécessaires et en garantissant de bonnes conditions de travail à ceux et celles qui les dispensent.

Les coupures importantes imposées au réseau de l'éducation et à celui de la santé et des services sociaux sont catastrophiques. Le béton tombe en ruine et les services fondent comme neige au soleil. Devant l'état lamentable dans lequel se trouvent les établissements scolaires, de santé et de services sociaux, c'est le secteur privé qui en profite.

Les mesures d'austérité se manifestent de multiples façons. On supprime des postes, coupe des services, augmente le fardeau des organismes communautaires ou privatise tout simplement. Dans un tel contexte, la lutte pour des services publics et des programmes sociaux gratuits, accessibles et universels est fondamentale pour alléger le fardeau financier de la population et améliorer leurs conditions de vie. Même les personnes retraitées, qui ont contribué toute leur vie à ce modèle québécois, n'ont pas ou peu accès à ces services.

L'austérité n'est pas une nécessité – c'est une idéologie politique. Ce n'est pas un choix inéluctable, mais bien une volonté de démanteler nos acquis sociaux au profit d'une élite économique. Aujourd'hui plus que jamais, nous devons nous tenir debout contre l'austérité et exiger un modèle de société plus juste et solidaire.

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Grande manifestation pour le Jour de la Terre à Québec (22 avril 2025)

Le 22 avril 2025, une grande manifestation et une chaîne humaine symbolique entoureront l'Assemblée nationale à Québec dans le cadre du Jour de la Terre. Ce rassemblement, (…)

Le 22 avril 2025, une grande manifestation et une chaîne humaine symbolique entoureront l'Assemblée nationale à Québec dans le cadre du Jour de la Terre. Ce rassemblement, initié par la Coalition régionale justice climatique et sociale, vise à attirer l'attention sur les défis environnementaux et sociaux qui définissent l'urgence de notre époque.

4 avril 2025 | par Juliet Nicolas | tiré du journal Le Carrefour de Québec | « Photo » : Coalition régionale justice climatique et sociale

L'année 2024 a marqué un tournant inquiétant pour le climat : des records de chaleur ont été atteints. Dépassant le seuil critique de +1.5 degré de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle. Ce réchauffement accéléré entraîne des conséquences dramatiques, comme la multiplication d'événements climatiques extrêmes. Notamment la fonte du pergélisol, ce sol gelé en permanence depuis des milliers d'années et qui libère des gaz à effet de serre lorsqu'il se dégrade. Ainsi que l'érosion des écosystèmes.

Les transformations exercent une pression majeure sur la sécurité alimentaire, la santé publique, les revenus et la qualité de vie à l'échelle mondiale. Préserver les milieux naturels et réduire la dépendance aux énergies fossiles s'impose désormais comme une nécessité.

Une justice sociale bafouée

Alors que beaucoup voient leurs conditions de vie se dégrader, certains conservent un train de vie élevé, souvent lié à des activités polluantes. Selon Oxfam, les 1 % les plus riches épuisent leur budget carbone annuel en seulement dix jours, tandis que les 50 % les plus pauvres en consomment une fraction sur trois ans.

Ce déséquilibre exige des mesures audacieuses pour forcer les plus pollueurs à contribuer à la transition énergétique et pour renforcer le filet social qui protège les plus vulnérables.

Les revendications au cœur de la mobilisation

Face à l'absence d'actions concrètes, la mobilisation citoyenne joue un rôle clé pour impulser des transformations nécessaires. La grande manifestation s'articulera autour de trois revendications fondamentales :

  • Il est crucial d'intensifier la lutte contre les crises climatique et de biodiversité en abandonnant progressivement les énergies fossiles, pour réduire les émissions et protéger les écosystèmes.
  • Un réinvestissement important dans les services publics et les programmes sociaux est crucial pour renforcer les infrastructures et soutenir la population face aux défis actuels. Notamment grâce à une taxation accrue des grandes fortunes pour un financement équitable et durable.
  • Enfin, pour être pleinement efficace, la transition écologique doit être équitable et inclusive. Elle doit s'appuyer sur des politiques qui accompagnent les travailleurs et les communautés dans leur adaptation aux changements, tout en garantissant des solutions accessibles et durables pour les plus vulnérables.
  • Ces mesures concertées, axées sur la justice climatique et sociale, représentent une voie pragmatique pour répondre aux défis environnementaux et assurer une meilleure qualité de vie pour tous.

Une responsabilité collective

La manifestation du 22 avril se présente comme une occasion majeure de démontrer la force de l'engagement citoyen. En se rassemblant autour de l'Assemblée nationale, les participants souhaitent inciter les décideurs à agir de manière responsable et concrète. Répondre aux crises environnementales tout en instaurant une justice sociale durable n'est plus une option, mais une nécessité pour assurer un avenir viable.

Le 26 avril, à l'occasion du jour de la Terre, nous descendons dans la rue pour nos transports !

Nous sommes des usagers et usagères du transport, des syndiqué(e)s du milieu, des habitant(e)s préocupé(e)s, des automobilistes forcés d'en être, des cyclistes en quête de sécurité, des étudiant-es qui veulent se rendre à leurs cours facilement et bien plus encore. Nous vous donnons rendez-vous le 26 pour notre santé, pour notre capacité à se déplacer, pour une économie au service de la majorité, pour nos droits collectifs, pour des milieux de vie plus résilients, pour l'avenir !

Parce que notre résistance doit passer par la construction d'alternatives, nous vous invitons à prendre la rue aux côtés des syndiqué(e)s du transport collectif. Ensemble, désarmons les pétrolières et les politiciens qui sont à leur solde en nous libérant collectivement de la dépendance aux hydrocarbures. Exigeons un financement du transport collectif qui permette l'amélioration du service et de la qualité des emplois. Faisons en sorte, que partout au Québec, des alternatives à l'auto solo puissent se mettre en place. Investissons dans un avenir viable, à l'image du monde que nous souhaitons !

Joignez-vous à nous pour exiger :

- Un financement public pérenne pour maintenir et développer le réseau
Des emplois de qualité dans le secteur du transport collectif
Des transports accessibles à toutes et tous – physiquement, géographiquement et financièrement

Rendez-vous le 26 avril 2025 à 13 h sur la Place des Festivals (métro Place-des-Arts).

Venez colorés, avec des pancartes, votre énergie et de quoi faire du bruit ! Plus d'informations sur le trajet et les surprises de cette manif à venir.

Organisateurs : Front commun pour la transition énergétique, FTQ, La Planète s'invite au Parlement, Mouvement pour un transport public abordable, TNCDC - Table nationale des Corporations de développement communautaire, Conseil central du Montréal métropolitain - CSN et Écologie populaire.

Pour plus d'informations : https://www.facebook.com/events/place-des-festivals/jour-de-la-terre-finan%C3%A7ons-nos-transports-collectifs-publics-/559774849745542

Source : https://scfp.qc.ca/appel-a-tous/

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Négociation nationale des CPE : Les 13 000 travailleuses en grève alors que la négociation s’intensifie

15 avril, par Confédération des syndicats nationaux (CSN) — , ,
La négociation s'est poursuivie toute la fin de semaine et les échanges continuent de façon intensive. L'objectif est de parvenir à une entente bonifiant les conditions de (…)

La négociation s'est poursuivie toute la fin de semaine et les échanges continuent de façon intensive. L'objectif est de parvenir à une entente bonifiant les conditions de travail des travailleuses en CPE dans les meilleurs délais.

Les 13 000 travailleuses et travailleurs en CPE syndiqués à la CSN sont en grève du 14 au 16 avril, alors que la négociation s'intensifie avec le gouvernement. La grève est maintenue afin de parvenir à une entente le plus rapidement possible.

La négociation s'est poursuivie toute la fin de semaine et les échanges continuent de façon intensive. L'objectif est de parvenir à une entente bonifiant les conditions de travail des travailleuses en CPE dans les meilleurs délais. Pour la CSN, qui représente 80 % des travailleuses syndiquées en CPE, il est important que le gouvernement accepte de bonifier ses offres pour répondre aux préoccupations des travailleuses quant à l'avenir des CPE.

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PL-69 : Non à la privatisation de l’électricité !

15 avril, par Collectif — , ,
Des organisations des milieux communautaire, environnemental, citoyen et syndical se sont donné rendez-vous aujourd'hui à Saint-Jean-sur-Richelieu pour dénoncer les dérives du (…)

Des organisations des milieux communautaire, environnemental, citoyen et syndical se sont donné rendez-vous aujourd'hui à Saint-Jean-sur-Richelieu pour dénoncer les dérives du projet de loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques au Québec (PL-69). Les groupes ont profité d'un arrêt de la tournée Vision énergie sur la planification énergétique pour exiger une fois de plus un vrai débat public sur l'énergie, revendication portée depuis plus de deux ans déjà, sans écho réel de la part du gouvernement qui visiblement préfère imposer sa propre vision.

Avec le PL-69, la CAQ attaque un service indispensable. « Le retrait du droit exclusif d'Hydro-Québec à produire, transporter et distribuer l'électricité ouvre la porte à la privatisation. L'électricité coûtera plus cher à produire et l'impact sur les factures sera majeur », signale Patrick Gloutney, Président du SCFP-Québec

Rappelons qu'au Québec, 1 ménage sur 7 n'arrive pas à payer sa facture d'électricité ou y parvient au détriment d'autres besoins de base. « Le PL69 fait passer les besoins des industries avant la santé de la population. Il fait des tarifs d'électricité le principal mode de financement de la transition énergétique. C'est injuste et régressif ! », dénonce Émilie Laurin-Dansereau, conseillère budgétaire à l'ACEF du Nord de Montréal

« Le gouvernement ne doit pas faire l'économie d'un véritable débat de société sur l'avenir énergétique du Québec. Le premier ministre François Legault en avait pourtant fait la promesse lors de son élection en 2022. Une large consultation publique sur l'avenir énergétique est essentielle pour s'assurer que le projet de loi mène réellement à la décarbonation tout en protégeant la nature et la santé humaine, en renforçant l'équité sociale et en favorisant la mobilisation de l'ensemble de la société face aux défis de la transition », souligne Louise Morand du RVÉQ.

« Si la population n'a pas été invitée à participer activement à l'élaboration de cette Loi 69, l'entreprise privée, par la voix de ses lobbyistes, a été très proche des décideurs, selon le registre accessible en ligne « Carrefour Lobby » » déclare Sophie Thiébaut, coordonnatrice d'Attac Québec.

Considérant l'importance des conséquences que ce projet de loi pourrait avoir, les groupes rappellent qu'une réelle consultation tenue dans un cadre démocratique inclusif est essentiel. Les décisions concernant l'avenir de l'énergie au Québec ne doivent pas être prises derrière des portes closes par quelques experts triés sur le volet par le gouvernement.

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La question de l’urne : Plus celle des réfugié-e-s que celle des tarifs ?

15 avril, par Marc Bonhomme — , ,
Il est impérieux de contrer l'incroyable charge islamophobe et antinoire de la CAQ, cautionnée par un Carney, probable prochain Premier ministre du Canada, qui fait paraître (…)

Il est impérieux de contrer l'incroyable charge islamophobe et antinoire de la CAQ, cautionnée par un Carney, probable prochain Premier ministre du Canada, qui fait paraître l'ancien Premier ministre Trudeau comme un gauchiste. Les prétextes — il en faut toujours — sont une poussée fondamentaliste dans quelques écoles et un prétendu assaut des frontières par des Haïtien-ne-s éperdu-e-s fuyant la fureur trumpienne. L'écrivain d'origine haïtienne et académicien Dany Laferrière a mille fois raisons de souligner que « [l]es demandeurs d'asile peuvent aussi représenter ‘'toute la richesse du monde'' » et non pas « toute la misère du monde » comme les a qualifié le ministre de l'Immigration Roberge. Comme le dit l'écrivain, « Les gens se disent [que] s'il n'y avait pas les Haïtiens au Québec, bien sûr, le Québec aurait survécu. Mais il manquerait quelque chose. »

On ne le dira jamais assez, quand iels sont accueilli-e-s les bras ouverts, c'est-à-dire avec de généreux programmes de francisation, de soutien au revenu si nécessaire, d'accès au logement à portée de leurs bourses, de reconnaissance de leurs diplômes sans entrave corporatiste et surtout d'accès au monde du travail sans aucune discrimination, les immigrant-e-s et les réfugié-e-s cessent rapidement d'être à charge. Pour avoir eu la force de subir les dures épreuves de la fuite d'enfers de misère ou de persécution souvent en traversant un grand nombre de pays, iels sont parmi les plus capables, débrouillard-e-s et résilient-e-s de leurs compatriotes.

Iels seront les premiers-ères à contribuer à la construction de logements et à devenir ces travailleur-euse-s essentiel-le-s, plus que proportionnellement des personnes racisées, qui ont sauvé la mise au peuple québécois durant la pandémie. Iels pourraient être la force de travail répondant à l'appel des 120 édiles municipaux, dont la mairesse de Montréal, représentant 10 millions de Canadienne-s. Ces édiles requièrent des chefs de parti en campagne électorale de laisser tomber pipelines de gaz et pétrole pour plutôt « construire au moins deux millions de logements écoénergétiques hors marché privé, rénover nos maisons et bâtiments pour mieux conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été, et finalement financer une véritable stratégie nationale de résilience, d'intervention et de reconstruction, pour que nos communautés soient prêtes à faire face aux catastrophes climatiques à venir ».

Nous, Québécois-e-s dit de souche, ne nous mettons pas la tête dans le sable. Le massacre de la mosquée de Québec et la mort de l'autochtone Joyce Echaquan ne sont pas des incidents isolés mais des signes d'un racisme bien enraciné et systémique. Les récentes enquêtes du Devoir en Abitibi et en Gaspésie à propos des stagiaires infirmier-ère-s africain-e-s l'ont plus que révélé. « Intolérance, stupeur et consternation » de clamer l'éditorialiste. « C'est une histoire à faire hurler, sise aux frontières de nos espoirs d'intégration des immigrants et de la plate réalité du terrain, encore raviné par des poches d'intolérance et de discrimination. » Est-ce si certain que ça ne soit que des poches ? C'est ce racisme bien implanté qui, au cours de la présente campagne électorale. fait les beaux jours du bloc nationaliste, CAQ, PQ et Bloc québécois, trop heureux de l'entretenir pour des fins bassement électoralistes.

Pourtant « Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) parle même plutôt d'une ‘'diminution importante'' de ce nombre total [de demandeurs d'asile] depuis 2023. […] Entre le 1er janvier et le 1er avril 2023, alors qu'il y avait encore des passages par le chemin Roxham, plus de 19 600 personnes ont demandé l'asile au Canada. Pour la même période en 2024, elles étaient plus de 17 000, principalement arrivées par avion. Et cette année, elles ont été 9460 au total. » Cependant, si les flux aux aéroports diminuent, ceux à la frontière, aux entrés routières comme à travers bois, iront en augmentant stimulés par la féroce répression trumpienne.

Quelle sera la réaction du Canada comme du Québec ? That is the question qui démarque l'internationalisme ouvrant une brèche vers une société pro-climat du soin et du lien et le nationalisme identitaire enfermant la nation dans un processus de néo-fascisation.

Marc Bonhomme, 13 avril 2025
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca

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Vote stratégique : Vote utile ou vote futile ?

À chaque élection on se pose la question de la nécessité ou non du vote stratégique. Cette fois-ci plus fortement encore. Il y Trump dans le décor. Et Poilièvre fait aussi peur (…)

À chaque élection on se pose la question de la nécessité ou non du vote stratégique. Cette fois-ci plus fortement encore. Il y Trump dans le décor. Et Poilièvre fait aussi peur à bcp de gens, surtout aux électeurs progressistes qu'ils ou elles votent Bloc Québécois, NPD ou les Verts.

Le vote stratégique est certes utile dans plusieurs circonstances pour éviter le pire. Mais pas dans tous les comtés ou en toute circonstances. Pour y voir clair, voyons d'abord le résumé des derniers sondages extrait du site QC125.com (voir image).

C'est à peu près pareil depuis plus d'une semaine. Le Parti Conservateur obtient une très grande concentration de ses votes dans l'Ouest, surtout en Alberta. Pour cette raison, le PC a besoin historiquement d'au moins 2% d'avance sur le PLC pour avoir une chance de former un gouvernement, même minoritaire. Avec 6 points d'avance, les Libéraux peuvent former un gouvernement majoritaire avec environ 190 sièges, loin des 170 nécessaires pour la majorité au parlement.

Beaucoup de gens sont actuellement aux prises avec les nombreuses difficultés d'une situation économique précaire. Ils et elles ne suivent pas en détail l'évolution de ces sondages et la tendance actuelle d'appui fort aux libéraux au Québec et en Ontario ne risque pas vraiment de bouger.

Donc, compte tenu de la très faible possibilité pour Poilièvre de remonter la pente, LE VOTE STRATÉGIQUE DEVIENT FUTILE DANS BEAUCOUP DE COMTÉS où les conservateurs n'ont aucune chance de le remporter. Les sympathisants du NPD, des Verts et les progressistes du BQ peuvent donc voter pour leurs convictions sans se soucier de calcul et de stratégie.

C'est particulièrement le cas dans Rosemont, dans Laurier-Saint-Marie ou dans Hochelaga-Rosemont-Est pour les sympathisants du NPD.

Dans le cas du LSM où se présente Nima Machouf pour le NPD pour la troisième fois, les sondages pancanadiens ressemblaient bcp à ceux d'aujourd'hui juste avant le jour d'élection en 2021 : le Parti libéral était légèrement en avance sur les conservateurs et le NPD était loin troisième au Canada- et encore plus bas au Québec.

Pourtant, Nimâ Machouf avait créé la surprise en 2021avec 33% des votes, terminant deuxième, à seulement 5 points de Steven Guilbeault, qui était déjà ministre libéral.

Aujourd'hui, le Parti libéral dirigé par Mark Carney a beaucoup de marge pour remporter une majorité sans avoir besoin de tous ses sièges actuels au Québec. Le vote stratégique n'a donc vraiement aucune utilité dans le comté de Nima Machouf.

Pourquoi voter pour Nimâ Machouf ?

● La course à LSM est très serrée entre Nimâ et Steven Guilbeault.

● Plusieurs analyses donnent Nimâ favorite, car Guilbeault est affaibli et que Nimâ est encore plus implantée, renforcée et connue qu'en 2021.

● Sur les questions d'économie et d'environnement, Mark Carney s'est aligné sur les conservateurs et Steven Guilbeault s'est aligné sur son nouveau chef. Il n'exerce plus aucune influence en faveur de l'environnement ou de la justice fiscale et sociale.

● Il nous faut donc une personnalité forte, compétente et progressiste comme Nimâ pour consolider une opposition véritable à ces politiques réactionnaires et défendre la justice sociale et l'environnement.

Je me permet un message à mes amis souverainistes et aux électeurs du Bloc Québécois dans LSM : nombreux sont les électeurs du Bloc partagent plusieurs des valeurs de Nimâ Machouf, notamment en matière de justice sociale et d'écologie. Or, malgré le respect que j'ai pour le candidat du BQ dans LSM, je dois dire que le Bloc n'est pas actuellement en position de gagner ici. En 2021, le BQ était loin troisième, avec 13 points de retard sur Nimâ. Aujourd'hui, la course se joue entre Nimâ et le ministre libéral sortant. Si on souhaite le déloger pour avoir une véritable opposition progressiste, la meilleure option est d'appuyer Nimâ.

Conclusion : le vote utile, dans Laurier-Sainte-Marie, c'est un vote pour Nimâ Machouf.

Texte repris de Facebook : Amir Khadir

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Organiser une riposte unitaire à la montée de l’extrême droite, de l’autoritarisme et de l’austérité

15 avril, par Parti de la rue, Révolution écosocialiste — ,
Le panel était composé de Amir Khadir, ex-député et ancien porte-parole de Québec solidaire ; Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal-Métropolitain CSN ; (…)

Le panel était composé de Amir Khadir, ex-député et ancien porte-parole de Québec solidaire ; Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal-Métropolitain CSN ; Karine Cliche, initiatrice de QS-Parti de la rue ; Roger Rashi, Réseau intersyndical de Québec Solidaire et membre de Révolution écosocialiste. L'animation a été assurée par Josée Chevalier, militante syndicale FNEEQ-CSN.

Le Panel avait pour tâche de répondre aux questions suivantes : Comment unir ces résistances multiples en un front uni ? Quel rapport entre la déferlante trumpiste au sud et les attaques anti-syndicales ici ? Comment renforcer la gauche sociale et politique dans ce nouveau cycle politique ? Quelle place peut occuper Québec solidaire dans cette riposte ?

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L’armée israélienne est confrontée à sa plus grande crise de refus depuis des décennies

Plus de 100 000 Israéliens auraient cessé de se présenter au service de réserve. Si les raisons diffèrent, l'ampleur de la crise témoigne de l'affaiblissement de la légitimité (…)

Plus de 100 000 Israéliens auraient cessé de se présenter au service de réserve. Si les raisons diffèrent, l'ampleur de la crise témoigne de l'affaiblissement de la légitimité de la guerre.

Tiré d'Agence médias Palestine.

Personne n'est en mesure de donner des chiffres précis. Aucun parti ou dirigeant politique ne le demande explicitement. Mais quiconque a passé du temps dans les manifestations antigouvernementales ou sur les réseaux sociaux en hébreu ces dernières semaines sait que c'est vrai : il est de plus en plus légitime de refuser de se présenter au service militaire en Israël – et pas seulement au sein de la gauche radicale.

Dans la période qui a précédé la guerre, le refus – ou plus précisément le fait de « cesser de se porter volontaire » pour les réserves – est devenu une caractéristique importante des manifestations de masse contre la réforme judiciaire du gouvernement israélien. Au plus fort de ces manifestations, en juillet 2023, plus de 1 000 pilotes et membres de l'armée de l'air ont déclaré qu'ils cesseraient de se présenter au travail si la législation n'était pas abandonnée, ce qui a conduit à des avertissements de la part de hauts responsables militaires et du chef du Shin Bet, selon lesquels la réforme judiciaire mettait en péril la sécurité nationale.

La droite israélienne continue jusqu'à aujourd'hui d'affirmer que ces menaces de refus ont non seulement encouragé le Hamas à attaquer Israël, mais qu'elles ont également affaibli l'armée. En réalité, toutes ces menaces ont disparu dans l'éther le 7 octobre, les manifestants se portant massivement et avec enthousiasme volontaires pour s'enrôler.

Pendant 18 mois, la grande majorité de la population juive d'Israël s'est ralliée au drapeau pour soutenir l'assaut contre Gaza. Toutefois, des fissures ont commencé à apparaître, en particulier depuis que le gouvernement a décidé de rompre le cessez-le-feu le mois dernier.

Ces dernières semaines, les médias ont fait état d'une baisse significative du nombre de soldats se présentant au service de réserve. Bien que les chiffres exacts soient un secret bien gardé, l'armée a informé le ministre de la défense Israël Katz à la mi-mars que le taux de participation s'élevait à 80 %, contre environ 120 % immédiatement après le 7 octobre. Selon Kan, le radiodiffuseur national israélien, ce chiffre a été falsifié : le taux réel est plus proche de 60 %. D'autres rapports font état d'un taux de participation de 50 % voire moins, certaines unités de réserve essayant de recruter des soldats par le biais des réseaux sociaux.

Une foule d'amis, de familles et de militants organisent une manifestation de solidarité en faveur d'Ella Keidar Greenberg devant le centre de recrutement de Tel Hashomer, avant qu'elle ne déclare son refus de s'enrôler dans l'armée israélienne, le 19 mars 2025. (Oren Ziv)

« Le refus se fait par vagues, et celle-ci est la plus importante depuis la première guerre du Liban en 1982 », a déclaré à +972 Ishai Menuchin, l'un des dirigeants du mouvement de refus Yesh Gvul ( »Il y a une limite »), qui a été fondé pendant cette guerre.

Tout comme la conscription dans les forces régulières à l'âge de 18 ans, il est obligatoire pour les Israéliens de servir dans les réserves lorsqu'ils sont convoqués jusqu'à l'âge de 40 ans (bien que cette période puisse varier en fonction du grade et de l'unité). En temps de guerre, l'armée dépend fortement de ces forces.

Au début de la guerre, l'armée a déclaré avoir recruté environ 295 000 réservistes en plus des quelque 100 000 soldats en service régulier. Si les rapports faisant état d'un taux de participation de 50 à 60 % dans les réserves sont exacts, cela signifie que plus de 100 000 personnes ont cessé de se présenter au service de réserve. « C'est un chiffre énorme », a fait remarquer M. Menuchin. « Cela signifie que le gouvernement aura des difficultés à poursuivre la guerre.

Le 7 octobre a d'abord créé un sentiment de « Ensemble, nous vaincrons », mais ce sentiment s'est maintenant érodé », a déclaré Tom Mehager, un activiste qui a refusé de servir pendant la deuxième Intifada et qui gère aujourd'hui une page sur les réseaux sociaux où sont diffusées des vidéos d'anciens refusant d'accomplir leur devoir, expliquant leur décision. « Pour attaquer Gaza, trois avions suffisent, mais le refus continue de tracer des lignes rouges. Il oblige le système à comprendre les limites de son pouvoir ».

« Jour après jour, je relève des déclarations de refus »

La majorité de celles et ceux qui défient les ordres d'enrôlement semblent être ce que l'on appelle des « réfractaires gris », c'est-à-dire des personnes qui n'ont pas d'objection idéologique réelle à la guerre, mais qui sont plutôt démoralisées, fatiguées ou lassées qu'elle dure depuis si longtemps. À côté d'elles, une petite minorité de réservistes, qui ne cesse de croître, refuse de s'engager pour des raisons éthiques.

Selon Menuchin, Yesh Gvul a été en contact avec plus de 150 réfractaires idéologiques depuis octobre 2023, tandis que New Profile, une autre organisation soutenant les « refuzniks », a traité plusieurs centaines de cas de ce type. Mais alors que les adolescents qui refusent l'enrôlement obligatoire pour des raisons idéologiques sont passibles de peines de prison de plusieurs mois, Menuchin n'a connaissance que d'un seul réserviste qui a été puni pour son récent refus – recevant une peine de deux semaines de mise à l'épreuve.

« Ils ont peur de mettre les réfractaires en prison, car cela pourrait enterrer le modèle de l'armée populaire », explique-t-il. « Le gouvernement le comprend et n'insiste donc pas trop ; il se contente de renvoyer quelques réservistes de l'armée, comme si cela allait résoudre le problème.

Par conséquent, Menuchin estime qu'il est difficile d'estimer l'ampleur réelle de ce phénomène. « Pendant la guerre du Liban, nous avons estimé que pour chaque réfractaire qui allait en prison, il y avait huit à dix autres réfractaires idéologiques », explique-t-il. « Ainsi, si 150 ou 160 personnes ont déclaré qu'elles n'iraient pas à l'armée pour des raisons idéologiques, il est raisonnable d'estimer qu'il y a au moins 1 500 réfractaires idéologiques. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg [étant donné le nombre bien plus important de réfractaires non idéologiques] ».

Cependant, selon Yuval Green – qui a refusé de poursuivre son service à Gaza après avoir désobéi à l'ordre de mettre le feu à une maison palestinienne, et qui dirige aujourd'hui un mouvement anti-guerre appelé « Soldats pour les otages », dont 220 réservistes ont signé la déclaration de refus – cette catégorisation binaire ne dit pas tout.

« Il y a de plus en plus de gens qui ne se soucient pas nécessairement des Palestiniens, mais qui ne se sentent plus en paix avec les objectifs de la guerre », explique-t-il. C'est ce que j'appelle le « refus idéologique gris ». Je n'ai aucun moyen de savoir combien ils sont, mais je suis sûr qu'ils sont nombreux.

« Dans le passé, les gens que je connaissais étaient vraiment en colère contre moi [pour avoir appelé au refus] », a poursuivi M. Green. « Aujourd'hui, je sens beaucoup plus de compréhension. Nous sommes devenus plus pertinents pour eux. Les médias nous couvrent ; nous avons été invités sur Channel 13 et Channel 11. Jour après jour, je vois des déclarations de refus ».

Les exemples récents abondent. La semaine dernière, Haaretz a publié une tribune de la mère d'un soldat qui déclarait : « Nos enfants ne se battront pas dans une guerre messianique de choix ». Un autre article d'opinion publié dans le même journal par un soldat anonyme déclarait : « La guerre actuelle à Gaza vise à acheter la stabilité politique avec du sang. Je n'y participerai pas ».

D'autres sont moins explicites, mais l'effet est similaire. Dans une interview récente, l'ancien juge de la Cour suprême, Ayala Procaccia, n'a pas approuvé le refus de s'enrôler, mais a appelé à la « désobéissance civile ». Le 10 avril, près de 1 000 réservistes de l'armée de l'air ont publié une lettre ouverte exigeant un accord sur les otages qui mettrait fin à la guerre ; ils ont rapidement été rejoints par des centaines de réservistes de la marine et de l'unité 8200, l'unité d'élite des services de renseignement. Le Premier ministre Netanyahou a répondu : « Le refus est un refus, même s'il est dit implicitement et dans un langage euphémisé ».

« La légitimité du régime est en danger »

Yael Berda, sociologue à l'Université hébraïque et militante de gauche, explique que le déclin dans le choix de se présenter pour le service de réserve découle avant tout de préoccupations économiques. Elle se réfère à une enquête récente de l'Office israélien de l'emploi, selon laquelle 48 % des réservistes ont déclaré avoir subi une perte importante de revenus depuis le 7 octobre, et 41 % ont déclaré avoir été licenciés ou contraints de quitter leur emploi en raison de périodes prolongées passées dans la réserve.

Menuchin considère aussi que les facteurs économiques jouent un rôle important, mais propose une explication supplémentaire : « Les Israéliens ne veulent pas avoir l'impression d'être des pigeons, et ils en sont maintenant à un point où ils ont l'impression d'être exploités. Ils voient d'autres personnes bénéficier d'exemptions, et ils parient que si quelque chose leur arrive, personne ne les soutiendra, eux ou leur famille. Il y a un sentiment d'abandon : ils voient les familles des otages faire du crowdfunding pour survivre. En fin de compte, l'État n'est pas vraiment là, et de plus en plus d'Israéliens s'en rendent compte. »

« Il y a beaucoup de désespoir », poursuit Menuchin. « Les gens ne savent pas où ils vont. On voit la ruée vers les passeports étrangers – même avant le 7 octobre – et la recherche de ‘meilleurs' endroits où émigrer. Les gens se replient de plus en plus sur leurs propres intérêts. Et surtout, on ne ramène pas les otages ».

En ce qui concerne le refus idéologique, Mme Berda identifie plusieurs catégories. Un type de refus découle de « ce que j'ai vu à Gaza », mais il s'agit d'une minorité », explique-t-elle. « Un autre type de refus est la perte de confiance dans les dirigeants, en particulier lorsque le gouvernement n'a pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour ramener les otages. Il y a un écart intolérable entre ce que le gouvernement a dit qu'il faisait et ce qu'il a réellement fait. Ce décalage entraîne une perte de confiance de la part des citoyens ».

Une autre catégorie, poursuit Berda, est le « dégoût pour le discours du sacrifice » promu par l'extrême droite religieuse, dirigée par des personnalités comme Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich. « Il s'agit d'une sorte de réaction contre le discours des colons qui dit qu'il est bon de sacrifier sa vie pour quelque chose de plus grand », explique Berda. Les gens réagissent à l'idée que la collectivité est plus importante que l'individu en disant : « Les objectifs de l'État sont importants, mais j'ai ma propre vie ».

Tout en notant que les menaces de refus représentaient une part importante des protestations antigouvernementales de 2023, Berda affirme que « maintenant, après l'effondrement du cessez-le-feu, on peut dire que l'ensemble du mouvement de protestation s'oppose à la poursuite de la guerre au motif qu'il s'agit de la guerre de M. Netanyahou. C'est vraiment nouveau ; il n'y a jamais eu une telle rupture, où la légitimité du régime est en danger. »

« En 1973, ils disaient que Golda [Meir] était incompétente, qu'elle faisait des erreurs, mais personne ne doutait de sa loyauté », poursuit Berda. « Pendant la première guerre du Liban, des doutes ont été émis quant à la loyauté d'Ariel Sharon et de Menachem Begin, mais c'était marginal. Aujourd'hui, surtout à la lumière de l'affaire du « Qatargate », les gens sont convaincus que Netanyahou est prêt à détruire l'État pour son profit personnel.

Néanmoins, la vague de refus et de non-participation n'a pas encore mis l'armée à genoux. Les gens disent : « Il y a le gouvernement et il y a l'État », explique Berda. « Ces gens continuent d'aller servir parce qu'ils s'accrochent à l'État et à ses institutions de sécurité, car s'ils n'y croient plus, ils n'auront plus rien ».

« Le public comprend que dès que la confiance dans l'armée est rompue, l'histoire est terminée – et c'est effrayant », poursuit-elle. « Ils ont peur d'être impliqués dans la chute de l'armée, car cela les rendrait complices. Bibi oblige les Israéliens à faire |ce qu'ils considèrent comme] un choix terrible. Quoi que vous fassiez, vous serez complices d'un crime : soit le crime de génocide, soit le crime de démantèlement de l'État ».


Une version de cet article a d'abord été publiée en hébreu sur Local Call. Lisez-le ici.

Traduction : SD pour l'Agence Média Palestine

Source : +972 Magazine

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La guerre commerciale de Trump et les travailleur·ses canadien·nes

15 avril, par Socialist Project — , ,
Les tarifs douaniers de 25 % imposés aux exportations du Canada et du Mexique par l'administration américaine de Donald Trump à compter du 4 mars (à l'exception des tarifs de (…)

Les tarifs douaniers de 25 % imposés aux exportations du Canada et du Mexique par l'administration américaine de Donald Trump à compter du 4 mars (à l'exception des tarifs de 10 % pour le pétrole et le gaz et la potasse canadiens) constituent une attaque agressive contre les moyens de subsistance des travailleur·ses canadien·nes et une menace pour la survie d'industries clés au Canada.

Tiré de Inprecor
9 avril 2025

Par Socialist Project

Frontière entre la Canada et les États-Unis. © P. Hughes – CC BY-SA 4.0, détail

Trump a reporté une partie des droits de douane sur l'automobile et d'autres tarifs dans les secteurs couverts par le traité commercial États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) conclu entre les trois pays (environ 40 % des exportations canadiennes vers les États-Unis), les droits de douane sur l'automobile étant prévus pour le 2 avril, mais il a menacé de poursuivre avec d'autres. D'autres droits de douane sur l'aluminium et l'acier (au-delà du niveau de 25 %) ont été menacés d'atteindre 50 %, et Trump a également menacé de « fermer » l'industrie automobile canadienne.

Trump a fait des allers-retours pour augmenter les niveaux des droits de douane et élargir leur champ d'application, tenant les travailleurs canadiens au dépourvu et poussant les gouvernements canadiens à faire des allers-retours pour tenter de suivre le mouvement.

Le gouvernement fédéral canadien a répondu par des contre-tarifs de 30 milliards de dollars sur les importations en provenance des États-Unis le même jour et a rapidement mis en œuvre un plan frontalier pour surveiller davantage la frontière américano-canadienne, notamment pour limiter le commerce quasi inexistant de fentanyl en provenance du Canada (surtout si on le compare à la contrebande de drogues et d'armes à feu au Canada en provenance des États-Unis), et le volume tout aussi faible de l'immigration transfrontalière « illégale » vers les États-Unis. L'administration Trump utilise froidement les droits de douane pour obtenir d'autres concessions de l'État canadien - accès aux terres rares au Canada, militarisation de l'Arctique et des eaux côtières dans le cadre d'une nouvelle barricade de la Forteresse Amérique du Nord, augmentation des dépenses militaires canadiennes et réouverture de projets de détournement d'eau transfrontaliers de longue date.

Une attaque brutale contre des dizaines de milliers de travailleur·ses

Les droits de douane constituent une attaque inattendue et brutale contre des dizaines de milliers de travailleurs dans des secteurs tels que l'automobile, l'acier, l'aluminium et les ressources naturelles au Canada. Les droits de douane touchent particulièrement les travailleurs qualifiés dans certains des secteurs les plus avancés de l'économie, mais ils frapperont aussi rapidement les sections de la classe ouvrière les plus précaires et les plus vulnérables aux ralentissements économiques. Plusieurs estimations suggèrent que les politiques tarifaires de Trump pourraient affecter des millions de travailleurs et leurs communautés, alors que des secteurs manufacturiers clés sont menacés de perdre des marchés d'exportation dans les secteurs de l'automobile et de l'acier en Ontario, les travailleurs de l'aluminium au Québec, et les exportations de produits agricoles et de ressources dans l'Ouest et les provinces atlantiques du Canada.

La menace et l'impact de la guerre tarifaire menée par les États-Unis sont immédiats. Elle peut facilement dégénérer en cycles de représailles punitives (avec l'avantage politique écrasant du côté de la puissance dominante), les travailleurs des deux côtés de la frontière subissant les conséquences des bouleversements économiques. Le défi est plus profond et plus important pour le Canada et les travailleurs canadiens. Il est ancré dans la manière dont le capitalisme et l'État canadiens ont évolué, avec l'adoption stratégique (ou « acte de foi », comme on l'appelait autrefois) d'une intégration profonde avec les États-Unis par le biais d'une série d'accords de libre-échange (ALE) à partir de 1989, qui promettaient un « accès sûr » au marché américain, ainsi qu'une croissance économique et une prospérité libérées des craintes du protectionnisme américain. Les accords de libre-échange nord-américains (ALE, étendus au Mexique en 1994) n'ont rien apporté de tout cela.

Les ALE ont été associés aux autres attaques néolibérales contre les droits des travailleurs, à la privatisation et à la déréglementation des services et institutions publics, notamment l'éducation, les soins de santé et le logement, aux changements apportés à l'État pour faciliter le profit et la compétitivité des entreprises et à l'intensification de la dépendance de la classe ouvrière à l'égard de ses employeurs.

Les capitalistes canadiens (unifiés à l'exception de quelques dissidents) ont conduit et vendu le libre-échange, face au tollé général provoqué par une large coalition menée par les syndicats et les militants du mouvement social. Bien qu'une majorité d'électeurs ait voté contre l'idée du libre-échange avec les États-Unis lors des élections fédérales de 1988, la structure du système électoral uninominal canadien a donné une majorité aux conservateurs dirigés par Brian Mulroney, qui ont négocié le premier accord de libre-échange entre les États-Unis et le Canada.

Le libre-échange fait partie intégrante du régime politique avec lequel nous vivons depuis quatre décennies : dépendance à l'égard des exportations, austérité, coupes dans les principaux programmes sociaux, attaques contre les syndicats et les travailleurs, droits des investisseurs et des capitaux à se déplacer où bon leur semble, réglementation environnementale via les marchés, et autres mesures libéralisant les marchés capitalistes afin d'approfondir l'intégration du Canada dans le marché mondial sous la houlette de l'empire des États-Unis. Alors que d'autres centres capitalistes sont également intégrés dans la matrice de l'empire étatsunien, le Canada est un pays capitaliste qui entreprend ses propres programmes impérialistes, notamment dans les secteurs extractifs où le capital canadien s'appuie sur l'histoire de l'exploitation des peuples autochtones, ainsi que dans les activités internationales des banques canadiennes. Ce qui est unique dans l'intégration de l'État et du capital canadiens, c'est le niveau d'intégration et de dépendance à l'égard des États-Unis. Le Canada est plus profondément intégré aux marchés capitalistes américains, aux chaînes d'approvisionnement, à la politique économique et aux cadres réglementaires, et il est l'allié le plus fidèle de l'empire des États-Unis en matière de politique militaire et étrangère.

Les droits des travailleurs requièrent une souveraineté démocratique

Les luttes des travailleurs canadiens - au Canada anglais, au Québec et chez les Peuples autochtones - pour contester l'austérité et lutter pour une société socialement juste et écologiquement responsable nécessitent le pouvoir de prendre des décisions politiques et économiques, qui est aujourd'hui limité par l'intégration et la dépendance du capital canadien à l'égard de l'empire des États-Unis. La vulnérabilité des travailleurs canadiens face aux caprices de Trump le démontre très clairement. Mais il ne s'agit pas de « stades » de développement menant à la création d'une classe capitaliste nationale indépendante. Nous devons lutter pour nous « déconnecter » des États-Unis, dans le sens de la construction de l'autonomie internationale et politique nécessaire pour prendre des décisions alternatives en matière de développement et de démocratie, tout en construisant l'identité, la compréhension et le pouvoir d'organisation et de lutte de la classe ouvrière.

Les différentes composantes de la classe capitaliste canadienne n'ont aucun désir de rompre avec cette dépendance et cette intégration, et moins d'intérêt à remettre en cause le néolibéralisme. Au contraire, la majeure partie de la classe d'affaires de ce pays aspire à une forme de « statu quo ante », pour faire tomber les barrières à l'intégration avec les États-Unis que Trump a érigées. Ce n'est guère plus qu'un redoublement de l'« acte de foi » visant à garantir l'accès aux marchés des États-Unis sans protectionnisme américain et sans exigences politiques et militaires à l'égard du Canada. D'autres sections de l'élite politique et économique ont proposé de passer à une dépendance commerciale et d'exportation vis-à-vis d'un groupe plus large de pays, ce qui permet en partie d'adopter des attaques plus profondes contre les revenus de la classe ouvrière et les protections sociales au nom de la compétitivité canadienne.

Certains militants progressistes au Canada partent d'un souci de nationalisme, craignant que la remise en cause de l'intégration à l'empire des États-Unis ne conduise inévitablement ou n'implique une alliance avec les intérêts commerciaux et une soumission à ces derniers. Mais on peut difficilement qualifier d'alliance avec le capital le fait de travailler à la construction d'un mouvement visant à contester démocratiquement et à supprimer les principaux obstacles à la prise de décisions concernant l'économie et le système politique canadiens. En effet, tout mouvement visant à remettre directement en question l'intégration du Canada aux États-Unis est un anathème pour toutes les sections du capital, qu'il s'agisse d'une propriété légale canadienne formelle ou d'un contrôle étranger.

Il est également problématique de considérer que les luttes pour réformer et (et finalement transformer) l'État, pour limiter notre intégration et notre dépendance, empêchent d'une manière ou d'une autre de lutter pour les principales revendications de la classe ouvrière qui nécessitent également des réformes de l'État. Plutôt que de s'opposer, ces luttes doivent être menées sur les deux fronts. Revendiquer les droits des travailleurs canadiens et des mouvements populaires à façonner les décisions sur l'orientation politique du Canada n'est pas une approbation de notre dépendance à l'égard des entreprises, c'est une revendication anticapitaliste initiale pour la démocratie économique et le contrôle du capital sur les lieux de travail et dans les communautés, tout comme l'obtention de réformes pour l'expansion et la démarchandisation de l'aide sociale afin de réduire la dépendance à l'égard du marché.

Une vision différente, de nouvelles possibilités

Nous avons une vision du développement, de la démocratie et du rôle des classes laborieuses différente de celle des capitalistes et des élites politiques des États-Unis et du Canada. Pour poursuivre un tel programme au Canada, la relation actuelle avec les États-Unis constitue un obstacle qui va au-delà de l'intimidation autoritaire de l'administration Trump. Pour surmonter cet obstacle, il faudra restructurer le plus largement possible les priorités en matière de commerce, de développement et d'environnement, en répondant aux besoins de la classe ouvrière et en intégrant les points de vue et les ambitions du Québec et des Peuples autochtones.

Pour ce faire, il faudra développer des capacités de planification et de coordination démocratiques, procéder aux changements structurels qui le permettront et mener des luttes sociales contre les élites économiques et politiques canadiennes sur les valeurs et les objectifs pour lesquels nous nous battons. La lutte pour transformer la société et le rôle de la classe ouvrière consiste également à lutter pour développer notre capacité collective à prendre des décisions collectives. Nous réclamons les mesures suivantes :

• Le Canada doit riposter de manière équivalente à toutes les extorsions tarifaires de Trump et rompre la guerre commerciale de type « appauvrir son voisin » que les États-Unis ont déclenchée, en reconnaissant qu'une telle guerre génère des coûts énormes pour les travailleurs canadiens, américains et mexicains, ainsi que pour leurs communautés.

• L'investissement est essentiel pour protéger les travailleurs et les communautés menacés et affectés par la guerre tarifaire, tout comme le soutien aux travailleurs qui résistent aux tarifs douaniers et aux menaces qui pèsent sur leurs moyens de subsistance et leurs secteurs. L'assurance chômage et les autres programmes de soutien aux revenus doivent être étendus immédiatement pour protéger les travailleurs vulnérables.

• Les travailleurs des secteurs menacés possèdent des compétences essentielles et les communautés ne peuvent pas se permettre de les perdre. Les lieux de travail et les usines sont des ressources essentielles qui doivent rester ouvertes, produire pour des utilisations respectueuses de l'environnement, être façonnées par les travailleurs et les communautés, et appartenir au secteur public.

• Il est essentiel de se désengager des efforts militaires déployés par les États-Unis pour s'étendre dans l'Arctique, tout comme il est essentiel de se retirer de tout engagement d'augmentation des dépenses militaires au sein de l'OTAN.

• Le Canada doit cesser de dépendre des exportations, en particulier des exportations de ressources naturelles, et s'orienter vers une économie davantage tournée vers l'intérieur, compatible avec les exigences d'une production respectueuse de l'environnement. Le développement des ressources naturelles doit tenir compte de la nécessité de prévenir le changement climatique et de respecter et promouvoir les droits et les besoins des peuples indigènes du Canada.

• Les efforts de reconstruction de l'économie canadienne doivent être ancrés dans une stratégie fondée sur la propriété publique et donner la priorité à la satisfaction des besoins humains, au développement social, à l'emploi de qualité et à la réduction des gaz à effet de serre.

• Le Canada doit défendre, combattre et organiser une économie dirigée par la classe ouvrière qui réclame les droits des travailleurs et des syndicats, le logement, l'éducation, les soins de santé et le pouvoir démocratique de façonner une démocratie et une économie différentes de celles que nous connaissons aujourd'hui.

• Le Canada doit rejeter les relations inégales et néocoloniales avec le Mexique et les autres pays d'Amérique latine et des Caraïbes et développer des relations commerciales et économiques mutuellement bénéfiques avec les pays du Sud, en reconnaissant la responsabilité du Canada de les aider à faire face au changement climatique et au développement.

En tant que socialistes, nous cherchons à construire une alternative à la société capitaliste qui a le pouvoir de prendre des décisions politiques et économiques, dans une société démocratique, organisée et dirigée par la classe ouvrière. La crise actuelle nous donne l'occasion de soulever ces questions. Les Canadiens progressistes, les travailleurs préoccupés par leur emploi, l'avenir de l'économie, de l'environnement, de leurs enfants et de leurs familles, et les autres personnes préoccupées par leur emploi, ainsi que les communautés en général, doivent s'engager dans des discussions sur la façon d'aller de l'avant en cette période dangereuse et de retrouver nos ambitions sociales pour une politique pacifique, égalitaire et écologiquement responsable, faite de potentiels et de possibilités.

Source The Bullet, 14 mars 2025

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Les contrats fermés en immigration temporaire, un tabou politique

15 avril, par Germain Dallaire — , ,
« Cachez ce sein que je ne saurais voir », c'est cette réplique tirée d'une pièce de Molière qui vient à l'esprit tant l'hypocrisie est grande et généralisée concernant les (…)

« Cachez ce sein que je ne saurais voir », c'est cette réplique tirée d'une pièce de Molière qui vient à l'esprit tant l'hypocrisie est grande et généralisée concernant les contrats fermés en immigration temporaire au Québec.

Ce type d'importation de main d'œuvre étrangère est une honte. Par deux fois, un rapporteur de l'ONU les a assimilé à de l'esclavage moderne. En début d'année, c'était au tour d'Amnistie Internationale à tirer la sonnette d'alarme. Les contrats fermés ont beau représenter la catégorie d'immigration temporaire la plus importante au cours de deux dernières années, on fait comme s'ils n'existaient pas. Pire, François Legault s'est même permis récemment d'alléger considérablement la pénalité pour les employeurs trouvés coupables d'abus. Pourtant, le thème de l'immigration est sur beaucoup de lèvres et risque de prendre une grande place lors de la prochaine campagne électorale.

Les contrats fermés existent depuis longtemps. Au début, ils concernaient surtout les travailleurs agricoles saisonniers. Aujourd'hui, il y a un volet pour les postes à haut salaire et un pour les bas salaires. Après la pandémie, les gouvernements en ont facilité l'utilisation, surtout pour les postes à bas salaire. Par exemple, pour plus de 200 occupations, les employeurs n'étaient plus tenus de démontrer leur incapacité à dénicher de la main d'œuvre locale et le plafond de la proportion des travailleurs étrangers qu'un employeur pouvait embaucher a été augmenté. Résultat, les employeurs se sont littéralement rués vers ce type de main d'œuvre qui est passée de marginale à championne toute catégorie en terme d'augmentation. Comme le disait François Legault à l'Assemblée Nationale avant les Fêtes, « En 2 ans, le nombre d'immigrés temporaires a doublé au Québec passant de 300 à 600 000". Les contrats fermés sont issus de deux programmes : celui des travailleurs étrangers temporaires (PTET, juridiction provinciale) et celui des PMI (programme mobilité internationale, juridiction fédérale). Il n'y a pas de chiffres concernant le nombre de contrats fermés mais 100% des PTET en sont et au niveau des PMI, ils constituent 30% du total. À partir de là, on peut calculer qu'en 2023 et 2024, c'est respectivement 82 081 et 79 867 contrats fermés qui ont été accordés. Des chiffres supérieurs aux autres catégories d'immigrés temporaires (étudiants étrangers et demandeurs d'asile).

Évidemment, on parle ad nauseam de pénurie de main d'œuvre pour justifier ce recours massif au cheap labor. On fait ainsi la part belle aux employeurs qui, bien sûr, ont l'intérêt de leurs employé(e)s bien à cœur. C'est oublier bien vite que la disponibilité d'une main d'œuvre docile est bien tentante et que dans ce registre, rien de mieux que des employé(e)s qui ont le choix entre accepter leur sort sans se plaindre ou retourner dans leur pays. Ces contrats fermés ne sont rien de moins qu'une invitation aux abus de toutes sortes. Le Devoir du 9 avril nous apprenait l'existence d'une agence qui envoyait une cinquantaine de travailleurs étrangers dans d'autres entreprises un peu partout au Québec. Le propriétaire de l'agence s'exprimait ainsi : « Les employés sont à nous… ». Le pire dans ce type de contrat est qu'un grand nombre d'abusé(e)s acceptent leur sort sans même rechigner, le percevant comme un mauvais moment à passer avant d'atteindre l'objectif ultime : la naturalisation.

Mais parlons de pénurie de main d'œuvre. Lors d'une présentation au début du mois de décembre organisée par le Mouvement Démocratie et Souveraineté, l'économiste Pierre Fortin remettait en question quelques idées reçues concernant le lien entre immigration et disponibilité de main d'œuvre. Depuis longtemps, on nous répète ad nauseam qu'il y a pénurie de main d'œuvre justifiant ainsi l'importation de main d'œuvre étrangère. Pour Pierre Fortin, ce lien est en bonne partie faux. S'il est vrai que la main d'œuvre étrangère comble des postes, elle a aussi pour effet de créer des manques dans des secteurs reliés principalement à l'accroissement de l'économie consécutive à l'augmentation de la population. Concernant l'immigration temporaire à bas salaire, M. Fortin souligne un effet pervers soit que ça devient une solution de facilité pour les employeurs. Ainsi, plutôt que d'améliorer les conditions de travail ou encore innover technologiquement, l'importation d'une main d'œuvre corvéable à souhait devient le remède miracle. La pénurie de main d'œuvre a le dos large ! Dans les faits, il s'agit d'une pression générale à la baisse sur les conditions de travail.

Pour les employeurs, cette main d'œuvre docile devient comme une drogue. On peut déjà le constater puisque devant le questionnement généralisé concernant le nombre élevé d'immigrant(e)s (réserves exprimées par les banques et même par QS au niveau politique), les gouvernements ont commencé à resserrer les critères. Depuis ce temps, il ne se passe pas une semaine sans que les journaux ne fassent état d'un employeur menacé de quasi-fermeture si les gouvernements ne reviennent pas sur leurs décisions. Lors de sa présentation, Pierre Fortin n'y est pas allé par quatre chemins : « Il faut remettre les milieux d'affaire à leur place ». Venant d'un économiste réputé proche de ces milieux, cette remarque a valeur de symbole. Avec les contrats fermés, on a affaire au noyau dur de l'immigration temporaire. Il s'agit d'une bombe à retardement d'autant plus qu'il s'agit d'un sujet tabou parce qu'il met en jeu les intérêts des chouchous de nos gouvernements et médias : le patronat.

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J’accuse les médias québécois

15 avril, par Rémi Christin-Dansereau — , ,
Depuis son apparition sur la scène politique, Donald Trump monopolise l'attention des médias à travers le monde. Au Québec, cette obsession atteint un niveau tel que les (…)

Depuis son apparition sur la scène politique, Donald Trump monopolise l'attention des médias à travers le monde. Au Québec, cette obsession atteint un niveau tel que les nouvelles locales, pourtant cruciales, sont reléguées au second plan. Ses moindres faits et gestes, ses paroles les plus insignifiantes, sont rapportés en boucle, à toute heure du jour. Depuis son retour sous les projecteurs, pas une journée ne passe sans que les médias nous bombardent de « Donald Trump ceci, Donald Trump cela ».

Rémi Christin-Dansereau, étudiant au collège Ahuntsic

Un impact sur l'engagement citoyen ?

Ce phénomène n'est pas anodin. La surcharge d'informations liée au président américain détourne l'attention des Québécois et Québécoises des enjeux qui les touchent pourtant directement.

Qu'on nous informe sur les décisions du président d'une puissance mondiale, soit. Mais faut-il pour autant le faire au détriment des enjeux qui concernent directement les Québécois et Québécoises ? Ces dernières semaines, une série de projets de loi et de décisions polarisantes du gouvernement de la CAQ est passée presque inaperçue dans l'espace médiatique. Notamment :

• Les projets de loi 81 et Stablex (93) qui sont des catastrophes environnementales.

• Le projet de loi 89 qui constitue une attaque directe contre le droit fondamental de grève.

• Le projet de loi 69 qui pourrait faire exploser la facture d'électricité des Québécois et Québécoises et ouvrir la porte à la privatisation de l'électricité.

• L'appauvrissement des étudiants et étudiantes par la suppression des bourses Perspectives.

Ces projets de loi auront des conséquences graves sur le plan social, environnemental et économique. Pire encore, l'utilisation répétée dans les dernières années de l'adoption de lois sous bâillon est une atteinte claire aux principes démocratiques. Ces décisions mériteraient d'être débattues, dénoncées, mises en lumière. Pourtant, l'espace médiatique québécois semble préférer s'attarder sur chaque frasque de Trump plutôt que de nous informer adéquatement sur ces enjeux essentiels. Comment la population peut-elle se positionner par rapport à des projets de lois sur lesquels elle n'est pas informée ?

Pourquoi cette fixation sur Trump ? Serait-ce parce qu'il génère des côtes d'écoute ? La menace des tarifs douaniers expliquent sans doute en partie qu'on parle autant du président américain. Bien que ce soit important, cette sureprésentation de Trump dans les médias existait bien avant l'enjeu des tarifs douaniers. Et ça ne justifie en rien que ce soit pratiquement la seule nouvelle. Quoi qu'il en soit, en détournant notre attention des débats fondamentaux, les médias québécois se rendent complices d'un gouvernement qui gouverne en douce, sans réelle opposition populaire. Faillir à informer, c'est faillir à leur mission première.

Où est le quatrième pouvoir ?

Le gouvernement Legault à la fâcheuse habitude de manquer de transparence et de ne pas consulter la population. Par exemple, depuis des mois, plus de 100 groupes de la société civile réclament un débat public sur l'avenir de l'énergie au Québec, sans succès. De plus, les projets de loi cités ci-dessus reposent sur des orientations qui n'ont jamais été débattues. Jamais la CAQ n'en a parlé pendant la dernière campagne électorale. Devant cette situation, il est d'autant plus crucial que les médias jouent leur rôle de garde-fou de la démocratie.

Pour y parvenir, ils doivent cesser d'agir en chroniqueurs de télé-réalité américaine et redevenir des journalistes engagés dans les enjeux qui touchent leur propre peuple. Il est temps qu'ils reprennent leur place, avant que l'on ne perde la nôtre.

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Enquêtes aux cégeps Dawson et Vanier : Une déformation du concept d’antisémitisme

Les signataires prennent la plume pour demander la démission de la ministre Pascale Déry et la fin des enquêtes à propos des cégeps Vanier et Dawson (1). Nous nous (…)

Les signataires prennent la plume pour demander la démission de la ministre Pascale Déry et la fin des enquêtes à propos des cégeps Vanier et Dawson (1).

Nous nous exprimons en tant que professeures et professeurs juives et juifs enseignant dans les universités et les cégeps du Québec.

En décembre 2024, Pascale Déry, la ministre de l'Enseignement supérieur, a annoncé la tenue d'une enquête sur le climat politique qui règne dans les cégeps Dawson et Vanier, prenant par surprise les administrations des deux cégeps. Les seuls motifs invoqués par Mme Déry pour justifier cette enquête sans précédent sont des plaintes confidentielles d'étudiantes et étudiants dont nul, en dehors du ministère, n'a eu connaissance parce qu'elles n'ont pas été transmises par les canaux habituels.

Le Centre pour les affaires juives et israéliennes (CIJA), un groupe de pression pro-israélien dont Mme Déry a été membre du conseil d'administration de 2016 à 2022, s'est ouvertement attribué le mérite d'avoir mobilisé ces plaintes et d'avoir fait pression sur Mme Déry pour qu'elle y donne suite.

Des journalistes ont également découvert récemment que Mme Déry avait convoqué les directeurs généraux des cégeps Dawson et Vanier afin d'exiger qu'ils justifient le contenu de deux cours de littérature en particulier, au motif qu'ils présentaient des auteurs palestiniens.

Cela constitue un écart choquant au regard des procédures en vigueur et une violation flagrante des principes du gouvernement en matière de liberté d'enseignement. Ces interventions inappropriées, tout comme l'enquête lancée par Mme Déry en décembre, semblent destinées à faire taire les voix palestiniennes, à étouffer les discussions sur la Palestine dans les salles de classe et, en général, à intimider les enseignants et les étudiants – dont plusieurs sont juives et juifs – qui soutiennent les droits de la personne des Palestiniens.

Une expression de solidarité

En tant que professeurs juives et juifs, nous sommes persuadés que les étudiants juives et juifs ne sont pas menacés par la lecture d'auteurs palestiniens. Leur sécurité n'est pas non plus mise en danger par une quelconque expression de solidarité avec la Palestine, alors même que les principales organisations de défense des droits de la personne, telles qu'Amnistie internationale et Human Rights Watch, qualifient les actions d'Israël à Gaza de génocide.

Soutenir les droits de la personne des Palestiniens ne peut et ne doit pas être considéré comme un acte antisémite, et nous sommes plus qu'inquiets de voir le concept d'antisémitisme déformé dans le but d'attaquer la liberté d'enseignement et de décourager les protestations politiques. Nous considérons que ces mesures représentent une menace pour la lutte contre un antisémitisme avéré dans la province.

Les actions de la ministre Déry démontrent qu'elle n'est pas apte à occuper le poste de ministre de l'Enseignement supérieur. Par conséquent, nous demandons sa démission immédiate. De plus, nous demandons au gouvernement du Québec de mettre fin immédiatement aux enquêtes diligentées aux cégeps Vanier et Dawson et de s'engager à respecter la liberté d'enseignement des enseignants ainsi que la liberté d'expression des étudiants dans les cégeps et les universités de la province. Enfin, en tant que professeurs juives et juifs, nous exigeons que le ministère cesse d'instrumentaliser l'antisémitisme afin de justifier les attaques contre les Palestiniens et leurs alliés au Québec.

*Cosignataires : Michael Blum, UQAM ; Noah Brender, cégep Dawson ; Yakov Rabkin, Université de Montréal ; Itay Sapir, UQAM ; Katherine Zien, Université McGill ; Meir Amor, Université Concordia (retraité) ; Jessica Andrews, cégep Vanier ; Shira Avni, Université Concordia ; Stephen Block, cégep Vanier ; Danielle Bobker, Université Concordia ; Lara Braitstein, Université McGill ; Rachel Deutsch, cégep Dawson ; Robyn Diner, cégep Vanier ; Maryann Farkas, cégep Dawson (retraitée) ; Aurora Flewwelling-Skup, cégep Vanier ; Katherine Frohlich, Université de Montréal ; Jeffrey Gandell, cégep Dawson ; Avi Goldberg, cégep Vanier ; Kevin A. Gould, Université Concordia ; Greta Hofmann Nemiroff, cégep Dawson (retraitée) ; Sara Louise Kendall, cégep Dawson ; Natalie Kouri-Towe, Université Concordia ; Alyssa Kuzmarov, cégep Dawson ; Alissa Levine, Université McGill ; Eric Lewis, Université McGill ; Simone Lucas, Université Concordia ; David Mandel, UQAM (retraité) ; Alexander Manshel, Université McGill ; Nadia Moss, cégep Dawson ; Magdalena Olszanowski, cégep Dawson ; Ara Osterweil, Université McGill ; Joseph Rosen, cégep Dawson ; Aron Lee Rosenberg, Université McGill ; Steven Schnoor, Université Concordia ; Daniel Schwartz, Université McGill ; Eric Shragge, Université Concordia (retraité) ; Daniel Skup, Université de Montréal (retraité) ; Marc Steinberg, Université Concordia ; Jeremy Stolow, Université Concordia ; Mark Sussman, Université Concordia ; Yves Winter, Université McGill ; Anya Zilberstein, Université Concordia

Notes

1. Lisez « Enquête visant des cégeps montréalais – Des enseignants dénoncent “un abus de pouvoir” de Québec »

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9e Semaine de l’alphabétisation populaire : 12 804 signatures pour la déclaration Traversons l’écran : pour que l’humain demeure au cœur des services publics

15 avril, par Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) — , ,
Québec, le 9 avril 2025 — « Ding ! » Après plusieurs mois à récolter sur le terrain des milliers de signatures, et à l'occasion de la 9e Semaine de l'alphabétisation populaire (…)

Québec, le 9 avril 2025 — « Ding ! » Après plusieurs mois à récolter sur le terrain des milliers de signatures, et à l'occasion de la 9e Semaine de l'alphabétisation populaire (SAP), le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) et ses alliés déposent aujourd'hui au gouvernement du Québec la déclaration Traversons l'écran : pour que l'humain demeure au cœur des services publics.

« Jusqu'à présent le gouvernement entamait sa transformation numérique de manière opaque. Mais, l'effet domino suscité par la sortie du rapport de la vérificatrice générale sur SAAQclic a levé le voile sur les ratés de cette transformation. » constate Martine Fillion, présidente du RGPAQ.

« Notre regroupement, ses membres et ses alliés n'ont pas attendu ce fiasco pour s'inquiéter. »

Depuis plusieurs années, l'alerte a été lancée sur les conséquences de la transformation numérique sur la population québécoise, et ce n'est pas une fatalité, il y a des solutions à mettre en place. Le RGPAQ, 328 organisations et 12 476 personnes signataires revendiquent le maintien des services en personne ; la conservation d'alternatives au numérique, accessibles et de qualité ; l'amélioration de l'accès aux technologies ; et la mise en place de mesures pour favoriser les apprentissages tout au long de la vie.

Sans cela, le quotidien de nombreuses personnes restera constamment semé d'embûches, parfois lourdes de conséquences : rendez-vous médicaux non pris, démarches administratives inaccessibles, services non réclamés, etc. Réjean Falardeau, membre du comité des participants et participantes du RGPAQ, en témoigne : « Pour le loyer, mon propriétaire voulait me l'augmenter. J'ai voulu contester, mais c'était sur Internet. J'ai demandé à mon groupe d'alphabétisation de m'aider. Sans eux, je ne sais pas comment j'aurai fait… »

«

Au Québec, 22 % des adultes sont peu alphabétisés et plus d'une personne sur quatre trouve les interactions en ligne complexes. Pour elles, le virage numérique, c'est un mur qui exclut. » explique Cécile Retg, responsable à la défense collective des droits au RGPAQ. « On ne peut pas faire comme si de rien n'était. Le gouvernement doit entendre raison ! C'est une question de respect des droits humains !

»
Il est temps que le gouvernement prenne ses messages ! #plus12000messages

Nos alliés
L'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté
Le Front commun des personnes assistées sociales
La Fédération des mouvements personne d'abord du Québec

À propos du RGPAQ

Le RGPAQ représente fièrement 78 organismes d'alphabétisation populaire répartis à travers le Québec. Il a pour mission la promotion et le développement de l'alphabétisation populaire et de ses groupes membres, ainsi que la défense collective des droits des adultes peu alphabétisés. rgpaq.qc.ca

Suivez-nous #SAP2025 #alphapop #Traversons
À propos de la campagne Traversons l'écran
https://rgpaq.qc.ca/traversons

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Lettre ouverte : Pour une démocratie pleine et entière, même pour les petits partis, surtout en temps de crise

15 avril, par Chantal Poulin, Michel Labelle — , , ,
Nous avons tous deux relevé le défi de rassembler 100 signatures de citoyen·ne·s de Laurier–Sainte-Marie afin de faire entendre nos voix dans cette campagne électorale. Ce (…)

Nous avons tous deux relevé le défi de rassembler 100 signatures de citoyen·ne·s de Laurier–Sainte-Marie afin de faire entendre nos voix dans cette campagne électorale. Ce n'est pas une mince tâche pour de petits partis.

Par Chantal Poulin, candidate du Parti Rhinocéros, et Michel Labelle, candidat du Parti Marxiste-Léniniste du Canada dans Laurier–Sainte-Marie

Et pourtant, nous avons été exclus du seul débat communautaire de la circonscription. La raison évoquée ? Il aurait été « impossible » de réorganiser le temps de parole pour nous inclure.
Soyons clairs : un débat sans l'ensemble des candidat·e·s n'est pas un véritable débat. C'est une mise en scène où seules certaines idées, certains partis, certains intérêts sont jugés « légitimes ». Dans une démocratie digne de ce nom, la pluralité des idées ne devrait jamais être perçue comme un fardeau logistique, mais comme un fondement non négociable.

Exclure des candidat·e·s pour simplifier l'horaire, c'est appauvrir le débat démocratique. Ce sont souvent les petits partis qui osent poser les vraies questions : Pourquoi les riches ont-ils encore plus d'influence que les électeurs ? Pourquoi les gouvernements tergiversent-ils sur l'urgence climatique ? Pourquoi le racisme systémique persiste-t-il dans nos institutions ? Pourquoi si peu de candidat·e·s osent dénoncer clairement le génocide en cours en Palestine ?

Pendant que l'extrême droite s'organise, gagne du terrain et banalise des discours racistes, islamophobes et transphobes, les voix antiracistes, internationalistes et anticoloniales sont systématiquement marginalisées. Dans le contexte actuel, où même le mot « cessez-le-feu » semble trop radical pour certains élu·e·s, il est impératif que des voix s'élèvent pour défendre le droit des peuples à vivre, à résister, à exister.

En écartant les petits partis des débats publics, on retire aussi de la scène politique les voix qui refusent de se plier au consensus mou, qui défendent la justice sociale, qui parlent d'écologie sans compromis, de solidarité internationale, de désarmement, de redistribution des richesses.
Un récent article de La Presse révélait que plusieurs jeunes choisissent de ne pas voter. Ils ne se reconnaissent pas dans les discours, les priorités ou les partis dominants. C'est précisément en élargissant la palette des idées qu'on peut reconnecter avec ces personnes. Il n'est pas surprenant que tant de gens se tournent vers l'abstention, quand les seuls débats auxquels ils ont accès sont ceux qui évitent soigneusement les sujets qui fâchent.

Nous ne sommes pas candidat·e·s pour faire joli. Nous sommes là parce que nous croyons, malgré tout, en la démocratie. Parce que nous croyons que les votes annulés, comme ceux pour le Parti Rhinocéros, devraient être comptés comme des voix de contestation légitime. Parce que nous croyons que confronter Steven Guilbeault à son bilan environnemental, ou dénoncer les inégalités criantes du système capitaliste, ou défendre le peuple palestinien, est non seulement légitime, mais urgent.

Nous ne demandons pas un traitement de faveur. Nous demandons simplement d'être traités comme des candidat·e·s à part entière. C'est une question de respect pour les électeurs et électrices qui nous ont appuyé·e·s, une question de principe démocratique, et une question de justice.

Nous appelons les organisateurs de débats, les institutions citoyennes, les médias locaux, et surtout, la population de Laurier–Sainte-Marie, à exiger mieux. À réclamer des débats ouverts, courageux, où les voix marginalisées ont toute leur place.

Parce que la démocratie, ce n'est pas seulement le droit de voter. C'est aussi le droit d'être entendu. Et parfois, de déranger.

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Retroussons nous les manches : Un programme fédéral d’infrastructures pour la prospérité à long terme et la résilience climatique de nos collectivités

En tant que leaders municipaux aux quatre coins du pays, nous sommes témoins, jour après jour, des impacts bien réels des changements climatiques dans nos collectivités. (…)

En tant que leaders municipaux aux quatre coins du pays, nous sommes témoins, jour après jour, des impacts bien réels des changements climatiques dans nos collectivités. Chaleurs extrêmes, feux de forêt, inondations, tempêtes destructrices : les effets de la crise climatique se multiplient et leurs coûts deviennent impossibles à ignorer.

Depuis des décennies, nous sommes en première ligne des efforts visant à protéger les
personnes, les familles et les infrastructures des aléas climatiques. Nous avons investi pour
renforcer la résilience de nos communautés et pour réduire les émissions à la source.

Ces actions demeurent cruciales mais il est clair que, pour assurer la sécurité et la prospérité à
long terme de nos collectivités, tous les paliers de gouvernement doivent en faire plus pour
enrayer la crise climatique et accélérer la transition vers l'économie de demain. Un engagement
fédéral plus ferme est indispensable pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de
serre et bâtir une économie libérée des combustibles fossiles — des priorités maintes fois
affirmées, mais trop peu concrétisées au cours des vingt dernières années.

Cette ambition est d'autant plus nécessaire à l'heure où des menaces sans précédent pèsent
sur notre économie et sur la souveraineté de notre territoire. En réduisant notre dépendance
aux énergies fossiles, nous protégeons notre économie contre la volatilité des marchés
mondiaux et contre les pressions de partenaires commerciaux hostiles, tout en nous
positionnant pour réussir dans une économie mondiale en voie de décarbonation.

En tant qu'élus municipaux, nous appelons le gouvernement fédéral à adopter une vision plus
ambitieuse et des mesures plus audacieuses pour protéger l'économie tout en répondant à
l'urgence climatique. Une stratégie cohérente qui articule les défis climatiques et économiques
permettra de réduire les coûts liés aux impacts climatiques pour les municipalités, d'améliorer
l'abordabilité au sein de nos communautés et de favoriser une prospérité durable pour
l'ensemble de la population. Ce projet structurant, à l'échelle fédérale, générera des retombées
concrètes tant pour le Québec que pour l'ensemble du pays.

Voici cinq grandes idées pour orienter nos actions dans la bonne direction. Elles ne constituent
ni une liste exhaustive des mesures que doit prendre le gouvernement fédéral, ni un substitut
aux efforts déjà engagés par l'ensemble des paliers gouvernementaux pour atténuer les
impacts des changements climatiques et s'y adapter. Il s'agit plutôt de projets concrets et
ambitieux, capables de générer des retombées majeures sur le plan climatique et de renforcer
la résilience économique du Québec et du Canada — dès aujourd'hui et pour les générations à
venir. Ces projets exigeront une forte coordination entre nos différents paliers de gouvernement.

Cinq politiques pour des communautés plus fortes et plus résilientes

Bâtir un réseau électrique propre d'est en ouest et du sud au nord

L'électrification constitue l'avenir de l'économie canadienne. Pour répondre à la demande
croissante des véhicules, bâtiments et industries, il faudra au minimum doubler — voire tripler
— la capacité actuelle de production d'électricité à travers le Canada. Ce chantier d'envergure
permettra à lui seul de créer quelque 60 000 emplois dans le secteur de l'électricité.

Parallèlement, il est essentiel de renforcer les interconnexions entre les réseaux régionaux afin
d'assurer la fiabilité du système et de faire baisser les coûts pour les consommateurs. Le
gouvernement fédéral peut assumer un rôle déterminant dans la promotion et la nature des
interconnexions. Accélérer le déploiement d'un réseau électrique propre, d'est en ouest et
jusqu'au nord, renforcerait considérablement la résilience du Canada face aux incertitudes des
marchés internationaux.

Contrairement aux pipelines, qui traversent les territoires sans offrir de retombées locales
significatives, les réseaux électriques génèrent des occasions économiques concrètes pour les
collectivités et les entreprises qui s'y raccordent.

Un déploiement public des infrastructures de transmission à l'échelle canadienne nécessiterait
un investissement estimé à 30 milliards de dollars au cours des prochaines décennies. Il
s'agirait toutefois d'un investissement rentable, puisque la transmission d'électricité constitue
une infrastructure génératrice de revenus. Ce projet permettrait également de libérer des
investissements publics et privés majeurs dans les capacités de production d'énergies
renouvelables (solaire, éolien, géothermique, marémotrice et hydroélectrique) — un potentiel
déjàmis à profit par de nombreuses communautés autochtones.


Construire des millions de logements hors-marchés, efficaces énergétiquement, à grande échelle

Nos collectivités sont confrontées à une crise du logement d'une ampleur sans précédent. Pour
répondre aux besoins d'ici 2030, on devra construire près desix millions de nouveaux
logements
, dont une part importante devra être hors marché afin de garantir l'abordabilité pour
tous les types de ménages.

Le gouvernement fédéral a déjàassumé un rôle de chef de file en matière de logement, mais
très peu d'unités hors marché ont été construites au cours des trente dernières années.
Aujourd'hui, miser sur desconstructions modulaires et à haute efficacité énergétique représente
une occasion unique de conjuguer accessibilité au logement et la réduction des émissions de
GES. Les investissements publics dans ce domaine peuvent également favoriser un
aménagement du territoire durable, en privilégiant des quartiers piétonniers bien desservis par
le transport collectif, et à l'abri des risques d'inondation ou d'incendie.

Fixer un objectif d'un million de logements abordables et éco-efficients au cours des prochaines
années permettrait de faire une différence concrète sur le marché. Viser deux ou trois millions
d'unités constituerait une véritable transformation à l'échelle du pays.

Bien que la construction de logements publics exige des investissements initiaux importants,
elle permet la création d'actifs collectifs stables, tout en générant des retombées économiques
significatives pour les travailleuses et travailleurs ainsi que pour l'ensemble de la chaîne
d'approvisionnement du secteur de la construction.


Rénover l'ensemble des logements pour les personnes à faible revenu et des immeubles à logements multiples

Les avantages de l'efficacité énergétique ne doivent pas se limiter aux nouvelles constructions.
Rénover le parc immobilier existant représenteune occasion unique de réduireles coûts
énergétiques, de diminuer les émissions de GES et de stimuler l'emploi local.

Or, les programmes fédéraux de rénovation ont historiquement souffertd'un sous-financement
chronique ou d'une durée trop limitée. Ces programmes ont surtout bénéficié aux ménages
aisés habitant des maisons unifamiliales, laissant souvent de côté les ménages à faible revenu
et les immeubles à logements multiples.
Le gouvernement fédéral a l'occasion de lancer une vaste vague de rénovations en finançant
l'efficacité énergétique des immeubles à logements multiples et en offrant des travaux
entièrement gratuits aux ménages en situation de précarité. Un investissement annuel de 2
milliards de dollars
suffirait à concrétiser cette vision.
Ce chantier d'envergure permettrait de créer des centaines de milliers d'emplois à travers nos
collectivités. De plus, la croissance de la demande pour des technologies comme les
thermopompes offrirait d'importantes occasions de développement pour la fabrication locale.
Les politiques d'achat du gouvernement fédéral pourraient être mises à profit pour créer une
demande continue pour des produits et des matériaux fabriqués au Canada.


Construire un système interprovincial de trains à grande vitesse et d'autobus interurbains

Au 19ᵉ siècle, le chemin de fer a été le pilier de notre économie. Au 21ᵉ, le train à grande
vitesse peut jouer ce rôle de nouveau. Pourtant, nos territoires accusent un sérieux retard dans
ce domaine à l'échelle internationale.

Un réseau de TGV permettrait de remplacer bon nombre de vols court-courriers et de trajets en
voiture, tout en réduisant considérablement les émissions. Ce réseau doit être complété par un
maillage d'autobus régionaux, essentiel pour relier les petites collectivités et assurer une
couverture équitable du territoire. L'échec des sociétés d'autobus privées à livrer des services
de transport collectif en régions exige l'intervention du secteur public.

Le projet Alto, qui vise le corridor Toronto–Québec, constitue une première étape importante.
Mais il reste limité à une partie du pays et n'inclut aucun nouveaux services de desserte
régionale par autobus. De plus, son modèle fondé sur un partenariat public-privé a montré ses
faiblesses ailleurs.

Ce qu'il faut, c'est un véritable service public de TGV desservant le pays d'est en ouest au nord,
soutenu par des réseaux d'autobus régionaux. Un tel projet entraînerait des bénéfices pour
toutes les communautés qui y seraient reliées. Si l'ensemble des véhicules est électrique, les
retombées climatiques seraient majeures. Par ailleurs, l'augmentation de la demande pour ces
véhicules, couplée à des investissements publics dans le secteur manufacturier et des
nouvelles normes de contenu canadien pourrait devenir un puissant moteur de développement
industriel.


Mettre en œuvre une stratégie canadienne de résilience, d'intervention et de reconstruction

Les catastrophes survenues à Lytton, Jasper, Fort McMurray et Slave Lake illustrent les
conséquences humaines dramatiques des changements climatiques. Ces communautés ne
sont malheureusement pas des cas isolés. Sans action rapide à l'échelle mondiale, les
dommages pour le Canada pourraient atteindre 100 milliards de dollarspar an d'ici 2050.

Le gouvernement fédéral dispose des leviers nécessaires pour agir, mais les investissements
actuels en adaptation demeurent largement insuffisants. Pourtant, chaque dollar investi en
prévention permet d'éviter entre 13 et 15 dollars en pertes futures.

En cas de catastrophe, le gouvernement fédéral doit aussi jouer un rôle plus actif pour soutenir
la reconstruction des communautés. Un soutien inadéquat ralentit leur relance et alourdit les
impacts économiques. Désigner un ministre responsable de l'intervention et de la reconstruction
serait une première étape essentielle pour bâtir une réponse plus rapide, plus cohérente et plus
efficace. Le gouvernement fédéral doit également disposer des ressources nécessaires afin
d'appuyer les efforts d'intervention et de reconstruction qui impliquent plusieurs paliers de
gouvernement et de nombreux acteurs privés.

Comment financer ces mesures


Renforcer le principe du pollueur-payeur

La loi fédérale oblige les pollueurs à assumer les coûts que leurs activitésimposent à la société
— généralement par des programmes de responsabilité élargie des producteurs ou des
paiements directs aux gouvernements. Par exemple, en cas de déversement pétrolier, c'est à
l'exploitant de l'oléoduc de financer le nettoyage. Pourtant, ce principe demeure largement
inappliqué dans le contexte climatique.

L'industrie des combustibles fossiles est la principale source de pollution carbone au Canada,
responsable deprès du tiers des émissionsde gaz à effet de serre à l'échelle fédérale.
Pourtant, elle n'est pas tenueresponsable des dommages climatiques qu'elle engendre.

Pour appliquer concrètement le principe du pollueur-payeur à cette industrie, on pourrait
instaurerune taxe sur les dommages climatiques — sous forme de surtaxe ou de redevance
supplémentaire sur la production de pétrole, de gaz et de charbon. Les revenus générés
seraient versés directement à un fonds national de résilience, d'intervention et de
reconstruction. Selon le niveau de taxation retenu, des milliards de dollars seraient redirigés des
activités polluantes vers la sécurité et la protection de nos collectivités.


Réaffecter les subventions à la production de combustibles fossiles

Entre 2021 et 2023 — dernières années pour lesquelles des données sont disponibles —
l'industrie pétrolière et gazière a généré 138 milliards de dollars de profits au Canada, tout en
contribuant très peu aux efforts collectifs de lutte contre les changements climatiques. Malgré
cela, elle continue de bénéficier d'un soutien financier massif de la part du gouvernement
fédéral.

Ce soutien prend la forme de subventions directes à l'infrastructure, comme pour l'expansion de
l'oléoduc Trans Mountain, ou encore de garanties de prêt et d'un financement public offerts par
des sociétés d'État telles qu'Exportation et développement Canada. Ces subventions
reviennent à imposer un prix négatif sur le carbone, ce qui a pour effet d'encourager davantage
la pollution.

Bien que les montants varient d'une année à l'autre, les subventions fédérales à l'industrie
fossile ont comptabilisé au moins 75 milliards de dollars au cours des cinq dernières années —
un chiffre qui ne tient pas compte des échappatoires dans le système de tarification du carbone
industriel, qui représentent à elles seules environ3 milliards de dollars par an.
Mettre un terme à ces subventions libérerait chaque année plusieurs milliards de dollars en
fonds publics, qui pourraient être investis dans la transition vers une économie plus propre, plus
juste et plus durable.


Créer une banque publique de développement

Au-delà des dépenses directes, le gouvernement fédéral peut jouer un rôle clé pour stimuler les
investissements sobres en carbone et générateurs d'emplois, en mobilisant une finance
publique au service d'objectifs collectifs. Contrairement à l'Allemagne, à la Chine, au Brésil et à
bien d'autres pays, le Canada ne dispose pas d'unevéritable banque nationale de
développement.
Les sociétés d'État fédérales existantes soutiennent principalement les
investissements privés à but lucratif.
La création d'une banque publique de développement, axée sur des projets climatiques d'intérêt
public, permettrait de faciliter l'accès au capital pour les municipalités et les groupes
communautaires.
Cette banque exigerait une capitalisation publique initiale de plusieurs milliards, voire de
dizaines de milliards de dollars. Toutefois, en tant que prêteuse et détentrice d'actifs, elle
générerait des revenus pour le gouvernement fédéral tout en accélérant les efforts de
décarbonation portés par les collectivités et le secteur public à travers le pays.

Signataires :
Conseiller Francis Allaire, Blainville
Conseiller Pierre-Luc Arsenault, Chandler
Conseiller Adam Baden-Clay, Antigonish County
Conseillère Lori Baldwin-Sands, St. Thomas
Conseillère Anne Barabé, Boucherville
Mairesse Évelyne Beaudin, Sherbrooke
Maire Merlin Blackwell, Clearwater
Conseillère Loïc Blancquaert, Saint-Lambert
Conseiller Jacques Bouchard, Saint-Jérôme
Conseiller Phil Brennan, Severn
Conseillère Gabrielle Brisebois, Montmagny
Maire Vickey Brown, Cumberland
Conseillère Sue Cairns, Kimberley
Maire adjoint Godwin Chan, Richmond Hill
Conseiller Debbie Chapman, Kitchener
Maire Scott Christian, Region of Queens
Conseiller Karen Cilevitz, Richmond Hill
Conseiller Jean Cloutier, Deschambault-Grondines
Conseiller Will Cole-Hamilton, Courtenay
Maire Spencer Coyne, Princeton
Conseillère Catherine Craig-St-Louis, Gatineau
Conseiller David Croal, Gibson
Maire Martin Damphousse, Varennes
Conseiller Etienne Decelles, Sainte-Angèle-de-Monnoir
Conseillère Kacy DeLong, District of Lunenburg
Conseillère Anik Des Marais, Gatineau
Conseiller Alicia Despins, Québec
Maire Corrie DiManno, Banff
Conseiller Deborah Doherty, Collingwood
Conseiller Étienne Dupuis, Crabtree
Conseillère Hilary Eastmure, Nanaimo
Conseiller Jon Farmer, Owen Sound
Conseillère Jane Fogal, Halton Hills
Maire Adrian Foster, Clarington
Mairesse adjointe Sarah Fowler, Tahsis
Conseiller Skylar Franke, London
Conseillère Danielle Fraser, Westville
Conseiller David Froh, Regina
Conseiller Pete Fry, Vancouver
Directeur de secteur Justine Gabias, Halfmoon Bay
Conseillère Mélodie Georget, Mont-Saint-Hilaire
Maire Pierre Germain, Prévost
Conseiller Derek Giberson, Oshawa
Conseillère Christine Gingras, Plessisville
Conseillère Alison Gu, Burnaby
Conseiller Pierre Guénard, Chelsea
Maire Marc-André Guertin, Mont-Saint-Hilaire
Maire adjoint Benjamin Hendriksen, Yellowknife
Conseiller Linda Heshka, Melville
Conseiller Doug Hillian, Courtenay
Conseiller David Huggins-Daines, Sainte-Adèle
Maire Richard Ireland, Jasper
Conseiller Michael Janz, Edmonton
Conseiller Evan Jolicoeur, Courtenay
Conseillère Susan Kim, Victoria
Maire Sean Krausert, Canmore
Maire Dan Kutcher, Summerside
Conseillère Joy Lachica, Peterborough
Conseiller Jérémy Laplante, Paspébiac
Conseiller Joey Leckman, Prévost
Conseillère Line Légaré, Saint-Adolphe-d'Howard
Conseiller Martin Leprohon, Saint-Basile-le-Grand
Conseillère Laure Letarte-Lavoie, Sherbrooke
Maire Adam Lordon, Miramichi
Conseillère Cecilia Macedo, Laval
Conseillère Leah Main, Silverton
Conseiller John Manuel, Golden
Mairesse Maude Marquis-Bissonnette, Gatineau
Directrice de secteur Robyn Mawhinney, Strathcona Regional District
Conseiller Reid McAlpine, Markham
Maire Dorothy McCabe, Waterloo
Conseillère Melanie McCollum, Courtenay
Conseiller Ian McGrath, Truro
Conseillère Jessica McIlroy, North Vancouver
Conseiller Tom McLennan, Yellowknife
Conseillère Jennifer Meilleur, Comox
Conseiller Shawn Menard, Ottawa
Conseillère Kim Méthot, Saint-Basile-le-Grand
Conseillère Wendy Morin, Courtenay
Conseiller David Morin, Mont-Saint-Hilaire
Conseillère Lenore Morris, Whitehorse
Conseillère Joy-Anne Murphy, Camrose
Directrice de secteur Alison Nicholson, Cowichan Valley Regional District
Conseiller Troy Nixon, Fernie
Mairesse adjointe Sheilagh O'Leary, St. John's
Conseiller Aaron Paquette, Edmonton
Conseillère Valérie Patreau, Outremont, Montréal
Conseiller Laura Patrick, Salt Spring Island / Islands Trust
Conseillère Leslie Payne, Nelson
Conseiller Chris Pettingill, Squamish
Conseillère Teale Phelps Bondaroff, Saanich
Mairesse Valérie Plante, Montréal
Maire Jacques Poulin, Fossambault-sur-Le-Lac
Conseillère Sherri Rollins, Winnipeg
Conseillère Bridget Ryan, Erin
Conseillère Dianne Saxe, Toronto
Conseillère Margo Sheppard, Fredericton
Conseiller Evan Spencer, Calgary
Maire Michelle Staples, Duncan
Conseillère Wendy Stephen, Kingston
Conseillère Jenny Tan, Maple Ridge
Conseillère Keren Tang, Edmonton
Conseiller Alvin Tedjo, Mississauga
Conseiller Jonathan Théorêt, Chertsey
Conseiller Troy Therrien, Cumberland
Conseillère Natacha Thibault, Otterburn Park
Conseiller Sam Trosow, London
Conseiller Alexandre Turcotte, Otterburn Park
Conseiller Benjamin Turcotte, Val-d'Or
Conseiller Tony Valente, North Vancouver
Mairesse Mélanie Villeneuve, Otterburn Park
Conseillère Mary Wagner, Langford
Conseiller Courtney Walcott, Calgary
Conseiller Nick Ward, Cumberland
Conseiller Pat Warren, Kawartha Lakes
Conseiller Alexandre Warnet, Laval
Maire Bob Wells, Courtenay
Conseiller Howard Williams, Wolfville
Conseillère Michael Wolfe, Richmond
Conseiller Jesse Wright, District of Mackenzie
Conseillère Shanon Zachidniak, Regina
Conseiller Margaret Zwart, Clarington

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La Coalition Halte-Air Saint-Hubert interpelle les candidat.e.s aux élections fédérales

15 avril, par Coalition Halte-Air Saint-Hubert — , , ,
Longueuil, 11 avril 2025. - La Coalition Halte-Air Saint-Hubert vient d'adresser un sondage d'une quinzaine de questions aux candidat.e.s des différentes formations politiques (…)

Longueuil, 11 avril 2025. - La Coalition Halte-Air Saint-Hubert vient d'adresser un sondage d'une quinzaine de questions aux candidat.e.s des différentes formations politiques pour connaître leur position sur le développement de l'aéroport Saint-Hubert de Longueuil. Ce sondage est accompagné d'un dossier d'information qui est public.

La Coalition rappelle que les aéroports sont de juridiction fédérale, et conséquemment, les députés fédéraux des circonscriptions proches de l'aéroport Saint-Hubert non seulement se doivent d'avoir un positionnement politique, mais aussi un pouvoir d'intervention sur tout projet d'expansion qui aura des impacts sur la vie, la santé, les finances de leurs électrices et électeurs, et de leurs familles.

De plus, la question des conséquences climatiques de l'expansion de l'aéroport est d'autant plus pertinente qu'Environnement Canada a annoncé début janvier que « 2025 sera l'une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées depuis l'ère préindustrielle ». La Coalition rappelle qu'en 2019 le Bloc Québécois, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti Vert ont endossé la Déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique, puis qu'avec le Parti Libéral (PLC), ces partis se sont aussi engagésfin 2024 à respecter le Consensus québécois en environnement. Parmi ces engagements, figurent :
- -

"Nous croyons que les changements climatiques sont un enjeu prioritaire et nous sommes engagés à agir pour réduire les émissions de GES de notre province." " Nous voulons nous déplacer de manière plus durable et avoir accès à des options de transport moins polluantes, efficaces et abordables."

Dans ce contexte, la Coalition invite les candidat.e.s à prendre leurs responsabilités et à remplir le sondage rapidement. La Coalition en publiera les résultats sur les réseaux sociaux et en informera les 6000 personnes qui ont signé sa pétition.

Les quelques candidat.e.s dont les coordonnées ne sont pas encore connues ou rendues publiques sont invité.e.s à contacter la Coalition pour recevoir toute l'information nécessaire.

Pour information : coalition.halteair@gmail.com
https://www.facebook.com/coalitionhalteairSH

instagram.com/coalitionhalteairsh/

https://twitter.com/Coalition_YH

http://coalitionhash.qc.lu/

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Le CNC demande à Carney et Poilievre de mettre cartes sur table à propos de l’assurance-emploi

15 avril, par Conseil national des chômeurs et chômeuses — , , ,
Montréal, le 14 avril 2025 – À l'approche des débats des chefs, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) demande aux chefs des libéraux et des conservateurs (…)

Montréal, le 14 avril 2025 – À l'approche des débats des chefs, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) demande aux chefs des libéraux et des conservateurs d'expliciter leurs positions respectives sur l'assurance-emploi.

« Si le NPD et le Bloc Québécois ont fait preuve de clarté, il faut que les électeurs et électrices sachent quels sont les plans à propos de l'assurance-emploi de ceux qui aspirent à les gouverner. Dans le contexte actuel de guerre commerciale et d'incertitude économique généralisée, il est fondamental pour les chefs de faire preuve de clarté », a déclaré Selma Lavoie, co-porte-parole du CNC.

Ainsi, le CNC formule deux questions précises pour les chefs du Parti libéral et du Parti onservateur :

• Après l'annonce de mesures temporaires par son gouvernement, est-ce Mark Carney conserve
l'engagement de son parti quant à l'implémentation d'une réforme permanente de l'assurance emploi, permettant une couverture plus élargie et des protections pour les travailleurs et travailleuses saisonniers et autonomes, notamment ?

• Dans le contexte de la guerre commerciale, est-ce que Pierre Poilievre considère toujours qu'améliorer l'admissibilité de l'assurance-emploi conduirait à « une augmentation permanente du
chômage » (comme il le disait en 2009, en pleine crise économique, et en 2016) et que les programmes d'aide sont une façon pour le gouvernement de « payer les gens pour ne pas travailler » (comme il le disait en 2021, en pleine pandémie) ?

« Les deux principaux partis n'ont a pas encore publié de plateformes véritables : nous attendons leurs réponses avec impatience », a conclu Milan Bernard, co-porte-parole du CNC.

Le CNC en campagne !

Avec le slogan, « QUAND LA MENACE PLANE, ÇA PREND UNE VRAIE ASSURANCE-EMPLOI ! », le CNC compte faire de l'assurance-emploi un enjeu important de l'élection. Dans cet objectif, il s'est inscrit comme « tiers » auprès d'Élections Canada, et déploie en ce moment sur l'ensemble du territoire québécois des milliers de pancartes de type électoral et une large panoplie d'outils de communication en ligne.

Pour en savoir plus : www.lecnc.com/pensezy

Source : Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC)

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Le Pee Wee Jagmeet Singh

15 avril, par Jean-François Delisle — , , ,
Il y a quelque chose d'irréel à voir évoluer le Nouveau Parti démocratique (NPD). Son leader Jagmeet Singh fait figure d'égaré dans l'immense joute électorale qui se déroule en (…)

Il y a quelque chose d'irréel à voir évoluer le Nouveau Parti démocratique (NPD). Son leader Jagmeet Singh fait figure d'égaré dans l'immense joute électorale qui se déroule en ce moment. Il s'est replié sur les thèmes traditionnels du parti, qui tournent autour de la justice redistributive essentiellement. "Faisons payer les riches", clame-t-il à tout propos.

Il a raison bien sûr, mais dans le contexte du présent l'affrontement canado-américain, sa candidature au poste de Premier ministre ou même de chef de l'Opposition officielle ne peut être prise au sérieux. Il ne s'illusionne pas lui-même là-dessus en dépit du fait qu'il ne l'admettra jamais publiquement.

Le parti stagne à 8% d'intentions de votes, tout juste devant les Verts. Singh a beau répondre qu'il se soucie de faire campagne et de défendre les thèmes chers à sa formation, il ne peut pas ne pas s'apercevoir qu'elle se dirige vers une marginalisation peut-être irrémédiable. L'avenir le dira. Mais il descend de 17% du vote obtenu en 2021 à 8% selon les derniers sondages. La chute est donc considérable. Le parti se trouve plus isolé que jamais et son chef ne parvient pas à rassembler et galvaniser ses militants et électeurs. Le NPD est coincé entre deux géants de la politique fédérale, le Parti libéral dirigé par Mark Carney et le Parti conservateur de Pierre Poilievre. L'ensemble de l'électorat ne prête pas une oreille attentive aux dénonciations convenues de Jagmeet Singh contre les riches. L'électorat porte toute son attention sur Carney et Poilievre pour savoir lequel est le plus en mesure d'affronter le président américain Donald Trump afin de défendre les intérêts canadiens dans l'immense conflit commercial qui se déploie sous nos yeux en ce moment. Le Canada se trouve à un moment-charnière de son histoire.

Carney et Polievre dirigent deux partis importants, les seuls à vocation de pouvoir. Les petits joueurs (comme le NPD, le Bloc québécois et les Verts) ne sont guère écoutés par la masse de l'électorat, qui les perçoit comme ne faisant guère le poids dans ce duel de titans. En ce sens, Jagmeet Singh rame dans le vide, en dépit de la pertinence de plusieurs de ses propositions.
Il a perdu beaucoup de ses appuis traditionnels au profit des libéraux, ce qui n'a rien de surprenant quand on y regarde de plus près. Plusieurs partisans néo-démocrates sont en effet des libéraux de gauche qui veulent empêcher à tout prix l'arrivée au pouvoir des conservateurs de Pierre Poilievre et mettre en place un premier ministre capable de tenir tête à Donald Trump. Alors que monsieur Singh se contente de radoter les thèmes traditionnels du parti sur toutes les tribunes, c'est Mark Carney qui rafle la mise comme meilleur premier ministre capable de contrecarrer les plans de Trump. Que cette perception soit juste ou erronée, elle impose à monsieur Singh l'image d'un rêveur plus ou moins compétent en matière de relations avec les États-Unis "trumpiens".

Autre erreur de monsieur Singh : vu qu'il a détenu la balance du pouvoir après le scrutin de 2021, il s'est exagéré la force de son parti en forçant Justin Trudeau à adopter quelques mesures progressistes issues de son programme. Il faut dire que la conquête de la présidence par Trump a depuis radicalement a changé la donne, autant partisane que diplomatique.

Il faut mentionner le sempiternel problème du manque d'audience du NPD au Québec. Jagmeet Singh n'est venu que rarement dans "la Belle Province" où seul Alexandre Boulerice "tient le fort" dans le comté montréalais de Rosemont-La Petite-Patrie. Monsieur Singh n'a jamais adopté de plan cohérent pour affirmer une présence néo-démocrate ici. Aucune équipe substantielle ne fut constituée, aucun lieutenant éminent de monsieur Singh n'a jamais parcouru les comtés du Québec. On n'a observé aucun effort de sa part pour mettre sur pied une équipe de candidats inspirants aptes à drainer le vote populaire québécois. Considérerait-il donc le Québec comme obstinément réfractaire à son parti ?

Pourtant, l'électorat québécois avait donné 59 députés au NPD lors du scrutin fédéral de 2011 sous Jack Layton (un anglo-montréalais), ce qui prouve au contraire que le Québec n'est pas une terre stérile pour le parti quand il consent aux efforts requis pour y conquérir une audience. On est présentement loin du compte. Les successeurs de monsieur Layton, Thomas Mulcair d'abord puis ensuite Jagmeet Singh ont gaspillé cet héritage, laissant reculer le parti en termes de votes et de députés. Seul Alexandre Boulerice a réussi à se maintenir en place, mais survivra-t-il politiquement cette fois encore ? On ne peut guère le prévoir, mais il faut l'espérer.

Libéraux et néo-démocrates sont deux formations qui se voient comme multiculturalistes et, par conséquent, qui se méfient du nationalisme québécois, en particulier sous sa forme indépendantiste. Les mesures qu'ils mettent de l'avant s'inspirent d'une centralisation qui heurte l'autonomisme québécois. Le Parti libéral étant une formation à vocation de pouvoir et le NPD se complaisant généralement dans le rôle de "bonne conscience" sociale du Parlement, les libéraux peuvent se présenter comme des centristes de gauche, capables de mettre en oeuvre des politiques progressistes. On le sait, les libéraux sont très habiles à piller les propositions de leurs adversaires conservateurs et néo-démocrates pour accroître leur audience auprès de la population.
En négligeant le Québec et son importante frange nationaliste (que ce soit sous sa version autonomiste ou indépendantiste), les néo-démocrates se coupent de la province la plus importante en termes de population et de comtés, après l'Ontario.

Enfin, Jagmeet Singh n'est pas le chef approprié pour percer au Québec et sortir le parti du pétrin, en dépit de sa bonne volonté et de la sympathie qu'il peut inspirer. Après la probable victoire libérale du 28 avril prochain, et le score sans doute minable que son parti récoltera si on se fie aux sondages actuels, ce qui reste de militants et de militantes lui montreront sans doute la porte. Il faudra reconstruire le NPD.

Cela constituerait le moment idéal pour lui redonner un nouveau souffle et le doter d'une autre direction dont la conquête du Québec constituerait une des principales missions. Sinon, on peut craindre qu'il ne sombre dans une marginalité définitive, prélude à sa possible disparition. En résumé, il doit se doter d'une culture du pouvoir, à moins de vouloir demeurer indéfiniment dans l'opposition. La politique est l'art du possible, lequel repose largement sur celui du compromis. Le pragmatisme doit l'emporter si on veut changer les choses en profondeur.

Jean-François Delisle

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Résister à la droite conservatrice : un champ miné de doutes

L'élection fédérale de 2025 soulève des enjeux cruciaux quant à la lutte contre la montée généralisée de l'extrême droite populiste, démagogique et destructrice des acquis des (…)

L'élection fédérale de 2025 soulève des enjeux cruciaux quant à la lutte contre la montée généralisée de l'extrême droite populiste, démagogique et destructrice des acquis des droits sociaux, culturels et économiques depuis la Deuxième Guerre mondiale.

On ne peut ignorer l'expansion des dérives autoritaires de l'extrême droite dans plusieurs pays, au premier chef aux États-Unis, mais ce phénomène a ses avatars en Europe, en Argentine (Milei), au Brésil (Bolsonaro) et au Canada avec le parti conservateur sous la main de fer de Pierre Poilièvre déguisé en agneau avec son image surannée du bon père de famille. Ses discours trahissent sa source d'inspiration, soit la mouvance libertarienne radicale du développement capitaliste. Comme acteur politique, il incarne le combattant suprême contre l'État, institution centrale garante de la promotion et de la protection de principes démocratiques pour maintenir une forme de cohésion et des dérives abusives. Sa proposition phare consiste à annoncer des baisses d'impôts ; il n'a pas encore sorti la tronçonneuse comme Milei et Musk, mais ça s'en vient. Derrière les baisses de taxes se profilent les coupures et l'affaiblissement de l'État et de ses services. En d'autres termes, les politiques sociales en faveur du bien commun sont remises en question.

La conjoncture actuelle correspond à une étape plus poussée dans la transformation accélérée de l'impérialisme et des moyens de production et de communication contrôlée par une bourgeoisie de plus en plus riche et de plus en plus conquérante. Dans un contexte déroutant, Donald Trump clame devant le monde entier : « Libération ! » Son exclamation vise à célébrer tous ses espoirs dans les modes de production libertariens qui se veulent par essence sans foi ni loi. Les capitalistes se veulent complètement libres de faire croître leur capital sans aucunes restrictions sans se préoccuper des intérêts et des besoins des travailleurs, des travailleuses et de l'ensemble des citoyens et des citoyennes. Plus près de nous, le nouveau prêcheur canadien du capitalisme libertarien, Pierre Poilièvre, déclame sa prophétie fallacieuse : « si vous travaillez fort, vous pourrez vous bâtir une maison… » Il pourrait le dire autrement en explicitant sa pensée pour réduire le rêve individuel à sa dimension matérielle et à la propriété privée, sans autre horizon que de réduire la vie de chaque individu aux limites d'un bungalow. Comme prêcheur de la méritocratie individualiste, il n'est que le reflet de cette logique libertarienne. Et c'est ce qui le rend dangereux et toxique, car les citoyens et les citoyennes sont réduits à la passivité, trop occupés à payer leur hypothèque à la banque, obligation perçue comme une laisse sans fin.

Les sirènes d'un bonheur factice.

Le bonheur promu par Pierre Polièvre et ses fidèles correspond à leur credo libertarien ; le chef utilise tous les canons de la propagande pour promouvoir une société complètement dominée par les forces dynamiques du marché : fabrication d'ennemis imaginaires (ses opposants, les fonctionnaires, les journalistes, les intellectuels, etc.) ; promotion de l'individualisme et du paternalisme ; mépris des institutions (Poilièvre a souvent qualifié des maires et mairesses d'incompétents, par exemple) ; l'utilisation d'avanies multiples si nécessaires ; la promotion d'une sorte de paradis mythique fondé sur l'argent, etc. Comme le souligne Edgar Morin dans son dernier livre, Cheminer vers l'essentiel, « "En politique, on peut même dire que l'imaginaire est plus réel que le réel. Au nom d'une idée, d'une idéologie, on peut massacrer une population tout entière. Donc, l'imaginaire est plus fort que le réel. Nous sommes guidés par des obsessions, des fantasmes répétitifs, des images culturelles qui nous poursuivent. Nous cherchons un visage mythique à travers les visages réels, et le visage mythique est plus important que le visage réel sur lequel se plaque le mythe pour exister.1"

Pierre Poilièvre est le promoteur du perpétuel chantier des constructeurs d'une société productiviste en croissance perpétuelle pour nourrir la consommation… rentable pour l'élite économique et financière. Et ces césars ne chôment jamais. Ils arrivent à convaincre la masse que leur sort dépend de leurs capacités individuelles et qu'accéder à la capacité de consommer est le comble du bien-être. Cela dit, nous savons très bien comme l'a formulé clairement K. Marx et je paraphrase : les conditions d'existence des êtres humains dans la dynamique des rapports de production déterminent leur niveau de conscience. Dans une société de consommation, la plupart des gens peuvent très bien se satisfaire de protéger leur capacité à consommer sans percevoir la nécessité de s'inscrire dans la dynamique du développement pour le bien commun ; les valeurs sont réduites à la sphère personnelle. Dans un tel contexte, il est très difficile d'espérer que la masse puisse développer une conscience critique qui induit la capacité à agir et à dénoncer les mécanismes de domination et d'exploitation sur le plan politique. Par contre, souvent d'une manière surprenante, les gens simples perçoivent facilement où se trouvent leurs intérêts et cherchent quelles stratégies adopter pour les protéger et les promouvoir. Personne n'est indifférent au drame socioéconomique et politique qui se joue actuellement dans le grand théâtre international et sur la scène canadienne.

Une position circonstanciée.

Dans cette conjoncture, il me semble opportun de tenter une analyse circonstanciée, marquée par le doute. Reportons-nous à l'importante résistance organisée rapidement par une stratégie de résistance à l'envahisseur nazi. Louis Aragon, militant de la première heure a élaboré un discours national pour alimenter la réflexion de militant.e.s et de démocrates et les convaincre d'unir leurs forces pour combattre les envahisseurs, pas dans la perspective de gagner la guerre, mais de nuire à leurs avancées sur le terrain militaire, politique et idéologique. Les positions des résistant.e.s ne tenaient pas à un discours de circonstance, car ce sont bien les circonstances qui ont propulsé ce discours comme un outil de combat efficace contre la dictature fasciste. Comme le disait Aragon lui-même : « Je suis à la recherche d'un langage, un langage qui soit celui de notre temps, de notre peuple, et à la fois de la plus haute vague. Dans cette année, j'ai lu beaucoup de poèmes, les poèmes des autres […] je me dis qu'il faut étudier ce que les autres écrivent (Aragon 1935c : 1220).2 » Sa position indique qu'il cherchait le langage d'une position articulée et cohérente qui s'inscrirait dans les circonstances de son époque traversée par le doute sur l'avenir de l'Europe et de la France, en particulier, face à l'occupation allemande.

Comme le mentionne Fernando Pessoa dans son livre Livro do desassassossego3 (Le livre du doute) : « parfois on établit des théories en les pensant patiemment et honnêtement pour parfois agir contre elles ». Au moment d'écrire ces lignes, même en scrutant l'horizon le plus lointain, je ne vois aucun parti politique fédéral en mesure de présenter une remise en question fondamentale du système de domination capitaliste dans sa forme actuelle, bien au contraire. La mouvance du développement capitaliste libertarien progresse toutes voiles dehors. De plus en plus, l'élite bourgeoise économique mondiale cherche à éliminer toutes les entraves à la course à l'accumulation : affaiblissement de l'État, coupures dans les services, baisses de taxes et d'impôts, abandon de politiques sociales inspirées de la recherche d'une plus grande égalité socioéconomique, abandon de politiques fondées sur la promotion des droits socioéconomiques, abandons de la recherche de solutions à des problématiques cruciales comme le réchauffement climatique, etc. Certains économistes théoriciens derrière Trump proposent même d'abolir tous les impôts et de laisser la société être régulée selon les lois du marché. Adieu aux politiques sociales. En fait, on attaque les acquis historiques sur le plan des droits fondamentaux et socioéconomiques sur tous les plans. Devant les ignominies causées par l'élection de D. Trump, prototype du monstre déguisé en pierrot qui tente de nous faire danser devant l'autodafé des progrès sociaux, culturels, politiques et économiques, diverses formes de mobilisations créatrices s'imposent pour contrer les conséquences négatives de politiques destructrices. Tout n'est pas dit.

Signe encourageant, de plus en plus de gens protestent contre les politiques funestes de la droite, mais à ce jour, les révoltes populaires agissent sans une direction politique organisée et structurante. Aux États-Unis le parti démocrate semble en panne d'inspiration et les forces progressistes condamnées au doute et au silence cheminent à vau-l'eau. Est-ce que ce mouvement va se traduire en des positions susceptibles de faire bouger les partis politiques ? Difficile à dire, mais deux questions se posent à l'heure actuelle dans le cadre de la logique électoraliste canadienne :
Quel parti politique peut soutenir ou, à la limite, « récupérer » le mouvement social de protestation et d'affirmation contre les politiques libertariennes ?
Quel parti est le plus susceptible de protéger les principaux acquis sur le plan des droits individuels et des droits socioéconomiques ?

Dans le cadre de notre système électoral bipartite hérité de l'impérialisme britannique, les vieux partis bourgeois (conservateurs ou libéraux) alternent au pouvoir,4 mais la trame de fond reste toujours la même : maintenir les règles du jeu propre au développement capitaliste. Les tiers partis (NPD, Verts, Bloc Québécois et autres) jouent aussi dans le même film, trop souvent tout simplement comme figurants. Chaque capitaine des trois partis négligés s'accroche au cordage de son rafiot ballotté par des vents contraires en tentant de tendre la grande voile vers une victoire illusoire. Rien n'y fait. Bien sûr, ils représentent la partie congrue des électeurs et électrices porteurs de préoccupations fondées sur la recherche de la justice sociale, économique et culturelle et qui n'ont pas d'autres voix au gouvernement, mais leur voix est condamnée à l'opposition ; à l'occasion, ils arrivent à proposer des politiques alternatives, mais leur discours est emporté par le vent dominant. Cela dit, sans jamais pouvoir accéder aux commandes, les partis dits tiers restent condamnés à poser des questions et à tenter d'influer sur le cours des affaires politiques.

La conjoncture actuelle invite à la résistance.

Les événements historiques, incluant les actuels, sont en bonne partie déterminés par l'évolution des moyens de production et des superstructures que sont les institutions juridiques, politiques et la culture. Les conditions du développement sont imposées arbitrairement depuis fort longtemps ; nous héritons d'un passé vicié par un type de développement qui contribue à maintenir les inégalités sociales et économiques imposées par une caste dominante toujours avide d'une croissance continue afin de faciliter l'accumulation accélérée de dividendes. La lutte de classe se vit de mille manières selon les dimensions d'une conjoncture particulière. Aujourd'hui, La masse subit le sillage de la domination impérialiste des États-Unis. Tout le monde cherche une esquive, sans trop de succès.

Si je résume grossièrement, les gens de gauche, hier comme aujourd'hui, nous sommes toujours condamnés à voter pour un parti qui signifie voter pour le moindre mal. Dans la conjoncture actuelle, considérant les aspirations populaires en marche pour lutter contre les abus de pouvoir de la clique de plouques milliardaires à Washington, nous voilà forcés d'analyser sérieusement quel chef et quel parti est le plus en mesure de faire barrage à la montée de l'extrême droite au Canada et aux États-Unis ? En un sens, je pourrais dire simplement : poser la question, c'est y répondre, mais ce n'est pas tout à fait le cas. En réalité, les partis de l'opposition (NPD, BQ et verts), se retrouvent un peu K.O. devant la mouvance de la droite, même réduits à proposer des « réformettes » qui tombent à plat dans le contexte actuel. De leur côté, les deux protagonistes principaux sur la scène (PLC et PC) jouent la partition de la promotion des politiques conformes aux canons du néolibéralisme économique qui cherche à se redéfinir avec une fausse symphonie harmonieuse sur les rapports sociaux et des enjeux cruciaux (développement économique et commercial, lutte contre le changement climatique, maintien des programmes sociaux, immigration, développement militaire, etc.). Le PC, avec à sa tête Pierre Poilièvre, minus avatar de Trump, porteur d'un dogmatisme obtus, présente le capitalisme libertarien comme la « libération » absolue du bon peuple captif du méchant monstre que serait un gouvernement libéral à la tête de l'État. Pierre Poilièvre joue l'ange avec un nez de Pinocchio pour annoncer le paradis libertarien à venir qui serait marqué par un négativisme assumé :
1) Diminution de la taille de l'État en évoquant le trop grand nombre de fonctionnaires, trop de services inutiles, trop d'incompétents, etc.
2) Attaques frontales des droits sociaux et des politiques sociales.
3) Remise en question des institutions ;
4) Contrôle des communications (attaque des journalistes, attaque contre CBC, etc.) ;
5) Développement d'une dynamique de confrontation avec les ennemis de l'intérieur inventés de toutes pièces.
6) Renforcement des politiques militaristes ;
7) Ignorance des enjeux environnementaux et promotion de stratégies extractives surannées.
8) Remise en question des droits des minorités.
9) Et la liste des discours et des pratiques propagandistes mensongers et porteurs d'ignominies s'allonge au jour le jour.

Devant cet état de fait propre à la conjoncture actuelle, sommes-nous condamnés à l'abstention ou à voter pour le parti qui offre une chance de bloquer le renforcement d'une droite destructrice, intolérante et violente ? Peu importe les dimensions de notre analyse, nous nous butons à une aporie de fond qui ne peut être le dernier mot au sujet du vote dans cette élection. J'insiste, nous sommes face à une attaque frontale des acquis et des droits sociaux gagnés de haute lutte. Alors se pose la question la plus sagace : que faire ? Difficile de formuler une réponse claire et exhaustive… C'est frustrant. Encore là, Edgar Morin nous rappelle que « nous sommes dans un temps où nous devrions prendre conscience de l'aveuglement issu de notre mode de connaissance unilatéral et compartimenté, incapable de saisir les grands problèmes globaux qui nous assaillent. Nous avons besoin d'une prise de conscience vitale, de la complexité de nos problèmes et de notre monde.5 » Mais alors ? Nous agissons dans une dynamique de résistance ; comme le répétait Louis Aragon dans la résistance face à l'occupation allemande :
« Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son cœur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
.6 »

Le doute est intrinsèque à toute forme de résistance.

Sans illusion, sans l'espoir d'un changement en profondeur des règles du jeu du système actuel, le moindre mal consiste-t-il à élire le PLC porté par un économiste en chef qui a au moins les compétences et les capacités intellectuelles et (je l'espère, morales) de comprendre l'importance de protéger l'essentiel des acquis quant aux droits sociaux et économiques. C'est fondamental. Mark Carney semble être le seul en mesure d'envoyer Pierre Poilièvre à l'ombre sur les banquettes de l'opposition, limitant ainsi les torts que les stratégies conservatrices pourraient causer au peuple canadien. Dr Mark Carney est-il le magicien susceptible de présenter une ligne de défense solide face au gouvernement de Donald Trump ? À cette étape-ci de la campagne électorale, il a réussi à garder D. Trump à distance. Dans une dynamique de résistance, toutes les stratégies démocratiques sont permises, même si elles peuvent paraître bancales et lacunaires.

Personnellement, par conviction, je ne votais pas habituellement pour le PLC au cours de ma longue vie. Alors, même si je suis loin d'être d'accord avec toutes les propositions du PLC, notamment sur le plan militaire et environnemental, au risque de passer pour un renégat, je crois pertinent de voter pour le PLC. Il me semble que dans la conjoncture actuelle, sur le plan de l'éthique politique, ce parti peut au moins réduire la capacité de nuire du PC pendant les années à venir et présenter une ligne de défense cohérente face au gouvernement de Donald Trump.

En bout de piste, voter demain me questionne sur le plan éthique : comment devrais-je voter ? Annuler mon vote ou voter pour un projet en m'inscrivant dans une perspective de résistance ? Annuler serait la pire option, car cela signifierait tolérer l'intolérable présence de l'insignifiant petit seigneur populiste et dogmatique du capital qu'est Pierre Poilièvre, lequel aspire à siéger comme chef d'un parti qui se prétend le parangon moral d'un développement paradisiaque pour une grande partie des citoyens et des citoyennes du Canada. Triste scénario. En réalité, chaque citoyen et chaque citoyenne doit voter, en son âme et conscience, pour le candidat ou la candidate de sa circonscription susceptible de faire progresser les droits fondamentaux, sociaux et économiques de l'ensemble de la population.

Somme toute, nous sommes confrontés aux mêmes questions que posait Platon, le fameux philosophe grec, auteur de La république, ouvrage élaboré en réaction aux avanies des pouvoirs autarciques. Il met de l'avant l'idée fondamentale que la Cité doit être construite selon le modèle de la recherche du Bien en soi et que l'action politique est le plus grand devoir des citoyens (dans l'Antiquité, les femmes étaient exclues de la politique).

Les questionnements légitimes peuvent paraître platoniques et ne pas rejoindre la masse des gens dans leur vie quotidienne ni dans l'immédiat de la campagne électorale, mais ils méritent considération afin d'aller au-delà des apparences. Le débat n'est pas clos.

André Jacob
Terrebonne, le 14 avril 2025

Notes

1.Morin, Edgar (2024). Cheminer vers l'essentiel. Paris, Albin Michel, p. 84.

2.Bismuth, Hervé (2014). Aragon résistant : la construction d'un discours national in Le temps guérit toutes les blessures : la résistance à l'autorité de l'Histoire dans les concepts de nation et de nationalisme.. Textes & contextes. Numéro 9.
https://preo.ube.fr/textesetcontextes/index.php?id=1136

3.“Establecer teorias, pensando - as paciente e honestamente, so para depois agirmos contrea elas – agirmos e justificar as nossas açoes com teorías que as condenam.”
Pessoa, Fernando (2017). Livro do desassassossego. Porto, Assirio & Alvim, p. 52.

4.Une réforme du mode de scrutin n'est pas pour demain, elle fait même l'objet d'une promesse de changement reniée par Justin Trudeau. Mais c'est un autre débat.

5. Morin, Edgar avec Marc de Smedt (2024). Cheminer vers l'essentiel. Paris, Albin Michel, p. 248.

6.ARAGON Louis (2007). « Il n'y a pas d'amour heureux », vv. 1-3, 13-18, 25-27, La Diane française dans les Œuvres Poétiques complètes, Barbarant Olivier (éd.), Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. I, p. 1004.

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