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Recours au secteur privé dans le réseau de la santé
Visionnez l'intervention de Gabriel Nadeau-Dubois à l'Assemblée nationale à propos du financement du secteur privé en santé. Et l'aveuglement volontaire de la CAQ sur le sujet...
M. Gabriel Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. Tu paies des impôts puis tu reçois des soins de santé. C'était censé être ça, le contrat social au Québec. Tu paies des impôts, puis, que tu sois riche ou que tu sois pauvre, bien, le système public va s'occuper de toi dans un délai raisonnable, puis ça va être gratuit. Sous la gouverne du premier ministre, ce contrat social là, il s'est brisé. Sous la gouverne du premier ministre, les Québécois, les Québécoises, ils paient en double et ils attendent plus qu'avant. Ils paient une fois sur leur rapport d'impôt puis une fois sur leur carte de crédit, parce qu'ils sont obligés d'aller au privé. Les Québécois paient en double pour l'échec du premier ministre à faire fonctionner notre système de santé.
Gabrielle a besoin d'une prescription, 250 $ au privé. Marianne a besoin... d'une otite, 300 $ au privé. Pascal fait une crise d'allergie, 400 $ au privé. J'ai 15 pages d'exemples comme ça. Ça n'a plus de bon sens...
M. Nadeau-Dubois : ...d'allergie, 400 $ au privé. J'ai 15 pages d'exemples comme ça. Ça n'a plus de bon >sens. Pas besoin d'être Québec solidaire pour savoir qu'on est allés trop loin avec le privé en santé. Même le ministre de la Santé le reconnaissait lundi. Savez-vous ce qu'il a dit ? « Arrêter de développer le privé, je suis d'accord avec ça. »
Le premier ministre, lui, il est-tu d'accord avec ça, arrêter de développer le privé en santé au Québec, oui ou non ?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le premier ministre.
M. Legault : Bien, M. le Président, encore une belle démonstration du dogmatisme de Québec solidaire. On met tout dans le même panier, le privé où on paie avec la carte d'assurance maladie, le privé privé où on n'a pas augmenté la présence. Et, M. le Président, je suis pas mal certain que, chez les députés de Québec solidaire, il y en a qui font affaire avec une clinique privée pour leurs médecins de famille. Mais, bon, pour eux autres, là, le mot « privé », c'est un mot qui ne doit pas être prononcé.
M. le Président, il peut être intéressant, il peut être efficace, dans certains cas, par exemple, de regrouper des chirurgies pour le genou, la hanche tout au même endroit, dans un hôpital privé où on paie avec la carte d'assurance maladie. Ça nous a beaucoup aidés pendant la pandémie. Mais l'approche de Québec solidaire, c'est de dire : On est contre le privé mur à mur.
Parlons un peu de ce que le ministre de la Santé discutait cette semaine, les agences privées pour les infirmières. Malheureusement, là, avec le laxisme des gouvernements précédents s'est développée une mauvaise habitude où ça peut être intéressant pour une infirmière de passer par une agence privée qui va charger plus cher à l'hôpital que si l'hôpital embauchait directement l'infirmière. Le ministre de la Santé a réussi à réduire ça de 50 %, de 50 %.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Nadeau-Dubois : On connaît bien la cassette du premier ministre sur Québec solidaire, mais qu'est-ce qu'il répond au Collège des médecins ? Ce n'est pas un lobby, ça, le Collège des médecins. Et savez-vous ce que le Collège des médecins lui demande ? Suspendre l'expansion du privé immédiatement. Et, mardi, le ministre de la Santé a dit, je cite : « Moi, je suis 100 % d'accord avec le Collège des médecins. »
Donc, le premier ministre, lui, est-ce qu'il est 100 % d'accord avec son ministre et le Collège des médecins ?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bon, encore une fois, Québec solidaire, dogmatique, mélange tout. Non, mais c'est vrai. Oui, je vois le député de Rosemont, qui est peut-être un des plus dogmatiques ici, dans l'Assemblée, qui s'amuse.
De quoi parlait le Collège des médecins ? Le Collège des médecins parlait des médecins formés au Québec, dans des universités québécoises, aux frais des contribuables québécois. Est-ce que ces gens-là pourraient arrêter, par centaines, de s'en aller soit au privé soit en Ontario ? Est-ce qu'on pourrait leur imposer de travailler dans le réseau public un certain nombre d'années ? C'est de ça que parlait le Collège des médecins puis c'est là-dessus où on est d'accord.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Deuxième complémentaire.
M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre retient juste le bout qui fait son affaire. Ce que le Collège des médecins a dit mardi, je cite, c'est qu'il faut « suspendre l'expansion du privé immédiatement ». Le ministre de la Santé était d'accord jusqu'à tant que quelque chose se passe, on découvrira peut-être quoi un jour, et que la position change sur l'heure du midi.
Le premier ministre, lui, est-ce qu'il aura le courage de donner une réponse claire ? Il veut plus ou moins de privé en santé ?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le premier ministre.
M. Legault : Bien, la vie, là, ce n'est pas noir ou blanc, comme pense Québec solidaire. Il y a des endroits où c'est bon d'avoir du privé plus efficace. Parlons, par exemple, des cliniques, des GMF qui sont dans des cliniques privées, parlons de certaines chirurgies qui sont faites dans des hôpitaux privés. Par contre, il y a des endroits où ce n'est pas bon, exemple, passer par une agence d'infirmières puis donner un profit à une agence privée plutôt que d'embaucher directement l'infirmière.
Maintenant, je suis content de voir que Québec solidaire est d'accord pour dire : Un étudiant formé au Québec qui veut s'en aller en Ontario, bien, on pourrait lui demander de rembourser les frais de scolarité, même si c'est contre la Charte des droits et libertés. Content de voir ça.
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Dossier : dictionnaire Marxisme et marxistes en Amérique
Le dictionnaire Marxisme et marxistes en Amérique rend compte de la vie, de la pensée et de la praxis politique des premiers marxistes des nations américaines. Il est le fruit d'un travail collectif mené depuis de longues années, et a été rendu public au début de l'année 2024.
Tiré du site de la revue Contretemps.
La revue Contretemps web publiera progressivement les notices biographiques et travaux du dictionnaire, grâce à la collaboration d'une équipe de traducteurs.trices francophones que nous remercions également, pour son travail important visant à faire connaitre au lectorat francophone cet immense projet de recherches.
***
Le Dictionnaire marxisme en Amérique est une œuvre de récupération historique de la mémoire des premiers penseurs et militants qui ont entrepris de réfléchir et d'affronter les problèmes sociaux, politiques et économiques propres aux nouvelles nations américaines, initiant ainsi le développement de la pensée-lutte marxiste sur le continent.
Travail éducatif et critique inédit, en particulier dans sa version originale en portugais, le projet est coordonné par le groupe Núcleo Práxis de Recherche, d'Éducation Populaire et Politique de l'Université de São Paulo (Brésil) : https://nucleopraxisusp.org/. Ce groupe de recherche se consacre à des activités politiques et d'éducation populaire et compte actuellement une centaine de chercheurs et chercheuses volontaires de différents pays, engagé.e.s dans une enquête archéologique sur les origines du marxisme dans les Amériques.
Les premiers volumes du dictionnaire, devant dépasser le millier de pages, proposent des notices composées de biographies et d'essais sur les idées et la praxis politique d'environ 150 marxistes qui ont vécu, écrit et agi dans les pays américains. L'ouvrage couvre une période qui va du XIXe siècle, celui de la formation du marxisme sur le continent, jusqu'aux années 1970, lorsque la crise structurelle du capitalisme s'aggrave et que les marxismes se multiplient.
Au moment de la rédaction de cette présentation, la publication progressive du dictionnaire marxiste est engagée. Suite à près de 5 ans d'efforts collectifs, ses entrées peuvent être lues librement en ligne, sous forme d'« articles » rendus disponibles chaque semaine sur le portail du Núcleo Práxis-USP et ensuite republiés par des portails partenaires de premier plan. Cet avant-goût distillé tout au long de l'année concerne le premier volume, relatif à la période de formation du marxisme en Amérique. Ceci vise non seulement à diffuser l'ouvrage (dont l'objectif est à la fois théorique et pédagogique), mais offre aussi un espace propice à des lectures critiques et à d'éventuelles améliorations des textes, avant que ces derniers ne soient présentés au public sous forme de livre.
La publication complète, attendue prochainement, est assurée par les Edições Práxis en co-édition avec la maison d'édition Expressão Popular. Elle comptera deux éditions : l'une imprimée (à un prix accessible) et l'autre numérique (gratuite).
Les débuts des travaux
En 2015, les fondateurs du Núcleo Práxis-USP, engagé.e.s dans les réunions politiques et les débats du Groupe d'Étude sur le Marxisme (l'un de leurs premiers projets), commencèrent à envisager d'élargir les activités du collectif vers l'éducation populaire. C'était une période difficile, durant laquelle se profilait le coup d'État, réalisé l'année suivante. Dans ce contexte, deux nouveaux projets furent imaginés : un forum de discussion sur les droits sociaux (mis en place peu de temps après, en partenariat avec des associations et des communautés populaires de la ville de São Paulo) et une anthologie, à la fois critique et didactique, rassemblant des essais sur des figures marxistes latino-américaines, afin d'offrir aux étudiants et étudiantes et aux travailleurs et travailleuses un aperçu des théories et des pratiques marxistes développées dans notre Amérique.
Au cours de ce processus, le coordinateur général du Núcleo Práxis, Yuri Martins-Fontes présenta l'idée au professeur Wilson do Nascimento Barbosa lors d'une réunion du Laboratoire d'Economie Politique et d'Histoire Economique de l'USP en lien avec son doctorat. Ce dernier dirigeait les recherches de l'entité. Au cours d'un après-midi de dialogue, le projet fut précisé et élargi. Plutôt qu'une anthologie supplémentaire, avec des articles complexes et cantonnés au domaine universitaire, pourquoi ne pas s'efforcer de produire une œuvre plus ambitieuse ? Il s'agirait d'une publication pédagogique, de référence, avec des textes plus courts mais à même de rendre compte de la grande diversité des problèmes et des courants du marxisme développés pendant plus d'un siècle à travers le continent – un livre qui pourrait servir non seulement aux études secondaires et universitaires, mais également à la formation politique des jeunes socialistes ?
La graine était plantée. Le projet fut rédigé et présenté à un éditeur prestigieux, qui demanda une notice en guise d'exemple. Le coordinateur répondit à la demande en élaborant un premier texte sur le Péruvien José Carlos Mariátegui (1894-1930), à partir du modèle qu'il avait récemment développé dans sa thèse sur le marxisme latino-américain (publiée plus tard sous le titre Marx na América). La maison d'édition approuva la publication, tout en soulignant que dans la conjoncture du moment, elle ne pouvait s'engager davantage dans le projet. La réalité nationale – économique, sociale, culturelle – largement défavorable, se détériora rapidement. Le Núcleo Práxis-USP ne comptait alors qu'un peu plus d'une dizaine de membres, parmi lesquels seul un petit nombre était prêt à se lancer dans l'aventure. Sans soutien matériel et institutionnel, le projet fut suspendu.
La Renaissance
En 2018, le Núcleo Práxis connut une période de croissance grâce à la dynamique de ses projets – en particulier le groupe d'étude (qui à l'époque lisait Le Capital, de Marx), la traduction collective de l'ouvrage Historia y Filosofía (anthologie de textes de l'historien marxiste brésilien Caio Prado Júnior, publiée en 2020), et le Forum de formation politique pour dirigeants et dirigeantes populaires (dont les conversations régulières réunissaient des éducateurs et des dirigeants communautaires). De nombreux militants et militantes – spécialistes de différents domaines, universités et pays – rejoignirent alors le collectif.
Grâce à ce mouvement d'expansion, l'organisation gagna en courage et en membres, ce qui lui permit d'envisager de nouvelles actions. Les réunions sur les orientations possibles se succédèrent, jusqu'à ce que le projet d'une publication périodique fût approuvé : une revue politique et populaire, qui offrirait aux étudiants et aux travailleurs une voix dissonante dans l'ambiance fasciste qui se diffusait dans le pays. Une publication socialiste dans une époque de montée de l'irrationalité permise – si ce n'est soutenue – par les médias dominants et autres forces néolibérales, irrités par les réformes sociales (de base) des gouvernements populaires.
Notre expérience avec les publications périodiques était faible – limitée à certains membres, qui, dans les années 2000, avaient édité pendant quelques années le magazine A Palavra Latina. Par ailleurs, la dynamique positive du collectif transparaissait dans l'intention manifestée par plusieurs membres de s'impliquer dans un projet régulier et de longue haleine.
S'ensuivit un va-et-vient de propositions et de débats, jusqu'à ce que l'idée du Dictionnaire refasse surface. Le projet fut alors partiellement reformulé et présenté à une audience de chercheurs et chercheuses intéressé.e.s lors d'une réunion, organisée dans un théâtre du centre de São Paulo, réunissant des membres de Núcleo Práxis gravitant autour du projet de publication. C'est là que le projet renaquit effectivement.
Penser le marxisme en Amérique
L'année suivante, lors de son Assemblée générale, le Núcleo Práxis-USP élut une nouvelle direction, qui put alors compter sur la participation de nouveaux camarades impliqué.e.s dans les cours de formation et dans les publications du collectif (matériel didactique, traductions de textes marxistes, collaborations avec la presse indépendante). Paulo Alves Junior (Secrétaire général) et Solange Struwka (Vice-coordinatrice) rejoignirent ainsi la Coordination générale de l'entité. En parallèle, Pedro Rocha Curado prit en charge la Coordination de la communication politique nouvellement créée, dont le rôle était de diffuser les travaux éditoriaux et d'éducation populaire du Núcleo, y compris dans un environnement numérique en ébullition.
Les débats autour du Dictionnaire s'intensifièrent et devinrent plus réguliers, mais il fallait désormais canaliser toute cette énergie. C'est à cette fin que fut créé le Séminaire de la pensée marxiste en Amérique, dont les participants eurent pour objectif d'enquêter et de sélectionner les marxistes les plus remarquables du continent, afin que leurs histoires, pensées et actions politiques fussent analysées, documentées et diffusées auprès du public. Afin de gagner en efficacité, les membres du séminaire se divisèrent en cinq sous-groupes chargés d'étudier l'histoire du marxisme dans cinq aires géographiques délimitées : le Brésil, le Cône Sud, les Andes, le Mexique et l'Amérique centrale, l'Amérique du Nord et les Caraïbes. C'est ainsi que commença – désormais en pratique – notre odyssée éditoriale.
Au départ, le Séminaire comptait une douzaine de chercheurs, nombre qui doubla rapidement. L'avancée des travaux révéla cependant la complexité du projet et l'insuffisance du nombre de chercheuses et chercheurs. Il s'avéra difficile, par exemple, d'accéder à des informations sur certains personnages historiques fondamentaux. Un travail de cette envergure nécessitait ainsi davantage de co-auteurs et co-autrices, de collaborateurs et collaboratrices, de coordinateurs et coordinatrices.
À cette fin, la Coordination de la communication politique fut renforcée avec l'arrivée de Joana Aparecida Coutinho et de Felipe Santos Deveza, dans le but d'étendre nos réseaux politiques auprès de mouvements sociaux et d'universitaires en établissant des liens qui pourraient soutenir à la fois la structure de base du projet et le recrutement de la main-d'œuvre intellectuelle nécessaire à sa production.
Rappelons qu'à cette période, au début de l'année 2020, la situation sanitaire mondiale s'aggravait et que la pandémie avait conduit à la mise en œuvre de mesures de confinement. Compte tenu des restrictions, les réunions et les débats politiques en présentiel promus par le Núcleo Práxis durent s'adapter au modèle en distanciel (comme dans le cas des activités de formation politique, réalisées en 2021 par visioconférence). Malgré la froideur et la précarité des dialogues propres aux relations numériques, cette soudaine impulsion technique permit au collectif de multiplier les contacts – tissant des liens parfois assez éloignés géographiquement, mais qui s'avérèrent solides.
Avec le lancement des recherches du Séminaire et l'adhésion de nouvelles personnes à la fonction de coordinateurs et coordinatrices, la Coordination éditoriale du Dictionnaire était agrandie, formant désormais une équipe chargée de l'organisation générale, de la répartition des tâches, des plannings, des délais, des accords et des conditions de publication, ainsi que de la révision critique et de l'édition finale des entrées et documents liés au projet. Auparavant formée des trois représentants de la Coordination générale, elle inclut par la suite les trois membres de la Communication politique.
Une rencontre avec des marxistes historiques
C'est ainsi que les membres du Séminaire, se réunissant mensuellement pendant environ deux ans, menèrent une recherche historico-archéologique destinée à mettre en lumière la mémoire des figures marxistes des nations relevant des différents groupes de travail, en s'efforçant d'identifier non seulement ces protagonistes, mais également les conditions, les méandres de l'histoire dans laquelle ils et elles furent plongés : le contexte de leurs idées et de leurs actions. Chaque mois, de nouveaux noms de penseurs communistes apparaissent, révélés par des lectures centrées tant sur les écrits des auteurs étudiés eux-mêmes que sur la littérature secondaire. Informations biographiques, polémiques politiques, textes théoriques furent ainsi minutieusement exhumés des bibliothèques et des fonds d'archives, parfois privés.
Mais c'est surtout notre dialogue – et l'écoute des sujets historiques de chaque pays – qui nous conduisit aux indices les plus précieux, issus de la recherche des membres du séminaire pour obtenir des informations de première main. Des entretiens oraux ou écrits furent donc menés auprès de dirigeants sociaux et de militants de partis communistes, socialistes et travaillistes de plusieurs pays, ainsi qu'avec des intellectuels et des universitaires en sciences humaines de plusieurs universités nationales. Grâce à cette connaissance locale, résultant du réseau de contacts internationaux qui s'était établi, nous pûmes recueillir des opinions plus précises sur le marxisme et les principales figures marxistes de chaque pays. Ceci, ajouté à nos études bibliographiques généralistes antérieures, permit au processus de recherche et de sélection de se démocratiser et de se diversifier.
Pour compléter ce socle de contenus, avant le processus d'écriture, nous étudiions également le contexte historique de chaque nation dans la période en question, tout comme les dimensions historiographiques et philosophiques, particulières et universelles du marxisme telles que ses représentants et représentantes les avaient développées.
À la fin de la première année du séminaire, les membres de chaque sous-groupe commencèrent à exposer leurs découvertes aux autres participants avant de discuter collectivement du résultat de chaque recherche. C'est sur la base de cette pratique dialogique que furent répertoriés, évalués, rassemblés et choisis les noms de près d'une centaine de marxistes historiques, dont la pensée était retranscrite d'une manière ou d'une autre (livres, articles, manifestes, discours transcrits, entretiens, correspondance), et qui venaient composer le volume relatif à la période de formation du marxisme en Amérique.
L'approche épistémologique de l'ouvrage privilégie les auteurs et autrices développant d'authentiques réflexions marxistes. Ces dernières peuvent prendre la forme d'analyses historiques qui permettent d'interroger les questions propres à chaque réalité nationale. Elles peuvent également s'inscrire dans un cadre plus philosophique au travers du travail sur des concepts universels et totalisants. Les membres du séminaire ont par ailleurs mis en lumière des trajectoires de militants et militantes moins originaux, mais ayant néanmoins consacré leur vie à des tâches politiques caractéristiques des communistes : organisation, conscientisation des masses, diffusion de la pensée-lutte marxiste par le travail de terrain (éducation, syndicats, journalisme indépendant).
De plus, parmi les autres critères sur lesquels nous nous sommes appuyés pour choisir les marxistes à biographier, nous avons privilégié la diversité, avec une attention portée à la fois au genre et aux ethnies qui composent les peuples américains (peuples indigènes, noirs, femmes). Cette ligne est déclinée, sinon pour chaque pays, du moins pour chaque région du continent (en fonction des contraintes de l'époque). Nous nous sommes également efforcés d'inclure dans le volume des marxistes issus du plus grand nombre possible de pays d'Amérique (et des différentes régions du Brésil), de telle sorte que nous sommes parvenus à faire figurer des représentants de toutes les régions du continent et de presque tous les pays – l'absence de certains pays s'explique par le caractère encore colonial ou en voie de formation nationale de certains territoires.
Se mettre au travail
Le temps était enfin venu de se concentrer sur l'écriture, sur l'organisation des apprentissages accumulés. L'activité d'élaboration en masse des textes commença alors. C'était une tâche délicate, dans laquelle notre modèle de notice spécifique – didactique et critique – guida la rédaction. Ce dernier se caractérise par un double objectif de diffusion sociale large, mais aussi d'analyse et de développement de sujets essentiels, ne se limitant donc pas à une approche purement descriptive. La volonté de maintenir cette uniformité et cette qualité fait ainsi intervenir de nombreuses étapes supplémentaires. Le processus commence avec les auteurs de la première version, et se poursuit avec les relecteurs (de la forme et du contenu), ainsi que, parfois, des rédacteurs et des traducteurs additionnels, avant d'arriver aux éditeurs – qui évaluent la notice dans son ensemble, et peuvent la renvoyer à une étape antérieure.
Rapidement, il est clairement apparu qu'un projet d'une telle ampleur – qui ne compte sur aucune ressource institutionnelle – était trop ambitieux s'il ne pouvait compter sur l'appui de volontaires capables de s'engager aux côtés d'une équipe trop limitée pour la taille de l'entreprise. Pour résoudre ce problème, en 2021, le Núcleo Práxis-USP lança un appel à volontaires en vue de sélectionner de nouveaux co-auteurs et co-autrices. Les personnes sélectionnées devaient avoir étudié les sciences humaines ou la philosophie, avec une attention portée sur le marxisme ou les questions politiques et sociales spécifiques aux nations américaines. Elles devaient également, de préférence, avoir réalisé des recherches montrant des affinités thématiques avec le projet.
Largement médiatisé, publié dans les médias indépendants et diffusé sur les réseaux sociaux, l'appel connut un succès surprenant : en un mois, près d'une cinquantaine de candidatures furent enregistrées. La Coordination éditoriale se chargea d'analyser les différentes candidatures. Celles-ci se composaient, en premier lieu, d'une lettre d'intention dans laquelle les candidats et candidates soumettaient des noms de figures marxistes (parmi la liste proposée) sur lesquels ils ou elles souhaitaient écrire, en motivant leurs choix dans un court essai. Elle comportaient, ensuite, le curriculum « politico-académique » des candidats, décrivant leurs expériences dans les domaines en question, notamment les travaux liés au marxisme, à l'éducation, à l'histoire des Amériques et à l'écriture en elle-même, au-delà de la formation académique et des activités politiques et professionnelles. Le processus de sélection fut couronné de succès, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Les trois quarts des candidats furent rapidement intégrés dans le groupe, doublant ainsi le nombre de chercheurs et chercheuses impliqués dans le projet du Dictionnaire.
En parallèle, nous menâmes des recherches sur des experts internationaux de l'œuvre de certains des marxistes répertoriés dans le volume ayant la même nationalité que les biographiés. Sur la base d'entretiens à distance – qui permirent aux éditeurs de mieux comprendre la trajectoire et les travaux de chaque intellectuel contacté, ainsi que d'évaluer leur intérêt pour le projet –, nous lançâmes des invitations spécifiques, obtenant l'engagement de plus d'une dizaine de co-auteurs supplémentaires.
Avec davantage de personnes impliquées et plus de tâches à accomplir, des comités spécifiques furent créés pour répondre aux nouvelles exigences du projet. Ils prirent notamment en charge des recherches supplémentaires qui pouvaient s'avérer nécessaires, ainsi que les travaux permanents d'amélioration des textes tels que l'adaptation des écrits au modèle de notice, la première relecture, la traduction et – si nécessaire – les ajouts, la révision générale, la préparation des textes et l'édition finale.
Outre le Comité de recherche sur le marxisme en Amérique (issu du Séminaire), des commissions spéciales furent également créées, dédiées aux tâches exécutives liées au texte lui-même : comités chargés des traductions et des différentes étapes de révision, et du soutien au travail de finalisation éditoriale.
D'autre part, un Conseil critique consultatif fut créé, de manière à mettre notre production à l'épreuve. Ce dernier est composé d'intellectuels militants ayant des travaux, une trajectoire politique et une contribution au communisme et/ou au marxisme reconnus. Invités provenant de diverses parties du monde, ces conseillers et conseillères ont un rôle – facultatif – de critique, de suggestion et de proposition de modifications des entrées sous presse, touche finale pour le perfectionnement de l'ouvrage.
Les entrées : un modèle didactique-critique
À ce stade du projet, en plus du contenu, nous entamâmes une réflexion sur la forme des entrées. L'intention du Dictionnaire est de communiquer, de dialoguer, d'attirer les personnes intéressées – mais sans négliger, dans certains passages clés, de nous pencher plus spécifiquement sur certaines polémiques, certaines contradictions, certains concepts. Après tout, l'aspect pédagogique d'un texte est indissociable d'approfondissements analytiques nécessaires et stimulants. Un ouvrage destiné à une formation initiale au marxisme doit aborder, sans dogmatisme ni le réductionnisme propre aux manuels, les principes et concepts centraux du matérialisme historique. Il était impensable d'occulter des thèmes comme la dialectique, la praxis, la structure, la lutte des classes, le travail, les modes de production, l'accumulation primitive, la théorie de la valeur, l'aliénation. De même, éluder les différentes conceptions et voies ayant déjà fait l'objet de réflexion et d'expérimentation en direction de l'utopie concrète de la révolution, ou tomber dans le sectarisme ne pouvaient constituer des options viables.
Nous avons donc considéré qu'il était indispensable d'exposer certains principes et termes plus savants, mais en cherchant toujours à circonscrire l'usage de l'érudition, en expliquant quelque chose du concept complexe qui a été présenté dans un langage accessible. Il est, à ce titre, important de ne pas tomber dans le verbiage, qui constitue une solution facile mais peu rigoureuse qui affecte certains théoriciens peu coutumiers de la vie au-delà des murs de l'université. Quelques-unes des tâches les plus difficiles des éditeurs de l'ouvrage ont ainsi consisté à éviter les hermétismes techniques, à parler un langage qui recherche le dialogue, à s'abstenir de complexifications au-delà de ce qui était nécessaire.
Le modèle d'entrée ainsi présenté, expérimenté depuis le début du projet en 2015, fut donc remis en question. Dans cette première version, le texte comprenait trois parties : la première, biographique-descriptive, dans laquelle étaient présentés le contexte historique et les aspects de la vie de la figure marxiste, ses études, sa formation politique, ses activités professionnelles et son militantisme. Ensuite, un article analytique, un essai qui traitait de la pensée de l'auteur à partir de ses travaux et de ses réalisations. Enfin, une liste bibliographique présentant les ouvrages parcourus pour la réalisation de la notice (de la personnalité marxiste elle-même et des commentateurs de son œuvre). Si ce modèle présentait des aspects intéressants et s'était avéré efficace pour les travaux académiques, en revanche, sa partie centrale était trop ouverte, ce qui pouvait donner lieu à des digressions théoriques pas toujours accessibles pour les non-initiés.
Ainsi, dans le but de faciliter la compréhension de la teneur essentielle de la pensée de chaque personnalité biographiée, la section initiale fut maintenue, et la seconde section divisée en deux parties. La première consiste en un bref essai sur le marxisme de l'auteur ou de l'autrice, englobant ses contributions théoriques et pratiques fondamentales, mettant en évidence les principales idées et concepts politiques qu'il ou elle a apporté au marxisme. La seconde, plus accessible (et qui pourrait presque être lue indépendamment des autres), au contenu bibliographique et descriptif, est consacrée à la présentation de l'œuvre de l'auteur, stimulant sa lecture par une revue des principales thématiques abordées : idées, concepts développés, controverses, positions politiques défendues dans chaque écrit. Enfin, en annexe, une quatrième section propose une liste d'ouvrages et de textes produits sur la figure traitée dans la notice : elle se compose à la fois des références utilisées pour l'écriture de l'article, mais aussi de recommandations d'œuvres d'introduction.
Résultat de ce travail, les entrées produites témoignent de la grande diversité des auteurs et autrices présentés, avec leurs histoires et perspectives propres. Au regard des préoccupations exprimées dans les textes de l'époque, l'attention porte également sur l'importance qui est alors accordée à des aspects pratiques, tels que l'organisation de la classe ouvrière, la constitution de réseaux internationaux reliant les mouvements sociaux et les partis des différents pays d'Amérique, la défense de l'amélioration du niveau de vie de la population et la lutte contre les inégalités.
En particulier, dans l'entre-deux-guerres, nous avons pu constater la croissance du nombre de partis et de syndicats d'inspiration marxiste, poussée par des événements tels que la Révolution russe de 1917 et les activités de l'Internationale communiste sur le continent américain. Les traductions d'ouvrages se multiplièrent sur la période, et la tradition philosophique marxiste pénétra dans les universités. Des travaux originaux consacrés à la compréhension des caractéristiques politiques et économiques nationales furent publiés. Des journaux (indépendants pour la plupart), des universités, des mouvements sociaux et des partis débattirent de thématiques nouvelles, comme le caractère particulier de ces formations sociales issues des ruines du colonialisme européen, le rôle des composantes indigènes et africaines dans le mode de production, l'impérialisme et la lutte pour une réelle émancipation des nations américaines.
Pour autant, il serait faux d'imaginer que la diffusion de la pensée marxiste se fit sans obstacles et sans frictions internes. La croisade des gouvernements locaux contre la création de partis et de syndicats d'inspiration socialiste contraignit certaines organisations à mener leurs activités dans la clandestinité, exposées à des interdictions arbitraires, à la persécution de leurs militants et militantes, à des arrestations et des assassinats. Par ailleurs, la formation de tendances marxistes rivales dans le monde eut des répercussions sur le continent américain. Enfin, des événements importants de l'entre-deux-guerres, comme la crise financière de 1929 et la montée du fascisme en Europe, exacerbèrent les tensions dans le processus de définition des stratégies des partis, opposant les partisans de la voie parlementaire aux tenants de la révolution.
Voici le bref historique de cette œuvre originale qui est désormais livrée, peu à peu, au public, même si sa production se poursuit et est loin d'être terminée (si tant est qu'il y ait une fin à des œuvres comme celle-ci).
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Les auteurs de ce texte de présentation sont les coordinateurs du Núcleo Práxis-USP et composent la Coordination Éditoriale du Dictionnaire Marxisme en Amérique :
Yuri Martins-Fontes Leichsenring est écrivain, professeur et journaliste ; docteur en Histoire économique (USP/CNRS), licencié en Philosophie et Ingénierie (USP), avec des post-doctorats en Éthique et Politique (USP) et en Histoire, Culture et Travail (PUC-SP). Il est l'auteur de Marx na América : a práxis de Caio Prado e Mariátegui (Alameda/Fapesp, 2018), et de Cantos dos Infernos (Patuá, 2021).
Joana Aparecida Coutinho est professeure de Sciences Politiques à l'UFMA ; docteure et licenciée en Sciences Sociales (PUC-SP), avec un post-doctorat à la UNAM (Mexique), et coordinatrice du Groupe d'Etudes sur l'Hégémonie et les Luttes en Amérique latine. Elle est l'autrice des ouvrages ONGs e politicas neoliberais no Brasil (Editora UFSC, 2011), et A guerra ideológica (Crítica e Sociedade, 2022).
Pedro Rocha Fleury Curado est professeur à l'Institut de Relations Internationales et de Défense de l'UFRJ ; docteur en Économie Politique Internationale (UFRJ), licencié en Sciences Sociales (UFRJ), et chercheur au sein du Laboratoire d'Études sur la Sécurité et la Défense. Il est l'auteur de l'ouvrage A guerra fria e a ‘cooperação ao desenvolvimento' com os países não-alinhados (UFRJ/EHESS, 2014).
Felipe Santos Deveza est professeur d'Histoire, dans le secondaire, et d'Histoire américaine, dans le supérieur ; docteur en Histoire comparée (UFRJ/UNAM), licencié en Histoire (UFRJ), avec un post-doctorat en Histoire de l'Amérique latine (UFF). Il est l'auteur de l'ouvrage O movimento comunista e as particularidades da América Latina (UFRJ/UNAM, 2014).
Paulo Alves Junior est professeur d'Historiographie à l'Université d'Intégration Internationale de la Lusophonie Afro-Brésilienne (Bahia) ; docteur en Sociologie (Unesp), licencié en Histoire (PUC-SP). Il est l'auteur de l'ouvrage Um intelectual na trincheira : José Honório Rodrigues, intérprete do Brasil (Editora Dialética, 2021).
Solange Struwka est professeure de Psychologie de l'Université Fédérale du Rondônia ; docteure en Psychologie Sociale (USP), licenciée en Psychologie (USP) et chercheuse au sein du Groupe Amazonie des Études et Recherches en Psychologie et Éducation. Elle est l'autrice de l'ouvrage Saúde mental em tempos de pandemia : os imperativos da situação-limite e as tarefas da psicologia (LavraPalavra, 2022).
La traduction du portugais est assurée par Aloys Nollet, Emma Tyrou, Félix Gay, Jean-Ganesh Faria Leblanc, Laure Guillot-Farnetti, Maíra Abreu.
Cet article a été originellement publié sur le portail du Núcleo Práxis-USP, comme présentation du Dictionnaire Marxisme en Amérique, œuvre collective coordonnée par cette organisation. Sa reproduction sans fins commerciales et sans altération est autorisée. La source doit impérativement être citée (nucleopraxisusp.org). Les suggestions et les critiques sont les bienvenues, elles peuvent nous être communiquées à cette adresse : nucleopraxis.usp.br@gmail.com.
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Niveau de vie : ni l’austérité, ni les réductions d’impôts ne permettront de sortir de la crise
Presque tous les foyers canadiens ont été touchés par la crise de l'accessibilité financière. Beaucoup d'entre nous doivent se battre pour garder un toit au-dessus de la tête et de la nourriture sur la table. Et tandis que le monde insiste pour aller de l'avant, certains d'entre nous ne se sont jamais remis de la pandémie, et trop de gens demeurent inquiets quant à l'avenir.
Tiré de Rabble Mercredi 23 octobre 2024 / DE : John Cartwright
traduction Johan Wallengren
Nous avons tiré deux leçons majeures de la pandémie. Premièrement, nous avons découvert que, même quand les temps sont durs, les entreprises n'hésitent pas à s'approprier la richesse et le bien-être de nos communautés pour accroître leurs profits. Deuxièmement, nous avons découvert que nous pouvons nous maintenir en bonne santé lorsque nous prenons soin les uns des autres, que nous pouvons sauver des emplois et des entreprises grâce à des dépenses publiques ciblées et que nous pouvons obtenir des programmes publics tels que les soins dentaires et l'assurance-médicaments lorsque nous nous entendons sur des objectifs à atteindre. Notre effort collectif en temps de crise a montré que notre pays est loin d'être « brisé ».
Mais les politiciens conservateurs veulent nous faire croire le contraire. Ils font des promesses creuses et cherchent à nous distraire en créant des « ennemis ». Au lieu de résoudre les vrais problèmes des gens, ils veulent diviser nos communautés, saper notre démocratie et affaiblir les services publics sur lesquels nous avons besoin de compter. Au lieu de proposer des solutions à long terme, ils offrent des réductions d'impôts. Mais les réductions d'impôts ne réduiront pas les temps d'attente aux urgences, n'aideront pas les enfants à réussir à l'école et ne seront pas utiles pour s'occuper d'un parent âgé. Les réductions d'impôts ne feront qu'enrichir les 1 % les plus riches tout en sapant les services publics que nous avons durement gagnés.
Il y a une meilleure voie à suivre pour les Canadiens, fondée sur une vision de valeurs partagées et de prospérité pour tous.
Nous pouvons choisir de construire l'avenir du Canada sur la base d'emplois bien rémunérés et de services publics solides, qui soutiennent chaque famille et chaque communauté. Nous pouvons faire en sorte que chacun ait accès à des soins médicaux de base, prendre des mesures pour mettre fin au gonflement des loyers et des prix des denrées alimentaires, construire des communautés résilientes capables de résister à des phénomènes météorologiques extrêmes et réparer le filet de sécurité sociale qui aide ceux qui sont dans le besoin.
Pour toutes celles et tous ceux qui luttent pour avoir un toit, nous pouvons nous inspirer des mesures du passé qui ont permis de freiner la spéculation et d'interdire les loyers excédent les normes légales et recréer avec audace les programmes ayant permis de construire des logements hors marché destinés à rester abordables. Pour nos aînés, nous pouvons nous assurer qu'il existe des options de soins de longue durée conçues en fonction des besoins des gens plutôt que dans un but lucratif. Pour les jeunes familles, nous pouvons investir dans des services de garde d'enfants et d'éducation préscolaire abordables et de qualité dans chaque communauté.
Pour les travailleurs de tous les secteurs de l'économie, nous pouvons faciliter l'obtention d'une voix collective sur le lieu de travail et instaurer des règles garantissant que les gens ne seront pas exploités ni méprisés. Nous pouvons réclamer avec insistance que notre pays participe à des efforts mondiaux en faveur de la paix et des droits de l'homme et affirmer notre droit à des informations crédibles afin que nous puissions prendre des décisions en connaissance de cause. Nous pouvons protéger l'eau potable en tant que droit de l'homme et considérer l'égalité et la réconciliation comme des étapes essentielles de notre voyage commun.
Nous pouvons avoir des transports en commun assurant un service fiable pour chaque communauté. Nous pouvons adopter des stratégies industrielles qui garantissent aux jeunes travailleurs de bonnes carrières dans la production de biens et de services durables. Nous pouvons élargir considérablement les programmes d'énergie propre et d'efficacité énergétique tout en mettant fin aux subventions accordées aux monopoles des combustibles fossiles. Nous pouvons préparer le Canada à réussir dans l'économie durable et de haute technologie de demain, tout en luttant contre les changements climatiques. Nous pouvons faire ces choix dès maintenant, car si nous n'agissons pas maintenant, nous paierons beaucoup plus cher plus tard.
Si les riches payaient leur juste part d'impôts, il y aurait plus d'argent que nécessaire pour tout cela et bien plus encore. Mais ce n'est pas seulement une question d'argent. Il s'agit aussi de la façon dont les nantis influencent la prise de décision politique à tous les niveaux de gouvernement. Lorsque les politiciens conservateurs se déchaînent contre les impôts et les dépenses publiques, c'est parce que les entreprises qui les financent veulent engranger davantage de bénéfices, sans se soucier des conséquences pour le reste de la population.
Il est temps de mettre la main à la pâte. Les Canadiens ne peuvent pas se permettre de laisser le terrain politique ouvert à des campagnes à l'américaine alimentées par une colère destructrice. La crise du niveau de vie ne sera pas solutionnée par l'austérité ou les réductions d'impôts – elle ne peut l'être que par l'investissement, l'inclusion et la communauté. Il est temps de rétablir la confiance les uns envers les autres et au sein de notre société et de retrouver notre capacité à travailler ensemble pour un monde meilleur. Prenons tous les devants et participons à l'élaboration de l'avenir que nous voulons avoir.
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Un grand recul pour les femmes américaines et du monde entier
Le résultat des élections américaines ajoute une teinte de gris à la conjoncture internationale en ce mois de novembre. L'élection de Trump n'est pas anodine. Elle est la concrétisation d'une manifestation qui s'observe à l'échelle internationale : la montée de l'extrême droite.
Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes - CQMMF
Les discours entendus tout au long de la campagne présidentielle ne peuvent faire autrement que de nous faire craindre le maintien des acquis durement obtenus. Et ce, alors qu'il reste tant à faire pour la protection des droits des femmes et pour tout ce qui concerne leur accès à des soins de santé, à l'indépendance économique et à la sécurité dans son sens très large.
L'élection des républicains n'est, et ne sera, pas sans impact. Nous devrons rester alertes, mais surtout, unies et solidaires. Une convergence des luttes s'impose. La convergence est possible puisque les causes de la pauvreté, de la violence, de la crise climatique et de l'effondrement de la biodiversité sont similaires.
En effet, les acteurs qui détiennent le pouvoir tirent leurs profits sur le dos du travail des femmes, des migrant.e.s ou littéralement directement dans les communautés des pays du Sud. Ces acteurs, qu'ils soient des gouvernements, des banques ou des entreprises transnationales mettent en place des mécanismes pour exploiter et s'approprier sans remords les ressources naturelles. Ils leurs accordent la valeur de ‘'ressource'' que par l'opportunité de profit que ça peut leur procurer, au détriment de l'équilibre de la nature à maintenir pour la préservation du bien commun et du bien vivre. Bref, des droits collectifs.
La résistance féministe est nécessaire pour éviter la concentration du pouvoir aux mains de personnes ou d'institutions qui placent leurs intérêts privés au centre des priorités plutôt que le vivant.
Alors que le mouvement de la Marche mondiale des femmes s'organise à travers le monde pour la 6e édition de l'action mondiale de la MMF, c'est le moment d'élargir nos alliances, de nous solidariser, de se tenir coude à coude !
En marche vers 2025 !
C'est un appel à la résistance féministe internationaliste

WMW Asie-Océanie soutient les pêcheurs indonésiens dans leur lutte contre l’accaparement des océans et l’économie bleue
Au cours des deux mandats du président Joko Widodo, l'accaparement des océans s'est répandu en Indonésie sous le couvert de l'économie bleue, un cadre visant ostensiblement à favoriser la croissance économique, le développement et la conservation des ressources naturelles.
Tiré de infolettre CQMMF
En réalité, cet accaparement a souvent facilité la mise en œuvre de projets à grande échelle préjudiciables aux communautés côtières et insulaires, tels que des projets de poldérisation, l'exploitation extensive de sable et de minerais, le développement du tourisme, la création de zones de conservation et l'extension des zones de culture de la crevette. Ces activités ont rendu les communautés vulnérables à la perte de terres, à la dégradation de l'environnement et à l'intimidation.
De nombreuses communautés, notamment celles des îles Rempang, Wawonii, Sangiang et Pari, font état d'une escalade des menaces et de la criminalisation de la part des forces de l'ordre et des entités du secteur privé. Cet empiètement continu sur leurs terres et leurs ressources a alimenté une agitation et une résistance importantes au sein des communautés concernées.
En réponse à ces problèmes urgents, KIARA, en collaboration avec des réseaux de pêcheurs tels que le Indonesian Fisherwomen Sisterhood (PPNI) et l'Indonesian Fisherfolk Union (SNI), a organisé le Marine Fisherfolk Festival du 8 au 10 octobre 2024 à Jakarta. Sur le thème « Encourager la souveraineté marine de l'Indonésie pour le bien-être des pêcheurs », l'événement a rassemblé plus de 70 pêcheurs et pêcheuses de 19 provinces indonésiennes afin de les sensibiliser et de trouver des solutions.
Le festival a bénéficié de la collaboration de Trend Asia, de la Fondation indonésienne d'aide juridique (YLBHI), d'Indonesia for Global Justice, de Bina Desa, de PIKUL, du groupe de travail indonésien de l'ICCA (WGII), de Team 9 et du réseau de travail sur la cartographie participative (JKPP). Cet effort a été renforcé par le soutien du Forum mondial des pêcheurs (WFFP) et de la Marche mondiale des femmes (WMW).
Les pêcheurs participants ont partagé des témoignages de première main sur l'exploitation, y compris l'extraction de 17 milliards de mètres cubes de sédiments de sable, des projets de récupération couvrant 90 hectares à Manado et 1084 hectares à Surabaya, l'extraction de nickel sur l'île de Wawonii, et la pollution due à l'élevage de crevettes dans des zones côtières productives. Ces cas mettent en évidence les graves conséquences de l'extraction incontrôlée des ressources sur les moyens de subsistance des communautés, l'environnement et les économies locales.
Le festival a également donné lieu à des réunions avec des fonctionnaires du ministère de l'environnement et des forêts et du ministère des villages, ainsi qu'à une manifestation devant le ministère des affaires maritimes et de la pêche. Bien que 10 représentants des pêcheurs aient été reçus par le personnel du ministère, le résultat a été décourageant : les fonctionnaires ont enregistré les griefs mais n'ont pas pris d'engagements clairs pour y répondre.
Malgré ces échecs, les participants ont réaffirmé leur engagement à construire un mouvement populaire résilient, éduqué et organisé pour résister à l'accaparement des océans et protéger la souveraineté côtière de l'Indonésie.
La MMF Asie-Océanie est solidaire des pêcheurs indonésiens dans leur lutte pour la justice, les moyens de subsistance durables et la souveraineté sur leurs terres et leurs eaux.
Nous résistons pour vivre, nous marchons pour transformer !
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Règlement sur le plafonnement des émissions du secteur fossile canadien : la nécessité d’agir rapidement
Après plus de deux ans d'attente, Nature Québec se réjouit de la publication aujourd'hui de la première version du règlement sur le système de plafonnement et d'échange des émissions de gaz à effet de serre du secteur des combustibles fossiles canadien. L'organisation enjoint du même souffle le gouvernement du Canada à procéder promptement pour une mise en œuvre de la réglementation au début de l'année 2025.
Pour Nature Québec, en publiant cette première version du règlement, le gouvernement du Canada répond à la volonté exprimée par 80 % de la population québécoise de voir une telle réglementation contraindre les pétrolières et gazières canadiennes à réduire leurs émissions de GES pour qu'elles fassent leur juste part de l'effort collectif national.
« Le temps presse ! Ottawa doit procéder le plus rapidement possible pour imposer le système de plafonnement et d'échange à l'industrie des énergies fossiles canadienne. Face aux catastrophes climatiques qui s'enchaînent, on a besoin que l'industrie soit rendue imputable maintenant, pas dans cinq ans », indique Anne-Céline Guyon, analyste Énergie et climat de Nature Québec.
L'organisation rappelle que d'ici la publication de la version finale de ce règlement, beaucoup de travail reste à faire pour tenir réellement imputable l'industrie de ses émissions et de son rôle dans la crise climatique. Dans un sondage publié en avril dernier, une majorité de Québécois-ses disait voir d'un mauvais œil les échappatoires que le gouvernement du Canada pourrait consentir aux entreprises gazières et pétrolières. Or, la première version du règlement reste inquiétante à bien des égards, notamment en ce qui concerne la possibilité pour les compagnies d'utiliser des crédits compensatoires ou encore de verser de l'argent dans un fonds de décarbonation, dont l'argent leur serait redistribué pour financer leurs projets de décarbonation.
« L'industrie canadienne des combustibles fossiles a fait 130 milliards de dollars de bénéfices dans les trois dernières années. Si elle veut se décarboner, elle en a les moyens. Elle a plutôt fait le choix de mettre des bâtons dans les roues des politiques climatiques. Et pourtant, le gouvernement canadien continue à lui en demander moins que pour les autres secteurs de l'économie. Cela doit cesser ! », explique Mme Guyon.
Nature Québec participera donc à la consultation publique dans les prochaines semaines afin de contribuer à renforcer le niveau d'ambition de cette réglementation, seul moyen pour que cette industrie fasse sa juste part dans l'atteinte des objectifs climatiques canadiens. À ce titre, Nature Québec invitera les citoyen-ne-s désireux-euses d'appuyer une réglementation ambitieuse et sans passe-droits pour l'industrie à envoyer leurs commentaires à l'adresse courriel de la consultation.
Nature Québec tient à rappeler que l'annonce d'aujourd'hui est une étape importante dans l'élaboration de cette réglementation, mais demande que sa version finale soit déposée dès le début de 2025 afin qu'elle soit mise en œuvre au plus vite. « Considérant l'urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons, retarder encore l'application du plafonnement serait irresponsable », conclut Mme Guyon.
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Renouveau à la DPJ ? La question de la violence conjugale doit (aussi) être une priorité
« Si j'avais su, je n'aurais pas dénoncé la violence conjugale » ; « mes enfants auraient été mieux protégés si je n'avais rien dit ». Dans la dernière année, plusieurs voix de femmes victimes de violence conjugale se sont fait entendre dans l'espace public pour dénoncer les difficultés qu'elles vivaient avec les services de la protection de la jeunesse : remise en question de la violence qu'elles et leurs enfants ont vécue, maintien des contacts avec le père violent au détriment de la sécurité de l'enfant, non-prise en compte de la parole des enfants, biais et stéréotypes envers les familles immigrantes, etc. En plus de craindre pour la sécurité physique et psychologique de ces enfants, nous redoutons que des victimes décident de ne plus dénoncer la violence vécue et de rester avec leur conjoint violent pour protéger autant que possible leurs enfants.
La nomination de Madame Lesley Hill à la tête de la DPJ et les déclarations du ministre Lionel Carmant en faveur d'un changement de culture au sein de ce système nous donnent espoir qu'une autre voie est possible pour les enfants et les mères victimes de violence conjugale. Face à l'urgence de protéger ces enfants et de garantir leurs droits à la sécurité et à une vie sans violence, nous exhortons la nouvelle directrice nationale de la DPJ à faire de la question de la violence conjugale une priorité d'action au cours de ce mandat qui s'amorce, aux côtés des trois autres priorités que le ministre Carmant lui a confiées hier.
Depuis l'entrée en vigueur, en avril 2023, de nouvelles dispositions de la Loi sur la protection de la jeunesse, le rôle des intervenant.e.s de la DPJ est devenu plus central que jamais en matière de violence conjugale. En 2023, les signalements pour exposition à la violence conjugale comptaient pour 12,5 % de tous les signalements reçus par la DPJ soit un signalement sur huit. 47 signalements par jour.
Pour remplir le devoir qui leur incombe d'évaluer une situation familiale où a lieu de la violence conjugale, les intervenant.e.s doivent être outillé.es et formé.e.s à la hauteur de l'urgence, afin de pouvoir identifier la problématique et ses impacts sur les enfants et d'être en mesure de les protéger. Une mauvaise compréhension de la violence conjugale, et de la composante coercitive qu'elle implique, entraîne des confusions dangereuses et dévastatrices pour les enfants, notamment lorsque la violence conjugale post-séparation est confondue avec des conflits de séparation ou de l'aliénation parentale.
Alors que le Québec se trouve à la croisée des chemins, nos trois associations – le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes et l'Alliance des maisons de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale – réitèrent leurs demandes de longue date, convaincues que Madame Lesley Hill saura entendre et reconnaître la nécessité impérieuse d'agir :
– offrir aux intervenant.e.s de la formation obligatoire et substantielle sur le contrôle coercitif et la violence post-séparation. Cette formation devrait être centrée sur la sécurité de l'enfant.
– favoriser la collaboration entre les services de protection de la jeunesse et les maisons d'hébergement.
– mettre en place des mécanismes pour que les directives et les changements de pratiques percolent dans toutes les régions et se concrétisent dans les évaluations et les interventions.
Il existe déjà des pratiques prometteuses qui font, selon nos maisons membres, une différence concrète sur le terrain. Parmi elles : la formation PEVC qui a été offerte dans les DPJ de certaines régions avec des impacts significatifs, ou encore l'établissement d'un protocole d'entente entre les maisons d'hébergement et la DPJ d'une même région, qui facilite grandement la collaboration.
Comme l'a dit Madame Hill hier en conférence de presse : « Ne faisons aucun compromis sur le bien-être des jeunes et des enfants ». Au lendemain de sa nomination, il est permis de croire que de réels changements sont possibles. Nous veillerons.
Signataires
Annick Brazeau, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes
Suzie Levasseur, présidente du CA de l'Alliance des maisons de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale
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Le Fonds de solidarité FTQ a investi plus de 130 millions de dollars dans les crimes de guerre et potentiellement le génocide
Nous vous demandons de prendre des mesures immédiates pour vous désinvestir des entreprises complices de crimes de guerre et de mettre en place des processus pour garantir qu'aucun investissement futur ne soit réalisé auprès d'entreprises complices de crimes de guerre et de génocide.
2 novembre 2024
Claude Séguin, président du conseil d'administration
Janie C. Béïque, présidente et chef de la direction
« Le Fonds de solidarité FTQ est le plus important réseau d'investissement en capital de développement au Québec. En soutenant les entreprises de toutes les régions et de tous les secteurs d'activité à partir de l'épargne des travailleurs et en encourageant l'épargne-retraite, le Fonds est devenu un acteur incontournable de la société québécoise. » La mission du Fonds de solidarité FTQ est de « contribuer à l'essor socio-économique du Québec, au bénéfice des travailleurs et des entreprises. »
Cela dit, le Fonds de solidarité FTQ a investi 4,5 millions de dollars dans Motorola, une entreprise que l'ONU a désignée comme soutenant les crimes de guerre, et près de 130 millions de dollars supplémentaires dans des entreprises que l'AFSC Investigate a jugées associées à l'occupation et donc complices de crimes de guerre. Il s'agit notamment d'entreprises d'armement/d'équipement militaire et de surveillance ainsi que d'autres qui soutiennent l'occupation militaire illégale de la Palestine par Israël. Des entreprises telles que Chevron, Cisco, Exxon, HP, Raytheon et d'autres, ainsi que la société d'ingénierie transnationale basée à Montréal, WSP Global, sont incluses dans le portefeuille d'investissement. WSP est le gestionnaire de longue date du projet de métro léger de Jérusalem. Al Haq et Just Peace Advocates ont déposé une demande en 2022 pour que WSP soit ajouté à
la liste de l'ONU, et celle-ci a été mise à jour en juin 2024 lorsque l'ONU a appelé les entreprises à s'ajouter à la liste de l'ONU.
Au total, le Fonds de solidarité FTQ a investi plus de 130 millions de dollars dans des crimes de guerre, dont certains sont complices de génocide.
Cette information a été portée à votre attention il y a plusieurs mois, mais aucune réponse n'a été reçue. Nous vous demandons de vous engager à désinvestir immédiatement dans les entreprises figurant sur les listes d'enquête de l'ONU et de l'AFSC en tant qu'entreprises complices de crimes de guerre.
Nous vous rappelons qu'au Canada, les parties complices de crimes de guerre sont passibles de poursuites criminelles en vertu de la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, y compris les sociétés.
Nous vous rappelons également que depuis la décision de la Cour supérieure du Québec dans l'affaire Bil'in (Village Council) c. Green Park International Inc., il est également possible qu'une société soit tenue responsable dans le cadre d'une poursuite civile devant les tribunaux canadiens pour complicité de crime de guerre. Bien que l'affaire Bil'in ait été rejetée pour des motifs de compétence, les tribunaux canadiens ont montré ces dernières années une volonté croissante d'exercer leur compétence sur les activités à l'étranger des sociétés canadiennes en cas de violation des droits de la personne et du droit international, et il est loin d'être certain que le même résultat serait obtenu aujourd'hui.
Fin 2023, l' International Centre of Justice for Palestinians – Canada (“ICJP – Canada”) a fait part au gouvernement du Canada de son intention de poursuivre les responsables canadiens qui seraient complices des crimes de guerre commis par Israël. ICJP Canada envisage également d'élargir la portée de son initiative pour demander la responsabilité des entreprises canadiennes qui seraient complices des crimes de guerre commis par Israël. Tout comme la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre du Canada, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale s'applique à la fois aux acteurs étatiques et aux particuliers. Ce dernier érige en infraction le fait de « fournir une aide, une incitation ou toute autre forme d'assistance » à la commission de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Depuis lors, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé illégale l'occupation israélienne de longue date et a indiqué que des mesures devaient être prises pour y mettre fin complètement et « aussi rapidement que possible ». Elle a également indiqué que les États et les organisations internationales, y compris l'ONU, ont la responsabilité spécifique de s'abstenir de contribuer à l'occupation ou de reconnaître la présence d'Israël dans le territoire palestinien occupé comme tout sauf illégale.
Nous vous demandons de prendre des mesures immédiates pour vous désinvestir des entreprises complices de crimes de guerre et de mettre en place des processus pour garantir qu'aucun investissement futur ne soit réalisé auprès d'entreprises complices de crimes de guerre et de génocide.
Sincèrement,
Mouvement Pour Une Paix Juste
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C’est parce qu’on rit que c’est drôle
Excédés par l'attitude de Rio Tinto sur la question de l'indexation de leur pension, des retraités syndiqués de Rio Tinto sont passés à l'action samedi le 9 novembre dernier.
Germain Dallaire
Après avoir bien fait leur devoir en vérifiant auprès d'un urbaniste qu'ils se trouvaient bien sur un terrain de la municipalité, les retraités ont planté une pancarte en avant du terrain se lequel Rio Tinto agrandit actuellement son usine AP-60 à Arvida. Sur cette pancarte était inscrit : « Usine AP-60 payée par les retraité(es ». Quelle ne fût pas leur surprise de découvrir que la pancarte était disparue en repassant par là quelques heures plus tard.
Ne se laissant pas décourager, ils en confectionnèrent une nouvelle et allèrent l'installer dès le lendemain. Chat échaudé craint l'eau froide, ils restèrent sur place. Environ 20 minutes plus tard, des agents de sécurité de Rio Tinto arrivèrent dans un camion identifié à la multinationale. Non seulement les retraités les ont interpelé mais ils ont même récupéré leur pancarte de la veille qui se trouvait dans la benne du camion. Les retraités ne comptent pas en rester là puisque dès le début de la semaine, ils comptent se rendre au poste de police pour déposer une plainte de vandalisme contre Rio Tinto.
Rappelons que lors du colloque du 22 octobre dernier s'intitulant « 1926-2026, cent ans d'occupation par Alcan et Rio Tinto : le bilan s'impose", Alain Proulx de l'association des retraités syndiqués de Rio Tinto (4 fois plus de retraités que d'actifs) a démontré chiffres à l'appui que de 2002 à 2029, leur rente aura reculé de 33,2% par rapport à l'évolution du coût de la vie. Pendant la même période, Rio Tinto s'est permis des congés de cotisation s'élevant à 738 millions$ privant ainsi la caisse de revenus d'intérêt de 1,275 millard$ pour un grand total de 2,013 milliards$. Pour mémoire, l'agrandissement actuel de l'usine AP-60 est évalué à 1,4 milliard$ et ne portera sa capacité qu'à la moitié de ce à quoi Alcan s'était engagé il y a maintenant plusieurs décennies. Comme aurait dit mon défunt père, « la vérité choque ».
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Mobilisation à Saguenay contre le régime actuel d’assurance-emploi
Une cinquantaine de personnes se sont réunies le 6 novembre dernier dans les rues de l'arrondissement de Chicoutimi, à Saguenay, pour exiger une réforme en profondeur du régime d'assurance-emploi. Plusieurs membres de la CSQ, notamment du Syndicat de l'enseignement de la Jonquière (SEDLJ-CSQ), étaient présents à l'événement.
Tiré de Ma CSQ. Photos : Claude Bradet, SEDLJ-CSQ
La mobilisation, organisée par le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) et ses partenaires, a eu lieu dans le cadre de la Semaine nationale des chômeuses et des chômeurs 2024, autour du thème L'assurance-emploi : un régime sexiste à réformer !
Le MASSE dénonce le régime actuel, qui pénalise particulièrement les femmes : « En raison des responsabilités familiales qu'elles assurent encore en plus grande partie, les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel ou à bénéficier de prestations spéciales, une situation qui n'est pas encore prise en compte par la Loi sur l'assurance-emploi et qui pénalise en termes d'admissibilité et du calcul des prestations. »
Pour une réforme du régime actuel
Les personnes ayant pris part à la mobilisation ont parcouru le centre-ville de Chicoutimi et ont fait un arrêt symbolique devant une succursale de Service Canada avant de se diriger vers le bureau du député conservateur Richard Martel.
Cette action visait à faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il prenne des mesures concrètes en vue de moderniser un régime d'assurance-emploi jugé inadapté aux réalités actuelles du marché du travail.
Rappelons qu'une vaste coalition de groupes de défense des sans-emploi, soutenue par les principales organisations syndicales québécoises, dont la CSQ, a récemment lancé une campagne intitulée L'assurance-emploi doit nous protéger. Cette dernière vise à interpeller le gouvernement et à réclamer une réforme en profondeur du programme d'assurance-emploi.
La mobilisation en images
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La réforme Dubé
La réforme du ministre de la Santé, Christian Dubé, transformera fondamentalement la gestion du réseau de la santé et des services sociaux au Québec en regroupant tous les établissements publics, excluant ceux du Grand-Nord, sous l'égide de l'agence Santé Québec. Cette nouvelle agence deviendra l'employeur unique des 350 000 employé-e-s du réseau public de la santé et des services sociaux.
La Loi sur la gouvernance du système de santé et de services sociaux (auparavant projet de loi n° 15) introduit la plus grande réforme législative depuis l'adoption du Code civil. Or, son adoption en décembre 2023 a été faite sous le bâillon, une procédure législative antidémocratique permettant au gouvernement de la CAQ d'imposer son adoption. Un processus particulièrement inquiétant considérant l'ampleur de ce projet.
Dès que le ministre Dubé a annoncé ses intentions de réformer le réseau de la santé, la Fédération a multiplié ses interventions afin d'influencer cette réforme pour les 80 000 professionnelles en soins qu'elle représente, mais également pour s'assurer de l'accès à des soins et des services de qualité et sécuritaires pour la population.
La FIQ suit depuis plusieurs mois ce dossier puisque cette réforme aura des impacts importants sur les professionnelles en soins. Pour vous aider à y voir plus clair, la Fédération met à votre disposition l'information disponible actuellement. Il est important de noter que de nombreuses incertitudes demeurent quant à la mise en place de cette réforme, notamment sur ses impacts concrets dans le quotidien des professionnelles en soins. Cette page Web sera mise à jour pour refléter les annonces du gouvernement.
Suite logique des réformes du passé
Le réseau de la santé et des services sociaux a subi maintes réformes au cours des dernières décennies. La réforme Couillard en 2003, la réforme Barrette en 2015, et maintenant la réforme Dubé en 2024. Chacune de ces réformes a contribué à fragiliser notre réseau de la santé en fusionnant des centres d'activités à vocations variées, en centralisant davantage la prise de décision entre les mains de décideurs haut placés, en diminuant l'accès aux services de prévention et en créant une dépendance toujours plus grande envers le privé.
Le ministre Christian Dubé n'est pas différent de ses prédécesseurs ; l'agence Santé Québec s'inscrit dans une suite logique des réformes du passé. Nous assistons à l'aboutissement des grandes réformes antérieures imposées dans le réseau de la santé. Pourtant, il ne fait aucun doute que ces dernières n'ont ni amélioré les conditions de travail des professionnelles en soins ni les conditions des soins au Québec.
La réforme Dubé en bref
La réforme Dubé a permis la création de l'agence Santé Québec, le 29 avril 2024. Cette société d'État sera l'employeur de 350 000 salarié-e-s du réseau de la santé au Québec, devenant ainsi l'un des plus gros employeurs au Canada, juste derrière le gouvernement fédéral. La création de cet employeur unique va engendrer la fusion des établissements, donc des employeurs, mais l'organisation du territoire devrait continuer d'exister, sous forme de sous-structure de Santé Québec. Les établissements privés conventionnés et les établissements du Grand-Nord ne sont pas touchés par cette fusion.
L'agence Santé Québec aura également le pouvoir de coordonner et de soutenir des établissements privés et autres prestataires, éliminant ainsi toute distinction entre le public et le privé. Ceci représente un virage important et dangereux. En effet, selon le ministre Christian Dubé, l'objectif d'ouvrir l'offre de services au privé est d'améliorer l'accès aux soins, mais il est bien connu que l'ouverture vers le privé a plutôt l'effet inverse en s'accaparant les ressources limitées du réseau public. C'est dans cette optique que la FIQ se joint en 2023 à la campagne « La réforme Dubé, tout sauf santé », campagne portée par plusieurs organisations syndicales et communautaires.
Cette agence est séparée du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et a pour mission de coordonner les activités sur le terrain, laissant le MSSS responsable uniquement des orientations politiques et des programmes, permettant ainsi une forme de déresponsabilisation du ministère envers les employé-e-s du réseau.
Des changements sont nécessaires dans le réseau de la santé du Québec, mais il est clair pour la FIQ que cette réforme de structure ne répond pas aux besoins les plus criants. Plusieurs recommandations avaient été émises par la société civile et par la Fédération pour recadrer cette réforme dans les besoins du réseau, les 30 recommandations de la FIQ n'ont pas été considérées par le ministre Dubé. Ainsi, la FIQ et ses syndicats affiliés continueront de dénoncer cette réforme qui s'inscrit dans la lancée antiféministe, antidémocratique et antisyndicale du gouvernement actuel.
Les impacts sur les droits des professionnelles en soins
La réforme Dubé a des impacts importants sur les droits des professionnelles en soins, notamment en lien avec la défense de leurs conditions de travail. En fusionnant les établissements de santé en un seul employeur, la loi prévoit la fusion des accréditations syndicales existantes et une accréditation unique pour chacune des 6 catégories d'emploi qui composent le réseau de la santé. Ainsi, à moyen terme, les syndicats locaux sont voués à disparaître, démantelant les structures actuelles et posant des défis importants pour la démocratie syndicale.
Voici une ligne du temps détaillant les grandes étapes de la mise en place de Santé Québec qui auront des impacts sur la défense des conditions de travail des professionnelles en soins. À noter que les dates projetées sont approximatives et pourraient être modifiées à tout moment par le gouvernement.
De 4 à 6 catégories d'emplois
Avec la réforme Dubé, les catégories d'emplois dans le réseau de la santé sont modifiées. La catégorie 1 regroupera exclusivement les infirmières et infirmières auxiliaires. Les inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques seront quant à elles regroupées avec les techniciennes et professionnelles de soutien spécialisé et en soins cardiorespiratoires dans la catégorie 6. Cela inclut, par exemple, l'imagerie médicale et la radio-oncologie.
Le gouvernement a décidé de scinder la catégorie 1, même si les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques ont une expertise et une organisation du travail complémentaire dans les soins directs donnés aux patient-e-s. Cette scission nuira inévitablement à l'organisation du travail et à la stabilité des équipes.
La FIQ n'a ménagé aucun effort pour faire reculer le ministre Dubé pour maintenir la catégorie 1 dans sa forme actuelle et continuera à militer en ce sens. Une pétition a d'ailleurs été déposée à l'Assemblée nationale. Cependant, si le transfert vers la catégorie 6 se concrétise tel que prévu dans la loi, la FIQ fera partie des organisations syndicales qui pourront s'inscrire sur le bulletin de vote pour cette catégorie. Ultimement, ce sont les membres qui voteront pour l'organisation syndicale de leur choix.
Suite logique des réformes du passé
Le réseau de la santé et des services sociaux a subi maintes réformes au cours des dernières décennies. La réforme Couillard en 2003, la réforme Barrette en 2015, et maintenant la réforme Dubé en 2024. Chacune de ces réformes a contribué à fragiliser notre réseau de la santé en fusionnant des centres d'activités à vocations variées, en centralisant davantage la prise de décision entre les mains de décideurs haut placés, en diminuant l'accès aux services de prévention et en créant une dépendance toujours plus grande envers le privé.
Le ministre Christian Dubé n'est pas différent de ses prédécesseurs ; l'agence Santé Québec s'inscrit dans une suite logique des réformes du passé. Nous assistons à l'aboutissement des grandes réformes antérieures imposées dans le réseau de la santé. Pourtant, il ne fait aucun doute que ces dernières n'ont ni amélioré les conditions de travail des professionnelles en soins ni les conditions des soins au Québec.
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5ème session de l’université d’été en droits de l’homme
Les activités marquant la 5ème Session de l'Université d'Été des Droits de l'Homme ont été officiellement lancées ce lundi 2 Septembre 2024 lors d'une cérémonie d'ouverture à la salle de conférence Victor Benoît à l'Office de la Protection du Citoyen, à Bourdon.
L'évènement a été rehaussé par la présence de plusieurs personnalités issues des organisations internationales des droits de l'homme en Haïti et de la société civile haïtienne.
Lancée autour du thème : " LES FORCES DE MAINTIEN DE LA PAIX ET LES DROITS DE L'HOMME", cette formaion, organisée par l'Institut Haïtien des Droits de l'Homme (IHDH) se déroulera à l'OPC du 2 au 6 Septembre 2024.
Cette formation de courte durée avait pour objectif d'offrir aux participants-es des droits de l'homme un accès à un enseignement d'excellence dans le domaine de la Promotion et de la Défense des Droits de l'Homme avec des enseignants internationaux
Cette 5ème session a été meublée par des cours fondamentaux, des séances portes ouvertes permettant aux participants d'échanger avec des experts des droits de l'homme et être éclairées sur des notions spécifiques
L'instance organisatrice a profité de l'occasion pour rendre un vibrant hommage au professeur Michel Soukar pour ses nombreuses réfléxions autour des horreurs et barbaries notamment celles du 26 avril orchestrées par le régime de Duvalier en Haïti.
Historien, écrivain et journaliste, Michel Soukar vit à Port-au-Prince. Il est connu pour son engagement politique. Il a publié une vingtaine d'ouvrages, dans des genres différents : poésie, théâtre, histoire, roman. Il est l'une des voix des plus écoutées en Haïti
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Humanitaire ; l’urgence de nourrir les familles déplacées
Visant à soulager les familles déplacées à bout de souffle, l'Organisation des Cœurs pour le Changement des Enfants Démunis d'Haïti (OCCED'H) a apporté ce mardi 3 septembre 3024 une aide alimentaire au profit des enfants ayant fui les violences des gangs armés et actuellement réfugiés dans les sites de Jean-Marie Vincent à Carradeux et de l'école Joseph C. Bernard sur la Route de Frères.
Cette initiative visait à répondre à certains besoins urgents des personnes déplacées suite aux violences des gangs armés au niveau de certains quartiers.
Environ 600 enfants ont bénéficié de ces kits, comprenant du riz, des pois, des spaghettis, de l'huile, du savon, des serviettes hygiéniques, ainsi que d'autres produits essentiels. Ces bénéficiaires proviennent de divers quartiers, notamment Tabarre, Torcel, Pernier et les zones avoisinantes.
L'OCCED'H dit compter sur la solidarité d'autres secteurs pour continuer à assister, dans la mesure du possible, les familles déplacées notamment les enfants.
Pofondément préoccupée par cette crise humanitaire, cette structure oeuvrant dans le domaine des droits humains invite le gouvernement haïtien à adopter des mesures urgentes en vue d'améliorer les conditions de vie des catégories les plus vulnérables.
Il est important de préciser que cette distribution avait reçu le soutien de « Food for the Poor. »
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France : Magistral coup de mobilisation des supporters du PSG pour la détresse palestinienne.
Le défi des supporters parisiens déployant un Tifo démesuré frappé de « FREE PALESTINE, ce mercredi au stade Parc des Princes dans le 16ème Arr, témoigne de l'abyssalité de la cruauté. Dimanche, les frappes israéliennes ont fait des dizaines de morts, principalement des femmes et des enfants, en plein sommeil !
De Paris, Omar HADDADOU
Que faire, quand le colonisé est condamné à périr, avec l'omerta comme acte de décès ?
Emmanuel Macron se rendra finalement au Stade de France pour assister au match France-Israël, jeudi 14 novembre 2024, sous haute surveillance. Objectif : « Envoyer un signal fort de fraternité et de solidarité avec Israël », rapportent les médias. Nicolas Sarkozy, ancien Président, ne résistant pas aux feux de la rampe, y sera.
Y a des moments où il faut savoir se mouiller !
Les réactions, ici à Paris, dans la rue, les cafés et les réseaux sociaux, à propos de l'attitude du chef de l'Etat, sont d'une virulence acérée : « Incroyable scène de soumission XXL ! » pointe un tweet, quand le second abonde : « Notre carpette soumise, assistera au match ».
L'allégeance du Président français a charrié dans son aspiration la position de son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau : « Hors de question de délocaliser la rencontre ! Cela serait un aveu de faiblesse de déplacer ou de renoncer » déclare-t-il fermement, interdisant les drapeaux, autres que français et israéliens. Ce dernier est acculé à montrer ses muscles sous peine d'éviction.
La rencontre des deux équipes aura comme bouclier sécuritaire, 4 000 policiers et gendarmes mobilisés, 2 500 autour de l'enceinte du stade, 20 000 dans les transports. Dans ce climat de tensions bien ampoulées, l'attention reste vive sur le rassemblement d'un Mouvement Juif International, en présence du ministre israélien de l'Extrême Droite, prévu la veille du match dans la capitale française.
Les partis de Gauche et les personnalités françaises ont appelé à l'annulation du match. D'autres à sa délocalisation. « Mais vous vous rendez compte ? Le faire serait une victoire des antisémites ! » s'indigne la présentatrice du débat sur Europe 1, Pascale de la Tour Dupin, affirmant son parti pris, au moment où le Conseil de Sécurité israélien recommanderait à ses ressortissants de ne pas se rendre au match.
A l'apogée de la folie génocidaire au Moyen- Orient
Le ministre de l'Intérieur, Bruneau Retailleau, fait mine de ne pas « capté » qu'à cœur vaillant, rien d'impossible ! La prouesse des Ultras du PSG dans la tribune, tient de la magie de David Coperfield. L'homme a vu rouge en découvrant le militantisme s'afficher dans les gradins et s'empressa à dégainer son nerf de bœuf procédurier : « Je vais demander des explications au Paris Saint-Germain (club). C'est inacceptable ! Une bâche de dizaine et dizaine de mètres »
Vous l'aurez compris : La banderole FREE PALESTINE !, inacceptable ! Le génocide si ! Le locataire de la Place Beauvau multiplie les coups de boutoir contre le chantier de la Gauche depuis sa désignation dans le gouvernement Barnier le 21 septembre 2024. Sa fermeté marcherait crânement vers l'absolutisme et dédaigneusement sur les fondements de la Démocratie. L'homme de la Droite dure a pondu, ces dernières heures, des ukases à hérisser le Nouveau Front Populaire : « Mise au pas de la Jeunesse à reciviliser des quartiers défavorisés avec la suppression des Allocations Familiales et l'Internat forcé dès 10 ans ».
Les tragiques incidents d'Amsterdam, le 7 novembre, ont plongé la France de Macron dans le funambulisme claudicant. La classe politique vit une véritable guerre de tranchées avec comme cible, la Gauche. Ses députés (es) Marie Mesmer et Hadrien Clouet essuient des procédures judiciaires de la part de Retailleau pour la vaillance de leurs déclarations : « Le ministre de l'Intérieur et ses Journalistes de Préfecture sont des petites frappes fascistes ! », assénait Clouet.
QUAND LE PEUPLE DEVIENT REPORTER !
Que nous renseigne ce Tifo colossal des supporters du P.S.G acquis à la cause palestinienne ?
Que le silence est pire que l'extermination collective ! Que cette force de frappe médiatique spectaculaire, a rendu fous les partisans de l'épuration à huis-clos. L'introduction du slogan FREE PALESTINE, son déploiement savamment calculé pour un impact planétaire, a donné lieu à des ulcérations inimaginables.
Le choix du timing à quelques minutes du coup d'envoi du match, mercredi au Parc des Princes, pour capter longuement l'attention de l'arsenal médiatique, est incroyablement judicieux ! D'où la pertinence du message de détresse véhiculé. Les gardes- fous tombent ! Le politique et la plume partisane se rongent les sangs sur l'introduction du slogan mobilisateur. On crie à la complicité. On spécule...
L'instantanéité de mise en évidence s'opérait d'une manière silencieuse et pacifique évoquant un lever de rideau magistralement exécuté, dans un théâtre prestigieux parisien.
C'est dans la boite, FREE PALESTINE ! Le support audiovisuel est déjà envoyé à des proches aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, Asie et en Afrique (le buzz). Les atrocités à Gaza et au Liban ne sont pas une simulation aboutie de l'IA, mais une réalité funeste dictée par Netanyahou et l'Alliance Atlantique.
A l'heure où Trump œuvre pour une désescalade en Ukraine en appelant Poutine, plus de 50 enfants ont été tués en 48 heures à Gaza. L'ONU fait état d'une situation catastrophique, empreinte de famine, de maladie et d'exode. Au Liban, le bilan de l'agression israélienne s'alourdit à 3 220 morts.
L'impunité a triomphé, la résistance triomphera !
O.H
Liban : Le bilan des victimes
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L’interdiction des licenciements, c’est urgent !
Michelin, Auchan, Airbus, Vencorex… les plans de licenciements s'intensifient. Depuis quelques semaines, le secteur automobile en Europe se mobilise contre ce que les patrons et les actionnaires veulent présenter comme inéluctable : les suppressions d'emplois pour rétablir les marges face à la concurrence internationale.
Crédit Photo Photothèque Rouge/MILO.
Communiqué du NPA-l'Anticapitaliste
Avec toujours la même logique destructrice : les travailleurEs servent de variables d'ajustement. En France, ce sont notamment les salariéEs de MA France, de Dumarey-Powerlidge à Strasbourg, ou encore de Valeo qui sont en première ligne.
D'autres secteurs sont également touchés : la chimie, la grande distribution,… Les salariéEs de la centrale de Cordemais, près de Nantes sont mobiliséEs ainsi que celles et ceux de Vencorex en Isère. Auchan vient d'annoncer la suppression de 2300 emplois et Michelin, de 1250 postes à Vannes et Cholet, où une grève puissante vient d'éclater.
A ces plans de licenciements s'ajoutent Airbus et ses 2500 postes menacés, et tant d'autres comme Walor, Milee, ExxonMobil… Au 18 octobre 2024, la CGT recensait 180 plans de licenciements en un an[1].
Ces entreprises ont pu bénéficier par le passé de cadeaux fiscaux et d'aides en tout genre. Pendant des années, elles se sont accaparées de l'argent public et licencient à tour de bras aujourd'hui. C'est inacceptable. Michel Barnier peut bien montrer du doigt les directions de Michelin et d'Auchan, personne n'est dupe. Son gouvernement va accompagner la casse sociale.
Le secteur public non plus n'est pas épargné, comme dans l'Education Nationale où 4000 postes seront supprimés. La Cour des Comptes préconise quant à elle la suppression de 100 000 postes dans la Fonction Publique Territoriale.
Pour que cesse la destruction capitaliste des emplois, des vies et du vivant, il est vital que ces luttes convergent. La propriété privée des moyens de production, qui ne sert que les intérêts particuliers d'une minorité, est la principale responsable de la catastrophe sociale et écologique en cours …
Il est temps d'y mettre fin. Ce serait faire œuvre de salubrité publique au bénéfice de la majorité, celles et ceux qui produisent les richesses.
Dans l'immédiat, il devient urgent d'imposer l'interdiction des licenciements et la reconversion des emplois pour produire ici sans polluer, pour que les salariéEs décident avec la population ce dont elle a besoin et comment le produire.
Il est tout aussi urgent que l'ensemble de la gauche sociale et politique, dans le Nouveau Front Populaire et en dehors, que toutes les équipes syndicales concernées se regroupent pour organiser une manifestation centrale à Paris contre les licenciements, contre les suppressions de postes, et contre le gouvernement Macron-Barnier.
[1] CGT. 180 plans de licenciements en un an.
https://npa-lanticapitaliste.org/
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Bernie Sanders, l’Amérique et nous
Pour (re)construire une gauche qui gagne à Washington comme à Paris, encore faut-il comprendre pourquoi elle a perdu, pourquoi les autres ont gagné et surtout, comme être utile au peuple.
Bernie Sanders, l'Amérique et nous
11 novembre 2024 | Roger Martelli
Sans-titre-1-2
Bernie Sanders le magnifique a une fois de plus parlé au nom des sans-voix, des plus humbles, méprisés et relégués, qu'ils soient blancs, noirs, latinos, colored, clandestins ou légalisés. Il poursuit ainsi la trace de cette gauche démocrate qui avait su, dans les années trente du 20e siècle, prendre langue avec le mouvement ouvrier.
En France, beaucoup dans la gauche de gauche ont saisi opportunément la balle au bond pour redire ce qui coule d'évidence depuis longtemps : en s'éloignant des aspirations populaires, une grande part de la gauche a lâché la proie pour l'ombre et perdu les catégories populaires qui lui avaient donné sa force et sa légitimité. Mais on ne peut se contenter des bonnes résolutions et promettre que l'on va enfin se préoccuper de ce peuple que l'on avait délaissé. Encore faut-il comprendre pourquoi c'est la pire des droites qui a profité de cette carence et il faut préciser ce qu'il convient de faire pour remonter le courant.
L'extrême droite n'ignore pas la question sociale
On dit parfois qu'il s'agit désormais de remettre la question sociale au premier plan. Aux États-Unis, tout le monde s'accorde ainsi pour dire que deux enjeux ont déterminé massivement les votes : au premier rang « l'économie » (inflation, chômage, dépenses de logement et de santé…) et « l'immigration » en second lieu. Mais il reste alors à éclairer le mystère d'un véritable paradoxe : comment se fait-il que les inquiétudes populaires nourries par « l'économie » et le ressentiment à l'égard des « élites » aient stimulé le vote pour le candidat le plus fortuné, le plus libéral et le plus porté à accélérer le démantèlement de cet État-providence qui avait tout de même atténué la souffrance sociale et la spirale des inégalités ?
Et au-delà du scrutin présidentiel, on ne peut pas éluder le fait que, quelle que soit la candidature démocrate, plus ou moins à gauche, plus radicale ou présumée modérée, elle n'a pas enrayé la sensible progression du camp républicain. Incriminer le poids des médias et des réseaux sociaux ? Bien sûr qu'ils ont joué. Mais on sait depuis longtemps que les moyens de la persuasion sont concentrés du côté de l'aliénation et pas de l'émancipation. Cela n'a pas empêché de belles victoires dans le passé ; pourquoi ce n'est-il pas possible aujourd'hui ?
Il ne suffit donc pas de proclamer que l'on est pour le « social », ni même d'énumérer les propositions redistributrices allant dans ce sens. Qu'est-ce qui fait la grande force de l'extrême droite, aux États-Unis comme en France ? La capacité à raccorder chaque problème à une vision globale qui, au nom du bien-être, disqualifie tout recours aux principes du commun et de la solidarité collective. Dans un monde de plus en plus inégalitaire, déchiré et dangereux, les extrêmes droites exaltent les seules vertus d'une protection nationale, fondée sur la puissance étatique et garantie par la clôture des frontières et des murs. Et dans ce monde dont on ne veut pas voir les logiques économiques et sociales profondes qui le parcellisent, on se contente de fustiger les « assistés », c'est-à-dire les populations les plus fragiles, et notamment celles des nouveaux venus.
Une vision cohérente du monde
Puissance pouvant aller jusqu'à l'arrogance, protection, clôture et refus du « grand remplacement » sont les pivots d'une vision cohérente du monde. Au début des années 1990, quand s'éteignait la guerre froide, un politiste américain – Samuel Huntington – avait suggéré que le monde était désormais régi par le « choc des civilisations »1, et notamment par le conflit entre l'Occident démographiquement en déclin et l'Islam expansif. Ce que l'on oublie, c'est que ce même Huntington avait été quelques années plus tôt l'un des promoteurs de l'idée selon laquelle la démocratie représentative devait laisser la place à une « gouvernance » conduite par ceux qui « savent »2. Et c'est encore Huntington qui, en 2004, publia un essai dans lequel il explique que les États-Unis perdent leur identité, parce que leur noyau fondateur (blanc, anglo-saxon, protestant) était menacé par la poussée démographique des minorités, notamment latino-américaines3.
Le mépris de la démocratie, la peur de l'autre et l'obsession de l'identité menacée… Au fond, Donald Trump s'est installé dans cette vision redoutable qui relie l'autoritarisme, l'exaltation de la violence, l'esprit de concurrence, le repli sur soi et le refus communautariste de ce qui vient de l'extérieur. C'est sur cette base qu'il a conforté son impact dans les milieux modestes du « rural ». C'est pour n'avoir pu ni même voulu lui opposer une autre vision que les démocrates ont perdu.
Pour regagner le terrain laissé à d'autres, une gauche bien à gauche laissera au vestiaire les explications plus ou moins rassurantes. Par exemple, il n'est pas vrai que les contingents du peuple ralliés à la droite extrême n'ont fait qu'exprimer conjoncturellement leur mécontentement. Ils n'ont pas seulement exprimé de la colère ou choisi par défaut et provisoirement de cocher la case des Républicains. Il y a désormais dans le vote populaire, aux États-Unis comme ailleurs, une part d'adhésion, plus ou moins consciente mais réelle, à un système cohérent de représentations et au projet qui en découle.
Il n'est pas plus sûr qu'il suffise de s'adresser spécifiquement aux abstentionnistes pour gagner leur vote, alors que l'on sait que, parmi les ressorts de l'abstention, se trouvent la méfiance à l'égard de la politique et au-delà la conviction fataliste que l'on ne peut pas changer vraiment l'ordre inégalitaire des sociétés. Or cette méfiance et ce fatalisme se trouvent être des ressorts affectifs majeurs pour que l'on se tourne vers une extrême droite qui, en France, peut arguer du fait qu'elle a été continûment écartée de tout pouvoir depuis 1944. Attiser la colère ne sert donc à rien, si ne se rompt pas le lien qui, en la rattachant à un projet rétrograde, la transforme en ressentiment, plus prompt à vitupérer les boucs émissaires qu'à récuser une logique sociale dominante. Il faut alors se convaincre de ce que le lien ne se rompra pas si un autre ne s'impose pas, autour d'un récit capable de concurrencer celui des extrêmes droites, comme celui des libéraux. Ce qui ne s'énonce pas ne saurait s'imposer, dans le grand choc des idées.
Savoir être utile au peuple
La gauche n'attirait pas une part conséquente des catégories populaires parce qu'elle affirmait être de leur côté mais parce qu'elle leur semblait utile. Or cette utilité était globale et se déclinait en trois grandes fonctions au moins. La gauche – en France notamment au travers du Parti communiste pendant quelques décennies – était capable de représenter dans les institutions les relégués, les damnés de la terre, ces « classes dangereuses » que l'on cantonnait soigneusement aux portes de la cité. Elle les représentait d'autant plus que les formations qui la composaient étaient plus ou moins à l'image de celles et ceux auxquels elles s'adressaient, immergées dans leurs sociabilités, partageant durablement leurs conditions de vie, leurs territoires, leurs angoisses et leurs aspirations.
Cette gauche ne se contentait pas toutefois de donner la parole aux sans-voix et d'exprimer leur colère. Elle offrait aux catégories populaires la possibilité de sortir de leur enclavement et de leur relégation, en s'appuyant sur l'image rêvée d'une société d'égalité, de responsabilité et de partage. C'est cette espérance qui donnait aux luttes un sens progressiste et propulsif et qui éloignait la colère des replis sur soi et des ressentiments. Cette espérance a buté sur les errements du soviétisme, l'enlisement du socialisme et les aléas du tiers-mondisme. Elle n'est pas seulement à retrouver mais à reconstruire.
Enfin, cette gauche offrait aux catégories populaires des perspectives politiques à vocation majoritaire, capables de donner des débouchés aux luttes et évitant ainsi qu'elles ne soient que des combats défensifs, capables de limiter le poids des aliénations, mais sans pour autant mettre en question les racines de leur emprise.
Qui veut regagner le peuple doit savoir que c'est en rebâtissant ces trois fonctions que l'on pourra faire, des catégories populaires aujourd'hui éclatées, un peuple rassemblé et donc un peuple politique. Hors de cette ambition, il n'y a au mieux que de possibles victoires partielles et, au pire, un terrain politique laissé aux forces rétrogrades dotées d'un projet.
Les bases d'un projet alternatif global, reliant des propositions, un récit mobilisateur et une stratégie rassembleuse existent d'ores et déjà. Mieux vaut toutefois avoir la lucidité de dire que leur mise en cohérence est encore devant nous. Tant qu'elle n'est pas opérationnelle, le peuple sera aux abonnés absents ou ira chercher ailleurs des solutions.
Notes
1. La Crise de la démocratie, rapport de la Commission Trilatérale, rédigé par Michel Crozier, Samuel Huntington et Joji Watanuki, 1975
2. Le Choc des civilisations, 1997
3. Qui sommes-nous ? Identité nationale et choc des cultures, 2004
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« Briser la chaîne » : Un essai vigoureux, révolté et argumenté
« Briser la chaîne » – et non pas les chaînes, la différence est majeure ici -, au sous-titre volontiers provocateur malgré le point d'interrogation, « misogynes de mère en fille ? » pose des questions centrales. Dans cet essai Camille Lextray, avec une rage, une colère dynamique au rire communicatif pour démontrer la nécessité du féminisme.
Tiré de Entre les lignes et les mots
Combattant beaucoup d'idées reçues contenues dans ce qui s'appelle « le bon sens » autrement dit la perpétuation des règles en usage considérées comme éternelles, elle propose, comme c'est nécessaire à tous les niveaux, de former les formatrices en transformant les rôles dits traditionnels dans le couple. Les mères qui veulent protéger leur fille leur demande souvent, pour éviter les problèmes, de correspondre au modèle ambiant, le modèle du capitalisme patriarcal. Toutes les propositions qui passent par le « petit geste » qui ne sauve rien sont autant de justification du modèle global forgé par le pouvoir des hommes. Le féminisme doit déterminer une vision globale de la société qui passe par la destruction de ce mode de société.
Radicale ? Assurément. Sinon la place des femmes se mesure à l'aune des comportements des mâles dominateurs et elles doivent en faire plus pour être acceptées. Le système broie toute velléité de changement. En passant, l'autrice remet en cause toutes les propositions, à la mode sur les réseaux sociaux, de « développement personnel » qui n'est rien de moins que d'intégrer la concurrence de tous contre toutes pour éviter tout débordement, toute révolte.
Serait-il temps de changer de modèle en changeant toute la société ? Une révolte ? Non une révolution !
Camille Lextray : Briser la chaîne, Camille Lextray, Éditions LEDUC, collection Société.
Nicolas Béniès
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L’attentat antiféministe de Polytechnique Une mémoire collective en transformation
Trente-cinq ans après l'attentat du 6 décembre 1989, où en sommes-nous ? Comment percevons-nous cet événement déterminant de l'histoire récente ?
D'abord paru en 2009 sous le titre « J'haïs les féministes ! », ce livre offre un panorama inédit des interprétations antagonistes de la tuerie, durant laquelle 14 jeunes femmes ont été assassinées parce qu'elles étaient des femmes. Il présente aussi les analyses féministes élaborées au fil du temps, et les controverses qu'elles ont suscitées. Dans cette édition revue, augmentée et coiffée d'un nouveau titre, Mélissa Blais prend acte du chemin parcouru.
À travers un examen minutieux des discours médiatiques, des commémorations et d'œuvres culturelles, dont le film Polytechnique et la pièce Projet Polytechnique, et grâce à des décennies de recherche et de militantisme, elle constate une lente transformation de la mémoire collective. Or, la menace d'un ressac antiféministe n'est jamais loin : la dimension politique du geste du tueur serait-elle, encore aujourd'hui, éludée ?
« Comment est-il possible de saisir ce que les féministes ont réellement dit après le massacre du 6 décembre ? Si une infime minorité de femmes ont dénoncé « les Marc Lépine qui sommeillent en tout homme que nous côtoyons », la majorité féministe ne s'est pas exprimée dans ces mots. Malgré cela, des journalistes ont vite fait de laisser croire que toutes les féministes entretenaient une pensée simpliste à l'endroit des hommes, caricaturant du même coup l'ensemble du mouvement. »
Mélissa Blais est professeure de sociologie au Département des sciences sociales de l'Université du Québec en Outaouais. Elle a notamment codirigé les ouvrages Le mouvement masculiniste au Québec. L'antiféminisme démasqué et Retour sur un attentat antiféministe. École Polytechnique 6 décembre 1989, parus aux Éditions du remue-ménage.
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Les réalités sont toujours les plus fortes
On s'alarme de l'arrivée à la présidence de Donald Trump, pour la seconde mais dernière fois, puisque la constitution américaine limite à deux les mandats qu'un président peut exercer. Lui-même d'ailleurs, de son propre aveu, n'en briguerait pas un troisième, même si c'était possible. L'âge fait aussi partie des tendances lourdes en politique...
Demandons nous : de quelle marge de manoeuvre dispose-t-il donc en politique étrangère ? En dépit de son autoritarisme et de son tempérament colérique, il ne pourra imposer ses quatre volontés à la planète.
Tout d'abord, un repli marqué des États-Unis sur eux-mêmes (l'isolationnisme) est impensable. Trump et sa garde rapprochée ne peuvent pas ne pas en être conscients. Le gouvernement américain a trop d'intérêts majeurs économiques, commerciaux et militaires à défendre partout dans le monde pour retourner à l'ancien isolationnisme. Trump devra donc les administrer et s'impliquer dans les tensions et conflits qui déchirent des pays-clés. Un certain repli est toutefois possible, mais l'impérialisme américain va se maintenir, vaille que vaille. Mais Trump va sans doute devoir modifier sa ligne d'action, puisque l'impérialisme américain est affaibli et toujours plus contesté par des puissances montantes comme la Chine.
Prenons deux exemples d'une actualité frappante : l'Ukraine et la Palestine.
Dans le premier cas, Trump a laissé entendre qu'il pourrait cesser(ou diminuer beaucoup) la fourniture d'armes et de munitions à Kiev et dans la foulée, qu'il inciterait Volodymyr Zelenski, le président ukrainien à négocier avec Vladimir Poutine. De ses allusions à ce problème, il ressort que le gouvernement ukrainien devrait faire les concessions territoriales nécessaires pour satisfaire le Kremlin, c'est-à-dire lui céder l'essentiel des territoires qu'il a déjà conquis. Pour Zelensky, l'entrée à la Maison-Blanche d'un président républicain constitue une défaite. Arrivera-t-il à convaincre Trump de changer d'idée ? Cette hypothèse paraît peu probable. Le président américain tient à détendre les relations de son pays avec la Russie ; après tout, il considère Poutine comme un allié et un ami.
Passons au cas palestinien à présent. On sait que Donald Trump est un pro-israélien fini. Mais sur ce plan, il ne fait que suivre la politique américaine traditionnelle de soutien à l'État hébreu, que le gouvernement soit démocrate ou républicain. Biden, son prédécesseur, s'est beaucoup querellé avec Benyamin Netanyahou au sujet de la guerre avec Gaza , mais il a toujours refusé d'adopter envers Israël les mesures de rétorsion économiques et commerciales pour l'obliger à cesser le massacre des Gazaouis et Gazaouies. Au contraire, il a continué à approvisionner l'armée israélienne en armes et munitions.
Mais l'actuel conflit ne peut durer indéfiniment sous peine de saborder le peu de crédibilité que conserve Washington auprès des populations arabes. Même le gouvernement saoudien a du geler le processus de normalisation de ses relations avec l'État hébreu. Le Hamas (approvisionné en armes et munitions par Téhéran) a démontré une surprenant capacité de résilience devant la puissance militaire israélienne et il continue à la harceler. Le conflit s'est étendu au Sud-Liban où le Hezbollah, lui aussi soutenu par l'Iran), tient bon. Le risque d'un embrasement régional de la région par le conflit demeure, ce qui ne peut que déplaire à Trump, qui n'aime pas ;la guerre, perturbatrice de la bonne marche du commerce. Devant les pertes qui s'alourdissent, la population israélienne montre des signes de lassitude et de colère vis-à-vis du gouvernement Netanyahou, corrompu et incompétent. Notamment les familles des otages encore détenus par le Hamas manifestent avec ténacité contre l'extrême-droite au pouvoir à Tel-Aviv.
Même aux États-Unis, l'électorat en a marre de ces deux conflits qui s'éternisent. Les organisations arabo-américaines font de plus en plus sentir leur présence auprès de la classe politique. Le printemps dernier, d'importantes manifestations étudiantes propalestiniennes ont secoué plusieurs campus. Rien ne dit qu'elles ne reprendront pas éventuellement.
L'administration Trump devra donc trouver au moins une amorce de solution permanente à l'affrontement entre Israël et la Palestine. Pour y arriver, il lui faudra prendre une certaine distance à l'égard de son protégé du Proche-Orient. Jusqu'où est-elle prête à aller ? Impossible à dire pour l'instant, Trump n'étant sans doute pas encore fixé lui-même sur ce problème.
L'abandon de l'Ukraine par la Maison-Blanche serait sûrement mal considérée par l'Union européenne, ce qui l'éloignerait des États-Unis. Elle vient d'ailleurs de signer avec le Japon un pacte de sécurité et de défense qui vise le rapprochement entre la Russie et la Chine et dont Washington est exclu.
Tout ceci sans même aborder la question des relations des États-Unis avec l'Iran, ennemi juré d'Israël. Une guerre commerciale américano-chinoise se dessine aussi à l'horizon. Ces problèmes et bien d'autres requerront des mesures nuancées et mesurées pour éviter une détérioration accrue de la situation générale dans le monde.
De quoi contraindre même le plus chauvin des présidents américains à tenir compte des rapports de force complexes et souvent empoisonnés qui gouvernent le monde.
Affaire à suivre...
Jean-François Delisle
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Déclaration de l’UAW – Dresser une classe ouvrière unie contre le règne des milliardaires.
Quelle que soit votre position, syndiquée ou non, nous voulons que vous rejoigniez l'UAW dans la lutte contre l'attaque des milliardaires contre la classe ouvrière.
6 novembre 2024 | United auto workers
https://aplutsoc.org/2024/11/06/declaration-de-luaw-dresser-une-classe-ouvriere-unie-contre-le-regne-des-milliardaires/
« Le pouvoir, c'est la capacité d'un syndicat comme l'UAW à faire dire « oui » à la plus puissante entreprise du monde, General Motors, alors qu'elle veut dire « non ». C'est ça le pouvoir. »
Walter Reuther, président de l'UAW(1946-1970)
En tant que United Auto Workers (UAW), nous avons l'habitude de faire faire à des entreprises et à des gouvernements puissants des choses qu'ils ne veulent pas.
Quel que soit le vainqueur de cette élection, la classe des milliardaires passe à l'offensive. La classe ouvrière doit se lever et rester unie. Nous ne savons pas exactement ce que Donald Trump, Elon Musk et le reste de leurs amis milliardaires ont prévu pour nos communautés, nos familles et notre syndicat, mais nous savons ceci :
LES AMÉRICAINS VEULENT UNE POLITIQUE PRO-TRAVAILLEURS.
La grande majorité des démocrates, des républicains et des indépendants veulent voter pour des politiques et des candidats qui, selon eux, profiteront aux travailleurs américains ordinaires.
EN TANT QUE CLASSE OUVRIÈRE UNIE, NOUS AVONS LE POUVOIR DE GAGNER TOUT ET N'IMPORTE QUOI.
Nous construisons tout et achetons tout. Si la classe des milliardaires veut s'octroyer des réductions d'impôts, augmenter nos prix, détruire notre solidarité et nous priver de nos droits, nous avons le pouvoir de les en empêcher.
SI VOUS ÊTES PRÊTS À VOUS TENIR FACE AUX MILLIARDAIRES, NOUS SOMMES PRÊTS À VOUS SOUTENIR.
Ce n'est pas une question de savoir pour qui vous avez voté. Ce n'est pas une question de votre lieu de travail. Ce n'est pas une question d'où vous venez. Ce qui compte, c'est ce pour quoi vous êtes prêt à vous battre pour retrouver notre dignité en tant que classe ouvrière.
Rejoignez-nous.
Parlez-nous un peu de vous afin que nous puissions nous unir dans notre combat pour construire le pouvoir de la classe ouvrière contre les milliardaires.
Source : https://solidarity.uaw.org/
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Le plan Volkswagen : plusieurs usines fermées et des dizaines de milliers de suppressions d’emplois
La présidente du comité d'entreprise de Volkswagen tire la sonnette d'alarme "Aucune usine n'est à l'abri".
7 novembre 2024 | publié par Tageszeitung
https://inprecor.fr/node/4416
Selon le comité d'entreprise, Volkswagen veut fermer plusieurs usines en Allemagne et supprimer des dizaines de milliers d'emplois.
"Le conseil d'administration veut fermer au moins trois usines Volkswagen en Allemagne", a déclaré la présidente du comité central d'entreprise du groupe, Daniela Cavallo, lors d'une réunion d'information pour le personnel à Wolfsburg. Tous les sites restants devraient en outre réduire leur taille, a-t-elle ajouté. Le groupe a informé les salarié.e.s de ces plans.
Mme Cavallo a annoncé qu'elle s'opposerait à ces plans. "Je ne peux que mettre en garde tous les membres du conseil d'administration et tous ceux qui sont à la tête de l'entreprise : ne vous frottez pas à nous, au personnel de Volkswagen", a-t-elle déclaré sous les applaudissements des salarié.e.s. "Vous êtes au bord de l'escalade !" L'obligation de maintien de la paix sociale prend fin chez Volkswagen fin novembre, après quoi des grèves sont possibles.
Cavallo a de nouveau exigé du groupe qu'il présente une perspective globale pour Volkswagen et pas seulement des mesures d'économie isolées. "Avec nous, il n'y aura pas de tactique du salami, pas de solutions partielles et pas de compromis boiteux", a-t-elle déclaré. "Il nous faut un paquet global pour les trois thèmes. Tout le reste ne sera pas possible avec nous".
Le responsable régional d'IG Metall en Basse-Saxe, Thorsten Gröger, a déclaré dans une première prise de position : "Nous voulons la garantie à long terme des sites, de la charge de travail et de l'emploi. Si les dirigeants là-haut veulent sonner le glas de l'Allemagne, ils doivent s'attendre à une résistance telle qu'ils ne peuvent même pas l'imaginer" !
Licenciements secs possibles à partir de la mi-2025
Selon le comité cental d'entreprise, l'usine d'Osnabrück, qui a récemment perdu un renouvellement de commande espéré de la part de Porsche, est considérée comme particulièrement menacée. De plus, le conseil d'administration prévoit des licenciements secs, a déclaré Cavallo. Selon le conseil d'entreprise, des dizaines de milliers d'emplois risquent d'être perdus. Des départements entiers devraient être fermés ou délocalisés à l'étranger.
"Toutes les usines allemandes de Volkswagen sont concernées par ces plans. Aucune n'est à l'abri !", a déclaré Cavallo, qui ne donne pas plus de détails. Volkswagen emploie environ 120 000 personnes en Allemagne, dont la moitié environ à Wolfsburg. Au total, la marque Volkswagen compte dix usines en Allemagne, dont six en Basse-Saxe, trois en Saxe et une en Hesse. En septembre, Volkswagen avait dénoncé la garantie de l'emploi en vigueur depuis plus de 30 ans .
Des licenciements économiques seraient possibles à partir de la mi-2025.
Mercredi, le groupe et le syndicat IG Metall se rencontreront pour leur deuxième séance de négociations sur le tarif maison de Volkswagen. Lors du premier tour en septembre, Volkswagen avait déjà rejeté les revendications d'IG Metall concernant une augmentation de sept pour cent et avait au contraire mis l'accent sur des économies.
Volkswagen n'avait jusqu'à présent pas donné d'informations plus précises. Selon Cavallo, Volkswagen exige désormais une réduction de salaire de dix pour cent ainsi que zéro augmentation pour les deux années à venir. Le journal Handelsblatt en avait déjà parlé. Début septembre, Volkswagen avait annoncé ne plus exclure des fermetures d'usines et des licenciements économiques.
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Grève historique dans l’automobile en Italie
Grève historique nationale et unitaire comme il n'y en a pas eu depuis plus de quarante ans dans les usines de Fiat.en Italie.
7 novembre 2024 tiré du site par NPA - L'Anticapitaliste | Photo : Sciopero auto, la piazza è piena : « Uniti si vince »
https://inprecor.fr/node/4417
Vingt mille travailleurs sont venus à Rome de toute l'Italie ; Les 40 000 employés du groupe Fiat Stellantis en Italieainsi que les salariés de ses fournisseurs étaient appelés par les syndicats à observer une grève nationale de 24 heures pour réclamer des garanties sur l'emploi et la production de nouveaux modèles.
Depuis février 1994, trente ans exactement, le nombre de véhicules produits en Italie ne cesse de diminuer. Cette année 2024 sera le pire chiffre depuis 1956 une production « inférieure à 500 000 véhicules » pour l'ensemble de l'année, contre plus de 751 000 en 2023. 13 000 travailleurs en moins en quelques années, en 2024 nous terminerons l'année avec moins de 500 mille véhicules produits, Mirafiori est à moins 70% sur 2023, Modena à 76%, Cassino à 44%, Melfi à 62% ».
Le déclin de la production et la lutte sont communs à toute l'Europe et même aux Etats-Unis. Le président de l'UAW Shawn Fain avait envoyé ce matin une vidéo où il portait le sweat de la Fiom. Il a appelé à la lutte globale contre l'« ennemi commun » au cri « quand tous les travailleurs de l'auto s'arrêtent, ils ont tout le pouvoir : sans produits il n'y a pas de profit, sans profit, l'entreprise ne peut pas fonctionner ».
Le secrétaire de la Fiom Michele De Palma a clôturé cette journée.. « Ils pensaient nous avoir divisé, brisé.. nous sommes vraiment en colère et voulons supprimer le mot licenciement de nos vies. Tavares ne parle que de réductions, mais la seule réduction dont Stellantis a besoin est celle de son salaire pour utiliser cet argent pour la recherche et le développement ».
Publié le 19 octobre 2024 par NPA Auto Critique. Source Presse
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708 millions de femmes ne peuvent pas participer au marché du travail en raison du travail de soins non rémunéré
Les responsabilités de soins excluent et freinent des millions de femmes dans le monde entier d'avoir un emploi rémunéré, et avec les changements climatiques et démographiques qui vont augmenter la demande de soins, des mesures pour soutenir l'économie des soins sont urgemment nécessaires, selon un nouveau rapport de l'OIT.
Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/10/708-millions-de-femmes-ne-peuvent-pas-participer-au-marche-du-travail-en-raison-du-travail-de-soins-non-remunere/?jetpack_skip_subscription_popup
On estime que 708 millions de femmes dans le monde sont en dehors de la population active en raison de responsabilités de soins non rémunérées, selon de nouvelles estimations mondiales de l'OIT, publiées mardi, à l'occasion de la Journée internationale des soins et de l'assistance.
En 2023, 748 millions de personnes (âgées de 15 ans ou plus) ne participaient pas à la population active mondiale en raison de responsabilités de soins, représentant un tiers de toutes les personnes en âge de travailler en dehors de la population active. Parmi elles, 708 millions étaient des femmes et 40 millions étaient des hommes.
Les nouvelles estimations, présentées dans le rapport statistique de l'OIT « L'impact des responsabilités de soins sur la participation des femmes à la population active », sont dérivées de données provenant de 125 pays. Elles indiquent que les responsabilités de soins représentent le principal obstacle à l'entrée et au maintien des femmes dans la population active, tandis que les hommes sont plus susceptibles de citer d'autres raisons personnelles pour être en dehors de la population active, telles que l'éducation et les problèmes de santé.
Cette disparité marquée entre les sexes souligne le rôle disproportionné que les femmes assument dans l'éducation des enfants, les soins et le soutien aux personnes handicapées et à celles nécessitant des soins à long terme, les tâches ménagères et d'autres responsabilités de soins.
À l'échelle mondiale, environ 1,6 milliard de femmes et 800 millions d'hommes sont en dehors de la population active, avec 45% de ces femmes et 5% de ces hommes citant les responsabilités de soins comme raison de leur non-participation. Parmi les femmes âgées de 25 à 54 ans, la proportion citant les soins comme raison d'être en dehors de la population active s'élève à deux tiers (379 millions de femmes). Les femmes ayant un niveau d'éducation plus faible et celles vivant dans les zones rurales font également face à des obstacles plus importants à la participation au marché du travail en raison des responsabilités de soins.
« Les femmes assument une part disproportionnée des responsabilités de soins, ce qui empêche leur participation à la population active en raison de facteurs tels que de faibles niveaux d'éducation, des opportunités d'emploi limitées, une infrastructure déficiente, la résidence rurale et des systèmes de soins et de soutien inadéquats. De plus, les attentes sociétales et les normes entourant les soins restreignent davantage l'inclusion des femmes sur le marché du travail et approfondissent les inégalités entre les sexes », affirme Sukti Dasgupta, Directrice du Département des conditions de travail et de l'égalité.
Au niveau régional, le pourcentage le plus élevé de femmes en dehors de la population active citant les responsabilités de soins comme raison se trouve en Afrique du Nord (63% des femmes en dehors de la population active), suivi par les États arabes (59%). En Asie et dans le Pacifique, le chiffre est de 52% avec peu de variation dans les sous-régions. Dans les Amériques, la variation est marquée, avec 47% citant les soins comme principale raison d'être en dehors de la population active en Amérique latine et dans les Caraïbes, contre seulement 19% en Amérique du Nord. En Europe et en Asie centrale, 21% des femmes déclarent que les soins sont le principal obstacle, l'Europe de l'Est ayant le taux le plus bas au niveau mondial (11%).
« Ces nouvelles données de l'OIT exposent d'importantes inégalités dans le monde du travail dues à des responsabilités de soins inégales et soulignent le pouvoir des données pour améliorer notre compréhension de l'économie des soins. L'OIT a fait du travail décent dans l'économie des soins une priorité et travaille vers de nouvelles normes statistiques pour améliorer les données sur le travail de soins », a expliqué Rafael Diez de Medina, Statisticien en chef et Directeur du Département des statistiques.
À la lumière de telles inégalités systémiques basées sur le genre, les membres de l'OIT ont adopté la résolution historique concernant le travail décent et l'économie des soins lors de la Conférence internationale du Travail de l'OIT en juin 2024. La résolution est le premier accord tripartite mondial sur la question, ouvrant la voie aux pays pour relever les défis et saisir les opportunités présentées par l'économie des soins. Elle stipule qu'« une économie des soins qui fonctionne bien non seulement soutient les individus et les familles, mais contribue également à une main-d'œuvre plus saine, crée des emplois et améliore la productivité ». La résolution souligne également les « barrières structurelles » que le travail de soins non rémunéré crée pour la participation, la rétention et la progression des femmes dans la population active.
La résolution de l'OIT sur le travail décent et l'économie des soins appelle à des politiques et des systèmes qui contrent les inégalités en termes de qui reçoit et fournit des soins. – Directeur général de l'OIT, Gilbert F. Houngbo
« La façon dont les soins sont actuellement organisés tend à renforcer les inégalités de genre et sociales que nous nous efforçons de surmonter. La résolution de l'OIT sur le travail décent et l'économie des soins appelle à des politiques et des systèmes qui contrent les inégalités en termes de qui reçoit et fournit des soins, aborde les obstacles empêchant de nombreuses femmes d'entrer, de rester et de progresser dans le travail rémunéré, et améliore les conditions de tous les travailleurs des soins et, par extension, la qualité des soins », a expliqué le Directeur général de l'OIT, Gilbert F. Houngbo.
L'estimation précédente la plus récente, datant de 2018, a révélé que 606 millions de femmes et 41 millions d'hommes (un total de 647 millions de personnes dans le monde) ne participaient pas à la population active en raison de responsabilités de soins. Bien que les nouvelles estimations ne soient pas comparables en raison de changements méthodologiques, elles confirment que les responsabilités de soins continuent d'être la principale raison pour laquelle les femmes ne cherchent pas ou ne sont pas disponibles pour un emploi.
Les données de l'OIT montrent que depuis 2018, de nombreux pays ont progressé dans la promotion de la participation des femmes soignantes en augmentant les investissements dans les soins et l'éducation de la petite enfance. Cependant, dans un monde en pleine mutation en raison des changements démographiques, avec des populations vieillissantes, et du changement climatique, qui intensifie le travail de soins non rémunéré, il est probable que la demande de services de soins augmente. La récente résolution de l'OIT souligne l'importance d'un investissement adéquat dans les politiques de soins. Ce sera essentiel si nous voulons lutter contre l'inégalité croissante et progresser vers une plus grande justice sociale.

COP16 : Le bilan de Survival
La COP16 s'est terminée sur un accord, mais sans aucune obligation de respect des terres et des peuples autochtones, et laisse présager une monétisation accrue de la nature.
Alors que de nombreuses décisions importantes étaient reportées du fait de délégués devant quitter la conférence pour prendre un avion, un organe subsidiaire pour les peuples autochtones a été créé en vertu de l'article 8J de la Convention.
D'après les Nations Unies, cette entité constituera un espace permanent pour les peuples autochtones et communautés locales, qui leur permettra de participer aux prises de décisions relatives à la biodiversité. Malgré l'importance cruciale de renforcer l'implication des peuples autochtones dans les décisions ayant un impact sur leurs territoires (où se trouve la majeure partie de la biodiversité mondiale), il reste à déterminer si cette initiative améliorera réellement le respect de leurs droits humains. Aucun accord n'a été trouvé sur le mécanisme de financement et le suivi du Cadre mondial de la biodiversité, notamment en ce qui concerne la Cible 3, qui représente actuellement la plus grande menace pour les vies et les terres des Autochtones.
Dans l'ensemble, on n'observe aucune remise en question du statu quo, à savoir le vol de terres autochtones au nom de la conservation et l'appropriation des fonds pour la biodiversité par l'industrie de la conservation.
Quelques exemples d'échecs de la COP16
• Mise en œuvre : Les délégués n'ont même pas réussi à se mettre d'accord sur les modalités de financement de la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité.
• Financement : Des délégués du Sud global ont exprimé leur mécontentement, car les fonds annoncés pour le financement du Cadre sont tout à fait insuffisants.
• Répartition : Des délégués du Sud global ont exprimé un mécontentement justifié sur le fait que de grandes organisations du Nord (telles que le WWF) s'approprient le peu de fonds mis à disposition via le Fonds du cadre mondial de la biodiversité, mis en place sous l'égide du Fonds pour l'environnement mondial, en 2022 (voir le briefing presse de Survival à ce sujet).
• Négligence des besoins des pays les plus biodivers : La plupart des pays détenant la majeure partie de la biodiversité mondiale ont demandé la création d'un nouveau fonds dédié. En réponse, 160 millions de dollars supplémentaires ont été promis par plusieurs gouvernements occidentaux, mais ceux-ci insistent pour qu'ils soient alloués via le Fonds du cadre mondial de la biodiversité, et ce malgré une forte opposition à ce mécanisme.
• Non-protection des droits humains : Aucun accord n'a encore été trouvé en ce qui concerne le plan de suivi des projets financés par le Fonds du cadre mondial de la biodiversité. Les propositions actuellement sur le table n'incluent aucune mesure permettant de garantir le respect des droits des peuples autochtones. Or, la protection des droits humains des Autochtones est essentielle, car des initiatives sont prises pour quasiment doubler la surface des Aires protégées dans le monde. En effet, trop souvent, dans de nombreuses parties de monde, les zones de conservation sont militarisées et les peuples autochtones chassés de leurs terres, ce qui constitue une violation de leurs droits humains.
Fiore Longo, directrice de la campagne Décoloniser la conservation de la nature de Survival International, a déclaré : “La COP16 a montré une fois encore que le pouvoir de l'industrie de la conservation et des gouvernements prenait le pas sur les véritables besoins de notre planète. L'urgence à agir pour protéger la biodiversité est réelle, mais ces acteurs continuent de proposer de fausses solutions et entravent tout véritable changement. […] Si nous voulons sauver notre planète, nous devons en finir avec la stratégie consistant à maintenir le statu quo et à accroître la monétisation ou le pouvoir des grandes organisations… Nous avons besoin de tout le contraire ! […] Nous avons particulièrement besoin de respecter et reconnaître les droits territoriaux des peuples autochtones.”
Les crédits biodiversité
Sans surprise, la COP16 a répondu aux attentes des partisans de la privatisation et de la monétisation des programmes de conservation.
La puissante coalition composée du Groupe consultatif international sur les crédits biodiversité (IAPB), de la Biodiversity Credits Alliance et du Forum économique mondial ont présenté des « principes de haute intégrité » n'ayant d'intègre que le nom. En effet, ces principes comprennent de nombreux points problématiques, dans la mesure où ils permettent la compensation et la vente de crédits avant tout constat d'impact positif.
Des organisations de la société civile ont fait part de leurs vives préoccupations quant à cette initiative vouée à l'échec, mais n'ont pas pu l'empêcher.
Des efforts conséquents seront donc nécessaires pour sensibiliser aux dangereuses conséquences de ces mécanismes sur les vies et les terres des peuples autochtones (voir le rapport de Survival sur les défaillances du Fonds du cadre mondial de la biodiversité).
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COP29 : les plus riches vont-ils enfin payer leur dette climatique ?
La COP29 a démarré le 11 novembre en Azerbaïdjan. Le montant et le financement du fonds à destination des pays les plus vulnérables au changement climatique sera au cœur des négociations.
11 novembre 2024 | tiré de reporterre.net | Photo : L'entrée de la COP29, à Bakou, en Azerbaïdjan. - © Alexander NEMENOV / AFP
https://reporterre.net/COP29-les-plus-riches-vont-ils-enfin-payer-leur-dette-climatique
« Top » départ des négociations. Lundi 11 novembre s'est ouvert, dans le stade olympique de Bakou, en Azerbaïdjan, la 29ᵉ Conférence des Nations unies sur le climat. Un grand raout organisé dans un État pétrolier réprimant les droits humains… Reporterre décrypte les principaux enjeux de ce nouveau sommet, bousculé par l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
Les chefs d'État et les diplomates discuteront principalement argent. Avec, en ligne de mire, le concept central de cette 29ᵉ édition de la COP [1] : la dette climatique. Dans une triste ironie du sort, les pays participant le moins au changement climatique sont aussi ceux en subissant les plus tragiques répercussions. À l'inverse, les États les plus riches, historiquement responsables, disposent des meilleurs outils pour s'en prémunir.
Dans le souci d'équilibrer quelque peu la balance, la COP29 doit déboucher sur un chiffre. Celui de l'aide financière apportée aux pays vulnérables, le Fonds pour pertes et dommages, afin que ceux-ci puissent entamer leurs politiques d'adaptation et d'atténuation.
Décupler l'enveloppe pour les pays vulnérables
D'après Rachel Cleetus, du groupe de scientifiques étasuniens Union of Concerned Scientists, citée par l'AFP, l'objectif des tractations devrait être de viser un montant de 1 000 milliards de dollars annuels. Mais la précédente enveloppe, décidée en 2009, s'élevait à seulement 100 milliards par an entre 2020 et 2025. Une somme dix fois inférieure, que les États contributeurs n'ont péniblement réglée qu'à partir de 2022. Autrement dit, deux ans après la date initialement prévue.
Un engagement déjà largement en deçà de ce que nécessitera l'évolution annoncée de la crise climatique. Par ailleurs, une grande partie de cet argent a été octroyé sous la forme de prêts, et non de dons, accentuant un peu plus encore les dettes de pays déjà en grande difficulté financière.
Pis encore, il y a quelques jours, la question de la finance Nord-Sud a précipité l'échec cuisant des négociations lors de la COP16 biodiversité, en Colombie. En dépit d'une nuit supplémentaire de bavardages diplomatiques, aucun accord n'a émergé. De mauvais augure, juste avant le coup d'envoi de la COP29.
Qui paiera l'addition ?
Si l'objectif des 1 000 milliards est atteint, restera à trancher une autre épineuse question : qui paiera l'addition ? La guerre commerciale entre États-Unis et Chine, ainsi que les politiques d'austérité budgétaires en vogue dans de nombreux pays riches, ne devraient pas faciliter les débats. Les pays figurant sur la liste des contributeurs — États-Unis, Union européenne, Japon, Grande-Bretagne, Canada, Suisse, Turquie, Norvège, Islande, Nouvelle-Zélande et Australie — réclament par ailleurs que la contribution soit élargie à la Chine et aux pays du Golfe.
L'argent existe, il suffit d'aller le chercher où il est, avance le Réseau Action Climat : « La mise en place d'un impôt mondial sur la fortune (2 % d'impôt sur la fortune de 3 000 milliardaires) pourrait rapporter 250 milliards de dollars par an. Une mesure d'autant plus juste que sur les trente dernières années, les 1 % les plus riches ont émis deux fois plus de carbone que la moitié la plus pauvre de l'humanité. »
« Faire payer [au secteur des énergies fossiles] sa responsabilité »
Autre levier possible : l'arrêt des subventions massives aux énergies fossiles, chiffrées en 2022 à 7 000 milliards de dollars dans le monde. La même année, l'industrie du pétrole et du gaz avait enregistré quelque 4 000 milliards de dollars de revenus. Face à ces profits records, « il apparaît de plus en plus évident de mettre à contribution le secteur pour lui faire payer sa responsabilité dans la crise actuelle », ajoute le collectif.
Les pays du Sud auront quinze jours pour tenter de faire entendre leur voix, face aux lobbies fossiles infiltrant de plus en plus les négociations. En 2023, 2 400 émissaires de l'industrie pétrogazière s'étaient déplacés à Dubaï. Autrement dit, plus d'individus que l'ensemble des délégations des dix pays les plus vulnérables. Devant cette bataille inégale, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a ainsi refusé de participer à la COP29.
Échec des 1,5 °C, fin des fossiles annulée ?
La COP28 à Dubaï s'est soldée par un accord jugé historique par certains observateurs. Jamais jusqu'alors, « une transition vers l'abandon des combustibles fossiles » n'avait été mentionnée noir sur blanc dans le document final signé par les délégations. Seulement, faute de décision entérinée sur le financement de cette transition énergétique, également coûteuse car évaluée par Oxfam à au moins 1 900 milliards de dollars par an pour les pays en développement, certains pays pourraient être tentés de faire machine arrière s'ils y trouvent leur intérêt. La posture de l'Azerbaïdjan, hôte de la conférence et grand exportateur d'hydrocarbures, sera scrutée de près sur ce sujet.
De la même façon, les États membres faire s'étaient engagés à des efforts pour limiter l'augmentation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, seuil fixé par l'accord de Paris en 2015. Neuf ans auront suffi pour que ces paroles atteignent leurs limites. Le 7 novembre, les prévisions de Copernicus, l'Observatoire européen du climat, sont tombées : l'année 2024 est bel et bien en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. Et le fameux seuil des 1,5 °C d'être franchi pour la toute première fois sur une année civile.
Pour les organisations écologistes, les engagements pris sur la fin progressive de l'extraction de fossiles et ceux contenus dans l'accord de Paris doivent absolument être réitérés lors de la COP29, à Bakou. D'autant que, d'ici la COP30 au Brésil, chaque pays aura pour tâche de livrer aux Nations unies son plan national de lutte contre la crise climatique.
Seulement, depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle des États-Unis, l'équation s'annonce plus difficile que prévu. Le Républicain a d'ores et déjà promis de lever les restrictions sur la production de pétrole, de gaz et de charbon, d'intensifier les forages en Arctique et de quitter l'accord, comme lors de son précédent mandat. Pour Gaïa Febvre, du RAC, « nous devons continuer à nous mobiliser, à nous battre et à développer des solidarités avec toutes les populations vulnérables qui vont subir de plein fouet les politiques autoritaires et racistes de Donald Trump. »
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La voiture électrique, une alternative illusoire
Depuis quelques années, dans le but déclaré de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), notamment de dioxyde de carbone (CO2), et de pallier les limites des biocarburants, l'accent a été mis par « nos » gouvernants et les constructeurs automobiles sur la nécessité de développer la voiture électrique. Entendons la voiture personnelle mue par un moteur électrique, lui-même alimenté par une batterie d'accumulateurs. L'Union européenne (UE) a ainsi décrété en juin 2023 l'interdiction, à partir de 2035, de la vente des voitures pourvues d'une motorisation thermique ; et, d'ores et déjà, des primes substantielles y sont offertes à qui s'équipe d'une voiture électrique.
Tiré de A l'Encontre
11 novembre 2024
Par Alain Bihr
Commençons par remarquer que la voiture électrique est, elle aussi, une vieille idée neuve. Dans les premières années de l'industrie automobile, à la toute fin du XIXe siècle et dans les premières années du XXe, la voiture électrique a été une sérieuse concurrente de la voiture thermique. La première voiture à atteindre dès 1899 la vitesse de 100 km/h est une voiture électrique, la Jamais Contente, fabriquée par le Belge Camille Jénatzy, mais sur une distance très courte. Et, dans les années 1900, le moteur électrique équipe tramways, fiacres et taxis, des véhicules postaux dans de nombreuses villes européennes et nord-américaines, en commençant à se substituer à la traction hippomobile. Si la voiture à motorisation thermique l'a rapidement emporté cependant, c'est qu'elle s'est avérée plus autonome, plus légère et plus robuste, sans considération cependant de son bruit et de sa pollution. En grande partie, les termes de l'alternative restent aujourd'hui les mêmes.
Tenir compte de l'ensemble du cycle de vie
Outre que son usage direct (sa circulation) n'émet pas de CO2 et ne contribue pas à l'aggravation de l'effet de serre, on peut se féliciter du meilleur rendement énergétique du moteur électrique relativement au moteur thermique (0,85 contre 0,4) [1]. Signalons aussi la capacité d'utiliser une partie de l'énergie dépensée au freinage du véhicule pour recharger sa batterie (freinage dit régénératif).
Cette appréciation positive de la voiture électrique, à laquelle on s'en tient ordinairement, est cependant trompeuse en tant qu'elle se centre exclusivement sur la phase d'utilisation du véhicule. Une évaluation de son impact écologique global comparé à celui d'un véhicule thermique doit en fait procéder à une analyse du cycle de vie (ACV), en tenant compte l'ensemble des phases de vie du véhicule, depuis l'extraction des matières premières nécessaires à sa fabrication jusqu'à son recyclage (ou non) en fin de vie. Nous disposons de deux analyses de ce type, une première commanditée par l'Agence de la transition écologique-Ademe (Canaguier et alii, 2013), l'autre par l'European Environment Agency (EEA, 2018).
La première compare l'impact écologique, sous différents rapports, de trois types (essence, diesel, électrique) de véhicules capables de transporter jusqu'à quatre à cinq personnes, sur des trajets inférieurs à 80 km par jour, pendant dix ans, pour un total de 150 000 km. La comparaison se fait aux conditions suivantes : tous les véhicules (batteries comprises) sont produits (assemblés) et utilisés en France ou en Europe ; les véhicules électriques sont équipés uniquement de batteries Li-Ion (comprenant du lithium, de manganèse et du cobalt) ou Lithium-Fer-Phosphate ; la durée de vie de batterie est identique à celle du véhicule ; elles ne sont rechargées qu'en mode normal et non pas en mode accéléré. Sous condition de ces hypothèses, favorables au véhicule électrique, la comparaison aboutit aux résultats suivants :
. « (…) la consommation d'énergie primaire du véhicule électrique est inférieure à celle d'un véhicule thermique essence sur l'ensemble de son cycle de vie et légèrement supérieure à celle d'un véhicule thermique diesel » (Canaguier et alii, 2013 : 9).
. S'agissant des émissions de GES, le bilan est en principe plus favorable au véhicule électrique qu'au véhicule thermique. Mais l'écart varie sensiblement en fonction du mix électrique qui alimente le premier. Ainsi, un mix faiblement carboné comme l'est le mix français (110g CO2e/kWh en 2012) permet à un véhicule électrique de n'émettre que 9 tonnes de CO2e sur l'ensemble de son cycle de vie, tandis qu'un mix fortement carboné comme le mix allemand (623g CO2e/kWh en 2012) lui fera émettre 20 tonnes de CO2e, soit à peine moins qu'un véhicule diesel (22 tonnes) mais bien moins qu'un véhicule essence (27,5 tonnes) (Id. : 13). Encore faut-il être assuré que, au cours de son cycle de vie, le premier de ces véhicules électriques parcoure au moins 80 000 km pour que son avantage sur les véhicules thermiques puisse se manifester (Id. : 14).
. Par contre, quel que soit le mix électrique, les véhicules électriques ont un potentiel d'acidification de la basse atmosphère (par rejet de d'oxydes de soufre, d'oxydes d'azote, d'ammoniac, d'acide chlorhydrique et d'acide fluorhydrique), responsable des pluies acides, nettement plus élevé que les véhicules thermiques. En sont responsables la production d'électricité et surtout la fabrication des batteries, notamment lors de l'extraction des métaux entrant dans la composition de ces dernières (Id. : 18).
. Le véhicule électrique ne présente un faible avantage du point de vue du potentiel d'eutrophisation des eaux (principalement par émission d'oxydes d'azote) qu'à la condition d'être produit et alimenté par un mix énergétique peu carboné. Dans le cas contraire, il perd cet avantage au profit du véhicule essence (du fait de l'extraction des métaux nécessaires à la fabrication de la batterie) tout en continuant à être moins polluant sous ce rapport que les véhicules diesel (Id. : 20).
. Enfin, le véhicule électrique possède un moindre potentiel de création d'ozone troposphérique (du fait des émissions de composés organiques volatils) que les véhicules thermiques. Mais l'écart est faible relativement au véhicule essence, nettement plus accentué relativement au véhicule diesel (Id. : 22).
Ainsi, envisagé sur l'ensemble du cycle de vie, le bilan écologique de la voiture électrique comparé à celui de véhicules à motorisation thermique apparaît-il beaucoup moins favorable qu'il ne semble a priori. Une conclusion que vient confirmer et même renforcer l'étude publiée par l'Agence européenne de l'énergie [2]. La comparaison entre les deux types de véhicules repose sur les hypothèses d'un parcours total de 150 000 km, d'une durée de vie identique pour le véhicule électrique et sa batterie, celle-ci étant une batterie lithium – nickel – cobalt – manganèse (EEA, 2018 : 6). Sur cette base, elle aboutit aux résultats suivants :
. S'agissant de l'émission de GES, le bilan est nettement défavorable aux véhicules électriques relativement aux véhicules thermiques pendant les phases de production des matières premières et des véhicules eux-mêmes, du fait que ces phases consomment plus d'énergie dans le cas des premiers que des seconds, en particulier lors de l'extraction et de la transformation des matières premières et de la production des batteries, notamment lorsque cette dernière a lieu dans des Etats dont le mix énergétique est très carboné, typiquement la Chine, la Corée du Sud et le Japon (Id. : pages 24-25). Cependant, ce surcroît d'émission peut être plus que compensé durant la phase d'usage du véhicule. Mais la proportion dans laquelle cela se produit dépend essentiellement du mix électrique alimentant la batterie. Si l'électricité est produite par le mix électrique qui est en moyenne celui de l'UE, un véhicule électrique « émettra » respectivement 17 à 21 % et 26 à 30 % moins de GES que respectivement un véhicule diesel et un véhicule essence ; mais, si elle est produite par des centrales thermiques au charbon, c'est lui qui « émettra » le plus de GES ; alors que, si l'électricité n'était que d'origine éolienne, les « émissions » du véhicule électrique pourraient être inférieures de 90 % à celles des véhicules thermiques (Id. : 57-58).
. S'agissant de la pollution atmosphérique dans les centres urbains, la comparaison est évidemment favorable au véhicule électrique, dont la circulation n'est cependant pas exempte d'émissions d'oxydes d'azote et de particules (du fait des frottements entre les pneus et la chaussée, notamment lors des freinages). Mais il faut aussi compter avec l'incidence sous ce double rapport de la plus forte pollution engendrée par le surcroît de consommation d'électricité, tant lors des phases de production du véhicule que lors des recharges des batteries, si le mix électrique est carboné et que les centrales thermiques ne sont pas suffisamment distantes des agglomérations urbaines (Id. : 59).
. La comparaison est également favorable au véhicule électrique s'agissant de la pollution sonore du moins en milieu urbain, où la vitesse de circulation des véhicules est faible. Mais, dès qu'elle dépasse 25 à 30 km/h, comme c'est ordinairement le cas sur route et autoroute, c'est le frottement des pneus avec le revêtement qui devient la source majeure du bruit et l'avantage du véhicule électrique tend à disparaître.
. Par contre, sur tous les autres rapports, le véhicule électrique est nettement plus toxique pour l'être humain que le véhicule thermique. Cela est dû au fait que le premier est nettement plus gourmand en cuivre et en nickel que le second. Les émissions toxiques liées à ces métaux se concentrent dans leur phase d'extraction et de transformation. Là encore, elles peuvent d'autant plus s'aggraver de celles qui se produisent lors de l'extraction de charbon que le mix électrique est carboné (Id. : 58).
. Et ce sont les mêmes facteurs qui dégradent le bilan du véhicule électrique relativement au véhicule thermique sous l'angle de sa toxicité pour l'environnement en général, s'agissant en particulier de la pollution des sols (acidification) et des eaux (acidification et eutrophisation), du fait d'émissions de dioxyde de soufre, d'oxydes d'azote et de particules (Id. : 59-60). Et, à chaque fois, le principal facteur de pollution réside dans le cœur du véhicule électrique, la batterie, qui est encore aggravé par la concentration de la production des batteries en Chine (Id. : 26-27).
En somme :
« Tout se passe donc comme si le pacte implicite de la voiture électrique était le suivant : pour espérer une réduction des émissions de CO2 qui repose elle-même sur une série d'hypothèses fragiles — petites voitures, allongement de la durée de vie des batteries, généralisation des énergies renouvelables —, ainsi qu'une réduction de la pollution et du bruit dans les villes, il faut générer d'autres pollutions, ailleurs » (Izoard, 2020a).
Les deux études précédentes convergent de fait vers la même conclusion : le bilan écologique de la voiture électrique est obéré par sa forte dépendance à l'égard du mix électrique présidant à sa production et à son usage et, plus encore, par sa gourmandise à l'égard des métaux, notamment ceux entrant dans la composition de sa batterie, l'extraction de leurs minerais comptant parmi les activités les plus désastreuses d'un point de vue écologique tandis que leur transformation est très énergivore. Pour améliorer ce bilan, s'agissant du mix électrique, ses partisans comptent essentiellement sur l'essor des énergies « renouvelables » et de l'énergie nucléaire (c'est notamment le cas en France pour cette dernière). Or les limites des premières nous sont connues [3] tandis que les dangers de la seconde ne demandent plus à être présentés.
La face cachée de l'électrique : les métaux
Par contre, il n'existe pas d'alternative véritable s'agissant des métaux. La production des batteries requiert, outre de l'acier ou du plastique pour la coque et du cuivre pour les liaisons entre éléments, soit du plomb, soit du lithium, du nickel, du cobalt et du manganèse (à quoi vient s'ajouter du graphite), en quantités variables selon les types de batteries. Or ces métaux présentent tous plusieurs inconvénients graves. L'extraction de leurs minerais se fait très souvent au détriment des écosystèmes et de leurs populations de vivants, humains et non humains, notamment dans les formations périphériques ; elle nécessite de grandes quantités d'eaux [4], dans des régions qui en manquent souvent déjà, et elle est source de graves pollutions des eaux, des sols et de l'atmosphère ; des effets mal documentés d'ailleurs et de ce fait mal pris en compte par les ACV. S'y ajoutent les grandes quantités d'eaux que nécessite leur raffinage depuis les minerais, elles aussi polluées par les produits chimiques utilisés pour cette opération, et qui aggravent le stress hydrique auquel sont fréquemment soumises les régions où ces minerais sont extraits.
Par ailleurs, la batterie alourdit considérablement le véhicule : sa masse moyenne est de 177 kg pour une petite cylindrée, de 253 kg pour une cylindrée moyenne, de 393 kg pour une grosse cylindrée et de 553 kg pour une voiture de luxe (EEA, 2018 : 20). Pour compenser en partie cet alourdissement, les constructeurs automobiles sont obligés d'incorporer bien plus d'aluminium (mais aussi de composés de carbone et de plastiques) dans les autres éléments du véhicule (moteur, bâti, roues, carrosserie, etc.) :
« (…) alors qu'une voiture particulière, dans l'Union européenne, contient déjà aujourd'hui en moyenne 179 kg d'aluminium, l'Audi e-tron, un SUV électrique, en enferme 804 kg ! Or la production d'aluminium consomme trois fois plus d'énergie que celle de l'acier, et cette production est très émettrice de gaz à effet de serre (CO2 et perfluorocarbonés) » (Izoard, 2020b).
Elle est de surcroît source de pollutions des sols et des eaux par les résidus que le traitement de la bauxite engendre (les fameuses « boues rouges ») qui contiennent de fortes concentrations de soude.
Mais un véhicule électrique est également très gourmand en cuivre qui est le meilleur conducteur électrique : en moyenne, il y en a quatre fois plus dans un véhicule électrique que dans un véhicule thermique (EEA, 2018 : 14). Or l'extraction du cuivre est elle-même particulièrement polluante, parce que les minerais de cuivre contiennent ordinairement aussi des éléments toxiques comme l'arsenic, le plomb ou le cadmium. De plus, du fait de leur intense exploitation antérieure, la teneur en cuivre des minerais tend à baisser ; ce qui signifie qu'il faut sans cesse augmenter la masse de minerais à extraire pour en obtenir une quantité déterminée de cuivre, avec l'augmentation des pollutions et de la consommation d'énergie (souvent d'origine fossile) afférentes. Tout boom des véhicules électriques ne ferait qu'amplifier (aggraver) l'ensemble de ce processus. D'autant plus qu'il impliquerait l'installation d'un réseau de stations publiques de bornes de recharge le long des routes et autoroutes, impliquant notamment des milliers de kilomètres de fils de cuivre, à enfouir pour une large part, au bilan écologique sans doute très lourd lui aussi. Un facteur dont n'ont pas tenu compte les deux études précédentes.
En définitive, l'usage intensif de tous ces métaux par la motorisation électrique soulève deux autres problèmes que n'abordent pas davantage les études précédentes mais sur lesquels se sont penchées deux études commanditées l'une par la Banque mondiale (World Bank Group et EGPS, 2017) et l'autre par l'Agence internationale de l'énergie (IEA, 2021). En premier lieu, celui la disponibilité de ces métaux en quantité et qualité requises. L'une et l'autre étude ont élaboré des projections donnant une idée du défi que représenterait le développement à grande échelle des véhicules électrique au regard de ces dernières. Ainsi, en se plaçant dans la perspective d'une limitation du réchauffement climatique à 2°C, conforme aux engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris en 2015, l'étude commanditée par la Banque mondiale estime que le développement à l'horizon 2030 d'une flotte mondiale de quelque 140 millions de véhicules électriques ferait, selon un scénario médian, bondir de plus de 1 000 % la demande mondiale d'aluminium, de cobalt, de fer, de lithium, de manganèse, de nickel et de plomb (là encore, le cuivre n'est pas mentionné), requis pour la construction de tels véhicules, par rapport à la poursuite de la croissance actuelle de cette demande (World Bank Group et EGPS, 2017 : 16-18). Se plaçant dans la même perspective se conformant à l'Accord de Paris (scénario appelé SDS : Sustainable Development Scenario), l'étude menée par l'Agence internationale de l'énergie prévoit pour sa part que les minerais requis par les véhicules électriques et le stockage sur batterie en multiplieraient la demande au moins par trente d'ici à 2040 :
« Le lithium connaît la croissance la plus rapide, la demande augmentant de plus de 40 fois d'ici 2040 dans le SDS, suivie de celle du graphite, du cobalt et du nickel (environ 20 à 25 fois). L'expansion des réseaux électriques implique que la demande de cuivre pour le câblage électrique fait plus que doubler au cours de la même période » (IEA, 2021 : 8).
L'offre ne pourrait manifestement pas suivre une pareille explosion de la demande, comme le craint d'ailleurs cette étude : « La perspective d'une augmentation rapide de la demande de minéraux critiques – bien au-dessus de tout ce qui a été observé précédemment dans la plupart des cas – soulève d'énormes questions sur la disponibilité et la fiabilité de l'approvisionnement » (Id. : 11). Elle se heurterait, d'abord, aux limites des capacités de production actuellement installées (de l'extraction au raffinage), que seuls pourraient repousser des investissements colossaux [5], avant d'être rapidement confrontée aux limites des réserves de certains minerais (limites quantitatives [6] et qualitatives : la baisse du pourcentage de métal dans le minerai), que de semblables investissements (en prospection et en ouvertures de nouveaux sites d'extraction) ne suffiraient pas à lever, le tout entraînant nécessairement une augmentation continue du prix de ces métaux [7], qui plus est chaotique (faite de pics suivis d'effondrements, comme sur tous les marchés des matières premières), dissuadant les investissements continus, apposant ainsi une troisième limite à la réalisation du scénario idéal (en fait utopique) précédent.
Et le recyclage des véhicules en fin de vie n'offre que des perspectives modestes d'atténuation de ces contraintes. Il est certes envisagé de faire servir les batteries usagées (mais toujours fonctionnelles) pour lisser les apports intermittents des énergies « renouvelables » dans le cadre du déploiement des smart grids (réseaux « intelligents »), ce qui permettrait de réduire d'autant la demande en métaux nécessaires à cet emploi. Mais, une fois définitivement hors d'usage, le recyclage de leurs composants métalliques (impliquant des procédés eux-mêmes énergivores et polluants) ne pourrait guère couvrir que quelque 10 % de la demande à l'horizon 2040, sauf percée technologique d'ici là (IEA, 2021 : 15-16).
En second lieu, les minerais contenant tous ces précieux métaux se localisent surtout dans les formations périphériques ou semi-périphériques. Les principales réserves de minerais d'aluminium se trouvent ainsi, par ordre décroissant d'importance, en Guinée, en Australie, au Brésil, au Vietnam et en Jamaïque ; celles de cobalt en République démocratique du Congo (RDC) et en Australie ; celles de cuivre au Chili, en Australie et au Pérou ; celles de lithium au Chili, en Chine, en Argentine et en Australie ; celles de manganèse en Afrique du Sud, en Ukraine et en Australie ; et celles de nickel en Australie, en Nouvelle-Calédonie, à Cuba, en Indonésie et en Afrique du Sud (World Bank Group et EGPS, 2017 : 31, 35, 37, 43, 45, 48). De plus, leur localisation est bien plus concentrée que ne l'est celle des combustibles fossiles : la RDC, un Etat en proie à des troubles politiques constants depuis des décennies, concentre à elle seule les deux tiers des réserves de cobalt ; les trois premiers producteurs de minerais de cuivre en concentrent près de la moitié ; les trois premiers producteurs de minerais de lithium plus des quatre cinquièmes ; et les trois premiers producteurs de nickel plus de la moitié (IEA, 2021 : 13). Et la concentration est encore plus forte au niveau du raffinage de ces métaux, la Chine y occupant une position dominante, en en assurant à elle seule entre le tiers et les deux tiers (Ibid.).
Dans la novlangue qui est la sienne, la Banque mondiale y voit une opportunité de « développement durable » pour ces formations : « Il est important que les pays en développement soient mieux placés pour décider comment tirer parti du futur marché des produits de base répondant aux objectifs climatiques et aux objectifs de développement durable (ODD) connexes » (Id. : xiii). Mais, le plus probable est que, mal placés comme ils le sont pour la plupart d'entre eux dans l'actuelle division internationale du travail et dans le système mondial des Etats (l'Afrique du Sud, l'Australie, le Brésil et la Chine mis à part), ce soient au contraire les Etats centraux qui continuent à décider de leur sort : soucieux de sécuriser leurs approvisionnements en ces précieux métaux, les seconds ne manqueront pas de renforcer leur emprise impérialiste sur les premiers ou les transformeront en champ d'affrontements de leur rivalité interimpérialiste (que ne manquera pas d'attiser la concentration des réserves, de l'extraction et du raffinage), tout en y créant les conditions d'un nouveau round d'affrontement entre les partisans d'un extractivisme repeint en « vert » et les défenseurs d'une préservation des écosystèmes et des populations que celui-ci menacera directement.
Mettre fin à la folie de la circulation automobile
Pour lever les contraintes liées à la gourmandise en métaux des véhicules électriques, notamment ceux compris dans la batterie, certains comptent sur l'alternative que constitue à leurs yeux la motorisation électrique par pile à combustible, par exemple une pile à hydrogène [8]. Mais c'est une alternative en trompe-l'œil. D'une part, puisque le dihydrogène est très rare dans la nature, il faut le produire et ses procédés de production sont très polluants, que l'on opère par reformage d'hydrocarbures (producteur de CO2) ou par électrolyse de l'eau, dépendante quant à son bilan carbone du mix électrique auquel elle fait appel. D'autre part, la pile à hydrogène incorpore elle-même de précieux métaux, tel le platine, au coût très élevé. A quoi viendraient enfin s'ajouter le coût d'installation du réseau de distribution du dihydrogène à mettre en place et tous dangers qu'il présente puisqu'il s'enflamme facilement au contact de l'air : faut-il rappeler ce qu'il est advenu du zeppelin Hindenburg, en 1937 ?
Le tout, pour finalement permettre la poursuite de cette folie écologique et sociale qu'est la circulation de centaines de millions de véhicules automobiles qui obstruent et polluent les espaces urbains et qui défigurent les paysages ruraux. Car, qu'elle soit thermique ou électrique, une voiture engendre par sa circulation une pollution atmosphérique due aux particules fines et microplastiques engendrée par l'usure des pneus, des freins, de la chaussée, etc., accrue dans le cas de la voiture électrique du fait de sa masse plus importante. Elle défigure le paysage par les routes, autoroutes, parkings, etc., tous très gourmands en matériaux [8]. Elle est source de pollution lumineuse, etc. Alors que l'avenir devrait être à la réduction de la mobilité, bien plus souvent contrainte que volontaire, ce qui suppose des révisions drastiques en matière d'urbanisation et d'aménagement du territoire ; et au recours aux mobilités alternatives : marche, bicyclette, partage des véhicules, transports collectifs, etc., ce qui suppose des révisions non moins drastiques en termes d'emploi du temps. (Article reçu le 10 novembre 2024)
Notes
[1] Le rendement est le rapport entre l'énergie consommée par un moteur et l'énergie produite par lui.
[2] Cette étude élargit l'analyse du cycle de vie en se plaçant aussi du point de vue plus large de « l'économie circulaire », en envisageant en particulier la possibilité de recycler (ou non) les composant du véhicule ou de leur offrir une « seconde vie ». Mais, sous ce rapport, elle se concentre essentiellement sur les perspectives d'amélioration du bilan du véhicule électrique, en délaissant sa comparaison avec les véhicules thermiques.
[3] Cf. « Le mirage des énergies “renouvelables”« https://alencontre.org/ecologie/le-mirage-des-energies-renouvelables.html
[4] Il faut 2 200 m3 d'eau pour produire une tonne de lithium (Baldeschi, Cohen et Drut, 2023 : 56).
[5] « Pour répondre, à l'horizon 2035, à la seule demande de batteries pour les véhicules électriques, 400 nouvelles mines devront entrer en exploitation à travers le monde (dont 97 pour le graphite naturel, 74 pour le lithium et 72 pour le nickel » (Pitron, 2023 : 246). Etant donné qu'il faut en moyenne 16,5 années pour démarrer une nouvelle mine, le projet est d'ores et déjà compromis.
[6] « Au niveau mondial, l'Institut géologique des Etats-Unis (USGS) estime en 2024 les réserves de bauxite à 22 milliards de tonnes, à 11 millions pour le cobalt, 28 millions pour le lithium et 110 millions pour les terres rares. Si l'on considère le niveau de consommation actuel, le ratio réserves sur production se situe respectivement à 56 années, 48 années, 156 années et 314 années, des chiffres qui ont peu variés sur le long terme » (Hache et Roche, 2024 : 81). Mais c'est sans compter avec le fait que le propre du productivisme capitaliste est d'augmenter constamment le niveau de consommation.
[7] Une étude du FMI est parvenue à la conclusion que « (…) dans un scénario où tout est mis en œuvre pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, les prix du lithium, du cobalt et du nickel seraient multipliés par 2 ou 3 par rapport aux niveaux moyens de 2020, et ils augmenteraient de 60 % pour le cuivre » (Baldeschi, Cohen et Drut, 2023 : 49-50).
[8] Dans une pile ordinaire, la tension électrique naît d'une réaction chimique d'oxydoréduction entre des métaux. Dans une pile dite à hydrogène, elle naît de l'oxydation de dihydrogène (qui sert de « combustible ») couplée à la réduction du dioxygène contenu dans l'air, l'ensemble générant outre un courant électrique, de la chaleur et de la vapeur d'eau.
[9] « en 2020, 100 m d'autoroute, c'est jusqu'à 20 000 m3 de terre déplacée et 3 000 tonnes de sables et graviers pour une plate-forme de 34 m de large en moyenne et une emprise totale de 100 m, soit une surface de 1 ha » (Magalhães, 2024).
Bibliographie
Baldeschi Laetitia, Cohen Juliette et Drut Bastien (2023), Turbulescences dans l'économie mondiale. Transition énergétique, bouleversements démographiques, raréfaction des ressources, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur.
Canaguier Benjamin et alii (2013), Elaboration selon les principes des ACV des bilans énergétiques, des émissions de gaz à effet de serre et des autres impacts environnementaux induits par l'ensemble des filières de véhicules électriques et de véhicules thermiques, VP de segment B (citadine polyvalente) et VUL à l'horizon 2012 et 2020. Résumé du rapport final, Ademe, Angers.
EEA (European Environment Agency) (2018), Electric vehicles from life cycle and circular economy perspectives. TERM 2018 : Transport and Environment Reporting Mechanism (TERM) report, EEA Report n°13/218, Copenhague.
IEA (2021), The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions, Paris, Agence Internationale de l'Energie.
Hache Emmanuel et Roche Candice (2024), « Métaux de la transition : limites planétaires, dépendances géopolitiques », Raison présente, n°230.
Izoard Cecilia (2020a), « Non, la voiture électrique n'est pas écologique », Reporterre, 1er septembre 2020.
Izoard Cecilia (2020b), « La voiture électrique cause une énorme pollution minière », Reporterre, 2 septembre 2020.
Magalhães Nelo (2024), « L'autoroute et le marchand de sable », Le Monde diplomatique, avril 2024.
Pitron Guillaume (2023), La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, 2eédition actualisée et augmentée, Paris, Les liens qui libèrent.
World Bank Group et EGPS (Extractives Global Programmatic Support) (2017), The Growing Role of Minerals and Metals for a Low Carbon Future, Washington, Banque mondiale.
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Hongrie : Les doulas sont un symbole d’autonomisation des femmes – pas étonnant que les hôpitaux tentent de les exclure
Avec Viktória Keszler et Anna Iványi , l'Autre état en obstétrique ! nous avons discuté avec les militants du mouvement de l'évolution des soins de maternité.
Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/05/hongrie-les-doulas-sont-un-symbole-dautonomisation-des-femmes-pas-etonnant-que-les-hopitaux-tentent-de-les-exclure/
Pourquoi essaient-ils d'expulser les doulas des maternités, alors que les faits scientifiques prouvent également les innombrables effets positifs de la présence d'une « aide féminine » ?
Une femme peut-elle aujourd'hui accoucher avec le soutien conjoint du père et de la doula dans un hôpital en Hongrie ?
Qui façonne les opinions et les règles qui déterminent le plus la qualité des soins ?
Dans quelle mesure la personnalité du médecin-chef influence-t-elle le fonctionnement d'un service d'obstétrique, son approche maternelle et son attitude envers les doulas ?
Pourquoi le Collège professionnel d'obstétrique et de gynécologie, considéré par le gouvernement comme un arbitre, ne s'exprime-t-il sur aucune question concernant les droits reproductifs des femmes ?
Avec Viktória Keszler et Anna Iványi , l'Autre état en obstétrique ! nous avons discuté avec les militants du mouvement de l'évolution des soins de maternité. Deuxième partie de notre entretien en deux parties. La première partie, dans laquelle nous décortiquions la transformation « favorable aux mères » de l'obstétrique lancée au printemps…
L'une des grandes questions de ces derniers mois est de savoir si une femme peut ou non accoucher avec deux accompagnants en même temps (généralement le père et la doula) ?
Dans plus de dix hôpitaux, les femmes concernées ont lancé une pétition pour obtenir cette autorisation, après que la demande des femmes qui se sont exprimées ait été accordée à l'hôpital d'Uzsoki l'automne dernier. Pourquoi de nombreuses maternités interdisent-elles la présence de deux accoucheuses ? Dans quelle mesure les gestionnaires d'hôpitaux sont-ils ouverts aux demandes des parties prenantes elles-mêmes ?
Viktória : Malheureusement, nous constatons que, dans l'ensemble, ils ne sont pas ouverts aux demandes des personnes concernées, même s'il ne fait aucun doute que la présence des deux accompagnateurs n'est interdite par aucune législation et qu'elle serait considérée comme une bonne chose humaine et pratique professionnelle pour accueillir la doula, puisqu'elle est la préposée à toute la famille (mère, père, bébé).
Il vient à la demande des parents, mais par sa présence en salle d'accouchement il soutient et facilite également le travail des agents de santé.
Lorsque cela a été autorisé à Uzsoki, ce n'est pas pour autant que des millions de femmes ont amené leurs doulas avec elles.
Toutes les femmes n'ont pas besoin de la présence d'une doula, ou toutes les femmes ne savent pas, ou n'y pensent même pas, qu'elles pourraient même amener une doula.
La crainte que cela surcharge le système de soins ne me semble donc pas si justifiée.
Il y a des endroits où cela est considéré comme une bonne pratique insulaire, on ne conteste pas la nécessité légitime de la présence d'une doula, mais malheureusement il y a des endroits où une réglementation excessive a commencé à la suite des pétitions.
Par exemple, il est inquiétant que, à notre connaissance, les femmes qui ont récemment adressé une requête à l'hôpital de Nyíregyháza n'aient pas reçu de réponse satisfaisante concernant l'admission conjointe de la doula et du père.
Quel genre de fardeau la présence d'une autre personne imposerait-elle aux soins ?
Anna : On voit bien que la situation des doulas était un peu meilleure avant l'épidémie de covid.
Le Covid a fait reculer beaucoup de choses.
À cette époque, non seulement la doula, mais aussi le père ont été expulsés, même si la médecin-chef Cecilia Müller a constamment et régulièrement attiré l'attention sur le fait que les pères ont toujours leur place dans la salle d'accouchement.
Par la suite, ces droits [concernant le personnel soignant] ont été restreints par les hôpitaux, et il semble très commode qu'ils n'aient pas l'intention de les rouvrir.
Il ne s'agit pas d'une particularité hongroise : d'après les retours d'organisations partenaires étrangères concernant la question des doulas, il est typique ailleurs que le covid ait représenté un recul dans les soins autour de l'accouchement sous plusieurs aspects.
Il est également courant dans de nombreux endroits de ne laisser entrer qu'un seul compagnon.
Viktória : Même avant le covid, de nombreux facteurs étaient connus, comme peur de l'amour, peur de l'argent, qui est également présente dans le cas des doulas.
Dans certaines situations, la mère de l'équipe accompagnant la naissance est plus attachée à l'un des personnages qu'à l'autre, elle l'écoute même davantage, notamment en état de conscience altéré, et évidemment l'argent qu'elle peut consacrer à cet événement de vie la limite également.
Cela a toujours été des facteurs aggravants, ainsi que le fait que la doula soit témoin.
De plus, la doula a toujours été un acteur indépendant, il est difficile d'intégrer dans la prise en charge quelqu'un qui n'est ni un membre de la famille, ni un professionnel de santé, ce qui soulève évidemment toutes sortes de questions de coopération.
Mais les organisations de doulas et les doulas ont essayé d'apporter des réponses à ces dilemmes existants avant même le covid, dans la plupart des cas elles ont pris soin de connaître l'hôpital à l'avance, de se présenter, de montrer leurs règles éthiques, de clarifier les conditions, etc.
L'argument derrière les restrictions est souvent qu'il y a de plus en plus de doulas qui ont leur mot à dire sur ce qui se passe.
Il est toujours suspect qu'il n'y ait que des histoires à ce sujet, et qu'il n'y ait aucun retour vers la doula ou l'organisation de la doula, et qu'il n'y ait pas de cas concrets, c'est pourquoi nous avions l'habitude d'appeler cela la doula fantôme, à laquelle on fait toujours référence lorsque le nuisible doula est mentionnée.
En 2021, le covid a également été abordé par la loi sur le nouveau statut juridique des médecins, qui a supprimé l'institution de la gratuité, a embauché un médecin et une sage-femme, et nous avons été confrontés au fait que, en parlant aux sages-femmes, c'était une situation très difficile pour eux.
Lorsque la nomination d'accompagnement a été supprimée, personne n'a préparé les sages-femmes elles-mêmes au fait qu'après trente ans, elles ne seraient plus admises comme sages-femmes …
Évidemment, le fait que la doula prenne cette place d'honneur a provoqué un conflit interne chez de nombreuses sages-femmes.
Désormais, la mère se tourne vers la doula comme elle le faisait auparavant vers la sage-femme. De plus, les doulas peuvent recevoir une allocation spéciale à cet effet. On entend souvent de la part des chefs de service : « Je ne peux pas le faire avec mes sages-femmes ».
Dans l'ancien système, la doula était souvent accessible à ceux qui disposaient d'un médecin agréé et d'une sage-femme agréée.
Celui accepté a été supprimé du système, alors n'amenez pas non plus votre doula.
« N'apportons pas cet argent supplémentaire quand les autres n'en ont pas. »
Nous avons également rencontré cette raison complètement absurde, décrite par plusieurs chefs de service, selon laquelle après la gratification, nous avons nettoyé les salles de maternité pour qu'il n'y ait pas de masquage. Ils ne savent pas qu'il n'est pas interdit à la famille d'avoir une relation contractuelle avec quelqu'un.
Aux yeux de l'hôpital, la doula est une personne fondamentalement incontrôlable qui représente en réalité l'acceptation inconditionnelle de la volonté, des besoins et des sentiments de la femme, et ils ne comprennent peut-être même pas pourquoi elle est présente.
C'est un symbole de l'autodétermination féminine, à laquelle il est aujourd'hui très difficile de trouver sa place.
Tout cela s'inscrit dans la tendance dont nous avons déjà parlé, à savoir que la profession est de plus en plus fermée. Au contraire, le discours sur la transformation actuelle est que nous, la profession, qui y sommes, déterminerons ce qui sera bon pour les femmes.
Sur vos pages Facebook, vous avez un jour déclaré que « certains groupes professionnels ont ouvertement déclaré qu'ils prenaient la défense des doulas ». Qui sont ces professionnels ? Qu'est-ce qui ne va pas avec les doulas ?
Anna : D'après les réponses du ministère, nous soupçonnons qu'il existe une certaine intention de réglementer le bruit.
Nous avons entendu dire que lors d'événements professionnels en obstétrique et gynécologie, plusieurs représentants éminents de la profession ont déclaré qu'ils ne soutenaient pas les doulas, qu'ils prendraient officiellement les gants contre elles et qu'ils les représenteraient également au niveau local. , dans leurs propres institutions.
Nous savons que lors de la conférence Ensemble pour la maternité hongroise 2024, vendredi dernier, les doulas ont été publiquement insultées au Parlement.
De nos jours, il n'est pas rare que des doulas soient publiquement certifiées lors d'événements professionnels en obstétrique.
Nous ne comprenons pas comment un représentant d'une profession associée peut se permettre cela. En plus, il y a des exemples positifs, il y a des gynécologues qui sont eux-mêmes des doulas, d'autres qui reconnaissent les mérites des doulas, et des hôpitaux où il y a une relation vivante entre professionnels, doulas et femmes, mais ces situations sont toutes fragiles.
La question des doulas a toujours été telle qu'au cours des dernières décennies, si un chef de département particulier la soutenait, elle pouvait être mise en œuvre, de sorte que ces lieux fonctionnent comme des îles.
Il serait inacceptable que les réglementations soient rédigées sans la participation des femmes et des doulas. Les dirigeants des cercles de doulas ont déjà tenté à plusieurs reprises de contacter les décideurs, mais sans grand succès.
Selon vous, quels changements surviendront en ce qui concerne l'ennui ?
Viktória : Je pense que le ministère peut être pris entre deux feux. La raison de ce progrès est qu'il a été dit que la loi n'interdit pas d'avoir deux compagnons.
Même le chef d'un service d'obstétrique ne peut plus contester cela.
Et dans la directive maternité, il y a aussi une référence à la possibilité d'avoir plus d'un compagnon. Mais ce n'est qu'une possibilité, et nous voyons dans les soins obstétricaux que cela ne se traduit pas dans la pratique, ce qui n'est permis que par certains matériels professionnels.
Ainsi, jusqu'à ce qu'il soit déclaré que vous êtes obligé de laisser entrer plus de compagnons, vous pouvez limiter cela de temps en temps, jusque-là, il sera arbitraire et arbitraire que cela soit interdit ou soutenu.
J'ai peu confiance dans la possibilité de modifier le texte de la loi sur la santé : beaucoup ont désormais peur qu'ils rendent les doulas impossibles, mais le fait qu'une femme ait droit à son compagnon est si fort que la loi sur la santé a été toujours approuvé par le Collège professionnel d'obstétrique et de gynécologie (SZNRZZ), ne peut pas non plus être réécrit.
Il est très important de souligner que si la femme amène avec elle un compagnon principal, cela peut être n'importe qui, y compris une doula.
Cela ne peut être limité nulle part et il est également illégal d'autoriser l'accoucheuse uniquement à un certain stade de l'accouchement.
Je pense qu'il serait compliqué et difficile de le limiter, mais cette démonstration de puissance, qui se produit actuellement autour du marasme, est d'autant plus triste.
Ni les soignants ni les bénéficiaires de soins ne connaissent les réglementations légales.
Même si je dis qu'il s'agit d'un droit incontestable, malheureusement non seulement les règles de la profession, mais aussi les réglementations légales ne sont pas bien connues de ceux qui travaillent dans le secteur des soins, mais nous entendons des absurdités de la part des gestionnaires d'établissements.
C'est aussi une erreur du système, les institutions ne reçoivent pas de soutien pour être à jour concernant les droits des patients, c'est un gâchis complet.
Ils disent des choses vraiment stupides en référence à la loi, font référence à des réglementations qui n'existent pas et les soignants pensent que beaucoup de choses sont interdites, même si elles ne le sont pas, ni même recommandées.
Le ministère de l'Intérieur a fait un grand aveu lorsqu'il vous a écrit que la loi n'interdit pas la maternité de substitution. Auparavant, EMMI affirmait le contraire.
C'est un peu banal, mais cela semble être un pas en avant que le gouvernement interprète au moins correctement sa propre loi. Mais que se passe-t-il en pratique ? Dans quelle mesure les femmes qui souhaitent accoucher avec deux accoucheuses sont-elles livrées à elles-mêmes et à leur propre défense ? Toute femme qui envisage d'accoucher avec deux accoucheuses doit-elle brandir la lettre du ministère de l'Intérieur ou la loi ?
Viktória : Malheureusement, les femmes sont presque entièrement livrées à elles-mêmes, même si ce n'est pas à elles qu'incombe la mise en œuvre de bonnes pratiques en matière de soins.
Ils ont dû le faire à plusieurs reprises pendant le covid, la plupart du temps avec un succès incertain.
Bien sûr, il y a des endroits où, heureusement, tout cela ne pose pas de problème, mais dans de nombreux endroits, la femme est pressée par l'épaule par sa capacité à faire valoir ses intérêts, par le fait qu'il y ait quelqu'un avec elle qui lui donne une force supplémentaire. , avec quelle assurance elle peut communiquer, etc.
Scénarios typiques, quand par ex. même dans le groupe hospitalier et dans la salle de préparation, on dit que « nous n'aimons pas beaucoup les doulas ici ».
Il est possible de rompre cela si quelqu'un peut demander en réponse ou lui demander de mettre cela par écrit, ou dire que j'écrirai alors au ministère… mais il est très triste que de telles stratégies doivent être utilisées.
Anna : En général, les femmes de la classe moyenne peuvent faire valoir leurs intérêts de cette manière, dotées d'une certaine conscience, compétences et informations.
Au sein de l'association EMMA, nous aidons les groupes vulnérables, notamment les Roms et les réfugiés, à accéder aux services de santé, et lorsque nous accompagnons des femmes et des filles réfugiées dans des établissements de santé, nous devons souvent présenter la législation imprimée selon laquelle la femme a droit à des soins gratuits.
Les femmes qui ont besoin de soins de santé immédiats sont gênées de ne pas être soignées parce que leur statut TAJ n'est pas réglé, même si l'instruction ministérielle précise qu'elles peuvent bénéficier de soins en tant que réfugiée d'Ukraine . Dans de telles situations, le refus de soins peut aussi être questionné en termes d'éthique médicale.
Toutes ces questions floues mises à part, il est incompréhensible qu'il n'y ait pas de place pour deux coups de main supplémentaires dans un système de santé sous-financé. Il est incompréhensible qu'ils veuillent exclure les aides qui sont réellement là pour rendre les soins un peu plus confortables.
Anna : Fondamentalement, nous ne sommes pas d'accord sur le fait qu'il serait bon de lier l'admission d'une doula à un quelconque type d'accréditation ou de formation.
Selon l'origine du terme doula, il s'agit d'une aide laïque pour les femmes. La femme qui accouche peut choisir toute personne qui, selon elle, sera en mesure de bien la soutenir pendant son accouchement, même si elle n'a pas ce type d'éducation.
Cette décision ne peut être empêchée au motif que l'escorte choisie n'est pas qualifiée pour le faire. Il existe aujourd'hui d'innombrables doulas possédant plusieurs qualifications pertinentes, de nombreux psychologues, sages-femmes, infirmières, consultantes en périnatalité, physiothérapeutes, etc. il y aura une doula.
Il serait difficile de définir les parties techniques et le contenu de la formation. La formation doit-elle durer 40 heures ou plutôt 80 heures ?
Et qu'est-ce qui est inclus dans la formation ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Quelles sont les connaissances, compétences et aptitudes minimales ? Qui aurait le droit de décider quelles qualifications de doula sont acceptables ? À notre avis, globalement, il n'est pas possible de réglementer qui est doula et qui ne l'est pas.
Viktória : En autorisant les doulas, le niveau de soins pourrait être élevé de telle manière que cela ne coûterait rien à l'État hongrois, alors que l'effet doula est un phénomène scientifiquement étayé.
Et nous parlons aussi de ces femmes qui travaillent comme doulas, elles en vivent, disons que c'était leur métier depuis 10 ans, et maintenant du jour au lendemain, elles peuvent devenir invalides.
Et évidemment aussi du point de vue des mères : il n'y a aucun argument acceptable selon lequel quelqu'un ne devrait pas pouvoir y emmener sa doula, surtout après avoir dû renoncer à ses accompagnateurs (médecin, sage-femme) au cours des trois dernières années.
Évidemment, c'est exactement la raison pour laquelle la demande de doulas a augmenté.
D'ailleurs, l'expérience confirme également les nombreux effets positifs de la présence de doulas.
Au début de l'année, vous avez exprimé votre inquiétude face au fait qu'un nouveau médecin-chef ait pris en charge la direction de l'obstétrique à l'hôpital Szent Imre, réputé pour ses bonnes pratiques.
Le nouveau médecin-chef est originaire de Péterfy, où sous sa direction le taux de césariennes était d'environ 50 pour cent, ce qui est supérieur au taux national – également trop élevé. Dans quelle mesure la personnalité et l'attitude d'un médecin-chef influencent-elles le fonctionnement d'un service d'obstétrique ?
D'après vos lettres, il semble que ce soit peut-être plus que prévu.
Anna : Oui, malheureusement, cela ne devrait pas être le cas, car les changements, positifs ou négatifs, sont très étroitement liés aux gens.
Nous avons des exemples dans les deux sens.
Il y avait aussi une maternité qui fonctionnait bien et qui était populaire en raison de son approche et de son attitude.
Un médecin a d'abord quitté le service, puis deux médecins, et les gens sont très vite revenus à leurs anciennes habitudes.
Mais cela fonctionne aussi dans l'autre sens : quelqu'un rejoint une équipe, a de l'élan et de la motivation et peut réaliser des changements significatifs dans le fonctionnement du service.
Viktória : Malheureusement, les processus qui se déroulent à Szent Imre vont toujours au-delà d'eux-mêmes, car Szent Imre est toujours un symbole, le symbole de l'étiquette d'un accouchement sans perturbation.
Mais les soins obstétricaux d'un pays ne peuvent pas être mesurés par l'existence ou non de St. Imre. Le but n'est pas d'avoir une maternité exceptionnelle qui accueillerait l'intelligentsia aisée de Budapest, notamment celles qui possèdent un XI. a une adresse de district, mais que chaque point de service est exceptionnel.
Dans les services d'obstétrique, nous avons également vu des cas où le chef de service voulait quelque chose, mais pas l'équipe, et cela renvoie à la formation et à la formation continue. Si la formation n'a pas préparé les employés à réaliser les souhaits du chef de service, alors celui-ci le souhaite en vain.
On voit bien que si ceux d'un département sont envoyés en formation continue, ou si seulement ceux qui sont des personnages secondaires dans la vie du département, c'est-à-dire un employé proche de la retraite ou un résident, connaissent les nouvelles règles et procédures, alors ces les pratiques avancées ne seront réalisées que par le personnel. Elles peuvent être réalisées de nuit, éventuellement en secret. Il faut le oui, la détermination et le soutien du chef de service pour changer la manière de soigner dans un service d'obstétrique.
Bien que vous vous occupiez principalement de la défense des femmes qui accouchent, je suis intéressée par votre avis sur l'attitude du gouvernement concernant la mise en vente libre de la pilule après coup, puisque la contraception fait partie de la vie de toute femme qui a ou n'a pas eu d'accouchement. un enfant, et en fait, cela peut arriver à n'importe qui de devoir prescrire une telle pilule – j'ai aussi lu les histoires de mères avec des enfants sur la façon dont elles ont été humiliées lorsqu'elles ont demandé un après-événement. Au début de l'année, l'Association des brevets a lancé une pétition à ce sujet et depuis lors, des dizaines d'histoires d'humiliations subies par les femmes impliquées ont été rendues publiques. Que pensez-vous de la fermeture du gouvernement ?
Viktória : Il est inacceptable que la pilule post-événement ne soit pas disponible sans ordonnance en Hongrie.
Ce que beaucoup de gens rapportent maintenant, c'est que non seulement il est difficile d'y accéder, mais que le traitement que vous vivez est profondément traumatisant, et c'est malheureusement ce à quoi nous sommes malheureusement confrontés depuis des années.
Il est important que même si l'on a tendance à parler davantage de violence obstétricale, ce n'est pas par hasard que l'on parle aussi de violence gynécologique.
L'autodétermination, la possibilité de prendre des décisions concernant son propre corps, est pour nous un sujet important au-delà de l'accouchement.
Anna : Je voudrais également attirer l'attention sur la contradiction selon laquelle, en théorie, les mineurs devraient se présenter au rendez-vous avec un parent et qu'ils ne peuvent prescrire des contraceptifs indépendamment qu'à partir de 18 ans, alors que l'âge de consentement est de 14 ans, donc selon Selon la loi, un jeune de 14 ans peut avoir des relations sexuelles consensuelles mais ce même jeune de 14 ans ne peut se rendre qu'avec son représentant légal pour obtenir des pilules post-événement ou accéder à des contraceptifs. Il peut arriver que dans le cas d'un parent violent, la fille ait encore plus de problèmes si elle essayait d'impliquer son parent au sujet d'un préservatif déchiré. Sans information, sans soutien et sans contraception accessible, ces jeunes risquent de finir par avorter, ce qui les stigmatisera encore une fois.
Quand on considère la question dans son ensemble, on constate que les femmes sont punies pour presque tout.
Si vous avez des relations sexuelles, si vous n'avez pas de relations sexuelles, si vous accouchez, si vous n'accouchez pas, si vous souhaitez le conserver, si vous souhaitez avorter, si vous souhaitez prescrire un médicament contraceptif à l'avance , si vous souhaitez poursuivre l'événement par la suite.
Et personnellement, la responsabilité incombe uniquement à lui. Dans le discours social, la fille et la femme sont généralement blâmées, comme si elles pouvaient réellement prendre leurs décisions en matière de procréation de manière indépendante et libre, alors qu'elles ne peuvent pas payer 40 000 HUF pour un DIU.
Le gouvernement désigne comme arbitre la même école professionnelle d'obstétrique et de gynécologie, qui, selon vos déclarations, influence également très fortement l'approche des soins obstétricaux.
Selon la presse, les membres de cet ordre professionnel ont déjà voté en faveur de la suppression de l'obligation de prescription lors d'un vote interne au printemps, mais ils ne réagissent plus au fait que, selon le ministère de l'Intérieur, leurs Les arguments professionnels sont toujours en faveur des prescriptions et le gouvernement n'est pas disposé à modifier la loi sur cette base. Pourquoi l'ordre professionnel ne s'exprime-t-il pas ?
Viktória : Malheureusement, nous ne savons pas pourquoi ils ne parlent pas.
Nous ne pouvons que deviner s'ils ne le savent pas ou n'osent pas, peut-être qu'il n'y a pas de consensus entre eux, mais nous tenons plutôt à souligner qu'il semble que les questions et les demandes de l'autodétermination des femmes, des femmes et des mouvements sociaux ne soient pas suffisamment important pour qu'on y réponde.
Avec ce silence, non seulement ils ne défendent pas les femmes, mais ils ne défendent pas non plus le consensus professionnel et juridique international.
Bagues Karina
Source : Mérce.Hu
https://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article7291
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Turquie. Montée en puissance de l’idéologie Incel « alimentée par les politiques gouvernementales misogynes »
TURQUIE – Alors que le nombre de féminicides ne cesse de croitre en Turquie, y compris dans les régions kurdes du pays, à cause d'une justice clémente envers les auteurs des féminicides et des violences faites aux femmes, une idéologie en particulier attire l'attention en raison de son lien avec ces crime : l'idéologie Incel (involuntary celibate, célibataire involontaire en français). Renforcée par un sentiment d'impunité, l'idéologie Incel alimente davantage les inégalités entre les sexes et légitime la violence contre les femmes.
Tiré de Entre les lignes et les mots
Lors de la discussion sur l'histoire politique et sociale des questions de genre et des femmes en Turquie, la politologue et écrivaine Alev Özkazanç, le spécialiste en communication et journaliste Orhan Şener Deliormanlı et le sociologue Yaşar Suveren de l'Université de Sakarya, qui étudie la misogynie, ont partagé leurs points de vue sur le mouvement Incel et ses croyances misogynes.
« La misogynie au cœur du problème »
La politologue Alev Özkazanç, l'universitaire Orhan Şener Deliormanlı et le sociologue Yaşar Suveren expliquent que les incels* pourraient constituer une menace sociale en Turquie à travers la radicalisation en ligne « alimentée par les politiques gouvernementales misogynes ».
Le sociologue Yaşar Suveren explique que les Incels incarnent principalement un état d'esprit et un comportement enracinés dans la misogynie.
« Nous avons affaire à un groupe d'individus isolés de la société, incapables d'établir des relations saines ou de communiquer avec les femmes, et qui rationalisent cet isolement en accusant les femmes. (…) ce sont des hommes solitaires, peu attachés à la société, qui ont une vision hostile des femmes, qu'ils accusent d'être la cause de leurs problèmes personnels. »
Selon Suveren, la misogynie est au cœur du mouvement Incel. Croyant que les femmes les excluent consciemment, ces individus projettent leurs insuffisances et leurs frustrations vers l'extérieur, considérant les femmes comme une menace. Il note que les récents incidents violents en Turquie reflètent les tendances violentes des membres du mouvement Incel : « Dans certains pays, des individus s'identifiant comme Incels ont été impliqués dans des incidents violents. Bien qu'il soit difficile d'affirmer qu'ils agissent de manière organisée ou systématique, la radicalisation en ligne pourrait représenter une menace sociale. »
Une radicalisation croissante
Orhan Şener Deliormanlı, spécialiste des communications et journaliste, souligne l'effet radicalisant des espaces virtuels :
« Dans des espaces en ligne comme les salles Discord, des personnes ayant des mentalités similaires se rassemblent et se radicalisent encore plus. Dans des environnements physiques, la pression sociale peut les maintenir sous contrôle, mais dans un espace virtuel, ils peuvent devenir plus audacieux et agir en tant que collectif. »
Deliormanlı souligne également le changement générationnel au cours des 20 dernières années, avec moins d'enfants grandissant dans la rue et davantage élevés devant des écrans :
« Une génération a émergé qui socialise [entre les quatre murs de la maison], en satisfaisant ses besoins biologiques par le biais de jeux et de pornographie sans même mettre le pied dehors. Cet isolement limite les rencontres réelles avec les femmes et aggrave leur misogynie. »
Une forme distincte de misogynie
La politologue et écrivaine Alev Özkazanç décrit l'idéologie Incel comme une forme unique de misogynie. Elle explique ainsi le développement du caractère Incel :
« L'idéologie des Incel repose essentiellement sur la haine des femmes. Bien que nouvelle en Turquie, cette idéologie est née d'une communauté numérique en Amérique du Nord. Ce groupe croit que les femmes sont intrinsèquement insensibles à leur égard et le seront toujours. Cette conviction conduit à une perception qui place les hommes au bas de la hiérarchie masculine. »
La crise de la masculinité
Özkazanç explique que l'idéologie Incel ne concerne pas uniquement les femmes, mais également les hommes qui se considèrent comme étant au bas de la hiérarchie masculine. Les individus Incel ont le sentiment d'occuper le plus bas échelon de la société et leur incapacité à attirer les femmes les pousse encore plus bas dans cette hiérarchie perçue.
Elle souligne que l'idéologie Incel reflète l'un des symptômes les plus extrêmes d'une crise de masculinité, ajoutant :
« L'idéologie incel repose sur un sentiment de défaite et de désespoir, souvent associé à un nihilisme violent. En Turquie, l'éloignement de longue date du gouvernement en matière d'égalité des sexes, associé à des mesures telles que le retrait de la Convention d'Istanbul, a aggravé cette crise et constitue un encouragement tacite pour les hommes. » (Bianet)
* La sous-culture incel (néologisme et mot-valise de langue anglaise pour involuntary celibate, célibataire involontaire en français) désigne la culture des communautés en ligne dont les membres se définissent comme étant incapables de trouver une partenaire amoureuse ou sexuelle, état qu'ils décrivent comme célibat involontaire ou inceldom. Ceux qui se déclarent incels sont en majorité des hommes cisgenres et hétérosexuels. Généralement, les femmes incels sont appelées femcels (Wikipedia)
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Coalition féministe pour une loi cadre intégrale contre les violences sexuelles
Alors que les faits enregistrés pour violences sexuelles ont explosé (+282% entre 2017 et 2023), le nombre de condamnations reste extrêmement faible.
Pourquoi cette coalition ?
Depuis 2017, le mouvement #MeToo a mis en lumière le fait que les violences sexuelles sont une réalité très largement partagée par les femmes et les enfants et sont perpétrées par des hommes de tous les milieux. Pourtant, la réponse judiciaire, politique et institutionnelle est très loin d'être au rendez-vous en France. Alors que les faits enregistrés pour violences sexuelles ont explosé (+282% entre 2017 et 2023), le nombre de condamnations reste extrêmement faible. 94% des affaires de viol ont été classées sans suite en 2021. Rappelons que la moitié de ces violences sexuelles sont perpétrées par un conjoint ou un ex-conjoint. Cette impunité s'ajoute au manque criant de moyens alloués à la lutte contre cette réalité et pour accompagner les victimes.
Dès lors, comment s'étonner que ces violences et la culture du viol qui les rend possible ne reculent pas ? Grâce au courage de Gisèle Pélicot, plus personne ne peut détourner les yeux face à l'horreur des violences sexuelles et à leur effroyable banalité.
Les solutions existent. Mettons-les en oeuvre !
Il est urgent d'agir
Associations féministes, syndicats (dont Solidaires), juristes, défenseur.es des droits humains et expert.e.s ont donc mis en commun leurs expertises et leur expérience de terrain et ont élaboré près de 130 propositions (législatives, réglementaires, budgétaires…) pour qu'enfin, les pouvoirs publics apportent une réponse globale et cohérente à ce problème massif.
La Coalition pour une Loi Intégrale réclame une réponse systémique et coordonnée qui aille bien au-delà de mesures fragmentées et ponctuelles. La coalition propose ainsi une politique publique ambitieuse, appuyée par un budget annuel dédié de 332 millions d'euros, pour répondre à l'urgence de la situation et mieux prendre en charge les victimes.
Les plus de 130 propositions de la coalition seront dévoilées courant novembre et couvriront tous les aspects de la lutte contre les violences sexuelles, de la prévention à la sanction en passant par l'éducation, la formation, le financement des associations spécialisées, le parcours judiciaire des victimes.
De quelles violences parle-t-on ?
La loi que nous demandons vise à faire reculer toutes les formes de violences sexuelles : viols, agressions sexuelles, harcèlement sexuel, système prostitutionnel, proxénétisme, traite des êtres humains, violences obstétricales et gynécologiques, mutilations sexuelles féminines, mariages forcés et violences sexuelles en ligne, que les auteurs et les victimes soient majeur.es ou mineur.es, que ces violences aient lieu au sein ou en dehors du couple.
Nos propositions en un coup d'oeil
01 Une véritable politique publique continue et coordonnée
Plutôt que des mesures parcellaires et éclatées, la lutte contre les violences sexuelles nécessite une politique publique globale et ambitieuse pilotée au plus haut niveau, impliquant de manière coordonnée l'ensemble des ministères concernés (égalité, justice, intérieur, solidarités, travail, éducation, santé,…) autour de protocoles d'intervention et d'indicateurs précis.
02 Un investissement annuel de 2,6 milliards d'euros contre les violences sexistes et sexuelles, dont 344 millions contre les violences sexuelles
L'État ne dépense que 12,7 millions d'euros par an pour lutter contre les violences sexuelles soit 0,003% du budget de l'État, laissant les associations travailler dans des conditions déplorables, sans la capacité d'accueillir les victimes qui le demandent. Ce sous-financement a pour conséquence de semer d'embûches le parcours des victimes vers la justice et la reconstruction. 344 millions d'Euros au minimum sont nécessaires pour une réelle prise en charge et l'accompagnement des victimes, améliorer les enquêtes et renforcer la chaîne judiciaire.
03 Éducation et prévention
Pour faire reculer la culture du viol, nous insistons sur l'importance de rendre effectives, à l'école, les 3 séances d'éducation à la vie affective et sexuelle, et la tenue de séances consacrées à l'égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes par plus de financements et de moyens de contrôle. Il faut former tou.te.s les professionnel.les concerné.e.s (enseignant.e.s, policier.e.s, médecins, éducateur.ices, etc.) et mener des campagnes de sensibilisation à grande échelle pour prévenir les violences dès le plus jeune âge.
04 Lutter contre l'industrie pornocriminelle et pédocriminelle et la culture du viol en ligne
Les contenus pornographiques banalisent les violences sexuelles et la haine misogyne et raciste avec un impact grandissant sur les modèles de sexualité des jeunes, en plus de reposer sur l'exploitation sexuelle de filles et de femmes vulnérables. Nous réclamons que les violences en ligne soient réprimées, que l'interdiction d'accès des mineurs aux contenus pornographiques soit rendue effective, de faciliter la suppression des vidéos de viol, d'inceste et de pédocriminalité en ligne.
05 Une culture de la protection des enfants
Toutes les 3 minutes un enfant est victime d'inceste, de viol ou d'agression sexuelle en France avec des conséquences dévastatrices. En s'appuyant sur le travail de la CIVIISE notamment, nous demandons l'introduction d'une infraction d'inceste, l'imprescriptibilité de ces violences, l'instauration d'entretiens individuels annuels pour mieux repérer les situations, ou encore l'abandon de toute référence au prétendu « syndrome d'aliénation parentale ».
06 Responsabiliser les employeurs sur la prévention des violences et la protection des victimes
De nombreuses violences sexuelles sont commises au travail, lieu où les rapports de domination sont exacerbés, notamment par la dépendance financière. Or la prise en charge des victimes reste très insuffisante. Nous proposons de renforcer et de rendre effectives les obligations de détection, de protection et d'accompagnement des victimes de violences sexuelles au travail, notamment par des sanctions contre les entreprises qui n'ont pas mis en place de plan de prévention ni de procédure de signalement, et par la prise en charge par l'employeur des frais des victimes de violences sexuelles au travail.
Il est fondamental de protéger également l'emploi des victimes de violences.
07 Une prise en charge et des soins accessibles pour toutes les victimes
Les victimes sont trop souvent livrées à elles-mêmes, sans accompagnement suffisant pour sortir des violences et se soigner. Nous préconisons le remboursement à 100% par la Sécurité sociale des soins psychologiques et du traitement du psychotraumatisme et la création de centres de prise en charge d'urgence accessibles 24h/24, sur le modèle belge.
08 L'amélioration du dépôt de plainte
L'accueil des victimes dans les commissariats reste très inégal ce qui rend d'autant plus éprouvant le parcours des victimes. Nous proposons d'y remédier par le recrutement de centaines d'enquêteur.ices et la généralisation de brigades de police et gendarmerie volontaires, formées et spécialisées sur les violences sexuelles, l'accès à l'aide juridictionnelle pour les victimes de violences sexuelles dès le dépôt de plainte, une meilleure formation initiale et continue de toutes les forces de l'ordre des procédures et moyens adaptés pour répondre aux besoins spécifiques aux personnes allophones ou en situation de handicap.
09 L'amélioration de la protection et du traitement des victimes pendant la procédure judiciaire
Contrairement à aujourd'hui, nous demandons que pour chaque plainte déposée pour violence sexuelle certains actes d'enquêtes soient obligatoirement réalisés dans un délai raisonnable. La protection des victimes pendant l'enquête doit être renforcée par différents outils (TGD, ordonnance de protection ouverte à toutes les violences, places d'hébergement d'urgence) et les enquêtes sur le passé sexuel des victimes interdites. Nous demandons aussi que les victimes soient systématiquement informées des suites données à leur plainte, avec des décisions motivées et détaillées en cas de classement sans suite.
10 Se donner les moyens d'une justice réellement spécialisée
Face à une institution en manque cruel de moyens et marquée par les préjugés sexistes, nous avons besoin d'un changement profond de la manière dont les viols et violences sexuelles sont jugées en France. Les juges et tous les professionnel.les de la justice doivent être formés en initial et en continu. L'intervention des expert.e.s doit être strictement encadrée. Alors que les viols sont trop souvent déqualifiés via la correctionnalisation ou l'usage des cours criminelles, nous affirmons que les cours d'assises doivent rester le cadre de référence. Enfin, la France ne peut se passer d'une politique de suivi des agresseurs par des équipes pluridisciplinaires pendant et après leur sanction pénale effectuée afin d'éviter la récidive.
Retrouvez les plus de 130 propositions de la coalition
en novembre sur le site :
https://www.loi-integrale.fr/
Les membres de la coalition :
Action juridique féministe, Amicale du Nid, ANEF, l'Assemblée des Femmes, En parler pour que ça compte, femmes sourde citoyennes et solidaires, Association francophone de femmes autistes, mémoire traumatique et victimologie, Alumni au féminin, CACIS (Centre Accueil Consultation Information Sexualité), CDP Enfance, CGT, Chiennes de garde, le Cofrade, Collectif CIDE Outre-Mer, Collectif Enfantiste, Collectif féministe contre le viol, CNDF, Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), Derrière le rideau, En avant toutes, encore féministes !, Ensemble contre le sexisme, Fédération nationale contre les mutilations sexuelles féminines et mariage forcés (GAMS), FNCIDF, Solidarité Femmes, Femmes avec … , Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA), Fondation des femmes, FiT (une femme, un toit), FSU, Humanity Diaspo, Iran Justice, Laboratoire de l'Egalité, Le Cercle Olympe de Gouges, LFID, LOBA Exprime toi, MeToo Media, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme, OSTARA, Pépite Sexiste, Le Planning Familial, Réussir l'Egalité Femmes-Hommes, Résonantes, StopVog, Union syndicale Solidaires, Women Without Violence, Zéro Macho
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Une course aux armements plus déstabilisante que jamais
Le monde a connu des guerres meurtrières, maints conflits et surtout des vagues de dépenses militaires quantitatives et qualitatives qui ont atteint des sommets colossaux. Le modèle de référence qui s'impose fut celui de la guerre froide entre les deux Grands de l'époque – Union soviétique et États-Unis – dont la rivalité/affrontement se constitua dès 1917 pour se poursuivre après la Seconde guerre mondiale sous la forme d'un conflit entre deux camps, l'URSS ayant étendu son influence. Cette guerre froide adossée sur deux grands pays s'est caractérisée par une course aux armements qui paraissait sans fin et atteint son apogée en 1988, date à laquelle elle s'arrêta pour décroître d'environ 30 % dans les dix années qui suivirent.
Tiré de Recherches Internationales n° 130, Automne 2024,
Michel Rogalski *
On appela cette période, les années des « dividendes de la paix ». Plusieurs remarques s'imposent. Tout d'abord ce n'est pas l'effondrement du bloc soviétique (1991) qui provoque l'arrêt de la course aux armements, celle-ci ayant cessée trois ans auparavant.
L'effondrement ne peut être rapportée à l'incapacité à suivre un rythme effréné de dépenses militaires. En réalité dès octobre 1986 Reagan et Gorbatchev se rencontrent à l'occasion du Sommet de Reykjavik et décident, sans l'acter dans un communiqué final, qu'ils arrêtent la course aux armements. La théorie du « linkage » qui prévalait à l'époque signifiait que tant que l'on n'était pas d'accord sur tout on n'était d'accord sur rien même si cela était faux. Compte-tenu de l'inertie des dépenses militaires le plafond fut atteint dès 1988. Chiffre élevé puisqu'il représentait un taux de militarisation d'environ 8 % (dépenses militaires rapportées au PIB mondial). C'est dans cette période de la guerre froide qu'apparaît et se développe l'armement nucléaire et toute la technologie qui la rend opérationnelle (missiles, sous-marins, bases de lancements…) et que le nombre d'acteurs nucléaires prolifère.
Il devient alors évident pour les deux Grands qu'ils s'épuisent mutuellement, alors que dans le même temps les « perdants » de la 2e guerre mondiale qui se sont vus imposer des limites à leurs efforts de réarmement connaissent des « miracles économiques » (Japon, Allemagne de l'Ouest). Les études économiques se multiplient pour indiquer les pertes de compétitivité que subissent les États Unis et l'URSS. À cela s'ajoute la certitude croissante que tout dollar ou tout rouble investi dans la course aux armements n'augmente plus la sécurité. Le moteur central de la course aux armements, la recherche de la parité, voire une marge d'avance qui se déclinera pour chaque type d'arme – en clair les conditions d'une agression réussie -, commence à questionner d'autant que certaines puissances se prévalent du concept de la dissuasion du faible au fort, de la puissance suffisante et mettent en avant le principe du pouvoir égalisateur de l'atome.
Mais ce qu'il faut retenir c'est que cette course aux armements de la guerre froide fut strictement codifiée et maîtrisée par ses acteurs. C'est par centaine que des traités et accords furent ratifiés permettant de construire une grammaire respectée par les protagonistes. Il s'agissait de brandir tout à la fois la menace mais aussi d'assurer
de sa bonne foi. Dans cette perspective plusieurs types d'accords furent conclus.
D'abord s'assurer que l'arme nucléaire ne proliférerait pas. Ce fut le Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP). L'objectif en établissant une distinction entre États dotés et non-dotés était de promettre à ceux qui ne l'étaient pas une aide apportée par l'AIEA pour mettre sur pieds une industrie nucléaire civile en échange d'une renonciation à tout programme militaire. Le fait de ne pas s'inscrire dans l'accord revenait en fait à dévoiler ses intentions.
Peu de pays refusèrent : Israël, le Pakistan, l'Inde, l'Afrique du Sud, qui peu à peu devinrent des puissances militaires nucléaires. Les pressions occidentales obligèrent ce dernier pays à démanteler son arsenal pour qu'il ne tombe pas entre les mains de l'ANC. La Corée du Nord d'est retirée de l'accord et l'Iran est soupçonné de vouloir le contourner. Mais globalement cet accord, largement ratifié, a permis de limiter la prolifération nucléaire même si les États dotés n'ont pas respecté leurs engagements à réduire leur arsenal.
Ensuite des accords sur des plafonds de types d'armes à ne pas dépasser voire à réduire ou à interdire. Enfin, proposer des accords qui instaurent la confiance et la
bonne foi. C'est la démarche des accords Salt signés en cascade à partir des années soixante-dix. Le dernier accord signé entre les États-Unis et la Russie remonte à 2010. Les traités portèrent tout à la fois sur les missiles à moyenne portée (de 500 à 5 500 km) ou sur les missiles intercontinentaux. Mais probablement l'engagement le plus
fort symboliquement fut celui sur les ABM – Anti-balistic-missiles – qui interdisait de protéger ses grandes villes ainsi offertes à toutes représailles de l'adversaire. C'était la preuve de sa bonne foi. Frapper l'ennemi c'était l'assurance de perdre ses grandes villes, pour autant que l'adversaire n'était pas détruit à l'aide d'une première salve.
C'est pourquoi lorsque Ronald Reagan lance en 1981 l'idée d'un bouclier spatial (plus connu sous le terme de « guerre des étoiles ») qui protégerait le territoire américain on comprend que se profile le concept déstabilisant d'une attaque qui n'aurait plus à craindre la riposte. L'espoir caressé portait également dans la certitude que les Soviétiques engagés en Afghanistan n'auraient pas la capacité de suivre. Fort heureusement sur les 17 premiers tests menés par les Américains, seuls deux aboutirent. Le projet fut donc discrètement abandonné.
Jusqu'alors, le cadre international qui s'était construit s'était polarisé autour de grandes puissances qui avaient su créer un enchevêtrement d'accords maillant la planète et qui pouvaient s'observer de plus en plus grâce au progrès des satellites. Puis depuis
une quinzaine d'années une obsession bi-partisanne (Démocrate et Républicaine) s'est répandue aux États-Unis faisant de la Chine le principal adversaire, économique et militaire. Le pivot asiatique était né ainsi que les préoccupations de l'Océan indien. La course aux armements reprenait, mais cette fois-ci entre trois protagonistes et dans des conditions qui n'étaient plus du tout codifiées. En effet la Chine n'avait souscrit qu'à très peu des accords qui liaient les États-Unis à l'Union soviétique puis à la Russie. Elle avait l'avantage d'avoir les mains libres face à ses concurrents.
Et elle ambitionna très vite de devenir non seulement une grande puissance économique et commerciale, mais également militaire et développa très vite ses dépenses dans cette direction sans négliger la dimension nucléaire. En face, les États-Unis avaient le sentiment d'affronter la Chine tout en étant contraints par les accords passés de longue date avec l'Union soviétique.
Deux solutions s'imposaient alors. Soit obliger la Chine à ratifier tous les traités existants pour établir des règles du jeu égales pour tous. Soit sortir de tous les traités pour avoir les mains libres. C'est ce second choix que firent les États-Unis en dénonçant ou en ne renouvelant pas certains accords. Aujourd'hui la course aux armements se déroule dans un cadre de plus en plus dérégulé et détricoté qui se traduit par l'écroulement progressif de l'architecture de maîtrise des armements héritée de la guerre froide, alors même que des foyers de tensions se développent, des armes tonnent, qu'un conflit majeur a commencé entre l'Otan et la Russie en territoire ukrainien et qu'Israël pouvant se prévaloir de l'aide occidentale met le Moyen-Orient à feu et à sang. S'ajoute à ce sinistre tableau l'apparition d'armes nouvelles comme les drones et les techniques d'observation de plus en plus fines qui permettent d'envisager des opérations plus osées.
Faut-il le rappeler, aucune guerre nucléaire n'est gagnable. La seule inconnue, c'est qui meurt en premier et qui meurt en second.
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gauche.media
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