Presse-toi à gauche !
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Des employé⋅es d’Amazon en grève pour la reconnaissance de leur syndicat !

La semaine avant Noël, des travailleurs et des travailleuses d'Amazon à travers les États-Unis ont lancé la plus grande grève nationale contre l'entreprise de l'histoire du pays. Des employé∙e∙s de neuf sites différents ont débrayé pour exiger que l'entreprise reconnaisse notre syndicat, les Teamsters, et négocie les termes d'un premier contrat de travail.
17 janvier 2025 | tiré du site d'Alternative socialiste | Photo : Des employé⋅es d'Amazon en grève pour la reconnaissance de leur syndicat !
https://alternativesocialiste.org/2025/01/17/les-employe⋅es-damazon-kcvg-en-greve-pour-la-reconnaissance-de-leur-syndicat/
Cela a marqué la fin d'une année mouvementée pour l'organisation des travailleurs et travailleuses d'Amazon. Mes collègues du site KCVG (terminal d'Amazon à l'aéroport de Cincinnati au Kentucky) et du syndicat de l'entrepôt JFK8 à Staten Island (dans l'État de New York) se sont affilié⋅es aux Teamsters. Ces campagnes sont deux des plus grandes campagnes syndicales chez Amazon. J'ai eu l'occasion de rejoindre mes frères et soeurs de JFK8 sur la ligne de piquetage dès le premier jour de leur grève, apportant mon soutien et ma solidarité, et montrant à Amazon qu'il s'agit d'un combat national pour gagner ce qu'on mérite !
En 2022, les travailleuses et les travailleurs de JFK8 ont été les premiers à remporter une élection syndicale chez Amazon [ce qui permet d'autoriser l'accréditation d'un syndicat aux États-Unis]. Ces employé⋅es l'ont fait grâce à une approche peu commune dans le mouvement ouvrier d'aujourd'hui : une campagne de lutte de classe basée sur des revendications concrètes et audacieuses. Ce sont les employé∙es d'Amazon eux et elles-mêmes qui ont poussé la campagne jusqu'à la victoire.
Cette victoire a fait des vagues dans le monde entier, inspirant d'autres employé∙es d'Amazon vers l'organisation syndicale. En 2023, mes collègues et moi à KCVG avons suivi leurs traces en lançant une campagne de syndicalisation avec le syndicat indépendant Amazon Labor Union (ALU). En 2024, nous nous sommes affiliés aux Teamsters. JFK8 nous a rejoint en s'affiliant également aux Teamsters, devenant l'ALU-IBT Local 1. La revendication des travailleuses et des travailleurs de JFK8 pour un salaire de base de 30$/h a trouvé un écho à travers tout le pays. Elle a été adoptée sur plusieurs sites, y compris à KCVG.
Malgré son impact, le syndicat de JFK8 n'a toujours pas été reconnu par Amazon à ce jour. Avec ténacité, les travailleuses et les travailleurs restent déterminés à surmonter chaque obstacle en s'organisant sans relâche. La grève de décembre représente une étape clé dans cette direction.
Sur la ligne de piquetage de JFK8, j'ai eu l'occasion de discuter avec de nombreux collègues du plancher. Un élément clé pour assurer une forte participation à la grève a été la clarté des revendications que le syndicat est allé défendre à la table des négociations. Notamment, un salaire de base de 30$/h, la suppression des plafonds salariaux au bout de trois ans et l'octroi de 180 heures de congés payés. Pour les employé∙es d'Amazon, cette grève a été une première expérience. Les membres ont appris à tenir une ligne de piquetage, à scander des slogans et à mobiliser leurs collègues. Cette expérience a été acquise par les nouveaux et les nouvelles leaders du mouvement.
Avant la grève, la section locale a formé un nouveau groupe de délégué∙es syndicaux. Cela s'est tout de suite fait ressentir lors du relai de la ligne de piquetage à 6 heures du matin. À ce moment, un piquet animé et important s'est formé. Les employé∙es distribuaient des tracts avec énergie à leurs collègues, les encourageant à se joindre au mouvement.
Justin Saccardo, un nouveau délégué syndical, a partagé son point de vue sur les efforts déployés :
Avant la grève, il y a eu beaucoup de sacrifices de la part de nombreuses personnes. Il y a eu beaucoup de nuits blanches et de pauses déjeuner sacrifiées pour organiser. Tout le monde était à 110%, entre les heures supplémentaires obligatoires et l'organisation. Beaucoup de nouvelles personnes militantes ont trouvé leur place dans le mouvement et ont commencé à pousser leurs propres initiatives.
La consolidation des travailleuses et des travailleurs à travers cette campagne d'organisation au sein des Teamsters représente un développement majeur pour le mouvement. Elle a posé les bases des actions de grève coordonnées durant la haute saison des ventes d'Amazon et de celles à venir. Grâce à leur soutien, les Teamsters renforce le pouvoir collectif des salarié·e d'Amazon. Les Teamsters représentent 1,3 million de membres, principalement dans le secteur de la logistique. C'est un rapport de force incroyable venant du fait qu'ils sont capables de paralyser une grande partie deAvant la grève, il y a eu beaucoup de sacrifices de la part de nombreuses personnes. Il y a eu beaucoup de nuits blanches et de pauses déjeuner sacrifiées pour organiser. Tout le monde était à 110%, entre les heures supplémentaires obligatoires et l'organisation. Beaucoup de nouvelles personnes militantes ont trouvé leur place dans le mouvement et ont commencé à pousser leurs propres initiatives. cette industrie.
Les membres des Teamsters chez UPS et DHL devront se tenir aux côtés de leurs frères et sœurs d'Amazon pour améliorer les conditions de travail de tous les salarié·e·s de la logistique. Des campagnes fortes continuent également de se développer en dehors des Teamsters, comme CAUSE (Carolina Amazonians for Solidarity and Empowerment) en Caroline du Nord, qui vient de déposer une demande d'élections syndicales (quelques jours après le début de la grève) ! Notre mouvement doit viser une coordination accrue entre différents syndicats à mesure que nous avançons.
Pour remporter la victoire chez Amazon, une entreprise pesant 2 000 milliards de dollars, il faudra mener un combat national à grande échelle et international. Bien que cette grève n'a pas encore été d'une ampleur suffisante pour contraindre Amazon à négocier, elle a représenté un véritable progrès pour le mouvement par rapport à la situation d'il y a un ou deux ans. Ce type d'action coordonnée à l'échelle nationale, rendue possible grâce à l'organisation au sein d'un grand syndicat, peut servir de tremplin pour des centaines d'autres sites Amazon en renforçant la confiance des travailleuses et des travailleurs.
À l'avenir, alors que davantage de sites entreront en grève, il sera essentiel de continuer à montrer sa solidarité et à envoyer des travailleuses et des travailleurs de tout le pays soutenir et apprendre les uns des autres.
Comme l'a exprimé Sultana Hossain, secrétaire archiviste de l'ALU-IBT Local 1 :
Au cœur de cet effort se trouve la nécessité de développer une militance de la base, en donnant aux travailleurs d'Amazon le pouvoir de mener leur propre combat pour la justice et en s'assurant que le mouvement reste ancré dans leurs voix et leurs besoins. Un mouvement fort et militant de la base renforcera la solidarité, préparera les travailleurs à affronter la résistance de l'entreprise avec unité et détermination, et générera l'élan nécessaire pour faire pression sur Amazon afin qu'elle négocie un contrat équitable. En tant que l'un des combats syndicaux les plus marquants du 21ᵉ siècle, cette lutte a le potentiel d'établir une nouvelle norme pour les droits des travailleurs dans tous les secteurs.
Ces grèves ne sont que le début d'une série de grèves nécessaires pour obtenir une première convention collective solide chez Amazon. Les Teamsters se préparent à faire grandir un mouvement capable de contraindre l'entreprise à négocier. Cependant, le véritable défi est de savoir comment nous capitaliserons sur cet élan dans la nouvelle année.
Des revendications audacieuses et concrètes avec des éléments communs pour unir le mouvement seront essentielles pour y arriver. De même, une direction syndicale totalement démocratique composée des travailleurs et travailleuses sera indispensable pour soutenir presqu'un million de salarié·e·s d'Amazon qui pourraient rejoindre le mouvement et se syndiquer.
par Josh Crowell, Socialist Alternative (ISA aux États-Unis) et employé d'Amazon KCVG
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Un grand texte de Nadia Valavani sur le premier gouvernement Tsipras

Il n'y a pas de doute que le texte de Nadia Valavani, que nous publions ci-dessous, constitue une surprise à la fois inattendue et extrêmement bien venue.

Les raisons en sont multiples. Tout d'abord, il se distingue parce qu'il fait exactement ce qu'aucun des protagonistes de l'aventure du premier gouvernement grec de gauche, le gouvernement Tsipras, n'a fait : un bilan critique de ses actes et de leurs conséquences. Et ce, dans un texte presque laconique mais en même temps exhaustif, qui n'a rien à voir avec les logorrhées traditionnelles et d'habitude vides de sens de la gauche grecque.
Ensuite, il se distingue par le fait que ce bilan critique est fait en référence aux deux caractéristiques fondatrices, mais – malheureusement - complètement abandonnées et oubliées aujourd'hui, de la gauche : l'internationalisme et la lutte des classes. Et c'est précisément pour cette raison que le bilan critique de Valavani parvient à identifier dès le départ les causes profondes de l'échec patent du premier gouvernement Tsipras dans son refus *« d'affronter ouvertement les créanciers* » et de s'adresser* « non plus aux gouvernements, mais aux peuples d'Europe et du monde * ». (1)
Et enfin, le texte de Valavani se distingue et s'avère d'une immense utilité pour le présent et l'avenir du mouvement ouvrier et socialiste, car en choisissant d'identifier les conséquences à long terme de l'échec du premier gouvernement Tsipras, il parvient à déceler les changements catastrophiques qu'il a provoqués - et continue de provoquer - dans les rapports de forces classistes dans notre pays. En d'autres termes, Valavani explique la crise prolongée et la paralysie de la gauche grecque comme une conséquence directe de la défaite de dimensions historiques subie par le
mouvement ouvrier et socialiste grec avec la capitulation de la direction de Syriza en ce funeste mois de juillet 2015 !
Mais, que Mme Valavani nous permette d'ajouter à son bilan une conséquence de plus que nous considérons comme étant peut-être encore plus importante parce que se situant au cœur des malheurs actuels de la gauche grecque et
internationale. Le gouvernement Tsipras, et par extension les dirigeants de Syriza, n'ont pas trahi seulement les espoirs des citoyens grecs qui leur avaient fait confiance. Ils ont également trahi les espoirs placés en eux - et accessoirement dans le Podemos espagnol, qui a suivi une trajectoire analogue à celle de Syriza - par des millions de gens de gauche ou même sans parti partout en Europe et même au-delà ! Et c'est précisément parce que ces espoirs qui avaient été placés dans le Syriza grec et le Podemos espagnol ont été trahis à un moment où la crise multiforme s'aggravait, les gauches traditionnelles devenaient de plus en plus paralysées et discréditées, et l'extrême droite était déjà en pleine ascension, que les conséquences internationales de la capitulation du gouvernement Tsipras sont encore plus catastrophiques que les conséquences purement grecques !
Et ceci parce que, en raison de la faillite d'abord de Syriza et ensuite de Podemos, mais aussi en raison de l'incapacité de la gauche à expliquer le pourquoi de cette faillite, il était assez logique de voir tous ces gens qui leur avaient fait confiance et avaient cru en eux comme étant leur ultime bouée de sauvetage, perdre à la fois le moral et la boussole. La suite est bien connue : sur les ruines laissées par cette trahison de tant d'espoirs existentiels de millions de gens ordinaires qui d'ailleurs n'étaient pas tous de gauche, s'est agrandie au point de devenir un monstre gigantesque l'extrême droite dure et ouvertement nostalgique des démons de l'entre-deux-guerres qui menace aujourd'hui l'humanité et la planète d'anéantissement.
Lisez donc avec attention ce texte très important de Nadia Valavani qui, bien que publié il y a déjà un mois, n'a pas suscité la moindre réaction et le moindre commentaire de la part des gens de gauche de toute sensibilité, lesquels préfèrent manifestement l'ignorer ostensiblement...
*Note*
1. Dès le lendemain de la formation du premier gouvernement Tsipras, l'auteur de ces lignes avait publié des articles dans lesquels il soulignait que le gouvernement Tsipras n'avait qu'un seul atout et une seule arme contre ses ennemis : la solidarité des millions de citoyens européens qui plaçaient leurs espoirs dans Syriza et son gouvernement. Et c'est pourquoi il exhortait les directions de Syriza et du gouvernement Tsipras à organiser sans perdre de temps cette solidarité internationale en
prenant des initiatives concrètes. Voir nos articles : Quelle réponse de Syriza aux millions de citoyens solidaires de par
l'Europe ? <https://www.cadtm.org/Quelle-repons...> Nos meilleurs alliés, les 300 000 de Puerta del Sol !
<https://www.cadtm.org/Nos-meilleurs...>
**Plusieurs fois emprisonnée durant la dictature des colonels, Nadia Valavani a été vice-ministre des Finances du premier gouvernement Tsipras dont elle a démissionné le 15 juillet, dix jours après le referendum populaire dont le résultat (61,31% des Non au chantage de l'UE, de la BCE et du FMI) n'a pas été respecté par la plupart des dirigeants de ce
gouvernement et de Syriza.*
*Réponse de **NADIA VALAVANI **à la question de l'enquête du journal «
Epohi » 10 ANS APRÈS L'HISTORIQUE 2015*
En 2015, le premier gouvernement Syriza, élu en s'engageant devant le peuple à parvenir à « un compromis honorable pour sortir des mémorandums », après avoir commis - nous avons commis - l'erreur de continuer à payer les tranches de la dette
jusqu'à ce que les caisses publiques soient complètement épuisées, s'est retrouvé le dos au mur face à trois alternatives :*
*La première : affronter ouvertement les créanciers, en s'adressant désormais non plus aux gouvernements mais aux peuples d'Europe et du monde, entouré du prestige conféré par le mandat populaire sans équivoque du Référendum de Juillet - le seul processus électoral au monde qui s'est déroulé avec des banques fermées. À l'époque, selon les dires au conseil des ministres du ministre responsable, la Grèce disposait de six mois de médicaments, de neuf mois d'aliments et de douze mois de carburant. Il faut ajouter à cela un mouvement international de soutien et de solidarité en pleine ascension, à la dynamique imprévisible - si on le laissait se développer sans entrave. Sortirions-nous vainqueurs d'une telle confrontation ? Nul ne peut le savoir. Si oui, cela amorcerait inévitablement le détricotage de la camisole de force budgétaire du Pacte
de Stabilité. Dans le cas contraire, il ne s'agirait pas d'une défaite : Ce serait la plus honnête des luttes, un héritage de fierté pour l'avenir - une lutte dont on peut dire sans hésiter qu'elle « continue ».*
*La deuxième option n'a pas la grandeur de la première, mais elle est également honorable. S'il n'y avait pas l'unité nécessaire pour une telle lutte, que le gouvernement démissionne et que le troisième mémorandum soit introduit par ses admirateurs, par ceux qui soutenaient que si les mémorandums (qui ont détruit d'innombrables vies) n'étaient pas de la Troïka, nous aurions dû les inventer « nous ». Cela aurait sans doute été une défaite, mais une défaite tactique : Les forces nécessaires seraient bientôt réunies à nouveau – ensemble avec le mouvement populaire-, plus mûres et plus sages.*
*A été suivie la troisième option, contre la volonté populaire déjà exprimée, c'est-à-dire un troisième mémorandum avec ce que Samaras n'a pas osé signer et une « sortie » des mémorandums avec une paupérisation tragique du pays et des humains durant 60 ans - une défaite stratégique, destructrice à long terme : Elle a empoisonné le mouvement et le peuple en lutte avec le TINA thatchérien, a démantelé tout ce qui existait de collectif, a plongé toute la gauche (et pas seulement ceux qui ont dit le « grand oui ») dans une crise existentielle. Dix ans plus tard, nous luttons pour garder notre tête hors de ses eaux usées.*
*À plusieurs reprises, la gauche a pratiqué la « fuite en avant » sans s'occuper des comptes jamais réglés du passé – d'habitude avec des résultats tragiques. Y a-t-il une chance de surmonter la crise actuelle d'absence de tout ce qui a un vrai sens et une vraie valeur pour le peuple et le pays, uniquement en « contournant » 2015 ?*
*Traduit du grec*
*****
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Nouvelle émission : Claudette Carbonneau, présidente de la CSN de 2002 à 2011

Chez nous, devoir mentionner le nom de la première femme à avoir présidé une centrale syndicale canadienne ou québécoise, c'est systématiquement oublier celui de Shirley Carr qui pilota le CTC de 1986 à 1992, c'est possiblement se souvenir de celui de Lorraine Pagé qui dirigea la CEQ de 1988 à 1999, mais c'est probablement penser à celui de Claudette Carbonneau qui en fit autant à la CSN de 2002 à 2011, voire à ceux de Magali Picard ou de Caroline Senneville, respectivement aux commandes de la FTQ et de la CSN depuis peu.
En 2002, il allait de soi que Claudette Carbonneau, cette femme de grande perspective qui venait de compléter onze ans à la première vice-présidence (un record), devienne la numéro un de la CSN, le mandat du regretté Marc Laviolette ne faisant plus consensus. Attention ! Il ne s'agissait pas d'élire une femme pour la première fois, mais plutôt une personne qualifiée capable de rallier intelligemment les troupes. Ce qui s'avéra une obligation stratégique majeure face au déploiement antisyndical duplessiste du gouvernement Charest (2003-2012). On connait la suite.
Lorsque Ferrisson l'a rencontrée, Mme Carbonneau a expliqué qu'une des grandes qualités que doivent posséder les personnes détenant un poste public important, c'est de savoir quand quitter, de comprendre quand est venu le meilleur moment. Dans son cas, ce fut lors du Congrès de la CSN de 2012. Depuis, elle offre à qui le veut une facette d'elle brandie avec réserve du temps de sa présidence à la CSN, celle d'indépendantiste. Elle est désormais associée au Oui Québec, cette coalition d'organismes voués à la souveraineté québécoise.
Dans cette émission-ci, Claudette Carbonneau nous présente son inspirant parcours avec l'assistance de l'intervieweur Patrice-Guy Martin.
Bon visionnement !
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L’IA se fait la belle !

( Il était nuit close, quand soudain…)
– Help ! Hilfe ! Enedjda* ! Au secours !
– Qui y a - t- il ? s'écrie le geôlier.
– L'IA a pris en otage la Régulation et s'est barrée ! s'époumone son collègue, Tétayeur.
– Par où ?
- Un trou pratiqué à même le sol de sa cellule.
– Vite ! l'alarme !
– Trop tard !
- Je t'ai dit de la surveiller, de l'encadrer !
- C'est ce que j'ai fait !
- Oh, mon Dieu ! Elle va semer un de ces bazars dans le Monde !
- Dès le début, j'avais décelé chez elle des intempérances de Liberté et alerté sur ses dérapages innovateurs. C'en est fini pour le commun des mortels !
– Elle était comment, la Régulation ?
- Epouvantée !
- Et l'Intelligence artificielle ? demande le Chef.
– Rien à fiche ! Fière des prouesses de ses Algorithmes, déterminée à casser la baraque avec sa Technologie générative.
– Sur sa paillasse, reprend Tétayeur, elle a laissé ce bout de papier griffonné…
– Vas-y-lis le ! j'ai plus ma tête :
« Désolée pour le gravas ! Je ne peux pas laisser l'Humanité sur sa faim. Elle a pris goût à la Révolution numérique. Je m'en vais lui faire part de mon dernier « bébé » : Grok 3 ! Pour le nettoyage, je vous enverrai un de mes Robots collaborateurs. Bien à vous ! L'IA »
– Qu'est-ce qu'on fait, Chef ? demande Tétayeur, tremblant comme une feuille.
– On s' barre ! tête de mule ! Comme les Daltons, mais sans s'faire cueillir ! C'est la Saint-Valentin ! Tout l'monde est rond comme une queue de pelle !
– T'as raison, Chef ! J'ai pas envie de finir comme Sarko, avec un bracelet électronique.
– Toi, tu n'peux même pas écrire tes mémoires derrière les barreaux, ta vie est vide comme une coquille.
– C'est vrai !
- Regarde-moi la puissance qu'elle a l'IA ! Elle a creusé une galerie comme un excavateur à Technologie hybride, en moins de rien.
– A nous la Libertééé ! Merci l'IA, je t'aime à la folie !
( Nos deux évadés tombent nez à nez avec l'IA dont la progression souterraine a malencontreusement croisé celle des combattants du Hamas… )
- Servez-leur des Manakishs avec du thé ! dit le Chef de la Résistance, ils ont froid.
– IA se délecte et ne tarit pas de remerciements à ses ravisseurs.
– La prochaine invention ce sera quoi ? l'interpelle l'un des Révolutionnaires. Une technologie à dévier un nuage salvateur vers le ciel de Gaza ?
– ( L'IA sourit )
- Est-ce-que vous allez nous libérer ? demande candidement Tétayeur.
– Demain à la première heure, rétorque le Commandant de la brigade. Il fait nuit dehors.
– En tout cas, j'vous tire chapeau !
- Pourquoi ?
- Prendre l'IA en otage et la libérer, c'est un sacré coup de Comm' !
- On fait comme on peut.
– SVP, Commandant, juste une dernière requête avant de partir ?
- J'vous écoute :
- La recette des Manakishs à l'huile d'olive… ?
Texte et dessin : Omar HADDADOU
* Enedjda : Au secours ! en arabe !
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France Mobilisation à Paris en soutien à Gaza

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce dimanche 16 février à Paris pour dénoncer le plan scandaleux et surréaliste du tandem Trump - Netanyahou, en vue de déplacer des Gazaouis vers l'Egypte et la Jordanie. Euro Palestine se soulève !

De Paris, Omar HADDADOU
Quinze mois de génocide géré par l'Intelligence artificielle (IA) et une injonction de l'occupant en guise d'ultimatum : « Celui qui reste dans le camp, mourra ! ».
Cette même Intelligence est portée aux nues par Emmanuel Macron qui sue eau et sang à singer l'Amérique. Au moment où les Français (es) ont du mal à boucler les fins de mois, le chef de l'Etat les chloroforme par un Sommet tompe-l'oeil d'une semaine sur l'IA.
Côté condamnation, Olivia, Présidente d'Euro Palestine a pris acte du naufrage des Institutions internationales. La militante (retraitée) n'est pas restée les bras ballants face à la tragédie palestinienne. Ce dimanche, Place du Châtelet à Paris, derrière le micro, la septuagénaire déroulait les derniers développements sur la conspiration à brader Gaza, documents à l'appui, avant d'enchaîner : « Dégagez l'occupant ! Libérez les Résistants ! Soldats, colons, foutez l'camp ! Occuper est un crime, résister est un droit ».

Les drapeaux palestiniens ondulent sous les applaudissements ou les sifflements, quand la teneur de son discours virulent fait mouche : « Trump, peste -t- elle, encourage Netanyahou dans ses envies génocidaires ! Le Président américain est un menteur. Il a tout mis dans son froc ! Comme Elon Musk ! Je ne sais pas si vous voyez les gens à la tête de l'Impérialisme américain ? » « Déplacer la population est une chose très grave ! »
La Présidente d'Euro Palestine a mis par ailleurs l'accent sur les systèmes de surveillance et le fichage de la population avec des logiciels développés, selon elle, par des start-up américaines.
La reconnaissance faciale, entrée de plain-pied en France, en fait partie.
Le remplacement de l'Homme par la machine dans les interventions militaires sur le terrain, a fait savoir Olivia, a occasionné une hécatombe dans la bande de Gaza : Plus de 48.000 morts et 111.000 blessés.
Malgré le froid sibérien, la mobilisation a tenu ses promesses, ce qui a permis à un Collectif de femmes de récolter des fonds à destination de Gaza. Un communiqué rendu public par une jeune Militante, fait état de la montée en puissance des rassemblements dans d'autres capitales.
Mais la lutte se poursuit sur fond de communiqués interposés, comme celui de Marco Rubio, chef de la Diplomatie américaine, ce dimanche 16 février, qui a rencontré Bibi à Jérusalem, affirmant que le « Hamas devrait être éliminé ». Pendant que Vincent Lemire, Maître de Conférences en Histoire contemporaine à l'Université Gustave-Eiffel, Spécialiste du Proche-Orient, assène : « Le plan Trump est immoral, dangereux et irréaliste ! ». Et de poursuivre : « Faire de Gaza la Côte d'Azur du Moyen-Orient, est un crime contre l'Humanité ! ».

Hier, Netanyahou a laissé entendre qu'il « respecterait le plan de Donald Trump pour aboutir à une autre Gaza sans le Hamas ni Autorité palestinienne ! ».
O.H
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Réexamen des écrits de Lénine sur la question nationale : une critique marxiste précoce de la périphérie impériale.

À l'occasion du centenaire de la mort de Vladimir Lénine, cet article revisite ses écrits d'avant 1917 sur le droit des nations à l'autodétermination du point de vue de son contemporain ukrainien, Lev Yurkevych. Contrairement à la polémique bien connue entre Lénine et Rosa Luxemburg, la critique des vues de Lénine sur l'émancipation nationale par les socialistes des périphéries de l'Empire russe a été largement négligée. Ce n'est pas une surprise, étant donné les efforts délibérés du parti communiste russe pour effacer les voix dissidentes et l'attachement de longue date du public occidental aux perspectives du centre impérial russe. Ce parti pris a non seulement façonné notre compréhension des révolutions de 1917 en tant que « révolution russe », mais a également influencé notre perception globale de la région « postsoviétique » – une habitude intellectuelle aux conséquences politiques importantes, comme l'a montré l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
Source : Réseau Bastille, 1er février 2025.
https://www.reseau-bastille.org/2025/02/01/reexamen-des-ecrits-de-lenine-sur-la-question-nationale-une-critique-marxiste-precoce-de-la-peripherie-imperiale/
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Lula maintient son projet d’exploration pétrolière en Amazonie

Lors d'une récente rencontre avec le président du Sénat Davi Alcolumbre (União Brasil), le président Lula a explicité pour la première fois son soutien à l'exploration pétrolière sur la marge équatoriale de l'Amazone, un territoire maritime qui s'étend de l'Amapá (l'État d'Alcolumbre) au Rio Grande do Norte.
7 février 2025 | tiré du site inprecor.fr
https://inprecor.fr/node/4563
Malgré l'opposition des écologistes, y compris de la ministre de l'Environnement Marina Silva, à cette exploration, et la résistance de l'Ibama (Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles renouvelables) à libérer le début des recherches de prospection, Lula a toujours été en faveur du projet et vient de franchir un pas décisif dans ce soutien. Cette action intervient dans le contexte de la nouvelle présidence du négationniste Donald Trump aux États-Unis et de son combat contre la transition énergétique, en favorisant l'industrie des énergies fossiles qui a financé une grande partie de sa campagne. Malgré les énormes différences entre les présidents brésilien et américain, le slogan de Trump « Drill, drill, drill ! » trouve un écho au Brésil avec nouvelles déclarations de Lula et pourrait mettre encore plus en danger le biome amazonien déjà si menacé.
L'idée du gouvernement est d'avancer au maximum ce processus dès le début de l'année 2025 pour éviter le prix politique d'une telle mesure à l'approche de la COP30 qui se tiendra à Belém en novembre. Alors que son allié Helder Barbalho (MDB), gouverneur du Pará, fait face à une importante mobilisation indigène en défense de l'actuel système éducatif pour les peuples indigènes, il est à prévoir que cette année sera marquée par des mobilisations environnementales, alors que les yeux du monde seront tournés vers le pays hôte de la COP30.
Pourquoi s'opposer à l'extraction pétrolière à l'embouchure de l'Amazone ?
Les raisons pour lesquelles l'ensemble du mouvement environnemental s'oppose à l'exploration pétrolière et gazière dans la région sont multiples. La région abrite une biodiversité extrêmement riche et est occupée par des peuples indigènes et des communautés riveraines qui subiraient les effets directs de la mesure. Les systèmes côtiers et marins situés autour de l'embouchure de l'Amazone abritent une biodiversité unique au monde. Il s'agit d'un territoire stratégique pour la conservation, qui concentre 80 % de la couverture de mangroves du pays.
Près de 100 puits ont déjà été forés dans la région, sans aucune découverte significative. En outre, entre 2011 et 2022, le Brésil a connu près d'un accident par an lié à l'extraction de pétrole et de produits pétroliers. En 2019, l'un des principaux accidents a touché plus de 1 000 sites dans 130 municipalités de 11 États du nord-est et du sud-est du Brésil, affectant le littoral sur près de 4 000 kilomètres et plus de 5 000 tonnes de déchets ont été collectées.
L'Institut Mapinguari souligne que les recherches visant à identifier les gisements de pétrole sur la marge équatoriale impliquent le forage de puits et la collecte de matériaux, des processus qui peuvent provoquer des accidents environnementaux irréversibles. L'un des principaux problèmes est le temps de réponse aux éventuelles fuites. Selon les études réalisées par cet Institut, Petrobras prévoit de disposer de 43 heures pour contenir une marée noire, mais en 10 heures seulement, le pétrole aurait déjà atteint les eaux internationales, jusqu'à la Guyane française.
Outre la catastrophe environnementale, l'impact social d'un tel scénario serait incommensurable et toucherait principalement les populations traditionnelles qui perdraient leurs conditions élémentaires de subsistance. Il faut également rappeler que les compensations dans ces cas ne suffisent jamais à réparer de telles conséquences car l'impact est déjà tarifé à l'avance par les compagnies extractives. S'il existait une politique de réparation réellement équitable pour les personnes les plus touchées, ce type d'exploitation ne serait probablement pas viable économiquement.
Les perspectives économiques de l'exploitation sont également incertaines. Bien que les estimations suggèrent la présence de 30 milliards de barils de pétrole dans la région, le passé récent suggère un scénario moins optimiste. Sur les 94 puits déjà forés à l'embouchure de l'Amazone, seuls 2 % ont enregistré la présence de carburant, et dans des volumes si faibles que l'extraction ne s'est pas avérée économiquement viable. En outre, plusieurs tentatives antérieures ont été interrompues par des difficultés techniques et des courants marins intenses, qui ont déplacé les plates-formes de forage.
Qui profiterait de l'exploration pétrolière en Amazonie ?
La principale motivation pour prendre autant de risques est d'ordre économique. Selon le gouvernement, les réserves estimées à 30 milliards de barils de pétrole à l'embouchure de l'Amazone pourraient générer des revenus de 1 000 milliards de Réais [160 milliards de dollars US], un chiffre censé compenser les risques et les dommages collatéraux de l'exploration. Cependant, une telle position est fallacieuse, et pas seulement en raison de l'incertitude sur ces réserves évoquée plus haut.
La Petrobras dispose aujourd'hui des réserves prouvées suffisantes pour les 12 prochaines années et il est possible d'accroître la production dans la zone pré-salifère déjà en cours d'exploitation. De plus, les royalties présentées comme un bénéfice pour les sites exploités ne sont pas vraiment un « paiement » aux Etats et municipalités concernées, mais une compensation pour les impacts socio-environnementaux que cette activité extractive entraîne nécessairement. Plusieurs régions brésiliennes qui reçoivent déjà ce « paiement » souffrent des problèmes environnementaux causés par l'extraction et continuent d'afficher un faible niveau de développement social, comme le nord de Rio de Janeiro et la côte nord de São Paulo, tandis que les compagnies pétrolières maintiennent des profits stratosphériques qui vont principalement à leurs gros actionnaires.
Au milieu d'une crise climatique mondiale qui provoque des tragédies majeures et affecte de plus en plus la vie quotidienne de tout un chacun, l'appel à une transition énergétique juste est à l'ordre du jour des mouvements sociaux les plus divers, exigeant un changement du modèle de production d'énergie qui repose de moins en moins sur les combustibles fossiles. Le capitalisme mondial a déjà identifié ce besoin et cherche à marchandiser les possibilités de sortie de crise à travers un marché des crédits carbone qui génère des profits mais n'a que très peu d'impact concret sur les émissions de CO2 à l'origine du problème climatique. En proposant une rémunération pour les pays les moins polluants, cette proposition vise surtout à assurer le maintien des émissions des économies les plus polluantes et ne touche pas à la question centrale du réchauffement climatique.
Mais ce que propose le gouvernement Lula est encore plus rétrograde et plus proche de la politique de Trump que du soi-disant « capitalisme vert ». Son principal objectif est de satisfaire les investisseurs qui profitent non seulement de l'exploitation des combustibles fossiles, mais aussi de la spéculation sur les réserves potentielles. Lula réaffirme ainsi son engagement en faveur des intérêts de la grande bourgeoisie au détriment d'une grande partie de la population qui l'a élu.
A la veille de la COP30, il est urgent d'unir les mouvements sociaux et les différents secteurs populaires autour d'une politique qui s'oppose aux nouvelles attaques du capital contre l'environnement et les populations les plus vulnérables. La déclaration de l'état d'urgence climatique, qui garantit de véritables objectifs de lutte contre la crise climatique, est une étape essentielle, tout comme la mobilisation contre tout projet d'extractivisme prédateur. Le temps presse et les réponses concrètes à cette question ne peuvent venir que des communautés et des travailleurs les plus affectés par le changement climatique.
L'article, publié le 5 février 2025 par la revue Movimento, a utilisé les données du site ClimaInfo
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Ensemble avec Musk, Vance et Milei : Trump le « pacificateur » comme Hitler le « chancelier de la paix » !

Friedenskanzler, c'est-à-dire Chancelier de la paix. Si on vous dit que c'est comme ça que qu'on appelait …Hitler avant que celui-ci déclenche la Seconde Guerre mondiale, vous n'en croirez pas vos oreilles. Et pourtant, c'est la vérité car l'image d'un Hitler « pacifiste » n'était pas cultivée seulement par ses acolytes mais aussi par tous ces Europeens -et ils étaient la majorité- qui aimaient prendre pour argent comptant ses professions de foi en faveur de la paix, car pensant que, tout compte fait, « Hitler était mieux que les communistes ou le Front Populaire ».
par Yorgos Mitralias
Cela se passait il y a presque un siècle avant qu'un ami et propagandiste des actuels nostalgiques de ce même Friedenskanzler d'antan, (comme le sont le AFD allemand, les Fratelli d'Italia de Mme Meloni, Le Vox espagnol de M. Abascal, les fidèles de M. Zemmour et accessoirement de Mme Le Pen, et tant d'autres) se présente aussi comme un « pacificateur » qui n'a qu'une ambition : mettre fin aux guerres en Palestine et en Ukraine ! Évidemment, ce nouveau Friedenskanzler est Donald Trump, bien que ce même Donald Trump proclame haut et fort qu'il a l'intention de prendre possession, « par tous les moyens », du Canada, du Panama, du Groenland, de Gaza et qui sait de quel autre endroit du monde. Et ceux qui le présentent comme tel sont tous ceux qui ont intérêt à ce que les guerres en Ukraine et en Palestine se terminent le plus vite possible selon les termes de Donald Trump et de son second (?) Elon Musk : par le triomphe des génocidaires Poutine et Netanyahou et l'extermination ou le nettoyage ethnique des Ukrainiens et des Palestiniens !
En somme, l'histoire ne se répète pas toujours comme une farce. Et l'affinité du présent avec les -pas si lointaines- années ‘30 devient évidente quand par exemple il suffit de remplacer l'Ukraine sacrifiée de 2025 par la Tchécoslovaquie sacrifiée de 1938 pour réaliser que puisque pratiquement rien n'a changé, on pourrait très bien s'attendre à une pareille suite tragique des évènements…
D'ailleurs, cette affinité, sinon filiation de ces deux prétendus « pacificateurs », crève parfois les yeux. Comme quand M. Trump pense « résoudre » la question moyen-orientale en prenant possession de Gaza et en chassant ses habitants Palestiniens vers une destination plus ou moins « exotique » et farfelue. Si ce plan pour le moins extravagant du président américain vous rappelle un non moins extravagant plan du régime nazi, vous avec tout à fait raison : il s'agit du « plan Madagascar » qui ambitionnait de « résoudre » la « question juive » en vidant l'Europe de ses 11-12 millions de Juifs, lesquels seraient transportés de force à Madagascar transformé en un gigantesque ghetto ! Si ce plan monstrueux n'a jamais été mis en application, cela est dû uniquement au fait que la Grande Bretagne n'a pas été défaite par les nazis, et que sa flotte a continué à interdire l'accès de Madagascar. Cependant, son souvenir reste toujours vivace chez les dirigeants de l'AFD néonazi, tant admirés par Elon Musk et le vice-président des Etats-Unis J. D. Vance, et a refait surface durant leur réunion « secrète » avec leurs amis Autrichiens à Potsdam fin novembre passé, en tant que référence et précèdent « idéologique » de leur intention actuelle de chasser les millions de migrants et autres citoyens allemands descendants de migrants vers un « Madagascar » du 21e siècle !
Alors, à l'opposé de ce que prétendent nos gouvernants, nos médias et leurs « analystes », Trump et Musk n'improvisent pas du tout quand ils nous « surprennent » jour après jour avec leurs déclarations, leurs actes et même leurs gestes (p.ex. le double salut nazi de Musk). En réalité, il suffit de connaitre un peu ce qu'ont dit et ont fait les dirigeants nazis, pour comprendre que Trump et Musk suivent ou même copient leur exemple. C'est ainsi que Trump copie le tristement célèbre besoin d'« espace vital » ( *Lebensraum*) du Troisième Reich, quand il déclare que la population israélienne se trouve à l'étroit dans l'actuel État d'Israël, et c'est pourquoi il consent à l'annexion par Israël de la Cisjordanie et qui sait de quelles autres régions du Moyen Orient sur lesquelles Netanyahou et ses amis prétendent avoir un… « droit biblique » !
Mais, quel besoin a-t-on de ces exemples en guise de preuves de leur néofascisme, quand Trump, Musk, Vance et Milei font vraiment tout et devant les yeux de tout le monde, pour nous persuader, au-delà de tout doute, qu'ils se revendiquent du nazisme et qu'ils œuvrent pour unifier sous leur direction tout ce qu'il y a de vermine nostalgique du fascisme et du nazisme de par le monde ? D'ailleurs, n'est-il pas le second de Trump, cet inénarrable J.D. Vance qui a fait l'éloge des nostalgiques de Hitler et Mussolini devant la fine fleur des gouvernants européens réprimandés par lui pour ce qu'il leur reste d'antifascisme, avant qu'il rencontre en privé son amie, la leader de l'AFD néofasciste seulement quelques jours avant les élections allemandes ? Que faut-il de plus pour qu'on arrête tant à droite qu'à gauche, de décrire Trump et même Musk comme… « populistes », et de qualifier leurs affinités électives avec les nazis de simples…« provocations » et d'actions « controversées » ?
Ça va de soi que ce penchant prononcé de Trump, Musk, Vance ou Milei pour la violence brute et pour tout ce qui rappelle le nazisme ou le fascisme triomphant, n'aurait qu'un intérêt moyen s'il ne mettait pas en péril la vie des millions de gens, l'existence des pays entiers et la paix dans le monde. En effet, ce qui caractérise le « pacificateur » Trump est que sa paix ressemble comme deux gouttes d'eau à la paix des cimetières. Une paix faite sans et contre les victimes de la guerre tant en Ukraine qu'en Palestine. Une paix qui rappelle celle annoncée par Hitler quand il « unifiait » et « pacifiait pour toujours » l'Europe conquise par sa Wehrmacht et soumise par sa Gestapo et ses SS. Une pseudo-paix qui donnera des ailes aux bourreaux et conduira inévitablement à une conflagration et un bain de sang encore plus générales…
Quant à nous, nous n'avons rien à ajouter à ce que nous écrivions en juin 2022, quand nous dénoncions déjà nos gouvernants qui* « ont le culot de commencer à discuter entre eux quelle partie de l'Ukraine ils pourraient céder, ces impérialistes occidentaux (!), à Poutine, dans le dos des Ukrainiens et de leur gouvernement ! Et nous concluions avec ces mots : « Bien que nous ayons ici un cas carabiné de l'interventionnisme et du paternalisme impérialiste le plus scandaleux, il y a peu de gens de gauche qui osent faire ce qui va de soi, à savoir le dénoncer publiquement, comme il le mérite. Et malheureusement, sont encore moins nombreux ceux qui osent soutenir le droit encore plus évident et élémentaire des Ukrainiens - qu'ils défendent bec et ongles - de se battre jusqu'au bout et par tous les moyens contre les envahisseurs russes, en décidant eux-mêmes librement et démocratiquement, et sans aucune ingérence étrangère hostile ou « amicale », de l'avenir de leur pays et des personnes qui y vivent ! » (1)
Note
1. Voir notre article Qu'est-ce que cette guerre étrange où on interdit à l'Ukraine que Poutine « soit humilié » :
https://europe-solidaire.org/spip.php?article62858
<https://europe-solidaire.org/spip.p...>
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Climat : une échéance cruciale ignorée par 95 % des pays

Seulement 5 % des signataires de l'Accord de Paris ont rendu leur plan pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et ceux qui l'ont fait n'ont rien présenté d'ambitieux.
Tiré de Reporterre
12 février 2025
Par Emmanuel Clévenot
À peine plus de 5 %. Telle est la proportion des pays signataires de l'Accord de Paris sur le climat à avoir rendu leur copie à temps. Ils avaient jusqu'au 10 février pour publier leur nouveau plan de réduction des émissions, baptisé « contributions déterminées au niveau national » dans le jargon des diplomates. Malheureusement, faute de caractère contraignant, seuls 10 des 195 signataires ont respecté cette échéance.
En signant le traité international parisien, lors de la COP21 en 2015, les États s'étaient engagés à soumettre tous les cinq ans une feuille de route détaillant leurs objectifs climatiques à l'horizon 2035. Une première série a ainsi été dévoilée en 2015. Une autre en 2020, la troisième étant attendue cette année. Si cette mise à jour tarde, la COP30 — prévue en novembre au Brésil — pourrait bien être chaotique.
Le pays de Lula da Silva a affiché l'ambition d'intensifier la lutte contre le changement climatique lors de ce grand raout. Objectif : que la Terre entre enfin dans les clous de l'Accord de Paris, autrement dit que la température mondiale soit maintenue à +1,5 °C ou 2°C maximum au-dessus des niveaux préindustriels. Seulement, tant que les nouveaux plans ne seront pas publiés, les gouvernements continueront de s'appuyer sur ceux établis il y a cinq ans. Or, d'après les Nations unies, ceux-ci nous mènent droit vers une hausse des températures de 2,6 à 2,8 °C d'ici la fin du siècle.
L'UE parmi les mauvais élèves
Parmi les dizaines de retardataires figurent notamment l'Union européenne (UE), le Japon, la Chine ou le Canada. Et chacun a son excuse : tantôt des difficultés techniques, tantôt des pressions économiques, tantôt des incertitudes diplomatiques. L'élection récente d'un climatodénialiste à la tête des États-Unis a poussé les diplomates à temporiser. Certains estiment, dans les colonnes du Guardian, qu'il est désormais préférable de reporter la publication une fois la tempête Trump calmée.
Première émettrice mondiale, la Chine n'a pas communiqué la date à laquelle elle entend sortir du silence. « Son plan est extrêmement important à surveiller, mais elle montre rarement ses cartes en avance », déplore à Reporterre Gaïa Febvre, du Réseau Action Climat (RAC). De leur côté, des sources officielles indiennes avancent, dans The Indian Express, une parution de la feuille de route de l'Inde entre juin et décembre. Celle-ci devrait refléter « la déception suscitée par […] la COP29 à Bakou [en Azerbaïdjan] » et son accord « néocolonialiste ». Traduction : l'Inde ne se foulera pas.
83 % des émissions sont dus
aux pays retardataires
Du côté de l'Union européenne, on justifie le non-respect de l'échéance par la lenteur des processus d'approbation. « L'UE doit accélérer la cadence pour ne pas arriver les mains vides à Belém [à la COP30] », insiste Caroline François-Marsal, chargée des questions européennes au RAC. Qui regrette que ce dossier soit en attente depuis plus d'un an : « Alors que les attaques contre l'environnement s'intensifient de toutes parts, l'Europe doit tenir bon et constituer un rempart solide sur le climat en redevenant un pays moteur des négociations. »
Au total, d'après une analyse du média spécialisé Carbon Brief, les pays retardataires sont à l'origine de 83 % des émissions planétaires et pèsent pour près de 80 % de l'économie mondiale. Pas de quoi troubler le secrétaire exécutif de l'ONU pour le climat, Simon Stiell : « D'après les conversations que j'ai eues avec les pays, les gouvernements prennent cela très au sérieux, a-t-il déclaré le 6 février. Il est donc raisonnable de prendre un peu plus de temps pour s'assurer que ces plans soient de première qualité […] Au plus tard, l'équipe du secrétariat doit les avoir reçus d'ici septembre. » Il faut dire que l'ONU s'y est habituée : en 2020 déjà, seuls cinq États avaient tenu l'échéance de février.
Le travail de Biden balayé par Trump
Reste à savoir qui a rendu sa copie à l'heure. Du côté du G7, le Royaume-Uni a soumis son nouveau plan… tout comme les États-Unis. Baroud d'honneur climatique de Joe Biden, le texte dévoilé par le Démocrate juste avant de quitter ses fonctions est désormais symbolique. Si les États du pays peuvent s'en inspirer pour leurs politiques locales, Donald Trump a déjà amorcé le processus de retrait de son pays de l'Accord de Paris.
Ont aussi rendu leur plan : le Brésil, les Émirats arabes unis, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, l'Uruguay, Andorre, l'Équateur et Sainte-Lucie. Malheureusement, même dans ce lot, des pays sont réfractaires à se conformer à l'Accord de Paris.
Dans une étude menée par le projet scientifique indépendant Climate Action Tracker, les propositions brésiliennes, émiraties, étasuniennes et suisses sont « incompatibles » avec la trajectoire de +1,5 °C. Celles de la Nouvelle-Zélande n'ont pas encore été analysées, mais Carbon Brief précise qu'un expert climatique du pays les a décrites comme « incroyablement peu ambitieuses ». Des projections tracassantes à neuf mois de la COP30.
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Le dernier rapport du GIEC, prisonnier du fake news des mesures terrestres de GES, contredit la vérité crue de la Courbe de Keeling

Nous publions un extrait du texte de Marc Bonhomme ayant pour titre Le dernier rapport du GIEC, prisonnier du fake news des mesures terrestres de GES, contredit la vérité crue de la Courbe de Keeling
Pour lire l'intégralité du texte, cliquez sur l'icône ci-dessous :
15 février 2025
La croissance géométrique des GES, reflet de la perdition du monde par le capitalisme
Pendant que la Courbe de Keeling mesure par défaut toutes les émanations de GES, leur comptabilisation par sources terrestres, sous la responsabilité d'États acquis corps et âme à la croissance du capital dont ils sont les garants, ouvre la porte, joyeusement prise, à toutes les manipulations minimisant leurs responsabilités. L'irrésistible tentation réside à confondre émanations de GES anthropiques et celles soi-disant naturelles que le réchauffement climatique, au niveau qu'il a atteint, a complètement dénaturés pourrait-on dire. La dramatique conséquence politique de la fake news des statistiques de l'ONU est de laisser les puissance de ce monde affirmer que les émanations de GES, en particulier du gaz carbonique, croissent à un taux décroissant, même si trop lentement.
S'ensuivrait l'atteindre d'un sommet mondial, à commencer par la Chine après que ce soit déjà fait pour la plupart des pays du vieil impérialisme, puis viendraient l'Inde, l'Indonésie, le sud-est asiatique et enfin l'Afrique. Et, nous rassure-t-on, si temporairement, les seuils de 1.5 ou même 2°C étaient franchis, il ne faudrait pas s'en faire car les technologies de capture et séquestration du carbone qui, finissant par arriver à maturité à un coût raisonnable, parviendraient à gober assez de CO2 pour diminuer le réchauffement. Quant au danger de rétroaction positive (cercle vicieux) suite au surpassement de points de bascule… on serre les dents et on ferme les yeux ! Entre-temps il faudrait investir dans l'adaptation tout en fabriquant, incité par les marchés et taxes carbone, un Everest d'autos solo électriques et de thermopompes pour bungalows. Et tout rentrera dans l'ordre avec l'atteinte du « zéro net » d'ici 2050. Telle est la grande légende urbaine du capitalisme vert.
La réalité implacable de la croissance géométrique des émanations de GES qui précipite le monde vers la terre-étuve n'est pas la substitution de l'extractivisme des hydrocarbures par celui électrique-électronique reposant sur les énergivores mines à ciel ouvert et les encore plus énergivores fermes de serveurs crachant de la soi-disant intelligence artificielle. Comme pour le pétrole par rapport au charbon au XXe siècle, le nouvel extractivisme se superpose aux hydrocarbures, inhérente croissance capitaliste oblige. Au Québec, royaume de l'électricité dit verte, le nouvel extractivisme passerait par l'augmentation de 50% de l'électricité hydraulique et éolienne d'ici 2050 afin d'alimenter une ribambelle de mines de lithium, de graphite et tutti quanti, et de polluantes usines de batteries avec leurs composantes. Toujours ce chien qui court après sa queue.
La démocratie anti « fake news » des comités pour une société de soins et de liens
L'alternative d'une société de soins et de liens aux frontières ouvertes basée sur la décroissance matérielle est pourtant, comparativement au capitalisme vert, simple à réaliser, bon marché et technologiquement mature. Où est la complexité d'une ville de quartiers 15 minutes (et de villages) où les gens habitent de collectifs logements sociaux écoénergétiques et où les liaisons se font par transport actif et en commun gratuit à travers une profusion de jardins communautaires et de parcs nature ? Où est la cherté d'une vie sans auto solo et sans bungalows, piliers des dettes des ménages ; d'un système de transport sans métros ni trains aériens car le transport actif et collectif a pris le contrôle du réseau routier ; d'une bio-agriculture non carnée qui par ses pratiques et la drastique réduction des surfaces cultivées revivifie les sols et restitue à la nature ses forêts, prairies et milieux humides ; d'une production matérielle durable, réparable, sans obsolescence, circulaire, sans asservissement à la mode et, avant tout, pour servir les besoins des services publics bonifiés y compris ces nouveaux services publics que doivent devenir les logements, un droit et non une marchandise, le transport, concrétisant le droit à la mobilité, l'électricité de base et à terme l'alimentation de base non carnée, fondements du droit à la vie.
Cette société où le bien-être réside dans le travail social autocontrôlé en réciprocité avec l'abondance des temps libres, consacrés à la science, l'art et au maillage social, et où la sécurité se trouve dans la solidarité est bien sûr incompatible avec l'accumulation matérielle dont son équivalent général, l'argent, et de son idéologie individualiste d'accaparement et de surconsommation, mal nécessaire mais vain de la solitude et du vide capitalistes. Inutile de dire que le capitalisme mène une guerre totale à la concrétisation de cette société de soins et de liens, qu'il menace de chômage, de misère et de servitude ceux et celles qui luttent contre l'exploitation du peuple-travailleur, et sa division par mille et une oppressions dont les pinacles sont le sexisme et le racisme. Il s'assure qu'au-dessus des valeurs de la révolution bourgeoise que sont la liberté, l'égalité et la solidarité trône bien en vue la propriété privée des moyens de production qui donne tous les droits et en dépouille celles et ceux qui en sont dépourvus jusqu'à aliéner leurs choix politiques. À cet ogre insatiable, le peuple-travailleur est tenu de rendre le culte de la compétition de tous contre toutes justifiant tous les péchés du monde dans une société sans foi ni loi… à la Trump.
On se rend compte que le barrage capitaliste afin de bloquer toute brèche ouvrant la voie à une société de soins et de liens remet en question jusqu'à son étroite démocratie représentative devenue gouvernance gestionnaire incapable de survivre au mensonge d'apparente bonne foi statistique — there is three kind of lies : a lie, a dam lie and statistics — systématisant et normalisant le « fake news » fascisant. En sort gagnant un capitalisme oligarchique combinant ploutocrates d'une concentration-centralisation sans précédent du capital et une gent politique d'extrême-droite enfin en mesure d'accéder au pouvoir étatique. Il va donc falloir une refondation démocratique s'enracinant dans les lieux de travail, d'étude et de résidence, sans oublier les regroupements des personnes opprimées, porteuse d'une mobilisation de tout le peuple-travailleur dans toute sa diversité capable de renverser le capitalisme pour instaurer cette société de solidaire décroissance matérielle.
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