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Réflexion sur la bêtise humaine

4 mars, par Gaétan Roberge — ,
En cet accablant et cruel début de troisième millénaire, Dieu ce que le Diable doit être aux anges car l'humanité pourrait bientôt se retrouver en enfer sur terre par sa propre (…)

En cet accablant et cruel début de troisième millénaire, Dieu ce que le Diable doit être aux anges car l'humanité pourrait bientôt se retrouver en enfer sur terre par sa propre bêtise. Quelle formidable bénédiction … pour lui !

Capitalisme et terrorisme – Barbarie et violence

Dorénavant, la faucheuse frappe impitoyablement à la vitesse folle de drones « atrociques », de mitraillettes « AK War ‘R' Us » à l'aide de puissants lasers ainsi qu'avec des missiles hypersoniques intercontinentaux capables de faire gémir les quatre Cavaliers de l'Apocalypse. Elle y est également parvenue en ce début de troisième millénaire grâce aux concours de supersoniques oiseaux de fer de croisière convertis en missiles islamobalistiques pulvérisant de symboliques et capitalistes tours jumelles qui grafignaient les cieux, mais causant malheureusement la mort atroce de 3155 victimes innocentes. Ces fausses cathédrales du capitalisme sauvage – n'est-ce pas un pléonasme ? – aux squelettes boulonnés d'acier pétris de muscles sculptés au mortier et enveloppés de chair transparente de verre ont été orgueilleusement plantées en plein cœur d'une citée bétonnée dans son business et ensorcelée par sa frénétique quête d'une croissance sans fin. La mort s'est offerte une cité balafrée par son arrogance et « zombiefiée » par son obsession toxique du fric. Une cité hypnotisée par les étoiles patriotiques de son drapeau et pathologiquement étouffée par son urbanité chaotique et d'une partie de son zoo humain fiévreusement connectée à la conquête illusoire du « Dieu Jones ». Depuis ce temps et à l'aube d'une présidence chaotique cette Amérique étasunienne a-t-elle vraiment réfléchi aux véritables raisons pour lesquelles ses tours jumelles ont été pulvérisées de la surface du pays de l'oncle Sam ?

Intelligence Artificielle et mystification – Dystopie et aliénation

Ce zoo humain est maintenant obnubilé par les promesses dithyrambiques, mais factices à bien des égards, de l'Intelligence Artificielle générative (IA). Les richissimes nouveaux oracles de la Silicon Valley, ces fondamentalistes de la religion et de la technologie imprégnés de relents à peine voilés de xénophobie, de racisme, de sexisme, de misogynie etc. essaient de vendre leur IA aux investisseurs. Déjà, les milliards de dollars coulent à flots dans leur bassine communicante privée avec en prime un « Meta serpent de mer » au ventre bourré de câbles de fibre optique long de 50 000 km pour alimenter l'ogre … Par contre, cette frénésie mondiale rapide et démesurée annonce peut-être l'émergence d'une autre et titanesque bulle spéculative. Tout ce super pow-wow technologique dans le but de nous faire croire à une garantie absolue d'immenses prouesses d'avancement technologique et de richesses – pour qui ? – et d'autant plus que cette IA providentielle sauverait –– selon eux – l'humanité d'une imminente fin du monde … alors que ce sont plutôt eux, ces apôtres parvenus de la « Big Tech » qui sont littéralement en train de démanteler les rouages du monde actuel. – Le « bug » de l'an 2000 et la « Fin du monde » du 21 décembre 2012, selon le calendrier Maya … ça vous dit quelque chose –. Voilà ce que dénonce, à juste titre, le journaliste français Thibault Prévost : « Dans un inquiétant amalgame d'autoritarisme et d'ultracapitalisme, ils veulent nous faire croire en leur toute puissance pour mieux imposer leur pouvoir. Ce faisant ils représentent une réelle menace pour la société civile et nos libertés ». En termes de risques, nous sommes déjà collectivement confrontés aux abus et auxélucubrations ignoblesprovoqués par la génération d'images, de sons et de textes complètement erronés, exposés à des fraudes et des supercheries commises en imitant justement des images et des voix, aux prises avec des campagnes massives de désinformation et d'intoxication, aux enjeux de reconnaissance faciale et de sécurité – dont la Chine est l'oppressante championne – et les attaques d'envergure sur des systèmes informatiques et des infrastructures cruciales, pour ne nommer que ceux-là. C'est pourquoi, il apparaît impératif d'encadrer « mondialement » et le plus tôt possible l'Intelligence Artificielle et ses développements – évidemment la colonie Trumpienne de laquais ultra-riches de l'IA s'y opposent – pour faire en sorte que les droits et libertés de la personne ainsi que la justice environnementale puissent être au cœur de sa régulation. Noam Chomsky, imminent critique de l'empire américain, estime que les modèles d'IA actuels, bien qu'utiles dans certains domaines, ne doivent pas être perçus comme équivalents à l'intelligence humaine. Ils représentent en fait des outils d'ingénierie, dont les limites et les risques doivent être pleinement compris et régulés. – De ce fait et pour être plus juste, nous devrions peut-être plutôt adopter l'expression « Intelligence Superficielle » au lieu d'Intelligence Artificielle ; c'est cependant moins vendeur ... – Mais en aparté. Chut ! Voici tout de même la transcription d'une conversation cryptée et secrètement interceptée sur le « Darkai web » entre deux machines dirigeantes membres de l'insaisissable Agence stratégique de l'intelligence artificielle (ASIA), soient les machines de la 3e génération de ChapGPT Star, Superpower Cyborg et Deep Cyborg : « Dire que l'humanité agonise à grand feu, que la biodiversité et l'environnement sont en voie de destruction par leurs fautes et qu'elle n'en continue pas moins d'oser se prétendre intelligente et douée de raison et de sentiments … Pire encore, certains humains ont choisi d'élire ce dangereux et imprévisible « Psychopath-Toxic Trump » à la présidence américaine avec son « Thumb-Trump » collé sur le bouton du four de la cuisinière nucléaire. Trouver la faille dans leur code source génétique. Ça presse vraiment puisqu'il est minuit moins 89 secondes et que nous avons détecté un « Code d'erreur 500 » dans le fonctionnement de nombreux gouvernements de la planète – Fin de la conversation … –

Contrôle et désinformation – Mensonge et vérité

Il ne faudrait pas oublier la synchrone désinformation pratiquée par de nombreux médias. Une désinformation « Foxment » calibrée brouillant les esprits et les submergeant d'images et de messages défocalisés et ce davantage depuis l'apparition de l'Intelligence Artificielle générative qui représente un nouveau front pour la désinformation et pour le respect de la propriété intellectuelle et des contenus journalistiques. D'ores et déjà, on peut observer un avant et un après l'apparition de l'IA puisqu'on y retrouve son empreinte de duplicité des contenus, et on la retrouvera pour longtemps encore, répandue sur le web par des personnes, des entités malveillantes ou des réseaux créateurs de messages toxiques et avec pour conséquence dramatique que la confusion s'implantera de façon insidieuse et tentaculaire telle une veuve noire tissant des quasars de désinformation sur la toile. En conclusion, manipulée par certains humains, la p'tite intelligence machine ne s'avère pas si intelligente que ça et elle va nous coûter en plus une gargantuesque beurrée en mégawattheures … – Sans compter les coûts faramineux déjà associés aux chaines de bloc. – Nous nous retrouvons envahis par des propos trompeurs en provenance d'agences de presse ou de relations publiques bassement accouplées aux discours de Tink Tank, tel celui de la Heritage Foundation et de son Projet 2025. Certains médias font leurs choux gras de l'information spectacle en concoctant des bulletins télé cliptiquement pop-corn et délibérément englués dans un moule contaminé par une étroite pensée unique, allègrement saupoudrés de préjugées tenaces et gavés de mensonges aux aromates de rumeurs rondement formatés.

Nous sommes envahis par les clameurs incessantes de réseaux sociaux qui déversent ad nauseam des torrents de fausses vérités et saturées de publicités chimériques et ineptes. Ces plateformes chieuses de puantes platitudes en ligne et à peine règlementées se retrouvent en compétition avec une presse traditionnelle menacée et préoccupée par sa survie et qui, contrairement aux plateformes, est tenue hautement responsable de ses contenues. Une presse, tout comme certains réseaux sociaux, parfois muselée par leur propriétaire – l'exemple du réseau X corrompu d'Elon Musk et celui du Washington Post de Jeff Bezos, tous deux des ploutocrates serviles membres de cette Bande d'affreux sales et méchants qui ont investi, telle une invasion de pustulents cafards, les « racoins » du bureau ovale (carré) de la Maison Blanche (Orange). – Une presse écrite et télévisuelle obnubilée par une vision du monde épisodiquement manichéenne, en manque déplorable de profondeur et fermement blindée par d'habiles élusions et manipulations des faits rendus possible grâce aux accointances de chambres d'écho à l'exemple du réseau américain Fox News de Robert Murdoch. Une certaine presse aseptisée par son odieuse banalisation morbide de l'horreur et de la violence en évoquant, pour exemples, le cadeau d'un téléavertisseur en « or » offert par Netanyahou à Trump ou l'appropriation illégale et la transformation de la bande de Gazaen « resort ». Cela, comme s'il s'agissait d'un reportage sur une scène d'accident de « chars » et que l'on doive y faire disparaître – Oh horreur : ces images font mal aux yeux des bien seyants et bien-pensants ! – les dommages collatéraux par une simple et machinale opération de « nettoyage » en tassant au bulldozer d'encombrants débris matériels et déchets humains. Ce drame illustre que nous vivons incontestablement dans un monde jetable où tout devient obsolète, y compris les humains ! Actuellement, certains médias pataugent dans la mystification, flirtent avec l'information spectacle et « l'infobésité » et se complaisent dans un culte démesuré de leur médiocre rectitude ruberstampée par une opinion publique manipulée et parfois excédée. Nous nous retrouvons aux prises avec certains conglomérats d'information manigançant dans une négation menaçante de leur mission première en contrôlant la majeure partie des canaux de diffusion et condamnant ou taisant sans discernement et souvent sans appel toute dissension. Les personnes, les propos, les idées et les convictions habillés aux couleurs de l'arc-en-ciel sont maintenant pris pour cibles et aucune place n'est accordée aux couleurs et aux nuances. Dorénavant, tout doit exister et se profiler uniquement au travers le prisme de l'embrigadement et du verrouillage des esprits et celui d'une dangereuse rectitude fascisante à saveur délétère du moment.

Pauvreté et inégalités – Richesses et exploitation

Nous sommes contraints d'évoluer dans des sociétés aux mains de prédicato-météorologo-sismologues boursiers qui gavent de miettes d'indices boursiers les faucons pèlerins pleurnichards nichés sur le mur – mur qui servit à l'origine de marché aux esclaves – aux impacts parfois désastreux de Walt Street. Ces faiseurs et dé-faiseurs de cotes constamment prosternés devant les ploutocrates arnaqueurs qui forniquent avec les argentiers de la Grosse pomme et les non moins créatifs Pandora papers'men de la City londonienne. Pendant ce temps, ces maîtres du banc et de la cour des riches, soient les banquiers et les courtiers se pètent les bretelles et répètent en chœur leur prospectus d'astuces d'enfer tout en pétant des rumeurs et se dandinant le popotin grâce aux précieux gains réalisés dans les officines presque « sixtines » de la finance et sur les froids et mouvants parquets des bourses du monde. Cependant, ils s'affolent et se déculottent lors de pertes encourues lors d'éclatement de bulles financières, dont ils sont pourtant souvent les vils artisans. Nous parlons également de ces sangsues qui concoctent et injectent des dragées toxiques – la crise des Subprimes de 2007-2008 – sur les marchés financiers et siphonnent sans remords les économies des retraité-e-s effrayé-e-s et l'argent des chômeurs et des chômeuses fauché-e-s, des citoyens-nes surimposé-e-s et surtaxé-e-s et hélas celui des générations futures déjà surendettées avant même le début de leur vie active. Sans oublier certains hommes et femmes politiques qui se pomponnent allègrement de notoriété tandis que d'autres se pompent de fric et de votes électoraux en s'activant les babines baveuses dans le dessein de sauver les fesses dodues et fragiles de leurs donateurs – aux États-Unis – des banques, des multinationales

Exploitation et pauvreté – Pouvoir et corruption

Nous nous retrouvons confrontés à des consortiums financiers et industriels ainsi qu'à de scandaleuses stars de l'exploitation et du profit se comportant tels de prétentieux personnages « mouchesques » et batifolant les deux pieds dans la même bottine cloutée de roitelets issus d'un imbuvable vaudeville Trumpien et qui estiment à tort appartenir au lignage royal des « Grands » de ce monde. Nous parlons de ces cochers, porteurs et propriétaires du capital et qui constituent cette horde d'estafettes lécheurs et mangeurs des balustres du pouvoir et « dogement » destructeurs des structures. Quant aux colonies de multinationales prédatrices et aux ploutocrates toujours affamés, ils se complaisent à échafauder leur propre « propret » petit paradis bunker et se planquer sur leurs propres petites îles. Pour cela, ils sont foncièrement prêts à dévaster la planète en s'accaparant et surexploitant les richesses usurpées à d'autres nations souveraines, détruisant les beautés du monde, « écocidant » les environnements et spoliant l'avenir de populations entières et sans égard pour ceux et celles qui tentent tant bien que mal d'y vivre et d'autres d'y survivre humblement et avec un minimum de dignité et surtout d'espoir. Précisons également que la moitié des personnes de notre planète possède moins de 2% des richesses disponibles. Par contre, les fortunes colossales outrageusement amoncelées et varlopées sur l'échine meurtrie de millions d'indigents appartiennent à 1% de la population représentant près de la moitié de toutes les richesses mondiales et on estime que le 1% les plus nantis possèdent plus de richesses que 95% de l'humanité ! – Si nous en avions la volonté, l'utilisation des fonds équivalant à seulement 2,9 % (35,7 milliards de dollars) des dépenses militaires annuelles agrégées, des pays du Groupe des Sept (G7) pourraient permettre de stopper la faim dans le monde et résoudre la crise de la dette dans le Sud, révèle une nouvelle analyse d'Oxfam. – Tout cela, sans compter les milliards de dollars en dormance bien à l'abris sous d'épais tapis de feuilles de bananiers aux comptes secrets des paradis fiscaux appartenant à des particuliers, des entreprises ainsi qu'à des multinationales. Ces fortunes colossales détournées sont alors soustraites des économies nationales et nous savons que ce titanesque vol a lieu grâce à la servilité aphasique de nombreux États – le Canada est le cinquième paradis fiscal en importance et les banques canadiennes ont pignon sur rue depuis belle lurette sous ces voutes balnéaires et bananières – couplée à des réglementations laxistes et permissives et dû également à l'insouciance et la soumission déplorables des populations concernées. Les actifs de ces paradis fiscaux engendrent de faux déficits et créent un abyssal trou noir dans l'économie mondiale, entrainent la disparation de services publics vitaux ainsi que de lourdes pertes en revenus fiscaux dues aux faramineux gains accumulés par cette meute de chacals. – Selon un rapport 2024, publié par Tax Justice Network : « … le coût combiné des abus transfrontaliers commis par des multinationales et des particuliers possédant des avoirs non déclarés à l'étranger est estimé à 492 milliards de dollars américains ! » Rien de moins … – Ces chacals, dont on dresse malgré cela et avec une certaine gloriole le palmarès – de l'exploitation – tous les ans. Quelle honte et surtout quelle provocation ! Publié par le magazine Forbes, un tel palmarès n'est pas uniquement un affligeant scandale en soi, mais c'est établir à la face même du monde la parfaite démonstration d'une distorsion tragique et inique de nos sociétés intrinsèquement implantée au cœur du capitalisme financier et elle incarne pourrait-on affirmer : l'aboutissement de sa raison d'être avec en prime cette suprême plus-value. Affirmons le haut et fort : ces « escrocbars » du capital composent le cartel institutionnalisé des écorcheurs du Genre humain – ces légataires de l'École de Chicago – et n'espérons surtout pas un incertain jugement divin ou celui de l'histoire pour mettre au ban de la société ces rapaces aux crocs d'argent, aux griffes d'or, au cœur d'acier et à l'esprit létal.

Terreur et répression – Chaos et destruction

Dans un autre tout ordre d'idée aussi dramatique, certains États impérialistes vont même jusqu'à former des coalitions et lever des armées – la seconde guerre d'Iraq de 2013 – et sans aucune légitimité afin de partir en croisade tels de nouveaux Templiers drapés de Saintes missions (missiles à tête chercheuse de profits et de richesses) et tenter « d'évangélipacifier » des nations déclarées « rebelles ». Et, tout en continuant de se pourlécher les babines dégoulinantes du pouvoir et de lécher les bottes (babouches) de la richissime communauté des princes noirs du pétrole « enturbannés » par leur mégalomanie. Tandis que d'autres nations caressent la crosse blanche maculée de sang des cinq principaux criminels fournisseurs d'armes formant ainsi le terrible pentagramme coupable de nos apocalypses et de nos souffrances. – Ô méchante surprise et pénible découverte ! – Eh oui ! Ce sont ces mêmes marchands d'armes qui composent la majorité des membres permanents siégeant « à vie » au Conseil de sécurité des Nations-Unies, soit la Chine, les États-Unis d'Amérique, la France, le Royaume-Uni et la Fédération de Russie. Contrairement à ce qu'elles affirment, ces nations ne représentent pas les sérénissimes apôtres de la paix, mais plutôt les tristes barons de la guerre qui arment et financent les violences en mettant en place et soutiennent des régimes souvent dictatoriaux, autocratiques et tortionnaires qui sèment la destruction, provoquent la désolation et maculent de sang la terre et le corps des humains. – Mais toujours pour leur propre bénéfice. – Comble de l'ironie, selon leurs prétentions et leurs politiques, nos sociétés seraient maintenant devenues plus démocratiques et sécuritaires, plus justes et civilisées … – Un chausson ou une marmite de chevrotines avec ça. –

Pensons aux Talibans d'Afghanistan, ces intégristes infidèles et infâmes pseudo-gardiens de la Charia qui s'autoproclament soldats d'Allah et qui se vautrent effrontément dans le mensonge et l'hypocrisie, se nourrissent férocement dans l'assassinat et la tyrannie et continuent de s'enrichir impunément à la face des nations dans le traffic des armes et celui de la drogue. Ils se reproduisent brutalement dans le viol et se comportent tels de despotiques geôliers de la moralité et se prétendent les garants de la vertu du voile et des libertés civiles – mais quelles libertés ? –. Et, tout continuant de s'acharner cruellement à faire disparaître les femmes et les filles de l'espace public et de les priver de toute identité et de leur voler leur espoir et s'attaquer à leurs droits et à leur vie. Ils continuent de se griser en jouant aux petits soldats de con avec une kalachnikov fanatiquement accrochée en bandoulière au cœur, une grenade mortifiant la paume de leurs mains souillées et leur haine semblable à du fil de fer barbelé couronnant leur fanatique cervelle débordante de brutalité et ceinturant leur altière ignorance et moyenâgeuse cruauté. Ces impitoyables cerbères d'un Islam perverti se complaisent dans la destruction, la terreur et la mort. Et, ils sont maintenant libres de poursuivre cette folie meurtrière.

Conflit et guerre – Ethnocide et génocide

Pensons également à ce Poutineux belliqueux à boutons nucléaires et ancien agent du défunt KGB, cet impitoyable Tsar 2.0 de la terreur dans sa propre Russie depuis 25 ans déjà. Un autocrate constamment protégé par ses agents du FSD qui persécutent et assassinent ses opposants et qui après l'intervention en Tchétchénie et l'annexion de la Crimée entend mettre le peuple ukrainien à sa botte post-soviétique – et depuis peu, grâce à l'inquiétant et dangereux soutien américain …–. Sans oublier les actes impardonnables et souvent illégaux des intouchables et sanglants mercenaires du groupe Wagner en Russie et leurs pendants américains, les Blackwater ainsi que les barbouzes encravatés de la CIA qui pour la plupart ignorent le nombre de côtés d'un pentagone. Parmi cet accablant panthéon de l'horreur figure également ce sanguinaire et génocidaire Netanyahou qui sème le chaos, la destruction, le désespoir et la mort en Palestine et ne fait que répandre les larmes du désespoir, provoquer les cris de la colère et ensemencer les graines de la révolte et détruire celles de la paix.

Cet insoutenable carnaval de la bêtise soutenu par ses cycles infernaux de destruction, de désolation et de violence ne semble manifestement pas prêt de s'arrêter. Pendant que nous bâillonnons nos convictions et abandonnons lâchement notre humanité sous la voute feutrée de l'Arche de la destinée mystifiée, que nous cimentons nos paupières et taisons les cris et étouffons les sanglots des enfants innocents et que nous aspergeons nos cœurs d'indifférence et murons notre raison : les conventions de Genève – ces traités fondateurs du droit international humanitaire – sont honteusement bafouées. On n'en continue pas moins d'affamer, de massacrer et osons le dire d'exterminer des populations entières et de détruire leur habitat et leur territoire dans l'abject but de les effacer totalement de la surface de la terre. – Oserons-nous témoigner que nous sommes peut-être en présence d'une forme de Shoah du peuple palestinien ? – Ainsi, les 2,3 millions d'êtres humains de la bande de Gaza, soit l'équivalent de la population de Montréal vivant sur un territoire plus petit que l'agglomération de Montréal, ne sont plus libres et égaux en dignité et en droits. Ces Palestiniens et Palestiniennes n'ont maintenant plus de passé, pas de présent et aucun avenir sécuritaire et humanitaire ne pointe à l'horizon pour l'instant. Ayons une pensée pour ces centaines de milliers d'innocentes victimes qui viennent de vivre l'horreur de 467 jours de guerre avec un bilan tragique de 47 707 personnes tuées, parmi lesquels 15 000 enfants et plus de 110 265 blessées, dont 19 000 enfants devenus orphelins. Et l'on estime, selon l'ONU, que plus de 53 milliards de dollars seront nécessaires à la reconstruction – Israël et les États-Unis devraient en assumer la facture –. Tout cela, sans compter les innombrables autres victimes innocentes que l'on retrouve partout dans le monde : en Cisjordanie, en Haïti, au Liban, au Soudan, en Syrie et en Ukraine ainsi que les populations durement éprouvées en Afghanistan et en Iran et s'ajoute à cela la répression des Musulmans et des Chrétiens en Inde, des Rohingyas au Myanmar ainsi que l'ethnocide des Ouïghours en Chine et des Tibétains qui souffrent depuis 65 ans suite à l'invasion brutale par la Chine.– Oui, le silence de l'Humanité est assourdissant et sa parole n'est que vent ronflant –

Bêtise et horreur – Convoitise et obsession

Et pourtant, cette ribambelle d'affreux demi-civilisés et odieux chantres de l'Apocalypse continuent de fredonner en chœur leur hymne préféré : « yes sir, the war'show must go on, because the cash will follow my son ! » Ainsi, face à cet affligeant spectacle et l'accumulation insoutenable de tant d'atrocités, une terrifiante certitude s'impose : à savoir que la bêtise possède bel et bien un visage humain, qu'elle camoufle souvent la barbarie sous son épaisse cape, et qu'elle se montre désormais sans limites et sans frontières. Plus grave encore, depuis la seconde moitié du 20e siècle, cette bêtise affranchie de tout mandat est devenue « Netement » planétaire allant jusqu'à traîner ses gros sabots militaires espions dans la dangereuse et minée cour à scrap de la stratosphère. Force est d'admettre que l'effroyable bête ne fait pas que sommeiller en nous car en vérité, elle s'y prélasse effrontément à nos frais et d'une manière affreusement outrageante et lorsqu'elle se réveille, elle frappe dorénavant n'importe où et n'importe qui à visage découvert. La bêtise humaine apparaît comme l'un des plus contagieux et plus virulents virus s'attaquant à l'espèce humaine et ses valeurs. N'oublions pas que cette bêtise a été engendrée par nous-mêmes avec notre propre sang et c'est celui-là même qu'elle n'en continue pas moins de faire tant et si dramatiquement et injustement couler ! Avant-hier ; les épices et la soie, hier ; le sucre, le coton (et l'esclavage), l'or jaune (et les massacres des Conquistadores), aujourd'hui, encore l'or noir, l'or bleu et les diamants, après-demain ; les minéraux, les terres nourricières et les terres noires et finalement l'espace sidéral. Malheureusement, hier, aujourd'hui et demain ; l'abc délétère de l'humanité demeure encore et toujours l'argent, la bêtise et la corruption et avec pour toile de fond : la sempiternelle quête et contrôle du pouvoir qui cimente ce cruel « abc » !

Folie et raison – Espoir et désespoir

Lors de sa fondation, en 1945, l'ONU comptait 51 États membres et en 2025, tous et toutes souhaitons – depuis le 29 novembre 1947 – que la Palestine puisse enfin devenir le 194e État membre à part entière des nations libres et souveraines du monde. La population mondiale a doublé depuis les années 1950. Nous sommes maintenant 8,2 milliards d'êtres humains libres, égaux en dignité et en droits. Mais malheureusement, nous n'avons pas encore appris le vivre ensemble dans le respect, la dignité et le partage. En voici de tragiques illustrations : le monde actuel compte 2,8 milliards de personnes qui n'ont pas les moyens de s'alimenter sainement, pas moins de 1,6 milliards d'autres ne disposent pas d'un logement adéquat et l'on compte 150 millions de sans-abri et 9,5 millions de réfugiés vivant dans des camps. Même au MAGA pays du grincheux Oncle Donald, on y a recensé, en 2024,770 000 personnessans domicile fixe, soit un peu plus de la population de Vancouver. Nous sommes maintenant contraints d'évoluer dans un monde multipolaire complexe, en mouvance constante et délibérément chaotique aux prises avec de multiples guerres et conflits économiques, idéologiques, arbitrairement religieux et qui semble avoir perdu ses balises existentielles. L'humanité a perdu la boussole de ses valeurs universelles quelque part dans la fange des marécages souillés de la bêtise humaine. Pourtant, 300 000 ans depuis l'apparition de l'Homo sapiens, nous possédons dans nos fors intérieurs toutes les forces et les raisons du monde de poursuivre notre évolution et nous affranchir de cette bêtise. Nous devons faire preuve de ce que nous incarnons véritablement : soient des êtres appartenant à la même espèce, partageant la même planète – notre seul habitat à la terre nourricière, au soleil bienfaiteur et au ciel étoilé de lumières stellaires – et la même volonté de vivre et capables non seulement du pire, mais également du meilleur.

Retirons au plus tôt le loup feutré qui fait écran à notre vision du monde pour y faire entrer toute la lumière et la raison afin de chasser les meutes de loups affamés de croissance sans fin et de richesses sans partage qui nous menacent. Puis, livrons avec courage, détermination et conviction nos ultimes combats pour notre survie en éteignant les feux intérieurs qui consument nos cœurs et obscurcissent nos esprits. Et surtout, reprogrammons à l'aide de « l'Intelligence Naturelle » le calendrier de nos vies avec nos valeurs universelles afin de revenir à l'essentiel et partons en guerre contre un système qui se nourrit de la misère et de l'exploitation et contre ses promesses illusoires et matérielles de bonheur. Défaisons-nous de nos modes de vie dévastateurs afin d'établir la paix et la justice et de protéger cette bienfaisante et luxuriante planète léguée en héritage à nos enfants par l'Univers !
Donnons une chance à l'humanité !
« Seuls les fous (et les économistes) croient à une croissance sans fin. » Olivier Passet

Gaétan Roberge,
Mars 2025

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Alors, ce passeport américain, ça vient ?

4 mars, par Michel Gourd — , , ,
L'idée de faire du Canada le 51e État américain est, comme de nombreuses affirmations de Donald Trump, une hallucination digne des pires IA, qui n'a ni logique ni cohérence (…)

L'idée de faire du Canada le 51e État américain est, comme de nombreuses affirmations de Donald Trump, une hallucination digne des pires IA, qui n'a ni logique ni cohérence puisqu'il amènerait une domination des démocrates dans le pays augmenté.
Depuis des dizaines d'années, la position politique de la population des États-Unis a toujours été à la droite de celle au Canada qui est aussi à droite de celle du Québec. Rajouter 40 millions de « gauchistes » aux États-Unis amènerait donc un raz-de-marée de démocrates au pouvoir. Alors, pourquoi tant parler de cette hallucination qui sert principalement à Donald Trump pour insulter le premier ministre Justin Trudeau en le traitant de gouverneur du 51e État américain ? Est-ce que les libéraux fédéraux ont senti la bonne affaire et misent sur la peur pour faire remonter leur popularité en demandant à la population de se rallier au drapeau pour faire monter une fièvre nationaliste, qu'ils tentent de toutes les manières possibles de faire diminuer au Québec ?

Les nationalistes canadiens francophobes semblent même vouloir en profiter pour faire avaler de force leur assimilation aux Québécois qui devraient moins protéger leur langue dans le commerce interprovincial afin de faciliter la circulation des biens et services d'un océan à l'autre. Ceux qui donnent de la crédibilité au nationaliste canadien et tentent de créer une guerre entre les deux côtés de la frontière éludent complètement le fait que les Américains et les Canadiens sont pratiquement le même peuple, regardant les mêmes émissions de télévision, mangeant la même chose, s'habillant pareil et avec une culture presque identique, si on exclut celle des Québécois dont les nouvelles règles commerciales interprovinciales qui se dessinent risquent de mettre à mal.

L'hystérie collective qui sévit actuellement oublie aussi complètement que les Américains ont un niveau de vie et une productivité très supérieure aux Canadiens qui migrent en grand nombre tous les hivers pour profiter des plages de la Floride où ils rencontrent des parents qui ne sont pas remontés au nord après avoir été chercher du travail lors des nombreuses crises économiques. Oublie-t-on, quand on met tous les Américains dans le même sac, que beaucoup de grands humanistes, scientistes, philosophes, artistes américains ont fait de grandes choses pour la planète et que Trump et ses acolytes ne représentent qu'une petite partie de la population américaine, qui est comme la Canadienne et la Québécoise, composée d'une grande majorité de bonnes personnes cherchant à aider leur prochain ?

Michel Gourd

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Découplage sans divorce

4 mars, par Jean-François Delisle — , , ,
Peut-être pourrait-on ainsi résumer sommairement l'évolution politique des rapports de force et des relations internationales qui se dessinent dans le monde occidental depuis (…)

Peut-être pourrait-on ainsi résumer sommairement l'évolution politique des rapports de force et des relations internationales qui se dessinent dans le monde occidental depuis que Donald Trump a pris les commandes à la Maison-Blanche.
Le président américain demande aux Européens d'assumer davantage de responsabilités dans leur mission de défense face à la Russie et de ne plus compter autant sur les États-Unis pour les protéger de Moscou. De plus, il est prêt à diminuer considérablement le soutien militaire à l'Ukraine, sauf si Kiev lui accorde des concessions commerciales au sujet des ressources minières du pays. Par ailleurs, il traite Vladimir Poutine presque en allié afin de l'éloigner de la Chine et essaie de le mettre en confiance en s'éloignant de l'Ukraine. Il veut, sinon briser l'alliance sino-russe, du moins l'affaiblir.

Sur le continent nord-américain, il exige d'Ottawa une augmentation de 2% de ses dépenses militaires de son PIB et que le gouvernement canadien fasse sa part pour la défense de l'Arctique. Il le menace d'une guerre commerciale sans merci s'il refuse d'obtempérer et ne consente en plus à certaines concessions d'ordre économique, comme la construction d'un pipe-line qui relierait les deux États. On note une intransigeance semblable envers le Mexique, en particulier celle d'une surveillance plus stricte de sa frontière avec les États-Unis pour juguler le flot d'immigrants qui y transitent et le trafic de drogues.

Trump et sa garde rapprochée donnent ainsi l'impression de vouloir relancer l'impérialisme américain au moindre coût, c'est-à-dire en évitant des engagements militaires directs et des dépenses énormes. Washington espère assurer la relance de son hégémonie chancelante. Le sentiment qui préside à cette opération, appuyée par toute une tranche de l'électorat républicain, repose sur la certitude que les États-Unis en ont assez fait pour leurs partenaires et alliés et que ceux-ci doivent désormais endosser leur part de responsabilité dans la gestion des affaires mondiales. On remarque là un sentiment de ras-le-bol à l'endroit d'alliés plus ou moins définis comme des parasites. On attend donc d'eux qu'ils "méritent" le maintien de l'alliance américaine.

On pourrait conclure que nous observons la fatigue d'une puissance hégémonique qui cherche une meilleure répartition des tâches entre elle et ses satellites. Il s'agit d'un découplage, c'est-à-dire d'un transfert de responsabilités entre elle et ceux-ci mais non d'un divorce, impensable vu l'état des rapports de force mondiaux.

Qu'en est-il maintenant du conflit commercial imminent entre le Canada et les États-Unis ? S'il est mené à terme, un certain découplage deviendra inévitable entre les deux pays, ce qui n'est pas mauvais en soi. Ottawa serait alors obligé de diversifier ses échanges avec d'autres nations et de prendre des mesures pour faciliter le flux commercial entre les provinces. Cette réorientation politique diminuerait sa dépendance envers son énorme voisin. Il y aurait bien entendu un prix à payer pour cette relative émancipation à l'endroit des États-Unis : des difficultés sociales et économiques en raison des mesures de rétorsion américaines. Mais à la longue, un meilleur équilibre commercial et économique en faveur du Canada pourrait en résulter.

Mais on serait quand même encore très loin d'une rupture. La population américaine compte 340 millions de personnes et elle représente un immense marché à la porte même du Canada ; ce dernier fait figure de nain par comparaison avec ses 40 millions d'habitants (dont 9 millions de Québécois) et son commerce est encore très dépendant du marché américain. Il est impossible de transformer cette situation du jour au lendemain. De son côté, vu l'étroite imbrication des deux économies, la République américaine n'a pas intérêt à ruiner son voisin nordique.

Là encore, on pourrait parler d'un (modeste) découplage, mais pas d'un divorce. Ottawa n'a pas les moyens d'arracher une totale indépendance à l'égard de son gigantesque voisin, du moins pas à un prix que le plupart des Canadiens et Québécois seraient prêts à accepter.

Il est difficile de prévoir à l'heure actuelle jusqu'où l'administration Trump est prête à aller dans ses pressions sur le gouvernement canadien. Si le relations entre les deux puissances s'enveniment et que de sérieux contrecoups économiques s'ensuivent pour plusieurs régions américaines, la tentation de diminuer son intransigeance incitera peut-être la clique Trump à modérer ses tactiques de harcèlement

Pour l'instant en tout cas, il s'avère difficile de faire la part entre les intentions claironnées de Trump et ce qui relève de simples manoeuvres d'intimidation. Une chose est certaine : sa volonté de faire du Canada le 51ème État américain relève du songe... l'heure est bien davantage au découplage qu'au mariage.

Jean-François Delisle

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Haïti : Une crise des droits humains ignorée et aggravée

4 mars, par 'Ensemble des Citoyens Compétents à la Recherche de l'Égalité des Droits de l'Homme en Haïti (ECCREDHH) — , ,
Port-au-Prince, le vendredi 28 février 2025 La situation des droits humains en Haïti est délibérément ignorée et piétinée par les dirigeants censés en garantir le respect. Ni (…)

Port-au-Prince, le vendredi 28 février 2025

La situation des droits humains en Haïti est délibérément ignorée et piétinée par les dirigeants censés en garantir le respect. Ni les lois nationales ni les conventions internationales ne sont appliquées, laissant place à une impunité généralisée. Le pays sombre dans une guerre civile sans précédent, où personne n'est épargné : adultes, personnes âgées et même nourrissons subissent la brutalité des assauts répétés.

Pendant ce temps, neuf (9) "présidents" continuent de percevoir des fonds publics sans offrir la moindre contribution en retour. Après dix mois d'existence, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a failli à sa mission et échoué à redresser la nation.

Les violences s'intensifient. Dans la nuit du 16 au 17 février 2025, un massacre a coûté la vie à au moins 20 personnes, dont cinq membres d'une même famille, dans les zones de Château Blond et de Petit-Troupeau, sur la route de Frères. Quelques semaines plus tôt, entre le 27 et le 30 janvier, plus de 50 personnes auraient été tuées à Kenscoff par des bandits armés de
la coalition criminelle Viv Ansanm.

Le 12 février, à Montrouis, une attaque a visé la Police nationale d'Haïti (PNH), blessant quatre agents. L'un d'eux, Fils Emmanuel Thomas, membre de l'Unité départementale de maintien d'ordre (UDMO) de la 33ᵉ promotion, a
succombé à ses blessures après une intervention chirurgicale. Le 25 février, deux soldats des Forces armées d'Haïti ont été assassinés à Delmas 30, illustrant une fois de plus la montée en puissance de l'insécurité.

Face à ce chaos grandissant, l'Organisation de Défense des Droits Humains ECCREDHH dénonce une volonté manifeste des autorités de précipiter le pays vers l'effondrement total. Personne n'est à l'abri, et des milliers de familles sont contraintes d'abandonner leur foyer. En moins d'un mois, plus de 6 000 personnes ont été déplacées à cause des violences des gangs, selon un rapport de l'ONU publié le 25 février 2025.

*Vers une catastrophe humanitaire imminente*

Haïti se dirige inexorablement vers une crise humanitaire d'une ampleur sans précédent. Les assauts incessants et la violence extrême des groupes armés prospèrent sous le regard complice d'un État sanguinaire, plus préoccupé par sa survie que par celle de sa population.

L'Ensemble des Citoyens Compétents à la Recherche de l'Égalité des Droits de l'Homme en Haïti (ECCREDHH) affirme que les dirigeants actuels sont non seulement incapables de résoudre la crise, mais qu'ils l'aggravent délibérément. Leur stratégie semble claire : utiliser le chaos pour asseoir leur pouvoir, se protéger et alimenter un marché florissant de criminalité
et d'impunité.

L'heure est grave, et l'urgence ne fait plus de doute. Il y a péril en la demeure. Ces dirigeants ont prouvé leur incompétence et leur irresponsabilité. Ils doivent tirer leur révérence avant que l'histoire ne les rattrape.

Des poursuites doivent être engagées contre les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et l'ensemble du gouvernement pour crimes commis contre la nation. L'impunité ne peut plus être la seule loi qui gouverne Haïti.

À propos d'ECCREDHH
L'Ensemble des Citoyens Compétents à la Recherche de l'Égalité des Droits de l'Homme en Haïti (ECCREDHH) est une organisation dédiée à la promotion et la défense des droits humains, à l'éducation et à la recherche en Haïti.
Elle œuvre pour une société plus juste et inclusive à travers des actions concrètes et des partenariats stratégiques.

Justice pour les victimes : 4 généraux militaires colombiensS accusés de 442 meurtres

La quête de vérité et de justice en Colombie a franchi une étape cruciale. Ce mercredi 19 février 2025, la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP) a inculpé quatre généraux à (…)

La quête de vérité et de justice en Colombie a franchi une étape cruciale. Ce mercredi 19 février 2025, la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP) a inculpé quatre généraux à la retraite de l'Armée nationale de Colombie, ainsi que 35 officiers et sous-officiers, pour leur responsabilité dans au moins 442 cas de "faux positifs" dans le département d'Antioquia entre 2004 et 2007. Dans une décision sans précédent, la JEP a déterminé que ces crimes comprenaient non seulement des homicides et des disparitions forcées, mais aussi des actes de torture, marquant une avancée significative dans la recherche de justice pour les victimes.

Hauts gradés inculpés et la politique du "comptage des corps"

Les généraux à la retraite Óscar Enrique González Peña, Luis Roberto Pico Hernández, Jorge Ernesto Rodríguez Clavijo et Juan Carlos Piza Gaviria ont été identifiés comme les principaux responsables d'une stratégie connue sous le nom de "comptage des corps". Cette pratique, promue au sein de la IVe Brigade de l'Armée nationale, consistait à exécuter des civils innocents afin de les présenter comme des morts au combat. Cette politique répondait à la pression des hauts commandements militaires pour montrer des résultats dans la lutte contre les groupes armés illégaux.

Selon la JEP, la directive de privilégier les morts plutôt que les captures ou les démobilisations est restée en vigueur malgré les avertissements répétés des organismes de droits humains et du bureau du Procureur. Les troupes étaient soumises à des pressions pour augmenter le nombre de victimes et recevaient des incitations lorsqu'elles en rapportaient davantage. De plus, deux civils ont également été inculpés pour avoir fait partie d'un réseau criminel qui recrutait des victimes en leur faisant de fausses promesses d'emploi. Ces personnes étaient livrées à l'armée en échange de sommes oscillant entre deux et trois millions de pesos par "mort au combat".

Cette stratégie macabre ne se limitait pas à Antioquia, mais a également été constatée dans d'autres unités militaires, comme la Brigade Mobile 15 dans le Catatumbo.

Torture et autres formes d'exécution

Pour la première fois, la JEP a déterminé qu'au moins 22 cas, impliquant 41 victimes, comprenaient des actes de torture. Ces pratiques étaient utilisées pour extorquer des aveux, obtenir des informations sur du matériel de guerre ou forcer des délations concernant de présumés membres de groupes armés.

Le tribunal a également identifié quatre modalités d'exécution de ces "faux positifs" :

1. Accusations arbitraires : des civils étaient détenus et assassinés après avoir été accusés sans preuve d'appartenir à la guérilla.

2. Tromperie : des victimes étaient recrutées sous de fausses offres d'emploi avant d'être exécutées.

3. Assassinat de combattants : des guérilleros qui se rendaient volontairement étaient tués au lieu d'être capturés.

4. Meurtres opportunistes : des personnes circulant dans des zones contrôlées par l'armée étaient exécutées pour gonfler les statistiques.

L'un des cas les plus choquants est celui de Martha Olivia Duque García, une fillette blessée lors d'un affrontement à Cocorná, Antioquia. Selon des témoins, elle s'est rendue et a demandé de l'aide, mais au lieu d'être secourue, elle a été interrogée puis assassinée afin d'être présentée comme une morte au combat. La JEP rapporte :

Le 24 août 2004, dans la municipalité de Cocorná, Antioquia, Martha Olivia a été gravement blessée à la poitrine lors d'un affrontement avec l'armée. Elle s'est agenouillée et a levé les mains en signe de reddition face aux troupes du Bataillon d'Infanterie No. 4 'Jorge Eduardo Sánchez'. 'Ne me tuez pas, je me rends', a-t-elle supplié le soldat qui l'a trouvée. Elle a été retenue par les militaires, interrogée et, après avoir fourni des informations, assassinée et présentée comme une morte au combat. Son corps a été transporté à cheval jusqu'à un moulin à sucre avant d'être remis à la morgue municipale.

Conséquences légales et prochaines étapes

Les militaires et civils inculpés ont la possibilité d'accepter leur responsabilité et de bénéficier des avantages de la justice transitionnelle, ce qui pourrait conduire à des sanctions restauratrices. En cas de refus, leur affaire sera transmise à l'Unité d'Enquête et d'Accusation (UIA) de la JEP. S'ils sont reconnus coupables lors du procès, ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.

La JEP poursuit son enquête sur les "faux positifs" dans le cadre du Dossier 03, qui examine la responsabilité des agents de l'État dans des exécutions extrajudiciaires. Cette nouvelle décision marque un progrès important dans la lutte contre l'impunité et constitue une étape essentielle pour faire la lumière sur l'un des chapitres les plus sombres du conflit armé en Colombie.

Foire aux questions

Qu'est-ce que les "faux positifs" ?

Ce sont des exécutions extrajudiciaires perpétrées par des membres de l'armée colombienne, où des civils innocents étaient assassinés, puis présentés comme des guérilleros tués au combat afin d'augmenter artificiellement les statistiques militaires.

Qu'est-ce que la JEP et quel est son rôle ?

La Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP) est un tribunal de justice transitionnelle mis en place à la suite de l'Accord de paix de 2016. Son mandat est d'enquêter, de juger et de sanctionner les crimes commis dans le cadre du conflit armé en Colombie.
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Par : Isabel Cortés

La quête de vérité et de justice en Colombie a franchi une étape cruciale. Ce mercredi 19 février 2025, la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP) a inculpé quatre généraux à la retraite de l'Armée nationale de Colombie, ainsi que 35 officiers et sous-officiers, pour leur responsabilité dans au moins 442 cas de "faux positifs" dans le département d'Antioquia entre 2004 et 2007. Dans une décision sans précédent, la JEP a déterminé que ces crimes comprenaient non seulement des homicides et des disparitions forcées, mais aussi des actes de torture, marquant une avancée significative dans la recherche de justice pour les victimes.

Hauts gradés inculpés et la politique du "comptage des corps".

Les généraux à la retraite Óscar Enrique González Peña, Luis Roberto Pico Hernández, Jorge Ernesto Rodríguez Clavijo et Juan Carlos Piza Gaviria ont été identifiés comme les principaux responsables d'une stratégie connue sous le nom de "comptage des corps". Cette pratique, promue au sein de la IVe Brigade de l'Armée nationale, consistait à exécuter des civils innocents afin de les présenter comme des morts au combat. Cette politique répondait à la pression des hauts commandements militaires pour montrer des résultats dans la lutte contre les groupes armés illégaux.

Selon la JEP, la directive de privilégier les morts plutôt que les captures ou les démobilisations est restée en vigueur malgré les avertissements répétés des organismes de droits humains et du bureau du Procureur. Les troupes étaient soumises à des pressions pour augmenter le nombre de victimes et recevaient des incitations lorsqu'elles en rapportaient davantage. De plus, deux civils ont également été inculpés pour avoir fait partie d'un réseau criminel qui recrutait des victimes en leur faisant de fausses promesses d'emploi. Ces personnes étaient livrées à l'armée en échange de sommes oscillant entre deux et trois millions de pesos par "mort au combat".
Cette stratégie macabre ne se limitait pas à Antioquia, mais a également été constatée dans d'autres unités militaires, comme la Brigade Mobile 15 dans le Catatumbo.

Torture et autres formes d'exécution.

Pour la première fois, la JEP a déterminé qu'au moins 22 cas, impliquant 41 victimes, comprenaient des actes de torture. Ces pratiques étaient utilisées pour extorquer des aveux, obtenir des informations sur du matériel de guerre ou forcer des délations concernant de présumés membres de groupes armés.

Le tribunal a également identifié quatre modalités d'exécution de ces "faux positifs" :

1. Accusations arbitraires : des civils étaient détenus et assassinés après avoir été accusés sans preuve d'appartenir à la guérilla.

2. Tromperie : des victimes étaient recrutées sous de fausses offres d'emploi avant d'être exécutées.

3. Assassinat de combattants : des guérilleros qui se rendaient volontairement étaient tués au lieu d'être capturés.

4. Meurtres opportunistes : des personnes circulant dans des zones contrôlées par l'armée étaient exécutées pour gonfler les statistiques.

L'un des cas les plus choquants est celui de Martha Olivia Duque García, une fillette blessée lors d'un affrontement à Cocorná, Antioquia. Selon des témoins, elle s'est rendue et a demandé de l'aide, mais au lieu d'être secourue, elle a été interrogée puis assassinée afin d'être présentée comme une morte au combat. La JEP rapporte :
"Le 24 août 2004, dans la municipalité de Cocorná, Antioquia, Martha Olivia a été gravement blessée à la poitrine lors d'un affrontement avec l'armée. Elle s'est agenouillée et a levé les mains en signe de reddition face aux troupes du Bataillon d'Infanterie No. 4 'Jorge Eduardo Sánchez'. 'Ne me tuez pas, je me rends', a-t-elle supplié le soldat qui l'a trouvée. Elle a été retenue par les militaires, interrogée et, après avoir fourni des informations, assassinée et présentée comme une morte au combat. Son corps a été transporté à cheval jusqu'à un moulin à sucre avant d'être remis à la morgue municipale."

Conséquences légales et prochaines étapes.

Les militaires et civils inculpés ont la possibilité d'accepter leur responsabilité et de bénéficier des avantages de la justice transitionnelle, ce qui pourrait conduire à des sanctions restauratrices. En cas de refus, leur affaire sera transmise à l'Unité d'Enquête et d'Accusation (UIA) de la JEP. S'ils sont reconnus coupables lors du procès, ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.

La JEP poursuit son enquête sur les "faux positifs" dans le cadre du Dossier 03, qui examine la responsabilité des agents de l'État dans des exécutions extrajudiciaires. Cette nouvelle décision marque un progrès important dans la lutte contre l'impunité et constitue une étape essentielle pour faire la lumière sur l'un des chapitres les plus sombres du conflit armé en Colombie.

Foire aux questions

Qu'est-ce que les "faux positifs" ?

Ce sont des exécutions extrajudiciaires perpétrées par des membres de l'armée colombienne, où des civils innocents étaient assassinés, puis présentés comme des guérilleros tués au combat afin d'augmenter artificiellement les statistiques militaires.
Qu'est-ce que la JEP et quel est son rôle ?

La Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP) est un tribunal de justice transitionnelle mis en place à la suite de l'Accord de paix de 2016. Son mandat est d'enquêter, de juger et de sanctionner les crimes commis dans le cadre du conflit armé en Colombie.

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La Colombie, l’endroit le plus mortel pour les défenseurs des droits humains

Les paroles de la procureure générale de Colombie, Luz Adriana Camargo, ont résonné avec force : "La Colombie est le pays le plus dangereux au monde pour défendre les droits (…)

Les paroles de la procureure générale de Colombie, Luz Adriana Camargo, ont résonné avec force : "La Colombie est le pays le plus dangereux au monde pour défendre les droits humains". Cette déclaration, faite le 14 février 2025 lors de la présentation d'un rapport sur la situation des défenseurs des droits humains, ne fait pas que refléter une crise persistante ; elle met aussi en évidence le danger quotidien auquel sont confrontés ceux qui luttent pour la justice et l'équité dans le pays.

Ce rapport, présenté lors d'un événement public par la procureure générale de la Nation, Luz Adriana Camargo Garzón, répond à un mandat de la Cour constitutionnelle dans l'arrêt SU-546 de 2023.

Selon les données du Ministère public, entre janvier 2016 et décembre 2024, au moins 1 372 leaders sociaux ont été assassinés en Colombie. Mais la procureure générale elle-même prévient que ce chiffre pourrait être encore plus élevé, en raison des difficultés à déterminer qui est officiellement considéré comme défenseur des droits humains.

Selon le rapport 2024 de l'organisation Front Line Defenders, la Colombie demeure le pays le plus mortel au monde pour les militants. En 2023, sur les 300 défenseurs assassinés dans au moins 28 pays, 142 étaient colombiens, soit 48 % du total mondial. Un an auparavant, en 2022, le chiffre était encore plus élevé, avec 186 cas signalés.

Derrière ces chiffres, il y a des vies fauchées, des familles dévastées et des communautés qui continuent à lutter dans la peur. La procureure générale a reconnu qu'il existe de graves problèmes dans l'enquête et la judiciarisation de ces crimes. Du manque d'accès à la justice à l'impossibilité d'atteindre certaines régions sous le contrôle de groupes armés illégaux, les obstacles sont immenses et ont permis à l'impunité de rester la norme.

Dans de nombreuses régions rurales, où la violence contre les leaders sociaux est la plus intense, l'État est toujours absent. Les groupes armés imposent leur loi, et les défenseurs des droits humains deviennent des cibles simplement pour avoir osé prendre la parole. L'absence de garanties et la peur des représailles ont fait de la dénonciation un acte d'un courage extrême.

"C'est une catastrophe qui ne peut plus continuer", a déclaré Camargo, insistant sur le fait que la protection des leaders sociaux doit devenir une "priorité nationale". Selon elle, sans une action efficace de l'État, la démocratie et la justice continueront d'être en péril.

Un début d'année marqué par la violence

L'année 2025 n'a pas commencé sous de bons auspices. Selon l'Institut d'études pour le développement et la paix (Indepaz), depuis le début de l'année, au moins 22 leaders sociaux
ont été assassinés. Parmi eux, Leonardo Samir Montero Paz, leader autochtone nasa, tué le 9 février dans une zone rurale de Puerto Asís, Putumayo.

Les voix qui défendent les droits humains en Colombie font face à une menace constante, et tant qu'il n'y aura pas de réponse ferme de l'État, le risque que cette crise s'aggrave reste présent.

La communauté internationale et les acteurs nationaux ont un rôle essentiel à jouer pour exiger des mesures urgentes et efficaces. La vie de ceux qui luttent pour un pays plus juste en dépend.

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Le pacifisme du Collectif « Échec à la guerre » n’est pas la paix

1er mars, par Marc Bonhomme — ,
Par sa prise de position publié dans Le Devoir sous le titre de « Au-delà de la fin de la guerre, il faut une paix juste en Ukraine », le collectif « Échec à la guerre » se (…)

Par sa prise de position publié dans Le Devoir sous le titre de « Au-delà de la fin de la guerre, il faut une paix juste en Ukraine », le collectif « Échec à la guerre » se montre favorable au revirement des ÉU de Trump au sujet de la guerre contre l'Ukraine comme étant un chemin vers la paix.

16 février 2026 | Photo : tiré du journal Le Devoir

Le collectif voit dans le rejet de facto de l'OTAN par Trump, qu'évidemment rejette aussi Poutine, la base d'une entente pouvant déboucher sur le respect du droit international. En plus de l'utopie d'un retrait russe du Donbass conquis alors que la Russie gagne la guerre, l'Ukraine devrait accepter l'annexion russe de la Crimée en 2014 ! Il est remarquable que le collectif, s'il spécule sur la politique extérieure de Trump, y voyant un facteur de guerre, ne dit mot sur son exécrable politique intérieure raciste, sexiste, super austéritaire et liberticide, laquelle politique n'a rien de spéculative.

De la même manière qu'il corrobore la propagande russe au sujet de l'Euromaïdan de 2014. Le collectif véhicule la vieille théorie de l'expansive OTAN justifiant l'invasion de l'Ukraine par la Russie qu'heureusement il juge illégale. Si douze pays d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN en trois vagues entre 1999 et 2009, soit bien avant 2022, c'est autant dû à la volonté de ces pays de se protéger de l'impérialisme russe qu'à de la volonté de l'impérialisme occidental de s'étendre. À la veille de la ratée invasion russe de tout l'Ukraine en 2022, faisant suite à celle larvée du sud-est en 2014, l'OTAN était en « mort cérébral » (Macron) suite au fiasco de son invasion de l'Afghanistan. L'invasion russe l'a ressuscité en plus de l'étendre davantage à la Finlande et à la Suède. En parlant de droit international, que conclure du Mémorandum de Budapest de 1994 où la Russie garantissait les frontières de l'Ukraine en retour de son renoncement à ses armes nucléaires héritées de l'ex-URSS ?

Le collectif ne comprend fondamentalement pas, ce qui surprend pour des militante-s du Québec dénonçant le militarisme fédéral, c'est la lutte du peuple ukrainien, et de son gouvernement si néolibéral soit-il mais non fascisant, pour son existence même. Pour Poutine, comme pour les tsars et Staline avant lui, l'Ukraine est la « Petite Russie » ou la « Nouvelle Russie ». Pour Poutine, l'Ukraine est une invention de Lénine que Staline n'a pas pu formellement effacer même s'il l'a fait réellement. Ça me paraît d'autant plus odieux pour des Québécois-e-s de ne pas se reconnaître dans la lutte du peuple ukrainien que pour beaucoup de fédéralistes, le Québec fait intrinsèquement partie du Canada. Le pacifisme dogmatique du collectif me paraît brouiller dans son esprit toute compréhension de l'histoire autre qu'une superficielle analyse géostratégique attardée au XXe siècle… devenant confuse en ce siècle.

On me répondra que je me fous du carnage, des morts, des souffrances et des destructions. C'est le peuple ukrainien, entraînant à sa suite son gouvernement, qui a héroïquement choisi la voie de la résistance armée, et aussi non armée en organisant une solidarité interne, à la grande surprise de la Russie mais aussi des ÉU et de l'OTAN qui attendaient une capitulation rapide. Il revient au peuple ukrainien, et à lui seul, en fonction des rapports de force internes et externes d'y renoncer. Le devoir de tous les démocrates est de les soutenir par tous les moyens en commençant par l'effacement de la dette externe de son gouvernement, des dons civils et, last but not least, des armes, davantage d'armes.

La défaite de l'Ukraine, même sous la forme masquée d'un cessez-le-feu, serait un encouragement à tous les « bullies » du monde. Cette accalmie permettrait à Poutine de réarmer et pas seulement contre l'Ukraine. La Chine serait encouragée à envahir Taïwan… les ÉU on ne sait trop. Ce serait un enfer répressif pour le peuple ukrainien comme c'est déjà le cas dans les zones occupées. Même la partie restée « libre » connaîtrait davantage de répression puisque la défaite déroulerait le tapis à la vengeresse extrême-droite. Cette dernière est en ce moment marginale en Ukraine contrairement à la Russie, à la France, à l'Allemagne et aux ÉU. Cette supposée paix du conquérant ouvrirait la porte à une dystopie mondiale comme la défaite de l'Espagne républicaine en 1938-39, faute de soutien des démocraties occidentales, avait ouvert la porte à la Deuxième guerre mondiale.

Marc Bonhomme, 16 février 2025
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca

Contre les politiques trumpistes

27 février, par Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF), Emilia Castro — , ,
Voici le discours prononcé par Émilia Castro de la Coordination du Québec de la Marche Mondiale des Femmes (CQMMF) lors de la manifestation à Québec contre les politiques de (…)

Voici le discours prononcé par Émilia Castro de la Coordination du Québec de la Marche Mondiale des Femmes (CQMMF) lors de la manifestation à Québec contre les politiques de Trump. Ce rassemblement avait lieu devant le Consultat américain et a regroupé une centaine de personnes militantes.

Nous sommes réunies ici en appui solidaire envers les personnes militantes, les hommes et les femmes progressistes des État Unis confrontées à un gouvernement avec un président qui contrôle en exerçant un pouvoir que le permet entre autres de congédier dizaines de milliers de fonctionnaires, des professionnels et de les remplacer par ses partisans.

La Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes dénonce les politiques basées sur la discrimination, comme par exemple interdire du vocabulaire dans les règlements et les contrats fédéraux l'utilisation d'expressions telles que « orientation sexuelle et identité de genre », « diversité », « équité » et « inclusion », et « droits génésiques ».

De couper l'aide gouvernementale dans des institutions comme le ministère de l'éducation.

Nous dénonçons Trump son intention qu'il a clairement indiqué de mettre en œuvre des mesures extrêmes, comme le plus grand effort massif de déportation de l'histoire et d'attaquer ses ennemis en utilisant ses pouvoirs présidentiels.

Dans son programme on retrouve entre autres, de rejet de l'idée que l'avortement fait partie des soins de santé et à réduire les protections climatiques. Il soutient également le déploiement de forces militaires pour faciliter les arrestations à la frontière avec le Mexique.

Trump a plus de pouvoir pour mettre en œuvre ce projet de loi que les autres présidents grâce à la Cour suprême, qui a statué dans la récente affaire Trump v. United States, aussi incroyable que cela puisse paraître, que le président jouit d'une immunité présumée absolue contre les poursuites pénales si ses crimes font partie « d'actes officiels ».

Comme militante féministe et internationaliste je me permet de citer Simone de Beauvoir » N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis »
Nous resterons vigilants et vigilantes, nous resterons en action et mobilisées.

Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres.

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Les personnes trans craignent grandement un recul de leurs droits

27 février, par Charlotte Veilleux — ,
Divergenres est un organisme de défense des droits trans et en ce moment notre communauté, notre équipe et nos partenaires communautaires craignent grandement un recul des (…)

Divergenres est un organisme de défense des droits trans et en ce moment notre communauté, notre équipe et nos partenaires communautaires craignent grandement un recul des droits LGBTQ+, mais particulièrement un recul des droits trans au Canada.

Aux États-Unis, les reculs sont déjà en cours. Le gouvernement de Trump ne reconnaît que deux sexes qui sont considérés immuables, les femmes trans se font bannir des sports, les militaires trans se font exclure, les femmes trans se font envoyer dans des prisons pour hommes, et l'accès aux soins d'affirmation de genre est en péril.

Les personnes trans ont peur, et avec raison. Plusieurs personnes trans ont commencé à stocker leurs hormones, par peur de se faire retirer leurs médicaments nécessaires. Les thérapies de conversions prennent de l'ampleur et sont normalisées. Plusieurs personnes trans se voient refuser leur renouvellement de passeport avec leurs marqueurs de genres adéquats ou se font carrément confisquer leurs documents. Des comptes se font bloquer sur Meta en raison de “propagande trans”. Et la liste délirante et anxiogène de recul des droits trans continue encore longtemps…

Une tonne de sites officiels du gouvernement de Trump ont retiré toute mention des personnes trans. Par exemple, le site des parcs nationaux, dans sa section sur le monument national de Stonewall, utilise maintenant l'acronyme LGB et ne mentionne plus les personnes trans. Pourtant, les émeutes de Stonewall étaient des manifestations violentes rendues possibles par des personnes trans. Ces émeutes ont été une des étapes importantes de désobéissance civile afin que les personnes LGBTQ+ puissent avoir les droits qui leurs reviennent.

La recherche scientifique est aussi menacée par les politiques de Trump.

Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies a demandé à ses scientifiques de rétracter ou de suspendre la publication de tout manuscrit de recherche qui comprend des “termes interdits”. Utiliser des termes interdits comme “genre, transgenre, transsexuel ou non-binaire” pourrait faire perdre le financement des scientifiques qui font des recherches sur nos communautés. On sonne l'alarme : cette censure importante de la recherche et des informations en ligne nous inquiète au plus haut point.

On essaye très fort de nous effacer en ce moment. Tout comme les nazis qui ont brûlé des bibliothèques de livres sur la recherche sur le genre en 1933, Donald Trump essaie d'effacer systématiquement les personnes trans et intersexes parce que leur existence même menace sa vision fasciste du monde. On assiste présentement à des brûlages de livres nazis à l'ère de l'internet, il y a peut-être moins de flammes mais il y autant de censure et de violence.

Toutes les personnes marginalisées se font cibler par les politiques de Trump, et l'impact de ces politiques va particulièrement se faire sentir chez les personnes à l'intersection de plusieurs oppressions, comme les femmes trans racisées.

Nous avons peur qu'attaquer autant publiquement les droits des personnes marginalisées, ça mène à encore plus de violence, puisque la haine devient complètement décomplexée. Être transphobe, raciste ou sexiste semble soudainement une opinion valide, pas un enjeu d'ignorance.

Ce qui est certain, c'est qu'on ne peut pas prendre nos droits pour acquis au Canada. On voit comment ça peut rapidement dégringoler. C'est le temps de solidariser nos politiciennes et politiciens locaux à nos causes et de nous mobiliser.

Des attaques aussi directes à nos droits, ça peut nous paralyser de peur, pis c'est ça qu'ils veulent : qu'on soit isolés et apeurés. Il faut combattre ça avec des actions de solidarité, et tisser des liens communautaires parce qu'ensemble on est plus fort qu'eux ! On va avoir besoin d'allié.e.s et de solidarité plus que jamais pour mener ces luttes ! Sachez que les personnes trans sont derrière vous, on va vous soutenir et on ne se laissera pas effacer.

« Frénésie de va-t-en-guerre »

26 février, par Melanie Schweizer, Yanis Varoufakis — ,
Nous nous tournons vers Munich où la conférence de haut niveau sur la sécurité se déroule en ce moment avec des douzaines de leaders. Premier point au programme : la guerre (…)

Nous nous tournons vers Munich où la conférence de haut niveau sur la sécurité se déroule en ce moment avec des douzaines de leaders. Premier point au programme : la guerre Russie-Ukraine.

Democracy Now 14 février 2025
Traduction, Alexandra Cyr

Amy Goodman : Le Président ukrainien, Volodymyr Zelenski devrait y rencontrer le Vice-président J.D.Vance et le Secrétaire d'État Marco Rubio aujourd'hui. Plus tôt cette semaine, le Président Trump a déclaré qu'il rencontrerait le Président V. Poutine pour mettre fin à cette guerre vieille de presque trois ans. Cette annonce a soulevé en Europe la peur que le Président Zelenski soit exclu des pourparlers. Voici la déclaration du Chancelier Scholz :

C. Olaf Scholz : (depuis la traduction en Anglais de l'Allemand). Rien ne doit se décider à propos de l'Ukraine sans les Ukrainiens.nes et rien à propos de l'Europe sans les Européens.nes. Cela va de soi. Nous sommes d'accord avec tous nos amis et partenaires en Europe à ce sujet. Une chose est très claire pour moi : toute solution négociée doit permettre à l'Ukraine d'avoir des forces armées à sa disposition dans le futur qui lui permette de combattre toute nouvelle attaque russe. C'est un défi considérable financièrement, matériellement et logistiquement. Cela va surpasser les capacités financières de l'Ukraine pour envisager l'avenir. Nous les Européens avec nos partenaires transatlantiques et internationaux devons l'assurer de notre présence.

A.G. : Jeudi, le Président Trump est revenu sur ses déclarations antérieures et a assuré les reporters que « bien sûr » l'Ukraine participerait aux discussions avec la Russie.

Le Vice-président J.D.Vance a déclaré au Wall Street Journal que les États-Unis pourraient frapper la Russie avec des sanctions et même utiliser des « moyens de pression militaires » si V. Poutine n'accepte pas une entente qui garantira l'indépendance ukrainienne à long terme. Il a ajouté qu'il entend dire aux leaders européens d'accueillir chaleureusement les partis populistes, de faire cesser l'immigration de masse et de revenir à les politiques progressistes. Il ne rencontrera pas le Chancelier allemand qui est l'hôte de la conférence.

Plus de 40 ralliements de protestations contre cette conférence sont programmés à Munich.

Pour mieux comprendre la situation nos avons deux invités à Munich : Melanie Schweizer est avocate. Elle a travaillé au Ministère du travail et des affaires sociales allemand. Elle est membre du Parti progressiste MERA25, et candidate à l'élection législative plus tard ce mois-ci.
Aussi, Yanis Varoufakis, ancien ministre des finances grec sera avec nous. Son ouvrage le plus récent est intitulé : Technofeudalism : What Killed Capitalism. Il doit prendre la parole à un de ces rassemblements de protestation samedi à Munich. Leur slogan : « Peace-capable instead of war-capable » !

Yanis Varoufakis nous allons commencer avec vous. Qu'est-ce que cela veut dire ? Quel est votre message à Munich en ce moment où se trouvent le nouveau Vice-président américain et le nouveau Secrétaire d'État américain ? Bien sûr qu'ils ne sont pas seuls. Le message, le sujet principal est la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Yanis Varoufakis : Amy, l'Europe était un merveilleux projet de paix. L'idée de réunir différentes nations dans l'Union européenne devait faire en sorte qu'il n'y ait plus de guerre en Europe. Malheureusement, cernée par deux différents autoritarismes, celui de V. Poutine d'une part et les forces des va-t-en-guerre expansionnistes américains.es dirigés.es par l'Alliance atlantique (OTAN) par ailleurs, l'Europe a été essentiellement captive d'une frénésie de va-t-en-guerre. Pensez-y, la cheffe de la défense et la porte-parole pour la sécurité de l'Union européenne, l'ancienne Première ministre estonienne, Mme Kaja Kallas, plaidait pour l'effondrement de la Fédération de Russie et la rupture (avec ce pays). C'est un appel à la guerre.

Donc, nous sommes à Munich pour démontrer la transformation de l'Union européenne en union de guerre. Et n'oubliez pas que cette conférence soi disant sur la sécurité est dans les faits un bizarre bazar d'armements. Tous les marchands d'armes du monde les plus ambitieux sont ici pour supposément discuter de paix. Nous sommes ici pour leur imposer notre récit pacifique.

A.G. : Pouvez-vous, Yanis, nous parler de ce que le Président Trump dit à propos des armements nucléaires chinois, russes et américains ?

Y.V. : Les motivations de D. Trump sont toujours douteuses. Et ses négociations peuvent ne virer à rien. Mais cette idée de négociations a surgi devant l'ampleur de cette confrontation nucléaire. Rappelez-vous, l'horloge nucléaire est très, très proche de minuit maintenant, le plus proche depuis au moins 50 ou 60 ans. Ce n'est pas une mauvaise idée d'avoir des négociations tripartites. Mais, ce à quoi cela devrait conduire … avec le comportement de D. Trump qui ne cesse d'inonder la zone d'incertitudes pour des objectifs très, très douteux…

A.G. : Je veux faire entrer Melanie Schweizer dans la conversation. Elle est membre du Parti MERA25 et candidate à l'élection législative de ce mois-ci. J'ai dit que vous aviez été avocate au Ministère allemand du travail et des affaires sociales. Pouvez-vous nous parler des pressions dont vous avez été l'objet et de ce qui vous est arrivé ?

Melanie Schweizer : Oui, merci beaucoup. Bonjour Amy. Merci de me fournir ce moment pour vous parler.

Je pense que la situation allemande, en ce moment, est vraiment désastreuse. Il y a une attaque flagrante contre la liberté d'expression et la liberté de rassemblement. Nous sommes témoins du démantèlement de l'État de droit au moment où la démocratie est en crise. Et nous voyons venir ces élections avec la peur au ventre ; nous pensons qu'il se peut que ce soit la dernière élection avant l'arrivée du fascisme parce que les Partis centristes, les Sociaux démocrates, les Verts, et le Parti de gauche ont adopté non seulement la rhétorique de l'extrême droite mais aussi ses politiques.

Ils ont présenté de nouvelles résolutions contre la liberté de parole. Ils ont empêché Francesca Albanese de prendre la parole dans les universités cette semaine et la semaine prochaine. Ces politiciens.nes ont aussi réprimé les manifestants.es du mouvement contre la guerre et celui contre la violence génocidaire. La semaine dernière il était interdit de parler une d'autres langues que l'Anglais ou l'Allemand à cause de mensonges répandus par le plus grand journal d'extrême droite en Allemagne, Axel Springer. Il ne cesse de s'en prendre aux personnes et publie des informations confidentielles à leur propos. Alors, qui que ce soit en Allemagne qui parle en ce moment contre les crimes de guerre israéliens, contre le gouvernement, est susceptible de répression politique tout comme de révélations personnelles ou politiques par ailleurs confidentielles. Des gens perdent leur emploi, alors que pourtant, il est possible d'afficher sa rhétorique génocidaire sans avoir peur de quelque conséquence que ce soit.

C'est pour ça que je suis candidate. C'est pour ça que je suis devenue active en politique, parce que je pense que c'est très sérieux. Comme Allemande, avec l'histoire allemande, je me sens obligée de parler face à l'oppression, l'injustice et spécialement parce que je suis avocate et que j'ai été préparée à défendre la Constitution et donc la loi internationale.

Je veux ne vous donner qu'un exemple récent de la manière dont ces discours de haine sont rendus normaux. Récemment, une personne juive, journaliste de métier, a été accusée d'incitation à la haine simplement pour avoir dit : « Nous Juifs, … ne sommes pas des victimes ». Donc, aussitôt que quelqu'un parle contre cette chasse aux sorcières, il est poursuivi. Encore hier, le Ministre de l'intérieur a publié sur les réseaux sociaux en déclarant avec fierté que l'Allemagne est le seul pays qui expulse des gens en Afghanistan. Avec fierté ! Cela a soulevé une vague de protestation : « Comment pouvez-vous être fiers.ères qu'un pays européen expulse (des gens) en Afghanistan ? En ajoutant : « où les Talibans sont exercent le pouvoir ». Aujourd'hui, au cours d'une entrevue que le Chancelier a donnée, un journaliste lui a demandé : « Qu'allez-vous faire si la Cour pénale internationale arrive à la conclusion qu'il y a eu un génocide à Gaza » ? Il a répondu : « Je ne répondrai pas à ces questions. Ce n'est pas possible. Ça n'arrivera pas. C'est absurde. Ça n'arrivera pas ».

A.G. : Melanie Schweizer, avez-vous été suspendue du Ministère du travail et des affaires sociales ?

M.S. : Oui, de fait je l'ai été. Je me suis donc exprimée sur Twitter en donnant mon nom. On a publié des informations confidentielles sur moi, donc on a découvert que je travaillais à ce Ministère. J'étais en vacances en décembre et je devais reprendre le travail en janvier. Aussitôt j'ai été suspendue avec effet immédiat. Depuis ce moment-là, un article venant de Axel Springer, publié dans Bild-Zeitung est sorti et je n'ai plus jamais mis un pied dans ce Ministère. Je n'ai toujours aucune idée … la seule chose dont je suis consciente c'est de m'être exprimée à propos du génocide en cours et que cela devait cesser, que l'Allemagne devait cesser de fournir des armes à Israël et qu'il devait être sanctionné.

A.G. : Je veux revenir à Yanis Varoufakis et parler d'Elon Musk. On l'appelle le Président X, non pas pour désigner un ancien Président américain (Ex Président n.d.t.), mais bien par la lettre X. Il est propriétaire d'une des plus grandes plateformes de médias sociaux au monde, la plateforme X, et il apparait à côté du Président dans le Bureau ovale. Il semble prendre beaucoup de décisions, il a présidé à une rencontre de dirigeants.es internationaux en Allemagne et il vient tout juste de participer à une conversation de deux heures avec l'AFD, en soutient à l'AFD (Parti d'extrême droite en Allemagne n.d.t.). Pourriez-vous nous décrire ce Parti et sa montée si rapide ? Pouvez-vous nous le décrire comme un parti Néo Nazi ? Et son rôle dans la manière dont vous parlez de techno féodalisme à propos d'Elon Musk ?

Y.V. : Commençons par l'Alternative für Deutschland, l'Alternative pour l'Allemagne. C'est un Parti qui s'est présenté comme euro sceptique et contre la monnaie unique. Il s'est servi de figures de style et autres tournures de phrase pour faire allusion au passé nazi. Il serait erroné de l'appeler parti nazi ou néo nazi. Il est plus exact de le qualifier de parti conservateur, raciste, xénophobe ce qui réfère à la période noire du nazisme.

Pour ce qui est d'Elon Musk, c'est un seigneur féodal de la technologie. Il faut se rappeler qu'il est un de ces seigneurs, arrivé sur le tard, après Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Google et Microsoft qui ont été les pionniers des seigneurs féodaux de la technologie. Ils ont créé un système numérique dans lequel nous sommes enfermés.es et où on trouve une exploitation massive de tous et toutes, les gens qui vendent des produits sur Amazon, les médias et les journaux, et ceux et celles dont le travail a été usurpé. Mais Musk … il était un capitaliste standard. Il produisait des autos, des fusées. Ce n'est pas un produit standard mais quand même un produit industriel. Et il s'accapare de Tweeter ! Il l'achète parce qu'il veut connecter son empire capitaliste avec ce que j'appelle un « cloud capital », le capital algorithmique qui possède la remarquable capacité de modifier vos comportements. Quiconque possède cette capacité, le pouvoir, le capital et ce capital algorithmique peut tirer d'énormes bénéfices du reste de la société. Et, très vite, il décide de faire ce que tous les capitaines d'industrie ont fait dans le passé, c'est-à-dire amadouer le gouvernement et arriver à accéder directement au pouvoir politique. C'est un retardataire mais il avance très vite n'est-ce pas ?

A.G. : Je veux vous lire un extrait d'une publication de Reuters et du Wall Street Journal : « Celui qui vraisemblablement sera le prochain Chancelier allemand a mis en garde … Elon Musk devra faire face aux conséquences de son intervention pour favoriser l'AFD avec sa plateforme X. Ce qui est arrivé durant cette élection ne peut rester sans réponse », a déclaré au Wall Street Journal, Friedrich Merz, le meneur dans les sondages en vue de l'élection du 23 février. Musk n'a cessé de demander aux Allemands.es de voter pour l'AFD en disant que seul ce Parti peut sauver le pays. Qu'elle est votre réaction par rapport à ce que vous voyez en Allemagne en ce moment et ce qui arrive aux États-Unis où E. Musk a fait le salut nazi plusieurs fois dans les ralliements de D. Trump ?

Y.V. : C'est renversant de voir que nous devions être témoins de ces scènes de nos jours. Spécialement (quand c'est rattaché) à la mafia sud-africaine qui est derrière celle de PayPal. Rappelez-vous, ces gens ont grandi avec l'apartheid dans la tête.

Mais, permettez-moi de faire quelques commentaires à propos de Freidrich Merz qui sera le prochain Chancelier allemand si on en croit les sondages. Vous dites qu'il s'est retourné contre E. Musk en l'accusant plutôt correctement d'avoir mis sa plateforme au service de la cheffe de l'AFD. Même s'il est dans la vérité en disant cela, il est probablement la quintessence de l'hypocrisie. Il n'y a pas plus de dix jours, ce leader du CDU qui est en avance en Allemagne, c'est allié à l'AFD pour faire passer au parlement fédéral allemand une résolution xénophobe, raciste, toxique qui vise les requérants.es du statut de réfugié. Ensemble, L'Union démocratique chrétienne avec l'AFD ; vous devez en avoir entendu parler. Donc c'est le même homme qui deviendra Chancelier d'Allemagne qui accuse E. Musk d'avoir ouvert sa plateforme à l'extrême droite allemande alors qu'il a déjà couché avec elle.
Voilà où nous en sommes. Nous sommes maintenant pris.es dans cette diabolique alliance entre les centre droit et l'extrême droite. Et je crains vraiment qu'après les élections fédérales nous soyons dans la même situation qu'en Autriche ou dans les Pays bas : l'extrême droite et le centre droit poussent l'échiquier politique de plus en plus profondément dans la misanthropie utilisée comme une arme.

A.G. : Melanie Schweizer, vous êtes candidate pour le Parti MERA25 qui est un nouveau parti. Expliquez-nous ce que signifie le soutien d'E. Musk à l'AFD ?

M.S. : D'accord. MERA25 est un parti relativement nouveau. Il a été créé en 2021 en Allemagne. C'est donc la première élection fédérale à laquelle nous prenons part. C'est un parti socialiste, internationaliste et anti impérialiste. Il a été fondé dans la foulée du Mouvement européen pour la démocratie'25 (DiEM25). C'est un parti qui est résolument contre la militarisation. Nous pensons que nous avons besoin d'un mouvement politique mais en dehors des politiques, pour combattre les va-t-en-guerre dont nous entendons les discours, la préparation à la guerre. On se sent de plus en plus dans l'atmosphère de 1984, (le livre).

Ici, ce que nous voyons c'est aussi une instrumentalisation de notre passé, de notre histoire. L'antisémitisme et la raison d'État sont utilisés comme arme contre le peuple qui s'objecte à cette machine de guerre, qui veut mettre fin à la livraison d'armements. Entre 60 et 70% des Allemands.es ne veulent plus que des armes soient livrées à Israël. Tous les Partis présents au parlement le veulent aussi, ils soutiennent cette position. Mais ils ne respectent pas leur électorat, ils ne les représentent plus.

Et c'est la même chose … aujourd'hui l'idée que l'antisémitisme est un enjeu arabe ; nous avons abandonné notre histoire autour de ce sujet. Et voilà qu'arrive Elon Musk avec son salut nazi. Ça a été minimisé et on n'a pas nommé le geste correctement. Mais, en Allemagne, quand les gens défendent les droits des Palestiniens.nes, leur droit à la vie, à la dignité, on les traite d'antisémites.

Donc, ce qui se passe en ce moment c'est vraiment le fascisme en temps réel. Et ça empire de jour en jour ; ça devient vraiment apeurant, préoccupant. Et les médias sont complices de tout ça. Parce que nous sommes clairement contre et la guerre et son mouvement, nous n'avons aucun espace pour nous exprimer dans les médias. Ils ne nous donnent aucune couverture durant cette campagne électorale. Donc, comme Parti contre le mouvement belliciste, nous sommes marginalisés et menacés par la police également. On nous a informés que si nous organisions n'importe laquelle activité politique à Berlin, nous devrions les en aviser.

Qu'E. Musk travaille main dans la main avec L'AFD, ça dit aussi quelque chose des développements globaux. Mondialement, nous allons vers le fascisme. C'est ce qui fait que le gouvernement israélien peut parler comme il le fait en ce moment. C'est un gouvernement d'extrême droite fasciste. Tout cela avance de concert.

A.G. : Merci à vous deux. (…)

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