Presse-toi à gauche !

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...

La Vendetta

16 janvier 2024, par Kaveh Boveiri — , , ,
Assis au fond du bus dans le siège au milieu, La Vendetta de Balzac à la main, tu es immergé dans le monde de ce livre. Kaveh Boveiri Mais le regard fixe de cette petite (…)

Assis au fond du bus dans le siège au milieu, La Vendetta de Balzac à la main, tu es immergé dans le monde de ce livre.

Kaveh Boveiri

Mais le regard fixe de cette petite fille avec son visage foncé à ton livre te force à réagir avec un sourire malgré la tristesse générée par ce livre. « Qu'est-ce que ça veut dire la vendetta ? », tu la lis sur ces lèvres. Elle pose cette question à son amie à gauche. « Je ne sais pas », dit celle-ci. Elle se tourne la tête vers son autre amie à droite. Celle-là lève les mains, en indiquant qu'elle ne sait pas non plus.

Elles se sont habillées, toutes les trois, des chapeaux, des châles, des manteaux, des pantalons et des bottes de plusieurs couleurs : blanche, brune, rouge, rose, noire, et bleue.

C'est le Nouvel An.

Tu souris encore une fois et rentres dans le monde de La Vendetta.

Peu de temps après, avec leurs bruits, tu rentres encore une fois dans le bus. Cette fois, ces deux amies de ces deux côtés jouent au pierre-papier-ciseaux. La petite foncée est la juge. « Tu as gagné », elle répète toutes les quelques secondes. Elle a presque sept ans. Ces deux amies, onze ou douze ans.

Pour être joyeuse comme elles, tu n'as pas besoin de rien du tout. Tu dois simplement être un enfant. Comme des enfants, elles peuvent jouer « avec des riens, ces riens les ramenaient toujours à leur passion ».

Comme un enfant, tu peux jouer au pierre-papier-ciseaux même si tu as perdu une jambe dans un accident, ou dans un bombardement. C'est le cas pour Donia de Gaza. Le 27 octobre 2023, elle perd sa jambe dans un bombardement de l'armée israélienne de maison d'une proche de la famille de Donia à Khan Yunes au sud de Gaza. Elle n'a que douze ans, à-peu-près le même âge que ces deux amies de notre juge foncée. Malgré tous ces inconvénients, avec son espoir à l'avenir, elle peut même faire « parcourir à sa jeune imagination le vaste champ des conjectures ».

Dans une vidéo disponible au site web de Defence for Children International–Palestine, le 25 novembre, lors du cessez-le-feu qui ne dure que sept jours, Donia explique ce qui s'est passé et exprime son rêve auprès de l'avenir avec sa naïveté infantile :

« Quand ils nous ont lancé le deuxième missile, je me suis réveillée entourée de pierres et de débris. Je me suis vite rendu compte que j'avais perdu une jambe : il y avait du sang partout, j'essayais de la bouger, mais rien ne bougeait. Ma jambe n'y était plus. D'autres ont perdu la vie : ma mère, mon père, mon frère Mohammed, ma sœur Dalia… Je souhaite que quelqu'un me sorte d'ici, m'emmène à l'étranger, dans n'importe quel pays, où je pourrai m'installer une prothèse, afin que je puisse marcher comme tout le monde. Pour pouvoir bouger, monter, descendre, jouer avec mes frères et sœurs… J'aimerais devenir médecin, comme ceux qui nous soignent, comme ça je peux traiter d'autres enfants. Je ne veux qu'une seule chose : c'est que la guerre cesse ! »

Donia n'a trouvé personne qui pouvait l'amener à l'étranger pour réaliser son rêve. Le 7 décembre, l'armée israélienne bombarde la salle de maternité de l'hôpital Naser à Khan Younes, au sud de Gaza. C'est l'endroit vers lequel les résidents au nord de Gaza étaient forcés de se déplacer avec le promis d'être dans une zone sécuritaire.

Les yeux de Donia se ferment pour toujours lors de ce bombardement…

Dans le bus, tu ne voulais pas révéler le sens de mot « vendetta » à cette petite sœur foncée. Cela aurait ruiné leur joie. Mais tu peux le lui dire maintenant. Elle va peut-être lire ce texte quand elle est grandie.

La vendetta est une vengeance contre toute une communauté à la riposte d'un acte d'un membre ou quelques membres de cette communauté. Cela peut être aussi attribué au démocidepratiqué conjointement par le régime sioniste israélien et le régime de Joseph Robinette Biden, ce sioniste autoproclamé, contre les menaces de la sécurité régionale, même mondial — les menaces comme Donia.

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Le Hamas, cet importun

16 janvier 2024, par Jean-François Delisle — , , ,
La résurgence brutale du conflit israélo-palestinien survient au plus mauvais moment du point de vue des soutiens occidentaux de l'État hébreu, car elle a quelque peu relégué (…)

La résurgence brutale du conflit israélo-palestinien survient au plus mauvais moment du point de vue des soutiens occidentaux de l'État hébreu, car elle a quelque peu relégué dans l'ombre celui russo-ukrainien qui faisait les manchettes jusqu'au 7 octobre dernier. À contrecoeur, les classes politiques occidentales ont du détourner d'importantes ressources financières et militaires au profit d'Israël, leur protégé de toujours.

La Maison-Blanche surtout en veut au Hamas pour son offensive-surprise du 7 octobre qui braque une fois de plus l'attention des médias internationaux sur l''antagonisme israélo-palestinien qui perdure depuis des décennies et qui met crument en lumière son parti-pris sioniste fanatique. La disproportion entre le nombre de victimes civiles israéliennes (1,200 environ) et la démesure des représailles militaires de Tel-Aviv (23,300 aux dernières nouvelles) discrédite l'appui sans failles qu'elle apporte à son protégé.

On assiste à une inversion imprévue des rôles dans cette sinistre histoire ; une espèce de chassé-croisé en quelque sorte. En effet, jusqu'au 7 octobre 2023, les camps paraissaient bien définis : les bons démocrates occidentaux qui défendaient becs et ongles la cause de la liberté et de l'indépendance ukrainiennes contre la volonté expansionniste de l'affreux Kremlin et que la cause palestinienne, elle, semblait en voie de disparition, voilà que le Hamas a le mauvais goût d'intervenir avec vigueur au moment le plus inopportun, ce qui remet fâcheusement à l'avant-plan toute la question palestinienne. Son offensive sans précédent du 7 octobre contre l'État hébreu jette au visage des principales puissances occidentales leurs contradictions à ce sujet. En effet, comment leurs gouvernements peuvent-ils soutenir défendre la liberté et l'indépendance de l'Ukraine face à Moscou tout en niant, dans les faits, celles des Palestiniens et Palestiniennes vis-à-vis de Tel-Aviv ?
Ils tolèrent (plus ou moins bien), mais ils acceptent quand même, en dépit de leurs appels vertueux au gouvernement israélien à plus de "retenue" dans ses bombardements aériens la multiplication des victimes civiles à Gaza, alors qu'ils dénonçaient hier encore celles entraînées par l'aviation et l'artillerie russes en Ukraine.

La cause ukrainienne n'est pas nécessairement perdue, mais un "second front" international a été ouvert par le Hamas, lequel oblige les classes dominantes des pays hégémoniques à réduire leur soutien à Kiev."Pire" même de leur point de vue, pour la première fois, un pays (la république d'Afrique du Sud) traîne l'État hébreu devant la Cour internationale de justice pour génocide contre la population gazaouie. Ce n'est peut-être qu'une question de temps avant que des responsables politiques et militaires israéliens soient à leur tour l'objet de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. C'est déjà le cas pour le président russe, Vladimir Poutine. Pourquoi pas aussi pour Benyamin Netanyahou et des membres de sa clique ?

Une évolution qui ne manquerait pas d'ironie : alors que les résistants palestiniens clandestins sont traditionnellement classés comme des "terroristes", le justice internationale viserait de vrais criminels même s'ils ont des titres gouvernementaux et militaires officiels.
Là où les arguments légitimes de droit à la résistance souvent invoqués par les Palestiniens étaient rejetés du revers de la main par les bien-pensants occidentaux, ceux utilisés portant sur le droit à l'autodéfense par les responsables israéliens risquent à leur tour d'être invalidés. Ils ne peuvent servir à justifier le massacre de civils à grande échelle.

On n'assiste peut-être en ce moment qu'au début d'un long processus judiciaire dont l'aboutissement est incertain mais dont la seule possibilité est déjà aussi encourageante que passionnante.

Jean-François Delisle

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Aux médecins de prendre parole pour notre système de santé public !

16 janvier 2024, par Médecins québécois pour le régime public (MQRP) — , , ,
Le 8 décembre dernier, le gouvernement du Québec a abruptement mis fin aux débats parlementaires sur le projet de loi 15 en imposant son adoption sous bâillon. La Loi visant à (…)

Le 8 décembre dernier, le gouvernement du Québec a abruptement mis fin aux débats parlementaires sur le projet de loi 15 en imposant son adoption sous bâillon. La Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace crée une entité centralisée de gestion du système de santé, Santé Québec, qui sera dirigée par des « top guns » du secteur privé (1).

Rappelons que depuis quelques années, nous assistons impuissants à l'immixtion du privé et d'initiatives à but lucratif dans notre système de santé. Par exemple, nous avons pu constater :

● La promotion des services privés (2) sur la plateforme Clic Santé ;

● Le financement public de salles d'opération privées prévoyant d'emblée jusqu'à 15% de marge de profits, alors que les salles du public ne sont pas utilisées à leur pleine capacité (3) ;

● Le recours accru aux agences privées de placement de personnel, suivie de leur interdiction abrupte (4) ; et

● La légalisation en catimini de la télémédecine privée pour des médecins facturant à
la RAMQ (5).

MQRP dénonce sans cesse les inévitables conséquences qui découlent d'une gestion
entrepreneuriale des soins de santé (voir nos rapports annuels). Il est impossible de nier l'effritement des conditions de travail du personnel soignant, et encore moins demeurer indifférents face à la dégradation de la qualité des soins offerts à la population québécoise, triste aboutissement de la vision néolibérale de la santé, laquelle est trop souvent préconisée par nos gouvernements comme une panacée qui viendrait pallier les faiblesses du réseau public, et ce, depuis une vingtaine d'années. Or, force est de constater que le secteur privé a profité de ces failles pour s'enrichir, plutôt que de contribuer à les réparer.

Aux médecins de prendre parole

À titre de médecins, nous bénéficions, certes, d'une autonomie professionnelle, laquelle fut historiquement négociée à la dure et qui demeure à ce jour un pilier de notre statut. Néanmoins, nous travaillons inhéremment en collaboration avec d'autres professionnels et intervenants de la santé, au sein d'un même système de soins. Ainsi, l'impact de l'appauvrissement des conditions de travail de nos collègues affecte directement notre capacité à offrir des soins médicaux de qualité. Il ne suffit que de visiter les unités de soins durant la grève des dernières semaines pour saisir leur apport indispensable.

Alors que nos collègues du réseau public sont dans les rues depuis des semaines pour réclamer des conditions de soins décentes et exiger une plus grande reconnaissance, le gouvernement fait fi de les entendre et a l'audace d'adopter simultanément un projet de loi mammouth qui viendra centraliser les pouvoirs entre les mains d'une agence unique. Les voix et responsabilités des professionnels de la santé au sein des instances décisionnelles se verront diminuées, notamment via la disparition des conseils d'administration et l'affaiblissement des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP). Ce transfert de pouvoir vers des gestionnaires réputés comme étant « efficaces » se fait inévitablement au détriment de l'expertise de celles et ceux qui ont fait de la santé des autres leur métier, qui croient en un système public capable de fournir des soins universels de qualité, accessible à tous.

Plaidoyer pour un régime public fort

En tant que médecins, résident.e.s et étudiant.e.s en médecine, nous sommes particulièrement inquiets face à cette lourde tendance à la privatisation de notre réseau de santé. Nous sommes aux premières loges de l'appauvrissement de la qualité des soins fournis aux patients, année après année, réforme après réforme. Nous constatons davantage de décisions prises en vue de maximiser le profit plutôt que le bien-être des patients. Nous n'acceptons pas d'être écartés des instances décisionnelles alors que des entités privées prospèrent au détriment de nos patients. Nous ne pouvons rester indifférents face à l'exode de divers professionnels vers le secteur privé, incluant nos confrères et consoeurs médecins.

Il est temps de nous exprimer publiquement, c'est pourquoi nous joignons nos voix pour exiger un régime public en santé. Nous croyons fermement que c'est en renforçant notre système public de santé que nous parviendrons à améliorer l'accès aux soins pour tous, non pas en le fragilisant.

Signez la pétition !

Notes

1- Tommy CHOUINARD, « Dube veut recruter des "top guns" du privé », La Presse, 20 mars 2023, en ligne : https://www.lapresse.ca/actualites/sante/2023-03-20/sante-quebec/dube-veut-recruter-des-top-guns-du-prive.php.

2- Alice GIRARD-BOSSÉ, « La présence grandissante du privé sur Clic Santé dénoncée », La Presse, 30 septembre 2022, en ligne : https://www.lapresse.ca/actualites/sante/2022-09-30/la-presence-grandissante-du-prive-sur-clic-sante-denoncee.php

3- MÉDECINS QUÉBÉCOIS POUR LE RÉGIME PUBLIC, « Au-delà des agences : Freiner le privé en santé », février 2023, en ligne : https://mqrp.qc.ca/2023/02/au-dela-des-agences-freiner-le prive-en-sante/.

4- MÉDECINS QUÉBÉCOIS POUR LE RÉGIME PUBLIC, « Les centres médicaux spécialisés (CMS) », mars 2023, en ligne : https://mqrp.qc.ca/2023/03/les-centres-medicaux-specialises-cms/.

5- Anne PLOURDE, « L'industrie des soins virtuels au Québec », Institut de recherche et d'informations socio-économiques, en ligne : https://iris-recherche.qc.ca/publications/soins virtuels/.

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Le Canada devrait appuyer l’autorité de la Cour internationale de justice sur le génocide israélien

16 janvier 2024, par Yves Engler — , ,
Le gouvernement Trudeau a refusé d'appuyer la plainte de l'Afrique du sud alors qu'il avait agi autrement dans les cas de la Russie, de l'Iran et du Myanmar. Yves Engler, (…)

Le gouvernement Trudeau a refusé d'appuyer la plainte de l'Afrique du sud alors qu'il avait agi autrement dans les cas de la Russie, de l'Iran et du Myanmar.

Yves Engler, Canadian Dimension, 8 janvier 2024
Traduction, Alexandra Cyr

La semaine dernière, l'Afrique du sud a demandé à la Cour internationale de justice de déclarer de toute urgence qu'Israël a failli à ses obligations quant à Convention sur la prévention et la perpétuation de génocide. Les Canadiens.nes devraient soutenir ce mouvement qui tente de réduire les crimes de guerre indéniables et bien documentés, de cet État d'apartheid à Gaza.

Le 11 janvier la Cour va commencer à entendre cet urgent appel de l'Afrique du sud soutenu par la Turquie, la Jordanie, les Maldives et l'Organisation islamique de Coopération. Son dossier de 84 pages soutient que les actes d'Israël sont de : « caractère génocidaire parce qu'ils sont conçus en vue de détruire une part substantielle » de la population palestinienne de Gaza.

Depuis 1948, Israël a adhéré à la Convention sur le génocide. Il a annoncé qu'il répondrait (aux arguments de la plainte). Il a mandaté l'éminent avocat britannique Malcolm Shaw pour prendre la direction de sa défense. Ce pourrait être la seule fois où Israël réagisse à un défi légal international. On s'attend à ce que la Cour émette une décision préliminaire avant la fin du mois. Haaretz rapporte qu'un expert légal israélien de haut niveau a mis en garde les chefs militaires : « il existe un réel danger que le tribunal décrète une injonction appelant Israël à cesser le feu ». De plus, une fuite d'un message du ministre des affaires étrangères israélien aux embassadeurs.drices dévoile que : « Un arrêt de la Cour pourrait avoir un potentiel d'implications non seulement au plan légal mais aussi avoir des ramifications bilatérales au plan pratique, économique et sécuritaire ».

La Cour internationale de justice est la plus haute cour dans le monde, elle a force de loi internationale. L'ambassadeur de France aux Nations Unies a déclaré que son pays allait appuyer ses décisions.

Malheureusement, le gouvernement Trudeau refuse de le faire même s'il l'a déjà fait dans les cas similaires de la Russie, de l'Iran et du Myanmar. Le ministère des affaires mondiales a refusé de répondre directement à la demande du Globe and Mail à ce sujet.

En août dernier, Ottawa a demandé à la CIJ de rejeter une résolution de l'assemblée générale des Nations Unies qui réclamait une opinion divergente à propos des conséquences légales auxquelles sont confrontés les États qui comme Israël occupent (des territoires étrangers). Les bureaucrates du ministère des affaires mondiales ont pondu une déclaration de six pages demandant au tribunal de ne pas émettre d'opinion légale pourtant réclamée par la vaste majorité de la communauté internationale.

Déjà, en 2020, Ottawa avait expédié une lettre à la Cour pénale internationale qui stipulait que ce tribunal n'avait pas le pouvoir d'enquêter sur les crimes de guerre commis par Israël en Palestine. Un représentant du ministère avait déclaré au Jerusalem Post : « Le Canada a une position connue depuis longtemps ; il ne reconnait pas d'État palestinien et donc ne reconnait pas le droit d'une telle entité aux traités internationaux incluant le Traité de Rome. En l'absence d'un État palestinien, le Canada croit que la Cour n'a pas juridiction en cette matière ».

Que le Canada reconnaisse ou non la Palestine, la majorité des membres des Nations Unies le font et la Palestine a intégré la Cour pénale internationale en 2015. Dans sa lettre le Canada suggère même qu'il pourrait cesser de participer au financement du tribunal s'il continue à enquêter sur Israël.

Dans l'espoir d'empêcher la répétition de ces positions, le Canadian Foreign Policy Institute et Just Peace Advocates ont lancé une campagne sur internet demandant au NPD de soutenir la démarche sud-africaine. Cinq mille personnes ont expédié des messages au chef du NPD et à la critique des affaires étrangères leur demandant que le Parti « exige du Canada qu'il ajoute sa voix à l'entreprise sud-africaine pour faire cesser les horreurs israéliennes à Gaza ».
La critique des affaires étrangères du NPD, Mme Heather McPherson, a répondu sur X : Le Canada s'est opposé aux investigations de la CIJ et de la CPI sur les crimes commis par le Hamas et par le gouvernement Netanyahu. L'Afrique du sud demande à la CIJ de déterminer si oui ou non Israël est responsable de génocide à Gaza. Est-ce que le Canada va soutenir la CIJ dans ses travaux » ?

La suggestion de Mme McPherson qu'Israël commet un « génocide » doit être étendue. Sauf les articles du correspondant pour l'Afrique du Globe and Mail, Geoffrey York, les médias semblent avoir ignoré la réaction du gouvernement Trudeau dans cette affaire. Seuls quelques journaux ont publié les articles de l'Associated Press à propos de la requête devant la CIJ.

Le gouvernement Trudeau va avoir un mal de chien à ignorer les conclusions de la CIJ contre Israël. Si un tribunal international accepte d'examiner la requête de l'Afrique du sud, il annule les capacités d'Ottawa de justifier le génocide israélien à Gaza.

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

“Le problème est dans les lois d’immigration, pas les ‘passeurs’” : Veillée à la mémoire d’Ana Karen Vasquez-Floressl

16 janvier 2024, par Solidarité sans frontière — , ,
Montréal, 14 janvier 2024 - Des membres de la communauté montréalaise se sont rassemblés pour honorer la mémoire d'Ana Karen Vasquez-Flores, pour dénoncer les lois racistes du (…)

Montréal, 14 janvier 2024 - Des membres de la communauté montréalaise se sont rassemblés pour honorer la mémoire d'Ana Karen Vasquez-Flores, pour dénoncer les lois racistes du Canada en matière d'immigration et les politiques frontalières meurtrières, et pour exiger un statut pour tous et toutes. Le corps d'Ana Karen a été retrouvé près du chemin Roxham le 14 décembre, il y a un mois.

La veillée d'aujourd'hui a lieu alors que de plus en plus de personnes meurent en essayant de traverser la frontière coloniale entre le Canada et les États-Unis. "Il y a un an, nous organisions une veillée à la mémoire de Fritznel Richard, une autre victime d'un système d'apartheid mondial qui chasse des millions de personnes de leurs communautés tout en s'assurant qu'elles n'ont nulle part où aller de manière sécuritaire avec leur familles. Il y a eu José Leos Cervantes, la famille Chaudhari, la famille Iordache et beaucoup trop d'autres personnes qui ont perdu la vie en cherchant une vie meilleure", a déclaré Samira Jasmin, une des organisatrices et membre de Solidarité Sans Frontières.

"En organisant cette veillée, nous refusons que la vie d'Ana devienne invisible et nous témoignons notre solidarité à sa famille. En nous rassemblant dans le quartier de Parc-Extension, avec sa riche histoire de mobilisation et d'entraide, nous honorons la lutte des migrant-e-s qui se battent pour la justice", a-t-elle ajouté.

“Les lois d'immigration opèrent de manière à décourager les migrations en provenance du Sud global en rendant les frontières mortelles. Soyons clairs, ces décès sont prévisibles et évitables - et en ce sens, intentionnels. Tout comme les décès survenus à la frontière
américano-mexicaine, en Méditerranée et à d'autres frontières dans le monde, ces décès sont le résultat d'un système conçu pour mettre les gens en danger. Et nous ne pouvons pas les normaliser
", a déclaré Hady Anne, un autre organisateur de la veillée.

“Si l'on s'est beaucoup intéressé à un homme soupçonné d'avoir facilité l'entrée d'Ana Karen aux États-Unis
<https://www.ledevoir.com/societe/80...> ,
ce discours pseudo-humanitaire sur la "vulnérabilité" des migrants face aux trafiquants occulte le rôle joué par le Canada et les États-Unis dans la mise en danger de la vie des migrants. En fin de compte, ce sont les politiques frontalières qui rendent les migrants "vulnérables" et mettent leur vie en danger"
, a-t-il ajouté.

Née au Mexique, Ana Karen Vasquez-Flores avait trente-trois ans et était enceinte de cinq mois lorsqu'elle est décédée en traversant la frontière canado-américaine pour rejoindre ses proches. Sa famille décrit Ana comme une personne aimable et humble. Elle a choisi la route qui semblait la plus sécuritaire, en prenant l'avion pour Montréal afin d'éviter les
déserts mortels entre le Mexique et les États-Unis.

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Canada, état de droit ...assujetti au nucléaire

16 janvier 2024, par Artistes pour la paix — , ,
Les Artistes pour la Paix interpellent le 10 janvier les mairesses de Gatineau et de Montréal à propos de la décision d'hier par la Commission Canadienne de Sûreté Nucléaire (…)

Les Artistes pour la Paix interpellent le 10 janvier les mairesses de Gatineau et de Montréal à propos de la décision d'hier par la Commission Canadienne de Sûreté Nucléaire (CCSN) qualifiée de grande bêtise par Margaret Atwood, membre honoraire des AplP, mais simplement de « décevante » par la mairesse France Bélisle.

Les Artistes pour la Paix – 10 janvier 2024

État sommaire de la situation

Le premier jet de l'Étude d'impact environnemental (EIE) sur le projet d'un gigantesque dépotoir de déchets nucléaires sur le bord de la rivière des Outaouais a sonné l'alarme pour bien des groupes de citoyens, révélant que le dépotoir contiendra du plutonium et des dizaines d'autres déchets produits par les réacteurs nucléaires, dont plusieurs demeureront radioactifs pendant des centaines de milliers d'années. Le projet d'« installation de gestion des déchets près de la surface » (projet d'IGDPS ; en anglais : Near Surface Disposal Facility ou NSDF) sera aménagé sur le site de 34 hectares des Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) de Chalk River, en Ontario, situé à environ 150 kilomètres au nord-ouest d'Ottawa, du côté ontarien de la rivière, en face de la municipalité de Sheenboro, Québec. Le dépotoir aura une configuration semblable à une décharge municipale afin de servir d'entreposage permanent d'environ un million de mètres cubes de déchets radioactifs à « faible » et « moyenne » intensité dans un monticule d'environ 25 mètres de hauteur.

Le scandale de la pétition e-4676 bafouée le 9 janvier 2024

Ole Hendrickson, président de la Fondation Sierra Club Canada, est l'auteur de la raisonnable pétitionii déposée le 11 décembre, appuyée par des milliers de signatures assemblées en vitesse pendant la période des Fêtes mais balayées de la main avant même la date de péremption de la pétition par la CCSN. Ann Pohl du Conseil des Canadiens s'indigne de cette décision, en se demandant si la clause Artemis divisait les rangs libéraux.

La plus vive et immédiate réaction est venue du chef Lance Haymond, de la Première Nation de Kebaowek située à proximité de Chalk River, qui a vertement condamné la CCSN (qualifiée à tort d'indépendante) et a demandé au gouvernement fédéral d'intervenir pour stopper ce projet hautement risqué pour l'environnement. La décision finale de la Commission n'est absolument pas fondée en concluant que le projet [...] n'aura pas d'effets environnementaux importants, a déclaré le chef de la nation. Pour lui, il est indéniable que la sécurité et la santé des personnes et de l'environnement seront profondément affectées pour les générations à venir par ce projet. Il cite notamment les risques de tremblements de terre, de feux de forêt, d'inondations et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes pour justifier son opposition au projet. Il rappelle aussi que plus de 140 villes du Québec et de l'Ontario ont manifesté leur opposition ou leur inquiétude par rapport au projet, parmi lesquelles on trouve Gatineau, Montréal et Ottawa.

La décision de la Commission est inacceptable et le gouvernement du Canada doit agir rapidement et affirmer sans attendre la suspension du projet, conclut M. Haymond, appuyé par la préfète de la MRC de Pontiac, Jane Toller, qui se dit« déçue et frustrée », notamment parce que la décision va à l'encontre de la protection environnementale et de la Déclaration des Nations unies des droits des peuples autochtones.

Au Québec, la grande militante écologiste Louise Vandelac, professeure titulaire en Sciences de l'Environnement à l'Université du Québec à Montréal, clame son opposition, de même que l'ancien journaliste de Radio-Canada, Gilles Provost, porte-parole du Ralliement contre la pollution radioactive (RCPR), dont Lucie Massé nous annonce une entrevue à Radio-Canada - Ottawa aujourd'hui dans le cadre de l'émission radio Sur le vif, animée par Philippe Marcoux.
Cerise sur le sundae : un scandale révélé le 8 janvier

La revue canadienne The Walrus vient de publier son enquête “Unearthing a Nuclear Scandal”, avec des révélations sur un des directeurs de la compagnie Eldorado Nuclear nationalisée en 1943-44 (avec ses ventes d'uranium à l'Union soviétique), Carl French, louangé comme héros de la guerre nucléaire en sa nécrologie d'avril 1984 du Toronto Star pour sa contribution au Manhattan Project dont il partagea le secret. Ses compagnies essaimant après 1945 à Chicago, New York, Toronto et Montréal ont fourni du radium et de l'uranium pour le matériel luminescent radioactif de divers cadrans, horloges et tableaux de bord. Les LNC dédramatisent de tels « déchets radioactifs historiques de faible activité, résultats de pratiques passées, inacceptables selon les normes actuelles, dont le gouvernement du Canada assume la responsabilité » : or, les LNC ne sont plus une organisation gouvernementale puisqu'ils appartiennent à deux sociétés texanes et à Atkins Realis, nouveau nom depuis septembre de SNC-Lavalin. Des déchets nucléaires provenant d'entreprises privées, y compris ceux de la propriété Stewart dont nous parlerons plus loin, seront expédiés vers la « nouvelle installation de stockage proposée à Chalk River », nous informe la revue. INEXACT, il s'agit plutôt d'un monticule géant où un million de mètres cubes de déchets nucléaires seront déversés au cours des cinquante prochaines années puis abandonnés, pour toujours, à côté de zones humides et d'un lac à un kilomètre de la rivière des Outaouais, source d'eau potable pour Gatineau, Ottawa et Montréal. Quelle logique y aurait-il à transporter de vieux déchets nucléaires d'une localité près de Toronto à Chalk River ? Dans la vieille grange Stewart, achetée par French dans les années 50 afin d'y procéder à ses recherches personnelles en produits radioactifs, située à une heure du centre de Toronto dans la campagne de Caledon East, deux chercheurs LNC armés d'équipements de détection de radiations trouvent des contaminants qu'ils marquent d'une vive peinture orange. Les poutres démantelées et le sol excavé à un mètre seront mis dans des containers destinés à Chalk River...

...À moins que la CCSN revienne sur sa décision précipitée et inacceptable contre une pétition signée en connaissance de cause, au succès improbable vu sa non-médiatisation.

Notes
1.
L'auteur de cet article a écrit une longue recension à propos de ce film consacré meilleur film de l'année 2023 : http://www.artistespourlapaix.org/oppenheimer-lexceptionnalisme-americain-ou-lheroisation-cinematographique-de-la-science/
2.Pétition adressée à la Chambre des Communes du gouvernement du Canada e-4676
Attendu que :
• les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC), ancienne filiale d'Énergie atomique du
Canada limitée (EACL), ont lancé les tout premiers grands projets canadiens de stockage permanent des déchets radioactifs provenant de réacteurs nucléaires ;
• ces projets concernent les déchets « hérités » du gouvernement du Canada : l'élimi-
nation in situ de deux réacteurs d'EACL mis à l'arrêt, et l'Installation de gestion des déchets près de la surface des Laboratoires de Chalk River d'EACL, en Ontario, laquelle établit un précédent ;
• l'approbation de ces projets pourrait contrevenir à l'article 29 2. de la Déclaration
des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), selon lequel les États devraient veiller à ce qu'« aucune matière dangereuse ne soit stockée ou déchargée sur les terres ou territoires des peuples autochtones sans leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause » ;
• lors des audiences de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), des
experts en gestion des déchets radioactifs ont mis en doute la conformité de ces projets avec les normes de sécurité de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ;
• l'AIEA dispose d'un service d'examen « ARTEMIS », qui fournit des conseils indépendants
sur la gestion des déchets radioactifs et qui pourrait éclairer les décisions relatives à ces projets ;
• en mai 2018, un représentant de la CCSN a indiqué aux organismes de règlementation
internationaux qu'un examen ARTEMIS était prévu, mais qu'aucun n'a été réalisé ;
• le paragraphe 19 (1) de la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires accorde
au gouverneur en conseil le pouvoir de donner à la CCSN des instructions d'orientation générale sur sa mission.

Nous soussignés, citoyens du Canada, prions le gouvernement du Canada de donner instruction à la CCSN de ne prendre aucune décision concernant l'autorisation d'une installation de stockage de déchets radioactifs à moins que les obligations du Canada en lien avec la DNUDPA ne soient respectées, et demander que les principaux projets des LNC relatifs au stockage permanent des déchets radioactifs hérités du gouvernement fassent l'objet d'un examen ARTEMIS de l'AIEA

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

La part de nous qui est restée à la frontière

16 janvier 2024, par Service de Référence en Périnatalité pour les Femmes Immigrantes de Québec (SRPFIQ) — , ,
Le Service de Référence en Périnatalité pour les Femmes Immigrantes de Québec (SRPFIQ) est fier de vous présenter son documentaire La part de nous qui est restée à la (…)

Le Service de Référence en Périnatalité pour les Femmes Immigrantes de Québec (SRPFIQ) est fier de vous présenter son documentaire La part de nous qui est restée à la frontière. Quinze (15) femmes immigrantes de la Ville de Québec nous partagent en toute intimité la trajectoire d'immigration qui les a menés ici. Mieux comprendre le devenir immigrante et maman dans un autre pays !

En effet, les femmes qui immigrent au Québec sont souvent jeunes et susceptibles de donner naissance au contexte migratoire. Beaucoup de professionnels de la santé sont amenés à travailler avec ces femmes diversifiées dans un moment fondateur de leur nouvelle vie ici. Ces femmes se retrouvent souvent confrontées à des pratiques d'accouchement ou de maternage différentes de leur pays d'origine.

À cela s'ajoute parfois un contexte difficile lié à des conditions antérieures à l'immigration, des traumas.

La part de nous qui est restée à la frontière ce sont les bagages que ces femmes ont laissé, ce qui les habitent aujourd'hui dans le « Le corps est ici mais la tête et le cœur ».

Venez découvrir en primeur ces femmes, leurs récits saisissants, leurs luttes et leur espoir pour elles et leurs enfants.

Rappelons que le SRPFIQ est un organisme bien ancré dans sa communauté par et pour les femmes immigrantes qui existe depuis 2017 dont la mission est de favoriser un pont en créant un lien de confiance entre les dont la mission sera de créer un pont et favoriser un lien de confiance entre les femmes immigrantes et les ressources en périnatalité pendant la grossesse, l'accouchement et les services postpartum (0-2 ans)

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Solidarité avec le personnel enseignant : prise de parole 22 décembre

16 janvier 2024, par Anne-Valérie Lemieux-Breton — , ,
Le 22 décembre dernier, des parents ont organisé une manifestation de soutien aux professeur-e-s devant le parlement de Québec. Voici un des discours prononcé. Oui, je suis (…)

Le 22 décembre dernier, des parents ont organisé une manifestation de soutien aux professeur-e-s devant le parlement de Québec. Voici un des discours prononcé.

Oui, je suis fatiguée que mes 3 enfants soient à la maison, oui, j'appuie les moyens de pression décidés par les travailleuses de nos écoles. Des moyens de pression radicaux, face à un système d'éducation qui est à un point de rupture, face à un gouvernement des plus méprisant !

Savez-vous à combien les écoles privées sont financées par notre argent ?

Selon la FAE, en tenant compte de toutes les subventions et mesures fiscales applicables, les écoles privées sont financées jusqu'à 75 % par notre argent. Le Québec est l'un des États de l'OCDE qui financent le plus son système privé d'éducation.

Quand on ajoute à ça la concurrence entre les écoles où on offre des programmes contingentés à coups de milliers de dollars sur le dos des parents, on se retrouve face à un système qui crée de la ségrégation, qui accentue les inégalités sociales. Selon le Conseil supérieur de l'éducation, le système éducatif du Québec serait le plus inégalitaire au Canada.

Ce qui est en contradiction flagrante avec les principes d'égalité et d'accessibilité sur lesquels se fonde notre système public d'éducation.

Nous ne naissons pas toutes et tous égaux, malheureusement. Ce n'est pas pour rien qu'actuellement on s'inquiète de la baisse des signalements à la DPJ et de la hausse des demandes d'aide alimentaire. L'école est normalement là pour ces enfants.

L'école publique, lorsqu'elle est réellement accessible, gratuite, lorsqu'elle est assez financée pour offrir des ressources aux élèves et ainsi permettre aux enseignant-e-s d'enseigner, c'est un rempart contre les inégalités sociales, c'est un filet social qui, en tentant de n'échapper personne, met les bases d'une société plus juste et plus égalitaire pour toutes est tous.

Une école publique forte, ça passe pour l'amélioration des conditions de travail du personnel de soutien (éducatrices, orthophonistes, éducatrices spécialisées) et des enseignantes qui, rappelons-le, sont à plus de 70% des femmes. Est-ce que c'est parce que ce sont des jobs traditionnellement féminines que le gouvernement laisse notre système d'éducation (et de santé) s'écrouler ? Tant et aussi longtemps qu'on ne reconnaîtra pas la valeur du travail des femmes, les inégalités entre les femmes et les hommes vont persister. Mettre fin à « l'exploitation des femmes »- une expression interdite depuis quelques semaines à l'Assemblée nationale-, ça passe par une reconnaissance du travail de soin, du travail éducatif, du travail invisible des femmes. Et cette reconnaissance-là, ça passe par des conditions de travail décentes.

On s'est battu il y a quelques années pour que le régulier reste à l'école secondaire Cardinal-Roy qui voulait laisser toute la place aux programmes sport-étude. Et on a gagné. Et j'ai un garçon qui va au régulier à Cardi, et devinez quoi ? Il est heureux. Aujourd'hui, on se bat pour un réinvestissement massif dans nos écoles publiques et on va gagner !

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Action de visibilité : 1er féminicide de l’année

16 janvier 2024, par Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (Portneuf-Ouébec-Charlevoix) — , ,
Québec, 11 janvier 2024 - Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une action de visibilité suite à l'annonce du premier (…)

Québec, 11 janvier 2024 - Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une action de visibilité suite à l'annonce du premier féminicide de l'année 2024.

Chloé Lauzon-Rivard a été tuée par son conjoint le 5 janvier à Granby. L'action, qui a réuni plusieurs militantes au coin des rues Cartier et René-Lévesque sur l'heure du midi, visait à briser le silence, exprimer notre colère, visibiliser les féminicides et exiger du gouvernement de faire de la lutte aux violences faites aux femmes et aux enfants une priorité.

Les féminicides : des violences banalisées et normalisées

Les meurtres des femmes et des enfants par un proche comme, cette fois-ci, par un conjoint, font partie d'un continuum de violences conjugales normalisées et banalisées. Ces violences sont le fruit d'un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère et banalise.

Comme dans plusieurs cas de féminicides l'homme était déjà connu des policiers. Il a eu des
démêlés avec la justice dans le passé, et il y aurait plusieurs antécédents à son dossier. En 2021, il a par exemple été accusé de menaces de mort dans un contexte de violence conjugale. Il est déplorable qu'aucune évaluation psychojudiciaire ou psychosociale n'ait été faite pour évaluer les risques de récidive, notamment d'homicide.

Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d'oppression tels les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d'itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences, elles sont surreprésentées dans les victimes de féminicides.

Pas une de plus

Il faut refuser de baisser les bras et d'accepter que d'autres femmes et enfants soient agressées, violentées, tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe ! Ça passe notamment par l'augmentation du financement en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences conjugales, sexuelles et genrées, par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les qui interviennent auprès des femmes et des enfants, par des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les agresseurs peuvent récidiver en attente de leur procès, par une éducation à la sexualité axée sur des modèles de relations positifs basés sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Les solutions sont multiples et doivent dénoncer le caractère inacceptable et criminel de la violence envers les femmes et renforcer la confiance des victimes et du public dans l'administration de la justice.

Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l'égalité des femmes entre elles,
l'amélioration des conditions de vie

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

La « main tendue » de Northvolt

16 janvier 2024, par Henri Jacob, Richard Desjardins — , ,
Un texte d'Henri Jacob et Richard Desjardins, respectivement président et vice-président de l'organisme Action boréale. Il s'agit d'une réponse à Paolo Cerruti, cofondateur de (…)

Un texte d'Henri Jacob et Richard Desjardins, respectivement président et vice-président de l'organisme Action boréale. Il s'agit d'une réponse à Paolo Cerruti, cofondateur de Northvolt et PDG de Northvolt, Amérique du Nord.

Cher monsieur Cerruti, bienvenue au Québec. Dans votre lettre du 22 décembre publiée dans La Presse, vous nous exposez avec brio le grand projet Northvolt qui entend contribuer à décarboner l'économie en produisant annuellement un million de « batteries les plus vertes du monde » sur les rives du Richelieu.

À l'Action boréale, notre expertise en la matière demeure peut-être embryonnaire, mais elle ne nous permet pas de rivaliser avec votre enthousiasme. Tout juste nous permet-il de nous demander si les abatteuses multifonctionnelles à « batteries vertes » auront fait progresser un tant soit peu la protection de l'environnement, une fois la coupe à blanc réalisée, une fois un lieu de biodiversité anéanti.

Quitte à vous décevoir, transformer 1,4 milliard d'autos en substituant la source-pétrole par la source électrique contribuera à accélérer la destruction des écosystèmes encore naturels, ces puits de carbone qui constituent le moyen le plus efficace pour raréfier les gaz à effet de serre. Et que nous tentons de protéger, en Abitibi.

Une diminution drastique du transport individuel s'impose. De toute urgence, il nous faut utiliser nos ressources naturelles, financières et humaines pour le développement de réseaux efficaces de transport collectif et ferroviaire.

Vous souhaitez « travailler main dans la main avec les groupes qui ont aussi à coeur l'environnement ». Voyons à quel point. C'est avec un empressement hors du commun que notre gouvernement a facilité votre venue sur les rives du Richelieu.

Vu les dimensions du projet Northvolt, les lois du pays exigent qu'il soit soumis avant toute chose à une évaluation publique par le ministère responsable de l'environnement. Pour au moins voir à quel degré la nature sera affectée. (On peut facilement imaginer qu'il en va de même chez vous, en Suède démocratique).

Or :

En catimini, l'été dernier, le ministère tripatouillait ses propres normes, permettant ainsi à Northvolt d'échapper à une évaluation.

Il a finalement acquiescé à cette évaluation qui aura lieu toutefois après la construction de l'usine. Inouï !

Avez-vous participé à ce complot ? Tous les groupes qui ont à coeur l'environnement en sont restés abasourdis.

« Tendre la main ». Ce n'est pas la première fois que vous nous la tendez, votre main, M. Cerruti. Au mois d'octobre dernier, grâce aux petits sous de tout le monde, nous y avons déposé la promesse de vous refiler sept milliards de dollars. Comme marques de bonne volonté, c'est vraiment dur à battre, n'est-ce pas ?

M. Cerruti, en contrepartie de toutes ces générosités publiques et pour démontrer votre bonne foi, auriez-vous la bonté d'officialiser votre accord à la tenue d'audiences publiques aux conditions prévalant avant le dépôt de votre projet ? Mais tout d'abord, auriez-vous aussi l'amabilité de retirer vos huit lobbyistes de l'enceinte du Parlement de Québec et de ses ministères ?

Car, voyez-vous, notre actuel gouvernement est moralement trop fragile pour affronter cette pression. Son intégrité est contestée à tout bout de champ, à tout propos. Entre autres pour les enjeux environnementaux, dont le plus patent : celui de la fonderie Horne à Rouyn-Noranda1.

Vous terminez ainsi votre proposition de collaboration : « Dans la lutte aux changements climatiques, nous faisons face à un choix : rester assis et ne rien faire, ou se lever et passer à l'action. Chez Northvolt, on se lève et on avance ».

Soyez assuré, M. Cerruti, que l'Action boréale souhaite également que les gens de la région et les groupes environnementaux du pays se lèvent et avancent sur votre terrain pour l'occuper jusqu'à ce que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) ait achevé le mandat qui lui aurait été normalement dévolu.

1- Fonderie Horne. Après que le premier ministre François Legault eut promis à la population de la ville de Rouyn-Noranda qu'elle déciderait elle-même de son consentement à subir une norme d'arsenic ambiant cinq fois supérieure à la norme québécoise, après que les gens eurent refusé la proposition à hauteur de 67%, Legault a décrété la déportation du quartier !

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Membres