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Près de 2000 individus, plus de 150 organismes et les trois partis d’opposition appuient la demande de l’Afeas pour une Journée nationale du travail invisible

9 avril 2024, par Association féminine d'éducation et d'action sociale (Afeas) , Comité inter-associations pour la valorisation du travail invisible (CIAVTI) — , ,
À l'occasion de la 24e Journée du travail invisible, l'Association féministe d'éducation et d'action sociale (Afeas) et le Comité inter-associations pour la valorisation du (…)

À l'occasion de la 24e Journée du travail invisible, l'Association féministe d'éducation et d'action sociale (Afeas) et le Comité inter-associations pour la valorisation du travail invisible* (CIAVTI) demandent au gouvernement de tout mettre en œuvre pour faire officiellement du premier mardi du mois d'avril la Journée nationale du travail invisible (JNTI). Près de 2000 personnes et plus de 150 organismes ont signé le Manifeste pour la valorisation du travail invisible remis à la ministre responsable de la Condition féminine le 27 mars dernier.

« Ce travail, majoritairement réalisé par des femmes, a une grande valeur, souligne Lise Courteau, présidente de l'Afeas. Il déleste le gouvernement d'un fardeau économique (à travers le travail des personnes proches aidantes notamment) et permet à d'autres – souvent des hommes – d'effectuer davantage d'heures de travail salarié (notamment grâce aux soins des enfants par les mères). Il est important de valoriser les personnes qui accomplissent le travail invisible en rendant leur travail “visible” ».

Les trois partis d'opposition joignent aujourd'hui leur voix à celles de l'Afeas, du CIAVTI et de leurs nombreux·ses allié·e·s pour demander la reconnaissance officielle de la JNTI d'ici sa prochaine édition en 2025. Il s'agit par ailleurs d'une action prévue à l'Article 3.2.5 de la Stratégie gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027.

Citations

« Le travail invisible a une valeur inestimable pour la société tout entière. En majeur partie accompli par des femmes, il est temps de lui apporter une reconnaissance et une visibilité afin qu'il soit de moins en moins invisible. C'est pourquoi, au Parti libéral du Québec, nous sommes fiers d'ajouter notre voix à la demande de création d'une Journée nationale du travail invisible. Nous le devons aux milliers de personnes qui travaillent dans l'ombre. »

Brigitte B. Garceau, responsable de la Condition féminine pour le Parti libéral du Québec

« Le travail invisible n'a d'immatériel que le nom. Il ne tient qu'au gouvernement de réaliser sa Stratégie pour l'égalité ; ce faisant, il fera un pas important pour rendre visible et valoriser ce travail essentiel à la bonne marche du monde et réalisé majoritairement par les femmes. »

Ruba Ghazal, responsable de Condition féminine pour Québec solidaire

« Le travail invisible qu'effectuent les femmes de manière disproportionnée est essentiel au fonctionnement de notre société. Tous gagneraient à ce que le travail invisible reçoive une meilleure reconnaissance et que ce travail soit valorisé, c'est pourquoi la Journée du travail invisible, doit officiellement être mise en œuvre. »

Méganne Perry Melançon, porte-parole du Parti québécois

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Révolution contraceptive : liberté de choix, égalité d’accès

9 avril 2024, par Fédération du Québec pour le planning des naissances — , ,
Montréal, 2 avril 2024 — La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) - soutenue par divers organismes et regroupements à travers la province - lance la (…)

Montréal, 2 avril 2024 — La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) - soutenue par divers organismes et regroupements à travers la province - lance la campagne Révolution contraceptive :
Liberté de choix, égalité d'accès.

Cette campagne demande au gouvernement du Québec d'agir immédiatement dans l'intérêt de toute la population québécoise pour garantir l'accès universel gratuit à tous les moyens de contraception dans la province.

Le Québec est mûr pour une nouvelle révolution contraceptive et est en mesure de se repositionner comme leader au Canada, mais également dans le monde pour l'accès à la contraception et la justice reproductive. Nous
revendiquons :

* La gratuité de tous les moyens de contraception disponibles au Québec pour toutes les situations de couverture médicale

* L'amélioration de la formation ainsi que de l'information transmise aux professionnel.le.s de la santé sur les moyens de contraception offerts afin de dispenser des services de conseil soutenant le libre-choix

* L'augmentation du financement des organismes qui sensibilisent et fournissent de l'information et de l'accompagnement notamment aux personnes marginalisées ou qui sont davantage susceptibles de discrimination et de
préjugés de la part de professionnel.le.s de la santé sur les questions de contraception (personnes racisées, en situation de handicap, 2SLGBTQIA+, etc.)

Le 1er avril 2024 marque le premier anniversaire de l'annonce des mesures de gratuité des moyens de contraception en Colombie-Britannique. Jusque-là, le Québec se situait parmi les provinces les mieux pourvues en
termes d'accès à la contraception.

L'accès à la contraception gratuite est une condition primordiale dans l'atteinte de l'égalité entre les genres et dans la diminution des inégalités sociales et économiques. Bien qu'au Québec certains moyens de contraception soient remboursés par les assurances privées ou par la RAMQ, ces coûts annuels peuvent être énormes pour les personnes à
faible revenus et ne couvrent généralement que 70% à 80% des frais1. Cette situation est inacceptable puisqu'il a été démontré dans de nombreuses études que le coût des moyens de contraception constitue la
principale barrière pour les personnes qui souhaitent avoir recours à un moyen de contraception23. "Toute personne nécessitant une contraception devrait pouvoir choisir sa méthode librement, sans devoir tenir compte du
coût à l'achat ou périodique. Cette décision nécessite une session.

Fédération du Québec pour le planning des naissance (FQPN)
asgignac@fqpn.qc.ca


* Société canadienne de pédiatrie, « L'accès universel à la
contraception sans frais pour les jeunes du Canada », 2019,
https://cps.ca/fr/documents/position/acces-universel-a-la-contraception-sans-frais-pour-les-jeunes-du-canada.
* Jennifer Hulme et al., « Barriers and Facilitators to Family Planning
Access in Canada », Healthcare Policy 10, no 3 (février 2015) : 48‑63.
* Amanda Black et al., « Canadian Contraception Consensus - Chapter 1 :
Contraception in Canada », Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada
37, no 10 (1 octobre 2015) : S5‑12,
https://doi.org/10.1016/S1701-2163(16)39370-7.

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Le militantisme LGBTQ+ en mutation au Québec

9 avril 2024, par Philippe Granger — , ,
De la légalisation du mariage homosexuel à la prohibition de la discrimination basée sur l'identité de genre, le Québec aura connu, à travers les décennies, des avancées (…)

De la légalisation du mariage homosexuel à la prohibition de la discrimination basée sur l'identité de genre, le Québec aura connu, à travers les décennies, des avancées sociales, politiques et légales majeures pour les personnes LGBTQ+. C'est bien souvent des militants – LGBTQ+ ou pas – qui auront porté à bout de bras ces causes, risquant parfois leur carrière, leur réputation et leur vie afin que les personnes LGBTQ+ puissent être reconnues, acceptées et protégées. Toutefois, le militantisme d'aujourd'hui s'apparente-t-il au militantisme d'antan ? Qu'est-ce qui distingue le militantisme LGBTQ+ en 2024 ?

PHOTO : Line Chamberland / Celeste Trianon / Alexe Frédéric Migneault
tiré de Fugues Infolettre , le 2024-04-05

Par Philippe Granger, 29 mars 2024

Alexe Frédéric Migneault ne s'est jamais vraiment considéré comme une personne militante. Cette personne non binaire vivant à Montréal s'est toutefois retrouvée sous le feu des projecteurs à la fin de 2023 pour son militantisme. Depuis de nombreux mois, voire des années, Alexe Frédéric Migneault souhaite que ses documents de la Régie de l'assurance maladie du Québec porte la lettre « X », et non « F » ou « M », ce qu'iel peut légalement exiger depuis maintenant plus d'un an. Après avoir multiplié les démarches infructueuses auprès de la bureaucratie gouvernementale, Alexe Frédéric a décidé d'effectuer des grèves de la faim.

Sa dernière grève de la faim, datant de la fin du mois de novembre 2023, a duré douze jours, et a été largement médiatisée. Cherchant principalement à faire avancer son propre cas, Alexe Frédéric se considère davantage comme « un opportuniste désespéré » plus qu'un militant.

« Je n'avais pas du tout l'habitude de m'impliquer activement dans des causes militantes. L'objectif initial de mes actions était purement égoïste : c'était pour faire débloquer mon dossier à moi, et puis ça s'est élargi au fur et à mesure que je gagnais en visibilité et en soutien. »

Parce qu'aujourd'hui, l'atteinte de l'égalité sur papier est de moins en moins ce qui est visé – de très nombreuses avancées ayant déjà été faites à cet égard -, mais davantage l'application de ces mesures adoptées. Les partis politiques et les instances juridico-politiques reconnaissent désormais tous l'existence et les droits des personnes LGBTQ+, ce qui n'était pas nécessairement le cas auparavant.

« À l'époque, il n'y avait aucun interlocuteur nulle part. Il n'y avait aucun relais politique. Il fallait se batailler juste pour avoir des interlocuteurs, des interlocutrices, alors que maintenant, il y a un ou une ministre qui est responsable, il y a un bureau de lutte contre l'homophobie et la transphobie, il y a l'opposition… », souligne ainsi Line Chamberland, professeure au département de sexologie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et titulaire de la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres de 2011 à 2020.

L'action militante aura permis une reconnaissance des LGBTQ+ aux yeux des politiciens, mais il ne faut quand même pas oublier l'apport (relativement récente) des alliés et alliées, rappelle Line Chamberland : « Une autre grosse différence c'est qu'il y a des alliés. Dans les années 80, il n'y avait pas d'alliés. Ça s'est [développé] petit à petit, [notamment avec] les syndicats, avec la Fédération des femmes du Québec… Ces alliances-là sont encore là, même si des fois j'ai l'impression qu'elles sont moins entretenues. »

Les trans et non-binaires à l'avant-plan

Le militantisme LGBTQ+ actuel porte désormais une attention particulière aux personnes trans et non-binaires, des personnes bien longtemps marginalisées non seulement au sein des instances politiques, mais aussi au sein-même des organisations LGBTQ+.

Si les réalités trans et non-binaires restent encore mystérieuses pour plusieurs, Line Chamberland constate une évolution assez fulgurante de la sensibilisation à ces réalités.

« Les droits des trans et non-binaires ont progressé plus rapidement. [Il reste que] les identités trans et non-binaires ne sont pas toujours bien connues dans la population, même auprès des groupes alliés. »

La mise à l'avant-plan récente des personnes trans et non-binaires mène à un certain ressac. Line Chamberland constate ainsi encore de l'hostilité envers ces personnes. Un phénomène que Céleste Trianon corrobore. Céleste Trianon est une militante trans. Fondatrice et directrice générale du collectif Juritrans, Céleste effectue de l'aide juridique afin de soutenir les personnes trans et non binaires. Selon elle, les hostilités actuelles peuvent parfois miner le militantisme LGBTQ+. « Ce n'est pas une année facile présentement pour faire du militantisme. […] C'est un temps effrayant pour militer, mais c'est un temps plus nécessaire que jamais », clame-t-elle.

« Je vois beaucoup de parallèles entre aujourd'hui et la crise du SIDA, quand les personnes séropositives étaient vues sous-humains, inférieurs. C'est ça qu'il faut combattre [présentement pour les trans]. »

Si Alexe Frédéric ne va pas jusqu'à comparer la situation à celle de la crise du SIDA, iel considère que des similitudes peuvent être constatées entre la discrimination envers les minorités sexuelles et la discrimination envers les personnes trans et non binaires. « Le combat pour la reconnaissance des identités de genre non-traditionnelles, c'est clairement une continuité des batailles pour les orientations sexuelles atypiques. C'est exactement les mêmes arguments qui sont utilisés contre nous les personnes trans et non-binaires que ce qui étaient utilisés contre les personnes homosexuelles. »

Réseaux sociaux : amis ou ennemis ?

Parler des réseaux sociaux comme facteur de changement majeur du militantisme est inévitable. L'arrivée de ces outils de communication ont notamment permis à des militants d'obtenir une plus grande visibilité, mais laissent aussi place à des propos haineux contre les personnes LGBTQ+. Ainsi, c'est afin de préserver sa santé mentale qu'Alexe Frédéric évite les réseaux sociaux « comme la peste ». Cette situation adhère en quelque sorte à son approche militante, Alexe Frédéric considérant qu'il est « plus facile de garder en tête l'humanité d'un sujet quand c'est une personne dans sa totalité que quand c'est 1000 likes. »

« Les réseaux sociaux jouent un rôle un peu trop important », juge pour sa part Céleste Trianon. « C'est beaucoup plus facile de rejoindre des milliers de personnes à la fois, de faire passer des messages rapidement et efficacement, mais, en même temps, […] les réseaux sociaux demeurent des boucliers de la désinformation qui sont le principal ennemi de la cause trans et des causes LGBT dans le monde en ce moment. »

Des propos que semble soutenir Line Chamberland : « Peut-être que les débats sont plus polarisés aujourd'hui. Les réseaux sociaux, c'est sûr que ça change la manière que se font les débats et la polarisation actuelle ne facilite pas les débats. »

Dans tous les cas, Céleste se fait plutôt optimiste quant à l'avenir des LGBTQ+, et appelle aux militants de ne pas lâcher le morceau. « Nos communautés ne peuvent pas disparaître. C'est quelque chose que l'Histoire a constaté à de nombreuses reprises. […] Les choses vont éventuellement s'améliorer, c'est sûr, mais ça va nécessiter que nos communautés continuent à revendiquer notre humanité, tant et aussi longtemps que ce sera nécessaire. »

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Faire reculer la privatisation sur tous les fronts !

9 avril 2024, par Confédération des syndicats nationaux (CSN) — , ,
La CSN poursuit sa campagne en 2024 pour un réseau Vraiment public. L'objectif principal des prochains mois sera de faire reculer la privatisation du réseau de la santé et des (…)

La CSN poursuit sa campagne en 2024 pour un réseau Vraiment public. L'objectif principal des prochains mois sera de faire reculer la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS). Le printemps sera consacré à la recherche-action afin de recueillir des informations et des récits sur les différentes formes de privatisation qui ont cours et des conséquences qu'elles entraînent sur nos membres et la population. Il faut aussi mettre en lumière les liens unissant les milieux d'affaires et les élu-es avec l'accélération de la privatisation du RSSS.

Le 15 mars 2024, lors du conseil confédéral, l'instance démocratique de la CSN entre les congrès, les délégué-es ont adopté une résolution plaçant la lutte contre la privatisation au sommet des priorités de la CSN. Pour les travailleuses et les travailleurs de tous les secteurs, la défense de l'accès universel à des services publics de qualité est une nécessité.

Par ailleurs, l'amélioration de la situation exige qu'on remette en cause le rôle de plus en plus prépondérant des entreprises privées. Par exemple, en 2024, force est de constater que la première ligne, la porte d'entrée du réseau, est presque entièrement contrôlée par des entreprises privées. Est-ce à des entrepreneurs de décider où et quand doivent être offerts des services sociaux ou de santé ? Est-ce souhaitable que la possibilité d'accumuler des actes facturables oriente l'offre de services ? Est-ce équitable que la rémunération des médecins constitue 20 % du budget total en santé et services sociaux ?

Le mantra des chambres de commerce voulant que le secteur privé fasse toujours mieux que le secteur public est tout simplement faux. L'offre de la première ligne en est un exemple patent. En effet, la création des Groupes de médecine de famille (GMF), des entités privées, a lamentablement échoué dans sa mission à améliorer l'accès à un médecin de famille et à désengorger les urgences. Le statu quo n'est plus possible. Le vrai changement aujourd'hui, c'est de reprendre en main collectivement, dans le secteur public, les services de première ligne.

La CSN entend militer en ce sens au cours des prochains mois. Les tenantes et les tenants de la privatisation trouveront sur leur chemin une CSN résolue à exiger un changement de cap. Il ne suffit plus de stopper la privatisation, il faut la faire reculer. Il faut déprivatiser le système en faveur d'un réseau Vraiment public.

Le privé en santé – Pas une erreur de parcours

Le conseil confédéral de mars recevait la chercheuse Anne Plourde de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques(IRIS), pour nous amener à réfléchir aux raisons qui poussent les gouvernements à refaire toujours les mêmes erreurs, d'une réforme à l'autre. Pour Anne Plourde, ce n'est pas par incompétence. « En fait, nous dit-elle, bien que les citoyennes et les citoyens constatent l'échec de nos élu-es à améliorer les choses, il y a, dans notre société, certains milieux pour qui ces réformes sont, au contraire, un véritable succès ! »

En réalité, il faut remonter à la création du réseau public au début des années 70 pour trouver la dernière grande victoire des travailleuses et des travailleurs : la mise en place de l'assurance maladie. À l'époque, les milieux d'affaires ont farouchement résisté. La raison de leur opposition était simple : l'existence d'un système public qui fonctionne bien est incompatible avec la génération de profits. De plus, le système québécois se voulait au départ des plus démocratique et décentralisé. Chaque hôpital, chaque CLSC et chaque CHSLD comptait un conseil d'administration indépendant formé par des citoyennes et des citoyens. Rappelons que l'approche était résolument avant-gardiste : le système public québécois a dès le départ intégré la dimension de la médecine communautaire, en plus des CLSC, qui se voulaient la porte d'entrée idéale pour la population.

Pour Anne Plourde, le capitalisme a de tout temps été bien mauvais pour la santé. Par exemple, lorsque la recherche de profits conditionne l'offre de service en santé, plus la population est malade, meilleures sont les perspectives de profits pour le privé. À l'inverse, la prévention et l'absence de maladie entraînent une contraction pour le marché privé. Pour offrir des services à moindre coût, les entreprises privées doivent soit rogner sur les conditions de travail des employé-es, soit rogner sur la qualité des services. Et que dire du fait qu'en pleine période de pénurie de personnel, un médecin, qui n'est plus rémunéré par la RAMQ, limite l'accès universel et gratuit à ses soins pour les prodiguer plutôt à une clientèle aisée qui a statistiquement moins de problèmes de santé ?

Opposés dès le jour un

Suivant cette grande victoire des travailleuses et des travailleurs au début des années 70, l'opposition à la création d'un régime entièrement public n'a jamais baissé les bras. C'est ainsi qu'on a assisté à des vagues successives de privatisation. De leur côté, la plupart des médecins ont toujours résisté à intégrer le système public, s'inscrivant davantage comme des travailleurs autonomes et des entrepreneurs indépendants, alliés naturels, en quelque sorte, des élites économiques. De cette manière, les cliniques privées se sont multipliées et l'on voit aujourd'hui apparaître des chaînes de cliniques où les médecins-entrepreneurs sont propriétaires aux côtés d'autres entreprises à but lucratif. Loin d'être source d'efficacité, au contraire, le capitalisme en santé et en services sociaux est la principale cause du manque d'accès au réseau pour la population.

C'est pourquoi il faut absolument sortir la logique marchande de notre réseau public, au nom de la santé globale de la population et de l'intérêt public. Le défi est de taille, car le gouvernement de la CAQ poursuit la voie empruntée par tous ses prédécesseurs depuis 30 ans, à toute vapeur.

À lire

Les deux derniers ouvrages d'Anne Plourde, Santé inc. – Mythes et faillites du privé en santé et Le capitalisme, c'est mauvais pour la santé, sont disponibles chez PôleDoc, Service de documentation de la CSN.
https://csn.inlibro.net/

Santé-Québec, OÙ en sommes-nous ?

Suivant l'adoption sous bâillon du projet de loi 15, en décembre 2023, la nouvelle agence de gestion Santé Québec se met graduellement en place. Malgré l'adoption de la loi, la CSN demeure résolue à revendiquer un changement d'approche de la part du gouvernement. Nous sommes loin de baisser les bras pour contrer cette réforme néfaste ! Toutefois, nous avons l'obligation de nous préparer en vue de la création d'un employeur unique pour l'ensemble du réseau public de la santé et des services sociaux. Notons que la date exacte d'un éventuel vote d'allégeance syndicale n'est toujours pas connue. Nous vous tiendrons informés dès que nous en saurons davantage.

À terme, tous les salarié-es du réseau public devront voter afin de choisir l'organisation syndicale qui les représentera à l'avenir. En bref, l'ensemble des accréditations syndicales existantes, qu'il s'agisse des CISSS et des CIUSSS ou des établissements n'ayant pas été fusionnés lors des réformes précédentes, seront fusionnées pour former six grandes unités nationales. Ces six unités sont issues d'un certain redécoupage des quatre catégories de personnel du réseau, existant depuis la réforme Couillard de 2005. La CSN représente actuellement des membres dans chacune des six nouvelles catégories.

Personnel en soins infirmiers

Les salarié-es dont la pratique est régie par la Loi sur les infirmières et les infirmiers, les salarié-es membres de l'Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires ainsi que les salarié-es qui ont pour fonction d'assurer la qualité des soins infirmiers.
Ex. : Infirmière auxiliaire, conseillère en soins infirmiers, infirmière.

Personnel de soutien opérationnel et de métiers

Les salarié-es des services auxiliaires de type manuel ainsi que les métiers spécialisés ou non spécialisés pouvant requérir un certificat de qualification. Ex. : Salubrité, cuisine, ouvrière ou ouvrier.

Personnel d'assistance aux soins cliniques

Les salarié-es dont l'emploi est caractérisé par l'exécution de tâches semi-spécialisées pour apporter un soutien fonctionnel à des professionnel-les ou à des techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux. Ex. : Préposé-es aux bénéficiaires, agentes et agents d'intervention.

Personnel de soutien de nature administrative

Les salarié-es dont l'emploi est caractérisé par l'exécution de travaux administratifs,
professionnels, techniques. Ex. : Acheteuse, agente administrative, magasinière.

Techniciennes, techniciens et professionnel-les de la santé et des services sociaux

Les salarié-es dont l'emploi est caractérisé par la dispensation de services de santé et de services sociaux aux usagères et aux usagers par des techniciennes et techniciens et des professionnel-les pour des travaux de nature professionnelle ou technique exécutés dans le cadre des services de santé et des services sociaux. Ex. : Éducatrice et éducateur, psychothérapeute, psychologue.

Techniciennes, techniciens et professionnel-les de soutien spécialisé et en soins cardiorespiratoires

Les salarié-es dont l'emploi est caractérisé par un soutien aux soins dans les secteurs spécialisés et dans le domaine des soins cardiorespiratoires par des techniciennes et techniciens et des professionnel-les. Ex. : Technologiste médical, inhalothérapeute.

La liste complète des titres d'emploi par catégorie se retrouvera en annexe de la loi qui n'est pas encore disponible sur le Web. La création de l'employeur unique annonce une centralisation inédite des relations de travail. À la CSN, nous entendons continuer d'offrir des services de proximité aux travailleuses et aux travailleurs, à leur donner une voix démocratique forte et à les soutenir dans leurs luttes au quotidien.

Cinéma : « Amal - Un esprit libre » de Jawad Rhalib ou le combat acharné d’une professeure de lettres pour une pédagogie sans tabou

9 avril 2024, par Café pédagogique — , ,
Réalisateur belgo-marocain, Jawad Rhalib, revendique une démarche artistique engagée, soucieuse de valoriser le respect d'autrui, la liberté d'expression et la primauté de la (…)

Réalisateur belgo-marocain, Jawad Rhalib, revendique une démarche artistique engagée, soucieuse de valoriser le respect d'autrui, la liberté d'expression et la primauté de la culture et de l'éducation sur les préjugés et l'obscurantisme. Son expérience du journalisme puis ses va-et-vient entre le documentaire social (« El Ejida, la loi du profit », « Les Damnés de la mer », « Au temps où les arabes dansaient ») et les fictions caustiques de cinéma (« 7, rue de la Folie », « Insoumise », « Boomerang ») manifestent souci de réalisme et critique sans concession des dysfonctionnements politiques, économiques et de la montée des intolérances religieuses qui fracturent nos sociétés.

Tiré de http://www.cafepedagogique.net/2024...>" class="spip_out" rel="external">Café pédagogique

Le Café pédagogique, Paris, 2 avril 2024

Bande-annonce ( 1 min 29 ) : https://www.youtube.com/watch?v=__kEA5A6Fb0

*Une fiction dérangeante, fruit d'une longue maturation*

A partir d'un long travail de recueil de témoignages et de recherches de terrain, il peaufine sur plusieurs années ( scénario coécrit avec David Lambert et Chloé Léonil ) le portrait fervent d'Amal ( Lubna Azabal, interprète saisissante ), jeune professeure de lettres dans un lycée de Bruxelles, prônant des méthodes pédagogiques audacieuses, fondées sur la liberté de s'exprimer et de penser chez les élèves. Le fondement d'un enseignement aux prises avec les préjugés et l'hostilité de certains jeunes et de leurs familles. Au point de mettre au jour la domination de l'obscurantisme religieux. C'est le début d'un engrenage, digne d'un thriller, conduisant la combattante solitaire ( ou presque ), – mollement soutenue par sa hiérarchie frileuse et des collègues vulnérables – , à affronter des périls grandissants : du harcèlement d'une élève homosexuelle par ses congénères criant à l'indécence, de l'usage malsain des réseaux sociaux, des menaces de mort et autres manifestations de haine à l'encontre d'une professeure habitée par l'amour des arts et de la littérature, persuadée du pouvoir émancipateur de la transmission.

*L'emprise de l'extrémisme religieux, la force d'un esprit libre*

Amal, courageuse et solitaire (même si subsiste la tendresse inquiète de son compagnon), doit faire face au malaise d'une classe aux divisions exacerbées, au point que la violence et les affrontements physiques n'en sont pas toujours exclus ; le filmage – étayé par des ajustements du script au fil du tournage – révèle les contradictions en chacun des adolescents qui se cherchent, des préjugés liés au sexe et au genre, des interdits religieux contraignants aux doutes quant à leur bienfondé, de la souffrance de la harcelée ( moquée aussi pour ses tatouages et son habillement différent ) à la rancœur accumulée par d'autres victimes de discriminations.

Amal doit aussi tenir compte d'une spécificité de l'École publique en Belgique. Même si une réforme (les cours devenant optionnels) devrait entrer en vigueur à la rentrée scolaire 2024, pour l'heure les cours de religions sont obligatoires et intégrés au cursus et dans chaque école les élèves choisissent la religion qu'ils souhaitent approfondir. Aucun membre du corps enseignant n'a le droit de voir ce qu'il se passe. La jeune professeure sans peur s'oppose ouvertement au professeur de religion très influent, Nabil ( Fabrizio Rongione ), et imam converti, également influent dans l'environnement social de l'établissement.

Pourtant la flamme d'Amal ne s'éteint pas. Même si une partie des élèves s'offusque de l'étude et de la lecture en classe d'une œuvre du poète arabe Abu Nawas, auteur du VIIIe siècle, célébrant la liberté sexuelle au grand dam de parents brandissant une liste de « livres interdits d'enseignement » selon une interprétation extrémiste de leur religion, elle ouvre encore le champ des possibles au-delà des programmes de littérature en Français également étudiés, au nom de la beauté d'une culture d'origine, apte à ouvrir les esprits prisonniers d'un dogmatisme mortifère.

Avec « Amal-Un esprit libre », film "choc" sur les écrans français le 17 avril prochain, le cinéaste frappe un grand coup, convaincu de la capacité du cinéma à susciter le débat, réveiller les consciences, « contribuer à changer les choses ».

L'héroïne mise en scène par Jawad Rhalib adresse avec enthousiasme cette injonction à ses élèves au début de leur aventure collective : « Lisez, posez-vous des questions, développez votre esprit critique et vous serez libres ».

Au terme d'un combat à haut risque et à l'issue incertaine, Amal continue à relever le défi de l'éducation avec panache.

Parution dans le cadre d'un partenariat. Par Café pédagogique, 2 avril 2024

https://www.ufo-distribution.com/movie/amal/

Drame | *Durée* : 1h51
De : Jawad Rhalib
*Avec * : Lubna Azabal, Fabrizio Rongione, Catherine Salée, Kenza Benbouchta, Ethelle Gonzalez-Lardued, Johan Heldenberg, Babetida Sadjo, Mehdy Khachachi
*Production * : Scope Pictures, Serendipity Films

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Concert-hommage aux femmes dans l’histoire et dans la création musicale

9 avril 2024, par Renel Exentus — , ,
Le samedi 23 mars 2024, la Société de recherche et de diffusion de la musique haïtienne (SRDMH), en collaboration avec le Centre international de documentation et d'information (…)

Le samedi 23 mars 2024, la Société de recherche et de diffusion de la musique haïtienne (SRDMH), en collaboration avec le Centre international de documentation et d'information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne (CIDIHCA), a organisé un concert qui marqua une fois de plus la scène musicale montréalaise. Malgré le froid, le public était au rendez-vous à la Salle de concert du Conservatoire où l'événement a eu lieu. Loin d'être une simple activité récréative, le concert s'inscrivait dans le cadre de la Semaine d'action contre le racisme et pour l'égalité des chances (SACR).

Rappelant que cette 25e édition de la SACR se tient en territoire autochtone non cédé, les présentatrices ont souligné la principale thématique du concert : le rôle des femmes dans l'histoire et dans la création musicale. À cet effet, le programme regroupait d'illustres compositeurs et compositrices d'Haïti, d'Argentine et de France. Le récital débutait avec la pétillante pièce Nostalgia de la renommée chanteuse haïtienne Martha Jean-Claude (1) adaptée pour flûte et piano par Victor Mirabal. Édith Bouyer et Julien Leblanc ont interprété la pièce avec une virtuosité qui captiva l'auditoire dès les premières notes (2).

L'émerveillement du public s'accrut lorsque les interprètes ont entamé l'exécution des Deux pièces pour flûte et piano de Carmen Brouard : « Chant du jour » et « Divertissement ». Composées pour le célèbre flûtiste Despestre Salnave en 1968, ces pièces figurent parmi les plus exigeantes de Carmen Brouard du point de vue de l'harmonie, de la mélodie subliminale et de la cohésion. Cette première partie du concert prit fin avec l'Histoire du tango, célèbre pièce musicale, composée en 1985 par l'Argentin Astor Piazzola. Œuvre en quatre mouvements, Histoire du tango a permis de saisir les principaux moments de l'évolution du tango des Afro-Argentins du début 20e siècle à aujourd'hui.

La deuxième partie du concert a débuté avec Musique pour Les Aïeules de Jean Brierre. Conçue originellement pour flûte, alto et violoncelle en 1951 par le compositeur haïtien Werner Jaegerhuber, Musique pour Les Aïeules est jouée dans une réduction pour flûte et piano par Julien Lebanc. Sa structure énonce six thèmes, correspondant chacun à l'histoire d'une héroïne de l'indépendance d'Haïti. Dans le contexte de la semaine contre le racisme, Musique pour Les Aïeules de Jean Brierre a non seulement bercé l'âme du public, mais elle l'a également amené à méditer sur les amnésies de l'histoire. En outre, Édith Bouyer a interprété deux autres pièces de Werner Jaegerhuber pour flûte seule : Prélude et Fugue écrites dans le style de Bach, dédiées au flûtiste Despestre Salnave.

Julien Leblanc a enchainé avec trois morceaux tirés de la pièce Femmes de légende de la compositrice française post-romantique Mélanie Bonis (1858-1937) qui s'est battue elle-même pour se faire une place dans l'univers musical trop masculin de son époque (3). L'œuvre évoque la figure de grandes héroïnes mythologiques et leur sort tragique aux mains des hommes : un enjeu social encore d'actualité.

La deuxième partie s'acheva avec la Sonate Vaudou Jazz du compositeur haïtien Julio Racine (4). Conçue pour piano et flûte, cette pièce, d'une grande originalité, propose trois styles en un : la forme et l'orchestration sont du registre classique ; les harmonies sont de l'ordre du jazz ; les motifs rythmiques notamment dans la partie piano renvoient à la musique folklorique traditionnelle haïtienne. Ce syncrétisme a résonné au cœur d'un auditoire composé majoritairement de membres de la diaspora haïtienne : enfants et adultes se sont laissé bercer par les jeux rythmiques à l'instar du « Bateau ivre » de Rimbaud.

En rappel les duettistes reprirent Nostalgia de Martha Jean-Claude sous des applaudissements intenses. Ils saluèrent le public en recevant, dans une ambiance solennelle, des fleurs présentées par des membres de la SRDMH. Pour couronner cette soirée magistrale, on procéda à la vente signature de l'album du célèbre opéra La Flambeau du compositeur David Bontemps.

Notes

1- Pour plus de détails, voir les liens suivants : https://watch.eventive.org/mardidoc/play/61d091944cd62c00e30f551c
https://www.haitiinter.com/martha-jean-claude-la-nostalgie-haitienne/

2- Édith Bouyer est licenciée en musicologie de l'Université de Haute-Bretagne et a étudié la flûte traversière au Conservatoire de Rennes (France), École des Arts de la scène, dans la classe de Gladys Bouchet. Elle est aussi diplômée du Programme d'enseignement de la musique de l'UQAM où elle fut assistante de recherche en musicologie sous la direction de Claude Dauphin. Par ailleurs, le pianiste canadien Julien LeBlanc est reconnu pour sa grande sensibilité musicale et ses dons de communicateur. Basé à Montréal, il est très actif sur la scène musicale canadienne comme soliste, chambriste et accompagnateur. Pour plus de détails sur Julien Leblanc et Édith Bouyer, voir les liens suivants : https://www.julienleblanc.com/bio-fr
https://ca.linkedin.com/in/%C3%A9dith-bouyer-9a1388175

3- Pour mesurer l'impact de l'éducation religieuse et sexiste sur la vie et la carrière de Mélanie Bonis, voir les liens suivants : https://guides.loc.gov/feminism-french-women-history/famous/mel-bonis
https://www.rtbf.be/article/mel-bonis-le-destin-clair-obscur-d-une-compositrice-hypersensible-et-mystique-11163909

4- Décédé en 2020, Julio Racine était flûtiste, chef d'orchestre et compositeur. Il a étudié Conservatoire National d'Haïti et à l'école de Musique de l'université de Louisville. Après ses études, il retourne en Haïti où il est devenu professeur de flûte et chef de l'Orchestre Philharmonique Sainte-Trinité. Pour plus de détails, voir les liens suivants : https://crossingbordersmusic.org/explore-the-music/haiti/julio-racine/
https://julioracine.com/
https://www.srdmh.com/concerts

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Maryse Condé, la sorcière bien aimée

9 avril 2024, par Mustapha Saha — ,
Paris. Mardi, 2 avril 2024. A peine rentré d'un long périple en Provence avec Elisabeth, un pèlerinage en dix étapes, sur les traces, entre autres, de Jean Lacouture à (…)

Paris. Mardi, 2 avril 2024. A peine rentré d'un long périple en Provence avec Elisabeth, un pèlerinage en dix étapes, sur les traces, entre autres, de Jean Lacouture à Roussillon, j'apprends la disparition, à l'âge de quatre-vingt-dix ans, de Maryse Condé, de son nom de naissance Maryse Liliane Appoline Boucolon.

Par Mustapha Saha

Une amie fidèle. La maison de Maryse Condé à Gordes se trouve à quelques kilomètres de Roussillon. Impossible de la voir. Elle est hospitalisée à Apt. Elle est partie dans son sommeil. Rien de plus terrible qu'une nécrologie. Les célébrations médiatiques ne durent qu'une journée. Les écrivains, les poètes, les philosophes, les artistes vivent perpétuellement. Ils s'invitent à tout moment, opportunément, par leurs écrits, leurs œuvres. « Les morts ne meurent que s'ils meurent dans nos cœurs. Ils sont là, partout autour de nous, avides d'attention, assoiffés d'affection. Quelques mots suffisent à les rameuter. Ils pressent leurs corps invisibles contre le nôtre, impatients de se rendre utiles ».

A Gordes, Maryse Condé tombe sous le charme du Village des bories, hameau anciennement dit Les Cabanes, sur les pentes des Monts de Vaucluse. Elle commente cette singularité architecturale avec science et poésie. Une borie, de l'occitan bòria, signifie aujourd'hui une cabane de pierre sèche. Le mot désigne, à l'origine, une ferme, un domaine agricole. Les architectes sont des bergers, des paysans, des maçons, des gens du pays. La voute en encorbellement, sans coffrage, est la phase la plus délicate de l'assemblage. Les pierres son disposées horizontalement, légèrement penchées pour éviter les infiltrations d'eau. Chaque rangée est en surplomb par rapport à la rangée intérieure. Les pierres croisées sont solidaires les unes des autres. Le faitage de grosses dalles assure la stabilité de la voute. Au dix-huitième siècle, pendant la reconversion des terres sauvages, des forêts, des garrigues en champs cultivables, les bories sont des habitations saisonnières, liées aux travaux agricoles, pourvues de dépendances, bergerie, cuve à vin, fouloir, chevrière, four, grange, grenier, magnanerie, soue. Les fouilles ont exhumé des céramiques, des pièces de monnaies anciennes, des silex taillés, utilisés par les paysans comme couteaux, pierres à briquet, pierres à fusil. Les céréales alternent avec des oliviers, des amandiers, des mûriers. Une polyculture typiquement méditerranéenne comprenant également la vigne, le miel, la truffe, l'élevage du ver à soie. C'est Pierre Viala, poète, écrivain, qui redécouvre et sauvegarde les bories dans les années soixante. Aux commencements, avant le verbe, était la pierre.

J'extrais de ma bibliothèque deux livres de Maryse Condé, lus et relus, Ségou, en deux tomes, Les Murailles de terre et La Terre en miettes, la saga d'une famille aristocratique du Mali. Se décrivent le dépérissement des cultures animistes et polythéistes, du culte des ancêtres, des initiations magiques. L'âme africaine en déperdition. Implantation durable de la religion musulmane. Pénétration dévastatrice du colonialisme français. Esclavagisme. Ségou, capitale historique. Mes visites remontent à la mémoire. La mosquée sénégalaise de Ba Sounou Sacko. Le tombeau massif de Biton Mamary Coulibaly, fondateur de la dynastie bambara au dix-septième siècle. Inscription sur la stèle en français. Le monarque transforme un groupe de jeunes chasseurs en armée conquérante des deux rives du Niger, de Tombouctou à Djenné, de Djenné à Bamako. La légende raconte que Mamary Coulibaly, surprenant la fille de Faro, génie du fleuve, en train de voler des aubergines dans son champ, lui laisse la vie sauve. Pour le gratifier, Faro lui instille une goutte de son lait dans chaque oreille. Il peut ainsi entendre les complots qui se trament contre lui. Mamary Coulibaly a régné quarante-quatre ans.

L'ouvrage de Maryse Condé narre l'épopée de Dousika Traoré, de ses quatre fils, Thiékoro, Siga, Naba, Malobalide, de leurs descendants. Le patriarcat est cérémonial. Les femmes occupent une place centrale. S'évoque le retour d'esclaves d'Amérique latine, des Caraïbes, des Antilles sur leur terre ancestrale. Se rappellent les relations endémiques, organiques, avec la terre marocaine. A travers la destinée de la famille Traoré, c'est toute l'histoire du Sahel qui se décline, dans ses splendeurs et ses décadences, ses fatalismes et ses dissidences. La tribalité pratique naturellement la démocratie directe, l'interactivité, la transversalité, la consensualité, la palabre. « La parole est un fruit. Son écorce est le bavardage. Sa chair est l'éloquence. Son noyau est le bon sens ». S'insèrent dans la trame romanesque, des pertinences historiques, sociologiques, philosophiques. Au-delà des tribulations existentielles, demeurent l'énigme de la mort, le secret de la vie. Les pensées africaines ont résolu la question de la mort par un pacte avec les esprits, autorisés à revenir sur terre selon des rituels convenus. Les sorciers, les griots, les psychopompes sont maîtres du jeu. Le mystère n'est pas la mort. Le mystère, c'est la vie. « Qu'est-ce que la vie ? Est-ce une femme folle qui hurle et déchire ses haillons en les jetant au vent ? Est-ce un aveugle qui, dans la nuit de ses jours, culbute à chaque précipice et se rattrape aux ronces ? Dites-moi ce que c'est, la vie ? ». Toute l'histoire de l'humanité ramène à l'Afrique. Malheur aux exclus de ce retour. « Les esclaves croient qu'une fois morts, leur esprit se détache de leur corps et retourne à la source africaine. L'esprit s'élance de la cascade d'Acomat, traverse les mers et les océans jusqu'à ce que l'odeur d‘huile de palme et de poisson séché de la terre africaine le saisisse à la gorge. Mais moi, je ne reviendrai jamais à Ségou. Je ne franchirai jamais ses murailles de terre, rouges, friables, éternelles. Je n'arpenterai jamais le vestibule aux sept portes. Je n'entendrai jamais dire mon nom ». Les jeunes générations d'antillais, transplantés dans la métropole, ignorent leurs origines africaines. Ils se disent français et rien d'autre.

Maryse Condé rêve toute sa vie de l'indépendance de son île natale. Elle se réclame continuellement d'Aimé Césaire et de Frantz Fanon, du poète et de l'analyste de l'oppression, de l'aliénation, de la dépossession. Aimé Césaire mis en exergue par Frantz Fanon dans Peau noire, masques blancs. « Je parle de millions d'êtres infectés de peur, de complexe d'infériorité, de tremblement, d'agenouillement, de désespoir, de larbinisme » (Discours sur le colonialisme). Toute l'œuvre de Maryse Condé peut se résumer ainsi : « L'être humain n'est pas seulement possibilité de reprise, de négation. S'il est vrai que la conscience est activité de transcendance, nous devons savoir aussi que cette conscience est hantée par le problème de la compréhension. L'être vivant est un vibrant acquiescement aux harmonies cosmiques. Arraché, dispersé, confondu, condamné à voir se dissoudre, les unes après les autres, les vérités par lui élaborées » (Frantz Fanon).

Maryse Condé est une sorcière de la littérature, comme l'afro-américaine Toni Morrison. La sorcellerie s'entend ici au sens de médecine. Moi, Tituba sorcière noire de Salem, plonge en Amérique du Nord au dix-septième siècle. Tituba est une ancienne guérisseuse devenue esclave, accusée dans l'affaire des sorcières de Salem. La traduction anglaise est préfacée par Angela Davis, qui retient l'éloge de la révolte. En 1692, vingt-cinq personnes sont exécutées pour sorcelleries sur témoignages de fillettes prétendument possédées. Quelques années plus tard, l'erreur judiciaire est officiellement reconnue. L'épisode historique met en lumière un phénomène de panique collective toujours actuel, la quête obsessionnelle de sécurité, les dévastations de la rumeur, la perversité délationniste, la paranoïa persécutrice, la mentalité inquisitoire. Le fascisme prospère sur ce terreau-là . La magie est une arme de résistance. « Qu'est-ce qu'une sorcière ? La faculté de communiquer avec les invisibles, de garder un lien constant avec les disparus, de soigner, de guérir n'est-elle pas une grâce supérieure ? La sorcière ne doit-elle pas être révérée au lieu d'être crainte ? ». Tituba est en connexion permanente avec sa mère génétique et sa mère adoptive. Elle se nourrit des énergies insufflées par les présences invisibles. « Man Yaya m'a appris à écouter le vent, à mesurer ses forces au-dessus des cases qu'il s'apprête à broyer. Elle m'a appris la mer et la montagne. Tout vit. Tout est doué d'une âme, d'un souffle ».

Se réactivent les spiritualités animistes, chamaniques, magnétiques, initiatiques. Maryse Condé s'immerge dans les interrogations essentielles. Elle traite par la dérision le féminisme occidental, l'héroïsation du féminin. L'histoire peut se lire comme un conte fantastique, mais aussi comme une parodie. Un amant de Tituba l'appelle « ma sorcière bien-aimé ». La fille adoptive choisie depuis l'au-delà se nomme Samantha, comme le personnage de la série télévisée. Se critique le féminisme manichéiste français et sa revue Sorcières. La sorcellerie est incompatible avec le militantisme et le spectacle médiatique. « Un livre, on ne sait pas comment il va tourner. Au départ, on a une idée précise. Mais, au fur et mesure, l'histoire se charge d'une série de hantises. Quand on arrive à la fin de la rédaction, on est étonné par le résultat. Des obsessions, des hantises, des idées fixes, c'est ça la littérature finalement. Les questionnements reviennent sans cesse parce que l'écrivain ne trouve pas de réponse ». L'écriture tente de se défaire du pesant bagage, elle le reprend encore plus lourd.
Mustapha Saha
Sociologue

* Toutes les citations renvoient à Maryse Condé sauf mentions contraires.

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L’urgence d’un monde nouveau : Programme de la Gauche anticapitaliste pour les élections européennes de 2024

9 avril 2024, par Gauche anticapitaliste — ,
Nous publions ci-dessous le programme de la Gauche anticapitaliste pour les élections européennes de juin 2024. Tiré de Gauche anticapitaliste 3 avril 2024 Par Gauche (…)

Nous publions ci-dessous le programme de la Gauche anticapitaliste pour les élections européennes de juin 2024.

Tiré de Gauche anticapitaliste
3 avril 2024

Par Gauche anticapitaliste

Cliquez ici pour le consulter et le télécharger au format PDF

Sommaire

Introduction : l'Urgence d'un monde nouveau

Écologie : en finir avec la destruction du vivant

Internationalisme : vers une Europe solidaire des peuples

Démocratie : pour des institutions sous contrôle de la population

Féminisme, antiracisme, lutte LGBT+ : en finir avec les oppressions

Finances publiques : prendre l'argent là où il est

Services publics et biens communs : investir l'argent là où il est nécessaire

Travail et emploi : le pouvoir aux travailleur·ses

INTRODUCTION. L'URGENCE D'UN MONDE NOUVEAU

Inutile de nous voiler la face : nous vivons dans un monde ravagé. Les sols, l'eau et l'air se font chaque jour un peu plus toxiques. Les violences racistes, sexistes et LGBTIphobes fracturent l'humanité. L'extrême droite gagne du terrain et tue, parfois en masse, comme en Ukraine ou en Palestine. Et pour l'immense majorité de la population mondiale, la souffrance au travail reste la norme, pour produire des richesses immenses qui finissent concentrées dans quelques mains.

Tous ces maux ont une même origine, qu'il faut savoir nommer sans trembler : le capitalisme. Devenu, en quelques siècles seulement, ultra-dominant à l'échelle de la planète, ce système mortifère a réuni les 99% de l'humanité au sein d'une communauté de destin : exploité·es par les mêmes ultra-riches, opprimé·es par les mêmes puissances impérialistes, menacé·es par un même cataclysme écologique, nous n'avons pas d'autre choix que de lutter main dans la main.

Et nous avons appris à le faire : l'immense mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, qui a mis des millions de personnes dans la rue sur tous les continents, en est la preuve. Mais ce n'est là qu'une esquisse de ce qui sera nécessaire, pour arracher le pouvoir aux classes dominantes, et construire une société radicalement différente.

Section belge de la Quatrième internationale, vaste réseau de collectifs et partis révolutionnaires à travers le monde, la Gauche anticapitaliste n'est que l'une des nombreuses organisations qui travaillent à cet objectif. Années après années, nous avons appuyé tous les mouvements d'émancipation qui ont agité la Belgique : grèves féministes, actions écologistes, mobilisations contre les violences policières, grève des Delhaize… et bien entendu le mouvement de soutien à la Palestine. Et de chacune de ces luttes, nous avons tiré une expérience nouvelle, que nous mettrons au service des luttes futures.

Notre candidature aux élections européennes s'inscrit dans cette démarche : nous voulons porter la voix de ces combats là où l'on refuse de l'entendre. C'est ce que cherche à faire ce programme.

Il ne s'agit pas, à proprement parler, d'un programme électoral, que nous prétendrions appliquer tel quel. Aucun parti, d'ailleurs, ne peut affirmer cela sans mentir : les institutions belges et européennes étant ce qu'elles sont, toutes les promesses, quelles qu'elles soient, ne sont qu'une vitrine, qui sera in fine marchandée dans le grand jeu des coalitions. Mais au-delà de cela, même dans le scénario improbable où nous deviendrions majoritaires à tous les niveaux de pouvoir, reprendre le contrôle, partager les richesses et stopper le ravage écologique nécessitera un bras de fer impitoyable avec le pouvoir économique ; et dans ce bras de fer, l'État n'est pas de notre côté. Seuls les mouvements de masses, organisés en toute indépendance du capital et de ses institutions, peuvent relever ce défi : il n'y a aucune recette magique pour contourner cette nécessité, encore moins une recette électorale.

Ce programme a donc à la fois beaucoup moins et beaucoup plus de prétention que cela : c'est le programme pour lequel nous vous proposons de lutter, pendant la période électorale et après. C'est l'esquisse, le premier pas vers la société que nous proposons de construire.

Le cœur de sa logique, c'est la prise du pouvoir : si la classe dirigeante dirige, c'est parce qu'elle domine les institutions « politiques », mais aussi et surtout parce qu'elle est propriétaire de ce qui détermine vraiment nos vies – les entreprises, et les grands moyens de production. C'est la raison pour laquelle nous proposons la socialisation, c'est-à-dire la réquisition sous contrôle direct des travailleur·ses et des usager·es, de plusieurs secteurs clefs de l'économie : l'énergie, les banques et assurances, la grande distribution, l'industrie alimentaire, le logement, la santé, l'éducation, les transports. Une telle réquisition rend possible la redistribution des profits, la planification des transitions nécessaires (vers une production d'énergie décarbonée, vers une alimentation sans pesticides…), mais surtout la réorganisation du secteur autour des besoins réels, qui peuvent enfin être garantis, tandis que les productions inutiles et nuisibles mais rentables peuvent être abandonnées.

Cette économie des besoins est donc aussi une économie du prendre-soin, centrée sur ce qui est réellement nécessaire et dont il n'est plus acceptable que quiconque soit privé : un toit, une alimentation de qualité, un bon service de santé, un enseignement émancipateur, un accès à la culture, un air respirable… et du temps pour en profiter. Car une économie centrée sur les besoins réels, où l'on cesse de produire pour produire, c'est aussi une société où l'on travaille moins, et on l'on peut enfin libérer du temps pour notre vie familiale, sociale, politique, artistique, intellectuelle, sportive, ludique, érotique, spirituelle…

L'autre face de la médaille, la seconde clef de voûte de ce programme, c'est que ce pouvoir doit être arraché à ceux qui l'ont aujourd'hui. Ce qui suppose une lutte sans relâche, et une solidarité sans faille, contre toutes les structures de domination.
Beaucoup de nos revendications vont donc dans ce sens : désarmer, au sens propre comme au sens figuré, l'État, la police, les puissances impérialistes, les institutions internationales du capital, le néocolonialisme, le patriarcat.

Reste la méthode. Pour satisfaire ces revendications, il faut des luttes, mais les luttes sont toujours plus que cela : elles sont aussi la parenthèse dans laquelle germent de nouvelles façons de s'organiser, de vivre ensemble, de penser la société future. D'où notre approche du mouvement social : combatif jusqu'au bout, mais aussi pluriel, respectueux des sensibilités diverses, et radicalement démocratique.

Le monde est beau. Il vaut la peine qu'on se batte pour lui. Mais cela ne se fera pas par des raccourcis, par des tours de passe-passe électoraux ou par quelques actions astucieuses menées par des activistes talentueux·ses. Il faudra s'organiser et se battre tou·tes ensemble, et mieux vaut commencer dès maintenant. Rejoignez-nous !

1. ÉCOLOGIE : EN FINIR AVEC LA DESTRUCTION DU VIVANT

. Travailler moins, produire moins, partager plus : 30h/semaine, 6 semaines de congé payé, retraite à 60 ans, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire

. Arrêter tous les nouveaux projets polluants, inutiles et nuisibles : nouvelles infrastructures fossiles, nouveaux aéroports, nouvelles autoroutes, nouvelles prisons et centres fermés

. Réquisitionner toutes les entreprises ultra-polluantes, sans indemnité ni rachat

. Planifier la décroissance ou la suppression des industries inutiles et nocives : publicité, armes, luxe… L'emploi sera garanti par la réduction drastique du temps de travail, et par des plans de conversion collectifs dans des activités socialement et écologiquement utiles, dirigés par les travailleur·ses, sans perte de revenu.

. Socialisation de la grande distribution

. Abolition de la pêche et de l'élevage industriels

. Interdiction planifiée de la production, l'utilisation, l'importation et l'exportation des substances de synthèse nocives pour la santé ou l'environnement (PFAS, PFOS, glyphosate, à long terme tous les pesticides de synthèse et les perturbateurs endocriniens, etc.). Les propriétaires des entreprises productrices devront payer la facture de la dépollution.

. Moratoire sur toutes les nouvelles substances de synthèse, tant qu'il n'y a pas une transparence et un contrôle de celles-ci par les pouvoirs publics, les habitant·es, les scientifiques et les travailleur·ses

. Plan massif d'investissement dans un grand service public européen du transport de personnes et de marchandises par train et des transports en commun locaux, gratuit, de qualité et de proximité ; suppression des trajets en avion de moins de 1000 km, des jets privés et de la logistique “just in time”

. Plan public de dé-bétonisation, de végétalisation des espaces urbains, de restauration des écosystèmes et de protection de la biodiversité

. Socialisation du secteur de l'énergie, ainsi que des banques et assurances, sans indemnité ni rachat sauf pour les petit·es porteur·ses, pour une sortie planifiée des énergies fossiles et nucléaire, sous contrôle direct des travailleur·ses et des usager·es

. Création de coopératives locales pour promouvoir la production décentralisée d'énergie renouvelable dans les quartiers

. Construction d'un service public de rénovation et d'isolation de toutes les habitations, sous contrôle démocratique direct

. Remplacer la Politique Agricole Commune (PAC), qui soutient l'agrobusiness, par un plan massif d'aide à l'agro-écologie paysanne locale, libérée des pressions du marché ; mettre en place une sécurité sociale de l'alimentation, pour permettre à tout·es l'accès aux produits issus de cette agriculture paysanne

2. INTERNATIONALISME : VERS UNE EUROPE SOLIDAIRE DES PEUPLES

. Rompre avec le FMI, la Banque mondiale, l'OMC et toutes les institutions du capital international

. Désobéissance immédiate au pacte budgétaire européen et aux dispositions néolibérales des traités européens actuels, et rétablissement du contrôle démocratique de la politique monétaire de la Belgique, afin de financer les nécessaires investissements publics notamment dans la transition écologique, la santé, l'éducation et le logement

. L'OTAN hors de la Belgique, la Belgique hors de l'OTAN : mettre fin au stockage des armes nucléaires à Kleine Brogel et fermer le siège de l'OTAN, s'engager dans un désarmement mondial en entamant une baisse immédiate des dépenses et budgets militaires

. Désarmer et isoler Israël, stopper les relations commerciales et diplomatiques avec le régime colonial et d'apartheid, imposer un cessez-le-feu immédiat et la fin du blocus de Gaza, la fin de l'occupation en Cisjordanie et à Jérusalem-est, le droit au retour des Palestinien·nes, la libération des prisonnier·es palestinien·nes, et des droits égaux pour tou·tes les habitant·es de la Palestine historique

. Annuler la dette de l'Ukraine, prendre des sanctions effectives et ciblées contre le régime impérialiste de Poutine, et sa politique coloniale d'épuration ethnique et de répression brutale du peuple ukrainien, imposer le retrait des troupes russes et la réparation des crimes commis

. Interdiction de la production et du commerce d'armes à des fins d'occupation, de répression et de domination impérialiste

. Traduction devant les tribunaux internationaux de tous les criminels de guerre

. Annulation de la dette de tous les pays sous domination impérialiste

. Abrogation des traités néocoloniaux (« accords de partenariat économique » ou « de libre-échange ») qui organisent le pillage perpétuel des pays dominés. Refus des nouveaux accords de libre-échange, notamment avec le Mercosur.

. Régularisation de toutes les personnes sans-papiers, garantie effective du droit d'asile et du droit à l'accueil

. Ouverture des frontières, liberté de circulation et d'installation pour tou·tes, abrogation de Dublin III, révision de la Convention de Genève pour qu'elle puisse enfin s'appliquer aux femmes et aux personnes LGTBTQI+, abolition de Frontex et des systèmes de chasse aux migrant.es, abolition des « hot spots », démantèlement des centres fermés et fin des expulsions

. Réparation des crimes coloniaux de la Belgique et des autres ex-puissances coloniales : restitution des biens spoliés, indemnisation financière, décolonisation des livres scolaires, des statues, des musées et du folklore

. Refus des mécanismes de compensation (carbone et biodiversité) et abolition des brevets sur la recherche pour les technologies d'utilité publique (énergie, médical, etc.) pour permettre aux peuples du Sud d'accéder librement aux technologies dont ils ont besoin

. Démantèlement des arsenaux nucléaires, bactériologiques et chimiques

. Pour un internationalisme par en bas : soutien aux luttes populaires, démocratiques et d'émancipation à travers le monde, quels que soient les dirigeants des États. Cela passe par la construction de coordinations internationales, pour mener des campagnes communes telles que la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions menée aujourd'hui contre le régime d'apartheid israélien.

3. DÉMOCRATIE : POUR DES INSTITUTIONS SOUS CONTRÔLE DE LA POPULATION

. Mandats des élu·es révocables à tout moment à tous les niveaux de pouvoir, interdiction du cumul des mandats rémunérés, et limitation du nombre de mandats consécutifs à deux

. Empêcher l'enrichissement des parlementaires et des responsables exécutifs : salaire aligné sur celui des travailleur·ses qualifié·es, soit 3800€ brut

. Droit de vote et d'éligibilité à tous les niveaux de pouvoir pour toutes les personnes de plus de 16 ans habitant depuis un an en Belgique, quelle que soit leur nationalité.

. Droit de grève intégral : abolition des lois de service minimum, fin du délit d'« entrave méchante à la circulation », interdiction du recours à l'usage d'huissiers dans le cadre des mouvements sociaux et fin des lois répressives (loi Van Quickenborne et ses avatars)

. Fin de toutes les poursuites contre les militant·es, syndicalistes, activistes et lanceur·ses d'alerte attaqué·es pour des actions défendant les droits des personnes ou de l'environnement

. Non à la justice de classe : fin immédiate de la transaction pénale pour les riches, gratuité de toutes les procédures judiciaires, mise en œuvre d'une justice transformatrice et réparatrice, en vue de l'abolition du système carcéral

. Fermeture immédiate des annexes psychiatriques de prison et transfert de tous les interné·es vers des structures de soin appropriées

. Fin de la diplomatie secrète

. Interdiction de la concentration privée des médias et réorientation des aides à la presse vers un service mutualisé de production, administration et distribution

. Pour une politique qui favorise l'auto-organisation populaire, le contrôle et la participation des classes populaires : droit de veto des collectifs d'habitant·es sur les projets d'aménagement du territoire, des travailleur·ses et des syndicats sur les décisions d'investissement des entreprises…

. Pour une Europe écosocialiste et radicalement démocratique : convoquer une assemblée constituante pour redéfinir le projet et les institutions européennes

4. FÉMINISME, ANTIRACISME, LUTTE LGBTI+ : EN FINIR AVEC TOUTES LES OPPRESSIONS

. Accès 100% sûr, libre et gratuit à l'avortement dans la loi et dans les faits, par le refinancement des centres de planning familial, leur développement sur tout le territoire, l'accès au matériel nécessaire, la formation des médecins et la libéralisation des conditions d'accès : sortie du code pénal, suppression du délai de réflexion et accès jusqu'à 24 semaines de grossesse

. Accès gratuit à tous les types de contraception, indépendamment de l'âge et du genre

. Mettre en commun les tâches domestiques, notamment par l'extension et le renforcement des services publics de proximité (enseignement, santé, petite enfance, nettoyage…) ; crèches gratuites pour tous les enfants avec embauche du personnel nécessaire ; faire des titres-services un véritable service public avec des conditions de travail, du matériel et des horaires adaptés aux besoins des travailleur·ses et des usager·es

. Plan d'action élaboré démocratiquement, appuyé sur un financement massif, contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTI+ ; lutte contre les violences fondée sur la prévention et la prise en charge plutôt que sur la répression

. Remboursement du processus de transition de genre par la Sécurité sociale

. Interdiction des mutilations sur les enfants intersexes

. Réduction collective du temps de travail pour permettre une répartition égalitaire du travail domestique, des temps de loisir et de la participation à la vie sociale et politique

. Revalorisation salariale et aménagement de carrière dans les travaux féminisés pénibles : nettoyage, santé, grande distribution, aide à la personne…

. Individualisation des droits sociaux et suppression du statut de cohabitant·e sans perte de revenu

. Suppression de toutes les restrictions aux crédits-temps et pauses carrières, avec assimilation complète pour les autres droits

. Plan d'action élaboré démocratiquement, appuyé sur un financement massif, contre le racisme et les violences faites aux racisé·es ; utilisation d'une définition claire du racisme, qui en englobe toutes les formes (antisémitisme, islamophobie, négrophobie, romaphobie, migrantophobie, …)

. Ratifier toutes les conventions internationales allant dans le sens d'une lutte contre le racisme, et que la Belgique n'a pas encore signées : Convention des Nations Unies de 1990, protocole n°12 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme… Examiner et intégrer les recommandations issues de la Commission du Dialogue interculturel (2004) et des Assises de l'interculturalité (2010).

. Réintroduire le droit du sol (de résidence) et permettre l'acquisition de la nationalité par une simple procédure administrative gratuite à partir de 3 ans de séjour effectif

. Abrogation des lois sur la déchéance de nationalité et des lois « antiterroristes »

. Fin des discriminations aux études, à l'emploi, au logement et aux loisirs. Tenir compte de critères de nationalité et d'ascendance, à travers de statistiques anonymes, mesurant le taux de discriminations, ainsi que la mise en place des arrêtés royaux permettant des tests de situation proactifs, prouvant également ces discriminations, assortis de sanctions.

. Liberté pour les femmes de s'habiller comme elles le souhaitent, sans discriminations à l'emploi, aux études ou au logement. Interdiction des règlements et des pratiques d'exclusion envers les filles et les femmes portant le foulard.

. Désarmement et définancement de la police, dans la perspective de son abolition future, en faveur d'une protection et sécurité organisées par la collectivité. Les fonds récupérés seront réorientés vers les besoins sociaux, notamment dans les quartiers populaires.

. Formation de comités de contrôle démocratique de la police, indépendants, élus et révocables

. Front uni des travailleur·ses, des gauches et des mouvements sociaux contre l'extrême-droite, dans tous les pays et sur tous les continents : maintien strict du cordon sanitaire, interdiction de tous les événements publics faisant la promotion des idées de l'extrême-droite

5. FINANCES PUBLIQUES : PRENDRE L'ARGENT LÀ OÙ IL EST

. Impôt substantiel, progressif et exceptionnel sur la fortune des 10% les plus riches, (de 1,5% du patrimoine à l'entrée de la tranche, à 18% pour le 1% le plus riche, avec une exonération des premiers 700 000 euros sur le logement principal), ce qui permettrait de rapporter 20% du PIB en une fois. Création d'un cadastre des patrimoines.

. Globaliser les revenus et rétablir une vraie progressivité de l'impôt des personnes physiques : soumettre les revenus du capital et de l'immobilier au même impôt progressif que les salaires, accorder une exonération fiscale plus élevée aux revenus les plus bas, ajouter des tranches d'imposition et augmenter les taux d'imposition des hauts revenus ; s'attaquer à tout ce qui permet l'optimisation fiscale (avantages en nature, chèques-repas, voitures de société, stock-options, etc..)

. Diminuer la dégressivité des taxes à la consommation : réduction des taux de TVA sur les produits de base, augmentation des taux de TVA sur les produits de luxe

. Socialisation des banques et assurances, sans indemnité ni rachat (seuls les petits actionnaires seront indemnisés), création d'un service public de l'épargne, du crédit et de l'investissement, doublement structuré, avec d'une part un réseau de petites implantations proches des citoyens, et d'autre part, des organismes spécialisés en charge des activités de gestion de fonds et de financement d'investissements

. Suppression du secret bancaire, du secret des affaires et des dispositions fiscales et financières qui font de la Belgique un paradis fiscal pour les grosses fortunes et sociétés

. Contrôle public et démocratique des flux de capitaux pour éviter les fuites de capitaux et lutter contre le blanchiment de l'argent. Instauration d'une taxe sur les transactions financières, ou Taxe « Robin des bois » qui permettrait de lever des fonds substantiels (à l'échelle mondiale, un taux d'à peine 0,05% suffirait à dégager 500 milliards d'euros) et de freiner les spéculations plus dangereuses.

. Hausse du taux d'imposition des bénéfices des sociétés à 50% et suppression des niches fiscales et possibilités de montages fiscaux

. Retour à un taux de cotisations patronales structurel de 33% et annulation de toutes les dispositions permettant des réductions, qui coûtent près de 18 milliards d'euros par an à la Sécurité sociale.

. Mettre en place une caisse de solidarité permettant aux petites entreprises, au cas par cas, de maintenir leurs emplois ; moratoire sur les dettes de crise des petit·es indépendant·es

. Imposer les firmes multinationales comme une seule entité, pour empêcher les montages fiscaux

. Non-paiement de la dette publique : moratoire puis audit citoyen de toutes les dettes publiques en Europe, pour annuler définitivement les dettes illégitimes, et suspendre les dettes non-viables

. De vrais moyens pour lutter contre la fraude (30 milliards d'euros par an) et l'évasion fiscales (plus de 380 milliards d'euros se trouvent dans les paradis fiscaux) : embauches massives dans l'inspection sociale et fiscale

6. SERVICES PUBLICS ET BIEN COMMUNS : INVESTIR L'ARGENT LÀ OÙ IL EST NÉCESSAIRE

. Création d'une sécurité sociale de l'alimentation, garantissant l'accès à une alimentation saine, accessible, respectueuse de l'environnement et des paysan·nes

. Droit inconditionnel au logement, par la création d'une sécurité sociale du logement : baisse immédiate et encadrement des loyers, fin des expulsions, réquisition des bâtiments et immeubles vides, rénovation du parc social vétuste, et construction complémentaire de logements sociaux en fonction des besoins

. Contrôle démocratique des prix sur les biens et services de première nécessité, extension de la gratuité pour la consommation de base en eau et en énergie

. Sécurité sociale inconditionnelle à l'échelle de l'Europe, pour en finir avec la chasse aux chômeur·ses et aux malades et renforcer les solidarités à l'échelle européenne : annulation de toutes les mesures de dégressivité, de sanctions et d'exclusion des allocations sociales

. Pension à 60 ans et pré-retraite à 55 ans pour tou·tes en Europe. Relever toutes les allocations (pensions, chômages ou autre) à 75 % du plus haut salaire (plafonné à 50% au-dessus du salaire médian) et pour les allocations sociales minimales, les relever à 10 % au-dessus du seuil de pauvreté

. Arrêt de la libéralisation et retour au 100% public des télécommunications, de la Poste, des transports publics, de l'énergie, de l'eau, de la gestion des déchets

. Refinancement massif et socialisation des soins, de l'enseignement, avec une prise en main par les travailleur·ses et les usager·es (patient·es, familles, élèves). Gratuité et démarchandisation des soins (incluant les médicaments) et de l'enseignement supérieur.

. Transformation du secteur de la santé, recentré autour de la première ligne : réseau de médecins de famille, de maisons médicales, de plannings familiaux et de centres de santé mentale, ainsi que les maisons de repos et les soins à domicile

. Instaurer au moins une maison médicale (avec tarification au forfait) dans chaque quartier ou village

. Socialisation du secteur pharmaceutique : propriété publique et contrôle démocratique par la communauté scientifique, les soignant·es, les travailleur·ses de la production, et les usager·es des médicaments

. Faire des grandes entreprises du numérique (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Uber etc.) un bien public mondial sous contrôle démocratique des citoyen·nes et travailleur·ses

7. TRAVAIL ET EMPLOI : LE POUVOIR AUX TRAVAILLEUR·SES

. Réduction du temps de travail : 30h/semaine en quatre jours, 6 semaines de congé payé, retraite à 60 ans, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire

. Mettre un terme au chantage du chômage : faire de l'État l' « employeur de dernier ressort », offrant à toute personne le désirant un emploi public, rémunéré au salaire médian, dans les secteurs démocratiquement définis comme utiles

. Interdiction des licenciements dans les entreprises et groupes qui font des bénéfices, y compris les bénéfices dissimulés par l'ingénierie financière

. Réquisition des machines et locaux des entreprises qui ferment afin de décider démocratiquement de leur utilisation et de maintenir l'emploi

. Salaire minimum européen à 75% de chaque revenu médian national, soit 2625€ bruts par mois pour la Belgique

. La suppression des “lois de sauvegarde de la compétitivité” de 1996 et 2017 qui empêchent de négocier et d'obtenir collectivement des augmentations salariales brutes suffisantes ; retour à l'indexation intégrale mensuelle (avec suppression de l'indice santé-lissé)

. Fin du travail détaché : les travailleur·ses qui vont dans un autre pays ont droit au même salaire et conditions de travail que les résident·es.

. Suppression de tous les contrats précaires : travail étudiant, stages non rémunérés, flexi-jobs, interim, travail uberisé… Le CDI doit redevenir la norme.

. Mise en place d'un salaire étudiant fixé à 75% du revenu médian, soit 2625€ bruts, permettant aux étudiant·es de se consacrer à leurs études sans y ajouter un travail

. Relocalisation de la production planifiée démocratiquement par des investissements publics, la réquisition des entreprises qui délocalisent, la reconversion et la formation des travailleur·ses et des critères sociaux et écologiques pour les produits importés et exportés

. Abolir les avantages en nature tels que les voitures de fonction, avantages liés au résultat, chèques, etc., et les remplacer par des vraies hausses de salaire brut (y compris donc une contribution à la sécurité sociale)

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Alexandra Kollontaï, une femme libre

9 avril 2024, par fabula.org —
SOURCE : https://www.fabula.org/actualites/questions-societe/ Personnage clé de la révolution de 1917, figure pionnière du féminisme socialiste, première femme (…)

SOURCE : https://www.fabula.org/actualites/questions-societe/

Personnage clé de la révolution de 1917, figure pionnière du féminisme socialiste, première femme ambassadrice au monde : la trajectoire d'Alexandra Kollontaï a de quoi fasciner.

Promptement refoulée par la contre-révolution sexuelle qui s'est abattue sur l'Union soviétique dès les années 1920, brièvement redécouverte au lendemain de Mai 68 avant de retomber dans l'oubli, l'œuvre de Kollontaï fait l'objet depuis quelques années d'un puissant regain d'intérêt dans le sillage du renouveau féministe.

Sous le titre/Kollontaï. Défaire la famille, refaire l'amour/(La Fabrique), Olga Bronnikova et Matthieu Renault donnent une biographie intellectuelle qui montre combien, pour Kollontaï, l'émancipation des femmes a pour condition fondamentale l'abolition de la famille et des rapports de propriété (physiques et psychiques) sur lesquels elle se fonde <https://www.fabula.org/actualites/1...> .
Ce programme se décline en une réinvention radicale de l'amour et des sexualités et avec la communalisation des tâches reproductives, à commencer par la maternité. Dans l'un et l'autre cas c'est la/camaraderie/, comme affect communiste par excellence, qui doit prévaloir. Fabula vous invite àlire un extrait de l'ouvrage…
<https://lafabrique.fr/wp-content/up...>

Les éditions Fayard redonnent à lire de leur côtél'/Autobiographie d'une femme sexuellement émancipée/d'Alexandra Kollontaï, présentée par Hélène Carrère d'Encausse <https://www.fabula.org/actualites/1...> ;
Fabula vous propose de feuilleter également ce livre…
<https://www.liseuse-hachette.fr/?ea...> Rappelons latraduction en 2022 aux éditions Les Prouesses de/L'Amour libre/, recueil de nouvelles conçues comme sont autant de portraits de ces "femmes nouvelles", que l'écrivaine révolutionnaire et féministe appelait de ses vœux
<https://www.fabula.org/actualites/1...> .


*Une suggestion de lectures de André Cloutier, Montréal, le 1er avril 2024. *

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Jardiner dans les ruines - Quels potagers dans un monde toxique ? | Livre à paraître le 17 avril

9 avril 2024, par Bertille Darragon, Éditions Écosociété — ,
Médicaments, plastiques, hydrocarbures, pesticides : comment jardiner dans les ruines toxiques du monde industriel ? À la fois guide pratique et essai sur les pollutions, ce (…)

Médicaments, plastiques, hydrocarbures, pesticides : comment jardiner dans les ruines toxiques du monde industriel ? À la fois guide pratique et essai sur les pollutions, ce livre invite à défendre le vivant... en commençant
par son jardin.

L'essai *Jardiner dans les ruines - Quels potagers dans un monde toxique ?*, de la jardinière et essayiste française Bertille Darragon, va paraître *en librairie le 17 avril prochain*.

*En bref : *Quelles pollutions se retrouvent dans nos jardins ? Quelles pratiques de jardinage adopter dans les ruines délétères du monde industriel ? Quels aménagements, quelles plantations privilégier pour tenir
compte de la dégradation des écosystèmes et en limiter l'aggravation ? S'il existe une abondance de guides de jardinage, voici un des très rares ouvrages à porter sur les dangers des polluants.

*À propos du livre*

Lorsqu'il est question des changements climatiques, l'enjeu de la pollution semble parfois évoqué à la va-vite, au singulier, sans plus d'information. Or il importe de s'y attarder. Poussière due à l'usure des pneus en ville,
microplastiques dans le cycle de l'eau, pesticides dans les champs : nous vivons littéralement dans une soupe de contaminants. Nos jardins, qui nous offrent bien souvent une sorte de refuge, ne sont malheureusement pas des
oasis coupées du monde. Que ce soit par les airs, les eaux ou le sol, ils subissent les assauts toxiques de nos modes de vie industriels, qui ont introduit dans l'environnement plus de 350 000 « entités nouvelles » issues
de la chimie, du « génie » génétique ou de l'extraction.

Utilisant le jardin comme baromètre de la toxicité du monde industriel et ancrage pour renouer avec le vivant et la communauté, *Jardiner dans les ruines* est à la fois un essai sur les principaux contaminants de nos
potagers et un manuel pour composer avec cet héritage toxique. Il expose les enjeux écologiques posés par chaque grande famille de contaminants (ozone, dépôts acides, métaux lourds, HAP, pesticides, OGM, plastiques,
nanomatériaux, médicaments, radionucléides) et nous indique comment limiter les dégâts sur nos plantes légumières.

Quelles pratiques de jardinage adopter dans les ruines délétères du monde industriel ? Quels aménagements, quelles plantations privilégier pour tenir compte de la dégradation des écosystèmes et en limiter l'aggravation ?
Comment considérer l'ensemble des êtres vivants qui élisent domicile dans nos jardins ? Telle une voisine de parcelle puisant dans son expérience de terrain, Bertille Darragon fournit une mine d'informations qui nous invite
ultimement à l'action collective et politique. Plus qu'un simple traité de jardinage, *Jardiner dans les ruines* offre un remède à la résignation que peut provoquer l'angoisse de l'effondrement écologique et fait écho au
travail de la philosophe Isabelle Stengers, pour qui il importe de chercher des lieux où la vie, obstinée, repousse.

S'il existe une abondance de guides de jardinage, voici un des très rares ouvrages à porter sur les dangers des polluants. Un livre appelé à devenir une référence pour composer avec les assauts du monde industriel.

*À propos de l'autrice*

Bertille Darragon pratique le jardinage et le maraîchage en moyenne montagne (Trièves, en Isère). Animatrice en botanique, elle est impliquée dans son quotidien et sa communauté contre les politiques et les pratiques
qui accélèrent la catastrophe climatique. *Jardiner dans les ruines* est son premier essai.

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