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Le Prisonnier du désert – sur Dune, deuxième partie de Denis Villeneuve

5 mars 2024, par Serge Kaganski — ,
Luttes de pouvoir, trahisons, amours, grandes familles dysfonctionnelles, conflits de territoire, guerres inexpugnables, foi, croyances… Dune, deuxième partie concasse et fond (…)

Luttes de pouvoir, trahisons, amours, grandes familles dysfonctionnelles, conflits de territoire, guerres inexpugnables, foi, croyances… Dune, deuxième partie concasse et fond ensemble tous les thèmes qui ont peuplé les grands mythes de l'humanité. Seulement esquissés dans le premier volet, ces enjeux dramaturgiques mijotent et cuisent à point dans ce nouvel opus de Denis Villeneuve nettement plus limpide scénaristiquement et visuellement.

28 février 2024 | tiré d'AOC media

Je n'avais pas vraiment aimé Dune, première partie : scénario filandreux, impression visuelle d'un perpétuel brouillard grisâtre, sentiment d'une très longue séquence d'exposition des personnages et des enjeux, le tout scandé par une bande-son (musique et bruitages) tonitruante qui faisait un peu mal à la tête.

Beaucoup de muscles, pas beaucoup de grâce. Je précise cela pour dire à quel point j'ai préféré ce deuxième volet, plus limpide scénaristiquement et visuellement, avec une colorimétrie globalement plus chaude et lumineuse. Après la géniale génération des Lucas, Spielberg ou Scorsese qui vieillit ou se retire (mais on guettera avec attention le Megalopolis de Francis Ford Coppola), Denis Villeneuve représente (avec Christopher Nolan) la classe actuelle et trop rare des auteurs de blockbusters, un genre qui s'est formaté et « marvelisé » ces dernières années, déversant à la chaine des produits bien fabriqués mais sans âme ni personnalité. Comme son remake de Bladerunner, ce Dune 2 est une belle réussite et donne presqu'envie de revoir le premier volet qui en serait peut-être bonifié à la lumière rétrospective du second.

Souvenez-vous : l'empereur Shaddam avait attribué aux Atréides la gouvernance de la planète Arrakis, aride, désertique, dangereuse, mais riche en « épice », le pétrole-charbon-lithium-métal rare-potion magique du monde de Dune. Ce cadeau spacio-politique était une ruse machiavélique de l'empereur, qui complotait avec les sombres Harkonnen pour récupérer Arrakis et éliminer les Atréides. À la fin du premier volet, on avait quitté Paul Atréides (Timothée Chalamet), le jeune héritier, accompagné de sa mère, Dame Jessica, errant dans le désert avec le peuple local, les Fremen, bien décidé à combattre les Harkonnen et à se venger de ceux qui ont trahi sa famille. Outre la lutte opposant les Fremen aux Harkonnen et à l'empire, ce deuxième volet suit deux pistes, celle du pouvoir et celle de l'amour. Paul est considéré par les Fremen comme le Mahdi, leur Messie, mais il renâcle : non seulement il sait qu'il n'est pas ce Mahdi, mais il n'a pas de goût particulier pour le pouvoir. D'autant qu'il tombe amoureux de Chani, une Fremen, et affronte le classique dilemme des héros mythologiques (et des grands hommes de l'Histoire ?) entre l'amour et… l'appel de la Destinée.

On le voit, Dune 2 compile, concasse et fond ensemble tous les thèmes qui ont peuplé les grands mythes de l'humanité (la Bible, la tragédie grecque, le Nouveau testament, le drame shakespearien ou racinien, le Coran…) : luttes de pouvoir, trahisons, amours, grandes familles dysfonctionnelles, conflits de territoire, guerres inexpugnables, foi, croyances… Seulement esquissés dans le premier volet, ces enjeux dramaturgiques mijotent et cuisent à point dans ce second épisode. La beauté de ces thématiques éternelles, c'est que l'on peut y projeter toutes les périodes historiques qui ont vu s'affronter des forces impérialistes et des peuples autochtones (guerre de Troie, conquêtes romaines, colonisation, nazisme…) en remontant bien sûr jusqu'au présent le plus brûlant : invasion de l'Ukraine par la Russie ou conflit israélo-palestinien. Prenons les Fremen : on pourrait les identifier aussi bien comme les Juifs pourchassés par Rome ou par le nazisme que comme les Palestiniens opprimés par Israël. Par contre, leur Mahdi est emprunté au chiisme. C'est toute l'intelligence universaliste (et commerciale) de Dune que de combiner ainsi divers éléments historiques et culturels, puis de les fondre ensemble en une sorte d'objet syncrétique afin de donner du grain identificatoire à tout le monde. Quant aux affreux Harkonnen, avec leurs crânes rasés, leurs mines patibulaires, leur uniformes noirs dignes d'un groupe de death metal, leur brutalité et leur cynisme, ils évoquent autant les nazis que le régime de Vladimir Poutine.

Dune 2 offre une vraie proposition esthétique pour un space opéra.

Dune 2, c'est aussi, et peut-être avant tout, une débauche de créativité à tous les postes : costumes, décors, objets, accessoires, photo, tout attrape l'œil. Ce n'est pas sans risque. S'il n'y avait la puissance des batailles et la tension des enjeux, le film pourrait parfois prendre les allures d'un exotisme chic, d'un défilé de mode et de design, voire si on était vraiment sévère, d'une pub luxueuse pour parfum. Malgré cette imagerie subliminale, Dune 2 offre quand même une vraie proposition esthétique pour un space opéra, toute une gamme chromatique d'ocres, de beiges et de grèges, les espaces somptueux du désert, un vol d'hélicoptères dans le soleil qui rappelle la chevauchée des Walkyries de Coppola, ou encore ces séquences où Villeneuve passe subitement des couleurs chaudes des Fremen au noir et blanc métallique des affreux Harkonnen. Le tout sans cesse rehaussé par la musique grandiose (frisant le grandiloquent) de Hans Zimmer. Si le scénario brasse tous les mythes, la fresque esthétique de Villeneuve amalgame toute l'histoire des films à grand spectacle du péplum au space opéra en passant par le western et le film de guerre, distillant ses réminiscences de Ben Hur, Lawrence d'Arabie, Gladiator, La Guerre des étoiles, Apocalypse now…

Puisque l'on évoque les grands films spectaculaires digérés par Villeneuve, on a envie de terminer en jouant Dune 2 face à un autre film du genre space opéra encore à l'affiche : L'Empire de Bruno Dumont, qui se passe aussi dans les dunes – celles plus modestes du Pas-de-Calais. On pourrait facilement pointer quelques ressemblances entre les deux films : un affrontement physique et métaphysique entre bien et mal, avec d'un côté Paul Atréides/Timothée Chalamet et Anna-Maria Vartolomei représentant les lumières, de l'autre les Harkonnen et Fabrice Luchini/Belzébuth champions des ténèbres. Il y a aussi des différences pas minces, qui sont celles entre le cinéma français et le cinéma hollywoodien : L'Empire a coûté 7 millions d'euros, Dune 2 190 millions de dollars. Cette différence de force de frappe est un symbole cruel au moment où les Etats-Unis sont en train de lâcher l'Ukraine et l'Europe. Le geste de Dumont est certainement plus original, plus audacieux, plus libre, plus foutraque, plus transgressif, celui de Villeneuve étant du côté de la puissance et du perfectionnisme à gros moyens. C'est un peu comme si l'on comparait d'un côté une bizarre voiture hybride assemblant une Mercédès et une 2CV avec de l'autre côté une Rolls luxueuse dans tous les détails. La Mercédès-2CV a plus de charme et de singularité mais le voyage en Rolls est un plaisir de cinéma premium qui ne se refuse pas.

Serge Kaganski

JOURNALISTE, CRITIQUE DE CINÉMA

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Shabjdeed et Al-Nather, les sultans du rap palestinien

Figures influentes de la scène palestinienne, le rappeur Shabjdeed et le producteur Al-Nather ont sorti leur second album, “Sultan”, le 29 février. Leur œuvre au son unique (…)

Figures influentes de la scène palestinienne, le rappeur Shabjdeed et le producteur Al-Nather ont sorti leur second album, “Sultan”, le 29 février. Leur œuvre au son unique reflète la réalité d'une jeunesse cisjordanienne étouffée, mais résiliente, sous l'occupation israélienne. Le site panarabe “The New Arab” retrace aussi l'histoire de BLTNM, le collectif auquel ils appartiennent.

Tiré de Courrier international. Légende de la photo : Le rappeur palestinien Shabjdeed (au centre) et son producteur Al-Nather (à droite) dans un extrait du clip de leur chanson "NKD GLG", sortie en 2019. Capture d'écran YouTube / @BLTNM

Shabjdeed et Al-Nather, figures majeures de la scène alternative palestinienne, sont de retour avec Sultan. Ce second disque du tandem, sorti le 29 février, reflète les réalités de la jeunesse de Cisjordanie, alors que l'occupation israélienne se durcit. Dithyrambique, la critique palestinienne Salma Moussa salue, dans le site panarabe The New Arab, “le courage de Shabjdeed pour cette exploration sensible, honnête, lucide, responsable et élégante en territoire dangereux”. Elle retrace aussi retrace la genèse du duo et leur implication dans le collectif BLTNM.

Ce nouvel album était très attendu depuis la sortie du premier morceau, Nasheed (“Hymne”, en arabe), en décembre 2023. “Sortie en toute discrétion et sans référence directe à cette période si tendue et particulière”, avec les massacres commis à Gaza, la chanson mêle mélancolie, résilience et espoir.

“Rien d'extraordinaire, là encore, le quotidien des Palestiniens est ainsi, les mots comme ‘guerre' en font simplement partie, de la même manière qu'on les retrouve dans le répertoire du musicien depuis le début de sa carrière”, car la “guerre est une constante de la vie des Palestiniens”.

“Un jeune homme ordinaire”

Shabjdeed a émergé sur le devant de la scène musicale à Ramallah, en 2018, tandis qu'Al-Nather se faisait connaître comme le producteur le plus en vue de la scène alternative en Cisjordanie. Ils se sont retrouvés alliés au sein du collectif BLTNM, alors à l'affiche du premier Boiler Room palestinien − nouvelle déclinaison de ces soirées clubbing organisées à travers le monde et devenues une véritable institution.

L'une des raisons du succès du rappeur, c'est qu'il “parle d'une expérience plus largement partagée, du quotidien des habitants de Cisjordanie, de leur vie, de leurs clivages, et plus précisément du point de vue d'un jeune homme ordinaire”, analyse Salma Moussa.

Comme beaucoup de jeunes Palestiniens, la musique de Shabjdeed a accompagné les virées nocturnes, en voiture, de la journaliste à travers Ramallah, terrifiée par la peur d'être interpellée. “C'est ce qu'on appelle la paranoïa naturelle de Ramallah, c'est quelque chose qui vous vient naturellement quand vous vivez – ou essayez de vivre – dans ce qui est de facto votre pays. Aussi traumatique soit-elle, pour une Cisjordanienne comme moi, cette paranoïa est un sentiment tangible et familier, presque réconfortant, c'est quelque chose que tout le monde comprend” avec cette musique.

Des marginaux

En 2021, une chanson en particulier a trouvé un large écho auprès de la jeunesse palestinienne et arabe, rappelle la journaliste : Inn Ann, un duo entre Shabjdeed et le rappeur Daboor, accompagnés d'Al-Nather. Ils louaient le courage des jeunes de Jérusalem et faisaient référence à Cheikh Jarrah, quartier de Jérusalem-Est occupé et annexé par Israël, où des colons israéliens attaquaient les maisons de Palestiniens et où des expulsions et démolitions des demeures palestiniennes étaient ordonnées.

Des collaborations de Shabjdeed et Al-Nather se dégagent beaucoup de solidarité, de courage et de mélancolie. “Tissée par les liens forts qui unissent ses artistes, la scène hip-hop a résisté à l'épreuve du temps et reste bien vivante dans les Territoires occupés”, selon Salma Moussa. À l'image du parcours de BLTNM, miroir d'une certaine résilience d'une jeunesse marginalisée.

“On qualifie [cette musique] d'‘underground', pour désigner ce sentiment d'invisibilité qui vous vient quand vous êtes un étranger parmi les étrangers, le marginal des marginaux, et pour parler de ce rejet absolu du monde et de ce qui vient avec.” D'où cette envie de protéger jalousement cette “vraie bonne musique”.

Courrier international

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« Taxons les riches » : Attac déploie une banderole géante sur l’hôtel de luxe de Bernard Arnault

5 mars 2024, par ATTAC France — , , ,
Samedi 24 février, nous avons déployé une immense banderole sur la façade du futur hôtel Vuitton, récemment acquis par Bernard Arnault sur les Champs-Élysées à Paris. Avec un (…)

Samedi 24 février, nous avons déployé une immense banderole sur la façade du futur hôtel Vuitton, récemment acquis par Bernard Arnault sur les Champs-Élysées à Paris. Avec un message : « Tax the Rich », en référence à l'enrichissement indécent des milliardaires avec la complicité du gouvernement.

Mobilisation 27 février 2024

Cette action lance une grande mobilisation pour la justice fiscale : « Superprofits, ultra-riches, méga-injustices ». Dans ce cadre, nous organiserons de nombreuses actions dans tout le territoire. Rejoignez-nous dans cette mobilisation !

Ce 24 février à 18h30, plus d'une centaine d'activistes d'Attac ont pris part au déploiement d'une immense banderole sur la façade du futur hôtel LVMH sur laquelle on pouvait lire « Tax the Rich ».

Un groupe s'est infiltré dans un échafaudage pour accéder au toit afin de déployer le message et déverser des faux-billets de 60 milliards, une somme qu'Attac propose de récupérer en imposant mieux les ultra-riches et les multinationales.

Un autre groupe a pris le temps d'expliquer les raisons de cette action et les revendications d'Attac aux passant·es et aux touristes par le biais de prises de paroles de partenaires associatifs et syndicaux et distribution de tracts.

Revoir l'action en images

Cette action, sans dégradation et sans violence, a fait l'objet d'une répression disproportionnée : le rassemblement devant l'hôtel Vuitton a été nassé par la police et trois activistes ont été interpelés. Leur garde à vue a été prolongée dimanche, portant ainsi à 48h la durée de leur détention pour une action pourtant symbolique.

Un des activistes a même été déféré le lundi 26 février au soir pour une comparution immédiate, et devrait être poursuivi pour « dégradation d'une chaîne appartenant à Louis Vuitton ». Outre l'inanité du motif, ces intimidations constituent une atteinte grave à la liberté d'expression et à la liberté de manifestation. Cette répression ne nous empêchera pas de continuer à dénoncer l'impunité des ultra-riches !

Pourquoi cette action ?

Le lieu ciblé par cette action, racheté par Bernard Arnault pour en faire un hôtel Vuitton de très haut standing, matérialise l'opulence et l'enrichissement indécent des ultra-riches. En déployant le message géant « Tax the Rich » sur la façade de ce futur hôtel, nous appelons à ce que les plus riches paient enfin leur juste part d'impôt ( voir notre article : « Pourquoi s'en prendre à Bernard Arnault ? » )

À l'opposé de la politique d'austérité injuste et injustifiée annoncée par le gouvernement, Attac a formulé des solutions pour financer les urgences écologiques et sociales en imposant mieux les ultra-riches. Ces 6 propositions permettraient de récupérer à minima 60 milliards d'euros. En réinstaurant un ISF rénové et en améliorant la taxation sur les héritages, ce sont 15 à 20 milliards qui pourraient être collectés chaque année.

Ces recettes supplémentaires permettraient de financer la rénovation énergétique des bâtiments, une vraie politique de logement social, des alternatives alimentaires face à l'inflation, la remise sur pied de l'hôpital public...

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Le G20 se penche sur les ultras-riches

5 mars 2024, par Michel Gourd — , ,
Les ministres des finances des vingt pays du G20, réunis à São Paulo, ont discuté de la taxation des ultras-riches ce qui pourrait aider les économies les plus défavorisées de (…)

Les ministres des finances des vingt pays du G20, réunis à São Paulo, ont discuté de la taxation des ultras-riches ce qui pourrait aider les économies les plus défavorisées de la planète.

Le G20, une version du G7 élargie aux grandes économies émergentes, représente plus de 80 % du PIB mondial et les deux tiers de la population de la planète. L'organisme tenait les 28 et 29 février la première réunion de l'année de ses ministres des Finances. Le Brésil avait choisi la taxation minimale des ultras-riches à l'échelle internationale comme un des sujets de discussion. L'impôt personnel effectif des milliardaires est souvent bien inférieur à celui que paient les autres contribuables. Selon les chiffres de l'Observatoire européen de la fiscalité, il ne dépasse pas, en moyenne, 0,5 % de leur fortune. L'organisme souligne leur niveau élevé d'optimisation qui serait souvent à la limite de la légalité. « C'est très facile quand on dispose de beaucoup de patrimoine de le structurer pour qu'il ne génère pas de revenu taxable », commente à ce sujet le porte-parole de l'Observatoire, Quentin Parrinello. Cela se ferait dans de nombreux pays, les techniques variant d'un à l'autre.

Dans les pas d'Oxfam

À ce sujet, le 15 janvier dernier, l'organisme onusien Oxfam affirmait que les fortunes des cinq hommes les plus riches du monde auraient augmenté de 114 % depuis 2020, passant de 405 à 869 milliards de dollars, soit 14 millions de dollars d'augmentation par heure. En comparaison, selon la progression actuelle, il faudra environ 230 ans pour mettre fin à la pauvreté dans le monde.

Au total, la fortune des milliardaires aurait augmenté de 3 300 milliards de dollars depuis 2020, soit trois fois plus rapidement que l'inflation mondiale. Il y aurait un grand écart de distribution de ces milliardaires entre les pays. Ceux de l'hémisphère nord possèderaient près de 70 % des richesses mondiales. Environ 1 % de la population mondiale aurait 43 % de tous les actifs financiers de la planète.

Selon le directeur général par intérim d'Oxfam International, Amitabh Behar, des milliards de personnes subiraient les chocs économiques dus à la pandémie, à l'inflation et à la guerre, tandis que les milliardaires prospèreraient. Ces inégalités seraient dues, selon lui, au fait que les mieux nantis veilleraient à ce que les entreprises contribuent avant tout à leur propre enrichissement, au détriment du reste de la population. Dans une note récemment publiée par cette ONG, sur chaque dollar de recette fiscale généré dans les pays du G20, moins de 8 cents proviennent de l'impôt sur la fortune.

Le Brésil et la France montrent le chemin

La réunion s'est terminée sans communiqué conjoint, mais le ministre brésilien des Finances, Fernando Haddad, a déclaré après qu'il voudrait que les ultras-riches paient leur juste part d'impôt avec un système de taxation minimale des milliardaires à l'échelle internationale. Il espère un accord sur une déclaration commune à ce sujet d'ici la prochaine réunion ministérielle du G20 en juillet.

Ce sujet a eu une résonnance particulière en France où 10 % des ménages possèdent 54 % des richesses, un pourcentage stable depuis 2019. Ceux-ci auraient un patrimoine d'au moins 716 000 euros d'actifs, tandis que les 10 % les plus pauvres auraient 163 fois moins, soit un maximum de 4 400 euros. En 2018, année de la précédente étude, l'écart était de 158 fois entre les deux catégories. Cette inégalité serait encore plus élevée dans plusieurs autres pays de la zone euro. Le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, a affirmé se battre pour une taxation mondiale plus simple, plus efficace et plus juste.

L'économiste français, qui s'intéresse beaucoup à l'évasion fiscale, Gabriel Zucman, avait été invité le 29 février à s'exprimer sur le sujet. Selon lui, il y a de plus en plus de preuves que les systèmes fiscaux actuels, au lieu d'être progressifs, tendent à être nettement régressifs au sommet de la distribution. L'explosion de l'extrême richesse serait l'une des principales caractéristiques de l'économie mondiale actuelle.

De l'argent pour aider les pays en difficultés

Selon Oxfam, un impôt annuel sur la fortune allant jusqu'à 5 % rapporterait près de 1 500 milliards de dollars par an. L'Observatoire européen de la fiscalité a indiqué dans une étude publiée au mois d'octobre que l'instauration d'un impôt minimum mondial sur les milliardaires pourrait rapporter 250 milliards de dollars par an. Cette somme, bien qu'imposante, ne représenterait que 2 % des 13 000 milliards de dollars de richesses qu'ont les milliardaires du monde entier.

Pour leur part, les pays en développement auraient besoin annuellement de 500 millions de dollars pour faire face aux défis du changement climatique. Ces pays sont confrontés à d'importantes pressions pour atteindre les objectifs de développement et de transition climatique.

Chose encourageante à ce sujet, un groupe appelé les « Millionnaires patriotes », regroupant des personnes fortunées à travers la planète, a plusieurs fois demandé une augmentation de leur niveau d'imposition. Ces grandes fortunes, telle l'héritière du géant allemand BASF, Marlene Engelhorn, ont affirmé lors de la rencontre à Davos cette année qu'ils seraient fiers de payer plus de taxe. Le président américain, Joe Biden, répète aussi régulièrement son souhait d'augmenter l'imposition des plus nantis.

Michel Gourd

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“Avec conviction, nous construisons la souveraineté alimentaire et luttons contre les crises et la violence”

5 mars 2024, par Vía Campesina — ,
Bagnolet, 22 février 2024 | Ce 8 mars, Journée Internationale de luttes pour les droits des femmes, en tant que La Via Campesina, nous sommes ressorties plus fortes après notre (…)

Bagnolet, 22 février 2024 | Ce 8 mars, Journée Internationale de luttes pour les droits des femmes, en tant que La Via Campesina, nous sommes ressorties plus fortes après notre notre8ème Conférence Internationalequi s'est tenue en Colombie en décembre 2023 avec des propositions claires basées sur la défense de la Souveraineté Alimentaire et la reconnaissance du rôle fondamental des femmes dans cette construction.

Photo et article tiré de NPA 29

Elles sont également engagées dans le renforcement du Féminisme Paysan et Populaire, dans la lutte contre le patriarcat et pour l'égalité, comprenant que la diversité est au cœur de la Souveraineté Alimentaire dans tous les territoires.Pendant ces 31 années, nous avons renforcé un mouvement d'unité en faveur de la transformation. Nous nous sommes organisées en approfondissant et en explorant des voies de lutte qui reflètent notre réalité, nos revendications, ainsi que les multiples situations qui impactent les femmes dans nos territoires paysans.

Aujourd'hui, le féminisme paysan et populaire représente notre stratégie en tant que femmes évoluant dans les champs, les eaux, les forêts, les déserts, les savanes, les landes, les marécages et les montagnes. C'est à travers cette approche que nous pouvons efficacement mener notre combat contre la violence et le patriarcat au sein de nos territoires, communautés, organisations et pays. Notre lutte s'articule autour de la compréhension de nos réalités en tant que femmes rurales, la valorisation de nos forces, et l'identification de nos ennemis communs

Dans le cadre de cette journée d'action, nous dénonçons vigoureusement tous les types de violence engendrés par le système capitaliste et patriarcal, qui exploite et opprime les femmes. Notre mobilisation vise à exprimer notre opposition aux féminicides, considérés comme la manifestation la plus brutale de la violence infligée aux femmes, aux enfants et aux diversités de genre. Chaque année, des dizaines de milliers de filles et de femmes, y compris des femmes trans, sont assassinées à travers le monde en raison de leur sexe. De plus, de nombreuses autres sont exposées au risque de perdre la vie en raison de violences de genre, résultant du manquement des États à leur devoir de protéger efficacement la vie des survivantes et d'assurer leur sécurité.

Face à la montée alarmante des discours de droite et conservateurs, aux reculs des droits, au fascisme, aux menaces néo-fascistes, aux guerres, aux occupations, aux déplacements, au pillage des campagnes par le capitalisme en Palestine, Haïti, Niger, Pérou, Équateur, et bien d'autres régions du monde, ainsi qu'à l'action criminelle des multinationales et de la justice qui s'approprient nos systèmes alimentaires à l'échelle mondiale, nous continuons à affirmer que la souveraineté alimentaire n'est possible qu'avec les paysan·nes. C'est nous qui refroidissons la planète, qui nourrissons les peuples, et qui construisons des sociétés de paix et de justice sociale !

Depuis que La Via Campesina a élaboré notre proposition politique et éthique de souveraineté alimentaire, qui affirme le droit des peuples à définir leurs propres politiques agricoles et alimentaires, nous, les femmes rurales, avons joué un rôle essentiel dans la concrétisation de ce principe au sein de nos communautés et de nos territoires. Nous l'avons présenté comme une alternative tangible de la paysannerie, favorisant le commerce équitable et la solidarité face à la crise alimentaire, environnementale et sociale.

Cependant, nous persistons à faire entendre notre voix pour dénoncer et résister face à plusieurs problématiques :

-Les États qui utilisent l'alimentation comme une arme de guerre, accentuant la misère et la faim. On ne vise pas la sécurité alimentaire, on veut plutôt la souveraineté alimentaire !
Le modèle capitaliste agro-hydro-minier qui marchandise les aliments et la terre, exploitant le sous-sol par le biais de l'extraction minière. Cette pratique creuse des puits dans nos terres, entraînant la destruction de l'environnement et du tissu social.
Les vagues migratoires alarmantes à la recherche de travail et de dignité dans un monde exploitant la main-d'œuvre.
Les pratiques religieuses qui, au nom de la culture, menacent la vie et la liberté des femmes ainsi que la diversité de genre à l'échelle mondiale.
Le système judiciaire complice qui favorise l'impunité et revictimise les survivants de la violence.
Le racisme enraciné aujourd'hui, justifiant la supériorité raciale et rendant les femmes paysannes, noires et autochtones particulièrement vulnérables.
Le génocide de nos peuples et communautés ancestrales, de leurs valeurs, de leurs droits et de leurs formes d'organisation.
-Le viol, les mariages précoces et la violence envers les enfants – les petites filles ne sont pas destinées à être mères ! Nous revendiquons des droits sexuels et reproductifs ainsi qu'une éducation axée sur le genre.

En tant que mouvement paysan, nous persistons dans le renforcement de la nécessité d'égalité et d'alliances entre le milieu rural et urbain. Ces alliances, qui nous mettent au défi de construire de nouvelles relations de genre entre les êtres humains, nous encouragent également à prendre soin de la terre mère. Notre féminisme paysan et populaire accorde une valeur particulière à l'agriculture paysanne en tant que garante de la souveraineté alimentaire. Il remet en question les processus d'exploitation des personnes, l'accaparement des terres et de l'eau, ainsi que l'extractivisme colonisateur.

Pour nous, la terre et les territoires sont des espaces de vie où nous aspirons à construire des relations saines, exemptes d'agrotoxiques et de violence. Notre engagement demeure ferme, nous demeurons organisés et uni·es en tant que premier front de résistance contre l'extractivisme, le capitalisme et le patriarcat dans nos territoires. Cette lutte vise à préserver la biodiversité, les semences, nos biens communs et nos savoirs ancestraux.

Nous poursuivons la construction d'un mouvement, œuvrant à la révolution des cœurs et des consciences, tout en luttant pour la souveraineté populaire, la souveraineté alimentaire, la souveraineté de nos peuples et de nos communautés, ainsi que pour notre souveraineté en tant que femmes.

Nous affirmons notre Déclaration de la 6ème Assemblée des Femmes de La Via Campesinacomme un instrument politique rassemblant nos défis, nos revendications et guidant nos actions pour la période à venir.

Joignez-vous à notre journée d'action mondiale :

Téléchargez votre kit de communication et personnalisez notre affiche officielle dans les langues locales pour étendre notre plaidoyer dans toutes les régions du monde.
Partagez vos actions, déclarations, affiches, photos et vidéos sur communications@viacampesina.org Nous souhaitons créer un padlet https://padlet.com/lvcweb/8m2024-la-via-campesina-tpl9hrx7hcgd09lt d'actions du monde entier.
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22 février 2024

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8 mars : notre colère est sans limite et sans frontières !

Chaque année, nous avons encore plus de raisons d'être dans la rue pour hurler notre colère devant ce monde injuste et violent, en particulier pour les femmes. Photo et (…)

Chaque année, nous avons encore plus de raisons d'être dans la rue pour hurler notre colère devant ce monde injuste et violent, en particulier pour les femmes.

Photo et article tirés de NPA 29

Solidaires avec toutes les femmes en situation de guerre

Depuis des mois nous parviennent des images et des témoignages insupportables de la situation de Palestine. Les femmes en particulier tentent de survivre avec leurs enfants, accouchent dans des conditions horribles… En ce 8 mars 2024, la solidarité avec le peuple palestinien, et en particulier avec les femmes de Palestine, est au premier rang de nos revendications.

Au Soudan ou en République démocratique du Congo, ce sont des millions de femmes qui sont exposées aux violences sexistes et sexuelles dans des contextes de conflits armés, de déplacements massifs de population, de relégation dans des camps de refugié.es.

En Ukraine aussi des viols et des violences sexistes sont perpétrées par l'armée russe.

Et lorsqu'elles fuient les situations de guerre, les migrantes, en plus de toutes les autres violences, sont soumises aux viols, aux agressions sexuelles, à l'escalavage.

Nous nous battons pour les femmes du monde entier

Nous voulons une paix juste et durable partout dans le monde parce que c'est une condition indispensable pour l'émancipation des toutes les femmes et des personnes LGBTI. Pour cela, ici en France, nous devons combattre les puissances impérialistes. En tout premier lieu, nous combattons la politique du gouvernement Français qui soutient Israël, qui défend ses intérêts en soutenant des dictatures en Afrique depuis des dizaines d'années, qui asphyxie les pays pauvres par le mécanisme de la dette, qui laisse mourir les migrant.es aux frontières de l'Europe… Ce sont les intérêts des grands groupes capitalistes à travers le monde, les profits générés par les ventes d'armes, les politiques impérialistes des Etats à leur service qui sont à l'origine de ces bains de sang, de toutes ces violences contre l'humanité, contre les femmes en particulier.

Se battre ici comme ailleurs

Pour enrayer ces logiques mortifères, nous devons trouver les forces pour peser sur nos gouvernements, construire nos luttes pour qu'elles pèsent politiquement. Pour cela nous devons être extrêmement nombreuses à manifester, à dénoncer le capitalisme, le patriarcat et leurs conséquences. Pour manifester massivement le 8 mars, nous devons être en lutte et nous sortir de la contrainte du travail salarié et du travail domestique. Pour cela, il n'y a pas d'autre solution que d'être en grève.

Le 8 mars, nous devons être dans la rue, en grève, nombreuses, solidaires et déterminées, pour détruire ce système capitaliste et patriarcal qui détruit nos vies.

Nous sommes en grève…

Nous sommes en grève pour les femmes du monde entier, contre les guerres impérialistes, pour le droit des peuples à vivre en paix sur leur territoire.

Nous sommes en grève contre toutes les violences subies par les femmes et les minorisé.es de genre ici comme ailleurs. La nouvelle vague de libération de la parole des femmes contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma français résonne avec celles de toutes les femmes, dans tous les milieux.

Nous sommes en grève pour l'accueil inconditionnel de tou.tes les migrant.es victimes de violences sexistes et sexuelles, de violences de genre, des guerres…

Nous sommes en grève contre la domination et la surexploitation que subissent les femmes et les minorisé.es de genre.

Par nos mobilisations, par la grève, nous nous attaquons à l'ordre capitaliste et patriarcal, et parce que nous sommes unies, fortes et solidaires, nous changerons la société !

Mardi 27 février 2024

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*8 mars : la grève féministe s’organise*

5 mars 2024, par Kareen Janselme — , ,
Une cinquantaine d'associations féministes et de syndicats, soutenus par des partis politiques, appellent à cesser le travail et les tâches domestiques afin d'être nombreux et (…)

Une cinquantaine d'associations féministes et de syndicats, soutenus par des partis politiques, appellent à cesser le travail et les tâches domestiques afin d'être nombreux et nombreuses à manifester pour les droits des femmes, le 8 mars.

Tiré de L'Humanité, France. Mise à jour le 28 février 2024 à 18h55
Par Kareen Janselme <https://www.humanite.fr/auteurs/kar...> ,

www.humanite.fr/feminisme/feminisme/8-mars-la-greve-feministe-sorganise <http://www.humanite.fr/feminisme/fe...>

Les Françaises seront-elles aussi nombreuses que leurs voisines suisses l'été dernier, où 300 000 personnes ont défilé dans les rues helvétiques à l'occasion de la grève féministe du 14 juin 2023 ? C'est l'enjeu de l'appel du Collectif du 8 mars pour la <https:/www.humanite.fr/social-et-e...>'>grève féministe .

« Face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent ! » proclament une cinquantaine de signataires ( Collectif national pour les droits des femmes, Fédération nationale solidarité femmes, Osez le féminisme, Planning familial, NousToutes, Organisation de solidarité trans, Unef, CGT, Solidaires, FSU… ), soutenus par une vingtaine de partis politiques ( PCF, FI, les Écologistes… ).

*« L'extrême droite est toujours l'ennemie des femmes »*

« Le 8 mars est l'occasion de prendre la rue pour les premières de corvée, les femmes victimes de violence, les associations de terrain qui les soutiennent, les précaires, les mères isolées, les femmes migrantes attaquées par les dernières lois racistes de Gérald Darmanin », précise Anne Leclerc au nom du collectif.

Ce, dans un contexte particulier :vote au Sénat pour la https://www.humanite.fr/politique/a...>
,">constitutionnalisation de l'IVG<https:/www.humanite.fr/feminisme/m...>'>déclarations pro-Depardieu du président de la République malgré des accusations d'agressions sexuelles et de viols, banalisation des idées de l'extrême droite… Maryse rappelle d'ailleurs au nom deVisa ( Vigilance et initiatives syndicales antifascistes ) que « misogyne, réactionnaire, menteuse, l'extrême droite est toujours l'ennemie des femmes ». Et de décrire comment ce parti instrumentalise la cause au niveau européen pour mettre en avant des arguments racistes et xénophobes, ou essentialisant les femmes pour les renvoyer dans leur foyer.

Cette mobilisation sera aussi l'occasion, pour Ana Azaria, de Femmes Égalité, de dénoncer la loi immigration dont les nouvelles exigences de maîtrise du français pour obtenir une carte pluriannuelle sont particulièrement difficiles pour les femmes « qui travaillent sur des postes isolés ne leur permettant pas de parler le français régulièrement, avec des horaires hachés et des enfants à charge qui ne leur donnent pas du temps libre pour apprendre la langue ».

*Grève du travail domestique*

Myriam Lebkiri, de la CGT, rappelle les 80 % de temps partiels subis par des femmes, leur précarisation et le sexisme vécu au travail pour 80 % d'entre elles. « Pour la première fois, met en avant Murielle Guilbert de Solidaires, la CFDT et l'Unsa s'associent à la FSU, Solidaires et la CGT pour appeler à cette grève féministe. » Et celle-ci ne concernera pas exclusivement les travailleuses.

« Nous appelons aussi à la grève du travail domestique », insiste Soad Baba Aissa de Femmes solidaires, condamnant un inégal et sexué partage des tâches à la maison, entretenant la société patriarcale et capitaliste. « Ce n'est pas une question purement privée, mais un enjeu de politique publique alors qu'on comptabilise 16,4 milliards d'heures de travail domestique, soit 9 % du PIB mondial, aux trois quarts portés par des femmes. »

Concluant sur les tergiversations des sénateurs pour inscrire l'IVG dans la Constitution, Suzy Rojtman ( Avortement en Europe, les femmes décident a réclamé « 3 milliards pour lutter contre les violences et une loi-cadre », sous les applaudissements de toutes les associations.

Des femmes marchent derrière une banderole intitulée « Grève féministe » lors d'une manifestation
contre le projet de réforme des retraites, à l'occasion de la Journée internationale de la femme,

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La « marée verte » ou l’espoir féministe de démocratie en Amérique latine

La « marée verte » [1] qui traverse l'Amérique latine, dans la foulée des mobilisations pour la légalisation de l'avortement en Argentine, met au grand jour la lutte des (…)

La « marée verte » [1] qui traverse l'Amérique latine, dans la foulée des mobilisations pour la légalisation de l'avortement en Argentine, met au grand jour la lutte des femmes contre les inégalités. Et démontre qu'un féminisme actif est la condition sine qua non de l'avènement, de la revalorisation ou de l'intensification de la démocratie sur le continent. La participation des femmes est un frein social aux différentes formes d'autoritarisme et de violence.

Tiré de Entre les ligne et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/03/la-maree-verte-ou-lespoir-feministe-de-democratie-en-amerique-latine/
Avec l'aimable autorisation des Editions Syllepse

La télévision va de catastrophe en catastrophe : guerres, incendies, sécheresses, vagues de chaleur, tempêtes, tremblements de terre, tsunamis, pandémies, naufrages, etc. Le monde ne présente plus seulement une scène désolante, mais désespérée. Bien souvent, il semble qu'il est désormais impossible de changer cette situation. Au-delà de la clé poétique, épique ou pittoresque, l'idée d'espoir est, en ces temps, un outil central qui contribue à nous épargner l'angoisse d'un monde en crise et à surmonter la déception causée par la croyance en l'impossibilité de toute transformation. Il concourt en outre à renforcer la rébellion contre la frivolité et l'entertainment informatif comme unique façon de tolérer la réalité. La « marée verte » qui parcourt l'Amérique latine participe de ce nouvel espoir.

Même s'il ne constitue pas la solution à tous les problèmes, le féminisme a généré un mode d'organisation et de résistance mettant en évidence le fait que la participation sociale et politique vaut la peine. Son slogan « la lucha sirve (la lutte sert) » rend compte d'un espoir qui traverse différentes latitudes et qui peut se transformer en une consigne pour le changement.

Le chemin actuel, initié avec le mouvement « Ni Una Menos » (né en 2015 en Argentine et qui s'est ensuite étendu à toute l'Amérique latine), a provoqué une vague de manifestations et de revendications qui s'est concrétisée, en 2017, avec la campagne #MeToo et la revendication argentine pour un avortement légal, sûr et gratuit en 2018. Même s'il ne s'agit pas d'une course pour savoir qui a commencé, il s'avère important de souligner qu'il existe différents narratifs au sujet de l'actualité du mouvement féministe. Bien que certain·es préfèrent d'abord regarder vers les États-Unis et d'autres pays dénommés « centraux », le rôle joué par l'Amérique latine dans le renouvellement et renforcement du féminisme est évident.

De temps à autre, les caméras ne rappellent que le chemin foulé du tapis rouge. Elles s'arrêtent sur Hollywood, démontrant que certains yeux ne voient que ce que l'on veut bien leur montre r ; l'espace prétendument unique où les choses se passent. Cependant, s'il s'agit d'éclairer le chemin menant à une construction politique singulière, la lumière verte doit se poser sur les multiples héroïnes qui unirent la résistance aux dictatures, en exigeant une démocratie participative de citoyennes responsables. Et ce regard se focalise principalement sur l'Amérique latine.

Marée verte

La lutte pour la légalisation de l'avortement en Argentine en 2018 a provoqué un tsunami dans la région. Le foulard vert – né en Argentine, en écho au foulard blanc des « Mères et Grands-mères de la place de Mai » qui luttaient et continuent à lutter pour leurs fils, filles et petits-enfants disparu·es – s'est converti en un symbole d'identité et d'autonomie, de revendication pour les droits sexuels et reproductifs, ainsi qu'en une complicité entre femmes et diversités sexuelles des différents coins de toute l'Amérique latine. Mais la « marée verte » ou l'espoir féministe de démocratie aujourd'hui, c'est encore beaucoup plus que cela. C'est une bannière – peut-être la dernière multinationale et la seule qui soit née et se soit répandue au 21e siècle – qui exprime la conception plurinationale des féminismes latino-américains.

Le foulard comme la couleur furent adoptés en 2003 dans le cadre de la campagne pour l'avortement légal, sécurisé et gratuit, lancée cette même année lors de la Rencontre internationale des femmes qui s'est tenue dans la ville de Rosario. « Le foulard, comme l'écrivit la chercheuse chilienne Sofia Calvo (2019), s'est converti en un élément qui marquait non seulement sa présence, exprimait un récit clair et direct, mais qui faisait aussi communauté et appelait à la sororité ». La différence entre la possibilité d'accéder à l'avortement légal ou être condamnée à la clandestinité est une question de vie ou de mort. C'est la différence entre le plaisir et la souffrance, entre l'enfermement et la liberté.

La principale caractéristique de la marée verte fut, cependant, de promouvoir une façon singulière de faire de la politique. Il ne s'agissait pas seulement d'obtenir un droit, d'imposer un agenda, d'obtenir un jugement ou la sanction d'une loi, mais d'imprimer un cachet distinct. Il s'agissait et il s'agit d'une forme de combat pour les droits politiques qui portent en leur sein un espoir actif. Une manière de faire du monde un espace plus habitable, un endroit pour lequel l'effort et le plaisir de la lutte valent la peine.

Telle est en définitive la différence essentielle : celle qui confirme le fait qu'une démocratie est davantage aboutie avec un féminisme actif. La participation populaire, la création de consensus sociaux et les luttes législatives (avec des dynamiques d'assemblées, des discussions horizontales et la volonté d'occuper les espaces) ouvrent une fenêtre dans un monde qui conduit à la dépression, au découragement, à l'autoritarisme et à la répression.

Ce n'est pas seulement que le plat servi à table est délicieux, c'est surtout que la façon de le préparer crée la possibilité de mieux cuisiner d'autres plats pour beaucoup d'autres personnes, qui, autrement, souffriraient de la faim, mangeraient compulsivement ou tomberaient de la table. Ce n'est pas seulement que des lois ou des jugements soient édictés (même si certain·es se sentent déçu·es ; de toute façon, ils et elles luttent), mais bien que se mettent en place des modes alternatifs pour faire émerger de nouveaux consensus. La lutte féministe génère des modalités alternatives, davantage par-icipatives, de discussion et de prise de décision, développant la démocratie et la citoyenneté active au-delà du vote (mais intégrant celui-ci).

Ayelén Mazzina est secrétaire d'État de la femme, de la diversité et de l'égalité à la province de San Luis en Argentine. Âgée de trente et un ans seulement, elle est lesbienne et a les cheveux rasés sur les côtés. Détonnant dans les réunions formelles du cabinet, elle affirme : « Nous sommes le changement d'époque et nous devons réussir, quand nous occupons les endroits où se prennent les décisions importantes, à démocratiser et à humaniser la politique. Il faut écouter la base, appuyer sa participation et voir quels sont ses besoins réels, et non ceux qui se dessinent quand les pouvoirs publics les planifient depuis un bureau ».

La participation des femmes est un frein social aux différentes formes d'autoritarisme et de violence (violence de genre, mais pas uniquement), dans la mesure où elle met en avant le slogan « sí te metas » (si tu t'en mêles) qui prend le contrepied de la consigne répétée durant la dictature militaire argentine – « no te metas » (ne t'en mêle pas) – par laquelle, par crainte de disparaître, la citoyenneté était intimidée et amenée à ne pas s'occuper de ce qui « ne la regardait pas ».

La société de celles qui s'occupent de ce qui ne les regarde pas – celle où les voisin·es sauvent une jeune femme qui se fait violer dans une voiture, celle où un·e enseignant·e alerte lorsqu'une fille est battue chez elle, celle où une inconnue aide une adolescente harcelée dans le train, celle où une femme ramène une jeune chez elle plutôt que de la laisser s'effondrer dans un bar sous les effets de l'alcool – ne se réduit pas à un ensemble de « gestes individuels ». Elle met en évidence les manières de faire réseau que le féminisme promeut et qui génère une citoyenneté plus engagée et davantage de liens sociaux.

Défis à venir

Face à un monde dont les principales préoccupations semblent n'avoir pu être prévues quelques années plus tôt que par une série apocalyptique comme Years and Years, les questions soulevées par le féminisme ne doivent pas être considérées comme mineures ou collatérales par rapport aux conflits armés, aux guerres, aux désastres environnementaux et aux pandémies. À la différence de ce qui s'est souvent passé au cours de l'histoire, les inégalités auxquelles sont confrontées les femmes ne doivent pas être déplacées la « marée verte » ou l'espoir féministe de démocratie à un rang inférieur sur l'échelle des priorités, être considérées comme « moins importantes » ni oubliées en fonction d'urgences d'un autre ordre.

Les principaux conflits qui dévastent l'humanité ne se résoudront pas sans la participation des femmes. Au contraire, on aura besoin de femmes fortes, protégées et participatives. Et même si nous affirmons qu'on ne peut plus faire marche arrière, c'est exactement ce qui est en train de se passer : selon les rapports de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), depuis la pandémie de covid-19, l'insertion des femmes au sein du travail a reculé de dix ans dans notre région.

Les reculs des droits des femmes sont intolérables. Non seulement parce que négliger le travail féminin et sous-estimer l'importance d'éradiquer les féminicides, la violence de genre, le harcèlement et les abus sexuels s'avère insupportables, mais parce que les femmes vives, épanouies et autonomes sont indispensables face à la crise climatique, aux conflits armés et aux urgences sanitaires.

Cela n'est pas seulement imputable au fait qu'historiquement ce sont les femmes qui ont consacré leur temps à prendre soin des un·es et des autres et que ce monde a besoin qu'on en prenne soin, mais bien parce que les rôles traditionnellement féminisés s'avèrent indispensables et ne peuvent être écartés. Il ne s'agit pas de demander aux femmes qu'elles continuent de prendre soin des autres sans être reconnues, mais de reconnaître l'importance de ses soins (del cuidado).

On a besoin, de plus, d'une attention politique et de la création de stratégies novatrices. Et cela non seulement pour l'agenda du genre, mais comme moteur de confluences. La marée verte en Argentine constitue un exemple. Elle n'a pas seulement obtenu la dépénalisation de l'avortement ; elle a dynamisé la « prise de soin du vert ». Les liens créés au cours de la campagne pour demander la légalisation de l'avortement forment aujourd'hui de nouveaux réseaux pour réclamer une loi sur les marécages et zones humides et nourrissent la participation active au Congrès et sur les réseaux sociaux pour obtenir une loi d'étiquetage des aliments.

La combinaison entre cause et effet, marketing des réseaux et approfondissement des enjeux, unité et mobilisation, campagnes et plaidoyer législatif est le résultat d'une tradition née en Argentine dans la lutte contre la dictature et pour les droits humains, qui a abreuvé le féminisme et s'est transplantée dans le combat environnemental. C'est une tresse qui, loin de se terminer dans un petit foulard, tresse d'autres foulards pour sortir du puits d'une société en phase terminale qui ne voit pas d'issue. Celle-ci existe cependant, à condition d'arriver à collaborer pour voir à nouveau la lumière à travers la participation sociale.

Le slogan des foulards verts qui a circulé en Argentine était : « éducation sexuelle pour décider, contraceptifs pour ne pas avorter, avortement légal pour ne pas mourir ». Aujourd'hui, les foulards sont un gage pour une paix active. Ni blanche ni neutre ni soumise, mais active. Ne pas mourir, c'est savoir encore se battre pour un monde où vit le vert de l'espoir. « La lutte sert ».

[1] Depuis le début du siècle en Argentine, puis en Amérique latine, le vert est devenu la couleur symbolique du militantisme féministe pour la légalisation du droit à l'avortement (NDLR).

Luciana Peker
Journaliste, écrivaine et militante pour les droits des femmes en Argentine, membre du collectif « Ni Una Menos » contre les féminicides, chroniqueuse à Infobae et Pagina/12, autrice de plusieurs essais dont La Révolution des filles (traduit et publié en français en 2022).
Article paru dans Nueva Sociedad (www.nuso.org), 2022, sous le titre : « La esperanza de la democracia es verde ».
Traduction de l'espagnol : Pierre Loyen et Frédéric Thomas

Bibliographie
Calvo S. Bonilla A. (2019), La revolución de los cuerpos : moda, feminismo y diversidad, Santiago de Chile, RIL.

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Déclaration bilan de clôture du FSM 2024 par le comité d’organisation népalais

5 mars 2024, par Collectif québécois En route pour le FSM, Comité d'organisation du Népal — , ,
Marche d'ouverture du FSM 2024 à Katmandou - crédit photo - droits réservés : Luna Choquette Loranger Alors que la foule se déplaçait dans le centre de Katmandou jeudi, la (…)

Marche d'ouverture du FSM 2024 à Katmandou - crédit photo - droits réservés : Luna Choquette Loranger
Alors que la foule se déplaçait dans le centre de Katmandou jeudi, la taille du rassemblement était massive, mais c'est la diversité des participant.es qui s'est distinguée lors de la marche de solidarité de la 16e édition du Forum social mondial (FSM) 2024.

Tiré de Journal des Alternatives
https://alter.quebec/declaration-bilan-de-cloture-du-fsm-2024-par-le-comite-dorganisation-nepalais/?utm_source=Cyberimpact&utm_medium=email&utm_campaign=JdA-PA-2024-02-29
Par Collectif québécois En route pour le FSM 2024 au Népal -21 février 2024

Des vagues et des vagues de personnes venues du monde entier, la plupart en tenue traditionnelle, d'autres en vêtements indigènes, d'autres encore en vêtements de travail, d'autres en tenues décontractées ou en costumes, ont marché main dans la main au son du cri « Un autre monde est possible ». Il y avait des travailleuses et des travailleurs, la main-d'œuvre agricole et paysanne, des syndicats, des organisations de femmes, des organisations LGBTQI, des groupes indigènes, des organisations ethniques, des organisations de la société civile et des mouvements sociaux du monde entier. Cette marche et la grande cérémonie d'ouverture qui a suivi ont marqué le début du FSM 2024 à Katmandou.

Le Forum social mondial trouve son origine dans les mouvements de la société civile qui ont émergé contre la mondialisation à la fin des années 1990, ce qui a donné lieu au premier FSM à Porto Alegre, au Brésil, en 2001. Le processus d'organisation du FSM 2024 a débuté en novembre 2022, lorsque le Népal a été sélectionné comme pays d'accueil potentiel pour la 16e édition du FSM. Le processus de sélection a été mené par le Conseil international (CI) et le Forum social Asie-Pacifique (FSAP).

En mars 2023, le CI a décidé que le Népal serait le pays hôte et que Katmandou serait la ville. Cette décision a été immédiatement suivie par la mobilisation d'un conseil général, d'un comité d'organisation et de divers sous-comités au Népal, dont les membres travaillent bénévolement, tous et toutes déterminé.es à faire du FSM 2024 un succès.

Le comité d'organisation népalais (NOC) a ensuite entamé une planification minutieuse et a procédé à une mobilisation de masse dans le monde entier, ainsi qu'au lancement du site web du FSM. Les inscriptions organisationnelles et individuelles ont été mises en place, le Bhrikuti Mandap a été choisi comme lieu d'accueil et le comité d'organisation a tenu des réunions hebdomadaires pour suivre les progrès et faciliter les processus. Un programme de bénévolat a été lancé, ainsi qu'un programme d'applications. Tous les préparatifs visaient à assurer le bon déroulement du FSM 2024 à Katmandou.

Le calendrier du FSM a été finalisé après la date limite d'inscription, fin janvier. Les participant.es ont commencé à arriver en grand nombre pour le FSM et la cérémonie d'ouverture a commencé le 15 février avec le Bhrikuti Mandap rempli de personnes de tous les coins du monde, à la recherche d'espoir, d'inspiration et de solidarité.

Le FSM 2024 a vu plus de 50 000 participant.es, avec plus de 1400 organisations de six continents et 98 nations. Le Forum intercontinental de la jeunesse s'est déroulé simultanément avec 410 participant.es de plus de 30 nations. Plus de 400 activités ont été enregistrées, sous treize thèmes variés, y compris (mais sans s'y limiter) l'économie, la migration, la discrimination, le genre, la culture, la guerre et la paix, le changement climatique, les groupes indigènes, les droits humains, les mouvements sociaux, etc. La place des déclarations d'aujourd'hui a vu plus de 60 déclarations d'organisations du monde entier, s'engageant à continuer à travailler à la réalisation d'un autre monde, plus équitable et plus juste.

e FSM doit son succès à divers mouvements sociaux, institutions, organisations et individus. Nous souhaitons exprimer notre gratitude à Antonio Guterres, le Secrétaire général de l'ONU, pour son soutien et son message de solidarité. Nous remercions du fond du cœur les distinguées personnes intervenantes de notre cérémonie d'ouverture.

Nous remercions toutes les facultés, le personnel et les étudiant.es des campus Ratna Rajya, Nepal Law Campus et Balmiki Campus de l'université de Tribhuvan, ainsi que tout le personnel de Bhrikuti Mandap pour avoir mis à disposition les lieux pour le FSM 2024. Nous remercions la ville métropolitaine de Katmandou, la ville métropolitaine de Lalitpur, le bureau de l'administration du district de Katmandou, l'Office du tourisme du Népal, la police népalaise et le gouvernement du Népal pour leur soutien.
Nous remercions les forces de sécurité sur le site, les bénévoles du FSM qui nous ont donné de leur temps et de leurs efforts, la fédération des ONG du Népal qui a mis gratuitement ses bureaux à la disposition du secrétariat, la Fédération nationale des personnes handicapées du Népal qui a mis gratuitement ses bureaux à la disposition du secrétariat pendant le FSM, M. Pushpa Lal Shrestha, une personne habitant la municipalité de Budhanilkantha, qui a fourni gratuitement l'eau potable, et le Comité de gestion du Bhrikuti Mandap. Nous sommes reconnaissant.es à Phect Nepal et à l'hôpital Kathmandu Model de nous avoir fourni gratuitement un soutien médical et des ambulances pendant les cinq jours du FSM.

En outre, nous sommes reconnaissant.es aux membres de notre conseil international pour leur soutien continu, leurs suggestions et leurs efforts de collaboration, ainsi qu'au comité de facilitation Asie-Pacifique pour son soutien, ses conseils et pour avoir comblé les lacunes en matière de communication. Nous remercions les membres de la sous-commission du CNO pour leurs efforts inlassables afin de faire de cet événement un succès. Nous remercions toute la presse et le personnel des médias pour leur couverture et leur participation.

Enfin, nous remercions l'équipe du secrétariat pour ses efforts dévoués à la réussite du FSM 2024.
Enfin, nous vous remercions d'avoir participé à ce magnifique voyage et de faire partie de l'histoire et de l'héritage du FSM.

Comité d'organisation du Népal
19 février 2024

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Défendons tous les peuples contre les impérialismes, d’où qu’ils viennent !

5 mars 2024, par Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) — , , , , ,
Il y a près de deux ans, la Russie lançait une guerre d'invasion brutale contre l'Ukraine. Enchaînant les crimes de guerre, l'armée russe a massacré des civilEs et bombardé (…)

Il y a près de deux ans, la Russie lançait une guerre d'invasion brutale contre l'Ukraine. Enchaînant les crimes de guerre, l'armée russe a massacré des civilEs et bombardé massivement des villes ukrainiennes, pour tenter d'intégrer l'Ukraine dans « l'espace » dominé par la Russie…

20 février 2024 | tiré de l'Hebdo anticapitaliste
https://nouveaupartianticapitaliste.org/actualite/international/defendons-tous-les-peuples-contre-les-imperialismes-dou-quils-viennent

Soutenir la résistance populaire ukrainienne

Au-delà des millions de réfugié·es et de déplacé·es, des dizaines de milliers de victimes civiles et de soldat·es ukrainien·nes ont déjà payé le prix de cette guerre. Les annexions illégales et les crimes de guerre se multiplient : russification forcée d'enfants et des territoires occupés, pluies de missiles sur les infrastructures… La Russie de Poutine utilise quant à elle ses prisonnier·es et populations pauvres comme chair à canon.

Nous sommes totalement solidaires du peuple ukrainien. Les troupes russes doivent quitter l'ensemble du territoire ukrainien, et chaque région ukrainienne doit pouvoir faire valoir son droit démocratique à l'auto-détermination. Les sanctions économiques doivent être renforcées contre l'oligarchie au pouvoir en Russie, la dette ukrainienne doit être annulée, et le peuple ukrainien doit recevoir des aides financières et les armes pour protéger ses vies, ses infrastructures vitales et ses droits.

Nous soutenons particulièrement la gauche ukrainienne qui continue à lutter pour les droits sociaux remis en cause par le gouvernement Zelensky, sous la pression des grandes puissances occidentales. Ces politiques néolibérales, mais aussi la répression politique contre la gauche, affaiblissent la résistance populaire ukrainienne.

Combattre le régime ultra-autoritaire de Poutine

En Russie, Poutine emprisonne les opposant·es… quand il ne les assassine pas comme c'est le cas d'Alexeï Nalvany (même si nous ne partagions pas ses positions nationalistes et racistes, son soutien à l'annexion de la Crimée). Des centaines de ses partisan·nes ont été arrêté·es pour avoir osé manifester leur colère face à cet assassinat.

Notre solidarité va à celles et ceux qui, au sein de la fédération de Russie, combattent la guerre, la corruption de l'oligarchie russe qui tient les rênes du pouvoir politique et économique, et résistent au régime de plus en plus fascisant de Poutine. C'est le cas de la gauche russe, ainsi que de personnalités comme le politologue et sociologue marxiste Boris Kagarlitsky, condamné à une peine de cinq ans de prison, notamment pour avoir pris position contre la guerre en Ukraine.

De l'Ukraine à la Palestine, l'occupation est un crime

Les grandes puissances membres de l'OTAN veulent tirer de la guerre en Ukraine le plus grand profit possible et globalement préserver leur « sphères d'influence » sur le dos des peuples. Dans un contexte où la Russie et la Chine contestent l'hégémonie occidentale mais n'y opposent aucune alternative progressiste, la course aux armements et la surenchère militariste, en Ukraine comme ailleurs, sont lourdes de danger pour l'ensemble de l'humanité.

Il faut dénoncer les discours hypocrites des États-Unis ou de l'Union européenne qui prétendent défendre « la démocratie » en Ukraine contre l'occupation russe… et soutiennent l'État d'Israël dans sa politique génocidaire à Gaza. Ainsi la Cour internationale de Justice a souligné le risque de génocide à Gaza, où plus de 30 000 GazaouiEs ont été assassiné·es (dont 70% de femmes et d'enfants). Et Netanyahu annonce qu'il veut finir le travail à Rafah où 1,8 million de Palestinien·nes sont réfugié·es dans des conditions épouvantables !

Cela rend d'autant plus urgent et nécessaire de développer concrètement la solidarité : peser sur nos gouvernements pour les forcer à infléchir leur politique (notamment en manifestant le plus massivement possible), participer aux campagnes comme BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) contre l'État d'Israël ou aux réseaux solidaires de la résistance ukrainienne, aider les populations victimes des guerres, et soutenir les forces de résistance armées et non armées.

Mardi 20 février 2024

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