Presse-toi à gauche !
Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...

Saint Brian

Brian Mulroney, ancien premier ministre du Canada est mort jeudi le 29 février dernier, ce qui a donné lieu à un concert d'éloges funèbres. En particulier, le Journal de Montréal lui a consacré sa une du lendemain. On a vanté ses efforts pour faire aboutir les Accords du Lac Meech et de Charlottetown qui visaient à "réintégrer" le Québec dans la fédération canadienne, et ce en dépit de l'échec final de ces tentatives et du caractère plutôt symbolique de ces ententes.
Mulroney les évoquait comme devant permettre au Québec de se réconcilier avec le Canada "dans l'honneur et l'enthousiasme", des trémolos dans la voix. Bref, encore une fois, on célébrait l'aspect nationaliste de l'action d'un dirigeant politique décédé et ce en dépit de l'échec final de ces manoeuvres constitutionnelles.
Mais on ne se penche guère sur la dimension sociale de la politique conservatrice sous sa houlette. Il a géré le Canada alors que le courant idéologique rétrolibéral devenait la norme et qu'il a beaucoup contribué à façonner les politiques publiques, en particulier les mesures redistributives de la richesse produite. C'est sans état d'âme par exemple que le cabinet Mulroney a charcuté le régime d'assurance-chômage, rebaptisé en 1996 assurance-emploi, résultat d'une opération de maquignonnage linguistique.
Tout d'abord, comparons ce qu'il était après l'adoption de la loi de 1971 par le gouvernement Trudeau première manière à ce que Mulroney en a fait.
Au début de la décennie 1970, on était encore en pleine période keynésienne, axée sur la redistribution étendue de la richesse produite afin de sauvegarder le pouvoir d'achat des travailleurs et travailleuses et de contribuer à assurer ainsi un taux de profit satisfaisant aux entreprises. Par conséquent, la protection des sans emplois fut très étendue au point de devenir presque universelle, à quelques exceptions près comme les travailleurs indépendants, ceux et celles qu'on qualifierait aujourd'hui de travailleurs autonomes. Ils étaient peu nombreux en ce temps-là, l'emploi permanent et à temps plein représentant alors la norme.
Par exemple, la loi de 1971 stipulait qu'il suffisait d'avoir travaillé de 10 à 14 semaines pour se qualifier au régime, y compris les personnes âgées de 70 ans et plus. Le taux de remplacement du revenu était fixé à 75% pour les prestataires avec enfants et à 66 2/3% pour les autres.
C'était trop beau pour durer. À partir du milieu et de la fin des années 1970, on note certains reculs dans les critères d'admissibilité. Le 1er janvier 1976, le taux de remplacement du revenu est ramené pour tous les prestataires aux deux tiers de leur ancien salaire et on exclut du régime les gens âgés de 65 ans et plus. Le 7 janvier 1979, le pourcentage de remplacement du salaire est abaissé à 60% Mais le pire restait à venir.
Les conservateurs dirigés par Brian Mulroney se hissent au pouvoir lors du scrutin fédéral de 1984. Le contexte financier, politique et idéologique a brutalement changé depuis le début de la décennie 1980. Le rétrolibéralisme a détrôné le keynésianisme dans une bonne mesure. On observe alors l'abandon relatif de l'approche keynésienne au profit de ce qu'on devait appeler le néolibéralisme, ou encore le rétrolibéralisme. Ces termes désignent l'idéologie devenue dominante qui, pour l'essentiel rejette le collectivisme et met l'accent sur la liberté de production et d'échange, affirme sa foi en la libre concurrence et au fonctionnement sans entraves du mécanisme des prix ainsi qu'à la stabilité monétaire. Ses adeptes prônent une réduction du rôle régulateur de l'État (sauf pour soutenir les entreprises bien sûr) et affichent de la méfiance, sinon de l'hostilité à l'endroit des programmes sociaux, vus comme une "rigidité" qui nuit à la "disponibilité" de la main d'oeuvre. Dans cette optique, il faut "assouplir" le marché de l'emploi, par sa précarisation aussi poussée que possible.
Ainsi en 1989, dans le cadre d'un plan d'économie de 1,3 milliards de dollars, le ministre des Finances conservateur Michael Wilson met sur pied une réforme du régime. Celui-ci se traduit par l'adoption des mesures suivantes :
– La période de durée des prestations se réduit comme peau de chagrin, de 6 à 7 semaines selon les cas ;
– Le 27 avril 1989, Ottawa se désengage du financement du régime d'assurance-chômage, retrait qui deviendra effectif à partir du 1er janvier 1990. Désormais, il sera entièrement financé par les salariés et les employeurs, incluant cependant le gouvernement fédéral quand il agit à titre de patron. Toutefois, en novembre 1990, les personnes âgées de 65 ans et plus se trouvent réintégrées dans le régime.
– Vu le déficit croissant de ce dernier en raison de la récession qui sévissait, le gouvernement Mulroney par l'intermédiaire du nouveau ministre des Finances Don Mazankovsky qui a avait succédé à Michael Wilson devenu trop impopulaire annonce en décembre 1992 que le taux de prestations des nouveaux demandeurs est abaissé de 60% à 57%, une décision qui s'appliquera à partir du 4 avril 1993.
– Malgré l'important déficit du système d'assurance-chômage en 1992-1993, le taux de cotisation est maintenu à 37% en 1993 alors que la rémunération maximale assurable est fixée à 745$.
Pour résumer, le cabinet Mulroney a charcuté le régime d'indemnisation du chômage sans grand état d'âme. Il a donné la priorité à l'équilibre budgétaire au détriment du bien-être des travailleurs et travailleuses sans emploi, en bon conservateur qu'il était. Il n'a guère tenu compte des critiques pertinentes et justifiées syndicales et communautaires envers l'orientation restrictive qu'il imprimait à la protection du pouvoir d'achat et du niveau de vie de la population, lourdement affectée par la récession de 1990 à 1993.
Tout ceci sans même parler de la privatisation de 23 des 61 sociétés d'État, dont Pétro-Canada et air Canada. En 1991, il a remplacé la taxe sur les ventes manufacturières par la fameuse taxe sur les produits et services (la TPS) qui frappait plus directement les travailleurs et travailleuses.
Nul doute que si les libéraux avaient conservé le pouvoir en 1984, ils auraient emprunté plus ou moins une chemin similaire.
En rout cas, les politiques restrictives du gouvernement Mulroney devraient conduire ses laudateurs et laudatrices à mettre un sérieux bémol sur leurs louanges à l'endroit du cher disparu. Cela devrait leur donner une petite gêne...
Jean-François Delisle
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Soutenir les ONG pour brasser la cage du gouvernement fédéral qui cautionne la guerre génocidaire sioniste

Hier, CJPMO et plusieurs autres organisations ont tenu une conférence de presse annonçant une lettre ouverte signée par près de 100 organisations demandant la démission des ministres Joly, Hussen et Miller pour leur extrême mauvaise gestion de leurs portefeuilles ministériels. Pouvez-vous vous joindre à nous ?
Non seulement chaque ministre n'est pas intervenu dans le génocide en cours à Gaza, mais il a même aggravé la situation :
- La ministre des affaires étrangères, Mélanie Joly, a résisté aux appels au cessez-le-feu, a refusé de condamner la violence d'Israël contre les Palestiniens et a ignoré la conclusion de la Cour mondiale selon laquelle il existe un génocide « plausible » à Gaza ;
- Le ministre du développement international, Ahmed Hussen, a réduit le financement de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) le jour même où la Cour mondiale a appelé à garantir l'aide aux Palestiniens ;
- Le ministre de l'immigration Marc Miller a retardé un programme de visas temporaires pour les parents de Canadiens vivant à Gaza, et a finalement mis en place un programme raciste avec des places limitées et des exigences de demande déraisonnables pour les personnes se trouvant dans une zone de guerre.
Nous ne pouvons accepter que cela soit l'héritage du Canada au milieu du génocide qui se déroule sous nos yeux à Gaza. Si ces ministres ne peuvent pas intervenir en ce moment de crise extrême et réparer ces erreurs, ils doivent se retirer.
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Malgré l'urgence du génocide en cours à Gaza, les ministres Joly, Hussen et Miller ont chacun annoncé des décisions qui reflètent peu de considération pour la vie des Palestiniens ou le droit international, et ont montré très peu de conscience de la situation concernant l'impact de leurs décisions. En 1) transférant des armes dans un contexte de génocide et 2) en retirant sciemment leur soutien à l'infrastructure humanitaire de Gaza, les actions des ministres Joly et Hussen violent directement les ordres de la CIJ visant à prévenir le génocide. Pendant ce temps, le ministre Miller a mis en place des barrières inutiles qui compliquent la capacité des proches des Canadiens à fuir un contexte de violence génocidaire.
Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères - L'absence de réaction de la ministre Joly à la décision initiale de la CIJ sur la plausibilité d'un génocide à Gaza montre que le Canada ne prend pas au sérieux la menace catastrophique qui pèse sur la vie humaine. Avant la décision, Mme Joly a exprimé son soutien à la Cour elle-même, mais a refusé de prendre une position claire sur la requête de l'Afrique du Sud, et a même semblé rejeter ses « prémisses ». Lorsqu'on lui a demandé de clarifier sa position, Mme Joly a répondu aux questions avec désinvolture, comme si elle et le gouvernement voulaient délibérément manquer de clarté. Lorsque la CIJ a émis des mesures provisoires ordonnant à Israël de prendre des mesures pour prévenir le génocide, la déclaration de Mme Joly n'a pas exprimé son soutien aux mesures ni appelé Israël à se conformer à la décision. Plutôt que de reconnaître la gravité de la décision provisoire de la CIJ, sa réponse laissait entendre qu'avant d'agir, le Canada devait attendre la décision « finale » de la CIJ sur le génocide - ce qui pourrait prendre des années. Cette réponse témoigne d'une indifférence suffisante face aux massacres de Palestiniens à grande échelle.
En fin de compte, le silence de Mme Joly sur les ordonnances de la CIJ suggère que le Canada a abandonné son engagement envers le droit international, ainsi que nos obligations en vertu de la Convention sur le génocide à l'égard des Palestiniens. Pire encore, le gouvernement a admis avoir approuvé des permis d'exportation d'armes vers Israël depuis le 7 octobre. Ainsi, dans son rôle de ministre, Joly a choisi de ne pas exercer sa prérogative de refuser des permis d'exportation d'armes à Israël pendant une campagne plausiblement génocidaire, permettant ainsi le transfert de biens militaires à Israël malgré le risque évident qu'ils soient utilisés contre des civils palestiniens. Dans une lettre adressée à Mme Joly, plus de 30 organisations de la société civile ont averti que « le Canada ne peut pas à la fois manifester son soutien à la CIJ [...] tout en continuant à armer ceux qui, selon la CIJ, sont plausiblement accusés de génocide ».
Ahmed Hussen, ministre du développement international - Le jour même où la CIJ a statué qu'Israël devait accroître l'accès humanitaire à Gaza pour empêcher un génocide, le ministre Hussen a annoncé la suspension pour une durée indéterminée de l'aide humanitaire à l'UNRWA, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Cette décision irréfléchie était une réaction impulsive à des allégations israéliennes non prouvées concernant quelques employés de l'agence, punissant collectivement les 2 millions de personnes à Gaza (et les 4 millions d'autres réfugiés palestiniens) qui dépendent de l'agence comme d'une bouée de sauvetage. Depuis l'annonce du Canada, l'UNRWA prévient que ses opérations s'effondreront si son financement n'est pas rétabli, et les organes de l'ONU et les agences d'aide humanitaire mettent en garde contre une catastrophe due à cette décision. Bien que le ministre Hussen ait par la suite augmenté l'aide humanitaire à d'autres agences, cette réorientation des fonds ne tient pas compte du fait que l'UNRWA est la seule organisation actuellement en mesure de fournir une aide à Gaza à grande échelle. Les Palestiniens de Gaza sont confrontés à la famine et à l'émergence d'épidémies de maladies transmissibles. Toute atteinte aux infrastructures humanitaires restantes risque d'entraîner des décès massifs, même après l'obtention d'un cessez-le-feu.
En fin de compte, en l'absence de toute allégation de mauvaise gestion de la part de l'UNRWA, le ministre Hussen a retiré le financement humanitaire à l'agence qui supervisait l'aide à une population confrontée à un génocide. L'hypothèse apparente selon laquelle d'autres agences peuvent en quelques jours 1) recréer la présence de l'UNRWA sur le terrain à Gaza pendant un génocide et une guerre, et 2) reproduire les opérations de l'UNRWA dans l'ensemble du Moyen-Orient, est totalement déconnectée de la réalité. Par les décisions de M. Hussen, le Canada défie les nombreux avertissements selon lesquels la réduction du financement de l'UNRWA nuira gravement à une population déjà confrontée à la famine, à la maladie et au génocide.
Ministre de l'Immigration Marc Miller - Malgré le nombre massif de civils palestiniens tués, il a fallu plus de trois mois au ministre Miller pour lancer un programme de visas temporaires afin d'aider les familles canado-palestiniennes à retrouver leurs proches dans la bande de Gaza. Une fois ouvert aux demandes, le programme s'est avéré présenter d'énormes barrières et restrictions inutiles qui limitent son potentiel humanitaire. Le programme de visas pour Gaza serait l'un des plus restrictifs du genre, avec un plafond arbitraire de 1 000 personnes qui provoque la panique et la concurrence parmi les Canadiens d'origine palestinienne qui tentent de faire sortir leurs proches. En outre, le processus de demande exige des niveaux sans précédent d'informations personnelles, imposant un fardeau énorme et déraisonnable aux personnes déplacées dans une zone de guerre. Pour ne rien arranger, les remarques offensantes du ministre Miller et de ses collègues indiquent que ces restrictions sont motivées par l'idée que les proches des Canadiens d'origine palestinienne constituent une menace inhérente pour la sécurité.
En fin de compte, le programme de visa de Miller ne fournit pas l'aide et les protections nécessaires à une population confrontée à un génocide et qui a des parents au Canada. Les limites de ce programme et l'attitude de M. Miller et de ses collègues ont abouti à un programme qui est totalement déconnecté des réalités d'un génocide, qui cause des difficultés inutiles et qui reflète clairement une politique de deux poids deux mesures par rapport à des programmes similaires destinés à d'autres populations.
Si ces ministres ne sont pas en mesure d'intervenir en ce moment de crise extrême et de corriger ces erreurs, ils devraient se retirer.
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Les pressions d’AMLO en faveur de réformes environnementales irritent le secteur minier canadien

Ottawa a souvent critiqué les mesures qui limiteraient la capacité des entreprises canadiennes à tirer profit de la richesse en ressources naturelles du Mexique
26 février 2024 | tiré de Canadian dimension | Photo : Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador agitant le drapeau du Mexique. Photo de Wikimedia Commons.
https://canadiandimension.com/articles/view/amlos-push-for-environmental-reforms-angers-canadian-mining-sector
Début février, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador (AMLO) a proposé un paquet de 20 réformes constitutionnelles. Bien qu'il soit peu probable que l'ensemble du paquet survive au rejet du Congrès – le parti MORENA d'AMLO n'a pas la majorité des deux tiers – les réformes proposées représentent la dernière tentative du gouvernement de réorienter l'économie mexicaine loin du néolibéralisme et vers un modèle social-démocrate qui met davantage l'accent sur la souveraineté nationale et les intérêts de la majorité.
Selon la loi mexicaine, les présidents ne peuvent exercer qu'un seul mandat de six ans, et AMLO est dans la dernière moitié de sa dernière année. Le paquet de réformes, qui comprend « des mesures de refonte du système judiciaire, de la loi électorale, des retraites et des réglementations environnementales », pourrait être le dernier effort d'AMLO pour réformer les institutions mexicaines sous la bannière de la « quatrième transformation » – bien que les sondages indiquent qu'il est probable que la candidate de MORENA, Claudia Sheinbaum, poursuive le processus de transformation après les élections de juin (selon AMLO, les trois premières transformations sont l'indépendance de 1810 ; la réforme de 1861, qui a réalisé la séparation de l'Église et de l'État ; et la révolution de 1910 qui a renversé le dictateur Porfirio Díaz).
Au cours des dernières années de sa présidence, AMLO a fait face à l'opposition du Canada et des États-Unis, résistant aux contestations judiciaires et aux pressions diplomatiques d'Ottawa et de Washington sur ses efforts pour accroître le rôle de l'État dans les secteurs de l'énergie et de l'agriculture de son pays. De même, le Canada s'est opposé avec véhémence aux mesures d'AMLO visant à renforcer la main de l'État mexicain dans l'extraction minière.
Les entreprises canadiennes détiennent des participations dans 70 % de toutes les exploitations minières au Mexique. À ce titre, Ottawa s'est activement opposé aux politiques progressistes d'AMLO en matière de ressources naturelles, qui accorderaient des droits de propriété sur les actifs énergétiques et miniers du pays à tous les citoyens mexicains. Les sociétés minières canadiennes ont régulièrement exprimé leur frustration à l'égard du dirigeant mexicain, tandis que la ministre canadienne du Commerce, Mary Ng, a fréquemment critiqué les mesures qui limiteraient la capacité des entreprises canadiennes à profiter des richesses en ressources naturelles du Mexique.
L'opposition du Canada aux réformes d'AMLO n'est pas surprenante, étant donné qu'Ottawa donne généralement la priorité à l'accès aux ressources latino-américaines par rapport à presque toutes les autres questions régionales, y compris la sécurité, comme le montre le cas récent de l'Équateur. Pourtant, les efforts juridiques et diplomatiques du Canada pour annuler les réformes d'AMLO représentent une tentative antidémocratique choquante d'empêcher le gouvernement mexicain très populaire de promulguer son mandat.
Alors que les différends commerciaux se sont estompés au cours des derniers mois, la nouvelle série de réformes d'AMLO attise déjà la colère du secteur minier canadien. Il faut s'attendre à ce que la ministre Ng commence bientôt à exprimer ses « préoccupations ».
Dans un article pour CounterPunch, le journaliste Kent Paterson décrit les principaux piliers du paquet de réformes d'AMLO :
- Réaffirmer le droit de tous les Mexicains de 65 ans et plus à une pension assortie d'augmentations annuelles ;
- Offrir des pensions qui versent 100 % du dernier salaire des retraités qui sont inscrits aux systèmes IMSS et ISSTE du gouvernement fédéral ;
- Assurer un soutien économique aux personnes handicapées et des bourses d'études pour les étudiants à faible revenu ;
- Garantir que l'augmentation du salaire minimum ne soit jamais inférieure au taux annuel d'inflation ;
- Fournir des soins de santé gratuits à tous les Mexicains ;
- Réduire le nombre de représentants et de sénateurs au Congrès ;
- Instaurer des prix garantis pour les agriculteurs ;
- Interdire le maïs OGM pour la consommation humaine ;
- l'interdiction de la fracturation hydraulique ;
- Réduire le mandat de la Cour suprême de 15 à 12 ans ; et
- Élire les juges au suffrage universel.
Ces réformes visent à approfondir ce qui est peut-être le plus grand héritage d'AMLO au Mexique : « l'élargissement des retraites et d'autres programmes sociaux bénéficiant à la classe ouvrière », une réorientation économique qui émerge « non seulement comme un consensus national, mais aussi comme une réalité institutionnelle », selon les mots de Paterson.
Les réformes proposées comprennent également un volet environnemental, à savoir l'interdiction des concessions dans les zones où l'eau est rare et l'interdiction de nouvelles mines à ciel ouvert, ce qui est particulièrement pertinent pour l'exploitation minière canadienne.
L'industrie minière se plaint déjà que les mesures d'AMLO « généreront de l'incertitude et réduiront les investissements » – un code pour « nuire à notre capacité à faire des profits ».
La société vancouvéroise Fortuna Silver Mines Inc., propriétaire d'une mine d'argent et d'or à Oaxaca, s'est prononcée contre les réformes environnementales d'AMLO. « Ce n'est un secret pour personne que cette administration a été opposée à l'exploitation minière », a déclaré le président de la société, Jorge Ganoza. « Si cela devait continuer, nous verrions certainement le Mexique perdre du terrain par rapport à d'autres pays miniers. » Pendant ce temps, Riyaz Dattu, un avocat qui conseille les entreprises canadiennes en matière d'arbitrage, affirme que les réformes d'AMLO « feront fuir les investissements ».
L'année dernière, la ministre Ng a critiqué les réformes minières d'AMLO, appelant le Mexique à abandonner sa quête de souveraineté en matière de ressources et à « créer des opportunités pour les entreprises [canadiennes] ». M. Ng avait précédemment « exprimé des préoccupations concernant le traitement des sociétés minières canadiennes au Mexique » et affirmé, sans preuve, que les sociétés minières canadiennes sont « des chefs de file dans l'établissement de pratiques inclusives et durables en milieu de travail ».
S'il reste à voir si le paquet de réformes d'AMLO survivra à l'opposition du Congrès, ses propositions définissent déjà le débat autour de la prochaine élection présidentielle.
Si Sheinbaum succède à AMLO, elle aura un mandat précis pour mener à bien ces réformes.
Dans ce cas, il faut s'attendre à ce que le Canada poursuive ses efforts pour entraver la quatrième transformation et la voie du Mexique vers la souveraineté en matière de ressources.
Owen Schalk est un écrivain originaire d'une région rurale du Manitoba. Il est l'auteur de Canada in Afghanistan : A story of military, diplomatic, political and media failure, 2003-2023.
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Déclaration du Centre communautaire des femmes sud-asiatiques en solidarité avec les femmes affectées par le projet de loi 21

La décision de la Cour d'appel du Québec dans la contestation du projet de loi 21 va à l'encontre des droits à l'égalité pour toutes les femmes tels que garantis dans les chartes québécoise et canadienne des droits et libertés, documents qui inspirent notre éthique au SAWCC.
photo : L' Autre Journal
Montréal, le 29 fevrier 2024
L'adoption de la loi, les débats qui en ont découlé et le problème actuel ont alimenté l'islamophobie au Québec, qui a déjà la distinction douteuse d'être le premier endroit au Canada où des musulmans ont été massacrés
simplement parce qu'ils étaient musulmans.
Dans le cadre de notre travail au Centre, des utilisateurs et des membres nous font part d'agressions islamophobes - verbales et physiques - à leur encontre.
Nous sommes solidaires des femmes affectées par le projet de loi 21. Nous n'accepterons jamais que l'État ou la religion nous dicte comment nous habiller, ce qui limite notre capacité à participer à la société, à obtenir des services ou à trouver un emploi.
* Le Centre communautaire des femmes sud-asiatiques (CCFSA), basé à Montréal, est une organisation de services, de soutien et de défense des droits qui fournit des services et du soutien depuis quarante-trois ans.
Bien que l'accent soit mis sur les femmes sud-asiatiques et leurs familles, personne n'est rejeté. Afin de représenter au mieux les intérêts des communautés que nous servons, nous nous engageons également dans la défense
des droits.
Vrinda Narain, Président, SAWCC
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Plaidoyer pour un accès aux soins périnataux pour les femmes immigrantes sans RAMQ

Québec, 29 février 2024 - Le Collectif FEMSAM (femmes enceintes migrantes sans assurance maladie) et ses alliées ont lancé aujourd'hui le livre Parcours de soins de femmes immigrantes sans accès au régime d‘assurance maladie du Québec, en livrant un plaidoyer pour un accès gratuit aux soins périnataux pour les femmes immigrantes sans RAMQ.
À Québec, près de 200 femmes ont donné naissance sans carte d'assurance-maladie dans la dernière année. L'équipe de la Clinique SPOT est alarmée par le manque d'accès aux soins périnataux pour ces femmes, qui vivent souvent dans une situation de grande précarité. “Nous anticipons pouvoir répondre à seulement 1 demande sur 10 en 2024” se désole Cathie Bordeleau, intervenante périnatale dans cet organisme qui offre des suivis de grossesse aux
femmes à statut précaire sans assurance santé, quelques heures par semaine.
Le livre Parcours de soins de femmes immigrantes sans accès au régime d‘assurance maladie du Québec est issu d'une recherche-action-participative pilotée par Accès Savoirs, en collaboration avec le milieu communautaire. Il relate le vécu de plusieurs de ces femmes et familles et est disponible gratuitement, au format électronique. À cause des coûts reliés aux soins périnataux, nombre d'entre elles ont dû faire des choix déchirants. Certaines ont dû s'automédicamenter ou renoncer aux soins en cas de douleur liée à la grossesse ou à l'accouchement. Une femme y témoigne : « quand je suis revenue après avec ma césarienne, j'avais ma plaie. À un moment donné, ma plaie était horrible. Ça chauffait terriblement, mais je n'osais pas aller à l'hôpital parce que je savais que juste pour les urgences c'est 700 $.
Donc j'ai supporté en espérant que ça va finir. Par la grâce de Dieu, c'est fini, mais il pouvait y avoir des complications. Je devais rester avec mes complications parce que j'ai peur des factures ».
Les femmes sans assurance maladie soutenues par les organismes sont principalement en attente d'une résidence permanente ou d'un renouvellement de leur statut. Certaines sont étudiantes étrangères avec une assurance privée obligatoire qui ne couvre pas les soins entourant la naissance.
Marielle M'Bangha, du Service de référence en périnatalité pour les femmes immigrantes de Québec, s'inquiète de la situation actuelle : « Nous sommes face à une situation extrêmement critique, alors que des futures mamans sont sans suivi de grossesse, prises au piège des particularités des politiques d'immigration et parce qu'elles n'ont tout simplement pas les sous pour payer. Plusieurs de ces familles font face à l'insécurité alimentaire et sont déjà en
situation d'itinérance cachée. Qu'attendons-nous ? De les voir dans la rue avec leur grossesse ? Ce n'est pas responsable, dans notre société, que des familles et femmes enceintes souffrent de la faim, qu'elles n'aient pas de suivi de grossesse et ne sachent plus à quelle porte cogner. »
Le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale explique qu' « au Québec, les personnes sans accès à l'assurance maladie doivent payer 200% des frais liés à tout traitement, soin de santé ou hospitalisation, ce qui est un non-sens et une injustice ! Par solidarité avec elles et parce que cette situation constitue un grave problème de santé
publique ayant des effets sur l'ensemble de la société, nous implorons le gouvernement de corriger la situation. Nous faisons un appel à l'effort collectif pour prendre soin, urgemment, des mamans et des bébés qui vivent ici, au Québec.”
Pour la santé des mères et des bébés à naître, la seule solution réelle est de donner accès à des soins de santé et services sociaux gratuits tout au long de la période périnatale à toutes les femmes, peu importe leur statut.
Lien pouraccéder gratuitement au livre : Parcours de soins de femmes immigrantes sans accès au régime d'assurance maladie du Québec – Un livre des Éditions science et bien commun (pressbooks.pub)
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Décarbonation ou propulsion industrielle ?

Ce printemps hâtif est un percutant rappel des changements climatiques dans notre quotidien et de l'importance de décarboner le Québec.
De André, Fondation Rivières , le 2024-03-04 14:49
Nous sommes très inquiets des décisions précipitées du gouvernement qui met en place une propulsion industrielle plutôt qu'une véritable décarbonation du Québec. Avec cette vente à rabais d'électricité qu'il faudra produire rapidement et à n'importe quel prix, le gouvernement prétend qu'on n'a pas le choix et qu'il faut construire de nouveaux barrages.
Ces arguments fallacieux étaient les mêmes il y a 50 ans, lorsque Hydro-Québec tentait de justifier son projet de détruirela vallée de la rivière Jacques-Cartier. Un biologiste a mobilisé les citoyens pour sauver la rivière. À
nous de faire de même pour sauver les dernières rivières naturelles du Québec.
Protéger la biodiversité par l'hybridation des barrages existants
Les centrales hydroélectriques actuelles sont sous-utilisées, alors qu'il suffirait d'installer des éoliennes dans les réservoirs et autour des réservoirs pour produire jusqu'à 900 TW d'énergie, soit neuf fois ce dont on a besoin.
C'est ce que détaille Louis-Gilles Francoeur dansun texte important dans Le Devoirsur le potentiel du couplage de l'énergie éolienne avec les réservoirs déjà existants. Un texte à lire.
Non à la production inutile d'hydrogène à partir de méga éoliennes
Le mégaprojet de production d'hydrogène TES en Mauriciequi pourrait mener à la construction de 150 éoliennes de plus de 150 mètres de hauteur dans un territoire agricole habité. Le but : alimenter le réseau d'Énergir en gaz naturel
« renouvelable » en couplant l'hydrogène produit par l'électricité avec du carbone. Les deux tiers de la production de TES sera faite de méthane dans le seul but d'aider Énergir à atteindre son objectif de distribuer 10% de gaz
naturel « vert » dans sonréseau d'ici 2030. Pendant ce temps, Hydro-Québec invite les Villes àretarder de nouveaux projets résidentielsdevant la crainte de manquer d'électricité.
Notre responsable mobilisation, énergie et climat, Normand Beaudet, s'est rendu en Mauricie et il a constaté que le projet suscite une vive inquiétude chez les citoyens, les élus et les groupes environnementaux qui exigent des réponses.
Nous ne sommes pas contre la production éolienne, mais il faut que ça se fasse correctement.
Pendant ce temps, nous sommes actifs autour de Northvolt Nous participons activement aux différentes coalitions et nous exigeons de la transparence et la tenue d'une consultation menée par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement. En parallèle, on s'inquiète sérieusement des risques pour la rivière Richelieu.
Nous avons donc écrit à Paolo Cerruti, président de Northvolt en Amérique du Nord, afin de soulever les enjeux qui touchent la protection de la rivière Richelieu. Sylvain Lapointe, directeur général du COVABAR, participera au comité
de liaison avec la communauté mis en place par l'entreprise et il portera ces préoccupations auprès des dirigeants.
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Quand les hauts fonctionnaires défendent Northvolt

J'ai assisté hier (jeudi le 29) à la séance publique « d'information » sur le projet Northvolt à Saint Basile le Grand. Ce qui m'a frappé au départ, c'était la configuration de la salle.
Germain Dallaire
À l'avant, 7 ou 8 hauts fonctionnaires des ministères (industrie, environnement, transports). Dans le coin gauche, l'animateur (employé de la firme National) debout devant un lutrin. À sa droite, tout le long de la salle jusqu'en arrière, une rangée de tables en long avec derrière une bonne quinzaine de représentants de la Ville (conseillers et employés). Au côté de l'animateur en tête de liste, le maire Yves Lessard à qui il ne manquait qu'une couronne et dont le passé syndical était décidément bien loin. Tous ces gens, tels des notables d'un rang supérieur, étaient installés dans des chaises basculantes confortables bien espacées qui contrastaient avec les chaises droites en rang d'oignon réservées à la centaine de spectateurs présents. On aurait dit des spectateurs VIP ou encore un juré assistant à un procès. Globalement donc, une trentaine « d'officiels » par rapport à une centaine de spectateurs. Le moins qu'on puisse dire était que l'encadrement et le protocole étaient bien assurés.
La rencontre s'est déroulée en deux temps : présentation du projet par les hauts fonctionnaires suivie des questions et interventions de la salle. Le ton a été donné dès le départ avec la formation d'une longue file derrière le micro. La rencontre s'est terminée vers 11 hres 30 soit 1 hre 30 de plus que prévu. Très, très majoritairement, les citoyen(ne)s ont exprimé inquiétudes et scepticisme. Sans surprise, les hauts fonctionnaires ont joué leur rôle de gardien de but. À les écouter, tout est sous contrôle et suit le cours normal des choses. Ce qui est supposément le plus important projet industriel du Québec est quasiment banal. Confortés dans leur statut d'experts, ils se sont même permis des faussetés. Le représentant du ministère de l'industrie à affirmé que Northvolt paierait le tarif L pour son électricité. Peut-être n'était-t-il pas au courant du programme de réduction de 20% qui a connu un engouement important à la fin de 2023… Celui de l'environnement a affirmé que Northvolt paierait les aménagements futurs compensant la perte de milieu humide. C'est oublier bien vite que cette compagnie bénéficie d'une subvention publique de 7 milliards$.
Les spectateurs présents n'étaient pas d'humeur à se laisser mettre en boîte. L'animateur de National a bien tenté d'encadrer les choses mais a dû rapidement baisser les bras. Au final donc, le spectacle lamentable d'une réunion de propagande où on a vu des hauts fonctionnaires et des cadres municipaux à la botte d'une firme étrangère vivant de notre argent. Au final, une population se posant de sérieuses questions tout en restant poli mais qui ne montre aucun signe d'apaisement. Le peuple québécois est bien bon et bien patient.
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Demandeurs d’asile et services éducatifs : la CSQ dénonce la décision du gouvernement

La délégation du conseil général de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a adopté la semaine dernière une motion dénonçant la décision du gouvernement du Québec de contester en Cour suprême l'accès des enfants de familles demanderesses d'asile aux services de garde éducatifs à l'enfance régis et subventionnés.
Tiré de Ma CSQ cette semaine.
Le 7 février dernier, la Cour d'appel du Québec avait rendu son jugement dans lequel elle concluait que refuser l'accès aux services éducatifs subventionnés à 9,20 $ par jour aux familles demanderesses d'asile est discriminatoire et constitue une atteinte au droit à l'égalité des femmes. Or, le gouvernement a décidé de demander à la Cour suprême de revoir cette récente décision.
Dans une lettre adressée aux directions des centres de la petite enfance, le ministère de la Famille indique que le gouvernement « a aussi déposé une demande de sursis d'exécution du jugement rendu par la Cour d'appel, jusqu'à ce que la Cour suprême du Canada ait rendu un jugement mettant fin au débat ».
La CSQ et la FIPEQ-CSQ appuient les familles
Rappelons que la CSQ et sa Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) militent en faveur d'un plus grand accès aux services publics pour les personnes demanderesses d'asile et leurs enfants. Depuis le début de cette saga judiciaire, la Centrale et sa fédération appuient les familles. Après avoir obtenu l'accès à l'éducation publique pour les enfants de parents ayant un statut migratoire précaire et l'accès à l'assurance maladie, l'annonce de l'accès aux services éducatifs pour ces enfants au début du mois de février avait été accueillie comme une excellente nouvelle par la Centrale et la FIPEQ-CSQ.
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Lettre ouverte - Assurance médicaments | Cessons de bloquer le progrès social

Plus de quatre ans après le dépôt du rapport Hoskins, le gouvernement fédéral a enfin déposé un projet de loi sur l'assurance médicaments. Les problèmes du système actuel sont connus depuis des décennies. Le régime public-privé du Québec se caractérise par des coûts très élevés, un financement inéquitable et un accès restreint. Selon nous, les politiques publiques actuelles briment le droit à la santé des Québécois et des Québécoises. En effet, comment peut-on tolérer qu'une personne sur dix se prive de médicaments d'ordonnance, en raison d'enjeux financiers ? Le régime hybride québécois est donc loin d'être un exemple à suivre pour le Canada.
Bien que ce projet de loi soit perfectible, il s'agit d'un pas dans la bonne direction ainsi qu'une occasion de jeter les bases d'un véritable régime public et universel d'assurance médicaments. D'ici à ce que cela devienne réalité, nos organisations entrevoient plusieurs difficultés. D'abord, on peut s'attendre à ce que les lobbyistes de l'industrie pharmaceutique et des assureurs soient très actifs derrière les portes closes et dans l'espace public afin de torpiller toute initiative qui vise à réduire les coûts des médicaments et donc leurs profits. Collectivement, des efforts devront être déployés pour faire primer les intérêts collectifs sur ceux d'une minorité.
L'enjeu des coûts risque d'occuper une grande place dans les débats. Pour plusieurs, un régime public et universel est trop coûteux pour les finances publiques, et ce, surtout dans un contexte où l'état de l'économie se détériore. Selon nous, cet argument n'est pas recevable. Environ 10 milliards de dollars sont dépensés en médicaments d'ordonnance au Québec par année. Que l'on paie une prime à un régime privé d'assurances collectives ou au régime public n'y change rien. Il s'agit d'un bien essentiel dont on ne peut se passer et qu'il faudra payer d'une manière ou d'une autre. La question n'est donc pas de savoir si un régime public et universel d'assurance médicaments est trop coûteux, mais plutôt combien d'argent sommes-nous prêts à gaspiller collectivement pour maintenir en vie un système dysfonctionnel incapable de contrôler les coûts ?
Il existe également des craintes légitimes parmi la population, malgré un fort appui pour la mise sur pied d'un régime public et universel d'assurance médicaments. Plusieurs redoutent la perte de certaines protections avec un tel programme. Pourtant, tous les Québécois et Québécoises en sortiraient gagnants. Des efforts devront donc être déployés pour bien informer la population des bienfaits d'un régime public et universel.
Mais c'est le refus du gouvernement québécois qui demeure le principal obstacle au progrès social. Depuis plusieurs années, celui-ci a préféré dénoncer l'ingérence du fédéral plutôt que de régler lui-même les problèmes du système actuel. Le Québec aurait intérêt à négocier avec Ottawa pour financer un régime public et universel québécois, plutôt que de réclamer un droit de retrait avec pleine compensation dans l'unique but de maintenir un statu quo problématique. Le Québec doit profiter des convergences possibles et ainsi améliorer son pouvoir de négociation face à l'industrie pharmaceutique. D'ailleurs, il collabore déjà avec le fédéral et les autres provinces pour réduire les coûts de certains médicaments. Dans ce débat, le gouvernement du Québec devra s'expliquer. Veut-il collaborer de manière constructive avec le palier fédéral et prendre le parti des Québécois et des Québécoises qui doivent choisir entre se nourrir et se soigner ? Ou, au contraire, préfère-t-il continuer de se cacher derrière le paravent des champs de compétence pour favoriser une poignée d'intérêts privés au détriment du bien-être collectif ?
Signataires
Luc Beauregard, secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
Émilie Charbonneau, 2e vice-présidente de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Maxime Dorais, codirecteur général d'Union des consommateurs
Geneviève Lamarche, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé
Magali Picard, présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Stéphanie Vallée, présidente de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB)
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Déclaration de Bea Bruske : Interdire les briseurs de grève, c’est protéger les droits des travailleurs

Le mouvement syndical peut célébrer une autre victoire aujourd'hui avec le vote sur le projet de loi C-58, qui vise à interdire le recours aux travailleurs et travailleuses de remplacement.
Les syndicats du Canada se réjouissent des progrès significatifs qui ont été accomplis pour interdire le recours aux travailleurs de remplacement, une pièce manquante cruciale de la législation du travail au Canada, depuis des décennies. Cette avancée a été rendue possible grâce à des milliers de militants syndicaux à travers le pays qui se sont levés et ont exigé du gouvernement qu'il fasse mieux.
Il s'agit d'une étape importante vers une véritable protection des travailleurs et de leur droit de grève. Cette législation doit s'appliquer à tout travail régulièrement effectué par des travailleurs appartenant à une unité de négociation et ne doit pas priver les travailleurs de leur droit de grève légal, en créant davantage d'obstacles à l'exercice de ce droit.
Depuis des années, les entreprises enregistrent des profits records, alors que les salaires des travailleurs continuent d'accumuler du retard. Les travailleurs exigent à juste titre des salaires plus équitables, de meilleures normes de sécurité et le respect de leurs employeurs.
En interdisant une fois pour toutes le recours aux briseurs de grève, nous ferons un grand pas en avant pour réduire les interruptions de travail et bâtir une économie plus équilibrée, tout en augmentant les avantages et le respect que les travailleurs méritent.
Il faut maintenant que tous les parlementaires travaillent ensemble et modifient le projet de loi pour assurer une entrée en vigueur dès qu'il recevra la sanction royale. Il s'agit d'un élément essentiel pour assurer une protection immédiate des droits des travailleurs et rétablir l'équité dans le processus de négociation collective. Nous avons attendu assez longtemps.
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