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Rencontrez Nedjma Ziarati, la talentueuse directrice artistique de notre murale collective pour GÉNÉRATIONS !

3 septembre 2024, par Fédération des femmes du Québec — , ,
Née au Canada en 1997, @nedjma_ziarati est le fruit de multiples cultures, avec un père iranien et une mère algéro-allemande. Cette diversité culturelle se retrouve dans son (…)

Née au Canada en 1997, @nedjma_ziarati est le fruit de multiples cultures, avec un père iranien et une mère algéro-allemande. Cette diversité culturelle se retrouve dans son art, où chaque œuvre raconte une histoire unique et vibrante.

Formée auprès de la miniaturiste iranienne Sahar Bakhtiari, issue de l'école du grand maître Mohammad Bagher Aghamiri, Nedjma puise son inspiration dans l'art ancien de la miniature persane.

Avec une minutie remarquable, elle explore les détails les plus fins, mêlant paysages naturels et figures féminines, dans une symphonie de couleurs vives. Ses créations sont une invitation au voyage, empruntant des éléments du Japon, de la Chine et du Moyen-Orient.

Dans son univers, la fluidité et le mouvement règnent en maîtres, où la nature, la roche et l'eau fusionnent pour créer des œuvres poétiques, libérées des contraintes de la perspective.

Pour l'événement GÉNÉRATIONS, Nedjma guidera la création d'une murale collective, où le figuratif et l'abstrait s'entrelaceront pour donner vie à une œuvre qui ouvre la voie au rêve et à l'émerveillement.

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Début des audiences du BAPE à Rouyn-Noranda | Plusieurs questions cruciales à poser sur l’inquiétant projet minier Horne 5

3 septembre 2024, par Collectif — , ,
Plusieurs organismes communautaires, comités citoyens et coopératives de Rouyn-Noranda, appuyés par des groupes régionaux et nationaux de défense de l'environnement et des gens (…)

Plusieurs organismes communautaires, comités citoyens et coopératives de Rouyn-Noranda, appuyés par des groupes régionaux et nationaux de défense de l'environnement et des gens unissent leurs voix pour inviter la population à venir poser des questions ce soir sur le projet minier Horne 5 de Ressources Falco à Rouyn-Noranda devant le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).

La société civile est prête pour l'exercice. Malgré le déclenchement du dossier en plein été et une présentation de la documentation anarchique et sans préavis de la part de la compagnie, les groupes sont parvenus à étudier en détail le dossier en mettant leurs ressources en commun.

L'étude approfondie du projet minier Horne 5 soulève de sérieuses questions extrêmement préoccupantes. Ce soir et demain, les groupes adresseront ces questions cruciales directement à la compagnie et au gouvernement.
Parmi la multitude de problèmes environnementaux, sociaux et économiques provoqués par le projet, cinq enjeux névralgiques se dégagent :

L'aggravation de la qualité de l'air

Les dangers liés à la sismicité dans la ville et sous la Fonderie (tremblements de terre et effondrements)

Le coût social et économique du projet pour la Ville de Rouyn-Noranda et les citoyen-ne-s

Les risques de pollution de l'eau

Le manque d'utilité du projet et les cadeaux fiscaux accordés à la compagnie
La première partie des audiences publiques sur le projet minier Horne 5 débute ce soir le 27 août à 19h à l'hôtel Noranda. Les audiences reprendront demain, mercredi 28 août, à 13h et 19h. D'autres dates et lieux pourraient suivre.

Citations

« Un projet industriel de cet ampleur inquiète grandement la vingtaine de membres de la Coopérative d'habitation Boréale, vivant dans le quartier du vieux Noranda qui est déjà fortement impacté à bien des niveaux par la Fonderie Horne. Par ailleurs, les dernières années n'ont en rien rassuré nos membres. L'ajout potentiel d'un nouveau projet industriel de cette ampleur à proximité du centre-ville, déjà aussi pollué est d'autant moins rassurant pour des habitant·e·s dont la confiance envers les institutions gouvernementales censées s'occuper de santé et d'environnement s'effrite malheureusement. Nos enfants et nous-même méritons d'habiter dans un environnement sain et sécuritaire », Jean-Philippe Rioux-Blanchette, président de la Coopérative Boréale.

« L'arrivée de 500 travailleurs avec le projet Horne 5, majoritairement masculins et avec un salaire élevé, inquiète hautement notre organisme sur les différents impacts pour les femmes, dont les inégalités économiques et les risques de violence », Johanne Alarie, intervenante communautaire, Centre Entre-Femmes – Rouyn-Noranda.

« Nous sommes très inquiètes car le projet Horne 5 fait peser des risques supplémentaires sur la population de Rouyn-Noranda déjà exposée à de nombreux risques en raison des émissions toxiques de la Fonderie Horne qui affectent de façon importante la qualité de l'air et des sols. Bien que certains aspects du projet puissent sembler présenter des risques négligeables, leurs conséquences potentielles, quant à elles, pourraient être graves et irréversibles. Il est essentiel de rappeler que chaque citoyen a le droit de vivre dans un environnement sain et sécuritaire, et ce droit doit être respecté et protégé avant tout développement économique. », Jennifer Ricard Turcotte, Mères au front de Rouyn-Noranda et leurs allié.e.s.

« La surexposition de nos enfants, de la population, et la réduction insuffisante des rejets dans l'air exigée par le gouvernement à la Fonderie Horne de Glencore nous inquiètent déjà au plus haut point. L'arrivée d'une autre source de rejets dans notre environnement est vraiment inadmissible : nous avons vraiment l'impression que notre population est sacrifiée au nom d'intérêts économiques », Nicole Desgagnées, Comité Arrêt des rejets d'émissions toxiques (ARET).

« L'exploitation d'une mine de grande profondeur peut provoquer des mouvements de terrain. Le REVIMAT s'inquiète des effets sur les infrastructures vieillissantes de la Fonderie Horne, dont le bassin et l'usine d'acide, qui peuvent mettre en danger la sécurité de la population en cas d'accident. Nous nous questionnons si Falco pourra sécuriser la population lors du BAPE avec un enjeu aussi important », Marc Nantel, porte-parole, Regroupement vigilance mines de l'Abitibi et du Témiscamingue (Revimat).

« Alors que la population de Rouyn-Noranda vit déjà une situation très anxiogène avec le projet de zone tampon dans le quartier Notre-Dame, que les émissions atmosphériques sont toujours trop élevées, que les impacts cumulatifs des activités industrielles en cours induisent déjà une pression aiguë sur le milieu, le CREAT s'interroge à savoir pourquoi le gouvernement du Québec a fait le choix volontaire de déclarer recevable un projet qui ne ferait qu'ajouter des sources de contaminations à celles que subissent déjà la population. Dans le contexte actuel, cette démarche démontre un manque flagrant de considération de la part du gouvernement du Québec envers les citoyens·ne·s de Rouyn-Noranda, qui peinent déjà à obtenir des réponses dans le dossier de la Fonderie Horne » BIanca Bédard, directrice générale, Conseil régional de l'environnement de l'Abitibi-Témiscamingue.

« Ce projet, dont les profits proviendront principalement de l'extraction d'or et d'argent – des métaux à la pertinence presque nulle au regard des grands défis écologiques qu'affronte l'humanité, nécessitera le pompage de millions de mètres cubes d'eau hautement contaminée hors du sous-sol de Rouyn-Noranda, et l'entreposage de millions de résidus miniers acidogènes en amont du lac Dufault, la source d'eau potable de la ville. Les risques encourus par la population, pour les profits de quelques-uns, nous semblent purement déraisonnables et invitent à une révision sérieuse de nombreux volets de cette bombe à eau minière, dont l'éclatement pourrait avoir des conséquences irréparables », Émile Cloutier-Brassard, responsable des dossiers miniers, Eau Secours.

« Le projet minier Horne 5 risque d'ajouter à la contamination du bassin Osisko qui dépasse déjà les normes. Plus de daphnies et plus de truites vont mourir si Falco ne s'engage pas à décontaminer son site industriel avant la construction de son concentrateur », Daniel Green, président, Société pour vaincre la pollution.

« L'Action boréale est d'avis que le projet Falco 5 ne pourrait générer qu'une augmentation de la pollution à Rouyn-Noranda. C'est pourquoi nous réitérons notre demande de fermer définitivement la fonderie Horne par un plan de transition qui permettrait de recouvrer la santé de ce territoire et de ses habitants empoisonnés depuis cent ans », Richard Desjardins, vice-président de l'Action Boréale.

« Proposer une mine sous une ville commande de grandes responsabilités. Hélas, la compagnie a failli à son devoir de présenter son projet de manière intelligible et accessible au public dans des délais raisonnables. Ces manquements et cette précipitation laissent croire que nous allons découvrir plusieurs éléments préoccupants dans les prochaines heures. Au moins, Falco et le gouvernement ne pourront pas se défiler devant les questions de la population », Rodrigue Turgeon, avocat, co-porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine et coresponsable de MiningWatch Canada.

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Dialogue difficile avec le gouvernement Legault sur la transition sociale et environnementale : 50 organisations appellent à manifester le 27 septembre

3 septembre 2024, par Collectif — , ,
« Si nous voulons réellement diminuer nos émissions de GES de façon significative, on ne peut pas miser seulement sur un projet de la filière batterie : il faut mettre en place (…)

« Si nous voulons réellement diminuer nos émissions de GES de façon significative, on ne peut pas miser seulement sur un projet de la filière batterie : il faut mettre en place plusieurs projets structurels et collectifs qui touchent à l'ensemble des sphères de la société. Il est grand temps de donner un coup de barre si on veut réduire l'impact négatif des changements climatiques. Les travailleuses et les travailleurs du Québec demandent formellement aux gouvernements du Québec et du Canada d'enfin mettre en place un plan clair et un financement suffisant pour s'assurer d'une vraie transition écologique et sociale qui ne laisse personne derrière. » affirment les organisations du secteur syndical.

Les représentant-e-s de 50 organisations de la société civile appellent la population à manifester dans les rues le 27 septembre prochain pour dénoncer un dialogue difficile avec le gouvernement Legault et des avancées trop lentes et insuffisantes en matière de transition sociale et environnementale. Selon elles et eux, « les décisions prises en vase clos ne peuvent plus continuer ».

Lors du lancement du mouvement Pour la suite du monde le 22 mai dernier, les partenaires ont sollicité une rencontre avec le gouvernement québécois afin de réclamer la mise en place d'actions concrètes en faveur d'une véritable transition sociale et environnementale. Cet appel à une plus grande participation démocratique dans la prise de décision demeure encore à ce jour sans réponse de la part du gouvernement Legault.

Une politique menée à tâtons

En plus de ne pas répondre à cette demande de dialogue, le gouvernement du Québec refuse de prendre acte de l'urgence d'agir dans plusieurs domaines, en plus de poursuivre un agenda législatif et économique parfois incompatible avec ses obligations environnementales.

La procrastination dans le dossier du caribou, un projet de loi sur l'exploitation minière qui effleure à peine les demandes de la société civile, un projet de loi sur l'énergie au service d'une politique industrielle aux visées imprécises et qui ne répond pas pleinement aux besoins de décarbonation, le manque de financement pour les réseaux de transport collectifs existants sont tous des symptômes du manque de dialogue avec la société civile et d'écoute envers les solutions concrètes promues par celle-ci.

Des solutions prêtes à mettre en oeuvre

Les signaux sont tous au rouge : un autre été catastrophique, marqué par des épisodes de pluies diluviennes dévastatrices, des records de température élevée, des feux de forêt incontrôlables et leurs conséquences sur nos activités quotidiennes, notre économie et notre santé. Dans ce contexte, la société civile mobilisée affiche aujourd'hui un front uni afin d'appeler le gouvernement Legault à mettre en place les solutions avancées par nos organisations pour accélérer la transition sociale et environnementale et adapter le Québec aux défis de demain.

Depuis le 22 mai dernier, le mouvement a accueilli en son sein une dizaine de nouvelles organisations, portant le nombre de partenaires représentés à plus de 50. Leur appel à un véritable dialogue avec le gouvernement se fera entendre le 27 septembre prochain lors de la grande journée de mobilisation qui s'organise à travers la province. La population est invitée à descendre dans la rue afin de joindre sa voix à celle des organisations membres.

Des manifestations sont actuellement prévues à Montréal, Québec, Sherbrooke, Joliette, Gaspé, Saint-Jérôme et Nicolet. D'autres villes s'ajouteront à la liste prochainement.

Ce qu'ils et elles en disent

« Si nous voulons réellement diminuer nos émissions de GES de façon significative, on ne peut pas miser seulement sur un projet de la filière batterie : il faut mettre en place plusieurs projets structurels et collectifs qui touchent à l'ensemble des sphères de la société. Il est grand temps de donner un coup de barre si on veut réduire l'impact négatif des changements climatiques. Les travailleuses et les travailleurs du Québec demandent formellement aux gouvernements du Québec et du Canada d'enfin mettre en place un plan clair et un financement suffisant pour s'assurer d'une vraie transition écologique et sociale qui ne laisse personne derrière. » affirment les organisations du secteur syndical.

« Notre système économique basé sur l'extraction débridée de ressources naturelles, le gaspillage et la destruction du vivant est à transformer. Il est urgent de réapprendre à vivre en harmonie avec la nature, en s'éloignant de cette logique nocive et dangereuse de croissance infinie. Nous devons décider ensemble de notre avenir commun afin de faire face aux enjeux socio-environnementaux auxquels nous sommes confrontés. C'est pourquoi les gouvernements doivent écouter la société civile, mettre en œuvre les solutions qui existent déjà, et agir sans plus tarder pour une transition socioécologique qui nous permettra de vivre collectivement en sécurité et en santé. »

Thibault Rehn, Vigilance OGM, représentant du secteur environnemental

« Cela fait des années que le mouvement communautaire tire la sonnette d'alarme devant un filet social québécois qui s'évapore à vitesse grand V. En y ajoutant les impacts dévastateurs de la crise climatique et celle de la biodiversité sur les populations que nous soutenons au quotidien, l'accroissement des injustices et des inégalités s'accélère et nous fait craindre le pire pour notre futur collectif. Enclencher une transition écologique juste et respectueuse des droits humains, c'est ne laisser personne derrière, surtout pas les plus vulnérables. »

Claudia Fiore-Leduc, Réseau québécois pour l'action communautaire autonome, représentante du secteur communautaire

« L'avenir de notre planète ne doit pas reposer uniquement sur les épaules de la jeunesse. La crise climatique concerne tout le monde. Face à l'inaction des gouvernements, nous avons besoin de l'engagement et de la mobilisation de chaque personne citoyenne pour faire face à ce défi crucial. Les autorités doivent assumer leurs responsabilités et prendre des mesures concrètes pour assurer un avenir durable pour toutes et tous. »

« De plus en plus de gens se rendent compte des liens étroits entre la santé environnementale et la santé humaine, de même qu'avec la justice sociale, et l'acceptabilité sociale des projets y est d'ailleurs aussi de plus en plus associée. Le gouvernement québécois doit enfin entendre et prendre en compte les solutions qui sont discutées dans la société civile, par rapport aux possibilités et aux importants bénéfices qu'elles comportent. Pour la santé de tous et toutes, à travers tout le Québec – citoyen.ne.s, patient.e.s et professionnel.le.s de la santé, et même de notre économie, de concert avec une réduction des coûts de notre système de santé. »

Patricia Clermont de l'Association québécoise des médecins pour l'environnement, représentante du secteur de la santé

« La démocratie et la participation citoyenne devraient être au cœur de la transition énergétique, sociale et écologique. Le refus massif d'un trop grand nombre d'élus de tous les paliers, mais particulièrement du palier municipal, d'impliquer activement la population dans les décisions à prendre témoigne d'un manque de volonté politique et de vision pour notre avenir collectif. »

Rachel Fahlman, porte-parole du regroupement d'élu.e.s municipaux Vent d'élus

Le Québec fait face à des décisions importantes. Il est impératif que les décisions ne soient pas prises derrière des portes closes, mais plutôt en collaboration et en dialogue avec la société civile pour que cette transition sociale et environnementale nécessaire se fasse au bénéfice de tous et toutes.

« Que le veuille ou non le gouvernement actuel, la transition socio-écologique est inévitable. Les limites planétaires et sociales ont été atteintes et notre système économique actuel ne fonctionne que pour une minorité d'individus. Un changement de logique économique est donc essentiel, mais surtout possible. Au Québec, des modèles économiques qui prennent soin à la fois des personnes et de la planète existent et sont déjà bien ancrés. Le gouvernement doit reconnaître et soutenir les secteurs, les entreprises et la diversité de personnes qui travaillent à absorber les chocs des changements climatiques et à réduire notre empreinte carbone. Parce qu'une transition peut seulement fonctionner si tout le monde fait partie de la solution. »

Julie McClatchie, Oxfam-Québec, représentante du secteur de l'économie

« Nous subissons aujourd'hui la dépossession tranquille de nos meilleurs acquis économiques, sociaux et environnementaux. Le gouvernement du Québec n'a aucune vision structurante de la transition écologique et il continue de se préoccuper davantage des profits des multinationales que de la protection de nos joyaux naturels et du bien commun. Les Québécoises et Québécois n'ont certainement pas voté pour ça. »

Louise Morand, Regroupement Vigilance Énergie Québec, représentante des regroupements citoyens

Le Québec fait face à des décisions importantes. Il est impératif que les décisions ne soient pas prises derrière des portes closes, mais plutôt en collaboration et en dialogue avec la société civile pour que cette transition sociale et environnementale nécessaire se fasse au bénéfice de tous et toutes.

À propos du Collectif pour la suite du monde

Nous sommes un mouvement réunissant des organisations syndicales, environnementales, de santé, communautaires, étudiantes, économiques ainsi que des collectifs citoyens et d'élus autour d'une vision démocratique de la transition environnementale et sociale.

À travers diverses actions, nous nous mobilisons afin de forcer nos gouvernements à mettre en place des solutions démocratiques porteuses de justice sociale et environnementale.

Notre mouvement rassemble une cinquantaine d'organisations, représentant plus de deux millions de personnes.

Organisations du mouvement Pour la suite du monde

Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), AREQ – Le mouvement des personnes retraitées CSQ, Association québécoise des médecins pour l'environnement (AQME), Attac Québec, Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Chantier de l'économie sociale, Coalition Alerte à l'Enfouissement RDN (CAER), Coalition Québec meilleure mine, Coalition Québécoise des lacs incompatibles avec l'activité minière (QLAIM), Coalition Verte / Green Coalition , Confédération des syndicats nationaux (CSN), Cyclo Nord-Sud, Demain Verdun, Eau Secours, ENvironnement JEUnesse, Équiterre, Fédération autonome de l'enseignement (FAE), Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ, Fondation David Suzuki, Fondation Monique-Fitz-Back, Fondation Rivières, Front commun pour la transition énergétique, Greenpeace Canada, La planète s'invite au parlement, L'Assomption en Transition, Les ami.e.s de la Forêt du lac Jérôme, sa rivière, son ruisseau, ses milieux humides et ses sentiers, Les oubliés de l'autobus, Mères au front, Mouvement d'action régional en environnement (MARE), Mouvement d'éducation populaire et d'action communautaire du Québec (MÉPACQ), Mouvement Démocratie Nouvelle, Nature Québec, Oxfam Québec, Réalité climatique Canada, Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Regroupement Vigilance Énergie Québec (RVÉQ), Réseau québécois de l'action communautaire autonome (RQ-ACA), Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE), Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), Solidarité pour l'environnement à Sutton (SES), Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, Table de pastorale sociale des diocèses catholiques du Québec, Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique (TJC), Union étudiante du Québec (UEQ), Vigilance OGM, Vent d'élus

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Pourrons-nous encore nous chauffer ?

3 septembre 2024, par Émilie Laurin-Dansereau — , ,
Le 6 juin dernier, le gouvernement de François Legault a déposé un important projet de loi sur l'Énergie (PL69). On en a fait peu de cas. Pourtant, l'impact de ce projet sur (…)

Le 6 juin dernier, le gouvernement de François Legault a déposé un important projet de loi sur l'Énergie (PL69). On en a fait peu de cas. Pourtant, l'impact de ce projet sur les tarifs d'électricité pourrait être majeur. Avec le projet de loi 69, le gouvernement de la CAQ cherche donc à se donner les moyens d'augmenter rapidement la production d'électricité, même la doubler pour répondre aux besoins des nouvelles industries énergivores. Les investissements nécessaires pour produire cette nouvelle énergie entraîneront forcément des hausses de tarifs importantes.

Émilie Laurin-Dansereau, conseillère budgétaire, ACEF du Nord de Montréal

Nous, organismes autonomes de défense des droits des consommateurs, et nos membres voulons rappeler au ministre de l'Énergie, Monsieur Pierre Fitzgibbon, que l'électricité n'est pas un luxe. Au contraire, elle est nécessaire pour répondre aux besoins de base, être en bonne santé et avoir des liens sociaux. Partout au Québec, de la Côte Nord à Montréal en passant par Lanaudière, les Laurentides, la Mauricie, l'Estrie, le Centre-du-Québec, la Gaspésie et le Lac-Saint-Jean, des citoyen.ne.s demandent au Ministre de tenir un débat public sur l'avenir de l'énergie avant d'adopter sa loi afin de s'assurer que les questions de justice sociale ne sont pas oubliées.

Car s'il n'est pas modifié de façon importante, le projet de loi 69 entraînera des hausses de tarifs considérables. Rappelons que bien que les tarifs d'électricité soient relativement bas au Québec, un ménage sur sept a déjà de la difficulté à payer sa facture d'électricité ou y parvient au détriment d'autres besoins de base. Le coût élevé de l'énergie est d'ailleurs une des causes principales de précarité énergétique.

Tous les jours, nous rencontrons des personnes qui n'arrivent pas à payer la facture d'Hydro-Québec. Certain.e.s coupent complètement le chauffage la nuit pour pouvoir économiser. D'autres doivent se priver de médicaments ou couper dans l'épicerie pour payer leur facture. Le risque d'augmentation des tarifs est donc très préoccupant. Chaque année, Hydro-Québec conclut des centaines de milliers d'ententes de paiement avec sa clientèle résidentielle. Une hausse de tarifs ne fera qu'étrangler davantage les ménages qui étouffent déjà sous le poids de leurs obligations financières.

De plus, le projet de loi reste silencieux sur les questions d'efficacité énergétique et d'isolation des bâtiments alors qu'on sait que la mauvaise qualité des logements est une autre cause importante de précarité énergétique. Au Québec, le chauffage des maisons en hiver et la climatisation pendant les vagues de chaleur peuvent être une question de vie ou de mort. La vague de chaleur de juillet 2018 a causé directement la mort de 117 personnes au Québec. Vivre dans un logement mal ventilé, peu chauffé ou mal isolé représente un danger pour la santé et la sécurité des personnes qui y vivent. Les problèmes de froid ou de chaleur dans le logement fragilisent les ménages qui sont plus susceptibles d'avoir des maladies respiratoires, des maladies cardiovasculaires et des maladies mentales (anxiété ou dépression, par exemple). La précarité énergétique augmente également les risques d'infections (mauvaise hygiène alimentaire ou personnelle) et les risques d'accident (en raison, entre autres, d'un éclairage inadéquat).

La précarité énergétique est donc un véritable enjeu de santé publique. Il est urgent de s'en occuper. Le gouvernement doit reconnaître qu'il y a un problème et s'engager à y remédier. Le projet de loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques au Québec (PL69) est pour le gouvernement l'occasion parfaite d'agir pour que plus personne au Québec ne soit privé d'énergie dans son logement pour des raisons de pauvreté. Les besoins de la population doivent passer avant les intérêts des grandes entreprises.

Signataires
Catherine L'Heureux-Savoie, conseillère budgétaire, ACEF de l'Est de Montréal
Marie-Eve Desnoyers, coordonnatrice, ACEF des Bois-Francs

Josée Lemay, directrice générale, Service Budgétaire de Saint-Félicien
Laurence Marget, directrice générale, Coalition des associations de consommateurs du Québec (CACQ)
Maxime Dorais, co-directeur général d'Union des consommateurs

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TES Canada : ses partisans sortent de l’ombre

3 septembre 2024, par Gaston Rivard — , ,
Il semblerait que TES Canada trouve enfin des partisans. Au dernier conseil de maires de Mékinac, le mercredi 21 juillet, pas moins de quatre ou cinq personnes sont intervenues (…)

Il semblerait que TES Canada trouve enfin des partisans. Au dernier conseil de maires de Mékinac, le mercredi 21 juillet, pas moins de quatre ou cinq personnes sont intervenues avec fougue et détermination pour nous chanter les louanges de TES Canada et la chance inouïe que nous avions, nous à Mékinac, de bénéficier de sa magnanimité.

De l'argent, de l'argent et encore de l'argent, même si pour cela, il faut perdre certaines choses, non définies par nos chantres du progrès, mais sûrement trop importantes pour qu'ils osent les mentionner. « On ne fait pas des omelettes sans casser des œufs », prétend un de ces intervenants. J'aimerais bien savoir quelle est la nature de ces œufs. Il est fort probable qu'elle corresponde à ce que nous demandons, nous, les opposants à ce projet, c'est-à-dire : la conservation de notre bien-être ; la beauté du paysage intimement associé au respect de l'environnement ; la garantie de ne pas le détruire ni l'altérer ; la certitude de ne pas transformer un milieu champêtre en zone industrielle ; non pas la promesse, mais la garantie que tous les citoyens seront équitablement traités au sein du territoire respectif de chacune des municipalités ; que personne ne sera sacrifié par cette mutation en profondeur d'un territoire couvrant 12 municipalités.

Le « progrès » ! Au nom du « progrès », et des « jobs », et de « l'argent » ! C'est presque à l'unisson que ces voix se sont fait entendre. Manifestement, il y a eu concertation de leur part, mais cela va de soi. Les opposants se concertent également. Ils étudient, s'échangent de l'information, analysent le projet sous tous les angles, et sur ces fondements soulèvent des objections, pointent du doigt ce qui leur apparaît être des défaillances, des nuisances, proposent même parfois des solutions. Il est une chose cependant qu'ils ne font pas, c'est d'être obnubilés par l'argent et les jobs au point de vouloir tout sacrifier pour ces deux idoles qui sont probablement pour une grande part les responsables de la crise climatique.

Au cours des deux derniers siècles, ce sont les concessions à ces fantomatiques promesses, la précipitation à y obéir les yeux fermés qui nous a conduits au dérèglement climatique. Deux siècles d'engouement pour une industrialisation avide, et aveugle parce qu'avide, ont suffi pour conduire l'humanité au bord d'un gouffre qu'on nomme « dérèglement climatique ». Et tout à coup, il faudrait croire que cette mentalité s'est amendée et que tout ce qu'elle nous promet, une transition sans nuisances et sans victimes, sera bien réelle et de surcroît avantageuse pour nous. Il y a de quoi douter. Ce n'est pas nécessairement la science et la technologie qui sont fautives, mais leur utilisation désordonnée, la vue à court terme et souvent intéressée de ceux qui exploitent leur potentiel.

Curieusement, le discours commun de nos partisans ressemble au discours promotionnel de TES Canada, une apologie sans nuances, car aucune critique ne l'accompagne. La décarbonation annoncée par TES Canada est parole d'évangile. Certes, ils savent, du moins je l'espère, que plusieurs experts la contestent, mais ce sont sûrement à leurs yeux de faux apôtres, des dissidents de la transition énergétique qui ne comprennent pas la mission de TES Canada. À leurs yeux, la critique est nécessairement négative, car le projet de TES Canada avoisine la perfection. Le promoteur joue sa partition, il vend. Et nous, les « opposants », qui sommes-nous pour ne pas vouloir l'acheter ?

Il semblerait également que « les gens qui sont contre le projet » ont la mauvaise habitude de prétendre parler au nom de la majorité. S'ils ne parlent pas au nom de la majorité, on peut cependant assurer qu'ils parlent au nom d'un très grand nombre de personnes. Car ces gens qui sont contre ont justement fait l'effort de consulter la population, et à l'aide d'une pétition, faire connaître leur « parole ». C'est un travail ardu et ceux qui s'y sont déjà attelés savent sûrement de quoi on parle. Vérifier s'ils parlent effectivement au nom de la majorité est simple, il suffit de faire un référendum sur le sujet. Nous serons alors fixés.

Des sept municipalités pour lesquelles cet exercice fut fait, on obtient approximativement 50 % de gens contre le projet de TES Canada. Si on conteste ces chiffres et doute de leur pertinence, nous le répétons, la solution est simple : le référendum.

Mais le référendum, aux yeux de ceux qui font l'éloge du projet, ne semble pas une alternative susceptible d'être probante. Pourtant, le référendum n'est-il pas l'outil par excellence d'une démocratie lorsqu'il s'agit de connaître le pouls de la population sur une décision cruciale et lourde de conséquences pour elle ?

« Au niveau des élections municipales, on est à 25 ou 30 % qui viennent voter. Un référendum, ça va être, disons 35 %. Admettons que ça passe, il y en a qui vont dire qu'il y a seulement 35 % qui ont voté  ». Nous devons avouer une véritable difficulté à saisir cet argument d'un intervenant. Il accepte d'être dirigé par des élus ayant un suffrage de 25 % ou 30 %, mais refuse un référendum sur un suffrage de 35 %. Qu'on me comprenne bien, mon propos n'est pas ici de discréditer les élus, mais de montrer la faiblesse de ce raisonnement.

Parmi ces partisans du pour, il en est un qui a le courage de parler en son « nom seulement », car il n'a pas « cette prétention-là » de parler pour la majorité. Mais curieusement, tout à coup, il parle au nom des « jeunes, ils l'ont le sentiment d'appartenance. Ils veulent revenir ». Assistons-nous à un dédoublement de personnalité ? Il parle pour lui, puis soudain pour les jeunes, puis enfin pour les entrepreneurs, car il en fut également question. Magie de la psychologie humaine, que de surprises nous réserves-tu ?

Enfin, il est un autre point abordé à cette séance du conseil qui mérite qu'on s'y attarde un peu. Il s'agit du projet de règlement qui propose de créer « un corridor de protection panoramique de 3 km pour la rivière Saint-Maurice [...] afin d'interdire les éoliennes de moyennes et grandes envergures (12 m et plus) à moins de 3 km de la rivière Saint-Maurice ». On peut comprendre, comme il nous fut révélé, que la réflexion sur cette mesure a débuté en 2015, mais il n'en demeure pas moins que l'avis de motion fut déposé le 6 mai 2024, et je n'ose croire que lorsqu'on dépose un avis de motion, on ait oublié que le principal objet de ce règlement est une distance de 3 km. Naturellement, la détermination de cette distance ne soulève aucun problème. Au contraire, elle ne peut être que soulignée, car elle montre la clairvoyance du conseil municipal de Grandes-Piles face à l'enjeu de la production tous azimuts de l'énergie. On comprend qu'ici le « principe de précaution », tant demandé par nous, fut appliqué. Ce que l'on comprend moins, c'est pourquoi il ne le fut pas lors de l'élaboration du règlement de contrôle intérimaire (RCI) adopté le 10 juillet par le Conseil des maires. Pourquoi la rivière Batiscan, joyau qui traverse cinq des municipalités visées par le projet de TES Canada, n'aurait-elle pas droit aux mêmes égards ?

Et si l'on finissait par ce coup de gueule et ce cri du cœur de Yann Queffelec au sujet des éoliennes : «  La laideur, outre le critère esthétique, c'est l'usurpation d'un paysage immémorial, propriété exclusive et non bornée des nuages, des oiseaux et des esprits errants... C'est un coup de couteau dans l'œil du créateur qui nous a légué l'Univers, c'est le viol du mystère invisible des choses, frère de l'essentiel.  »

Gaston Rivard
Saint-Adelphe

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Sur le quinzième congrès de la COCAL*

3 septembre 2024, par Kaveh Boveiri — , ,
Le quinzième congrès de la COCAL a eu lieu à Gatineau du 7 au 9 août 2024. Ce texte donne un rapport de cet événement trilingue (français, espagnol et anglais). Pendant ces (…)

Le quinzième congrès de la COCAL a eu lieu à Gatineau du 7 au 9 août 2024. Ce texte donne un rapport de cet événement trilingue (français, espagnol et anglais).

Pendant ces jours-là, environ 200 participants de 34 villes du Mexique, du Canada (anglophone et francophone) et des États-Unis se sont rassemblés à l'Université du Québec à Outaouais pour le quinzième congrès biennal de La Coalition du personnel enseignant à statut précaire en enseignement supérieur (Coalition of Contingent Academic Labour — COCAL).

À la première vue, ce qui est impressionnant est la diversité de participantes. À côté des membres de la COCAL internationale du Mexique et des États-Unis, nous témoignons la présence des membres du comité exécutif de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), dont la vice-présidente Christine Gautier est également un membre organisateur, les membres du comité exécutif de La Confédération des syndicats nationaux (CSN), ainsi que les membres de la La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et Canadian Union of Public Employees — CUPE, et la liste ne s'arrête pas là. Vinny Tirelli, le fondateur de la COCAL internationale, a participé au congrès à travers une projection.

En ce qui concerne le contenu du congrès, un ensemble de thèmes abstraits et concrets sont discutés, débattus et élaborés. On peut peut-être les classifier schématiquement sous les rubriques suivantes avec cette double précision : premièrement, ces thèmes se chevauchent, et deuxièmement, cette liste ne représente pas tous les enjeux.
Les enjeux étroitement liés au travail de la personne enseignante composent le contenu de la première rubrique. Ici, entre autres, la précarité de leur vie, l'intensification de la charge de travail, le salaire, l'enseignement à distance, les ambitions et les potentialités de recherche, l'intelligence artificielle et le ChatGPT sont discutés.

Sous une deuxième rubrique se trouvent les enjeux sociopolitiques comme la tendance aggravante de la marchandisation de l'éducation, la liberté académique, la manière de dépassement du statut défensif de la lutte à un statut offensif, l'autogestion, et la représentation garantissant dans les instances décisionnelles.

Le volet international du congrès, le contenu de ce qui peut être considéré comme la troisième rubrique, est vu dans deux moments. D'une part, par l'effort de voir les deux rubriques précédentes dans un cadre international ; et d'autre part, en s'adressant aux enjeux liés aux collègues loin de l'immédiateté de la vie de personnes qui ont participé au congrès, notamment à l'état actuel de membres du personnel enseignant à Gaza où, selon un article publié par The Guardian le 8 juin 2024, en effectuant la scholasticide l'Israël a détruit80 % des écoles à Gaza un nombre qui a sans doute augmenté depuis la date de la publication de cet article.

Nous voyons comment une combinaison des visions, des tactiques et des stratégies sont incontournables pour traiter adéquatement ces enjeux. Le traitement de cette combinaison est réalisé à travers les débats et les discussions théoriques, les ateliers et même la performance artistique.

La richesse de ce congrès vient ainsi de la diversité de ses participants : malgré leur hétérogénéité, l'ensemble des personnes participantes ont un dénominateur commun : être les chargés de cours. Une continuation de cette approche exige, sans doute, la rédaction d'un manifeste — c'est exactement le dernier élément dans le programme du congrès.
Tout cela peut nous donner la perspective pour une internationale ouvrière, démocratique, progressiste, anticapitaliste et radicale. Certes, nous sommes encore très loin d'un tel état. Mais la COCAL reste, sans doute, un composant incontournable d'une telle internationale.

*Ce texte ne représente ni la position de la COCAL ni les personnes participantes au congrès.

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Une proposition insuffisante ! La CAQ ne nous laisse pas le choix

3 septembre 2024, par Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) — , , ,
Après plusieurs semaines dans l'impasse, les représentants du gouvernement nous ont finalement fait un retour dans la négociation. Lors d'une rencontre tenue le 29 août, ils (…)

Après plusieurs semaines dans l'impasse, les représentants du gouvernement nous ont finalement fait un retour dans la négociation. Lors d'une rencontre tenue le 29 août, ils nous ont présenté une nouvelle proposition… qui s'est avérée n'être que de la poudre aux yeux.

Il n'y a rien dans ce qui a été mis sur la table qui reconnaisse l'expertise des professionnelles en soins, ni n'empêche l'employeur de déplacer les professionnelles en soins où bon lui semble. Loin de constituer une avancée dans la négociation, cette nouvelle proposition marque au contraire un recul par rapport à l'entente déjà rejetée en avril dernier. N'hésitez pas à contacter votre équipe locale pour plus d'explication.

Devant ce manque de sérieux et de respect, nous n'avons d'autre choix que d'accentuer nos moyens de pression. À compter du 19 septembre, vous êtes invitées à refuser l'offre de temps supplémentaire. Votre participation sera essentielle pour que ce moyen de pression lourd soit efficace. Les prochaines semaines nous permettront de bien nous y préparer, et d'ici là, nous devons nous assurer que la pression demeure sur les épaules de l'employeur.

Dans les jours qui s'en viennent, les professionnelles en soins de partout à travers le Québec vont se faire entendre. Ce gouvernement doit cesser de faire des promesses creuses, et enfin proposer aux infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques des solutions sérieuses aux enjeux cruciaux de la mobilité et du respect de l'expertise.

Restez à l'affût des actions de visibilité à venir, et n'oubliez pas que votre mobilisation est essentielle pour soutenir la négociation.

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À l’occasion de la fête du Travail, les syndicats du Canada lancent une campagne nationale pour réclamer de meilleures conditions pour tous les travailleurs et travailleuses

3 septembre 2024, par Congrès du travail du Canada (CTC) — , ,
En cette fête du Travail, les syndicats du Canada lancent « Travaillons ensemble : pour améliorer nos conditions », une initiative menée par les travailleurs et travailleuses (…)

En cette fête du Travail, les syndicats du Canada lancent « Travaillons ensemble : pour améliorer nos conditions », une initiative menée par les travailleurs et travailleuses pour lutter contre la cupidité des entreprises, rendre la vie plus abordable et tenir les politiciens anti-travailleurs imputables de leurs actions. Le Congrès du travail du Canada (CTC) ouvre la voie pour les travailleurs et travailleuses de tout le pays. Joignez-vous à nous à noustravaillonsensemble.ca pour agir et faire entendre notre voix.

« La classe ouvrière canadienne est poussée à bout. Les familles font tout ce qu'il faut pour avancer dans la vie, mais les prix de l'épicerie, du logement et d'autres produits essentiels deviennent de plus en plus inabordables. Les travailleuses et travailleurs méritent de meilleures conditions – et les syndicats constituent la clé pour y parvenir », déclare Bea Bruske, présidente du CTC. « La campagne Travaillons ensemble a été conçue par les travailleurs et les travailleuses, pour les travailleurs et les travailleuses. Avec le soutien des syndicats, elle permet d'amplifier la voix des travailleurs pour obtenir un avenir meilleur. »

Grâce à cette campagne nationale, les syndicats du Canada collaborent avec leurs membres et des travailleuses et travailleurs de partout au pays pour faire avancer les dossiers pressants auxquels sont confrontées les familles travailleuses.

Les taux de pauvreté augmentent, et ce sont les aînés, les communautés autochtones et racialisées et les personnes en situation de handicap qui sont touchés de façon disproportionnée. La hausse des coûts du logement a poussé les ménages à leurs limites.

Fait alarmant, seulement deux travailleurs sur cinq ont accès à l'assurance-emploi lorsqu'ils en ont besoin, et les pensions de retraite en milieu de travail sont devenues de plus en plus rares, laissant de nombreux Canadiens sans filet de sécurité financier. Ces défis sont accentués par la crise dans le système des soins. Par ailleurs, l'inégalité de la richesse continue de s'aggraver, alors que les Canadiens les plus riches et les grandes entreprises accumulent des profits records.

« Cette disparité croissante est inacceptable », prévient madame Bruske. « Nous sommes devant un système qui favorise les plus riches tout en laissant pour compte les Canadiens qui travaillent dur. Les travailleuses et travailleurs en ont assez. »

Les syndicats du Canada préconisent des programmes et des services qui amélioreront la vie de tous les travailleurs et travailleuses, tels que le logement abordable, l'amélioration du système de santé public, l'élargissement du régime d'assurance-médicaments, la réforme de l'assurance-emploi et des investissements dans le transport en commun et une économie durable.

Madame Bruske ajoute : « la campagne Travaillons ensemble, ce sont des travailleurs et travailleuses qui s'unissent pour assurer que nous avons des voix favorables aux travailleurs au gouvernement afin de rendre les grandes entreprises imputables de leurs actions. Les politiciens comme Poilievre parlent beaucoup et votent ensuite contre les intérêts des travailleurs quand cela compte. Il est temps de démasquer ces politiciens anti-travailleurs et d'exiger un réel soutien pour les travailleurs. »

« Du lieu de travail, à la caisse, au Parlement : les travailleuses et travailleurs ont droit au respect, pas seulement le jour de la fête du Travail, mais tous les jours », ajoute madame Bruske.

Pour de plus amples renseignements, visitez https://noustravaillonsensemble.ca.

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​​La FTQ commente la décision du Conseil canadien des relations industrielles dans le dossier du secteur ferroviaire

3 septembre 2024, par Fédération des Travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) — , ,
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) estime que la décision récente du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) d'ordonner la reprise du (…)

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) estime que la décision récente du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) d'ordonner la reprise du travail dans le secteur ferroviaire en imposant un arbitrage obligatoire est un dangereux précédent qui brise le rapport de force entre employeur et travailleurs et travailleuses. La FTQ rappelle que la grève est un droit fondamental reconnu par la constitution canadienne et que la liberté d'association est garantie en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés.​

« La stratégie patronale dans ce dossier n'étonne personne ; provoquer un arrêt de travail de façon à forcer l'intervention du gouvernement. La décision du CCRI est préoccupante, car elle encourage les grandes entreprises à interrompre leurs opérations pour forcer l'intervention gouvernementale, au détriment des droits des travailleurs et travailleuses », déclare la présidente de la FTQ Magali Picard.

« Ajoutons à cela, que la stratégie patronale dans ce secteur d'activité comme dans d'autres secteurs d'ailleurs, comme chez les débardeurs des ports canadiens ou dans l'industrie de la construction, est de s'asseoir sur leurs deux mains de façon à provoquer un conflit de travail en espérant que les gouvernements iront de l'avant avec des mesures répressives comme l'adoption de Lois spéciales. Au lieu de vouloir sous-traiter un règlement forcé, le patronat aurait intérêt à négocier de bonne foi », ajoute le secrétaire général Denis Bolduc.

« C'est aux tables de négociations que doivent se régler les négociations des conventions collectives de travail. D'ailleurs, il est curieux de ne pas entendre le patronat se plaindre et réclamer l'intervention d'Ottawa pour mettre fin au lock-out imposé aux débardeurs du port de Québec qui dure depuis 23 mois. Où est le patronat pour s'inquiéter du sort de ces travailleurs et travailleuses, pour s'inquiéter de l'économie de la région de Québec ? Poser la question c'est y répondre », conclut la présidente de la FTQ.

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La littérature autochtone francophone fait désormais partie du paysage culturel, au Québec et dans le monde

3 septembre 2024, par Christophe Premat — , ,
L'auteur a enregistré un entretien avec l'auteur Michel Jean et avec Paul Kawczak, écrivain et éditeur chez La Peuplade. Cet entretien a été publié dans la revue Nordique des (…)

L'auteur a enregistré un entretien avec l'auteur Michel Jean et avec Paul Kawczak, écrivain et éditeur chez La Peuplade. Cet entretien a été publié dans la revue Nordique des Études Francophones, dont il est le co-rédacteur en chef, https://franorfon.org/articles/10.16993/rnef.68. Christophe Premat est Associate Professor in French Studies (cultural studies), head of the Centre for Canadian Studies, Stockholm University

8 aout 2024 | tiré de The Conversation | Photo : Le journaliste et écrivain Michel Jean lors d'une séance de dédicace au Festival America, à Vincennes, près de Paris, en 2022. L'auteur d'origine innu a vendu près d'un demi-million de livres, dont les protagonistes sont des autochtones. (Chicoutai Productions)
https://theconversation.com/la-litterature-autochtone-francophone-fait-desormais-partie-du-paysage-culturel-au-quebec-et-dans-le-monde-236014

La Journée internationale des populations autochtones est célébrée le 9 août et donne l'occasion de revenir sur l'affirmation de la littérature autochtone au Québec.

Cette littérature a émergé en 1976 avec la publication du livre autobiographique d'An Antane Kapesh(1926-2004), Je suis une maudite sauvagesse. Une nouvelle phase est désormais atteinte depuis quelques années alors que la multiplication des conférences et des festivals attestent d'un fort ancrage éditorial.

Certaines maisons d'édition, telles que Mémoire d'encrier ou La Peuplade, ont contribué à la découverte et à la valorisation de ce patrimoine au Québec. Plusieurs titres se classent désormais dans les meilleures ventes au Québec, comme Kukum, de l'écrivain et journaliste aux racines innues Michel Jean. Paru en 2019, il est l'un des plus grands succès littéraires québécois des dernières années, avec plus de 200 000 livres vendus. Le récit fera l'objet d'une adaptation théâtrale présentée au TNM cet automne.

Directeur du centre d'études canadiennes de l'Université de Stockholm, je travaille particulièrement sur la littérature autochtone canadienne. Mon plus récent article, « Penser une ontologie décoloniale », à partir du Manifeste Assi, de Natasha Kanapé Fontaine, a obtenu le prix 2023 du meilleur article du British Journal of Canadian Studies.

La littérature, une réaction à la barbarie

Le succès de cette littérature va de pair avec une reconnaissance progressive de l'identité des Premières Nations au Canada, même s'il reste beaucoup de chemin à faire. Ce travail institutionnel est ainsi illustré par les conclusions de la Commission de vérité et réconciliation (2007-2015) qui a révélé la maltraitance de générations d'enfants autochtones dans ce qu'on a appelé les « pensionnats indiens ».

De nombreux témoignages ont été déposés et analysés pour comprendre les raisons de cette acculturation dont l'objectif était bien de « tuer l'Indien » et de séparer les enfants de leurs familles pour en faire de vrais citoyens canadiens et leur donner une éducation chrétienne. Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996 au Québec, mais le traumatisme continue de toucher des générations autochtones qui ont perdu leurs racines.

La littérature autochtone francophone est d'abord une réaction à cette barbarie. Elle cherche à donner une autre image des Premières Nations. Que ce soit dans Atuk de Michel Jean ou dans Kuei, je te salue de l'écrivaine et artiste multidisciplinaire innue Natasha Kanapé Fontaine (en dialogue avec le journaliste et écrivain Deni Ellis Béchard), la question des écoles résidentielles est abordée comme l'un des pires symboles de la pensée coloniale.

Sur le plan politique, d'autres crises ont révélé des formes de racisme systémique, à l'instar de la crise d'Oka en 1990, et le projet de construction immobilière sur un cimetière Mohawk. Cette crise avait mis en évidence un fort moment de tension avec l'intervention de l'armée fédérale.

Récemment encore, l'affaire Joyce Echaquan, en 2020, a choqué l'opinion publique. Cette femme autochtone est décédée après un manque de soins de la part du personnel de l'hôpital Saint-Charles-Borromée, dans la région de Joliette, au Québec.

Lire plus : Le principe de Joyce : pour une approche de soins sécuritaire et libre de discrimination

La redécouverte de la poésie et du roman

Les écrivains francophones prennent régulièrement position sur ces crises, comme la poétesse, écrivaine et activiste innue Rita Mestokosho l'a fait en 2009 sur le projet d'installation d'une centrale électrique sur le fleuve La Romaine.

La littérature autochtone se manifeste d'abord comme un cri politique contre l'invisibilisation de ces communautés. Ce cri rappelle d'une certaine manière celui de la négritude de l'écrivain et homme politique martiniquais Aimé Césaire, comme l'a rappelé Natasha Kanapé Fontaine dans son Manifeste Assi publié en 2014.

L'intérêt de cette littérature ne se limite pas uniquement à la dimension politique, certes inévitable, car il touche également au style. La plupart de ces écrivains font preuve d'un style concis avec notamment l'utilisation de poèmes courts et incisifs comme ceux de la poétesse et scénariste innue Joséphine Bacon dans Bâtons à message : Tshissinuatshitakana publié en 2009. Le roman lui-même est réinvesti à la manière de Kuessipan de la romancière et enseignante innue Naomi Fontaine, publié en 2011, dont les chapitres accumulent des phrases courtes avec une ponctuation laissant le temps au lecteur d'appréhender les non-dits.

Le dernier roman de l'écrivain et comédien d'origine cri, curateur au Musée de la civilisation, Bernard Assiniwi, La saga des Béothuks, publié en 1996, fait ici figure d'exception, car l'auteur réévalue le roman historique en adoptant le point de vue d'une communauté autochtone de Terre-Neuve qui a disparu au contact des colons, les Béothuks. Le roman puise dans la saga pour faire apparaître un contre-récit fascinant adossé à une chronologie rigoureuse.

Plus récemment, l'énorme succès de Michel Jean (près d'un demi-million de livres vendus) avec les parutions d'Amun et de Kukum en 2019, Elle et nous en 2021 et Wapke en 2023 témoigne d'un intérêt du lectorat francophone pour une présentation simple du mode de vie autochtone. Michel Jean n'adopte pas un ton militant, mais constate depuis une dizaine d'années une influence grandissante de cette littérature.

Entrevue de Michel Jean réalisée par Christophe Premat en octobre 2022, à l'Université de Stockholm.

Écrire quand on est autochtone

La littérature autochtone mérite une attention accrue, car elle redéfinit la notion d'auteur et d'autrice. Ces écrivains et écrivaines ne se consacrent pas uniquement à leurs textes, ils ont la plupart du temps d'autres activités parallèles (travailleurs sociaux, représentants politiques, journalistes). Ils se perçoivent davantage comme des médiateurs culturels soucieux de faire apparaître une autre manière de penser le monde où les humains sont insérés dans des chaînes de solidarité et de coopération, un peu à la manière de ce que décrivait l'écrivain martiniquais Édouard Glissant dans sa philosophie de la relation.

Cette littérature tient les raisons de son succès dans l'exploration de la pensée autochtone. Elle donne les clés d'une nouvelle compréhension de l'environnement à l'heure où les sociétés s'épuisent dans l'angoisse des effets de la prédation et du changement climatiqu. Elle peut aussi proposer des méthodes de communication non-violente entre les héritiers des colons et les populations autochtone, comme l'a montré le superbe dialogue entre Natasha Kanapé Fontaine et Deni Ellis Béchard, Kuei, je te salue, conversation sur le racisme, qui a été complété dans sa réédition de 2021.

La littérature autochtone au Québec, en plein essor depuis 1976, réagit à l'effacement historique et témoigne des injustices subies par les Premières Nations. Soutenue par des maisons d'édition comme Mémoire d'encrier, elle se distingue par son style unique et redéfinit la notion d'auteur. Cette littérature enrichit notre compréhension de l'environnement et des relations sociales, offrant des clés pour une communication non-violente fondée sur l'empathie et une meilleure reconnaissance des identités autochtones.

Le fait nouveau est qu'elle n'est plus seulement liée au combat pour la survie des communautés autochtones. Elle s'intègre désormais pleinement aux littératures francophones, sortant ainsi des marges. En d'autres termes, elle a su dépasser le piège de l'exotisme pour s'affirmer comme une littérature à part entière.

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