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Israël : le commerce des armes n’est pas une question d’affaires

29 octobre 2024, par Lina Al khatib — , , , ,
Au moment où la proportion de population mondiale qui vit en paix diminue, on observe une dissonance frappante entre les discours officiels et les choix stratégiques des (…)

Au moment où la proportion de population mondiale qui vit en paix diminue, on observe une dissonance frappante entre les discours officiels et les choix stratégiques des dirigeants canadiens et américains. Tandis qu'ils prônent la stabilité, leurs décisions en matière de vente d'armes révèlent des priorités parfois contraires, soulignant les ambiguïtés et les tensions dans leurs politiques de défense.

Tiré d'alter.quebec

Le 18 mars 2024, la Chambre des communes a voté l'adoption d'une motion non contraignante du NPD demandant au Canada de « cesser d'autoriser et de transférer des exportations d'armes vers Israël afin de garantir la conformité avec le régime canadien d'exportation d'armes ». En parallèle, le 15 octobre 2024 a été marqué par l'avertissement de l'administration Biden à l'égard du gouvernement israélien. Le président américain a émis un ultimatum sérieux concernant l'accès à l'aide humanitaire à Gaza, menaçant d'arrêter l'envoi d'armes à leur précieux allié.

Ambiguïté entre paroles et actes

Depuis la situation canadienne ne semble pas avoir évoluée. La ministre aux affaires étrangères, Mélanie Joly a maintenu une certaine ambiguïté quant à l'application de la motion. Ce que nous savons, c'est que les permis d'exportation approuvés avant le 8 janvier 2024 restent en vigueur et que les entreprises peuvent toujours demander des permis d'exportation de biens militaires vers Israël. L'embargo théorique est ainsi totalement contourné… Plus que ça, le Canada est clairement entrain de violer le droit international, en vertu du traité du commerce des armes, de la législation nationale et de la convention sur le Génocide.

Le cas américain est plus complexe. En 2023, 69% des importations d'armes en Israël provenaient des États-Unis. Ce récent avertissement de Biden représente la plus grande avancée depuis le 7 octobre 2023. Toutefois, pouvons-nous nous attendre à des actions immédiates de la part de la Maison blanche ? Actuellement, la période de 30 jours accordée à Israël pour réhabiliter l'aide humanitaire est toujours en cours. Ce qui reste inquiétant, c'est qu'aucun plan n'a encore été élaboré pour l'après. Dans la lettre rédigée par Bliken et Austin à l'instar des officiels israéliens, on parle de conséquences en terme d'« implications politiques non spécifiées ».

Réduire ses exportations, c'est possible

Face aux latences canadienne et américaine, un faux narratif a émergé autour des embargos. On prétend désormais que réduire les exportations vers Israël pourrait nuire au développement et à la réputation du pays. Or, le Royaume-Uni a su discréditer cette idée en https://www.bbc.com/news/articles/cd05pk95j2xo
vers Israël. Ces contrats incluaient des composants pour avions de chasse (F-16), des pièces pour véhicules aériens sans pilote (UAV ou drones), de systèmes navals et d'équipements de ciblage. La décision du gouvernement travailliste est survenue après une enquête légale prouvant que ces armes constituaient un risque clair au respect du droit international humanitaire .

Bien que modeste, ce positionnement symbolique britannique dénote de l'inertie du reste des dirigeants occidentaux. Il prouve qu'il est possible de prendre des mesures concrètes en matière de contrôle des exportations d'armes malgré l'enchevêtrement du jeu politique international et des transactions de l'armement. Le gouvernement britannique a ainsi envoyé un signal fort : il est prêt à aligner ses actions sur ses engagements en matière de droits humains et de droit international.

Les profiteurs de guerre

Le chiffre d'affaires généré par la guerre est en effet un phénomène bien documenté. Regrettable soit-il, les profiteurs de la guerre sont réels et se matérialisent à travers des compagnies privées d'armement. Au lendemain du 7 octobre, les cinq plus grands producteurs d'armes ont vu leur cour en Bourse augmenter de 7 %. 1. Cette hausse reflète non seulement l'attente d'une augmentation des commandes de la part des États en réponse à la montée des tensions, mais également la spéculation des investisseurs qui anticipent de futurs profits. Le PDG du géant américain de l'armement, RTX, déclarait déjà le 24 octobre 2023 « Je pense réellement que nous constaterons un bénéfice causé par la hausse des commandes sur l'ensemble de notre portefeuille. ».

Cette corrélation entre guerre et profit désole et révolte. D'autant plus que l'industrie des armements est devenue un catalyseur de conflit. Les États sont alors prisonniers d'un cercle vicieux dans lequel la guerre et la militarisation deviennent à la fois les moteurs et les conséquences d'intérêts économiques et stratégiques. Le discours de sécurisation sont omniprésents, les politiques des militarisations sont normalisés. En plein cœur de cette tornade, une question s'impose : qui vient en premier, la guerre ou l'arme ?

1- LVSL[↩]

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Normaliser le génocide

Les administrations universitaires ne peuvent faire taire les voix discordantes sur les campus en s'appuyant sur des injonctions ou en demandant l'intervention de la police. (…)

Les administrations universitaires ne peuvent faire taire les voix discordantes sur les campus en s'appuyant sur des injonctions ou en demandant l'intervention de la police. Qu'à cela ne tienne, ils peuvent faire de la sous-traitance et embaucher une firme de fiers à bras pour faire la job de bras.

Michel Seymour
Professeur honoraire
Université de Montréal
Auteur de Nation et autodétermination au XXIe siècle, PUM, 2024.

Il y a bien sûr les manifestations de rue de citoyens qui sont tolérées parce que nous sommes après tout dans une société « démocratique ». Elles le sont d'autant plus facilement qu'après plusieurs mois, ils ne sont plus que quelques centaines à défiler chaque semaine.

Ensuite, que ce soit par opportunisme, par indifférence, par prudence calculée ou par désintérêt pour ce qui n'est pas immédiatement dans son propre intérêt, le milieu intellectuel dans son ensemble, y compris dans ces centres de recherche ayant pour « expertise » la politique internationale, a plutôt tendance à se cantonner sur son quant-à-soi.

Les médias mainstream adoptent ensuite des politiques éditoriales qui cherchent à minimiser les propos jugés trop vitrioliques, ce qui a pour effet d'aseptiser le contenu des pages Idées ou Opinions.

C'est que voyez-vous, on ne peut plus désormais négliger totalement l'appui gouvernemental au bon fonctionnement des médias, de même que l'appui des commanditaires. Un média mainstream digne de ce nom a donc le bon réflexe de checker ses claques. Il exige « à bon droit » que soient expurgés les textes véhiculant de la « désinformation », qu'elle soit russe ou chinoise. Ils réservent un même sort à ceux qui véhiculent des propos « haineux » ou « incitant à la violence », comme ceux qui, prétendant se porter à la défense du peuple palestinien, ont l'audace d'appuyer le « groupe terroriste » du Hamas. Peu importe si du point de vue du droit international, un peuple faisant l'objet d'une occupation illégale a le droit de se défendre par les armes et peu importe si, en dehors de l'Occident, le reste de la communauté internationale reconnait aussi ce droit.

C'est ainsi que les voix discordantes qui s'élèvent à gauche ou à droite au sein des médias de l'anglosphère font l'objet d'une répression croissante. La Grande-Bretagne s'est occupée de Julian Assange, Sarah Wilkerson, Tony Greenstein, Richard Medhurst, Craig Murray et Asa Winstanley. Aux États-Unis, Mark Lamont Hill a été licencié de CNN. Mehdi Hasan a été licencié de MSNBC. Tucker Carlson a été licencié de Fox TV. Candace Owens a été licenciée du Daily Wire. Katie Halper et Briahna Joy Gray ont été licenciées de The Hill. Scott Ritter a fait l'objet de perquisitions à son domicile. Chris Hedges a été invité à quitter The Real News Network.

Ceux qui ne vivent que du pain et des jeux, quand ce n'est pas d'amour et d'eau fraîche, et qui regardent dans leur caverne défiler les images sur leur petit écran, peuvent bien se demander où je pige tous ces noms et tous ces faits. Il s'agit bien souvent d'un monde qu'ils ignorent car il est composé, tenez-vous bien, de personnes qui osent refiler en contrebande de la camelote d'informations véritables.

C'est dans ce contexte qu'il faut se placer pour apprécier ensuite le comportement des partis politiques à la chambre des communes ou au congrès. Même si certains députés du NPD ont osé élever la voix, ne comptez pas sur la mise aux voix d'une résolution dénonçant le génocide présentement en cours à Gaza. Et pourtant, c'est pour la première fois dans l'histoire mondiale un génocide auquel on assiste en direct !

Justin Trudeau et Mélanie Joly ont donc la voix libre pour se réfugier dans un mutisme complet, ainsi que dans de la complaisance étasunienne et dans le maintien de livraisons d'armes à l'entité sioniste génocidaire.

Les citoyens médusés qui voient cette horreur et qui ont de la rage au fond du coeur se sentent impuissants. Ils se disent qu'il n'y a probablement rien qui puisse être fait pour renverser la vapeur et changer l'ordre des choses. Même s'ils sont très majoritaires aux États-Unis à vouloir un cessez-le-feu et à proposer l'interruption de l'aide militaire, les autorités politiques américaines savent elles aussi qu'elles peuvent aller de l'avant.
Elles n'ont qu'à faire croire qu'elles travaillent jour et nuit à un cessez-le-feu. La population n'y verra que du feu.

Bernie Sanders et le Squad ont capitulé. Les « uncommitted » n'ont pas voulu se commettre en faveur d'une tierce candidature comme celle de Jill Stein. Il est maintenant trop tard pour espérer une percée. Son colistier est un illustre inconnu. Le débat sempiternel, typique au sein de l'anglosphère, entre des rouges et des bleus reprend de plus belle ses droits et occupe, encore une fois, l'essentiel des débats au sein des médias.

On peut ainsi comprendre pourquoi les citoyens sont frustrés et amers avec de la tristesse restée coincée en travers de la gorge. Que ce soit sur les campus ou dans la rue, dans les journaux ou sur les réseaux sociaux, jusqu'à la chambre des communes ou au Congrès, les citoyens n'ont pas de porte-parole. Ils ont le droit de vote, mais ils n'ont pas de voix.

C'est ainsi que l'on parvient enfin à normaliser le génocide.

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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.

Gaza : Vers une privatisation de l’occupation israélienne ? “La recette infaillible d’un désastre”

28 octobre 2024, par Courrier international — , , , ,
La guerre de Gaza est loin d'être finie mais plusieurs instances israéliennes préparent déjà “le jour d'après”. Selon les informations de divers titres israéliens, la (…)

La guerre de Gaza est loin d'être finie mais plusieurs instances israéliennes préparent déjà “le jour d'après”. Selon les informations de divers titres israéliens, la recolonisation du territoire est envisagée de même que la sous-traitance de la sécurité à des sociétés privées.

Tiré de Courrier international. Légende de la photo : Des palestiniens déplacés s'abritent dans un camp de tentes, dans la région d'Al Mawasi, à Kahn Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 octobre 2024. Photo Ramadan Abed/Reuters.

Alors que le devant de la scène médiatique est occupé par l'opération israélienne contre le Hezbollah libanais, les événements en cours dans la bande de Gaza se retrouvent quelque peu éclipsés. Pourtant, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou et surtout ses membres d'extrême droite fourmillent d'idées quant à l'avenir de l'enclave palestinienne. Ainsi, dans Zman Yisrael, l'analyste Shalom Yerushalmi rend compte d'un événement ayant rassemblé le 21 octobre “plusieurs milliers de militants israéliens de droite et d'extrême droite et près de 15 ministres et députés, soit près de la moitié des parlementaires du Likoud”, le parti de droite nationaliste du Premier ministre Benyamin Nétanyahou. Leur objectif ? “Trouver une ‘solution' pour le ‘jour d'après'”.

Leurs revendications risquent pourtant de mettre de l'huile sur le feu. “Ces élus israéliens n'envisageant rien d'autre que la création de nouvelles implantations”, c'est-à-dire des colonies juives de peuplement dans la bande de Gaza.

“Remplacer progressivement Tsahal”

Dans la foulée, plusieurs médias locaux se sont fait l'écho de plans israéliens improbables mais pas forcément fantasmagoriques. Ainsi, la société de mercenaires israélo-américaine GDC (Global Delivery Company), par la voix de son directeur Mordechai “Moti” Kahana, s'est exprimée auprès du journaliste Itamar Eichner du quotidien Yediot Aharonot. “Le gouvernement est sur le point de nous [donner le feu vert]. Notre objectif est de suppléer et de remplacer progressivement Tsahal [l'armée israélienne] dans sa gestion de la bande de Gaza.”

  • “Nous nous occuperons des fonctions de police et de distribution de l'aide alimentaire. Et nous créerons des ‘bulles humanitaires' qu'aucun belligérant n'est capable de sécuriser.”

Cette possible privatisation de la guerre contre le Hamas inquiète Yediot Aharonot. “Outre qu'elles n'ont pas pour but de peser sur un hypothétique processus politique, ces sociétés privées de mercenaires risquent, comme dans l'Afghanistan d'après 2001 et l'Irak d'après 2003, de commettre des crimes de guerre et de couper l'herbe sous le pied des armées régulières, tout en engrangeant de juteux profits.”

Commentant cette interview, la journaliste Noa Landau du quotidien Ha'Aretz laisse transparaître son inquiétude. “Quand Moti Kahana déclare que les Gazaouis ‘n'auront pas intérêt à l'emmerder', il tient un langage de mafioso.” Elle espère qu'il ne s'agit là que d'“esbroufe”. Plus grave, Global Delivery Company ne serait selon elle qu'un des innombrables maillons de l'occupation militaire pensée par un pouvoir israélien qui ne jure plus que par l'embauche de mercenaires sans foi ni loi et la construction de nouvelles colonies juives. “C'est la recette infaillible d'un prochain désastre.”

Courrier international

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Le PTB confronte l’ambassadrice d’Israël à ses crimes de guerre

28 octobre 2024, par Parti du travail de Belgique — ,
23 octobre 2024 Le député PTB à la Chambre Nabil Boukili confronte l'ambassadrice d'Israël à ses crimes de guerre. #FreePalestine #StopGenocide À propos du PTB : « Les (…)

23 octobre 2024

Le député PTB à la Chambre Nabil Boukili confronte l'ambassadrice d'Israël à ses crimes de guerre. #FreePalestine #StopGenocide

À propos du PTB :
« Les gens d'abord, pas le profit. » Rien ne définit mieux le PTB que cette idée fondamentale. Les gens ne sont pas des numéros. La société n'est pas une loterie. Nous valons beaucoup mieux que ça.

Le Cabaret féministe

27 octobre 2024, par Comité de femmes de Québec Solidaire Capitale-Nationale — ,
Où ? La Korrigane – Brasserie artisanale 380 Rue Dorchester, Québec, QC G1K 6A7 Quand ? Le 3 novembre de 14 h à 16 h 30 Lien facebook de l'évènement : (…)

Où ? La Korrigane – Brasserie artisanale 380 Rue Dorchester, Québec, QC G1K 6A7

Quand ? Le 3 novembre de 14 h à 16 h 30

Lien facebook de l'évènement :
https://facebook.com/events/s/cabaret-feministe-edition-sorc/338566705980785/

Venez célébrer avec nous

Au plaisir de vous voir en grand nombre !

Activité du comité femmes de Québec solidaire

Le 3 novembre ; Cabaret des Sorcières

Le Comité des femmes de Québec solidaire de la Capitale-Nationale vous invite à une toute nouvelle édition du Cabaret féministe : édition sorcières qui aura lieu le dimanche le 3 novembre 2024 de 14 h à 16 h 30 à La Korrigane – Brasserie artisanale.

Sur place, nous aurons des prestations de deux artistes invité.e.s : Geneviève Dufour et Lauriane Charbonneau. Nous aurons également des capsules historiques sur les sorcières d'ici, quelques prises de paroles, un micro-ouvert, des présentations de livres sur le thème des sorcières, une activité surprise et nous ferons un tirage de livres.

Venez partager vos textes, chansons, slams, poèmes, danses ou autres.

Préinscription recommandée pour celles qui souhaitent contribuer au micro-ouvert. Le micro ouvert sera ouvert seulement aux personnes qui s'identifient comme femmes et aux personnes non-binaires (la priorité sera accordée aux pré-inscriptions pour la prise de parole lors de l'évènement) : https://forms.gle/FTH9N2ufn5yV4ZMs5

Inscription à un atelier sur l’écoféminisme

27 octobre 2024, par Comité des femmes immigrantes de Québec — ,
Un atelier sur l'écoféminisme proposé par Elisabeth Germain vendredi prochain, le 1er novembre, de 17h à 19h. Ensemble, développons une perspective féministe qui apporte une (…)

Un atelier sur l'écoféminisme proposé par Elisabeth Germain vendredi prochain, le 1er novembre, de 17h à 19h.

Ensemble, développons une perspective féministe qui apporte une compréhension encourageante sur la crise écologique actuelle : elle nous inspire des orientations d'action et renforce nos solidarités.

Rassemblement de solidarité avec les activistes

25 octobre 2024, par Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (ATTAC-Québec) — ,
Attac Québec est solidaire des activistes qui ont bloqué le pont Jacques-Cartier à Montréal. Leur cause est juste et très importante, ce sera bien plus qu'un pont qui sera (…)

Attac Québec est solidaire des activistes qui ont bloqué le pont Jacques-Cartier à Montréal. Leur cause est juste et très importante, ce sera bien plus qu'un pont qui sera bloqué sur une planète morte et face à des dérèglements climatiques qui nous dépasseront de plus en plus. Soyons présent·es le 31 octobre à 9h devant le Palais de justice de Montréal en solidarité avec eux ! Partagez l'événement Facebook svp.

La décision de criminaliser et de détenir les activistes du collectif Antigone et de Last Generation Canada est inadmissible et doit être remise en question. Comme le disait si bien dans La Presse hier Anaïs Barbeau-Lavalette : Qui, ici, désobéit ? C'est l'irresponsabilité et la désobéissance de nos gouvernements en matière environnementale qui devraient nous indigner collectivement.

Les revendications des activistes sont la fermeture graduelle de la ligne 9B, la mise en place d'une agence de réponse aux désastres climatiques et la signature du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. Cette action sur le pont faisait suite à des mobilisations et des actions directes contre l'industrie pétrolière.

Lieu
Palais de justice de Montréal 10, rue Saint-Antoine Est Montréal, QC CA

L’électricité pour se chauffer, pas pour le privé !

25 octobre 2024, par Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (ATTAC-Québec) — ,
Au Québec, 1 ménage sur 7 n'arrive pas à payer sa facture d'électricité. Si le projet de loi est adopté tel quel, cette situation inacceptable va s'aggraver parce que les (…)

Au Québec, 1 ménage sur 7 n'arrive pas à payer sa facture d'électricité. Si le projet de loi est adopté tel quel, cette situation inacceptable va s'aggraver parce que les tarifs d'électricité vont beaucoup augmenter !

Attac Québec invite ses membres et sympathisant-es à participer à un rassemblement contre le projet de loi sur l'avenir énergétique du Québec (PL69), organisé par la Trovep Montréal et l'ACEF du Nord de Montréal. Rendez-vous le mercredi 30 octobre, de 11h à midi, devant les bureaux du premier ministre François Legault à Montréal.

Message des organisateurs :

Le 6 juin, le gouvernement a déposé un projet de loi sur l'avenir énergétique du Québec(PL 69). Avec ce projet de loi, le gouvernement se sert de la transition écologique comme prétexte pour faire des cadeaux aux industries et aux multinationales sur le dos des plus précarisé·e·s d'entre nous.

Le 30 octobre soyez des nôtres pour dénoncer les dérives du projet de loi et exiger un vrai débat public sur l'avenir énergétique du Québec !

Quoi : Rassemblement et conférence de presse
Quand : Mercredi le 30 octobre de 11h à 12h
Où : Bureaux de François Legault, 770 Sherbrooke Ouest (métro McGill)

Évènement Facebook : https://www.facebook.com/events/2060056437784504/

Cette mobilisation de l'ACEF du Nord avec la TROVEP de Montréal s'inscrit dans le cadre d'un l'appel à l'action plus large contre le projet de loi 69. Pour en savoir plus sur cet appel à l'action et télécharger le matériel, rendez-vous sur le site web de l'ACEF du Nord !

Le dilemme du Hezbollah

23 octobre 2024, par Gilbert Achcar — , , , ,
Le Hezbollah est maintenant confronté au dilemme de sa double loyauté, d'une manière qui affecte ses intérêts vitaux. Une partie de ses dirigeants sont enclins à accepter un (…)

Le Hezbollah est maintenant confronté au dilemme de sa double loyauté, d'une manière qui affecte ses intérêts vitaux. Une partie de ses dirigeants sont enclins à accepter un cessez-le-feu, ainsi qu'un retrait au nord du fleuve Litani. Téhéran, cependant, force le parti à faire dépendre un cessez-le-feu au Liban d'un cessez-le-feu à Gaza, malgré le fait que cela soit devenu absurde.

23 octobre 2024

Gilbert Achcar,blogue Médiapart

Professeur, SOAS, Université de Londres

Le Hezbollah libanais est un phénomène unique, et toute tentative de le réduire à l'une de ses facettes serait soit injuste, soit excessive en termes de sanctification. La nature compliquée et complexe du parti est évidente dans les circonstances mêmes de sa naissance. Il a commencé en tant que groupe dissident khomeiniste issu du mouvement Amal, cherchant à établir une « résistance islamique » idéologiquement engagée contre l'occupation israélienne du Liban en 1982 comme alternative à la « résistance libanaise » qu'Amal proclamait (le nom de ce dernier mouvement est l'acronyme arabe de « Brigades de la résistance libanaise »). Le motif de la scission qui conduisit à la fondation du parti était double : d'une part, la loyauté idéologique envers le régime institué par la « révolution islamique » de 1979 en Iran, mais aussi, d'autre part, une aspiration à une position résolue et radicale contre l'occupation sioniste, contrairement à la position ambiguë qu'Amal avait prise à son égard, en particulier au Sud-Liban.

En construisant au Liban un mouvement de résistance qui lui est affilié, le régime khomeiniste iranien avait trouvé une arme idéologique majeure dans sa guerre contre le régime baasiste irakien qui avait envahi son territoire en 1980. Le parrainage d'une véritable résistance contre l'État sioniste a permis à Téhéran d'exposer la fausseté des prétentions arabo-islamiques anti-persanes de Saddam Hussein et de combler le fossé nationaliste entre Arabes et Persans, au moyen duquel Bagdad a tenté d'immuniser les chiites d'Irak contre la contagion khomeiniste, et que les États arabes du Golfe dotés d'une importante population chiite ont exploité dans le même but. De même, surenchérir sur tous les régimes arabes sur la question de la Palestine, en particulier sur le royaume saoudien, a permis à Téhéran de briser le cordon sunnite que Riyad cherchait à construire autour de l'Iran pour immuniser les sunnites en général contre l'influence de la « révolution islamique ».

Ainsi, le Hezbollah est né en même temps comme incarnation de la résistance libanaise à l'occupant sioniste et comme bras armé de Téhéran, partie intégrante du réseau idéologico-militaire que l'Iran s'est appliqué à construire dans l'Orient arabe et qui allait considérablement s'étendre plus tard, en profitant du renversement par les États-Unis du régime baasiste irakien et de l'installation par Washington des partisans de Téhéran au pouvoir à Bagdad, puis du recours du régime baasiste syrien à l'Iran pour le sauver de la révolte populaire (il suffit de souligner ce paradoxe historique pour montrer la vacuité de ce qui restait de l'idéologie baasiste après la dégénérescence despotique des régimes de Bagdad et de Damas, mais aussi la priorité donnée par Téhéran aux considérations confessionnelles par rapport à sa propre idéologie panislamique).

Le Hezbollah a naturellement imité ce que le régime khomeiniste avait fait en Iran où il avait écrasé tous les autres groupes impliqués dans la lutte contre le régime du Shah, la gauche iranienne en particulier. Le parti imposa par la force son monopole sur la résistance contre l'occupation israélienne du Liban, portant des coups douloureux au Front de la résistance libanaise, dirigé par les communistes. Il finit par accepter une coexistence tendue avec ce qui restait de ses concurrents dans les zones où se concentrent les chiites libanais, d'Amal au Parti communiste libanais, s'adaptant ainsi à la spécificité d'un pays où le pluralisme confessionnel est imbriqué avec le pluralisme politique. Ce parcours a conduit le parti à s'intégrer, sous la direction de Hassan Nasrallah, son secrétaire général depuis 1992, dans le système politique et institutionnel libanais en une combinaison très hybride.

D'une part, le Hezbollah a formé son propre État avec toutes ses composantes, y compris armée, appareil de sécurité et diverses institutions civiles, au sein de l'État libanais, augmentant ainsi considérablement la fragilité de ce dernier. Le sous-État du Hezbollah est complètement dépendant de l'Iran, idéologiquement, financièrement et militairement, et déclare ouvertement son allégeance en professant le principe de Velayat-e faqih (« tutelle du juriste-théologien ») spécifique à la doctrine khomeiniste, qui légitime le pouvoir autocratique-théocratique caractéristique du régime des mollahs. D'autre part, le Hezbollah est une faction libanaise devenue un élément clé de la mosaïque du pays, bien qu'ayant importé des coutumes imitant le patron iranien. Hassan Nasrallah incarnait très bien cette dualité : c'est lui qui s'est vanté un jour dans un discours que son parti est le « Parti de la tutelle du juriste » de même qu'il était un leader typiquement libanais, s'adressant à la base populaire de son parti ainsi qu'à tous les Libanais dans le dialecte dont ils sont familiers.

Nasrallah tenait à préserver cette dualité, en renforçant sa facette libanaise par le biais d'alliances saugrenues d'un type particulier à la politique libanaise, en particulier son alliance avec Michel Aoun, le leader maronite qui, jusqu'en 2006, surenchérissait sur tout le monde en hostilité au régime syrien et se vantait de son rôle dans la production de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU de 2004 appelant au retrait des forces syriennes du Liban et au désarmement du Hezbollah. Hassan Nasrallah a également démontré sa préoccupation pour la base populaire de son parti et pour le Liban en général, en particulier lorsqu'il exprima ses regrets sur les conséquences de l'agression israélienne en 2006, qui faisait suite à une opération menée par son parti par-delà la frontière sud du Liban. Il n'empêche que le Hezbollah n'a pas hésité à répondre à l'invitation de Téhéran à jeter ses forces dans la bataille pour sauver le régime syrien d'Assad, contredisant son principal argument jusque-là, qui était qu'il devait conserver ses armes indépendamment de l'État libanais dans le seul but de défendre le pays.

Le Hezbollah a entretenu ce dernier récit au fil des ans en combinant son souci de ne pas exposer le Liban à la machine sioniste de massacre et de destruction par une aventure imprudente, telle qu'un nouveau franchissement de la frontière sud, tout en renforçant son image de bouclier du pays face à cette machine. Le parti a joué le rôle principal dans le départ contraint des troupes israéliennes du Liban en 2000 et a prouvé une fois de plus en 2006 sa capacité à résister à leur agression en leur imposant un prix élevé. L'Iran a ensuite considérablement renforcé l'arsenal de missiles et de roquettes du Hezbollah jusqu'à ce que le parti estime qu'un certain degré d'« équilibre de la terreur » s'était établi entre lui et l'État sioniste. Il a décrit son intervention en Syrie comme faisant partie de sa bataille contre Israël, visant à préserver « l'axe de la résistance ». Toutefois, depuis le mois dernier, l'État sioniste a réussi à briser la « dissuasion mutuelle, mais inégale » entre lui et le Hezbollah, au moyen d'une « guerre asymétrique » dans laquelle il a utilisé sa supériorité en renseignements et technologie en sus de sa supériorité militaire(voir « Réflexions stratégiques sur l'escalade de l'intimidation israélienne au Liban », 25/9/2024).

Le Hezbollah est maintenant confronté au dilemme de sa double loyauté, d'une manière qui affecte ses intérêts vitaux. Les faits indiquent qu'une partie de ses dirigeants, en particulier parmi les dirigeants politiques impliqués dans les institutions de l'État libanais, sont enclins à accepter un cessez-le-feu, ainsi qu'un retrait au nord du fleuve Litani, conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU de 2006 à cet égard, et à faciliter l'élection d'un président de la République libanaise par consensus, autre que l'homme loyal à Damas que le parti a soutenu jusqu'à présent. Téhéran, cependant, s'est fermement opposé à cette tendance, forçant le parti à adhérer au principe consistant à faire dépendre un cessez-le-feu au Liban d'un cessez-le-feu à Gaza, malgré le fait que cela soit devenu absurde puisque la force principale de l'agression sioniste s'est déplacée de Gaza au Liban. Il serait maintenant plus rationnel pour le Hamas d'insister sur la poursuite des combats dans la bande de Gaza jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu soit conclu au Liban, en soutien au Hezbollah, que pour ce dernier d'insister sur la poursuite des combats au Liban en soutien au Hamas à Gaza, où le mouvement en est réduit à mener une guérilla qui se poursuivra certainement tant que l'occupation subsistera, c'est-à-dire jusqu'à un temps dont on ne voit pas la moindre lueur poindre dans l'obscurité de l'avenir prévisible.

Le fait est que l'insistance de Téhéran pour maintenir actif le front libanais n'a rien à voir avec un quelconque souci pour le peuple de Gaza, ou même pour le peuple libanais lui-même, y compris les chiites qui ont souffert et souffrent le plus des dommages résultant de l'agression sioniste en cours. Son objectif est plutôt de maintenir le rôle dissuasif du Hezbollah en activité tant que l'Iran est confronté à la possibilité du déclenchement par le gouvernement Netanyahu d'une guerre à grande échelle contre lui. C'est la raison pour laquelle le Hezbollah n'a pas utilisé les armes les plus puissantes de son arsenal militaire jusqu'à présent, celles-ci étant principalement destinées à la défense de l'Iran, et non à la défense du Liban ou même du parti lui-même.

Le dilemme et le paradoxe se compliquent à mesure que les meurtres et les destructions israéliens ciblant la base populaire du Hezbollah augmentent, car il est dans l'intérêt évident du parti d'arrêter le combat et de battre en retraite, comme toute force confrontée à une agression par une force beaucoup plus puissante devrait le faire, surtout lorsque l'ennemi a été en mesure d'éliminer une grande partie de sa direction. Cela sans parler du fait que le Hezbollah opère dans un environnement social et politique – le tissu libanais extrêmement fragile – qui menace de lui exploser au visage. Dans de telles circonstances, il serait logique d'opérer un retrait partiel pour limiter les pertes et dégâts et éviter le risque que le revers se transforme en défaite. Cependant, un autre intérêt évident entre en conflit avec le précédent et est régi par la dépendance à l'égard de Téhéran : sans l'Iran, le parti serait incapable de compenser financièrement sa base sociale et son environnement afin de préserver sa popularité, et sans l'Iran également, il ne peut pas reconstruire sa force militaire, comme il a fait sur les deux plans en 2006.

Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est paru le 22 octobre en ligne et dans le numéro imprimé du 23 octobre. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant.

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