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Mères au front au FSMI : un exemple d’intersection

3 juin, par Emma Soares — , ,
À l'intersection des luttes environnementales et féministes se dresse Mères au front, ce mouvement social fondé en 2020 par la sociologue Laure Waridel et la cinéaste Anaïs (…)

À l'intersection des luttes environnementales et féministes se dresse Mères au front, ce mouvement social fondé en 2020 par la sociologue Laure Waridel et la cinéaste Anaïs Barbeau-Lavalette s'est construit autour d'une peur commune : l'avenir des prochaines générations.

28 mai 2025 | tiré du journal des alternatives | Photo : crédit : Mères au front, manifestation pour la fête des mères

Ce collectif décentralisé rassemble 33 groupes locaux à travers le Québec dans le but d'interpeller la société québécoise sur les différents systèmes d'oppression qui se rejoignent dans leurs luttes. La protection de la biodiversité et le droit à un environnement sain sont des enjeux au cœur de leurs préoccupations. Leurs membres contestent la construction de l'usine de Northvolt depuis deux ans, une menace envers la nature et les animaux de la région. Depuis 2022, elles portent une campagne nationale contre la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda et sa pollution des airs et du sol de la ville, dégradant la nature environnante, le territoire urbain et la qualité de vie de la population.

Face à l'inaction politique, mères, grands-mères et enfants se réunissent pour faire bousculer notre société et son rapport à la nature et aux autres. Ensemble, elles mobilisent leur amour pour leurs enfants comme « carburant » pour opérer des actions concrètes au sein de ce mouvement intergénérationnel qui se situe au carrefour de la militance écologiste, féministe, antifasciste et anticapitaliste. Mères au front feront leur début au Forum social mondial des intersections du 29 mai au 1er juin 2025 dans une volonté de mobiliser les femmes et faciliter leur participation dans l'espace militant autour de valeurs intersectionnelles communes.

Mères au front se distingue par l'aspect familial de leur mouvement, un caractère souvent oublié du monde militant. En alliant la maternité aux combats sociaux, elles veulent inclure les enfants dans l'espace de participation sociale afin d'effacer l'obstacle que pourrait représenter la charge familiale et encourager la participation des femmes. L'accent sur l'inclusion familiale dans les espaces militants vise aussi à porter la voix des enfants, qui voient leur futur perdu au profit d'entreprises privées et d'une classe politique endormie. Les mères au front s'emparent de ce combat pour préserver le futur des générations à venir et pousser les gouvernements à agir en considérant l'écologie en premier.

Leur participation au FSMI est marquée par un désir de partager des luttes semblables avec d'autres organismes et se confronter à des perspectives différentes pour mieux comprendre l'aspect mondial de ces enjeux. Leur combat critique la classe politique mondiale actuelle et leur manque d'action contre le dérèglement climatique et l'érosion des droits des femmes et des minorités. Leur présence au forum espère éveiller les consciences, tisser des liens internationaux avec des mouvements venus du monde et mobiliser toujours plus de citoyen.nes autour des causes qu'iels défendent depuis maintenant 5 ans. Leurs actions unissent artistes, scientifiques, et citoyen.nes engagé.es pour léguer une planète saine à nos enfants.

https://www.google.com/search?client=safari&rls=en&q=meres+au+front&ie=UTF-8&oe=UTF-8

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François, y’a des féminicides partout

3 juin, par Collectif — , ,
Sherbrooke, 26 mai 2025 - Depuis le début de l'année, déjà huit femmes ont été assassinées au Québec (possiblement neuf), la plupart dans un contexte de violence conjugale ou (…)

Sherbrooke, 26 mai 2025 - Depuis le début de l'année, déjà huit femmes ont été assassinées au Québec (possiblement neuf), la plupart dans un contexte de violence conjugale ou familiale. Quatre dans les 11 derniers jours. Deux en deux jours. Le quart des victimes étaient autochtones de Puvirnituq au Nunavik. D'ailleurs, les femmes autochtones représentent 36% des victimes de féminicides, mais seulement 5% de la population au Canada.

Connaissez-vous leurs noms ? Lisa Marie Rytar, Ginette Gosselin, Luuku Luukku, Denise Brouillette, Nellie Tullaugak-Wilson, Lyne Fournel, Simone Mahan, Patricia Lynda Thériault, Ginette Bélanger et Denise Wagner et possiblement Jeannine Durocher.

Relisez encore. Encore. ENCORE. Jusqu'à temps que leurs noms soient bien étampés sur votre rétine et que vous ne puissiez plus ignorer ces femmes assassinées dans la plus grande insensibilité. De simples faits divers. Le genre d'articles qu'on évite sur le web et dont on tourne rapidement les pages papier.

Nous sommes en colère

Les violences genrées et les féminicides sont possibles seulement dans une société patriarcale qui les banalise. On en est là collectivement. Même si on se vante de bien des avancements pour l'égalité entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes, on sait très bien que s'il y a eu de tels avancements, c'est parce que les femmes elles-mêmes ont défendu leurs droits et revendiqué leurs libertés. C'est la même chose pour nos camarades des communautés 2SLGBTQIA+ et tout autre groupe vivant à la croisée des oppressions.

Nous sommes en colère

Du cash, ça suffit pas François. Va falloir que tu comprennes que du logement social, du transport en commun gratuit et adapté, l'accès à des banques alimentaires, à de l'aide à la recherche d'emploi, à de l'aide au budget, les éducatrices à l'enfance, les profs, l'accessibilité à la santé au grand complet, plus de programmes pour adapter des domiciles et des maisons d'hébergement… tout ça sauve la vie des femmes.

On a toujours haï les gens qui se moquent de la justice sociale, de l'équité, de la solidarité. En ce moment, on fait le constat qu'on haït ben du monde. Parce que le monde est dégueulasse et violent. Dans le monde, une femme est tuée par un proche toutes les 10 minutes. Au Canada, une femme est assassinée tous les 48 heures.

Y'a des féminicides partout, François.

Quatre féminicides en 15 jours. Entre le 7 mai et le 22 mai 2025.
Trois féminicides en 9 jours entre le 7 mai et le 15 mai.
Deux féminicides en 2 jours. Les 14 et 15 mai.

Pas ailleurs : au Québec.

Nous, on appelle ça une crise

On est écoeuré-es. On exige que les vies des femmes et des personnes à la croisée des oppressions, notamment les personnes trans et non-binaires, qui se font d'ailleurs assassiné-es en silence et dans l'indifférence, soient une priorité !
Plus qu'un pipeline, plus qu'une game de hockey, plus qu'un troisième lien, plus qu'un énième projet de loi nuisible et raciste adopté en utilisant une clause dérogatoire de la Charte des droits et libertés, PLUS QUE TOUT ! ----

Catherine D.-Lévesque, Julie Blackburn, Julie Dionne,
Marie-Danielle Larocque, Marie-Eve Millette et Marie-Pier Audet
Collective PAS UNE de PLUS
https://linktr.ee/collective.s | sherbrooke.feministe@gmail.com

Depuis la rédaction et la publication de cette lettre, le féminicide présumé de Jeannine Durocher s'est confirmé et un 10e féminicide, un 5e pour le mois de mai seulement, s'est produit à Sherbrooke, celui de Mylène Masson-Bessette.

Appuyé de 165 citoyen-nes et des 7 organisations suivantes : le Collectif pour le libre choix, la Citad'Elle, le Centre Femmes de Portneuf , le Regroupement des femmes La Sentin'Elle, ECTO, la Fédération des femmes du Québec et le
Regroupement des groupes de femmes de la Capitale nationale.

PAS UNE DE PLUS est une Collective citoyenne de Sherbrooke qui rassemble des féministes en action contre les violences envers les femmes et les personnes à la croisée des oppressions. Nous sommes une collective autogérée qui travaille avec une analyse féministe, intersectionnelle et transinclusive des luttes. Nos actions sont politiquement orientées vers la déconstruction des systèmes de domination, comme le patriarcat et le capitalisme.

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PL106 – Les médecins de famille du Québec travaillent-ils suffisamment ?

3 juin, par Anne Plourde — , ,
Un des éléments centraux du projet de loi 106 déposé récemment par le ministre de la Santé, Christian Dubé, est de lier une partie de la rémunération des médecins de famille à (…)

Un des éléments centraux du projet de loi 106 déposé récemment par le ministre de la Santé, Christian Dubé, est de lier une partie de la rémunération des médecins de famille à des indicateurs de performance. Selon le gouvernement, cette mesure est nécessaire parce qu'une trop grande proportion des omnipraticien·ne·s travaille à temps partiel et ne contribue pas suffisamment à résoudre les problèmes d'accès à la première ligne. Est-il vrai que les médecins de famille québécois·es ne travaillent pas assez ? La solution aux problèmes d'accès se trouve-t-elle vraiment dans l'imposition de mesures de performance ? Voici le deuxième d'une série d'articles visant à analyser différents enjeux liés à ce projet de loi.

30 mai 2025 | tiré de la lettre de l'IRIS
https://iris-recherche.qc.ca/blogue/sante-et-services-sociaux/medecins-famille-quebec-2/?utm_source=Liste+de+diffusion&utm_campaign=e36437a65a-sous_la_loupe_20241114_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_831b3c6b78-e36437a65a-126405189

Dans ce dossier comme dans bien d'autres touchant les services publics, le gouvernement adopte une approche directement inspirée de la nouvelle gestion publique, qui prétend mesurer « l'efficacité » et la « performance » des services publics par des mesures essentiellement quantitatives. Dans les faits, les mesures du « volume » de services donnés par les médecins de famille du Québec tendent à donner raison au gouvernement et à suggérer qu'ils et elles ne sont pas très « productives ».

Cependant, comme c'est souvent le cas avec les approches purement quantitatives et managériales, les données sur lesquelles s'appuie le gouvernement pour affirmer qu'une proportion importante des médecins travaillent à temps partiel ont des angles morts qui ne permettent pas de rendre compte de certaines particularités de la pratique médicale au Québec. Au contraire, des données qui tiennent compte de la dimension qualitative des soins suggèrent que l'explication de la moins bonne « performance » quantitative des médecins se trouve peut-être ailleurs et que l'avenue choisie par le gouvernement pour résoudre les problèmes d'accès n'est probablement pas la meilleure.

Le Québec en queue de peloton pour la quantité de services des médecins de famille

Les résultats pour le Canada d'une enquête internationale menée auprès des médecins de famille en 2019 montraient que sur 10 provinces, le Québec était alors au dernier rang pour le nombre médian de patient·e·s vu·e·s au cours d'une semaine de travail typique, loin derrière la province à l'avant-dernier rang. Cependant, ces comparaisons ne tiennent pas compte du fait qu'une part importante des médecins de famille du Québec sont dans l'obligation de consacrer une partie de leur pratique à des « activités médicales particulières », notamment à l'hôpital et en CHSLD, ce qui réduit le temps qu'ils et elles peuvent passer en cabinet à recevoir des patient·e·s.

Néanmoins, lorsqu'on compare le Québec avec l'ensemble du Canada pour le nombre de services médicaux offerts par les médecins de famille en incluant ceux donnés en deuxième ligne ou à l'extérieur de leur cabinet, on constate que, de manière générale, les médecins de famille du Québec « performent » beaucoup moins bien que la moyenne canadienne (graphique 1). En fait, alors que les médecins de famille sont plus nombreuses au Québec que dans la majorité des provinces et territoires, le Québec se situe dans les derniers rangs pour le nombre de consultations et de visites, pour le nombre d'interventions et pour le nombre total de services par 100 000 habitant·e·s offerts par les médecins de famille.

Précisons que ces données n'incluent que les services qui sont rémunérés à l'acte et excluent ceux qui sont rémunérés par capitation et à salaire. Ceci a pour effet de gonfler le nombre de services offerts au Québec en comparaison du reste du Canada puisqu'il s'agit d'une des provinces où la rémunération à l'acte occupe la plus grande proportion de la rémunération totale des médecins de famille, soit 72,6 %.

Trop de médecins à temps partiel ?

Le gouvernement explique cette plus faible « productivité » quantitative des médecins de famille québécois par le fait qu'une plus grande proportion d'entre eux et elles travailleraient à temps partiel. Or, les données disponibles permettent difficilement de parvenir à une conclusion claire à ce sujet.
À titre indicatif, mentionnons d'abord que 18,5 % de l'ensemble des travailleuses et des travailleurs québécois·es occupent un emploi à temps partiel au Québec, c'est-à-dire un emploi pour lequel on travaille habituellement moins de 30 heures par semaine. Les médecins étant principalement rémunéré·e·s à l'acte plutôt qu'à l'heure, il est difficile de trouver des données comparables, d'autant plus que les données disponibles comportent toutes des angles morts importants.

Ainsi, l'enquête internationale citée ci-dessus nous apprend que c'est au Québec que se situe la plus grande proportion de médecins de famille qui disent passer moins de 35 heures par semaine dans leur cabinet (29 % contre une moyenne de 18 % pour le Canada). C'est aussi au Québec que se trouve la plus faible proportion de médecins qui affirment y passer plus de 45 heures par semaine (44 % contre une moyenne de 55 %).

Rappelons toutefois que ces données ne tiennent pas compte des activités médicales particulières (AMP) que doivent faire les médecins de famille du Québec à l'extérieur de leur cabinet. De plus, bien que la proportion de médecins passant plus de 45 heures en cabinet soit plus faible qu'ailleurs au pays, c'est tout de même près de la moitié des médecins de famille québécois·es qui disent travailler dans leur cabinet durant un nombre d'heures supérieur à la semaine normale de travail, définie à 40 heures au Québec.

En se basant sur la rémunération à l'acte, qui inclut les paiements faits à l'extérieur du cabinet, une étude récente calcule que 26 % des médecins de famille du Québec travaillent 3 jours ou moins par semaine et moins de 125 jours par année si on compte comme des journées de travail toutes celles durant lesquelles au moins une facture est émise. Encore une fois, cette mesure est imparfaite puisqu'elle exclut le travail rémunéré par d'autres modes de rémunération, tels que la capitation ou la rémunération horaire, qui représentent tout de même près de 30 % des paiements cliniques reçus par les médecins.

L'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) propose une autre mesure qui inclut tous ces modes de rémunération, mais qui ne tient compte que des « paiements cliniques », ce qui exclut les paiements pour des tâches non cliniques telles que les tâches administratives et la formation. Sur cette base, l'ICIS calcule qu'il y a l'équivalent de 7445,68 médecins de famille à temps plein au Québec, ce qui représente 71,7 % du total des médecins de famille.

Le graphique 2 montre qu'à cet égard, le Québec se situe sous la moyenne canadienne, mais qu'il est davantage en milieu qu'en queue de peloton parmi les provinces. Cependant, puisque ces données sont elles aussi incomplètes et qu'elles ne tiennent pas compte des tâches non cliniques, les différences entre provinces pourraient s'expliquer par des tâches administratives plus ou moins lourdes, et non seulement par des différences dans l'intensité du travail des médecins.

Bref, ce tour d'horizon des données disponibles sur le travail à temps partiel des médecins de famille du Québec ne nous permet pas de conclure s'ils et elles font mieux ou pire que les médecins du reste du Canada, ou que la population québécoise en général.

La rémunération liée à la performance est-elle vraiment une solution ?

Les données présentées dans la première section montrent que les médecins de famille québécois·es offrent un volume de services médicaux nettement inférieur à celui qu'on observe dans le reste du Canada. Quant aux données présentées dans la deuxième section, elles tendent à montrer que le Québec est plutôt en milieu de peloton des provinces pour le nombre de médecins de famille qui travaillent à temps partiel. Sur cette base, il est difficile de conclure que le volume de services médicaux inférieur constaté au Québec s'explique principalement par un nombre trop élevé de médecins ayant choisi de travailler à temps partiel. On remarque par exemple que certaines provinces ayant un taux d'ETP inférieur à celui du Québec offrent néanmoins un nombre de services par 100 000 habitant·e·s plus élevé.

En fait, des données qualitatives suggèrent que la moins bonne « performance » quantitative des médecins de famille du Québec s'explique au moins en partie par le fait qu'ils et elles consacrent plus de temps avec chaque patient·e, ce qui réduit évidemment leur capacité à offrir un grand volume de consultations. En effet, dans l'enquête internationale mentionnée plus haut, à peine 2 % des médecins de famille québécois·es ont déclaré consacrer en moyenne moins de 15 minutes à chaque visite de routine, contre une moyenne de 28 % pour l'ensemble du Canada. Le Québec est de loin la province où cette proportion est la plus faible. Inversement, c'est aussi la province où la proportion de médecins disant consacrer plus de 25 minutes aux visites de routine est la plus élevée, à 48 % contre une moyenne canadienne de 18 %.

Évidemment, on peut s'attendre à ce que des visites médicales plus longues favorisent des soins de meilleure qualité et une prise en charge plus globale des patient·e·s. Au contraire, si les nouveaux critères de performance que souhaite imposer le gouvernement aux médecins parvenaient à les inciter à produire un plus grand volume de services, cela pourrait se traduire par une réduction du temps passé avec chaque patient·e et une dégradation des services offerts. Autrement dit, on pourrait se retrouver à réduire la qualité pour augmenter la quantité.

L'efficacité de cette solution est d'autant plus douteuse que la rémunération des médecins est déjà étroitement liée à leur performance quantitative. En effet, la rémunération à l'acte, qui demeure le principal mode de rémunération des médecins de famille au Québec, récompense précisément les médecins qui produisent le plus grand volume de services : plus le nombre d'actes augmente, plus la rémunération est élevée. C'est d'ailleurs l'argument principal, voire le seul argument généralement invoqué pour défendre ce mode de rémunération, reconnu par ailleurs pour ses multiples effets pervers, notamment en termes de qualité et de pertinence des services.

Force est de constater que, jusqu'à maintenant, le choix de lier la rémunération des médecins à leur performance quantitative n'a pas permis d'améliorer l'accès aux services. En fait, une vaste étude a démontré en 2018 que, de manière générale, les multiples tentatives d'orienter la pratique des médecins par l'entremise d'incitatifs ou de pénalités de type financier n'ont donné aucun résultat significatif. Une mise à jour récente de cette étude conclut que les augmentations de rémunération consenties aux médecins québécois·es au cours des dix dernières années ne se sont pas traduites par une augmentation du volume moyen de services par médecin, qui est resté stable dans le cas des médecins de famille (et qui a même diminué dans le cas des médecins spécialistes).

Les solutions sont donc ailleurs. Mais pour les trouver, il faut d'abord identifier les vrais problèmes. C'est ce que nous proposons de faire dans la suite de cette série d'articles.

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Projet de loi no 101 : la mise en place d’un piège pour les victimes du travail

3 juin, par Union des travailleurs et travailleuses accidenté(e)s de Montréal (UTTAM) — , ,
C'est ce matin à Québec que débutent les consultations sur le Projet de loi no 101 (PL101) à la Commission de l'économie et du travail.‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ (…)

C'est ce matin à Québec que débutent les consultations sur le Projet de loi no 101 (PL101) à la Commission de l'économie et du travail.‌ ­‌

­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌ ­‌Projet de loi no 101 : la mise en place d'un piège pour les victimes du travail

C'est ce matin à Québec que débutent les consultations sur le Projet de loi no 101 (PL101) à la Commission de l'économie et du travail. Malheureusement, les associations qui représentent les victimes d'accidents et de maladies du travail en sont exclues, bien que ce projet de loi risque de frapper de plein fouet les travailleuses et travailleurs victimes de lésions professionnelles.

La mise en place d'un « piège à droit » en révision administrative

Le PL101 prévoit instaurer une procédure de négociation à la suite d'une demande de révision. À la fois arbitre du processus et représentante des intérêts du Fonds de la CNÉSST, la personne chargée de mener la négociation invitera l'employeur et la victime de lésion professionnelle à négocier une entente pour mettre fin au litige. Il s'agit d'une procédure viciée et une joute à 2 contre 1 menée par une personne qui ne peut être impartiale puisqu'elle représente une partie, au détriment des victimes de lésions professionnelles et de la sauvegarde des droits prévus dans la Loi sur les accidents du travail et maladies professionnelles (LATMP).

Les consultations à la Commission de l'économie et du travail

Aucun organisme portant la voix des travailleuses et travailleurs non-syndiqués victimes de lésions professionnelles n'a été invité à se faire entendre concernant les enjeux spécifiques qui les concernent. Cela est particulièrement scandaleux puisque les non-syndiqués, qui représentent plus de 60% des travailleuses et travailleurs, risquent d'être les premières victimes du processus de négociation en révision que le projet de loi introduit.

L'uttam a malgré tout déposé son mémoire sur le PL101 à la Commission de l'économie et du travail et l'a partagé aux députés qui y siègent.

Les consultations se terminent le 2 juin, l'étude détaillée pourrait débuter dès la mi-août et le gouvernement risque de tenter de faire adopter le projet de loi dès septembre à l'Assemblée nationale.

Soyons prêtes et prêts à nous mobiliser pour nous faire entendre d'ici là !

Pour plus d'information
Pour consulter le mémoire de l'uttam
Pour consulter l'horaire des consultations
Pour suivre les présentations de mémoires par webdiffusion (sélectionnez la Commission de l'économie et du travail)

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UTTAM

2348 Rue Hochelaga, H2K1H8, MONTREAL

Adoption de la Loi sur l’intégration à la nation québécoise - la vigilance de la Table ne fait que commencer

3 juin, par Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) — , ,
Montréal, le 29 mai 2025. Le gouvernement a adopté hier la Loi sur l'intégration à la nation québécoise, finalisant ainsi le processus d'analyse du Projet de loi no 84, (…)

Montréal, le 29 mai 2025. Le gouvernement a adopté hier la Loi sur l'intégration à la nation québécoise, finalisant ainsi le processus d'analyse du Projet de loi no 84, présenté par le ministre Jean-François Roberge, à titre de Ministre de la Langue française.

La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [1] est intervenue sur son contenu à compter du début d'avril, lorsqu'elle a constaté que la Politique pour l'intégration à la nation québécoise s'appliquerait aux organismes communautaires autonomes, alors qu'ils ne sont pas des établissements de l'État. Elle a de plus participé aux prises de paroles collectives, initiées par la Ligue des droits et libertés (LDL) et la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) dénonçant les problèmes démocratiques du projet de loi 84. La Table partage d'ailleurs l'analyse globale publiée par ces derniers par voie de communiqué [2].

« La Loi sur l'intégration à la nation québécoise est un exemple frappant de cas où des décisions gouvernementales s'appliquent à des groupes communautaires, sans que les conséquences sur eux soient prises en compte. Sans les interventions de la Table [3], tout groupe recevant une subvention du gouvernement du Québec et des municipalités aurait été
assujetti à la Politique qui découlera de la Loi, comme s'ils étaient des établissements gouvernementaux, ce qu'ils ne sont
évidemment pas. Nous apprécions que le ministre Roberge ait fait marche arrière à cet égard, mais nous dénonçons son choix de lier les programmes de financement par projet à l'application de la Politique pour l'intégration à la nation québécoise » souligne Stéphanie Vallée, présidente de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles.

La Table se sent particulièrement interpellée lorsqu'une décision porte atteinte à l'autonomie et aux pratiques des organismes du mouvement de l'action communautaire autonome. En effet, la très grande partie de ce mouvement est composée des 3 000 organismes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS) qu'elle représente, face au ministère de la Santé et des Services sociaux et à Santé Québec, en tant qu'interlocutrice nationale.

« Le ministre semble oublier que les centaines d'OCASSS recevant des subventions pour des projets ponctuels sont, par nature, des organismes autonomes devant combiner plusieurs sources de financement pour pallier l'insuffisance de la subvention dédiée à leur fonctionnement général. L'autonomie d'un groupe doit donc être pleine et entière autant lorsqu'il soutient la population grâce aux fonds provenant d'un programme pour un projet particulier que pour sa mission globale, et ce, quelle qu'en soit la source » ajoute Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table.

Le communiqué du 28 mai du gouvernement [4] illustre bien l'incohérence de cette décision en mentionnant que la future Politique « comprendra des mesures pour que s'incarne ce nouveau modèle au sein de l'État québécois et de ses organismes » (notre soulignement), le dernier terme ne pouvant ici référer aux organismes communautaires puisqu'ils n'appartiennent pas à l'État, mais aux communautés les ayant créés.

Lors de leurs prochaines discussions avec les responsables des programmes de subventions, les interlocutrices nationales du mouvement de l'action communautaire autonome devront user d'une plus grande vigilance encore pour protéger l'autonomie des groupes. Prenant ce rôle très au sérieux, la Table surveillera de près le MSSS et Santé Québec afin que la Politique pour l'intégration à la nation québécoise n'entraîne pas l'imposition de nouvelles conditions aux groupes dont ils souhaitent soutenir les projets.


SOURCE :

La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB), Mercédez Roberge, coordonnatrice,

● Stéphanie Vallée est présidente de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles. Elle est également co-coordonnatrice de L'R des centres de femmes du Québec [5].

● Mercédez Roberge est coordonnatrice de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [6].

À propos

Fondée en 1995, la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [7] (TRPOCB) est formée de 49 regroupements nationaux [8], rejoignant plus de 3 000 groupes communautaires autonomes à travers le Québec. Ce sont, par exemple, des maisons de jeunes, des centres de femmes, des cuisines collectives, des maisons d'hébergement, des groupes d'entraide, des centres communautaires, des groupes qui luttent contre des injustices ayant des répercussions sur la santé.

Ceux-ci représentent les ¾ des organismes communautaires autonomes du Québec. Ceux-ci abordent la santé et les services sociaux sous différentes perspectives : femmes, jeunes, hébergement, famille, personnes handicapées, communautés ethnoculturelles, sécurité alimentaire, santé mentale, violence, périnatalité, toxicomanie, etc.

La Table coordonne la campagne [9]_CA$$$H [9]_ (Communautaire autonome en santé et services sociaux – Haussez le financement [9]). Lancée le 17 octobre 2017, cette campagne vise l'amélioration substantielle du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), au bénéfice de plus de 3 000
organismes communautaires autonomes subventionnés par le MSSS. Depuis 2024, les revendications de la campagne _CA$$$H_ sont : L'ajout de 1,7 G$ à l'enveloppe annuelle du PSOC [10] (mission globale), l'indexation annuelle des subventions en fonction de l'Indice des coûts de fonctionnement du communautaire (ICFC [11]) et l'atteinte de l'équité
de financement et de traitement partout au Québec [12].

Links :


[1] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwszE1uwyAQxfHThB0RHzMwLFj0JBEw4xjVrlNwu8jpq0Td_p7en7OjBiYoyTYCIVjjQa1ZXLEMzWNanBAmz5bQGwMQpYoLqudAnpJgRbdEvllbnSU0XsIFzOwsn_1b76VvMqamAEiEMQb9XBmf19egtnyOx9Hq9Rh3tQv3oodsUqbozvkNt3-4-I8UMVk18hAu7ezH1wXMY8icci8_bZV3ZZ5DZH_dY22G_ZJ0cWI04OJ15VC1WFeIU0u-BvWb3V8AAAD__wK3Tq0
[2] https://us.cisionone.cision.com/c/eJw0zcuOpSAQxvGnwV0Z7uDCRW98jU4B5ZEZ1NOAY9JPP3Euu8qv8uWfZumj5nagWTjtjRZc6WGbLU8r8RSUn1DpEJRzyng_xWgCKrJDnq1XfiITjFxd-hQiSOENV2SZ5i0n-pm_YMdcqDbwVhvvjXMWvrdkvsfnMZR56_3dmPpgcmFyue97POhud640RmRyWSuTy0NQqRA2akwu5czQrgoF8tHpVbHn8wCEgnD8vb8uChTP3Aj6ef04r9ogHxgjvTuGQrBjeVWCQg1wpyPRTkdv4IXyQgknxq3vZdgpZfxfhpzmP_D5D5j6mJyZxFDnSgnjU2aavyu1Ri-84kbjWV9D65Vof-YuRJ7UOgFK4qDNqiAkG4CERJ-mOKlgh1-z_B0AAP__p5mDaQ
[3] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwsjTGu6yAURFcDHRFcwEBBkcbbiC5wHaNvx_7AS5HVPzl61UhnNHNKBJ-NnDhF5Yy3Rklt-BotKFcMKpmDdQjOoVzAKsK0LDplw2ucvPaBbLKwuPJQKoHyVmqamJG9FvpX_4sd60atCz8Z6711bhKftdjP7Sr4Ftcxzs70ncHMYB7tPHK6He3JYN6OKupr0LPhqMdLvL6BG4mz0V6pkXjXPI7aiMHMdyoVRaONsJOoJX7B4w8wfQ_OBsVbbFQwX1fMyLNR7_TEn7zSpeV9NKL9mruUZdFLEAgkhbGLFqlMSZAC9CXkoNPE3xF-AwAA__899GWA
[4] https://us.cisionone.cision.com/c/eJxUjrtupTAURb_GdAeB3xQUafiNyI_NxTMGE5s7SPn60Z1kinRL6-gs7ThzG-SgO8yjkVbJcRCy2-ZgXRCBe1glovTcGI24Km_k6rTA0KVZW2EnKK_4auL7OHo-WjUIaCaHliJ-pw_aXcqojayWylpljKbPLarP_nXo8rxd19mYeGN8YXy577s_cLc7VfTBMb6slfHlpagiwzU0xpezll-4KIJySdSelTKl48KjuiuVgxxlR8cXfzzhEUpq-EZysZwXqJWDzlrOCtpLRAbFH5Gfya-ayyBrtdBm1FO_XXvudsTk_o-jFOd_4v1bMPE2GTWNXZ0roguvCJPDWdEaHu4ZNvSlPrp2VWB_vRsfhijWiRzHQFKtgnzUnjByZ-MUJuF192fmfwMAAP__9RyQ4Q
[5] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwsyztuAyEQgOHTQMdqeENB4cbXsGBm1ovi9QM2KXz6yFHa79dPxSR0ECQXHV3yToN1civACQGhrS0TQPMr1Wp1iBQT6upR9hKSTZl982aNdNG6GZ08WA7CwezEX_2l9tpvPKZKwfmUfIxBvTfy7-UT5K1sx_Gcwp6EOQtzHsj3Y_BcXrhgFeYsd6Ze1eAb18mqU_mDyz8Ie8rRZy1HGUwVj_64CwfPwXPytX7jxstjXOU8BvP-2WNDILtmVQ2Dcn61qlFoirWpiTJm24L8KeY3AAD__zaOVbU
[6] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwszD1ywyAQxfHTQIeHb5aCwo2v4YHdlcXEjhRQUvj0GWXS_t68PxUL6HWUXEzyELzRzsu1LJiaN5Z0aAYQ2SzZINuMlSsiJNlLBAeZQwt2SXQ3plkDQTuOwuvZiT_6l3rV_uQxFUQfAEJKUb1XCu_LOchnWY9jn8Jdhb0JezvGvmG7bOMh7E2-mHpVg59cJ6tO5Q_u_yDcNaeQjRxlMFU8-vYpvN4Hz8mP-o0rnyE5j8H8Ou-poSa3ZFUta-XD4lSj2BQbW4EyZtei_Cn2NwAA__8PK1SY
[7] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwszD1ywyAQxfHTQIeHjwWWgsKNr-EBdmUxsSMFlBQ-fUaZtL8370_ZYgMdJGcTAT0Y7UCu2TQPFDWA1dY7xhi5JnRLbQslDVX2HNBhYl-9XSLdjanWoNeOgwA9O_FH_1Kv0p88psIAHtHHGNR7Jf--nIN85vU4duGuwt6EvR1j31q9bOMh7E2-mHpRg59cJqtO-Q_u_yDcNUWfjBx5MJV29O1TgN4Hz8mP8t1WPkNyHoP5dd5jbZrcklSxrBX4xalKoSo2tiClllwN8ifb3wAAAP__pgRTEA
[8] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwszDFywyAQheHTQIcHlgWWgsKNruEBsbKYSLEDJIVPn3Em7ffm_TUBrai95GQCkkOjLco9AYbiMqE3QNUEgybm4DfDmQGZvGzJk6XIrjjYQr0ZU8CQ05a9QD1a5Y_2pc7cDu5DkUdH5ELw6rVX97q8B3mkfc6nsFcBi4Bl9udjLZdHvwtYTj5L5yFgOdqYLGCRJ9eWVeeD82DVavqD2z8Ie43BRSN76lzzOtvjU6B-dh6D7_l73fmdlmN25vN9D2XV1W5RZWCt0G1WleqLYgOZalyjLV7-JPgNAAD__4tHWPY
[9] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwszL2O6yAQxfGngY4Ihu-CIo1fIxqYcYxunPiCd4s8_SqrbX9H508FUnM6SC4muuSd0dbJrVgfjA5Mwa4Q2bFenQeHZGLERGxkLyHZlNlXD2ukmzEVTPLachBOz078r_9XO_YHj6lScD4lH2NQ7438-_IZ5KNs53kIexWwCFjOcbxavbzGXcDScD_w_uSGc85NwCJ3po5q8INxsupUfuH2B8Jec_TZyFEGE7azv57C6WPwnHzHr7bxpyznOZj3zz3WpsmuWSGwVs6vVlUKVbEBTJRbtjXI7wI_AQAA___BTVlo
[10] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwszT1ywyAUBODTQIcHHv8FhRtdwwO8J4uJ9RNQXPj0GWXSfju7iwlCNdJxSsqbYI2S2vAleTLgo5FeOcoQrJPFkamIoG2h7HlLLugQyRYLs8eHUgVUsFKTY0aOhvTVvsWa24v6EMEZG4L13onPgvZzuwL-Sst5HoPpO4OJwXT2Y6_ltvcng6nTmzZsNZ9t38TctrzVRp1EzWOMhcHEV8KWRacX5UGiYfqDxz8wfY_eRsV76oS5XjvMyKPTGPTMP3Wh64qPsxOtV92XKlHPUWQgKYydtSjoiiAFOWCsURfH3wl-AwAA___mvWB8
[11] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwszD1ywyAQxfHTQIeHjwWWgsKNruEBdmUxsWMFlBQ-fUaZtL8370_ZYgMdJGcTAT0Y7UBumQ0H9K1VgIbaIBRgIL0GBwErVtlzQIeJffV2jXQzplqDXjsOAvTsxB_9Sz1Lf_CYCgN4RB9jUO-N_PtyDvKRt-PYp3BXYRdhl2Psr1Yvr3EXdultbcIu8snUixr84DJZdcp_cPsH4a4p-mTkyIOptKO_PgXoffCcfC_fbeOzJ-cxmJ_nPdamya1JFctagV-dqhSqYmMLUmrJ1SB_sv0NAAD__4ecVeQ
[12] https://us.cisionone.cision.com/c/eJwszT1ywyAUBODTQIcHHj-CgsKNruHh58kwkSyFJ6fw6TPKpP12drdG8MVIxzGqyXhrlNSGt1gyWmeKMxYQJWTpQ8C6GJkAdAbPe3Re-4A2W1im-lAqg_JWanTMSOoVv_q32FJfcZDwzljv7TQ58WnVfm5XwNfYzvMgpu8MZgbzOY695Ns-ngxmwndfSRxrepV2bZS0Hen5QlESETUGM9-w9iQGrpgIRa_xDx7_wPQ9TDYoPuLAmsrZ9xcz8hhIhM_0Lg2vL07nQNyu-pSLrHoJIgFKYeyiRa4uC1SQfA0l6Oz4T4TfAAAA__9xsGDj

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La visite royale perpétue la déférence envers un pouvoir sans droit de regard

3 juin, par Morgan Duschesney — , ,
La plupart des Canadiens acceptent sans mot dire la légitimité d'un pouvoir public-privé qui ne relève d'aucune autorité. Alors que les souvenirs de la fête de la Reine (…)

La plupart des Canadiens acceptent sans mot dire la légitimité d'un pouvoir public-privé qui ne relève d'aucune autorité. Alors que les souvenirs de la fête de la Reine s'estompent, les monarchistes sont peut-être déjà en train de répéter leurs révérences pour la visitedu roi Charles et de la reine Camilla, les 26 et 27 mai.

Tiré de Canadian Dimension

Mardi 27 mai 2025 / DE : Morgan Duschesney
Traduction Johan Wallengren

Ce genre de visite m'incite à remettre en question tant la valeur que la raison d'être de la royauté. Je ne ressens aucune loyauté personnelle vis-à-vis de ces riches étrangers dont les aïeux sans scrupules ont cruellement opprimé les ancêtres de nombreux Canadiens, y compris les miens. Néanmoins, le gouvernement canadien et de nombreuses institutions restent épris de la monarchie, faisant fi des pans sombres de son histoire.

La visite de Charles me rappelle que la plupart des Canadiens acceptent sans mot dire la légitimité d'un pouvoir public-privé ne relevant d'aucune autorité. Cette déférence continue de faciliter la violence militaire perpétrée pour protéger et accroître la rentabilité de sociétés transnationales, tandis que d'innombrables vies, voire des cultures, sont détruites.

Pareille vénération contribue à expliquer la présence persistante de figures royales archaïques dont les rôles publics sont souvent défendus à tort comme étant simplement cérémoniels plutôt qu'idéologiques. À cet égard, il y a absolument lieu de faire ressortir certains faits concernant le roi actuel.

Le roi Charles et sa riche famille reçoivent encore de généreux subsides publics. Ce soutien financier, officiellement justifié par la popularité de la royauté en tant qu'attraction touristique lucrative, donne l'impression que la famille royale est devenue une entreprise commerciale ayant des liens étroits avec l'État. Or, cette entreprise touristique n'est que l'avatar le plus récent de la relation transactionnelle de la royauté britannique avec le gouvernement.

Il n'est pas vraiment plausible que la royauté britannique ait acquis ses richesses et possessions historiques en se pliant à des pratiques commerciales conventionnelles au lieu de recourir à la coercition économique et militaire. Pourquoi passer par des transactions légales lorsque votre pouvoir militaire réduit au silence ou écrase l'opposition faisant obstacle à vos desseins ?
Comme beaucoup d'hommes fortunés, Charles dévie une portion des revenus dont il a hérité vers des œuvres de bienfaisance, telles que des bourses d'études et des programmes pour la jeunesse. Cette modeste largesse n'est qu'une maigre réparation pour des siècles d'exploitation royale aux dépens de peuples sans chance de résistance à la domination britannique.

Sont dévolus à Charles, à titre de roi, la fortune privée de sa mère et les revenus annuels du duché de Lancaster. Son fils William héritera de sa fortune privée et de ses revenus annuels d'investissement de l'ordre de 30 millions de dollars provenant du duché de Cornouailles. Aucune tête couronnée n'est tenue d'utiliser ses fonds privés pour financer des activités publiques ; une subvention souveraine (Sovereign Grant) permet de voir à de telles dépenses.

Cette fameuse « subvention », qui permet de couvrir les dépenses royales, provient d'un « ensemble de propriétés et de fermes britanniques qui génèrent des centaines de millions de livres chaque année ». Le roi ou la reine « verse » les revenus en question au gouvernement britannique, qui en rétrocède un certain pourcentage aux fins de financement des fonctions royales. Comme cet apport ne suffit jamais à couvrir toutes les dépenses royales, le solde est payé par le contribuable britannique.

Contrairement à la perception du grand public, le roi Charles exerce un pouvoir politique important ayant une incidence sur la vie des Britanniques, des Canadiens et des autres citoyens du Commonwealth. Le monarque ou la monarquesse donne la sanction royale après l'adoption des projets de loi par le Parlement britannique – rôle qu'endosse le ou la gouverneur(e) général(e) au Canada, emblème du lien historique qui unit le Canada à la Grande-Bretagne.

Cependant, à cette prérogative d'assentiment royal dont bénéficie Charles s'ajoute le privilège du consentement royal, un processus par lequel le roi ou la reine « est informé(e) à l'avance des projets de loi et invité(e) à les approuver ». Le consentement royal s'applique aussi bien aux pouvoirs fondamentaux de l'État qu'aux lois « touchant les revenus, les biens ou les intérêts de la couronne ».

Bien que les origines exactes de cette pratique ne soient pas claires, elle donne l'impression que la royauté, qui ne relève d'aucune autorité, peut s'immiscer dans les affaires parlementaires pour servir ses propres intérêts. Il n'existe aucune justification démocratique à un tel accès privilégié, surtout au regard des vastes propriétés et portefeuilles d'investissement dont est dotée la famille royale.

Lors de sa visite au Canada, le roi prononcera le discours du Trône, intervention personnelle qui est censée conférer de l'autorité à une déclaration gouvernementale qui sonnerait mieux si un citoyen canadien en faisait la lecture. Outre cela, il est attendu de Charles qu'il assiste aux habituelles démonstrations militaires et fasse un tour en carrosse doré. Il prendra également le temps de planter quelques arbres et de rencontrer le premier ministre.

Le prestige du roi est allé en se ternissant, mais il pourrait regagner un certain lustre en rencontrant Donald Trump, un personnage peu sûr de lui accro aux flatteries. Compte tenu de la vénération de Trump pour le statut social et le pouvoir, Charles pourrait peut-être réussir à atténuer l'hostilité du président américain à l'égard du Canada en traitant avec celui-ci d'égal à égal.

Tant que le roi Charles ne fera pas preuve d'une véritable noblesse en défendant publiquement des causes impopulaires telles que l'arrêt du génocide israélien à Gaza, aucun traitement de faveur ne devrait lui être réservé. Au contraire, qu'on le mette au défi d'expliquer son penchant pour des platitudes insipides alors que les gouvernements occidentaux soutiennent militairement, financièrement et diplomatiquement des régimes aux mœurs brutales.

Le silence public de Charles sur les atrocités commises en ce monde offense de nombreux Canadiens qui se voient obligés de payer ses frais de voyage, de subir des fermetures de routes et d'endurer les obséquieux commentaires des flagorneurs officiels et des monarchistes du privé qui se disputent la couverture des médias grand public.

Comme les vampires qui attendent à la fenêtre, les membres de la famille royale ont besoin d'une invitation pour entrer. Leur présence sur le sol canadien peut donc facilement être contrecarrée : il suffit de les ignorer. Malheureusement, les officiels canadiens ne sont pas prêts à assumer le coût politique inhérent au fait de traiter le roi comme un courant d'air.

Morgan Duchesney est un écrivain canadien et un professeur de karaté dont les travaux ont été publiés dans Canadian Dimension, Humanist Perspectives, Adbusters, Briarpatch, Shintani Harmonizer, Victoria Standard, Hampton Institute et Ottawa Citizen. En plus de ses écrits politiques, il a publié des travaux sur les arts martiaux ainsi que des nouvelles.

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L’absurde budget Carney via Trump et l’OTAN

3 juin, par Pierre Jasmin — , ,
Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne, Par Pierre Jasmin, (…)

Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne,

Par Pierre Jasmin, secrétaire général des Artistes pour la Paix

Le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (United Nations Office for Outer Space Affairs, UNOOSA) est une organisation de l'Assemblée générale des Nations unies chargée des questions liées à l'espace mise sur pied le 13 décembre 1958. Elle maintient notamment le registre des objets lancés dans l'espace. Basé au Vienna International Centre en Autriche, l'organisme est dirigé depuis 2023 par Aarti Holla-Maini qui a succédé à Simonetta Di Pippo.

Un budget totalement déséquilibré

Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne, après avoir « amadoué » Trump en lui présentant des promesses de budget militaire haussé à 82 milliards de $ dès 2030 et cela, sans compter les 61 milliards de $ que Trump lui réclame pour son Dôme d'or et les nouvelles exigences de l'OTAN à 5% du P.I.B. à ses 32 pays membres. Ayant évité NOTRE question posée par notre pétition du 7 mai où va notre humanité si on laisse un génocide se produire, les éditorialistes mainstream, toujours irresponsables, cachent comme ils peuvent la dénonciation de l'ancien ministre libéral des Affaires extérieures, Lloyd Axworthy, de ce Dôme d'or avalé par Carney. Fiction irréalisable comparable au programme Star Wars (abandonné par Reagan), le Dôme d'Or ridiculisé par le caricaturiste de LA PRESSE Serge Chapleau, met en outre en danger les ententes de l'ONU sur l'espace non militarisé, qui empêchent la Chine, déclarée impérialiste par la propagande médiatique (i), d'avoir le feu vert pour exploiter son indéniable avantage technologique creusé par ses universités bien financées (contrairement à Harvard et autres attaquées par Trump).
Le professeur Byers invité par Science for Peace

Parlons, puisque les médias n'en parlent pas, de la présentation fort pertinente du professeur Michael Byers, co-directeur de l'Outer Space Institute (UBC) affilié à l'UNOOSA (voir plus haut) devant 35 membres de SCIENCE FOR PEACE mercredi le 14 mai à Toronto. J'ai assisté à toute la présentation par zoom.

1- Il y a demandé le retour de l'idéal ONUSIEN du peacekeeping interrompu au cours des 30 dernières années du gouvernement canadien. Le Canada pourrait agir en toute légalité à Gaza et en Ukraine, en étonnant le monde entier par un retour d'influence auquel il a tourné le dos, en préférant prendre de l'argent à l'aide internationale pour le verser dans le puits sans fond de « la Défense ».

2- Le gouvernement prétend protéger notre North, strong and free (dixit le discours du trône de Charles III) de « la Russie qui possède 50% de l'Arctique total et n'a aucune intention de s'emparer de notre Arctique. Et pourquoi la Chine envahirait-elle notre Arctique dont elle possède légalement toutes les mines » a dit le professeur Byers ?

3- Pourquoi construire des frégates militaires Irving-Lockheed à plus de cent milliards de $, alors que « les besoins ne sont que pour des brise-glaces dotés d'armes opérationnelles aux mains de la RCMP contre les contrebandiers » ?

4- « Pourquoi construire des F-35 contrôlés par les USA et pour lesquels la main d'œuvre en pilotes et en techniciens est à peu près impossible à trouver ? » Absurde pour le professeur pour une fois d'accord avec Elon Musk qui les déclare obsolètes, vu le progrès des drones militarisés. En conclusion, le professeur a dénoncé l'augmentation du budget militaire à 2% du PIB canadien comme « absurde et contreproductif ».

La réplique yankee ne s'est pas fait attendre - la mienne, un peu

Deux jours après, l'ambassadeur américain Pete Hoekstra prenait la parole à la Chambre Canadienne de Commerce à Ottawa pour vanter les F-35 au nom de « l'interopérabilité » et le Dôme d'Or, comme « une extension bienvenue de NORAD ».

Personnellement, je m'explique mal pourquoi des pacifistes canadiens-anglais articulés comme Doug Roche, Steven Staples (Peace Quest), Robin Collins, Cesar Jaramillo qui vient de démissionner comme porte-parole de Project Ploughshares où il était en porte-à-faux avec son fondateur Ernie Regehr plus pacifiste, évitent par peur du gouvernement de dénoncer unanimement et fort le biais pro-nucléaire de Carney (ii) et l'OTAN comme le font

1- Le Réseau canadien pour la paix et la justice (iii)

2- Medea Benjamin, cofondatrice de CODEPINK et de GLOBAL EXCHANGE, organisme
international de défense des droits de la personne - merci pour cette terminologie à l'Artiste pour la Paix 1992 Simonne Monet-Chartrand, membre alors de la Voix des Femmes, qui a toujours demandé qu'elle succède à l'expression « droits de l'homme » - et
3- David Swanson de World beyond War .
C'est dans un ouvrage préfacé par le professeur Jeffrey Sachs de l'Université de Columbia, proche conseiller du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (on trouve sur youtube ses conférences européennes qui démolissent le proto-fascisme d'Ursula von der Leyen).
Cet ouvrage publié au Québec en français par LUX s'intitule fort justement : L'OTAN, une alliance au service de la guerre.

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Gaza mérite plus que des mots, M. Carney

Monsieur le Premier Ministre Mark Carney, la société civile québécoise est témoin depuis des mois de l'insoutenable inhumanité imposée par Israël au peuple de Gaza. En silence, (…)

Monsieur le Premier Ministre Mark Carney, la société civile québécoise est témoin depuis des mois de l'insoutenable inhumanité imposée par Israël au peuple de Gaza. En silence, ou presque. Cela suffit.

Voir tous les jours des civils — en majorité des femmes et des enfants — mourir de faim, succomber à leurs blessures dans des hôpitaux assiégés ou tomber sous les bombes nous indigne. Voir des travailleurs humanitaires et des journalistes assassinés impunément est inacceptable. Voir le droit humanitaire international bafoué par un État dit démocratique et ses dirigeants accusés de crimes de guerre est tout aussi révoltant.

Vingt mois et plus de 50 000 morts plus tard, infrastructures détruites et terres massacrées, la famine accable dans la bande de Gaza une population exsangue.

Nous refusons d'être maintenus dans l'impuissance et la passivité. Nous refusons le jugement que l'Histoire portera sur notre silence.

Nous appuyons fermement la position prise par le gouvernement du Canada le 19 mai dernier dans une déclaration commune avec la France et le Royaume-Uni. Devant les « actes honteux » du gouvernement Nétanyahou, les trois États demandent la fin de l'offensive militaire et le déploiement de l'aide humanitaire cruellement nécessaire, et se disent prêts, sinon, à prendre des « mesures concrètes ».

Nous, de la société civile, demandons aux élus d'aller plus loin que les mots, et plus rapidement. M. Carney, nous vous demandons de faire pression avec vos alliés pour que s'accélère la distribution d'eau, de nourriture et de soins de santé à la population de Gaza par les agences des Nations unies. Nous réclamons également la déclaration d'un cessez-le-feu immédiat de même que la libération immédiate des otages.

Il est temps de retirer tout appui au gouvernement Nétanyahou, notamment en cessant de vendre et de livrer de l'armement à Israël. Il faut aussi cesser toute importation en provenance des colonies illégales de Cisjordanie.

Nous proposons que le Canada joue un rôle prépondérant dans la pacification de la région, fort de son expérience en maintien de la paix et fort de ses nombreuses personnalités extrêmement qualifiées pour intervenir, dont le général Roméo Dallaire ainsi que les juges Louise Arbour et Louise Otis.

Notre intervention ne justifie en rien les actions terroristes du Hamas et nous réfutons à l'avance toute accusation d'antisémitisme. Nous sommes solidaires des Israéliens et Israéliennes, qui n'approuvent ni le gouvernement Nétanyahou ni le massacre mené en leur nom et qui recherchent une paix juste et équitable.

Nous parlons au nom de la société civile. Mesdames et messieurs les élus, à votre tour d'agir.

* La liste complète des signataires est ici.

Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne,

Par Pierre Jasmin, secrétaire général des Artistes pour la Paix

Le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (United Nations Office for Outer Space Affairs, UNOOSA) est une organisation de l'Assemblée générale des Nations unies chargée des questions liées à l'espace mise sur pied le 13 décembre 1958. Elle maintient notamment le registre des objets lancés dans l'espace. Basé au Vienna International Centre en Autriche, l'organisme est dirigé depuis 2023 par Aarti Holla-Maini qui a succédé à Simonetta Di Pippo.

Un budget totalement déséquilibré

Afin d'éviter le dévoilement des conséquences budgétaires de ses décisions inacceptables, notre banquier national Carney repousse son budget à l'automne, après avoir « amadoué » Trump en lui présentant des promesses de budget militaire haussé à 82 milliards de $ dès 2030 et cela, sans compter les 61 milliards de $ que Trump lui réclame pour son Dôme d'or et les nouvelles exigences de l'OTAN à 5% du P.I.B. à ses 32 pays membres. Ayant évité NOTRE question posée par notre pétition du 7 mai où va notre humanité si on laisse un génocide se produire, les éditorialistes mainstream, toujours irresponsables, cachent comme ils peuvent la dénonciation de l'ancien ministre libéral des Affaires extérieures, Lloyd Axworthy, de ce Dôme d'or avalé par Carney. Fiction irréalisable comparable au programme Star Wars (abandonné par Reagan), le Dôme d'Or ridiculisé par le caricaturiste de LA PRESSE Serge Chapleau, met en outre en danger les ententes de l'ONU sur l'espace non militarisé, qui empêchent la Chine, déclarée impérialiste par la propagande médiatique (i), d'avoir le feu vert pour exploiter son indéniable avantage technologique creusé par ses universités bien financées (contrairement à Harvard et autres attaquées par Trump).
Le professeur Byers invité par Science for Peace

Parlons, puisque les médias n'en parlent pas, de la présentation fort pertinente du professeur Michael Byers, co-directeur de l'Outer Space Institute (UBC) affilié à l'UNOOSA (voir plus haut) devant 35 membres de SCIENCE FOR PEACE mercredi le 14 mai à Toronto. J'ai assisté à toute la présentation par zoom.

1- Il y a demandé le retour de l'idéal ONUSIEN du peacekeeping interrompu au cours des 30 dernières années du gouvernement canadien. Le Canada pourrait agir en toute légalité à Gaza et en Ukraine, en étonnant le monde entier par un retour d'influence auquel il a tourné le dos, en préférant prendre de l'argent à l'aide internationale pour le verser dans le puits sans fond de « la Défense ».

2- Le gouvernement prétend protéger notre North, strong and free (dixit le discours du trône de Charles III) de « la Russie qui possède 50% de l'Arctique total et n'a aucune intention de s'emparer de notre Arctique. Et pourquoi la Chine envahirait-elle notre Arctique dont elle possède légalement toutes les mines » a dit le professeur Byers ?

3- Pourquoi construire des frégates militaires Irving-Lockheed à plus de cent milliards de $, alors que « les besoins ne sont que pour des brise-glaces dotés d'armes opérationnelles aux mains de la RCMP contre les contrebandiers » ?

4- « Pourquoi construire des F-35 contrôlés par les USA et pour lesquels la main d'œuvre en pilotes et en techniciens est à peu près impossible à trouver ? » Absurde pour le professeur pour une fois d'accord avec Elon Musk qui les déclare obsolètes, vu le progrès des drones militarisés. En conclusion, le professeur a dénoncé l'augmentation du budget militaire à 2% du PIB canadien comme « absurde et contreproductif ».

La réplique yankee ne s'est pas fait attendre - la mienne, un peu

Deux jours après, l'ambassadeur américain Pete Hoekstra prenait la parole à la Chambre Canadienne de Commerce à Ottawa pour vanter les F-35 au nom de « l'interopérabilité » et le Dôme d'Or, comme « une extension bienvenue de NORAD ».

Personnellement, je m'explique mal pourquoi des pacifistes canadiens-anglais articulés comme Doug Roche, Steven Staples (Peace Quest), Robin Collins, Cesar Jaramillo qui vient de démissionner comme porte-parole de Project Ploughshares où il était en porte-à-faux avec son fondateur Ernie Regehr plus pacifiste, évitent par peur du gouvernement de dénoncer unanimement et fort le biais pro-nucléaire de Carney (ii) et l'OTAN comme le font

1- Le Réseau canadien pour la paix et la justice (iii)

2- Medea Benjamin, cofondatrice de CODEPINK et de GLOBAL EXCHANGE, organisme
international de défense des droits de la personne - merci pour cette terminologie à l'Artiste pour la Paix 1992 Simonne Monet-Chartrand, membre alors de la Voix des Femmes, qui a toujours demandé qu'elle succède à l'expression « droits de l'homme » - et
3- David Swanson de World beyond War .
C'est dans un ouvrage préfacé par le professeur Jeffrey Sachs de l'Université de Columbia, proche conseiller du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (on trouve sur youtube ses conférences européennes qui démolissent le proto-fascisme d'Ursula von der Leyen).
Cet ouvrage publié au Québec en français par LUX s'intitule fort justement : L'OTAN, une alliance au service de la guerre.

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Le SPEDE dore de sucre l’amère pilule de la CAQ et des entreprises

3 juin, par Marc Bonhomme — , ,
Vu de loin, il semble que par rapport aux autres provinces canadiennes et aux états des ÉU, le Québec, avec la Californie, sont devenus les champions de la lutte climatique par (…)

Vu de loin, il semble que par rapport aux autres provinces canadiennes et aux états des ÉU, le Québec, avec la Californie, sont devenus les champions de la lutte climatique par le maintien de leur tarification du carbone. Pendant que le gouvernement canadien, sous la pression du slogan « Axe the Tax » des Conservateurs trumpiens, abandonnait sa taxe carbone applicable au transport, mais non celle applicable aux grands pollueurs industriels,« [l]es élus de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont appuyé mercredi [8 avril] le texte d'une motion de Québec solidaire demandant que ‘‘l'Assemblée nationale réaffirme son engagement envers le maintien [de la Bourse du carbone] au Québec''. Aucun député en Chambre ne s'y est opposé. » Unanimes, les parlementaires québécois ont fait un pied-de-nez au chef du parti Conservateur du Québec sans aucune représentation au parlement malgré que son parti ait obtenu 13 % du vote populaire aux élections de 2022 contre 15.5 % pour Québec solidaire avec ses onze élu-e-s.

Ce « front républicain » parlementaire contre la droite extrême en déni de l'enjeu climatique s'est drapé de la mesure-phare du capitalisme vert soit le marché du carbone californien-québécois dit SPEDE. Pour reprendre les propos du président du Comité consultatif->https://www.ledevoir.com/environnement/883444/crise-climatique-nous-coutera-dizaines-milliards-dollars ?] sur les changements climatiques [CCCC] du gouvernement du Québec, « L'objectif, pour le bien commun, est de sortir des énergies fossiles et de réduire les émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement possible pour respecter les engagements de l'Accord de Paris sur le climat. Il faut donc envoyer un signal de prix, c'est-à-dire augmenter le prix des énergies fossiles, pour inciter les gens à changer leurs comportements [je souligne], ce qui est essentiel. […] Si on continue sur notre trajectoire d'émissions de gaz à effet de serre, on se dirige vers un scénario catastrophique qui entraînera des coûts très élevés pour nos sociétés. Nous n'avons pas le choix. »

D'ajouter fort à propos le directeur général d'Ouranos et aussi membre du CCCC, « il est stratégique de passer le plus vite possible du pétrole à l'électricité. Nous en sortirons nettement gagnants. Au lieu de dépenser de l'argent pour acheter du pétrole qui est produit ailleurs, on peut dépenser de l'argent chez nous, dans nos propres ressources et dans une entreprise qui est la propriété du gouvernement. On dit qu'on veut acheter davantage au Québec et boycotter les États-Unis. C'est une belle occasion de le faire, surtout qu'on dépense des sommes spectaculaires chaque année pour acheter du pétrole. »

Pour ces maigrelets succès Québec mise sur le marché carbone et l'auto solo

Ces deux experts auraient pu ajouter que « [l]e Québec est encore loin de ses objectifs de GES, malgré des signaux encourageants » comme le titrait Le Devoir. Le truc de la CAQ pour dorer la pilule consiste justement à joindre au déficient bilan proprement québécois les achats de droits de polluer issus du marché du carbone de la Californie. Résulte de ce tour de passe-passe qu'en 2022, dernière année disponible, le Québec aurait réduit ses GES de 18.8% et non pas de seulement 7.1% par rapport à 1990 en soustrayant des GES produits au Québec les « droits de polluer » achetés en Californie. Quand on examine la liste détaillée des mesures proprement québécoises pour atteindre l'objectif de 2030, on s'aperçoit que sur 22 mesures seulement 5 ont atteint la marque d'au moins 25 % dont 4 concernent directement ou indirectement l'électrification de l'auto solo. Quant au transport collectif, il semble oublié.

La stratégie du gouvernement du Québec consiste donc à tout changer pour que rien ne change. Il s'agit d'électrifier tels qu'ils sont tant la structure économique du Québec, en ajoutant une augmentation de la production électrique de 50% en partie au bénéfice du secteur privé, que le mode de consommation de masse assis sur l'auto solo, la maison « campagnarde », la ville tentaculaire, l'agro-industrie et le régime alimentaire carné et ultra-transformé. Encore plus dommageable, cet objectif de baisse des gaz à effet de serre de 37.5 % d'ici 2030 par rapport à 1990 est loin du compte du GIEC pour ne pas dépasser le seuil critique d'un réchauffement planétaire de 1.5°C, probablement déjà atteint, mâtiné des principes d'équité du Sommet de Rio en 1992.

La catastrophe est à ce point à nos portes que « [s]elon de nouvelles données de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, les températures mondiales pourraient atteindre près de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels pour la première fois au cours des cinq prochaines années. » Le respect de ces deux contrainteshttps://oxfam.qc.ca/cop26-quebec-climat/ signifierait pour le Québec, selon le Réseau action climat Canada, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Équiterre, Greenpeace, Nature-Québec, la Fondation David Suzuki et OxfamQuébec, un objectif de baisse des deux tiers et non d'un peu plus du tiers.

Le marché et taxe carbone misent sur le marché pour mater le réchauffement

Ceci dit, les commentaires de ces deux experts sont par ailleurs tout à fait pertinents, en particulier le rapport entre la sortie des hydrocarbures et la rupture vis-à-vis le chantage trumpiste. Le hic, tel que je l'ai souligné, c'est le fondement mercantile de leur politique, une politique correctrice qui loin de rompre avec le « marché », sous le joug de la Finance et de quelques centaines de transnationales, s'y soumet. Ça ne semble pas déranger certains de nos grands organismes écologiques. Mais si c'était quand même efficace, sans doute objecteraient-ils. Chat noir, chat blanc, pourvu qu'il attrape la souris disait Deng Xiaoping. C'est que justement il ne l'attrape pas. La modification des rapports de prix même importante, en l'absence de restructurantes politiques gouvernementales impulsées par la lutte sociale et la myriade de micro-projets alternatifs, ne transforme en rien ou si peu ou si lentement la structure urbaine, le lien ville-campagne, le système de transport basée sur l'auto solo, le camion et la maison « campagnarde » avec son énergivore étalement dévoreur de nature.

Socialement ce système emprisonne le peuple-travailleur dans le piège de la dette bancaire d'où la contradiction entre la fin du monde et la fin du mois. Si, de surcroît, on lui inflige une taxe carbone ou une tarification due au marché carbone, soit l'équivalent d'une régressive taxe de vente c'est-à-dire l'ajout du même montant à l'achat du produit carboné quelque soit le revenu de l'acheteur, cette taxe ou ce tarif se mue en goutte qui fait déborder le vase de l'injustice jusqu'à la révolte. Telle fut la base matérielle du soulèvement de la révolte des Gilets jaunes en France en 2018. Bien que ce mouvement ne fut pas à l'initiative de l'extrême-droite il a ouvert une brèche vers le ralliement populaire au néofascisme qui instrumentalise les augmentations de prix et de coût attribuables au marché ou taxe carbone ou autres mesures écologiques. Ce fut le cas par exemple de la révolte de ces petits et moyens propriétaires que sont les agriculteurs européens et aussi québécois en 2024. Et c'est encore plus vrai en période d'augmentation du coût de la vie sur fond d'austérité.

La taxe carbone redistributive fédérale restait centrée sur l'efficacité du marché

Afin de parer à cette main tendue à l'extrême droite dont la négation ou la minimisation du réchauffement planétaire est une marque de commerce, le gouvernement canadien avait mis en place une taxe carbone redistributive à la Hansen dorénavant abandonnée par le gouvernement Carney. En autant que la redistribution est fréquente — elle était aux trois mois pour la taxe d'Ottawa — afin d'éviter l'obligation de détenir un fonds de roulement dont ne dispose pas les plus pauvres, la taxe carbone de régressive devenait quelque peu progressive. Le hic c'est qu'elle ne fournit pas à l'État les moyens financiers d'une politique d'intervention seule en mesure de restructurer l'économie. On me répondra, avec raison, que l'État devrait plutôt financer cette politique en imposant capital, profits, richesse et hauts revenus comme ça devrait être le cas pour n'importe quelle politique gouvernementale.

Le problème crucial, cependant, est que cette taxe carbone redistributive, habituellement l'épine dorsale d'une politique climatique, laisse entendre que c'est par la modification des rapports de prix, donc par l'intermédiaire du marché, qu'adviendra la victoire contre le réchauffement climatique. Elle est donc une incitation à la minimisation de l'interventionnisme étatique que ce soit dans les secteurs du logement, du transport, de l'énergie, de l'agriculture et de l'urbanisme. De ce constat découle la nécessité, et soi-disant la possibilité étant donné la redistribution, que cette taxe pour être efficace s'élève rapidement, jusqu'à une hauteur de ±200 $US la tonne de CO2 selon certains experts et l'EPA étasunienne pré-Trump, et même davantage.

La taxe carbone fédérale s'élevait à 80 $ la tonne de CO2 avant de disparaître alors que le prix du marché carbone québécois s'élève à ±40 $ soit environ 10¢ le litre pour l'essence. On conçoit que l'augmentation de la taxe et du prix carbone pour raison d'efficacité ne peut que forcer les gouvernements à intervenir à moins de croire que les transnationales le feront à temps et assez rapidement par euxmêmes. C'est ce que croit le gouvernement fédéral qui maintient la taxe s'appliquant aux industries laquelle cependant n'est pas redistributive. Un niveau élevé, surtout s'il n'est pas redistributif, ne peut faire autrement que dérouler le tapis rouge à l'extrême-droite étant donné l'effet-choc de la hausse des prix sur le peuple-travailleur, redistribution ou non. C'est sur cet effet qu'a joué avec succès le parti Conservateur canadien malgré qu'il se soit fait damer le pion par les Libéraux.

Le marché carbone SPEDE, un cadeau aux entreprises sous couvert écologique

La CAQ, en conservant son marché carbone, dit SPEDE, intégré à celui de la
Californie serait-elle devenue la championne canadienne de la lutte climatique au Canada ? Il y a ici anguille sous roche. D'avouer un membre du CCCC interviewé par Actualités UQAM à l'automne 2024, « Il faut aussi souligner que le marché constitue une source de revenus significative pour le Québec. Plus de 9,2 milliards de dollars ont été amassés depuis le lancement du marché du carbone, en 2013… » On a vu plus haut le peu d'efficacité du Fonds d'électrification et de changements climatiques (FECC), alias Fonds Vert, alimenté par le SPEDE et son préjugé favorable à l'auto solo électrique. En plus, cette taxe régressive, rappelons-le, a fourni une belle excuse à la CAQ pour réduire l'impôt sur les revenus, lui progressif.

Au moins, dira-t-on, ce sont les entreprises qui doivent débourser pour acheter les droits de polluer émis par l'État nécessairement en diminution chaque année. Formellement oui, réellement non, car comme toute taxe de vente, le coût est refilé à l'acheteur consommateur au bout de la ligne, ce qui est très évident pour l'achat de carburant pour les véhicules. Quant aux permis pour les industries, « une fraction non négligeable des permis, autour de 30%, […] sont alloués gratuitement par les gouvernements à certaines industries davantage exposées à la concurrence internationale. […] Par exemple, les alumineries, cimenteries, papetières et usines chimiques reçoivent beaucoup de permis gratuits, mais leur nombre décroît d'année en année. […] Les émetteurs du secteur des combustibles fossiles, qui comptent pour environ 50% des émissions de GES au Québec, ne reçoivent aucun permis gratuit. »

« Il y a environ 125 entreprises au Québec, dont 80 émetteurs industriels, qui sont assujetties au marché du carbone. Ces entreprises représentent 75 à 80 % de toutes les émissions de GES du Québec. » En plus des permis gratuits, les entreprises ont pu accumuler des permis non utilisés à cause d'un nombre de droits trop généreux les premières années et suite aux réductions de production lors de la pandémie, permis qui restent ensuite valables. Si ce cumul a été modeste au Québec, il a été plus important en Californie donc rachetable à bon marché par des entreprises du Québec. En plus, pour rassurer l'anxiété des entreprises, le SPEDE comporte une réserve soit « une provision qui permettrait au gouvernement, si jamais le prix du marché devenait trop élevé, d'ajouter des crédits au prix de la réserve [qui agit] comme un prix plafond. » Le CCCC voudrait voir disparaître graduellement tant les droits de polluer en excédant que ceux de la réserve d'ici 2030. À voir.

Comme si ça ne suffisait pas, viennent ensuite les crédits compensatoires surtout applicables aux forêts qui ensuite brûlent et ainsi envoient dans l'atmosphère leur CO2 emmagasiné :

Si une entreprise dans un secteur non couvert [agriculture, déchets] réduit ses émissions de GES, elle peut créer un crédit compensatoire et une entreprise assujettie peut acheter ce crédit. […] Actuellement, ces crédits ne peuvent pas compter pour plus que 8% du total de leurs droits d'émission. […] En plus des secteurs non couverts, les milieux naturels, en particulier la foresterie, ont aussi été mis à contribution pour la création de crédits compensatoires. […] Toutefois, la comptabilité des émissions est beaucoup plus incertaine dans le secteur forestier que dans celui des déchets et ou de l'agriculture. Et cette incertitude n'a pas diminué avec le temps, surtout avec les risques de feux de forêt. […] Le Québec avait édicté des règles très strictes sur les crédits forestiers, par rapport à la Californie. Cela a fait en sorte qu'il y a eu zéro crédit forestier généré au Québec et plusieurs dizaines de millions en Californie. Comme les crédits forestiers représentent 80 % des crédits compensatoires, soit beaucoup plus que ceux provenant de l'agriculture ou du secteur des déchets, et compte tenu de l'incertitude par rapport à la valeur véritable de ces crédits, nous [le CCCC] avons proposé qu'ils soient exclus. […] Pour ce qui est de la foresterie, nous proposons de garder la base réglementaire du Québec et que ce soit le gouvernement qui achète ces crédits pour appliquer les réductions de GES équivalentes au bilan québécois.

Québec solidaire est « pressé » de sauver le SPEDE californien au profit de la CAQ

Comme on l'a vu plus haut, la Californie a sauvé, ou presque, la mauvaise performance du Québec en ce qui concerne la réduction des GES :

Entre 2015 et 2020, qui est la dernière année pour laquelle nous avons des données complètes, le Québec était un importateur net de droits d'émission de GES. C'est en achetant des permis aux Californiens qu'il a pu respecter ses plafonds d'émission. Cela signifie que la Californie a dépassé son objectif de 2020 et fait plus de réductions que prévu, alors que le Québec en a fait moins. Comment expliquer cela ? En Amérique du Nord, le secteur le moins cher à décarboner au cours de la dernière décennie était la production d'électricité. En Californie, il y a eu des occasions de fermer des centrales au charbon à relativement peu de frais, alors qu'au Québec, la production d'électricité était déjà décarbonée. Donc, d'une certaine façon, le Québec a profité de la possibilité d'éliminer des GES dans le secteur de la production d'électricité en Californie.

La CAQ, et les Libéraux et le PQ avant elle, ont fait avec le SPEDE une bonne affaire au profit des entreprises et aux dépens du peuple-travailleur tout en ayant l'air d'être des champions de l'écologie. Et il a fallu que Québec solidaire en rajoute une couche en prenant l'initiative d'une motion pro-SPEDE appuyée unanimement. Quel beau cadeau à l'extrême-droitiste parti Conservateur du Québec qui a habilement copié le « Axe the Tax » du parti Conservateur du Canada. Cette revendication lui a valu un énorme succès populaire avant que les Libéraux ne lui coupe l'herbe sous les pieds en reprenant sa revendication à leur compte et ensuite en se montrant des défenseurs plus conséquents contre Trump que le chef Conservateur qui l'admire et l'imite.

Pour le professeur-expert Pineau, il faut restructurer de fond à comble la société

Faut-il insister que la véritable alternative au négationnisme Conservateur n'est pas le capitalisme vert dont le marché ou la taxe carbone sont le noyau fiscal mais une société du soin et du lien à radicale décroissance matérielle dont l'expropriation de la Finance est le noyau dur anticapitaliste. Ce tournant qui est plutôt une rupture serait-il irréaliste ? Ce n'est pas ce que pense l'expert Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie de HEC Montréal et coauteur de la 11e édition de l'État de l'énergie au Québec parue en février dernier :

M. Pineau pense que, si le Québec veut atteindre rapidement son objectif, il doit en premier lieu retirer des automobiles des routes. « Ça ne prendrait pas des investissements économiques très forts, ça demanderait surtout de miser davantage sur le covoiturage, le transport en commun, l'autopartage et les transports actifs. Tout ça, ce sont des choses qu'on peut déployer assez rapidement », explique le spécialiste du secteur de l'énergie. Pour inverser la tendance, le professeur Pineau appelle donc les gouvernements à faire des changements structurels — revoir l'aménagement du territoire et le transport, notamment, mais aussi nos bâtiments, nos industries et nos habitudes de vie. « Si on voulait vraiment se mettre sur une trajectoire de carboneutralité, les améliorations à la marge ne suffiraient pas ».

Marc Bonhomme, 31 mai 2025
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca

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Que se trame-t-il chez Stablex ?

3 juin, par Climat Québec — , ,
Blainville, mercredi 28 mai 2025 - La Coalition des citoyens de Blainville et Climat Québec s'inquiètent de ce qu'ils observent lors de vigies devant Stablex. Des indices (…)

Blainville, mercredi 28 mai 2025 - La Coalition des citoyens de Blainville et Climat Québec s'inquiètent de ce qu'ils observent lors de vigies devant Stablex. Des indices préoccupants laissent croire que l'entreprise Stablex pourrait avoir obtenu – ou croire pouvoir s'octroyer – une autorisation spéciale pour devancer ses travaux d'aménagement de la cellule 6 à Blainville. Alors que la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs interdit toute activité de défrichage entre avril et septembre, des préparatifs sont déjà en cours sur le site pour entamer les travaux dès le début juin.

« Après la mairesse Poulin et la CAQ qui ferment les yeux sur les défaillances du procédé de Stablex, voilà maintenant que le gouvernement fédéral semble ignorer l'empressement de l'entreprise à reprendre les travaux dans la tourbière, en pleine violation de sa propre loi sur la protection des oiseaux migrateurs. Comment se fait-il que Stablex puisse ainsi multiplier les dérives sans jamais être freinée ? » déclare Martine Ouellet cheffe de Climat Québec

La question est donc posée : Stablex a-t-elle bel et bien reçu un passe-droit du gouvernement pour contrevenir à cette protection environnementale essentielle ? Et si ce n'est pas le cas, alors comment expliquer que l'entreprise se prépare à agir en toute illégalité, en pleine saison de nidification ?

Peu importe la réponse, le constat demeure troublant : Stablex outrepasse les règles, au su ou à l'insu des autorités, dans un climat d'opacité inquiétant. Une roulotte de chantier et des systèmes d'éclairage nocturne sont déjà en place, suggérant des travaux de nuit en cours ou à venir. Tout semble indiquer une précipitation inhabituelle, et une volonté d'agir dans l'ombre.

« On sent une urgence, une précipitation anormale, comme si quelque chose devait être caché ou accompli avant que la population ne réalise l'ampleur du projet. C'est inquiétant, et nous exigeons des explications publiques et immédiates. » ajoute Marie-Claude Archambault pour la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex

Que se passe-t-il vraiment chez Stablex ? Pourquoi autant de silence, autant d'improvisation, et autant de risques pris en toute impunité ? Les citoyens de Blainville et du Québec méritent des réponses claires. Et ils les méritent maintenant.

SOURCE :

climat.quebec

communications@climat.quebec

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