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Un journaliste palestinien brûlé vif lors d’une attaque israélienne contre un camp de journalistes à Gaza

La mort du journaliste porte à au moins 210 le nombre total de journalistes tués dans la guerre de Gaza, l'horrible attaque rappelant une frappe aérienne d'octobre.
Tiré d'Agence médias Palestine.
Un journaliste palestinien a été brûlé vif et au moins dix autres personnes ont été blessées lors d'une frappe aérienne israélienne dimanche soir qui visait une tente abritant des journalistes dans le sud de la bande de Gaza.
Des vidéos partagées en ligne montrent le journaliste Hilmi Al-Faqaawi en feu après que la tente dans laquelle il se trouvait à Khan Younis ait été frappée par l'armée israélienne, alors que ses collègues tentaient de le secourir, mais en vain.
Une autre vidéo montre son corps calciné enveloppé dans une couverture et transporté par des personnes.
Neuf autres journalistes et une autre personne ont été blessés et soignés à l'hôpital Nasser, situé à proximité, qui a été la cible d'une frappe aérienne le mois dernier.
L'un des journalistes a été identifié comme étant Ahmed Mansour. Des journalistes et des militants palestiniens ont partagé son image sur les réseaux sociaux et ont déclaré qu'il était toujours dans un état « critique ».
Ces scènes horribles rappellent une frappe aérienne israélienne en octobre dernier, qui a frappé un campement à côté de l'hôpital Al-Aqsa, où des dizaines de civils ont été brûlés vifs.
La mort d'Al-Faqaawi porte à au moins 210 le nombre de journalistes palestiniens tués à Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023.
Le fait de prendre délibérément pour cible des journalistes ou de ne pas faire la distinction entre civils et combattants dans une zone de conflit peut constituer un crime de guerre au regard du droit international humanitaire.
Selon un récent rapport publié par le projet Costs of War de l'Institut Watson pour les affaires internationales et publiques, la guerre à Gaza est le conflit le plus meurtrier jamais connu pour les journalistes. Les conclusions indiquent que plus de journalistes ont été tués dans le territoire palestinien que pendant les deux guerres mondiales, la guerre du Vietnam, les guerres en Yougoslavie et la guerre des États-Unis en Afghanistan réunies.
Israël a repris ses attaques sur Gaza à la mi-mars, après que la guerre se soit largement calmée en janvier grâce à un cessez-le-feu avec le Hamas.
La trêve a vu le Hamas libérer des dizaines de prisonniers israéliens et étrangers en échange de milliers de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.
Plus de 1 330 personnes ont été tuées et près de 3 300 autres blessées depuis la reprise de la guerre. Au total, plus de 50 000 personnes ont été tuées depuis 2023, pour la plupart des civils.
Dimanche soir, le Hamas a déclaré avoir tiré des roquettes sur la ville israélienne d'Ashdod en réponse aux massacres en cours à Gaza. Au moins un projectile aurait atterri, causant des dégâts matériels mais aucune victime.
Traduction : AMP
Source : The New Arab
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Point sur la situation en Cisjordanie occupée le 2 avril 2025

Nos sources : ces informations sont collectées et compilées par une militante anticolonialiste israélienne, et reprises en Israël par des sites contre l'occupation et par des médias palestiniens. En raison des circonstances actuelles, les sources pour ce rapport sont un petit peu plus limitées qu'auparavant, mais les voici : l'Autorité palestinienne de la santé pour la Cisjordanie ; le Croissant Rouge ; l'Office des Nations Unies pour les affaires humanitaires (OCHA) ; WAFA.
Tiré d'Agence médias Palestine.
Toujours en raison des circonstances actuelles, nous peinons à recevoir en temps réel les actualités village par village en Cisjordanie, nous actualiserons donc cet article au fil des informations que nous recevrons de nos correspondant-e-s sur place.
Tués
1. Hamza Muhammad Saeed Khammash, 33 ans, de Naplouse.
2. Omar Zuyoud, 15 ans, de Silat al-Harithiya.
Raids et arrestations
Pendant la nuit, les forces israéliennes ont effectué des raids dans le camp de réfugiés et la ville de Jénine (72e jour consécutif), le camp de réfugiés et la ville de Tulkarem (66e jour consécutif), le camp de réfugiés de Nur Shams (53e jour consécutif), les camps de réfugiés de Sa'ir, Al Shuyukh, Burka, ad-Dhahiriya, Naplouse et Shuafat. Au cours de la journée, ils ont attaqué Anata, Deir Sammit, Kafr Qallil, Issawiya, Bethléem, le camp de réfugiés de Dheisheh, Ramallah, Huwara, Silat al-Harithiya, Azzun, Shuqba et Sanur. Au moins cinq Palestiniens ont été arrêtés.
Camp de réfugiés de Dheisheh
Attaques de l'armée contre les Palestiniens
1. Sa'ir, au nord d'Hébron – raid nocturne. Dommages causés à un véhicule militaire.
2. Al Shuyukh, au nord d'Hébron – raid nocturne. Arrestations.
3. Camp de réfugiés et ville de Tulkarem, camp de réfugiés de Nur Shams – raid nocturne. Pendant la journée, déploiement des forces, affrontements, grenades assourdissantes. Les familles sont empêchées de rentrer chez elles. Un homme de 54 ans est blessé et hospitalisé.
Bilan des victimes dans les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nur Shams depuis le début de l'opération il y a 66 jours :
– 13 personnes tuées, dont un enfant et deux femmes, dont une enceinte de huit mois ;
– plus de 4 000 familles déplacées, plus des dizaines de personnes du quartier nord de Tulkarem ;
‣ 396 maisons totalement détruites, 2 573 autres maisons touchées et inhabitables ;
‣ Entrée des camps de réfugiés bloquée par des digues de terre.
4. Camp de réfugiés et ville de Jénine – les bulldozers continuent de détruire les structures et les infrastructures. Affrontements, gaz lacrymogènes. Bilan depuis le début de l'opération
il y a 72 jours :
‣ 36 personnes tuées ;
‣ Plus de 600 maisons totalement détruites, 3 250 autres maisons touchées et inhabitables ;
‣ Des centaines de personnes arrêtées ;
‣ Plus de 21 000 personnes déplacées.
5. Naplouse. Raid qui a commencé la nuit dans la vieille ville. Véhicules endommagés. Tirs à balles réelles, une personne blessée, morte d'une hémorragie en raison du blocage de l'aide médicale. En outre, une autre personne a été blessée par un véhicule militaire qui l'a renversée.
6. Camp de réfugiés de Dheisheh – déploiement des forces autour de l'entrée du camp. Raid à l'intérieur du camp. Forces auxiliaires, affrontements, tirs à balles réelles et gaz lacrymogènes.
Deux garçons blessés après avoir été violemment battus par des soldats. Trois journalistes agressés, le portefeuille de l'un d'entre eux a été volé, le téléphone portable d'un autre a été cassé. Vandalisme et destruction de biens. Détention et interrogatoires au sol. Arrestations.
7. Silat al-Harithiya, à l'ouest de Jénine – affrontements. Tirs à balles réelles, un mort. Charges explosives activées contre les blindés de l'armée. Quatre Palestiniens blessés.
8. Anata, au nord-ouest de Jérusalem – démolitions le matin, raid le soir.
9. Shuqba, à l'ouest de Ramallah – raid. Fermeture des magasins ordonnée.
10. Sanur, au sud de Jénine – raid et affrontements. Tirs de gaz lacrymogènes.
Attaques palestiniennes contre l'armée
1. Silat al-Harithiya, à l'ouest de Jénine – plusieurs charges explosives activées contre des véhicules militaires blindés.
2. Tubas – Les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne ont exposé et fait exploser une charge explosive dans des conditions contrôlées.
Démolitions, confiscations et blocages
1. Anata, au nord-est de Jérusalem – Maison et camp agricole détruits. Tirs à balles réelles sur un journaliste qui couvrait l'événement. Le journaliste s'est échappé, sa voiture a été endommagée.
2. Kafr Qallil, au sud-est de Naplouse – Ordonnances de démolition émises pour plusieurs structures.
3. Issawiya, Jérusalem – démolition de cabanes et d'une grotte près de la Colline française.
4. Huwara, au sud de Naplouse – confiscation de voitures.
Attaques de colons contre des Palestiniens
1. Mosquée Al-Aqsa, Jérusalem – Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité intérieure, arrive au Mont du Temple et fait le tour de l'enceinte d'Al-Aqsa.
2. À Salfit, les colons poursuivent les travaux sur deux routes menant à des avant-postes à l'ouest de la ville. Des drapeaux israéliens sont suspendus au-dessus d'une maison et menacent le propriétaire de ne pas oser les retirer.
3. À Dura, au sud-ouest d'Hébron, les colons travaillent sur une route menant à un avant-poste sur des terres palestiniennes privées.
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Point sur la situation à Gaza le 2 avril 2025

Nos sources : ces informations sont collectées et compilées par une militante anticolonialiste israélienne, et reprises en Israël par des sites contre l'occupation et par des médias palestiniens. En raison des circonstances actuelles, les sources pour ce rapport sont un petit peu plus limitées qu'auparavant, mais les voici : l'Autorité palestinienne de la santé pour la Cisjordanie ; le Croissant Rouge ; l'Office des Nations Unies pour les affaires humanitaires (OCHA) ; WAFA.
Tiré d'Agence médias Palestine.
Toujours en raison des circonstances actuelles, nous peinons à recevoir en temps réel les actualités à Gaza, nous actualiserons donc cet article au fil des informations que nous recevrons de nos correspondant-e-s sur place.
Général
– Au cours des dernières 24 heures – 100 personnes tuées et 138 blessées ;
– Depuis le 18 mars 2025 – 1 163 personnes tuées et 2 735 blessées ;
– Depuis le 7 octobre 2023 – 50 523 personnes tuées et 11 776 blessées.
‣ Du lever au coucher du soleil, 77 personnes ont été tuées aujourd'hui dans toute la bande de Gaza.
‣ Les boulangeries de la bande de Gaza ont cessé de fonctionner en raison du manque de carburant et du blocage du passage pour l'importation de farine.
Attaques contre Israël
1. Kissufim – sirènes d'alarme craignant l'entrée de drones.
2. 2 roquettes tirées sur Sderot, interceptées.
Bande de Gaza
1. Camp de réfugiés et ville de Jabalia :
– Attaque aérienne de la clinique de l'UNRWA qui abrite environ 700 personnes déplacées. 22 personnes tuées, dont 16 enfants, et blessées. Le ministère palestinien de la Santé signale des corps non identifiables et des parties de corps.
– Une autre attaque contre le camp dans la soirée.
– Jabalia Al Balad – tirs d'artillerie.
2. Beit Lahia :
‣ Bombardement de la rue Al Manshiya. 2 personnes tuées, plusieurs blessées.
‣ Atatra – bombardement, une personne tuée.
Ville de Gaza
1. Attaque aérienne à l'est de la ville.
2. Shuja'iya – une personne tuée alors qu'elle ramassait du bois de chauffage.
3. Bâtiments résidentiels détruits dans la partie sud de la ville.
Bande centrale
1. Deir al-Balah :
– Attaque aérienne dans la nuit du camp de personnes déplacées à l'ouest.
– Une autre attaque à midi.
– Maison bombardée dans le quartier d'Al Bshara.
– Personnel de la police palestinienne bombardé près de la mosquée Al Nassar dans l'après-midi. Quatre personnes tuées, dont un enfant, et d'autres blessées.
2. Camp de réfugiés de Nuseirat – Des drones attaquent une maison à l'est du camp. Des personnes sont tuées et blessées.
3. Camp de réfugiés d'Al Bureij :
– Des drones attaquent la partie est du camp. 3 personnes tuées, d'autres blessées.
– Tirs d'artillerie, personnes blessées.
4. Al Mughraqa – coups de feu. 2 personnes tuées.
District de Khan Yunis
1. Attaque aérienne dans la nuit à l'est de la ville.
2. Ma'an, à l'est de Khan Yunis – des avions de chasse ont de nouveau bombardé la mosquée indonésienne, qui avait été détruite lors d'une attaque précédente.
3. Maison bombardée près d'un garage dans le centre-ville, 13 personnes tuées, blessées et disparues.
4. Al Fukhari – tirs d'artillerie sur des terres agricoles.
5. Al Salem – un groupe de Palestiniens a été bombardé. Huit personnes ont été tuées, dont un enfant.
6. Abasan Al Jadida – bombardement près de l'école Abu Nuara. Une personne tuée, une autre blessée.
7. Bani Suheila – bombardement du quartier Abu Nasira. Une personne blessée.
District de Rafah
1. Attaques aériennes répétées pendant la nuit.
2. Raid des forces armées sur des véhicules, appuyé par des tirs d'artillerie et d'hélicoptères massifs dans le centre de la ville.
3. Al Mawasi :
– Attaque d'un camp de personnes déplacées, une personne tuée, d'autres blessées ;
– Autre attaque au crépuscule. Une femme tuée, des personnes blessées.
– Mirage, au nord de la ville – bombardement, 2 personnes tuées.
– Khirbet Al Adas, au nord de la ville – attaque aérienne, 2 personnes tuées.
– Al Nassar – tirs d'artillerie. 9 personnes tuées, dont 5 enfants.
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États-Unis - Les attaques contre nous tou·tes

Une attaque sur plusieurs fronts est en cours, non seulement contre les partisans de la libération de la Palestine, mais aussi contre le Premier Amendement et les droits civiques. L'enlèvement de Mahmoud Khalil, l'expulsion péremptoire du Dr Rasha Alawieh du groupe Brown Medicine, la tentative de détention et d'expulsion de Ranjani Srinivasan, étudiante en doctorat à l'Université de Columbia qui a fui pour demander l'asile au Canada, et la capture de Badar Khan Suri, universitaire à l'Université de Georgetown - aucun de ces cas, et beaucoup d'autres qui n'ont pas attiré l'attention du public, ne se produisent de manière isolée.
Tiré de Inprecor
4 avril 2025
Par Solidarity
Les mêmes décrets de Trump qui ont supprimé 400 millions de dollars de subventions fédérales à l'université de Columbia - dont la réponse de l'administration restera à jamais dans les chroniques de la lâcheté cynique - retirent maintenant également 175 millions de dollars à l'université de Pennsylvanie pour un délit sans rapport qui consiste à permettre à des athlètes transgenres de participer à des compétitions sportives masculines.
Il ne s'agit pas de questions distinctes ou de cas individuels à analyser juridiquement chacun de leur côté. L'intention ouverte du régime Trump et du groupe de milliardaires, d'idéologues d'extrême droite et de nationalistes chrétiens suprémacistes blancs qui le soutiennent, est de détruire, d'intimider et de convertir les universités et les collèges américains en agences totalement obéissantes du pouvoir des entreprises et de la réaction politique.
Le même programme est évident dans la volonté de criminaliser les programmes de diversité, d'égalité et d'inclusion (DEI) dans les secteurs public et privé, de paralyser la sécurité sociale et Medicaid, de pulvériser la main-d'œuvre fédérale et d'anéantir les agences qui aident les vétérans militaires, les enfants des écoles et les droits des travailleurs à organiser des syndicats et à survivre sur le lieu de travail.
L'attaque contre le courageux et puissant mouvement de solidarité avec la Palestine sur les campus et dans les communautés des États-Unis est un moyen de poursuivre cette offensive de la droite. La Palestine en tant que telle, bien sûr, est une question mondiale absolument centrale puisque le génocide à grande échelle mené conjointement par Israël et les États-Unis à Gaza a repris, le ministre israélien de la Défense promettant la « destruction totale » de ce qui reste de ce territoire et de ses 2,2 millions d'habitants.
Rappelons quelques faits essentiels : Mahmoud Khalil, le diplômé de Columbia détenteur d'une carte verte et son épouse Noor Abdalla, enceinte de huit mois, a été appréhendé le 8 mars par des agents en civil du ministère de la sécurité intérieure, alors que le couple rentrait dans la résidence universitaire qu'il occupait. Columbia avait ignoré les demandes de protection de Khalil, qui avait le sentiment d'être suivi.
Activiste de premier plan lors des occupations de l'année dernière et négociateur pour la résolution pacifique de l'occupation, Khalil n'a jamais été accusé d'un quelconque délit ou d'une quelconque mesure disciplinaire de la part de l'université. Après avoir appris que son « visa d'étudiant » (inexistant) puis sa carte verte avaient été « révoqués », Mahmoud a été emmené dans le New Jersey et transféré dans un centre de détention isolé de Louisiane avant que les tribunaux ne puissent intervenir. Un juge fédéral a ordonné que l'affaire soit renvoyée dans le New Jersey. Aujourd'hui, il reste à voir si le régime Trump obtempérera.
Yunseo Chung, 20 ans, étudiant à Columbia, est un résident permanent qui vit aux États-Unis depuis l'âge de 7 ans. Aujourd'hui dans un lieu non divulgué, elle intente un procès pour éviter d'être expulsée après que des agents de l'Immigration and Customs Enforcement ont effectué des descentes et des fouilles dans les résidences de Columbia sous prétexte que l'école ou ses résidences « hébergent et cachent des étrangers en situation irrégulière sur son campus ». Sa participation à des manifestations pro-palestiniennes ferait d'elle un « obstacle aux objectifs de la politique étrangère des États-Unis », selon les termes d'une loi de 1952 datant de l'ère McCarthy et autorisant l'expulsion pour ce motif.
Le Dr Alawieh, spécialiste des reins, chirurgien et professeur adjoint à l'université Brown, de retour d'un voyage au Liban, a été détenue pendant 36 heures, puis mise sur un vol de retour - en violation flagrante d'une décision de justice d'urgence interdisant son expulsion. Les prétendus « motifs d'expulsion » étaient sa participation aux funérailles de Hasan Nasrallah, le chef du Hezbollah assassiné par Israël, auxquelles assistaient des dizaines de milliers de Libanais·es.
Ces cas sont loin d'être les seuls dans lesquels les agents de Trump ont ignoré une décision de justice, comme l'illustre le renvoi massif de « membres de gangs » vénézuéliens présumés - sans aucune preuve ni l'ombre d'une procédure légale - vers une prison tristement célèbre et mortelle au Salvador.
Ranjani Srinivasan, dont le doctorat en urbanisme est presque achevé, a été « désinscrite » par Columbia après que des agents de l'ICE se sont présentés à son appartement et, ne parvenant pas à entrer pour la détenir, ont déclaré que son visa était annulé et l'ont informée qu'elle avait 15 jours pour quitter le pays. Elle a déclaré à CBC News qu'elle n'avait pas participé aux manifestations sur le campus (elle a apparemment été aperçue dans la foule au printemps dernier, à un moment où sa résidence sur le campus avait été bloquée).
Le comportement méprisable de Columbia, qui a supprimé et expulsé des étudiant-es l'année dernière, est maintenant aggravé par sa lâcheté à se plier à une série de demandes draconiennes de la Maison Blanche trumpiste, incluant non seulement l'interdiction des masques - notamment, Mahmoud Khalil a été facilement ciblé parce qu'il ne portait pas de masque - et la mise sous « tutelle externe » de son centre d'études sur le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Asie.
Badar Khan Suri est professeur à Georgetown et chercheur postdoctoral sur la religion et les processus de paix au Moyen-Orient et en Asie du Sud. Il séjourne légalement aux États-Unis avec un visa de chercheur et de professeur. De nationalité indienne, il vit avec sa femme, citoyenne américaine, et ses trois enfants à Rosslyn, en Virginie. Lorsqu'il est rentré chez lui le 17 mars après un repas d'iftar du Ramadan, Suri a été placé en garde à vue par des agents fédéraux masqués sans être accusé d'aucun crime.
En un peu plus de 72 heures, il a été transféré dans plusieurs centres de détention pour immigrés, puis dans un centre de transit de l'ICE à Alexandria, en Louisiane. (Ses collègues soupçonnent que la véritable cible du gouvernement est sa femme américaine d'origine palestinienne, Mapheze Saleh, qui, en tant que citoyenne, ne peut être expulsée).
Au moment où vous lirez cette déclaration, les outrages perpétrés par le régime gangréné de Trump auront encore proliféré.
Ce qui est en jeu
En deux mois à peine, le régime de Trump est devenu un cancer métastatique sur le corps déjà affaibli des droits démocratiques aux États-Unis. En fait, au cours des années qui ont précédé le règne actuel de la terreur, Trump, l'aile droite et leur majorité empilée à la Cour suprême ont obtenu des résultats significatifs - notamment en transformant la loi historique sur le droit de vote en lettre morte, en supprimant les lois sur le financement des campagnes électorales afin que des parasites milliardaires comme Elon Musk et les Adelson puissent acheter le gouvernement, et bien sûr en abolissant le droit fédéral à l'avortement.
L'orientation actuelle - sur de nombreux fronts, allant de la gouvernance par décrets exécutifs à la terrorisation des communautés d'immigrés et des militants pro-palestiniens, en passant par l'abolition de la citoyenneté de naissance - mène à la destruction substantielle du gouvernement constitutionnel aux États-Unis. Seul un papier peint décoratif sera laissé en place pour dissimuler la pourriture.
Les organisations de défense des libertés civiles et les avocats des personnes visées par l'expulsion interviennent énergiquement dans les affaires judiciaires et tirent la sonnette d'alarme dans les médias. Mais les dirigeants du Parti démocrate gardent un silence assourdissant sur la destruction de Gaza et le nettoyage ethnique rampant en Cisjordanie occupée. Alors que des dizaines de membres démocrates du Congrès ont publié une lettre contestant la détention de Mahmoud Khalil, le nom du chef de la minorité, Hakeem Jeffries, brille par son absence. Du côté du Sénat, Chuck Schumer semble être en hibernation profonde après son vote en faveur de la « résolution de continuation » budgétaire des Républicains de la Chambre des représentants.
La résistance émerge sur de multiples fronts, de l'appel à l'action du syndicat étudiant de Columbia CSW-UAW 2710 sur le cas de Mahmoud Khalil, aux syndicats de travailleurs postaux qui organisent des manifestations pour protester contre les plans de dévastation puis de privatisation du service postal, en passant par les piquets de grève dans les salles d'exposition Tesla contre l'empire commercial du milliardaire Elon Musk. Nous sommes ravis de voir des drapeaux palestiniens et ukrainiens flotter ensemble lors de manifestations de solidarité - alors que Trump donne son feu vert à la volonté d'Israël de détruire définitivement Gaza et se prépare à découper l'Ukraine en collaboration avec Vladimir Poutine.
Toute illusion consistant à penser que le différentes mesures – terroriser l'activisme palestinien et les communautés d'immigrés, s'attaquer aux droits des transgenres, des queers et des féministes, vider les agences gouvernementales de leur substance et abolir les syndicats de travailleurs fédéraux, la sécurité sociale et Medicaid – sont des questions « distinctes » est fatale. La protection de nos droits nécessite un effort gigantesque et unifié de la part de la résistance populaire, des libertés civiles et des forces du mouvement populaire.
Le cas scandaleux de Mahmoud Khalil, en particulier, a attiré l'attention des masses, et sa lettre de prisonnier politique est un puissant appel à la mobilisation. Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays, notamment l'occupation du hall de la Trump Tower par Jewish Voice for Peace - New York.
Il s'agit d'un combat à mener sur plusieurs fronts. Bien entendu, tout partisan des droits fondamentaux du premier amendement devrait exiger la libération immédiate de Mahmoud Khalil, indépendamment de ce qu'il pense de son activisme en faveur de la Palestine - et personne ne devrait être idéologiquement exclu de cette lutte juridique et pour les libertés civiles, quelles que soient ses opinions politiques.
En même temps, l'agitation et l'activisme pour la libération de la Palestine et contre le génocide continueront et doivent continuer, inspirés par l'exemple et le courage de Khalil. Le sort du peuple palestinien, sacrifié sur l'autel du cynisme politique, de l'impérialisme et du colonialisme de peuplement, n'est pas une question isolée. Il est inextricablement lié à notre avenir à tous.
Comité national de Solidarity
Quelques sources
Lettre de Mahmoud Khalil datée du 18 mars et dictée depuis son centre de détention en Louisiane : https://www.aclu.org/news/free-speech/a-letter-from-palestinian-activist-mahmoud-khalil
Pétition de soutien à Badar Khan Suri : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfznp-mVhvKXv0mxUMgwLMAuvjP7Z9wnwz3cIvcGehjy3tfTA/viewform
Requête d'urgence pour empêcher l'expulsion péremptoire du Dr. Suri : https://www.acluva.org/en/press-releases/aclu-virginia-files-emergency-motion-stop-trump-administrations-illegal-deportation
En soutien au professeur Steven Thrasher, ciblé pour son activisme pro-palestinien à l'université de Northwestern : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdfXeE0eClMlnBZD8djSblYWVl4Alhq_DknTqFAy16_tJh35g/viewform?fbzx=3017609832160450586
Manifestation de soutien au Dr Alawieh : https://www.youtube.com/watch?v=9PpcsSAVGGk
Parmi les nombreuses réactions de la gauche, nous recommandons tout particulièrement cette excellente déclaration du Tempest Collective : https://tempestmag.org/2025/03/free-free-mahmoud-khalil/
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Des milliers de manifestants s’opposent à Trump

Le samedi 6 avril, des milliers de manifestant-es ont défilé à travers les États-Unis dans le cadre des plus grandes manifestations organisées contre la présidence de Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir.
Rédaction d'Africanews | tiré de znetwork.org
Sous le slogan "Bas les pattes !", ces rassemblements ont réuni plus de 1 200 sites de protestation à travers tous les États du pays, rassemblant des groupes aussi variés que des militant-es des droits civiques, des défenseurs des droits des LGBTQ+, des syndicalistes, des vétérans et des militant-es pour la justice sociale. Le but de ces manifestations : dénoncer les politiques de Trump, jugées néfastes pour la démocratie, les droits sociaux et l'inclusion.
Des manifestations se sont tenues dans des villes de toute l'Amérique, allant de Midtown Manhattan à New York jusqu'à Anchorage en Alaska, et se sont même étendues à plusieurs États. Parmi les revendications principales, la défense de la sécurité sociale, l'opposition aux coupes dans les effectifs du gouvernement fédéral et la lutte contre la réduction des protections pour les personnes transgenres.
À Seattle, sous l'ombre du Space Needle, les manifestant-es ont brandi des pancartes scandant des messages comme "Combattez l'oligarchie". À Los Angeles, des centaines de personnes ont défilé de Pershing Square à l'hôtel de ville, criant leur mécontentement contre les politiques économiques et sociales de l'administration Trump. Aucune arrestation n'a été signalée durant les manifestations, et l'ambiance est restée globalement pacifique.
Des revendications diverses mais toutes visant Trump
Les manifestant-es ont exprimé leur colère face contre plusieurs politiques clés du président Trump, notamment la réduction des effectifs du gouvernement fédéral, la fermeture de bureaux locaux de la sécurité sociale et des coupes dans les financements des programmes de santé. Les attaques contre la communauté LGBTQ+, notamment la restriction des droits des personnes transgenres, ont également été largement dénoncées.
L'un des objectifs majeurs des manifestant-es est de maintenir la pression contre une administration perçue comme déconnectée des réalités sociales. Des slogans comme "Bas les pattes de notre démocratie" et "Bas les pattes de notre sécurité sociale" ont résonné dans de nombreuses rues.
Parmi les figures les plus controversées du gouvernement Trump figure Elon Musk, à la tête du département de l'efficacité gouvernementale(DOGE). L'homme d'affaires, responsable de la réduction des effectifs dans plusieurs agences fédérales, a été pris pour cible par les manifestant-es qui l'accusent de compromettre les services publics essentielsafin d'"économiser de l'argent" au détriment des citoyen-nes les plus vulnérables. Musk, pour sa part, défend ses actions, affirmant qu'elles permettent d'économiser des milliards de dollars pour les contribuables.
Les réactions politiques
Le président Trump, quant à lui, a répondu par le biais d'un communiqué de la Maison Blanche, soulignant que ses priorités étaient de protéger les programmes de sécurité sociale, de Medicare et de Medicaid pour les bénéficiaires légitimes. Le porte-parole de la Maison Blanche a cependant mis en garde contre les propositions des Démocrates, qui selon lui, risqueraient de mener ces programmes à la faillite en élargissant leur accès à des étrangers en situation irrégulière.
À Washington, la présidente de la Human Rights Campaign, Kelley Robinson, a vivement critiqué les politiques de l'administration Trump, estimant que ces mesures étaient des attaques directes contre la dignité des minorités et des personnes LGBTQ+.
Bien que ces manifestations ne représentent pas encore une mobilisation aussi massive que celle de la Marche des femmes de 2017 ou les protestations de Black Lives Matter de 2020, elles témoignent d'un mécontentement croissant. Des militant-es, des citoyen-nes ordinaires et même des républicains déçus par Trump, comme Roger Broom, un retraité de l'Ohio, ont rejoint les rangs de l'opposition.
Britt Castillo, une manifestante de Charlotte, a déclaré : "Peu importe votre parti, peu importe pour qui vous avez voté, ce qui se passe aujourd'hui est inacceptable. C'est dégoûtant."
Alors que Donald Trump continue de défendre ses réformes et ses priorités, la mobilisation contre son administration semble loin d'être terminée. Le mouvement "Bas les pattes !" est un signal fort que l'opposition à ses politiques reste bien vivante à travers le pays. Les manifestations de ce week-end n'ont peut-être pas encore l'ampleur de celles des premières années de son mandat, mais elles témoignent d'une résistance qui pourrait s'intensifier à mesure que le climat politique évolue aux États-Unis.
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Des salles de classe à la prison : trump intensifie les coupes budgétaires, les arrestations et la censure dans sa croisade contre la protestation universitaire.

L'administration de Donald Trump a intensifié son offensive contre le droit de manifester sur les campus universitaires aux États-Unis. Dans une lettre envoyée à 60 établissements d'enseignement supérieur, le gouvernement a averti qu'ils risquaient de perdre des financements fédéraux s'ils ne garantissaient pas la sécurité des étudiants juifs.
Par : Isabel Cortés
Cette mesure s'inscrit dans un modèle d'actions répressives suite aux manifestations pro-palestiniennes de 2024, qui ont mené à l'annulation de subventions multimillionnaires et à l'arrestation d'activistes.
L'ombre de Columbia et la répression de la protestation
Le précédent le plus immédiat de cette escalade a été la sanction contre l'Université de Columbia, qui a perdu 400 millions de dollars en subventions fédérales après avoir été accusée de permettre un environnement hostile pour les étudiants juifs. De plus, l'étudiant palestinien Mahmoud Khalil a été arrêté par des agents de l'immigration sous l'accusation d'avoir dirigé des manifestations pro-palestiniennes sur le campus. Bien qu'il réside légalement aux États-Unis, Khalil fait face à un processus de déportation qui a suscité des protestations de la part des organisations de défense des droits humains.
Selon le Bureau des droits civils du Département de l'éducation, dirigé par Linda McMahon, les universités doivent garantir l'accès ininterrompu à leurs installations et protéger les étudiants juifs contre ce que l'administration décrit comme du "harcèlement et de la discrimination".
Des secteurs progressistes et des organisations de défense des droits civils estiment qu'il s'agit d'une attaque directe contre la dissidence politique et la défense des droits des Palestiniens. "Nous assistons à une criminalisation sans précédent de la protestation", a déclaré un porte-parole de l'American Civil Liberties Union (ACLU).
Harvard et la menace de coupes budgétaires massives
L'offensive du gouvernement a également mis dans sa ligne de mire l'Université de Harvard, dont le financement de 9 milliards de dollars est actuellement sous révision en raison d'accusations d'« antisémitisme ». Le secrétaire d'État, Marco Rubio, a annoncé que plus de 300 étudiants ont vu leur visa révoqué pour avoir participé aux manifestations pro-palestiniennes.
La secrétaire à l'Éducation, Linda McMahon, a justifié la possible suspension des fonds en affirmant qu'Harvard "a échoué à protéger ses étudiants". En réponse, le recteur de l'université, Alan Garner, a mis en garde contre les conséquences graves de ces mesures : "Si ces financements sont suspendus, des recherches vitales seront paralysées et l'innovation scientifique sera mise en danger".
Dans un courriel adressé aux étudiants et aux professeurs, Garber a insisté sur le fait que, "bien qu'Harvard ait travaillé pour combattre l'antisémitisme grâce à des initiatives de sensibilisation et des règles plus strictes, toute réduction budgétaire affecterait des domaines clés de la recherche et de l'innovation". Ses déclarations interviennent à un moment critique, alors que le gouvernement fédéral durcit sa position contre les institutions qui permettent ou encouragent les manifestations pro-palestiniennes sur leurs campus, ce qui a engendré un débat intense sur les limites de la liberté académique et l'autonomie universitaire.
L'annonce de garber coïncide avec une lettre signée par 94 professeurs de la faculté de droit de harvard, qui dénoncent ce qu'ils considèrent une érosion de l'état de droit sous l'administration Trump "Nous sommes unis dans notre condamnation des tactiques d'intimidation, de la discrimination basée sur les opinions et des tentatives de l'administration d'utiliser l'exécutif comme une arme contre l'État de droit. Nous ne fermons pas les yeux sur le fait qu'elle attaque des professions et des groupes dont l'existence et l'indépendance sont vitales pour toute forme de démocratie américaine."
Ce conflit met en lumière une tendance inquiétante : l'utilisation de mesures punitives pour réprimer des expressions légitimes de protestation, un phénomène qui ne touche pas seulement les États-Unis, mais résonne également dans les institutions éducatives à travers le monde.
Voici la lettre qui dénonce et s'oppose à "l'attaque frontale visant à démanteler les normes de l'État de droit" : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc7B2GVhBZRjEsZYeJVz6vL3hkXheu9LmuFRx38JQ0RkXPveA/viewform
Un panorama incertain pour l'éducation supérieure aux états-unis
La pression du gouvernement fédéral pour réprimer les protestations pro-palestiniennes a créé un climat de peur parmi les étudiants et les universitaires, en particulier ceux ayant un statut migratoire vulnérable.
L'affaire Mahmoud Khalil a servi d'avertissement à d'autres activistes, dont certains ont choisi de suivre des cours en ligne pour éviter d'éventuelles arrestations. Pendant ce temps, les universités tentent de trouver un équilibre entre la protection de la liberté d'expression et le respect des exigences gouvernementales.
Arrestations et tentatives de déportations
Ces derniers jours, le gouvernement Trump a recours à des mesures violentes contre les étudiants ayant manifesté en soutien à la Palestine dans plusieurs universités aux États-Unis.
Yunseo Chung, une étudiante sud-coréenne de l'Université de Columbia, qui vivait aux États-Unis depuis l'âge de sept ans et était résidente légale, a dénoncé le 24 mars dernier que la police de l'immigration était intervenue à son domicile ainsi qu'à celui de ses parents. Les autorités affirmaient que son statut migratoire avait été révoqué, un argument fréquent dans de tels cas.
Deux jours plus tard, une juge de New York a empêché la déportation de Chung, estimant qu'il n'y avait "aucune preuve qu'elle puisse constituer une menace pour la communauté".
Mahmoud Khalil, un étudiant palestinien qui avait aussi dirigé des manifestations à Columbia, n'a pas eu la même chance et demeure détenu. L'administration Trump l'accuse d'avoir des liens avec le Hamas, ce qui n'a pas encore été prouvé.
Rumeysa Ozturk, une étudiante turque qui faisait son doctorat à l'Université Tufts (Massachusetts), a également été arrêtée pour avoir coécrit un article publié dans le journal de l'université en 2024. Dans cet article, elle appelait l'institution à cesser de financer des entreprises ayant des liens avec Israël. Cette arrestation a provoqué une forte réaction des organisations de défense des droits humains, qui y voient une attaque directe à la liberté d'expression et une tentative de criminaliser la dissidence académique.
La gouverneure du Massachusetts, Maura Healey, a exigé des explications de l'administration Trump, dénonçant que le cas d'Ozturk illustre l'utilisation arbitraire du pouvoir migratoire pour réprimer ceux qui exercent leur droit à l'opinion. "Donald Trump a dit qu'il allait poursuivre les criminels et les sortir des rues ; mais de plus en plus, ce que nous voyons, c'est le contraire", a déclaré Healey. La juge Denise Casper, de la Cour de district des États-Unis du Massachusetts, a émis un ordre pour empêcher sa déportation pendant que son cas est examiné, soulignant qu'"aucune preuve n'a été présentée pour démontrer que Ozturk représente une menace".
Le cas d'Ozturk souligne la préoccupation croissante concernant la criminalisation de la dissidence académique aux États-Unis. Des organisations internationales ont averti que ce type d'arrestation crée un précédent dangereux pour la liberté d'expression et le droit de manifester. La persécution des étudiants internationaux qui critiquent la politique étrangère américaine ou les actions d'Israël à Gaza soulève de sérieuses interrogations sur le respect des principes démocratiques et des droits humains par les États-Unis.
Face à cette offensive grandissante contre la liberté académique et le droit à la protestation, la communauté internationale ne peut rester indifférente. Les universités, les organismes de défense des droits humains et les citoyens du monde entier doivent élever la voix pour rejeter toute tentative de censure sous des prétextes politiques. La défense de l'éducation en tant qu'espace de pensée critique et de débat libre est un pilier fondamental des sociétés démocratiques. L'histoire a prouvé que lorsqu'on attaque le savoir, on mine les valeurs de justice et de liberté ; empêcher cela est une responsabilité mondiale.
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Mahmoud Khalil doit être libéré !

Mahmoud Khalil, qui a le statut légal de résident permanent aux États-Unis, a été arrêté par les services de l'immigration pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression. Envoyez un message à Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis et demandez sa libération immédiate.
Quel est le problème ?
https://www.amnesty.org/fr/petition/release-mahmoud-khalil/
Le 8 mars 2025, les services de l'immigration des États-Unis ont arrêté illégalement et placé arbitrairement en détention Mahmoud Khalil, militant palestinien et organisateur de manifestations étudiantes qui a récemment obtenu son diplôme à l'université Columbia, aux États-Unis.
Il a le statut légal de résident permanent aux États-Unis. Mahmoud a été pris pour cible en raison de son rôle dans les manifestations étudiantes à l'université Columbia, lors desquelles il exerçait son droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique en soutenant les droits du peuple palestinien. Il n'a été inculpé d'aucune infraction.
Mahmoud est enfermé dans un centre de détention et les autorités l'ont informé qu'elles avaient « révoqué » sa résidence permanente et engagé une procédure d'expulsion contre lui.
Ce que vous pouvez faire
Appelez les autorités à libérer Mahmoud immédiatement et à respecter ses droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique et à une procédure régulière.
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Envoyez un message aux autorités des États-Unis maintenant
Mahmoud Khalil doit être libéré !
Secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis : Kristi Noem
Madame la Secrétaire,
Dans la soirée du 8 mars, des agents du département de la Sécurité intérieure (DHS) ont interpellé Mahmoud Khalil, militant étudiant palestinien récemment diplômé de l'université Columbia, alors qu'il venait de rentrer d'un repas de rupture du jeûne du ramadan avec son épouse enceinte de huit mois, avant de l'arrêter illégalement.
Mahmoud Khalil a le statut légal de résident permanent et a été informé par des fonctionnaires fédéraux que ses papiers d'immigration allaient être révoqués. Il n'a été inculpé d'aucune infraction. Il a participé activement aux manifestations et aux campements organisés à l'université Columbia pour soutenir les droits du peuple palestinien et protester contre le génocide en cours dans la bande de Gaza occupée.
Personne ne devrait être séparé de sa famille et envoyé en détention pour avoir simplement exercé son droit de manifester, et personne ne doit être expulsé pour avoir défendu les droits humains.
L'arrestation de Mahmoud Khalil et son maintien en détention arbitraire sont une attaque de plus contre les droits humains de la part du gouvernement de Donald Trump. L'exercice du droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique est un droit fondamental, et non pas un motif d'expulsion.
S'en prendre à des manifestant·e·s pacifiques et menacer leur statut migratoire en raison du contenu de leur manifestation, comme la défense des droits humains des Palestinien·ne·s, est une violation des droits humains. Ce ciblage envoie un signal inquiétant à toutes les personnes dans ce pays, sur les campus et ailleurs, en laissant entendre que quiconque exerce ses droits pourra faire l'objet d'une répression, d'une détention et potentiellement d'une expulsion. Il pousse par ailleurs les populations immigrées qui vivent déjà dans la peur aux États-Unis à se cacher encore davantage, de crainte d'être expulsées si elles s'expriment.
Mahmoud Khalil doit être libéré immédiatement. Je vous prie instamment d'annuler la révocation de son statut légal de résident permanent et d'utiliser vos prérogatives pour veiller à ce que le gouvernement de Donald Trump respecte les droits fondamentaux de Mahmoud Khalil, notamment son droit à une procédure régulière, et le libère afin qu'il puisse rentrer chez lui à New York auprès de sa famille.
Veuillez agréer, Madame la Secrétaire, l'expression de ma haute considération.
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Les attaques de Trump contre la liberté d’expression

Quiconque aux États-Unis aime penser qu'il vit dans un pays libre devrait être indigné par le cas de Rumeysa Ozturk. La vidéo de l'étudiante en doctorat de l'université Tufts, arrêtée sur le trottoir près de chez elle dans une banlieue de Boston, est effrayante. On y voit une demi-douzaine d'individus au visage couvert entourer Ozturk, l'attraper, puis l'emmener.
3 avril 2025 | tiré du site d'Human Rights Watch | photo : Des étudiants pro-palestiniens manifestent à l'université de Columbia lors du troisième jour du « Gaza Solidarity Encampment » à New York (États-Unis), le 19 avril 2024. © 2024 Selcuk Acar/Anadolu via Getty Images
https://www.hrw.org/fr/news/2025/04/03/les-attaques-de-trump-contre-la-liberte-dexpression
Le seul « crime » d'Ozturk - la raison apparente pour laquelle des agents fédéraux masqués l'ont enlevée dans la rue - était qu'elle avait écrit quelque chose qui déplaisait au gouvernement. Plus précisément, quelque chose qui déplaisait à l'administration Trump.
Ozturk a co-écrit un article d'opinion dans un journal étudiant. Elle y mettait en évidence des accusations crédibles d'atrocités commises par le gouvernement israélien à Gaza, et faisait référence à des rapports de l'ONU et d'Amnesty International. L'article appelait également l'université de Tufts à « reconnaître le génocide palestinien » et à retirer leurs investissements liés à Israël.
L'article était-il controversé ? Peut-être selon votre opinion sur les allégations crédibles d'atrocités commises par le gouvernement israélien à Gaza. L'article était-il criminel ? C'est évident que non.
Le Département américain de la Sécurité Intérieure (Department of Homeland Security - DHS) affirme qu'Ozturk « s'est engagée dans des activités de soutien au Hamas ». Le mot « Hamas » n'apparaît même pas une seule fois dans l'article qu'elle a co-signé. Encore une fois, il y est question des politiques universitaires, vis-à-vis d'allégations crédibles selon lesquelles le gouvernement israélien commet des atrocités.
Le cas d'Ozturk n'est pas isolé. Il s'agit d'un incident qui s'inscrit dans une politique plus large du gouvernement américain cherchant à arrêter et expulser arbitrairement des étudiants et des universitaires internationaux en représailles à leurs opinions politiques et à leur activisme en faveur de la Palestine.
Ozturk est originaire de Turquie. Elle est aux États-Unis avec un visa étudiant.
Cela ne signifie pas qu'elle perd de quelque manière que ce soit son droit à la liberté d'expression, soit dit en passant. En vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que les États-Unis ont ratifié en 1992, les non-citoyens ont le droit d'avoir des opinions et de les exprimer.
Punir des personnes pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression constitue une violation du droit international des droits humains.
L'administration Trump poursuit sans relâche sa vaste répression contre des étudiants et des universitaires non citoyens qui ont des opinions que le gouvernement n'apprécie pas. Les cas de Mahmoud Khalil et Yunseo Chung ont également attiré l'attention des médias, à juste titre, tout comme celui d'Ozturk, mais ce qui se passe va bien au-delà de quelques individus.
L'administration affirme avoir déjà révoqué des centaines de visas d'étudiants.
Ce qui se passe actuellement aux États-Unis est déjà suffisamment choquant. Mais où cela va-t-il nous mener ? Quelles opinions politiques le gouvernement ciblera-t-il ensuite ? Qui sera le prochain à être enlevé dans la rue par des voyous masqués pour avoir simplement exprimé une opinion qui déplaît au gouvernement ?
Comme le dit John Raphling de HRW : « Les actions de l'administration Trump constituent une attaque contre la liberté d'expression et menacent les fondements mêmes d'une société libre. »
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POUR UNE RIPOSTE UNITAIRE AU VENT DE DROITE

Le panel sera composé de :
Amir Khadir, ex-député et ancien porte-parole de Québec solidaire
Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal-Métropolitain CSN
Karine Cliche, initiatrice de QS-Parti de la rue
Roger Rashi, Intersyndical de QS et membre de Révolution écosocialiste
Animation : Josée Chevalier, militante syndicale FNEEQ-CSNCSN
Face à la montée du vent de droite ici et ailleurs, la résistance s'organise. Comment unir ces résistances multiples en un front uni ? Quel rapport entre la déferlante Trumpiste au sud et les attaques anti-syndicales ici ? Comment renforcer la gauche sociale et politique dans ce nouveau cycle politique ?
En personne au Centre St-Pierre, salle 303, 1212 Panet, Montréal (Métro Beaudry)
ainsi qu'en diffusion virtuelle :
https://us02web.zoom.us/j/5657718675?omn=82879551711
L'activité est gratuite, mais n'hésitez pas à faire une contribution monétaire ! On accepte les virements bancaires (info@ecosocialisme.ca) ! Sur place, il y aura aussi des personnes mandatées pour recueillir vos dons. Merci !
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"Nouveau monde, nouvelle humanité, nouvelles révolutions".

Viens écouter Jean-Luc Mélenchon lors de la conférence organisée par la LFI-NUPES Montréal