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« Sans l’UNRWA et le droit au retour, il n’y a plus de Palestine »

Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre 2023 son appartement de la ville de Gaza avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, deux ans et demi, sous la pression de l'armée israélienne. Réfugié depuis à Rafah, Rami et les siens ont dû reprendre la route de leur exil interne, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Il a reçu, pour ce journal de bord, deux récompenses au Prix Bayeux pour les correspondants de guerre, dans la catégorie presse écrite et prix Ouest-France. Cet espace lui est dédié depuis le 28 février 2024.
Tiré d'Orient XXI.
La Knesset a adopté une loi qui interdit à L'UNRWA de travailler à Gaza en particulier, et en Palestine en général. Je peux dire que ce vote marque le passage du génocide humanitaire au génocide politique. L'objectif est d'en finir avec le Palestinien en tant qu'être humain.
Les Israéliens massacrent les Palestiniens dans le but de tous les transformer en réfugiés. La deuxième Nakba est en cours. Aujourd'hui, ils veulent nous effacer sur le plan politique et juridique. L'UNRWA, c'est le droit au retour, c'est la reconnaissance par les Nations unies de l'injustice subie par les Palestiniens en 1948, quand ils ont été massacrés et expulsés de leurs villes natales — à Haïfa, à Jaffa, dans le nord de la Palestine — vers le Liban, la Jordanie, la Syrie, la Cisjordanie et vers Gaza aussi.
L'UNRWA est la seule agence de l'ONU créée spécialement pour les Palestiniens, et pour eux seuls. Les Israéliens sont en train de faire la guerre à cette institution parce qu'ils savent très bien ce qu'elle signifie politiquement. C'est le volet politique du génocide. Ils veulent effacer toute trace du crime et de l'injustice, minimiser la question palestinienne pour en faire un problème uniquement humanitaire. Ils parlent de remplacer l'UNRWA par un autre organisme, qui serait plus complaisant.
L'UNRWA incarne la reconnaissance politique du droit au retour. Avant la guerre, elle assistait à Gaza 1,7 million de personnes, les réfugiés et leurs descendants, qui constituent 75 % de la population de Gaza. Aujourd'hui, elle porte secours à la totalité des Gazaouis. Nous sommes tous des réfugiés. L'UNRWA, c'est l'éducation, les écoles, des services de santé, des cliniques, des services d'embauche. Elle emploie environ 13 000 personnes à Gaza. L'UNRWA c'est l'eau, c'est la nourriture, les infrastructures, la propreté, le nettoyage, c'est tout. C'est la vie pour les Palestiniens, et surtout ceux qui ont un statut de réfugié.
Ils font la guerre au droit depuis longtemps
Les Israéliens ne commettent pas seulement des massacres, ils détruisent aussi l'histoire des Palestiniens de Gaza. Ils ont bombardé et rasé à l'explosif les musées, les sites archéologiques, les universités. Même l'ancien hammam, vieux de plus de mille ans. Ils ne veulent plus aucune trace historique du lien entre cette terre et les Palestiniens. Maintenant, ils veulent effacer leur existence politique. L'UNRWA, c'est le symbole de la présence politique des Palestiniens, et l'affirmation que l'occupant est en train de tout voler, non seulement la terre, mais notre patrimoine, notre histoire, notre culture, et jusqu'à notre art de la broderie et notre gastronomie, en présentant les falafels ou le houmous comme des « plats israéliens ».
Nétanyahou et son gouvernement d'extrême droite savent très bien ce que le droit veut dire, et ils lui font la guerre depuis longtemps. Plusieurs fois, ils ont essayé de mettre fin à l'UNRWA, en vain jusque-là. Cette fois, ils ont voté une loi, à la quasi-unanimité.
Mais pas seulement. Ils sont en train de préparer une autre loi pour interdire les représentations diplomatiques installées à Jérusalem. On sait bien que ces délégations, officiellement nommées « consulats » font depuis 1948 fonction d'ambassades auprès des Palestiniens, même pour les pays qui ne reconnaissent pas officiellement l'État de Palestine. Si je veux obtenir un visa pour la France, je dois passer par le consulat de Jérusalem, pas par l'ambassade de Tel-Aviv. Les ambassades en Israël se trouvent toutes à Tel-Aviv, car Jérusalem n'est pas reconnue par la communauté internationale comme capitale de l'État d'Israël. À l'exception notable des États-Unis, Trump ayant déplacé son ambassade à Jérusalem.
Mais les Israéliens ont commencé un travail de sape contre ces délégations, et contre les liens diplomatiques avec la Palestine en général. Le consulat espagnol s'est vu interdire tout service aux Palestiniens depuis la reconnaissance de l'État palestinien par Madrid. La Norvège ayant fait de même, et n'ayant pas de consulat à Jérusalem, Israël a retiré leur statut diplomatique aux huit diplomates de son ambassade de Tel-Aviv chargés des relations avec les Palestiniens. Et désormais, il ne sera plus possible de créer un nouveau consulat à Jérusalem, loi adoptée le 30 octobre 2024 par la Knesset.
Ce sentiment de ne pas être humain
Toujours l'arme de la punition collective. On punit l'UNRWA parce qu'on prétend que 12 de ses employés ont participé au 7 octobre, accusations par ailleurs non prouvées par Israël. Douze personnes sur treize mille employés. On est en train de chercher n'importe quel prétexte pour éliminer jusqu'au mot « droit ». Pour mettre en œuvre le génocide politique des Palestiniens. Le génocide humanitaire est toujours en cours. Tout le monde le voit, tout le monde voit ces massacres, ces « israéleries », ces boucheries. Et personne ne réagit. On n'ose même pas utiliser le mot « génocide ». Alors qu'en ex-Yougoslavie et en Birmanie, l'ONU a reconnu des génocides. Mais en Palestine, on ne parle pas de génocide parce que les auteurs sont les Israéliens. Pourquoi la communauté internationale bougerait-elle, alors qu'elle ne dit pas un mot devant les images d'enfants décapités, déchiquetés, ensevelis sous les ruines de leurs maisons frappées par des bombes de deux tonnes ? Ce qui se passe aujourd'hui à Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, c'est l'équivalent du siège de Massada pour les juifs. Ce blocus imposé aux Juifs par des Romains, c'est exactement ce que les Israéliens sont en train de faire au Nord. Jabaliya, c'est le Massada des Palestiniens. Un siège hermétique. Plus de nourriture, même pas un verre d'eau. Pas de soins, pas de secouristes. Rien du tout.
C'est la non-vie. Des familles entières sont massacrées dans le bombardement de leur immeuble. Vingt personnes, trente personnes. Ceux qui ne meurent pas sous les bombes meurent de faim. Je n'arrive pas à supporter cette oppression, cette humiliation. Nous sommes exterminés par une machine de guerre sans pitié. Et ce sentiment que tout le monde nous regarde, et que personne ne bouge… Ce sentiment de ne pas être humain. Pourquoi subissons-nous tout cela sous les yeux de ce monde qui prétend représenter la démocratie, la liberté, les droits humains ? Ce monde qui n'a que ces mots à la bouche, les droits de l'homme, les droits des femmes, les droits des enfants et même les droits des animaux.
Ce sentiment qu'on ne vaut pas grand-chose, qu'on est cheap, comme disent les Anglais. Qu'on mérite seulement de mourir sous les yeux du monde. Pourtant le monde est devenu tout petit. Avec les réseaux sociaux, où avec tout ce qui se passe est partagé 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, rien ne peut être caché. Tout le monde peut voir un petit garçon dire adieu à son père. Un père porter son enfant sans tête, ou dans un sac, parce qu'il n'a trouvé que des restes éparpillés.
C'est pour cela que je crois que les Israéliens vont réussir ce génocide politique en même temps que le génocide humanitaire. Interdire la seule organisation internationale qui incarne le droit au retour, personne n'est dupe : cela veut dire l'extinction du droit au retour. Ainsi il n'y aura plus aucune relation entre les Palestiniens et leur territoire, plus de relation entre les Palestiniens et la Palestine. Il n'y aura rien qui s'appelle la Palestine.
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Comptes rendus de lecture du mardi 12 novembre 2024


Rue Duplessis
Jean-Philippe Pleau
Ce roman a davantage l'allure d'une courte biographie ou d'un essai que d'un roman. L'auteur y décrit son passage de la classe sociale de ses parents – son père étant pratiquement analphabète et sa mère peu scolarisée – à une classe sociale supérieure après des études en sociologie. Ces récits de transfuge de classe sont devenus récurrents en littérature depuis quelques années, mis en valeur en particulier par les romans autobiographiques d'Annie Ernaux, récipiendaire, il y a deux ans, du Prix Nobel de littérature. Je ne peux m'empêcher de trouver très durs, ici encore, les propos rendus publics d'un auteur sur l'état d'aliénation de ses parents. Les tentatives d'en transférer en partie le poids sur l'inégalité des chances dans nos sociétés n'y changent rien. Je ne peux quand même éprouver que des regrets et de l'empathie pour les parents et la famille de l'auteur dont les travers ont été ainsi mis à nu par ce bouquin vite devenu fort populaire.
Extrait :
Je me souviens que quand je demandais à mes parents d'où ils tenaient cette information sur les restos chinois, ils répondaient toujours : « C'est ce qu'ils disent ». Ce fameux « ils », instrument de légitimation de leur discours et de leurs petites aliénations.

L'économie esthétique
Alain Deneault
Ce troisième feuilleton théorique d'Alain Deneault sur l'économie, qui porte sur l'économie esthétique, traite de la réorientation du terme à des fins exclusivement mercantiles, à l'aide de nombreuses métaphores et récupérations artistiques, en vue de détourner les consciences des effets pervers et destructeurs du capitalisme. C'est une œuvre éclairante, mais plutôt théorique.
Extrait :
L'économie n'a pas tant de référent propre qu'elle se révèle elle-même le nom d'une puissance de créer et d'imager à l'œuvre dans l'expression. C'est pourquoi la rhétorique s'en remet à elle pour traiter d'« économie du discours », la littérature et le cinéma d'« économie du récit » et les arts en général d'« économie d'une œuvre ». L'économie tient ici à nouveau d'un principe d'organisation : dans tout exercice rhétorique ou littéraire, un propos s'expose avec précision et justesse, le choix des éléments ainsi que leur orchestration se faisant avec mesure et parcimonie pour ménager les efforts d'un lecteur, tout en provoquant chez lui un effet esthétique. Par une figure de style telle que l'ellipse, on réunit en un minimum de moyens l'essentiel d'une intrigue pour épargner tout développement superflu et servir une unité d'action. Mais d'autres recours, comme la métaphore dans sa puissance d'imagerie, et le récit lui-même dans sa fonction allégorique, ne font pas que fournir à l'esprit des propositions obéissant à la loi du moindre effort ; ils créent des sèmes, des figures, de la signification et du sens là où la lexis et l'entendement faillissent. Ils sont en cela productifs.

Le feu
Henri Barbusse
Mon grand-père Marquis a participé à la Première Guerre mondiale et en est revenu blessé d'un éclat d'obus dans la jambe. Il n'a jamais voulu en parler. Il suffit de lire ce roman, carnets de guerre écrits par un soldat de l'époque, pour facilement comprendre pourquoi. L'auteur nous y décrit, dans les mots des poilus, comme on les appelait, en argot bien souvent, toute l'horreur et l'absurdité de cette longue guerre dans les tranchées, avec tous ses cadavres, sa saleté et sa misère, au contact quotidien de la souffrance et de la mort des proches. Ce roman se méritera en 1916 le prix Goncourt. Un des meilleurs romans, certainement, sur cette terrible guerre trop vite oubliée.
Extrait :
Quand on apprend ou qu'on voit la mort d'un de ceux qui faisait la guerre à côté de vous et qui vivaient exactement de la même vie, on reçoit un choc direct dans la chair avant même de comprendre. C'est vraiment presque un peu son propre anéantissement qu'on apprend tout d'un coup.

La force de l'âge
Simone de Beauvoir
Comme je l'ai déjà mentionné, il émane des recueils autobiographiques de Simone de Beauvoir une telle atmosphère de liberté et d'accomplissement qu'on ne peut prendre que beaucoup de plaisir à les lire. Le second, « La force de l'âge », couvre les années décisives de Simone de Beauvoir, de sa rencontre avec Jean-Paul Sartre à l'accomplissement de sa vocation d'écrivaine. Ce sont dix ans passés à écrire, à voyager, à nouer des amitiés et à se passionner pour des idées nouvelles. Un superbe deuxième recueil qui se termine en 1939, lorsque éclate la guerre.
Extrait :
Avec Nizan, on ne discutait jamais ; les sujets sérieux, il ne les abordait pas de front ; il racontait des anecdotes choisies dont il évitait avec soin de tirer les conclusions ; il proférait en se rongeant les ongles des prophéties et des menaces sibyllines. Nos divergences étaient donc passées sous silence. D'autre part, comme beaucoup d'intellectuels communistes de cette époque, Nizan était un révolté plutôt qu'un révolutionnaire, aussi y avait-il entre lui et nous un tas de complicités : certaines reposaient d'ailleurs sur des malentendus que nous laissions dans l'ombre.
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Les causes amères d’une défaite annoncée
Pour les Démocrates qui se réfugient dans le déni, il faudra chercher absolument les causes de la défaite dans les problèmes internes des États-Unis et non dans la folie furieuse de l'empire américain sans cesse belligérant, car cette histoire d'une Amérique cherchant à dominer le monde avec des plans machiavéliques ne serait rien de plus qu'une autre théorie complotiste.
Géopolitique 101
Et pourtant, Joe Biden a bel et bien dit que les États-Unis étaient les seuls à pouvoir diriger le monde. Les ambitions américaines ne sont donc pas un secret bien gardé, un projet occulte ourdi par la CIA. Le complot contre Vladimir Poutine est dessiné en toutes lettres dans « Extending Russia », un document de la Rand corporation publié en 2019 que les États-Unis ont appliqué à la lettre.
Bien entendu, les citoyens américains n'ont pas eu accès à ces informations qui leur auraient permis de constater qu'en Ukraine, les dirigeants américains ont allumé la mèche, mis le feu aux poudres et jeté ensuite de l'huile sur le feu. Il en va cependant tout autrement du génocide à Gaza. Tout le monde a pu assister en direct à ce génocide via les médias sociaux. Le parti démocrate, principal responsable de ce génocide, a alors perdu l'appui de la jeunesse démocrate et celui de plusieurs citoyens musulmans qui ne savaient dès lors plus à quel saint se vouer.
D'autres causes expliquant la défaite ?
En plus de la guerre dans laquelle les Américains ont englouti des centaines de milliards de dollars, les autres irritants que sont pour certains l'inflation et l'immigration proviennent eux aussi d'une seule et même cause : l'impérialisme américain.
Considérons tout d'abord l'inflation qui affecte le portefeuille des contribuables américains. L'objectif ultime des nombreuses provocations forçant la Russie à intervenir en Ukraine était de les affaiblir économiquement. Devant cette « agression non provoquée », l'État américain avait le feu vert pour imposer des sanctions qui allaient, espérait-on, détruire l'économie du pays. Les sanctions les plus importantes imposées à la Russie furent de mettre fin partout en Europe à l'achat de leur gaz et de leur pétrole. Privées d'un approvisionnement en gaz et en pétrole russe à bon marché, les entreprises européennes firent face à des hausses dans leurs coûts de production, ce qui entraîna la hausse des prix des marchandises exportées aux États-Unis.
S'agissant de l'immigration, la doctrine Monroe a, depuis de nombreuses années, déstabilisé les États latino-américains. Cette doctrine visait à faire de l'Amérique latine leur « précarré », c'est-à-dire une zône d'influence favorisant des régimes politiques favorables à Washington. Imposant leur volonté par des interventions militaires directes, par des coups d'État (Chili), par l'appui à des groupes rebelles (les Contras au Nicaragua), mais aussi et surtout par des sanctions (Cuba, Nicaragua et Venezuela), cela ouvra la voie à des régimes dictatoriaux, à des narco-trafiquants et à la corruption. Cela finit par rendre la vie difficile à des millions de citoyens latinos, les forçant ainsi à fuir leur pays pour trouver refuge aux États-Unis.
Deux sources de méfiance
Vu sous l'angle de la politique interne des États-Unis, il fallait bien entendu se méfier du misogyne et machiste Donald Trump. Il n'y a pas d'espoir possible d'un monde meilleur empathique et compatissant pour autrui sans le respect des femmes, des LGBTQ, des Afro-américains, des Latinos et des autochtones. Et donc pas d'espoir d'un monde meilleur sans intersectionalité et ouverture éveillée à une multitude d'enjeux identitaires vécus dans leur chair par ces personnes.
Mais vu sous l'angle de la géopolitique, il fallait aussi se méfier de Kamala Harris, car elle a entériné, appuyé et financé le génocide des Gazaouïs. Elle avait du sang sur les mains et elle est directement responsable de la mort d'au moins 15 000 enfants.
La conclusion logique aurait dû être de voter pour Jill Stein et les Verts. C'était une candidate progressiste qui ne reçoit pas d'argent en provenance de l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC). À la racine du mal qui force les Américains à choisir, il y a cette mentalité satisfaite du bipartisme dans laquelle les partisans des deux camps sont enferrés, mais il y a aussi cette incapacité chronique de la gauche progressiste à intégrer les deux dimensions essentielles de la politique américaine : ce qu'ils sont sur le plan domestique et ce qu'ils sont sur la scène internationale. Si tous les démocrates progressistes avaient davantage intégré la dimension internationale dans leur analyse, ils auraient migré du côté d'un tiers parti au lieu de devoir rester pris avec une candidature génocidaire souriante.
Une utopie réaliste
Sans la manipulation du Democratic National Committee (DNC) en faveur de Hilary Clinton en 2016 et en faveur de Joe Biden en 2020, Bernie Sanders aurait pu faire une percée. Un tiers parti serait né sous la vieille carapace du parti démocrate. Les Américains ont une tradition progressiste présente au moins en partie depuis Frank D. Roosevelt. Sanders avait un véritable vent dans les voiles, porté par des millions d'appuis issus des classes populaires.
Une majorité d'Américains étaient favorables au Medicare for all, mais aussi au cessez-le-feu ainsi qu'à l'interruption de la vente d'équipement militaire à Israël et à l'Ukraine.
Sanders et le « Squad » (un groupe restreint de Démocrates de gauche) ont échoué, mais d'autres Sanders et d'autres Squads finiront peut-être par suivre leur pas sans capituler.
Les problèmes vont perdurer aussi longtemps que les progressistes américains refuseront de s'attaquer au monstre impérialiste belligérant que sont devenus les États-Unis.

Comptes rendus de lecture du mardi 5 novembre 2024


Noir Canada
Alain Deneault
Vous souvenez-vous de ce fameux bouquin qui a fait les manchettes parce qu'il faisait l'objet de poursuites abusives de la part de Barrick Gold et Banro il y plusieurs années ? « Noir Canada » rendait compte des abus commis par les sociétés minières canadiennes en Afrique et démontrait avec force détails que le calcul du profit des sociétés minières ne tient pas compte des coûts sociaux et environnementaux ; que des sociétés minières canadiennes soutiennent parfois des dictateurs pour avoir accès à des gisements ; que des sociétés minières canadiennes financent des guerres civiles pour accéder à des gisements ; que la Bourse de Toronto ne garde aucune trace des causes concrètes de la croissance de la valeur des titres des sociétés minières ; que l'Agence canadienne de développement international finance des projets dévastateurs pour l'environnement et les populations en Afrique ; et que le Canada n'est un « ami » de l'Afrique qu'en apparence. Un livre toujours d'actualité, que j'ai dévoré et que je vous recommande fortement.
Extrait :
Les effets du Canada, le monde y goûte déjà amplement : ingérence politique et contrats léonins dans la fragile République démocratique du Congo, partenariats avec les seigneurs de guerre, vendeurs d'armes et mercenaires de la région à feu et à sang des Grands Lacs, collusions mafieuses dans l'Ouganda voisin, accentuation des tensions armées autour du pétrole d'Ituri, mineurs enterrés vifs en Tanzanie, corruption au Lesotho, empoisonnement massif et génocide involontaire » au Mali, expropriations brutales au Ghana, transformation des Ivoiriens en cobayes pharmaceutiques, barrages hydroélectriques dévastateurs au Sénégal, privatisation sauvage du transport ferroviaire en Afrique de l'Ouest...

Les enfants des jours
Eduardo Galeano
Traduit de l'espagnol
Ce très beau livre raconte pour chaque jour de l'année une histoire tirée de la longue histoire de l'humanité. Comme plusieurs autres des bouquins de ce grand intellectuel uruguayen, il nous raconte le geste des héros que le pouvoir a voulu effacer, ceux qui sont restés debout face à la violence et à la domination. Il en déboulonne aussi d'autres, plus connus, qui ne méritent en rien le respect qu'on leur accorde. Un très bon livre qui nous en apprend beaucoup sur l'histoire et l'espoir des femmes et des hommes.
Extrait :
En 1965 mourut Winston Churchill. En 1919, alors qu'il présidait le British Air Council, il avait donné l'une de ses fréquentes leçons sur l'art de la guerre : « Je n'arrive pas à comprendre toutes ces simagrées à propos de l'usage du gaz. Je suis très favorable à l'emploi du gaz toxique contre les tribus non civilisées. Cela aurait un bon effet moral et répandrait une terreur durable. » Et en 1936, en parlant devant la Palestine Royal Commission, il avait donné l'une de ses fréquentes leçons sur l'histoire de l'humanité : « Je ne reconnais pas qu'on ait fait quoi que ce soit de mal aux Peaux rouges d'Amérique, ni aux nègres d'Australie, quand une race plus forte, une race de meilleure qualité, est arrivée pour prendre leur place. »

Le Journal d'Anne Frank
Anne Frank
Traduit du hollandais
J'aimerais que tous les adolescents et tous les jeunes adultes lisent Le Journal d'Anne Frank. Il a été écrit en Hollande, par une jeune fille juive de treize ans, pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa famille et elle et d'autres encore, ils étaient huit, y avaient trouvé refuge dans un pavillon d'arrière court pour échapper aux Allemands. Ce journal est le journal émouvant d'une enfant qui se découvre dans ses relations avec les autres et qui réussit à préserver sa liberté et sa fantaisie malgré le danger qui les guette, elle et ses proches. Le journal s'arrête abruptement le 1er août 1944. Le 4 août 1944, le Feld-Polizei fit une descente dans leur pavillon. Tous les habitants furent arrêtés et envoyés dans des camps de concentration. Anne Frank mourut en mars 1945, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, deux mois avant la libération de la Hollande. Elle a écrit quelque part, dans ce journal d'enfant, quelque chose de très touchant : « Je crois, je continue de croire, malgré tout, que dans le fond de leur coeur, les hommes sont réellement bons. » On sort de cette lecture profondément ému. Et peut-être avec une autre vision du monde.
Extrait :
Une nouvelle formidable - nous allons accueillir une personne supplémentaire dans notre cachette ! Oui, vraiment, nous avons d'ailleurs toujours été d'avis de pouvoir caser et nourrir une huitième personne. Seulement, nous avons craint d'abuser de la responsabilité de Koophuis et Kraler. A la suite de la Terreur grandissante, Père s'est décidé à tâter le terrain ; nos deux protecteurs étaient immédiatement d'accord : « Le danger pour huit est le même que pour sept », dirent-ils avec beaucoup de logique.

Fille de la colère - Le roman de Louise Michel
Michel Peyramaure
J'ai dévoré ce superbe roman qui ressemble à maints égards à une biographie. Louise Michel fut une femme remarquable. Née en 1830 d'une mère occupant un poste de servante, devenue institutrice, cette grande figure de l'anarchisme et de la Commune de Paris aux idées féministes se battra toute sa vie pour une société juste et égalitaire. Sa colère, nous raconte l'auteur, surgit dès qu'elle met les pieds à Paris, au spectacle de la misère et de l'injustice qui minent le quartier où elle a ouvert une école. Tous les progrès sociaux que nous avons faits jusqu'ici, nous les devons en très grande partie à des hommes et des femmes comme Louise Michel. Michel Peyramaure a aussi écrit dans la même veine le roman de deux autres grandes figures féminines du XIXe siècle : Sarah Bernhardt et Suzanne Valadon.
Extrait :
On a couché Louise Michel dans le corbillard de dernière classe, le même que celui qui a fait effectuer à Victor Hugo sa dernière promenade dans Paris. Il y avait, sur le parvis de la gare de Lyon, des dizaines de milliers de personnes. Une trentaine de couronnes et de gerbes dissimulaient le cercueil drapé de rouge et de noir.
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Le pouvoir de s’en prendre aux travailleurs et travailleuses migrant-es

En début d'octobre dernier, Paul Saint-Pierre Plamondon a publié sa proposition de politique migratoire qu'il veut faire adopter par le PQ, sous le titre Un Québec libre de ses choix, pour un modèle viable en immigration. Réduire l'immigration économique pendant quatre ans, réduire le nombre de travailleuses et de travailleurs étrangers temporaires, diminuer à 35 000 le seuil d'immigrant-es accueilli-es de façon permanente chaque année, rendre plus difficile d'accès les demandes d'asile, renforcer les obligations faites aux personnes migrantes et multiplier les blocages possibles à la liberté de circulation, voilà le cœur de cette politique. L'immigration est encore une fois présentée comme la cause de tous les maux qui frappent la société québécoise. Il suffit d'examiner les différentes propositions du modèle avancé par PSPP pour démontrer la logique qui les inspire.
I. Le plan de Paul Saint-Pierre Plamondon continue de faire des immigrant·es les boucs émissaires des différentes difficultés de la société québécoise.
La pénurie de logements, la crise des secteurs de la santé et de l'éducation, le développement de l'itinérance, et même la baisse du taux de natalité sont ramenés à une seule cause : l'importance du flux migratoire. Un texte qu'il a publié sur X/twitter le 5 novembre dernier illustre bien sa conviction : « Un regard lucide sur la situation sociale et économique qui découle de ces seuils d'immigration doit nous amener à conclure que nous construisons de toute pièce une crise sociale sans précédent. »
PSPP rend les personnes migrantes responsables de la crise du logement
Pour PSPP la crise du logement s'explique aisément. Elle découle de la hausse des seuils et de l'arrivée de migrant-es permanent-es et temporaires. Cette arrivée massive de personnes migrantes déséquilibre les rapports entre l'offre et la demande. Mais le FRAPRU en donne une toute autre explication : « Le marché est comprimé par la financiarisation du logement ; on ne construit plus pour loger des gens, mais plutôt pour réaliser des profits juteux, le plus rapidement possible. » [1] PSPP n'appelle pas à miser sur le logement social et communautaire. Il fait du contrôle de l'afflux des personnes migrantes la solution à la crise du logement.
PSPP dénonce l'accaparement par les personnes migrantes des ressources de nos services publics
Pour PSPP, la crise des services publics s'explique tout aussi aisément. Les ressources de l'école publique comme des services de santé servent à répondre aux demandes provoquées par la vague migratoire actuelle.
Depuis des décennies, les services publics (santé, éducation, fonction publique) subissent les assauts du néolibéralisme : coupes, compressions, hausse de tarifs et processus de privatisation rampant. La population du Québec est bien consciente que ces travailleurs et travailleuses (et particulièrement des femmes racisées comme cela est devenu clair durant la pandémie de la Covid) soutiennent à bout de bras ces services et ne peut acheter la démagogie dont PSPP fait preuve.
Dans le discours de PSPP, les personnes migrantes sont responsables du recul du français
… « Après des décennies et des décennies de travail, on est en train de défaire tout l'héritage des 40 dernières années en protection du français en accueillant un nombre d'allophones beaucoup plus élevé que notre capacité d'intégrer et de franciser. »(PSPP)
Avec sa recherche de boucs émissaires pour expliquer les problèmes sociaux, PSPP s'avère incapable d'identifier les réels fondements de la précarité du français au Québec. Si la langue française est la langue de la majorité au Québec, elle reste une langue minoritaire au Canada et sur le reste du continent et elle est au Québec confrontée à l'hégémonie économique, politique et culturelle de l'anglais.
Enfin, les personnes migrantes sont même responsables de la baisse du taux de natalité au Québec
Et PSPP en rajoute : le nombre de personnes migrantes serait également la cause du faible taux de natalité au Québec. La réponse cinglante de Ruba Ghazal dit l'essentiel à ce propos : « … Oui, la natalité baisse au Québec. Parce que le vieux dogme de la famille nombreuse est mort avec la Révolution tranquille. Parce que la pilule contraceptive a permis aux femmes de contrôler leur fécondité. Parce qu'elles ont investi le marché du travail en plus grand nombre que jamais. Parce que la vie coûte trop cher et que les condos sont grands comme des boîtes à chaussures. Lier le taux de natalité aux seuils d'immigration, c'est non seulement malhonnête, c'est aussi un discours dangereux. »
C'est à partir de ces diagnostics erronés, inspirés par un nationalisme étroit ayant comme objectif de radicaliser les politiques réactionnaires menées par le gouvernement Legault en matière d'immigration, que PSPP élabore sa politique migratoire.
II. Critiques du Modèle viable en immigration du Parti québécois [2]
Réduire d'au moins la moitié l'immigration temporaire en passant de près de 600 000 au deuxième trimestre 2024 à une cible de 250 000 à 300 000 résidents non permanents aux termes d'un mandat de 4 ans. [3]
Si ce n'est dans le domaine de l'agriculture, la politique migratoire du PQ traite les travailleuses et travailleurs immigrants temporaires comme des personnes sans droits réels alors qu'ils et elles contribuent à la production de la richesse du Québec et à la qualité des services offerts à sa population. Cette politique oublie un peu vite l'importance que ces travailleurs et travailleuses ont eu dans les services de santé durant la crise de la COVID 19. On ne présente les personnes immigrantes que comme une charge pour la société québécoise alors que leurs apports ne sont pas reconnus. C'est pourquoi il paraît si facile de s'en passer. La solution est donc simple. C'est pourquoi la diminution du nombre des immigrant-es temporaires « constitue le premier levier sur lequel jouer avant de réévaluer nos besoins selon l'évolution notamment des crises du logement et des services publics, ainsi que de la situation précaire du français. » [4] Le rapatriement des pouvoirs ne devrait pas avoir comme but d'instaurer une politique s'attaquant aux personnes migrantes et visant tout particulièrement à diminuer l'accueil des demandeurs d'asile alors que le plein contrôle de nos frontières déboucherait « sur un resserrement des normes, notamment en ce qui a trait aux visas et aux premiers contrôles effectués à l'aéroport. » [5]
« Fixer des seuils d'immigration permanente qui correspondent à la capacité d'accueil – soit 35 000 nouveaux résidents permanents par an. »
La capacité d'accueil n'est jamais définie sérieusement. C'est un concept flou. Dans la réalité, on constate que ce sont des pays pauvres du Sud global qui reçoivent le plus grand nombre de personnes migrantes, et non les pays riches. Cette notion mal définie, qui nourrit les débats sur les quotas, reflète la « capacité des courants conservateurs à rendre visibles (les nouveaux arrivants) pour mieux en tirer profit politiquement. » [6] Le premier ministre François Legault utilise cette rhétorique depuis 2018 à des fins électoralistes. Le Parti québécois de PSPP tente maintenant de le concurrencer sur ce terrain.
Fixer les quotas de l'immigration permanente à 35 000 par année, ce n'est pas empêcher toute immigration, à moins de construire des murs physiques ou juridiques, ce qui ne fonctionne d'ailleurs pas. C'est permettre que se développe toute une partie de la société sans droits, vivant dans la clandestinité, sans papiers, sans possibilité d'inclusion sociale véritable et sans avenir. D'ailleurs, les François Legault, Jean-François Lisée ou PSPP n'hésitent pas à dénoncer la porosité de la frontière canadienne .
« Décréter un moratoire sur l'immigration économique permanente provenant de l'extérieur du Québec (volet travailleur qualifié) afin de sélectionner les résidents permanents parmi l'immigration temporaire, composée des étudiants étrangers et des travailleurs étrangers temporaires déjà présents sur le territoire. »
Un tel moratoire ne tient pas compte de la réalité des migrations, de l'éventuelle prise du pouvoir par Trump aux États-Unis ni de la crise climatique. Les déplacements vont se faire. Des personnes vont entrer au Canada et au Québec. Et on les condamne d'avance à l'illégalité.
Traiter rapidement les dossiers de réunification familiale pour les conjoints et les enfants... Le conjoint doit démontrer une connaissance du français qui correspond à celui exigé par son corps d'emplois. On exclut les parents et les grands-parents. À l'avenir tant les parents que les grands-parents ne seront pas traités tant qu'il y aura des enfants et des conjoints en attente.
Cette proposition ne fait pas une critique majeure des délais vécus par les personnes en attente de réunification familiale. Elle ne critique pas la politique du gouvernement Legault qui rallonge ces délais. Elle continue d'exclure les parents et les grands-parents.
Resserrer les critères de sélection des travailleurs étrangers temporaires en établissant une nouvelle liste des métiers en tension et une hiérarchie des priorités, tout en reconnaissant formellement la dépendance du milieu agricole aux travailleurs étrangers temporaires.
Cette proposition vise essentiellement à satisfaire les besoins de l'économie. Dresser une liste des métiers en tension, c'est identifier des besoins importants pour assujettir l'acceptation des travailleuses et travailleurs temporaires aux besoins du patronat. Et lorsque c'est trop évident qu'on ne peut se passer de ces travailleuses et travailleurs temporaires, comme c'est le cas en agriculture, on reconnaît cette réalité et on ne resserre pas les critères pour ne pas le payer électoralement.
Rien sur les droits des travailleuses et travailleurs temporaires, y compris sur leur droit à la syndicalisation. Rien ou si peu sur la dénonciation de leurs conditions de travail. Une seule concession : celle de ne plus accepter le statut qui soumet les travailleurs et les travailleuses à un employeur unique permettant leur surexploitation. Concession mineure s'il en est. On propose des permis de travail régionaux et sectoriels. [7] En finir avec le permis de travail restreint à un employeur est une bonne chose. Mais le remplacer par des permis de travail régionaux ou sectoriels, c'est enfermer ces travailleuses et travailleurs dans une région ou un secteur, ce qui est tout à fait inacceptable du point de vue des droits humains dont le droit à la libre circulation des personnes vivant au Québec.
6. Effectuer un vrai virage vers l'autonomisation et la robotisation dans les secteurs de notre économie en pénurie de main-d'œuvre
« Des pays confrontés à une réalité démographique semblable à celle du Québec, comme la Corée du Sud et le Japon misent sur la robotisation de leur industrie et l'introduction de l'intelligence artificielle pour réaliser le travail non qualifié. » [8]
Il s'agit d'une trouvaille qui ne correspond nullement à la réalité de la main-d'œuvre formée de travailleurs et travailleuses temporaires. Propose-t-on la robotisation du travail dans les hôpitaux, la robotisation dans le secteur de la construction, dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie ? La plupart de ces secteurs où les travailleurs et travailleuses sont particulièrement impliqué-es sont marqués par le travail du care. Voilà la curieuse solution péquiste pour se débarrasser du travail qui doit être fait par des personnes dans ces secteurs vitaux de l'économie.
D'ailleurs, un lecteur du Devoir pose de bonnes questions en réponse à cette proposition de robotisation de l'économie présentée par le PQ. :
Si on s'entend pour dire que la pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs de l'économie québécoise (agriculture, manufacturier, restauration, commerce de détail, soin aux personnes, entretien ménager, etc.) est essentiellement due à la dénatalité, aux bas salaires et aux mauvaises conditions de travail (horaire chaotique, absence d'avantages sociaux, tâches aliénantes, cadence insoutenable, dévalorisation sociale, climat de travail toxique, etc.), alors pourquoi ne pas augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail pour rendre ces postes plus valorisants et attrayants ? Le bien-être au travail et la sécurité économique n'inciteraient-ils pas par ailleurs les Québécois à faire un peu plus d'enfants ?
Quant au réchauffement climatique, causé par la surexploitation des ressources naturelles et la surproduction de biens, ne rend-il pas inévitable, à terme, une certaine sobriété énergétique, un certain ralentissement de la production et de la consommation, un raccourcissement des chaînes de production, un certain renouement des humains avec la nature, les aliments locaux et les travaux agricoles ? Dans un tel monde, plus vert et plus sobre, où les ressources se feront de plus en plus rares, la robotisation de l'industrie et de l'agriculture, qui implique une production intensive et l'exploitation d'une grande quantité de matières premières (eau, électricité, minerai, terres rares, etc.), sera-t-elle vraiment souhaitable ? [9]
Les remarques que nous avons faites jusqu'ici suffisent à jeter une lumière crue sur le caractère réactionnaire et méprisant du modèle péquiste en matière d'immigration. C'est une tout autre approche qu'il est nécessaire de mettre de l'avant.
III. Pour la liberté de circulation et d'installation à la base d'une politique migratoire de gauche
Le plan de PSPP sur l'immigration s'appuie sur des diagnostics de la situation qui fait des personnes migrantes les boucs émissaires pour toute une série de problèmes au Québec. Cette orientation du plan péquiste attise les sentiments xénophobes et anti-immigration.
Donner une réponse humaniste aux migrations
Dans le contexte international actuel marqué par la crise économique, des guerres et le réchauffement de la planète, les migrations vont se faire. Les politiques migratoires ne peuvent se résumer à des politiques basées sur la fermeture des frontières et l'immigration choisie.
Inefficace et coûteuse, la politique de fermeture des frontières entraîne aussi une série d'effets pervers. Elle contribue à entretenir des flux importants d'immigration irrégulière et à alimenter une économie souterraine, les patrons ayant intérêt à utiliser des sans-papiers qui leur coûtent moins cher et qui n'ont pas les droits nécessaires pour s'organiser et se montrer revendicatifs.
Ouvrir les frontières
Pour éviter cela, il faut ouvrir les frontières et réguler l'immigration à partir de constats précis : la migration est une richesse et le contrôle des frontières est inefficace et contre-productif. L'ouverture des frontières ne signifie pas que les flux migratoires ne sont pas régulés, mais que cette régulation se fait à partir des conditions et des principes qui affirment que les personnes immigrantes sont une richesse et que fermer les frontières est inefficace et inhumain. Ces personnes sont un apport considérable tant au niveau économique que social et culturel, car elles sont porteuses d'une diversité qui enrichit la société qui les accueille.
En somme, il faut défendre l'égalité des droits : droit de s'installer durablement, de travailler, de recevoir un salaire égal pour un travail égal, de se syndiquer, d'acquérir la nationalité et de voter.
Adopter une telle attitude, c'est faire primer les droits de la personne sur les besoins du capital et dépasser une immigration conforme aux seuls intérêts des grandes entreprises. Agir ainsi, c'est empêcher que se développe une population d'étranger-ères de l'intérieur avec toutes les paniques identitaires qui s'y rattachent. Face aux crises qui secouent la planète et qui provoqueront inévitablement une accélération des migrations, il faut prendre le problème à bras le corps et le faire dans une perspective radicalement humaine.
Des revendications concrètes pour opérationnaliser ces orientations :
Toute une série de revendications ont été avancées par les organisations syndicales, populaires et antiracistes. Nous n'en mentionnons ici que quelques-unes. Elles indiquent la voie des luttes concrètes qu'il faut mener pour que la liberté de circulation et d'installation puisse se concrétiser. Il faut :
• Arrêter les expulsions et en finir avec la volonté de refouler les travailleurs et travailleuses migrant-es et de multiplier les obstacles physiques, juridiques et administratifs à leur liberté de circulation.
• Régulariser les sans-papiers pour éviter de bâtir des couches surexploitées de personnes sans droits à l'intérieur du Québec et du Canada. Le gouvernement du Canada a reculé sur la perspective d'une régularisation massive. Le programme de PSPP appuie ce recul. Il pose même la perspective qu'un Québec indépendant soit encore plus restrictif à l'égard de l'accueil des demandeurs et demandeuses d'asile.
• Mettre fin aux permis de travail fermés et à la surexploitation de ces travailleurs et travailleuses n'ayant pas les mêmes droits que les autres citoyens et citoyennes du Québec.
• Adopter des mesures facilitant l'accès à la résidence permanente. À ce niveau, le Plan du PQ, fait peu de concessions mais multiplie les difficultés de régularisation et d'obtention d'un statut de résident permanent ainsi que d'accession à tous les droits disponibles à la population native du Québec.
• Élargir l'accueil de personnes réfugiées et la réunification familiale. À ce niveau également, le modèle viable en immigration du Parti québécois va exactement dans le sens inverse en n'élargissant pas aux réfugié-es climatiques le statut de demandeur d'asile...
Afin d'éviter un processus de morcellement de la population du Québec entre ceux et celles qui ont des droits et ceux et celles qui n'en ont pas ou peu, il faut garantir l'égalité des droits de toutes les personnes habitant le territoire. L'égalité des droits de s'installer durablement, le droit de travailler, de recevoir un salaire égal pour un travail égal, le droit de vivre en famille, le droit à la citoyenneté, le droit à des services sociaux, le droit à la syndicalisation et le droit de vote. C'est la reconnaissance de ces droits qui, seule, peut assurer la cohésion sociale, la solidarité et l'unité de l'ensemble des travailleurs et des travailleuses vivant au Québec.
Cette orientation, qui s'oppose frontalement au Plan du PQ de PSPP en matière d'immigration doit être partie prenante de notre projet d'indépendance nationale et contribuera à la création de liens de solidarité avec les peuples du monde contre les politiques de l'oligarchie et de ses gouvernements.
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[1] Frapru, Les crises du logement au Québec, Bulletin 141, printemps 2022
[2] Un Québec libre de ces choix, pour un modèle viable en immigration, octobre 2024
[3] Les citations en caractères gras sont tirées du texte du PQ, intitulé Un Québec libre de ses choix, pour un modèle viable en immigration, octobre 2024
[4] Un Québec libre de ces choix, p. 71
[5] ibid, p. 72
[6] Des seuils d'immigration pour justifier la peur de l'autre, Fabien Deglise, Le Devoir, 11 novembre 2022
[7] ibid. p. 77
[8] Ibid. page 76
[9] Yann Leduc, Le Devoir, 28 octobre 2024

L’enjeu des élections fédérales et l’ultimatum du Bloc Québécois

Le NPD de Jagmeet Singh a décidé de mettre fin à l'entente avec les Libéraux le 4 septembre dernier. À l'approche des élections, cette politique qu'il jugeait lui avoir servi devenait maintenant inconfortable pour un parti qui se présente comme l'alternative.
Le gouvernement Trudeau s'était engagé à mettre de l'avant des projets comme les soins dentaires pour les Canadiens à faible revenu. Les deux formations politiques ont également co-écrit un projet de loi pour interdire le recours aux briseurs de grève dans les entreprises œuvrant sous réglementation fédérale, comme les banques ou les télécommunications. Le projet de loi a été adopté aux Communes et au Sénat, et a obtenu la sanction royale en juin dernier. Les libéraux avaient également accepté d'accorder 10 jours de congé de maladie aux travailleurs sous législation fédérale.
L'accord prévoyait par ailleurs de progresser vers la mise en œuvre d'un régime universel d'assurance-médicaments. Un projet de loi pour mettre la table à un tel régime et offrir une couverture pour certains contraceptifs et médicaments contre le diabète a été adopté aux Communes en juin, mais est toujours à l'étude au Sénat. [1]
Le Bloc a voulu prendre avantage de cette situation où il a été propulsé au-devant de la scène, devenant alors le parti qui obtenait la balance du pouvoir. « Alors si le Canada s'intéresse — pour quelques semaines ou quelques mois — à nous, eh bien nous aurons l'occasion d'expliquer davantage qui nous sommes. On n'est pas les mauvais dans l'affaire. […] On est les bons. » avait affirmé Yves-François Blanchet le 9 septembre dernier. [2]
Mais à quelques mois des élections il a probablement jugé qu'il était trop tard pour suivre la stratégie que le NPD avait appliquée, d'autant plus que ce dernier venait de rompre le pacte avec Justin Trudeau. Cette entente l'engageait à ne pas proposer de vote de défiance ni voter pour une motion de défiance pendant la durée de l'accord, en échange il avait obtenu des gains.
Le 25 septembre Yves-François Blanchet lance donc l'ultimatum de renverser le gouvernement s'il n'obtenait pas les projets de loi sur la gestion de l'offre et la pension de vieillesse, déposés par le Bloc québécois, dont l'échéance était le 29 octobre. Cinq semaines plus tard, son ultimatum étant arrivé à échéance, Yves-François Blanchet indiquait qu'il voterait pour faire tomber le gouvernement dès qu'il en aurait l'occasion.
Logiquement lorsqu'un parti politique songe à faire tomber le gouvernement, c'est qu'il prétend le remplacer, mais ce ne peut être le cas pour le Bloc. La stratégie du Bloc ne peut donc que chercher à renforcer sa présence au Québec. Si les Libéraux sont réélus, il se trouvera dans une fâcheuse position, mais sa stratégie pourrait aussi favoriser l'élection du Parti Conservateur de Pierre Poilievre.
Ce dernier bloque depuis des semaines les travaux parlementaires concernant la question des fonds gouvernementaux mal dépensés par une fondation consacrée aux technologies vertes.
Selon l'enquête de la Vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, qui a découvert des défaillances importantes au sein de cet organisme gouvernemental, Technologies du développement durable du Canada (TDDC) a enfreint ses politiques en matière de conflit d'intérêts à 90 reprises, attribuant 59 millions de dollars à 10 projets qui n'étaient pas admissibles.
En juin, une motion mise de l'avant par les conservateurs demandait que le gouvernement fournisse, pour les envoyer à la police, tous les documents liés à l'affaire dans les 30 jours. Elle a été adoptée avec l'appui du Bloc québécois et du Nouveau Parti démocratique, malgré le rejet des libéraux.
Les motions de privilège comme celle-ci ont la priorité sur pratiquement tous les autres travaux parlementaires, tels que les ordres du gouvernement et les affaires émanant des députés, bien que la période de questions se soit déroulée comme d'habitude.
Les libéraux pourraient tenter de mettre fin au débat par le biais d'un processus parlementaire appelé clôture - ce qui nécessiterait le soutien du Bloc ou du NPD.
Les néo-démocrates ont déclaré qu'ils voulaient étudier la question plus en profondeur au sein du comité. Ils ont accusé les conservateurs de faire de l'obstruction et de faire traîner inutilement le débat.
« Nous attendons patiemment le jour où les conservateurs cesseront d'apprécier le son de leur propre voix », a déclaré le député néo-démocrate Alistair MacGregor. [3]
Le Bloc ne s'est pas prononcé sur cette question, ce qui est pourtant contradictoire avec sa déclaration de faire tomber le gouvernement dès qu'il en aurait l'occasion. En fait il n'aurait qu'à appuyer la motion de clôture des Libéraux pour mettre fin au blocage parlementaire des Conservateurs et ainsi procéder à son ultimatum. Cherchez l'erreur.
La proposition concernant la gestion de l'offre a été appuyée par le Bloc et le NPD ainsi que par plusieurs députés libéraux et conservateurs. Seule l'opposition de deux membres du sénat a permis de bloquer cette motion. L'ultimatum posé par Yves François Blanchet ne peut donc pas s'adresser à la chambre des communes ni au gouvernement Trudeau.
Avec la rupture de l'entente entre le NPD et les Libéraux, il s'est trouvé coincé avec la balance du pouvoir, position fort inconfortable à la veille des élections qui doivent avoir lieu l'an prochain, comme l'avait déjà constaté le NPD. Son ultimatum est donc une fabrication opportuniste visant à se sortir de cette situation. Son empressement à déclencher des élections n'a comme fondement que son propre intérêt partisan à sauver la face. Le Bloc n'est pas une alternative politique, c'est un parti qui ne peut revendiquer le pouvoir. En l'occurrence, son ultimatum ne peut en ce moment que précipiter l'arrivée des Conservateurs.
Il est important de mentionner que l'Union des producteurs agricoles (UPA) ne souscrit pas à l'ultimatum du 29 octobre énoncé par le Bloc québécois pour l'adoption de son projet de loi sur la protection de la gestion de l'offre. Les producteurs agricoles craignent que la joute politique aux Communes mette en danger l'adoption du projet de loi sur la protection de la gestion de l'offre. [4]
La gestion de l'offre
Le plus gros du problème concerne la prochaine négociation de L' Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). Cet accord prendra fin le 30 juin 2036 mais l'ACEUM exige un examen tripartite de ses activités à partir du 30 juin 2026, six ans après son entrée en vigueur. L'objectif est de déterminer si les trois parties peuvent se mettre d'accord pour prolonger l'accord de 16 ans.
Que le Canada ait à faire face à une présidence Biden ou Trump en 2026, tout porte à croire que le Canada et le Mexique devront mener des négociations difficiles avec les Américains. [5]
En 2018 le Canada avait ouvert une brèche dans le marché des produits laitiers, et ce n'était pas que la faute de Donald Trump. Elle résultait d'une volonté plus grande du gouvernement Trudeau de protéger l'industrie automobile ontarienne que de protéger les petits producteurs de lait québécois représentant 50 % des producteurs laitiers du pays et produisant environ 40 % du lait canadien. [6]
Le Canada avait en effet ouvert une brèche de 3,59 pour cent du marché des produits laitiers en concluant l'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC). Le système de gestion de l'offre avait déjà été fragilisé par l'entente avec l'Union européenne et par le Partenariat transpacifique. [7]
Le Québec avait ouvert la voie lors des négociations avec l'union Européennes. Lors d'une rencontre avec la société civile québécoise, le 5 octobre 2012, qui portait spécifiquement sur l'AECG, le ministre du Commerce international, Jean-François Lisée, avait affirmé son soutien sans réserve à l'AECG et accordé toute sa confiance au négociateur, Pierre-Marc Johnson. Ce qui n'était certes pas au diapason avec les nombreuses inquiétudes exprimées par les participants. Avec la clause de la nation la plus favorisée, tout ce qui est accordé à l'Union européenne pourrait aussi l'être aux États-Unis, en vertu de l'ALÉNA, ou à tout autre pays ayant signé un accord de libre-échange avec le Canada. [8]
L'Union Paysanne
Selon l'analyse de l'Union Paysanne, si le système de gestion de l'offre a aidé à stabiliser les prix, il n'a nullement réussi à enrayer la disparition des fermes. Si on prend l'exemple de la production laitière, en 2002, il ne restait plus que 8000 fermes laitières alors qu'il y en avait 55 000 en 1966 ! 80% des fermes laitières étaient disparues depuis l'entrée en vigueur des quotas de production. La production s'est concentrée dans les mains d'un nombre toujours plus réduit d'agriculteurs. Les quotas sont peut-être bons pour les consommateurs et les transformateurs mais leurs avantages pour les agriculteurs sont douteux [9]. Présentement il ne reste que 4 333 fermes laitières sur l'ensemble du territoire cultivable du Québec comparativement à plus de 9 400 dans l'ensemble du Canada.
Nos défis
On ne devrait pas jouer à la politicaillerie avec des enjeux politiques aussi importants et complexes, qui méritent une attention sérieuse et réfléchie. Si la gestion de l'offre est en elle-même un défi qui appelle à trouver des solutions innovatrices en termes de régulation du marché et d'accès aux jeunes (ce qui n'est pas le cas avec la législation actuelle), il est encore plus inquiétant de regarder l'horizon des futures discussions concernant les accords internationaux dans la situation actuelle de montée de la droite conservatrice et de l'extrême droite.
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[1] Le NPD déchire l'entente avec le Parti libéral du Canada, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2101990/npd-fin-entente-parti-liberal-canada)
[2] « Les Canadiens s'intéressent soudainement beaucoup à nous », constate Blanchet, https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-09-10/caucus-du-bloc-quebecois/les-canadiens-s-interessent-soudainement-beaucoup-a-nous-constate-blanchet.php
[3] Why has Parliament's work been paralyzed for more than a week ? John Paul Tasker · CBC News · Posted : Oct 09, 2024 2:59 PM EDT | Last Updated : October 9
[4] Gestion de l'offre : l'UPA en désaccord avec le Bloc sur l'échéance du 29 octobre,
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2111539/agriculture-ottawa-negociation-aceum-alena
[5] Groupe d'experts sur les relations entre le Canada et les États-Unis Document de travail n° 2 Juillet 2024) chromeextension ://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://carleton.ca/npsia/wp-content/uploads/Canada-US-Expert-Group-Rigby_FR.pdf
[6] (Sonia Éthier présidente CSQ 2018 https://www.lacsq.org/magazine/la-gestion-de-loffre-cest-plus-quun-verre-de-lait/
[7] https://www.lapresse.ca/affaires/economie/canada/201810/01/01-5198645-justin-trudeau-dit-avoir-sauve-la-gestion-de-loffre.php
[8] L'État québécois et les accords commerciaux Le coût du libre-échange, Claude Vaillancourt, Président d'ATTAC-Québec, Vie économique vol 4 no 2
[9] chrome-extension ://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.unionpaysanne.com/wp-content/uploads/2020/11/gestion-de-l-offre-au-quebec.pdf

La grève illimitée de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) de novembre-décembre 2023 (Partie I)

Cette chronique est consacrée à la grève des 65 500 enseignantes (du préscolaire, du primaire, du secondaire, de l'enseignement en milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes) syndiquées à la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) qui a été déclenchée le 23 novembre 2023 avec un mandat de grève illimitée et qui a pris fin après cinq semaines.
En guise d'introduction, cette chronique revient d'abord sur le contexte de cette grève, la dynamique syndicale dans laquelle elle s'inscrit ainsi que sur les revendications (partie 1). Elle présente ensuite une chronologie détaillée des évènements qui veut rendre compte des paradoxes du conflit et de quelques-uns des enjeux qu'il soulève (partie 2). En conclusion, elle propose quelques pistes de réflexion (partie 3). L'ensemble a été exclusivement rédigé à partir des articles de presse, communiqués syndicaux, chroniques, synthèses ou commentaires repérés sur les pages Facebook (de la FAE, des syndicats membres de la FAE et du Front commun) qui ont été publiés, et ce jusqu'à trois mois après la signature de l'entente mettant fin à la grève (pièce jointe).
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Le lock-out des débardeurs du port de Québec (2022 – 2024)

Le 15 septembre 2022, la Société des arrimeurs de Québec (SAQ) déclenche un lock out à l'encontre des 81 débardeurs du Port de Québec.
En septembre 2024, deux ans plus tard, le lock out est toujours en vigueur et les activités du Port de Québec semblent fonctionner « normalement ». Elles seraient même en légère hausse. Il faut dire que dans la mesure où les ports relèvent de la compétence fédérale, la SAQ peut légalement recourir à des briseurs de grève.
C'est ce conflit - toujours en cours - que cette chronique souhaite commencer à documenter.
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Déclaration de la Campagne de solidarité socialiste avec l’Ukraine (Ukraine Socialist Solidarity Campaign – USSC ) sur les élections américaines de 2024

Des millions d'électeurs cherchent un moyen d'empêcher Trump et sa horde de partisans du mouvement MAGA d'accéder à la Maison Blanche. Ils veulent mettre un terme au Projet 2025, à la suprématie masculine, à la suprématie blanche, à l'homophobie, à la transphobie, à l'ethno-nationalisme, au déni de la science, à l'apologie de Poutine et aux idées conspirationnistes ridicules qui sont à la base du mouvement MAGA. Tous les socialistes devraient s'en réjouir. Il n'y a qu'une seule candidate qui puisse empêcher Trump d'accéder à la Maison Blanche cette année : Kamala Harris.
9 octobre 2024 | tiré du site aplutsoc
https://aplutsoc.org/2024/10/29/declaration-de-la-campagne-de-solidarite-socialiste-avec-lukraine-ukraine-socialist-solidarity-campaign-ussc-sur-les-elections-americaines-de-2024/
La Campagne de solidarité socialiste avec l'Ukraine (USSC) soutient les points suivants :
1. Le Parti républicain d'aujourd'hui est fondamentalement différent de ce qu'il était dans le passé. Il travaille ouvertement à transformer les États-Unis d'une démocratie bourgeoise multipartite en un régime autoritaire à parti unique. Cela rend le GOP qualitativement différent du Parti démocrate d'aujourd'hui, qui ne prône pas un régime autoritaire à parti unique mais plutôt le maintien du statu quo, aussi imparfait, génocidaire et injuste soit-il.
2. Les Républicains visent ouvertement et intensifient considérablement la répression, la neutralisation et la mise à mort de toute une série de groupes opprimés d'une manière bien plus dangereuse que l'un ou l'autre parti ne l'a fait dans le passé.
3. L'équipe Trump/Vance est politiquement connectée et théoriquement alignée avec de nombreux autoritaires d'extrême droite dans le monde.
4. Les socialistes et la gauche en général doivent par principe défendre tous les acquis politiques historiques de la gauche représentés par les droits démocratiques, y compris la liberté d'expression, la liberté de réunion et le droit de vote.
5. Les socialistes doivent jouer un rôle central dans la construction d'un mouvement visant à stopper le GOP, le MAGA et la Nouvelle Droite.
Derrière la base MAGA se trouvent des stratèges comme Mike Flynn et Stephen Bannon, et derrière eux se trouvent les idéologues milliardaires fascistes, en premier lieu Peter Thiel et Curtis Yarvin (qui sont les sponsors de JD Vance). Ils prônent ouvertement l'homme fort et même le régime fasciste. Dans leur monde, quiconque ne « contribue » pas est tout simplement éliminé, et le gouvernement est sous le contrôle total d'une seule personne autoritaire. Ils prônent même l'eugénisme.
Trump et son parti ne cachent pas leur intention de voler cette élection. Cela revient à renverser un droit démocratique fondamental – le droit même de voter aux élections publiques. C'est une contradiction insurmontable de commencer par minimiser les différences entre les Démocrates d'aujourd'hui et les Républicains MAGA, puis de faire volte-face et d'appeler à s'organiser pour résister à MAGA. C'est pourquoi l'extrême gauche ne fait rien de sérieux pour construire une résistance.
En plus de la prise de pouvoir du régime Trump, la base MAGA prône ouvertement la violence et les représailles si leur candidat n'est pas « élu ». Personne ne sait ce qui se passera lors des élections dans les bureaux de vote avec un électorat BIPOC (Black, Indigenous, People of Color) en novembre et après (*).
Harris et les Démocrates n'en parlent pas beaucoup, à part les réformes trop peu nombreuses et trop tardives proposées par Biden à la Cour suprême, mais ils savent que la campagne MAGA a l'intention, par sa manipulation des électeurs des États, de manipuler les résultats électoraux vers la Cour suprême, qui ainsi nommera Trump comme chef suprême.
Nous le répétons : la seule candidate qui peut empêcher Trump d'accéder à la Maison Blanche est Kamala Harris. Cependant, nous ne devons pas nous faire d'illusions sur Harris et les Démocrates :
1. Harris, comme le reste de son parti, s'est engagée à armer et à soutenir Israël. Cela signifie participer aux crimes génocidaires d'Israël contre l'humanité. Tout soutien à Harris, s'il s'agit sérieusement de la libération, doit en même temps s'opposer au soutien qu'elle et son parti apportent à Israël. En même temps, nous devons noter que Trump serait bien pire pour la cause palestinienne.
2. L'administration Biden/Harris a été extrêmement hésitante à armer l'Ukraine. Ce pays aurait dû obtenir et devrait maintenant obtenir toutes les armes dont il a besoin, quand il en a besoin, et sans aucune condition. Nous devons insister pour que Harris rejette l'approche injustifiablement prudente et lente de Biden pour soutenir l'Ukraine. Arrêtez d'envoyer des armes à Israël, envoyez-les plutôt en Ukraine !
3. Au sein du mouvement syndical, de nombreux dirigeants syndicaux soutiennent que nous ne devons pas faire grève pendant une élection car cela porterait préjudice aux Démocrates. Nous rejetons cette idée, surtout maintenant. Toute lutte ouvrière accroît la conscience de classe des travailleurs, tend à les rassembler et met tous les politiciens capitalistes, démocrates comme républicains, sur la défensive.
4. L'élection des Démocrates en 2024 ralentira mais n'arrêtera pas le mouvement MAGA. Ce mouvement est né des contradictions du capitalisme lui-même. Ce qu'il faut, c'est un mouvement indépendant de la classe ouvrière, un mouvement qui mobilise les travailleurs et les opprimés dans les rues, sur les lieux de travail et même dans les syndicats pour s'opposer au mouvement MAGA, en commençant par les menaces du MAGA de renverser les élections de cette année. Un tel mouvement de la classe ouvrière pourrait et devrait finalement conduire au développement d'un parti ouvrier de masse.
Conclusion : La Campagne de solidarité socialiste avec l'Ukraine (USSC) a été le premier groupe de solidarité avec l'Ukraine au monde à soutenir la Palestine. Nous sommes le seul groupe de solidarité avec l'Ukraine qui prône ouvertement l'union de toutes les luttes contre l'oppression et l'autoritarisme d'extrême droite. Cela inclut même le cas lorsque la défaite de l'autoritarisme signifie mettre ou maintenir au pouvoir un politicien capitaliste, comme Aung San Suu Kyi en Birmanie/Myanmar, malgré le fait qu'elle ait participé à la répression meurtrière du peuple Rohingya. Notre soutien comprend également l'arrêt de l'invasion de l'Ukraine par Poutine, malgré le fait que le gouvernement ukrainien actuel soit dirigé par le néo-libéral Zelensky. De telles luttes ne devraient pas s'arrêter aux frontières des États-Unis.
Les socialistes devraient soutenir et rejoindre tout mouvement visant à arrêter MAGA pendant et après les élections de 2024. Cela ne se limite pas à empêcher Trump d'entrer à la Maison Blanche en 2024, mais inclut également cette mesure. Les seuls candidats qui peuvent empêcher les Républicains MAGA d'accéder au pouvoir sont les Démocrates, et la Campagne de solidarité socialiste avec l'Ukraine (USSC) préconise de voter pour eux. D'autant plus que les deux seuls candidats de « gauche » (Jill Stein et Cornel West) s'excusent auprès de Poutine et prônent la création des conditions qui conduiront à la victoire de l'invasion russe de l'Ukraine. Une telle victoire encouragerait une vague de réaction et d'autoritarisme dans le monde, y compris aux États-Unis. Il sera plus facile pour la classe ouvrière de construire son propre mouvement dans une démocratie capitaliste que sous l'autoritarisme de droite que Trump instaurerait.
Pour un argument plus approfondi, voir cette présentation de Cheryl Zuur, coprésidente de la Campagne de solidarité socialiste avec l'Ukraine.
Notes
(*) référence aux agissements de la droite depuis de nombreuses années pour retirer le droit de vote à des couches noires, hispaniques, indigènes de la population au travers de nombreux procédés administratifs régressifs, y compris le sabotage des points de vote ou leur mise en place d'une façon qui les rendent inaccessible à l'électeur lambda, surtout quand celui-ci est démuni de moyen de locomotion.
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Discrim-migrations : une lutte sans merci entre le PQ et la CAQ

Il n'est qu'à se promener dans la ville pour saisir le sens du mot. Pour saisir la direction globale, la tangente politique sur laquelle surfent sans scrupule nos gouvernements depuis déjà trop longtemps. Il s'agit de voir qui ramasse les poubelles, qui lave les planchers, qui conduit les taxis, qui s'occupe des personnes âgées dans des résidences, qui nettoie, qui garde les enfants dans les CPE mais aussi dans les milieux scolaires, qui travaille dans les commerces où on offre les plus bas salaires, qui habite les quartiers les plus défavorisés, qui travaille dans les champs, qui… Il n'est qu'à se promener dans la ville, la mienne ou la vôtre, pour saisir le sens du mot « discrimination ».
Pourtant, tous ces gens dont on abuse, qu'on criminalise, qu'on traite comme on fait les compte en utilisant des chiffres farfelus, qu'on accuse de mettre en péril « la nation », qu'on déshumanise, qu'on exploite, qu'on prive de leur dignité, qu'on rend corvéables à merci, tous ces gens ont le dos large et encore plus lorsqu'ils n'ont pas des droits équivalents aux autres, en particulier l'ultime, le droit de vote, ce qui les garde en plus dans l'incapacité de protester, de se rebeller. Malheureusement pour elleux, le droit de vote est bel et bien le nerf de la guerre. Nous parlons ici bien sûr des personnes immigrantes mais de façon plus spécifique, nous parlerons des travailleurs et travailleuses immigrantes temporaires, qui représentent le plus gros contingent, et de loin, de la population immigrante au Québec. Assorti-es d'une date d'expiration de par leur statut, les membres de ce contigent se voient obligé-es de vivre dans une situation de précarité prolongée, souvent sous la coupe d'un seul employeur (ce qui les rend extrêmement vulnérables aux abus). La raison de la préférence accordée à cette catégorie d'immigrant-es, tant par le fédéral que par le provincial, est qu'elle est arrimée essentiellement aux « besoins » des entreprises depuis son extension en 2006 sous le gouvernement Harper.
Selon François Crépeau, professeur de droit international public et ancien rapporteur spécial des Nations-Unies pour les droits des migrants, cité dans [1], « Toutes les sociétés sont capables d'absorber une immigration, sans avoir besoin de la chiffrer ou de la quantifier. Le chiffre, c'est la composante d'un discours politique absolument populiste, qui se donne des allures de science mais qui contribue surtout à diviser, à distordre la réalité. »
À ce chapitre, la CAQ comme le PQ se livrent actuellement une lutte sans merci qui prend les airs d'un concours de qui mystifiera le plus la population pour démontrer son nationalisme, qu'ils semblent considérer tous les deux comme la valeur numéro un de leurs chartes personnelles. Avec des démonstrations bidon et extrêmement tendancieuses, ils essaient de nous expliquer en quoi les immigrant-es sont responsables de la crise du logement. François Legault sortira de son chapeau des données qu'il associera entre elles, en bon prestidigitateur, pour nous convaincre que 100 % des immigrant-es temporaires sont responsables du problème de logement, qu'iels sont aussi responsables du tiers de la pénurie de personnel en santé et de la moitié du manque de personnel qualifié en enseignement. Talam ! Rien de moins. De son côté, Paul St-Pierre Plamondon, tout aussi odieusement et graphiques à l'appui, nous expliquera que l'immigration est non seulement responsable de la crise du logement mais également de la baisse de la natalité au Québec, ce qui est bien évidemment faux, comme nous l'explique l'ISIS dans un texte de [2].
Nous avons au Québec un système d'immigration à plusieurs vitesses. Après avoir brandi la possibilité de faire déménager dans d'autres coins du Canada 80 000 personnes réfugiées, Legault s'est rétracté. (Il faut dire qu'il n'affiche pas une excellente compréhension de ce que veut dire droit humain, lui qui a déjà nié subtilement que le droit à un logement constitue un droit fondamental.) Il a fini par jeter son dévolu sur d'autres catégories d'immigrant-es, comprenant peut-être qu'en ces temps de guerres et de catastrophes climatiques, il n'est pas bien vu d'enfoncer la tête de la personne qui se noie. Il s'est donc contenté de planifier le gel des catégories correspondant aux demandeurs et demandeuses d'asile et de la recomposition familiale. PSPP planifie aussi de geler la catégorie des demandeurs et demandeuses d'asile mais souhaite réduire de moitié la catégorie de la recomposition familiale.
S'il a été question de réduire l'accueil et la présence de travailleurs et de travailleuses temporaires, le Patronat s'est empressé de convoquer les médias, [3] et de signifier qu'il avait besoin d'un révision à la hausse du seuil maximal d'effectifs étrangers pour les postes à bas salaire (pour passer de 10 à 20%), faute de quoi, malheureusement, « on ne pourrait plus garder nos entreprises en sol canadien ». C'est un argument auquel la CAQ est extrêmement sensible, elle dont le Conseil des Ministres en 2022 était composé à 29% de représentant-es du milieu des affaires, du jamais vu depuis le milieu du 20e siècle, toujours selon l'IRIS.
Ce modèle d'immigration et ces discours liberticides ont assez duré. Il faut leur opposer une résistance radicale parce que c'est toute notre humanité et la valeur qu'on s'accorde les un-es aux autres qui s'y voit dépréciée.
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[1] Des seuils d'immigration pour justifier la peur de l'autre, Fabien Deglise, Le Devoir, 11 novembre 2023
[2] Philippe Hurteau publié le 31 octobre, Logement, immigration et natalité : le monde imaginaire de PSPP
[3] Les entreprises ne sont pas dopées à l'immigration, selon le patronat, Frédéric Lacroix Couture, La Presse, 31 octobre 2024