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Niveau de vie : ni l’austérité, ni les réductions d’impôts ne permettront de sortir de la crise

12 novembre 2024, par John Cartwright — , ,
Presque tous les foyers canadiens ont été touchés par la crise de l'accessibilité financière. Beaucoup d'entre nous doivent se battre pour garder un toit au-dessus de la tête (…)

Presque tous les foyers canadiens ont été touchés par la crise de l'accessibilité financière. Beaucoup d'entre nous doivent se battre pour garder un toit au-dessus de la tête et de la nourriture sur la table. Et tandis que le monde insiste pour aller de l'avant, certains d'entre nous ne se sont jamais remis de la pandémie, et trop de gens demeurent inquiets quant à l'avenir.

Tiré de Rabble Mercredi 23 octobre 2024 / DE : John Cartwright
traduction Johan Wallengren

Nous avons tiré deux leçons majeures de la pandémie. Premièrement, nous avons découvert que, même quand les temps sont durs, les entreprises n'hésitent pas à s'approprier la richesse et le bien-être de nos communautés pour accroître leurs profits. Deuxièmement, nous avons découvert que nous pouvons nous maintenir en bonne santé lorsque nous prenons soin les uns des autres, que nous pouvons sauver des emplois et des entreprises grâce à des dépenses publiques ciblées et que nous pouvons obtenir des programmes publics tels que les soins dentaires et l'assurance-médicaments lorsque nous nous entendons sur des objectifs à atteindre. Notre effort collectif en temps de crise a montré que notre pays est loin d'être « brisé ».

Mais les politiciens conservateurs veulent nous faire croire le contraire. Ils font des promesses creuses et cherchent à nous distraire en créant des « ennemis ». Au lieu de résoudre les vrais problèmes des gens, ils veulent diviser nos communautés, saper notre démocratie et affaiblir les services publics sur lesquels nous avons besoin de compter. Au lieu de proposer des solutions à long terme, ils offrent des réductions d'impôts. Mais les réductions d'impôts ne réduiront pas les temps d'attente aux urgences, n'aideront pas les enfants à réussir à l'école et ne seront pas utiles pour s'occuper d'un parent âgé. Les réductions d'impôts ne feront qu'enrichir les 1 % les plus riches tout en sapant les services publics que nous avons durement gagnés.

Il y a une meilleure voie à suivre pour les Canadiens, fondée sur une vision de valeurs partagées et de prospérité pour tous.

Nous pouvons choisir de construire l'avenir du Canada sur la base d'emplois bien rémunérés et de services publics solides, qui soutiennent chaque famille et chaque communauté. Nous pouvons faire en sorte que chacun ait accès à des soins médicaux de base, prendre des mesures pour mettre fin au gonflement des loyers et des prix des denrées alimentaires, construire des communautés résilientes capables de résister à des phénomènes météorologiques extrêmes et réparer le filet de sécurité sociale qui aide ceux qui sont dans le besoin.

Pour toutes celles et tous ceux qui luttent pour avoir un toit, nous pouvons nous inspirer des mesures du passé qui ont permis de freiner la spéculation et d'interdire les loyers excédent les normes légales et recréer avec audace les programmes ayant permis de construire des logements hors marché destinés à rester abordables. Pour nos aînés, nous pouvons nous assurer qu'il existe des options de soins de longue durée conçues en fonction des besoins des gens plutôt que dans un but lucratif. Pour les jeunes familles, nous pouvons investir dans des services de garde d'enfants et d'éducation préscolaire abordables et de qualité dans chaque communauté.

Pour les travailleurs de tous les secteurs de l'économie, nous pouvons faciliter l'obtention d'une voix collective sur le lieu de travail et instaurer des règles garantissant que les gens ne seront pas exploités ni méprisés. Nous pouvons réclamer avec insistance que notre pays participe à des efforts mondiaux en faveur de la paix et des droits de l'homme et affirmer notre droit à des informations crédibles afin que nous puissions prendre des décisions en connaissance de cause. Nous pouvons protéger l'eau potable en tant que droit de l'homme et considérer l'égalité et la réconciliation comme des étapes essentielles de notre voyage commun.

Nous pouvons avoir des transports en commun assurant un service fiable pour chaque communauté. Nous pouvons adopter des stratégies industrielles qui garantissent aux jeunes travailleurs de bonnes carrières dans la production de biens et de services durables. Nous pouvons élargir considérablement les programmes d'énergie propre et d'efficacité énergétique tout en mettant fin aux subventions accordées aux monopoles des combustibles fossiles. Nous pouvons préparer le Canada à réussir dans l'économie durable et de haute technologie de demain, tout en luttant contre les changements climatiques. Nous pouvons faire ces choix dès maintenant, car si nous n'agissons pas maintenant, nous paierons beaucoup plus cher plus tard.

Si les riches payaient leur juste part d'impôts, il y aurait plus d'argent que nécessaire pour tout cela et bien plus encore. Mais ce n'est pas seulement une question d'argent. Il s'agit aussi de la façon dont les nantis influencent la prise de décision politique à tous les niveaux de gouvernement. Lorsque les politiciens conservateurs se déchaînent contre les impôts et les dépenses publiques, c'est parce que les entreprises qui les financent veulent engranger davantage de bénéfices, sans se soucier des conséquences pour le reste de la population.
Il est temps de mettre la main à la pâte. Les Canadiens ne peuvent pas se permettre de laisser le terrain politique ouvert à des campagnes à l'américaine alimentées par une colère destructrice. La crise du niveau de vie ne sera pas solutionnée par l'austérité ou les réductions d'impôts – elle ne peut l'être que par l'investissement, l'inclusion et la communauté. Il est temps de rétablir la confiance les uns envers les autres et au sein de notre société et de retrouver notre capacité à travailler ensemble pour un monde meilleur. Prenons tous les devants et participons à l'élaboration de l'avenir que nous voulons avoir.

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Un grand recul pour les femmes américaines et du monde entier

12 novembre 2024, par Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) — , ,
Le résultat des élections américaines ajoute une teinte de gris à la conjoncture internationale en ce mois de novembre. L'élection de Trump n'est pas anodine. Elle est la (…)

Le résultat des élections américaines ajoute une teinte de gris à la conjoncture internationale en ce mois de novembre. L'élection de Trump n'est pas anodine. Elle est la concrétisation d'une manifestation qui s'observe à l'échelle internationale : la montée de l'extrême droite.

Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes - CQMMF

Les discours entendus tout au long de la campagne présidentielle ne peuvent faire autrement que de nous faire craindre le maintien des acquis durement obtenus. Et ce, alors qu'il reste tant à faire pour la protection des droits des femmes et pour tout ce qui concerne leur accès à des soins de santé, à l'indépendance économique et à la sécurité dans son sens très large.

L'élection des républicains n'est, et ne sera, pas sans impact. Nous devrons rester alertes, mais surtout, unies et solidaires. Une convergence des luttes s'impose. La convergence est possible puisque les causes de la pauvreté, de la violence, de la crise climatique et de l'effondrement de la biodiversité sont similaires.

En effet, les acteurs qui détiennent le pouvoir tirent leurs profits sur le dos du travail des femmes, des migrant.e.s ou littéralement directement dans les communautés des pays du Sud. Ces acteurs, qu'ils soient des gouvernements, des banques ou des entreprises transnationales mettent en place des mécanismes pour exploiter et s'approprier sans remords les ressources naturelles. Ils leurs accordent la valeur de ‘'ressource'' que par l'opportunité de profit que ça peut leur procurer, au détriment de l'équilibre de la nature à maintenir pour la préservation du bien commun et du bien vivre. Bref, des droits collectifs.

La résistance féministe est nécessaire pour éviter la concentration du pouvoir aux mains de personnes ou d'institutions qui placent leurs intérêts privés au centre des priorités plutôt que le vivant.

Alors que le mouvement de la Marche mondiale des femmes s'organise à travers le monde pour la 6e édition de l'action mondiale de la MMF, c'est le moment d'élargir nos alliances, de nous solidariser, de se tenir coude à coude !
En marche vers 2025 !

C'est un appel à la résistance féministe internationaliste

WMW Asie-Océanie soutient les pêcheurs indonésiens dans leur lutte contre l’accaparement des océans et l’économie bleue

12 novembre 2024, par Marche mondiale des femmes – Asie de l'Est et du Sud-Est et Océanie. — , ,
Au cours des deux mandats du président Joko Widodo, l'accaparement des océans s'est répandu en Indonésie sous le couvert de l'économie bleue, un cadre visant ostensiblement à (…)

Au cours des deux mandats du président Joko Widodo, l'accaparement des océans s'est répandu en Indonésie sous le couvert de l'économie bleue, un cadre visant ostensiblement à favoriser la croissance économique, le développement et la conservation des ressources naturelles.

Tiré de infolettre CQMMF

En réalité, cet accaparement a souvent facilité la mise en œuvre de projets à grande échelle préjudiciables aux communautés côtières et insulaires, tels que des projets de poldérisation, l'exploitation extensive de sable et de minerais, le développement du tourisme, la création de zones de conservation et l'extension des zones de culture de la crevette. Ces activités ont rendu les communautés vulnérables à la perte de terres, à la dégradation de l'environnement et à l'intimidation.

De nombreuses communautés, notamment celles des îles Rempang, Wawonii, Sangiang et Pari, font état d'une escalade des menaces et de la criminalisation de la part des forces de l'ordre et des entités du secteur privé. Cet empiètement continu sur leurs terres et leurs ressources a alimenté une agitation et une résistance importantes au sein des communautés concernées.

En réponse à ces problèmes urgents, KIARA, en collaboration avec des réseaux de pêcheurs tels que le Indonesian Fisherwomen Sisterhood (PPNI) et l'Indonesian Fisherfolk Union (SNI), a organisé le Marine Fisherfolk Festival du 8 au 10 octobre 2024 à Jakarta. Sur le thème « Encourager la souveraineté marine de l'Indonésie pour le bien-être des pêcheurs », l'événement a rassemblé plus de 70 pêcheurs et pêcheuses de 19 provinces indonésiennes afin de les sensibiliser et de trouver des solutions.

Le festival a bénéficié de la collaboration de Trend Asia, de la Fondation indonésienne d'aide juridique (YLBHI), d'Indonesia for Global Justice, de Bina Desa, de PIKUL, du groupe de travail indonésien de l'ICCA (WGII), de Team 9 et du réseau de travail sur la cartographie participative (JKPP). Cet effort a été renforcé par le soutien du Forum mondial des pêcheurs (WFFP) et de la Marche mondiale des femmes (WMW).

Les pêcheurs participants ont partagé des témoignages de première main sur l'exploitation, y compris l'extraction de 17 milliards de mètres cubes de sédiments de sable, des projets de récupération couvrant 90 hectares à Manado et 1084 hectares à Surabaya, l'extraction de nickel sur l'île de Wawonii, et la pollution due à l'élevage de crevettes dans des zones côtières productives. Ces cas mettent en évidence les graves conséquences de l'extraction incontrôlée des ressources sur les moyens de subsistance des communautés, l'environnement et les économies locales.

Le festival a également donné lieu à des réunions avec des fonctionnaires du ministère de l'environnement et des forêts et du ministère des villages, ainsi qu'à une manifestation devant le ministère des affaires maritimes et de la pêche. Bien que 10 représentants des pêcheurs aient été reçus par le personnel du ministère, le résultat a été décourageant : les fonctionnaires ont enregistré les griefs mais n'ont pas pris d'engagements clairs pour y répondre.

Malgré ces échecs, les participants ont réaffirmé leur engagement à construire un mouvement populaire résilient, éduqué et organisé pour résister à l'accaparement des océans et protéger la souveraineté côtière de l'Indonésie.

La MMF Asie-Océanie est solidaire des pêcheurs indonésiens dans leur lutte pour la justice, les moyens de subsistance durables et la souveraineté sur leurs terres et leurs eaux.

Nous résistons pour vivre, nous marchons pour transformer !

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Règlement sur le plafonnement des émissions du secteur fossile canadien : la nécessité d’agir rapidement

12 novembre 2024, par Nature Québec — , ,
Après plus de deux ans d'attente, Nature Québec se réjouit de la publication aujourd'hui de la première version du règlement sur le système de plafonnement et d'échange des (…)

Après plus de deux ans d'attente, Nature Québec se réjouit de la publication aujourd'hui de la première version du règlement sur le système de plafonnement et d'échange des émissions de gaz à effet de serre du secteur des combustibles fossiles canadien. L'organisation enjoint du même souffle le gouvernement du Canada à procéder promptement pour une mise en œuvre de la réglementation au début de l'année 2025.

Pour Nature Québec, en publiant cette première version du règlement, le gouvernement du Canada répond à la volonté exprimée par 80 % de la population québécoise de voir une telle réglementation contraindre les pétrolières et gazières canadiennes à réduire leurs émissions de GES pour qu'elles fassent leur juste part de l'effort collectif national.

« Le temps presse ! Ottawa doit procéder le plus rapidement possible pour imposer le système de plafonnement et d'échange à l'industrie des énergies fossiles canadienne. Face aux catastrophes climatiques qui s'enchaînent, on a besoin que l'industrie soit rendue imputable maintenant, pas dans cinq ans », indique Anne-Céline Guyon, analyste Énergie et climat de Nature Québec.

L'organisation rappelle que d'ici la publication de la version finale de ce règlement, beaucoup de travail reste à faire pour tenir réellement imputable l'industrie de ses émissions et de son rôle dans la crise climatique. Dans un sondage publié en avril dernier, une majorité de Québécois-ses disait voir d'un mauvais œil les échappatoires que le gouvernement du Canada pourrait consentir aux entreprises gazières et pétrolières. Or, la première version du règlement reste inquiétante à bien des égards, notamment en ce qui concerne la possibilité pour les compagnies d'utiliser des crédits compensatoires ou encore de verser de l'argent dans un fonds de décarbonation, dont l'argent leur serait redistribué pour financer leurs projets de décarbonation.

« L'industrie canadienne des combustibles fossiles a fait 130 milliards de dollars de bénéfices dans les trois dernières années. Si elle veut se décarboner, elle en a les moyens. Elle a plutôt fait le choix de mettre des bâtons dans les roues des politiques climatiques. Et pourtant, le gouvernement canadien continue à lui en demander moins que pour les autres secteurs de l'économie. Cela doit cesser ! », explique Mme Guyon.

Nature Québec participera donc à la consultation publique dans les prochaines semaines afin de contribuer à renforcer le niveau d'ambition de cette réglementation, seul moyen pour que cette industrie fasse sa juste part dans l'atteinte des objectifs climatiques canadiens. À ce titre, Nature Québec invitera les citoyen-ne-s désireux-euses d'appuyer une réglementation ambitieuse et sans passe-droits pour l'industrie à envoyer leurs commentaires à l'adresse courriel de la consultation.

Nature Québec tient à rappeler que l'annonce d'aujourd'hui est une étape importante dans l'élaboration de cette réglementation, mais demande que sa version finale soit déposée dès le début de 2025 afin qu'elle soit mise en œuvre au plus vite. « Considérant l'urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons, retarder encore l'application du plafonnement serait irresponsable », conclut Mme Guyon.

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Renouveau à la DPJ ? La question de la violence conjugale doit (aussi) être une priorité

12 novembre 2024, par Annick Brazeau, Manon Monastesse, Suzie Levasseur — , ,
« Si j'avais su, je n'aurais pas dénoncé la violence conjugale » ; « mes enfants auraient été mieux protégés si je n'avais rien dit ». Dans la dernière année, plusieurs voix de (…)

« Si j'avais su, je n'aurais pas dénoncé la violence conjugale » ; « mes enfants auraient été mieux protégés si je n'avais rien dit ». Dans la dernière année, plusieurs voix de femmes victimes de violence conjugale se sont fait entendre dans l'espace public pour dénoncer les difficultés qu'elles vivaient avec les services de la protection de la jeunesse : remise en question de la violence qu'elles et leurs enfants ont vécue, maintien des contacts avec le père violent au détriment de la sécurité de l'enfant, non-prise en compte de la parole des enfants, biais et stéréotypes envers les familles immigrantes, etc. En plus de craindre pour la sécurité physique et psychologique de ces enfants, nous redoutons que des victimes décident de ne plus dénoncer la violence vécue et de rester avec leur conjoint violent pour protéger autant que possible leurs enfants.

La nomination de Madame Lesley Hill à la tête de la DPJ et les déclarations du ministre Lionel Carmant en faveur d'un changement de culture au sein de ce système nous donnent espoir qu'une autre voie est possible pour les enfants et les mères victimes de violence conjugale. Face à l'urgence de protéger ces enfants et de garantir leurs droits à la sécurité et à une vie sans violence, nous exhortons la nouvelle directrice nationale de la DPJ à faire de la question de la violence conjugale une priorité d'action au cours de ce mandat qui s'amorce, aux côtés des trois autres priorités que le ministre Carmant lui a confiées hier.

Depuis l'entrée en vigueur, en avril 2023, de nouvelles dispositions de la Loi sur la protection de la jeunesse, le rôle des intervenant.e.s de la DPJ est devenu plus central que jamais en matière de violence conjugale. En 2023, les signalements pour exposition à la violence conjugale comptaient pour 12,5 % de tous les signalements reçus par la DPJ soit un signalement sur huit. 47 signalements par jour.

Pour remplir le devoir qui leur incombe d'évaluer une situation familiale où a lieu de la violence conjugale, les intervenant.e.s doivent être outillé.es et formé.e.s à la hauteur de l'urgence, afin de pouvoir identifier la problématique et ses impacts sur les enfants et d'être en mesure de les protéger. Une mauvaise compréhension de la violence conjugale, et de la composante coercitive qu'elle implique, entraîne des confusions dangereuses et dévastatrices pour les enfants, notamment lorsque la violence conjugale post-séparation est confondue avec des conflits de séparation ou de l'aliénation parentale.

Alors que le Québec se trouve à la croisée des chemins, nos trois associations – le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes et l'Alliance des maisons de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale – réitèrent leurs demandes de longue date, convaincues que Madame Lesley Hill saura entendre et reconnaître la nécessité impérieuse d'agir :

offrir aux intervenant.e.s de la formation obligatoire et substantielle sur le contrôle coercitif et la violence post-séparation. Cette formation devrait être centrée sur la sécurité de l'enfant.

favoriser la collaboration entre les services de protection de la jeunesse et les maisons d'hébergement.

mettre en place des mécanismes pour que les directives et les changements de pratiques percolent dans toutes les régions et se concrétisent dans les évaluations et les interventions.

Il existe déjà des pratiques prometteuses qui font, selon nos maisons membres, une différence concrète sur le terrain. Parmi elles : la formation PEVC qui a été offerte dans les DPJ de certaines régions avec des impacts significatifs, ou encore l'établissement d'un protocole d'entente entre les maisons d'hébergement et la DPJ d'une même région, qui facilite grandement la collaboration.

Comme l'a dit Madame Hill hier en conférence de presse : « Ne faisons aucun compromis sur le bien-être des jeunes et des enfants ». Au lendemain de sa nomination, il est permis de croire que de réels changements sont possibles. Nous veillerons.

Signataires

Annick Brazeau, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes

Suzie Levasseur, présidente du CA de l'Alliance des maisons de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale

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Le Fonds de solidarité FTQ a investi plus de 130 millions de dollars dans les crimes de guerre et potentiellement le génocide

12 novembre 2024, par Mouvement Pour Une Paix Juste — , , ,
Nous vous demandons de prendre des mesures immédiates pour vous désinvestir des entreprises complices de crimes de guerre et de mettre en place des processus pour garantir (…)

Nous vous demandons de prendre des mesures immédiates pour vous désinvestir des entreprises complices de crimes de guerre et de mettre en place des processus pour garantir qu'aucun investissement futur ne soit réalisé auprès d'entreprises complices de crimes de guerre et de génocide.

Source

2 novembre 2024

Claude Séguin, président du conseil d'administration

Janie C. Béïque, présidente et chef de la direction

« Le Fonds de solidarité FTQ est le plus important réseau d'investissement en capital de développement au Québec. En soutenant les entreprises de toutes les régions et de tous les secteurs d'activité à partir de l'épargne des travailleurs et en encourageant l'épargne-retraite, le Fonds est devenu un acteur incontournable de la société québécoise. » La mission du Fonds de solidarité FTQ est de « contribuer à l'essor socio-économique du Québec, au bénéfice des travailleurs et des entreprises. »

Cela dit, le Fonds de solidarité FTQ a investi 4,5 millions de dollars dans Motorola, une entreprise que l'ONU a désignée comme soutenant les crimes de guerre, et près de 130 millions de dollars supplémentaires dans des entreprises que l'AFSC Investigate a jugées associées à l'occupation et donc complices de crimes de guerre. Il s'agit notamment d'entreprises d'armement/d'équipement militaire et de surveillance ainsi que d'autres qui soutiennent l'occupation militaire illégale de la Palestine par Israël. Des entreprises telles que Chevron, Cisco, Exxon, HP, Raytheon et d'autres, ainsi que la société d'ingénierie transnationale basée à Montréal, WSP Global, sont incluses dans le portefeuille d'investissement. WSP est le gestionnaire de longue date du projet de métro léger de Jérusalem. Al Haq et Just Peace Advocates ont déposé une demande en 2022 pour que WSP soit ajouté à

la liste de l'ONU, et celle-ci a été mise à jour en juin 2024 lorsque l'ONU a appelé les entreprises à s'ajouter à la liste de l'ONU.

Au total, le Fonds de solidarité FTQ a investi plus de 130 millions de dollars dans des crimes de guerre, dont certains sont complices de génocide.

Cette information a été portée à votre attention il y a plusieurs mois, mais aucune réponse n'a été reçue. Nous vous demandons de vous engager à désinvestir immédiatement dans les entreprises figurant sur les listes d'enquête de l'ONU et de l'AFSC en tant qu'entreprises complices de crimes de guerre.

Nous vous rappelons qu'au Canada, les parties complices de crimes de guerre sont passibles de poursuites criminelles en vertu de la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, y compris les sociétés.

Nous vous rappelons également que depuis la décision de la Cour supérieure du Québec dans l'affaire Bil'in (Village Council) c. Green Park International Inc., il est également possible qu'une société soit tenue responsable dans le cadre d'une poursuite civile devant les tribunaux canadiens pour complicité de crime de guerre. Bien que l'affaire Bil'in ait été rejetée pour des motifs de compétence, les tribunaux canadiens ont montré ces dernières années une volonté croissante d'exercer leur compétence sur les activités à l'étranger des sociétés canadiennes en cas de violation des droits de la personne et du droit international, et il est loin d'être certain que le même résultat serait obtenu aujourd'hui.

Fin 2023, l' International Centre of Justice for Palestinians – Canada (“ICJP – Canada”) a fait part au gouvernement du Canada de son intention de poursuivre les responsables canadiens qui seraient complices des crimes de guerre commis par Israël. ICJP Canada envisage également d'élargir la portée de son initiative pour demander la responsabilité des entreprises canadiennes qui seraient complices des crimes de guerre commis par Israël. Tout comme la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre du Canada, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale s'applique à la fois aux acteurs étatiques et aux particuliers. Ce dernier érige en infraction le fait de « fournir une aide, une incitation ou toute autre forme d'assistance » à la commission de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Depuis lors, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé illégale l'occupation israélienne de longue date et a indiqué que des mesures devaient être prises pour y mettre fin complètement et « aussi rapidement que possible ». Elle a également indiqué que les États et les organisations internationales, y compris l'ONU, ont la responsabilité spécifique de s'abstenir de contribuer à l'occupation ou de reconnaître la présence d'Israël dans le territoire palestinien occupé comme tout sauf illégale.

Nous vous demandons de prendre des mesures immédiates pour vous désinvestir des entreprises complices de crimes de guerre et de mettre en place des processus pour garantir qu'aucun investissement futur ne soit réalisé auprès d'entreprises complices de crimes de guerre et de génocide.

Sincèrement,

Mouvement Pour Une Paix Juste

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C’est parce qu’on rit que c’est drôle

12 novembre 2024, par Germain Dallaire — , ,
Excédés par l'attitude de Rio Tinto sur la question de l'indexation de leur pension, des retraités syndiqués de Rio Tinto sont passés à l'action samedi le 9 novembre dernier. (…)

Excédés par l'attitude de Rio Tinto sur la question de l'indexation de leur pension, des retraités syndiqués de Rio Tinto sont passés à l'action samedi le 9 novembre dernier.

Germain Dallaire

Après avoir bien fait leur devoir en vérifiant auprès d'un urbaniste qu'ils se trouvaient bien sur un terrain de la municipalité, les retraités ont planté une pancarte en avant du terrain se lequel Rio Tinto agrandit actuellement son usine AP-60 à Arvida. Sur cette pancarte était inscrit : « Usine AP-60 payée par les retraité(es ». Quelle ne fût pas leur surprise de découvrir que la pancarte était disparue en repassant par là quelques heures plus tard.
Ne se laissant pas décourager, ils en confectionnèrent une nouvelle et allèrent l'installer dès le lendemain. Chat échaudé craint l'eau froide, ils restèrent sur place. Environ 20 minutes plus tard, des agents de sécurité de Rio Tinto arrivèrent dans un camion identifié à la multinationale. Non seulement les retraités les ont interpelé mais ils ont même récupéré leur pancarte de la veille qui se trouvait dans la benne du camion. Les retraités ne comptent pas en rester là puisque dès le début de la semaine, ils comptent se rendre au poste de police pour déposer une plainte de vandalisme contre Rio Tinto.

Rappelons que lors du colloque du 22 octobre dernier s'intitulant « 1926-2026, cent ans d'occupation par Alcan et Rio Tinto : le bilan s'impose", Alain Proulx de l'association des retraités syndiqués de Rio Tinto (4 fois plus de retraités que d'actifs) a démontré chiffres à l'appui que de 2002 à 2029, leur rente aura reculé de 33,2% par rapport à l'évolution du coût de la vie. Pendant la même période, Rio Tinto s'est permis des congés de cotisation s'élevant à 738 millions$ privant ainsi la caisse de revenus d'intérêt de 1,275 millard$ pour un grand total de 2,013 milliards$. Pour mémoire, l'agrandissement actuel de l'usine AP-60 est évalué à 1,4 milliard$ et ne portera sa capacité qu'à la moitié de ce à quoi Alcan s'était engagé il y a maintenant plusieurs décennies. Comme aurait dit mon défunt père, « la vérité choque ».

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Mobilisation à Saguenay contre le régime actuel d’assurance-emploi

12 novembre 2024, par Audrey Parenteau — , ,
Une cinquantaine de personnes se sont réunies le 6 novembre dernier dans les rues de l'arrondissement de Chicoutimi, à Saguenay, pour exiger une réforme en profondeur du régime (…)

Une cinquantaine de personnes se sont réunies le 6 novembre dernier dans les rues de l'arrondissement de Chicoutimi, à Saguenay, pour exiger une réforme en profondeur du régime d'assurance-emploi. Plusieurs membres de la CSQ, notamment du Syndicat de l'enseignement de la Jonquière (SEDLJ-CSQ), étaient présents à l'événement.

Tiré de Ma CSQ. Photos : Claude Bradet, SEDLJ-CSQ

La mobilisation, organisée par le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) et ses partenaires, a eu lieu dans le cadre de la Semaine nationale des chômeuses et des chômeurs 2024, autour du thème L'assurance-emploi : un régime sexiste à réformer !

Le MASSE dénonce le régime actuel, qui pénalise particulièrement les femmes : « En raison des responsabilités familiales qu'elles assurent encore en plus grande partie, les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel ou à bénéficier de prestations spéciales, une situation qui n'est pas encore prise en compte par la Loi sur l'assurance-emploi et qui pénalise en termes d'admissibilité et du calcul des prestations. »

Pour une réforme du régime actuel

Les personnes ayant pris part à la mobilisation ont parcouru le centre-ville de Chicoutimi et ont fait un arrêt symbolique devant une succursale de Service Canada avant de se diriger vers le bureau du député conservateur Richard Martel.

Cette action visait à faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il prenne des mesures concrètes en vue de moderniser un régime d'assurance-emploi jugé inadapté aux réalités actuelles du marché du travail.

Rappelons qu'une vaste coalition de groupes de défense des sans-emploi, soutenue par les principales organisations syndicales québécoises, dont la CSQ, a récemment lancé une campagne intitulée L'assurance-emploi doit nous protéger. Cette dernière vise à interpeller le gouvernement et à réclamer une réforme en profondeur du programme d'assurance-emploi.

La mobilisation en images

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La réforme Dubé

12 novembre 2024, par Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) — , , ,
La réforme du ministre de la Santé, Christian Dubé, transformera fondamentalement la gestion du réseau de la santé et des services sociaux au Québec en regroupant tous les (…)

La réforme du ministre de la Santé, Christian Dubé, transformera fondamentalement la gestion du réseau de la santé et des services sociaux au Québec en regroupant tous les établissements publics, excluant ceux du Grand-Nord, sous l'égide de l'agence Santé Québec. Cette nouvelle agence deviendra l'employeur unique des 350 000 employé-e-s du réseau public de la santé et des services sociaux.

La Loi sur la gouvernance du système de santé et de services sociaux (auparavant projet de loi n° 15) introduit la plus grande réforme législative depuis l'adoption du Code civil. Or, son adoption en décembre 2023 a été faite sous le bâillon, une procédure législative antidémocratique permettant au gouvernement de la CAQ d'imposer son adoption. Un processus particulièrement inquiétant considérant l'ampleur de ce projet.

Dès que le ministre Dubé a annoncé ses intentions de réformer le réseau de la santé, la Fédération a multiplié ses interventions afin d'influencer cette réforme pour les 80 000 professionnelles en soins qu'elle représente, mais également pour s'assurer de l'accès à des soins et des services de qualité et sécuritaires pour la population.

La FIQ suit depuis plusieurs mois ce dossier puisque cette réforme aura des impacts importants sur les professionnelles en soins. Pour vous aider à y voir plus clair, la Fédération met à votre disposition l'information disponible actuellement. Il est important de noter que de nombreuses incertitudes demeurent quant à la mise en place de cette réforme, notamment sur ses impacts concrets dans le quotidien des professionnelles en soins. Cette page Web sera mise à jour pour refléter les annonces du gouvernement.

Suite logique des réformes du passé
Le réseau de la santé et des services sociaux a subi maintes réformes au cours des dernières décennies. La réforme Couillard en 2003, la réforme Barrette en 2015, et maintenant la réforme Dubé en 2024. Chacune de ces réformes a contribué à fragiliser notre réseau de la santé en fusionnant des centres d'activités à vocations variées, en centralisant davantage la prise de décision entre les mains de décideurs haut placés, en diminuant l'accès aux services de prévention et en créant une dépendance toujours plus grande envers le privé.

Le ministre Christian Dubé n'est pas différent de ses prédécesseurs ; l'agence Santé Québec s'inscrit dans une suite logique des réformes du passé. Nous assistons à l'aboutissement des grandes réformes antérieures imposées dans le réseau de la santé. Pourtant, il ne fait aucun doute que ces dernières n'ont ni amélioré les conditions de travail des professionnelles en soins ni les conditions des soins au Québec.

La réforme Dubé en bref

La réforme Dubé a permis la création de l'agence Santé Québec, le 29 avril 2024. Cette société d'État sera l'employeur de 350 000 salarié-e-s du réseau de la santé au Québec, devenant ainsi l'un des plus gros employeurs au Canada, juste derrière le gouvernement fédéral. La création de cet employeur unique va engendrer la fusion des établissements, donc des employeurs, mais l'organisation du territoire devrait continuer d'exister, sous forme de sous-structure de Santé Québec. Les établissements privés conventionnés et les établissements du Grand-Nord ne sont pas touchés par cette fusion.

L'agence Santé Québec aura également le pouvoir de coordonner et de soutenir des établissements privés et autres prestataires, éliminant ainsi toute distinction entre le public et le privé. Ceci représente un virage important et dangereux. En effet, selon le ministre Christian Dubé, l'objectif d'ouvrir l'offre de services au privé est d'améliorer l'accès aux soins, mais il est bien connu que l'ouverture vers le privé a plutôt l'effet inverse en s'accaparant les ressources limitées du réseau public. C'est dans cette optique que la FIQ se joint en 2023 à la campagne « La réforme Dubé, tout sauf santé », campagne portée par plusieurs organisations syndicales et communautaires.

Cette agence est séparée du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et a pour mission de coordonner les activités sur le terrain, laissant le MSSS responsable uniquement des orientations politiques et des programmes, permettant ainsi une forme de déresponsabilisation du ministère envers les employé-e-s du réseau.

Des changements sont nécessaires dans le réseau de la santé du Québec, mais il est clair pour la FIQ que cette réforme de structure ne répond pas aux besoins les plus criants. Plusieurs recommandations avaient été émises par la société civile et par la Fédération pour recadrer cette réforme dans les besoins du réseau, les 30 recommandations de la FIQ n'ont pas été considérées par le ministre Dubé. Ainsi, la FIQ et ses syndicats affiliés continueront de dénoncer cette réforme qui s'inscrit dans la lancée antiféministe, antidémocratique et antisyndicale du gouvernement actuel.

Les impacts sur les droits des professionnelles en soins

La réforme Dubé a des impacts importants sur les droits des professionnelles en soins, notamment en lien avec la défense de leurs conditions de travail. En fusionnant les établissements de santé en un seul employeur, la loi prévoit la fusion des accréditations syndicales existantes et une accréditation unique pour chacune des 6 catégories d'emploi qui composent le réseau de la santé. Ainsi, à moyen terme, les syndicats locaux sont voués à disparaître, démantelant les structures actuelles et posant des défis importants pour la démocratie syndicale.

Voici une ligne du temps détaillant les grandes étapes de la mise en place de Santé Québec qui auront des impacts sur la défense des conditions de travail des professionnelles en soins. À noter que les dates projetées sont approximatives et pourraient être modifiées à tout moment par le gouvernement.

De 4 à 6 catégories d'emplois

Avec la réforme Dubé, les catégories d'emplois dans le réseau de la santé sont modifiées. La catégorie 1 regroupera exclusivement les infirmières et infirmières auxiliaires. Les inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques seront quant à elles regroupées avec les techniciennes et professionnelles de soutien spécialisé et en soins cardiorespiratoires dans la catégorie 6. Cela inclut, par exemple, l'imagerie médicale et la radio-oncologie.

Le gouvernement a décidé de scinder la catégorie 1, même si les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques ont une expertise et une organisation du travail complémentaire dans les soins directs donnés aux patient-e-s. Cette scission nuira inévitablement à l'organisation du travail et à la stabilité des équipes.

La FIQ n'a ménagé aucun effort pour faire reculer le ministre Dubé pour maintenir la catégorie 1 dans sa forme actuelle et continuera à militer en ce sens. Une pétition a d'ailleurs été déposée à l'Assemblée nationale. Cependant, si le transfert vers la catégorie 6 se concrétise tel que prévu dans la loi, la FIQ fera partie des organisations syndicales qui pourront s'inscrire sur le bulletin de vote pour cette catégorie. Ultimement, ce sont les membres qui voteront pour l'organisation syndicale de leur choix.

Suite logique des réformes du passé

Le réseau de la santé et des services sociaux a subi maintes réformes au cours des dernières décennies. La réforme Couillard en 2003, la réforme Barrette en 2015, et maintenant la réforme Dubé en 2024. Chacune de ces réformes a contribué à fragiliser notre réseau de la santé en fusionnant des centres d'activités à vocations variées, en centralisant davantage la prise de décision entre les mains de décideurs haut placés, en diminuant l'accès aux services de prévention et en créant une dépendance toujours plus grande envers le privé.

Le ministre Christian Dubé n'est pas différent de ses prédécesseurs ; l'agence Santé Québec s'inscrit dans une suite logique des réformes du passé. Nous assistons à l'aboutissement des grandes réformes antérieures imposées dans le réseau de la santé. Pourtant, il ne fait aucun doute que ces dernières n'ont ni amélioré les conditions de travail des professionnelles en soins ni les conditions des soins au Québec.

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5ème session de l’université d’été en droits de l’homme

Les activités marquant la 5ème Session de l'Université d'Été des Droits de l'Homme ont été officiellement lancées ce lundi 2 Septembre 2024 lors d'une cérémonie d'ouverture à (…)

Les activités marquant la 5ème Session de l'Université d'Été des Droits de l'Homme ont été officiellement lancées ce lundi 2 Septembre 2024 lors d'une cérémonie d'ouverture à la salle de conférence Victor Benoît à l'Office de la Protection du Citoyen, à Bourdon.
L'évènement a été rehaussé par la présence de plusieurs personnalités issues des organisations internationales des droits de l'homme en Haïti et de la société civile haïtienne.

Lancée autour du thème : " LES FORCES DE MAINTIEN DE LA PAIX ET LES DROITS DE L'HOMME", cette formaion, organisée par l'Institut Haïtien des Droits de l'Homme (IHDH) se déroulera à l'OPC du 2 au 6 Septembre 2024.

Cette formation de courte durée avait pour objectif d'offrir aux participants-es des droits de l'homme un accès à un enseignement d'excellence dans le domaine de la Promotion et de la Défense des Droits de l'Homme avec des enseignants internationaux

Cette 5ème session a été meublée par des cours fondamentaux, des séances portes ouvertes permettant aux participants d'échanger avec des experts des droits de l'homme et être éclairées sur des notions spécifiques

L'instance organisatrice a profité de l'occasion pour rendre un vibrant hommage au professeur Michel Soukar pour ses nombreuses réfléxions autour des horreurs et barbaries notamment celles du 26 avril orchestrées par le régime de Duvalier en Haïti.

Historien, écrivain et journaliste, Michel Soukar vit à Port-au-Prince. Il est connu pour son engagement politique. Il a publié une vingtaine d'ouvrages, dans des genres différents : poésie, théâtre, histoire, roman. Il est l'une des voix des plus écoutées en Haïti

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