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Comment le fascisme gagne la France

20 mai, par Ugo Palheta — , , ,
De Macron à Le Pen Éditions La Découverte Par Ugo Palheta RN aux portes du pouvoir, répression violente des mouvements populaires, politiques racistes et anti-immigrés, (…)

De Macron à Le Pen

Éditions La Découverte

Par Ugo Palheta

RN aux portes du pouvoir, répression violente des mouvements populaires, politiques racistes et anti-immigrés, offensive réactionnaire contre les droits des femmes et des minorités, diabolisation de la gauche d'émancipation, omniprésence de l'extrême droite et de ses obsessions dans les médias, complicités actives des appareils " républicains ", de droite comme de gauche, islamophobie généralisée, etc. L'énumération signale une dynamique mortifère que le règne de Macron a largement amplifiée et qu'il nous faut affronter. Plusieurs questions nous taraudent : de quoi ces symptômes morbides sont-ils le nom ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Et comment conjurer le désastre annoncé ?
Ugo Palheta avance l'hypothèse que nous vivons la renaissance – sous de nouvelles formes – du fascisme, conçu comme une potentialité inhérente au capitalisme. Refusant le morcellement académique des approches, il se propose d'articuler l'analyse par en haut du champ politique et l'étude par en bas des électeurs d'extrême droite, de penser ensemble les politiques néolibérales et le racisme systémique, de prendre au sérieux aussi bien la montée de l'autoritarisme d'État que la progression électorale du RN, tout en avançant quelques pistes pour vaincre ce dernier.

Version papier : 20.90 €
Version numérique : 14.99 €

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Un programme de combat, et non de gouvernement, pour un Québec solidaire anticapitaliste vers une société du soin et du lien

20 mai, par Marc Bonhomme — , ,
Note : Québec solidaire est en processus de mise à jour de son programme. Une nouvelle version devra être votée par le prochain congrès du parti l'automne prochain. On demande (…)

Note : Québec solidaire est en processus de mise à jour de son programme. Une nouvelle version devra être votée par le prochain congrès du parti l'automne prochain. On demande aux membres d'y contribuer bien que le parti ait déjà écrit une première ébauche. Voici ma contribution par l'intermédiaire du CAP-écologie et du groupe « Parti de la rue ».

La crise fondamentale du XXIe siècle est la rupture des grands équilibres de l'écosystème terrestre. Cette rupture se manifeste principalement par la rapide fuite en avant du réchauffement de la Terre-Mère d'un confortable Holocène qui a vu l'émergence de la civilisation vers une terre-étuve chaotique qui la fera disparaître et peut-être l'Humanité elle-même. Cette fin du monde dit civilisé, si la tendance se maintient, a été prouvée tant par les travaux scientifiques du GIECONU que par la multiplication des réellement existantes catastrophes climatiques incommensurablement plus graves au Sud qu'au Nord. Le réchauffement se conjugue et accélère la sixième grande extinction des espèces dont les habitats disparaissent comme une peau de chagrin. Et il envenime une continuelle pollution de l'air, des eaux et des terres.

Le GIEC a établi que pour ne pas dépasser le seuil critique d'un réchauffement planétaire de 1.5°C, il faudrait réduire les gaz à effet de serre (GES) de 50% par rapport à 1990 d'ici 2030. La Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement de 1992 stipule qu'« étant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l'environnement mondial, les États ont des responsabilités communes mais différenciées ». Se basant sur les travaux du GIEC et cette Déclaration, à l'occasion de la COP26 de Glasgow, le Réseau action climat Canada, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Équiterre, Greenpeace, Nature-Québec, la Fondation David Suzuki et Oxfam-Québec ont requis que le Québec réduise ses GES des deux tiers d'ici 2030. Le seuil de 1.5°C est déjà en passe d'être atteint. Pourtant le gaz carbonique atmosphérique continue de s'accumuler. Pire, il le fait, selon la NOAA, en quantité annuelle moyenne croissante depuis au moins 1960, avec deux records annuels en 2023 et 2024. L'urgence climatique est d'autant plus grande pour ne pas franchir de fatidiques points de bascule.

Le croissancisme du Capitalocène génère une pluricrise menant au néofascisme

La présente ère géologique, irrémédiablement chamboulée par le genre humain, est souvent qualifiée d'Anthropocène. Elle pourrait tout aussi bien être qualifiée de Capitalocène tellement la croissance capitaliste en est la cause fondamentale. Cette croissance résulte de la compétition entre entreprises privées et États à leur service pour maximiser leurs profits afin de survivre comme entreprises ou de ne pas être vaincus comme États. En découle une accumulation de capital tendanciellement exponentielle donnant naissance à des transnationales gargantuesques dirigées par des oligarques. Cette concentration de la richesse et du pouvoir explique que les 10% les plus riches ont causé les deux tiers du réchauffement global depuis 1990.

Cette accumulation est interrompue par des crises de plus en plus profondes et des guerres de plus en plus dévastatrices et devenant génocidaires. Ces crises dite « pluricrise », guerres et accumulation en panne empêchent la mobilisation de la lutte pour le climat et la biodiversité tellement elles résultent en misère, inégalité, chômage, précarité, injustice, dislocation sociale et massacres. En sont d'abord frappées femmes, enfants et personnes racisées, handicapées et LGBTQ+. Faute d'alternatives et de mobilisations anticapitalistes à la hauteur ces personnes opprimées deviennent les boucs émissaires des classes moyenne et même ouvrière atomisées, désemparées et décontenancées.

C'est de ce terreau nauséabond que surgissent les fausses solutions néofascistes balayant le capitalisme néolibéral victime de ses propres contradictions. Celles-ci sont devenues évidentes avec l'austérité permanente et la concomitante accentuation répressive et guerrière depuis la Grande récession de 2008 suivie de la crise pandémique de 2020.

Exproprier le 1%, détruire la richesse du 10% et l'American Way of Life du 40%

La tâche clef anticapitaliste est d'élaborer une alternative et de construire une organisation en mesure de bloquer la montée néofasciste. Pour se faire il faut démontrer au peuple-travailleur, qui entraînera la classe moyenne, la crédibilité de notre stratégie. Celle-ci doit tracer une voie pour empêcher la dégringolade vers la terre-étuve à travers crises, guerres et gigantesques migrations provenant d'un Sud transformé en enfer climatique et social. La clef de cette stratégie mondiale est d'exproprier le pouvoir oligarchique du 1%, détruire la richesse corruptrice et polluante du 10%, en finir avec l'American Way of Life du 40% (± les deux tiers pour le Québec) et répondre aux besoins pressants et urgents du 50% le plus pauvre (± le quart pour le Québec).

Le bonheur factice du 40% auquel aspire le 50% repose sur la consommation de masse, contrepartie de l'accumulation capitaliste. Ses piliers en sont la maison « campagnarde », l'auto solo et l'alimentation carnée et ultra-transformée. C'est ce bonheur clin-clan, plus rêve aliénant que réalité, qui est entretenu par la propagande capitaliste appelée publicité. Ce pseudo bonheur coince le peupletravailleur au mieux entre fin du mois et fin du monde et au pire entre la hantise du prochain repas ou du loyer à payer… à moins d'être sans-abri. Le stress compétitif résultant de la précarité et de l'atomisation, combiné à l'alimentation carnée et industrialisée, détruisent le « mens sana in corpore sano » en générant accidents et maladies physiques et mentales.

Il faut dès maintenant entreprendre la lutte contre le 1% oligarchique et ses alliés de la classe moyenne supérieure du 10% afin d'édifier une société du soin et du lien en radicale décroissance matérielle. Le grand blocage idéologique à vaincre pour mobiliser la majorité est le faux bonheur idéalisé de l'American Way of Life. Est indispensable sa critique qui renforcera l'aiguisement de ses contradictions vis-àvis la réalité de la pluricrise. Ainsi le 40% arrivera à déconstruise cette idéologie paralysante qui justifie son autodestructeur régime de consommation le rendant dépendant du capital exploiteur. Quant au 50% il pourra émerger de la misère et de la pauvreté sur la base d'une société de plein emploi écologique et solidaire le libérant du faux semblant d'une énergivore accumulation matérielle et du cumul de capital fictif que la pluricrise évaporera.

Les revendications clefs d'une société du soin et lien en décroissance matérielle

  • La réponse à l'hégémonie pétro-gazière du Canada et à son Quebec bashing c'est l'indépendance nationale tenant compte du droit à l'autodétermination autochtone.
  • La réponse à la crise du logement c'est le collectif logement social écoénergétique pour tout le monde et pas seulement pour les pauvres.
  • La réponse aux logements déficients c'est leur rapide mise à niveau écoénergétique par un programme public selon un code du logement tendant à l'énergie zéro.
  • La réponse à la crise de la mobilité c'est le transport en commun gratuit, partout, fréquent, confortable et électrique, et un complément d'autopartage communautaire.
  • La réponse à la ville infernale et dangereuse c'est la ville piétonnière et cyclable, de services de proximité, d'agriculture urbaine et de parcs nature.
  • La réponse à l'étalement et à la congestion urbains envahissant la campagne c'est l'interdiction de l'auto solo privé et de la maison « campagnarde ».
  • La réponse au gaspillage c'est la garantie de la réparation accessible ou du remplacement, du bannissement de la publicité et de la mode commerciale.
  • La réponse à la crise de l'embonpoint c'est l'alimentation surtout végétarienne cultivée biologiquement et disponible en produits frais et peu transformés.
  • La réponse à la mauvaise santé et au stress sont le plein emploi, le contrôle ouvrier des cadences, la baisse du temps de travail, le revenu et services minimum garantis.
  • La réponse aux croissantes pandémies dues au zoonoses c'est la préservation des forêts et zones humides d'où en finir avec l'expansive agriculture carnée.
  • La réponse à la hausse des prix… c'est tout ce qui précède… et le contrôle des loyers, des prix des aliments indispensables et la gratuité de l'électricité de base.
  • La réponse à l'austérité des services publics c'est leur ample bonification quantitative et qualitative et la resocialisation des pans privatisés.
  • La réponse aux hydrocarbures et à l'énergivore croissance est la sobriété inhérente à la société du soin et lien ce qui est démontré par les mesures précédentes.
  • La réponse à la fausse pénurie d'électricité c'est la suffisante actuelle production hydraulique et éolienne plus du solaire intégré aux bâtiments écoénergétiques.
  • La réponse au financement d'une société écologique c'est son implicite bon marché, la socialisation de la Finance et l'imposition des profits et du capital.
  • La réponse à la résistance du « marché » c'est l'expropriation des secteurs stratégiques tels la Finance, l'énergie, les communications, le transport, la santé.
  • La réponse aux divisifs sexisme et racisme c'est l'écoféminisme donnant la priorité aux activités du soin et du lien et aux travaux essentiels des personnes racisées.
  • La réponse à l'impérialisme génocidaire, c'est le soutien aux peuples en lutte pour leur libération par tous les moyens nécessaires y compris par les armes s'il le faut.
  • La réponse aux migrations c'est une frontière ouverte avec une politique d'accueil intégrant au sein d'une société de plein emploi écologique et socialement utile.

Le front uni des pauvres et opprimé-e-s pour secouer les créateurs de plus-value

Le combat anti-néofasciste pour ouvrir la voie vers une société du soin et du lien exige la construction du front uni du 50% et des personnes opprimées du 40%, en particulier des écoféministes « mères au front ». Ce front aura comme première tâche d'ébranler le noyau dur surtout masculin des cols bleus fortement pénétrés par le sexisme et le racisme ou, pour certains crispés sur leurs acquis. C'est pourtant ce noyau, nombreux dans la logistique et la construction, qui a la main haute sur la création directe de plus-value, source du profit. L'ont démontré la répression fédérale habituellement rapide des grèves dans les ports, la poste et les chemins de fer… et la sauvagerie antisyndicale de l'oligarque Bezos.

Ce front a bien sûr ses propres antinomies mais il est objectivement uni comme victime immédiate de l'austérité, de la répression néofascistes et des conséquences des catastrophes climatiques. Le jour où ce front uni aura pleinement intégré les créateurs directs de plus-value dans son combat écoféministe, tant par une tactique d'encerclement que par un laborieux travail interne d'éducation, le monde sera à la veille d'être révolutionné. Les syndicats de l'austérisé secteur public, majoritairement féminins, sont l'épine dorsale de ce front uni et la jonction vers les cols bleus bien que le racisme les gangrène aussi. Ils le sont du simple fait d'être le secteur le plus organisé du soin et du lien et le noyau de cette société dématérialisée à consolider et à développer.

Un parti-guide pour muer l'historique Front commun en front uni internationalisé

Le Front commun historique composé des syndicats du secteur public québécois a été le fer de lance de la lutte ouvrière depuis un demi-siècle. Et il l'est encore aujourd'hui. La lutte indépendantiste est dirigée contre la bourgeoisie du Canada et non contre son peuple-travailleur malgré qu'il soit empoisonné par le Quebec bashing. Cette pierre d'achoppement n'exclut en rien, au contraire exige comme facteur neutralisant si ce n'est de soutien pour l'indépendance, une étroite coordination des peuples-travailleurs. L'exemple par excellence, qui cependant s'éloigne dans le temps, en a été cette trop brève grève générale pancanadienne anti-inflationniste de 1976. Ce travail politique doit se déployer sur un large éventail de revendications à mettre de l'avant au gré de la conjoncture, à travers une panoplie de secteurs et d'organisations populaires, et internationalement du simple fait de la mondialisation de la crise écologique et de l'offensive néofasciste.

Au Québec, il ne dépend que de notre parti, Québec solidaire, de devenir cette organisation politique qui trace la voie dans ce dédale de complexités. Le chemin vers le centre-gauche à la NPD intégrerait le parti à l'actuel système institutionnel. S'il parvenait alors à former un gouvernement majoritaire, les forces du capitalisme en décadence et devenues réactionnaires le paralyseraient. Ces forces ont neutralisé les gouvernements NPD de la Saskatchewan et de la Colombie britannique dans de bien meilleures circonstances du temps des « trente glorieuses » en faisant de ces partis NPD au mieux que des « Libéraux pressés ».

Remplacer la démocratie de l'Argent par celle écosocialiste du peuple-travailleur

Par contre, le chemin de la gauche anticapitaliste vers la société du soin et du lien à radicale décroissance matérielle substitue à la grande noirceur du cul-de-sac électoraliste la lumière écosocialiste au bout du tunnel de la dure lutte antinéofasciste. C'est dans ce combat que va se forger la démocratie du peupletravailleur. Sa base en seront les assemblées syndicales, celles des multiples assemblées populaires tant sectorielles que territoriales qui au fur et à mesure du développement des luttes fusionneront en fédérations jusqu'au niveau national et finalement mondial. La forme en sera déterminée par l'évolution des luttes. En attendant, bien sûr, il faudra réclamer la démocratisation autant que possible de la limitée démocratie parlementaire qu'étouffe la puissance de l'Argent, par exemple par le vote proportionnel et par le droit de rappel.

On aura compris que la société du soin et du lien ne cherche pas à maximiser la consommation, reflet de la maximisation du profit dans la sphère de la production. Elle requiert la maximisation du temps de la liberté et du partage entre toustes du temps contraint. Ce temps libre, celui de la science, des arts et du loisir, est immédiatement et impérieusement requis comme temps de la militance sociale et politique. Il est nécessaire de commencer à construire dès maintenant cette fédérative démocratie du peuple-travailleur en démocratisant les syndicats et en créant des organisations populaires redevables et contrôlées par leur militance.

Bien sûr le traquenard de la cherté du coût de la vie assise sur l'endettement hypothécaire et celui de l'auto-solo crée un sérieux obstacle pour réclamer la baisse du temps de travail et même pour entreprendre toute lutte syndicale. Mais simultanément la part des profits dans le revenu national, élevée sous le règne du capitalisme néolibéral en voie de néo-fascisation, crée la marge de manœuvre nécessaire. Cette marge permet de lutter pour la baisse du temps de travail sans baisse du revenu et sans hausse de l'intensité du travail, tant dans les conventions collectives que comme législation. Ainsi le mouvement ouvrier retrouvera-t-il l'inspiration pour le « 30 heures payées 40 », revendication clef des syndicats avantgardistes avant l'ère de la consommation de masse.

Marc Bonhomme, 18 mai 2025
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca

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Crise de l’eau au Nunavik : un appel à l’action qui coule de source

20 mai, par Audrey Parenteau — , , ,
Le manque d'accès à l'eau potable dans le nord du Québec est un enjeu majeur que la CSQ dénonce depuis longtemps. Dans un récent article publié par La Presse, la journaliste (…)

Le manque d'accès à l'eau potable dans le nord du Québec est un enjeu majeur que la CSQ dénonce depuis longtemps. Dans un récent article publié par La Presse, la journaliste Ariane Lacoursière rapporte la situation critique du village de Puvirnituq, frappé par une grave pénurie d'eau. Cette réalité vient confirmer toute la pertinence de la campagne lancée, il y a quelques semaines, par le Mouvement ACTES.

Tiré de Ma CSQ.

Selon La Presse, depuis plus d'un mois, les résidentes et résidents de Puvirnituq, au Nunavik, vivent sans accès adéquat à l'eau courante. La crise atteint un point critique : écoles fermées, hôpital insalubre, flambée de gastroentérite.

Ce drame quotidien rejoint directement les revendications de la CSQ, qui, à travers le Mouvement ACTES, souhaite mobiliser la population, notamment le milieu de l'éducation, pour dénoncer ces injustices. La campagne, Le droit à l'eau, ça coule de source !, amorcée lors de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars dernier, interpelle les élèves, les enseignantes et enseignants ainsi que les élues et élus autour d'un message simple : l'accès à l'eau potable n'est toujours pas garanti pour des centaines de familles autochtones au Québec.
Les témoignages recueillis il y a quelques mois par le Mouvement ACTES brossent également un portrait saisissant. Dans plusieurs villages du nord du Québec, des jeunes manquent l'école parce qu'ils ne peuvent pas se laver. À Aupaluk et à Ivujivik, par exemple, les résidentes et résidents attendent pendant des semaines l'arrivée d'un camion-citerne. Les solutions temporaires sont fragiles et les infrastructures inadéquates.

La CSQ exige des engagements clairs des gouvernements pour garantir un accès permanent, sécuritaire et universel à l'eau potable dans toutes les communautés, peu importe leur localisation. Car au-delà des campagnes de sensibilisation, c'est d'un véritable engagement politique dont ces communautés ont besoin. Il est temps d'agir pour que l'eau coule de source.

En savoir plus

Visitez le site Web du Mouvement ACTES pour tout savoir sur la campagne Le droit à l'eau, ça coule de source !

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Le scrutin de 2026 ; victoire péquiste, défaite souverainiste ultérieure ?

20 mai, par Jean-François Delisle — , ,
Selon le plus récent sondage (16 mai) de Qc125.com, en cas de référendum, le NON à la souveraineté l'emporterait par 64% et le OUI ne recueillerait que 36% d'appuis. Pourtant, (…)

Selon le plus récent sondage (16 mai) de Qc125.com, en cas de référendum, le NON à la souveraineté l'emporterait par 64% et le OUI ne recueillerait que 36% d'appuis. Pourtant, les intentions de vote paraissent à première vue contredire ce modeste score indépendantiste.

Selon le dernier sondage Léger du 14 mai, le Parti québécois gagnerait les élections par 33% des voix, le Parti libéral du Québec irait chercher 21% des votes, la Coalition avenir Québec atteindrait à peine 20%, le Parti conservateur d'Éric Duhaime récolterait 13% et Québec solidaire fermerait la marche avec 12%.

Le sondage Léger met aussi en lumière le nombre élevé de citoyens et citoyennes qui souhaitent changer de gouvernement (63%) contre seulement 18% qui optent pour la stabilité gouvernementale, incarnée par la Coalition avenir Québec (CAQ).
Le Parti québécois de Paul Saint-Pierre Plamondon (PSPP) semble se diriger vers une victoire électorale, à moins que les libéraux ne réussissent une remontée-surprise, surtout si Pablo Rodriguez remplace le chef intérimaire Marc Tanguay. Mais cet éventuel regain de vigueur reste hypothétique pour l'instant.

Ironiquement, si une majorité de Québécois est prête à accorder sa confiance au Parti québécois, elle refuse son option fondamentale, sa raison d'exister : faire la souveraineté. Il s'agit là du dilemme cruel et frustrant pour les militants et militantes indépendantistes : leur parti peut aspirer au pouvoir, mais pas réaliser leur rêve souverainiste.

De ces chiffres, il ressort que si les Québécois et Québécoises aspirent à un remplacement de la CAQ par le PQ, l'option fondamentale de celui-ci, l'indépendance demeure très minoritaire. Bien entendu, le prochain scrutin se tiendra seulement en octobre 2026 au plus tard, ce qui laisse au cabinet caquiste de François Legault une certaine marge de manoeuvre temporelle, comme les libéraux fédéraux ont remplacé Justin Trudeau par Mark Carney ce qui lui a permis de remporter la mise électorale. Mais il y avait la menace trumpiste, ce qui joue beaucoup moins en faveur de François Legault, les relations internationales relevant avant tout d'Ottawa.

Si un référendum se tenait maintenant, et si on se fie aux résultats des sondages tels que mentionnés plus haut, le résultat serait à peu près le même qu'en mai 1980 : environ 40% de citoyens soutiendraient la souveraineté-association et 60% s'y opposeraient. En 1995,les chiffres avaient été beaucoup plus serrés en raison de la conjoncture particulière de l'époque mais dans l'ensemble, lis ne bougent guère. Les récents sondages mentionnés dans le texte en apportent une confirmation sans équivoque.

Pour organiser un référendum et accéder enfin à la souveraineté tant désirée, le Parti québécois doit conquérir le pouvoir, mais il ne peut y arriver qu'en remisant son option. Il compte sur un référendum pour rendre le Québec indépendant, mais jusqu'à présent, il a perdu les deux mis sur pied (quoique de peu dans le second cas). Une majorité de Québécois veut d'un parti autonomiste au pouvoir à Québec, mais pas "séparatiste".

Les péquistes peuvent bénéficier des avantages du pouvoir, certes, mais dans dans un cadre provincial qu'ils rejettent. La distinction entre "bon gouvernement" d'une part, et accession à l'indépendance d'autre part remonte à novembre 1974 lorsque la direction du parti a introduit la notion de référendum.

Tel est le paradoxe québécois : élire un parti indépendantiste à condition qu'il ne réalise pas sa raison d'exister. Peut-on le briser ? Cette responsabilité relève avant tout de la population elle-même. Jusqu'à maintenant, la majorité de celle-ci paraît bien s'accommoder de ce paradoxe. Mais les souverainistes sont tout de même assez nombreux pour teinter de leurs aspirations toute une partie de la culture politique québécoise et inquiéter Ottawa. La partie n'est peut-être pas encore définitivement jouée.

Jean-François Delisle

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Le cellulaire à l’école : Parfois, il faut interdire !

20 mai, par Mario Charland — , ,
Ce qu'il y a d'intéressant, d'instructif et de significatif dans le débat sur le cellulaire à l'école, c'est la valeur que certaines personnes donnent ou ne donnent pas à la (…)

Ce qu'il y a d'intéressant, d'instructif et de significatif dans le débat sur le cellulaire à l'école, c'est la valeur que certaines personnes donnent ou ne donnent pas à la technologie. Dans le camp des « jovialistes », il y a ceux qui voient le développement de l'IA, de la robotique, de l'informatique sous tous ses aspects comme un fait tout aussi « naturel » que l'influence de la lune sur les marées ou que le processus de la photosynthèse adopté par les plantes pour leur croissance.

Cela rappelle étrangement le même culte que certains économistes et politiciens vouent à la croissance économique (PIB, PNB, revenu par habitant, etc.) comme quelque chose que nous porterions dans nos gènes, donc qui s'imposerait à nous et devant lequel nous n'aurions aucun pouvoir ni aucune liberté réelle. Tenter de limiter la multiplication à l'infini des objets de consommation « numériques » ou chercher à encadrer l'économie de marché capitaliste selon des critères qui vont au-delà de la logique du profit dessine, pour eux, les contours d'un véritable « sacrilège », d'un blasphème et d'une hérésie qu'il faut combattre de toutes ses forces.

En face, il y a le camp des « réalistes » (dont je suis) qui apprécient les services rendus à l'humanité par les progrès de la technique moderne mais qui ne renoncent pas pour autant à exercer leur esprit « critique » face à l'enthousiasme immodéré de certains (les « jovialistes ») devant les possibilités soi-disant « infinies » des nouvelles technologies, la nouvelle Ère dans laquelle elles nous feraient entrer et le Nouvel Homme qu'elles sont en voie de constituer. On reconnaît là, ultimement, les tenants du « transhumanisme » qui croient pouvoir « améliorer » l'espèce (ou la nature) humaine par une combinaison savante de biologie moléculaire, d'Intelligence artificielle, d'ingénierie algorithmique, bref par l'Avènement du « cyborg » (l'Homme-Machine à l'image des sciences-fictions hollywoodiennes), c'est-à-dire Frankenstein version futuriste.

La décision du Ministre de l'Éducation d'interdire l'utilisation du cellulaire aux étudiant-e-s de « toutes » les écoles primaires et secondaires de la province s'inscrit d'emblée dans la vision défendue par le camp des réalistes. La réaction des jovialistes à ce qu'ils considèrent comme étant une position intransigeante, dogmatique et trop radicale est symptomatique de ce que l'on pourrait appeler le syndrome du « Meilleur des Mondes ». L'idée étant que si l'on est en mesure d'utiliser les techniques les plus avancées issues de la recherche fondamentale (menée très souvent à des fins d'abord militaires, avec de l'argent « public »), il serait bête de ne pas en profiter en fonçant tête baissée dans leurs applications les plus généralisées sans tenir compte du principe de « précaution », des enjeux éthiques et environnementaux soulevés par cette utilisation dans la vie de tous les jours des citoyens, des conséquences socio-économiques de l'intrusion des technologies de l'information dans l'intimité, l'espace privé, personnel et familial de chaque individu. La société devient ainsi un laboratoire, un champ d'expérimentation pour pouvoir évaluer jusqu'où la technologie peut aller trop loin. Tant pis pour les pots cassés ; les médecins, psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, professeurs, éducateurs (spécialisés ou non) sont là pour ramasser les dégâts et s'occuper des dommages collatéraux ; après tout, c'est leur travail...

Dans les commentaires rédigés suite à un article de Narjiss Aoukach paru dans Le Devoir du 8 mai dernier, article qui ne laisse pas sa place à ce jovialisme naïf (inquiétant et dangereux, surtout de la part d'une enseignante) qui voit dans le téléphone cellulaire un outil « indispensable » à l'émancipation de nos jeunes, on peut prendre connaissance de cette crédulité aberrante face à un avenir robotisé tout tracé, inscrit dans l'Histoire des Hommes en grosses lettres :

« Dans une dizaine d'années, ce seront des robots conversationnels qui enseigneront au collégial et à l'université. Dans une dizaine d'années, pour éviter la tricherie, il n'y aura plus d'examens écrits ou de dissertations ; il n'y aura que des examens oraux devant un robot conversationnel spécialisé dans un domaine d'étude précis, capable d'évaluer les performances des élèves du secondaire, des étudiants du collégial et de l'université, de façon formative ou sommative. » C'est moi qui souligne.
Voilà qui est bien dit et qui nous ouvre des perspectives « inouïes » sur l'avenir de notre système d'éducation. La robotisation des relations humaines, l'automatisation de toutes les tâches quotidiennes « ingrates » et dévalorisantes, le recours à l'IA pour la planification gouvernementale de l'économie, des programmes sociaux, du système de santé, pour la prédictibilité des actes criminels, jusqu'à la rédaction d'articles de journaux, nous n'aurons bientôt plus rien à faire sauf à dialoguer joyeusement avec : « [...] Gemini, un robot conversationnel, […] [Ainsi...] Imaginez la richesse des conversations qu'un jeune ado pourrait avoir en toute confidentialité avec Gemini ! » (!) C'est moi qui souligne.

Au moment de l'industrialisation massive de l'Europe, au dix-neuvième siècle, sous l'égide du capitalisme marchand, Marx avait observé un phénomène (qu'on pourrait qualifier de « psycho-social ») en lien direct avec ce nouvel ordre économique, à savoir la « fétichisation » de la marchandise qui atteindra son paroxysme au vingtième siècle, après la deuxième guerre mondiale, avec l'avènement de la société de consommation, servant d'exutoire à la surproduction capitaliste et qui nous a mené droit vers le précipice devant lequel nous nous trouvons aujourd'hui avec la crise environnementale, largement tributaire de ce mode de production/consommation énergivore et auto-destructeur. Depuis la révolution informatique qui s'est enclenchée en Occident dans les années 1980, suivie par l'arrivée d'Internet, du numérique, de l'Intelligence artificielle, nous avons franchi une nouvelle étape dans le processus d'aliénation face à la chose désirée, voulue, mythifiée et finalement consommée : le « fétiche » (produit d'une névrose obsessionnelle, bien connue des ethnologues, anthropologues et psychanalystes, dont l'origine remonte loin dans notre histoire commune). Tout comme le porte-bonheur (la médaille, le bracelet, l'amulette, le gris-gris) que l'on traîne avec soi comme protection contre les aléas de l'existence, le fétiche est affublé de propriétés « magiques », « symboliques », voire « mystiques » qu'il n'a pas au départ mais qu'on lui attribue par besoin de transcender les simples règles, parfois absurdes, brutales et arbitraires de la société, de la nature, de l'univers.

Il faut reconnaître le fait que la dimension plus ou moins grande de la portée « symbolique » du fétiche est directement proportionnelle à sa capacité de créer un sentiment de contrôle, de puissance, de liberté qui repousse toujours plus loin les limites spatio-temporelles qui encadrent la vie de tous les jours. Or, les technologies de pointe (dont le cellulaire est l'un des spécimen les plus accomplis) ont pour effet d'intensifier cette impression de distance (voire de déconnexion) avec la réalité (prosaïque, banale, ordinaire), de nourrir l'illusion d'une possible satisfaction ininterrompue de nos désirs, d'une possible volonté de vivre éternelle, d'une possible totalisation de notre être et de notre existence. D'où la panique ressentie à l'idée d'être dépossédé de ce prolongement du cerveau perçu, dorénavant, comme absolument essentiel au bon fonctionnement de tout un chacun, qu'il soit à l'école, au travail, au café, au restaurant, avec des amis, des parents, en vacances, etc.

Autre (et dernier) parallèle : la crise climatique. Il est possible d'envisager (et même de prédire, étant donné la passivité avec laquelle nous intervenons en amont du problème) un futur dans lequel il n'y aura presque plus de forêt, où l'air sera de plus en plus difficile à respirer, l'eau douce de plus en plus difficile d'accès, les canicules de l'été tellement insupportables qu'elles nous obligeront à passer nos vacances enfermés dans nos maisons « hyper-climatisées », où le niveau des océans aura tellement monté que des lieux comme les Pays-Bas ne seront plus habitables, des sites touristiques comme Venise en Italie, confrontés à de telles érosions que ses structures urbaines ancestrales ne tiendront plus le coup et, plus près de nous, qu'il sera dangereux de rouler sur la 132 le long de la vallée du Saint-Laurent à cause des nombreux éboulis provoqués par un fleuve devenu trop imprévisible.

Malgré ce scénario « catastrophe » (très plausible, comme nous le disions), il est possible du même coup d'imaginer une humanité, appuyée sur son instinct de survie, continuant à vivre de cette manière pendant encore longtemps, en attendant que l'anthropocène finisse son œuvre mortifère. De même, nous pouvons aussi nous résigner à l'envahissement de notre quotidien par la technologie, devenue de plus en plus omniprésente, addictive, aliénante tellement les exigences perpétuelles de renouvellement de la flotte de gadgets, rendu nécessaire pour doper la croissance économique, elle-même dépendante d'un processus sans fin d'innovation, appartiendront au sens commun et seront élevées au rang de biens de premières nécessités, autant sinon encore plus essentiels que ceux nous permettant de nous nourrir, nous abriter, nous reproduire. Tout comme notre rapport à l'environnement, celui à la technique n'est pas déterminé d'avance par un soi-disant besoin incompressible d'avoir toujours plus, toujours mieux, d'être toujours plus performant, d'avoir une maîtrise toujours plus grande sur tout ce qui nous entoure. C'est ce prométhéisme qui menace notre intégrité, à la fois physiologique et psychologique...

Mario Charland
Shawinigan

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Contexte international

20 mai, par Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) — , ,
Nous vous présentons ici notre analyse de la conjoncture internationale, qui met en lumière les multiples crises et bouleversements façonnant notre réalité actuelle, qui nous (…)

Nous vous présentons ici notre analyse de la conjoncture internationale, qui met en lumière les multiples crises et bouleversements façonnant notre réalité actuelle, qui nous appelle à se mobiliser pour la 6e édition de l'action de la Marche
mondiale des femmes. Les inégalités grandissantes, les conflits, les reculs démocratiques, les crises économiques et environnementales révèlent l'ampleur des injustices systémiques et renforcent la nécessité de notre mobilisation. Face à ces
défis, notre engagement collectif s'impose comme une réponse essentielle pour défendre les droits, la justice sociale et l'égalité, affirmant ainsi la pertinence d'un mouvement de solidarité féministe transnational.

Tiré du GUIDE D'OUTILS D'ÉDUCATION POPULAIRE AUTONOME FÉMINISTE
Marche mondiale des femmes 2025
file :///C :/Users/coord/Downloads/CQMMF_Guide_EPAF_NUM.pdf

La situation internationale en 2025 : un monde en grand bouleversement dans un immense cycle de la violence.

1. Concentration de la richesse et inégalités

La mondialisation économique néolibérale a permis l'accumulation de richesses d'un cercle restreint d'individus : pour chaque dollar gagné par les 90 % les plus pauvres, les milliardaires ont gagné 1,7 million de dollars2. Ils accumulent leur fortune grâce aux actifs des marchés financiers, et profitent également d'un système fiscal qui leur
est favorable.

De plus en plus d'éléments indiquent que les entreprises contribuent à l'inflation3. Nous le voyons autant dans le prix des aliments que dans celui de l'énergie. Le droit à un logement adéquat est aussi soumis à la spéculation. Dans ce système économique donnant priorité au marché, les impacts négatifs sur la vie des populations s'en font sentir, notamment par la hausse de la pauvreté des femmes, bien que ce soient encore elles qui s'occupent le plus fréquemment de nourrir, éduquer
et soigner les membres de leur famille. Les personnes migrantes veulent se soustraire à la pauvreté, à la violence et aux bouleversements climatiques, mais sont exposées à des risques dans leur migration et dans leur intégration sur leur nouvelle terre d'accueil4.

2. Concentration du pouvoir et violences

Non seulement les milliardaires à la tête de transnationales possèdent des ressources et une influence pour façonner le cours des économies, mais ils sont en mesure d'influencer les paysages politiques en prônant une réduction du rôle de l'État. Des gouverne ments de droite et d'extrême droite sont arrivés au pouvoir dans plusieurs pays (Italie, Autriche, Suède, Argentine, États-Unis) et la tendance en vogue est de libéraliser les marchés, de s'attaquer aux programmes sociaux et de privatiser les services publics, empêchant ainsi une juste redistribution de la richesse5.

Le tout à la croissance économique domine sur la démocratie. De plus en plus, les règles démocratiques sont détournées pour imposer une vision ou un projet économique. Cela favorise les entreprises, et ce, au mépris du respect des droits et libertés des collectivités et de la population. Parfois, on outrepasse même le pouvoir judiciaire6 (désinformation, manque de transparence dans les projets en développement, manipulation des médias sociaux, corruption, etc.).

Des valeurs conservatrices sont prônées par des extrémistes et idéologues religieux, renforcées par le courant des masculinistes, qui condamnent la diversité sexuelle et de genre, et préconisent le retour des rôles traditionnels des femmes et des hommes, notamment par le contrôle de la vie et du corps des femmes. Les violences envers les femmes passent non seulement par la hausse du nombre de féminicides, mais par toutes formes de déshumanisation et d'invisibilisation des femmes, jusqu'à l'extrême comme dans le cas des femmes afghanes.

3. L'exploitation de la planète et destruction du vivant

L'accaparement des richesses passe par l'exploitation de la nature, et ces richesses sont convoitées par les principaux pays impérialistes7 (États-Unis, Chine, Russie). Des tensions, des violences politiques et des guerres sévissent partout (Moyen-Orient, Afrique, Ukraine et plusieurs pays) et impliquent souvent des acteurs non étatiques et des sociétés militaires privées. Les conflits armés renforcent le modèle patriarcal, et font augmenter la violence domestique, le viol et la traite des femmes8. Les rapports colonialistes9 persistent avec l'appropriation des territoires des pays du Sud et ceux des populations autochtones.

La production d'énergie avec les combustibles fossiles et certains secteurs d'activités comme le transport et la construction ont fait augmenter le taux d'émission de gaz à effet de serre, ce qui contribue entre autres aux dérèglements climatiques actuels.10 De plus, la déforestation pour libérer des espaces agricoles modifie les habitats des animaux, mettant ceux-ci en péril. Les conséquences de ces changements climatiques alourdissent davantage la charge mentale des femmes liée à l'organisation de la famille pour les soins qu'elles prodiguent à leurs proches dans les cas de catastrophes naturelles
ou d'épidémies11, et peuvent générer une surcharge dans leur milieu de travail.

Même si les études scientifiques crient au danger pour l'avenir de la vie humaine, le mode de développement économique capitaliste12 prend toujours de l'expansion en poursuivant la marchandisation de la nature, incluant les êtres humains qui y habitent13.

4. Soulèvements et luttes des femmes

Ce portrait mondial est à la fois alarmant et redoutable, mais il nous exige d'avancer pour imposer notre volonté et exprimer notre résistance. Soyons réalistes : la lutte n'est pas terminée et sera longue et difficile. Les femmes ont déjà réalisé de grandes avancées après de longues luttes : le droit de voter et de se présenter aux élections, le droit de travailler et de faire une carrière dans plusieurs domaines autrefois interdits aux femmes, le droit de décider de sa maternité, le droit de décider de sa sexualité, le droit de prendre des congés parentaux, et biens d'autres encore. En effet, ces progrès ont été possibles grâce aux mobilisations, et c'est pour cette raison qu'il est essentiel de les maintenir. Cependant, il est important de
nuancer que ces avancées n'ont pas profité à toutes les femmes de manière égale. Nous devons continuer de lutter pour que ces droits soient étendus à TOUTES les femmes, sans exception.

Le mouvement des femmes a fait tomber des barrières immenses pour l'obtention de lois forçant l'égalité des droits pour toutes et tous – même si d'immenses pas restent à faire. Au cours des dernières années, une multitude de mouvements ont pris forme : #moiaussi pour dénoncer les violences sexuelles faites aux femmes ; celui contre les féminicides ; « Femme, vie, liberté » en Iran qui aspire à un changement pour éliminer la discrimination et la violence fondées sur le genre ; les luttes de plusieurs communautés contre l'exploitation des ressources naturelles et énergétiques qui dévaste leurs territoires ; les mobilisations des travailleuses en milieux majoritairement féminins pour la défense des réseaux publics, accessibles et de qualité de l'éducation et de la santé et services sociaux, etc.

Les protestations contre les inégalités, le racisme, les violences envers les femmes ou contre la destruction de l'environnement ne sont pas épargnées par la répression policière ou militaire, ni par l'augmentation de la surveillance et de la criminalisation de ces mouvements sociaux14.

C'est pourquoi les actions de la CQMMF en 2025, inspirées par les valeurs de la Charte mondiale des femmes pour l'humanité, sont si importantes et demeurent pertinentes encore aujourd'hui !

Travaillons à unir nos forces, à rassembler les différentes générations et à regrouper les luttes multiples afin de sortir les femmes et les familles de la pauvreté et leur donner la possibilité de vivre et travailler dans un milieu exempt de violence. Assurons-nous que nos choix de vie respectent l'environnement, notre « bien vivre » ; Sortons de nos chemins et revendications spécifiques pour faire en sorte de créer un mouvement de résistance uni pour le maintien de nos acquis si chèrement gagnés, et progresser dans nos trois grandes orientations.

Avec cette force collective qui se déploie dans toutes les régions du Québec, chacune de nos actions est une pierre pour ériger notre édifice de la résistance en 2025. Rassemblons-nous le 18 octobre prochain et démontrons la force de notre mouvement et de notre unité pour construire et défendre nos choix de société pour la durabilité de la vie.

Notre colère est notre moteur pour résister, pour dénoncer la privatisation de notre société et pour exiger le respect de nos droits collectifs. Ce slogan résume fort bien notre engagement et notre volonté d'agir :

Encore en marche pour transformer le monde !

Notes

2.OXFAM International. « Chapitre 1 : La loi du plus riche ou l'explosion des inégalités » dans La loi du plus riche :
pourquoi et comment taxer les plus riches pour lutter contre les inégalités, Royaume-Uni, OXFAM International,
janvier 2023, p.17. https://oxfamilibrary.openrepository.com/bitstream/handle/10546/621477/bp-survival-of
the-richest-160123-fr.pdf

3.HARVEY, Pierre-Antoine. Le rôle potentiel des profits dans l'inflation élevée se confirme, Institut de recherche
et d'informations socioéconomiques, 1er septembre 2022. https://iris-recherche.qc.ca/blogue/economie-et
capitalisme/le-role-potentiel-des-profits-dans-linflation-elevee-se-confirme/

4.United Nations High Commissioner for Refugees. Global Trends Forced Displacement, Édition 2020,
Denmark, United Nations High Commissioner for Refugees, 72p. https://www.unhcr.org/statistics/
unhcrstats/60b638e37/global-trends-forced-displacement-2020.html

5.DIAZ MAHEUX, Alexandre. « Pourquoi nos démocraties sont-elles à risque ? », Le Devoir, 12 novembre 2024.
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/823485/idees-pourquoi-democraties-sont-elles-risque

6.Mouvement d'éducation populaire et d'action communautaire du Québec. Pour en finir avec les inégalités,
sortons du capitalisme, Mouvement d'éducation populaire et d'action communautaire du Québec, mai
2024. https://mepacq.qc.ca/wp-content/uploads/2024/05/Pour-en-finir-avec-les-inegalites-sortons-du
capitalisme.pdf

7. Impérialisme : caractérise toute politique de conquête qui vise à construire un empire.

8.Amnesty international. Les crimes commis contre les femmes lors des conflits armés, Londres, 8 décembre
2004, 83 p. https://www.amnesty.org/fr/wp-content/uploads/sites/8/2021/06/act770752004fr.pdf

9.Voir Annexe II-b du présent document.

10.Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Réchauffement planétaire de 1,5 °C : rapport
spécial du GIEC sur les conséquences d'un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux
préindustriels et les trajectoires associées d'émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte
du renforcement de la parade mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte
contre la pauvreté, 2019, 94 p. https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/2/2019/09/SR15_Summary_
Volume_french.pdf

11.COUTURIER, Eve-Lyne et Julia POSCA. L'impact des crises sur les femmes : Inégales dans la tourmente,
Montréal, Institut de recherche et d'informations socioéconomiques, mars 2021, 68 p. https://iris-recherche.
qc.ca/wp-content/uploads/2021/03/Femmes_et_crises_WEB1.pdf

12.Voir Annexe II-b du présent document.

13.Programme des Nations Unies pour le développement. Rapport sur le développement humain 2020 : La
prochaine frontière : Le développement humain et l'Anthropocène, New York, Programme des Nations Unies
pour le développement, 2020, 445 p. https://hdr.undp.org/system/files/documents/hdr2020fr.pdf

14.DORAN, Marie-Christine. « Criminalisation », Antropen, 19 décembre 2020, 7 p. https://revues.ulaval.ca/ojs/
index.php/anthropen/article/view/40949/218

17 mai, journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie

20 mai, par Manon Massé, Roxanne Milot — , ,
En cette journée du 17 mai, journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, nous vous écrivons toutes les deux pour élever notre voix au nom de nos (…)

En cette journée du 17 mai, journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, nous vous écrivons toutes les deux pour élever notre voix au nom de nos communautés LGBTQIA2S+.

Chères solidaires, chers solidaires,

Les gens de nos communautés font encore beaucoup trop souvent face à la haine, à l'intimidation et à la violence. Partout à travers la planète, la droite conservatrice remet en question l'égalité des genres et la diversité sexuelle. Au sud comme à l'est et l'ouest du Québec, les personnes non-binaires et fluides dans le genre sont effacées de l'histoire et des institutions, alors que ces personnes existent depuis des millénaires dans plusieurs sociétés à travers le monde.

Le terme « gay » est de plus en plus utilisé dans nos écoles québécoises de façon péjorative, nuisant à la santé mentale et physique des plus jeunes d'entre nous.

L'augmentation des crimes haineux ciblant une orientation sexuelle a augmenté de 69% au Canada entre 2022 et 2023 selon Statistique Canada. Ceux contre les personnes trans ont doublé depuis 2020.

Nos communautés sont inquiètes.

La Coalition Avenir Québec n'a pas de position claire et assumée. Le Parti Québécois utilise les petites avancées de nos communautés, comme les toilettes mixtes, pour diviser les Québécoises et les Québécois.

Sous peu, le Comité des « sages », créé pour conseiller le gouvernement dans sa prise de position sur les enjeux d'identité de genre, déposera son rapport qui pourrait ébranler profondément les droits des membres de nos communautés.

Soyons vigilantes et vigilants. Nous aurons besoin de vous.

Aujourd'hui comme toujours, nous faisons un appel à l'empathie. Un appel à l'introspection, sur l'ensemble de nos paroles et nos gestes. Un appel vibrant à toutes les personnes alliées.

Nous aurons besoin de chacune et de chacun d'entre vous, pour éviter la dégradation de nos droits, pour éviter la stigmatisation, pour éviter de perdre nos acquis si durement gagnés.

Résistons à la haine, qu'elle se trouve dans nos écoles, dans nos institutions, dans nos rues.

Soyons libres, soyons fier⋅es, soyons solidaires.

Manon Massé
Députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Roxane Milot
Présidente de Québec solidaire

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Belgique - Fier·es mais pas dupes : l’Arizona doit tomber

20 mai, par Gauche anticapitaliste — , , ,
Nous publions ci-dessous la version longue du tract que nous distribuerons lors de la Pride bruxelloise et européenne, qui aura lieu le samedi 17 mai, au départ du Mont des (…)

Nous publions ci-dessous la version longue du tract que nous distribuerons lors de la Pride bruxelloise et européenne, qui aura lieu le samedi 17 mai, au départ du Mont des Arts. Le tract est également téléchargeable en version courte au format PDF en cliquant ici.

Tiré de Gauche anticapitaliste
7 mai 2025

Par Gauche anticapitaliste
Communiqués, LGBTQI+

Bain de sang social contre les LGBTI+

Le gouvernement Arizona et ses homologues régionaux organisent une véritable boucherie sociale et les personnes LGBTI+ seront parmi les premières impactées par les mesures austéritaires ! Au niveau fédéral, c'est presque 22 milliards d'euros qui vont nous être arrachés.

Après un bilan de la Vivaldi essentiellement symbolique et non accompagné de budgets suffisants malgré quelques mesures concrètes (la fin des thérapies de conversion, la fin des mutilations des enfants intersexes), la précarité reste forte et aucune des racines matérielles des difficultés rencontrées par les personnes LGBTI+ n'a été éliminée.

Les attaques contre le droit au chômage et les CPAS n'ont rien d'anodin pour notre communauté quand nous savons à quel point les personnes transgenres sont surreprésentées dans les statistiques du chômage. De la même manière, s'attaquer aux CPAS, c'est mettre en danger les jeunes LGBTI+ ne pouvant pas compter sur leur famille pour avoir la moindre aide matérielle, précarité accentuée par la limitation des allocations d'insertion à un an ! L'offensive contre le monde médical (avec le flicage des médecins qui mettraient “trop” de certificats) met aussi en danger les personnes LGBTI+ qui sont en moins bonne santé, notamment avec plus de problèmes d'addiction et de santé mentale.

L'associatif n'est pas épargné non plus dans ce dépeçage en règle : suppression de subventions, gel voire suppression pure et simple de l'indexation des subventions de plusieurs dispositifs réglementaires, baisses de financement atteignant jusqu'à 25 % dans certains secteurs, réduction de la déductibilité fiscale des dons aux ASBL, etc. Les personnes LGBTI+ dépendent fortement de la vie associative pour socialiser et avoir accès à certains mécanismes de solidarité littéralement vitaux, on comprend bien les effets extrêmement négatifs sur notre communauté de ces attaques.

L'Arizona déteste aussi la lutte contre les discriminations, puisqu'elle coupe un quart des subsides d'UNIA, organe de lutte contre les discriminations : c'est la même logique d'austérité qui est à l'œuvre et qui touche forcément les plus précaires.

Des transphobes au gouvernement

À un mois de la Pride, le ministre de l'intérieur MR Bernard Quintin débarque avec une proposition d'optionnalité de l'enregistrement du genre sur la carte d'identité. Une mesure qui risque de créer deux régimes d'enregistrement qui mettrait les LGBTI+ en danger au sein de pays LGBTI+phobes, et qui est complètement en décalage avec les consultations faites avec le secteur associatif. De son côté, Vooruit surfe également sur le mois des Fiertés en proposant la constitutionnalisation du mariage homosexuel, ce que personne n'avait demandé. Les homos exclu·es du chômage par l'Arizona lui seront probablement reconnaissant·es pour ce bel exercice de pinkwashing ! L'Arizona n'a aucune volonté de se concerter avec qui que ce soit, le monde du travail comme la communauté LGBTI+.

Certains de ces partis contribuent même avec enthousiasme à la dégradation de la santé mentale des personnes LGBTI+, comme la N-VA et le MR qui mettent des personnes clairement LGBTI+phobes à des postes de ministres et défendent leurs sorties haineuses. On n'oubliera pas la promotion du pamphlet transphobe “Transmania” par David Clarinval, vice-premier ministre, qui sera défendu à l'époque par un Georges-Louis Bouchez qui assimilait alors les critiques de son protégé à du nazisme, purement et simplement. Sans parler du Premier Ministre De Wever et de son sbire Francken (qui écrivait en 2007 : « Le mouvement arc-en-ciel a tout gagné (…) Que veulent-ils de plus ? »), dont la campagne électorale de 2024 basée sur « l'antiwokisme » contribue clairement à l'aggravation d'un climat déjà dangereux pour les LGBTI+.

Nous l'avons défendu des années durant : la N-VA n'a pas sa place à la Pride et aujourd'hui, le MR a lui aussi clairement franchi certaines lignes rouges de la discrimination LGBTI+phobe, récemment en collaborant sur la question de l'EVRAS avec l'institut Thomas More (financé par le milliardaire français Pierre-Edouard Stérin, architecte du plan PERICLES dont l'objectif est de faire advenir une alliance gouvernementale de la droite et de l'extrême-droite).

Nous ne célébrerons rien avec nos bourreaux ! La Pride DOIT expulser ces partis du cortège.

Solidarité contre l'internationale réactionnaire

L'actualité internationale est plus qu'inquiétante, tant la recrudescence des attaques LGBTI+phobes est forte tout autour du globe : Russie, USA, Hongrie, Géorgie, Afghanistan, Iran, Royaume-Uni, Brésil, … Récemment, la décision de la Cour Suprême britannique, qui fait reposer la définition d'une femme sur la seule biologie (excluant également les femmes intersexes), crée un dangereux précédent dont les transphobes s'empareront pour justifier les exclusions des femmes trans, par exemple des dispositifs de soutien aux femmes, notamment les violences sexistes et sexuelles.

Nous sommes solidaires de nos adelphes partout et seule l'ouverture des frontières permettra de les accueillir dans la dignité sans avoir à violer l'intimité de qui que ce soit pour savoir s'iel est “vraiment” queer. Pour rappel, une personne qui reste au placard dans son pays d'origine est une personne qui ne peut prouver qu'elle est en danger selon le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA).

L'Arizona, avec ses politiques anti-migrant·es, va dans la direction inverse en sortant encore plus explicitement le statut de réfugié·e de l'état de droit : la Vivaldi s'était déjà illustrée par son refus à appliquer les décisions de justice concernant ce statut, l'Arizona vient maintenant réduire fortement les recours judiciaires possibles. Limiter le droit d'asile à une époque de montée des guerres, des génocides et du fascisme, c'est être complice de la brutalité qui touchera les personnes LGBTI+ qui seront dans les premières lignes.

En même temps, la Belgique jouit d'une réputation de paradis pour les LGBTI+ : ce n'est vrai qu'en théorie (les “classements” se basent sur la législation, non sur les faits) et en comparant à la situation catastrophique des personnes queers à travers le globe. Derrière les premières places dans les classements internationaux se cachent l'augmentation des discriminations LGBTI+phobes, les hauts taux de suicide et la précarité. Nous ne sommes pas dupes des états qui jouent aux bons élèves avec une stratégie de pinkwashing tout en étant indifférents à notre sort ou au respect des droits humains les plus élémentaires, que ce soit en Belgique, aux Pays-Bas ou en Israël.

Face à une situation aussi catastrophique au plan national et international, une seule solution : s'organiser !

Résistance unie contre l'Arizona

Le mouvement LGBTI+ en Belgique s'illusionne encore trop sur des relais politiques au gouvernement : face à l'Arizona, aucune concertation n'est envisageable et le mouvement LGBTI+ doit former un front de résistance et mobiliser ses militant·es au-delà de la seule entraide matérielle. Nous défendons la nécessité de construire un mouvement LGBTI+ massif, autonome et international, qui s'allie aux autres mouvements sociaux pour imposer un véritable rapport de force, seul à même d'aboutir à la libération de toutes les personnes LGBTI+ ! Notre nombre n'est pas à notre avantage, il est donc nécessaire d'unir les différentes communautés queers derrière une grande bannière sans pour autant chercher à dissimuler les différences entre nous.

Face à l'Arizona, un important mouvement de contestation prend forme depuis plusieurs mois. Si le plan d'action syndical échoue encore à trouver le chemin de la victoire, il est crucial de continuer à l'amplifier, pour dégager le gouvernement De Wever/Bouchez. En s'en prenant à tout le monde, la coalition fédérale ouvre une brèche pour une riposte collective des opprimé·es et des exploité·es. Alors que la droite et l'extrême-droite accélèrent leurs attaques contre les LGBTI+, notre place est au cœur de cette lutte, pour faire valoir nos revendications, et contribuer à la construction d'un front uni des résistances contre la guerre sociale organisée par les capitalistes.

Le retour en force de l'extrême-droite sur le globe doit nous mettre en alerte maximale : face à la N-VA, au MR et au Vlaams Belang, le pire est possible et il faut nous tenir prêt·es face aux attaques présentes et futures. L'Arizona ne cédera rien, sa légitimité démocratique ne repose que sur le mensonge et il faudra lutter jusqu'à sa chute.

Face à ces attaques sociales qui touchent les LGBTI+ de plein fouet, nous défendons :

. Un logement pour tous·tes ! Réquisition des logements vides, plus de logements sociaux et de refuges ;

. La fin du statut de cohabitant·e qui précarise les personnes LGBTI+, et l'individualisation des droits sociaux ;

. L'égalité pour le don de sang pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) : pour l'instant, les HSH doivent être abstinents pendant 4 mois là où les autres n'ont pas cette restriction ;

. Des investissements massifs dans le secteur de la santé et la sécurité sociale, notamment pour rembourser les soins spécifiques des personnes LGBTI+ ;

. La reconnaissance immédiate du droit d'asile aux personnes LGBTI+ et la régularisation de toutes les personnes sans-papiers ;

. La fin de la répression policière et de l'instrumentalisation de nos luttes à des fins racistes par la droite et l'extrême-droite ;

. Le développement de politiques publiques d'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS), non cishétéro-centré, obligatoire à l'école, avec les moyens nécessaires, par divers centres et associations pluriels de promotion des droits sexuels et reproductifs et anti-violences ;

. Un véritable plan d'action syndical, crescendo, discuté de la base au sommet, vers une vraie grève générale au finish, avec pour objectif la chute du gouvernement !

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30 ans de luttes contre la pauvreté, pour l’égalité et la dignité – Marchons pour Du pain et des roses, encore et plus que jamais !

20 mai, par Fédération des femmes du Québec — , ,
Du 26 mai au 4 juin, des dizaines de marches locales, organisées par des organisations féministes, syndicales et du mouvement communautaire, mixtes et non-mixtes, auront lieu (…)

Du 26 mai au 4 juin, des dizaines de marches locales, organisées par des organisations féministes, syndicales et du mouvement communautaire, mixtes et non-mixtes, auront lieu dans la plupart des régions. Des citoyen·nes en réaliseront aussi dans leurs milieux respectifs. Le point culminant de cette mobilisation consistera en une marche à Québec le 7 juin.

« En ces temps troublés et inquiétants, les femmes ressentent plus que jamais le désir de se mobiliser avec tous ceux qui les appuient dans le combat pour leurs droits. Les actions de mai et juin 2025 seront des moments de retrouvailles mais aussi de réaffirmation de la nécessité de revendiquer ensemble un Québec juste et égalitaire. Un prélude au grand rassemblement du 18 octobre prochain, organisé par la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes ! » souligne Françoise David, présidente de la FFQ au moment de la marche de 1995 et co-porte-parole des actions de « Marchons pour Du pain et des roses, encore et plus que jamais ».

Des marraines de 1995 seront également présentes à différents moments, parfois accompagnées de comarraines illustrant ensemble la force, la diversité et la persistance du mouvement féministe. Les informations sur les événements seront progressivement annoncées sur le site web de la FFQ et sur Facebook. En hommage au trajet de 1995, le total des kilomètres parcourus y sera répertorié. La population est invitée à se vêtir de mauve durant les événements.

« Marchons pour Du pain et des roses, encore et plus que jamais » est organisé par la FFQ, en collaboration avec la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes. Les marches locales du 26 mai au 4 juin sont réalisées par des organisations autonomes et celle du 7 juin à Québec est organisée grâce à la contribution du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale.

Source : FFQ, 13.05.2025

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Le retour du ministère des Femmes et de l’Égalité des genres : une victoire de la mobilisation féministe

20 mai, par Fédération des femmes du Québec — , ,
Nous saluons le retour du poste de ministre des Femmes et de l'Égalité des genres, aboli sans explication en mars dernier lors du remaniement ministériel de Mark Carney, alors (…)

Nous saluons le retour du poste de ministre des Femmes et de l'Égalité des genres, aboli sans explication en mars dernier lors du remaniement ministériel de Mark Carney, alors nouvellement nommé premier ministre du Canada. Grâce à la mobilisation rapide et soutenue de groupes féministes pancanadiens, ce ministère crucial est de nouveau en place, tel qu'annoncé le 13 mai dernier. L'honorable Rechie Valdez a été nommée ministre des Femmes et de l'Égalité des genres, ainsi que secrétaire d'État aux petites entreprises et au tourisme.

Nous sommes heureuses de cette nomination et prêtes à collaborer avec la ministre Valdez pour faire avancer la justice de genre et les politiques publiques féministes. En l'absence d'un engagement politique clair, sa présence est l'un des seuls remparts pour éviter que les enjeux de genre soient écartés des décisions gouvernementales.

Cependant, nous demeurons consternées par l'absence d'une nomination à la Diversité, à l'Inclusion et aux Personnes en situation de handicap. Ce silence envoie un message inquiétant. Plus d'un quart de la population vivant au Canada vit avec un handicap – et ce chiffre grimpe à un tiers lorsqu'on parle des femmes. Pourtant, aucune personne ministre ne porte désormais cette réalité dans le Conseil des ministres.

Nous rappelons que, sans voix officielle au sein du gouvernement, ce sont les groupes de la société civile, les femmes, les personnes en situation de handicap et les communautés marginalisées elles-mêmes qui continueront à porter ces enjeux et à revendiquer des changements concrets. Nous continuerons notre plaidoyer politique pour que personne ne soit laissé derrière !

Merci à toutes celles et ceux qui se sont mobilisé·es. La vigilance reste de mise.

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