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Anarchism reminds us that “left-wing nationalism” does not exist, a clear oxymoron, as Latin American populism is nothing more than an attempt to build or reinforce, at most, a (…)

Anarchism reminds us that “left-wing nationalism” does not exist, a clear oxymoron, as Latin American populism is nothing more than an attempt to build or reinforce, at most, a state capitalism with a new national bourgeoisie projecting itself as “progressive,” “patriotic,” and (…)

Un large débat citoyen s’impose !

18 septembre 2024, par Bernard Rioux — ,
Le projet de Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives (projet de loi 69) a été présenté sans débat (…)

Le projet de Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives (projet de loi 69) a été présenté sans débat public préalable véritable en juin dernier. Il a commencé à être discuté en commission parlementaire à partir du mardi 10 septembre. Le ministre Pierre Fitzgibbon, qui avait préparé ce projet de loi a démissionné avant l'ouverture de la commission parlementaire et a été remplacé par Christine Fréchette qui passe du ministère de l'Immigration au ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie. Legault a demandé au ministre Fitzgibbon de démissionner avant l'ouverture de ce débat. Il craignait que sa franchise mal placée (sur la nécessaire réduction du parc automobile, sur la probable hausse des tarifs d'électricité, sur le retour possible du nucléaire… ) n'eût pas sa place dans une période de débats qui s'annoncent difficiles alors que son incapacité d'améliorer les services publics pèse de plus en plus sur la popularité de son gouvernement.

A. Principales mesures du projet de loi 69

Rappelons en quelques mots les principales mesures du projet de loi 69. Il s'agit :
• De centraliser les pouvoirs dans les mains du responsable ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie (MÉIE).
• D'augmenter considérablement la production énergétique en doublant dans les 25 prochaines années les capacités de production d'électricité du Québec.
• D'inviter Hydro-Québec à investir des dizaines de milliards de dollars pour ce faire. [1]
• De prévoir l'élaboration d'un projet de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) qui établirait les orientations, les objectifs et les cibles à atteindre en matière d'énergie et d'efficacité énergétique sur un horizon de 25 ans.
• De privatiser une partie de la production et de la distribution de l'énergie renouvelable en favorisant l'autoproduction des entreprises privées.
• D'autoriser Hydro-Québec à se départir de davantage de ses centrales hydroélectriques au profit de petits intervenants comme les municipalités ou les communautés autochtones en rehaussant à 100 mégawatts la limite des projets de petites centrales hydroélectriques.
• De revoir le processus de tarification, particulièrement à partir de 2026, et d'ouvrir la possibilité de fixer un ou plusieurs tarifs pour les clients résidentiels d'Hydro-Québec afin d'amener les consommateurs à consommer moins. [2]

B. Les réactions au projet de loi 69 en commission parlementaire

Les interventions faites dans le cadre de la commission parlementaire méritent d'être examinées, car elles permettent de voir le caractère de classe de ce projet de loi qui apparaît comme un coup de force antidémocratique sous le couvert de la décarbonation et qui risque de se concrétiser par une régression démocratique de la société québécoise tout en évitant la discussion sur les politiques qui permettraient d'atteindre les objectifs de réduction de GES et d'engager une véritable lutte aux changements climatiques et à la perte de la biodiversité.

Les interventions des organisations patronales.

La communauté d'affaires s'est réjouie des mesures destinées à renforcer la production d'électricité et à accélérer la privatisation de la production et de la distribution d'énergie.

À l'intérieur de cette communauté, Energir a salué le dépôt du projet de loi 69 et la volonté du gouvernement du Québec d'inclure Énergir dans les travaux d'élaboration du plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE). Le projet de loi selon Énergir permettra de faire avancer la filière GSR afin que le Québec maintienne son rôle de leader en Amérique du Nord.

Les Manufacturiers et Exportateurs du Québec, le Conseil du patronat, la Fédération canadienne des entreprises indépendantes et la Fédération des chambres de commerce du Québec [3], malgré diverses préoccupations et des propositions d'amendements différentes, accueillent ce projet de loi favorablement car il répond à plusieurs de leurs intérêts et objectifs :

• avoir accès à plus d'énergie en quantité suffisante pour répondre aux besoins actuels et à leur projet de croissance et d'augmentation de leurs profits ;
• assurer d'avoir des tarifs compétitifs. Si les organisations patronales représentant les PME comme la FCEI dénoncent l'interfinancement, soit le fait que la majorité des PME paient pour les plus grandes entreprises qui ont des tarifs préférentiels (tarif L) et les résidents, elles espèrent que le gouvernement se rendra à leurs demandes et leur offrira des mesures fiscales et des subventions leur permettant de faire face à d'éventuelles augmentations de tarifs.
• L'ensemble du patronat salue le projet de loi qui permettra d'accélérer et de faciliter l'autoproduction d'énergie. Il appelle à l'octroi des crédits d'impôt pour faciliter cette autoproduction. Les Manufacturiers et Exportateurs du Québec invitent même le gouvernement à permettre des projets comportant plus d'une entreprise et à ne pas limiter la possibilité de vente aux entreprises situées sur des terrains adjacents.
• Les organisations patronales insistent pour que le PGIR s'assure du soutien de l'ensemble des filières énergétiques et que tous les secteurs (secteurs gazier et pétrolier y compris) puissent être impliqués dans sa mise au point.

Unanimement, les représentants du patronat se font les défenseurs de l'augmentation considérable de la production, de la privatisation, de la production d'énergie par l'autoproduction et de leur implication dans la distribution. Ils ne semblent nullement préoccupés par le fait que le projet de loi ne fasse aucune place à un plan de décarbonation et de lutte aux changements climatiques. La croissance verte comme occasion d'affaires et d'enrichissement balaie toutes les réflexions sur les limites de la planète pour ne pas parler de réelles politiques de décroissance. Les organisations patronales ne semblent nullement préoccupées par le fait que la démarche du gouvernement n'a pas fait place à un large débat citoyen. Le premier ministre est complètement en phase avec les aspirations des propriétaires des entreprises, et particulièrement, avec les plus grandes d'entre elles.

Réactions des organisations syndicales, populaires et écologistes.

Des groupes de la société civile ont demandé la suspension des travaux parlementaires entourant le projet de loi 69. [4]

La FTQ réitère dans son mémoire [5] sa « position ferme contre l'adoption du projet de loi no. 69 dans sa forme actuelle. Elle y dénonce la centralisation des pouvoirs dans les mains du ministre, le fait qu'il facilite la proposition de la privatisation et s'attaque ainsi au contrôle d'Hydro-Québec sur la production de l'énergie. Elle écrit :

La FTQ appelle à la suspension immédiate des travaux parlementaires sur le projet de loi et demande la mise en place d'un Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) avant toute reprise des discussions. Ce plan doit inclure une évaluation exhaustive des impacts environnementaux et économiques, garantir que les décisions énergétiques du Québec soient alignées avec les engagements internationaux en matière de biodiversité et de lutte contre les changements climatiques et assurer un processus décisionnel inclusif qui mettra de l'avant l'expertise des travailleuses et travailleurs ainsi que des nombreux acteurs de la société civile. »
La FTQ recommande de maintenir une gestion exclusivement publique des infrastructures énergétiques afin de préserver leur statut de bien commun, crucial pour la collectivité et propose même que le mandat d'Hydro-Québec soit étendu à l'ensemble de la production, du transport, et de la distribution électrique quelle qu'en soit la source et que les sources renouvelables soient nationalisées.

Ces dimensions sont effectivement absentes du projet de loi.]

La CSN dénonce le fait que le projet de loi 69 ouvre la porte à plus de production d'électricité privée par son article 38 qui permet à une entreprise de produire de l'électricité et de la distribuer à un client situé sur un terrain adjacent. La hausse à 100 mégawatts (MW) maximum, plutôt que les 50 MW actuels de la production hydroélectrique privée, va également dans le même sens. C'est une – autre voie par laquelle de nouveaux producteurs privés pourraient apparaître. Pour la CSN, Hydro-Québec doit être le seul maître d'œuvre pour le développement du secteur éolien au Québec. [6]

L'Union des Producteurs Agricoles (rappelle pour sa part) que la nationalisation de l'électricité a permis « l'industrialisation des campagnes et d'améliorer les méthodes de production et aussi de garantir un accès équitable et abordable à l'électricité pour tous les Québécois ». Elle dit craindre que le projet de loi 69 débouche sur un retour en arrière. Le mémoire souligne que les terres agricoles ne constituent que 2% du territoire du Québec et que la gestion gouvernementale actuelle face au développement des énergies renouvelables ne contribue pas à protéger la production agricole du Québec. [7]

Le mémoire de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador [Mémoire de l'Assemblée des Premières Nations [https://www.assnat.qc.ca/Media/Process.aspx?MediaId=ANQ.Vigie.Bll.DocumentGenerique_202029&process=Default&token=ZyMoxNwUn8ikQ+TRKYwPCjWrKwg+vIv9rjij7p3xLGTZDmLVSmJLoqe/vG7/YWzz]] demande une série d'engagements au gouvernement qui démontrent leur volonté que « les Premières Nations, leurs gouvernements, leurs savoirs et leurs expertises doivent être placés au premier plan de la transition énergétique et du développement économiques, c'est pourquoi, l'APNQL demande une série d'engagements : assurer une représentation des Premières Nations au sein de l'effectif d'Hydro-Québec, prévoir un financement dédié aux Premières Nations, contribuer à la réconciliation économique avec les ¨Premières Nations en précisant des exonérations fiscales, partager les décombres et compenser les domaines du passé et actuel, verser des dividendes d'Hydro-Québec aux Premières Nations, réaménager et restaurer à la fin de l'exploitation, alléger le processus de conclusion entre Hydro-Québec et les Premières Nations, interdire la production d'énergie nucléaire et cibler des entreprises des Premières Nations. Les engagements demandés sont mis en contexte et s'expriment dans des recommandations précises sur lesquelles il faudra revenir.

Réactions groupes écologistes. Les groupes écologistes déplorent que la sobriété énergétique ne soit pas une priorité. Les entreprises vampiriseront les mégawatts qui ne seront pas disponibles pour se libérer des hydrocarbures. Ils dénoncent également le fait le secteur privé joue un rôle plus significatif en matière d'énergie .

Le titre du mémoire du Front commun pour la transition énergétique est percutant : PL69 sur l'énergie devrait être reportée. [8] Cette proposition s'appuie sur une critique sans compromis.

Compte tenu de la nature des propositions du projet de loi, qui touchent 15 lois et 7 règlements, ainsi que de leurs profonds impacts sur la société et l'environnement, nous sommes d'avis que cette réforme législative, dans sa forme actuelle, serait mal avisée. C'est pourquoi nous demandons de suspendre les procédures menant à son adoption et de retourner à la planche à dessin à la suite d'un réel débat public sur l'avenir énergétique du Québec.

  • Le PL-69 ne mène pas à la décarbonation puisqu'il ne contient aucune disposition assurant l'abandon des énergies fossiles
  • Le PL-69 favorise un développement industriel énergivore effréné
  • Le PL-69 reporte injustement le coût de ce développement industriel sur les tarifs d'électricité
      • Ce qui est une injustice sociale
      • Et une injustice environnementale
  • Le PL-69 aide le secteur privé à s'approprier notre patrimoine énergétique en ouvrant de nouvelles portes vers la privatisation d'Hydro-Québec ou d'une grande partie de ses actifs
  • Le PL-69 aurait des impacts catastrophiques sur le territoire
  • Le PL-69 ignore les mesures pourtant incontournables à prendre pour favoriser la sobriété collective :
      • Nécessaire pour une transition énergétique moins coûteuse.
      • Nécessaire pour respecter les limites des territoires.
      • Nécessaire pour éviter le nucléaire.
  • Le PL-69 repose sur des orientations qui n'ont jamais été présentées à la population et n'ont jamais été débattues ;

Nous croyons que l'ensemble de ces considérations justifie de lancer rapidement le débat de société qui devrait servir de socle au plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) que le gouvernement s'est engagé à élaborer, et de déposer un projet de loi sur l'énergie fondamentalement remanié, une fois cet exercice complété.

C. Ouvrir un large débat citoyen pour élaborer une réponse solidaire pour la lutte aux changements climatiques

Le gouvernement Legault, malgré la volonté de verdir son discours, manifeste un manque de volonté politique pour rompre avec une croissance basée sur un modèle extractiviste incompatible avec la réduction nécessaire de la consommation énergétique. Si l'ensemble des organisations patronales appuient d'emblée ce projet, ce n'est nullement le cas, pour les organisations syndicales, écologiques, populaires et pour les Premières Nations.

Pour notre part, nous pensons que les axes de ce débat doivent aborder les questions suivantes ;

  • Quels sont les fondements d'une politique solidaire de l'énergie et de la lutte aux changements climatiques ?
  • Quelle est la place des nationalisations des entreprises produisant des énergies renouvelables ?
  • Quelles politiques industrielles sera-t-il nécessaire de mettre en place pour décarboner l'économie et planifier des investissements qui répondent aux besoins de la population ?
  • Comment assurer une véritable implication citoyenne dans la détermination des choix stratégiques dans la lutte aux changements climatiques ? [9]

Un vaste débat citoyen doit s'ouvrir. Le gouvernement Legault rejette maintenant cette perspective. Il est important que les organisations écologistes, syndicales et populaire entreprennent ce vaste débat en organisant des États généraux de la société civile pour impliquer le plus largement possible les citoyennes et les citoyens du Québec dans ces débats qui sont importants pour assurer la reprise en main de leur destin dans cette situation d'urgence climatique.

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[1] Québec se donne les coudées franches pour produire davantage d'énergie - https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2078587/reforme-energetique-quebec-depot-projet-loi-fitzgibbon

[2] Réforme énergétique : une hausse limitée pour les citoyens au détriment des PME ?, Journal de Montréal, 9 septembre 2024 - https://www.journaldemontreal.com/2024/09/09/reforme-energetique--une-hausse-limitee-pour-les-citoyens-au-detriment-des-pme

[4] Démission du ministre Fitzgibbon : Des groupes de la société civile demandent la suspension des travaux parlementaires entourant le projet de loi 69 - https://www.pressegauche.org/Demission-du-ministre-Fitzgibbon-Des-groupes-de-la-societe-civile-demandent-la

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Photo: Acadie Nouvelle

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La Grande transition -

17 septembre 2024, par La Grande transition 2025 — ,
Avec la collaboration d'Alternatives et Historical Materialism Tiohtià:ke/Montréal, Québec, Canada – 29 mai au 1er juin 2025 English Lea aquí la versión española Le (…)

Avec la collaboration d'Alternatives et Historical Materialism

Tiohtià:ke/Montréal, Québec, Canada – 29 mai au 1er juin 2025

English
Lea aquí la versión española

Le Collectif La Grande transition appelle toutes les personnes souhaitant construire un avenir plus juste à proposer des activités pour la cinquième édition de sa conférence internationale. Celle-ci vise à réfléchir ensemble aux manières de renforcer les gauches, les mouvements sociaux et les groupes militants, tant dans leurs pratiques que dans leurs analyses théoriques. Cette année, La Grande transition s'inscrit dans le cadre du premier Forum social mondial des intersections, qui invite au décloisonnement des luttes, aux rencontres, aux alliances, aux fronts communs élargis.

Le monde brûle. Les feux de forêt, les sécheresses et les inondations se multiplient à travers le monde. L'État israélien massacre la population palestinienne avec la complicité des puissances occidentales, mettant à risque la région. Les inégalités augmentent un peu partout sur la planète. Des gens sont évincés de leur logement et d'autres peinent à payer leur loyer tandis que les propriétaires s'enrichissent. L'épicerie coûte de plus en plus cher alors que les grands commerces d'alimentation réalisent des profits records. Des migrant·e·s se noient en traversant le Rio Grande et la Méditerranée pendant que leurs confrères et leurs consœurs sont exploité·e·s et sous-payé·e·s dans les champs, les entrepôts et les hôpitaux du Nord global.

Il est de plus en plus urgent de mettre en œuvre des solutions de gauche radicale : socialiser les moyens de production ; créer des coopératives de travail et de consommation ; verdir et désasphalter nos milieux de vie ; développer des logements hors marché ; décentraliser le pouvoir ; partager collectivement le travail de soins ; démilitariser nos sociétés. Ces mesures apparaissent comme le minimum nécessaire pour créer les conditions d'une vie décente pour toutes et tous. Il semble évident que le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme doivent être démantelés.

Pourtant, la droite autoritaire et l'extrême droite montent en puissance. Elles ont pris le pouvoir dans plusieurs pays ; elles sont aux portes du pouvoir dans plusieurs autres. Comme elles l'ont toujours fait, elles détournent l'attention des vrais problèmes en s'attaquant à des boucs émissaires comme les personnes racisées ou les personnes LGBTQ+. Même si elles poursuivent des politiques favorables au grand capital, elles se donnent parfois une image « sociale » ou se drapent dans un discours soi-disant anti-élite. Force est d'admettre qu'elles réussissent à convaincre une partie des classes populaires.

La gauche a connu récemment certains succès électoraux et certaines mobilisations importantes, mais ses propositions les plus fortes peinent à s'imposer. Souvent, les mouvements politiques de gauche se cantonnent à la protection des acquis sociaux. Comment reprendre l'offensive ? Comment contrer à la fois le discours néolibéral et celui de l'extrême-droite ? Comment changer le rapport de forces pour que les idées et les pratiques de gauche s'implantent durablement ?

La pandémie a brisé une vague de contestation qui semblait prendre de l'ampleur ; du Chili à Hong Kong, en passant par le Liban et le Soudan, des soulèvements populaires ébranlaient le pouvoir, et les manifestations climatiques rassemblaient de plus en plus de gens. Pour cette cinquième édition de la Grande transition, nous souhaitons retrouver cet élan et renouer avec l'énergie créatrice des mobilisations d'envergure.

Nous voulons aussi trouver des manières pour la gauche de rejoindre nos voisin·e·s, nos collègues et nos concitoyen·ne·s, de s'ancrer dans nos milieux de vie, de développer des liens de confiance avec ceux et celles qui nous entourent, de créer des communautés. Ces alliances seront nécessaires pour lutter contre l'exploitation et l'expropriation de masse, protéger nos espaces naturels et construire ensemble des quartiers et des villages vivants et habitables.

Raviver les solidarités post-capitalistes, c'est aussi reconnaître la richesse des expériences qui préfigurent le monde à bâtir. Il s'agit de s'inspirer par exemple des pratiques autochtones de protection du territoire, des communautés qui ont su mettre en œuvre une réelle autogestion ou encore des services publics démocratiques qui accroissent notre liberté et notre autonomie.

L'heure est venue de dépasser la critique pour s'organiser et aller de l'avant. Nous vous invitons à proposer pour la Grande transition 2025 des ateliers et des communications sur les tactiques, les stratégies, les bilans d'expériences passées et récentes et les modèles alternatifs qui nous aident à avancer vers un monde post-capitaliste.

Pour soumettre une activité : edito.lagrandetransition.net/fr-ca

La date limite est le 13 octobre 2024 à 23h59. Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à l'adresse info@lagrandetransition.net.

Comment contribuer ?

Nous encourageons les activités qui sortent du format « panel » classique : ateliers pratiques, partages d'expériences, discussions stratégiques, débats, mémoires de luttes, remue-méninges, performances artistiques et culturelles, actions militantes, etc. Les activités donnant la parole à plusieurs participant·e·s seront favorisées, mais les propositions individuelles seront aussi considérées. Nous accueillons avec un enthousiasme accru les soumissions provenant de personnes marginalisées et issues de la diversité. Il est possible que les propositions qui ne tiennent pas compte de cet idéal de diversité soient refusées. Notez aussi que nous encourageons les activités qui visent à initier le public à un thème dans une perspective d'éducation populaire. L'évènement sera principalement en français et en anglais. Nous avons hâte de lire vos idées les plus audacieuses !

Qu'est-ce que le Forum social mondial des intersections (FSMI) ?

Cette édition thématique du Forum social mondial promeut une conception de l'intersection en tant que démarche concrète pour favoriser des changements systémiques. Dans un contexte où l'intersectionnalité met en lumière les croisements entre oppressions et privilèges, il s'agit plutôt de créer des opportunités de co-apprentissage qui mènent à l'action, en décloisonnant les différents milieux tels que l'urbain et le rural, l'action environnementale et sociale, les féminismes et l'action climatique, l'académie et l'activisme, etc. Ce concept préconise une approche intergénérationnelle et relie les échelles locales et globales pour la multiplication de transformations profondes et inclusives.

Comme La Grande transition 2025 sera tenue dans le cadre du FSMI, nous vous invitons à soumettre des propositions qui s'inspirent de cette volonté de croiser des expériences et des expertises dans l'espoir de créer des solidarités post-capitalistes sans frontières.

Exemples de thèmes

  • Transformation du capitalisme à l'ère des changements climatiques
  • Décroissance, transition juste et création de nouveaux communs
  • Mouvements de solidarité internationale (Boycott, désinvestissement, sanctions contre l'État d'Israël (BDS) ; Black Lives Matter ; mouvements anti-paradis fiscaux, Marche mondiale des femmes, etc.)
  • Luttes syndicales et luttes pour le droit à la mobilité et à la dignité de travailleurs et travailleuses temporaires, de migrants et migrantes, de sans papiers
  • Mouvements pour le droit au logement et pour le droit à la ville, résistance contre des mégaprojets urbains
  • Initiatives locales et internationales d'émancipation, d'éducation populaire et de démocratisation
  • Luttes contre la hausse du coût de la vie, réponses collectives contre la pauvreté et l'exclusion
  • Coopératives d'habitation, squats, occupations et autres solutions contre la crise du logement
  • Bilans des campements de solidarité avec la Palestine
  • Mouvements pour la démilitarisation et contre la guerre
  • Blocages et résistance contre des projets écocidaires et extractivistes
  • Relations entre différents mouvements sociaux : créer des alliances, des convergences, élaborer des stratégies communes, mener ensemble des campagnes d'action
  • Définancement de la police et opposition à la répression
  • Réflexions sur le rapport de la gauche à l'État
  • Alternatives féministes, queers, décoloniales, antiracistes et anticapitalistes au système actuel

La mise en action de la Loi 15 freinée par la FIQ

17 septembre 2024, par Ghislaine Raymond — ,
La Loi 15, adoptée sous le bâillon en décembre 2023, vise à rendre le système de santé plus efficace. Pour ce faire, la flexibilité de la main d'œuvre en est une pièce (…)

La Loi 15, adoptée sous le bâillon en décembre 2023, vise à rendre le système de santé plus efficace. Pour ce faire, la flexibilité de la main d'œuvre en est une pièce maitresse. Malgré les promesses et menaces gouvernementales, la FIQ, sans contrat de travail depuis mars 2023, n'a toujours pas convenu d'une entente avec le gouvernement.

Pourquoi cette résistance ?

Les membres de la FIQ vivent au quotidien depuis de nombreuses années les contraintes imposées par les gestionnaires locaux de leurs établissements. Cela s'est accentué avec la COVID-19, principalement en ce qui concerne le TSO(temps supplémentaire obligatoire) sans compter les congés de maladie de longue durée en augmentation et les postes vacants trop nombreux. Ainsi, plutôt que de valoriser le personnel en place, d'entendre leurs besoins de conciliation travail famille, leur appel à des ratios infirmières-patients, le gouvernement Legault s'est engagé dans une lutte contre ces travailleuses et leur syndicat. Elles doivent s'accommoder des exigences incontournables de flexibilité dictées par la réforme de la santé, la énième en cours où encore une fois, les structures de travail sont modifiées par des gestionnaires qui savent mieux que celles et ceux qui sont sur le terrain ce qui remettra le système de santé sur ses rails.

Non à la flexibilité imposée

Le rejet de l'entente par les membres de la FIQ indique clairement que la solution d'efficience souhaitée par le gouvernement n'améliorera pas leurs conditions de travail. Cette approche dite « Lean management » [1] qui a cours dans le système de santé québécois depuis plus de 10 ans n'a pas apporté les bénéfices escomptés. Les coûts des soins de santé ont augmenté tout comme les contraintes administratives et loin de s'améliorer, la rétention du personnel s'est effritée.

Le premier ministre indiquait cette semaine dans un point de presse que
« … la clé, si on veut vraiment changer le réseau de la santé, c'est qu'il faut changer les ententes avec la FIQ. … Tant qu'on n'aura pas plus de flexibilité pour demander aux infirmières de travailler là où les besoins sont les plus importants, puis ces besoins-là changent continuellement, ça va être difficile d'améliorer de façon importante le réseau de la santé. … Et l'autre chose qui est importante aussi, c'est : Il faut ramener l'équilibre budgétaire sur un certain nombre d'années. Donc, ça va demander des efforts. Ce ne sera pas facile. » [2]

Cette déclaration du premier ministre a de quoi inquiéter. Alors que des clauses de flexibilité existaient dans plusieurs conventions locales, la FIQ a vu l'entente de principe convenue en avril dernier être rejetée par ses membres. « Les professionnelles en soin ne veulent pas de cette mobilité-là, disait la présidente de la FIQ, Julie Bouchard. Les professionnelles en soin ne veulent pas mettre à risque la clientèle, mais aussi leur permis de pratique. » [3]

Mouvements de personnel

Le problème des postes vacants est une situation qui ne semble pas sur le point de se résorber. Les données de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) dévoilées le 5 septembre dernier, indiquent que le nombre de postes à temps plein vacants chez les infirmières est passé « d'environ 3500 en 2019 à environ 9900 en 2023 » [4]

Travailler là où les besoins sont les plus importants, tel que l'affirme le premier ministre, sous-entend que tous les postes ne pouvant être comblés, on déplacera une infirmière d'une équipe qui effectue un travail nécessaire pour remplir une vacance ailleurs. Loin de répondre à la demande d'un ratio infirmière-patient, c'est l'introduction du « va où je te le dis » comme au temps de la covid que l'on souhaite introduire dans la convention collective. Nous ne pouvons que constater que la résistance des membres de la FIQ à cette approche patronale est justifiée.

De plus, cette situation risque de se complexifier. La loi 15 permet dorénavant le déplacement volontaire du personnel qui souhaite travailler dans un autre établissement. Cet avantage pour celles et ceux qui perdent un précieux temps de voyagement entre la maison et le travail, permettra le transfert d'une personne vers un autre établissement où un besoin est affiché mais cela laissera un poste vacant difficile à combler dans l'établissement délaissé. Un poste non comblé laisse entrevoir des remplacements obligés et à la clé du TSO.

Tous les postes vacants à temps complet affichés entraineront des mouvements de personnel. Ils se compteront par centaines à la grandeur du Québec.

Salaire contre tâche

Mais, nous objecte le gouvernement, les salaires ont été bonifiés et les autres composantes santé du front commun ont accepté l'entente proposée. François Legault ne semble pas comprendre que des bonifications salariales ne sont pas la principale préoccupation des membres de la FIQ. Ainsi, tel que l'indique l'ISQ, l'augmentation salariale « la plus forte … a été constatée chez les aides-infirmières, les aides-soignantes et les préposées aux bénéficiaires. Leur salaire est passé de 17 $ en 2019 à 24,16 $ en 2023, une hausse de 42 %. [5] Ce sont les bas salariés de la CSN et de la FTQ qui en ont le plus profité. Pour les 80 000 membres de la FIQ, ce sont les conditions de travail qui doivent être améliorées.

Santé Québec, équilibre budgétaire et déséquilibre syndical

La déclaration de François Legault indiquant que les besoins en santé changent constamment ajoutée aux mesures d'austérité qui se mettent en place pour résorber le déficit de 11 milliards$ ne sont pas pour rassurer les membres de la FIQ. Et cela sans compter que sous prétexte de simplifier le processus des embauches et des paies pour le personnel, Santé Québec sera l'unique employeur. Souhaitons que le système de gestion des paies des 350 000 personnes concernées a déjà été testé et qu'il n'y aura pas de ratées lors de sa mise en application. Le gouvernement fédéral s'est déjà cassé les dents sur cette question.

François Legault n'est pas non plus explicite sur les effets qu'aura la mise en place de Santé Québec sur les organisations syndicales. Pourtant, c'est un portrait syndical chamboulé qui en résultera. Les 136 tables de négociation seront abolies pour faire place à 6 tables nationales, 2 catégories venant s'ajouter aux 4 existantes. Les composantes syndicales visées (APTS, CSN, CSQ, FIQ et FTQ), seront appelées à prendre la tête de l'une ou l'autre de ces composantes. Cette lutte de rangement entre les composantes visées rendra encore plus difficile la vie syndicale dans les établissements, les organisations syndicales étant appelées à changer, les officiers et conseillers syndicaux seront appelés à être réaffectés à la suite des votes d'allégeance qui se tiendront.

La loi 15 est en vigueur depuis janvier dernier, Santé Québec se met en place tout comme les mesures d'austérité qui contraignent à un financement des dépenses inférieur aux coûts de l'inflation.

Comptabilité et gestion managériale des ressources humaines sont des ingrédients explosifs en santé. Une proposition du conciliateur au dossier vient d'être déposée. C'est une solution qu'il considère être un équilibre raisonnable entre les parties pour le renouvellement des conditions de travail.

Une réponse syndicale à cette nouvelle hypothèse de règlement est attendue prochainement.

Ghislaine Raymond
15 septembre 2024

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[1] Lean management : C'est une philosophie de gestion centrée sur l'élimination des gaspillages ou des activités qui n'apportent pas de valeur ajoutée au client.
https://www.uqar.ca/543-lean-management-changer-la-culture-organisationnelle-dans-le-domaine-de-la-sante/

[2] Point de presse de M. François Legault, premier ministre, 12 septembre 2024, https://www.assnat.qc.ca/fr/actualites-salle-presse/conferences-points-presse/ConferencePointPresse-95263.html

[3] TVA Nouvelles, Les infirmières « tannées d'avoir à faire toujours plus avec moins », 13 avril 2024

[4] Katrine Desautels, Le taux de postes vacants en santé a doublé depuis quatre ans au Québec, Le Devoir, 5 septembre 2024

[5] Idem -N.B. Les aides-infirmières, les aides-soignantes sont des appellations de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) qui ne correspondent pas aux titres d'emplois existants qui se retrouvent sur le site du Comité patronal de négociations du secteur de la santé et des services sociaux(CPNSSS).

Bock-Côté et les sandwiches au jambon

17 septembre 2024, par Pierre Dubuc — ,
« Ventre affamé n'a pas d'oreilles », dit la maxime. Mais il y a aussi ceux qui n'ont pas d'oreilles pour les ventres affamés. Dans sa chronique du Journal de Montréal du 6 (…)

« Ventre affamé n'a pas d'oreilles », dit la maxime. Mais il y a aussi ceux qui n'ont pas d'oreilles pour les ventres affamés. Dans sa chronique du Journal de Montréal du 6 septembre 2024, intitulée « Les lunchs de Québec solidaire et l'État-nounou », Mathieu Bock-Coté s'insurge contre la proposition voulant que « chaque enfant devrait avoir droit à un repas gratuit à l'école ».

Tiré de l'Aut' Journal.

Bien sûr, il reconnaît qu'il est scandaleux qu'un « enfant sur cinq se présenterait à l'école le ventre vide ». Mais c'est un scandale qui n'émeut pas beaucoup le « Gros Joufflu ». Aucune compassion pour cet abonné aux meilleures tables parisiennes et qui, récemment, organisait avec la revue d'extrême-droite française L'incorrect des visites guidées de Rome avec la promesse de « partager un gueuleton mémorable en compagnie de gens proches de vos idées ».

Pour justifier son opposition, il aligne deux raisons. La première est morale. La responsabilité incombe aux parents de « nourrir leur marmaille », lance-t-il. On veut bien, mais que doit faire l'enseignante qui se trouve devant des enfants affamés dont les parents sont irresponsables, déficients mentaux, drogués ou dans une pauvreté extrême ? Appeler la DPJ ?

Touche pas à mon portefeuille

L'autre raison invoquée est qu'un programme universel devrait être payé par l'impôt. Quel malheur pour le portefeuille de celui dont la rumeur veut qu'il encaisse plus d'un million de dollars par année pour ses innombrables chroniques dans les médias écrits, radiophoniques et télévisuels tant en France qu'au Québec !

« Gros portefeuille » est férocement contre l'instauration d'un régime universaliste – et, de façon générale l'État-providence – parce qu'il va de pair avec un régime d'imposition progressiste qui pige dans la poche des plus riches et exempte les plus pauvres. Pas question pour lui de payer pour ces pauvres, surtout, comme nous allons le voir, s'ils ne mangent pas de sandwiches au jambon !

Les sandwiches au jambon

Devant la levée de boucliers, MBC a pondu une deuxième chronique (10 septembre 2024) dans laquelle il se transforme en chef cuisinier, commandité par l'industrie du porc, en s'indignant que « le sandwich au jambon peut aujourd'hui faire scandale » pour les musulmans, les végétariens et les élèves souffrant d'allergies alimentaires. Aussi, il en déduit qu'un programme de repas gratuits pour l'ensemble des élèves serait « impraticable ».
On peut se demander comment font nos hôpitaux pour nourrir les patients de la « diversité ». Une petite recherche Internet permettrait à notre chef cuisinier un accès à une multitude de menus appropriés.

« Gros jambon » pourrait également faire appel à Riccardo pour les menus et consulter le projet de Lab-écoles dont il était un des promoteurs. Le projet a proposé 160 projets d'écoles primaires, mais à peine six ont été retenus, avant que Legault ne mette la hache dans le projet dans le cadre de sa politique d'austérité, qui ne dit pas son nom.

Le projet de Lab-écoles avait comme objectif de « permettre que chaque enfant ait accès à des repas quotidiens à l'école, le matin et le midi, pour favoriser la persévérance et la réussite scolaires. » Il voulait offrir aux enfants des écoles des « environnements et des contextes favorables à l'adoption d'attitudes positives envers les aliments, à l'acquisition de connaissances alimentaires et nutritionnelles, ainsi qu'au développement de compétences culinaires. » Il avait pour but de « positionner la littératie alimentaire comme priorité d'action contribuant ainsi à la réussite éducative de l'ensemble des élèves ».

Mais « la réussite éducative de l'ENSEMBLE DES ÉLÈVES » est la dernière des préoccupations de MBC, qui est un ardent défenseur du système élitiste des écoles privées.

Le gros Bock-Coté, y'é parfa !

L'omniprésence de MBC dans tous les médias de Québecor rappelle un sketch mémorable des Cyniques au cours des années 1960, dans lequel ils se moquaient de Télé-Métropole et de son animateur-vedette Réal Giguère.

Chaque fois qu'il y avait un « trou » dans la programmation, Marc Laurendeau, qui personnifiait le réalisateur, disait : « Passe le gros Giguère, y'é parfâ ! »

Aujourd'hui, en comptant les présences de MBC, on a l'impression que la direction de Québecor dit : « Passe le Gros Bock-Côté, y'é parfa ! »

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Extraits du point de presse de M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie

17 septembre 2024, par Haroun Bouazzi — , ,
Nous publions un extrait du point de presse de M. Haroun Bouazzi sur la question du projet de loi 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources éneregétiques et (…)

Nous publions un extrait du point de presse de M. Haroun Bouazzi sur la question du projet de loi 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources éneregétiques et modifiant diverses dispositions législatives. Ce point de presse s'est tenu le 11 septembe 2024.

11 septembre 2024 | Salle de presse de l'Assemblée nationale

M. Bouazzi : Moi, je vais vous parler, sans surprise, du projet de loi n° 69. Hier soir, vous avez probablement entendu parler de chats. Bien, hier, M. Sabia nous a sorti un chat de son sac. Il nous a dit ce qu'on savait, évidemment, depuis longtemps, c'est que M. Fitzgibbon a distribué des mégawatts aux multinationales étrangères et pas aux industries locales, aux PME locales, et pas pour la décarbonation de notre économie.

C'est quelque chose qu'on voyait venir depuis longtemps. La P.D.G., rappelez-vous... on va faire la genèse, rapidement, là, la P.D.G. d'Hydro-Québec, à l'époque, Sophie Brochu, avait dit à peu près la même chose en disant qu'il ne fallait pas transformer le Québec en Dollarama de l'économie. La première chose qu'a faite le ministre démissionnaire Fitzgibbon, c'était le projet de loi n° 2 où il s'est donné des droits absolument énormes de distribuer des mégawatts sans aucun contre-pouvoir, sans critère public, sans... tout seul, là, de son... du haut de son... de sa grosse puissance, il a distribué 2 500 mégawatts, l'équivalent de deux fois La Romaine. On se rend compte, ça a pris 11 ans à construire La Romaine. Et puis ensuite, bien, il est tout simplement parti.

On a aussi eu un spécialiste hier, M. Pineau, qui nous a dit que les chances qu'Hydro-Québec, en 26 ans, construise ce qu'elle a mis sur papier étaient exactement de zéro.

On voit que le débat est important. L'ère de Fitzgibbon devrait être derrière nous. La ministre doit choisir un camp. Ça ne peut pas être celui du bilan de M. Fitzgibbon, ça doit être celui du dialogue.
On a envoyé une lettre hier qui demandait que... de rallonger de seulement une semaine les maigres deux semaines de consultations qu'on avait sur le projet de loi pour avoir des groupes comme l'IRIS, comme des Premières Nations, comme Greenpeace, qui ont demandé, cet été, de participer à cette commission, pour être ajoutés. Et puis on espère qu'elle va justement montrer que les choses changent et qu'il y a plus de débats et de dialogue. Parce que je tiens à vous dire que, s'il y avait eu un débat sur les deux dernières années, eh bien, avant de distribuer les mégawatts, on aurait vu que c'était une grosse erreur.

Journaliste : M. Legault, hier, en disant que, lui, son seul critère pour attribuer de l'énergie, c'est des emplois payants, il ne parle pas de décarbonation, là. Donc, qu'est-ce qui vous fait croire que les choses vont changer avec le départ de M. Fitzgibbon ? On comprend que le premier ministre, lui, la décarbonation, ça ne fait pas partie des critères pour allouer des... de l'énergie.

M. Bouazzi : Bien, c'est là où la ministre doit effectivement montrer qu'elle a un minimum de poids. Ce n'est pas une petite responsabilité. Et effectivement la crise climatique bat son plein : les feux de forêt, les inondations, les coups de chaleur, les réfugiés climatiques. Je veux dire, c'est sérieux. La fenêtre est en train de se fermer. Ça fait que nous, on va faire pression. On est persuadés que, si on a un vrai débat national, non seulement ce gouvernement-là entendra raison, mais aussi il y aura de l'acceptabilité sociale pour les changements. C'est la chose à faire pour nous, pour nos enfants, pour les enfants de Mme Fréchette et pour le Québec. Ça fait qu'on reste... on reste quand même... On espère qu'elle a un certain poids, là.

Journaliste : C'est quoi, les changements ?

M. Bouazzi : Bien, d'abord, aujourd'hui, ce projet de loi ne répond pas aux questions principales. Par exemple, celle qu'a posée M. Sabia hier, qui est que l'électricité... qui on doit prioriser au Québec, à qui on doit donner l'électricité. Ce projet de loi n'y répond pas. Combien de litres... de mètres cubes de gaz on va enlever ?

Journaliste : ...M. Sabia a dit, ça, c'est Hydro-Québec, là. Québec solidaire...

M. Bouazzi : Non, ce n'est pas Hydro-Québec.

Journaliste : Québec solidaire, c'est quoi, vos priorités ? Qui on priorise, là ? Est-ce qu'on coupe les grosses industries ? On fait perdre des emplois dans des régions du Québec puis on coupe l'amiante... pas l'amiante, on coupe l'aluminium, on coupe le fer, on aide la PME qui veut agrandir... Québec solidaire, où vous voulez couper, vous autres, là ?

M. Bouazzi : Ça, c'est le projet de la CAQ actuellement. (...) ...on ne coupe pas... on ne coupe pas dans les industries locales, et c'est bien pour ça qu'on a besoin d'un débat national. C'est parce qu'on priorise des compagnies comme Northvolt, à qui on a donné 1 million et demi la job de subventions, 1 million et demi la job de subventions, plutôt que se demander comment on va faire survivre nos industries en région et les aider à décarboner.

Donc, bien sûr que le projet de la CAQ, comme il est parti à se dire : Moi, je priorise les jobs à 50 $, sans aspect de la décarbonation, sans aspect du développement économique régional et puis de sauver les jobs qui sont déjà là, qui, pour beaucoup d'entre elles, sont des jobs payantes, c'est une erreur terrible, terrible pour la suite.

Journaliste : Est-ce qu'à entendre les remarques de Sabia hier on ne peut pas comprendre justement qu'il y avait un conflit qui s'était dessiné de façon assez ouverte entre M. Fitzgibbon et M. Sabia, ce qui pourrait expliquer le départ de M. Fitzgibbon ?

M. Bouazzi : La remarque de M. Sabia hier est profonde, elle est importante, elle est sur des investissements énormes en énergie qui ont été distribués à des multinationales plutôt qu'aux industries locales pour les décarboner. Je pense que les batailles entre ego, etc., sont très peu intéressantes devant le fond des choses, parce que c'est important, c'est Hydro-Québec. Je veux dire, le projet de loi qui est devant nous ouvre la porte à des pans de privatisation de notre production et notre distribution d'électricité...

Journaliste : ...pas une question d'ego, là. Je veux dire, il était question de deux enjeux puis deux visions qui semblaient complètement différentes puis...

M. Bouazzi : C'est possible, c'est possible. C'est... Évidemment, ce qui a été dit par M. Sabia et ce qui a été dit... fait par M. Fitzgibbon sont des choses tout à fait opposées. De la même manière qu'il s'est opposé à madame... à l'ancienne P.D.G. d'Hydro-Québec. La vision de M. Fitzgibbon, c'était de ne pas prioriser la décarbonation et de distribuer des mégawatts à des multinationales étrangères. Et puis on voit aujourd'hui que c'est plutôt compliqué avec Northvolt. Ça fait que c'est une vision de développement économique, franchement, des années 70, là : Venez prendre notre électricité pas chère, alors qu'elle coûte beaucoup plus cher en 2024. Rendez-vous compte, là, en moyenne, on leur vend à 0,057 $ le kilowattheure, alors que la nouvelle électricité nous coûte 0,11 $ du kilowattheure. C'est qui qui paie pour la différence ? Bien, ça va être vous et moi. C'est ça, la réalité. Il nous l'a dit après avoir distribué les mégawatts. C'est ça, le style Fitzgibbon. La fameuse honnêteté de M. Fitzgibbon, bien, c'est de l'arrogance, puis aussi avoir utilisé l'électricité des Québécois sans leur dire ce qu'il allait en faire. Et puis après, bien oui, on va payer le prix. Il faut que ça s'arrête, là.

Journaliste : Juste pour bien comprendre votre position, M. Bouazzi, Hydro-Québec a établi à 75 % les mégawatts qu'elle... qu'il voulait allouer aux entreprises... en décarbonation des entreprises, contre 25 % pour le... la croissance économique.

M. Bouazzi : Exact.

Journaliste : Est-ce que c'est un chiffre auquel vous vous identifiez ? Puis est-ce que, pour bien comprendre, vous voulez l'inscrire dans la loi ?

M. Bouazzi : Donc, M. Fitzgibbon a distribué déjà le tiers de ce 25 % là et zéro pour le 75 % pour décarboner. C'est ça... Actuellement, on est dans du 100 % du 25 % dont vous parlez...

Journaliste : ...M. Fitzgibbon, il est parti.

M. Bouazzi : Bien, il faut absolument... il faut absolument prioriser la décarbonation, évidemment, et il faut inscrire dans la loi la décarbonation. Il y a beaucoup de groupes qui sont venus nous le dire, que ça devait être... Je veux dire, il n'y a même pas l'objectif de décarboner d'ici 2050 dans cette loi-là. Ça fait qu'évidemment il faut prioriser la décarbonation. Et c'est ce qui fait qu'on va sauver des jobs parce que, dans pas longtemps, économiquement, et on commence à les voir à la barrière, là, la quantité de CO2 associée aux biens que tu paies va être un coût associé aux douanes et puis aux échanges économiques internationaux. Ça fait qu'il va falloir investir tout de suite dans notre économie pour la décarboner parce que, sinon, bien, on ne pourra même pas la vendre à l'étranger, là. Ce n'est pas juste... Ce n'est pas juste une question de sauver la planète, c'est aussi une question de survie économique, là.

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Le Québec a besoin d’une autre révolution tranquille en éducation !

17 septembre 2024, par Debout pour l'école — , , ,
Debout pour l'école entend produire un Livre blanc citoyen sur l'éducation regroupant les revendications prioritaires de milliers de Québécois qui veulent des changements (…)

Debout pour l'école entend produire un Livre blanc citoyen sur l'éducation regroupant les revendications prioritaires de milliers de Québécois qui veulent des changements majeurs à court et à moyen termes dans leur système d'éducation.

Juillet 2024

Pourquoi un livre blanc sur l'éducation ?

Pour cela, il faut être suffisamment nombreux à endosser ce Livre blanc pour que nos revendications soient présentes dans la campagne électorale de 2026 et obligent le prochain gouvernement à les mettre en œuvre. Non seulement Debout pour l'école, mais aussi plusieurs autres organisations de la société civile, dont l'École ensemble, le MÉMO et Je protège mon école publique (JPMÉP), exigent des changements majeurs en éducation depuis des décennies, parce que tous les aspects de notre système scolaire se dégradent depuis 30 ans.

En 2019, Debout pour l'école a recueilli près de 12 000 signatures à une pétition contenant sept revendications adressées au ministre de l'Éducation d'alors, Jean- François Roberge, sans que celui-ci daigne envoyer un accusé de réception.

Au printemps 2023, près de 4 000 personnes ont participé aux forums citoyens et aux ateliers jeunesse de Parlons éducation organisés par quatre groupements citoyens, dont Debout pour l'école [1].

Au printemps 2024, Debout pour l'école a recueilli les revendications prioritaires lors de rencontres citoyennes dans plusieurs régions du Québec [2].

Qu'est-ce qu'un livre blanc ?

Un livre blanc est un document de quelques pages qui traite d'un sujet précis et qui répond à un ensemble de questions reliées, c'est-à-dire à une problématique. Il est produit par une organisation et vise à faire un exposé exhaustif d'une question ; après un état de fait soulignant les principaux problèmes, le document propose des orientations nouvelles et identifie des objectifs à atteindre.

Comme l'expression « livre blanc » n'est pas limpide pour toute la population, il faudra avoir un titre accrocheur, par exemple Le Québec a besoin d'une autre révolution tranquille en éducation avec, comme sous-titre, Livre blanc citoyen sur l'éducation.

Caractéristiques du document

Il faut un ouvrage au contenu solide sur les plans scientifique et politique, c'est-à-dire fondé sur les valeurs et positions du collectif Debout pour l'école, exposées entre autres dans son ouvrage collectif Une autre école est possible et nécessaire [3] et dans les propos tenus dans les forums de Parlons éducation [4]. Pour obtenir des appuis politiques formels d'un grand nombre d'organisations, de personnalités et de citoyennes et citoyens sur chacune des revendications, il est essentiel que celle-ci soit clairement décrite, expliquée, justifiée et que soit présentée aussi concrètement que possible la mesure à mettre en place pour son actualisation5.

Enfin, le document doit être accessible à une très grande partie de la population. Donc, être écrit très lisiblement, être relativement court avec une mise en page et un graphisme accrocheurs. Comment construire cet outil ?

Une équipe de six personnes, aidées de collaborateurs de milieux et d'expériences diversifiés, assurera la production du projet de livre blanc. Afin d'élaborer un projet solide et cohérent, suffisamment complet pour qu'on puisse appréhender ce que sera la version finale du livre blanc, les membres de l'équipe mèneront tout au long du processus des entrevues auprès de spécialistes de divers domaines (des membres des centres de recherche en éducation, dont des philosophes et des sociologues de l'éducation, des personnalités politiques et médiatiques), mais aussi des membres des personnels scolaires, des parents et des élèves. Il s'agira de fédérer le plus de monde possible, ce qui est en soi une tâche considérable. [5]

Trois thèmes sont retenus pour l'instant et sont sous la responsabilité d'un membre de l'équipe de production :

1. La mission de l'école : comment l'école peut préparer les élèves à faire face aux immenses défis sociétaux (responsable : Suzanne-G. Chartrand avec la collaboration de Christine Favreau et de Maude Jodoin).

2. Une école pour tous équitable et inclusive (resp. pour l'équité : Jean Trudelle avec la collaboration de l'École ensemble ; pour l'inclusivité : Madeleine Ferland).

3. Un système scolaire réellement démocratique (resp. : Jean- Yves Proulx avec la collaboration de Claude Champagne du MÉMO).

Un thème pourrait s'ajouter : les moyens concrets pour que l'école accomplisse sa mission.

Le travail de rédaction a commencé en juin 2024, mais compte tenu de sa complexité et de la nécessité de tenir compte aussi des résultats de la consultation citoyenne en ligne par la firme Cocoriko, le Livre blanc ne sera terminé qu'en septembre 2025.

Calendrier été 2024 — printemps 2026

1. Juin fin — début oct. 2024 : rédaction d'un canevas étoffé du projet de livre blanc et soumission au comité directeur (CD) et au comité des régions ;

2. Oct. 2024 — janv. 2025 : contacts et échanges avec des organisations partenaires et des personnes sur le projet de Livre blanc citoyen sur l'éducation ;

3. Janv. 2025 : bilan du travail accompli et démarche à revoir, si nécessaire ; mobilisation de nos membres et des organisations partenaires pour qu'ils incitent leurs proches ou leurs membres à participer à la consultation de Cocoriko ;

4. Entre la mi-février et la fin avril 2025 : consultation de Cocoriko ;

5. Juin --- septembre 2025 : rédaction de la version définitive du livre blanc ;

6. Oct. 2025 — mars 2026 : diffusion de cette version et démarche pour obtenir des appuis représentant un demi-million de Québécois (que ce soit à titre personnel ou au nom d'une organisation) ; préparation d'un immense rassemblement : le Rendez-vous national sur l'éducation, précédé d'une campagne médiatique menée par des experts et des personnalités publiques pour qu'il ait un important impact médiatique et politique ;

7. Fin du printemps 2026 : Tenue du Rendez-vous national sur l'éducation où sera lancé le Livre blanc citoyen sur l'éducation. Pour plus d'informations : info@deboutpourlecole.org

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[3] Collectif Debout pour l'école, Une autre école est possible et nécessaire (2022), Del Busso, Montréal.

[4] 4 Voir site web : https://deboutpourlecole.org/uploads/files/syntheseforums (1).pdf 5 L'IRIS pourrait être appelé à chiffrer nos revendications. Il faut donc prévoir des sommes dans la prochaine demande à la Fondation Chagnon.

[5] L'IRIS pourrait être appelé à chiffrer nos revendications. Il faut donc prévoir des sommes dans prochaine demande à la Fondation Chagnon.

Rabais de 20% sur le tarif L : Ça va nous coûter une beurrée tantôt !

17 septembre 2024, par Germain Dallaire — , ,
Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement. C'est ce fameux programme de réduction de 20% du tarif L offert aux grandes (…)

Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement. C'est ce fameux programme de réduction de 20% du tarif L offert aux grandes entreprises qui font de l'investissement. Instauré sous les libéraux en 2016, ce programme a pris son essor sous les caquistes. Au 31 mars 2023, on en était à 907 millions$ donnés aux entreprises à partir des dividendes versées par Hydro-Québec.

Germain Dallaire, Climat Québec

On a surtout entendu parler du PAFI dans la deuxième partie de 2023 à partir du moment où le caquistes ont annoncé sa fin pour le 31 décembre de la même année. Suite à cette annonce, les entreprises se sont garrochées. À l'heure où ces lignes sont écrites, le dernier chiffre disponible se rapporte à la période financière 2022-2023 et fait état de subventions pour un total de 179 millions$ correspondant à 32 demandes. Suite à des demandes d'information au Ministère des Finances au nom de Climat Québec, j'ai appris qu'à la fin de juin dernier, six mois après la fin du programme, il y avait encore 68 demandes à traiter.

Comme quoi le Ministère est carrément débordé par la demande. La prochaine information sur ce programme sortira cet automne avec la publication du rapport annuel 2023-2024 couvrant l'année financière se terminant le 31 mars 2024. On peut déjà anticiper une augmentation importante des subventions mais il est permis de penser que ce sera encore pire l'an prochain si les 68 demandes sont traitées puisqu'elles s'ajouteront à celles traitées entre le 1er avril et le début de l'été. Une simple règle de trois permet de prévoir des subventions approchant le demi-milliard$ pour l'exercice financier 2024-2025 et ce, sans tenir compte du fait que ces subventions durent de 4 à 8 ans. Elles s'accumulent donc. Tout est en place pour un dérapage.

À l'heure où le processus de privatisation d'Hydro-Québec s'accélère avec le projet de loi 69, les mauvaises nouvelles concernant la situation d'Hydro-Québec se multiplient. Ces subventions tirées directement des dividendes versées par Hydro-Québec ne manquent pas de grever sa capacité financière. Tout ça est du pain béni pour les propagandistes de la privatisation. Pierre Fitzgibbon a bien placé ses pions avant de se sauver en courant.

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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.

Vers une transition énergétique ?

17 septembre 2024, par Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) — , ,
Contrairement aux prétentions de François Legault, le projet de loi 69 ne permettra pas de décarboner l'économie : les objectifs qu'il poursuit sont de soutenir la politique de (…)

Contrairement aux prétentions de François Legault, le projet de loi 69 ne permettra pas de décarboner l'économie : les objectifs qu'il poursuit sont de soutenir la politique de croissance industrielle de son gouvernement et d'accélérer la privatisation du secteur de l'énergie au Québec.

12 septembre 2024 | tiré de la lettre de l'Institut de recherche et d'information socio-économiques.| Photo : Sylvain Brousseau (Wikipédia)

Dans le rapport publié aujourd'hui, les chercheurs Bertrand Schepper et Jean-François Blain détaillent les tenants et aboutissants du projet de loi 69 qui amorce une réforme colossale du secteur de l'énergie au Québec.

« Le PL 69 ne garantit pas la décarbonation de l'économie puisqu'il n'est accompagné d'aucun plan de réduction de la consommation de produits pétroliers et gaziers. »
— Jean-François Blain, chercheur associé à l'IRIS et co-auteur du rapport

Le gouvernement ne se prévaut d'aucun des pouvoirs à sa disposition (taxation, fiscalité, réglementation) qui lui permettraient de réduire la consommation totale de produits pétroliers, gaziers et le nombre de véhicules. Le gouvernement a par ailleurs déjà attribué le tiers de la croissance prévue (+- 2500 MW) à des projets industriels qui consommeront jusqu'à 19 TWh d'électricité additionnelle par an et qui ne contribueront pas à la décarbonation.

« Le plan d'action du gouvernement et d'Hydro-Québec repose sur une croissance pharaonique de la consommation et comporte un risque financier majeur qui appauvrira inutilement les ménages et les entreprises. »
— Bertrand Schepper, chercheur à l'IRIS et co-auteur du rapport

Le gouvernement propose d'utiliser Hydro-Québec pour financer des investissements de 150 à 180 G$ d'ici 2035 pour la production d'électricité additionnelle. Il prévoit une croissance de la consommation de 56 TWh en 11 ans, alors que celle-ci n'a augmenté que de 13 TWh au cours des vingt dernières années. Un tel plan entraînera, au minimum, des hausses tarifaires de 65 à 75 % cumulativement sur 11 ans.

« Le PL 69 accélérera la privatisation de la production et du commerce de l'électricité au Québec notamment en accordant des pouvoirs accrus à la ministre responsable. »
— Jean-François Blain

La Ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie aura le pouvoir d'attribuer de nouveaux droits de distribution d'électricité, d'autoriser la vente directe d'un auto-producteur à des tiers, d'approuver directement certains approvisionnements d'Hydro-Québec, d'intervenir davantage et directement auprès de la Régie de l'énergie, etc

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PL69 sur l’énergie : Son adoption devrait être reportée

17 septembre 2024, par Front commun pour la transition énergétique — , ,
Montréal, le 16 septembre 2024 – Plusieurs organisations ont analysé le projet de loi n° 69 (PL-69), Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et (…)

Montréal, le 16 septembre 2024 – Plusieurs organisations ont analysé le projet de loi n° 69 (PL-69), Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives, qui fait l'objet de consultations particulières devant la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles jusqu'au 19 septembre 2024.

Compte tenu de la nature des propositions, qui touchent 15 lois et 7 règlements, ainsi que de leurs profonds impacts sur la société et l'environnement, nous sommes d'avis que cette réforme législative, dans sa forme actuelle, serait mal avisée. C'est pourquoi nous demandons de suspendre les procédures menant à son adoption et de retourner à la planche à dessin à la suite d'un réel débat public sur l'avenir énergétique du Québec.

Le PL-69 ne mène pas à la décarbonation puisqu'il ne contient aucune disposition assurant l'abandon des énergies fossiles
Le PL-69 favorise un développement industriel énergivore effréné
Le PL-69 reporte injustement le coût de ce développement industriel sur les tarifs d'électricité

Ce qui est une injustice sociale
Et une injustice environnementale

Le PL-69 aide le secteur privé à s'approprier notre patrimoine énergétique en ouvrant de nouvelles portes vers la privatisation d'Hydro-Québec ou d'une grande partie de ses actifs
Le PL-69 aurait des impacts catastrophiques sur le territoire
Le PL-69 ignore les mesures pourtant incontournables à prendre pour favoriser la sobriété collective :

Nécessaire pour une transition énergétique moins coûteuse.
Nécessaire pour respecter les limites des territoires.
Nécessaire pour éviter le nucléaire.

Le PL-69 repose sur des orientations qui n'ont jamais été présentées à la population et n'ont jamais été débattues ;
Nous croyons que l'ensemble de ces considérations justifient de lancer rapidement le débat de société qui devrait servir de socle au plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) que le gouvernement s'est engagé à élaborer, et de déposer un projet de loi sur l'énergie fondamentalement remanié, une fois cet exercice complété.

PL69 sur l'énergie : son adoption devrait être reportée

Ce mémoire est issu d'une réflexion collective de groupes citoyens, écologistes, syndicaux, communautaires, scientifiques, professionnels et spécialistes de divers domaines.

Pour consulter le mémoire

Plusieurs organisations regroupées aujourd'hui ont demandé publiquementet directement au gouvernement un débat sur l'avenir énergétique depuis maintenant près de deux ans, ont renouvelé leur demande, le 30 novembre 2023, en présentant à l'Assemblée nationale le Manifeste pour un avenir énergétique juste et viable, appuyé par le Parti Québécois et Québec solidaire. Elles ont égalementdemandé un moratoiresur l'octroi d'électricité pour le développement industriel, le temps de se doter d'une politique énergétique et d'un plan de gestion intégrée des ressources énergétiques basé sur une consultation large et un débat démocratique. Cette politique et ce plan devraient être fondés sur une approche systémique incluant notamment les impacts environnementaux et sociaux. Des organisations ont réitéré cette demande de moratoire alors que le ministre Fitzgibbon accordait un nouveau bloc d'énergie. Plusieurs de ces groupes ont émis des communiqués sur le PL69 lors de son dépôt à l'assemblée nationale.

Plusieurs membres et allié·es du Front commun pour la transition énergétique vous invitent à signer et à diffuser le Manifeste pour un avenir énergétique juste et viable. Ce Manifeste vise à faire connaître 14 revendications portées par une vaste diversité de groupes citoyens, écologistes, syndicaux, communautaires, scientifiques, professionnel·les et spécialistes de divers domaines ainsi qu'un contre-discours sur l'avenir énergétique du Québec.

Front commun pour la transition énergétique

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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.

Comment réagir à la stigmatisation des immigrants au Canada ?

17 septembre 2024, par Martin Lukacs, Syed Hussan — , ,
Syed Hussan est invité à l'émission The Breach Show pour rétablir les faits concernant les migrants, ces boucs émissaires Mardi 20 août 2024 / DE : The Breach Traduction (…)

Syed Hussan est invité à l'émission The Breach Show pour rétablir les faits concernant les migrants, ces boucs émissaires

Mardi 20 août 2024 / DE : The Breach
Traduction Johan Wallengren

Martin Lukacs : Bienvenue à l'émission The Breach Show, qui propose des analyses pointues sur l'actualité politique et les mouvements sociaux au Canada. Je suis votre animateur Martin Lukacs.

Un vent anti-immigrants souffle sur l'Europe et l'Amérique du Nord. Ici, au Canada, les politiciens et les médias de droite font, comme jamais auparavant, des migrants les boucs émissaires de la crise qui touche l'accessibilité financière, le logement, l'emploi et les services publics, détournant l'attention de l'accumulation de profits des entreprises, des coupes budgétaires et de l'austérité des gouvernements qui sont en fait à la source de ces problèmes.

Alors que l'opinion est poussée vers les idées de droite en matière d'immigration et que les conservateurs progressent constamment et vivement dans les sondages, nous avons vu le gouvernement libéral baisser la garde et céder du terrain sur ces questions.
Revenant sur une promesse historique, les libéraux ont mis au rancart un plan défendu bec et ongles par le Mouvement pour le traitement équitable des migrants. Ce plan vise à accorder un statut de résident permanent à des centaines de milliers de sans-papiers, qui sont les travailleurs les plus vulnérables, les plus mal payés et les plus exploités au pays.
Ce qui vient de se passer en Angleterre met tout cela en perspective, avec les émeutes racistes qui ont eu lieu dans plusieurs villes au début du mois d'août, ce qui montre jusqu'où la xénophobie peut nous mener. Des bandes d'extrémistes de droite ont essayé d'incendier des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile, ont pris pour cible des mosquées et ont agressé des personnes racisées.
Aujourd'hui, pour couper court à la propagande et aux analyses biaisées et superficielles, nous nous entretenons avec Syed Hussan, activiste de longue date et directeur exécutif de l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement.

Hussan, merci d'avoir accepté notre invitation.

Syed : Merci de m'accueillir, Martin.

Lukacs : Je voudrais commencer par ce qui fait les manchettes au Canada cette semaine.
Durant la semaine qui vient de se terminer, le programme des travailleurs étrangers temporaires du gouvernement fédéral a été critiqué de toutes parts. D'une part, la droite et le centre se sont insurgés contre la façon dont le programme a ouvert plus largement ses portes à la composante des bas salaires, faisant entrer plus d'ouvriers agricoles, plus de cuisiniers, plus de travailleurs de la restauration rapide. D'autre part, un rapport des Nations unies vient de décrire ce programme comme un « terreau de l'esclavage moderne ». On rejoint les préoccupations d'organisations comme la vôtre, Hussan, qui font campagne sur le terrain depuis des années.
Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de ce programme et nous parler des problèmes qu'il pose ?

Syed : Le programme des travailleurs étrangers temporaires est l'une des nombreuses filières d'immigration temporaire au Canada. Il permet aux travailleurs à bas salaire en particulier, mais aussi aux travailleurs à haut salaire, de venir au Canada si un employeur peut prouver qu'aucun citoyen canadien ou résident permanent ne peut faire le travail proposé.

La principale condition posée par ce programme est que l'employé(e) a un lien obligé avec son employeur, ce qui signifie qu'il ne lui est pas possible de changer d'emploi. Dans la plupart des cas, les travailleuses et travailleurs à bas salaire vivent dans des logements contrôlés par l'employeur. C'est le cas notamment pour les travailleuses et travailleurs œuvrant dans le secteur agricole ou dans celui de la pêche et les employé(e)s de maison. Et on retrouve aussi ça dans d'autres secteurs d'activité.

Et cela signifie que si un(e) employé(e) fait face un à vol de salaire, à une violation des droits de l'homme ou à des problèmes de santé et de sécurité et qu'elle ou il le signale, son employeur est automatiquement en mesure de licencier cette personne et de la mettre dehors, vous voyez, ce qui revient à forcer celle-ci à quitter le pays. Et même si la personne arrive à rester au pays, elle ou il ne pourra pas trouver d'autre emploi à cause du lien exclusif avec son employeur, qui peut donc l'évincer et la mettre à la rue.
Alors dénoncer un abus expose à l'expulsion, à la perte d'un toit, à la déportation, à l'impossibilité d'obtenir des ressources économiques de base et à l'inscription sur une liste noire – ce qui signifie atteindre un point de non-retour –, alors il y a manifestement un déséquilibre fondamental des pouvoirs. Donc les travailleurs migrants ne peuvent pas se protéger.

C'est ce dont parle Tomoya Obokata, rapporteur des Nations Unies sur les formes contemporaines d'esclavage. À l'heure actuelle, le Canada accueille chaque année environ deux millions de personnes en vertu de différents programmes de travail temporaire, en comptant les étudiants et en incluant aussi les réfugiés.

La situation actuelle est que la quasi-totalité de ces personnes occupent des emplois faiblement rémunérés et ne seront pas en mesure d'obtenir le statut de résident permanent, ce qui fait qu'elles ne pourront pas rester. L'économie reçoit cet afflux massif d'environ deux millions de personnes, année après année, qui arrivent, occupent des emplois mal rémunérés, sont exploitées et maltraitées, puis finissent par être mises dehors et remplacées par d'autres.

L'économie a clairement besoin de ces travailleuses et travailleurs, mais le racisme profondément ancré dans les mentalités fait que seul un demi-million se voient accorder le statut de résident permanent. Imaginez que deux millions de personnes cessent de payer des impôts demain. L'économie s'effondrerait, un point c'est tout. L'ensemble de notre système économique repose aujourd'hui sur une main-d'œuvre profondément exploitable, qui rapporte au système mais n'en retire pas suffisamment en retour.

Lukacs : J'ai été frappé par la façon dont les conservateurs, qui ont fait leur miel des problèmes du programme des travailleurs étrangers temporaires la semaine dernière, s'en servent comme un bélier aux fins partisanes, en instrumentalisant des préoccupations non fondées de la classe ouvrière en vue d'attaquer Monsieur Trudeau. C'est une évolution incroyablement riche en enseignements, car l'exploitation des travailleurs temporaires a toujours été un projet bipartisan dans ce pays. Le programme des travailleurs saisonniers, le programme des aides familiaux résidants, tout cela remonte à des décennies. Pour autant que je sache, ce sont les conservateurs eux-mêmes qui ont lancé le programme des travailleurs au bas de l'échelle, programme qu'ils reprochent maintenant aux libéraux de développer.

Syed : Absolument. Comme vous l'avez dit, il s'agit d'un projet bipartisan, des conservateurs et des libéraux.

À cet égard, il est éclairant d'approcher les choses sur la base d'un cycle de huit ans : lorsque les nouveaux gouvernements conservateurs et libéraux arrivent au pouvoir, ils passent les six premières années à augmenter considérablement les flux migratoires temporaires – je veux parler ici de l'expansion des programmes de travailleurs étrangers temporaires – autorisant ainsi l'entrée d'un grand nombre de personnes, puis, au cours des deux dernières années de leur deuxième mandat, ils commencent à s'attaquer à la frontière et à la fermer. C'est un peu comme s'ils disaient à la classe dirigeante : « Alors, vous avez six ans, trois ans, et ensuite nous allons vous attaquer. »

On a vu ça avec les conservateurs en 2014, lorsque Jason Kenney a réformé le système d'immigration après avoir permis une telle expansion massive. Les dirigeants deviennent anti-immigrants à la fin du cycle, sachant qu'avant cela, il leur fallait aussi une main-d'œuvre exploitable. Je pense que les conservateurs et les libéraux jouent le même jeu et que sur cet échiquier, le racisme se conjugue plus ou moins bien avec les intérêts de la classe dirigeante. Si vous lisez le Globe and Mail, par exemple, de nombreux commentateurs appellent les entreprises à se mobiliser pour défendre le système d'immigration canadien.

Lukacs : Je lisais le Globe juste ce matin, et il semble que la réaction de la classe patronale ait essentiellement été la suivante : « Tout doux, tout doux, modérons nos critiques. Nous aimons mieux avoir accès à une main-d'œuvre à basse rémunération vulnérable ». Il semble que ce qui fait l'affaire des employeurs est d'ouvrir ou de fermer le robinet selon les fluctuations de leurs besoins en main-d'œuvre
.
Syed : Absolument. Réfléchissons-y en prenant déjà un certain recul. Au plus fort de la COVID, il y avait des gens pour encenser les travailleurs essentiels. On s'entendait de façon générale pour considérer que ces travailleurs essentiels étaient des migrants. Les travailleurs essentiels étaient à l'honneur, on encensait les migrants, la crise du logement commençait à attirer l'attention et dans le même temps un réel débat s'est engagé à un autre niveau – avec des relents populistes – portant sur l'opportunisme autour de la crise pandémique, sur la façon dont les épiceries augmentaient leurs prix.

Faisons maintenant un bond vers le présent, deux ans plus tard, et tout d'un coup ces migrants sont responsables de la crise du logement – ceux-là mêmes qu'on avait encensés. Et plus personne ne parle de la classe patronale. C'est une victoire pour la classe dirigeante d'avoir réussi à recadrer le débat de manière à laisser dans l'ombre les spéculateurs et les milliardaires et les échecs de tous les gouvernements provinciaux du pays, qui ont profondément sous-financé les services essentiels, et qui peuvent maintenant blâmer d'une seule voix les réfugiés, les travailleurs migrants ou les immigrants. Je pense donc que nous nous sommes fait rouler dans la farine sans pouvoir réagir ou défendre avec succès le soutien naissant à la classe ouvrière qui a émergé lors de la COVID-19 et qui ne s'est pas démenti depuis, et ça s'est retourné contre les travailleurs qui ont essuyé des attaques répercutées dans les syndicats et chez les migrants.

Lukacs : Vous avez très tôt critiqué ce revirement. Vous avez écrit un article pour nous, intitulé « Les médias accusent les immigrants d'être responsables de la crise du logement. Ils ont tort ». Voulez-vous nous parler de la stigmatisation, de la manière dont on a désigné des boucs émissaires qu'on a rendus responsables de la crise du logement et d'autres maux ?

Syed : Absolument, je pense que c'est vraiment fondamental. Il est très rare pour nous de pouvoir réellement extrapoler. On ne peut pas vraiment fermer les frontières et voir ce qui se passerait sur le marché du logement avec les immigrants, car comment réaliser une telle expérience ?

Or, avec la COVID-19, le Canada a effectivement fermé ses frontières. Il n'y a pas eu de nouveaux migrants ou immigrants. C'était rendu à plus ou moins à zéro, pas vrai ? Il n'y avait pour ainsi dire pas d'entrées au pays. Les vols ont été arrêtés. Et nous avons assisté à une aggravation historique de la crise du logement.

De même, nous savons que les personnes qui vivent dans des logements contrôlés par l'employeur ne sont pas celles qui font augmenter le loyer d'un appartement d'une chambre à coucher dans le centre de Toronto, etc. Nous pouvons aussi constater que dans les endroits où il y a très peu de migrants et les lieux où les migrants sont particulièrement nombreux, l'augmentation des prix des logements est du même ordre.

C'est le résultat de l'augmentation massive des spéculateurs. Je pense que c'est le résultat de l'absence de contrôle des loyers et du fait que de nombreuses personnes ont acheté des maisons et ont vu le prix de leurs maisons augmenter de façon incroyable. Bien sûr, les rapports, les uns après les autres, montrent que les spéculateurs et les promoteurs refusent de construire davantage de logements. En fait, un rapport récent a révélé que le stock d'appartements d'une chambre à coucher dans la région du Grand Toronto et de Hamilton est tel qu'il y a de quoi loger des gens pendant les trente-six prochains mois. Il y a trop de logements et pas assez de gens à loger, ce qui est le contraire absolu de ce que nous avons tous été amenés à croire, à savoir qu'il y a trop de gens à loger et pas assez de logements.

Il y a eu une divergence complète entre les faits et le mythe véhiculé par les médias. Les libéraux ont d'ailleurs accepté ça. Ce que je veux dire, c'est que le premier article de presse établissant un lien entre le logement et l'immigration date de juin dernier, n'est-ce pas ?

Nous sommes maintenant en septembre 2024, et c'est devenu la parole de Dieu. Pas de remise en question possible. On l'a bien vu, le gouvernement libéral a en fait commencé par dire que ce n'était pas vrai, puis il s'est rendu compte que ce serait mal vu et qu'il n'avait pas d'autre choix que de donner l'impression de tomber sur le dos de l'immigration. Il a pris une série de mesures pour fermer les frontières de différentes manières, et les médias et les premiers ministres ont travaillé de concert pour que ça devienne le sujet de l'heure.

Lukacs : Parlons des libéraux. Votre organisation et beaucoup d'autres mènent depuis quelques années une campagne qui s'appuie réellement sur le travail d'une génération – une lutte pour obtenir un statut pour les personnes sans papiers sur notre sol – une campagne pour la régularisation de leur situation. En 2021, les libéraux se sont bel et bien engagés à explorer des moyens de parvenir à ce but. Il semble que les espoirs aient pris tout un essor à mesure que la campagne se déployait.
Parlez-nous des objectifs de cette campagne : comment s'est-elle déroulée, où vous a-t-elle menés et comment se situe-t-elle dans le contexte politique actuel ?

Syed : Le 15 mars 2020, le jour où l'OMS a déclaré que la COVID engendrait une situation d'urgence, nous avions déjà vu un peu ce qui se passait dans le monde, et nous avons lancé un appel en faveur des droits des migrants au Canada cette journée-là. Mais le 1er juin 2022, trois mois et demi plus tard, après une évaluation approfondie avec nos membres, nous avons lancé la nouvelle phase de la campagne Un statut pour tous.
Déjà parce qu'il n'y avait pas d'autre choix, n'est-ce pas ? Mais aussi parce que nous avons perçu que nous avions des chances d'arriver à nos fins, que nous pouvions réellement nous coordonner pour soulever une lame de fond. Pendant toute la période 2020-2021, presque tous les mois, il y a eu des manifestations dans cinq à quinze villes réparties dans le pays à l'initiative du Mouvement pour le traitement équitable des migrants. Au total, des centaines et des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue au cours de cette période, revenant sans cesse à la charge, avec des manifestations massives qui ont réellement poussé le gouvernement libéral, lors des dernières élections, à promettre une série de réformes en faveur de l'immigration.

Bien sûr, ces douze derniers mois où les migrants se sont fait reprocher d'être responsables de la crise du logement et de celle de l'accessibilité financière ont réellement paralysé bon nombre de ces campagnes. Ce qui s'est passé, c'est qu'on s'est tellement concentré sur le nombre de migrants que la question de leurs droits a été largement reléguée à l'arrière-plan. En fait, les libéraux naviguent à vue, et se sont engagés sur une voie balisée par les conservateurs. Ils croient vraiment que s'ils font quoi que ce soit en faveur de l'immigration en ce moment, ils perdront des voix, et que s'ils tiennent un discours anti-immigrants lénifiant en invoquant une « politique d'immigration rationnelle et juste » (ce qui n'est qu'un langage codé pour évoquer une approche raciste avec des frontières fermées), ils seront à même de récupérer les voix sur lesquelles ils comptaient.

Je dirais que le Mouvement pour le traitement équitable des migrants est devenu incroyablement fort – beaucoup plus fort que par le passé – mais l'équilibre des forces, et aussi le contexte, ont changé sous nos yeux. Ce qui a été incroyablement décevant, c'est que nous avons été en mesure de présenter une proposition au Cabinet le 28 mai de cette année – une proposition méritant tout notre soutien – pour un programme de régularisation complet comme on n'en a jamais vu, ni au Canada, ni ailleurs dans le monde. Un programme englobant et inclusif.

Or, le Cabinet a décidé, et Justin Trudeau a décidé, que ce n'était pas le « bon » moment. Le ministre libéral a déclaré : « Je suis en faveur de la régularisation, mais les gens ne sont pas prêts. » On aurait envie de lui rétorquer que les gens ne sont pas prêts parce que vous ne les préparez pas ; en fait, vous ne faites rien pour faire avancer les choses, vu que vous avez claqué la porte.

Les mesures prises par le gouvernement libéral l'an dernier font que le nombre d'étudiants étrangers a été plafonné et ont particulièrement restreint le nombre de membres de la famille pouvant rejoindre les titulaires d'un permis d'études ; il n'est plus possible de faire venir sa famille. Le nombre de résidents permanents a été plafonné ; il a été plafonné à un demi-million. Le nombre de travailleurs étrangers temporaires a été réduit. Un visa a été imposé pour le Mexique et nombre d'autres changements politiques ont rendu de plus en plus difficile la venue des migrants ou l'obtention du statut de résident permanent.
Il s'ensuit aussi une absence de volonté de miser sur un programme de régularisation. Mais j'y reviens, je pense que c'est aussi parce que nous n'avons pas été en mesure de mobiliser adéquatement le type de mouvement massif qu'il aurait fallu dans le contexte actuel pour obtenir une telle chose. Nous avons obtenu le soutien d'une énorme coalition de plus de cinq cents organisations importantes de la société civile, presque tous les grands syndicats du pays, tous les groupes de défense de l'environnement qui comptent, les églises, etc. qui ont écrit des lettres de soutien.

Mais ces organisations ont vu que leurs membres sont maintenant convaincus que le problème est le trop grand nombre d'immigrants, et je pense que parce que nous n'avons pas été capables d'éduquer les membres et que les organisations n'y sont pas parvenues non plus, nous avons perdu des appuis. Nous ne pouvons pas dire que c'est entièrement de notre faute, mais nous ne pouvons pas non plus dire que nous n'y sommes pour rien. Mais je ne crois pas que ce soit une affaire classée pour autant, n'est-ce pas ? Je pense qu'il est important de garder à l'esprit que les libéraux resteront au pouvoir pendant encore au moins quinze mois. Si nous nous contentons de dire « bon, les libéraux sont en sursis, Pierre Poilievre et les conservateurs montent dans les sondages, ce qui veut dire que ces derniers vont décider de toutes les politiques », là nous avons un problème.

Notre intention est de contrecarrer le racisme et parallèlement il s'agit d'obtenir justice pour les immigrants de la part de ce gouvernement, dans l'intervalle que nous avons devant nous, pendant le mandat en cours, et cela nécessite le soutien de tous les mouvements sociaux du pays. J'estime que nous devons faire des gains sur le front de l'immigration tout en combattant avec succès le racisme pour obtenir des victoires dans toutes les batailles de la classe ouvrière. Parce qu'il faut se poser cette question : comment peut-on obtenir des gains sur les enjeux chers à la classe ouvrière si les gens pensent que le problème vient des immigrants et non des patrons ? Je pense qu'il y a encore une brèche et nous devons nous y engouffrer même si la pente va être plus raide maintenant pour essayer d'obtenir la régularisation. En même temps, je sens que nous allons voir les libéraux mettre en place des programmes plus modestes. Ils vont essayer de satisfaire tout le monde.

Lukacs : À ce propos, parlez-nous des victoires que vous avez remportées. Je ne pense pas que beaucoup de nos auditeurs soient au courant, mais en juin, la coalition qui travaille sur ce front a remporté une grande victoire, à savoir que les travailleurs migrants du secteur des soins, qui ont travaillé ici dans des situations extrêmement précaires et de grande vulnérabilité, ont pu obtenir le statut de résident permanent à leur arrivée. Pouvez-vous nous dire quelques mots là-dessus ?

Syed : Permettez-moi de situer ça dans le contexte des trois dernières années. Nous avons empêché une centaine de milliers d'expulsions lorsque nous avons réussi à obtenir le renouvellement du permis de travail d'étudiants de troisième cycle. Nous avons obtenu le premier programme de régularisation, d'abord pour les anges gardiens au Québec, puis pour les travailleurs de la construction de la région du Grand Toronto. Nous avons obtenu une augmentation massive des droits de l'individu dans le cadre de divers programmes.
Le fait est qu'au cours des trois dernières années, nous avons renforcé les droits des migrants et les avons très largement étendus, grâce au pouvoir social que nous avons construit et au soutien de l'opinion publique. Je pense que cela a en partie été dû au fait que les travailleurs domestiques viennent ici depuis plus d'un demi-siècle, des femmes de la classe ouvrière qui vivent dans des maisons d'employeurs et s'occupent souvent des enfants. Deuxièmement, les personnes âgées pourront désormais obtenir le statut de résident permanent à leur arrivée. Nous avons réussi à obtenir ce gain politique suffisamment à temps pour que le changement de culture, si on peut appeler ça comme ça, n'en soit pas arrivé un point où il aurait bloqué cette réforme.

L'autre constatation est tout simplement que la lutte fonctionne. Nous avons remporté plus de victoires que je ne l'aurais cru possible, franchement, et la perte potentielle d'un programme de régularisation complet n'est pas gravée dans le marbre.

Je pense qu'il faut aussi voir ce qui se passe dans l'économie des soins en général. Nous voyons que le gouvernement fédéral a vraiment développé les services de garde d'enfants, l'assurance-médicaments et les soins dentaires. Il y a une large appréciation et compréhension de ce que représente ce secteur alors que la population canadienne vieillit et que le taux de natalité est si bas. Nous espérons voir d'autres changements positifs, ne serait-ce que pour les migrants qui travaillent dans ce secteur.

Lukacs : Vous avez évoqué la perspective d'un gouvernement de droite mené par Poilievre en 2025. Parlons de l'approche Poilievre.
On dirait qu'il est assis entre deux chaises, ce qui est assez intéressant : il s'est clairement prononcé en faveur d'un système d'immigration plus restrictif, bien qu'en termes assez vagues, mais il semble aussi s'être éloigné d'une politique plus ouvertement anti-immigration, et on dirait qu'il veut créer un certain espace pour les immigrants dans sa coalition électorale. Pouvez-vous nous parler de ce qu'un gouvernement Poilievre pourrait nous réserver ?

Syed : La première chose que je voudrais dire, c'est qu'il ne faut pas considérer l'issue comme inéluctable. Je pense qu'on a beaucoup parlé, à gauche, d'une sorte d'acceptation du fait accompli, mais c'est une position intenable. Nous ne devons pas abandonner maintenant, quoi qu'il arrive.

Nous devons renforcer nos défenses et notre capacité à faire face à un gouvernement conservateur populiste de droite. Ce que je pense, c'est que les libéraux fédéraux ont largement mis en œuvre la quasi-totalité des politiques prévues par les conservateurs. Ils ont mis un plafond, comme je l'ai dit, au nombre de résidents permanents. Ils ont limité les travailleurs étrangers temporaires à 5 %. Ils ont également limité le nombre de résidents temporaires à 5 % de la population. Ils ont réduit le nombre d'étudiants étrangers et ont exclu les membres de leur famille. Alors qu'ils allaient étendre les permis de travail des membres de la famille aux travailleurs étrangers temporaires, ils ont abandonné ce projet.

Le tout dans le tout, je pense que les conservateurs ont très bien réussi à forcer les libéraux à faire les changements de politique qu'eux-mêmes feraient. Il ne semble pas que Poilievre ait à en faire état publiquement, parce qu'il y a des réunions qui vont bon train et se traduisent par des mesures concrètes ; ils font des demandes aux libéraux et les libéraux acceptent leurs demandes. C'est un problème majeur parce que, comme je l'ai dit, nous vivons dans une ère où le racisme et la politique anti-immigrants sont des domaines dans lesquels ces deux partis ont des politiques assez convergentes.

Alors, est-ce que les choses vont empirer ? Sous un gouvernement conservateur, oui, mais en ce moment, les libéraux font une grande partie du travail pour eux de toute façon. Et puis, oui, ce sont les premiers ministres qui ont accusé les immigrants d'être responsables de la crise du logement, de la crise de l'accessibilité financière, etc. Dans le même temps, nous voyons le premier ministre Ford en Ontario attaquer les immigrants pour leur rôle supposé dans la crise du logement et celle des soins de santé, sans compter le racisme anti-palestinien autour des manifestations. Monsieur Legault, par exemple, déclare qu'il y a trop d'enfants réfugiés dans notre système scolaire et que c'est ce qui cause une crise au Québec. Dans l'Île-du-Prince-Édouard, Dennis King fait de quelque huit cents anciens étudiants étrangers diplômés le principal moyen de se dédouaner du sous-financement des soins de santé, de l'éducation, etc.

Lors de la dernière en date des réunions des premiers ministres, David Eby et Wab Kinew – des premiers ministres néo-démocrates – ont également déclaré qu'il y avait des problèmes de « capacité d'absorption », ce qui revient en quelque sorte à dire : « il y a trop de gens, pas assez de services, et le gouvernement fédéral en est responsable, alors nous voulons plus de fonds et un financement dédié. »

À ce sujet, les premiers ministres ont également beaucoup amené d'eau au moulin partout au pays. Je pense que la manière dont le débat public se déroule au Canada est très différente de ce qu'on peut voir aux États-Unis ou au Royaume-Uni. En regardant la convention nationale républicaine, j'ai vu des pancartes qui disaient « déportations massives maintenant ». Et il y a bel et bien des promesses d'augmentation des déportations.

Eh bien, il y a un exode en très forte augmentation sous le gouvernement libéral, mais sans le même type de rhétorique qui accompagne ça ailleurs. Les changements politiques sont donc effectués, mais sans diatribes et discours pour enfoncer le clou. Je pense que nous devons être très vigilants. L'année prochaine, le nombre d'étudiants étrangers diminuera et sera même inférieur aux prévisions. Il y aura moins de migrants, et la croissance du PIB du Canada dans son ensemble est tributaire de l'immigration, de sorte que les gens seront confrontés à une crise économique plus profonde. On aura beau attribuer la faute à l'inflation, les prix continueront d'augmenter.

C'est ce qu'on a pu voir au Royaume-Uni, où les gens sont descendus dans la rue pour le Brexit. Le Brexit a en fait aggravé la situation économique, et puis les gens se sont davantage braqués contre les immigrants, et maintenant il y a des émeutes raciales dans les rues. Le fait est que la fermeture des frontières ne résout pas le problème, parce que le problème se situe ailleurs. Nos politiques prennent la même tangente, mais sans que le discours s'en prenne de front aux immigrants.

Et puis il y a un autre aspect à voir : les politiques d'immigration sont une chose, le fait de garnir sa base électorale d'immigrants en est une autre. Car indéniablement les conservateurs disposent d'énormes ressources sur le terrain, dans les banlieues de tous les grands centres urbains, pour démarcher les communautés tamoule, philippine, pendjabie, etc. en vue d'essayer de gagner des votes. Il y a beaucoup d'immigrants qui se laissent convaincre qu'il y a des « coupeurs de file », que les gens arrivent trop vite, qu'ils ne sont pas passés par toutes les étapes et qu'il y a maintenant trop de monde. Les immigrants ne sont pas automatiquement pro-immigrants. Vous voyez ce que je veux dire ? Par exemple, l'idée de fermer la porte après les derniers arrivés peut s'inscrire dans une stratégie à long terme de ceux qui ont été acceptés, donc il faut bien faire la part des choses.

Lukacs : Ce que je note dans ce que vous avez dit, c'est que la dynamique autour des politiques d'immigration est différente ici par rapport au Royaume-Uni et aux États-Unis et qu'une grande partie des politiques chez nous portent en elles une violence d'exclusion, mais en se passant du type de rhétorique nationaliste hideuse susceptible de précipiter le genre d'émeutes que nous avons vues au Royaume-Uni.

Syed : Exactement. En même temps, je tiens à dire qu'il y a une augmentation massive du racisme. Nos membres sont confrontés à davantage de violence dans la rue. Nous constatons davantage de discrimination sur le lieu de travail. On voit des gens accusés de tous les maux. On voit des gens se faire refouler. Le courrier haineux que je reçois a augmenté pour chacun de nos collaborateurs, dans nos appels téléphoniques, nos médias sociaux, nos commentaires, nos messages. De tous les côtés, nous voyons le pouls du racisme battre plus fort, et je suis d'avis que nous ne pouvons pas attendre qu'il y ait des émeutes dans la rue pour faire quelque chose pour contrer ce problème. C'est pourquoi les 14 et 15 septembre, nous faisons campagne dans tout le pays, sur le thème : « Dites non au racisme ! Dites oui à la justice pour les immigrants ! ».

Nous publions maintenant constamment des documents expliquant que les propriétaires sont responsables de la crise du logement, et les milliardaires de la crise de l'accessibilité financière. C'est la classe dirigeante qu'il faut blâmer, et non les immigrants. J'ai participé à une manifestation à Toronto pour dénoncer le discours sur la soi-disant immigration de masse ; il n'y avait qu'une centaine de personnes. Mais ce n'est pas à ce niveau que les choses vont se passer. C'est au niveau de la politique que les choses se passent. Ça se passe chez les premiers ministres. Ça se passe avec l'austérité. Les gens sont privés d'accès. Les gens sont poussés vers la sortie. Alors que la rhétorique anti-immigrants s'intensifie, les politiques favorables aux migrants, notamment en ce qui concerne la régularisation, sont mises de côté.

La situation sur le terrain se détériore pour les migrants, et pour les immigrants et les travailleurs aussi. On se détourne des questions essentielles. Comme je l'ai dit, le plus grand succès a été de nous avoir empêchés de tenir les milliardaires, les spéculateurs, les banquiers, responsables de l'appauvrissement de la classe ouvrière, dont la phase la plus récente et la plus accélérée remonte à la COVID-19, avec une avancée récente encore plus marquée alors que nous souffrons tous de cette crise massive. Il est impossible de joindre les deux bouts pour la plupart des gens, et tous ces gens se sont laissés convaincre que le problème vient des migrants et de l'immigration. Le chômage et l'inflation ne sont pas causés par l'immigration. C'est facile à dire ! « Laissez tomber, c'est ce dont profite l'ennemi », hein, ça c'est une rengaine des années quatre-vingt. Et chaque fois que nous avons du chômage et de l'inflation, on voit le train du racisme entrer en gare, à point nommé.

Lukacs : Pour retrouver de tels slogans, on peut remonter encore plus loin, notamment jusqu'aux premiers socialistes du parti précurseur du NPD, qui avaient l'habitude de dire : « ce n'est pas l'étranger, c'est le capitaliste ».

Syed : J'ai une affiche de la grève générale de Winnipeg. Je pense que la question du racisme est l'enjeu fondamental du moment. Tous les mouvements sociaux qui s'organisent dans notre pays doivent consacrer des ressources à l'arrêt de la montée du racisme, dans leur propre intérêt, parce que le racisme est une stratégie visant à détourner la classe ouvrière de son rôle pour ce qui est de tenir responsables ceux qui le sont vraiment.

Lukacs : L'une des meilleures citations que j'ai pu remarquer dans la réaction antiraciste britannique est la suivante : « L'ennemi arrive en limousine ou en jet privé, pas en bateau de migrants ».

Syed : Pourquoi avons-nous un problème avec le logement ? Pourquoi avons-nous un problème avec les soins de santé ? Pourquoi avons-nous un problème d'accessibilité financière ? On ne peut pas sous-estimer le pouvoir des milliardaires. N'empêche qu'il y a des gens pour blâmer les migrants.

D'autre part, ce qui s'est passé au cours des dix, quinze dernières années, c'est que de petites villes du pays ont vu arriver des étudiants internationaux de couleur, des travailleurs migrants de couleur. Cela a modifié la composition sociale de ces endroits, avec des résultats positifs et négatifs.

Il n'y a pas eu de véritable tentative d'éduquer les gens sur ce que signifie l'arrivée de deux millions de personnes chaque année. Ces gens ne vont plus seulement à Toronto, Montréal ou Vancouver. En particulier – et cela varie – il y a des différences avec les petites villes. Je ne dis pas qu'il s'agit uniquement d'une sorte de populisme et de stéréotypes négatifs, mais la présence de personnes racialisées dans des communautés jusque-là majoritairement blanches a apporté du changement et continue de le faire. Je pense que beaucoup de militants qui ne vivent pas dans les communautés rurales et les petites villes ne le voient pas. Nous parcourons le pays pour nos activités. Les gens ont vraiment besoin de prendre acte de ce qui se passe. Je pense qu'on se situe sur un terrain où les choses peuvent aller dans un sens ou dans l'autre, et nous devons nous montrer à la hauteur de la situation et faire face à la complexité de celle-ci. On ne peut pas s'attendre à ce que les gens voient débarquer de nouveaux arrivants dans leurs communautés sans explication.

Lukacs : Hussan, merci de nous parler de ce moment de grand péril, mais aussi de grande opportunité pour faire avancer nos mouvements progressistes. Où pouvons-nous nous renseigner sur le travail de votre organisation ?

Syed : La campagne nationale conjointe publique est encadrée par le Réseau des droits des migrants. Pour les réseaux sociaux, c'est @migrantrightsca sur Twitter, Facebook, Instagram, et pour le site web, c'est migrantrights.ca. Inscrivez-vous et prenez part à nos actions des 14 et 15 septembre.

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Mémoire de la Coalition Québec Meilleure Mine et de MiningWatch Canada dans le cadre des consultations sur le décret d’urgence du gouvernement fédéral visant à protéger le caribou boréal au Québec

17 septembre 2024, par Coalition pour que le Québec ait meilleure mine !, MiningWatch Canada — , ,
Par la présente, MiningWatch Canada et la Coalition Québec Meilleure Mine vous soumettent leurs commentaires conjoints concernant le décret d'urgence du gouvernement du Canada (…)

Par la présente, MiningWatch Canada et la Coalition Québec Meilleure Mine vous soumettent leurs commentaires conjoints concernant le décret d'urgence du gouvernement du Canada visant à protéger l'habitat du caribou boréal au Québec (ci-après, le « décret fédéral ») s'inscrivant dans le cadre de la consultation annoncée le 19 juin 2024 et prenant fin aujourd'hui (1).

Contexte

Le 10 mai 2024, le ministre de l'Environnement et du Changement climatique (ci-après « le ministre ») est arrivé au constat que le caribou boréal fait face à des menaces imminentes à son rétablissement, suivant les termes de l'article 80 de la Loi sur les espèces en péril (2).

Le 19 juin 2024, le gouvernement du Canada a chargé le ministre « de procéder à la rédaction d'un décret d'urgence visant à protéger l'habitat du caribou boréal et à interdire les activités qui pourraient nuire à l'espèce et à son habitat » (3). Le même jour, une consultation nationale a été lancée afin de recueillir des commentaires sur le sujet.

Tel que précisé dans le Document de discussion d'Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) :

La portée proposée du décret d'urgence vise à réagir aux menaces imminentes et à protéger le caribou boréal et son habitat dans les trois populations déterminées comme étant les plus à risque dans l'évaluation des menaces imminentes effectuée par Environnement et Changement climatique Canada. Il s'agit des populations de Val-d'Or, de Charlevoix et de Pipmuacan. Les zones de protection provisoires à l'intérieur ou à proximité des aires de répartition du caribou boréal et les interdictions proposées qui s'appliqueraient à ces zones sont présentées dans le présent document de discussion (4).

La consultation invite la population à formuler des commentaires concernant deux éléments :

1) Préciser la zone exacte qui sera couverte par le décret et les activités qui seraient interdites et

2) Identifier et atténuer, dans la mesure du possible, les répercussions éventuelles du décret d'urgence (5).

Nos commentaires contribuent à l'étude de ces questions en effectuant une analyse détaillée de la situation prévalant dans la zone provisoire de la population des caribous de Val-d'Or, en nous concentrant particulièrement aux menaces imminentes liées à l'industrie minière. Puisque les enjeux relevés sont universels, nos observations et recommandations visent toutefois à s'appliquer de manière générale et similaire pour les deux autres hardes visées, soit celles de Charlevoix et de Pipmuacan.

Nos préoccupations et nos recommandations

Dans le Document de discussion présentant la portée du décret fédéral, la section 3.2 détermine les « exclusions initiales de la zone provisoire visée par [le] décret » :

Les zones de protection, les terres privées, les terres gérées par les municipalités et le territoire domanial déjà visés par un décret de protection d'un habitat essentiel en vertu de l'article 58 de la LEP seraient exclus des zones provisoires visées par un décret. [1] Les projets fédéraux ou provinciaux approuvés ou en cours d'évaluation environnementale ou d'impact, [2] les installations minières en activité, [3] les agrandissements d'installations minières en activité, [4] les projets miniers à des stades de développement avancé, et [5] les projets dont les ressources primaires figurent sur la liste des minéraux critiques du Canada, quel que soit leur stade de développement, seraient également exclus de la zone visée par le décret afin de limiter les répercussions socio-économiques (voir l'annexe 1 pour la justification) (6).

Nous soutenons qu'il importe d'abroger ces exclusions concernant les activités minières, considérant que celles-ci posent une menace imminente pour la survie des caribous.

En effet, tant les savoirs autochtones que la littérature scientifique s'accordent pour dire que les activités minières représentent des perturbations nocives pour le caribou. Permettre ces opérations dans les zones provisoires visées par le décret reviendrait à autoriser la réalisation d'activités constituant des menaces imminentes à la survie des hardes. Si le décret fédéral devait être adopté tel que proposé, la population du caribou de Val-d'Or verra son habitat essentiel continuer d'être perturbé à des niveaux supérieurs aux objectifs de conservation recherchés en raison des activités minières qui pourront se poursuivre.

1. Les projets fédéraux ou provinciaux approuvés ou en cours d'évaluation environnementale ou d'impact

Le projet Novador de Probe Gold, situé entre deux parties de la zone provisoire, est présentement en cours d'évaluation devant l'Agence d'évaluation d'impact du Canada (AEIC). ECCC considère déjà que ce projet est susceptible de poser un risque sur le caribou des bois puisque l'AEIC, qui relève du ministère, a imposé au promoteur d'analyser les impacts de son projet sur le caribou de Val-d'Or et son habitat comme en attestent les lignes directrices individualisées soumises par l'AEIC le 13 août 2024 (7).

Nous sommes d'avis que ces risques sont considérables et constituent une menace au sens de la Loi étant donné que le promoteur détient des titres miniers à l'intérieur de la zone provisoire (8). À tout le moins, le fédéral devrait exiger du promoteur Probe Gold qu'il abandonne ses titres miniers situés dans la zone de protection visée par le décret fédéral.

Par ailleurs, les promoteurs du projet Novador ne cherchent pas à exploiter des minéraux critiques mais plutôt de l'or, une substance minérale qui n'a pratiquement aucune utilité au niveau de la lutte contre les changements climatiques.

2. Les installations minières en activité

La mine Akasaba Ouest d'Agnico Eagle, qui a amorcé ses activités, jouxte immédiatement la zone provisoire. Les conséquences des opérations, notamment en ce qui concerne les nuisances telles que les émissions sonores et de poussière sont susceptibles d'affecter le rétablissement des caribous à l'intérieur de la zone provisoire. Il est à souligner que la raison d'être de la mine d'Akasaba Ouest n'est pas l'exploitation de minéraux critiques mais plutôt de l'or, une substance minérale qui n'a pratiquement aucune utilité au niveau de la lutte contre les changements climatiques. Du cuivre est extrait de manière secondaire, mais c'est l'or qui permet la viabilité économique du projet.

3. Les agrandissements d'installations minières en activité

Les agrandissements de projets miniers sont fréquents. Uniquement à l'intérieur de l'habitat essentiel du caribou de Val-d'Or et depuis la dernière décennie, nous comptons au moins deux agrandissements de mines en activité : la mine Lamaque d'Eldorado Gold, la mine Canadian Malartic avec le projet Odyssée. Cette possibilité existe pour la mine Akasaba Ouest. Pareillement, si le projet Novador est autorisé au terme de l'évaluation d'impact, celui-ci pourrait éventuellement s'étendre à l'intérieur de la zone visée par le décret fédéral.

4. Les projets miniers à des stades de développement avancé

Faute d'être précisée dans le Document de discussion, la notion subjective de « projet minier à un stade de développement avancé » ouvre la porte à l'industrie pour revendiquer la poursuite de projets miniers de toute sorte. Nous estimons qu'il serait préférable de tout simplement abroger cette catégorie.

Radio-Canada a récemment indiqué que « l'imposition d'un décret d'urgence pourrait aussi toucher environ 10 projets miniers au Québec, pour la plupart des projets de mines d'or, à différents stades d'exploration » (9). Toujours selon Radio-Canada, « Ottawa calcule les pertes potentielles pour le secteur minier entre 20 et 45 millions de dollars » (10). À ce sujet, et considérant que les bénéfices historiques liés à l'extraction de l'or dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue qui se chiffrent en dizaines de milliards de dollars, nous estimons que les pertes potentielles associées à ce secteur ne sont pas suffisantes pour justifier une exclusion du décret fédéral pour les activités minières, peu importe leur stade de développement.

5. Les projets dont les ressources primaires figurent sur la liste des minéraux critiques du Canada, quel que soit leur stade de développement

Comme le démontre notre carte produite en annexe intitulée « Présence minière dans la zone provisoire du décret fédéral | Caribous de Val-d'Or », plus de la moitié de la zone provisoire du décret fédéral est remplie de titres miniers. En effet, en date du 5 septembre 2024, 3453 titres miniers couvraient entièrement ou en partie la zone provisoire, pour une superficie d'environ 1725km².

La vaste majorité de ces titres miniers sont des titres d'exploration minière qui ont été acquis depuis 2020, moment qui coïncide avec la publication du Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques dont l'un des principaux objectifs était de favoriser l'acquisition de claims miniers pour la recherche de ces minéraux (11). Une analyse sommaire des compagnies détentrices des claims dans cette région réalisée en 2022 indiquait effectivement que la grande majorité des compagnies détentrices de ces titres miniers se concentrent dans la recherche du lithium. Ce métal est inscrit dans la liste des « minéraux critiques » du Canada (12).

Le portrait réel des titres miniers existant dans la zone provisoire des caribous de Val-d'Or et des autres hardes démontre clairement la nécessité d'abroger l'exclusion au décret fédéral des activités minières concernant les substances inscrites sur la liste des minéraux critiques du Canada. Autrement, les perturbations anthropiques demeureront au-delà des seuils visés pour le rétablissement des populations de caribous et de leurs habitats.

Transformation des chemins forestiers en chemins miniers

Il est établi par la littérature scientifique que les chemins forestiers sont responsables d'une grande partie des menaces imminentes qui pèsent sur les caribous et leurs habitats, autant pour la perte de couvert végétal que pour les corridors de prédation qu'ils constituent pour les prédateurs du caribou comme le loup gris et l'ours noir. Dans l'habitat essentiel des caribous de Val-d'Or comme dans ceux des autres hardes, restaurer ou « fermer » les chemins forestiers est une mesure incontournable pour assurer la survie des caribous.

Ceci dit, même si le décret fédéral était adopté tel que proposé et qu'il interdisait les activités forestières dans les zones provisoires, nous craignons que les chemins forestiers qui morcellent l'habitat du caribou échappent au devoir de les restaurer pour être récupérés par l'industrie minière pour en faire des « chemins miniers ».

En effet, il est largement connu que les compagnies d'exploration minière sont de grands utilisateurs des chemins forestiers pour déplacer leurs lourds équipements de forage dans la forêt boréale difficilement accessible autrement. Or, suivant notre Analyse du projet de loi 63, la responsabilité des chemins miniers, autrefois administrés par le ministère responsable des Transports au Québec, serait dorénavant transférée au Ministère québécois des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) si le projet de loi était adopté (13). Il est à souligner que le MRNF n'a aucune compétence ni ressource spécifique pour assurer un encadrement adéquat de ces chemins.

En tenant pour acquis le favoritisme du MRNF envers l'industrie minière devant la protection des caribous, il y a tout à craindre que le MRNF néglige la fermeture des chemins forestiers pour restaurer l'habitat du caribou en les décrétant plutôt « chemins miniers » au lendemain de l'adoption du décret fédéral. Nous anticipons la possibilité que la ministre québécoise des Ressources naturelles et des Forêts affirme qu'elle ne veuille pas fermer des chemins qui pourraient favoriser le développement des minéraux critiques et stratégiques.

En résumé, nous craignons que si le décret fédéral garde la porte ouverte au développement minier, les perturbations anthropiques d'habitats associées aux chemins restent les mêmes. Les caribous se retrouveraient encerclés par des prédateurs courant dans des chemins miniers au lieu de chemins forestiers.

Conclusion

Prenant acte des obligations du ministre de l'Environnement et du Changement climatique du Canada d'agir pour assurer la protection et le rétablissement du caribou boréal et de son habitat, nous estimons que le projet de décret d'urgence du gouvernement du Canada visant à protéger l'habitat du caribou boréal au Québec doit être bonifié.

En soulignant la reconnaissance du gouvernement du Canada de l'importance « d'interdire les activités susceptibles de nuire à l'espèce et à son habitat » (14) et en tenant compte que toutes les activités minières posent une menace imminente pour la survie des caribous, c'est dans cet esprit que nous recommandons au ministre de l'Environnement et du Changement climatique du Canada d'amender son projet de décret en abrogeant les exclusions du décret fédéral concernant les activités minières et en interdisant toute activité minière à l'intérieur des zones provisoires, peu importe leur stade de développement et les substances minérales recherchées.

Nous vous remercions à l'avance de l'attention et de la diligence que vous accorderez aux présents commentaires et vous assurons, par le fait même, de notre pleine et entière collaboration pour toute information complémentaire que vous jugerez pertinente quant aux enjeux du présent dossier.

Veuillez recevoir, Monsieur le ministre, l'expression de nos sincères salutations.

Notes

1- Environnement et Changement climatique Canada, Menaces imminentes pour le caribou, population boréale, en ligne : <https://registre-especes.canada.ca/...> (consulté le 6 septembre 2024).

2- Loi sur les espèces en péril, L.R.C., art. 80.

3- ECCC, Document de travail : Portée proposée d'un décret en vertu de l'article 80 de la Loi sur les espèces en péril pour assurer la protection du caribou, population boréale (Rangifer tarandus), en ligne : <https://www.canada.ca/fr/environnem...> (consulté le 6 septembre 2024).

4- Id.

5- Id.

6- ECCC, Document de travail, op. cit., section 3.2, nos soulignements et caractères gras.

7- Gouvernement du Canada, ECCC, Agence d'évaluation d'impact du Canada, Lignes directrices individualisées relatives à l'évaluation d'impact – Projet aurifère Novador, section 8.11 « Espèces en péril et leur habitat », p. 84, en ligne : <https://iaacaeic.gc.ca/050/document...> (consulté le 6 septembre 2024). Pour lire nos commentaires sur les lignes directrices provisoires, consulter Coalition Québec meilleure mine, Commentaires sur les versions provisoires des Lignes directrices de l'étude d'impact et du Plan de participation du public – Projet Novador, en ligne : <https://quebecmeilleuremine.org/202...> (consulté le 6 septembre 2024).

8- Gouvernement du Québec, Ministère des Ressources naturelles et des Forêts, GESTIM, en ligne : <https://gestim.mines.gouv.qc.ca/MRN...> (consulté le 6 septembre 2024)

9- Radio-Canada, Le Québec perdrait jusqu'à 900 M$ avec un décret fédéral de protection du caribou, Thomas Gerbet, 9 septembre 2024, en ligne : <https://ici.radio-canada.ca/nouvell...> (consulté le 9 septembre 2024).

10- Id.

11- Gouvernement du Québec, Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques, 2020, en ligne : <https://www.quebec.ca/gouvernement/...> (consulté le 6 septembre 2024).

12- Gouvernement du Canada, Ministère des Ressources naturelles, Stratégie canadienne sur les minéraux critiques, 2022, en ligne : <https://www.canada.ca/fr/campagne/m...> (consulté le 6 septembre 2024).

13- Coalition Québec meilleure mine, Analyse du projet de loi 63, p. 14 et ss., en ligne : <https://quebecmeilleuremine.org/wpc...> (consulté le 6 septembre 2024).

14- ECCC, Menaces imminentes pour le caribou, population boréale, op. cit.

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Un 54e Grand Prix :Trois-Rivières fait du surplace

17 septembre 2024, par Marc Brullemans — , ,
Les jours passent et les années aussi. Ainsi, un 54e Grand Prix automobile eut lieu il y a quelques jours à Trois-Rivières. On pourrait s'en enorgueillir ou s'en désoler, ou (…)

Les jours passent et les années aussi. Ainsi, un 54e Grand Prix automobile eut lieu il y a quelques jours à Trois-Rivières. On pourrait s'en enorgueillir ou s'en désoler, ou encore, quoique plus rarement semble-t-il, en être indifférent. Pour certains « l'objectif, au final, est de brûler de l'essence pour pouvoir créer des émotions fortes en faisant tourner des voitures en rond » comme l'évoque Dominic Lapointe, professeur au Département d'études urbaines et touristiques de l'UQAM ; pour d'autres, le GP3R semble aussi vital que le pacemaker à la personne souffrant d'insuffisance cardiaque ou l'insuline au diabétique.

Tiré de Press MOb

Marc Brullemans
(Publiée dans Le Nouvelliste, 23 août 2024)

Dans un récent communiqué, nous écrivions : « Tandis que la tempête tropicale Debby poursuit sa route au Québec et qu'elle gâche, semble-t-il, l'Omnium de tennis à Montréal, de trop nombreuses personnes prennent l'anodin pour l'essentiel et l'essentiel comme anodin » ne sachant tout de même pas alors que la tempête laisserait plus de 200 mm de pluie en certains endroits et qu'elle mènerait à l'état d'urgence de nombreuses
municipalités de la Mauricie. Mais l'idée de mettre l'accent sur l'Omnium de Montréal ou la tenue ou non de compétitions au GP3R tout en omettant le dérèglement climatique nous heurtait.

Aujourd'hui encore, il est question d'une erreur d'arbitrage à Cincinnati ou d'un soi-disant derby de démolitionau dernier Grand Prix. Cela tient de l'anecdote si l'on considère que le
jour de dépassement écologique a été évalué au 1er août cette année ou encore que les années 2023 et 2024 seront les deux années les plus chaudes des 125 000 dernières. Là, on touche l'essentiel.

Selon nous, le GP3R est une distraction massive et sa publicité verte passablement mensongère. Dernièrement des Les Olympiques du climat compagnies pétrolières canadiennes annonçant fièrement leur objectif de carboneutralité ont dû cesser leur publicité car la régle-mentation, bien que très imparfaite, se resserre en
matière d'écoblanchiment.
Dans le même ordre d'idées, la F1, le summum du sport automobile, affirmait en 2018 être en mesure de se décarboner en 2030. Or, nous apprenons dans un récent rapportde cette
même F1 qu'elle a réduit de 13% ses émissions depuis 2018.

Pensez-vous alors qu'elle atteindra la neutralité carbone dans 6 ans, sachant, en outre, que 50% des émissions de la série F1 sont causées par la logistique et un autre 30% par les voyages en avion ? La F1 ferait-elle dans l'écoblanchiment ?

Le GP3R a aussi son côté vert mais est-il tendre ou foncé ?

Selon son bilan 2022, le GP3R aurait sauvé 23 tonnes d'équivalents CO2 grâce à son volet vert. 23 tonnes… c'est moins que l'équivalent de 10 voitures à essence sur un an ! De
plus, le GP3R comme la F1, ne tient pas compte dans son bilan de GES du déplacement des spectateurs allant jusqu'à prétendre, l'une comme l'autre, que l'essence des réservoirs
auraient été brûlée de toute façon. Avec le GP3R, on devient vite vert !

Et la Ville dans tout ça… Elle finance cet événement à plus de 600 000 $ cette année, elle qui avait pourtant appuyé il y a 6 ans la déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique.

Et en 2024-2025, que feront nos élu.es ? Selon nous, par souci de cohérence, la Ville doit cesser de financer le GP3R. Tel qu'indiqué sur notre pétition qui a présentement cours – et que je vous invite à signer –, elle doit de plus mettre fin à l'étalement urbain et se mettre réellement en état d'urgence climatique. Ainsi, et seulement ainsi, elle contribuera à rétablir l'équilibre énergétique planétaire. Sinon, elle continuera à faire du surplace, comme cela est le cas depuis des décennies.

On avance, on recule, on évite de savoir, de répondre, d'agir quoi !

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La nécessaire décroissance

17 septembre 2024, par Bruno Marquis — , ,
C'est ma quatrième chronique sur l'environnement dans les pages de Ski-se-Dit et j'aimerais en profiter pour revenir sur ce qui m'a amené en juin dernier à prendre la relève de (…)

C'est ma quatrième chronique sur l'environnement dans les pages de Ski-se-Dit et j'aimerais en profiter pour revenir sur ce qui m'a amené en juin dernier à prendre la relève de M. Yves Nantel comme chroniqueur ; et du même coup sur mon approche en matière d'environnement.

(Ce texte a d'abord été publié dans l'édition de septembre du journal Ski-se-Dit.)

J'ai été très flatté lorsque le président et la rédactrice en chef de Ski-se-Dit (M. Pierre-Michel Sarazin et Mme Maryse Froment-Lebeau) m'ont offert d'écrire cette chronique mensuelle. Mes liens avec le journal se limitaient alors à l'envoi de lettres à l'éditeur sur divers sujets portant sur la lutte à la pauvreté, sur la justice sociale et sur l'environnement. Comme je leur ai mentionné en acceptant de rédiger cette chronique, je ne suis pas un expert en environnement, n'ayant même jamais travaillé dans un domaine qui y soit lié de près ou de loin.

Mon approche est plutôt celle d'un militant. Je ne crois plus, d'expérience, que l'on puisse par exemple créer la volonté politique de procéder aux changements nécessaires sans d'abord conscientiser une très grande partie de la population aux enjeux en cours. Ce serait certainement bien que les pouvoirs politiques soient nos alliés et les alliés des mouvements progressistes dans ce domaine, mais ils ne le sont pas, il faut le reconnaître, pas plus qu'ils ne le sont en matière de justice sociale et de lutte à la pauvreté. Nos avancés dans ces domaines l'ont en effet été de haute lutte, par la conscientisation et par la pression populaire d'un très grand nombre de citoyens. Et souvent en exerçant une très vive et très longue pression sur ces détenteurs du pouvoir.

Dénominateur commun

Nos défis en matière d'environnement ont un dénominateur commun et c'est la croissance sans fin de l'économie, croissance érigée en nécessité et en vertu par les décideurs et ceux qui en tirent parti. Il suffit d'interroger les données sur la croissance des économies, sur l'augmentation de la production de biens, sur l'utilisation croissante des ressources, sur l'augmentation des besoins énergétiques et de la population mondiale au cours des derniers siècles ou même des dernières décennies pour s'en rendre compte. C'est là le nœud du problème, de tous nos problèmes liés à la destruction de notre environnement.
Et c'est en ayant comme objectif fondamental la décroissance des économies et de tous ces facteurs que nous parviendrons à moyen ou long termes à nous attaquer sérieusement à nos problèmes environnementaux. Passer d'un type de production énergétique à un autre supposément moins polluant en augmentant constamment notre consommation énergétique ne sert qu'à déplacer le problème ou à le remplacer par un autre. S'il nous faut cesser d'exploiter les énergies fossiles, ce que nous devons absolument faire, il convient également de ne pas polluer l'air que nous respirons et l'eau que nous buvons par l'exploitation sauvage de nos ressources, la fabrication d'instruments de substitution (je pense au batteries des autos électriques) et la création de nouveaux besoins.

Nous ne pouvons pas, en gardant cette priorité à l'esprit, nous en remettre aux hommes et femmes politiques et encore moins aux entreprises multinationales. L'approche du gouvernement du Canada dans ce domaine, depuis des années, est probante, qu'il soit libéral ou conservateur. Elle en est une de perpétuelle croissance de la consommation de biens et d'énergie.

De toutes les décisions prises en haut lieu, que ce soit au Canada ou ailleurs, au sein d'organismes internationaux ou autres, aucune ne remet en question ou ne crée même de liens entre nos défis environnementaux et cette croissance sans fins des économies mondiales. Même que les engagements qui parfois en découlent ne sont presque jamais suivis des mesures nécessaires à leur réalisation. Qu'on pense aux engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique adoptés lors de la Conférence des Parties (COP) tenue à Paris en 2015. Les intérêts financiers et économiques y demeurent toujours ceux auxquels on accorde la priorité absolue.

Population mondiale

L'augmentation de la population mondiale au cours du dernier siècle ne saurait mieux illustrer cette augmentation croissante de la consommation de biens et d'énergie dans le monde. Elle doit cependant être considérée en tenant aussi compte de la consommation moyenne de biens et d'énergie par personne.

En raison des progrès aux niveaux de l'hygiène, de l'alimentation et de la médecine, la population mondiale s'est accrue au cours du dernier siècle plus rapidement qu'elle ne l'avait fait jusque alors. Elle était d'environ 200 millions en l'an 0, 300 millions en l'an 1000, 1 milliard en 1800 et 1,6 milliard en 1900. Elle est ensuite passée à 1,86 milliard en 1920, à 2,30 milliards en 1940, à 3,03 milliards en 1960, à 4,46 milliards en 1980 et à 6,14 milliards en 2000, pour se situer à plus de 8,17 milliards aujourd'hui. Selon un rapport publié en mai dernier par le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, la population mondiale devrait encore croître de deux milliards au cours des prochains 60 ans, pour culminer à environ 10,3 milliards au milieu des années 2080. On prévoit alors que la population devrait commencer à diminuer tranquillement – si rien bien sûr ne vient perturber ce ralentissement.

Il est bien sûr souhaitable que cette réduction de la population mondiale s'effectue le plus rapidement possible. Il faut cependant tenir compte de ce qui constitue probablement le facteur le plus important de ce ralentissement, soit l'amélioration des conditions de vie dans le monde et donc l'augmentation de la consommation de biens et d'énergie par personne. Si l'on prévoit une telle stabilisation puis diminution progressive de la population mondiale dans 60 ans, c'est en considérant que les populations les plus pauvres auront éventuellement accès au niveau de consommation que l'on retrouve chez les populations des pays riches. Le taux de fertilité (naissances par femme) dans les pays riches est inférieur à 2,1 enfants, soit au seuil de remplacement. Il était par exemple entre 1960 et 2021 de 1,43 enfants au Canada, de 1,66 aux États-Unis, de 1,83 en France, de 1,58 en Allemagne et de 1,25 en Italie. Il était par contre de 6,16 au Congo, de 5,98 en République centrafricaine, de 5,30 en Angola, de 5,09 au Burundi, de 4,97 au Bénin et de 4,16 en Éthiopie.

Le seuil de remplacement, qui est de 2,1 enfants, correspond au nombre moyen d'enfants par femme nécessaire pour que chaque génération en engendre une suivante de même effectif.

La croissance moins rapide de la population jusqu'à ce qu'elle se mette à diminuer éventuellement dans 60 ans s'avère donc intrinsèquement liée à une très forte croissance de la consommation d'énergie et de biens par habitant dans le monde. En somme à une fragilisation de plus en plus grande de notre environnement…

Consommation d'énergie par habitant

Pour nous en tenir seulement à la consommation d'énergie par habitant, mentionnons qu'elle est fort élevée mais plutôt stable dans les pays les plus riches. En nous en tenant aux mêmes pays que pour le taux de fertilité, elle est de 70 550 kilowattheures (kWh) par année au Canada, de 76 117 kWh aux États-Unis, de 27 968 kWh en France, de 39 050 kWh en Allemagne et de 18 045 kWh en Italie. Elle a cependant augmenté de façon phénoménale dans de nombreux pays de 1965 à 2023 : de 1 468 % en Chine (de 2 122 kWh à 33 267 kWh), de 1 111 % en Indonésie, de 1 648 % au Vietnam, de 1 852 % en Thaïlande, de 2 501 % en Corée du Sud, de 56 370 % à Oman, de 969 % en Malaisie, de 943 % au Qatar, de 904 % en Iran, de 694 % en Équateur, de 678 % en Turquie et de 671 % en Algérie. Les données sur la consommation de biens suivent la même tendance...
L'augmentation de la population au cours des 60 prochaines années combinée à l'augmentation de la consommation d'énergie et de biens par habitant de la planète, on le voit bien, constitue notre principal défi en matière de protection de l'environnement. Les politiques comme celles sur la taxe carbone ou encore en vue du remplacement d'un type de production d'énergie par un autre, si importantes soient-elles à court terme, demeurent insignifiantes par rapport à ce constat. Les trois quarts de l'environnement terrestre ont été significativement transformés par l'action humaine jusqu'ici sans que nous en connaissions toutes les conséquences à long terme. Nous ne pouvons poursuivre dans ce sens. À la lumière de telles données, lutter contre la destruction de notre environnement c'est avant tout et globalement travailler dans une optique de décroissance.

En l'absence de démocratie directe, ce que je considère comme la seule véritable forme de démocratie, nos moyens d'action restent les mêmes : en parler d'abord entre nous, dans les médias sociaux, dans les journaux, convaincre ces derniers d'en parler aussi, de prendre position en ce sens à la lumière des faits et amener des députés et des partis progressistes à le faire aussi. La multiplication de ces gestes au départ isolés, il faut l'espérer, aboutiront à des courants puissants...

Sources
Jean-Pierre Favennec et Yves Mathieu (2014), Atlas mondial des énergies, Éditions Armand Colin.
Gilles Pison (2019), Tous les pays du monde, Population et Sociétés, no 569.
Béatrice Salviat, Brigitte Proust et Katia Allégraud (2015), Une énergie, des énergies , Éditions Berlin. 2015
Sites Web du Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, de l'Institut national d'études géographiques (France), de Wikipedia, de Worldometer, d'Alloprof, de Perspective Monde, de Connaissance des énergies et d'Hydro-Québec.

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Les Mères au front de Rouyn-Noranda et leurs allié.es, appellent à l’aide

17 septembre 2024, par Mères au front de Rouyn-Noranda — , ,
Montréal, le 11 septembre 2024 - Bafouées par le gouvernement Legault qui autorise la Fonderie Horne à sacrifier leur santé et leur espérance de vie, les Mères au front de (…)

Montréal, le 11 septembre 2024 - Bafouées par le gouvernement Legault qui autorise la Fonderie Horne à sacrifier leur santé et leur espérance de vie, les Mères au front de Rouyn-Noranda et leurs allié.es, appellent à l'aide, pour que leurs corps et ceux de leurs enfants cessent d'être des zones sacrifiées aux profits de la multinationale Glencore, propriétaire de la Fonderie Horne. Ils et elles exigent que Québec impose les mêmes normes environnementales qu'ailleurs au Québec.

Malgré une mobilisation citoyenne qui dure depuis plusieurs années, la voix des citoyen.nes engagé.es a été ignorée par nos décideurs. Ils et elles en appellent à la solidarité pour ne pas être oublié.es, pour rappeler qu'ils et elles subissent encore tous les jours les effets d'une pollution jugée dangereuse, mais pourtant permise par le gouvernement.

« À l'aube de notre 3e année de lutte, nous ressentons une grande fatigue et faisons ce constat : Rouyn-Noranda est une zone sacrifiée. Tout comme notre corps et celui de nos enfants, tout comme chacune de nos cours, de nos rues et ruelles. Ce sacrifice n'a aucun sens, sinon celui du profit de l'industrie, qui ne devrait jamais être plus important que la vie et la santé. »
Isabelle Fortin-Rondeau, mère au front à Rouyn-Noranda pour Elmire et Solène

« Se mobiliser pour faire cesser le dépassement des normes environnementales à Rouyn-Noranda est nécessaire, non seulement pour protéger la santé des enfants de Rouyn-Noranda, mais aussi pour éviter qu'on fasse pareil ailleurs. »
Laure Waridel, écosociologue, professeure associée à l'Institut des sciences de
l'environnement de l'UQAM et co-instigatrice de Mères au front
Faits saillants

Depuis des années, la population de Rouyn-Noranda est exposée à de l'arsenic, du plomb, du cadmium, du nickel, du cuivre et du dioxyde de soufre à des taux beaucoup plus élevés que partout ailleurs au Québec. Au moins 25 contaminants sont mesurés dans l'air, l'eau, la neige ou les sols des environs. Plusieurs de ces contaminants sont des cancérigènes et des neurotoxiques sans seuil, ce qui signifie qu'ils entraînent des risques, quelle que soit la dose. Les normes sont déjà un compromis.

Les permis de polluer accordés par le gouvernement à la Fonderie Horne exposent la population à des risques accrus de maladie du système nerveux, de cancers du poumon et des voies urinaires et un plus grand nombre de naissances de bébé de faible poids et des issues de grossesse défavorables.

Déjà, on observe que :

L'espérance de vie est inférieure de 5 à 7 ans dans certains quartiers comparativement à la moyenne québécoise ;

La prévalence de maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) est environ 42% plus élevée qu'ailleurs au Québec ;

La prévalence de l'asthme est de 17% plus élevée qu'ailleurs au Québec ;

En 2018, une étude a montré que les enfants du quartier Notre-Dame étaient en moyenne quatre fois plus imprégnés à l'arsenic que ceux d'Amos. À cause de leur long passé d'exposition aux métaux lourds, les résident.es de Rouyn-Noranda sont donc plus vulnérables. Il y a urgence qu'ils et elles cessent d'être empoisonné.es par les émissions toxiques de la Fonderie Horne.

« Des études ont démontré une augmentation du nombre de fausses couches, du nombre de bébés mort-nés et de la fréquence du retard de croissance intra-utérine des bébés à la suite d'une exposition aux métaux lourds. Nous savons que l'exposition maternelle aux divers métaux présents dans l'environnement de Rouyn-Noranda à des taux au-delà de la norme affecte les fonctions du placenta, organe directeur de la grossesse. Et l'on sait que toute altération de fonctionnement de cet organe peut entraîner des risques de maladie à court, moyen et long terme chez la future maman et son enfant. Il est temps que le gouvernement agisse ! Garder le statu quo sur les émanations de la Fonderie c'est fragiliser la santé de plusieurs générations. »
Cathy Vaillancourt, placentologiste, professeure titulaire à INRS et
directrice du Réseau communautés rurales et éloignées en santé (CARES)

« J'ai honte de notre gouvernement, à genoux devant une entreprise mafieuse qui empoisonne nos enfants sans remords. Il est de notre ressort de ne pas plier : si on accepte qu'une entreprise achète son droit de polluer, si on accepte que les citoyen.nes de Rouyn soient sacrifié.es, ça sera aussi, un jour, notre tour. Il est de notre ressort de s'insurger. Alors non, « IL NE SERA PAS QUESTION DE SE FERMER LA GUEULE. »

Anaïs Barbeau-Lavalette, autrice, cinéaste et co-instigatrice de Mères au front

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NON MERCI ! au projet de mine de pouzzolane à Baie-des-Hérons (Dalhousie - ÉcoRock)

17 septembre 2024, par Groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s — , ,
Gaspésie, Québec, 16 septembre 2024 – Un groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s s'est constitué à l'été 2024, formalisé par la création d'un groupe Facebook francophone et d'un (…)

Gaspésie, Québec, 16 septembre 2024 – Un groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s s'est constitué à l'été 2024, formalisé par la création d'un groupe Facebook francophone et d'un comité de mobilisation. Ce groupe, en appui à la communauté de Baie-des-Hérons, porte ses propres préoccupations concernant la protection de l'environnement et des paysages de la région.

Groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s

Le groupe se mobilise face au changement de zonage à Baie-des-Hérons, un processus qui pourrait permettre le développement minier.

La rencontre du conseil municipal de Baie-des-Hérons le 23 septembre 2024 est d'une importance cruciale. Ce conseil écoutera les préoccupations, objections et questions des citoyen(ne)s concernant le changement de zonage, qui pourrait avoir des conséquences environnementales et sociales majeures.

Appel à la mobilisation
Rencontre du 23 septembre

Notre groupe invite la population, la société civile, ainsi que les entreprises locales à se mobiliser massivement et à être présentes lors de la séance du conseil municipal du 23 septembre. La rencontre se tiendra à 19 h (HAA) | 18 h au Québec au Théatre L.E.R., à Dalhousie. Un transport en bus est organisé pour faciliter la participation. Les personnes intéressées sont invitées à s'inscrire via le formulaire en ligne avant le 20 septembre.

Actions citoyennes en cours
Notre groupe citoyen a déjà lancé plusieurs actions pour s'opposer au projet :
• À la suite de l'avis d'examen des oppositions formulées par le conseil municipal, nous avons entrepris une campagne de lettres d'opposition, qui s'achève aujourd'hui le 16 septembre à 16 h 30 ;
• Un appui à la signature d'une pétition, initiée par une citoyenne de Dalhousie, qui a recueilli un large soutien ;
• La confirmation de notre présence aux rencontres d'information organisées par la compagnie ÉcoRock, prévue pour le 20 septembre à 14 h et à 19 h, au Récréaplex, Dalhousie. ​​

Enfin, nous rappelons nos principales préoccupations concernant ce projet : la destruction de nos paysages uniques, la pollution de l'air, de l'eau et du sol, et les impacts dommageables pour la biodiversité et la qualité de vie. Le changement de zonage ouvrirait la voie à une exploitation minière qui menacerait la qualité de vie des citoyen(ne)s et des futures générations. Il nous apparaît important de partager nos inquiétudes face au développement d'une mined'exploitation de pouzzolane dans la baie des Chaleurs.

À propos du groupe citoyen

Nous sommes un groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s unis contre le projet Pozzolan Dalhousie (dit pouzzolane en français). Notre objectif est de regrouper les citoyen(ne)s francophones de la baie des Chaleurs, incluant la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick. Nous appuyons les efforts de la communauté de Baie-des-Hérons, qui a déjà initié plusieurs actions sous le nom No Thx Pozzolan v2.0 - Save Dalhousie Mountain.

Les membres de la presse sont invités à nous contacter directement à gaspesie@nopozzolanproject.org pour toute demande d'information ou d'entrevue.

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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.

Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM salue les acquisitions d’espaces verts et réitère son opposition à l’implantation de la plateforme de transbordement de Ray-Mont Logistiques

17 septembre 2024, par Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM — , ,
Montréal, 12 septembre 2024 **- Mobilisation 6600 salue sincèrement chaque personne qui a travaillé de près ou de loin à l'acquisition par la Ville de Montréal de l'entièreté (…)

Montréal, 12 septembre 2024 **- Mobilisation 6600 salue sincèrement chaque personne qui a travaillé de près ou de loin à l'acquisition par la Ville de Montréal de l'entièreté du Boisé Steinberg, ainsi qu'à l'abandon du projet de prolongement du boulevard de l'Assomption qui était planifié sur ce terrain. Nous saluons également la protection de la moitié de la friche ferroviaire.

« Ces acquisitions sont une belle victoire pour notre mouvement citoyen ! », a affirmé Paule Dufour, militante de la première heure de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM. « Il s'agit d'une reconnaissance du travail effectué par Mobilisation 6600 depuis 8 ans. L'importance de préserver les espaces verts et de donner un accès à la nature à la population d'Hochelaga-Maisonneuve a enfin été entendue. On commence à voir un Parc-Nature prendre forme avec tous ces milieux renaturalisés mais toujours menacés » a-t-elle ajouté.

« Je me réjouis de ces bonnes nouvelles, mais je déplore fortement qu'une grande partie de la friche ferroviaire soit réservée à la réactivation de la gare de triage pour les activités de Ray-Mont Logistiques. Ce développement consiste en une expansion de l'activité portuaire de plus, dans un secteur qui est déjà saturé. Nous continuons et continuerons à nous y opposer : Ray-Mont Logistiques n'est pas le bienvenu dans MHM, et ne le sera jamais. Que ce soit bien entendu » déclare Élisabeth Greene, citoyenne excédée par l'emprise et l'arrogance des industries portuaires.

Mobilisation 6600 trouve inadmissible que les mesures de mitigation des nuisances provoquées par cette entreprise privée soient prises en charge par la Ville de Montréal et payées par des fonds publics. Ray-Mont Logistiques et le Canadian National Railway coûtent cher aux contribuables en termes de construction d'infrastructures et de dépossession de leurs espaces de vie, et ces entreprises se déresponsabilisent en plus des coûts de santé et des impacts sur l'environnement de leurs activités logistiques. « Les annonces de protection d'espaces verts autour du terrain de Ray-Mont sont-elles une manière de rendre son projet socialement acceptable ? Pour nous, l'implantation d'une méga plateforme logistique et d'une gare de triage à côté de nos maisons ne sera jamais acceptable et nous allons continuer à nous battre contre ! » a affirmé Anaïs Houde, co-porte parole du mouvement Mobilisation 6600 Parc nature-MHM.

Rappelons que la norme canadienne recommande une distance de 350 mètres entre les activités d'une gare de triage et des habitations. La gare de triage que le CN compte remettre en service pour les activités de Ray-Mont se trouve à peine à 50 mètres de Coopératives d'habitation et à 100 mètres d'un CHSLD.

« Cette réindustrialisation sans planification et sans respect des normes, des règlements ou des lois, qui se discute à huis clos et à coup de poursuites, c'est plus qu'inquiétant ! » s'insurge Anaïs Houde. « La friche ferroviaire doit être acquise dans son ensemble et doit servir à la connectivité écologique et la préservation de la biodiversité. Il faut faire ressurgir le ruisseau de la Grande Prairie et restaurer les milieux humides, afin de permettre une gestion de l'eau et favoriser la résilience de l'arrondissement face aux perturbations météorologiques qu'entraînent les changements climatiques » continue Mme. Houde avant d'affirmer : « Le boisé Steinberg, c'est un beau gain, mais ce n'est que le début de notre parc nature ! »

À cette vision de développement anachronique et dangereuse pour notre quartier, Mobilisation 6600 oppose le droit de vivre dans un environnement sain, le droit à la santé et à une vie paisible, dans une perspective de justice environnementale. « Il y a des milliers d'alternatives à cette vision de développement. Il faut protéger tous les espaces verts. Valoriser la production et le commerce local afin de réduire notre dépendance au commerce international. Nous devons être courageux.ses devant les défis environnementaux de notre époque et refuser que les entreprises continuent à nous polluer la vie » a affirmé Anaïs Houde.

Nous appelons tou.t.e.s les élu.e.s de tous les paliers à travailler dès maintenant dans le sens de la limitation des activités industrialo-portuaires et à privilégier les intérêts de la population contre les entreprises qui détruisent les milieux de vie.

**À propos de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM**

Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM est un mouvement populaire qui lutte depuis 2016 pour la préservation des espaces verts, de la santé et de la qualité de vie de la population de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Il revendique la création d'un Parc nature dans le quadrilatère Viau-Dickson-Hochelaga-Notre-Dame et s'oppose à l'installation de Ray-Mont Logistiques. Site web : https://resisteretfleurir.info

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Réparer le réseau de la santé en écoutant ses piliers

17 septembre 2024, par Julie Bouchard — , ,
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ est de retour à la table de négociation, après avoir été convoquée par le conciliateur à des séances intensives. (…)

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ est de retour à la table de négociation, après avoir été convoquée par le conciliateur à des séances intensives.

C'est un développement positif qui démontre que les canaux de communication restent ouverts et que le dialogue est encore possible. Mais ce n'est qu'un début. Nous espérons que le gouvernement n'a pas simplement entendu les cris du cœur de nos 80 000 membres, mais qu'il les a véritablement écoutées et qu'il sera prêt à agir en conséquence.

Les professionnelles en soins du Québec — infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques — sont les piliers du réseau public de la santé. Elles soutiennent littéralement la santé de la population québécoise, souvent au détriment de leur propre bien-être. Pourtant, leur travail est constamment sous-estimé, voire invisibilisé. Les conditions de travail actuelles bousculent sans cesse leur quotidien, les empêchant de remplir pleinement leur rôle pourtant crucial. Il est temps que cela change.

Le réseau de la santé québécois ne peut plus continuer à fonctionner en s'appuyant sur le travail invisible des femmes. Depuis trop longtemps, les professionnelles en soins sont perçues comme des ressources inépuisables, capables de supporter indéfiniment des charges de travail démesurées. Les conditions de travail dégradées sont devenues la norme. Cette situation est intenable, tant pour elles que pour le réseau lui-même.

Le gouvernement a aujourd'hui l'occasion de redresser la situation. Il peut devenir celui qui réussira à attirer une nouvelle génération de professionnelles en soins, en rendant leur métier attrayant, stable et digne. À l'inverse, il pourrait rester dans les mémoires comme celui qui aura accéléré leur départ, aggravant ainsi la crise déjà profonde du réseau public. Tout repose désormais sur ses choix. Une chose est certaine : pour être du bon côté de l'histoire, il devra écouter les femmes qui, chaque jour, se battent pour maintenir à flot notre système de santé.

Le réseau de la santé est à un tournant. Il est temps, collectivement, de se réengager dans notre filet social et de mener une lutte pour des services publics forts, gratuits et universels. Cependant, ces changements majeurs doivent s'opérer dans le respect et l'écoute de celles qui font vivre notre réseau au quotidien.

Ensemble, nous avons la capacité de reconstruire un réseau public solide et résilient. Cependant, cela ne sera possible que si l'apport indispensable des professionnelles en soins est pleinement reconnu. Il est impératif d'agir dès maintenant pour contenir l'exode de ces professionnelles, essentielles à la pérennité de notre réseau public de santé.

Julie Bouchard, présidente
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec—FIQ

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Syndicalisation des stagiaires en éducation : Notre présence fait la différence

17 septembre 2024, par Association des étudiantes et étudiants de la faculté des sciences de l'éducation de l'UQAM (ADEESE) — , ,
Ce vendredi 13 septembre, le Tribunal administratif du travail se penchera sur la demande d'accréditation syndicale soutenue par la SSSQ-AFPC pour les stagiaires en éducation (…)

Ce vendredi 13 septembre, le Tribunal administratif du travail se penchera sur la demande d'accréditation syndicale soutenue par la SSSQ-AFPC pour les stagiaires en éducation des centres de services scolaires.

Montréal, 13 septembre 2024

Cela donne suite à la demande déposée par des centaines de stagiaires en éducation au printemps 2023.

Nous revendiquons une reconnaissance syndicale pour avoir droit de négocier une
convention collective et obtenir un salaire qui reconnaît le travail que nous
effectuons à sa pleine valeur. Peu protégées, les stagiaires en éducation à l'UQAM
effectuent autour de 900 heures de stages tout au long de leur formation.
“Être en stage n'a pas à nous pousser dans la précarité”, rappelle Tatiana Nassif,
coordinatrice de l'ADEESE, “la non-reconnaissance du travail des stagiaires qui
peinent à joindre les bouts en cette période d'inflation permet au système scolaire de
rester à flot. Autant en classe qu'à l'audience, notre présence fait la différence
”.

Sans une éducation de qualité, c'est toute la société qui paie.

Depuis plus de 10 ans, l'ADEESE revendique la salarisation de tous les stages. Elle
représente la voix des 4500 étudiant·es en science de l'éducation de l'UQAM.

Association des étudiantes et étudiants de la faculté des sciences de l'éducation de l'UQAM (ADEESE)
Courriel : communication@adeese.or

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Des manifestants occupent le bureau du ministre du Travail contre l’esclavage moderne dans l’industrie de la construction

17 septembre 2024, par Comité d'Action en Solidarité avec la Construction au Québec (CASCQ) — , ,
Trois-Rivières, 13 septembre 2024 — Ce vendredi avant-midi, des manifestants ont répondu à l'appel du Comité d'Action en Solidarité avec la Construction au Québec (CASCQ). En (…)

Trois-Rivières, 13 septembre 2024 — Ce vendredi avant-midi, des manifestants ont répondu à l'appel du Comité d'Action en Solidarité avec la Construction au Québec (CASCQ). En occupant le bureau du ministre, le CASCQ manifeste contre le recours aux travailleurs étrangers temporaires dans l'industrie de la construction, un statut qualifié d'esclavage moderne en 2023 par le rapporteur spécial de l'ONU Tomoya Obokata.

« Les patrons voient les travailleurs étrangers temporaires comme des sacs d'épicerie en plastique, ils les utilisent une fois et ils les jettent. Avec l'adoption de la nouvelle réforme de la construction du ministre Boulet, ça s'en vient dans l'industrie » explique Renaud Simard, militant du CASCQ.

Les travailleurs étrangers temporaires sont particulièrement vulnérables aux abus de la part de leurs employeurs, car ils ne peuvent pas dénoncer les abus qu'ils subissent sans craindre d'être expulsés. Cela risque d'entraîner de graves conséquences lorsque ces travailleurs intègreront l'industrie de la construction.

Selon les statistiques de la Commission des Normes, de L'équité, de la Santé et de la Sécurité au Travail (CNESST), les décès dans la construction représentent 32 % du total des décès au travail en 2023, alors que les travailleuses et travailleurs de la construction représentent environ 5 % de la main-d'œuvre en emploi.

« Les travailleurs étrangers temporaires qui travaillent dans d'autres secteurs, tels que l'agriculture, la transformation alimentaire, la restauration, l'hôtellerie et la santé, font fréquemment face à des situations de harcèlement, d'horaire de travail excessif, de pauses
insuffisantes et de travail dans des conditions dangereuses. Rien n'indique que l'industrie de la construction y fera magiquement exception
» soutien Raphaël Laflamme, organisateur communautaire au Centre des Travailleurs Immigrants (CTI).

À propos du CASCQ : Le CASCQ regroupe des organisations de travailleurs, de locataires et de défense des migrants qui s'opposent à la loi 16, la nouvelle réforme de la construction adoptée le 23 mai dernier, et qui s'organisent en solidarité avec les travailleurs de la construction et leurs revendications dans le cadre des prochaines négociations en avril
2025.

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Étude du projet de loi no 61 sur Mobilité Infra Québec par la FTQ

17 septembre 2024, par Fédération des Travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) — , ,
Au moment où s'amorce l'étude en commission parlementaire du projet de loi no 61, Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au (…)

Au moment où s'amorce l'étude en commission parlementaire du projet de loi no 61, Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au transport collectif, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) s'inquiète du bien-fondé de celui-ci. La centrale doute que la création d'une nouvelle agence, selon les paramètres proposés, soit le remède à tous les maux en ce qui a trait aux enjeux de transport collectif et public.

La FTQ émet de fortes réserves quant à la centralisation des pouvoirs. « Bien sûr qu'il faut améliorer la planification et la réalisation des projets de transport, mais la stratégie du gouvernement de centraliser le pouvoir décisionnel, une fois de plus, relève plus de la pensée magique que d'une réelle efficacité », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

« Le projet de loi prévoit que Mobilité Infra Québec aura son indépendance, mais recevra tout de même ses directives exécutoires du ministère des Transports. Logiquement, la FTQ se questionne donc sur la pertinence de la création de cette agence. C'est quoi cette obsession du gouvernement de la CAQ de vouloir sous-traiter tout ce qui est sous sa responsabilité comme c'est le cas avec Santé Québec, l'Institut national d'excellence en éducation et maintenant Mobilité Infra Québec ? Le Québec a fait le choix, il y a plusieurs années, que les services publics sont une richesse. Pourquoi chercher cette rentabilité à tout prix ? La FTQ rejette ce modèle de marchandisation des services publics », ajoute le secrétaire général.

« Le vrai problème au Québec est un manque d'options pour se déplacer, autant dans les grands centres urbains qu'en milieu rural. Nous sommes à un tournant décisif. Plutôt que de s'entêter à ne regarder que dans une seule direction pour solutionner ses problèmes, le gouvernement devrait travailler à obtenir des consensus avec les principaux intervenants du milieu, tels que les municipalités et la société civile, dont les organisations syndicales, afin de bâtir un Québec plus vert et plus juste où les citoyens et citoyennes auront accès à des options de transport réellement durables », déclare Denis Bolduc.

Enfin, on se demande bien ce que fait le régime de représentation syndicale dans ce projet de loi comme stipulé dans l'article 48. « La FTQ rappelle au gouvernement de la CAQ que le droit d'association est protégé par la constitution canadienne. La CAQ devrait également bien lire le paragraphe 3 du Code du travail qui stipule que “Tout salarié a droit d'appartenir à une association de salariés de son choix et de participer à la formation de cette association, à ses activités et à son administration”. J'invite le gouvernement à en prendre note », conclut le secrétaire général, Denis Bolduc.

Consulter le mémoire de la FTQ.

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La clé pour le droit au logement

17 septembre 2024, par Félix Cauchy-Charest — , ,
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a réaffirmé son engagement en tant qu'alliée dans la lutte pour le droit au logement lors d'une manifestation à Québec, le 15 (…)

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a réaffirmé son engagement en tant qu'alliée dans la lutte pour le droit au logement lors d'une manifestation à Québec, le 15 septembre dernier. La mobilisation a permis de mettre en lumière les défis croissants auxquels fait face la population québécoise dans un contexte de crise du logement qui ne cesse de s'aggraver.

Tiré de Ma CSQ cette semaine. Photos : Pascal Ratthé.

En juin dernier, les déléguées et délégués de la CSQ ont voté un mandat clair : militer pour la reconnaissance formelle du droit au logement. La Centrale appelle à un plan d'action concret et urgent pour remédier à cette situation alarmante. « La crise du logement, elle touche du vrai monde », a déclaré la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre, présente à l'événement organisé par le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Moins d'évictions, plus de logements sociaux

Parmi les demandes principales formulées par la CSQ figurent un meilleur contrôle des loyers, une protection renforcée contre les évictions et un investissement public massif dans la création et la rénovation de logements sociaux. La Centrale plaide notamment pour que le logement social devienne un pilier de la solution, en soulignant que la crise actuelle exige des mesures radicales et structurantes.

« Nous revendiquons une reconnaissance formelle du droit au logement et la mise en œuvre de plans d'action gouvernementaux permettant de s'attaquer vigoureusement à l'actuelle crise du logement », a rappelé Nadine Bédard-St-Pierre, en écho à la résolution adoptée lors du 44e Congrès de la CSQ. Ce plan inclurait des investissements importants dans la construction de nouveaux logements sociaux, qu'ils soient publics, coopératifs ou sans but lucratif, afin de répondre à une demande qui ne cesse de croître.

Des citoyens affectés à tous les niveaux

La crise du logement ne touche pas uniquement les grandes métropoles comme Montréal. Les régions, y compris Québec, sont également gravement affectées. La situation devient particulièrement critique pour certains groupes, notamment les femmes, les familles monoparentales, la population étudiante, les personnes aînées et même les enfants.

« La rareté du logement détourne des étudiantes et des étudiants de leur projet d'études… Pas de logement abordable dans la ville où se trouve le programme d'études de leur choix, et c'est l'abandon ! », alerte la vice-présidente de la CSQ. Ce constat met en lumière l'impact social et éducatif de cette crise, qui va bien au-delà de la simple question des prix du marché.courants.

Les intervenantes en petite enfance, les travailleuses du secteur communautaire, les accompagnatrices d'élèves handicapés, les surveillantes d'élèves ou encore les préposées à l'entretien ménager sont directement touchées par cette crise. « C'est entre autres pour elles qu'on est ici aujourd'hui », a affirmé la syndicaliste, soulignant l'importance de cette lutte pour les membres de la Centrale les plus vulnérables.

La CSQ, fière de lutter aux côtés du FRAPRU

La CSQ a tenu à saluer le rôle majeur joué par le FRAPRU, partenaire de longue date dans la défense du droit au logement. « Je veux absolument rendre hommage aux efforts colossaux que déploie cet organisme depuis des années pour faire reconnaître le droit au logement au Québec », a déclaré Nadine Bédard-St-Pierre avant d'ajouter : « Votre militantisme est exemplaire ! »

Le FRAPRU mène actuellement une campagne visant à accroître la part des logements sociaux à 20 % du parc locatif québécois d'ici 15 ans, une solution jugée incontournable pour sortir durablement de la crise. La CSQ s'est engagée à soutenir cette campagne et à continuer de travailler main dans la main avec le FRAPRU et d'autres groupes sociaux pour faire entendre la voix des citoyennes et citoyens affectés par cette crise.

Un appel aux gouvernements

Pour la Centrale, le droit au logement doit être une priorité nationale, et l'indifférence des décideurs politiques ne fait qu'aggraver les inégalités. La crise actuelle brise des projets, des parcours, des familles et des vies. La CSQ a réitéré son engagement à lutter pour que chaque Québécoise et chaque Québécois puisse accéder à un logement digne, abordable et sécurisé. La Centrale promet de continuer à mener cette bataille aux côtés de ses alliés.

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Deux ans de lockout des débardeurs du port de Québec

17 septembre 2024, par Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec) — , , ,
Le 15 septembre a marqué le deuxième triste anniversaire du lockout des débardeurs du port de Québec. Ce lockout a été possible car il y a encore absence de loi qui interdit (…)

Le 15 septembre a marqué le deuxième triste anniversaire du lockout des débardeurs du port de Québec. Ce lockout a été possible car il y a encore absence de loi qui interdit les travailleurs de remplacement. Cela changera au mois de juin 2025 lorsque la nouvelle loi entrera en vigueur, mais en attendant, 81 personnes sont toujours dans la rue, méprisés par leur employeur.

« Le port utilise des travailleurs de remplacement, ce qui est illégal pour des compagnies sous juridiction québécoise. Notre combat a aidé le passage d'une loi qui empêchera le recours à des travailleurs de remplacement. Malheureusement, nous ne sommes pas les premiers, mais heureusement, nous avons espoir d'être les derniers. Utiliser des travailleurs de remplacement, c'est inacceptable, irresponsable et déplorable ! » de déclarer Stéphane Arsenault, président du Syndicat des débardeurs du port de Québec.

Le différend qui oppose les débardeurs à la Société des arrimeurs de Québec (SAQ) repose principalement sur la question des horaires de travail. Ces salariés refusent d'être forcés de travailler jusqu'à 80 heures par semaine.

Situation dangereuse pour l'environnement

La perte d'expertise découlant de ce lockout a causé plusieurs accidents et dégâts au port. Le syndicat est choqué du manque de considération envers la santé et le bien-être des citoyennes et citoyens de la Capitale Nationale.

« Le débardage est une spécialité qui nécessite une formation de pointe. C'est une chose de mépriser les individus et leurs familles en les jetant à la rue, mais c'est plus grave lorsqu'on joue avec la santé des personnes vivant à proximité », rappelle le président du syndicat.

Une grande mobilisation des débardeurs et leurs allié.e.s est prévue le 25 septembre à Québec pour souligner les deux ans du conflit.

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