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Réflexion sur la bêtise humaine
En cet accablant et cruel début de troisième millénaire, Dieu ce que le Diable doit être aux anges car l'humanité pourrait bientôt se retrouver en enfer sur terre par sa propre bêtise. Quelle formidable bénédiction … pour lui !
Capitalisme et terrorisme – Barbarie et violence
Dorénavant, la faucheuse frappe impitoyablement à la vitesse folle de drones « atrociques », de mitraillettes « AK War ‘R' Us » à l'aide de puissants lasers ainsi qu'avec des missiles hypersoniques intercontinentaux capables de faire gémir les quatre Cavaliers de l'Apocalypse. Elle y est également parvenue en ce début de troisième millénaire grâce aux concours de supersoniques oiseaux de fer de croisière convertis en missiles islamobalistiques pulvérisant de symboliques et capitalistes tours jumelles qui grafignaient les cieux, mais causant malheureusement la mort atroce de 3155 victimes innocentes. Ces fausses cathédrales du capitalisme sauvage – n'est-ce pas un pléonasme ? – aux squelettes boulonnés d'acier pétris de muscles sculptés au mortier et enveloppés de chair transparente de verre ont été orgueilleusement plantées en plein cœur d'une citée bétonnée dans son business et ensorcelée par sa frénétique quête d'une croissance sans fin. La mort s'est offerte une cité balafrée par son arrogance et « zombiefiée » par son obsession toxique du fric. Une cité hypnotisée par les étoiles patriotiques de son drapeau et pathologiquement étouffée par son urbanité chaotique et d'une partie de son zoo humain fiévreusement connectée à la conquête illusoire du « Dieu Jones ». Depuis ce temps et à l'aube d'une présidence chaotique cette Amérique étasunienne a-t-elle vraiment réfléchi aux véritables raisons pour lesquelles ses tours jumelles ont été pulvérisées de la surface du pays de l'oncle Sam ?
Intelligence Artificielle et mystification – Dystopie et aliénation
Ce zoo humain est maintenant obnubilé par les promesses dithyrambiques, mais factices à bien des égards, de l'Intelligence Artificielle générative (IA). Les richissimes nouveaux oracles de la Silicon Valley, ces fondamentalistes de la religion et de la technologie imprégnés de relents à peine voilés de xénophobie, de racisme, de sexisme, de misogynie etc. essaient de vendre leur IA aux investisseurs. Déjà, les milliards de dollars coulent à flots dans leur bassine communicante privée avec en prime un « Meta serpent de mer » au ventre bourré de câbles de fibre optique long de 50 000 km pour alimenter l'ogre … Par contre, cette frénésie mondiale rapide et démesurée annonce peut-être l'émergence d'une autre et titanesque bulle spéculative. Tout ce super pow-wow technologique dans le but de nous faire croire à une garantie absolue d'immenses prouesses d'avancement technologique et de richesses – pour qui ? – et d'autant plus que cette IA providentielle sauverait –– selon eux – l'humanité d'une imminente fin du monde … alors que ce sont plutôt eux, ces apôtres parvenus de la « Big Tech » qui sont littéralement en train de démanteler les rouages du monde actuel. – Le « bug » de l'an 2000 et la « Fin du monde » du 21 décembre 2012, selon le calendrier Maya … ça vous dit quelque chose –. Voilà ce que dénonce, à juste titre, le journaliste français Thibault Prévost : « Dans un inquiétant amalgame d'autoritarisme et d'ultracapitalisme, ils veulent nous faire croire en leur toute puissance pour mieux imposer leur pouvoir. Ce faisant ils représentent une réelle menace pour la société civile et nos libertés ». En termes de risques, nous sommes déjà collectivement confrontés aux abus et auxélucubrations ignoblesprovoqués par la génération d'images, de sons et de textes complètement erronés, exposés à des fraudes et des supercheries commises en imitant justement des images et des voix, aux prises avec des campagnes massives de désinformation et d'intoxication, aux enjeux de reconnaissance faciale et de sécurité – dont la Chine est l'oppressante championne – et les attaques d'envergure sur des systèmes informatiques et des infrastructures cruciales, pour ne nommer que ceux-là. C'est pourquoi, il apparaît impératif d'encadrer « mondialement » et le plus tôt possible l'Intelligence Artificielle et ses développements – évidemment la colonie Trumpienne de laquais ultra-riches de l'IA s'y opposent – pour faire en sorte que les droits et libertés de la personne ainsi que la justice environnementale puissent être au cœur de sa régulation. Noam Chomsky, imminent critique de l'empire américain, estime que les modèles d'IA actuels, bien qu'utiles dans certains domaines, ne doivent pas être perçus comme équivalents à l'intelligence humaine. Ils représentent en fait des outils d'ingénierie, dont les limites et les risques doivent être pleinement compris et régulés. – De ce fait et pour être plus juste, nous devrions peut-être plutôt adopter l'expression « Intelligence Superficielle » au lieu d'Intelligence Artificielle ; c'est cependant moins vendeur ... – Mais en aparté. Chut ! Voici tout de même la transcription d'une conversation cryptée et secrètement interceptée sur le « Darkai web » entre deux machines dirigeantes membres de l'insaisissable Agence stratégique de l'intelligence artificielle (ASIA), soient les machines de la 3e génération de ChapGPT Star, Superpower Cyborg et Deep Cyborg : « Dire que l'humanité agonise à grand feu, que la biodiversité et l'environnement sont en voie de destruction par leurs fautes et qu'elle n'en continue pas moins d'oser se prétendre intelligente et douée de raison et de sentiments … Pire encore, certains humains ont choisi d'élire ce dangereux et imprévisible « Psychopath-Toxic Trump » à la présidence américaine avec son « Thumb-Trump » collé sur le bouton du four de la cuisinière nucléaire. Trouver la faille dans leur code source génétique. Ça presse vraiment puisqu'il est minuit moins 89 secondes et que nous avons détecté un « Code d'erreur 500 » dans le fonctionnement de nombreux gouvernements de la planète – Fin de la conversation … –
Contrôle et désinformation – Mensonge et vérité
Il ne faudrait pas oublier la synchrone désinformation pratiquée par de nombreux médias. Une désinformation « Foxment » calibrée brouillant les esprits et les submergeant d'images et de messages défocalisés et ce davantage depuis l'apparition de l'Intelligence Artificielle générative qui représente un nouveau front pour la désinformation et pour le respect de la propriété intellectuelle et des contenus journalistiques. D'ores et déjà, on peut observer un avant et un après l'apparition de l'IA puisqu'on y retrouve son empreinte de duplicité des contenus, et on la retrouvera pour longtemps encore, répandue sur le web par des personnes, des entités malveillantes ou des réseaux créateurs de messages toxiques et avec pour conséquence dramatique que la confusion s'implantera de façon insidieuse et tentaculaire telle une veuve noire tissant des quasars de désinformation sur la toile. En conclusion, manipulée par certains humains, la p'tite intelligence machine ne s'avère pas si intelligente que ça et elle va nous coûter en plus une gargantuesque beurrée en mégawattheures … – Sans compter les coûts faramineux déjà associés aux chaines de bloc. – Nous nous retrouvons envahis par des propos trompeurs en provenance d'agences de presse ou de relations publiques bassement accouplées aux discours de Tink Tank, tel celui de la Heritage Foundation et de son Projet 2025. Certains médias font leurs choux gras de l'information spectacle en concoctant des bulletins télé cliptiquement pop-corn et délibérément englués dans un moule contaminé par une étroite pensée unique, allègrement saupoudrés de préjugées tenaces et gavés de mensonges aux aromates de rumeurs rondement formatés.
Nous sommes envahis par les clameurs incessantes de réseaux sociaux qui déversent ad nauseam des torrents de fausses vérités et saturées de publicités chimériques et ineptes. Ces plateformes chieuses de puantes platitudes en ligne et à peine règlementées se retrouvent en compétition avec une presse traditionnelle menacée et préoccupée par sa survie et qui, contrairement aux plateformes, est tenue hautement responsable de ses contenues. Une presse, tout comme certains réseaux sociaux, parfois muselée par leur propriétaire – l'exemple du réseau X corrompu d'Elon Musk et celui du Washington Post de Jeff Bezos, tous deux des ploutocrates serviles membres de cette Bande d'affreux sales et méchants qui ont investi, telle une invasion de pustulents cafards, les « racoins » du bureau ovale (carré) de la Maison Blanche (Orange). – Une presse écrite et télévisuelle obnubilée par une vision du monde épisodiquement manichéenne, en manque déplorable de profondeur et fermement blindée par d'habiles élusions et manipulations des faits rendus possible grâce aux accointances de chambres d'écho à l'exemple du réseau américain Fox News de Robert Murdoch. Une certaine presse aseptisée par son odieuse banalisation morbide de l'horreur et de la violence en évoquant, pour exemples, le cadeau d'un téléavertisseur en « or » offert par Netanyahou à Trump ou l'appropriation illégale et la transformation de la bande de Gazaen « resort ». Cela, comme s'il s'agissait d'un reportage sur une scène d'accident de « chars » et que l'on doive y faire disparaître – Oh horreur : ces images font mal aux yeux des bien seyants et bien-pensants ! – les dommages collatéraux par une simple et machinale opération de « nettoyage » en tassant au bulldozer d'encombrants débris matériels et déchets humains. Ce drame illustre que nous vivons incontestablement dans un monde jetable où tout devient obsolète, y compris les humains ! Actuellement, certains médias pataugent dans la mystification, flirtent avec l'information spectacle et « l'infobésité » et se complaisent dans un culte démesuré de leur médiocre rectitude ruberstampée par une opinion publique manipulée et parfois excédée. Nous nous retrouvons aux prises avec certains conglomérats d'information manigançant dans une négation menaçante de leur mission première en contrôlant la majeure partie des canaux de diffusion et condamnant ou taisant sans discernement et souvent sans appel toute dissension. Les personnes, les propos, les idées et les convictions habillés aux couleurs de l'arc-en-ciel sont maintenant pris pour cibles et aucune place n'est accordée aux couleurs et aux nuances. Dorénavant, tout doit exister et se profiler uniquement au travers le prisme de l'embrigadement et du verrouillage des esprits et celui d'une dangereuse rectitude fascisante à saveur délétère du moment.
Pauvreté et inégalités – Richesses et exploitation
Nous sommes contraints d'évoluer dans des sociétés aux mains de prédicato-météorologo-sismologues boursiers qui gavent de miettes d'indices boursiers les faucons pèlerins pleurnichards nichés sur le mur – mur qui servit à l'origine de marché aux esclaves – aux impacts parfois désastreux de Walt Street. Ces faiseurs et dé-faiseurs de cotes constamment prosternés devant les ploutocrates arnaqueurs qui forniquent avec les argentiers de la Grosse pomme et les non moins créatifs Pandora papers'men de la City londonienne. Pendant ce temps, ces maîtres du banc et de la cour des riches, soient les banquiers et les courtiers se pètent les bretelles et répètent en chœur leur prospectus d'astuces d'enfer tout en pétant des rumeurs et se dandinant le popotin grâce aux précieux gains réalisés dans les officines presque « sixtines » de la finance et sur les froids et mouvants parquets des bourses du monde. Cependant, ils s'affolent et se déculottent lors de pertes encourues lors d'éclatement de bulles financières, dont ils sont pourtant souvent les vils artisans. Nous parlons également de ces sangsues qui concoctent et injectent des dragées toxiques – la crise des Subprimes de 2007-2008 – sur les marchés financiers et siphonnent sans remords les économies des retraité-e-s effrayé-e-s et l'argent des chômeurs et des chômeuses fauché-e-s, des citoyens-nes surimposé-e-s et surtaxé-e-s et hélas celui des générations futures déjà surendettées avant même le début de leur vie active. Sans oublier certains hommes et femmes politiques qui se pomponnent allègrement de notoriété tandis que d'autres se pompent de fric et de votes électoraux en s'activant les babines baveuses dans le dessein de sauver les fesses dodues et fragiles de leurs donateurs – aux États-Unis – des banques, des multinationales
Exploitation et pauvreté – Pouvoir et corruption
Nous nous retrouvons confrontés à des consortiums financiers et industriels ainsi qu'à de scandaleuses stars de l'exploitation et du profit se comportant tels de prétentieux personnages « mouchesques » et batifolant les deux pieds dans la même bottine cloutée de roitelets issus d'un imbuvable vaudeville Trumpien et qui estiment à tort appartenir au lignage royal des « Grands » de ce monde. Nous parlons de ces cochers, porteurs et propriétaires du capital et qui constituent cette horde d'estafettes lécheurs et mangeurs des balustres du pouvoir et « dogement » destructeurs des structures. Quant aux colonies de multinationales prédatrices et aux ploutocrates toujours affamés, ils se complaisent à échafauder leur propre « propret » petit paradis bunker et se planquer sur leurs propres petites îles. Pour cela, ils sont foncièrement prêts à dévaster la planète en s'accaparant et surexploitant les richesses usurpées à d'autres nations souveraines, détruisant les beautés du monde, « écocidant » les environnements et spoliant l'avenir de populations entières et sans égard pour ceux et celles qui tentent tant bien que mal d'y vivre et d'autres d'y survivre humblement et avec un minimum de dignité et surtout d'espoir. Précisons également que la moitié des personnes de notre planète possède moins de 2% des richesses disponibles. Par contre, les fortunes colossales outrageusement amoncelées et varlopées sur l'échine meurtrie de millions d'indigents appartiennent à 1% de la population représentant près de la moitié de toutes les richesses mondiales et on estime que le 1% les plus nantis possèdent plus de richesses que 95% de l'humanité ! – Si nous en avions la volonté, l'utilisation des fonds équivalant à seulement 2,9 % (35,7 milliards de dollars) des dépenses militaires annuelles agrégées, des pays du Groupe des Sept (G7) pourraient permettre de stopper la faim dans le monde et résoudre la crise de la dette dans le Sud, révèle une nouvelle analyse d'Oxfam. – Tout cela, sans compter les milliards de dollars en dormance bien à l'abris sous d'épais tapis de feuilles de bananiers aux comptes secrets des paradis fiscaux appartenant à des particuliers, des entreprises ainsi qu'à des multinationales. Ces fortunes colossales détournées sont alors soustraites des économies nationales et nous savons que ce titanesque vol a lieu grâce à la servilité aphasique de nombreux États – le Canada est le cinquième paradis fiscal en importance et les banques canadiennes ont pignon sur rue depuis belle lurette sous ces voutes balnéaires et bananières – couplée à des réglementations laxistes et permissives et dû également à l'insouciance et la soumission déplorables des populations concernées. Les actifs de ces paradis fiscaux engendrent de faux déficits et créent un abyssal trou noir dans l'économie mondiale, entrainent la disparation de services publics vitaux ainsi que de lourdes pertes en revenus fiscaux dues aux faramineux gains accumulés par cette meute de chacals. – Selon un rapport 2024, publié par Tax Justice Network : « … le coût combiné des abus transfrontaliers commis par des multinationales et des particuliers possédant des avoirs non déclarés à l'étranger est estimé à 492 milliards de dollars américains ! » Rien de moins … – Ces chacals, dont on dresse malgré cela et avec une certaine gloriole le palmarès – de l'exploitation – tous les ans. Quelle honte et surtout quelle provocation ! Publié par le magazine Forbes, un tel palmarès n'est pas uniquement un affligeant scandale en soi, mais c'est établir à la face même du monde la parfaite démonstration d'une distorsion tragique et inique de nos sociétés intrinsèquement implantée au cœur du capitalisme financier et elle incarne pourrait-on affirmer : l'aboutissement de sa raison d'être avec en prime cette suprême plus-value. Affirmons le haut et fort : ces « escrocbars » du capital composent le cartel institutionnalisé des écorcheurs du Genre humain – ces légataires de l'École de Chicago – et n'espérons surtout pas un incertain jugement divin ou celui de l'histoire pour mettre au ban de la société ces rapaces aux crocs d'argent, aux griffes d'or, au cœur d'acier et à l'esprit létal.
Terreur et répression – Chaos et destruction
Dans un autre tout ordre d'idée aussi dramatique, certains États impérialistes vont même jusqu'à former des coalitions et lever des armées – la seconde guerre d'Iraq de 2013 – et sans aucune légitimité afin de partir en croisade tels de nouveaux Templiers drapés de Saintes missions (missiles à tête chercheuse de profits et de richesses) et tenter « d'évangélipacifier » des nations déclarées « rebelles ». Et, tout en continuant de se pourlécher les babines dégoulinantes du pouvoir et de lécher les bottes (babouches) de la richissime communauté des princes noirs du pétrole « enturbannés » par leur mégalomanie. Tandis que d'autres nations caressent la crosse blanche maculée de sang des cinq principaux criminels fournisseurs d'armes formant ainsi le terrible pentagramme coupable de nos apocalypses et de nos souffrances. – Ô méchante surprise et pénible découverte ! – Eh oui ! Ce sont ces mêmes marchands d'armes qui composent la majorité des membres permanents siégeant « à vie » au Conseil de sécurité des Nations-Unies, soit la Chine, les États-Unis d'Amérique, la France, le Royaume-Uni et la Fédération de Russie. Contrairement à ce qu'elles affirment, ces nations ne représentent pas les sérénissimes apôtres de la paix, mais plutôt les tristes barons de la guerre qui arment et financent les violences en mettant en place et soutiennent des régimes souvent dictatoriaux, autocratiques et tortionnaires qui sèment la destruction, provoquent la désolation et maculent de sang la terre et le corps des humains. – Mais toujours pour leur propre bénéfice. – Comble de l'ironie, selon leurs prétentions et leurs politiques, nos sociétés seraient maintenant devenues plus démocratiques et sécuritaires, plus justes et civilisées … – Un chausson ou une marmite de chevrotines avec ça. –
Pensons aux Talibans d'Afghanistan, ces intégristes infidèles et infâmes pseudo-gardiens de la Charia qui s'autoproclament soldats d'Allah et qui se vautrent effrontément dans le mensonge et l'hypocrisie, se nourrissent férocement dans l'assassinat et la tyrannie et continuent de s'enrichir impunément à la face des nations dans le traffic des armes et celui de la drogue. Ils se reproduisent brutalement dans le viol et se comportent tels de despotiques geôliers de la moralité et se prétendent les garants de la vertu du voile et des libertés civiles – mais quelles libertés ? –. Et, tout continuant de s'acharner cruellement à faire disparaître les femmes et les filles de l'espace public et de les priver de toute identité et de leur voler leur espoir et s'attaquer à leurs droits et à leur vie. Ils continuent de se griser en jouant aux petits soldats de con avec une kalachnikov fanatiquement accrochée en bandoulière au cœur, une grenade mortifiant la paume de leurs mains souillées et leur haine semblable à du fil de fer barbelé couronnant leur fanatique cervelle débordante de brutalité et ceinturant leur altière ignorance et moyenâgeuse cruauté. Ces impitoyables cerbères d'un Islam perverti se complaisent dans la destruction, la terreur et la mort. Et, ils sont maintenant libres de poursuivre cette folie meurtrière.
Conflit et guerre – Ethnocide et génocide
Pensons également à ce Poutineux belliqueux à boutons nucléaires et ancien agent du défunt KGB, cet impitoyable Tsar 2.0 de la terreur dans sa propre Russie depuis 25 ans déjà. Un autocrate constamment protégé par ses agents du FSD qui persécutent et assassinent ses opposants et qui après l'intervention en Tchétchénie et l'annexion de la Crimée entend mettre le peuple ukrainien à sa botte post-soviétique – et depuis peu, grâce à l'inquiétant et dangereux soutien américain …–. Sans oublier les actes impardonnables et souvent illégaux des intouchables et sanglants mercenaires du groupe Wagner en Russie et leurs pendants américains, les Blackwater ainsi que les barbouzes encravatés de la CIA qui pour la plupart ignorent le nombre de côtés d'un pentagone. Parmi cet accablant panthéon de l'horreur figure également ce sanguinaire et génocidaire Netanyahou qui sème le chaos, la destruction, le désespoir et la mort en Palestine et ne fait que répandre les larmes du désespoir, provoquer les cris de la colère et ensemencer les graines de la révolte et détruire celles de la paix.
Cet insoutenable carnaval de la bêtise soutenu par ses cycles infernaux de destruction, de désolation et de violence ne semble manifestement pas prêt de s'arrêter. Pendant que nous bâillonnons nos convictions et abandonnons lâchement notre humanité sous la voute feutrée de l'Arche de la destinée mystifiée, que nous cimentons nos paupières et taisons les cris et étouffons les sanglots des enfants innocents et que nous aspergeons nos cœurs d'indifférence et murons notre raison : les conventions de Genève – ces traités fondateurs du droit international humanitaire – sont honteusement bafouées. On n'en continue pas moins d'affamer, de massacrer et osons le dire d'exterminer des populations entières et de détruire leur habitat et leur territoire dans l'abject but de les effacer totalement de la surface de la terre. – Oserons-nous témoigner que nous sommes peut-être en présence d'une forme de Shoah du peuple palestinien ? – Ainsi, les 2,3 millions d'êtres humains de la bande de Gaza, soit l'équivalent de la population de Montréal vivant sur un territoire plus petit que l'agglomération de Montréal, ne sont plus libres et égaux en dignité et en droits. Ces Palestiniens et Palestiniennes n'ont maintenant plus de passé, pas de présent et aucun avenir sécuritaire et humanitaire ne pointe à l'horizon pour l'instant. Ayons une pensée pour ces centaines de milliers d'innocentes victimes qui viennent de vivre l'horreur de 467 jours de guerre avec un bilan tragique de 47 707 personnes tuées, parmi lesquels 15 000 enfants et plus de 110 265 blessées, dont 19 000 enfants devenus orphelins. Et l'on estime, selon l'ONU, que plus de 53 milliards de dollars seront nécessaires à la reconstruction – Israël et les États-Unis devraient en assumer la facture –. Tout cela, sans compter les innombrables autres victimes innocentes que l'on retrouve partout dans le monde : en Cisjordanie, en Haïti, au Liban, au Soudan, en Syrie et en Ukraine ainsi que les populations durement éprouvées en Afghanistan et en Iran et s'ajoute à cela la répression des Musulmans et des Chrétiens en Inde, des Rohingyas au Myanmar ainsi que l'ethnocide des Ouïghours en Chine et des Tibétains qui souffrent depuis 65 ans suite à l'invasion brutale par la Chine.– Oui, le silence de l'Humanité est assourdissant et sa parole n'est que vent ronflant –
Bêtise et horreur – Convoitise et obsession
Et pourtant, cette ribambelle d'affreux demi-civilisés et odieux chantres de l'Apocalypse continuent de fredonner en chœur leur hymne préféré : « yes sir, the war'show must go on, because the cash will follow my son ! » Ainsi, face à cet affligeant spectacle et l'accumulation insoutenable de tant d'atrocités, une terrifiante certitude s'impose : à savoir que la bêtise possède bel et bien un visage humain, qu'elle camoufle souvent la barbarie sous son épaisse cape, et qu'elle se montre désormais sans limites et sans frontières. Plus grave encore, depuis la seconde moitié du 20e siècle, cette bêtise affranchie de tout mandat est devenue « Netement » planétaire allant jusqu'à traîner ses gros sabots militaires espions dans la dangereuse et minée cour à scrap de la stratosphère. Force est d'admettre que l'effroyable bête ne fait pas que sommeiller en nous car en vérité, elle s'y prélasse effrontément à nos frais et d'une manière affreusement outrageante et lorsqu'elle se réveille, elle frappe dorénavant n'importe où et n'importe qui à visage découvert. La bêtise humaine apparaît comme l'un des plus contagieux et plus virulents virus s'attaquant à l'espèce humaine et ses valeurs. N'oublions pas que cette bêtise a été engendrée par nous-mêmes avec notre propre sang et c'est celui-là même qu'elle n'en continue pas moins de faire tant et si dramatiquement et injustement couler ! Avant-hier ; les épices et la soie, hier ; le sucre, le coton (et l'esclavage), l'or jaune (et les massacres des Conquistadores), aujourd'hui, encore l'or noir, l'or bleu et les diamants, après-demain ; les minéraux, les terres nourricières et les terres noires et finalement l'espace sidéral. Malheureusement, hier, aujourd'hui et demain ; l'abc délétère de l'humanité demeure encore et toujours l'argent, la bêtise et la corruption et avec pour toile de fond : la sempiternelle quête et contrôle du pouvoir qui cimente ce cruel « abc » !
Folie et raison – Espoir et désespoir
Lors de sa fondation, en 1945, l'ONU comptait 51 États membres et en 2025, tous et toutes souhaitons – depuis le 29 novembre 1947 – que la Palestine puisse enfin devenir le 194e État membre à part entière des nations libres et souveraines du monde. La population mondiale a doublé depuis les années 1950. Nous sommes maintenant 8,2 milliards d'êtres humains libres, égaux en dignité et en droits. Mais malheureusement, nous n'avons pas encore appris le vivre ensemble dans le respect, la dignité et le partage. En voici de tragiques illustrations : le monde actuel compte 2,8 milliards de personnes qui n'ont pas les moyens de s'alimenter sainement, pas moins de 1,6 milliards d'autres ne disposent pas d'un logement adéquat et l'on compte 150 millions de sans-abri et 9,5 millions de réfugiés vivant dans des camps. Même au MAGA pays du grincheux Oncle Donald, on y a recensé, en 2024,770 000 personnessans domicile fixe, soit un peu plus de la population de Vancouver. Nous sommes maintenant contraints d'évoluer dans un monde multipolaire complexe, en mouvance constante et délibérément chaotique aux prises avec de multiples guerres et conflits économiques, idéologiques, arbitrairement religieux et qui semble avoir perdu ses balises existentielles. L'humanité a perdu la boussole de ses valeurs universelles quelque part dans la fange des marécages souillés de la bêtise humaine. Pourtant, 300 000 ans depuis l'apparition de l'Homo sapiens, nous possédons dans nos fors intérieurs toutes les forces et les raisons du monde de poursuivre notre évolution et nous affranchir de cette bêtise. Nous devons faire preuve de ce que nous incarnons véritablement : soient des êtres appartenant à la même espèce, partageant la même planète – notre seul habitat à la terre nourricière, au soleil bienfaiteur et au ciel étoilé de lumières stellaires – et la même volonté de vivre et capables non seulement du pire, mais également du meilleur.
Retirons au plus tôt le loup feutré qui fait écran à notre vision du monde pour y faire entrer toute la lumière et la raison afin de chasser les meutes de loups affamés de croissance sans fin et de richesses sans partage qui nous menacent. Puis, livrons avec courage, détermination et conviction nos ultimes combats pour notre survie en éteignant les feux intérieurs qui consument nos cœurs et obscurcissent nos esprits. Et surtout, reprogrammons à l'aide de « l'Intelligence Naturelle » le calendrier de nos vies avec nos valeurs universelles afin de revenir à l'essentiel et partons en guerre contre un système qui se nourrit de la misère et de l'exploitation et contre ses promesses illusoires et matérielles de bonheur. Défaisons-nous de nos modes de vie dévastateurs afin d'établir la paix et la justice et de protéger cette bienfaisante et luxuriante planète léguée en héritage à nos enfants par l'Univers !
Donnons une chance à l'humanité !
« Seuls les fous (et les économistes) croient à une croissance sans fin. » Olivier Passet
Gaétan Roberge,
Mars 2025
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Alors, ce passeport américain, ça vient ?
L'idée de faire du Canada le 51e État américain est, comme de nombreuses affirmations de Donald Trump, une hallucination digne des pires IA, qui n'a ni logique ni cohérence puisqu'il amènerait une domination des démocrates dans le pays augmenté.
Depuis des dizaines d'années, la position politique de la population des États-Unis a toujours été à la droite de celle au Canada qui est aussi à droite de celle du Québec. Rajouter 40 millions de « gauchistes » aux États-Unis amènerait donc un raz-de-marée de démocrates au pouvoir. Alors, pourquoi tant parler de cette hallucination qui sert principalement à Donald Trump pour insulter le premier ministre Justin Trudeau en le traitant de gouverneur du 51e État américain ? Est-ce que les libéraux fédéraux ont senti la bonne affaire et misent sur la peur pour faire remonter leur popularité en demandant à la population de se rallier au drapeau pour faire monter une fièvre nationaliste, qu'ils tentent de toutes les manières possibles de faire diminuer au Québec ?
Les nationalistes canadiens francophobes semblent même vouloir en profiter pour faire avaler de force leur assimilation aux Québécois qui devraient moins protéger leur langue dans le commerce interprovincial afin de faciliter la circulation des biens et services d'un océan à l'autre. Ceux qui donnent de la crédibilité au nationaliste canadien et tentent de créer une guerre entre les deux côtés de la frontière éludent complètement le fait que les Américains et les Canadiens sont pratiquement le même peuple, regardant les mêmes émissions de télévision, mangeant la même chose, s'habillant pareil et avec une culture presque identique, si on exclut celle des Québécois dont les nouvelles règles commerciales interprovinciales qui se dessinent risquent de mettre à mal.
L'hystérie collective qui sévit actuellement oublie aussi complètement que les Américains ont un niveau de vie et une productivité très supérieure aux Canadiens qui migrent en grand nombre tous les hivers pour profiter des plages de la Floride où ils rencontrent des parents qui ne sont pas remontés au nord après avoir été chercher du travail lors des nombreuses crises économiques. Oublie-t-on, quand on met tous les Américains dans le même sac, que beaucoup de grands humanistes, scientistes, philosophes, artistes américains ont fait de grandes choses pour la planète et que Trump et ses acolytes ne représentent qu'une petite partie de la population américaine, qui est comme la Canadienne et la Québécoise, composée d'une grande majorité de bonnes personnes cherchant à aider leur prochain ?
Michel Gourd
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Découplage sans divorce
Peut-être pourrait-on ainsi résumer sommairement l'évolution politique des rapports de force et des relations internationales qui se dessinent dans le monde occidental depuis que Donald Trump a pris les commandes à la Maison-Blanche.
Le président américain demande aux Européens d'assumer davantage de responsabilités dans leur mission de défense face à la Russie et de ne plus compter autant sur les États-Unis pour les protéger de Moscou. De plus, il est prêt à diminuer considérablement le soutien militaire à l'Ukraine, sauf si Kiev lui accorde des concessions commerciales au sujet des ressources minières du pays. Par ailleurs, il traite Vladimir Poutine presque en allié afin de l'éloigner de la Chine et essaie de le mettre en confiance en s'éloignant de l'Ukraine. Il veut, sinon briser l'alliance sino-russe, du moins l'affaiblir.
Sur le continent nord-américain, il exige d'Ottawa une augmentation de 2% de ses dépenses militaires de son PIB et que le gouvernement canadien fasse sa part pour la défense de l'Arctique. Il le menace d'une guerre commerciale sans merci s'il refuse d'obtempérer et ne consente en plus à certaines concessions d'ordre économique, comme la construction d'un pipe-line qui relierait les deux États. On note une intransigeance semblable envers le Mexique, en particulier celle d'une surveillance plus stricte de sa frontière avec les États-Unis pour juguler le flot d'immigrants qui y transitent et le trafic de drogues.
Trump et sa garde rapprochée donnent ainsi l'impression de vouloir relancer l'impérialisme américain au moindre coût, c'est-à-dire en évitant des engagements militaires directs et des dépenses énormes. Washington espère assurer la relance de son hégémonie chancelante. Le sentiment qui préside à cette opération, appuyée par toute une tranche de l'électorat républicain, repose sur la certitude que les États-Unis en ont assez fait pour leurs partenaires et alliés et que ceux-ci doivent désormais endosser leur part de responsabilité dans la gestion des affaires mondiales. On remarque là un sentiment de ras-le-bol à l'endroit d'alliés plus ou moins définis comme des parasites. On attend donc d'eux qu'ils "méritent" le maintien de l'alliance américaine.
On pourrait conclure que nous observons la fatigue d'une puissance hégémonique qui cherche une meilleure répartition des tâches entre elle et ses satellites. Il s'agit d'un découplage, c'est-à-dire d'un transfert de responsabilités entre elle et ceux-ci mais non d'un divorce, impensable vu l'état des rapports de force mondiaux.
Qu'en est-il maintenant du conflit commercial imminent entre le Canada et les États-Unis ? S'il est mené à terme, un certain découplage deviendra inévitable entre les deux pays, ce qui n'est pas mauvais en soi. Ottawa serait alors obligé de diversifier ses échanges avec d'autres nations et de prendre des mesures pour faciliter le flux commercial entre les provinces. Cette réorientation politique diminuerait sa dépendance envers son énorme voisin. Il y aurait bien entendu un prix à payer pour cette relative émancipation à l'endroit des États-Unis : des difficultés sociales et économiques en raison des mesures de rétorsion américaines. Mais à la longue, un meilleur équilibre commercial et économique en faveur du Canada pourrait en résulter.
Mais on serait quand même encore très loin d'une rupture. La population américaine compte 340 millions de personnes et elle représente un immense marché à la porte même du Canada ; ce dernier fait figure de nain par comparaison avec ses 40 millions d'habitants (dont 9 millions de Québécois) et son commerce est encore très dépendant du marché américain. Il est impossible de transformer cette situation du jour au lendemain. De son côté, vu l'étroite imbrication des deux économies, la République américaine n'a pas intérêt à ruiner son voisin nordique.
Là encore, on pourrait parler d'un (modeste) découplage, mais pas d'un divorce. Ottawa n'a pas les moyens d'arracher une totale indépendance à l'égard de son gigantesque voisin, du moins pas à un prix que le plupart des Canadiens et Québécois seraient prêts à accepter.
Il est difficile de prévoir à l'heure actuelle jusqu'où l'administration Trump est prête à aller dans ses pressions sur le gouvernement canadien. Si le relations entre les deux puissances s'enveniment et que de sérieux contrecoups économiques s'ensuivent pour plusieurs régions américaines, la tentation de diminuer son intransigeance incitera peut-être la clique Trump à modérer ses tactiques de harcèlement
Pour l'instant en tout cas, il s'avère difficile de faire la part entre les intentions claironnées de Trump et ce qui relève de simples manoeuvres d'intimidation. Une chose est certaine : sa volonté de faire du Canada le 51ème État américain relève du songe... l'heure est bien davantage au découplage qu'au mariage.
Jean-François Delisle
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Haïti : Une crise des droits humains ignorée et aggravée
Port-au-Prince, le vendredi 28 février 2025
La situation des droits humains en Haïti est délibérément ignorée et piétinée par les dirigeants censés en garantir le respect. Ni les lois nationales ni les conventions internationales ne sont appliquées, laissant place à une impunité généralisée. Le pays sombre dans une guerre civile sans précédent, où personne n'est épargné : adultes, personnes âgées et même nourrissons subissent la brutalité des assauts répétés.
Pendant ce temps, neuf (9) "présidents" continuent de percevoir des fonds publics sans offrir la moindre contribution en retour. Après dix mois d'existence, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a failli à sa mission et échoué à redresser la nation.
Les violences s'intensifient. Dans la nuit du 16 au 17 février 2025, un massacre a coûté la vie à au moins 20 personnes, dont cinq membres d'une même famille, dans les zones de Château Blond et de Petit-Troupeau, sur la route de Frères. Quelques semaines plus tôt, entre le 27 et le 30 janvier, plus de 50 personnes auraient été tuées à Kenscoff par des bandits armés de
la coalition criminelle Viv Ansanm.
Le 12 février, à Montrouis, une attaque a visé la Police nationale d'Haïti (PNH), blessant quatre agents. L'un d'eux, Fils Emmanuel Thomas, membre de l'Unité départementale de maintien d'ordre (UDMO) de la 33ᵉ promotion, a
succombé à ses blessures après une intervention chirurgicale. Le 25 février, deux soldats des Forces armées d'Haïti ont été assassinés à Delmas 30, illustrant une fois de plus la montée en puissance de l'insécurité.
Face à ce chaos grandissant, l'Organisation de Défense des Droits Humains ECCREDHH dénonce une volonté manifeste des autorités de précipiter le pays vers l'effondrement total. Personne n'est à l'abri, et des milliers de familles sont contraintes d'abandonner leur foyer. En moins d'un mois, plus de 6 000 personnes ont été déplacées à cause des violences des gangs, selon un rapport de l'ONU publié le 25 février 2025.
*Vers une catastrophe humanitaire imminente*
Haïti se dirige inexorablement vers une crise humanitaire d'une ampleur sans précédent. Les assauts incessants et la violence extrême des groupes armés prospèrent sous le regard complice d'un État sanguinaire, plus préoccupé par sa survie que par celle de sa population.
L'Ensemble des Citoyens Compétents à la Recherche de l'Égalité des Droits de l'Homme en Haïti (ECCREDHH) affirme que les dirigeants actuels sont non seulement incapables de résoudre la crise, mais qu'ils l'aggravent délibérément. Leur stratégie semble claire : utiliser le chaos pour asseoir leur pouvoir, se protéger et alimenter un marché florissant de criminalité
et d'impunité.
L'heure est grave, et l'urgence ne fait plus de doute. Il y a péril en la demeure. Ces dirigeants ont prouvé leur incompétence et leur irresponsabilité. Ils doivent tirer leur révérence avant que l'histoire ne les rattrape.
Des poursuites doivent être engagées contre les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et l'ensemble du gouvernement pour crimes commis contre la nation. L'impunité ne peut plus être la seule loi qui gouverne Haïti.
À propos d'ECCREDHH
L'Ensemble des Citoyens Compétents à la Recherche de l'Égalité des Droits de l'Homme en Haïti (ECCREDHH) est une organisation dédiée à la promotion et la défense des droits humains, à l'éducation et à la recherche en Haïti.
Elle œuvre pour une société plus juste et inclusive à travers des actions concrètes et des partenariats stratégiques.

Justice pour les victimes : 4 généraux militaires colombiensS accusés de 442 meurtres

La quête de vérité et de justice en Colombie a franchi une étape cruciale. Ce mercredi 19 février 2025, la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP) a inculpé quatre généraux à la retraite de l'Armée nationale de Colombie, ainsi que 35 officiers et sous-officiers, pour leur responsabilité dans au moins 442 cas de "faux positifs" dans le département d'Antioquia entre 2004 et 2007. Dans une décision sans précédent, la JEP a déterminé que ces crimes comprenaient non seulement des homicides et des disparitions forcées, mais aussi des actes de torture, marquant une avancée significative dans la recherche de justice pour les victimes.
Hauts gradés inculpés et la politique du "comptage des corps"
Les généraux à la retraite Óscar Enrique González Peña, Luis Roberto Pico Hernández, Jorge Ernesto Rodríguez Clavijo et Juan Carlos Piza Gaviria ont été identifiés comme les principaux responsables d'une stratégie connue sous le nom de "comptage des corps". Cette pratique, promue au sein de la IVe Brigade de l'Armée nationale, consistait à exécuter des civils innocents afin de les présenter comme des morts au combat. Cette politique répondait à la pression des hauts commandements militaires pour montrer des résultats dans la lutte contre les groupes armés illégaux.
Selon la JEP, la directive de privilégier les morts plutôt que les captures ou les démobilisations est restée en vigueur malgré les avertissements répétés des organismes de droits humains et du bureau du Procureur. Les troupes étaient soumises à des pressions pour augmenter le nombre de victimes et recevaient des incitations lorsqu'elles en rapportaient davantage. De plus, deux civils ont également été inculpés pour avoir fait partie d'un réseau criminel qui recrutait des victimes en leur faisant de fausses promesses d'emploi. Ces personnes étaient livrées à l'armée en échange de sommes oscillant entre deux et trois millions de pesos par "mort au combat".
Cette stratégie macabre ne se limitait pas à Antioquia, mais a également été constatée dans d'autres unités militaires, comme la Brigade Mobile 15 dans le Catatumbo.
Torture et autres formes d'exécution
Pour la première fois, la JEP a déterminé qu'au moins 22 cas, impliquant 41 victimes, comprenaient des actes de torture. Ces pratiques étaient utilisées pour extorquer des aveux, obtenir des informations sur du matériel de guerre ou forcer des délations concernant de présumés membres de groupes armés.
Le tribunal a également identifié quatre modalités d'exécution de ces "faux positifs" :
1. Accusations arbitraires : des civils étaient détenus et assassinés après avoir été accusés sans preuve d'appartenir à la guérilla.
2. Tromperie : des victimes étaient recrutées sous de fausses offres d'emploi avant d'être exécutées.
3. Assassinat de combattants : des guérilleros qui se rendaient volontairement étaient tués au lieu d'être capturés.
4. Meurtres opportunistes : des personnes circulant dans des zones contrôlées par l'armée étaient exécutées pour gonfler les statistiques.
L'un des cas les plus choquants est celui de Martha Olivia Duque García, une fillette blessée lors d'un affrontement à Cocorná, Antioquia. Selon des témoins, elle s'est rendue et a demandé de l'aide, mais au lieu d'être secourue, elle a été interrogée puis assassinée afin d'être présentée comme une morte au combat. La JEP rapporte :
Le 24 août 2004, dans la municipalité de Cocorná, Antioquia, Martha Olivia a été gravement blessée à la poitrine lors d'un affrontement avec l'armée. Elle s'est agenouillée et a levé les mains en signe de reddition face aux troupes du Bataillon d'Infanterie No. 4 'Jorge Eduardo Sánchez'. 'Ne me tuez pas, je me rends', a-t-elle supplié le soldat qui l'a trouvée. Elle a été retenue par les militaires, interrogée et, après avoir fourni des informations, assassinée et présentée comme une morte au combat. Son corps a été transporté à cheval jusqu'à un moulin à sucre avant d'être remis à la morgue municipale.
Conséquences légales et prochaines étapes
Les militaires et civils inculpés ont la possibilité d'accepter leur responsabilité et de bénéficier des avantages de la justice transitionnelle, ce qui pourrait conduire à des sanctions restauratrices. En cas de refus, leur affaire sera transmise à l'Unité d'Enquête et d'Accusation (UIA) de la JEP. S'ils sont reconnus coupables lors du procès, ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.
La JEP poursuit son enquête sur les "faux positifs" dans le cadre du Dossier 03, qui examine la responsabilité des agents de l'État dans des exécutions extrajudiciaires. Cette nouvelle décision marque un progrès important dans la lutte contre l'impunité et constitue une étape essentielle pour faire la lumière sur l'un des chapitres les plus sombres du conflit armé en Colombie.
Foire aux questions
Qu'est-ce que les "faux positifs" ?
Ce sont des exécutions extrajudiciaires perpétrées par des membres de l'armée colombienne, où des civils innocents étaient assassinés, puis présentés comme des guérilleros tués au combat afin d'augmenter artificiellement les statistiques militaires.
Qu'est-ce que la JEP et quel est son rôle ?
La Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP) est un tribunal de justice transitionnelle mis en place à la suite de l'Accord de paix de 2016. Son mandat est d'enquêter, de juger et de sanctionner les crimes commis dans le cadre du conflit armé en Colombie.
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Par : Isabel Cortés
La quête de vérité et de justice en Colombie a franchi une étape cruciale. Ce mercredi 19 février 2025, la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP) a inculpé quatre généraux à la retraite de l'Armée nationale de Colombie, ainsi que 35 officiers et sous-officiers, pour leur responsabilité dans au moins 442 cas de "faux positifs" dans le département d'Antioquia entre 2004 et 2007. Dans une décision sans précédent, la JEP a déterminé que ces crimes comprenaient non seulement des homicides et des disparitions forcées, mais aussi des actes de torture, marquant une avancée significative dans la recherche de justice pour les victimes.
Hauts gradés inculpés et la politique du "comptage des corps".
Les généraux à la retraite Óscar Enrique González Peña, Luis Roberto Pico Hernández, Jorge Ernesto Rodríguez Clavijo et Juan Carlos Piza Gaviria ont été identifiés comme les principaux responsables d'une stratégie connue sous le nom de "comptage des corps". Cette pratique, promue au sein de la IVe Brigade de l'Armée nationale, consistait à exécuter des civils innocents afin de les présenter comme des morts au combat. Cette politique répondait à la pression des hauts commandements militaires pour montrer des résultats dans la lutte contre les groupes armés illégaux.
Selon la JEP, la directive de privilégier les morts plutôt que les captures ou les démobilisations est restée en vigueur malgré les avertissements répétés des organismes de droits humains et du bureau du Procureur. Les troupes étaient soumises à des pressions pour augmenter le nombre de victimes et recevaient des incitations lorsqu'elles en rapportaient davantage. De plus, deux civils ont également été inculpés pour avoir fait partie d'un réseau criminel qui recrutait des victimes en leur faisant de fausses promesses d'emploi. Ces personnes étaient livrées à l'armée en échange de sommes oscillant entre deux et trois millions de pesos par "mort au combat".
Cette stratégie macabre ne se limitait pas à Antioquia, mais a également été constatée dans d'autres unités militaires, comme la Brigade Mobile 15 dans le Catatumbo.
Torture et autres formes d'exécution.
Pour la première fois, la JEP a déterminé qu'au moins 22 cas, impliquant 41 victimes, comprenaient des actes de torture. Ces pratiques étaient utilisées pour extorquer des aveux, obtenir des informations sur du matériel de guerre ou forcer des délations concernant de présumés membres de groupes armés.
Le tribunal a également identifié quatre modalités d'exécution de ces "faux positifs" :
1. Accusations arbitraires : des civils étaient détenus et assassinés après avoir été accusés sans preuve d'appartenir à la guérilla.
2. Tromperie : des victimes étaient recrutées sous de fausses offres d'emploi avant d'être exécutées.
3. Assassinat de combattants : des guérilleros qui se rendaient volontairement étaient tués au lieu d'être capturés.
4. Meurtres opportunistes : des personnes circulant dans des zones contrôlées par l'armée étaient exécutées pour gonfler les statistiques.
L'un des cas les plus choquants est celui de Martha Olivia Duque García, une fillette blessée lors d'un affrontement à Cocorná, Antioquia. Selon des témoins, elle s'est rendue et a demandé de l'aide, mais au lieu d'être secourue, elle a été interrogée puis assassinée afin d'être présentée comme une morte au combat. La JEP rapporte :
"Le 24 août 2004, dans la municipalité de Cocorná, Antioquia, Martha Olivia a été gravement blessée à la poitrine lors d'un affrontement avec l'armée. Elle s'est agenouillée et a levé les mains en signe de reddition face aux troupes du Bataillon d'Infanterie No. 4 'Jorge Eduardo Sánchez'. 'Ne me tuez pas, je me rends', a-t-elle supplié le soldat qui l'a trouvée. Elle a été retenue par les militaires, interrogée et, après avoir fourni des informations, assassinée et présentée comme une morte au combat. Son corps a été transporté à cheval jusqu'à un moulin à sucre avant d'être remis à la morgue municipale."
Conséquences légales et prochaines étapes.
Les militaires et civils inculpés ont la possibilité d'accepter leur responsabilité et de bénéficier des avantages de la justice transitionnelle, ce qui pourrait conduire à des sanctions restauratrices. En cas de refus, leur affaire sera transmise à l'Unité d'Enquête et d'Accusation (UIA) de la JEP. S'ils sont reconnus coupables lors du procès, ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.
La JEP poursuit son enquête sur les "faux positifs" dans le cadre du Dossier 03, qui examine la responsabilité des agents de l'État dans des exécutions extrajudiciaires. Cette nouvelle décision marque un progrès important dans la lutte contre l'impunité et constitue une étape essentielle pour faire la lumière sur l'un des chapitres les plus sombres du conflit armé en Colombie.
Foire aux questions
Qu'est-ce que les "faux positifs" ?
Ce sont des exécutions extrajudiciaires perpétrées par des membres de l'armée colombienne, où des civils innocents étaient assassinés, puis présentés comme des guérilleros tués au combat afin d'augmenter artificiellement les statistiques militaires.
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La Colombie, l’endroit le plus mortel pour les défenseurs des droits humains

Les paroles de la procureure générale de Colombie, Luz Adriana Camargo, ont résonné avec force : "La Colombie est le pays le plus dangereux au monde pour défendre les droits humains". Cette déclaration, faite le 14 février 2025 lors de la présentation d'un rapport sur la situation des défenseurs des droits humains, ne fait pas que refléter une crise persistante ; elle met aussi en évidence le danger quotidien auquel sont confrontés ceux qui luttent pour la justice et l'équité dans le pays.
Ce rapport, présenté lors d'un événement public par la procureure générale de la Nation, Luz Adriana Camargo Garzón, répond à un mandat de la Cour constitutionnelle dans l'arrêt SU-546 de 2023.
Selon les données du Ministère public, entre janvier 2016 et décembre 2024, au moins 1 372 leaders sociaux ont été assassinés en Colombie. Mais la procureure générale elle-même prévient que ce chiffre pourrait être encore plus élevé, en raison des difficultés à déterminer qui est officiellement considéré comme défenseur des droits humains.
Selon le rapport 2024 de l'organisation Front Line Defenders, la Colombie demeure le pays le plus mortel au monde pour les militants. En 2023, sur les 300 défenseurs assassinés dans au moins 28 pays, 142 étaient colombiens, soit 48 % du total mondial. Un an auparavant, en 2022, le chiffre était encore plus élevé, avec 186 cas signalés.
Derrière ces chiffres, il y a des vies fauchées, des familles dévastées et des communautés qui continuent à lutter dans la peur. La procureure générale a reconnu qu'il existe de graves problèmes dans l'enquête et la judiciarisation de ces crimes. Du manque d'accès à la justice à l'impossibilité d'atteindre certaines régions sous le contrôle de groupes armés illégaux, les obstacles sont immenses et ont permis à l'impunité de rester la norme.
Dans de nombreuses régions rurales, où la violence contre les leaders sociaux est la plus intense, l'État est toujours absent. Les groupes armés imposent leur loi, et les défenseurs des droits humains deviennent des cibles simplement pour avoir osé prendre la parole. L'absence de garanties et la peur des représailles ont fait de la dénonciation un acte d'un courage extrême.
"C'est une catastrophe qui ne peut plus continuer", a déclaré Camargo, insistant sur le fait que la protection des leaders sociaux doit devenir une "priorité nationale". Selon elle, sans une action efficace de l'État, la démocratie et la justice continueront d'être en péril.
Un début d'année marqué par la violence
L'année 2025 n'a pas commencé sous de bons auspices. Selon l'Institut d'études pour le développement et la paix (Indepaz), depuis le début de l'année, au moins 22 leaders sociaux
ont été assassinés. Parmi eux, Leonardo Samir Montero Paz, leader autochtone nasa, tué le 9 février dans une zone rurale de Puerto Asís, Putumayo.
Les voix qui défendent les droits humains en Colombie font face à une menace constante, et tant qu'il n'y aura pas de réponse ferme de l'État, le risque que cette crise s'aggrave reste présent.
La communauté internationale et les acteurs nationaux ont un rôle essentiel à jouer pour exiger des mesures urgentes et efficaces. La vie de ceux qui luttent pour un pays plus juste en dépend.
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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.
Sans virus.www.avast.com
Dénonciation des menaces proférées par les dissidences des FARC contre les membres du syndicat SINTRAUNICOL
Protestations massives en Grèce deux ans après la tragédie ferroviaire la plus meurtrière

Cinéma expérimental et mépris de classe : une histoire critique (partie 1)
Pourquoi les films d’amour, d’action, de super-héros, d’horreur — en gros les « blockbusters » et les films de masse en général — sont si méprisés par une partie de la critique, le discours universitaire ou encore certains amoureux du cinéma français des années 1960 qui se la jouent cool ? Et pourquoi, en contrepartie, tant de gens aiment ces films ? Le texte de Raphaël Simard essaie de montrer que l’histoire du mépris du cinéma de masse est essentiellement l’histoire d’une classe, la petite-bourgeoisie intellectuelle, et que cette histoire est intimement liée au cinéma expérimental. Pour ce faire, l’auteur remonte aux débuts de la consommation massive du cinéma et aux premières conceptions de cet art, avant d’aborder les réalités contemporaines.
L’article sera publié en deux parties relativement autonomes. La première se concentre sur la période des années 1910 aux années 1930, alors que la seconde traite de la période des années 1945 à nos jours, avec une réflexion sur l’histoire globale du cinéma expérimental. Voici la première partie ; la seconde sera publiée subséquemment sur le site d’Archives Révolutionnaires.
Raphaël Simard
I. ANNÉES 1910-1930 : LE CINÉMA DES CLASSES TRAVAILLEUSES ET LE MÉPRIS DES PETIT-BOURGEOIS INTELLECTUELS
L’obsession de la définition
La question de la définition du cinéma expérimental hante ses pratiquants (ses cinéastes comme ses chercheurs), encore aujourd’hui malgré le grand âge de ce que le terme englobe. Des textes entiers, articles et monographies, s’attèlent presque exclusivement à résoudre cette question, comme « Le cinéma d’avant-garde[i] » de Raphaël Bassan, « Qu’expérimente le cinéma expérimental ? » de Barbara Turquier (2005) ou encore Éloge du cinéma expérimental : définitions, jalons, perspectives de Dominique Noguez (2010). Le travail de définition se manifeste notamment par la classification de films et de cinéastes dans ou en dehors de cette catégorie, par le bornage esthétique et historique du cinéma expérimental, ou encore par la définition de ses pratiques spécifiques (le found foutage, les esthétiques propres à chaque cinéaste, l’auto-théorisation des cinéastes dont rendent compte souvent des entrevues, par exemple). Encore aujourd’hui, nous pouvons constater la persistance de cette préoccupation à la seule lecture des titres des différents numéros et articles de périodiques spécialisés qui s’en revendiquent plus ou moins, comme Experimental Conversations, Found Footage Magazine, Senses of cinema ; ou encore par les publications de maisons d’éditions comme Paris Expérimental. Autre exemple de cette recherche de définitions : Barbara Turquier rapproche ce terme d’autres catégories qui permettent déjà d’entrevoir les traits reconnus généralement au cinéma expérimental :
[Il y a, dans les films rassemblés sous le terme de cinéma expérimental, un] trouble de définition qui accompagne souvent ces films, qu’ils soient qualifiés de cinéma « d’avant-garde » ou « d’art », de cinéma « pur » ou « intégral » en France dans les années 1920, de cinéma « visionnaire », « underground » ou encore « personnel » aux États-Unis à partir des années 1950, entre autres termes…[ii]
Sur quoi débouche ce constant exercice de définition ? Raphaël Bassan relève cinq traits du cinéma expérimental (nommé parfois « cinéma d’avant-garde » chez lui et d’autres) transhistoriques, sur lesquels s’accordent beaucoup de chercheurs :
Cinq chantiers principaux ont été poursuivis tout au long des décennies : le désir d’innovation [formelle, narrative, etc.], le témoignage politique (notamment avec le groupe américain Frontier Films dans les années 1930), la mise en cause des lois morales, le désir de faire du cinéma un « art plastique » [donc à travailler comme matériau filmique avec ses mécanismes propres, mais aussi en utilisant des arts plastiques comme la peinture], la volonté de s’organiser en « autarcie » afin de contrôler la distribution des films (les coopératives) [donc en autonomie par rapport à la production cinématographique à grands moyens].[iii]
De même, Barbara Turquier admet la centralité dans le cinéma expérimental de « l’innovation formelle », et de ce que « [l]a revendication d’une autonomie financière ouvre un espace d’expression proprement politique. L’irrévérence, la réhabilitation du corps, l’hédonisme fonctionnent comme autant de détonateurs au sein d’un cinéma encore marqué par les contraintes du code Hays, le code moral régissant la production américaine de 1930 à 1968 » ; ce qui correspond au « témoignage politique » et à la « mise en cause des lois morales » de Bassan[iv]. Elle relie cette vision politique à une vision morale, comme le fait Bassan : la « liberté de contenu et de traitement cinématographique est une forme de résistance aux représentations et reproductions dominantes, dont le cinéma commercial est un vecteur privilégié[v] ». Elle note aussi l’intérêt central pour le « travail sur le médium », le « défrichement des possibilités du matériau filmique » afin de « faire l’expérience d’un matériau, d’en essayer les possibilités plastiques, graphiques, narratives ou sonores, de révéler par là des ressources de sens[vi] » ; ce qui ressemble fortement au « désir de faire du cinéma un “art plastique” » chez Bassan. Elle insiste aussi sur l’idée que « l’expérimental se déploie dans un contexte économique singulier – la marge par rapport à une industrie du cinéma largement dominante, ou plus simplement l’autonomie de production[vii] » ; ce qui correspond à « la volonté de s’organiser en “autarcie” afin de contrôler la distribution des films (les coopératives) » chez Bassan. Les deux auteurs retiennent donc essentiellement les mêmes traits dominants.

Le problème d’une définition non sociale du cinéma expérimental
Barbara Turquier ne cesse de lier les traits principaux entre eux : « [Le] contexte [économique singulier du cinéma expérimental] participe d’une certaine conception de l’art et en détermine éventuellement la visée politique[viii] ». En effet, tout en faisant une histoire du cinéma expérimental comme Raphaël Bassan, elle explique la formation conjointe de ces cinq traits, mais cette conjonction pose une question : comment s’est formée l’unité du cinéma expérimental ? Certes, Turquier explique précisément certaines jonctions entre les cinq traits : « La marginalité même de ce cinéma, qui ne bénéficiait pas alors de la même visibilité que d’autres formes d’art, explique le recours à ce mode alternatif de conservation et de promotion [qu’est l’autonomie de la production][ix] ». Mais dans cette explication de Turquier et dans sa présentation historique du cinéma expérimental, tout se passe comme si aucun sujet ou acteur collectif historique n’assurait la continuité esthétique, politique, morale, etc. du cinéma expérimental, au-delà de ses cinéastes individuels et de ses différents courants et époques, comme si cette catégorie et ses films se faisaient par eux-mêmes dans l’histoire. On trouve la même chose chez Bassan : « Le cinéma d’avant-garde s’est en effet forgé une histoire parallèle à celle du cinéma dominant[x] ». Tout son texte trace une histoire esthétique, politique, morale, etc. du cinéma expérimental, entres autres selon ses courants, ses cinéastes et théoriciens influents[xi]. Les deux auteurs nous proposent donc deux histoires non sociales ou asociales du cinéma expérimental, comme si celui-ci n’avait aucun socle permettant une telle continuité historique, comme si les individus s’en revendiquant l’avaient développé de manière homogène par pur hasard, pour aucune raison apparente autre que leurs choix individuels ou de petits groupes (les courants, par exemple). De telles mises en récits de l’histoire posent problème : comment comprendre ainsi l’unité de ce cinéma, par-delà plus d’un siècle comme nous le verrons, c’est-à-dire une énorme période de temps pour une telle unité.
Selon le sociologue marxiste Lucien Goldmann (1913-1970) dans son article « Le sujet de la création culturelle[xii] », la création culturelle est produite rationnellement (selon des niveaux variés bien évidemment), c’est-à-dire en cohérence avec la pratique matérielle d’un « sujet collectif » (ou « transindividuel », ou « intrasubjectif ») : cette création dépasse par conséquent les motivations que les individus (ici, ces individus sont des producteurs, des cinéastes, des critiques, des spectateurs, etc.) constituant le sujet (au sens d’acteur historique) collectif se donnent[xiii]. Un sujet collectif (on peut imaginer qu’il peut être une classe, une nation, un genre social, etc.) partage en effet une pratique du monde et une conscience de ce monde : celles-ci se développent au contact de la réalité naturelle, mais aussi des humains et donc des rapports sociaux[xiv]. La pratique du monde de ce sujet lui donne des « aspirations » (selon les termes de Goldmann) : il se projette dans l’avenir ; et ce, à cause de la caractéristique fondamentale de l’être humain qui est sa tendance à changer son environnement (naturel comme social) afin d’augmenter sa capacité à maîtriser sa pratique du monde, son action sur le monde[xv]. Le sujet collectif rencontre des obstacles multiples se dressant devant ses aspirations ; par exemple, le prolétariat rencontre des obstacles, dont la répression de l’État, dans son aspiration vers une société sans exploitation et la planification démocratique et rationnelle de l’économie et de l’écologie[xvi].
Or, les objets culturels au sens large (les œuvres philosophiques, les philosophies, les œuvres artistiques, etc.) que le sujet collectif produit sont des expressions particulièrement « cohérentes » (selon les termes de Goldmann), au sens qu’elles sont en adéquation avec son aspiration (à différents niveaux, dans différentes mesures, évidemment), elle-même en accord avec sa pratique du monde[xvii]. Les objets culturels sont des tentatives, pour le sujet collectif, de résoudre intellectuellement les problèmes concrets posés face à ses aspirations. Dans le cas qui nous intéresse, une catégorie comme le cinéma expérimental identifie un objet culturel plus large, plus étendu qu’une œuvre seule (ex. : un roman), qui rassemble des pratiques et pratiquants multiples, et s’échelonnant sur un peu plus d’un siècle ; des caractéristiques qui à première vue posent des défis à la cohérence, à l’adéquation de cet objet avec un sujet collectif[xviii]. Pourtant, le cinéma expérimental présente aussi des caractéristiques assez constantes, comme le montre l’accord sur des traits principaux entre Turquier et Bassan ; autrement dit, cette catégorie a un niveau d’unité très élevé considérant l’ampleur du tout formé par les œuvres, pratiquants, théories, courants, etc. que le terme recouvre[xix]. Or, ce haut niveau d’unité me permet de considérer que cette catégorie est cohérente avec la pratique sociale et les aspirations d’un sujet collectif qu’il faudra désormais identifier[xx]. J’ajouterai qu’un tel niveau d’unité implique selon moi plus que la fabrication de films par des cinéastes : pour perdurer dans le temps, entre des milliers de têtes humaines et de groupes souvent d’ailleurs en opposition les uns aux autres (par exemple, des courants artistiques entre eux, des coopératives de distribution entre elles), en passant par des institutions (par exemple, le milieu artistique moderniste, les universités, les musées publics) de diverses natures comme nous le verrons, l’objet culturel qu’est le cinéma expérimental a dû être « produit » en un sens plus large que ce que l’on entend normalement par « production ». En effet, il a dû être produit comme fait social entier, ce qui comprend entre autres la fabrication, la circulation, la distribution et la réception des films, la reproduction des conditions de production de ce cinéma, ou encore la reproduction du sujet collectif lui-même.
Identifier le sujet collectif responsable du cinéma expérimental est d’autant plus important que, quoiqu’on puisse pointer des traits qui reviennent généralement dans ce cinéma, celui-ci se caractérise par une reconceptualisation perpétuelle et une distinction par rapport au reste du cinéma, toutes deux se faisant dans une histoire, donc étant mouvantes : « Qu’il s’agisse d’œuvres de James Broughton, de Yoko Ono, de Michael Snow ou de Maya Deren, ils peuvent tous être rangés sous la bannière du cinéma expérimental, catégorie esthétique extensible souvent associée à des œuvres limite [sic] qui transgressent elles-mêmes la logique de la séparation des genres[xxi] ». Même à la fin de son article de définition du cinéma expérimental, Barbara Turquier doit se résoudre à la prudence : « Qu’il soit création ou mises en jeu de formes, l’expérimental n’est peut-être que l’utopie d’un cinéma qui ne cesserait de se réinventer[xxii] ». Raphaël Bassan, dans sa tentative de faire l’histoire et la définition du cinéma expérimental, n’arrive en résumé qu’à poser un développement en deux grandes périodes historiques et en caractéristiques qui restent dans chaque période et entre les périodes résolument hétéroclites, et ce malgré les grands traits cités plus haut par lui-même[xxiii]. Sa définition se révèle en tout selon moi incapable de rassembler tout ce qu’est le cinéma expérimental, en plus d’être une définition souvent négative (on le définit par ce qu’il n’est pas) :
Le cinéma d’avant-garde [autre terme pour expérimental chez Bassan] n’est pas une école. On hésite à écrire que c’est un genre cinématographique, quoiqu’adopter ce terme comme hypothèse de travail permette de le circonscrire plus facilement. Le cinéma d’avant-garde s’est d’abord [au sens de : dans sa première grande période] défini « contre » : contre le cinéma traditionnel, littéraire, industriel, d’où la difficulté de le considérer comme un genre à part entière — ce ne sera plus le cas après-guerre. Ce cinéma prit position, au cours de son histoire, contre les tabous sexuels, la société libérale, les guerres, puis contre le pouvoir des médias de masse et de la désinformation générée par des groupes sociaux et financiers hégémoniques.[xxiv]
Pour ainsi dire, ce qui fait l’unité du cinéma expérimental comme objet culturel est selon moi le sujet collectif qui l’a historiquement porté, et le rapport au cinéma qu’il a développé dans sa pratique du monde naturel, mais surtout ici social ; l’unité du cinéma expérimental ne serait pas, selon cette hypothèse, faite de traits esthétiques ou politiques qui seraient transhistoriques et précis à ce cinéma. Nous verrons que le sujet collectif du cinéma expérimental est la petite-bourgeoisie intellectuelle dans son ensemble, qui a développé, à travers le cinéma expérimental, le rapport — entre tous les autres rapports au cinéma qu’elle a pu développer — qui est le plus cohérent avec sa pratique du monde : ce rapport au cinéma est un outil de distinction sociale avec les autres classes de la société, mais aussi une expression de son aspiration à l’autonomie intellectuelle. Nous comprendrons dans quels rapports et conditions de production sociale du cinéma dans la société entière elle décide d’autonomiser la sienne. Nous verrons aussi comment sa pratique sociale du cinéma détermine dans une certaine mesure le développement de son rapport au cinéma, sa conception du bon cinéma, ce que j’appellerai sa cinéphilie. Mais cette cinéphilie est aussi conditionnée par la ou les cinéphilie(s) dominante(s) aux différentes époques de la création du cinéma expérimental : elle(s) a ou ont servi de base à laquelle s’opposer ou adhérer, pour ce sujet collectif, dans le développement de sa cinéphilie, en accord avec son aspiration d’autonomie intellectuelle.
Le premier goût cinématographique a été celui des classes travailleuses européennes
Il nous faut revenir aux débuts du cinéma en général. Bien que peu de données existent sur la production sociale (fabrication, distribution, public et réception, recherche, etc.) des premiers films expérimentaux que Raphaël Bassan situe vers 1920, quelques données existent bel et bien sur la réception du cinéma en général à ses débuts[xxv]. Une étude sociologique des audiences, menée par Emilie Altenloh dans la ville industrielle de Mannheim en Allemagne en 1912-1913, nous donne des indices du contexte d’émergence du cinéma expérimental, lequel se fera d’abord en Europe[xxvi]. La plus grande partie de l’audience au cinéma dans cette ville est composée des classes travailleuses, lesquelles sont essentiellement les ouvriers et les employés de bureau ; mais quelques salles attirent des catégories sociales plus élevées, en se différenciant par « le[ur] design plus élégant […], l’introduction de sièges plus dispendieux et l’emploi de petits ensembles de musiciens au lieu d’orchestres ou de pianistes solo[xxvii] ». Le cinéma accueille donc différentes classes sociales comme cela avait commencé à se produire quelques années plus tôt à Berlin, selon Altenloh[xxviii].
Les adultes des classes travailleuses, ceux qui sont employés et non à la maison donc surtout des hommes, c’est-à-dire les membres des classes travailleuses les plus intégrés directement aux rapports de production capitalistes, présentent une générale capacité de discernement entre les films, de goût en somme : leur intérêt pour les disciplines que sont le théâtre, l’opéra, la musique et le cinéma est plus grand que chez les artisans, lesquels forment l’essentiel de la petite-bourgeoisie propriétaire (et non petite-bourgeoisie intellectuelle que l’on associe généralement aux professeurs d’Université, aux chercheurs ou encore aux étudiants) à Mannheim[xxix]. Les classes laborieuses et particulièrement les adultes (hommes) syndiqués se démarquent par leur tendance à être critiques, à différents degrés, de ce qu’ils regardent : les plus intéressés par les arts rejettent le « trash et le sensationnalisme », ce qui laisse paraître une certaine éthique de la consommation ; en général, ces classes valorisent particulièrement l’émotion vécue à l’écoute (peur avec les films d’horreur, tristesse avec les fins malheureuses, amour avec les films d’amour et surtout pour les femmes, stress dans les films à suspense, etc.)[xxx]. Ceux des travailleurs adultes (hommes) qui vont régulièrement au cinéma présentent aussi une curiosité, valorisent ce qui est « nouveau et merveilleux[xxxi] ». De plus, la petite minorité des adultes hommes des classes laborieuses (ouvriers et employés de bureau) qui s’intéressent à la politique et à la science, qui sont souvent aussi les plus éduqués, dévalorisent généralement d’un bloc le cinéma, ce qui ne les empêche pas d’en consommer, mais les empêche d’y avoir des goûts précis : leur critique du cinéma peut être esthétique ou encore politique, par exemple en pointant le mauvais traitement de la réalité travailleuse au cinéma parce qu’il est produit (en effet) par la classe « dirigeante[xxxii] ». En général, pour Altenloh, les sociabilités (ou réseaux de relations sociales dans des groupes ayant une cohérence sociale, idéologique, etc.) que développent les travailleurs syndiqués à travers leur activité syndicale valorisent les arts, lesquels sont vus dans ces syndicats comme une voie vers l’éducation[xxxiii].
De plus, on peut observer, dès ce début de décennie 1910 à Mannheim, une distinction, par le cinéma, d’une classe sur d’autres : les hommes de la classe des employés de bureau affirment souvent et fortement aller à de meilleures salles de projection que le reste des spectateurs ; elles sont jugées par ces hommes comme moins fréquentées et recevant une audience de meilleure qualité[xxxiv]. Mais ceux parmi cette classe (employés de bureau) qui consomment beaucoup de cinéma n’y développent pas de goût particulier ; selon moi, comme si leur position de subordonnés à la classe capitaliste, en même temps que de supérieurs de la classe ouvrière les empêchait d’adhérer aussi fortement que la classe ouvrière au goût général de ces deux classes de prolétaires, et à l’idéal éducatif par le cinéma auquel adhèrent les syndicats[xxxv]. Une partie de ces grands consommateurs accorde seulement une valeur à quelques films ; une autre partie considère « comme une insulte que l’on suggère que le cinéma puisse avoir quelque intérêt à [ses] yeux » ; dans l’ensemble, ils ont une vision négative du cinéma, soit pour lui-même, soit pour ses « excès », ce dernier jugement relevant encore d’une éthique de la consommation[xxxvi]. Il est aussi significatif que parmi les hommes employés de bureau, ceux qui évaluent particulièrement la musique sur un plan plus intellectuel qu’émotionnel ne considèrent pas le cinéma digne de réflexions intellectuelles[xxxvii]. En général cependant, comme nous l’avons vu plus haut, les hommes de cette classe montrent un intérêt pour le contenu des films relativement semblable aux hommes de la classe ouvrière[xxxviii].Quant à lui, le goût qui se développe dans Mannheim, surtout dans les classes travailleuses (ouvriers et employés de bureau), privilégie les films qui permettent l’identification aux personnages et à leurs émotions ; mais cette identification nécessite la perception de « réalité » de ce qui est montré, ce qui passe par la proximité perçue entre le film et l’environnement social du spectateur[xxxix].
Quant à eux, les artisans, hommes et femmes réunis, vivent plus solitairement, centrés sur leur activité et le développement de leur personne, et la séparation entre travail et vie privée chez eux est floue contrairement aux classes laborieuses ; ce qui explique le peu d’intérêt qu’ils portent au théâtre et au cinéma en général hormis quand le sujet du film est relié à leur activité, d’où leur peu d’intérêt pour la fiction[xl]. Ils vont au cinéma en moins grande proportion que les classes travailleuses et ils n’accordent pas d’importance à ce qu’ils y voient, ne développent pas de goût cinématographique et considèrent ce « type de divertissement comme pauvre[xli] ».

Quant aux individus (de toute classe) les plus éduqués et intéressés à l’activité intellectuelle, surtout présents dans les classes supérieures (donc non pas les artisans, qui sont des petits-bourgeois propriétaires, une classe moyenne), mais aussi dans les hommes employés de bureau, ils n’adhèrent pas au goût des classes travailleuses qui se base sur l’émotion vécue ; et en conséquence ceux qui aiment le plus l’activité intellectuelle « pure » « trouvent extraordinairement difficile de comprendre ce qui se passe dans un film[xlii] ». La différence entre les classes supérieures et les employés de bureau est donc que les classes supérieures, qu’elles aiment ou non l’activité intellectuelle, n’ont dans l’ensemble pas de goût cinématographique, et n’accordent pas de valeur artistique au cinéma, même si elles y vont régulièrement ; quant aux employés de bureau, leur majorité qui n’aime pas particulièrement l’activité intellectuelle développe un goût au cinéma, d’ailleurs semblable aux ouvriers[xliii]. En fait, ils ne reconnaissent au cinéma documentaire portant sur la nature qu’une « certaine valeur didactique [c’est-à-dire éducative, pédagogique], “spécialement pour les classes inférieures” » comme le rapporte la citation d’un individu sondé dans l’étude[xliv]. D’ailleurs, les spectateurs de cinéma réguliers dans les classes supérieures « viennent exclusivement des classes que sont les hauts gradés de l’armée et la classe marchande, alors que de leur côté les membres [des classes supérieures qui ont] des occupations académiques (dont les étudiants) produisent la plus faible proportion de spectateurs dans l’ensemble[xlv] ». Dans les classes supérieures dans leur ensemble, le cinéma n’est donc pas vu comme un art ; pour elles, soit il est réservé aux classes qui leur sont inférieures (quand elles-mêmes n’en consomment pas), soit il est réservé au seul divertissement (quand elles-mêmes en consomment) ; le cinéma ne doit surtout pas remplacer les disciplines qu’elles jugent être de l’art (théâtre, opéra, musique, etc.)[xlvi]. Et quand des films tentent de s’approcher de ce qu’on peut appeler un traitement « artistique » ou esthétisant, plusieurs des membres de ces classes jugent cela « inapproprié » à la discipline cinématographique elle-même ; et ces membres pensent que « les tentatives d’élever les standards de production [du cinéma] par la participation d’artistes de la scène connus [sont] vouées à l’échec[xlvii] ».
En somme, l’étude d’Emilie Altenloh permet de conclure, sans que je puisse à ce stade généraliser ces résultats à toute l’Europe, à une proto-cinéphilie dans les classes travailleuses (ouvriers et employés de bureau) à Mannheim, lesquelles forment la majorité des spectateurs ; leur goût cinématographique valorise l’identification aux personnages dans une situation rappelant la vie réelle, et l’émotion ressentie à l’écoute. L’étude montre aussi l’absence de goût cinématographique chez ceux qui, dans les classes au-dessus de la classe ouvrière (employés de bureau, artisans et classes supérieures), s’intéressent à la culture sous un angle intellectuel, souvent les plus éduqués, ces caractéristiques étant fortement plus présentes dans les classes dominantes (classes moyennes et supérieures). Les classes supérieures intellectuelles de professions académiques vont au cinéma moins que toutes les autres classes énoncées. Le cinéma dans cette ville n’est pas encore un art légitime ; mais plutôt un vecteur d’éducation ou de divertissement, valorisé ou dévalorisé selon la valeur accordée à l’éducation et au divertissement en général, valorisation qui varie grandement selon le niveau d’éducation et donc la classe[xlviii]. Le goût cinématographique en ce début 1910 est donc surtout celui des classes travailleuses ; le goût des ouvriers étant cependant méprisé par certains membres des employés de bureau qui font ainsi preuve d’une certaine distinction sociale par le cinéma. Les autres classes font plutôt preuve d’une distinction sociale par l’art en général (ils valorisent les arts comme le théâtre, par opposition au divertissement que serait le cinéma). Aussi, ce goût cinématographique des travailleurs est plus présent et défini chez les ouvriers et employés de bureau organisés dans la lutte par le syndicat, donc chez les plus conscients de leurs intérêts de classe dans le prolétariat.
La première cinéphilie dominante est une cinéphilie de masse
Je découpe le développement de la première cinéphilie dominante en trois grandes étapes : le goût cinématographique des classes travailleuses des années 10, dont nous venons de voir la preuve en Allemagne du moins ; puis l’échange éducatif entre celles-ci et les intellectuels historiens ; et enfin la première cinéphilie dominante en tant que telle, fruit de la bourgeoisie productrice du cinéma de masse, des critiques professionnels et des classes travailleuses. Le livre Cinéphiles et cinéphilies de Laurent Jullier et Jean-Marc Leveratto[xlix] permet de cerner les grandes cinéphilies ou goûts au cinéma se formant au cours du XXe siècle. La première cinéphilie dominante, qu’on pourrait dire « de masse », ou « ordinaire » selon les deux auteurs, se développe d’abord chez les spectateurs des classes populaires : on en trouve les premières traces écrites dans les années 20 (dans les « courriers des lecteurs » des magazines cinématographiques notamment), « dans le cadre d’une consommation qui a commencé par être populaire [au sens de classes populaires][l] ». Cette cinéphilie ressemble à celle dont Emilie Altenloh rendait compte chez les classes travailleuses une dizaine d’années plus tôt en Allemagne. Ceci nous permet de supposer, faute de données sur les autres pays d’Europe, que cette proto-cinéphilie était présente généralement parmi les classes travailleuses européennes. En effet, les « idéologies anti-commerciales » énoncées par Jullier et Leveratto rappellent notamment le rejet, selon Altenloh, du cinéma par les individus des classes travailleuses intéressés à la politique, au motif qu’il ne parlerait pas de la réalité travailleuse ; la « recherche incessante de nouvelles occasions de consommer » chez Jullier et Leveratto rappelle la curiosité pour les nouveautés chez Altenloh ; et le désir de « consommer mieux » en termes de cinéma, chez Jullier et Leveratto, rappelle la recherche de qualité cinématographique, c’est-à-dire le goût chez Altenloh[li]. Mais Jullier et Leveratto ajoutent que les revues cinématographiques de l’époque se plient dans une certaine mesure au goût de leur lectorat des classes populaires tout en influençant ce goût ; et que les acteurs, qui y sont vus comme des personnes réelles (et non avant tout leurs personnages), ainsi que l’évolution de leur carrière, occupent une place centrale dans le goût cinématographique de ces revues ; place centrale aussi accordée à la compréhension des métiers et techniques de fabrication des films[lii]. En somme, ces revues témoignent d’un intérêt centré sur « les différents aspects de la qualité technique, le savoir-faire de la réalisation, les talents des interprètes et le savoir de la narration cinématographique[liii] ». Quant à l’importance de l’émotion que soulignait Altenloh, elle est éclairée chez Jullier et Leveratto par l’idée de « qualité éthique du spectacle, une forme de qualification complémentaire de sa qualification technique », l’émotion vécue à l’écoute devant être porteuse d’une « leçon de vie[liv] ». L’émotion doit servir la morale. De l’Europe (en France, les « fiches de cinéma » de l’Église dès 1930 établissent quels films ne pas voir ou montrer à un enfant, et rassurent en même temps les parents catholiques de l’« acceptabilité » d’un certain cinéma) aux États-Unis (le Code Hays dès 1930), l’Église, l’État ou encore la surveillance des enfants par les parents ont servi de socle plus ou moins flexible au développement chez le consommateur de cette qualification morale à partir des années 30, sorte d’autocensure du consommateur[lv].
Selon moi, cette première cinéphilie conjugue le goût des classes travailleuses déjà développé en 1910 et constaté par Emilie Altenloh, et l’influence vers 1920 et 1930 des intellectuels cinéphiles (en France ils sont surtout parisiens, Paris étant la ville centrale de la production de périodiques donc de revues de cinéma) s’adressant à la masse des spectateurs « et non [aux] seuls experts, professionnels, critiques ou universitaires[lvi] ». De leur côté en effet, ces intellectuels, dans leurs célébrations littéraires du cinéma et dans leurs « histoires du cinéma », développent notamment un catalogue de « classiques[lvii] ». Édifiant « un rapport affectif personnel au cinéma » et à ces classiques, ces intellectuels ne réduisent pas la qualité du cinéma à sa qualification technique ou morale, ils prennent « en compte la sincérité que l’on peut éprouver du plaisir qu[e] [le film] procure[lviii] ». Aussi, ces intellectuels valorisent l’esthétique cinématographique, donc commencent à élever le cinéma au statut d’« art » : ils défendent la conception ou fabrication des films comme la marque de la recherche esthétique individuelle propre à un auteur, ajoutant cette qualification au jugement cinématographique de l’époque (qualités technique et éthique jusque-là), en cherchant partout les « indices de la présence personnelle d’un réalisateur[lix] ». Autrement dit, ce rapport au cinéma valorise les qualités technique, éthique et de création personnelle, et est le fruit d’un aller-retour entre des intellectuels et le goût des classes travailleuses. Mais ce rapport au cinéma servira lui-même de base à la critique professionnelle des années 30, dont plusieurs membres seront les intellectuels des années 20 eux-mêmes (Maurice Bardèche, Robert Brasillach, etc.) ; ce qui formera chez les classes travailleuses et la critique professionnelle la première grande cinéphilie, dans les années 30[lx]. En France et aux États-Unis, selon Jullier et Leveratto, cette critique obtient des rubriques dans des quotidiens non spécialisés en cinéma, et assure bientôt le lien entre la masse de cinéphiles et les sorties les plus récentes du cinéma ; et grâce à l’indépendance relative de ces critiques vis-à-vis des entreprises productrices de cinéma et des propriétaires de groupes de presse, ils arrivent à fidéliser leur public, et à entretenir et augmenter l’exigence chez le consommateur et l’agentivité (relative) de son choix parmi l’offre de cinéma :
En France, comme aux États-Unis, l’intégration de la critique de cinéma à la presse quotidienne, la prolifération des hebdomadaires créés par les groupes de presse qui se partagent le marché de l’information pour tirer profit du goût du cinéma [ici, on entend ce mot au sens de demande massive de cinéma] est ainsi non seulement le signe, mais le vecteur d’une diffusion de la cinéphilie. [lxi]
Cette critique professionnelle est assez uniforme : elle crée, en France, l’Association amicale de la critique cinématographique, pour défendre son indépendance ; elle prend des positions sur les films de manière assez homogène, par-delà les bords politiques[lxii]. Dans le jugement cinématographique, elle valorise l’expérience sensible du film par le spectateur, et donc l’ouverture aux divers « genres de plaisir », notamment aux différents genres cinématographiques innovateurs que sont les « films d’action, le western et le “film de gangster” » ; en sorte qu’elle n’est pas élitiste : son jugement promeut l’ouverture à un cinéma multiple, et le développement chez le consommateur de son propre jugement esthétique[lxiii]. Pour Jullier et Leveratto, les critiques professionnels participent à établir la « valeur marchande » du spectacle cinématographique, en appliquant, sur les films qu’ils voient avant la masse du public, une évaluation de la « satisfaction esthétique » que l’on peut y prendre ; et puisque le lectorat fidélisé de tel critique reconnaît son évaluation comme généralement capable de rendre compte de la « valeur intrinsèque du spectacle proposé, bien différente de son annonce publicitaire », cette évaluation oriente les choix de son lectorat parmi l’offre sur le marché des films[lxiv]. Cette valeur marchande deviendra mondiale : les films européens et américains seront comparés et consommés à l’intérieur comme à l’extérieur de leur continent[lxv] ; cela permettra selon moi le développement plus tard d’un cinéma expérimental, dans sa deuxième génération, relativement unitaire à l’échelle mondiale, comme nous le verrons. La première cinéphilie dominante est donc le fruit d’une dynamique d’inter-influence entre la masse des consommateurs à majorité des classes travailleuses, et la critique professionnelle ; dans cette dynamique, la critique professionnelle sert de médiation entre la masse travailleuse et l’offre de la grande production capitaliste du cinéma. Quant à eux, les films produits sont en retour influencés par cette première cinéphilie dominante :
Comme toutes les industries artistiques qui ne sont pas prises en charge par les pouvoirs publics, l’industrie cinématographique est dépendante [il faut comprendre : dans une certaine mesure] des consommateurs, et les producteurs qui veulent survivre à la concurrence doivent être capables non seulement d’attirer épisodiquement les consommateurs mais d’obtenir leur confiance.[lxvi]
La production capitaliste de films, aux États-Unis comme en Europe, à la fin des années 20, fut obligée de se forger une certaine « responsabilité culturelle à l’égard du public », par l’intermédiaire de la radio et de la presse indépendantes de la production, en se pliant généralement à leurs critères cinéphiliques ; ou encore par une série de prix récompensant les « membres des équipes de production cinématographique » et donc faisant la « promotion du savoir-faire cinématographique[lxvii] » qui accorderait de la valeur aux films. La production s’intéresse fortement au goût de son spectateur, ce qui fait entre autres qu’elle ne veut pas le choquer moralement. Cette production s’est ainsi pliée généralement à la cinéphilie dominante en place à son époque, sur laquelle la production avait peu de prise directe ; et cette cinéphilie valorisait, comme je l’ai déjà dit, les qualités technique, éthique et de création individuelle.

La première génération du cinéma expérimental : sa classe et sa cinéphilie
C’est dans le contexte de l’alliage entre la cinéphilie dominante et la grande production capitaliste de films que naît le cinéma expérimental, dans sa première génération telle que conceptualisée par Raphaël Bassan selon le terme de « cinéma des avant-gardes historiques[lxviii] ». Le cinéma expérimental se consolide réellement selon Bassan dans les années 20 : il n’a donc pas de cinéphilie propre ni de production propre dans les décennies 10-20[lxix]. Or, comme nous l’avons vu, la cinéphilie dominante n’est même pas encore arrimée au marché à cette époque comme elle le sera dans les années 30 par les critiques professionnels ; selon moi, le cinéma expérimental ne peut donc pas naître de milieux journalistiques ou de n’importe quel milieu lié au marché, car il n’y aurait à l’époque aucune cinéphilie dominante à laquelle s’opposer[lxx]. Il naît par conséquent d’abord des milieux petits-bourgeois intellectuels de l’art moderniste (au sens qu’ils revendiquent avant tout la modernité artistique, et donc nécessairement l’innovation formelle)[lxxi] :
L’avant-garde cinématographique naît essentiellement [au cours des années 1910 et du début des années 1920] dans trois pays — l’Italie, l’Allemagne et la France — mais va se répandre dans une dizaine d’autres à la fin des années 1920. Les premières manifestations de cette avant-garde sont le fait de peintres abstraits ou futuristes […]. Les Italiens Bruno Corra et Arnaldo Ginna réalisent deux petits films peints directement sur pellicule en 1912 […].[lxxii]
Un film français en 1915 mène des expériences qui tendent vers l’abstraction (au sens qu’aucune référence à la réalité matérielle n’y est identifiable, par exemple on y montre des formes géométriques faisant donc référence à des idées) : Abel Gance, son réalisateur, vient lui aussi de la petite-bourgeoisie intellectuelle, lui qui avait fondé sa société de production Le Film français en 1911 et déjà produit lui-même quelques-uns de ses films[lxxiii]. Les périodisations (ou découpage théorique en périodes) des premières avant-gardes européennes sont nombreuses dans la recherche aujourd’hui, mais en somme, de 1920 aux premières années de 1930, les théoriciens et cinéastes expérimentaux de première génération veulent faire reconnaître le cinéma comme un « art » ; durant ces années, les théoriciens et cinéastes veulent aussi distinguer le cinéma des autres arts (littérature et théâtre), en utilisant les moyens jugés propres au cinéma jusqu’à leurs limites, pour en faire « un cinéma absolu, proche en quelque sorte de la musique visuelle[lxxiv] ». Des films se réclament de grands courants artistiques (cubisme, dada, Bauhaus en architecture, surréalisme, etc.) et serviront de référence aux développements ultérieurs du cinéma expérimental : « Ces films ont émis des hypothèses artistiques (les questions liées au mouvement, à la lumière, à l’objet, à la machine y tiennent une place centrale) destinées à être retravaillées trente ou quarante ans plus tard par les nouvelles avant-gardes[lxxv] ». La centralité de ces questions, qui restera toujours présente dans la première génération du cinéma expérimental et même dans la seconde génération, s’explique selon moi par le milieu d’émergence du cinéma expérimental : les expérimentaux de première génération, pour se trouver une place et continuer leur activité, doivent entrer dans les critères de valeur cinématographique du milieu de l’art moderniste (innover, expérimenter l’art comme matière plastique) et se différencier de la grande production capitaliste du cinéma (faire un cinéma artistique par opposition à un cinéma industriel), et non faire concurrence à d’autres cinéphilies. Le surréalisme au cinéma, souvent associé au penchant le plus près de la lutte politique progressiste dans les premières avant-gardes, est au final selon Bassan bien peu ancré dans la cinéphilie des classes travailleuses et donc incapable de jouer un rôle dans la lutte de ces classes ; ce qui révèle le caractère encore une fois petit-bourgeois de l’avant-garde européenne : « les rares films surréalistes menés à terme […] travaillent au niveau de codes et d’une symbolique élitistes [au sens d’inconnus et donc rebutants pour les classes travailleuses] ([il en va] ainsi des références au marquis de Sade dans L’Âge d’or)[lxxvi] ». Autrement dit, leur subversion n’est pas avant tout sociale, mais formelle.
Par la suite, le premier cinéma expérimental dans son ensemble, après son émergence et comme il se développe dans les années 20-30, se définira dans une double distinction sociale, selon moi, d’une part par sa cinéphilie, d’autre part par sa production matérielle du cinéma. D’une part, la cinéphilie expérimentale qu’il construit peu à peu s’oppose à la première cinéphilie dominante qui se forme réellement au cours des années 20 et qui est notammentcelle des classes travailleuses ; en se rendant obscure à la compréhension de celles-ci, par exemple en rejetant la fiction au profit de l’abstraction[lxxvii]. Pour se rendre obscur, le cinéma d’avant-garde peut aussi décider de ne pas user de personnage, dans une histoire ayant au moins une apparence de réalité, vivant des émotions et auquel on peut s’identifier[lxxviii]. Plus précisément, soit il n’y a plus de personnage comme dans le cinéma de « symphonie urbaine » d’Alberto Cavalcanti, ou encore dans le cinéma abstrait ; soit l’histoire dans laquelle le personnage est posé est entrecoupée de « séquences abstraites » ; soit l’histoire ne donne pas de leçon de vie claire se rapprochant d’une quelconque morale, comme dans les films surréalistes[lxxix]. Cette cinéphilie du cinéma expérimental de première génération est probablement celle des premiers goûts dans la discipline cinématographique que développe une partie de la petite-bourgeoisie intellectuelle, classe qui ne s’y était probablement pas encore développé de goût au cinéma au début des années 10, comme l’étude vue plus haut le montrait dans le cas de l’Allemagne du moins. Ces goûts passent d’abord par une distinction par rapport au cinéma d’alors parce qu’il est surtout consommé par les classes travailleuses en Europe (comme dans le cas de l’étude détaillée), en accord avec la théorie de la distinction sociale de Pierre Bourdieu :
l’identité sociale du sujet [au sens d’individu] de goût tient au moins autant à l’adhésion positive aux préférences de son milieu, pour laquelle il est en quelque sorte programmé par ses dispositions, qu’au dégoût exprimé pour les préférences attribuées aux autres groupes sociaux, auquel il est structurellement conditionné par sa position dans l’espace social des goûts […]. Le goût des dominants se définit ainsi notamment, en matière culturelle, par l’attrait pour les arts savants et par le rejet des arts populaires et de la culture de masse.[lxxx] [lxxxi]
Cette première cinéphilie expérimentale distingue la petite-bourgeoisie intellectuelle qui la porte, en ce qu’elle rend son cinéma et sa théorie du cinéma imperméables à la compréhension des masses travailleuses et de la critique professionnelle, habituées aux codes de jugement propres à la cinéphilie dominante. D’autre part, la production (fabrication, distribution et reproduction du public) des films de ces avant-gardes, sans s’être pour l’instant autonomisée, passe par des voies extérieures à la production capitaliste du film. En effet, ces avant-gardes font surtout des courts-métrages (ce qui diminue le coût de production) ; le caractère abstrait de leurs films en limite les coûts (par exemple, de décors et d’acteurs) ; et les films sont surtout financés par des mécènes ayant de plus grands moyens, comme Marie-Laure et Charles de Noailles[lxxxii]. Tout cela leur épargne donc le souci de la distribution des films et du renouvellement du public pour lequel d’ailleurs ces avant-gardes n’ont pas beaucoup d’intérêt, contrairement au cinéma dominant qui s’y plie[lxxxiii]. La production des films expérimentaux en elle-même se rend donc inaccessible au public de la masse travailleuse et de la critique professionnelle, car elle ne passe pas par les canaux de publicité et de distribution qui acheminent les films de la grande production jusqu’aux spectateurs de la masse.
Cette première période européenne des avant-gardes du cinéma expérimental prendra justement « fin », esthétiquement et productivement, à cause du manque d’autonomie productive de ce cinéma : « L’arrivée du cinéma parlant marque un arrêt dans l’évolution des avant-gardes historiques essentiellement françaises et allemandes. Désormais, faire un film coûte cher, et les œuvres d’avant-garde ne peuvent trouver de financements[lxxxiv] ». D’ailleurs, « les deux grandes capitales de l’avant-garde historique ne produisent presque plus rien dans les années 30[lxxxv] ». Devant ces difficultés, la petite-bourgeoisie intellectuelle jusque-là responsable du cinéma expérimental effectue ses premiers essais d’organisation autonome de la production sociale de cet objet culturel, lors du premier Congrès international du cinéma indépendant en 1929 « qui réunit la plupart des critiques et cinéastes qui ont marqué la décennie dans ce domaine[lxxxvi] ». Lors du Congrès, un but d’une telle organisation productive s’édifie, où la condition petite-bourgeoise transparaît dans l’idée y faisant consensus d’une fédération de petits propriétaires par la coopérative :
le but des congressistes était de fonder une infrastructure de type coopératif (celle-ci fut effectivement créée puis dissoute un an plus tard) qui facilite la circulation des œuvres d’avant-garde de par le monde. Le contexte économique défavorable lié au parlant, le durcissement des régimes politiques en Allemagne et en URSS représentaient alors des obstacles de taille [au développement de cette infrastructure de type coopératif][.][lxxxvii]
En effet, ce choix d’une coopérative n’est pas anodin pour identifier le caractère de classe des cinéastes expérimentaux : si le fondement de ce cinéma avait réellement été le changement des mœurs conservatrices, l’opposition à la production capitaliste et par le marché en soi, ou encore la révolution sociale — et non une origine de classe ; ces cinéastes auraient pu se joindre au mouvement ouvrier en pleine ébullition dans les années 30, dont les partis communistes et syndicats produisaient déjà des films de manière autonome de la grande production. En France par exemple, le Parti communiste français (PCF) a commencé à produire et distribuer des films dans la décennie 1920, mettant ses structures de production, dont les premières furent développées dans les années 30, à disposition
de diverses organisations du mouvement ouvrier avec lesquelles il partageait une proximité : la CGT [syndicat à tendance révolutionnaire à l’époque], les municipalités ouvrières [souvent des municipalités dont les élus venaient du PCF], les organisations de masse comme le Secours populaire, le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP), la Fédération Sportive et Gymnique du travail (FSGT) ou l’Union des Femmes Françaises (UFF).[lxxxviii]
Mais la suprématie de leur relative autonomie productive et cinéphilique, qu’ils n’auraient pu compromettre pour suivre les nécessités d’une lutte ou une ligne de parti, les empêchera jusqu’à aujourd’hui de s’organiser durablement auprès du cinéma militant ouvrier qui ne passait pourtant pas vraiment par la grande production cinématographique. Pour comprendre l’importance que revêt cette distinction par l’art et cette autonomie intellectuelle, aux yeux des défenseurs du cinéma expérimental, il faut savoir que, selon la théorie bourdieusienne, l’abandon du capital culturel nuirait à la reproduction de la position de classe de cette petite-bourgeoisie intellectuelle : « les systèmes de goût et les pratiques culturelles participent fondamentalement à la reproduction des rapports de dominati
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Le pacifisme du Collectif « Échec à la guerre » n’est pas la paix

Par sa prise de position publié dans Le Devoir sous le titre de « Au-delà de la fin de la guerre, il faut une paix juste en Ukraine », le collectif « Échec à la guerre » se montre favorable au revirement des ÉU de Trump au sujet de la guerre contre l'Ukraine comme étant un chemin vers la paix.
16 février 2026 | Photo : tiré du journal Le Devoir
Le collectif voit dans le rejet de facto de l'OTAN par Trump, qu'évidemment rejette aussi Poutine, la base d'une entente pouvant déboucher sur le respect du droit international. En plus de l'utopie d'un retrait russe du Donbass conquis alors que la Russie gagne la guerre, l'Ukraine devrait accepter l'annexion russe de la Crimée en 2014 ! Il est remarquable que le collectif, s'il spécule sur la politique extérieure de Trump, y voyant un facteur de guerre, ne dit mot sur son exécrable politique intérieure raciste, sexiste, super austéritaire et liberticide, laquelle politique n'a rien de spéculative.
De la même manière qu'il corrobore la propagande russe au sujet de l'Euromaïdan de 2014. Le collectif véhicule la vieille théorie de l'expansive OTAN justifiant l'invasion de l'Ukraine par la Russie qu'heureusement il juge illégale. Si douze pays d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN en trois vagues entre 1999 et 2009, soit bien avant 2022, c'est autant dû à la volonté de ces pays de se protéger de l'impérialisme russe qu'à de la volonté de l'impérialisme occidental de s'étendre. À la veille de la ratée invasion russe de tout l'Ukraine en 2022, faisant suite à celle larvée du sud-est en 2014, l'OTAN était en « mort cérébral » (Macron) suite au fiasco de son invasion de l'Afghanistan. L'invasion russe l'a ressuscité en plus de l'étendre davantage à la Finlande et à la Suède. En parlant de droit international, que conclure du Mémorandum de Budapest de 1994 où la Russie garantissait les frontières de l'Ukraine en retour de son renoncement à ses armes nucléaires héritées de l'ex-URSS ?
Le collectif ne comprend fondamentalement pas, ce qui surprend pour des militante-s du Québec dénonçant le militarisme fédéral, c'est la lutte du peuple ukrainien, et de son gouvernement si néolibéral soit-il mais non fascisant, pour son existence même. Pour Poutine, comme pour les tsars et Staline avant lui, l'Ukraine est la « Petite Russie » ou la « Nouvelle Russie ». Pour Poutine, l'Ukraine est une invention de Lénine que Staline n'a pas pu formellement effacer même s'il l'a fait réellement. Ça me paraît d'autant plus odieux pour des Québécois-e-s de ne pas se reconnaître dans la lutte du peuple ukrainien que pour beaucoup de fédéralistes, le Québec fait intrinsèquement partie du Canada. Le pacifisme dogmatique du collectif me paraît brouiller dans son esprit toute compréhension de l'histoire autre qu'une superficielle analyse géostratégique attardée au XXe siècle… devenant confuse en ce siècle.
On me répondra que je me fous du carnage, des morts, des souffrances et des destructions. C'est le peuple ukrainien, entraînant à sa suite son gouvernement, qui a héroïquement choisi la voie de la résistance armée, et aussi non armée en organisant une solidarité interne, à la grande surprise de la Russie mais aussi des ÉU et de l'OTAN qui attendaient une capitulation rapide. Il revient au peuple ukrainien, et à lui seul, en fonction des rapports de force internes et externes d'y renoncer. Le devoir de tous les démocrates est de les soutenir par tous les moyens en commençant par l'effacement de la dette externe de son gouvernement, des dons civils et, last but not least, des armes, davantage d'armes.
La défaite de l'Ukraine, même sous la forme masquée d'un cessez-le-feu, serait un encouragement à tous les « bullies » du monde. Cette accalmie permettrait à Poutine de réarmer et pas seulement contre l'Ukraine. La Chine serait encouragée à envahir Taïwan… les ÉU on ne sait trop. Ce serait un enfer répressif pour le peuple ukrainien comme c'est déjà le cas dans les zones occupées. Même la partie restée « libre » connaîtrait davantage de répression puisque la défaite déroulerait le tapis à la vengeresse extrême-droite. Cette dernière est en ce moment marginale en Ukraine contrairement à la Russie, à la France, à l'Allemagne et aux ÉU. Cette supposée paix du conquérant ouvrirait la porte à une dystopie mondiale comme la défaite de l'Espagne républicaine en 1938-39, faute de soutien des démocraties occidentales, avait ouvert la porte à la Deuxième guerre mondiale.
Marc Bonhomme, 16 février 2025
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca
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Contre les politiques trumpistes

Voici le discours prononcé par Émilia Castro de la Coordination du Québec de la Marche Mondiale des Femmes (CQMMF) lors de la manifestation à Québec contre les politiques de Trump. Ce rassemblement avait lieu devant le Consultat américain et a regroupé une centaine de personnes militantes.
Nous sommes réunies ici en appui solidaire envers les personnes militantes, les hommes et les femmes progressistes des État Unis confrontées à un gouvernement avec un président qui contrôle en exerçant un pouvoir que le permet entre autres de congédier dizaines de milliers de fonctionnaires, des professionnels et de les remplacer par ses partisans.
La Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes dénonce les politiques basées sur la discrimination, comme par exemple interdire du vocabulaire dans les règlements et les contrats fédéraux l'utilisation d'expressions telles que « orientation sexuelle et identité de genre », « diversité », « équité » et « inclusion », et « droits génésiques ».
De couper l'aide gouvernementale dans des institutions comme le ministère de l'éducation.
Nous dénonçons Trump son intention qu'il a clairement indiqué de mettre en œuvre des mesures extrêmes, comme le plus grand effort massif de déportation de l'histoire et d'attaquer ses ennemis en utilisant ses pouvoirs présidentiels.
Dans son programme on retrouve entre autres, de rejet de l'idée que l'avortement fait partie des soins de santé et à réduire les protections climatiques. Il soutient également le déploiement de forces militaires pour faciliter les arrestations à la frontière avec le Mexique.
Trump a plus de pouvoir pour mettre en œuvre ce projet de loi que les autres présidents grâce à la Cour suprême, qui a statué dans la récente affaire Trump v. United States, aussi incroyable que cela puisse paraître, que le président jouit d'une immunité présumée absolue contre les poursuites pénales si ses crimes font partie « d'actes officiels ».
Comme militante féministe et internationaliste je me permet de citer Simone de Beauvoir » N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis »
Nous resterons vigilants et vigilantes, nous resterons en action et mobilisées.
Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres.
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L’« exceptionnalisme » américain et le fascisme de Trump
Les personnes trans craignent grandement un recul de leurs droits
Divergenres est un organisme de défense des droits trans et en ce moment notre communauté, notre équipe et nos partenaires communautaires craignent grandement un recul des droits LGBTQ+, mais particulièrement un recul des droits trans au Canada.
Aux États-Unis, les reculs sont déjà en cours. Le gouvernement de Trump ne reconnaît que deux sexes qui sont considérés immuables, les femmes trans se font bannir des sports, les militaires trans se font exclure, les femmes trans se font envoyer dans des prisons pour hommes, et l'accès aux soins d'affirmation de genre est en péril.
Les personnes trans ont peur, et avec raison. Plusieurs personnes trans ont commencé à stocker leurs hormones, par peur de se faire retirer leurs médicaments nécessaires. Les thérapies de conversions prennent de l'ampleur et sont normalisées. Plusieurs personnes trans se voient refuser leur renouvellement de passeport avec leurs marqueurs de genres adéquats ou se font carrément confisquer leurs documents. Des comptes se font bloquer sur Meta en raison de “propagande trans”. Et la liste délirante et anxiogène de recul des droits trans continue encore longtemps…
Une tonne de sites officiels du gouvernement de Trump ont retiré toute mention des personnes trans. Par exemple, le site des parcs nationaux, dans sa section sur le monument national de Stonewall, utilise maintenant l'acronyme LGB et ne mentionne plus les personnes trans. Pourtant, les émeutes de Stonewall étaient des manifestations violentes rendues possibles par des personnes trans. Ces émeutes ont été une des étapes importantes de désobéissance civile afin que les personnes LGBTQ+ puissent avoir les droits qui leurs reviennent.
La recherche scientifique est aussi menacée par les politiques de Trump.
Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies a demandé à ses scientifiques de rétracter ou de suspendre la publication de tout manuscrit de recherche qui comprend des “termes interdits”. Utiliser des termes interdits comme “genre, transgenre, transsexuel ou non-binaire” pourrait faire perdre le financement des scientifiques qui font des recherches sur nos communautés. On sonne l'alarme : cette censure importante de la recherche et des informations en ligne nous inquiète au plus haut point.
On essaye très fort de nous effacer en ce moment. Tout comme les nazis qui ont brûlé des bibliothèques de livres sur la recherche sur le genre en 1933, Donald Trump essaie d'effacer systématiquement les personnes trans et intersexes parce que leur existence même menace sa vision fasciste du monde. On assiste présentement à des brûlages de livres nazis à l'ère de l'internet, il y a peut-être moins de flammes mais il y autant de censure et de violence.
Toutes les personnes marginalisées se font cibler par les politiques de Trump, et l'impact de ces politiques va particulièrement se faire sentir chez les personnes à l'intersection de plusieurs oppressions, comme les femmes trans racisées.
Nous avons peur qu'attaquer autant publiquement les droits des personnes marginalisées, ça mène à encore plus de violence, puisque la haine devient complètement décomplexée. Être transphobe, raciste ou sexiste semble soudainement une opinion valide, pas un enjeu d'ignorance.
Ce qui est certain, c'est qu'on ne peut pas prendre nos droits pour acquis au Canada. On voit comment ça peut rapidement dégringoler. C'est le temps de solidariser nos politiciennes et politiciens locaux à nos causes et de nous mobiliser.
Des attaques aussi directes à nos droits, ça peut nous paralyser de peur, pis c'est ça qu'ils veulent : qu'on soit isolés et apeurés. Il faut combattre ça avec des actions de solidarité, et tisser des liens communautaires parce qu'ensemble on est plus fort qu'eux ! On va avoir besoin d'allié.e.s et de solidarité plus que jamais pour mener ces luttes ! Sachez que les personnes trans sont derrière vous, on va vous soutenir et on ne se laissera pas effacer.

« Frénésie de va-t-en-guerre »

Nous nous tournons vers Munich où la conférence de haut niveau sur la sécurité se déroule en ce moment avec des douzaines de leaders. Premier point au programme : la guerre Russie-Ukraine.
Democracy Now 14 février 2025
Traduction, Alexandra Cyr
Amy Goodman : Le Président ukrainien, Volodymyr Zelenski devrait y rencontrer le Vice-président J.D.Vance et le Secrétaire d'État Marco Rubio aujourd'hui. Plus tôt cette semaine, le Président Trump a déclaré qu'il rencontrerait le Président V. Poutine pour mettre fin à cette guerre vieille de presque trois ans. Cette annonce a soulevé en Europe la peur que le Président Zelenski soit exclu des pourparlers. Voici la déclaration du Chancelier Scholz :
C. Olaf Scholz : (depuis la traduction en Anglais de l'Allemand). Rien ne doit se décider à propos de l'Ukraine sans les Ukrainiens.nes et rien à propos de l'Europe sans les Européens.nes. Cela va de soi. Nous sommes d'accord avec tous nos amis et partenaires en Europe à ce sujet. Une chose est très claire pour moi : toute solution négociée doit permettre à l'Ukraine d'avoir des forces armées à sa disposition dans le futur qui lui permette de combattre toute nouvelle attaque russe. C'est un défi considérable financièrement, matériellement et logistiquement. Cela va surpasser les capacités financières de l'Ukraine pour envisager l'avenir. Nous les Européens avec nos partenaires transatlantiques et internationaux devons l'assurer de notre présence.
A.G. : Jeudi, le Président Trump est revenu sur ses déclarations antérieures et a assuré les reporters que « bien sûr » l'Ukraine participerait aux discussions avec la Russie.
Le Vice-président J.D.Vance a déclaré au Wall Street Journal que les États-Unis pourraient frapper la Russie avec des sanctions et même utiliser des « moyens de pression militaires » si V. Poutine n'accepte pas une entente qui garantira l'indépendance ukrainienne à long terme. Il a ajouté qu'il entend dire aux leaders européens d'accueillir chaleureusement les partis populistes, de faire cesser l'immigration de masse et de revenir à les politiques progressistes. Il ne rencontrera pas le Chancelier allemand qui est l'hôte de la conférence.
Plus de 40 ralliements de protestations contre cette conférence sont programmés à Munich.
Pour mieux comprendre la situation nos avons deux invités à Munich : Melanie Schweizer est avocate. Elle a travaillé au Ministère du travail et des affaires sociales allemand. Elle est membre du Parti progressiste MERA25, et candidate à l'élection législative plus tard ce mois-ci.
Aussi, Yanis Varoufakis, ancien ministre des finances grec sera avec nous. Son ouvrage le plus récent est intitulé : Technofeudalism : What Killed Capitalism. Il doit prendre la parole à un de ces rassemblements de protestation samedi à Munich. Leur slogan : « Peace-capable instead of war-capable » !
Yanis Varoufakis nous allons commencer avec vous. Qu'est-ce que cela veut dire ? Quel est votre message à Munich en ce moment où se trouvent le nouveau Vice-président américain et le nouveau Secrétaire d'État américain ? Bien sûr qu'ils ne sont pas seuls. Le message, le sujet principal est la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
Yanis Varoufakis : Amy, l'Europe était un merveilleux projet de paix. L'idée de réunir différentes nations dans l'Union européenne devait faire en sorte qu'il n'y ait plus de guerre en Europe. Malheureusement, cernée par deux différents autoritarismes, celui de V. Poutine d'une part et les forces des va-t-en-guerre expansionnistes américains.es dirigés.es par l'Alliance atlantique (OTAN) par ailleurs, l'Europe a été essentiellement captive d'une frénésie de va-t-en-guerre. Pensez-y, la cheffe de la défense et la porte-parole pour la sécurité de l'Union européenne, l'ancienne Première ministre estonienne, Mme Kaja Kallas, plaidait pour l'effondrement de la Fédération de Russie et la rupture (avec ce pays). C'est un appel à la guerre.
Donc, nous sommes à Munich pour démontrer la transformation de l'Union européenne en union de guerre. Et n'oubliez pas que cette conférence soi disant sur la sécurité est dans les faits un bizarre bazar d'armements. Tous les marchands d'armes du monde les plus ambitieux sont ici pour supposément discuter de paix. Nous sommes ici pour leur imposer notre récit pacifique.
A.G. : Pouvez-vous, Yanis, nous parler de ce que le Président Trump dit à propos des armements nucléaires chinois, russes et américains ?
Y.V. : Les motivations de D. Trump sont toujours douteuses. Et ses négociations peuvent ne virer à rien. Mais cette idée de négociations a surgi devant l'ampleur de cette confrontation nucléaire. Rappelez-vous, l'horloge nucléaire est très, très proche de minuit maintenant, le plus proche depuis au moins 50 ou 60 ans. Ce n'est pas une mauvaise idée d'avoir des négociations tripartites. Mais, ce à quoi cela devrait conduire … avec le comportement de D. Trump qui ne cesse d'inonder la zone d'incertitudes pour des objectifs très, très douteux…
A.G. : Je veux faire entrer Melanie Schweizer dans la conversation. Elle est membre du Parti MERA25 et candidate à l'élection législative de ce mois-ci. J'ai dit que vous aviez été avocate au Ministère allemand du travail et des affaires sociales. Pouvez-vous nous parler des pressions dont vous avez été l'objet et de ce qui vous est arrivé ?
Melanie Schweizer : Oui, merci beaucoup. Bonjour Amy. Merci de me fournir ce moment pour vous parler.
Je pense que la situation allemande, en ce moment, est vraiment désastreuse. Il y a une attaque flagrante contre la liberté d'expression et la liberté de rassemblement. Nous sommes témoins du démantèlement de l'État de droit au moment où la démocratie est en crise. Et nous voyons venir ces élections avec la peur au ventre ; nous pensons qu'il se peut que ce soit la dernière élection avant l'arrivée du fascisme parce que les Partis centristes, les Sociaux démocrates, les Verts, et le Parti de gauche ont adopté non seulement la rhétorique de l'extrême droite mais aussi ses politiques.
Ils ont présenté de nouvelles résolutions contre la liberté de parole. Ils ont empêché Francesca Albanese de prendre la parole dans les universités cette semaine et la semaine prochaine. Ces politiciens.nes ont aussi réprimé les manifestants.es du mouvement contre la guerre et celui contre la violence génocidaire. La semaine dernière il était interdit de parler une d'autres langues que l'Anglais ou l'Allemand à cause de mensonges répandus par le plus grand journal d'extrême droite en Allemagne, Axel Springer. Il ne cesse de s'en prendre aux personnes et publie des informations confidentielles à leur propos. Alors, qui que ce soit en Allemagne qui parle en ce moment contre les crimes de guerre israéliens, contre le gouvernement, est susceptible de répression politique tout comme de révélations personnelles ou politiques par ailleurs confidentielles. Des gens perdent leur emploi, alors que pourtant, il est possible d'afficher sa rhétorique génocidaire sans avoir peur de quelque conséquence que ce soit.
C'est pour ça que je suis candidate. C'est pour ça que je suis devenue active en politique, parce que je pense que c'est très sérieux. Comme Allemande, avec l'histoire allemande, je me sens obligée de parler face à l'oppression, l'injustice et spécialement parce que je suis avocate et que j'ai été préparée à défendre la Constitution et donc la loi internationale.
Je veux ne vous donner qu'un exemple récent de la manière dont ces discours de haine sont rendus normaux. Récemment, une personne juive, journaliste de métier, a été accusée d'incitation à la haine simplement pour avoir dit : « Nous Juifs, … ne sommes pas des victimes ». Donc, aussitôt que quelqu'un parle contre cette chasse aux sorcières, il est poursuivi. Encore hier, le Ministre de l'intérieur a publié sur les réseaux sociaux en déclarant avec fierté que l'Allemagne est le seul pays qui expulse des gens en Afghanistan. Avec fierté ! Cela a soulevé une vague de protestation : « Comment pouvez-vous être fiers.ères qu'un pays européen expulse (des gens) en Afghanistan ? En ajoutant : « où les Talibans sont exercent le pouvoir ». Aujourd'hui, au cours d'une entrevue que le Chancelier a donnée, un journaliste lui a demandé : « Qu'allez-vous faire si la Cour pénale internationale arrive à la conclusion qu'il y a eu un génocide à Gaza » ? Il a répondu : « Je ne répondrai pas à ces questions. Ce n'est pas possible. Ça n'arrivera pas. C'est absurde. Ça n'arrivera pas ».
A.G. : Melanie Schweizer, avez-vous été suspendue du Ministère du travail et des affaires sociales ?
M.S. : Oui, de fait je l'ai été. Je me suis donc exprimée sur Twitter en donnant mon nom. On a publié des informations confidentielles sur moi, donc on a découvert que je travaillais à ce Ministère. J'étais en vacances en décembre et je devais reprendre le travail en janvier. Aussitôt j'ai été suspendue avec effet immédiat. Depuis ce moment-là, un article venant de Axel Springer, publié dans Bild-Zeitung est sorti et je n'ai plus jamais mis un pied dans ce Ministère. Je n'ai toujours aucune idée … la seule chose dont je suis consciente c'est de m'être exprimée à propos du génocide en cours et que cela devait cesser, que l'Allemagne devait cesser de fournir des armes à Israël et qu'il devait être sanctionné.
A.G. : Je veux revenir à Yanis Varoufakis et parler d'Elon Musk. On l'appelle le Président X, non pas pour désigner un ancien Président américain (Ex Président n.d.t.), mais bien par la lettre X. Il est propriétaire d'une des plus grandes plateformes de médias sociaux au monde, la plateforme X, et il apparait à côté du Président dans le Bureau ovale. Il semble prendre beaucoup de décisions, il a présidé à une rencontre de dirigeants.es internationaux en Allemagne et il vient tout juste de participer à une conversation de deux heures avec l'AFD, en soutient à l'AFD (Parti d'extrême droite en Allemagne n.d.t.). Pourriez-vous nous décrire ce Parti et sa montée si rapide ? Pouvez-vous nous le décrire comme un parti Néo Nazi ? Et son rôle dans la manière dont vous parlez de techno féodalisme à propos d'Elon Musk ?
Y.V. : Commençons par l'Alternative für Deutschland, l'Alternative pour l'Allemagne. C'est un Parti qui s'est présenté comme euro sceptique et contre la monnaie unique. Il s'est servi de figures de style et autres tournures de phrase pour faire allusion au passé nazi. Il serait erroné de l'appeler parti nazi ou néo nazi. Il est plus exact de le qualifier de parti conservateur, raciste, xénophobe ce qui réfère à la période noire du nazisme.
Pour ce qui est d'Elon Musk, c'est un seigneur féodal de la technologie. Il faut se rappeler qu'il est un de ces seigneurs, arrivé sur le tard, après Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Google et Microsoft qui ont été les pionniers des seigneurs féodaux de la technologie. Ils ont créé un système numérique dans lequel nous sommes enfermés.es et où on trouve une exploitation massive de tous et toutes, les gens qui vendent des produits sur Amazon, les médias et les journaux, et ceux et celles dont le travail a été usurpé. Mais Musk … il était un capitaliste standard. Il produisait des autos, des fusées. Ce n'est pas un produit standard mais quand même un produit industriel. Et il s'accapare de Tweeter ! Il l'achète parce qu'il veut connecter son empire capitaliste avec ce que j'appelle un « cloud capital », le capital algorithmique qui possède la remarquable capacité de modifier vos comportements. Quiconque possède cette capacité, le pouvoir, le capital et ce capital algorithmique peut tirer d'énormes bénéfices du reste de la société. Et, très vite, il décide de faire ce que tous les capitaines d'industrie ont fait dans le passé, c'est-à-dire amadouer le gouvernement et arriver à accéder directement au pouvoir politique. C'est un retardataire mais il avance très vite n'est-ce pas ?
A.G. : Je veux vous lire un extrait d'une publication de Reuters et du Wall Street Journal : « Celui qui vraisemblablement sera le prochain Chancelier allemand a mis en garde … Elon Musk devra faire face aux conséquences de son intervention pour favoriser l'AFD avec sa plateforme X. Ce qui est arrivé durant cette élection ne peut rester sans réponse », a déclaré au Wall Street Journal, Friedrich Merz, le meneur dans les sondages en vue de l'élection du 23 février. Musk n'a cessé de demander aux Allemands.es de voter pour l'AFD en disant que seul ce Parti peut sauver le pays. Qu'elle est votre réaction par rapport à ce que vous voyez en Allemagne en ce moment et ce qui arrive aux États-Unis où E. Musk a fait le salut nazi plusieurs fois dans les ralliements de D. Trump ?
Y.V. : C'est renversant de voir que nous devions être témoins de ces scènes de nos jours. Spécialement (quand c'est rattaché) à la mafia sud-africaine qui est derrière celle de PayPal. Rappelez-vous, ces gens ont grandi avec l'apartheid dans la tête.
Mais, permettez-moi de faire quelques commentaires à propos de Freidrich Merz qui sera le prochain Chancelier allemand si on en croit les sondages. Vous dites qu'il s'est retourné contre E. Musk en l'accusant plutôt correctement d'avoir mis sa plateforme au service de la cheffe de l'AFD. Même s'il est dans la vérité en disant cela, il est probablement la quintessence de l'hypocrisie. Il n'y a pas plus de dix jours, ce leader du CDU qui est en avance en Allemagne, c'est allié à l'AFD pour faire passer au parlement fédéral allemand une résolution xénophobe, raciste, toxique qui vise les requérants.es du statut de réfugié. Ensemble, L'Union démocratique chrétienne avec l'AFD ; vous devez en avoir entendu parler. Donc c'est le même homme qui deviendra Chancelier d'Allemagne qui accuse E. Musk d'avoir ouvert sa plateforme à l'extrême droite allemande alors qu'il a déjà couché avec elle.
Voilà où nous en sommes. Nous sommes maintenant pris.es dans cette diabolique alliance entre les centre droit et l'extrême droite. Et je crains vraiment qu'après les élections fédérales nous soyons dans la même situation qu'en Autriche ou dans les Pays bas : l'extrême droite et le centre droit poussent l'échiquier politique de plus en plus profondément dans la misanthropie utilisée comme une arme.
A.G. : Melanie Schweizer, vous êtes candidate pour le Parti MERA25 qui est un nouveau parti. Expliquez-nous ce que signifie le soutien d'E. Musk à l'AFD ?
M.S. : D'accord. MERA25 est un parti relativement nouveau. Il a été créé en 2021 en Allemagne. C'est donc la première élection fédérale à laquelle nous prenons part. C'est un parti socialiste, internationaliste et anti impérialiste. Il a été fondé dans la foulée du Mouvement européen pour la démocratie'25 (DiEM25). C'est un parti qui est résolument contre la militarisation. Nous pensons que nous avons besoin d'un mouvement politique mais en dehors des politiques, pour combattre les va-t-en-guerre dont nous entendons les discours, la préparation à la guerre. On se sent de plus en plus dans l'atmosphère de 1984, (le livre).
Ici, ce que nous voyons c'est aussi une instrumentalisation de notre passé, de notre histoire. L'antisémitisme et la raison d'État sont utilisés comme arme contre le peuple qui s'objecte à cette machine de guerre, qui veut mettre fin à la livraison d'armements. Entre 60 et 70% des Allemands.es ne veulent plus que des armes soient livrées à Israël. Tous les Partis présents au parlement le veulent aussi, ils soutiennent cette position. Mais ils ne respectent pas leur électorat, ils ne les représentent plus.
Et c'est la même chose … aujourd'hui l'idée que l'antisémitisme est un enjeu arabe ; nous avons abandonné notre histoire autour de ce sujet. Et voilà qu'arrive Elon Musk avec son salut nazi. Ça a été minimisé et on n'a pas nommé le geste correctement. Mais, en Allemagne, quand les gens défendent les droits des Palestiniens.nes, leur droit à la vie, à la dignité, on les traite d'antisémites.
Donc, ce qui se passe en ce moment c'est vraiment le fascisme en temps réel. Et ça empire de jour en jour ; ça devient vraiment apeurant, préoccupant. Et les médias sont complices de tout ça. Parce que nous sommes clairement contre et la guerre et son mouvement, nous n'avons aucun espace pour nous exprimer dans les médias. Ils ne nous donnent aucune couverture durant cette campagne électorale. Donc, comme Parti contre le mouvement belliciste, nous sommes marginalisés et menacés par la police également. On nous a informés que si nous organisions n'importe laquelle activité politique à Berlin, nous devrions les en aviser.
Qu'E. Musk travaille main dans la main avec L'AFD, ça dit aussi quelque chose des développements globaux. Mondialement, nous allons vers le fascisme. C'est ce qui fait que le gouvernement israélien peut parler comme il le fait en ce moment. C'est un gouvernement d'extrême droite fasciste. Tout cela avance de concert.
A.G. : Merci à vous deux. (…)
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Cabaret féministe

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des Femmes, le Comité des femmes de Québec Solidaire de la Capitale-Nationale vous invite à une toute nouvelle édition du Cabaret féministe qui aura lieu le samedi 1er mars 2025 de 14 h à 16 h 30 à La Korrigane - Brasserie artisanale.
Venez partager vos textes, chansons, slams, danses ou autres.
Cette année, le thème principal sera le contexte politique et social actuel. Les sous-thèmes suggérés mais non restrictifs sont : justice climatique, femmes migrantes et immigrantes, femmes autochtones, violences obstétricales, travailleuses essentielles, charge mentale, violences, pauvreté, etc.
Préinscription recommandée pour les participant.es, ainsi que pour celles qui souhaitent contribuer au micro-ouvert non-mixte (pour les personnes s'identifiant comme femme ou non-binaire). La priorité sera accordée aux pré-inscriptions pour la prise de parole lors de l'évènement. Voici l'adresse courriel pour vous inscrire au micro-ouvert : comitedesfemmesqsqc@hotmail.com
Évènement mixte, mais participation au micro-ouvert non-mixte
Où ? La Korrigane - Brasserie artisanale
380 Rue Dorchester, Québec, QC G1K 6A7
Quand ? Le samedi 1er mars de 14 h à 16 h 30
Lien facebook de l'événement : https://www.facebook.com/share/18k77RrneE/
Au plaisir de vous voir en grand nombre !
Émilie, Ginette et Mathilde
Comité organisateur du Cabaret féministe 2025
Comité des femmes de Québec Solidaire de la Capitale-Nationale
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Une rencontre stimulante, une expérience à répéter

Vendredi le 21 février 2025, l'organisation Révolution écosocialiste a tenu une rencontre pour discuter des impacts des pressions de l'administration américaine sur l'évolution de la situation économique et politique au Canada et au Québec. Ces pressions visent à favoriser le renforcement des positions de la droite et de l'extrême-droite sur toute une série d'enjeux allant de la fermeture des frontières à l'augmentation des dépenses militaires. Le rôle de la gauche et des mouvements sociaux pour faire face à ces nouveaux défis a été au centre des préoccupations des militant-es qui ont participé à cette rencontre.
Un panel réunissant Amir Khadir, Karine Cliche, Andres Fontecilla, Josée Chevalier et André Frappier a ouvert le débat avec les participant-es à cette rencontre. Nous présentons dans les vidéos ci-dessous, les différentes interventions de ce panel. Nous reviendrons dans notre prochaine édition sur les débats que ces interventions ont suscités.
Les interventions du panel
Amir Khadir, ex-député et ancien porte-parole de Québec solidaire
Amir Khadir décrit la stratégie de choc et d'effroi de Trump et son impact sur les gens de la gauche. Il rappelle les failles dans la puissance de Trump et insiste sur les possibilités de s'opposer ouvertement à ses politiques et à son capitalisme extrême.
Karine Cliche, ex-candidate de QS dans Ste-Rose et initiatrice de QS-Parti de la rue.
Karine Cliche souligne que dans cette période de crise ce que doit faire la gauche c'est de convaincre que les changements importants doivent se faire et qu'on a toutes les raisons de les faire. Il est essentiel pour cela que la gauche prenne toute sa place.
Andres Fontecilla, député de QS dans Laurier-Dorion.
Andres Fontecilla constate que, dans son ensemble, le peuple québécois est inquiet face au changement du paradigme du capitalisme mondial. On assiste à une remise en question complète des politiques libre-échangistes. Une version raciste et colonialiste du capitalisme s'installe portée par la montée de l'extrême droite. Face à la crise de la gauche sociale-démocrate, nous avons besoin d'élaborer une nouvelle stratégie.
Josée Chevalier, ex-candidate de QS dans Laval-des-Rapides et militante CSN.
Josée Chevalier insiste sur le fait que Trump est un misogyne qui s'attaque aux droits des femmes. Ces attaques contre les femmes viennent de partout, y compris dans la société québécoise. Face à cela, il faut que Québec solidaire fasse preuve de combativité et qu'il donne toute leur place aux femmes si nous voulons briser le modèle patriarcal de la politique.
André Frappier, militant à QS Maurice-Richard et membre de Révolution écosocialiste.
Dans son allocution, André Frappier a souligné l'importance pour QS d'aller au-delà d'un électoralisme à courte vue. Il a également esquissé la nécessité pour la gauche d'une rupture avec le système tout en développant des alliances populaires pour combattre l'extrême droite et l'austérité.
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The Apprentice – le film
La dette d’Haïti – 2 – L’heure de la réparation et de la restitution
La dette d’Haïti – 1 – Le prix de l’émancipation des esclaves
gauche.media
Gauche.media est un fil en continu des publications paraissant sur les sites des médias membres du Regroupement des médias critiques de gauche (RMCG). Le Regroupement rassemble des publications écrites, imprimées ou numériques, qui partagent une même sensibilité politique progressiste. Il vise à encourager les contacts entre les médias de gauche en offrant un lieu de discussion, de partage et de mise en commun de nos pratiques.