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Les syndicats du Canada : affronter la haine est une responsabilité partagée

12 décembre 2023, par Congrès du travail du Canada (CTC) — , ,
En cette Journée internationale des droits de la personne, les syndicats du Canada incitent les gouvernements et les individus à affronter collectivement la montée de la haine. (…)

En cette Journée internationale des droits de la personne, les syndicats du Canada incitent les gouvernements et les individus à affronter collectivement la montée de la haine.

Le Canada fait face à une crise : selon des données de Statistique Canada publiées plus tôt cette année, les crimes haineux contre des personnes 2SLGBTQI+, musulmanes et juives ont atteint un nombre record en 2021. Ce nombre continue d'augmenter. Il comprend une augmentation alarmante des incidents et des crimes haineux, des idéologies clivantes et des actes racistes, empreint de préjugés et discriminatoires, tant en ligne que hors ligne. Il est d'une importance cruciale que tous les Canadiens et Canadiennes s'unissent pour luter de front contre cette haine.

Les syndicats du Canada incitent le gouvernement fédéral à agir sur-le-champ pour freiner la montée de la haine dans notre pays. Il doit notamment publier son Plan d'action national de lutte contre le haine, outil très nécessaire pour aider à combattre l'augmentation et la propagation rapides de la haine.

Les discours haineux continuent de se répandre en ligne. Cela permet aux groupes fascistes, d'extrême droite et militant pour le suprémacisme blanc de s'organiser et de diffuser les discours et les idéologies fondées sur la haine rapidement et efficacement. Le gouvernement fédéral doit déposer le projet de loi sur les méfaits en ligne qu'il promet depuis longtemps pour contrer la très inquiétante tendance de la haine, du harcèlement et de la violence en ligne.

Pour lutter contre la flambée des campagnes anti-2SLGBTQI+, anti-inclusion et pro-violence dans l'ensemble du pays, les syndicats du Canada appellent à la mise en œuvre des 29 recommandations sur les politiques que comprend le Livre blanc sur le statut des personnes trans et de diverses identités de genre.

« Cette année marque le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de la personne et, pendant que nous réfléchissons à cet important fait, nous devons nous unir contre la haine sous toutes ses formes. La haine – qu'elle soit fondée sur le racisme, la xénophobie, l'homophobie, la transphobie ou une autre forme de préjugés et de discrimination – n'a pas sa place dans notre société. Elle compromet les principes des droits de la personne et menace l'étoffe même de notre société », déclare Larry Rousseau, vice-président exécutif du Congrès du travail du Canada (CTC).

Les syndicats du Canada sont depuis longtemps à l'avant-garde des dossiers des droits de la personne et continueront à lutter pour un avenir plus juste et plus équitable pour tous.

« Nous ne laisserons personne réduire les droits humains que nous avons obtenus de haute lutte. Chaque travailleur ou travailleuse mérite de vivre sans peur, préjugés et fanatisme. Nous demeurons fermement résolus à affronter la haine dans nos lieux de travail, nos syndicats et nos collectivités », affirme Bea Bruske, présidente du CTC. « La montée de la haine qui se poursuit exige une réponse urgente, et nous incitons le gouvernement fédéral à prendre des mesures concrètes pour défendre et préserver les droits de la personne au Canada. Mais nous avons en outre un rôle collectif à jouer pour dénoncer et combattre la haine. Il revient à chacune et à chacun d'entre nous de dénoncer la haine quand nous la voyons et l'entendons. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons rendre nos lieux de travail et nos collectivités plus sécuritaires pour tous. »

Tous les membres de la population canadienne doivent faire leur part pour affronter et éliminer la haine. Joignez-vous à la lutte en :

téléchargeant notre guide intitulé Travailleuses et travailleurs en transition pour en savoir plus sur les moyens d'appuyer les personnes trans dans votre lieu de travail.

téléchargeant notre rapport sur l'élimination de l'islamophobie dans nos lieux de travail et nos collectivités intitulé L'islamophobie au travail : défis et occasions.

vous renseignant sur la propagation de l'extrémisme de droite et du populisme en ligne et dans les collectivités de tout le Canada.

signant la pétition de #TransEqualityNow pour faire savoir au gouvernement fédéral qu'il doit agir sans tarder.

* Certains des liens ne sont disponibles qu'en anglais

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À propos de la poésie de Lenous Guillaume-Suprice (Nounous)

12 décembre 2023, par Alain Saint Victor — , ,
La poésie n'est pas forcément du vers et des rimes (…). Un poème est une tentative de nous ouvrir les yeux pour voir ce qu'on ne regarde plus. - Jean Cocteau Il y a une (…)

La poésie n'est pas forcément du vers et des rimes (…). Un poème est une tentative de nous ouvrir les yeux pour voir ce qu'on ne regarde plus. - Jean Cocteau

Il y a une mémoire d'au-delà de la mémoire : c'est ce qui remonte à la surface grâce à ces grands coups de sonde que constituent l'acte poétique. Aimé Césaire

Un jour, alors que je faisais part à Nounous de ma difficulté à comprendre la poésie, il m'a tout simplement répondu d'un air ponctué d'une franche candeur : « Laisse-toi aller ! »

Ce « Laisser-aller », je l'ai appliqué non sans difficulté et sans risques en lisant et relisant son dernier recueil de poèmes Nuit Rhapsodie (1).

Inutile de chercher une versification qui laisse transparaitre à ciel ouvert et dans sa totalité le sens du poème. Tel est l'écrit de Nounous, et dès Alcool d'une nuit et d'autrefois l'on se trouve plongé dans l'histoire qui semble celle d'une payse encastrée dans la mémoire peut-être d'un voyageur cherchant sa route, peut-être dans la conscience d'un aventurier en quête de liberté, mais en bute à de multiples obstacles :

« À l'inverse du rapprochement
sa solitude son ennui laissés
sans épanchement

À l'échelle du quotidien
ses nuits ses heures passées
à craindre des complots

Au tableau des attentes
sa fougue sa passion émasculées
à grands coups de mépris »

Ainsi se suivent plusieurs strophes où le poète passe en revue à l'aide de puissantes métaphores les turpitudes et affres d'une conscience éclaboussée :

« Assez souvent
on doit éteindre la clarté des oreilles
pour ne pas entendre la cacophonie des maitres
d'hier et d'aujourd'hui
en leur démoniaque huis clos
au démantèlement de son édifice à distinction »

Le poète trace et cherche sa voie dans la tourmente : avant de se (re)trouver, il doit briser les chaines de toutes « ces nuits d'angoisse » et se débarrasser « des chiennes de puces ». Le chemin est long et les strophes ne se suivent pas, pourtant l'idée d'une quête de soi (et peut-être sur soi) les traverse, et cette quête prend vie grâce à ce puissant souffle poétique, mais elle n'est pas simplement repli sur soi, elle est surtout constat d'un monde en quête de « survivance » où

« il y aura des voix ignées, d'autres
indignées, et certains, malgré tout le ramdam
autour, se réveilleront longtemps après la chouette
de Minerve, tout juste le temps d'être bien au fait
des largesses du malheur… »

Sartre dans son Mallarmé voyait les poètes de la génération de l'après 1848 comme des « orphelins de Dieu »(2) Dieu étant mort, « ils ont ressenti le Grand Naufrage comme une mutilation. Tout étourdis d'être sur terre, ils ne savent pourquoi ils sont nés et ils détestent leur contingence. » La Poésie est devenue seul repère, force créatrice, dans un monde vide, dépourvu de sens. Mais les événements de 1848 ne consacraient pas uniquement la mort de Dieu, la bourgeoisie triomphante n'avait cure de cette quête d'une nouvelle « spiritualité » et n'offraient aucun repère à ces poètes, dont certains se sont assumés « maudits ».

Pour Nounous, la question est tout autre : la poésie est ancrage dans un monde réel, sans une quelconque « nostalgie divine ». Elle exprime de part et d'autre un désir d'émancipation de soi. Mais aussi à l'égard d'une certaine emprise sociale :

« Il n'y a peut-être pas pire asservissement
que celui que l'on réserve à soi-même
et le malheur est dans le vide
autour de soi provoqué par agacement
non dans la verdure de l'accomplissement
au fond de la joliesse des mains en marche par jonction
non plus dans le territoire des souvenirs
quand l'humour se fait en largesse
car en riant l'on s'enrichit d'un peu d'amnésie
face à l'intransigeance des tourments »

Nuit Rhapsodie termine par un message d'espérance, qui ne relève pas de l'optimisme, mais plutôt de la conscience de l'importance du combat à mener

« …pour ouvrir une aire d'opiniâtreté, d'apprentissage du bonheur
dans la plus ancienne et les nouvelles écoles du faubourg, où
cœurs qui s'y activent s'engagent à polir la pierre d'un idéal… »

Selon moi, il ne fait aucun doute que la poésie de Nounous s'inscrit dans le grand courant littéraire qui depuis Maïakovski en passant, près de chez nous, par Magloire-Saut-Aude, Davertige, Cavé, bouleverse « les valeurs d'ordre » (Barthes).

Notes

1- Lenous Guillaume-Suprice, Nuit Rhapsodie (Poésie). Les Éditions du CIDHICA, Montréal 2023

2- Jean-Paul Sartre, Mallarmé. La lucidité et sa face d'ombre. Éditions Galimard, 1986

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Nouveau numéro de la revue Relations : La transmission au Québec : entre désir et refus

12 décembre 2023, par Revue Relations — , ,
Thème anthropologique et sociologique fondamental, au cœur de la culture comme de la vie humaine, la transmission ne va pourtant pas de soi. Elle peut se faire de manière (…)

Thème anthropologique et sociologique fondamental, au cœur de la culture comme de la vie humaine, la transmission ne va pourtant pas de soi. Elle peut se faire de manière consciente ou inconsciente, elle peut être recherchée ou fuie. Elle peut aussi se rompre, lorsque le refus d'un héritage est si fort qu'il conduit au rejet des institutions par lesquelles il se transmet, ou encore lorsque celles-ci sont affaiblies, voire détruites, par la colonisation ou les guerres, par exemple. Néanmoins, le besoin, sinon le désir de transmettre demeure toujours au centre du lien entre les générations et les époques. Regard sur un Québec où la transmission se pose entre désir et refus.

Sommaire

La transmission au Québec : entre désir et refus 📖
Julie Perreault

L'horizon long de la transmission
Gilles Bibeau

Le sacrifice des cultures religieuses en éducation
Louis Rousseau et Georges Leroux

De la transmission naturelle
à la réappropriation de la culture
Table ronde avec Stacy Bossum et Alice Germain

Transmettre l'élan
Jean-Philippe Pleau

L'engagement social en héritage
Suzanne-G. Chartrand

Transmettre ce qui fait vivre. Rencontre avec Caroline Dawson
Emiliano Arpin-Simonetti

Artiste invitée : Nathalie Ampleman

À découvrir aussi

Édito

Garder audible l'espérance 📖
Catherine Caron

Débat

L'électrification au Québec : piège ou priorité ? 📖
Normand Mousseau et Éric Pineault

Grand entretien avec Lucie Lamarche

Près de 50 ans dans l'aventure du droit social

La Série sur les domaines émergents du droit

Le droit, un outil pour la transition écologique
Camille Cloutier

Aux frontières

Danaëlle : une liberté radicale
Jean-Lou David

Et retrouvez : le Carnet de Nathalie Plaat et la chronique poétique de Emné Nasereddine

Pour le temps des fêtes, offrez-vous du temps pour lire !

C'est l'autrice et psychologue Nathalie Plaat qui tient le Carnet dans nos pages cette année, dans lequel elle déploie une réflexion en quatre volets sur la famille, la filiation et la quête des origines. Si vous aimez sa prose, ne manquez pas les prochaines livraisons de sa chronique : abonnez-vous !

Vous pourriez en plus gagner un exemplaire dédicacé de son plus récent livre, Chroniques d'une main tendue, paru aux Éditions Somme toute (2023).

ABONNEZ-VOUS AVANT LE 15 DÉCEMBRE (9H) POUR PARTICIPER AU TIRAGE

Code promo : NOËL

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Dans la prochaine année, nos dossiers porteront sur des sujets aussi variés que la guerre et la paix, les arbres, la nation et les imaginaires politiques, ainsi que les nouvelles réalités amoureuses et familiales. Le tout, toujours avec la même rigueur et le même engagement solidaire qui caractérisent le travail de Relations.

Pour nous soutenir, la meilleure façon reste de s'abonner ou de vous réabonner !

Joyeuses fêtes 2023 !

Livre : Critique du « colonialisme vert »

12 décembre 2023, par Laurent Bonnefoy — ,
Un stimulant ouvrage collectif questionne les impasses des politiques de transition énergétique en Afrique du Nord. Ses chapitres successifs illustrent, études de cas à (…)

Un stimulant ouvrage collectif questionne les impasses des politiques de transition énergétique en Afrique du Nord. Ses chapitres successifs illustrent, études de cas à l'appui, combien le discours sur l'environnement est fréquemment corrélé à des logiques d'accaparement des terres et des ressources par les économies occidentales. Il se trouve alors à l'origine d'un véritable « colonialisme vert ».

Tiré d'Orient XXI.

L'unanimisme apparent des discours internationaux sur le dérèglement climatique et la nécessité d'y faire face occulte bien des enjeux. Il néglige notamment d'interroger les mécanismes de domination que les politiques de transition à l'œuvre préservent largement, voire réinventent. Depuis la COP 27, et au cours de la préparation de la COP 28 de Dubaï, la question de la justice climatique à travers la mise en place de mécanismes de compensation (liés aux dites « pertes et dommages ») pour les pays du Sud a pu être discutée, mais manque indéniablement d'ambition.

LES IMPENSÉS DE LA TRANSITION
À point nommé, l'intérêt de l'ouvrage collectif dirigé par Hamza Hamouchene, chercheur et militant rattaché au Transnational Institute, et Katie Sandwell, chargée de programme dans ce même centre basé à Londres, est d'éclairer les angles morts des politiques de transition climatique, apparemment généreuses, progressistes et « justes ». À travers neuf études de cas du Maroc au Soudan, les autrices et auteurs, quasiment tous issus des sociétés concernées, invitent en quelque sorte leur lectorat à penser contre lui-même, c'est-à-dire à considérer les limites de politiques dites « vertes » telles que développées en Afrique du Nord. Ils déploient ainsi une approche volontiers critique qui remet en question l'eurocentrisme de récits écologistes souvent simplificateurs.

Prendre au sérieux l'urgence de la justice climatique et souligner les effets pervers de la transition énergétique sur les sociétés de cette région du monde est un impératif autant moral que pratique. Les chapitres successifs de l'ouvrage illustrent en particulier combien les discours portés par les gouvernements et multinationales sur ces sujets servent aussi en réalité à entretenir, parfois même à relégitimer, la domination néocoloniale. Ils justifient par exemple en Algérie les logiques extractivistes de pillage des ressources naturelles aux dépens des populations, et en particulier des agriculteurs, tout en alimentant les politiques autoritaires qui servent surtout les intérêts des plus riches.

Un « orientalisme environnemental »

Le procès du « greenwashing » qui est mis en œuvre par les programmes d'énergies renouvelables, qu'ils soient solaires ou axés sur l'hydrogène, est ici fort convaincant. Les cas d'études s'appuient sur des données concrètes et incarnent un souci remarquable pour les expériences quotidiennes des « premiers concernés » : usagers des services publics de l'électricité au Soudan, anciens travailleurs d'une mine au Maroc ou militants œuvrant pour la justice. Par-delà ces cas individuels se dessinent des politiques climatiques marquées par un « orientalisme environnemental », c'est-à-dire la construction d'un environnement nord-africain perçu comme dégradé et vide qu'il conviendrait de corriger en l'exploitant convenablement. Cette logique, comme l'expliquent Hamza Hamouchene et Katie Sandwell dans leur introduction, sert à légitimer les structures de domination et de dépossession qui se trouvent toujours à l'œuvre dans les projets énergétiques. À cet égard, que l'énergie soit dite « verte » ne change rien à l'affaire. L'exemple le plus éloquent est celui de la Tunisie où la transition s'inscrit dans des logiques de privatisation faisant intervenir des capitaux étrangers qui accroissent la dépendance, sans réduire la consommation de CO2 ni les atteintes à l'environnement.

La réflexion transversale sur la justice climatique est ici stimulante dans la mesure où elle fait appel à des voix militantes actives dans les sociétés nord-africaines. Mais le discours qui a valeur de programme apparait parfois marqué par une certaine abstraction. On regrettera que la construction et l'isolation des bâtiments, essentielle aussi dans les pays où la climatisation se répand, soit ici ignorée. La question des aspirations variées des populations d'Afrique du Nord, et l'attrait exercé auprès d'un nombre significatif d'entre eux par des modèles de développement peu sobres, tel celui de Dubaï où se tient la COP 28, reste une aporie. L'enjeu dépasse certes l'ouvrage lui-même et vient interroger la nécessité, parallèlement à la justice, de construire un imaginaire écologiste réellement désirable pour toutes et tous.

Hamza Hamouchene et Katie Sandwell (dir.)
Face au colonialisme vert. Transition énergétique et justice climatique en Afrique du Nord
Syllepse/Transnational Institute, 2023
245 p.

Poly

12 décembre 2023, par Noisette, une sorcière comme les autres — , ,
Elles sont quatorze Nous sommes chacune. Elles ont reçu une balle Sans avoir le temps de réaliser, d'avoir mal. Nous, nous avons reçu insultes, gifles, Avec trop de temps (…)

Elles sont quatorze
Nous sommes chacune.
Elles ont reçu une balle
Sans avoir le temps de réaliser, d'avoir mal.

Nous, nous avons reçu insultes, gifles,
Avec trop de temps pour sentir le vide.
Paralysées par la peur ou mortes
C'est la main, c'est la balle.
C'est le mépris de la même sorte
Du père, du mari ou de l'amant jaloux qu'importe.
Mais surtout pas simple acte de malade.

Non la semence a été longtemps cultivée
La haine en est le fruit rouge sang.
La violence : cette sève goutant amèrement
Et le pouvoir : ces racines si entremêlées.
Et vous voulez par vos mains, par vos balles
Lentement ou rapidement
Sournoisement, subitement, ou violemment
Nous faire goûter ce mal ;
Implanté dans nos cœurs cette obéissance ?

Mais notre silence et notre consentement
À toutes fins et pour longtemps
Vous ne l'aurez
Et de la société et de nos vies
Déraciner, couper, brûler
À jamais cet arbre maudit.

Et avec nos bras, nos cœurs solidarité
Nos sifflets, notre ardeur solidarité
Nos clés, nos pieds
Riposter comme collectivité solidarité

Elles ont été quatorze
Nous serons toutes

11-12-89

Noisette, une sorcière comme les autres

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ᑕᐅᑐᒃᑕᕗᒃ Tautuktavuk (Sous nos yeux) sur la liste des 10 meilleurs longs métrages canadiens de 2023

12 décembre 2023, par Jonathan Frantz — , ,
MONTRÉAL le 6 décembre 2023 – Après avoir remporté la semaine dernière *le prix Rödspoven* au *Festival du film d'Umeå (UEFF)* en Suède, ainsi que *le prix Amplify Voices BIPOC (…)

MONTRÉAL le 6 décembre 2023 – Après avoir remporté la semaine dernière *le prix Rödspoven* au *Festival du film d'Umeå (UEFF)* en Suède, ainsi que *le prix Amplify Voices BIPOC & Canadian First Feature Award* présenté par Canada Goose au *Festival international du film de Toronto (TIFF)* en septembre 2023 et le *Sun Jury Award* au festival *ImagineNATIVE* en octobre 2023, le producteur *Jonathan Frantz* de *Kingulliit Productions* et d'*Isuma Productions*, en collaboration avec *Uvagut TV* et *Isuma
Distribution International*, a le plaisir d'annoncer que *TAUTUKTAVUK (SOUS NOS YEUX)*, coréalisé par *Lucy Tulugarjuk* (*Tia and Piujuq*, *One Day in the Life of Noah Piugattuk*, *Atanarjuat : la légende de l'homme rapide*) et *Carol Kunnuk* (*Welcome to my Qammaq*, *Being Prepared*, *Attagatuluk*), a été sélectionné dans la liste *Canada's Top Ten 2023*

<https://tiff.net/press/news/tiff-un...>

des 10 meilleurs films canadiens de l'année du *TIFF*.

« Avec tant de gratitude, d'appréciation, d'amour et de respect, merci
beaucoup du soutien continu - Uyarak !
», a déclaré *Lucy Tulugarjuk* en
recevant la nouvelle à Montréal.

*PREMIÈRE QUÉBÉCOISE + EN SALLE À MONTRÉAL*

*Isuma Productions*, *Isuma Distribution International* et *Kingulliit
Productions*, en collaboration avec *Cinema Politica, *présentent en *première
québécoise *le long métrage primé *TAUTUKTAVUK (SOUS NOS YEUX)*, coréalisé
par *Lucy Tulugarjuk* et *Carol Kunnuk*, comme film de clôture de la saison
d'automne de Cinema Politica Concordia* le lundi 11 décembre 2023 à 19h à
l'Université Concordia (salle H-110)*.

La première québécoise sera suivie d'une *séance de questions et réponses et d'une conversation avec Lucy Tulugarjuk* et la documentariste *Alanis Obomsawin* (*Incident at Restigouche, Kanehsatake : 270 Years of Resistance*, *Our People Will Be Healed*). La table ronde sera animée par l'artiste multidisciplinaire, cinéaste et conservateur d'art *Asinnajaq* ( *Upinnaqusittik*, *Three Thousand*). Tous les détails sont disponibles ici
<https://www.cinemapolitica.org/fr/s...>
.

Après sa première québécoise au Cinema Politica, *TAUTUKTAVUK (SOUS NOS
YEUX) **sortira en salle à Montréal le 12 janvier 2024*, avec des projections du film sous-titré en français et en anglais au *Cinéma Moderne*
.

Ce film inuit contemplatif, à la fois provocateur et subtilement intersectionnel, explore les points de convergence entre les mesures pandémiques, la violence domestique, la famille et les traumatismes intergénérationnels. Brouillant la frontière entre fiction et non-fiction,
après un événement traumatisant, Uyarak et sa sœur aînée Saqpinak entreprennent un difficile voyage de guérison qui leur rappelle l'importance de la communauté, de la culture et de la famille. *TAUTUKTAVUK (SOUS NOS YEUX)* explore les questions de violence domestique et de toxicomanie du point de vue de deux femmes inuites.

« *C'était l'occasion pour nous de créer quelque chose qui montrait la vie des femmes inuites comme on ne l'avait jamais fait auparavant. Nos mères n'avaient pas la possibilité de s'exprimer comme nous l'avons aujourd'hui.

Nous prenons toutes deux très au sérieux le fait que nous sommes des messagères de nos familles et de nos communautés, que c'est nous qui avons les outils pour réaliser des films de femmes parlant de leurs expériences - des outils pour faire évoluer certaines des terribles injustices dont nous sommes victimes.* » *— Lucy Tulugarjuk*

« *Je vois ce film comme un événement qui se déroule au présent, dans la vie des Inuits de deux communautés - moi à Igloolik et Lucy à Montréal. La Covid-19 a été très dure et a eu un impact sur beaucoup d'Inuits. Je suis très enthousiaste à propos de ce nouveau film et de l'opportunité de raconter une histoire sur notre réalité contemporaine avec des personnages
féminins forts dans le rôle principal. C'est ce qui m'inspire, de mettre en avant le point de vue des femmes, y compris la violence de genre et les femmes indigènes disparues et assassinées.*
» *— Carol Kunnuk*

*TAUTUKTAVUK (SOUS NOS YEUX)* met en scène *Lucy Tulugarjuk*, *Carol Kunnuk*,
*Benjamin Kunuk* (*Un jour dans la vie de Noah Piugattuk*,
*Searchers*) et *Madeline Ivalu* (*Angakusajaujuq - The Shaman's Apprentice*, *The Grizzlies*, *Atanarjuat : The Fast Runner*). Le scénario était écrit par *Lucy Tulugarjuk*, *Carol Kunnuk*, *Samuel Cohn-Cousineau* (*Tia and Piujuq*), *Gillian Robinson* (*The
Journals of Knud Rasmussen*) et *Norman Cohn* (*One Day in the Life of Noah
Piugattuk*, *Atanarjuat : The Fast Runner*).

Le film est produit par *Lucy Tulugarjuk* et *Jonathan Frantz* (*Angakusajaujuq
The Shaman's Apprentice*, *Edge of the Knife*, *One Day in the Life of
Noah Piugattuk*) et est produite par *Zacharias Kunuk* (*Angakusajaujuq -
The Shaman's Apprentice*, *One Day in the Life of Noah Piugattuk*, *Atanarjuat
: The Fast Runner*), *Mandeline Ivalu*, *Susan Avingaq* (*SOL*, *Tia et
Piujuq*) et *Norman Cohn*.

*TAUTUKTAVUK (SOUS NOS YEUX)* a été tourné pendant le COVID à Montréal, au
Québec, et à Igloolik, au Nunavut. Le film sortira en salle à l'hiver / au printemps 2024 et fera l'objet d'une tournée communautaire au printemps 2024. *TAUTUKTAVUK (SOUS NOS YEUX)* est distribué au Canada par *Isuma Distribution International* et *Uvagut TV* est le diffuseur canadien (non exclusif). Tous les droits disponibles à l'extérieur du Canada sont gérés par *Isuma Distribution International*.

*SYNOPSIS*

Après avoir vécu un évènement traumatisant à Igloolik (un hameau inuit du bassin Foxe, dans la région de Qikiqtaaluk au Nunavut), Uyarak quitte sa communauté et sa famille au Nunavut pour s'installer à Montréal. Lorsque la pandémie Covid-19 ferme l'Arctique canadien au reste du monde, Uyarak est encore plus séparée de son amie la plus proche, sa sœur aînée, Saqpinak.

Cette situation extrême brouille les frontières entre la vie fictive des sœurs et la vie non fictive des réalisatrices du film, *Lucy Tulugarjuk* et *Carol Kunnuk*, qui interprètent les sœurs.

Le film devient une série de vignettes sur le chagrin et la guérison - à la fois dans le récit dramatique basé sur des évènements réels et dans la réalité vécue par ces personnages et créateurs.

Uyarak ne se souvient pas d'une terrible nuit de violence domestique, mais Saqpinak, elle, s'en souvient. Par le biais d'appels Zoom, Uyarak lui parle de sa guérison après des années de traumatisme et d'abus, et de la façon dont les séances de conseil qu'elle suit, ainsi que d'autres reconnexions culturelles, l'aident à guérir.

Parallèlement, Saqpinak élève une famille et anime des émissions en direct sur sa communauté. Les choses sont difficiles à la maison - Saqpinak elle-même subit des violences domestiques, mais elle attend de pouvoir en parler à Uyarak lorsqu'elle pourra rentrer chez elle.

Lorsque les restrictions imposées par Covid-19 s'assouplissent, Uyarak peut enfin rentrer chez elle à Igloolik. De retour chez elle, elle entreprend un voyage de guérison plus approfondi en rendant visite à sa famille et aux aînés, en ville et sur le terrain. Uyarak et Saqpinak partagent d'autres histoires et se soutiennent mutuellement pendant le peu de temps qu'ils passent ensemble avant qu'Uyarak retourne à Montréal.

*Prononciation : Tao-tuk-ta-vuk Tautuktavuk (Sous nos yeux) : le "K” à la
fin signifie le point de vue de deux personnes*
*CRÉDITS*
AVEC
*Carol KUNNUK* - Saqpinak
*Lucy TULUGARJUK* - Uyarak
*Benjamin KUNUK* - Ben
*Mark TAQQAUGAQ* - Mark

RÉALISATRICES *Lucy TULUGARJUK / Carol KUNNUK*
PRODUCTEURS *Jonathan FRANTZ / Lucy TULUGARJUK*
DIRECTION ARTISTIQUE *Susan AVINGAQ*
DIRECTION PHOTO *Jonathan FRANTZ*
SCÉNARIO *Lucy TULUGARJUK / Carol KUNNUK / Gillian ROBINSON / Samuel
COHN-COUSINEAU*
MUSIQUE ORIGINALE *Beatrice DEER / LUCY TULUGARJUK / Mark WHEATON*
MONTAGE *Jeremiah HAYES*

82 Minutes
DCP – Dolby 5.1

Produit avec la participation du *Fonds des médias du Canada *et *Téléfilm
Canada*, avec l'assistance du *Gouvernement du Nunavut* et le *Nunavut Film
Development Corporation*, en collaboration avec *NITV/UvagutTV* et *Isuma
Distribution International*
<
*À PROPOS DES RÉALISATRICES*

*LUCY TULUGARJUK*

Lucy Tulugarjuk est une actrice reconnue, performeuse de la scène, et
directrice générale du réseau de télévision indépendant Nunavut Independent
Television Network (NITV), qui a fondé Uvagut TV, la première chaîne de
télévision entièrement dans la langue inuktitute. Elle est reconnue pour
ses performances dans de tels films que *Atanarjuat : la légende de l'homme
rapide* (2001), qui a remporté la Caméra d'Or à Cannes et le Meilleur film
aux prix Génie, et *Maïna* (2013). Elle était assistante réalisatrice sur
plusieurs films de Zacharias Kunuk. Elle est co-scénariste et réalisatrice
du long métrage pour enfants *Tia et Piujuq* (2018) qui a fait sa première
au Festival Carrousel des enfants à Rimouski, et qui a remporté le prix
Jean Malaurie au Festival du film canadien de Dieppe. Outre son travail
dans le domaine du cinéma et de la télévision, Lucy est une traductrice
d'inuktitut compétente. Originaire d'Igloolik, elle vit à Montréal.

*CAROL KUNNUK*

Carol Kunnuk travaille dans le domaine de la télévision et du cinéma
indépendants depuis plus de 25 ans, en tant que scénariste, cadreuse,
superviseure de production, assistante réalisatrice, actrice et monteuse. Elle
était impliquée dans plusieurs projets avec Arnait Video Productions, le
collectif vidéo des femmes d'Igloolik, incluant *Le jour avant le lendemain*
(2008) et *Uvanga* (2013), en plus de travailler sur plusieurs
longs-métrages d'Isuma en tant que directrice de production. Son travail
personnel inclut le documentaire expérimental *Attagutaluk*, et le court
métrage *Being Prepared*, produit par l'ONF. Carol réalise et produit
actuellement *Welcome to my Qammaq*, une émission de télévision
hebdomadaire diffusée en direct d'Igloolik sur Uvagut TV.

*À PROPOS D'ISUMA

*
Isuma, qui signifie "penser", est un collectif d'entreprises inuites basé
depuis 1990 à Igloolik, au Nunavut, avec un bureau à Montréal. Quatre
partenaires : Zacharias Kunuk, Paul Apak, Pauloosie Qulitalik et Norman
Cohn, se sont associés pour produire et distribuer des films indépendants
en langue inuit et des œuvres d'art médiatique d'un point de vue inuit,
mettant en scène des acteurs locaux qui recréent la vie inuite dans la
région d'Igloolik dans les années 1930 et 1940. En 2001, le *Festival de
Cannes* a reconnu l'action d'Isuma en décernant *le prix de la Caméra d'Or*
au premier film en langue inuit : *Atanarjuat - the Fast Runner*. Ce film a
été suivi par *The Journals of Knud Rasmussen* et *Before Tomorrow*. Ce fut
un moment décisif pour les cinéastes du Nord, qui ont désormais la
possibilité de raconter des histoires d'une manière différente. Isuma a une
façon de raconter des histoires dans un certain niveau de réalité - une
méthode authentique de raconter des histoires.
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Les héritiers (re)

12 décembre 2023, par Omar Haddadou — ,
Pauvres ils étaient. A la même tablée ils bectaient. Gorges déployées. De leurs rires à longueur d'année. La nuit, dans les bras de Morphée. A l'abri de toute pensée. (…)

Pauvres ils étaient.

A la même tablée ils bectaient.

Gorges déployées.

De leurs rires à longueur d'année.

La nuit, dans les bras de Morphée.

A l'abri de toute pensée.

Bonheur et Félicité.

Puisés dans la frugalité.
Cossus advenus (es).

Ils ne se parlent plus.

Se disputent l'héritage.
Echafaudent des Empires sur des nuages.

S'abreuvent de vengeance pourrie.

Contre les mains qui les ont nourris (es).

Les Héritiers ont la rancœur qui porte.

Quand la richesse frappe à leur porte.

Une mémoire traitresse.

Oublieuse de sa misère et sa détresse.

Les Héritiers cultivent la Hogra*.

Quand la fortune leur tombe sur les bras.

Se délectent du coup porté.

A la mouise et la vulnérabilité.
Les Héritiers jurent par la succession.

Ejectant la Dévotion.

Se forgent une postérité.

De Puissance et d'Inclémence affutées.

Les Héritiers font le deuil de la réalité.
Que le temps, ici-bas, nous est compté !

Texte et dessin : Omar HADDADOU Décembre 2023.

* Terme d'actualité très employé en Afrique du nord, en particulier en Algérie, et aujourd'hui en France, signifie : Oppression, humiliation, injustice.

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16,7% ou 12,7% sur cinq ans ? (Texte 5)

12 décembre 2023, par Yvan Perrier — , ,
Quand le premier ministre le premier ministre François Legault affirme que le gouvernement a déposé des offres qui représentent des augmentations moyennes de 16,7% sur cinq (…)

Quand le premier ministre le premier ministre François Legault affirme que le gouvernement a déposé des offres qui représentent des augmentations moyennes de 16,7% sur cinq ans, le chef de la CAQ mélange volontairement les données.

Il est vrai que l'offre globale, à la table centrale et aux tables sectorielles représente potentiellement des coûts allant jusqu'à 16,7 % de la masse salariale. Cependant, une bonne part de ce montant ne représente pas des augmentations de salaire. Le chiffre avancé mélange les augmentations de salaire générales (12,7 %), les quelques offres différenciées et les priorités du gouvernement en organisation du travail (2,5 %) ainsi que le forfaitaire unique versé à la signature (1,5 % non récurrent).

Le cadre financier publié en décembre 2022 n'est que très légèrement modifié par ce troisième dépôt.

023 2024 2025 2026 2027 TOTAL Paramètres salariaux
(augmentations générales)

4,3 % 2,3 % 2,1 % 2 % 2 % 12,7 %

Montant
forfaitaire
de 1000 $ 1000 $

1,5 % non récurrent

Priorités
gouvernementales
et mesures sectorielles 0,5 % 1 % 0,5 % 0,5 % 0,5 % 2,5 %

Augmentation de la masse
salariale selon le
gouvernement 16,7 %

Le gouvernement reconnaît qu'il offre des augmentations paramétriques, qui touchent l'ensemble des 600 000 travailleuses et travailleurs, de 12,7 %. Il affirme, cependant, que le 4 % de plus représente des augmentations différenciées qui font grimper la moyenne à 16,7 %. Dans les faits, de ce 4%, il n'y a qu'une très faible proportion de ce montant qui représente des augmentations de salaire pour les salari.é.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic. Le montant forfaitaire de 1000,00$ ne dure qu'un an et n'a aucunement pour effet d'augmenter les échelles salariales. Les priorités gouvernementales représentent souvent de l'ajout de personnel ou des ajouts d'heures de travail (ex. : l'ajout de 4 000 aides à la classe).

Les offres différenciées sur la table ne représentent que 160 M$ soit moins que l'équivalent de la moitié d'un point de pourcentage de la masse salariale (470 M$).

Conclusion

En scrutant les chiffres de plus près, nous en venons à comprendre qu'au moins 95 % des quelque 600 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et parapublic ne toucheront aucune augmentation différenciée et devraient donc se contenter de 12,7 % d'augmentation face à une inflation prévue de 18,1 % pour la durée de la convention collective.

4,3% (pour 2023-2024) + 2,3% (pour 2024-2025) + 2,1% (pour 2025-2026) + 2% (pour 2026-2027) + 2,)% (pour 2027-2028) = 12,7% pas plus !

Il y a des limites aux exagérations autour des chiffres.

Yvan Perrier

11 décembre 2023

17h15

yvan_perrier@hotmail.com

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Noël ! Noël ! Joyeux Noël à tous, Vraiment ?

12 décembre 2023, par Sergio de Rosemont — ,
Je suis assis devant mon thé, dans ce café sur la rue Masson. Et à cette approche de ce "Temps des Fêtes", je réfléchis. Et je réfléchis ! Et je réfléchis sur 2 réalités (…)

Je suis assis devant mon thé, dans ce café sur la rue Masson.
Et à cette approche de ce "Temps des Fêtes", je réfléchis.
Et je réfléchis !
Et je réfléchis sur 2 réalités totalement différentes.
La réalité d'ici au Québec versus celle de la Palestine où pour les palestiniens la vie de chaque jour équivaut à "Survivre en Enfer" où les démons ont remplacé leur fourche par le "Uzi Pistol Model B" (pistolet automatique israélien) assassin et le souffre par le phosphore blanc.

Pendant qu'ici on se demande comment on décora notre maison pour Noël, en Palestine, à Gaza une famille palestinienne se demande où réussiront-ils à se trouver un toit à se mettre sur leur tête.

Pendant qu'ici on se demande qu'est-ce qu'on servira au invités pour le réveillon, à Gaza une famille palestinienne se demande s'ils pourront manger au moins un repas cette semaine ?
Pendant qu'ici on se questionne sur quoi leur acheter comme cadeaux, à Gaza plusieurs gazaouis se demande, s'interrogent si leur famille sera encore en vie demain matin ou si elle aura été assassinée.

Pendant qu'ici au Québec on se demande quels jouets acheter pour Noël pour les enfants, à Gaza des parents craignent pour la vie de leurs enfants.

Pendant qu'ici qu'on se demande avec qui nous passerons Noël, à Gaza autour de 2 Millions de palestiniens se demandent s'ils seront encore vivant à la fin de la semaine ou auront été assassinées.

Pendant qu'à Tel Aviv ce gouvernement d'extrême-droite israélien se félicite pour sa barbarie, partout sur notre planète, des millions de juifs ne reconnaissent pas l'État d'Israël comme représentant de leur peuple.

Israël, un envahisseur colonisateur, voleur de territoire, agresseur qui prétend se défendre.
Trop souvent on perçoit sur les médias la question :
Est-ce qu'Israël a le droit de se défendre ?

Non, la question devrait être
Est-ce que le peuple palestinien a le droit de se défendre contre un envahisseur ?

Oui hélas, il y a bien des questions à se poser sur l'honnêteté d'Israël !

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Le conflit israélo-palestinien : un débat aussi redondant que faussé et usé à la corde

12 décembre 2023, par Jean-François Delisle — , , ,
On ne peut discuter du conflit israélo-palestinien sans que les passions ne s'enflamment de part et d'autre. Nous sommes en présence d'un sujet hypersensible qui fige les (…)

On ne peut discuter du conflit israélo-palestinien sans que les passions ne s'enflamment de part et d'autre. Nous sommes en présence d'un sujet hypersensible qui fige les positions des deux camps en présence, le pro-israélien d'une part et le propalestinien de l'autre. Le soutien inconditionnel de la direction américaine à l'État hébreu y contribue pour beaucoup. C'est aussi le cas de la plupart des classes politiques occidentales à divers degrés.

Même si des divisions apparaissent (enfin !) dans le camp du Parti démocrate aux États-Unis à ce sujet, la présidence américaine ne dévie pas de l'appui sans failles qu'elle a toujours apporté à Israël, comme en témoigne son récent véto au Conseil de sécurité à une résolution réclamant un cessez-le-feu à Gaza, et ce en dépit de nombre élevé de victimes civiles gazaouies provoqué par les bombardements aériens israéliens. De là à en conclure qu'une vie palestinienne vaut moins que son équivalent israélien...

Pour l'essentiel, la direction américaine suit la position du gouvernement de Tel-Aviv : la priorité va à l'élimination du Hamas même au détriment de la vie et de la sécurité des Gazaouis, et ce malgré des plaidoyers assez faiblards en faveur de "pauses humanitaires" et de "respect aussi poussé que possible de la population civile". C'est assez pareil du côté des autres gouvernements occidentaux en dépit d'une évidente émotion de plusieurs de leurs politiciens et politiciennes devant l'ampleur de la boucherie infligée par l'armée israélienne aux Gazaouis.

Tous et toutes invoquent pour justifier leur position pro-israélienne le "droit à l'autodéfense" du gouvernement israélien mais sans jamais faire référence à celui à la résistance des Palestiniens et Palestiniennes. Quand ces derniers l'exercent, il est immédiatement stigmatisé et qualifié de "terrorisme" (un terme passe-partout, à géométrie variable).
L'antijudaïsme qui a longtemps sévi dans plusieurs pays d'Occident et le fait que l'État d'Israël a été fondé par des Juifs européens pour la plupart, expliquent en bonne partie le soutien à Israël par les classes politiques occidentales. Il s'y ajoute aux États-Unis le grand nombre de Juifs et de Juives (dont tous ne sont pas sionistes, il importe de le préciser) et un puissant et très influent lobby sioniste dont fait partie un courant évangélique protestant qui vénère Israël pour des motifs religieux.

Par contraste, les Arabes en général et les Palestiniens en particulier sont implicitement considérés comme des peuples inférieurs en raison de leur culture politique. Aussi présente-t-on souvent le conflit israélo-palestinien comme une lutte ente la démocratie et le libéralisme présumés d'Israël d'un côté, et l'autoritarisme arabe de l'autre. On refuse de tenir compte du fait que les Juifs ont édifié leur État en 1947-1948 sur les ruines de l'ancienne Palestine arabe et qu'ils occupent la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis 1967 ni non plus qu'ils y poursuivent leur colonisation au mépris du droit à l'autodétermination du peuple palestinien et du droit international.

Sionistes et pro-israéliens font de l'urticaire quand les propalestiniens critiquent cette politique et que certains d'entre eux refusent d'adhérer au principe du "droit à l'existence" d'Israël. Il s'ensuit donc une pluie d'accusations à leur endroit, s'étendant de "l'antisémitisme" à la collusion intellectuelle avec le "terrorisme" palestinien. Il en résulte des polémiques hargneuses et brouillées.

Poser la question dans les termes adéquats s'impose donc. Fondamentalement, il s'agit d'un conflit territorial et politique, non d'une lutte entre le droit israélien et la violence palestinienne. Ce qu'on qualifie "d'antisémitisme" n'a rien à y voir. Évidemment, les anti-judaïques détestent Juifs et Israéliens confondus, mais les partisans et partisanes de la cause palestinienne ne sont pas tous anti-judaïques, loin de là.

On remarque aussi beaucoup de mauvaise foi (consciente ou non) chez plusieurs pro-israéliens. Ils dissimulent leur haine à l'égard des Palestiniens et Palestiniennes derrière les habituels alibis de "défense de la démocratie israélienne et de lutte contre l'antisémitisme". Ils sont trop hypocrites pour admettre qu'ils défendent avant tout le nationalisme israélien plutôt que le régime politique de ce pays.

Par bonheur, devant l'urgence de la situation, les "plaques tectoniques" partisanes face à ce conflit commencent à bouger. Plusieurs politiciens occidentaux veulent remettre à l'ordre du jour le projet d'une solution à deux États. La Maison-Blanche s'y ralliera-t-elle cette fois pour de vrai ? Les actions suivront-elles les belles paroles ? On le saura plus tard. Les opinions publiques occidentales deviennent aussi beaucoup plus critiques à l'endroit d'Israël, même aux États-Unis où un mouvement grandit en faveur de la cause palestinienne.
En politique comme en géologie, rien n'est fixé pour toujours.

Jean-François Delisle

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