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États-Unis - « Comment ce sionisme nourrit l’antisémitisme »

12 décembre 2023, par Dave Zirin — , ,
Est sans limite le cynisme de la résolution [House Resolution] 894 de la Chambre des représentants [datant du 5 décembre] « condamnant et dénonçant fermement la montée (…)

Est sans limite le cynisme de la résolution [House Resolution] 894 de la Chambre des représentants [datant du 5 décembre] « condamnant et dénonçant fermement la montée spectaculaire de l'antisémitisme aux Etats-Unis et dans le monde ». Proposée par deux républicains juifs, les représentants David Kustoff [élu du Tennessee] et Max Miller [Ohio], elle affirme que l'opinion officielle du Congrès américain est que « l'antisionisme est de l'antisémitisme ». Ce n'est pas sérieux, c'est inepte et c'est dangereux.

Tiré de A l'Encontre
6 décembre 2023

Par Dave Zirin

Le représentant démocrate Jerry Nadler [élu depuis 1992, New York], également juif, a répondu à la résolution HR 894 en déclarant : « Avec cette résolution, le GOP [Parti républicain] s'est montré fondamentalement peu sérieux dans sa lutte contre l'antisémitisme… ses auteurs ont soigneusement évité de mentionner les exemples flagrants d'antisémitisme provenant de leurs propres dirigeants… Par exemple, la résolution compare implicitement certains manifestants pacifiques [entre autres de Jewish Voice for Peace] aux émeutiers et insurgés du 6 janvier 2021 [assaut contre le Capitole]… Plus problématique, la résolution suggère que TOUT antisionisme – elle établit que tout antisionisme est de l'antisémitisme. C'est soit un manque de sérieux intellectuel, soit une inexactitude factuelle… les auteurs, s'ils connaissaient un tant soit peu l'histoire et la culture juives, devraient savoir que l'antisionisme juif n'était et n'est expressément PAS antisémite. »

Bravo à Jerry Nadler pour avoir dit la vérité face à cette absurdité orwellienne. Mais ce n'est pas suffisant. Ce projet de loi fait partie d'un processus plus large visant à faire en sorte que les gens ne se sentent pas en sécurité lorsqu'ils disent qu'ils s'opposent aux crimes de guerre d'Israël à Gaza. Si vous pensez que c'est une coïncidence que nous parvienne cette « résolution » (HR 894) alors que la trêve prend fin et qu'Israël étend sa campagne meurtrière dans le sud de Gaza, alors, comme dirait ma Bubbe [ma grand-mère, entre autres en yiddish], je possède un pont à Brooklyn qu'il faut acheter. Si vous pensez que la série d'articles parus cette semaine dans lesquels les forces de sécurité israéliennes publient de « nouvelles informations » sur les assassinats du Hamas du 7 octobre, juste au moment où les bombardements se répandent dans le sud de Gaza, est également une coïncidence, alors je pourrais peut-être vous offrir gratuitement le pont de Manhattan.

Ce projet de loi recevra le soutien quasi unanime des républicains antisémites et des sionistes chrétiens comme Mike Johnson [républicain, chrétien évangélique, climatodénialiste, élu finalement le 26 octobre 2023], président de la Chambre des représentants : soit ceux qui aiment Israël et détestent les Juifs. Il est honteux qu'un démocrate s'associe à ces gens, ou, dans le cas de Chuck Schumer [démocrate de New York, chef de la majorité au Sénat], qu'il leur tienne la main.

Mais ce n'est pas la seule raison de s'opposer à la HR 894. Nous devons nous opposer à la condamnation de l'antisionisme en tant qu'antisémitisme, car cela ne fera qu'alimenter la haine existante à l'encontre de la communauté juive, dont une grande partie a déjà peur. S'il est vrai, comme je l'ai écrit en octobre (dans The Nation, 31 octobre) et comme Jerry Nadler l'affirme, que l'antisionisme et l'antisémitisme ne doivent jamais être amalgamés, il est également vrai que ce type de défense maladroite et forcée d'Israël aide et encourage l'antisémitisme – un antisémitisme qui est ensuite exploité et instrumentalisé pour soutenir l'agenda guerrier de Benyamin Netanyahou.

Ce que Netanyahou, Jonathan Greenblatt [directeur] de l'Anti-Defamation League [1], et les diffuseurs d'Hollywood comme [l'actrice] Julianna Margulies défendent, c'est l'idée que les critiques et les protestations contre les politiques d'Israël sont intrinsèquement antisémites et doivent donc être réduites au silence par l'Etat. Leur logique menace de facto les Juifs du monde entier. Si le fait de s'opposer politiquement à Israël est considéré comme antisémite, alors pour les nouveaux venus dans ce courant il peut sembler logique qu'être juif, c'est être sioniste. Netanyahou a consacré sa vie à lier le sort de tous les Juifs au développement de l'Etat israélien. Il s'agit là d'un véritable antisémitisme : l'hypothèse selon laquelle être juif, c'est soutenir les crimes d'Israël. Pour être clair : toute personne qui tente de lier une religion vieille de 5000 ans à un projet colonial vieux de 150 ans est coupable d'antisémitisme. Ils font passer l'idée que ma famille, simplement en raison de sa religion, soutient les crimes de guerre à l'étranger et la répression des critiques à l'intérieur du pays.

Il est naïf de penser que cela n'entraînera pas un retour de manivelle contre les Juifs. Nous assistons déjà à un nombre croissant de protestations inquiétantes contre des institutions juives dans le monde entier. Si le GOP et de nombreux démocrates font passer l'idée qu'être juif implique de soutenir le sionisme et son agenda actuel, les conséquences retomberont sur les épaules des Juifs en dehors des frontières d'Israël. En tant que militants de gauche, nous devons nous opposer avec force à l'idée d'une culpabilité collective ou d'une punition collective des Juifs en raison des crimes d'Israël. Si Israël appliquait cette logique d'opposition à la culpabilité collective vis-à-vis des Palestiniens, des milliers d'enfants seraient en vie aujourd'hui.

Il n'est pas surprenant que le GOP soit insensible aux retombées de leurs déclarations. Leur base de droite constitue un creuset d'antisémitisme, et leur candidat à la présidence, Donald Trump, a rencontré des nazis avoués lorsqu'il était président (voir Politico du 12 juillet 2022). Netanyahou et Greenblatt ne s'en sont jamais souciés, car Trump a réservé la majeure partie de sa hargne violente aux « Juifs libéraux » [de gauche], un groupe que de nombreux sionistes tiennent également en grand mépris. A chaque attaque antijuive attisée par Trump – de Charlottesville [attaque de l'autoproclamé néonazi James Fields contre une manifestation antiracisme faisant un mort et 30 blessés en juin 2019] à Pittsburgh [attaque contre la Tree of Life synagogue en novembre 2018, par un antisémite connu] –, Netanyahou intervient pour remercier Trump et dire que c'est la preuve que les Juifs ont besoin de leur propre ethno-Etat pour se protéger. C'est le contraire qui est vrai. Ce dont les Juifs ont besoin, c'est d'une résistance massive de la gauche à l'antisémitisme. Cette résistance doit également être contre le sionisme et pour la libération de la Palestine. Si l'antisémitisme est « le socialisme des imbéciles », le sionisme est le judaïsme des réactionnaires.

En tant que militants de gauche, nous devons lutter contre toute trace d'antisémitisme dans nos rangs. Mais c'est à nous qu'il incombe de lutter contre ce fléau, et non à un Congrès qui tente d'étouffer les protestations et les dissensions. Chaque jour, j'entends parler de personnes dont l'emploi est menacé à cause de posts sur Instagram ou de cours magistraux [dans une université] enregistrés subrepticement. Le projet de loi HR 894 alimentera cette réaction étouffante. Nous devons dire non à la guerre contre Gaza et non au néo-maccarthysme éhonté [allusion à la renaissance d'une sorte de chasse aux sorcières qui renvoie à celle des années 1950 sous la houlette de Joseph McCarthy] visant à faire taire les critiques. En tant que Juifs, nous devons également être conscients que notre meilleur espoir contre l'antisémitisme réside dans la défaite de la double campagne israélienne visant à raser Gaza et à lier notre destin à ces crimes de guerre. (Article publié dans The Nation le 5 décembre 2023 ; traduction rédaction A l'Encontre)

Dave Zirin contribue régulièrement à l'hebdomadaire The Nation. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, entre autres A People's History of Sports in the United States : 250 Years of Politics, Protest, People, and Play, The New Press, 2008, The John Carlos Story : The Sports Moment That Changed the World, Haymarket Books, 2011, The Kaepernick Effect : Taking a Knee, Changing the World, The New Press, 2021.


[1] En novembre 2023, au milieu de la guerre entre Israël et le Hamas, l'Anti-Defamation League a qualifié d'« anti-Israël » les manifestations anti-guerre organisées par des groupes juifs tels que Jewish Voice for Peace et IfNotNow, les intégrant à une base de données documentant la montée de l'antisémitisme aux Etats-Unis. Jonathan Greenblatt a qualifié ces organisations juives de « groupes haineux » et a assimilé l'antisionisme à l'antisémitisme. (Réd.)

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Etats-Unis. Le président de l’UAW déclare que les travailleurs doivent « agir collectivement » pour gagner la guerre des classes

12 décembre 2023, par Jake Johnson — , ,
Avec trois accords historiques – encore à ratifier par les membres de l'United Auto Workers (UAW) – en main après six semaines de grève, l'UAW cherche à galvaniser le reste du (…)

Avec trois accords historiques – encore à ratifier par les membres de l'United Auto Workers (UAW) – en main après six semaines de grève, l'UAW cherche à galvaniser le reste du mouvement syndical états-unien en appelant les autres syndicats à aligner leurs échéances contractuelles sur celles de l'UAW. Cela donnerait aux travailleurs et travailleuses un maximum de poids à la table des négociations et la possibilité de faire grève ensemble, si nécessaire.

31 octobre 2023 Tiré de A l'encontre Etats-Unis, Syndicats

Par Jake Johnson

S'ils sont ratifiés par les membres de l'UAW, les contrats de quatre ans et demi conclus avec General Motors [1], Ford et Stellantis expireront le 30 avril 2028. Si les contrats venaient à expirer sans qu'un accord soit conclu avant cette date, l'UAW serait en mesure de faire grève lors de la Journée internationale des travailleurs, plus connue sous le nom de 1er Mai.

Dans un discours prononcé dimanche soir à Detroit, le président de l'UAW, Shawn Fain, a clairement indiqué que la date d'expiration d'avril 2028 avait été choisie de manière stratégique, dans le but de revigorer un mouvement syndical qui subit depuis des décennies les attaques coordonnées par les firmes et leurs alliés politiques.

« Le 1er Mai est né de la lutte intense menée par les travailleurs et travailleuses aux Etats-Unis pour obtenir la journée de huit heures. Cette lutte est tout aussi valable aujourd'hui qu'elle l'était en 1889 », a déclaré Shawn Fain. « Même si le 1er Mai a ses racines ici aux Etats-Unis [2], il est largement célébré par les travailleurs et travailleuses du monde entier. C'est plus qu'une simple journée de commémoration, c'est un appel à l'action. »

Selon Shawn Fain, l'alignement des dates d'expiration des contrats permettrait aux syndicats de « commencer à faire jouer collectivement leurs muscles ».

« Si nous voulons vraiment nous attaquer à la classe des milliardaires et reconstruire l'économie pour qu'elle commence à fonctionner au bénéfice du plus grand nombre et non de quelques-uns, il est important que nous ne nous contentions pas de faire grève, mais que nous fassions grève ensemble », a indiqué Shawn Fain, le premier président de l'UAW à être directement élu [en mars 2023] par les membres.

Après des mois de négociations contractuelles et six semaines de débrayages sélectifs et de piquets de grève, l'UAW a obtenu des accords à entériner avec General Motors, Ford et Stellantis qui sont les plus favorables que tous les contrats passés avec les Big Three depuis des décennies, après des années de baisse des salaires réels et d'augmentation des bénéfices des entreprises.

Dans le cadre de l'accord de principe conclu avec Ford – qui est similaire aux accords conclus avec les deux autres constructeurs automobiles – le salaire maximum des membres de l'UAW augmentera de plus de 30% pour atteindre plus de 40 dollars de l'heure et le salaire de départ passera à environ 28 dollars de l'heure, soit une augmentation de 68%, pendant toute la durée du contrat. L'UAW a évalué les gains de l'accord à plus de quatre fois ceux du contrat de 2019 avec Ford, contrat qui a récemment pris fin.

L'UAW a également obtenu le droit de grève pour les fermetures d'usines chez Ford et Stellantis, ainsi que des protections syndicales pour les travailleurs et travailleuses des usines de batteries électriques chez General Motors.

Ces victoires sont intervenues à la fin d'une année importante pour les syndicats. Aux Etats-Unis, plus de 450 000 salarié·e·s – des infirmières aux employés d'hôtels en passant par les acteurs – ont débrayé cette année pour obtenir de meilleurs salaires, prestations sociales et conditions de travail. D'autres travailleurs dans des secteurs critiques, notamment les pilotes de ligne, semblent prêts à se mettre en grève dans un avenir proche.

Bien que l'année 2023, pour ce qui est des grèves, ait été l'une des plus importantes de l'histoire récente, elle n'est pas comparable aux années 1970, lorsque plus d'un million de travailleurs et travailleuses se mettaient en grève chaque année. Aujourd'hui, le taux de syndicalisation n'a jamais été aussi bas (10,1%), alors que le soutien de l'opinion publique aux syndicats n'a jamais été aussi élevé depuis 1965.

Shawn Fain a déclaré qu'il espérait que les victoires de l'UAW dans les négociations contractuelles avec les puissants Big Three marqueraient « un tournant dans la guerre de classes qui fait rage dans ce pays depuis 40 ans », ajoutant que le syndicat visait des entreprises automobiles non syndiquées telles que Tesla, Toyota et Honda.

Selon Shawn Fain, « l'un de nos principaux objectifs à l'issue de cette victoire historique est de nous organiser comme nous ne l'avons jamais fait auparavant. Lorsque nous retournerons à la table des négociations en 2028, ce ne sera pas seulement avec les Big Three. Ce sera avec les Big Five ou Big Six. » (Article publié sur le site Common Dreams, le 30 octobre 2023 ; traduction rédaction A l'Encontre)


[1] Dans l'accord, encore à ratifier par les membres de l'UAW, General Motors a accepté une augmentation du salaire horaire de 25% sur la durée de l'accord, soit quatre ans, ainsi que l'indexation des salaires à l'inflation. Selon le Wall Street Journal du 30 octobre : « Le rétablissement des ajustements salariaux au coût de la vie – protection contre l'inflation intégrée dans le salaire horaire – n'était pas une option pour les entreprises lorsque les négociations ont commencé. » La direction de GM a accepté de verser des bonus aux retraités et aux veuves. Dans une vidéo diffusée lundi 30 octobre en fin de journée, Shawn Fain déclare : « Nous croyons vraiment que notre grève a permis de soutirer jusqu'au dernier centime à General Motors. » Le détail de l'accord est similaire à celui passé avec Ford. Voir à ce propos l'article publié sur ce site le 28 octobre. (Réd.)

[2] Le massacre de Haymarket Square, survenu à Chicago le 4 mai 1886, a été l'expression de la violence patronale face aux travailleurs et travailleuses luttant pour la journée de 8 heures, une lutte commencée dans les usines McCormick (machines agricoles), en grève depuis trois mois et où la direction utilisait les briseurs de grève. Le 1er mai 1886 avait été l'occasion d'une relance, par la Fédération américaine du travail (AFL), d'un mouvement de grève dans les principales villes du pays pour la journée de 8 heures. Cette date du 1er mai fut choisie car elle renvoyait à un moment particulier où dans plusieurs Etats américains de la côte Est partaient les contrats, les baux pour les loyers, etc. (Réd.)

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La fabrique des migrations : Les candidats au départ, des vaches à lait très prisées (2/4)

12 décembre 2023, par Brezh Malaba, Elizabeth BanyiTabi, Emmanuel Mutaizibwa, Ngina Kirori, Theophilus Abbah, Zam Magazine — ,
Qu'est-ce qui pousse des milliers d'Africain·es à s'exiler alors que les dangers de la route sont connus, tout comme les terribles conditions de vie dans certains pays « (…)

Qu'est-ce qui pousse des milliers d'Africain·es à s'exiler alors que les dangers de la route sont connus, tout comme les terribles conditions de vie dans certains pays « d'accueil » ? Dans cette série du magazine ZAM déclinée en quatre épisodes, cinq journalistes décryptent les mécanismes de la migration. Ce deuxième épisode s'intéresse au « business » de l'exil.

Tiré d'Afrique XXI. Cet article a été publié en anglais dans le cadre d'une enquête transnationale menée par une équipe de journalistes dans cinq pays africains en partenariat avec le magazine ZAM, et intitulée « Migration is not the West's problem, it is Africa's » (« La migration n'est pas le problème de l'Occident, c'est celui de l'Afrique »). Cette enquête s'intéresse aux raisons qui poussent de nombreux Africains à prendre la route de l'exil pour l'Europe, le Golfe ou l'Amérique. L'équipe d'enquêteurs et d'enquêtrices est composée de : Emmanuel Mutaizibwa (Ouganda), Elizabeth BanyiTabi (Cameroun), Ngina Kirori (Kenya), Theophilus Abbah (Nigeria) et Brezh Malaba (Zimbabwe). L'ensemble a été coordonné et édité par Evelyn Groenink, rédactrice en chef des enquêtes de ZAM.

En partenariat avec ZAM Magazine, Afrique XXI publie l'intégralité de cette série. Article traduit de l'anglais par Jade Haméon.


« Il peut prier pour votre visa », promet l'apôtre Goodwin, du haut de sa tribune dans le centre évangélique Zoe Ministries, situé sur les rives du lac Victoria, juste à côté de Kampala, la capitale ougandaise. « Beaucoup ont déjà été aidés. Ils ont voyagé, ils travaillent aux États-Unis. Vous n'avez qu'à apporter des offrandes et il fera des miracles pour vous. »

Les milliers de personnes rassemblées ici en ce mardi soir attendent que le « prophète » Elvis Mbonye, qui porte une robe blanche et des oreillettes, et dont les miracles de prospérité découleraient de sa connexion directe avec Dieu, accomplisse précisément cette tâche. Avec impatience, ils écrivent leurs prières et les placent, avec des billets de banque, dans des enveloppes qu'ils remettent ensuite à des disciples de passage. Dans cette congrégation de la classe moyenne, les « bénédictions » ne sont pas données : les billets de bronze coûtent l'équivalent de 85 dollars (79 euros), les billets d'argent 185 dollars, les billets d'or 210 dollars et les billets de platine 275 dollars.

Les fidèles hurlent et applaudissent lorsque le prophète monte sur scène, lève les yeux au ciel et commence à prier. « J'y crois ! », déclare avec ferveur une jeune femme à côté du reporter de ZAM, Emmanuel Mutaizibwa. Son nom est Grace Zawedde. « Je crois que je vais pouvoir aller aux États-Unis. » Ses yeux brillent.

Un autre mardi, quelques mois plus tard, une femme monte sur scène pour affirmer que les offrandes qu'elle a déposées aux pieds du prophète (qui, selon le site Religion Unplugged, pèserait aujourd'hui 115 millions de dollars) ont porté leurs fruits. Non seulement son visa a été avancé de dix mois, juste à temps pour qu'elle puisse s'envoler vers l'Amérique, affirme-t-elle, mais elle a aussi immédiatement trouvé un emploi. Au milieu des acclamations qui fusent, personne ne lui demande ce qu'elle fait alors à Kampala.

Suicide suspect à Douala

À Douala, au Cameroun, deux jeunes femmes viennent de rentrer, traumatisées et sans le sou. Elles racontent à Elizabeth BanyiTabi, membre de l'équipe de ZAM, que l'homme qui leur avait promis un voyage aux États-Unis les a abandonnées à Lagos, au Nigeria. Elles ont eu beaucoup de mal à revenir, disent-elles en pleurant. Elles indiquent avoir fait confiance à l'homme parce qu'il était bien habillé, bien soigné, et qu'il s'exprimait bien. Il leur avait dit qu'il était médecin aux États-Unis et qu'il voulait vraiment les aider à avoir un avenir meilleur. Elles lui avaient versé, chacune, un acompte de 1 million de francs CFA, soit environ 1 523 euros, pour obtenir le visa promis.

Quelques semaines plus tard, un scandale éclate à Douala. Le vice-consul de France, Christian Hué, est retrouvé pendu dans une chambre de sa villa : un suicide, apparemment, alors que l'on évoque une affaire de faux visas. Des sources officieuses ont indiqué aux médias locaux que M. Hué avait illégalement délivré près de 500 visas Schengen (Union européenne) après avoir subi un « chantage à l'information sensible » de la part d'un homme d'affaires camerounais « qui a des antécédents de fraude ». L'homme a été arrêté le 13 septembre 2023 à l'aéroport de Douala, à son retour de France : il est accusé d'avoir facturé à ses clients 6 000 dollars par visa, ce qui lui aurait rapporté près de 3 millions de dollars. Les médias ont établi un lien entre cet homme et des cercles influents, proches du gouvernement, ainsi qu'avec le groupe français Bolloré, très présent au Cameroun. Mais il a été libéré peu après son arrestation.

Ni la police ni le consulat français n'ont commenté l'affaire jusqu'à présent, mais la délivrance de visas pour la France au Cameroun, déjà en baisse après une série de manifestations anti-françaises dans la région, semble s'être tarie. « Les derniers événements n'ont pas arrangé la situation », confirme à Elizabeth BanyiTabi un diplomate français qui a requis l'anonymat.

Des complices haut placés

Des personnes bien informées, des fonctionnaires ou encore des agents d'organisations travaillant pour les migrants et les réfugiés ont bénéficié de la lucrative exploitation financière des candidats à l'exil. Un rapport de 2023 du Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes du département d'État américain mentionne « la corruption et la complicité des fonctionnaires dans les crimes de traite » comme des « préoccupations importantes » au Cameroun, tandis qu'une enquête récente du projet Museba a révélé l'implication de fonctionnaires de l'État camerounais et d'agents du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) dans une escroquerie consistant à vendre de faux papiers de réfugiés à des candidats à l'émigration.

Au Nigeria, un rapport publié en 2023 par le même bureau du département d'État américain signale l'implication de responsables de la sécurité et du personnel gouvernemental dans le trafic de migrants dans les camps de réfugiés. Un migrant renvoyé au Nigeria par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) après avoir échoué dans sa traversée du Sahel a indiqué au journaliste de ZAM Theophilus Abbah que le personnel de l'OIM avait aidé certains de ses compagnons d'infortune « à essayer à nouveau ». Interrogée sur cette accusation, l'OIM au Nigeria n'a pas répondu.

L'enquête de ZAM a mis au jour la complicité des autorités dans le trafic de migrants en Ouganda également. « Ces filles sont protégées en haut lieu », assure un fonctionnaire de l'immigration à un travailleur des droits de l'homme à propos d'une rangée de jeunes femmes à l'aéroport qui espèrent se rendre en Arabie saoudite (voir l'épisode 1). Un rapport publié en 2020 par l'Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée indique que « les tentatives de lutte contre la traite des êtres humains à partir de l'Ouganda sont sapées par des liens corrompus entre de fausses agences de recrutement (de travailleurs du Golfe) et des personnes occupant des postes de pouvoir ».

Emmanuel Mutaizibwa, de ZAM, rapporte en outre l'existence d'une « planque » dans le district de Busia, juste après la frontière kényane, où les femmes ougandaises passent au Kenya pour se rendre dans le Golfe. « Un homme a pris nos passeports et 15 000 shillings [92 dollars, NDLR]. Nous avons ensuite été transportées sur des motos. Une fois la frontière franchie, quelqu'un nous a rendu nos passeports, tamponnés », raconte une jeune femme qui a fait le voyage.

La passivité des autorités

L'Ouganda gère officiellement un « programme stratégique d'externalisation de la main-d'œuvre » qui vise à « faciliter le recrutement (légal) des travailleurs migrants ougandais pour leur offrir des opportunités d'emploi décent et promouvoir la protection de leurs droits et de leur bien-être dans les pays de destination ». L'accord bilatéral d'exportation de main-d'œuvre avec l'Arabie saoudite a été officiellement suspendu en décembre 2022 à la suite de plaintes pour mauvais traitements et torture, mais les modalités pratiques de cette suspension, contre laquelle de nombreuses agences de recrutement ont protesté, font toujours l'objet d'un débat. En attendant, la majeure partie du trafic vers les pays du Golfe semble se poursuivre par des voies clandestines.

Au Kenya, un représentant du gouvernement a déclaré à Ngina Kirori, journaliste de ZAM, que les femmes migrantes devraient « simplement suivre le protocole conseillé » et ne pas faire appel à des agences de recrutement « malhonnêtes ». Mais, dans la pratique, la nuance est ténue, et le gouvernement n'a pas pris de mesures contre les agences considérées comme « malhonnêtes ». Un militant des droits civiques, qui a demandé à rester anonyme, critique cette attitude : « Lorsqu'il a été prouvé que toutes les procédures avaient été suivies (par les femmes), les mauvais traitements ont quand même été infligés. »

Le département d'État américain a signalé qu'au Kenya, en 2022, des syndicats de passeurs « se sont entendus avec divers services de police et d'immigration, notamment aux postes de contrôle frontaliers et dans les aéroports, pour transporter des victimes de la traite », ce qui a suscité « des inquiétudes sérieuses et persistantes quant à la complicité des agents publics dans les crimes de traite, entravant à la fois les efforts de répression et l'identification des victimes », ajoutant que « le gouvernement n'a fait état d'aucune mesure d'application de la loi à l'encontre des agents publics présumés complices ».

La manne des transferts de fonds

Les rapports sur la lutte contre la traite des êtres humains, comme ceux cités ci-dessus, font régulièrement référence aux migrants en tant que « victimes », tout en négligeant de mentionner qu'ils paient presque toujours leur transport eux-mêmes, souvent avec les économies de toute leur famille – et y compris les pots-de-vin nécessaires pour soudoyer les fonctionnaires corrompus. Selon l'ONG Migrant Rights, les agences de recrutement de main-d'œuvre tournées vers les États du Golfe demandent entre 600 et 2 200 dollars par personne aux candidats à l'émigration en Ouganda.

Les frais facturés par les agences au Kenya varieraient entre 300 et 1 200 dollars, en fonction de l'agence et du pays du Golfe concerné. Selon les statistiques gouvernementales, 80 000 Kényans et 87 000 Ougandais se sont rendus dans les pays du Golfe et au Moyen-Orient en 2022, ce qui signifie que, selon l'estimation la plus basse, environ 76 millions de dollars ont été versés par les migrants aux agences de placement cette année-là.

Les transferts de fonds constituent une source de revenus encore plus importante et plus directe pour les États. Selon des chiffres récents, les travailleurs migrants ont envoyé 187 millions de dollars à l'économie kényane depuis l'Arabie saoudite au cours des huit premiers mois de 2022. Au total, les transferts de fonds de la diaspora vers le pays se sont élevés à plus de 4 milliards de dollars, tandis que les transferts de fonds des Ougandais depuis l'étranger se sont élevés à 1,1 milliard de dollars en 2022. Le Cameroun, beaucoup plus petit (17 millions d'habitants, contre 45 millions en Ouganda et 53 millions au Kenya), a reçu près de 300 millions de dollars en 2021, tandis que le Zimbabwe, dont le nombre d'habitants est similaire à celui du Cameroun, mais dont beaucoup plus de citoyens résident à l'étranger, reçoit environ 2 milliards de dollars par an. Les envois de fonds vers le grand marché nigérian avoisinent les 20 milliards de dollars par an.

Selon les estimations des Nations unies, le total des envois de fonds de la diaspora vers l'Afrique s'élève à 91 milliards de dollars par an, soit à peu près le PIB du Kenya, trois fois celui du Zimbabwe et plus de deux fois ceux de l'Ouganda et du Cameroun. (Seul le PIB du Nigeria est beaucoup plus important, avec 440 milliards de dollars, bien qu'il soit en chute libre depuis une dizaine d'années).

Ces chiffres soulèvent une question cruciale : n'est-il pas beaucoup plus rentable pour les gouvernements africains de voir leurs citoyens prendre la route de l'exil plutôt que de leur fournir des emplois et des services publics sur place ? Interrogée par Ngina Kirori sur l'engagement du gouvernement à créer de meilleures conditions de travail au Kenya, où six personnes interrogées sur dix ont l'intention de voyager parce qu'« il n'y a tout simplement pas de perspectives ici », Roseline Njogu, secrétaire permanente aux Affaires étrangères, a répondu que cette question « devrait être posée aux services compétents ». L'Autorité nationale pour l'emploi n'a quant à elle pas répondu à ses questions.

Les passeports, une machine à cash

Les frais de passeport sont une autre source de profit pour les pays que des dizaines de milliers de personnes s'empressent de quitter. Selon le greffier général du Zimbabwe, le pays délivre 5 000 passeports par jour à un tarif de 120 dollars américains chacun, ce qui représente un chiffre d'affaires quotidien de 600 000 dollars. Au Cameroun, les passeports sont encore plus chers (180 dollars), alors que la production s'élevait à 1 500 passeports par jour en 2021, pour un chiffre d'affaires de 270 000 dollars par jour. En Ouganda, les passeports sont délivrés à raison de 2 000 par jour au prix de 67 dollars, ce qui rapporte à l'État 134 000 dollars par jour. Au Kenya, la production quotidienne de passeports est récemment passée de 1 500 à 5 000 au prix de 31 dollars, ce qui représente 155 000 dollars par jour. Au Nigeria, enfin, les passeports coûtent 30 dollars et sont délivrés au rythme de 5 000 par jour, mais le gouvernement a récemment annoncé qu'il passerait à 24 000 par jour pour faire face à la forte augmentation de la demande.

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Imposer le bâillon est antidémocratique et empêche la correction des erreurs du projet de loi 15

11 décembre 2023, par Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) — , ,
_Montréal, le 8 décembre 2023. _La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (Table) dénonce l'usage du bâillon pour cesser l'étude du projet (…)

_Montréal, le 8 décembre 2023. _La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (Table) dénonce l'usage du bâillon pour cesser l'étude du projet de loi 15.

Le gouvernement profite de sa super majorité parlementaire pour imposer sa vision, non
seulement aux membres des partis d'opposition, mais aussi à la population et aux organisations communautaires et syndicales. Conséquemment, il brime le droit à la santé.

Rappelons que c'est toute la LSSSS qui sera remplacée par un projet de loi dont plusieurs centaines d'articles et d'amendements n'auront pas été étudiés, sans compter que les nombreuses erreurs de parcours n'auront pas été corrigées, faute d'occasion pour y revenir.

« Hier encore, le ministre a refusé de revenir sur l'adoption des articles no 435 à no 450 en répétant que le processus « d'agrément aux fins de financement » ne s'appliquerait qu'aux 36 maisons de soins palliatifs, et non à tous les organismes communautaires signataires
d'ententes de service, comme la Table le lit dans le PL15. Si l'application était si limitée, pourquoi cela n'est pas en toutes lettres dans le PL15 ?
» questionne Stéphanie Vallée, présidente de la Table.

Rappelons que ces articles (voir annexe) ont été adoptés le 4 octobre sans que la Table ne soit avisée et encore moins consultée, alors qu'ils concernent directement les 3000 organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS) qu'elle rejoint. La Table a transmis une lettre demandant à la Commission de reconsidérer leur adoption, [1] car ils rendaient l'obtention d'un financement par entente de services conditionnelle à l'obtention d'un agrément. La Table maintient que ces articles
compromettent l'autonomie de l'ensemble des OCASSS, puisque ceux qui seront dans l'obligation d'aller vers cette forme de financement auront ensuite bien du mal à démontrer qu'ils sont autonomes et qu'ils répondent aux critères du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) pour recevoir du financement à la mission globale.

« Contrairement à ce que semble penser le ministre, nous avons très bien compris les conséquences de ces articles. Sils ne s'appliquaient qu'aux maisons de soins palliatifs cela signifierait que les ententes de services leurs sont exclusivement destinés, ce qui n'est assurément pas l'intention du ministre. L'exemple des articles touchant les OCASSS
n'est certainement pas le seul illustrant qu'il était impératif de poursuivre l'analyse du PL15 au-delà du 8 décembre, et surtout, l'importance de ne pas bousculer le processus démocratique en invoquant le bâillon
» de dire Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table.

En imposant le bâillon sur le PL15 le gouvernement pose un grave geste antidémocratique.

SOURCE Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et
bénévoles (TRPOCB), Mercédez Roberge, coordonnatrice,
coordination@trpocb.org ;

À propos

Fondée en 1995, la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [2] (TRPOCB) est formée de 44 regroupements nationaux [3], rejoignant plus de 3 000 groupes communautaires autonomes à travers le Québec. Ce sont, par exemple, des maisons de jeunes, des centres de femmes, des cuisines collectives, des maisons d'hébergement, des groupes d'entraide, des centres communautaires, des groupes qui
luttent contre des injustices ayant des répercussions sur la santé.

Ceux-ci représentent les ¾ des organismes communautaires autonomes du Québec. Ceux-ci abordent la santé et les services sociaux sous différentes perspectives (femmes, jeunes, hébergement, famille, personnes handicapées, communautés ethnoculturelles, sécurité alimentaire, santé mentale, violence, périnatalité, toxicomanie, etc.).

* Stéphanie Vallée est présidente de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles. Elle est également co-coordonnatrice de L'R des centres de femmes du Québec [4].
* Mercédez Roberge est coordonnatrice de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [5].

Annexe pour comprendre les interrelations entre les articles soulevés dans
le communiqué :

Premièrement, les articles 445, 446 et 450 du PL15 reprennent le texte de l'article 108 de la LSSSS, soit l'article qui permet de conclure des ententes de services :

PL15 art. 445.

« Santé Québec peut conclure avec une personne ou un groupement une entente à l'une ou l'autre des fins suivantes :

1° la fourniture, pour le compte d'un établissement de Santé Québec, de certains services de santé ou services sociaux requis par un usager de cet établissement ;

2° la prestation ou l'échange de services professionnels en matière de services de santé ou de services sociaux.

Elle peut également conclure avec un établissement privé une entente concernant l'acquisition ainsi que la préparation et la distribution automatisées de médicaments. »

PL15 art. 446.

« Santé Québec peut conclure avec un organisme communautaire qui a reçu une allocation financière en application de l'article 435 une entente en vue d'assurer la prestation de tout ou partie des services de santé ou des services sociaux requis par la clientèle de l'organisme. »

PL15 art. 450.

« Lorsque la personne ou le groupement avec lequel Santé Québec a conclu une entente visée à l'article 445 est un organisme communautaire, l'entente doit respecter les orientations, les politiques et les approches que se donne l'organisme communautaire. »

Pour rappel, l'article 108 de la LSSSS actuelle se lit ainsi (soit clairement le contenu des articles 445, 446 et 450 du PL15

LSSSS art. 108.

« Un établissement peut conclure avec un autre établissement, un organisme ou toute autre personne, une entente pour l'une ou l'autre des fins suivantes :
1° la dispensation, pour le compte de cet établissement, de certains services de santé ou services sociaux requis par un usager de cet établissement ;
2° la prestation ou l'échange de services professionnels en matière de services de santé ou de services sociaux.
» (…)

« Dans le cas d'une entente conclue entre un établissement et un organisme communautaire visé au titre II de la présente partie, celle-ci doit respecter les orientations, les politiques et les approches que se donne l'organisme communautaire. »

Deuxièmement, les articles 435 et 436 dans la section « AGRÉMENTS AUX
FINS DE FINANCEMENT » du PL15 disent que pour avoir une entente de service
il faut détenir un agrément :

PL15 art. 435.

« Santé Québec peut accorder une allocation financière à un organisme communautaire afin de lui permettre d'obtenir auprès d'un établissement, par entente conclue en application des dispositions de l'article 446, tout ou partie des services de santé ou des services
sociaux requis par la clientèle de l'organisme ou d'offrir certains de ces services.
»

PL15 art. 436.

« Seul l'organisme communautaire titulaire d'un agrément délivré en vertu du présent chapitre peut recevoir une allocation financière visée à l'article 435. »

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« Une journée sombre pour la démocratie et le droit à la santé »

11 décembre 2023, par Table régionale des organismes communautaires en santé et services sociaux, Centre-du-Québec/Mauricie (TROCCQM) — , ,
Centre-du-Québec, Mauricie, 8 décembre 2023 – La Table régionale des organismes communautaires en santé et services sociaux du Centre-du-Québec/Mauricie, déplore l'adoption (…)

Centre-du-Québec, Mauricie, 8 décembre 2023 – La Table régionale des organismes
communautaires en santé et services sociaux du Centre-du-Québec/Mauricie, déplore
l'adoption sous bâillon du Projet de réforme de la santé du ministre Dubé (PL15).

« Depuis le début le processus est antidémocratique, voire autoritaire et dogmatique.
Notre regroupement national, à l'instar de nombreux autres intervenants de la société,
s'est vu refuser la prise de parole lors des consultations s'étant déroulées sur une période
de 6 jours seulement. On nous a même répondu qu'on n'avait pas le temps de nous
entendre », s'indigne Philippe Kubisiak, directeur de la Maison des jeunes de St-Cyrille-de-Wendover et co-président de la TROCCQM.

Avec ses 1180 articles et des centaines d'amendements, ce projet est l'une des plus
importantes réformes législatives de l'histoire du Québec. « Il remet en cause l'universalité
des soins et accélère l'effritement de notre filet social. Il pave la voie à la privatisation et
menace l'autonomie des groupes communautaires en voulant nous instrumentaliser »,
surenchérit France Marquis, directrice de l'Association des cardiaques de la Mauricie et
co-présidente de la TROCCQM.

« Le gouvernement a la responsabilité de protéger notre droit à la santé et de défendre la
démocratie en permettant un véritable débat sur son projet de réforme », conclut
Sébastien Bois, conseiller en mobilisation.

Table régionale des organismes communautaires en santé et services sociaux, Centre-du-Québec/Mauricie (TROCCQM)

À propos de la TROC CQM :
La TROC CQM regroupe plus de 217 organismes communautaires autonomes en santé et
services sociaux du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Elle a pour mission
d'accompagner, représenter, promouvoir et défendre les intérêts de ses groupes.

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La troisième offre salariale et les exagérations outrancières[1] de François Legault (Texte 4)

11 décembre 2023, par Yvan Perrier — , ,
Quand le premier ministre du Québec, François Legault, déclare : « On est rendus à 16,7% sur une masse salariale de 60 milliards », il charrie outrancièrement et voici (…)

Quand le premier ministre du Québec, François Legault, déclare : « On est rendus à 16,7% sur une masse salariale de 60 milliards », il charrie outrancièrement et voici pourquoi.

Lorsque François Legault et Sonia LeBel affirment qu'un pour cent d'augmentation coûte au gouvernement 600 millions de dollars, c'est comme si ces deux membres incontournables du gouvernement caquiste incluaient les médecins, les cadres, les agents de la Sûreté du Québec (SQ) et les député.e.s. Sur les 60 milliards de la masse salariale du gouvernement du Québec, seulement 46,8 milliards visent les quelque 600 000 personnes salarié.e.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic. Un pour cent (1%) c'est donc 468 millions de dollars. Sur ce montant, 47 millions retournent au ministère des Finances directement en impôt sur le revenu.

Dans les anciennes négociations, le gouvernement se plaisait à rappeler que les salaires représentaient 60 % des dépenses de l'État. Cet argument n'est pas utilisé cette fois-ci. Pourquoi ? Probablement en raison du fait que la modération salariale des dernières années commence à apparaître dans les données du Conseil du trésor. En effet, la rémunération des employées et des employés de l'État représente une part de moins en moins importante des dépenses publiques. Si elle représentait 57,6 % des dépenses de programmes en 2014, dont uniquement 43,1 % pour les salarié.e.s syndiqués, son poids a fondu à 52,4 % (40,5 % pour les syndiqué.e.s) cette année. Pour une « entreprise de service » comme le gouvernement, l'effacement progressif de la main-d'œuvre soulève nécessairement des questions sur sa capacité de rendre des services à la population qu'il prétend desservir.

Conclusion

Il ne faut surtout donc pas oublier que lorsqu'il est question de pourcentage et de milliards d'augmentations ceux-ci ne sont pas tous dirigés uniquement vers les salarié.e.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic. Il y en a aussi pour la création de nouveaux postes, comme les 4000 aides à la classe que le gouvernement veut imposer à la FSE-CSQ et à la FAE dans le cadre de la présente ronde de négociation. Il y a aussi les hausses de salaire qu'il veut accorder, sans tambour ni trompette, à une minorité déjà fort bien rémunérée comme les cadres, les juges, les policières et les policiers de la Sûreté du Québec et bien entendu les député.e.s de l'Assemblée nationale. Pour une étude échelonnée dans le temps sur le sujet de la rémunération dans les secteurs public et parapublic nous vous référons aux sept articles suivants que nous avons publiés, au fil des ans, dans Presse-toi à gauche !

https://www.pressegauche.org/Negociation-dans-les-secteurs-public-et-parapublic-58499. Consulté le 10 décembre 2023.

https://www.pressegauche.org/Des-conditions-salariales-sous-pressions-depuis-35-ans. Consulté le 10 décembre 2023.

https://www.pressegauche.org/D-une-illusion-a-l-autre. Consulté le 10 décembre 2023.

https://www.pressegauche.org/Des-augmentations-salariales-fameliques-et-l-apparition-subite-de-surplus. Consulté le 10 décembre 2023.

https://www.pressegauche.org/La-face-cachee-de-la-remuneration-reelle-des-salarieEs-syndiqueEs-dans-les. Consulté le 10 décembre 2023.

https://www.pressegauche.org/La-part-des-depenses-des-employeEs-syndiqueEs-des-secteurs-public-et-parapublic. Consulté le 10 décembre 2023.

https://www.pressegauche.org/Augmentations-salariales-parametriques-1-dans-les-secteurs-public-et-parapublic. Consulté le 10 décembre 2023.

Yvan Perrier

10 décembre 2023

20h30

yvan_perrier@hotmail.com

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Négociation dans les secteurs public et parapublic

7 décembre 2023, par Yvan Perrier — , ,
Dans la présente ronde de négociation dans les secteurs public et parapublic nous assistons par moment à une véritable offensive idéologique verbale du côté du gouvernement (…)

Dans la présente ronde de négociation dans les secteurs public et parapublic nous assistons par moment à une véritable offensive idéologique verbale du côté du gouvernement caquiste autour des chiffres. La cagnotte totale avancée est énorme, considérable même. À un certain point, il peut même être question d'un montant pharaonique ( « 9 milliards récurrents, à terme »). Mais quand on regarde les choses d'un peu plus près, cette somme colossale à première vue vaut fort peu de choses pour la personne qui touchera à la fin sa part, sa toute petite part.

Le milliard du Conseil du trésor

Dans un communiqué rendu public le 6 décembre 2023 par le cabinet de la ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor il est mentionné ceci :

« Le gouvernement du Québec annonce le dépôt d'une nouvelle offre aux tables centrales qui hausse les paramètres salariaux à 12,7 %, sur cinq ans. L'offre globale, quant à elle, passe à 16,7%.

C'est donc plus d'un milliard supplémentaire de l'argent des contribuables que le gouvernement ajoute sur la table l'offre globale actuelle représentant ainsi plus de 9 milliards récurrents, à terme ».


De 1 milliard $ annuellement à… 32$ par semaine !

Il serait intéressant de connaître les détails des calculs du Conseil du trésor qui sont à la base des chiffres qu'il fait circuler présentement. Ces milliards de dollars vont-ils être versés uniquement du côté des salarié.e.s syndiqué.e.s ou y a-t-il une partie qui sera dirigée du côté de l'enveloppe salariale des cadres, des député.e.s et des médecins ? Nous avons écrit à ce sujet aux responsables des communications du Conseil du trésor. En attendant leur réponse, demandons-nous ce que peut bien représenter concrètement un milliard de dollars pour chacune et chacun des 600 000 salarié.e.s syndiqué.e.s ?

1 000 000 000$ divisé par 600 000 = 1 666$

Pour chaque milliard que le gouvernement prétend ajouter annuellement dans la masse salariale des salarié.e.s syndiqué.e.s cela leur met individuellement dans leur porte-monnaie, en moyenne, 1 666 $, soit environ 32$ par semaine.


Conclusion

La cruelle réalité que se cache derrière les chiffres est triste à regarder car une fois le montant total réparti sur chacune et chacun des salarié.e.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic il s'agit d'une très faible bonification de l'augmentation salariale. Une offre ridiculement basse pour les 600 000 personnes salarié.e.s, qui sont à environ 75% des femmes, surtout si elle ne couvre pas l'inflation annuelle et si elle ne permet pas non plus un véritable rattrapage salarial avec ce qui est observé dans les autres administrations publiques.

Morale de cette histoire

Il ne faut surtout pas se laisser intimider par une succession de zéro.

Yvan Perrier

6 décembre 2023

23h45

yvan_perrier@hotmail.com

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De 9% à 10,3 à 12,7% sur 5 ans… (Texte 2)

6 décembre 2023, par Yvan Perrier — , ,
Le gouvernement du Québec vient tout juste de faire connaître sa troisième proposition d'augmentation salariale à ses 600 000 salariées.es syndiqué.es qui sont à environ 75% (…)

Le gouvernement du Québec vient tout juste de faire connaître sa troisième proposition d'augmentation salariale à ses 600 000 salariées.es syndiqué.es qui sont à environ 75% des femmes. Cette offre est passée, depuis le 15 décembre 2022, de 9% (décembre 2022), à 10,3% (octobre 2023), à 12,7% (décembre 2023), pour une période de 5 ans.


Les prétentions du gouvernement Legault

Cette offre de hausse salariale est conforme, selon le gouvernement Legault, aux prévisions de l'inflation pour 2023 et les quatre années suivantes. Il faut noter ici que cette proposition ne tient aucunement compte de la forte inflation de l'année 2022, année où se sont échues nos conventions collectives dans les secteurs public et parapublic. L'année 2022 a connu une très forte hausse des prix à la consommation, de 6,7%. Différents paramètres fiscaux, les rentes de retraite du Québec et les allocations de dépenses des député.e.s ont été indexées en 2023 pour corriger l'inflation réelle de 2022.


La réaction syndicale ne s'est pas fait attendre

Selon les dirigeantes du Front commun intersyndical CSN-CSQ-FTQ-APTS, les prévisions de l'inflation à partir de l'année 2022 et les quatre années suivantes s'élèvent à 18,1 %. La réponse des dirigeants.es syndicaux à la nouvelle proposition présentée par la présidente du Conseil du trésor, madame Sonia lebel, a été rejetée sur le champ.

Dans le communiqué syndical, mis en ligne sur les réseaux sociaux, nous pouvons lire ceci :

« Cette offre (de 12,7% sur cinq ans YP) aura toujours pour effet d'appauvrir les travailleuses et les travailleurs du secteur public. Sans une clause garantissant la protection du pouvoir d'achat et un enrichissement permettant un rattrapage salarial, il ne sera pas possible d'en arriver à une entente ».

Petit rappel au sujet des demandes salariales du Front commun

Les demandes d'augmentations salariales du Front commun, pour un contrat de travail d'une durée de 3 ans, se détaillent comme suit :

2023 : Indice des prix à la consommation (IPC) +2 %
2024 : CPI +3 %
2025 : IPC +4 %


Petit rappel au sujet d'un traitement d'augmentation salariale différentielle

Rappelons en terminant que le gouvernement caquiste a accordé des bonifications substantielles de 30 % aux élus.es de l'Assemblée nationale (avec une clause remorque en lien avec ce qui sera appliqué aux salarié.es des secteurs public et parapublic) ;

une hausse de 49,7 % aux juges de paix magistrats ;

et une hausse de 21% sur cinq ans aux policières et aux policiers de la Sûreté du Québec. Offre, doit-on le rappeler, qui a été rejetée par les membres de l'Association des policières et des policiers provinciaux du Québec (APPQ).

Yvan Perrier

6 décembre 2023

18h15

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Les plus récents développements aux tables de la FAE et de la FSE-CSQ (Texte 1)

6 décembre 2023, par Yvan Perrier — , ,
Nous sommes manifestement dans ce qui a pour nom la dernière grande étape de la présente ronde de négociation dans les secteurs public et parapublic. La présidente du Conseil (…)

Nous sommes manifestement dans ce qui a pour nom la dernière grande étape de la présente ronde de négociation dans les secteurs public et parapublic. La présidente du Conseil du trésor, madame Sonia Lebel, a présenté à la FAE, (lundi le 4 décembre 2023 et le lendemain à la FSE-CSQ) une « proposition verbale d'entente sectorielle de principe exploratoire » accompagnée d'une annexe d 'une page et demi.


Les réactions syndicales

La présidente de la FAE, madame Mélanie Hubert, n'a pas encore commenté le contenu de la « proposition verbale exploratoire » portant sur les enjeux normatifs (organisation du travail, statut à l'emploi, tâche, affectations, etc.), alors que la présidente de la FSE-CSQ, madame Josée Scalabrini, a publiquement exprimé sa déception devant les pistes envisagées, à ce moment-ci, par le Conseil du trésor pour arriver à une entente de principe. Il s'agit, pour la présidente de la FSE-CSQ, d'une offre qui est loin de répondre aux attentes des enseignantes et des enseignants qu'elle représente. Bien qu'insuffisante pour déboucher sur un projet d'entente formelle, les ponts ne sont pas pour autant coupés entre les parties. La FSE-CSQ considère le « dépôt exploratoire » comme correspondant à un signal positif pour poursuivre les échanges avec le gouvernement.

En dernière heure, nous apprenons que le gouvernement du Québec doit présenter aux porte-parole du Front commun CSN-CSQ-FTQ et APTS une offre salariale bonifiée cet après-midi autour de 15h

Yvan Perrier

6 décembre 2023

13h45

Sources :

https://www.lafae.qc.ca/actualites/actu-proposition-verbale . Consulté le 6 décembre 2023.

https://www.facebook.com/search/top?q=fse-csq . Consulté le 6 décembre 2023.

Lexique

FAE : Fédération autonome de l'enseignement, environ 66 000 membres en grève générale illimitée.

FSE-CSQ : Fédération de syndicats de l'enseignement affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). La FSE-CSQ négocie en ce moment avec l'Association provinciale des enseignantes et des enseignants du Québec (APEQ-QPAT). Ces deux regroupements comptent environ 100 000 membres et font partie du Front commun CSN-CSQ-FTQ et APTS.

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PROJET DE GAZODUC ÉNERGIR / MÉGADÉPOTOIR WM de Ste-Sophie, une opération en voie de passer comme une lettre à la poste ?

5 décembre 2023, par Collectif — , , ,
Ce deuxième gazoduc (Papier Rolland#1) est un projet inutile et essentiellement destiné à des intérêts privés. Il se ferait au détriment de milieux humides et d'importants (…)

Ce deuxième gazoduc (Papier Rolland#1) est un projet inutile et essentiellement destiné à des intérêts privés. Il se ferait au détriment de milieux humides et d'importants risques pour les aquifères environnants.

Ce projet avaliserait pour encore 20 ans le pire mode de gestion des matières résiduelles, le méga-enfouissement pêle-mêle de la matière organique. Il ferait de Ste-Sophie et de la MRC de la Rivière-du-Nord, la poubelle du Québec, avec près de 20 % de tous ses déchets annuels et 400 camions qui chaque jour déferlent sur cette localité.

Une plainte formelle à l'Office de la protection du consommateur a récemment été déposée contre Énergir pour « représentations fausses ou trompeuses » notamment sur la question du prétendu gaz naturel renouvelable, le « GNR ».

Une consultation publique et une enquête du BAPE ont été obtenues du ministère de l'Environnement par des citoyens, des citoyennes et des organismes environnementaux de la région.

POSER UNE QUESTION À ÉNERGIR, C'EST POSÉ UN GESTE CITOYEN POUR LA PROTECTION DE L'EAU, DES MILIEUX HUMIDES ET DU CLIMAT !

La première partie de cette consultation se tiendra les 5 et 6 décembre. Elle est destinée aux questions sur le projet. Elle est ouverte à tous et à toutes, en présentiel ou en virtuel.

(La deuxième partie des audiences, celle des opinions/mémoires débutera le 16 janvier 2024.)

Consultez cette liste, une suggestion de questions sélectionnées pour intervenir sur place ou virtuellement. (https://docs.google.com/document/d/1rjDynp2B3JhwmysAn7u59My8huPgueZQpMZI_xih4bI/edit?usp=sharing )

QUAND : mardi le 5 décembre dès 19h. et mercredi le 6 décembre 2023, dès 13h30 (19h = à confirmer)

OÙ : Salle Le Tapis Rouge, 348 rue St-Georges, J7Z 5A5 au centre-ville de Saint-Jérôme

Infos du BAPE sur le projet de gazoduc d'Énergir avec le mégadépotoir WM Ste-Sophie
https://www.bape.gouv.qc.ca/fr/dossiers/raccordement-complexe-valorization-biogaz-biomethanisation-ste-sophie-mirabel

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