Presse-toi à gauche !

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Sur la nécessité d’une cible ambitieuse

18 juin 2024, par Collectif pour un Québec sans pauvreté — , ,
D'après l'article 14 de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, le gouvernement doit établir dans chacun de ses plans d'action des cibles (…)

D'après l'article 14 de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, le gouvernement doit établir dans chacun de ses plans d'action des cibles d'amélioration du revenu pour les personnes assistées sociales et les travailleurs et travailleuses pauvres. Lors de l'étude des crédits budgétaires, le 25 avril dernier, la ministre Rouleau a affirmé qu'il y aurait « certainement » de telles cibles dans le quatrième plan d'action.

Tiré de Soupe aux cailloux NO 467 13 juin 2024

Fixer des cibles

Est-il permis d'espérer que ces cibles seront moins ridi-cules que les cibles du dernier plan d'action ? Pour rappel, le troisième plan d'action fixait deux cibles d'amélioration du revenu. La première était de sortir 100000 personnes de la pauvreté. La seconde était d'augmenter le revenu disponible des personnes assistées sociales considérées comme sans contraintes à l'emploi (celles qui touchent de l'Aide sociale) afin qu'il corresponde à 55% du seuil de la Mesure du panier de consommation (MPC).

100000 personnes

Le gouvernement comptait principalement sur la mise en place du programme de Revenu de base pour sortir 100000 personnes de la pauvreté. Le 3e plan d'action pré-voyait que les personnes avec des contraintes à l'emploi sévères de longue durée auraient, une fois le Revenu de base mis en œuvre, un revenu disponible équivalent au seuil de la MPC — soit environ 24200$ à l'heure actuelle.

Un an après l'entrée en vigueur de ce programme, on constate toutefois que leur revenu disponible n'atteint toujours pas le seuil de la MPC. Même si le revenu disponible des prestataires du Revenu de base était actuellement à la hauteur de la MPC, il ne leur permettrait pas pour autant de sortir de la pauvreté, la MPC n'étant pas officiellement un indicateur de sortie de pau-vreté (du moins au Québec, car du côté du gouvernement fédéral, c'est une autre histoire). La MPC indique plutôt le revenu nécessaire pour couvrir les besoins de base. Comme le répète depuis longtemps le Collectif, couvrir ses besoins

Revenu disponible du programme de Revenu de base, 2024 de base, ce n'est pas suffisant pour sortir de la pauvreté.

Prestations 19524 $
Crédit d'impôt pour solidarité 1 221$
Crédit TPS 340$
Revenu disponible 21085 $
% de la MPC
87 %

Même si le revenu disponible des prestataires du Revenu de base était actuellement à la hauteur de la MPC, il ne leur permettrait pas pour autant de sortir de la pauvreté, la MPC n'étant pas officiellement un indicateur de sortie de pau-vreté (du moins au Québec, car du côté du gouvernement fédéral, c'est une autre histoire). La MPC indique plutôt le revenu nécessaire pour couvrir les besoins de base. Comme le répète depuis longtemps le Collectif, couvrir ses besoins de base, ce n'est pas suffisant pour sortir de la pauvreté.

Vivre hors de la pauvreté, c'est entre autres pouvoir faire face aux imprévus. C'est aussi avoir une plus grande liberté de choix économique.

55%

En 2024, le revenu disponible des personnes au programme d'Aide sociale correspond à 46% de la MPC. On est donc encore loin de la cible de 55% que le gouvernement s'était donnée. Il y a quelque chose de scandaleux dans le fait de s'être fixé une cible qui maintient les personnes assistées sociales en état de grande pauvreté. Mais plus scandaleux encore, c'est le fait de ne pas avoir atteint cette cible ridicu-lement basse !

Revenu disponible du programme d'Aide sociale, 2024, personne seule

Prestations 9684$
Crédit d'impôt pour solidarité 1 221$
Crédit TPS 340$
Revenu disponible 11 245 $
% de la MPC 46 %

La MPC comme cible urgente à atteindre

Le gouvernement doit voir au respect des droits sociaux et économiques des personnes en situation de pauvreté en leur assurant un revenu au moins égal à la MPC. Tout le monde devrait avoir un revenu suffisant pour pouvoir se loger convenablement, se nourrir suffisamment, se vêtir et se déplacer. On parle ici d'un minimum vital, d'un simple premier pas vers l'élimination de la pauvreté.

Malheureusement, tout porte à croire que ce n'est pas l'atteinte de cette cible qui guide le gouvernement dans l'élaboration de son 4e plan de lutte contre la pauvreté.
Comme le budget du Québec 2024-2025 prévoit quatre fois moins d'argent pour le prochain plan d'action que pour le précédent, il serait surprenant d'y retrouver des
mesures qui auront un impact à la fois immédiat et à long terme sur les conditions de vie des personnes en situation de pauvreté

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Santé Québec doit être sans but lucratif

18 juin 2024, par Sophie Verdon — , , ,
La Coalition Solidarité Santé interpelle aujourd'hui, le 13 juin, le ministre de la Santé, Christian Dubé, qui s'adresse aux membres et aux partenaires de la Chambre de (…)

La Coalition Solidarité Santé interpelle aujourd'hui, le 13 juin, le ministre de la Santé, Christian Dubé, qui s'adresse aux membres et aux partenaires de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Nous le mettons en garde, le réseau de la santé n'est pas à vendre.

L'autrice est coordonnatrice de la Coalition solidarité santé.

Ces conférences lui offrent, sans surprise, une occasion pour rallier le secteur privé et, ainsi, vampiriser encore davantage le réseau public en prétendant faussement le sauver. La nouvelle équipe de direction de Santé Québec, dont les maillons forts proviennent du milieu des affaires, en est à nos yeux une démonstration éloquente.

Pour notre Coalition, les intentions du gouvernement sont claires et alignées sur les intérêts pécuniaires de la CCMM. Or, la privatisation et la marchandisation de nos services publics qui s'opèrent depuis plus de 20 ans laissent les citoyennes et citoyens avec des problèmes d'accessibilité croissants. Pendant ce temps, les questions et les solutions provenant de la société civile demeurent ignorées.

Priorité

Nous avons le droit de savoir ce que comptent faire le ministre et le gouvernement de notre système public de santé. Pourquoi ne s'engagent-ils pas formellement à consolider prioritairement notre réseau public, le seul à pouvoir assurer un accès équitable aux soins et aux services de santé et à répondre adéquatement en contexte de crise sanitaire ?

Rappelons que malgré la venue de l'Agence Santé Québec, le ministre Dubé conserve la responsabilité de déterminer les priorités, les objectifs et les orientations du réseau de la santé et des services sociaux. De plus, lors de l'étude du projet de loi no 15 en commission parlementaire, tous les amendements et toutes les propositions visant à préserver et à renforcer notre réseau public ont été ignorés. Le ministre a refusé que le texte de la loi prévoie les éléments suivants :

Priorisation de l'offre de services des établissements publics par Santé Québec ;

Droit de la population québécoise à la gratuité des services de santé et des services sociaux ;

Inclusion des principes d'accessibilité et d'universalité des services ;

Octroi de ressources suffisantes aux établissements publics pour l'atteinte de leurs objectifs ;

Maintien et développement de l'expertise publique par Santé Québec.

Questions

Encore plus préoccupant, le ministre a refusé d'enchâsser dans la loi que Santé Québec soit à but non lucratif. Est-ce parce que le ministre envisage vendre nos données de santé ? Souhaite-t-il implanter de nouvelles tarifications de services ? Permettra-t-il la facturation de services par des partenaires privés qui devront payer des contributions à Santé Québec pour que celle-ci verse par la suite des dividendes au gouvernement, un peu comme doit le faire Hydro-Québec ? N'est-ce pas dans le rôle d'une société d'État ? Est-ce que de nouveaux partenariats public-privés sont envisagés ? Nous exigeons des réponses à nos questions.

Moins le Québec finance adéquatement son réseau public, plus il ouvre la porte au secteur privé, moins nous avons accès à des soins efficaces et plus notre facture collective augmente. Si le ministre ne fait pas cette équation, qu'il sache que la société civile l'a faite et que de plus en plus de citoyens en sont aussi conscients.

Le secteur de la santé et des services sociaux ne doit pas devenir une stratégie de développement économique au détriment de la santé des citoyens du Québec. Le ministre nous demande de croire aveuglément à l'efficacité du secteur privé en santé, laquelle n'a jamais été démontrée. Pour la société civile, tant que le ministre ne se positionnera pas différemment, il permet au secteur privé en santé de maximiser ses profits en tant que marchand de la maladie.

Monsieur Dubé, vous n'avez pas été élu par la chambre de commerce. Une telle façon de faire est totalement antidémocratique. C'est le temps de préciser que Santé Québec n'est pas à but lucratif !

Sophie Verdon, Coordonnatrice, Coalition Solidarité Santé

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Gabriel Nadeau-Dubois et Québec Solidaire : Après le « pragmatisme », le « populisme » ?

18 juin 2024, par Mario Charland — , ,
« Proche du monde » (Déclaration de Saguenay), « Pour une gauche au service des gens » (Le Devoir, 21 mai 2024), les slogans dernière mouture de QS brillent par leur ambiguïté (…)

« Proche du monde » (Déclaration de Saguenay), « Pour une gauche au service des gens » (Le Devoir, 21 mai 2024), les slogans dernière mouture de QS brillent par leur ambiguïté et leur double sens malgré leur apparente simplicité, voire le simplisme du message qu'ils veulent transmettre.

Tout le monde semble d'accord pour dire que, en politique, le choix des mots utilisés est d'une grande importance parce qu'ils recèlent toujours une double signification : le sens « littéral » (premier degré de signification) et le sens « non-littéral » (deuxième degré de signification). Quand GND titre son article dans Le Devoir du 21 mai dernier : « Pour une gauche au service des gens », il dit deux choses en même temps même s'il semble n'en affirmer qu'une. D'abord, le sens « littéral » (le premier degré) du slogan va de soi ; GND, co-porte-parole de QS, un parti de « gauche », tient à ce que l'électorat sache que lui et son équipe sont entièrement disponibles, que leur raison d'être est de « servir » la population. Normal pour une formation politique qui aspire au pouvoir dans une démocratie parlementaire et qui doit, pour cela, briguer les suffrages.

Mais il y a un deuxième sens, sous-jacent (le deuxième degré), qui pose problème car, sans le dire explicitement, il renvoie à cette idée reçue que, traditionnellement, dans sa culture même et dans sa pratique, la gauche n'est pas au service des gens et qu'avec l'arrivée de QS sur la scène politique provinciale, les choses vont changer. Au service de quoi est-elle donc ? peut-on alors se demander. On est face au même problème avec le mot d'ordre de la Déclaration de Saguenay : « Proche du monde ». De quel « monde » s'agit-t-il exactement ? Qui fait partie de ce « monde » et qui n'en fait pas partie ? Encore là, cette façon d'inaugurer un Conseil National draine avec elle son lot de non-dits et laisse transparaître une intention qui n'a rien d'« innocent » car, comme on l'a dit plus haut, aucune prise de parole « officielle » n'est neutre et sans conséquences sur le plan politique.

Ce qui se profile devant les instances du parti depuis la déception électorale de 2022, c'est un attrape-nigaud qui a pour nom « électoralisme », « marketing », « auto-flagellation » sur la place publique où on s'excuse d'être à gauche et où on veut à tous prix rassurer les Québécois-es et les médias sur la non-dangerosité de QS. Tous ces slogans, ces interventions médiatiques, ces mises au point idéologiques, bref cette volonté affichée de recentrement s'inscrit dans une soi-disant « nécessité » de diluer les principes progressistes du programme, de les homogénéiser, de les rendre plus acceptables et digestibles pour la majorité dont a besoin une formation politique pour « gouverner », étant donné que GND a décrété l'« urgence » de prendre le pouvoir pour régler les graves problèmes qui nous affectent collectivement (environnement, logement, coût de la vie, inégalités, appauvrissement généralisé, etc.)

À moins d'avoir une baguette magique pour renverser la situation, les problèmes sont devenus « chroniques » parce qu'à la base, ils sont « structurels » et que la grande majorité des politicien-nes n'ose s'y attaquer sérieusement (à part la traditionnelle et répétitive déclaration de vœux pieux qui ne va pas plus loin que le banc des député-es et ministres qui les incantent pour soigner leur image). Car ce faisant, ils et elles s'attaqueraient aux fondements même de leurs privilèges de classe et/ou à l'essence même de leur vision du monde (sans parler d'une large part de la population qui rechigne déjà à l'idée d'adopter un autre mode de vie ─ plus frugal, moins consumériste, moins trépidant, moins battant, plus convivial, plus détendu et réflexif). Un tel exercice d'auto-critique et d'auto-réflexion serait beaucoup leur demander. Même un changement « pas-si-révolutionnaire-que-ça » (la réforme du mode de scrutin) est toujours remis aux calendes grecques pour des raisons délibérément « corporatistes » et « opportunistes » qu'on ne prend même pas la peine de cacher sous d'autres considérations plus « vertueuses »…

Précisons que tout ce qui vient d'être mentionné s'inscrit dans ce qui « est » (tous les obstacles à franchir pour atteindre nos objectifs) et non dans ce qui « devrait être » (QS au pouvoir, élu à la majorité, avec les coudées franches pour appliquer son programme). Il est important de rappeler que l'essentiel consiste dans les Idées, les Valeurs, les Projets qui animent QS et non le parti lui-même (il n'est qu'un véhicule). Cela étant entendu, il vaut mieux un Québec dirigé par des réactionnaires obligés de faire de « vraies » concessions à gauche à cause d'une forte opposition, bien structurée et organisée, avec une solide base populaire et citoyenne qui appuie concrètement les initiatives des progressistes au Parlement plutôt qu'un mandat solidaire, mi-figue, mi-raisin, dont les représentant-es seront lié-es par leur positionnement centriste et redevables de leur engagement à ne pas trop brasser la cage. Si la stratégie de GND s'avère fructueuse (ce qui est peu probable), il risque de se retrouver piégé et d'être en porte-à-faux avec ses véritables intentions, obligé de souffler à la fois le chaud et le froid.

Dernière considération : le contexte international. L'extrême-droite se rapproche de plus en plus dangereusement du pouvoir (législatif et présidentiel) en France. Aux États-Unis, Donald Trump a de sérieuses chances de remplir un deuxième mandat (autant sinon plus chaotique que le premier). Au Canada, malgré (ou grâce à) sa vulgarité, Poilievre est un sérieux candidat à la succession de notre Justin national dont le charme enjôleur ne séduit plus personne depuis longtemps. Et chez nous, le Parti Conservateur d'Éric Duhaime, fervent défenseur d'une économie libertarienne (à la sauce anarcho-capitaliste), frappe aux portes de l'Assemblée Nationale avec, derrière lui (sauf mon respect), tout ce que le Québec profond peut receler de « ploucs » en mal de « libârté ». Notre petit Peuple n'est pas imperméabilisé à tous ces courants dominants qui parcourent la planète dans tous les sens. Qu'ils soient au pouvoir ou non, les Gabriel Nadeau-Dubois, Ruba Ghazal et autres Christine Labrie devront faire avec.

Une note d'espoir pour terminer : Même s'il est encore trop tôt pour pouvoir se prononcer avec certitude, certain-es analystes prévoient un prochain gouvernement péquiste minoritaire. Ce qui signifie que QS pourrait bénéficier de la balance du pouvoir. Étant donné que les deux partis souverainistes ont des atomes crochus, ce serait l'occasion de faire adopter des projets de lois « progressistes » (environnement, logement, santé, mode de scrutin) en échange, peut-être, de certaines concessions quelque peu « crève-cœur ». On n'a jamais rien pour rien, surtout dans un système politique partisan…

Mario Charland
Shawinigan

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Pourquoi je reprends le slogan « Du fleuve à la mer » ?

Les partisans de la libération de la Palestine scandent le slogan « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre » depuis de nombreuses années. Moi-même, défenseur juif de (…)

Les partisans de la libération de la Palestine scandent le slogan « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre » depuis de nombreuses années. Moi-même, défenseur juif de l'égalité humaine – membre de Independent Jewish Voices Canada –, je me suis rallié avec enthousiasme à cette devise pendant des décennies.

Tiré d'À l'encontre.
Larry Haiven est professeur émérite en sociologie du travail à l'université Saint Mary's, à Halifax, en Nouvelle-Ecosse. Il est membre du comité exécutif de Independent Jewish Voices Canada.

Cependant, depuis le 7 octobre 2023, les défenseurs d'Israël ont commencé à insister sur le fait que le slogan est antisémite, qu'il s'agit en fait d'un appel au massacre ou à l'anéantissement des Juifs.

En fait, un député (Kevin Vuong, de la circonscription électorale Spadina-Fort York, Ontario) a déposé une pétition signée par 13 000 Canadiens demandant que le slogan soit considéré comme un discours de haine.

Rendre toute critique d'Israël « schtumm »
Il y a deux façons diamétralement opposées de considérer cette accusation.

La première consiste à prendre cette accusation comme la calomnie ridicule qu'elle est. Il est certain que l'appel à la « liberté » est un simple appel à l'égalité des droits civils pour les Juifs et les Palestiniens dans l'Etat d'Israël et dans les territoires occupés, quelle que soit la configuration politique que ces territoires prendront à l'avenir.

Les Palestiniens de Cisjordanie sont constamment persécutés depuis la guerre des Six Jours de 1967, avec la confiscation pure et simple des terres par Israël, la détention arbitraire, la torture et l'humiliation quotidienne, voire la mort aux mains des forces armées israéliennes et des colons fanatiques.

Gaza est soumise, au mieux, à un blocus étouffant et à un enfermement terrestre, aérien et maritime. Au pire, elle fait l'objet d'un génocide et d'une famine périodiques, comme c'est actuellement le cas.

Et même au sein de l'Etat d'Israël, 20% de sa population sont des Palestiniens – des citoyens d'Israël qui souffrent, comme le décrit Human Rights Watch qui, de paire avec l'organisation israélienne B'Tselem et Amnesty International, d'« apartheid » :

« une structure de citoyenneté à deux niveaux et une scission de la nationalité et de la citoyenneté [qui] font que les citoyens palestiniens ont un statut inférieur aux citoyens juifs en vertu de la loi. Si les Palestiniens d'Israël, contrairement à ceux des territoires palestiniens occupés (TPO), ont le droit de voter et de se présenter aux élections israéliennes, ces droits ne leur permettent pas de surmonter la discrimination institutionnelle à laquelle ils sont confrontés de la part du même gouvernement israélien, notamment les restrictions généralisées d'accès aux terres qui leur ont été confisquées, les démolitions de maisons et les interdictions effectives de regroupement familial. »

Ainsi, le slogan « De la rivière à la mer… » peut être considéré comme aussi innocent que n'importe quel poème, chanson ou slogan qui promeut les droits de l'homme. La tentative de le qualifier d'antisémite fait partie de la campagne bien orchestrée par les fervents partisans d'Israël pour rendre toute critique d'Israël « schtumm » [en yiddish : muet dans le sens de ne pas divulguer d'information], silencieuse, pour transformer le discours, et pour supprimer notre aptitude à parler de la Palestine et de son peuple.

Et ce slogan semble bien timide comparé aux chants des partisans du ministre israélien Itamar Ben-Gvir, récemment rapportés par le journal israélien Haaretz :

« Ils ont entonné des chants et des slogans racistes au cœur de la vieille ville, notamment des refrains tels que “Shoafat s'enflamme”, “Un Juif est une âme, un Arabe est un fils de pute”, “Mort aux Arabes”, “Mahomet est mort”, et “Que leur village brûle”. » [Voir aussi l'article d'Oren Ziv sur la « marche annuelle des drapeaux » publié sur le site alencontre.org]

Plus inquiétant
Mais il y a une autre façon, plus inquiétante et plus cynique, de voir « From the River… ». Peut-être que les partisans d'Israël savent quelque chose que nous ignorons. Peut-être ont-ils une autre façon de définir le terme « libre ».

Prenons l'exemple de l'hymne national israélien « Hatikvah » (ou « L'espoir »). Les paroles originales ont été écrites en 1878 par Naftali Herz Imber, un poète juif né dans ce qui est aujourd'hui l'Ukraine, qui a émigré en Palestine ottomane. Ses paroles exprimaient le désir ardent des Juifs de retourner sur la terre de Sion. Lorsqu'il a récité la Hatikvah devant les premiers colons juifs, l'un d'entre eux l'a accompagnée d'un vieil air roumain et le reste, comme on dit, fait partie de l'histoire.

J'ai appris cette chanson lorsque j'étais enfant dans mon Talmud Torah, ou école hébraïque [instruction religieuse], à Toronto, dans les années 1950. Nous la chantions tous les jours au début de la classe. Nous la chantions également lors des mariages et des bar mitzvahs [communion pour les garçons à 13 ans] et bat mitzvahs [communion pour les filles à 12 ans].

Il y a un vers dans Hatikvah : « Lihyot am chofshi beartzenu. Eretz Zion. Yerushalayim. » Traduite en français, cette phrase signifie « Etre un peuple libre sur notre propre terre. La terre de Sion, Jérusalem. »

Cette phrase de la Hatkvah mentionnant le mot « libre » n'était-elle donc qu'un appel à l'égalité des droits pour les Juifs dans le Yishuv (la « Terre sainte ») ? Peut-être s'agissait-il d'un appel à l'égalité et à la coexistence entre Juifs et Palestiniens ?

Pas dans votre conception. Au fil des ans, l'histoire a prouvé ce que ces mots de la Hatikvah signifient réellement, du moins pour les dirigeants israéliens et leurs partisans. Ce que « Lihyot am chofshi beartzenu » signifie réellement dans la pratique, c'est l'expulsion active et la dépossession, le nettoyage ethnique – partout où c'est possible et de quelque manière que ce soit – des Palestiniens de leurs terres ancestrales. Il s'agit de s'emparer d'un maximum de territoires avec un minimum de population palestinienne, voire aucune. Du Jourdain à la Méditerranée.

Le parti politique israélien fondé en 1948 par Menahem Begin – terroriste de l'Irgoun [organisation militaire nationale de la droite sioniste, née en 1931 et dirigée dès 1943 par Menahim Begin] – s'appelait d'ailleurs le parti Hérout (« Liberté »). Begin a été élu Premier ministre en 1977. Le parti Hérout s'est ensuite transformé en Likoud, dirigé par l'actuel Premier ministre Benyamin Netanyahou.

Ainsi, lorsque les partisans d'Israël entendent le mot « libre », ils paniquent. Ils se réfèrent automatiquement à ce que le mot « libre » de la Hatikvah a fini par signifier dans la realpolitik israélienne, et ils nous transmettent leur interprétation.

Quelqu'un a-t-il qualifié ces mots dans la Hatikvah pour ce qu'ils représentent réellement ? Non.

D'une certaine manière, il est tout à fait acceptable que les Juifs chantent la liberté dans le pays et que les gens ignorent ce que cela signifie réellement. Mais lorsque les Palestiniens et leurs alliés expriment des paroles similaires, l'accusation calomnieuse d'antisémitisme est lancée, et dans certains milieux, elle est crue.

Soutenir la liberté
Il y a quelques années, lors d'un rassemblement, un organisateur palestinien m'a demandé de revoir sa liste des chants. J'étais flatté du respect qu'il me témoignait et heureux de lui donner des conseils. L'un de ses chants était « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre ». Je lui ai dit qu'à mon avis, ce n'était pas antisémite, mais que certains fervents supporters d'Israël le qualifiaient ainsi. Il m'a répondu : « Oh, je vais laisser celle-là de côté. J'en ai beaucoup d'autres. »

A l'époque, j'étais satisfait qu'il laisse ce chant de côté. Je pense que beaucoup de choses qualifiées d'antisémites par le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA-Centre for Israel and Jewish Affairs), B'nai Brith (plus vieille organisation juive) et le Centre Simon Wiesenthal n'ont absolument rien à voir avec cela. Mais il est parfois politique de faire preuve d'une certaine discrétion et de ne pas être délibérément provocateur. Il existe tant d'autres moyens efficaces de critiquer la politique et les actions israéliennes et de soutenir la Palestine. Parfois, le simple fait de souligner les exactions israéliennes suffit. En dire plus, c'est renchérir.

Mais les choses ont changé. Quelles sont les choses qui ont changé ? Environ 40 000 choses. Les gens, bien sûr. L'ampleur de la sauvagerie israélienne à Gaza, sans parler des destructions innommables commises par les colons et les forces israéliennes en Cisjordanie, exige que nous affinions notre langage et que nous renforcions notre rhétorique.

Et c'est précisément parce que les chantres d'Israël insistent vicieusement sur le fait que le slogan « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre » est antisémite qu'il y a une bonne raison de reprendre ce slogan, de se l'approprier à nouveau et de marcher fièrement en son nom.

Article publié sur le site canadien Bullet le 11 juin 2024 ; traduction rédaction A l'Encontre.

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La décision du ministre Charrette dans le dossier de Stablex est plus qu’irresponsable

18 juin 2024, par Climat Québec — ,
Le masque de la CAQ tombe enfin. Le parti de François Legault s'assume maintenant ouvertement et sans complexe comme étant du côté des gros pollueurs. Le jupon dépasse. (…)

Le masque de la CAQ tombe enfin. Le parti de François Legault s'assume maintenant ouvertement et sans complexe comme étant du côté des gros pollueurs.

Le jupon dépasse. Question d'en ajouter, le ministre Charrette fait désormais dans l'intimidation face à la mairesse de Blainville et brandit des menaces d'expropriation, sous de fausses mises en garde que des problèmes résulteraient de la rupture du service d'enfouissement de déchets toxiques.

En plus d'utiliser un discours trompeur à propos de la fausse sécurité du procédé de Stablex, qui, rappelons-le, a été breveté, puis abandonné en Grande-Bretagne pour non-conformité, le ministre passe outre les recommandations du BAPE.

Il a le pouvoir de doubler la durée de vie de la cellule actuellement en exploitation, en faisant passer l'autorisation d'importer des déchets des États-Unis émises à Stablex de 45 % à 0 %, se donnant donc le temps de trouver un site alternatif, ainsi qu'un autre procédé pour la disposition des déchets toxiques québécois.

Avec cette décision, le ministre Charrette vient de perdre son titre de ministre de l'Environnement. Il est désormais le ministre toxique des lobbys pollueurs. »

SOURCE :

climat.quebec

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Les soulèvements du fleuve revendiquent le désarmement de la machinerie de Ray-Mont Logistiques

18 juin 2024, par Les soulèvements du fleuve — ,
Montréal / Tio'tia:ke / Moonyang, 16 juin 2024 – Les Soulèvements du fleuve se sont attaqués à un emblème de la conteneurisation du fleuve St-Laurent aujourd'hui en désarmant (…)

Montréal / Tio'tia:ke / Moonyang, 16 juin 2024 – Les Soulèvements du fleuve se sont attaqués à un emblème de la conteneurisation du fleuve St-Laurent aujourd'hui en désarmant la machinerie de l'entreprise Ray-Mont Logistiques (RML) installée dans Hochelaga-Maisonneuve. Des grues, conteneurs et infrastructures ont été couverts de peinture afin de nuire aux opérations de l'entreprise et ralentir sa marche vers la destruction du vivant.

Joignant la lutte pour la défense du terrain vague menée depuis 7 ans par le mouvement populaire Mobilisation 6600, les Soulèvements du fleuve contrecarrent la violence et l'arrogance hallucinante avec laquelle Ray-Mont Logistiques s'approprie depuis 7 ans les espaces vivants d'Hochelaga-Maisonneuve, abattant les arbres, asphaltant des millions de pied carré de territoire, construisant des rails, amenant des milliers de camions à sillonner les rues, et accélérant le transport de marchandises par bateau sur le fleuve St-Laurent. À coup de poursuites contre la Ville de Montréal et le ministère de l'Environnement du Québec, RML spolie le droit des communautés à vivre en santé et à définir leurs milieux de vie, en négociant à huit-clos l'aménagement de nouvelles autoroutes à conteneurs et la réduction de la réglementation sur le bruit.

Contre Ray-Mont Logistiques et contre le Projet St-Laurent

Le projet de Ray-Mont Logistiques vise à construire la plus grande plateforme de transbordement de marchandises céréalières en Amérique du Nord à une centaine de mètres de logements sociaux, CHSLD, et des plus beaux boisés du quartier. Ce projet de plateforme logistique cadre dans la dernière lubie du gouvernement du Québec : le Projet St-Laurent. Véritable programme de reconfiguration de l'économie, ce projet vise à transformer les basses-terres du Saint-Laurent en une sorte de « Silicon Valley » québécoise. Plusieurs initiatives destructrices en témoignent déjà : la méga-usine Northvolt en Montérégie, les projets de pôles industrialo-portuaires sur les terres de Rabaska à Lévis et à Contrecoeur, le projet Innovitam à Québec, l'apparition de la Vallée de la transition énergétique et de ses nombreuses infrastructures, et bien sûr la plateforme intermodale de Ray-Mont Logistiques. Fondées sur une idée de la transition énergétique qui mise sur l'excès et non la sobriété, cette arnaque vise en premier lieu la croissance de l'économie, au détriment de toutes les formes de vie.

Par ailleurs, la course aux minéraux « critiques et stratégiques » comme le lithium, le graphite, le cuivre et le nickel qui alimente la filière batterie signe une nouvelle étape du projet colonial mené par l'État québécois. En dépit de toutes considérations relatives aux souverainetés autochtones, à la santé des populations locales, ou aux bouleversements climatiques, nos gouvernements veulent accélérer l'extraction des minéraux du Nord et faciliter la circulation des marchandises en agrandissant les ports et en creusant le fleuve pour y faire passer des bateaux à encore plus gros tonnage.

Dans Hochelaga, les conteneurs s'empilent déjà par centaines là où le vivant avait repris ses droits, là où s'étendait une friche, là où il faut encore lutter pour conserver un des rares espaces verts dans l'Est de la ville, un refuge pour les habitant.e.s, les renards, les couleuvres, les grenouilles et les monarques. L'artificialisation des berges du Saint-Laurent vers laquelle mène le projet d'agrandissement et de modernisation de tous les ports en eau profonde se conjugue à la privation de tous les autres usages possibles.

Première saison : contre la conteneurisation du fleuve

Dans les dernières décennies, la croissance earénée du commerce international a provoqué une augmentation sans précédent du transport maritime : plus de croissance, plus de marchandises, plus de navires et plus de berges ensevelies sous le béton. L'accès à l'estuaire du Saint-Laurent a été d'abord colonisé puis privatisé, avant d'être ensuite accaparé par les industries et les plus riches sans égard pour les communautés, les faunes et flores riveraines. Outil et symbole de cette mondialisation spoliatrice, la conteneurisation consiste finalement à « enfermer le monde dans des boîtes métalliques » standardisées pour vendre aux plus privilégié.e.s et jeter l'excédent chez les plus exploité.e.s. Le conteneur et sa logistique sont le symbole des crises sociales et écologiques actuelles : c'est donc à cette conteneurisation que nous nous attaquons pour la première saison de nos soulèvements.

Les Soulèvements du fleuve appellent à résister concrètement à la transformation du fleuve en autoroute maritime. Nous refusons que nos lieux de vie soient quadrillés de routes, de rails et de conteneurs. Se rassembler, construire, bloquer et désarmer par amour pour une friche, un champ, une forêt, une rivière ou par solidarité avec une population qui en vit marque les bases d'une résistance à la conteneurisation dufleuve et trace les possibilités d'un autre monde. Nous nous soulevons à la défense du fleuve,de ses berges et du Vivant. Nous sommes le fleuve, défendons-nous !

À propos des Soulèvements du fleuve

Les Soulèvements du Fleuve sont nés de la rencontre de plusieurs luttes locales disséminées sur les territoires avec comme volonté de mettre en branle un mouvement de résistance au développement industriel, colonial et extractiviste. Une réponse à l'appel international des Soulèvements de la Terre à rassembler les forces brutes et à s'en prendre directement à ceux qui exploitent et détruisent le vivant. Nous nous soulevons à la défense du fleuve, de ses berges et du Vivant.

Source : Les soulèvements du fleuve
Informations : https://soulevementsdufleuve.or

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L’avenir de nos dernières terres agricoles

18 juin 2024, par AmiEs de la Terre de Québec — ,
Québec, 13 juin 2024 – En avril dernier, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) a organisé des consultations publiques pour présenter le (…)

Québec, 13 juin 2024 – En avril dernier, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) a organisé des consultations publiques pour présenter le concept préliminaire du projet de l'Agro-Parc et invitait ensuite la population à faire parvenir leurs commentaires ou un mémoire à cet effet.

L'avenir de ces terres, dans les dernières de la ville de Québec, est un dossier important au sein des AmiEs de la Terre de Québec depuis très longtemps.

C'est pourquoi l'équipe a tenu à se positionner sur certains aspects ainsi qu'à questionner les réelles volontés derrières les visées de l'Agro-parc. Selon nous, trois considérations devraient être transversales au projet d'Agro-parc ; Privilégier un projet nourricier, mettre en place une gouvernance participative et déployer des mesures d'accessibilité qui soient écologiques et pensées pour tous.tes, sans exception.

Appartenant anciennement à la congrégation des Sœurs de la Charité, ces 203 hectares de terres arables procuraient, entre autres, la nourriture à ceux et celles dans le besoin. Acquises maintenant par le gouvernement à l'automne 2022, les citoyens.nes s'inquiètent que cette mission nourricière et d'inclusion sociale soit négligée par rapport aux autres fonctions prioritaires présentées par le MAPAQ telles que la recherche et l'innovation. Ainsi, considérant la crise climatique actuelle, l'augmentation incessante des coûts des denrées alimentaires et la hausse des inégalités sociales, il est essentiel que ce projet d'ampleur inclue les organismes de la société civile et les citoyens.nes dans sa mise en œuvre et priorise la vocation nourricière dans le but de renforcer l'autonomie alimentaire de la ville de Québec.

Ainsi, nous tenons à vous faire parvenir le mémoire des AmiEs de la Terre de Québec qui a été remis au MAPAQ, rendu public et qui sera ajouté sous peu au catalogue de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale.

À propos des AmiEs de la Terre de Québec

Les AmiEs de la Terre de Québec (ATQ) forment un mouvement citoyen favorisant la transition vers une société écologiste et socialement responsable. Notre mission consiste à s'organiser collectivement pour promouvoir et défendre nos droits à Toutes et Tous à un monde écologiquement viable, juste et solidaire pour les générations actuelles et futures, ici et ailleurs sur la planète.

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Pour une politique antigaspillage plus ambitieuse

18 juin 2024, par Gabrielle Dessureault, Sauve ta bouffe — ,
Québec, le 4 juin 2024 - Au lendemain du jour de la Terre, le 23 avril, le Parti Québécois a proposé un projet de loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire, le projet de (…)

Québec, le 4 juin 2024 - Au lendemain du jour de la Terre, le 23 avril, le Parti Québécois a proposé un projet de loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire, le projet de loi no. 697. Le projet vise la mise en place d'Une stratégie nationale et un plan d'action de lutte contre le gaspillage alimentaire, ce que nous demandons depuis des années à Sauve ta bouffe, un projet des AmiEs de la Terre de Québec !

Fort de ses 12 ans à lutter contre le gaspillage alimentaire, Sauve ta bouffe a analysé le Projet de loi 697 et a émis différentes recommandations pour que le Québec se dote d'une loi antigaspillage qui est vraiment efficace et ancrée dans son milieu.

Pourquoi une telle stratégie est essentielle ?

Si vous n'êtes pas familier avec les enjeux du gaspillage alimentaire, nous vous recommandons de lire notre article qui fait état de la situation du gaspillage alimentaire dans le monde, au Canada et plus précisément, au Québec. Ce qu'il faut retenir, c'est que le gaspillage alimentaire est un problème à la fois économique, social et qui a un empreinte écologique considérable ! Il est estimé que ce serait le tiers des aliments qui seraient gaspillés dans le monde, soit plus d'un milliard de repas chaque jour ! Réduire le gaspillage alimentaire serait même LA SOLUTION à privilégier pour lutter contre les changements climatiques selon le Drawdown project ; un regroupement d'experts en environnement.

Le Québec gaspille aussi des quantités honteuses de nourriture, soit 1,2 million de tonnes selon un rapport deRecyc-Québec paru en 2022. Les ménages québécois sont responsables de 28% du gaspillage dans la province. Ce sont donc 72% des aliments qui sont jetés avant même d'entrer dans nos frigos. Sauve ta bouffe fait sa part pour aider les mangeurs et mangeuses à moins jeter, mais il y a encore beaucoup à faire pour le reste de la chaine agroalimentaire. L'État doit aussi faire sa part. Certains pays, comme la France, ont mis en place une loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), une loi qui a probablement inspiré le Parti Québécois. Or, comme le Québec est encore à la traine dans ce dossier, profitons de ce retard pour apprendre des leçons qu'ont tirées les autres pays avant de se lancer dans notre propre projet.

Description de la stratégie

Mais tout d'abord, que prévoit cette stratégie et plan d'action pour lutter contre le gaspillage alimentaire ?

Voici les faits saillants :

Réduire le gaspillage alimentaire au Québec de moitié d'ici 2030 ;
Obliger les transformateurs, distributeurs et détaillants d'établir des ententes de dons de leurs invendus encore comestibles à des organismes ;
Se doter d'un registre public pour recenser les produits invendus des fabricants, distributeurs et détaillants ;
Interdire de rendre volontairement impropres les invendus (en aspergeant les poubelles d'eau de javel par exemple).
Il y a toute une section dans le projet de loi sur l'économie circulaire et sur la lutte contre le gaspillage d'objets. Nous saluons cette initiative, mais nous n'en ferons pas mention ici.

Un projet qui ajoute de la pression sur les organismes en sécurité alimentaire

La situation de précarité dans laquelle se retrouvent plusieurs Québécois.e.s est inacceptable. En effet, les demandes d'aide alimentaire n'ont jamais été aussi élevées. Obliger les transformateurs, distributeurs et détaillants à rediriger tous les aliments qui sont actuellement gaspillés pourrait grandement aider la capacité des banques alimentaires à répondre à la demande grandissante. Or, il faut offrir plus de moyens à ces organismes. Certes, le manque de denrées est criant, mais souvent, ceux-ci n'ont tout simplement pas les ressources pour accueillir plus de denrées : faute de moyens, ils n'ont pas suffisamment d'espace de frigo, ils n'ont pas de camion pour aller chercher les denrées et/ou ils manquent de personnel pour la réception, la manutention et la distribution des denrées. Ainsi, cette loi doit absolument venir avec davantage de ressources financières pour les organismes en aide alimentaire si on veut que les aliments donnés servent à nourrir des gens. Comme l'objectif est de réduire de moitié le gaspillage, ce serait dommage de détourner le problème en retrouvant les aliments donnés dans des poubelles d'organismes plutôt que celles des grossistes ou des épiciers !

Pour éviter un coup d'épée dans l'eau : l'exemple de la France

Comme mentionné précédemment, une loi similaire à celle proposée par le PQ a été mise en place en 2020 en France : l'AGEC. De nombreux organismes environnementaux français, notamment nos collègues, les AmiEs de la Terre de France, ont analysé cette loi et ont produit le documentÉvaluation de la loi AGEC. Le constat est sans équivoque : de nombreux acteurs du secteur alimentaire français font fi de la loi, car il n'y a pas d'inspecteurs ou bien de sanctions suffisantes pour les contrevenants. La recommandation principale de nos collègues français pour que la loi soit réellement efficace : il doit y avoir des inspections régulières et des sanctions. Ainsi, le ministre doit être très rigoureux dans l'application de la loi pour éviter qu'elle ne soit qu'un coup d'épée dans l'eau. Apprenons des erreurs des autres pour que notre stratégie ait l'impact souhaité !

Et les agriculteurs ?

Cette loi vise un grand pan de la chaine agroalimentaire, mais les agriculteurs, à la base de la chaine, ne sont pas mentionnés. Pourtant, au Québec, 14% du gaspillage se fait chez les producteurs. Ont-ils été oubliés volontairement, car on veut leur éviter un poids supplémentaire ? Dans ce cas, la loi pourrait proposer un plan d'accompagnement des producteurs pour les aider à réduire leur gaspillage et pour encourager les producteurs à donner leurs surplus à des organismes. Une autre bonne façon de lutter contre le gaspillage chez les agriculteurs est le glanage. Pour en savoir plus sur cette initiative, lisez notre article ou écoutez notrebalado à ce sujet. Pour résumé, le glanage, ce sont des bénévoles qui vont chercher les surplus de récoltes directement au champ. Habituellement, un tiers des récoltes est redonné aux producteurs, un tiers, aux organismes en sécurité alimentaire et un tiers, aux cueilleurs. En investissant dans ce genre d'initiative, le gouvernement allègerait le gaspillage chez les producteurs agricoles sans leur ajouter une charge de travail supplémentaire.


Un pas dans la bonne direction

Ce serait injuste de notre part de ne pas souligner que ce projet de loi va dans la bonne direction. Bien qu'il n'aborde pas suffisamment l'impact social du gaspillage alimentaire, il adresse son impact écologique, un aspect qui est encore trop méconnu. Le registre des invendus permettra de constater l'ampleur du problème et c'est souvent de ce constat qu'émergent les solutions les plus pertinentes !

Un petit message à nos représentants politiques : SVP, consultez le milieu communautaire pour concevoir la Stratégie et le plan d'action de lutte contre le gaspillage alimentaire. Grâce à cette collaboration, vous obtiendrez une loi efficace dans le contexte québécois et enracinée dans sa communauté. La porte de Sauve ta bouffe vous est ouverte !

Gabrielle Dessureault, coordonnatrice de Sauve ta bouffe

Lisez le projet de loi complet ** :

https://www.assnat.qc.ca/Media/Process.aspx?MediaId=ANQ.Vigie.Bll.DocumentGenerique_198017&process=Original&token=ZyMoxNwUn8ikQ+TRKYwPCjWrKwg+vIv9rjij7p3xLGTZDmLVSmJLoqe/vG7/YWzz

Médiagraphie

Assemblée nationale du Québec (avril 2024). Projet de loi no. 697 : Loi visant à lutter contre le gaspillage alimentaire. https://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-697-41-1.html?appelant=MC

Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires (avril 2024). La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire . https://www.ecologie.gouv.fr/loi-anti-gaspillage-economie-circulaire

Recyc-Québec (juin 2022). Rapport final : Étude de quantification des pertes et gaspillage alimentaires au Québec. https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/etude-quantification-pertes-qc-fr.pdf

Reduced food waste. (s. d.). Project Drawdown. https://drawdown.org/solutions/reduced-food-waste

United Nations Environment Programme (2024). Food Waste Index Report 2024. Think Eat Save : Tracking Progress to Halve Global Food Waste. https://wedocs.unep.org/20.500.11822/45230.

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Des questions toujours sans réponses

18 juin 2024, par Coalition Halte-Air Saint-Hubert — ,
Longueuil, 11 juin 2024.- Une soixantaine de citoyennes et citoyens se sont présenté.e.s hier soir à la séance du Conseil de l'arrondissement de Saint-Hubert pour faire part de (…)

Longueuil, 11 juin 2024.- Une soixantaine de citoyennes et citoyens se sont présenté.e.s hier soir à la séance du Conseil de l'arrondissement de Saint-Hubert pour faire part de leur désaccord avec le développement de l'aéroport de Saint-Hubert et demander aux conseillères et conseillers de l'arrondissement de porter leur message d'un moratoire sur
ce développement.

Répondant à l'appel de la Coalition Halte-Air Saint-Hubert et du CAPAL, et faisant suite à l'assemblée publique du 8 mai dernier à Saint-Hubert, ces citoyen.ne.s s'étaient donnés rendez-vous avant le début de la séance pour faire du bruit et manifester ensemble en scandant de nombreux slogans imageant l'inacceptabilité du projet d'aéroport, les dangers qu'il présente à la santé de la population et la demande d'un moratoire.

« Il n'y a pas d'acceptabilité, vous le savez, madame Fournier ! », « Il n'y a pas d'acceptabilité, un sondage ne peut pas décider » , « Quand on lui parle de leucémie, elle nous répond « économie », « Agir comme le veut, la mairesse, c'est sacrifier toute la jeunesse », « On vous le rappelle, Madame la mairesse, faut diminuer les G.E.S. », « DASHL sait que ses activités portent atteinte à notre santé », « Pollution sonore, particules fines, qu'ils ne disent pas que c'est des vitamines », « On demande un moratoire, notre air n'est pas un dépotoir », « Il faut agir ici, maintenant pour le futur de nos enfants », « Conseillères et conseillers, votre job c'est de nous représenter », entre autres slogans, ont retenti à l'entrée de l'Hôtel de Ville de Longueuil pendant une bonne vingtaine de minutes, avant que les gens n'entrent pour assister à la séance.

Le Conseil a reçu une douzaine de questions en lien avec ce développement mortifère de l'aéroport qui n'a jamais été soumis à la consultation. Comme ça en est devenu maintenant l'habitude, le président Cueto a accumuilé les questions sans que les élu.e.s ne répondent à chacune, ce qui a fait bondir M. Réjean Leduc qui a demandé : « Les gens posent des questions. Qui répond à quoi ? Quand allez-vous répondre ? » Il a été suivi par M. Michel Desgagné qui a demandé : « C'est quoi la démocratie pour vous ? J'ai pas l'impression que c'est un exercice démocratique que nous faisons actuellement ! »

Les conseillères et conseillers n'ont finalement répondu qu'à quelques-unes des questions, suivis par le président Cueto qui a terminé en répétant à nouveau que l'aéroport n'était pas de la responsabilité de la Ville de Longueuil, mais plutôt du gouvernement fédéral.
Cette réponse est en contradiction flagrante avec le fait que la mairesse est allée sur toutes les tribunes médiatiques depuis le 27 février 2023 pour défendre le projet de l'aéroport, et continue de le faire, prétextant une acceptabilité sociale du projet, alors que le rapport de l'Office de participation publique de Longueuil (OPPL) demandait clairement
que DASHL dépose les études économiques, sanitaires, environnementales et climatiques à l'appui de son projet avant de décider si on devait l'appuyer, ce qui n'a jamais été fait.

A la fin de la période de questions, les citoyen.ne.s se sont regroupés à l'extérieur pour partager leurs impressions et discuter ensemble de ce à quoi ils et elles venaient d'assister. Les gens étaient très insatisfaits des réponses données qui révélaient plutôt l'ignorance des enjeux de la part de plusieurs conseiller.ère.s. Comme le disait un participant : « On aurait pu les remplacer par des mannequins ! »

Les gens sont repartis, non sans s'être promis de ne pas en rester là et de poursuivre les actions pour obtenir l'écoute à laquelle ils et elles ont droit pour eux, leurs familles et leurs enfants.

Comme le disaient si bien deux slogans :
« C'est pour ça que ce soir, on vient vous voir, vaut mieux pas nous décevoir
Si vous ignorez nos solutions, on va se revoir aux élections »

Pour information : coalition.halteair@gmail.com
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Mobilisation 6600 Parc-nature MHM installe un campement au Boisé Steinberg en opposition à l’implantation de Ray-Mont Logistiques et à la construction de nouvelles routes dans le secteur

18 juin 2024, par Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM — ,
Montréal, 13 juin 2024 – Des centaines de personnes sont attendues ce week-end, du 13 au 16 juin, au boisé Steinberg dans le quartier Mercier-Hochelaga-Maisonneuve pour (…)

Montréal, 13 juin 2024 – Des centaines de personnes sont attendues ce week-end, du 13 au 16 juin, au boisé Steinberg dans le quartier Mercier-Hochelaga-Maisonneuve pour participer au Camp climat S'enraciner et fleurir, organisé par le mouvement populaire Mobilisation 6600 Parc-nature MHM.

« Nous occupons le boisé Steinberg pour manifester notre colère envers la Ville de Montréal et le Ministère des transports et de la mobilité durable du Québec (MTQ) qui souhaitent prolonger le boulevard de l'Assomption et l'autoroute Souligny pour faciliter le transport de marchandises par camions et servir ainsi les intérêts privés du Port de Montréal et de Ray-Mont Logistiques », a affirmé Anaïs Houde, co-porte-parole de Mobilisation 6600. « Ces grands espaces verts que sont le Boisé Steinberg et la friche ferroviaire doivent être protégés et revenir à la communauté. Mobilisation 6600 revendique depuis 2016 le droit pour les habitant·e·s de déterminer l'avenir de leur milieu de vie et nous prenons tous les moyens pour nous l'approprier, jusqu'à y camper ! » a-t-elle ajouté.

Cassandre Charbonneau-Jobin, co-porte-parole du mouvement, réside dans les environs et rappelle les nuisances engendrées par les activités portuaires et l'implantation de l'entreprise Ray-Mont Logistiques à proximité des maisons. « Le mois dernier mois a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète ; comment peut-on penser que la solution passe par plus d'asphalte et plus de routes ? Qui peut honnêtement justifier la destruction d'un des derniers poumons verts de l'Est de Montréal ? ».

Les projets de prolongement du boulevard de l'Assomption et de l'autoroute Souligny sont d'ailleurs liés à l'implantation de Ray-Mont Logistiques dans le quartier qui poursuit actuellement la Ville de Montréal pour 373 millions de dollars en dommages. « Nous savons qu'avec un tel montant en poche, utilisé comme bâillon, Ray-Mont est en train de négocier des dérogations réglementaires, des mesures de mitigation payées avec l'argent des contribuables, et probablement le tracé de nouvelles routes pour ses camions. C'est inadmissible qu'une entreprise privée puisse, à coups de poursuites, déterminer l'aménagement d'un quartier, nuire à la qualité de vie des résident·e·s et forcer les gouvernements à se plier à sa quête de profit ! » a affirmé Anaïs Houde. « C'est pourquoi encore une fois, nous manifestons notre détermination à nous réapproprier nos espaces de vie en occupant le boisé Steinberg ».

Le Camp climat sera l'occasion pour les militant·e·s pour la justice sociale et environnementale de se réunir au boisé Steinberg. Des ateliers de formation, des projections, des activités ludiques pour les familles, une plantation de saules, un campement dans les arbres, des randonnées guidées sont parmi les activités organisées par le groupe citoyen qui revendique la création d'un parc nature dans l'ensemble dusecteur Assomption-sud de l'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.L'événement se terminera par un grand rassemblement festif intitulé « Floraison contre le béton », le dimanche 16 juin, à 13h, au boisé Steinberg.

« Nous portons une vision d'avenir pour le quartier : la protection du vivant et le soin de notre communauté. Nous allons faire la fête, semer des rêves et des idées pour que les champs de fleurs remplacent l'asphalte et les conteneurs » a conclut Anaïs Houde.

À propos de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM

Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM est un mouvement populaire qui lutte depuis 2016 pour la préservation des espaces verts, de la santé et de la qualité de vie de la population de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Il revendique la création d'un Parc nature dans le quadrilatère Viau-Dickson-Hochelaga-Notre-Dame et s'oppose à l'installation de Ray-Mont Logistiques. Site web : https://resisteretfleurir.info

Source : Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM

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