Presse-toi à gauche !
Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...

Dans les crocs de l’exrême droite !
Le populisme assène un K.O à la Démocratie ! Accaparé par la crise ukrainienne et l'agenda européen, Emmanuel a laissé le champ libre aux ultras du RN de promouvoir leur idéologie, paradant dans Paris avec des tenues nazies. La lame de fond frappera la Gauche de plein fouet. Bardella savoure les 34% du premier tour.
De Paris, Omar HADDADOU
Coup de tonnerre ! Séisme électoral ! Point de bascule ! L'Extrême Droite est en tête dans plusieurs pays européens dont la France qui voit ses valeurs républicaines s'étioler, cédant la place au néofascisme, haineux de l'autre.
Les résultats de ce premier tour des Législatives 2024 donnent des sueurs froides.
La Démocratie risque de se voir obligée de se signer une dernière fois : Le Rassemblement National (RN) de Bardella et Marine le Pen est crédité de 34 % des intentions de vote. Talonné par le Nouveau Front Populaire Divers Gauche 29,6 %, Ensemble et Divers 22,4 %, les Républicains Divers Droite de 10 %, Autres 3,8 %. A noter que 39 Députés (es) RN et ses alliés, en phase d'obtenir la majorité, sont élus dès le premier tour, contre 32 de la Gauche (NFP).Fait marquant de cette échéance, le taux d'abstention historique à hauteur de 66, 71 %. Du jamais vu depuis 40 ans dans la Vème République.
Des figures du Macronisme sont battus, y compris à Paris !Fédéraliste, Européen invétéré, le Président sortant a laissé un espace libre à la dynamique RN
De 2017 à 2023, on est passé d'une variable à une autre où le chef de l'Etat se complaisait à se valoriser et dans le même temps à s'inscrire dans la politique ancienne qui a précarisé davantage la France.
Aujourd'hui, le pays est entré dans une phase chaotique. Le Président, a beau lancer un cri d'alarme exhortant les Français (es) à aller aux urnes en masses, il reste discrédité. Catastrophé, il tente de circonscrire les flammes qui lèchent les fenêtres de la République. Conscient de sa bévue, il entreprend de crier haro sur le péril RN, ameutant toutes les forces politiques y compris l'ancien Président François Hollande, le Nouveau Front Populaire comme fer de lance, les Syndicats et les Artistes.
C'est un moment fort de l'Histoire française, empreint de vives tensions et de basculement
Il suffit de sortir prendre le frais pour mesurer l'intensité de l'inquiétude qui camisole les Immigrés (es). Dans les cafés, les commentaires battent leur plein. Mais pour les adeptes de « J'y suis, j'y reste ! », l'Extrême droite est un colosse aux pieds d'argiles. Sans l'immigration, la France succombera sous les encombrants et les poubelles.
Oui la France est dans le nihilisme, la dénégation et l'amnésie.Pauvre Altérité ! Les tags sur la Place de la République, les façades haussmanniennes de la capitale, n'y changeront rien. Le racisme institutionnalisé, s'émancipe en mode décomplexé. Le pays des Droits de l'Homme est plus que jamais divisée. Piégé par son outrecuidance aveugle de locomotive et de puissance, il tourne le dos au malaise social, la précarité et voit ses fondamentaux voler en éclats.La chasse à l'étranger ne saurait tarder. Lui, dont les aïeux ont combattu dans les tranchées, a droit à une OQTF et une prise de conscience que les ressources de son pays sont le butin du prédateur occidental.
Macron a bien vu le tsunami extrémiste enflé, mais imbu de son égo de Président du Monde, l'a laissé enfler. Sa focalisation sur l'International lui sera fatale. Les journalistes et nombre de ténors politiques le tiennent pour responsable de ce désastre électoral. D'autres le pousse à la sortie.
Profitant de ce tohu-bohu, les QG de Bardella et Marine (vus à l'œuvre), misent sur la Communication et la propagande rappelant la stratégie de Goebbels, en vue de frapper les esprits. Ils rallient à leur combat, jeunes désespérés, femmes en détresse, chefs d'entreprise, avocats, étudiants, agriculteurs, propriétaires fonciers, un régiment de l'aristocratie parisienne et de la finance, des défenseurs des valeurs chrétiennes, etc
La lame de fond du Rassemblement National sera-elle dévastatrice ? Les brèves vidéos du chef de file, Jordan Bardella, et ses lieutenants sur les réseaux sociaux pour une offensive fulgurante, sont glaçants. D'où l'appel à la mobilisation et au sursaut des divers groupes de la Gauche pour faire barrage à cette vague « bleu- marine » au second tour. Eric Ciotti, le vil transfuge gaulliste, s'est jeté à corps perdu dans le giron de ses maîtres xénophobes, au lendemain des Européennes, espérant quelque portefeuille ministériel.
En désignant les Immigrés (es) comme les principaux coupables des maux de la France, l'Extrême Droite aura réussi un tour de force : Dézinguer Macron et prendre le pouvoir.
La Gauche écrira -t- elle une autre page d'Histoire en sauvant la République ?
O.H
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Dernière heure : des militant-e-s de Montréal bloquent un chemin de fer utilisé pour transférer des biens entre le Canada et "Israël"*

Montréal, le 29 juin 2024 – Des militant-e-s anti-coloniaux bloquent un chemin de fer au sud de Montréal, près de St-Bruno, , *fermant une artère vitale pour les échanges entre le
Canada et l'état sioniste.* Des biens circulent entre Montréal et Halifax sur des trains de marchandise du Canadien National (CN) et ensuite vers Haifa à bord de bateaux appartenant à Zim Integrated Shipping Services Ltd..
*#boycottZim #desinvestir4Palestine #blocktherails #FreePalestine
#PalestineLibre*
suivez sur X @SolidariteMTL, instagram @ssf.sab, facebook CiteSansFrontieres
"L'état sioniste ne pourrait pas continuer sa violente occupation sans soutien matériel des états occidentaux. *Tout le commerce avec soi-disant Israël, pas seulement l'exportation d'armes, soutient la violence génocidaire et doit être arrêté.* Des biens et capitaux canadiens rendent le génocide possible en Palestine : que ce soit des produits industriels
envoyés pour compenser la plus faible production car des réservistes qui travaillent en usine sont appelés à combattre à Gaza, ou encore le capital envoyé pour acheter des oranges qui sont vendues partout au Québec. Ce blocage vise à interrompre temporairement les échanges commerciaux, à attirer l'attention sur le soutien matériel du Canada, et à inspirer d'autres actions directes de boycott, désinvestissements et sanctions
(BDS)", a dit Fadwa Tuqan.
"En mai, nous avons vu des Montréalais-e-s mener la lutte BDS vers des nouveaux sommets, les étudiant-e-s ayant construit des campements pour pousser leurs universités à désinvestir et boycotter. Le mouvement des campements s'est maintenant élargi pour demander que la CDPQ désinvestisse et que Québec ferme le bureau Québec-Israël", a dit Dominique Gagnon du blocage. "*Nous continuons de faire des pressions stratégiques pour que l'état et des institutions adoptent le BDS, mais nous faisons également des
actions directes pour faire appliquer le boycott nous-même*."
"Le monde entier se contente de regarder alors que l'agresseur sioniste bombarde, tire, enterre, affamme et refuse de l'aide médicale vitale aux Palestinien-ne-s, détruisant simultanément toutes les infrastructures et empoisonnant la terre. Nous devons soutenir la Palestine de manière concrète", a dit Dominique Gagnon, un organisateur/une organisatrice/ un-e organisataire du blocage. "Nous avons fait des pétitions, des
déclarations, et des résolutions, et ça n'a pas marché.* Nous bloquons aujourd'hui les rails utilisés pour transférer des biens entre le Canada et l'entitié sioniste parce que la classe politique en entier a laissé tomber la Palestine.*"
Le CN est un acteur clé dans l'établissement et le mantien du colonialisme canadien. Zim a été fondé en 1945 en tant que projet sioniste pour soutenir la colonisation de la Palestine et la création de l'état sioniste, trois ans avant que soi-disant Israël ne soit reconnu par les états occidentaux suite à leur massacre et leur déplacement des Juif-ve-s européen-ne-s.
Jusqu'au début des années 2000, Zim était était encore partiellement détenue par l'État. Dans le contexte de l'escalade actuelle, son PDG s'est engagé <https://theloadstar.com/zim-warns-o...> à ce que ses bateaux "soient dirigés, avec la plus grande priorité, pour transférer de la marchandise de n'importe où dans le monde vers Israël, selon les demandes et les besoins du Ministère de la Défense et du
gouvernement d'Israël."
"Le Canada soutient le génocide et l'occupation de manière diplomatique et matérielle", a dit Hannah Omini. "Son alliance ferme avec Israël n'est pas surprenant, vu que c'est également un état colonial et qu'il s'appuie sur les ressources, la terre et le travail volés aux peuples colonisée ici et autours du monde. Nous appelons à plus d'actions directes BDS pour arrêter le génocide, mettre fin à l'occuptation, et libérer la Palestine."
Source :
Collectif ad-hoc d'action directe BDS
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Brisons le silence de nos institutions complices du génocide

*Tiohtià:ke/Moonyang/Montréal, le 25 juin 2024 *– Aujourd'hui, marque le quatrième jour du Campement populaire Al-Soumoud, établi au Square Victoria, près des bureaux de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF).
La mobilisation et la solidarité des derniers jours envers notre campement nous réchauffent le cœur et nous renforcent dans notre détermination à poursuivre cette lutte.
À travers ce campement, le collectif « Désinvestir pour la Palestine » exige que le gouvernement du Québec abolisse immédiatement le bureau du Québec en Israël. Accroître les relations commerciales et la coopération diplomatique avec Israël participe à légitimer le génocide et le nettoyage ethnique du peuple palestinien.
Le collectif exige aussi que la CDPQ se départisse immédiatement de ses 14,2 milliards de dollars d'investissements dans 87 entreprises complices de l'occupation israélienne.
Parmi ces entreprises, nous soulignons la fameuse compagnie Lockheed Martin, l'une des plus grandes compagnies mondiales d'armement, dont les avions militaires et les missiles sont utilisés en ce moment dans le génocide en cours à Gaza. Notons aussi qu'il s'agit de la même entreprise dont nos camarades étudiants de l'université McGill réclament le
désinvestissement, à hauteur de plus d'un demi-million de dollars (535 000 $). Nous exprimons notre solidarité inconditionnelle avec leur combat.
Notre lutte s'inscrit dans la continuité du mouvement étudiant, et nous appelons non seulement au désinvestissement des institutions universitaires, mais également de toutes nos institutions publiques.
Ce combat ne s'arrête pas aux investissements actuels, mais aussi à toute complicité future avec Israël. Pour cela, nous exigeons aussi que la CDPQ se dote d'un processus transparent de contrôle pour garantir le respect des droits humains et du droit international.
Nos institutions publiques ont la responsabilité de veiller au respect des droits fondamentaux et de s'assurer que l'argent des Québécois.es ne soit pas entaché du sang des peuples opprimés.
Rappelons qu'en 1987, une grande coalition québécoise a fait pression sur la CDPQ, qui possédait alors des actions dans des entreprises impliquées dans l'apartheid en Afrique du Sud. Cette mobilisation citoyenne historique a réussi à faire plier la CDPQ et obtenir un désinvestissement.
Le silence et l'inaction de nos institutions ont assez duré face à un génocide qui a fait plus de 35 000 martyrs et plus de 85 000 blessé.es <http://xn--bless-fsa.es> . Combien de morts, combien de crimes impunis faut-il avant que nos institutions prennent acte du génocide en cours et se rangent du bon côté de l'histoire ?
De l'Île à la Tortue à la Palestine libre, désinvestissons du génocide !
*Références*
Liste des 87 entreprises - Site Web du Mouvement pour une paix juste
<https://ca.search.yahoo.com/search?...>
Fiche résumé des 87 entreprises complices
<https://docs.google.com/document/d/...>
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Un premier campement qui investit l’espace public pour dénoncer la complicité du Québec

Tiohtià:ke/Moonyang/Montréal, le 22 juin 2024 - Aujourd'hui, le collectif « Désinvestir pour la Palestine » a établi un campement au Square Victoria, près des bureaux de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF).
La CDPQ est le deuxième plus grand fonds de pension au Canada, avec des investissements de 432 milliards $ en 2023. Nous exigeons que la CDPQ arrête de financer le génocide en Palestine. En date du 31 décembre 2023, la CDPQ détenait 14,2 milliards de dollards d'investissements dans 87 entreprises complices du génocide, de l'occupation israélienne et des violations des droits du peuple palestinien, ce qui représente 3% de ses investissements.
À travers le lancement du Campement populaire Al-Soumoud, nous rejoignons le mouvement international contre le génocide et la violence coloniale d'Israël à Gaza et en Palestine. Malgré la pression croissante, le silence et la complicité des institutions canadiennes et québécoises se poursuivent. Il est temps de hausser le ton et d'interpeller les institutions publiques complices des violations des droits humains et du droit international.
Deux revendications du collectif Désinvestir pour la Palestine
Le Campement populaire Al-Soumoud s'inscrit dans la continuité des campements étudiants qui appellent au désinvestissement des institutions d'enseignement canadiennes et québécoises.
Revendication # 1 - Nous exigeons que la CDPQ se départisse immédiatement de ses 14,2 milliards de dollars d'investissements dans les 87 entreprises identifiées comme complices de l'occupation israélienne.
La CDPQ doit également mettre en place un processus transparent de contrôle pour garantir qu'aucune entreprise dans laquelle elle investira à l'avenir n'est associée à des violations des droits humains et du droit international.
Revendication # 2 - Nous exigeons du gouvernement du Québec la fermeture immédiate du bureau du Québec en Israël. Accroître les relations commerciales et la coopération diplomatique avec Israël participe à légitimer le génocide et le nettoyage ethnique du peuple palestinien.
L'intifada s'élargit !
Dans la multitude d'actions entreprises dans les quatre coins du monde en solidarité avec le peuple palestinien depuis le début du génocide, le campement de l'Université de Columbia avait lancé un mouvement étudiant d'envergure qui s'est propagé dans plus de 150 universités dans le monde.
Le collectif « Désinvestir pour la Palestine » appelle à l'élargissement de cette lutte en multipliant les zones libres et en investissant l'espace public, en plus de celui des institutions universitaires.
Campement populaire Al-Soumoud
Soumoud, signifiant « résilience » ou « persévérance inébranlable en la résistance » en arabe, est mis à l'honneur dans ce campement. Le collectif a choisi de nommer cette nouvelle zone libre « Campement populaire Al-Soumoud » en hommage à la lutte de libération des Palestinien.ne.s, qui sacrifient leur chair et leur âme contre le colonialisme et les intérêts impérialistes dans la région.
Leur lutte est aussi la nôtre, et nous ne cesserons notre combat que lors de la libération totale et complète de la Palestine, car la lutte palestinienne a toujours été et restera une source d'inspiration pour nos propres combats, nous guidant vers notre libération collective.
Depuis les terres non cédées, nous appelons toutes les personnes de conscience à se joindre à nous pour exiger des actions concrètes de la part de nos institutions afin de rompre tout lien avec le génocide en cours à Gaza.
De l'Île à la Tortue à la Palestine libre, désinvestissons le génocide !
Collectif Désinvestir pour la Palestine
Collectif de citoyen.ne.s, militant.e.s et groupes de la société civile
engagés dans la lutte palestinienne à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal.
desinvestirpourlapalestine@proton.me
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Lettre ouverte du personnel mis à pied du Centre justice et foi
Auteur : Le personnel mis à pied du Centre justice et foi et de la revue Relations
Source : tiré du site soutenonslesemployesducjf.org
Cela fera bientôt trois mois que le conseil d'administration (CA) du Centre justice et foi (CJF) annonçait sa décision d'en suspendre toutes les activités jusqu'à nouvel ordre et de mettre à pied son équipe de travail pour une période indéterminée, en invoquant des défis organisationnels, opérationnels et financiers très vagues et peu convaincants.
Cette décision incompréhensible, effective le 22 mars 2024 et annoncée avec à peine 2 jours d'avis aux employé-es du CJF, a suscité une vague d'indignation et de solidarité qui nous a beaucoup touché-es, voire bouleversé-es, nous le personnel mis à pied si cavalièrement par une œuvre jésuite censée avoir la justice sociale et la solidarité au cœur de sa mission. Plusieurs lettres ouvertesont été publiées dans les médias, détaillant les graves conséquences de cette décision pour Relations et le secteur Vivre ensemble du CJF, particulièrement, ainsi que le caractère contreproductif d'une suspension des activités qui affaiblit dramatiquement l'organisme qu'on prétend pourtant vouloir pérenniser en procédant ainsi. Nous avons nous-mêmes expliqué de manière détaillée plusieurs de ces conséquences au CA, qui a admis ignorer un grand nombre de celles-ci. Quelque 1300 personnes, parmi lesquelles d'importantes figures des milieux religieux, politique, social, communautaire, artistique et littéraire, ont également signé la déclaration publique « Solidarité avec le personnel mis à pied du Centre justice et foi ! », lancée par le comité de soutien qui s'est formé spontanément pour nous appuyer dès les premiers jours. Nous avons aussi reçu plusieurs lettres d'appui et de généreux dons.
Le silence de notre part n'est plus possible
Jusqu'ici, l'équipe mise à pied est toutefois demeurée discrète. Il faut comprendre que la manière si irrespectueuse de traiter des employé-es – dont certain-es cumulent jusqu'à 12, 17, voire 25 ans de service – a été vécue comme un véritable traumatisme, quoi qu'en dise le communiqué du CA qui assurait que tout cela se passait « sans heurts pour les employés »… Alors que nous avons donné le meilleur de notre temps et de nos talents pour une mission qui touchait nos valeurs profondes de justice et de solidarité, nous vivons des sentiments de dévalorisation, de trahison et de mépris. D'une année à l'autre, le CA et le Provincial des Jésuites du Canada nous félicitaient pourtant pour la qualité de notre travail et de notre engagement, et ce, encore en décembre dernier lors de la visite annuelle du Provincial – lui qui a plus d'une fois qualifié le CJF de « phare dans la nuit » ces dernières années !
Le CJF a, de plus, été parmi les instances les plus engagées dans le discernement sur les préférences apostoliques universelles de la Compagnie de Jésus et dans le processus d'appropriation nécessaire à leur mise en œuvre dans son travail comme dans celui des autres œuvres jésuites canadiennes. Cette contribution a, elle aussi, été régulièrement soulignée et reconnue. C'est donc bien plus que notre gagne-pain dont nous avons été privé-es de manière brutale, mais bien du sens profond de notre engagement au sein de cette œuvre jésuite qu'est le CJF. Nous en demeurons profondément blessé-es et nous, ainsi que nos proches, traversons une difficile période de deuil.
Le sentiment d'injustice est d'autant plus grand qu'à aucun moment la suspension complète des activités et la mise à pied de l'ensemble de l'équipe de travail n'ont été évoquées explicitement, ni par la direction, ni par le CA, comme étant une option possible face aux défis budgétaires que connaît le CJF. Surtout, à aucun moment le CA ou la direction n'ont proposé à l'équipe de solutions précises et concrètes pour remédier à cette situation. Soyons clairs : il n'est pas question pour nous de nier ces défis, qui sont du reste semblables à ceux que vivent bien d'autres organismes similaires. La situation était connue de tous : depuis 2018, les jésuites réduisent considérablement leur subvention annuelle au CJF. En conséquence, entre 2018 et 2022, un travail important avait été mené et l'autofinancement est passé d'un peu moins de 30% à 55%. Si le soutien des jésuites du Canada est fondamental, ces derniers sont donc loin d'assurer seuls la pérennité du CJF, contrairement à ce qu'on pouvait déduire du communiqué qu'ils ont diffusé aux médias, le 9 mai dernier.
De plus, l'amélioration de l'autofinancement a été faite tout en préservant une réserve financière substantielle dont dispose encore en partie le CJF et dont il aurait pu se prévaloir, si le CA l'avait souhaité, pour éviter des mises à pied contreproductives et pour mettre en place ce qu'il faut pour assurer la pérennité de l'œuvre.
Dans ce contexte, quel sens peut avoir l'interruption abrupte des activités et, par le fait même, la campagne de financement 2024 ? Le tout en nuisant aux abonnements et subventions de Relations, en choquant des bailleurs de fonds ainsi que des donateurs, dont certains ont suspendu leurs dons – y compris des legs testamentaires ?
Une planification stratégique aux contours ambigus…
Alors que la priorité aurait dû être mise sur la poursuite des démarches d'autofinancement, les efforts pour aller chercher des revenus supplémentaires ont décliné après le départ d'Élisabeth Garant en 2022. Ni les personnes qui lui ont succédé, ni le CA ne se sont montrés très proactifs sur ce plan. Pire, en février dernier, des membres de l'équipe ont réussi à déposer une importante demande de subvention au ministère du Patrimoine canadien pour le renforcement organisationnel du CJF ; l'initiative a reçu un accueil glacial par le CA, qui a insisté pour dire qu'il se réservait le droit de refuser les sommes si jamais la subvention nous était octroyée.
En fait, bien plus que des stratégies d'autofinancement, à partir de l'automne 2023, ce qui semblait accaparer l'attention du CA était plutôt la tenue urgente d'une planification stratégique dans laquelle on semblait placer tous les espoirs, mais dont les contours et les échéanciers nous ont toujours été présentés de manière très vague.
Notre équipe s'y était tout de même préparée avec sérieux et avait des propositions concrètes pour assurer un avenir à cette œuvre unique qu'est le CJF, qui n'avait rien perdu de son dynamisme et de sa pertinence. Et bien que nous ayons eu à vivre l'échec d'une première nouvelle direction après le départ d'Élisabeth Garant (qui était en poste depuis 2007), et malgré une gestion intérimaire menée à temps partiel, entre janvier et mai 2023, nous n'avons ni abandonné le bateau, ni réduit la qualité de notre engagement, ni négligé le 40e anniversaire du CJF tout au long de l'année 2023, bien au contraire. Nous sommes resté-es et nous souhaitions tous et toutes ardemment qu'une stabilité s'installe enfin avec l'arrivée de la nouvelle directrice générale, Isabelle Lemelin.
À peine quelques mois après son arrivée, Mme Lemelin nous a informés de l'importance que semblait accorder le CA à la tenue d'une planification stratégique, et elle nous a répété qu'elle plaidait sans toujours beaucoup de succès en faveur de l'inclusion de l'équipe dans ce processus. Elle a laissé entendre plus d'une fois que le CA voulait faire cette démarche sans les employé-es. Finalement, un comité de pilotage incluant des membres de l'équipe et du CA a fini par voir le jour en février dernier pour déterminer les étapes de ce processus et trouver le ou la consultante qui nous accompagnerait dans la démarche. Mais peu de temps après, nous apprenions que le CA avait procédé unilatéralement au choix de cette personne. C'était quelques semaines à peine avant qu'il procède à notre mise à pied.
Depuis, dans nos communications avec le CA et la direction, la participation de l'équipe demeure une inconnue.
Nos propositions et idées continuent d'être refusées
Si nous avons été discrèt-es jusqu'ici, c'est aussi parce que malgré ce contexte délétère, nous avons été très actifs et actives pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l'être. Dès le moment où nous avons été informé-es de notre mise à pied, le 19 mars, nous avons fait de nombreuses offres, demandes et propositions au CA et à la direction. Malheureusement, aucune d'entre elles n'a été retenue.
Ainsi, le 20 mars dernier, nous avons demandé formellement au CA de reporter la suspension des activités afin de pouvoir boucler adéquatement nos dossiers et réduire les conséquences importantes sur le plan financier et réputationnel d'un tel arrêt non planifié. Bien que nous proposions de le faire en recevant la moitié de notre salaire pendant un mois, la proposition a été refusée par le CA. Parmi les raisons évoquées par certains membres du conseil pour justifier ce refus, figurait notamment la crainte que nous nous adonnions à du sabotage, rien de moins ! Ensuite, le 12 avril, en détaillant pourquoi nous estimions que rien de sérieux ne pouvait justifier notre mise à pied et qu'il s'agissait vraisemblablement d'un congédiement déguisé, nous avons demandé au CA de réintégrer l'équipe pour le 1er mai, notamment afin de participer activement au processus de planification stratégique que nous avions appuyé. Devant le rejet de cette nouvelle demande et le constat que la confiance était rompue, nous avons proposé au CA et à la direction, le 14 mai dernier, de mandater une personne médiatrice – choisie avec l'accord de toutes les parties –, afin de tenter de rétablir un climat de confiance indispensable à tout dialogue. Là encore, ce fut l'impasse, le CA et la direction estimant qu'il revient à eux-seuls de « structurer la démarche », les grandes orientations et les priorités du CJF avant d'envisager une médiation.
Nos démarches ont donc été systématiquement écartées. Cela dit, la pression exercée par les partenaires et alliés du CJF sur les autorités concernées leur a tout de même permis de comprendre en partie l'injustice financière dont le personnel était victime. Ainsi, nous avons appris récemment que la direction et le CA du CJF ont finalement décidé d'offrir un complément à l'assurance-emploi au personnel mis à pied, dans le cadre du Programme de prestations supplémentaires de chômage (PSC). Chaque personne admissible recevra donc 95% de son salaire pendant 15 semaines, mais la mesure n'est pas rétroactive. Le CJF nous versera donc l'équivalent de près de la moitié de notre salaire pendant cette période, lors de laquelle nous ne ferons aucun travail…
Si elle réduit l'insécurité financière qui nous a été imposée, cette nouvelle est cependant loin de nous réjouir. Nous trouvons aberrant d'être payé-es sans pouvoir activement jouer le rôle que nous devions jouer comme équipe dans la planification de l'avenir du CJF, dont on nous exclut de facto. Le CA et la direction continuent vraisemblablement de vouloir réaliser en vase clos la réflexion visant à assurer la pérennité du CJF et de la revue Relations alors que ce sont les membres de l'équipe qui connaissent non seulement le fonctionnement du Centre et son inscription dans l'histoire de la présence jésuite au Québec, mais aussi ses partenaires ainsi que ses nombreux collaborateurs et collaboratrices. C'est cette équipe, avec la direction, qui réalise depuis de nombreuses années l'analyse collective et le discernement en commun sur les enjeux sociaux de l'heure. Comment comprendre une telle fermeture de la part du Conseil d'administration, de la direction actuelle et des autorités jésuites ? Tout cela nous choque profondément.
Quel est le véritable enjeu ?
À la lumière de tout ceci, on peut remettre en doute la version officielle présentée par les jésuites et le CA voulant que ce soient des problèmes d'ordre financier et organisationnels qui aient motivé la décision de mettre à pied presque tout le personnel.
Les coûts importants découlant des décisions du CA – de l'interruption abrupte des activités, susceptible d'entraîner des pertes de revenus importantes, au versement de prestations de chômage équivalant environ à la moitié de nos salaires, pour ne nommer que celles-là – laissent clairement penser que l'organisme avait encore une marge de manœuvre pour trouver collectivement des solutions. D'ailleurs, lorsque le CA nous a annoncé notre mise à pied, certains de ses membres l'ont avoué d'emblée : « l'argent n'est pas vraiment le problème », nous a-t-on répété.
Alors quel est le vrai problème ? Quels sont les vrais motifs justifiant cet immense gâchis, qui risque de réduire au silence une voix unique au Québec, si le CJF et la revue Relations ne se relevaient pas de cette crise, ce qui est malheureusement une possibilité, vu l'ampleur des dégâts ? Pourquoi le CA et les jésuites semblent si déterminés à exclure l'équipe de travail du processus de réflexion sur l'avenir du CJF, quitte à les mettre à pied et à les payer à ne rien faire ?
Une différence de culture ?
Rappelons ici quelques faits historiques qui nous semblent importants dans le contexte de cette crise. Dès la fondation du CJF, la province jésuite du Canada français a approuvé le choix d'appeler ce Centre « justice et foi » – et non « foi et justice » – en s'appuyant sur la conviction des co-fondateurs que l'engagement pour la justice au cœur du projet de ce centre social est intrinsèquement « un idéal qui est transcendance » (texte de référence 2007). Cette orientation est donc très différente, dès le départ, de celle prise par la Province du Canada anglais pour son centre social à Toronto, qui consistait à partir de la foi pour s'engager vers la justice. Et il nous semble que la crise que traverse le CJF en ce moment a quelque chose à voir avec cette différence fondamentale dans la façon de faire Église en contexte séculier. Cette différence de culture est particulièrement patente depuis 2018, lorsque les deux provinces jésuites du Canada ont été réunies en une seule, dans laquelle les francophones sont devenus minoritaires, en particulier au sein de l'administration.
La posture que proposaient les jésuites québécois fondateurs du CJF consistait à s'investir dans les débats sociaux à partir de la réalité des personnes appauvries, d'utiliser un langage significatif et rassembleur pour les femmes et les hommes préoccupé-es par la justice, et d'apporter une contribution au sein des instances démocratiques de la société québécoise. Cela, en développant une culture organisationnelle empreinte de synodalité, de coresponsabilité et de véritable partenariat entre jésuites et non-jésuites, chrétiens et non-chrétiens, intellectuels et militants sociaux, hommes et femmes, membres de la majorité historique et Québécois-es issu-es de l'immigration.
Depuis sa fondation, la mission du CJF est portée par des personnes animées par un idéal de justice sociale et enracinées dans des convictions diverses. Nous, membres de l'équipe actuelle, avons appris à traduire le fondement ignatien de l'œuvre en termes séculiers, audibles et recevables, à l'interne comme à l'externe, afin que la mission du CJF ait non seulement tout son sens mais une portée dans la société québécoise. Il semble que nous y parvenions bien, puisque notre travail et notre professionnalisme étaient largement appréciés et reconnus, notamment par certaines des mêmes personnes qui nous excluent aujourd'hui des réflexions sur l'avenir du CJF.
Nous ne demandons qu'à soutenir la nouvelle direction dans cet exercice. Rappelons que cette dernière, encore en probation, n'est en poste que depuis juin 2023 (sans compter 3 mois d'absence), et qu'elle n'a pas d'ancrage dans le monde jésuite et ignatien. Comment ne pas trouver que notre expertise n'est pas respectée, en voyant que les jésuites se sentent obligés de signifierpubliquement leur appui à une nouvelle directionqui aurait, dit-on, une « vision » et des « idées » – dont nous ignorons tout – et qui, visiblement, nécessitent notre mise à l'écart pour s'imposer ? Tout cela pose de nombreuses questions.
Penser - et sauver - l'œuvre collectivement
Ce qui est aussi majeur dans l'héritage du CJF c'est la démarche collective faite par plusieurs jésuites pour donner naissance à ce centre social. Bien que l'un ou l'autre des co-fondateurs ait pu avoir des idées fortes et des intuitions porteuses, c'est ensemble qu'ils en ont déterminé les grandes lignes de fondation et c'est ensemble, en tant que Province, que les jésuites du Canada français ont décidé d'en faire une œuvre majeure de leur action au Québec à l'époque.
De la même façon, nos prises de position sur des enjeux complexes et sensibles découlaient de discussions et de discernements en commun au sein de l'équipe afin de déterminer des orientations auxquelles tous les membres pouvaient consentir, bien qu'elles ne soient pas nécessairement tout à fait leurs positions respectives. Ces démarches collectives ont demandé une certaine humilité de toutes les personnes, suscitant le développement d'une générosité intellectuelle et humaine propre à la manière de procéder particulière au CJF.
Ainsi, nous sommes d'avis que toute solution à la crise que traverse actuellement le Centre ne pourra venir que de ce qui a toujours fait sa force, à savoir sa capacité à discerner collectivement les enjeux et les défis à relever. Si le CA est sérieux lorsqu'il dit vouloir rouvrir le Centre d'ici la fin de l'été et demeurer fidèle à sa mission, il ne peut espérer que nous rentrions au travail comme de simples exécutant-es d'une mission décidée par d'autres derrière des portes closes ; le faire serait dénaturer l'esprit au fondement même du CJF. L'équipe doit être au coeur des discussions.
Sans quoi le CJF survivra peut-être, mais il ne sera plus qu'une coquille vide dans laquelle sa mission de justice sociale sonnera bien creux… Et nous ne pourrons conclure qu'une seule chose : la décision du CA visait dès le départ à faire table rase en poussant l'équipe à démissionner afin de relancer le CJF sans elle, dans une version édulcorée.
Le personnel mis à pied du Centre justice et foi et de la revue Relations.
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Où loge l’entraide ?
Il est de croyance populaire de penser que la crise du logement actuelle se cantonne uniquement dans les grands centres comme Montréal ou Québec. Dans ma ville, Saint-Jérôme, ses effets se font grandement sentir avec une itinérance plus visible et c'est dans ce contexte que j'ai découvert, à la suite de discussions avec des amis, un organisme qui vient en aide aux locataires et aux assistés sociaux en ces temps difficiles. Étant plutôt
conscientisé aux causes sociales, j'ai décidé alors de cogner à sa porte et j'ai été accueilli chaleureusement par Monique Côté, une femme engagée qui est aussi intervenante au Carrefour d'Actions Populaires.
L'organisme, localisé dans le centre-ville de Saint-Jérôme, fondé à l'origine par Dolores Léger, sœur du Bon Conseil, célébrera sa 35e année d'opération le 25 septembre prochain. Bien qu'au départ, il s'occupe surtout à briser l'isolement avec des ateliers, la défense des droits et une cuisine communautaire, l'OBNL se voue désormais à donner des ateliers d'information et des rencontres individuelles aux locataires ainsi qu'aux assistés sociaux en leur faisant connaître leurs droits, en les rendant plus autonomes et en les appuyant dans la préparation de leurs dossiers en rapport à l'aide sociale ou au logement.
L'intervenante me racontait que les appels pour des demandes d'aide sont passés, dans la MRC de La Rivière-du-Nord, de 700 par année avant la pandémie à plus de 1400 l'année dernière ! Ainsi, 90 % des demandes concernaient des cas de « rénoviction », de reprises de logement, d'insalubrité ou de hausses injustifiées du loyer qui n'étaient pas en conformité avec la Loi et qui aboutissaient donc devant le Tribunal administratif du logement (anciennement la Régie du logement).
Madame Côté en a vu de toutes les couleurs au fil des années, des locataires démunis au bord des larmes ou même des ménages entiers jetés à la rue, qui n'avaient pas les moyens financiers de se payer un avocat pour se défendre ou qui n'ont simplement pas les outils pour comprendre leurs droits et cela à un tel point que 80 % acceptent l'éviction au lieu de se battre par crainte de subir le harcèlement de leurs propriétaires.
La Loi devrait être modifiée, affirme Madame Côté, pas seulement subir un moratoire de trois ans sur les évictions comme vient de le décréter le gouvernement, car l'ensemble de la Loi sur le Tribunal administratif du logement facilite les évictions en raison de rénovations, de subdivisions et agrandissements des logements ou encore de changements d'affectation tel que les « Airbnb », donnant ainsi la possibilité aux propriétaires de changer de locataires tout en augmentant le prix du loyer par la suite
selon les aléas du marché. Une autre possibilité légale pour le propriétaire est d'accueillir dans le logement un parent proche, sa mère ou son père par exemple, et de la sorte évincer l'ancien locataire.
Cependant, quelques propriétaires informent leurs locataires de ce genre de projets pour les obliger à déménager, mais une fois la chose faite, ne débutent pas leurs projets ! Le cas le plus patent fut celui d'une dame âgée qui a quitté son logement après avoir été informée par son propriétaire de son intention d'accueillir un membre de sa famille dans le
logement. Par contre, la dame a constaté, quelques jours plus tard, que son logement était disponible dans les petites annonces sur internet avec une hausse substantielle du loyer ! Bien que la majorité des propriétaires soient honnêtes, ce genre de dossiers ne constitue pas une exception, selon l'intervenante du CAP.
Un autre défaut de la Loi, de dire Madame Côté, est que le fardeau de la preuve revient toujours au locataire, qui doit alors mettre toutes ses énergies et parfois débourser de ses poches souvent bien peu garnies pour mettre en demeure le propriétaire et éventuellement le poursuivre au Tribunal administratif du logement, ce qui constitue, selon elle, une grande injustice.
Malgré tous ces besoins sociaux, l'organisme du Carrefour d'Actions Populaires est en difficulté. Le financement, que cela soit du gouvernement ou des dons individuels, n'est pas à la hauteur de la demande de service grandissante au CAP, un peu comme tous les organismes communautaires au Québec. Les soupes populaires, par exemple, ont aussi de la difficulté à assurer leur pérennité.
Mais le véritable problème portant atteinte à la survie du CAP réside dans le manque de relève comme nous pouvons le constater dans plusieurs autres sphères d'activité. Phénomène qui peut probablement être observable dans tout autre organisme communautaire du genre au Québec. En effet, l'âge moyen des membres (réguliers ou sympathisants) est plutôt élevé, ce qui accentue la nécessité d'une prise de conscience collective pour réunir de nouveaux adhérents à la cause et c'est précisément le but de cette lettre ouverte à l'approche du 1er juillet et de la saison des déménagements. Même
un nouveau site internet a été créé récemment afin de faire connaître encore plus le CAP et de donner aussi la possibilité aux personnes intéressées de devenir gratuitement membres sympathisants en quelques clics.
Évidemment, les récentes annonces de construction de logements sociaux et l'établissement du moratoire temporaire de trois années sur les évictions (sauf en cas de reprise de logement par un membre de la famille du propriétaire) donnent un répit aux locataires. Toutefois, les effets de ces nouvelles mesures risquent de prendre du temps avant d'être ressentis, un temps que plusieurs personnes évincées n'ont pas… ce qui démontre davantage la pertinence de l'existence d'organismes au Québec comme le Carrefour d'Actions Populaires à l'approche de cette nouvelle période de déménagements dans laquelle on se demande bien, parfois, où loge l'entraide ?
Pour rejoindre l'organisme
https://carrefouractionspopulaires.org/
Jimmy St-Gelais, membre sympathisant
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Northvolt : Critique d’un mégaprojet industriel

Le réseau militant écologiste de Québec solidaire organise une rencontre citoyenne le 22 juin prochain à Montréal en compagne du député solidaire Haroun Bouazzi et d'invités de la société civile sur le projet Northvolt. Retrouvez-nous au à 14h au Centre Saint-Pierre (1212 rue Panet).
Cette activité fera la critique de la démarche suivie par le gouvernement de la CAQ pour réaliser ce projet et mettra de l'avant la position de Québec solidaire et celles des syndicats et des groupes écologistes impliqués dans les mobilisations actuelles.
Rencontre citoyenne - Northvolt, critique d'un mégaprojet industriel
Date et heure 22 juin 2024 14:00
MANIÈRES DE REJOINDRE ZOOM
1. Rejoindre ZOOM avec un PC, un Mac, un iPad ou un appareil Android
Rejoindre la réunion
Si le bouton ci-dessus ne fonctionne pas, collez cet élément dans votre navigateur :
https://quebecsolidaire-net.zoom.us/w/81192581439?tk=n7LEY_kttTAYL8CIy9WnUUwxkzbIVW7LkxIVhGhGNrg.DQYAAAAS53R5PxZhekVmZjdsdFR6U3dsck1NejFuNnFRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Déclaration du CISO sur la liberté d’expression en solidarité avec la Palestine

Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et ses membres saluent l'engagement des étudiant.e.s se mobilisant dans les campus universitaire afin de demander la fin du génocide envers les Palestiniennes et Palestiniens et le désinvestissement d'industries israéliennes complices des graves violations des droits humains, du droit international humanitaire et de crimes contre l'humanité à Gaza.
Leur mobilisation contribue non seulement à rehausser la pression en faveur du respect du droit à l'autodétermination du peuple palestinien, mais aussi, à défendre le respect du système de droit international, fragilisé par les actions d'Israël et la complaisance de nombreux États, dont le Canada.
Le CISO, à l'instar de la Ligue des droits et libertés du Québec, rappelle aux forces policières et aux dirigeant.e.s universitaires « que toutes les mesures doivent être prises pour assurer la sécurité des manifestant.e.s, de même que pour respecter et protéger le droit de manifester. Il s'agit d'un droit reconnu par les Chartes québécoise et canadienne, et non un simple privilège dépendant du bon vouloir des autorités ou bien, de certaines personnes ou organisations ».
Dans un contexte :
– où se déroule présentement, de l'avis de nombreux expert.e.s des droits humains, dont à l'ONU, un génocide en Palestine ;
– où, malgré les multiples mises en garde d'organisations internationales, de la Cour pénale internationale et de la Cour internationale de justice, Israël bombarde des écoles et des camps de réfugié.e.s qui n'ont nulle part où aller et qui souffent de la faim à Rafah et ailleurs ;
– où des demandes d'injonction ont été déposées contre les campements universitaires, et
– où la répression policière semble imminente ;
La participation à des manifestations et la liberté d'expression sont des droits fondamentaux dans une société démocratique, c'est pourquoi le mouvement syndical considère qu'ils doivent absolument être défendus. Ce sont quelques-uns des outils les plus puissants dont nous disposons pour défendre nos droits et nous les défendrons partout où les gens demandent justice.
Le CISO et ses membres réaffirment leur attachement envers ces droits, ils rappellent que ces occupations en milieu universitaire visent à dénoncer une situation d'une extrême gravité. En conséquence, ils demandent de ne pas judiciariser ces actions militantes, ni de réprimer ces mouvements solidaires par des interventions policières, que ce soit à l'Université McGill, à l'UQAM, à l'Université de Sherbrooke, à l'Université Laval ou ailleurs au Québec ou au Canada.
Le CISO rappelle que les dénonciations des actions illégales d'Israël ne constituent pas des actes antisémites, mais bien des actions légitimes de solidarité internationale avec le peuple palestinien.
Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
Si vous êtes membre du CISO et que vous voulez co-signer cette lettre, vous pouvez envoyer un courriel au ciso@ciso.qc.ca.
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Northvolt : Aller de l’avant, en toute transparence

À la suite de l'annonce du gouvernement Legault donnant le feu vert au projet Northvolt pour aller de l'avant avec la construction des premiers bâtiments de sa méga-usine de cellules de batteries en Montérégie, nous, Mères au front – Rive-Sud, avons choisi de faire une mise à jour concernant notre positionnement tant sur nos demandes à Northvolt qu'à nos gouvernements devant les prochaines étapes annoncées.
Les impacts directs et indirects ne sont plus à démontrer, et pourtant, il nous faudra demeurer vigilantes et vigilants.
Nous tenons à rappeler que notre demande d'un examen du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) pour ce qui s'inscrivait comme étant le projet industriel le plus important de l'histoire récente du Québec a non seulement été refusée, mais son rejet a été accompagné d'explications très discutables et non satisfaisantes aux yeux de la population, des organisations impliquées et des journalistes, qui se sont fait un devoir de donner l'heure juste.
Nous avons soulevé des questions sur la qualité de l'eau, de l'air ; sur les aspects écologiques et économiques du projet ; à propos de l'impact sur les écoles, les CPE, la circulation routière dans le secteur touché, et plus encore.
Des préoccupations pour la rivière Richelieu
La qualité de l'eau du Richelieu nous préoccupe particulièrement, puisque le terrain est fortement contaminé par endroits. Avec le déboisement et les travaux de construction, il y a des risques que ces éléments se retrouvent dans la rivière. De plus, les sédiments contaminés au fond de la rivière sont à risque d'être soulevés par les grandes quantités d'eau utilisées puis rejetées par Northvolt, libérant ainsi lesdits contaminants.
Sans compter les rejets d'eau potentiellement pollués par les processus de transformation, qui se retrouveront dans la rivière, sans avoir été testés dans leur intégralité par les usines d'épuration des eaux.
Entre mensonges et demi-vérités, ou simplement le néant du silence, nos questions sont demeurées, pour la plupart, dans les limbes des dédales administratifs et bureaucratiques du gouvernement et dans le secret des dieux des dirigeants de Northvolt.
Se positionner aujourd'hui, pour la suite
Voilà pourquoi nous nous positionnons haut et fort contre la manière dont le projet Northvolt a été mené jusqu'à maintenant – tant par l'entreprise que par les gouvernements fédéral, provincial et municipal. Nous, à l'instar de plusieurs groupes et comités citoyens de la région et d'ailleurs au Québec, exigeons d'une même voix que cette façon de mener les projets cesse immédiatement.
Considérant que nous n'avons toujours pas pu nous prononcer en faveur du projet Northvolt en raison des manquements énumérés précédemment, nous aimerions en revanche insister sur le fait que nous sommes pour :
– que les gouvernements et l'usine s'assurent que la qualité de l'air et de l'eau ne soit pas compromise par le projet Northvolt ;
– que les gouvernements et l'usine s'engagent à préserver la biodiversité restante sur le site en plus de compenser réellement celle perdue dans le processus.
Pour atteindre ces deux objectifs et rebâtir la confiance de la population envers nos décideurs et l'entreprise elle-même, nous demandons aux gouvernements et à Northvolt de changer d'approche et d'attitude en regard à la population dans tout ce qui suivra dans le déploiement du projet Northvolt. Nous demandons :
1- Un respect sans restriction et sans dérogation des normes et des règlements existants sur la qualité de l'air et de l'eau.
2- La création de normes et de règlements rigoureux pour les substances impliquées dans les processus de Northvolt, qui ne font l'objet d'aucune réglementation à l'heure actuelle.
3- Un programme de surveillance de la qualité de l'air et de l'eau développé conjointement par Northvolt, le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et des experts externes, et dont les résultats seront rendus publics de manière régulière, transparente et sans délai.
4- La communication des mesures de compensation prévues par Northvolt, ainsi qu'un suivi serré des investissements prévus, des échéanciers et des retombées attendues et réelles.
5- Une participation de citoyennes, citoyens, expertes et experts dans le processus d'autorisation en cours pour les usines de cathode et de cellules, en amont des décisions.
Bref, nous leur demandons d'être transparents, ouverts aux avis externes, et de considérer véritablement les impacts irréversibles sur la biodiversité, l'air et les cours d'eau.
Nous avons toujours considéré nos demandes comme légitimes et fondamentales. Bien qu'elles aient été rejetées par le passé, nous souhaitons vivement que ces exigences ajustées soient sincèrement prises en compte et mises en œuvre, au bénéfice de la population et des générations futures.
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Presse-toi à gauche prend une pause estivale

Vous lisez présentement la dernière édition de PTAG avant la pause estivale. Nous serons de retour le 20 août. D'ici là nous ferons la mise à jour régulière de la section des communiqués. Il est également possible que, compte tenu de l'importance de ces événements, nous placions un article couvrant ces sujets d'intérêt : la situation en France avec le déclenchement des législatives et la mise sur pied du Nouveau Front Populaire et le génocide qui se poursuit à Gaza. Nous vous souhaitons un été rempli de belles rencontres, de lectures passionnantes et de réflexions constructives. Refaire le plein pour de nouvelles mobilisations à l'automne est une bonne façon de passer les prochaines semaines. Préparer la rentrée, les débats dans QS, les mobilisations contre les féminicides, la lutte contre les changements climatiques,... L'agenda sera bien rempli. D'ici là, bon été.