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Les violences faites aux femmes

27 mai, par Claudia Santibanez — , ,
La semaine passée, j'ai eu la chance d'offrir encore une fois, une formation en matière de violence conjugale avec une approche féministe intersectionnelle. Depuis des années, (…)

La semaine passée, j'ai eu la chance d'offrir encore une fois, une formation en matière de violence conjugale avec une approche féministe intersectionnelle. Depuis des années, je collabore avec différents organismes au Québec, avec des ateliers, des conférences ou des formations sur différents sujets qui touchent la violence systémique faite aux femmes, le racisme systémique (encore aujourd'hui non reconnu au Québec), ainsi que la visibilisation et la protection des droits des personnes issues des communautés de la diversité sexuelle et culturelles, notamment les femmes immigrantes.

La semaine dernière, nous avons appris qu'un autre féminicide à eu lieu au Québec, le 2e en 1 semaine et demi, et comme un “hasard” de la vie, à l'instant même que je donnais la formation, un 8e féminicide a eu lieu encore au Québec. Le 3e pendant mai, Le 8e en 5 mois. C'est trop ! On n‘en peut plus de répéter et de crier : “arrêter de nous tuer car nous sommes des femmes”

Je ne peux plus entendre aux médias “un nouvel homicide” comme Radio-Canada a dit jeudi matin. Certains médias parlent même de “crime passionnel” encore en 2025. C'est une blague ?

Depuis des dizaines des années, des femmes, notamment les féministes, nous nous battons pour dénoncer le concept de féminicide qui a été conçu pour décrire l'action ultime de l'escalade de la violence conjugale, et qui est la mort des femmes par son conjoint ou ex-conjoint. Nous, les personnes qui travaillons avec cet enjeu social, comprenons très clairement qu'une des problématiques sévères de la violence systémique faites aux femmes, ce sont les féminicides. Ces féminicides se passent presque “toujours” à l'intérieur d'une relation de couple ou ex couple, et toujours avec un rapport de pouvoir.

Cette forme de violence est apparemment invisible pour la société québécoise, peut-être parce qu'elle se passe dans la sphère privée. Voilà pourquoi pendant la 2eme vague du féministe, Carol Hanisch a soulevé le grand sujet de “the personal is political”, entre autres car cette séparation entre l'espace privé et l'espace public, parfois coince les femmes à pouvoir dénoncer ou visibiliser ou même prendre les espaces publics pour faire sortir ce que certaines personnes croient qui ne les concerne pas.

J'habite au Québec depuis 16 ans. Pendant tout mon parcours migratoire et mon processus d'intégration à ce territoire merveilleux en tant que terre d'accueil, j'ai croisé des femmes partout qui ont vécu une forme de violence systémique faite aux femmes, soit dans les espaces privés “violence conjugale”, soit dans les espaces publics “harcèlement de rue ou harcèlement sexuel en milieu du travail”.

Hier la salle était pleine, j'ai posé la question, comme à chaque fois, à chaque année, à chaque printemps : Vous croyez que j'exagère quand je dis qu'au moins une fois dans la vie toutes les femmes ont vécu une forme de violence systémique faite aux femmes ? pendant le tour de table, toutes ont avoué l'avoir vécu. TOUTES !

Il n'y a aucun milieu où je vais, où il n'y a pas des femmes qui ne connaissent pas cet enjeu. Présentement, je connais des femmes qui subissent la violence conjugale parmi les mamans de l'école, dans mon milieu de travail, dans les activités de loisirs, partout et toujours. Cependant, on n'en parle pas souvent car le sujet n'est pas beau, et les femmes ont honte d'avouer ce qu'elles subissent. Le sujet rend inconfortable à tout le monde, et pourtant “entre femmes” la majorité reconnaît toujours l'avoir vécu.

Je vous partage cette réflexion que SOS Violence conjugale a publié jeudi passé. Je suis totalement en accord avec l'urgence d'agir et continuer à en parler, l'importance de continuer à travailler pour changer les valeurs profondes de cette société.
Quand on travaille en violence conjugale, chaque féminicide commis par un partenaire intime, c'est comme un échec. Avec nos collègues des Maisons d'hébergement et des autres organismes spécialisés en violence, ainsi qu'avec ceux des milieux judiciaires et policiers, on met en place des programmes, des mesures, des concertations et des services pour les prévenir et parfois on sent que ça fait une différence... et puis la réalité nous rattrape. Un deuxième féminicide en moins d'une semaine est survenu hier…

L'approche féministe intersectionnelle permet entre autres, la compréhension de différencier la violence exercée par l'agresseur (de domination) et la violence réactionnelle (de la victime pour se défendre), elle permet aussi de comprendre que cette forme de violence existe à cause de la normalisation du contrôle coercitif à l'intérieur des relations de couple, que cette forme de violence s'inscrit dans le modèle patriarcal au service au modèle socio-économique capitaliste, et comment ces deux modèles se nourrissent et se soutiennent mutuellement.

Rita Segato, antropologue et féministe sud-américaine, souligne l'importance d'avoir une “conscience de genre” pour y comprendre la condition féminine, de la même manière qu'il faut avoir une conscience environnementale pour pouvoir comprendre les enjeux environnementaux.

Je souhaite que le Québec développe de plus en plus cette conscience de “genre” de la même manière qu'il existe la conscience environnementale liée aux enjeux climatiques bien enracinée et de plus en plus visible. Nous ne pouvons pas travailler l'une sans l'autre. En espérant que les changements sociaux permettent cette prise de conscience le plus rapidement possible, avec la même urgence d'agir aux enjeux climatiques, que l'urgence de se respecter les un-es et les autres.

Claudia Santibanez
17 mai 2025

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Création d’un nouveau réseau national pour l’employabilité des femmes au Québec

27 mai, par Valérie Gilker Létourneau — , ,
Saviez-vous que les services d'employabilité destinés aux femmes sont en danger, alors qu'ils sont plus nécessaires que jamais ? Montréal, le 20 mai 2025 — Les 14 et 15 mai (…)

Saviez-vous que les services d'employabilité destinés aux femmes sont en danger, alors qu'ils sont plus nécessaires que jamais ?

Montréal, le 20 mai 2025 — Les 14 et 15 mai 2025, un nouveau réseau féministe, nommé Réseau femmes et employabilité, a été officiellement lancé à l'issue d'une rencontre réunissant plusieurs organisations engagées pour l'accès des femmes au marché du travail.

Ce réseau regroupe les organismes spécialisés en développement de la main-d'œuvre féminine (OSDMOF) afin de les soutenir dans leur mission auprès des femmes, valoriser leur expertise et les représenter dans une perspective féministe. Ce regroupement national, né de la mobilisation des organismes spécialisés en développement de la main-d'œuvre féminine (OSDMOF), porte une ambition claire : défendre le droit à l'employabilité des femmes, valoriser une expertise de terrain développée depuis plus de 30 ans, et faire entendre une voix collective forte dans le débat public.

Doté d'un conseil d'administration provisoire composé de trois représentantes issues de diverses régions, le Réseau amorce ses travaux avec une double mission : structurer ses instances officielles et intensifier les démarches politiques nécessaires à la reconnaissance de l'expertise développée depuis plus de 30 ans sur le terrain.

Dans un contexte de précarisation croissante du marché du travail et de sous-financement chronique des services spécialisés, ce nouveau réseau représente une occasion en or de parler de solutions concrètes, de terrain, qui touchent directement l'autonomie économique des femmes au Québec.

« Notre réseau naît d'un besoin criant de se rassembler et de se faire entendre. C'est une réponse claire à l'urgence de valoriser les services spécialisés qui accompagnent des milliers de femmes chaque année vers une autonomie économique durable », explique Marie-Laure Labadie, l'une des représentantes du réseau et directrice générale d'Étape emploi de Québec.

Une campagne de mobilisation sera lancée très bientôt afin de faire connaître la démarche, en vue d'un événement public d'envergure prévu à l'automne.

Le réseau souhaite s'imposer comme une figure de proue dans les débats publics et politiques entourant l'égalité en emploi, la reconnaissance des métiers majoritairement féminins et la lutte contre la précarité économique des femmes.

À propos du Réseau femmes et employabilité

Le Réseau femmes et employabilité rassemble des organisations de toutes les régions du Québec qui accompagnent les femmes dans leur parcours vers l'autonomie économique. Ce réseau féministe et inclusif a pour mission de défendre le droit à l'employabilité des femmes, de valoriser l'expertise de terrain des OSDMOF et de renforcer leur représentation politique. Il agit comme levier collectif pour assurer la pérennité des organismes, mutualiser les ressources, favoriser la concertation interrégionale et porter une voix forte en faveur de l'égalité en emploi et de la reconnaissance des métiers à prédominance féminine.

Valérie Gilker Létourneau

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Concernant la déclaration conjointe du Canada, de la France et du Royaume-Uni sur la situation à Gaza et en Cisjordanie

27 mai, par Québec Urgence Palestine — , , ,
Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, le 21 mai 2025 – Le lundi, 19 mai, le Canada, la France et le Royaume-Uni ont émis une déclaration conjointe qui marquait un revirement en (…)

Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, le 21 mai 2025 – Le lundi, 19 mai, le Canada, la France et le Royaume-Uni ont émis une déclaration conjointe qui marquait un revirement en haussant nettement le ton à l'endroit d'Israël. Maintenant qu'ils assistent à l'horrible aboutissement logique des plans israéliens, la situation est devenue tellement embarrassante qu'ils tentent de s'en dissocier. Il s'agit là de paroles. Il est minuit moins une pour le peuple palestinien. Seules des actions d'une grande force – appliquées immédiatement, multilatéralement et dans la durée – peuvent faire reculer Israël.

Une collaboration maintenue à travers 19 mois de génocide

N'oublions pas qu'avant de faire cette déclaration, le Canada, la France et le Royaume-Uni ont appuyé Israël de façon indéfectible depuis des décennies. Ils ont tissé avec ce pays des liens très étroits à tous les plans : économique, politique, diplomatique, militaire, culturel. Des liens jusque dans la complicité avec l'occupation et la colonisation israéliennes du Territoire palestinien occupé (Gaza et Cisjordanie) et avec le génocide en cours.

Depuis octobre 2023, alors qu'Israël tuait et estropiait 200 000 Palestinien·nes (au moins), amenait toute une population vers la famine et détruisait l'ensemble de ses infrastructures, ces pays ont d'abord défendu le « droit d'Israël de se défendre », puis ont exprimé des « préoccupations » et finalement demandé un cessez-le-feu. Mais ils n'ont RIEN FAIT. Ils n'ont adopté aucune sanction significative, ils n'ont pris aucun moyen pour que cet enfer cesse.

Des demandes nettement sous la barre du droit international

C'est la première fois que ces pays utilisent face à Israël des termes comme « discours odieux » ou « actes honteux ». Mais c'est le peu d'envergure de leurs demandes qui frappe.

Le Canada, la France et le Royaume-Uni s'opposent « à l'élargissement des opérations militaires menées par Israël à Gaza » et « à toute tentative d'expansion des colonies en Cisjordanie » (c'est nous qui soulignons). Ces trois pays doivent plutôt exiger la fin immédiate de toutes les opérations militaires d'Israël à Gaza et le retrait complet de son armée de tout le Territoire palestinien occupé (TPO). Et ils doivent exiger le démantèlement de toutes les colonies en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Ils aligneraient ainsi leurs demandes sur l'avis qu'a donné la Cour internationale de justice le 19 juillet 2024 et sur la résolution subséquente de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui a fixé le 17 septembre 2025 comme échéance à la fin de l'occupation et de la colonisation israéliennes du TPO.

Sauver la face… avec les mêmes fausses solutions

Alors que le peuple palestinien est sacrifié à Gaza et qu'Israël veut l'achever, le Canada, la France et le Royaume-Uni envisagent « une solution politique à long terme » (c'est nous qui soulignons). Et ils réaffirment leur appui aux « efforts déployés par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte », alors que l'Égypte a toujours coopéré avec Israël pour maintenir le blocus et qu'il est connu du monde entier que les États-Unis continuent d'armer Israël et que leur président préconise la prise de possession de Gaza par les États-Unis et son développement en Côte d'Azur moyen-orientale !

Comme si cela relevait d'eux, les trois pays réitèrent leur volonté d'écarter le Hamas de toute discussion sur l'avenir de la Palestine. Et ils ajoutent : « Nous poursuivrons notre collaboration avec l'Autorité palestinienne, des partenaires régionaux, Israël et les États-Unis afin de parvenir à un consensus sur les dispositions à prendre concernant l'avenir de Gaza ». Est-ce ainsi que ces pays conçoivent le droit à l'autodétermination des peuples : décider qui les représente et leur demander d'arriver à un consensus avec un État génocidaire ?

C'est le temps d'agir !

Si le Canada ne veut pas demeurer complice des crimes d'Israël, il doit immédiatement déployer tous les moyens d'action politique et économique à sa disposition, en tant qu'État. Et ils sont nombreux : reconnaître immédiatement l'État de Palestine, appliquer un réel embargo bilatéral sur tout matériel militaire, se joindre à des actions devant les cours internationales, résilier des ententes économiques et militaires, imposer des sanctions, rompre les relations diplomatiques, pour n'en nommer que quelques-uns.

Le Canada devrait aussi œuvrer à ce que tous ses alliés fassent de même et que cette pression internationale réelle soit maintenue jusqu'à ce que soient obtenus :

• la levée immédiate et permanente du blocus israélien, et la reprise de la distribution de l'aide par les agences de l'ONU dûment mandatées pour cela, à commencer par l'UNRWA ;
• un cessez-le-feu immédiat et permanent ;
• le respect intégral du droit international par Israël et donc le démantèlement des colonies et la fin de l'occupation du TPO ;
• la réalisation, rapide et sans condition, du droit à l'autodétermination du peuple palestinien

De nouvelles ordonnances de la CIJ, de nouvelles résolutions de l'ONU, ne feront pas reculer Israël. Une nouvelle conférence à l'ONU en juin prochain, malheureusement non plus. Seul un maximum de sanctions appliquées sans délai peut faire reculer Israël.

Dans une période où le droit international est ouvertement, voire fièrement, bafoué par de nombreux pays – États-Unis et Israël en tête – c'est uniquement de cette façon que le Canada, qui prétend s'en réclamer, pourrait réellement prendre sa défense et s'acquitter de ses obligations en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Ce qui est en jeu, c'est la possibilité même d'un avenir pour le peuple palestinien.

Citations

« Devant la réalisation ultime de ce à quoi ils ont tacitement consenti, voire même continué à participer depuis octobre 2023, la France, le Royaume-Uni et le Canada cherchent à s'en dissocier à la dernière minute. Il ne faut surtout pas se contenter de leurs paroles. Il faut exiger un maximum d'actions conséquentes, immédiatement, pour contribuer enfin à la libération de la Palestine ! »

— Raymond Legault, porte-parole de la Coalition du Québec URGENCE Palestine


À propos de la Coalition

La Coalition du Québec URGENCE Palestine s'est formée en février 2024 pour rendre visible l'indignation de la société civile québécoise devant le génocide perpétré par Israël à Gaza et pour soutenir la lutte palestinienne contre l'occupation, la colonisation et la dépossession. Elle rassemble 51groupes syndicaux, communautaires et citoyens partout au Québec.

Site web :
https://urgencepalestine.quebec

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Mark Carney trahit déjà les électeurs et électrices qui l’ont porté au pouvoir

27 mai, par Christo Aivalis — , ,
Accorder un rôle réduit au travail et aux travailleurs-euses au sein du cabinet en dit long sur la manière dont Carney entend gouverner. 14 mai 2025 | tiré de Canadian (…)

Accorder un rôle réduit au travail et aux travailleurs-euses au sein du cabinet en dit long sur la manière dont Carney entend gouverner.

14 mai 2025 | tiré de Canadian dimension | Photo : Le premier ministre Mark Carney après la prestation de serment de son cabinet, le 13 mai 2025. Photo fournie par Mark Carney/X.
https://canadiandimension.com/articles/view/mark-carney-is-already-betraying-voters-who-made-him-pm

Les libéraux de Mark Carney ont remporté les élections il y a à peine quelques semaines, notamment grâce au ralliement de l'électorat progressiste venu d'autres partis comme le NPD. Ce sont ces électeurs qui ont permis à Carney de faire barrage aux conservateurs de Pierre Poilievre, qui ont pourtant obtenu un bon score en pourcentage de voix.

On pourrait croire que Carney remercierait les électeurs progressistes qui l'ont maintenu au pouvoir, mais c'est tout le contraire qui se produit : ses nominations au cabinet et ses priorités indiquent un virage net à droite, encore plus marqué que ce que laissait prévoir son cabinet de transition préélectoral déjà conservateur. Cela est particulièrement évident en matière de logement et de travail.

Une grande partie de la plateforme de Carney reprenait les politiques économiques de droite de Poilievre : démantèlement de la taxe carbone, réduction de l'impôt sur les gains en capital prévu pour les millionnaires et milliardaires, etc. Le logement semblait faire exception. Beaucoup espéraient que Carney tenait sincèrement à son engagement d'utiliser l'État pour construire des logements à une échelle comparable à celle des années 1940 et 1950. L'un des signes encourageants était le maintien, avant les élections, de Nathaniel Erskine-Smith au poste de ministre du Logement, de l'Infrastructure et des Communautés. Erskine-Smith est largement considéré comme une voix progressiste au sein du Parti libéral, engagé de longue date dans la lutte contre la crise du logement au Canada.

Pourtant, une fois le vote progressiste capté, Carney a évincé Erskine-Smith de son poste et même du cabinet, laissant penser que son plan logement n'était peut-être qu'un écran de fumée électoral. Beaucoup y voient une trahison des engagements pris envers les électeurs. Le chroniqueur politique Evan Scrimshaw a par exemple souligné que les électeurs de gauche avaient mis leur fierté de côté pour soutenir Carney, en échange d'un engagement sincère sur le logement :

Maintenant que Nate est écarté, nous ne pouvons plus faire confiance à Carney. Cette décision a brisé une confiance déjà fragile entre les libéraux et leur aile gauche, sans parler des électeurs du NPD qui nous ont sauvés cette année. Franchement, je me demande à quoi tout cela a servi.

Erskine-Smith lui-même a critiqué cette décision, laissant entendre que s'il s'était représenté aux élections, c'était parce qu'il s'attendait à jouer un rôle central dans une réforme ambitieuse du logement. Comme il l'a exprimé :

De nombreux militants libéraux avaient misé sur Erskine-Smith et sur la question du logement pour convaincre les électeurs du NPD de voter libéral, au-delà du simple réflexe de barrer les conservateurs. Mais il semble que ceux qui ont saisi cette main tendue risquent fort de s'être fait flouer.

La question des droits des travailleurs et des syndicats est tout aussi préoccupante. Avant même les élections, Carney avait déjà supprimé le portefeuille de ministre du Travail, en le reléguant à une sorte de super-ministère fourre-tout sur « l'emploi et les familles ». Il devient ainsi le premier chef de gouvernement à ne pas nommer de ministre du Travail depuis 1909.

Et la situation ne s'est pas améliorée après l'élection : Carney s'est contenté de confier un secrétariat d'État au travail — un poste qui ne siège pas au cabinet. Aucun premier ministre n'a donné aux travailleurs un rôle aussi marginal depuis plus d'un siècle. Les syndicats ont rapidement réagi face à ce virage à droite. Mark Hancock, président du SCFP, a déclaré qu'avec Carney, « les travailleurs comptent encore moins qu'ils ne comptaient sous Trudeau. À un moment aussi crucial pour notre pays, les travailleurs devraient être au premier plan, pas relégués au second plan. »

La situation devient encore plus préoccupante quand on considère que Carney marginalise les travailleurs tout en donnant une place centrale à l'intelligence artificielle, ce qui suscite l'inquiétude des syndicats. Il a notamment nommé Evan Solomon comme tout premier ministre de l'Intelligence artificielle et de l'Innovation numérique. Il est difficile de croire que l'IA ait droit à un ministère à part entière alors que les travailleurs sont à peine mentionnés.

Mais plus encore, les travailleurs s'inquiètent de la manière dont Carney pourrait utiliser l'IA pour réduire la taille de la fonction publique. Durant la campagne, il a suggéré qu'il ne procéderait pas à des mises à pied directes, mais son parti a promis d'utiliser l'IA pour supprimer des postes rémunérés, à l'image des pratiques du secteur privé. L'Association canadienne des employés professionnels (ACEP) s'est dite préoccupée par l'éventualité que Carney remplace des travailleurs par des « technologies non éprouvées ». De même, Sharon DeSousa, présidente de l'AFPC, a critiqué Carney pour avoir imposé un gel des embauches dans la fonction publique et pour promouvoir des programmes d'IA qui nuisent aux Canadiens les plus vulnérables :

« Lorsqu'une personne traverse une crise, elle se tourne vers le gouvernement pour obtenir des réponses et souhaite parler à un être humain, a-t-elle affirmé. Elle ne veut pas être piégée dans une boucle sans fin de réponses automatisées. »

Mark Carney montre aujourd'hui plus clairement que jamais qu'il gouvernera en conservateur, au service des riches et des puissants, pour préserver leur emprise sur la société canadienne. Des dizaines de milliers d'électeurs progressistes se rendent compte qu'ils ont été trompés. Cela montre que même si Poilievre a perdu l'élection, il a remporté la bataille idéologique au sein du Parti libéral.

Christo Aivalis est commentateur politique et historien, titulaire d'un doctorat en histoire canadienne de l'Université Queen's. Ses écrits ont été publiés dans Jacobin, The Breach, Ricochet, Maclean's, le Globe and Mail et le Washington Post.

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Le « Dôme d’or » : un piège doré pour le Canada

27 mai, par Pierre Truchon — , ,
Le projet de « Dôme d'or » lancé par Donald Trump est tout sauf une mesure défensive rationnelle. Présenté comme un bouclier antimissile censé protéger l'Amérique du Nord de (…)

Le projet de « Dôme d'or » lancé par Donald Trump est tout sauf une mesure défensive rationnelle. Présenté comme un bouclier antimissile censé protéger l'Amérique du Nord de potentielles attaques russes ou chinoises, ce projet pharaonique relève surtout d'un coup politique aux accents impériaux, dans la lignée du nationalisme spectaculaire cher à Trump. Derrière l'imagerie clinquante se profile un plan bâti sur du sable : technologiquement incertain, stratégiquement douteux, économiquement insoutenable.

26 mai 2025

Ce « Dôme d'or » n'est pas une initiative de sécurité, c'est un cadeau au complexe militaro-industriel américain, qui en récoltera les dividendes à coups de centaines de milliards de dollars. Estimé entre 175 et 542 milliards USD, ce programme alimentera les géants de l'armement, tout en permettant à Washington de renforcer son emprise sur ses « alliés » – le Canada au premier chef. Il ne s'agit pas d'une collaboration égalitaire, mais d'un chantage géostratégique déguisé : « si vous ne participez pas, vous serez exposés et isolés ».

Et Ottawa semble prêt à mordre à l'hameçon.

Le gouvernement de Mark Carney, soucieux de rester dans les bonnes grâces de Washington, laisse entendre que la participation canadienne serait « une bonne idée », malgré une opacité totale sur le rôle réel que le pays y jouerait. On ne connaît ni les modalités de financement, ni la chaîne de commandement, ni même les retombées stratégiques. Ce flou n'est pas anodin : il révèle un choix précipité, dicté davantage par la peur d'un courroux trumpiste que par une évaluation sérieuse des besoins du Canada. En s'enrôlant dans le « Dôme d'or », le Canada avaliserait aussi une logique de militarisation de l'espace, ce qui constituerait un ralliement à l'agenda belliciste du trumpisme.

Car soyons clairs : le Canada ne fait pas face à une menace imminente de missiles balistiques. Ce discours alarmiste relève du prétexte. L'argent qu'on s'apprête à engloutir dans ce projet inutile pourrait être investi pour faire face à la crise climatique, en développant les transports publics gratuits ou en répondant aux besoins essentiels de la population canadienne, comme la construction de logements sociaux.

Il est encore temps de dire non.

Non à un projet dicté par l'industrie de la guerre.
Non à une dépendance accrue vis-à-vis de Washington.
Non à une vision du monde fondée sur la peur, la confrontation et la surenchère technologique qui cherchera à mobiliser l'intelligence artificielle sur le terrain militaire.

Nous devons exiger un débat public afin d'assurer un contrôle démocratique sur nos choix d'investissements de l'argent public, et un engagement ferme en faveur de la paix, qui seule pourra protéger nos droits et répondre aux besoins de la majorité populaire.

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Surprise party chez Glencore : squat symbolique et zone de liberté temporaire dans la Zone Tampon de Rouyn-Noranda

27 mai, par Collectif des insurgé·es du logement à Rouyn-Noranda — , ,
Rouyn-Noranda, 20 mai 2025 — Dans le cadre de la semaine d'actions du FRAPRU pour le droit au logement du 19 au 24 mai, des militant·es anticapitalistes et anarchistes ont (…)

Rouyn-Noranda, 20 mai 2025 — Dans le cadre de la semaine d'actions du FRAPRU pour le droit au logement du 19 au 24 mai, des militant·es anticapitalistes et anarchistes ont lancé aujourd'hui une action coup de masse dans la tristement célèbre Zone Tampon de Rouyn-Noranda. Une maison appartenant à la multinationale Glencore y est désormais occupée dans le cadre d'un squat symbolique, zone libérée, espace d'autonomie, de solidarité et de résistance.

Les insurgéEs du logement à Rouyn-Noranda est un collectif d'anonymes qui militent pour l'expropriation des parasites et la socialisation totale du parc locatif. Le logement est un besoin de base et un droit reconnu par les chartes universelles. Personnes devrait se faire du cash sur la misère du pauvre monde.

Pendant que les élites détruisent nos quartiers pour préserver les profits d'une fonderie toxique, nous, habitant·es, militant·es, et allié·es, construisons des espaces de vie, de dignité et de lutte.

« Glencore, avec la complicité de l'État, veut vider un quartier entier sous prétexte de "protéger la population"... tout en continuant à empoisonner l'air. Ils détruisent des maisons pendant que des milliers de personnes dorment dans la rue ou s'entassent dans des logements insalubres. »

Luca Mancone, membre du collectif des insurgéEs du logement à Rouyn-Noranda.

Dans une époque marquée par la pire crise du logement du siècle, cette démolition organisée est une attaque contre nous.

Aujourd'hui, nous disons non. Nos vies valent plus que leurs profits.
Aujourd'hui, on fait la fête dans les ruines de leur absurdité.
Bienvenue à la surprise party chez Glencore !

Ce n'est pas une simple action de protestation : c'est une réappropriation. Nous ne demandons pas l'autorisation de vivre — nous la prenons. À travers ce squat symbolique, nous affirmons que chaque maison doit être un foyer, pas un actif financier ; les maisons doivent appartenir aux gens, pas aux corporations ultraviolentes ; la justice sociale et écologique exige la fin du capitalisme extractiviste.

La campagne du FRAPRU : La clé, c'est le logement social revendique que le gouvernement du Québec investisse massivement afin que le logement social atteigne 20 % du parc locatif d'ici 15 ans. Cela passe par le financement de 10 000 nouveaux logements sociaux par an, sous forme de coopératives, d'OSBL et de logements publics, hors du privé et de la logique de profit. Nous nous joignons à cette revendication largement insuffisante.

Par ailleurs, nous tenons à pointer le racisme de François Legault qui met la faute de la crise du logement sur l'immigration alors qu'il a lui même coupé le programme AccèsLogis qui finançait la construction de logements sociaux. « Fuck you crisse de mononc' raciste à'marde t'est un esti de trou de cul ! » -Samuel Touchette, membre du collectif des insurgéEs du logement à Rouyn-Noranda

Un rassemblement de quartier a eu lieu ce soir autour d'un BBQ autogéré, il reste de la bonne bouffe véganne et le four est encore chaud, venez-nous rejoindre ! C'est une excellente occasion de se retrouver, de jaser, de rêver à d'autres mondes possibles — sans Glencore, sans patrons, sans police, sans frontières.

La Zone Tampon devient aujourd'hui une Zone de Liberté : émancipée du contrôle corporatif, où l'imaginaire anarchiste s'incarne dans des gestes concrets de résistance et de soin collectif.

Nous appelons à la solidarité.
Nous appelons à la révolte.
Nous appelons à l'occupation de chaque centimètre de territoire abandonné à la spéculation, à la pollution et au profit.

Un logement pour toutes et tous. Une vie digne, hors du capital.

Collectif des insurgé·es du logement à Rouyn-Noranda
(En lutte avec le FRAPRU et toutes celles et ceux qui refusent de se soumettre)

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Appuyons la Chaise des générations pour l’Assemblée nationale

27 mai, par Mères au front — , ,
Les Québécois·es sont invité·es à soutenir l'adoption d'une Chaise des générations conçue pour prendre place à l'Assemblée nationale du Québec d'ici le 5 juin, Journée (…)

Les Québécois·es sont invité·es à soutenir l'adoption d'une Chaise des générations conçue pour prendre place à l'Assemblée nationale du Québec d'ici le 5 juin, Journée internationale de l'environnement et fin de la présente législature. Ce geste veut rappeler aux élu·es l'importance de reconnaître la voix des jeunes autour de la table où se prennent les décisions liées aux enjeux environnementaux. Une invitation des Mères au front.

Tiré de L'infolettre de L'R des Centres de femmes
https://www.meresaufront.org/cdg-jappuie

Pétition adressée à :

François Legault (Premier), QC, Coalition avenir Québec

Benoit Charette (Minister of the Environment, the Fight Against Climate Change, Wildlife and Parks), QC, Coalition avenir Québec

Suzanne Roy (Minister of Families), QC, Coalition avenir Québec

Nathalie Roy (MNA), Montarville, Coalition avenir Québec

Bernard Drainville (Minister of Education), QC, Coalition avenir Québec

Yannick Gagnon (MNA), Jonquière, Coalition avenir Québec

Ruba Ghazal (MNA), Mercier, Québec solidaire

Marc Tanguay (MNA), LaFontaine, Quebec Liberal Party

Appuyer l'adoption de la Chaise des générations est un geste fort pour rappeler aux élu·e·s l'importance de reconnaître la voix des jeunes autour de la table où se prennent les décisions politiques et législatives liées aux enjeux environnementaux.

En appuyant cette Chaise, vous ajoutez votre voix pour demander ensemble aux élu·e·s de l'Assemblée nationale, de tous partis confondus :

d'honorer la voix des enfants qui ne sont pas en âge de voter et leur droit d'être entendu

de garder le cap sur les questions liées à la préservation de la biodiversité, la réduction des GES et la prévention de la pollution

de se rappeler que leurs décisions sur les enjeux climatiques ont un impact sur leur santé, leur sécurité et leur avenir

d'adopter la Chaise des générations dans l'enceinte de l'Assemblée nationale

Signer la pétition

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Sommet « Pour vivre de la forêt » : propositions d’avenir pour notre régime forestier

27 mai, par Collectif — , ,
Le mouvement syndical du monde forestier convie aujourd'hui des travailleurs et travailleuses, des parties prenantes telles que des groupes environnementaux et représentants (…)

Le mouvement syndical du monde forestier convie aujourd'hui des travailleurs et travailleuses, des parties prenantes telles que des groupes environnementaux et représentants autochtones, ainsi que plusieurs experts à un Sommet sur le thème « Pour vivre de la forêt » à Chicoutimi. À l'aube de la commission parlementaire sur le projet de loi no 97, les différents acteurs du monde de la forêt estiment que le gouvernement a échoué à assurer l'avenir durable de la filière et mettent de l'avant les éléments essentiels d'une réforme du régime forestier susceptible de réussir.

Tiré de L'infolettre de la CSN En mouvement
https://www.csn.qc.ca/actualites/sommet-pour-vivre-de-la-foret-propositions-davenir-pour-notre-regime-forestier/
20 mai 2025

« L'avenir de l'industrie et des emplois qui en découlent dépend de la capacité à réformer le régime forestier dans une perspective durable, dans le respect de l'environnement et des réalités autochtones, en mettant en œuvre une stratégie industrielle axée sur la transformation et la diversification, en misant sur un meilleur aménagement forestier et sur une gouvernance régionale efficace. Québec a échoué à la tâche en ne portant réellement l'oreille qu'à un cercle restreint de voix », déplorent les porte-parole de l'événement, Daniel Cloutier d'Unifor, Nicolas Lapierre du Syndicat des Métallos, Kevin Gagnon de la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN), Luc Vachon de la CSD et Denis Bolduc de la FTQ.

« Nous mettons aujourd'hui au jeu une vision large, inclusive et mobilisatrice d'une réforme de notre régime forestier », ajoutent les syndicalistes, précisant que les 9 propositions mises au jeu sont le fruit d'un dialogue avec plusieurs experts et parties prenantes.

Des propositions d'avenir se dégagent autour de quatre piliers pour une réforme du régime forestier réellement porteuse d'avenir et rassembleuse :

Une stratégie industrielle apte à soutenir des emplois de qualité et durables ;
Un aménagement forestier qui assure la pérennité des écosystèmes ;
Un dialogue social constructif avec les partenaires du milieu forestier ;
Une gouvernance efficace, responsable et régionale.

« Il faut aujourd'hui résoudre une question fondamentale : comment assurer un avenir durable à l'industrie forestière et aux emplois qui y sont associés ? Le modèle d'exploitation et d'aménagement de la forêt doit changer pour être plus pérenne, viser l'acceptabilité sociale et reposer sur un réel dialogue social. Au terme d'un simulacre de consultation, Québec semble donner les clés de la forêt à l'industrie et privilégier des gains à court terme. Il y a urgence d'agir, mais nous refusons de suivre le gouvernement dans un tel cul-de-sac. C'est la soutenabilité de nos emplois, de nos communautés et de la forêt qui est en jeu », ajoutent les porte-parole du Sommet.

Les propositions émanant du Sommet seront transmises à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts. Plusieurs des personnes intervenantes participeront également aux commissions parlementaires sur le projet de loi n° 97, Loi visant principalement à moderniser le régime forestier.

La plateforme mise de l'avant lors du Sommet peut être consultée en cliquant sur le lien suivant : lien à venir.

« Pour vivre de la forêt, dignement et encore longtemps, un coup de barre s'impose dès maintenant. Nous tendons la main au gouvernement pour travailler enfin de façon constructive à une réelle réforme du régime forestier porteuse d'avenir. Il doit retourner à la planche à dessin », concluent les organisateurs du Sommet.

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Marché du carbone et taxe sur l’essence : le gouvernement fait le bon choix selon des organisations environnementales

27 mai, par Fondation David Suzuki, Greenpeace Canada, Nature Québec, Vivre en ville — , ,
MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA NATION KANIEN'KEHÁ:KA, le 23 mai 2025 — L'Alliance TRANSIT, Équiterre, la Fondation David Suzuki, Greenpeace Canada, Nature (…)

MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA NATION KANIEN'KEHÁ:KA, le 23 mai 2025 — L'Alliance TRANSIT, Équiterre, la Fondation David Suzuki, Greenpeace Canada, Nature Québec, le Réseau action climat Canada et Vivre en Ville expriment leur appui envers les récents propos du premier ministre François Legault et du ministre des Finances Éric Girard au sujet du marché du carbone et de la taxe sur l'essence, des mesures écofiscales clés pour lutter contre la triple crise du climat, de la biodiversité et du coût de la vie.

« C'est un soulagement d'entendre le premier ministre et le ministre des Finances réaffirmer l'importance du marché du carbone et de la taxe sur l'essence pour financer notre action climatique. Notre marché du carbone, malgré ses défauts, fait la renommée du Québec à l'international. Quel message enverrait-on si on reculait sur ce qui fait de nous un leader ? On le répète, réduire nos émissions de gaz à effet de serre est indispensable pour que la vie soit abordable à long terme », déclare Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques pour le Québec à la Fondation David Suzuki.

« Malgré ses défauts, le marché du carbone demeure un outil essentiel pour la transition énergétique au Québec. Mettre la hache dedans servirait d'abord et avant tout les intérêts de Trump et du lobby pétrolier — le Québec doit se tenir debout face à l'offensive des grands pollueurs qui n'attendent que le feu vert des gouvernements pour nous faire reculer d'une décennie en matière de lutte aux changements climatiques », estime Louis Couillard, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada.

Un système essentiel mais imparfait

Alors qu'il y a à peine quelques mois, le gouvernement avait sur sa table à dessin une réforme du marché du carbone afin de le rendre plus efficace, les organisations l'appellent à rapidement mener à terme cette réforme en priorisant les changements les plus porteurs pour augmenter la contribution des grands pollueurs industriels et limiter l'impact sur les ménages, dont plus particulièrement ceux à plus faible revenu.

Elles réitèrent leurs recommandations publiées en 2022 ainsi que celles du Comité consultatif sur les changements climatiques pour rapidement renforcer le marché du carbone au bénéfice de toute la population.

« Le problème, ce n'est pas le marché du carbone en soi. L'heure est venue de faire les réformes nécessaires pour resserrer la vis aux gros pollueurs, par exemple en réduisant dès maintenant les “droits de polluer” offerts gratuitement aux grandes industries et en augmentant le prix du carbone. À l'heure où des milliers de familles québécoises sont aux prises avec une hausse fulgurante du coût de la vie et se retrouvent à défrayer la majorité des coûts de la crise climatique, demandons aux responsables d'assumer leurs responsabilités », recommande Charles-Édouard Têtu, analyste des politiques climatiques et énergétiques, Équiterre.

« Le Québec accuse un retard considérable sur ses cibles climatiques, et ce sont nos communautés qui en paient le prix. Le marché du carbone a le potentiel d'être un véritable levier de justice climatique s'il applique mieux le principe du pollueur-payeur et si la gestion des fonds est plus rigoureuse et transparente. Nous avons tout à gagner à renforcer les outils déjà en place », ajoute Leïla Cantave, responsable pour le Québec au Réseau action climat Canada.

Le marché du carbone : un outil pour rendre la vie plus abordable

Pour les organisations, là où le bât blesse, c'est dans la distribution des fonds récoltés via la bourse du carbone et la manière de la communiquer à la population, à l'heure où la crise climatique entraîne des coûts individuels et collectifs croissants.

« Le marché carbone est une excellente mesure d'écofiscalité, qui fait du Québec un leader nord-américain et qui contribue à lutter à moindre coût contre les changements climatiques. On doit en faire plus pour accélérer une transition écologique qui ne laissera personne derrière, et c'est ce à quoi nos énergies devront être consacrées pour consolider la tarification du carbone au Québec », analyse Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.

« Par le passé, l'argent récolté grâce au SPEDE a permis de développer des services de mobilité durable au Québec, mais il est temps de réviser sa gestion pour qu'il en fasse encore bien plus dans toutes les régions, d'autant plus qu'un surplus de 1,6 milliard demeure inutilisé. Quant à la taxe sur l'essence, qui finance l'entretien des infrastructures de mobilité, elle envoie un signal-prix essentiel, mais demeure insuffisante », ajoute Samuel Pagé-Plouffe, coordonnateur de l'Alliance TRANSIT.

« Il ne faut pas oublier qu'une partie des revenus du marché du carbone sert à financer l'adaptation aux changements climatiques. Montrer à la population du Québec comment cet argent peut les aider dans leur quotidien à faire face aux feux, aux inondations ou encore aux glissements de terrain permettrait une meilleure adhésion au marché du carbone, surtout à l'heure où de plus en plus d'assureurs ne veulent plus assumer le coût de ces catastrophes », conclut Anne-Céline Guyon, analyste climat-énergie chez Nature Québec.

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Des pipelines au Québec ? Le mouvement citoyen dit non à un retour en arrière !

27 mai, par Collectif — , ,
Cette lettre est cosignée par des membres de 84 organisations citoyennes et personnalités publiques ayant contribué directement à la lutte contre les projets d'énergies (…)

Cette lettre est cosignée par des membres de 84 organisations citoyennes et personnalités publiques ayant contribué directement à la lutte contre les projets d'énergies fossiles au Québec au cours des dernières décennies*. Elle est aussi endossée par 29 organisations environnementales et autres ainsi que par plusieurs dizaines de citoyennes et citoyens individuel·les qui adhèrent à son contenu**.

Mesdames et Messieurs les parlementaires du Québec à Ottawa et à Québec,

Messieurs les candidats à la chefferie du Parti libéral du Québec,

Ceci est un message du mouvement citoyen qui a fait échec aux projets d'énergies fossiles qu'on a tenté d'imposer au Québec au cours des dernières décennies : centrale au gaz du Suroît, port méthanier Rabaska, forages aux Îles de la Madeleine, dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent, dans la vallée du Saint-Laurent, en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent et sur l'île Anticosti, oléoduc Énergie Est et port pétrolier de Cacouna, gazoduc/usine de liquéfaction GNL Québec (Gazoduq/Énergie Saguenay).

Au fil des ans, nous avons combattu sans relâche toutes les tentatives d'intrusion fossile au Québec. Nous avons tenu des séances d'information publiques et des assemblées de cuisine, publié des infolettres, organisé des forums citoyens, tapissé nos parterres de pancartes, talonné nos député·es, fait signer 65 657 refus d'accès à la propriété, assailli nos conseils municipaux et obtenu l'adoption de centaines de déclarations, résolutions et règlements, marché, manifesté encore et encore, même au plus froid de l'hiver, pulvérisé la désinformation, encore et toujours, écrit des mémoires et des livres, participé aux consultations, même bidon, tourné et projeté des films, chanté, dessiné, donné des formations en résistance citoyenne, alerté les médias et fait tant d'autres choses. Nos familles, nos ami·es, nos voisin·es ont compris les enjeux et à la fin, chaque fois, nous avons remporté le combat de l'opinion publique. Ainsi, malgré la pugnacité avec laquelle les promoteurs et même les gouvernements ont voulu enfoncer ces projets dans la gorge des Québécois·es, ils ont tous été retirés.

C'est donc avec stupéfaction que nous avons appris que certains d'entre vous se disent « ouverts » à la construction d'oléoducs ou de gazoducs qui traverseraient le Québec. L'urgence climatique ne s'est pas atténuée depuis l'abandon des projets que nous avons vaincus. Elle s'accentue et ses premières manifestations donnent déjà froid dans le dos. L'effondrement de la biodiversité, nourri par le dérèglement du climat, s'accélère aussi à un rythme terrifiant. Aucun doute : il faut cesser de produire, distribuer et brûler des combustibles fossiles. Nous nous battrons encore becs et ongles dans ce but, s'il le faut, et nous savons qu'une toute nouvelle génération de militantes et militants sautera à son tour dans l'arène pour défendre son droit à un avenir viable.

Monsieur Steven Guilbeault, lieutenant du Parti libéral du Canada au Québec, il vous revient de convaincre votre chef, le premier ministre Mark Carney, et vos collègues à Ottawa de ne pas céder au chantage de l'Alberta en faisant fi des choix du Québec. La nature ne peut plus souffrir de reculs stratégiques, vous le savez. Et les travailleurs et travailleuses du secteur pétrogazier méritent mieux que des emplois maintenus artificiellement par le déni scientifique.

Monsieur Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, vous êtes le seul leader d'un grand parti fédéral à avoir opposé un non catégorique aux projets de pipelines. Nous comptons sur vous pour faire de cet engagement une priorité absolue et une condition de votre appui au gouvernement Carney.

Monsieur Alexandre Boulerice, député du Nouveau Parti Démocratique au Québec, nous vous invitons à exiger plus de rigueur de votre parti : un pipeline qui « n'endommage pas l'environnement », comme l'a évoqué votre chef pendant la campagne, ça n'existe pas.

Mesdames et Messieurs les député·es de la Coalition avenir Québec à l'Assemblée nationale, qui aviez promis de défendre les intérêts du Québec à Ottawa, comment avez-vous pu voter contre la motion du deuxième groupe d'opposition demandant au gouvernement de s'opposer à tout projet de pipeline au Québec ? La démonstration a été faite, sans ambiguïté, que de tels projets seraient néfastes pour le climat, compromettraient la santé des cours d'eau et des écosystèmes touchés, menaceraient l'eau potable de millions de Québécois·es, dans le cas d'un oléoduc, et auraient des retombées économiques minuscules pour le Québec.

Et vous, députées du Parti libéral du Québec, qui avez aussi rejeté la motion sur les pipelines, pourriez-vous rappeler aux candidats à la direction de votre parti que Philippe Couillard, dernier premier ministre libéral à ce jour, s'est cassé les dents sur le mur social que nous avons érigé entre le Québec et les projets fossiles qu'il caressait avec le lobby pétrogazier ? À vous d'encourager Pablo Rodriguez, Charles Milliard, Karl Blackburn et les autres aspirants-chefs à renoncer bien vite à suivre ses traces dans ce cul-de-sac.

Mesdames et Messieurs les parlementaires québécois·es et candidats à la chefferie du PLQ, vous avez mieux à faire que de souffler sur les braises de la pétroéconomie canadienne, souvent au bénéfice d'investisseurs étrangers, mais toujours au détriment du Québec et de la planète. La transition sociale et écologique nous appelle et vous appelle. Unissons-nous pour la réaliser.

* Ont cosigné cette lettre :

Odette Sarrazin, Vigilance Brandonnie, Saint-Gabriel-de-Brandon, depuis 2012 ; sur la base de l'étude indépendante de Jacques Harvey et ÉcoGestion Solution, mobilisation menant au refus catégorique par la MRC de D'autray, le 4 février 2015, du passage de l'oléoduc Énergie Est sur son territoire ; en 2017, campagne de financement pour la défense (victorieuse) de Ristigouche-Partie-Sud-Est (158 habitants) contre la poursuite de la pétrolière Gastem.

Daniel Green, co-président, Société pour vaincre la pollution.

Philippe Duhamel, Comité Vigilance Hydrocarbures Trois-Rivières (depuis 2010).

Stéphane Poirier, cofondateur de NON à une marée noire dans le Saint-Laurent (depuis 2010).

Martin Poirier, Coule pas chez nous !

Alain Mignault, Chorale du peuple, Montréal, depuis 2011.

Vincent Marchione, Comité de vigilance environnementale de l'est de Montréal (CVEEM).

François Geoffroy, Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique (TJC), organisateur des grèves climatiques de 2019 et 2022.

Henri Jacob, président, Action boréale.

Shirley Barnea, porte-parole de Pour le futur Montréal (2019-2024), organisatrice de manifestations et grèves étudiantes.

Lucie Sauvé, Ph.D., professeure émérite, chercheure du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l'environnement et à l'écocitoyenneté, UQAM, responsable du Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec.

Guy Coderre, enseignant à la retraite, Centre de formation en traitement de l'eau, auteur d'études sur la vulnérabilité des stations de purification d'eau en cas de contamination par les hydrocarbures (2016).

Esther Auger, Pétroliques anonymes, Rivière-du-Loup (2013-2024).

Dominic Champagne, artiste, militant contre le gaz de schiste, réalisateur du film Anticosti : la chasse au pétrole extrême.

Lucie Bergeron, membre de Stop Oléoduc Capitale-Nationale (2013-2019), aujourd'hui Transition Capitale-Nationale.

Sylvie Berthiaume, présidente, Solidarité Environnement Sutton.

Gisèle Comtois, membre de Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC) depuis 2015, Montréal.

Odette Lussier, citoyenne de L'Islet, membre de Stop Oléoduc Montmagny-L'Islet de 2013 à 2015.

Greg Mikkelson, co-founder, Cross Border Organizing Working Group.

Louis Couillard, ancien coordonnateur de la coalition contre GNL/Gazoduq, membre du comité organisateur de la marche pour le climat du 27 septembre 2019 avec Greta Thunberg qui a réuni 500 000 personnes à Montréal et ailleurs au Québec. Aujourd'hui responsable de la campagne Climat - Énergie chez Greenpeace Canada.

Jacques Tétreault, co-organisateur de la campagne « Vous n'entrerez pas chez nous » : 65 657 lettres de refus d'accès à la propriété signées par des citoyen·nes pour dire non à la fracturation, déposées à l'Assemblée nationale en 2012 et 2014.

Martine Chatelain, présidente d'Eau Secours ! de 2010 à 2015, porte-parole jusqu'en 2018.

France Pomminville, Réalité Climatique Canada.

Lucie Massé, porte-parole, Action Environnement Basses-Laurentides.

Nastassia Williams, porte-parole de Tache d'huile (2012-2018).

Sophie Thiébaut, conseillère municipale de 2009 à 2021 (arrondissement du Sud-Ouest, Montréal), porteuse de résolutions d'opposition concernant la perte de pouvoir des municipalités à protéger leur territoire de l'extraction des hydrocarbures (Loi 106) ainsi que la sécurité ferroviaire liée au déplacement des hydrocarbures.

Irène Dupuis, présidente, Saint-Antoine-de-Tilly - Milieu de vie et Lotbinière en transition (2015-2020), co-organisatrice des forums citoyens Quand l'or noir rencontre l'or bleu (2015) et Demain Lotbinière, on s'emballe pour le climat (2018).

Rose-Hélène Tremblay, Environnement Vert Plus, Gaspésie (depuis 1986).

Louise Morand, Comité vigilance hydrocarbures de la MRC de L'Assomption (depuis 2016).

Marie-Claire Binet, présidente, L'Assomption en transition.

Pierre Dostie, comité de coordination de la Coalition Fjord (GazoduQ-GNL Non merci ! 2018-2021).

Olivier D. Asselin, réalisateur de Pipelines, pouvoir et démocratie.

Annie Landry, citoyenne engagée des Îles de la Madeleine, scénariste du film Le peuple de la mer et auteure de La pêche ou le pétrole.

Geoff Clayden, représentant, La Planète s'invite au parlement-Gaspé (2019-2022).

Majorie Lapierre, Énergie alternative aux Îles de la Madeleine (2010-2017).

Lise Houle, Regroupement Gaz de schiste Verchères (2011-2018).

Simon Côté, porte-parole de Stop Oléoduc Kamouraska (2013 à 2016), coordonnateur général d'Arbre-Évolution Coop.

Ellen Nutbrown, membre de Citoyens du Bassin de Chambly contre l'oléoduc Énergie Est depuis 2016.

Serge Fortier, Pierre Bluteau et Pierre Brazeau, cofondateurs du RIGSVSL (Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent) (2011-2014), initiateur d'un mouvement citoyen fort contre le gaz de schiste au Québec, et du CMAVI (Collectif, Moratoire, Alternatives, Vigilance et Intervention) (2014-2018).

Normand Léo Beaudet, Diane Roy et Denise Brouillard, membres de la Coalition Alerte à l'enfouissement Rivière-du-Nord (CAER) opposée à l'inversion de l'oléoduc 9b d'Enbridge (2014) et au gazoduc Ste-Sophie en lien avec le méga dépotoir de la multinationale WM (2023-2024).

Mikael Rioux, Vigile citoyenne Cacouna, Marche des peuples pour la terre mère.

André Lafrance, cofondateur du mouvement citoyen Alerte pétrole Rive-Sud (2014-2018).

Guy Boudreau, Comité vigilance hydrocarbures Lavaltrie (2014-2023).

Benoit St-Hilaire, Prospérité Sans Pétrole.

Me Rodrigue Turgeon, cofondateur et coporte-parole du Collectif abitibien Gazoduq, parlons-en ! (2019 à 2021).

Réal Lalande, coordonnateur, Stop Oléoduc Outaouais (SOO) 2016 à 2018 et président, Action Climat Outaouais (ACO), dont les membres ont organisé la Marche citoyenne pour nos rivières (125 km de Saint-André-d'Argenteuil aux centres-villes de Gatineau et d'Ottawa) en opposition au projet d'oléoduc Énergie Est, du 14 au 20 août 2016.

Chantale Gamache, L'Association des Saint-Marcois.

Denise Campillo, Comité de vigilance gaz de schiste de Roxton Falls.

Albert Geuzaine, coordonnateur régional Montérégie (RVHQ) - contre le gaz de schiste (2011-2013).

Serge Giard, Comité gaz de schiste St-Hugues.

Gérard Montpetit, Comité Non-Schiste La Présentation et auteur du recueil L'histoire de la lutte aux hydrocarbures à travers 100 textes de Gérard Montpetit.

André Bélisle, président, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).

Éric Pineault, professeur, département de sociologie et Institut des sciences de l'environnement, UQAM et auteur du livre Le Piège Énergie Est.

Marc Nantel, Regroupement Vigilance Mines de l'Abitibi et du Témiscamingue.

Estelle Le Houx, Marche des peuples pour la terre mère.

Karen Busque, Les AmiEs de la Terre de Québec.

Marc Brullemans, Comité vigilance gaz de schiste de la Mauricie et coordonnateur interrégional au RVHQ (2010 à 2018).

Denise Laprise, militante, initiatrice de Montmagny en transition.

Raymond Gauthier, militant puis porte-parole du regroupement Madelinots pour le Respect du Golfe (MRG) de 2004 à 2013 et cofondateur de la Coalition Saint-Laurent.

France Mercille, coréalisatrice du film 20 000 puits sous les terres (2012).

Catherine Berger, Rimouski en transition.

Joyce Renaud, fondatrice et vice-présidente de Mobilisation climat Trois-Rivières, opposante à Énergie Saguenay.

Marielle Boisjoly, militante, Vigilance Lanoraie depuis 2012.

Johanne Béliveau, citoyenne, co-auteure de l'ouvrage L'héritage des luttes environnementales au Québec - Un souffle éco-citoyen.

Laure Waridel, écosociologue, PhD et Anaïs Barbeau-Lavalette, cinéaste et autrice, instigatrices de Mères au front ; Gabrielle Spenard-Bernier et Myriam Thériault, co-directrices.

Alyssa Symons-Bélanger, La Marche pour le Vivant.

François Gagné et Guy Leclerc, architectes, membres du collectif fondateur de CAP-RN (Coalition Anti Pipeline-Rouyn-Noranda), film Une couleuvre dans ma chambre.

Jacques Benoit, membre de GMob (Group Mobilisation) à l'origine de la Déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique-DUC reconnue par plus de 525 municipalités représentant plus de 80 % de la population du Québec, corédacteur du Plan de la DUC.

Hugues Bonenfant, Comité de Vigilance de St-Valérien (2012-2019).

Robert Marquette pour Solidarité populaire Richelieu Yamaska.

Martin Archambault membre fondateur de OLEA Oxygène Laval En Amont.

Marie-Eve Leclerc, organisatrice de la Marche Action Climat du 11 avril 2015 devant l'Assemblée nationale à Québec (25 000 personnes) et de la Marche 100 % Possible du 29 novembre 2015 devant le Parlement d'Ottawa (aussi 25 000 personnes).

Jean Falaise pour le Comité pour l'action climatique et environnementale Durham-Sud.

Julie Hevey, Citoyens au Courant (2015-2018).

Carol Saucier, porte-parole du regroupement citoyen Solidarité Gaspésie qui a joué un rôle décisif dans la lutte victorieuse contre le projet pétrolier Galt près de Gaspé (2018-2021).

Chantal Levert, Réseau québécois des groupes écologistes RQGE.

Ulla Gunst, Stop Oléoduc Île d'Orléans (2016-2017), Caravane la Gaspésie à cœur« Eau et hydrocarbures : le tour de la question » (2018).

Geneviève Tremblay-Racette, Table ronde des organismes volontaires en éducation populaire de l'Outaouais (TROVEPO).

Lilas Lamontagne, co-porte-parole Mouvement citoyen littoralement inacceptable (MCLI) Haute-Côte-Nord (2014 à 2020).

Josée Barrette, Regroupement Vigilance Hydrocarbures Sutton (2014-2019).

Paul Bibeau, Comité du regroupement vigilance hydrocarbure du Québec (Repentigny) 2014-2017).

Rébecca Pétrin, directrice générale d'Eau Secours.

Anne-Marie Chapleau, Mères au front Saguenay

Carole Dupuis, porte-parole du Mouvement écocitoyen UNEplanète depuis 2018. Coordonnatrice générale du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec de 2015 à 2018, initiatrice de la campagne Vous ne passerez pas ! en 2017.

** Ont endossé cette lettre :

Organisations

1. Martin Legault, coordonnateur pour le MARE (Mouvement d'action régional en environnement).

2. Danielle Demers, présidente, Les Amis de la Chicot de Saint-Cuthbert.

3. Claude Vaillancourt, président, Attac Québec.

4. André Bélanger, directeur général, Fondation Rivières.

5. Arlene Slocombe, Executive Director, Water Watchers.

6. Mélanie Busby, responsable de la Coalition large sur l'énergie, Front commun pour la transition énergétique.

7. Sepideh Anvar, Lâche RBC/Quit RBC.

8. Bertrand Guibord, président, Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

9. Karl Janelle, président, Coalition climat Montréal.

10. Exécutif de la section québécoise de la fondation Sierra Club Canada.

11. Michèle Lavoie, co-fondatrice du Collectif Antigone.

12. Pierre Jasmin, secrétaire, Les Artistes pour la Paix.

13. Rachel Fahlman, présidente de Vent d'élus.

14. Anne-Céline Guyon, analyste climat-énergie chez Nature Québec, ancienne présidente de la fondation Coule pas chez nous ! et coordonnatrice des luttes contre Énergie Est et GNL Québec

15. Yolande Henry, membre de Transition écologique La Pêche Coalition for a Green New Deal.

16. Gilles Labrosse, pour le comité de coordination action/mobilisation de Sauvons la sablière d'Arthabaska.

17. Jennifer Ricard Turcotte, Mères au front Rouyn-Noranda.

18. Jacob Pirro, porte-parole francophone de Dernière Génération Canada.

19. Nathalie Ainsley, pour Mères au front Montréal.

20. Maxime Laplante, Union paysanne.

21. Yvan Fleurant, Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska.

22. Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques et porte-parole pour le Québec, Fondation David Suzuki.

23. Charles-Edouard Têtu, Analyste politique - Climat et énergie, Équiterre.

24. Sophie-Laurence H. Lauzon, codirectrice générale, Réseau des femmes en environnement.

25. Sylvie Clermont pour le Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-lac.

26. Adrian Burke, président de Nature Hudson, pour Nature Hudson.

27. Linda Robichaud pour Mères au front Vaudreuil-Soulanges.

28. Shelagh McNally pour Pincourt Vert.

29. Jérôme Leclerc, Association pour la santé publique du Québec.

Citoyennes et citoyens

Bruno Detuncq, professeur à la retraite, Polytechnique Montréal.

Jacques Lebleu, citoyen.

Henri-Charles Baudot, citoyen, membre de Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC) et de Eau Secours.

Estelle Carde, citoyenne, membre de Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC).

Frédérique Bertrand-Le Borgne, citoyenne, membre de Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC).

Sylvie Clermont, citoyenne engagée, membre du MARE, de la Coalition Verte, du Fonds d'héritage pour l'environnement et du Réseau Demain le Québec.

Gabriel Cliche, citoyen, bénévole pour Coule pas chez nous Québec (2013-2016).

Emmanuel Patola, citoyen.

Catherine Vallée, citoyenne engagée, membre du Mouvement d'action régional en environnement (MARE), de la Coalition Verte et du Réseau Demain le Québec.

Christophe Reutenauer, professeur de mathématiques, UQAM.

Lucien Beaupré, citoyen.

Jocelyne Alain, citoyenne.

Réal Vigneau, citoyen.

Françoise Cadorette, citoyenne.

Georges Karpat, citoyen, membre du Ralliement contre la pollution radioactive (RCPR).

Jean-Philippe Waaub, professeur associé, à la retraite, département de géographie, UQAM, membre du Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec et du GEIGER, Institut des sciences de l'environnement UQAM.

Francis Waddell, La planète s'invite au parlement.

Louise Legault.

Hélène Crevier, citoyenne.

Jean-François Boisvert, citoyen.

Jacques Gelineau, environnementaliste et réalisateur des émissions de Maya découvre le Saint-Laurent.

Isabelle Catafard, membre Le vivant se défend (2025) et Mères au front (2022), Fondation Rivières, mémoire au Bape contre GNL Québec (2020), Montréal.

Luc Falardeau, citoyen.

Monique Courchesne, citoyenne aînée.

Francine Salvas, membre du RVÉQ depuis 2012.

Joceline Sanschagrin, citoyenne.

François Prévost, citoyen.

Denise Campillo.

Marc St Cyr, citoyen, militant depuis 2012.

Isabelle Nadeau, citoyenne, Stop Oléoduc Capitale-Nationale (2013-2018) et comité de coordination de la Coalition Fjord (2020-2021).

Isabelle Gagné, citoyenne.

Nicole Lamarche, citoyenne.

Nicole Comtois, citoyenne.

Jacques Rousseau citoyen.

Jean-Paul St-Amand, citoyen.

Lucien Jutras, citoyen.

Émilien Pelletier citoyen de Saint-Hyacinthe.

Marie-Claire Mayeres, citoyenne.

Annette Landry, citoyenne madelinienne, militante de MRG (Madelinots pour le Respect du Golfe) entre 2004 et 2013.

Yanick Binet, professeur de philosophie, Collège Lionel-Groulx.

Marie Saint-Arnaud, Ph.D., comité de coordination du Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec.

Sophie Sarrazin, enseignante de musique au primaire.

Pierre Benoit.

Jocelyne Lachapelle, citoyenne, écologiste.

Eloise Gauthier, Montreal.

Pierre-Luc Tremblay, militant écologiste et membre du comité de coordination de la Coalition Fjord (2019-2023).

Camille-Amélie Koziej Lévesque, militante et coporte-parole au sein de la Coalition Fjord lors de la lutte contre GNL Québec (2018-2021).

Simon Barry, Montréal.

Stéphane Caron, Montréal.

Nata Porowska, Énergie alternative, Îles de la Madeleine (2010-2017).

Pascale Boucher-Mercier, enseignante au préscolaire, organisatrice d'activités de protection de l'environnement avec ses élèves, Mont-Laurier.

Ginette Guillemette, citoyenne.

Jean Morisset, citoyen de L'Islet, membre de Stop Oléoduc Montmagny-L'Islet (2013-2017).

Marie-Josée Larocque, membre de Stop Oléoduc Montmagny-L'Islet (2013-2017).

Marie Laberge, membre de Stop Oléoduc Montmagny-L'Islet (2013-2017).

André Jolicoeur, membre du Comité de Vigilance Val de Milt, St-Valérien de Milton.

Denis Dessaint, citoyen.

Martine Leclerc, membre du Comité de Vigilance, St-Valérien-de-Milton (2012-2019).

Arnaud Theurillat-Cloutier, membre de Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique (TJC).

Jean-Claude Plourde.

Jean Guilbert, porte-parole, Non aux éoliennes en territoire agricole à St-Maurice.

Jacques Ouellet, Solidarité Gaspésie.

François Lépine, citoyen.

Suzanne Fortin, citoyenne.

Catherine Béliveau, artiste multidisciplinaire et militante.

Josée Desmeules, militante Mobilisation 6600 Parc Nature MHM.

Valeria Moro, citoyenne.

Yann Pezzini, citoyen, doctorant.

Yves Galipeau, citoyen, membre de Solidarité Gaspésie.

Mélanie J. Gervais, citoyenne.

Martin Couture, citoyen.

Joris Maillochon.

Jocelyn Fournier, Action Climat Outaouais (2016 à 2023)

Sylvie Rousseau, comédienne, auteure et metteure en scène de la comédie dramatique « Notre Drame de par Ici », à l'affiche aux Îles de la Madeleine (étés 2005 et 2006), pour sensibiliser la population locale et les visiteurs à la menace d'hydrocarbures dans le Golfe.

Bernard Bonneau, maraîcher et membre de Citoyens au Courant (2013-2017).à

Jacinthe Brassard, membre du groupe citoyen Prendre Parole Vaudreuil-Dorion.

Yvon Couillard, citoyen, Montréal.

Michael Fleckenstein, citoyen.

Rachel Nadeau, citoyenne.

Anik Tremblay, citoyenne engagée, membre du Mouvement d'action régional en environnement (MARE) et de Mères au front.

Guylaine Thibodeau, citoyenne et membre du Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

Isabel Delarosbil, citoyenne et membre du Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

Claire Lapointe, citoyenne engagée, membre et résidante de la Maison des rebElles, groupe écoféministe.

Ginette Demers, Mères au front Montréal.

Rémi Pelletier, citoyen.

Claude Boileau, administrateur de « À Châteauguay, quelle ville voulons-nous ? », membre du Mouvement d'action régional en environnement (MARE), de Multitudes, de Vivre en Ville et d'autres groupes environnementaux et sociaux.

Claire Dufour, citoyenne engagée, photographe, militante.

Laurence Goulet, citoyenne et membre du Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

Lyne Lefebvre, membre Centr'ERE, mère au front Montréal.

Julia Lévy-Ndejuru, Mères au front Montréal.

Nathalie Beauregard , citoyenne.

Alexis Beauregard , citoyen.

Yves Mailhot, Comité de citoyens responsables de Bécancour

Françoise Brunelle, Comité de citoyens responsables de Bécancour

Laetitia Lioussanne, Ph. D., Sciences biologiques et Environnement.

Hélène Charpentier, citoyenne.

Isabelle Senécal, Ph.D., mère au front.

Léa Delambre, Centr'ERE.

François Doucet, citoyen.

Amandine Alessandra, citoyenne engagée.

Jerome Rigaud, citoyen.

Carmen Montour, citoyenne engagée pour le climat.

Eugene Massam, étudiant.

Raymond Trempe, citoyen.

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