Presse-toi à gauche !
Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...

La Ville que nous voulons appuie le Collectif Avenir Saint-Patrick

Le collectif _La Ville que nous voulons_ a pris connaissance récemment d'un projet visant à récupérer l'école Saint-Patrick qui sera transférée dans un nouvel établissement en contruction ce qui devrait permettre la réalisation de projets utiles pour le quartier à la suite du transfert de l'école de la rue de Maisonneuve en 2027.
Le _Collectif Avenir Saint-Patrick propose les objectifs suivants :
* Bâtir des logements abordables et sociaux organisés en cooporative d'habitation
* Préserver et bonifier l'espace vert public qu'est la cour de l'école
* Intrégrer des principes écologiques dans l'aménagement de la coopérative et du centre communautaire
* Mettre ce lieu à l'abri de la spéculation immobilière et le collectiviser
* Renforcer et bonifier l'offre en services communautaires dans le quartier, au sein d'une structure à but non lucratif
* Devenir un pôle, un lieu dynamique et rassembleur, un acteur important de la vie du quartier
* Conserver et valoriser le patrimoine bâti, ainsi que l'héritage culturel anglophone des lieux
Ces objectifs rejoignent parfaitement ceux du Collectif La ville que nous voulons. En ce qui concerne le logement il est bien connu que de nombreuses citoyennes et de nombreux citoyens se voient privé.e.s d'un logement abordable et coopératif ce qui les place dans une situation de pauvreté inacceptable.
Notre société est confrontée à des enjeux majeurs : réchauffement climatique, inégalités sociales et économiques, aménagements axés en fonction des projets des promoteurs, démocratie déficiente, pour ne citer que les plus criants. De nombreuses organisations sociales agissent à longueur d'année pour défendre les intérêts de la population avec des succès mais aussi avec des difficultés dues à une vision dépassée du pouvoir municipal actuel qui piétine sur les questions urgentes comme le transport collectif, la construction de logements sociaux, l'aménagement viable et une densification intelligente sur l'ensemble du territoire, la protection des terres agricoles présentes à Québec, etc.
Le projet proposé pour l'avenir de l'école Saint-Patrick permet d'apporter une contribution au renforcement de la vie sociale et solidaire dans ce secteur important et vivant de Québec. La Ville de Québec devrait donc soutenir le projet du Collectif _Avenir Saint-Patrick_ notamment en prenant les dispositions afin de garantir l'acquisition des lieux par les organisateurs des projets de ce Collectif.
Il est donc essentiel d'exprimer notre appui à ce projet et d'inviter le plus grand nombre d'organismes et de personnes à faire de même.
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Pour plus d'information communiquez avec le courriel suivant :
villequenousvoulons@reseauforum.org
à l'attention de Serge Roy
xxxxxxxxxxxxxx
Voici également l'accès à une lettre d'appui que vous pouvez signer et transmettre à titre personnel au Collectif Avenir Saint-Patrick :
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScBkkc5TKja0UHHDeDxFpEimp9_DTzUa1pZpcYrIjMoxXynhA/viewform
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VJI condamne la campagne de terreur menée par Israël au Liban

Ces derniers jours, une campagne de terreur a semé la désolation et la mort au Liban. Mardi, une explosion coordonnée de téléavertisseurs dans tout le Liban a fait 12 morts, des centaines de personnes dans un état critique et des milliers de blessés. Mercredi, une explosion coordonnée similaire d'appareils de communication tels que des téléphones et des « talkies-walkies » a fait 14 morts et des centaines de blessés.
19 septembre 2024 IJV Canada
Bien que les autorités israéliennes n'en aient pas encore assumé la responsabilité, plusieurs rapports ont confirmé que l'explosion avait été orchestrée et planifiée des mois auparavant par les services de renseignement israéliens.
Plusieurs médias grand public et experts ont déformé cette campagne de terreur israélienne contre la population civile du Liban en la présentant comme une attaque ciblée et sophistiquée contre de hauts responsables du Hezbollah. Nous savons que ce n'était pas le cas. L'attaque israélienne sur les méthodes de communication a visé et tué des civils, dont Fatima Abdullah, âgée de 9 ans.
Certains responsables canadiens, comme l'ancien conseiller spécial sur l'antisémitisme de l'université d'Ottawa, Artur Wilczynski, ont fait l'éloge du déploiement de terreur qu'Israël a déclenché au sein de la société libanaise. Des groupes de pression pro-israéliens tels que le CIJA ont également publié des déclarations faisant l'apologie de la mort et de la destruction engendrées par la campagne de terreur israélienne. Soyons clairs : le meurtre indiscriminé de civils et l'utilisation d'infrastructures civiles comme armes létales sont des crimes au regard du droit international.
La démission de M. Wilczynski est la première étape d'un mouvement plus large de responsabilisation des fonctionnaires et des lobbyistes, et la confirmation que le public canadien et les Juif.ve.s canadiens n'accepteront jamais l'idée que le recours à la terreur est digne d'éloges.
Bien que les actions d'Israël doivent être dénoncées avec la plus grande fermeté, ces crimes n'ont malheureusement pas reçu la condamnation universelle qu'ils méritent.
Alors que nous sommes sur le point de marquer le premier an du génocide israélien contre le peuple palestinien de Gaza, la campagne meurtrière d'Israël semble s'étendre à la Cisjordanie et aux pays voisins tels que le Liban. Les crimes du gouvernement israélien risquent d'embraser toute la région.
Le Canada doit condamner cet acte d'agression israélien et sa campagne visant à terroriser la population civile du Liban. Le Canada doit prendre toutes les mesures diplomatiques, politiques et économiques nécessaires pour sanctionner les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis par Israël à Gaza, en Cisjordanie et au Liban.
Le gouvernement canadien doit honorer ses obligations internationales, condamner la campagne de terreur d'Israël et prendre les mesures nécessaires pour prévenir d'autres violences en sanctionnant Israël et ses dirigeants civils et militaires, qui ont violé les normes les plus élémentaires du droit international humanitaire.
VJI se tient aux côtés du peuple libanais à la suite de ces horribles attaques et continuera à travailler avec ses allié.e.s en vue d'un avenir meilleur empreint de justice, d'égalité et de paix pour tous.tes.
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Pour sortir le Nouveau Parti Démocratique de la marginalité au Québec : ajuster le tir.

Le Québec est-il décidément une terre stérile pour le grand parti social-démocrate fédéral ? Ce dernier peut-il encore entretenir l'espoir d'une quelconque percée électorale sérieuse dans la "Belle province" ?
Tout d'abord, examinons les résultats du scrutin partiel tenu lundi le 16 septembre dans le comté de La Salle-Émard-Verdun. La direction du parti a investi des efforts soutenus pour le remporter ; le chef Jagmeet Singh y a affirmé une présence fréquente. On ne peut affirmer que la performance du NPD y a été décevante. Qu'on en juge par les résultats en termes de votes obtenus : Le Bloc québécois a raflé 28,2% des voix, le Parti libéral 27,3%, le NPD 26,1% et le Parti conservateur a végété avec 11,5%. La formation dirigée par Jagmeet Singh a donc terminé en troisième position, talonnant ses deux principaux adversaires.
Cette élection confirme par ailleurs que les politiques sociales et économiques restrictives prônées par le Parti conservateur ainsi que le style de leadership abrasif de son chef Pierre Poilievre ne conviennent pas à une majorité d'électeurs et d'électrices francophones.
Alors, pourquoi les néo-démocrates n'arrivent-ils pas à en profiter pour améliorer leur score au Québec ? Croient-ils seulement encore à cette possibilité ?
J'ai déjà abordé à ce propos les obstacles généraux rencontrés par le parti pour y parvenir : méfiance à l'endroit du nationalisme québécois, politiques centralisatrices et peu d'efforts consentis pour rallier l'électorat québécois à sa cause.
Pourtant, celle-ci n'est pas désespérée comme l'a prouvé la réussite (cependant éphémère) de Jack Layton en 2011. Toutefois, le NPD n'a pas poursuivi sur sa lancée et les successeurs de Layton, Thomas Mulcair et Jagmeet Singh ont laissé passer la chance d'implanter leur formation de manière durable au Québec.
Quand on regarde la situation de plus près, on s'aperçoit que les Québécois et Québécoises connaissent mal le NPD. Pourquoi ? En raison du peu d'efforts investis par sa direction au Québec.
Il n'existe aucune équipe substantielle dont la mission consisterait à assurer une présence continue du NPD ici ni de lieutenant québécois prestigieux ou convaincant. Alexandre Boulerice, en dépit d'évidentes qualités comme député, n'a pas la stature d'un leader "national" québécois capable de conseiller le chef du parti sur la politique à suivre chez nous. Bref, la direction du parti à Ottawa ne fait guère d'efforts pour se doter au Québec d'une équipe chargée d'effectuer une percée électorale significative.
Cette situation déprimante est-elle due aux échecs répétés du parti auprès de l'électorat québécois, ce qui ferait que les candidats ne se bousculent pas aux portes ou l'inverse, c'est-à-dire que les échecs consécutifs du NPD s'expliqueraient par cette absence ? Sans doute un peu des deux. On ne peut non plus faire surgir un représentant d'envergure au poste de conseiller d'un coup de baguette magique.
Mais il me semble que mettre sur pied un groupe de conseillers expérimentés et éventuellement trouver un leader relève du possible à condition d'y consacrer le temps et les efforts requis. Ce groupe et ce "leader" pourraient alors "travailler" le Québec, donc être présents sur beaucoup de tribunes et participer à des luttes sociales. Ils se donneraient aussi comme mission de "réconcilier" le NPD avec le nationalisme québécois, ce qui ne se ferait pas sans tiraillements internes, mais le jeu en vaut la chandelle.
La domination électorale de plus en plus relative du Parti libéral fédéral au Québec (33,7%et 35 sièges obtenus en septembre 2021) et la large part qu'est allé chercher le Bloc à la même occasion (32,1% pour 32 sièges) ne sont pas inévitables. Notons que lors de ce scrutin général, le NPD a du se contenter de 9,8% des voix et d'un seul député, Alexandre Boulerice. Il était à la traîne derrière les conservateurs (18,6% et dix députés).
Enfin, Jagmet Singh n'est peut-être pas le chef idéal pour orienter le parti dans cette direction. Il est aussi multiculturaliste que Justin Trudeau et méfiant à l'endroit du nationalisme québécois. Il faudrait penser à le remplacer tôt ou tard, et vaudrait mieux tôt que tard.
En conclusion, oui le NPD peut s'imposer au Québec mais à certaines conditions qui n'ont pas été respectées jusqu'à maintenant. Il doit corriger le tir.
Jean-François Delisle
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Ma place au travail remet des témoignages à l’Assemblée nationale, alors que 34 000 enfants sont toujours sans place en service de garde

Québec, le 19 septembre 2024 – Ce jeudi, l'organisme Ma place au travail, accompagné de parents et d'alliés, se rendra à l'Assemblée nationale du Québec afin de remettre des recueils de témoignages de familles affectées par la pénurie de places en services de garde aux porte-paroles en matière de famille et à la ministre de la Famille, Madame Suzanne Roy.
Cette action fait suite à la campagne de mobilisation en ligne #loteriedesgarderies, une initiative visant à dénoncer les impacts de cette pénurie sur des dizaines de milliers de familles québécoises en cette période de rentrée.
La pénurie de places en services de garde occupe une place centrale dans l'actualité depuis quelques semaines, et la situation ne s'améliore pas : 34 000 enfants sont toujours sur la liste d'attente du guichet unique, la qualité éducative est en baisse, la moitié des CPE sont en déficit financier et les éducatrices à la petite enfance, en pleine négociation, envisagent la grève. Autant de constats démontrant qu'il reste encore beaucoup à faire pour nos décideurs afin de trouver des solutions rapides et durables pour compléter le réseau. Obtenir une place de qualité et abordable ne devrait pas être comparable à une victoire à la loterie.
« Bien que nous saluons les efforts du gouvernement pour créer de nouvelles places en services de garde, il est évident que la liste d'attente, qui compte toujours plus de 34 000 enfants, ne diminue pas assez vite. Ce chiffre est l'indicateur le plus crucial pour les parents. Créer des places, c'est une chose, mais sont-elles abordables ? Sont-elles de qualité ? Dispose-t-on du personnel qualifié pour les combler durablement ? Si la
liste d'attente reste inchangée malgré les annonces et initiatives, cela démontre qu'il y a un problème structurel qui nécessite une réponse rapide et efficace. » déclare Marylin Dion, directrice générale de Ma place au travail.
Ma place au travail appelle le gouvernement à compléter le réseau des services de garde en prenant en compte les impacts à long terme de ses décisions. Il est essentiel de créer rapidement des places de qualité et abordables pour toutes les familles. Investir dans le réseau de services de garde éducatifs, c'est répondre aux besoins immédiats des parents tout en misant sur l'avenir économique et social de notre société. Les experts s'accordent à dire que l'accessibilité à des services de garde de qualité représente un investissement stratégique pour le Québec, dont les retombées positives sont prouvées et incontestables.
À propos
Ma place au travail est un organisme à but non lucratif assurant une veille de l'offre proposée aux familles québécoises en matière de services de garde et intervient auprès des instances gouvernementales afin que chaque parent qui le désire puisse avoir accès à une place de qualité et subventionnée pour son enfant. L'organisme vise à faire connaître les difficultés bien réelles que les familles rencontrent dans leurs recherches d'un milieu de garde, et ce, tous types de milieux confondus. Ma place au travail expose régulièrement les répercussions de la pénurie sur la vie personnelle, professionnelle et financière des parents.
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Protéger les enfants trans ; Des militants queer, antifascistes et des personnes trans unissent leurs forces contre la haine

*Tio'tia:ke/Mooniyang/Montréal, le 20 septembre 2024* – *Une coalition de militants queer, antifascistes et de personnes trans de divers horizons [la coalition]* se mobilise ce vendredi 20 septembre pour contrer la propagation de la haine et de la discrimination.
En réponse aux récents appels à des manifestations nationales lancés par des organisations conservatrices telles que Hands Off Our Kids (HOOK) et Ensemble Pour Protéger Nos Enfants (EPPNE), la coalition organise une contre-manifestation le *20 septembre* sur la *Place Vauquelin - 275 Notre Dame à Montréal *à partir de *8h00*. La contre-manifestation comprendra diverses activités, y compris des discours, des performances et de la musique. L'objectif est de lutter pour la protection des enfants trans partout, de l'Île de la Tortue à la Palestine, en s'opposant à la montée de la haine au Canada tout en envoyant un message de solidarité et de soutien aux jeunes trans du monde entier. Trois porte-parole de la contre-manifestation seront disponibles pour entrevues en français et en anglais de *7h30 à 9h30* ; *Aziz Jamil (iel/il, accords masculisn)* – intervenant psychosocial, *Rebecca Lavoie (iel, accords féminins)* – Miliante pour la Faction Contre le Génocide, en Solidarité (F.A.G.S.) et *Zev Saltiel (il, accords masculins)* – Travailleur social , intervenant psychosocial et parent.
Les groupes conservateurs HOOK et EPPNE ont activement promu une rhétorique nuisible contre les personnes trans et les droits LGBTQ+, affirmant faussement que les écoles endoctrinent les enfants et sapent l'autorité parentale. Leurs efforts ont entraîné une augmentation de la discrimination, du harcèlement et des menaces envers les communautés marginalisées. La mobilisation des protestataires anti-trans et anti-drag
l'année dernière a donné naissance au Comité des Sages, qui a travaillé main dans la main avec l'EPPNE pour ralentir les réformes pro-trans au sein du gouvernement provincial.
Cependant, la coalition ne restera pas silencieuse. Elle est là pour marcher pour la protection de tous les enfants, quelle que soit leur identité de genre ou sexuelle. « Nous luttons pour le même objectif, le nôtre incluant la protection et le bien-être des jeunes trans et queer, des jeunes qui ont des parents ou des proches queer et trans, ou des jeunes qui ont des amis trans et queer. Nous luttons pour les jeunes dans TOUTES leurs
identités croisées », a déclaré Zev Saltiel. Les mesures que l'EPPNE et HOOK préconisent auront un impact direct sur la santé mentale des enfants trans. La coalition cherche donc à contrer leurs efforts et à protéger les enfants trans et queer.
Adam Philomena du Centre de lutte contre l'oppression des genres, une organisation à but non lucratif indépendante qui a mené la célèbre affaire judiciaire contre le procureur général du Québec en faveur des droits des jeunes trans au Québec,
<https://www.canadianlawyermag.com/p...>
déclare : « Cette contre-manifestation est absolument nécessaire dans les temps que nous vivons, et nous félicitons les organisateurs pour leurs efforts inlassables en faveur de notre communauté. Les enfants et les jeunes trans méritent une protection maintenant et toujours, et ils méritent des foyers sûrs et accueillants où ils peuvent s'exprimer
librement et explorer leurs identités sans jugement. De plus, il est vital que les étudiants cishet apprennent également l'existence des réalités queer – ce n'est pas de l'endoctrinement, c'est de l'éducation. Refuser cette connaissance aux jeunes étudiants, c'est leur refuser une éducation qui reflète les réalités de notre monde. Nous sommes ici pour nous battre pour les jeunes trans, qu'ils.elles soient arabes, musulman.es et/ou
racisé.es <http://xn--racis-fsa.es>
, pour les jeunes autochtones et bispirituel.les, et tous les enfants et jeunes trans qui méritent la sécurité et l'acceptation. »
« Nous croyons qu'enseigner aux enfants la simple existence des personnes trans et queer est bénéfique, tant pour les enfants queer et hétéro », souligne Aziz Jamil, un porte-parole de la coalition. « La queerness et la transness ont toujours existé, et ne pas en parler augmente la haine envers notre communauté et les risques de problèmes de santé mentale chez les enfants queer. Les enfants queer méritent un espace sûr et, si la maison ne peut pas être cela pour eux, cela doit être l'école. Sans mes enseignants m'ayant aidé à naviguer dans mon genre et ma sexualité et, surtout, sans leur respect de ma confidentialité, je ne suis pas sûr que je serais en vie aujourd'hui. Il s'agit d'une question de sécurité, de vie ou de mort pour les enfants queer et trans. », réaffirme Rebecca Lavoie, une militante de F.A.G.S. Une étude publiée par le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) <https://www.cmaj.ca/content/194/22/E767> a révélé que les jeunes
2SLGBTQ+ présentent un risque suicidaire et de présence d'idéations suicidaires disproportionnellement plus élevé, les jeunes trans ayant cinq fois plus de risques d'idées suicidaires et 7,6 fois plus de risques de tentative de suicide. Ces chiffres stupéfiants reflètent l'importance de l'objectif global de la coalition, *« Protégeons tous.te.s les enfants
trans ».*
À propos : La coalition *Protégeons tous.te.s les enfants trans* est un regroupement ad hoc de militant.es queer, antifascistes et de personnes trans d'horizons multiples qui se sont rassembler pour organiser une contre-manifestation agissant comme un contre-poids politique aux revendications transphobes d'organisations comme Hands Off Our Kids (HOOK) et Ensemble Pour Protéger Nos Enfants (EPPNE) qui s'attaquent aux droits de
toute la communauté 2SLGBTQ+.
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Belgique - Meurtre et agression homophobe à Ixelles : pour des lieux communautaires sortant des logiques marchandes !

Une famille a été attaquée fin août dans son domicile, près de la place Flagey. Des coups de feu ont été tirés, entraînant la mort du père et blessant sa femme et son fils. Dans la presse, les circonstances ne sont pas encore tout à fait claires mais il semblerait que les agresseurs aient débarqué dans l'appartement familial pour extorquer le fils qu'ils avaient alors hameçonné sur l'application de rencontre Grindr.
Tiré de Gauche anticapitaliste
17 septembre 2024
Par Goto Van Kern
Grindr est d'abord pensé à destination des personnes LGBTI et notamment populaires chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Cette histoire a eu un certain écho dans les médias suite au dénouement tragique qu'on lui connaît mais ce n'est malheureusement pas un cas isolé : de juin à fin août, l'ASBL Ex Aequo rapporte dix guet-apens ayant un mode opératoire similaire via Grindr.
Un chiffre évidemment sous-estimé selon le secrétaire de l'ASBL, Mike Mayné, qui fait remarquer que la plupart des gens ne portent pas plainte. Une remarque étayée par le récent rapport de l'Agence européenne des droits fondamentaux en 2023 faisant état que seulement 14% des victimes de violences homophobes vont se plaindre à la police, notamment par manque de confiance dans la police, voire carrément par crainte de subir d'autres brimades homophobes. (1)
Quiconque connaît quelques personnes LGBTI peut se rendre compte que ces histoires de guet-apens sont loin d'être un phénomène récent et que nombre d'ancien.ne.s dans la communauté ont pu rapporter des histoires similaires. Le site d'information LGBTI français “Têtu” a même une catégorie d'articles consacrée à ce genre de crimes et la liste est longue avec une quinzaine d'articles sur le sujet en 2024. (2)
Le parquet reste néanmoins prudent sur la qualification de ces crimes comme étant homophobes. C'est pourtant une posture plus que naïve et assez symptomatique de la façon erronée dont on peut comprendre le fonctionnement des oppressions. En effet, il faudrait sans doute pour le parquet lire dans les pensées des agresseurs pour savoir si la haine homophobe était réellement leur motif. Au lieu de cela, nous préférons nous demander pourquoi ces truands ont choisi spécifiquement d'extorquer un homme gay via Grindr plutôt que d'autres applications de rencontre.
La réponse est simple, ces agresseurs exploitent sciemment la vulnérabilité d'une population marginalisée pour faire leur business. Les agressions de ce type augmentent et de plus en plus de personnes LGBTI témoignent de violences, et il est clair que des irresponsables politiques comme David Clarinval (et Georges-Louis Bouchez son complice enthousiaste) contribuent à un climat qui rend ces violences propices.
Pointer les personnes queer comme étant un mal menaçant la civilsation les déshumanise et légitime dans la tête des agresseurs le passage à l'acte. Cela contribue également à les isoler, en les encourageant à dissimuler leur orientation et leur identité, ce qui est un frein pour leur accès à la justice.
Un autre enjeu de l'affaire, plus complexe, consiste à trouver un équilibre entre deux attentes importantes dans ce genre d'applications. D'une part, la nécessité d'avoir des profils vérifiés pour éviter que l'application devienne un outil pour les guet-apens. D'autre part, l'anonymat sur ces applications de rencontres peuvent être un plus pour les personnes qui ne sont pas out et qui préféreraient éviter qu'une entreprise privée dispose de leurs données personnelles, d'autant plus quand on sait que Grindr a déjà été condamné pour partage illégal des données dans le cadre de marketing ciblé en Norvège. (3)
Une des pistes évoquées par les utilisateurs serait une vérification optionnelle du profil et qui laisserait le choix aux personnes qui souhaitent prendre le risque de fréquenter des profils anonymes.
Ex Aequo a publié quelques conseils d'autodéfense en utilisant des applications de rencontre : “Échange les numéros de téléphone avec la personne qui te propose un rendez-vous
. Conserve ce numéro chez toi et, si possible, partage-le avec une personne de confiance
. Parle au téléphone ou en visio avec la personne avant de te rendre sur le lieu de la rencontre
. Choisis si possible un lieu que tu connais et qui te permet de mettre fin à la rencontre si tu n'es pas à l'aise
. Vérifie si ton téléphone portable te permet de pré-configurer des appels ou des sms d'urgence que tu peux déclencher de manière ‧discrète (…)
. Il est plus prudent que tu puisses voir la personne à travers une vitre ou un judas ‧avant de lui ouvrir la porte de chez toi. Ne laisse pas la porte ouverte en avance” (4)
Reste que ce dilemme entre anonymat et sécurité illustre la nécessité criante pour la communauté LGBTI d'avoir des lieux communautaires sortant des logiques marchandes néfastes afin de pouvoir se rencontrer et sociabiliser.
Des lieux qui soient en mesure d'organiser l'autodéfense collective des personnes queers sans pour autant aspirer leur argent en encourageant des pratiques addictives (les personnes LGBTI étant plus vulnérables face aux assuétudes comme avec l'alcool ou le tabac notamment).
Photo : Licence Creative Commons
Print Friendly, PDF & Email
1. https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra_uploads/fra-2024-lgbtiq-equality_en.pdf
2. https://tetu.com/tag/guet-apens-homophobes
3. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/12/16/la-norvege-inflige-une-amende-record-a-l-appli-grindr-pour-partage-illegal-des-donnees_6106278_4408996.html
4. https://www.exaequo.be/fr/ta-sante/victime-de-violence
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La CSN se mobilise pour un réseau de la santé public

Des dizaines de militantes et de militants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont installé des affiches contre la privatisation du réseau de la santé devant la clinique médicale privée RocklandMD, ce midi. Cette mobilisation est la première d'un plan d'action prévu cet automne par le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN contre la réforme de la santé Dubé.
La clinique médicale privée RocklandMD n'est pas un choix anodin pour la CSN.
« Rockland, c'est un véritable centre d'achat médical. Les patients deviennent des clients et magasinent leurs soins, comme si c'était une paire de souliers. Les Québécoises et les Québécois paient donc leurs soins en double : une fois à travers leurs impôts et une deuxième fois de leur poche ou à travers leurs assurances », dénonce Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain-CSN.
« Comme si ce n'était pas assez, ce phénomène fragilise le réseau et exacerbe les inégalités sociales. Les gens les plus vulnérables sont les premiers à subir les impacts de la privatisation et du manque d'investissement dans le système public », ajoute Mme Daigneault.
L'adoption de la réforme Dubé consacre la centralisation extrême des pouvoirs au sein de l'agence Santé Québec et pave ainsi la voie à un nouvel élargissement du secteur privé. Cela accélèrera l'effritement du secteur public, au profit d'entreprises et des médecins-entrepreneurs.
Depuis quelques mois, la CSN s'organise partout à travers le Québec sous le signe de la campagne Pour un réseau vraiment public ! Elle lance cet automne une campagne d'affichage publicitaire ayant comme slogan « Pas de profit sur la maladie », laquelle invite les Québécoises et les Québécois à visiter le site vraimentpublic.org et à joindre leurs voix à la lutte pour un réseau vraiment public.
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Semaine de l’égalité des sexes 2024 : les femmes méritent de meilleures conditions

Les syndicats du Canada demandent aux chefs de partis politiques fédéraux de saisir l'occasion offerte en cette Semaine de l'égalité des sexes pour s'engager à améliorer les conditions des femmes.
Les grandes entreprises aggravent la crise de l'abordabilité pour les travailleuses et travailleurs et leurs familles, provoquant une hausse vertigineuse du coût du logement, de l'épicerie et d'autres produits de première nécessité. Cette crise fait mal à tout le monde, mais elle est beaucoup plus difficile pour les personnes pour qui les ressources sont déjà limitées, notamment les femmes et les personnes d'identités de genre diverses.
Au Canada, 60 % des personnes qui travaillent au salaire minimum sont des femmes, près d'un tiers des femmes vivent dans un logement inabordable, de taille inadéquate ou en mauvais état et, selon un rapport de Statistique Canada de 2023, 21 % des familles dont le principal soutien économique est une femme était en situation d'insécurité alimentaire par rapport à 16 % des familles dont le principal soutien économique est un homme et l'insécurité alimentaire était la plus importante parmi les familles monoparentales dont le parent est de sexe féminin (41 %).
Les travailleuses et travailleurs canadiens rejettent la politique de haine et de division véhiculée par les conservateurs. Nous savons que tout le monde est étranglé, et nous exigeons de chaque parti politique qu'il se mette sérieusement à la tâche et s'engage à trouver de vraies solutions qui ouvrent la voie à un avenir meilleur.
Agissez pendant la Semaine de l'égalité des sexes 2024 ! Joignez-vous à notre campagne Travaillons ensemble et dites aux leaders politiques fédéraux :
Nous exigeons de meilleures conditions et que les entreprises paient leur juste part afin que les travailleuses et travailleurs puissent enfin améliorer leur sort.
En obligeant les riches entreprises à payer leur juste part d'impôt, nous pourrons réinvestir dans ce qui maintient nos collectivités fortes, comme par exemple des programmes rendant la vie plus abordable, nos systèmes de soins et le logement pour tous.
Nous exigeons une assurance-médicaments : les travailleuses et travailleurs ont besoin de meilleures conditions qui font enfin passer nos besoins avant tout.
Un trop grand nombre de travailleuses et travailleurs n'ont pas les moyens de payer leurs médicaments en raison de la cupidité des entreprises et des efforts des conservateurs qui visent à protéger les profits des entreprises. Les femmes sont particulièrement plus susceptibles que les hommes de ne pas se procurer un médicament sur ordonnance en raison des coûts – qu'elles soient couvertes ou non par un régime d'assurance-médicaments.
Nous exigeons de meilleures conditions qui donnent la priorité aux soins et aux personnes qui les fournissent.
Les femmes constituent la majeure partie de l'économie des soins rémunérés et non rémunérés, et les emplois de soins aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap ont tendance à être sous-rémunérés et précaires.
Les travailleuses des soins s'occupent de nos enfants, de nos parents et de nos proches ; or, les dirigeants conservateurs provinciaux et fédéraux préfèrent prioriser les coupures plutôt que de les soutenir. Il n'est pas étonnant qu'il y ait des pénuries de personnel dans les soins de santé, les services de garde d'enfants et d'autres secteurs de soins, et que les services de garde deviennent de plus en plus difficiles à trouver.
Nous exigeons de meilleures conditions afin de donner la priorité aux bons emplois et d'avoir un mot à dire sur notre avenir.
Les phénomènes météorologiques extrêmes menacent nos vies et nous privent de notre gagne-pain. La hausse des températures provoque d'intenses feux de forêt, des pénuries d'eau, des sécheresses et des déplacements de population ; on prévoit également qu'elle entraînera des pertes de revenu chez les Canadiens, en particulier pour les ménages à faible revenu.
Les changements climatiques ont une incidence disproportionnée sur les cultures, les traditions et les économies des peuples autochtones et sur les rôles traditionnels des femmes, des filles et des personnes d'identités de genre diverses autochtones dans leurs communautés. Il a également été démontré que les phénomènes météorologiques extrêmes augmentent la demande pour des services liés à la violence conjugale.
Il est temps d'exiger de meilleures conditions faisant passer les travailleuses et travailleurs avant tout et ouvrant la voie à un avenir meilleur. Travaillons ensemble et faisons-nous entendre.
Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive du CTC : « Le fossé salarial se creuse en raison des effets inéquitables de la crise de l'abordabilité, et la situation ne semble pas s'améliorer. Les femmes sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel et faiblement rémunérés, et les femmes et les personnes d'identités de genre diverses sont plus susceptibles d'être mal logées et de vivre dans l'insécurité alimentaire. Lorsque les coûts des produits de première nécessité comme la nourriture, le logement et les services publics augmentent, ces inégalités de longue date sont aggravées. Le temps est venu pour le gouvernement fédéral d'agir. »
Bea Bruske, présidente du CTC : « La flambée des prix a provoqué une hausse vertigineuse des bénéfices chez les personnes les plus riches et les entreprises, alors que tous les autres en font les frais. Les travailleuses et travailleurs en ont assez de subventionner le mode de vie somptueux des multimillionnaires et milliardaires du Canada. Il est maintenant temps pour ces profiteurs de payer leurs dus. Le gouvernement fédéral a le devoir d'obliger les grandes entreprises et les investisseurs à payer ce qu'ils doivent et de réinjecter cet argent dans des programmes sociaux qui soutiennent les travailleuses et travailleurs et nos familles. »
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Le Liban et la stratégie d’intimidation israélienne

[Cet article a été écrit quelques heures avant l'acte terroriste de masse qui a visé des membres du Hezbollah par le biais de bipeurs dans l'après-midi du 17 septembre, illustrant ainsi l'actualité de son titre.]
Gilbert Achcar
Professeur, SOAS, Université de Londres
Les menaces israéliennes concernant une attaque imminente contre le Liban se sont multipliées ces derniers jours, en particulier depuis l'attaque préventive israélienne contre le Hezbollah le 25 août, qui a été suivie par l'attaque lancée par le parti en représailles à l'assassinat de son chef militaire Fouad Shukr. Depuis ce jour, Benjamin Netanyahu a commencé à être blâmé en chœur pour la taille de l'opération préventive, que certains commentateurs sionistes ont considérée comme inférieure à ce qui était nécessaire, car ils souhaitent une attaque qui va au-delà des cibles militaires pour atteindre des proportions dissuasives en causant des destructions intensives dans les concentrations de population dans lesquelles le parti prévaut.
Ce qui est remarquable, c'est que l'exercice du blâme ne s'est pas limité aux membres les plus extrémistes de l'extrême droite sioniste, champions de la surenchère permanente, mais qu'il a également compris le « centre » sioniste représenté par Benny Gantz, l'un des dirigeants de l'opposition à Netanyahou, ancien chef d'état-major de l'armée israélienne et membre du cabinet de guerre formé pour superviser la réoccupation de Gaza jusqu'à sa démission en juin dernier, provoquant ainsi sa dissolution. Gantz a commenté l'attaque en comme étant « trop peu, trop tard ». Un commentateur de Maariv, le journal qui représente le point de vue du « centre-droit » sioniste, a écrit que prévenir ce que le Hezbollah préparait n'était pas suffisant, mais qu'il fallait plutôt une campagne aérienne à grande échelle qui dissuaderait le parti de continuer à échanger des missiles à la frontière, de façon à permettre aux Israéliens déplacés depuis le début de la guerre en cours de rentrer chez eux.
Le débat s'est depuis intensifié dans les cercles sionistes, tandis que les piliers de l'extrême droite sioniste se sont empressés de détourner l'accusation de leur allié Netanyahou, qui les a permis d'accéder au pouvoir, en cherchant à diriger les critiques vers le ministre de la guerre, rival de Netanyahu au gouvernement et au sein du parti Likoud, Yoav Galant. La réponse de ce dernier a été de surenchérir sur ses détracteurs en soulignant la nécessité d'élargir la portée de la guerre avec le Hezbollah et de lui donner la priorité sur la guerre à Gaza, dont les principaux objectifs ont été atteints selon lui. L'actuel chef d'état-major israélien, Herzi Halevi, a depuis souligné l'efficacité des attaques que ses forces ont lancées et continuent de lancer alors qu'elles se préparent à une guerre à grande échelle contre le Hezbollah, y compris des exercices menés à la fin du mois dernier qui comprenaient un entraînement d'infanterie pour une attaque terrestre contre le Liban.
Netanyahou lui-même a contribué à battre les tambours de la guerre à venir contre le Liban, par l'intermédiaire de l'un de ses proches collaborateurs du Likoud qui lui a attribué l'intention de lancer une guerre qui fera ressembler la banlieue de Beyrouth à Gaza, selon ses propos, et qui sera précédée d'une attaque « préventive » similaire à celle du 25 août, mais durant quelques jours plutôt que quelques minutes ou quelques heures. Le chef du Commandement Nord d'Israël, le général de division Ori Gordin, un vétéran d'une longue série de guerres commençant par la dernière phase de l'occupation sioniste du Sud-Liban (1985-2000), a participé à cette surenchère. Selon des informations divulguées par son entourage, Gordin a demandé le feu vert pour que l'armée sioniste puisse réoccuper une zone tampon dans le sud du Liban. Étant donné que les mêmes nouvelles indiquaient que Galant et Halevi étaient en désaccord avec Gordin sur le lancement d'une guerre à grande échelle contre le Liban à l'heure actuelle, la question semble relever du bras de fer entre Netanyahu et Galant. La querelle entre les deux hommes a atteint un point tel que des rumeurs ont circulé selon lesquelles le premier serait sur le point de limoger le second de son poste ministériel.
L'administration Biden a craint que cette surenchère ne conduise à une attaque israélienne majeure contre le Liban à l'heure actuelle, ce qu'elle ne souhaite pas pour deux raisons : d'une part, parce qu'elle est dans une situation de « canard boiteux » qui l'empêcherait de pouvoir contrôler la situation, et d'autre part, parce qu'une nouvelle guerre apparaîtrait comme un échec de ses efforts, que son adversaire, Donald Trump, exploiterait dans sa campagne électorale aux dépens de l'actuelle vice-présidente de Biden et candidate de son parti pour lui succéder à la présidence. Washington a donc dépêché en toute hâte son envoyé spécial pour le conflit entre Israël et le Hezbollah, Amos Hochstein, qui a rencontré Galant lundi. Le ministre de la guerre a haussé le ton, soulignant au cours de la réunion que la guerre contre le Liban était imminente et qu'il ne croyait plus à la possibilité de parvenir pacifiquement à ce que Washington tente d'obtenir par des négociations. L'administration Biden prône un retour à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée à la fin de la guerre de 2006, avec le retrait des forces du Hezbollah du sud du Liban au nord du fleuve Litani, et leur remplacement par l'armée régulière libanaise, en plus des forces de l'ONU présentes sur les lieux.
Où est la vérité dans toute cette surenchère et cette intimidation ? Nous ne pouvons que répéter ici ce que nous avons souligné à la fin du mois de juin dernier, à savoir que « les deux parties, Netanyahu et l'opposition, estiment qu'il n'y a pas de troisième option sur leur front nord : soit le Hezbollah accepte de se retirer vers le nord […], soit ils mèneront une guerre dévastatrice contre le Hezbollah à un coût élevé qu'ils jugent tous nécessaire pour rétablir la capacité de dissuasion de leur État, considérablement diminuée sur le front libanais depuis le 7 octobre ». (« Les battements de tambour au Sud-Liban préludent-ils à une guerre totale ? », 25 juin 2024). Étant donné que l'État sioniste ne peut pas lancer une guerre à grande échelle contre le Liban sans la pleine participation des États-Unis, surtout que l'administration Biden l'a averti qu'une telle guerre se transformerait en conflagration régionale, il est difficile pour Netanyahu ou Galant de soutenir l'initiative de lancer une agression surprise à grande échelle contre le Liban sans feu vert de Washington. Israël n'aurait même pas pu mener sa guerre génocidaire contre Gaza sans la participation des États-Unis, et le Hezbollah est beaucoup plus fort que le Hamas et ses alliés à l'intérieur de la bande de Gaza.
Netanyahou agit donc actuellement en gardant les yeux rivés sur les élections américaines : s'il estime que Trump va gagner, il attendra que ce soit confirmé, voire que Trump revienne à la Maison Blanche, avant de lancer une guerre contre le Liban en collusion avec lui et en préambule à une agression à grande échelle contre les réacteurs nucléaires en Iran même. Si, en revanche, il estime que la victoire de Kamala Harris est la plus probable, ou si cette victoire se produit lors des élections du 5 novembre, cela l'incitera à profiter du temps restant de la présence de Biden à la Maison Blanche pour faire escalader les choses jusqu'à l'état de guerre. Il est probable qu'il cherchera alors à s'assurer que Biden est impliqué dans le soutien à l'agression en donnant au Hezbollah un ultimatum avec un délai précis et court pour se soumettre à la pression et se retirer.
Les récentes positions de Netanyahou, y compris son rejet du cessez-le-feu à Gaza et de l'échange de prisonniers demandé par l'administration Biden, ne peuvent en effet pas être comprises sans tenir compte des élections américaines. Contrairement aux analyses qui se sont concentrées sur la seule politique intérieure israélienne, il ne fait aucun doute que le refus de Netanyahu d'accorder à l'administration Biden ce qui semblerait être un succès politique au milieu de la campagne électorale américaine actuelle est un grand service rendu à Trump, dont Netanyahu cherchera à récolter les fruits si ce dernier remporte la présidence pour la deuxième fois.
Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est paru le 10 septembre en ligne et dans le numéro imprimé du 11 septembre. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant.
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Consultations particulières dans le cadre du projet de loi 69

Le projet de loi n° 69, déposé à l'Assemblée nationale du Québec le 6 juin 2024, s'inscrit dans un effort de modernisation des lois entourant le secteur de l'énergie, dans un contexte où le Québec s'est engagé à atteindre la décarbonation de son économie d'ici 2050. Ce projet de loi, intitulé Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives, vise à adapter les cadres législatifs et réglementaires pour répondre aux défis d'une transition énergétique majeure.
Environ 50 % de l'énergie consommée au Québec provient encore de combustibles fossiles, ce qui donne une idée de l'ampleur des défis à relever pour y arriver.
Pour réussir cette transition, le gouvernement du Québec propose des actions pour accroître l'efficacité énergétique, diversifier et augmenter les sources d'approvisionnement en énergies renouvelables, et investir dans les infrastructures existantes pour optimiser la production. Les modifications législatives envisagées couvrent plusieurs axes, notamment l'accélération des projets énergétiques, la gouvernance du secteur, la gestion de l'offre et de la demande, ainsi que la tarification de l'électricité et du gaz naturel.
Tel qu'il est proposé, le projet de loi n° 69 semble privilégier une approche centrée sur la maximisation des gains économiques ($) et des mégawatts (MW), tout en négligeant d'autres aspects cruciaux liés à la justice sociale, à l'équité environnementale et à la transition énergétique. L'allocation prioritaire des nouvelles ressources énergétiques à des fins d'industrialisation, particulièrement d'origine étrangère, et non de décarbonation, compromet la transition énergétique de la province. Autrement dit, l'électricité « propre » du Québec est mise au service de la croissance économique et du développement industriel plutôt qu'au service de la décarbonation complète des bâtiments.
Il s'agit là d'un choix politique et non d'un enjeu de capacité. On détourne des mégawatts qui devraient être consacrés à la transition énergétique pour les allouer à l'industrialisation. Ensuite, on nous dit que si nous voulons décarboner, il faudra recourir au nucléaire, au solaire, et à d'autres sources d'énergie. Cette approche met en péril les objectifs de transition énergétique en priorisant la croissance industrielle aux dépens du développement de solutions réellement durables. De plus, en misant principalement sur l'accroissement de la production d'énergie et en maintenant un soutien implicite au gaz naturel, ce projet de loi risque de compromettre les objectifs plus larges de décarbonation, mais aussi de réduction des inégalités socio-économiques. Il est fondamental de repenser les fondements de ce projet de loi pour qu'il permette non seulement d'accomplir une transition énergétique, mais aussi que ce soit via un modèle juste et équitable qui impute les coûts de cette transition aux véritables pollueurs, et non aux consommateur.trices d'énergie renouvelable.
Des enjeux majeurs entourant la justice sociale, l'équité environnementale et la compétitivité de l'électricité renouvelable par rapport au gaz doivent être soigneusement pris en compte. Une véritable consultation publique autour de ce projet de loi est une nécessité comme opportunité cruciale de soulever ces préoccupations et de garantir que la transition énergétique proposée soit à la fois durable et juste pour l'ensemble des Québécois.es.
Soulignons que nous avons demandé le retrait du projet de loi n° 69 le 4 septembre 2024, à la suite du départ du ministre Fitzgibbon. Puisque le gouvernement veut néanmoins aller de l'avant avec ses consultations particulières, nous présentons dans ce mémoire nos analyses et recommandations en regard de ce projet de loi inquiétant.
Regroupement vigilance énergie Québec (RVEQ)
Front commun pour la transition énergétique (FCTÉ)
Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ)
Regroupement national des conseils régionaux en environnement du Québec
Institut de recherche et d'information socio-économique (IRIS)
Association coopérative d'économie familiale (ACEF) du Nord de Montréal
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