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Liban, Gaza et Jordanie : les mouvements de colons affichent leurs projets

La colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est occupée est un processus en cours depuis 57 ans. Au cours des dernières années et encore plus au cours des derniers mois, le nombre de colons implantés dans ces territoires a connu une augmentation exponentielle.
Tiré de France Palestine Solidarité. Les auteurs sont de Middle east eye.
Il y a désormais 600 à 800 000 colons dans le Territoire Palestinien Occupé, dont au moins 200 000 dans les quartiers et les extérieurs de Jérusalem-Est occupée. La guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien dans la Bande de Gaza a permis à une multitude de leaders politiques israéliens d'officialiser leurs projets de recolonisation de Gaza. Ce même contexte a vu surgir des mouvements de colons appelant à l'occupation et à la colonisation du Sud-Liban et de la Jordanie.
Bande de Gaza
A Gaza, les appels à la colonisation constituent un élément clé de la guerre génocidaire. Les troupes israéliennes mettent constamment en avant la symbolique coloniale et les références aux colonies de Gush Katif, un ensemble d'implantations coloniales israéliennes dans le sud de l'enclave gazaouie, démantelées en 2005 par le gouvernement israélien.
Ces dizaines de soldats israéliens ne sont pas esseulés. Ils bénéficient du soutien et de la mobilisation de pans entiers de la classe politique israélienne. Les soutiens à la recolonisation de Gaza s'expriment des mouvements de colons jusqu'au conseil des ministres israélien, en passant par une grande partie des partis politiques de droite et de dizaines de députés du parlement israélien. Au début de l'année 2024, le ministre de la Sécurité Intérieure a déclaré :
« Ils m'ont dit : nous retournerons à Gush Katif. et je leur ai retorqué : pas seulement à Gush Katif, nous coloniserons dans tout Gaza. »Quelques semaines plus tard, les organisations de colons et les partis de l'extrême droite ont organisé, à Jérusalem, la "Conférence pour la victoire d'Israël - La colonisation apporte la sécurité : Retour dans la bande de Gaza et le nord de la Samarie".
Ces mêmes projets politiques ont pu être exprimées au cours de la « Marche pour Gaza », organisée en mai 2024.

Au cours de cette manifestation, le Député du Likoud, Amit Halevi, a déclaré que la voie privilégiée devait être la réoccupation et la recolonisation intégrale de Gaza. « Plus seulement Gush Katif, mais plutôt 3,4,5 grandes villes comme Ashkelon qui devront être bâties sur la route jusqu'à Rafah ».

Sud du Liban
En parallèle de la guerre génocidaire menée à Gaza, les mouvements de colons se font de plus en plus pressants quant à la colonisation du Sud du LibanEn décembre 2023, un journal sioniste religieux israélien avait annoncé la création future de cinq colonies qui seraient implantées dans « les nouvelles frontières nord d'Israël » qui correspond au territoire du Sud du Liban.Quatre mois plus tard, un mouvement appelant à la colonisation du Liban est officiellement né, le « Mouvement pour la Colonisation du Sud du Liban ».

Enfin à la fin du mois de septembre 2024, le mouvement a publié un projet de carte des colonies israéliennes au sud du Liban. Ce projet montre l'étendue territoriale de cette entreprise coloniale et met en lumière sa volonté de remplacement puisque les noms des colonies sur la carte, sont simplement des versions traduites en hébreu des noms des villes et villages libanais où s'implanteraient les potentielles futures colonies.

Jordanie
Contrairement à Gaza ou au sud du Liban, les volontés d'expansion coloniales en Jordanie n'ont que très rarement été publiquement affichées par les mouvements de colons. Mais l'été 2024 a marqué un tournant. L'inexorable avancée du processus de colonisation de la Cisjordanie occupée, et plus particulièrement de la Vallée du Jourdain, a légitimé et rendu possible les velléités expansionnistes des leaders colons dans la région.Depuis le mois d'août 2024, des affiches ont été placardées dans la Vallée du Jourdain et des distributions de tracts ont eu lieu dans les colonies de la région. Dans quel but ? Appeler à coloniser la « East Bank » la vallée orientale du Jourdain, en d'autres termes la Jordanie.

Sources : Younis Tirawi / Oren Ziv / Middle East Eye / Breaking The Silence / B.M. / Quds News NetworkPhoto : Younis Tirawi
Compilation de photographies de soldats israéliens posant fièrement avec les drapeaux du Gush Katif et affichant des banderoles appelant à la recolonisation de Gaza.
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La Chine change de stratégie pour relancer sa croissance

La banque centrale chinoise a annoncé une série de mesures monétaires de grande ampleur pour soutenir le crédit, le secteur immobilier et les marchés financiers. Le signe d'une forme de panique de Pékin face à l'affaiblissement de la croissance et à l'épuisement de son modèle économique.
Tiré d'Europe solidaire sans frontière.
Trois ans après la faillite du plus grand promoteur immobilier chinois Evergrande, Pékin sort le « bazooka » monétaire pour tenter de stopper l'affaiblissement continu de son économie. Mardi 24 septembre 2024, la Banque populaire de Chine (BPC), la banque centrale du pays, a annoncé une série de mesures de soutien massif à l'économie dans une mise en scène particulièrement rare.
Le gouverneur de la BPC, Pan Gongsheng, a convoqué une conférence de presse inopinée pour dérouler son plan. D'abord, une baisse du taux de refinancement à sept jours des banques, l'équivalent du taux directeur chinois, de 1,7 % à 1,5 %. Cette mesure devrait conduire à un recul des taux à moyen et long terme.
En parallèle, et pour la première fois, la BPC a doublé cette baisse des taux par une baisse des réserves obligatoires des banques de 1 000 milliards de yuans (environ 128 milliards d'euros) et par une baisse du taux de crédit immobilier pour les crédits en cours. Cette dernière mesure devrait, selon Pan Gongsheng, soutenir les revenus de 150 millions de personnes à hauteur de 150 milliards de yuans (environ 19,1 milliards d'euros).
Le plan de la BPC inclut également le soutien direct aux rachats des terrains des sociétés d'immobilier en difficulté par le secteur privé, venant compléter les 300 milliards de yuans (environ 38,2 milliards d'euros) accordés en mai aux autorités locales pour racheter les logements non vendus. Les mesures prises en 2021 par le gouvernement central pour freiner la spéculation immobilière, notamment la surcharge sur les rachats de résidences secondaires, sont abolies.
Enfin, la BPC a annoncé qu'elle mettait en place un programme de liquidité de 500 milliards de yuans, soit environ 63,8 milliards d'euros, pour les acteurs des marchés financiers chinois, compagnies d'assurance, fonds de gestion, courtiers. Ces acteurs pourront venir piocher dans cette facilité en plaçant des actions en garantie.
Pan Gongsheng a d'ores et déjà promis que, si cette mesure était un succès, 500 milliards de yuans supplémentaires pourraient être débloqués. Et pour faire bonne mesure, les autorités chinoises ont annoncé discuter d'un « fonds de stabilisation » pour « soutenir le marché financier ». En tout, ce serait là encore 1 000 milliards de yuans qui seraient injectés dans le système financier chinois.
L'ampleur de la crise chinoise
Toutes ces mesures ont logiquement réjoui les opérateurs boursiers chinois et, plus largement, asiatiques. L'indice CSI de Shanghai a bondi de 4,3 %, par exemple. Mais l'ampleur de l'annonce, que ce soit en termes de fonds injectés comme en termes de diversité des mesures, semble surtout montrer qu'une forme de panique s'est emparée des autorités de Pékin.
Depuis trois ans, la crise immobilière pèse lourdement sur la croissance chinoise. Avec la fuite en avant du pays dans la spéculation immobilière, qui s'est accélérée en 2015-2016 lorsqu'il a dû prendre des mesures contre la surproduction industrielle, construction et immobilier ont représenté jusqu'à 30 % du PIB chinois.
La faillite d'Evergrande à l'automne 2021 s'est propagée aux autres grands promoteurs ayant le même modèle économique (payer les constructions en cours avec les paiements des constructions futures) a logiquement donné un coup d'arrêt aux programmes immobiliers. Beaucoup d'acheteurs se sont retrouvés sans fonds et sans logements, conduisant à une baisse des ventes, soit faute de moyens, soit par précaution. Les prix se sont alors effondrés, conduisant à de nouvelles faillites qui ont fini par peser sur le secteur de la construction.

Pendant longtemps, Pékin a pris des mesures de stabilisation minimales et les autorités se sont toujours refusées à reconnaître le sérieux de la situation. L'effet négatif sur les revenus et la confiance des ménages s'est diffusé et a commencé à peser sur la demande intérieure. La baisse des prix a alors commencé à se généraliser. En 2023, le déflateur du PIB, c'est-à-dire l'évolution des prix s'appliquant à l'ensemble de l'économie, a reculé de 0,5 %. Cette amorce de déflation a pesé sur la rentabilité du secteur privé chinois, ce qui a conduit à une demande encore plus faible.
Pour contrer le phénomène, les autorités de Pékin ont répondu en accélérant les investissements dans les technologies de pointe et en relançant le moteur des exportations. La Chine a cherché à tirer profit de ses tensions internes en exportant sa surcapacité à des coûts très bas. La stratégie a partiellement fonctionné : les exportations chinoises ont, selon le Fonds monétaire international (FMI), gagné, en 2023, 1,5 point de part de marché par rapport à la période 2017-2019.
L'ennui, c'est que ces gains de part de marché affaiblissent la demande des autres économies, par exemple l'Allemagne en Europe, sans régler les problèmes internes, puisqu'ils se font à des prix bas. En parallèle, les investissements massifs dans les technologies de pointe peinent à produire des effets macroéconomiques concrets : ce secteur ne peut pas être un moteur de l'activité globale.
L'affaiblissement de la croissance
Résultat : la croissance n'a cessé de s'affaiblir. Au deuxième trimestre 2024, le PIB chinois a progressé de 4,7 % sur un an, bien en deçà des attentes des économistes à 5,1 %. Ce niveau met en doute l'objectif gouvernemental de 5 % pour l'ensemble de l'année. La croissance est très fortement portée par les investissements publics dans les transports et les infrastructures, mais l'investissement privé, lui, est pratiquement stagnant.
La situation n'est pas tenable en l'état. La croissance repose sur la construction publique de capacités déjà excédentaires dans les infrastructures et l'industrie. L'effet d'entraînement de ces mesures est quasiment inexistant : elles permettent tout juste de maintenir une forme de statu quo qui, dans le contexte chinois, signifie une croissance de 5 %. Le chiffre du deuxième trimestre vient même prouver que cette stabilisation n'est pas acquise. Certains économistes prédisent une croissance qui n'excédera pas 4 % cette année.

Un tel décrochage est inadmissible pour le pouvoir central chinois, dont l'objectif est de rejoindre les puissances occidentales en termes de PIB par habitant. Aujourd'hui, ce ratio en parité de pouvoir d'achat représente, en Chine, 30 % de celui des États-Unis. Pékin ne peut donc espérer rattraper son retard avec une croissance de 4 %, supérieure de 1,5 point à celle des États-Unis. Autrement dit : pour sortir du « piège du revenu moyen » que Xi Jinping redoute depuis son arrivée au pouvoir, il faut maintenir un taux de croissance élevé.
L'objectif semble de moins en moins tenable. Ce même Xi Jinping a dû même implicitement reconnaître ce fait le 12 septembre dans un symposium à Lanzhou. Il n'y a pas évoqué l'objectif des 5 %, mais a indiqué que la Chine devait « aspirer à remplir les objectifs et les tâches de développement économique et social pour l'année ». Ce changement sémantique subtil a beaucoup inquiété les observateurs. Il traduisait sans doute une forme de panique.

Le risque est que la spirale déflationniste s'accélère et que l'ensemble du secteur privé chinois tombe en récession. Les remontées du terrain sont fort inquiétantes. Ainsi, le quotidien de Hong Kong South China Morning Post relate, mardi 24 septembre, la situation critique du secteur de la distribution chinoise d'automobiles. Le secteur est pris dans une logique de demande faible, de baisses agressives de prix et de surstockage. 138 milliards de yuans (environ 18 milliards d'euros) seraient déjà perdus par les entreprises.
Pour l'instant, la demande publique permet de réduire les effets sur l'emploi, mais le chômage des jeunes ne cesse d'augmenter. Malgré un changement de mode de calcul destiné à réduire le taux de chômage des 16-24 ans, celui-ci a bondi en août à 17,4 %, contre 13,2 % en juin. Plus la déflation sera forte, plus le maintien de l'emploi sera difficile. Or, ici, l'enjeu devient politique : le Parti communiste chinois s'appuie sur une promesse de prospérité et d'emploi qui semble de plus en plus difficile à tenir.
Panne de modèle économique
C'est dans ce contexte que Pékin a décidé de changer de stratégie et de reconnaître le caractère sérieux de la situation. Les mesures annoncées par la BPC visent à soutenir le secteur privé et à mettre fin aux difficultés du secteur immobilier. L'ambition principale est de créer un « choc de confiance » qui permette aux entreprises et aux consommateurs de reprendre leurs dépenses et de les financer par l'accès au crédit.
Sur le papier, ce réveil peut paraître bienvenu. Mais la réussite de la nouvelle stratégie chinoise reste très incertaine. Le problème de la Chine est plus structurel que conjoncturel, c'est un problème de modèle économique. La Chine reste plus que jamais l'atelier d'un monde en surproduction industrielle et son rythme de croissance dépend de la dépense publique, qui elle-même repose sur le succès des exportations.
Mais, pour maintenir son rythme d'accumulation du capital, les succès à l'export ne suffisent pas. La solution n'est-elle pas alors de soutenir la consommation des ménages en augmentant les salaires ? En réalité, cette option, qui a longtemps été un objectif, est difficilement réalisable pour le capitalisme chinois.
Les gains de productivité du pays sont trop faibles pour basculer vers un régime dominé par la consommation des ménages. La hausse de la consommation pourrait certes temporairement venir éponger la surcapacité industrielle, mais elle menacerait la compétitivité externe du pays, qui repose encore largement sur les coûts et conduirait à ajuster la dépense publique. En définitive, la croissance s'affaiblirait. C'est un phénomène bien connu en Occident dans les années 1970 : l'aboutissement du développement de la consommation de masse a été la désindustrialisation et l'affaiblissement du régime de croissance.
Pour sortir de cette contradiction, la Chine a déjà essayé la bulle immobilière, ce qui a encore aggravé la situation. L'idée de Xi Jinping de « développer les nouvelles forces productives », c'est-à-dire de faire de la Chine le centre des nouvelles technologies, a connu de beaux succès, mais il est illusoire de penser que ce secteur puisse se substituer aux secteurs traditionnels pour fournir des emplois et des revenus à la masse de la population. Le risque, là aussi, est de se retrouver face à une bulle.
L'annonce de Pan Gongsheng laisse presque penser que la BPC espère développer un régime de croissance fondé sur la financiarisation et le crédit. Mais là encore, faute de perspectives concrètes, la seule possibilité est celle d'une bulle financière qui, comme la bulle immobilière, viendra, in fine, rajouter une crise à la crise.
On compare souvent la situation actuelle de la Chine à celle du Japon des années 1990. La comparaison est en partie valable et conduit à douter du succès du « bazooka » monétaire. Au Japon, l'assouplissement monétaire n'a pas mis fin à la déflation, bien au contraire, précisément parce que les salaires étaient sous la pression de compétitivité externe.
Mais la crise chinoise est encore plus complexe, dans la mesure où la Chine n'a pas achevé son développement capitaliste et se retrouve face à des impasses qui sont celles des pays occidentaux avancés, comme la surcapacité industrielle, l'épuisement de la financiarisation et les limites de la croissance technologique.
La Chine avait réussi à déjouer toutes les crises depuis sa transition vers le capitalisme dans les années 1980. Elle avait évité le sort des pays de l'ex-URSS, n'avait pas été emportée par les crises de 2001 et 2008. Mais depuis une dizaine d'années, elle est rattrapée par la crise du capitalisme global, dont elle est devenue un maillon essentiel.
La vitesse de son développement a donc un revers : celui d'arriver plus rapidement, et bien trop tôt au goût de ses dirigeants, dans l'impasse où se trouvent les pays avancés. Le besoin continuel de croissance du capital s'oppose, en Chine comme ailleurs, aux conditions de sa réalisation. Il ne reste alors plus que la fuite en avant, pratiquée ici comme ailleurs.
Romaric Godin
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Northvolt annonce de nouvelles réductions, inquiétant les investisseurs

Présentation Northvolt, cette petite multinationale suédoise qui ne possède qu'une seule usine en production, cherche à devenir le fer de lance de la filière batterie de l'Union européenne tout en s'insérant en même temps dans celle nord-américaine par l'intermédiaire du Canada-Québec prêt à risquer des sommes faramineuses pour la soutenir. Le ralentissement inattendu du marché des véhicules électriques sur fond de compétition avec la Chine plus avancée technologiquement dans ce domaine, produisant à meilleur marché et dominant de loin le marché mondial met en évidence l'enflure de la stratégie de l'entreprise cherchant en même temps à construire la partie manufacturière de la filière de haut en bas (de la cathode au recyclage) et de s'implanter sur deux marchés majeurs. Il serait tout à fait logique pour l'entreprise de lâcher le morceau nord-américain si la pression des grands financiers mondiaux devenait trop forte.
Marc Bonhomme, 29/09/24.
Traduction : Marc Bonhomme
26 septembre 2024 | tiré de The Economist
Source : https://www.economist.com/business/2024/09/26/northvolt-announces-more-cuts-worrying-investors?etear=nl_business_7&utm_id=1928018
Northvolt avait tous les atouts d'un champion industriel. Les capitaux avaient afflué de titans de Wall Street tels que Goldman Sachs et BlackRock. Plusieurs gouvernements avaient béni ses projets en lui accordant de généreuses subventions et de gros clients s'étaient portés garants de sa technologie. Mais le 23 septembre, le fabricant suédois de batteries, âgé de sept ans, a annoncé qu'il suspendait les travaux dans l'une de ses nouvelles usines, qu'il ralentissait l'expansion de son unité de recherche et de développement et qu'il licenciait un cinquième de sa main-d'œuvre. Il s'agit de la deuxième série de réductions en un mois.
Peter Carlsson, le patron de Northvolt, a mis en cause "les vents contraires du marché de l'automobile et le climat industriel général". Les constructeurs automobiles, y compris Volkswagen, le plus grand investisseur de Northvolt, se sont heurtés à l'économie des véhicules électriques (VE), certains affichant des pertes dans leurs divisions électriques. La demande de véhicules électriques s'est ralentie, ce qui a entraîné une baisse de la demande de cellules qui les alimentent. Même les grands fabricants de batteries, comme le sud-coréen SKOn et LG Energy Solution, sont confrontés à des marges de plus en plus faibles. Northvolt a perdu 1,2 milliard de dollars US l'année dernière, soit quatre fois plus qu'en 2022.
Pourtant, le plus gros problème de Northvolt est auto-infligé. Alors que son financement cumulé sous forme de dette, d'actions et de subventions atteignait 15 milliards de dollars US l'année dernière, l'entreprise a multiplié les paris technologiques. Elle a développé une nouvelle batterie sodium-ion, investi dans des batteries à base de bois avec Stora Enso, une société papetière, et soutenu des batteries pour l'aviation par l'intermédiaire de Cuberg, une startup qu'elle a rachetée en 2021.
Elle a agrandi son centre de R&D et s'est lancée dans l'intelligence artificielle - en vogue auprès des investisseurs - en mettant en place une nouvelle équipe chargée des logiciels. Elle a soutenu Liminal, une startup spécialisée dans l'analyse des batteries, et s'est engagée dans des coentreprises telles qu'un centre de R&D avec Volvo Cars et une raffinerie de lithium portugaise. En raison de ces dépenses, 2023 a été son "année d'investissement la plus importante", a déclaré Northvolt, avec un investissement moyen de 200 à 300 millions de dollars par mois. L'objectif de Northvolt est de devenir rapidement un géant européen de la batterie intégré verticalement.
Avec des sites de production à forte intensité de capital au Canada, en Allemagne, en Pologne et en Suède, Northvolt espère disposer d'une capacité de production de cellules de plus de 150 gigawattheures (gwh) d'ici 2030, soit dix fois sa capacité actuelle. (Les sceptiques ont fait remarquer que si les 15 milliards de dollars de financement de Northvolt étaient allés aux fabricants de batteries en place, tels que les entreprises sud- coréennes possédant des usines en Europe, ils auraient pu presque doubler la capacité de fabrication de batteries de l'Europe, pour atteindre plus de 300 gwh).
Au lieu de cela, la jeune entreprise a été détournée de son objectif principal : produire des batteries pour les véhicules électriques dans les délais impartis. Le 20 juin, le constructeur automobile allemand BMW a annulé une commande de 2,1 milliards de dollars à Northvolt en raison des retards. Rien de tout cela ne devrait surprendre M. Carlsson : le rapport annuel de Northvolt fait état d'un risque de "dépassement du plan en raison de multiples projets d'expansion". Ces problèmes nuisent aux efforts déployés par l'Europe pour soutenir une industrie d'importance stratégique sur le continent.
Le contrôle des opérations tentaculaires de Northvolt permettra de réduire la consommation de liquidités, mais les investisseurs et les créanciers commencent à s'inquiéter. Northvolt compte des banques américaines comme JPMorgan Chase parmi les 25 prêteurs qui lui ont accordé un prêt de 5 milliards de dollars en janvier. Les créanciers devraient se réunir le 27 septembre pour décider si l'entreprise peut utiliser ce prêt. Ces derniers jours, certains prêteurs ont fait appel à des conseillers pour évaluer les options qui s'offrent à eux si la pénurie de liquidités s'aggrave. Pour éviter une grave crise de confiance, M. Carlsson devra commencer à livrer rapidement le carnet de commandes de Northvolt, qui s'élevait à 53 milliards de dollars l'année dernière. Dans le même temps, il devra réduire encore davantage la taille de l'entreprise surchargée.
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Projet de loi n°69 : le gouvernement doit faire les choses dans l’ordre, selon des groupes de la société civile

Montréal, le 26 septembre 2024 – Au lendemain de la fin des consultations particulières sur le projet de loi n°69, Loi assurant la gouvernanceresponsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives, des groupes issus de la société civile réitèrent leur demande de suspendre les procédures parlementaires sur ce projet de loi
et de le réviser de fond en comble, après un véritable débat public large sur l'énergie effectué dans le cadre d'une commission indépendante et lors de laquelle l'ensemble des voix de la société québécoise auront été entendues.
Ce débat public, réclamé de toutes parts depuis près de deux ans par de nombreux groupes et spécialistes, devrait constituer le socle sur lequel plusieurs scénarios de plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) devront être élaborés et débattus en misant sur une approche systémique plutôt qu'une approche en silo. Ces scénarios devraient notamment inclure :
l'identification des véritables besoins en énergie pour réussir la décarbonation complète du Québec ;
– les différents usages possibles de l'énergie ;
– les multiples impacts de la production d'énergie sur le territoire ;
– les mesures garantissant l'accès aux services énergétiques et un niveau de vie décent pour toutes et tous, en conservant les tarifs d'électricité à un niveau accessible pour les ménages à faible revenu pour répondre à leurs besoins essentiels ;
– les options liées à la sobriété, la réduction de la demande, à l'efficacité énergétique et aux sources d'énergies renouvelables.
Ces scénarios devraient être débattus au sein d'une institution indépendante du gouvernement. Les groupes réitèrent leur offre de collaboration à cet égard.
Les groupes sont également préoccupés parles éléments suivants :
Ils doutent que le projet de loi permette la décarbonation du Québec et la protection du territoire. Si le présent est garant de l'avenir, rien ne permet de croire que l'avalanche de nouvelle puissance bénéficierait nécessairement aux entreprises existantes qui veulent verdir leurs opérations et à qui on refuse les quelques mégawatts nécessaires, comme les Forges de Sorel. Le PL-69 favorise plutôt de nouveaux projets industriels, souvent initiés par des multinationales ayant peu ou même rien à voir avec la décarbonation.
Des impacts importants sur les tarifs. L'ajout massif de capacités électriques favorisé par le PL-69 ferait inévitablement augmenter les tarifs résidentiels et commerciaux, puisque les nouvelles infrastructures coûtent beaucoup plus cher que les capacités existantes et que le gouvernement cherche à appâter les industries avec une électricité à rabais. Les commerces et les ménages, surtout les moins nantis, assumeraient ainsi une part disproportionnée des coûts de la transition.
Un projet de privatisation. Sous le prétexte d'accélérer l'ajout de capacités énergétiques sans preuve à l'appui, le PL-69 ouvrirait des brèches béantes dans le caractère public du secteur électrique québécois, et ce, sans l'aval de la population. En 1962, nous avons collectivement rejeté la mainmise du privé sur l'électricité lors d'une élection référendaire qui a façonné le Québec d'aujourd'hui. De la même façon, nos décisions d'aujourd'hui façonnent le Québec de demain.
Un projet de loi qui ne priorise pas la sobriété énergétique, bien que cela permette de minimiser la construction de nouvelles infrastructures et ainsi contrôler les coûts de production, l'impact tarifaire et les impacts sur le territoire.
Pour toutes ces raisons, nous demandons au gouvernement de mettre le PL-69 de côté, le temps d'élaborer collectivement une politique énergétique et un PGIRE, un outil demandé depuis longtemps par les groupes, qui exprimera clairement la volonté de la population quant à son avenir. Les groupes insistent sur la nécessité que cette politique énergétique et ce PGIRE soient adoptés à la suite d'un véritable débat public. Il sera ensuite possible d'enchâsser la volonté de la population dans une loi qui serait le fruit d'un véritable processus démocratique.
Signataires :
Mélanie Busby, Front commun pour la transition énergétique
Bruno Detuncq, Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)
Émilie Laurin-Dansereau, ACEF du Nord de Montréal
Maxime Dorais, Union des consommateurs
Michel Jetté, GroupMobilisation (GMob)
Alice-Anne Simard, Nature Québec
Patricia Clermont, Association québécoise des médecins pour l'environnement (AQME)
Charles-Edouard Têtu, Équiterre
Jacques Lebleu, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville
Shirley Barnea, Pour le futur Montréal
Jean-Pierre Finet, Regroupement des organismes environnementaux en énergie
Pour la liste complète des signataires.
L’incompréhensible impunité d’Israël
tiré du site de Blast
https://www.youtube.com/watch?v=xNv-8dIT-wk
Présentée comme une opération contre le Hezbollah, Israël mène depuis le 17 septembre, des attaques meurtrières au Liban. Explosions de bipeurs et talkies-walkies, bombardements sur tout le Liban et menace d'invasion terrestre. À ce jour, on compte plus de 500 Libanais tués, dont 50 enfants. Dans la prolongation du génocide en cours à Gaza, Netanyahu semble résolu à tout écraser sur son passage. Depuis le début des attaques, c'est la même propagande qui a été utilisée pour raser Gaza, qui est à l'œuvre : le Hezbollah utilise les civils comme boucliers humains, les habitations cachent des armes et l'armée israélienne se toise de prévenir les civils avant de les bombarder. On va donc tenter ici de comprendre ce qu'il se joue, aux cotés de Ziad Majed, politiste et chercheur franco-libanais, spécialiste du Moyen-Orient et des relations internationales. Et Sylvain Cypel, journaliste franco-israélien à Orient XXI et à l'hebdomadaire le 1.
Journaliste : Yanis Mhamdi
Montage : Mehdi Lakhal
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Morgane Sabouret
Production : Hicham Tragha
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert
Le site : https://www.blast-info.fr/

Manifestation nationale Les Fonds Publics pour le Filet Social – 3 octobre à Québec

Le 3 octobre 2024 marque le 2ème anniversaire de la ré-élection de la CAQ. Dénonçons ses choix budgétaires inégalitaires ! Alors que les Kings de Los Angeles arrivent en ville pour un match de hockey financé à même les fonds publics, rejoignez des dizaines d'organisations sociales, communautaires, syndicales et féministes pour défendre les services publics, les programmes sociaux et la justice sociale.
Les décisions de la CAQ favorisent les riches et le secteur privé : privatisation croissante, centralisation des pouvoirs en santé et en éducation, financement insuffisant du logement social, baisses d'impôts qui profitent aux plus fortunés, etc… Ces choix creusent les inégalités, entrainent plus de souffrance sociale, des files d'attente aux banques alimentaires et une augmentation des personnes en situation d'itinérance. La fiscalité doit redistribuer la richesse, pas la laisser s'accumuler dans les poches d'une minorité. La CAQ détourne les fonds publics et privatise nos services. Ça suffit !
La Coalition Main Rouge, le RÉPAC-03-12, le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale nationale et le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN vous invitent à une grande manifestation à Québec. Faisons entendre notre voix !
Rendez-vous à Québec le 3 octobre 2024, à 12h00
Départ au Parc Cartier Brébeuf (175 Rue de l'Espinay)
MATÉRIEL DE MOBILISATION :
– Affiche
– Tract
🚌Départs en autobus de différentes villes
📍 Formulaire d'inscription pour le transport qui partira de l'Estrie : https://forms.gle/RoxGufmsfKLcj86y7
📍Formulaire pour l'un des autobus qui partira de Montréal : https://framaforms.org/inscription-et-transport-pour-la-manifestation-les-fonds-publics-pour-le-filet-social-montreal
📍Formulaire d'inscription pour le transport qui partira de Joliette dans Lanaudière : https://forms.office.com/r/bA8kscXwVB
📍Départ de Trois-Rivières, en Mauricie à 10h00. Les personnes intéressés doivent s'inscrire par courriel à Pascal.bastarache@csn.qc.ca.
📍 Formulaire d'inscription pour le bus qui partira de Longueuil
📍Départ de la Rive-Sud de Québec : Il faut s'inscrire en écrivant à julie.boudreault@csn.qc.ca
Départ Cégep Lévis-Lauzon à 10h45 Départ du Maxi de St-Romuald à 11h15.

Le Congrès de Qs sur les statuts

QS tiendra fin novembre un Congrès sur ses statuts. Pour présenter les propositions en vue de cette instance un webinaire a été tenu le 25 octobre. Un tour d'horizon des principaux changements ont été expliqué aux personnes participantes. Nous aimerions revenir sur cette synthèse.
Un prélude difficile
Toute la démarche sur le renouvellement des statuts s'est basée, nous a-t-on dit, sur une grande consultation (plus de 700 personnes y auraient participé) auprès des membres de QS. Quoi de plus démocratique et de plus ouvert pour construire la structure du parti.
Mais regardons de plus près cette démarche démocratique.
Une consultation large de toutes les personnes membres donne une photographique plurielle de plusieurs visions idéologiques. Il y a une diversité de processus de politisation dans QS auxquels s'ajoutent des facteurs sociaux et générationels. Le programme et les valeurs de Qs ne sont pas partagés de la même façon par tout le monde.
Alors comment unifier le parti face à cette diversité d'opinons ? 700 réponses est-ce suffisant ?
Aller chercher l'opinion des membres ou voir où en est QS dans son fonctionnement.
Pour voir autrement disons que les statuts se fondent sur une vision de QS et c'est à partir d'une analyse claire de l'état actuel de QS que la démarche aurait pu démarrer.
Quelle vision a-t-on du parti ? On y parle beaucoup de Parti de la rue et Parti des urnes mais tout est centré sur les élections. Et bien entendu un ou une nouvelle membre qui adhère à QS vient à un parti politique pour faire de la politique partidaire donc s'impliquer dans les élections faute de savoir clairement comment combiner son implication dans la rue et dans les urnes. Les urnes apparaissent comme priorité alors qu'à l'origine les urnes n'étaient que le porte voix de la rue.
Ce processus pose donc beaucoup de questions sur les objectifs des nouvelles propositions de restructuration du parti : faire de QS un parti militant qui veut se lier aux mouvements sociaux ou approfondir la démarche purement électoraliste.
La question du chef
Il y aura d'abord élections des deux porte parole, puis élection du chef, puis élection du leader parlementaire, puis de la personne au débat des chefs puis au poste de premier ministre mais pour ces trois derniers votes il faudrait que ce soit la même personne élue. Tout ce processus compliqué pourquoi ? Aller chercher de l'argent.
Voilà un bel exemple d'une approche purement électoraliste pour construire rapidement un parti autour d'une personnalité et aller chercher des votes alors que la création de deux porte parole à l'origine se voulait une démarche féministe pour briser le peu de place des femmes en politique.
Est-ce que la place des femmes à l'Assemblée nationale est si paritaire que nous n'avons plus à nous en soucier ? Est-ce que les femmes sont si reconnues en politique que nous n'avons plus à mettre de l'avant nos valeurs féministes ? Pourtant le caucus de Qs n'est pas paritaire même si la parité des candidatures étayait la liste de QS.
Nous vivons dans une société capitaliste et patriarcale. La notion du chef politique est plus qu'une image, c'est la structuration politique du patriarcat autour du leader fort mâle, blanc, jeune et si possible homme d'affaires. Pourquoi jouer sur ce terrain ? Pour avoir la possibilité de faire des dons de 500 $ au prix de renoncer à nos valeurs féministes ?
C'est là que l'on voit que la formation politique de Qs a des ratés quand un des enjeux de base de ses valeurs féministes est remis en question.
La question du pouvoir et les remarques des militants et militantes
La restructuration de Qs passe aussi à côté de mieux équilibré les pouvoirs dans QS.
Le premier pouvoir remis en question nombre de fois par les personnes militantes c'est celui des communications. Comment les statuts écoutent ces remarques ? En séparant communications externes et internes et en créant un poste aux communications internes. Rien, absolument rien, sur les pouvoirs d'enlignement du service des communications. Oh la responsable a bien sûr démissionné de son poste. Serait-elle responsable des problèmes de com ? La seule responsable ? Non, il faut voir les coms comme un silo de pouvoir dans Qs dont les personnes militantes ont peu accès et qui a causé un hola de critiques lors du bilan des dernières élections. Il y a de quoi décevoir les personnes militantes
Autre zone de pouvoir, le caucus de l'Assemblée nationale. Résultat les personnes déléguées auront à voter si le caucus envoie une délégation au Congrès ou si les personnes députées vont devoir passer par leur asso. Mais rien, absolument rien, sur le droit du caucus de prendre des positions publiques sans discussion dans Qs. Oups, les militants et militantes apprennent en lisant les journaux que QS est pour la filière es batteries de Nortvolt ou pour des quotas en immigration ou encore que Qs n'a rien dit sur tel ou tel sujet. Et le programme dans tout cela, est-il toujours respecté ?
Le pouvoir dans Qs s'est donc hiérarchisé au fil des ans. Il est devenu de plus en plus centralisé à Montréal avec une vision montréalo-centriste du Parti et une équipe bien rodée de permanence. Pas étonnant qu'aux deux derniers conseils nationaux, les régions se sont fait entendre. Mais le départ de Émilie a tout remis en question tout en mettant sur la table le pouvoir de centralisation dans les mains d'une petite équipe. Ce que Catherine Dorin avait déjà dénoncé. Les statuts pour corriger ces disfonctionnements abolissent les assemblées régionales et permettent à plusieurs territoires de se former en circonscriptions multi-associations. Le parti devient un parti d'assos centralisé à Montréal. Les assemblées en région, si elle avaient eu plus de soutien et plus d'enlignements clairs, auraient pu devenir des lieux de discussions politiques et de réflexions sur les disparités régionales. Les militants et militantes des régions ont-ils-elles été consulté.s ? Ils-elles ont de quoi être déçu.es.
Maintenant les réseaux militant et les collectifs. Pour les collectifs, il est proposé soit de les maintenir ou de les abolir. Pour justifier l'abolition les arguments mentionnent que les collectifs ont peu de droits et qu'un groupe fracebook peut réaliser les mêmes objectifs. Est-ce que les collectifs ont été consultés ? Quant aux réseaux militants il est proposé de les fusionner avec les commissions politiques pour devenir des comités d'actions politiques symbolisant le parti des urnes et de la rue : la réflexion et l'action. Mais l'ensemble des réseaux ont exprimé ne pas vouloir ce type de fusion. Est-ce que les réseaux ont été écouté dans cette restructuration ?
Hiérarchisation, concentration, simplification des structures mais aussi beaucoup individualisation des personnes militantes qui voient leurs champs d'implication de plus en plus restreint. Cet exercice pose donc une solidification du pouvoir centralisateur de QS.
En conclusion
QS récolte donc le fait que le membership n'a pas eu de réelle formation sur le programme et n'a pas eu des lieux de discussions approfondies sur la conjoncture sociale et politique.
Il y a des tentatives d'écouter le membership. Des consultations, des sondage et même des référendums sont ou seront organisés. Mais écoute-t-on réellement les militantes et les militants qui, a tout les jours, font vivre QS tout en tenant compte du contexte politique ?
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Certes, ce n'est pas facile de construire un parti politique sur des bases de gauche progressiste. Il y a et aura toujours des erreurs, des ambiguïtés et des tâtonnements. Mais il y a toujours des possibilités de réajustements à condition que les militantes et militants soient écouté.es dans leurs demandes et que les silos de pouvoir soient démantelés. Avec les propositions de statuts actuels, ce ne sera pas le cas.
ginette lewis
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3 octobre : « Les Kings à Québec » : manif nationale de la Coalition Main Rouge

Le 3 octobre 2024 marquera le 2ème anniversaire de la ré-élection de la CAQ. Dénonçons ses choix budgétaires inégalitaires ! Alors que les Kings de Los Angeles arrivent en ville pour un match de hockey financé à même les fonds publics, rejoignez des dizaines d'organisations sociales, communautaires, syndicales et féministes pour défendre les services publics, les programmes sociaux et la justice sociale.
Les décisions de la CAQ favorisent les riches et le secteur privé : privatisation croissante, centralisation des pouvoirs en santé et en éducation, financement insuffisant du logement social, baisses d'impôts qui profitent aux plus fortunés, etc… Ces choix creusent les inégalités, entrainent plus de souffrance sociale, des files d'attente aux banques alimentaires et une augmentation des personnes en situation d'itinérance. La fiscalité doit redistribuer la richesse, pas la laisser s'accumuler dans les poches d'une minorité. La CAQ détourne les fonds publics et privatise nos services. Ça suffit !
La Coalition Main Rouge, RÉPAC 03-12, le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches - CSN vous invitent à une grande manifestation à Québec. Faisons entendre notre voix !
📍Rendez-vous à Québec le 3 octobre 2024, à 12h00. Départ au Parc Cartier Brébeuf (175 Rue de l'Espinay), dans Limoilou.
🗓️Événement Facebook : https://facebook.com/events/s/manifestation-les-fonds-public/792891606150194/
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La (très) grande évasion, film en tournée au Québec

À partir du 22 septembre, le film documentaire La (très) grande évasion, une enquête dévoilant les mécanismes des paradis fiscaux, entame une tournée à travers le Québec. Ce film offre une analyse approfondie de l'évasion fiscale permettent aux plus riches de dissimuler leur fortune, souvent au détriment des citoyens ordinaires.
🎤 Chaque projection sera suivie d'une discussion avec le philosophe Alain Deneault, auteur d'essais critiques, notamment sur l'idéologie managériale, la souveraineté des pouvoirs privés et l'histoire de la notion polysémique d'économie, il apportera un éclairage unique sur les enjeux abordés dans le film, favorisant ainsi une réflexion collective sur la justice fiscale et la responsabilité sociale.
📚 Vous pourrez retrouver une sélection des livres d'Alain Deneault, des éditions écosociété, en vente avant et après les projections.
📅 DATES ET LIEUX DE LA TOURNÉE
22 septembre à 13h - Carleton-sur-Mer — Studio du Quai des arts
23 septembre à 19h30 — Rimouski - Coopérative Paradis (Paraloeil)
24 septembre à 19h - Québec — Musée de la civilisation
26 septembre à 19h — Montréal — Cinéma Beaubien
Vendredi 27 septembre à 19h — Montréal — Cinémathèque québécoise - 🎟 COMPLET
28 septembre à 19h — Gatineau — Cinéma 9
30 septembre à 18h30 — Sherbrooke — Maison du cinéma
10 octobre à 19h00 - Caraquet – Cinéma du Centre Caraquet
27 novembre à 19h - Salaberry-de-Valleyfield — La Factrie, café culturel – contribution volontaire
📽 Du 27 septembre au 3 octobre - Cinémathèque québécoise, Montréal 📽
Billets disponibles ici.
📚 Vous pourrez retrouver une sélection des livres d'Alain Deneault, des Éditions Écosociété, en vente durant les projections.
Cette tournée est rendue possible grâce au soutien de nos partenaires : Funambules Médias, la caisse d'économie solidaire Desjardins, le syndicat des metallos, l'AREQ, Échec aux paradis fiscaux, Conseil central des syndicats nationaux de l'Outaouais, ATTAC Québec, les Éditions écosociété.

17 octobre : Manifestation – En lutte contre la pauvreté !

Dans le cadre de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté le 17 octobre 2024, le Collectif de lutte et d'action contre la pauvreté de la région de Québec (CLAP-03) et le Regroupement d'éducation populaire en action communautaire de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) sont En lutte contre la pauvreté. Les groupes populaires vous invitent à une grande manifestation pour exiger un revenu et un toit qui permettent de vivre dans la dignité.
Les loyers continuent à augmenter drastiquement et les lignes aux banques alimentaires s'agrandissent de jour en jour. Pendant ce temps le gouvernement provincial réagit timidement avec une stratégie sur le logement qui investit très peu dans le logement social et une réforme d'assistance sociale qui n'augmente pas les revenus des personnes les plus pauvres de notre société. Dans le pire contexte inflationniste des dernières années, la CAQ préfère prendre parti avec les propriétaires et les patrons et privatiser les services publics. Nous devons rappeler au gouvernement qu'il se doit de lutter contre la pauvreté, sans quoi nous serons dans son chemin !
Quand : 17 octobre 2024, 15h
Où : Parc de l'Université de Québec
Tous les détails sur l'événement Facebook !
Affiche et tract en pièces jointes : PARTICIPEZ À L'ACTION DE COLLAGE DU CLAP-03 : Complétez la phrase Un revenu digne pour…/Un logement digne pour… et venez le 17 octobre coller vos messages.
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