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28 septembre : Journée internationale du droit à l’avortement

24 septembre 2024, par SOS grossesse — , ,
📢 SOS Grossesse Québec et SOS Grossesse Estrie vous invitent à vous mobiliser pour la Journée internationale du droit à l'avortement le 28 septembre 2024 à la Place de (…)

📢 SOS Grossesse Québec et SOS Grossesse Estrie vous invitent à vous mobiliser pour la Journée internationale du droit à l'avortement le 28 septembre 2024 à la Place de l'Université du Québec.

Faisons entendre nos voix pour garantir que ce droit soit accessible, sécurisé et respecté partout dans le monde ! Venez nombreuses et nombreux pour montrer notre solidarité et notre détermination ✊

Détails de l'évènement sur Facebook

Où : Place de l'Université du Québec, boulevard Charest Est

Quand : 28 septembre 2024 de 10h30 à 12h

Quoi : prise de paroles des organisateurs et d'invité‧e.s (avec interprétation LSQ), slogans, musique, distribution de matériel.

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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.

Extrait du mémoire du Front commun pour la transition énergétique sur le projet de loi 69

24 septembre 2024, par Front commun pour la transition énergétique — ,
Nous publions si dessous le résumé fait par le Front commun pour la transition énergétique de son mémoire soumis dans le cadre de la discussion sur le projet de loi 69, Loi (…)

Nous publions si dessous le résumé fait par le Front commun pour la transition énergétique de son mémoire soumis dans le cadre de la discussion sur le projet de loi 69, Loi assurance la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives.

Pour lire l'ensemble du mémoire du FCTE, cliquez sur l'icône

RÉSUMÉ

Plusieurs organisations ont analysé le projet de loi n° 69 (PL-69), Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives, qui fait l'objet de consultations particulières devant la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles jusqu'au 19 septembre 2024. Ces organisations s'appuient sur une réflexion collective, préalable au projet de loi, qu'elles ont présenté dans un Manifeste pour un avenir juste et viable appuyé par plus de 200 signataires.

Compte tenu de la nature des propositions du projet de loi, qui touchent 15 lois et 7 règlements, ainsi que de leurs profonds impacts sur la société et l'environnement, nous sommes d'avis que cette réforme législative, dans sa forme actuelle, serait mal avisée. C'est pourquoi nous demandons de suspendre les procédures menant à son adoption et de retourner à la planche à dessin à la suite d'un réel débat public sur l'avenir énergétique du Québec.

  • Le PL-69 ne mène pas à la décarbonation puisqu'il ne contient aucune disposition assurant l'abandon des énergies fossiles
  • Le PL-69 favorise un développement industriel énergivore effréné
  • Le PL-69 reporte injustement le coût de ce développement industriel sur les tarifs d'électricité
      • Ce qui est une injustice sociale
      • Et une injustice environnementale
  • Le PL-69 aide le secteur privé à s'approprier notre patrimoine énergétique en ouvrant de nouvelles portes vers la privatisation d'Hydro-Québec ou d'une grande partie de ses actifs
  • Le PL-69 aurait des impacts catastrophiques sur le territoire
  • Le PL-69 ignore les mesures pourtant incontournables à prendre pour favoriser la sobriété collective :
      • Nécessaire pour une transition énergétique moins coûteuse.
      • Nécessaire pour respecter les limites des territoires.
      • Nécessaire pour éviter le nucléaire.
  • Le PL-69 repose sur des orientations qui n'ont jamais été présentées à la population et n'ont jamais été débattues ;

Nous croyons que l'ensemble de ces considérations justifient de lancer rapidement le débat de société qui devrait servir de socle au plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) que le gouvernement s'est engagé à élaborer, et de déposer un projet de loi sur l'énergie fondamentalement remanié, une fois cet exercice complété. ____________________________________________________________________________

INTRODUCTION

En vue du projet de loi n° 69 (PL-69), Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives, la Coalition large sur l'énergie a rédigé un Manifeste pour un avenir juste et viable qui trace les contours des enjeux de la transition du système énergétique et présente 14 revendications :

1. Pour une énergie publique sous contrôle démocratique ;
2. Pour un débat sur l'énergie au Québec ;
3. Pour une nouvelle politique énergétique au Québec ;
4. Pour une planification intégrée des ressources ;
5. Pour des mesures qui favorisent la réduction des demandes en énergie ;
6. Pour des plans contraignants visant une sortie graduelle et prévisible, mais rapide des énergies fossiles ;
7. Contre le principe du pollueur-payé ;
8. Contre la privatisation totale ou partielle d'Hydro-Québec ;
9. Pour la sauvegarde et le renforcement des pouvoirs de la Régie de l'énergie ; 10. Pour une transition juste pour les travailleurs et travailleuses ;
11. Contre une augmentation des tarifs résidentiels d'électricité qui accentuerait la précarité et risquerait de ralentir la transition énergétique ;
12. Pour la protection du territoire ;
13. Pour la reconnaissance des droits des peuples autochtones ;
14. Pour le consentement des populations locales ;

Plusieurs organisations ont analysé le PL-69 à la lumière de ce Manifeste. Le PL-69 fait l'objet de consultations particulières devant la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles jusqu'au 19 septembre 2024. Compte tenu de la nature des propositions, qui touchent 15 lois et 7 règlements, ainsi que de leurs profonds impacts sur la société et l'environnement, nous sommes d'avis que cette réforme législative, dans sa forme actuelle, serait mal avisée. C'est pourquoi nous demandons de suspendre les procédures menant à son adoption et de retourner à la planche à dessin à la suite d'un réel débat public sur l'avenir énergétique du Québec.

D'une part, le PL-69 ne contient aucune disposition assurant l'abandon des énergies fossiles. Il favorise un développement industriel effréné et fait reposer le coût des nouvelles infrastructures énergétiques nécessaires à ce développement sur les tarifs d'électricité, ce qui constitue une injustice à la fois sociale et environnementale. Il ouvre de nouvelles portes vers la privatisation d'Hydro-Québec ou d'une grande partie de ses actifs. D'autre part, il risque d'avoir des impacts catastrophiques sur le territoire et il ignore les mesures pourtant incontournables à prendre pour favoriser la sobriété collective, tout cela sans que les orientations qui le sous-tendent aient été présentées à la population et aient été débattues.

Nous croyons que l'ensemble de ces considérations justifient de lancer rapidement le débat de société qui devrait servir de socle au plan PGIRE que le gouvernement s'est engagé à élaborer, et de déposer un projet de loi sur l'énergie fondamentalement remanié, une fois cet exercice complété.

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Ça commence à sentir l’austérité au Québec

24 septembre 2024, par Christine Labrie, Gabriel Nadeau-Dubois — ,
Nous publions un extrait du point de presse de Gabriel Nadeau-Dubois e de Christine Labrie qui dénoncent la politique d'austérité du gouvernement Legault et appellent les (…)

Nous publions un extrait du point de presse de Gabriel Nadeau-Dubois e de Christine Labrie qui dénoncent la politique d'austérité du gouvernement Legault et appellent les citoyens et citoyennes du Québec à signaler diverses coupes sur un site que Québec solidaire a lancé à cette fin.

Transcriptioin : Secrétariat de l'Assemblée nationale

Gabriel Nadeau Dubois : Ça sent de plus en plus l'austérité, et ça, c'est une odeur que les Québécois puis les Québécoises n'aiment pas. On l'a vu, la semaine dernière, avec la démission de Youri Chassin, il y a des pressions internes de plus en plus fortes sur François Legault pour qu'il y ait des coupures rapidement, et on ne peut pas se permettre ça au Québec, on ne peut pas se permettre une autre ronde d'austérité. Nos services de santé et nos services d'éducation ne peuvent pas se permettre ça.

Et, ce matin, un article de Mme Lajoie qui vient alimenter les craintes de plusieurs Québécois, de plusieurs Québécoises. Dans plusieurs ministères au Québec, il y a des directives de coupures, de restrictions budgétaires qui commencent à être données. On se croirait de retour à l'ère Philippe Couillard. C'est ce que les gens sur le terrain commencent à dire. C'est très, très inquiétant.

On l'a vu dans les cégeps et dans les universités, on l'a vu dans le transport en commun, en francisation, il y a des coupures qui commencent au Québec. Donc, à Québec solidaire, on lance un appel à la vigilance de la population. Si vous voyez, autour de vous, des coupures dans un service public, allez sur servicescoupes.com et parlez-nous de ce que vous voyez sur le terrain. On a besoin, donc, de la vigilance des citoyens et des citoyennes pour faire le portrait de ce qui se passe sur le terrain. On ne peut pas se permettre ça, plus d'austérité au Québec, encore. Donc, si vous voyez de l'austérité, écrivez-nous.

Mme Labrie : Merci, Gabriel. Effectivement, les gens nous demandent souvent ce qu'ils peuvent faire pour nous aider dans notre travail de parti d'opposition ici, à l'Assemblée nationale. La meilleure façon de nous aider, c'est de nous transmettre de l'information sur ce qui se passe sur le terrain. Ce que vous voyez comme usagers des services, comme employés du secteur public, on veut le savoir. Parce que François Legault ne fera pas de communiqués de presse pour annoncer les coupures, il n'a pas le courage politique de faire ça puis de dire la vérité aux Québécois sur les décisions qu'ils sont en train de prendre par en arrière.

Donc, on a lancé ce site-là, servicescoupes.com. Déjà, on a reçu près de 150 témoignages, là, en quelques heures. Ça me fait penser à quand j'avais lancé un site, aussi, pour récolter des témoignages sur ce qui se passe dans le système d'éducation. Il y avait eu un bel engouement. Les gens veulent dénoncer ce qui les indigne sur le terrain, des témoignages qui parlent, par exemple, de postes qui ne sont pas remplacés en santé, de diminution de transport en commun. Donc, on va être très à l'affût de tout ça. On invite vraiment les citoyens et citoyennes à être à l'affût et à nous signaler ce qui se passe sur servicescoupes.com. On ne laissera pas la CAQ ramener l'austérité. On n'a même pas réussi encore à se rétablir au Québec de l'austérité libérale. On ne peut pas commencer des nouvelles vagues d'austérité.

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Visite le site APPUYEZ QUÉBEC SOLIDAIRE :
https://appuyez.quebecsolidaire.net/services-coupes

Les coupes sont de retour au Québec.

Avec son déficit record de 11 milliards, le gouvernement caquiste de François Legault a commencé à couper dans les cégeps et les universités du Québec. Quelles seront les prochaines coupes à venir dans nos services publics ? Nous avons besoin de vous pour documenter la situation et alerter la population.

Si vous êtes témoin d'un service coupé sur votre milieu de travail, dans l'école de vos enfants ou dans les soins de santé de votre région, alertez Québec solidaire.

EXEMPLES

  • Mon bus ou mon train passe moins souvent qu'avant
  • L'école de mes enfants n'a plus de psychoéducatrice ou d'orthopédagogue
  • L'éducatrice de ma fille est partie sans se faire remplacer

Personne ne veut revenir aux années sombres de l'austérité libérale. Aidez-nous à défendre les services de qualité auxquels nous avons droit au Québec.

VOUS ÊTES TÉMOIN D'UN SERVICE COUPÉ ?

DÉNONCEZ

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L’armée israélienne attaque le siège d’Al-Jazeera en Cisjordanie et interdit sa diffusion pendant 45 jours

24 septembre 2024, par Association France Palestine Solidarité — , , ,
Dans la nuit du 21 au 22 septembre 2024, dans le cadre d'un raid de grande ampleur sur la ville de Ramallah, les troupes israéliennes ont pris d'assaut le siège palestinien de (…)

Dans la nuit du 21 au 22 septembre 2024, dans le cadre d'un raid de grande ampleur sur la ville de Ramallah, les troupes israéliennes ont pris d'assaut le siège palestinien de la Chaîne de Télévision Al-Jazeera. Les soldats israéliens sont venus dans l'optique de délivrer une interdiction officielle de filmer et de diffuser des images de la Cisjordanie occupée pendant 45 jours.

Tiré de France Palestine Solidarité.

Le directeur du bureau, Walid Al-Omari, a même été expulsé du bâtiment en pleine retransmission en direct.

Les troupes israéliennes ont même communiqué et saisi du matériel audiovisuel et des dizaines de documents concernant de nombreuses enquêtes journalistiques. Pendant l'opération militaire, les troupes israéliennes ont même saisi les micros à nouveau au milieu d'une retransmission en direct.

La chaîne d'information a déjà eu à faire face à une immense répression de la part des autorités israéliennes. Sa diffusion a été interdite sur le territoire israélien, plusieurs de ses plus éminents journalistes ont été assassinés durant la guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien à Gaza et ce à peine deux après l'assassinat de la journaliste Shireen Abou Akleh alors qu'elle couvrait une agression militaire israélienne à Jénine.

Sources : Syndicat des Journalistes Palestiniens / Alice Froussard / Younis Tirawi / Sami Abou Shahadeh / Al-Jazeera / Shireen Abu Akleh Foundation / Quds News Network

Photo : Sami Abou Shahadeh
Les troupes israéliennes lors de leur irruption au siège d'Al-Jazeera à Ramallah.

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Le discours biaisé de nos médias sur la Palestine

24 septembre 2024, par Rachad Antonius — , , ,
Israël en situation de légitime défense ? C'est sans doute l'idée la plus farfelue dans le débat actuel. Le fait que des ministres, des premiers ministres, des (…)

Israël en situation de légitime défense ?

C'est sans doute l'idée la plus farfelue dans le débat actuel. Le fait que des ministres, des premiers ministres, des éditorialistes, des chefs d'antenne répètent qu'Israël a « le droit de se défendre » après l'attaque du 7 octobre 2023 est un indicateur fort de l'intériorisation du récit israélien par les élites politiques et médiatiques en Occident, combinée à une incompréhension par ces élites de ce qui se passe sur le terrain.

18 septembre 2024 | tiré de l'Aut'journal
https://www.lautjournal.info/20240918/le-discours-biaise-de-nos-medias-sur-la-palestine

Ceux et celles qui font valoir le mythe selon lequel Israël ne fait que se défendre feignent d'oublier des données empiriques pourtant évidentes. Rappelons que depuis 1967, Israël occupe militairement les 22 % du territoire restant de la Palestine et prend des mesures quotidiennes pour consolider cette occupation. Il existe un large consensus mondial, y compris chez les alliés les plus fidèles d'Israël, voulant que les territoires palestiniens conquis, c'est-à-dire la Cisjordanie (incluant la partie arabe de Jérusalem) et Gaza, sont des territoires occupés militairement et qu'Israël n'a pas le droit de les conserver.

La quatrième Convention de Genève de 1949, qui protège les civils en temps de guerre, notamment en territoire occupé, est reconnue par l'ensemble des puissances occidentales comme étant applicable en Cisjordanie et à Gaza. Or, Israël installe sa propre population en territoire occupé, en violation de l'article 49 de cette convention. Rappelons aussi qu'Israël contrôle toutes les frontières de la bande de Gaza et lui impose un blocus qui l'étouffe depuis 17 ans.

Le droit international reconnaît aussi à un peuple occupé le droit de se défendre, y compris par la lutte armée. Ce sont donc les Palestiniens qui sont en posture de défense et non pas Israël, qui est clairement en posture d'agression. La guerre actuelle vise à maintenir l'occupation et à chasser le maximum de Palestiniens en rendant leur vie dans la bande de Gaza impossible. Si l'objectif réel était de faire disparaître le Hamas afin de se protéger, il y aurait une excellente façon de le faire : c'est de lui faire perdre sa raison d'être, en établissant une paix véritable et en mettant fin à l'occupation.

(…)

Des illustrations

Qu'on en juge par un indicateur fort : plusieurs mois après le début de l'offensive israélienne, les grands médias continuent de parler de la « guerre entre Israël et le Hamas » alors que le massacre intentionnel de civils (au moins les deux tiers des 35 000 personnes tuées) se déroule sous nos yeux.

Même si, de toute évidence, cette représentation du conflit est objectivement fausse, elle a été répétée en boucle, comme une incantation, et a fini par s'imposer dans l'imaginaire comme une évidence, une « vérité alternative » ou fake news.

En février 2024, j'ai écrit à un journaliste qui avait qualifié le massacre de « guerre entre Israël et le Hamas » pour lui demander combien de morts de civils ça prendrait pour qu'il accepte l'idée qu'il s'agit d'une guerre contre les Palestiniens, et non pas contre le Hamas.

En réponse, il a accepté de réaliser une entrevue avec moi sur la question. Or, la direction du journal a refusé de publier son article, sous prétexte qu'il ne tenait compte, selon elle, que d'un seul point de vue. Cela signifie que, même si c'est le point de vue d'Israël qui est repris en permanence et partout, dans les rares occasions où une autre perspective est présentée, il faut quand même rappeler le narratif dominant qui falsifie la réalité et le présenter comme la version légitime de l'histoire, même si celle-ci est contredite par les faits.

(…)

La hasbara

Ce n'est pas un hasard si le récit israélien a fini par s'imposer, à toutes fins pratiques, comme la « vérité par défaut ». Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer : la culpabilité par rapport au génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, la proximité culturelle entre Israël et l'Occident, le fait que le projet sioniste est aussi un projet colonial occidental qui a été conçu et réalisé en collaboration avec les puissances occidentales, et les réalisations technologiques israéliennes qui en font un partenaire privilégié pour l'Occident.

Il y a toutefois un facteur supplémentaire qui joue un rôle important, à la fois dans le milieu des médias et auprès des élus : c'est la propagande systématique, bien organisée et bien financée d'Israël. Cette propagande fait partie intégrante de la stratégie de conquête de la Palestine, présentée comme une entreprise hautement morale.

Les stratèges sionistes l'ont appelée hasbara, ou « diplomatie politique », ou encore « explication » – un euphémisme pour dire propagande et désinformation. Israël a mis sur pied plusieurs programmes et institutions dont la fonction essentielle est la hasbara. Il existe, par exemple, un programme de bourses offertes aux jeunes citoyens juifs vivant à l'extérieur d'Israël, qui leur fournit des outils pour influencer leurs réseaux respectifs dans leur pays d'origine (surtout occidentaux).

Aux États-Unis, une initiative connue sous le nom de AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) a pour fonction principale de s'assurer que les élus américains vont voter dans le sens souhaité par Israël sur toutes les questions qui le concernent : appui politique, aide militaire, coopération, etc. De nombreuses études se sont penchées sur l'influence de l'AIPAC. Or, les orientations politiques dominantes aux États-Unis, surtout celles des grands médias américains, établissent une norme suivie ailleurs dans le monde occidental.

Ce qui est affirmé de façon consensuelle par CNN, le New York Times ou le Washington Post devient ce qu'il est acceptable de dire, y compris au Canada. Cela ne s'applique pas aux chaînes telles que Fox News, qui se situe bien plus à droite que les autres. De plus, les orientations politiques sur le Proche-Orient associées à la mouvance démocrate – très biaisées en faveur des politiques israéliennes – sont généralement considérées comme « modérées » et le fait de s'aligner sur elles est vu comme un gage d'objectivité.

Ces orientations politiques affectent la couverture médiatique au Canada et en diverger est souvent interprété comme une marque de biais journalistique qui contrevient au code de déontologie. Si Radio-Canada, par exemple, s'aventurait à faire référence au système d'apartheid en Israël, ou au nettoyage ethnique, ou encore au génocide en cours, les journalistes responsables de la diffusion de cette nouvelle se feraient vite ramener à l'ordre par la haute direction de la société d'État et seraient sans doute blâmés par l'ombudsman. Même le simple fait d'inviter un expert qui proposerait une analyse critique d'Israël peut mettre les journalistes sur la sellette…

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Quelles perspectives énergétiques pour le Québec

24 septembre 2024, par Presse-toi à gauche ! — ,
PTAG publie des vidéos de la rencontre organisée par l'Association Maurice Richard de Québec solidaire. Cette rencontre s'est tenue au Cégep Ahuntsic le 21 septembre dernier. (…)

PTAG publie des vidéos de la rencontre organisée par l'Association Maurice Richard de Québec solidaire. Cette rencontre s'est tenue au Cégep Ahuntsic le 21 septembre dernier. Jean-François Blain (analyste indépendant en réglementation de l'énergie), Mélanie Busby (Front commun pour la transition énergétique) et Haroun Bouazzi (député de Québec solidaire dans Maurice-Richard) ont ouvert la rencontre. Cette dernière a été animée par Karine Cliche du Réseau Militant Écologiste (RMÉ). André Frappier nous a fait parvenir ses enregistrements vidéos de l'événement. Nous publions ci-dessous les vidéos de chacune de ces interventions.

Intervention de Jean-François Blain sur les orientations du gouvernement Legault en matière d'énergie


Intervention de Mélanie Busby du Front commun pour la transition énergétique


Intervention d'Haroun Bouazzi sur les ambitions des grandes entreprises du secteur de l'énergie et les réponses des groupes écologistes

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Le GNR et ses « bibittes »

24 septembre 2024, par Gérard Montpetit — ,
« Je roule au gaz naturel produit ici ». C'est le slogan qu'on peut lire sur les portières des véhicules de la ville de Saint-Hyacinthe. Nous avons applaudi la mise en (…)

« Je roule au gaz naturel produit ici ». C'est le slogan qu'on peut lire sur les portières des véhicules de la ville de Saint-Hyacinthe.

Nous avons applaudi la mise en marche de cette usine de biométhanisation voilà déjà quelques années. La production de biogaz parfois appelé « gaz naturel renouvelable » (GNR) est une façon de retirer le méthane des matières putrescibles et de le réutiliser à la place du gaz fossile dit naturel. Cela fait partie du « cycle court » du carbone. Le résidu (appelé digestat) peut devenir un engrais utile.[1] D'un point de vue climatique, il vaut donc mieux brûler le méthane que le laisser filer vers le ciel. Donc, en théorie, récupérer le méthane qui serait éventuellement rejeté dans l'atmosphère et gérer utilement les boues de l'usine d'épuration sont de très bonnes idées.

À l'usage, on découvre quelques pépins. Le procédé de biométhanisation se fait dans un biodigesteur, sorte « d'estomac » géant où des millions de milliards de bactéries digèrent la matière organique. Normalement, ça va bien. Cependant, il arrive que les bactéries aient une « indigestion ».[2] Comme pour un être humain qui a une indigestion, l'entourage doit subir des odeurs et des rejets peu ragoûtants qui sont l'antonyme du bon goût. Dans un tel cas, nous sommes tentés de dire au malotru : « Va péter ailleurs ! »

L'utilisation des boues d'épuration dans une usine de biométhanisation est une bonne idée, mais parfois, elle dérange. Depuis le 30 mai, quatre articles, deux éditoriaux et deux lettres ouvertes du maire de Saint-Hyacinthe se sont retrouvés dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe pour faire état de ces problèmes. Comme dommages collatéraux, les odeurs intermittentes obligent la ville à geler le développement immobilier dans ce secteur pour trois ans sans oublier une poursuite judiciaire contre la ville par le groupe immobilier Robin.[3] Voilà quelques exemples concrets des désagréments que la biométhanisation peut faire subir au voisinage lorsqu'il y a des dérapages de ce procédé. En terre maskoutaine, nous avons présentement deux de ces usines qui sont en opération : celle de la ville sur la rue Girouard, et CTBM à Saint-Pie. On peut également penser à un projet de traitement du lisier que la Coop de Saint-Jean-Baptiste prévoit implanter à Saint-Damase.

Dans le cas de Saint-Pie, ce sont parfois des rejets d'une eau de couleur douteuse dans le ruisseau des glaises qui posent problème.[4] Pour respecter la qualité de l'eau qui sort de son usine, le Centre de traitement de la biomasse de la Montérégie (CTBM ) expédie les résultats de 3 inspections par année à un laboratoire mandaté. Comme la compagnie n'enverra jamais des échantillons lorsque les « bactéries sont en grève », ces tests sont peu utiles. Des citoyens riverains ont demandé que des inspections soient faites sans préavis par ce laboratoire. La compagnie s'y objecte. Pourtant, une usine de filtration ou de purification de l'eau d'une municipalité doit fournir des tests de la qualité de l'eau quotidiennement. Pourquoi CTBM aurait-elle la présomption de fournir seulement 3 tests annuellement ? Tout comme à Saint-Hyacinthe, c'est la qualité de l'eau du bassin versant de la Yamaska et les citoyens qui vivent à proximité de l'usine qui subissent les contrecoups lorsque « ça va mal » !

Si elle est bien faite, la biométhanisation peut être une bonne manière de gérer les boues d'épuration et certaines matières putrescibles. Mais cette technologie sera toujours une façon marginale de produire du méthane. N'en déplaise à la publicité quasi-mensongère d'Énergir, cela ne représente qu'environ 1% de ce qui circule dans les tuyaux de la compagnie, même si on espère pouvoir augmenter ce ratio légèrement.[5] Bien sûr, cette production de méthane peut faire rouler la flotte de véhicules de Saint-Hyacinthe, mais c'est nettement insuffisant pour tous les besoins d'énergie du Québec, qu'ils soient thermiques ou électriques. Le reste du gaz dit naturel provient de la fracturation hydraulique. Donc, la très vaste majorité du gaz « naturel » d'Énergir est un carburant fossile dont l'empreinte totale est pire que celle du charbon. Alors, il faut prendre la publicité d'Énergir avec des pincettes [6] car, dans ce dossier et dans le cadre des changements climatiques, l'objectif est de gérer les boues et les lisiers sans oublier la qualité de l'eau de la Yamaska. La biométhanisation ne doit jamais être un remède qui soit pire que la pollution originale !

En recherche et développement, il est normal qu'une nouvelle technologie ait besoin d'une période de rodage avant d'être complètement à point. Dans une lettre ouverte en date du 13 juin, le maire de Saint-Hyacinthe, M. Beauregard affirmait que « la ville a décidé de s'attaquer à la situation afin de diminuer, voire d'enrayer, cette source de désagréments. » Le nez collectif des Maskoutains a bien hâte que ces améliorations deviennent réalité. Il en va de même pour les Saint-Piens !

Gérard Montpetit
membre du CCCPEM
le 8 septembre 2024

1] https://www.ledevoir.com/environnement/788737/environnement-le-gaz-naturel-renouvelable-en-six-questions

2] https://www.journaldemontreal.com/2022/06/13/en-5-minutes--produire-du-gaz-renouvelable-grace-a-la-biomethanisation#cxrecs_s

3] liste des parutions dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe depuis le 30 mai 2024 :

Le Courrier de Saint-Hyacinthe, édition du 30 mai 2024,
a) page 9, article par Sarah-Eve Charland « Les mauvaises odeurs reviennent de façon intermittente » ;
b) page 10, éditorial par Martin Bourassa dont le titre est « Que nous cache-t-on ? »

Le Courrier de Saint-Hyacinthe, édition du 13 juin 2024,
a) page 11, Lettre ouverte du Maire « Des travaux essentiels pour une gestion durable des eaux »

Le Courrier de Saint-Hyacinthe, édition du 15 août 2024,
a) page 15, article par Sarah-Eve Charland « Filière biométhanisation ; revoir les attentes » ;
b) page 16, article par Sarah-Eve Charland « Plus de questions que de réponses »

Le Courrier de Saint-Hyacinthe, édition du 5 septembre 2024,
a) page 10, éditorial par Martin Bourassa, dont le titre est « Le trop-plein » ;
b) page 11, Questions et réponses sur ce sujet par le maire de Saint-Hyacinthe, M. Beauregard,
sous le titre « Le maire fait le point » ;
c) page 15, article d'Adaée Beaulieu dont le titre est « La ville de Saint-Hyacinthe interdit l'ajout de
logements et de commerces dans ce secteur »

4] https://www.lavoixdelest.ca/actualites/actualites-locales/2024/08/22/lusine-de-biomethanisation-de-saint-pie-encore-pointee-du-doigt-EHQ24334TNFDXDIXZFGV5GOALY/

5] https://www.ledevoir.com/economie/770944/energir-rate-la-cible-de-1-de-gnr

6] https://www.energir.com/fr/a-propos/nos-energies/gaz-naturel/gaz-naturel-renouvelable/

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Les attentats d’Israël au Liban sont du terrorisme d’État

Le moins qu'on puisse dire c'est que la dernière vague d'attentats israéliens au Liban n'a guère suscité d'émotion dans les médias et les opinions publiques occidentales, qui (…)

Le moins qu'on puisse dire c'est que la dernière vague d'attentats israéliens au Liban n'a guère suscité d'émotion dans les médias et les opinions publiques occidentales, qui les ont à peu de choses près présentés comme la riposte inévitable (voire justifiée) d'Israël aux actions que mène le Hezbollah contre Israël et au son soutien qu'il accorde au Hamas.

Tiré du site de la revue Contretemps. Article initialement publié sur le site de Jewish Voice For Peace : The Wire. Illustration : Wikimedia Commons.

Le 19 septembre, Le Monde titrait ainsi « le Hezbollah pris au piège dans son soutien au Hamas ». D'autres médias donnent complaisamment la parole à des spécialistes et des anciens agents du renseignement qui s'extasient devant cette prouesse du Mossad. Pourtant, même s'il est supposé viser des combattants ennemis, l'usage détourné d'appareils civils à des fins létales en dehors des zones de combat est illégal au regard du droit humanitaire, comme l'a rappelé le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, dans l'une des très rares déclarations de responsables d'organismes internationaux condamnant ces attentats.

La directrice pour le Moyen Orient et l'Afrique du nord de Human Rights Watch Lama Fakih a souligné de son côté que « le droit international humanitaire interdit l'utilisation d'engins piégés, c'est-à-dire d'objets susceptibles d'attirer les civils ou associés à un usage civil quotidien normal, précisément pour éviter d'exposer les civils à un risque grave et de produire les scènes dévastatrices qui continuent de se dérouler dans tout le Liban aujourd'hui. Une enquête rapide et impartiale sur ces attaques doit être menée d'urgence. »

En effet, une proportion indéterminée (pour l'instant) des 3000 blessés et des dizaines de morts sont de simples civils, souvent des enfants, qui se trouvaient à proximité de utilisateurs des bipeurs ou des autres appareils piégés de télécommunications lorsque ceux-ci ont explosé, c'est-à-dire, la plupart du temps, dans des commerces, dans la rue, dans des espaces publics très fréquentés ou dans le domicile.

Selon Amnesty International, qui demande également une enquête internationale pour établir la responsabilité de ces attentats, « les éléments dont [nous] disposons indiquent que les bipeurs n'ont pas seulement été distribués à des combattants, mais probablement aussi à des employés d'institutions du Hezbollah qui travaillent à titre civil. Le Hezbollah a déclaré dans un communiqué publié le 17 septembre que les téléavertisseurs appartenaient à des ‘employés de diverses unités et institutions du Hezbollah'. Le ministre de la santé du Liban a déclaré à l'organisation qu'au moins quatre professionnels de la santé avaient été grièvement blessés lors de ces attaques. Deux d'entre eux (…) sont décédés des suites de leurs blessures ».

Le but premier de ces attentats est en effet de semer la terreur dans la population libanaise et préparer le terrain à des attaques d'ampleur, voire à une guerre en bonne et due forme, contre ce pays martyrisé à plusieurs reprises au cours des dernières décennies par les agressions et l'occupation infligées par Israël.

C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre le volet proprement militaire de ces actes terroristes, à savoir désorganiser temporairement une partie du système de communication du Hezbollah, tout en poursuivant les assassinats de ses figures dirigeantes. En ligne de mire, l'embrasement de toute la région et une guerre avec l'Iran, qui impliquerait les Etats-Unis et les puissances occidentales, objectif stratégique d'Israël, et tout particulièrement de Netanyahou, depuis plusieurs décennies.

Quant aux médias et aux responsables politiques, en France plus particulièrement, on notera leur silence, qui vaut complicité, face à ce terrorisme d'Etat. Les vies de civils libanais, arabes, musulmans, ne méritent aucun acte, même formel, de contrition ou de compassion. Seule exception, une fois de plus, parmi les formations représentées à l'assemblée, la France insoumise, qui souligne, dans son communiqué, que « ces actes de guerre ont touché indistinctement les personnes présentes autour des appareils piégés, tuant ou mutilant notamment des enfants.

Quelles que soient les justifications avancées, ces attaques constituent de nouvelles violations du droit international, et de la souveraineté du Liban ». Dans un message sur son compte X, Jean-Luc Mélenchon est encore plus explicite : « Netanyahou massacre à présent aussi au Liban. Après l'assassinat des porteurs de bipeurs, de nouveau des frappes visant à terroriser la population non-combattante ». Mais comme le Figaro, non sans malice, le relève : « Si La France Insoumise est rapidement montée au créneau, ses partenaires de gauche sont pour le moment bien silencieux ».

Les attentats ont également été vigoureusement condamnés à l'extrême gauche, notamment par le NPA, qui pointe dans son communiqué « le cynisme et la cruauté d'un État sans aucune limite et dont l'objectif principal est d'entraîner l'ensemble de la région dans une guerre totale et de poursuivre la colonisation effrénée de la Palestine et bientôt du Liban sud ».

Dans l'article qui suit, Madeleine Hall, responsable des médias numériques de Jewish Voice For Peace, le réseau de militant·es Juif·ves basé aux Etats-Unis qui se mobilise massivement contre le génocide à Gaza et en soutien du peuple palestinien, analyse la signification de ces attentats et pointe les responsabilités écrasantes des Etats-Unis, de leur politique étrangère et du poids de leur complexe militaro-industriel.

Stathis Kouvélakis

***

Israël a perpétré deux attentats terroristes au Liban cette semaine, amenant un peu plus la région entière au bord dela guerre totale. Ces actes sont ceux d'un État voyou et le résultat direct d'un sentiment d'impunité totale. Mardi et mercredi, ce sont den effet des milliers de bipeurs et de walkies-talkies chargés d'explosifs qui ont explosé dans tout le Liban. Les explosions ont eu lieu dans des supermarchés bondés, sur des routes très fréquentées, dans des maisons, des écoles et des hôpitaux. Cette vague d'attentats a mutilé plus de 3 000 personnes et tué au moins trente, dont des enfants.

« Israël n'a ni confirmé ni nié son rôle dans les explosions », rapporte le New York Times, « mais 12 responsablesactuels et anciens de la défense et du renseignement [des Etats-Unis] qui ont été informés de l'attaque affirment que lesIsraéliens en sont à l'origine, décrivant l'opération comme complexe et longue à mettre au point ».

Des voitures et des appartements ont été incendiés et les hôpitaux ont été submergés par des milliers de victimes. Comme les engins en question émettaient des signaux sonores répétés avant d'exploser, de nombreuses victimes les tenaient près de leur visage lorsqu'ils ont explosé, provoquant des blessures horribles.

Une grande partie des médias occidentaux s'est émerveillée de la soi-disant « précision » et de la « sophistication » de l'attaque, la présentant comme une opération destinée uniquement à cibler les membres du Hezbollah. C'est manifestement faux, car de nombreux civils ont été blessés et tués.

Le véritable objectif d'Israël était clair : susciter la peur et la panique au sein d'une population entière. Lors de la deuxième attaque, mercredi, des explosions ont été entendues pendant les funérailles de quatre personnes tuées laveille. Selon des informations non confirmées, des panneaux solaires et des distributeurs automatiques de billets ont également explosé lors des attentats. Les habitants de toutes les régions du Liban ont déclaré qu'ils avaient peur d'utiliser des appareils électroniques.

Il existe un mot pour cela : le terrorisme.

Netanyahou, la guerre sans fin pour rester au pouvoir

Les attentats terroristes perpétrés au Liban sont des actes qui pourraient entraîner toute la région dans la guerre, lesautorités israéliennes menaçant d'une invasion imminente le sud du pays.

Le génocide perpétré par Israël à Gaza a dévasté sa propre économie et suscité l'indignation et la condamnation de la communauté internationale. Pourtant, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a toujours intérêt à ce que la guerre s'éternise. C'est la raison pour laquelle il a à chaque fois fait échouer les négociations sur le cessez-le-feu, en insistant sur des conditions impossibles à satisfaire pour prolonger indéfiniment le génocide à Gaza.

C'est également la raison pour laquelle il tente d'entraîner toute la région dans une guerre plus vaste. Après tout, legouvernement israélien bombarde le Liban depuis le début du génocide à Gaza. Ces bombardements ont comporté de nombreuses attaques au phosphore blanc dans des zones peuplées, ce qui constitue une violation flagrante du droit international. En octobre, quelques jours seulement après le début du génocide, une frappe israélienne dans le sud du Liban a tué un reporter de Reuters et blessé six autres journalistes.

Netanyahou veut une guerre sans fin parce qu'il veut rester au pouvoir. Sa coalition gouvernementale est faible et elles'effondrera probablement lorsque l'assaut génocidaire d'Israël sur Gaza prendra fin. Une invasion du Liban entraînerait l'Iran et la Syrie dans la mêlée et transformerait le génocide de Gaza en une guerre sur plusieurs fronts. Il est alors probable que la coalition autour de Netanyahou puisse se maintenir et que son procès pour corruption soit évité.

La guerre signifie plus d'armes pour Israël et plus d'argent pour les entreprises de défense étatsuniennes

Les États-Unis ont déclaré qu'ils s'opposaient à toute nouvelle « escalade » et qu'ils soutenaient une « solution diplomatique » au conflit entre Israël et le Hezbollah. Quoi qu'en disent les responsables étatsuniens, une guerre d'Israël contre le Liban garantira à Israël davantage d'armes et de financements militaires américains – et remplira les poches des fabricants d'armes basés aux États-Unis.

Quand la région est au bord de la guerre, les entreprises de défense comme Lockheed Martin voient leurs actions grimper en flèche. Elles font, en effet, partie d'une industrie dont le chiffre d'affaires est de plusieurs milliards de dollars qui a tout intérêt à ce que la guerre s'éternise.

Voici comment cela fonctionne : les États-Unis envoient à Israël des milliards d'argent du contribuable qui sont ensuite utilisés pour acheter des armes sur le marché américain, produits par des industriels de l'armement basés aux États-Unis, qui exercent une influence énorme sur la politique étrangère et de défense des États-Unis et ont un impact massif sur leur économie.

Israël s'appuie sur un flux constant d'armes étatsuniennes pour maintenir un « état de guerre permanent », y compris son occupation militaire de plusieurs décennies sur des millions de Palestinien.nes et près d'un an degénocide à Gaza. En échange du soutien militaire et diplomatique indéfectible des États-Unis, Israël joue le rôle de pilier central de la domination américaine dans la région en protégeant ce que l'on appelle les « intérêts américains ». Les fabricants d'armes étant très influents, les « intérêts américains » s'alignent généralement sur ceux des entreprises basées aux États- Unis qui fabriquent les bombes.

Israël est un État voyou. S'il continue à bénéficier de l'impunité, il n'y aura que davantage de morts et de destructions. Le seul moyen de mettre fin au génocide à Gaza et d'empêcher une guerre régionale est que le gouvernement américain cesse d'armer Israël, un point c'est tout.

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Trump et les Haïtiens "mangeurs de chiens" : pourquoi son grand-père en a peut-être consommé

24 septembre 2024, par Thomas Mahler — ,
Histoire. En accusant les immigrés de "manger du chien", le candidat républicain a oublié que l'Allemagne, dont est originaire sa famille paternelle, a longtemps pratiqué la (…)

Histoire. En accusant les immigrés de "manger du chien", le candidat républicain a oublié que l'Allemagne, dont est originaire sa famille paternelle, a longtemps pratiqué la cynophagie. Et que les Etats-Unis doivent aux immigrés allemands le fameux "hot dog"…

Tiré de l'Express du 16 septembre 2024. L'auteur est directeur adjoint de la rédaction de l'Express.

« À Springfield, ils mangent des chiens, ils mangent des chats. Les gens qui viennent, ils mangent les animaux de compagnie des habitants ». En relayant, lors de son débat du 10 septembre face à sa rivale démocrate Kamala Harris, une fake news particulièrement grotesque sur les immigrés haïtiens qui se nourriraient d'animaux domestiques dans cette commune de l'Ohio, Donald Trump a provoqué une polémique comme il en a le secret. Mais l'ex-président américain a aussi mis en lumière un tabou, censé distinguer notre civilisation d'autres cultures jugées barbares : la cynophagie, ou le fait de manger de la viande de chien. En Occident prédomine aujourd'hui l'idée que ceux qui mangent des animaux canins, devenus les plus proches amis de l'homme, ne peuvent être que des cannibales.

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Le Vietnam, la Chine ou l'Afrique tropicale n'ont pourtant pas le monopole de la cynophagie. Il fut un temps, pas si lointain, où mettre un chien dans la casserole n'avait rien de honteux en Europe. L'ironie, c'est que le pays dont est originaire le grand-père de Donald Trump, l'Allemagne, a longtemps manifesté un véritable "amour" pour la consommation de chiens, attendant les années 1980 pour officiellement prohiber la pratique. Jusqu'à cette époque, des bêtes y étaient abattues dans des abattoirs contrôlés par l'Etat. Comme le rappelle le magazine Der Spiegel, qui cite l'ouvrage historique de Rüdiger von Chamier intitulé Hunde essen, Hunde lieben, "ce n'est qu'en 1986 que la loi a interdit de tuer les canidés (chiens) et les félidés (chats) pour obtenir de la viande".

235 144 chiens abattus en Allemagne entre 1905 et 1940

En Europe, la cynophagie a été particulièrement pratiquée en temps de crise. Au XIXe siècle, des scientifiques et autorités ont ainsi mis en avant les atouts protéinés et à bas coûts de la viande canine. "La nature et le goût de la viande de chien ne doivent pas donner lieu à un sentiment de dégoût. Elle peut être consommée sans inconvénient avéré en période de pénurie", déclarait par exemple en 1848 un vétérinaire nommé Höhning. Des boucheries canines se développent dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Le kilo de viande de chien coûte alors près de trois fois moins cher que celui de bœuf ou de porc. En France aussi, ces boucheries connaissent un essor durant la guerre franco-prussienne de 1870. "Quelques-uns nous quittèrent/Devant une boucherie canine/Pour y acheter leur repas du soir", témoigne le poète Guillaume Apollinaire dans Alcools en 1913.

A l'argument économique s'ajoute alors une croyance, répandue depuis des siècles, que la graisse de chien a des vertus curatives, notamment en cas de maladies des voies respiratoires. Selon une statistique officielle, 235 144 chiens sont abattus entre 1905 et 1940 en Allemagne, chiffre qui ne prend pas en compte les abattages clandestins. La consommation de viande de chien a particulièrement augmenté pendant la Première Guerre mondiale et la crise économique des années 1920. Amoureux des chiens, Hitler n'a rien fait pour empêcher cet abattage, se contentant d'introduire en 1933 l'obligation d'étourdissement pour les animaux de boucherie. Si le miracle économique allemand de l'après-guerre met un gros coup de frein à la consommation canine, ce n'est qu'en 1985 que le dernier abattoir de chiens, situé à Augsbourg, cesse son activité.

Le "chien chaud" des immigrés allemands

Aujourd'hui, manger du chien est devenu le tabou culturel absolu. Disparu en 2018, le prince Henrik de Danemark, époux de la reine Margrethe II, pourtant grand fan de teckels, avait fait scandale en avouant avoir mangé du chien, comparant son goût à celui du veau. Même le Parlement coréen vient, en début d'année, de voter à l'unanimité l'interdiction de la consommation de cette viande à partir de 2027, un tournant historique sous l'impulsion de la Premier dame Kim Keon-hee, ardente défenseuse du bien-être animal. Nommé "boshintang", le ragoût de chien était en Corée du Sud considéré comme un mets délicat, mais en perte de vitesse chez les jeunes générations. Pourtant, au cœur de l'Europe, en Suisse, la consommation de chien reste toujours autorisée à titre personnel et dans le cadre de l'usage privé. La pratique se perpétuerait discrètement dans des cantons ruraux. En 2014, une association de protection des animaux assurait qu'"environ 3 % des Suisses" mangeraient encore "en cachette du chat ou du chien". La viande de chien serait principalement utilisée pour faire des saucisses et de la graisse contre les rhumatismes.

L'autre ironie historique de la sortie de Donald Trump, c'est qu'au moment même où son grand-père Frederick Trump (né Friedrich Trumpf) émigrait du Palatinat vers New York en 1885, ce n'étaient pas les Haïtiens, mais les immigrés allemands qui, aux Etats-Unis, étaient associés à la viande de chien. A la fin du XIXe siècle, les saucisses dites Frankfurter se popularisent dans le sillage de l'importante vague migratoire venue des ports de Hambourg ou Brême. Mais la rumeur selon laquelle la viande de chien serait utilisée dans sa conception lui vaut rapidement l'appellation de "dog". En anglais, le terme "chien" comme synonyme de "saucisse" est ainsi utilisé depuis 1886.

Selon la tradition, c'est un boulanger originaire de Hanovre, Charles Feltman, qui, le premier à Coney Island, a commencé à vendre des saucisses dans des petits pains allongés, pratiques pour ne pas se brûler les mains. Cet aliment bon marché se répand, notamment via les matchs de base-ball, autre fleuron de la culture américaine. Le "hot dog", ancêtre des fast-foods, est né. En 1913, la chambre de commerce de New York a beau interdire l'utilisation de ce nom à Coney Island pour éviter une mauvaise publicité, le "chien chaud" devient l'une des gloires de la "gastronomie" américaine. Jusqu'à figurer, en 1939, au menu officiel d'un pique-nique organisé à New York par le président Roosevelt pour le roi George VI, au plus grand bonheur du souverain anglais.

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Pour la paix, pour Gaza, pour notre humanité

24 septembre 2024, par Collectif Échec à la guerre — , , ,
Cette année, l'ONU a choisi pour thème de la Journée internationale de la paix (21 septembre) « Promouvoir une culture de paix ». Entre pays, cela implique minimalement (…)

Cette année, l'ONU a choisi pour thème de la Journée internationale de la paix (21 septembre) « Promouvoir une culture de paix ». Entre pays, cela implique minimalement l'exigence du respect du droit international et des droits humains par tous.

Depuis un peu plus de deux ans, les postures diamétralement opposées prises par le Canada face à la guerre en Ukraine, puis face à l'assaut génocidaire d'Israël contre Gaza, nous ont révélé à quel point son attachement au droit international et aux droits humains est factice et instrumentalisé.

Condamnations et sanctions contre la Russie

Quand la Russie a envahi l'Ukraine en février 2022, le Canada et tous les pays occidentaux ont instantanément sonné l'alarme. La Russie viole « l'ordre mondial basé sur des règles », cible des infrastructures civiles, crée des millions de réfugié·e·s et des milliers de victimes civiles, annexe illégalement des territoires, etc. Toutes choses vraies, bien sûr… mais un seul côté de la médaille, occultant l'autre, celui de leurs propres responsabilités.

Le Canada a aussi immédiatement mis en branle tout un train de sanctions contre des proches collaborateurs du pouvoir, des « entités » financières de défense et d'énergie et des banques. Il a interdit les exportations pouvant profiter à l'armée russe et celles de services essentiels au fonctionnement des industries pétrolière, gazière et chimique de la Russie, etc. À peine une semaine après le début de la guerre, avec 38 autres États, le Canada a demandé au Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) d'enquêter sur d'éventuels crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par la Russie en Ukraine. Et deux mois plus tard, le Parlement canadien a adopté une motion condamnant « des actes de génocide contre le peuple ukrainien » !

Mais face à l'horreur sans fin à Gaza, rien de tout ça

Depuis octobre 2023, le blocus total et l'assaut monstrueux d'Israël ont à la fois réduit en ruines la bande de Gaza et plongé toute la population dans des conditions d'errance, de famine, d'insalubrité, d'épuisement et de traumatismes. En se basant sur les chiffres du ministère de la Santé, grandement sous-estimés selon plusieurs experts, on calcule aisément que plus de 3 600 civils ont été tués en moyenne chaque mois à Gaza, contre moins de 400 par mois en Ukraine (selon les chiffres de l'ONU). À Gaza, plus de 1 400 enfants ont été tués en moyenne chaque mois, contre 23 en Ukraine. Où sont les condamnations et les sanctions du Canada à la hauteur de ces crimes ?

À Gaza, selon les grandes organisations internationales humanitaires et de droits humains, l'échelle des violations du droit et des souffrances infligées aux humains est sans précédent. L'ampleur de la destruction généralisée des infrastructures est sans précédent. La rapidité avec laquelle toute une population a été plongée dans une situation de famine est sans précédent. Jamais une crise n'a vu autant d'agences et de rapporteurs spéciaux des Nations Unies sonner l'alarme. À répétition. Sans compter qu'en août 2024, l'organisation israélienne B'Tselem a publié un rapport intitulé « Bienvenue en enfer : le système pénitentiaire israélien, un réseau de camps de torture ». Où sont les condamnations et les sanctions du Canada à la hauteur de ces crimes ?

Dès le 13 octobre 2023, les organisations palestiniennes de défense des droits de l'homme ont lancé un appel auxÉtats tiers à intervenir d'urgence pour protéger le peuple palestinien contre un génocide. Par la suite, de très nombreux experts internationaux, dont le dernier en lice est Omer Bartov, éminent historien de la Shoah et des génocides du 20e siècle, ont qualifié de génocide les actions israéliennes à Gaza.

De plus, la Cour internationale de Justice (CIJ) a statué, le 26 janvier 2024, qu'il était plausible qu'Israël commette des actes de génocide à Gaza. Le24 mai, elle a ordonné à Israël de cesser son offensive militaire à Rafah. Le 20 mai, le procureur du TPI, Karim Khan, a demandé des mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre le premier ministre et le ministre de la Défense israéliens. Pour toute réponse, Israël a qualifié la CIJ et le procureur du TPI d'antisémites.

Où sont les condamnations et les sanctions du Canada pour s'acquitter de sa responsabilité de prévenir un génocide en vertu de la Convention internationale dont il est signataire à cet égard ?

Instrumentalisation des droits et répression

Face à tout cela, donc, le Canada n'a rien fait de ce qu'il a fait dans le cas de l'Ukraine. Que devrait-on en comprendre ? Simplement, que face aux violations commises par des rivaux stratégiques (Russie, Chine) de l'hégémonie étasunienne, ou face à des pays qui refusent cette hégémonie (Cuba, Iran, Venezuela), le Canada et les autres pays occidentaux – menés en cela par les États-Unis, maître d'œuvre de l'OTAN – montent une propagande, dénoncent et sanctionnent tous azimuts. Alors que face aux violations d'un allié, coupable de pire, on regarde ailleurs, on feint la compassion pour les victimes, on répète des paroles creuses ad nauseam et on ne fait rien.

Pour défendre l'indéfendable, on va même plus loin : on vilipende celles et ceux qui dénoncent sans relâche les crimes d'Israël et la complicité du Canada, en assimilant leur action à de l'antisémitisme, et on les réprime.

Notre devoir d'humanité et notre survie

Les tendances lourdes à l'œuvre au Canada et dans les autres sociétés occidentales sont antinomiques d'une culture de paix. Rhétorique de confrontation avec les pays « menaçant » l'hégémonie occidentale, militarisation et course aux armements accélérées, montée du racisme, de la xénophobie, de l'islamophobie et de l'intolérance au sein de nos sociétés, tout cela gangrène de plus en plus notre commune humanité et nos chances de survie comme espèce, advenant une troisième guerre mondiale vers laquelle on semble vouloir absolument nous mener !

Promouvoir une culture de paix, c'est d'abord et avant tout avoir le courage de s'opposer à ces courants de toutes nos forces. Et cela passe urgemment par la solidarité grandissante avec le peuple de Palestine, la dénonciation du génocide et du soutien inconditionnel de nos gouvernants à Israël.

Jean Baillargeon
Judith Berlyn
Martine Eloy
Raymond Legault
Suzanne Loiselle
– Porte-paroles du Collectif Échec à la guerre

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