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L’adoption de la loi sur l’assurance-médicaments : une victoire historique pour la population canadienne

15 octobre 2024, par Congrès du travail du Canada (CTC) — , ,
Les syndicats du Canada célèbrent une victoire historique pour des millions de Canadiennes et de Canadiens aujourd'hui : l'adoption par le Sénat du projet de loi C-64, Loi sur (…)

Les syndicats du Canada célèbrent une victoire historique pour des millions de Canadiennes et de Canadiens aujourd'hui : l'adoption par le Sénat du projet de loi C-64, Loi sur l'assurance médicaments. Cette loi historique marque un important progrès en vue d'assurer à tous l'accès à des médicaments vitaux sans obstacle financier, permettant ainsi au pays de se rapprocher de la création d'un régime d'assurance-médicaments public universel à payeur unique. Pour le moment, la loi C-64 assurera à toute personne qui en a besoin un accès gratuit à des moyens de contraception et de contrôle du diabète.

L'adoption de la Loi sur l'assurance médicaments découle directement de décennies de revendication du mouvement syndical et de groupes de la société civile et des efforts inlassables de certains dirigeants politiques. Le Congrès du travail du Canada a rassemblé des dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses et d'activistes, tenu des assemblées publiques dans différentes villes du pays et fait du lobbying auprès des parlementaires. Au cours seulement des quelques dernières semaines, des centaines d'appels téléphoniques ont été faits à des sénateurs et sénatrices. Le CTC reconnaît en outre que le Nouveau Parti démocratique (NPD) se voue à la lutte depuis des décennies et il remercie le gouvernement fédéral d'avoir tenu sa promesse de donner la priorité à l'assurance-médicaments dans l'entente de soutien et de confiance.

« C'est une victoire monumentale pour les travailleurs et travailleuses et leurs familles », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Les gens de ce pays sont obligés depuis trop longtemps de choisir entre nourrir leur famille et acheter les médicaments dont ils ont besoin. La loi C-64 nous rapproche d'un pas de l'élimination de ce choix fâcheux, mais il nous reste du travail à accomplir. »

Les syndicats du Canada incitent les gouvernements de tous les ordres à agir rapidement et décisivement pour voir à ce que ce ne soit qu'un premier pas. La loi C-64 pose le cadre, mais il est indispensable que les gouvernements provinciaux et territoriaux concluent des ententes bilatérales pour que le régime soit mis en œuvre de façon intégrale et équitable dans l'ensemble du pays.

« Nous célébrons aujourd'hui, mais nous savons que ce n'est qu'un premier pas vers un régime public d'assurance-médicaments vraiment global à payeur unique », ajoute madame Bruske. « Nous incitons toutes les provinces et les territoires à participer à la démarche afin qu'aucun Canadien ou Canadienne ne soit laissé pour compte. Nous avons l'occasion de bâtir un système de santé plus fort et plus équitable pour tous. »

Le Congrès du travail du Canada demeure engagé à assurer la mise en œuvre d'un régime national d'assurance-médicaments et il a hâte de travailler avec le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires et les collectivités autochtones à la réalisation de ce projet.

« Nous devons continuer à collaborer pour finir ce que nous avons commencé », dit madame Bruske.

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Colloque sur les droits de la personne du SCFP-Québec : Allez de l’avant !

15 octobre 2024, par Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec) — , ,
Le SCFP-Québec est fier de vous inviter à son Colloque biennal sur les droits de la personne, lequel aura lieu du 3 au 5 décembre 2024 au Centre des congrès de l'hôtel Delta de (…)

Le SCFP-Québec est fier de vous inviter à son Colloque biennal sur les droits de la personne, lequel aura lieu du 3 au 5 décembre 2024 au Centre des congrès de l'hôtel Delta de Trois-Rivières. Cette 4e édition du colloque débutera par un évènement coquetel pour souligner le 6 décembre, journée de commémoration nationale de la tuerie de Polytechnique durant laquelle 14 femmes étudiantes ont été tuées.

Depuis deux ans, nous faisons face à une crise économique, à l'inflation, à la montée des groupes de droite et d'extrême droite, à des reculs de nos acquis et à la précarisation des personnes salariées au Québec. Ces phénomènes inquiétants affectent tous nos membres, mais surtout ceux et celles issu.e.s des groupes historiquement exclus, marginalisés et violentés au travail et dans la société.

Cette année, les comités droits de la personne, femmes, triangle rose et autochtone du SCFP-Québec, responsables de l'organisation de ce colloque, ont décidé de brasser la cage ! Parler ne suffit plus. Il est plus que temps de passer à l'action !

Les comités organisateurs vous invitent à passer à l'action contre la discrimination en milieu de travail et à lutter pour les plus vulnérables. Ainsi, durant cette 4e édition du colloque nous aborderons sous forme de présentations, de discussions et de partages les thèmes suivants :

Mon utérus de te concerne pas !

Il sera question de droits reproductifs et de l'impact du travail reproductif sur le milieu de travail. Nous discuterons d'accès aux produits menstruels au travail comme c'est le cas des milieux de travail sous juridiction fédérale. De plus, on se posera la question : L'intelligence artificielle fait-elle progresser l'égalité des sexes ? Malheureusement, non. On verra pourquoi.

Qui est vraiment sauvage ?

Il sera question de violence faites aux femmes et enfants autochtones, des effets sur les milieux de travail, sur les génocides cultures et comment lutter pour y remédier.

Ce qu'il a dans mes culottes ne te regarde pas !

Il sera question d'intimation, de harcèlement et de cyberviolence contre les membres issues des diversités sexuelles et de genres ainsi que de violence sexuelle au travail.

Sers-tu juste à ramasser des fraises ?

Il sera question des enjeux liés aux personnes travailleuses immigrantes et du rôle de nos syndicats pour les protéger.

Allez de l'avant ! sera donc l'occasion d'identifier et de discuter des moyens d'action pour agir rapidement.

Inscrivez-vous dès maintenant !

Ce colloque est ouvert à tous ! Nous vous attendons en grand nombre les 3, 4 et 5 décembre prochains à Trois-Rivières.

Hébergement

Un bloc de chambres a été réservé au Delta de Trois-Rivières pour les participants du SCFP et de ses sections locales. Le lien afin d'effectuer votre réservation vous sera envoyé suite à votre inscription.

Inscription

Coût d'inscription par personne : 240 $
Les inscriptions et votre paiement doivent être reçus pour confirmer votre place.

Premier arrivé, premier servi.

Pour vous inscrire, veuillez remplir le formulaire d'inscription en ligneHÉBERGEMENT
Un bloc de chambres a été réservé au Delta de Trois-Rivières pour les participants du SCFP et de ses sections locales. Le lien afin d'effectuer votre réservation vous sera envoyé suite à votre inscription.

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– Les Comités droits de la personne, femmes, triangle rose et autochtone du SCFP-Québec

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Sanction royale pour le projet de loi C-64 sur l’implantation d’un régime canadien d’assurance médicaments : Une grande victoire pour les travailleuses et travailleurs et la population

15 octobre 2024, par Fédération des Travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) — , , ,
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) salue l'adoption du projet de loi C-64 qui jette les bases d'un éventuel régime public et universel d'assurance (…)

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) salue l'adoption du projet de loi C-64 qui jette les bases d'un éventuel régime public et universel d'assurance médicaments. Le Parti libéral du Canada et le NPD ont démontré qu'avec de la volonté politique, il est possible de bonifier le filet social dans l'intérêt de la population.

« Cette nouvelle loi permet de jeter les bases d'un futur régime public et universel complet en rendant disponibles les contraceptifs oraux d'ordonnance et les médicaments contre le diabète. Il faut maintenant, toujours dans le cadre de la loi, couvrir l'ensemble des médicaments d'ordonnance à toute la population canadienne qui ne doit plus avoir à choisir, pour des raisons financières, entre prendre ses médicaments, payer son loyer ou nourrir sa famille », déclare la présidente de la FTQ, Magali Picard.

« Au Québec, le régime hybride public-privé est inefficace et dépassé, et les chicanes de compétence ne doivent pas servir à priver la population des médicaments dont elle a grand besoin. Avec un régime public et universel, le Québec pourrait économiser entre 1 à 3 milliards de dollars par année. Au lieu de retourner à l'austérité après un déficit record de 11 milliards de dollars, la FTQ estime que Québec aurait tout intérêt à s'asseoir avec le fédéral pour obtenir les sommes lui permettant de mettre sur pied un régime public et universel d'assurance médicaments. Cette mesure est bonne pour la justice sociale et les finances publiques. Qu'attend donc le gouvernement de la CAQ pour agir ? », de poursuivre la présidente.

« Avec ce constat, il serait immoral pour la CAQ de priver les Québécoises et Québécois d'un accès universel aux médicaments d'ordonnance, d'où l'urgence de conclure un accord avec Ottawa », conclut Magali Picard.

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Les forces israéliennes prennent à nouveau pour cible les forces de maintien de la paix de l’ONU dans le sud du Liban

15 octobre 2024, par Al Jazeera — , , , ,
L'attaque contre le quartier général de la FINUL à Naqoura intervient un jour après que deux casques bleus indonésiens ont été blessés. Tiré de Al Jazeera SOlidarité France (…)

L'attaque contre le quartier général de la FINUL à Naqoura intervient un jour après que deux casques bleus indonésiens ont été blessés.

Tiré de Al Jazeera SOlidarité France Palestine
https://www.france-palestine.org/Les-forces-israeliennes-prennent-a-nouveau-pour-cible-les-forces-de-maintien-de

Photo : Des soldats de la paix de la FINUL patrouillent dans les environs de Tyr, au sud du Liban © UN Photo/Pasqual Gorriz

La force de maintien de la paix des Nations unies au Sud-Liban confirme que son quartier général à Naqoura a été touché par des explosions pour la deuxième fois en 48 heures, un jour après que les forces israéliennes ont frappé la même position.Deux casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) ont été blessés après que deux explosions se soient produites à proximité d'une tour d'observation, a déclaré la mission des Nations unies dans un communiqué vendredi.« Il s'agit d'un événement grave et la FINUL rappelle que la sécurité du personnel et des biens de l'ONU doit être garantie et que l'inviolabilité des locaux de l'ONU doit être respectée à tout moment », a ajouté le communiqué.« Toute attaque délibérée contre des soldats de la paix constitue une grave violation du droit humanitaire international. »L'un des soldats de la paix blessés a été transporté dans un hôpital de la ville voisine de Tyr, tandis que l'autre a été soigné sur place.L'organisation a également déclaré que « plusieurs murs en T de notre position de l'ONU 1-31, près de la ligne bleue à Labbouneh, sont tombés lorsqu'une chenille [militaire israélienne] a frappé le périmètre et que des chars [israéliens] se sont déplacés à proximité de la position de l'ONU », en référence à la ligne de démarcation entre Israël et le Liban.« Nos forces de maintien de la paix sont restées sur place », a indiqué le communiqué, ajoutant que des forces de maintien de la paix supplémentaires avaient été envoyées pour renforcer la position.L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué qu'elle procédait à un examen approfondi de l'incident au cours duquel deux soldats de la paix ont été blessés « par inadvertance » dans le sud du Liban.

Elle a ensuite déclaré que deux membres de la mission de maintien de la paix des Nations unies avaient été blessés lorsque les forces israéliennes avaient répondu à une menace.Elle a indiqué qu'elle avait demandé au personnel de la FINUL de se rendre dans des zones protégées et d'y rester quelques heures avant l'incident.Le ministère libanais des affaires étrangères avait précédemment déclaré que les attaques visaient des tours de guet et la base principale de la FINUL à Naqoura, ainsi que la base du bataillon sri-lankais.L'agence de presse officielle libanaise National News Agency a rapporté que les tirs d'artillerie d'un char israélien Merkava avaient blessé des membres du bataillon sri-lankais, sans préciser où ils se trouvaient exactement.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à Beyrouth, le premier ministre intérimaire libanais, Najib Mikati, a déclaré que les actions d'Israël constituaient un « crime dénoncé ». Il a ajouté qu'il avait discuté avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu au Liban.Le Hezbollah a également condamné les attaques israéliennes. Le chef des médias du groupe, Mohammad Afif, a déclaré que les attaques visaient les soldats de la paix de l'ONU, les civils, les zones résidentielles, les hôpitaux et le personnel médical, et a dénoncé les « excuses » et les justifications utilisées par l'armée israélienne pour continuer à les frapper, notamment en affirmant qu'elles contenaient des armes et des explosifs.Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré vendredi qu'il était « très clair que cet incident est intolérable et ne peut se répéter ».Le ministère russe des affaires étrangères s'est déclaré vendredi « scandalisé » par le fait que les soldats de la paix de la FINUL aient été pris pour cible et a exigé qu'Israël s'abstienne de toute « action hostile » à leur encontre.

Human Rights Watch a demandé une enquête de l'ONU sur ces attaques et a déclaré que le fait de prendre délibérément pour cible les missions de l'ONU constituait un « crime de guerre ».« Les forces de maintien de la paix de l'ONU au Sud-Liban jouent depuis longtemps un rôle humanitaire et de protection des civils essentiel », a déclaré Lama Fakih, directeur pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord de l'organisation de défense des droits de l'homme basée à New York. « Tout ciblage des soldats de la paix de l'ONU par les forces israéliennes viole les lois de la guerre et interfère dangereusement avec la protection des civils et le travail d'aide de la FINUL.La Chine s'est déclarée « gravement préoccupée et a fermement condamné » les attaques d'Israël contre les opérations de paix de l'ONU, tout comme l'Inde, qui a déploré la « détérioration de la situation sécuritaire le long de la Ligne bleue ».

Le ministère indien des affaires extérieures a déclaré « L'inviolabilité des locaux de l'ONU doit être respectée par tous et des mesures appropriées doivent être prises pour garantir la sécurité des soldats de la paix de l'ONU et le caractère sacré de leur mandat. »

La France a convoqué l'ambassadeur d'Israël pour lui demander des explications, a indiqué le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.« Ces attaques constituent des violations graves du droit international et doivent cesser immédiatement », a déclaré le ministère.La France compte environ 700 soldats dans le cadre de la mission de la FINUL. Aucun de ses soldats n'a été blessé jusqu'à présent. Le ministère a déclaré que toutes les parties au conflit avaient l'obligation de protéger les soldats de la paix.Assaut contre les Casques bleusL'incident de vendredi survient un jour après que les casques bleus de l'ONU ont déclaré que l'armée israélienne avait tiré « à plusieurs reprises » sur le quartier général et les positions de la FINUL dans le sud du Liban.Deux casques bleus indonésiens ont été blessés jeudi et sont toujours hospitalisés, a indiqué la mission.Le personnel de la FINUL porte des casques bleus pour être clairement identifiable et sa position est connue de l'armée israélienne.Israël a reconnu que ses forces avaient ouvert le feu dans la zone, affirmant que les combattants du Hezbollah contre lesquels il fait la guerre opèrent à proximité des postes de l'ONU.L'attaque de jeudi a suscité une condamnation mondiale.Le ministre italien de la défense, Guido Crosetto, a dénoncé l'incident comme un possible crime de guerre, rompant ainsi avec le soutien apporté par son pays à Israël tout au long de la guerre qui l'a opposé à Gaza et au Liban.

« Il ne s'agit pas d'une erreur ni d'un accident », a déclaré M. Crosetto lors d'une conférence de presse. « Cela pourrait constituer un crime de guerre et représente une violation très grave du droit humanitaire international. »Le porte-parole de la FINUL, Andrea Tenenti, a déclaré à Al Jazeera qu'il s'agissait d'un événement « très grave ».Il a expliqué qu'Israël avait déjà demandé aux soldats de la paix de quitter « certaines positions » près de la frontière, mais « nous avons décidé de rester parce qu'il est important que le drapeau de l'ONU flotte dans le sud du Liban ».« Pour l'instant, nous restons, nous essayons de faire tout ce que nous pouvons pour surveiller [et] fournir de l'aide », a ajouté M. Tenenti.La ministre indonésienne des affaires étrangères, Retno Marsudi, a confirmé que les soldats de la paix de son pays se trouvaient à l'hôpital pour une observation plus approfondie.« L'Indonésie condamne fermement l'attaque », a-t-elle déclaré. « Attaquer le personnel et les biens de l'ONU est une violation majeure du droit humanitaire international. »Traduction : AFPS

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Frederic Jameson, le 3° âge de la modernité

15 octobre 2024, par Nadir Djermoune — , ,
Sa mort est toutefois passée inaperçue dans le milieu universitaire et médiatique algérien. Pourtant, il reste un chercheur et universitaire de renommée mondiale. Cette (…)

Sa mort est toutefois passée inaperçue dans le milieu universitaire et médiatique algérien. Pourtant, il reste un chercheur et universitaire de renommée mondiale. Cette contribution a comme objectif de lui rendre hommage et de faire connaitre sa pensée dans l'univers universitaire algérien en tentant une lecture de l'espace et du paysage culturel algérien en partant de son approche et de ses catégories d'analyse.

Tiré d'Europe solidaire sans frontière.

Qui est donc F. Jameson ?

F. Jameson est un universitaire américain parmi les grands théoriciens contemporains des questions culturelles et du langage, mais aussi des problèmes politiques et sociaux. Né en 1934, il enseigne la littérature à l'université de Duke. Il est considéré comme l'un des plus grands « critique culturel » de son temps. Le terme « critique culturel » est un substitut pour désigner un type de travail intellectuel qui englobe l'esthétique, la philosophie, la sociologie, l'anthropologie, la psychanalyse, la théorie politique et d'autres domaines similaires pour lesquels il n'existe pas encore de nom adéquat. Tout dans le domaine des sciences humaines et de la culture retenait son attention, du cinéma à l'architecture en passant par la peinture et la science-fiction, et on dit de lui qu'il a lu plus de livres que quiconque sur la planète.

Sa particularité est d'appréhender le monde moderne à travers les langages culturels que véhicule le capitalisme, car, pour lui, la modernité est exclusivement de la sphère du capitalisme. Ce n'est qu'en analysant l'histoire, le développement et les contradictions de ce mode de production qu'on peut situer les enjeux liés à la « modernité », au « modernisme » ou à la « modernisation » en cours. Ce sont là des notions qu'il utilise pour déceler le monde contemporain.

Ce que révèle le postmodernisme

Dans son ouvrage « le postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif », il décrit et analyse l'ensemble des phénomènes qui succède au « modernisme ». Il met en avant une périodisation, à savoir, dans le cas précis des langages, que le postmodernisme correspond à une étape du capitalisme tardif, qu'il est même la conséquence logique sur le plan culturel. Il reprend dans cette périodisation la même démarche de l'économiste belge Ernest Mandel du « troisième âge du capitalisme ». Il y a donc un deuxième, un premier âge et un âge primitif dans cette modernité.

C'est particulièrement au début des années 1980, après la biennale de Venise et surtout suite au livre de Charles Jencks, « Le langage postmoderne de l'architecture », que le débat sur le postmodernisme fut généralisé en Europe. Auparavant, au début des années 1970, le terme fut introduit dans le débat dans le sillage des théories déconstructivistes et des poststructuralistes de Derrida, foucault et Lacan ou encore de Lyotard. C'est une critique et un substitut au « modernisme ». Les grands traits de ce modernisme en architecture sont résumés dans le livre de l'italien Bruno Zevi « le langage moderne de l'architecture ». Et pour bien situer l'origine du débat, il faut revenir au premier ouvrage sur les langages culturels et esthétiques intitulé « Le langage classique de l'architecture » de John Summerson.

Ces trois moments du langage culturel et esthétique correspondent, selon Jameson, aux trois âges du capitalisme, qui ont par ailleurs des fonctions idéologiques, comme le souligne l'historien de l'architecture italien M. Tafuri, « A cause de sa fonction médiatrice, la culture a tellement identifié ses connotations idéologiques, qu'elle parvient à même à imposer les formes de refus et de contestation des ses propres produits, avec une roublardise qui dépasse la bonne fois des individus »[1].

Les 3 âges de la modernité

Globalement, le langage classique correspond au 18-19° siècle sous domination des empires coloniaux Français et Britannique. C'est le Paris d'Hausmann. Il constitue, selon M. Tafuri, une opération de couverture idéologique masquant les contradictions de « l'ancien régime », dans un moment où la société bourgeoise affronte le choc induit par la grande métropole urbaine et où le « capitalisme urbain en formation se heurte déjà aux anciennes structures économiques, basées sur l'exploitation précapitalistes du sol » [2].

En Algérie, une fois la grande expropriation foncière achevée par le colonialisme, le langage classique exprime toute sa plénitude avec l'exemple, dans la ville d'Alger, du boulevard Khmisti(ex-la ferrière), la rue Didouche (Ex-Michelet) ou Ben Mhidi (ex- Rue d'Isly) ou le monumental Front de mer. La culture savante proprement algérienne et autochtone était à ce moment-là totalement exclue de cette nouvelle ère capitaliste. Elle s'est retrouvée tout le long du 19° siècle dans une situation de repli identitaire et territorial, de survie et de désespoir suite aux défaites qu'elle a subi en 1848, (Emir Abdelkader) puis en 1871 (El Mokrani-Cheikh Aheddad).

Le « langage moderne » a comme épicentre l'Allemagne des Années 1920 entre les deux guerres, avec la révolution démocratique qui a mis en place la république de Weimar en 1918. Ce langage est porté particulièrement et politiquement par la social-démocratie allemande au pouvoir misant sur les vertus de la démocratie parlementaire, dite bourgeoise, comme dynamique de l'émancipation humaine et du dépassement du capitalisme. C'est ce que portera l'école du Bauhaus avec ses figures de proue, Walter Cropius, Mies Van Der roh et Hans Meyer.

C'est aussi ce qu'on retrouve dans le programme de logements de la municipalité de Francfort, avec des intellectuels et théoriciens de la sociale- démocratie, sociologues, géographes, économistes, autour de l'architecte en chef Ernest May. De même pour les architectes de la mairie de « Vienne la rouge », une autre variante du même programme et de la même philosophie, connu sous le nom d'austro-marxistes. C'est aussi les mêmes idéaux que vont porter les CIAM[3], autour de Le Corbusier et de la Charte d'Athènes. Mais si, à Francfort et à Vienne, le modernisme s'est construit autour de la question logement, posée par F. Engels et les utopiste, Fourrier, Owen…dès le 19° siècle, en introduisant un nouveau statut du sol par sa municipalisation, chez Le Corbusier et les CIAM il prend la forme « d'une offre de service à l'entreprise capitaliste », désormais engagée dans « la réorganisation du cycle production du cadre bâti »[4]. Mais, « la prudence des investissements, l'individualisme de l'esprit d'entreprise, la permanence de systèmes économiques archaïques comme la rente foncière » freinent dangereusement le développement et le rendement humain de ce modernisme, souligne Tafuri[5].

A Alger, c'est le bâtiment « l'Aero-habitat » qui exprime l'hypothèse la plus achevée de ce modernisme, sur le modèle de « la cité radieuse » de Marseille de Le Corbusier. C'est aussi un moment historique où la culture algérienne autochtone moderne commence à émerger. En littérature, c'est l'écriture de Kateb Yacine. En peinture, on peut citer Issiakhem. En musique, ce sont les premières tentatives de Cherif Kheddam. Dans l'Algérie indépendante, dans sa première phase sous Boumedienne, c'est Oscar Niemeyer à Constantine et à Bab Ezzouar qui exprimera le grand projet de modernisation du pays, avec ses limites et ses contradictions propres.

La culture « postmoderne » est surtout américaine. Pour Jameson, « elle est l'expression interne et super structurelle d'une nouvelle vague de domination américaine, économique et militaire, à travers le monde (…) le dessous de la culture est le sang, la torture, la mort et la terreur »[6]. C'est une esthétisation de la réalité selon la caractérisation de W. Benjamin. Mais si cette esthétisation est utilisée par Benjamin pour caractériser en son temps le fascisme, Jameson l'utilise pour désigner la « prodigieuse exultation face à ce nouvel ordre des choses, une fièvre de la marchandise, la tendance pour nos « représentations » des choses à exciter un enthousiasme et un changement d'humeur que les choses elles-mêmes n'inspirent pas nécessairement »[7].

On peut reconnaitre ici la littérature de K. Daoud ou de B. Sansal.

Crise du modernisme ou crise de la modernité ?

Le terme postmodernisme s'est facilement substitué au modernisme. Il a un côté contemporain, très à la mode voire populaire, plutôt « populiste » selon Jameson, développant une rhétorique contre « l'austérité élitiste (et utopique) des grands modernismes »[8]. Le modernisme a en effet une dimension utopique et universaliste. Il réfléchissait sur le nouveau et cherchait à en observer l'apparition. « Les modernes s'intéressaient à ce qui pouvait résulter de ces changements et à leurs tendances générales, ils réfléchissaient à la chose elle-même, substantivement, de manière utopique »[9].

Le modernisme reste associé à l'idée de progrès et de confiance. Le postmodernisme (en architecture, cinéma, TV, art plastique) aspire, pour sa part, aux ruptures, aux événements plus qu'aux nouveaux mondes. « Il est plus formel en ce sens, il ne fait que mesurer les variations et ne sait que trop bien que les contenus ne sont que des images de plus »[10]. Il célèbre l'image et le local avec la frénésie culturaliste voire essentialiste, caressant dans le sens du poil les replis identitaires ambiants.

Mais, si on assiste aujourd'hui au triomphe du postmodernisme, c'est plus l'expression de l'échec du modernisme que l'émergence d'une nouvelle alternative. Ceci s'explique, pour F. Jameson, par la « longue période d'ossification et de stase au milieu de monument mort »[11] dans laquelle s'est engouffré toute idée de modernisation. Parlant de l'architecture, il souligne « l'appropriation par l'Etat des formes et des méthodes du haut modernisme, la réadaptation des formes utopiques maintenant dégradées en des formes anonymes de construction à grande échelle de logements et de bureaux par une bureaucratie étatique dilatée (parfois identifiée à celle de l'Etat providence ou de la sociale démocratie). Les styles modernistes se voient chargés de connotations bureaucratiques si bien que rompre avec eux engendre un sentiment radical de soulagement, même si ce qui les remplace n'est ni l'utopie ni la démocratie, mais simplement les constructions commerciales privée de postmoderne post-providence »[12].

« Mais l'alternative, ne serait décidable qu'en passant par la question historique associée de savoir si le modernisme est, en fait, allé au bout de sa mission et de son projet, ou s'il a été interrompu et est resté fondamentalement inachevé et inabouti »[13].

Ce sont là les quelques lignes [14] et quelques citations de son excellent ouvrage sur le postmodernisme. Il a surtout le mérite d'offrir une démarche inédite pour lire et déconstruire notre monde contemporain à travers les langages culturels et avec sa périodisation suivant les 3 âges du capitalisme, il offre une sortie de l'ornière intellectuelle, culturelle et politique culturaliste et essentialiste dominante dans nos universités.

Nadir Djermoune
Enseignant chercheur/ institut d''architecture et d'urbanisme
Université de Blida.

Notes

[1] M. Tafuri, Projet et utopie, Dunod, 1979, P. 6.

[2] Ibid, P. 9.

[3] CIAM : Congrès international de l'architecture moderne.

[4] M. Tafuri, P. 105.

[5] Ibid, P. 106.

[6] F. Jameson, Le postmodernisme et l'expression culturelle du capitalisme tardif, P. 38.

[7] Ibid, P. 16.

[8] Ibid, P. 85.

[9] Ibid P.15

[10] Ibid.

[11] Ibid. P. 434.

[12] Ibid P. 425. De son coté, J. KELLY va dans le même sens en donnant raison à la critique de R/ Venturi, l'un des pionniers du postmodernisme, quand il rejette les types modernistes « usés et intégré, se référant aux à l'architecture dénudé des années vingt, qui avaient abouti aux taudis préfabriqués des années soixante, même si, en fin de compte, le seul changement qu'elle suscité parmi ses adeptes ait été de coller un fronton sur des tours des années soixante ». Jane Kelly, Postmodernisme et féminisme, revue quatrième internationale, n°46, septembre-novembre 1993 ; P. 43-57.

[13] F. Jameson, OP. Cit, P. 243-435.

[14] Cette réflexion centrée essentiellement sur l'architecture, car c'est dans ce domaine « que se voient de la manière la plus éclatent les modifications de la production esthétique et c'est là que les problèmes théoriques se sont vus soulevés et formulés à titre principal » (P. 34). L'architecture est aussi « constitutivement l'art le plus proche de l'économique, avec laquelle elle entretient, via les commandes et le marché foncier, un rapport presque non médié », note Jameson, (P. 38).

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Repenser l’écosocialisme

Face à la grave crise écosociale actuelle, il est clair que nous devons agir à deux niveaux ou contextes différents : les problèmes écologiques fondamentaux sont planétaires, (…)

Face à la grave crise écosociale actuelle, il est clair que nous devons agir à deux niveaux ou contextes différents : les problèmes écologiques fondamentaux sont planétaires, même s'ils ont des manifestations locales différentes.

Tiré de Viento sur
https://vientosur.info/repensar-el-ecosocialismo/à
Manuel Garí
Traduction Ovide Bastien

En même temps, nous pouvons constater que le développement de ces problèmes, au niveau mondial, est inégal et interrelié, prenant la même forme que les questions économiques et sociales. Et ce n'est pas par hasard, puisque les deux niveaux se trouvent liés et en parfaite corrélation. En même temps, nous devons toujours garder à l'esprit que les responsabilités par rapport à la situation globale, tout en étant communes, diffèrent selon qu'il s'agit de pays riches et industrialisés ou pays pauvres et dépendants, et selon qu'il s'agit d'oligarchies ou de classes subalternes. De tout cela découlent de nouveaux problèmes à résoudre.

Premièrement, nous constatons que la solution à des problèmes tels que le changement climatique doit être trouvée au niveau mondial, mais en même temps que sa mise en pratique ne sera pas simultanée, mais s'effectuera à différents moments dans différents espaces, en fonction de la corrélation des forces dans chaque lieu et à chaque moment, ce qui rend la stratégie de changement plus complexe.

Deuxièmement, les solutions à adopter, par exemple la diminution drastique de la consommation d'énergie, n'appliqueront pas mécaniquement la même formule arithmétique dans la métropole impérialiste que dans la savane africaine, où les habitants doivent de toute évidence pouvoir accéder à plus d'intrants électriques pour satisfaire leurs besoins de base. Ce facteur de justice climatique signifie que nous devons proposer des solutions différentes, bien que cohérentes, à des situations inégales et à des problèmes différents. En bref, nous devrons faire face à l'asymétrie programmatique et à l'asynchronisme politique.

Troisièmement, la lutte pour une transition écosociale juste et égalitaire est indissociable de la défense intransigeante des libertés politiques, des droits humains, et des acquis du mouvement ouvrier et du féminisme.

De plus en plus on se rend compte, et ceci depuis plusieurs années et à partir de points de départ différents, que les notions ‘économie' et ‘écologie' se recoupent et se déterminent l'une et l'autre. L'économie politique n'est pas un ensemble d'abstractions de lois anhistoriques et l'écologie n'est pas un simple descripteur d'êtres vivants. Il est donc indispensable que la critique de l'économie politique intègre le cadre biophysique dans lequel se développe le métabolisme social, et que l'écologie place la répartition des biens et des richesses au centre de ses préoccupations.

La pandémie de covid-19 a très probablement trouvé son origine dans la transgression des frontières écobiologiques entre les êtres vivants, mais ce n'est pas ce qui est le plus pertinent dans le cadre de cette réflexion. Ce que j'entends souligner ici, c'est qu'elle a eu, par l'arrêt des échanges, des effets dévastateurs sur l'industrie et le commerce mondial et qu'elle a montré qu'une économie décentralisée, fondée sur une division internationale du travail impliquant la production à distance de biens aussi essentiels à l'époque que les masques de protection ou le monopole des brevets vaccinaux par les pays impérialistes, n'avait pas de sens. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase d'une mondialisation idyllique qui montre déjà des signes d'épuisement.

Par ailleurs, on constate depuis des décennies que le changement climatique issu de l'utilisation de combustibles fossiles s'accélère, affectant négativement les cycles de l'eau, l'agriculture et la vie quotidienne, ce qui constitue un facteur déterminant dans les nouvelles migrations des jeunes des pays du Sud. Le réchauffement climatique affecte déjà la production de céréales, d'olives et de différentes variétés de fruits et de légumes. Le cas espagnol de Freixenet est paradigmatique : lors de la période de Noël 2024, l'entreprise ne sera pas en mesure d'offrir tout le cava (vin mousseux) que la demande estimée exigerait, car les vignes dont elle a besoin ont eu une production très faible cette année. Mais le mal n'est pas qu'une minorité ne puisse pas trinquer avec du cava, mais plutôt qu'il y ait de millions de personnes sans accès à l'eau potable, mal nourries et sans avenir.

Cette distorsion est dramatique dans le cas des famines - au-delà l'anecdote du cava - et contraste avec les possibilités non réalisées que la planète a encore de fournir de la nourriture à l'ensemble de l'humanité. Et contraste aussi avec la capacité qu'a l'économie capitaliste à produire services et marchandises ; une capacité qui conduit à l'existence d'entrepôts remplis de marchandises dans des pays comme la Chine ou le Vietnam ou avec la voracité du capitalisme occidental à trouver de nouvelles niches d'activité et de nouveaux gisements de divers matériaux stratégiques pour l'économie numérique et la fabrication de véhicules électriques.

Il faut donc intégrer à la théorie des vagues longues du capitalisme - à laquelle Ernest Mandel a apporté une contribution décisive dans ses écrits, notamment dans Late Capitalism et The Long Waves of Capitalist Development - un nouvel élément dérivé de la dépendance du processus économique à l'égard de l'état de la biosphère dans laquelle il se développe. Le comportement cyclique du mode de production capitaliste - dans lequel la concurrence joue un rôle central - prend la forme d'une séquence de contractions et d'expansions de la production de marchandises, base de la production de la plus-value dont la réalisation, ainsi que l'accumulation du capital, finissent également par subir des mouvements cycliques d'expansion et de contraction. La conclusion de ce qui précède est que la théorie des vagues longues du capitalisme, qui fonde son explication sur l'existence de facteurs endogènes du fonctionnement du capital et de facteurs exogènes qui ouvrent ou ferment des champs de possibilités pour la production, doit intégrer l'existence de facteurs écogènes qui encadrent les limites de la durabilité biogéophysique de la production généralisée de marchandises.

La politique - qu'en est-il de la politique subversive ?

Il est clair que dans la situation objective, il y a des facteurs subjectifs qui font finalement partie du nœud gordien à trancher pour pouvoir poursuivre notre chemin vers la Phrygie du changement écosocial. Autrement dit, nous agissons dans un cadre où il n'y a pas seulement de composantes représentant de murs matériels à abattre, mais où il faut compter sur les forces, et surtout les faiblesses des forces rebelles qui pourraient les abattre. Et soyons clair : nous sommes face à une pénurie de sujets de changement. Il en existe des embryons, mais ceux-ci n'ont pas encore la structure nécessaire.

Un premier élément est l'inexistence d'un mouvement ouvrier international organisé et internationaliste. Contrairement aux premières années révolutionnaires du siècle précédent et à la montée des luttes anticoloniales et ouvrières au milieu du siècle, il règne actuellement - malgré quelques mobilisations isolées - un certain calme lié à la paix sociale. D'une part, le syndicalisme dans la plupart des pays est devenu un simple médiateur du pacte social et productiviste entre les classes populaires et leurs bourgeoisies nationales respectives, sans projection autonome sur la scène mondiale, où on se contente d'accompagner les mesures palliatives du social-libéralisme ou de servir directement de porte-voix aux mantras des institutions nationales ou internationales. Ainsi, même s'il faut maintenir l'existence des syndicats, ceux-ci peuvent difficilement offrir des alternatives à la crise éco-sociale.

Deuxièmement, on observe un glissement croissant vers la droite au sein de la gauche. La plupart des partis verts et sociaux-démocrates - ces derniers en crise et acquis au social-libéralisme - ne sont que des courroies de transmission du discours et des politiques bourgeoises dominantes, tant dans l'économie que dans les questions énergétiques, ou dans la militarisation de la pensée et de l'économie. Et ils votent pour des budgets de guerre et des plans d'économie verte qui ne sont que des appendices des exigences du capital dans le domaine de l'énergie et des politiques de croissance illimitée. Il est frappant, dans le cas de l'Union européenne, qu'au pied levé, face à la crise d'approvisionnement et à l'évidence de la dépendance à l'égard des importations en provenance de la Russie mise en évidence par la guerre en Ukraine, la majorité des députés européens du Parlement européen, du Conseil et de la Commission aient changé d'avis, oublié leur discours sur la transition vers les énergies renouvelables et la fin de l'utilisation des combustibles fossiles et déclaré, en à peine quelques heures (si je puis me permettre d'ironiser), que le charbon, le gaz et l'énergie nucléaire étaient propres, ou du moins pas si mauvais que cela.

Michael Löwy a été très clair dans sa caractérisation des options électorales des Verts, affirmant que leurs propositions sont vouées à l'échec et sont utilisées par le système parce que l'absence d'une position anticapitaliste cohérente a conduit la plupart des partis verts européens - en France, en Allemagne, en Italie, en Belgique - à devenir de simples partenaires « éco-réformistes » de la gestion sociale-libérale du capitalisme par les gouvernements de centre-gauche. Il n'y a donc pas grand-chose à attendre d'eux.

Cela implique que la plupart des options électorales des gauche existantes et les perspectives qu'elles offrent à la majorité sociale sont : leur assimilation à l'idéologie dominante et le renforcement du modèle économique productiviste, extractiviste et néocolonial (tant dans les nations exploitantes que dans les nations exploitées), en alliance avec un patriarcat (contre lequel lutte le mouvement féministe) qui place les femmes dans un rôle subordonné dans la division du travail et des revenus, tant à la campagne que dans l'industrie et les services, en leur faisant supporter la majeure partie des tâches de reproduction et de soins.

Mais ce qui a fait le plus de tort au marxisme et à l'idée même de communisme, c'est le soi-disant « socialisme réel » qui a détruit les premiers acquis révolutionnaires de la Russie de Lénine et Trotski et transformé un espoir en goulag. La classe ouvrière russe n'a pas pu décider de l'avenir de son pays et ses dirigeants sont entrés en concurrence avec l'économie américaine en utilisant simplement les mêmes outils dans le processus de production, ce qui a donné lieu à des catastrophes environnementales d'une ampleur similaire à celles de l'impérialisme yankee. L'implosion du système poststalinien n'a pas donné lieu à une révolution ouvrière démocratique mais à une nouvelle forme de capitalisme oligarchique productiviste.

Cela nous oblige au XXIe siècle non seulement à redéfinir les termes après le discrédit socialdémocrate, stalinien et vert, mais aussi à nettoyer la pensée marxiste des « scories productivistes » - selon l'expression de Bensaïd - car nous ne devons pas utiliser les mêmes outils de croissance capitaliste pour offrir nos alternatives, ni utiliser - lorsque nous construisons une nouvelle société - les mêmes modèles et formes de production du capitalisme. Un capitalisme qui va nous laisser un lourd héritage de désastres permanents. Une partie importante de l'intelligentsia qui se réclamait du marxisme a également fait preuve d'une vision innocente de la technologie et des technologies, comme si elles étaient neutres, et d'une grande myopie et paresse intellectuelle pour inclure la crise écologique dans ses considérations et l'écosocialisme dans ses horizons.

La critique de la gauche managériale et de la déraison stalinienne doit également s'accompagner d'une autocritique de la gauche marxiste révolutionnaire, qui a négligé pendant des décennies la question environnementale - alors que l'anarchisme l'avait déjà à l'esprit de manière élémentaire - et n'a pas dialogué avec les premières élaborations de l'écologie politique. Bien qu'il y ait eu des exceptions, que j'indique ci-dessous.

Reconstruire, purifier et recréer la pensée marxiste dans une optique écologique à la lumière de la crise de civilisation est une tâche centrale du moment. Pour ce faire, il faut partir de la récupération de la pensée de Marx, sachant que l'on peut y trouver - pour reprendre l'expression de Bensaïd - « un ange vert et un démon productiviste ».

Manuel Garí. Économiste, membre du Conseil d'administration et du Conseil consultatif de viento sur et activiste d'Anticapitalistas. Il est membre du Foro Transiciones y Espacio Público. Il est coauteur de Como si hubiera un mañana (Sylone et viento sur, 2020).

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Mosab Abu Toha, Karim Kattan et ces écrivains palestiniens que la presse arabe recommande

15 octobre 2024, par Oumeïma Nechi — , ,
Ces derniers mois, les médias arabes ont consacré nombre d'articles à des auteurs palestiniens dont les écrits sont jugés précieux face à la guerre. Des classiques comme Edward (…)

Ces derniers mois, les médias arabes ont consacré nombre d'articles à des auteurs palestiniens dont les écrits sont jugés précieux face à la guerre. Des classiques comme Edward Saïd ou Ghassan Kanafani aux contemporains Mosab Abu Toha ou Karim Kattan, ces voix permettent de mieux comprendre la culture et la lutte des Palestiniens.

Tiré de Courrier international. Légende de la photo : Le poète Gazaoui Mosab Abu Toha (à gauche) et son ami Shafi Salem en train de monter une bibliothèque anglophone à Gaza, en février 2017. Photo Mohamed Abed/AFP.

Il est l'un des porte-voix et des témoins de la souffrance des Gazaouis depuis le 7 octobre. Le poète Mosab Abu Toha, qui a fui en décembre 2023 l'enclave palestinienne bombardée par Israël, est l'auteur d'un recueil en anglais salué par la critique lors de sa sortie, en 2022. Publié en français aux éditions Julliard, ce 3 octobre, Ce que vous trouverez caché dans mon oreille “est inspiré par une profonde humanité” et par le fait de grandir dans un “isolement constant”, souligne Al-Ayyam, le quotidien de Ramallah.

Ce recueil s'inscrit dans une riche tradition littéraire palestinienne, particulièrement orientée vers la poésie, et qui pour beaucoup de médias arabes est aujourd'hui précieuse pour mieux saisir l'identité et l'histoire des Palestiniens, au-delà des guerres.

Petit survol en trois étapes.

1. Mosab Abu Toha : des poèmes pleins de décombres

Al-Ayyam décrit ainsi l'ouvrage de Mosab Abu Toha : “Comme la bande de Gaza elle-même, les poèmes sont pleins de décombres et du danger omniprésent de drones surveillant des gens qui ne sont pas les bienvenus sur leur terre, et ils sont aussi pleins de l'odeur du thé, des rosiers en fleurs, et de la vue sur la mer au coucher du soleil. Des enfants naissent, les familles perpétuent leurs traditions, les étudiants vont à l'université et les bibliothèques sortent des décombres, tandis que les Palestiniens continuent de vivre, créant de la beauté et trouvant de nouvelles façons de survivre.”

Écrit avant le début de la guerre qu'Israël mène contre la bande de Gaza, Ce que vous trouverez caché dans mon oreille avait remporté l'American Book Award et le Palestinian Book Award et fait émerger son auteur comme une voix importante de la littérature palestinienne.

Après avoir été arrêté durant les premiers mois de l'offensive israélienne sur Gaza, Mosab Abu Toha a fui l'enclave. Depuis, il ne cesse de raconter l'exil et la douleur qui l'habite dans des poèmes et articles publiés par la presse américaine ou arabe. Une douleur qui s'inscrit dans une longue histoire de l'occupation israélienne, depuis la Nakba, en 1948, note Felesteen.

Le journal de la bande de Gaza cite un extrait de l'un de ses poèmes, écrit en hommage à son ami Raafat Al-Tanani, tué avec sa famille lors de bombardements qu'Israël a menés sur le territoire en mai 2021 :

  • “La maison a été bombardée. Tout le monde est mort. Les enfants, les parents, les jouets, les acteurs à la télévision, les personnages dans les romans et les poèmes, le ‘je', le ‘il', le ‘elle'.”

Les poèmes de Mosab Abu Toha “évoquent la vie à Gaza sous l'occupation, le siège et la guerre qui lui a enlevé son enfance et ses amis, ainsi que sa relation avec le camp de réfugiés, son grand-père et Jaffa, d'où sa famille a été déplacée” durant la Nakba, résume Felesteen. Le poète explique au journal écrire pour retracer son histoire :

  • “Je réimagine un passé dans lequel je n'étais pas présent, non seulement le passé de la Palestine, mais aussi des familles et des enfants qui ont été enterrés sous les décombres de leurs maisons lors de bombardements israéliens brutaux.”

2. Karim Kattan : de la guerre à l'amour

Autre auteur palestinien contemporain à avoir été remarqué ces derniers mois, Karim Kattan écrit pour sa part en français. Son deuxième roman, L'Éden à l'aube, publié en septembre par la maison d'édition tunisienne Elyzad, a enthousiasmé L'Orient-Le Jour. Le réel s'y mêle au fantasmagorique pour raconter une histoire d'amour entre deux hommes palestiniens aux accents poétiques.

Ainsi, il dresse “l'architecture politique de l'amour” entre Gabriel et Isaac entravé par l'occupation israélienne, qui régit leurs déplacements en leur imposant des statuts administratifs différents. “Ne se contentant pas d'administrer les corps, elle s'immisce dans les fantasmes et dans les imaginaires. Mais même sous l'occupation demeure la possibilité d'un bonheur foudroyant, que l'on atteint par une dévotion extatique à l'autre, confinant au mysticisme”, écrit le quotidien libanais. Et d'applaudir un auteur qui accomplit, “avec ce magnifique second roman, l'acte le plus puissant dont la littérature soit capable : affirmer l'humanité pleine et entière de ceux à qui le monde ne concède qu'une humanité partielle et conditionnelle”.

“Chez Karim Kattan, on s'aime en se racontant des histoires”, et Isaac charme Gabriel par son art du conte. “Ces histoires ont un aspect folklorique, palestinien, mais elles font aussi partie d'un récit planétaire”, explique l'écrivain originaire de Jérusalem, qui s'inscrit lui aussi dans une tradition poétique.

Une poésie palestinienne que beaucoup de médias arabes voient comme un remède face à l'absurdité des massacres et des violences que subissent les Palestiniens, mais aussi comme une clé de compréhension de la lutte des Palestiniens pour préserver leur héritage, leur identité et leur culture.

3. Darwich, Kanafani et Saïd : les classiques

Depuis le 7 octobre, les grands noms de la littérature palestinienne sont régulièrement convoqués dans la presse, mais aussi sur les réseaux sociaux arabes.

Disparu en 2008, le poète Mahmoud Darwich, qui était membre de l'Organisation de libération de la Palestine, continue ainsi d'irriguer les débats sur la cause palestinienne. Al-Jazeera lui rendait hommage en rappelant qu'il “est honoré en Palestine comme le poète national, célébré pour ses vers qui disent la douleur de ce peuple privé de ses terres”. D'autres voient en lui un aède qui, très tôt, a su retranscrire la portée historique de ce que subissaient les Palestiniens. L'Orient-Le Jour a ainsi republié un poème de 1973 du jeune Darwich pleurant la perte de Gaza, six ans après le début de son occupation par Israël, et qui fait particulièrement écho aux événements actuels.

Son contemporain Ghassan Kanafani (1936-1972) est l'autre figure de proue de cette littérature palestinienne du XXe siècle ancrée dans l'histoire, avec des recueils de nouvelles comme Des hommes dans le soleil (aux éditions Sindbad). Assassiné à 36 ans par le Mossad, à Beyrouth, où il était réfugié, il était aussi connu pour son activisme que pour ses talents d'orateur et d'écrivain. Dithyrambique, le site New Arab célèbre “l'un des génies de la culture palestinienne et arabe”, dont l'œuvre “dangereuse” pour Israël a été interrompue prématurément. “Ce qu'il a apporté à la cause palestinienne est similaire à ce qu'a fait Edward Saïd”, estime toutefois le site.

L'Américano-Palestinien Edward Saïd (1935-2003) a, en effet, marqué durablement les débats sur la Palestine et inspiré des écrivains comme Mosab Abu Toha, qui a ouvert la première bibliothèque anglophone de Gaza en lui donnant le nom d'Edward Saïd. Pionnier des études postcoloniales, l'auteur de L'Orientalisme est régulièrement convoqué, notamment pour penser le rapport à l'Occident dans le contexte actuel. Al-Quds Al-Arabi lui a consacré plusieurs articles ces derniers mois. L'un se demandait “comment lire Edward Saïd à Gaza”, et un autre décrivait son immense influence sur les jeunes générations jusqu'à aujourd'hui.

Oumeïma Nechi

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La dévastation culturelle du Soudan

15 octobre 2024, par Abou Hureira — , ,
Les Émirats arabes unis (EAU) ont joué un rôle central dans le financement des Forces de soutien rapide du Soudan (RSF), en fournissant les ressources qui ont permis au groupe (…)

Les Émirats arabes unis (EAU) ont joué un rôle central dans le financement des Forces de soutien rapide du Soudan (RSF), en fournissant les ressources qui ont permis au groupe de poursuivre ses campagnes militaires, de payer ses combattants et d'acquérir des armes. Ce soutien financier a également permis aux RSF de se livrer à des pillages à grande échelle, notamment le pillage de l'une des plus importantes institutions culturelles du Soudan, le Musée national du Soudan à Khartoum. Les actions des RSF ont contribué à la destruction du patrimoine culturel du Soudan et ont conduit au trafic d'objets irremplaçables sur le marché noir.

Le Musée national du Soudan abrite certaines des plus importantes collections d'objets d'art d'Afrique, couvrant des milliers d'années d'histoire, de l'ère paléolithique à l'ancien royaume de Koush, en passant par les périodes chrétienne et islamique médiévales. Chaque objet exposé dans le musée constitue un lien tangible avec le riche passé du Soudan, représentant des civilisations qui ont joué un rôle essentiel dans la formation de la vallée du Nil. Les trésors du musée ne sont pas seulement des reliques d'art et d'histoire, mais aussi des éléments essentiels de l'identité nationale du Soudan.

L'une des collections les plus précieuses du musée provient du royaume de Koush, une ancienne civilisation qui a prospéré le long du Nil d'environ 2500 avant J.-C. à 350 après J.-C. La première période de Koush, souvent appelée période pré-méroïtique, est connue pour sa puissance militaire et sa richesse culturelle, et ses dirigeants, les célèbres « pharaons noirs » de la 25e dynastie égyptienne, ont laissé un héritage durable. La collection du musée comprenait des statues en granit de ces pharaons, remarquables par leur savoir-faire détaillé et leur présence imposante. Ces statues n'étaient qu'une partie d'une collection plus vaste qui présentait également des objets de travail du métal avancés des Koushites, tels que des bijoux en or, des armes et des outils, mettant en valeur leur expertise en métallurgie.

La collection du musée de la période méroïtique du royaume de Koush, qui s'étendit d'environ 800 avant J.-C. à 350 après J.-C., était tout aussi importante. Méroé, la capitale de cette période ultérieure, était réputée pour son art et son architecture caractéristiques. Le musée abritait de nombreux objets de cette période, notamment des poteries finement décorées, des objets funéraires et les célèbres stèles méroïtiques inscrites d'une écriture qui reste partiellement indéchiffrée à ce jour. Ces objets offrent un aperçu d'une civilisation qui continue d'intriguer les historiens et les archéologues.

Au cours de la transition du Soudan vers l'ère médiévale, les royaumes chrétiens de Nubie, dont la Makurie et l'Alodie, ont prospéré entre le VIe et le XVe siècle. Le Musée national du Soudan possède une remarquable collection de cette période, notamment les fresques de la cathédrale de Faras. Ces fresques, datant du VIIIe au XIVe siècle, comptaient parmi les plus beaux exemples d'art chrétien africain médiéval, représentant des scènes bibliques, des saints et des figures royales de la société nubienne. La perte de ces fresques constitue un coup dévastateur pour notre compréhension de la vie culturelle et religieuse de la Nubie médiévale.

La collection du musée reflète également l'évolution du paysage religieux et culturel du pays avec l'essor de l'islam au XVe siècle. Parmi les objets de cette période figurent des Corans magnifiquement enluminés, dont certains remontaient aux premiers siècles de l'islam au Soudan. Ces manuscrits n'étaient pas seulement des textes religieux, mais aussi des chefs-d'œuvre de calligraphie et de design, démontrant le talent artistique complexe de la culture islamique soudanaise.

Le pillage du Musée national du Soudan par RSF n'est pas seulement une tragédie pour le Soudan, mais une perte pour le monde entier. Les objets volés au musée ont déjà commencé à apparaître sur le marché noir, vendus sur des plateformes comme eBay et Facebook. Ces objets, autrefois conservés dans une institution publique pour que chacun puisse les apprécier et en tirer des enseignements, sont aujourd'hui vendus au plus offrant, souvent sans tenir compte de leur valeur historique ou des histoires qu'ils racontent sur les peuples et les civilisations qui les ont créés. La vente au marché noir de ces trésors représente l'effacement du patrimoine culturel du Soudan.

Chaque statue, manuscrit ou fresque volée est une pièce du puzzle de la longue et complexe histoire du Soudan. La destruction et le vol d'objets tels que les statues des pharaons noirs ou les fresques chrétiennes de Faras laissent des trous dans l'histoire du passé du Soudan qui ne seront peut-être jamais comblés, ce qui signifie que les générations futures n'auront qu'une image incomplète des puissantes civilisations qui régnaient autrefois sur la vallée du Nil. Ces objets ont relié le peuple soudanais à ses ancêtres et, sans eux, une part essentielle de l'identité du Soudan est perdue.

Il est urgent d'agir au niveau international pour endiguer le flux de biens culturels volés. Sans intervention, le patrimoine du Soudan continuera d'être vendu aux enchères à des collectionneurs privés, caché dans des collections personnelles et à jamais soustrait à la vue du public. Le pillage de ces trésors constitue une perte irréversible, non seulement pour le Soudan mais pour le monde entier.

Abou Hureira

Source

Traduction automatique de l' Anglais

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Retailleau s’attaque violemment à l’immigration !

15 octobre 2024, par Omar Haddadou — , ,
Prompt à donner du relief à sa nomination, Place Beauvau, le 21 septembre 2024, le nouveau Ministre, Bruno Retailleau s'inscrit dans la ligne dure de l'extrême Droite française (…)

Prompt à donner du relief à sa nomination, Place Beauvau, le 21 septembre 2024, le nouveau Ministre, Bruno Retailleau s'inscrit dans la ligne dure de l'extrême Droite française et européenne, pondant des textes répressifs pour son baptême du feu.

De Paris, Omar HADDADOU

L'Immigration est, et demeurera l'argumentaire du naufrage de la politique française ! En Hexagone, le vrai débat a déserté les plateaux, cédant la place à la brutalité. Après s'être approprié le vital et le récréatif, l'Occident fait mine d'ignorer que le flux migratoire est une hémorragie « injugulable », rythmée par l'interaction entre le pillard et le dépossédé.
Ce n'est plus un tour de vis, mais un coup létal de clé à griffes que Bruneau Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur d'obédience républicaine (LR) - flirtant avec le RN de Marine le Pen et Bardella, vient d'opérer.
Ces derniers sont, depuis 15 jours, traduits devant le Tribunal correctionnel de Paris pour détournement des fonds du Parlement européen.

Lors de son audition, hier, Marine le Pen s'est montrée évasive, déroutée ! quand les faits du népotisme au sein du parti, lui sont reprochés : « J'ai le sentiment de ne pas avoir commis la moindre irrégularité ».
Si aujourd'hui, la V République accuse un déficit budgétaire de 6,1% du PIB fin 2024 et se rencogne piteusement dans l'austérité, c'est la faute à l'Immigré (e). Si son lien et ses intérêts se défassent avec l'Afrique en faveur des Brics, c'est l'Etranger qui en est responsable. Si sa fiscalité, sa Sécurité sociale, touchent le fond, cela reste imputable au migrant. Si sa classe politique s'étripe, se disloque, c'est à l'exilé spolié, déraciné, qu'incombe la faute !

L'ancien Sénateur de Vendée a pour ambition prohibitive de révolutionner abusivement le texte constitutionnel par sa marque de fabrique en s'adjugeant la liberté de détourner la Loi et la rendre caduque, lui permettant de délivrer des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) à tour de bras.
Le Ministre de l'Intérieur, proche de de Villier « nobélisé xénophobe par excellence », maniant rhétorique et saupoudrage circonstanciel, prédilectionnant les projecteurs et les micros, vient aux affaires sous le titre illusoire d'homme de la situation.
Niaisement, il croit tenir en sa besace la panacée pour faire respecter les lois régaliennes, juguler le flux migratoire édicté par un processus qui renvoit aux ravages coloniaux. Décrédibiliser et rendre nulles et non avenues les mesures prises par ses prédécesseurs, c'est son cheval de bataille.
Sous les feux de la rampe, depuis qu'il est aux affaires, il part en guerre contre la Gauche et redouble de zèle déclaratif qui indispose le Premier ministre Michel Barnier : « Nous ne devons régulariser qu'au compte-gouttes », décrète le ministre de l'Intérieur qui prévoit de mettre fin à la circulaire Valls, afin de durcir les conditions de régularisation des sans-papiers.

Droit dans ses bottes, dans une France vidée de sa sagesse et de son épanouissement politique, le locataire de la place Beauvau mesure la puissance de « son portefeuille » et fait corps avec l'emporte-pièces : « Je sais ce que veulent les Français. Nous voulons reprendre le contrôle. Il faut répondre à l'urgence et à la demande des Français ». Joignant l'acte à la parole, il s'empresse à retoquer les mesures de la Gauche à travers une éventuelle réduction de l'Aide Médicale de l'Etat (AME) à une Aide d'Urgence pour les Etrangers, limitation des soins gratuits, restrictions sur le regroupement familial, retour du délit de séjour irrégulier, allongement de la durée de détention de 90 à 210jours pour les Etrangers clandestins jugés dangereux sans oublier la mesure discriminatoire sur les aides sociales (Préférence nationale).
Fier de ce coup de pied dans la fourmilière, Retailleau dont la politique s'aligne sur celle des ministres nationalistes italien, autrichien et hongrois, a déclaré, hier à la presse nationale et étrangère : « On ne s'interdit aucun tabou ! ».
Indignation au sein de l'Association J'accueille, l'accusant de « faire du Donald, Trump ».
Au sein de la classe politique française divisée, les tensions sourdent sur fond d'une guerre régionale au Moyen-Orient. Macron pourrait, à tout moment, faire face à des défections surprises dont celle de Michel Barnier.

O.H

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L’escalade de la tragédie : La multiplication des exécutions de femmes en Iran

À l'approche de la Journée mondiale et européenne contre la peine de mort, nous demandons instamment à la communauté internationale de prendre des mesures décisives pour mettre (…)

À l'approche de la Journée mondiale et européenne contre la peine de mort, nous demandons instamment à la communauté internationale de prendre des mesures décisives pour mettre fin aux exécutions en Iran et de soutenir la campagne internationale « Non aux exécutions » dans ce pays.

Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/10/13/lescalade-de-la-tragedie-la-multiplication-des-executions-de-femmes-en-iran-autres-textes/

Depuis des années, l'Iran détient le record mondial d'exécutions de femmes et se targue d'avoir le taux d'exécution par habitant le plus élevé au monde.

La peine de mort est une bouée de sauvetage pour le régime clérical, un mécanisme de survie. La machine à tuer du régime fonctionne à plein régime, dans le but d'instiller la peur dans une société aigrie et de prévenir le prochain soulèvement, qui se prépare déjà.

Un sinistre bilan : 31 femmes exécutées au cours de l'année écoulée, 22 en 2024

Selon les données enregistréespar la Commission des femmes du CNRI, le nombre de femmes exécutées en Iran a fortement augmenté au cours de l'année écoulée, avec 31 exécutions enregistrées entre octobre 2023 et octobre 2024. Il s'agit d'une hausse inquiétante par rapport aux années précédentes, puisque 19 femmes ont été exécutées en 2022-2023 et 21 en 2021-2022.

Le chiffre de l'année en cours est particulièrement alarmant, dépassant de 10 le taux moyen de 21 exécutions sous Ebrahim Raïssi et doublant la moyenne annuelle de 15 sous l'ancien président Hassan Rouhani.

Compte tenu de la nature clandestine des exécutions et de l'absence d'annonce publique de la part du pouvoir judiciaire, il est évident que le nombre réel est plus élevé que celui indiqué.

Cette augmentation souligne le recours croissant du régime iranien à la peine capitale, y compris à l'encontre des femmes – une escalade des violations des droits de l'homme que l'on observe désormais sous l'administration de Massoud Pezechkian.

Cela prouve également que, quel que soit le président, les droits du peuple iranien, en particulier ceux des femmes, continuent d'être bafoués. Au moins 255 prisonniers ont été exécutés depuis juillet 2024, date à laquelle Pezechkian a pris ses fonctions.

Le nombre de femmes exécutées en Iran depuis le début de l'année 2024 s'élève à 22. 11 de ces exécutions ont eu lieu pendant le mandat de Massoud Pezechkian. Le nombre total d'exécutions en Iran en 2024 s'élève à ce jour à 559.

Campagne « Non aux mardis de l'exécution »

Selon les documents internes révélés par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), au moins 5 000 prisonniers en Iran risquent la peine de mort. Parmi eux, des dizaines de prisonniers politiques.

Cette année, le régime a condamné à mort deux femmes, Pakhshan Azizi et Sharifeh Mohammadi, toutes deux militantes des droits de l'homme.

Il a également condamné à mort au moins 10 prisonniers politiques, tous partisans de l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), en septembre et en octobre.

Malgré l'escalade de la répression, la demande de justice reste forte. Pour protester contre la vague d'exécutions du régime clérical, les prisonniers politiques iraniens ont lancé une campagne intitulée « Non aux mardis de l'exécution », qui a duré 37 semaines depuis février et s'est étendue à 22 prisons à travers le pays.

Ils organisent une grève de la faim tous les mardis, exigeant la fin de l'utilisation des exécutions comme outil de répression de la dissidence. Ils exhortent également la communauté internationale à prendre position contre les atrocités commises par le régime.

L'Iran, premier bourreau des femmes

La Commission des femmes du CNRI, soulignant la violation persistante des droits des femmes en Iran et la lutte permanente pour la liberté et l'égalité, a fait du 10 octobre une journée annuelle pour rappeler au monde la dure réalité : le régime iranien est le premier exécuteur de femmes dans le monde.

Les autorités iraniennes recourent à la peine de mort de manière libérale, ciblant souvent les minorités religieuses et ethniques, les dissidents politiques et les femmes de manière nettement discriminatoire. Cette pratique défie ouvertement les normes internationales, qui préconisent des alternatives à l'incarcération pour les femmes, reconnaissant leur rôle vital en tant que mères et gardiennes d'enfants. Pourtant, en Iran, les femmes ne sont pas seulement emprisonnées, elles sont exécutées.

La Résistance iranienne continue de plaider en faveur de l'abolition de la peine de mort, de la fin de la torture et de l'arrêt de toutes les formes de violation des droits de l'homme en Iran.

En cette Journée mondiale contre la peine de mort, nous insistons sur le sort des femmes qui risquent d'être exécutées par le régime iranien, et nous appelons la communauté internationale à faire pression sur le régime iranien pour qu'il mette fin à ces châtiments, en particulier à l'encontre des femmes.

Nous demandons également que Ali Khamenei, le guide suprême des mollahs, soit poursuivi en tant que principal responsable de ce cycle d'exécutions en Iran.

https://wncri.org/fr/2024/10/09/executions-de-femmes-en-iran/

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