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La relation avec le gouvernement caquiste empire dangereusement

Les gens de gauche qui veulent être bien renseignés à propos de la question autochtone et inuit ont tout avantage à consulter la section « Espaces autochtones » de Radio-Canada quitte à s'abonner à son infolettre hebdomadaire. La dernière lettre est riche d'informations donnant mal au cœur à tout démocrate.
8 décembre 2024
À la dernière assemblée générale de l'Assemblée des Premières nations (APN), le Premier ministre Trudeau, bien que vivement interpelé, a refusé de s'engager « à ouvrir une enquête nationale sur le racisme systémique dans les corps policiers du pays. […] Le premier ministre a prolongé sa présence devant l'assemblée, malgré les "honte au Canada" et les "Trudeau, rentre chez toi" qui ont suivi sa réponse aux interventions des mères d'autant plus que de nombreux chefs voulaient qu'il réponde à leurs doléances et à leurs difficultés quotidiennes » dont le manque d'eau potable dans une communauté nord-ontarienne depuis 30 ans « malgré le projet de loi C-61 sur l'eau potable » et qu'« [e]n 2015, Justin Trudeau s'était engagé à lever tous les avis à long terme sur la qualité de l'eau potable. Or, 31 sont encore en vigueur dans 29 communautés. »
Comme on pouvait s'y attendre les rapports avec les peuples autochtones ne sont pas au beau fixe du côté de Québec non plus. « En vertu de [la nouvelle loi 32 adoptée au début décembre], tous les établissements de santé devront se doter d'une approche de sécurisation culturelle envers les Premières Nations et les Inuit, en tenant compte de leurs réalités. Ils rendront des comptes annuellement sur les actions entreprises. » Sauf que « [l]es représentants du Conseil atikamekw de Manawan, de la nation Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam, de la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador, de Femmes autochtones du Québec et du Bureau du Principe de Joyce ont tour à tour demandé le retrait ou la suspension du texte, le temps d'entreprendre une véritable collaboration. […] L'Assemblée des Premières Nations QuébecLabrador (APNQL) a carrément refusé de se présenter devant les parlementaires. »
Les groupes autochtones réclament l'adoption du Principe de Joyce, qui est une forme de sécurisation culturelle. Rédigé par la communauté atikamekw, il a été appuyé par le gouvernement fédéral ainsi que par le Collège des médecins et l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, entre autres. Le gouvernement Legault s'y oppose, car la reconnaissance de l'existence du « racisme systémique auquel font face les Autochtones » – qu'il refuse d'admettre – se trouve au cœur du Principe de Joyce.
De son côté, « Hydro-Québec a dévoilé jeudi sa Stratégie de réconciliation économique et de renforcement des relations avec les Premières Nations et les Inuit […qui] contient quatre grands axes. Le premier, l'axe économique, vise à faire en sorte que les communautés autochtones bénéficient de retombées économiques à long terme grâce aux grands projets énergétiques. La deuxième priorité, qui est environnementale et territoriale, a pour but de favoriser la participation des communautés en amont, quand les projets ont lieu sur leurs territoires traditionnels. […] Le troisième grand axe est lié à l'emploi. Il vise à créer des occasions de travail pour les individus… » On note qu'il n'est pas question de considérer un éventuel refus de ce développement économique tout électrique en parcs éoliens ou en barrages sur la base de l'article 32.2 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui stipule « d'obtenir leur consentement, donné librement et en connaissance de cause, avant l'approbation de tout projet ayant des incidences sur leurs terres ou territoires et autres ressources, notamment en ce qui concerne la mise en valeur, l'utilisation ou l'exploitation des ressources minérales, hydriques ou autres. » Quant à l'amas de factures d'électricité impayées comme politique spontanée de résistance autochtone, il n'est point question de les effacer comme geste de bonne volonté mais d'un « quatrième grand axe de la stratégie de réconciliation [… mettant] en place des mesures visant à rapprocher Hydro-Québec des clients au sein des communautés… ».
C'est une histoire semblable avec le nouveau régime forestierqui « veut remettre la planification forestière entre les mains du Forestier en chef et de l'industrie, en plus de ramener le concept de zonage forestier. »
« Retour en arrière de 30 ans », « vision biaisée » au profit de l'industrie forestière, « transgression » des obligations envers les Premières Nations ; la réforme du régime forestier proposée par le gouvernement Legault ne passe pas auprès des communautés autochtones de la province. […] Faisant front commun, les Premières Nations ont en effet refusé de signer un engagement de confidentialité qui leur aurait interdit de partager les renseignements sur la place publique, y compris aux membres de leurs communautés respectives. […] Les Premières Nations redoutent l'absence « d'imputabilité politique » si Québec délègue la gestion des forêts à une tierce partie indépendante. « Comment comptez-vous honorer vos engagements et vos obligations constitutionnelles envers nos droits ancestraux ? », demandent les signataires. […] « Il n'y a rien concernant la sauvegarde de nos
modes de vie. Rien pour stopper la dégradation de nos territoires ancestraux. On n'y retrouve aucune mention de l'aménagement écosystémique et du maintien des vieilles forêts, si précieuses pour notre biodiversité et le caribou forestier », déplorent-elles.
Comme si la semaine ne pesait pas d'un poids écrasant sur les épaules autochtones, « le gouvernement du Québec […] a décidé de faire appel de la décision d'un tribunal qui avait statué que la province avait l'obligation de consulter les communautés autochtones avant d'accorder des claims miniers sur les territoires ancestraux. » Suite à cette décision,
La Première Nation Mitchikanibikok Inik, également connue sous le nom des Anishnabeg de Lac-Barrière, a manifesté son désaccord mercredi, concernant la décision du gouvernement de porter appel d'un jugement rendu le 18 octobre dernier. « L'exploitation minière met en péril nos terres, nos droits et la nature sauvage que nous préservons depuis des générations », a déclaré le chef de la nation Casey Ratt, dans un communiqué qui souligne que « Québec a choisi de porter la décision en appel, prolongeant ainsi les querelles juridiques au lieu de voir là une occasion d'avancer dans le processus de réconciliation ». […] « Le Québec devrait donner l'exemple en modernisant sa Loi sur les mines pour non seulement respecter, mais même aller au-delà de ses obligations constitutionnelles, plutôt que de perpétuer des pratiques dépassées », a déclaré mercredi Marc Bishai, avocat au Centre québécois du droit de l'environnement (CQDE), qui représente la communauté autochtone.
Faut-il alors de surprendre de l'accueil glacial du chef bloquiste à l'APN contrairement à l'accueil chaleureux faite au chef du NPD :
Le premier passage du chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, à un rassemblement de l'APN ne s'est pas passé aussi calmement. D'abord arrivé dans un silence de moine au lutrin, il a parlé de l'autodétermination, à laquelle son parti est attaché, des langues, de la relation de nation à nation. Les choses se sont gâtées quand il a tenté de répondre aux questions du chef de Kahanawà:ke.
« On était là quand vos ancêtres sont arrivés en bateau. […] Je vous invite à Kahnawà:ke pour discuter sur ce que devrait être notre relation, sur comment votre peuple peut… commencer à faire ses bagages », lui a lancé Cody Diabo avec un sourire. Yves-François Blanchet a alors répondu que ce n'était » ni le lieu ni la tribune pour cette discussion ». Bien que sensible à la question, il a précisé « Vous n'y étiez pas, moi non plus. Outre la reconnaissance de l'histoire qui est absolument fondamentale, il faut aussi prendre acte de la réalité d'aujourd'hui. » Cette réponse lui a valu des huées bien senties.
Une remarque cinglante remettant en cause l'existence même de la nation québécoise a valu une réponse dans le même registre suggérant que le territoire des Kanien'kehà:ka au sein du Québec ne l'a pas toujours été. C'est là le résultat d'une relation des Autochtones avec le gouvernement du Québec se détériorant rapidement, alors que celle avec le gouvernement canadien, Libéral-NPD jusqu'à tout récemment, a su maintenir une apparence de « réconciliation » malgré une tout autre réalité. Pour la nation Kanien'kehà:ka, fortement anglicisée et dont seulement une partie réside à l'intérieur des frontières de la province fédérale du Québec, leur nationalisme anti-oppression particulièrement combatif est susceptible de mal jauger le nationalisme québécois par rapport au chauvinisme canadien qu'elle a partiellement assimilé.
Marc Bonhomme, 8 décembre 2024
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca
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Congrès pour une internationale brune : « Nous devons enfin en finir avec cette ordure qu’est le socialisme », affirme le président argentin Javier Milei, lors d’un forum de l’extrême droite

« Depuis l'élection de Donald Trump, on sent un vent de liberté, on sent qu'il existe une opportunité historique de changer le monde. Nous devons enfin en finir avec cette ordure qu'est le socialisme, avec des dirigeants comme l'Espagnol Pedro Sánchez, le Brésilien Lula da Silva, le Colombien Gustavo Petro, les Vénézuéliens Hugo Chavez et Nicolas Maduro. Nous devons nous coordonner au niveau international et livrer une bataille culturelle à la gauche qui a réussi à imposer un agenda du politiquement correct : accès à l'avortement, politique du genre, LGBTQ, wokisme, etc. »
Ovide Bastien
Tels furent les propos que prononçait le président d'Argentine Javier Milei lors du forum - Conservative Political Action Conference (CPAC) – réunissant à Buenos Aires, le 4 décembre, des représentants de l'extrême droite d'un peu partout à travers le monde.
Milei fut élu en novembre 2023 après avoir mené une campagne électorale où, tronçonneuse à la main, il promettait des coupures drastiques à la taille du gouvernement, la dollarisation de l'économie, la privatisation et, assez étonnamment, la suppression de la Banque centrale. Tout cela est nécessaire, affirmait Milei, pour éliminer l'inflation galopante découlant de dépenses publiques excessives des gouvernements antérieurs qui furent financées simplement en imprimant plus d'argent.
Parmi les quelques centaines de participants, qui devaient payer entre 100 et 5000 dollars US pour assister à cet événement tenu dans l'hôtel Hilton du quartier sélect de Puerto Madero, on trouvait surtout des gens avec manteaux, chemises et cravates. Fonctionnaires, législateurs et militants du parti de Milei, La Libertad Avanza, Lara Trump, productrice de télévision et belle-fille de Donald Trump, l'Espagnol Santiago Abascal, leader de Vox et le député brésilien Eduardo Bolsonaro.
Participaient aussi à l'évènement, mais seulement par vidéo car la justice les empêchait de quitter leur pays, l'ancien président du Brésil, Jair Bolsonaro, ainsi que l'ancien conseiller de Trump, Steve Bannon.
Donnant le ton de la rencontre dès son ouverture, le couple américain Matt et Mercedes Schlapp appelait à « la défaite du communisme en Amérique latine et dans le monde entier ». Il mentionnait les leaders ultra-conservateurs Donald Trump, l'Italienne Giorgia Meloni, le Hongrois Viktor Orbán et le Salvadorien Nayib Bukele. Il affirmait que Javier Milei représente un lion, mais qu'il en faut toujours plus, des leaders comme lui.
Dans ses interventions, le président argentin Milei a rappelé l'importance d'être agressif, de savoir foncer dans le tas et de ne pas avoir peur.
« Nous ne devons pas avoir peur d'exercer le pouvoir, nous devons utiliser les armes de l'ennemi, » a-t-il dit. « Les espaces de pouvoir que nous n'occupons pas seront occupés par nos adversaires de la gauche. (...) Le feu est combattu par le feu et s'ils nous accusent de violence, je leur rappelle que nous sommes la réaction à 100 ans d'abus (...) Si vous continuez avec les bonnes vieilles méthodes, que va-t-il se passer ? Ils vont vous écraser. »
Le leader de Vox en Espagne, Santiago Abascal, a rappelé que « Les forces patriotiques et antimondialistes remportent de grandes victoires dans les principales nations ». Accusant le Parti socialiste de son pays d'avoir « un long passé criminel » et le Parti populaire de faire un pacte avec le socialisme, il a résumé ainsi son crédo :
« Non à l'immigration massive et illégale. Non au fanatisme climatique. Non au wokisme, à l'idéologie du genre et à la destruction de la famille. Non à la corruption des mineurs dans les salles de classe ».
*************
Lorsque je lisais l'information qui précède dans l'article de Javier Lorca publié le 5 décembre dernier dans El País, je me rappelais où j'étais et ce que je faisais, dans cette même période de l'automne, il y a exactement 51 ans.
Je me trouvais avec ma conjointe d'alors, Wynanne Watts, dans l'ambassade canadienne à Santiago, Chili. Jeffrey Pearson des Affaires extérieures et Gary Schrow de l'Immigration avaient été envoyés par le premier ministre canadien Pierre Eliott Trudeau pour enquêter au Chili. Et ces deux enquêteurs nous avaient convoqués à l'ambassade, Wynanne et moi, ainsi qu'une demi-douzaine de personnes avec lesquelles nous collaborions, d'une part afin de faire connaître au monde extérieur ce qui se passait au Chili et, d'autre part, afin d'aider les Chiliens et Chiliennes persécutées à se réfugier dans une ambassade. Pearson et Schrow voulaient avoir notre opinion sur la situation au Chili. Nous étions leurs premiers invités dans cette enquête.
Trudeau avait envoyé ces deux enquêteurs au Chili parce que la crédibilité de son ambassadeur au Chili, Andrew Ross, était fortement remise en question par l'opinion publique canadienne.
À la suite du coup d'état du 11 septembre, qui renversait brutalement l'Unité populaire que dirigeait Salvador Allende, Ross faisait parvenir des télégrammes à Ottawa, affirmant qu'il voyait le coup d'un œil positif et invitant le gouvernement à reconnaître immédiatement la junte militaire, exprimant sa confiance que cette dernière allait assez rapidement permettre l'élection d'un nouveau gouvernement civil et affirmant qu'il n'était pas du tout nécessaire que le Canada ouvre ses portes aux Chiliens et Chiliennes qui cherchaient à s'expatrier, la plupart de ces derniers, ne représentant, selon lui, que la « racaille » que constitue la gauche latinoaméricaine.
L'employé de l'Agence canadienne du développement international (ACDI), Bob Thomson, était hors de lui lorsqu'il lisait les télégrammes, secrets d'État, de M. Ross. Carrément indigné par la teneur fasciste de ces télégrammes, il a décidé de passer outre à son devoir de fonctionnaire. Il en a fait des copies et a donné celles-ci à un membre du NDP au parlement.
Dans les jours qui ont suivi, journaux, syndicats, mouvements populaires, Églises, etc. se sont emparés de ces télégrammes et, assez rapidement, le gouvernement Trudeau s'est trouvé en sérieuse difficulté, d'immenses manifestations ayant lieu un peu partout au pays où on demandait le renvoi de Ross et l'ouverture du Canada aux réfugiés chiliens.
Pour résoudre la question, Trudeau a envoyé deux enquêteurs au Chili.
Si le Canada a fini par ouvrir ses portes à des milliers de réfugié-es chiliens, c'est à cause du courage immense de Bob Thomson, qui fut par la suite congédié de l'ACDI et barré de tout futur emploi au sein du gouvernement fédéral.
C'est aussi parce que Trudeau a cru ce que lui rapportèrent Pearson et Schrow à leur retour à Ottawa, une information qui contredisait carrément celle de son ambassadeur.
Lorsque nous - petit groupe d'une demi-douzaine de militants - donnions notre témoignage sur la situation au Chili à Pearson et Schrow, nous sentions, par leur attitude de profonde empathie, qu'ils nous croyaient et qu'il y aurait bientôt du changement à Ottawa.
Cela étant dit, ce n'est qu'en avril 2014 que je découvrais que l'ambassadeur Ross, qui, peu après le coup d'état, avait exercé une immense pression sur Wynanne et moi afin de nous convaincre de retourner au Canada, avait tout fait pour discréditer le témoignage que nous avions donné aux enquêteurs Pearson et Schrow.
Le 24 avril 2014, Mary Armstrong, productrice et directrice de documentaires, et Bob Thomson, ex-employé de l'ACDI se sont rendus à Ottawa pour examiner, dans Bibliothèque et Archives Canada, tous les télégrammes qu'Andrew Ross avait fait parvenir à Ottawa dans les semaines suivant le coup d'état chilien du 11 septembre 1973. Cela est possible car la période où le gouvernement fédéral devait maintenir ces télégrammes secrets et inaccessibles au public vient de s'écouler.
Voici le télégramme que Ross a fait parvenir à Ottawa le 28 novembre 1973, immédiatement après le retour au Canada des enquêteurs Pearson et Schrow :
« Cependant, je crois qu'à cette étape avancée ce n'est pas une bonne idée de changer notre approche relativement au droit d'asile et de refuge humanitaires. De toute évidence, le bref séjour ici de Pearson et Schrow ne leur a pas permis de saisir l'immense fanatisme marxiste révolutionnaire des quelque 30% de ceux et celles qui appuient l'Unité populaire... et leurs vues d'extrême gauche (…) Ce sont les membres actifs de telles organisations qui sont les plus recherchés par la junte militaire et ils représentent la grande majorité des demandeurs d'asile. (…)
« Dans le premier groupe rencontré par Pearson et Schrow se trouve Serge Mongeau, qui est arrivé en février 1973, et qui est bien connu du PSS comme un Marxiste-Séparatiste.
« Il y a aussi Ovide Bastien et son épouse, ici seulement depuis la fin juillet 1973. Grâce aux rapports que nous avons fournis sur leurs activités, lorsqu'ils se sont temporairement réfugiés dans ma résidence et dans les semaines qui suivirent, ils sont aussi bien connus des services secrets GWL et PSS. Tous les deux ont démontré beaucoup d'énergie à fournir de ‘l'information' au Comité de solidarité Québec-Chili et aux médias. (…) Les Bastien n'ont pas manqué une seule opportunité pour rencontrer chaque représentant de la presse canadienne qui est venu au Chili à la suite du coup d'état—sauf Charpentier de Radio-Canada. Cela inclut Jim Reed de CTV et Adams de Weekend Magazine. Ils accueillent présentement ce dernier dans leur appartement.
« Malheureusement il n'y avait aucun journaliste canadien important qui vivait au Chili durant les années du gouvernement Allende, et qui aurait pu fournir aux médias une évaluation objective du récent bouleversement.
« Dans de telles circonstances, les Bastiens, qui n'ont pratiquement aucune expérience personnelle ici mais qui ont un fort penchant idéologique personnel, ont réussi à exercer une influence sur les médias, et ce à leurs propres fins.
« Nous n'avons pas encore vu les reportages d'Adams mais le fait qu'il n'ait même pas chercher à obtenir l'assistance de l'ambassade ici est fort révélateur. Nous aurions pu l'aider, par exemple, à obtenir une entrevue avec Frei.
« Pour en venir à l'essentiel : les commentaires faits par Schrow, à la suite de la rencontre de ce groupe, laissent clairement entendre qu'ils ont déjà une liste de plusieurs Chiliens et Chiliennes qui vont vouloir prendre asile au Canada s'il y a un changement dans notre politique. (…) La majorité des demandeurs proviendrait sans doute du cercle Mongeau-Bastien. Personnellement, je serais des plus étonnés si leurs candidats étaient des membres des partis politiques modérés de l'Unité populaire. (…) Bref, je crois que « la mobilisation populaire ne provient que d'une demi-douzaine des 224 Canadiens et Canadiennes vivant présentement au Chili » (Organized pressure is coming from half dozen persons out of total 224 Canadians now registered with Embassy). »
*************
Après cette longue digression, retournons au reportage de Javier Lorca au sujet du forum de politiciens d'extrême droite qui a eu lieu à Buenos Aires le 4 décembre dernier.
« Le feu est combattu par le feu, » affirme le président argentin Milei lors de ce forum. « S'ils nous accusent de violence, je leur rappelle que nous sommes la réaction à 100 ans d'abus (...) Si vous continuez avec les bonnes vieilles méthodes, que va-t-il se passer ? Ils vont vous écraser. »
La junte militaire d'Augusto Pinochet avait des idées fort similaires à celles mises de l'avant par Milei et les autres politiciens de l'extrême droite qui assistaient au forum. Réduction drastique de l'État, privatisation radicale de la santé, de l'éducation, des pensions, de l'eau potable, élimination des subventions aidant les personnes pauvres et marginalisées, ouverture du marché chilien à la concurrence internationale, etc.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette junte savait, encore plus que ne le préconise Milei, foncer dans le tas, adopter un comportement agressif, combattre le feu par le feu, écraser au lieu de se laisser écraser : plus de 3000 morts, environ 40 000 prisonniers, des camps de concentration, plus de 27 000 personnes soumises à la torture et des centaines de milliers d'expatriés dont de nombreux intellectuels et artistes.
Débarrassons le monde de cette ordure qu'est le socialisme, affirme Milei. Avec l'élection de Trump, un vent de liberté souffle à travers le monde...
Éliminons du Chili le cancer socialiste et communiste, disait Augusto Pinochet en 1973. Ce cancer qui nous plonge dans la misère, qui détruit qui nous sommes et qui ronge l'âme judéo-chrétienne du peuple chilien. Célébrons tous ensemble ce grand jour où un vent de liberté souffle à nouveau sur notre pays, affirmait Pinochet, alors qu'il brûlait dans la rue des tonnes de livres progressistes, mettait la clé dans toutes les maisons d'édition progressistes, censurait les médias, bannissait l'immense centrale syndicale chilienne, la CUT, obligeait les femmes à changer pantalon pour robe et les hommes à couper leur barbe, torturait et criblait de balles Victor Jara dans le stade national, celui dont le chant incarnait pour les sans-voix et opprimés espoir et liberté.
« S'ils nous accusent de violence, je leur rappelle que nous sommes la réaction à 100 ans d'abus, » affirme Milei.
Lorsque Pinochet appliquait une thérapie de choc, éliminant du jour au lendemain, les subventions que l'Unité populaire accordait depuis trois ans aux biens jugés essentiels pour les personnes pauvres et marginalisées – pain, lait, viande, transport en commun, etc. ; lorsqu'il privatisait radicalement l'éducation, argumentant que ce n'est pas tout le monde qui a la ‘vocation' pour fréquenter l'université et que l'Unité populaire, en cherchant à donner à tous l'accès à l'université, se trompait ; lorsqu'il considérait la santé de droit civique comme une pure marchandise qu'on vend sur le marché ; lorsqu'il s'en prenait à tous ces curés, qui, au lieu de respecter leur vocation en se dévouant à la prière, à la messe et aux enterrements allaient vivre dans les bidonvilles et passaient leur temps à répandre ce cancer socialiste qui empoisonnait l'âme chilienne, les expatriant, les emprisonnant, les torturant, et parfois, comme dans le cas du prêtre espagnol Joan Alsina, les assassinant…
Lorsqu'il faisait tout cela, Pinochet sentait, comme Milei, que sa violence était justifiée, qu'elle ne représentait qu'une réaction « à des années d'abus » dans le passé.
Plusieurs, comme le prestigieux The Economist dans son numéro du 28 novembre, semblent suggérer que le président argentin Milei a raison lorsque, comme Pinochet, il cherche à détruire l'État de l'intérieur, percevant « toute entrave à la libre entreprise » comme un pas « vers le socialisme ». Pour le président argentin, « même l'économie néoclassique, le cadre qui guide la plupart des politiques économiques contemporaines, ‘finit par favoriser le socialisme' », souligne The Economist. Faisant l'éloge d'une telle approche, cette prestigieuse revue, comme le note Giorgos Mitralias, va « jusqu'à conseiller Trump d'oublier son protectionnisme, de suivre l'exemple de Milei et d'appliquer durant sa nouvelle présidence, les... thérapies de choc du très libertarien président d'Argentine ». Un point de vue qui plait énormément, poursuit Mitralias, à la presse de droite des pays européens, étant donné les craintes immenses que suscite chez elle la menace brandie par Trump, notamment l'imposition d'un tarif assez important aux produits provenant de l'Europe.
Plusieurs ont cru et croient encore qu'Augusto Pinochet a eu raison de faire appel à une théarape de choc pour éliminer « des années d'abus ». Grâce à sa révolution économique néolibérale inspirée par Milton Friedman, disent-ils, le Chili est devenu, au cours des décennies suivantes, un modèle de croissance et de prospérité.
Si tel est le cas, cependant...Si c'est bel et bien vrai, comme le soutenait Adam Smith, que les forces du marché représentent la main invisible de Dieu qui permet que le gâteau économique soit automatiquement partagé par tous et favorise le bien commun, comment expliquer l'immense soulèvement du peuple chilien, un soulèvement qui a secoué pendant des mois le pays entier, et qui aboutissait, à la mi-décembre 2021, à la victoire écrasante du président de 35 ans Gabriel Boric, un homme qui a juré de débarrasser le Chili du modèle économique néolibéral ?
Un bref retour sur l'origine de cette révolte du peuple chilien
Lorsque le gouvernement chilien a annoncé, au début du mois d'octobre 2019, une augmentation des tarifs du réseau de métro de Santiago, cela a immédiatement déclenché une campagne de refus de paiement de la part de lycéens exaspérés. En l'espace de quelques heures, la quasi-totalité des usagers du métro de Santiago se sont joints à la campagne, refusant de payer le prix du billet et sautant tout simplement par-dessus les tourniquets.
Le 18 octobre, lorsque la police est entrée dans les stations de métro et a réprimé violemment et brutalement la masse de fraudeurs, le mouvement de protestation, tel un feu dans une forêt extrêmement sèche exposée à des vents violents, s'est rapidement étendu à tout le pays, donnant lieu à d'immenses manifestations souvent accompagnées de bruits de casseroles.
Le fait qu'une étincelle – le refus de lycéens exaspérés de payer le métro - se transforme soudainement et de manière inattendue en un incendie à l'échelle nationale est un signe on ne peut plus clair que cette hausse des tarifs ne représentait que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Le vase d'une économie néolibérale qui a produit une scandaleuse inégalité de revenus et de richesses, des emplois précaires, des bas salaires, des pensions misérables pour retraités, une privatisation radicale de l'éducation, du système de santé et même de l'eau qui favorisent l'élite tout en pénalisant les masses, et un environnement détruit au point que l'air de Santiago est tellement pollué certains jours qu'on défend aux enfants d'aller à l'école.
La violence et la brutalité de la répression policière ont été telles qu'au lieu d'éteindre l'incendie, elles ne l'ont qu'attisé. Les manifestants ont commencé à occuper et à s'emparer des stations de métro, à vandaliser et même à incendier certaines d'entre elles. Ils ont également commencé à incendier des bus et à piller des magasins.
Pendant ce temps, le président Sebastian Piñera se trouvait dans un restaurant chic de Vitacura, l'un des quartiers les plus riches de Santiago, où il fêtait tranquillement l'anniversaire de l'un de ses petits-enfants. Pris au dépourvu, le président qui, quelques jours auparavant, se vantait de l'oasis de paix et de prospérité que représentait le Chili en Amérique latine, a immédiatement annoncé l'état d'urgence, décrété un couvre-feu dans l'agglomération de Santiago et demandé aux forces armées de se joindre à la police pour faire face à la crise.
Pour endiguer la vague de protestation massive et croissante dans tout le pays, la police et l'armée ont fait preuve d'une brutalité et d'une violence qui rappellent celles qui ont caractérisé les 17 années de la dictature de Pinochet : boulettes de caoutchouc, canons à eau, gaz lacrymogènes et brutalités. Leur répression violente a visé non seulement la minorité de manifestants qui, au cours des premiers jours de protestation, avaient vandalisé et détruit des biens publics, mais absolument tous les manifestants, dont la grande majorité manifestait pacifiquement.
Bilan : plus de 20 000 personnes détenues (dont 12 % d'enfants et d'adolescents, 31 morts, 3748 personnes blessées, dont 2141 à la suite de tirs d'armes à feu de la police. Plus de 79 % des personnes blessées le furent par des tirs de perdigones, 427 d'entre elles ayant subi des lésions oculaires (dont 29 avec perte partielle ou totale de la vue).
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Que se passe-t-il en Syrie ?

En quelques jours, la Syrie s'est à nouveau transformée en théâtre de guerre de mouvement, dans ce qui ressemble à une reprise du dernier déplacement majeur des fronts de bataille qui eut lieu en 2016, lorsque le régime d'Assad avait repris le contrôle d'Alep en bénéficiant du soutien iranien et russe et de la complicité turque.
4 décembre 2024
Gilbert Achcar
Professeur, SOAS, Université de Londres
Tiré du blogue de l'auteur sur Mediapart
En quelques jours, après être restée relativement statique pendant quelques années, la Syrie s'est à nouveau transformée en théâtre de guerre de mouvement, dans ce qui ressemble à une reprise du dernier déplacement majeur des fronts de bataille qui eut lieu en 2016, lorsque le régime d'Assad avait repris le contrôle d'Alep en bénéficiant du soutien iranien et russe et de la complicité turque. Nous voici maintenant confrontés à une attaque surprise accompagnée d'une expansion soudaine des forces de Hayat Tahrir al-Sham (Organisation pour la libération d'al-Sham, autrement dit de la Syrie, communément désignée par son acronyme arabe HTS), le groupe salafiste djihadiste qui contrôle la région d'Idlib dans le nord-ouest de la Syrie depuis 2017.
Comme on sait, l'origine du groupe remonte à Jabhat al-Nusra, qui fut fondée en 2012 en tant que branche d'Al-Qaïda en Syrie, puis annonça sa défection de l'organisation sous le nom de Jabhat Fath al-Sham en 2016, avant d'absorber d'autres groupes et de devenir Hay'at Tahrir al-Sham l'année suivante. L'invasion d'Alep par HTS ces derniers jours a été menée aux dépens de l'armée du régime syrien, soutenue par les forces iraniennes et russes. Quant au rôle de la Turquie, il a consisté encore une fois en complicité, mais en sens inverse cette fois-ci, car HTS est devenue dépendante de la Turquie, son seul débouché.
Examinons de plus près ce chaos, en commençant par le rôle turc. Au début du soulèvement populaire en Syrie en 2011, Ankara aspirait à imposer sa tutelle sur l'opposition syrienne et à travers elle, en cas de victoire, sur le pays tout entier. La Turquie a ensuite rapidement coopéré avec quelques États arabes du Golfe pour soutenir des groupes armés brandissant des bannières islamiques, lorsque la situation se militarisa et se transforma de soulèvement populaire contre un régime familial sectaire et despotique en affrontement entre deux camps réactionnaires, mis à profit par un troisième camp formé par le mouvement kurde. Ces développements ont ouvert la voie à la soumission des territoires syriens à quatre occupations, en plus de l'occupation sioniste du plateau du Golan qui a commencé en 1967 : occupation iranienne (accompagnée de forces régionales affiliées à Téhéran, notamment le Hezbollah libanais) et occupation russe soutenant toutes deux le régime d'Assad ; occupation turque dans deux zones à la frontière nord de la Syrie ; et déploiement américain dans le nord-est, en soutien aux forces kurdes qui affrontent Daech ou ce qui en reste.
Que s'est-il donc passé ces derniers jours ? La première chose qui a frappé est la rapidité avec laquelle les forces du régime d'Assad se sont effondrées face à l'attaque, rappelant l'effondrement des forces régulières irakiennes face à Daech lorsque l'organisation avait franchi la frontière syrienne à l'été 2014. La raison de ces deux effondrements réside principalement dans le facteur confessionnel, leur caractéristique commune étant que la majorité alaouite dans les forces syriennes et la majorité chiite dans les forces irakiennes n'avaient aucune incitation à risquer leurs vies en défendant les zones à majorité sunnite sous leur contrôle, visées par l'attaque. Ajoutez à cela le ressentiment créé par l'incapacité du régime en place à créer des conditions de vie motivantes, en particulier en Syrie, qui connaît un effondrement économique et une augmentation majeure de la pauvreté depuis plusieurs années. Samedi dernier, le Financial Times citait un alaouite déclarant : « Nous sommes prêts à protéger nos villages et nos villes, mais je ne suis pas sûr que les alaouites se battront pour la ville d'Alep... Le régime a cessé de nous donner des raisons de continuer à le soutenir. »
Ce qui est clair, c'est que HTS, ainsi que d'autres factions sous tutelle turque, ont décidé de saisir l'opportunité créée par l'affaiblissement du soutien iranien au régime d'Assad, en conséquence des grandes pertes subies par le Hezbollah libanais, principal bras armé de l'Iran en Syrie, du fait de l'offensive d'Israël contre le Liban. Cet affaiblissement, combiné à l'affaiblissement du soutien de Moscou en raison de l'implication des forces armées russes dans l'invasion de l'Ukraine, a créé une opportunité exceptionnelle que HTS a saisie. Il est également clair que la Turquie a béni cette attaque. Depuis 2015, le virage de Recep Tayyip Erdogan vers l'exploitation du nationalisme turc, allant de pair avec son alliance avec l'extrême droite nationaliste turque, ont fait de la lutte contre le mouvement kurde sa principale préoccupation. En 2016, Ankara poignarda les forces de l'opposition syrienne dans le dos en permettant au régime syrien de reprendre Alep avec le soutien de l'Iran et de la Russie, en échange du feu vert que lui accorda la Russie pour lancer l'opération Bouclier de l'Euphrate et s'emparer de la région de Jarablous et de ses environs, au nord du gouvernorat d'Alep, au détriment des forces kurdes qui y étaient dominantes.
Cette fois encore, Ankara a profité de l'attaque de HTS à Alep pour lâcher ses forces supplétives syriennes contre les forces kurdes. Erdogan avait tenté auparavant de se réconcilier avec Bachar el-Assad, en lui offrant son soutien pour l'extension du contrôle de son régime sur la vaste zone où le mouvement kurde est dominant dans le nord-est. Cependant, l'insistance de ce dernier pour que la Turquie lui remette les zones qu'elle contrôle à la frontière nord a contrecarré cette tentative. Erdogan s'est alors retourné de nouveau contre Assad et a donné son feu vert à l'attaque de HTS, provoquant la colère des soutiens du régime syrien. La « divergence de points de vue » à laquelle le ministre iranien des affaires étrangères a fait allusion lors de sa visite à Ankara après le début de l'attaque, consiste dans le fait que Téhéran voit dans HTS la menace principale, tandis qu'Ankara la voit dans les forces kurdes. Malgré une hostilité commune à l'égard du mouvement kurde, Téhéran, Moscou et Damas avaient conclu une trêve à long terme avec lui, en attendant que les circonstances changent de sorte à leur permettre de reprendre l'offensive pour le contrôle de l'ensemble du territoire syrien, tandis que la relation d'Ankara avec ce mouvement est restée extrêmement hostile, contrairement à sa coopération avec HTS qui contrôle la région d'Idlib.
Quant à Israël et aux États-Unis, ils surveillent prudemment ce qui se passe sur le terrain, car les deux parties – le régime d'Assad et HTS – sont presque aussi mauvaises à leurs yeux (malgré les efforts des Émirats arabes unis pour blanchir le régime et les efforts d'Ankara pour blanchir HTS). La principale préoccupation de l'État sioniste est d'empêcher l'Iran de saisir l'opportunité de cette nouvelle bataille pour renforcer sa présence militaire sur le territoire syrien et trouver de nouveaux moyens de fournir des armes au Hezbollah à travers celui-ci.
Enfin, en attisant les animosités sectaires, ces développements repoussent la seule perspective créatrice d'espoir ouverte ces dernières années en Syrie, constituée par les manifestations populaires massives contre la détérioration des conditions de vie qu'a connues le pays depuis 2020. Ces protestations ont commencé dans la région de Soueïda (habitée par une majorité druze) dans les territoires contrôlés par le régime, et se sont rapidement tournées vers la revendication du départ de Bachar el-Assad et de la chute du régime, ravivant ainsi l'esprit du soulèvement populaire, démocratique et non confessionnel que la Syrie a connu au milieu du Printemps arabe, il y a treize ans. Espérons que l'unité des intérêts populaires autour des questions de subsistance et d'émancipation conduira, dans un avenir pas trop lointain, au renouveau de la révolution syrienne originelle et à la réunification du pays sur la base démocratique dont rêvaient les pionniers et pionnières du soulèvement de 2011.
Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est d'abord paru en ligne le 3 décembre. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant.
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Comptes rendus de lecture du mardi 10 décembre 2024


Godin
Jonathan Livernois
J'ai beaucoup aimé cette biographie tant attendue de Godin. Je connaissais somme toute peu de choses de ce poète et de cet homme politique d'une grande ouverture d'esprit, particulièrement à l'endroit des immigrants, dont il s'est toujours efforcé de comprendre les besoins. Je me souvenais en fait surtout de sa victoire contre l'ancien premier ministre Robert Bourassa dans sa circonscription de Mercier lors des élections de 1976... L'auteur a rédigé sa biographie dans un style très personnel, de façon fouillée, en gardant bien à l'esprit le legs politique de Gérald Godin, malheureusement trop oublié de nos jours au sein du Parti Québécois. On comprend d'autant mieux que Jonathan Livernois ait accordé la rédaction de la préface de son livre à la députée de Mercier Ruba Ghazal, dont l'ouverture d'esprit et les vues sont beaucoup plus près de celles de Godin.
Extrait ;
Les rumeurs d'élections se précisent au début du mois d'octobre 1976. Le Parti libéral cherche à prendre l'opposition par surprise en devançant d'une année le scrutin. Les événements se bousculent. Le Parti québécois doit trouver un candidat péquiste pour affronter le premier ministre Robert Bourassa, député de la circonscription de Mercier depuis 1966. Le comté couvre l'essentiel de ce qu'on appelle aujourd'hui le Plateau-Mont-Royal : il est borné, à l'ouest, par l'avenue de l'Esplanade ; à l'est, par la voie ferrée du Canadian Pacific Railway (CPR) ; au sud, par l'avenue du Mont-Royal ; au nord, par la même voie du CPR, qui vire près des rues Van Horne et des Carrières. Le comté ressemble à un piano à queue vu de haut. Essentiellement résidentielle, la circonscription est surtout canadienne-française – les anglophones et les néo-Québécois n'y représentent que 23 % de la population. Le niveau de scolarité y est très bas. En 1976, seulement 3,83 % des citoyens ont atteint un grade universitaire, tandis que 54,08 % n'ont pas dépassé la 8e année.

L'économie de la pensée
Alain Deneault
Il s'agit du cinquième feuilleton théorique d'Alain Deneault sur l'économie, feuilleton qui vise lui aussi à réhabiliter ce terme dans une réalité autre que capitaliste. Il fait suite à « L'économie de la nature », à « L'économie de la foi », à « L'économie esthétique » et à « L'économie psychique ». Il est en mon sens le plus théorique de ces cinq essais, ce qui en rend la lecture parfois difficile. Il s'intéresse aux nombreux usages du terme dans le champ de la philosophie, usages trop oubliés de nos jours et qui avaient certes le grand avantage d'élargir nos horizons. Le livre comprend aussi une section intitulée « L'économie mathématique », cette fois signée par François Genest.
Extrait :
Dans l'infini processus de constitution et d'altération des idées, quelque chose persiste qui permet de les faire correspondre avec les modalités abstraites de l'entendement.

Le Docteur Jivago
Boris Pasternak
Traduit du russe
C'est le seul roman de Boris Pasternak. Écrit en pleine guerre froide et jugé beaucoup trop critique par Staline à l'endroit de l'URSS, il fut d'abord publié en italien en 1957, puis en français, avant d'obtenir le prix Nobel de littérature en 1958, prix que Pasternak, de par son attachement à son pays, fut contraint de refuser. « Le Docteur Jivago » ne sera en fait publié en URSS qu'en 1985, sous Gorbatchev. Il se déroule pendant le passage de la Russie à l'URSS, soit en pleine guerre civile, avec ses martyrs d'un côté comme de l'autre. C'est un roman sans compromis sur les réalités de l'époque dans ce pays et plein de tendresse pour le peuple russe et pour l'autre de façon générale. Un fort beau roman qu'on se doit de lire.
Extrait :
Un jour, Larissa Fiodorovna sortit et ne revint plus. Sans doute fut-elle arrêtée dans la rue. Elle dut mourir ou disparaître on ne sait où, oubliée sous le numéro anonyme d'une liste perdue, dans un des innombrables camps de concentration du Nord.

Là-haut, il n'y a rien
Normand Baillargeon
Cette anthologie de l'incroyance et de la libre-pensée couvre fort bien toutes les questions que l'on pourrait se poser sur l'incroyance et la croyance à travers le temps et l'espace, de la guerre à la paix, de la science à la laïcité. On y retrouve des textes aussi bien d'Épicure, de Lucrèce, de Platon et d'Aristote, que de Huxley, Hume, Faure, Marx, Bakounine, France et Hugo, que de Goldman, Russell, Prévert, Nietzsche, Arnaud, Ferry, Pena-Ruiz et Bricmont. (J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le texte de Bricmont sur l'irréductible antagonisme entre la science et la religion.) Bref, un autre de ces superbes ouvrages de vulgarisation de Normand Baillargeon pour nous aider à mieux comprendre et apprécier le monde dans lequel nous vivons.
Extrait :
Mais quand on ajoute que cela se passait en France et que l'hôte en question était le baron d'Holbach, on s'étonne aussi de la surprise de Hume de rencontrer pareille assemblée. C'est que le XVIIIe siècle européen, tout particulièrement en France, est celui des Lumières et, partant, le siècle d'un vaste et ambitieux projet politique, économique, social et pédagogique d'émancipation intellectuelle et de construction et de valorisation de l'autonomie rationnelle des sujets. Ce siècle, on le sait, annonce entre autres choses la laïcité, la fin du traitement préférentiel accordé aux religions, la séparation de l'Église et de l'État, ainsi que l'instruction publique gratuite, universelle et laïque. Or, le domicile du baron d'Holbach était précisément un des hauts lieux où germaient de telles idées et c'est là, sans doute plus que nulle part ailleurs en Europe, qu'on avait la chance de rencontrer des athées — mais aussi des incroyants, des agnostiques et des anticléricaux.
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Trump face au Mexique sur les tarifs douaniers, les migrations et les drogues

Durant sa campagne, Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur les produits mexicains entrant aux États-Unis et de fermer la frontière entre le Mexique et les États-Unis, deux mesures qui pourraient avoir des conséquences dévastatrices pour le Mexique et peut-être aussi pour les États-Unis.
5 décembre 2024 | Hebdo L'Anticapitaliste - 732
https://lanticapitaliste.org/actualite/international/trump-face-au-mexique-sur-les-tarifs-douaniers-les-migrations-et-les
« Ce tarif douanier, écrivait-il il y a quelques semaines, restera en vigueur jusqu'à ce que les drogues, en particulier le Fentanyl, et tous les étrangers illégaux mettent fin à cette invasion de notre pays ! »
Le président élu Trump et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum ont donc eu une conversation le 27 novembre, une conversation dont Trump s'est souvenue avec plaisir, écrivant sur son site de médias sociaux Truth : « Je viens d'avoir une merveilleuse conversation avec la nouvelle présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum Pardo. Elle a accepté d'arrêter les migrations à travers le Mexique et vers les États-Unis, fermant ainsi notre frontière méridionale. Nous avons également discuté de ce qui peut être fait pour stopper l'afflux massif de drogue aux États-Unis, ainsi que la consommation de cette drogue par les Américains. Ce fut une conversation très productive ! »
Les enjeux économiques remis au centre
Ce n'est pas le souvenir qu'elle en a gardé. Claudia Sheinbaum a répondu sur X (anciennement Twitter) : « Je lui ai expliqué la stratégie globale que le Mexique a suivie pour faire face au phénomène migratoire, dans le respect des droits de l'homme. Grâce à cela, les migrants et leurs caravanes sont aidés avant qu'ils n'atteignent la frontière. Nous réitérons que la position du Mexique n'est pas de fermer les frontières ».
Sheinbaum a également publié un communiqué dans lequel elle déclare : « Parmi les principaux exportateurs mexicains vers les États-Unis figurent General Motors, Stellantis et Ford Motor Company, qui sont arrivés au Mexique il y a 80 ans. Pourquoi imposer un droit de douane qui les mettrait en péril ? Une telle mesure serait inacceptable et conduirait à l'inflation et à des pertes d'emplois tant aux États-Unis qu'au Mexique ». Elle a ajouté que le Mexique pourrait imposer un tarif douanier aux produits américains.
Certains pensent que des secteurs économiques américains comme l'agriculture, la construction, l'hôtellerie et l'industrie manufacturière, qui participent au commerce international et dépendent de la main-d'œuvre immigrée sans-papiers, feront pression sur Trump et ses projets de droits de douane et à de déportations massives. Pour l'instant, Trump affirme qu'il ne renonce pas à ses intentions.
Le « tsar des frontières »
Trump promet que, dès le premier jour de sa présidence, il commencera également à expulser massivement 11 millions d'immigréEs sans papiers, dont beaucoup sont des résidentEs de longue durée, installéEs dans le pays depuis dix ans ou plus, qui ont un emploi et des enfants qui, nés aux États-Unis, sont des citoyenNEs américainNEs. Trump affirme qu'il déclarera une urgence nationale et mobilisera l'armée pour mener à bien l'expulsion, quel qu'en soit le coût financier. À la question de savoir s'il divisera les familles, Thomas Homan, qui sera le « tsar des frontières » (le chef de l'agence fédérale en charge de l'immigration et des douanes, l'ICE) de Trump, répond que les familles n'ont pas besoin d'être divisées : les parents peuvent emmener leurs enfants américains avec eux lorsqu'ils partent.
Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, connu pour avoir envoyé plus de 10 200 migrantEs, pour un coût de 148 millions de dollars, dans des États gouvernés par des démocrates, a proposé à Trump d'installer un camp de concentration d'une superficie de 567 hectares pour les migrants détenuEs en vue de leur expulsion. Le « tsar des frontières », M. Homan, a déclaré que d'autres migrantEs seraient arrêtéEs par des agents des services de l'immigration et des douanes (ICE) ou par des shérifs de comté et détenus dans des prisons locales avant d'être renvoyéEs dans leur pays d'origine par avion.
Mobilisation générale des associations de défense des immigréEs
Des dizaines de milliers d'immigréEs rassemblent leurs papiers, rencontrent des avocats, certains se marient avec des citoyens américains, et les associations de défense des droits des immigrés sont débordées par les demandes de conseils. Les organisations de défense des droits des immigréEs et les syndicats élaborent des plans pour défendre leurs membres. Les États et les villes « sanctuaires » comme la Californie qui refusent de coopérer avec l'ICE prévoient de résister à Trump et de défendre leurs résidents.
La plupart des immigréEs sans papiers sont des Latinos et la plupart d'entre eux sont mexicainNEs. Claudia Sheinbaum, qui a elle-même des comportements autoritaires et qui a accru le rôle de l'armée et fermé des groupes gouvernementaux de surveillance des droits de l'homme, sera donc confrontée à un afflux de ses compatriotes renvoyés chez eux. Nous pouvons nous attendre à des abus de part et d'autre de la frontière.
Dan La Botz, traduction d'Henri Wilno
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Quand le Québec se replie : retour sur « l’affaire Haroun Bouazzi »

La récente controverse autour des propos tenus par le député de Québec solidaire Haroun Bouazzi nous révèle à quel point la logique du « deux poids, deux mesures » constitue une dimension fondamentale du racisme systémique. Si plusieurs études et rapports ont démontré que les personnes racisées en font les frais dans l'espace public, au travail et dans la communauté, le traitement médiatique et politique de l'élu solidaire illustre le fait qu'elles en subiront les conséquences si elles osent soulever la question de la part de responsabilité qui incombe à des institutions telles que l'Assemblée nationale.
5 Décembre 2024 | tiré de la lettre de l'IRIS
https://iris-recherche.qc.ca/blogue/inegalites-de-genre-et-raciales/affaire-haroun-bouazzi/?utm_source=Liste+de+diffusion&utm_campaign=15335d40d7-sous_la_loupe_20241114_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_831b3c6b78-15335d40d7-126405189
Qu'a dit Haroun Bouazzi ? Dans le contexte d'un événement caritatif communautaire, le député de la circonscription de Maurice-Richard a affirmé qu'il voyait à l'œuvre « à tous les jours à l'Assemblée nationale » le mécanisme du racisme, « la construction de cet Autre […] qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est autochtone et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure ».
La publication de ces propos a provoqué une tempête médiatique et politique. Les réactions outrées de plusieurs journalistes et chroniqueurs ont rapidement été reprises par la classe politique, même par Québec solidaire qui s'est montré bien peu solidaire de son député. Haroun Bouazzi a dû s'expliquer, s'excuser et « rentrer dans le rang ». Or, avait-il factuellement tort ?
Dès son arrivée au pouvoir en 2018, la CAQ a fait des enjeux identitaires une priorité. Mobilisant les craintes et angoisses des Québécois·es, le gouvernement a légiféré sur le port des signes religieux pour certains employé·e·s de l'État ou des services publics en argumentant qu'il s'agissait d'une manière de protéger les valeurs québécoises. Cette loi est actuellement contestée devant les tribunaux étant donné son caractère discriminatoire, entre autres envers les femmes de confession musulmane portant le voile. En 2020, dans la foulée de l'affaire George Floyd, le gouvernement Legault a refusé de reconnaître la dimension systémique du racisme alors que le concept de racisme systémique s'est imposé partout dans la littérature académique et dans l'espace public nord-américain. En 2021, après la mort de la patiente attikamek Joyce Echaquan à l'hôpital de Joliette, le premier ministre a persisté dans son refus de reconnaître le racisme systémique même si le rapport du coroner lui recommandait explicitement de le faire. Il a aussi refusé de reconnaître le « principe de Joyce » dont l'objectif est de garantir aux personnes autochtones un droit d'accès équitable aux services sociaux et de santé.
Pire, plusieurs députés et ministres caquistes ont tenu dans les dernières années des propos discriminatoires, voire carrément racistes. Jean Boulet, alors qu'il était ministre de l'Immigration en 2022, a déclaré que « 80 % des immigrants s'en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n'adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise ». Après avoir nié l'existence d'une crise du logement, le premier ministre François Legault a récemment affirmé que « 100 % du problème de logement vient de l'augmentation du nombre d'immigrants temporaires » et qu'il faudrait en expulser plus de 80 000 vers d'autres provinces. Ces quelques exemples témoignent de discours et d'attitudes qui, volontairement ou non, ont pour effet de stigmatiser les personnes qui ne sont pas blanches ou d'origine canadienne-française tout en niant par ailleurs les torts qu'elles subissent du fait d'être racialisées (et altérisées).
Cette « surenchère identitaire » ne se limite pas à la CAQ. Le Parti québécois et son chef Paul St-Pierre Plamondon intègrent de plus en plus à leur discours l'argument selon lequel l'immigration exerce une trop grande pression sur nos services sociaux, contribue à la crise du logement et nuit à la natalité. D'ailleurs, le PQ propose désormais de réduire substantiellement les taux d'immigration. Au PQ comme à la CAQ, les immigrant·e·s, ces « autres venus d'ailleurs », sont constamment dépeints comme une source de problèmes pour le présent et le futur de la collectivité. Si le Parti libéral et Québec solidaire n'ont pas tenu ce genre de rhétorique démagogique jusqu'à maintenant, la réaction scandalisée de Marwah Rizqy (PLQ) et l'attitude « mal à l'aise » de Christine Labrie (QS) face aux propos de Bouazzi laissent entrevoir que même les parlementaires se réclamant de la tolérance et de l'antiracisme craignent les sensibilités populaires et le tapage politico-médiatique lorsqu'il est question de racisme.
« L'affaire Bouazzi » a de quoi inquiéter. Comme l'a souligné le professeur à l'École d'innovation sociale de l'Université St-Paul Jonathan Durand Folco, elle est le symptôme d'une évolution du débat public qui a pour effet de normaliser les discours xénophobes et racistes et de condamner les discours progressistes. Constamment répétés et rabâchés par sensiblement les mêmes acteurs médiatiques et politiques à l'origine de cette affaire, les thèmes de la droite réactionnaire et populiste (pensons au « grand remplacement » ou à « l'entrisme religieux ») sont progressivement intégrés au lexique de la vie politique québécoise alors que les théories et notions liées aux mouvements progressistes sont vilipendées et qualifiées de « wokisme », nouvel épouvantail de la droite après le communisme et le terrorisme. Dans ce contexte politique et idéologique délétère, parler de racisme revient à s'aventurer sur un terrain miné où ceux et celles qui, au nom du vivre ensemble et du respect des droits, ont le malheur de le dénoncer, courent le risque de se faire rejeter.
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PL 69 : Une trahison de la volonté populaire
Le projet de loi 69, retardé sous prétexte des déclarations protectionnistes de Donald Trump, ne mérite pas d'être amendé ou ajusté.
Il doit être retiré ou bloqué et déchiqueté, car il représente une trahison de la volonté collective des Québécoises et Québécois. En 1962, nous avons fait le choix historique de nationaliser l'électricité par élection référendaire. Aujourd'hui, le PL 69, poussé par la CAQ, constitue un véritable coup de force des lobbys contre la volonté démocratique.
Sous couvert de transition énergétique et de pénurie d'électricité créée de toutes pièces, le PL 69 ouvre la porte à la privatisation massive de notre électricité, une ressource collective essentielle. Voici 6 mesures qui illustrent cette dérive.
1) La privatisation par l'autoproduction, qui viendrait légaliser des projets illégaux comme celui de TES Canada/Power Corporation en Mauricie (800 MW d'éolien privé dédié à la production d'hydrogène, un pur gaspillage d'électricité).
2) La privatisation de barrages publics jusqu'à 100 MW, un démantèlement progressif de notre patrimoine énergétique.
3) La privatisation de la distribution d'électricité, un pilier de l'égalité d'accès à cette ressource vitale.
4) La privatisation par l'actionnariat, comme les projets Éolien des neiges et le 3 000 MW au Lac-Saint-Jean annoncé par Michael Sabia où Hydro-Québec est réduit au rôle d'actionnaire parmi d'autres.
5) L'obligation pour Hydro-Québec de transporter l'électricité privée, dénaturant sa mission première.
6) La légalisation des ventes entre entreprises privées, qui mettrait fin à l'idée même d'un réseau public intégré.
Ces mesures ramèneraient le Québec à l'ère des fiefs privés d'électricité d'avant la Révolution tranquille, avec leurs inégalités et leurs abus. Elles compromettraient la survie même d'Hydro-Québec, une réussite incontestable sur les plans social, environnemental et économique.
Le peuple québécois a toujours été clair : l'électricité est un bien collectif, au service de tous et gérée par Hydro-Québec, une société d'État. La privatisation rampante de la production éolienne a déjà coûté plus de 6 G$ aux consommateurs, selon l'IREC. Pourquoi continuer sur cette voie désastreuse ?
Les oppositions peuvent bloquer le PL 69
Les oppositions ont l'opportunité de bloquer la CAQ en flibustant le PL 69. Elles doivent se retrousser les manches et faire de l'obstruction systématique en commission parlementaire. Elles doivent également flibuster un 2e projet de loi, encore plus important, afin que la CAQ utilise son bâillon pour ce 2e projet de loi plutôt que pour le PL 69. Les oppositions doivent dire à la CAQ : Retirez le PL 69 si vous voulez que votre projet de loi préféré passe.
Mobilisons-nous !
Des manifestations sont organisées dimanche 8 décembre à 13 h pour faire entendre nos voix devant l'Assemblée nationale, à Chicoutimi, Shawinigan, Bécancour, St-Hyacinthe, Montréal ou Coaticook. Nous possédons la force collective de bloquer l'opération de dépossession sournoise auquel se livre la CAQ avec la complicité de Michael Sabia, expert en privatisation des services publics. L'électricité verte collective est la clé de la réussite de la justice climatique.
Martine Ouellet
Cheffe Climat Québec
Ancienne ministre des Ressources naturelles
Ancienne cadre d'Hydro-Québec
SOURCE :
climat.quebec
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La TRPOCB dénonce l’ingérence politique sur le PSOC

_Montréal, le 6 décembre 2024_. La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [1] dénonce l'ingérence politique découlant de la motion adoptée le 4 décembre à l'Assemblée nationale par les membres de tous les partis y siégeant.
À partir d'un jugement moral porté sur la mission de groupes axés sur la réduction des
risques, cette motion demande au gouvernement de « cesser tout financement
public » à certains organismes communautaires, en ciblant particulièrement le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC [2]).
La Table exige des excuses de la part de tous les partis et demande la révocation de la motion adoptée, sans aucune discussion, par 100 membres de l'Assemblée nationale [3] incluant monsieur Lionel Carmant, ministre responsable des services sociaux. « L'appui du ministre Carmant à une motion qui contrevient au fonctionnement du PSOC, dont il est justement chargé de protéger l'intégrité, est pour le moins déconcertant, tout
comme celui des membres de partis qui généralement défendent l'autonomie des groupes communautaires et l'importance de les financer. » Affirme Stéphanie Vallée, présidente de la Table.
La motion adoptée visait, sans le nommer, le groupe Projet d'intervention auprès des mineurs prostitués (le P.I.a.M.P.), ainsi qu'il a été précisé par le chef de du Parti québécois, [4] dans un point de presse peu avant de la déposer. [5] « En plus d'être dévastatrice pour les membres du P.I.a.M.P., pour son équipe de travail et pour les personnes le fréquentant, la motion précarise le financement de tous les groupes travaillant sur des sujets complexes et, plus globalement, celui de l'ensemble des organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS). » S'inquiète Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table.
Très encadré administrativement, rappelons que le PSOC est géré par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) depuis 51 ans et qu'il subventionne actuellement plus de 3000 organismes communautaires du domaine de la santé et des services sociaux partout au Québec. « Le rôle des membres de l'Assemblée nationale n'est pas de sélectionner les groupes admissibles ni d'en exclure, surtout pas sur la base de jugement de valeur. C'est très grave que des ministres, des députées et des députés utilisent leur tribune pour juger, sur la place publique, de l'approche de quelque groupe que ce soit. Ça ne profite à personne de remettre en question les approches de réduction des risques, qui n'ont d'objectif que la santé publique. » Poursuit Stéphanie Vallée.
Il est non seulement aberrant que le P.I.a.M.P. ait appris l'existence de la motion après coup, mais aussi que la Table n'ait pas été consultée comme interlocutrice du MSSS pour le PSOC quant aux conséquences sur l'ensemble des OCASSS.« Si la Table avait été contactée, elle aurait notamment rappelé que la Politique gouvernementale de l'action
communautaire [6], d'ailleurs adoptée par le gouvernement péquiste en 2001, protège les groupes communautaires autonomes de l'ingérence politique, telle que celle constatée le 4 décembre à l'Assemblée nationale. » Conclut Mercédez Roberge.
À l'instar d'organisations et de personnes d'horizons variés, la Table a signé la lettre d'appui lancée par le P.I.a.M.P. [7] rectifiant qu'il ne promeut pas l'exploitation sexuelle des mineurs, lettre qui, après seulement quelques heures, a déjà récolté plus de 1000
signataires [8]. L'Assemblée nationale doit sans tarder offrir des excuses au P.I.a.M.P., ainsi qu'à l'ensemble des OCASSS, et révoquer la motion adoptée.
SOURCE :
Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et
bénévoles (TRPOCB), [9] Mercédez Roberge, coordonnatrice,
Stéphanie Vallée est présidente de la Table des regroupements
provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles. Elle est
également co-coordonnatrice de L'R des centres de femmes du Québec
[10].
Mercédez Roberge est coordonnatrice de la Table des regroupements
provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [11].
À propos
Fondée en 1995, la Table des regroupements provinciaux d'organismes
communautaires et bénévoles [12] (TRPOCB) est formée de 47 regroupements
nationaux [13], rejoignant plus de 3 000 groupes communautaires autonomes
à travers le Québec. Ce sont, par exemple, des maisons de jeunes, des
centres de femmes, des cuisines collectives, des maisons d'hébergement,
des groupes d'entraide, des centres communautaires, des groupes qui
luttent contre des injustices ayant des répercussions sur la santé.
Ceux-ci représentent les ¾ des organismes communautaires autonomes du
Québec. Ceux-ci abordent la santé et les services sociaux sous
différentes perspectives (femmes, jeunes, hébergement, famille, personnes
handicapées, communautés ethnoculturelles, sécurité alimentaire, santé
mentale, violence, périnatalité, toxicomanie, etc.).
La Table coordonne la campagne [14]_CA$$$H_ [15] (Communautaire autonome en
santé et services sociaux – Haussez le financement [16]). Lancée le 17
octobre 2017, cette campagne vise l'amélioration substantielle du
Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de
la Santé et des Services sociaux (MSSS), au bénéfice de plus de 3 000
organismes communautaires autonomes subventionnés par le MSSS. Les
revendications de la campagne _CA$$$H_ sont : L'ajout de 1,7 G$ à
l'enveloppe annuelle du PSOC [17] (mission globale), l'indexation
annuelle des subventions en fonction de l'Indice des coûts de
fonctionnement du communautaire (ICFC [18]) et l'atteinte de l'équité
de financement et de traitement partout au Québec [19].
Rappel du contenu de la motion et de la compilation des votes :
Extraits du Procès-verbal de l'Assemblée Le 4 décembre 2024 - n.171
Du consentement de l'Assemblée pour déroger à l'article 185 du
Règlement, M. St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe
d'opposition, conjointement avec Mme Maccarone (Westmount–Saint-Louis),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion) et Mme Nichols (Vaudreuil), propose :
QUE l'Assemblée nationale réitère son engagement à lutter contre l'exploitation sexuelle des mineurs, le proxénétisme et le trafic humain ;
QU'elle prenne acte que des organismes qui promeuvent des formes d'exploitation sexuelle des mineurs, comme le « sugaring », reçoivent des fonds publics par le biais du Programme de soutien aux organismes
communautaires ;
QU'en conséquence, l'Assemblée nationale demande au gouvernement de cesser tout financement public d'organismes qui encouragent des formes d'exploitation sexuelle des mineurs.
La motion est mise aux voix ; un vote électronique est exigé. La motion est adoptée par le vote suivant : (Vote n° 366 en annexe) Pour : 100
Contre : 0 Abstention : 1
(Vote n° 366)
POUR - 100
Abou-Khalil (CAQ)
Allaire (CAQ)
Arseneau (PQ)
Asselin (CAQ)
Bachand (CAQ)
Beauchemin (PLQ)
Bélanger (CAQ) (Prévost)
Bélanger (CAQ) (Orford)
Bernard (CAQ)
Bérubé (PQ)
Biron (CAQ)
Blais (CAQ)
Blouin (CAQ)
Bogemans (CAQ)
Boivin Roy (CAQ)
Boulet (CAQ)
Bussière (CAQ)
Cadet (PLQ)
Caire (CAQ)
Carmant (CAQ)
Caron (CAQ) (Portneuf)
Caron (PLQ) (La Pinière)
Charest (CAQ)
Charrette (CAQ)
Ciccone (PLQ)
Cliche-Rivard (QS)
Derraji (PLQ)
Déry (CAQ)
Dionne (CAQ)
Dorismond (CAQ)
Drainville (CAQ)
Dufour (CAQ) (Abitibi-Est)
Duranceau (CAQ)
Émond (CAQ)
Fontecilla (QS)
Fortin (PLQ)
Fréchette (CAQ)
Gagnon (CAQ)
Garceau (PLQ)
Ghazal (QS)
Girard (CAQ) (Groulx)
Grandmont (QS)
Grondin (CAQ)
Guilbault (CAQ)
Guillemette (CAQ)
Haytayan (CAQ)
Hébert (CAQ)
Jacques (CAQ)
Jeannotte (CAQ)
Jolin-Barette (CAQ)
Julien (CAQ)
Lachance (CAQ)
Lacombe (CAQ)
Laframboise (CAQ)
Lafrenière (CAQ)
Lakhoyan Olivier (PLQ)
Lamothe (CAQ)
Lebel (CAQ)
Lecours (CAQ) (Les Plaines)
Lecours (CAQ) (Lotbinière-Frontenac)
Leduc (QS)
Lefebvre (IND)
Lemay (CAQ)
Lemieux (CAQ)
Lévesque (CAQ) (Chapleau)
Lévesque (CAQ) (Chauveau)
Maccarone (PLQ)
Mallette (CAQ)
Marissal (QS)
Martel (CAQ)
Massé (QS)
McGraw (PLQ)
Montigny (CAQ)
Morin (PLQ)
Nichols (IND)
Paradis (PQ)
Picard (CAQ)
Poulet (CAQ)
Poulin (CAQ)
Prass (PLQ)
Proulx (CAQ)
Provençal (CAQ)
Reid (CAQ)
Rizqy (PLQ)
Roberge (CAQ)
Rotiroti (PLQ)
Rouleau (CAQ)
Roy (CAQ)
Sainte-Croix (CAQ)
Schmaltz (CAQ)
Schneeberger (CAQ)
Setlakwe (PLQ)
Simard (CAQ)
St-Louis (CAQ)
St-Pierre Plamondon (PQ)
Tanguay (PLQ)
Tardif (CAQ)
Thouin (CAQ)
Tremblay (CAQ) (Dubuc)
Tremblay (CAQ) (Hull)
Abstentions : 1
Chassin (IND)
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La sécurisation culturelle : un enjeu de droits humains

WENDAKE, QC, le 5 déc. 2024 /CNW/ - Dans le cadre du projet de loi n° 32, Loi instaurant l'approche de sécurisation culturelle au sein du réseau de la santé et des services sociaux, les organisations et gouvernements des Premières Nations jugent que le projet de loi ne garantira pas pleinement la sécurisation culturelle des usagers et usagères des Premières Nations dans le réseau de la santé et des services sociaux, et ce, malgré toutes les solutions données au gouvernement pour y répondre adéquatement.
<https://www.newswire.ca/fr/news-rel...>
C'est avec déception que l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), le Conseil des Atikamekw de Manawan, Femmes Autochtones Québec (FAQ), le Bureau du Principe de Joyce (BdPdj) et la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) constatent encore une fois le manque d'implication réelle et concrète des Premières Nations. De surcroît, il est déplorable que le gouvernement n'ait pas choisi de faire les choses autrement : le consentement préalable, libre et éclairé dans le cadre du projet de loi n° 32 n'a pas été respecté. Malgré leur participation de bonne foi au processus, les mesures prises par le gouvernement dans ce projet de loi restent bien en-deçà des objectifs, notamment en raison de l'absence de la pleine intégration du Principe de Joyce dans le libellé final du projet de loi.
« La consultation des Premières Nations est un droit et les processus législatifs actuels font défaut depuis trop longtemps. La sécurité est un droit inhérent et intrinsèque. Le gouvernement du Québec ne peut pas légiférer à propos de nous, sans nous. Le besoin d'entreprendre dès maintenant une réflexion approfondie dans le but de convenir d'une démarche de consultation spécifique aux Premières Nations est devenu une nécessité, voire un incontournable. Je tiens à assurer aux membres des Premières Nations que nous continuerons à faire tout en notre pouvoir afin d'assurer pleinement la sécurité de tous et toutes », a exprimé Ghislain Picard, chef de l'APNQL.
« Les Premières Nations et les Inuit sont les mieux placés pour définir leurs besoins en matière de santé et de services sociaux. Il est impératif que le gouvernement québécois reconnaisse, soutienne et mette en œuvre des solutions élaborées par nos gouvernements, notamment celles de première importance définies dans le Principe de Joyce, afin d'assurer des soins sécurisants et respectueux de notre identité culturelle » a ajouté le Chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Sipi Flamand.
Marjolaine Étienne, présidente de FAQ, a aussi réagi : « Il est regrettable que les femmes et filles des Premières Nations soient particulièrement affectées par un projet de loi insuffisamment sécurisant culturellement. Nous avons des droits que les gouvernements sont tenus de respecter, notamment à la santé et à la culture, comme le stipule la Recommandation générale n° 39 de la Convention pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Un véritable processus de co-construction dès le départ aurait permis d'intégrer des recommandations concrètes dans le projet de loi n° 32. »
« On ne peut pas travailler d'égal à égal, ni de nation à nation dans le contexte actuel. Certes, nos voix se sont croisées à la suite du décès de Joyce, mais depuis, nous n'arrivons pas à nous rejoindre sur la manière de collaborer afin d'assurer une réelle sécurité pour les Autochtones. Il est indéniable que nous poursuivrons notre travail de notre côté pour l'équité d'accès en santé et sur les moyens concrets d'adresser la situation en collaboration avec les nations autochtones et les organisations novatrices. », a attesté Jennifer Petiquay-Dufresne, directrice générale du Bureau du Principe de Joyce.
« Force est de constater que le principe fondamental de co-construction demeure abstrait pour le gouvernement du Québec. Les Premières Nations poursuivront leurs démarches quant au développement d'actions concrètes, tout en faisant valoir leur propre définition de la sécurisation culturelle auprès de leurs partenaires et de la population », a renchéri Dereck Montour, président de la CSSSPNQL.
Enfin, tous pressent le gouvernement du Québec à respecter les droits des Premières Nations et à assumer l'imputabilité dont il doit faire preuve. Les Premières Nations rappellent au gouvernement Legault de faire mieux « ensemble », il en va de la sécurité de leurs populations.
À propos de l'APNQL
L'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador est l'organisme politique qui regroupe
43 chefs des Premières Nations au Québec et au Labrador.
À propos du Conseil des Atikamekw de Manawan
Le Conseil des Atikamekw de Manawan (CDAM) est un gouvernement local travaillant dans l'intérêt de l'ensemble des membres de la communauté atikamekw de Manawan, assurant le développement personnel et identitaire, favorisant leur mieux-être dans un environnement sain reflétant notre culture et nos valeurs atikamekw nehirowisiw.
À propos de Femmes Autochtones du Québec
Femmes Autochtones du Québec est une organisation à but non lucratif qui représente, depuis 50 ans, les femmes des Premières Nations du Québec ainsi que les femmes autochtones qui vivent en milieu urbain.
À propos du Bureau du Principe de Joyce
Le Bureau du Principe de Joyce, créé à la suite du décès tragique de Mme Joyce Echaquan en septembre 2020 à l'hôpital de Joliette, vise à faire adopter le Principe de Joyce auprès de diverses instances, notamment par le gouvernement du Québec.
À propos de la CSSSPNQL
La Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador est un organisme à but non lucratif qui accompagne les Premières Nations au Québec dans l'atteinte de leurs objectifs en matière de santé, de mieux-être, de culture et d'autodétermination.
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Le droit à l’alimentation, au-delà de la charité

La guignolée des médias bat actuellement son plein. Vous êtes nombreuses et nombreux à profiter de cette vague de solidarité médiatique pour tendre la main aux personnes plus démunies, pour qui ces denrées et fonds recueillis agiront comme un petit baume en prévision du temps des Fêtes qui approche.
Évidemment, ce petit geste fait du bien, à vous autant qu'à celles et ceux dont la dure réalité jouit, le temps d'une petite journée, d'une visibilité et d'une sympathie qui se fait pourtant si rare le reste de l'année.
C'est que l'aide alimentaire est aujourd'hui devenue une sorte de fatalité à laquelle on semble s'être collectivement accommodés. Autrefois développée en guise de solution temporaire à l'insécurité alimentaire, ce service s'est tranquillement institutionnalisé et pérennisé, venant camoufler l'échec de nos gouvernements pour enrayer une crise
socioéconomique qui prend aujourd'hui une ampleur démesurée.
La guignolée des médias est une manifestation admirable de la générosité et de la solidarité collective, mais elle nous rappelle aussi, année après année, un constat profondément troublant : l'insécurité alimentaire ne cesse de croître, et les solutions mises de l'avant pour y répondre sont loin d'être suffisantes.
Des centaines de milliers de personnes, incluant des enfants, des aîné.e.s et des familles entières, dépendent encore de l'aide alimentaire pour se nourrir. Derrière ces chiffres se cachent des histoires de privation, d'injustice et de droits fondamentaux bafoués. Le
droit à l'alimentation, pourtant inscrit dans des conventions internationales auxquelles le Canada et le Québec adhèrent, reste un concept abstrait, sans ancrage concret dans nos lois ou nos politiques publiques.
L'insécurité alimentaire n'est pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques.
La précarité alimentaire découle d'un système qui maintient les inégalités sociales, ignore les besoins fondamentaux et continue de privilégier des approches caritatives plutôt que structurelles. Le recours systématique aux banques alimentaires, bien qu'essentiel à court
terme, masque une réalité plus troublante : notre négligence collective à garantir un filet social robuste et des conditions de vie dignes pour toutes et tous.
Nous croyons fermement que la reconnaissance légale du droit à l'alimentation est la clé d'un véritable changement durable.
Reconnaître le droit à l'alimentation obligerait les gouvernements à garantir l'accès physique et économique à des aliments adéquats, à s'attaquer aux racines de l'exclusion sociale, à soutenir une production agroalimentaire plus durable et équitable et à propulser des initiatives locales qui redonnent autonomie et dignité aux communautés.
Le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) se mobilise pour rappeler que l'alimentation n'est pas un privilège, mais un droit humain fondamental. Nous ne pouvons plus accepter que des personnes aient à choisir entre se nourrir, se loger ou chauffer leur maison, particulièrement dans un contexte où l'inflation et la hausse du coût de
la vie exacerbent les inégalités.
En cette période des Fêtes, nous appelons les décideurs politiques à aller au-delà de la charité et à poser des gestes concrets pour garantir à toutes et tous le droit à une alimentation adéquate et digne. Investir dans la justice alimentaire, c'est investir dans une société plus équitable, plus résiliente et plus humaine.
Il est temps d'agir. Pas pour soulager temporairement une crise, mais pour la résoudre. Définitivement.
Ensemble, revendiquons le droit à l'alimentation.
À propos du RCCQ
Le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) favorise l'émergence, la consolidation et la concertation des cuisines collectives sur l'ensemble du territoire québécois, tout en militant pour la reconnaissance du droit à l'alimentation. Les valeurs fondamentales du RCCQ sont la dignité, la solidarité, l'autonomie, la démocratie, ainsi
que l'équité et la justice sociale.
Cette lettre ouverte est signée par l'équipe du Regroupement des cuisines collectives du Québec
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Lancement de l’édition 2025 de l’action « On s’affirme ! » de la campagne CA$$$H

Montréal, le 2 décembre 2024. La Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [1] lance aujourd'hui l'édition 2025 de l'action « On s'affirme ! » réalisée dans le cadre de la campagne CA$$$H (Communautaire autonome en santé et services sociaux – Haussez le financement !).
Cette campagne de revendication vise l'amélioration du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) administré par le ministère de la Santé et des
Services sociaux (MSSS). Elle porte trois revendications au bénéfice de
l'ensemble des organismes communautaires autonomes du domaine de la
santé et des services sociaux (OCASSS) :
* L'ajout de 1,7 G$ à l'enveloppe annuelle du PSOC (mission globale) ;
* L'atteinte de l'équité de financement et de traitement partout au Québec, notamment par l'application de seuils planchers communs, adaptés aux différents types d'OCASSS ;
* L'indexation annuelle des subventions en fonction de l'Indice des coûts de fonctionnement du communautaire (ICFC), pour un taux de 3.6% en
2025.
L'année qui s'est écoulée n'a pas apporté d'amélioration du financement des OCASSS, alors que les besoins sont croissants. « Le budget 2024 a accordé un famélique rehaussement moyen de moins de 3 000 $ aux OCASSS, alors qu'ils continuaient de recevoir de plus en plus de demandes. L'actualité n'a eu de cesse de nous rappeler les défis que le communautaire n'arrive plus à relever avec les moyens qui lui sont actuellement accordés. C'est pourquoi nous revendiquons encore l'ajout de 1,7G$ à l'enveloppe annuelle pour la mission globale du PSOC », note Stéphanie Vallée, présidente de la TRPOCB. C'est
effectivement en répondant à cette revendication financière que le gouvernement donnera aux OCASSS les capacités pour pleinement jouer leur rôle dans la réalisation du droit à la santé au Québec.
Lancement de l'édition 2025 de l'action « On s'affirme ! »
L'action « _On s'affirme !_ » invite chaque OCASSS à faire connaitre son besoin de rehaussement de financement sous la forme d'une affichette en utilisant le site https://trpocb.org/campagnecasssh/onsaffirme/ [2]. En affirmant le montant de sa demande de subvention pour la prochaine année, chacun démontre que la revendication globale, bien qu'elle semble impressionnante, est en fait la représentation des demandes fort
raisonnables de 3050 organismes. « Le montant de la revendication montre que le sous-financement chronique brime depuis longtemps les capacités d'actions des OCASSS. Ils ont pourtant besoin de fonds pour embaucher des équipes en nombre suffisant, pour offrir des conditions de travail favorisant leur stabilité et le maintien de l'expertise au sein des
communautés et pour à réaliser les activités souhaitées par les membres. » illustre Mercédez Roberge, coordonnatrice de la TRPOCB.
À l'image de l'édition de 2024, la Table réunira les affichettes créées dans le cadre de l'action « On s'affirme ! » en un album de revendications qu'elle livrera aux caucus des 4 partis politiques représentés à l'Assemblée nationale.« Lors des rencontres de 2024, nous avons remarqué que nos revendications étaient bien connues des personnes élues. Les affichettes qui seront déposées en 2025 illustreront de nouveau l'ampleur des besoins des OCASSS de partout au Québec, en plus de permettre aux personnes élues de constater les liens entre les demandes des groupes de leur circonscription et celles de l'ensemble. » affirme Loc Cory, du comité de coordination de la campagne CA$$$H.
Les OCASSS sont invités à en apprendre davantage sur la campagne CA$$$H et l'action « On s'affirme ! » lors de deux rassemblements virtuels prévus les 12 décembre 2024 et 22 janvier 2025. [3] Les journalistes sont également conviés aux invitations.
Pour amplifier la pression vers le MSSS, le ministre responsable des Services sociaux et le Gouvernement, les OCASSS sont conviés à participer dès aujourd'hui à l'action « _On s'affirme !_ » en visitant le site web trpocb.org/campagnecasssh/onsaffirme/ [4].
SOURCE :
Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB), [5] Mercédez Roberge, coordonnatrice,
* Stéphanie Vallée est présidente de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles. Elle est également co-coordonnatrice de L'R des centres de femmes du Québec [6].
* Mercédez Roberge est coordonnatrice de la Table des regroupements
provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [7]
* Loc Cory est membre du comité de coordination de la campagne _CA$$$H_. Il est également directeur général du Regroupement québécois du parrainage civique [8].
À propos
Fondée en 1995, la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles [9] (TRPOCB) est formée de 47 regroupements nationaux [10], rejoignant plus de 3 000 groupes communautaires autonomes à travers le Québec. Ce sont, par exemple, des maisons de jeunes, des centres de femmes, des cuisines collectives, des maisons d'hébergement, des groupes d'entraide, des centres communautaires, des groupes qui
luttent contre des injustices ayant des répercussions sur la santé.
Ceux-ci représentent les ¾ des organismes communautaires autonomes du Québec. Ceux-ci abordent la santé et les services sociaux sous différentes perspectives (femmes, jeunes, hébergement, famille, personnes handicapées, communautés ethnoculturelles, sécurité alimentaire, santé mentale, violence, périnatalité, toxicomanie, etc.).
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Des activistes occupent le Parlement canadien pour protester contre la guerre de Gaza et l’armement d’Israël

« Le Canada doit cesser d'armer Israël et mettre en œuvre un embargo immédiat sur les armes. » À Ottawa, plus de 100 militants juifs ont entamé un sit-in à l'intérieur d'un édifice parlementaire canadien mardi pour exiger que le Canada cesse d'armer Israël. Rachel Small, membre de la Coalition des Juifs disent non au génocide et membre du sit-in, affirme que les affirmations du gouvernement canadien selon lesquelles il cesse les livraisons d'armes à Israël occultent le fait que des armes canadiennes sont toujours transportées via les États-Unis. "Nous sommes ici pour nous assurer qu'ils ... coupent le flux », explique Small. De telles protestations « sont ce que nous devrions voir davantage », ajoute le journaliste israélien et ancien objecteur de conscience Haggai Matar.
Tiré de Democracy Now
Invités Rachel Small
membre de la Coalition des Juifs disent non au génocide et principal organisateur canadien de World Beyond War.
Haggée Matar
Journaliste et militant israélien, directeur exécutif du magazine +972 et objecteur de conscience qui a refusé de servir dans l'armée israélienne.
Crédit image : Les Juifs disent non à la Coalition contre le génocide
Transcription
Il s'agit d'une transcription urgente. La copie peut ne pas être dans sa forme finale.
AMY GOODMAN : Aggée, vous avez demandé si les gens en font assez. Je veux entrer dans cette conversation avec cette nouvelle de dernière minute. Au Canada, environ 150 militants juifs et alliés viennent de lancer une manifestation devant le Parlement canadien à Ottawa pour exiger que le Canada cesse d'armer Israël.
Nous sommes maintenant rejoints par Rachel Small, membre du groupe Juifs disent non à la Coalition pour le génocide.
Rachel, pouvez-vous décrire où vous en êtes, ce que vous faites et ce que vous demandez ?
RACHEL SMALL : Merci. Nous sommes dans un édifice de la Colline du Parlement. À l'heure actuelle, nous avons complètement pris le contrôle du hall d'entrée de cet édifice, où se trouvent des centaines de bureaux de parlementaires.
Notre exigence est claire : le Canada doit cesser d'armer Israël et mettre en place un embargo immédiat sur les armes. Nous savons que chaque avion de chasse F-35, chaque hélicoptère Boeing Apache qui largue des bombes sur le Liban et Gaza en ce moment est rempli de centaines de composants canadiens. Nous sommes ici en tant que Juifs pour dire que cette violence ne peut pas continuer en notre nom. Et nous sommes ici en tant que gens de conscience pour dire que le strict minimum que le Canada doit faire en ce moment est d'arrêter d'armer un génocide.
JUAN GONZÁLEZ : Haggai Matar, quelle est votre réponse à ce genre d'actions qui se produisent à l'étranger ? Cela a-t-il un impact sur le public israélien ?
HAGGAI MATAR : Tout d'abord, je tiens à féliciter les militants qui sont sur le terrain à Ottawa. C'est incroyable. C'est exactement le genre de protestation que les gens devraient entreprendre au Canada, certainement aux États-Unis, qui sont le plus grand fournisseur d'armes, de financement et de soutien diplomatique à Israël. Donc, oui, c'est ce que nous devrions voir de plus en plus.
Je crains qu'en Israël, encore une fois, ces manifestations soient généralement considérées comme antisémites ou, dans le cas des Juifs qui protestent, comme des Juifs qui se haïssent eux-mêmes ou des gens déséquilibrés. C'est ainsi qu'il est perçu. C'est notre travail en tant qu'Israéliens juifs sur le terrain, en parlant en hébreu, en parlant aux gens de nos communautés, d'essayer de les aider à comprendre que ce n'est pas le monde qui est devenu fou, c'est nous.
AMY GOODMAN : Il est intéressant de noter que le premier ministre Justin Trudeau vient de rencontrer le président élu Trump à Mar-a-Lago, en Floride. Rachel Small, nous regardons le groupe de personnes. L'une d'elles, je crois, dit « Juifs pour une Palestine libre ». Quelle a été la position de Trudeau ? Et qu'est-ce qui va vous arriver ce matin ?
RACHEL SMALL : Au cours des 13 derniers mois, nous avons assisté à une vague de résistance sans précédent au Canada, à des milliers de personnes partout au pays, non seulement à adresser des pétitions à leurs députés, non seulement à manifester, à les rencontrer, mais aussi à imposer des barrages dans les usines d'armement, à faire tout ce que nous pouvons pour que le Canada cesse d'armer Israël.
Et cette pression a amené le gouvernement canadien à adopter une position que nous n'aurions pas cru possible il y a un an ou deux. Ils se sont engagés à cesser d'armer Israël. En fait, le ministre des Affaires étrangères a récemment dit que les armes canadiennes n'allaient pas être utilisées à Gaza.
Malheureusement, ce n'est pas vrai. Malheureusement, nous savons qu'ils ne se sont pas attaqués à tous les permis et qu'ils ont continué d'envoyer des armes aux États-Unis sans même avoir besoin d'un permis. Ceux-ci sont utilisés dans tous les F-35 utilisés par Israël. Il s'agit de l'arme de guerre principale d'Israël.
Nous avons donc poussé le gouvernement canadien dans un coin où il sait quelle est la bonne position. Ils savent qu'ils doivent arrêter d'armer Israël. Et nous sommes là pour nous assurer qu'ils le font. La vaste coalition Embargo Now s'est réunie dans tout le pays et a en fait obtenu l'appui officiel de 45 parlementaires à l'appel en faveur d'un embargo sur les armes. Nous avons simplement besoin que le gouvernement intervienne et prenne des mesures pour couper le flux de toutes les armes à destination et en provenance d'Israël. C'est le strict minimum qu'ils doivent faire.
AMY GOODMAN : C'est Rachel Small, membre de la Coalition des Juifs disent non au génocide. Si vous avez un peu de mal à la comprendre, elle est à l'intérieur du Parlement canadien à Ottawa. Il y a des dizaines de personnes derrière elle, l'organisatrice canadienne principale de World — avec le groupe World Beyond War. Et dans le studio avec nous à New York, bien que généralement à Tel Aviv, se trouve Haggai Matar, journaliste israélien, activiste, directeur exécutif du magazine +972, lui-même objecteur de conscience. Juan ?
JUAN GONZÁLEZ : Oui, Haggai, il ne nous reste qu'une minute environ, mais je voulais vous interroger sur la décision du président élu Trump de choisir l'ancien gouverneur de l'Arkansas, Mike Huckabee, comme prochain ambassadeur des États-Unis en Israël. Huckabee n'est pas seulement un sioniste chrétien américain de premier plan qui a ouvertement plaidé pour l'annexion de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël, il a déclaré en 2008 qu'il n'y a vraiment rien de tel qu'un Palestinien. Qu'attendez-vous de ce genre d'ambassadeur de la nouvelle administration Trump ?
HAGGAI MATAR : Donc, évidemment, les nominations et les politiques de Trump sont terrifiantes pour nous et devraient l'être aussi pour tous ceux qui se soucient des droits des Palestiniens. Je tiens également à souligner, cependant, que les politiques de Trump ont une contradiction inhérente. En tant qu'isolationniste, Trump ne veut pas s'impliquer dans trop de guerres. En tant que personne qui veut rompre des accords avec l'Arabie saoudite et les États arabes du Golfe, il voudra peut-être s'assurer qu'ils ne dérivent pas dans le champ d'influence Iran-Chine. Et ces deux politiques, être pro-annexion et pro-colonies et pro-Israël et être pro-guerre et vouloir signer des accords, elles se heurtent. Et je pense que c'est notre rôle à gauche de mettre un coin là-dedans et d'essayer de faire en sorte qu'il devienne de plus en plus évident comment ces politiques entrent en conflit les unes avec les autres.
AMY GOODMAN : Haggai Matar, je tiens à vous remercier infiniment d'être avec nous, journaliste israélienne, militante, directrice exécutive du magazine +972, ancienne objectrice de conscience, a refusé de servir dans l'armée israélienne.
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Pourquoi chercher des liens économiques avec une dictature américaine ?

Difficile de croire que le gouvernement fédéral fait des plans pour raffermir ses liens avec les États-Unis au moment où D. Trump redevient Président. Il a dit qu'il serait le dictateur d'un jour. Il risque fort de l'être plus longtemps.
Gordon Laxer, Canadian Dimensions, 27 novembre 2024
Traduction, Alexandra Cyr
Le Canada ne renforce pas ses liens économiques avec la Chine, la Russie ou la Corée du nord. Devrions-nous le faire avec un Trump à la tête des États-Unis s'il se comporte comme un dictateur ?
Son second mandat sera sans doute différent du premier. Il comprend beaucoup mieux les vulnérabilités du système. Il nomme des hommes et des femmes « soumis.es » et déclare qu'il s'en prendra à ses adversaires. La Cour suprême lui a garanti l'immunité. John Kelly, son ancien chef de cabinet a dit que la définition du terme « fasciste » peut lui être appliquée.
Même si les garde-fous américains disparaissent, le Canada tente de réveiller l'esprit de la vielle « équipe Canada » pour dire à D. Trump et son équipe ainsi qu'aux gouverneurs.es républicains.es, que la prospérité américaine dépend des liens économiques avec le Canada. Le problème est que commercer avec nous a bien moins d'impact pour eux que pour nous. La campagne électorale de D. Trump a été largement basée sur le slogan « America-first » pas sur Amérique du nord d'abord. Pourquoi le Président désigné Trump se préoccuperait-il des dommages chez-nous ? Laissons l'esprit « Team Canada » au hockey et au soccer.
Nous avons longtemps présumé que les États-Unis nous protégeraient des pressions des autocrates étrangers. Ça ne tient plus. Dans le passé, l'évaluation des dangers que présentent les dictatures était incroyablement naïve. Après avoir rencontré A. Hitler à Berlin en 1937, le Premier ministre Mackenzie King déclarait que c'était un homme de paix et un ami du Canada. Cette naïveté ne s'est effacée qu'après l'invasion de la Pologne (par l'armée allemande). Le Canada a alors déclaré la guerre à l'Allemagne.
Est-ce que l'évaluation actuelle du danger que représente un puissant autocrate au sud de la frontière est tout aussi naïve ? Pourquoi donnerions-nous à un dictateur les moyens économiques de nous pousser à mettre fin à notre démocratie ? Ne serait-il pas plus approprié de desserrer nos liens économiques avec notre voisin, de plus compter sur nous-mêmes et de développer des liens plus étroits avec d'autres démocraties ?
Quand le commerce avec votre principal client tourne au vinaigre, vous êtes dans de mauvais draps. Bien sûr qu'il faut continuer à commercer avec les États-Unis, ce sont nos principaux partenaires mais éloignons-nous de l'hyper dépendance. Chacune de ces dépendances implique un échange de puissance. Le monde des affaires reconnait le danger de devenir dépendant d'un seul client. Le prix à payer devient trop élevé si votre bien-être tient à ce seul lien commercial. Il gagne trop de pouvoir sur vous et minimise votre habileté à bâtir votre propre avenir. Mieux vaut réduire ces risques en diversifiant sa base d'affaire. Cet adage s'applique aussi aux pays.
Adhérer à l'ALÉNA a été une erreur stratégique pour le Canada. À l'époque cela pouvait sembler avantageux mais c'était mettre tous ses œufs dans le seul panier américain. Nous avons naïvement pris pour acquis que les États-Unis demeureraient une démocratie protectrice. Et nous voilà devant la question de savoir si la démocratie peut survivre et se développer ici si les États-Unis deviennent une véritable dictature.
Les droits de douane que D. Trump veut imposer vont créer un mur contre nos exportations aux États-Unis. Nous allons être obligés de nous distancier du marché américain et chercher à commercer avec d'autres pays. Cela va aussi encourager les entreprises canadiennes à vendre plus à la population d'ici. C'est une bonne chose. Vendre à l'étranger n'est pas intrinsèquement mieux que de vendre au pays.
Après le Brexit, le Royaume uni a cherché à approfondir ses liens en dehors de l'Union européenne. Réanimons nos liens dans le Commonwealth, avec le Royaume uni, l'Australie et la Nouvelle Zélande avec qui nous avons déjà des liens culturels et affectifs. Nous devrions aussi nous rapprocher des pays démocratiques européens et de l'Amérique latine. Notre partenaire dans l'ALÉNA, le Mexique est un choix qui tombe sous le sens. Sa nouvelle Présidente, Mme Claudia Scheinbaum est à la tête d'un gouvernement progressiste qui est en train de rétablir son contrôle sur son économie. C'est un modèle pour le Canada.
La pandémie nous a appris qu'il était risqué de ne compter que sur une seule chaine mondiale d'approvisionnement. Ces structures sont fragiles et peuvent être perturbées par des changements politiques. C'est ce que provoque l'élection de D. Trump. Il est temps de rééquilibrer la place du Canada dans le monde. Si nous avons perdu un ami fiable ne pouvons-nous pas en gagner d'autres ? Allons-nous prendre en charge notre propre économie pour pouvoir maintenir la démocratie dans notre pays ?
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VJI condamne la répression policière contre le mouvement de solidarité avec la Palestine

Partout au Canada et dans le monde, nous assistons à une augmentation marquée de la répression violente du mouvement de solidarité avec la Palestine. Voix juives indépendantes (VJI) condamne la criminalisation croissante de l'activisme de solidarité avec la cause palestinienne et l'utilisation d'une force excessive par la police pour intimider et harceler les militant.e.s.
Tiré du site web
2 décembre 2024 IJV Canada
Le 15 octobre 2024, le gouvernement canadien a inscrit le groupe Samidoun, également connu sous le nom de Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens, sur la liste des « entités terroristes » en vertu du code pénal, en réponse à des mois de pression exercée par des groupes de pression pro-israéliens, quelques député.e.s libéraux.ales et l'opposition conservatrice. Le 14 novembre 2024,une équipe d'intervention d'urgencede la police de Vancouver a effectué une descente au domicile de Charlotte Kates, coordinatrice internationale de cette organisation, en utilisant des grenades flash et des véhicules blindés dans un quartier résidentiel. Ces dernières actions des autorités canadiennes constituent une violation flagrante de plusieurs droits fondamentaux garantis par la Charte. Indépendamment des divergences que l'on peut avoir avec Kates et Samidoun, cette répression vise clairement à intimider l'ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine en le menaçant de criminalisation.
Nous constatons de plus en plus souvent que cette dérive autoritaire est liée aux efforts déployés au niveau local pour soutenir la cause palestinienne. En novembre 2023, des manifestant.e.s qui avaient pulvérisé de la peinture rouge lavable sur la devanture d'un magasin de livres Indigo se sont réveillés lorsque la police a fait une descente violente chez eux, jetant leurs effets personnels et faisant tomber les portes de leurs gonds. En septembre 2024, la police de Toronto a fait sortir des militant.e.s juif.ve.s d'une manifestation eta bousculé et agressé un groupe de manifestant.e.s pacifiques à l'extérieur. La même semaine,la police de Calgary a fait un usage excessif de la force contre un groupe de manifestant.e.s pacifiques lors d'un rassemblement hebdomadaire contre le génocide en cours à Gaza. À Montréal, les forces de police ont utilisé du gaz lacrymogène et ont fait un usage excessif de la force contre des manifestant.e.s, fracturant le bras d'un manifestant.e et en blessant quatre autres, qui ont dû être transportés d'urgence à l'hôpital. Le 25 novembre,la police d'Ottawa a violemment arrêté des manifestant.e.s pacifiques lors d'un rassemblement hebdomadaire de solidarité avec Gaza. Ces événements témoignent d'un recours inacceptable à la violence de la part des services de police à l'encontre des Québécois.e.s et des Canadien.ne.s qui réclament justice et paix.
Cette répression continue ne vise pas à protéger la sécurité nationale ou la sécurité publique, mais à faire taire la dissidence, à intimider les militant.e.s et à étouffer les conversations critiques et nécessaires sur la complicité du Canada dans le génocide et l'apartheid israéliens.
Le processus de désignation d'une organisation comme entité terroriste a été largement critiqué par les groupes de défense des libertés civiles etdes droits de la personne en raison de son caractère discrétionnaire qui permet aux autorités d'ajouter un groupe à la liste, du manque de transparence et du déni des garanties procédurales de base prévues par la loi, ainsi que des graves conséquences auxquelles s'exposent les groupes ajoutés à la liste à tort ou par erreur. Dans ces conditions, le public ne devrait pas être prêt à accepter la désignation du gouvernement comme un fait, ou comme une mesure qui rendra nécessairement le public plus sûr.
La récente publication du manuel canadien sur la définitionde travail de l'antisémitisme de l'IHRA menace de légitimer encore davantage ce type de violence policière excessive et de répression gouvernementale. Ce manuel est conçu pour informer les services de police, les juges, les lieux de travail, les universités et d'autres institutions canadiennes sur la manière de mettre en œuvre la définition de travail de l'antisémitisme de l'IHRA, qui confond dangereusementla critique d'Israël et l'antisémitisme. S'il est suivi, ce manuel pourrait être utilisé pour justifier des descentes de police de plus en plus militarisées, comme celles dont nous avons été témoins à Toronto et à Vancouver, en partant du principe que dénoncer le génocide israélien ou qualifier le sionisme de projet colonial est considéré comme un crime haineux.
Les attaques du Canada contre les militant.e.s s'inscrivent dans une tendance internationale croissante qui menace gravement les libertés civiles fondamentales. Aux États-Unis, desrésolutions de la Chambre des représentants ont récemment été adoptées, qui donnent au gouvernement les moyens de réduire au silence et de réprimer l'activisme en faveur de la Palestine. La situation aux États-Unis risque d'empirer si Trump poursuit une initiative connue sous le nom de Projet Esther, qui utilise les accusations d'antisémitisme pour tenter de saper et finalement de criminaliser l'activisme de solidarité pro-palestinien. Au Royaume-Uni, le domicile d'un journaliste a été perquisitionné et ses biens confisqués. La chambre basse du parlement allemand a adopté un projet de loi sur l'adoption de l'IHRA, alors que les critiques se poursuivent sur la répression violente et la censure des activités de défense de la Palestine par le gouvernement.
En qualifiant le mouvement de solidarité avec la Palestine d'antisémite ou de terroriste, les gouvernements occidentaux criminalisent de fait l'impératif moral de dénoncer l'injustice. Alors que VJI et d'autres membres de la société civile du monde entier exigent un embargo total sur les armes, des sanctions contre les responsables israéliens, la fin de la complicité internationale dans les crimes de guerre d'Israël et le respect par leurs gouvernements du droit international et de ses tribunaux, les gouvernements occidentaux ont choisi d'intensifier la répression de la dissidence.
Il ne s'agit pas seulement de défendre les droits des Palestinien.ne.s, il s'agit de défendre les libertés fondamentales qui nous protègent tous. Si nous permettons à l'État de supprimer ces droits au nom de la protection d'Israël, nous sommes tous.tes en danger. La lutte pour la libération des Palestinien.ne.s est indissociable de la lutte pour la justice sur l'île de la Tortue. Il est impératif que nous soyons solidaires des militant.e.s de la solidarité avec la Palestine et que nous résistons à la criminalisation de la dissidence par le gouvernement, sinon nous subirons tous les conséquences de vivre dans une société où la répression politique est la norme et où les gouvernements – quelle que soit leur couleur politique – déterminent quel discours politique est acceptable et lequel doit être réduit au silence.
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Une coalition demande la démission du ministre de l’Immigration Marc Miller et une enquête publique sur la répression policière

4 décembre 2024, Montréal - Une coalition de groupes locaux de solidarité avec la Palestine demande que des mesures soient prises pour contrer la répression policière croissante et les fausses accusations portées contre les manifestants pro-palestiniens.
La Coalition Police Pas Palestine (PPP) a été formée en réponse à la révélation que des membres du personnel du ministre fédéral de l'Immigration Marc Miller ont fait de fausses
accusations à la police, menant à des accusations criminelles contre des manifestant.e.s pacifiques.
La Coalition organise une conférence de presse au Palais de Justice de Montréal (10 rue St Antoine) le jeudi 5 décembre à 11h00 afin de présenter
ses trois revendications :
1. la démission immédiate du ministre de l'Immigration Marc Miller ;
2. la nomination d'un nouveau ministre de l'Immigration qui appliquera aux Palestinien.ne.s la même politique que le gouvernement canadien applique actuellement aux Ukrainiens ; et
3. la nomination d'une commission publique indépendante chargée d'enquêter sur la répression du mouvement de solidarité avec la Palestine par la police de Montréal.
Depuis le mois de mars, les manifestant.e.s ont organisé des sit-in pacifiques devant le bureau de Marc Miller. Ces sit-in ont été lancés par Samar Alkhdour, une résidente palestinienne de Montréal qui a perdu sa fille Jana à Gaza à cause de l'inaction d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Elle a commencé les sit-in pour contester les retards dans le traitement des demandes et demandeuses d'asile des Palestinien.ne.s, y compris celle de sa sœur.
En septembre, des membres du personnel du bureau de M. Miller ont fourni de fausses informations à la police contre Mme Alkhdour et deux autres manifestant.e.s. Le personnel de M. Miller a prétendu que les manifestant.e.s avaient encerclé la voiture de M. Miller, crié des obscénités et tapé sur la voiture, l'endommageant ainsi. La police a alors arrêté trois manifestant.e.s qui ont passé une nuit en prison.
Les accusations ont finalement été retirées le 29 novembre, la vidéo prouvant qu'elles étaient totalement fausses. M. Miller ne s'est pas manifesté pour rectifier les faits et a ainsi permis qu'une erreur judiciaire se poursuive pendant près de trois mois. « Un ministre fédéral a permis que des manifestant.e.s soient inculpé.e.s et jeté.e.s en prison alors qu'il savait personnellement qu'ils étaient innocent.e.s », déclare Barbara Bedont, avocate de la Coalition. « Cela ne devrait jamais se produire dans une société démocratique. »
Les fausses accusations dans cette affaire s'inscrivent dans le contexte plus large de l'incapacité du ministre de l'immigration à assumer les responsabilités du Canada à l'égard des réfugiés du génocide à Gaza. « Depuis plus d'un an, nous demandons à M. Miller de permettre aux réfugié.e.s palestinien.e.s de venir au Canada, mais il refuse de bouger », déclare Samar Alkhdour. « Nous avons besoin d'un ministre de l'immigration qui offre le même soutien aux Palestinien.ne.s qu'aux Ukrainien.ne.s, dont près d'un million ont été autorisés à venir au Canada depuis le début de l'invasion russe. »
Le groupe demande également la création d'une commission indépendante chargée d'examiner la répression policière croissante du mouvement de solidarité avec la Palestine. L'affaire qui a été rejetée le 29 novembre 2024 n'est qu'un cas parmi des dizaines d'autres où des manifestant.e.s pro-palestiniens sont faussement accusés de crimes alors que les actes de harcèlement et d'intimidation à l'encontre des manifestant.e.s pro-palestiniens sont ignorés, voire encouragés.
« Il y a une abondance de preuves que le SPVM surveille excessivement le mouvement pro-palestinien », déclare le professeur Ted Rutland de l'Université Concordia. « Nous demandons à la Ville de Montréal de mettre sur pied une commission publique indépendante qui aura la confiance de la communauté pour examiner ces violations systémiques.
Parmi les questions qui seront examinées par la Commission indépendante, il y a celle de savoir si les agent.e.s du SPVM ont été responsables ou complices des actes de vandalisme commis lors des manifestations anti-OTAN au Palais de Congrès le 22 novembre dernier. Lors de la conférence de presse, la Coalition présentera des preuves vidéo d'actes de vandalisme et de violence non provoquée commis par des agents du SPVM lors de manifestations pro-palestiniennes, ainsi que de représentations erronées de la loi.
Pour visionner les preuves vidéo, veuillez consulter le site nopp.ca.
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Les 49 fois où les États-Unis ont utilisé leur pouvoir de veto contre des résolutions de l’ONU concernant Israël

Rien que pour cette dernière année, Washington a mis son veto à quatre résolutions du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu à Gaza.
Tiré d'Agence médias Palestine.
Les États-Unis ont mis mercredi dernier leur veto face à un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu à Gaza. Cette décision marque la 49e utilisation des États-Unis de leur pouvoir de veto à l'encontre de projets de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies concernant Israël.
Le projet de résolution a été présenté par les dix membres élus du Conseil de sécurité et tous les membres, à l'exception des États-Unis, ont voté en sa faveur.
Ce veto marque plus d'un an de soutien diplomatique des États-Unis à Israël dans sa guerre contre Gaza, qui s'est poursuivie le mois dernier par l'invasion du Liban par Israël.
Toutefois, ce soutien diplomatique de Washington à Israël n'est pas nouveau et se poursuit sur une base bipartisane depuis des décennies.
Outre l'aide militaire d'un montant d'environ 3 milliards de dollars qu'ils lui accordent chaque année, les États-Unis sont également le principal allié d'Israël au sein des institutions internationales et ont souvent utilisé leur pouvoir de veto au Conseil de sécurité pour bloquer les mesures diplomatiques visant Israël en raison de leur traitement des Palestiniens.
Premier veto
Selon la Jewish Virtual Library, les États-Unis ont déjà utilisé leur pouvoir de veto 48 fois contre des projets de résolution du Conseil de sécurité concernant Israël depuis qu'ils ont commencé à l'utiliser en 1970.
La première, la résolution S/10784, exprimait une profonde inquiétude « face à la détérioration de la situation au Moyen-Orient » et visait l'agression israélienne à la frontière libanaise.
Rédigée par la Guinée, l'ancien pays de la Yougoslavie et la Somalie, les États-Unis ont été les seuls à s'opposer à la résolution. Le Panama s'est abstenu.
Plusieurs résolutions similaires ont également fait l'objet d'un veto américain au cours des années suivantes. En 1975, année où la guerre civile a éclaté au Liban, la résolution S/11898 demandait à « Israël de renoncer immédiatement à toute attaque militaire contre le Liban ». Là encore, les États-Unis ont été les seuls à voter contre.
En 1982, année qui a vu certaines des plus féroces attaques israéliennes contre le Liban, l'Espagne a présenté un projet de résolution exigeant qu'Israël « retire toutes ses forces militaires immédiatement et sans condition jusqu'aux frontières internationalement reconnues du Liban » dans un délai de six heures. Les États-Unis y ont posé leur veto.
Les États-Unis se sont opposés à des résolutions similaires en 1985, 1986 et 1988. La guerre civile libanaise a pris fin en 1990, mais Israël ne s'est pas retiré du sud du pays avant l'an 2000.
Jerusalem
La question du statut définitif de Jérusalem, dont les accords d'Oslo stipulaient qu'elle ne serait discutée qu'à la fin d'un éventuel accord de paix entre Israël et la Palestine, est depuis longtemps la cible du veto américain à l'ONU.
Le projet de résolution S/12022, présenté en 1976, appelait Israël à protéger les « Lieux saints qui sont sous son occupation ».
La résolution se déclare « profondément préoccupée par les mesures prises par les autorités israéliennes qui ont conduit à la grave situation actuelle, y compris les mesures visant à modifier le caractère physique, culturel, démographique et religieux des territoires occupés ».
Les États-Unis ont été le seul pays à voter contre le projet de texte.
En 1982, le Maroc, l'Iran, la Jordanie et l'Ouganda ont présenté un projet de résolution après qu'un soldat israélien ait tiré sur des croyants, tuant au moins deux d'entre eux, dans le complexe de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem.
Ce projet demandait à « la puissance occupante (Israël) d'observer et d'appliquer scrupuleusement les termes de la quatrième Convention de Genève et les principes du droit international concernant l'occupation militaire, et de s'abstenir de toute entrave à l'accomplissement des fonctions établies du Conseil supérieur islamique à Jérusalem ».
Se référant au complexe de la mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, le texte qualifie le site de « l'un des lieux les plus saints de l'humanité ».
Le texte a également décrit le « statut unique de Jérusalem et, en particulier, la nécessité de protéger et de préserver la dimension spirituelle et religieuse des lieux saints de la ville ».
Un autre projet de texte appelant Israël à respecter les lieux saints musulmans a fait l'objet d'un veto américain en 1986.
Palestine
En 1976, les États-Unis se sont opposés à une résolution appelant Israël à se retirer de tous les territoires palestiniens – dans ce cas, le Royaume-Uni, la Suède et l'Italie se sont abstenus.
Le projet de texte présenté par la Tunisie en 1980 soulignait les « droits inaliénables du peuple palestinien ». Les États-Unis ont voté contre et le Royaume-Uni, la France, la Norvège et le Portugal se sont abstenus.
Les résolutions condamnant les colonies israéliennes (considérées comme illégales selon le droit international), n'ont été bloquées en 1983, 1997 et 2011 qu'uniquement par les États-Unis.
En 2004 et 2006, les États-Unis ont refusé d'appeler Israël à mettre fin aux guerres contre Gaza, qui ont tué des centaines de personnes.
Le dernier combat d'Obama
Fin 2016, après l'élection de Donald Trump mais avant qu'il ne prenne ses fonctions, l'administration américaine de l'ancien président Barack Obama s'est abstenue lors d'un vote sur les colonies israéliennes.
C'était la première fois en quarante ans qu'une résolution de l'ONU condamnant Israël était adoptée.
Les États-Unis avaient pourtant utilisé leur pouvoir de veto contre un vote similaire en 2011, et c'était la seule fois que l'administration Obama avait exercé ce pourvoir lors de sa présidence.
Évoquant l'absence de progrès visible dans le processus de paix, l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Samantha Power, a déclaré : « On ne peut pas à la fois défendre l'expansion des colonies israéliennes et défendre une solution viable à deux États qui mettrait fin au conflit. Un choix s'impose entre les colonies et la séparation ».
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que cette décision était « honteuse » de la part des États-Unis.
Trump attaque l'ONU
La précédente administration Trump a inauguré une nouvelle ère de diplomatie pro-israélienne à l'ONU.
En juin 2018, les États-Unis se sont retirés du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, l'accusant d'avoir un « parti pris chronique » contre Israël.
L'administration Trump a également posé son veto à plusieurs résolutions de l'ONU concernant Israël.
Le 19 décembre 2017, les États-Unis se sont opposés à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui rejetait la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.
Plusieurs mois plus tard, en juin 2018, les États-Unis ont posé leur veto face à une mesure rédigée par le Koweït qui condamnait l'usage de la force par Israël envers les Palestiniens. Les forces israéliennes avaient tué des dizaines de manifestants non violents à Gaza lors des manifestations de la Marche du retour.
Comme dans de nombreux autres cas, les États-Unis ont été les seuls à s'opposer à la résolution.
La guerre d'Israël contre Gaza
Le 7 octobre 2023, le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens de Gaza ont lancé une attaque surprise contre le sud d'Israël, tuant environ 1,140 personnes et en prenant 240 autres en otage.
Israël a répondu en guerre totale et a lancé une violente offensive de bombardements aériens, suivie d'une invasion terrestre de Gaza. À ce jour, les forces israéliennes ont tué plus de 44,000 Palestiniens, selon le bilan officiel communiqué par le ministère palestinien de la santé.
Toutefois, d'autres estimations prudentes estiment que le nombre de morts est beaucoup plus élevé. Une étude publiée dans la revue Lancet estime que le nombre de morts pourrait dépasser les 186,000 personnes.
Depuis le début de la guerre, les membres du Conseil de sécurité ont tenté d'introduire des résolutions appelant à un cessez-le-feu et à la fin des combats à Gaza.
Cependant, ces efforts ont été bloqués à de nombreuses reprises par les États-Unis. Depuis le début de la guerre, Washington a bloqué quatre résolutions différentes appelant au cessez-le-feu.
En outre, les États-Unis ont bloqué une résolution visant à reconnaître la Palestine comme membre à part entière des Nations unies.
De nombreux dirigeants mondiaux ont dénoncé les efforts déployés par les États-Unis pour bloquer un appel au cessez-le-feu au sein de l'administration internationale, et les alliés occidentaux de Washington ont également exprimé leur regret face à la non-adoption de ces mesures.
Source : The Middle East Eye
Traduction : SP pour l'Agence Média Palestine

Le 7 novembre, 2 jours après les élections américaines

Ce texte a été lu lors du Noël festif et solidaire organisé le 1 décembre par le comité des femmes de Québec Solidaire Capitale nationale.
Le texte que je vous lis ici, je l'écris le 7 novembre, 2 jours après les élections américaines. C'est une claque dans face, un coup de massue, un cauchemar.
Comme vous toutes, je me suis réveillée le 6 novembre avec la peur au ventre. Découragée et tellement en colère aussi. Une des premières publications que j'ai vu ce matin-là sur les réseaux sociaux, c'était la publication de Léa Clermont Dion. Elle partageait les tweets que « l'influenceur » masculiniste ultra toxique Andrew Tate avait publié. En gros, il se félicitait que le patriarcat ait gagné.
Parce que le patriarcat avait déjà perdu ? Je dois avoir manqué ce mémo-là.
Ensuite il disait qu'il était temps de s'attaquer maintenant au vrai problème, puisque l'avortement est « réglé » pour lui. La prochaine étape pour Andrw Tate, c'est s'attaquer au droit de vote des femmes. Ce serait, selon lui, une aberration que nous ayons le droit de voter.
Ça vous fait peur ? Moi aussi ! J'avais envie de vomir. Puis en continuant de regarder sur les réseaux sociaux, je suis tombé sur ce texte de Marie-Ève Cotton, une autrice et psychiatre. J'avais envie de vous lire son texte :
Les femmes blanches ont voté pour Trump.
Je répète, les femmes blanches ont voté pour Trump.
Au lieu de remettre en question les valeurs patriarcales, dont il est l'égérie, elles s'y sont soumises avec l'idée qu'au moins, avec cette direction raciste et pro-riches, elles seraient considérées davantage que les femmes noires, latines, musulmanes... que les pauvres, les membres de la communauté LGBTQ+, etc.
Sous les oppresseurs, les opprimés jouent du coude pour ne pas finir derniers dans la pyramide, au lieu de s'unir pour redéfinir le pouvoir.
C'est aussi la victoire de l'insatiabilité humaine. L'illusion d'enrichissement, sous Trump, l'espoir de s'acheter plus de bébelles, d'avoir droit à son séjour annuel dans un tout-inclus, sont plus importants pour le citoyen moyen que les droits fondamentaux d'autres humains qui ne font pas partie de son cercle personnel. L'être humain est fondamentalement égocentrique.
C'est aussi un suicide sur le plan environnemental. Le choix du déni, jusqu'à la fin. Le confort des adultes avant l'avenir des enfants. C'est à ce dernier sujet que ce sera irréversible.
Son texte m'a complètement bouleversé et pour moi, il est criant de vérité.
Sous les oppresseurs, les opprimés jouent du coude pour ne pas finir derniers dans la pyramide, au lieu de s'unir pour redéfinir le pouvoir.
J'ai continué ma lecture des réseaux sociaux. Je suis ensuite tombé sur ce texte en anglais. Je vous en fait la traduction : « les hommes américains on échanger les droits des femmes de leurs pays contre le fait de pouvoir payer moins cher leur gaz ». Aussi j'ai trouvé ce texte, qui disait que « les hommes de la génération Z, en qui nous avions placé tellement d'espoir ces dernières années qu'il participerait avec nous au changement, nous ont trahi. Finalement ils ont fait comme tous leur prédécesseur et ont voté de la même façon. »
Et puis je suis finalement tombé sur une publication de Martine Delvaux.
Pleurer.
S'organiser.
Résister.
Ce fut la publication qui a eu le plus grand écho pour moi. Le hasard veut que le soir du 6 novembre nous ayons eu une rencontre entre militant de QS. J'étais un peu nerveuse, parce que je me disais que ça ne serait pas une soirée très joyeuse. Mais vous savez quoi ? Ça m'a fait un bien fou. Parce qu'on avait un endroit où ce réunir entre nous et discuter de comment on se sentait. Et ça m'a vraiment fait réfléchir.
Des moments comme nous avons au Noël Solidaire et féministe sont nécessaire et essentiel, plus que jamais. Nous ne devons pas baisser les bras. Nos droits et nos acquis n'ont jamais été autant menacé. On ne se mentira pas, dans un an c'est possible que ce soit Poilièvre qui rentre au Canada. C'est très inquiétant.
Je vais vous citer Blanche Paradis une militante féministe et membre du comité des femmes que j'admire profondément. Elle m'a dit ce soir du 6 novembre après que je lui ai cité la publication d'Andrew Tate ou il parle de nous enlever le droit le vote :
« Ils sont mieux de se lever de bonne heure s'ils pensent nous enlever nos droits. Ils vont nous trouver sur leur passage. On va se battre. Les prochaines années seront difficiles. Mais, notre job à nous, ça va être de garder le fort. »
Notre job à nous ça va être de garder le fort.
Moi c'est parole là, ils m'ont marqué. On ne se mentira pas, ce n'est pas nécessairement dans les prochaines années qu'on va faire le plus d'acquis. On est dans un solide backlash. Mais on doit s'accrocher, on doit se battre pour ne pas perdre les acquis que nous avons actuellement. Notre travail et notre implication n'ont jamais été aussi nécessaire.
C'est le temps de se mobiliser. D'avoir un mouvement féministe très fort dans la ville de Québec. C'est le temps de s'impliquer au sein d'organisation politique féministe intersectionnel provinciale (je parle de Qs ici pas de la CAQ hein) et municipale (shout out à transition Québec). Et, en attendant de devenir un pays, de s'impliquer au sein des organisations politiques féministes fédérales. Nos implications sont nécessaires, qu'elles soient en temps, et, uniquement si vous avez les moyens, en argent aussi.
Bâtissons des liens entre nous. Créons des amitiés. Des liens intergénérationnels. Des liens de sororités. Impliquons-nous dans les luttes de la communauté LGBTQIA2S+ et les luttes antiracistes. Créons des safe space. Réunissions-nous. Allons aux activités féministes de notre région. Parlons de nos lectures féministes intersectionnelles entre nous. Abonnons-nous aux pages féministes et partageons leurs contenus. Participons aux manifestations. Parlons plus fort. Dénonçons les discours haineux. NE DEMEURONS PAS SILENCIEUSE. Et surtout surtout surtout, prenons soin de nous, parce qu'il ne faut pas s'épuiser non plus si on veut pouvoir combattre.
Nous devons être uni et forte pour tenir le fort. Le temps que la tempête passe.
Pleurer.
S'organiser.
Résister.
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On a grandi dans un monde où on nous disait que le féminisme est dépassé

Voici le discours que Mélanie Pelletier, responsable du comité des femmes du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) a prononcé à la manifestation du 6 décembre contre les violences faites aux femmes dans la Capitale nationale.
Bonjour tout le monde,
On a grandi dans un monde où on nous disait que le féminisme est dépassé, où les filles peuvent faire ce qu'elles veulent, devenir ce qu'elles veulent, un monde où l'égalité est atteinte.
Et puis, il y a 35 ans, bang !, la haine, le backlash, le retour de la violence en pleine face. Polytechnique. Quatorze femmes tuées parce que femmes. Quatorze femmes assassinées parce qu'un homme avait décidé qu'elles ne deviendraient pas ce qu'elles voulaient.
Périodiquement la réalité nous rattrape. Les nouvelles nous rattrapent. Que ce soit l'augmentation de la violence « conjugale » chez les jeunes, la montée du masculinisme et maintenant des « mâles alpha », l'exploitation sexuelle des adolescentes et des jeunes adultes. Et, depuis quelques années, l'explosion des féminicides.
Des femmes tuées parce que femmes. Dans l'intimité la plupart du temps. Par leur partenaire ou leur ex. Rien d'extraordinaire. Pas de monstre. Pas de fou. Pas d'attentat. La banalité du mal. « Je vous jure, j'ai rien vu aller, c'était des voisins tranquilles, un petit couple sans histoire avec des beaux enfants ». La prise de pouvoir et de contrôle qui se rend jusqu'à sa conclusion logique et extrême : le meurtre.
Face à l'horreur, face à la récurrence de l'horreur, c'est facile de geler. De se sentir impuissantes. La prochaine victime est encore en vie. Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'on peut faire pour la garder en vie ? Qu'est-ce qu'on peut faire pour que ça arrête ?
Déjà, s'autoriser à en faire une analyse politique et en tirer des conclusions. Toutes les histoires sont particulières, tous les féminicides sont singuliers. Certes. Mais ce sont tous des cas de violence conjugale. Il y a toujours des signes avant-coureurs, après coup on se rend toujours compte qu'on aurait pu voir venir. Qu'on aurait dû voir venir.
La base ce serait de s'assurer qu'il y ait un filet de sécurité en place et que le filet soit assez solide pour que toutes les femmes qui veulent quitter une situation de violence conjugale aient les moyens de le faire.
Historiquement, tous les progrès des femmes sont directement liés à l'éducation et à l'autonomie financière. C'est pas une garantie mais c'est clair que réduire les inégalités, accroitre l'autonomie financière des femmes, ça augmente les options disponibles, ça élargi le champ des possibles et ça mine les dynamiques d'isolement et de prise de contrôle et de pouvoir. Alors, oui, il faut continuer le combat pour l'égalité.
Confrontés aux dénonciations et aux revendications féministes face aux agressions sexuelles, face à la violence conjugale, face aux féminicides certains disent : « Pas tous les hommes ». Ok, d'accord, je veux bien, mais on va se le dire, peut être pas tous les hommes mais tous des hommes quand même.
Qu'est-ce que nos alliés masculins peuvent faire ? Le but ce n'est pas de culpabiliser tous les gars mais que peuvent-ils faire face au sexisme et à la misogynie systémique ? Déjà dénoncer, casser la maison des hommes, casser la solidarité masculine. Refuser de rester silencieux, refuser de regarder ailleurs quand il y a des jokes de vieux mononcles. Éduquer et s'éduquer sur le sexisme, le patriarcat, la masculinité toxique. Briser le cercle de reproduction sociale. Intervenir au quotidien face aux situations qui n'ont pas d'allure. Se positionner en allié. Soutenir les luttes féministes aussi, participer aux luttes pour l'égalité et la justice sociale.
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Journée de commémoration et d’actions contre les violences faites aux femmes

Presse toi à gauche publie le communiqué de presse émis suite à la manif du 6 décembre à Québec. Suit un texte lu durant la manif exposant la situation des femmes handicapées.
Québec, le 6 décembre 2024- Aujourd'hui, le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une marche et un rassemblement devant l'Assemblée nationale dans le cadre de la Journée de commémoration et d'actions contre les violences faites aux femmes.
Soulignant les 35 ans de la tuerie de Polytechnique et la recrudescence du phénomène des violences envers les femmes, le RGF a interpellé le gouvernement pour adopter un plan d'action urgent pour contrer les féminicides et mettre fin au phénomène des violences.

Force est de constater que les violences n'ont pas diminué durant la dernière année totalisant à ce jour 25 féminicides en 2024, alors que nous étions à 10 à la même date l'an dernier. "La violence à l'encontre des femmes, en particulier celles issues de groupes marginalisés, tels que les femmes en situation de handicap ou les femmes autochtones, est un fléau omniprésent qui se nourrit de multiples formes d'oppression, incluant le racisme, le sexisme, la xénophobie et la violence structurelle. Cette violence ne se contente pas de violer les droits fondamentaux des femmes, elle constitue également un obstacle majeur à la pleine réalisation de l'égalité, de la justice sociale et de l'inclusion, empêchant ainsi l'épanouissement d'une société véritablement égalitaire pour toutes les femmes." souligne Julie Montreuil, co-directrice du Carrefour familial des personnes handicapées.
Violence conjugale et crise du logement
La situation actuelle de la crise du logement donne du fil à retordre aux femmes qui essaient de sortir d'une situation de violence. La complexité à se trouver un logement social ou abordable et le manque de places en maison d'hébergement peut décourager et mettre plus à risque des femmes qui vivent des violences. « Même si le gouvernement connaît les solutions : créer de nouvelles places en maisons d'hébergement et en maison de deuxième étape, offrir du logement social, il tarde à les mettre en œuvre sous prétexte de rigueur budgétaire ! Combien vaut la sécurité des femmes aux yeux du gouvernement ? » interroge Nancy Beauseigle, co-coordonnatrice au RGF-CN.
De la violence genrée
Malgré toutes les luttes menées depuis des décennies au Québec, les violences et les féminicides continuent, démontrant que les racines du patriarcat sont encore bien ancrées dans notre société et trouvent de multiples façons d'encourager et perpétuer des rapports de pouvoir et de domination sur les femmes. La montée des discours de droite et d'extrême droite, la popularité d'influenceurs masculinistes auprès de jeunes hommes est très inquiétante pour le présent et l'avenir.
Pour combattre le fléau des violences envers les femmes, le gouvernement doit prendre ses responsabilités de façon urgente afin de mieux protéger les victimes et combattre toutes les formes de violences envers les femmes. C'est aussi par la prévention et la sensibilisation que nous arriverons à changer ce système !

Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille à la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, à l'égalité des femmes entre elles et à l'amélioration des conditions de vie.
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Violence faite aux femmes : Un combat urgent et collectif
Les féminicides, ces tragédies qui frappent de manière brutale et absurde, ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Cette année, 25 féminicides sont comptabilisés au Québec, mais le drame est bien plus vaste et profond. Selon un rapport de l'ONU, une femme meurt toutes les 10 minutes dans le monde, tuée par son conjoint. Ce chiffre est insupportable, mais il ne représente que le début du cauchemar.
Il est grand temps de parler de ce qui se cache sous l'eau, des multiples formes de violence que subissent les femmes dans leur quotidien. Au Canada, ce sont 200 000 commotions cérébrales liées à la violence conjugale qui sont recensées chaque année. Et ce n'est pas tout : les traumatismes, les handicaps physiques et les problèmes de santé mentale, les séquelles invisibles laissées par des années de violence, pèsent lourdement sur les victimes et, par extension, sur toute la société. Cette violence a un coût humain inestimable, mais aussi un coût financier colossale, qui touche la société dans son ensemble : frais de la sécurité publique, frais judiciaires, les frais de santé, les frais d'incarcération, les frais de réadaptation, tous les programmes de soutien aux victimes…
Il est crucial, et urgent, que les hommes prennent conscience de l'ampleur de leur violence. Car ce ne sont pas seulement les femmes qui en paient le prix. C'est l'ensemble de notre société qui en assume les conséquences. La violence ne se manifeste pas par hasard. Elle est nourrie et cultivée par un système qui lui permet de prospérer. C'est pourquoi les mesures pour y mettre fin doivent être multiples, globales et résolues. Mais au lieu de voir des progrès, nous perdons du terrain.
Les statistiques nous le montrent : l'âge des victimes de féminicides augmente, et de plus en plus de femmes âgées, souvent considérées comme "moins concernées", sont touchées. Une tendance lourde s'installe, et ces femmes, souvent plus vulnérables, payent un prix encore plus élevé.
Les femmes en situation de handicap, les femmes autochtones, les aînées et les femmes issues de l'immigration sont les plus laissées pour compte. Quand l'État accorde des fonds pour des maisons d'hébergement et des organismes de soutien, c'est un pas dans la bonne direction. Mais lorsque des programmes essentiels sont suspendus ou supprimés, comme le Programme d'adaptation du domicile ou les formations de francisation, ce sont ces mêmes femmes qui se retrouvent encore et toujours vulnérabilisées, isolées, impuissantes. La stigmatisation sociale et le rejet de certaines catégories de femmes, comme les immigrantes, rendent encore plus difficile le départ d'un environnement violent. Trouver un logement, s'intégrer, sortir de l'emprise d'un conjoint violent deviennent des luttes quasi impossibles.
Le logement, c'est un autre enjeu majeur. Les personnes handicapées, par exemple, subissent depuis des décennies la pénurie de logements accessibles et adaptés. Ce n'est pas un phénomène nouveau, mais aujourd'hui, dans la crise actuelle, il atteint des sommets. Et pourtant, des solutions simples existent. Le problème n'est pas un manque de solutions, mais un manque de volonté politique et d'engagement. Les femmes victimes de violence, en particulier celles qui sont handicapées ou vulnérables, n'ont souvent pas d'alternatives viables. Elles sont piégées, condamnées à rester là où elles se trouvent, avec leurs blessures et leur souffrance.
Il ne suffit pas de demander un plan pour contrer la violence au Québec. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un engagement à préserver et à renforcer notre filet social. Chaque jour qui passe, nous assistons à son effritement, à sa disparition progressive. Le phénomène de discrimination systémique est une réalité qui touche de plein fouet les femmes, et particulièrement celles en situation de handicap, qui vivent un double poids : celui de la violence et celui de l'exclusion sociale.
Si nous voulons vraiment que la violence cesse, que les féminicides s'arrêtent et que les femmes arrêtent de mourir des mains de leur conjoint, il est impératif que nous prenions toutes les mesures nécessaires, en renforçant les programmes sociaux au lieu de les sabrer. Chaque femme a droit à la sécurité, à l'épanouissement et à la dignité. L'heure est grave, et il est urgent de réagir. Nous ne pouvons plus attendre.
Julie Montreuil
Directrice services cliniques
Carrefour familial des personnes handicapées,
Responsable du Volet violence conjugale, sexuelle et structurelle
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Pour la paix, pour Gaza, pour notre humanité

On doit se réapproprier notre force collective. En tant que citoyens et citoyennes, nous avons la responsabilité d'agir et de s'engager pour mettre fin aux guerres et à ce génocide. On ne peut laisser le monde entre les mains des forces destructrices de la guerre.
Martine Eloy et Suzanne-G. Chartrand, Collectif échec à la guerre
Chaque année, le Collectif Échec à la guerre profite du Jour du Souvenir pour rappeler que les guerres ne font pas que des victimes parmi les militaires. Elles tuent en plus grand nombre des civils - hommes, femmes et enfants – et détruisent la vie de ceux et celles qui y survivent. Lorsqu'on parle de guerre, on parle de morts, mais la destruction s'étend bien au-delà. Le coquelicot blanc est le symbole d'un mouvement lancé par des femmes britanniques en 1933 après la Grande guerre qui a fait 20 millions de morts. Pourquoi nos leaders politiques refusent-ils de le porter, alors qu'un génocide se déroule au vu et au su de tous et toutes ?
Guerres, génocide et destruction de l'environnement
Cette année, la campagne annuelle du coquelicot blanc s'est déroulée sous le thème Pour la paix, pour Gaza, pour notre humanité. Selon Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens occupés, plus de 42 000 personnes sont mortes et 96 000 personnes ont été blessées en date du 1er octobre et ces chiffres sont sous-estimés compte tenu du nombre de personnes enfouies sous les décombres. En mai, on estimait à 10 000 le nombre de personnes sous les décombres, dont 4 000 enfants.
Environ 22 500 Palestinien-ne-s sont blessés à vie. Mais en plus des morts, il y a les personnes déplacées très loin, dans des conditions parfois atroces. L'offensive d'Israël au Liban a entrainé le déplacement de 1,4 million de personnes depuis la fin du mois de septembre. À Gaza, des personnes sont emportées par une famine délibérément provoquée et utilisée comme arme de guerre. Sans compter les personnes qui meurent par faute d'accès à des médicaments ou à une intervention médicale urgente.
Et, c'est sans parler des dommages sévères et parfois irréversibles à l'environnement, dont la pollution des sources d'eau potable et des sols agricoles par des produits toxiques et des débris militaires. Selon la juriste F. Albanese, près de 40 millions de tonnes de débris, dont des munitions non explosées et des restes humains, contaminent actuellement l'écosystème.
À noter que les guerres, les entraînements militaires et le fonctionnement des armées qui sont d'importantes sources de production de gaz à effet de serre (GES), ne sont pas comptabilisée dans les seuils de GES. Et n'oublions pas qu'il y a d'autres guerres, qui perdurent depuis des années, notamment en Ukraine, au Yémen, au Ghana, au Soudan et au Myanmar. Le cout humain, matériel et environnemental des guerres est énorme.
Des centaines de résolutions de l'ONU violées
Alors, comment se fait-il que les pays occidentaux n'aient pas pris de positions fermes pour arrêter le génocide en cours ? Des centaines de résolutions de l'ONU ont été violées par Israël, sans que les pays membres des Nations Unies n'interviennent pour les faire respecter. Y aurait-il par hasard des intérêts cachés en jeu ?
La réaction des États occidentaux au génocide et aux multiples crimes contre l'humanité se limite actuellement à des regrets prononcés du bout des lèvres… Ils n'adoptent pratiquement aucune mesure sérieuse et maintiennent leur relations économiques, politiques et stratégiques avec Israël… Ils se présentent comme des États de droit, mais continuent d'envoyer du matériel militaire et des milliards à un pays qui procède à un génocide. En effet, nous assistons à la délégitimation des Nations Unies et du droit international.
Combien de fois, tiraillée par un mélange d'indignation, de colère et de peine, avons-nous fermé la radio, la télé, nos écrans ? Se peut-il qu'à force d'être exposés à de telles atrocités, la violence finisse par s'installer comme la normalité et l'indignation fasse place au sentiment d'impuissance ?
Francesca Albanese critique le gouvernement du Canada, non seulement pour son silence, mais pour sa complicité avec le génocide en cours en Palestine. Le Canada a le devoir « légal » de respecter le droit international et le devoir moral de reconnaitre le « génocide colonial » du peuple palestinien, nous rappelle-t-elle. Toutefois, malgré les promesses de la ministre Joly, le Canada réitère sa fidélité envers son « ami » et continue d'exporter du matériel militaire à destination d'Israël.
Dans le contexte actuel de la guerre génocidaire en Palestine, on ne peut, on ne doit garder le silence. On a la responsabilité d'agir. Nous devons exiger que le Canada rompe ses relations économiques avec Israël et qu'il arrête l'exportation d'armes. En somme, nous devons exiger que le Canada respecte le droit international. Un point c'est tout !
On doit se réapproprier notre force collective. En tant que citoyens et citoyennes, nous avons la responsabilité d'agir et de s'engager pour mettre fin aux guerres et à ce génocide. On ne peut laisser le monde entre les mains des forces destructrices de la guerre.
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Adoption du projet de loi sur les mines : Trop peu d’avancées, les principales demandes de la population ont été balayées

Alors que l'Assemblée nationale s'apprête à voter sur l'adoption du Projet de loi modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions (PL63), la Coalition Québec meilleure mine intervient pour souligner que cette réforme, en dépit de certaines avancées notables, ne répond pas aux attentes de la société civile. Des pans entiers du chantier de révision des lois minières ont carrément été écartés dès le dépôt du projet de loi sans jamais y être inclus par la suite et d'autres ont souffert de plusieurs amendements qui, au final, limitent la capacité du Québec à intervenir pour réduire les tensions occasionnées par la multiplication des projets miniers à travers la province. La Coalition QMM déplore l'approche du gouvernement de faire fi d'un important jugement récent de la Cour supérieure qui a souligné de graves lacunes dans le régime minier du Québec en matière de respect des peuples autochtones.
Notre travail tout au long des consultations nationales de 2023 et des travaux parlementaires depuis mai 2024 nous mène à conclure que l'exclusion des questions relatives à la fin de la préséance des droits miniers et de l'autorégulation de l'industrie, à la protection de l'eau et au retrait efficace des claims miniers nocifs, notamment, a été sciemment décidée par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts et son équipe. Les attentes étaient à la hauteur des problèmes : immenses. Le résultat est à la hauteur du gouvernement actuel en matière environnementale : faible.
En attendant une équipe gouvernementale qui aura le courage d'imposer des normes minières dignes des enjeux de notre époque, l'industrie minière continuera hélas de prospérer sur la vaste majorité du territoire québécois au détriment de l'environnement, des droits des peuples autochtones et des communautés locales et de la sobriété minérale.
Priorités écartées
Le projet de loi sur les mines ne répond pas à la grande majorité des conclusions du rapport des consultations du Ministère des Ressources naturelles et des Forêts publié en octobre 2023.
Comme nous l'avons souligné dans notre mémoire présenté en commission parlementaire cet automne, le projet de loi initialement déposé en mai dernier répondait à moins de 10% des recommandations de la Coalition QMM. Sachant que trop peu d'occasions de réformer le régime minier se présentent, nous avons néanmoins adopté la position d'être favorable à l'étude du projet de loi, à condition qu'y soient ajoutées nos six priorités.
Nous avons donc soumis aux partis représentés à l'Assemblée nationale le mois dernier des dizaines de propositions d'amendements pour corriger le tir. Or, le rapport de la Commission parlementaire indique que la plupart des amendements proposés par les partis d'opposition ont été balayés par l'équipe de la ministre et que peu de gains substantiels ont été réalisés pour l'environnement et les droits des populations directement touchées par les minières.
Au final, les priorités de la Coalition QMM sont absentes du projet de loi sur le point d'être adopté aujourd'hui. Les revoici :
1- Consentement des populations avant l'émission des droits miniers
2- La fin de la préséance des droits miniers sur la protection de l'eau, de l'environnement, des aires à protéger et des populations
3- Un mécanisme efficace de retrait des claims miniers incompatibles avec les autres usages du territoire
4- Une obligation légale de restaurer les mines abandonnées d'ici 10 ans
5- La fin de l'autorégulation du secteur minier
6- L'obligation de retourner les déchets miniers dans les fosses et autres excavations
Aucune réponse appropriée au jugement de la Cour supérieure au sujet des droits des Autochtones
L'étude détaillée du PL63 a été marquée par le jugement de la Cour supérieure du Québec dans l'affaire menée par la Première Nation Mitchikanibikok Inik, rendu le 18 octobre. La Cour a conclu que le gouvernement du Québec porte atteinte aux droits constitutionnels et inhérents de la Première Nation en ne la consultant pas avant d'émettre des claims miniers aux compagnies d'exploration minière. Nous avons formellement demandé à la ministre de prendre acte de cette décision des tribunaux et d'amender son projet de loi en conséquence. Ce qui n'a pas été fait, en dépit des nombreuses tentatives en ce sens de la part de l'opposition.
Quelques avancées ou mesures intéressantes notables
La ministre a concentré son attention sur la soustraction des terres privées à l'activité minière, ce que nous interprétons comme une avancée là où les mesures s'appliqueront – ce qui n'est ni partout ni maintenant. Nous réitérons cependant que cette approche n'aura qu'un effet limité sur les préoccupations, tensions et conflits générés par l'industrie minière avec les populations locales puisque 92% du territoire de la province se trouve en terres publiques, là où se concentrent l'essentiel des activités minières.
Nous soulignons également l'assujettissement de tous les nouveaux projets d'exploitation minière à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement menant au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), mais déplorons que cette mesure ne s'applique pas à tous les projets d'agrandissement des mines en opération, malgré nos demandes répétées en ce sens. Les mesures pour exiger la réparation des « préjudices » à l'environnement ont aussi retenu notre attention, même si leurs définition et application restent à évaluer concrètement.
La suite
Pour l'heure et désormais, il importe de garder en tête que cette révision de la Loi sur les mines ne répond pas aux attentes de la société civile et que le gros du travail reste entier pour que le Québec ait meilleure mine.
Citations
« Il y a trop peu dans la version finale du projet de loi sur les mines pour qu'il soit qualifié de gain. Oui, il faut saluer que l'industrie recule en terres privées, mais les conflits sont largement provoqués par l'industrie sur les territoires des peuples autochtones en terres publiques. Aujourd'hui, l'environnement et particulièrement l'eau douce sont les grands oubliés de cet exercice de révision bureaucratique », Rodrigue Turgeon, avocat, co-porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine et coresponsable de MiningWatch Canada.
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Manifestation sur le PL69

Suite à la manif du 8 décembre contre le projet de loi P69, Presse toi à gauche publie deux txte : un du Front commun pour la transition énergétique et un autre de Germain Dallaire.
De Front commun pour la transition énergétique
Rassemblement à Montréal
PL-69 : BLOQUONS LA PRIVATISATION DE L'ÉLECTRICITÉ !
TIOHTIÁ:KE, MONTRÉAL, le 9 décembre 2024 – Hier, devant les bureaux d'Hydro-Québec, des organisations communautaires, environnementales et syndicales et des groupes citoyens ont dénoncé les dérives du projet de loi no 69 (PL-69) assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques au Québec et demandent un vrai débat public sur l'énergie.
Les inquiétudes sont nombreuses. Avec le PL-69, la CAQ attaque un service indispensable. « Si on permet au privé de produire de l'électricité, on transforme un service public essentiel en industrie soumise aux fluctuations du marché. L'électricité coûtera plus cher à produire, l'impact sur les factures sera majeur », signale Pierre-Guy Sylvestre, économiste au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Au Québec, un ménage sur sept n'arrive pas à payer sa facture d'électricité ou y parvient au détriment d'autres besoins de base. Le coût élevé de l'énergie est d'ailleurs une des causes principales de la précarité énergétique. « Si le PL-69 est adopté tel quel, cette situation inacceptable va s'aggraver », dénonce Émilie Laurin-Dansereau de l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) du Nord de Montréal.
De plus, le projet de loi ne contient aucune mesure claire pour assurer la décarbonation. « Le PL-69 favorise plutôt le développement industriel et fait reposer le coût des nouvelles infrastructures énergétiques nécessaires à ce développement sur les tarifs d'électricité, ce qui constitue une injustice à la fois sociale et environnementale », appuie Mélanie Busby du Front commun pour la transition énergétique.
« Dans le contexte où les crises climatiques s'accumulent et nous mettent en danger, notre électricité publique, on ne doit surtout pas s'en priver ! » ajoute Jacques Benoit de GroupMobilisation.
« De plus, ce projet de loi trahit l'héritage des années 60 où la nationalisation de l'électricité a permis de faire de cette ressource un bien commun et non la propriété et l'usage de quelques-uns ! » ajoute Bruno Detuncq du groupe Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville.
« Il est très attrayant pour les entreprises privées de reprendre cette belle poule aux œufs d'or qu'est la production de l'électricité », déclare Claude Vaillancourt, président d'Attac Québec (Action citoyenne pour la justice fiscale, sociale et écologique). « Le cas documenté de la compagnie Brookfield démontre la possibilité d'acquérir des infrastructures publiques de production d'électricité tout en étant la championne canadienne de l'évitement fiscal. Le gouvernement du Québec voudrait-il être le complice d'une pareille entourloupette : prendre le bien public et cacher les profits qui en résulteront dans les paradis fiscaux ? ».
Cette mobilisation de l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) du Nord de Montréal, GroupMobilisation (Gmob), Attac Québec, le Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ), Mobilisation Environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC) ainsi que le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) s'inscrit dans un appel à l'action plus large pour revoir en profondeur le PL-69. Dimanche après-midi, sept régions du Québec (Montréal, Bécancour, Shawinigan, Saint-Hyacinthe, Québec, Chicoutimi, Coaticook) étaient en action pour presser le gouvernement à faire passer les besoins de la population avant les intérêts des grandes entreprises.
* Le Front commun pour la transition énergétique soutient ses membres et allié·es qui ont organisé le rassemblement. Les affirmations de ce communiqué n'engagent cependant pas l'ensemble des membres du Front commun pour la transition énergétique.
***********
Manifs contre le PL 69 La mobilisation est partie !
Germain Dallaire
Dimanche le 8 décembre se tenaient simultanément dans sept villes du Québec des manifestations pour bloquer le projet de loi 69 qui ouvre toute grande la porte à une accélération de la privatisation de la production d'électricité.
Globalement, malgré une température aux allures de tempête à certains endroits, l'ensemble de ces manifestations a regroupé 3 à 400 personnes. Les milieux syndicaux, politiques, écologistes et communautaires étaient présents. Des représentants du SCFP étaient présents partout, des militant(e)s de Climat Québec ainsi qu'une multitude de groupes environnementaux, citoyens et groupes communautaires tels que l'ACEF du Nord, ATTAC-Québec, Mouvement Onésime Tremblay, Association des retraités syndiqués de Rio Tinto, conseil régional de la FTQ Sag-lac, Toujours Maitres chez nous, PCENY, Regroupement Citoyens Éolien Monnoir, CCCPEM, CMVE, REVEQ, Vent d'élus. Au Saguenay, la CSN était présente. À St-Hyacinthe, QS y était. J'en oublie sûrement et m'en excuse à l'avance.
Cela a donné lieu à une grande diversité d'interventions. À Shawinigan, prenant prétexte de la prise de position de Legault à l'effet d'interdire de prier dans les lieux publics, les manifestant(e)s ont psalmodié des psaumes contre la privatisation de l'électricité. À Montréal, une chorale d'une dizaine de personnes ont entonné des chansons anti-privatisation tout près du buste de René Lévesque. Au Saguenay lac St-jean, un micro libre a permis à des gens de manifester leur opposition. À Coaticook, une trentaine de personnes ont déambulé dans un parc en scandant des slogans.
La couverture de presse a été variable. Au Saguenay, Radio-Canada a rapporté l'évènement, à Montréal CTV était présent, à St-Hyacinthe c'était Tout-tv, à Shawinigan et Bécancour La Tribune a fait un bon reportage mais le meilleur est venu de Radio Canada à Québec. La cheffe de Climat Québec Martine Ouellet y a bien expliqué en quoi le PL 69 favorisait la privatisation, le dirigeant du SCFP Patrick Goultney est intervenu ainsi que le député péquiste Pascal Paradis qui a appelé au retrait du projet de loi.
Sans aucun doute, le principal acquis de ces manifestations est la grande variété des groupes qui se sont activement impliqués autant dans l'organisation que le déroulement des manifs. Cela permet d'être optimiste pour une reprise des actions après le temps des fêtes. C'est un premier coup de semonce mais sûrement pas le dernier.
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Vers une nouvelle zone industrielle à Québec ?

De vastes milieux naturels, situés au sud de l'aéroport, sont menacés par un développement industriel à Québec. Si une telle décision était prise, elle nuirait à notre résilience face à la crise climatique et contribuerait à la détérioration de notre environnement.
Si des promesses sont faites de conserver un pourcentage appréciable des milieux naturels du secteur, il n'en reste pas moins qu'une bonne proportion de ces milieux, avec les êtres qui y vivent, seront détruits de manière irrémédiable. La ville considère en effet qu'il existerait des milieux naturels « d'intérêt », les seuls dignes d'être conservés, ce qui justifie le mythe de la conciliation des usages.
Ajoutons à cela que les routes traversant les 3 cours d'eau et la construction d'immeubles, appauvriront peu à peu les espaces naturels résiduels puisque tous ces milieux sont interconnectés. Et les quelques arbres plantés, dont certains mourront d'ailleurs prématurément, ne seront pas en mesure d'exercer immédiatement les mêmes fonctions que les arbres matures : filtration et rafraîchissement de l'air, régulation des inondations, espaces de vie pour de nombreuses espèces.
Des surfaces humides, qui s'étendent de Jean-Gauvin jusqu'à la route de l'aéroport, captent le carbone, retiennent les eaux de dévaler la pente en direction de W.-Hamel et préviennent les inondations. Des solutions techniques sont souvent présentées pour remplacer certains de ces services écosystémiques que nous rend la nature. Ces ouvrages, construits à grands frais, ne ressusciteront pas ces milieux de vie uniques en ville.
Nous estimons que le peu de milieux naturels, situés dans le périmètre urbain de la ville, justifie leur préservation intégrale. En effet, les boisés de 0,5 hectare ou plus sont présents sur seulement 14 % de la surface de ce périmètre alors que les milieux humides, boisés ou non, en représentent un peu plus de 2%.
Par ailleurs, la pollution de l'air cause 300 décès prématurés par an à Québec, selon Santé Canada, et c'est sans compter l'aggravation des maladies respiratoires, cardiaques ou vasculaires. Dans le secteur sud de l'aéroport, il arrive aussi que la pollution dépasse les normes acceptables pour les humains. L'augmentation du camionnage et un air devenu plus toxique du seul fait de l'augmentation de la température générée par la création d'îlots de chaleur ajouteront également à la pollution. En été, la température peut atteindre 12°C de plus sur des surfaces asphaltées en comparaison aux surfaces végétalisées. Précisons que la station du ministère de l'Environnement, située à l'école Primevères, n'est pas en mesure d'enregistrer la plupart des polluants générés par l'aéroport et par le trafic sur les grandes voies de circulation qui encerclent le secteur résidentiel. Si elle les enregistrait, on assisterait probablement à d'autres dépassements de normes.
En outre, si le sud de l'aéroport est développé, d'anciennes terres agricoles, dont la fertilité a été élaborée par des siècles de labeur de la nature, perdront cette capacité de nourrir à nouveau le Québec. Elles pourraient pourtant contribuer à notre sécurité alimentaire, mise à mal par les changements climatiques, qui entraîneront plus d'incendies et d'inondations ayant comme conséquence de couper des voies de circulation pour acheminer la nourriture en direction de notre ville.
Puisque la ville a converti un terrain de soccer naturel en terrain synthétique au coût de 5,3 millions de dollars, elle aurait certainement eu les moyens d'acquérir un terrain d'un km2, de l'éventuelle zone industrielle, acheté par un promoteur deux ans auparavant à coût similaire. Cela amène à nous interroger sur les « besoins » à prioriser : les intérêts à court terme de différents investisseurs ou un environnement sain pour tous les enfants ?
Le maintien de la nature peut pourtant nous assurer un équilibre écologique, même en ville, et il est justement nécessaire de la préserver, en ville, pour garantir un équilibre écologique global. Que préférons-nous pour contrôler les populations de rongeurs : laisser les grands oiseaux faire leur travail parce que nous aurons protégé leur habitat ou appliquer des poisons de manière généralisée ?
Les immeubles vides et les vastes stationnements inutilisés forment déjà de tristes cicatrices dans nos paysages de plus en plus bétonnés et privés d'arbres matures. Que souhaitons-nous collectivement pour nos enfants : encore plus de béton ou une véritable cohabitation avec la nature ?
Anne-Frédérique Gosselin et Cédric Kessler, pour les Amis du boisé de l'aéroport
Christine Penner, Mère au front pour Pascal et David
Isabelle Goarin, Mère au front pour mon enfant (étudiant en technique du milieu naturel)
Josée Roy, Mère au front pour Émilie
Marie-Hélène Joannette-Cartier, Mère au front pour Céleste
Hélène Landry, Mère au front pour le vivant et les enfants
Joances Beaudet, Mère au front pour Pierre-Olivier
Catherine Berthod, Mère au front pour Aurore, Loic et Clément.
Marie-Hélène Felt, Mère au front pour Jeanne et Élie
Mathieu Benoit, Père au front pour Frédérique et Raphaëlle
Nathalie Goulet, Mère au front pour Gaspard, Gustave, Joséphine, Mathias et Leonie
ainsi que pour mes deux petits fils : Grégoire et Théodore
Elsa Moreau, Mère au front pour Ophélie et Héloïse
Marie-Eve Brassard, Mère au front pour Agathe et Lily
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Cassons les ailes de QSL !

Le maire Marchand nous accuse de vouloir « casser les ailes » du projet de terminal de conteneurs de QSL au port de Québec. Il a bien raison, ce projet doit être ARRÊTÉ avant qu'il ne prenne son envol et qu'il soit trop tard !
Le maire de Québec prétend qu'il n'a pas assez d'informations pour s'opposer au projet. Or, tel que révélé par Radio-Canada, ces informations existent et ont été transmises au gouvernement du Canada, mais QSL refuse de les dévoiler publiquement.
Tout indique que le projet de QSL sera dévastateur pour la qualité de l'air et pour la santé humaine. On ne peut pas souhaiter réduire la pollution de l'air et être en faveur d'un terminal de conteneurs à la Baie de Beauport, c'est l'un ou l'autre, il faut choisir son camp.
Appel à l'action : envoi massif de courriels
Pour faire pression sur le Maire et son équipe, nous vous invitons à écrire dès maintenant à Bruno Marchand, ainsi qu'à Marie-Josée Asselin, responsable de l'environnement au comité exécutif.
Montrons-leur que nous sommes nombreux et nombreuses à être en désaccord !
Cassons les ailes de QSL !
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M. Marchand, j'ai de grandes inquiétudes quant aux impacts désastreux qu'occasionnerait un terminal de conteneurs à la Baie de Beauport.
Nous avons toutes les informations nécessaires pour se rendre à l'évidence que le projet de l'entreprise QSL qui prévoit transfrontalier 250 000 conteneurs par année aurait pour conséquence de faire transiter à travers les quartiers limitrophes au port de Québec plusieurs centaines de camions de plus par jour. Or, la Direction de la santé publique a déclaré que l'air de Limoilou-Basse-ville était déjà saturé en contaminants atmosphériques, que les risques pour la santé des personnes vulnérables étaient élevés et qu'il fallait réduire cette pollution, pas en ajouter.
Au nom de l'amélioration de la qualité de l'air et de la préservation de la santé de la population, je vous demande de retirer immédiatement votre appui au projet de terminal de conteneurs à la Baie de Beauport, avant qu'il ne prenne son envol et qu'il ne soit trop tard.
Sincèrement,
Table citoyenne Littoral Est
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Le grand retour de l’austérité

La CAQ a accédé au pouvoir en 2018 en misant sur les ratés de l'austérité imposée par le PLQ de Philippe Couillard. On peut comprendre que le gouvernement tente aujourd'hui par tous les moyens de nier les lourdes conséquences de ses choix politiques…
Tiré de Le point syndical. Illustration : Alain Pilon
« Il faut s'en tenir aux dépenses vraiment nécessaires » en procédant à des « analyses chirurgicales ». « Il n'y a aucune commande de réduction budgétaire », juste des « gestionnaires qui se sont aperçus qu'ils étaient en dépassement de budget. » Tel est le discours tenu tout l'été par les ministres de la CAQ, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, en tête.
Le dernier budget, déposé il y a six mois à peine, prévoyait tout un chapitre sur « l'optimisation de l'action de l'État et l'examen des dépenses gouvernementales » assorti de prévisions couvrant à peine l'augmentation des besoins. Déjà, la CSN notait que ce budget mettrait à mal les services publics, le gouvernement ayant choisi de se priver de plus de 2 milliards $ l'année précédente en offrant des baisses d'impôt qui ont surtout profité aux mieux nantis.
Or, loin des tapis feutrés de l'Assemblée nationale et des salles de presse, les conséquences de l'austérité frappent déjà. Depuis la fin de l'été, on découvre chaque jour une nouvelle coupe ou une nouvelle politique de restrictions dans nos services publics.
Le 24 octobre, Sonia LeBel a annoncé un gel de recrutement dans les ministères et dans plusieurs sociétés d'État, dont les services correctionnels et les organismes gouvernementaux. Dans les réseaux publics de la santé et des services sociaux, de l'éducation et de l'enseignement supérieur, cette politique vise le personnel administratif.
Dans les écoles primaires et secondaires, 400 millions $ ont été retranchés cette année du budget d'entretien, et ce, dans un contexte où de nombreux établissements nécessitent des travaux importants. Les programmes de francisation ont aussi subi le couperet gouvernemental, certains centres n'acceptant plus d'inscriptions cet automne.
Dans les cégeps, nombre de projets de rénovation et d'agrandissement ont été mis en suspens. La situation est si alarmante que les présidentes et les présidents des conseils d'administration des cégeps ont publié une lettre ouverte conjointe le 19 novembre pour exprimer leur inquiétude sur la mission même des cégeps, qui est en péril.
En novembre, la nouvelle PDG de Santé Québec tenait une tournée médiatique pour expliquer la toute première mission que lui a confiée le gouvernement : couper plus de 1,5 milliard $ cette année !
En Abitibi-Témiscamingue, le chat était sorti du sac en septembre lors du conseil d'administration du CISSS. La réunion aurait dû se dérouler à huis clos, mais des journalistes ont pu y assister par erreur. Les coupes à venir ont été évoquées ainsi que la possible révision des services dans la région. Le déficit atteindrait 110 millions $. Officiellement, les gestionnaires se veulent rassurants : les soins et les services à la population seront préservés…
Le président du Conseil central de l'Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec–CSN, Félix-Antoine Lafleur, en doute. « La population active de la région, c'est environ 100 000 personnes. Ça fait 1000 $ par personne de déficit. Comment croire qu'il n'y aura pas d'impact ? »
Parmi les pistes de solution proposées par le syndicat, notons la fin du recours aux agences privées de placement de personnel. Le CISSS a payé 145 millions $ à ces agences l'an dernier, soit 27 % de plus que l'année précédente. C'est plus que le déficit au complet !
Recruter, dans le public
Les syndiqué-es du réseau public demandent d'ailleurs depuis longtemps que cesse l'utilisation de ces agences privées pour investir plutôt dans le réseau public. Et ce n'est pas qu'une question de bonne gestion financière : ça concerne aussi la qualité des soins et des services à la population. À cet effet, les employé-es des CHSLD, en nombre insuffisant et déjà essoufflés, constatent que la qualité de vie des résidentes et des résidents se dégrade. Les employé-es d'agence peuvent être compétents, néanmoins, ils sont dépêchés pour de très courtes périodes dans les établissements. L'époque où le personnel des CHSLD pouvait créer de vrais liens humains avec les bénéficiaires est décidément révolue.
4000 en moins
Pour réduire son déficit, le CISSS a retranché 4000 heures de soins par mois au CHSLD Pie-XII, à Rouyn-Noranda. C'est intenable pour les employé-es, qui peinent à assurer aux aîné-es dans ces milieux de vie les soins dont ils ont besoin. Le 17 octobre, après avoir proposé d'autres solutions aux gestionnaires, le syndicat local affilié à la CSN, la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN et le conseil central ont dénoncé cette mauvaise décision et ont alerté la population de la région sur les répercussions de l'austérité caquiste.
Des coupes partout
Cette nouvelle période d'austérité se confirme à une vitesse folle en santé et dans les services sociaux. Au CHUM, 26 postes de préposé-es aux bénéficiaires et 7 postes d'agentes administratives ont été supprimés. D'autres coupes et des postes non remplacés ont aussi été dévoilés dans les médias depuis, notamment au CISSS de Laval et au CIUSSS du Centre-Sud de l'Île-de-Montréal. On doit s'attendre à ce que pas mal tous les établissements procèdent éventuellement à de telles annonces, qui découlent directement des choix politiques de la CAQ.
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6 décembre 1989 : 35 ans après la tragédie, le combat doit continuer

Il y a 35 ans, le 6 décembre 1989, le Québec était marqué à jamais par un acte de violence misogyne : la tuerie de l'École Polytechnique de Montréal. Cet événement, au-delà de l'horreur qu'il a suscitée, a aussi mis en lumière un problème profond : les violences faites aux femmes, simplement parce qu'elles sont des femmes.
Tiré de Ma CSQ.
« En 2024, cette tragédie demeure un rappel brutal de l'importance de lutter contre le sexisme et les violences genrées qui persistent encore aujourd'hui. Commémorer le 6 décembre est essentiel pour honorer la mémoire des 14 victimes et réaffirmer notre engagement collectif à bâtir une société plus juste et égalitaire », souligne la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre.
Ne jamais oublier
Il aura fallu 30 ans, soit en 2019, pour que l'on reconnaisse enfin cet attentat comme antiféministe. « Cette attaque ciblait les femmes parce qu'elles étaient des femmes, c'est important de le reconnaître et de ne jamais l'oublier », ajoute Nadine Bédard-St-Pierre. Bien que 35 ans se soient écoulés, les violences faites aux femmes, sous des formes diverses, continuent d'être présentes : féminicides, harcèlement, agressions, inégalités économiques, cyberviolence. Chaque année, des milliers de femmes au Québec et dans le monde en sont victimes.
« Pour la CSQ, cette journée est l'occasion de réitérer son engagement envers l'équité et la lutte contre toutes les formes de violence », souligne la vice-présidente.
Un combat toujours nécessaire
Malgré des progrès, il reste encore tant à faire : les statistiques montrent que les femmes continuent de faire face à des obstacles au cours de leur vie, qu'il s'agisse de violences physiques ou psychologiques, d'inégalités, de représentations stéréotypées, etc. « Cette journée du 6 décembre nous rappelle aussi que chaque action compte : éduquer, sensibiliser, légiférer et, surtout, écouter les femmes », conclut Nadine Bédard-St-Pierre.
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Francisation : l’aveuglement fait place à l’improvisation

Après des mois de représentations auprès des élus et de mobilisations aux quatre coins du Québec, nous recevons l'annonce du retour de 10 millions de dollars aux centres de services scolaires qui offrent des services de francisation de qualité avec une grande déception. Non seulement s'agit-il d'une somme économisée par l'abandon de l'allocation octroyée aux étudiants qui suivaient des cours de francisation à temps partiel, mais elle n'est même pas pérenne.
Ce que le gouvernement appelle aujourd'hui un investissement n'est rien d'autre qu'une aide d'urgence pour stopper l'hémorragie dans certains milieux.
- Bien sûr que la FAE est heureuse pour les 5000 nouveaux élèves qui seront francisés grâce à cette somme, mais qu'en est-il de toutes les autres personnes qui sont laissées pour compte ?
- - Annie-Christine Tardif, vice-présidente à la vie professionnelle à la FAE
Concrètement, ces 10 millions représentent des miettes comparativement aux besoins du réseau. Cette annonce génère, encore une fois, de l'incertitude et provoque de l'instabilité. Qu'arrivera-t-il après le 31 mars ? Les 5 000 élèves supplémentaires devront-ils attendre de nouveau avant d'être accueillis dans le réseau du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration (MIFI) ? Pendant ce temps, la situation continuera de se détériorer dans les CSS qui n'auront pas leur part du gâteau. Comment ces sommes seront-elles réparties et comment ce montant a-t-il été déterminé ? En aucune façon, cette somme ne traduit une volonté politique de sauver les services de francisation dans les centres de services scolaires.
Nous dénonçons également le fait que le ministre Jean-François Roberge n'ait pas rencontré les personnes concernées pour discuter de la situation et trouver des solutions viables et concrètes. Le ministre Roberge a finalement réalisé que le réseau MIFI n'était pas en mesure d'accueillir les élèves dont les cours ont pris fin de façon abrupte dans les centres d'éducation des adultes, mais il improvise une solution bancale plutôt que de continuer à miser sur un réseau scolaire solide, établi et mature.
« Des centaines d'enseignantes et enseignants ont perdu leurs emplois au cours des dernières semaines. Le ministre Roberge pense-t-il vraiment que ces personnes ont attendu patiemment dans leur salon qu'il se réveille pour se trouver un autre emploi ? S'il souhaite qu'elles poursuivent leur enseignement auprès des personnes immigrantes, il faudrait leur démontrer que leur apport est important et leur assurer une stabilité. On le dénonce dans la rue depuis des semaines : le gouvernement Legault est en train de démanteler un service de qualité, mais aussi un tissu social qui permettait d'intégrer les personnes issues de l'immigration dans la société québécoise », s'insurge Madame Tardif.
Par ailleurs, la FAE s'attendait minimalement à ce que les investissements supplémentaires, puisés à même les économies réalisées par la coupe de l'allocation de participation des élèves à temps partiel (entre 65 et 67 M$), soient à la hauteur de la proportion des élèves francisés dans le réseau scolaire par rapport à ceux inscrits dans le réseau du MIFI. De même, cette annonce ne répond pas aux autres demandes de la FAE, à savoir le déplafonnement du nombre d'élèves équivalent temps plein, que le ministère avait limité à 8 789, et à la fin de l'interdiction d'utiliser d'autres enveloppes budgétaires dans les centres de services pour continuer d'assurer des services en francisation.
Le ministre Roberge ne cesse de répéter que son ministère travaille activement pour trouver de nouveaux partenaires afin que des classes ouvrent rapidement. Pendant ce temps, les centres d'éducation des adultes ont le personnel, les locaux et l'expertise pour répondre aux besoins ; il n'a donc pas à chercher bien loin. Que se cache-t-il derrière cet entêtement à vouloir démanteler les services de francisation dans les CSS ?
Pour en savoir plus, consultez notre page sur le sujet.
La vidéo "Stop au démantèlement de la francisation"
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Les principes et les statuts de l’Alliance ouvrière

Nous publions les principes et les statuts de l'Alliance ouvrière discutés à son congrès de 2024 (PTAG)
Nos principes
1. Démocratie et liberté
Malgré l'éloge constant de la classe politique et des grands médias pour les institutions « démocratiques » de notre pays (parlement, chambre des communes, etc.), nous savons qu'il ne s'agit que de façades qui n'ont rien à voir avec la démocratie réelle. Quel pouvoir détient vraiment le travailleur moyen sur les grandes décisions politiques qui affectent sa vie ? Nous sommes limités à voter une fois aux quatre ans pour mandater l'une ou l'autre des grandes-gueules carriéristes qui, sitôt advenue au pouvoir, abandonne toutes ses belles promesses électorales et se range docilement derrière les intérêts des corporations et des grandes banques – les véritables dirigeants de ce pays.
Alliance Ouvrière défend la perspective d'un système véritablement démocratique. Un système où les gens ordinaires ne voteraient pas seulement pour un représentant aux quatre ans, mais détiendraient un réel pouvoir sur les décisions qui les affectent : de la vie quotidienne à la shop et dans les quartiers jusqu'aux décisions de planification économique et de politique étrangère. D'ici là, nous continuons à défendre le peu de démocratie possible dans le système actuel. Nous réclamons la transparence des gouvernements, institutions et corporations ainsi que le droit du peuple d'être informé correctement. Nous défendons la liberté de former des associations et organisations indépendantes, la liberté d'expression, de contestation et de manifestation.
2. Égalité et unité
Nous défendons l'égalité pour tous les travailleurs et travailleuses au-delà des nationalités ou des spécificités démographiques. Nous cherchons à nous unir sur la base de la classe sociale au-delà des divisions nationales, culturelles, de sexe, etc. qui la traverse. Nous rejetons les politiques qui visent à « diviser pour mieux régner » incarnées par les guerres culturelles, inventant des critères de divisions toujours plus saugrenus les uns que les autres pour briser notre unité. Nous nous opposons aux idéologies rétrogrades (racisme, sexisme, etc.) au sein de la classe et défendons le droit à tous et toutes de participer à la lutte sans discrimination.
Nous luttons pour la perspective d'un monde réellement égalitaire, libéré des inégalités socioéconomiques, des divisions nationales et des guerres impérialistes. La véritable liberté ne sera possible que lorsque les travailleurs et travailleuses prendront en main la direction de la société indépendamment des monopoles, des banques, des corporations et autres institutions parasitaires qui perpétuent les inégalités et empêchent la majorité de l'humanité de mener une vie digne.
3. Classe contre classe
Nous avons un parti pris pour les travailleurs et travailleuses et nous défendons leur droit de lutter pour améliorer leur conditions de travail et de vie. Nous reconnaissons que l'appareil légal n'est qu'un compromis historique et qu'il est moralement juste d'agir au-delà du code du travail lorsque nécessaire. Nous rejetons la collaboration de classe et l'inféodation du mouvement ouvrier à des partis électoraux vendus à l'ordre établi. Nous croyons en la nécessité d'avoir nos propres organisations, indépendantes des structures imposées par l'État.
Nous défendons la centralité ouvrière – le principe stratégique selon lequel la classe ouvrière doit jouer le rôle déterminant dans le mouvement pour dépasser le capitalisme. Un changement social fondamental ne peut venir que par l'organisation solide des travailleurs et travailleuses pour la défense des intérêts de la classe.
Nos objectifs
Les classes populaires ont la volonté de lutter contre les injustices. Que ce soit les luttes menées par les centrales syndicales dans les sphères économiques et politiques, les envolés de mécontentement généralisées tel le mouvement des convois de la liberté ou les luttes menées par les diasporas migrantes contre l'agression impérialistes sur leur nation, nous voyons que l'ordre de choses actuel provoque la colère du peuple.
Cependant, les mouvements populaires feront toujours face à des limites si nous n'arrivons pas à innover dans nos méthodes. D'un côté, on échoue de s'inscrire dans la continuité d'un projet politique plus large. On manifeste un jour pour la Palestine, le lendemain contre la corruption, l'autre jour pour la négo syndicale. On court d'une lutte à l'autre sans faire d'avancées – sans construire une structure qui permettrait de pérenniser notre force de frappe. Bref, on se contente de mobiliser sans organiser. Sans canaliser les luttes dans des organisations, capables de relancer de nouvelles vagues de luttes, de se consolider et grossir pour répéter jusqu'à la victoire, on tombe dans le mouvementisme. On saute d'un mouvement à l'autre sans être capable de les lier par la pratique et de renforcer le pouvoir de la classe sur le long terme.
De l'autre côté, même si les luttes mènent parfois à des organisations et servent des projets politiques plus larges, elles échouent de le faire pour notre propre classe, et sont plutôt récupérées par des forces de classe réactionnaires. Nous pouvons penser au mouvement des convois de la liberté, qui bien que comportant une participation de la classe ouvrière, s'est ultimement fait canaliser dans la faction conservatrice de la classe dirigeante (Poilèvre et cie). Nous pouvons penser également aux grèves étudiantes de 2012, qui au final auront surtout profilées au projet social-démocrate de la petitebourgeoisie et au parti politique Québec Solidaire. Dans tous les cas, la classe ouvrière, bien que partie intégrante de ces mouvements, n'a pas su apprendre à les diriger selon ses propres intérêts.
C'est pourquoi notre objectif principal est de constituer la classe ouvrière en force politique indépendante. [1] Agir en force politique indépendante, cela veut dire d'abord se concevoir comme classe (avoir une conscience de classe), comprendre le nous comme la classe ouvrière plutôt que la nation, l'appartenance à l'un ou l'autre des côtés de la guerre culturelle, ou d'autres divisions secondaires. Cela veut dire ensuite de se doter des outils qui nous permettent d'agir indépendamment et collectivement en tant que classe, de puissantes organisations capables de rivaliser avec le patronat et l'État. De son côté, le grand patronat, qui détient le contrôle de l'économie, est bien organisé pour faire valoir ses intérêts et est en mesure de tirer les ficelles de la politique en sa faveur. Si nous voulons être capable de lui faire face, nous avons besoin de : A. organiser solidement la classe ouvrière ainsi que B. Éduquer et mobiliser politiquement la classe ouvrière.
A. Organiser solidement la classe ouvrière
Cela veut avant tout dire construire les organisations de défense de base de la classe ouvrière, les syndicats. Malheureusement, des décennies d'absence de syndicalisme de classe ont effrité la capacité des syndicats à assumer ce rôle fondamental. Ceux-ci ayant été incapable de s'adapter à une réalité changeante du monde du travail, le taux de syndicalisation est bas (29%) et tend à diminuer. Parmi les syndicats qui existent, plusieurs sont des organisations peu démocratiques, avec une implication minimale ou inexistante des membres. Si implication il y a, c'est généralement au sens de mobilisation (manifestations, piquets de grève) et rarement au sens d'organisation. Parfois, même la démocratie formelle (assemblées, élections, etc.) est limitée, en particulier dans certains syndicats internationaux. [2].
Les syndicats ont accepté l'appareil légal comme étant légitime, plutôt que de le comprendre comme un simple compromis historique. Bien qu'il soit juste de reconnaître que les gains du mouvement ouvrier passé tel que la reconnaissance légale des syndicats, le droits de grève, etc. sont des acquis précieux qui été arrachés à la bourgeoisie par la lutte, il faut également reconnaître que ces gains sont conditionnels au rapport de force exercé par la classe.
Malheureusement, au sein du mouvement syndical actuel, on se fourvoie trop souvent en s'appuyant principalement sur ces acquis légaux plutôt que sur la construction d'un réel rapport de force. Même les syndicats plus militants et ancrés dans leur base sont coincés dans cette mentalité de paix industrielle, où tout militantisme se doit de respecter les règles du jeu de la bourgeoisie. Ce problème est exacerbé par le fort poids joué par les employés permanents au sein des syndicats, trop souvent des personnes issues d'études universitaires poursuivant des ambitions carriéristes, formés à une mentalité de « ressources humaines ». L'État, lui, ne se limite pourtant pas à respecter les règles de son propre jeu et peut écraser même les luttes syndicales légales via des lois de retour au travail ou d'autres stratagèmes bureaucratiques. Même s'il est prouvé que l'État agit de manière inconstitutionnelle, la judiciarisation des luttes donne toujours le bénéfice du doute à la partie patronale. Après des délais de plusieurs années avant un règlement en cours, les membres sont démobilisés et le mal est fait.
Ce dont nous avons besoin, ce sont de syndicats qui sont réellement capables d'accomplir leur rôle, des syndicat de lutte de classe. D'abord, cela veut dire des syndicats combatifs, prenant partie fermement pour obtenir le plus de gains possibles pour leur membres, n'ayant pas peur de mener des grèves, des actions dérangeantes et des campagnes politiques à la défense de la classe, et ce en permanence et non seulement lors des périodes de négociation de la convention. Ensuite, cela veut dire des syndicats démocratiques dans lesquels les membres sont réellement organisés au sein de la structure syndicale, sont impliqués dans les discussions stratégiques, et où la volonté de la base est réellement ce qui dirige l'action syndicale. Finalement, cela veut dire des syndicats militants, se basant sur les intérêts absolus de la classe ouvrière dans son ensemble plutôt que sur l'intérêt étroit de leurs propres membres, et capables de mener des actions qui dépassent ce qui est permis par l'État.
B. Éduquer et mobiliser politiquement la classe ouvrière
Le syndicat est l'organisation de défense de base de la classe ouvrière, un outil essentiel sans lequel il serait impossible de rivaliser avec la classe dirigeante. Cependant, les syndicats possèdent en soi des limites qu'ils ne pourront dépasser s'ils sont laissés à eux-mêmes. Il ne suffit que de regarder l'état du mouvement syndical actuel qui a été laissé à lui-même depuis les vagues de militantisme politique des années 70 et 80. Le syndicalisme ne mène, spontanément, qu'à la conscience syndicale. Si nous voulons avoir une conscience de classe, alors nous devons également avoir une organisation de classe, qui ne se limite pas à défendre les intérêts « sur la job », mais aussi les intérêts des travailleurs et travailleuses dans l'ensemble de la société. Ceci ne viendra pas d'un développement spontané du mouvement syndical, mais d'une impulsion de l'extérieur.
Tout en reconnaissant le rôle essentiel des syndicats, nous devons lutter contre le syndicalisme étroit et aller au-delà de la conscience syndicale. Ceci implique d'éduquer la classe ouvrière pour qu'elle soit en mesure de comprendre ses propres intérêts et former son opinion indépendamment des grands médias. Comment, par exemple, former des militants capables de tenir tête aux permanents syndicaux de carrières, confiants et connaisseurs, habitués de diriger les structures syndicales ? Comment faire pour que les travailleurs et travailleuses saisissent la nature des réformes néolibérales et voient au-delà des mensonges des politiciens ? Comment faire pour que les syndicats situent leurs luttes dans un horizon internationaliste, en solidarité avec les peuples ailleurs dans le monde qui sont opprimés par l'impérialisme Canadien ? Cela implique un vaste effort d'éducation politique pour apprendre à déceler nos propres intérêts de classe, comprendre notre histoire, et développer nos capacités.
Dans cette optique, il n'existe pas de meilleur école que la lutte. C'est en menant la lutte politique que la classe ouvrière apprendra en pratique qui sont ses amis et ses ennemis. Il faut viser à mobiliser la classe ouvrière dans des campagnes politiques dépassant le cadre étroit des conditions de travail. Il faut apprendre à lutter contre les fermetures de shop, contre les réformes néo-libérales, contre les permis de travail fermés, contre la spéculation immobilière, bref, lutter contre la classe dirigeante dans l'ensemble des sphères de la vie sociale, et ultimement pour le renversement complet de l'ordre établi.
Notre stratégie
Si l'on veut se constituer en force politique indépendante, alors il faut apprendre à lutter avec nos propres moyens, à faire de la lutte politique ouvrière. Cela veut dire non seulement se préoccuper des autres sphères de la vie sociale au-delà des luttes économiques, mais surtout, de se réapproprier nos propres méthodes de lutte.
Ce qui fait que la classe ouvrière possède un réelle poids et lui donne un rôle historique, c'est son contrôle sur la production. Dans notre société, les moyens de production sont détenus par une minorité qui encaisse les profits, mais le processus de fabrication des marchandises est divisé parmi des millions de travailleurs et travailleuses. La minorité qui possède s'enrichit sur le dos de la majorité qui travaille. La classe ouvrière, consciente d'elle-même, peut utiliser son contrôle sur la production – faire la grève – non seulement pour des gains au travail, mais pour défendre ses intérêts dans l'ensemble de la société. C'est là que se situe le potentiel d'un réel rapport de force : dans notre capacité à faire des grèves politiques.
Le rôle de l'État est, en premier lieu, de préserver la domination économique de la classe dominante, ce qui implique en grande partie de réprimer le droit de grève. Historiquement, faire la grève, même pour des raisons économiques, était carrément illégal, et l'État réprimait sévèrement le syndicalisme. C'est éventuellement devenu intenable : face au dynamisme et à la combativité du mouvement ouvrier, valait mieux ouvrir la valve de l'autocuiseur que de contenir la pression jusqu'à ce que ça explose. L'État a opté pour encadrer le syndicalisme afin de s'assurer qu'il ne nuise pas trop au bon fonctionnement de la société et surtout, qu'il n'en vienne pas à menacer l'existence même du capitalisme. On en arrive aujourd'hui avec un ensemble de loi – le code du travail – issu d'un pacte de paix sociale entre le patronat et les syndicats.
Les syndicats ont, malheureusement, plié l'échine et se sont soumis à ces lois pacifiantes et démobilisatrices. Souvent, ils font même confiance à l'État et font la promotion de politiques qui renforcent le rôle de l'État dans la société (social-démocratie) . Ils ignorent ce qui est principal, le rapport de force entre les classes, pour se concentrer sur du lobbying parlementaire. Quand ils n'arrivent pas à obtenir leur objectif de cette façon, ils se replient et se contentent de se dire qu'ils ont fait « tout en leur possible. »
La récupération de l'outil de la grève politique pour rétablir le rapport de force de la classe ouvrière est nécessaire. Mais nous ne pouvons pas nous contenter de crier des mots d'ordres radicaux de l'extérieur du mouvement syndical comme des clients insatisfaits – appeler à la grève politique n'amènera pas à la grève politique. Nous ne pouvons pas non plus nous contenter de rester isolés dans des microsorganisations avec un membership dans les deux chiffres et aucune influence dans la société. Pour améliorer le mouvement syndical, il faut être dans le mouvement syndical. Pour avoir des meilleurs syndicalistes, il faut être les meilleurs syndicalistes. Il est facile de critiquer lorsqu'on est à l'extérieur du mouvement, mais lorsqu'on est confronté à ses réalités, à ses problèmes concrets, ce n'est pas si simple. La réalité est qu'un bon nombre de syndicalistes sont des personnes bien intentionnées, réellement dévouées pour la classe, qu'il ne faut pas aliéner avec une posture ultra-radicale. Ils font simplement face aux mêmes limites que nous.
Ce que l'on propose, c'est un processus à long terme, un travail qui nécessitera des années. Pour cela, nous ne pouvons pas nous contenter de nous éparpiller dans les différents syndicats sans coordination ni stratégie commune. Notre objectif (constituer la classe ouvrière en force politique indépendante), concrètement, veut dire qu'Alliance Ouvrière vise à agir comme centre politique pour organiser le déploiement des militants pour la grève politique dans le mouvement ouvrier. Voici comment nous proposons d'y arriver :
1. S'organiser sur la base de caucus ou comité par industrie pour planifier l'expansion et la consolidation du syndicalisme de lutte de classe. Les caucus peuvent servir à augmenter la densité syndicale par industrie en formant de nouveau syndicats, à réformer les syndicats existants pour en faire des syndicats combatifs, démocratiques et militants ainsi que de promouvoir l'unité et la coordination intersyndicale.
2. Mener des campagnes politiques combatives contre les attaques de l'État sur la classe ouvrière (réformes du code du travail, privatisations, etc.). Ce faisant, encourager les syndicats à lutter politiquement et à adopter des tactiques militantes plutôt que de se limiter au lobbying et aux campagnes de communication.
3. Constituer un centre d'éducation et d'information sur les questions d'organisation en milieu de travail, sur les questions politiques (grèves politiques, rôle politique et social du syndicalisme, histoire ouvrière) et sur les luttes ouvrières en cours. Collectiviser les expériences et approfondir notre compréhension de la lutte politique ouvrière.
En menant cette approche en trois fronts, nous pourrons apprendre à organiser et diriger la classe ouvrière au sein des organisations de défense de base (syndicat), à mener de lutter politiques d'envergure et à approfondir notre compréhension du mouvement syndical. En combinant ces trois fronts, nous pourrons éventuellement mener des grèves politiques pour le pouvoir ouvrier.
Nos statuts
1. Mission
Alliance Ouvrière vise à constituer la classe ouvrière en force politique indépendante. Nous organisons et mobilisons la classe ouvrière dans les milieux de travail et les autres sphères de la vie sociale afin de récupérer l'outil de la grève politique.
2. Membres
Toute personne ayant participé à au moins une assemblée générale, et étant en accord les principes, les objectifs et la stratégie d'Alliance Ouvrière peut devenir membre.
Les membres ont le devoir de contribuer au travail de base d'Alliance Ouvrière, soit l'organisation de la classe ouvrière dans les milieux de travail, et de respecter les principes généraux d'Alliance Ouvrière.
Les membres ont le droit de voter et se faire élire, de participer aux rencontres de leur organisation de base et aux congrès, ainsi que de partager leur point de vue lors des rencontres.
3. Cotisations
La cotisation pour les membres d'Alliance Ouvrière est de 10$ par mois, qui est remise et administrée par l'exécutif de chaque chapitre régional.
Le chapitre régional doit remettre 20% de son budget au comité de coordination.
4. Instances de base
Les instances de base d'Alliance Ouvrière sont le caucus industriel et le chapitre régional. Les instances de base sont des organisations avec leur propre structure démocratique, définie en concordance avec les principes, les objectifs, la stratégie et les statuts d'Alliance Ouvrière.
Toute région ou industrie avec au minimum trois membres d'Alliance Ouvrière peut former une instance de base et nommer un délégué au comité de coordination.
4.1 Le caucus industriel
Le caucus industriel est la principale instance d'Alliance Ouvrière, et vise à coordonner la stratégie des militants dans chaque industrie pour arriver à l'objectif de la grève politique. Il est formé de membres d'Alliance Ouvrière dans une industrie spécifique.
Le caucus tient une assemblée générale au minimum aux six mois. Le caucus se divise en comités basés sur des tâches ou des milieux de travail spécifiques selon les besoins.
Le caucus élit un comité exécutif chargé d'organiser les rencontres, de coordonner les activités entre les rencontres et de coordonner les actions des différents comités.
4.2 Le chapitre régional
Le chapitre régional est l'instance chargée de coordonner les différents caucus industriels d'Alliance Ouvrière dans une ville ou région, de mener des campagnes politiques et d'organiser des activités d'éducation. Il est formé de membres d'Alliance Ouvrière dans une ville ou région.
Le chapitre tient une assemblée générale au minimum aux trois mois. Le chapitre peut se diviser en sous-comités selon les besoins.
Le chapitre élit un comité exécutif chargé d'organiser les rencontres, de coordonner les activités entre les rencontres et de coordonner les actions des différents comités.
5. Comité de coordination
Le comité de coordination est l'instance chargée d'organiser les congrès, d'approuver la création des instances de base, et d'assurer la communication et la coordination entre les différentes instances d'Alliance Ouvrière.
Politiquement, le comité de coordination doit mettre de l'avant des campagnes politiques nationales, mettre en commun les ressources des instances, et promouvoir l'unité d'action.
Le comité de coordination d'Alliance Ouvrière est composé d'un représentant de chaque chapitre régional élu lors du congrès. Si un chapitre régional est formé entre deux congrès, le chapitre régional élit un représentant au comité de coordination lors d'une de ses assemblées générales.
6. Congrès
Le congrès est l'instance dirigeante d'Alliance Ouvrière. Le comité de coordination élu au congrès précédent est responsable d'organiser le congrès suivant.
Toutes les instances de base d'Alliance Ouvrière ont le droit d'amener des propositions aux congrès. Tous les membres d'Alliance Ouvrière ont le droit de participer au congrès ainsi que de débattre, proposer des amendements, et voter les propositions amenées par les instances.
Le congrès doit se tenir au minimum aux deux ans.
[1] Lorsqu'on utilise le mot politique ici, c'est au sens large - l'organisation de la vie sociale - et non au sens des institutions politiques (partis, parlements, municipalités, etc.). On parle de mener des luttes politiques, et non de faire du lobbyisme ou de la politique partisane.
[2] Les syndicats internationaux se distingues des syndicats "Canadiens" ou Québécois par le fit que les directions centrales sont situées aux États-Unis, et parfois possèdent un droit de veto sur les décsions prises en assemblées syndicales locales

Une chronologie de la grève illimitée de la FAE de 2023

Nous publions ici la seconde partie de la chronique du GIREPS consacrée à la grève des 65 500 enseignantes (du préscolaire, du primaire, du secondaire, de l'enseignement en milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes) syndiquées à la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) qui a été déclenchée le 23 novembre 2023 avec un mandat de grève illimitée et qui a pris fin après cinq semaines.
Cette seconde partie présente une chronologie des évènements qui ont marqué cette mobilisation historique (Partie 2). Elle fait suite à une première partie centrée sur le contexte de cette grève, la dynamique syndicale dans laquelle elle s'inscrit ainsi que sur les revendications (Partie 1). Une dernière partie proposera quelques pistes de réflexion (Partie 3).
L'ensemble a été exclusivement rédigé à partir des articles de presse, communiqués syndicaux, chroniques, synthèses ou commentaires repérés sur les pages Facebook (de la FAE, des syndicats membres de la FAE et du Front commun) qui ont été publiés, et ce jusqu'à trois mois après la signature de l'entente mettant fin à la grève.

Dévitalisation — Anatomie d’une violence silencieuse

À travers une série de dessins représentant l'anatomie de l'utérus, l'artiste iranienne Nikoo Nateghian, qui vit et travaille à Bruxelles, nous plonge dans les méandres des lois oppressives iraniennes. Chaque détail anatomique renvoie à un article de loi, soulignant ainsi la manière dont le système juridique peut être utilisé pour opprimer et contrôler les femmes en Iran. Ce projet, intitulé « Dévitalisation », explore ainsi la violence insidieuse qui touche les femmes iraniennes émanant des systèmes législatifs qui violent leurs droits fondamentaux.
Tiré de Agir par la culture
Nikoo Nateghian
La représentation anatomique de l'utérus que l'artiste confronte à ces textes agit comme un moyen de neutralisation et de désensibilisation de la perception de cet organe féminin puissant et sacré. Les articles de loi, avec leur langage juridique impérieux, interviennent pour perturber cette contemplation paisible. Ils déconstruisent la connaissance acquise par l'observation des planches anatomiques, révélant ainsi la manière dont ces lois contribuent à la dévitalisation des femmes en Iran, en les réduisant à de simples cas à traiter par le système judiciaire.
Art. 1133 (amendé le 10/11/2002). Un homme peut demander le divorce en respectant les conditions prévues par la loi.
Art. 1133 (amendé conditions énoncées aux articles 1119, 1129 et 1130 de cette loi). Les situations permettant à la femme de demander le divorce comprennent la disparition de l'époux pendant quatre ans, le refus de l'époux de fournir une pension alimentaire, le non-respect de l'époux des autres droits obligatoires, le mauvais traitement de l'époux au point où la vie devient insupportable, les maladies sexuellement transmissibles graves de l'époux qui mettent l'épouse en danger.
Art. 1180. Un enfant mineur est placé sous l'autorité parentale de son père et de son grand-père paternel. L'enfant non émancipé ou mentalement handicapé est placé sous l'autorité parentale de son père et de son grand-père paternel si l'incapacité ou le handicap existaient déjà durant la minorité.
Art. 1181. Chacun des pères et des grands-pères a autorité parentale sur ses enfants.
Art. 1233. Une femme ne peut pas accepter une tutelle sans le consentement de son mari.
Art. 1114. L'épouse doit résider dans le domicile désigné par son époux, à moins que le choix du domicile ne lui ait été confié.
Art. 1117. L'époux peut interdire à son épouse de pratiquer une profession ou un métier qui contrevient aux intérêts de la famille, à ses propres valeurs ou aux valeurs de sa femme.
Art. 367. Dans l'article 366 de cette loi, si les ayants droit des deux parties plaignantes demandent la peine de Qisâs et que les montants du prix du sang pour les deux victimes ne sont pas les mêmes, et si le prix du sang pour les auteurs est supérieur à celui des victimes, par exemple si les deux meurtriers sont des hommes et l'une des deux victimes est une femme, le demaneur de la peine de Qisas du côté de la femme doit payer la moitié du montant complet du prix du sang. Dans ce cas, en raison de l'incertitude quant à l'identité du meurtrier de la femme, l'excédent du prix du sang mentionné est réparti également entre les meurtriers.
Art. 301. L'indemnité pour les hommes et les femmes est égale, mais lorsque le montant de l'indemnité est inférieur au tiers complet, l'indemnité pour la femme est la moitié de celle de l'homme. (Cette règle s'applique à l'indemnité pour les coups et blessures n'ayant pas entraîné la mort).
Art. 351. Le « walî damm » (tuteur du sang) est le même que les héritiers de la victime, à l'exception du conjoint qui n'a pas le droit de demander la peine de qisâs.
Art. 630. Si un homme surprend sa femme en train d'avoir des rapports sexuels avec un autre homme et a connaissance de son consentement à l'adultère, il peut les tuer sur-le-champ, et s'il s'agit d'un rapport sexuel forcé pour sa femme, il peut seulement tuer l'homme. La punition pour les coups et blessures est la même que pour le meurtre dans ce cas.
Art. 258. Lorsqu'un homme commet un meurtre sur une femme, le walî (tuteur) de la victime doit payer la moitié du diyeh complète avant de recourir à la peine de représailles et si les héritiers de la victime acceptent, le meurtrier peut négocier un arrangement pour le montant total du prix du sang, soit moins, soit plus que cela.
Art. 382. Lorsqu'une femme musulmane est délibérément tuée, le droit de représailles est établi. Mais si le meurtrier est un homme musulman, le walî (tuteur) de la victime doit payer la moitié du diyeh complet avant de recourir à la peine de représailles. Si le meurtrier est un homme non musulman, aucune compensation n'est exigée avant d'appliquer la peine de représailles. Dans le cas de la peine de représailles pour le meurtre d'une femme non musulmane par un homme non musulman, le paiement de la différence du diyeh entre eux est requis.
Art. 209. Si un homme musulman tue intentionnellement une femme musulmane, il est condamné à la peine de mort. Cependant, le parent de la femme doit payer la moitié du prix du sang à l'auteur d'assassinat avant l'exécution. (Il est à noter que ce titre de « parent » est généralement appliqué au tuteur légal de la femme mineure.)
Art. 963. Si les époux ne sont pas des ressortissants du même pays, leurs relations personnelles et patrimoniales sont régies par les lois de l'État du pays dont l'époux est le ressortissant.
Art. 964. Les relations entre les parents et les enfants sont régies par les lois de l'État du pays dont le père est le ressortissant.
Art. 1105. Dans les relations entre époux, la direction de la famille incombe à l'époux.
Art. 1108. Si l'épouse refuse sans motif légitime de remplir ses devoirs conjugaux, elle ne sera pas en droit de recevoir de pension alimentaire.
Art. 1043 (amendé le 05/11/1991). Le mariage d'une fille vierge, même si elle a atteint l'âge de la puberté, est soumis à l'autorisation de son père ou de son grand-père paternel. Si le père ou le grand-père paternel refuse injustement de donner son autorisation, celle-ci est nulle pour autant que la fille obtienne l'autorisation du tribunal civil spécial. Le tribunal exigera que l'époux ait été présenté en bonne et due forme, que les conditions du mariage soient respectées et que la dot soit convenue entre les parties. Le mariage devra ensuite être enregistré au bureau d'enregistrement du mariage.
Art. 1158. Un enfant né pendant le mariage a pour père l'époux de sa mère, pour autant que la cohabitation ait préexisté dans un délai de 6 à 10 mois précédant la naissance de l'enfant.
Art. 1167. Un enfant né hors mariage n'est pas rattaché
au père adultérin.
Art. 220. Le père ou le grand-père qui tue son propre enfant n'est pas soumis à la peine de mort, mais il doit payer une indemnité au walî (tuteur) de l'enfant et subir une punition.
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