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Courage, Canada !

4 mars, par Céline Bak, Manon Cornellier — , ,
Les autrices sont respectivement conseillère en investissements durables et journaliste à la retraite. Elles cosignent cette lettre avec plus de 450 personnes de tous les (…)

Les autrices sont respectivement conseillère en investissements durables et journaliste à la retraite. Elles cosignent cette lettre avec plus de 450 personnes de tous les milieux, du Québec et du reste du Canada, parmi lesquelles on compte Anaïs Barbeau-Lavalette, Louise Beaudoin, Gérard Bouchard, Alexandre Boulerice, Pierre Céré, Françoise David, Steve Gagnon, Louise Harel, Julie Miville-Dechêne, Luc Picard et Alain Saulnier.*

Céline Bak et Manon Cornellier

Nous sommes des personnes de tous horizons bouleversées depuis plus d'un an par ce qui
survient à Gaza et en Cisjordanie et par la grande fragilité du cessez-le-feu. À la veille du choix
d'un nouveau chef du Parti libéral du Canada et à quelques mois d'une élection fédérale, nous
appelons les candidats et les chefs de parti à dénoncer sans détour les scénarios d'expulsion des
Gazaouis de chez eux, d'appuyer la reconstruction de Gaza par et pour les Palestiniens et de
soutenir l'atteinte d'une paix durable fondée sur une solution à deux États.

La reprise possible des bombardements à Gaza et la poursuite des abus contre les Cisjordaniens
perpétuent la logique de dépossession et de déshumanisation dont sont victimes les Palestiniens.
Pour contribuer à y mettre fin, le Canada doit afficher une fermeté qui a cruellement fait défaut
alors que se déroulait sous nos yeux ce que la Cour internationale de justice (CIJ) considère
comme un possible génocide, et dont elle mesurait déjà le risque en janvier 2024 dans son
ordonnance recommandant à Israël et aux pays tiers de prendre des mesures pour le prévenir.
En vain. Depuis, Amnistie internationale, Human Rights Watch, des experts indépendants et la
rapporteuse des Nations unies pour les territoires occupés ont conclu, comme nous, à un
génocide.

En 15 mois, près de 47 000 Gazaouis ont perdu la vie sous les bombes, des civils surtout, dont
plus de 14 000 enfants. Une étude de Lancet a révélé que le nombre de morts pourrait être 40 %
plus élevé. Environ 90 % de la population a été déplacée plus d'une fois dans cette enclave où
elle est prisonnière et affamée. La livraison de l'aide humanitaire essentielle au fonctionnement
de Gaza a été compromise et pratiquement bloquée par le gouvernement israélien. Pour cette
raison, la Cour pénale internationale a lancé des mandats d'arrêt en novembre 2024 contre le
premier ministre Benjamin Nétanyahou et l'ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, les tenant
chacun responsables d'« affamer des civils [ce qui constitue] un crime de guerre », et des « crimes
contre l'humanité ».

Le 7 octobre 2023, l'attaque meurtrière du Hamas, qui a donné lieu à la perpétration de crimes de
guerre que nous condamnons fortement, a coûté la vie à 1205 Israéliens et 251 personnes ont été
prises en otage. Nous étions soulagés que la libération de tous les otages ait commencé et nous
serions très déçus si elle ne pouvait se poursuivre.

Mais la dévastation et l'ampleur des pertes humaines à Gaza démontrent qu'on ne parle pas ici de
défense proportionnée d'Israël à la suite du 7 octobre. Il s'agit au minimum d'une punition
collective, mais plus fondamentalement de la poursuite du processus de colonisation illégale des
territoires palestiniens depuis 1967, comme l'a déclaré la CIJ dans son avis du 19 juillet 2024.
Tout cela fragilise dangereusement le droit international humanitaire (DIH) et l'ordre mondial
fondé sur l'État de droit à un moment de grande instabilité politique et économique.

Le 10 décembre 2023, lors de la Journée des droits de l'homme, le premier ministre du Canada,
Justin Trudeau, affirmait : « Nous maintenons la pression sur ceux qui vont à l'encontre des
droits de la personne, comme en Iran et en Russie, en imposant des sanctions
. » La cohérence
exige que le gouvernement canadien traite l'État d'Israël de la même manière lorsqu'il ne respecte
pas ces droits.

La défense du droit international et du DIH a guidé des décisions courageuses du Canada.
Pensons au combat de Brian Mulroney contre l'apartheid en Afrique du Sud, mené malgré la
résistance de nos alliés américain et britannique.

Ce courage qui, à quelques exceptions près, a manqué au Parlement canadien depuis le 7 octobre
est plus nécessaire que jamais pour sanctionner les graves atteintes au droit international et au
DIH et pour en arriver à une paix durable.

Nous croyons qu'Israéliens et Palestiniens ont le droit à l'autodétermination nationale, à vivre en
sécurité et en paix au sein de leur État, avec des frontières internationalement reconnues et sûres,
et à bénéficier du progrès et du bien-être.

Par conséquent, le Canada doit :

— Reconnaître la Palestine en tant qu'État ;
— Utiliser tous les leviers diplomatiques à sa disposition et son droit de vote aux Nations unies
pour combattre et sanctionner les plans de nettoyage ethnique à Gaza ;
— Travailler de concert avec d'autres nations pour la reconstruction et la protection de Gaza et
de la Cisjordanie, sous l'égide d'une force multinationale si nécessaire, le temps d'en arriver à un
accord de paix.
Ce qui veut dire :
— Continuer de défendre le rôle fondamental de l'Office de secours et de travaux des Nations
unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et accroître notre
contribution à cette organisation ;
— Aider l'Autorité palestinienne à renforcer ses capacités de gouvernance, une des bases pour
une solution à deux États durable.

Le Canada doit aussi :

— Soutenir les démarches pour poursuivre et punir toutes les personnes responsables de crimes
de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza et en Cisjordanie ;
— Imposer des sanctions contre le gouvernement et l'État israéliens lorsque le droit
international et le DIH ne sont pas respectés ;
— Adopter un embargo immédiat sur toute vente de matériel militaire à Israël, y compris celui à
double usage, et publier la révocation des permis d'exportation actifs ;
— Interdire l'envoi de fonds canadiens à tous les individus et organisations qui sont associés à la
colonisation illégale et interdire toutes importations de ces colonies.

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Les conservateurs ont un nouveau mandat et reviennent avec une autre majorité, avec qu’une minorité d’Ontariens qui ont voté pour eux.

4 mars, par Karl Nerenberg — , ,
Lorsque le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a déclenché des élections au début de l'hiver, il a déclaré qu'il avait besoin d'une majorité accrue pour faire face à la (…)

Lorsque le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a déclenché des élections au début de l'hiver, il a déclaré qu'il avait besoin d'une majorité accrue pour faire face à la menace Trump. Les Ontariens n'ont pas été dupes de cette excuse fallacieuse et égoïste. Ils ont dit aux sondeurs et aux journalistes qu'ils ne croyaient pas qu'une élection anticipée, à un coût de 189 millions de dollars, était justifiée.

28 février 2025 | tiré de Rabble.ca
https://rabble.ca/politics/canadian-politics/an-unnecessary-election-in-ontario-produces-almost-the-same-result-as-last-time/

Mais Ford a néanmoins réussi son pari. Il a remporté une troisième majorité consécutive – bien qu'elle soit légèrement inférieure à sa majorité précédente de 2022.

Au moment de la rédaction du présent rapport, les progressistes-conservateurs de Ford ont remporté 80 des 124 sièges cette fois-ci, soit deux de moins qu'en 2022.

Une majorité est une majorité. M. Ford dirigera l'Ontario pendant encore quatre ans.

Mais pendant la campagne, Ford et ses acolytes avaient prédit avec confiance un appui massif et des gains de plus de 90 sièges.

D'après les sondages d'opinion publique, certains commentateurs sont même allés jusqu'à évoquer des souvenirs des élections de 1987 au Nouveau-Brunswick, lorsque les libéraux de Frank McKenna ont remporté tous les sièges de l'Assemblée législative.

Les experts ont déclaré qu'il y avait une possibilité d'une explosion tout aussi écrasante cette année pour Ford, avec une opposition divisée réduite à près de zéro.

Les néo-démocrates, avec leur nouvelle cheffe, Marit Stiles, ont démenti cette prévision.

Ils ont conservé leur statut d'opposition officielle, remportant 27 sièges, soit presque autant qu'en 2022. Stiles et son équipe bien organisée ont donné une classe de maître sur la maximisation de ce que les politologues appellent l'efficacité du vote. Ils ont obtenu le meilleur rapport qualité-prix possible pour leur moins de 19 % des votes à l'échelle de la province.

C'était l'inverse pour les malheureux libéraux de l'Ontario, qui avaient également une nouvelle chef, Bonnie Crombie, l'ancienne mairesse de la troisième plus grande municipalité de l'Ontario, Mississauga.
Les libéraux ont augmenté leur vote populaire d'environ cinq points, pour le porter à près de 30 %. Mais ils ont dû se contenter de 14 sièges.

Crombie a perdu son élection dans la ville dont elle avait été mairesse pendant près d'une décennie, mais a déclaré qu'elle resterait à la tête du parti. La chef libérale a dit à ses partisans qu'ils pouvaient célébrer une sorte de victoire à la Pyrrhus, le fait qu'ils aient remporté plus que les 12 sièges nécessaires pour obtenir le statut de parti officiel à l'Assemblée législative de l'Ontario. En 2022, les libéraux de l'Ontario n'avaient pas réussi à atteindre ce objectif.

À l'instar des néo-démocrates, le Parti vert de Mike Schreiner a maximisé son efficacité électorale. Ils ont réussi à conserver leurs deux sièges, malgré un pourcentage total de voix dérisoire de seulement 4 %.

Le vrai gagnant : Aucune de ces réponses

Le lendemain de l'élection, le groupe de réforme électorale Représentation équitable au Canada a publié un communiqué de presse intitulé « Les électeurs de l'Ontario ont encore été trompés par le système uninominal majoritaire à un tour ».

Curieusement, le parti qui a le plus souffert du système électoral actuel, le Parti libéral, n'a pas été un ardent partisan de la réforme électorale, que ce soit en Ontario ou au niveau fédéral.

Le véritable gagnant des élections ontariennes de 2025, comme en 2022, n'était « rien de tout cela ».

Seulement environ 45 % des Ontariens admissibles ont pris la peine de voter. C'est à peine deux points de pourcentage de plus que le creux record de 43 % de la dernière fois.

Les conditions hivernales ont joué un rôle dans le maintien d'un faible taux de participation cette fois-ci. Mais il en a été de même pour la couverture médiatique obsédée par les sondages, qui a martelé le message que Ford était si loin devant qu'il valait à peine la peine de mettre un manteau, une écharpe, des gants et des bottes pour aller voter.

Rompant avec ce qui était autrefois sa règle journalistique habituelle, même CBC News a continué à faire des reportages sur les sondages d'opinion le jour de l'élection.

Lorsque M. Ford a pris la parole le soir de l'élection, il a réitéré sa préoccupation face à la menace des États-Unis et de son président autoritaire et dangereusement instable, Donald Trump.

Le président américain continue de dire qu'il imposera des tarifs douaniers de 25 % sur tout ce que le
Canada exporte vers son pays mardi prochain, le 4 mars.

La seule exception sera le pétrole et le gaz, que le Canada vend aux États-Unis à un prix inférieur à celui du marché. Les droits de douane seront de 10 %.

Pendant ce temps, à Ottawa...

Les membres du Parti libéral fédéral votent maintenant pour leur nouveau chef. Le vote se termine le dimanche 9 mars à 15 h HNE. Le Parti s'attend à annoncer le gagnant plus tard dans la journée.

Le nouveau chef libéral deviendra automatiquement premier ministre du Canada, même s'il n'a pas de siège au Parlement. C'est le cas du favori en lice, l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.

La période de transition entre Justin Trudeau et le nouveau chef prendra jusqu'à deux semaines.

Cela signifie qu'un nouveau premier ministre fédéral ne sera pas assermenté avant le 24 mars, date à laquelle le Parlement en prorogation doit retourner au travail.

Ainsi, la scène nationale sera pratiquement vide pendant plusieurs jours, à un moment qui pourrait être un moment crucial pour le pays.

Il s'agira d'une occasion en or pour le premier ministre de l'Ontario nouvellement réélu – qui est également président du Conseil de la fédération, l'organisme qui regroupe les 13 provinces et territoires – de faire valoir ses muscles politiques et rhétoriques.

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Les droits démocratiques battus en brèche

4 mars, par John Clarke — , ,
Clarke : Le droit à la dissidence, à la grève et à la résistance aux injustices doit être défendu vigoureusement et exercé sans relâche. Tiré de Canadian dimension Photo (…)

Clarke : Le droit à la dissidence, à la grève et à la résistance aux injustices doit être défendu vigoureusement et exercé sans relâche.

Tiré de Canadian dimension
Photo Pierre Polievre
Mercredi 12 février 2025 / John Clarke
traduction Johan Wallengren

Dans son discours d'investiture, Donald Trump a proclamé : « J'ai été sauvé par Dieu pour rendre à l'Amérique sa grandeur », ne laissant guère de doute quant au peu de cas qu'il fait des droits démocratiques de ceux qui s'opposent à sa mission divine. De fait, sur le site de The Conversation, l'universitaire français Jérôme Viala-Gaudefroy décrit la rhétorique de Trump comme étant marquée par « le triomphalisme et l'autoritarisme manifeste ».

Pierre Poilievre, qui pourrait bien devenir le prochain premier ministre canadien, montre la même impatience à l'égard de l'opposition alors qu'il cherche à donner de l'élan à son programme de droite radical. Comme je l'ai noté dans ma dernière chronique pour Canadian Dimension, Trump voit ses opposants comme une force sinistre, il s'en prend au « socialisme autoritaire » et considère les mouvements de contestation des inégalités dans la société comme d'intolérables expressions de l'« idéologie woke ». Il est clair que la nécessité de défendre les droits démocratiques est pressante des deux côtés de la frontière.

Une démocratie mise à mal

Si nous voulons défendre les droits démocratiques, nous devons faire la différence entre les droits pour lesquels il a été nécessaire de se battre afin d'obtenir satisfaction et les systèmes défectueux de représentation politique qui existent dans les démocraties libérales, notamment au Canada. Comme le montre l'histoire, ces systèmes ont été mis en place dans le seul but d'assurer une représentation des hommes nantis.

Élections Canada reconnaît qu'en 1867, du temps de la Confédération canadienne, le droit de vote était réservé aux hommes propriétaires de biens. Ce n'est qu'en 1918 que le droit de vote a été accordé aux femmes, tandis que les restrictions fondées sur la race ont persisté pendant encore des décennies. Il est choquant de constater que ce n'est qu'en 1960 que la suppression de toutes les restrictions au droit de vote des populations autochtones a été effective.

On a beau avoir octroyé le droit de vote à d'autres catégories de citoyens après avoir repoussé l'échéance le plus longtemps possible, le système en place reste une forme de démocratie des plus restreintes. De mille façons, le pouvoir et l'influence liés à la richesse engendrent une mainmise sur le processus électoral et le fonctionnement du gouvernement. Nous pouvons voter pour le candidat de notre choix, mais les décisions économiques qui façonnent nos vies sont principalement prises dans les conseils d'administration des grandes entreprises. La soi-disant démocratie que l'on nous apprend à vénérer est une créature faible et malade. Mais les droits démocratiques que nous nous devons de défendre sont quelque chose d'entièrement différent.

À l'époque, non seulement le droit de vote n'était pas fait pour les « ordres inférieurs », mais le pouvoir n'accordait pas le droit de se réunir ou d'exprimer des opinions dissidentes sans répression. Le massacre de Peterloo à Manchester, en Angleterre, qui a eu lieu en 1819, est un exemple particulièrement terrible de la façon dont le droit de se mobiliser et de présenter des revendications aux détenteurs du pouvoir a dû être payé par versement de sang.

Les capitalistes de jadis n'auraient jamais pu imaginer que les travailleurs obtiendraient un jour le droit d'organiser des syndicats sur leur lieu de travail et de participer à des négociations collectives avec leurs employeurs. Toute une série de mesures (de plus en plus fragilisées) visant à limiter le profit et à offrir certaines protections à la classe ouvrière ont été obtenues en dépit des objections furieuses des détenteurs du pouvoir.

Les droits de la classe ouvrière n'ont jamais été des acquis absolus. Ils ont toujours été renforcés ou affaiblis selon l'équilibre des forces déterminé par les avancées ou reculs de la lutte du monde ouvrier. La Grève des imprimeurs de Toronto en 1872 a débouché sur l'adoption de la Loi sur les syndicats et sur des droits minimaux pour les travailleurs. Les décennies de luttes syndicales qui ont suivi ont culminé avec les grands affrontements de classe qui ont eu lieu immédiatement après la Seconde Guerre mondiale et qui ont permis d'établir des droits syndicaux beaucoup plus solides. Depuis les années 1970, cependant, l'attaque néolibérale contre les syndicats a considérablement mis à mal les progrès réalisés par le passé, affaiblissant d'autant plus la capacité des travailleurs à exercer leurs droits.

Or, à notre époque, l'assaut contre nos droits démocratiques s'est intensifié et a gagné du terrain dans toute une série de pays. Inside Climate News relève que Trump « a menacé à plusieurs reprises d'ordonner à l'armée américaine de réprimer la dissidence en Amérique, qualifiant son opposition politique d'« ennemi de l'intérieur ». Il est à redouter qu'il « crée un climat propre à refroidir la dissidence, et certains groupes de défense du climat et de l'environnement craignent qu'un second mandat de Trump ouvre la voie à des tactiques menaçant davantage les libertés de contestation et de dissidence dans la sphère publique. »

Or, Trump est déjà en train de démontrer que ces inquiétudes sont fondées. D'un côté, il s'apprête à accroître considérablement l'utilisation de la tristement célèbre prison de Guantanamo pour détenir des dizaines de milliers de réfugiés, de demandeurs d'asile et de migrants et de l'autre, il promet d'intensifier l'offensive contre la solidarité avec la Palestine. Al Jazeera rapporte que Trump a l'intention d'expulser des étudiants étrangers ayant participé à des manifestations : « À tous les résidents étrangers qui ont pris part aux manifestations pro-djihadistes, nous vous mettons en garde : dès 2025, nous vous trouverons et nous vous expulserons... J'annulerai également rapidement les visas d'étudiant de tous les sympathisants du Hamas sur les campus universitaires, qui ont été infestés par le radicalisme comme jamais auparavant. », a-t-il déclaré.
Dans un pays après l'autre, les efforts déployés pour saper les activités de contestation sont patents, les activités pro-palestiniennes et de lutte pour la justice climatique étant les cibles les plus fréquentes. Au Royaume-Uni, la législation sur l'ordre public a récemment été utilisée pour empêcher la tenue d'une grande manifestation de solidarité avec la Palestine, ce qui a conduit à l'arrestation de 77 personnes, comme le rapporte The Canary.

Au Royaume-Uni, il y a eu une vague d'indignation contre les peines de prison brutales infligées à 16 militants du mouvement Just Stop Oil (qui appelle à la fin du pétrole) cumulant 41 ans derrière les barreaux, pour des actes de désobéissance criminalisés. Comme le souligne The Daily Climate, « du Royaume-Uni à l'Allemagne en passant par les États-Unis, les manifestants qui bloquent des routes, perturbent des événements ou organisent des sit-in devant des bureaux gouvernementaux sont confrontés à des sanctions plus sévères, notamment de longues peines de prison et de lourdes amendes ».

Des mouvements sous haute surveillance

Au Canada, des efforts similaires sont déployés pour saper le droit de manifester. Depuis que l'assaut israélien contre Gaza a commencé en octobre 2023, les attaques contre les activités de solidarité avec la Palestine ont été incessantes. L'unité de lutte contre les crimes haineux de la police de Toronto s'en prend par exemple aux gens qui contestent le génocide israélien à Gaza. The Breach a montré comment cette opération de police « aux moyens considérables » s'est traduite par des activités de surveillance, des raids nocturnes et des accusations forgées de toutes pièces contre le mouvement de solidarité palestinien » dans le cadre d'une campagne concertée visant à « neutraliser stratégiquement ce mouvement ».

Comme les défenseurs des terres autochtones et les activistes climatiques ont davantage pris à partie les entreprises qui investissent dans l'extraction des ressources, le niveau de répression de l'État à leur encontre s'est accru de façon spectaculaire. Brett Forester, de la CBC, rapporte que le tristement célèbre Groupe d'intervention en cas d'incident critique de la GRC a « dépensé près de 50 millions de dollars pour faire respecter les injonctions obtenues par les secteurs pétrolier et forestier au cours de ses cinq premières années d'existence » et que ce groupe « a une juridiction territoriale qui reste à définir, un effectif inconnu et un budget indéterminé. Il intervient là où l'industrie est aux prises avec des occupations de terres, des barrages et de la désobéissance civile ». Le reportage révèle que « les opposants craignent que le Groupe d'intervention en cas d'incident critique ait reçu un chèque en blanc et échappe dans une large mesure à la supervision des gouvernements ».

L'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) a condamné la Loi albertaine sur la défense des structures critiques (Critical Structure Defence Act) qui « de par sa formulation est d'une large portée, puisqu'elle comporte l'interdiction de pénétrer, d'endommager, d'obstruer, d'interrompre ou d'interférer volontairement avec les "infrastructures critiques", définies par la loi comme comprenant les autoroutes, les chemins de fer, les sites de sables bitumineux, les mines, et plus encore ». L'ACLC affirme que ce dispositif constitue une menace pour « le droit de se rassembler et de manifester dans la province ».
À la Maison-Blanche, l'idée prévaut aujourd'hui que la dissidence et les activités de contestation sont l'œuvre de forces ennemies qui sévissent de l'intérieur. Dans les cercles de l'establishment, l'idée que les contestations de la structure du pouvoir doivent être étroitement contrôlées est largement partagée.

Dans un article paru l'année dernière sur le site de The Tyee, David Moscrop a exploré le curieux concept de « liberté ordonnée » (ordered liberty) lancé par Pierre Poilievre. Celui-ci a expliqué que cette expression passablement paradoxale vise « une synthèse entre les idéaux libéraux d'autonomie et de liberté individuelle et les conceptions traditionnelles de normes et de valeurs sociales ». Comme le souligne Moscrop, « cela équivaut à dire que vous pouvez parfaitement être libre et exercer votre liberté comme vous le souhaitez, à condition que vous le fassiez d'une manière prédéterminée et correcte qui soit conforme aux normes et valeurs conservatrices ».

Comme nous le voyons dans le cas de la délégitimation de la solidarité avec la Palestine et des efforts visant à criminaliser et sanctionner sévèrement les revendications perturbatrices relatives au climat, l'idée que des limites plus strictes doivent être fixées aux libertés qui ont été concédées par les démocraties libérales s'insinue dans le mode de pensée de l'establishment. Vous pouvez vous opposer à la conduite destructrice des entreprises de combustibles fossiles, mais si vous contestez leurs activités, vous serez traité(e) comme un(e) terroriste. Vous pouvez exprimer des opinions divergentes, à condition d'occulter certains sujets, comme tout ce qui touche au robuste soutien de l'Occident à l'État meurtrier d'Israël, notamment.
Nous ne pouvons nous laisser imposer de telles restrictions de nos droits démocratiques. Comme l'a souligné Howard Zinn il y a plus d'un demi-siècle dans son essai sous-titré The Problem is Civil Obedience (Le problème est celui de l'obéissance civile) : « Les gens de tous les pays ont besoin de l'esprit d'opposition à l'État qui, loin d'être un objet métaphysique, constitue un vecteur de force et de richesse. »

Notre capacité à riposter efficacement n'a jamais été aussi essentielle qu'en ces temps dangereux et incertains. Le droit à la dissidence, à la contestation, à la grève et à la résistance aux injustices doit être défendu vigoureusement et être exercé sans relâche, ce qui est de l'ordre de la nécessité.

John Clarke est écrivain et organisateur de la Coalition ontarienne contre la pauvreté (OCAP) à la retraite. Suivez ses tweets à @JohnOCAP et son blogue à johnclarkeblog.com.

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Les migrants des États-Unis tentent de gagner le Canada, malgré une sécurité renforcée

4 mars, par Martin Gauthier — , ,
Pour tenter d'éviter des tarifs douaniers punitifs et satisfaire Donald Trump, le Canada a renforcé ses opérations aux frontières pour empêcher les migrants de se rendre en (…)

Pour tenter d'éviter des tarifs douaniers punitifs et satisfaire Donald Trump, le Canada a renforcé ses opérations aux frontières pour empêcher les migrants de se rendre en Amérique. Mais sur le terrain, c'est le phénomène inverse qui est en train de se produire : des migrants commencent à fuir les États-Unis pour se rendre au Canada. En plein hiver.

Tiré de Courrier international. Légende de la photo : Une patrouille le long de la frontière Canado-américaine, près de la ville frontalière de Stanstead, au Québec, au Canada, le 30 janvier 2025. Photo Daphné Lemelin/AFP.

L'appel lancé par des douaniers américains envers leurs collègues canadiens à la frontière entre l'État du Montana et la province de l'Alberta le 3 février dernier était “choquant”, relate The New York Times. Neuf personnes, des enfants pour la plupart, s'apprêtaient à entrer en territoire canadien à pied, dans l'obscurité, par -27 °C, avant d'être interceptés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), “résultat d'une présence frontalière nouvellement renforcée le long de la vaste frontière entre les États-Unis et le Canada”.

Alors que persiste la menace américaine d'imposer dès ce 4 mars d'importants droits douaniers sur les produits canadiens, Ottawa, note CTV News, dit avoir répondu aux demandes de l'administration Trump concernant la sécurité des frontières avec un plan comportant le déploiement de davantage d'équipements et de personnel.

“Tous les tests qui ont été imposés à ce pays, au Canada, en termes de progrès et de respect des normes pour la frontière, je crois qu'ils ont été satisfaits […] les preuves sont irréfutables”, a ainsi déclaré le ministre de la Sécurité publique canadien, David McGuinty.

Des données américaines citées par le quotidien new-yorkais tendent à conforter les assertions canadiennes : environ 600 migrants ont été interceptés à la frontière en janvier, contre environ 900 en janvier 2024. Mais les autorités canadiennes disent toutefois, sans fournir encore des chiffres, qu'elles interceptent plus de personnes arrivant des États-Unis. Sept des neuf migrants capturés le 3 février et remis aux autorités américaines étaient des Vénézuéliens, a indiqué la GRC au journal, qui rappelle que l'administration Trump “a cessé de protéger les Vénézuéliens [fuyant le régime de Maduro]”. De plus, le gouvernement Trudeau a renforcé ses exigences quant aux visas temporaires utilisés par certains “pour arriver légalement au Canada, mais ensuite entrer illégalement aux États-Unis”.

Situation chaotique

Malgré cela, d'anciens agents frontaliers jugent insuffisantes les nouvelles mesures canadiennes à la frontière. Mercedes Stephenson a déclaré à la chaîne canadienne Global News que des sources auprès de l'Agence frontalière canadienne ont fait état d'une situation chaotique à la frontière la plus longue du monde :

  • “Nous avons négligé notre frontière, la sécurité des frontières et la sécurité des migrations pendant très longtemps. Aujourd'hui, les pressions exercées par Donald Trump mettent cela en évidence.”

Les tensions américano-canadiennes semblent avoir un autre effet négatif. Le quotidien américain Bellingham Herald rapporte, sur la foi de données canadiennes, que les visites de Canadiens aux États-Unis par les points de passage entre l'État de Washington et la Colombie-Britannique ont chuté de plus de 26 % durant la première semaine de février par rapport à la semaine précédente.

Interrogée par The Globe and Mail pour savoir si, lors de ses quatre récents voyages à Washington, elle avait reçu une indication sur ce que les États-Unis pourraient demander au Canada de faire afin d'éviter les tarifs douaniers punitifs, la présidente de l'Agence frontalière, Erin O'Gorman, a répondu sèchement : “Non.”

Martin Gauthier

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Rencontre des Amériques de la MMF

4 mars, par Marche mondiale des femmes — ,
Voici une video résumant la denièrerencontre des Amériques de la Marche Mondiale des Femmes Réunies à Santiago du Chili du 21 le 24 novembre, les représentantes de 16 (…)

Voici une video résumant la denièrerencontre des Amériques de la Marche Mondiale des Femmes

Réunies à Santiago du Chili du 21 le 24 novembre, les représentantes de 16 coordinations nationales de la Marche Mondiale des Femmes (MMF) ont participé à la rencontre régionale des Amériques « Nalu Faria ».

L'objectif de l'événement était de rencontrer les camarades en personne, de mettre à jour l'analyse de la situation dans la région et d'organiser le plan stratégique de la MMF dans la région, en tenant compte de l'approche de la 6e Action internationale du mouvement, qui prévoit un calendrier d'activités entre février et octobre 2025.

Pendant quatre jours, la Casa del Maestro, un site patrimonial important dans l'histoire du Chili, a accueilli les délégations de la MMF Amériques et a organisé les activités de la rencontre. Le bâtiment, situé dans le centre de Santiago, est également connu sous le nom de La Moneda Chica, pour avoir abrité le premier bureau présidentiel de Salvador Allende en 1970.

Pour Corina Muñoz, représentante de la MMF Chili, le choix du lieu est symbolique : construit entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle, le site « est un monument dans notre pays, avec plusieurs plaques commémoratives en hommage aux enseignants disparus et exécutés par la dictature civilo-militaire. C'est pourquoi il est important d'habiter, de faire vivre et d'organiser des rencontres dans cet espace pour maintenir la mémoire vivante ».

Contexte régional

Après une ouverture mystique par les hôtes chiliennes, le programme a commencé par une analyse de la situation dans les sous-régions du continent – Amérique du Sud, Amérique centrale, Caraïbes et Amérique du Nord. La méthodologie de la rencontre proposait de discuter du contexte régional à partir des quatre champs d'action de la MMF : économie féministe et autonomie économique, paix et démilitarisation, biens communs et lutte contre la violence sexiste.

Tout au long des discussions, les activistes ont constaté que la montée du conservatisme a renforcé l'oppression du système capitaliste patriarcal et raciste dans toute la région. Avec l'avancée du fondamentalisme religieux, les secteurs anti-droits intensifient leur offensive contre les femmes, qui sont les principales défenseures des territoires.

Parallèlement, les actions des entreprises transnationales liées à l'extractivisme historique dans les Amériques continuent de mobiliser les femmes, qu'elles soient à la campagne ou dans les villes. Dans toutes les Amériques, les femmes continuent à former la ligne de front dans la défense de la vie et de la biodiversité sur leurs territoires.

Avec le scénario néolibéral d'une alliance entre les États et les sociétés transnationales, la précarité de la vie s'aggrave, générant davantage de pauvreté, de faim, de dette, de conflits territoriaux et de problèmes migratoires, y compris la discrimination et la xénophobie. Des actions de résistance intégrées sont nécessaires de toute urgence. En partant de la confrontation, la MMF cherche à construire un agenda de propositions politiques féministes pour la transformation de la réalité des femmes.

Pour Norma Cacho, représentante des Amériques au sein du Comité international, la Marche a permis d'affronter et de répondre aux « politiques néolibérales qui nuisent aux peuples et aux femmes ». Elle souligne que l'un des défis identifiés lors de la rencontre régionale est de savoir « comment continuer à renforcer notre pouvoir populaire féministe dans un contexte de plus en plus défavorable ».

6ème action internationale

Considérant que les problèmes sociaux du Nord et du Sud sont profondément liés, la Marche Mondiale des Femmes organise une action internationale tous les cinq ans. L'objectif, outre la construction des processus de synthèse politique du mouvement, est de présenter au monde un agenda féministe pour une action permanente.

Sous le slogan « Nous marchons contre les guerres et le capitalisme, pour la souveraineté populaire et pour le bien vivre », la 6ème Action internationale de la MMF présentera un calendrier de luttes étalé sur l'année 2025. L'action débutera le 18 février, journée de la femme sahraouie, par une ouverture placée sous le signe de la solidarité et de la résistance anticoloniale. Puis, le 8 mars, Journée internationale de lutte des femmes, de grandes actions féministes se dérouleront dans les rues d'innombrables villes, ouvrant le calendrier féministe dans le monde entier.

Dans les Amériques, les représentantes de la MMF soulignent la nécessité de créer davantage d'espaces pour l'action, le dialogue et la formation féministes. À cette fin, la coordination régionale a déjà confié au Chili la tâche d'inclure une série d'activités propres dans le calendrier de la 6e Action internationale.

Ainsi, de mai à juillet, la MMF Amériques se mobilisera pour construire des espaces virtuels de formulation collective qui culmineront lors d'une prochaine rencontre régionale au Chiapas (Mexique), à l'occasion de la Journée des femmes noires, latino-américaines et caribéennes.

La rencontre vise à renforcer l'agenda féministe sur le continent, ainsi qu'à servir de préparation politique à l'activité de clôture de la 6e Action internationale, qui aura lieu en septembre 2025 au Népal. Pour clôturer l'année, l'action de solidarité féministe de 24 heures de la MMF aura lieu le 17 octobre, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté.

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Pour que toutes les femmes soient libres

4 mars, par Réseau d'action féministe de la Centrale des syndicats du Québec — , ,
En novembre 2023, les femmes participant au Réseau d'action féministe de la CSQ ont été invitées à transmettre leurs souhaits pour l'avenir des luttes féministes collectives. (…)

En novembre 2023, les femmes participant au Réseau d'action féministe de la CSQ ont été invitées à transmettre leurs souhaits pour l'avenir des luttes féministes collectives. Leurs réflexions et désirs ont été traduits sous forme de manifeste que nous vous présentons ici.

Tiré de Ma CSQ.

Pour que toutes les femmes soient libres

Nous, les femmes du comité et du Réseau d'action féministe de la Centrale des syndicats du Québec, réitérons l'importance des luttes syndicales pour que règne l'égalité entre les femmes et les hommes, et entre les femmes elles-mêmes.

Nous, les femmes du comité et du Réseau d'action féministe, réitérons l'importance de notre engagement à poursuivre notre implication et notre mobilisation dans ces luttes sociales pour l'amélioration des conditions de vie et de travail de toutes les citoyennes.

Nous, les femmes du comité et du Réseau d'action féministe, reconnaissons que la mémoire collective et la transmission de nos luttes aux prochaines générations sont au fondement du maintien des droits acquis grâce à nos prédécesseures.

Nous, les femmes du comité et du Réseau d'action féministe, prônons la prépondérance de lieux d'échanges et d'information favorisant une mobilisation et une solidarité féminines.

Nous, les femmes du comité et du Réseau d'action féministe, clamons l'urgence de faire des luttes féministes intersectionnelles un combat collectif où l'ensemble de la société québécoise agit comme allié.

Parce que toutes les femmes ne sont pas libres, et tant qu'elles ne le seront pas, collectivement, nous lutterons :

Pour que cesse toute atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles, qui mettent le monde au monde depuis le début de l'humanité ;

Pour une réelle reconnaissance des iniquités entre les femmes et les hommes, et entre les femmes elles-mêmes ;

Pour une réelle égalité des chances afin que nous puissions toutes vivre en sécurité dans le respect, la solidarité et la justice ;

Pour une réelle reconnaissance de la valeur des emplois du prendre soin et de l'accompagnement ;

Pour qu'à travail équivalent, salaire égal ;

Pour que cesse toute forme de violence envers les femmes et les filles, autant dans la sphère publique que privée ;

Pour un partage équitable des responsabilités familiales ;

Pour la fin des diktats sociaux afin que les femmes puissent être ce qu'elles sont, porter ce qu'elles veulent, parler comme elles le désirent et être respectées dans leur unicité.

Pour que toutes les femmes et les filles puissent prendre la place qui leur est due ;

Pour que toutes et tous participent activement aux changements pour une réelle égalité.

Pour une meilleure justice sociale et pour la paix.

Tant que l'égalité ne sera pas atteinte, tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons là !

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Haïti : victime d’une ingérence humanitaire militarisée

Haïti, déjà affaibli par des crises politiques, économiques et sécuritaires récurrentes, est aujourd'hui confronté à une nouvelle forme d'ingérence internationale : l'« (…)

Haïti, déjà affaibli par des crises politiques, économiques et sécuritaires récurrentes, est aujourd'hui confronté à une nouvelle forme d'ingérence internationale : l'« humanitarisme militarisé ».

Sous prétexte d'apporter de l'aide et de stabiliser le pays, la communauté internationale, notamment à travers l'ONU et certaines puissances occidentales, impose une présence militaire qui soulève de nombreuses interrogations.
Depuis des décennies, Haïti est le terrain d'interventions internationales qui, loin d'apporter des solutions durables, semblent perpétuer un cycle de dépendance et d'instabilité. Après la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), marquée par des scandales, une nouvelle force internationale menée par le Kenya s'installe dans le pays. Officiellement, il s'agit d'une mission de sécurité pour lutter contre les gangs armés qui contrôlent une grande partie du territoire.

Cependant, cette initiative suscite de vives critiques. D'une part, elle reflète une incapacité des élites politiques haïtiennes à prendre en main la sécurité du pays. D'autre part, elle montre que la « communauté internationale » continue d'agir sans un réel consensus populaire. De nombreux Haïtiens dénoncent une nouvelle occupation déguisée, imposée par des puissances étrangères qui ignorent les dynamiques locales.

L'histoire récente prouve que ces interventions extérieures, bien que justifiées par des motifs humanitaires ou sécuritaires, ont souvent aggravé la situation. La MINUSTAH, par exemple, a laissé derrière elle un bilan catastrophique : des violences, des abus, et une épidémie de choléra qui a fait des milliers de morts. De plus, les missions militaires ne s'attaquent jamais aux racines du problème haïtien : l'absence d'un État fonctionnel, la corruption et la marginalisation des populations.
En parallèle, l'aide humanitaire, bien que nécessaire, est souvent détournée ou mal gérée, renforçant une économie d'assistance plutôt qu'un développement autonome. Cette dépendance empêche le pays de reconstruire ses institutions et de reprendre le contrôle de son avenir.

Face à cette situation, il est impératif que les solutions viennent d'abord des Haïtiens eux-mêmes. Loin d'un nouveau cycle d'occupation, le pays a besoin d'un soutien international basé sur le respect de sa souveraineté et la mise en place d'institutions solides. La priorité devrait être donnée à des solutions endogènes, avec un accompagnement ciblé et respectueux des dynamiques locales.

Haïti n'a pas besoin d'une ingérence militarisée sous prétexte d'aide humanitaire. Il a besoin d'un véritable partenariat, d'investissements durables et d'un appui à la reconstruction de son État. Sans cela, toute intervention extérieure ne fera que perpétuer un cercle vicieux dont les premières victimes sont, comme toujours, les citoyens haïtiens.

Smith PRINVIL

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Dossier Stablex à Blainville : M. Legault nous vous demandons votre intervention immédiate et ferme en faveur du bien commun

4 mars, par Coalition pour que le Québec ait meilleure mine ! — , ,
« Messieurs Legault et Charette, en lisant l'article de La Presse du 23 février, " Québec forcera Blainville à vendre un terrain à Stablex", j'ai appris que votre gouvernement (…)

« Messieurs Legault et Charette, en lisant l'article de La Presse du 23 février, " Québec forcera Blainville à vendre un terrain à Stablex", j'ai appris que votre gouvernement allait déposer un projet de loi spéciale afin de forcer la ville de Blainville à céder un terrain à l'entreprise Stablex.

La présente est pour vous exprimer ma colère et ma vive opposition à ce projet. J'ai pris connaissance du dossier et des terribles conséquences de la construction de la cellule 6 sur le terrain que Stablex désire acquérir. Le rapport du BAPE invite à la prudence.

Des analyses indépendantes ont prouvé que le procédé Stablex n'est pas sécuritaire et que les eaux et les terrains adjacents aux cellules actuelles ont été contaminés par des produits hautement toxiques et cancérigènes. Nous nous inquiétons que la construction de la cellule 6 ait des répercussions catastrophiques pour l'environnement et pour la santé publique et votre gouvernement n'a rien fait pour nous informer et nous rassurer. Des pétitions ont été signées, des représentations ont été faites, et les citoyens ont clairement exprimé leur désaccord face à ce plan d'expansion.

Je suis outré(e) que votre gouvernement fasse fi de l'opinion publique et qu'il ne priorise pas la santé et le bien-être des citoyens. Je vous demande de renoncer au projet de loi spéciale et de respecter les préoccupations et les demandes des gens de Blainville et des municipalités environnantes.

Messieurs les élus, nous vous demandons de revenir sur votre décision et d'imposer un moratoire sur l'importation des déchets toxiques et dangereux en provenance des Etats-Unis vers Stablex, le temps de faire un état des lieux du site actuel, de trouver un autre site moins près des résidences et avec un autre procédé.

Au nom de la protection des citoyens de Blainville, des villes environnantes, de la faune et de la flore de la Grande Tourbière de Blainville, nous vous demandons votre intervention immédiate et ferme en faveur du bien commun.

Ne mettez pas notre avenir et celui de nos enfants en péril ! »

Pour écrire à François Legault, c'est avec ce formulaire : https://www.quebec.ca/premier-ministre/premier-ministre/joindre-le-premier-ministre?fbclid=IwY2xjawIy_y1leHRuA2FlbQIxMAABHWPssDSZi-QZbx0nmjkRRVGHRc4b_ghLdKG4uFYRhMyUDAhxURgn-slA0g_aem_4MvToM6h-1oMk-1rpbdsWg, on ne peut pas envoyer de courriel. Et pour Benoît Charette, voici son adresse courriel : ministre@environnement.gouv.qc.ca

Et c'est toujours bon de mettre votre député en copie https://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/index.html

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Agrandissement du site d’enfouissement de Stablex : L’UPA manifeste au bureau de Benoît Charette contre le PL93

4 mars, par Reine Côté — , ,
Des membres de la Fédération de l'UPA Outaouais-Laurentides et de l'UPA des Basses-Laurentides se sont pointés vendredi matin devant le bureau du ministre de l'Environnement, (…)

Des membres de la Fédération de l'UPA Outaouais-Laurentides et de l'UPA des Basses-Laurentides se sont pointés vendredi matin devant le bureau du ministre de l'Environnement, Benoît Charrette, à Saint-Eustache, afin de manifester leur opposition au PL93, déposé jeudi matin qui vient forcer Blainville à vendre un terrain situé dans sa tourbière et à forte valeur écologique à l'entreprise Stablex.

Tiré de Nord-Info.com

Les manifestants se sont présentés comme de fervents défenseurs des terres agricoles et de l'environnement. Le conseiller municipal Francis Allaire, responsable de l'environnement au conseil municipal de la Ville de Blainville, prenait part à la manifestation.

Ce dernier y est allé d'une décharge contre le PL93 et l'ingérence de Québec sur l'autonomie municipale. « On est ici pour se prononcer contre la volonté incompréhensible et inacceptable du gouvernement du Québec d'exproprier des espaces protégés pour les consacrer à l'enfouissement de matières dangereuses. Le projet de loi déposé hier est scandaleux ! C'est d'autant plus scandaleux que Stablex possède déjà un terrain pour l'enfouissement et qui est irrécupérable sur le plan environnemental et est déjà perturbé par les activités de Stablex.

« Il n'y a rien qui justifie le gouvernement du Québec à prendre possession de terres publiques pour les remettre directement à une entreprise privée qui importe chez nous des déchets dangereux des États-Unis, surtout quand la menace tarifaire du président Trump plane sur nous », a-t-il poursuivi.

Décision lourde de conséquences

Stéphane Alary, le président de l'UPA Outaouais-Laurentides a, pour sa part, insisté sur l'importance de se pencher sur les conséquences d'un tel projet pour les terres agricoles et l'ensemble de la communauté.

« Aujourd'hui, on est rassemblés pour rappeler une chose essentielle : les décisions qui concernent notre territoire doivent être prises avec prudence, transparence et en profond respect pour ceux qui y vivent et y travaillent. Le projet de loi 93 qui vise à contraindre la Ville de Blainville à céder un terrain à Stablex pour l'agrandissement de son site d'enfouissement de déchets dangereux qui suscite de vives inquiétudes.

Ce dernier va même plus loin. « On voit deux poids, deux mesures : on demande aux producteurs (agricoles) de protéger les milieux humides. Et pour les villes, ce n'est pas important ? »

Ministres, défendez vos citoyens !

Audrey Lemaire, qui est vice-présidente de l'UPA des Basses-Laurentides, n'a pas non plus mâché ses mots à l'endroit des deux ministres désormais liés au dossier Stablex, Benoît Charrette et Maïté Blanchette-Vézina.

« C'est sûr que le milieu humide visé par Stablex n'est pas en zone agricole, mais nos producteurs sont dépendants de la ressource d'eau des milieux humides des villes, mais les milieux humides sont une ressource d'eau incroyable : c'est une réserve de filtration une réserve pour notre écosystème. C'est ça qu'on vient défendre aujourd'hui. Nos producteurs en ont besoin pour continuer à opérer.

« M. le ministre (Charette), Mme la ministre (Blanchette-Vézina), c'est le temps de dire NON pour l'environnement que vous êtes sensés défendre. On veut que vous défendiez les citoyens. C'est ça votre mission au gouvernement ! On demande officiellement au ministre Charrette de suivre les recommandations du BAPE (en septembre 2023) », a martelé Mme Lemaire.

Celle-ci a rappelé que les commissaires y participant ont tous dit NON au projet d'agrandissement du site d'opération visé par Stablex, la cellule 6. Ceux ayant suivi le dossier s'en souviendront : la mairesse de Blainville, Liza Poulin, a ensuite résilié le contrat qui devait autoriser l'entreprise d'enfouissement d'aller de l'avant avec la cellule 6 dans la tourbière.

Mme Lemaire abonde dans le même sens que Mme Poulin : Stablex a la possibilité de continuer à opérer dans la cellule présente, avec laquelle on opère depuis les années 1980.

Incohérence d'enfouir dans une tourbière

« Il est temps d'avoir de la transparence dans ce dossier-là. Ça fait des mois que la Ville de Blainville tente d'avoir des discussions avec le Ministère. Tout le monde comprend l'enjeu, tout le monde trouve que c'est d'une incohérence totale d'aller enfouir des déchets toxiques dans une tourbière et après, on revient avec la même cassette : qu'il est minuit moins une. Ce n'est pas vrai. La tourbière, on n'y touche pas. C'est pour les générations futures. Nous les agriculteurs, on était là avant – on a vu le territoire se développer – et on va être encore là après et avec les conséquences de ce que l'on en train de faire aujourd'hui », souligne Mme Lemaire.

« On implore le ministre et la ministre de changer leur position face au projet de loi 93. »

Les membres de l'UPA demandent au ministre Charette ainsi qu'au gouvernement de retirer le PL93, de renoncer à dépenser de l'argent au profit d'une entreprise américaine et qu'il oblige Stablex à utiliser les terres publiques qu'ils se sont déjà octroyées et pour lesquelles les contribuables ont déjà payé leur part.

Enfin, l'UPA réclame un BAPE générique qui se penchera sur la gestion des matières résiduelles.

L'opposition libérale

Venue appuyer la manifestation, la libérale Virginie Dufour y est aussi allée de ses commentaires.

« C'est un projet de loi qui est une attaque frontale à l'autonomie municipale et à la protection de l'environnement », affirme la députée des Mille-Îles, Virginie Dufour, qui dit avoir visité l'entreprise, rencontré la mairie et avoir pris connaissance du rapport d'analyse du terrain.

« Je ne peux pas croire que pour enfouir des déchets dangereux et en partie américains on va aller détruire une tourbière millénaire de milieux humides dont on a tellement besoin », a-t-elle précisé.

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Les travailleurs d’Amazon occupent le bureau du candidat CAQ dans Terrebonne et forcent une rencontre. Il est resté évasif et n’a pas pris position

4 mars, par Syndicat des Travailleuses et Travailleurs d'Amazon Laval (STTAL-CSN) — , ,
Terrebonne, 26 février 2025* – Des travailleurs licenciés d'Amazon Laval sont arrivés à 11h30 aujourd'hui au bureau de campagne du candidat de la CAQ dans Terrebonne, Alex (…)

Terrebonne, 26 février 2025* – Des travailleurs licenciés d'Amazon Laval sont arrivés à 11h30 aujourd'hui au bureau de campagne du candidat de la CAQ dans Terrebonne, Alex Gagné. Ils ont occupé le bureau pendant 45 minutes, jusqu'à ce que le candidat accepte de les rencontrer vers 12h15.

Les travailleurs ont partagé leurs revendications : un an d'indemnité, soutien total et gratuit à leur requalification, et remboursement de tout l'argent public qu'à reçu Amazon.

M. Gagné est resté évasif et a reproduit ce que d'autres politiciens ont fait jusqu'à présent. Il ne s'est pas positionné et s'en est remis à « un débrief » avec son équipe. Il a également dit qu'il contacterait le ministre du travail Jean Boulet, qui avait déjà refusé de se positionner lors d'une rencontre avec les travailleurs jeudi derniers.

*CITATIONS* :

« C'est très clair : on veut un an de salaire avec bénéfice pour tous les licenciés. En ce moment, Amazon, ce qu'ils font, c'est qu'ils nous donnent le strict minimum légal. Les chauffeurs, à ce qu'on sache en ce moment, ils ne vont même pas recevoir le minimum légal. » *- Félix Trudeau, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d'Amazon Laval (STTAL-CSN) et travailleur licencié de l'entrepôt DXT4, parlant à Alex Gagné, candidat de la CAQ dans Terrebonne*

« Ultimement, ce qu'on veut, c'est que le gouvernement et la CAQ, votre parti, disent très explicitement : "on veut qu'il y ait une justice pour les travailleurs." » *- Félix Trudeau, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d'Amazon Laval (STTAL-CSN) et travailleur licencié de l'entrepôt DXT4, parlant à M. Gagné*

« Cette élection et la prochaine, il va y avoir une grosse question : est-ce que le gouvernement du Québec est capable de tenir tête aux Américains quand ils ne veulent pas nous respecter ? C'est un enjeu d'élection. Nous, on a des collègues qui travaillent à Amazon qui habitent à Terrebonne. On va faire de la sensibilisation dans la circonscription sur cette
question-là, d'ici l'élection partielle
. » *- Félix Trudeau, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs
d'Amazon Laval (STTAL-CSN) et travailleur licencié de l'entrepôt DXT4, parlant à **M. Gagné*

« Fermer les entrepôts comme ça, c'est discriminatoire. Parce que la majorité des travailleurs, c'est des immigrants, du monde qui vient d'arriver, qui n'a pas encore son statut clair. On dirait qu'ils veulent pas qu'on s'éduque, qu'on connaisse nos droits. Moi, je viens d'Haïti, je connais pas les lois du Québec, c'est pour ça que je cherche un syndicat, un encadrement. Mais eux autres, ils savent qu'on n'a pas vraiment de voix, c'est pour ça qu'ils font ça. » - *Lotfi Halimi, travailleur licencié de l'entrepôt DXT4, parlant à **M. Gagné*

« J'ai été blessé au travail, et je ne suis pas le seul. Il y a des centaines d'employés qui ont été blessés. Et lorsqu'on a réclamé
de meilleures conditions de travail, Amazon a décidé de fermer ses portes. C'est une décision sauvage, anti-syndicale.
»
*- Jean-Baptiste Ugelin, travailleur licencié de l'entrepôt DXT4, parlant à **M. Gagné*

« Ça va créer un mauvais précédent. N'importe quelle entreprise peut venir au Québec, et quand elle se rend compte qu'un syndicat vient de s'implanter pour revendiquer de meilleures conditions de travail, ils vont partir. Et ça, c'est des milliers de travailleurs au chômage. » *- Jean-Baptiste Ugelin, travailleur licencié de l'entrepôt DXT4, parlant à **M. Gagné*

« Merci d'avoir pris le temps de nous présenter ça. Puis, on va le communiquer, c'est certain, avec mon collègue, avec Mme Champagne-Jourdain, qui est ministre du travail... Désolé, de l'Emploi. J'ai pris tout ça en note, ça fait que je vais pouvoir débriefer avec mon équipe. » *- Alex Gagné, candidat de la CAQ dans Terrebonne, s'adressant aux travailleurs*

*À propos du Syndicat des Travailleuses et Travailleurs d'Amazon Laval (STTAL)* :
Le STTAL regroupe les travailleurs et travailleuses de l'entrepôt DXT4 d'Amazon, à Laval. Il a été fondé en mai 2024. Il est le premier syndicat de la multinationale au Canada.

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