Presse-toi à gauche !
Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...

Ponds-moi une loi !

– Ponds-moi une Loi !
- Au fil des mois.
– Dans l'hémicycle somnolente ou en émoi.
- Pardon ! Je te tutoie.
– Toi qui sièges au Bourbon paré de dorure et de soie.
– Ponds-moi une Loi !
- En mon absence, c'est toi qui vois.
- Ponds-moi une Loi !
- Elu (e), à chaque fois.
- Donnant matière à tes séances meublées de vacuité sans joie.
- Ponds-moi une Loi.
– A débattre à l'Assemblée, ça va de soi.
- Alambiquant ma vie et ma foi.
– Ponds-moi une Loi
– Je compte jusqu'à trois.
– A corseter ma Liberté aux abois. -
Ponds-moi une Loi !
– Je ne vois pas ce que tu vois.
– Mon âme se noie.
– Ponds-moi une Loi !
– A me taxer mort(e) ou vif (ve), t'en as le droit.
– Ponds-moi une Loi !
– Sur tout et n'importe quoi.
– Ô Député (e) qui a pris du poids.
– Ponds-moi une Loi !
– Pour mes enfants en proie.
– A tes intrications rétribuées avec joie.
– Ponds-moi une Loi !
– A accoucher d'une autre Loi !
Texte et illustration : Omar HADDADOU Paris 2024
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre

Hussardes noires : des enseignantes à l’avant-garde des luttes »

En cette journée internationale des droits des femmes, Mélanie Fabre revient sur l'histoire des Hussardes noires. Son livre, « Hussardes noires, des enseignantes à l'avant-garde des luttes » paru le 16 février participe à relever un défi, celui de « se pencher sur la manière dont une communauté enseignante au féminin a activement participé à la laïcisation de l'école, justement dans le domaine où ce processus était le plus contesté, celui de l'éducation des filles ». Elle répond aux questions du Café pédagogique.
Tiré de Café pédagogique
www.cafepedagogique.net/2024/03/08/hussardes-noires-des-enseignantes-a-lavant-garde-des-luttes/ <http://www.cafepedagogique.net/2024...>
Propos recueillis par Lilia Ben Hamouda, Le Café pédagogique, Paris, 8 mars 2024
Vous venez de publier aux éditions Agone un ouvrage intitulé « Hussardes noires, des enseignantes à l'avant-garde des luttes. »
https://agone.org/livres/hussardes-noires-des-enseignantes-lavant-garde-des-luttes <https://agone.org/livres/hussardes-...>
D'où vient cette formule de « hussardes noires » ?*
C'est la féminisation de l'expression célèbre de Charles Péguy, utilisée dans son ouvrage L'Argent, publié en 1913. L'écrivain français s'y remémore son enfance, où il était scolarisé dans une école un peu particulière. En effet, il suivit sa scolarité dans l'école annexe d'une école normale où étaient alors formés les futurs instituteurs. Charles Péguy n'était donc pas instruit par un enseignant « titulaire », mais par les jeunes normaliens qui se relayaient pour venir faire classe dans l'école annexe, où étaient réunis des enfants comme lui, heureux cobayes de ces enseignants en devenir.
En parlant de hussards noirs, Péguy fait référence à leur costume, qui lui rappelle celui des soldats : « Cet uniforme civil était une sorte d'uniforme militaire encore plus sévère, encore plus militaire, étant un uniforme civique. […] Porté par ces gamins qui étaient vraiment les enfants de la République. Par ces jeunes hussards de la République. »
L'expression, qui désignait à l'origine exclusivement les élèves-maîtres des écoles normales, a progressivement revêtu un sens plus large pour désigner l'ensemble des instituteurs des écoles publiques de la Belle Époque, combattant avec leurs propres armes en faveur de la République et de la laïcité de l'instruction.
Pourquoi parler alors de « hussardes noires », au féminin ?
Beaucoup de travaux historiques consacrés à la construction de l'école laïque en France ont repris la formule de « hussards noirs », sous-entendant que la défense du régime républicain et de l'école laïque fut l'apanage d'une communauté professionnelle masculine, les femmes étant historiquement plus proches du pouvoir religieux. Cela n'est pas complètement faux : le dimorphisme sexuel dans la pratique religieuse à la fin du XIXe siècle est très net. Les femmes sont beaucoup plus pratiquantes que les hommes. À cela s'ajoute le fait que, lorsque les lois Ferry sont votées dans les années 1880, des écoles normales d'instituteurs, gérées par les pouvoirs publics, existent en nombre depuis la loi Guizot de 1833, alors que les écoles normales de filles sont très peu nombreuses. La proportion de religieuses dans les écoles primaires de filles est beaucoup plus importante que dans l'enseignement masculin, et ces dernières ne quittent véritablement les écoles publiques de filles qu'en 1904. De plus, jusque dans les années 1880, même les institutrices qui n'appartiennent pas à une congrégation ont, pour beaucoup d'entre elles, été formées par des religieuses. L'enseignement féminin est donc, à la fin du XIXe siècle, un bastion de l'Église catholique, beaucoup plus que les écoles de garçons. En toute logique, la sécularisation des écoles masculines est beaucoup plus facile et rapide que celle des écoles de filles, qui, de leur côté, cristallisent les luttes.
Dès lors, comme l'écrit l'historien François Jacquet-Francillon, célébrer « les hussards noirs de la République en oubliant que la laïcisation incomba plus encore aux institutrices, est une sorte de scandale historiographique ».
Mon livre participe à relever ce défi : se pencher sur la manière dont une communauté enseignante au féminin a activement participé à la laïcisation de l'école, justement dans le domaine où ce processus était le plus contesté, celui de l'éducation des filles.
Qui sont donc ces « hussardes noires » ?
Pour cet ouvrage, je n'ai pas mené d'étude sur une grande cohorte d'enseignantes de la Belle Époque. J'ai repéré celles qui avaient été les plus actives dans les débats autour de l'école, que ce soit par leurs textes publiés dans la presse, par leurs interventions dans divers congrès, ou parce qu'elles avaient été plébiscitées lors d'élections professionnelles.
Certaines d'entre elles sont de simples institutrices, comme Marguerite Bodin. Cette dernière est la fondatrice d'une association pacifiste qui cherche à réformer le système scolaire pour en faire un lieu où les enfants seraient socialisés dans un idéal de paix. Elle est aussi une militante féministe, qui, à la tête d'une école mixte (cas rare à la Belle Époque), fait voter filles et garçons lorsqu'il faut prendre des décisions collectives, éveillant les jeunes esprits au principe de l'égalité des sexes, comme elle l'explique dans son ouvrage Les Surprises de l'école mixte (1905).
Mais rares sont les institutrices à acquérir une visibilité publique équivalente à celle de Marguerite Bodin. La plupart des intellectuelles étudiées dans ce livre occupent des postes plus prestigieux dans la hiérarchie de l'Instruction publique : j'ai particulièrement porté mon attention sur une inspectrice générale (Pauline Kergomard), deux professeures d'écoles normales ( Marie Baertschi et Albertine Eidenschenk ), et sur une directrice de lycée de filles (Jeanne Desparmet-Ruello).
J'ai donc mobilisé la formule de « hussardes noires » dans un sens assez large pour caractériser une communauté d'enseignantes militant pour la laïcité de l'instruction. Toutes partagent les valeurs dont les « hussards noirs » de Péguy furent les porte-drapeaux : foi laïque, républicanisme, optimisme pédagogique, et surtout, sentiment d'être engagée dans une lutte capitale, à l'heure où l'affaire Dreyfus coalise les ennemis du régime et où se développent nationalisme, antiparlementaire et antisémitisme.
Vos « hussardes noires » ne sont donc pas uniquement engagées dans un combat pour la laïcité de l'instruction ?
Effectivement, si leur militantisme naît dans le monde scolaire et y reste étroitement attaché, elles s'engagent dans de nombreux combats. Pour beaucoup d'entre elles, c'est l'affaire Dreyfus qui apparaît comme l'occasion d'une remise en question de la manière dont fonctionne l'école. L'institution scolaire doit-elle être neutre entre ceux qui défendent les principes promus par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et ceux qui condamnent une partie de la population en raison de son appartenance religieuse ? L'école doit-elle ignorer les bruits de la rue et se murer dans un isolement salvateur et propice à l'étude ? L'Affaire sonne pour plusieurs « hussardes noires » l'heure de l'entrée en dissidence dans une institution frileuse, craignant de voir ses enseignantes sortir de leur devoir de réserve.
Le nouveau siècle apporte également son lot de luttes scolaires, politiques et sociales. Les intellectuelles dont la trajectoire est analysée dans ce livre montent par exemple à la tribune des nombreuses universités populaires qui naissent au tournant du XIXe et du XXe siècle. Elles questionnent aussi l'institution scolaire à l'aune de la vague féministe qui se manifeste en France à la Belle Époque. Elles participent en outre à un combat alors fédérateur chez les enseignantes : celui pour l'égalité des salaires entre instituteurs et institutrices, qui n'aboutit pourtant qu'en 1919.
Ces « hussardes noires » sont donc à l'avant-garde de luttes, qui, prises dans un sens large, découlent d'un engagement commun en faveur de l'école républicaine et laïque. À leurs yeux, l'école laïque doit incarner la devise républicaine : elle doit être un lieu d'apprentissage de la liberté par l'acquisition d'une pensée critique dans tous les domaines ; elle doit être le ferment de l'égalité par le traitement équitable de tous les enfants, quels que soient leur classe sociale, leur origine, leur sexe et leur religion, et ce, pour participer à la construction d'une société plus démocratique et plus fraternelle.
Propos recueillis par Lilia Ben Hamouda, 2024-03-08 Mélanie Fabre
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre
Les atrocités actuelles à Gaza : simple reflet de celles commises par les sionistes en 1947-8
Voir en direct les forces militaires israéliennes tirer sur des Gazaouis qui sont tellement affamés qu'ils se lancent désespérément sur un camion d'aide humanitaire...
Ovide Bastien, professeur retraité du Collège Dawson
Voir ces 117 morts et 750 blessés qui s'ajoutent à tant d'autres...
Voir Israël sortir de son chapeau l'allégation peu crédible que ses soldats ne tiraient sur la foule que parce qu'ils se sentaient menacer par des gens qui s'approchaient un peu trop de leurs chars d'assaut...
Voir tout cela est profondément bouleversant et révoltant.
Cette guerre, la plus meurtrière de l'histoire moderne pour enfants, femmes, journalistes, professionnels de la santé et personnel des Nations unies, a déjà fait, dans l'espace de cinq mois, 31 000 morts et 72 000 blessés.
« On veut délibérément faire mourir de faim les Palestiniens », affirme Michael Fakhri, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation. « Sinon, pourquoi bloquer systématiquement le passage de l'aide humanitaire à Gaza ? Depuis les mesures provisoires adoptées le 26 janvier par la Cour internationale de justice sommant Israël de débloquer l'aide humanitaire qui entre à Gaza, celle-ci, au lieu d'augmenter, a plutôt été coupé de moitié », poursuit Fakhri. « Pourquoi détruire délibérément bateaux de pêche artisanale, serres et vergers à Gaza, sinon pour empêcher les gens d'avoir accès à la nourriture ? N'est-ce pas carrément un crime de guerre, et même un génocide ? »
Mardi 5 mars, le Programme alimentaire mondial affirme qu'un convoi de 14 camions transportant de la nourriture destinée au nord de la bande de Gaza, après trois heures d'attente à un poste de contrôle à Wadi Gaza, vient d'être refoulé par les forces de défense israéliennes...
Ce qui se passe sous nos yeux arrache le cœur... Et illustre, de façon on ne peut plus claire, que lorsque le ministre israélien de la défense Yoav Gallant déclarait en octobre dernier, « Nous allons imposer un siège complet à Gaza ... pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas de carburant - tout sera fermé », il pensait bel et bien ce qu'il disait.
Dans un tel contexte, comment douter du bien-fondé de l'accusation de génocide portée par l'Afrique du Sud contre Israël auprès de la Cour internationale de justice ? Comment croire Israël et Washington lorsqu'ils allèguent que cette accusation « est sans aucun fondement factuel » ?
Atrocités décrites dans le livre The Ethnic Cleansing of Palestine
Dans un article précédent, Gaza : comprendre aujourd'hui en regardant hier, (Presse-toi à gauche, le 5 décembre 2023), je rappelais quelques conclusions de l'enquête que menait les Nations unies à la suite de l'invasion de Gaza par Israël du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, 1 Des conclusions qui, à mon avis, détruisent, et de façon magistrale, l'allégation d'Israël selon laquelle, dans son invasion actuelle de Gaza, elle ne fait que se défendre tout en respectant scrupuleusement les lois humanitaires, et que le grand nombre de victimes palestiniennes ne provient que du Hamas qui n'hésite pas à utiliser femmes et enfants, et même écoles et hôpitaux, comme boucliers humains. Allégation que le président étatsunien Joe Biden semble avoir fait sienne jeudi soir, 7 mars, dans son discours à la nation, en affirmant que l'opération militaire israélienne est difficile « étant donné que les membres du Hamas se cachent, comme des lâches, parmi la population civile ».
Dans cet article, je vais décrire, à l'aide de nombreux extraits du livre The Ethnic Cleansing of Palestine (2006) de l'historien juif Ilan Pappé, les atrocités énormes commises en 1947-8 par les sionistes lors de la fondation de l'État juif en Palestine.
J'invite lectrices et lecteurs à évaluer si les atrocités commises aujourd'hui à Gaza ne font pas tout simplement refléter celles subies par Palestiniennes et Palestiniens en 1947-8.
Dans une lettre qu'il adressait à son bras droit Moshe Sharett le 13 décembre 1947, le grand leader sioniste David Ben-Gurion affirmait que les Juifs, pour atteindre leur rêve du grand Israël, pouvaient faire « tout ce qu'ils voulaient aux Palestiniens ».
Incluant, écrivait-il, « les faire mourir de faim » !2
Et le 10 mars 1948, il se réunissait avec dix autres leaders sionistes chevronnés et quelques jeunes officiers militaires juifs afin de peaufiner un plan de nettoyage ethnique de la Palestine.
Le soir même, on faisait parvenir des ordres aux unités de combat sur le terrain, précisant les villages précis que chaque unité devait attaquer, accompagnés d'une description détaillée des méthodes à employer :
• Intimidation à grande échelle.
• Siège et bombardement des villages et des villes.
• Expulsion des Palestiniens et incendie et démolition de leurs maisons, propriétés et biens.
• Pose de mines parmi les décombres afin d'empêcher tout retour des habitants expulsés.
Le plan fut exécuté de façon tellement efficace que, dans l'espace de quelques mois, les forces juives avaient déjà détruit la moitié des villages et villes palestiniennes, transformant en réfugiés 750 000 des 900 000 Palestiniens qui vivaient en Palestine.
Ce nettoyage ethnique, rappelle Pappé, prenait généralement la forme suivante : « entrer vers minuit dans un village sans défense, passer quelques heures à tirer sur tous ceux et celles qui osent sortir de leur maison, puis repartir. »
Et les troupes juives, précise-t-il, avaient déjà initié ce nettoyage bien avant la mise au point du grand plan final du 10 mars 1948.
Un premier exemple, Ayyub
En décembre 1947, le village Ayyub, qui a environ 500 habitants, se réunit le soir pour fêter l'ouverture d'une nouvelle école construite grâce aux dons des familles. Vers dix heures, explique Pappé, la joie des habitants est instantanément anéantie lorsqu'une « compagnie de vingt soldats juifs attaque le village - qui, comme tant d'autres villages en décembre 1947, ne dispose d'aucun mécanisme de défense - et commence à tirer au hasard sur plusieurs maisons ». Ayyub sera « par la suite attaqué à trois autres reprises avant d'être complètement évacué par la force et rasé en avril 1948 », poursuit Pappé.
Un deuxième exemple Khisas
Le 18 décembre 1947, des troupes juives attaquent le village Khisas, reconnu pour sa beauté extraordinaire et où vivaient paisiblement ensemble depuis fort longtemps plusieurs centaines de Musulmans et une centaine de Chrétiens. « En pleine nuit, elles font exploser des maisons au hasard alors que les occupants y dorment encore profondément. Quinze villageois, dont cinq enfants, sont tués lors de cette attaque », note Pappé.
Un troisième exemple Shaykh Izz al-Din al-Qassam
Le 31 décembre 1947, des troupes juives attaquent Shaykh Izz al-Din al-Qassam, le village où fut enterré l'un des leaders palestiniens les plus vénérés et les plus charismatiques des années 1930, tué par les Britanniques en 1935. Le commandant des troupes Haim Avinoam, qui a reçu de ses supérieurs l'ordre « d'encercler le village, tuer le plus grand nombre possible d'hommes, endommager les biens, mais sans attaquer femmes et enfants », réussit à tuer, dans une attaque de trois heures, plus de soixante Palestiniens. Cependant, précise Pappé, parmi les victimes « il n'y a pas seulement des hommes ». Plutôt de sévir contre le commandant qui n'a pas respecté au pied de la lettre la consigne, les membres du Conseil que dirige Ben Gurion décident, lors de leur réunion subséquente, que « la distinction hommes-femmes complique inutilement les choses ». Ils « laissent donc tomber cette distinction pour les opérations futures ».
Un quatrième exemple Sa'sa
La nuit du 14 février 1948, les troupes juives attaquent le village palestinien Sa'sa, qui est magnifiquement situé dans la seule partie toujours verte du pays, et qui est un de ces villages palestiniens qui apparaissent assez souvent dans les guides touristiques officiels israéliens. La résistance des habitants se manifeste lorsque les troupes entrent dans le village et commencent à fixer du TNT sur les maisons. « Nous sommes tombés sur un garde arabe, » racontera plus tard Kalman. « Le garde était tellement surpris qu'il n'a pas demandé "min hada ?", "qui est-ce ?", mais "eish hada ?", "qu'est-ce que c'est ?". L'un de nos soldats, qui connaissait l'arabe, a répondu avec humour [sic] "hada esh !" ("c'est [en arabe] du feu [en hébreu]") et l'a criblé de balles ». Les troupes de Kalman ont pris la rue principale du village et ont fait systématiquement sauter les maisons les unes après les autres, alors que les familles dormaient encore à l'intérieur. « À la fin, le ciel s'est ouvert », se souvient poétiquement Kalman, alors qu'un tiers du village se trouvait pulvérisé dans les airs. « Nous avons laissé derrière nous 35 maisons démolies et 60 à 80 cadavres (dont un grand nombre d'enfants). »
Un cinquième exemple Deir Yassin
« Le 9 avril 1948, les forces juives ont occupé le village de Deir Yassin. (...) En faisant irruption dans le village, les soldats juifs, relate Ilan Pappé, ont arrosé les maisons de tirs de mitrailleuses, tuant de nombreux villageois. Les autres villageois ont ensuite été rassemblés en un seul endroit et assassinés de sang-froid, (...) et un certain nombre de femmes ont été violées puis tuées. FahZaydan, qui avait douze ans à l'époque, se souvient de la façon dont il a vu sa famille être assassinée sous ses yeux : Ils nous ont fait sortir les uns après les autres ; ils ont tiré sur un vieil homme et lorsque l'une de ses filles a pleuré, elle a été abattue à son tour. Ils ont ensuite appelé mon frère Muhammad et l'ont abattu devant nous, et lorsque ma mère a crié, se penchant sur lui - portant ma petite sœur Hudra dans ses bras, l'allaitant encore - ils l'ont abattue aussi. »
Les forces juives considéraient tout village palestinien comme une base militaire ennemie, rappelle Ilan Pappé. « Était donc minime pour elles la distinction entre massacrer des gens et les tuer ‘en cours de combat'. Il suffit de savoir que trente bébés figuraient parmi les personnes massacrées à Deir Yassin... », poursuit-il.
Après le village Deir Yassin, les quatre villages palestiniens suivants à subir une attaque des troupes juives furent Qalunya, Saris, Beit Surik et Biddu, relate Pappé. « Passant environ une heure dans chaque village, les unités de la Hagana font sauter les maisons et expulsent les habitants. »
« Le 27 mai 1948, les Égyptiens ont surpris deux Juifs, David Horin et David Mizrachi, en train d'essayer d'injecter les virus de la typhoïde et de la dysenterie dans les puits de Gaza, affirme Ilan Pappé. Le général Yadin a rapporté l'incident à Ben-Gurion, alors Premier ministre d'Israël, qui l'a dûment consigné dans son journal, sans autre commentaire. »
« Entre le 30 mars et le 15 mai, 200 villages ont été occupés et leurs habitants expulsés, poursuit Ilan Pappé. C'est un fait qui doit être répété, car il met à mal le mythe israélien selon lequel les "Arabes" se sont enfuis une fois que l'invasion arabe a commencé. Près de la moitié des villages palestiniens avaient déjà été attaqués lorsque les gouvernements arabes ont finalement décidé, à contrecœur comme nous le savons, d'envoyer leurs troupes. Quatre-vingt-dix autres villages seront anéantis entre le 15 mai et le 11 juin 1948, date à laquelle la première des deux trêves entrera finalement en vigueur. »
« Ben-Gurion a suivi personnellement l'achat d'une arme particulièrement meurtrière - un lance-flammes - qui serait bientôt utilisée pour incendier les champs et les maisons des Palestiniens, » rappelle Ilan Pappé. « Un professeur de chimie anglo-juif, Sasha Goldberg, a dirigé le projet d'achat puis de fabrication de cette arme, d'abord dans un laboratoire à Londres, puis à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, dans ce qui allait devenir l'Institut Weizmann dans les années 1950. »
« L'histoire orale de la Nakba regorge de témoignages sur les terribles effets de cette arme sur les personnes et les biens, » note Pappé.
Les Israéliens valorisent énormément l'histoire orale lorsque celle-ci sert à contrecarrer ceux et celles qui prétendent que l'Holocauste n'a jamais eu lieu, note Pappé. Cependant, lorsqu'on utilise cette même histoire orale pour documenter la Nakbah, c'est-à-dire la catastrophe que constitue le nettoyage ethnique de la Palestine, les Israéliens s'y opposent carrément. Cette réalité est tellement occultée en Israël que le ministère de l'Éducation, sous le gouvernement d'Ariel Sharon, supprimait systématiquement tout manuel ou programme scolaire où il était question, même de façon passagère, de la Nakbah. Le gouvernement Sharon a aussi fait parvenir des instructions aux autorités de la radiodiffusion publique, leur demandant d'occulter cette réalité.
« Le projet de lance-flammes, poursuit Pappé, faisait partie d'une unité plus large engagée dans le développement de la guerre biologique sous la direction d'un physico-chimiste appelé Ephraim Katzir (plus tard le président d'Israël qui, dans les années 1980, par un lapsus, a révélé au monde que l'État juif possédait des armes nucléaires). L'unité biologique qu'il dirigeait avec son frère Aharon a commencé à travailler sérieusement en février 1948. Son principal objectif était de créer une arme capable de rendre les gens aveugles. Katzir rapporte à Ben-Gurion : ‘Nous faisons des expériences sur des animaux. Nos chercheurs portaient des masques à gaz et des tenues adéquates. Les résultats sont bons. Les animaux ne sont pas morts (ils ont seulement été aveuglés). Nous pouvons produire 20 kilos par jour de ce produit'. En juin, Katzir a suggéré de l'utiliser sur des êtres humains. »
Pappé n'affirme pas, cependant, que le gaz mentionné plus haut a bel et bien été utilisé par les troupes juives.
« L'historiographie israélienne officielle décrit le mois suivant, avril 1948, comme un tournant, » poursuit Pappé. « Selon cette version, une communauté juive isolée et menacée en Palestine passait de la défense à l'offensive, après avoir frôlé la défaite. Cependant, la réalité ne pouvait guère être plus différente. Le rapport de force militaire, politique et économique entre les deux communautés était tel que non seulement la majorité des Juifs n'était pas du tout en danger, mais en plus, entre début décembre 1947 et fin mars 1948, leur armée avait pu achever la première étape du nettoyage ethnique de la Palestine, avant même que le plan d'ensemble ne soit mis en œuvre. S'il y a eu un tournant en avril, c'est tout simplement le passage des attaques et contre-attaques sporadiques contre la population civile palestinienne à la méga-opération systématique de nettoyage ethnique qui s'ensuivit, » poursuit Pappé.
« Pleurer à haute voix tout en assassinant et en expulsant des innocents est une tactique pour faire face aux implications morales du plan de nettoyage ethnique de la Palestine, » affirme Pappé. « L'autre tactique consiste à déshumaniser les Palestiniens. L'Agence juive avait promis à l'ONU que les Palestiniens allaient devenir des citoyens à part entière de l'État d'Israël. Au lieu de cela, on les a expulsés, emprisonnés ou assassinés. »
« Notre armée, » se vante Yossef Weitz, « avance et conquiert les villages palestiniens et leurs habitants s'enfuient comme des souris. »
Nouveaux nazis
Le 17 octobre 2023, Benjamin Nétanyahou, lors d'une conférence de presse tenue aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz, qualifiait le Hamas de "nouveaux nazis".
Son prédécesseur Ben-Gurion, dès janvier 1948, appelait déjà « victimes d'un second Holocauste » les pertes que ses troupes subissaient, affirme Pappé. Les Palestiniens qui résistaient aux tentatives de celles-ci de les déloger des terres et maisons où ils habitaient depuis des centaines d'années, étaient déjà considérés, aussi étrange que cela puisse paraître, de "nouveaux nazis".
« La tentative de présenter les Palestiniens, et les Arabes en général, comme des nazis était un stratagème délibéré de relations publiques pour s'assurer que, trois ans après l'Holocauste, les soldats juifs ne perdraient pas courage lorsqu'ils recevraient l'ordre de nettoyer, de tuer et de détruire d'autres êtres humains », commente Pappé.
Cette continuité entre hier et aujourd'hui est étonnante ! Dans son discours à la nation du 7 mars, le président Joe Biden se réfère à l'attaque du Hamas du 7 octobre comme « le pire massacre de Juifs depuis l'Holocauste ». Encore ici l'association entre le Hamas et les nazis est claire. Et si Biden, dans ce discours, s'attarde avec force détails sur les atrocités commise par le Hamas, ce n'est qu'avec une évidente désinvolture qu'il reconnaît que 31 000 Palestiniens, la plupart femmes et enfants, ont été assassinés au cours des derniers cinq mois.
Afin qu'un cessez-le-feu puisse se réaliser, Biden invite le Hamas à déposer les armes et se rendre, et de libérer les 130 otages israéliens qu'il détient toujours. Et même si le gouvernement Nétanyahou refuse carrément la création d'un État palestinien, vient d'adopter au Knesset le 4 mars une résolution autorisant les colons juifs à construire 3,500 autres maisons en Cisjordanie - où, depuis le 7 octobre, il a détenu sans possibilité de procès plus de 8 000 Palestiniens, dont plusieurs adolescents -, Biden ne demande pas à ce gouvernement de déposer les armes.
Non. Il continue plutôt, comme si de rien n'était, de lui en fournir, comme le rapportait le 6 mars le Guardian !3
Quelle importance doit-on dès lors accorder aux propos de Biden lorsqu'il met de l'avant, dans son discours, la « solution à deux États » ? N'est-ce pas faire preuve d'une hypocrisie consommée que de recourir au transport aérien pour apporter quelques gouttes d'aide humanitaire à une population assiégée qui crève littéralement de faim ? N'est-ce pas faire preuve d'une hypocrisie consommée que d'annoncer, comme le fait Biden dans son discours à la nation, la création d'un port temporaire pour acheminer de l'aide à Gaza ? Un port qui va nécessiter des semaines à construire... Alors que de centaines de camions, chargés d'une immense quantité d'aide humanitaire, attendent, et ce depuis des semaines, à la frontière de Gaza et qu'Israël limite intentionnellement leur entrée ?
En 1947-8, les pertes du côté juif étaient carrément inférieures (400) à celles du côté palestinien (1 500), affirme Pappé dans son livre. Idem aujourd'hui. Les pertes totales du côté des Palestiniens sont de 31 000 à Gaza et 400 en Cisjordanie, et, du côté d'Israël, 1 332.
Ilan Pappé est détesté en Israël
Quoique la qualité académique d'Ilan Pappé est appréciée et reconnue sur le plan international, lectrices et lecteurs ne doivent pas trop s'étonner d'apprendre qu'en Israël, il est très détesté.
Le juif Benny Morris, un historien qui s'est temporairement éloigné de l'idéologie sioniste pour y revenir par la suite, produit une critique cinglante de l'œuvre d'Ilan Pappé. Son très long article s'intitule d'ailleurs « The Liar as Hero ».4 Pour Morris, son ancien collègue de l'Université de Haïfa, Ilan Pappé, ne serait qu'un « menteur devenu héros ».
Dans un prochain article, je vais décrire, m'inspirant du livre d'Ilan Pappé Out of the Frame : The Struggle for Academic Freedom in Israel (2010), l'évolution intellectuelle qui a conduit Pappé à remettre carrément en question le sionisme dans lequel il a grandi.
Notes
1. HUMAN RIGHTS IN PALESTINE AND OTHER OCCUPIED ARAB TERRITORIES : Report of the United Nations Fact Finding Mission on the Gaza Conflict, le 15 septembre 2009. Consulté le 2 décembre 2023. Vous pouvez télécharger le rapport au complet.
2.Voici le texte original anglais : ‘What do you mean by violent action ?' Ben-Gurion asked Moshe Sharatt. ‘Destroying the traffic (buses, lorries that carry agricultural products and private cars) … sinking their fishing boats in Jaffa, closing their shops and preventing raw materials from reaching their factories.' ‘How will they react ?' asked Ben-Gurion. ‘The initial reaction may be riots, but eventually they will understand the message.' The main goal was thus to assure that the population would be at the Zionists' mercy, so their fate could be sealed. Ben-Gurion seemed to like this suggestion, and wrote to Sharett three days later to explain the general idea : the Palestinian community in the Jewish area would be ‘at our mercy' and anything the Jews wanted could be done to them, including ‘starving them to death'. Israeli State Archives Publications, Political and Diplomatic Documents of the Zionist Central Archives and Israeli State Archives, December 1947-May1948, Jerusalem 1979 (Hebrew), Doc. 45, 14 December 47, p. 60. Cité dans Ilan Pappé, The Ethnic Cleansing of Palestine (p. 36). Oneworld Publications. Édition Kindle.
3.Julian Borger, US uses loophole to keep 100 arms sales to Israel under the radar amid Gaza war – report, The Guardiian, le 6 mars 2024. Consulté le même jour.
4.Benny Morris, The Liar as Hero, The New Republic, le 17 mars, 2011. Consulté le 4 mars 2024.
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre
Le Nouveau Parti Démocratique ou les infortunes de la vertu
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) piétine comme toujours dans les intentions de vote au plan pancanadien. Qu'on en juge par les résultats Projet Qc 125 publiés le 3 mars dernier :
Parti libéral : 25% Parti conservateur 41% NPD : 19% Bloc québécois : 7%
De plus, un sondage Léger indiquait le 3 février que décidément le Nouveau parti démocratique ne perce pas au Québec. En voici les données :
Parti libéral : 28% Bloc québécois : 29% Conservateurs : 24% NPD : 14%
Non seulement Jagmeet Singh, le chef du NPD depuis octobre 2017 manque de sens politique, mais il ne tire pas les leçons du passé, une faiblesse entraînant l'autre. Il a laissé son parti glisser au rang d'aile parlementaire du gouvernement libéral minoritaire de Justin Trudeau, qui se maintient au pouvoir grâce à l'appui de son allié néodémocrate. Singh paraît avoir abandonné toute ambition de conquérir le Québec puisqu'il partage la même idéologie centralisatrice que son allié libéral. Seul le député de Rosemont La-Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, "garde le fort" néodémocrate dans la "Belle Province". L'exception qui confirme la règle... :
Le NPD est-il donc condamné à demeurer relativement marginal ici ? Pas nécessairement.
Jack Layton en son temps a rompu avec une longue tradition d'absentéisme néodémocrate au Québec (c'était un anglo-montréalais parlant très bien le français). Il a démontré qu'il n'existait pas de fatalité pesant sur sa formation politique au Québec. En 2011, après des années d'efforts, il a réussi à y faire élire 59 députés (du jamais vu !) pour former l'Opposition officielle à Ottawa. Les portes du pouvoir semblaient enfin entrouvertes pour le parti social-démocrate.
Mais Layton est décédé "opportunément" d'un cancer la même année, au grand soulagement des conservateurs de Stephen Harper (alors au pouvoir) et des libéraux dont il avait mis en danger l'hégémonie au Québec et même du Bloc.
Ses successeurs Thomas Mulcair (de service entre 2012 et 2017) et surtout Jagmeet Singh n'ont pas su maintenir la position du parti au Québec, qui s'est érodée, puis effondrée sous le règnede Singh. Ce dernier est peu sensible au nationalisme québécois. On le voit rarement au Québec et il appuie en général les mesures centralisatrices de Justin Trudeau. Il a l'habitude d'opposer le bien-être de la population au conservatisme du gouvernement québécois, surtout celui de la CAQ.
Il reprend ainsi la vieille rengaine d'une certaine gauche "canadian" à l'endroit du nationalisme québécois. Récemment, il s'est même permis de mettre sur le même plan le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé et le porte-parole de Québec solidaire sur le même sujet, Vincent Marissal, car tous les deux s'opposaient à l'établissement pancanadien, au mépris des compétences provinciales en la matière, d'un régime d'assurance-dentaire gratuit.
Au fond, cette attitude n'a rien de bien surprenant : les socialistes (au sens général du terme, incluant beaucoup de sociaux-démocrates et la plupart des marxistes ou marxisants) se sont toujours méfié du nationalisme. Ils y voient une manoeuvre de manipulation bourgeoise visant à diviser les travailleurs et les populations au profit de la classe dominante. C'est sans doute ce qui rend compte des insuccès répétés du parti au Québec, à l'exception (qui confirme la règle) de l'épisode Layton. Les brèves tentatives sans suite de certains néodémocrates au Québec durant les années 1970 n'ont rien donné, et pour cause. Les Québécois trouvent le NPD bien sympathique, mais de leur point de vue, il est avant tout le parti des autres (les 'Canadians").
Sans le dire explicitement, Singh a fait sienne la position suivante : ¨Chez nous c'est du patriotisme, chez les autres c'est du nationalisme". Pour le NPD, le Québec est une sorte de planète Mars, en dépit de son appartenance à la fédération canadienne.
Jagmeet Singh et sa garde rapprochée sont très attachés au canada, mais sans son nationalisme bien entendu...
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre
Jean-François Delisle

Ici comme ailleurs les femmes se lèvent face aux crises

Québec, le 8 mars 2024, des centaines de militantes et familles ont répondu à l'appel du Regroupement des groupes de femmes (RGF-CN) et marché dans St Roch, pour souligner la journée internationale des droits des femmes.
Les slogans scandés durant les activités du 7 mars 2024 à Québec
Cette marche colorée de rouge et orange a mis de l'avant les arts pour dénoncer les crises économique, sociale, climatique et humanitaire. Alliant théâtre de rue, chant, slam, percussions et langue des signes la marche se voulait une représentation de la thématique du 8 mars : « Ça gronde, ça bouillonne et ça fulmine. Ça explosera. »
Les crises actuelles sont exacerbées par la mise à mal de notre filet social. « Les grèves dans le secteur public dont le milieu de l'éducation et de la santé, des secteurs tenus à bout de bras par des femmes, ainsi que la loi 15 adoptée sous bâillon, qui mise sur la privatisation du système de santé, sont autant d'exemples d'un gouvernement de droite qui règle des crises profondes en distribuant des chèques et en misant sur des solutions à court terme, il y a de quoi être en colère ! » mentionne Nancy Beauseigle du RGF-CN.
La crise économique actuelle, avec notamment l'inflation et la crise du logement, touche particulièrement les femmes qui sont plus nombreuses à vivre en situation de pauvreté et d'autant plus celles qui vivent de multiples oppressions. Jessica Massé, de ROSE du Nord, dénonce quant à elle la notion de vie maritale à l'aide sociale. « Actuellement, le gouvernement nous « marie de force » en nous déclarant conjoints de fait dès qu'on se rend des services (épicerie, voiture, etc.). Ça fait qu'on se retrouve avec 1 chèque pour 2 personnes, et en plus, c'est un chèque coupé ! Les femmes perdent toute autonomie économique ! »
Des violences cachées, il y en a toutes sortes, dont celles liées à l'impact de la crise climatique, compte tenu que les femmes sont celles qui sont les plus pauvres et qui s'occupent encore majoritairement des soins et du bien-être de la famille en cas de crise. Les feux de forêt, les fortes chaleurs et les inondations au Québec en 2023 coïncident avec une augmentation des violences envers les femmes. À l'échelle mondiale, les femmes ont 14 fois plus de risque de mourir lors de catastrophes naturelles. « Dans certaines régions, elles doivent marcher de longues heures pour aller chercher de l'eau. Les fillettes sont souvent forcées de quitter l'école et de se marier pour subvenir aux besoins de leur famille qui n'arrivent plus à se procurer la nourriture de plus en plus rare. Elles paient le prix du manque d'audace des pays pollueurs qui préfèrent se fermer les yeux et se donner bonne conscience avec des projets de capitalisme vert » explique Marilou Dubois, militante féministe.
Le manque de solidarité et de vision des gouvernements sont vrais face à la crise économique, climatique, mais aussi face aux multiples guerres et crises humanitaires à l'international qui visent principalement des civils, donc des femmes et des enfants. En Palestine, plus de 7000 enfants sont morts et l'unique camp de réfugiés de Rafah est menacé d'être attaqué ; en Ukraine, une réfugiée sur quatre subit des violences sexuelles ou physiques après avoir fui le pays ; en Iran, des femmes se font torturer pour leur liberté. Les pays occidentaux doivent tendre la main à ces civils au lieu de restreindre l'accueil des réfugiés.
Il est évident que ça gronde, ici et partout sur la planète, et que fortes de nos solidarités et de notre indignation, le mouvement des femmes porte ce feu qui peut tout changer pour une société féministe, verte, juste, pacifiste et inclusive.
Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l'égalité des femmes entre elles, l'amélioration des conditions de vie.
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre

Le Québec doit annuler l’ouverture d’un bureau à Tel-Aviv et suspendre ses liens de coopération avec Israël

Monsieur le Premier ministre, Madame la ministre, nous vous demandons d'entendre la voix de la société civile québécoise qui se mobilise depuis de nombreuses années pour la défense du droit international et des droits humains du peuple palestinien, incluant son droit à l'autodétermination. Nous vous exhortons à donner une suite favorable à notre demande et à celle des 12 000 Québécois-e-s qui ont signé une pétition demandant au gouvernement du Québec d'annuler l'ouverture d'un bureau à Tel-Aviv, laquelle a été déposée à l'Assemblée nationale le 15 février dernier.
Montréal, le 5 mars 2024
Monsieur François Legault
Premier ministre
Conseil exécutif
Édifice Honoré-Mercier
835, boulevard René-Lévesque Est, 3e étage
Québec (Québec) G1A 1B4
premierministre@quebec.ca
Madame Martine Biron
Ministre des Relations internationales et de la Francophonie
Édifice Hector-Fabre
525, boulevard René-Lévesque Est, 4e étage
Québec (Québec) G1R 5R9
ministre@mri.gouv.qc.ca
Monsieur le Premier ministre,
Madame la ministre,
La présente vous est transmise par 23 organisations de la société civile québécoise. Nous demandons au gouvernement du Québec d'annuler l'ouverture d'un bureau du Québec à Tel-Aviv et de suspendre ses liens de coopération avec Israël. De plus, nous sollicitons une rencontre avec vous pour discuter des liens que le Québec entretient avec l'État d'Israël.
Depuis octobre 2023, Israël mène une offensive militaire d'envergure dans la bande de Gaza et viole les droits humains de la population palestinienne. Au cours des dernières semaines, Israël a intensifié ses interventions militaires dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, où des centaines de milliers de Palestinien-ne-s ont été déplacées sous la contrainte, et a annoncé son intention d'y mener une offensive terrestre de grande ampleur et de forcer leur évacuation vers l'Égypte. Ces actions contreviennent aux obligations des États signataires des Conventions de Genève relatives à la protection des populations civiles. Elles vont également à l'encontre des principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
À ce jour, plus de 30 000 Palestinien-ne-s ont été tué-e-s et des dizaines de milliers ont été blessé-e-s dans la bande de Gaza. 1,5 million de personnes ont été déplacées sous la menace de bombardements incessants de l'armée israélienne. La population est confrontée à une famine, à des conditions sanitaires catastrophiques et à une absence de soins médicaux. La destruction massive des habitations, des hôpitaux, des écoles, des refuges et des lieux de culte dans la bande de Gaza rend ce territoire inhabitable et s'inscrit en continuité à la colonisation, l'occupation illégale et l'apartheid imposés au peuple palestinien depuis 1948.
Les actions militaires de l'État d'Israël dans la bande de Gaza ont amené la Cour internationale de Justice (CIJ) à déclarer, le 26 janvier 2024, qu'il existe « un risque réel et imminent d'un préjudice irréparable » pour le peuple palestinien. La CIJ a aussi édicté des mesures conservatoires en application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans le cadre de la plainte déposée par l'Afrique du Sud contre Israël.
Malgré la décision de la CIJ reconnaissant la plausibilité du crime de génocide dont est accusé Israël et les mesures conservatoires qu'elle a ordonnées, le gouvernement israélien poursuit ses bombardements sur la population palestinienne dans la bande de Gaza, en annonçant une offensive terrestre dans la ville de Rafah ainsi que l'évacuation forcée de la population civile ; en menant une campagne visant à ce que les États retirent leur financement à l'UNRWA sur la base d'allégations non démontrées ; et en empêchant le rétablissement des services de base et l'acheminement de l'aide humanitaire à la population palestinienne de Gaza, comme demandé par la CIJ.
En vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, il incombe aux États de prendre toutes les actions nécessaires pour prévenir un tel crime. Dans les circonstances, il est inconcevable que le Québec choisisse d'intensifier ses liens commerciaux avec Israël et en fasse une « porte d'entrée sur le Moyen-Orient ». La décision du Québec d'ouvrir un bureau à Tel-Aviv va à l'encontre de la responsabilité des États à prévenir le crime de génocide et à œuvrer pour la défense du droit international des droits humains. Rappelons que dans sa Politique internationale du Québec, le Québec s'est engagé à intensifier la promotion des droits et libertés de la personne.
Monsieur le Premier ministre, Madame la ministre, nous vous demandons d'entendre la voix de la société civile québécoise qui se mobilise depuis de nombreuses années pour la défense du droit international et des droits humains du peuple palestinien, incluant son droit à l'autodétermination. Nous vous exhortons à donner une suite favorable à notre demande et à celle des 12 000 Québécois-e-s qui ont signé une pétition demandant au gouvernement du Québec d'annuler l'ouverture d'un bureau à Tel-Aviv, laquelle a été déposée à l'Assemblée nationale le 15 février dernier.
En ces moments tragiques, nous ne pouvons pas détourner le regard et dire que nous n'en savions rien : tous les jours des images atroces nous parviennent de Gaza, ceux et celles qui nous les envoient risquant leur vie pour que le monde ne puisse ignorer ce qui s'y passe.
Dans l'attente d'une réponse de votre part, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Premier ministre, Madame la ministre, nos cordiales salutations,
Laurence Guénette coordonnatrice
Ligue des droits et libertés
Thanasis Papazoglou, secrétaire
Association des travailleurs grecs du Québec
Michèle Asselin, directrice générale
Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
Lise Chovino, coordonnatrice à la stratégie et au développement
Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF) – prochainement Co-Savoir
Mouloud Idir, coordonnateur du secteur Vivre ensemble
Centre justice et foi
Luc Allaire, président
Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
Michaël Lessard, secrétaire
Collectif de Québec pour la paix
Patrick Morin, coordonnateur
Comité des travailleurs et travailleuses accidentés de l'Estrie (CTTAE)
Dominique Daigneault, présidente
Conseil central du Montréal-métropolitain (CCMM-CSN)
Marc-Édouard Joubert, président
Conseil régional FTQ Montréal-métropolitain
Marie-Hélène Fortier, coordonnatrice
Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF)
Carl Hétu, directeur général
Développement et Paix – Caritas Canada
Youri Blanchet, président
Fédération de l'enseignement collégial (FEC-CSQ)
Caroline Quesnel, présidente
Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
Stéphanie Vallée, co-coordonnatrice
L'R des centres de femmes du Québec
Cym Gomery, coordonnateur
Montréal pour un monde sans guerre/Montreal for a World BEYOND War
Gabrielle Renaud, coordonnatrice à la vie associative et à l'éducation populaire autonome
Mouvement d'éducation populaire et d'action communautaire du Québec (MEPACQ)
Bruce Katz, co-président
Palestiniens et Juifs unis (PAJU)
Sylvain Lafrenière, coordonnateur
Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD)
François Geoffroy, conseiller à l'information et à la mobilisation
Syndicat des Enseignantes et des Enseignants du Cégep Montmorency (SEECM)
Geneviève Tremblay-Racette, coordonnatrice
Table ronde des organismes volontaires en éducation populaire de l'Outaouais (TROVEPO)
Sarah Boivin
Voix Juives Indépendantes – Montréal
Jesse Greener
Voix Juives Indépendantes – Ville de Québec
C.C.
Marc Tanguay, chef de l'opposition officielle, député de LaFontaine
Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d'opposition, député de Gouin
Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d'opposition, député de Camille-Laurin
André Albert Morin, porte-parole de l'opposition officielle en matière de relations internationales et de francophonie, député de l'Acadie
Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de relations internationales et de francophonie, député de Saint-Henri–Sainte-Anne
Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d'opposition en matière de relations internationales et de francophonie, député de Jean-Talon
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre

Le lourd tribut payé par les Palestiniennes : 9000 femmes tuées à Ghaza

Chaque jour, les forces d'occupation israéliennes « tuent en moyenne 63 femmes à Ghaza, dont 37 mères laissant derrière elles des familles dévastées et des enfants sans protection », relève un rapport d'ONU-Femmes.
Tiré de El Watan-dz
9 mars 2024
Par Mustapha Benfodil
Photo : D. R.
C'est un chiffre qui donne froid dans le dos et qui résonne tristement alors que nous marquons la Journée internationale des droits des femmes : selon l'Unrwa, 9000 Palestiniennes ont été tuées depuis le début de la guerre contre Ghaza. « A l'occasion de la Journée internationale des femmes, les citoyennes de Ghaza continuent de subir les conséquences de cette guerre brutale.
Au moins 9000 femmes ont été tuées et bien d'autres encore sont sous les décombres », postait hier l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens sur le réseau X.
Un chiffre confirmé par un rapport d'ONU-Femmes publié à l'occasion du 8 Mars. « Chaque jour où la guerre se poursuit au rythme actuel à Ghaza, les forces d'occupation tuent en moyenne 63 femmes, dont 37 mères laissant derrière elles des familles dévastées et des enfants sans protection », peut-on lire dans ce rapport.
Selon les autorités sanitaires à Ghaza citées par l'agence Wafa, il y a environ 60 000 femmes enceintes qui sont confrontées à des conditions apocalyptiques dans l'enclave assiégée, sans nourriture et sans soins. 15% de ces femmes sont exposées à des complications de leur grossesse et à un accouchement difficile, d'après la même source.
La plupart d'entre elles souffrent de malnutrition et de déshydratation, ainsi que d'infections gynécologiques. Les naissances prématurées ont augmenté d'un tiers en raison des traumatismes et du syndrome du stress post-traumatique liés à la guerre. De nombreuses parturientes ont fait des fausses couches à cause de ce climat de terreur qui a marqué leur grossesse.
Les fausses couches ont même augmenté de 300%, soutiennent les autorités sanitaires de Ghaza. Et les femmes qui réussissent à accoucher n'ont pas de lait pour allaiter leur bébé. Les nouveau-nés sont souvent chétifs, pèsent en dessous de la moyenne et sont extrêmement fragiles.
Mort-nés
En parlant des bébés qui ne survivent pas à l'accouchement dans la bande de Ghaza, l'ONG ActionAid International a fait état, dans un communiqué daté du 6 mars, d'une hausse inquiétante de mort-nés et de la mortalité d'enfants en bas âge à Ghaza.
Le docteur Mohammed Salha, directeur de l'hôpital Al Awda, dans la ville de Jabaliya, au nord, cité par l'ONG, témoigne : « De nombreux cas d'enfants décédés à cause de la malnutrition ont été enregistrés dans les hôpitaux publics.
Nous sommes un hôpital spécialisé dans les services aux femmes et à l'accouchement. De nombreuses opérations ont été pratiquées, comme les césariennes pour retirer les fœtus, qui mouraient à cause de la malnutrition chez les femmes. Plus de 95% des femmes qui viennent à l'hôpital et subissent les examens médicaux nécessaires souffrent d'anémie. »
Concernant les derniers développements, le ministère palestinien de la Santé à Ghaza a déclaré hier que 78 personnes ont été tuées en 24 heures, soit entre jeudi soir et hier matin, suite à des raids dans différents secteurs du territoire martyrisé.
Le nombre total des victimes palestiniennes recensées au 154e jour des massacres sionistes s'élève à 30 878 morts et 72 402 blessés.
Parmi les attaques contre les civils enregistrées hier, un raid aérien a fait 5 morts et 22 blessés dans la ville de Rafah.
D'après l'agence Wafa, les victimes ont péri suite à une frappe qui a ciblé deux habitations appartenant à la famille Abu Salmiya. Dans cette même ville frontalière avec l'Egypte, l'artillerie de l'occupant a pilonné un camp de déplacés à Al Mawassi, blessant 9 personnes.
Dans la ville de Ghaza, des bombardements ont touché deux maisons du quartier de Haï Al Zaytoun où les combats continuent de faire rage. Il y a aussi des raids contre une habitation du quartier de Tal Al Hawa et une autre à Al Sabra.
Ces attaques ont fait 4 morts et 15 blessés. Au centre de la bande de Ghaza, précisément à Deir Al Balah, des chars israéliens ont tiré des obus à proximité de l'hôpital Des Martyrs d'Al Aqsa, faisant 7 blessés.
Pont aérien et port temporaire
A Jabalia, des frappes aériennes contre deux maisons ont fait un mort et trois blessés. Jeudi soir, neuf civils ont été fauchés par des bombardements contre une zone résidentielle à Deir Al Balah, ciblant les domiciles des familles Al Khattab et Al Attar, dans le quartier d'Al Hakar.
Un autre habitant de l'enclave a été tué et plusieurs autres blessés, dont certains se trouvent dans un état grave, après avoir été visés par des frappes « alors qu'ils attendaient de l'aide aux ronds-points de Nabulsi et de Koweït, à l'ouest de la ville de Ghaza », informe l'agence Wafa.
Alors que les raids de l'oppresseur continuent de semer la mort à Ghaza, le président américain, Joe Biden, s'est montré, lors de son discours sur l'état de l'Union jeudi, plus favorable à un cessez-le-feu, prenant un peu plus ses distances avec Netanyahu. « Je travaille d'arrache-pied pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat d'au moins six semaines », a-t-il martelé, insistant sur le fait que l'aide au profit des civils palestiniens « ne peut être une considération secondaire ni une monnaie d'échange ».
Dans le même discours, il a annoncé avoir ordonné à l'armée américaine la construction d'un port temporaire à Ghaza permettant « une augmentation massive » des denrées entrant sur le territoire palestinien. Ce terminal sera le point de chute d'un corridor maritime depuis le port de Larnaca, à Chypre.
Il sera en mesure d'accueillir des navires transportant « de la nourriture, de l'eau, des médicaments et des abris temporaires », ont indiqué de hauts responsables américains à des journalistes, sous le sceau de l'anonymat, rapporte l'AFP. « L'élément principal sera une jetée temporaire », explique l'un d'eux, en assurant que ce nouveau quai recevra « l'équivalent de centaines de camions d'aide supplémentaire chaque jour ».
« Nous n'attendons pas les Israéliens. C'est le moment pour l'Amérique de prendre les devants », a proclamé un des responsables, en prenant tout de même le soin de préciser qu'ils « ont été informés », arguant du fait que « les Etats-Unis doivent travailler avec eux sur les questions de sécurité ».
Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric s'est félicité de cette annonce tout en mettant l'accent sur l'effort que doit encore fournir la communauté internationale pour acheminer plus d'aide « par voie terrestre ». Un effort d'autant plus indispensable que l'aménagement de ce port temporaire prendra « un certain nombre de semaines à planifier et exécuter », selon les responsables US.
De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a fait savoir hier depuis Chypre : « Nous sommes très proches de l'ouverture de ce corridor (maritime), avec un peu de chance, ce dimanche ».
Une première opération pilote devait même être lancée hier. « La situation humanitaire à Ghaza est désastreuse (...). C'est pourquoi la Commission européenne, l'Allemagne, la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas, Chypre, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni et les Etats-Unis annoncent aujourd'hui (hier, ndlr) leur intention d'ouvrir un corridor maritime pour acheminer l'aide humanitaire supplémentaire qui fait cruellement défaut », ont affirmé dans une déclaration commune relayée par l'AFP les représentants des pays participant à cette opération.
En attendant la mise en marche de ce couloir maritime, les largages aériens de colis alimentaires s'intensifient, dessinant un véritable pont aérien alors que le blocus meurtrier sur Ghaza est toujours aussi asphyxiant. Jeudi, des avions-cargos américains ont de nouveau largué des colis alimentaires.
« Des avions C-130 américains ont largué plus de 38 000 repas au nord de la bande de Ghaza », a en effet annoncé avant-hier sur la plateforme X le U. S. Central Command, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom). Ce nouveau largage a été effectué comme les précédents, conjointement avec la Jordanie.
C'est la troisième opération du genre en une semaine. Outre les Etats-Unis et la Jordanie, la France, les Pays-Bas, la Belgique et l'Egypte ont également largué des produits alimentaires sur la bande de Ghaza. Mais cela ne suffit pas, tant les besoins sont incommensurables. « Nous avons besoin de quantités énormes d'aides (...).
Les largages aériens ne sont pas une option pour éviter la famine », a prévenu le directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), Carl Skau. Outre le fait qu'ils sont insuffisants, ces largages humanitaires, bien qu'armés des meilleures intentions, font des dégâts et même tuent, se transformant ainsi en de drôle d'« obus humanitaires ».
Pas de trêve avant le Ramadhan ?
C'est l'autre raison pour laquelle ces parachutes caritatifs sont d'une efficacité limitée et disent en creux l'urgence de desserrer l'étau sur Ghaza, de libérer les flux d'aide humanitaire et de renforcer la flotte terrestre qui doit irriguer l'enclave affamée.
Des images d'Al Jazeera diffusées hier montraient des colis en chute libre après une panne de parachute qui fonçaient tels des obus sur des zones résidentielles. Selon la chaîne qatarie, des morts et des blessés ont été enregistrés après que ces personnes aient été percutées par ces gros colis, qui s'abattaient sur des zones denses à Cheikh Radwan, au nord de la ville de Ghaza.
Al Jazeera rapporte en outre que 5 Palestiniens ont trouvé la mort près de Abradj Fayrouz, à l'ouest de Ghaza, après avoir été heurtés par ces énormes ballots. Sur le plan diplomatique, les espoirs d'une trêve arrachée avant le Ramadhan ont été une nouvelle fois douchés à l'issue du dernier round des pourparlers qui se tiennent au Caire.
Les discussions avec les émissaires du Hamas ont été suspendues jusqu'à la semaine prochaine, rapporte l'AFP qui cite la chaîne Al Qahera News. Cependant, l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Jack Lew, a affirmé que malgré leur âpreté, les négociations « ne sont pas rompues », ajoutant avec un brin d'optimisme que « les divergences s'estompent ».
Le Hamas continue de réclamer un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes de la bande de Ghaza. La délégation palestinienne s'est retirée afin de consulter la direction du mouvement à Doha. « Nous attendons toujours la réponse officielle finale de l'ennemi », a déclaré un haut cadre du Hamas, précisant que « les réponses initiales ne répondent pas aux exigences minimales » formulées par la résistance palestinienne.
Un autre haut responsable du parti d'Ismaïl Hanniyeh a assuré que le Hamas ne se retirait pas pour autant des négociations. « Les médiateurs ont informé le Hamas que les efforts allaient se poursuivre en vue de parvenir à un accord », a-t-il dit.
Mahmoud Mardaoui, un autre membre dirigeant du mouvement, a laissé entendre pour sa part que « la décision est entre les mains de Washington » et que l'administration américaine doit décider si elle « veut vraiment mettre la pression sur Netanyahu et son gouvernement pour parvenir à un accord ». « Si Israël est sérieux et ne tergiverse pas, a-t-il affirmé, il est possible de parvenir à un accord de cessez-le-feu avant le début du Ramadan. »
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre

Québec solidaire et la loi 21 (prise 2)

Le 8 février dernier, Jean-François Roberge, ministre responsable de la laïcité, présente le *Projet de loi 52, Loi permettant au Parlement du Québec de préserver le principe de la souveraineté parlementaire à l'égard de la Loi sur la laïcité de l'État*. Le but est de renouveler la clause dérogatoire laquelle met la loi 21 à l'abri des articles 2 à 7 et 15 de la Charte des droits incluse dans la loi constitutionnelle de 1982 (Article 34 de la Loi 21). Notion que l'article 33 décrétant que la Loi 21 s'applique "malgré les articles 1 à 38 de la Charte des droits et libertés de la personne (chapitre C-12." et n'a pas besoin d'être renouvelé.
Le 15 février les co-portes paroles de QS, Gabriel Nadeau-Dubois (GND) et Émilise Lessard-Therrien (ELT), annoncent que la députation de QS ne supportera pas le PL 52.Elle le fera seulement si le ministre accepte le compromis suivant : la clause dérogatoire continue de s'appliquer contre la charte fédérale (art. 34) et l'article 33 est aboli. "Si la CAQ croit vraiment que sa loi 21 est conforme aux valeurs québécoises, [elle] ne devrait avoir aucune gêne et aucune crainte à ce qu'on soumette cette loi à l'examen de la Charte québécoise [des droits et libertés de la personne] (Hugo Pilon-Larose, Québec solidaire demande à Québec de permettre les contestations de sa loi, *La Presse*, 15 février 2024)
On peut se poser sérieusement la question suivante, GND et ELT savent-ils comment fonctionne le système judiciaire ? *Qui va juger ?*
GND et ELT sont corrects dans leurs affirmations que la Loi constitutionnelles de 1982 avec sa charte des droits est illégitime au Québec car aucun gouvernement n'y a donné son adhésion. Ils sont aussi corrects dans leurs affirmations que la Charte du Québec a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale et reflète les valeurs démocratiques du Québec. Voici le problème. Qui va juger la Loi 21 si on abolit l'article 33 de la Loi 21 ?
Allons à l'Acte de l'Amérique du Nord Britannique (maintenant Loi constitutionnelle de 1867). L'article 96 stipule que c'est "le gouverneur-général", soit le gouvernement fédéral, qui nomme les juges des cours supérieurs et des cours d'appels des provinces. Or nous avons noté que les juges nommés par le gouvernement Trudeau sont contre la laïcité. Deux exemples : Azimuddin Hussein qui a comparé la Loi 21 aux lois de Nuremberg (1935), nommé à la Cour supérieurs du Québec et Mahmud Jamal qui a défendu un étudiant sikh qui voulait amener son couteau sacré à l"école à la Cour suprême du Canada. Il est très clair que pour le gouvernement fédéral, la laïcité est incompatible avec la diversité multiculturelle.
QS, GND et ELT ne peuvent ne pas savoir que 1) les juges fédéralistes et multiculturalistes interprètent la Charte québécoise à travers le prisme du multiculturalisme, et 2) ils se feront un plaisir de caviarder la Loi 21 comme ils l'ont fait avec la Loi 101. Notons que le juge Marc-André Blanchard de la Cour supérieure dans son jugement contre la Loi 21 n'a pas tenu compte de l'inclusion de la laïcité dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.
QS par l'abolition de l'article 33 de la Loi 21 espère-t-il que les juges fédéralistes et multiculturalistes nommés par Ottawa feront la sale job à sa place ?
*La Loi 21 discriminatoire ?*
QS affirme que la Loi 21 discrimine contre les minorités religieuses, surtout musulmane (hijab), sikh (turban) et juive (kippa). Que cette loi "constitue une rupture avec le principe de l'égalité des droits, sans précédent depuis l'adoption de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne en 1976." (Benoît Renaud, Solidaire contre la loi 21,* PTAG*, 13 février 2024
Si on prend la peine de lire la loi, on y verra qu'elle stipule que tous les signes religieux sont interdits pour les fonctionnaires en position d'autorité, le crucifix a été enlevé du Salon Bleu où siège l'assemblée nationale et le groupe qui a été rappelé à l'ordre en décembre 2022 a été les policiers catholiques du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Ils ont dû retirer un écusson à l'image de Saint-Michel, patron des policiers qu'ils portaient sur leur uniforme..
Concernant la soi-disant obligation de porter des signes religieux voici ce que le juge Robert M Mainville a écrit sur la question.
[114]La grande majorité des principales religions pratiqués au Québec dont le christianisme, le judaïsme et l'islam ne semblent pas, à première vue, du moins, faire du port de signes religieux au travail une exigence absolue de la foi. [...] La loi ne vise donc pas à interdire l'accès à ces postes pour les chrétiens, les juifs, les musulmans ou les membres de la plupart des autres religions. (Cour d'appel, Jugement de la Cour refusant de suspendre les articles 6 et 8 de la Loi 21, 12 décembre 2019)
Posons nous les questions suivantes.
1)Prenons l'exemple des femmes musulmanes portant le hijab et des hommes sikhs portant le turban. Est-ce la Loi 21 qui les empêchent de travailler ou plutôt l'interprétation rigide de leur religion ? 2)À l'école quel droit est le plus important, la liberté de conscience des enfants ou l'exhibitionnisme religieux ? Même question pour les fonctionnaires servant le public ?
Déjà l'État interdit aux enseignants et aux fonctionnaires d'afficher leurs opinions politiques. La Loi 21 inclut l'obligation de ne pas afficher ses opinions religieuses aux fonctionnaires (les enseignants inclus) en position d'autorité. Notons que lorsque les islamistes et les fondamentalistes religieux ont contesté des lois semblables en Europe, la Cour de justice de l'Union européenne a décrété que c'est le droit de tout employeur et de l"État de dicter à ses employés des règles de tenue vestimentaire pour établir la neutralité religieuse de l'entreprise ou de l'État en question.
En conclusion, le fonctionnaire et l'enseignant a un devoir de réserve et ne doit pas être un panneau publicitaire politique ou/et religieux.
PS : *PTAG *reproduit à l'entête de l'article de Benoît Renaud du 13 février, une capture d'écran du Facebook de QS dans laquelle on voit les députés de QS voter contre la Loi 21 en tenant des drapeaux du Québec. Ils auraient dû plutôt déployer des drapeaux du Canada car ils défendaient le multiculturalisme canadien, lequel défend la religion dans l'État.
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre

Lettre ouverte au ministre des Finances du Québec, Eric Girard

Vous devez cesser de faire l'autruche : par son refus d'agir en amont, votre gouvernement est en bonne partie responsable de l'aggravation des différentes crises qui frappent le Québec. La dégradation marquée des conditions de vie d'un grand nombre de personnes en situation de pauvreté dans les dernières années devrait vous inciter à déposer un budget visant à assurer à toutes et à tous la couverture de leurs besoins de base.
Monsieur Girard,
Vous vous employez à réduire les attentes en vue du prochain budget parce qu'un déficit plus élevé qu'anticipé vous imposerait une plus grande parcimonie. Pourtant, avec les différentes crises qui frappent le Québec, des mesures structurantes de lutte contre la pauvreté sont plus nécessaires que jamais. Vous ne pouvez plus laisser la situation se dégrader : vous devez agir et, pour commencer, vous en donner les moyens.
Un meilleur soutien au revenu
Vous savez que plus de 10 000 personnes en situation d'itinérance ont été dénombrées en 2022. Vous savez aussi que près de 900 000 personnes ont dû avoir recours aux services d'une banque alimentaire en 2023, une augmentation de 79 % par rapport à 2019. Et c'est sans compter qu'avec une hausse de 28 % du loyer mensuel moyen entre 2019 et 2023, un nombre croissant de personnes voient le loyer engloutir la majeure partie de leurs revenus. Déjà, en 2021, 173 000 ménages locataires avaient des besoins impérieux de logement au Québec.
Pourtant, personne ne devrait être forcé de vivre dans la rue, d'avoir recours à une banque alimentaire, d'habiter dans un logement inabordable, etc. La Charte des droits et libertés de la personne stipule que « toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance financière et à des mesures sociales […] susceptibles de lui assurer un niveau de vie décent » (art. 45).
Dans un premier temps, nous vous demandons donc, Monsieur Girard, d'assurer à tous les ménages un revenu leur permettant, au minimum, de couvrir leurs besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (estimée à 24 200 $ pour une personne seule). Il s'agit d'un premier pas vers la sortie de la pauvreté, à franchir le plus rapidement possible.
Une meilleure redistribution de la richesse
Par ailleurs, vous savez que le gouvernement a la responsabilité d'assurer la redistribution de la richesse au sein de la société et de s'assurer que les plus riches paient leur juste part afin de financer, notamment, les services publics et les programmes sociaux. Malheureusement, depuis le début de votre mandat, vous avez pris certaines décisions qui ont eu pour effet de creuser les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres au lieu de les réduire.
La baisse d'impôt qui est entrée en vigueur en 2023 est particulièrement révélatrice à cet égard. En plus de favoriser les personnes les mieux nanties de la société, cette mesure prive le Québec de milliards de dollars alors même que vous laissez planer l'ombre de compressions budgétaires et que l'accès à des services publics de qualité se trouve de plus en plus compromis.
Dans un deuxième temps, nous vous demandons donc, Monsieur Girard, d'annuler votre baisse d'impôt et de réinvestir les sommes ainsi récupérées dans le filet social. Par ailleurs, vous devriez réformer la fiscalité pour la rendre véritablement progressive et ainsi accroître la contribution des personnes les mieux nanties.
Un simple respect des droits
Vous devez cesser de faire l'autruche : par son refus d'agir en amont, votre gouvernement est en bonne partie responsable de l'aggravation des différentes crises qui frappent le Québec. La dégradation marquée des conditions de vie d'un grand nombre de personnes en situation de pauvreté dans les dernières années devrait vous inciter à déposer un budget visant à assurer à toutes et à tous la couverture de leurs besoins de base.
Rappelons qu'il s'agit d'un minimum à atteindre rapidement ; d'une simple question de respect des droits de la personne.
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre

Prolongements du boulevard Assomption et de l’autoroute Souligny : Demande d’appui et invitation

Notre mobilisation souhaite solliciter votre appui dans le dossier des prolongements du boulevard Assomption et de l'autoroute Souligny, contre lesquels les citoyen.ne.s de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM) luttent depuis plusieurs années. Alors que le Service de l'urbanisme et de la mobilité de la Ville de Montréal élabore actuellement les plans permettant la mise en œuvre du projet,nous avons aujourd'hui besoin que d'autres voix, venant de divers groupes de la société civile, se fassent entendre sur la question.
Le 5 mars 2024
Bonjour !
Nous aimerions donc vous proposer d'envoyer un courriel à la conseillère responsabledu transport et de la mobilité à la Ville de Montréal, exprimant votrepréoccupation dans le dossier. En cliquant ici, vous trouverez un modèlede lettre (à modifier selon ce qui vous semble approprié) à envoyer à l'adressesophie.mauzerolle@montreal.ca. Nous vous suggérons d'ajouter en cc Mme Valérie Plante, mairesse de Montréal, mairesse@montreal.ca et M.Pierre Lessard-Blais, maire de MHM, pierre.lessard-blais@montreal.ca.
Merci denous indiquer si / lorsque vous l'enverrez ! mobilisation6600@resisteretfleurir.info
Aussi, le 23 mars prochain, notre mobilisation tiendra une manifestation contre ces prolongements routiers et nous aimerions vous inviter à vous joindre à nous ! Nous préparons une manif-action festive et familiale, dont le départ sera à13h, à la place Gennevillier-Laliberté (Place du Marché Maisonneuve). S'il est possible pour vous d'inviter vos membres à y participer, ce serait très apprécié.
Voicil'événement facebook à partager : https://fb.me/e/1iHblk6rl
**Rappel des enjeux**
Deux articles récemment parus dans le journal Le Devoir sous la plume d'Alexandre Shields, (Montréal pourrait empiéter sur un boisé pourune rue réservée au camionnage et Le prolongement du boulevard de l'Assomptiondétruira en partie le boisé Steinberg nous informent que le Service de l'urbanisme et de la mobilité de la Ville de Montréal ira de l'avant avec le projet de prolongement du boulevard Assomption et de l'avenue Souligny dans l'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Ce projet vise à prolonger le boulevard Assomption entre les rues Hochelaga et Notre-Dame et à le connecter à l'autoroute Souligny par la construction d'un grand viaduc enhauteur. Les objectifs, nous dit-on, sont la fluidification du transport des marchandises dans le cadre de l'accroissement des activités du Port de Montréal, et le désengorgement de la rue Dickson. La construction de ces infrastructures entraînera la destruction d'une grande partie du Boisé Steinberg, dont nous revendiquons depuis plusieurs années la protection complète ; induira un trafic évalué à plusieurs dizaines de milliers de véhicules par jour à proximité de résidences ; en plus d'ajouter de nombreuses nuisances environnementales (pollution sonore, particules fines, îlot de chaleur,pollution lumineuse et visuelle) à un secteur déjà saturé, notamment par les activités portuaires et l'arrivée de Ray-Mont Logistiques. Rappelons que ladirection de la santé publique recommandait en 2019 la réduction des nuisancesdans le secteur de Viauville.
Tout ce projet est mené sans qu'aucune étude des impacts environnementaux, sociaux et sur la santé n'ait été menée. Nous ne sommes donc pas en mesure d'évaluer ni la pertinence du projet, ni ses impacts. La Ville entend présenter le projet le 26mars à 19H00 au Collège Maisonneuve, dans le cadre d'une présentation publique où le public doit s'inscrire et poser ses questions à l'avance.
Le Port de Montréal utilise depuis quelques mois une route temporaire pour le transitde ses camions. Notre mobilisation demande que cette route devienne permanenteet qu'aucune nouvelle route ni prolongement ne soit construit dans le secteurAssomption-sud.
Mobilisation6600 Parc-nature MHM et la population de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve se fait entendre depuis des années par une participation assidue aux instancesdémocratiques (conseils de ville et d'arrondissement, tables de concertation,comités citoyens), par la rédaction de lettre aux responsables politiques dedifférents paliers gouvernementaux, par des manifestations et des actionsoriginales sur le terrain (plantations, manifestations artistiques,rassemblements, etc.). Nous avons aujourd'hui besoin que d'autres groupesjoignent leur voix à la nôtre et expriment leur opposition ou leur réticence auprojet.
Pour vous aider à mieux comprendre le dossier, nousvous partageons un dossier de presse présentant différents documents sur la question des prolongements Assomption et Souligny, les nuisances dans le secteur ainsi que sur notre mobilisation.
Merci beaucoup pour votre appui et au plaisir de poursuivre la collaboration avec vous,
Estelle Grandbois-Bernard
Militante de Mobilisation 6600 Parc-nature MHM
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d'avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d'avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :