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Airbnb ou Chasser la famille pour loger la visite

La ville ne doit pas ultimement constituer une banale et jovialiste destination inscrite sur le circuit de boulimiques mondialistes aéroportés sur nos tarmacs et parachutés au cœur de nos quartiers et planqués dans des Airbnb tout frais libérés à nos frais !
Ces lucratifs « Airbnb » si perturbants et illégaux par surcroit et qui pullulent impunément tels des pustules dans les centres-villes et leur périphérie. Cessons de saccager nos villes et de les mondialiser dans le seul dessein d'appâter des hordes de touristes aux bagages « vuitonnés » à Beijing et bardés de cartes plastiquées et platinées se comportant tels des néo-prédateurs ou des tourismophobes issus de la nouvelle Pangée planétaire. Dénonçons les paliers de gouvernement qui s'improvisent grossistes touristiques, jouent au chat et à la souris avec l'application de la règlementation et livrent sans retenue nos villes en pâture aux bagagistes porteurs de capitaux spéculatifs et à une coterie de promoteurs encourageant ainsi la marchandisation et la financiarisation du logement.
Mais sur le front du logement, voici tout de même quelques bonnes nouvelles récentes – et elles se font rares –. La Ville de Montréal vient de déclarer, ce que les groupes logement réclamaient et criaient haut et fort sur tous les toits – surtout sur ceux d'Airbnb – depuis un bon moment déjà ; que les nombreuses moutures règlementaires de Québec, même celles de Montréal, s'étaient avérées inefficaces, non respectées et difficiles d'application. En effet, même si en 2017 le contexte réglementaire était légèrement différent d'aujourd'hui, le Comité logement Ville-Marie sonnait l'alarme – tout comme d'autres Comités logement du Québec – dans unelettre d'opinion parue dans Le Devoir. L'administration Plante vient d'annoncer que la location de courte durée de type Airbnb dans les résidences principales ne sera permise que du 10 juin au 10 septembre et que ce nouveau règlement devrait entrer en vigueur le 24 mars prochain– par un heureux hasard, cette date est symbolique puisque l'Assemblée générale de l'ONU a proclamé le 24 mars (n'est-ce pas monsieur Netanyahou) : Journée internationale pour le droit à la vérité en ce qui concerne les violations flagrantes aux droits de l'homme et pour la dignité des victimes –. Ainsi, elle entend serrer la vis aux contrevenants et doubler le nombre d'inspecteurs qui pourront remettre, sur-le-champ des constats d'infraction de 1000 $ pour chaque nuitée affichée ou louée illégalement. L'ajout de cette mesure fera dorénavant reposer le fardeau de preuve sur les épaules des propriétaires et non plus sur celles de la ville – en évitant ainsi de coûteuses et longues procédures judiciaires –. Autre nouvelle intéressante, la ville de Québec a déposé unavis de saisiecontre Airbnb, une première, – enfin une preuve de courage – pour percevoir une portion des amendes imposées à un promoteur d'Airbnb dans le Vieux-Québec. Bien évidemment, ces nouvelles mesures ne sont pas la panacée, mais elles représentent tout de même un pas dans la bonne direction pour mettre au pas ces plateformes d'hébergement ainsi que les promoteurs. Précisons également que même le milieu hôtelier semble s'être montré en faveur de cette nouvelle mouture réglementaire. Par contre, n'oublions pas que les établissements et les particuliers opérant dans des zones réglementaires autorisées continuerons hélas leurs activités l'année durant.
Un fait intéressant et révélateur à souligner est que suite à l'annonce de la nouvelle réglementation montréalaise : le chat, ou plutôt la chatte, est enfin sortie de son sac et a fait entendre son désaccord par le grognement de sa voix et nous a également dévoilé son visage « à la fois noirci et rougit de colère » car ces derniers développements nous ont permis de découvrir le véritable visage de la ministre Proulx et de son ministère du Tourisme. En vérité, force est d'admettre qu'au fond, ils ont toujours voulu préserver la réputation mondialisée de Montréal – la « métropooooole » du Québec – et financer et privilégier l'apport de ce type d'activités purement et hautement lucratives pour promouvoir et rehausser les profits de l'industrie touristique au Québec. Cependant, tout en n'oubliant pas de parler du côté droit de la bouche en affirmant mordicus – ils auraient plutôt dû se mordre la langue – vouloir protéger les droits des locataires …
Les villes dans le monde, en constante compétition les unes avec les autres, sont maintenant devenues des villes-musées – parlez-en aux résident-e-s- de Barcelone, de Venise et même du Vieux-Montréal et de la ville de Québec –. Mais à l'autre bout de la lorgnette capitaliste, ces anti-villes asphyxient, appauvrissent et oppressent leurs populations qui doivent lutter à armes inégales pour ne pas être évincées et rénovincées de leur logement, chassées de leur quartier, voire dramatiquement déracinées tels d'encombrant-e-s locataires. Ou pour ne pas dire, traitées tels des parias « non-collaboratifs » qu'on s'acharne à bannir et à terme révoquer leur légitime « Droit de cité ». Et, s'acharner ainsi dans l'unique but d'engranger davantage de profit en chassant des résident-e-s et en usant pour ce faire de méthodes violentes de chantage, d'intimidation et de harcèlement – et tout cela c'est sans compter les problèmes de bruit, de salubrité, de sécurité et d'incivilité que doit également subir tout le voisinage – pour ensuite pouvoir les remplacer froidement par des hordes prédatrices de visiteurs et de visiteuses. De ce fait, employer ce type de stratagème accompagné de ruses malfaisantes pourraient peut-être correspondre à une forme contemporaine, inédite et scandaleuse « d'anthropophagie ».
Airbnb, Vrbo et les autres plateformes d'hébergement touristique marchandisées afin de revamper le fameux et tonitruant « Branding » des villes avec leur panoplie complète d'artifices « bling bling » et à titre d'économies dites « collaboratives » ou dupartage – cette formule représente à un excellent exemple de pure « novlangue » – sont en vérité « dégénératives ». Ces plateformes sont tout sauf collaboratives car elles empoisonnent la vie des collectivités et ne servent encore une fois qu'à l'enrichissement de multinationales, d'opérateurs et de particuliers au détriment de la qualité de vie de la majorité et participent ainsi de l'appauvrissement et de la déprédation des populations. En vérité, on laisse croire que c'est tout comme si des humains s'étaient mystérieusement et volontairement évaporés pour aller ailleurs… Mais, où ça ailleurs ? Ajoutons que ce fléau sociétal n'est pas seulement local – sur4000 annonces de locations de courte durée à Montréal, dont au moins la moitié ne respecte pas la réglementation en vigueur – mais bien mondial. On a qu'à penser aux villes d'Amsterdam,Barcelone, Berlin, Paris, Venise, Vancouver et bien d'autres qui sont fortement aux prises avec ce fléau et qui ont décidé de s'attaquer frontalement aux graves et innombrables problèmes causés par les plateformes d'hébergement touristique. Actuellement, uniquement la plateforme Airbnb, maintenant cotée en bourse et qui en seulement un peu plus de quinze ans est parvenue à un chiffre d'affaires 9,9 milliards de dollars américains, compte plus de 7 millions d'annonces (de logements) et 50 000 activités proposées par des hôtes locaux, actives d'en plus de 220 pays différents et 100 000 villes. – Soulignons au passage que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a prêté 30 millions de dollars à une entreprise spécialisée dans la location à court terme … – Imaginez le nombre effarant de ménages expulsés et de logements goulûment et vilement avalés et par conséquent exclus des marchés de location d'habitations ! C'est pourquoi les groupes logement du Québec, soient les membres du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)et ceux du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), – et nous ne sommes heureusement pas les seuls au Québec et dans le monde –, affirment que la seule et véritable solutionpérenne serait de bannir totalement ce type d'activités commerciales dévastatrices pour nos villes et catastrophiques pour les résident-e-s.
J'ignore si c'est le fait que nous habitions un pays nordique, mais le sport préféré – mise à part le hockey tant chérit par le ministre des finances et dont la CAQ veut en faire maintenant le sport national – de nos gouvernements ressemble trop souvent à des opérations sporadiques de pelletage en avant et uniquement poussées par de forts vents de colère légitime et ce tragique manège dure depuis plusieurs décennies. Ou, l'art de confectionner et de laisser choir des boules de neige gonflées de douloureuses problématiques et givrées de couches de déni et qui grossissent à mesure qu'elles dévalent à toute vitesse la pente de l'aveuglement volontaire pour aller s'écraser violemment contre un mur à leurs yeux inexistant : soit celui d'une crise du logement. Une crise qui en vérité s'est aggravée et malheureusement transformée en une véritable crise de société que présentement nous traversons fort mal !
Monsieur le premier ministre, sachez que bien des familles ne boivent pas de jus d'orange, non pas par conviction, mais parce qu'elles s'enlisent de plus en plus dans les marais de lapauvreté et les étangs du désespoir. Monsieur Legault et mesdames Duranceau et Proulx, connaissez-vous ce mot « pauvreté » et êtes-vous capables de le prononcer correctement et avec un peu de conviction et non uniquement par de passagères et peu convaincantes convulsions faciales ? Ce mot en « P », même s'il semble interdit dans votre vocabulaire, n'est pourtant pas « encore » à l'index et figure toujours dans tous les dictionnaires et dans toutes les langues et tout en étant douloureusement gravé au cœur et plaqué au visage de milliers de vos concitoyens et concitoyennes. La Coalition Avenir Québec (CAQ,) cette fausse coalition qui dorlote plutôt son électorat, oublie sciemment – pourtant la devise du Québec, n'est-elle pas : « Je me souviens » –, que d'abord et avant tout, la ville se doit d'être un point unique de chute et d'ancrage, un véritable milieu de vie, de rencontre et d'échange, de travail et de loisir. Un lieu d'épanouissement, de bien-être, de paix et de création pour tous ceux et celles qui l'habitent, la nourrissent, paient ses services et ses taxes, pansent son patrimoine et pensent son avenir et qui essentiellement l'aiment et la réinventent à leurs images et au gré de leurs véritables et légitimes aspirations.
Mes filles, dont l'une demeure à Montréal et l'autre dans la région de Vancouver, me demandent à l'occasion si la situation du logement qui prévaut actuellement au Québec – et celle au Canada et dans le monde – est meilleure ou pire que celle des décennies antérieures et je réponds alors sans aucune hésitation : pire, mais bien pire. Cependant, je m'empresse tout de même d'y ajouter un gros BÉMOL : à savoir qu'elle serait plus désastreuse encore si les groupes logement et de nombreux autres groupes et organisations impliqués dans la société civile n'étaient pas descendus dans des rues polluées par l'air des discours vides de sens, lézardées par la morosité environnante et souvent bordées par des forces policières pas toujours hospitalières – gazéifiées à la testostérone et gazéifiantes de gaz lacrymogènes –, produits des mémoires structurants, proposés et distribués des « tonnes de copies » de revendications pourtant réalistes, salvatrices et parfois même novatrices et qu'ils n'avaient pas tirés et agités la queue du serpent le plus souvent possible …
En définitive, nous devons impérativement continuer de défendre et faire reconnaître avec conviction le Droit au logement. Ce droit qui aurait d'ailleurs dû être enchâssé depuis longtemps dans notre Charte québécoise. Revendiquer une Politique d'habitation nationale légitimement mise en place et sauvegardée sous la responsabilité d'un véritable et autonome ministère de l'Habitation et que ce dernier soit doté d'un budget conséquent à l'accomplissement de sa mission. Et au final, avoir enfin un gouvernement entièrement responsable de l'habitation et qui prenne en main ses obligations et responsabilités et renverse les rôles en cessant d'être continuellement inféodé aux diktats du marché et du lobby et des menaces à peine voilées des promoteurs. Réclamer également sur toutes les tribunes possibles notre « Droit de cité » et en déclarant qu'il est maintenant terminé le temps de se laisser déposséder et chasser : à nous la ville et ses quartiers à notre image et la ville nous appartient. Alors, ensemble, continuons le combat car il est juste, fondamental et voire même vital non seulement pour nous, mais également et surtout pour les générations à venir !
Solidairement,
Gaétan Roberge,
Travailleur retraité du Comité logement Ville-Marie
Février 2025
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Budget 2025 : La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles a présenté son mémoire au ministère des Finances

_Montréal, le 7 février 2025. _Dans le cadre des consultations prébudgétaires 2025, la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (Table) a présenté son mémoire [1] aux responsables du ministère des Finances, le 6 février.
« En 5 ans, c'était seulement la 2e fois que nous obtenions une rencontre pour présenter notre mémoire, la dernière fois étant en 2022. Dans les deux cas, il aura fallu insister lourdement pour être invités. Les discussions avec les responsables du ministère de Finances ont mis en lumière qu'ils saisissent mal les réalités des organismes immunautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS), en particulier les conséquences d'une subvention moyenne de seulement 198 816 $ en 2023-2024__[1]__. Cet écart de compréhension devrait justement les amener à rencontrer davantage les regroupements provinciaux », souligne Stéphanie Vallée, présidente de la Table.
La Table a d'ailleurs réitéré sa demande des dernières années, soit que le ministère des Finances invite davantage d'organismes communautaires à présenter leur mémoire et à assurer l'accessibilité universelle de toute documentation liée à ce dernier. Ainsi, le
gouvernement serait réellement en mesure de saisir les besoins et les aspirations de la population, notamment parce que le milieu communautaire rassemble plus de 2,25 millions de Québécoises et Québécois[2].
Dans son mémoire, la Table présente deux outils qu'elle a développés pour améliorer le financement et l'administration du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) : les seuils planchers de la campagne [2]_CA$$$H [2]_ pour financer adéquatement et équitablement les OCASSS et l'Indice des coûts de fonctionnement du communautaire (ICFC) [3] pour indexer convenablement leurs subventions.
Les seuils planchers visent d'abord à offrir des capacités optimales aux OCASSS. Les groupes doivent pouvoir compter sur des ressources suffisantes pour mener à bien les plans d'action adoptés par leurs membres. Cela signifie de mener des activités qui répondent non seulement aux besoins immédiats, mais aussi qui permettent d'agir en amont sur l'ensemble des déterminants sociaux. « Des capacités financières qui
permettent aux groupes d'offrir des conditions de travail qui favorisent la stabilité de leurs équipes feraient toute la différence. Le travail des OCASSS nécessite des liens de confiance qui demandent du temps. Sans parler des processus d'embauche qui sont de plus en plus laborieux en raison des conditions de travail qui ne sont pas attrayantes » note Loc
Cory, du comité de coordination de la campagne _CA$$$H._ « Non seulement les montants estimés comme seuils planchers prévoient des ressources humaines assez nombreuses, mais aussi de donner aux groupes les moyens financiers pour réaliser les activités que leurs membres demandent. Pour que les 3050 groupes puissent compter sur de telles capacités optimales, il faut rehausser l'enveloppe annuelle du PSOC pour la mission globale de 1.7 G$ »,continue M. Cory.
En plus de bien subventionner les OCASSS, il importe de maintenir leurs capacités financières d'année en année. « Les subventions du PSOC pour la mission globale sont mal indexées depuis toujours, les groupes s'appauvrissent constamment et cette situation intenable doit cesser. C'est pour cela que nous avons développé, puis proposé l'Indice des
coûts de fonctionnement du communautaire comme méthode d'indexation, d'abord pour les OCASSS, mais aussi en souhaitant qu'il soit appliqué par tous les ministères et organismes gouvernementaux administrant des programmes semblables au PSOC. __ __Plusieurs ministères entendent déjà les groupes de leur secteur réclamer une indexation selon le modèle de l'ICFC. Le ministère des Finances devrait saisir cette opportunité pour
simplifier l'administration des fonds publics, au bénéfice de la population » avance Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table.
« Autant les seuils planchers de la campagne CA$$$H que l'Indice des coûts de fonctionnement du communautaire sont simples à utiliser et s'appuient sur des statistiques irréfutables et disponibles. Leur utilisation n'apporte que des avantages, autant pour le gouvernement que pour les groupes communautaires, leurs communautés et la population en général. Les prochaines années s'annoncent économiquement difficiles. Nous entrevoyons que les OCASSS recevront encore plus de demandes. Or, ils n'arrivent déjà pas à répondre à tout le monde. Par ses propositions, la Table s'oppose à ce que la population et les groupes qu'elle s'est donnés fassent les frais de l'austérité », termine
Stéphanie Vallée.
Rappel des propositions de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles
1. Nous demandons que le ministère des Finances entende les organismes communautaires qui sollicitent une rencontre pour présenter leur mémoire
prébudgétaire.
2. Nous demandons que le ministère des Finances s'assure que toute consultation budgétaire soit universellement accessible.
3. Comme nous le revendiquons avec la campagne CA$$$H, nous demandons que
le ministère de la Santé et des Services sociaux applique les seuils planchers développés par cette campagne dès l'année 2025-2026 aux subventions à la mission globale du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).
4. Nous demandons que tous les ministères et organismes gouvernementaux appliquent des seuils planchers pour les subventions à la mission globale de leurs programmes respectifs et nous leur suggérons d'utiliser ceux développés par le RQ-ACA comme base de discussion avec leurs interlocutrices communautaires.
5. Nous demandons que le budget du Québec rehausse de 1,7 milliard de dollars le budget accordé pour la prochaine année au ministère de la Santé et des Services sociaux pour le versement des subventions à la mission globale du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) destiné aux organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS). Ce montant étant intégré à celui revendiqué par le RQ-ACA pour l'ensemble du mouvement de l'action communautaire autonome, nous demandons que le budget du Québec rehausse de 2,6 milliards de dollars le budget destiné aux subventions à la mission globale de tous les organismes communautaires autonomes dès l'année 2025-2026.
6. Nous demandons que le budget du Québec pour 2025-2026 indexe l'enveloppe totale du PSOC mission globale et, conséquemment, chacune des subventions des OCASSS, selon l'Indice des coûts de fonctionnement du communautaire (ICFC), au taux de 3,6 %. Nous demandons également que tous les ministères et organismes gouvernementaux indexent les subventions à la mission globale de leurs programmes respectifs et nous leur
suggérons d'utiliser l'ICFC comme base de discussion avec leurs interlocutrices communautaires.
7. Nous demandons que les documents déposés lors du budget du Québec fournissent des informations spécifiques sur les sommes budgétées à l'intention des groupes communautaires, à l'intérieur et à l'extérieur du PSOC, tant pour leur distribution par les CISSS-CIUSSS
que par la DSSGAC.
8. Comme l'ensemble des mouvements sociaux, nous partageons les revendications de la Coalition Main rouge et de la Coalition Solidarité santé et nous demandons que le budget du Québec pour 2025-2026 :
• Instaure des mesures fiscales progressives, plutôt que de baisser les
impôts des plus riches ;
• Instaure un régime 100 % public d'assurance médicaments ;
• Cesse la privatisation des services publics, dont le système de santé
et de services sociaux.
SOURCE :
Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et
bénévoles (TRPOCB), Mercédez Roberge, coordonnatrice,
À propos
Fondée en 1995, la Table des regroupements provinciaux d'organismes
communautaires et bénévoles [7] (TRPOCB) est formée de 47 regroupements
nationaux [8], rejoignant plus de 3 000 groupes communautaires autonomes à
travers le Québec. Ce sont, par exemple, des maisons de jeunes, des
centres de femmes, des cuisines collectives, des maisons d'hébergement,
des groupes d'entraide, des centres communautaires, des groupes qui
luttent contre des injustices ayant des répercussions sur la santé.
Ceux-ci représentent les ¾ des organismes communautaires autonomes du
Québec. Ceux-ci abordent la santé et les services sociaux sous
différentes perspectives (femmes, jeunes, hébergement, famille, personnes
handicapées, communautés ethnoculturelles, sécurité alimentaire, santé
mentale, violence, périnatalité, toxicomanie, etc.).
La Table coordonne la campagne [9]_CA$$$H [9]_ (Communautaire autonome en
santé et services sociaux – Haussez le financement [9]). Lancée le 17
octobre 2017, cette campagne vise l'amélioration substantielle du
Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de
la Santé et des Services sociaux (MSSS), au bénéfice de plus de 3 000
organismes communautaires autonomes subventionnés par le MSSS. À compter
de 2024, les revendications de la campagne _CA$$$H_ sont : L'ajout de 1,7
G$ à l'enveloppe annuelle du PSOC [10] (mission globale), l'indexation
annuelle des subventions en fonction de l'Indice des coûts de
fonctionnement du communautaire (ICFC [3]) et l'atteinte de l'équité
de financement et de traitement partout au Québec [11].
Liens utiles :
● https://trpocb.org/campagnecasssh/ [12]
● https://trpocb.org/revendication-financiere-casssh/ [10]
● https://trpocb.org/icfc/ [3]
● https://trpocb.org/seuils-planchers-campagne-casssh/ [11]
● https://trpocb.org/campagnecasssh-onsaffirme/ [13]
[1] En excluant les organismes offrant du 24/7, surtout en hébergement,
dont les subventions sont de 500 000$ et plus
[2] (L'Observateur, 2020 : 1 / 4 a fait appel à un groupe).
Vous recevez ce courriel car vous figuriez dans le communiqué de presse
de Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et
bénévoles (TRPOCB). Pour vous désinscrire et ne plus recevoir de
courriels de cette organisation cliquez ici [14].
Links :
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La coalition Dorchester présente sa vision

La coalition Dorchester présente sa vision pour l'îlot du même nom et souligne que la densification des quartiers centraux doit viser la création de milieux de vie durables et agréables en concordance avec les principes de développement à échelle humaine.
La vision de la coalition s'articule autour de principes simples et évidents :
– le respect du plan particulier d'urbanisme (PPU) Saint-Roch sud,
– la préservation des percées visuelles pour les générations futures,
– une offre résidentielle répondant à une diversité de besoins, incluant un ratio significatif de logement social,
– un développement adapté et résilient aux changements climatiques.
La coalition rappelle que le plan particulier d'urbanisme (PPU) Saint-Roch sud a été adopté il y a moins d'une décennie, suite à une consultation qui a duré 5 ans et à laquelle ont participé des centaines de citoyen·nes, majoritairement de Saint-Roch. Cette vision citoyenne, illustrée par l'urbaniste Marc Boutin, est toujours vivante. Les membres de la coalition considèrent que l'îlot Dorchester doit se développer comme une extension du quartier résidentiel de l'îlot des Tanneurs et non comme un prolongement du secteur Charest, avec ses édifices de grand gabarit. Le PPU adopté en 2017, un compromis déjà insatisfaisant pour plusieurs, prévoit plutôt une zone de transition entre ces deux secteurs, afin de garantir l'harmonie de la trame urbaine. Ainsi, par respect pour les résident·es d'aujourd'hui et de demain et pour leur milieu de vie, faire respecter le PPU est un minimum.
Le PPU Saint-Roch Sud reconnaît l'importance des vues et des panoramas dans le secteur des faubourgs et prévoit une progression des hauteurs maximales de 22 à 33 mètres, soit de 6 à 10 étages du côté Saint-Vallier, en incluant deux étages en surhauteur qui comptent pour 50% de la surface. « Le panorama est un bien collectif. Nous nous opposons à la privatisation du paysage. Les percées visuelles ne sont pas un caprice, elles sont l'âme de notre ville et participent à son patrimoine vivant. D'ailleurs, nous nous attendons à ce que le Maire de Québec, qui préside l'Organisation des Villes du Patrimoine UNESCO, soit sensible à cette question », affirme Hélène Matte, artiste multidisciplinaire très active dans Saint-Roch et membre de la coalition Dorchester.
Le PPU Saint-Roch Sud prévoit aussi que l'offre résidentielle répond à une diversité de résident·es et de besoins, en exigeant que les nouveaux bâtiments comportent un ratio significatif de logements à faible coût ainsi que des grands logements pour des familles. Face à la crise actuelle de l'abordabilité des logements, il est impératif de développer davantage de véritable logement social, soit du logement hors marché privé. Il est possible d'inclure des logements sociaux dans un projet privé, ce qui n'est pas le cas dans le projet actuellement présenté. « Nous sommes extrêmement préoccupés par la crise du logement qui fait rage en ce moment. Nous souhaitons ardemment que des logements soient construits à l'îlot Dorchester. Mais force est de constater que le projet de Trudel Corporation, dans son état actuel, ne convient pas : d'abord, le quartier n'a pas besoin d'un hôtel de luxe et ensuite, la proposition ne respecte pas la trame urbaine du quartier. » poursuit Alice Guéricolas-Gagné, autrice et résidente de Saint-Roch. Elle ajoute : « Qui plus est, la Ville devrait exiger l'inclusion de 20% de logement social, communautaire et coopératif, c'est-à-dire sans but lucratif, dans toutes les grandes constructions qui sortent de terre à Québec ».
Par ailleurs, Saint-Roch est un îlot de chaleur. Dans le contexte des changements climatiques, il est impératif d'y accroître radicalement la canopée, qui était de 15% en 2020, la plus basse de la ville après Saint-Jean Baptiste (13%). Qui plus est, la circulation automobile est déjà problématique dans le quartier et affecte la qualité de l'air, le secteur de l'îlot Dorchester est congestionné aux heures de pointe. Comment peut-on en venir à penser qu'il est raisonnable d'y ajouter 550 cases de stationnements ? La mobilité doit être réfléchie autrement dans un des coins de la ville les mieux desservis par les transports en commun et comptant déjà bon nombre de stationnements souterrains.
La coalition Dorchester regroupe principalement des résident·es de Saint-Roch, mais aussi des citoyen·nes de Saint-Jean Baptiste et d'ailleurs au centre-ville, qui fréquentent Saint-Roch ou qui y travaillent. Les démarches de la coalition sont appuyées par des centaines de membres de la communauté, dont le milieu de vie sera affecté par le développement de l'îlot Dorchester. Rappelons que le milieu de vie est un déterminant majeur de la santé des individus et des communautés.
L'Engrenage Saint-Roch, ayant été au coeur des démarches de consultations citoyennes en amont plan particulier d'urbanisme (PPU) pour ce secteur, soutient le travail de la coalition Dorchester pour contribuer à ce que les préoccupations citoyennes soient entendues et supporter l'amélioration de la qualité de vie dans le quartier pour ceux et celles qui l'habitent, le fréquentent ou y travaillent.
Pétition contre la construction d'une tour de 20 étages à l'Îlot Dorchester
Analyse du projet Trudel Corporation et préoccupations citoyennes
Vidéo de la conférence de presse du 3 février 2025
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Manifestation contre le retour de l’austérité

À Québec
Le 20 février prochain, dans le cadre de notre campagne Ils s'enrichissent, on s'appauvrit, nous allons manifester contre un retour à l'austérité budgétaire.
À quelques semaines du dépôt du budget du Québec, il faut absolument s'opposer au retour à l'austérité budgétaire. L'austérité consiste à couper dans toutes les dépenses de l'État sans égard aux besoins de la population. Le gouvernement Legault affirme que ces coupures sont nécessaires en faisant référence au déficit budgétaire. Or, ce dernier est grandement dû aux politiques irresponsables du gouvernement Legault qui a accordé de généreuses réductions d'impôt aux plus riches, subventionné des événements sportifs et financé des grandes entreprises telles que Northvolt, plutôt que de conserver ses marges de manœuvre pour soutenir les missions les plus essentielles de l'État.
On voit déjà les impacts du retour à l'austérité dans de nombreux domaines. Rapport des projets de rénovations dans nos écoles, suspension des achats de livres dans les bibliothèques scolaires, coupures dans les services de francisation, compressions de 1,5G$ en santé et ce n'est que le début. Le prochain budget pourrait faire très mal à nos services publics.
Joignez-vous à nous pour envoyer un message fort au gouvernement Legault que nous n'acceptons pas qu'il saccage les services publics et les programmes sociaux. L'accès et la qualité de ceux-ci sont directement menacés ! Halte à l'austérité !
La manifestation sera suivie d'un panel sur les impacts potentiels d'une nouvelle vague d'austérité sur nos services publics, nos programmes sociaux et nos conditions de vie.
11h45 - Rassemblement devant l'Assemblée nationale
12h00 - Départ de la manifestation
13h00 - Arrivée au Centre Lucien Borne (Cafés et collations gratuites)
13h15 - Panel sur les impacts de l'austérité
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Répondre à Donald Trump par un projet démocratique populaire pour le Canada

Un appel à la gauche canadienne pour qu'elle relève le défi de construire un projet démocratique populaire viable à l'échelle nationale, La réaction fracturée et contradictoire des élites politiques et économiques canadiennes à la décision de Donald Trump d'imposer des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes et de faire du Canada le 51e État des États-Unis a révélé la faiblesse du tissu social du pays. Les liens ténus qui unissaient autrefois les différentes nations, régions et provinces du Canada, et qui lui donnaient une certaine cohérence, ont été effilochés par des décennies de réformes néolibérales.
2 février 2025 | tiré de Canadian Dimension | Photo par Dru !/Flickr
À une certaine époque, par exemple, les élites canadiennes pouvaient se targuer d'un système de soins de santé universel relativement robuste comme source de légitimité nationale et, incidemment, comme point de différenciation par rapport aux États-Unis. Aujourd'hui, nous voyons des systèmes de soins de santé partout au pays poussés au bord de l'effondrement, prêts à être privatisés et livrés aux géants du Canada.
Superficiellement, cette faiblesse a été confirmée par un récent sondage qui indiquait un déclin général de l'« attachement profond » et de la « fierté » au Canada. Fait intéressant, l'étude a également révélé que les Canadiens plus âgés et plus riches étaient plus susceptibles de professer leur fierté à l'égard du Canada, tandis que l'inverse était vrai pour les Canadiens plus pauvres et plus jeunes. Cela met en évidence le fait qu'un plus grand nombre de Canadiens se sentent exclus de la communauté nationale et que ce sentiment a une dimension de classe sociale visible ainsi qu'une dimension générationnelle interdépendante.
Les difficultés que rencontrent les partis politiques au pouvoir au Canada et ses élites économiques pour tenter de bricoler une réponse aux différentes menaces de Trump, après avoir tenté de l'amadouer par des concessions, suggèrent qu'ils n'ont pas les ressources hégémoniques nationales pour affronter ses menaces de front de manière unifiée et cohérente. Cela peut être contrasté avec la réponse beaucoup plus conflictuelle du Mexique contre toute politique punitive promulguée par l'administration Trump. Le Mexique, soit dit en passant, est dirigé par une présidente de gauche, Claudia Scheinbaum, qui bénéficie d'un solide soutien de l'ensemble des classes populaires de ce pays.
Quoi qu'il en soit, les défis et les contradictions auxquels les élites canadiennes seront confrontées en tentant d'apaiser ou de confronter Trump dans les semaines, les mois et les années à venir offriront des opportunités aux progressistes canadiens, y compris aux socialistes. Il ouvrira un espace pour l'articulation d'un projet démocratique populaire à l'échelle nationale en opposition à la domination américaine croissante ainsi qu'aux élites politiques et économiques dociles du Canada.
S'engager dans un tel projet pourrait, bien sûr, générer un malaise chez les socialistes canadiens, car il mettrait en lumière la question du nationalisme, et les socialistes ont historiquement eu une relation ambivalente, voire antagoniste, avec la nation et le nationalisme. Le nationalisme est perçu comme allant à l'encontre de l'engagement du socialisme en faveur de l'internationalisme et de la solidarité de la classe ouvrière au-delà des frontières. De plus, les conceptions de l'élite du nationalisme canadien ont en fait contredit les valeurs socialistes. D'une part, le nationalisme canadien multiculturel moderne articulé par Trudeau père dans les années 1970, qui prédominait jusqu'à récemment, cherchait à rendre invisible le projet colonial de peuplement du pays, à subvertir les revendications québécoises à l'autodétermination et à subsumer la lutte des classes en centrant le citoyen individuel. De plus, les manifestations du convoi de 2022 ont revigoré le principal concurrent du nationalisme multiculturel : les conceptions plus régressives de la nation canadienne, alimentées par des théories du complot et une haine obsessionnelle de Trudeau fils. Dans certains cas, elle se manifeste paradoxalement par une allégeance à Trump. Ce sont ces variantes plus réactionnaires du nationalisme qui semblent bénéficier de l'aliénation croissante de cette dernière forme, comme en témoigne le soutien croissant au Parti conservateur de Pierre Poilievre parmi les électeurs plus jeunes et de la classe ouvrière.
Malgré ces développements, le Canada demeure une entité politique importante, et les socialistes canadiens se rendraient service, ainsi qu'à la gauche internationale en général, en laissant son terrain incontesté. La catastrophe climatique qui se déroule, les inégalités croissantes, la désintégration du filet de sécurité sociale du pays et la montée de forces politiques profondément réactionnaires mais de plus en plus viables au pays et à l'étranger font en sorte qu'il est impératif pour les socialistes canadiens d'élaborer des stratégies pour commencer à défier de manière substantielle les élites canadiennes à l'échelle nationale. Cela soulève néanmoins la question de savoir si un projet démocratique populaire à l'échelle nationale doit être articulé en termes explicitement nationalistes de gauche qui rivalisent avec les variantes multiculturelles et réactionnaires du nationalisme canadien pour ses symboles. Bien que la concurrence pour des symboles concrets tels que le drapeau et des notions de bon sens telles que la « décence canadienne » puisse aider à rallier des forces sociales plus centristes et même de gauche – dans le mouvement syndical, par exemple – à un projet démocratique populaire, ces mêmes symboles et tropes ont également été utilisés pour opprimer et réduire au silence d'autres forces sociales.
Au risque d'éluder ce dilemme, il est peut-être préférable de ne pas prédéterminer le degré d'intégration des symboles nationaux existants dans un projet démocratique populaire renouvelé. La meilleure façon de résoudre ces questions est de le faire dans la pratique. Il est toutefois utile de trouver des principes et des critères dans les écrits plus journalistiques de Karl Marx et de Friedrich Engels sur le nationalisme qui pourraient aider à orienter la gauche et à négocier ce dilemme dans l'élaboration d'un projet démocratique populaire. En examinant si les mouvements nationalistes de leur époque méritaient d'être soutenus, ils ont évalué dans quelle mesure ces mouvements articulaient des positions de réciprocité internationale entre les nations ainsi que leur engagement envers des programmes de réforme sociale. À la lumière de ces deux critères, un projet démocratique populaire renouvelé devrait s'aligner sur les revendications autochtones et québécoises d'autodétermination, tout comme il devrait défier l'impérialisme canadien à l'étranger. De plus, il devrait au moins chercher à améliorer les conditions sociales et à élargir qualitativement la participation politique.
Principes directeurs pour l'élaboration d'un projet démocratique populaire
L'une des faiblesses attribuées à la gauche socialiste a été son incapacité à comprendre pleinement et à lutter contre les forces politiques nationalistes. Cette faiblesse a été attribuée en partie à l'affirmation souvent répétée que Marx et Engels n'ont pas réussi à développer une conception satisfaisante de la nation et du nationalisme. En effet, certains de leurs écrits suggèrent que la nation et le sentiment d'appartenance nationale se dissiperaient avec l'intégration et la modernisation des marchés mondiaux ainsi que l'avancée de la lutte des classes. Ce qui est souvent négligé lorsque l'on discute de cette question, cependant, ce sont leurs comptes rendus plus journalistiques et donc stratégiquement prescriptifs du nationalisme. En effet, Mike Davis a soutenu que ces articles constituent leur « théorie perdue » du nationalisme. Pris dans leur ensemble, ces écrits peuvent fournir des indications sur la façon de commencer à articuler un projet politique démocratique populaire national, sinon nécessairement nationaliste, qui peut être mis en contraste avec les récits plus exclusifs et chauvins actuellement proposés.
Dans ses Nationalismes réellement existants, Erica Benner explique que dans leurs articles journalistiques écrits dans un registre stratégique, Marx et Engels n'ont pas mis en avant une conception substantielle et historique de la nation. Il s'agissait plutôt d'une médiatisation et d'une orientation vers l'avenir, dans laquelle différentes classes sociales rivalisaient pour transmettre leurs propres aspirations à la nation. Par conséquent, pour eux, la nation elle-même pourrait être imprégnée d'aspirations démocratiques populaires tout comme elle pourrait être imprégnée d'aspirations machistes. Il est important de noter, selon Benner, qu'ils insistaient également sur le fait que les conceptions démocratiques populaires de la nation ne pouvaient pas être voulues par des idées. Au lieu de cela, les partisans d'une telle conception devraient affronter un terrain façonné par les rapports de force du capitalisme qui étaient favorables aux conceptions étatistes et/ou chauvines de la nation concordant avec les intérêts des classes dominantes, qu'elles soient bourgeoises ou aristocratiques. Par conséquent, pour affronter les conceptions réactionnaires de la nation, il fallait défier et travailler sur les relations de pouvoir, les arrangements politiques et les symboles existants.
De plus, Marx et Engels ont mis l'accent sur la dimension relationnelle et internationaliste des conceptions démocratiques populaires de la lutte nationale. Dans le Manifeste communiste, ils soutenaient que « la lutte du prolétariat contre la bourgeoisie est d'abord une lutte nationale. Le prolétariat de chaque pays doit, bien entendu, régler d'abord les choses avec sa propre bourgeoisie. Ils insistaient néanmoins sur le fait que les fins de telles luttes n'avaient pas besoin d'être étroitement nationalistes.
Étant donné que le capitalisme opère à l'échelle internationale à l'intérieur et au-delà des frontières nationales, la lutte des classes dans un État aurait un impact sur les luttes dans d'autres. Par exemple, dans un discours prononcé devant des chartistes anglais sur l'insurrection polonaise de 1830 contre l'Empire russe, Marx a expliqué que « la Pologne doit être libérée non pas en Pologne mais en Angleterre. C'est pourquoi vous, chartistes, ne devez pas vous contenter d'exprimer des vœux pieux pour la libération des nations. Vainquez vos propres ennemis intérieurs et vous pourrez alors vous enorgueillir d'avoir vaincu toute l'ancienne société. Il s'agissait donc d'un compte rendu relationnel qui mettait l'accent sur l'interrelation entre l'exploitation de classe et la domination nationale dans l'économie capitaliste mondiale.
Il y avait bien sûr beaucoup de lacunes dans ce que Marx et Engels ont écrit sur la nation et le nationalisme, que je n'aborderai pas ici. Malgré ces limites, cependant, des critères utiles pour évaluer et construire des mouvements politiques contemporains peuvent être dégagés de leurs écrits sur la question nationale. Pour Benner, l'un de ces critères est la réciprocité internationale. Pour être clair, ils se référaient généralement à l'oppression de certaines nations par d'autres au sein d'entités souveraines uniques, qu'il s'agisse d'empires ou d'États, même si, pour eux, le concept de réciprocité ne s'arrêtait pas aux frontières de ces entités. À un niveau très fondamental, Marx et Engels soutenaient que l'oppression d'une nation par une autre était due aux relations sociales capitalistes internes d'une formation sociale. L'oppression nationale en tant que telle n'était pas due à une volonté abstraite de domination, mais plutôt à des relations de classe qui poussaient structurellement certaines nations à en opprimer d'autres et rendaient d'autres nations vulnérables à l'oppression. Ils ont en outre soutenu que l'oppression nationale était importante pour contribuer au pouvoir des régimes réactionnaires dans les nations oppressives en fournissant à ces régimes de la plus-value, d'une part, mais aussi en les ancrant dans des alliances internationales composées de forces sociales réactionnaires. Ces forces sociales, selon eux, pourraient ainsi se soutenir mutuellement pour écraser les mouvements qui cherchaient à lutter contre l'exploitation de classe dans les nations oppressives et/ou à résister à l'oppression nationale. C'est pourquoi Engels a affirmé qu'une « nation ne peut pas devenir libre et en même temps continuer à opprimer les autres nations ». Ils ont donc évalué les causes nationalistes sur la base de savoir si elles cherchaient à libérer tous les peuples de l'exploitation de classe et de toutes les formes d'oppression, y compris l'oppression nationale, ou si elles étaient plus étroitement axées sur l'affirmation de conceptions exclusives de la nation ainsi que sur l'indépendance purement formelle.
Un deuxième critère que l'on peut distiller des écrits de Marx et d'Engels, selon Benner, est la réforme sociale. Étant donné que les racines structurelles de l'oppression nationale se trouvent dans les divisions de classe générées par le capitalisme, l'oppression nationale et l'exploitation de classe ne pourraient pas prendre fin sans s'attaquer à ces mêmes divisions. Par exemple, pour Marx et Engels, la libération nationale n'était pas seulement une question d'expulser les oppresseurs nationaux, mais aussi une question de transformer les conditions mêmes qui poussent à l'oppression nationale en premier lieu. Bien que l'expulsion des oppresseurs nationaux soit un objectif louable en soi, l'indépendance formelle n'impliquait pas automatiquement la liberté totale de l'oppression et de l'exploitation tant que les relations sociales capitalistes restaient en place. De plus, la persistance de ces relations rendrait une nation vulnérable à une oppression future. Pour eux, la modification de ces conditions impliquait donc une transformation sociale à la fois dans les États oppresseurs et opprimés en améliorant les conditions sociales et en élargissant la participation politique. De plus, l'articulation d'un projet réformiste en tant que programme intermédiaire pourrait aider un tel projet à recueillir une large base de soutien parmi les forces sociales telles que les syndicats et les mouvements sociaux, ainsi qu'à développer des alliances internationales avec des mouvements partageant les mêmes idées dans le cadre d'un programme de transition visant à une transformation économique et sociale substantielle.

Le président Donald Trump signe des décrets dans le Bureau ovale. Photo reproduite avec l'aimable autorisation de la Maison-Blanche/X.
Réciprocité internationale et réforme sociale dans le contexte canadien
Ce qui ressort de ces écrits, ce sont des principes qui peuvent aider à guider le développement d'un projet démocratique populaire à l'échelle nationale au Canada, compte tenu de la question épineuse de la position complexe du pays. Premièrement, le Canada peut être considéré comme subordonné à l'État impérial et au capital américains. Cela ne signifie pas que l'État canadien et ses fractions dirigeantes du capital sont dominés ou opprimés par les États-Unis contre leur propre volonté, ni que ces acteurs canadiens sont incapables de poursuivre leurs propres intérêts impériaux. En effet, l'État canadien et ses fractions de classe dirigeante ont été des participants disposés à contribuer au projet de l'Empire américain à la fois au pays et à l'étranger, qu'il s'agisse de mettre en œuvre l'austérité néolibérale à l'intérieur du pays ou de promouvoir le libéralisme commercial par le biais de projets comme la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) à l'époque de l'hégémonie américaine de l'après-guerre froide. plus récemment, en rejoignant les États-Unis dans leur tentative de contenir et de concurrencer la République populaire de Chine sur les plans économique et géopolitique. Ce que cette subordination implique, c'est plutôt qu'il y a des limites à la réalisation de projets de réforme sociale intérieure ou à la poursuite d'une politique étrangère indépendante qui irait à l'encontre des intérêts impériaux américains. Néanmoins, cette subordination pourrait certainement prendre une forme plus coercitive au cours du second mandat de Trump si son gouvernement optait pour cette voie.
Deuxièmement, le Canada peut être considéré comme une nation oppressive à la fois sur le plan national, sous la forme de l'oppression nationale, et sur le plan international, sous la forme de l'impérialisme. Le projet colonial de peuplement en cours du Canada, centré sur la contestation et le déni des revendications territoriales autochtones afin d'accéder aux ressources naturelles par le biais de projets tels que les pipelines Trans-Mountain et Coastal GasLink, ainsi que son administration de la vie autochtone par le biais de la Loi sur les Indiens paternaliste (1985), le placent dans une relation d'oppression nationale avec les nations autochtones. En même temps, l'histoire du Canada anglais, avec les Canadiens français en général et les Québécois francophones plus étroitement, constitue un deuxième axe d'oppression nationale intérieure. De même, d'un point de vue international, les élites politiques canadiennes ont participé activement à la promotion des intérêts de l'empire américain qui sont largement congruents avec les leurs dans des forums tels que l'Organisation des États américains (OEA), en plus de promouvoir les intérêts économiques des capitaux miniers et d'investissement canadiens en Amérique latine et en Afrique. Il y a un débat sur la façon d'analyser ou de nommer le rôle du Canada en tant que nation oppressive à l'étranger, mais certains chercheurs le décrivent comme un impérialisme secondaire.
Par conséquent, l'élaboration d'un projet démocratique populaire renouvelé exigerait de concilier la dynamique combinée de subordination du Canada à l'Empire américain, d'oppression nationale interne et d'impérialisme à l'étranger avec les critères de réforme sociale et de réciprocité internationale de Marx et Engels. Dans ce contexte, il est important de souligner à nouveau l'argument selon lequel l'oppression nationale et l'impérialisme sont largement structurellement propulsés par des divisions de classe au sein des formations sociales. Tout le monde au Canada n'a pas bénéficié de la même manière de la subordination du pays aux impératifs de l'empire américain au cours des dernières décennies. En fait, cette position subalterne a surtout profité à différentes fractions du capital canadien ainsi qu'à des fractions du capital étranger qui exerçait des activités au Canada. Cependant, les conséquences de cette subordination ont été très inégales pour les classes subordonnées d'un point de vue matériel et très préjudiciables d'un point de vue politique par rapport à la politique de gauche.
Bien que certains segments de la classe ouvrière canadienne aient parfois bénéficié des prix élevés des produits de base, d'autres, en particulier ceux associés au secteur manufacturier, ont été touchés négativement ou de manière négligeable. En outre, les salaires réels sont restés largement stagnants au cours des dernières décennies, avec une forte variabilité entre les secteurs. Il est important de noter que, lorsqu'il s'agit du poids politique et de l'orientation du travail, il est important de noter que les taux de syndicalisation dans le secteur privé ont considérablement diminué depuis le début des années 1980, en particulier chez les hommes, ce qui les a rendus plus ouverts aux discours réactionnaires et au recrutement par les partis conservateurs.
Compte tenu de cette dynamique, l'articulation d'un projet démocratique populaire centré sur la réforme sociale qui cherche à améliorer substantiellement les conditions sociales mettrait à l'épreuve le pouvoir des fractions canadiennes et étrangères du capital opérant au Canada. Il élargirait également la portée des réformes sociales et politiques ainsi que la base politique de la résistance à la subordination continue du Canada dans le giron impérial américain. En d'autres termes, il fournirait une coalition plus robuste de forces sociales désireuses et capables de résister à la domination coercitive proposée par Trump. La contestation des capitaux nationaux et étrangers à l'intérieur du pays donnerait également plus de marge de manœuvre pour élaborer une politique étrangère plus autonome, qui s'écarterait des priorités de l'empire américain ainsi que des intérêts impériaux du Canada. C'est là que les critères de la réforme sociale peuvent être liés à la réciprocité internationale, car la constitution d'une telle coalition nécessiterait des coalitions et des alliances fortes au niveau national et international.
Par exemple, soutenir les revendications d'autodétermination des Autochtones au sein du Canada conformément aux critères de réciprocité internationale mettrait également à l'épreuve les intérêts du capital minier et financier canadien. Toute possibilité de transformation sociale et politique sera sévèrement limitée tant que le capital canadien sera en mesure d'extraire des ressources naturelles sous le couvert du projet colonial de peuplement de l'État canadien. Le capital minier et financier canadien a joué un rôle central dans l'adoption de politiques néolibérales ainsi que dans l'affaiblissement de la qualité et du fonctionnement de la démocratie libérale au niveau fédéral et dans toutes les provinces. La remise en question de ces fractions de capital à l'échelle nationale aurait également une incidence sur le rôle impérial du Canada, car ces groupes comprennent souvent les mêmes entreprises, ou ont des liens étroits avec elles, qui exercent leurs activités en Amérique latine et en Afrique. Cela donnerait lieu à une solidarité avec les nations autochtones situées au Canada ainsi qu'avec les mouvements sociaux d'Amérique latine et d'Afrique qui luttent contre ces fractions du capital canadien dans leur propre pays.
En termes de réciprocité internationale avec le Québec, les projets de réforme sociale substantielle dans la province nécessiteront également l'absorption de fractions du capital qui y opèrent ainsi que dans le reste du pays. Comme le soutiennent Andrea Levy et André Frappier, un tel projet impliquerait non seulement la transformation de l'État provincial québécois, mais aussi de l'État fédéral canadien. Le mouvement de libération nationale au Québec devrait regarder au-delà d'une perspective nationaliste étroite et se joindre aux forces politiques du reste du Canada ainsi qu'aux nations autochtones pour construire une alliance anti-impérialiste qui remettrait en question le rôle impérialiste de l'État canadien au pays et à l'étranger. De manière critique, comme le soulignent Frappier et Levy, une telle alliance devrait reposer sur une reconnaissance mutuelle du droit à l'autodétermination nationale.
Les projets démocratiques populaires et le contexte canadien
Historiquement, il y a eu des tentatives d'affirmer des conceptions démocratiques populaires de la nation, généralement présentées comme un nationalisme de gauche. Par exemple, dans son Manifeste de Regina de 1933, la Fédération du Commonwealth coopératif (FCC) a soutenu que son objectif était d'établir un Commonwealth coopératif qui permettrait « une véritable autonomie gouvernementale, fondée sur l'égalité économique ». Bien qu'il ait affirmé qu'il ne voulait pas interférer avec les « droits culturels » des minorités, il a également appelé à donner au gouvernement national plus de pouvoir pour contrôler le développement économique national. Cet accent mis sur la centralisation du pouvoir entre les mains du gouvernement fédéral et du développement économique a placé la CCF ainsi que son successeur, le NPD, dans une relation difficile avec l'aspiration des Québécois à l'autodétermination. De plus, les gouvernements provinciaux de la CCF et du NPD ont souvent poursuivi des programmes d'extraction des ressources et de modernisation économique qui ont favorisé le projet colonial de peuplement en relation avec les nations autochtones. Il suffit de regarder, par exemple, la confrontation entre le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique et les nations autochtones au sujet du projet de barrage hydroélectrique du site C qui a inondé leurs territoires traditionnels. On peut donc dire que la conception sociale-démocrate prédominante du nationalisme de gauche canadien a fait défaut en ce qui concerne la réciprocité internationale au Canada.
Lorsqu'il s'agit des critères de réforme sociale, les réalisations législatives des gouvernements de la CCF et du NPD au niveau provincial ne doivent pas être rejetées sommairement. En fait, c'est un gouvernement de la CCF de la Saskatchewan qui a mis sur pied le premier régime d'assurance-maladie public complet du pays en 1961, ce qui, bien sûr, a joué un rôle non négligeable dans l'adoption ultérieure de la Loi canadienne sur la santé par le gouvernement fédéral. Un autre exemple de réforme sociale importante est le gouvernement néo-démocrate de Dave Barrett en Colombie-Britannique (1972-1975) qui a accordé aux employés du secteur public tous les droits de négociation, augmenté le salaire minimum ainsi que les taux d'aide sociale, entre autres choses. Il est également important de se rappeler qu'il y a des membres du NPD partout au pays qui participent à des mouvements sociaux communautaires dans leurs communautés ainsi qu'à des syndicats. Cela dit, il n'est pas clair dans quelle mesure les sections fédérales du parti ou provinciales restent engagées dans un programme substantiel de réforme sociale qui mettrait considérablement à l'épreuve les intérêts des fractions canadiennes et étrangères du capital. À tout le moins, il n'est pas controversé d'affirmer que le NPD s'est depuis longtemps écarté des engagements en faveur de la réforme sociale décrits dans le Manifeste de Regina de la CCF.
De plus, bien que Jagmeet Singh ait appelé à une réponse plus conflictuelle aux diverses menaces de Trump que celle offerte par le gouvernement fédéral jusqu'à présent, un premier ministre provincial du NPD a demandé au gouvernement fédéral d'augmenter ses dépenses militaires plus rapidement pour atteindre son objectif de l'OTAN dans le but d'apaiser le nouveau président. En somme, le NPD ne s'est pas trop différencié des autres partis politiques du Canada sur la façon de réagir à Trump. Compte tenu de cela et de la timidité des programmes législatifs de ses différentes sections à travers le pays, nous devons nous demander si le NPD, tel qu'il est actuellement constitué, serait disposé ou capable de développer et de diriger un projet démocratique populaire bénéficiant d'un large soutien pour faire face aux menaces posées par la nouvelle administration présidentielle américaine ainsi que pour faire face à de telles menaces telles que la catastrophe climatique en cours. l'inégalité croissante des revenus, ou la crise du logement au Canada et ailleurs.
Il y a eu plusieurs interventions historiques au sein du NPD qui ont cherché à l'orienter dans une dimension démocratique plus populaire. Peut-être que l'itération la plus significative du nationalisme de gauche au Canada anglais qui mérite d'être mentionnée a émergé avec le Waffle, la fraction de gauche organisée au sein du NPD qui a été formée à la fin des années 1960 et a duré jusque dans les années 1970. Fait important, le Waffle considérait le Canada comme étant sous la domination impériale des États-Unis. Son manifeste (1969) affirmait que : « La question majeure de notre époque n'est pas l'unité nationale mais la survie nationale, et la menace fondamentale est externe, et non interne. » Dans ce contexte, il soutenait que le socialisme était la seule voie pour poursuivre l'indépendance du pays vis-à-vis de l'Empire américain. Le manifeste expliquait que « le nationalisme canadien est une force pertinente sur laquelle s'appuyer dans la mesure où il est anti-impérialiste ». De plus, le Waffle a reconnu haut et fort le droit du Québec à l'autodétermination, ce qui a mené à une confrontation avec la direction du parti.
En plus de son engagement déclaré à l'égard d'une réforme sociale substantielle, la reconnaissance par le Waffle du droit du Québec à l'autodétermination démontre qu'il est conscient de la nécessité d'intégrer la réciprocité internationale dans son projet « nationaliste de gauche » lorsqu'il s'agit de projets nationaux au Canada. Cependant, comme certains de ses propres dirigeants l'ont reconnu plus tard, il est resté largement silencieux lorsqu'il s'est agi des questions autochtones et a négligé la façon dont le Canada lui-même a pu être dominé économiquement par les États-Unis tout en contribuant et en bénéficiant du projet impérial américain à l'étranger, en particulier en Amérique latine. En d'autres termes, son anti-impérialisme était largement dirigé contre l'empire américain et présentait le Canada comme une victime de l'oppression sans tenir pleinement compte de la façon dont l'État canadien lui-même a participé à l'oppression nationale à l'échelle nationale par rapport aux nations autochtones et à l'impérialisme à l'étranger.
La New Politics Initiative (NPI) du début des années 2000 peut peut-être être considérée comme une deuxième tentative de faire évoluer le NPD dans une direction démocratique plus populaire. Contrairement à la Gaufre, le NPI n'a pas été conçu comme un projet nationaliste explicitement de gauche. Il s'agissait toutefois d'une tentative d'articuler une sorte de projet démocratique populaire. Dans le cadre du « processus de renouvellement » du NPD de cette période, les partisans du NPI cherchent à mettre fin à la dérive du NPD vers le centre. Le NPI a également cherché à exploiter la montée du mouvement anti-mondialisation naissant de l'époque pour le reconnecter avec les mouvements sociaux de base en mettant l'accent sur l'importance de « l'activisme pour le changement social et de la démocratie participative ». Il a promu un programme de réformes sociales qui, entre autres choses, promettait de réinvestir dans les services publics et de faire face au « pouvoir accru des entreprises ».
En ce qui a trait à la réciprocité internationale, l'IPN a été très directe dans la reconnaissance du droit du Québec à l'autodétermination ainsi que de son droit d'administrer ses propres programmes sociaux. En ce qui concerne l'autodétermination des Autochtones, l'un de ses documents de travail a fait référence à la nécessité d'obtenir « justice pour les Premières Nations », mais la question ne semblait pas être une priorité clé. De plus, ses documents étaient assez muets sur la question de l'impérialisme canadien. D'une manière qui était cohérente avec la politique anti-mondialisation de l'époque, il mettait l'accent sur le rôle des institutions intergouvernementales comme l'OMC et le FMI dans la promotion du « capitalisme d'entreprise mondial » tout en reconnaissant le rôle des États individuels dans leur établissement. Cependant, malgré l'appel à l'« internationalisme radical », il n'y a aucune mention spécifique du rôle de l'impérialisme canadien dans la promotion de ce programme ainsi que de ses activités impérialistes à l'étranger. En fin de compte, malgré tous les efforts de ses partisans, l'initiative du NPI a été rejetée par les délégués lors d'un congrès spécial du NPD en 2001.
Le fait que le NPD s'éloigne d'une réforme sociale substantielle et d'une réciprocité internationale suggère que, à lui seul, le parti ne s'engagera pas unilatéralement dans un projet démocratique populaire. De plus, les expériences du Waffle et de l'INP indiquent qu'essayer d'articuler un tel projet uniquement par l'intermédiaire du NPD en le transformant de l'intérieur se solderait probablement par une défaite. Néanmoins, un projet démocratique populaire, qu'il implique ou non la création d'une alternative politique au NPD, devrait trouver un moyen de s'engager de manière constructive avec le parti et, plus important encore, avec ses militants de base à travers le pays. Pour le meilleur ou pour le pire, le NPD demeure l'une des rares forces progressistes, avec les syndicats, à disposer d'une infrastructure organisationnelle pancanadienne.
Ces expériences passées soulèvent la question difficile de savoir à quoi pourrait ressembler concrètement un projet démocratique populaire dans la conjoncture actuelle et quelles premières mesures tangibles pourraient être prises pour construire un tel projet. Pour commencer, il pourrait être utile d'aborder ce qu'un tel projet pourrait être ou non. Il est préférable de concevoir un tel projet comme une orientation stratégique plutôt que comme un programme défini de politiques devant être mis en œuvre par un acteur politique prédéterminé (tel qu'un nouveau parti politique). Cette orientation pourrait servir de point de ralliement stratégique pour fédérer les progressistes et les socialistes à travers le pays, qui pourraient ensuite élaborer un projet commun visant à remettre en question les structures de pouvoir municipales, provinciales et nationales sur la base des principes directeurs de la réciprocité internationale et des réformes sociales substantielles. Il n'aurait pas besoin au départ de l'approbation formelle d'organisations entières, telles que les syndicats et les ONG, mais pour être viable, le projet devrait finalement attirer des militants de tous les mouvements sociaux, syndicats et partis politiques existants.
L'organisation d'une réunion ou d'une série de réunions centrées sur la construction d'un projet démocratique populaire à l'échelle nationale pourrait constituer un premier pas réalisable. Il y a un précédent relativement récent ici sous la forme des rencontres qui ont eu lieu à travers le pays en amont du Forum social des peuples à Ottawa en 2014 et qui a réuni des représentants de la gauche québécoise, de la gauche du Canada anglais et des nations autochtones. Pour être clair, ces rencontres n'ont pas abouti à l'articulation d'un projet de démocratie populaire pancanadien en termes de programme concret et d'institutions formelles pérennes. Cependant, la détérioration continue des conditions sociales, économiques et politiques au Canada ainsi que les menaces émanant des États-Unis depuis lors pourraient signifier qu'il y a plus d'appétit pour un projet aussi formel et durable. Les discussions sur la forme institutionnelle spécifique que devrait prendre un projet de démocratie populaire – par exemple, si un tel projet serait parlementaire en plus d'être extraparlementaire, ou s'il nécessiterait la création d'un nouveau parti politique – pourraient être débattues et décidées dans le cadre d'une telle initiative.
Conclusion
La gauche canadienne se trouve au bord du précipice : à moins qu'elle ne relève le défi de construire un projet démocratique populaire viable à l'échelle nationale, elle continuera de s'affaiblir face à des forces réactionnaires nationales et internationales de plus en plus puissantes. S'il opte pour la seconde, il ne pourra pas continuer à compter sur les protections juridiques formelles de la démocratie libérale, aussi limitées soient-elles, tant elles continuent d'être sapées. La réalité, c'est que bon nombre des fonctions de base du système politique canadien reposent sur des conventions non écrites, et que des normes intra-élites le rendent particulièrement vulnérable à une droite canadienne de plus en plus sans scrupules et autoritaire. Les conditions de la lutte des mouvements sociaux (protections juridiques, par exemple) au niveau local à travers le pays continueront donc à se détériorer, tout comme les conditions sociales, politiques et économiques continueront de se détériorer. De plus, le Canada serait ainsi rendu de plus en plus vulnérable au genre de menaces lancées par Trump ces derniers mois.
L'idée de construire un nouveau projet de démocratie populaire à l'échelle nationale peut susciter une certaine réticence chez les progressistes et les socialistes canadiens, pour qui elle pourrait évoquer des formes plus réactionnaires de nationalisme qui sont liées au projet colonial de peuplement du pays. Cependant, il n'est pas nécessaire qu'un projet démocratique populaire soit conçu comme un projet nationaliste d'une manière qui répète les erreurs du passé, ni qu'il s'attaque à des symboles nationaux existants qui sont exclusifs ou compromis de manière globale. Un projet démocratique populaire guidé par la réforme sociale et la réciprocité internationale peut s'aligner sur les revendications d'autodétermination nationale des Québécois et des Autochtones, tout comme il peut être anti-impérialiste. Un tel projet peut et doit être aligné sur les valeurs socialistes.
Marcel Nelson est professeur de sciences politiques au Collège Sheridan, en Ontario.
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Tarifs et assurance-emploi : « Ne rien faire serait une grave erreur » selon le Conseil National des Chômeurs et Chômeuses

Montréal, le 5 février 2025 – Le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) invite le gouvernement fédéral à agir pour que le programme d'assurance-emploi permette aux travailleurs et travailleuses de faire face aux conséquences de la guerre tarifaire avec les États-Unis, malgré le sursis annoncé lundi.
« On ne peut pas entrer dans des situations économiques difficiles sans avoir un système d'assurance emploi qui est juste, équitable et adapté aux réalités du XXIe siècle. Les travailleurs et travailleuses ont besoin de mieux, dès maintenant. Peu importe la suite des événements, avec les incertitudes, il faut vraiment solidifier notre filet social », a déclaré Selma Lavoie, co-porte-parole du CNC.
Le Conseil national des chômeurs et chômeuses considère que le gouvernement doit avoir appris sa leçon de la pandémie et des feux de forêts et mette en place des mécanismes permettant de répondre à des situations de crise qui continueront d'émerger au cours des prochaines années.
« Le système a échoué à la première semaine de la COVID-19. On ne peut pas se fier au système actuel. Et Donald Trump est encore plus imprévisible qu'une pandémie. Le gouvernement a donc le devoir de procéder à une réforme pour rendre le programme plus juste, mais aussi plus robuste et capable d'affronter les prochaines tempêtes, se basant sur les mesures temporaires de la pandémie. Ne rien faire serait une grave erreur », a déclaré Milan Bernard, co-porte-parole du CNC.
Le CNC est aussi déçu de la résignation exprimée par le Premier ministre du Québec, François Legault, qui a cavalièrement suggéré de mettre en place un programme de requalification pour les travailleurs et travailleuses qui perdraient leur emploi. Si le CNC considère qu'il est urgent que les gouvernements agissent pour préparer la transformation vers une économie durable, ces initiatives, qui doivent être sincèrement écologiques, ne peuvent et ne doivent pas remplacer le nécessaire filet social assurant la dignité des citoyens et citoyennes. Elles ne peuvent forcer qui que ce soit à quitter sa profession, sa région et son mode de vie, ni abandonner des secteurs névralgiques de l'économie québécoise.
Enfin, le CNC souhaite également démontrer sa pleine solidarité envers les victimes de l'administration Trump, notamment les membres de la diversité sexuelle et ceux et celles issus de l'immigration.
À propos du CNC :
Fondé en 2005, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) est la force organisée de défense et de promotion des droits des chômeurs et chômeuses, et plus largement des travailleurs et travailleuses. Il rassemble une dizaine d'organismes locaux et régionaux se voulant des acteurs proactifs pour une réforme globale du programme de l'assurance-emploi.
Þ Pour en savoir plus : www.lecnc.com
Source : Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC)
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Personne n’est illégale ! Solidarité sans frontières dénonce la violence étatique envers les personnes migrantes et appelle à la solidarité

8 février 2025, Montréal - Solidarité sans frontières dénonce la violence croissante de l'État envers les personnes migrantes aux États Unis, mais aussi au Canada et au Québec, et appelle à la solidarité. Plusieurs migrant-e-s qui s'impliquent dans le réseau ont pris la parole lors d'une conférence de presse aujourd'hui.
« Je souhaite aujourd'hui envoyer un message de solidarité envers nos frères et sœurs migrantes aux États Unis, qui subissent un traitement inhumain. Ils ont dû quitter leur pays de force, souvent par la faute de l'impérialisme mis en place par les Etats-Unis eux-mêmes. Il est inhumain de détenir ces personnes, et de les déporter. Au nom de Solidarité sans
frontières, je souhaite exprimer ma solidarité aux personnes migrantes des États-Unis ; aux personnes sans papiers qui ont peur de se faire attraper ; aux familles qui sont séparées ; aux détenus de Guantanamo ; et à toutes les personnes qui cherchent la dignité. Les sans papiers ne sont pas illégaux ; personne n'est illégal, ni aux États-Unis, ni ici. », a déclaré
Cristian.
« Nous exigeons que le Canada se retire immédiatement de l'Entente sur les tiers pays sûrs avec les Etats.-Unis.. Les Etats.-Unis. ne sont pas un pays sûr pour les personnes migrantes. Nous dénonçons la décision du Canada d'accroître la surveillance policière à la frontière en réponse aux pressions de Trump. Cela ne fait que rendre la frontière encore plus dangereuse. La semaine dernière, une autre personne est décédée ; les migrants sont devenus déshumanisés au point que son nom n'a même pas été annoncé. Ouvrez les frontières ! » a continué Hady Anne.
« Nous demandons que les politiciens cessent de nous utiliser comme des boucs émissaires. Les sans-papiers ne sont pas la cause des crises de logement ni du coût de la vie. Les sans-papiers sommes parmi les plus durement touchés, les plus exploités, et souffrirons le plus d'une autre crise économique, » a proclamé Samira Jasmin.
« Les sans-papiers sont privés de soins et vivent dans la peur et le doute, séparés de leur proches. Leurs enfants, à qui ils ont promis une vie meilleure, sont plus vulnérables. Lorsqu'ils se pointent pour un travail, on leur demande un permis de travail. Sans compter les procédures bureaucratiques et souvent longues pour avoir un statut, qui parfois
n'aboutissent à rien, bien que ces immigrants aient passé de longues années au Canada et soient venus avec un statut légal, tel un permis de travail fermé, » a continué Yasser.
« C'est pourquoi la promesse non tenue de Justin Trudeau
<https://www.pm.gc.ca/fr/lettres-de-...>
et de Marc Miller pour un programme de régularisation massif est plus pertinente que jamais. La régularisation des personnes sans papiers est très importante ici, aux États unis et partout au monde. Le bon moment pour lancer un programme de régularisation massif, sans exception ni discrimination, c'est maintenant, » a déclaré Farid.
« Nous voyons la violence envers les migrant-e-s augmenter à travers le continent. Pour cette raison, nous rappelons que la Ville de Montréal a déclaré en 2017 que Montréal est une ville sanctuaire. Cela ne s'est jamais concrétisé, jusqu'à ce jour. Nous demandons encore une fois à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, de créer une véritable ville sanctuaire à Montréal pour protéger les personnes sans papiers. Les gens ne devraient
pas avoir à cacher leur visage, et tout le monde devrait avoir accès aux services de la ville ! C'est également primordial de couper les liens entre la police et l'ASFC. » a poursuivi Yassine.
« Dans le contexte actuel, nous appelons à la solidarité et à l'entraide entre toutes les personnes aux premières lignes des crises économiques - migrant-e-s ou pas- au Québec, au Canada, aux États-Unis, au Mexique et ailleurs dans le monde. Nous réclamons la dignité et le respect pour tout le monde : une cité sans frontières solidaire, » a dit Samira Jasmin.
« Le monde appartient à toute l'humanité, et nous méritons tous et toutes d'avoir la paix et la stabilité, sans discrimination de race, de couleur de peau, d'origine, de conditions physique, etc. Le statut ne devrait jamais être un privilège, obtenu au mérite, mais plutôt un droit, un acquis. » a conclu Bénédicte Carole Zé.
Source : Solidarité sans frontières
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Le 8 mars, signez et marchez pour un avenir juste et égalitaire pour toutes !

Le collectif 8 mars joint sa voix aux messages politiques de la CQMMF afin de converger vers une société basé sur les valeurs féministes.
Le 8 mars, nous serons en action pour dénoncer ensemble :
🔥 Les violences envers les filles et les femmes
🔥 La pauvreté qui représente une violence systémique
🔥 Le capitalisme destructeur du climat et de la biodiversité
Signez cette lettre du Collectif 8 mars qui appuie nos orientations.
Pour sogner la pétition cliquez ici
Nous sommes des femmes et des personnes alliées de toutes les générations, origines, milieux et régions du Québec combattant pour un monde meilleur et plus égalitaire.
En cette Journée internationale des droits des femmes, nous appuyons le lancement des actions entourant la Marche mondiale des femmes (MMF). Ce mouvement féministe international lutte contre les violences, les inégalités économiques et les injustices sociales. Depuis 25 ans, la MMF mobilise des centaines de milliers de personnes à travers le monde pour exiger des changements profonds et durables.
Au Québec, le 18 octobre prochain, au lendemain de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, nous marcherons pour un monde où les droits des femmes ne sont pas un privilège, mais bien une réalité. Nous marcherons avec une force collective, portée par trois grandes orientations :
1. La fin des violences faites aux femmes
En 2023, au Québec, près d'une femme sur trois a déclaré avoir subi de la violence physique ou psychologique au cours de sa vie[1]. Tous les deux jours, une femme ou une fille est assassinée au Canada, le plus souvent par un partenaire ou un ex-conjoint[2]. Ailleurs dans le monde, les femmes font aussi face à différentes formes de violences. Par exemple, dans des contextes de guerre ou d'urgence climatique, une femme réfugiée sur cinq est confrontée à des violences sexuelles. Dans plusieurs pays, de l'Afghanistan aux États-Unis, les droits des femmes régressent sans cesse. Cette réalité est insoutenable. Il faut des politiques fermes et des ressources accessibles pour mettre fin à ces fléaux.
2. L'éradication de la pauvreté vécue par les femmes
Les femmes représentent 70 % des personnes vivant dans la pauvreté à travers le monde[3]. Ici, au Québec, elles continuent d'être majoritaires dans les emplois précaires et sous-payés. Au Canada, en 2024, une femme gagne encore en moyenne 71 % du salaire annuel d'un homme. Cet écart s'élargit pour les femmes racisées, les femmes autochtones et les femmes en situation de handicap [4]. Cela doit cesser. Nous exigeons des mesures pour garantir une réelle sécurité économique à toutes les personnes.
3. La justice climatique et environnementale féministe
Les femmes, surtout les plus vulnérables, sont les premières touchées par les changements climatiques. Dans le monde, 80 % des personnes déplacées par des catastrophes climatiques sont des femmes [5]. Pourtant, elles sont souvent exclues des décisions concernant l'environnement. À la conférence sur le climat des Nations Unies en novembre 2024, seulement 24 % des personnes à la tête des délégations étaient des femmes [6] . Nous exigeons une transition écologique féministe et inclusive.
Se mettre en action pour la Marche mondiale des femmes, ce n'est pas seulement être présent-es une journée. C'est s'engager dans une lutte. C'est mobiliser notre entourage, interpeller nos élu-es, exiger des changements réels et immédiats.
Références :
[1] D'après les statistiques sur la violence conjugale de l'Institut national de santé publique du Québec.
[2] Selon une étude du « Canadian Femicide Observatory for Justice and Accountability » menée en 2018 et relayée par Radio-Canada en 2019.
[3] Selon les repères statistiques du Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes de France.
[4] Selon la compilation de données sur l'écart de rémunération entre les genres de la Fondation canadienne des femmes.
[5] Selon l'article de l'ONUinfo intitulé « Les femmes sont les premières victimes de la crise climatique, selon la COP26 ».
[6] Selon les chiffres de l'organisation Gender Climate Tracker.
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Interroger Pornhub

À vous, député.e.s le moment est venu d'interroger Pornhub sur sa responsabilité sociale envers les jeunes
Dans le cadre de la Commission spéciale sur les écrans et réseaux sociaux, vous rencontrerez les dirigeants de Pornhub et aurez l'occasion d'avoir un échange transparent avec leurs représentants. Si nous avions l'occasion d'être à vos côtés, voici ce que nous demanderions.
À la suite des nombreux recours collectifs et scandales liés à la présence de contenus pédopornographiques, de viols et de vidéos partagés de façon non consensuelle, vous avez annoncé avoir modifié le fonctionnement de votre plateforme web en supprimant 80 % des contenus jugés illégaux et en mettant en place des mesures de contrôle de l'identité des utilisateurs téléversant du contenu pornographique. Aylo a d'ailleurs précisé dans un courriel adressé à La Presse que ces mesures incluent un programme de vérification utilisant la reconnaissance faciale biométrique afin de confirmer l'identité du fournisseur de chaque vidéo téléversée et une vérification du consentement de chaque personne que la compagnie appelle des « coperformeurs ».
Est-il juste d'affirmer que le consentement des « coperformeurs » ne sont pas soumis à la même rigueur de vérification de reconnaissance faciale ? Est-il juste d'affirmer que le processus de vérification repose en grande partie sur la documentation fournie par la personne qui téléverse le contenu et que celle-ci pourrait être falsifiée ou manipulée par une personne mal intentionnée ? Pouvez-vous expliquer comment le consentement de chaque individu, chaque « coperformeur », apparaissant dans les vidéos est garanti, et pas seulement celui de la personne qui télécharge la vidéo ?
Dans la vaste enquête de Laila Mickelwait ayant mis les projecteurs sur le laxisme de Pornhub en matière de gestion de contenu pédopornographique, plusieurs victimes ont rapporté des délais importants pour faire retirer des vidéos, même après avoir fourni des preuves. On y apprenait également que le nombre de modérateurs était nettement insuffisant pour traiter efficacement le volume de contenu téléchargé. Aujourd'hui, comment fonctionne votre processus de signalement et quel est le temps moyen nécessaire pour supprimer les contenus illicites une fois signalés ? Combien de modérateurs avez-vous engagés pour traiter efficacement le volume de contenu téléchargé ?
Tout comme les entreprises de vente d'alcool et de produits du tabac ou encore les entreprises qui vendent des produits liés à la sexualité, communément appelés sexshop, ont la responsabilité de s'assurer qu'elles ne vendent pas ce type de produits aux jeunes, vous avez la responsabilité de prévenir l'accès des mineurs à des contenus pornographiques. Estimez-vous prendre des mesures aussi rigoureuses que ces entreprises pour restreindre l'accès à vos contenus ? Concrètement, quelles mesures mettez-vous en place pour empêcher l'accès des mineurs à votre plateforme ? Étant donné que vous utilisez déjà un processus de vérification de reconnaissance biométrique pour les personnes qui téléversent des vidéos sur Pornhub, pourquoi ne pas l'appliquer à tous les utilisateurs, consommateurs, du site afin de garantir que l'accès au contenu pornographique soit restreint aux adultes uniquement ?
Finalement, nous aimerions demander aux représentants de Pornhub ce qu'ils pensent des effets de la consommation d'une pornographie qui normalise et banalise trop souvent les violences faites aux femmes sur les jeunes. Estiment-ils qu'une exposition répétée à ces vidéos pourraient façonner et influencer leur développement psychosexuel ?
Signataires
Sophie Cengarle-Samak (chargée de projet aux Espaces V.I.E. et enseignante)
Martine B. Côté, doctorante en Droit
Jay Dionne, survivant.e. et militant.e. féministe
Noémie Villecourt, survivante d'exploitation sexuelle et maman
Jennie-Laure Sully, organisatrice communautaire à la Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle (CLES)
Julie Antoine, coordonnatrice générale de la Coalition Féministe contre la Violence envers les Femmes (CFVF)
Marie Soleil Desrosiers, intervenante liaison au CALACS de Trois-Rivières
Marie-Michèle Withlock, intervenante au CALACS Agression Estrie
Stacey Caceus, co-fondatrice Amistad PIR
Corinne Vézeau, coordonnatrice de projet à la Maison de Marthe
Sylvie Brunelle, militante féministe
Judith Sasseville, sexologue
Joannie Lasnier, militante féministe
Virginie Dostie-Toupin
Anne-Josée Péloquin, directrice adjointe de La Méridienne
Le collectif Asian Women for Equality
Bailaou Diallo, coordonnatrice Un toit pour elles
Maude Dessureault-Pelletier, M.A. T.S., Intervenante sociale en exploitation sexuelle, CALACS du Saguenay ;
Christine Audet, Responsable des luttes collectives et de la vie associative, CALACS du Saguenay
Geneviève Villeneuve, Agente administrative, CALACS du Saguenay
Virginie Tremblay, Intervenante sociale, CALACS du Saguenay
Sabrina Gobeil, Intervenante sociale, CALACS du Saguenay ;
Naomie Couture, T.T.S., Intervenante sociale, CALACS du Saguenay ;
Joannie Desbiens Dionne, T.S. Responsable du volet prévention et concertation, CALACS du Saguenay ;
Gabrielle Perron, T.S. Intervenante sociale, CALACS du Saguenay ;
Julie Durand, T.S., intervenante sociale, CALACS du Saguenay ;
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François Noudelmann, Peut-on encore sauver la vérité ?

Tiré de la page web
https://www.fabula.org/actualites/125571/francois-noudelmann-peut-on-encore-sauver-la-verite.html
Paris, Max Milo, coll. "Voix libres", 2024
EAN : 9782315022656
218 pages
Prix : 19,90 EUR
Suggestion de lecture d'André Cloutier
Publié le 06 Février 2025 par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Bruno Clément)
François Noudelmann, qui enseigne dans les universités américaines depuis vingt-cinq ans, est frappé par la nouvelle pratique du mensonge en politique, et en particulier depuis l'élection de Donald Trump en 2016. Les contre-vérités sont diffusées comme des « faits alternatifs » : à chacun son interprétation. Nous serions entrés dans l'ère de la post-vérité, porte ouverte aux fake news et aux manipulations les plus grossières.
Le but de cet essai est de retracer le chemin qui a mené à ce relativisme depuis une quarantaine d'années : le règne du storytelling, l'empire de l'émotion, la politique des identités, l'idéologie victimaire, la cancel culture, la déconstruction philosophique, l'autofiction et l'exofiction, la virtualisation du monde par l'intelligence artificielle… ont démoli la raison occidentale.
Pour sauver la vérité et la positivité des faits, François Noudelmann explore dans cet essai d'autres voies particulièrement instructives et novatrices, comme l'indignation devant le mensonge ainsi que l'alliance du doute et de la révolte, qui permettent de croire encore à un langage commun.
François Noudelmann vit à New York. Il est professeur de philosophie et de littérature à New York University. Ancien président du Collège international de philosophie, il est l'auteur de nombreux essais, traduits dans une douzaine de langues. Il a notamment publié : Le toucher des philosophes. Sartre, Nietzsche et Barthes au piano (Gallimard, 2008, grand prix des Muses 2009), Les airs de famille ; une philosophie des affinités (Gallimard, 2012), Le génie du mensonge (Max Milo, 2015), Penser avec les oreilles (Max Milo, 2019), Un tout autre Sartre (Gallimard, 2020).
Url de référence :
https://maxmilo.com/products/peut-on-encore-sauver-la-verite?srsltid=AfmBOopADeS6TweTyFZGod-az9BjPWcTwTHOh0-KAhlS2mNJRrEAe5Jd
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