Presse-toi à gauche !

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EC Montreal : Suspension sans raison

11 février, par Jérémie Gauthier Caron — , ,
En pleine période négociations, une de nos membres les plus actives sur le comité d'organisation à EC Montreal vient d'être suspendue pour une durée indéterminée. La partie (…)

En pleine période négociations, une de nos membres les plus actives sur le comité d'organisation à EC Montreal vient d'être suspendue pour une durée indéterminée.

La partie patronale à refusé de dire ni à l'éducatrice, ni au Syndicat Général, la nature exacte des allégations portées contre elle, ont lui à empêché d'avoir un représentant syndical présent lors d'une rencontre disciplinaire, de plus, elle était déjà suspendue avant que cette rencontre ait même eu lieu.

Professeure d'Anglais et de Français à EC Montréal depuis déjà presque 8 ans, Mariella n'avais jamais reçu de mesures disciplinaires avant d'être active dans le comité d'organisation syndical mais depuis, ont lui a aussi déjà reproché formellement d'être en retard de seulement trois minutes suite à une panne de métro. Un autre de ses collègues, lui aussi actif dans le syndicat avait reçu le même blâme.

Il est évident que la *EC Montreal Language School* fait usage de représailles anti-syndicales, ce en plein milieu des négociations déjà entamées avec le Syndicat Général. Ils avaient aussi auparavant retiré de façon illégale des autocollants du syndicat dans l'école.
Nous mettons EC en demeure et planifions une action devant les locaux de l'établissement au courant de la semaine, (date exacte a déterminer) nous avons grand espoir d'obtenir un mandat de grève d'ici vendredi.

Pour plus d'informations visitez le site du local syndical
https://www.ecenglishschool.com
https://fr.syndicatgeneral.com/

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Éloge d’un fauteuil maudit

11 février, par Collectif Cummings&Pifko — , ,
Montréal, le 3 février 2025. - Le collectif Cummings&Pifko présente "Éloge d'un fauteuil maudit", une exposition audacieuse et engagée qui propose une perspective inédite (…)

Montréal, le 3 février 2025. - Le collectif Cummings&Pifko présente "Éloge d'un fauteuil maudit", une exposition audacieuse et engagée qui propose une perspective inédite sur le fauteuil roulant, à travers des œuvres-installations en 2D et 3D. Accessible et inclusive, cette exposition incarne la pratique du « Crip art », une approche artistique novatrice et militante qui dénonce le capacitisme sous toutes ses formes.

Le Crip art : Un art pour penser et vivre autrement

Le Crip art est une pratique artistique profondément ancrée dans l'expérience vécue des personnes en situation de handicap. Il reflète un besoin de créer, penser, vivre et présenter l'Art autrement, tout en contestant les normes sociales et les oppressions liées au capacitisme.

Dans "Éloge d'un fauteuil maudit", le fauteuil roulant, souvent stigmatisé, devient un objet d'art porteur de récits intimes et collectifs. Chaque œuvre revisite cet objet sous des angles inattendus, interrogeant notre rapport au handicap et à la diversité capacitaire.

Une exposition inclusive et accessible

Toutes les œuvres sont conçues pour être accessibles à des publics ayant des capacités diversifiées, incarnant les valeurs d'inclusion chères au collectif. L'exposition propose un voyage à travers la grande et la petite histoire du fauteuil roulant, tout en rendant hommage à celles et ceux qui en font usage. Chaque œuvre comporte une zone d'outils technologiques inclusifs de communication (ZOTIC).

Un collectif né d'une rencontre artistique

Fondé en 2019, le collectif Cummings & Pifko est né d'une œuvre-installation unique, catalyseur de la fusion entre deux univers artistiques complémentaires :

● Sigmund Pifko, artiste multidisciplinaire, illustrateur, peintre, graphiste, adepte de l'art numérique et de la scénographie artistique. Doté d'une curiosité insatiable, il explore chaque sujet dans une optique de recherche-création.

● Gaëtane Cummings, artiste de la Diversité capacitaire, s'inspire de son vécu en fauteuil roulant pour transformer les expériences avilissantes liées au handicap en créations engagées. Elle mêle performance, documentaire, peinture, installation, art numérique, intervention et poésie pour faire de l'Art son espace de liberté et de dénonciation.

Informations pratiques

● Dates : 26 février au 11 mai 2025

● Vernissage : 08 mars 2025

● Lieu : Maison de la Culture St-Laurent, Centre d'exposition Lethbridge,
Bibliothèque du Boisé, 2727 Boul Thimens , H4R 1T4
Station de métro : Côte Vertu/Ligne orange, Autobus : 128 Nord, 171 Ouest, 121
et 126 Est

● Accessibilité : Exposition inclusive pour les publics de la Diversité capacitaire

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Infamie ou simulacre de condamnation ?

11 février, par Omar Haddadou — , ,
Les déboires de l'ancien Président, Nicolas Sarkozy, n'en finissent pas ! Jugé depuis le 6 janvier et jusqu'au 10 avril par le Tribunal de Paris pour corruption, recel de (…)

Les déboires de l'ancien Président, Nicolas Sarkozy, n'en finissent pas ! Jugé depuis le 6 janvier et jusqu'au 10 avril par le Tribunal de Paris pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il est sous bracelet électronique.

De Paris, Omar HADDADOU

A force de s'abreuver cupidement et goulûment de la puissance de son pouvoir népotique et d'en faire un passe-droit contre la Loi, l'ex chef d'Etat, Nicolas Sarkozy, 70 ans, réfute de clore sa carrière politique tel un vulgaire justiciable. Un roturier de la Droite française, tombé de haut ! Lui qui, en 2005 en déplacement à Bobigny, en qualité de ministre de l'Intérieur, signait et persistait de « nettoyer la cité au Kärcher ! ».

Quel mépris à la personne humaine des quartiers défavorisés !

Anéanti, l'homme traine aujourd'hui sa déchéance politique comme un forçat son boulet. Débouté par la Cour de Cassation, il s'en prend à la Justice française et la menace par la saisine de la Cour européenne des Droits de l'Homme.

Factuellement, il demeure le seul Président français condamné, ce vendredi 7 février 2024, par le Parquet de Paris à porter un bracelet électronique dans « l'affaire des écoutes ». Un scandale politicofinancier sur fond d'un non-dit, à savoir la liquidation préméditée du leader libyen Mouammar Kadhafi et des témoins du sérail. L'opération aurait été ourdie par l'ex chef de l'Etat, un Philosophe notoirement islamophobe et quelques sbires.
Ce procès dans lequel Sarkozy est condamné à 1 an de prison ferme, va durer 4 mois au Tribunal de Paris. Hier, face à la présidente, Mme Nathalie Gavarino, le prévenu - accablé par les témoignages des responsables libyens faisant état d'un financement de sa campagne présidentielle - a nié en bloc tout versement pécuniaire libyen de sa 1ère campagne électorale de 2007.

A la barre, il déclare : « Je confirme que je n'ai reçu aucun financement libyen. Jamais ! Jamais ! Jamais, je n'ai reçu un centime de Kadhafi. Les innocents ont le droit de s'indigner ».

Furibond, il balaie d'un revers de main la rencontre avec le fils du dirigeant libyen, Seif El Islam : « Je ne l'ai jamais rencontré ni échangé avec lui. Ce ne sont que des ragots ».

Déployant son art de plaidoirie d'ancien Avocat maîtrisant le Droit, il défie la juge et bat en brèche les témoignages à charge des sept dignitaires libyens : « L'idée d'un virement de 50 millions d'euros qui ne laissent pas de trace, est une idée baroque ! Qu'est-ce que c'est ces gens-là ? Quelle est leur crédibilité ? 50 millions à Genève, ça n'a aucun sens. C'est même gênant pour la Justice française, que des gens racontent n'importe quoi ! » s'insurge-t-il.

Excédé, Sarkozy perd ses nerfs : « Je me défends depuis 3h30 sur des témoignages d'hurluberlus et je dois maintenant répondre sur des comptes Cactus de Monsieur Gaubert avec lequel je n'ai plus de rapport depuis 1995 et un compte de Monsieur Takieddine, c'est fort de café ».

Décidemment certains élus de la République nous rappellent fidèlement les Hold-Up du Western américain. Ils se partagent le magot et disparaissent dans la nature, chacun leur côté !

Les cols blancs de la Droite sévissent ainsi depuis des années. Leurs démêlés nauséabonds avec la Justice s'inscrivent dans la légitimé de dinosaures véreux, réhabilités avec suffisance !

Outre les 12 prévenus mis en cause dans cette sordide et avilissante entreprise, digne de la Camorra cilicienne, deux anciens Ministres, et non des moindres, de la même famille, Claude Guéant et Brice Hortefeux, sont soupçonnés d'avoir pris part à un « Pacte de Corruption ».

Une ignominie qui n'a pas empêcher Sarkozy de narguer le Peuple en s'adonnant à un footing, escorté par des gardes du corps.

D'où le déchaînement des réseaux sociaux : « Il mérite la prison sans ménagement de peine. Mais il a encore des amis très puissants qui le protègent » peut-on lire. « Sarko, prison à vie pour l'assassinat de Kadhafi ! ». « Nous avons été gouvernés par des voyous ! » écrit une citoyenne.

Nicolas Sarkozy avait touché le Graal de la notoriété à lui donner le tournis. Il se délectait du Pouvoir comme l'oiseau-mouche le nectar de la fleur. Futé comme un renard, il s'est édifié et consolidé un Empire relationnel à faire plier la République. Bourgeoisie française, puissants Industriels, patrons de médias, lui déroulaient le tapis rouge en pleine disgrâce. Brûlé par le feu de la culpabilité, il pond un ouvrage « Le temps des combats » pour le chevet de ses amis (es) intimes et promet de reprendre vie dans ses cendres, tel un Phénix.

Piégé par l'affront, Sarkozy ne se remettra pas de sitôt !

O.H
INFOLETTRE

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Ruée sur l’intelligence artificielle : une dangereuse illusion au service de la Big Tech

11 février, par Vincent Lucchese — , ,
Les intelligences artificielles génératives, type ChatGPT, suscitent des investissements faramineux, dopés par des promesses délirantes. Elles renforcent le projet libertarien (…)

Les intelligences artificielles génératives, type ChatGPT, suscitent des investissements faramineux, dopés par des promesses délirantes. Elles renforcent le projet libertarien et technoféodal des milliardaires de la tech.

10 février 2025 | tiré de reporterre.net | Photo : Le japonais milliardaire Masayoshi Son, ami de Trump, lors d'un sommet « Transformer le business corporate grâce à l'intelligence artificielle » en février 2025. - © The Yomiuri Shimbun via AFP
https://reporterre.net/Ruee-sur-l-intelligence-artificielle-une-dangereuse-illusion-au-service-de-la-Big-Tech

La frénésie mondiale autour de l'intelligence artificielle (IA) générative n'est-elle qu'un vaste miroir aux alouettes ? Une hallucination collective autour d'une technologie largement surcotée, désastreuse écologiquement et qui ne profitera qu'à la Big Tech elle-même ? C'est la crainte soulevée par une partie des observateurs du secteur, au moment où la « course à l'IA » que se livrent les grandes puissances — au cœur des préoccupations du Sommet sur l'IA organisé les 10 et 11 février à Paris — atteint une intensité inédite.

Les IA génératives sont des algorithmes capables de générer des contenus, des images ou des textes notamment, à l'instar de ChatGPT. Avec des résultats certes impressionnants et inquiétants dans les domaines de l'éducation, militaire ou de la surveillance par exemple. Mais elles suscitent une surenchère d'annonces et d'investissements faramineux. À tel point que les alertes sur l'éclatement possible d'une bulle spéculative se sont multipliées en 2024, de la banque d'affaires Goldman Sachs à l'essayiste fin connaisseur du secteur Cory Doctorow.

« Beaucoup de gens se sont rués sur ces technologies sans les avoir évaluées, juste par peur de rater le coche dans un contexte de concurrence généralisée », commente Raja Chatila, professeur émérite d'intelligence artificielle, de robotique et d'éthique à Sorbonne Université.

L'IA, « planche de salut du capitalisme »

Ce qui nourrit cette spéculation, c'est d'abord la promesse que ces IA génératives sauvent une croissance économique en berne. Elles généreraient d'importants gains de productivité en libérant les salariés de tâches répétitives ou en traitant rapidement d'énormes quantités de données. Malgré quelques usages efficaces de cette technologie dans des secteurs bien spécifiques, les gains massifs peinent pourtant à se concrétiser et les annonces de croissance mirobolantes sont déjà relativisées et remises en question.

« Cette technologie apparaît comme une planche de salut du capitalisme, un peu comme le développement de l'informatique après le choc pétrolier dans les années 1970, dit Félix Tréguer, chercheur associé au Centre Internet et société du CNRS et membre de La Quadrature du Net. Pourtant, on retrouve le même paradoxe de Solow qu'à l'époque : les gains de productivité attendus ne sont pour l'instant pas observés en pratique. »

« Ces IA ont un intérêt économique pour optimiser certains mécanismes mais leur utilité est hautement exagérée. Elles peuvent rédiger des compte-rendus de réunion ou résumer des textes. Et encore, il faut vérifier derrière qu'il n'y a pas d'erreur », ajoute Raja Chatila.

« Leur utilité est hautement exagérée »

Le contraste colossal entre les sommes engagées et le peu de certitudes quant aux bénéfices attendus s'explique également par la puissance de conviction des multinationales du numérique. Pour développer ces IA particulièrement gourmandes en ressources, elles doivent lever des investissements toujours plus exorbitants. Et pour justifier cette fuite en avant, les géants de la Big Tech, Alphabet (Google), Microsoft, Meta (Facebook) ou Amazon en tête, possèdent une force de frappe inégalée pour déployer leur propagande.

« Ce sont eux qui fixent l'agenda. Eux que les gouvernements consultent pour comprendre ces sujets. Ils entretiennent la course dont ils sont les acteurs, ce qui leur permet de dominer encore davantage le marché », dit Raja Chatila.

Outil d'exploitation des travailleurs

La rationalité économique de ces acteurs peut aussi paraître plus évidente lorsque l'on élargit la focale. L'enjeu n'est peut-être pas tant la rentabilité immédiate des IA génératives que l'ancrage irréversible dans nos vies et dans le monde du travail d'outils numériques au service du capital.

« Cela correspond à un schéma ancien : la technologie se substitue au travail humain et transforme les rapports de force. L'informatisation des usines dans les années 1970 avait déjà entraîné une contestation sociale. Les travailleurs pointaient alors un sentiment de déqualification, de dépossession de l'outil de travail, par une technologie qui les pressurisait au lieu de les émanciper. On reproduit aujourd'hui les mêmes promesses technologiques », analyse Félix Tréguer. Sans compter les très nombreux travailleurs précaires exploités pour entraîner tous ces algorihmes « intelligents ».

Dans ce rapport de force social, l'IA servirait également à faire diversion en portant l'attention sur le futur, censé être amélioré par le progrès technique, assimilé au progrès tout court : « Toutes les promesses liées à l'IA sont une manière pour les élites de promettre des lendemains qui chantent, et donc de différer les concessions sociales et les réformes économiques », dit encore Félix Tréguer.

En matière de fantasmes sur l'avenir, la Big Tech va même très loin : l'IA générative est mobilisée pour annoncer l'advenue prochaine d'une « intelligence artificielle générale » (IAG). Autrement dit, le mythe d'une IA égalant le cerveau humain, puis le surpassant en devenant une « super intelligence » dont les capacités dépasseraient notre entendement.

Nouvelle religion technoféodale

Sam Altman, PDG d'OpenAI, le concepteur de ChatGPT, prédit rien de moins que l'avènement de l'IAG dès cette année. D'autres prophètes, comme Elon Musk, apparaissent presque timorés en annonçant sa survenue pour 2026. Or, la plausibilité même qu'une IAG puisse exister un jour est hautement débattue dans la communauté des chercheurs (cela supposerait pour commencer de définir « l'intelligence » humaine). Beaucoup sont surtout extrêmement sceptiques quant à la pertinence du modèle actuel des IA génératives pour avancer sur cette voie.

« Par construction, ces systèmes ne sont pas capables de raisonner, et n'ont aucune connexion avec la réalité du monde. Les IA génératives progressent mais ont des limitations inhérentes à leur structure », estime Raja Chatila.

« Ces systèmes ne sont pas capables de raisonner »

Véhiculer le mythe de l'IAG présente toutefois plusieurs intérêts bien compris par la Big Tech. En entretenant l'imaginaire des machines « intelligentes », déjà bien ancré dans l'inconscient collectif par les œuvres de science-fiction, ils imposent l'idée que le développement de ces technologies serait inéluctable, dévitalisant toute critique éventuelle. Les thuriféraires de l'IA se comportent de surcroît en pompiers pyromanes : agitant d'un côté la menace existentielle que ferait peser sur l'humanité une IAG hors de contrôle, façon Terminator, ils soulignent l'importance de rapidement développer de « bonnes » IA ; les leurs.

Projet élitiste et libertarien

« Beaucoup d'acteurs phares du secteur croient vraiment, sincèrement, à l'arrivée de l'IA générale. C'est une croyance presque religieuse dans la Silicon Valley », note Nicolas Rougier, chercheur en neurosciences computationnelles à l'Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique). « Cela participe du courant de pensée qui, depuis les années 1970 rêve de fusionner l'homme et la machine, et d'atteindre l'immortalité, ajoute-t-il. Pour eux et quelques élus uniquement évidemment. C'est un courant très élitiste. »

C'est un dernier moteur important qui permet de comprendre la dynamique actuelle : ces IA génératives sont la dernière incarnation du projet politique, technosolutionniste et libertarien, que rêvent d'imposer au monde les milliardaires de la tech.

« Avec l'IA et leurs capitalisations boursières impressionnantes, ces acteurs acquièrent un pouvoir considérable, économique mais aussi politique », dit Jean-Gabriel Ganascia, professeur à Sorbonne Université, à Paris, et chercheur en intelligence artificielle. « Ils ont l'ambition de démanteler l'État pour y substituer une nouvelle féodalité via leur pouvoir technologique et cette promesse que tous les problèmes seront solubles dans l'IA. »

Lire aussi :Intelligence artificielle : « Nous devons combattre le fanatisme technologique »

Cette menace d'une prise du pouvoir par un nouveau technoféodalisme, pointée de plus en plus vivement dans le débat public, trouve sa meilleure allégorie en la personne d'Elon Musk. L'homme le plus riche du monde, égérie planétaire de l'extrême droite, a rejoint le gouvernement étasunien sous la houlette de Donald Trump et mène une sidérante politique de démantèlement accéléré de l'État fédéral.

Il y a quelques années, le multimilliardaire promettait la voiture 100 % autonome pour 2020 et des humains sur la planète Mars en 2021. Aucun de ces fantasmes ne s'est réalisé, mais Tesla et SpaceX, ses entreprises dans chacun de ces secteurs, ont magistralement prospéré. Lorsqu'il annonce l'avènement de l'IA générale pour 2026, rien n'oblige à le croire. La prophétie grandiloquente en dit en revanche beaucoup sur ses ambitions, et celle de ses pairs, pour l'avenir du monde.

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Amazon est partout, la résistance l’est tout autant !

11 février, par Maria Kiteme — ,
En réponse au soudain départ d'Amazon du Québec, une vaste campagne de boycottage est lancée qui ne se limite pas qu'au territoire québécois. La mobilisation s'étend maintenant (…)

En réponse au soudain départ d'Amazon du Québec, une vaste campagne de boycottage est lancée qui ne se limite pas qu'au territoire québécois. La mobilisation s'étend maintenant aussi au Canada. L'empire tentaculaire de Jeff Bezos s'étend par ailleurs sur toute la planète. Son appétit à détruire tout syndicat sera globalement mis au défi. Désormais, nous vivons dans un monde où la loi du plus fort se confond avec celle des entreprises.

Tiré d'Alter Québec.

Il existe de nombreux points de résistance à l'international, incluant le Sud global : le Népal, l'Inde, le Bangladesh, la Colombie, le Brésil et l'Afrique du Sud joignent leurs forces dans cette lutte transnationale face à Amazon.

Ici, on boycotte Amazon

Dès aujourd'hui, les sept installations d'Amazon au Québec et le centre de livraison à Montréal ont suspendu toutes leurs activités. Le processus de fermeture s'étendra jusqu'au 22 mars prochain. La décision est survenue peu après la première syndicalisation au Canada. Ensemble, les 250 employé.es de l'entrepôt DXT4 à Laval, la CSN, des groupes de travailleur.euses, des internautes et différents réseaux de la société civile unissent leurs voix pour appeler à un boycottage de la multinationale.

Amazon n'est pas qu'un géant du Web. Il est le cinquième plus grand employeur au monde. Sa réputation dépasse les frontières : conditions de travail éprouvantes, surveillance algorithmique, pressions intenses et salaires insuffisants. Comment une entreprise dont la fortune dépasse 2 000 milliards de dollars peut-elle refuser de payer ses employé.es à un niveau décent ? Ce que l'on sait avant tout c'est que l'exploitation d'une main-d'œuvre bon marché est au cœur de ses tendances impérialistes.

Les luttes dans les pays du Nord

Il est crucial de reconnaître la nature transnationale de cette bataille contre Amazon. En novembre dernier, le mouvement Make Amazon Pay marquait sa cinquième année consécutive. Lancé en 2020 par l'UNI Global Union, ce mouvement dénonce les abus de la multinationale. Aujourd'hui, il compte plus de 80 syndicats, 400 parlementaires, des écologistes et des organisations de la société civile. Ces groupes militents pour la défense de la justice sociale, fiscale et environnementale, ayant des allié.es dans plus de 30 pays.

Aux États-Unis, les travailleur.euses connaissent bien les répressions antisyndicales d'Amazon. Le 19 décembre 2024, le syndicat Teamsters avec des milliers d'employé.es déclenche la plus grande grève contre Amazon de l'histoire américaine. Parmi leurs revendications : de meilleurs salaires et des conditions de travail dignes.

L'Allemagne joue un rôle clé dans la contestation. Le syndicat ver.di mène une campagne depuis plus de dix ans, obligeant Amazon à respecter la négociation collective.

En France, le groupe militant ATTAC organise des grèves dans plus de 30 villes contre l'évasion fiscale de l'entreprise.

Au Royaume-Uni, les travailleur.euses dénoncent l'intimidation antisyndicale et les conditions de travail déplorables. À Coventry, l'adhésion aux syndicats explose de 50 % en raison des surcharges de travail, de la suppression des heures supplémentaires et des sanctions disciplinaires abusives.

Le Sud global se mobilise

On reconnaît souvent la volonté de se soulever face au géant du e-commerce en Europe ou en Amérique du Nord, mais la résistance s'internationalise jusqu'au Sud global. Ces pays, pourtant qualifiés de moins industrialisés, sont au cœur du plan d'innovation de Bezos. Amazon s'impose, dépasse les frontières et fortifie son empire sur les marchés d'ailleurs.

Au Népal, la campagne Make Amazon Pay Day encourageait les travailleur.euses à rejoindre les piquets de grève lancés par leurs camarades allemands.

À New Delhi, des centaines d'employé.es dénoncent des conditions de travail dangereuses et faiblement rémunérées. L'été dernier, la canicule a aggravé les risques sur les lieux de travail, exposant les travailleurs à des blessures sans aucun soutien.

Au Bangladesh, les travailleurs.euses du textile dans huit villes manifestaient dans les rues en demandant un salaire minimum de 207 dollars par mois, une revendication ignorée par Amazon, qui refuse toujours de signer des accords de sécurité.

À Bogotá, les travailleur.euses syndiqué.es manifestent devant un centre d'appel d'Amazon, dénonçant ses pratiques abusives.

En 2022, l'UNI Global Union décerne son prix Breaking Through au syndicat de Franco da Rocha et Região, au Brésil. Ce syndicat milite pour l'amélioration des conditions de travail dans le e-commerce, marqué par l'adhésion de plus de 600 employé.es.

Le combat trouve un terrain fertile en Afrique du Sud. Dans quatre villes, des militant.es protestent contre Amazon ayant bafoué les droits des communautés autochtones en construisant sur leurs terres sacrées. Les sud-africain.es se rallient derrière cette cause globale, qui rappellent leur histoire coloniale d'exploitation et d'inégalité systémique.

Amazon est partout, la résistance l'est tout autant

Par son geste au Québec, la multinationale tente de fragiliser le mouvement. Est-ce un jeu à sommes nulles comme tente de le faire croire l'élite du high-tech ? Au sein d'un système d'économie globale, Amazon utilise les travers l'oppression pour tirer son profit. Les travailleurs.euses méritent de défendre leur dignité.

« Une entreprise qui ne respecte pas nos lois ne devrait pas être autorisée à faire des affaires ici. »
Caroline Senneville, présidente de la CSN

Dans le contexte politique actuel, marqué par cette soudaine alliance entre les GAFAM et Trump, la mondialisation se complexifie et prend une nouvelle forme : puissante, agressive, mais surtout, imprévisible. Du Québec aux quatre coins du globe, une chose demeure : l'union fait la force. Amazon est partout, mais la résistance l'est tout autant.

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Appel de syndicalistes : pour la justice sociale, écologique et démocratique, le sursaut unitaire est possible, construisons-le ensemble !

Un large ensemble de militant·es et de responsables syndicaux appelle à « renforcer les collectifs unitaires sur le terrain » et exhorte à l'unité pour constituer une (…)

Un large ensemble de militant·es et de responsables syndicaux appelle à « renforcer les collectifs unitaires sur le terrain » et exhorte à l'unité pour constituer une alternative politique. « Face à l'extrême droite aux portes du pouvoir, rester sur son quant-à-soi risque de se payer très cher pour tous et toutes. »

Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/05/appel-de-syndicalistes-pour-la-justice-sociale-ecologique-et-democratique-le-sursaut-unitaire-est-possible-construisons-le-ensemble/

Syndicalistes, actifs et retraités, engagés en défense du monde du travail, en lutte pour la justice sociale, pour l'égalité femmes-hommes, pour les services publics, en solidarité avec les travailleurs immigrés, pour des politiques respectueuses de l'environnement… nous sommes en colère.

Nous sommes en colère d'avoir vu le Président de la République bafouer le résultat des législatives, tourner le dos au front républicain qui avait barré la route à l'extrême droite, ignorer l'arrivée en tête du Nouveau Front populaire (NFP), pour lui préférer, avec M. Barnier et son gouvernement, puis avec celui de M Bayrou, un front antirépublicain chargé de poursuivre, sous la surveillance du Rassemblement national (RN), la même politique néolibérale de régression sociale et d'injustice fiscale répondant aux intérêts du patronat et de la finance, d'absence de politique industrielle ambitieuse, d'ignorance de l'urgence écologique et de stigmatisation des immigrés.

Nous sommes en colère d'avoir vu le RN dicter ses injonctions au gouvernement et consolider ses possibilités de conquête du pouvoir. Ses idées réactionnaires et racistes sont reprises par la droite au pouvoir, elles occupent les médias, les classes dirigeantes se font petit à petit à son arrivée aux affaires et la purge sociale que promeuvent la droite et les macronistes ne peut que lui profiter.

Nous sommes aussi en colère et inquiets devant le spectacle donné par le NFP, miné par des forces centrifuges, incapable de prendre des initiatives collectives et d'engager un dialogue avec les mouvements sociaux pour se nourrir de leurs réflexions et exigences, pour incarner une alternative crédible. Certes, au parlement, ses député.es ont agi ensemble dans le débat budgétaire. Certes au niveau local, les initiatives existent pour essayer de faire vivre l'unité. Mais cela ne suffit pas à relancer la dynamique populaire qui permettrait au NFP d'élargir son assise pour l'emporter.

Dans ce contexte inquiétant, l'unité syndicale, son renforcement et son approfondissement, sont essentiels pour faire entendre des exigences fortes dans le débat public.

Au-delà, le dialogue à rétablir et la convergence d'exigences partagées entre partis, associations, syndicats et simples citoyen.es aspirant à une logique transformatrice doit permettre, dans le respect de l'indépendance des fonctions et de l'égalité des responsabilités, de créer une nouvelle dynamique dans la société. Certes les réticences des mouvements sociaux à s'engager dans une telle démarche sont compréhensibles tant pèse lourd l'instrumentalisation dont ils ont été l'objet dans le passé. Mais, face à l'extrême droite aux portes du pouvoir, rester sur son quant-à-soi risque de se payer très cher pour tous et toutes.

Dans le contexte actuel, une condition pour gagner la majorité est d'affirmer la nécessité d'une rupture avec les politiques néolibérales menées depuis des décennies. Mais cela ne suffit pas. Aux paniques identitaires dont se nourrit le RN pour proposer des réponses réactionnaires et racistes, nous devons opposer la perspective d'une société désirable fondée sur l'égalité pour toutes et tous, la justice sociale et environnementale, le dépassement des fractures territoriales, le renouveau des services publics, la sécurité dans tous ses aspects, la solidarité et la démocratie. Bref un nouvel imaginaire émancipateur auquel le mouvement social peut contribuer.

Enfin pour que les partis de la gauche et de l'écologie politique aient une chance de l'emporter électoralement, il faut évidemment qu'ils restent unis, ce qui suppose en particulier de se doter d'une candidature unique, désignée en commun pour la prochaine élection présidentielle. Mais cette unité des partis, pour indispensable qu'elle soit, ne suffit pas. Pour gagner il faut être capable de rassembler au-delà et de créer une dynamique populaire unitaire.

C'est pourquoi, avant qu'il ne soit trop tard, nous appelons l'ensemble des citoyennes et citoyens, organisations et partis qui se reconnaissent dans les valeurs sociales, écologiques et démocratiques, à s'engager ensemble dans ce combat pour reprendre la main sur notre destin collectif.

Nous appelons les militants syndicaux, associatifs et citoyens engagés à renforcer les collectifs unitaires sur le terrain, à les multiplier et à les coordonner dans les départements et les régions, à réfléchir à de grands meetings régionaux avec des personnalités unitaires, à participer et à s'associer aux différents appels et initiatives portant la même exigence d'unité, à intensifier les rencontres avec la population afin de construire avec elle les exigences qui serviront de base à la constitution d'une alternative.

Si rien n'est encore joué, le temps presse. Le sursaut unitaire est possible. Construisons-le ensemble !

Pour signer cet appel c'est ici

Premiers signataires :
Gérard ASCHIERI, éducation, ancien responsable national – Claude DEBONS, transports, ancien responsable national – Pierre KHALFA, télécoms, ancien responsable national et membre du CESE – Bernard THIBAULT, cheminot, ancien responsable confédéral – Patrick ACKERMANN, Télécoms Idf, ancien responsable national – Alain ALPHON-LAIR, secteur santé 30 – Verveine ANGELI, Télécoms IdF, ancienne responsable nationale – Michel ANGOT, FP territoriale 94, ancien responsable départemental – Nathalie ARGENSON, militante secteur santé 30 – Handy BARRE, magasinier cariste, responsable syndical Rouen 76 – Jean-Paul BEAUQUIER, militant éducation 13 – Jacques BENNETOT, militant syndicaliste paysan 76 – Eric BEYNEL, libraire, ancien responsable national secteur douanes – Walid BEYK, cheminot retraité 26 – Gérard BILLON, secteur construction, 92 Malakoff, ancien responsable national – Richard BLOCH, cheminot Sarcelles, défenseur syndical – Mariano BONA, responsable transports 38 – Gérard BONHER, secteur recherche 63 – Bruno BOTHUA, secteur construction/bois, responsable national – Jean Claude BRANCHEREAU, secteur bancaire Normandie, ancien responsable national – Catherine BRIE-ANDLAUER, déléguée cheminote Ile de France – Patrick BRODY, commerce IdF, ancien responsable national – Jean BRUNACCI, retraité La Poste, responsable régional Pays de la Loire – Laurence BUNEL, militante employée municipale 78 – Marie-Claire CAILLETAUD, ingénieure, secteur énergie Ile de France, conseillère honoraire CESE – Anne CARASSO, sociologue du travail, ergologue, militante 13 Aubagne – Christophe CARRERE, militant cheminot Paris – Patrick CHAMARET, cheminot retraité IdF, ancien responsable national – Jo CHAPUIS, secteur social, ancien responsable départemental 43 – Yves CHAUMARD, retraité SNCF Noisy le Sec – Danielle CLAMOTE, Infirmière, militante syndicale Nièvre – Jean Pierre CÔTÉ, cheminot Vosges – Laurent COOPER, retraité SNCF – Pierre COURS-SALIES, universitaire Toulouse – Monique COUTEAUX, enseignement privé Idf, ancienne responsable régionale et nationale – Jean CRESPEAU, militant Loire Atlantique – Armand CREUS, ancien responsable syndical, Meyropole de Lyon – Thierry CUVILLIER, cheminot retraité, Montoire-sur-Loir – Olivier CUZON, enseignant, responsable départemental 29 – Loic DAGUZAN, responsable organisme consommation IdF – Bruno DALBERTO, cheminot, ancien responsable national et secteur international transport – Françoise DAPHNIS, militante retraitée services publics Paris – Jean François DAVOUST, cadre retraité France Télécoms 37 – Joël DECAILLON, cheminot, ancien responsable national et européen – René DEFROMENT, secteur bâtiment, ancien responsable régional Auvergne – Béatrice DELAFOND, retraitée collectivité territoriale 79 – Christian DELLACHERIE, cheminot, ancien responsable national – Jacques DELALLEE, retraité RATP Paris, ancien responsable régional – Christophe DELECOURT, Fonction publique IdF, responsable national– Alain DELMAS, cadre retraité Orange 33 – André DELUCHAT, cadre La Poste Ile de France, ancien responsable confédéral – Philippe DETREZ, enseignant, ancien responsable départemental 59 et confédéral – Jean Michel DREVON, éducation nationale 69, ancien responsable national – Bernard DUBRESSON, ancien responsable départemental Nièvre – Bernard DUFIL, secteur bancaire, ancien responsable national – Olivier DUPUIS, ingénieur EDF RTE 92 – Patrick EADE, responsable associatif Pays de la Loire – Gilles ERARD, militant syndical cheminot, Nantes – Antoine FATIGA, Transport et Domaines skiables Auvergne Rhône Alpes ancien responsable régional – Bernard FILAIRE, cheminot Auvergne, ancien responsable départemental – Gérard FILOCHE, inspection du travail – Alain FONTAINE, retraité cheminot 44 – Olivier FRACHON, EDF Ile de France, ancien responsable national – Guy GAGNEPAIN, retraité SNCF, Pantin – Gilbert GARREL, cadre retraité cheminot Paris, ancien responsable national – Jean GASNIER, cheminot, ancien responsable transports Pays de Loire – Jean Philippe GASPAROTTO, responsable syndical, Caisse des dépôts, Paris – Yves GAUBY, secteur construction Vaucluse, responsable national – Karl GHAZI, Paris – Jacqueline GIRAUD EYRAUD, ancienne responsable régionale PACA – Dominique GUIBERT, éducation 94, ancien responsable départemental – Jean Albert GUIDOU, défenseur des travailleurs migrants Paris – Pierre HERITIER, ancien responsable confédéral – Joëlle HERVE, retraitée éducation nationale Ile et Vilaine – Nadine HUE, militante cheminote Nantes – Henri JACOT, Université Lyon – Christian JONCRET, retraité SNCF Villeneuve Saint Georges – Guy JUQUEL, syndicaliste IdF, ancien responsable secteur Europe/international – Pablo KRASNOPOLSKI, militant enseignant retraité 94 – Bernard LAMIZET, Marseille, ancien professeur Science Po Lyon – Françoise LAMONTAGNE, IdF, ancienne responsable spectacle/INA et membre du CESE – Frédéric LARRIVÉE, Finances publiques 13 – Francoise LAROCHE, Marseille, éducatrice protection judiciaire de la jeunesse, ancienne responsable nationale – Philippe LATAUD, EDF, ancien responsable départemental et confédéral – Joël LE COQ, Le Mans, ancien responsable national transports – Jean Christophe LE DUIGOU, secteur Finances, ancien responsable confédéral – Corinne LE FUSTEC, éducation populaire, Plérin 22 –Gérard LEIDET, Professeur retraité Marseille – Serge LEQUEAU, retraité La Poste, ancien membre du CESER Bretagne puis du CESE – Didier LE RESTE, cheminot 75, ancien responsable national – Jacques LERICHOMME, éducation, PACA, ancien responsable national – Graziella LOVERA, retraitée infirmière hospitalière, ancienne responsable départementale 84 et confédérale – Jean MALIFAUD, Universitaire 75, ancien responsable national – Jean Claude MAMET, Blog syndicollectif 94 – Sophie MANGON, formatrice, syndicaliste 78 – Claude MARACHE, cadre retraité cheminot 89, ancien responsable national – Florence MAROIS, militante retraitée Industries électriques gazières 31 – Christiane MARTY, recherche et développement secteur Energie IdF – Claude MICHEL, secteur spectacle, ancien responsable national et membre du CESE – Freddy MIKA, Directeur d'école retraité PACA – Marc MORVAN, 75 – Joël MOULIN, Retraité secteur bancaire 42 Firminy – Pierre MOUROT, ministère sports Paris – Jean Louis MOYNOT, métallurgie, ancien responsable confédéral – Didier NIEL, métallurgie Paris – Alain PAUBERT, militant retraité énergie Rouen – Patrice PERRET, cheminot Champagne Ardennes, ancien responsable régional et national – Jean Yves PETIT, ancien responsable régional transport PACA et national – Gilles PICHAVANT, militant cheminot 44 – Thierry PLEYBER, militant cheminot 44 – Jean-Paul QUINQUENEAU, télécoms Orange, Maine et Loire – Didier QUINT, syndicaliste santé et services sociaux région Normandie – Stéphanie RENIER, enseignante retraitée 85 – Martine RITZ, syndicaliste, comédienne, Nantes – Jean-Louis ROBERT, enseignement supérieur 75 – Jean-Marie ROUX, secteur banques, ancien responsable national – Nicole SERGENT, éducation, ancienne responsable régionale IdF et nationale – Bernard SINOQUET, bibliothécaire retraité Services Publics Territoriaux 80 – Danielle SINOQUET, ancienne responsable nationale et membre du Conseil d'administration SNCF – Baptiste TALBOT, fonctionnaire territorial 93, ancien responsable national – Pascale TEXIER, militante cheminote 44 – Philippe TEXIER, militant cheminot Cote d'Or – Laura THIEBLEMONT, assistante sociale, fonctionnaire territoriale élue à Rouen CD76 – Eric THOUZEAU, cheminot Pays de Loire, ancien responsable national – José TOVAR, enseignant 93, ancien responsable national – Corinne TURPIN, bibliothécaire syndicaliste 78 – Patrick VANCRAYENEST, transport routier Normandie, ancien responsable national – Christine VANDRAME, militante Aubagne 13 – Yves VANDRAME, militant Aubagne 13 – Patrick VASSALO, Fonction publique finances Île-de-France – Gisèle VIDALET, cadre La Poste 31 – Benoit VINCENT, ancien responsable national et représentant des salariés au CA de la SNCF, Hauts de France – Henri WACSIN, militant cadre cheminot, Nord Pas de Calais.

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/030225/appel-de-syndicalistes-pour-la-justice-sociale-ecologique-et-democratique-le-sursaut-u

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À +2 °C, trois fois plus de régions seront touchées par des chaleurs insoutenables

11 février, par Magali Reinert — , ,
Avec un réchauffement de 2 °C, la part du globe concernée par des pics de chaleur dangereux pour les humains sera trois fois plus étendue qu'aujourd'hui, selon une étude. Une (…)

Avec un réchauffement de 2 °C, la part du globe concernée par des pics de chaleur dangereux pour les humains sera trois fois plus étendue qu'aujourd'hui, selon une étude. Une hausse attendue pour le milieu du siècle.

Tiré de Reporterre
6 février 2025

Par Magali Reinert

Des volontaires sprayent de l'eau sur les gens pour lutter contre la chaleur en mai 2024, à Hyderabad, au Pakistan, où il faisait entre 46 et 48 °C. - © Jan Ali Laghari / ANADOLU / Anadolu via AFP

Notre planète va devenir de plus en plus inhabitable à cause des vagues de chaleur. Selon une nouvelle étudepubliée le 4 février 2025 dans Nature Reviews Earth and Environment, les risques liés aux stress thermiques vont s'étendre fortement dans les décennies à venir.

Aujourd'hui, les régions du monde où des adultes en bonne santé sont en danger lors d'un épisode caniculaire représentent à peine 2 % des terres continentales. Une proportion qui passerait à 6 %, soit environ la surface des États-Unis, avec un réchauffement de 2 °C (par rapport à la température de l'ère pré-industrielle) attendu au milieu du siècle.

Un tiers des terres dangereuses pour les plus de 60 ans

Les risques sont encore plus critiques pour les personnes de plus de 60 ans : la proportion de régions dangereuses pendant les canicules passerait d'un cinquième des terres émergées aujourd'hui à un tiers, sous un climat à plus 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle.

Et avec une hausse globale de température de 4 °C, ce serait alors 60 % de la surface émergée du globe qui pourrait connaître des pics de chaleur mortels pour les plus âgés, toujours selon l'étude.

En Europe, les vagues de chaleur de 2003 et 2022 avaient causé à chaque fois plus de 60 000 décès. Elles avaient contribué à la prise de conscience des effets mortels du changement climatique sur les plus âgés.

« Les personnes les plus fragiles ne seront plus les seules personnes à risque »

« Cette étude montre que les personnes les plus fragiles ne seront plus les seules personnes à risque en cas de pic de chaleur et que les stress thermiques vont devenir une question de santé publique globale », commente Benjamin Sultan, climatologue à l'Institut de recherche pour le développement.

Pour identifier ces zones à risques, les chercheurs ont regardé les projections des chaleurs extrêmes sous un climat à plus 2 °C, et en particulier là où les conditions de chaleurs et d'humidité atteignent un seuil critique pour la vie humaine. Autrement dit, le seuil au-delà duquel notre organisme devient incapable de réguler la température corporelle si certaines précautions ne sont pas prises, comme une bonne hydratation.

Les zones de seuils de réchauffement incompensables (au-delà desquels la température du corps s'élève de manière incontrôlable) à droite, mortelles à gauche, pour les jeunes adultes (en haut) et le reste de la population adulte (en bas). © Nature Reviews Earth & Environment

L'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud seront particulièrement touchées, selon l'étude. « Comme on l'a vu en 2024, l'humidité très forte avant la mousson aggrave fortement l'effet des pics de chaleur. Aux Philippines, la température est montée à 39 °C en avril et la température ressentie à cause de l'humidité était de 45 °C », dit Benjamin Sultan. Car le stress thermique n'est pas lié qu'à la température mais aussi à l'humidité de l'air.

Avec un fort taux d'humidité, le corps transpire moins, ce qui limite le refroidissement de l'organisme lié à l'évaporation de l'eau. « Les périodes avant la mousson seront critiques dans les régions intertropicales, même avec des températures moins fortes que dans d'autres régions », dit le chercheur.

Chaque dixième de degré compte

Premier auteur de l'étude, Tom Matthews du King's College London souligne l'importance de ces résultats pour évaluer le coût de l'inaction climatique. Un message déjà largement repris par la communauté scientifique. Chaque année, plus d'une centaine de scientifiques du monde entier publient dans la revue médicale Lancet un décompte sur les effets du changement climatique sur la santé. Selon la dernière édition de novembre 2024, la mortalité liée au pic de chaleurs chez les plus de 65 ans a plus que doublé à cause du changement climatique en 2023.

« Il est important de rappeler que chaque dixième de degrés gagné réduit la population exposée. Une baisse de 2,7 °C à 1,5 °C de réchauffement global permettrait, selon les derniers travaux du Giec, de diviser par cinq la population exposée à des chaleurs extrêmes », insiste Benjamin Sultan.

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Portrait d’ensemble

11 février, par Bruno Marquis — ,
Nous avons tort d'aborder de façon isolée les nombreux défis qui se posent à nous en matière d'environnement. Le réchauffement climatique, la montée des océans, la (…)

Nous avons tort d'aborder de façon isolée les nombreux défis qui se posent à nous en matière d'environnement.

Le réchauffement climatique, la montée des océans, la pollution de l'air, la contamination des sols, des eaux, la destruction des forêts et des milieux naturels, les sécheresses, la désertification, la disparition accélérée des espèces animales et végétales, les conséquences environnementales (et éthiques) de la consommation carnée et de l'agriculture et de la pêche intensive, la surabondance des déchets, sur terre, sur les rives des cours d'eau, dans l'océan, les échecs (cachés) du recyclage, l'incapacité de disposer des déchets nucléaires, leur prolifération, la pollution spatiale avec des volumes en perpétuelle croissance de débris spatiaux en orbite, et j'en passe, sont tous liés les uns aux autres, plutôt de près que de loin, et la conséquence d'un même aveuglement nourrit par la croissance sans fin du capital. En faire et communiquer le portrait d'ensemble permettrait beaucoup mieux, à coup sûr, d'ébranler les consciences.

Il y a longtemps que la crise climatique se prépare et que nos problèmes environnementaux s'amplifient et nous conduisent à des catastrophes. S'attaquer à ces problèmes sans vue d'ensemble, avec des mesures de substitution, en défendant la croissance sans fin des profits, permettait jusqu'ici à nos oligarchies (appelons-les par leur nom) de les ignorer tout en laissant croire qu'on leur accordait l'importance voulue. Et aux populations du monde, tenues à l'écart des discussions, souvent occupées ailleurs, de les ignorer ou, pis encore, de les nier.

Une parenthèse ici, à ce sujet, pour dresser le portrait de cette autre forme de pollution, celle des consciences, pour que nous sachions bien à quoi nous en tenir. Selon les données colligées par l'Observatoire international Climat et Opinions Publiques, et pour ne nous en tenir qu'aux changements climatiques, au Canada, 65 % des gens sont d'avis qu'ils sont bel et bien d'origine humaine, 24 % ne savent pas ou sont d'avis qu'ils sont d'origine naturelle, et 11 % qu'il n'y a tout simplement pas de changements climatiques. Comme on le devine, ces chiffres sont encore plus navrants aux États-Unis, où 52 % des gens sont d'avis qu'ils sont bel et bien d'origine humaine, 31 % ne savent pas ou sont d'avis qu'ils sont d'origine naturelle, et 17 % qu'il n'y a tout simplement pas de changements climatiques.

Rétablir les liens

Rétablir les liens entre les différentes formes de pollutions en offrant une vue d'ensemble de la dégradation de notre environnement aura l'effet d'un coup de massue pour plusieurs et nous fera envisager, je l'espère , cette nécessaire décroissance dont j'ai parlé dans une précédente chronique ; une nécessaire décroissance de la population, mais bien sûr aussi des activités industrielles et d'extraction, de la production et de la consommation.

L'extraction du pétrole et des matières premières, par exemple, pollue l'eau et dégrade et pollue les sols ; elle nécessite souvent la déforestation et produit des gaz à effets de serre responsables du réchauffement climatique ; elles sont à la fois la cause et la conséquence d'une consommation grandissante, de la surconsommation, qui entraîne la croissance des parcs automobiles, des flottes aériennes et navales, des transports et échanges par voies terrestre, maritime et aérienne, augmentant du coup la production de gaz à effets de serre, l'étalement urbain, la destruction des milieux naturels et la disparition des espèces animales et végétales ; une quantité ahurissante de déchets aussi, dont de dangereux déchets radioactifs et persistants dans l'environnement. Sans compter tout ce que j'ai mentionné plus haut... Sans compter non plus que cette approche productiviste, capitaliste, inégalitaire, entraîne des conflits, des guerres elles aussi destructrices de notre environnement. On n'en sort pas ! À moins de changer de cap…

Dans son excellent essai « Faire que ! », l'auteur Alain Deneault, aborde la question « quoi faire ? », que nous nous posons tous devant l'étendue des défis environnementaux, mais il le fait en déplaçant progressivement la question vers un mode d'action – « faire que » – quant à ce que nous devons faire et que nous serons amenés à faire pour changer la donne. Il nous explique que nous devrons de toute manière nous adapter aux changements climatiques et à la destruction de nos environnements et que nous le ferons nécessairement – et le plus tôt sera le mieux – en réorganisant nos activités au niveau local, dans un environnement de nécessaire décroissance.

Dans « Moins ! La décroissance est une philosophie », le philosophe japonais Kohai Saito en appelle aussi – et le plus tôt sera le mieux encore une fois – à un changement de paradigme, à cette remise en cause du capitalisme et de la poursuite d'une croissance économique illimitée, affirmant qu'il « n'y a pas de solution à la crise écologique dans le cadre du capitalisme ».

Les précurseurs et défenseurs de la décroissance sont nombreux. Dans leur ouvrage « Aux origines de la décroissance », les auteurs Cédric Biagini, David Murray et Pierre Thiesset en font une excellente recension en nous présentant les vues de cinquante penseurs aux origines de cette conception du vivre ensemble. On y retrouve entre autres des intellectuels comme Günther Anders, Hannah Arendt, Georges Bernanos, Murray Bookchin, Albert Camus, Jean Chesneaux, Guy Debord, Lanza del Vasto, Michel Freitag, Gandhi, Patrick Geddes, André Gorz, Alexandre Grothendieck, Michel Henry, Aldous Huxley, Ivan Illich, Rabindranath Tagore, Henry David Thoreau, Léon Tolstoï et Simone Weil.

État des lieux

Voici ce qui pourrait contribuer sommairement à un tel portrait d'ensemble.

Réchauffement climatique
– L'Organisation météorologique mondiale confirmait dans un communiqué émis le 10 janvier que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température supérieure d'environ 1,55 °C aux valeurs préindustrielles. Le communiqué mentionne que les dix dernières années, de 2015 à 2024, ont été les plus chaudes jamais enregistrées ; que l'année 2024 a probablement été la première année civile où la température moyenne mondiale a dépassé de plus de 1,5 °C la moyenne de la période 1850-1900 ; que l'année 2024 se distingue par des températures exceptionnellement élevées à la surface des terres et des mers et une chaleur océanique intense ; et que l'objectif de température à long terme figurant dans l'Accord de Paris n'est pas devenu inaccessible mais qu'il est gravement compromis.

Nappes phréatiques
– Le niveau des nappes phréatiques baisse de plus en plus rapidement dans le monde entier selon des données recueillies par le Swiss Science Today en janvier 2024. Elle s'est accélérée au cours des années 2000. Les réserves d'eau souterraine diminuent particulièrement vite dans les régions arides du monde où l'agriculture pompe l'eau du sol, comme la Californie, la Méditerranée et l'Iran.

Contamination des sols
– Dans une entrevue accordée en février 2024, l'agronome, biogéochimiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et spécialiste de la contamination des sols agricoles, Matthieu Bravin, explique que de récents inventaires réalisés à l'échelle mondiale ont dénombré plus de 350 000 substances susceptibles d'être émises dans l'environnement et de devenir ainsi des contaminants. Et parmi ces substances, seuls 6 % ont fait l'objet d'études scientifiques ces cinquante dernières années, que ce soit sur leur toxicité ou leur accumulation dans l'air, l'eau ou le sol.

Déforestation
: Selon les données publiées en novembre 2024 sur le site Web notre-planète.info, la déforestation récente se concentre au Brésil, en Indonésie, en Bolivie et en République Démocratique du Congo. La tendance est particulièrement préoccupante en Asie : alors qu'en 2022, la région avait réduit la déforestation de 16 % par rapport à la période de référence 2018-2020, elle a augmenté de 13 % en 2023. Entre 2015 et 2023, la perte de forêt a augmenté de 351 %.

Déchets : Selon un rapport publié par Statista en mars 2022, l'humanité génère près de deux milliards de tonnes de déchets solides municipaux chaque année, soit suffisamment pour remplir 822 000 piscines olympiques. En valeur absolue, c'est la Chine qui produit le plus de déchets municipaux avec 395 millions de tonnes par an, suivie par les États-Unis avec 265 millions de tonnes. Les États-Unis se classent toutefois bien plus haut lorsque l'on considère la quantité annuelle générée par habitant, avec environ 812 kg par résident américain. Le volume de déchets généré sur Terre est amené à augmenter à mesure que la population mondiale continue de croître et devient plus riche et consomme davantage. La Banque mondiale estimait que la production mondiale de déchets devrait augmenter de 70 % entre 2016 et 2050.

Recyclage du plastique
– Le Monde diplomatique relevait dans un texte de Mohamed Larbi Bouguerra publié dans son édition de novembre 2024, la véritable escroquerie du recyclage du plastique à l'échelle mondiale, une mesure inefficace et dilatoire mise en place pour permettre aux multinationales du secteur pétrolier de poursuivre leurs activités lucratives - sans trop se soucier de l'environnement.

Déchets radioactifs
– Selon un texte publié l'an dernier par la Fondation David Suzuki, l'industrie nucléaire prétend que le stockage de déchets hautement radioactifs dans des dépôts géologiques profonds est sûr, et qu'il s'agit du moyen le plus sécuritaire d'éliminer des quantités croissantes de déchets, sauf que jusqu'à présent, un seul site a depuis peu été approuvé – le site d'Onkalo en Finlande – malgré plus de quatre-vingt ans de production de déchets nucléaires.

Milieux naturels – Selon le World Widlife Fun, la dégradation et la destruction des habitats naturels sont aujourd'hui les principales menaces au regard de la biodiversité de la planète. Fragmentés, pollués, diminués, les écosystèmes naturels souffrent de l'expansion des activités humaines intensives comme la déforestation, l'urbanisation, le surpâturage ou la pêche non durable.

Disparition des espèces animales et végétales – Dans un article paru dans dans Statista en octobre, Tristian Gaudiot explique que la biodiversité de la planète poursuit son déclin. Sur les 163 040 espèces répertoriées en début d'année, 45 321 pourraient disparaître de la surface de la Terre dans un avenir proche, soit 28 % du total des espèces étudiées. Les cycadales – des plantes visuellement proches des palmiers et des fougères – sont le groupe le plus menacé, avec plus de 70 % d'espèces en voie d'extinction. La dégradation de la biodiversité est aussi particulièrement importante au niveau des écosystèmes aquatiques. Le taux d'espèces menacées atteint ainsi 41 % chez les amphibiens et plus de 35 % chez les requins, les raies et les récifs coralliens.

Sources : Alloprof, Aux origines de la décroissance (Cédric Biagini, David Murray et Pierre Thiesset), Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), Faire que ! (Alain Deneault), Fondation David Suzuki, Fondation Jean Jaurès, La revanche de la nature (Aymeric Caron), Le Devoir, Le Monde diplomatique, Notre-planète.info, Observatoire international Climat et Opinions Publiques, Organisation météorologique mondiale, Presse-toi à gauche, Statista, Ski-se-Dit, Swiss Science Today, World Widlife Fun (WWF).

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Un nouveau concept écologique : "L’humanicide"

11 février, par Michael Löwy — , ,
Le droit international n'a pas encore intégré l'écocide, et il est peu probable qu'il le fasse pour l'humanicide. En attendant, il est urgent d'agir, ici et maintenant, pour (…)

Le droit international n'a pas encore intégré l'écocide, et il est peu probable qu'il le fasse pour l'humanicide. En attendant, il est urgent d'agir, ici et maintenant, pour arrêter la course à l'abîme. L'humanicide n'est pas inévitable, on peut encore l'empêcher. Mais le temps se fait court...

Billet de blog 28 janvier 2025

Un nouveau concept écologique : l'humanicide"

Le Institute and Faculty of Actuaries (IFoA) de l'Exeter University (Royaume-Uni) vient de publier en janvier 2025 son nouveau rapport sur le changement climatique, intitulé "Current climate policies risk catastrophical societal and economic impacts". Ce document, d'une teneur scientifique indiscutable, a suscité beaucoup de commentaires dans la presse, qui se transmettent, presque exclusivement, à une des prédictions du document : la possibilité, dans le pire scénario, qu'à partir des années 2050 le PIB planétaire tombe à 50% de son niveau actuel. Pour les medias mainstream, en effet, le PIB est le seul critère qui compte, la mesure de toutes les choses.

Pour ceux qui, comme le philosophe humaniste grec Protagoras (Ve siècle AC), pensent que "l'être humain est la mesure de toutes les choses", le rapport de l'IFoA contient une autre information, mille fois plus importante et inquiétante : dans le scénario du pire - la température monte à 3° au-dessus de l'époque préindustrielle - la mortalité humaine pourrait atteindre la moitié de l'humanité, autour de 4 milliards d'êtres humains, victimes de la faim, du manque d'eau, des maladies, des catastrophes "naturelles" (incendies, inondations, etc.), des conflits.

On peut considérer le rapport de l'IFoA trop pessimiste ou trop optimiste, mais il donne une idée approximative de l'ordre de grandeur des risques encourus avec le changement climatique. Et pas dans un siècle : dans quelques décennies.

On connaît en droit international le concept d'écocide : la destruction ou l'endommagement irrémédiable d'un écosystème par un facteur anthropique, notamment par un processus de surexploitation de cet écosystème, intentionnelle ou non (je reprends la définition de Wikipédia). On connaît aussi, bien entendu, celui de génocide : un crime consistant en l'élimination concrète intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national, ethnique ou encore religieux, en tant que tel.

Je pense qu'il faudrait maintenant introduire un nouveau concept dans la réflexion sur le droit international : l'humanicide, l'extermination concrète, totale ou partielle, de l'humanité en tant que telle. Certes, elle n'est pas intentionnelle : les criminels ne planifient pas l'humanicide, ils sont simplement indifférents aux conséquences humaines de leurs actions. Conduisant leurs pratiques en fonction d'un seul critère - la maximisation du profit - ils sont les responsables du changement climatique. Qui sont eux ? L'oligarchie fossile - les formidables intérêts liés au pétrole, au charbon et au gaz , incluant non seulement l'exploitation des ressources fossiles, mais aussi l'industrie automobile, la pétrochimie et des nombreuses autres branches de la production capitaliste, incluant les banques qui les financent - ainsi que leur expression politique : les gouvernements négationnistes ou inactifs. Donald Trump n'est que le dernier exemple, à la fois grotesque et brutal, d'un refus de toute mesure, même la plus minimale, pour empêcher ou limiter le réchauffement global.

L'association Attac utilise le concept de "criminalité climatique en bande organisée", pour désigner les responsables des catastrophes climatiques meurtrières partout dans le monde aujourd'hui. Mais si les prévisions de l'Exeter University se confirment, on se trouvera confrontés à un degré de "criminalité climatique" d'une nature infiniment plus grave.

Le droit international n'a pas encore intégré l'écocide, et il est peu probable qu'il le fasse pour l'humanicide. En attendant, il est urgent d'agir, ici et maintenant, pour arrêter la course à l'abîme. L'humanicide n'est pas inévitable, on peut encore l'empêcher. Mais le temps se fait court...

Michael Löwy

Varisheh Moradi : « La résistance, c’est la vie »

IRAN – Dans une lettre envoyée depuis la prison d'Evin, activiste kurde condamnée à mort, Varisheh Moradi déclare que son cas représente une lutte plus large contre la (…)

IRAN – Dans une lettre envoyée depuis la prison d'Evin, activiste kurde condamnée à mort, Varisheh Moradi déclare que son cas représente une lutte plus large contre la répression de l'État en Iran et ajoute : « Je veux renverser le destin qui se répète toujours. La résistance, c'est la vie » (le célèbre slogan kurde « Berxwedan Jiyan e ».

Tiré de Entre les lignes et les mots

Dans une lettre envoyée depuis la prison d'Evin à Téhéran, la travailleuse humanitaire iranienne Varisheh Moradi, condamnée à mort, a déclaré que son cas représente une lutte plus large contre la répression de l'État en Iran.

« Pour nous, les femmes combattantes emprisonnées, cette sentence ne concerne pas seulement moi et mes codétenues : elle représente un verdict contre une société entière », écrit Moradi.

Bien qu'elle soit condamnée à mort, la lettre de Moradi suscite une certaine résistance, soulignant le soutien national et international croissant en faveur de l'abolition de la peine de mort en Iran.

Elle a souligné que les récentes frappes au Kurdistan témoignent d'une résistance civile généralisée contre le régime.

« La société nous soutient, et cette solidarité est une expression puissante de la lutte civile en cours contre la tyrannie du régime en Iran », écrit Moradi.

Moradi a été condamnée à mort en novembre par le tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « rébellion armée ».

Ses ennuis judiciaires ont commencé le 1er août 2023, lorsque les forces de sécurité du renseignement l'ont enlevée alors qu'elle voyageait de Marivan à Sanandaj.

Selon l'organisation de défense des droits humains, Hengaw, Moradi a subi de graves tortures au centre de détention du département du renseignement de Sanandaj, notamment au cours d'un incident au cours duquel elle aurait vomi du sang et perdu connaissance.

Après avoir passé cinq mois en isolement dans le quartier 209 de la prison d'Evin, contrôlé par le ministère du Renseignement, Moradi a été transférée dans le quartier des femmes en décembre 2023.

Voici sa lettre :

« J'ai été condamnée à mort, et nous aussi. Pour nous, les femmes combattantes emprisonnées, cette sentence ne concerne pas seulement moi et mes codétenues : elle représente un verdict contre toute une société.

C'est le rêve du régime pour nous tous : supprimer (lire : exécuter) toute la communauté. Mais, sans aucun doute, il rencontrera une résistance. Le soutien national et international à l'abolition de la peine de mort s'est accru et nous a apporté un soutien considérable.

Nous n'avons pas cédé aux accusations et aux pressions infondées imposées par l'appareil de sécurité, et nous avons résisté. La société nous soutient, et cette solidarité est une puissante expression de la lutte civile en cours contre la tyrannie du régime en Iran. La récente grève du peuple du Kurdistan est un autre exemple de cette résistance commune, et elle mérite d'être saluée.

En prison, parce que la lutte est active et de première ligne, et parce qu'elle concerne directement tout le monde, les questions de fond prennent naturellement le pas sur des questions comme les appartenances politiques ou nationales, qui occupent une place secondaire. Il s'agit d'une véritable résistance contre les tentatives de marginalisation des questions fondamentales des détenus.

Une résistance remarquable se poursuit contre le déni et la violation des droits humains dans les prisons iraniennes. Nous, les femmes, avons entrepris cette résistance, d'une part en raison de l'oppression aggravée à laquelle nous sommes confrontées dans le système patriarcal et misogyne actuel, et d'autre part en raison de notre détermination inébranlable à obtenir la liberté.

Chaque mardi, la campagne « Non aux exécutions » se déroule dans plusieurs prisons iraniennes, un acte fédérateur qui met en lumière l'essence fondamentale et humaine de notre lutte. Il s'agit d'une revendication collective visant à mettre en avant le droit à la vie et à demander l'abolition de la peine de mort en Iran. Ces « mardis non aux exécutions » représentent la solidarité humaine contre les exécutions commanditées par l'État, qui sont utilisées comme un outil pour instiller la peur et la terreur dans la société.

Cette oppression est le résultat d'un système débridé qui a pour objectif de mener le monde vers la destruction et d'éroder l'essence même de l'humanité. L'humanité, le cœur de notre existence commune, est ce pour quoi nous luttons. Notre lutte n'est pas seulement la nôtre : elle est menée au nom de toute l'humanité, de toute la société et pour la défense de notre nature collective.

En tant que « femmes combattantes emprisonnées », notre rôle nous donne la force de parler des revendications de toute une société. Adopter une position de principe donne aux chercheuses de vérité sociale le pouvoir de lutter pour elle. C'est cette « vie libre » qui doit remplacer la « fausse vie », que nous devons transformer et nous l'avons transformée.

Le système patriarcal qui domine le monde, dans toutes ses dimensions, est fondamentalement en contradiction avec l'essence de l'existence humaine et avec l'humanité elle-même. Il constitue, par essence, un défi à la vie. Nous avons redéfini ce système, nous libérant de ses interprétations sexistes, classistes et dogmatiques, pour nous concentrer plutôt sur la vérité de son existence.

Depuis des millénaires, ce système s'est écarté du chemin de l'humanité, s'attaquant aux femmes – et, par extension, à la vie elle-même – avant de soumettre les hommes et plus tard d'agresser la nature. Le but ultime de ce système ? Le profit maximum. Une cupidité alimentée par un esprit déformé.

Et quelle est la réponse ? Sans aucun doute, la résistance. C'est là que réside le point de divergence : certains s'intègrent au système, cherchent à obtenir leur part et justifient son existence, tandis que les esprits libres et les libertaires s'opposent et tentent de corriger le cours des choses.

Tout au long de l'histoire, ces assoiffés de liberté ont cru en une vie en harmonie avec la nature, mère de toute vie. Ils ont adapté leurs croyances aux conditions de leur époque et au pouvoir auquel ils étaient confrontés, luttant avec détermination pour atteindre leur but ultime : une vie humaine. Une vie bonne, vraie, belle et libre.

Nos prédécesseurs, chacun dans leur domaine intellectuel, ont cherché à définir le problème et à lutter pour le résoudre. Ils ont parfois fait face à l'oppression par la foi, parfois par le raisonnement philosophique, parfois par l'expression littéraire, et parfois par des arguments fondés sur la classe sociale.

Dans tout cela, les femmes ont toujours été présentes, toujours parmi les opprimées, toujours parmi les victimes. Pourtant, elles ont rarement été le sujet central de ces luttes – elles n'étaient qu'une partie périphérique du récit de l'oppression, plutôt que ses principales victimes.

Aujourd'hui, nous avons laissé derrière nous les vieux paradigmes. Nous pensons que le défi le plus crucial de la vie contemporaine est la question du genre à laquelle nous sommes confrontés. Ce n'est qu'une fois que l'inégalité entre les sexes sera résolue que d'autres défis auront une chance d'être relevés. Le système épistémologique dominant s'efforce sans relâche de déformer et de détourner le problème central et d'éviter les vraies solutions. Mais ce siècle est le siècle des femmes, et les femmes ont acquis la force intellectuelle et pratique de lutter pour leurs droits. Les progrès de la technologie et de la science sont également devenus des alliés de tous les combattants de la liberté, y compris les femmes.

Les femmes, armées de nouvelles connaissances scientifiques et d'une volonté forgée par le besoin de libération et de liberté, ont fait des progrès considérables dans la lutte pour l'égalité. Des efforts des femmes penseuses, scientifiques, écrivaines et artistes aux femmes ordinaires qui tentent de vivre dans la dignité et de ne pas être considérées comme des marchandises. Ces gains collectifs constituent une base solide pour faire avancer la liberté.

Les femmes kurdes ne sont pas en reste dans cette lutte. S'appuyant sur leur riche héritage culturel et social, elles ont participé à cette « lutte pour la vie » et ont contribué à enrichir la résistance et la solidarité. Aujourd'hui, les femmes kurdes sont devenues des symboles de la lutte et de l'effort féminins.

Le 26 janvier marque l'anniversaire de la libération de Kobané des forces de l'EI, un événement largement reconnu comme « le début de la fin de l'EI ». L'aube qui a suivi cette obscurité a apporté les premiers rayons de lumière. Les femmes kurdes, au vu et au su du monde, ont participé à cette guerre et ont défié le paradigme patriarcal. Elles sont allées encore plus loin et sont devenues les commandantes du combat. Elles se sont battues comme des phares de lumière et d'espoir contre l'obscurité et l'oppression et ont montré la puissance de la lutte déterminante du siècle – le « défi des femmes ».

J'ai personnellement participé à la guerre de Kobané pendant cette période et j'ai subi des blessures qui me font encore souffrir aujourd'hui. Cette douleur me rappelle constamment le prix que j'ai payé pour l'humanité. Peut-être que cela satisfait un peu ma conscience de savoir que j'ai, dans une certaine mesure, rempli mon devoir envers l'humanité.

Je suis un camarade de ceux qui, après une vie de lutte, ont dit au moment de leur martyre : « Écrivez sur ma pierre tombale que j'ai quitté ce monde en étant encore redevable à mon peuple. » D'eux, j'ai appris que lutter pour la vérité et l'humanité est une dette que chacun de nous doit payer, sans rien attendre en retour.

Chaque fois que la victoire de Kobané est célébrée, la joie et la fierté qui naissent de cette attitude digne renouvellent ma détermination. L'une des accusations portées contre moi aujourd'hui est d'avoir résisté aux ténèbres. Je suis l'ami de ceux qui ont sauvé l'humanité. Cette vérité simple mais profonde met en évidence de quel côté se trouvent ceux qui m'accusent.

Le système patriarcal ne peut tolérer la résistance des femmes, et encore moins leur victoire et leurs célébrations contre une force obscure et anti-humaine. Nous avons été les premières à reconnaître le danger qui menaçait l'humanité et nous y avons fait face sans hésitation, ce qui a permis à l'humanité de remporter une victoire significative. Aujourd'hui, elles cherchent à se venger de leur défaite de diverses manières.

Ce moment est particulièrement significatif car il coïncide avec la conclusion du centenaire des plans conçus pour notre région. Nous sommes les héritiers blessés de Sykes-Picot, les enfants d'un peuple qui a subi jusqu'au plus profond de lui-même l'oppression de Lausanne. Nous avons été pendus à des cordes, tués par toutes sortes d'armes, soumis à des attaques chimiques et avons vécu le génocide dans tous les recoins de notre patrie fragmentée. Et maintenant, accablés par une multitude de problèmes politiques et sociaux, nous sommes entrés dans l'ère de la technologie et de l'intelligence artificielle.

Mais nous sommes résolus à ce que, dans ce siècle, non seulement nous prévenions le génocide physique, mais nous définissions aussi le « génocide culturel » et le combattions de toutes nos forces. « Femme, vie, liberté » est notre slogan et une manifestation symbolique de notre paradigme idéologique – un paradigme qui aborde directement les questions fondamentales du monde et de l'humanité d'aujourd'hui.

Ce paradigme refuse de se limiter aux frontières nationalistes, sexistes ou de classe. Il cherche à aborder les problèmes de manière globale et avec une perspective élargie. De nombreux problèmes étant devenus mondiaux, la mondialisation de la lutte est l'approche la plus logique. Certains problèmes sont communs à toute l'humanité, il est donc naturel que notre combat soit fondé sur des valeurs communes.

Femme, Vie, Liberté reflète les aspirations universelles de la plupart des habitants de cette planète : une vie libre et démocratique. C'est pourquoi le monde soutient les femmes emprisonnées. Le monde, témoin de notre combat pour les valeurs universelles, est à nos côtés. Et nous, à notre tour, continuerons à avancer sur cette voie.

La région est en train de se remodeler. De nombreuses forces dessinent la carte politique et sociale de la région. L'absence de volonté populaire dans cette nouvelle configuration est flagrante. Maintenant que les forces populaires ont gagné en force et sont en mesure de s'exprimer, il faut renforcer ce front : le front de la société et du peuple. La région est empêtrée dans de nombreuses compétitions et conflits, et parallèlement à cela, d'importantes stratégies sont proposées. Il est essentiel que cette lutte passe également par la recherche de solutions aux problèmes sociétaux.

Notre problème n'est pas personnel. Être emprisonné et risquer la peine de mort sur le chemin de la lutte politique et sociale fait partie intégrante du parcours. Par conséquent, nos réflexions et nos actions concernant la résolution des problèmes politiques et sociaux s'inscrivent dans ce contexte.

C'est ainsi que nous donnons un sens à notre vie. Nous quittons le moule individualiste pour nous fondre dans le collectif, en poursuivant un objectif collectif. Le concept de « nation démocratique » est la thèse et la doctrine qui incarnent tous ces objectifs. Dans le cadre de cette solution, les besoins de toutes les personnes et de toutes les classes sociales sont satisfaits. C'est une solution qui profite à tous et ne nuit à personne. C'est la voie par laquelle nous pouvons donner un sens à la vie.

Je crois que la vie ne doit pas être vécue avec un sens ou une transcendance. De nombreux projets visant à donner un sens à la vie ont fait l'objet d'attaques hostiles et les pionniers de ces efforts ont sacrifié leur vie pour atteindre leurs objectifs. Cependant, ces sacrifices n'ont pas instillé la peur mais ont plutôt créé l'espoir de continuer la lutte et la vie. Moi aussi, j'ai emprunté ce chemin et j'ai fait face à ma situation actuelle.

Lors de mon interrogatoire, le même interrogateur qui avait interrogé Farzad Kamangar s'est assis devant moi et m'a dit qu'il y a 15 ans, Farzad était resté assis au même endroit mais n'avait rien pu faire et s'était créé la mort. Je lui ai dit que si je suis assis ici aujourd'hui, c'est le résultat des efforts et de la lutte de Farzad. Farzad, par sa mort, a tracé pour nous le chemin d'une « vie qui a du sens ».

Il nous a redonné la vie. Si un Farzad a été pendu, des centaines d'autres ont suivi son chemin. Car Farzad, Shirin, Farhad, Soran et nous tous croyons que chaque pas sur le chemin de la liberté peut être une épreuve, et qu'en sacrifiant notre vie pour la liberté, nous sortons victorieux de cette épreuve.

Aujourd'hui, je pense plus à notre lutte qu'à ma condamnation, à mon peuple, au peuple et aux jours qui attendent notre région. La lutte est notre préoccupation principale, et notre condamnation n'en est qu'une partie. Le soutien que nous apportons et l'opposition à notre condamnation font partie de la lutte précieuse que l'humanité mène pour une vie humaine, noble, belle, juste et libre.

Sur ce chemin, le principe directeur de ma lutte est le suivant : « Je veux renverser le destin qui se répète toujours dans les pièces tragiques de la vie en faveur de la liberté. Dans cette pièce intitulée Vérité, qui ne peut être achevée que par la lutte, le destin échouera cette fois-ci. »

Femme, vie, liberté
La résistance, c'est la vie
Une prisonnière condamnée à mort –
Quartier pour femmes de Varisheh Moradi, prison d'Evin

28 janvier 2025
Via Iran Wire
https://kurdistan-au-feminin.fr/2025/01/30/varisheh-moradi-la-resistance-cest-la-vie/

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