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Gaza, entre resilience et nouvelles invasions des colons !

Le mouvement de l'extrême Droite israélienne, mené par Daniella Weiss, 79 ans, passe à l'offensive pour la construction d'autres colonies dans la Bande de Gaza. Cela se matérialise à l'heure où la trêve du cessez le feu est violée. A Paris, c'est Olivia Zémor d'EuroPalestine qui a appelé à la mobilisation, ce samedi 15 mars 2024.
De Paris, Omar HADDADOU
Dans un Monde nappé de domination bestiale, constellé de compromissions, de curée inextinguible putride vers le minerai et l'espace territoriale, des voix s'étranglent pour dénoncer le crime contre l'Humanité, la violation du Droit international, la spoliation de la ressource par des Puissances nourries de Capitalisme sauvage et d' injustices annexionnistes.

Avant d'en venir à la quintessence de la manifestation parisienne en soutien à la Résistance de Gaza, menée, sans éloge aucun, avec bio, par ce bout de femme, ô combien intrépide et laborieuse, qu'est la Présidente de France Palestine, Olivia Zémor, il y a lieu de donner du relief a cette déclaration scandaleuse de la cheffe du Mouvement Nachala, Daniella Weiss qui œuvre, selon une source française, avec détermination pour « la Recolonisation de la Bande de Gaza ». A la tête de ce courant de réoccupation, elle est, d'après l'organe public français, aux commandes de l'essentiel des manifestations de l'extrême Droite messianique et sioniste, coordonnées ces derniers temps à la frontière de la bande de Gaza.
Tel un Empereur à la fibre expansionniste en quête de territoires abondants vulnérables, elle se gonfle d'orgueil de faire main basse sur la terre des Gazaouis (es) : « Si je passe un coup de fil, il y aura 7 colonies ce soir ! »,
La carte des territoires occupés déployés sur la table de la salle à manger, elle colorie les terres et Kibboutz colonisés récemment et celles à conquérir dans les prochains jours. Des plans ficelés, en guise de pied de nez à la Communauté internationale et au Palais de Paix de la Cour Internationale de Justice (CIJ).
Pour Daniela Weiss, l'attaque du 7 octobre a été l'élément déclencheur pour passer à l'acte :
« Vous voyez les points rouges ? Ce sont 21 colonies. Gaza sera un territoire juif d'ici une génération. Depuis le 7 octobre, nous avons le devoir de jeter les Arabes en dehors de Gaza ! Les Arabes dehors, les Juifs à l'intérieur ! C'est à quoi je travaille ! Nous sommes prêts à partir maintenant. Avec 500 familles, c'est plus de 2000 personnes ! ».
Dans cette dynamique de violence barbare, approuvée par Trump et le tristement désillusionné Macron et son fantasme de l'Europe de la Défense (Un gouffre financier sur le dos du contribuable), une question reste en suspens : Que fera Netanyahou, une fois tous (es) les otages récupérés ?

A l'heure où nous couchons ces lignes, Tsahal affirme avoir mené plusieurs frappes sur les combattants dans la bande de Gaza.
A Paris, la mobilisation de ce samedi, Place du Châtelet, c'est Olivia Zémor, Présidente de Euro Palestine (arrivée la première sur les lieux ) qui était à la manœuvre pour donner du souffle au rassemblement. Teinté au vitriol, son discours s'attaque d'emblée aux responsables de la tragédie à Gaza dont le bilan des victimes frôle les 46 000 : « Pas une vie ! Pas un euro pour leur guerre ! Israël casse- toi ! La Palestine n'est pas à toi ! » lance-t-elle à la foule, persécutée par un froid polaire. Et de reprendre : « A vos interdictions, nous disons : Mobilisation ! Libérez les 10 000 otages palestiniens ! Nous sommes tous des soignants (es) de Gaza ! De sales guerres, on n'en veut pas ! »

Des intervenants (es) se sont relayés pour lever le voile sur le génocide - photos à l'appui – perpétré contre le peuple palestinien, les arrestations arbitraires, la torture, les sévices infligés et la violation des lieux du culte pendant le ramadhan.
Puis la voix d'Olivia d'entonner : « De Paris à Gaza, le fascisme ne passera pas ! Ghetto de Gaza, ghetto de Varsovie, plus jamais ça ! Et vive la Résistance ! du Peuple palestinien ! ».
Comment espérer la Paix quand des chefs d'Etat tels Macron et Trump, se disputent la suprématie, ne jurant présentement que pour la hausse du budget militaire. Couver un conflit, n'est autre que faire tourner une économie de guerre et gagner en influence stratégique.
En France, la Gauche accuse le Premier ministre de trahison suite à son refus de ratifier l'âge de départ à la retraite à 62 ans.
Le Président français s'est accointé avec Van der Leyen pour casser la tirelire du Peuple et débourser 800 milliards d'euros pour réarmer l'Europe !

Poutine aura bien allumé les Européens, au propre et au figuré !
O.H
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Les menaces de Trump, les défis du Canada

L'ancien Premier ministre canadien Pierre Trudeau a dit un jour que la relation entre le Canada et les États-Unis ressemblait à une souris qui dormait avec un éléphant : « "Peu importe à quel point la bête est amicale et d'humeur égale, si je peux l'appeler ainsi, on est affecté par chaque tressaillement et chaque grognement. » - Citation de Jonathan Malloy, Inside Story , 13 juillet, 2018.
21 février 2025 / tiré de Socialist Project
https://socialistproject.ca/2025/02/trumps-threats-canadian-challenges/
Le président américain Donald Trump a sonné la charge : le Canada devrait être le 51e État, peut-être pourrait-il l'annexer légalement, le tenir certainement responsable de ses échecs en tant que garde-frontières, pour permettre aux personnes indésirables de se précipiter aux États-Unis et de permettre aux nantis de fournir un important marché de la consommation aux États-Unis. Plus encore, Trump a "Trump a affirmé que les dépenses du Canada pour son armée forcent les États-Unis, en tant que défenseur de tout ce qui est bon et sacré, à supporter un fardeau injuste.
Cela a poussé toutes sortes de Canadien-nes à se concentrer sur certaines vérités. Pas de nouvelles vérités, bien sûr. Les Canadien-nes sont conscients du fait qu'économiquement, ils ont toujours été étroitement intégrés aux marchés américains, une réalité qui s'est encore renforcée après la conclusion de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), accords contre lesquels les nationalistes se sont battus bec et ongles, une opposition qui s'était estompée en 2020, lorsque la renégociation de ces accords commerciaux a conduit à leur remplacement par l'ACEUM (Accord Canada-États-Unis-Mexique). Les Canadien-s ont toujours compris qu'ils sont le partenaire junior dans bon nombre de ces relations et que, trop souvent, le terme « partenaire » embellit la réalité. Ils sont conscients du fait que cet enchevêtrement économique et cette subordination rendent très difficile pour le Canada d'agir en tant que pays politiquement souverain.
Les Inquiétudes du Canada
Ces inquiétudes toujours présentes ont été ravivées par Trump. Les Canadien-nes fiers veulent éviter une érosion accrue de leur indépendance. Ils cherchent des compromis, un adoucissement face à l'assaut brutal des États-Unis. Beaucoup soulignent l'absence de preuves à l'appui des affirmations de Trump selon lesquelles les soi-disant échecs du Canada ont un impact négatif significatif sur les États-Unis (comme le fait de signaler que la quantité de fentanyl provenant du Canada est infime par rapport au volume de drogue de contrebande). D'autres le critiquent pour sa croyance erronée selon laquelle l'imposition de tarifs douaniers a un sens économique et soulignent que cela nuira finalement aux États-Unis eux-mêmes. D'autres encore rappellent aux États-Unis à quel point les Canadien-nes ont été de bons amis et alliés tout au long de l'histoire et que d'autres pays moins fiables, comme le Mexique, devraient être la cible des tarifs (comme l'a soutenu le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford). Et nombreux sont ceux qui appellent à des représailles calculées et débattent de la meilleure façon de répondre, que ce soit par des contre-tarifs ou par des interdictions d'exportation.
Cette prise de conscience renouvelée du fait que le territoire que nous appelons le Canada n'a jamais résolu tous les obstacles à son émancipation économique et politique, et qu'il ne peut se permettre de sombrer davantage dans un statut de vassal, est à saluer. Même si c'est l'affirmation arrogante par Trump de la puissance américaine, plutôt qu'une introspection spontanée, qui a rappelé aux Canadien-nes l'inachèvement de leur projet d'établir un pays véritablement indépendant et souverain, elle remet à l'ordre du jour une lutte endormie. Cette lutte vise à rejeter la logique des rapports de production capitalistes, l'accent mis sur le caractère sacro-saint de la propriété privée, la liberté des contrats individuels et l'idéologie qui les accompagne, celle de l'anti-collectivisme. C'est un combat pour délégitimer le mantra selon lequel nos relations sociales devraient privilégier l'intérêt personnel individuel comme moteur du bien-être. Beaucoup d'entre nous défendent ces idées alternatives depuis longtemps, mais leurs efforts pour les concrétiser sur le territoire que nous appelons le Canada ont été atténués, marginalisés, justement parce que nous avons été si profondément intégrés à l'économie et aux compréhensions politiques des États-Unis.
Se Détacher des États-Unis ?
Les Canadien-nes doivent oser envisager de prendre leurs distances – économiquement, politiquement et socialement. Ils doivent commencer à découpler leur économie de celle des États-Unis. Ce n'est pas une mince affaire. Pour amorcer ce processus, ils doivent se convaincre mutuellement que l'idée politique selon laquelle le capitalisme est la seule voie pour assurer le bien-être du plus grand nombre est non seulement fausse, mais aussi dangereuse, car elle est la principale raison pour laquelle les peuples du monde sont confrontés à une crise écologique d'une ampleur existentielle. En bref, nous devons être prêts à nous considérer comme des abolitionnistes du capitalisme et des promoteurs du socialisme. Nous devons commencer par réimaginer notre système politique comme une entité distincte, nécessitant que ses principaux fondateurs – les peuples autochtones, les Québécois et les Anglo-Canadiens – parviennent à un consensus fondé sur une politique visant le bien commun de tous, tout en respectant l'autonomie relative de chaque groupe dans sa propre quête de ce bien commun.
Aussi impossible que cela puisse paraître, avec Trump ayant incité les gens à agir, le moment doit être saisi. Si ce n'est pas le cas, il est certain que Trump et ses successeurs obtiendront ce qu'ils veulent : plus de nos ressources, plus de notre complicité dans les projets impérialistes, les guerres et le pillage des États-Unis, une plus grande adhésion à un système de relations sociales fondé sur l'inégalité croissante, la satisfaction de la cupidité et la destruction de l'environnement. Mais nous devons être honnêtes avec nous-mêmes. Il existe de puissantes raisons pour lesquelles nombre d'entre nous pourraient ne pas vouloir saisir cette mince opportunité que cette crise provoquée par Trump nous offre. Le chemin vers une société meilleure est semé d'embûches.
Inévitablement, l'appel général à la résistance, aux représailles, à tenir tête au voisin oppresseur, s'inscrit dans le cadre séduisant du nationalisme et de la fierté patriotique. Les partis politiques traditionnels en profitent déjà : ils se positionnent comme les véritables leaders de la lutte nationaliste et patriotique. Cette posture sera renforcée alors que, par coïncidence, deux élections majeures approchent, durant lesquelles on peut s'attendre à ce que chacun de ces partis mette en avant sa fermeté dans l'obtention de concessions de la part de Trump, l'ennemi juré de tout ce qui fait du Canada un pays enviable. De nombreux Canadiens, révoltés par les États-Unis, s'allieront à l'un de ces partis dans l'espoir qu'ils tiennent certaines de leurs promesses. Ce qui risque de disparaître rapidement de la vue, c'est le fait que tous ces partis et leurs alliés dans les médias et les cercles d'opinion, et surtout la classe capitaliste canadienne elle-même, ont été et semblent toujours désireux d'être intégrés à l'économie américaine. En effet, nombre des déclarations de ces faiseurs d'opinion vantent les avantages d'un bloc économique commun, dans lequel les tarifs douaniers ne jouent qu'un rôle insignifiant.
De plus, tous ont accepté les notions fondamentales de la primauté de la propriété privée (demandez aux peuples autochtones) et d'une société basée sur l'individualisme (demandez aux syndicats les difficultés à promouvoir la collectivisation ou aux ONG les attaques toujours plus intenses contre le salaire social). En bref, lorsque ces partis traditionnels – et leurs partisans dans les médias traditionnels, les cercles intellectuels et les grandes entreprises – exigent que les Canadien-nes se tournent vers eux pour servir d'avant-garde à un mouvement de résistance, ils ne sont pas susceptibles de remettre en question la logique de la pensée et de l'action impérialistes américaines. Au mieux, ils se concentreront sur le retour des États-Unis à une position moins agressive, moins punitive dans leurs relations avec leurs partenaires subordonnés. Malheureusement, leur posture de nationalistes féroces peut rallier le soutien de nombreux Canadien-nes qui, pour le moment, sont suffisamment en colère pour envisager des réponses plus radicales. Les puissances en place, celles qui nous ont poussés à occuper la position de dépendance que nous occupons dans le bloc économique américain, sont susceptibles d'étouffer tout mouvement en faveur de changements plus radicaux. Elles sont susceptibles de guider les revendications transformatrices de la classe ouvrière vers des ports plus sûrs en obtenant quelques concessions, quelques compromis, ou du moins, en se battant dur pour les obtenir et, ce faisant, en consolidant la légitimité d'un système de relations sociales qui permet à une classe de dominer une autre. Nous devons être conscients de ce danger et en atténuer l'impact en disant la vérité.
Nous devons clairement indiquer que les partis traditionnels et leurs alliés nous demandent de croire en quelque chose qui n'est pas vrai. Implicite dans l'idée que nous sommes tous sur la même longueur d'onde lorsqu'il s'agit de considérer le pays que nous appelons le Canada comme une entité souveraine est la notion erronée que notre pays est un lieu où prévaut une sorte de cohésion sociale et politique. La classe sociale et notre histoire fondatrice disparaissent de notre champ de vision. Ces défenseurs du statu quo affirment que, bien que des différences existent entre individus et groupes, il existe un ensemble solide de liens, sociaux/culturels/historiques et économiques/politiques, qui nous unissent et soutiennent, de manière globale, une uniformité d'objectifs et d'aspirations. C'est pourquoi ces forces politiques prétendent qu'elles défendent – et se battent pour – une forme concrète de nationalisme existant que l'on peut qualifier de distinct. Cela est manifestement faux.
Trois peuples distincts
Tous les Canadien-nes savent qu'il existe au moins trois peuples bien distincts occupant le territoire que nous appelons le Canada : les peuples autochtones, les Québécois-es et les Anglo-Canadiens. Au sein de chacun de ces groupes, on observe d'autres différences, mais, dans l'ensemble, il s'agit de groupes clairement distincts ayant des histoires et des cultures différentes. Ils occupent des positions distinctes et inégales en termes d'influence politique et économique au sein de l'ensemble de la nation. Ces groupes vivent avec des tensions non résolues découlant de leurs passés et de leurs réalités présentes. Il est illusoire de parler d'une identité canadienne unique ou d'un projet national canadien distinct dans l'état actuel des choses. Ceux qui prétendent défendre le nationalisme canadien en ignorant cet ensemble fondamental de tensions nationales non résolues risquent d'adopter une position par défaut. Ils auront tendance à argumenter et à rechercher des résultats qui correspondent à ce qu'ils perçoivent comme étant dans l'intérêt du Canada. Cet intérêt sera défini en référence à la répartition actuelle du pouvoir économique, politique et idéologique, une situation qui a maintenu les peuples autochtones et les Québécois avec beaucoup moins d'autonomie, beaucoup moins de contrôle sur les manières particulières dont ils souhaiteraient vivre et, bien sûr, la classe ouvrière sous la domination du capital.
Cela indique qu'un des éléments constitutifs d'un mouvement cherchant à exploiter l'intimidation inspirée par le phénomène MAGA pour formuler des revendications transformatrices pourrait bien être la reconnaissance d'un État fédéral où les groupes fondateurs jusqu'ici marginalisés obtiendraient beaucoup plus d'autonomie sur leurs propres affaires. La lutte contre l'impérialisme américain pourrait devoir inclure des efforts pour corriger les injustices historiques. Dans le langage de certains défenseurs lors des débats de Charlottetown [1992], le Canada deviendrait une entité beaucoup plus démocratique s'il adoptait une constitution asymétrique à trois nations. Les difficultés liées à l'ouverture de cette boîte de Pandore sont évidentes. Mais les bénéfices pourraient en valoir la peine. Une telle lutte permettrait de remettre en question la position dominante actuelle, largement soutenue par le capital anglo-canadien, selon laquelle le credo du marché concurrentiel et dérégulé fait partie intégrante du pays que nous appelons le Canada.
D'un point de vue culturel, le Québec a montré à certaines occasions une préférence pour un modèle de gouvernance valorisant la cohésion des communautés autour de valeurs communes héritées du passé. Les peuples autochtones, bien que désormais beaucoup plus fragmentés qu'autrefois, ont historiquement privilégié une prise de décision fondée sur un consensus collectif. Ces deux approches de départ, bien qu'elles ne soient pas dominantes, rejettent le modèle préféré des États-Unis, profondément ancré dans la pensée et les actions de la classe dirigeante et des élites politiques et idéologiques du Canada. Ces deux approches remettent en question la subordination de la classe ouvrière. Le renforcement d'idées et d'idéaux contrastés, par des composantes nouvellement légitimées de l'entité nationale, offrirait une base non seulement pour résister, mais aussi pour rejeter la poursuite du modèle américain des relations capitalistes de production. Il serait alors plus facile d'accomplir ce qui doit être fait, à savoir échapper à l'enchevêtrement économique – et donc politique et idéologique – tissé par l'araignée en chef, Trump, ainsi que par ses prédécesseurs et successeurs.
Cette échappatoire ne sera pas facile. Elle exige de repenser la manière dont nous allons assurer le bien-être collectif et aborder des problèmes qui ne peuvent être contenus par des frontières, tels que les atteintes à l'environnement, la mobilité financière et les capacités de l'intelligence artificielle. Bien qu'il n'existe pas de solutions évidentes, il est impératif d'essayer.
Réinventer un Nouveau Canada
Nous devons nous battre avec ardeur pour renforcer et enrichir l'économie du soin. Nous devons protéger nos ressources des capitalistes étrangers et nationaux afin de bâtir notre propre infrastructure respectueuse de l'environnement, pour offrir un abri à tous ceux et celles qui en ont besoin. Nous devrons conquérir le contrôle des grandes industries. Nous devons accepter que les peuples autochtones aient le dernier mot quant à l'utilisation des ressources de leurs terres ancestrales ; une simple consultation ne suffit pas. Nous devons restituer à la sphère publique ce qui lui a été volé par la déréglementation, la privatisation et les modèles de partenariats public-privé. Nous devrons nous battre pour que les travailleurs et travailleuses contrôlent les immenses fonds auxquels ils contribuent pour assurer leur propre sécurité, mais qui sont actuellement gérés par des institutions financières et des employeurs qui les utilisent pour servir leurs intérêts capitalistes, bien trop souvent au détriment des travailleurs.
Cette liste incomplète est déjà intimidante, et bien d'autres enjeux restent à traiter. Tout aussi complexe est la question de savoir comment rassembler une masse critique d'alliés et comment élaborer des stratégies pour engager l'action face à ces immenses défis. C'est difficile, certes, mais ce qui est clair, c'est que l'angoisse suscitée par Trump, cette impression que nous n'avons plus aucun contrôle sur rien, nous offre un moment où le grand public pourrait être convaincu qu'un mouvement pour un changement radical a du sens. Nous devons tenter de saisir cette opportunité. Je ne dispose d'aucune épée pour trancher le nœud gordien des idées et pratiques dominantes, soutenues par la classe capitaliste canadienne et ses partisans, mais j'ai le sentiment que si nous nous contentons de suivre les partisans du compromis et de l'apaisement, nous nous retrouverons dans une situation encore pire, en tant que société et en tant que peuples.
Nous devons réimaginer un Canada capable de produire des biens et des services répondant aux besoins de la population. Nous devons rejeter la maximisation du profit comme moteur de production. Nous devons saisir cette opportunité, aussi mince soit-elle, non seulement pour atténuer les souffrances que Trump nous promet, mais aussi pour démontrer qu'il s'appuie sur un système qui a sapé notre contrôle sur nos vies, notre aspiration à la démocratie et au respect de tous, notre désir de trouver un sens à notre existence en servant l'ensemble de la société plutôt que nos seuls intérêts individuels. Il est rare que les socialistes soient confrontés à une situation où les capitalistes révèlent avec une brutalité aussi flagrante leur indifférence envers les êtres humains. Le mépris grossier de Trump pour les subtilités du débat nous donne l'occasion de dire : « Assez. Essayons quelque chose de nouveau, quelque chose d'humain. »
Harry Glasbeek est professeur émérite et chercheur principal à la faculté de droit Osgoode Hall de l'Université York. Ses derniers livres sont Class Privilege : How law shelters shareholders and coddles capitalism (2017), the follow-up,Capitalism : a crime story(2018), and Law at Work : The Coercion and Co-option of the Working Class(2024), publié par Between the Lines, Toronto.
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Une société pro-climat du soin et du lien est la société qui se libère du chantage commercial et annexionniste de Trump

Comme on l'a constaté dans mon dernier article, l'imbrication commerciale du Canada et du Québec dans l'économie étatsunienne est profonde suite à une trentaine d'années de « libre-échange », avec comme héritage le capitalisme néolibéral. Soudainement Trump le jette aux orties pour une tentative de néofascisation des ÉU et du monde. En résulte un brusque retour au vieil impérialisme annexionniste d'antan maintenant que les ÉU n'ont plus les moyens d'être le gendarme du monde. De leur bastion nord-américain, les ÉU cherchent à bâtir l'improbable alliance néofasciste avec la Russie sur le dos de l'Europe larguée, en commençant par l'Ukraine, pour isoler la Chine.
La porte est ainsi ouverte à une guerre tarifaire qui peut aboutir à une capitulation annexionniste du Canada si elle est menée jusqu'au bout et rapidement. Quant à la superficielle résistance patriotique canadienne, elle a ses limites surtout au Québec mais aussi face au fort régionalisme de l'Ouest. C'est davantage le coût économique pour certains affairistes étatsuniens, et aussi pour le peuple des ÉU au prorata de sa mobilisation, qui peut freiner Trump. Mais mieux aguerri et préparé qu'en 2016 et faisant face à moins de résistance institutionnelle et populaire qu'alors, Trump semble vouloir ignorer pour l'instant le signal de la dégringolade des indices boursiers. À voir la suite des choses. Quant au Québec et au Canada, à eux de se libérer de l'emprise du Moloch par une société du soin et du lien.
De l'assurance-chômage au sirop d'érable en passant par le pétrole et l'électricité
La première ligne de défense populaire, à court terme, réside dans un programme d'assurance-chômage, dit assurance-emploi, bonifié comme l'avait promis le gouvernement Trudeau dès son premier mandat, promesse jamais tenue. Rappelons que « [l]es organisations syndicales ont déjà souligné que seulement 40 % des chômeurs se qualifient pour toucher des prestations. » Ce n'est pas le BS qui va faire vivre son homme et encore moins sa femme. De leur côté, les entreprises frappées, surtout manufacturières, — presque toutes le sont ou le seront directement ou indirectement ne serait-ce que vis-à-vis un marché atrophié — ont beau chercher éperdument une nouvelle clientèle, le monde entier sera en stagnation ou récession ou tout au moins en recul. Tous les pays par leur commerce, investissements et placements sont liés comme jamais par le marché mondial. En ce qui concerne les entreprises québécoises s'ajoute l'obstacle de la grande distance même par rapport aux autres provinces nonobstant le renforcement de la déréglementation de la mobilité des produits, des services et de la main-d'œuvre entre provinces. La proximité de l'Ontario (et l'importance relative de sa population) génère 60% du commerce interprovincial du Québec par rapport à seulement 10% pour la Colombie britannique.
Les importations québécoises venant des ÉU sont lourdement lestées par le secteur du transport routier, soit une part de plus de 40 % en voitures, camions, pneus, produits pétroliers, à peine contrebalancée par l'exportation d'un peu de camions et sans compter l'importation de pétrole et gaz albertains. Parmi le reste desimportations il faut compter une gamme de produits alimentaires, dont des fruits et légumes hors saison, et de la machinerie (toutes les statistiques de cet article proviennent de la publication Le commerce extérieur du Québec, Le calepin, Édition hiver 2025). Par contre, les exportations du Québec vers les ÉU sont plus diversifiées bien que l'électricité, brute ou sous forme d'aluminium brut compte pour environ 12 %, et seront plus importantes dans l'avenir avec la mise en marche des contrats fermes d'exportation d'électricité brute vers New-York et la NouvelleAngleterre. Le secteur de l'avionnerie contribue également à hauteur de 12 % mais est contrebalancé de moitié par des importations du même secteur. Pour les reste, le Québec exporte beaucoup de ressources naturelles semi-transformées ou transformées en produits de basse technologie tirées de la forêt (bois de construction, papier, pâte). de son sous-sol (cuivre, or) et de son sol (soja, porc… sirop d'érable).
L'éléphant dans la pièce, grand oublié médiatique, l'immense fuite de capitaux
À noter que si le Québec exporte hors Québec l'équivalent de 47 % de son PIB dont un peu plus de 20 % aux ÉU, l'apport de ces exportations à l'économie ne compte que pour 30 % étant donné l'importation de composantes. C'est vrai en particulier pour l'avionnerie mais aussi pour l'aluminium (bauxite). C'est donc dire que l'apport économique des ressources naturelles plus ou moins transformées est relativement plus important qu'il n'y paraît. Si les grands médias se concentrent sur le commerce avec les ÉU, il ne faut pourtant pas oublier le bilan (le stock cumulé à distinguer des flux annuels) des investissements internationaux disponible seulement pour le Canada :

Alors que ce bilan net (actif moins passif) était négatif en 2015, il est devenu très positif depuis lors s'élevant à rien de moins que 1640 milliards $ à la fin de 2024 soit l'équivalent de près de 2.5 ans de formation de capital brut du Canada. On ne peut que constater une gigantesque fuite des capitaux canadiens vers les ÉU. Comme quoi le Canada re(devient) scieur de bois et porteur d'eau. Toutefois le Québec l'était (et le reste sans doute) moins que le Reste du Canada contrairement aux préjugés populaires comme François Moreau l'avait démontré dans son livre « Le commerce extérieur du Québec » en 1988. Cette réalité amène Trump à utiliser les tarifs pour récupérer ce qui reste de manufacture sophistiquée (véhicules, avions). Mais pourquoi diable l'acier et l'aluminium ce qui punit peut-être davantage les entreprises des ÉU et leurs travailleurs… à moins que le but non avoué ne soit que Canada devienne, en entier ou en morceaux, le 51e état.
Sur la base de cet état des lieux que faire pour combattre l'assaut annexionniste « économique » de la fascisante présidence étatsunienne dans l'optique de l'urgente édification d'une société pro-climat du soin et du lien sur la base d'une solidaire décroissance matérielle tel que développée dans mon dernier article ? La première grande tâche est certainement d'arrêter net et de rapatrier cette saignée monstrueuse de capitaux au service de l'impérialisme étatsunien dont le trumpisme révèle les vrais couleurs particulièrement en Palestine et en Ukraine.
Faut-il ajouter que cette tâche cruciale exigera non seulement la mise au pas du secteur financier mais aussi le contrôle des flux de capitaux internationaux ce qui aussi signifie interprovinciaux dans le cadre du « Nouveau Québec » Solidaire. Ce « Nouveau Québec » pourrait alors non seulement obtenir l'appui du peuple du Canada anglais mais aussi l'entraîner derrière lui. Le peuple-travailleur ne s'en tirera pas sans la socialisation, c'est-à-dire la nationalisation – démocratisation, des banques et autres institutions financières de sorte à recycler l'épargne nationale, fruit du labeur populaire mais usurpée par le grand capital, vers la construction de cette société du lien et du soin.
La clef de voûte anti-Trump du commerce avec les ÉU est de bannir l'auto-solo
La dépendance commerciale envers les ÉU commande comme tâche clef de voûte dans ce domaine de bannir la combinaison auto(VUS)-solo et hydrocarbones en supprimant chacun des deux termes. Ce rejet anti-Trump a pour vertu supplémentaire de couper court au nouvel extractivisme du capitalisme vert dont l'auto-solo électrique est un pillier. On aboutit inéluctablement à un système de transport en commun électrifié prenant possession du réseau routier. En résulte de se dispenser de coûteux métros et trains aériens exigeant maints éléments importés. Ce transport public se combine avec le transport actif dans le cadre de la proximité des fonctions urbaines parsemées d'espaces verts. Faut-il rappeler que le Québec dispose d'usines pouvant fabriquer des moyens de transport en commun potentiellement de qualité supérieur à ceux fabriqués en Inde pour le REM.
L'électricité requise pour le transport aux dépens des hydrocarbures ne justifie nullement une orgie de nouvelles centrales hydrauliques et de nouveaux champs d'éoliennes dont plusieurs composantes doivent être importées. L'alternative est le recyclage de l'électricité des bâtiments rénovés ou construits éco-énergiquement avec panneaux solaires d'appoint pour une consommation énergique (quasi)-nulle. Cette rénovation écoénergétique — la plus grande partie des matériaux de construction est ou peut être fabriquée au Québec ou au Canada — supprime en même temps les hydrocarbures nécessaire à la climatisation tant des bâtiments résidentiels non chauffés à l'électricité que ceux institutionnels et industriels.
La libération du fardeau de l'importation des hydrocarbures et des véhicules privés donne à la balance commerciale du Québec une marge de manœuvre pour absorber une baisse substantielle des exportations vers les ÉU à cause des tarifs trumpiens. Nulle nécessité non plus de s'endetter vis-à-vis le capital financier international pour financer un déficit de la balance des paiements, Les exportations du secteur de l'avionnerie (et de l'armement), surtout les jets privés de Bombardier, ont tout intérêt à être sacrifiées pour réduire des gaz à effet de serre et le militarisme.
Les employé-e-s de ces usines pourront se recycler dans la fabrication de moyens de transport collectif sans trop de problèmes. Les employé-e-s des raffineries et même des pâtes et papiers — sacrifier du bois debout pour du papier, surtout du papier-journal est un comble de pollution énergivore — seront avantageusement recyclés vers la rénovation de bâtiments, la fabrication de matériaux de construction et la reforestation. Ces exportations perdues vers les ÉU, surtout celles issues des ressources naturelles qui peuvent être davantage transformées, peuvent faire l'objet d'échange avec le reste du Canada, le Mexique et l'Europe quitte à ménager avec eux des ententes commerciales dans un esprit d'échange égal.
L'alimentation non-carnée libère l'agriculture à la fois des GES et de Trump
Le commerce interprovincial de produits et services du Québec est à peu près équilibré malgré une appréciable importation de pétrole albertain. On note un échange conséquent de produits alimentaires et du sous-sol et de services informatiques. Toutefois gare aux énergivores fermes de serveurs, produits importés des ÉU, surtout pour une intelligence artificielle boostée aux hormones par la désinformation des GAFAM.
Une réduction substantielle de l'alimentation carnée, l'autre pilier de la réduction des GES avec celle des hydrocarbures, favoriserait une drastique reforestation absorbant du gaz carbonique — 80% des surfaces cultivées servent à l'alimentation animale. Cette réduction minimiserait aussi tant le commerce interprovincial qu'international des produits alimentaires et maximiserait leurs circuits courts d'approvisionnement. Même si ce n'est pas vis-à-vis les ÉU, la production alimentaire pose le défi des travailleurs temporaires venus surtout du Mexique et du Guatemala. Une juste solution, passant par leur syndicalisation, fait appel à une combinaison de leur permanence citoyenne et de la participation de la jeunesse au travail agricole, surtout maraîcher, incluant dans un cadre scolaire.
Tâches anti-Trump irréalisables quand fin du mois s'oppose à fin du monde
On aura compris que l'ensemble de ces tâches est incompatible avec une économie dont la raison d'être est la maximisation de la rentabilité des entreprises. Sa conséquence attendue, soi-disant prospérité, est la croissance, l'alpha et l'oméga des politiques gouvernementales. Dans ce cadre, les services publics sont des charges à austériser et à charcuter pour les privatiser et ainsi les récupérer dans la sphère capitaliste. Pour enfoncer davantage le clou, cette récupération se fait aux dépens de la fiscalité (PPP, sous-traitance) afin d'en supprimer le risque ce qui transforme le profit en rente.
Ces services privatisés, sauf pour les riches, seront ainsi toujours soit réduits à l'os soit inexistants au prorata de la résistance populaire. Au revers de la médaille, l'accumulation capitaliste, conséquence inévitable de la rivalité entre capitaux imposant la maximisation du profit, développe le marché privé de la consommation de masse. Ses deux mamelles en sont le logement privé, dont la forme la plus matériellement prolifique est la maison individuelle, et l'auto/VUS solo toutes deux abondamment financées par les banques. Ainsi le peuple-travailleur se trouve prisonnier de l'endettement. La fin du mois en devient une entrave à la lutte contre la fin du monde.
Une société du soin et du lien dont le socle est la décroissance matérielle se situe aux antipodes du capitalisme néolibéral en voie de fascisation. Ce capitalisme devient incapable de maintenir la croissance nécessaire au maintien du profit moyen des capitaux rivaux qui s'accumulent. La majorité du peuple-travailleur des pays du Nord a besoin avant tout de services publics peu propices aux gains de productivité et générant une forte résistance à leur privatisation. La majorité travailleuse des pays du Sud est trop pauvre pour s'enliser rentablement dans la consommation de masse ce qui d'ailleurs accélérerait la course folle vers la terreétuve.
Le secret de la lutte anti-Trump et anti-GES est la mobilisation du secteur public
La rupture anticapitaliste s'impose. La dictature de l'Argent, sous un vernis démocratique formel de plus en plus mince et transparent, doit céder la place à la planification démocratique à défaut de la céder au néofascisme. D'autant plus que le capitalisme vert entrave la reproduction du peuple-travailleur à coups de superaustérité afin d'essayer en vain de rétablir le métabolisme de la nature à coups de géo-ingénierie. De la défense syndicale et citoyenne des services publics et de la nature (Stablex, Northvolt, Ray-Mont Logistique) émerge une démocratie à la base en vue d'une société écologique. Ajoutons-y l'accroissement des services communautaires populaires dramatiquement sous-financés. La multiplication des initiatives agricoles, dont les jardins communautaires et les PME maraîchères sont les prémisses économiques de cette nouvelle société écologique. Ces initiatives à la base appellent cependant une coordination au sommet dans un esprit de solidarité et exigeant la maîtrise de l'épargne nationale. Cette planification démocratique devrait être un point majeur du programme Solidaire… lequel point tarde à apparaître.
Les écologistes auraient intérêt à être au rendez-vous de l'inévitable prochaine mobilisation des travailleuses et travailleurs des services publics. La grève de 202324, malgré ses importantes défaillances, fut une des plus importantes au Canada et aux ÉU durant ces années. Cette grève était à la confluence des luttes syndicales, féministes et écologiques. Mais peu en était conscients surtout en ce qui concerne la dimension écologique. Plus le caractère écoféministe des grèves du secteur public devient une évidence, plus déterminée et profonde sera la volonté combative des grévistes, plus large sera la solidarité populaire. C'est d'ailleurs pour prévenir ce danger que la CAQ, dans le sillage trumpiste, tente à la mode fédérale de pratiquement foutre à terre le droit de grève avec le projet de loi 89. Le grand rendezvous sera, souhaitons-le, plus tôt qu'on le pense. Ce sera possible en autant que le peuple-travailleur ne demeure pas sidéré par la peur du trumpisme et paralysé par la fausse solution de la guerre tarifaire et, en ce qui concerne les GES, et par les fausses solutions des véhicules privés électriques et de la filière batterie.
Marc Bonhomme, 17 mars 2025
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca
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MAD

Depuis le 20 janvier, l'administration Trump veut imposer des tarifs douaniers sur tous les biens en provenance du Canada en violation directe de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) qu'il a lui-même signé. Selon le Premier ministre Trudeau, ce serait une stratégie du président Trump visant à affaiblir le Canada économiquement en vue de l'annexer comme le « 51e État ». D'accord, le Canada est loin d'être parfait, mais de là à accepter béatement de tomber sous la tutelle de Trump…
Regarder les nouvelles en provenance du bureau ovale peut donner le tournis. Un jour des tarifs de 10 %, le lendemain c'est 25 %, puis c'est remis au 2 mars, et peut-être au 2 avril.[1] Les marchés financiers ne savent plus où donner de la tête ![2] L'économie d'un continent n'est pas la salle de jeu d'un enfant gâté qui ne sait pas ce qu'il veut. À le regarder, on a l'impression de voir un enfant de 4 ans qui trépigne durant une violente crise de nerfs mettant la patience des parents à rude épreuve alors qu'il crée un joyeux bordel en vidant son coffre à jouets.
Le Président annonce des tarifs douaniers de 25 % sur l'industrie automobile, qu'il met lui-même sur « pause » pendant 30 jours dès le lendemain. Les citoyens, les travailleurs et les investisseurs veulent de la stabilité ET connaître les règles du jeu économique.[3] Il faut rappeler que ce sont les consommateurs AMÉRICAINS qui vont payer la facture des tarifs de Mr. Trump alors que ce sont les consommateurs canadiens qui payeront les contre-tarifs inévitables. Le plan de Mr. Trump d'imposer des tarifs sur les biens que les Américains achètent du Canada et du Mexique fera inévitablement augmenter les prix. C'est « un pari risqué alors que les consommateurs sont irrités par l'inflation et que les électeurs ont reporté le Républicain au pouvoir dans l'espoir qu'il abaisserait les prix. »[4]
Cette guerre tarifaire ne fera que des perdants. Le Wall Street Journal, que personne ne peut qualifier de « média d'extrême gauche », affirme que ce gâchis est « The Dumbest Trade War in History » (la guerre commerciale la plus idiote de l'histoire).[5] Pendant la guerre froide entre l'ex-URSS et les États-Unis, la stratégie du MAD (« mutual assured destruction », ou DMA « destruction mutuelle assurée » ou « équilibre de la terreur » en français) était en place.[6] N'oublions pas que l'acronyme anglais « MAD » correspond au mot qui désigne la folie.[7] Aucun protagoniste n'était assez fou pour démarrer une guerre atomique car lui aussi avait la certitude qu'il serait anéanti ! Malgré quelques « frousses », cette politique du MAD a évité une conflagration nucléaire.
L'inflation et/ou la récession seront inévitables dans les deux pays ! La folie trumpienne serait-elle un cas de « mutual assured economic destruction » (destruction économique mutuelle assurée) ? Notre dilemme, c'est qu'il ne faut jamais lécher les bottes d'un « bully ».
Gérard Montpetit
le 12 mars 2025
1] https://www.ledevoir.com/economie/852841/quels-droits-douane-trump-sont-vigueur-ou-mis-pause ?
3] https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/851737/editorial-regne-deraison ?
5] https://www.wsj.com/opinion/donald-trump-tariffs-25-percent-mexico-canada-trade-economy-84476fb2
6] https://en.wikipedia.org/wiki/Mutual_assured_destruction ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quilibre_de_la_terreur
7] https://www.britannica.com/topic/mutual-assured-destruction
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Les scientifiques debout contre l’obscurantisme, aux États-Unis comme en France

En réaction aux attaques de Donald Trump contre la science, des chercheurs du monde entier manifestent le 7 mars. Un mouvement d'ampleur pour bâtir une science loin des « régimes totalitaires ».
Tiré de Reporterre
10 mars 2025
Par Vincent Lucchese
Les scientifiques contre-attaquent. Vendredi 7 mars, une marche pour défendre la science est organisée à Washington et dans des dizaines de villes aux États-Unis, par le mouvement Stand Up for Science(Debout pour les sciences). Celle-ci est relayée dans de nombreux pays, dont la France.
L'initiative est une réaction à la brutale offensive contre la recherche lancée par l'administration Trump depuis le 20 janvier et son investiture à la présidence des États-Unis. Coupes budgétaires et licenciements massifsdans les institutions et laboratoires de recherche, suppression de données scientifiques, censure et filtre idéologiquedes financements… La violence de l'attaque a pris de court la communauté des chercheurs.
« Il y a eu un moment de sidération aux États-Unis, témoigne Olivier Berné, astrophysicien au CNRS et co-initiateur en France de la mobilisation Debout pour les sciences. Mes collègues là-bas n'osent plus s'exprimer, ils ont peur, ils ne s'attendaient pas à être attaqués à ce point-là. »
Nommer la menace totalitaire
Les multiples mobilisations prévues le 7 mars doivent permettre de dépasser ce marasme. « Des chercheurs s'organisent au niveau fédéral et à l'international, de manière spontanée et populaire. Ce mouvement est le premier et le seul grand mouvement de contestation aujourd'hui aux États-Unis », dit Olivier Berné.
Le premier objectif est de mettre des mots sur le basculement en cours. « Obscurantisme », « mise en application littérale et affolante de la dystopie orwellienne », « attaques d'une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale », disent les divers textes de collectifs de scientifiques.
« C'est du négationnisme scientifique d'extrême droite »
« On vit un moment illibéral, avec des méthodes faisant penser à des régimes totalitaires. Même si l'on n'a pas envie de sortir ce mot tout de suite, il faut attendre de voir la réaction des contre-pouvoirs, des États fédérés, de la justice, des mobilisations dans la rue », commente Emmanuelle Perez Tisserant, historienne spécialiste des États-Unis, également initiatrice de la mobilisation en France. Et d'ajouter : « Mais lorsque Trump menace de couper les financementsaux universités qui autoriseraient des manifestations, cela fait clairement penser à de l'autoritarisme, voire à du fascisme. »
Toutes les sciences ne sont pas logées à la même enseigne : les sciences sociales, les travaux sur les discriminations ou sur le genre notamment, et les sciences de l'environnement, climat et biodiversité en tête, sont les cibles privilégiées.
Lire aussi : « Femme », « climat »... Trump interdit des mots dans les articles scientifiques
« Ils cherchent à museler ou supprimer les sciences les plus critiques : celles qui alertent sur les inégalités sociales ou l'urgence écologique, et montrent qu'un changement radical de société est nécessaire », dit Odin Marc, chercheur en sciences de la Terre au CNRS, membre de Scientifiques en rébellion et du collectif scientifique toulousain Atécopol, les deux organisations soutenant la mobilisation. Il affirme : « C'est du négationnisme scientifique d'extrême droite et une dynamique de criminalisation des lanceurs d'alerte, scientifiques et au-delà. »
L'Europe sur la même pente glissante
L'appel aux chercheurs et aux citoyens à descendre massivement dans la rue vise aussi à alerter sur l'ampleur des conséquences de ces attaques contre la recherche, et à leurs répercussions mondiales. Sur le climat, par exemple, les études et les données étasuniennes sont cruciales pour la recherche mondiale, via notamment les observations de la Nasa ou le travail de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Or, cette dernière vient d'être victime d'une vague de licenciements massifs, tandis que Katherine Calvin, scientifique en chef de la Nasa, a été interdite de participer à une réunion du Giec, dont elle est coprésidente d'un groupe de travail.
Des scientifiques manifestent depuis plusieurs années contre les politiques qui ne sont pas à la hauteur de la crise écologique. Ici, lors d'une action des Scientifiques en rébellion à Montpellier (Hérault), le 15 octobre 2022. © David Richard/Reporterre
« Les données produites par les États-Unis sont étudiées dans le monde entier. Leur suppression ou restriction d'accès serait catastrophique. Cela montre notre très forte dépendance aux États-Unis et le besoin de repenser une forme d'autosuffisance dans la production des savoirs en Europe », dit Olivier Berné.
Ce qui suppose, a fortiori, que l'Europe ne suive pas le chemin des États-Unis. C'est l'autre signal d'alarme lancé par les chercheurs : « Ce qui se joue aujourd'hui aux États-Unis pourrait bien préfigurer ce qui nous attend si nous ne réagissons pas à temps », écrivent des scientifiques dans une tribune au Monde, qui appellent à rejoindre la mobilisation du 7 mars.
Les attaques frontales contre la science, et celles politiques et médiatiques, se multiplient aussi chez nous, en reprenant la rhétorique trumpiste : face à une crise, casser le thermomètre (ou les scientifiques) plutôt que de remettre en cause le modèle dominant. En France, sur l'écologie, le gouvernement comme l'extrême droite s'en sont pris brutalementces derniers mois aux institutions scientifiques ou aux agences relayant les messages de la recherche.
Une mécanique délétère qui vise toute tentative de discours divergeant. « On le voit encore avec la décision de justiced'annulation du chantier de l'A69 [entre Toulouse et Castres]. Plusieurs journalistes ou élus s'en sont pris aux juges ou à la rapporteuse publique avec la même stratégie que Trump : décrédibiliser toute parole qui n'est pas la leur, quitte à inonder le débat de contre-vérités », souligne Odin Marc.
Bâtir une science ni fasciste ni capitaliste
La menace est aussi plus insidieuse. Elle passe par les politiques de destruction des moyens publics de la recherche depuis des décennies. « On sous-finance depuis vingt ans l'université. Des postes disparaissent chaque année au CNRS et il y a de moins en moins de financements par étudiant. Ce désengagement de l'État de la production de connaissances, c'est l'autre versant de cette pente glissante dans laquelle nous sommes engagés », prévient Olivier Berné.
Le collectif Scientifiques en rébellion dénonce également la multiplication des partenariats public-privé, les financements par projet au cas par cas, l'application d'une politique sélective « darwinienne » dans la recherche selon les performances des équipes, qui privilégie les gros projets et une science utilitariste, au service de l'industrie. En 2024, un rapportpublié par un groupe de chercheurs alertait sur l'emprise croissante des intérêts privés sur la recherche publique en France. L'époque étant aux cures d'austérité drastiques, cette dynamique pourrait encore s'accélérer.
« Réclamer la liberté académique n'a pas de sens si on ne lui donne pas de budget. Sinon, la recherche est obligée de se lier à des intérêts privés. Il faut protéger la science du politique, en sécurisant son budget et en inventant des mécanismes pour qu'elle soit davantage en phase avec les besoins de la société », plaide Odin Marc.
Conventions citoyennes, forums citoyens et autres modalités d'interaction font partie des pistes avancées par Scientifiques en rébellionpour associer la société civile aux orientations de la recherche. « Protéger la science passe aussi pour nous par une critique de ses dérives actuelles. Il faut un vrai renouveau des relations entre science et société, pour que la production de connaissances soit vraiment au service de la démocratie et des nécessaires transitions écologique et sociétale », dit le chercheur.
Ce lien avec les citoyens est d'autant plus urgent à consolider face à la vague trumpiste. « Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'un certain nombre de nos concitoyens ne conçoivent pas les libertés académiques comme un bien à défendre, relève Emmanuelle Perez Tisserant. Un discours populiste qui gagne du terrain considère la recherche publique comme un repère de privilégiés. Il faut mieux défendre et formuler notre vision d'une science comme bien commun, comme savoir critique qui échappe à l'injonction de rentabilité économique. Sinon, ce sera toujours trop facile de couper les financements. »
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Livre à paraître : Mode jetable | 25 mars

Entre gaspillage et surproduction, gros plan sur une industrie qui joue sur nos impulsions d'achats.
Le livre *Mode jetable *du spécialiste des médias numériques Philippe Gendreau paraîtra en librairie le 25 mars prochain.
Un percutant essai, accessible et punché, qui cherche à attirer l'attention sur l'industrie de la mode jetable (*fast fashion) *qui
exploite, pollue et vole (nos données personnelles, les concepts des artistes, etc.), tout en sauvant les apparences. Mais, le prix environnemental et humain de la mode jetable n'est pas rose.
Il s'agit du 8e essai dans la collection Radar <https://ecosociete.org/livres/colle...> (15 ans +) chez
Écosociété. Le deuxième de l'auteur qui a écrit le premier titre de la collection : *GAFAM, le monstre à cinq têtes. *
*À propos du livre*
En cette période d'insécurités économique et écologique (pour ne nommer que celles-là), il est plus que jamais pertinent de réfléchir à nos habitudes de consommation. Il est bien évident que tout le monde n'a pas les moyens de s'habiller chez les grands designers québécois, et encore moins de « magasiner comme un-e milliardaire » (Slogan de Temu), ainsi les vêtements
à faible coût et à notre porte en un clic sont attrayants. C'est sans parler de la publicité et des différentes tactiques de vente à pression que nous subissons dès que nous sommes actif·ves sur les réseaux sociaux. Il faut acheter vite, sans trop réfléchir, et pour toutes les occasions.
Avec *Mode jetable, *Philippe Gendreau dévoile ce qui se passe dans les coulisses des grandes entreprises de mode, en montrant notamment comment les progrès du marketing en ligne les ont rendues encore plus redoutables.
Il brosse le tableau d'une industrie qui produit (et gaspille !) sans limite dans des ateliers de misère (sweatshop) où l'on dévore le coton, le polyester, qui utilisent des litres d'eau et de colorants, sans se soucier de la santé des personnes qui y travaillent.
L'auteur ne cherche pas à nous culpabiliser, il pense simplement qu'il faut connaître ce qu'il a derrière un chandail à 10 dollars, livré le lendemain. Il démontre comment notre surconsommation est programmée, souhaitée, mais il croit en notre capacité à faire bouger les choses.
Il n'est plus possible de fermer les yeux sur les dégâts de cette industrie, démodons-nous.
*À propos de l'auteur *
Philippe Gendreau enseigne aux adolescent·es depuis plus de 30 ans. Il a créé un cours d'éducation aux médias afin d'aiguiser le sens critique des élèves face à l'omniprésence et l'influence des médias. Il est l'auteur de *Gafam, le monstre à cinq têtes*, paru dans la collection Radar. Mode jetable est son second essai.
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SAUVER HYDRO. Notre avenir énergétique en jeu, un essai percutant de François Perreault aux Éditions Somme toure. En librairie le 25 mars.

Un essai percutant sur l'avenir de notre patrimoine énergétique et sur l'influence nuisible du gouvernement auprès d'Hydro-Québec.
SAUVER HYDRO Notre avenir énergétique en jeu
de
François Perreault
Essai
Collection _Manifestement_
En librairie le 25 mars
Un essai percutant sur l'avenir de notre patrimoine énergétique et sur l'influence nuisible du gouvernement
auprès d'Hydro-Québec.
Les lecteurs de _Sauver Hydro_ seront nombreux, souhaitons-le, à adhérer à l'urgence d'un débat qu'il nous faut tenir en tant que détenteurs d'un patrimoine énergétique unique au monde, Hydro Québec. L'objectif est ici de mobiliser le plus grand nombre à nous faire tous entendre, afin d'amener le gouvernement à reconsidérer ses investissements démesurés et incertains dans une filière batterie. Le déséquilibre entre l'offre et la demande d'électricité qui en résultera ne peut en effet qu'accroître la pression sur notre réseau, aux réserves de puissance affaiblies. En réponse à la priorité de décarboner le Québec, le gouvernement crée donc un besoin en électricité au-delà de nos moyens. Dans ce scénario, une précarité
énergétique accélérée par plus encore que les seuls changements climatiques devient probable. À cette perspective, François Legault répond simplement qu'il faut doubler la capacité de production d'Hydro.
La mainmise politique sur Hydro-Québec ne date certes pas d'hier, mais depuis son élection en 2018, le gouvernement de la CAQ a redoublé d'efforts pour influencer l'autonomie de la société dans les recommandations et les choix de ses experts et des professionnels pour maintenir et améliorer son réseau.
L'auteur
Professionnel de la communication, François Perreault a d'abord prati-qué le journalisme successivement au quotidien _La Presse_, à Radio-Canada et au réseau CTV. Il a aussi été courriériste parlementaire à Ottawa. Puis, pendant plus de vingt ans, conseiller auprès de nombreu-ses grandes sociétés canadiennes et étrangères, il a géré pour elles des enjeux stratégiques dans des secteurs d'activité variés. Plus tard, dans le cadre de la _Commission d'enquête fédérale sur le programme des commandites_, il a agi à la fois comme responsable de la commu-nication et porte parole du président l'Hon. John Gomery.
Depuis 2006, il est auteur et écrivain public.
EXTRAIT – Sauver Hydro
« Notre situation énergétique actuelle est précaire et résulte
malencontreu-sement du manque de planification de nos gouvernements actuels
et passés. […] Avec si peu d'écoute et de transparence, le premier
ministre met en jeu le pire scénario, celui selon lequel nous pourrions
trop tard être à court de moyens pour corriger ses erreurs et recouvrer
une sécurité énergétique. […] Mauvaise foi, mauvaise volonté ou tout
simplement incompréhension du secteur énergétique, peu importe les
motifs, il faut nous faire entendre dans une consultation collective en
s'assurant de la participation d'experts et de parties prenantes. Ce
document est en partie le résultat de rencontres avec des observateurs,
des analystes du domaine de l'énergie qui ont bien voulu partager leurs
vues sur les défis d'une transition énergétique. Je me dois également
de remercier le syndicat des spécialistes et professionnels
d'Hydro-Québec de m'avoir guidé dans la recherche de documents
publics pertinents qui m'ont permis d'aller au cœur des enjeux. Je
souhaite enfin que la lecture de ce document puisse éveiller l'intérêt
du plus grand nombre et susciter la volonté de s'impliquer. Mon but
serait alors atteint. Il en va après tout de notre qualité de vie en tant
que société. »
François Perreault
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Pas d’illusions En bons fascistes, Trump et ses amis violeront droit international et toute règle établie !

Quand au début du siècle, le grand écrivain américain Philip Roth réécrivait l'histoire de son pays avec son extraordinaire roman « Complot contre l'Amérique », en faisant élire président des Etats-Unis le légendaire aviateur pronazi Charles Lindbergh à la place de Franklin Roosevelt, probablement il ne pouvait pas imaginer que la réalité politique de l'Amérique d'aujourd'hui présenterait plus que des similitudes avec celle décrite dans son livre.
12 mars 2025 | tiré du site entre les lignes entre les mots | Le dessin est de Sonia Mitralia
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/12/pas-dillusions/#more-91656
Un livre d'une fiction politique qualifiée pourtant alors de « cauchemardesque », se déroulant 85 ans plus tôt, en 1940 ! Car bien prophétique le roman de Roth l'est quand il fait élire un Lindbergh promettant, comme Trump, la paix. Ou quand une fois au pouvoir, ce même Lindbergh s'empresse de faire ce qu'est en train de faire Trump avec Poutine : conclure un pacte de non-agression avec Adolphe Hitler...tandis qu'il prend comme ministre à tout faire un nazi notoire, le grand capitaliste constructeur de voitures Henry Ford, là où Trump a pris un autre capitaliste également constructeur de voitures, Elon Musk...
C'est comme si les démons d'un passé qu'on croyait enterrés, continuent à hanter notre présent. Et cela pas seulement grâce aux intuitions géniales de Philip Roth. Mais aussi et surtout en raison du passé et de la formation idéologique de ceux qui sont à la fois les têtes pensantes et la garde rapprochée de Trump : le triumvirat de Elon Musk, Peter Thiel et David Sachs ainsi que leur protégé, le vice-président J.D. Vance. Moins connu que Musk, David Sachs a été nommé par Trump « czar en charge de l'Intelligence artificielle et des cryptomonnaies », c'est-à-dire de deux secteurs plus que névralgiques de son administration, tandis que Peter Thiel qui peut se targuer d'avoir « découvert » et senti le premier le potentiel de Trump, a formé idéologiquement, a financé et a propulsé sur la scène politique J.D. Vance, avant de l'imposer comme vice-président de Trump.
Évidemment, le contenu des professions de foi et des actes de ces messieurs suffiraient amplement à les qualifier de néonazis. D'ailleurs, ils s'évertuent eux-mêmes à poser en racistes et suprématistes convaincus et en soutiens et propagandistes de tout ce qu'il y a de néofasciste et surtout de néonazi de par le monde. Toutefois, c'est leur passé commun de sud-africains blancs, partisans enthousiastes de l'apartheid et grandis dans des milieux ouvertement nostalgiques du Troisième Reich, qui éclaire bien plus que les sanctions punitives de Trump contre l'Afrique du Sud, en raison de très timides mesures en guise de cette réforme agraire que ses gouvernements successifs n'ont jamais entrepris après la chute de l'apartheid. (1) En réalité, il éclaire la profondeur et la solidité de leurs convictions néonazies. Par exemple, Peter Thiel, le plus formé et influent de trois, a grandi à Swakopmund, une petite ville de l'actuelle Namibie, peuplée de blancs d'origine allemande, qui fêtaient chaque année jusqu'à récemment l'anniversaire... de Hitler et se saluaient dans les rues avec des...Heil Hitler décomplexés !
Alors, ceci étant dit on ne peut que constater qu'on est devant une garde rapprochée de Trump qui brille par ses références clairement nazies et pas du tout en présence des simples « provocateurs » et autres « fous » et « farfelus » ou même des « milliardaires aux idées confuses », comme le prétendent nos médias qui n'arrivent toujours pas à résoudre le prétendu « mystère » des saluts nazis de Elon Musk ! Ce constat n'est pas dépourvu des conséquences terriblement importantes et...effrayantes. D'abord, il fait la lumière sur les agissements présents et à venir, prétendument « chaotiques » et « incompréhensibles| de ce même Trump, leur donnant un sens qui reste caché tant qu'on essaye de les interpréter comme de simples variantes extrémistes de politiques néolibérales et autoritaires qu'on a connu par le passé. Et ensuite, il donne la mesure de la menace mortelle pour l'humanité que représentent les projets et les ambitions du tandem Trump-Vance et du trio maléfique de leur garde rapprochée !
Pour l'instant, une chose est sûre : après les grands chambardements de deux premiers mois de cette seconde présidence de Trump, les Etats-Unis d'Amérique ne sont plus le pays que le monde connaissait depuis la fin de la Première Guerre mondiale en 1918 ! Et vu que ces Etats-Unis font depuis plus d'un siècle, la pluie et le beau temps du monde entier, c'est ce monde qui se réveille aujourd'hui changé radicalement, métamorphosé et profondément angoissé par des lendemains désormais indéchiffrables !
Inutile de chercher la logique de ces « grands chambardements » de la seconde présidence de Trump à l'aide des habituels outils analytiques. Ce qui donne un sens à l'actuel processus de destruction de la grande démocratie (bourgeoise) nord-américaine ainsi qu'à l'avalanche de décrets présidentiels plus ou moins « incompréhensibles » et déconcertants qui l'accompagnent, c'est qu'ils servent tous un projet qui s'en fout éperdument des règles établis par les lois, les constitutions ou le droit international. Alors, le plus tôt comprennent nos gauches cette vérité première, le mieux sera pour elles et pour le monde entier...
C'est ainsi que ce qui rapproche et même unit des partis ou des dirigeants politiques à première vue assez différents, comme par exemple Trump, Poutine ou Netanyahu n'est pas nécessairement et en premier lieu la communauté de leurs intérêts géostratégiques, impérialistes et autres. C'est surtout et avant tout la communauté de leurs projets profondément antidémocratiques, racistes, obscurantistes, suprématistes, militaristes et violents. Et cette communauté idéologique rapproche non seulement les grands mais aussi les « petits » dirigeants autoritaires et antidémocratiques comme par exemple, le président Serbe Aleksandar Vucic, un fidele de Poutine, qui est devenu un grand pourvoyeur d'armes d'Israel de son ami Netanyahu : sa Serbie vient en 2024 d'augmenter de...3000% ses exportations d'armes vers cet Israël accusé de génocidà Gaza durant cette meme année.(2)
Mais attention. La communauté idéologique des projets et des ambitions de Trump, de Poutine, de Modi ou de Netanyahu ne signifie pas du tout que ces dirigeants et leurs régimes sont « condamnés » à coexister pacifiquement, à se faire la paix en partageant le monde entre eux. En réalité, c'est tout le contraire. Des régimes comme ceux de Trump ou de Poutine et de leurs clones idéologiques, mènent tôt ou tard à la guerre y inclus entre eux. À des guerres « fratricides » comme par exemple, celle qui a été évitée de peu au dernier moment en 1934 entre le fascisme italien et le nazisme allemand, quand Mussolini a envoyé urgemment 200.000 de ses soldats à la frontière autrichienne pour empêcher son ami Hitler d'annexer l'Autriche, à l'époque sous influence italienne !...
Alors, mesurons en toute priorité l'extrême gravité de la situation, et agissons en conséquence. Car la condition indispensable pour combattre efficacement son ennemi est de savoir ce qu'il est et ce qu'il a l'intention de te faire...
Notes
1. Voir notre article Quand l'Afrique du Sud des attentes trahies, trahit aussi son héros Dimitri Tsafendas ! : https://www.cadtm.org/Quand-l-Afrique-du-Sud-des-attentes-trahies-trahit-aussi-son-heros-Dimitri
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Marxian Totality : Inverting Hegel to Expound Worldly Matters

Kaveh Boveiri (PhD, 2019), BRILL 2024
Résumé :
Cet ouvrage est la première monographie sur la conception marxienne de la totalité vue d'une perspective philosophique et sociopolitique. En se basant sur un grand nombre des œuvres classiques et contemporaines (en anglais, français, allemand, tchèque et italien), Boveiri élucide les caractéristiques de la totalité marxienne en se concentrant particulièrement sur sa méthodologie. Cette monographie a six chapitres. D'abord, elle argumente contre deux conceptions non dialectiques de la totalité, celle de Wittgenstein et celle de Schelling. Puis elle dépeint la totalité hégélienne en se concentrant sur La science de la logique. Ceci est suivi par deux chapitres, un discutant de la totalité selon Georg Lukács, l'autre selon Karel Kosík. Le cinquième chapitre démontre en détail les caractéristiques de la totalité marxienne. Le dernier chapitre discute de quelques implications méthodologiques de la conception présentée dans la monographie.
À propos de l'auteur :
Kaveh Boveiri est actuellement professeur associé au département de science politique à l'UQAM. Détenteur d'un doctorat en philosophie de l'Université de Montréal, il enseigne actuellement au département de sociologie dans cet établissement. Il a publié en français, en anglais, en allemand et en farsi sur la philosophie hégélienne et marxienne, ses domaines d'expertise. Comme traducteur, il a traduit plusieurs textes philosophiques en farsi. Il a également codirigé deux livres (un en français et anglais, un en allemand et anglais) et dirigé un livre avec les textes en anglais et français sur Marx et Hegel. Ces œuvres sont aussi traduites en farsi et chinois. Le brouillon de sa dernière monographie Sur l'actualité du socialisme : une relecture de lecture de Hegel par Axel Honneth sera discuté dans une table ronde lors du colloque Grande Transition en mai cette année. Il organise actuellement un colloque international (La réception ternaire de Hegel au 20e siècle : Kosík, Lukács, Goldmann, soutenu conjointement par le Centre d'étude en pensée politique et le département de science politique de l'UQAM. Le colloque aura lieu les 23 et 24 octobre 2025 à Montréal.
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Face aux attaques des groupes armés, l’Organisme de Défense des Droits Humains (ECCREDHH) exige des mesures urgentes pour neutraliser les coupables
Port-au-Prince, Haïti, 14/03/2024*
Les groupes armés continuent d'imposer leur loi par la terreur, répandant violence et destruction à travers la République. Convaincus de leur impunité, ils s'acharnent à semer le chaos, défiant ouvertement l'autorité de l'État et menaçant la paix sociale.
Cependant, la violence ne saurait devenir la norme, et l'impunité ne peut être tolérée. Les événements tragiques survenus dans la nuit du 12 au 13 mars 2025 dans les quartiers de Carrefour-Feuilles et des zones avoisinantes en sont une illustration alarmante. Ces exactions, marquées par des assassinats, des incendies criminels et une terreur généralisée, sont la preuve accablante de l'incapacité des autorités à protéger la population.
Face à cette situation dramatique, l'Organisme de Défense des Droits Humains (ECCREDHH) exprime sa solidarité et adresse ses plus sincères sympathies à la grande famille de Radio Télévision Caraïbes, dont les locaux ont été réduits en cendres par ces criminels sans foi ni loi.
S'attaquer à un média, c'est vouloir museler l'information, réduire au silence la vérité et renforcer un climat de peur généralisé. Une telle attaque constitue non seulement un acte criminel, mais aussi une menace directe contre la liberté de la presse et la démocratie.
Nous tenons également à saluer le courage et la résilience des familles de Carrefour-Feuilles et de Magloire Ambroise, qui vivent dans une détresse permanente, confrontées à l'horreur quotidienne imposée par ces groupes armés. Ces citoyens, abandonnés à leur sort, subissent de plein fouet
l'inaction et la complicité tacite des dirigeants, dont le silence coupable ne fait qu'aggraver la crise sécuritaire.
L'heure est grave !
Le pays est en état d'urgence absolue.
L'inaction n'est plus une option.
Laisser perdurer cette situation, c'est condamner la nation à une descente irréversible dans l'abîme.
Nous exigeons des actions immédiates, concrètes et efficaces pour neutraliser ces criminels et rétablir l'ordre. La sécurité des citoyens ne peut plus être sacrifiée sur l'autel de l'irresponsabilité et de l'indifférence des autorités.
Il est inacceptable qu'un pays tout entier soit livré aux mains de groupes armés alors que l'État prétend encore exister. L'histoire jugera sévèrement ceux qui, par lâcheté ou par calcul, auront laissé triompher la barbarie.
À propos d'ECCREDHH
L'Ensemble des Citoyens Compétents à la Recherche de l'Égalité des Droits de l'Homme en Haïti (ECCREDHH) est une organisation dédiée à la promotion et la défense des droits humains, à l'éducation et à la recherche en Haïti. Elle œuvre pour une société plus juste et inclusive à travers des actions concrètes et des partenariats stratégiques.
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