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226e jour de la guerre contre Ghaza : Nouveaux massacres à Jabaliya et Nousseirat

Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, au nord de la bande de Ghaza, a indiqué à l'agence Wafa que son établissement a reçu 60 morts depuis samedi, des femmes et des enfants (…)

Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, au nord de la bande de Ghaza, a indiqué à l'agence Wafa que son établissement a reçu 60 morts depuis samedi, des femmes et des enfants dans leur écrasante majorité, qui ont péri dans le bombardement d'une zone d'habitation surpeuplée à Jabaliya.

Tiré d'El Watan.

Un raid aérien mené par l'aviation israélienne, et qui ciblait le camp de Nousseirat, au centre de la bande de Ghaza, a fait au moins 31 morts, selon la Défense civile palestinienne citée par l'agence Wafa. « Les équipes de la Défense civile ont recensé 31 morts et 20 blessés dans une maison appartenant à la famille Hassan, visée par les forces d'occupation israélienne dans le camp de Nousseirat », a affirmé la Défense civile de Ghaza hier, ajoutant que « les recherches de disparus se poursuivent ». La frappe meurtrière a eu lieu au milieu de la nuit de samedi à dimanche.

Les équipes de la Défense civile ont également signalé que « l'occupant a détruit plus de 300 habitations à Jabaliya » ces derniers jours, précisant que les équipes de secouristes « ont récupéré les dépouilles de centaines de martyrs de Jabaliya ». La même source prévient que « des centaines de personnes, dont certaines sont vivantes, sont toujours ensevelies sous les décombres et il est difficile de les atteindre ».

La Défense civile a fait état en outre de violents tirs d'artillerie dans le périmètre de l'hôpital Al Awda, dans la région de Tal Al Zaatar, à Jabaliya. Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, cité par Wafa, a indiqué de son côté que son établissement « a reçu 60 martyrs depuis samedi, des femmes et des enfants dans leur écrasante majorité, qui ont péri dans le bombardement d'une zone d'habitation surpeuplée à Jabaliya ». Il a ajouté que « de nombreuses victimes ont succombé à leurs blessures faute des fournitures médicales nécessaires », soulignant que « les équipes médicales sont fortement diminuées et prodiguent des soins malgré les attaques continues de l'occupant ».

« 70 morts en 24 heures »

D'après l'agence d'information palestinienne, des avions de combat israéliens ont poursuivi leurs attaques hier dans le périmètre de l'hôpital Kamal Adwan, tandis que des unités d'artillerie « pilonnaient le quartier Cheikh Zayed, Tellate Qalibou ainsi que la ville de Beit Lahia ». Des raids ont également ciblé plusieurs secteurs de la ville de Ghaza. Selon Wafa, trois civils ont été tués et d'autres ont été blessés suite à une attaque qui a visé une école abritant des déplacés à Haï Daraj, à l'est de la ville de Ghaza. Les victimes ont été évacuées à l'hôpital baptiste de Ghaza.

Wafa fait état également d'une autre personne qui a été tuée à Deir El Balah dans un bombardement aérien. D'autres attaques ont été signalées également dans le camp d'Al Bureij, au centre de la bande de Ghaza. L'agence Wafa rapporte aussi que « des hélicoptères de combat ont ouvert le feu à l'est de la ville de Rafah simultanément à un raid au centre de la même ville ».

L'agence palestinienne mentionne également des « tirs de la marine de guerre israélienne en direction de la zone côtière de Rafah ». Toujours dans le sud de la bande de Ghaza, deux Palestiniens ont été fauchés par le bombardement d'une zone d'habitation dans la localité de Khouzaa, à l'est de la ville de Khan Younès, tandis que l'artillerie a pilonné des maisons à l'est de la ville de Rafah. Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, au moins 70 Palestiniens ont péri en 24 heures, entre samedi et dimanche, suite à des raids perpétrés par les forces sionistes.

Le bilan global général des victimes a ainsi grimpé à 35 456 morts et 79 476 blessés depuis octobre. D'après l'ONU, quelque 800 000 Palestiniens ont été forcés de fuir Rafah depuis le 6 mai, s'établissant autour de Khan Younès notamment. En raison du blocage du point de passage de Rafah, la situation humanitaire est extrêmement préoccupante dans la bande de Ghaza, d'autant que les négociations sont complètement rompues.

« L'acheminement de l'aide humanitaire est quasiment à l'arrêt depuis que l'armée israélienne a pris et fermé le 7 mai le passage de Rafah à la frontière égyptienne, entrée cruciale pour ces aides dont le carburant indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire. Les livraisons sont aussi largement entravées aux passages côté israélien de Kerem Shalom et d'Erez », note l'AFP. Vendredi, l'armée américaine a annoncé que la jetée temporaire construite à l'initiative des Etats-Unis à Ghaza est désormais opérationnelle.

De son côté, Chypre a fait savoir avant-hier qu'elle va assurer un flux continu d'aide humanitaire depuis le port de Larnaca vers Ghaza. C'est ce qu'a déclaré samedi Theodoros Gotsis, porte-parole du ministère chypriote des Affaires étrangères, rapporte l'APS.

« Les plans du projet Amalthea prévoient la livraison de 2000 tonnes d'aide humanitaire par semaine », a précisé M. Gotsis. « Amalthea » est le nom d'un corridor maritime humanitaire ouvert par Chypre en mars dernier pour acheminer de l'aide vers Ghaza. Un « Fonds Amalthea » a été créé pour financer le projet d'aide, a indiqué Theodoros Gotsis, en ajoutant que le projet Amalthea est ouvert à tous les pays qui souhaiteraient y contribuer.

L'ONU avertit contre des conséquences « apocalyptiques »

Le blocage de l'aide humanitaire dans la bande de Ghaza pourrait avoir des conséquences « apocalyptiques », a prévenu hier le chef des Affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, en mettant en garde contre le risque de famine dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de sept mois d'agression sioniste. « Si le carburant vient à manquer, si l'aide ne parvient pas aux personnes qui en ont besoin, la famine, dont nous parlons depuis si longtemps et qui menace, ne sera plus une menace.

Elle sera présente », a-t-il déclaré à l'AFP, en marge d'une réunion avec des responsables qataris à Doha. « Notre préoccupation, en tant que citoyens de la communauté internationale, est que les conséquences seront très, très dures. Dures, difficiles et apocalyptiques », a ajouté le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'ONU.

Attaque d’un convoi humanitaire pour Gaza : l’autrice de la vidéo témoigne

Au moins sept camions d'aide humanitaire destinés à la bande de Gaza ont été vandalisés par des colons israéliens lundi 13 mai, à la frontière entre Israël et la Cisjordanie. (…)

Au moins sept camions d'aide humanitaire destinés à la bande de Gaza ont été vandalisés par des colons israéliens lundi 13 mai, à la frontière entre Israël et la Cisjordanie. Quatre personnes ont été arrêtées. La police israélienne a ouvert une enquête.

Tiré de Courrier international.

Des dizaines de colons israéliens ont pris d'assaut sept camions d'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, ce lundi 13 mai. L'incident a eu lieu près du point de passage de Tarqumia, dans le sud-ouest de la Cisjordanie. Une vidéo filmée sur place, et diffusée sur le compte YouTube du Guardian, montre les assaillants vider et jeter au sol toutes les denrées alimentaires présentes dans le camion.

“Nous avons des otages à Gaza, aucune aide humanitaire ne devrait être acheminée avant que nos proches ne soient rentrés chez eux sains et saufs”, a justifié l'un d'entre eux auprès du Times of Israel.

Si la police israélienne ne semble pas être intervenue pour mettre fin au pillage, elle a annoncé l'ouverture d'une enquête, laquelle a déjà mené à l'arrestation de quatre personnes, dont un mineur, rapporte la BBC. Selon plusieurs médias israéliens, les militants pourraient être des membres de Tsav 9, un collectif qui a déjà bloqué à plusieurs reprises des convois d'aide humanitaire à destination de Gaza.

“Ce que vous faites est mal”

Qualifiées d'“épouvantables” au Royaume-Uni, ou encore d'“inacceptables” aux États-Unis, ces attaques ont été unanimement condamnées par la communauté internationale. En Israël, pourtant, elles semblent profondément diviser l'opinion, comme l'explique l'avocate israélienne Sapir Sluzker Amran au micro d'Al-Jazeera.

Présente sur place, c'est elle qui a filmé le pillage et diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux. Elle est depuis victime de nombreuses menaces de mort. “Ces gens ne représentent pas notre judaïsme. […] De nombreux Israéliens veulent la paix et œuvrent à la paix, pour nous, pour nos enfants et pour tous ceux qui vivent sur cette terre”, explique-t-elle au média qatari avant de conclure : “Nous avons le devoir moral de combattre, avec notre peuple, avec notre sang, et de leur dire ‘Ce que vous faites est mal'. Nous ne pouvons pas laisser ce carnage se poursuivre !”

Courrier international

Le peuple kanak a droit à l’auto-détermination !

Couvre-feu entre 18 heures et 6 heures dans l'agglomération de Nouméa, interdiction de manifestations, dizaines d'arrestations, envoi en urgence d'escadrons de gendarmes, CRS, (…)

Couvre-feu entre 18 heures et 6 heures dans l'agglomération de Nouméa, interdiction de manifestations, dizaines d'arrestations, envoi en urgence d'escadrons de gendarmes, CRS, GIGN et RAID supplémentaires : Macron joue avec le feu en tentant de revenir par la force sur le droit du peuple kanak à l'autodétermination, que lui avaient assuré les accords signés en 1998 à Nouméa par le gouvernement français.

Hebdo L'Anticapitaliste - 708 (16/05/2024)

Crédit Photo
Photothèque rouge / Milo

Ce qui se passe sur tout le territoire de Kanaky, c'est le soulèvement d'un peuple. Depuis le 13 mai, les salariéEs du port, de l'aéroport et de l'hôtellerie sont en grève et des barrages sont organisés sur les routes par les jeunes pour contrôler la circulation. En faisant tirer par la police sur les jeunes, Macron, Darmanin et leur politique répressive ont provoqué l'embrasement dont les images tournent en boucle dans les médias.

Une revendication unifie cette mobilisation : non au dégel de la loi électorale, non à la recolonisation que le gouvernement a mis en place en décembre 2021, en organisant unilatéralement, en pleine crise du covid le troisième référendum prévu par les accords de 1998. C'est bien la volonté du gouvernement d'arrêter le processus de décolonisation, ouvert en 1988 par les accords de Matignon, qui a ouvert la crise actuelle !

Depuis deux ans, l'USTKE, le FLNKS et la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) construisent des mobilisations sur tout le territoire de la Kanaky pour faire entendre la voix des coloniséEs. La réponse du gouvernement a été la répression (avec même des interpellations pour port du drapeau kanak) et la volonté de faire voter la loi Darmanin qui met définitivement un terme au processus issu des accords de Matignon en 1988, en mettant concrètement fin à la possibilité de l'autodétermination du peuple kanak avec l'ouverture du corps électoral.

Le NPA l'Anticapitaliste soutient les revendications portées par le FLNKS, la CCAT et la population kanak mobilisée : retrait de la loi Darmanin, retrait des forces de répression, respect du droit à l'autodétermination du peuple kanak, ouverture de discussions pour un processus de décolonisation. En Kanaky comme dans tous les territoires colonisés : pas de justice, pas de paix !

Kanaky : NON au dégel du corps électoral ! NON à la recolonisation !

21 mai 2024, par Collectif Solidarité Kanaky — , ,
Ce lundi 13 mai, veille du vote à l'assemblée nationale, les manifestations des indépendantistes contre le dégel du corps électorat se sont multipliées ; – routes (…)

Ce lundi 13 mai, veille du vote à l'assemblée nationale, les manifestations des indépendantistes contre le dégel du corps électorat se sont multipliées ; – routes bloquées ou barrages filtrants, grève très suivie au port et aéroport de Nouméa, fermeture de nombreuses administrations, feux allumés à différentes endroits, début de mutinerie dans la prison de Nouméa, heurts entre jeunes kanak et forces de l'ordre dans les quartiers populaires, nombreux blessés et arrestations en masse.

Tiré de Entre les lignes et les mots

C'est dans ce contexte insurrectionnel qu'aura lieu le vote à l'assemblée national ce 14 mai portant sur le dégel du corps électoral.

Pour tenter d'arrêter ce processus dangereux pour l'avenir du peuple kanak, les élus du congrès de Nouvelle Calédonie se sont réunis ce lundi 13 mai et sont parvenu à adopter, à la majorité, une résolution demandant le retrait de ce projet de loi sur le corps électoral. Les élus rappellent à l'Etat qu'ils sont majoritairement contre ce projet de loi.

30 ans après l'Accord de Nouméa, ainsi que du transfert des compétences et leur rééquilibrage, les inégalités restent très importantes, le non respect de la priorité à l'emploi local : dans beaucoup de secteurs, ce sont les métropolitains récemment arrivés en Nouvelle Calédonie, du fait de conditions attractives (niveau de salaire et indexation, avantages en terme de logement ou de soutien à l'installation), qui occupent des postes au détriment des travailleurs Kanak à compétences égales. Ainsi se perpétue une longue tradition de privilèges offerts aux Français partant travailler en Outre-mer.

Des conditions qui permettent de renforcer la colonie de peuplement qu'a toujours représenté pour l'État français ce territoire du Pacifique. Cela en violation totale du droit international. En effet, la Kanaky/Nouvelle-Calédonie reste un territoire non autonome au regard du droit international, à ce titre inscrit sur la liste des pays à décoloniser selon la résolution 15-14 des Nations Unies.

L'Accord de Nouméa est un accord de décolonisation. Il prévoyait 3 consultations référendaires d'autodétermination. Le deuxième référendum avait montré, en 2020, une poussée des voix indépendantistes à seulement 9000 voix près, le « Oui » à la pleine souveraineté de la Nouvelle Calédonie était majoritaire. Les conditions du troisième et dernier référendum, fin 2021, sont aujourd'hui toujours contestées par l'ensemble des courants indépendantistes, lesquels avaient demandé suite à l'épidémie du Covid et au confinement qui empêchait toute campagne, le report de la consultation et le respect tant de la promesse d'Edouard Philippe de le tenir en 2022 que de la période de deuil kanak. Ce 3ème référendum n'est pas reconnu par les indépendantistes qui n'ont pas participé au vote. Une plainte est prévue à ce sujet auprès de la Cour Internationale de Justice.

Aujourd'hui, le gouvernement français a décidé de passer en force. Il présente unilatéralement deux projets de lois sur l'avenir institutionnel de la Kanaky/Nouvelle-Calédonie qui mettent en jeu l'avenir du peuple Kanak, et la stabilité du pays. Ils visent une sortie dans des conditions très contestées et non consensuelles de l'Accord de Nouméa, avec pour conséquence une aggravation considérable des clivages.

Le premier projet de loi concernant le report des élections provinciales a été adopté en mars dernier, le second vise à modifier la constitution est central dans l'Accord de Nouméa, aucune modification ne devrait être faite par une décision unilatérale de l'État, sans un accord global entre les forces politiques locales.

Ces projets de lois renouent avec les pratiques éprouvées de mise en minorité du peuple Kanak dans son propre pays, au profit d'une droite locale qui voudrait par une modification des sièges au Congrès de Nouvelle-Calédonie y trouver une majorité en sa faveur. L'État s'engage dans une modification brutale de toute l'organisation de la vie démocratique de la Nouvelle-Calédonie. C'est une façon de favoriser la recolonisation du territoire et l'invisibilisation du peuple Kanak !

En réponse, en Kanaky/Nouvelle-Calédonie les mobilisations s'amplifient contre ces deux projets de lois. Plus de 80 000 personnes dans la rue le 13 avril dernier sur tout le territoire. Des mobilisations historiques qui sont impulsées par la CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain,) qui regroupe l'ensemble des courants indépendantistes. Les objectifs sont clairs : la demande du retrait du projet de loi sur le dégel du corps électoral, la non reconnaissance du 3ème référendum, et la poursuite de la trajectoire de décolonisation.

Ce passage en force de l'État français rappelle de tristes souvenirs et favorise une dynamique de tensions extrêmement dangereuse. La mobilisation du 1er mai a été massive et cette année marquée politiquement par ce contexte politique. Aujourd'hui la moindre étincelle peut embraser la pays.

La semaine du 4 mai 2024 jusqu'au 13 mai 2024, a été une semaine de mobilisations et d'actions continues de la CCAT. Débutée le 4 mai 2024 – pour l'anniversaire de la mort de Jean-Marie Tjibaou le 4 mai 1989, et l'anniversaire du massacre des 19 de la grotte d'Ouvéa le 5 mai 1988 – jusqu'à la présentation du texte à l'Assemblée Nationale ce 13 mai 2024. Des rassemblements devant toutes les gendarmeries du pays le 5 mai 2024, des marches dans différentes villes tous les jours. De nombreuses mines sont déjà bloquées comme à Houailou, à Thio.

La mobilisation entre dans sa 3ème phase.

Ce 13 mai 2024 les deux fédérations USTKE, T.H.T (Transports aériens et terrestres, Hôtellerie) et Ports & Docks entrent en grève, suivie à 99%. Au port, sortie uniquement de marchandises de 1ère nécessité (denrées périssables et médicaments), toutes les sociétés du port ont décidé de fermer a 15H. Ralentissement de l'économie aujourd'hui. La chefferie de Wetr à Lifou a décidé la fermeture de l'aéroport de l'île.

A l'aéroport à Tontouta, les vols des avions ont pris énormément de retard du fait que les salariés ont quitté leurs postes donc perturbant le fonctionnement des services sur l'aéroport. Les mobilisations de la CCAT sur les accès routiers ont perturbé aussi le Pays. Le Pays, se mobilise partout, avec des barrages filtrants.

Un début de mutinerie à commencé à la prison du camps Est, trois gardiens ont été pris en otage, intervention du RAID. Des jeunes ont affronté la police, les gendarmes mobiles, car ceux la même ont tiré aux flash-ball sur les jeunes provocant leur colère.

Le pays vit une tension extrême dans l'attente du vote à l'assemblée nationale.

Par ailleurs, la répression est forte. Plusieurs personnes poursuivies depuis la manifestation du 21 février dernier sont passées en procès le 19 avril au Tribunal de Nouméa, subissant de très lourdes condamnations, deux manifestants sont enfermés au camps Est, cinq autres manifestants sont libres mais avec bracelets électroniques. Depuis, il y a eu de nombreuses arrestations, certaines personnes ont été libérées mais avec des poursuites, d'autres sont en détention provisoire, ou gardés à vue.

Ce sont des prisonniers politiques !

Lundi 13 mai 2024, 18 personnes devaient passer en comparution immédiate le procès a été reporté, pour certains au simple motif de port du drapeau de Kanaky ! Du jamais vu … !

Le collectif Solidarité Kanaky, créé e 2007, regroupe différentes organisations associatives, syndicales et politiques avec l'objectif d'organiser en France la solidarité avec le peuple Kanak dans sa trajectoire de décolonisation. Aux côtés des différents courants indépendantistes, nous réaffirmons notre solidarité aux luttes syndicales et politiques des indépendantistes Kanak indépendantistes et non kanak, contre la situation coloniale, raciste, capitaliste et répressive de l'État français en Kanaky.

Nous en appelons aux parlementaires qui à l'Assemblée nationale vont avoir la responsabilité de se prononcer sur la loi portant dégel du corps électoral de Nouvelle-Calédonie.

La Kanaky/Nouvelle Calédonie n'est pas un territoire français, mais au regard du droit international un « territoire non autonome ». Le projet de loi constitutionnelle proposé unilatéralement en vue du dégel du corps électoral , en violation du droit international, conduit les parlementaires à assumer la responsabilité de décider, à plus de 22000 kms de lui, de l'avenir de tout un peuple. Voire d'un possible embrasement en Kanaky/Nouvelle-Calédonie.

Ce projet de loi doit être retiré. Exigeons la libération et l'abandon des poursuites pour les inculpés des mobilisations en cours. Engageons des actions de solidarité ici en France contre les deux projets de loi et en solidarité au mouvement actuel en Kanaky.

Solidarité avec la CCAT et le peuple Kanak mobilisé !

Nous appelons à la participation AU RASSEMBLEMENT CE MARDI 14 MAI 2024 de 14H à 18H Place Salvador Allende (plus proche autorisé de l'Assemblée Nationale) CONTRE LE VOTE SUR LE DEGEL DU CORPS ELECTORAL ET POUR LE RETRAIT IMMEDIAT DU PROJET DE LOI.

Le Collectif Solidarité Kanaky :

MJKF (Mouvement des Jeunes Kanak en France), USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanak et des Exploités (en France), Union syndicale Solidaires, CNT (Confédération Nationale du Travail), STC (Sindicatu di i Travagliadori Corsi), Association Survie, FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers populaires), Ni guerre ni État de Guerre, UP (Union Pacifiste), Ensemble !, NPA (Nouveau Parti Anticapitialiste), PCOF (Parti Communiste des Ouvriers de France), PEPS (Pour une Ecologie Populaire et Sociale), PIR (Parti des Indigènes de la République), UCL (Union Communiste Libertaire).

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Le procureur de la CPI demande des mandats d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou et Yahya Sinwar

Lundi 20 mai, Kharim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale, a demandé que soient émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, son ministre de la (…)

Lundi 20 mai, Kharim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale, a demandé que soient émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, son ministre de la Défense, le chef du Hamas à Gaza et deux autres responsables du mouvement palestinien. Un coup dur pour les dirigeants de l'État hébreu qui redoutaient cette décision et qui avaient tenté de s'y opposer, commente la presse internationale.

Tiré de Courrier international. Légende de la photo : Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense Yoav Gallant sur la base militaire de Kirya à Tel Aviv, le 28 octobre 2023. Photo Abir Sultan Pool via Reuters.

Une décision historique. Lundi 20 mai, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a annoncé qu'il allait demander des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et contre le leader du Hamas, Yahya Sinwar, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, annonce le Washington Post.

Sont également concernés par ces poursuites le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, et deux autres hauts dirigeants du Hamas : Mohammed Deif, le chef des Brigades Al-Qassam, le bras armé du Hamas, et Ismaïl Haniyeh, le leader politique du mouvement palestinien, qui vit en exil à Doha, au Qatar.

“Sur la base des éléments de preuve recueillis et examinés par mon bureau, j'ai des motifs raisonnables de croire que Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre d'Israël, et Yoav Gallant, le ministre de la Défense d'Israël, portent la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre humanité commis sur le territoire de l'État de Palestine (dans la bande de Gaza) à partir du 8 octobre 2023 au moins”, est-il écrit dans un communiqué de la CPI, qui siège à La Haye, précise le quotidien suisse le Temps dans le live qu'il consacre à la couverture de l'actualité à Gaza.

Même si cette demande doit encore être approuvée par les juges de la CPI, explique The New York Times, “elle constitue un coup dur pour le gouvernement de Benyamin Nétanyahou et alimentera probablement les critiques internationales à l'égard de la stratégie d'Israël dans sa campagne de sept mois contre le Hamas et des conséquences de la guerre sur Gaza”.

Pressions israéliennes contre la CPI

Israël ne reconnaît pas la Cour pénale internationale – chargée de poursuivre les individus quand la Cour internationale de justice, elle, s'intéresse aux États – mais si ces mandats d'arrêt sont émis, chacun des 123 États membres de la CPI sera tenu d'arrêter les personnes visées qui pénétreraient sur son territoire et de les remettre à la Cour pour qu'elles soient jugées.

On comprend mieux l'inquiétude manifestée récemment par les dirigeants israéliens qui ont multiplié les pressions contre la CPI. Selon le site Axios, le Premier ministre israélien aurait ainsi exhorté le président Joe Biden à “intervenir” pour empêcher la Cour de La Haye d'émettre ces mandats, tout en menaçant de représailles contre l'Autorité palestinienne si la Cour pénale internationale allait de l'avant. “Cela fait plusieurs semaines que le ministère de la Justice [israélien] et les juristes de Tsahal se démènent pour empêcher que cela ne se produise” , expliquait récemment le quotidien Ha'Aretz dans un article traduit sur notre site.

Des manœuvres qui avaient provoqué une réaction rare du procureur Kharim Khan. Le 3 mai, dans un geste inédit, rappelait récemment Al-Jazeera, son bureau avait appelé à mettre fin à ce qu'il considérait comme une “intimidation” visant la CPI. Il sera allé finalement au bout de sa logique.

Lundi 20 mai, les familles des otages israéliens ont été parmi les premières à réagir, pour condamner fermement la décision du procureur de la CPI. “Nous rejetons l'assimilation des dirigeants israéliens aux terroristes du Hamas”, écrit le Forum des otages et familles de disparus, cité sur le live du quotidien Ha'Aretz. Même indignation du côté du chef de l'opposition Yair Lapid, qui qualifie de “désastre” cette annonce.

Courrier international

Québec Solidaire doit être le rassembleur des mouvements de lutte !

14 mai 2024, par André Frappier —
Combiné au départ d'Émilise Lessard-Therrien, le recentrage du parti exprimé par les documents soumis pour le prochain Conseil National a provoqué une crise politique (…)

Combiné au départ d'Émilise Lessard-Therrien, le recentrage du parti exprimé par les documents soumis pour le prochain Conseil National a provoqué une crise politique d'importance à QS, comme on n'en avait jamais vu auparavant, mais qui couvait depuis un moment et qui était à prévoir.
Le défi de Québec solidaire a toujours été de résister à la pression du conformisme et à la voie électoraliste. Il n'y a pas de formule miracle, il faut mobiliser les forces qui se battent pour la justice sociale, les réunir derrière un projet politique qui ne peut que changer les fondements de cette société. C'est l'essence de notre programme et de notre projet d'assemblée constituante pour y arriver, ce qui n'est pas rien.

La déclaration de Saguenay combiné avec la proposition de réviser le programme a constitué un changement de cap inégalé dans l'histoire de Québec solidaire. La tournée des régions qui a eu lieu l'automne dernier ne peut suffire à justifier le contenu de la déclaration soumise au Conseil national. Il s'agissait d'une consultation et non d'un processus d'assemblées décisionnelles. Même si la direction de QS avait un mandat pour effectuer cette tournée, il est légitime de se demander s'il y avait une intention au départ qui a guidé ce processus et mené à cette finalité de changer le programme dans son esprit et dans sa lettre. Ce que fait la déclaration de Saguenay. Notons que les modifications au programme doivent être faits en congrès et non en conseil national. Le fait de modifier des principes qui sont dans le programme par la déclaration de Saguenay, comme le révèle entre autres les propositions concernant l'industrie forestière et la reconnaissance du monopole syndical en agriculture sont inquiétants et questionnables.

Pourquoi ce changement de cap maintenant ?

Le narratif conduisant à ces propositions est totalement absent, hormis la justification de la tournée des régions. Est-ce l'inquiétude provoquée par la montée du PQ et la nécessité de gagner un nouveau terrain pour contrer cette situation, ou est-ce l'urgence de combattre la crise économique accompagnée de la crise environnementale, qui motive ce processus ? Ces deux questions conduisent à des réponses bien différentes. Raison pour laquelle il est fondamental de situer dans quel contexte et quelle analyse fait-on de la situation politique, avant d'avancer des propositions sur la stratégie. Dans le premier cas on vise à édulcorer notre programme pour le rendre plus « conformiste » et dans l'autre on serait incitéEs à resserrer nos liens avec les forces militantes.

QS était dans une relative montée lors de l'élection de 2022, le plan de transport collectif permettait de mettre sur la table une proposition emballante pour tout le Québec qui permettait d'offrir une alternative à l'auto solo pour les déplacements interurbains et dans une certaine mesure pour les transports régionaux. La question du financement a cependant frappé un écueil. Au lieu de cibler les multinationales et leurs évasions fiscales, qui n'étaient pas mentionnées dans le plan de communication, la population a senti que ce serait elle et particulièrement les personnes qui ont une propriété et un fonds de retraite qui étaient ciblées. La montée de QS s'est arrêtée à ce moment.

La CAQ en est à son deuxième mandat, commence à battre de l'aile et le PQ est en montée. Rien d'étonnant, ce sont quelque part des vases communicants, on n'a qu'à regarder le personnel politique qui a navigué de l'un à l'autre. Paul St-Pierre Plamondon a réussi à redonner vie à son Parti qui est en montée.

Si on compare les résultats de la dernière élection en 2022 avec le dernier sondage QC 125 du 26 avril dernier, on constate que QS n'a pas substantiellement perdu de terrain, il est passé de 15,43% à 14%. Les libéraux font certains gains passant de 14,37% à 17%. Le changement majeur se situe entre le PQ et la CAQ, le PQ passant de 14,61% à 34% et la CAQ de 40,98% à 23%. À priori il ne devrait pas y avoir de vent de panique à QS, ce qui se produit était quelque part prévisible.

Québec solidaire doit être le rassembleur des mouvements de lutte

Notre but est de changer cette société d'injustice où la domination des corporations et du profit nous entraine dans une crise économique et sociale dont les conséquences environnementales s'accroissent à vitesse grand V.

Il est essentiel de mobiliser tous les secteurs de la population, d'entreprendre des grands chantiers qui vont amener à nous coaliser à nous politiser et à construire un rapport de force.

C'est ainsi que Québec solidaire s'est construit. Le programme a été développé sur plusieurs années avec des thèmes différents, justement pour permettre à tous les courants politiques progressistes d'y être représentés et de se sentir chez soi :

  • 2009 l'enjeu 1 Pays démocratique et pluriel
  • 2010 l'enjeu 2 Solidaire et écologique
  • 2011 l'enjeu 3 Justice sociale – Éducation – Santé – Culture
  • 2014 l'enjeu 4 Pour une société solidaire et féministe Femmes – Familles – Diversité sexuelle et de genre
  • 2017 l'enjeu 5 Bâtir ensemble un Québec solidaire Justice – Territoire – Agriculture – Altermondialisme

Le préambule au programme de QS indique ce qui suit :

« Au Congrès de fondation, en février 2006, les membres de Québec solidaire ont adopté la Déclaration de principes qui décrit les valeurs du parti. À partir de ces valeurs, des centaines de citoyennes et citoyens, membres et non membres, ont participé à une démarche de démocratie participative entre 2008 et 2017. Ce programme est le résultat de leurs réflexions et de leurs échanges. Il s'agit d'un projet à long terme. Une plateforme électorale annonce ce que prévoit le parti pour les quatre années d'un mandat de gouvernement. Ce programme voit beaucoup plus loin. C'est un projet de société, la proposition de Québec solidaire pour transformer démocratiquement la société québécoise. Ce programme est vivant. Il est appelé à évoluer et à se renouveler selon la volonté des membres. »

Notre défi consiste beaucoup plus à regarder quels sont nos angles morts, quels sont les éléments qui pourraient couvrir les problématiques ou des situations nouvelles que nous n'avons pas adressées. Nos positions sont-elles suffisamment élaborées concernant les populations immigrantes qui fuient le sud global pour échapper à la catastrophe climatique et économique ? Si on ne veut laisser personne derrière on doit s'assurer que toute la population laborieuse se reconnaisse dans nos politiques.
C'est de cette façon qu'on construira un rapport de force, qu'on rassemblera une population désireuse de prendre en main sa destinée. Nous aurons ainsi la force et la possibilité de lutter vraiment pour une société égalitaire et de prendre le pouvoir pour y arriver.

-La vie coûte trop cher !

14 mai 2024, par Ghislaine Raymond — , ,
Aujourd'hui se tenait à Montréal, dans le quartier Villeray, un rassemblement citoyen pour clore l'enquête menée dans ce quartier concernant l'impact de l'augmentation du coût (…)

Aujourd'hui se tenait à Montréal, dans le quartier Villeray, un rassemblement citoyen pour clore l'enquête menée dans ce quartier concernant l'impact de l'augmentation du coût de la vie sur plusieurs types de ménages.

Les 14 organismes du quartier qui ont recueilli 190 témoignages brossent un portrait accablant qui a des impacts démesurés sur tant sur le logement que l'alimentation, la santé mentale et physique, le transport, la mobilité, l'habillement, le manque de revenus ou le chauffage.

L'aggravation du coût de la vie bouleverse plusieurs vies et accroit la pauvreté de ce quartier. Voici quelques témoignages recueillis :

Alimentation (99 témoignages) : Témoignage no 5

« C'est vraiment dur, surtout la dernière semaine du mois. Je ne sors pas beaucoup pour ne pas dépenser. Aussi, je fais des sacrifices pour mes repas. Je mange durant une semaine des toasts avec du beurre de peanuts et des soupes poulet et nouilles. »

Logement (61 témoignages) : Témoignage no 35

« Je suis une diplômée d'une technique au cégep. Je gagnais correctement ma vie même lorsque je me suis retrouvée monoparentale. Maintenant, je peine à joindre les deux bouts. J'ai un logement trop petit pour mon enfant et moi. Nous dormons dans la même chambre séparée par des meubles. Il n'y a donc pas de fenêtre dans un de ces espaces. Cette situation joue beaucoup sur nos relations et nous affecte psychologiquement. »

Revenu (44 témoignages) : Témoignage no 154

« Mon budget familial ne répond pas à mes besoins essentiels et j'arrive pas à tenir le mois-je suis obligée de découvrir les banques alimentaires et de suivre les circulaires chaque semaine. »

Santé mentale : Témoignage no 9

« Le fait de tout devoir calculer ses dépenses dans un mois devient un poids stressant qui cause l'anxiété. »





Les témoignages recueillis ne sont que la pointe de l'iceberg, indique le rapport. En effet, ce sont toutes les sphères de la vie quotidienne qui sont touchées lorsque nous subissons une insécurité financière due à cette augmentation sans fin du coût de la vie. Les 14 organismes regroupés au sein de la CDC Villeray (Association des locataires de Villeray, ACEF du Nord, Centre des femmes d'ici et d'ailleurs, Comité 0-5 ans, Espace famille Villeray, HAPOPEX, LUDIC, La Jarnigoine, La Maison de quartier Villeray, La Maison des grands-parents de Villeray, PACT de rue, Vers Vous, Villeray dans l'Est et Zoothérapir Québec), résument leurs revendications en ces termes :

. Vivre dans la dignité ;
. L'inclusion ;
. Un logement décent ;
. Des loisirs accessibles ;
. Une épicerie abordable ;
. Une redistribution des richesses ;
. Un accès aux transports

Il est temps d'agir !

Propos recueillis par Ghislaine Raymond

Campements en solidarité avec la Palestine : des rectorats répondent aux étudiant·es. Que font les centrales syndicales ?

14 mai 2024, par Camille Popinot — , ,
Après des mois d'une importante mobilisation étudiante et du corps enseignant, après de nombreuses demandes formelles et de résolutions adoptées par des dizaines de composantes (…)

Après des mois d'une importante mobilisation étudiante et du corps enseignant, après de nombreuses demandes formelles et de résolutions adoptées par des dizaines de composantes de l'Université, le jour même où des étudiant·es installent un campement au sein de l'Université du Québec à Montréal, la direction de l'UQAM a finalement communiqué de précieuses informations sur ses investissements et ses échanges avec l'État d'Israël :

« Communiqué du 12 mai 2024 :
(…)
Il importe d'indiquer que la Fondation de notre université n'a aucun investissement dans l'armement, ayant adopté une politique d'investissement responsable il y a de nombreuses années, et que l'Université n'a pas actuellement d'entente de mobilité ni d'entente-cadre avec des universités israéliennes
».

On dénoncera le délai pris par l'administration pour communiquer ces données. On condamnera l'absence de toute marque de solidarité ou d'empathie du communiqué, notamment avec les enseignant·es et les étudiant·es palestinien·es mort·es, blessé·es ou affamé·es. On aurait apprécié un engagement de l'Université à soutenir les universitaires et les étudiant·es palestinien·es qui en feraient la demande ou en faveur des enseignant·es et des étudiant·es israëlien·nes persécuté·es pour leur prise de position en faveur d'un cessez-le-feu. On regrettera enfin l'absence de prise de position collective des directions universitaires, comme vient de le faire le Conseil d'administration de la Conférences Recteurs et Rectrices des Universités Espagnoles (CRUE) en faveur du cessez-le-feu et contre l'antisémitisme et l'islamophobie notamment :

« * Revoir et, le cas échéant, suspendre les accords de coopération avec les universités et centres de recherche israéliens qui n'ont pas exprimé un engagement ferme à la paix et au respect du droit international humanitaire ;
* Intensifier la coopération avec le système scientifique et d'enseignement supérieur palestinien et amplifier nos programmes de coopération, le volontariat et l'attention à la population réfugiée.
* Veiller à ce que, dans l'exercice de la liberté d'expression, ne se produisent des conduites également répréhensibles d'antisémitisme ou d'islamophobie, ainsi que tout autre comportement de haine au sein des communautés universitaires.

Mais tout bien pesé, le communiqué de l'administration de l'UQAM, aussi bureaucratique et sans humanité soit-il, mis en rapport avec le refus de répondre de nombreuses universités ou avec le silence assourdissant des centrales syndicales sur les investissements de leurs fonds de pension (Fonds de solidarité-FTQ ou Fondaction-CSN en particulier), constitue une petite victoire du mouvement de solidarité québécois avec la Palestine et pour un cessez-le-feu.

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À propos des propositions et amendements du Cahier synthèse de Québec solidaire sur la déclaration de Saguenay et le programme

14 mai 2024, par Bernard Rioux — , ,
L'article sur la Critique de la déclaration de Saguenay montrait que cette déclaration constituait, de fait une remise en question de plusieurs éléments importants de notre (…)

L'article sur la Critique de la déclaration de Saguenay montrait que cette déclaration constituait, de fait une remise en question de plusieurs éléments importants de notre programme (contrôle public de nos ressources naturelles, défense de l'agroécologie, défense du pluralisme syndical en milieu agricole, nationalisation de l'énergie éolienne, centralité de la lutte contre la privatisation… ). Or, présenter une déclaration remettant en cause des éléments du programme de Québec solidaire dans un Conseil national n'est pas une démarche acceptable. Il est vrai qu'on peut amender cette déclaration, il reste que la discussion proposée n'est pas un cadre adéquat pour mener les débats essentiels qui sont devant nous tant pour faire face à la crise climatique qu'à l'offensive néolibérale que mène le gouvernement Legault.

Proposition 1 – La transition juste

Le Cahier synthèse accepte des ajouts suivants à la proposition initiale : les valeurs écoféministes ; le caractère public et abordable des alternatives de mobilité durable ; la dimension urbaine au développement du transport collectif, interrégional et interurbain ; et tout cela en cohérence avec les initiatives locales et régionales déjà existantes et une perspective intersectionnelle à l'évaluation des impacts de la transition.

Il remplace
responsabiliser par rendre imputables et encadrer légalement les grands pollueurs

La formulation est floue à souhait, elle ne précise aucunement le sens des mots imputables et la nature de l'encadrement légal proposé. En fait les objectifs de cet encadrement auraient dû être précisés, soit l'adoption de mesures contraignantes vers la fin des émissions polluantes, la suspension de la possibilité d'achat de droits de polluer, de vendre de moins en moins des voitures thermiques et de mousser la surconsommation par une publicité omniprésente.

Il soumet au vote
• le soutien à la décroissance matérielle
• les caractérisations des alternatives de mobilité durable comme devant être publiques et gratuites.

Ces deux amendements sont particulièrement importants à adopter, car le premier écarte la construction d'un parc automobile électrique comme étant une solution réelle permettant la diminution des GES (Hochelaga-Maisonneuve) et le deuxième priorise clairement le transport public et sa gratuité (RMÉ) comme étant des revendications qui devraient être mises de l'avant par Québec solidaire. Ce sont là deux propositions qui nous semblent incontournables et importantes à soutenir.

La proposition visant à rayer la priorité donnée aux régions les moins bien desservies ne semble pas relever d'un souci d'une volonté d'un développement égal et, mais celle sur la transformation du BAPE mériterait d'être discutée.

Proposition 2 - Transition juste

Le comité synthèse propose d'accepter tel quel, les trois éléments de la proposition 2, soit :
• le zéro perte d'emploi,
• la priorité donnée à la diversification des économies locales, aux investissements dans des secteurs peu polluants, et la requalification de la main-d'œuvre
• et l'implantation de comités paritaires

Il soumet au vote les amendements suivants
• remplaçant les comités paritaires dans les milieux de travail par comités de transition de travailleurs et travailleuses (Viau et RMÉ)
• des propositions soit éliminent les comités prioritaires sur la transition (Deux Montagnes, Rimouski), soit définissent différemment les lieux d'implantations des comités d'entreprises : grandes entreprises ( CP) ou moyennes ou grandes entreprises (Mauricie)

La nouvelle proposition (Viau et du Réseau Militant Écologiste) qui propose d'appliquer le principe de la participation démocratique des populations concernées dans la planification, l'exécution, le contrôle et l'évaluation de l'atteinte des objectifs de cette transition est la seule qui pose des objectifs démocratiques concrets à la démarche de transition… Et c'est là le centre de la question.

Proposition 3 - sur l'équité territoriale

Le cahier synthèse ajoute à la proposition initiale sur la défense de l'équité territoriale en termes de construction d'infrastructures, le développement de services publics. Et ajoute à régions rurales, celles de régions éloignées ou périurbaines. (Marie-Victorin) souligne l'importance de s'assurer que le transport collectif permette à l'ensemble de la population d‘accéder aux services publics. Une proposition importante.

Proposition 4 – Décentralisation de la santé et des services sociaux

À la décentralisation des pouvoirs décisionnels vers les régions, le Cahier synthèse ajoute et les ressources pour le faire.

Le Cahier synthèse n'intègre pas la proposition du RMI, de la CNF et de NDG soit un gouvernement de Québec solidaire mettra fin à la privatisation, ouverte ou cachée, du système des centres de services sociaux et en approfondissant leur caractère public. Ni l'idée d'une vaste consultation (NDG) afin d'envisager une alternative à Santé Québec, afin de combattre la centralisation des services de santé

Le Cahier synthèse écarte donc le rapport qu'il faut établir entre centralisation et la privatisation et cela constitue un angle mort. En fait, la dépossession du bien commun passe essentiellement par la privatisation qui touche la santé, l'éducation et même la fonction publique.

Ne pas faire de la lutte contre la privatisation, l'enjeu majeur de la lutte politique dans les années qui viennent, c'est passer à côté d'un combat essentiel très important de soutenir les amendements à la proposition 4
• mettre fin à la privatisation ouvert ou cachée et des services sociaux en maintenant et en approfondissant leur caractère public (RMI, CNF, Notre-Dame-de-Grâce)
• mettre fin au système scolaire actuel à trois vitesses en le rendant totalement public, universel, égalitaire, accessible et gratuit depuis la garderie jusqu'à la fin de l'université.

Limiter cette dépossession au seul enjeu de décentralisation, c'est passer à côté les fondements de cette dépossession, soit une privatisation rampante qui remet de pans entiers du bien commun de la majorité populaire dans toutes les régions du Québec dans les mains des intérêts privés.

Proposition 5 – Décentralisation du développement du logement

Le Cahier de synthèse ajoute a la proposition de décentralisation du développement du logement vers les régions, la fourniture l'expertise et des ressources économiques, et spécifie en ce qui concerne les projets de logements, notamment des logements sociaux et fournira des moyens financiers aux expertises déjà en place.

Il ne retient pas et soumet donc au vote le développement national de logements sociaux dans un objectif de planification et de contrôle démocratique de ces projets par les collectivités concernées (RMÉ et Bonaventure). Les autres amendements parlent de logements abordables et sociaux (Deux-Montagnes) ou publics et collectifs (Bonaventure) et (Viau) mettent de l'avant une réforme fondamentale des institutions concernées.

L'idée d'un programme national de logements sociaux dans un objectif de planifications et de contrôle démocratique est au centre des amendements soumis au vote et ils doivent être soutenus. Mais ces amendements ne questionnent pas l'ascendant des spéculateurs et promoteurs immobiliers sur les choix des investissements en matière de construction de logements.

Proposition 6 – conseils régionaux de développement et de transition

Cahier synthèse ajoute au fait de donner aux régions les moyens d'organiser leur développement et social, le soutien aux initiatives régionales existantes dans chacune des régions et le financement nécessaire pour remplir leur mission.

Le fait de confier aux CRDT, la planification de la transition énergétique, laisse complètement de côté la réalité des acteurs qui ont le plus de pouvoir économique sur les décisions structurantes de la vie économique des régions, soit les grandes et moyennes entreprises.

Proposition 7 – Ressources naturelles

Le Cahier de synthèse remplace exploitation par utilisation durable et responsable dans le respect des limites de la planète et des écosystèmes et de la santé des collectivités et dans le respect des droits inaliénables des peuples autochtones et qualifie la répartition des redevances comme devant être suffisante et équitable.

Le Cahier de synthèse soumet au vote la proposition qui avance qu'il faut équilibrer le rapport de force entre les municipalités et les grandes entreprises exploitant les ressources naturelles (Mercier). L'amendement fait un pas seulement dans la bonne direction.

Se contenter d'une meilleure répartition directe des redevances aux régions, et proposer le développement des coopératives sans poser la fin du pouvoir des multinationales sur nos richesses naturelles, c'est tout simplement se placer en position de faiblesse et empêcher que ces nouveaux modèles économiques publics, coopératifs et d'économie sociale puissent véritablement s'imposer. Parler d'équilibrer le rapport de force, c'est se payer de mots, sans déterminer les moyens de la reprise en main réelle de notre pouvoir sur les ressources naturelles.

QS ne pourra assurer l'exploitation ou l'utilisation durable et responsable de l'énergie, quelles qu'en soient les formes, sans indiquer sa volonté de maintenir (ou de rétablir) le monopole d'Hydro-Québec sur la production et la distribution de l'hydro-électricité, de l'énergie éolienne ou de l'énergie solaire. C'est là le seul moyen d'assurer le contrôle public et démocratique sur les sources d'énergie renouvelable. Ici, la non-reprise du programme qu'on veut d'ailleurs changer est problématique.

Proposition 8 – Industrie forestière

Le Cahier de synthèse remplace la reconnaissance du rôle central de l'industrie forestière par la forêt et de la foresterie dans l'épanouissement économique de plusieurs régions du Québec. Pour ce qui est de la stratégie d'adaptation des forêts aux changements climatiques, on propose que QS adopte une stratégie de gestion durable de la ressource et d'adaptation de la foresterie aux changements climatiques et la proposition précise que lorsqu'on parle de communautés touchées, on ajoute particulièrement les Premières Nations et les Inuit, l'industrie et ses travailleurs et travailleuses et qui reconnaît l'importance de la valeur intrinsèque de la forêt et des services écosystémiques qu'elle produit.

La proposition reste en deçà de ce qui serait nécessaire pour la protection des forêts. C'est faire croire que la défense des populations des régions puisse faire fi de la remise en question de la domination des grandes multinationales forestières, minières et énergétiques sur nos ressources naturelles. Aucun amendement ne permet de préciser cette problématique.

Proposition 9 – Souveraineté alimentaire

Le Cahier de synthèse reprend l'essentiel de la proposition d'initiale sur la responsabilité confiée à la première ou au premier ministre, à la création d'un front d'urgence, à la réforme en profondeur de l'ensemble des programmes de soutien au secteur agricole, il se contente de préciser ses particularités régionales. Cette proposition souligne également la nécessité de renégocier les accords commerciaux afin de tendre vers la réciprocité des normes pour les produits importés.

Les amendements soumis essaient de réintroduire certaines dimensions d'une agriculture agrobiologique : soit en favorisant les productions végétales (Viau et RMÉ), soit la mise en place entres autres par une taxe sur la malbouffe (Hochelaga-Maisonneuve). Ils sont donc importants. 17 associations de QS et le RMÉ proposent de biffer conférer la responsabilité de l'agriculture à la première ministre ou au premier ministre. La centralisation des pouvoirs dans les mains du PM a bien peu à voir avec un mouvement avec la décentralisation des pouvoirs vers les régions.

Les propositions et les amendements du moins explicitement, ne questionnent pas l'exploitation de la main-d'œuvre immigrante en agriculture, la domination d'une agriculture agro-exportatrice où domine la production carnée, le poids du capital financier sur l'endettement des agriculteurs et des agricultrices, la distance qui reste à parcourir pour une réelle souveraineté alimentaire… Refuser de poser ces questions c'est s'empêcher d'identifier les défis auxquels font face les agriculteurs et agricultrices du Québec.

Proposition 10 – Syndicalisme agricole

Le Cahier synthèse reprend la proposition comme quoi Québec solidaire reconnaît le rôle de l'Union des producteurs agricoles (UPA) et renonce à réformer le syndicalisme agricole.

Les amendements proposent soit le dépôt (Berthier), soit la référence à la Commission politique
(CP) soit des reformulations qui reprennent l'essentiel de la proposition (Labelle et Verchères)

Cette proposition ne doit pas être adoptée. Un proposition qui rompt avec notre programme doit pour le moins être déposée. Défendre la pluralité dans le syndicalisme agricole comme moyen de promotion de la démocratie c'est la simple reconnaissance de la diversité des agricultures au Québec et le refus de voir dans l'agro-industrie exportatrice comme la seule sorte d'agriculture possible au Québec.

Proposition 11 – Filière batterie

Le Cahier synthèse fait trois ajouts à la proposition 11 – à la relance de la filière batteries sur des bases démocratiques, durables et justes et la tenue d'un BAPE générique, il ajoute notamment pour confirmer un recyclage assuré des batteries et pour assurer que la santé des citoyen-ne- que soit pris en considération dans tout le processus afin de planifier des projets pour lesquels le BAPE émettra un avis favorable. Et ajoute à l'objectif de réduction de gaz à effet de serre l'adjectif contraignant.

Le Cahier synthèse soumet au vote la proposition de nationaliser les différents secteurs économiques concernés (Viau), en priorisant le développement du transport collectif (Hochelaga-Maisonneuve), ne soutiendra pas et ne financera pas des projets portés par des multinationales tel celui de Northvolt.(RMI).

La proposition d'Hochelaga-Maisonneuve va à l'essentiel. La proposition présentée par le Comité synthèse n'éclaire pas les liens avec le développement de l'extractivisme ; elle ne précise pas que dans le contexte actuel le projet de la filière batterie présenté par le gouvernement Legault vise d'abord et avant tout à l'électrification de la voiture individuelle. Elle ne dénonce pas le fait que cette filière est dans les mains tant au niveau minier qu'industriel, d'entreprises multinationales ayant leur propre agenda qui ne va nullement dans le sens d'une lutte aux changements climatiques.

La proposition sur la filière de l'hydrogène vert (Berthier) se fait sans véritable analyse et évaluation de cette filière.

Proposition 12 – Habitation

Le Cahier synthèse reprend les 4 éléments de la proposition de la déclaration initiale
• dont convoquer un sommet national afin de lancer une nouvelle Corvée habitation ;
• la construction de maison d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale ;
• en dialogue continu avec les communautés autochtones, appuyer les efforts pour répondre aux défis particuliers en matière de logement, particulièrement dans le nord du Québec
• accélérer la construction de logements adoptés pour les personnes les plus vulnérables

Les amendements veulent que les maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale permettent les animaux de compagnie (Rosemont) ; aider les RPA existantes, afin de les aider à s'adapter aux nouvelles normes et d'éviter leur fermeture (Mauricie) ; permettre aux propriétaires de résidences unifamiliales d'ajouter une unité d'habitation additionnelle détachée sur leur terrain pour location à long terme.(Mercier).

Aucun de ces amendements ne tient véritablement compte des fondements de la crise du logement. Seule la proposition sur la nationalisation de l'industrie du logement (Montréal) aborde cette question, mais sans préciser ce que cela signifie réellement.

Ni la proposition initiale, ni les amendements ne s'attaquent aux fondements de la crise du logement, ce que ferait la construction de logements sociaux hors du marché privé afin d'augmenter le nombre d'habitations à bas prix misant sur le logement social et communautaire qui regroupe les habitations à loyer modique, les coopératives d'habitation et les organismes sans but lucratif.

Proposition 13 – La nécessité d'avancer ensemble

Le Cahier synthèse précise
• que le modèle interculturaliste des bâtisseurs du Québec moderne qui sera un jour souverain
• Que QS solidaire s'engage à défendre les droits et libertés des Québécois-es et à combattre toutes les formes de discrimination, notamment le racisme systémique
• QS affirme la primauté de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et ajoute notamment s'engage à promouvoir l'idée de l'inclusion de cette Charte dans la constitution d'un futur Québec indépendant durant les débats et les consultations de l'assemblée constituante

Les amendements soulignent l'importance de la culture (Marie-Victorin) et de l'éducation (Marie-Victorin). Seul (Montréal) ouvre un débat en demandant à Québec solidaire de s'engager à ne pas employer la clause dérogatoire afin de ne pas limiter les droits et libertés des Québécoises et des Québécois.

La défense de l'interculturalisme n'est qu'une partie de la solution. Au-delà de ce nécessaire interculturalisme, les combats contre la surexploitation de la population immigrée et contre les restrictions à leurs droits sociaux et politiques, et les luttes contre l'inégalité de genre, contre les discriminations à l'emploi et dans le logement, ainsi que les luttes antiracistes seront essentiels pour créer de nouveaux liens sociaux et jeter les bases d'une véritable inclusion et d'un métissage de la société québécoise qui seront à la base de la construction d'une véritable majorité indépendantiste.

Proposition 14 -Programme et plate-forme électorale

Le comité synthèse reprend la proposition qu'en prévision de la campagne électorale de 2026, le parti s'engage dans un processus de modernisation du programme, qui sera suivi par l'adoption de la plate-forme électorale… Le comité synthèse présente une série de balises dont la transformation sociale, et notre projet à renverser le statu quo politique au Québec. Ces balises précisent également qu'un éventuel programme ne se limite pas à définir les orientations d'un éventuel gouvernement solidaire, mais aussi les axes des transformations sociales et politiques.

Cette proposition semble corriger les déclarations sur un programme plus pragmatique qui ont circulé. Mais les amendements visant à remplacer moderniser par actualiser(RMI) etde biffer la balise c : Que le programme soit exempt d'engagements politiques spécifiques restent importants à soutenir.

Si une actualisation du programme doit être faite, elle ne doit pas viser un quelconque recentrage, mais elle doit préciser la vision transformatrice de Québec solidaire afin de lui permettre de répondre aux défis de notre époque.

Cette actualisation du programme devrait viser à définir a) les modalités de la rupture avec la croissance capitaliste afin d'éviter la destruction écologique et sociale où nous mène se ce système ; b) l'articulation de notre lutte pour l'indépendance et la nature de notre projet de société dans une véritable démarche de souveraineté populaire ; c) la centralité de la lutte contre la privatisation des services publics et l'extension des services énergétiques publics, d) les mesures permettant une véritable redistribution des richesses et enfin e) l'élargissement du pouvoir démocratique des citoyens et des citoyennes y compris sur le terrain économique.

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Ça brasse à McGill !

14 mai 2024, par Alternative socialiste — , ,
L'Université McGill est en proie à une vague de syndicalisme et de militantisme jamais vue depuis plus de 50 ans. Grèves et actions des syndicats et groupes étudiants (…)

L'Université McGill est en proie à une vague de syndicalisme et de militantisme jamais vue depuis plus de 50 ans. Grèves et actions des syndicats et groupes étudiants s'enchaînent à un rythme effréné sur le campus depuis quelques mois. Le campement pro-Palestine qui s'y est érigé le 27 avril 2024 en est la plus récente démonstration.

1 mai 2024 | tiré d'Alternative socialiste | Photo : Barricade autour du campement pro-Palestine sur le campus de l'Université McGill

Cela s'inscrit dans un contexte de lutte ouvrière renouvelée. La récente demande d'accréditation d'un syndicat chez Amazon à Laval, la grève à la SAQ et les actions syndicales reliées aux négociations du secteur public (au Front Commun et à la FAE, mais aussi à la FIQ et au SPGQ toujours en négociation) en sont quelques exemples. Au niveau international, les dernières années ont vu un regain d'actions des travailleurs et travailleuses, en particulier aux États-Unis.

La situation à McGill est intéressante, car cette université est la plus riche au Québec, la moins syndicalisée (du moins pour les professeur⋅es) et avec un bassin étudiant traditionnellement peu militant. Cependant, ces deux derniers aspects semblent appelés à changer.

Grèves d'employé⋅es à McGill

Jusqu'à récemment, l'université était en négociation de renouvellement de convention collective avec l'Association des étudiantes et étudiants diplômé-e-s employé-e-s de McGill (AÉÉDEM), représentant surtout les auxiliaires en enseignement, ainsi qu'avec le Syndicat des chargé-es de cours et instructeurs et instructrices de McGill (SCCIM). Leurs conventions collectives étaient échues depuis juillet 2023 et août 2022 respectivement. Ces deux négociations sont arrivées à terme en avril 2024, après une âpre lutte de l'AÉÉDEM.

L'université n'a pas hésité à utiliser des tactiques antisyndicales et la désinformation envers sa propre communauté à propos d'une décision de la cour. McGill a également fait pression sur les instructeurs pour être briseurs de grève (en faisant le travail des grévistes tel la correction). L'université a aussi fait pression pour changer le format des évaluations afin de réduire le besoin du travail des grévistes (une façon détournée de briser la grève).

McGill a évidemment elle-même obtenu une injonction pour limiter le nombre de grévistes sur le campus, après avoir voulu faire croire que le syndicat n'avait pas le droit de faire un piquet de grève sur place. La demande d'une présence policière constante sur le campus sans raison valable a aussi mis à mal les efforts de l'AÉÉDEM.

Au même moment, l'université fait face à l'accréditation de nouveaux syndicats qu'elle conteste bec et ongles. McGill a d'abord perdu sa contestation de l'accréditation de l'Association mcgillienne de professeur.e.s de droit (AMPD), puis fait traîner les négociations de leur première convention collective depuis plus d'un an et demi.

Ce printemps, l'AMPD a voté trois journées de grève, du jamais vu à McGill. Elle en a utilisé une pour accentuer la pression, connaissant les tactiques de l'université utilisées avec le SCCIM et l'AÉÉDEM. En effet, l'administration n'hésite pas à :
• annuler ou raccourcir les rencontres de négociations ;
• refuser un calendrier de rencontres accéléré ;
• mal préparer leur équipe de négo qui procède ensuite à pas de tortue.

Finalement, devant le refus continuel de McGill de négocier de bonne foi, l'AMPD a décidé d'utiliser son rapport de force en déclarant une grève illimitée le 24 avril 2024.

Nouveaux efforts de syndicalisation

Pendant ce temps, les professeur⋅es de la faculté d'éducation entendent négocier leur première convention collective avec McGill grâce à leur tout nouveau syndicat. Ceux et celles de la faculté des arts ont d'ailleurs déposé leur demande d'accréditation syndicale en avril 2024. Avant ces initiatives relativement récentes, aucune personne dans un poste de professeur ou de maître d'enseignement (faculty lecturer) à McGill n'a jamais été syndiquée.

Il existe bien une association qui prétend représenter ces personnes devant l'employeur, l'Association des Professeur(e)s et Bibliothécaires de McGill (APBM). Cependant, il faut noter qu'un ancien président de cette association est aujourd'hui doyen de la faculté des sciences, et donc membre de l'administration de McGill. Un organisateur du syndicat des professeur⋅es en arts rappelle que l'administration semble faire l'effort d'écouter ses employé⋅es, mais finit toujours par faire à sa tête.

De son côté, l'AÉÉDEM s'efforce de syndiquer les nouvelles catégories d'emploi créées par l'université afin d'éviter que ces employé⋅es soient reconnu⋅es comme faisant partie d'un syndicat déjà existant. Ainsi, l'université peut moins les payer. Par exemple, les correctrices et correcteurs sont moins payé⋅es que les auxiliaires d'enseignement pour un travail similaire. Voici, en anglais, une liste non-exhaustive de titres d'emploi possiblement conçus pour une telle raison : marker, teaching assistant, graduate course assistant, undergraduate course assistant, tutor, mentor, invigilator, course lecturer, faculty lecturer, senior faculty lecturer.

Coupures à McGill

Tout cela se déroule dans le contexte de la hausse des frais de scolarité des étudiants et étudiantes anglophones hors Québec. Plusieurs associations étudiantes mcgilloises se sont battues contre cette hausse par l'entremise de manifestations et de votes de grèves (incluant quelques jours de grèves de la part de petites associations étudiantes). La réponse des administrations des universités anglophones a plutôt été de traîner le gouvernement en justice, après que leurs efforts pour discuter avec la CAQ n'aient pas porté fruit.

Bien que ces changements risquent d'affecter les finances de l'université, cette hausse sert d'excuse à l'administration McGill pour geler les embauches et les remplacements. Elle diminue aussi l'offre d'enseignement par des coupures dans les budgets d'embauche de chargé⋅es de cours déjà précarisé⋅es, forçant les professeur⋅es à enseigner les cours de base plutôt que des cours avancés. Finalement, l'offre de services aux étudiants et étudiantes est dépréciée par l'élimination des postes de responsables d'étages dans les résidences étudiantes.

Les attaques contre McGill pleuvent de toute part

L'université est aussi en brouille avec les Mères Mohawk à propos de la construction d'un nouveau bâtiment sur les lieux de l'ancien Hôpital Royal Victoria, site d'un ancien cimetière Mohawk et aussi d'expérimentations psychiatriques dans le cadre du programme MKUltra de la CIA américaine. Ce site a d'ailleurs été cédé à McGill par le gouvernement provincial avec une bourse pour le démarrage du projet, sans égard aux autres universités montréalaises.

Il faut aussi noter que les tensions sur le campus ont monté d'un cran suite aux attaques du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, et à la violente répression d'Israël contre Gaza depuis. Il semblerait que l'université ne veuille pas s'aliéner ses quelques grands donateurs sionistes tel Sylvan Adams. L'administration de McGill se met ainsi à dos un bon nombre de sa communauté estudiantine et de ses employé-es.

McGill contre le soutien à la Palestine

L'automne passé, l'Association Étudiante de l'Université McGill (AÉUM) a soumis au vote référendaire une nouvelle Politique contre le génocide en Palestine. Cette politique a été entérinée à 78% avec une participation record de 35% du corps étudiant, malgré la menace de l'administration de couper ses liens (entre autres financiers) avec l'association étudiante.

L'administration a aussi mis de la pression pour que le corps professoral ne laisse pas les étudiants et étudiantes s'exprimer sur le sujet en classe. La politique de l'AÉUM est présentement bloquée par une ordonnance de sauvegarde de la Cour Supérieure du Québec, suite à une demande d'injonction de la part d'un étudiant anonyme de l'université. Celui-ci serait soutenu par l'organisation B'nai Brith Canada, qui vise à défendre l'État d'Israël, mais promouvoie l'islamophobie.

Depuis l'automne, le groupe étudiant Solidarité pour les droits humains palestiniens (Solidarity for Palestinian Human Rights) organise régulièrement des manifestations et walk-out auxquels la police a assisté au moins une fois à cheval et une autre fois en équipement anti-émeute.

Un organisateur du groupe aurait d'ailleurs été arrêté pour avoir utilisé de la peinture à craie sur le portail de l'université. Alors que la police était prête à le relâcher s'il enlevait toute trace de craie d'ici la fin de la journée, la sécurité de McGill a insisté pour que la police procède à son arrestation. McGill a ensuite porté le blâme sur l'AÉÉDEM, dont le piquet de grève avait lieu au même endroit.

Des étudiants et étudiantes de McGill ont également entamé ce printemps une grève de la faim pour forcer, sans succès, l'administration à désinvestir des compagnies qui participent à la violence génocidaire de l'État d'Israël envers la Palestine. Des professeur⋅es ont aussi organisé une « visite guidée » du campus, mettant en lumière comment McGill est complice de la violence de l'État d'Israël, par exemple à travers ses liens avec des compagnies de surveillance et d'armement militaire.

Un campement pro-Palestine sur le campus

Mais l'action sur le campus de McGill qui restera la plus gravée dans la mémoire sera sans doute l'érection d'un campement, à l'image de ceux dans plusieurs universités américaines, en support à la cause palestinienne. En quelques heures seulement, le campement s'est constitué d'une vingtaine de tentes, incluant un service de nourriture ainsi qu'une toilette. Il rassemble quelques centaines de personnes présentes pour participer, chanter les slogans et écouter les discours. Qui eut cru voir une occupation du terrain gazonné à l'entrée même du campus de l'Université McGill ?

Une chose est sûre : l'Université McGill ne peut plus se permettre le business as usual. Elle doit maintenant prendre garde aux divers syndicats et associations qui luttent contre l'exploitation et les oppressions. Alternative socialiste salue et soutient ces initiatives militantes des groupes d'employé⋅es, d'étudiants et d'étudiantes de McGill.

par Alternative socialiste

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