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NON MERCI ! au projet de mine de pouzzolane à Baie-des-Hérons (Dalhousie - ÉcoRock)

17 septembre 2024, par Groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s — , ,
Gaspésie, Québec, 16 septembre 2024 – Un groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s s'est constitué à l'été 2024, formalisé par la création d'un groupe Facebook francophone et d'un (…)

Gaspésie, Québec, 16 septembre 2024 – Un groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s s'est constitué à l'été 2024, formalisé par la création d'un groupe Facebook francophone et d'un comité de mobilisation. Ce groupe, en appui à la communauté de Baie-des-Hérons, porte ses propres préoccupations concernant la protection de l'environnement et des paysages de la région.

Groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s

Le groupe se mobilise face au changement de zonage à Baie-des-Hérons, un processus qui pourrait permettre le développement minier.

La rencontre du conseil municipal de Baie-des-Hérons le 23 septembre 2024 est d'une importance cruciale. Ce conseil écoutera les préoccupations, objections et questions des citoyen(ne)s concernant le changement de zonage, qui pourrait avoir des conséquences environnementales et sociales majeures.

Appel à la mobilisation
Rencontre du 23 septembre

Notre groupe invite la population, la société civile, ainsi que les entreprises locales à se mobiliser massivement et à être présentes lors de la séance du conseil municipal du 23 septembre. La rencontre se tiendra à 19 h (HAA) | 18 h au Québec au Théatre L.E.R., à Dalhousie. Un transport en bus est organisé pour faciliter la participation. Les personnes intéressées sont invitées à s'inscrire via le formulaire en ligne avant le 20 septembre.

Actions citoyennes en cours
Notre groupe citoyen a déjà lancé plusieurs actions pour s'opposer au projet :
• À la suite de l'avis d'examen des oppositions formulées par le conseil municipal, nous avons entrepris une campagne de lettres d'opposition, qui s'achève aujourd'hui le 16 septembre à 16 h 30 ;
• Un appui à la signature d'une pétition, initiée par une citoyenne de Dalhousie, qui a recueilli un large soutien ;
• La confirmation de notre présence aux rencontres d'information organisées par la compagnie ÉcoRock, prévue pour le 20 septembre à 14 h et à 19 h, au Récréaplex, Dalhousie. ​​

Enfin, nous rappelons nos principales préoccupations concernant ce projet : la destruction de nos paysages uniques, la pollution de l'air, de l'eau et du sol, et les impacts dommageables pour la biodiversité et la qualité de vie. Le changement de zonage ouvrirait la voie à une exploitation minière qui menacerait la qualité de vie des citoyen(ne)s et des futures générations. Il nous apparaît important de partager nos inquiétudes face au développement d'une mined'exploitation de pouzzolane dans la baie des Chaleurs.

À propos du groupe citoyen

Nous sommes un groupe de citoyen(ne)s gaspésien(ne)s unis contre le projet Pozzolan Dalhousie (dit pouzzolane en français). Notre objectif est de regrouper les citoyen(ne)s francophones de la baie des Chaleurs, incluant la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick. Nous appuyons les efforts de la communauté de Baie-des-Hérons, qui a déjà initié plusieurs actions sous le nom No Thx Pozzolan v2.0 - Save Dalhousie Mountain.

Les membres de la presse sont invités à nous contacter directement à gaspesie@nopozzolanproject.org pour toute demande d'information ou d'entrevue.

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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.

Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM salue les acquisitions d’espaces verts et réitère son opposition à l’implantation de la plateforme de transbordement de Ray-Mont Logistiques

17 septembre 2024, par Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM — , ,
Montréal, 12 septembre 2024 **- Mobilisation 6600 salue sincèrement chaque personne qui a travaillé de près ou de loin à l'acquisition par la Ville de Montréal de l'entièreté (…)

Montréal, 12 septembre 2024 **- Mobilisation 6600 salue sincèrement chaque personne qui a travaillé de près ou de loin à l'acquisition par la Ville de Montréal de l'entièreté du Boisé Steinberg, ainsi qu'à l'abandon du projet de prolongement du boulevard de l'Assomption qui était planifié sur ce terrain. Nous saluons également la protection de la moitié de la friche ferroviaire.

« Ces acquisitions sont une belle victoire pour notre mouvement citoyen ! », a affirmé Paule Dufour, militante de la première heure de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM. « Il s'agit d'une reconnaissance du travail effectué par Mobilisation 6600 depuis 8 ans. L'importance de préserver les espaces verts et de donner un accès à la nature à la population d'Hochelaga-Maisonneuve a enfin été entendue. On commence à voir un Parc-Nature prendre forme avec tous ces milieux renaturalisés mais toujours menacés » a-t-elle ajouté.

« Je me réjouis de ces bonnes nouvelles, mais je déplore fortement qu'une grande partie de la friche ferroviaire soit réservée à la réactivation de la gare de triage pour les activités de Ray-Mont Logistiques. Ce développement consiste en une expansion de l'activité portuaire de plus, dans un secteur qui est déjà saturé. Nous continuons et continuerons à nous y opposer : Ray-Mont Logistiques n'est pas le bienvenu dans MHM, et ne le sera jamais. Que ce soit bien entendu » déclare Élisabeth Greene, citoyenne excédée par l'emprise et l'arrogance des industries portuaires.

Mobilisation 6600 trouve inadmissible que les mesures de mitigation des nuisances provoquées par cette entreprise privée soient prises en charge par la Ville de Montréal et payées par des fonds publics. Ray-Mont Logistiques et le Canadian National Railway coûtent cher aux contribuables en termes de construction d'infrastructures et de dépossession de leurs espaces de vie, et ces entreprises se déresponsabilisent en plus des coûts de santé et des impacts sur l'environnement de leurs activités logistiques. « Les annonces de protection d'espaces verts autour du terrain de Ray-Mont sont-elles une manière de rendre son projet socialement acceptable ? Pour nous, l'implantation d'une méga plateforme logistique et d'une gare de triage à côté de nos maisons ne sera jamais acceptable et nous allons continuer à nous battre contre ! » a affirmé Anaïs Houde, co-porte parole du mouvement Mobilisation 6600 Parc nature-MHM.

Rappelons que la norme canadienne recommande une distance de 350 mètres entre les activités d'une gare de triage et des habitations. La gare de triage que le CN compte remettre en service pour les activités de Ray-Mont se trouve à peine à 50 mètres de Coopératives d'habitation et à 100 mètres d'un CHSLD.

« Cette réindustrialisation sans planification et sans respect des normes, des règlements ou des lois, qui se discute à huis clos et à coup de poursuites, c'est plus qu'inquiétant ! » s'insurge Anaïs Houde. « La friche ferroviaire doit être acquise dans son ensemble et doit servir à la connectivité écologique et la préservation de la biodiversité. Il faut faire ressurgir le ruisseau de la Grande Prairie et restaurer les milieux humides, afin de permettre une gestion de l'eau et favoriser la résilience de l'arrondissement face aux perturbations météorologiques qu'entraînent les changements climatiques » continue Mme. Houde avant d'affirmer : « Le boisé Steinberg, c'est un beau gain, mais ce n'est que le début de notre parc nature ! »

À cette vision de développement anachronique et dangereuse pour notre quartier, Mobilisation 6600 oppose le droit de vivre dans un environnement sain, le droit à la santé et à une vie paisible, dans une perspective de justice environnementale. « Il y a des milliers d'alternatives à cette vision de développement. Il faut protéger tous les espaces verts. Valoriser la production et le commerce local afin de réduire notre dépendance au commerce international. Nous devons être courageux.ses devant les défis environnementaux de notre époque et refuser que les entreprises continuent à nous polluer la vie » a affirmé Anaïs Houde.

Nous appelons tou.t.e.s les élu.e.s de tous les paliers à travailler dès maintenant dans le sens de la limitation des activités industrialo-portuaires et à privilégier les intérêts de la population contre les entreprises qui détruisent les milieux de vie.

**À propos de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM**

Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM est un mouvement populaire qui lutte depuis 2016 pour la préservation des espaces verts, de la santé et de la qualité de vie de la population de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Il revendique la création d'un Parc nature dans le quadrilatère Viau-Dickson-Hochelaga-Notre-Dame et s'oppose à l'installation de Ray-Mont Logistiques. Site web : https://resisteretfleurir.info

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Réparer le réseau de la santé en écoutant ses piliers

17 septembre 2024, par Julie Bouchard — , ,
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ est de retour à la table de négociation, après avoir été convoquée par le conciliateur à des séances intensives. (…)

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ est de retour à la table de négociation, après avoir été convoquée par le conciliateur à des séances intensives.

C'est un développement positif qui démontre que les canaux de communication restent ouverts et que le dialogue est encore possible. Mais ce n'est qu'un début. Nous espérons que le gouvernement n'a pas simplement entendu les cris du cœur de nos 80 000 membres, mais qu'il les a véritablement écoutées et qu'il sera prêt à agir en conséquence.

Les professionnelles en soins du Québec — infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques — sont les piliers du réseau public de la santé. Elles soutiennent littéralement la santé de la population québécoise, souvent au détriment de leur propre bien-être. Pourtant, leur travail est constamment sous-estimé, voire invisibilisé. Les conditions de travail actuelles bousculent sans cesse leur quotidien, les empêchant de remplir pleinement leur rôle pourtant crucial. Il est temps que cela change.

Le réseau de la santé québécois ne peut plus continuer à fonctionner en s'appuyant sur le travail invisible des femmes. Depuis trop longtemps, les professionnelles en soins sont perçues comme des ressources inépuisables, capables de supporter indéfiniment des charges de travail démesurées. Les conditions de travail dégradées sont devenues la norme. Cette situation est intenable, tant pour elles que pour le réseau lui-même.

Le gouvernement a aujourd'hui l'occasion de redresser la situation. Il peut devenir celui qui réussira à attirer une nouvelle génération de professionnelles en soins, en rendant leur métier attrayant, stable et digne. À l'inverse, il pourrait rester dans les mémoires comme celui qui aura accéléré leur départ, aggravant ainsi la crise déjà profonde du réseau public. Tout repose désormais sur ses choix. Une chose est certaine : pour être du bon côté de l'histoire, il devra écouter les femmes qui, chaque jour, se battent pour maintenir à flot notre système de santé.

Le réseau de la santé est à un tournant. Il est temps, collectivement, de se réengager dans notre filet social et de mener une lutte pour des services publics forts, gratuits et universels. Cependant, ces changements majeurs doivent s'opérer dans le respect et l'écoute de celles qui font vivre notre réseau au quotidien.

Ensemble, nous avons la capacité de reconstruire un réseau public solide et résilient. Cependant, cela ne sera possible que si l'apport indispensable des professionnelles en soins est pleinement reconnu. Il est impératif d'agir dès maintenant pour contenir l'exode de ces professionnelles, essentielles à la pérennité de notre réseau public de santé.

Julie Bouchard, présidente
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec—FIQ

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Syndicalisation des stagiaires en éducation : Notre présence fait la différence

17 septembre 2024, par Association des étudiantes et étudiants de la faculté des sciences de l'éducation de l'UQAM (ADEESE) — , ,
Ce vendredi 13 septembre, le Tribunal administratif du travail se penchera sur la demande d'accréditation syndicale soutenue par la SSSQ-AFPC pour les stagiaires en éducation (…)

Ce vendredi 13 septembre, le Tribunal administratif du travail se penchera sur la demande d'accréditation syndicale soutenue par la SSSQ-AFPC pour les stagiaires en éducation des centres de services scolaires.

Montréal, 13 septembre 2024

Cela donne suite à la demande déposée par des centaines de stagiaires en éducation au printemps 2023.

Nous revendiquons une reconnaissance syndicale pour avoir droit de négocier une
convention collective et obtenir un salaire qui reconnaît le travail que nous
effectuons à sa pleine valeur. Peu protégées, les stagiaires en éducation à l'UQAM
effectuent autour de 900 heures de stages tout au long de leur formation.
“Être en stage n'a pas à nous pousser dans la précarité”, rappelle Tatiana Nassif,
coordinatrice de l'ADEESE, “la non-reconnaissance du travail des stagiaires qui
peinent à joindre les bouts en cette période d'inflation permet au système scolaire de
rester à flot. Autant en classe qu'à l'audience, notre présence fait la différence
”.

Sans une éducation de qualité, c'est toute la société qui paie.

Depuis plus de 10 ans, l'ADEESE revendique la salarisation de tous les stages. Elle
représente la voix des 4500 étudiant·es en science de l'éducation de l'UQAM.

Association des étudiantes et étudiants de la faculté des sciences de l'éducation de l'UQAM (ADEESE)
Courriel : communication@adeese.or

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Des manifestants occupent le bureau du ministre du Travail contre l’esclavage moderne dans l’industrie de la construction

17 septembre 2024, par Comité d'Action en Solidarité avec la Construction au Québec (CASCQ) — , ,
Trois-Rivières, 13 septembre 2024 — Ce vendredi avant-midi, des manifestants ont répondu à l'appel du Comité d'Action en Solidarité avec la Construction au Québec (CASCQ). En (…)

Trois-Rivières, 13 septembre 2024 — Ce vendredi avant-midi, des manifestants ont répondu à l'appel du Comité d'Action en Solidarité avec la Construction au Québec (CASCQ). En occupant le bureau du ministre, le CASCQ manifeste contre le recours aux travailleurs étrangers temporaires dans l'industrie de la construction, un statut qualifié d'esclavage moderne en 2023 par le rapporteur spécial de l'ONU Tomoya Obokata.

« Les patrons voient les travailleurs étrangers temporaires comme des sacs d'épicerie en plastique, ils les utilisent une fois et ils les jettent. Avec l'adoption de la nouvelle réforme de la construction du ministre Boulet, ça s'en vient dans l'industrie » explique Renaud Simard, militant du CASCQ.

Les travailleurs étrangers temporaires sont particulièrement vulnérables aux abus de la part de leurs employeurs, car ils ne peuvent pas dénoncer les abus qu'ils subissent sans craindre d'être expulsés. Cela risque d'entraîner de graves conséquences lorsque ces travailleurs intègreront l'industrie de la construction.

Selon les statistiques de la Commission des Normes, de L'équité, de la Santé et de la Sécurité au Travail (CNESST), les décès dans la construction représentent 32 % du total des décès au travail en 2023, alors que les travailleuses et travailleurs de la construction représentent environ 5 % de la main-d'œuvre en emploi.

« Les travailleurs étrangers temporaires qui travaillent dans d'autres secteurs, tels que l'agriculture, la transformation alimentaire, la restauration, l'hôtellerie et la santé, font fréquemment face à des situations de harcèlement, d'horaire de travail excessif, de pauses
insuffisantes et de travail dans des conditions dangereuses. Rien n'indique que l'industrie de la construction y fera magiquement exception
» soutien Raphaël Laflamme, organisateur communautaire au Centre des Travailleurs Immigrants (CTI).

À propos du CASCQ : Le CASCQ regroupe des organisations de travailleurs, de locataires et de défense des migrants qui s'opposent à la loi 16, la nouvelle réforme de la construction adoptée le 23 mai dernier, et qui s'organisent en solidarité avec les travailleurs de la construction et leurs revendications dans le cadre des prochaines négociations en avril
2025.

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Étude du projet de loi no 61 sur Mobilité Infra Québec par la FTQ

17 septembre 2024, par Fédération des Travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) — , ,
Au moment où s'amorce l'étude en commission parlementaire du projet de loi no 61, Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au (…)

Au moment où s'amorce l'étude en commission parlementaire du projet de loi no 61, Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au transport collectif, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) s'inquiète du bien-fondé de celui-ci. La centrale doute que la création d'une nouvelle agence, selon les paramètres proposés, soit le remède à tous les maux en ce qui a trait aux enjeux de transport collectif et public.

La FTQ émet de fortes réserves quant à la centralisation des pouvoirs. « Bien sûr qu'il faut améliorer la planification et la réalisation des projets de transport, mais la stratégie du gouvernement de centraliser le pouvoir décisionnel, une fois de plus, relève plus de la pensée magique que d'une réelle efficacité », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

« Le projet de loi prévoit que Mobilité Infra Québec aura son indépendance, mais recevra tout de même ses directives exécutoires du ministère des Transports. Logiquement, la FTQ se questionne donc sur la pertinence de la création de cette agence. C'est quoi cette obsession du gouvernement de la CAQ de vouloir sous-traiter tout ce qui est sous sa responsabilité comme c'est le cas avec Santé Québec, l'Institut national d'excellence en éducation et maintenant Mobilité Infra Québec ? Le Québec a fait le choix, il y a plusieurs années, que les services publics sont une richesse. Pourquoi chercher cette rentabilité à tout prix ? La FTQ rejette ce modèle de marchandisation des services publics », ajoute le secrétaire général.

« Le vrai problème au Québec est un manque d'options pour se déplacer, autant dans les grands centres urbains qu'en milieu rural. Nous sommes à un tournant décisif. Plutôt que de s'entêter à ne regarder que dans une seule direction pour solutionner ses problèmes, le gouvernement devrait travailler à obtenir des consensus avec les principaux intervenants du milieu, tels que les municipalités et la société civile, dont les organisations syndicales, afin de bâtir un Québec plus vert et plus juste où les citoyens et citoyennes auront accès à des options de transport réellement durables », déclare Denis Bolduc.

Enfin, on se demande bien ce que fait le régime de représentation syndicale dans ce projet de loi comme stipulé dans l'article 48. « La FTQ rappelle au gouvernement de la CAQ que le droit d'association est protégé par la constitution canadienne. La CAQ devrait également bien lire le paragraphe 3 du Code du travail qui stipule que “Tout salarié a droit d'appartenir à une association de salariés de son choix et de participer à la formation de cette association, à ses activités et à son administration”. J'invite le gouvernement à en prendre note », conclut le secrétaire général, Denis Bolduc.

Consulter le mémoire de la FTQ.

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La clé pour le droit au logement

17 septembre 2024, par Félix Cauchy-Charest — , ,
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a réaffirmé son engagement en tant qu'alliée dans la lutte pour le droit au logement lors d'une manifestation à Québec, le 15 (…)

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a réaffirmé son engagement en tant qu'alliée dans la lutte pour le droit au logement lors d'une manifestation à Québec, le 15 septembre dernier. La mobilisation a permis de mettre en lumière les défis croissants auxquels fait face la population québécoise dans un contexte de crise du logement qui ne cesse de s'aggraver.

Tiré de Ma CSQ cette semaine. Photos : Pascal Ratthé.

En juin dernier, les déléguées et délégués de la CSQ ont voté un mandat clair : militer pour la reconnaissance formelle du droit au logement. La Centrale appelle à un plan d'action concret et urgent pour remédier à cette situation alarmante. « La crise du logement, elle touche du vrai monde », a déclaré la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre, présente à l'événement organisé par le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Moins d'évictions, plus de logements sociaux

Parmi les demandes principales formulées par la CSQ figurent un meilleur contrôle des loyers, une protection renforcée contre les évictions et un investissement public massif dans la création et la rénovation de logements sociaux. La Centrale plaide notamment pour que le logement social devienne un pilier de la solution, en soulignant que la crise actuelle exige des mesures radicales et structurantes.

« Nous revendiquons une reconnaissance formelle du droit au logement et la mise en œuvre de plans d'action gouvernementaux permettant de s'attaquer vigoureusement à l'actuelle crise du logement », a rappelé Nadine Bédard-St-Pierre, en écho à la résolution adoptée lors du 44e Congrès de la CSQ. Ce plan inclurait des investissements importants dans la construction de nouveaux logements sociaux, qu'ils soient publics, coopératifs ou sans but lucratif, afin de répondre à une demande qui ne cesse de croître.

Des citoyens affectés à tous les niveaux

La crise du logement ne touche pas uniquement les grandes métropoles comme Montréal. Les régions, y compris Québec, sont également gravement affectées. La situation devient particulièrement critique pour certains groupes, notamment les femmes, les familles monoparentales, la population étudiante, les personnes aînées et même les enfants.

« La rareté du logement détourne des étudiantes et des étudiants de leur projet d'études… Pas de logement abordable dans la ville où se trouve le programme d'études de leur choix, et c'est l'abandon ! », alerte la vice-présidente de la CSQ. Ce constat met en lumière l'impact social et éducatif de cette crise, qui va bien au-delà de la simple question des prix du marché.courants.

Les intervenantes en petite enfance, les travailleuses du secteur communautaire, les accompagnatrices d'élèves handicapés, les surveillantes d'élèves ou encore les préposées à l'entretien ménager sont directement touchées par cette crise. « C'est entre autres pour elles qu'on est ici aujourd'hui », a affirmé la syndicaliste, soulignant l'importance de cette lutte pour les membres de la Centrale les plus vulnérables.

La CSQ, fière de lutter aux côtés du FRAPRU

La CSQ a tenu à saluer le rôle majeur joué par le FRAPRU, partenaire de longue date dans la défense du droit au logement. « Je veux absolument rendre hommage aux efforts colossaux que déploie cet organisme depuis des années pour faire reconnaître le droit au logement au Québec », a déclaré Nadine Bédard-St-Pierre avant d'ajouter : « Votre militantisme est exemplaire ! »

Le FRAPRU mène actuellement une campagne visant à accroître la part des logements sociaux à 20 % du parc locatif québécois d'ici 15 ans, une solution jugée incontournable pour sortir durablement de la crise. La CSQ s'est engagée à soutenir cette campagne et à continuer de travailler main dans la main avec le FRAPRU et d'autres groupes sociaux pour faire entendre la voix des citoyennes et citoyens affectés par cette crise.

Un appel aux gouvernements

Pour la Centrale, le droit au logement doit être une priorité nationale, et l'indifférence des décideurs politiques ne fait qu'aggraver les inégalités. La crise actuelle brise des projets, des parcours, des familles et des vies. La CSQ a réitéré son engagement à lutter pour que chaque Québécoise et chaque Québécois puisse accéder à un logement digne, abordable et sécurisé. La Centrale promet de continuer à mener cette bataille aux côtés de ses alliés.

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Deux ans de lockout des débardeurs du port de Québec

17 septembre 2024, par Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec) — , , ,
Le 15 septembre a marqué le deuxième triste anniversaire du lockout des débardeurs du port de Québec. Ce lockout a été possible car il y a encore absence de loi qui interdit (…)

Le 15 septembre a marqué le deuxième triste anniversaire du lockout des débardeurs du port de Québec. Ce lockout a été possible car il y a encore absence de loi qui interdit les travailleurs de remplacement. Cela changera au mois de juin 2025 lorsque la nouvelle loi entrera en vigueur, mais en attendant, 81 personnes sont toujours dans la rue, méprisés par leur employeur.

« Le port utilise des travailleurs de remplacement, ce qui est illégal pour des compagnies sous juridiction québécoise. Notre combat a aidé le passage d'une loi qui empêchera le recours à des travailleurs de remplacement. Malheureusement, nous ne sommes pas les premiers, mais heureusement, nous avons espoir d'être les derniers. Utiliser des travailleurs de remplacement, c'est inacceptable, irresponsable et déplorable ! » de déclarer Stéphane Arsenault, président du Syndicat des débardeurs du port de Québec.

Le différend qui oppose les débardeurs à la Société des arrimeurs de Québec (SAQ) repose principalement sur la question des horaires de travail. Ces salariés refusent d'être forcés de travailler jusqu'à 80 heures par semaine.

Situation dangereuse pour l'environnement

La perte d'expertise découlant de ce lockout a causé plusieurs accidents et dégâts au port. Le syndicat est choqué du manque de considération envers la santé et le bien-être des citoyennes et citoyens de la Capitale Nationale.

« Le débardage est une spécialité qui nécessite une formation de pointe. C'est une chose de mépriser les individus et leurs familles en les jetant à la rue, mais c'est plus grave lorsqu'on joue avec la santé des personnes vivant à proximité », rappelle le président du syndicat.

Une grande mobilisation des débardeurs et leurs allié.e.s est prévue le 25 septembre à Québec pour souligner les deux ans du conflit.

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Il faut aller voir... La bataille de Saint Léonard de Félix Rose

17 septembre 2024, par Pierre Mouterde — , ,
Au théâtre du Diamant, en plein cœur de la ville de Québec et de son festival de cinéma , se donnait le samedi 14 septembre, l'avant-première du documentaire de Felix Rose, La (…)

Au théâtre du Diamant, en plein cœur de la ville de Québec et de son festival de cinéma , se donnait le samedi 14 septembre, l'avant-première du documentaire de Felix Rose, La bataille de Saint Léonard.

Devant une salle pleine à craquer et un public conquis d'avance —on sein duquel on pouvait reconnaître des personnalités du monde municipal et de la mouvance nationaliste progressiste (dont Sol Zanetti, Julie Vignola, etc.)—, on a pu découvrir un réalisateur ému jusqu'aux larmes, en particulier lorsqu'à la fin de la projection, il a eu droit à une longue ovation debout...

Il faut dire —qu'au-delà de tout ce qu'on a pu déjà en dire— ce documentaire mérite d'être vu et revu, en particulier au regard des drames migratoires et déchirements linguistiques que nous pouvons vivre au Québec des années 2020, car il se présente comme un éclat de lumière violemment jeté sur une histoire oubliée, mais dont le sens profond reste brûlant d'actualité et apparaît comme une clef pouvant nous aider à déchiffrer les temps présents.

C'est là son originalité première : nous entraîner –grâce à un impressionnant choix d'archives en noir et blanc judicieusement choisies— à effectuer une plongée dans l'histoire passée des années 1967-1969 ainsi qu'à découvrir un épisode peu connu de la bataille linguistique qui se donnait alors et dont le héros méconnu du coté québécois fut l'architecte Raymond Lemieux, dirigeant du MIS, le Mouvement pour l'intégration scolaire. L'intéressant reste cependant le fait que Félix Rose – déjà auteur d'un film portant sur son père Les Rose— ne s'est pas contenté de rendre compte des interventions courageuses et déterminées de Raymond Lemieux, il a aussi voulu offrir la parole au leader de la communauté italienne d'alors, le promoteur Mario Barone (dont il est devenu depuis un ami), nous donnant ainsi les moyens de comprendre tout à la fois la complexité comme la récurrence à travers le temps des problèmes linguistiques et migratoires rencontrés au Québec.

À l'aube de la révolution tranquille

On s'en souviendra peut-être : d'un côté se dressait Le mouvement pour l'intégration scolaire (le MIS), dirigé par Raymond Lemieux et soutenu par le mouvement indépendantiste québécois qui se battait pour l'existence d'un enseignement public donné en français (jusqu'à occuper en 1968 l'école secondaire Aimé-Renaud que la communauté italienne avait transformé en école anglaise !). Et de l'autre, se faisaient entendre haut et fort les membres récemment immigrés de la communauté italienne de Montréal qui refusaient l'éducation uniquement en français et voulaient pouvoir parler anglais et disposer d'écoles bilingues pour leurs enfants (jusqu'à créer en 1969 une école anglaise privée clandestine !). Le tout, pendant que le gouvernement nationaliste du premier ministre provincial Jean-Jacques Bertrand tergiversait en se réfugiant derrière la prudente défense des seuls droits individuels (celui de pouvoir choisir sa langue), et que le peuple québécois, emmené par sa fraction nationaliste la plus radicale, prenait conscience de sa force et commençait, manifestations massives et grandissantes à l'appui, à s'affranchir de sa condition collective de citoyen de seconde zone. Nous étions à l'aube de la révolution tranquille.

Ce retour à l'histoire que nous amène à faire Félix Rose, a quelque chose de saisissant. Il est rare en effet de voir des documentaires ou des films sur l'histoire passée du Québec, susceptibles de nous faire saisir la force, le dynamisme et l'énergie d'une société qui se réveille, prend conscience de sa force et se découvre au travers de porte-parole audacieux et déterminés n'ayant pas peur d'aller à l'encontre des consensus mous défendus par ses élites. Et avec la Bataille de Saint Léonard, c'est ce que parvient à nous faire ressentir Félix Rose : l'énergie et l'enthousiasme d'un peuple qui s'est mis en marche et lutte plein d'espoirs pour son émancipation culturelle et linguistique. ; mais sans rien oublier des drames existentiels que peuvent vivre les nouveaux immigrants italiens qui cherchent de leur côté à faire leur vie au Québec en anglais, tout en aidant pleinement et activement au développement même de Montréal.

Surtout, Félix Rose nous fait apercevoir, ou tout au moins nous laisse entendre –mais sans aucun prosélytisme, par la force même des images— comment les problèmes linguistiques d'hier sont quelque part encore ceux d'aujourd'hui, et comment donc il reste à nous, « les Québécois d'aujourd'hui », la tâche de poursuivre la lutte entreprise à cette époque, tout comme celle de retrouver l'énergie transformatrice d'alors. Et, quel qu'aient pu être les avancées effectuées sous la loi 101, n'a-t-il pas bien raison ?

Après tout rien aujourd'hui de l'existence du français au Québec n'est vraiment assuré, et rien de la présence et de l'intégration des immigrants n'est définitivement scellé pour en faire les membres d'une nouvelle communauté qui serait co-construite par les uns et les autres. Tout donc... pour nous pousser à nous retrousser les manches et à reprendre dans les termes d'aujourd'hui cette longue marche historique.

N'est-ce pas le message que, mine de rien mais avec beaucoup de force et de finesse, nous laisse ici Félix Rose ?

Pierre Mouterde
Sociologue essayiste
Québec, le 15 septembre 2024

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Fadwa Touqan. La poésie palestinienne en résistance

Le Cri de la pierre rassemble en un seul volume deux ouvrages de Fadwa Touqan : Le Rocher et la peine et Le Cri de la pierre, publiés en français pour la première fois à la fin (…)

Le Cri de la pierre rassemble en un seul volume deux ouvrages de Fadwa Touqan : Le Rocher et la peine et Le Cri de la pierre, publiés en français pour la première fois à la fin des années 1990, juste avant sa mort, et qui viennent d'être réédités. L'ensemble retrace le parcours de vie de la « poétesse de la Palestine » célèbre dans tout le monde arabe, entre la déclaration Balfour de 1917 – année de sa naissance — et la première Intifada.

Tiré d'Orient XXI.

À mi-chemin entre l'autobiographie et l'Histoire, Le Cri de la pierre est un recueil de mémoires qui donnent à lire la vie de la « poétesse de la Palestine » dans le contexte sociohistorique qui a vu advenir la tragédie palestinienne depuis une centaine d'années, de 1917, l'année de sa naissance et de la déclaration Balfour jusqu'au début des années 2000 avec la seconde Intifada. Cependant, même si le choix d'écrire sous la forme nommée « mémoires » exclut théoriquement la seule « écriture de soi », Fadwa Touqan inscrit l'histoire de son combat personnel pour exister en tant que femme de lettres dans une époque et un milieu peu propices, et dans l'histoire de la lutte des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits.

Cette réédition par L'Asiathèque rassemble en un seul volume Le rocher et la peine, publié en 1997 et Le Cri de la pierre, publié en 1998, rendant ainsi plus sensible l'imbrication de l'histoire de l'émancipation d'une jeune femme dans l'Histoire de la Palestine et des Palestiniens au XXe siècle.

Les « seigneurs de la famille »

Le rocher et la peine raconte comment Fadwa Touqan s'est libérée du « moule d'acier dans lequel nous enferme la famille, […] les coutumes qu'il est difficile d'enfreindre, les traditions dépourvues de bon sens et qui emprisonnent la jeune fille dans un monde d'absurdités […] » pour devenir l'une des rares voix féminines de la poésie palestinienne.

Car, comment fait-on pour devenir poétesse quand on est une jeune fille née en 1917 dans le milieu aisé de Naplouse pour lequel l'enfermement des filles sous la houlette d'une cheikha dévote et glaciale dans la grande et belle demeure familiale est une règle qui souffre peu d'exceptions ?

Fadwa Touqan a souffert en tant qu'enfant non désirée dans sa famille traditionnelle, avec un père despotique et une mère soumise de dix enfants. Elle naît à Naplouse, dans l'actuelle Cisjordanie occupée, en 1917. Elle grandit dans la Palestine mandataire, assiste à la création d'Israël, et vit dans un pays en guerre. Dans sa famille aussi, c'est la guerre. Sous l'autorité de son père et de l'un de ses frères, Youssef, elle est interdite dès l'âge de treize ans d'aller à l'école. Le motif ? Un jeune homme a essayé de lui offrir une rose. Elle relate cet épisode majeur de sa vie et la violence de la sanction et de sa condition : « Tu ne sortiras plus que le jour de ta mort, lorsque nous t'emmènerons au cimetière. » Dès lors, son histoire devient celle de « la lutte d'une graine aux prises avec la terre rocailleuse et dure. C'est l'histoire d'un combat contre la sécheresse et la roche. » Les « seigneurs de la famille », ainsi qu'elle les appelle, « s'habillaient à l'européenne, parlaient le turc, le français et l'anglais, mangeaient avec des fourchettes et des couteaux, tombaient amoureux ; puis ils se mettaient à l'affût, prêts à intervenir si l'une d'entre nous voulait affirmer sa personnalité […]. » Elle décrit des personnalités « scindées en deux », moitié progressistes, moitié conservatrices et machistes, objet de sa profonde révolte et cause de sa propre dislocation en écho.

L'un des aspects les plus intéressants de ce premier volume réside dans le portrait de la communauté bourgeoise de Naplouse dans les années 1930 et 1940, une communauté qu'elle qualifie de « peu cultivée », aux yeux de laquelle elle passe pour « une créature anormale et antisociale ».

« Dans les jarres du peuple »

Ibrahim Touqan (1905-1941), un autre de ses frères, est l'un des fondateurs du courant nationaliste et révolutionnaire de la poésie palestinienne dans les années 1930. Son poème Mawtini (ma patrie) a été repris par le compositeur libanais Mohamed Fleyfel et est connu dans tout le monde arabe et est aujourd'hui considéré par de nombreux Palestiniens comme leur hymne national. Cet enseignant en littérature arabe à l'École nationale An-Najah puis à l'université américaine de Beyrouth est celui qui la sauva de « l'effondrement intérieur », selon ses propres mots. D'abord par les manifestations de son affection et ses encouragements, puis en lui enseignant très sérieusement la poésie arabe classique pendant plusieurs années.

Les premières poésies de Fadwa sont des élégies. Sans surprise, la jeune fille commence par s'exprimer sur le mode majeur de la plainte, tout en « recherchant ce qu'on appelle la solennité du style et de l'éloquence », avant de découvrir et d'adopter le vers libre sous l'influence des poètes modernistes Ibrahim Naji, Al-Shabbi, Ali Mahmoud Taha et Al-Tijani, ainsi que de la poétesse « d'avant-garde » Nazik Al-Malaika : « J'abandonnai la forme allongée et le rythme régulier du vers classique, et me consacrai à la poésie nouvelle ». Cette poésie nouvelle est d'emblée une littérature de résistance, laquelle s'exprime en vers libres, délivrée des contraintes de la prosodie classique, comme une métaphore de l'aspiration révolutionnaire.

En avril 1936, c'est la grève générale et le début de la rébellion contre les Britanniques qui durera trois ans. Pour elle, cette grève signe le début de la lutte politique et armée à laquelle participeront les masses populaires. Si elle décrit le quotidien sous la répression coloniale britannique à cette époque, elle avoue sa frustration et son impuissance. Elle ne connaîtra l'engagement, « son intensité et sa douceur », que bien plus tard, après la guerre de juin 1967 et l'occupation israélienne qui lui fait prendre conscience de son identité « sociale ».

  • C'est seulement à l'ombre de cette occupation, lorsque j'ai commencé à lire mes poèmes devant des foules, que j'ai saisi la valeur et le sens véritable de la poésie qui fermente et vieillit dans les jarres du peuple.

Après la défaite arabe de 1967 et l'occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza par Israël, sa poésie devient politique. Elle décrit alors son peuple, et sa belle ville de Naplouse qui se consume en vain et qui n'a de cesse d'armer le bras « des enfants des pierres ».

« Les Martyrs de l'Intifada »

Faisant suite à Le Rocher et la peine, le deuxième volume des mémoires de Fadwa Touqan, Le cri de la pierre, donne son titre à la publication. Tout commence au premier jour de la guerre israélo-arabe de 1967, le 5 juin. Elle rapporte l'atmosphère de ces journées « funestes » à Naplouse, la résistance, la défaite et la chute totale de la Cisjordanie, de Gaza, du Golan et du Sinaï. Puis c'est le temps paradoxal d'une vie culturelle riche et foisonnante en pays occupé, des nombreux échanges et rencontres avec d'autres poètes, écrivains, artistes, « pour qui la politique et l'appartenance à un parti étaient une question de survie — la leur, celle du pays et de l'être humain », malgré les efforts persistants des autorités israéliennes pour empêcher tout rapprochement intellectuel entre Palestiniens. Que de fois, écrit-elle, « ayant été invitée à participer à quelque manifestation littéraire nationaliste, à Nazareth ou à Jérusalem, je me suis heurtée, et me heurte encore, aux ordres militaires m'interdisant de quitter Naplouse ce jour-là précisément. »

La poétesse y évoque ses amis, palestiniens et israéliens, la compréhension et le soutien qu'ils lui ont toujours témoigné. Elle détaille — non sans ironie — deux rencontres avec Moshé Dayan qui souhaite lui « parler de poésie », avant et après celle avec Gamal Abdel Nasser qui veut savoir l'objet de son entretien avec le ministre de la défense israélien, lequel se demande à son tour ce que le président égyptien a bien pu lui confier. Elle relate également ses entretiens avec Anouar el-Sadate et Yasser Arafat à qui elle formule le vœu de voir la paix s'instaurer au Proche-Orient.

Même si les trois dernières pages portent sur la conférence de Madrid de 1991 et les espoirs de paix vite déçus, le récit mémoriel se clôt juste avant sur l'Intifada des pierres avec le célèbre poème intitulé « Les Martyrs de l'Intifada », qui prend une nouvelle résonance aujourd'hui :

  • […]
  • Ils sont morts debout
  • Illuminant le chemin
  • Scintillant comme des étoiles, baisant la bouche de la vie
  • Regarde-les au loin, ils embrassent la mort pour notre survie,
  • Ils montent dans les cieux, dans les yeux du monde
  • Aux cordes du sang versé
  • Ils montent, ils montent, ils montent
  • La mort traîtresse ne s'emparera pas de leur cœur
  • L'image de la renaissance et de la nouvelle aube
  • Les accompagne sur le chemin du martyre
  • Regarde les aigles de l'Intifada
  • Ils nouent la terre sacrée au ciel ! (« Les Martyrs de l'Intifada »)

Fadwa Touqan meurt à Naplouse le 12 décembre 2003. Elle a reçu de nombreux prix littéraires tels que le Prix international de poésie à Palerme (Italie), le prix Jérusalem pour la culture et le Prix des lettres par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1990, le Prix des Émirats arabes unis la même année ainsi que le Prix d'honneur palestinien pour la poésie en 1996. Ses recueils de poèmes n'ont malheureusement jamais été publiés en français.

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