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Les poursuites pour apologie du terrorisme ne doivent pas devenir un outil de répression politique
L'instrumentalisation de la justice à des fins politiques n'est pas qu'une vue de l'esprit ou un moyen de défense. C'est une réalité de plus en plus prégnante et inquiétante. Nous dénonçons cette nouvelle glissade autoritaire et appelons à raffermir nos liens historiques de solidarité pour faire barrage à toutes tentatives de fragilisation du contre-pouvoir fondamental que constitue la société civile.
19 avril 2024 | tiré d'Europe solidaire sans frontières
https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article70545
par AFPS, BINET Sophie, Responsables associatifs et syndicaux, Union syndicale Solidaires
Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord est poursuivi pour apologie du terrorisme suite à un tract publié le 12 octobre à la suite des actes terroristes du Hamas.
Comme la secrétaire administrative de l'union départementale, il a subi une interpellation musclée par des policiers cagoulés, devant ses enfants à 6h du matin, avec un menottage humiliant suivi de 6 heures de garde à vue.
Le jeudi 28 mars 2024 avait lieu son procès au tribunal correctionnel de Lille. 6 heures d'audience à décortiquer une phrase d'un tract de la CGT du Nord rédigé collectivement, et assumé par Jean-Paul en sa qualité de secrétaire général. 6 heures à scruter l'intention de ses rédacteurs. 6 heures à tenter, à partir de photos extraites de son profil Facebook, de faire passer Jean-Paul pour quelqu'un de violent, alors qu'il est aide soignant et engagé depuis toujours dans l'aide et le soutien aux autres. 6 heures à tenter de faire dire à des virgules et à des points ce qu'ils ne disent justement pas, là où la parole de la CGT a toujours été celle de ses valeurs historiques, la condamnation de toute forme de violence et l'appel à la paix et à la solidarité. Le sens du communiqué était pourtant clair. Rendre hommage à toutes les victimes civiles de cet enchainement inexorable de violence meurtrière.
La procureure de la République a requis une condamnation à un an de prison avec sursis pour apologie du terrorisme. Une réquisition d'une gravité inédite, alors que jamais de telles peines n'ont été requises lors des multiples poursuites judiciaires contre les sorties racistes ou antisémites du rassemblement national. Alors une procédure logique ? Ou bien un procès qui s'inscrit dans un bien étrange moment de répression administrative et judiciaire de l'action syndicale et plus généralement de celle de la société civile ?
Respecter l'institution judiciaire n'implique pas de renoncer à une lecture des dynamiques et des forces qui sont à l'œuvre avant et pendant cette audience. Une audience singulière, car pour la première fois de son histoire, un représentant de la CGT était poursuivi pour apologie du terrorisme. Des poursuites suscitées par le préfet Georges-François Leclerc, ancien préfet du Nord, lui-même plusieurs fois condamné par le Tribunal Administratif de Nice pour ses mesures illégales contre les migrants à la frontière Italienne. Un préfet donneur d'ordre dans l'affaire des violences commises sur Geneviève Legay. Un préfet en conflit ouvert avec la CGT du Nord sur plusieurs mobilisations sociales et notamment celle des ouvrières de Vert Baudet.
Une procédure qui s'inscrit à l'évidence dans la vague d'interdictions de manifestations de soutien aux palestiniens et de poursuites pour apologie du terrorisme à la suite d'une circulaire de la chancellerie ayant incité les parquets à poursuivre massivement les militants sur des projections politiques nauséabondes prêtant à des phrases des intentions contraires à celles de leurs rédacteurs. L'action judiciaire et politique est indispensable contre les comportements antisémites et racistes qui se sont multipliés après les attaques du 7 octobre et contre les glorifications du terrorisme.
Il est pour cela nécessaire que les autorités retrouvent la raison et cessent d'assimiler toute contestation politique ou sociale à du terrorisme. Le terrorisme tue, y compris en France. Le banaliser en traitant certains militants d'éco terroristes ou en en poursuivant d'autres devant les tribunaux c'est grave. A l'heure où certaines voix y compris à l'ONU n'hésitent plus à qualifier de Génocide le massacre en cours à Gaza, est-ce vraiment Jean-Paul Delescaut dont il faut faire le procès ? L'instrumentalisation de la justice à des fins politiques n'est pas qu'une vue de l'esprit ou un moyen de défense. C'est une réalité de plus en plus prégnante et inquiétante.
Le 4 avril dernier, ce fut le tour de Kamel Brahimi, secrétaire Général de la CGT 93 d'être interpellé et placé en garde à vue pendant plus de 7 heures pour une simple participation à une manifestation symbolique et pacifique. Ce même 4 avril, Laurent Indrusiak, secrétaire général de la CGT de l'Allier comparaissait au tribunal de Montluçon avec deux autres militant·e·s suite à une opération escargot sans aucune dégradation matérielle. L'action du parquet et de l'Etat font désormais sens. Il s'agit d'entraver l'action syndicale par l'usage de moyens judiciaires disproportionnés et inadéquats.
Le 18 avril, date de la décision du tribunal correctionnel de Lille, nous, actrices et acteurs de la société civile, appelons avec la plus fermeté à la relaxe de de Jean-Paul Delescaut en solidarité avec les valeurs communes de fraternité de la CGT.
Signatures :
AZARIA Ana, présidente Femmes Égalité
BAUDOIN Patrick, président de la Ligue des Droits de l'Homme LDH
BEN SAID Mohamed, président Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives FTCR
BINET Sophie, secrétaire générale de la CGT
BUARD Vincent, président Confédération Internationale Solidaire et Ecologique CISE
GEBUHRER Olivier, Co-animateur Une Autre Voix Juive UAVJ
LE MARREC Jean-Paul, président Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui ACCA
LE MIGNOT Renée, président honoraire Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples MRAP
PICARD Alice, porte-parole ATTAC France
STAMBUL Pierre, co-président Union des Juifs Français pour la Paix UJFP
TUAILLON Anne, Présidente Association France Palestine Solidarité AFPS
TESTE Benoit, secrétaire général Fédération Syndicale Unitaire FSUba.
• https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/150424/les-poursuites-pour-apologie-du-terrorisme-ne-doivent-pas-devenir-un-outil-de-repressi
https://www.ldh-france.org/15-avril-2024-tribune-collective-les-poursuites-pour-apologie-du-terrorisme-ne-doivent-pas-devenir-un-outil-de-repression-politique-publiee-sur-mediapart/
« Les conflits sociaux ne se règlent jamais devant les tribunaux »
Rassemblement de soutien au secrétaire général de la CGT du Nord, poursuivi pour… un tract. Discours prononcé par la Secrétaire Générale de la CGT le jeudi 28 mars, à Lille.
Jean Paul a été interpellé chez lui au petit matin, menotté devant ses enfants comme un dangereux criminel puis emmené pour 6h de garde à vue. Pourquoi une telle démonstration de force, alors que Jean Paul est connu comme le loup blanc dans le département et que la CGT ne s'est jamais dérobée à aucune convocation ?
Pour un tract dans lequel la CGT disait une triste vérité : la violence entraine la violence. La violence de l'occupation imposée depuis 80 années au peuple palestinien entraîne, malheureusement, la violence. Et, comme ce fameux tract l'indiquait, la CGT pleure toutes les victimes.
La position de la CGT est très claire depuis le début du conflit.
Nous ne confondons pas la résistance et le terrorisme.
La résistance, on connait, c'est ce que faisaient nos camarades des FTP MOI qui sont enfin rentré•es au Panthéon il y a quelques semaines. S'attaquer aux forces d'occupation, y compris par les armes. Mais jamais ils n'ont ciblé les civil•es de façon aveugle.
La CGT a donc immédiatement condamné les attaques du Hamas et leurs 1200 victimes civiles [1], appelé à un cessez-le-feu et à la libération des otages.
La CGT est historiquement engagée pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. C'est ce combat que nous avons porté pour l'autodétermination du peuple algérien et contre les guerres coloniales. C'est ce combat que nous menons avec nos camarades du syndicat palestinien de la PFGTU et du petit syndicat israélien, Koach La Ovdim, qui, courageusement, continue à porter en Israël une voix pour la paix.
Car il n'y a pas de paix durable sans justice. Pour que les Israélien•nes puissent vivre en sécurité, il faut que les palestinien•nes disposent d'un Etat souverain, dans les frontières de 1967, conformément aux résolutions de l'ONU.
Pourquoi alors ce procès ? Pourquoi imposer à notre système judiciaire totalement engorgé d'organiser un procès pour un tract alors que les moyens manquent cruellement pour poursuivre les auteurs de violences conjugales, les narco traficants ou les délinquants fiscaux ?
Parce qu'il s'agit d'une opération de diversion.
« Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt »
Ce proverbe résume très bien la situation. Ce faux débat est entretenu pour discréditer par avance les voix pour la paix [2], tous les soutiens aux palestinien•nes.
Celui qui devrait être poursuivi aujourd'hui c'est Benjamin Netenyahou. Ce Premier ministre d'extrême droite qui a déjà assassiné plus de 35 000 civil•es et fait plus de 70 000 blessé•es. Ce Premier ministre qui affame et traite comme des animaux humains 2 millions de gazaouis. Ce Premier ministre qui empêche aide humanitaire d'entrer dans l'enclave et laisse de 2 millions de civil•es mourir de faim et de maladie. Ce Premier ministre qui bombarde les hôpitaux et piétine les principes fondamentaux du droit international.
Ce massacre se produit sous nos yeux. Et grâce à l'Afrique du Sud et à la cour de justice internationale de l'ONU, on peut maintenant nommer les choses : il s'agit d'un génocide.
Il s'agit d'un génocide et dans un océan de lâcheté et d'hypocrisie, les dirigeant•es occidentaux, France et Etats Unis en tête, refusent de sanctionner Israël et continuent même de lui livrer des armes. Ceux qui devraient être poursuivis c'est donc tous ceux qui permettent à Benyamin Netteyahou de continuer son massacre en toute impunité.
Ce procès politique permet donc, opportunément, de faire diversion.
J'en appelle donc à la responsabilité de la justice.
Face aux dérives autoritaires de notre gouvernement, vous êtes les garants de notre Etat de droit.
C'est vous qui avez rétabli la liberté de manifester alors que le gouvernement avait interdit les manifestations de soutien aux palestiniens.
C'est vous qui avez interdit la dissolution d'organisations qualifiées d'« écoterroristes » par le gouvernement.
Car oui, le terrorisme, c'est grave et on ne doit jamais l'amalgamer avec des luttes sociales ou environnementales.
Les conflits sociaux ne se règlent jamais devant les tribunaux. Les débats politiques ne se tranchent pas dans les prétoires.
Jean Paul n'est pas un terroriste !
Nous sommes ici, de toutes les professions, de tout le pays pour dire que quand on touche à un•e militant•e de la CGT c'est à toute la CGT qu'on s'attaque et qu'on ne laissera pas faire !
Nous somme tous et toutes Jean-Paul !
Sophie Binet
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Le tribunal de Lille vient de condamner Jean Paul Delescaut SG de la CGT du Nord à un an de prison avec sursis suite à une phrase dans un tract. Il s'agit d'un cap gravissime franchi dans la répression des libertés. La cgt fait appel de ce jugement honteux
Sophie Binet
https://twitter.com/BinetSophie/status/1780969284702761307
Ne laissons pas condamner Jean-Paul Delescaut !
Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l'Union Départementale CGT du Nord, vient d'être condamné à un an de prison avec sursis « pour apologie du terrorisme » et à 5000 euros au titre de préjudice moral aux parties civiles du procès dont l'Organisation des juifs d'Europe. En revanche, il a été relaxé pour les accusations de « provocation publique à la haine ou à la violence ».
Ce jugement est scandaleux et dangereux pour la démocratie. Jean-Paul Delescaut est aujourd'hui condamné pour le contenu d'un tract de la CGT 59 diffusé trois jours après les attaques du 7 octobre menées contre Israël par les groupes armés palestiniens, dont le Hamas. Un tract dont le contenu a déplu au Préfet qui a immédiatement engagé les poursuites en s'appuyant sur la circulaire envoyée début octobre par la Chancellerie. Une circulaire faite sur mesure pour intimider celles et ceux qui voulaient exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien et continuer à dénoncer l'occupation israélienne. Le garde des sceaux, et avec lui tout le gouvernement d'Emmanuel Macron, n'ont plus qu'un seul but ; faire passer pour une apologie du terrorisme tout propos qui chercherait à contextualiser et expliquer les attaques du 7 octobre au lieu de les condamner purement et simplement. Et bien souvent, les soupçons d'antisémitisme ne sont pas loin.
Ce faisant, c'est toute l'expression démocratique du corps social et politique qui est susceptible d'être censurée et poursuivie devant les tribunaux. En condamnant Jean-Paul Delescaut, le tribunal de Lille a franchi une étape supplémentaire dans la criminalisation de la solidarité avec la Palestine occupée et colonisée. En déniant à un responsable syndical le droit de s'exprimer comme il l'entend sur la situation dans la bande de Gaza avant le 7 octobre en tordant ses propos et en extrapolant ses intentions, les juges ont porté un coup dangereux à la démocratie. Pour cela, ils ont ignoré que le communiqué de la CGT 59 rendait aussi hommage à toutes les victimes civiles des attaques du 7 octobre au profit d'une lecture subjective et à sens unique.
Bien sûr, Jean-Paul Delescaut a immédiatement fait appel de ce jugement inique et le combat pour son acquittement démarre dès maintenant. L'AFPS lui a déjà témoigné toute sa solidarité par la voix de sa présidente, Anne Tuaillon ; elle continuera à lui apporter tout son soutien jusqu'à l'obtention de cet acquittement et l'abandon de toutes les charges retenues contre lui.
Si nous laissons passer cette décision, toute parole portant sur la situation à Gaza ou toute critique de la politique israélienne sera susceptible d'être poursuivie devant les tribunaux. Comment ne pas voir que cette criminalisation s'inscrit évidemment dans la vague liberticide qui touche aujourd'hui en France la liberté de réunion et de manifestation, dès lors qu'on veut y aborder la question de la Palestine ?
Depuis quand dans ce pays, les étudiants ne pourraient-ils pas organiser des conférences sur la Palestine avec qui ils veulent comme invité·es ?Depuis quand les animateurs d'associations de la solidarité ou des dirigeants politiques sont-ils convoqué·es et entendu·es par les services de police, mis en cause pour apologie du terrorisme ou pour antisémitisme ?
Depuis quand les mouvements de solidarité avec la Palestine font-ils l'objet de publications haineuses incitant le pouvoir à les dissoudre ?
Il faut que cessent les intimidations, les pressions et les interdictions contre les militant·es des syndicats, des partis politiques ou des associations solidaires du peuple palestinien.
L'AFPS participera à tout mouvement unitaire contre ces mesures liberticides pour la défense de notre liberté d'expression politique et associative. La solidarité avec le peuple de Palestine, n'est ni un crime, ni un délit ! C'est un devoir pour lequel personne ne nous fera taire !
Nous continuerons à parler de Palestine et à donner la parole aux Palestiniens et aux Palestiniennes !
Le Bureau National de l'AFPS, le 19 avril 2024
Libertés publiques… Un pas de plus dans la répression !
Depuis quelques semaines, on a vu se multiplier les convocations de militant·es, et une vague de criminalisation de l'action syndicale, plus particulièrement autour du soutien à la Palestine : convocations par la police de militant·es de Solidaires étudiant·es ensuite poursuivi·es pour apologie du terrorisme, convocation d'un militant de Sud rail, et déjà y a quelques mois pressions sur le représentant de Sud aérien.
La nouvelle hier de la condamnation du représentant de la CGT du Nord à un an de prison avec sursis pour un simple mot dans un tract nous a atterré·es… et nous lui témoignons tout notre soutien.
Tandis que le génocide est en cours à Gaza, ce gouvernement choisit de s'attaquer aux milieux syndicaux, associatifs, ou politiques, au nom de l'ordre public, et sur des critères flous et plus que discutables, en instrumentalisant les massacres du 7 octobre.
Comment ne pas y voir une dérive grave de ce gouvernement au pouvoir, qui encourage, valide et cautionne les convocations policières, les décisions préfectorales et les décisions de justice qui vont dans ce sens ?
L'interdiction de la marche contre le racisme et les violences policières du 21 avril, pour risques à l'ordre public, semble également signer une nouvelle ère : celle où l'on ne peut plus mettre le motif de violence policière comme motif d'une manifestation. La manifestation du 19 septembre suite au meurtre de Nahel avait pourtant été autorisée.
Depuis plusieurs années, Solidaires alerte sur les dérives autoritaires de ce gouvernement, sur les attaques régulières contre des libertés publiques, nos libertés syndicales, de manifestation, de grève..
Les milieux militant-es écologistes, et les méthodes de plus en plus « musclées » d'interpellations ne sont pas en reste. Un militant de SUD Education a été interpellé et mis en garde à vue 96h pour participation à une mobilisation écologiste comme Lafarge, comme nombres de participant-es à ces actions.
Le climat ultra sécuritaire autour des Jeux Olympiques et paralympiques explique-t-il cette accélération ? S'agit-il d'une stratégie globale de ce gouvernement pour donner des « gages » vis à vis des idées de l'extrême droite dans une visée électoraliste ?
Après notamment la loi sur le séparatisme, qui sert à faire un « tri » dans les associations, à dissoudre des organisations jugées trop radicales, on voit bien que c'est un pas de plus qui est franchi.
Les annonces de G. Attal sur l'école, basées sur un retour à l'autorité et à la sanction (y compris pénale) comme centre de la politique éducative est dénoncée par l'ensemble des syndicats, y compris par l'Unicef (sur la politique pénale des mineurs de la France qui bafoue la convention internationale des droits de l'enfant).
Solidaires, tout comme l'ensemble des organisations du mouvement social défendeuses des libertés publiques, soutient les militant·es qui subissent cette répression, et continuera de dénoncer et de se battre pour les libertés publiques, fondements d'une démocratie.
Publié le 19 avril 2024
Union syndicale Solidaires
[1] https://www.cgt.fr/comm-de-presse/pour-une-paix-juste-et-durable-entre-israel-et-la-palestine
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Sophie Nélisse rivalise avec Anthony Hopkins
Qui sauve une vie sauve l'humanité - Cette thématique humaniste unit ces deux grands films de 2023, Le vœu d'Irina (en polonais, le serment d'Iréna devenu en français la promesse d'Iréna) de Louise Archambault et Une vie (one life) de James Hawes qui racontent l'obsession (fabuleuse) de deux êtres humains ayant réellement existé, la Polonaise Irina Gut et le britannique Nicholas Winton, de vouloir sauver des vies de Juifs en danger d'extermination par la Gestapo nazie.
Par Pierre Jasmin, artiste pour la paix, 27 avril 2024
Hélas non exploitée par le Festival du Film de Toronto (les deux films s'y sont côtoyés en premières mondiales en septembre dernier, un mois avant que le thème du génocide ressurgisse avec l'hideuse revanche disproportionnée de Nétanyahou contre l'attaque du Hamas), une similitude frappante unit l'héroïne et le héros, deux êtres modestes qui pendant des décennies n'ont nullement cherché à mettre en valeur ce qu'ils estimaient simplement être leur devoir de citoyens du monde ; ils auraient changé d'avis devant la montée inquiétante dans le monde de la négation de la shoah par l'extrême-droite.
Deux femmes d'exception ont permis leurs réalisations.
Une vie, avec Anthony Hopkins
L'une est Barbara Winton, fille de celui qui âgé de 29 ans avait visité Prague au moment où Hitler annexait les Sudètes. Il y rencontra la Cheffe du Comité britannique pour les réfugiés de Tchécoslovaquie, débordée par un afflux de Juifs fuyant aussi l'Autriche après l'Anschluß et abandonnée par un monde indifférent - dont le Canada repoussant en juin 1939 le navire MS Saint Louis peuplé de Juifs en danger, un « chapitre honteux » de l'histoire collective canadienne dénoncé récemment par Justin Trudeau, qui reste hélas silencieux sur la Flottille de liberté avec quatre Québécois voulant acheminer de l'aide humanitaire à destination de Gazai.
Surnommé abusivement « le Schindler anglais », M. Winton réussira, grâce à sa mère d'origine allemande jouée par Helena Bonham-Carter, à secouer les bureaucrates réticents et à rassembler des familles anglaises qui ouvriront leurs portes à 669 enfants importés dans des conditions précaires. Anthony Hopkins s'incarne parfaitement en ce héros devenu octogénaire, forcé par sa femme jouée par Lena Olin - fabuleuse actrice suédoise qu'on avait adorée dans L'insoutenable légèreté de l'être, sur le roman du tchèque Milan Kundera - de faire le tri de ses archives encombrant la maison. Le scénario du film a obtenu après sa mort la collaboration de sa fille Barbara qui tenait absolument que l'acteur Anthony Hopkins incarne son père : devant le résultat, comment ne pas lui donner raison !
La promesse d'Irina, avec Sophie Nélisse
L'autre femme d'exception est Sharon Azrieli au petit rôle mais coproductrice du film tourné en Pologne, puisque l'héroïne, encore plus remarquable que le héros précédent, en est l'infirmière Irena Gut Opdyke ; elle a sauvé douze personnes juives pendant la Seconde Guerre mondiale, en les cachant dans la villa de l'Oberkommandant Rügerer, joué par Dougray Scott. Elle ne peut réussir son acte héroïque sans l'humanité du collaborateur Schultz, joué avec une retenue très réaliste par l'acteur polonais Andrzej Seweryn. Dan Gordon est le principal auteur du scénario qui met en vedette la Québécoise Sophie Nélisse dans le premier rôle. Elle incarne magnifiquement l'histoire vraie d'une femme bouleversée par l'horreur nazie et le sort réservé aux Juifs, qui va risquer sa vie en abritant et nourrissant les douze hommes et femmes durant une grande partie de la guerre, au nez et à la barbe de son patron nazi, dans la cave de sa somptueuse villa. Les scènes où elle doit céder aux avances de l'Allemand qui a découvert trois juives en rentrant tôt de son travail, ambigües à souhait, sont, malgré le défi de taille, bien rendues par la jeune actrice de 24 ans, tant admirée dans Monsieur Lazhar et La Voleuse de livres, autre drame de la guerre mondiale.
La réalisatrice de Gabrielle et d'Il pleuvait des oiseaux a tourné en anglais cette coproduction canado-polonaise, à l'hiver 2022, en Pologne. Ses très grandes qualités – y compris la musique d'Alexandra Strélisky qui entretient le suspense continu des 110 minutes d'action - éclipsent les nombreuses maladresses inhérentes à l'emploi universel de la langue anglaise, même par les Allemands aboyant leurs ordres. Et pour admirer la prestation remarquable de l'actrice, j'ai revu le film en version anglaise, son rôle en français (très bien) doublé par une autre actrice. On connaît d'autre part la réticence de Louise Archambault face à l'avortement (voir Gabrielle), mais on ne peut qu'admirer la scène où les douze Juifs, potentiellement en danger avec la naissance anticipée d'un bébé dont les pleurs éveilleraient les soupçons, se laissent convaincre par la Polonaise que Hitler serait gagnant avec son génocide juif si on acceptait de supprimer l'enfant : il naîtra dans le maquis de la résistance polonaise et survivra, retrouvant presqu'un demi-siècle plus tard la bienfaitrice à qui il doit la vie.
Ce n'est qu'une des scènes en postface des deux films qu'on aurait souhaitées encore davantage mises en valeur, puisqu'elles en constituent l'aspect documentaire indéniable, dont les faits nous ont arraché les larmes tout au long de leur narration romancée.
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Privatiser Hydro-Québec (ou comment Fitzgibbonner l’économie)
Le gouvernement Legault et son super- ministre de l'Économie et de l'Énergie Pierre Fitzgibbon nous disent qu'avec leurs gros projets, ils vont décarboner l'économie.
Jacques Benoit
Membre de Gmob (GroupMobilisation)
Fitzgibbon dit qu'Hydro-Québec a le mandat de fournir l'électricité à tous les clients industriels, mais il invite toutes les entreprises à venir s'établir ici, en leur offrant des tarifs électriques réduits, sans tenir compte des impacts qu'elles auront sur l'environnement, sur la biodiversité et sur le réchauffement climatique.
Le seul projet de Northvolt aura besoin d'une puissance électrique de 352 mégawatts (MW). 352 MW, c'est plus qu'il n'en faut pour alimenter toutes les résidences de Longueuil (253 600 habitants en zone urbaine) !
Pour soutenir ses projets, il annonce que 20 % de la main-d'œuvre de la construction devra être affecté à construire les infrastructures électriques nécessaires, alors qu'on est en pleine crise du logement et qu'on en manque cruellement.
Ce super- ministre encourage les municipalités à s'associer avec le privé pour soumissionner dans des parcs d'éoliennes, ce qui va augmenter les coûts d'électricité, diminuer les revenus d'Hydro-Québec et participer à la déconstruction de notre service public d'énergie et de nos services publics en général.
Ce super-ministre et ses collègues font miroiter aux Premières Nations qu'elles ont un intérêt à s'associer pour développer de nouveaux barrages qui vont inonder et détruire leurs territoires et leur culture, créant ainsi des divisions au sein des communautés.
Malgré des avis nous avertissant du danger d'extinction d'espèces animales et végétales, et dans le contexte d'une grave crise mondiale de la biodiversité, ce super-ministre continue de favoriser l'exploitation abusive de territoires riches en biodiversité, qui appartiennent souvent aux Premières Nations.
Il nous dit que ces terrains ne sont pas des Jardins d'Éden, ou que dans certains coins de rivière, « les poissons ont 3 yeux ! »… Pour les « poissons à 3 yeux », on sait que c'est possible, parce qu'on a des ministres qui n'ont pas de tête !
Sous prétexte de décarboner l'économie, ce gouvernement favorise la dépossession et la dégradation du bien commun des Québécoises et des Québécois et des Premières Nations, au profit d'intérêts privés.
Ce que fait ce gouvernement, ce n'est pas décarboner l'économie, c'est Fitzgibbonner l'économie.
Ils privatisent l'électricité, l'environnement, la Santé, ils dérèglementent, ils sous-traitent, ils copinent dans des rencontres non déclarées de lobbyisme pour modifier les lois sur mesure pour leurs projets cachés, au détriment de nos intérêts, de notre santé et de notre environnement.
Ils préfèrent les p'tits biscuits au caviar dans leurs camps de chasse aux faisans, pendant que la population, elle, peine à se loger, à se nourrir, à payer ses médicaments.
Ça suffit ! Il est temps de nous occuper de ces mal-faisans ! Ne les laissons pas accaparer notre bien commun, chaparder nos droits et détruire notre environnement.
Ne nous laissons pas faire. C'est NOTRE bien commun !
L'énergie hydraulique, c'est à nous ! L'énergie éolienne, c'est à nous ! L'énergie solaire, c'est à nous !
Pis leur privatisation ?...
C'est pas pour nous, on n'est pas fou !
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La grosse tête enflée à Pierre Fitzgibbon
Le ministre caquiste de l'Économie et de l'Énergie (Hydro-Québec), Pierre Fitzgibbon, est arrogant, très imbu de sa petite personne, a une éthique qui frôle la malhonnêteté et favorise toujours le patronat, déjà très riche avec notre argent. Faut absolument arrêter ce cinglé qui est en train de privatiser Hydro-Québec (avec l'aide de son ami qu'il a nommé l'an passé président de ce joyau public, Michael Sabia, qui ne connaissait rien à l'électricité par le biais de l'éolien privé cédé à des opportunistes que nous la vende à 11 cents le le kW/h et par les tarifs ridiculement bas (4 cents le kW/h) qu'il accorde à des transnationales très très polluantes comme les alumineries et la cimenterie McInnis en Gaspésie ; les centres de données de Google, d'Amazon et Cie ; les serres qui font pousser du cannabis et des fraises et le déluge d'électricité exportée aux très riches États américains de New York et du Massachusetts à un prix d'ami de 5 cents le kW/h.
18 avril 2024 | tiré du blog de l'auteur | Photo : Guy LeBlanc, ici en compagnie de la ministre Nadine Girault, est PDG d'IQ depuis avril 2019. Rappelons qu'il était alors déjà un proche ami du ministre de l'Économie Pierre Fitzgibbon. Photo d'archives
https://www.facebook.com/leopaul.lauzon/
- Le smatte à Fitzgibbon
Si on manque d'électricité au Québec, pourquoi donc les vendus à Fitzgibbon et Legault en exportent tant au States à perte par rapport au prix de l'éolien privé. D'autres contrats signés en 2023 afin d'en shipper plus chez l'Oncle Sam. Du vol institutionnalisé que je vous dis les amis.
- Le patronat, le Journal de Montréal et François Legault aiment ça
Et afin de vendre toujours plus d'électricité à perte sur notre bras, le suffisant Fitzgibbon (dont ses propres business se sont nourries de fonds publics) nous fait la morale, avec l'aide de ses journalistes et médias fidèles du Journal de Montréal, afin que l'on utilise moins d'énergie. Ce gars-là est tellement imbécile qu'il est un danger public pour les Québécois ordinaires. Il se croit tout permis avec notre argent. En campagne électorale, la CAQ n'a jamais parlé de céder l'éolien au privé et de créer des hôpitaux privés entièrement financés par l'État et les contribuables. Selon moi, Fitz est encore plus condescendant que l'était l'ex-ministre libéral de la Santé, Gaétan Barrette. C'est tout dire. Mais vous le savez, après leur carrière politique toujours au service du patronat, ils vont se voir offrir de belles grosses jobs dans le privé ou dans les médias comme au Journal de Montréal, à TVA et à LCN, où l'on retrouve d'ex-politiciens comme Joseph Facal, Mario Dumont, Gaétan Barrette et j'en passe. Fitz est en train de couler la CAQ auprès de la population. Mais François Legault, l'hypocrite, le laisse faire, comme il donne aussi carte blanche à Christian Dubé à la santé d'y aller gaiement avec la privatisation, car c'est ce qu'il veut lui qui a toujours été un farouche partisan du moins d'État et plus de privé, et de l'intérêt particulier plutôt que l'intérêt collectif. C'est avec de tels subordonnés sous tutelle que les inégalités économiques explosent et que les transnationales (alimentation, pétrole, banques, communications, pharmaceutiques, etc.) sont autorisées à nous arnaquer continuellement (sans que nos élus lèvent le petit doigt) et à polluer « positivement » en nous faisant accroire qu'elles sont vertes et dédiées à la protection de l'environnement.
- Legault comme Fitzgibbon, mais plus sournois
Eille, en 2023, François Legault a affirmé ceci sans qu'aucun journaliste ne réagisse à l'immensité de la décision prise par la CAQ au détriment de la population et au profit des faiseux. C'est une façon insidieuse de privatiser Hydro-Québec : « Comme son ami ministre de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, François Legault a affirmé qu'il n'était pas question qu'Hydro-Québec exploite ses propres parcs éoliens. Je trouve que l'État québécois (sic) est déjà impliqué dans beaucoup de choses, on va laisser ça au privé (mais du privé qui vit aux crochets de l'État » (Le Devoir, 28 janvier 2023). Ça, c'est un exemple parfait de l'idéologie capitaliste. De la pure propagande servie à la population avec l'aide du patronat et des médias. Au moins, un journaliste aurait pu demander à Fitz où à Legault sur quoi ils se basaient et s'appuyaient pour larguer de telles grossièretés. Elles sont où les études sérieuses qui pourraient conclure que le privé est meilleur qu'Hydro-Québec pour opérer dans l'éolien ? Monsieur Legault, je suppose que des entreprises plus grosses que le Québec et le Canada comme Amazon, Power, la Banque Royale, Exxon Mobil et Cie n'en font pas assez ?
- La minable Power insulte les gens qui la critiquent
Au mois de mars 2024, Fitz a ramassé deux excellents journalistes, Alexandre Shields du Devoir et Thomas Gerbet de Radio-Canada en les traitant de « militant journalistes de mauvaise foi qui tordent les faits pour arriver à passer leur message » (Le Devoir, 2 mars 2024). Elle est bien bonne celle-là, car c'est exactement ce que la CAQ et le PLQ ont toujours été : des militants politiciens au service de la classe dominante qui tordent les faits et qui trompent constamment la population pour arriver à faire passer leur message « éducatif » du mérite du privé subventionné, de la déréglementation du travail et de l'environnement, des traités de libre-échange, du contrôle étranger, du mérite des paradis fiscaux, du ruissellement de la richesse, etc. Des histoires à dormir debout.
Et en 2022, il a affiché le même mépris envers l'ex-présidente d'Hydro-Québec, Sophie Brochu, qui n'était pas d'accord avec lui et ne voulait pas que notre fleuron collectif devienne une sorte de Dollarama au profit des affairistes et au détriment de la population qui en théorie en est la véritable propriétaire. Il a dit que : « son différend avec Sophie Brochu vient du fait qu'elle ne comprend pas (sic) le dossier dans sa globalité au-delà de la simple profitabilité d'Hydro-Québec (lui qui se bat pour la rentabilité du privé alimentée au détriment d'Hydro et des contribuables). Elle se ralliera (sic) à mon point de vue quand on lui présentera l'ensemble de mon œuvre (c'est-à-dire que l'on fera l'éducation de la dame) ». Il l'a ainsi carrément traitée d'ignorante. Plus mesquin que ça, tu meurs. Lire à cet effet l'excellente chronique de Michel David parue dans Le Devoir du 27 octobre 2022 et intitulée « Les béotiens ».
- Et les invectives de la canaille continuent
En 2021, il avait aussi insulté au parlement la députée de Québec solidaire dans Mercier à Montréal, Ruba Ghazal, qui n'avait fait que reprendre tels quels les chiffres de la vérificatrice générale du Québec, madame Guylaine Mercier, qui démontraient que les grosses subventions qu'ils accordaient généreusement aux entreprises ne répondaient pas aux critères. Le petit minus, insulté de se faire questionner, a sèchement répondu ceci à Ruba Ghazal : « De toute évidence, elle ne comprend pas comment le système fonctionne. Je l'invite à faire ses devoirs ». Fitz, Ruba et nous, on comprend, hélas, trop bien comment le système caquiste et le tien fonctionnent. Et en rajoutant une couche, Fitz s'est plaint : « Me faire poser des questions par du monde qui ne sait pas de quoi il parle, ça me dérange » (Le Devoir, 27 octobre 2022). À faire vomir !
- Fitz le moraliste
Comme si ce n'était pas assez, Fitz le pédant nous fait continuellement la morale : « Sobriété énergétique. Pierre Fitzgibbon dit que les Québécois sont les derniers de classe » (Le Journal de Montréal, 18 mars 2024). Prétention encore fondée sur du vent par le petit homme. Fitz, en termes d'attente à l'urgence : « Le Québec, cancre à l'échelle du Canada (et de l'Occident) » (La Presse, 14 décembre 2022). On est aussi dernier, allô modèle québécois, en termes de médecins, de lits et d'infirmiers par habitant. Fitz, plus de 2,3 millions de Québécois n'ont pas de médecins de famille. Par contre, grâce à la CAQ et au PLQ, le Québec est la province au Canada qui fait le plus de place aux écoles et à la santé privées et aussi : « Le Québec reste champion pour l'aide de l'État aux entreprises » (Le Journal de Montréal, 29 mars 2021). Ça, c'est sans compter les subventions déguisées accordées par Hydro-Québec au privé. Mais Fitz l'a dit : « L'État doit tout faire pour encourager les entreprises » (Le Journal de Montréal, 30 septembre 2019). C'est exactement ce que la CAQ fait avec notre fric.
- Le Journal de Montréal complice des sombres combines caquistes
Le Journal de Montréal n'est pas là pour nous conscientiser, mais bel et bien pour nous brainwasher. Seulement au mois de mars 2024, afin de nous culpabiliser et de satisfaire les besoins du privé, de Vidéotron et de Québecor, il a publié ces merdes d'endoctrinement journalistiques :
– « Grand dossier (sic). Sommes-nous prêts à changer nos habitudes de consommation d'électricité ? » Dossier d'enquête du Journal de Montréal ?
– « Institut privé de l'énergie Trottier : 10 trucs pour diminuer sa facture d'électricité ». Institut privé indépendant, je suppose ?
– « Elle utilise un sablier pour prendre sa douche ». Mieux, elle pourrait prendre sa douche à l'eau frette.
– « Voici le citoyen modèle en matière de sobriété énergétique » Qui est ce citoyen modèle selon vous ?
Ils me font littéralement chier. Tous des charlatans à la solde de l'élite économique capitaliste.
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À l’origine des menaces de guerre généralisée : la politique criminelle et l’impunité d’Israël
Dans la nuit du 13 au 14 avril, le régime iranien a lancé l'opération militaire « Promesse Honnête », qui a impliqué le tir de plus de 300 drones et missiles, en représailles à l'attaque israélienne contre l'annexe de l'ambassade iranienne à Damas le 1er avril 2024, qui avait tué sept membres du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI), dont le commandant de la force al-Quds pour le Levant, Mohammad Reza Zahedi, et 16 personnes au total.
Tiré du site de la revue Contretemps.
À la suite de cette attaque, l'armée d'occupation israélienne a riposté par une opération militaire menant à des explosions dans une base militaire aérienne dans la province d'Ispahan, en Iran et des attaques dans le sud de la Syrie, près d'une position de radar de l'armée syrienne. Quelles dynamiques ont mené à cette montée sans précédent des tensions régionales ?
***
Quels étaient les objectifs de l'attaque iranienne contre Israël ?
L'opération militaire « Promesse Honnête » a été saluée comme une victoire nationale par les représentants du régime iranien et du CGRI. Les médias d'État ont diffusé des images de foules fêtant l'événement dans les rues. Le président iranien Ebrahim Raissi a décrit l'opération « Promesse Honnête » comme « une leçon pour l'ennemi sioniste » , tandis que le commandant en chef des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, a déclaré qu'elle visait à créer « une nouvelle équation avec Israël » . De son côté, la mission iranienne auprès de l'ONU a déclaré que cette « opération militaire était une réponse à l'agression du régime sioniste contre nos locaux diplomatiques à Damas » et qu'elle avait été « menée sur la base de l'article 51 de la Charte des Nations unies relatif à l'autodéfense ». Le Conseil suprême de sécurité iranien a averti dans sa déclaration que toute nouvelle action israélienne contre l'Iran recevrait « une réponse au moins décuplée ».
L'opération militaire iranienne visait à submerger les défenses israéliennes et à détruire l'infrastructure de la principale base aérienne de l'armée d'occupation israélienne, Nevatim, qui abrite sa flotte d'avions de chasse F-35. La base n'a toutefois subi que des dommages mineurs, tandis que 99 % des projectiles envoyés par la République islamique d'Iran ont été détruits par l'État colonial israélien, soutenu par les forces armées américaines, françaises, britanniques et jordaniennes. Aucun des 170 drones n'a pénétré dans l'espace aérien israélien et 25 des 30 missiles de croisière ont été abattus par les systèmes de défense aérienne avant de franchir les frontières du pays. Dans le même temps, quelque 50 % des missiles balistiques tirés par l'Iran n'ont pas pu être lancés ou se sont écrasés avant d'atteindre leur cible, selon le Wall Street Journal.
Bien qu'elle attaque directement l'État d'Israël sur son territoire pour la première fois depuis la création de la République islamique d'Iran en 1979, cette opération militaire peut être comparée dans une certaine mesure à la réponse iranienne à l'assassinat par les forces armées américaines de Qassem Soleimani, le commandant du CGRI, en janvier 2020 en Irak. Cette riposte a consisté à lancer une vingtaine de missiles sur les bases américaines d'Ain al-Asad, dans le gouvernorat irakien de l'Anbar et d'Erbil au Kurdistan Irakien, abritant un total de plus de 5 000 soldats.
Le bureau du premier ministre irakien démissionnaire de l'époque, Adel Abdel-Mahdi, avait précisé que le gouvernement irakien avait été informé par l'Iran que celui-ci allait mener des raids sur son sol se limitant au bases américaines. Selon certaines sources, les forces de la coalition avaient également été prévenues de frappes contre les bases américaines. De son côté, la République Islamique d'Iran avait déclaré par la voix de Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne à cette période, que son pays avait mené et « terminé » des représailles « proportionnées » et que « Nous ne cherchons pas l'escalade ou la guerre ». L'opération n'avait fait aucune victime et elle n'avait causé que des dommages minimes.
De même, lors de l'opération militaire « Promesse Honnête », Téhéran a prévenu ses alliés et les pays voisins de l'attaque 72 heures à l'avance afin de protéger leur espace aérien, selon le ministre des affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Dans ce contexte, le Royaume d'Arabie Saoudite (RAS) et les Émirats Arabes Unis (EAU) ont joué un rôle important en aidant l'armée d'occupation israélienne à neutraliser l'attaque. Ils ont partagé ces informations avec les États-Unis et donc avec Israël, selon le Wall Street Journal. Les gouvernements saoudien et irakien ont également autorisé les avions-citernes de l'US Air Force à rester dans leur espace aérien pour soutenir les patrouilles américaines et alliées pendant l'opération, selon Al-Monitor.
Par ailleurs, l'Iran a choisi d'utiliser principalement des drones, qui ont mis des heures à arriver sur le territoire de l'Etat d'Israël, et de ne pas faire appel massivement à ses alliés, notamment le Hezbollah, son principal atout militaire contre Israël. En outre, après la fin de l'attaque, le Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran a déclaré qu'aucune autre action militaire n'était actuellement à l'ordre du jour. De même, Téhéran a considéré que « l'affaire était close » après son attaque.
En d'autres termes, l'opération militaire iranienne visait principalement à « sauver la face » pour Téhéran après l'attaque israélienne contre le consulat iranien à Damas et l'assassinat de nombreux responsables du CGRI, tout en maintenant sa réaction militaire relativement limitée, notamment en termes d'efficacité. Les responsables iraniens ont clairement voulu, par cette opération militaire, tenter d'éviter d'être entraînés dans une guerre régionalisée qui pourrait potentiellement constituer une menace pour leur régime. Téhéran a déclaré à de nombreuses reprises depuis le 7 octobre, et même auparavant dans le passé, son refus d'être entraîné dans un conflit généralisé et direct avec Israël, malgré les frappes incessantes de l'armée d'occupation d'Israël contre des cibles iraniennes (et du Hezbollah) en Syrie et les assassinats ciblés de hauts responsables iraniens, y compris en Iran, par Tel Aviv.
Dans le même temps, et bien que ne constituant pas son objectif premier, la riposte a également permis au régime iranien de consolider sa propagande de « résistance contre Israël » auprès de sa base populaire, tout en resserrant davantage l'étau et en réprimant les organisations démocratiques et progressistes iraniennes et les individus critiques à l'égard du régime, accusés d'espionnage en faveur d'Israël. En effet, les critiques sont interdites sous toutes leurs formes, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les médias.
Israël et l'impérialisme américain
A la suite de l'opération militaire modérée et calculée de l'Iran contre Israël, la classe dirigeante israélienne, civile et militaire, avait juré de riposter contre l'Iran. De son côté, le président américain Biden avait déclaré que Washington ne voulait pas d'une guerre plus large et a averti le Premier ministre Benjamin Netanyahu que les États-Unis ne participeraient pas à une contre-attaque contre l'Iran.
Les responsables américains ont présenté l'opération défensive comme une victoire retentissante pour l'État colonial israélien, surtout après l'échec sécuritaire du 7 octobre, alors qu'elle a permis à Israël d'apparaître comme l'acteur « attaqué » et de réduire partiellement la couverture médiatique sur la guerre génocidaire contre la population palestinienne dans la bande de Gaza en la détournant vers le « danger iranien ».
Le rôle des États-Unis a été décisif pour contrecarrer les représailles de l'Iran contre Israël. Les forces américaines, soutenues par les destroyers du Commandement américain en Europe, auraient détruit plus de 80 drones d'attaque unidirectionnels et au moins six missiles balistiques visant son allié israélien, selon le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom). Quelques jours avant les représailles iraniennes, le président américain avait d'ailleurs déclaré : « Nous nous consacrons à la défense d'Israël. Nous soutiendrons Israël. Nous aiderons à défendre Israël, et l'Iran ne réussira pas« , a déclaré Joe Biden. Au lendemain de l'offensive iranienne, il a condamné les actions de Téhéran et réitéré l'importance de l'alliance américano-israélienne, ignorant complètement ses divergences récentes avec le premier ministre israélien.
Pour rappel, si les responsables américains ont à plusieurs reprises utilisé leur carte de veto contre les résolutions appelant à un éventuel cessez-le-feu, l'actuelle guerre génocidaire israélienne contre la population palestinienne de la bande de Gaza aurait été militairement impossible sans le soutien continu des États-Unis. Washington a notamment accepté depuis le 7 octobre 2023 la fourniture de 25 avions de combat F-35 de dernière génération, plus de 500 bombes MK82 et plus de 1 800 bombes MK84 – qui ne sont plus utilisées par les armées des États occidentaux dans les zones densément peuplées avec dommages collatéraux. Ces livraisons d'armes ont contourné l'obligation de consultation du Congrès en invoquant les « pouvoirs d'urgence ».
L'administration américaine actuelle a également effectué plus de 100 transferts d'armes vers Israël sans aucun débat public, en utilisant une faille dans laquelle le montant spécifique de chaque vente était inférieur au seuil requis à partir duquel le Congrès doit être notifié. Pour sa part, le journal israélien Haaretz a déclaré que les données de suivi des vols accessibles au public montrent qu'au moins 140 avions de transport lourd à destination d'Israël ont décollé de bases militaires américaines dans le monde entier depuis le 7 octobre, transportant des équipements principalement vers la base aérienne de Nevatim, dans le sud d'Israël.
À la mi-avril, Joe Biden a également appelé le Congrès américain à voter en faveur d'un projet de loi prévoyant une aide de 26,4 milliards de dollars à Israël.
Tout cela fait partie de la stratégie américaine en faveur de l'avantage militaire qualitatif (AMQ) d'Israël. Il s'agit de l'épine dorsale conceptuelle de l'aide militaire américaine à Israël depuis des décennies, qui a été officiellement confirmée dans la législation américaine en 2008. Elle attend du gouvernement américain qu'il maintienne la capacité d'Israël à « vaincre toute menace militaire conventionnelle crédible émanant d'un État individuel, d'une éventuelle coalition d'États ou d'acteurs non étatiques, tout en subissant un minimum de dommages et de pertes ».
La raison en est qu'Israël est toujours considéré comme un acteur clé dans la préservation des intérêts occidentaux dans la région. Le processus de normalisation entre Israël et les pays arabes initié par le président Donald Trump et poursuivi par le président Joe Biden visait à consolider les intérêts américains dans la région, y compris dans sa rivalité avec la Chine.
Contre-attaque israélienne et retour à la « guerre de l'ombre » ?
Alors comment interpréter, la contre-attaque israélienne dans la nuit du 18 au 19 avril ?
Les responsables états-uniens ont déclaré à la suite de l'attaque israélienne que les États-Unis « n'ont pas été impliqués dans une opération offensive ». Avant les représailles israéliennes, les États-Unis avaient déclaré ne pas vouloir participer à une réponse militaire israélienne à une attaque iranienne. Cela ne signifiait pas cependant que Washington empêcherait l'armée d'occupation israélienne de réaliser une telle opération, comme cela s'est déroulé. Le rôle des Etats-Unis a très probablement été de mettre néanmoins des limites à l'action israélienne.
À la suite de l'opération militaire iranienne « Promesse Honnête », la classe dirigeante israélienne voyait en effet une opportunité politique de radicaliser davantage l'opposition à la République islamique d'Iran parmi les États occidentaux, mais aussi d'attaquer directement l'Iran et de cibler ses installations nucléaires. L'AIEA a en effet averti à la fin de l'année 2023 que Téhéran disposait déjà de suffisamment de matériel pour fabriquer trois bombes nucléaires s'il enrichissait le matériel actuellement à 60 % et à plus de 60 %. Aux yeux de la classe dirigeante israélienne, la perte du monopole régional sur les armes nucléaires constituerait une perte stratégique importante.
C'est pourquoi il est plausible que l'attaque israélienne contre le consulat iranien ait délibérément voulu provoquer une escalade afin de donner à l'État israélien l'occasion de frapper à l'intérieur du territoire iranien et plus particulièrement le potentiel nucléaire de l'Iran. En outre, la crainte de voir l'Iran obtenir le potentiel nucléaire est partagée par Washington.
Une autre raison potentielle dans l'attaque israélienne du consulat iranien était une volonté des dirigeants israéliens face à l'enlisement de sa guerre génocidaire contre la population à Gaza, la croissance continue des critiques contre Tel Aviv de cette guerre, et l'impossibilité de réaliser les objectifs officiels d'une « destruction du Hamas », de réunir autour de lui, à nouveau, le « bloc occidental », dans l'éclatement d'une guerre régionale avec la République Islamique d'Iran. Les États-Unis et les principaux États occidentaux, tel que la France et la Grande Bretagne, se seraient en effet joints pour aider son allié israélien, comme cela a été le cas lors de l'opération militaire israélienne « Promesse Tenue ».
Une attaque directe contre l'Iran aurait cependant nécessité une plus grande couverture politique et d'assistance militaire de la part des États-Unis, en d'autres termes une intervention directe de Washington contre l'Iran. De plus, l'utilisation de l'espace aérien des États arabes situés géographiquement entre eux et l'Iran, et donc leur approbation, auraient également été nécessaires. Dans les deux cas à priori, cela n'a pas été obtenu par l'État Israélien.[1]
Washington craignait probablement qu'une attaque de plus grande envergure ait des conséquences négatives sur l'économie mondiale en raison des menaces d'interruption ou, pire, de fermeture du détroit d'Ormuz, ce qui entraînerait une hausse significative des prix du pétrole. Le détroit se situe entre Oman et l'Iran et relie le golfe au nord de celui-ci au golfe d'Oman au sud et à la mer d'Arabie au-delà. Environ un cinquième du volume de la consommation mondiale totale de pétrole passe quotidiennement par le détroit. En moyenne, 20,5 millions de barils par jour (bpj) de pétrole brut, de condensats et de produits pétroliers ont transité par Ormuz entre janvier et septembre 2023. C'est d'ailleurs aussi pour cette raison que Washington a mis en place, début décembre, une force navale multinationale pour protéger les navires marchands de la mer Rouge, par laquelle transite 12 % du commerce mondial, contre le mouvement Houthi, qui a multiplié les attaques dans cette zone contre des navires considérés comme liés à Israël. L'objectif principal était de garantir l'un des couloirs maritimes les plus essentiels pour le commerce international. De même, de nouvelles sanctions américaines ont été annoncées à l'encontre de l'Iran, mais elles visent principalement ses programmes de drones et de missiles, le CGRI et son ministère de la défense, et aucune nouvelle sanction n'a été annoncée concernant l'exportation du pétrole iranien.
Cela dit, l'action israélienne ne signifie pas la fin de ces actes hostiles envers l'Iran. Le gouvernement israélien va probablement continuer d'organiser des opérations de sécurité et des assassinats en Iran et/ou à l'étranger, cyberattaques contre les institutions du CGRI et iraniennes, ainsi qu'intensifier ses attaques au Liban et en Syrie.[2] Ainsi, la guerre dite de l'ombre se poursuivra et présentera toujours le risque d'une escalade vers un conflit ouvert. En outre, le fait que Tel-Aviv ait ciblé une force aérienne iranienne près de la ville d'Ispahan, et suffisamment proche des installations nucléaires, sans utiliser d'avions ni de missiles balistiques, a également envoyé un message politique clair à Téhéran quant à sa capacité d'atteindre des sites stratégiques à l'intérieur du pays et de provoquer des dommages importants.
De même, les conflits de faible intensité d'Israël se poursuivront contre les alliés et réseaux iraniens dans la région. À la mi-mars 2024, l'armée d'occupation israélienne avait déjà frappé « environ 4 500 cibles du Hezbollah » au Liban et en Syrie depuis le 8 octobre. Depuis 2015, Israël a multiplié les attaques et les bombardements contre les réseaux militaires iraniens et du Hezbollah sur le territoire syrien après l'éclatement du soulèvement en 2011, qui s'est transformé en guerre par la suite avec de nombreuses interventions militaires régionales et internationales.
Ces derniers jours, les tensions ont également continué à monter au Liban, l'armée d'occupation israélienne poursuivant ses bombardements sur le pays, au-delà des seules zones frontalières, et prenant pour cible les soldats du Hezbollah, mais aussi des civils. Et ce, bien que le Hezbollah n'ait pas participé à l'opération militaire iranienne contre Israël. En outre, le parti libanais s'en tient depuis le 8 octobre à des « réactions calculées et proportionnelles » contre les attaques israéliennes et affirme continuellement rester un « front de pression » contre Tel-Aviv. Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, a d'ailleurs déclaré le 18 avril à la chaîne d'information américaine NBC que le Hezbollah était déterminé à limiter dans une certaine mesure ses opérations militaires à la frontière israélo-libanaise et à ne pas se laisser entraîner dans une guerre de grande ampleur.
L'objectif d'Israël dans ses actions militaires contre le Hezbollah est de pousser le parti à se retirer à 10 kilomètres de la frontière, c'est-à-dire au nord du fleuve Litani, ce qui constituerait un succès politique et militaire pour Israël. Les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 280 membres du Hezbollah depuis le 8 octobre, mais aussi de plusieurs dizaines de civils. Les attaques de l'armée d'occupation israélienne par avion et par drone sur des villages du Sud-Liban ont également entraîné le déplacement forcé de plus de 90 000 personnes et la destruction de vastes étendues de terres agricoles, et d'infrastructures civiles. Il y a une véritable politique de la terre brulée de part de l'armée d'occupation d'Israël contre les régions libanaises frontalières.
Dans le même temps, le scénario potentiel d'une conflagration régionale est également perçu très négativement par les alliés régionaux des États-Unis, en particulier par Riyad, Doha et Abou Dhabi, qui ont fait de la stabilité autoritaire et de la croissance économique une priorité absolue. Le Royaume d'Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis tentent de maintenir leur alliance avec les États-Unis et de stabiliser les relations avec l'Iran après des années de tensions. Tous deux ont d'ailleurs condamné les frappes israéliennes contre l'annexe consulaire iranienne à Damas le 1er avril.
Plus généralement, l'Arabie saoudite a modifié sa politique étrangère agressive et conflictuelle adoptée initialement par le prince héritier Muhammad Bin Salman, symbolisée par la guerre meurtrière lancée contre le Yémen en 2015 et la pression maximale contre l'Iran et ses alliés dans la région, qui s'est soldée par un échec. Cette politique s'est avérée trop coûteuse politiquement et dangereuse pour son projet de réforme de l'économie. Le Royaume saoudien a donc tenté d'établir des relations plus cordiales avec ses voisins, y compris l'Iran.
Cette évolution s'est concrétisée par le rapprochement politique historique entre l'Iran et l'Arabie saoudite grâce à la médiation de la Chine au début du mois d'avril 2023. Depuis, les deux pays ont affirmé leur volonté de collaborer pour « la sécurité, la stabilité et la prospérité » au Moyen-Orient. Cela est particulièrement important pour l'Arabie saoudite afin de stabiliser la situation au Yémen et de prévenir les menaces à sa frontière méridionale. La perception saoudienne que Washington ne peut plus assurer la sécurité nécessaire au Royaume, notamment après le déclenchement des révoltes en 2011 ou après le bombardement des unités de production d'Aramco en 2019 et 2020, a également poussé le Royaume dans cette direction.
La suspension temporaire du processus de normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël suite au début de la guerre génocidaire israélienne contre la bande de Gaza depuis octobre 2023 a également renforcé la coopération entre Téhéran et Riyad ces derniers mois. En outre, le Royaume d'Arabie Saoudite ainsi que les Émirats Arabes Unis, n'ont pas participé à la force navale multinationale dirigée par les États-Unis contre le mouvement Houthi.
Dans ce contexte, Riyad et Abou Dhabi se sont montrés réticents à l'idée d'une collaboration accrue avec l'alliance israélo-américaine, du moins ouvertement, en ce qui concerne une éventuelle attaque contre l'Iran, par crainte de représailles iraniennes ou de la part des alliés iraniens dans la région. Leur position pourrait changer si Washington proposait un pacte de défense, une demande formulée par l'Arabie saoudite pour normaliser ses relations avec Israël. Riyad, ainsi qu'Abu Dhabi, sont en effet à la recherche d'une forme de parapluie de sécurité comme celui accordé à l'État israélien.
Pour un mouvement anti-guerre et anti-impérialiste
Au milieu des dernières tensions dans la région, Israël n'a pas cessé sa guerre génocidaire contre les Palestiniens dans la bande de Gaza. Le nombre de morts a presque atteint 34 000 personnes. L'opération militaire de l'Iran n'a pas atténué les souffrances des Palestiniens et ce n'était pas son objectif. Les objectifs géopolitiques de l'Iran ne sont en effet pas de libérer les Palestiniens, mais de promouvoir et de faire avancer ses propres intérêts.[3]
Dans cette situation, que peuvent faire la gauche et les acteurs progressistes ?
Dans les pays impérialistes occidentaux, la mobilisation d'un vaste mouvement anti-guerre et anti-impérialiste devrait être l'une des priorités et des tâches quotidiennes des organisations de gauche et progressistes. Les États-Unis et les pays occidentaux ont joué un rôle clé en permettant et en participant à la guerre génocidaire d'Israël contre les Palestiniens, à l'occupation et à la colonisation continues des terres palestiniennes, aux bombardements du Liban et de la Syrie, aux opérations de sécurité et d'assassinat dans toute la région et, aujourd'hui, aux tensions croissantes contre l'Iran, etc.
L'impunité d'Israël constitue une menace mortelle et permanente pour les classes populaires et ouvrières de la région, tout en augmentant continuellement la menace d'une guerre régionale et menaçant également plus largement la situation internationale. Outre son soutien à Israël, l'impérialisme occidental dirigé par les États-Unis n'a fait qu'aggraver la misère et les souffrances des classes populaires régionales en soutenant les États autoritaires de la région, en poursuivant les bombardements et les interventions militaires.
Dans ce contexte, s'opposer à toute guerre ou opération militaire israélienne potentielle contre l'Iran devrait être une priorité politique. Cela ne doit pas conduire à soutenir le régime autoritaire, néolibéral et patriarcal iranien ou à ignorer ses politiques réactionnaires et répressives à l'encontre de ses propres populations et d'autres populations régionales telles que la Syrie. La République Islamique d'Iran est un ennemi des classes populaires en Iran et dans la région, et ne luttent pas pour leur émancipation, bien au contraire.
En outre, il est important de continuer à exiger un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza. De même, les organisations de gauche et progressistes doivent continuer à s'opposer radicalement à l'Apartheid, à l'Etat colonial et raciste d'Israël et à défendre le droit des Palestiniens à résister. En effet, comme toute autre population confrontée aux mêmes menaces, les Palestiniens ont ce droit, y compris par des moyens militaires. De même, les Libanais ont le droit de résister aux agressions militaires israéliennes. Il ne faut pas confondre cela avec le soutien aux perspectives et orientations politiques des différents partis politiques palestiniens et libanais, y compris le Hamas et le Hezbollah. Cela vaut également pour tous les types d'actions militaires que ces acteurs pourraient entreprendre – en particulier les actions qui conduisent à l'assassinat aveugle de civils.
Au niveau régional, la tâche principale de la gauche et des forces sociales et politiques progressistes reste de développer une stratégie basée sur une solidarité régionale « par en bas » et autonome des classes dominantes des États régionaux et internationaux. Cela signifie résister frontalement aux États occidentaux impérialistes et à Israël d'une part, tout en s'opposant aux États autoritaires régionaux (que ce soit l'Iran, l'Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, l'Égypte, etc. ) et, plus généralement, aux forces politiques réactionnaires locales, qui empêchent toute rupture avec les dynamiques impérialistes (de tous les États impérialistes sans distinction), autoritaires, néolibérales, racistes et patriarcales.
Ces acteurs politiques représentent, bien sûr, un danger et des menaces différenciés (selon les conjonctures et les pays) pour les perspectives émancipatrices, mais il est primordial de constituer un bloc de gauche et progressiste indépendant de ces forces mettant l'accent sur la solidarité avec la lutte pour la libération des Palestiniens et l'émancipation de tou·tes les exploité·es et opprimé·es de la région.
Notes
[1] Cette réalité a également provoqué des divisions au sein du gouvernement israélien et du cabinet de guerre sur la manière de réagir face à l'Iran.
[2] Les forces d'occupation israéliennes ont également visé ces dernières années au moins une dizaine de navires faisant route vers la Syrie et transportant, dans la plupart des cas, du pétrole iranien, rapporte le Wall Street Journal, citant des responsables israéliens.
[3] Selon plusieurs sources, avant son opération militaire contre Israël, les responsables iraniens étaient en fait engagés dans des négociations secrètes avec leurs homologues américains, certaines tenues à Oman et d'autres à New York. Dans un premier temps, Téhéran a demandé aux Etats-Unis de faire pression sur le Premier ministre israélien pour qu'il arrête la guerre à Gaza, et s'est engagé en échange à ne pas répondre à l'attaque contre son consulat à Damas. L'objectif de l'Iran était de reprendre les négociations avec Washington afin de régler la question nucléaire et d'alléger les sanctions. Cependant, ni les États-Unis ni Israël n'ont accepté la condition iranienne, ce qui a poussé Téhéran à agir…
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Émilise Lessard-Therrien démissionne de son poste de co-porte-parole de Québec solidaire
QS est un parti en crise ! Il faut revoir la stratégie de recentrage politique et démocratiser le fonctionnement interne sous peine de détruire cette formation politique !
« Un indice particulièrement inquiétant et la démission, ou l'abandon pur et simple du militantisme, par beaucoup de femmes. Ragaillardie un moment par la course et la subséquente élection de la porte-parole féminine, l'enthousiasme initial s'estompe à mesure que la mécanique infernale de la pression médiatique « sur la bulle parlementaire », des jeux de coulisses et de pouvoir au sein du caucus, de la persistance des comportements patriarcaux, finit par tout emporter sur son passage...
Pour répondre à la nouvelle conjoncture, QS doit changer de stratégie sous peine de frapper un mur aux élections de 2026. En s'obstinant à tenter d'occuper le centre du spectre politique, Québec solidaire émousse sa singularité et réduit son attractivité auprès de ceux et celles qui désirent un réel changement social. QS doit impérativement se redéfinir comme un parti de contestation sociale et de rupture avec le système capitaliste en proie à une polycrise de plus en plus grave. »
« Pour repartir la structure militante, il faudra raviver les lieux de débats démocratiques, tenir des instances nationales (conseils nationaux et congrès) où sont débattues les analyses de la conjoncture ainsi que la stratégie du parti et transformer les associations locales et régionales en véritables lieux de convergence des résistances populaires. »
Pour plus de détails voir : « Pour faire face à la nouvelle conjoncture politique, Québec solidaire doit changer de stratégie »
Roger Rashi, Presse-toi à gauche, 23 avril 2024
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Démission de la co-porte-parole de Québec solidaire : la lettre d’Émilise Lessard-Therrien
Je prends la parole aujourd'hui pour vous annoncer que je quitte mes fonctions de porte-parole féminine de Québec solidaire. Quatre mois à peine ont suffi à m'épuiser. Complètement. Je suis partie en arrêt de travail fin mars, les deux genoux à terre, l'élan freiné.
Tiré de la page Facebook de l'autrice.
Je suis venue ici pour qu'on rapproche le pouvoir du monde, pour défendre le Québec en entier, pour lutter contre la renaissance des colonies-comptoirs dans les « régions ressources », pour un Québec habité de communautés vigoureuses partout, pour la réappropriation de tous nos pouvoirs et nos savoir-faire. À l'image de Manon, je souhaitais cultiver de la sensibilité, du cœur, de l'écoute, de l'authenticité et de la franchise en politique.
Ma vision pour Québec solidaire était claire. Je l'ai trimballée avec moi aux quatre coins du Québec pendant 6 mois, le temps d'une longue course pour le poste de co-porte-parole féminine, une course que j'ai voulue la plus franche possible. Une vision que les rencontres et les échanges avec les membres ont extraordinairement enrichie, à mon grand bonheur, parce qu'une vision qui n'est pas souhaitée et portée par un grand nombre de personnes n'a tout simplement pas d'avenir en politique.
Cette vision pour le parti, c'est que notre projet de société soit le plus incarné possible. Je voulais qu'il ne se laisse pas effacer par les habituels compromis, les calculs d'image et les indicateurs de votes. Je voulais qu'on se remette à éveiller l'enthousiasme pour ce projet, plutôt que de se mettre à la remorque de ce qui est « gagnable » à court terme.
Les dernières semaines ont été éprouvantes. Il m'est difficile aujourd'hui de prendre parole par souci de ne pas faire mal à mon parti. Québec solidaire est rempli de gens de cœur qui, depuis le début, ont donné énormément à la construction d'une alternative de gauche inspirante et mobilisante au Québec. Comment exprimer ce que je vis sans nuire à leur travail, à notre travail acharné ?
Au milieu de mes nombreuses nouvelles fonctions comme porte-parole féminine de Québec solidaire, j'ai cherché un petit espace sauvage pour semer de nouvelles idées, tenter l'incalculable, le risque. Essayer d'insuffler un nouveau souffle au parti, ou enfin, un souffle qu'il possédait avant. Y faire entrer l'air frais du pays, qui sent bon l'épinette, la terre mouillée et la brise salée du fleuve.
Mais je me suis vite aperçue que le train était déjà bien en marche. J'ai voulu y monter, tenter d'influencer le cadre de réflexion et de décision mené ou nourri par une petite équipe de professionnel.le.s tissée serrée autour du porte-parole masculin. J'y suis parfois arrivée, mais je m'y suis sentie bien seule et j'ai eu du mal à y trouver mon espace. Les différentes visions se sont entrechoquées, me paraissant difficilement compatibles, grafignant au passage mes motivations profondes à être co-porte-parole de Québec solidaire. Comme un gel tardif sur des fleurs fraîchement écloses, mon enthousiasme naturel s'est vite flétri. Ma fougue en a pris un coup.
Et puis, au travers de ça, je me suis fait gronder ou culpabiliser pour des prises de paroles sincères, pour avoir donné des opinions ou suivi mon intuition. On m'a invalidée quand j'ai nommé des besoins.
Alors, j'ai commencé à avoir peur, peur de dire, peur de ne pas être entendue, reconnue, comprise. Peur de monter sur cette tribune que j'ai tant souhaitée pour faire vivre mes convictions et celles des membres dans l'espace public. Peur de perdre l'espoir. Peur, surtout, de perdre le sens.
Pour ces raisons, je suis tombée en mode « survie » dans mon parti, à essayer de garder la tête hors de l'eau, à me dépatouiller avec ce qui me semblait être des incongruités organisationnelles, à tenter tant bien que mal d'alimenter ma flamme et ma confiance contre vents et marées et de rester connectée aux raisons profondes de mon engagement. Pendant ce temps, je n'étais pas en train de prendre soin des membres comme j'aurais souhaité le faire, pas en train de développer des liens avec nos associations pour qu'elles sentent qu'elles sont partie prenante de notre projet. Je n'étais pas en train d'accompagner le caucus, de tisser du lien avec chaque député.e alors qu'ils et elles étaient en droit de s'attendre à plus de leadership, plus de cran. Je n'investissais pas les mouvements comme je l'aurais espéré.
En dedans de moi, je n'avais plus rien pour nourrir le courage de l'action. Plus rien pour prendre soin. Je n'y arrivais plus. Je me suis épuisée, complètement.
Moi qui voulais si fort plonger les racines du parti dans les régions du Québec. Depuis là où le fleuve St-Laurent devient mer jusqu'au lac Abitibi, que partout on se reconnaisse en nous et pas juste là où on a des « chances de gagner »… Je dois me rendre à l'évidence : il m'a été impossible de plonger mes propres racines dans la direction du parti. La vision différente que je proposais s'est heurtée à un blocage organisationnel, au sein d'un parti qui a été créé pour faire de la politique autrement.
Et là, le sens s'en est allé. Me foutant un sale coup derrière les genoux au passage pour que je tombe. « L'ascension n'est pas sans souffrance lorsqu'on s'élève dans le non-sens », chante Jérôme 50.
Puis, à un moment, je suis rentrée à la maison et il y en avait plein de sens là, assise à la table de la cuisine, Flora qui bricolait dans le soleil. Ce soleil en flaques de lumière dans les sillons mouillés du champ devant la maison. J'ai eu tellement soif de cette douceur, tellement soif de cette lumière.
Je n'arrivais plus à justifier la raison pour laquelle j'étais tout le temps partie. Autrefois, comme députée, je le savais. Lorsque je me suis lancée dans la course au co-porte-parolat, je le savais. Saint-Exupéry a écrit : « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. »
Les semaines de mon arrêt de travail pour épuisement, je les ai passées dans la forêt à faire les sucres. Puis les érables se sont taris. Ce rituel printanier, qui fait passer le temps d'une saison à l'autre, n'a pas eu le même effet sur moi. Alors, on s'est mis au sirop de bouleau pour tenter de rassembler mes forces pour revenir, pour honorer le mandat qu'on m'a confié, qui était en droite ligne avec mon cœur. Le bouleau, il nous oblige à être encore plus patient. Il faut 3 à 4 fois plus d'eau pour tirer un litre de sirop. C'est fou comme parfois on trouve des réponses là où on ne les attend pas.
Un constat a commencé à émerger : je vais avoir besoin de temps, beaucoup plus de temps que je pensais pour retrouver la fougue de nourrir nos luttes avec tout le cœur dont je me sais capable. Comme celle qu'on a menée face à la Fonderie Horne. Comme celle que j'ai voulu mener pour les pêches dans l'Est du Québec. Comme celle que je voudrais mener aux côtés de nos producteurs et productrices agricoles qui ont tellement raison d'être dans la rue en ce moment.
Je sais aujourd'hui que pour retrouver mon souffle, je dois rester fidèle à mes convictions, fidèle à mes valeurs, fidèle à mes façons de faire et de prendre soin du monde. Je dois, surtout, prendre soin de ma santé. Et donc, je ne reviendrai pas.
À mes ami.e.s député.e.s : j'aurais tellement aimé qu'il en soit autrement. J'aurais tellement aimé ne pas être prise comme je l'ai été. Pouvoir prendre le temps de redéfinir avec vous une réelle vision partagée de ce que notre parti doit faire dans l'avenir. Pour les raisons que vous savez, ça n'a pas été possible. Tout au long de l'aventure vous m'avez aidée et soutenue de mille façons, et je vous en remercie profondément. J'ai confiance que vous saurez rebondir.
Aux solidaires de partout au Québec, aux gens de ma région, l'Abitibi-Témiscamingue et à tous ceux et celles que mon élection avait enthousiasmé.e.s : il me fait mal de penser que j'assombris l'espoir qu'on s'était planté dans le cœur. Ma seule consolation, c'est de savoir que si je choisis de m'arrêter et de prendre soin de moi, ce n'est que pour mieux resurgir à vos côtés, dans un autre rôle, dans les luttes pour redonner le pays et la justice aux gens qui habitent ce territoire et qui en prennent soin. Où ? Quand ? Comment ? Le temps le dira, mais je sais que ça viendra.
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Où s’en va le féminisme de QS ? Il s’en va avec Émilise.
La démission d'Émilise crée une onde de choc chez les militantes et militants de Qs. Sa lettre de démission est replie de poésie. Mais elle est aussi d'une réalité politique incroyable. Elle place les luttes entre autre en agriculture sous la rampes, pose la nécessité de s'ancrer dans la réalité des gens et dénonce le fonctionnement patriarcale et la centralisation du parti. Sa démission et sa lettre ouvrent effectivement une crise dans le parti.
Une crise qui était prévisible
Une crise effectivement qui n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu mais un éclair dans un ciel sombre. Depuis plusieurs années Qs effectue un centrage à droite en développant une approche de plus en plus électoraliste de son projet politique. Au lieu de défendre les revendications et les luttes des mouvements sociaux. Il choisi ses combats et ses demandes en fonctions de l'image et de la crédibilité chez la population québécoise. Il se targue de devenir l'opposition officielle et même le prochain gouvernement au lieu de développer un réel discours de gauche, seul capable d'offrir des réponses aux pluricrises mondiales que nous vivons.
Et les régions
Ce recentrage à droite avait créé au dernier congrès un véritable malaise sur la place des régions dans le parti. Les élections de 2022 avait laissé Qs sans renouvellement en Abitibi et sans député dans le Bas St-Laurent malgré de grands (et faux) espoirs.
Les régions avaient insisté pour marquer leur présence en votant Émilise. Et sa démission politique va reposer ce questionnement. Le poids et la présence des régions ne fait pas la balance face à la garde rapprochée de GND.
Mais à travers les régions, c'est tout le questionnement de la démocratie dans le parti qui est aussi posé. Le fonctionnement traditionnel top-down des partis électoraux affecte la prise en charge militante dans les régions et les circonscriptions. Les militantes et militants aspirent à autre chose que d'être des plantes vertes lors de la tournée de l'autobus nationale.
Et le féminisme
Maintenant, il y a un chef à QS. Il y a un pouvoir bien identifié par Catherine Dorion et Émilise. Toute une équipe de jeunes mâles blancs.
L'image de deux porte-parole, l'image de l'égalité des hommes et des femmes nécessaire en politique, en prend un coup.
Lutter contre le patriarcat dans le parti, c'est aussi lutter contre les images, c'est voir les femmes prendre leur place et non pas être reléguée à une autobus de campagne.
C'est voir deux jeunes femmes dire clairement les malaises. Briser le silence pour lutter contre des disfonctionnements. Et c'est Émilise qui tout en dénonçant la situation mentionne le danger de jeter le bébé avec l'eau du bain.
Aller plus loin
Le prochain conseil national de Qs à Jonquière en mai risque de reposer toutes ces questions. Espérons que les délégations des différentes circonscriptions prendront la parole pour dénoncer ces états de faits et poser la nécessité pour Qs de changer de stratégie électorale.
Ce n'est pas à Émilise de démissionner, c'est au parti de changer.
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Maladies liées au travail : La CNÉEST cache la vraie situation
À la veille de la Journée de commémoration en mémoire des personnes blessées ou décédées à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle (le 30 avril), la CNÉEST a publié le triste chiffre des victimes du travail au Québec pour 2023. Pour cette année, la commission rapporte 210 décès liés au travail (73 lors d'un accident et 137 suite à une maladie professionnelle) et 95,683 lésions professionnelles (89,984 accidents et 10,699 maladies). [1]
29 avril 2024
Ces chiffres, aussi tristes qu'ils soient, permettent à la commission d'observer une baisse importante des lésions professionnelles (11,782) en comparaison avec 2019. Quant aux décès dûs au travail, il y a eu une augmentation de 20 par rapport à 2019, mais une baisse de 6 par rapport 2022 [2].
On pourrait donc penser peut-être que La loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, adoptée en 2021, a déjà eu un effet positif, notamment grâce à l'extension, déjà dans le régime intérimaire, à tous les secteurs économiques des droits des travailleurs et travailleuses de participer en prévention (cela même si ces droits sont fortement réduits par rapport à la lettre de l'ancienne loi, qui elle n'a jamais été appliquée dans la majorité des secteurs de l'économie pendant ses quatre décennies d'existence.)
Mais cela n'est vraiment pas le cas. Cela pour deux raisons.
D'abord, la majorité des travailleurs et des travailleuses, notamment les non syndiqué.e.s, n'ont pu en pratique faire usage de leurs droits formels de participation à la prévention. C'est le cas parce que le règlement provisoire régissant leur participation était parfaitement inapplicable. [3] C'est la raison pourquoi les organisations qui défendent les non-syndiqué.e.s (le CTTI, l'UTTAM, le RATTMAC et le CIAFT) exigent que le gouvernement finance une organisme consacré à la formation et au soutien des non-syndiqué.e.s en prévention.
L'autre raison est que la CNÉEST a décidé arbitrairement d'exclure de son calcul pour 2023 les 18,662 lésions attribuables à la COVID-19, ce qu'elle n'a pas fait pour les années 2020, 2021 et 2022. La CNÉEST n'a pas cherché à expliquer cette décision, qui nous semble plus que douteuse, puisque la COVID en 2023 était une vraie lésion professionnelle, tout comme en 2020, 2021 et 2022. Pourquoi alors cette décision arbitraire de ne plus la compter ?
Voici donc les chiffres des lésions (accidents et maladies) depuis 2014 :
2014 – 88 046
2015 – 87 618
2016 – 90 414
2017 – 96 135
2018 – 103 406
2019 – 107 465
2020 – 104 732 (incluant Covid)
2021 – 105 692 (incluant Covid)
2022 – 161 962 (incluant Covid)
2023 – 114 345 (incluant Covid)
En somme, 2023 était le 2e pire année des dix dernières années en termes du nombre de lésions !
Quant au nombre de décès au travail, 2023 a été la deuxième année la pire des 5 dernières années, avec 20 décès liés au travail de plus qu'en 2019.
2019 – 190 décès
2020 – 173 décès
2021 – 207 décès
2022 – 216 décès
2023 – 210 décès
Il n'y a donc vraiment pas de quoi se vanter !
Et notons que les chiffres de la CNÉEST n'incluent que les lésions acceptées et indemnisées, ce qui est loin du véritable nombre de lésion, grâce en partie à la pratique de contestation du patronat. [4]
Une recherche faite en Ontario estime que le nombre réel de travailleurs et de travailleuses qui sont mort.e.s en 2022 à cause de leur travail était dix fois plus élevé que le chiffre officiel. [5] C'est le cas parce que relativement peu de maladies professionnelles sont rapportées ou reconnues, selon le Centre de santé et sécurité des travailleurs de l'Ontario. C'est particulièrement le cas du cancer, des maladies pulmonaires et d'autres maladies chroniques avec de longues périodes de latence entre l'exposition sur le lieu de travail et l'apparition de la maladie. Selon certain.e.s, la situation est pire quant aux lésions non-mortelles. [6]
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[1] Mes remerciements sincères à Félix Lapan de l'UTTAM pour m'avoir alerté au tour de passe-passe de la CNÉEST et à la vraie situation.
[3] Le règlement provisoire disait : « Lorsque les travailleurs d'un établissement ne sont représentés par aucune association accréditée, les représentants des travailleurs au sein du comité sont désignés par scrutin, lors d'une assemblée convoquée à cette fin par un travailleur de l'établissement. » Il n'est pas difficile d'imaginer la réaction de la direction d'un entrepôt Amazon à une telle demande de la part d'« un travailleur ». Au mieux c'est le silence et l'immobilité ; au pire c'est des sanctions disciplinaires. Cela n'a pas empêché la présidente de la CNÉEST d'affirmer à l'auteur de cet article que « nous comptons sur la collaboration habituelle des employeurs pour assurer la prise en charge de la santé et de la sécurité du travail de façon paritaire. »
[4] À ce sujet voir, N. Charbonneau et G. Hébert, « La judiciarisation du régime d'indemnisation des lésion professionnelles au Québec » IRIS, 2020 https://iris-recherche.qc.ca/wp-content/uploads/2021/03/CNESST_WEB.pdf
[5] OHS Canada, « Number of Workers Killed on the Job is 10 Times Higher than Official Reports : WHSC”, https://www.ohscanada.com/number-of-workers-killed-on-the-job-is-10-times-higher-than-official-reports-whsc/?ref=readthemap”le.com
[6] B. Barnestson et al., “Estimating Under-claiming of Compensable Workplace Injuries in Alberta, Canada, Canadian Public Policy, vol. 44, no. 4, 2018. https://www.jstor.org/stable/26585561?ref=readthemaple.com

Nouvelles propositions et amendements au cahier de propositions pour le conseil national de Québec solidaire de mai 2024
Nous publions ci-dessous la liste d'amendements et de nouvelles propositions adoptées par le Comité de suivi de Révolution écosocialiste à sa réunion du 29 avril 2024.
Bloc 1 : La déclaration de Saguenay
Première et deuxième propositions : Transition juste.
Ajout :
– Introduire des règles contraignantes visant la fin des émissions polluantes, suspendre la possibilité d'achat de droits de polluer et de brûler des énergies fossiles.
– Prioriser le développement rapide et massif du transport en commun collectif URBAIN, interrégional et interurbain sur l'ensemble du territoire, en priorisant les régions les moins bien desservies et viser la diminution du parc automobile privé (thermique ou électrique)
Argument : Il ne s'agit pas de « responsabiliser en priorité les grands pollueurs » mais de les empêcher de continuer de polluer, de gaspiller les ressources, de mousser la surconsommation et la destruction de la nature.
La transformation du parc automobile actuel par des voitures électriques qui est à la base de la filière batteries du gouvernement Legault, ne débouchera pas sur une mobilité durable, mais sur un nouvel extractivisme pollueur, et sur des dépenses insensées de ressources naturelles et énergétiques.
Nouvelle proposition (4e picot) :
Que QS mette sur pied un système de transport en commun, incluant le rail, assez efficace et abordable pour réduire, voire éliminer l'utilisation de l'auto solo et des camions partout au Québec. Le financement sera assuré en partie par l'abandon de projet de nouvelles routes ou d'agrandissement et nécessitera un entretien minimum.
Troisième proposition : Équité territoriale
Quatrième proposition : Décentralisation et services sociaux :
Ajout :
– Un gouvernement de Québec solidaire mettra fin à la privatisation, ouverte ou cachée, du système de santé et des services sociaux en maintenant et en approfondissant leur caractère public.
– Au système scolaire actuel à trois vitesses en le rendant totalement public, universel, égalitaire, accessible et gratuit depuis la garderie jusqu'à la fin de l'université.
Argument : La CSN lance une campagne actuellement « Vraiment public »… (se placer dans la vague que souhaite lancer le mouvement syndical dont la CSN). Il s'agit d'un amendement stratégique en lien avec la conjoncture syndicale et doit absolument faire partie du discours public de Québec solidaire. Conjonction entre le parti et les luttes en cours.
Cinquième Proposition : - Décentralisation du développement du logement
Sixième proposition : Conseils régionaux de développement et de transtion
Septième proposition : Ressources naturelles
Ajout d'un 3e picot :
– qu'il maintienne le monopole d'Hydro-Québec sur la production et la distribution de l'hydroélectricité et s'assure du contrôle public et démocratique des sources d'énergie renouvelables telles que l'éolien, le solaire, la géothermie, etc.
Huitième proposition : Industrie forestière
Nouvelle proposition
– Que QS assure le contrôle public de l'exploitation forestière selon un mode coopératif au bénéfice de l'environnement, des communautés locales, de la nation québécoise et des peuples autochtones
Neuvième proposition - Souveraineté alimentaire
biffer le premier picot :
conférer la responsabilité de l'agriculture à la première ministre ou au premier ministre
Nouvelle proposition :
– Qu'il rende la certification des produits bio plus abordable pour les petits producteurs et les petites productrices, et qu'il promeuve l'étiquetage de tous les produits chimiques que contiennent tous les aliments offerts à la consommation.
Dixième proposition : syndicalisme agricole
Remplacer la 10e proposition par ce qui suit :
Que Québec solidaire défende et favorise le concept de pluralité dans le syndicalisme agricole comme un moyen de promotion de la démocratie et de reconnaissance de la diversité des agricultures, ainsi que comme mesure d'amélioration de la défense des intérêts des membres par une approche non-monopolistique.
Onzième proposition : Filière batterie
Ajout d'un 2e picot :
– l'essentiel de a filière batteries doit viser non à pourvoir les grandes multinationales de l'auto, mais avoir pour mission de soutenir la production de matériel de transport public électrifié.
Ajout d'un 4e picot :
– ne soutiendra pas et ne financera pas des projets portés par des multinationales telles que celui de Northvolt, qui visent essentiellement à développer l'industrie de l'auto solo.
Douzième proposition : Habitation
Biffer le 1er picot : Convoquer un sommet national afin de lancer une nouvelle corvée-habitation sur l'ensemble du territoire québécois.
Remplacer le premier picot par la proposition suivante :
– va soutenir en priorité la construction de logements sociaux hors du marché privé afin d'augmenter le nombre d'habitations à bas prix et ainsi, misera sur le logement social et communautaire qui regroupent les habitations à loyer modique, les coopératives d'habitation et les organismes sans but lucratif d'habitation.
Treizième proposition : La nécessité d'avancer ensemble
Ajout après le premier élément :
– et réaffirme son engagement pour une société égalitaire réalisant la vision féministe de plusieurs générations de femmes québécoises.
Ajout d'un deuxième élément :
– Au delà d'un nécessaire interculturalisme, les combats contre la surexploitation de la population immigrée et contre l'inégalité de genre, la lutte contre les discriminations à l'emploi et dans le logement, ainsi que la lutte antiraciste seront essentielles pour créer de nouveaux liens sociaux et jeter les bases d'une véritable inclusion et de métissage de la société québécoise.
Ajout après le troisième élément :
– Notamment, nous nous engageons à promouvoir l'idée de l'inclusion de la Charte des Droits et Libertés dans la constitution d'un futur Québec indépendant durant les débats et les consultations de l'assemblée constituante.
Ajout d'un 4e élément qui reprendrait la phrase de l'avant dernier paragraphe de la page 13 :
Notre projet d'indépendance est un projet de transformation de la société pour que les Québécois et les Québécoises de toutes provenances vivent mieux. Il faut faire un pays pour tout le monde et pour changer le monde. Cela va se faire dans une démarche de souveraineté populaire, d'assemblée constituante, appelée à refonder le Québec et ses institutions, dans une perspective de défense de l'égalité sociale, de genre et par l'élargissement de la démocratie dans une perspective d'une véritable république sociale.
Bloc 2 : Programme et plateforme
P14.2 : modalités d'adoption d'une nouvelle version du programme
Nouvel alinéa
Que l'écriture du nouveau programme soit conçue comme un exercice de synthèse visant à mieux présenter les orientations fondamentales du parti et non comme un exercice de révision des orientations adoptées lors de congrès précédents. Le positionnement politique du parti sur les grands enjeux de société ne devrait pas être différent au bout de l'exercice.
Argument général pour ce bloc 2 : Refaire le programme en un an est une tâche impossible à moins de ne pas respecter le processus démocratique interne et « bulldozer » un tout nouveau programme.
QS n'est pas qu'un parti de gouvernement. C'est aussi un mouvement enraciné dans les luttes sociales et la réalisation de notre projet de société ne sera pas possible si toute l'initiative vient d'en haut, sans la participation active de la population.
Nous pensons qu'il est impossible de retravailler les statuts et adopter un nouveau programme en même temps. Pour le programme, nous préférons un processus de mise à jour/réactualisation qui s'appuie sur les fondements du programme actuel. Souvenons-nous que le programme actuel est le résultat de six ans de travail sur sept congrès, et qu'il est à la base du succès remporté par QS au fil des ans.
Ajout à l'alinéa a. Après « philosophie gouvernementale », ajouter
« et de transformation sociale ».
1. Pg 21, 14e proposition :
Amender le 1er paragraphe pour biffer modernisation [1] et remplacer par « d'actualisation ». Le paragraphe amendé se lirait comme ceci :
– Qu'en prévision de la campagne électorale de 2026, le parti s'engage dans un processus d'actualisation de son programme, qui sera suivi par l'adoption de la plateforme électorale.
2. Pg 21, 14e proposition
Amender le 2è paragraphe pour biffer les mots d'élaboration d'un nouveau programme et remplacer par « synthèse des acquis ». Le paragraphe amendé se lirait ainsi :
– Que la Commission politique et le Comité de coordination national soient responsables de coordonner le processus de synthèse des acquis, pour adoption lors d'un Congrès spécial en 2025. Que le processus soit guidé par les balises suivantes :
3. Pg 21, 14e proposition, 1ère partie, alinéa a :
Ajout des mots suivants après « la vision politique de Québec solidaire » pour lire ceci :
– notamment sa vision de la transformation sociale.
4. Pg 21, 14e proposition :
Biffer alinéa b :
Que le programme soit exempt d'engagements politiques trop spécifiques ;
Argument : C'est la plateforme qui doit être simplifiée et non le programme, parce que le programme doit être la base de tout argumentaire, spécifiquement celui de la plateforme. Le programme est une compréhension commune des événements et des tâches qui en découlent ; la plateforme est une priorité des revendications à même le programme, ou une conjoncture précise.
5. Pg 21, 14e proposition :
Ajout à l'alinéa c, les mots « les fondements du programme actuel ». L'alinéa c amendé ce lirait comme suit :
Que le programme respecte l'esprit de la « Déclaration de principes » adoptée à la fondation de Québec solidaire, les fondements du programme actuel, ainsi que l'entente de fusion entre Québec solidaire et Option nationale ;
6. Pg 21, 14e proposition, partie portant sur le calendrier au bas de la page :
Ajout d'un nouveau premier picot après « Que ces démarches se fassent dans le respect de l'échéancier suivant : » qui se lirait comme suit :
– Que pour lancer le processus menant à l'actualisation du programme et de la plateforme, le conseil national du printemps 2025 soit consacré en bonne partie à un exercice d'analyse de la conjoncture et de réflexion stratégique, en vue de baliser le travail d'élaboration des propositions.
7. Pg 21, 14e proposition :
Amendement de la partie portant sur le calendrier au bas de la page pour la faire concordance avec ce qui a été proposé plus haut. Le calendrier amendé se lirait comme suit :
• Janvier à avril 2025 : consultation entourant l'actualisation du programme de Québec solidaire ;
• Octobre 2025 : Congrès spécial d'adoption du programme mis à jour ;
• Novembre 2025 à février 2026 : consultation entourant la rédaction de la plateforme électorale de Québec solidaire ;
• Printemps 2026 : Congrès d'adoption de la plateforme électorale.
15e proposition : suites sur le programme
– Que les nombreuses idées contenues dans le programme actuel et qui ne seront pas intégrées au nouveau programme pour des raisons de forme plutôt que de contenu soient regroupées par thème dans une série de documents disponibles aux membres, avec une mention des instances qui les ont adoptées (ex : Xe congrès, date).
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[1] Modernisation : Dans le domaine des sciences sociales, la modernisation fait référence à la transition d'une société « pré-moderne » ou « traditionnelle » vers une société dite « moderne ». Elle est liée à l'industrialisation et à l'urbanisation. (Wikipedia). Actualisation : mise à jour (Larousse). Choisir Modernisation, c'est dire que le programme est désuet, ringard, pré-moderne ; c'est pourtant le fruit de près de dix ans de réflexion des membres qui, bénévolement, ont donné de longues heures à des moments plus ou moins convenables, pour se donner un projet de société. On peut l'actualiser, puisque la conjoncture a évolué depuis 2017, mais on ne doit pas prétendre à le moderniser. Merci.

Plaidoirie devant CJUE dans l’affaire des formulaires binaires de la SNCF
Le RGPD oblige-t-il les organismes à prévoir une case pour les personnes non binaires dans leurs formulaires ? C'est la question que devra trancher la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), la plaidoirie sur ce dossier étant fixée au lundi 29 avril 2024 à 14h.
Paris, 24/04/2024**
Cette audience fait suite à une procédure engagée par l'association Mousse, représentant 64 individus, contre la pratique de la SNCF consistant à obliger les passagers à choisir entre les civilités "Monsieur" ou "Madame" lors de l'achat de billets de train. Si l'affaire est gagnée par l'association, les organismes privés et publics des 27 Etats de l'Union européenne devront prévoir une case pour les personnes non binaires dans leurs formulaires. Une avancée significative pour les droits des personnes non binaires, mais également trans, queers et intersexes.**
Défi aux conventions de genre dans les pratiques administratives
Depuis janvier 2021, Mousse et Stop Homophobie fournissent des efforts continus ayant pour but de remettre en question les normes de genre rigides imposées par des pratiques administratives et commerciales dépassées. Cette plaidoirie fait suite à une décision défavorable de la CNIL et un recours devant le Conseil d'État, concernant le manque de pertinence de la collecte du genre dans les transactions courantes, telles que l'achat d'un billet de train.
Établir un précédent : la protection des données au service de la diversité des genres
La plainte s'appuie sur le Règlement général sur la protection des données (RGPD), invoquant les principes de minimisation et d'exactitude des données. Elle vise à établir un précédent significatif pour l'inclusion de toutes les identités de genre dans l'Union européenne, en demandant des formulaires sans mention de genre ou avec des options inclusives.
Des exemples tels que les modifications apportées par la [RATP en France](https://5fnij.r.sp1-brevo.net/mk/cl/f/sh/6rqJfgq8dINmNjZ4u4HI3Iri9J5/q8SV0f23Kf3I/non-binarite-la-ratp-rend-ses-formulaires-inclusifs/), qui permettent désormais la sélection de l'option "Non spécifié", montrent que des changements sont possibles et nécessaires pour respecter la diversité des identités de genre. L'audience à venir est une étape cruciale vers une reconnaissance plus large de cette diversité, tant dans les pratiques administratives que dans la reconnaissance civile à travers l'Europe.
Me Étienne Deshoulières, avocat des associations, souligne l'importance de cette démarche : « *Cette plaidoirie n'est pas seulement une lutte contre des formulaires désuets, mais une bataille pour la reconnaissance et le respect de chaque individu dans sa singularité. Elle défend le droit de chacun à ne pas être enfermé dans une binarité de genre qui ne correspond pas à son identité véritable. C'est une question de respect des droits fondamentaux à l'autodétermination et à la protection des données personnelles.* »
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Revenu viable 2024 | Combien faut-il pour vivre dignement à Saguenay, Gatineau, Trois-Rivières, Québec, Sherbrooke, Sept-Îles et Montréal ?
MONTRÉAL, le 29 avril 2024 - L'IRIS dévoile aujourd'hui la 10e édition du revenu viable qui nous apprend qu'il faut entre 30 738 $ et 43 609 $ par année à une personne seule pour vivre hors de la pauvreté au Québec.
Selon Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l'IRIS et autrice de l'étude : « Le calcul du revenu viable indique ce que représente un niveau de vie digne, au-delà de la seule couverture des besoins de base. Cela signifie notamment de pouvoir faire des choix et d'être en mesure de faire face aux imprévus. »
Le revenu viable en 2024 selon le type de ménage et la localité
En 2024, le revenu viable calculé pour une personne seule se situe entre 30 738 $ et 43 609 $ et varie entre 72 788 $ et 86 585 $ pour une famille de quatre. Montréal est la ville qui a enregistré la plus forte hausse du revenu viable dans la dernière année, soit une augmentation de 19,3 %, suivie de près par Saguenay, Gatineau et Sherbrooke. Dans toutes les situations examinées, la variation du coût du panier entre 2023 et 2024 est plus élevée que le taux général d'inflation.
Jusqu'à 25 % plus cher pour les familles qui déménagent
Cette année, l'IRIS a inclus dans son calcul une prime au déménagement qui permet de mieux refléter les prix du marché pour un logement locatif dans un contexte de hausse fulgurante des loyers.
À Montréal, les sommes prévues pour se loger grimpent en moyenne de 25 % pour les familles avec enfants ayant déménagé dans la dernière année. D'importantes pénalités au déménagement sont également enregistrées dans les villes de Québec et de Gatineau.
20 $ à 30 $ de l'heure pour vivre dignement au Québec
Bien que le salaire minimum sera rehaussé de 0,50 $ à compter du 1er mai, une personne qui travaille à temps plein au salaire minimum ne disposera toujours pas des sommes nécessaires pour vivre une vie exempte de pauvreté.
« On a tendance à croire qu'il suffit de travailler pour sortir de la pauvreté, mais notre économie crée une catégorie de travailleuses et de travailleurs pauvres qui, même s'ils travaillent 50 heures par semaine, peinent à répondre à leurs besoins », déplore la chercheuse.
Pour lire la note.
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Étude des crédits 2024-2025 du Ministère des Ressources naturelles et des Forêts | Retranscription et analyse
Ce document présente un lien vers l'enregistrement et notre retranscription des échanges concernant l'Étude des crédits budgétaires 2024-2025 du Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) tenue le 25 avril 2024 à l'Assemblée nationale. Une brève analyse constituée des faits saillants et de nos commentaires est également inclue. Enfin, nous rappelons les 60 recommandations pour que le Québec ait meilleure mine que nous avons adressées à la ministre le 18 mai 2023 dans le cadre de sa consultation nationale sur l'encadrement minier.
Pour télécharger le document.
Élu-e-s présent-e-s en commission parlementaire
Coalition Avenir Québec
– Madame Maïté Blanchette Vézina, députée de Rimouski, ministre des Ressources naturelles et des forêts
– Audrey Bogemans, députée d'Iberville
Parti Libéral du Québec, Opposition officielle
– Monsieur Gregory Kelley, député de Jacques-Cartier, porte-parole en matière de Ressources naturelles
Québec Solidaire, Deuxième groupe d'opposition
– Madame Alejandra Zaga Mendez, députée de Verdun, porte-parole en matière d'environnement et de Ressources naturelles
Parti Québécois, Troisième groupe d'opposition
– Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia
Fonctionnaires présent-e-s en Commission parlementaire
– Anne Racine, sous-ministre
– Nathalie Camden, sous-ministre associée
– Patrick Beauchesne, président directeur-général, Société du Plan Nord
Faits saillants et analyse générale
Le boom minier se poursuit
– Plus de 350 000 claims miniers couvrent le Québec, une augmentation de 5% depuis 2023 et de 151% depuis 2019
– 60% des claims miniers sont pour les minéraux critiques et stratégiques (« MCS ») et 40% pour l'or
– Il y a présentement « 8 mines en activités qui touchent les MCS » pour 8 mines d'or actives
– La ministre affirme que 20 projets miniers de MCS sont sur la table pour un nombre équivalent de projets aurifères
– La ministre a reconnu la responsabilité du MRNF derrière le boom minier des MCS. «
C'est une volonté aussi de faire le développement de cette filière parce qu'elle est importante pour la transition énergétique. On a mis en place des mesures pour augmenter l'exploration pour s'assurer de mettre en valeur nos minéraux à travers le Plan québécois de valorisation des minéraux critiques et stratégiques. On a aussi annoncé la création d'un fonds minier pour l'exploration minière l'année dernière pour soutenir l'exploration. »
Le MRNF s'est engagé à fournir les données sur le nombre de claims (1) à l'intérieur des périmètres urbains, (2) sur les lacs et rivières et (3) à l'intérieur d'une zone tampon de 10 km autour des aires protégées actuelles.
Quelle place pour l'or ?
L'or ne fait pas partie de la liste des 26 minéraux critiques et stratégiques. L'opposition posé la question « Est-ce que la ministre pense qu'il faut augmenter la production de l'or au Québec ? »
Réponse de la ministre : « On a construit nos régions autour de nos richesses naturelles. Autant la forêt que les mines. Et l'or, c'est un minéral qui est important, notamment dans la région de l'Abitibi. Il y a différents projets miniers d'or, et on accompagne chacun des projets miniers pour s'assurer que bien sûr ils respectent notre cadre strict et qu'ils puissent entrer en opération. »
Autrement dit, le ministère encourage tous les projets miniers, qu'ils soient ou non « critiques et stratégiques » et sans égard à leur réelle utilité pour affronter la crise climatique
« On est dans une société de droit » : la ministre favorise les minières et abdique son pouvoir d'exercer son pouvoir de retirer des claims miniers pour la nature et les gens
La ministre a fermé la porte à utiliser son pouvoir discrétionnaire pour mettre fin aux claims miniers situés à l'intérieur du projet d'aire protégée du lac Nachicapau sacré pour les Naskapi et à l'intérieur du parc régional Kiamika.
La ministre des Ressources naturelles a renvoyé l'opposition vers son collègue ministre de l'Environnement. L'opposition a rétorqué que c'est le ministre de l'Environnement qui lui avait demandé de s'adresser à elle, en rappelant qu'elle a le pouvoir de retirer des claims miniers. Ce à quoi la ministre a répondu « Au Québec on a des droits qui sont octroyés, on est une société de droit. Lorsqu'il y a des droits qui sont donnés à une entreprise, retirer des droits ça a un impact sur l'État ». La ministre a ensuite parlé de son projet de loi qui vise à « avoir une meilleure harmonisation, une meilleure planification, une meilleure prévisibilité en termes d'usages ».
Ceci laisse entendre que l'État ne souhaite pas intervenir pour retirer des claims miniers déjà accordés aux compagnies minières, mais plutôt uniquement resserrer les conditions d'octroi des claims miniers.
La réponse de la ministre passe sous silence les droits de la nature et des populations locales qui sont affectées par la préséance des droits que le gouvernement accorde à l'industrie minière et son refus d'agir pour les protéger, même si elle en possède légalement le pouvoir
Consentement des Autochtones et des populations locales
La ministre a refusé de s'engager « à avoir une consultation et d'avoir le consentement [des peuples autochtones] avant toute activité [minière] » sur leurs territoires
La ministre a plutôt mis de l'avant les modifications réglementaires adoptées récemment concernant « les travaux d'exploration à impact » qui entreront en vigueur le 6 mai 2024. Pour la ministre, cette nouvelle procédure vise à « assurer une meilleure collaboration en amont entre l'entreprise et les communautés locales ».
Cependant, comme la Coalition Québec meilleure mine l'indique dans son Guide sur les nouvelles « autorisations pour les travaux d'exploration à impacts », il ne s'agit que d'un échange d'informations sur certains travaux d'exploration qui ne prévoit pas d'obtenir le consentement préalable libre et éclairé des autochtones, ni des municipalités et citoyen-ne-s visés. De surcroît, la ministre elle-même ne s'est pas réservé le pouvoir de refuser ces travaux miniers à impacts suivant une consultation auprès de la municipalité et des conseils de bande qui indiquerait que les populations locales ne consentiraient pas aux projets miniers.
Un projet de loi qui se fait attendre
La ministre a employé à douze (12) reprises l'expression « projet de loi » dans ses réponses aux questions de l'opposition. Une fois toutes les huit minutes en moyenne.
La référence au projet de loi était employée pour mettre de l'avant l'intention de la ministre de modifier la Loi sur les mines.
Concrètement, aucun détail n'a été fourni concernant le moment du dépôt du projet de loi. À ce stade, le scénario d'un dépôt suivi d'une adoption avant la fin de la présente session parlementaire est très improbable. Mais le projet de loi pourrait tout de même être déposé avant les vacances d'été et être repris à l'automne.
Peu d'informations ont été données concernant les mesures concrètes du projet de loi. La ministre a cependant dressé une liste « des éléments qu'il va aborder, notamment l'acceptabilité sociale, l'aménagement des usages, le processus d'octroi des claims miniers, […] limiter la spéculation sur les titres, la valorisation des MCS, mettre en valeur le recyclage, améliorer nos processus environnementaux, mais aussi l'efficience de l'octroi des permis ».
Plus tôt, la ministre a donné davantage d'informations concernant les objectifs de son projet de loi. « L'idée étant qu'on veut valoriser et intégrer nos minéraux dans des chaînes de valeur, on pense que c'est une opportunité pour le Québec d'un point de vue économique, d'un point de vue de sécurisation de chaînes d'approvisionnement, mais on veut le faire en harmonisation avec les milieux locaux. »
Porte fermée à la hausse des redevances minières
L'opposition officielle a demandé à la ministre si elle considérait augmenter les redevances minières.
La ministre a fermé la porte en ces termes : « On veut un environnement d'affaires qui permette le développement des projets miniers mais que le Québec ait sa juste part des redevances donc de la valeur des minéraux qui sont extraits en sol québécois. C'est l'équilibre qu'on trouve. Et la mécanique qu'on a en ce moment convient. »
Aucune question n'a été posée concernant une meilleure redistribution des redevances au sein des populations locales et des nations autochtones
Faillite de la mine de diamants Stornoway
Le troisième groupe d'opposition a posé la question « Quelle est l'interprétation de la ministre sur ce qui s'est passé [pour mener à la faillite de la mine de diamants Stornoway en territoire Eeyou Istchee, au Nord de Chibougamau] ? »
La ministre a répondu « oui, il y a la mine Renard de Stornoway qui a fermé prématurément. C'est le prix du diamant, la qualité du produit sur le marché en ce moment qui fait que ce n'est plus rentable. Les projets miniers sont des projets risqués, ce sont des choses qui peuvent arriver. »
Voyages à l'étranger et une consultation publique réalisée par une firme privée
L'opposition officielle a émis une série de questions sur les nombreux voyages à l'étranger du directeur des politiques minières du MRNF aux États-Unis et en Europe (Battery gigafactories USA 2023 à Washington D.C., Building Up a Battery ecosystem à Washington, Future mining and minerals à Stockholm). Un peu plus tôt, la ministre avait souligné avoir personnellement participé à une rencontre à Washington en 2024 pour « développer des chaînes d'approvisionnement [et] s'assurer de collaborer avec des pays alliés pour […] trouver des débouchés intéressants pour les mines en activité au Québec »
La ministre a répondu que ces « missions commerciales sont importantes […] pour développer un marché pour […] le lithium, le graphite, le nickel, le cobalt, le manganèse, les terres rares, d'autres MCS »
La ministre a également indiqué que le gouvernement « avec le think tank Safe, travaille à développer une filière et une chaîne d'approvisionnement en énergie pour la transition du gouvernement américain »
Pour mener sa consultation sur l'encadrement minier au printemps 2023, le MRNF a consenti un contrat de 155 000$ à la firme privée de consultants Segma Recherche.
Pour justifier le choix de donner un contrat à l'externe, la ministre a expliqué « on souhaitait avoir une ressource externe pour ne pas que les participants pensent que les résultats étaient joués d'avance. [Il y a eu] 2400 participants. Segma était la firme qui était engagée pour le sondage et les consultations régionales ».
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Ramener QS aux fondements de la politique
La démission d'Émilise de son poste de porte-parole féminin de QS pose la question de base : pourquoi s'engager en politique ?
Émilise a démontré avec son cœur et sa détermination que l'on peut avoir une place pour donner un sens à la politique qui ne soit pas essentiellement orienté vers le marketing politique électoral. Elle s'y est épuisée. QS perd une ressource féminine précieuse. J'ose espérer, sans trop d'illusion, que ce choc ébranle les stratèges qui président la stratégie actuelle et qui font que QS est maintenant talonné dans les sondages par... le parti conservateur !
À la suite des élections de 2014 où j'étais candidat dans Charlevoix, j'avais, lors du débriefing en présence d'Amir et de Françoise, émis l'opinion que la stratégie parlementaire de QS était prématurée à moins d'envisager la prise de pouvoir comme une perspective à long terme soit 25-30 ans. À la lumière de mes 35 ans d'expérience professionnelle dans le développement local et communautaire, j'avais rappelé combien le potentiel de mobilisation populaire au Québec est sous exploité et ne demande qu'à être soutenu. L'histoire de la conquête de l'Abitibi, de la lutte contre la fermeture des villages du Bas-Saint-Laurent ou la tradition des corvées en sont des illustrations, sans parler des luttes syndicales et municipales comme celle, exemplaire, de Murdochville, en 1957 et en 2004.
A cours de mes expériences, tant dans les milieux urbains que ruraux, j'ai mesuré le potentiel d'engagement citoyen partout au Québec. Je crois que cela repose sur l'enracinement d'une culture habituée à bâtir son quotidien et son avenir en comptant avant tout sur ses ressources locales. Ce fut soutenu à l'origine par l'église (on construisait son église avec ses propres moyens), puis par l'état avec, par exemple, le rôle des organisateurs communautaires des CLSC et le développement de projets de développement initiés et gérés localement. Ça s'appuie aussi sur l'existence, partout, de centres communautaires où on met en commun des ressources pour répondre à des besoins locaux. Il y a donc la tradition d'une pratique de l'engagement civique qui est une richesse sociale sous-exploitée et qui dépasse les clivages traditionnels des partis politiques.
Lors des 15 ans où j'ai accompagné, pour Rues Principales, des milieux locaux partout au Québec à identifier leurs priorités et à agir concrètement pour mettre en valeur leurs potentiels économiques, sociaux, culturels et artistiques, j'ai constaté que la confiance dans la capacité d'un milieu de se prendre en main existe partout, pour peu qu'on donne la parole à la population et qu'on l'accompagne avec des outils simples et adaptés, comme un plan d'action et de communication. Des gens d'affaires en conflit avec des élus se sont retrouvés à partager les mêmes visions et à mobiliser les citoyens pour mettre en valeur leur milieu de vie. Cela a donné, par exemple, le plan de développement de Murdochville qui l'a relancée en 2004, la naissance du Festival des musiques du Bout du monde de Gaspé, la transformation de la rue principale de Magog, la rénovation du centre-ville de Matane, le développement de micro-brasseries, etc.
Depuis sa naissance en 2006, QS a l'ambition de « changer la politique ». Les militants et les élus qui s'y impliquent sont convaincus du potentiel de changements que QS peut apporter à la société québécoise, la notion de solidarité étant une valeur généralement partagée.
Que les élections depuis 20 ans aient porté au pouvoir essentiellement des politiques de droite flattant le désir légitime des électeurs s'enrichir financièrement ne reflète qu'un visage de notre société, celui d'une société nord-américaine qui aime le confort. L'indifférence que l'on peut se reprocher, aux itinérants, aux immigrants, à la dégradation de l'environnement, etc. résulte d'un discours dominant attisé par les médias à sensation qui n'ont qu'un souci, faire de l'argent.
La religion de la réussite financière est le mirage le mieux partagé en occident. Comment pouvons-nous oublier d'où l'on vient ? Et peut-on innocemment persister à se mettre la tête dans le sable pour ne pas mettre en valeur tout notre potentiel à notre image, une société développée, solidaire, créative, ouverte sur le monde et généreuse de ses ressources ?
Après 18 ans de course aux voix parlementaires, QS doit revenir à la source de sa vocation. Il faut revenir à la base, là où le citoyen prend confiance dans sa capacité à agir sur sa vie collective, c'est-à-dire au niveau local. Apprendre à administrer sa communauté en mettant en valeur ses ressources est à la portée de chaque citoyen, et c'est ça, la politique. Bien plus que les joutes oratoires de l'Assemblée Nationale, trop souvent stériles.
Si Lulla Da Silva a été élu au Brésil en 2003, c'est à cause de l'enracinement du parti des travailleurs au niveau municipal. Cela a pris vingt ans. Sa rélélection en 2022 démontre que les bases y sont solides.
QS ne doit pas continuer à investir dans des stratégies électorales parlementaires similaires aux autres partis. Elle y perd son âme et ses ressources. Elle doit inviter les comités locaux à investir les municipalités, les comités de développement régionaux, les groupes communautaires et initier des luttes collectives où les citoyens se sentent solidaires parce qu'ils partagent la même vision des priorités à mettre en œuvre pour le bien commun.
Alors que partout en occident on se questionne sur les façons de redonner sa noblesse à la politique, c'est autour des « communs » que l'on peut bâtir des solidarités et changer sa pratique politique.
Comme Émilise, je crois sincèrement au potentiel de QS. Il est temps qu'il s'appuie sur ses bases et non sur une poignée de stratèges qui dictent la ligne de parti, cette vieille recette traditionnelle qui a démontré la fragilité de ses résultats jusqu'à aujourd'hui.
Jean-Yves Bernard
Cap Tourmente
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Au Canada, 9,5 milliards $ dans les paradis fiscaux
Le collectif Échec aux paradis fiscaux et ATTAC-Québec se sont rassemblés le 25 avril au parc Émilie-Gamelin à Montréal afin d'attirer l'attention sur l'inaction des gouvernements en matière de lutte contre le recours aux paradis fiscaux. En cette saison des impôts, les deux organisations exigent des gouvernements québécois et canadiens des engagements forts en vue de l'imposition plus juste des grands groupes multinationaux.
26 avril 2024
La lutte contre les paradis fiscaux est un enjeu clé de la défense des modèles sociaux québécois et canadiens. Alors que Québec et Ottawa ont dévoilé ce printemps leurs budgets les plus déficitaires des dernières années, les pouvoirs publics ont une fois de plus ignoré l'une des principales sources de ce manque à gagner : le transfert offshore des bénéfices des multinationales dans des juridictions à faible imposition.
Selon les dernières données disponibles, les Canadiennes et Canadiens perdent annuellement près de 9,5 G $ aux mains des paradis fiscaux, un chiffre largement attribuable aux activités offshore des multinationales. En laissant perdurer ce vol à grande échelle, les gouvernements imposent au contribuable moyen de compenser l'irresponsabilité fiscale des plus gros. Rappelons qu'au Canada, les grandes compagnies sont responsables de 70 % de l'écart fiscal en matière de déclaration de l'impôt sur le revenu des sociétés, alors qu'elles comptent pour 1 % des sociétés enregistrées.
L'augmentation du déficit public, couplée au contexte économique inflationniste, fait peser une menace sur les services publics. « Nous mettons en garde les gouvernements contre la répétition du scénario austéritaire qui a prévalu après la crise financière de 2008. Il est encore temps de renverser la vapeur et d'augmenter la contribution des multinationales au trésor public. La redistribution de la richesse, par l'entremise de programmes et de services publics forts, demeure un rempart de taille contre la dissolution de notre tissu social », indique le président d'ATTAC-Québec, Claude Vaillancourt.
Le collectif Échec aux paradis fiscaux et ATTAC-Québec réclament entre autres la mise en place d'un régime fiscal adapté au modèle économique des multinationales, la fin des conventions fiscales conclues avec les paradis fiscaux ainsi que la criminalisation des pratiques d'évitement fiscal agressif.
Ensemble, ces mesures doivent contribuer à rétablir l'équité fiscale au sein de la population canadienne. « Les solutions ne manquent pas. Les gouvernements disposent d'une panoplie d'outils pour contrer l'évitement fiscal des grandes compagnies. Les déficits publics monstres et les coupes budgétaires ne sont pas une fatalité », note Edgar Lopez-Asselin, coordonnateur du collectif Échec aux paradis fiscaux.
Citations
« L'action récente des pouvoirs publics en matière de lutte aux paradis fiscaux n'a fait qu'effleurer la surface du problème, les mesures adoptées par nos gouvernements ne font pas le poids face à l'emprise accrue des multinationales sur l'économie. »
– Claude Vaillancourt, président d'ATTAC-Québec.
« Nous avons aujourd'hui besoin d'un traitement de choc. Alors que les transactions intra-groupes multinationaux constituent plus de la moitié des échanges économiques mondiaux, les contributions de ces sociétés aux trésors publics ont baissé de près de moitié au cours des dernières années. »
– Edgar Lopez-Asselin, coordonnateur du collectif Échec aux paradis fiscaux.
« Nous mettons en garde les gouvernements contre la répétition du scénario austéritaire qui a prévalu après la crise financière de 2008. Il est encore temps de renverser la vapeur et d'augmenter la contribution des multinationales au trésor public. La redistribution de la richesse, par l'entremise de programmes et de services publics forts, demeure un rempart de taille contre la dissolution de notre tissu social. »
– Claude Vaillancourt, président d'ATTAC-Québec.
« Les solutions ne manquent pas. Les gouvernements disposent d'une panoplie d'outils pour contrer l'évitement fiscal des grandes compagnies. Les déficits publics monstres et les coupes budgétaires ne sont pas une fatalité. »
– Edgar Lopez-Asselin, coordonnateur du collectif Échec aux paradis fiscaux.
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Flottille de la liberté vers Gaza : Signez la pétition
Aidez-nous à faire entendre au Canada le message des Québécois-es de la Flottille de la liberté vers Gaza ! La semaine dernière cinq citoyen-es canadien-nes, dont quatre du Québec, se sont rendu.es à Istanbul pour prendre part à la mission humanitaire Flottille pour la liberté pour Gaza.
Avant son départ, la délégation québécoise a demandé au gouvernement canadien d'assurer la protection de la mission humanitaire et de mettre en branle tous les recours diplomatiques à leur portée pour que la flottille puisse livrer les 5500 tonnes d'aide directement aux Palestinien-nes de Gaza.
Pour le moment, la ministre Joly n'a pris aucun engagement clair pour garantir la protection des participant-es et mettre toutes les pressions possibles sur Israël et ses alliés pour assurer le départ des navires en toute sécurité.
À la veille de leur départ, et en tant que représentant-es de la société civile, nous nous devons de continuer la mobilisation jusqu'à ce que toutes les demandes de la Flottille soient clairement entendues. La ministre doit cette fois-ci répondre à toutes celles et ceux qui sont dans les rues depuis 6 mois pour le droit des Palestiniennes et Palestiniens à la liberté et à l'égalité.
Nous faisons appel à vous pour signer et diffuser dans vos réseaux la lettre adressée à Madame Mélanie Joly ci-après : https://forms.gle/EqF6x3LYWAPMpbzv7
Vive la Palestine !
Solidairement,
– Le comité de soutien à la Flottille pour Gaza- Québec
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Oui, la ministre des Transports et de la Mobilité durable est responsable des transports collectifs
Plusieurs organisations œuvrant en environnement et en mobilité durable jugent inacceptables et irresponsables les propos tenus hier par la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Madame Geneviève Guilbault. Oui, le financement du transport collectif est une mission de l'État, même si les règles de financement favorisent les déplacements routiers depuis des décennies. Il est grand temps que l'ensemble des partenaires s'assoient et conviennent de solutions en prenant leurs responsabilités. Il y a urgence d'agir.
Dans les pays modernes où la mobilité durable est un succès, les gouvernements nationaux jouent un rôle majeur, aux côtés des administrations municipales et régionales. Chacun des paliers y contribue en raison des bénéfices considérables qu'apportent les transports collectifs à l'ensemble des collectivités et des usagers des réseaux routiers. Le gouvernement Legault semblait l'avoir bien compris à travers la Politique de mobilité durable (qui vise une augmentation de l'offre de services de 5% chaque année), le chantier sur le financement lancé en 2019 et la volonté de lancer des grands projets structurants. Cependant, depuis quelques mois, il semble avoir perdu sa boussole dans le dossier.
« L'objectif sur lequel devrait s'entendre l'ensemble des paliers de gouvernement est qu'une reprise de la croissance de l'offre est nécessaire, partout au Québec. Aucune entente qui maintiendrait les transports collectifs dans un état de stagnation ne serait acceptable à nos yeux, et c'est de leur responsabilité à tous et toutes de trouver les moyens financiers pour y parvenir, y compris bien sûr le gouvernement du Québec », déclarent les représentants de Trajectoire Québec, Équiterre, du Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement du Québec (RNCREQ), du CRE-Montréal, de la Fondation David Suzuki, d'Accès Transport viables, de MOBI-O, de l'Association québécoise des médecins pour l'environnement, de Vivre en Ville, de Piétons Québec et de Vélo Québec.
« Pensons à Québec, à Sherbrooke, à Trois-Rivières, à la Gaspésie, au Bas-St–Laurent, à Gatineau pour ne prendre que ceux-là : le transport collectif, c'est important partout ! Les membres du gouvernement doivent cesser de tenir des propos divisifs entre le Grand Montréal et le reste du Québec. Les décideurs ne gagnent rien à se renvoyer la balle. Il doivent mettre en place des solutions pour réussir le virage vers la mobilité durable », ajoutent les représentants de l'ensemble des organisations.
Liste des signataires de ce communiqué
Charles Bonhomme, responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki
Marie-Soleil Gagné, directrice générale, Accès transports viables
Anne-Catherine Pilon, analyste en mobilité durable, Équiterre
Emmanuel Rondia, directeur général, Conseil régional de l'environnement de Montréal
Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec
Christian Savard, directeur général, Vivre en Ville
Jean-François Rheault, Président-directeur général, Vélo Québec
Patrick Robert-Meunier, directeur général de MOBI-O
Martin Vaillancourt, directeur général du Regroupement des conseils régionaux de l'environnement du Québec
Samuel Pagé-Plouffe, coordonnateur, Alliance TRANSIT
Florence Juncas-Adenot, professeure, UQAM
Patricia Clermont, l'Association québécoise des médecins pour l'environnement (AQME)
Sandrine Cabana-Degani, directrice générale, Piétons Québec

La gestion des fougères
La réaction de la ministre de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, à propos des déficits des sociétés de transports collectifs n'est pas sans laisser songeur.
Jacques Benoit
Membre de GMob (GroupMobiblisation)
Alors que le superministre Fitzgibbon ne cesse de répéter que ses grands projets de batteries vont aider à décarboner le Québec, la ministre Guilbault, elle, vient ajouter que la mobilité durable sera celle du char individuel !
Face aux déficits des transports collectifs municipaux, elle répond que « chacun doit s'occuper de sa fougère », ce qui ne peut que nous rappeler comment son gouvernement s'est occupé des « fougères » du terrain de Northvolt, en évitant un BAPE à la multinationale suédoise, et qu'en agissant ainsi, Northvolt détruira des milieux naturels de « haute valeur écologique », selon les dires des experts mêmes du gouvernement. Suivant Les Versants, un journal local, « lors des visites sur le terrain, deux espèces floristiques à statut précaire ont été observées, du caryer ovale et du chêne bicolore. » Peut-être y a-t-il aussi quelques fougères…
Si la ministre croit que son gouvernement n'a pas assez d'argent pour financer le transport en commun, peut-être devrait-elle dire à son collègue Fitzgibbon de ne pas privatiser l'électricité au Québec. La hausse des coûts d'électricité et la perte de revenus que cela occasionnera à Hydro-Québec vont engendrer une baisse dans les redevances versées au gouvernement, ce qui ne pourra servir à décarboner les transports en les rendant encore plus collectifs.
Décidément, en plein réchauffement climatique qui ne cesse de s'aggraver, ce gouvernement s'acharne irresponsablement dans la même mauvaise direction, suivant en cela son dernier slogan électoral : « Continuons ! »
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Maîtres chez nous ! Vraiment ?
Dans la chasse aux énergies renouvelables qui sont essentielles pour faire face aux changements climatiques, des promoteurs privés se lancent à l'assaut des profits qu'on peut tirer de la rente éolienne.
Des dizaines de compagnies privées font, en catimini et sans concertation, des offres alléchantes aux agriculteurs pour les meilleurs sites éoliens situés à proximité des lignes de transmission d'Hydro Québec.[1] C'est à savoir qui aurait la plus belle part du gâteau. Mais pourquoi laisser à des acteurs privés les profits générés par le vent qui pourraient être versés à la société d'état et servir au financement des municipalités et à l'ensemble de la société québécoise ?
Un avenir énergétique, ça devrait se développer de façon concertée et intelligente, pas dans ce joyeux bordel où chaque compagnie essaie de damer le pion à son compétiteur ! À Saint-Hugues, mon collègue me dit que la compagnie Innergex lui a offert près de 40 000,00$ afin d'obtenir l'autorisation d'implanter une éolienne sur sa ferme.[2] C'est intéressant pour le portefeuille, mais est-ce dans l'intérêt de la société en général ??? À la période de questions de l'assemblée de la MRC des Maskoutains du 10 avril, le maire de Saint-Pie-de-Bagot a admis publiquement avoir été personnellement approché et incité à signer un contrat semblable. L'ironie, c'est qu'au moment de la rencontre, le représentant de la compagnie ignorait que cet agriculteur était également le maire de la municipalité. Peut-on trouver un meilleur exemple d'un développement désordonné où les promoteurs privés se foutent éperdument aussi bien des autorités locales que de la population ?
Cette frénésie éolienne soulève certaines questions fondamentales. La première, c'est la protection de nos terres agricoles. Au Québec, nous avons seulement 2% de bonnes terres agricoles. Depuis 1978, la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) tente d'éviter l'étalement urbain sur notre garde-manger. Si l'on parsemait nos champs d'éoliennes, de lignes de transmission et de routes d'accès, nos terres agricoles deviendraient trouées comme du fromage de Gruyère. Pour préserver notre capacité à nous nourrir tout au long du 21e siècle, pourquoi ne pas placer ces éoliennes sur les 98% restants de notre territoire impropres à l'agriculture intensive ?
Lorsque Hydro-Québec a lancé son appel d'offres en mars 2023, il semble que la notion des meilleurs endroits pour capter le vent n'a pas été le critère de base. Notre société d'État a plutôt opté pour des projets situés « à des endroits stratégiques de son réseau dans le sud du Québec, où les infrastructures de transport sont en mesure d'absorber la puissance supplémentaire. »[3] Par contre, près de la Baie James, il y a « un territoire qui recèle quelques-unes des zones les plus venteuses de tout le Québec ». Voilà quelques années, la communauté crie a songé à développer ce potentiel éolien car, selon eux, cette filière perturberait leur environnement beaucoup moins qu'un nouveau barrage sur des rivières comme la Rupert.[4] Et le tout serait à proximité des lignes de transmission d'Hydro-Québec.
Dans le même ordre d'idée, la suggestion de M. Louis-Gilles Francoeur de bâtir les parcs éoliens autour des réservoirs hydrauliques d'Hydro-Québec (tels Baskatong, Manicouagan, La Grande, etc) tombe sous le gros bon sens. Dans Le Devoir du 26 février 2024, il écrivait : « Lorsque notre première société d'État a construit ses grands réservoirs, elle a créé non pas une, mais deux sources d'énergie. Si le Québec exploite fort bien la puissance de la force hydraulique, notre première société d'État a jusqu'ici complètement ignoré le fait que les grandes surfaces d'eau de ses réservoirs sont d'exceptionnels puits d'énergie éolienne ». [5] Cette solution serait une optimisation des ressources hydrauliques ET éoliennes. N'oublions pas qu'Hydro-Québec est déjà propriétaire de ces réservoirs dans des régions peu habitées, que les lignes de transmission sont déjà en place pour transporter l'électricité vers les grands centres et que de telles éoliennes n'empièteraient pas sur nos maigres ressources en bonnes terres agricoles ![6]
L'attribution de ces contrats de production d'électricité ne se fait pas au profit des Québécois, ni des municipalités locales,[7] mais à celui d'intérêts privés ou étrangers. Pour tenter de justifier cette gifle au « Maîtres chez nous », la société Enerfin[8], propriétaire du parc Les Éoliennes de l'Érable, entame une poursuite-bâillon[9] d'un million de dollars contre deux citoyens de Saint-Ferdinand.[10] Quand on est « né pour un p'tit pain »….
Gérard Montpetit
le 22 avril 2024
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3] https://www.ledevoir.com/societe/789577/le-royaume-du-vent ?
4] https://www.ledevoir.com/politique/quebec/66544/les-cris-songent-a-developper-eux-memes-l-eolien ?
7] https://www.ledevoir.com/opinion/idees/810989/mettons-terme-depossession-bien-eolien-commun ?
8] https://www.enerfinrenewables.com
9] https://www.985fm.ca/audio/620649/deux-citoyens-vises-par-une-reclamation-d-un-million-de-dollars
10] https://www.lanouvelle.net/infolettre/eoliennes-de-lerable-reclame-pres-dun-million-a-deux-citoyens/

Éoliennes de L’Érable réclame près d’un million $ à deux citoyens
Le promoteur d'un parc éolien réclame près d'un million $ à deux citoyens. Intimidation financière ou bâillon ? Un tribunal devra trancher !
Tiré de lanouvelle.net
Après un jugement en 2020 rejetant leurs demandes en action collective contre le promoteur Éoliennes de L'Érable s.e.c. pour troubles de voisinage lors de la construction et l'exploitation du parc éolien dans la MRC de L'Érable, deux résidents de ce parc éolien (demandeurs) ont récemment eu la surprise de se voir réclamer par les avocats du promoteur, la somme de près d'un million $ en frais de justice.
En premier lieu, il s'agit d'une somme record qui est réclamée à de simples citoyens dans le cadre d'une action collective. Aussi, de façon surprenante, cette somme est principalement composée de frais d'expertises qui n'ont jamais été dénoncés au procès par la défenderesse, soit par choix, soit par négligence.
Les demandeurs, Jean Rivard et Yvon Bourque, estiment aussi que la démarche du promoteur est abusive. À titre d'illustration, non seulement le promoteur réclame les frais de deux experts dont les rapports n'ont pas été produits, qui n'ont pas témoigné et dont le statut d'experts n'a pas été reconnu, mais il se permet sans gêne d'exiger tous les frais et honoraires de la firme SNC (plus de 500 000 $) alors même que les suivis sonores et de plaintes de résidents étaient exigés à la défenderesse par le décret gouvernemental, ce qu'elle a d'ailleurs reconnu dans sa défense. Une situation inusitée vu l'ampleur des sommes en jeu.
Aux yeux des demandeurs et de Claude Charron du Comité des riverains du projet éolien de L'Érable, la tactique du promoteur est claire. Protéger le modèle d'affaire de l'industrie éolienne en décourageant les citoyens qui voudraient contester devant les tribunaux l'arrivée des futurs parcs éoliens qui sont appelés à être implantés par des firmes privées dans des territoires habités.
Les demandeurs ont répliqué le 17 avril dernier par le dépôt d'une procédure en rejet de l'état des frais de justice jumelée à une déclaration d'abus. La procédure sera entendue par un juge de la Cour supérieure au Palais de justice de Victoriaville au cours des prochains mois.
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La marche pour mettre fin à l’ère du plastique, menée par les peuples autochtones et les leaders des communautés touchées, montre comment le plastique empoisonne les gens tout au long de son cycle de vie
Les membres de Break Free From Plastic et leurs allié.e.s réclament pacifiquement une approche du traité sur le plastique fondée sur les droits de la personne, à l'approche de la 4e session de négociation
21 avril 2024 | tiré de Greenpeace Canada
Ottawa, Canada | Territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin Anishinaabeg — Aujourd'hui, des centaines de leaders de communautés touchées et d'expert.e.s du monde entier se sont rassemblé.e.s dans les rues d'Ottawa avant la quatrième session du Comité intergouvernemental de négociation (CIN-4) pour faire avancer un traité sur le plastique, marquant ainsi un moment décisif pour le traité mondial sur le plastique.
Des leaders autochtones, des groupes communautaires de première ligne, des militant.e.s pour le climat, des jeunes leaders, des professionnel.le.s de la santé, des ramasseur.euse.s de déchets, des défenseur.e.s de l'environnement, des scientifiques et des allié.e.s de la société civile venu.e.s de tous les continents se sont rassemblé.e.s et ont marché de la Colline du Parlement au Shaw Center pour délivrer un message unifié : la pollution engendrée par l'ensemble du cycle de vie du plastique menace la vie humaine et nos droits fondamentaux à la santé et à l'environnement, et contribue de manière significative à la crise climatique — en particulier pour les communautés racialisées, autochtones, de première ligne et défavorisées, notamment dans les pays du Sud.
En marchant ensemble pacifiquement dans les rues d'Ottawa avant les négociations, les membres du mouvement Break Free From Plastic et leurs allié.e.s veulent rappeler aux négociateur.rice.s leurs obligations de protéger les droits de la personne, la santé humaine, l'environnement et le climat. Le processus de négociation du traité vise à établir un instrument juridiquement contraignant pour débarrasser le monde de la pollution plastique sur l'ensemble du cycle de vie, y compris une réduction drastique de la production de polymères plastiques primaires. La mobilisation de masse à Ottawa est le moyen pour la population de faire savoir aux négociateur.rice.s que nous n'attendrons pas silencieusement en marge pendant que les entreprises pétrochimiques travaillent avec les gouvernements des pays producteurs de combustibles fossiles pour échanger les communautés contre des « zones de sacrifice » une fois de plus.
L'ensemble du cycle de vie du plastique se fait au détriment de la santé publique et des droits de la personne, la production de plastique jouant un rôle important dans l'aggravation de la crise climatique. Le mandat de négociation du traité convenu en mars 2022 lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE) a constitué une avancée décisive. Il est maintenant temps pour les gouvernements de choisir le type d'impact que ces négociations auront sur notre avenir commun.
« Nous sommes ici pour exiger des délégué.e.s qu'ils.elles négocient un traité qui tienne les promesses de la résolution 5/14 de l'ANUE, c'est-à-dire des mesures qui portent sur l'ensemble du cycle de vie du plastique, en commençant par la production de plastique et donc, de polymères. Les délégué.e.s doivent agir comme si nos vies en dépendaient, car c'est le cas », a déclaré Daniela Duran Gonzalez, chargée de campagne juridique au Centre pour le droit international de l'environnement. « Nos objectifs climatiques, la protection de la santé humaine, la jouissance des droits de la personne et les droits des générations futures dépendent tous de la capacité du futur traité sur le plastique à contrôler et à réduire les polymères afin de mettre un terme à la crise de la pollution plastique. »
Les groupes de la société civile ont dressé une liste de demandes clés (en anglais) à l'intention des délégué.e.s de la conférence INC-4 en mettant l'accent sur une approche fondée sur les droits de la personne pour la négociation du traité sur le plastique, notamment en centrant les connaissances, les voix et les expériences des personnes vivant en première ligne de la crise, des peuples autochtones, des travailleur.euse.s, des jeunes et d'autres groupes détenteurs de droits.
Ces demandes visent à garantir que le traité contienne des dispositions permettant de faire face à la crise tout au long du cycle de vie du plastique, en reconnaissant que le cycle de vie commence avec l'extraction des matières premières et couvre la production de plastique et et de leurs précurseurs. Le soutien aux systèmes de réutilisation non toxiques est la principale solution défendue par les groupes de la société civile, y compris ceux qui vivent à la périphérie de l'industrie et qui subissent les pires impacts de la crise, ainsi qu'une réglementation stricte sur le commerce des déchets plastiques afin de mettre fin au colonialisme des déchets.
« Les enfants et les jeunes comme moi sont ceux qui souffrent le plus de la pollution plastique, et nous sommes reconnu.e.s comme un groupe vulnérable », a déclaré Aeshnina ‘Nina' Azzahra, fondatrice de River Warrior Indonesia. « Nous voulons tous que notre environnement soit exempt de plastique, mais s'il vous plaît, ne mettez pas votre fardeau sur l'autre côté du monde. Ce n'est PAS juste. En tant qu'adultes qui viennent à Ottawa pour négocier le traité sur le plastique, vous devez protéger nos droits à vivre dans un environnement sain et sûr. »
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Contacts médias :
– Brett Nadrich (É-U & Canada) : brett@breakfreefromplastic.org | +1 929 269 4480
– Caro Gonzalez (Global) : caro@no-burn.org | +1 646 991 1013
CIN-4 : Greenpeace réagit au manque d'ambition du ministre Guilbeault lors des négociations sur le traité mondial sur le plastique à Ottawa
Laura Bergamo
OTTAWA – En réaction au ministre Steven Guilbeault qui a déclarédurant la quatrième séance du Comité intergouvernemental de négociation (CIN-4) qu' « un plafond sur la production de plastique pourrait être trop compliqué », Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie, a déclaré :
« Alors que nous avons besoin d'un leadership fort de la part du Canada, nous observons le ministre Guilbeault girouetter publiquement quant à la position du Canada en matière de réduction de la production de plastique. Remettre en question la validité d'un plafond sur la production de plastique est en décalage avec la Coalition de la haute ambition dont le Canada fait partie, avec ce que la population et les scientifiquesdemandent, ainsi qu'avec ses propres engagements à protéger la biodiversité et à limiter le réchauffement planétaire à 1,5C. En tant que pays hôte de cette session de négociations pour un traité mondial sur le plastique, le Canada doit soutenir des mesures ambitieuses, et non pas les saper comme il le fait actuellement. »
Notes aux éditeur·rices :
Hier, Greenpeace Canada a augmenté la pression sur les délégations de l'ONU, en livrant une « Usine mondiale de plastique » aux portes du Centre Shaw, où se déroulent les discussions sur un traité mondial sur les plastiques. Une activiste pacifique de Greenpeace a été arrêtée alors qu'elle dénonçait l'inaction des gouvernements mondiaux et la nécessité d'un Traité plastiques fort qui adresse le cycle de vie complet du plastique et permet de réduire la production de plastique.
(...)
La note d'information de Greenpeace Canada sur le CIN-4 est disponible ici.
À propos de Break Free From Plastic – #breakfreefromplastic est un mouvement mondial qui envisage un avenir sans pollution plastique. Depuis son lancement en 2016, plus de 2 000 organisations et 11 000 sympathisant.e.s individuel.le.s du monde entier ont rejoint le mouvement pour exiger des réductions massives des plastiques à usage unique et pousser pour des solutions durables à la crise de la pollution plastique. Les organisations et les individus membres du BFFP partagent les valeurs de la protection de l'environnement et de la justice sociale et travaillent ensemble dans le cadre d'une approche holistique afin d'apporter un changement systémique. Cela signifie qu'il faut s'attaquer à la pollution plastique tout au long de la chaîne de valeur du plastique – de l'extraction à l'élimination – en se concentrant sur la prévention plutôt que sur la guérison, et en fournissant des solutions efficaces. www.breakfreefromplastic.org
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Un 737 peut en cacher un autre
Longueuil, 26 avril 2024.- Aujourd'hui, la demande de sursis de CHRONO Aviation pour ses vols de nuit à l'aéroport Saint-Hubert vient d'être rejetée par la cour fédérale . Cependant, cela pourrait n'être qu'une demi-victoire pour tous les riverain.e.s, qui se battent depuis des années pour faire reconnaître les préjudices subis et reconnus par le juge qui reproche à CHRONO de ne pas avoir cherché « diverses solutions de rechange, par exemple la modification des horaires de vol, l'utilisation d'appareils moins bruyants pour une partie du trajet… » Pour la Coalition Halte-Air St-Hubert, cela signifie que des vols juste avant 23h ou avec un autre appareil, par exemple, pourraient se poursuivre.
Même si la question économique a primé dans sa décision, le juge écrit : "l'intérêt du public à la réduction du bruit occasionné par les activités de l'aéroport favorise le rejet de la demande de sursis". Le juge reconnaît aussi que Saint-Hubert est "un aéroport enclavé dans un milieu urbain" et qu'il est « entouré de quartiers résidentiels ».
Ainsi donc, oui, les citoyen.ne.s existent !
Le juge fait même remarquer que « l'Association du transport aérien du Canada […] exprime sa surprise devant « l'utilisation de nuit d'un aéronef dont l'empreinte sonore très élevée est bien connue ». Pour la Coalition, cela montre bien que cet aéroport, sous la direction de l'équipe de Charles Vaillancourt qui avait signé un bail avec CHRONO Aviation, ne pouvait ignorer la gêne pour la population avoisinante des ultra-bruyants Boeing 737-200. C'est donc par manque de courage et laxisme que les gestionnaires et les responsables politiques ont permis pendant 5 ans cette pollution sonore. Il était plus que temps que cela s'arrête !
De plus, presque au même moment où cette décision est rendue, on apprend que CHRONO vient d'acquérir des 737-800 pour faire des vols de Saint-Hubert vers Iqaluit (YFB) qui a une piste asphaltée, ce qui laisserait au 737-200 la liaison entre Iqaluit et la piste en gravier de l'aérodrome de la mine Mary River, YMV. Ainsi donc, depuis des années, CHRONO Aviation avait la possibilité de se passer du 737-200 sur Saint-Hubert !
Pour la Coalition, cela signifie également que les vols nocturnes pourraient se poursuivre avec les « nouveaux » 737-800. Or, bien que légèrement moins bruyant (voir graphique à la fin), le 737-800 est un avion qui va bientôt fêter les 30 ans de son vol inaugural. On est loin des "aéronefs les plus écoresponsables et les plus silencieux sur le marché" comme le prétendent certains qui disent que l'aéroport de Saint-Hubert (YHU) va "révolutionner le modèle aéroportuaire". Pour la Coalition, les gestionnaires actuels de l'aéroport devraient méditer ce passage du jugement où il est écrit que « répéter une affirmation ne la rend pas vraie ; la faire répéter par d'autres, non plus. »
De même, « le peu de transparence de CHRONO » également souligné par le juge n'est pas sans rappeler à la Coalition le fait que DASHL/Porter n'ont jamais déposé publiquement leur projet de développement de l'aéroport avec les études pertinentes justifiant leurs prétentions, comme l'avaient réclamé deux rapports de consultations publiques en 2022.
Le développement en cours du terminal Porter Airlines, qui va accueillir à terme 4 millions de passagers, 11 000 par jour comparé à 11 000 par année actuellement, va entraîner plus de 100 vols par jour, 6 à 8 vols par heure qui viendront s'ajouter aux nombreux vols actuels : hélicoptères, écoles de pilotage, nouveaux vols de CHRONO Aviation, etc., ce qui ne sera pas sans nuisance sonore.
Et cela se fera toujours au détriment de la population riveraine de Saint-Hubert, "un aéroport enclavé dans un milieu urbain, entouré de quartiers résidentiels".
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Urgence de construire des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale
Bonjour,
Je vous écris aujourd'hui au nom de mes collègues et moi-même, étudiant.es <http://xn--tudiant-9xa.es> en Techniques de travail social au Cégep du Vieux Montréal. Dans le cadre de notre cours Projet d'action communautaire,
nous avons décidé de réaliser une lettre ouverte (en p.j.) concernant l'arrêt de construction des maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Considérant la prise de position de la Ministre Duranceau, nous considérons nécessaire de prendre parole sur les impacts d'un tel blocage sur les femmes avec lesquelles nous allons travailler plus
tard.
Ceci est un appel à l'action, j'espère que vous l'entendrez.
Madame France-Élaine Duranceau
Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation
Édifice Loto-Québec
500, rue Sherbrooke Ouest, 9e étage
Montréal, QC. H3A 3C6
ministre@habitation.gouv.qc.ca
Montréal, le 18 avril 2024
Objet : Urgence de construire des maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale
Madame la Ministre de l'Habitation France-Élaine Duranceau,
“À 900 000$ la porte, le coût est excessif”. Ce sont les termes que vous, Madame la Ministre de l'HabitaFon, avez employéslors d'une mêlée de presse au courant du mois de mars 2024. En d'autres mots, à 900 000$ par nouvelle maison d'hébergement construite, vous dites que nous n'avons pas les moyens de sécuriser nos proches, nos
sœurs, nos mères et leurs enfants de contextes conjugaux violents. Selon vous, les contribuables n'ont pas la capacité de payer pour ces maisons pourtant essentielles à l'intégrité physique et psychologique de milliers de femmes. En tant que futur.es technicien.nes en travail social, que leur dirons-nous lorsque nous ne pourrons répondre à leur demande d'aide ? Quelles explications les intervenant.es doivent donner aujourd'hui, afin de justifier un refus de service ? À quel point la file d'attente pour un accès en maison d'hébergement doit s'allonger, ou pire, doit-on aXendre que
les féminicides s'additionnent pour que l'on agisse enfin ? Comment expliquer ce manque d'humanité ?
Les organismes communautaires offrant des services aux personnes victimes de violence conjugale sonnent l'alarme depuis longtemps, trop longtemps. Le Ministre de la Sécurité publique démontre que 15 000 demandes d'hébergement ont dû être refusées en 2020. À force de Frer, la sonneXe va céder. Les organismes tiennent à bout
de bras ce problème social, il est temps de les soutenir dans leur travail acharné.
Depuis plusieurs années, les intervenant.es nomment l'accompagnement psychosocial comme un élément clé à la reprise de pouvoir des victimes de violence conjugale. La porte d'entrée à des ressources sécurisantes est l'enjeu numéro 1 pour les réseaux de soutien qui débordent. Nous estimons que cela engendre une perte de confiance entre
les victimes, les institutions publiques et les organismes communautaires, en plus de négliger de manière systémique des contextes de violence graves. La population compte sur vous afin de les protéger. Fragiliser ce lien de confiance, c'est prendre le risque que des personnes s'isolent dans leur détresse. Après la vague de féminicides
connue en 2020, nous sommes conscients des tragédies que cela peut engendrer.
Nous écrivons d'ailleurs ces mots seulement une semaine après le 9e féminicide de l'année, ayant enlevé la vie à Josianne Fauchée, assassinée par son ex-conjoint.
Nous tenons à vous rappeler les engagements énoncés par votre gouvernement, en 2021, à construire davantage de maisons d'hébergement pour femmes. Les projets de construcFon sont actuellement à l'arrêt, sous prétexte que les coûts sont trop élevés. Ces coûts sont néanmoins nécessaires afin d'assurer des services adaptés : durabilité
des aménagements, espaces communs et d'intervenFons, etc. À cet effet, nous nous demandons sérieusement, Madame la Ministre de l'Habitation, à quel moment peut-on considérer qu'il coûte trop cher de mettre en place des ressources nécessaires pour éviter un nouveau féminicide ?
En attente d'actions concrètes de votre part, nous vous prions d'agréer, Madame la
Ministre de l'Habitation, l'expression de nos salutations distinguées.
Samuel Bonneau
Laurence Emond
Rosalie Levac
Zolikha Remagui Temam
Jasmine Renteria-Huerta
Delphine Vermette
Étudiant.es en techniques de travail social au Cégep du Vieux-Montréal
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Les employé-es de la SAQ en grève contre la précarité d’emploi
Québec, LE 24 AVRIL 2024 – Après plus d'un an de négociation, toujours sans entente sur les aspects normatifs de leur convention, les 5000 employé-es de la SAQ en ont assez et veulent accélérer le rythme de négociation : ils exerceront une première journée de grève aujourd'hui. À moins d'avancées significatives à la table de négociation, le débrayage pourrait se poursuivre demain
SOURCES : CSN et SEMB-SAQ–CSN
La question de la précarité d'emploi est au cœur des discussions. Le syndicat déplore que la SAQ maintienne un bassin de milliers d'employé-es à temps partiel et sur appel plutôt que de consolider l'ensemble des heures travaillées dans des postes permanents donnant notamment accès à l'assurance collective.
« C'est près de 70 % des employé-es de la SAQ qui sont à temps partiel et sur appel, qui ne savent jamais quand, ni combien d'heures, ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye », rappelle le délégué-e du SEMB-SAQ–CSN pour Capitale-Nationale Ouest, Patrice Bourgeois. « Attendre sept années avant d'avoir accès à des assurances, ça n'a aucun bon sens en 2024, encore moins quand tu travailles pour l'État québécois. »
Pour la présidente du Conseil Central de Québec Chaudière-Appalaches, la SAQ va à contre-courant des meilleures pratiques pour attirer et retenir la main-d'œuvre. « La direction de la SAQ se plaint du fort taux de roulement de ses employé-es, mais on dirait qu'elle fait tout pour les faire fuir. Les employé-es de la SAQ ont le droit d'avoir un horaire stable, prévisible et adéquat », d'affirmer Barbara Poirier.
« La SAQ procure de grands bénéfices financiers à la société québécoise, certes. Mais il y a des limites à les faire sur le dos des travailleuses et des travailleurs », déclare Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).
Avenir des emplois
Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employé-es de la SAQ désire améliorer l'accès du personnel à la formation et augmenter le nombre de conseillers en vin et de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.
Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction de s'entêter à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l'ensemble du Québec ; centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.
Par ailleurs, la partie syndicale dénonce le souhait de la direction de chercher à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d'agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l'offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.
Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l'ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
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Une nouvelle PCD n’améliorera pas le réseau de la santé sans amélioration des conditions de travail des professionnelles en soins
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ lance un premier message à la nouvelle présidente et cheffe de la direction (PCD) de Santé Québec : « Nous espérons que Mme Geneviève Biron, la nouvelle PCD de l'agence Santé Québec, comprend le poids immense qui repose sur ses épaules, car ce n'est pas une énième réforme de la structure du réseau qui va le rendre plus efficace : le ministre peut secouer les colonnes du temple autant qu'il le veut, si les professionnelles en soins quittent pour le privé à cause des horribles conditions de travail, ça ne donnera rien » affirme Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
Un plaidoyer pour un véritable réseau public de santé
La croissance de la place du privé en santé est une préoccupation majeure, encore plus avec l'adoption de la Loi sur l'efficacité dans le RSSS. Nous souhaitons mettre en garde la nouvelle PCD des risques associés à cette ouverture. À titre d'exemple, les conséquences désastreuses de la réforme Barrette auraient dû suffire pour allumer les lumières rouges du tableau de bord de Christian Dubé. C'est une réforme Barrette 2.0, où l'on ne touche essentiellement qu'aux structures. C'est très inquiétant, puisque cela menace l'universalité du réseau et l'affaiblit encore plus.
Comme nouvelle gestionnaire, la PCD de cette méga-agence doit se montrer à l'écoute des travailleuses du réseau dès maintenant. Elle doit aussi poser des gestes concrets pour améliorer significativement les conditions de travail au sein du réseau public afin de contrer l'exode des professionnelles en soins dans le privé. À travers tous ces changements, la FIQ s'attend à ce que la nouvelle PCD :
– S'assure de l'accessibilité des soins à tous les patient-e-s sur tout le territoire ;
Impose une directive à ses gestionnaires visant à limiter le TSO à des situations urgentes et exceptionnelles ;
– Donne des directives à ses gestionnaires de fournir de la stabilité et des semaines de travail prévisibles aux professionnelles en soins ;
– Favorise un meilleur accès à des mesures permettant une meilleure conciliation travail-famille à travers le réseau et donne les outils nécessaires aux gestionnaires pour la mettre en place ;
– Respecte les différentes réalités des régions malgré l'uniformité que sous-entend un employeur unique, car la gestion de proximité est primordiale dans le réseau de la santé ;
– Respecte l'expertise des professionnelles en soins.
« Ce sont des défis de taille auxquels la nouvelle cheffe de l'agence Santé Québec devra faire face et la FIQ compte bien se tenir aux premières loges du déploiement de la réforme Dubé afin d'en dénoncer les aberrations », ajoute madame Bouchard. Rappelons que personne ne voulait de cette réforme qui nous éloigne des vraies priorités du réseau soit l'attraction du personnel, l'accessibilité et l'universalité des soins. Ce projet de loi a été adopté, sous le bâillon, in extremis en décembre dernier. Cette transformation sans précédent du réseau de la santé aura des conséquences majeures et la FIQ s'attend à ce que la nouvelle PCD respecte les conditions de travail de ses 80 000 membres. Elle devra aussi faire en sorte que le réseau de la santé public devienne un employeur de choix afin d'attirer et de retenir les professionnelles en soins du RSSS.
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Circuit électrique et Hitachi : deux nouveaux pas franchis dans la privatisation d’Hydro-Québec
« Après la confirmation de l'abandon de la filière éolienne au privé et du projet de loi du ministre Fitzgibbon qui ferait éclater le monopole d'Hydro-Québec dans la distribution d'électricité, personne n'est surpris par ces deux mauvaises nouvelles. Il est clair que, mois après mois, le gouvernement Legault passe lentement mais sûrement le rouleau compresseur sur un pan emblématique de la Révolution tranquille. C'est essentiellement pour offrir des cadeaux monumentaux à des multinationales, envers et contre les intérêts du Québec », de marteler Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec.
« Dans le cas du Circuit électrique, on voit qu'après avoir subventionné la mise en place du réseau de bornes de recharge, le gouvernement veut le brader au privé : dépenses publiques, profits privés. Il faut s'attendre à des hausses de tarifs exorbitantes ainsi qu'à l'abandon de secteurs et régions moins peuplées du Québec. En ce qui concerne Hitachi, on va financer le privé pour qu'il vide encore un peu plus Hydro-Québec de son expertise et de sa capacité à contrôler ses coûts », d'ajouter Patrick Gloutney.
Au cours des derniers mois, les syndicats d'Hydro-Québec affiliés au SCFP ont sonné l'alarme en lançant une campagne publique sur les impacts de la privatisation d'Hydro-Québec.
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Les syndicats du Canada réclament Un travail en toute sécurité !
Alors que les travailleurs et travailleuses de partout au pays se préparent à souligner le Jour de deuil national le 28 avril, les syndicats du Canada demandent aux employeurs et aux gouvernements de donner la priorité à la sécurité au travail. Le thème de cette année pour « Un travail en toute sécurité ! » est un appel à l'action pour les employeurs et les gouvernements afin qu'ils assurent véritablement la sécurité du travail et des lieux de travail pour tous les travailleurs et travailleuses.
« Il y a encore trop de travailleurs qui meurent, se blessent ou deviennent malades en raison de leur travail et, chaque année, ces nombres ne diminuent pas. C'est inacceptable parce que tous les décès et toutes les blessures peuvent être évités. Les employeurs et nos gouvernements ne prennent pas de mesures suffisantes pour assurer la sécurité des travailleurs et travailleuses au travail. Les travailleurs et leurs proches ne peuvent pas se permettre d'attendre », explique Bea Bruske, présidente du CTC. « Quand vous connaissez la situation, vous devez l'améliorer. La Loi Westray est entrée en vigueur il y a vingt ans. Il est grand temps pour le Canada d'améliorer la sécurité de tous. »
Cette année marque le 20e anniversaire de la Loi Westray. À la suite de la tragédie de la mine Westray, les syndicats du Canada – dirigés par le Syndicat des Métallos – ont fait pression pour obtenir des changements afin que les employeurs puissent être condamnés pour négligence criminelle. En 2004, les articles Westray du Code criminel du Canada sont entrés en vigueur, permettant de tenir les entreprises criminellement responsables de la mort ou des blessures d'un employé au travail.
Toutefois, depuis son adoption, très peu d'accusations criminelles ont été portées en raison d'une application inadéquate et insuffisante de la loi. Les employeurs ont été condamnés à des amendes, que les grandes entreprises peuvent facilement payer. Les dirigeants politiques continuent de se plier aux intérêts du milieu des affaires en affaiblissant la législation sur la santé et la sécurité, tant au niveau provincial que fédéral.
Dans l'ensemble du Canada, en 2022 – l'année la plus récente pour laquelle des statistiques sont disponibles – il y a eu 993 décès en milieu de travail et 348 747 demandes d'indemnisation pour perte de temps acceptées par les commissions d'indemnisation des accidents du travail.
« Nous savons que ces chiffres ne représentent que la pointe de l'iceberg. De nombreuses blessures, de maladies et même de décès dus au travail ne sont pas inclus dans ces chiffres. Mais saviez-vous que vous êtes cinquante pour cent plus susceptible d'être tué en raison d'un incident sur le lieu de travail que par homicide ? Et lorsqu'une personne meurt par homicide, quelqu'un est tenu criminellement responsable. Alors pourquoi tant de travailleurs meurent-ils encore au travail alors que des employeurs potentiellement négligents poursuivent leurs activités comme si de rien n'était ? Une petite tape sur les doigts ne dissuadera pas les patrons négligents qui placent les profits avant les gens. La vie et la santé d'une personne valent plus qu'une amende insignifiante, qui n'est pas une conséquence acceptable », ajoute madame Bruske.
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Loi 21 : la FAE en appelle à la Cour suprême du Canada
À la suite de l'arrêt de la Cour d'appel rendu en février 2024, concernant la contestation de la Loi sur la laïcité de l'État (Loi 21), la FAE a décidé d'en appeler de ce jugement. Ainsi, elle a déposé une requête pour permission d'en appeler à la Cour suprême du Canada.
La FAE a non seulement la responsabilité de défendre les droits de ses membres, à plus forte raison leurs droits fondamentaux, elle a le devoir de le faire. Il faut se méfier de la distortion qui est actuellement faite des chartes, canadienne et québécoise, et de la facilité avec laquelle les parlements suspendent nos droits fondamentaux en utilisant excessivement les clauses dérogatoires.
C'est quoi, les clauses dérogatoires ?
Les clauses dérogatoires (ou nonobstant) sont incluses dans l'une et l'autres des chartes des droits et libertés (art. 33 de la Charte canadienne et art.52 de la Charte québécoise) et permettent aux parlements, sous certaines conditions, de supplanter, de contourner ou de suspendre temporairement certains droits de l'une ou l'autre des chartes.
La FAE n'est pas contre l'utilisation des clauses dérogatoires. Elle souhaite néanmoins que leur utilisation soit balisée. Cette utilisation devrait être faite avec parcimonie et de manière exceptionnelle. Un parlement qui y recourt devrait pouvoir démontrer que son objectif est clair et urgent. Là est l'un des principaux écueils de la Loi 21.
Une situation qui dépasse le Québec... et la laïcité
Si, au départ, la FAE a entamé cette démarche pour, notamment, défendre le droit au travail de nos membres, la banalisation de l'utilisation de la clause dérogatoire par plusieurs parlements provinciaux nous donnent malheureusement raison d'être inquiets.
En effet, dans les dernières années au Canada, on a vu plusieurs cas de clauses dérogatoires utilisées sans avoir l'obligation de démontrer un objectif réel et urgent. Par exemple, le parlement ontarien a suspendu la liberté d'association en 2022, alors qu'en Saskatchewan, le parlement a invoqué la disposition de dérogation pour empêcher les enfants de moins de 16 ans de changer de prénom ou de pronom à l'école, sans le consentement de leurs parents.
Qui plus est, juste au sud de nos frontières, des états américains sont venus restreindre, voire dans certains cas interdire, le droit à l'avortement. Des personnes enseignantes risquent maintenant des mesures disciplinaires si elles affichent leur appartenance à la communauté LGBTQ2+, notamment en Floride, alors qu'on est aussi venu interdire, non seulement en Floride, mais aussi dans certains états, de parler des réalités LGBTQ2+ à l'école. Il est évident que le Québec ou le Canada ne sont pas à l'abri de tels reculs des droits fondamentaux. Il est primordial de demeurer vigilants.
Que propose la FAE ?
La FAE n'a aucunement l'intention de se substituer à la Cour suprême du Canada pour établir les balises encadrant le recours aux clauses dérogatoires. Toutefois, par l'entremise de ses procureurs, elle soumet que, pour que le recours aux clauses dérogatoires soit valide, le parlement doit démontrer que l'objectif recherché en est un qui soit réel et urgent, et qu'une ou un citoyen en fasse la demande.
Comme actrice d'évolution et de transformation sociale, la FAE peut jouer un rôle fondamental afin de faire évoluer le droit. C'est l'ensemble des citoyennes et citoyens qui seraient mieux protégés si la Cour suprême se rangeait à nos arguments.
Pourquoi la FAE se rend-t-elle à la Cour suprême du Canada dans ce dossier ?
La FAE savait depuis le début de ce processus que ce dossier pouvait se rendre en Cour suprême du Canada, puisque cette Cour est la seule, ultimement, à pouvoir modifier les règles de droit qu'elle a elle-même établies pour l'utilisation des clauses dérogatoires.
Combien de temps durera cette démarche ?
La FAE avait jusqu'au 29 avril 2024 pour déposer une requête de permission d'en appeler à la Cour suprême du Canada. Cette dernière peut prendre jusqu'à environ deux mois pour décider d'entendre la FAE.
Le cas échéant, les parties auront deux mois pour déposer leur mémoire respectif.
Par quels processus démocratiques la FAE a-t-elle décidé d'aller de l'avant dans ce dossier ? Les membres ont-ils été consultés ?
Puisque les droits des membres sont remis en question par la Loi 21, la FAE avait l'obligation de les défendre. De plus, le Congrès de 2013 s'est prononcé en faveur de la défense des droits acquis de ses membres, comme des autres travailleuses et travailleurs des secteurs public et parapublic, de porter des vêtements ou des accessoires ayant une connotation religieuse ou culturelle, à moins que ceux-ci ne contreviennent aux règles de base du professionnalisme et de sécurité qui régissent déjà l'exercice des différents métiers et professions concernés.
Enfin, à chacune des étapes, la FAE a fait état de ses démarches lors d'instances, notamment de son Conseil fédératif, qui décide des affaires de la Fédération.
La FAE est-elle contre les clauses dérogatoires ?
Non. Toutefois, les clauses dérogatoires devraient être utilisées avec parcimonie et exceptionnellement. Un parlement qui y recourt devrait pouvoir démontrer que son objectif est clair et urgent.
Que sont les clauses dérogatoires ?
Les clauses dérogatoires (ou nonobstant) sont incluses dans l'une et l'autre des chartes des droits et libertés (art. 33 de la Charte canadienne et art. 52 de la Charte québécoise) et permettent aux parlements, sous certaines conditions, de supplanter, de contourner ou de suspendre temporairement certains droits de l'une ou l'autre des chartes.
Quels critères/balises propose la FAE ?
La FAE n'a aucunement l'intention de se substituer à la Cour suprême du Canada pour établir des balises. Toutefois, par l'entremise de ses procureurs, la FAE soumet que, pour que le recours aux clauses dérogatoires soit valide, le parlement doit démontrer que l'objectif en est un qui soit réel et urgent.
Pourquoi la FAE ne se concentre-t-elle pas sur la signature de la nouvelle convention collective ?
La FAE a toujours géré plusieurs dossiers stratégiques en même temps. L'équipe de négociation de la FAE travaille à temps plein sur la rédaction des textes de la prochaine Entente nationale. La poursuite du dossier portant sur la Loi 21 n'interfère, ne nuit ou ne ralentit d'aucune façon la négociation nationale.
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L’amour de/dans la révolution. Lire Alexandra Kollontaï
Mara Montanaro discute le dernier livre d'Olga Bronnikova et Matthieu Renault, qui vient de paraître aux éditions La Fabrique : Kollontaï. Défaire la famille. Refaire l'amour.
Tiré de la revue Contretemps
26 avril 2024
Par Mara Montanaro
Constellations féministes marxistes révolutionnaires
Nous avons besoin de produire nos généalogies, nos constellations féministes marxistes révolutionnaires : l'objectif étant celui de transformer radicalement le présent et d'inventer un futur, ce qui revient à avoir ou à réécrire un passé dans lequel nous pouvons inscrire, nous reconnaître.
La rencontre entre le féminisme et le marxisme, loin d'être un « mariage malheureux » pour citer le célèbre article de Heidi Hartmann de 1979, est la seule critique valable de la dévastation néolibérale. Or, s'il est plus que jamais urgent d'interroger et réfléchir sur les rapports entre oppression et exploitation, et notamment sur la manière dont le système capitaliste a intégré et profondément modifié les structures patriarcales, encore si la question centrale pour les féminismes marxistes est l'invisibilisation de ce différentiel d'exploitation qui comprend toutes ces activités non reconnues ou méconnues, très mal rémunérées, stratégiquement considérées comme improductives caractérisant la grande fabrique de la reproduction sociale, (la clé du cours et du dis-cours capitaliste, condition de possibilité de toute production), seule Alexandra Kollontaï, « la plus authentique représentante du féminisme bolchevique » (p. 275) a placé l'amour, les fibres de l'amour en révolution au centre de ses préoccupations.
Défaire la famille, refaire l'amour. Tel est le sous-titre de cette magnifique biographie de la pensée d'Alexandra Kollontaï, signée Olga Bronnikova et Matthieu Renault et publiée en mars aux éditions La Fabrique. Les auteur.e.s, avec une écriture claire et raffinée qui allie une analyse des textes théorico-politiques à une étude précise du contexte historique, ont fait le choix de suivre l'itinéraire révolutionnaire de Kollontaï de la révolution de 1905 à 1923, date à laquelle elle quitte la Russie pour entamer sa carrière diplomatique.
Il s'agit de la première biographie intellectuelle de Kollontaï (1872-1952) en langue française. Une biographie passionnante qui nous invoque et nous convoque, nous éclairant sur sa vie, ses lectures, ses voyages (choisis et forcés) tout en étant rigoureuse, historiquement et philosophiquement, dans l'analyse de sa pensée et le choix des textes de l'autrice.
L'ouvrage s'ouvre avec un prologue, « A propos d'un verre d'eau », puis 7 chapitres : 1. (Pré)histoire de la famille bourgeoise, 2. Féminisme ou marxisme, marxisme et féminisme, 3. L'amour en crise, 4. Révolution dans la reproduction, 5. La voix des femmes ? 6. Érotiques communistes, 7. Bioproductivisme, conclu par un épilogue : « Communaliser la nature humaine ».
Cet ouvrage a le grand mérite non seulement de contribuer à la construction d'une constellation féministe marxiste révolutionnaire, de restituer la trajectoire révolutionnaire d'Alexandra Kollontai dans « les années rugissantes de la révolution bolchevique », mais également de souligner son « inactualité intempestive » (p. 21).
Reprendre le fil de la révolution, mais avec les yeux et les attentes de Kollontai, c'est redonner à sa figure la centralité qui lui a été refusée par ses camarades du parti bolchevique et par l'historiographie ultérieure.
Bolchevique, elle a été commissaire du peuple à l'Assistance publique dans le premier gouvernement soviétique. Encore, elle a été la première femme du gouvernement révolutionnaire présidé par Lénine. Militante révolutionnaire, dirigeante de l'Opposition ouvrière au début des années vingt, Alexandra Kollontaï a théorisé l'auto-émancipation des femmes tout comme l'auto-émancipation de la classe ouvrière toute entière. Comme l'écrivent les auteur-es :
« Il ne peut y avoir d'émancipation, à présent, de la classe ouvrière toute entière, qu'à condition que cette dernière participe étroitement, dirige même la construction des formes économiques, politiques et sociales qui rendront possible cette émancipation, laquelle ne mérite donc ce nom qu'à condition d'être une auto-émancipation » (p. 192).
Marxiste, elle était convaincue que seule la révolution socialiste pouvait créer les conditions nécessaires à la libération des femmes, mais et – cet élément a été toujours l'apport le plus radical et le plus difficile à être saisi – elle soulignait que l'indépendance économique, bien qu'indispensable, n'était pas suffisante pour assurer aux femmes leur totale émancipation qui devait nécessairement passer par une révolution aussi sexuelle et la désagrégation de la famille bourgeoise dans sa structure et superstructure, ce que les auteur-e-s, avec une formule très puissante, définissent comme un communisme des sexes.
Autrement dit, Kollontaï était consciente du fait que l'on ne peut pas considérer les rapports des sexes comme une sous-section du programme révolutionnaire, c'est-à-dire que « la lutte pour l'égalité hommes-femmes sur le plan économique et sociale et la réinvention des formes de l'amour et de la sexualité sont indissociables » (p. 20).
Révolutionner la vie quotidienne
Daniel Bensaïd, avec sa radicalité joyeusement mélancolique, l'avait parfaitement résumé dans cette phrase : « l'oppression existait avant le capitalisme. Elle ne disparaîtra pas instantanément avec lui, sans une lutte spécifique relevant d'un autre registre temporel. D'où l'autonomie nécessaire du mouvement d'émancipation des femmes » (p. 145, « Le sexe des classes », in D. Bensaid, La discordance des temps, Paris, Les éditions de la Passion, 1995).
Or, qu'y a-t-il de plus révolutionnaire pour l'auto-émancipation des femmes qu'une transformation radicale de la vie quotidienne ? Ce qui revient à souligner « la nécessité d'une connexion et d'une conjonction étroites entre révolution dans la production (les grandes choses) et révolution dans la reproduction (les petites choses), comme deux processus enchevêtrés, appelés à se renforcer mutuellement, dialectiquement … où à échouer de concert » (p.152-154).
Or, pour révolutionner la vie quotidienne il faut se confronter aux piliers (ou faire trembler ?) que sont la sexualité et la famille, car le personnel est toujours politique. Avant de poursuivre, j'aimerais aussi souligner que le grand mérite des auteur-e-s consiste dans le fait de nous restituer, non seulement, toute la complexité d'une vie féministe révolutionnaire, mais aussi de nous faire découvrir des « perspectives révolutionnaires que l'histoire a effacé, qui se sont érodées ou ont été étouffées ou refoulées avant d'avoir pu se concrétiser, et qui, certaines, mériteraient d'être réactualisées, réactivées, intempestivement » (p. 21)
J'ai donc fait le choix de me concentrer sur quelques-unes des perspectives révolutionnaires qui, à mon sens, nous permettent de saisir l'actualité de Kollontaï pour notre présent et nos luttes : ses réflexions sur les communautés agraires, sa conception de l'amour-camaraderie, une fois démantelé le carcan de la propriété (privée), la socialisation de la reproduction.
Je signale, au passage, que les auteur-e-s montrent aussi parfaitement les points aveugles ou problématiques de sa pensée, notamment sur les questions de la maternité et de la prostitution tout en tenant compte de l'historicité de ces analyses. Or, dans ces Conférences sur la libération des femmes de 1921 (trad. B. Spielman, Paris, La Brèche, 2022), Kollontai se plonge dans la situation des femmes dans le communisme primitif ainsi que dans les communautés agraires primitives et affirme « la terre et les femmes étaient les sources premières et essentielles de toute richesse ; elles créaient et perpétuaient la vie et quiconque blessait une femme blessait aussi la terre ».
En lisant cette phrase du 1921 on ne peut manquer de penser à l'idée-force du corps-territoire, concept collectif avancé par les féminismes communautaires latino-américaines. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si des féministes marxistes comme Federici, Mies et Dalla Costa ont déplacé leurs réflexions sur le rapport entre reproduction et terre. Les femmes restent les principaux agents/sujets de la reproduction humaine dans toutes les régions du monde. Le corps est une puissance dont l'histoire de sa connexion avec la terre, avec la nature, a été mutilée.
Le corps-territoire est à la fois une idée-force, une catégorie d'analyse, un lieu d'énonciation, une méthode/perspective de lutte qui permet de vivre et d'expérimenter un rapport différent au corps, un corps entendu comme puissance, terrain de résistance à toute forme d'oppression et d'exploitation. Il s'agit d'appréhender le corps avec ses mémoires, ses conditions, ses situations, ses états, ses temporalités, ses/son territoire, sa communauté puisque lorsque les lieux, les territoires sont v(i)olés, les corps le sont aussi. Kollontaï en était consciente déjà en 1921.
Cela étant précisé, comme l'affirment Bronnikova et Renault, la mobilisation par Kollontai du mythe gynocratique[1] en termes révolutionnaires dans les conférences à l'Université Sverdlov ne peut pas être comprise sans prendre en compte toute une série de réflexions sur l'inévitable dissolution/désagrégration de la famille bourgeoise qui puisent leurs racines dans les analyses de Marx et Engels.
Dans son premier ouvrage consacré au problème féminin, Les bases sociales de la question féminine (1909) en s'appuyant sur l'argumentation d'Engels, Kollontai analyse la crise de la famille dans toutes les classes de la société. Plus tard, en 1921, dans un article publié dans Kommunistka, portant le titre « Thèses sur la morale communiste dans le domaine des relations conjugales », elle s'attache à montrer alors l'historicité du lien entre la propriété privée et la famille sous le mode de production capitaliste.
Cela signifie, en concluent les auteur-e-s, « non seulement que l'abolition de la propriété privée signera la mort de la famille bourgeoise, mais aussi, et dialectiquement, que les attaques portées contre les structures familiales et la morale conjugale et sexuelle qui leur est consubstantielle sont partie intégrantes de la lutte du prolétariat. Le combat doit être mené sur les deux plans simultanément » (p. 69). Or ce passage me semble fondamental pour comprendre ce qui reste le propos le plus radical et le plus difficile à saisir de Kollontai : l'amour-camaraderie ou avec les mots des auteur.e.s son communisme érotique.
L'amour libre et ses conditions
Si la révolution est le démantèlement total du système capitaliste avec son carcan de la propriété privée, l'amour aussi est à réinventer. Et réinventer l'amour depuis une perspective marxiste signifie le soustraire à l'illusion d'une perspective bourgeoise qui prônait l'amour libre sans tenir compte des conditions matérielles de vie.
Comme reconstruisent parfaitement les auteur-e-s pour Kollontai – et il me semble aussi un élément fondamental pour une constellation féministe marxiste : le sien était un féminisme véritablement prolétarien, que l'on pourrait traduire par l'impossibilité de penser un « Nous, les femmes » homogène, fictionnel et structuré sur un fantasme universel bourgeois, eurocentrique ; donc la nécessité d'un « Nous, les femmes » qui part de nos singularités et de nos conditions matérielles, et pose la classe au centre d'autres oppressions.
Ainsi, l'amour libre ne peut devenir, selon Kollontai, « une réalité pour les femmes des classes populaires, que dans le cadre d'une réforme radicale dans le domaine des rapports sociaux, une transformation radicale des rapports de production » (p. 95). L'amour-camaraderie telle qu'elle l'envisage depuis une perspective prolétarienne signifie non seulement sortir d'une logique capitaliste et bourgeoise d'amour-propriété mais aussi considérer la révolution sexuelle, une nouvelle morale sexuelle comme une des dimensions constitutives et non secondaires de la révolution sociale. Avec les mots des auteure-s :
« l'amour-camaraderie est, pour Kollontai, moins une fin qu'un moyen, en phase de transition vers le communisme, d'assurer ce qu'on peut désigner comme une accumulation primitive des affects communistes » (p. 221).
Je veux m'arrêter sur le potentiel de cette formulation, « accumulation primitive des affects communistes », car elle tient ensemble toute la beauté révolutionnaire de l'amour-camaraderie : sortir de l'amour-propriété tout comme dans le leurre toujours bourgeois d'un amour libre (qui évacue toute la complexité du réel : pour qui, dans, et à quelles conditions un amour libre est-il possible ?).
« Un homme quand bien même s'évertue-t-il à combattre la propriété privée, il demeure puissamment attaché à ce qu'il considère être son droit de propriété originel et naturel : la propriété de la femme » (p. 211). L'amour-camaraderie devient alors une arme pour la révolution. Il est aussi et surtout un amour-devoir vers la collectivité, ce qui signifie, une manière d'être en relation dans la multitude des expériences hétérogènes possibles.
Saisir cela suppose de comprendre que « la conception kollontienne de l'amour-camaraderie n'avait pas seulement pour fonction de tracer la voie à une sexualité émancipée et à des rapports plus égalitaires entre les sexes, elle dépeignait aussi, et inséparablement, une image de la communauté future » (p. 262).
Ainsi, sous ce sillage et dans cette perspective, il faudrait lire l'actualité et l'importance de ses réflexions sur la nécessité de la socialisation des tâches reproductives. Si, comme Silvia Federici et toutes les autres féministes marxistes de Lotta femminista (Maria Rosa Dalla Costa et Leopoldina Fortunati entre autres) l'ont amplement démontré, « ils disent que c'est de l'amour, nous disons que c'est du travail non payé », les coupes dans l'État-providence, le désinvestissement dans les services, le chômage, la pauvreté, obligent de plus en plus de femmes à retourner à la maison, en se déchargeant sur elles des coûts de la reproduction sociale.
Au lieu d'édulcorer la précarité, conduisant à reproduire la subalternité et l'assujettissement, ce qui nous importe est de remettre l'accent sur une lutte générale et collective par le bas, une lutte portée vers les questions de reproduction, du contrôle de ses conditions matérielles et de son organisation. Si la reproduction est de fait le terrain stratégique de lutte contre la violence à la fois patriarcale et capitaliste, relire Kollontai aujourd'hui est aussi urgent que nécessaire pour comprendre comment la lutte collective internationale sur la reproduction implique aussi, simultanément, une lutte pour réinventer l'amour selon une perspective marxiste révolutionnaire.
Note
[1] Par mythe gynocratique nous entendons notamment la signification révolutionnaire accordée à l'hypothèse du matriarcat originel par Engels dans L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État. Or, comme le montrent les auteur-es, les sources de Kollontaï sur les matriarcat primitif (Lewis H. Morgan, Ancient Society ; J.J. Bachofen, Le droit maternel) puisent sans doute dans le texte d'Engels.
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« Le Déserteur » de Dani Rosenberg
Réalisé avant le massacre perpétré en Israël par le Hamas le 7 octobre 2023 et la sale guerre toujours en cours en particulier dans l'enclave palestinienne à Gaza, « riposte militaire » interminable aux conséquences terrifiantes pour les populations civiles ( des deux côtés, palestiniennes au premier chef ), « Le Déserteur » du jeune cinéaste israélien Dani Rosenberg est percuté de plein fouet par l'ampleur de la tragédie qui se déroule sous nos yeux.
Tiré de Le café pédagogique.
Par Samra Bonvoisin
Voir la bande-annonce
Au départ, le réalisateur s'inspire de sa propre expérience : jeune soldat, il a osé une échappée de quelques heures avant de retourner au front. Aussi imagine-t-il la course folle d'un soldat de 18 ans, son héros saisi d'une impulsion irréversible, tournant le dos au champ de bataille – un village palestinien en ruines – pour rejoindre à toutes jambes, par tous les moyens de locomotion à sa disposition, Tel-Aviv. Sa ville, là où vivent son amoureuse et sa famille. La cavalcade sans frein, burlesque et drôle, la fuite éperdue et angoissée d'un jeune héros solitaire opposant sa fureur de vivre au chaos du monde et à la logique de guerre sans fin donnent au film audacieux et sensible de Dani Rosenberg une dimension politique inestimable.
*Un jeune soldat plus rêveur que déserteur*
Pris dans le mouvement incessant et l'énergie débridée d'un corps qui va plus vite que son esprit, Shlomi ( Ido Tako, visage impassible, corps de gymnaste virtuose ) risque à tout moment d'être rattrapé par la gravité de son acte de « désertion ». Il a beau se démener comme un beau diable, pédaler sur son vélo à en perdre haleine d'un « refuge » momentané à un autre, le contexte social et politique ( une ville en état d'alertes répétées, des habitants tendus entre patriotisme exacerbé et jouissance du présent, des militaires en patrouilles visibles… ), la situation violente et tragique lui saute à la figure.
Comment notre héros, bien plus rêveur que déserteur, pourrait-il concilier ses aspirations romanesques avec les impératifs guerriers de son pays ?
*De la nuit du combat aux lumières dangereuses de la ville*
Immersion immédiate dans le noir complet zébré d'éclairs, traversé par le bruit des armes. Shlomi et son petit groupe couchés dans un abri attendent la fin du repli pour reprendre le combat. La pause finie, notre jeune homme laisse le chef et son bataillon s'avancer tandis qu'il prend la direction opposée. Avec d'infinies précautions, son arme pointée devant lui, il s'éloigne à pas de loup avec une lenteur calculée d'un village palestinien ravagé et croise quelques enfants fuyant à sa vue. Puis il presse le pas jusqu'à prendre le rythme inouï de grandes enjambées accompagnées à un train d'enfer par des travellings latéraux dévoilant les paysages désolés qu'il traverse à en perdre le souffle, échappée modulée par la musique originale ( composition : Yoval Semo ) aux accents free jazz.
En atteignant Tel-Aviv, métropole affairée et trépidante, il paraît en épouser le quotidien agité et se fondre dans les dédales urbains.
Il n'en est rien, sa folle fuite ne peut s'arrêter. D'un endroit à l'autre, les problèmes existentiels se posent et, à demi-résolus, d'autres surgissent : comment se débarrasser de la tenue militaire et revêtir des habits civils ? Comment échapper aux patrouilles et aux différentes autorités militaires, services secrets compris, qui s'interrogent sur sa disparition ? Comment prendre le temps d'esquisser quelques pas de danse avec une grand-mère songeuse et trouver là un grand lit pour y dormir du sommeil profond d'un enfant épuisé de fatigue ? Comme convaincre l'amoureuse retrouvée de renoncer à son projet de départ pour l'Étranger ? Et la retrouver dans un lieu sûr pour la prendre dans ses bras sans être interrompu en plein élan ?
Comment s'y prendre pour trouver de l'argent alors que de naïfs touristes juifs français lui confient leurs affaires ( et leurs cartes de crédit ) pour un bain de mer d'où lui-même sort en maillot après un plongeon sous-marin ? Bref moment de jouissance et de répit avant un nouvel épisode qui se transforme en course-poursuite contre le voleur retrouvé en slip et détalant comme un dératé dans les rues de la cité.
*Solitude du coureur de fond : la mort aux trousses, le goût de la liberté*
En vérité, Shlomi voudrait bien prendre le temps de vivre, de dévorer à pleines dents le premier repas de plats savoureux étalés devant lui dans un bar avant qu'un nouveau danger ne le fasse quitter les lieux à bride abattue. Il faut dire que sa fuite inconsidérée s'est transformée en « affaire d'État ». Ses parents interrogés par les différents services ne savent rien, redoutent une mort annoncée. Sa mère, très contrariée, promet de ne rien dire lorsque son fils inquiet se confie puis repart sans demander son reste. En bref, lorsque la médiatisation est telle que l'hypothèse d'un kidnapping par des terroristes ( très vraisemblable, cela s'est déjà produit ) est reprise à la télévision et entraîne des représailles militaires…, l'aventure rocambolesque bascule encore et prend une tournure tragique aux prolongements insoupçonnés.
Mu par une logique de l'inachèvement, notre jeune homme fiévreux, en personnage très « premier degré », placide face aux situations les plus abracadabrantesques, à la façon de Buster Keaton ou de Jacques Tati ( tous deux chers au cinéaste ), se retrouve dans une impasse terrible.
Devenu l'acteur involontaire d'un événement national, il est filmé dans sa détresse et sa solitude assoiffées de liberté comme « un enfant qui chante dans le noir pour chasser sa peur », selon les mots du réalisateur. Même si l'arrière-plan, celui d'un film noir, laisse poindre « la réalité refoulée de l'occupation et du fanatisme religieux qui ne cesse de gagner du terrain en Israël et en Palestine », Dani Rosenberg ne lâche pas son héros aventureux et intrépide, incarnation d'une nouvelle génération que figure à sa façon le protagoniste du « Déserteur » dans « la volonté à tout prix de fuir notre existence sanglante ».
Samra Bonvoisin, Le Café pédagogique, 2024-03-24
*« Le Déserteur », film de Dani Rosenberg – sortie le 24 avril 2024 (en France)*
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*Sélections : Prix de la critique, prix de la meilleure musique, festival de Montpellier, Compétition officielle, festival de Locarno 2023.*
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