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La grève de quatre jours déclenchée la semaine dernière par les travailleurs des silos à grains de la région métropolitaine de Vancouver a contraint la Vancouver Terminal Elevator Association à proposer une nouvelle convention collective, qui a été endossée par la section locale 333 de la Grain (…)

L’évasion fiscale : le produit d’une oligarchie économique internationale – Alain Deneault

3 octobre 2024, par Massi Belaid
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Massi Belaid, correspondant en stage En tournée au Québec, La (très) grande évasion s’est arrêtée dans plusieurs villes au Québec. Le documentaire de Yannick Kergoat est suivi d’une discussion avec le philosophe Alain Deneault depuis le 22 septembre. Il s’agit d’un film qui dénonce les évasions (…)

Le travail contre l’emploi | Rolande Pinard (Québec, 2018)

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Au cours des dernières décennies, aux États-Unis, des personnes salariées du bas de l’échelle, dans ce type de services – surtout des femmes, des immigrants et des immigrantes, des sans-papiers – se sont mobilisés pour exercer leur droit d’association, pour obtenir des salaires décents, pour se (…)

15 ans de NON à une marée noire dans le Saint-Laurent

2 octobre 2024, par Marc Simard
15 ans de NON à une marée noire dans le Saint-Laurent, c’est l’implication de citoyens soucieux du bien commun. C’est une pensée écologiste, activiste déployée dans un souci (…)

15 ans de NON à une marée noire dans le Saint-Laurent, c’est l’implication de citoyens soucieux du bien commun. C’est une pensée écologiste, activiste déployée dans un souci d’être les gardiens du territoire contre des projets de forages pétroliers et gaziers, des projets d’oléoducs à travers le (…)

Événement en personne 2 octobre 2024 19h00 –21h00

2 octobre 2024 — ,
Événement en personne 2 octobre 2024 19h00 – 21h00 / Entrée : 18h30 Cinéma Le Clap Place Ste-Foy 2580 Boul Laurier Entrée, Rue Bernardin-Morin, Québec, QC, Canada Une (…)

Événement en personne
2 octobre 2024
19h00 – 21h00 / Entrée : 18h30
Cinéma Le Clap Place Ste-Foy
2580 Boul Laurier Entrée, Rue Bernardin-Morin, Québec, QC, Canada

Une crise linguistique sans précédent se déroule au cœur de la ville de Saint-Léonard en 1968-1969. Des parents francophones revendiquent des écoles uniquement en français alors que des membres de la communauté italienne souhaitent préserver des écoles bilingues. Le conflit s'étend à la grandeur du Québec et crée d'énormes tensions qui dégénèrent en violence et culminent par une émeute sanglante. La bataille de Saint-Léonard raconte l'histoire de Raymond Lemieux et de Mario Barone, deux remarquables oubliés aux origines modestes, qui se sont opposés avec force et conviction, malgré les lourdes conséquences sur leur vie familiale et professionnelle. Leur combat changera la destinée du Québec et mènera à l'adoption de la Charte de la langue française (loi 101).

Lire l'article de Pierre Mouterde Un saisissant retour à l'histoire Il faut aller voir...La bataille de Saint Léonard de Félix Rose

Iran. Deux ans après le soulèvement « Femme, Vie, Liberté », l’impunité prévaut pour les crimes commis

2 octobre 2024, par Rédaction-coordination JdA-PA
La Rédaction JdA-Pa « Depuis deux ans, les autorités iraniennes mènent une campagne de propagande faite de dénégations et de déformations pour dissimuler les preuves de leurs (…)

La Rédaction JdA-Pa « Depuis deux ans, les autorités iraniennes mènent une campagne de propagande faite de dénégations et de déformations pour dissimuler les preuves de leurs crimes et tenter d’intimider les victimes et leurs familles en vue de les faire taire. En l’absence de toute perspective (…)

Les patrons se plaignent, les débardeurs bloquent deux terminaux et exigent mieux

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Les débardeurs du port de Montréal sont entrés en grève lundi matin, bloquant les terminaux Viau et Maisonneuve pour 72 heures. Environ 41% des conteneurs passant par le port (…)

Les débardeurs du port de Montréal sont entrés en grève lundi matin, bloquant les terminaux Viau et Maisonneuve pour 72 heures. Environ 41% des conteneurs passant par le port risquent d’être retardés. Les travailleurs reprochent à la compagnie Termont, qui gère les terminaux, de ne pas respecter (…)

Apprendre ensemble l’innu-aimun

1er octobre 2024, par Ligue des droits et libertés

Retour à la table des matières Droits et libertés, automne 2023 / hiver 2024

Apprendre ensemble l’innu-aimun

Isabelle Jourdain, Innue, conseillère en développement de la langue innue, Institut Tshakapesh Si on recule dans le temps, dans l’histoire du Canada, le Canada a toujours tenu des dispositions dans sa législation pour assimiler et émanciper les Indiens ou les Sauvages, notamment par l’adoption de la Loi sur les Indiens en 1876. En effet, cette Loi forçait les Indiens à s’émanciper1 entre autres en allant aux études supérieures ce qui entrainait automatiquement la perte de leur statut d’Indien. Certains articles ont été abrogés à ce jour parce qu’ils ont été considérés à l’encontre de la Charte canadienne des droits et libertés de la personne. D’ailleurs, les pensionnats destinés aux enfants autochtones ont vu le jour vers les années 1880 et le dernier a fermé ses portes fin 1990. Ce système a été imposé aux peuples autochtones dans le cadre d’un vaste ensemble d’efforts délibérés d’assimilation visant à détruire leurs cultures, leurs identités et en voulant tuer l’Indien dans l’enfant. Il est important de considérer ces raisons majeures qui ont joué un rôle déterminant dans l’enseignement et l’apprentissage des langues autochtones. Ce sont ces obstacles qui ont mené à une crise identitaire et une réappropriation de la culture. De ces faits, l’Institut Tshakapesh, un organisme politique de défense des droits des Premières nations atikamekw et montagnais (autrefois le CAM), a été créé en 1978. C’est grâce à la demande d’aîné­e­s constatant une   grande   diminution   de la langue et de la culture innue que cet établissement a vu le jour. Aujourd’hui, l’Institut Tshakapesh est au service des communautés membres et de la Nation innue, œuvre à la sauvegarde et à la promotion de l’innu­aitun (culture innue) et de l’innu­-aimun (langue innue) ; il assure un soutien à la conservation du patrimoine culturel à l’aménagement linguistique et encourage l’expression artistique. L’Institut Tshakapesh joue un rôle déterminant dans l’éducation notamment dans la réussite éducative et le développement identitaire de la jeunesse innue.
Il est important de considérer ces raisons majeures [les efforts délibérés d’assimilation] qui ont joué un rôle déterminant dans l’enseignement et l’apprentissage des langues autochtones. Ce sont ces obstacles qui ont mené à une crise identitaire et une réappropriation de la culture.

Des obstacles à la préservation de la langue

Le principal obstacle à l’enseignement et à l’apprentissage de la langue innue est éventuellement le nombre d’heures de cours donnés en classe. Il est clair qu’une heure de cours par semaine en innu-­aimun n’est pas suffisant pour sauvegarder la langue. L’application des exigences du ministère de l’Éducation dans les établis­sements scolaires des communautés fait en sorte qu’il n’est pas envisageable d’avoir un nombre d’heures d’enseignement plus élevé. De plus, l’effervescence de la technologie numérique dans les langues dominantes a pris une place majeure dans les communautés. Les étudiant­e­s qui sont dans l’obligation de quitter leur communauté pour aller étudier dans les centres urbains rencontrent aussi des obstacles quant à l’apprentissage de la langue innue.

Apprendre ensemble

Dans un autre ordre d’idée, l’Institut Tshakapesh travaille en étroite collabora­tion avec  plusieurs partenaires afin de préserver et promouvoir la culture et la langue innue. Pour nommer que quelques travaux entamés et réalisés, il a Innu­aimun.ca, un site web trilingue que toute personne qui s’intéresse à la langue innue peut consulter. Un large éventail d’outils s’y trouvent, tels que : le dictionnaire en ligne, la grammaire, les histoires orales, une série d’une dizaine de leçons avec une soixantaine d’exercices interactifs et bien plus encore. Il y a également le programme d’aide aux artistes et artisan­ne­s innu­e­s qui représente un appui financier pour l’avan­cement de la carrière d’un artiste ou d’un artisan faisant partie d’une communauté membre de l’Institut Tshakapesh. Le comité Auetissmak Kaianuet formé d’enseignants du préscolaire ainsi que d’enseignants en innu-­aimun organise des rencontres afin de mieux les outiller et partager leurs réussites. Il y a également des ateliers de transmission de la culture donnés par les aîné­e­s.

En chantier

L’aménagement linguistique est un plan où les réalités linguistiques propres à chaque communauté sont prises en considération afin de développer la meilleure stratégie pour la promotion et la défense de la langue innue. En somme, les obstacles liés à l’enseigne­ment et l’apprentissage des langues sont encore bien présents. Cependant, les projets entamés et réalisés permettent aux communautés desservies par l’Institut Tshakapesh de promouvoir et préserver la langue innue et la culture dans le contexte actuel, en cette Décennie des langues autochtones. C’est en se réappropriant notre culture et notre identité et en faisant la paix avec le passé que nous allons trouver un moyen de s’affranchir dans toutes les domaines de nos vies autant pour les jeunes que pour les adultes.  

L’article Apprendre ensemble l’innu-aimun est apparu en premier sur Ligue des droits et libertés.

À Québec, des manifestant-e-s dénoncent l’irresponsabilité gouvernementale dans la lutte aux changements climatiques

1er octobre 2024, par Presse-toi à gauche ! — , ,
Vendredi le 27 septembre dernier, près d'un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Québec et se sont dirigées vers l'Assemblée nationale. Cette manifestation a été (…)

Vendredi le 27 septembre dernier, près d'un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Québec et se sont dirigées vers l'Assemblée nationale. Cette manifestation a été organisée par la Coalition régionale justice climatique et sociale pour demander au gouvernement Legault d'agir plus rapidement dans la lutte aux changements climatiques, de réinvestir massivement dans le services publics et d'assurer une transition juste pour les travailleurs et les travailleuses.

Cette manifestation était la réponse pour la région de Québec de l'appel du Mouvement Pour la suite du monde à la mobilisation à travers le Québec « afin d'exiger la mise en place d'actions concrètes en faveurr de la transition sociale et environnementale. Pour la suite du monde regroupe une cinquante d'organisation de la société civile… Il est temps, affirme le Mouvement pour la suite du monde, de créer un rapport de force et de reprendre le pouvoir d'agir sur l'avenir du Québec. » L'irresponsabilité des gouvernements a assez duré.

Presse-toi à gauche ! publie ci-dessous des extraits des interventions qui ont eu lieu à l'arrivée de la manifestation devant l'Assemblée nationale du Québec.

Il faut continuer à dénoncer l'inaction
du gouvernement Legault

Naélie Bouchard-Sylvain, du Regroupement d'éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches et Anaïs Gousse de l'Association des étudiants et étudiantes en sciences sociales de l'Université Laval (AÉSS) dénoncent avec ferveur l'inaction du gouvernement Legault et son irresponsabilité dans la lutte aux changements climatiques. Leurs propos reçoivent un accueil enthousiaste.


Il faut souligner la responsabilité
du capitalisme dans la crise climatique

François Proulx-Duperré, secrétaire-général du Conseil central Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) dénonce à la fois la responsabilité les prédateurs capitalistes et des gouvernements à leur service dans la crise écologique actuelle et souligne le rôle que sont appelé-e-s à jouer les travailleuses et les travailleurs dans la lutte aux changements climatiques.


Les femmes sont particulièrement impactées
par la crise climatique

Claire Murati du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (Portneuf - Québec - Charlevoix) explique comment les femmes sont particulièrement impactées par la crise climatique et pourquoi il faut développer une perspective écoféministe.
Québec, 27 septembre 2024


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« Ni comme ma mère, ni comme mon père » de Magalie Lefebvre Jean

1er octobre 2024, par Marc Simard
Biracialité, racisme systémique et enjeux identitaires Dans la seconde édition de son essai « Ni comme ma mère, ni comme mon père », Magalie Lefebvre Jean aborde avec (…)

Biracialité, racisme systémique et enjeux identitaires Dans la seconde édition de son essai « Ni comme ma mère, ni comme mon père », Magalie Lefebvre Jean aborde avec profondeur et sensibilité les thèmes complexes de la biracialité, du racisme systémique, et de la construction identitaire. En (…)

Un Sud global revendicatif au Sommet de l’avenir

1er octobre 2024, par François Polet — ,
Le « Sommet de l'avenir » de l'ONU des 22-23 septembre à New York avait pour objectif de rétablir la confiance entre États dans un contexte de tensions géopolitiques (…)

Le « Sommet de l'avenir » de l'ONU des 22-23 septembre à New York avait pour objectif de rétablir la confiance entre États dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées. Essentielle, la promotion d'une gouvernance des biens publics mondiaux ne pourra faire l'impasse sur les revendications du Sud global.

Un billet de François Polet, chargé d'étude au CETRI - Centre tricontinental. Le Centre tricontinental est un centre d'étude, de publication et de formation sur le développement, les rapports Nord-Sud, les enjeux de la mondialisation et les mouvements sociaux en Afrique, Asie et Amérique latine

23 septembre 2024 | Billet de Blog
https://blogs.mediapart.fr/cetri-centre-tricontinental/blog/230924/un-sud-global-revendicatif-au-sommet-de-l-avenir

On ne saurait exagérer l'importance des enjeux au centre du « Sommet de l'avenir » des Nations unies qui s'est ouvert ce dimanche à New York. Il s'agissait, ni plus ni moins, de restaurer la confiance entre les nations pour relancer la coopération internationale autour de défis planétaires existentiels – la crise environnementale, la promotion de la paix, l'éradication de la pauvreté – auxquels les États ne peuvent raisonnablement faire face en ordre dispersé. Lancée par le Secrétaire général en septembre 2021, l'initiative avait été dictée par le désolant spectacle de « division » et de « fragmentation » auquel la crise du covid et la course aux vaccins avaient donné lieu. Trois ans plus tard, c'est dans un contexte de rivalités géopolitiques exacerbées et de multipolarisation du monde que les États se sont assis autour d'une table pour « trouver les moyens de collaborer en vue du bien commun ».

Mais le rétablissement d'un multilatéralisme en prise avec la marche du monde ne pourra ignorer les attentes de plus en plus politisées d'un Sud désormais « global », qui entend faire de cet espace une chambre d'écho de ses revendications. « Comme tout enfant qui grandit et mûrit, les habits que nous portions en 1945 ne nous vont plus » déclarait quelques jours avant le Sommet le président brésilien pour souligner l'importance de la réforme de la gouvernance mondiale. Pour être efficaces et peser sur le cours des choses, les institutions internationales doivent avant tout être considérées comme légitimes par l'ensemble des États parties prenantes. Or l'architecture internationale contemporaine, du Conseil de sécurité au Fonds monétaire international, est héritière d'une conception oligarchique des relations entre États qui, certes, n'a jamais été démocratique, mais qui est désormais en déphasage complet avec les réalités démographiques et économiques Nord-Sud et, qui plus est, considérée incapable de juguler les crises financière, sécuritaire et environnementale globales.

Depuis l'invasion illégale de l'Irak et a fortiori après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les expressions « rules based order » ou « ordre international libéral » brandies par les diplomates occidentaux contre la Russie ou l'Iran sont de plus en plus interprétées par les opinions publiques du Sud comme des formules en trompe l'œil, des injonctions à se plier à un ordre inéquitable, voire inique, régi non par la règle mais par le deux poids-deux mesures. « Selon que vous serez puissant ou misérable… ». C'est la raison pour laquelle nombre de gouvernements d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie insistent pour que l'Assemblée générale, l'organe où ils sont le plus justement représentés politiquement, soit le cœur du processus devant présider à la mise en chantier d'un multilatéralisme inclusif.

Les demandes du Sud global portent également sur des réformes du système économique et financier international devant garantir leur propre développement socioéconomique. Au nom du « droit au développement » - un principe adopté sous forme de déclaration en 1986 et longtemps resté dans l'ombre, que les gouvernements du Sud entendent réhabiliter et rendre contraignant dans les mois à venir. À l'heure où 144 pays pauvres consacrent plus de 40% de leurs dépenses au service de leur dette (The Guardian, 21 juillet 2024), l'instauration de mécanismes garantissant l'accès au financement du développement reposant sur une fiscalité internationale est une dimension centrale de cette revendication. De même que le soulèvement des obstacles (notamment environnementaux…) que les pays riches, jugés de plus en plus protectionnistes, mettent à la pénétration de leurs marchés par les exportations des pays en développement. Ou encore la fin des sanctions unilatérales qui affectent le « droit au développement » de peuples entiers.

En matière de transferts financiers, l'augmentation radicale de la contribution financière et technologique des pays riches à l'adaptation des pays pauvres au réchauffement climatique - et à la réparation des préjudices qu'ils subissent déjà de manière disproportionnée - constitue un autre front pour le Sud global, de plus en plus formulé sous l'angle de la « dette écologique » du Nord envers le Sud. Au nom du principe de « responsabilités communes mais différenciées » qu'ils poussent depuis le Sommet de la terre de Rio en 1992, les pays de ce qu'on appelait le tiers-monde refusent de sacrifier leur développement économique sur l'autel du climat et entendent dès lors faire reposer l'essentiel de l'ajustement environnemental sur les pays du Nord global.

Enfin les remises en question de l'hégémonie occidentale prennent de plus en plus une tonalité civilisationnelle, pour le plus grand plaisir et (pour partie) à l'instigation de la Russie et de la Chine. À cet égard, de nombreux signes – à commencer par les appels à revenir à l'esprit souverainiste de la Charte de 1945 – indiquent que la revitalisation du multilatéralisme ira nécessairement de pair avec une révision à la baisse de sa capacité à discipliner les États dans le domaine des valeurs, soit une diminution de certaines de ses ambitions universalistes… en vue d'une plus grande inclusion.

À lire également :
Le droit au développement dans la nouvelle géopolitique mondiale
BRICS+ : une perspective critique

Cour internationale de justice : l'enjeu du discours des droits humains dans les pays du Sud

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Les contradictions de la « gauche conservatrice » de Sahra Wagenknecht

1er octobre 2024, par Sebastian Friedrich, Sebastian Friedrich et Ingar Solty — , ,
Après celles de Saxe et de Thuringe, les élections de dimanche dernier dans le Brandebourg ont confirmé la dynamique ascendante du parti nouvellement créé par Sahra (…)

Après celles de Saxe et de Thuringe, les élections de dimanche dernier dans le Brandebourg ont confirmé la dynamique ascendante du parti nouvellement créé par Sahra Wagenknecht, l'ancienne dirigeante de Die Linke. Lors de ce dernier scrutin, la formation dont le nom (provisoire) n'est autre que celui de sa fondatrice (Alliance SahraWagenknecht – BSW) a obtenu 13,5%, et la troisième place, devançant la droite démocrate-chrétienne et écrasant Die Linke, qui passe de 10,7 à 3% et se trouve exclue du parlement régional, tout comme les Verts, qui connaissent un sort comparable (de 10,7% à 4,1%).
La percée du parti de Wagenknecht, déjà annoncée depuis plusieurs mois par les sondages et la forte popularité de sa dirigeante, a suscité un vaste débat sur son identité idéologique et son positionnement dans le spectre politique. Ses positions sur les migrants et sur les sujets dits « sociétaux » le classent à droite de l'échiquier politique, celles sur la politique étrangère (en particulier l'Ukraine et la Palestine) nettement à gauche.
Son programme économique est d'allure social-démocrate, en réalité davantage tourné vers la préservation d'un « modèle national allemand » de capitalisme, basé sur le dynamisme des PME (Petites et Moyennes Entreprises, le fameux Mittelstand), que vers la reconstruction d'un compromis social favorable au salariat.
En conséquence, certain.e.s voient la BSW comme faisant partie de la famille des gauches, une tentative de surmonter la coupure entre la gauche et les couches populaires qui prennent en compte les « préoccupations » de ces dernières, tandis que d'autres vont jusqu'à la considérer comme une variante « sociale » de l'AfD (Alternative pour l'Allemagne), la formation d'extrême droite en pleine ascension électorale, ou, à tout le moins, comme la manifestation d'un renoncement à contrer la montée du racisme et de la xénophobie dans de larges couches de la société.
En France, et plus particulièrement à gauche, l'émergence de cette nouvelle force dans le paysage politique de la puissance européenne dominante a suscité des réactions contradictoires. Dans la dernière livraison du Monde diplomatique, Pierre Rimbert et Peter Wahl voient en Wagenknecht une « icône médiatique austère, élégante, cérébrale, incarnation moderne de Rosa Luxemburg ». Manifestement séduits, ils perçoivent dans la BSW une alternative de gauche crédible à la stratégie initiée par Barack Obama en 2008 et théorisée par le fameux rapport de Terra Nova, le think tank proche du PS, fondée sur l'alliance des couches urbaines éduquées et des minorités racisées, à laquelle se serait, selon eux, ralliée la France insoumise.
A l'inverse, dans Mediapart, Romaric Godin pense que, loin de se limiter à ses positions sur les migrants ou à l'agenda dit « sociétal », le « conservatisme » revendiqué par Wagenknecht imprègne en profondeur son programme économique. Un examen de celui-ci montre qu'il se fonde sur une vision idéalisée du « capitalisme national » à l'allemande, qui refoule le fait que le fameux Mittelstand ne n'est pas montré moins avide de réformes néolibérales que le capitalisme financiarisé des grands groupes, désigné comme le seul adversaire.
Toujours dans Mediapart, Fabien Escalona explore les affinités entre le discours de Wagenknecht et celui du François Ruffin ou de l'ancienne aile « souverainiste » qui a quitté la France insoumise en 2018-2019 lors du tournant du mouvement sur la question de l'islamophobie et du racisme. Il conclut toutefois que ce qui réussit en Allemagne se heurte à une configuration idéologique différente de la gauche française, moins encline à cet alliage entre « conservatisme sociétal » et nationalisme économique. Il relève en particulier que « même contestataire de la stratégie de LFI, François Ruffin est loin de cocher les cases de la ‘ligne Wagenknecht' », notamment sur la question de l'écologie.
Dans l'article qui suit, Ingar Solty et Sebastian Friedrich, respectivement chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg et journaliste, fournissent une analyse critique des diverses facettes du projet de Wagenknecht. Ils éclairent en particulier la composition de son électorat, les contradictions de ses propositions socio-économiques et le durcissement de son discours sur les migrants mais aussi le poids décisif, rarement mentionné dans le débat français, des questions « internationales », en particulier de la guerre en Ukraine et de ses conséquences (explosion de budgets militaires, rapport à l'OTAN, renchérissement des prix de l'énergie etc .).
Ces questions, auxquelles il faut ajouter celle de la Palestine, renvoient à des marqueurs historiques de la gauche allemande depuis la fin de la dernière guerre mondiale : le refus de l'atlantisme et du militarisme, la lutte pour la paix, la solidarité avec les peuples du Sud.

Stathis Kouvélakis

27 septembre 2024 | tiré de contretemps.eu
https://www.contretemps.eu/allemagne-contradictions-gauche-die-linke-wagenknecht/

La création de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) a suscité un débat sur la question de savoir si son nouveau partiaiderait ou entraverait la montée de l'Alternative für Deutschland (AfD), un parti d'extrême droite. Avant même la création officielle de la BSW, nous avions nous aussi exprimé l'espoir que le parti de Wagenknecht pourrait ralentir la montée de la droite et réorienter le débat politique allemand vers les questions socio-économiques, un terrain sur lequel la gauche est traditionnellement la plus forte.

La BSW existe depuis la fin du mois de janvier et a participé à trois scrutins, à savoir les élections parlementaires européennes et deux élections régionales dans l'ex- Allemagne de l'Est (Saxe et Thuringe). Ces espoirs se sont-ils concrétisés ? La BSW a-t-il aidé à lutter contre la droite ou contribue-t-il à un glissement vers la droite du paysage politique ?

L'analyse des déplacements d'électeurs lors des élections européennes de juin suggère que les scores de la BSW nuisent principalement au parti de gauche Die Linke et au parti social-démocrate (SPD) au pouvoir. Selon Infratest Dimap, la plupart des électeurs de BSW votaient auparavant pour le SPD et Die Linke : 580 000 anciens électeurs du SPD et 470 000 anciens électeurs de Die Linke se sont ainsi reportés sur le BSW. Seuls 160 000 des électeurs de BSW avaient voté pour l'AfD lors des élections fédérales de 2021. Selon ce même sondage, la plupart des électeurs du BSW en Thuringe et en Saxe ce 1er septembre provenaient également de la gauche (au sens large) et seulement une petite partie de l'AfD.

À première vue, il semble évident que le BSW prend principalement des voix aux partis de gauche et entame à peine l'électorat de l'AfD. Pourtant, on peut supposer qu'en raison de la relative nouveauté du parti, une grande part de celles et ceux qui ont voté pour l'AfD aux élections fédérales de 2021, et surtout aux élections régionales de 2019, font désormais partie du socle électoral du parti d'extrême droite. Il n'est guère surprenant que cet électorat de droite radicale ne se reporte pratiquement jamais sur la BSW.

On ne peut toutefois pas en dire autant de celles et ceux qui sesont tourné.e.s vers l'AfD au cours des deux dernières années. Dans les sondages du début de l'année, l'AfD se situait autour de 22 % au niveau national, mais elle n'a obtenu « que » 16 % aux élections européennes. Ce qui est peut-être le plus révélateur, c'est que la proportion d'électeu.r.ice.s qui ont déclaré dans les enquêtes postélectoralesqu'iels avaient voté pour le parti non pas par conviction, mais parce qu'iels étaient déçu.e.s par les autres partis, estrelativement élevée – un peu moins de la moitié.

Ces électeu.r.ice.s rs peuvent théoriquement être convaincu.e.s de changer à nouveau de camp si on leur propose une alternative attractive. Une telle approche consisterait à mettre en avant des mesures de redistribution pour diviser au moins une partie de l'électorat de l'AfD. Cette stratégie pourrait séduire en particulier les personnes qui se sont classées comme « travailleu.r.se.s » dans les sondages post-électoraux pour les élections européennes et qui ont voté pour l'AfD (33 %), ainsi que la proportion relativement élevée de membres de syndicats qui ont soutenu ce parti (18,5%).

Il est possible que l'électorat de l'AfD se prolétarise de plus en plus, un processus que l'on peut observer dans les formations de droite radicale aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et dans d'autres pays, mais ce n'est pas inévitable. Les forces socialistes peuvent et doivent faire appel à ces électeu.r.ice.s, et pas seulement pour leur propre préservation.

Décélération lente

Une étude de l'Institut de recherche économique et sociale (WSI) lié à la confédération syndicale allemande a révélé que le BSW est perçu comme une alternative anti-establishment, en particulier dans l'est de l'Allemagne et parmi ceux qui ne se sont tournés vers l'AfD que récemment. D'un point de vue socio-structurel, il s'agit de régions et de communautés où le PDS (Parti du socialisme démocratique, l'un des précurseurs de Die Linke) était puissant. La BSW est forte dans les régions où le taux de chômage est élevé et où la population est vieillissante. Selon le WSI, elle attire particulièrement les électeurs à faibles revenus et ceux qui sont pessimistes quant à l'avenir et qui n'ont guère confiance dans les institutions existantes.

Même si les scores de la BSW en Thuringe et en Saxe ont surtout porté préjudice à Die Linke, ils ont probablement aussi empêché l'AfD de progresser encore davantage. Dans ces deux Länder, les sondages donnaient à l'AfD des scores allant jusqu'à 35-36 %. Selon Infratest Dimap, 26 % des élect.eur.ices de BSW interrogé.e.s en Thuringe ont déclaré qu'ils auraient voté pour l'AfD s'iels n'avaient pas eu la possibilité de se tourner vers la BSW. En Saxe, ce chiffre s'élève à 33 %. Si l'on compare ce pourcentage au résultat réel de l'AfD, le parti aurait obtenu environ 37 % enThuringe et environ 35 % en Saxe.

Il est également peu probable que de nombreu.x.ses ancien.ne.s élect.eur.ices de Die Linke qui sont passé.e.s au BSW auraient à nouveau voté pour le parti de gauche, car sa cote de popularité était déjà en baisse avant la montée du BSW. L'espoir de certains stratèges de Die Linke, qui pensaient que le départ de Wagenknecht du parti permettrait d'atteindre une nouvelle couche d'élect.eur.ices ou de la renouveler, a été déçu.

En termes purement numériques, la BSW a donc été en mesure de ralentir quelque peu la montée de l'AfD mais elle n'a en aucun cas été un palliatif. Que peut-on dire de son impact sur le débat politique et la rhétorique des médias en Allemagne en général ? Le succès relatif du parti, comme le prétendent de larges pans du spectre de la gauche et de la gauche libérale, s'inscrit-il dans un glissement général vers la droite de l'horizon politique ?

Loyauté envers le haut ou le bas de l'échelle ?

En matière de politique économique et sociale, la BSW a clairement fait sentir sa présence. L'une des premières demandes de son groupe parlementaire, composé d'anciens députés de Die Linke, a été d'augmenter le salaire minimum. Le BSW a également demandé une augmentation des retraites. Dans le même temps, le parti ne cesse de parler de la promotion des intérêts des petites et moyennes entreprises (PME) sous le mot d'ordre de la « rationalité économique ».

Cette orientation est contradictoire. L'antagonisme entre le capital et le travail est particulièrement fort entre les PME et les salarié.e.s. Les petites entreprises implantées dans des régions économiquement peu dynamiques considèrent qu'une position antisyndicale ferme est essentielle pour résister à la concurrence capitaliste nationale et internationale. Les forces de gauche de la BSW mettent l'accent sur une politique économique basée sur une « alliance antimonopoliste » à court terme. Selon leur vision de la situation économique actuelle, le gouvernement fédéral – composé du SPD, des Verts et des néolibéraux du FDP – poursuit une politique industrielle favorable aux grandes entreprises qui fausse la véritable concurrence capitaliste. Dans cette critique, le BSW partage en fait une vision proche de celle du FDP.

Cependant, à moyen terme, la contradiction entre les promesses faites aux PME et celles faites aux salarié.e.s risque de créer des tensions. D'un côté, la BSW s'oppose à une augmentation des impôts sur le capital et soutient des sanctions plus sévères à l'encontre des chômeu.r.se.s pour les pousser à accepter des emplois de qualité inférieure, tandis que, de l'autre, elle réclame des retraites plus élevées et une politique industrielle et structurelle plus forte au nom de l'aide aux travailleu.r.se.s.

Par ailleurs, il est peu probable que nous assistions à un retour au partenariat énergétique russo-européen et aux faibles prix de l'électricité industrielle qui en découlent. Au contraire, il faut s'attendre à une intensification des batailles industrielles dans les années à venir. Il reste à voir comment la BSW se positionnera face aux revendications de plus en plus pressantes du capital allemand : semaine de quarante-deux heures, augmentation de l'âge de la retraite à soixante-dix ans (au moins), restriction du droit de grève dans le secteur public et réduction de l'impôt sur les sociétés. Ce conflit contient les germes d'une scission potentielle.

Pour Die Linke, l'orientation de la politique économique du BSW et ses positions en matière de politique sociale, notamment sur l'asile, prouvent que le départ de Wagenknecht des rangs de Die Linke était une scission purement de droite. La BSW elle-même souligne également qu'elle ne veut pas être un « Die Linke 2.0 ». Bon nombre de ses figures de proue ont été remarquablement promptes à prendre leurs distances avec leur ancienne vision du monde, pour des raisons de pragmatisme électoral ou par réelle conviction.

La principale candidate du parti en Saxe en est l'un des exemples les plus flagrants. Sabine Zimmermann, ex-dirigeante de Die Linke, a situé le BSW « à droite du SPD et à gauche de la CDU [chrétiens-démocrates] ». Le soir de l'élection, Zimmermann a souligné sur la chaîne de télévision publique allemande ARD qu'il existait d'importants « chevauchements » politiques entre la CDU et la BSW, en particulier dans les domaines de « l'éducation et de la politique migratoire ».

Entre le marteau et l'enclume

Bien que le BSW soit clairement à droite de Die Linke en termes de politique économique et de politique d'asile et d'immigration, l'image d'une scission purement de la droite n'est pas aussi claire lorsqu'il s'agit d'une question centrale pour le BSW : la paix et une politique étrangère axée sur la détente. Les député.e.s du Bundestag qui ont quitté DieLinke avec Wagenknecht l'ont fait principalement en raison de leur mécontentement face à l'assouplissement perçu des positions du parti en matière de paix et de politique étrangère. L'une des principales raisons de leur départ est l'indécision du parti dans sa critique de la politique ukrainienne de l'Occident.

Ce n'est pas une coïncidence si de nombreux membres du groupe parlementaire du Bundestag qui ont quitté Die Linke sont spécialisés dans ces questions de politique étrangère. Le refus de Die Linke d'adopter une attitude pro-OTAN et conciliante à l'égard de l'alliance occidentale a longtemps été un facteur décisif empêchant la participation du parti à un gouvernement fédéral. C'est pourquoi Wagenknecht, ainsi que le député Sevim Dağdelen et d'autres, avaient toujoursmaintenu une position interne d'opposition à la stratégie de coalition « rouge-rouge-verte » [SPD-Verts-Die Linke], une stratégie qui a échoué lors de la campagne des élections fédérales de 2021.

En gardant cela à l'esprit, il est plus facile de comprendre pourquoi de nombreux membres de la base et des électeu.r.ice.s de Die Linke sont passé.e.s à la BSW. C'est surtout à l'Est, mais pas seulement, que le transfert de l'électorat traditionnel de Die Linke et du SPD vers la BSW s'explique par les positions de la BSW en matière de politique étrangère. C'est précisément parce que la question de la paix est étroitement liée à la critique de l'« opportunisme » de Die Linke que la BSW peut encore être perçue comme une force anti-establishment, bien qu'elle soit clairement à droite de Die Linke sur les questions socio-économiques ainsi que sur l'asile et l'immigration. Die Linke est toujours la force la plus anti-establishment du Bundestag allemand, mais elle apparaît comme un appendice inoffensif, à peine plus à gauche, de l'establishment SPD et Verts.

L'immigration est une autre question qui s'impose de plus en plus comme une préoccupation centrale du BSW. Lors de la création du parti, cette question a été minimisée. Lorsque Sahra Wagenknecht a annoncé la création du BSW lorsd'une conférence de presse en octobre de l'année dernière, elle n'a fait qu'une brève allusion à l'immigration. Par la suite, lors de la conférence de fondation du parti à Berlin à la fin du mois de janvier, seule une poignée d'orat.eur.ice.sl'a mentionnée.

Au cours des derniers mois, cependant, la focale s'est déplacée : l'immigration est devenue l'un des principaux sujets de discussion, au même titre que la guerre en Ukraine et les questions sociales (en particulier les retraites), notammentde la part de Wagenknecht elle-même. Il y a dix ans, elle qualifiait la Deutsche Bank de « bombe à retardement », mais aujourd'hui, elle dit la même chose des migrant.e.s. À la mi-juillet, elle a écrit ceci sur Twitter/X après qu'un demandeurd'asile marocain de 18 ans avait prétendument poussé un homme dans les escaliers d'une gare de la ville d'Uelzen, dans le nord de l'Allemagne : « Arrêtez la migration incontrôlée qui fait entrer de telles bombes à retardement dans lepays ! ».

Wagenknecht n'est pas la seule au sein de BSW à mettre l'accent sur cette question : lorsque Sabine Zimmermann a officiellement commenté les résultats le lendemain des élections en Saxe, elle a cité la limitation de l'immigrationincontrôlée comme le premier objectif d'un changement de politique.

L'éducation et la paix viennent après.

Dans l'ensemble, le BSW peut donc être classé à gauche en ce qui concerne les retraites, le marché du travail et lapolitique étrangère, et à droite en ce qui concerne la sécurité intérieure et l'immigration. Toutefois, si l'on observe le déroulement du débat lors des campagnes électorales jusqu'à présent, il est difficile d'affirmer que le BSW a fait évoluer le discours vers la droite. Le parti a eu tendance à suivre la tendance générale du glissement vers la droite, et non àla créer.

Par conséquent, même sur les questions où il est plus à droite, le BSW se situe, tant sur le plan programmatique que rhétorique, à peu près au même niveau que les chrétiens-démocrates et une grande partie du SPD : au centre de la droite – pas plus, mais pas moins non plus. Cela signifie également que le parti n'est pas une« organisation qui sert de façade de l'AfD », comme l'a récemment affirmé Oliver Nachtwey dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Cependant, le BSW n'est pas non plus, comme l'a affirmé le sociologue Wolfgang Streeck dans une interview à Die Zeit, la seule force qui « pose les bonnes questions ». En matière de politique d'asile et d'immigration, le BSW a suivi latendance générale de la droite sans conviction claire. Si cela est motivé par une tactique électorale, la BSW pourrait à un moment donné prendre conscience du fait que ce rapprochement avec l'AfD ne profite finalement qu'à cette dernière. En effet, les élect.eur.ice.s qui considèrent la limitation de l'immigration comme leur priorité absolue sont enclin.e.s à « préférer l'original » à la copie ».

Dans le même temps, il faut se féliciter que le BSW demande, par exemple, un référendum sur le stationnement de missiles nucléaires de moyenne portée en Europe, une escalade contre laquelle quatre millions de citoyen.ne.sallemand.e.s avaient déjà signé l'« Appel de Krefeld » dans les années 1980. Par sa décision, le chancelier Olaf Scholz a fait passer davantage encore d'élect.eur.ice.s du SPD dans les bras de la BSW. La montée du parti de Wagenknecht – en plus de la mauvaise situation dans la guerre par procuration menée en Ukraine, du retrait progressif des Américains et de la lassitude croissante de la population ukrainienne à l'égard de la guerre – est probablement la raison décisive pour laquelle Scholz, et même Omid Nouripour [co-président des Verts], appellent soudainement à des négociations avec la Russie.

Un avenir incertain

La trajectoire future de la BSW dépendra largement du climat politique national et international. En raison de son éclectisme, la BSW est largement tributaire des cycles économiques externes. Un phénomène similaire a déjà été observé avec le Mouvement 5 étoiles en Italie. Les prochaines décennies seront probablement caractérisées par unenouvelle guerre froide contre la Chine, qui sera légitimée par le discours peu convaincant des « démocraties contre les autocraties ».

Pour la BSW, la priorité accordée à une politique de paix orientée vers la détente est probablement la question qui la distingue de tous les autres partis allemands et pourrait rester la principale raison de son existence. L'importance croissante de cette nouvelle confrontation des blocs ouvrira à la BSW un champ d'action permanent sur l'un de ses thèmes centraux, sur lequel elle maintient d'ailleurs des positions relativement cohérentes. Le parti comble ainsi une lacune dans le spectre politique. À l'avenir, il est probable que cette lacune ne fera que s'accroître en raison des développements dans l'AfD et Die Linke.

Ceci est particulièrement vrai si le courant au sein de Die Linke qui prône une position moins critique à l'égard de l'Alliance atlantique l'emporte lors de la conférence du parti en octobre 2024.

De l'autre côté du spectre, si l'AfD veut devenir une force de gouvernement en Allemagne et au niveau européen dansles années à venir, la pression pour adopter des positions toujours plus conciliantes envers l'UE, l'euro, l'alliance avec les Etats-Unis et l'OTAN ne fera qu'augmenter. En tant que force de droite et raciste, l'AfD sera néanmoins en mesure de former des alliances avec les autres partis bourgeois en Allemagne sur la base de son engagement ferme en faveur de l'alliance occidentale et de la « défense de nos valeurs » dans la lutte des « démocraties contre les autocraties » et contre les « ennemis » intérieurs (les musulman.e.s ainsi que celles et ceux qui s'opposent aux politiques de confrontation impériale).

Les partis d'extrême droite modernisateurs en Italie et en France, qui ont jusqu'à présent exclu l'AfD de leur groupe parlementaire en Europe, ont depuis longtemps évolué dans cette direction. Bien que la stratégie soit rejetée par la direction et une partie de la base, une « melonisation » du parti est la seule voievers le pouvoir en vue pour l'AfD.

L'évolution de la politique étrangère sera décisive pour les perspectives d'avenir de la BSW, et pourrait même assurer son avenir en tant qu'élément permanent du paysage politique. Cependant, si sa politique de détente inébranlable présente un attrait certain, son avenir est incertain en raison de la confusion qui règne dans d'autres domaines politiques, en particulier son désir contradictoire de servir les intérêts des salariés d'une part et du capital de l'autre.

*

Cet article a été initialement publié dans Jacobin (États-Unis) le 20 septembre 2024. Traduction Contretemps

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L’austérité est de retour…et le recours au privé accéléré !

1er octobre 2024, par Jean-Pierre Daubois — ,
La CAQ va nier naturellement, mais les mesures d'austérité que nous avons connu sous les libéraux sont de retour. Le manque de personnel, le surmenage qui entraîne la maladie, (…)

La CAQ va nier naturellement, mais les mesures d'austérité que nous avons connu sous les libéraux sont de retour. Le manque de personnel, le surmenage qui entraîne la maladie, les postes non comblés, tout cela suscite beaucoup de temps supplémentaire.

Voilà qu'au CUSM, un premier département, l'entretien ménager, annonce qu'il ne remplacera pas nécessairement une absence par un temps supplémentaire.

Des rumeurs courent. Est-ce que la direction met en place une politique systématique visant à ne pas remplacer les 2 premiers salariés, ou 3, ou 5, ou plus, en absences par jour dans un service ?
Les conséquences à l'entretien ménager seront rapides et critiques. Il ne faut parfois qu'un jour ou deux, pour développer un problème de C-Difficile ou autre infection nosocomiale et là, ce sont les employés mais surtout les patients vulnérables qui écopent et les conséquences peuvent aller très loin, et même, pour ls plus vulnérables jusqu'à la mort.

L'entretien ménager ne sera pas le seul service à souffrir de la nouvelle austérité, ça c'est certain.
L'année dernière, la CAQ a tout fait pour appauvrir ses « anges gardiens de la population » en maintenant pendant plus d'un an des offres salariales en bas de l'inflation (9% sur 5 ans) et pour ne pas régler les nombreuses plaintes d'équité salariale dont plusieurs traînaient depuis 2010… C'est la mobilisation des salarié-es qui les a fait reculer.

Avant et pendant les négociations du secteur public on a vu la CAQ engouffrer plus de 7 milliards dans le secteur privé des batteries sans compter tous les cadeaux à des entreprises richissimes comme Kings de Los Angeles, 7 millions pour venir se pratiquer à Québec et 6 millions pour un tournoi de golf cette semaine à Montréal.

La CAQ ne manque jamais d'imagination ni de moyens financiers quand c'est le temps de couper dans les services publics pour augmenter le transfert de travail, et de fonds vers le privé.

Par exemple, le 26 septembre, la CAQ annonce qu'elle entend envoyer plus de chirurgies au privé. Nous avons une longue, couteuse et triste histoire de financement des cliniques privées en santé.

Déjà en 2014 le Vérificateur général énonçait le fait que le transfert de médecins vers le privé entraînait de nombreux abus de fonds publics, et ce, par toutes sortes de tours de passe-passe :

57 … attribuent un soutien financier aux GMF en s'appuyant essentiellement sur la volonté des médecins de pratiquer dans le cadre (privé)

75 …, les GMF étant les supérieurs fonctionnels des infirmières, ils n'ont pas l'obligation de suivre ces guides puisque leur contenu ne figure pas dans les ententes. Il en est de même pour les professionnels autres que les infirmières ; les agences n'ont pas ajouté dans les ententes les rôles qu'elles attendent de ceux-ci, alors que des sommes supplémentaires sont allouées pour eux.

76 …les responsabilités professionnelles de l'infirmière clinicienne, notamment au regard du type de soins, ne sont pas équivalentes à celles qu'exerce une infirmière technicienne. Au CSSS Drummond, 38 % des postes sont occupés par des infirmières techniciennes, alors que le soutien financier attribué par l'agence correspond à des salaires d'infirmières cliniciennes.

79 … Les agences et les établissement (NOTE : dans le document du VG, les mots « agence » et « établissement » font référence à un établissement et à des fonds publics) ne disposent d'aucune donnée quantitative fiable sur les activités réalisées par le personnel clinique qu'ils paient.

80 … choisir de ne pas remplacer une infirmière en absence prolongée, même s'il a reçu les fonds publics pour ce poste.

88 - Depuis la création des GMF, excepté l'argent investi au moyen du programme relatif au dossier médical électronique, le ministère n'a pas établi de balises quant aux résultats à obtenir et ne s'assure pas que l'utilisation des sommes consacrées à l'informatisation des cliniques est efficace.

Les fonds publics paient aussi pour plusieurs équipements de ces groupes privés :

89 - Depuis 2002, les GMF reçoivent annuellement des sommes pour l'informatisation de leurs cliniques, notamment pour l'acquisition de l'équipement et du câblage (…) Au cours des trois dernières années (soit à partir de 2011-2012), ce volet du soutien financier a représenté 22,4 millions de dollars.

Pourtant, le ministère a établi peu de balises ; pour les résultats escomptés, il n'a pas précisé, par exemple, à quelle utilisation doivent servir les sommes versées et il n'a pas non plus mentionné dans quelle mesure l'information clinique doit être intégrée dans celle du réseau de la santé et des services sociaux.

90 - Le degré d'utilisation des outils informatiques financés et celui relatif à l'intégration de l'information clinique dans celle du réseau de la santé et des services sociaux ne sont ni évalués ni suivis par le ministère et les agences.

94 … le MSSS et les agences vérifiées continuent généralement à financer les GMF même si ceux-ci ne respectent pas les exigences établies, dont le nombre de patients inscrits et les heures d'ouverture.

97 - Des GMF reçoivent un soutien financier pour un nombre d'inscriptions supérieur à celui qu'ils ont réellement. Au 31 mars 2014, à partir des données du ministère, au moins 110 GMF (43 %) n'avaient pas le nombre de patients pour lesquels ils recevaient des sommes.

98 - (…) À titre d'exemple, dans des GMF financés pour 9 000 patients, le soutien reçu pour chaque patient inscrit pondéré varie de 209 % (de 18,33$ à 56,63$) et le soutien financier par visite, de 372 % (de 8,81$ à 41,55$).

Et comme de raison on ne vérifie pas l'utilisation des fonds publics

101 Aucune des agences vérifiées n'a demandé l'accès aux livres ni aux registres comptables se rapportant à l'administration de l'aide technique et financière des GMF, alors que cela est prévu dans les ententes.

105 Le ministère et les agences vérifiées n'ont pas implanté de cadre de gestion pour suivre les résultats obtenus concernant le soutien financier aux GMF et aux cliniques-réseau. Ils n'ont pas non plus fait d'évaluation de la valeur ajoutée de ce soutien financier.

107 - Le ministère et les agences n'ont pas fixé de cibles quant aux résultats autres que le nombre d'inscriptions et les heures d'ouverture, pas plus qu'ils ont fait le suivi des objectifs et des effets attendus liés à l'attribution du soutien financier aux cliniques médicales. À titre d'exemple, le MSSS n'a suivi aucun indicateur pour évaluer l'impact du soutien financier au regard de l'amélioration de l'accessibilité et de la continuité des services de première ligne ou de leur évolution.

109 - Enfin, le ministre n'a procédé à aucune évaluation formelle de l'impact du soutien financier sur les services rendus et sur l'accessibilité dans les GMF et les cliniques-réseau depuis 2008.
On a peu de raison de croire que les choses ont changé depuis 10 ans pour ce qui est de l'abus des fonds publics par les groupes de santé privés.

Les médecins quittent le réseau public justement pour faire plus d'argent. Des infirmières et autres quittent pour joindre les cliniques privées.

Tout cela entraîne une spirale infernale vers la démolition brique par brique du secteur public et avec lui du droit des citoyen-nes de recevoir des soins de qualité auxquels ils et elles ont droit dans un système gratuit et universel.

Puisque le privé coûte plus cher, le gouvernement devra bien, tôt ou tard, couper dans les services au public. On a déjà joué dans ce film M.Legault.

On va devoir se mobiliser pour protéger nos emplois, nos conditions de travail, ainsi que notre droit le droit de toute personne citoyenne à recevoir des soins de qualité dans un système de santé universel et public.

La CSN a lancé une vaste campagne VRAIMENT PUBLIC pour sensibiliser nos membres et la population aux dangers que représentent les politiques de la CAQ.
Vous pouvez vous renseigner sur cette mobilisation à l'adresse :
https://vraimentpublic.org

Le rapport du VG est en pièce jointe

Jean-Pierre Daubois

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Une compagnie basée à Ottawa joue un rôle clé dans les bombardements israéliens à Gaza

1er octobre 2024, par Lucy Uprichard, Derek Rosmussen,, Martin Lukacs — , , ,
Partout dans le monde des ONGs qui défendent la paix ciblent des « fournisseurs uniques » de pièces de F-35 comme Gastops pour arrêter les attaques israéliennes contre Gaza. (…)

Partout dans le monde des ONGs qui défendent la paix ciblent des « fournisseurs uniques » de pièces de F-35 comme Gastops pour arrêter les attaques israéliennes contre Gaza. Dans un petit parc industriel tranquille de l'est d'Ottawa, une compagnie canadienne fabrique des parties essentielles des avions qui bombardent le peuple palestinien.

Derek Rosmussen, Lucy Uprichard, Martin Lukas
The Breach, 12 septembre 2024
Traduction Alexandra Cyr

Selon l'enquête de The Breach, Gastops est la seule compagnie dans le monde qui produise les systèmes de surveillance en vol qui équipent les bombardiers F-35 américains dont ceux qui ont lâché des bombes de 2,000 livres sur Gaza.

Selon un expert canadien du contrôle des armes, « cela est très important ; d'habitude il est impossible de savoir si ces pièces détachées sont fabriquées à Whitby, Winnipeg ou Laval. Elles finissent dans les F-35 qu'Israël utilise pour ses opérations à Gaza. Dans ce cas, nous en sommes certains » dit M. Kelsey Gallagher un chercheur de haut niveau du Project Ploughshares' à Waterloo, Ontario.

Dans d'autres pays, des groupes de la société civile se servent de l'existence de ces manufacturiers uniques pour saisir les tribunaux afin qu'ils reconnaissent que l'exportation de ces pièces détachées d'armement viole la loi internationale.

Aux Pays bas, la plus grande organisation pour la paix, qui avait déjà gagné sa cause pour arrêter les transferts du gouvernement néerlandais vers Israël, a déclaré à The Breach que la découverte d'uniques compagnies fabricantes avait été « vital » dans leur démarche judiciaire.

Plus tôt cette semaine, la Ministre d'Affaires mondiales Canada, Mme M. Joly, a annoncé que le gouvernement canadien avait suspendu 30 permis de vente d'armes à Israël cet été et qu'il s'était opposé à un contrat d'expédition de 50,000 mortiers hautement explosifs à l'armée israélienne en passant par les États-Unis.

Si M. Gallagher est satisfait de cette décision, il souligne que le Canada n'a pas cessé l'envoi de pièces d'équipement pour les F-35 aux États-Unis où l'entreprise Lockheed Martin fabrique ces avions destinés à Israël.

Au Canada, plus d'une centaine de compagnies fournissent des composantes pour les F-35 mais, Gastops est l'unique équipementier que The Breach ait pu identifier. Elle a soutenu fortement que ses composantes sont « une technologie critique qu'elle fournit pour chacun des F-35 produit dans le monde ».

L'examen des transferts d'armes vers Israël a rapidement augmenté et il y a des signes de gêne chez le manufacturier américain.

Ce printemps, Lockheed Martin a retiré toutes les informations concernant les fournisseurs canadiens, de son site Web. Il en a fait autant pour les compagnies d'une douzaine d'autres pays selon ce qu'a mis au jour The Breach en révisant les archives de la compagnie.

Une coalition d'ONGs canadiennes a mené campagne pour que le gouvernement impose immédiatement un embargo sur les ventes d'armes à Israël.

Mardi, Mme Joly a déclaré : « nous n'aurons (plus) d'armes ou de pièces d'armement envoyées vers Gaza et la manière de les expédier et où elles le sont n'importe pas ». Elle est contredite par l'envoi continu de pièces de F-35 aux États-Unis.

Pour M. Gallagher, il est clair que « d'un point de vue des droits humains, le Canada a une obligation absolue de contrôle des armes. Il ne doit pas fournir des systèmes d'armement à des pays qui vont en faire un mauvais usage et il est évident que les risques existent pour ce qui concerne Israël ».

« Personne d'autre ne détient cette technologie »

Depuis 10 ans, l'armée israélienne a de plus en plus favorisé les attaques aériennes. Un officier parle de la stratégie « du jeu de billard avec une boule de bowling ». Elle a acquis ses premiers F-35 en 2016 et leur capacité de dévastation est devenue l'élément clé dans la guerre contre Gaza qui dure depuis près d'un an maintenant.

Le nombre de morts atteint presque 41,000. En janvier dernier, les bombardements aériens avaient déjà détruit ou endommagé au moins la moitié des bâtiments de l'enclave.

Pour sa fourniture de F-35 à Israël, Lockheed Martin compte sur une chaine mondiale de production de composantes dont des fournisseurs critiques au Canada, au Royaume uni et en Australie. Leur production est attachée à « une chaine juste à temps ». Les pièces manufacturées arrivent au moment déterminé (du montage).

Gastops fabrique des capteurs de surveillance en ligne sans compétition qui détectent les fluctuations des moteurs en vol, qui donc, permet de poursuivre les vols. Il en résulte moins d'arrêts et plus de temps de vol selon la compagnie. Environ 24 employés.es sont chargés.es de cette fabrication. Au moins 3,500 de ces capteurs auraient été produits au cours des 10 dernières années. Le vice-président de l'Association des industries aérospatiales, le groupe de lobbying de l'industrie, soutient que « personne d'autre ne détient cette technologie ».

The Breach n'a pas reçu de réponse à sa demande de commentaires de la part de l'entreprise.

Les exportations d'une seule et unique source de pièces de F-35 ont été décisives dans la poursuite néerlandaise

Pax for Peace et d'autres ONGs de défense des droits humains néerlandaises ont enregistré quelques victoires dans leurs poursuites contre le gouvernement de leur pays à cause de ses exportations directes de composantes de F-35 en Israël.

Un tribunal d'appel y a ordonné l'arrêt des exportations le juge ayant conclu : « un risque certain existe qu'Israël utilise ces F-35 dans la commission de sérieuses violations de la loi humanitaire internationale ».

Le gouvernement néerlandais en a appelé de cette décision et a trouvé une voie d'échappement pour passer outre à l'esprit de la règlementation ; il a expédié ces composantes aux États-Unis.

Dans leur poursuite, les organisations de défense des droits humains ont mis l'accent sur le rôle du seul fabricant néerlandais, la compagnie Fokker, qui fabrique diverses parties de ces jets.

Frank Slijper, directeur de Arms Trade Project à PAX for Peace, soutient qu'il serait possible de découvrir que chaque F-35 construit autour de 2010 peut contenir des pièces néerlandaises.

La nature d'unique source des contributions de Fokker au programme de F-35 a permis d'établir clairement la relation entre les attaques israéliennes sur Gaza et la responsabilité de l'État néerlandais.

Pour M. Slijper, « Il est fondamental de prendre conscience que ces compagnies particulières participent à l'équipement de ces avions et si le gouvernement néerlandais exerce correctement son devoir de contrôle cela a un effet sur l'aviation israélienne et détermine la manière dont Gaza sera bombardé. Donc, il était vraiment important pour nous de nous assurer que les compagnies du pays contribuaient activement au programme de F-35 israélien ».

En mars, les avocats.es de Palestiniens.nes canadiens.nes et d'organisations de défense des droits humains ont lancé le même genre de poursuite contre la ministre d'Affaires mondiales Canada Mme M. Joly, en demandant l'arrêt des exportations d'armes.

Au cours des procédures, plusieurs compagnies ont demandé que la Cour garde le secret sur les détails de leurs exportations.

Lockheed Martin a éliminé de son site Web les mentions de ses équipementiers

La lutte pour empêcher les exportations de composantes militaires en Israël est active depuis des années. Mais elle a pris une ampleur remarquable depuis octobre 2023.

Depuis ce moment, des militants.es ont organisé au Canada, des blocages de bureaux de manufacturiers d'armes, mené des campagnes de protestation et fait du lobbying auprès de représentants.es du gouvernement pour qu'un embargo s'applique immédiatement. La même chose a eu lieu partout dans le monde.

Cela semble avoir poussé Lockheed Martin à dissimuler les noms de ses fournisseurs. En février dernier, la compagnie a procédé à une mise à jour de son site Web et y a retiré les informations sur ses partenaires dans 19 pays dont une image d'un de ses « partenaire industriel » selon ses archives. C'est en effet, après que The Breach eut produit en avril, une vidéo sur les compagnies canadiennes qui fournissent des pièces d'équipement critiques pour les F-35, que Lockheed Martin a retiré de son site Web tout ce qui restait d'informations sur ces compagnies, soit 80% de ses pages.

Kelsey Gallagher du projet Plougshares' a souligné à The Breach que des compagnies de source unique comme Gastops peuvent être le maillon faible utile aux organisations qui espèrent interrompre le flot (d'exportation) de composantes des F-35.

Si le gouvernement stoppe les exportations, cela pourrait interrompre les achats et la fabrication des F-35s selon M. Gallagher. Il pense aussi que le gouvernement canadien pourrait se retrouver sous d'énormes pressions américaines pour qu'une telle perspective ne se réalise pas.

En juillet, l'armée israélienne a confirmé qu'elle avait utilisé les F-35s pour larguer des bombes de 2,000 livres sur le camp de tentes de Al-Mawasi à Gaza. Cette attaque, dans une zone déclarée sécuritaire, a tué 90 personnes et en a blessé plus de 300. En plus elle a détruit l'usine de désalinisation qui fournissait l'eau potable à la population et qui était un lieu de rassemblement.

Le lendemain de cette attaque, le ministre de la défense israélien, M. Yoav Gallant posait devant un F-35 et remerciait ses pilotes.

Ce F-35 comportait des composantes fabriquées sur le sol canadien vendues et expédiées par des manufacturiers canadiens. Le gouvernement canadien aurait pu décider d'arrêter tout cela.

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Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement.

Québec solidaire : Se donner les statuts d’un Parti enraciné dans les luttes sociales

1er octobre 2024, par Bernard Rioux — , ,
Nous présentons dans une première contribution, des statuts qui favorisent les débats les plus démocratiques et l'action la plus unitaire et solidaire pour un parti qui veut (…)

Nous présentons dans une première contribution, des statuts qui favorisent les débats les plus démocratiques et l'action la plus unitaire et solidaire pour un parti qui veut renforcer le camp populaire. Nous reviendrons dans une seconde contribution sur une évaluation des réformes proposées aux statuts et avancerons des propositions plus précises pour alimenter la discussion ouverte dans Québec solidaire qui doit se conclure lors du congrès qui se tiendra les 15, 16 et 17 novembre prochain.

Dans ce texte nous nous concentrerons sur les objectifs de la réforme des statuts qui sont présentés comme suit :

« 1) Se doter de statuts favorisant notre implantation et notre croissance sur l'ensemble du territoire ;
2) Se doter de statuts favorisant une direction fonctionnelle dans le contexte de croissance du parti ;
3) Se doter de statuts favorisant et facilitant l'engagement politique des membres ;
4) Se doter de statuts donnant davantage de pouvoir décisionnel directement aux membres ;
5) Se doter de statuts favorisant l'inclusion et la juste représentation de toutes les diversités au sein de Québec solidaire. »

Ces propositions ne se basent pas sur un bilan le moindrement étoffé et les propositions plus concrètes sont suggérées comme des avenues possibles. Les lacunes du Cahier de propositions risquent de déboucher sur des discussions abstraites, esquivant les bilans concrets et risquant d'éviter les débats sur plusieurs aspects de la vie du parti qui ont été contestés par ses militantes et militants :
• Le peu de préoccupation accordée à l'enracinement dans différents secteurs sociaux – chez les travailleurs et travailleuses, dans le milieu étudiant, parmi les secteurs racisés de la population,
• la politique de communication essentiellement verticaliste,
• le fonctionnement du parti ne plaçant pas la démocratie participative au service de l'action politique du parti [2],
• le dépérissement de la place attribuée à la formation politique,
• la centralisation de la capacité de décision et d'initiative dans la direction du parti, allant de la détermination des campagnes au choix des candidatures,
• l'autonomisation de l'aile parlementaire,
• les difficultés de maintenir la parité hommes femmes et celles rencontrées avec les militant-es issu-es de la diversité,
• la place amoindrie accordée à la porte-parole femme comme symptôme de la mise de côté de l'importance du féminisme,
• la difficulté d'appliquer, dans le travail électoral, le travail d'équipe, pour faciliter l'intégration et la place des femmes, des personnes d'autres identités de genre et des personnes racisées en politique, laissant libre cours aux comportements machistes, aux attitudes de petit coq et à l'attachement au pouvoir manifesté par certains membres des instances.

Bilan et perspectives pour dépasser les problèmes politico-organisationnels identifiés

Nous voulons préciser ces points du bilan de notre fonctionnement politico-organisationnel et esquisser des pistes de modification des statuts visant à nous aider à dépasser les problèmes rencontrés jusqu'ici.

1. Un sous-développement du parti de la rue et la nécessité d'une politique d'enracinement dans les classes ouvrières et populaires et dans les différentes régions

S'il est important de viser une présence effective sur l'ensemble du territoire du Québec, nous ne pouvons limiter la question de notre implantation à la seule dimension territoriale. Il faut également poser la question de l'enracinement dans les différents secteurs sociaux : milieux de travail (syndiqués et non syndiqués), milieu étudiant (collégial et universitaire), milieux de la diversité culturelle et de ses organisations, milieux communautaires et environnementaux. Les structures répondant à ces besoins d'enracinement (réseaux militants, associations de campus) sont peu développées et les réseaux n'ont eu que très récemment la possibilité de faire des propositions et d'avoir une délégation dans les différentes instances décisionnelles du parti.

Pour répondre à cette problématique, il convient de :

Introduire à tous les niveaux des structures sectorielles ayant des pouvoirs de recrutement, de proposition et de délégation afin de faciliter l'enracinement du parti dans différents secteurs de la majorité populaire et de pouvoir construire le parti de la rue. Cela passera par la construction de structures sectorielles, par leur financement et par la facilitation de candidatures provenant des milieux militants.

2. Surmonter une communication centralisée et verticaliste en maximisant la participation des membres aux différentes prises de parole et la communication horizontale entre les militant-es de différentes régions et de différents secteurs.

Le site reflète bien le verticalisme de la communication au sein de QS. En première page, nous retrouvons essentiellement les communiqués des porte-paroles et de l'équipe parlementaire. Les expériences et les bons coups réalisés par des militant-es de différentes régions ou de différents secteurs du parti ne sont pas facilement accessibles. À l'interne, nous ne recevons les prises de position des associations qu'au dernier moment de la discussion sans pouvoir faire les échanges préalables entre les régions. On constate également l'absence d'appel aux contributions des membres à notre politique de communication.

Pour favoriser et faciliter l'engagement politique des membres, il faut d'abord permettre leur prise de parole sur une base régulière et systématique, que ce soit dans la vie interne du parti ou sur la scène publique. Pour répondre à cette problématique, on pourrait :

• Favoriser les échanges entre les membres en organisant la circulation horizontale des informations tant en ce qui concerne les différentes initiatives et réussites des membres de différentes régions et secteurs sociaux qu'au niveau des débats, pour renforcer le partage des idées et initiatives,
• Diffuser des analyses portant sur la situation économique, politique et sociale au Québec, sur les luttes des mouvements sociaux (syndical, féministe, populaire, étudiant, écologiste, antiraciste et de solidarité internationale…) et chercher pour ce faire à impliquer les militant-es.

3. Réviser les formes de délibération et les types de délégation pour qu'ils puissent donner davantage de pouvoir directement aux membres

Les débats sur l'évaluation de la situation politique et sur les enjeux stratégiques des différents mouvements sociaux tendent à être remplacés par des discussions sur des amendements pointus. Les différentes sensibilités politiques ne sont pas représentées dans les délégations au sein des différentes instances de débats alors que plusieurs courants politiques sont présents dans les bases militantes. Les procédures encadrant nos débats doivent être revues pour favoriser le pouvoir de décision des membres. Les pistes suivantes pourraient nous aider à concrétiser ces objectifs :

• Impliquer les membres dans l'élaboration de l'analyse de la conjoncture et des stratégies et des campagnes du parti ; leur accorder des échéances leur permettant de véritables discussions en profondeur et faciliter le partage horizontal des positions entre les différentes instances locales et sectorielles ; instaurer des élections à la proportionnelle de votes obtenus sur les questions d'orientation afin que les différentes sensibilités et courants présents dans le parti soient représentés dans les instances de débats et dans les instances de direction.

4. En finir avec le recul de l'importance accordée à la formation politique en enrichissant la formation et l'éducation politique des membres afin de permettre une appropriation des enjeux historiques et sociopolitiques au Québec, au Canada et dans le monde

Durant les premières années de la vie de Québec solidaire, la formation politique des membres, notamment par la préparation de camps, occupait une place importante. Les formations sont devenues plus techniques et pratiques. La responsabilité de la formation a été confiée à une seule personne au lieu d'établir une équipe du parti responsable au niveau national et ayant des relais dans les différentes régions du Québec. Des plans nationaux de formation ne sont pas soumis à la discussion. La formation politique est nécessaire pour renforcer l'unité du parti et la capacité d'intervention de ses membres sur différents sujets.

L'engagement politique des membres passe par le renforcement de la formation. C'est pourquoi il est important de :

• Définir un plan de formation et en confier la réalisation à une équipe de formation, chercher à identifier des membres engagé-es dans ce travail et préciser les modalités de cette formation (camps, écoles, publications, etc.)

5. La défense de la démocratie dans le parti passe par le refus d'un fonctionnement essentiellement centralisé

Nous avons assisté ces dernières années à une centralisation du parti à tous les niveaux : concentration des moyens financiers, centralisation des choix de communication, instrumentalisation des instances régionales et locales, maintien de la marginalisation des réseaux militants, etc.
Pour réaliser une démocratie solidaire véritable, une décentralisation s'avère nécessaire. Les statuts devraient permettre de :

• Impliquer les membres dans l'élaboration des stratégies et des campagnes du parti et élargir le nombre de militant-es pouvant parler pour le parti ; libérer les capacités d'initiatives et de propositions des structures régionales du parti ; fournir des moyens financiers aux associations locales et aux réseaux militants pour leur permettre de se construire et d'agir ; renforcer les capacités d'initiatives des instances régionales concernant les campagnes, la formation des membres et le choix des candidatures afin de favoriser la parité.

6. Reconnaître les pressions sociales allant à l'encontre de notre fonctionnement égalitaire et mieux définir notre volonté politique et les mécanismes permettant de la concrétiser.

La défense d'un fonctionnement permettant l'égalité des femmes et l'intégration de différentes composantes de la diversité fait l'objet de pressions constantes allant à l'encontre de cet objectif. Les statuts balisent déjà cette volonté politique. Mais le recul de la parité constaté aux dernières élections nécessite de renforcer cette volonté et les mécanismes qui permettent de la concrétiser.

• Définir des mécanismes renforçant notre vigilance face aux pressions sociales remettant en question le caractère féministe, antiraciste et anticapacitiste du parti que ce soit au niveau du choix des candidatures et de la défense de la parité, au niveau de la priorité donnée à la lutte antipatriarcale dans les plates-formes du parti ou au niveau d'un fonctionnement antiraciste et anti-capacitiste

7. L'autonomisation du travail de l'aile parlementaire et les moyens d'une meilleure articulation de ce travail à l'ensemble du parti

Le rapport du travail de l'aile parlementaire se limite le plus souvent à un rapport de fin de session qui décrit l'ampleur du travail abattu. Mais ce travail ne fait pas l'objet de discussion et de bilan véritable dans les instances du parti en ce qui concerne les choix politiques faits, les rapports établis avec les mouvements sociaux et les liens avec l'ensemble du parti pour le soutien à sa députation.

Les statuts devraient préciser ce rapport et
• permettre de discuter dans le parti les intentions et politiques gouvernementales, définir les réponses que l'aile parlementaire prévoit apporter et tirer le bilan de l'efficacité de ses réponses suite à une session.

8. Structurer notre travail de contacts internationaux et préciser les moyens organisationnels que l'on se donne pour assurer ces tâches.

Québec solidaire, depuis sa naissance, ne s'est pas donné les moyens politiques et organisationnels d'une véritable politique internationale (contacts, relations soutenues avec différents partis ou groupes), positions claires, définies collectivement par rapport aux enjeux internationaux à une époque où l'ensemble des problématiques économiques, sociales, politiques, sanitaires… prennent d'emblée une dimension internationale. Des initiatives ont été prises par des militant-es mais sans un caractère organique quelconque.

• mettre en place un bureau des relations internationales
• définir une politique claire de développement de rapports internationaux comme étant une tâche essentielle du parti.

Conclusion

Il faudra effectuer ce travail par des propositions concrètes relevant des différentes clauses des statuts et ce, pour le congrès de novembre. Ainsi, nous serons en mesure d'affermir cette orientation politico-organisationnelle face à celle qui est proposée par la direction.

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Manifestation nationale Les Fonds Publics pour le Filet Social – 3 octobre à Québec

1er octobre 2024, par Coalition Main rouge — ,
Le 3 octobre 2024 marque le 2ème anniversaire de la ré-élection de la CAQ. Dénonçons ses choix budgétaires inégalitaires ! Alors que les Kings de Los Angeles arrivent en ville (…)

Le 3 octobre 2024 marque le 2ème anniversaire de la ré-élection de la CAQ. Dénonçons ses choix budgétaires inégalitaires ! Alors que les Kings de Los Angeles arrivent en ville pour un match de hockey financé à même les fonds publics, rejoignez des dizaines d'organisations sociales, communautaires, syndicales et féministes pour défendre les services publics, les programmes sociaux et la justice sociale.

Les décisions de la CAQ favorisent les riches et le secteur privé : privatisation croissante, centralisation des pouvoirs en santé et en éducation, financement insuffisant du logement social, baisses d'impôts qui profitent aux plus fortunés, etc… Ces choix creusent les inégalités, entrainent plus de souffrance sociale, des files d'attente aux banques alimentaires et une augmentation des personnes en situation d'itinérance. La fiscalité doit redistribuer la richesse, pas la laisser s'accumuler dans les poches d'une minorité. La CAQ détourne les fonds publics et privatise nos services. Ça suffit !

La Coalition Main Rouge, le RÉPAC-03-12, le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale nationale et le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN vous invitent à une grande manifestation à Québec. Faisons entendre notre voix !

Rendez-vous à Québec le 3 octobre 2024, à 12h00

Départ au Parc Cartier Brébeuf (175 Rue de l'Espinay)

Matériel de mobilisation

Événement Facebook

Vignette réseaux sociaux

Affiche

Tract

Vignettes thématiques

🚌Départs en autobus de différentes villes

📍 Formulaire d'inscription pour le transport qui partira de l'Estrie : https://forms.gle/RoxGufmsfKLcj86y7

📍Formulaire pour l'un des autobus qui partira de Montréal : https://framaforms.org/inscription-et-transport-pour-la-manifestation-les-fonds-publics-pour-le-filet-social-montreal

📍Formulaire d'inscription pour le transport qui partira de Joliette dans Lanaudière : https://forms.office.com/r/bA8kscXwVB

📍Départ de Trois-Rivières, en Mauricie à 10h00. Les personnes intéressés doivent s'inscrire par courriel à Pascal.bastarache@csn.qc.ca.

📍 Formulaire d'inscription pour le bus qui partira de Longueuil

📍Départ de la Rive-Sud de Québec : Il faut s'inscrire en écrivant à julie.boudreault@csn.qc.ca

Départ Cégep Lévis-Lauzon à 10h45 Départ du Maxi de St-Romuald à 11h15.

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Comprendre la purge à LFI

1er octobre 2024, par Danielle Simonnet — , ,
Après le choc de son absence d'investiture par LFI, la députée triomphalement réélue Danielle Simonnet revient sur les erreurs stratégiques de ce qui était encore jusqu'à peu, (…)

Après le choc de son absence d'investiture par LFI, la députée triomphalement réélue Danielle Simonnet revient sur les erreurs stratégiques de ce qui était encore jusqu'à peu, le mouvement auquel elle appartenait.

12 juillet 2024 | tiré de regard.fr

Vous êtes très nombreuses et nombreux à me demander : mais pourquoi cette purge ? Mais que vous reprochaient la direction de La France insoumise (LFI) et Jean-Luc Mélenchon ? Sachez qu'ils se sont bien gardés de nous donner une explication et que des attaques publiques mensongères circulent. Il me semble intéressant de prendre le problème par l'autre bout : qu'avons-nous défendu, nous les 5 purgés avec d'autres, durant ces deux dernières années ?

Par un simple mail daté de 23h22, j'apprends que la direction de LFI me retire mon investiture. Jean-Luc Mélenchon et la direction de mon mouvement ont décidé en effet unilatéralement d'exclure des listes d'investiture pour les législatives les député.es sortant.es qui avaient émis des critiques contre sa ligne politique depuis septembre 2022 : mes camarades Hendrik Davi, Raquel Garrido, Alexis Corbière et moi-même. Chacun.e le sait maintenant, les moyens investis et les méthodes utilisées pour empêcher la réélection des exclu.es déshonorent LFI. Les deux principales figures médiatiques Clémentine Autain et François Ruffin ont été épargnées mais tout a été fait pour les isoler et les pousser à partir. Nous formons désormais un regroupement que l'on peut appeler les insoumis unitaires.

Le récit désormais, c'est que la direction de LFI a bien fait de nous exclure puisque nous aurions préparé en secret depuis des mois leur adhésion à un autre parti (lequel ? Ça varie … ) dans l'objectif d'affaiblir le mouvement – voire de faire un gouvernement avec les macronistes. Rien que ça ! D'autres folies nous ont salies dans cette campagne, jusqu'à traiter Alexis Corbière de raciste, moi-même de ne pas être claire sur la Palestine alors que mes engagements en la matière n'ont pas attendu le 7 octobre.

Il s'agit d'une prophétie en partie auto-réalisatrice : on vire les gens, ils sont contraints de se réorganiser avec d'autres, ce qui permettra d'expliquer ensuite que ça a toujours été leur projet… et justifier leur exclusion !

Classique mais un peu gros tout de même…

Alors comment s'y retrouver ? Je voudrais remonter le fil des positionnements et des désaccords que nous avons exprimés, et qui constituent l'explication de notre éviction, même si pour la direction LFI, le désaccord se résume sans doute au refus de notre part de construire notre stratégie autour de l'obsession de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.
Prendre les choses par le commencement

Juin 2022 : tout va bien ou presque, après les 22% de Jean-Luc Mélenchon, la NUPES a permis de renforcer la gauche à l'assemblée et Emmanuel Macron gouverne sans majorité. La gauche est en situation d'incarner l'opposition au macronisme et à l'extrême droite. Dans les discours, la NUPES n'est pas une alliance de circonstance. Elle a permis de réunir les forces de gauche et de l'écologie autour d'un programme inspiré de celui de LFI, portant la perspective d'une transformation en profondeur de la société, en rupture avec le hollandisme.

Les insoumis unitaires n'ont de cesse de rappeler à quel point l'acquis de la NUPES est précieux, et à quel point LFI, comme force principale et centre de gravité politique, a la responsabilité de son maintien.

Dans un premier temps, nous le faisons en tentant d'utiliser les moyens du débat interne à l'approche des Amphis d'été (université d'été du mouvement), nous prononçant à la fois pour un processus de démocratisation interne à LFI et une orientation unitaire, pour l'impulsion de comités NUPES à la base en se défiant de toute tentation hégémonique.

Septembre 2022 : c'est l'affaire Adrien Quatennens. Le député est accusé de violences sexistes. Jean-Luc Mélenchon l'assure de sa solidarité, la direction de LFI tergiverse. Les unitaires prennent position sans ambiguïté, en interne comme en externe, à l'unisson avec les jeunes et les mouvements féministes. Les tergiversations sont un premier coup de canif contre la NUPES et LFI perd des milliers de jeunes et de féministes. L'affaire s'est poursuivie et les législatives anticipées de juin 2024 ont montré à quel point la page n'était pas tournée. Contrairement aux insoumis unitaires, Adrien Quatennens a été investi, déni de réalité, il a dû ensuite retirer sa candidature sous la pression du peuple de gauche.

Automne 2022 : ce sont celles et ceux qui sont les plus fervents militants de la NUPES qui sont écartés des instances de LFI (François Ruffin, Clémentine Autain, Alexis Corbière, Raquel Garrido, autant de figures qui pouvaient nuire au nouveau plan de vol de Jean-Luc Mélenchon, qui de « Faites mieux » est passé à « 2027, ce sera encore moi »). On obtient un séminaire de réflexion dans le groupe sur le fonctionnement de LFI, qui va élaborer des propositions mais le document de synthèse sera immédiatement enterré, même pas distribué au sein du groupe… De démocratisation de LFI, il n'y aura pas, le message est clair. Soit on se tait, soit on s'exprime de l'extérieur, tel est le choix pour celles et ceux qui ont des divergences.
Le point de bascule de la mobilisation contre la réforme des retraites

2023 : mouvement contre la réforme des retraites. On bat le pavé des mois durant. Illustrant une conception de LFI comme substitutiste vis-à-vis du mouvement social, en janvier, Jean-Luc Mélenchon pense qu'il est en situation de prendre la direction du mouvement sans médiation, en direct avec le peuple. Il lance sa propre manifestation. Erreur d'appréciation, la mobilisation est très en deçà des capacités de mobilisation de l'intersyndicale. Celle-ci demeure unie et rythme le mouvement par des mobilisations massives.

Deuxième erreur d'estimation, Jean-Luc Mélenchon anticipe une trahison de la CFDT voire de la CGT et parie sur la radicalisation du mouvement. Il tape sur l'intersyndicale. Les initiatives très mal calibrées du député LFI Thomas Portes (l'image du pied sur le ballon à l'effigie du ministre du travail) et d'Aurélien Saintoul (qui traite le même ministre d'assassin) vont dans le même sens. La NUPES se retrouve à nouveau fragilisée alors que la mobilisation devrait la renforcer. L'attitude de la direction de LFI ne permet pas un travail concerté et cohérent entre l'intersyndicale et la NUPES. Les unitaires tiennent un discours rassembleur et préconisent un changement de ton à l'Assemblée.

Mars 2023 : arrive le débat sur l'article 7 du projet de loi, qui porte sur le passage de 62 à 64 ans. Discussion tactique au sein de la NUPES sur la stratégie parlementaire à adopter : poursuivre l'obstruction par l'accumulation d'amendements (stratégie de LFI depuis début février) ou permettre un vote, non pas sur l'article 7 mais sur l'amendement de suppression de l'article 7 ? L'intersyndicale est pour un vote qui obligerait chacun à se prononcer (LR et RN compris). La discussion a aussi lieu au sein du groupe parlementaire LFI. Le vote est très serré mais la majorité décide de retirer des amendements pour pouvoir voter cet amendement de suppression de l'article 7. Sauf que sous forte pression de Jean-Luc Mélenchon (qui n'est pas député, faut-il le rappeler), les amendements ne furent pas supprimés. Il n'y eut donc pas de stratégie commune de la NUPES et pas de convergence avec l'intersyndicale. En dépit des annonces sur la qualité tactique de la direction insoumise, la loi a fini par s'imposer et la gauche a raté l'occasion d'apparaître comme le correspondant politique de la mobilisation. La NUPES sort paradoxalement affaiblie et fracturée de la séquence, alors que la population est surtout le salariat n'ont jamais été aussi unis dans leur opposition à une réforme ultra-libérale. Il fallait aller dans le sens de cette unité du peuple et non y faire entrave.

Et rappelons les propos de Philippe Martinez le 19 février 2023 au nom de la principale centrale syndicale investie dans le mouvement : « Le fait de ne pas être allé à l'article 7 pour que chacun puisse afficher sa position, c'est un problème (…). Il fallait mettre les députés, chaque député, devant ses responsabilités (…). Au travers de nombreux incidents – on va dire ça comme ça – on a plus évoqué ces incidents que le fond du problème et ce qui est en débat dans la rue » avec la mobilisation syndicale, a-t-il dit, pointant « des forces politiques [qui] essaient de se substituer aux organisations syndicales et de se mettre en avant par rapport [à] ceux qui défilent dans la rue ». Et de critiquer encore la volonté « parfois sur les bancs de l'Assemblée nationale et singulièrement de La France insoumise, de s'approprier le mouvement social pour reléguer les syndicats au second plan ».
Attentats terroristes du 7-Octobre, massacre à Gaza et campagne européenne

Juin 2023 : EELV saute le pas et désigne sa tête de liste pour les élections européennes alors que LFI propose à juste titre qu'une figure d'EELV prenne la tête d'une liste unique de la NUPES. Les unitaires déplorent cette décision d'EELV. Mais ensuite, contrairement à la direction de LFI qui semble vouloir prendre le prétexte de la désunion aux européennes pour considérer le rassemblement en 2027 comme irréaliste, les insoumis unitaires indiquent qu'il ne faut pas renoncer à l'unité. Surtout une fois que la division aura fait la preuve de sa nocivité à l'occasion des européennes. Notons qu'EELV a voulu jouer sa carte, pensant reproduire la performance de Yannick Jadot à la précédente élection européenne pour rééquilibrer le rapport de forces au sein de la NUPES, mais que mal lui en a pris…

Passons sur le cocasse épisode où Ségolène Royal a pu être imaginée prenant la tête de la liste LFI, que tout le monde a fort heureusement oublié. Comme quoi la souplesse est de mise avec les héritiers du social-libéralisme…

Le 7 octobre 2023 : ce sont les attentats terroristes du Hamas puis l'horreur à Gaza. Tout a été dit sur cette séquence qui, à bien des égards ne s'est achevée, sur le champ politique français, qu'avec la dissolution. Après un premier communiqué très mauvais, la direction de LFI s'est enferrée dans son refus de qualifier les actes de terroristes, gâchant systématiquement 50% de son temps de parole dans les médias à se justifier sur le sujet. Mais surtout elle a pris le parti de cliver quoi qu'il arrive, alors que l'enjeu était d'unir le peuple pour la paix et de construire l'unité à gauche pour la solidarité avec la Palestine afin de peser sur Macron. C'était possible. L'accord pour le programme du Nouveau Front populaire (NFP) le prouve. Et les Palestinien.nes s'en seraient mieux portés. Tous.tes les unitaires se sont exprimés dans ce sens, à commencer par François Ruffin ou Clémentine Autain qui s'étaient positionnés très clairement dès le 7 octobre.

En miroir de LFI, des dirigeants du Parti socialiste (PS) creusaient le fossé par des déclarations qu'on pouvait interpréter comme des soutiens à Israël. C'est sur cette question que la NUPES a explosé, elle n'y était pas condamnée. Olivier Faure a finalement sifflé la fin de la récréation, sous la pression de la partie du PS hostile à la NUPES. Les invectives ont plu, préparant les tensions produites par la division aux européennes. Côté LFI, la caractérisation des socialistes s'est durcie, au point que Jean-Luc Mélenchon a indiqué en mai 2024 qu'ils étaient en dehors du rassemblement : « Disons que, désormais, compte tenu des positions annoncées par Glucksmann, l'union politique avec un PS revenu à ses démons droitiers serait un obstacle à l'unité populaire ».

Mentionnons également la question de l'Ukraine, sur laquelle certaines ambiguïtés ont semé le trouble. Au Parlement européen, les député.es LFI ont voté pour l'aide y compris militaire à l'Ukraine, mais les député.es français ont été plus discret.es et LFI n'a pas participé aux manifestations des anniversaires de la guerre en février 2023 et 2024. Rappelons que Jérôme Legavre, député LFI membre du Parti ouvrier indépendant (POI), est intervenu à l'Assemblée nationale contre tout soutien à l'Ukraine, c'est-à-dire hors des clous de la ligne LFI, mais sans être sanctionné. Enfin, les propositions d'issues s'en tiennent à la diplomatie et la conférence des frontières, outre qu'elle porte le risque d'acter un rapport de force aujourd'hui favorable aux Russes tend à effacer l'exigence du retrait des troupes russes ou le soutien aux mobilisations populaires ukrainiennes.
Durcissement interne, notamment au sein du groupe parlementaire

On se souvient d'un message de Sophia Chikirou, interne au groupe parlementaire mais qui s'était retrouvé dans la presse, où elle expliquait en substance qu'elle regarderait les cadavres des frondeurs depuis le bord de la rivière, on peut évoquer aussi les invectives répétées au sein du groupe parlementaire LFI sur le thème cassez-vous et surtout la scandaleuse éviction de Raquel Garrido dont la sanction pour crime de lèse-Mélenchon fut, rappelons-le, la même que pour Adrien Quatennens, auteur de violences conjugales.

Logique, quand on justifie la fin du rassemblement, les unitaires n'ont pas bonne presse, ils perturbent le jeu. Ajoutons l'influence grandissante du POI, préposé aux basses œuvres depuis l'affaire Adrien Quatennens (une pleine page pour sa défense en septembre 2022 dans l'inénarrable journal Informations ouvrières) et véritable garde prétorienne de Jean-Luc Mélenchon. Voilà une organisation qui ne relève pas du meilleur des traditions du mouvement ouvrier (accusations, invectives, fichage de militant.es…).

Durant la campagne des élections européennes, le pouvoir déploie une répression de très haut niveau contre le mouvement de solidarité avec la Palestine, contre des syndicalistes, des militant.es écologistes radicaux, mais surtout contre LFI, dans l'objectif de fracturer définitivement la gauche. Aucune organisation n'est à la hauteur de la situation, pas plus LFI, qui ne fait rien pour construire le large front nécessaire en défenses des libertés publiques gravement attaquées. En interne, les unitaires tentent de faire la campagne de la tête de liste Manon Aubry, font des offres de service mais sont laissés à l'écart, effacés des photos, au propre et au figuré.

Les insoumis unitaires ne critiquent pas publiquement la campagne, bien que ne partageant pas la stratégie adoptée : tout miser sur la Palestine comme symbole de l'identification à la population issue de l'immigration maghrébine. Il y a en réalité deux campagnes, celle que mène vaillamment Manon Aubry qui peine cependant à se faire entendre sur ses thématiques, face à la campagne menée par un ticket Jean-Luc Mélenchon-Rima Hassan.

S'est ajoutée une série de déclarations qui a donné l'occasion à nos ennemis de nous traiter d'antisémites. Par exemple, nous n'avons rien dit publiquement mais nous sommes opposé.es à toute relativisation de l'antisémitisme qui n'est pas résiduel. Il augmente et il faut dire que chaque acte antisémite est un acte antisémite de trop.

Toute la séquence fragilise la possibilité du rassemblement. Les unitaires y appellent sans relâche, et font en sorte de maintenir les liens avec les anciens partenaires désormais honnis. Heureusement qu'il y eut des repas, c'est un minimum ! François Ruffin et Clémentine Autain tentent de crédibiliser la possibilité d'une candidature de rassemblement en 2027 et d'une alternative à Jean-Luc Mélenchon, désormais personnalité politique la plus clivante et la plus rejetée. Or en 2027, il ne s'agit plus de gagner la course à gauche. La stratégie de Jean-Luc Mélenchon était la bonne en 2022 – mais aujourd'hui, elle ne l'est plus. Cette fois, il s'agit d'aller au deuxième tour de l'élection présidentielle et de l'emporter face à l'extrême droite. Il ne s'agit pas de rejouer le match des deux gauches irréconciliables mais de rassembler autour d'une orientation de rupture avec le hollandisme, dès lors qu'elle constitue le centre de gravité à gauche. La direction de LFI a eu tendance à minimiser la menace de l'extrême droite, comme si elle n'était que la continuité du macronisme en pire, comme si l'extrême droite était déjà au pouvoir, comme s'il n'y avait pas une différence de nature. Rappelons que lors de l'assemblée représentative de décembre 2023, il a fallu toute la pression des délégué.es des groupes d'action pour que le mot extrême droite figure dans le document adopté. LFI n'a pas armé ses militant.es pour qu'iels prennent la mesure du grave péril que l'extrême droite constitue pour les pauvres, les femmes, les racisé.es, le danger majeur pour les droits et libertés. Cette menace impose le rassemblement. Le soir des élections européennes, Jean-Luc Mélenchon est tombé dans le même travers : il n'a parlé ni de la menace de l'extrême droite en France ni du rassemblement.

Quelques semaines plus tard, comment ne pas voir que l'accélération politique provoquée par la dissolution donne raison aux insoumis unitaires sur tous les points ? On pensait avoir trois ans, il n'y a eu que 3 semaines pour le faire. L'accord sur les circonscriptions et le programme constitue une grande victoire, et confirme le centre de gravité établi en 2022.

Les insoumis unitaires accusés de traîtrise défendent la ligne du NFP que la direction de LFI a été contrainte d'accepter en une nuit. Alors comment comprendre que les principaux défenseurs de cette orientation soient écartés à la première occasion ? Le choix du NFP est-il un coup tactique et opportuniste ou le reflet d'une réorientation stratégique ? Il y a la dimension de règlement de compte bureaucratique dans un mouvement qui n'est doté d'aucun mécanisme démocratique réel. Mais l'attitude générale de LFI pose question tant elle semble déterminée par le plan de vol pour la prochaine élection présidentielle, sachant qu'elle sort affaiblie de la séquence des législatives. La purge est un élément auquel s'ajoutent l'omniprésence de Jean-Luc Mélenchon et ses provocations délibérées.
La possibilité d'une gauche de gauche sans Jean-Luc Mélenchon

Enfin, il faut prendre la mesure de la manière dont Jean-Luc Mélenchon et la direction de LFI se sont impliqués dans la campagne contre les député.es désinvesti.es. A Bagnolet/Montreuil, Bobigny/Drancy/Le Bourget, Paris 20e ou à Marseille, la campagne a été violente et calomnieuse, parfois ordurière. Rien que dans la circonscription d'Alexis Corbière, 9 députés sont venus soutenir la candidate investie par LFI Sabrina Ali Ben Ali pour le premier tour. 30 minutes avant la fin de la campagne officielle, Jean-Luc Mélenchon s'est même fendu d'une vidéo pour expliquer qu'il y avait de faux bulletins du NFP dans certaines circonscriptions. N'y avait-il pas mieux à faire, par exemple en soutien aux candidat.es LFI en difficulté face au RN ? Est-ce que les moyens matériels et humains investis n'auraient pas pu sauver les 500 voix qui ont manqué à Rachel Kéké ? Etrange sens des priorités.

L'issue des législatives a à nouveau donné raison aux insoumis unitaires et ce à deux niveaux. D'abord, la réélection de 3 d'entre nous malgré les moyens investis est un véritable camouflet pour Jean-Luc Mélenchon et montre que, dans des circonscriptions qui appartenaient à l'espace du mélenchonisme, il existe désormais un espace pour une gauche radicale qui se projette dans l'après-Mélenchon. Plus largement, chacun.e a pu mesurer à quel point Jean-Luc Mélenchon n'est plus en capacité d'incarner le rassemblement. Mais surtout, nous avons démontré que la ligne du rassemblement fonctionne, peut défaire l'extrême droite et mener à la victoire.

Il faut en finir avec une orientation suicidaire pour la gauche et pour LFI. Cette dernière est indispensable au rassemblement parce qu'elle porte les exigences des classes populaires et la perspective d'une transformation profonde de la société. Ne laissons pas la logique boutiquière éteindre l'espoir suscité par LFI dont les unitaires sont les représentants les plus fidèles, tandis que Jean-Luc Mélenchon a tourné le dos au projet qu'elle portait. Portons une logique collective et démocratique. Les unitaires insoumis n'ont pas pour projet de brader le programme de la NUPES, celui du NFP ou de revenir au hollandisme qui nous a conduits à la catastrophe. Nous n'avons pas changé de programme : nous avons contribué à établir « l'avenir en commun » et nous continuons de le porter.

La dimension de rupture est la condition simultanée de la victoire – avec celle du rassemblement. Ce sont les deux éléments qui définissent les insoumis unitaires et la boussole qu'ils proposent à tous les insoumis, dans une situation bouleversée et inédite où il faut être à la hauteur de l'histoire. La situation dramatique dans laquelle nous nous trouvons est aussi une opportunité pour construire l'unité de la gauche de la base au sommet, pas pour affadir le programme de la NUPES mais pour incarner une véritable alternative à l'extrême droite, qui puisse entrainer les classes populaires et mettre en mouvement la société.

Danielle Simonnet

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Réflexions stratégiques sur l’escalade de l’intimidation israélienne au Liban

1er octobre 2024, par Gilbert Achcar — , , ,
Intimidation, terrorisme, guerre asymétrique, dissuasion, contre-dissuasion et doctrine Dahiya dans l'aggression israélienne en cours contre le Liban Gilbert Achcar (…)

Intimidation, terrorisme, guerre asymétrique, dissuasion, contre-dissuasion et doctrine Dahiya dans l'aggression israélienne en cours contre le Liban

Gilbert Achcar

Professeur, SOAS, Université de Londres

À peine une heure s'était écoulée après que j'eus écrit mon article de la semaine dernière (« Le Liban et la stratégie d'intimidation israélienne », 17/9/2024) lorsque les services de renseignement israéliens ont lancé une opération terroriste de masse au Liban en faisant exploser des appareils de communication individuels en deux vagues successives sur deux jours, tuant plus de 40 personnes et en blessant plus de 3 500. Ces deux vagues de terrorisme de masse ont été suivies d'une escalade dans l'échange de bombardements de part et d'autre de la frontière entre le Hezbollah et les Forces d'agression israéliennes (dites « Forces de défense »), en prélude aux bombardements violents et intenses qui se sont déversés lundi sur le sud du Liban et autres zones de présence du Hezbollah, tuant près de 500 personnes et en blessant plus de 1 600. Le bombardement se poursuit toujours au moment où ces lignes sont écrites.

La question qui s'est imposée à tout le monde, à commencer par ceux qui sont visés au Liban, est de savoir si cette escalade soudaine de ce que nous avons appelé la « stratégie d'intimidation israélienne » prélude à une agression à grande échelle contre le Liban qui comprendrait des bombardements intensifs aveugles de toutes les zones où le Hezbollah est présent, y compris la banlieue sud densément peuplée de Beyrouth, et ce dans le but de la faire « ressembler à Gaza », selon les termes de l'un des proches collaborateurs de Benjamin Netanyahu. Il est à craindre, en effet, que l'État sioniste ne mène une agression brutale contre certaines parties du Liban, similaire à l'agression qui a visé l'ensemble de la bande de Gaza, conformément à ce que l'un des commandants de l'agression israélienne contre le Liban en 2006 a appelé la « doctrine Dahiya » (par référence à la banlieue sud de Beyrouth, le mot arabe dahiya signifiant « banlieue »). Cette doctrine vise à créer un effet dissuasif sur quiconque aurait l'intention d'affronter Israël, en menaçant d'infliger un niveau élevé de violence aux zones habitées par la population civile à laquelle appartiennent ceux qui entretiennent cette intention, comme ce qu'a subi en 2006 la banlieue sud de Beyrouth, qui est la principale zone où se concentre la base populaire du Hezbollah.

C'est un fait que l'agression de 2006 qui a suivi une opération menée par des combattants du Hezbollah contre des soldats israéliens en traversant la frontière sud du Liban, tuant huit soldats et en capturant deux, a eu un effet dissuasif, reconnu par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lorsqu'il exprima son regret, en déclarant à la télévision au lendemain de cette guerre : « Si j'avais su pour un pour cent que cette opération d'enlèvement conduirait à une guerre de cette ampleur, nous ne l'aurions certainement pas faite pour des raisons humanitaires, morales, militaires, sociales, sécuritaires et politiques. »

Ce que ne disent pas les médias occidentaux, qui s'empressent de condamner les crimes de guerre lorsqu'ils sont commis par des ennemis de l'Occident, à l'instar du régime russe en Ukraine, c'est que la « doctrine Dahiya » n'est pas un exemple de génie militaire et une doctrine digne d'être enseignée dans les collèges militaires des pays civilisés, mais plutôt une violation flagrante des lois de la guerre, qui consiste en la pratique de crimes de guerre à grande échelle, jusqu'au niveau génocidaire atteint à Gaza, de par l'intention explicite de cibler les civils afin de dissuader les combattants. En d'autres termes, il s'agit d'une stratégie terroriste formulée par un État terroriste par excellence, qui constitue une confirmation éclatante du fait que le terrorisme d'État est beaucoup plus dangereux que le terrorisme des groupes non étatiques, car il applique la même logique, c'est-à-dire le meurtre de civils à des fins politiques, mais avec un potentiel de létalité et de destruction incommensurablement plus grand.

Le Hezbollah a tiré deux leçons de la guerre des 33 jours de 2006. La première se traduit par le fait qu'il a pris en compte, depuis lors, ce qu'il considère comme une ligne rouge qui, si elle était franchie, donnerait à l'État sioniste un nouveau prétexte pour attaquer les civils libanais. Afin d'épargner sa base populaire au premier chef, le Hezbollah n'a plus mené d'opération audacieuse comme celle qui a déclenché la guerre de 2006 – ou celle menée par le Hamas il y a environ un an, déclenchant la guerre de destruction de Gaza et d'extermination de son peuple. La deuxième leçon a conduit le Hezbollah à se doter d'un énorme arsenal de missiles, établissant ainsi une contre-dissuasion en menaçant les zones civiles à l'intérieur de l'État sioniste, réalisant ainsi ce que l'on appelle dans le vocabulaire de la dissuasion nucléaire un « équilibre de la terreur ».

Cette équation est ce qui explique l'initiative prise par le Hezbollah de commencer une guerre d'usure limitée avec l'État sioniste au lendemain de l'opération « Déluge d'Al-Aqsa », en réponse à l'appel du Hamas l'incitant à se joindre à ce qu'il avait initié. Cet appel fut lancé dans le message du chef militaire du mouvement islamique dans la bande de Gaza, Mohammed al-Deif, diffusé au début de l'opération : « Ô frères de la résistance islamique, au Liban, en Iran, au Yémen, en Irak et en Syrie, le jour est venu où votre résistance va fusionner avec votre peuple en Palestine afin que ce terrible occupant comprenne que le temps où il se déchaînait et assassinait des religieux et des dirigeants est révolu. Le temps du pillage de vos richesses est terminé. Les bombardements presque quotidiens en Syrie et en Irak vont cesser. Le temps de la division de la umma et de la dispersion de ses forces dans les conflits internes est révolu. Le temps est venu pour toutes les forces arabes et islamiques de s'unir pour balayer cette occupation de nos lieux saints et de notre terre. »

Le Hezbollah était cependant plus intelligent que de se laisser emporter par l'euphorie au point de croire que le jour de la victoire sur Israël et de la libération de la Palestine était arrivé. Il décida donc d'entrer dans la bataille en tant que force de soutien plutôt qu'en tant que participant à part entière, une décision qui se traduisit par la guerre d'usure limitée. Le parti voulait ainsi exprimer sa solidarité avec le peuple de Gaza, mais sans exposer sa base populaire à un sort similaire à celui des habitants de l'enclave. Toutefois, ce calcul se retourne à présent contre le Hezbollah, car l'armée d'agression sioniste, ayant terminé ses opérations intensives à grande échelle à Gaza, concentre maintenant son attention sur son front nord et a lancé ce que nous avons appelé « stratégie d'intimidation », qui est une escalade progressive des attaques assortie de la menace de passer à la mise en œuvre de la « doctrine Dahiya ».

Ce comportement israélien démontre l'efficacité de la contre-dissuasion du Hezbollah, en ce que le gouvernement sioniste est contraint d'être prudent avant de déclencher une guerre à grande échelle dont il sait qu'elle sera coûteuse pour la société israélienne, même si le coût pour la base du Hezbollah sera beaucoup plus élevé compte tenu de la grande supériorité des capacités militaires israéliennes. Le gouvernement sioniste a donc eu recours d'abord à l'escalade au moyen de la « guerre asymétrique », un terme qui décrit généralement les actions d'une force irrégulière contre une armée régulière. Ici, c'est l'État sioniste qui porte un coup sournois et douloureux au Hezbollah et à son milieu civil en faisant exploser des appareils de communication. Cela a été suivi d'une escalade de la guerre conventionnelle qui a commencé lundi, constituant une escalade dangereuse de la pression sur le Hezbollah pour le forcer à capituler et accepter les conditions fixées par Washington avec l'approbation du gouvernement sioniste, dont la plus importante est le retrait des forces du parti au nord du fleuve Litani.

Confronté à cette pression croissante, le Hezbollah se retrouve piégé dans une dissuasion mutuelle, mais inégale. Il ne possède pas la capacité de mener une « guerre asymétrique » au cœur d'Israël et ne peut pas le frapper d'une manière qui causerait des centaines de morts, comme ce que l'armée sioniste a infligé au Liban lundi, de crainte que la réponse ne soit écrasante, sachant qu'Israël est tout à fait capable de répondre à un niveau beaucoup plus élevé. Le gouvernement sioniste, de son côté, est parfaitement conscient des conditions de l'équation. Bien qu'il souhaite démanteler la capacité de dissuasion du Hezbollah, il ne peut pas lancer une guerre de grande envergure sans s'assurer de la pleine participation des États-Unis, à l'instar de la participation de Washington à la guerre contre Gaza durant plusieurs mois, les mois les plus meurtriers et les plus destructeurs, au point de contrer tous les appels à un cessez-le-feu. Le gouvernement sioniste a besoin de pareille complicité totale des États-Unis pour le cas où il lancerait une agression à grande échelle contre le Liban, et les conditions politiques n'en sont pas encore réunies. Il s'efforce cependant d'y parvenir et pourrait adresser un ultimatum assorti d'un délai limité au Hezbollah à cette fin, comme nous l'avons mentionné la semaine dernière.

Tout cela indique que Netanyahu semble avoir commencé à craindre que son ami Donald Trump puisse échouer aux prochaines élections présidentielles américaines dans environ un mois et demi. Il semble qu'il ait décidé par conséquent d'escalader les choses, profitant des derniers mois de présence de son autre ami, le « fier sioniste irlando-américain » Joe Biden, à la Maison Blanche. La question qui se pose maintenant est la suivante : Biden fera-t-il suffisamment pression sur Netanyahu pour empêcher une guerre susceptible d'affecter négativement la campagne de la candidate de son parti, Kamala Harris, ou bien soutiendra-t-il une fois de plus l'entreprise criminelle de son ami, voire même en exprimant regret et rancœur afin d'esquiver le blâme de la manière hypocrite qui est habituellement la sienne et celle de son secrétaire d'État Blinken ?

Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est paru le 24 septembre en ligne et dans le numéro imprimé du 25 septembre. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant.

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Harris et Trump font campagne au milieu des grèves et des manifestations

1er octobre 2024, par Dan La Botz — ,
Donald Trump et Kamala Harris continuent de faire campagne dans une course au coude à coude, organisant tous deux de grands rassemblements dans les États en balance pour tenter (…)

Donald Trump et Kamala Harris continuent de faire campagne dans une course au coude à coude, organisant tous deux de grands rassemblements dans les États en balance pour tenter de prendre de l'avance.

Hebdo L'Anticapitaliste - 723 (03/10/2024)

Par Dan La Botz

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Trump poursuit ses diatribes racistes contre les immigrés, qu'il qualifie de « tueurs sans pitié », et ses insultes vicieuses à l'encontre de Mme Harris, qu'il traite désormais d'« handicapée mentale ». Trump a accusé les immigrantEs, libéréEs des prisons et des hôpitaux psychiatriques d'autres pays, d'être responsables d'une invasion des États-Unis qui a « empoisonné notre sang » et détruit l'économie, pris les emplois des AméricainEs Noirs et Latinos. « Et si l'on y réfléchit bien », a dit Trump, « seule une personne mentalement handicapée a pu permettre à notre pays d'en arriver là ».

Une position démocrate sur l'immigration très dure

Harris, qui se sent vulnérable sur la question de l'immigration, s'est rendue à la frontière sud en adoptant la position la plus dure jamais présentée par un démocrate. « Les États-Unis sont une nation souveraine et je pense que nous avons le devoir de fixer des règles à notre frontière et de les faire respecter », a-t-elle déclaré. Elle a demandé plus de juges de l'immigration, plus d'agents de patrouille frontalière, de nouveaux systèmes d'inspection pour détecter le fentanyl, une réforme du système d'asile, et fait valoir ses antécédents en matière de poursuites judiciaires contre les cartels de la drogue et le trafic d'êtres humains en tant que procureure générale de Californie.

Pourtant, son approche reste plus humaine que celle de Trump. Elle a condamné ce dernier, affirmant qu'il avait « arraché des bambins des bras de leur mère » et « mis des enfants dans des cages ». Elle a déclaré : « Nous devons réformer notre système d'immigration pour nous assurer qu'il fonctionne de manière ordonnée, qu'il est humain et qu'il rend notre pays plus fort. »

Trump a qualifié de « conneries » les remarques de K. Harris sur la sécurité des frontières et la réforme de l'immigration.

Les travailleurs en grève veulent des hausses de salaires

Alors que la campagne présidentielle se poursuit, les grèves ainsi que les manifestations contre Israël se multiplient. Chez Boeing, dans l'État de Washington, 33 000 membres du syndicat Association internationale des machinistes (IAM) sont toujours en grève, réclamant en particulier une augmentation de salaire de 40 %. La grève a coûté jusqu'à présent un milliard de dollars à l'entreprise et les travailleurEs n'ont pas été payés depuis le début du débrayage, le 13 septembre. La firme a augmenté sa proposition salariale de 25 % à 30 % sur quatre ans, ce qui est encore loin de la demande des travailleurs.

Pendant ce temps, 25 000 dockers de la côte Est et de la côte du Golfe, du Mexique, membres de l'ILA (International Longshoremen's Association), se préparent à faire grève le 1er octobre pour obtenir des salaires plus élevés. S'ils débrayent, ce sera la première grève de ce type depuis 1977. Si les dockers de la côte Ouest appartiennent à l'ILWU (International Longshore and Warehouse Union), autrefois dirigé par des communistes, et ont une longue histoire de grèves militantes, l'ILA est tout à fait différente. L'ILA était dominée par la mafia, et cet héritage perdure. Un de ses dirigeants perçoit un salaire de plus de 500 000 dollars par an.

Les membres de l'ILA gagnent actuellement 39 dollars de l'heure après six ans de travail, tandis que les membres de l'ILWU sur la côte Ouest gagnent 54,85 dollars de l'heure. En supposant une semaine de travail de 40 heures, les travailleurEs portuaires de la côte Ouest gagnent plus de 116 000 dollars par an, contre 81 000 dollars pour ceux de la côte Est et du golfe du Mexique. L'ILA a commencé par demander une augmentation de 77 %. Le gouvernement américain a le pouvoir d'intervenir dans la grève, mais Joe Biden a déclaré qu'il ne le ferait pas.

Le soutien démocrate à Israël est un problème

Entre-temps, les manifestations contre les guerres d'Israël à Gaza et maintenant au Liban se poursuivent. Des milliers de personnes ont manifesté à New York, défilant dans Manhattan et protestant devant les Nations unies contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui était venu y prendre la parole. Organisée par Jewish Voice for Peace et Not in Our Name, entre autres, la manifestation portait des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Pas de vote pour le génocide ». Lors d'un rassemblement sous la pluie, un orateur a déclaré : « Arrêtez de tuer des enfants, mettez fin à la guerre, signez l'accord, ramenez les otages chez eux » ; « Il n'y a pas de solution militaire ».

Le terrorisme israélien, les explosions de téléphones portables, de bippers et de talkies-walkies, les bombardements intensifs sur le Liban, l'assassinat de Hassan Nasrallah conduiront à de nouvelles protestations. Tout cela pose un problème à Harris, qui continue cependant à soutenir Israël.

Dan La Botz, traduction Henri Wilno

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PL69 : brader notre héritage pour un plat de lentilles ?

1er octobre 2024, par Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain — , ,
Tout d'abord, le CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain) affirme, haut et fort, que nous sommes en faveur de la transition (…)

Tout d'abord, le CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain) affirme, haut et fort, que nous sommes en faveur de la transition énergétique. Les désastres climatiques de l'année 2023 ne nous laissent pas le choix. L'humanité doit changer sa façon d'agir. Mais comment ? De quelle façon ?

Notre électricité a été le symbole et la locomotive économique de notre société depuis la Révolution tranquille avec son « Maître chez nous ». C'était avant-gardiste ! C'était visionnaire ! Il faut réaliser qu'au 21e siècle, l'électricité sera l'énergie primordiale. Est-ce qu'il y aura une seule maison, une seule entreprise, un seul commerce, une seule ferme, un seul moyen de communication électronique, sans oublier la majorité des moyens de transport, qui n'aient pas besoin d'électricité pour fonctionner ? Dans cette partie de poker énergétique planétaire, l'électricité sera notre atout.

La démocratie, ce n'est pas une dictature de quatre ans entre deux échéances électorales. C'est la participation active de l'ensemble de la population à l'élaboration de notre société face aux changements climatiques !

Le PL69 ; nos constats

Malgré notre manque de connaissances dans le domaine juridique et dans le domaine de la grande finance, notre perception du PL 69 nous amène aux constats préliminaires suivants.

Primo - Le PL69 semble une cassure radicale avec la démarche de la nationalisation qui a été acceptée lors de l'élection référendaire de 1962. C'est aussi une cassure avec la notion que cette énergie est pour le bien commun de l'ensemble de la population. Hydro-Québec doit toujours être le maître d'œuvre, pas un simple partenaire avec des actionnaires privés.

Secundo - Si le gouvernement veut se débarrasser de ce pacte de 1962 qui est devenu un symbole identitaire, il doit le faire à travers un large débat de société ; une simple commission parlementaire avec seulement quelques intervenants triés sur le volet est tout sauf un large débat de société. L'exclusion de la vaste majorité des intervenants est une entorse inacceptable à un consensus social !

Tertio - De nombreux groupes, incluant le CCCPEM, ont exigé un BAPE générique au sujet de la transition énergétique. Une série de BAPE, limités à de nombreux petits projets, est une solution totalement inadéquate. Il faut débattre de la place du PL69 dans l'empreinte totale (big picture) de cette transition énergétique.

Quattro - La « vente de feu » de notre électricité (à des promoteurs privés et à des États limitrophes) nous oblige à construire des capacités de production à grands frais pour combler une pénurie d'électricité créée de toute pièce. S'y ajoutent des contrats « léonins » garantissent des prix fixes aux promoteurs privés, même si Hydro-Québec doit y perdre de l'argent chaque fois qu'elle vendra un kilowatt/heure. À moyen terme, cela semble un cheval de Troie qui conduira inévitablement à la déchéance de notre symbole national !

Quinto. Comment départager INFORMATION et MARKETING ? Les promoteurs privés nous donnent uniquement l'information qui mousse leurs projets. Par conséquent, nous n'avons pas accès à l'autre côté de la médaille.

C'est notre perception de la situation. Est-elle fondée ? Est-elle fausse ? Seul, un débat élargi pourra nous éclairer ! N'oublions pas : c'est un enjeu fondamental qui influencera la vie quotidienne de tous les Québécois pendant un siècle. Présentement, le Québec a dans « sa main » un atout puissant, soit LA SOURCE d'énergie du 21e siècle. Il faudrait un manque flagrant de sens stratégique pour DONNER « cette carte » à des compagnies privées comme Algonquin Power, EDF, Boralex, Hydroméga ou Innergex. Contrairement à Esaü dans la Genèse, le Québec ne doit pas brader son héritage pour un plat de lentilles.

Notre recommandation

C'est pourquoi le CCCPEM demande de rejeter le PL69 car il ne répond pas à des critères minimalistes d'un débat public pour un enjeu aussi important que la transition énergétique dans un Québec en pleine crise climatique.

Au lieu de cette commission parlementaire très, très limitée, nous exigeons, encore une fois, un BAPE générique.

Le peuple du Québec doit avoir son mot à dire !

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Littoral Est - Ensemble, tissons nos quartiers

1er octobre 2024, par AmiEs de la terre, Table citoyenne du littoral Est — , ,
Québec, le 28 septembre 2024 - La Table citoyenne Littoral Est, les AmiEs de la Terre et leurs partenaires sont heureux du déroulement et de la participation au forum populaire (…)

Québec, le 28 septembre 2024 - La Table citoyenne Littoral Est, les AmiEs de la Terre et leurs partenaires sont heureux du déroulement et de la participation au forum populaire ce samedi. Ce forum se poursuit toute la journée au Centre Mgr Marcoux afin qu'ensemble, nous tissions nos quartiers.

Les activités de cet avant-midi, sous forme de kiosques interactifs, permettent aux militant.es de la Table citoyenne et aux partenaires d'échanger avec la population sur les enjeux locaux liés à l'aménagement des quartiers du Littoral Est. On parle notamment de l'accès au fleuve, du droit au logement et du centre social autogéré. Afin de rendre ces échanges plus ludiques et utilitaires, des ateliers sur l'agriculture urbaine, de sérigraphie, de macarons, de bricolage pour les tout petits, de jeux géants et d'activités physiques pour
tous ainsi que des services de réparation de vélo seront aussi de la partie. Ces échanges de vive voix, dans un cadre rassembleur et convivial, permettent de mobiliser bien des gens et de tisser de nouveaux liens interpersonnels.

« Ces enjeux locaux s'inscrivent dans un contexte plus global de crise de logement, de développement portuaire, d'augmentation de la capacité autoroutière et de dépossession territoriale. En plus, ceux-ci s'articulent sur un territoire habité par une population à faible revenu et parmi les plus vulnérables de la grande région de Québec. Malgré toute la mobilisation citoyenne réalisée jusqu'à date, nous constatons malheureusement, que les autorités perpétuent de graves injustices sociales et environnementales en proposant un. terminal de conteneurs (QSL-Port de Québec) et un troisième lien autoroutier à l'est de la
ville, ce que la population ne tolère plus
» dénonce, Marie-Hélène Deshaies, présidente de la Table citoyenne. « Assez, c'est assez ! Nous n'avons plus confiance et passons maintenant à l'action à la vitesse grand V », ajoute-t-elle.

« Nos invité.es à la table ronde sont impliqué.es dans de nombreuses luttes urbaines et sociales ailleurs au Québec et seront de bonnes sources d'inspiration pour nos luttes locales afin d'améliorer les conditions de vie dans nos quartiers.. Ils feront état de quelques cas similaires à notre vécu qui ont nécessité une grande mobilisation et participation citoyenne pour changer les choses. Caractéristiques communes, ces quartiers
à revitaliser sont sur le bord du fleuve et ont au lourd passé industriel
», annonce madame Deshaies.

Les panélistes, François Saillant, Judith Cayer, Margot Silvestro et Marie-Hélène Deshaies, des gens engagés et riches de nombreuses années d'expérience, mettront sur la table leurs expériences et leurs réflexions pour transformer nos mobilisations en victoires.
Les personnes présentes seront invitées à poursuivre leurs réflexions et à se mobiliser activement en vue de dynamiser nos luttes locales pour une plus grande justice sociale et environnementale.

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Rassemblement commémoratif à la mémoire de Joyce Echaquan : quatre années se sont écoulées et le gouvernement du Québec refuse toujours d’adopter le Principe de Joyce

1er octobre 2024, par Bureau du Principe de Joyce, Collectif Soignons la Justice Sociale — , ,
*Manawan, le 28 septembre 2024 – *Plus d'une centaine de personnes se sont réunies aujourd'hui à 17 h à la Place du Canada de Tiohtià:ke (Montréal) afin de rendre hommage à (…)

*Manawan, le 28 septembre 2024 – *Plus d'une centaine de personnes se sont réunies aujourd'hui à 17 h à la Place du Canada de Tiohtià:ke (Montréal) afin de rendre hommage à Joyce et réitérer l'importance de l'héritage qu'elle nous a fait collectivement en mettant au grand jour la triste réalité des peuples autochtones.

Organisé par le Collectif Soignons la justice sociale et avec le soutien du Bureau du Principe de Joyce, ce rassemblement a non seulement permis de dénoncer l'injustice et les inégalités que subissent encore les Autochtones à ce jour, mais aussi de montrer l'ostensible solidarité sociétale qui ne cesse de s'accroître.

Pour une quatrième année consécutive, plusieurs veillées commémoratives à la mémoire de Joyce Echaquan ont eu au Québec et pour une quatrième année consécutive, plusieurs organisations et individus autochtones et non- autochtones ont uni leur voix afin que le gouvernement du Québec adopte le Principe de Joyce et reconnaisse enfin l'existence du racisme et de la discrimination systémiques au Québec. Un prérequis pour entamer ensemble la prochaine étape visant l'amélioration de la qualité de vie des Peuples
autochtones. Malgré la résistance du gouvernement, le Collectif Soignons la justice sociale et le Bureau du Principe de Joyce sont plus que jamais déterminés à se serrer les coudes pour que la voie que Joyce a tracée mène à un réel bien-être des Autochtones dans le système de la santé et des services sociaux.

Le rassemblement a débuté par une prière d'ouverture par l'auteure et militante Katsi'tsakwas Ellen Gabriel et par une prestation musicale des Powwow Rangers. Plusieurs allocutions ont été prononcées, notamment par M. Sipi Flamand, Chef du Conseil des Atikamekw de Manawan et M. Ghislain Picard, Chef régional de l'Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL). Par la suite une minute de silence a été tenue afin d'honorer la mémoire et l'héritage de Joyce. L'événement a pris fin par un beau texte de
la poète et activiste engagée Maya Cousineau Mollen. Des délégations de la communauté Atikamekw de Manawan et de Wemotaci sont également venues assister à cet événement rassembleur et touchant pour leur sœur Joyce.

« J*'ose espérer que les termes « sécurisation culturelle » et « réconciliation » prendront finalement tout leur sens avec l'adoption du Principe de Joyce par le gouvernement du Québec. Tout juste la semaine dernière, l'Association médicale Canadienne (AMC) déclarait son soutien envers ce Principe qui est tant important et qui repose sur des droits fondamentaux. Combien de temps prendra-t-il à notre gouvernement d'emboîter le pas et de reconnaître l'évidence ? Chose est certaine est que nous continuons de travailler fort afin de mettre en place des outils pour que les Autochtones connaissent leurs droits en matière de santé et à les faire respecter. L'un des nouveaux chantiers dont nous sommes fiers d'avoir annoncé lors du rassemblement à la mémoire de Joyce est la mise sur pied de
nos ambassadaires qui seront en mesure de faire la promotion du Principe de Joyce en offrant un soutien aux diverses organisations de la santé et des services sociaux dans leurs travaux pour l'adoption et surtout de mise en œuvre du Principe de Joyce * », affirme Jennifer Petiquay-Dufresne, directrice générale du Bureau du Principe de Joyce.

« *Nous, membres du Collectif, militons pour un système de santé égalitaire qui valorise chaque individu, peu importe son statut et son origine. Ce qui est arrivé à Joyce est déplorable et nous continuerons à honorer son courage et à être des alliés envers les Autochtones pour revendiquer leurs droits vitaux aussi longtemps qu'il le faudra. Notre vision, qui est de décoloniser le système de santé public conventionnel pour bâtir un système fondé sur une vision solidaire et communautaire de la santé ancrée dans une
perspective de justice sociale, est sur ce dont on se base pour lutter contre des injustices et pour faire notre part pour mettre fin au racisme systémique et au colonialisme médical », *attestent les membres du Collectif Soignons la Justice sociale.

À propos du Principe de Joyce

Le Bureau du Principe de Joyce, créé à la suite du décès tragique de Mme Joyce Echaquan en septembre 2020 à l'hôpital de Joliette, vise à faire adopter le Principe de Joyce auprès de diverses instances, notamment par le gouvernement du Québec.

Source :

Bureau du Principe de Joyce \ www.principedejoyce.com

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Danielle Smith : les nouveaux arrivants doivent « posséder /partager nos valeurs communes »

1er octobre 2024, par David J. Climenhaga — , ,
L'Alberta a toujours accueilli les nouveaux arrivants qui partagent les mêmes valeurs qu'elle. dit la Première Ministre Danielle Smith dans une déclaration publiée le jeudi sur (…)

L'Alberta a toujours accueilli les nouveaux arrivants qui partagent les mêmes valeurs qu'elle. dit la Première Ministre Danielle Smith dans une déclaration publiée le jeudi sur le site web du gouvernement.

Tiré de Rabble

David J. Climenhaga
par David J. Climenhaga
16 septembre 2024
Texte traduit de l'anglais au français par JEANTY Marvens

« Qui possèdent nos valeurs communes ! » De quelles valeurs s'agit-il, je vous prie ?

Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais je ne pense pas avoir déjà entendu l'aboiement d'un chien plus fort que celui provenant de la part d'un représentant élu depuis que je suis arrivé en Alberta il y a plusieurs décennies, et il y en a eu beaucoup. Il y a eu beaucoup de ces aboiements de chien / sifflets de chien ici depuis que le Parti Conservateur Unifié (PCU) dirigé par Smith a pris le pouvoir en 2019.

La Première Ministre Smith a essayé de dissimuler son message à la base de l'UCP dans les dénégations codées, habituelles, alors qu'elle préparait une nouvelle attaque contre le gouvernement fédéral du premier Ministre Justin Trudeau pour avoir tenté de trouver un moyen d'assurer l'installation des demandeurs d'asile dans toutes les régions du pays.

« Le gouvernement de l'Alberta s'oppose au plan du gouvernement fédéral visant à relocaliser des dizaines de milliers de demandeurs d'asile en Alberta, en particulier sans aucune aide financière pour soutenir la province dans cette démarche ». Smith a soufflé au début de sa déclaration, répétant un mensonge répandu par le Premier Ministre conservateur du Nouveau-Brunswick, M. Blaine Higgs.

M. Higgs participera aux élections le mois prochain et les sondages indiquent que la course sera serrée, surtout cela s'annonce comme un référendum sur son style de conservatisme qui sème la discorde. Mercredi, il a affirmé que les autorités fédérales envisageaient d'envoyer davantage de demandeurs d'asile dans sa province sans aide financière, et cela a été rapidement rejetée par le Ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, qui a qualifié la démarche de « fictif ».

Nous n'avons jamais dit que nous imposerions des demandeurs d'asile aux provinces sans compensation financière », a déclaré M. Miller à la presse lors de la retraite du caucus libéral à Vancouver.

Cet élément fictif n'a pas empêché le commentaire de M. Smith, bien entendu. « Nous informons le gouvernement du Canada que les demandeurs d'asile ne sont pas pris en charge par le gouvernement fédéral. Nous informons le gouvernement du Canada que jusqu'à nouvel ordre, l'Alberta n'est pas ouverte à l'installation de ces demandeurs d'asile supplémentaires », a conclu la déclaration de Mme Smith avec un air de défi. « Nous ne pouvons tout simplement pas nous le permettre.

C'est très pesant de la part d'un premier Ministre qui parle depuis des mois de son ambition de faire passer la population de l'Alberta à 10 millions d'habitants d'ici 2050 ! En même temps, tant pis pour ces wagons de métro à Toronto que son prédécesseur, l'ancien Premier Ministre Jason Kenney, a payé pour avoir enveloppé de photos des Montagnes Rocheuses disant aux Ontariens que « l'Alberta vous appelle ». Apparemment, « le rêve de l'accession à la propriété est vivant en Alberta » seulement jusqu'à ce que des personnes ayant de mauvaises valeurs y viennent s'installer peu importe la base de leurs pensées.

Lorsque j'étais un réfugié polonais, je n'ai jamais eu à passer un « test de valeurs partagées » », a fait remarquer l'ancien député progressiste-conservateur Thomas Lukaszuk dans un tweet en réponse à un mème publié par la Commission européenne. Tweet répondant à un mème publié par le Premier Ministre. Il a demandé : « Vous voulez dire Pas de musulmans ? »

On peut se demander ce que Mme Smith va dire ensuite. Va-t-elle nous avertir que les demandeurs d'asile vont manger les chiens, manger les chats, comme ce vieux con de républicain qui se présente à l'élection présidentielle au sud de la Medicine
Line ?

Je n'en doute pas. Donald Trump a mentionné le pipeline Keystone XL en passant, mardi soir, alors que la candidate démocrate Kamala Harris, l'a frappé jusqu'à ce qu'il devienne insensible.

Je ne plaisante pas. Parce que, comme Higgs, l'auteur de la fiction, Smith a un problème électoral qui lui est propre. Les extrémistes de droite qui constituaient la base de son parti et qui sont aujourd'hui à peu près tout ce qu'il en reste pourraient bien. L'abandonner, tout comme ils ont abandonné Kenney, si elle ne se montre pas assez « MAGAfiée » à leur goût.

Elle cherche désespérément à les amadouer, au moins jusqu'au vote sur son leadership lors l'assemblée générale annuelle de l'UCP à Red Deer les 1er et 2 novembre.

C'est pourquoi elle participera à une interview en direct avec leur source d'information préférée, Rebel News, le 5 octobre. C'est pourquoi elle publier des absurdités à propos de certains types d'immigrants dans des déclarations officielles du gouvernement. Et cela ne va certainement pas s'arrêter jusqu'à la fin de l'AGA.

Cela ne s'arrêtera peut-être pas non plus à ce moment-là.

Mme Smith comprend que la base MAGA du parti représente aujourd'hui la plus grande menace pour sa survie politique. Et quand il est question de premiers Ministres conservateurs, l'observateur national, Max Fawcett du National stipule que « l'appel vient presque toujours de l'intérieur de la maison ».

La situation risque d'empirer jusqu'à ce que les électeurs de l'Alberta prennent sur eux de purger l'UCP en élisant un autre gouvernement.

D'autres informations ont été publiées cette semaine...
Pendant ce temps, beaucoup de choses continuent d'exploser cette semaine, trop même pour être détaillées.

Le procès de l'ancienne star de l'UCP, Derek Fildebrandt, accusé d'avoir menacé d'abattre un groupe de trois jeunes adolescents devant son domicile à l'époque de la guerre civile dans le quartier de Crestmont au printemps dernier, s'est poursuivi ce week-end à Calgary.

Un groupe d'experts de Law Society of Alberta a rendu hier une décision concluant que l'ancien Ministre conservateur de la Justice de l'Alberta, Jonathan Denis, coupable de deux chefs d'accusation de faute professionnelle pour des événements qui ont eu lieu en 2020 et 2021. Il a déclaré qu'il méritait d'être sanctionné. Plus d'informations ici.

The Progress Report a révélé que des fonctionnaires des services de santé de l'Alberta ont fait pression sur deux cliniques de santé mentale du centre-ville d'Edmonton pour qu'elles transfèrent les ordonnances de leurs patients à Shoppers-Drug Mart. Des employés actuels et anciens travailleurs de la santé de ces cliniques affirment que les pharmaciens de Shoppers ont perturbé leurs relations avec les patients.

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28 septembre : Journée internationale de l’avortement sécurisé

1er octobre 2024, par Confédération des syndicats nationaux (CSN) — , ,
Au Québec, toutes les régions ne sont pas toutes desservies de la même façon en matière d'accès à l'avortement. De plus, l'accès s'avère encore plus restreint pour les (…)

Au Québec, toutes les régions ne sont pas toutes desservies de la même façon en matière d'accès à l'avortement. De plus, l'accès s'avère encore plus restreint pour les personnes sans couverture de la RAMQ, du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) ou d'assurances privées.

Ce n'est pas en prohibant ou en limitant le droit à l'avortement que l'on empêche toute procédure d'interruption de grossesse. Ainsi, le manque d'accès à un avortement sécurisé dans le monde met à risque la santé des femmes.

Ici, au Québec, toutes les régions ne sont pas toutes desservies de la même façon en matière d'accès à l'avortement. De plus, l'accès s'avère encore plus restreint pour les personnes sans couverture de la Régie d'assurance-maladie du Québec (RAMQ), du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) ou d'assurances privées. Ces personnes peuvent être des étudiantes internationales, des travailleuses avec un permis de travail temporaire, des personnes sans statut, etc.

Ces femmes n'ont pas non plus accès à des soins gynéco-obstétricaux de base (contraception, test Pap, dépistage de maladies transmises sexuellement, soins de grossesse, planification familiale). Les coûts des interruptions volontaires de grossesse (IVG) de premier trimestre peuvent atteindre tout près de 500 $. Les délais nécessaires pour amasser des fonds peuvent souvent retarder l'intervention. Les montants peuvent s'élever à plusieurs milliers de dollars si l'interruption s'effectue au cours des 2e et 3e trimestres.

Pour leur venir en aide, la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) coordonne un fonds de dépannage afin de couvrir ces frais. Profitons de cette Journée internationale de l'avortement sécurisé pour faire un don : https://www.zeffy.com/fr-CA/donation-form/18811d1f-3087-496c-a7f2-c6b2274ee894

La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) est un regroupement féministe de défense de droits et d'éducation populaire en matière de santé sexuelle et reproductive.

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Pourquoi tenir une Journée nationale des centres de femmes du Québec ?

1er octobre 2024, par L'R des centres de femmes du Québec — , ,
Les centres de femmes jouent un rôle essentiel dans nos communautés. Ils offrent un espace sécuritaire où les femmes peuvent se rassembler, partager leurs expériences, et (…)

Les centres de femmes jouent un rôle essentiel dans nos communautés. Ils offrent un espace sécuritaire où les femmes peuvent se rassembler, partager leurs expériences, et trouver du soutien. Ces lieux sont des endroits pour que les femmes prennent du pouvoir sur leur vie par l'éducation populaire autonome et la défense de leurs droits.

D'où l'importance de tenir annuellement notre Journée nationale des centres de femmes du Québec.

Le 1er octobre, cette journée nationale dédiée aux centres de femmes du Québec permettra de reconnaître à l'échelle de la province l'immense contribution de ces centres à notre société.

Ils sont souvent à l'avant-garde des luttes pour l'égalité, offrant des services variés.

Cette journée est aussi l'occasion de sensibiliser le public et les décideurs politiques aux enjeux qui touchent les femmes.

Joignez-vous à nous pour célébrer et soutenir les centres de femmes du Québec ! Ensemble, continuons à bâtir une communauté plus forte et plus juste.

Trouvez ici le centre de femmes le plus près de chez vous !

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