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Apprendre ensemble l’innu-aimun

1er octobre 2024, par Ligue des droits et libertés

Retour à la table des matières Droits et libertés, automne 2023 / hiver 2024

Apprendre ensemble l’innu-aimun

Isabelle Jourdain, Innue, conseillère en développement de la langue innue, Institut Tshakapesh Si on recule dans le temps, dans l’histoire du Canada, le Canada a toujours tenu des dispositions dans sa législation pour assimiler et émanciper les Indiens ou les Sauvages, notamment par l’adoption de la Loi sur les Indiens en 1876. En effet, cette Loi forçait les Indiens à s’émanciper1 entre autres en allant aux études supérieures ce qui entrainait automatiquement la perte de leur statut d’Indien. Certains articles ont été abrogés à ce jour parce qu’ils ont été considérés à l’encontre de la Charte canadienne des droits et libertés de la personne. D’ailleurs, les pensionnats destinés aux enfants autochtones ont vu le jour vers les années 1880 et le dernier a fermé ses portes fin 1990. Ce système a été imposé aux peuples autochtones dans le cadre d’un vaste ensemble d’efforts délibérés d’assimilation visant à détruire leurs cultures, leurs identités et en voulant tuer l’Indien dans l’enfant. Il est important de considérer ces raisons majeures qui ont joué un rôle déterminant dans l’enseignement et l’apprentissage des langues autochtones. Ce sont ces obstacles qui ont mené à une crise identitaire et une réappropriation de la culture. De ces faits, l’Institut Tshakapesh, un organisme politique de défense des droits des Premières nations atikamekw et montagnais (autrefois le CAM), a été créé en 1978. C’est grâce à la demande d’aîné­e­s constatant une   grande   diminution   de la langue et de la culture innue que cet établissement a vu le jour. Aujourd’hui, l’Institut Tshakapesh est au service des communautés membres et de la Nation innue, œuvre à la sauvegarde et à la promotion de l’innu­aitun (culture innue) et de l’innu­-aimun (langue innue) ; il assure un soutien à la conservation du patrimoine culturel à l’aménagement linguistique et encourage l’expression artistique. L’Institut Tshakapesh joue un rôle déterminant dans l’éducation notamment dans la réussite éducative et le développement identitaire de la jeunesse innue.
Il est important de considérer ces raisons majeures [les efforts délibérés d’assimilation] qui ont joué un rôle déterminant dans l’enseignement et l’apprentissage des langues autochtones. Ce sont ces obstacles qui ont mené à une crise identitaire et une réappropriation de la culture.

Des obstacles à la préservation de la langue

Le principal obstacle à l’enseignement et à l’apprentissage de la langue innue est éventuellement le nombre d’heures de cours donnés en classe. Il est clair qu’une heure de cours par semaine en innu-­aimun n’est pas suffisant pour sauvegarder la langue. L’application des exigences du ministère de l’Éducation dans les établis­sements scolaires des communautés fait en sorte qu’il n’est pas envisageable d’avoir un nombre d’heures d’enseignement plus élevé. De plus, l’effervescence de la technologie numérique dans les langues dominantes a pris une place majeure dans les communautés. Les étudiant­e­s qui sont dans l’obligation de quitter leur communauté pour aller étudier dans les centres urbains rencontrent aussi des obstacles quant à l’apprentissage de la langue innue.

Apprendre ensemble

Dans un autre ordre d’idée, l’Institut Tshakapesh travaille en étroite collabora­tion avec  plusieurs partenaires afin de préserver et promouvoir la culture et la langue innue. Pour nommer que quelques travaux entamés et réalisés, il a Innu­aimun.ca, un site web trilingue que toute personne qui s’intéresse à la langue innue peut consulter. Un large éventail d’outils s’y trouvent, tels que : le dictionnaire en ligne, la grammaire, les histoires orales, une série d’une dizaine de leçons avec une soixantaine d’exercices interactifs et bien plus encore. Il y a également le programme d’aide aux artistes et artisan­ne­s innu­e­s qui représente un appui financier pour l’avan­cement de la carrière d’un artiste ou d’un artisan faisant partie d’une communauté membre de l’Institut Tshakapesh. Le comité Auetissmak Kaianuet formé d’enseignants du préscolaire ainsi que d’enseignants en innu-­aimun organise des rencontres afin de mieux les outiller et partager leurs réussites. Il y a également des ateliers de transmission de la culture donnés par les aîné­e­s.

En chantier

L’aménagement linguistique est un plan où les réalités linguistiques propres à chaque communauté sont prises en considération afin de développer la meilleure stratégie pour la promotion et la défense de la langue innue. En somme, les obstacles liés à l’enseigne­ment et l’apprentissage des langues sont encore bien présents. Cependant, les projets entamés et réalisés permettent aux communautés desservies par l’Institut Tshakapesh de promouvoir et préserver la langue innue et la culture dans le contexte actuel, en cette Décennie des langues autochtones. C’est en se réappropriant notre culture et notre identité et en faisant la paix avec le passé que nous allons trouver un moyen de s’affranchir dans toutes les domaines de nos vies autant pour les jeunes que pour les adultes.  

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À Québec, des manifestant-e-s dénoncent l’irresponsabilité gouvernementale dans la lutte aux changements climatiques

1er octobre 2024, par Presse-toi à gauche ! — , ,
Vendredi le 27 septembre dernier, près d'un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Québec et se sont dirigées vers l'Assemblée nationale. Cette manifestation a été (…)

Vendredi le 27 septembre dernier, près d'un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Québec et se sont dirigées vers l'Assemblée nationale. Cette manifestation a été organisée par la Coalition régionale justice climatique et sociale pour demander au gouvernement Legault d'agir plus rapidement dans la lutte aux changements climatiques, de réinvestir massivement dans le services publics et d'assurer une transition juste pour les travailleurs et les travailleuses.

Cette manifestation était la réponse pour la région de Québec de l'appel du Mouvement Pour la suite du monde à la mobilisation à travers le Québec « afin d'exiger la mise en place d'actions concrètes en faveurr de la transition sociale et environnementale. Pour la suite du monde regroupe une cinquante d'organisation de la société civile… Il est temps, affirme le Mouvement pour la suite du monde, de créer un rapport de force et de reprendre le pouvoir d'agir sur l'avenir du Québec. » L'irresponsabilité des gouvernements a assez duré.

Presse-toi à gauche ! publie ci-dessous des extraits des interventions qui ont eu lieu à l'arrivée de la manifestation devant l'Assemblée nationale du Québec.

Il faut continuer à dénoncer l'inaction
du gouvernement Legault

Naélie Bouchard-Sylvain, du Regroupement d'éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches et Anaïs Gousse de l'Association des étudiants et étudiantes en sciences sociales de l'Université Laval (AÉSS) dénoncent avec ferveur l'inaction du gouvernement Legault et son irresponsabilité dans la lutte aux changements climatiques. Leurs propos reçoivent un accueil enthousiaste.


Il faut souligner la responsabilité
du capitalisme dans la crise climatique

François Proulx-Duperré, secrétaire-général du Conseil central Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) dénonce à la fois la responsabilité les prédateurs capitalistes et des gouvernements à leur service dans la crise écologique actuelle et souligne le rôle que sont appelé-e-s à jouer les travailleuses et les travailleurs dans la lutte aux changements climatiques.


Les femmes sont particulièrement impactées
par la crise climatique

Claire Murati du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (Portneuf - Québec - Charlevoix) explique comment les femmes sont particulièrement impactées par la crise climatique et pourquoi il faut développer une perspective écoféministe.
Québec, 27 septembre 2024


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« Ni comme ma mère, ni comme mon père » de Magalie Lefebvre Jean

1er octobre 2024, par Marc Simard
Biracialité, racisme systémique et enjeux identitaires Dans la seconde édition de son essai « Ni comme ma mère, ni comme mon père », Magalie Lefebvre Jean aborde avec (…)

Biracialité, racisme systémique et enjeux identitaires Dans la seconde édition de son essai « Ni comme ma mère, ni comme mon père », Magalie Lefebvre Jean aborde avec profondeur et sensibilité les thèmes complexes de la biracialité, du racisme systémique, et de la construction identitaire. En (…)

Un Sud global revendicatif au Sommet de l’avenir

1er octobre 2024, par François Polet — ,
Le « Sommet de l'avenir » de l'ONU des 22-23 septembre à New York avait pour objectif de rétablir la confiance entre États dans un contexte de tensions géopolitiques (…)

Le « Sommet de l'avenir » de l'ONU des 22-23 septembre à New York avait pour objectif de rétablir la confiance entre États dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées. Essentielle, la promotion d'une gouvernance des biens publics mondiaux ne pourra faire l'impasse sur les revendications du Sud global.

Un billet de François Polet, chargé d'étude au CETRI - Centre tricontinental. Le Centre tricontinental est un centre d'étude, de publication et de formation sur le développement, les rapports Nord-Sud, les enjeux de la mondialisation et les mouvements sociaux en Afrique, Asie et Amérique latine

23 septembre 2024 | Billet de Blog
https://blogs.mediapart.fr/cetri-centre-tricontinental/blog/230924/un-sud-global-revendicatif-au-sommet-de-l-avenir

On ne saurait exagérer l'importance des enjeux au centre du « Sommet de l'avenir » des Nations unies qui s'est ouvert ce dimanche à New York. Il s'agissait, ni plus ni moins, de restaurer la confiance entre les nations pour relancer la coopération internationale autour de défis planétaires existentiels – la crise environnementale, la promotion de la paix, l'éradication de la pauvreté – auxquels les États ne peuvent raisonnablement faire face en ordre dispersé. Lancée par le Secrétaire général en septembre 2021, l'initiative avait été dictée par le désolant spectacle de « division » et de « fragmentation » auquel la crise du covid et la course aux vaccins avaient donné lieu. Trois ans plus tard, c'est dans un contexte de rivalités géopolitiques exacerbées et de multipolarisation du monde que les États se sont assis autour d'une table pour « trouver les moyens de collaborer en vue du bien commun ».

Mais le rétablissement d'un multilatéralisme en prise avec la marche du monde ne pourra ignorer les attentes de plus en plus politisées d'un Sud désormais « global », qui entend faire de cet espace une chambre d'écho de ses revendications. « Comme tout enfant qui grandit et mûrit, les habits que nous portions en 1945 ne nous vont plus » déclarait quelques jours avant le Sommet le président brésilien pour souligner l'importance de la réforme de la gouvernance mondiale. Pour être efficaces et peser sur le cours des choses, les institutions internationales doivent avant tout être considérées comme légitimes par l'ensemble des États parties prenantes. Or l'architecture internationale contemporaine, du Conseil de sécurité au Fonds monétaire international, est héritière d'une conception oligarchique des relations entre États qui, certes, n'a jamais été démocratique, mais qui est désormais en déphasage complet avec les réalités démographiques et économiques Nord-Sud et, qui plus est, considérée incapable de juguler les crises financière, sécuritaire et environnementale globales.

Depuis l'invasion illégale de l'Irak et a fortiori après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les expressions « rules based order » ou « ordre international libéral » brandies par les diplomates occidentaux contre la Russie ou l'Iran sont de plus en plus interprétées par les opinions publiques du Sud comme des formules en trompe l'œil, des injonctions à se plier à un ordre inéquitable, voire inique, régi non par la règle mais par le deux poids-deux mesures. « Selon que vous serez puissant ou misérable… ». C'est la raison pour laquelle nombre de gouvernements d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie insistent pour que l'Assemblée générale, l'organe où ils sont le plus justement représentés politiquement, soit le cœur du processus devant présider à la mise en chantier d'un multilatéralisme inclusif.

Les demandes du Sud global portent également sur des réformes du système économique et financier international devant garantir leur propre développement socioéconomique. Au nom du « droit au développement » - un principe adopté sous forme de déclaration en 1986 et longtemps resté dans l'ombre, que les gouvernements du Sud entendent réhabiliter et rendre contraignant dans les mois à venir. À l'heure où 144 pays pauvres consacrent plus de 40% de leurs dépenses au service de leur dette (The Guardian, 21 juillet 2024), l'instauration de mécanismes garantissant l'accès au financement du développement reposant sur une fiscalité internationale est une dimension centrale de cette revendication. De même que le soulèvement des obstacles (notamment environnementaux…) que les pays riches, jugés de plus en plus protectionnistes, mettent à la pénétration de leurs marchés par les exportations des pays en développement. Ou encore la fin des sanctions unilatérales qui affectent le « droit au développement » de peuples entiers.

En matière de transferts financiers, l'augmentation radicale de la contribution financière et technologique des pays riches à l'adaptation des pays pauvres au réchauffement climatique - et à la réparation des préjudices qu'ils subissent déjà de manière disproportionnée - constitue un autre front pour le Sud global, de plus en plus formulé sous l'angle de la « dette écologique » du Nord envers le Sud. Au nom du principe de « responsabilités communes mais différenciées » qu'ils poussent depuis le Sommet de la terre de Rio en 1992, les pays de ce qu'on appelait le tiers-monde refusent de sacrifier leur développement économique sur l'autel du climat et entendent dès lors faire reposer l'essentiel de l'ajustement environnemental sur les pays du Nord global.

Enfin les remises en question de l'hégémonie occidentale prennent de plus en plus une tonalité civilisationnelle, pour le plus grand plaisir et (pour partie) à l'instigation de la Russie et de la Chine. À cet égard, de nombreux signes – à commencer par les appels à revenir à l'esprit souverainiste de la Charte de 1945 – indiquent que la revitalisation du multilatéralisme ira nécessairement de pair avec une révision à la baisse de sa capacité à discipliner les États dans le domaine des valeurs, soit une diminution de certaines de ses ambitions universalistes… en vue d'une plus grande inclusion.

À lire également :
Le droit au développement dans la nouvelle géopolitique mondiale
BRICS+ : une perspective critique

Cour internationale de justice : l'enjeu du discours des droits humains dans les pays du Sud

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Les contradictions de la « gauche conservatrice » de Sahra Wagenknecht

1er octobre 2024, par Sebastian Friedrich, Sebastian Friedrich et Ingar Solty — , ,
Après celles de Saxe et de Thuringe, les élections de dimanche dernier dans le Brandebourg ont confirmé la dynamique ascendante du parti nouvellement créé par Sahra (…)

Après celles de Saxe et de Thuringe, les élections de dimanche dernier dans le Brandebourg ont confirmé la dynamique ascendante du parti nouvellement créé par Sahra Wagenknecht, l'ancienne dirigeante de Die Linke. Lors de ce dernier scrutin, la formation dont le nom (provisoire) n'est autre que celui de sa fondatrice (Alliance SahraWagenknecht – BSW) a obtenu 13,5%, et la troisième place, devançant la droite démocrate-chrétienne et écrasant Die Linke, qui passe de 10,7 à 3% et se trouve exclue du parlement régional, tout comme les Verts, qui connaissent un sort comparable (de 10,7% à 4,1%).
La percée du parti de Wagenknecht, déjà annoncée depuis plusieurs mois par les sondages et la forte popularité de sa dirigeante, a suscité un vaste débat sur son identité idéologique et son positionnement dans le spectre politique. Ses positions sur les migrants et sur les sujets dits « sociétaux » le classent à droite de l'échiquier politique, celles sur la politique étrangère (en particulier l'Ukraine et la Palestine) nettement à gauche.
Son programme économique est d'allure social-démocrate, en réalité davantage tourné vers la préservation d'un « modèle national allemand » de capitalisme, basé sur le dynamisme des PME (Petites et Moyennes Entreprises, le fameux Mittelstand), que vers la reconstruction d'un compromis social favorable au salariat.
En conséquence, certain.e.s voient la BSW comme faisant partie de la famille des gauches, une tentative de surmonter la coupure entre la gauche et les couches populaires qui prennent en compte les « préoccupations » de ces dernières, tandis que d'autres vont jusqu'à la considérer comme une variante « sociale » de l'AfD (Alternative pour l'Allemagne), la formation d'extrême droite en pleine ascension électorale, ou, à tout le moins, comme la manifestation d'un renoncement à contrer la montée du racisme et de la xénophobie dans de larges couches de la société.
En France, et plus particulièrement à gauche, l'émergence de cette nouvelle force dans le paysage politique de la puissance européenne dominante a suscité des réactions contradictoires. Dans la dernière livraison du Monde diplomatique, Pierre Rimbert et Peter Wahl voient en Wagenknecht une « icône médiatique austère, élégante, cérébrale, incarnation moderne de Rosa Luxemburg ». Manifestement séduits, ils perçoivent dans la BSW une alternative de gauche crédible à la stratégie initiée par Barack Obama en 2008 et théorisée par le fameux rapport de Terra Nova, le think tank proche du PS, fondée sur l'alliance des couches urbaines éduquées et des minorités racisées, à laquelle se serait, selon eux, ralliée la France insoumise.
A l'inverse, dans Mediapart, Romaric Godin pense que, loin de se limiter à ses positions sur les migrants ou à l'agenda dit « sociétal », le « conservatisme » revendiqué par Wagenknecht imprègne en profondeur son programme économique. Un examen de celui-ci montre qu'il se fonde sur une vision idéalisée du « capitalisme national » à l'allemande, qui refoule le fait que le fameux Mittelstand ne n'est pas montré moins avide de réformes néolibérales que le capitalisme financiarisé des grands groupes, désigné comme le seul adversaire.
Toujours dans Mediapart, Fabien Escalona explore les affinités entre le discours de Wagenknecht et celui du François Ruffin ou de l'ancienne aile « souverainiste » qui a quitté la France insoumise en 2018-2019 lors du tournant du mouvement sur la question de l'islamophobie et du racisme. Il conclut toutefois que ce qui réussit en Allemagne se heurte à une configuration idéologique différente de la gauche française, moins encline à cet alliage entre « conservatisme sociétal » et nationalisme économique. Il relève en particulier que « même contestataire de la stratégie de LFI, François Ruffin est loin de cocher les cases de la ‘ligne Wagenknecht' », notamment sur la question de l'écologie.
Dans l'article qui suit, Ingar Solty et Sebastian Friedrich, respectivement chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg et journaliste, fournissent une analyse critique des diverses facettes du projet de Wagenknecht. Ils éclairent en particulier la composition de son électorat, les contradictions de ses propositions socio-économiques et le durcissement de son discours sur les migrants mais aussi le poids décisif, rarement mentionné dans le débat français, des questions « internationales », en particulier de la guerre en Ukraine et de ses conséquences (explosion de budgets militaires, rapport à l'OTAN, renchérissement des prix de l'énergie etc .).
Ces questions, auxquelles il faut ajouter celle de la Palestine, renvoient à des marqueurs historiques de la gauche allemande depuis la fin de la dernière guerre mondiale : le refus de l'atlantisme et du militarisme, la lutte pour la paix, la solidarité avec les peuples du Sud.

Stathis Kouvélakis

27 septembre 2024 | tiré de contretemps.eu
https://www.contretemps.eu/allemagne-contradictions-gauche-die-linke-wagenknecht/

La création de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) a suscité un débat sur la question de savoir si son nouveau partiaiderait ou entraverait la montée de l'Alternative für Deutschland (AfD), un parti d'extrême droite. Avant même la création officielle de la BSW, nous avions nous aussi exprimé l'espoir que le parti de Wagenknecht pourrait ralentir la montée de la droite et réorienter le débat politique allemand vers les questions socio-économiques, un terrain sur lequel la gauche est traditionnellement la plus forte.

La BSW existe depuis la fin du mois de janvier et a participé à trois scrutins, à savoir les élections parlementaires européennes et deux élections régionales dans l'ex- Allemagne de l'Est (Saxe et Thuringe). Ces espoirs se sont-ils concrétisés ? La BSW a-t-il aidé à lutter contre la droite ou contribue-t-il à un glissement vers la droite du paysage politique ?

L'analyse des déplacements d'électeurs lors des élections européennes de juin suggère que les scores de la BSW nuisent principalement au parti de gauche Die Linke et au parti social-démocrate (SPD) au pouvoir. Selon Infratest Dimap, la plupart des électeurs de BSW votaient auparavant pour le SPD et Die Linke : 580 000 anciens électeurs du SPD et 470 000 anciens électeurs de Die Linke se sont ainsi reportés sur le BSW. Seuls 160 000 des électeurs de BSW avaient voté pour l'AfD lors des élections fédérales de 2021. Selon ce même sondage, la plupart des électeurs du BSW en Thuringe et en Saxe ce 1er septembre provenaient également de la gauche (au sens large) et seulement une petite partie de l'AfD.

À première vue, il semble évident que le BSW prend principalement des voix aux partis de gauche et entame à peine l'électorat de l'AfD. Pourtant, on peut supposer qu'en raison de la relative nouveauté du parti, une grande part de celles et ceux qui ont voté pour l'AfD aux élections fédérales de 2021, et surtout aux élections régionales de 2019, font désormais partie du socle électoral du parti d'extrême droite. Il n'est guère surprenant que cet électorat de droite radicale ne se reporte pratiquement jamais sur la BSW.

On ne peut toutefois pas en dire autant de celles et ceux qui sesont tourné.e.s vers l'AfD au cours des deux dernières années. Dans les sondages du début de l'année, l'AfD se situait autour de 22 % au niveau national, mais elle n'a obtenu « que » 16 % aux élections européennes. Ce qui est peut-être le plus révélateur, c'est que la proportion d'électeu.r.ice.s qui ont déclaré dans les enquêtes postélectoralesqu'iels avaient voté pour le parti non pas par conviction, mais parce qu'iels étaient déçu.e.s par les autres partis, estrelativement élevée – un peu moins de la moitié.

Ces électeu.r.ice.s rs peuvent théoriquement être convaincu.e.s de changer à nouveau de camp si on leur propose une alternative attractive. Une telle approche consisterait à mettre en avant des mesures de redistribution pour diviser au moins une partie de l'électorat de l'AfD. Cette stratégie pourrait séduire en particulier les personnes qui se sont classées comme « travailleu.r.se.s » dans les sondages post-électoraux pour les élections européennes et qui ont voté pour l'AfD (33 %), ainsi que la proportion relativement élevée de membres de syndicats qui ont soutenu ce parti (18,5%).

Il est possible que l'électorat de l'AfD se prolétarise de plus en plus, un processus que l'on peut observer dans les formations de droite radicale aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et dans d'autres pays, mais ce n'est pas inévitable. Les forces socialistes peuvent et doivent faire appel à ces électeu.r.ice.s, et pas seulement pour leur propre préservation.

Décélération lente

Une étude de l'Institut de recherche économique et sociale (WSI) lié à la confédération syndicale allemande a révélé que le BSW est perçu comme une alternative anti-establishment, en particulier dans l'est de l'Allemagne et parmi ceux qui ne se sont tournés vers l'AfD que récemment. D'un point de vue socio-structurel, il s'agit de régions et de communautés où le PDS (Parti du socialisme démocratique, l'un des précurseurs de Die Linke) était puissant. La BSW est forte dans les régions où le taux de chômage est élevé et où la population est vieillissante. Selon le WSI, elle attire particulièrement les électeurs à faibles revenus et ceux qui sont pessimistes quant à l'avenir et qui n'ont guère confiance dans les institutions existantes.

Même si les scores de la BSW en Thuringe et en Saxe ont surtout porté préjudice à Die Linke, ils ont probablement aussi empêché l'AfD de progresser encore davantage. Dans ces deux Länder, les sondages donnaient à l'AfD des scores allant jusqu'à 35-36 %. Selon Infratest Dimap, 26 % des élect.eur.ices de BSW interrogé.e.s en Thuringe ont déclaré qu'ils auraient voté pour l'AfD s'iels n'avaient pas eu la possibilité de se tourner vers la BSW. En Saxe, ce chiffre s'élève à 33 %. Si l'on compare ce pourcentage au résultat réel de l'AfD, le parti aurait obtenu environ 37 % enThuringe et environ 35 % en Saxe.

Il est également peu probable que de nombreu.x.ses ancien.ne.s élect.eur.ices de Die Linke qui sont passé.e.s au BSW auraient à nouveau voté pour le parti de gauche, car sa cote de popularité était déjà en baisse avant la montée du BSW. L'espoir de certains stratèges de Die Linke, qui pensaient que le départ de Wagenknecht du parti permettrait d'atteindre une nouvelle couche d'élect.eur.ices ou de la renouveler, a été déçu.

En termes purement numériques, la BSW a donc été en mesure de ralentir quelque peu la montée de l'AfD mais elle n'a en aucun cas été un palliatif. Que peut-on dire de son impact sur le débat politique et la rhétorique des médias en Allemagne en général ? Le succès relatif du parti, comme le prétendent de larges pans du spectre de la gauche et de la gauche libérale, s'inscrit-il dans un glissement général vers la droite de l'horizon politique ?

Loyauté envers le haut ou le bas de l'échelle ?

En matière de politique économique et sociale, la BSW a clairement fait sentir sa présence. L'une des premières demandes de son groupe parlementaire, composé d'anciens députés de Die Linke, a été d'augmenter le salaire minimum. Le BSW a également demandé une augmentation des retraites. Dans le même temps, le parti ne cesse de parler de la promotion des intérêts des petites et moyennes entreprises (PME) sous le mot d'ordre de la « rationalité économique ».

Cette orientation est contradictoire. L'antagonisme entre le capital et le travail est particulièrement fort entre les PME et les salarié.e.s. Les petites entreprises implantées dans des régions économiquement peu dynamiques considèrent qu'une position antisyndicale ferme est essentielle pour résister à la concurrence capitaliste nationale et internationale. Les forces de gauche de la BSW mettent l'accent sur une politique économique basée sur une « alliance antimonopoliste » à court terme. Selon leur vision de la situation économique actuelle, le gouvernement fédéral – composé du SPD, des Verts et des néolibéraux du FDP – poursuit une politique industrielle favorable aux grandes entreprises qui fausse la véritable concurrence capitaliste. Dans cette critique, le BSW partage en fait une vision proche de celle du FDP.

Cependant, à moyen terme, la contradiction entre les promesses faites aux PME et celles faites aux salarié.e.s risque de créer des tensions. D'un côté, la BSW s'oppose à une augmentation des impôts sur le capital et soutient des sanctions plus sévères à l'encontre des chômeu.r.se.s pour les pousser à accepter des emplois de qualité inférieure, tandis que, de l'autre, elle réclame des retraites plus élevées et une politique industrielle et structurelle plus forte au nom de l'aide aux travailleu.r.se.s.

Par ailleurs, il est peu probable que nous assistions à un retour au partenariat énergétique russo-européen et aux faibles prix de l'électricité industrielle qui en découlent. Au contraire, il faut s'attendre à une intensification des batailles industrielles dans les années à venir. Il reste à voir comment la BSW se positionnera face aux revendications de plus en plus pressantes du capital allemand : semaine de quarante-deux heures, augmentation de l'âge de la retraite à soixante-dix ans (au moins), restriction du droit de grève dans le secteur public et réduction de l'impôt sur les sociétés. Ce conflit contient les germes d'une scission potentielle.

Pour Die Linke, l'orientation de la politique économique du BSW et ses positions en matière de politique sociale, notamment sur l'asile, prouvent que le départ de Wagenknecht des rangs de Die Linke était une scission purement de droite. La BSW elle-même souligne également qu'elle ne veut pas être un « Die Linke 2.0 ». Bon nombre de ses figures de proue ont été remarquablement promptes à prendre leurs distances avec leur ancienne vision du monde, pour des raisons de pragmatisme électoral ou par réelle conviction.

La principale candidate du parti en Saxe en est l'un des exemples les plus flagrants. Sabine Zimmermann, ex-dirigeante de Die Linke, a situé le BSW « à droite du SPD et à gauche de la CDU [chrétiens-démocrates] ». Le soir de l'élection, Zimmermann a souligné sur la chaîne de télévision publique allemande ARD qu'il existait d'importants « chevauchements » politiques entre la CDU et la BSW, en particulier dans les domaines de « l'éducation et de la politique migratoire ».

Entre le marteau et l'enclume

Bien que le BSW soit clairement à droite de Die Linke en termes de politique économique et de politique d'asile et d'immigration, l'image d'une scission purement de la droite n'est pas aussi claire lorsqu'il s'agit d'une question centrale pour le BSW : la paix et une politique étrangère axée sur la détente. Les député.e.s du Bundestag qui ont quitté DieLinke avec Wagenknecht l'ont fait principalement en raison de leur mécontentement face à l'assouplissement perçu des positions du parti en matière de paix et de politique étrangère. L'une des principales raisons de leur départ est l'indécision du parti dans sa critique de la politique ukrainienne de l'Occident.

Ce n'est pas une coïncidence si de nombreux membres du groupe parlementaire du Bundestag qui ont quitté Die Linke sont spécialisés dans ces questions de politique étrangère. Le refus de Die Linke d'adopter une attitude pro-OTAN et conciliante à l'égard de l'alliance occidentale a longtemps été un facteur décisif empêchant la participation du parti à un gouvernement fédéral. C'est pourquoi Wagenknecht, ainsi que le député Sevim Dağdelen et d'autres, avaient toujoursmaintenu une position interne d'opposition à la stratégie de coalition « rouge-rouge-verte » [SPD-Verts-Die Linke], une stratégie qui a échoué lors de la campagne des élections fédérales de 2021.

En gardant cela à l'esprit, il est plus facile de comprendre pourquoi de nombreux membres de la base et des électeu.r.ice.s de Die Linke sont passé.e.s à la BSW. C'est surtout à l'Est, mais pas seulement, que le transfert de l'électorat traditionnel de Die Linke et du SPD vers la BSW s'explique par les positions de la BSW en matière de politique étrangère. C'est précisément parce que la question de la paix est étroitement liée à la critique de l'« opportunisme » de Die Linke que la BSW peut encore être perçue comme une force anti-establishment, bien qu'elle soit clairement à droite de Die Linke sur les questions socio-économiques ainsi que sur l'asile et l'immigration. Die Linke est toujours la force la plus anti-establishment du Bundestag allemand, mais elle apparaît comme un appendice inoffensif, à peine plus à gauche, de l'establishment SPD et Verts.

L'immigration est une autre question qui s'impose de plus en plus comme une préoccupation centrale du BSW. Lors de la création du parti, cette question a été minimisée. Lorsque Sahra Wagenknecht a annoncé la création du BSW lorsd'une conférence de presse en octobre de l'année dernière, elle n'a fait qu'une brève allusion à l'immigration. Par la suite, lors de la conférence de fondation du parti à Berlin à la fin du mois de janvier, seule une poignée d'orat.eur.ice.sl'a mentionnée.

Au cours des derniers mois, cependant, la focale s'est déplacée : l'immigration est devenue l'un des principaux sujets de discussion, au même titre que la guerre en Ukraine et les questions sociales (en particulier les retraites), notammentde la part de Wagenknecht elle-même. Il y a dix ans, elle qualifiait la Deutsche Bank de « bombe à retardement », mais aujourd'hui, elle dit la même chose des migrant.e.s. À la mi-juillet, elle a écrit ceci sur Twitter/X après qu'un demandeurd'asile marocain de 18 ans avait prétendument poussé un homme dans les escaliers d'une gare de la ville d'Uelzen, dans le nord de l'Allemagne : « Arrêtez la migration incontrôlée qui fait entrer de telles bombes à retardement dans lepays ! ».

Wagenknecht n'est pas la seule au sein de BSW à mettre l'accent sur cette question : lorsque Sabine Zimmermann a officiellement commenté les résultats le lendemain des élections en Saxe, elle a cité la limitation de l'immigrationincontrôlée comme le premier objectif d'un changement de politique.

L'éducation et la paix viennent après.

Dans l'ensemble, le BSW peut donc être classé à gauche en ce qui concerne les retraites, le marché du travail et lapolitique étrangère, et à droite en ce qui concerne la sécurité intérieure et l'immigration. Toutefois, si l'on observe le déroulement du débat lors des campagnes électorales jusqu'à présent, il est difficile d'affirmer que le BSW a fait évoluer le discours vers la droite. Le parti a eu tendance à suivre la tendance générale du glissement vers la droite, et non àla créer.

Par conséquent, même sur les questions où il est plus à droite, le BSW se situe, tant sur le plan programmatique que rhétorique, à peu près au même niveau que les chrétiens-démocrates et une grande partie du SPD : au centre de la droite – pas plus, mais pas moins non plus. Cela signifie également que le parti n'est pas une« organisation qui sert de façade de l'AfD », comme l'a récemment affirmé Oliver Nachtwey dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Cependant, le BSW n'est pas non plus, comme l'a affirmé le sociologue Wolfgang Streeck dans une interview à Die Zeit, la seule force qui « pose les bonnes questions ». En matière de politique d'asile et d'immigration, le BSW a suivi latendance générale de la droite sans conviction claire. Si cela est motivé par une tactique électorale, la BSW pourrait à un moment donné prendre conscience du fait que ce rapprochement avec l'AfD ne profite finalement qu'à cette dernière. En effet, les élect.eur.ice.s qui considèrent la limitation de l'immigration comme leur priorité absolue sont enclin.e.s à « préférer l'original » à la copie ».

Dans le même temps, il faut se féliciter que le BSW demande, par exemple, un référendum sur le stationnement de missiles nucléaires de moyenne portée en Europe, une escalade contre laquelle quatre millions de citoyen.ne.sallemand.e.s avaient déjà signé l'« Appel de Krefeld » dans les années 1980. Par sa décision, le chancelier Olaf Scholz a fait passer davantage encore d'élect.eur.ice.s du SPD dans les bras de la BSW. La montée du parti de Wagenknecht – en plus de la mauvaise situation dans la guerre par procuration menée en Ukraine, du retrait progressif des Américains et de la lassitude croissante de la population ukrainienne à l'égard de la guerre – est probablement la raison décisive pour laquelle Scholz, et même Omid Nouripour [co-président des Verts], appellent soudainement à des négociations avec la Russie.

Un avenir incertain

La trajectoire future de la BSW dépendra largement du climat politique national et international. En raison de son éclectisme, la BSW est largement tributaire des cycles économiques externes. Un phénomène similaire a déjà été observé avec le Mouvement 5 étoiles en Italie. Les prochaines décennies seront probablement caractérisées par unenouvelle guerre froide contre la Chine, qui sera légitimée par le discours peu convaincant des « démocraties contre les autocraties ».

Pour la BSW, la priorité accordée à une politique de paix orientée vers la détente est probablement la question qui la distingue de tous les autres partis allemands et pourrait rester la principale raison de son existence. L'importance croissante de cette nouvelle confrontation des blocs ouvrira à la BSW un champ d'action permanent sur l'un de ses thèmes centraux, sur lequel elle maintient d'ailleurs des positions relativement cohérentes. Le parti comble ainsi une lacune dans le spectre politique. À l'avenir, il est probable que cette lacune ne fera que s'accroître en raison des développements dans l'AfD et Die Linke.

Ceci est particulièrement vrai si le courant au sein de Die Linke qui prône une position moins critique à l'égard de l'Alliance atlantique l'emporte lors de la conférence du parti en octobre 2024.

De l'autre côté du spectre, si l'AfD veut devenir une force de gouvernement en Allemagne et au niveau européen dansles années à venir, la pression pour adopter des positions toujours plus conciliantes envers l'UE, l'euro, l'alliance avec les Etats-Unis et l'OTAN ne fera qu'augmenter. En tant que force de droite et raciste, l'AfD sera néanmoins en mesure de former des alliances avec les autres partis bourgeois en Allemagne sur la base de son engagement ferme en faveur de l'alliance occidentale et de la « défense de nos valeurs » dans la lutte des « démocraties contre les autocraties » et contre les « ennemis » intérieurs (les musulman.e.s ainsi que celles et ceux qui s'opposent aux politiques de confrontation impériale).

Les partis d'extrême droite modernisateurs en Italie et en France, qui ont jusqu'à présent exclu l'AfD de leur groupe parlementaire en Europe, ont depuis longtemps évolué dans cette direction. Bien que la stratégie soit rejetée par la direction et une partie de la base, une « melonisation » du parti est la seule voievers le pouvoir en vue pour l'AfD.

L'évolution de la politique étrangère sera décisive pour les perspectives d'avenir de la BSW, et pourrait même assurer son avenir en tant qu'élément permanent du paysage politique. Cependant, si sa politique de détente inébranlable présente un attrait certain, son avenir est incertain en raison de la confusion qui règne dans d'autres domaines politiques, en particulier son désir contradictoire de servir les intérêts des salariés d'une part et du capital de l'autre.

*

Cet article a été initialement publié dans Jacobin (États-Unis) le 20 septembre 2024. Traduction Contretemps

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L’austérité est de retour…et le recours au privé accéléré !

1er octobre 2024, par Jean-Pierre Daubois — ,
La CAQ va nier naturellement, mais les mesures d'austérité que nous avons connu sous les libéraux sont de retour. Le manque de personnel, le surmenage qui entraîne la maladie, (…)

La CAQ va nier naturellement, mais les mesures d'austérité que nous avons connu sous les libéraux sont de retour. Le manque de personnel, le surmenage qui entraîne la maladie, les postes non comblés, tout cela suscite beaucoup de temps supplémentaire.

Voilà qu'au CUSM, un premier département, l'entretien ménager, annonce qu'il ne remplacera pas nécessairement une absence par un temps supplémentaire.

Des rumeurs courent. Est-ce que la direction met en place une politique systématique visant à ne pas remplacer les 2 premiers salariés, ou 3, ou 5, ou plus, en absences par jour dans un service ?
Les conséquences à l'entretien ménager seront rapides et critiques. Il ne faut parfois qu'un jour ou deux, pour développer un problème de C-Difficile ou autre infection nosocomiale et là, ce sont les employés mais surtout les patients vulnérables qui écopent et les conséquences peuvent aller très loin, et même, pour ls plus vulnérables jusqu'à la mort.

L'entretien ménager ne sera pas le seul service à souffrir de la nouvelle austérité, ça c'est certain.
L'année dernière, la CAQ a tout fait pour appauvrir ses « anges gardiens de la population » en maintenant pendant plus d'un an des offres salariales en bas de l'inflation (9% sur 5 ans) et pour ne pas régler les nombreuses plaintes d'équité salariale dont plusieurs traînaient depuis 2010… C'est la mobilisation des salarié-es qui les a fait reculer.

Avant et pendant les négociations du secteur public on a vu la CAQ engouffrer plus de 7 milliards dans le secteur privé des batteries sans compter tous les cadeaux à des entreprises richissimes comme Kings de Los Angeles, 7 millions pour venir se pratiquer à Québec et 6 millions pour un tournoi de golf cette semaine à Montréal.

La CAQ ne manque jamais d'imagination ni de moyens financiers quand c'est le temps de couper dans les services publics pour augmenter le transfert de travail, et de fonds vers le privé.

Par exemple, le 26 septembre, la CAQ annonce qu'elle entend envoyer plus de chirurgies au privé. Nous avons une longue, couteuse et triste histoire de financement des cliniques privées en santé.

Déjà en 2014 le Vérificateur général énonçait le fait que le transfert de médecins vers le privé entraînait de nombreux abus de fonds publics, et ce, par toutes sortes de tours de passe-passe :

57 … attribuent un soutien financier aux GMF en s'appuyant essentiellement sur la volonté des médecins de pratiquer dans le cadre (privé)

75 …, les GMF étant les supérieurs fonctionnels des infirmières, ils n'ont pas l'obligation de suivre ces guides puisque leur contenu ne figure pas dans les ententes. Il en est de même pour les professionnels autres que les infirmières ; les agences n'ont pas ajouté dans les ententes les rôles qu'elles attendent de ceux-ci, alors que des sommes supplémentaires sont allouées pour eux.

76 …les responsabilités professionnelles de l'infirmière clinicienne, notamment au regard du type de soins, ne sont pas équivalentes à celles qu'exerce une infirmière technicienne. Au CSSS Drummond, 38 % des postes sont occupés par des infirmières techniciennes, alors que le soutien financier attribué par l'agence correspond à des salaires d'infirmières cliniciennes.

79 … Les agences et les établissement (NOTE : dans le document du VG, les mots « agence » et « établissement » font référence à un établissement et à des fonds publics) ne disposent d'aucune donnée quantitative fiable sur les activités réalisées par le personnel clinique qu'ils paient.

80 … choisir de ne pas remplacer une infirmière en absence prolongée, même s'il a reçu les fonds publics pour ce poste.

88 - Depuis la création des GMF, excepté l'argent investi au moyen du programme relatif au dossier médical électronique, le ministère n'a pas établi de balises quant aux résultats à obtenir et ne s'assure pas que l'utilisation des sommes consacrées à l'informatisation des cliniques est efficace.

Les fonds publics paient aussi pour plusieurs équipements de ces groupes privés :

89 - Depuis 2002, les GMF reçoivent annuellement des sommes pour l'informatisation de leurs cliniques, notamment pour l'acquisition de l'équipement et du câblage (…) Au cours des trois dernières années (soit à partir de 2011-2012), ce volet du soutien financier a représenté 22,4 millions de dollars.

Pourtant, le ministère a établi peu de balises ; pour les résultats escomptés, il n'a pas précisé, par exemple, à quelle utilisation doivent servir les sommes versées et il n'a pas non plus mentionné dans quelle mesure l'information clinique doit être intégrée dans celle du réseau de la santé et des services sociaux.

90 - Le degré d'utilisation des outils informatiques financés et celui relatif à l'intégration de l'information clinique dans celle du réseau de la santé et des services sociaux ne sont ni évalués ni suivis par le ministère et les agences.

94 … le MSSS et les agences vérifiées continuent généralement à financer les GMF même si ceux-ci ne respectent pas les exigences établies, dont le nombre de patients inscrits et les heures d'ouverture.

97 - Des GMF reçoivent un soutien financier pour un nombre d'inscriptions supérieur à celui qu'ils ont réellement. Au 31 mars 2014, à partir des données du ministère, au moins 110 GMF (43 %) n'avaient pas le nombre de patients pour lesquels ils recevaient des sommes.

98 - (…) À titre d'exemple, dans des GMF financés pour 9 000 patients, le soutien reçu pour chaque patient inscrit pondéré varie de 209 % (de 18,33$ à 56,63$) et le soutien financier par visite, de 372 % (de 8,81$ à 41,55$).

Et comme de raison on ne vérifie pas l'utilisation des fonds publics

101 Aucune des agences vérifiées n'a demandé l'accès aux livres ni aux registres comptables se rapportant à l'administration de l'aide technique et financière des GMF, alors que cela est prévu dans les ententes.

105 Le ministère et les agences vérifiées n'ont pas implanté de cadre de gestion pour suivre les résultats obtenus concernant le soutien financier aux GMF et aux cliniques-réseau. Ils n'ont pas non plus fait d'évaluation de la valeur ajoutée de ce soutien financier.

107 - Le ministère et les agences n'ont pas fixé de cibles quant aux résultats autres que le nombre d'inscriptions et les heures d'ouverture, pas plus qu'ils ont fait le suivi des objectifs et des effets attendus liés à l'attribution du soutien financier aux cliniques médicales. À titre d'exemple, le MSSS n'a suivi aucun indicateur pour évaluer l'impact du soutien financier au regard de l'amélioration de l'accessibilité et de la continuité des services de première ligne ou de leur évolution.

109 - Enfin, le ministre n'a procédé à aucune évaluation formelle de l'impact du soutien financier sur les services rendus et sur l'accessibilité dans les GMF et les cliniques-réseau depuis 2008.
On a peu de raison de croire que les choses ont changé depuis 10 ans pour ce qui est de l'abus des fonds publics par les groupes de santé privés.

Les médecins quittent le réseau public justement pour faire plus d'argent. Des infirmières et autres quittent pour joindre les cliniques privées.

Tout cela entraîne une spirale infernale vers la démolition brique par brique du secteur public et avec lui du droit des citoyen-nes de recevoir des soins de qualité auxquels ils et elles ont droit dans un système gratuit et universel.

Puisque le privé coûte plus cher, le gouvernement devra bien, tôt ou tard, couper dans les services au public. On a déjà joué dans ce film M.Legault.

On va devoir se mobiliser pour protéger nos emplois, nos conditions de travail, ainsi que notre droit le droit de toute personne citoyenne à recevoir des soins de qualité dans un système de santé universel et public.

La CSN a lancé une vaste campagne VRAIMENT PUBLIC pour sensibiliser nos membres et la population aux dangers que représentent les politiques de la CAQ.
Vous pouvez vous renseigner sur cette mobilisation à l'adresse :
https://vraimentpublic.org

Le rapport du VG est en pièce jointe

Jean-Pierre Daubois

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Une compagnie basée à Ottawa joue un rôle clé dans les bombardements israéliens à Gaza

1er octobre 2024, par Lucy Uprichard, Derek Rosmussen,, Martin Lukacs — , , ,
Partout dans le monde des ONGs qui défendent la paix ciblent des « fournisseurs uniques » de pièces de F-35 comme Gastops pour arrêter les attaques israéliennes contre Gaza. (…)

Partout dans le monde des ONGs qui défendent la paix ciblent des « fournisseurs uniques » de pièces de F-35 comme Gastops pour arrêter les attaques israéliennes contre Gaza. Dans un petit parc industriel tranquille de l'est d'Ottawa, une compagnie canadienne fabrique des parties essentielles des avions qui bombardent le peuple palestinien.

Derek Rosmussen, Lucy Uprichard, Martin Lukas
The Breach, 12 septembre 2024
Traduction Alexandra Cyr

Selon l'enquête de The Breach, Gastops est la seule compagnie dans le monde qui produise les systèmes de surveillance en vol qui équipent les bombardiers F-35 américains dont ceux qui ont lâché des bombes de 2,000 livres sur Gaza.

Selon un expert canadien du contrôle des armes, « cela est très important ; d'habitude il est impossible de savoir si ces pièces détachées sont fabriquées à Whitby, Winnipeg ou Laval. Elles finissent dans les F-35 qu'Israël utilise pour ses opérations à Gaza. Dans ce cas, nous en sommes certains » dit M. Kelsey Gallagher un chercheur de haut niveau du Project Ploughshares' à Waterloo, Ontario.

Dans d'autres pays, des groupes de la société civile se servent de l'existence de ces manufacturiers uniques pour saisir les tribunaux afin qu'ils reconnaissent que l'exportation de ces pièces détachées d'armement viole la loi internationale.

Aux Pays bas, la plus grande organisation pour la paix, qui avait déjà gagné sa cause pour arrêter les transferts du gouvernement néerlandais vers Israël, a déclaré à The Breach que la découverte d'uniques compagnies fabricantes avait été « vital » dans leur démarche judiciaire.

Plus tôt cette semaine, la Ministre d'Affaires mondiales Canada, Mme M. Joly, a annoncé que le gouvernement canadien avait suspendu 30 permis de vente d'armes à Israël cet été et qu'il s'était opposé à un contrat d'expédition de 50,000 mortiers hautement explosifs à l'armée israélienne en passant par les États-Unis.

Si M. Gallagher est satisfait de cette décision, il souligne que le Canada n'a pas cessé l'envoi de pièces d'équipement pour les F-35 aux États-Unis où l'entreprise Lockheed Martin fabrique ces avions destinés à Israël.

Au Canada, plus d'une centaine de compagnies fournissent des composantes pour les F-35 mais, Gastops est l'unique équipementier que The Breach ait pu identifier. Elle a soutenu fortement que ses composantes sont « une technologie critique qu'elle fournit pour chacun des F-35 produit dans le monde ».

L'examen des transferts d'armes vers Israël a rapidement augmenté et il y a des signes de gêne chez le manufacturier américain.

Ce printemps, Lockheed Martin a retiré toutes les informations concernant les fournisseurs canadiens, de son site Web. Il en a fait autant pour les compagnies d'une douzaine d'autres pays selon ce qu'a mis au jour The Breach en révisant les archives de la compagnie.

Une coalition d'ONGs canadiennes a mené campagne pour que le gouvernement impose immédiatement un embargo sur les ventes d'armes à Israël.

Mardi, Mme Joly a déclaré : « nous n'aurons (plus) d'armes ou de pièces d'armement envoyées vers Gaza et la manière de les expédier et où elles le sont n'importe pas ». Elle est contredite par l'envoi continu de pièces de F-35 aux États-Unis.

Pour M. Gallagher, il est clair que « d'un point de vue des droits humains, le Canada a une obligation absolue de contrôle des armes. Il ne doit pas fournir des systèmes d'armement à des pays qui vont en faire un mauvais usage et il est évident que les risques existent pour ce qui concerne Israël ».

« Personne d'autre ne détient cette technologie »

Depuis 10 ans, l'armée israélienne a de plus en plus favorisé les attaques aériennes. Un officier parle de la stratégie « du jeu de billard avec une boule de bowling ». Elle a acquis ses premiers F-35 en 2016 et leur capacité de dévastation est devenue l'élément clé dans la guerre contre Gaza qui dure depuis près d'un an maintenant.

Le nombre de morts atteint presque 41,000. En janvier dernier, les bombardements aériens avaient déjà détruit ou endommagé au moins la moitié des bâtiments de l'enclave.

Pour sa fourniture de F-35 à Israël, Lockheed Martin compte sur une chaine mondiale de production de composantes dont des fournisseurs critiques au Canada, au Royaume uni et en Australie. Leur production est attachée à « une chaine juste à temps ». Les pièces manufacturées arrivent au moment déterminé (du montage).

Gastops fabrique des capteurs de surveillance en ligne sans compétition qui détectent les fluctuations des moteurs en vol, qui donc, permet de poursuivre les vols. Il en résulte moins d'arrêts et plus de temps de vol selon la compagnie. Environ 24 employés.es sont chargés.es de cette fabrication. Au moins 3,500 de ces capteurs auraient été produits au cours des 10 dernières années. Le vice-président de l'Association des industries aérospatiales, le groupe de lobbying de l'industrie, soutient que « personne d'autre ne détient cette technologie ».

The Breach n'a pas reçu de réponse à sa demande de commentaires de la part de l'entreprise.

Les exportations d'une seule et unique source de pièces de F-35 ont été décisives dans la poursuite néerlandaise

Pax for Peace et d'autres ONGs de défense des droits humains néerlandaises ont enregistré quelques victoires dans leurs poursuites contre le gouvernement de leur pays à cause de ses exportations directes de composantes de F-35 en Israël.

Un tribunal d'appel y a ordonné l'arrêt des exportations le juge ayant conclu : « un risque certain existe qu'Israël utilise ces F-35 dans la commission de sérieuses violations de la loi humanitaire internationale ».

Le gouvernement néerlandais en a appelé de cette décision et a trouvé une voie d'échappement pour passer outre à l'esprit de la règlementation ; il a expédié ces composantes aux États-Unis.

Dans leur poursuite, les organisations de défense des droits humains ont mis l'accent sur le rôle du seul fabricant néerlandais, la compagnie Fokker, qui fabrique diverses parties de ces jets.

Frank Slijper, directeur de Arms Trade Project à PAX for Peace, soutient qu'il serait possible de découvrir que chaque F-35 construit autour de 2010 peut contenir des pièces néerlandaises.

La nature d'unique source des contributions de Fokker au programme de F-35 a permis d'établir clairement la relation entre les attaques israéliennes sur Gaza et la responsabilité de l'État néerlandais.

Pour M. Slijper, « Il est fondamental de prendre conscience que ces compagnies particulières participent à l'équipement de ces avions et si le gouvernement néerlandais exerce correctement son devoir de contrôle cela a un effet sur l'aviation israélienne et détermine la manière dont Gaza sera bombardé. Donc, il était vraiment important pour nous de nous assurer que les compagnies du pays contribuaient activement au programme de F-35 israélien ».

En mars, les avocats.es de Palestiniens.nes canadiens.nes et d'organisations de défense des droits humains ont lancé le même genre de poursuite contre la ministre d'Affaires mondiales Canada Mme M. Joly, en demandant l'arrêt des exportations d'armes.

Au cours des procédures, plusieurs compagnies ont demandé que la Cour garde le secret sur les détails de leurs exportations.

Lockheed Martin a éliminé de son site Web les mentions de ses équipementiers

La lutte pour empêcher les exportations de composantes militaires en Israël est active depuis des années. Mais elle a pris une ampleur remarquable depuis octobre 2023.

Depuis ce moment, des militants.es ont organisé au Canada, des blocages de bureaux de manufacturiers d'armes, mené des campagnes de protestation et fait du lobbying auprès de représentants.es du gouvernement pour qu'un embargo s'applique immédiatement. La même chose a eu lieu partout dans le monde.

Cela semble avoir poussé Lockheed Martin à dissimuler les noms de ses fournisseurs. En février dernier, la compagnie a procédé à une mise à jour de son site Web et y a retiré les informations sur ses partenaires dans 19 pays dont une image d'un de ses « partenaire industriel » selon ses archives. C'est en effet, après que The Breach eut produit en avril, une vidéo sur les compagnies canadiennes qui fournissent des pièces d'équipement critiques pour les F-35, que Lockheed Martin a retiré de son site Web tout ce qui restait d'informations sur ces compagnies, soit 80% de ses pages.

Kelsey Gallagher du projet Plougshares' a souligné à The Breach que des compagnies de source unique comme Gastops peuvent être le maillon faible utile aux organisations qui espèrent interrompre le flot (d'exportation) de composantes des F-35.

Si le gouvernement stoppe les exportations, cela pourrait interrompre les achats et la fabrication des F-35s selon M. Gallagher. Il pense aussi que le gouvernement canadien pourrait se retrouver sous d'énormes pressions américaines pour qu'une telle perspective ne se réalise pas.

En juillet, l'armée israélienne a confirmé qu'elle avait utilisé les F-35s pour larguer des bombes de 2,000 livres sur le camp de tentes de Al-Mawasi à Gaza. Cette attaque, dans une zone déclarée sécuritaire, a tué 90 personnes et en a blessé plus de 300. En plus elle a détruit l'usine de désalinisation qui fournissait l'eau potable à la population et qui était un lieu de rassemblement.

Le lendemain de cette attaque, le ministre de la défense israélien, M. Yoav Gallant posait devant un F-35 et remerciait ses pilotes.

Ce F-35 comportait des composantes fabriquées sur le sol canadien vendues et expédiées par des manufacturiers canadiens. Le gouvernement canadien aurait pu décider d'arrêter tout cela.

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Québec solidaire : Se donner les statuts d’un Parti enraciné dans les luttes sociales

1er octobre 2024, par Bernard Rioux — , ,
Nous présentons dans une première contribution, des statuts qui favorisent les débats les plus démocratiques et l'action la plus unitaire et solidaire pour un parti qui veut (…)

Nous présentons dans une première contribution, des statuts qui favorisent les débats les plus démocratiques et l'action la plus unitaire et solidaire pour un parti qui veut renforcer le camp populaire. Nous reviendrons dans une seconde contribution sur une évaluation des réformes proposées aux statuts et avancerons des propositions plus précises pour alimenter la discussion ouverte dans Québec solidaire qui doit se conclure lors du congrès qui se tiendra les 15, 16 et 17 novembre prochain.

Dans ce texte nous nous concentrerons sur les objectifs de la réforme des statuts qui sont présentés comme suit :

« 1) Se doter de statuts favorisant notre implantation et notre croissance sur l'ensemble du territoire ;
2) Se doter de statuts favorisant une direction fonctionnelle dans le contexte de croissance du parti ;
3) Se doter de statuts favorisant et facilitant l'engagement politique des membres ;
4) Se doter de statuts donnant davantage de pouvoir décisionnel directement aux membres ;
5) Se doter de statuts favorisant l'inclusion et la juste représentation de toutes les diversités au sein de Québec solidaire. »

Ces propositions ne se basent pas sur un bilan le moindrement étoffé et les propositions plus concrètes sont suggérées comme des avenues possibles. Les lacunes du Cahier de propositions risquent de déboucher sur des discussions abstraites, esquivant les bilans concrets et risquant d'éviter les débats sur plusieurs aspects de la vie du parti qui ont été contestés par ses militantes et militants :
• Le peu de préoccupation accordée à l'enracinement dans différents secteurs sociaux – chez les travailleurs et travailleuses, dans le milieu étudiant, parmi les secteurs racisés de la population,
• la politique de communication essentiellement verticaliste,
• le fonctionnement du parti ne plaçant pas la démocratie participative au service de l'action politique du parti [2],
• le dépérissement de la place attribuée à la formation politique,
• la centralisation de la capacité de décision et d'initiative dans la direction du parti, allant de la détermination des campagnes au choix des candidatures,
• l'autonomisation de l'aile parlementaire,
• les difficultés de maintenir la parité hommes femmes et celles rencontrées avec les militant-es issu-es de la diversité,
• la place amoindrie accordée à la porte-parole femme comme symptôme de la mise de côté de l'importance du féminisme,
• la difficulté d'appliquer, dans le travail électoral, le travail d'équipe, pour faciliter l'intégration et la place des femmes, des personnes d'autres identités de genre et des personnes racisées en politique, laissant libre cours aux comportements machistes, aux attitudes de petit coq et à l'attachement au pouvoir manifesté par certains membres des instances.

Bilan et perspectives pour dépasser les problèmes politico-organisationnels identifiés

Nous voulons préciser ces points du bilan de notre fonctionnement politico-organisationnel et esquisser des pistes de modification des statuts visant à nous aider à dépasser les problèmes rencontrés jusqu'ici.

1. Un sous-développement du parti de la rue et la nécessité d'une politique d'enracinement dans les classes ouvrières et populaires et dans les différentes régions

S'il est important de viser une présence effective sur l'ensemble du territoire du Québec, nous ne pouvons limiter la question de notre implantation à la seule dimension territoriale. Il faut également poser la question de l'enracinement dans les différents secteurs sociaux : milieux de travail (syndiqués et non syndiqués), milieu étudiant (collégial et universitaire), milieux de la diversité culturelle et de ses organisations, milieux communautaires et environnementaux. Les structures répondant à ces besoins d'enracinement (réseaux militants, associations de campus) sont peu développées et les réseaux n'ont eu que très récemment la possibilité de faire des propositions et d'avoir une délégation dans les différentes instances décisionnelles du parti.

Pour répondre à cette problématique, il convient de :

Introduire à tous les niveaux des structures sectorielles ayant des pouvoirs de recrutement, de proposition et de délégation afin de faciliter l'enracinement du parti dans différents secteurs de la majorité populaire et de pouvoir construire le parti de la rue. Cela passera par la construction de structures sectorielles, par leur financement et par la facilitation de candidatures provenant des milieux militants.

2. Surmonter une communication centralisée et verticaliste en maximisant la participation des membres aux différentes prises de parole et la communication horizontale entre les militant-es de différentes régions et de différents secteurs.

Le site reflète bien le verticalisme de la communication au sein de QS. En première page, nous retrouvons essentiellement les communiqués des porte-paroles et de l'équipe parlementaire. Les expériences et les bons coups réalisés par des militant-es de différentes régions ou de différents secteurs du parti ne sont pas facilement accessibles. À l'interne, nous ne recevons les prises de position des associations qu'au dernier moment de la discussion sans pouvoir faire les échanges préalables entre les régions. On constate également l'absence d'appel aux contributions des membres à notre politique de communication.

Pour favoriser et faciliter l'engagement politique des membres, il faut d'abord permettre leur prise de parole sur une base régulière et systématique, que ce soit dans la vie interne du parti ou sur la scène publique. Pour répondre à cette problématique, on pourrait :

• Favoriser les échanges entre les membres en organisant la circulation horizontale des informations tant en ce qui concerne les différentes initiatives et réussites des membres de différentes régions et secteurs sociaux qu'au niveau des débats, pour renforcer le partage des idées et initiatives,
• Diffuser des analyses portant sur la situation économique, politique et sociale au Québec, sur les luttes des mouvements sociaux (syndical, féministe, populaire, étudiant, écologiste, antiraciste et de solidarité internationale…) et chercher pour ce faire à impliquer les militant-es.

3. Réviser les formes de délibération et les types de délégation pour qu'ils puissent donner davantage de pouvoir directement aux membres

Les débats sur l'évaluation de la situation politique et sur les enjeux stratégiques des différents mouvements sociaux tendent à être remplacés par des discussions sur des amendements pointus. Les différentes sensibilités politiques ne sont pas représentées dans les délégations au sein des différentes instances de débats alors que plusieurs courants politiques sont présents dans les bases militantes. Les procédures encadrant nos débats doivent être revues pour favoriser le pouvoir de décision des membres. Les pistes suivantes pourraient nous aider à concrétiser ces objectifs :

• Impliquer les membres dans l'élaboration de l'analyse de la conjoncture et des stratégies et des campagnes du parti ; leur accorder des échéances leur permettant de véritables discussions en profondeur et faciliter le partage horizontal des positions entre les différentes instances locales et sectorielles ; instaurer des élections à la proportionnelle de votes obtenus sur les questions d'orientation afin que les différentes sensibilités et courants présents dans le parti soient représentés dans les instances de débats et dans les instances de direction.

4. En finir avec le recul de l'importance accordée à la formation politique en enrichissant la formation et l'éducation politique des membres afin de permettre une appropriation des enjeux historiques et sociopolitiques au Québec, au Canada et dans le monde

Durant les premières années de la vie de Québec solidaire, la formation politique des membres, notamment par la préparation de camps, occupait une place importante. Les formations sont devenues plus techniques et pratiques. La responsabilité de la formation a été confiée à une seule personne au lieu d'établir une équipe du parti responsable au niveau national et ayant des relais dans les différentes régions du Québec. Des plans nationaux de formation ne sont pas soumis à la discussion. La formation politique est nécessaire pour renforcer l'unité du parti et la capacité d'intervention de ses membres sur différents sujets.

L'engagement politique des membres passe par le renforcement de la formation. C'est pourquoi il est important de :

• Définir un plan de formation et en confier la réalisation à une équipe de formation, chercher à identifier des membres engagé-es dans ce travail et préciser les modalités de cette formation (camps, écoles, publications, etc.)

5. La défense de la démocratie dans le parti passe par le refus d'un fonctionnement essentiellement centralisé

Nous avons assisté ces dernières années à une centralisation du parti à tous les niveaux : concentration des moyens financiers, centralisation des choix de communication, instrumentalisation des instances régionales et locales, maintien de la marginalisation des réseaux militants, etc.
Pour réaliser une démocratie solidaire véritable, une décentralisation s'avère nécessaire. Les statuts devraient permettre de :

• Impliquer les membres dans l'élaboration des stratégies et des campagnes du parti et élargir le nombre de militant-es pouvant parler pour le parti ; libérer les capacités d'initiatives et de propositions des structures régionales du parti ; fournir des moyens financiers aux associations locales et aux réseaux militants pour leur permettre de se construire et d'agir ; renforcer les capacités d'initiatives des instances régionales concernant les campagnes, la formation des membres et le choix des candidatures afin de favoriser la parité.

6. Reconnaître les pressions sociales allant à l'encontre de notre fonctionnement égalitaire et mieux définir notre volonté politique et les mécanismes permettant de la concrétiser.

La défense d'un fonctionnement permettant l'égalité des femmes et l'intégration de différentes composantes de la diversité fait l'objet de pressions constantes allant à l'encontre de cet objectif. Les statuts balisent déjà cette volonté politique. Mais le recul de la parité constaté aux dernières élections nécessite de renforcer cette volonté et les mécanismes qui permettent de la concrétiser.

• Définir des mécanismes renforçant notre vigilance face aux pressions sociales remettant en question le caractère féministe, antiraciste et anticapacitiste du parti que ce soit au niveau du choix des candidatures et de la défense de la parité, au niveau de la priorité donnée à la lutte antipatriarcale dans les plates-formes du parti ou au niveau d'un fonctionnement antiraciste et anti-capacitiste

7. L'autonomisation du travail de l'aile parlementaire et les moyens d'une meilleure articulation de ce travail à l'ensemble du parti

Le rapport du travail de l'aile parlementaire se limite le plus souvent à un rapport de fin de session qui décrit l'ampleur du travail abattu. Mais ce travail ne fait pas l'objet de discussion et de bilan véritable dans les instances du parti en ce qui concerne les choix politiques faits, les rapports établis avec les mouvements sociaux et les liens avec l'ensemble du parti pour le soutien à sa députation.

Les statuts devraient préciser ce rapport et
• permettre de discuter dans le parti les intentions et politiques gouvernementales, définir les réponses que l'aile parlementaire prévoit apporter et tirer le bilan de l'efficacité de ses réponses suite à une session.

8. Structurer notre travail de contacts internationaux et préciser les moyens organisationnels que l'on se donne pour assurer ces tâches.

Québec solidaire, depuis sa naissance, ne s'est pas donné les moyens politiques et organisationnels d'une véritable politique internationale (contacts, relations soutenues avec différents partis ou groupes), positions claires, définies collectivement par rapport aux enjeux internationaux à une époque où l'ensemble des problématiques économiques, sociales, politiques, sanitaires… prennent d'emblée une dimension internationale. Des initiatives ont été prises par des militant-es mais sans un caractère organique quelconque.

• mettre en place un bureau des relations internationales
• définir une politique claire de développement de rapports internationaux comme étant une tâche essentielle du parti.

Conclusion

Il faudra effectuer ce travail par des propositions concrètes relevant des différentes clauses des statuts et ce, pour le congrès de novembre. Ainsi, nous serons en mesure d'affermir cette orientation politico-organisationnelle face à celle qui est proposée par la direction.

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Manifestation nationale Les Fonds Publics pour le Filet Social – 3 octobre à Québec

1er octobre 2024, par Coalition Main rouge — ,
Le 3 octobre 2024 marque le 2ème anniversaire de la ré-élection de la CAQ. Dénonçons ses choix budgétaires inégalitaires ! Alors que les Kings de Los Angeles arrivent en ville (…)

Le 3 octobre 2024 marque le 2ème anniversaire de la ré-élection de la CAQ. Dénonçons ses choix budgétaires inégalitaires ! Alors que les Kings de Los Angeles arrivent en ville pour un match de hockey financé à même les fonds publics, rejoignez des dizaines d'organisations sociales, communautaires, syndicales et féministes pour défendre les services publics, les programmes sociaux et la justice sociale.

Les décisions de la CAQ favorisent les riches et le secteur privé : privatisation croissante, centralisation des pouvoirs en santé et en éducation, financement insuffisant du logement social, baisses d'impôts qui profitent aux plus fortunés, etc… Ces choix creusent les inégalités, entrainent plus de souffrance sociale, des files d'attente aux banques alimentaires et une augmentation des personnes en situation d'itinérance. La fiscalité doit redistribuer la richesse, pas la laisser s'accumuler dans les poches d'une minorité. La CAQ détourne les fonds publics et privatise nos services. Ça suffit !

La Coalition Main Rouge, le RÉPAC-03-12, le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale nationale et le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN vous invitent à une grande manifestation à Québec. Faisons entendre notre voix !

Rendez-vous à Québec le 3 octobre 2024, à 12h00

Départ au Parc Cartier Brébeuf (175 Rue de l'Espinay)

Matériel de mobilisation

Événement Facebook

Vignette réseaux sociaux

Affiche

Tract

Vignettes thématiques

🚌Départs en autobus de différentes villes

📍 Formulaire d'inscription pour le transport qui partira de l'Estrie : https://forms.gle/RoxGufmsfKLcj86y7

📍Formulaire pour l'un des autobus qui partira de Montréal : https://framaforms.org/inscription-et-transport-pour-la-manifestation-les-fonds-publics-pour-le-filet-social-montreal

📍Formulaire d'inscription pour le transport qui partira de Joliette dans Lanaudière : https://forms.office.com/r/bA8kscXwVB

📍Départ de Trois-Rivières, en Mauricie à 10h00. Les personnes intéressés doivent s'inscrire par courriel à Pascal.bastarache@csn.qc.ca.

📍 Formulaire d'inscription pour le bus qui partira de Longueuil

📍Départ de la Rive-Sud de Québec : Il faut s'inscrire en écrivant à julie.boudreault@csn.qc.ca

Départ Cégep Lévis-Lauzon à 10h45 Départ du Maxi de St-Romuald à 11h15.

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Comprendre la purge à LFI

1er octobre 2024, par Danielle Simonnet — , ,
Après le choc de son absence d'investiture par LFI, la députée triomphalement réélue Danielle Simonnet revient sur les erreurs stratégiques de ce qui était encore jusqu'à peu, (…)

Après le choc de son absence d'investiture par LFI, la députée triomphalement réélue Danielle Simonnet revient sur les erreurs stratégiques de ce qui était encore jusqu'à peu, le mouvement auquel elle appartenait.

12 juillet 2024 | tiré de regard.fr

Vous êtes très nombreuses et nombreux à me demander : mais pourquoi cette purge ? Mais que vous reprochaient la direction de La France insoumise (LFI) et Jean-Luc Mélenchon ? Sachez qu'ils se sont bien gardés de nous donner une explication et que des attaques publiques mensongères circulent. Il me semble intéressant de prendre le problème par l'autre bout : qu'avons-nous défendu, nous les 5 purgés avec d'autres, durant ces deux dernières années ?

Par un simple mail daté de 23h22, j'apprends que la direction de LFI me retire mon investiture. Jean-Luc Mélenchon et la direction de mon mouvement ont décidé en effet unilatéralement d'exclure des listes d'investiture pour les législatives les député.es sortant.es qui avaient émis des critiques contre sa ligne politique depuis septembre 2022 : mes camarades Hendrik Davi, Raquel Garrido, Alexis Corbière et moi-même. Chacun.e le sait maintenant, les moyens investis et les méthodes utilisées pour empêcher la réélection des exclu.es déshonorent LFI. Les deux principales figures médiatiques Clémentine Autain et François Ruffin ont été épargnées mais tout a été fait pour les isoler et les pousser à partir. Nous formons désormais un regroupement que l'on peut appeler les insoumis unitaires.

Le récit désormais, c'est que la direction de LFI a bien fait de nous exclure puisque nous aurions préparé en secret depuis des mois leur adhésion à un autre parti (lequel ? Ça varie … ) dans l'objectif d'affaiblir le mouvement – voire de faire un gouvernement avec les macronistes. Rien que ça ! D'autres folies nous ont salies dans cette campagne, jusqu'à traiter Alexis Corbière de raciste, moi-même de ne pas être claire sur la Palestine alors que mes engagements en la matière n'ont pas attendu le 7 octobre.

Il s'agit d'une prophétie en partie auto-réalisatrice : on vire les gens, ils sont contraints de se réorganiser avec d'autres, ce qui permettra d'expliquer ensuite que ça a toujours été leur projet… et justifier leur exclusion !

Classique mais un peu gros tout de même…

Alors comment s'y retrouver ? Je voudrais remonter le fil des positionnements et des désaccords que nous avons exprimés, et qui constituent l'explication de notre éviction, même si pour la direction LFI, le désaccord se résume sans doute au refus de notre part de construire notre stratégie autour de l'obsession de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.
Prendre les choses par le commencement

Juin 2022 : tout va bien ou presque, après les 22% de Jean-Luc Mélenchon, la NUPES a permis de renforcer la gauche à l'assemblée et Emmanuel Macron gouverne sans majorité. La gauche est en situation d'incarner l'opposition au macronisme et à l'extrême droite. Dans les discours, la NUPES n'est pas une alliance de circonstance. Elle a permis de réunir les forces de gauche et de l'écologie autour d'un programme inspiré de celui de LFI, portant la perspective d'une transformation en profondeur de la société, en rupture avec le hollandisme.

Les insoumis unitaires n'ont de cesse de rappeler à quel point l'acquis de la NUPES est précieux, et à quel point LFI, comme force principale et centre de gravité politique, a la responsabilité de son maintien.

Dans un premier temps, nous le faisons en tentant d'utiliser les moyens du débat interne à l'approche des Amphis d'été (université d'été du mouvement), nous prononçant à la fois pour un processus de démocratisation interne à LFI et une orientation unitaire, pour l'impulsion de comités NUPES à la base en se défiant de toute tentation hégémonique.

Septembre 2022 : c'est l'affaire Adrien Quatennens. Le député est accusé de violences sexistes. Jean-Luc Mélenchon l'assure de sa solidarité, la direction de LFI tergiverse. Les unitaires prennent position sans ambiguïté, en interne comme en externe, à l'unisson avec les jeunes et les mouvements féministes. Les tergiversations sont un premier coup de canif contre la NUPES et LFI perd des milliers de jeunes et de féministes. L'affaire s'est poursuivie et les législatives anticipées de juin 2024 ont montré à quel point la page n'était pas tournée. Contrairement aux insoumis unitaires, Adrien Quatennens a été investi, déni de réalité, il a dû ensuite retirer sa candidature sous la pression du peuple de gauche.

Automne 2022 : ce sont celles et ceux qui sont les plus fervents militants de la NUPES qui sont écartés des instances de LFI (François Ruffin, Clémentine Autain, Alexis Corbière, Raquel Garrido, autant de figures qui pouvaient nuire au nouveau plan de vol de Jean-Luc Mélenchon, qui de « Faites mieux » est passé à « 2027, ce sera encore moi »). On obtient un séminaire de réflexion dans le groupe sur le fonctionnement de LFI, qui va élaborer des propositions mais le document de synthèse sera immédiatement enterré, même pas distribué au sein du groupe… De démocratisation de LFI, il n'y aura pas, le message est clair. Soit on se tait, soit on s'exprime de l'extérieur, tel est le choix pour celles et ceux qui ont des divergences.
Le point de bascule de la mobilisation contre la réforme des retraites

2023 : mouvement contre la réforme des retraites. On bat le pavé des mois durant. Illustrant une conception de LFI comme substitutiste vis-à-vis du mouvement social, en janvier, Jean-Luc Mélenchon pense qu'il est en situation de prendre la direction du mouvement sans médiation, en direct avec le peuple. Il lance sa propre manifestation. Erreur d'appréciation, la mobilisation est très en deçà des capacités de mobilisation de l'intersyndicale. Celle-ci demeure unie et rythme le mouvement par des mobilisations massives.

Deuxième erreur d'estimation, Jean-Luc Mélenchon anticipe une trahison de la CFDT voire de la CGT et parie sur la radicalisation du mouvement. Il tape sur l'intersyndicale. Les initiatives très mal calibrées du député LFI Thomas Portes (l'image du pied sur le ballon à l'effigie du ministre du travail) et d'Aurélien Saintoul (qui traite le même ministre d'assassin) vont dans le même sens. La NUPES se retrouve à nouveau fragilisée alors que la mobilisation devrait la renforcer. L'attitude de la direction de LFI ne permet pas un travail concerté et cohérent entre l'intersyndicale et la NUPES. Les unitaires tiennent un discours rassembleur et préconisent un changement de ton à l'Assemblée.

Mars 2023 : arrive le débat sur l'article 7 du projet de loi, qui porte sur le passage de 62 à 64 ans. Discussion tactique au sein de la NUPES sur la stratégie parlementaire à adopter : poursuivre l'obstruction par l'accumulation d'amendements (stratégie de LFI depuis début février) ou permettre un vote, non pas sur l'article 7 mais sur l'amendement de suppression de l'article 7 ? L'intersyndicale est pour un vote qui obligerait chacun à se prononcer (LR et RN compris). La discussion a aussi lieu au sein du groupe parlementaire LFI. Le vote est très serré mais la majorité décide de retirer des amendements pour pouvoir voter cet amendement de suppression de l'article 7. Sauf que sous forte pression de Jean-Luc Mélenchon (qui n'est pas député, faut-il le rappeler), les amendements ne furent pas supprimés. Il n'y eut donc pas de stratégie commune de la NUPES et pas de convergence avec l'intersyndicale. En dépit des annonces sur la qualité tactique de la direction insoumise, la loi a fini par s'imposer et la gauche a raté l'occasion d'apparaître comme le correspondant politique de la mobilisation. La NUPES sort paradoxalement affaiblie et fracturée de la séquence, alors que la population est surtout le salariat n'ont jamais été aussi unis dans leur opposition à une réforme ultra-libérale. Il fallait aller dans le sens de cette unité du peuple et non y faire entrave.

Et rappelons les propos de Philippe Martinez le 19 février 2023 au nom de la principale centrale syndicale investie dans le mouvement : « Le fait de ne pas être allé à l'article 7 pour que chacun puisse afficher sa position, c'est un problème (…). Il fallait mettre les députés, chaque député, devant ses responsabilités (…). Au travers de nombreux incidents – on va dire ça comme ça – on a plus évoqué ces incidents que le fond du problème et ce qui est en débat dans la rue » avec la mobilisation syndicale, a-t-il dit, pointant « des forces politiques [qui] essaient de se substituer aux organisations syndicales et de se mettre en avant par rapport [à] ceux qui défilent dans la rue ». Et de critiquer encore la volonté « parfois sur les bancs de l'Assemblée nationale et singulièrement de La France insoumise, de s'approprier le mouvement social pour reléguer les syndicats au second plan ».
Attentats terroristes du 7-Octobre, massacre à Gaza et campagne européenne

Juin 2023 : EELV saute le pas et désigne sa tête de liste pour les élections européennes alors que LFI propose à juste titre qu'une figure d'EELV prenne la tête d'une liste unique de la NUPES. Les unitaires déplorent cette décision d'EELV. Mais ensuite, contrairement à la direction de LFI qui semble vouloir prendre le prétexte de la désunion aux européennes pour considérer le rassemblement en 2027 comme irréaliste, les insoumis unitaires indiquent qu'il ne faut pas renoncer à l'unité. Surtout une fois que la division aura fait la preuve de sa nocivité à l'occasion des européennes. Notons qu'EELV a voulu jouer sa carte, pensant reproduire la performance de Yannick Jadot à la précédente élection européenne pour rééquilibrer le rapport de forces au sein de la NUPES, mais que mal lui en a pris…

Passons sur le cocasse épisode où Ségolène Royal a pu être imaginée prenant la tête de la liste LFI, que tout le monde a fort heureusement oublié. Comme quoi la souplesse est de mise avec les héritiers du social-libéralisme…

Le 7 octobre 2023 : ce sont les attentats terroristes du Hamas puis l'horreur à Gaza. Tout a été dit sur cette séquence qui, à bien des égards ne s'est achevée, sur le champ politique français, qu'avec la dissolution. Après un premier communiqué très mauvais, la direction de LFI s'est enferrée dans son refus de qualifier les actes de terroristes, gâchant systématiquement 50% de son temps de parole dans les médias à se justifier sur le sujet. Mais surtout elle a pris le parti de cliver quoi qu'il arrive, alors que l'enjeu était d'unir le peuple pour la paix et de construire l'unité à gauche pour la solidarité avec la Palestine afin de peser sur Macron. C'était possible. L'accord pour le programme du Nouveau Front populaire (NFP) le prouve. Et les Palestinien.nes s'en seraient mieux portés. Tous.tes les unitaires se sont exprimés dans ce sens, à commencer par François Ruffin ou Clémentine Autain qui s'étaient positionnés très clairement dès le 7 octobre.

En miroir de LFI, des dirigeants du Parti socialiste (PS) creusaient le fossé par des déclarations qu'on pouvait interpréter comme des soutiens à Israël. C'est sur cette question que la NUPES a explosé, elle n'y était pas condamnée. Olivier Faure a finalement sifflé la fin de la récréation, sous la pression de la partie du PS hostile à la NUPES. Les invectives ont plu, préparant les tensions produites par la division aux européennes. Côté LFI, la caractérisation des socialistes s'est durcie, au point que Jean-Luc Mélenchon a indiqué en mai 2024 qu'ils étaient en dehors du rassemblement : « Disons que, désormais, compte tenu des positions annoncées par Glucksmann, l'union politique avec un PS revenu à ses démons droitiers serait un obstacle à l'unité populaire ».

Mentionnons également la question de l'Ukraine, sur laquelle certaines ambiguïtés ont semé le trouble. Au Parlement européen, les député.es LFI ont voté pour l'aide y compris militaire à l'Ukraine, mais les député.es français ont été plus discret.es et LFI n'a pas participé aux manifestations des anniversaires de la guerre en février 2023 et 2024. Rappelons que Jérôme Legavre, député LFI membre du Parti ouvrier indépendant (POI), est intervenu à l'Assemblée nationale contre tout soutien à l'Ukraine, c'est-à-dire hors des clous de la ligne LFI, mais sans être sanctionné. Enfin, les propositions d'issues s'en tiennent à la diplomatie et la conférence des frontières, outre qu'elle porte le risque d'acter un rapport de force aujourd'hui favorable aux Russes tend à effacer l'exigence du retrait des troupes russes ou le soutien aux mobilisations populaires ukrainiennes.
Durcissement interne, notamment au sein du groupe parlementaire

On se souvient d'un message de Sophia Chikirou, interne au groupe parlementaire mais qui s'était retrouvé dans la presse, où elle expliquait en substance qu'elle regarderait les cadavres des frondeurs depuis le bord de la rivière, on peut évoquer aussi les invectives répétées au sein du groupe parlementaire LFI sur le thème cassez-vous et surtout la scandaleuse éviction de Raquel Garrido dont la sanction pour crime de lèse-Mélenchon fut, rappelons-le, la même que pour Adrien Quatennens, auteur de violences conjugales.

Logique, quand on justifie la fin du rassemblement, les unitaires n'ont pas bonne presse, ils perturbent le jeu. Ajoutons l'influence grandissante du POI, préposé aux basses œuvres depuis l'affaire Adrien Quatennens (une pleine page pour sa défense en septembre 2022 dans l'inénarrable journal Informations ouvrières) et véritable garde prétorienne de Jean-Luc Mélenchon. Voilà une organisation qui ne relève pas du meilleur des traditions du mouvement ouvrier (accusations, invectives, fichage de militant.es…).

Durant la campagne des élections européennes, le pouvoir déploie une répression de très haut niveau contre le mouvement de solidarité avec la Palestine, contre des syndicalistes, des militant.es écologistes radicaux, mais surtout contre LFI, dans l'objectif de fracturer définitivement la gauche. Aucune organisation n'est à la hauteur de la situation, pas plus LFI, qui ne fait rien pour construire le large front nécessaire en défenses des libertés publiques gravement attaquées. En interne, les unitaires tentent de faire la campagne de la tête de liste Manon Aubry, font des offres de service mais sont laissés à l'écart, effacés des photos, au propre et au figuré.

Les insoumis unitaires ne critiquent pas publiquement la campagne, bien que ne partageant pas la stratégie adoptée : tout miser sur la Palestine comme symbole de l'identification à la population issue de l'immigration maghrébine. Il y a en réalité deux campagnes, celle que mène vaillamment Manon Aubry qui peine cependant à se faire entendre sur ses thématiques, face à la campagne menée par un ticket Jean-Luc Mélenchon-Rima Hassan.

S'est ajoutée une série de déclarations qui a donné l'occasion à nos ennemis de nous traiter d'antisémites. Par exemple, nous n'avons rien dit publiquement mais nous sommes opposé.es à toute relativisation de l'antisémitisme qui n'est pas résiduel. Il augmente et il faut dire que chaque acte antisémite est un acte antisémite de trop.

Toute la séquence fragilise la possibilité du rassemblement. Les unitaires y appellent sans relâche, et font en sorte de maintenir les liens avec les anciens partenaires désormais honnis. Heureusement qu'il y eut des repas, c'est un minimum ! François Ruffin et Clémentine Autain tentent de crédibiliser la possibilité d'une candidature de rassemblement en 2027 et d'une alternative à Jean-Luc Mélenchon, désormais personnalité politique la plus clivante et la plus rejetée. Or en 2027, il ne s'agit plus de gagner la course à gauche. La stratégie de Jean-Luc Mélenchon était la bonne en 2022 – mais aujourd'hui, elle ne l'est plus. Cette fois, il s'agit d'aller au deuxième tour de l'élection présidentielle et de l'emporter face à l'extrême droite. Il ne s'agit pas de rejouer le match des deux gauches irréconciliables mais de rassembler autour d'une orientation de rupture avec le hollandisme, dès lors qu'elle constitue le centre de gravité à gauche. La direction de LFI a eu tendance à minimiser la menace de l'extrême droite, comme si elle n'était que la continuité du macronisme en pire, comme si l'extrême droite était déjà au pouvoir, comme s'il n'y avait pas une différence de nature. Rappelons que lors de l'assemblée représentative de décembre 2023, il a fallu toute la pression des délégué.es des groupes d'action pour que le mot extrême droite figure dans le document adopté. LFI n'a pas armé ses militant.es pour qu'iels prennent la mesure du grave péril que l'extrême droite constitue pour les pauvres, les femmes, les racisé.es, le danger majeur pour les droits et libertés. Cette menace impose le rassemblement. Le soir des élections européennes, Jean-Luc Mélenchon est tombé dans le même travers : il n'a parlé ni de la menace de l'extrême droite en France ni du rassemblement.

Quelques semaines plus tard, comment ne pas voir que l'accélération politique provoquée par la dissolution donne raison aux insoumis unitaires sur tous les points ? On pensait avoir trois ans, il n'y a eu que 3 semaines pour le faire. L'accord sur les circonscriptions et le programme constitue une grande victoire, et confirme le centre de gravité établi en 2022.

Les insoumis unitaires accusés de traîtrise défendent la ligne du NFP que la direction de LFI a été contrainte d'accepter en une nuit. Alors comment comprendre que les principaux défenseurs de cette orientation soient écartés à la première occasion ? Le choix du NFP est-il un coup tactique et opportuniste ou le reflet d'une réorientation stratégique ? Il y a la dimension de règlement de compte bureaucratique dans un mouvement qui n'est doté d'aucun mécanisme démocratique réel. Mais l'attitude générale de LFI pose question tant elle semble déterminée par le plan de vol pour la prochaine élection présidentielle, sachant qu'elle sort affaiblie de la séquence des législatives. La purge est un élément auquel s'ajoutent l'omniprésence de Jean-Luc Mélenchon et ses provocations délibérées.
La possibilité d'une gauche de gauche sans Jean-Luc Mélenchon

Enfin, il faut prendre la mesure de la manière dont Jean-Luc Mélenchon et la direction de LFI se sont impliqués dans la campagne contre les député.es désinvesti.es. A Bagnolet/Montreuil, Bobigny/Drancy/Le Bourget, Paris 20e ou à Marseille, la campagne a été violente et calomnieuse, parfois ordurière. Rien que dans la circonscription d'Alexis Corbière, 9 députés sont venus soutenir la candidate investie par LFI Sabrina Ali Ben Ali pour le premier tour. 30 minutes avant la fin de la campagne officielle, Jean-Luc Mélenchon s'est même fendu d'une vidéo pour expliquer qu'il y avait de faux bulletins du NFP dans certaines circonscriptions. N'y avait-il pas mieux à faire, par exemple en soutien aux candidat.es LFI en difficulté face au RN ? Est-ce que les moyens matériels et humains investis n'auraient pas pu sauver les 500 voix qui ont manqué à Rachel Kéké ? Etrange sens des priorités.

L'issue des législatives a à nouveau donné raison aux insoumis unitaires et ce à deux niveaux. D'abord, la réélection de 3 d'entre nous malgré les moyens investis est un véritable camouflet pour Jean-Luc Mélenchon et montre que, dans des circonscriptions qui appartenaient à l'espace du mélenchonisme, il existe désormais un espace pour une gauche radicale qui se projette dans l'après-Mélenchon. Plus largement, chacun.e a pu mesurer à quel point Jean-Luc Mélenchon n'est plus en capacité d'incarner le rassemblement. Mais surtout, nous avons démontré que la ligne du rassemblement fonctionne, peut défaire l'extrême droite et mener à la victoire.

Il faut en finir avec une orientation suicidaire pour la gauche et pour LFI. Cette dernière est indispensable au rassemblement parce qu'elle porte les exigences des classes populaires et la perspective d'une transformation profonde de la société. Ne laissons pas la logique boutiquière éteindre l'espoir suscité par LFI dont les unitaires sont les représentants les plus fidèles, tandis que Jean-Luc Mélenchon a tourné le dos au projet qu'elle portait. Portons une logique collective et démocratique. Les unitaires insoumis n'ont pas pour projet de brader le programme de la NUPES, celui du NFP ou de revenir au hollandisme qui nous a conduits à la catastrophe. Nous n'avons pas changé de programme : nous avons contribué à établir « l'avenir en commun » et nous continuons de le porter.

La dimension de rupture est la condition simultanée de la victoire – avec celle du rassemblement. Ce sont les deux éléments qui définissent les insoumis unitaires et la boussole qu'ils proposent à tous les insoumis, dans une situation bouleversée et inédite où il faut être à la hauteur de l'histoire. La situation dramatique dans laquelle nous nous trouvons est aussi une opportunité pour construire l'unité de la gauche de la base au sommet, pas pour affadir le programme de la NUPES mais pour incarner une véritable alternative à l'extrême droite, qui puisse entrainer les classes populaires et mettre en mouvement la société.

Danielle Simonnet

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Réflexions stratégiques sur l’escalade de l’intimidation israélienne au Liban

1er octobre 2024, par Gilbert Achcar — , , ,
Intimidation, terrorisme, guerre asymétrique, dissuasion, contre-dissuasion et doctrine Dahiya dans l'aggression israélienne en cours contre le Liban Gilbert Achcar (…)

Intimidation, terrorisme, guerre asymétrique, dissuasion, contre-dissuasion et doctrine Dahiya dans l'aggression israélienne en cours contre le Liban

Gilbert Achcar

Professeur, SOAS, Université de Londres

À peine une heure s'était écoulée après que j'eus écrit mon article de la semaine dernière (« Le Liban et la stratégie d'intimidation israélienne », 17/9/2024) lorsque les services de renseignement israéliens ont lancé une opération terroriste de masse au Liban en faisant exploser des appareils de communication individuels en deux vagues successives sur deux jours, tuant plus de 40 personnes et en blessant plus de 3 500. Ces deux vagues de terrorisme de masse ont été suivies d'une escalade dans l'échange de bombardements de part et d'autre de la frontière entre le Hezbollah et les Forces d'agression israéliennes (dites « Forces de défense »), en prélude aux bombardements violents et intenses qui se sont déversés lundi sur le sud du Liban et autres zones de présence du Hezbollah, tuant près de 500 personnes et en blessant plus de 1 600. Le bombardement se poursuit toujours au moment où ces lignes sont écrites.

La question qui s'est imposée à tout le monde, à commencer par ceux qui sont visés au Liban, est de savoir si cette escalade soudaine de ce que nous avons appelé la « stratégie d'intimidation israélienne » prélude à une agression à grande échelle contre le Liban qui comprendrait des bombardements intensifs aveugles de toutes les zones où le Hezbollah est présent, y compris la banlieue sud densément peuplée de Beyrouth, et ce dans le but de la faire « ressembler à Gaza », selon les termes de l'un des proches collaborateurs de Benjamin Netanyahu. Il est à craindre, en effet, que l'État sioniste ne mène une agression brutale contre certaines parties du Liban, similaire à l'agression qui a visé l'ensemble de la bande de Gaza, conformément à ce que l'un des commandants de l'agression israélienne contre le Liban en 2006 a appelé la « doctrine Dahiya » (par référence à la banlieue sud de Beyrouth, le mot arabe dahiya signifiant « banlieue »). Cette doctrine vise à créer un effet dissuasif sur quiconque aurait l'intention d'affronter Israël, en menaçant d'infliger un niveau élevé de violence aux zones habitées par la population civile à laquelle appartiennent ceux qui entretiennent cette intention, comme ce qu'a subi en 2006 la banlieue sud de Beyrouth, qui est la principale zone où se concentre la base populaire du Hezbollah.

C'est un fait que l'agression de 2006 qui a suivi une opération menée par des combattants du Hezbollah contre des soldats israéliens en traversant la frontière sud du Liban, tuant huit soldats et en capturant deux, a eu un effet dissuasif, reconnu par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lorsqu'il exprima son regret, en déclarant à la télévision au lendemain de cette guerre : « Si j'avais su pour un pour cent que cette opération d'enlèvement conduirait à une guerre de cette ampleur, nous ne l'aurions certainement pas faite pour des raisons humanitaires, morales, militaires, sociales, sécuritaires et politiques. »

Ce que ne disent pas les médias occidentaux, qui s'empressent de condamner les crimes de guerre lorsqu'ils sont commis par des ennemis de l'Occident, à l'instar du régime russe en Ukraine, c'est que la « doctrine Dahiya » n'est pas un exemple de génie militaire et une doctrine digne d'être enseignée dans les collèges militaires des pays civilisés, mais plutôt une violation flagrante des lois de la guerre, qui consiste en la pratique de crimes de guerre à grande échelle, jusqu'au niveau génocidaire atteint à Gaza, de par l'intention explicite de cibler les civils afin de dissuader les combattants. En d'autres termes, il s'agit d'une stratégie terroriste formulée par un État terroriste par excellence, qui constitue une confirmation éclatante du fait que le terrorisme d'État est beaucoup plus dangereux que le terrorisme des groupes non étatiques, car il applique la même logique, c'est-à-dire le meurtre de civils à des fins politiques, mais avec un potentiel de létalité et de destruction incommensurablement plus grand.

Le Hezbollah a tiré deux leçons de la guerre des 33 jours de 2006. La première se traduit par le fait qu'il a pris en compte, depuis lors, ce qu'il considère comme une ligne rouge qui, si elle était franchie, donnerait à l'État sioniste un nouveau prétexte pour attaquer les civils libanais. Afin d'épargner sa base populaire au premier chef, le Hezbollah n'a plus mené d'opération audacieuse comme celle qui a déclenché la guerre de 2006 – ou celle menée par le Hamas il y a environ un an, déclenchant la guerre de destruction de Gaza et d'extermination de son peuple. La deuxième leçon a conduit le Hezbollah à se doter d'un énorme arsenal de missiles, établissant ainsi une contre-dissuasion en menaçant les zones civiles à l'intérieur de l'État sioniste, réalisant ainsi ce que l'on appelle dans le vocabulaire de la dissuasion nucléaire un « équilibre de la terreur ».

Cette équation est ce qui explique l'initiative prise par le Hezbollah de commencer une guerre d'usure limitée avec l'État sioniste au lendemain de l'opération « Déluge d'Al-Aqsa », en réponse à l'appel du Hamas l'incitant à se joindre à ce qu'il avait initié. Cet appel fut lancé dans le message du chef militaire du mouvement islamique dans la bande de Gaza, Mohammed al-Deif, diffusé au début de l'opération : « Ô frères de la résistance islamique, au Liban, en Iran, au Yémen, en Irak et en Syrie, le jour est venu où votre résistance va fusionner avec votre peuple en Palestine afin que ce terrible occupant comprenne que le temps où il se déchaînait et assassinait des religieux et des dirigeants est révolu. Le temps du pillage de vos richesses est terminé. Les bombardements presque quotidiens en Syrie et en Irak vont cesser. Le temps de la division de la umma et de la dispersion de ses forces dans les conflits internes est révolu. Le temps est venu pour toutes les forces arabes et islamiques de s'unir pour balayer cette occupation de nos lieux saints et de notre terre. »

Le Hezbollah était cependant plus intelligent que de se laisser emporter par l'euphorie au point de croire que le jour de la victoire sur Israël et de la libération de la Palestine était arrivé. Il décida donc d'entrer dans la bataille en tant que force de soutien plutôt qu'en tant que participant à part entière, une décision qui se traduisit par la guerre d'usure limitée. Le parti voulait ainsi exprimer sa solidarité avec le peuple de Gaza, mais sans exposer sa base populaire à un sort similaire à celui des habitants de l'enclave. Toutefois, ce calcul se retourne à présent contre le Hezbollah, car l'armée d'agression sioniste, ayant terminé ses opérations intensives à grande échelle à Gaza, concentre maintenant son attention sur son front nord et a lancé ce que nous avons appelé « stratégie d'intimidation », qui est une escalade progressive des attaques assortie de la menace de passer à la mise en œuvre de la « doctrine Dahiya ».

Ce comportement israélien démontre l'efficacité de la contre-dissuasion du Hezbollah, en ce que le gouvernement sioniste est contraint d'être prudent avant de déclencher une guerre à grande échelle dont il sait qu'elle sera coûteuse pour la société israélienne, même si le coût pour la base du Hezbollah sera beaucoup plus élevé compte tenu de la grande supériorité des capacités militaires israéliennes. Le gouvernement sioniste a donc eu recours d'abord à l'escalade au moyen de la « guerre asymétrique », un terme qui décrit généralement les actions d'une force irrégulière contre une armée régulière. Ici, c'est l'État sioniste qui porte un coup sournois et douloureux au Hezbollah et à son milieu civil en faisant exploser des appareils de communication. Cela a été suivi d'une escalade de la guerre conventionnelle qui a commencé lundi, constituant une escalade dangereuse de la pression sur le Hezbollah pour le forcer à capituler et accepter les conditions fixées par Washington avec l'approbation du gouvernement sioniste, dont la plus importante est le retrait des forces du parti au nord du fleuve Litani.

Confronté à cette pression croissante, le Hezbollah se retrouve piégé dans une dissuasion mutuelle, mais inégale. Il ne possède pas la capacité de mener une « guerre asymétrique » au cœur d'Israël et ne peut pas le frapper d'une manière qui causerait des centaines de morts, comme ce que l'armée sioniste a infligé au Liban lundi, de crainte que la réponse ne soit écrasante, sachant qu'Israël est tout à fait capable de répondre à un niveau beaucoup plus élevé. Le gouvernement sioniste, de son côté, est parfaitement conscient des conditions de l'équation. Bien qu'il souhaite démanteler la capacité de dissuasion du Hezbollah, il ne peut pas lancer une guerre de grande envergure sans s'assurer de la pleine participation des États-Unis, à l'instar de la participation de Washington à la guerre contre Gaza durant plusieurs mois, les mois les plus meurtriers et les plus destructeurs, au point de contrer tous les appels à un cessez-le-feu. Le gouvernement sioniste a besoin de pareille complicité totale des États-Unis pour le cas où il lancerait une agression à grande échelle contre le Liban, et les conditions politiques n'en sont pas encore réunies. Il s'efforce cependant d'y parvenir et pourrait adresser un ultimatum assorti d'un délai limité au Hezbollah à cette fin, comme nous l'avons mentionné la semaine dernière.

Tout cela indique que Netanyahu semble avoir commencé à craindre que son ami Donald Trump puisse échouer aux prochaines élections présidentielles américaines dans environ un mois et demi. Il semble qu'il ait décidé par conséquent d'escalader les choses, profitant des derniers mois de présence de son autre ami, le « fier sioniste irlando-américain » Joe Biden, à la Maison Blanche. La question qui se pose maintenant est la suivante : Biden fera-t-il suffisamment pression sur Netanyahu pour empêcher une guerre susceptible d'affecter négativement la campagne de la candidate de son parti, Kamala Harris, ou bien soutiendra-t-il une fois de plus l'entreprise criminelle de son ami, voire même en exprimant regret et rancœur afin d'esquiver le blâme de la manière hypocrite qui est habituellement la sienne et celle de son secrétaire d'État Blinken ?

Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est paru le 24 septembre en ligne et dans le numéro imprimé du 25 septembre. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant.

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Harris et Trump font campagne au milieu des grèves et des manifestations

1er octobre 2024, par Dan La Botz — ,
Donald Trump et Kamala Harris continuent de faire campagne dans une course au coude à coude, organisant tous deux de grands rassemblements dans les États en balance pour tenter (…)

Donald Trump et Kamala Harris continuent de faire campagne dans une course au coude à coude, organisant tous deux de grands rassemblements dans les États en balance pour tenter de prendre de l'avance.

Hebdo L'Anticapitaliste - 723 (03/10/2024)

Par Dan La Botz

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Trump poursuit ses diatribes racistes contre les immigrés, qu'il qualifie de « tueurs sans pitié », et ses insultes vicieuses à l'encontre de Mme Harris, qu'il traite désormais d'« handicapée mentale ». Trump a accusé les immigrantEs, libéréEs des prisons et des hôpitaux psychiatriques d'autres pays, d'être responsables d'une invasion des États-Unis qui a « empoisonné notre sang » et détruit l'économie, pris les emplois des AméricainEs Noirs et Latinos. « Et si l'on y réfléchit bien », a dit Trump, « seule une personne mentalement handicapée a pu permettre à notre pays d'en arriver là ».

Une position démocrate sur l'immigration très dure

Harris, qui se sent vulnérable sur la question de l'immigration, s'est rendue à la frontière sud en adoptant la position la plus dure jamais présentée par un démocrate. « Les États-Unis sont une nation souveraine et je pense que nous avons le devoir de fixer des règles à notre frontière et de les faire respecter », a-t-elle déclaré. Elle a demandé plus de juges de l'immigration, plus d'agents de patrouille frontalière, de nouveaux systèmes d'inspection pour détecter le fentanyl, une réforme du système d'asile, et fait valoir ses antécédents en matière de poursuites judiciaires contre les cartels de la drogue et le trafic d'êtres humains en tant que procureure générale de Californie.

Pourtant, son approche reste plus humaine que celle de Trump. Elle a condamné ce dernier, affirmant qu'il avait « arraché des bambins des bras de leur mère » et « mis des enfants dans des cages ». Elle a déclaré : « Nous devons réformer notre système d'immigration pour nous assurer qu'il fonctionne de manière ordonnée, qu'il est humain et qu'il rend notre pays plus fort. »

Trump a qualifié de « conneries » les remarques de K. Harris sur la sécurité des frontières et la réforme de l'immigration.

Les travailleurs en grève veulent des hausses de salaires

Alors que la campagne présidentielle se poursuit, les grèves ainsi que les manifestations contre Israël se multiplient. Chez Boeing, dans l'État de Washington, 33 000 membres du syndicat Association internationale des machinistes (IAM) sont toujours en grève, réclamant en particulier une augmentation de salaire de 40 %. La grève a coûté jusqu'à présent un milliard de dollars à l'entreprise et les travailleurEs n'ont pas été payés depuis le début du débrayage, le 13 septembre. La firme a augmenté sa proposition salariale de 25 % à 30 % sur quatre ans, ce qui est encore loin de la demande des travailleurs.

Pendant ce temps, 25 000 dockers de la côte Est et de la côte du Golfe, du Mexique, membres de l'ILA (International Longshoremen's Association), se préparent à faire grève le 1er octobre pour obtenir des salaires plus élevés. S'ils débrayent, ce sera la première grève de ce type depuis 1977. Si les dockers de la côte Ouest appartiennent à l'ILWU (International Longshore and Warehouse Union), autrefois dirigé par des communistes, et ont une longue histoire de grèves militantes, l'ILA est tout à fait différente. L'ILA était dominée par la mafia, et cet héritage perdure. Un de ses dirigeants perçoit un salaire de plus de 500 000 dollars par an.

Les membres de l'ILA gagnent actuellement 39 dollars de l'heure après six ans de travail, tandis que les membres de l'ILWU sur la côte Ouest gagnent 54,85 dollars de l'heure. En supposant une semaine de travail de 40 heures, les travailleurEs portuaires de la côte Ouest gagnent plus de 116 000 dollars par an, contre 81 000 dollars pour ceux de la côte Est et du golfe du Mexique. L'ILA a commencé par demander une augmentation de 77 %. Le gouvernement américain a le pouvoir d'intervenir dans la grève, mais Joe Biden a déclaré qu'il ne le ferait pas.

Le soutien démocrate à Israël est un problème

Entre-temps, les manifestations contre les guerres d'Israël à Gaza et maintenant au Liban se poursuivent. Des milliers de personnes ont manifesté à New York, défilant dans Manhattan et protestant devant les Nations unies contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui était venu y prendre la parole. Organisée par Jewish Voice for Peace et Not in Our Name, entre autres, la manifestation portait des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Pas de vote pour le génocide ». Lors d'un rassemblement sous la pluie, un orateur a déclaré : « Arrêtez de tuer des enfants, mettez fin à la guerre, signez l'accord, ramenez les otages chez eux » ; « Il n'y a pas de solution militaire ».

Le terrorisme israélien, les explosions de téléphones portables, de bippers et de talkies-walkies, les bombardements intensifs sur le Liban, l'assassinat de Hassan Nasrallah conduiront à de nouvelles protestations. Tout cela pose un problème à Harris, qui continue cependant à soutenir Israël.

Dan La Botz, traduction Henri Wilno

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PL69 : brader notre héritage pour un plat de lentilles ?

1er octobre 2024, par Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain — , ,
Tout d'abord, le CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain) affirme, haut et fort, que nous sommes en faveur de la transition (…)

Tout d'abord, le CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain) affirme, haut et fort, que nous sommes en faveur de la transition énergétique. Les désastres climatiques de l'année 2023 ne nous laissent pas le choix. L'humanité doit changer sa façon d'agir. Mais comment ? De quelle façon ?

Notre électricité a été le symbole et la locomotive économique de notre société depuis la Révolution tranquille avec son « Maître chez nous ». C'était avant-gardiste ! C'était visionnaire ! Il faut réaliser qu'au 21e siècle, l'électricité sera l'énergie primordiale. Est-ce qu'il y aura une seule maison, une seule entreprise, un seul commerce, une seule ferme, un seul moyen de communication électronique, sans oublier la majorité des moyens de transport, qui n'aient pas besoin d'électricité pour fonctionner ? Dans cette partie de poker énergétique planétaire, l'électricité sera notre atout.

La démocratie, ce n'est pas une dictature de quatre ans entre deux échéances électorales. C'est la participation active de l'ensemble de la population à l'élaboration de notre société face aux changements climatiques !

Le PL69 ; nos constats

Malgré notre manque de connaissances dans le domaine juridique et dans le domaine de la grande finance, notre perception du PL 69 nous amène aux constats préliminaires suivants.

Primo - Le PL69 semble une cassure radicale avec la démarche de la nationalisation qui a été acceptée lors de l'élection référendaire de 1962. C'est aussi une cassure avec la notion que cette énergie est pour le bien commun de l'ensemble de la population. Hydro-Québec doit toujours être le maître d'œuvre, pas un simple partenaire avec des actionnaires privés.

Secundo - Si le gouvernement veut se débarrasser de ce pacte de 1962 qui est devenu un symbole identitaire, il doit le faire à travers un large débat de société ; une simple commission parlementaire avec seulement quelques intervenants triés sur le volet est tout sauf un large débat de société. L'exclusion de la vaste majorité des intervenants est une entorse inacceptable à un consensus social !

Tertio - De nombreux groupes, incluant le CCCPEM, ont exigé un BAPE générique au sujet de la transition énergétique. Une série de BAPE, limités à de nombreux petits projets, est une solution totalement inadéquate. Il faut débattre de la place du PL69 dans l'empreinte totale (big picture) de cette transition énergétique.

Quattro - La « vente de feu » de notre électricité (à des promoteurs privés et à des États limitrophes) nous oblige à construire des capacités de production à grands frais pour combler une pénurie d'électricité créée de toute pièce. S'y ajoutent des contrats « léonins » garantissent des prix fixes aux promoteurs privés, même si Hydro-Québec doit y perdre de l'argent chaque fois qu'elle vendra un kilowatt/heure. À moyen terme, cela semble un cheval de Troie qui conduira inévitablement à la déchéance de notre symbole national !

Quinto. Comment départager INFORMATION et MARKETING ? Les promoteurs privés nous donnent uniquement l'information qui mousse leurs projets. Par conséquent, nous n'avons pas accès à l'autre côté de la médaille.

C'est notre perception de la situation. Est-elle fondée ? Est-elle fausse ? Seul, un débat élargi pourra nous éclairer ! N'oublions pas : c'est un enjeu fondamental qui influencera la vie quotidienne de tous les Québécois pendant un siècle. Présentement, le Québec a dans « sa main » un atout puissant, soit LA SOURCE d'énergie du 21e siècle. Il faudrait un manque flagrant de sens stratégique pour DONNER « cette carte » à des compagnies privées comme Algonquin Power, EDF, Boralex, Hydroméga ou Innergex. Contrairement à Esaü dans la Genèse, le Québec ne doit pas brader son héritage pour un plat de lentilles.

Notre recommandation

C'est pourquoi le CCCPEM demande de rejeter le PL69 car il ne répond pas à des critères minimalistes d'un débat public pour un enjeu aussi important que la transition énergétique dans un Québec en pleine crise climatique.

Au lieu de cette commission parlementaire très, très limitée, nous exigeons, encore une fois, un BAPE générique.

Le peuple du Québec doit avoir son mot à dire !

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Littoral Est - Ensemble, tissons nos quartiers

1er octobre 2024, par AmiEs de la terre, Table citoyenne du littoral Est — , ,
Québec, le 28 septembre 2024 - La Table citoyenne Littoral Est, les AmiEs de la Terre et leurs partenaires sont heureux du déroulement et de la participation au forum populaire (…)

Québec, le 28 septembre 2024 - La Table citoyenne Littoral Est, les AmiEs de la Terre et leurs partenaires sont heureux du déroulement et de la participation au forum populaire ce samedi. Ce forum se poursuit toute la journée au Centre Mgr Marcoux afin qu'ensemble, nous tissions nos quartiers.

Les activités de cet avant-midi, sous forme de kiosques interactifs, permettent aux militant.es de la Table citoyenne et aux partenaires d'échanger avec la population sur les enjeux locaux liés à l'aménagement des quartiers du Littoral Est. On parle notamment de l'accès au fleuve, du droit au logement et du centre social autogéré. Afin de rendre ces échanges plus ludiques et utilitaires, des ateliers sur l'agriculture urbaine, de sérigraphie, de macarons, de bricolage pour les tout petits, de jeux géants et d'activités physiques pour
tous ainsi que des services de réparation de vélo seront aussi de la partie. Ces échanges de vive voix, dans un cadre rassembleur et convivial, permettent de mobiliser bien des gens et de tisser de nouveaux liens interpersonnels.

« Ces enjeux locaux s'inscrivent dans un contexte plus global de crise de logement, de développement portuaire, d'augmentation de la capacité autoroutière et de dépossession territoriale. En plus, ceux-ci s'articulent sur un territoire habité par une population à faible revenu et parmi les plus vulnérables de la grande région de Québec. Malgré toute la mobilisation citoyenne réalisée jusqu'à date, nous constatons malheureusement, que les autorités perpétuent de graves injustices sociales et environnementales en proposant un. terminal de conteneurs (QSL-Port de Québec) et un troisième lien autoroutier à l'est de la
ville, ce que la population ne tolère plus
» dénonce, Marie-Hélène Deshaies, présidente de la Table citoyenne. « Assez, c'est assez ! Nous n'avons plus confiance et passons maintenant à l'action à la vitesse grand V », ajoute-t-elle.

« Nos invité.es à la table ronde sont impliqué.es dans de nombreuses luttes urbaines et sociales ailleurs au Québec et seront de bonnes sources d'inspiration pour nos luttes locales afin d'améliorer les conditions de vie dans nos quartiers.. Ils feront état de quelques cas similaires à notre vécu qui ont nécessité une grande mobilisation et participation citoyenne pour changer les choses. Caractéristiques communes, ces quartiers
à revitaliser sont sur le bord du fleuve et ont au lourd passé industriel
», annonce madame Deshaies.

Les panélistes, François Saillant, Judith Cayer, Margot Silvestro et Marie-Hélène Deshaies, des gens engagés et riches de nombreuses années d'expérience, mettront sur la table leurs expériences et leurs réflexions pour transformer nos mobilisations en victoires.
Les personnes présentes seront invitées à poursuivre leurs réflexions et à se mobiliser activement en vue de dynamiser nos luttes locales pour une plus grande justice sociale et environnementale.

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Rassemblement commémoratif à la mémoire de Joyce Echaquan : quatre années se sont écoulées et le gouvernement du Québec refuse toujours d’adopter le Principe de Joyce

1er octobre 2024, par Bureau du Principe de Joyce, Collectif Soignons la Justice Sociale — , ,
*Manawan, le 28 septembre 2024 – *Plus d'une centaine de personnes se sont réunies aujourd'hui à 17 h à la Place du Canada de Tiohtià:ke (Montréal) afin de rendre hommage à (…)

*Manawan, le 28 septembre 2024 – *Plus d'une centaine de personnes se sont réunies aujourd'hui à 17 h à la Place du Canada de Tiohtià:ke (Montréal) afin de rendre hommage à Joyce et réitérer l'importance de l'héritage qu'elle nous a fait collectivement en mettant au grand jour la triste réalité des peuples autochtones.

Organisé par le Collectif Soignons la justice sociale et avec le soutien du Bureau du Principe de Joyce, ce rassemblement a non seulement permis de dénoncer l'injustice et les inégalités que subissent encore les Autochtones à ce jour, mais aussi de montrer l'ostensible solidarité sociétale qui ne cesse de s'accroître.

Pour une quatrième année consécutive, plusieurs veillées commémoratives à la mémoire de Joyce Echaquan ont eu au Québec et pour une quatrième année consécutive, plusieurs organisations et individus autochtones et non- autochtones ont uni leur voix afin que le gouvernement du Québec adopte le Principe de Joyce et reconnaisse enfin l'existence du racisme et de la discrimination systémiques au Québec. Un prérequis pour entamer ensemble la prochaine étape visant l'amélioration de la qualité de vie des Peuples
autochtones. Malgré la résistance du gouvernement, le Collectif Soignons la justice sociale et le Bureau du Principe de Joyce sont plus que jamais déterminés à se serrer les coudes pour que la voie que Joyce a tracée mène à un réel bien-être des Autochtones dans le système de la santé et des services sociaux.

Le rassemblement a débuté par une prière d'ouverture par l'auteure et militante Katsi'tsakwas Ellen Gabriel et par une prestation musicale des Powwow Rangers. Plusieurs allocutions ont été prononcées, notamment par M. Sipi Flamand, Chef du Conseil des Atikamekw de Manawan et M. Ghislain Picard, Chef régional de l'Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL). Par la suite une minute de silence a été tenue afin d'honorer la mémoire et l'héritage de Joyce. L'événement a pris fin par un beau texte de
la poète et activiste engagée Maya Cousineau Mollen. Des délégations de la communauté Atikamekw de Manawan et de Wemotaci sont également venues assister à cet événement rassembleur et touchant pour leur sœur Joyce.

« J*'ose espérer que les termes « sécurisation culturelle » et « réconciliation » prendront finalement tout leur sens avec l'adoption du Principe de Joyce par le gouvernement du Québec. Tout juste la semaine dernière, l'Association médicale Canadienne (AMC) déclarait son soutien envers ce Principe qui est tant important et qui repose sur des droits fondamentaux. Combien de temps prendra-t-il à notre gouvernement d'emboîter le pas et de reconnaître l'évidence ? Chose est certaine est que nous continuons de travailler fort afin de mettre en place des outils pour que les Autochtones connaissent leurs droits en matière de santé et à les faire respecter. L'un des nouveaux chantiers dont nous sommes fiers d'avoir annoncé lors du rassemblement à la mémoire de Joyce est la mise sur pied de
nos ambassadaires qui seront en mesure de faire la promotion du Principe de Joyce en offrant un soutien aux diverses organisations de la santé et des services sociaux dans leurs travaux pour l'adoption et surtout de mise en œuvre du Principe de Joyce * », affirme Jennifer Petiquay-Dufresne, directrice générale du Bureau du Principe de Joyce.

« *Nous, membres du Collectif, militons pour un système de santé égalitaire qui valorise chaque individu, peu importe son statut et son origine. Ce qui est arrivé à Joyce est déplorable et nous continuerons à honorer son courage et à être des alliés envers les Autochtones pour revendiquer leurs droits vitaux aussi longtemps qu'il le faudra. Notre vision, qui est de décoloniser le système de santé public conventionnel pour bâtir un système fondé sur une vision solidaire et communautaire de la santé ancrée dans une
perspective de justice sociale, est sur ce dont on se base pour lutter contre des injustices et pour faire notre part pour mettre fin au racisme systémique et au colonialisme médical », *attestent les membres du Collectif Soignons la Justice sociale.

À propos du Principe de Joyce

Le Bureau du Principe de Joyce, créé à la suite du décès tragique de Mme Joyce Echaquan en septembre 2020 à l'hôpital de Joliette, vise à faire adopter le Principe de Joyce auprès de diverses instances, notamment par le gouvernement du Québec.

Source :

Bureau du Principe de Joyce \ www.principedejoyce.com

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Danielle Smith : les nouveaux arrivants doivent « posséder /partager nos valeurs communes »

1er octobre 2024, par David J. Climenhaga — , ,
L'Alberta a toujours accueilli les nouveaux arrivants qui partagent les mêmes valeurs qu'elle. dit la Première Ministre Danielle Smith dans une déclaration publiée le jeudi sur (…)

L'Alberta a toujours accueilli les nouveaux arrivants qui partagent les mêmes valeurs qu'elle. dit la Première Ministre Danielle Smith dans une déclaration publiée le jeudi sur le site web du gouvernement.

Tiré de Rabble

David J. Climenhaga
par David J. Climenhaga
16 septembre 2024
Texte traduit de l'anglais au français par JEANTY Marvens

« Qui possèdent nos valeurs communes ! » De quelles valeurs s'agit-il, je vous prie ?

Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais je ne pense pas avoir déjà entendu l'aboiement d'un chien plus fort que celui provenant de la part d'un représentant élu depuis que je suis arrivé en Alberta il y a plusieurs décennies, et il y en a eu beaucoup. Il y a eu beaucoup de ces aboiements de chien / sifflets de chien ici depuis que le Parti Conservateur Unifié (PCU) dirigé par Smith a pris le pouvoir en 2019.

La Première Ministre Smith a essayé de dissimuler son message à la base de l'UCP dans les dénégations codées, habituelles, alors qu'elle préparait une nouvelle attaque contre le gouvernement fédéral du premier Ministre Justin Trudeau pour avoir tenté de trouver un moyen d'assurer l'installation des demandeurs d'asile dans toutes les régions du pays.

« Le gouvernement de l'Alberta s'oppose au plan du gouvernement fédéral visant à relocaliser des dizaines de milliers de demandeurs d'asile en Alberta, en particulier sans aucune aide financière pour soutenir la province dans cette démarche ». Smith a soufflé au début de sa déclaration, répétant un mensonge répandu par le Premier Ministre conservateur du Nouveau-Brunswick, M. Blaine Higgs.

M. Higgs participera aux élections le mois prochain et les sondages indiquent que la course sera serrée, surtout cela s'annonce comme un référendum sur son style de conservatisme qui sème la discorde. Mercredi, il a affirmé que les autorités fédérales envisageaient d'envoyer davantage de demandeurs d'asile dans sa province sans aide financière, et cela a été rapidement rejetée par le Ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, qui a qualifié la démarche de « fictif ».

Nous n'avons jamais dit que nous imposerions des demandeurs d'asile aux provinces sans compensation financière », a déclaré M. Miller à la presse lors de la retraite du caucus libéral à Vancouver.

Cet élément fictif n'a pas empêché le commentaire de M. Smith, bien entendu. « Nous informons le gouvernement du Canada que les demandeurs d'asile ne sont pas pris en charge par le gouvernement fédéral. Nous informons le gouvernement du Canada que jusqu'à nouvel ordre, l'Alberta n'est pas ouverte à l'installation de ces demandeurs d'asile supplémentaires », a conclu la déclaration de Mme Smith avec un air de défi. « Nous ne pouvons tout simplement pas nous le permettre.

C'est très pesant de la part d'un premier Ministre qui parle depuis des mois de son ambition de faire passer la population de l'Alberta à 10 millions d'habitants d'ici 2050 ! En même temps, tant pis pour ces wagons de métro à Toronto que son prédécesseur, l'ancien Premier Ministre Jason Kenney, a payé pour avoir enveloppé de photos des Montagnes Rocheuses disant aux Ontariens que « l'Alberta vous appelle ». Apparemment, « le rêve de l'accession à la propriété est vivant en Alberta » seulement jusqu'à ce que des personnes ayant de mauvaises valeurs y viennent s'installer peu importe la base de leurs pensées.

Lorsque j'étais un réfugié polonais, je n'ai jamais eu à passer un « test de valeurs partagées » », a fait remarquer l'ancien député progressiste-conservateur Thomas Lukaszuk dans un tweet en réponse à un mème publié par la Commission européenne. Tweet répondant à un mème publié par le Premier Ministre. Il a demandé : « Vous voulez dire Pas de musulmans ? »

On peut se demander ce que Mme Smith va dire ensuite. Va-t-elle nous avertir que les demandeurs d'asile vont manger les chiens, manger les chats, comme ce vieux con de républicain qui se présente à l'élection présidentielle au sud de la Medicine
Line ?

Je n'en doute pas. Donald Trump a mentionné le pipeline Keystone XL en passant, mardi soir, alors que la candidate démocrate Kamala Harris, l'a frappé jusqu'à ce qu'il devienne insensible.

Je ne plaisante pas. Parce que, comme Higgs, l'auteur de la fiction, Smith a un problème électoral qui lui est propre. Les extrémistes de droite qui constituaient la base de son parti et qui sont aujourd'hui à peu près tout ce qu'il en reste pourraient bien. L'abandonner, tout comme ils ont abandonné Kenney, si elle ne se montre pas assez « MAGAfiée » à leur goût.

Elle cherche désespérément à les amadouer, au moins jusqu'au vote sur son leadership lors l'assemblée générale annuelle de l'UCP à Red Deer les 1er et 2 novembre.

C'est pourquoi elle participera à une interview en direct avec leur source d'information préférée, Rebel News, le 5 octobre. C'est pourquoi elle publier des absurdités à propos de certains types d'immigrants dans des déclarations officielles du gouvernement. Et cela ne va certainement pas s'arrêter jusqu'à la fin de l'AGA.

Cela ne s'arrêtera peut-être pas non plus à ce moment-là.

Mme Smith comprend que la base MAGA du parti représente aujourd'hui la plus grande menace pour sa survie politique. Et quand il est question de premiers Ministres conservateurs, l'observateur national, Max Fawcett du National stipule que « l'appel vient presque toujours de l'intérieur de la maison ».

La situation risque d'empirer jusqu'à ce que les électeurs de l'Alberta prennent sur eux de purger l'UCP en élisant un autre gouvernement.

D'autres informations ont été publiées cette semaine...
Pendant ce temps, beaucoup de choses continuent d'exploser cette semaine, trop même pour être détaillées.

Le procès de l'ancienne star de l'UCP, Derek Fildebrandt, accusé d'avoir menacé d'abattre un groupe de trois jeunes adolescents devant son domicile à l'époque de la guerre civile dans le quartier de Crestmont au printemps dernier, s'est poursuivi ce week-end à Calgary.

Un groupe d'experts de Law Society of Alberta a rendu hier une décision concluant que l'ancien Ministre conservateur de la Justice de l'Alberta, Jonathan Denis, coupable de deux chefs d'accusation de faute professionnelle pour des événements qui ont eu lieu en 2020 et 2021. Il a déclaré qu'il méritait d'être sanctionné. Plus d'informations ici.

The Progress Report a révélé que des fonctionnaires des services de santé de l'Alberta ont fait pression sur deux cliniques de santé mentale du centre-ville d'Edmonton pour qu'elles transfèrent les ordonnances de leurs patients à Shoppers-Drug Mart. Des employés actuels et anciens travailleurs de la santé de ces cliniques affirment que les pharmaciens de Shoppers ont perturbé leurs relations avec les patients.

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28 septembre : Journée internationale de l’avortement sécurisé

1er octobre 2024, par Confédération des syndicats nationaux (CSN) — , ,
Au Québec, toutes les régions ne sont pas toutes desservies de la même façon en matière d'accès à l'avortement. De plus, l'accès s'avère encore plus restreint pour les (…)

Au Québec, toutes les régions ne sont pas toutes desservies de la même façon en matière d'accès à l'avortement. De plus, l'accès s'avère encore plus restreint pour les personnes sans couverture de la RAMQ, du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) ou d'assurances privées.

Ce n'est pas en prohibant ou en limitant le droit à l'avortement que l'on empêche toute procédure d'interruption de grossesse. Ainsi, le manque d'accès à un avortement sécurisé dans le monde met à risque la santé des femmes.

Ici, au Québec, toutes les régions ne sont pas toutes desservies de la même façon en matière d'accès à l'avortement. De plus, l'accès s'avère encore plus restreint pour les personnes sans couverture de la Régie d'assurance-maladie du Québec (RAMQ), du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) ou d'assurances privées. Ces personnes peuvent être des étudiantes internationales, des travailleuses avec un permis de travail temporaire, des personnes sans statut, etc.

Ces femmes n'ont pas non plus accès à des soins gynéco-obstétricaux de base (contraception, test Pap, dépistage de maladies transmises sexuellement, soins de grossesse, planification familiale). Les coûts des interruptions volontaires de grossesse (IVG) de premier trimestre peuvent atteindre tout près de 500 $. Les délais nécessaires pour amasser des fonds peuvent souvent retarder l'intervention. Les montants peuvent s'élever à plusieurs milliers de dollars si l'interruption s'effectue au cours des 2e et 3e trimestres.

Pour leur venir en aide, la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) coordonne un fonds de dépannage afin de couvrir ces frais. Profitons de cette Journée internationale de l'avortement sécurisé pour faire un don : https://www.zeffy.com/fr-CA/donation-form/18811d1f-3087-496c-a7f2-c6b2274ee894

La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) est un regroupement féministe de défense de droits et d'éducation populaire en matière de santé sexuelle et reproductive.

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Pourquoi tenir une Journée nationale des centres de femmes du Québec ?

1er octobre 2024, par L'R des centres de femmes du Québec — , ,
Les centres de femmes jouent un rôle essentiel dans nos communautés. Ils offrent un espace sécuritaire où les femmes peuvent se rassembler, partager leurs expériences, et (…)

Les centres de femmes jouent un rôle essentiel dans nos communautés. Ils offrent un espace sécuritaire où les femmes peuvent se rassembler, partager leurs expériences, et trouver du soutien. Ces lieux sont des endroits pour que les femmes prennent du pouvoir sur leur vie par l'éducation populaire autonome et la défense de leurs droits.

D'où l'importance de tenir annuellement notre Journée nationale des centres de femmes du Québec.

Le 1er octobre, cette journée nationale dédiée aux centres de femmes du Québec permettra de reconnaître à l'échelle de la province l'immense contribution de ces centres à notre société.

Ils sont souvent à l'avant-garde des luttes pour l'égalité, offrant des services variés.

Cette journée est aussi l'occasion de sensibiliser le public et les décideurs politiques aux enjeux qui touchent les femmes.

Joignez-vous à nous pour célébrer et soutenir les centres de femmes du Québec ! Ensemble, continuons à bâtir une communauté plus forte et plus juste.

Trouvez ici le centre de femmes le plus près de chez vous !

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Une plateforme de référence sur le contrôle coercitif voit le jour

1er octobre 2024, par Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale — , ,
Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale dévoile une nouvelle plateforme web qui vise à vulgariser auprès du grand public et de professionnel.le.s (…)

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale dévoile une nouvelle plateforme web qui vise à vulgariser auprès du grand public et de professionnel.le.s la notion de contrôle coercitif, alors même que celui-ci pourrait devenir une infraction criminelle sous peu.

« Parler de contrôle coercitif permet de nombreuses prises de conscience, notamment vis-à-vis de formes plus subtiles de violence, autant chez les victimes que chez les proches et les professionnel.le.s qui les entourent. Mieux connaître le contrôle coercitif et le risque qu'il représente, c'est se donner les moyens, collectivement, d'agir face à la violence conjugale bien plus tôt dans la trajectoire des victimes, et bien avant que le pire arrive. » explique Annick Brazeau, présidente du Regroupement.

Des outils et des histoires pour comprendre, repérer et agir face au contrôle coercitif

Cette plateforme novatrice – controlecoercitif.ca – propose des contenus vulgarisés et personnalisés, selon les publics. Face au défi de faire comprendre un terme nouveau et méconnu, le Regroupement a choisi de proposer plusieurs façons de l'explorer.

La visite commence par une expérience interactive qui met en scène des récits de femmes – écrits et audio – inspirés de faits vécus. Le site web propose de plonger dans le coeur du contenu via une bibliothèque, dans laquelle il est possible de trier les articles et les outils grâce à des filtres, ou via trois parcours guidés – Comprendre, Repérer, Agir – qui suggèrent un fil de lectures. D'autres utilisatrices ou utilisateurs pourront choisir de passer par la foire aux questions pour s'initier à la notion de contrôle coercitif.

Le site web, en français pour l'instant, sera accessible en anglais dans quelques semaines et sera bonifié avec le temps avec de nouveaux contenus, notamment vidéos.

Un contexte politique et social favorable

Un projet de loi d'initiative parlementaire (C-332) visant à criminaliser le contrôle coercitif a franchi plusieurs étapes décisives dans les derniers mois. Après avoir été adopté à l'unanimité par la Chambre des Communes en juin 2024, il est désormais étudié par le Sénat en deuxième lecture depuis le 17 septembre dernier.

Dans le sillon de plusieurs autres pays avant lui, le Canada pourrait devenir la 5e nation à faire du contrôle coercitif une infraction criminelle.

« Au contact des plus de 6000 professionnel.le.s que nous avons formés, nous avons été témoins du pouvoir transformateur qu'amène la notion de contrôle coercitif. Si une telle loi entrait en vigueur, il serait d'autant plus nécessaire de faire connaitre au plus grand nombre ce qu'est le contrôle coercitif, partout à travers le Canada » souligne Karine Barrette, avocate et chargée du projet Améliorer la pratique judiciaire au Regroupement.

La nouvelle plateforme annoncée aujourd'hui est une modeste contribution aux efforts de grande envergure qui devront être menés au Québec et au Canada pour que les victimes reconnaissent le contrôle coercitif et pour que les professionnel.le.s et les proches qui les entourent le détectent et puissent agir en conséquence.

Qu'est-ce que le contrôle coercitif ?

Le contrôle coercitif, c'est une nouvelle paire de lunettes pour voir au-delà de la violence visible et des incidents isolés.

Le contrôle coercitif désigne une série de stratégies utilisées par un partenaire ou un ex-partenaire pour isoler, contrôler, terroriser sa victime et la priver de liberté, petit à petit.

C'est une prise de contrôle discrète et progressive de la femme victime par le partenaire, qui n'exerce pas forcément de violence physique.

Consultez la plateforme au controlecoercitif.ca

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La marche mondiale des femmes : une force féministe pour transformer le monde !

1er octobre 2024, par Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes. — ,
En 2023, nous avons célébré le 25ème anniversaire de la première Rencontre Internationale de la Marche mondiale des femmes, notre mouvement d'action féministe qui a vu le jour (…)

En 2023, nous avons célébré le 25ème anniversaire de la première Rencontre Internationale de la Marche mondiale des femmes, notre mouvement d'action féministe qui a vu le jour en octobre 1998 à Montréal, au Québec.

tiré de Entre les lignes et les mots

Nous sommes devenues un mouvement social international-féministe, anticapitaliste et anti-impérialiste enraciné dans les luttes et contextes locaux, lié à la lutte des classes. Nous sommes aujourd'hui organisées en coordinations nationales dans 61 pays.

Nos valeurs et actions visent un changement politique, économique et social pour une transformation radicale du monde. Ces valeurs sont axées sur la mondialisation de la solidarité, l'égalité entre les femmes et les hommes, entre les femmes elles-mêmes et entre les peuples, le respect et la reconnaissance de la diversité entre les femmes et la force des alliances entre les femmes et avec d'autres mouvements sociaux progressistes.

Aujourd'hui, l'avancée de nouvelles formes de colonialisme, de racisme, de misogynie, d'accumulation par dépossession et les impacts du changement climatique nous obligent à développer de nouvelles formes de résistance et à forger des alternatives en mesure de soutenir les luttes des femmes et les possibilités de solutions transformatrices.

Lors de la 13ème Rencontre Internationale en 2023, quatre domaines d'action ont émergé, inspirés par les luttes locales des femmes, autour desquels la MMF entend approfondir son analyse et renforcer son action jusqu'en 2025 :

La défense des biens communs contre les entreprises transnationales

L'économie féministe basée sur la viabilité de la vie et la souveraineté alimentaire

L'autonomie au regard du corps et de la sexualité

La paix et la démilitarisation

Nous œuvrons pour renforcer l'analyse, les pratiques et les secteurs du mouvement féministe en vue d'un changement structurel, de l'égalité et de l'autonomie réelles de toutes les femmes.

Tous les cinq ans, une action internationale de la Marche mondiale des femmes nous appelle et nous mobilise toutes, reliant nos processus d'organisation et nos luttes au niveau local à la force mondiale du féminisme en mouvement.

Les actions internationales sont des moments de construction et d'expression de notre synthèse politique, lorsque nous présentons nos dénonciations et nos propositions articulées aux niveaux local, régional et international. Notre résistance avance avec nos propositions et nos pratiques de construction de la force, d'auto-organisation des femmes, du féminisme comme axe d'alternatives systémiques.

En 2025, du 8 mars au 1 octobre, nous marcherons dans le monde entier contre les guerres et le capitalisme et pour le « buen-vivir » et la souveraineté de nos corps et de nos territoires.

La 6ème Action Internationale débutera au Sahara Occidental le 8 mars avec des marches et des actions simultanées dans le monde entier et se terminera par un rassemblement international au Népal le 17 octobre.

Nous lions notre lutte contre les sociétés transnationales à la lutte pour la justice sociale en organisant une semaine, laquelle débutera le 24 avril, lors de la journée de solidarité féministe contre les sociétés transnationales, et s'achèvera le 1er mai.

Rejoignez la Marche mondiale des femmes
Vous êtes un groupe de femmes ou un comité de femmes dans un groupe mixte et souhaitez rejoindre à la Marche mondiale des femmes ? Vous pouvez contacter le

Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes.

Kızılırmak Cad. No:13/8 Kavaklıdere 06420 – Ankara – Turquie
Tél : +90 533 138 60 73
Courriel : info@marchemondiale.org
Site Web : www.marchemondiale.org

NOUS RÉSISTONS POUR VIVRE,
NOUS MARCHONS POUR TRANSFORMER !

Télécharger le document :WORLD-MARCH-OF-WOMEN-fr

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Projet de loi n°69 : Le gouvernement doit faire les choses dans l’ordre selon des groupes de la société civile

1er octobre 2024, par Collectif — , ,
Au lendemain de la fin des consultations particulières sur le projet de loi n°69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses (…)

Au lendemain de la fin des consultations particulières sur le projet de loi n°69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives, des groupes issus de la société civile réitèrent leur demande de suspendre les procédures parlementaires sur ce projet de loi et de le réviser de fond en comble, après un véritable débat public large sur l'énergie effectué dans le cadre d'une commission indépendante et lors de laquelle l'ensemble des voix de la société québécoise auront été entendues.

Ce débat public, réclamé de toutes parts depuis près de deux ans par de nombreux groupes et spécialistes, devrait constituer le socle sur lequel plusieurs scénarios de plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) devront être élaborés et débattus en misant sur une approche systémique plutôt qu'une approche en silo. Ces scénarios devraient notamment inclure :

l'identification des véritables besoins en énergie pour réussir la décarbonation complète du Québec ;

les multiples impacts de la production d'énergie sur le territoire ;

les différents usages possibles de l'énergie ;

les mesures garantissant l'accès aux services énergétiques et un niveau de vie décent pour toutes et tous, en conservant les tarifs d'électricité à un niveau accessible pour les ménages à faible revenu pour répondre à leurs besoins essentiels ;

les options liées à la sobriété, la réduction de la demande, à l'efficacité énergétique et aux sources d'énergies renouvelables.

Ces scénarios devraient être débattus au sein d'une institution indépendante du gouvernement. Les groupes réitèrent leur offre de collaboration à cet égard.

Les groupes sont également préoccupés par les éléments suivants :

Le projet de loi ne permettra pas la décarbonation du Québec et la protection du territoire. Si le présent est garant de l'avenir, rien ne permet de croire que l'avalanche de nouvelle puissance bénéficierait nécessairement aux entreprises existantes qui veulent verdir leurs opérations et à qui on refuse les quelques mégawatts nécessaires, comme les Forges de Sorel. Le PL-69 favorise plutôt de nouveaux projets industriels, souvent initiés par des multinationales ayant peu ou même rien à voir avec la décarbonation.

Des impacts importants sur les tarifs. L'ajout massif de capacités électriques favorisé par le PL-69 ferait inévitablement augmenter les tarifs résidentiels et commerciaux, puisque les nouvelles infrastructures coûtent beaucoup plus cher que les capacités existantes et que le gouvernement cherche à appâter les industries avec une électricité à rabais. Les commerces et les ménages, surtout les moins nantis, assumeraient ainsi une part disproportionnée des coûts de la transition.

Un projet de privatisation. Sous le prétexte d'accélérer l'ajout de capacités énergétiques sans preuve à l'appui, le PL-69 ouvrirait des brèches béantes dans le caractère public du secteur électrique québécois, et ce, sans l'aval de la population. En 1962, nous avons collectivement rejeté la mainmise du privé sur l'électricité lors d'une élection référendaire qui a façonné le Québec d'aujourd'hui. De la même façon, nos décisions d'aujourd'hui façonnent le Québec de demain.

Un projet de loi qui ne priorise pas la sobriété énergétique, bien que cela permette de minimiser la construction de nouvelles infrastructures et ainsi contrôler les coûts de production, l'impact tarifaire et les impacts sur le territoire.

Pour toutes ces raisons, nous demandons au gouvernement de mettre le PL-69 de côté, le temps d'élaborer collectivement une politique énergétique et un PGIRE, un outil demandé depuis longtemps par les groupes, qui exprimera clairement la volonté de la population quant à son avenir. Les groupes insistent sur la nécessité que cette politique énergétique et ce PGIRE soient adoptés à la suite d' un véritable débat public – volonté qu'il sera ensuite possible d'enchâsser dans une loi qui serait le fruit d'un véritable processus démocratique.

Signataires

Mélanie Busby, Front commun pour la transition énergétique

Bruno Detuncq, Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)

Émilie Laurin-Dansereau, ACEF du Nord de Montréal

Maxime Dorais, Union des consommateurs

Michel Jetté, GroupMobilisation (GMob)

Alice-Anne Simard, Nature Québec

Patricia Clermont, Association québécoise des médecins pour l'environnement (AQME)

Charles-Edouard Têtu, Équiterre

Jacque Lebleu, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville

Shirley Barnea, Pour le futur Montréal

Patrick Bonin, Greenpeace Canada

Jean-François Lefebvre, Imagine Lachine-Est

Andréanne Brazeau, Fondation David Suzuki

André Bélanger, Fondation Rivières

Arnaud Theurillat-Cloutier, Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique (TJC)

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Mémoire de la Coalition QLAIM dans le cadre des travaux entourant le projet de loi 63 pour une loi des mines respectueuse, claire et bienveillante pour les citoyens

1er octobre 2024, par Coalition QLAIM — , ,
Une nouvelle coalition regroupant de nombreuses associations de protection des lacs du Québec voit le jour le 23 janvier 2023 : la Coalition québécoise des lacs incompatibles (…)

Une nouvelle coalition regroupant de nombreuses associations de protection des lacs du Québec voit le jour le 23 janvier 2023 : la Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l'activité minière, ou la Coalition QLAIM. La demande mondiale pour les minéraux a explosé et plusieurs régions du Québec vivaient un boom de claims miniers sans précédent. Cette création de la Coalition QLAIM survient à l'occasion du Forum – Intégration des activités minières : acceptabilité sociale et cohabitation organisé par l'Union des municipalités du Québec, ce même janvier 2023. Au 25 septembre, en date de cette commission parlementaire, la Coalition compte quelque 150 membres, provenant de plusieurs régions du Québec, notamment de l'Outaouais, des Laurentides, de Lanaudière et de la Mauricie.

La Coalition QLAIM est portée par un vaste mouvement citoyen qui trouve aberrant que des entreprises privées obtiennent un titre minier (claim) lui donnant accès au sous-sol sans que les élus locaux aient pris part à la décision. La Coalition est aussi membre actif de la Coalition Québec meilleure mine (QMM) et endosse son action ainsi que son mémoire. Notre mémoire met particulièrement en lumière les enjeux de la loi qui favorise les conflits d'usage entre l'industrie minière et les communautés, notamment celles qui ont des économies florissantes pouvant être affectées négativement par l'industrie minière.

Des lacs et un mode de vie à protéger

À notre avis, la Loi sur les mines fait la démonstration d'une absence de démocratie dans la gestion sur le précieux territoire public québécois, puisqu'un claim est octroyé automatiquement sans dialogue, sans respect des communautés locales et des peuples autochtones. La Coalition QLAIM incarne un mouvement citoyen attaché au territoire, attaché à un mode de vie grandissant, celui de vivre en permanence en toute quiétude entre lacs et rivières. Ces citoyens bénéficient déjà d'une économie équilibrée avec la nature. Nous désirons protéger ces droits de pouvoir habiter dans ces régions que nous considérons incompatibles avec l'activité minière. Pour ce que nous sommes et ce que nous portons, la Coalition QLAIM s'est donc donnée pour mission de contribuer à changer les lois actuelles afin de non seulement protéger les lacs du Québec de l'activité minière et les populations qui en dépendent, mais aussi de convaincre l'État québécois d'accorder plus de considération envers les contribuables et les élus de ces régions.

Le pouvoir du nombre, le pouvoir de l'attachement territorial La Coalition QLAIM est un mouvement bénévole aux ressources financières très limitées, mais pourvu de ressources plus importantes : des humains attachés à leurs territoires qui souhaitent influencer le gouvernement pour que l'industrie minière ne vienne pas altérer le territoire où ils vivent depuis des générations. La Coalition QLAIM représente un pouvoir alternatif : le pouvoir des électeurs. Les entreprises minières ne votent pas, et elles ont suffisamment de ressources pour se représenter elles-mêmes sans l'aide du gouvernement. Aucune ressource publique pour les aider à nous convaincre des bienfaits communautaires de cette industrie n'est justifiable. Le gouvernement du Québec doit mettre autant sinon plus d'écoute du côté de ses électeurs que du côté des lobbyistes, et seulement ainsi le développement minier pourrait être harmonieux. Il est indispensable de planifier le territoire en collaboration avec les gouvernements locaux, plutôt que d'autoriser des projets sans demander l'opinion des élus, sinon à la toute fin et trop tard. L'activité minière pourrait être harmonieuse dans ces conditions, mais le Projet de loi n° 63 ne prend pas cette direction. Les aspirations sociales, écologiques et économiques changent : nos institutions doivent s'adapter.

Section 2 : Notre exposé général

Une loi qui évite l'essentiel

Depuis la formation de notre coalition, nous avons lu et étudié plusieurs documents portant sur le cadre légal et sur la pratique de développement minier au Québec. Nous avons aussi participé aux rencontres en ligne et avons soumis plusieurs mémoires lors de la consultation de 2023 du ministère des Ressources naturelles et des Forêts et de la ministre responsable Maïté Blanchette Vézina, intitulée Démarche participative sur un développement harmonieux de l'activité minière. Nous l'avons fait avec toute l'énergie bénévole de notre mouvement dans le seul espoir de faire comprendre que du développement minier harmonieux, c'est impossible sans un véritable pouvoir pour les MRC dans la gestion du territoire public à partir de la demande d'un titre d'exploration jusqu'à la fermeture d'un projet minier.

C'est avec enthousiasme que nous avons donc pris le temps de lire le projet de loi n° 63 modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions afin de voir si nos préoccupations ont été entendues et nos recommandations intégrées.

Ce projet de loi s'est attaqué aux lieux de consensus évidents, soit la spéculation sur le territoire public et l'exclusion de l'exploration sur les terres privées. De plus, de nouveaux pouvoirs, qui restent à être précisés, sont accordés au ministre pour considérer les enjeux de consentement des peuples autochtones et d'acceptabilité sociale des communautés. Les lieux de dissension, donc les véritables zones de réformes, n'ont pas été investis, notamment celui de partager le pouvoir décisionnel de l'État - soit la province québécoise - avec les peuples autochtones, les MRC, les élus locaux et les citoyens qui demeurent profondément attachés à ces territoires.

Sans respect et équité, pas de développement harmonieux

Dans sa forme actuelle, nous sommes convaincus que le projet de loi n° 63 ne permettra pas un développement harmonieux sur le territoire car, pour l'activité minière sur le territoire public, il n'y a pas de changement dans le régime minier, si ce n'est que de retirer des pouvoirs aux citoyens qui pouvaient acheter des claims pour protéger leurs lacs et rivières. En retirant ce pouvoir, nous nous attendions à ce que le gouvernement comprenne que les citoyens réclament d'avoir un mot à dire sur l'utilisation du territoire public souvent derrière chez eux. Nous vous rappelons que les territoires publics forment plus de 92% du territoire et qu'ils ne sont pas gérés par des élus locaux. C'est beaucoup de territoires sans démocratie !

La loi doit absolument répondre au besoin de décentralisation des pouvoirs vers les MRC, décentralisation que demande un développement minier harmonieux. Les MRC maîtrisent plus le territoire et l'élection des élus locaux est beaucoup plus en phase avec les aspirations locales. Pour nous, c'est une question de respect.

Bien que nous reconnaissions certaines améliorations à la loi, il en demeure que celles-ci ne touchent pas au fond du problème. Trop de droits pour les entreprises minières et trop peu pour les citoyens.

Nous réclamons de l'équité. Les municipalités et les citoyens nécessitent eux aussi de l'aide lorsqu'une entreprise minière cherche à s'établir dans leur communauté. Il faut prévoir un fond de soutien aux communautés durant l'ensemble des étapes d'un développement minier, notamment pour l'accès aux connaissances et pour assurer une démocratie publique, pas privatisée par les promoteurs.

Sans pouvoirs aux MRC, pas de développement harmonieux

Si le citoyen n'arrive plus à acheter des claims comme moyen de protéger son arrière-pays, quels outils le gouvernement du Québec donnera-t-il en échange pour atteindre son dit développement harmonieux ? En lui enlevant cette seule manière de se prémunir contre le développement minier, la loi doit redonner des outils de protection où il a une voix au chapitre de l'élaboration d'un projet affectant le territoire public derrière ou autour de sa maison, son village, sa communauté. En ce moment, le seul outil qu'il reste aux citoyens pour avoir accès à leurs arrière-pays sans exploitation minière et forestière est l'aire protégée. C'est une manière très aménagiste de voir le monde et, surtout, très conflictuelle.

À quel moment au Québec les citoyens pourront-ils véritablement contribuer à la planification locale de leur territoire public et avoir préséance sur des entreprises privées qui sont plus consultées qu'eux ? Au-delà de réserver le territoire aux entreprises forestières et minières, ou de les mettre sous cloche de verre pour de la conservation, nous, les citoyens, pouvons-nous développer notre territoire public sans mines ? Il y aurait ces Tables régionales de gestion intégrée des ressources et du territoire public qui, aux dires de plusieurs, sont des instances peu porteuses qui diluent, encore, le pouvoir des MRC et, encore plus, celui des peuples autochtones. Qu'estce qu'une entreprise privée fait dans des lieux de concertation qui ne la concerne pas ? N'est-ce pas aux citoyens de décider d'abord et aux compagnies privées de s'adapter aux décisions politiques et culturelles qui les animent ?

Les MRC ont été créées en 1979 dans le but de décentraliser la planification et la gestion du territoire, et d'entendre les élus de cette époque. Les MRC étaient un compromis puisque les régions voulaient une gouvernance régionale plus étendue afin d'éviter les interventions en silo, parfois peu adaptées des ministères provinciaux dans les régions. Encore en 2024, le gouvernement provincial tente de contourner ces MRC pour préserver le contrôle sur les ressources naturelles, comme la Couronne britannique le faisait avec ses colonies. Ironique qu'une province autonomiste aime calquer son colonisateur. Cette centralisation bénéficie néanmoins à un groupe : les entreprises minières puisqu'elles peuvent plus aisément influencer quelques individus par des activités de lobbying.

Sans clarté et bienveillance, pas de développement harmonieux

Bien que considérée par l'industrie minière comme un des principaux risques d'affaires, tel que rapportée par une enquête de Ernst & Young1 en 2024, nous constatons que l'acceptabilité sociale n'est pas mesurée et n'est nommée nulle part dans la Loi sur les mines ou son préambule. Ainsi, lorsque le premier ministre mentionne « il n'y aura pas de mine sans acceptabilité sociale », nous savons que ces mots n'ont aucune portée légale. Il importe que les lois précisent le flou existant qui favorise les décisions discrétionnaires plutôt que la clarté prévisible.

Il faut absolument trouver la bonne manière de mesurer l'acceptabilité sociale.

Si l'opinion de la population demeure inconnue du début à la fin, aucune approche scientifique ne résiste ? On fait l'inventaire des poissons, des mammifères, de la flore et des invertébrés mais on ne demande pas ce que pense la population locale d'un projet ? Pourquoi cette peur de lui demander ? L'État veut-il rester libre de disposer de l'arrière-pays ?

Finalement, nous sommes estomaqués de ne voir aucune modification au chapitre XXIV de la loi, soit l'expropriation. Après avoir vu les documentaires et lu les nombreux documents portant sur le désastre Malartic, il est difficile de comprendre comment, 10 ans plus tard, si peu de bienveillance émerge des autorités. Comment une société avancée en est-elle arrivée à accepter qu'une entreprise privée procède ainsi à des expropriations de citoyens ? Si le sous-sol appartient à l'État, tous les citoyens affectés devraient bénéficier d'un accompagnement équitable, peu importe le promoteur, avec des règles nationales quant à l'éligibilité et les montants.

Le gouvernement doit assumer son rôle d'arbitre bienveillant en donnant un cadre au processus de compensation ou d'expropriation pour éviter des ententes de gré à gré très inégales.

Section 3 : Nos recommandations

Aperçu de nos recommandations

Dans sa forme actuelle, le projet No 63 ne permettra pas un développement harmonieux et il est évident que le conflit sera exacerbé par une Loi qui reste, à nos yeux, la même. Notre mémoire vise essentiellement à contribuer concrètement, à aider les parlementaires à doter le Québec d'une Loi sur les mines modernes qui saura redonner confiance à la population. L'industrie minière ne remporte pas l'affection de nombre de Québécois et sa volonté de sortir de ses régions traditionnelles pour occuper tout le territoire ne va que détériorer cette situation.

Nous invitons le gouvernement à écouter ses citoyens plus que les entreprises et, conséquemment, à modifier la loi sur les mines tel que demandé par la société civile depuis des années.

Recommandation 1 – Partager le pouvoir décisionnel sur les claims avec les MRC

Les pouvoirs provinciaux sur le sous-sol public doivent concrètement être partagés avec les MRC dans le cadre de ses fonctions de planification, de gestion et de décision quant au territoire qu'elle administre. La MRC, et les peuples autochtones, doivent être parties prenantes de la décision avant l'octroi des claims pour pallier les failles de la délimitation des Territoires incompatibles à l'activité minière (TIAM) qui protège surtout des activités actuelles et passées, plutôt que les projets d'avenir.

Recommandation 2 - Définir l'intérêt public

Des conditions devraient être établies - acceptabilité sociale, sensibilité écologique et activités économiques conflictuelles - pour que la ministre puisse retirer ou suspendre des claims qui seraient contradictoires aux priorités territoriales que le dispositif des TIAMs ne semble pas pouvoir assurer de manière dynamique.

Recommandation 3 - Mesurer l'acceptabilité sociale

Les études d'impact inventorient absolument tout sauf l'opinion de la communauté qui fréquente ce territoire. L'acceptabilité sociale des projets miniers - et tous les autres grands projets à fort impact - doit être clarifiée à partir d'un processus démocratique prévu dans la loi, afin que le Conseil des ministres ait accès à cette information avant d'autoriser ou de rejeter un projet. Le flou entretient le cynisme face aux projets et la confiance indispensable envers l'État.

Recommandation 4 - Assurer une responsabilité publique de l'expropriation

En étudiant la section d'expropriation de la Loi sur les mines, nous constatons qu'aucun encadrement n'est proposé quant aux enjeux de cohabitation des riverains avec les projets miniers. La responsabilité est laissée à l'industrie, qui n'ayant aucun cadre de référence, peut agir arbitrairement et affecter l'équité de traitement de l'ensemble des Québécois. Nous demandons que le gouvernement du Québec, le propriétaire du sous-sol, exprime dans la loi sa responsabilité quant à l'accompagnement des riverains du projet minier - les propriétés adjacentes à la propriété minière - notamment pour l'aider à établir l'éligibilité aux indemnisations et les montants justes et équitables selon les conditions du projet.

L'analyse et les recommandations détaillées

Recommandation 1 : Partager le pouvoir décisionnel sur les claims avec les MRC

Analyse

● La loi sur les mines n'a ajouté aucun pouvoir aux MRC et aux municipalités sauf pour les terres privées. Effectivement, pour les terres privées, on inverse la posture gouvernementale (art. 304) : l'accès au sous-sol est interdit et d'emblée sous un Territoire incompatible à l'activité minière (TIAM) sauf si la MRC souhaite lever le TIAM pour exploiter le sous-sol.

● Au niveau de l'octroi des claims, outre l'ajout dans le Règlement des mines de l'obligation de faire une demande d'une autorisation pour travaux d'exploration à impacts (ATI) en y incluant des consultations, le projet de loi n'a pas proposé de partager le pouvoir décisionnel avec les MRC et les municipalités en amont de l'octroi des claims.

● Nous savons que les Orientations générales d'aménagement du territoire (OGAT) ont été bonifiées notamment en facilitant le processus de délimitation d'un TIAM.

● Mais le TIAM demeure un outil de protection des activités passées et actuelles, ce n'est pas un outil de protection des projets en cours et futurs. Les aspirations communautaires, si elles sont adéquatement formulées dans un plan de développement, doivent pouvoir être prises en compte et protégées. Nous pensons que de donner un pouvoir décisionnel à la MRC est la manière de protéger les aspirations communautaires sur le territoire public.

Proposition de modifications

Nous recommandons de modifier un article ou en ajouter dans la section III CLAIM de la Loi sur les mines, proposant un lieu de dialogue avec la MRC et les municipalités concernées avant d'octroyer un droit minier difficile à révoquer et promettant à une entreprise privée de pouvoir explorer et développer librement.

La proposition :

● À l'article 47 de la Loi sur les mines, il est stipulé que « le claim s'acquiert par la présentation d'un avis de désignation sur carte et par son inscription au bureau du registraire ». Nous pensons que c'est à ce moment que la MRC doit faire partie du processus décisionnel, puisqu'elle est celle qui connaît le territoire et saura informer la province si des projets d'un autre secteur économique, social ou écologique sont en développement dans ce secteur et s'il y aura conflit d'usage.

● Nous proposons de modifier l'article 47 ainsi : “le claim s'acquiert par la présentation d'un avis de désignation sur carte, par son inscription au bureau du registraire et par un avis de la MRC concernée”.

● Nous proposons de créer un article qui préciserait la modalité de cet avis de la MRC. Par exemple, « Le bureau du registraire demande un avis à la MRC qui inclura un droit de refuser un claim, sur un motif d'intérêt public, notamment pour éviter ou limiter les impacts sur les communautés locales et autochtones, ou démontrant l'activité en développement sur ce territoire public, que ce soit un processus de protection ou de développement en cours ».

● Nous proposons aussi que dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, que le Schéma de développement et d'aménagement de la MRC soit plus dynamique et plus participatif afin que, justement, le développement et la protection du territoire soient plus à jour pour le bureau du registraire. Par ailleurs, les MRC devront rendre ce processus de planification du schéma nettement plus participatif pour être légitime, dynamique et mis à jour.

● Ceci garantira une mise à jour territoriale et réduira à la source le conflit potentiel.

Recommandation 2 : Définir l'intérêt public

Analyse

● Nous reconnaissons qu'il y a eu plusieurs lieux dans la nouvelle proposition de Loi sur les mines où a été ajoutée la phrase « pour des motifs d'intérêt public » et à différents moments. Les lois québécoises ont très souvent ces possibilités discrétionnaires et ces ajouts semblent suggérer que c'était effectivement manquant au regard des autres lois québécoises. Le plus important selon nos demandes est l'article 52.1 : « Le ministre peut imposer à un titulaire de droit exclusif d'exploration, au moment où il le juge opportun, des conditions et des obligations qui, malgré les dispositions de la présente loi, peuvent, notamment, concerner les travaux à effectuer, dans les cas suivants : 1° pour un motif d'intérêt public, notamment pour éviter ou limiter les impacts sur les communautés locales et autochtones ; 2° pour permettre la priorisation ou la conciliation des utilisations et de la protection du territoire. »

● Malheureusement, ce motif d'intérêt public est associé à un pouvoir discrétionnaire de ministre sans un réel encadrement définissant l'intérêt public et pour quel bénéficiaire. Les pouvoirs discrétionnaires sont difficiles aussi à exercer car la décision créée inévitablement un sentiment d'injustice face à la loi. À l'instar de l'acceptabilité sociale, la loi mériterait d'être claire autant pour les promoteurs que les citoyens.

Proposition de modifications

Tel que proposé dans la recommandation 1, nous pensons que la MRC peut aussi en appeler à l'intérêt public avant l'octroi d'un claim plutôt qu'après. Ce sera ainsi plus préventif.

Par ailleurs, nous pensons que l'intérêt public doit être défini notamment en ce qui a trait à l'acceptabilité sociale, au consentement des peuples autochtones et aux seuils écologiques d'effondrement qui devraient guider la décision du Premier ministre avant même d'octroyer un claim.

Nous proposons que la définition d'intérêt public soit ajoutée au début de la loi à partir des écrits juridiques ou la jurisprudence qui le qualifient déjà.

Par exemple, la définition du Grand dictionnaire terminologique est : « Ensemble des intérêts vitaux qui sont favorables à tous les citoyens » auquel devrait s'ajouter l'esprit de la Loi sur le développement durable, soit que ce qui est d'intérêt public aujourd'hui pourrait ne pas l'être dans 25 ans. Nous proposons d'ajouter « maintenant et à long terme ».

Cette même définition pourrait aussi servir aux commissaires du BAPE qui pourrait vérifier si, effectivement, le projet répond à l'intérêt public avec, en main, une étude d'impact et une mesure d'acceptabilité sociale.

Recommandation 3 : Mesurer l'acceptabilité sociale

Analyse

● Outre l'intérêt public accroché au pouvoir de la ministre, la Loi sur les mines n'aborde pas l'acceptabilité sociale. Le mot ne s'y trouve pas bien que l'industrie la reconnaisse comme un risque d'affaire important et qu'elle soit aussi source de conflits sociaux.

● Évidemment, on comprend que ce serait plus la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et la Loi sur la qualité de l'environnement qui encadreraient le processus d'acceptabilité sociale. À notre connaissance, ces deux lois ne le font pas non plus.

● La Loi sur la qualité de l'environnement définit toutefois ce qui constitue des grands projets à risque pour l'environnement dans l'annexe I du Règlement relatif à l'évaluation et l'examen des impacts sur l'environnement de certains projets. Il s'agit de la liste des projets assujettis à la Procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement.

● Ainsi, l'acceptabilité sociale n'est qu'un mot dans la sphère publique sans portée légale et réglementaire.

● À notre avis, il est fondamental de demander l'opinion des communautés qui sont attachées aux territoires et c'est une donnée que les élus doivent avoir en main pour savoir comment faire évoluer un projet.

● Il y a une Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. Nous comprenons que cette loi s'applique aux compétences municipales qui, typiquement, excluent les pouvoirs sur le territoire public.

● Les MRC ont des pouvoirs sur les territoires publics mais n'ont pas de cadre juridique pour faire un référendum sur les projets proposés sur les territoires publics. Certaines MRC ont choisi d'avoir un préfet au suffrage universel alors il y a des modalités électorales dans ce contexte.

Recommandations dans ce contexte

● Nous sommes d'avis que, pour les projets que notre société a définis comme assez grands ou risqués pour l'environnement, soit ceux situés dans l'Annexe 1 du Règlement relatif à l'évaluation et l'examen des impacts sur l'environnement, un cadre référendaire devrait être mis en place dans un Loi sur les élections et les référendums pour les Municipalités régionales de comtés.

● Ce cadre référendaire s'appliquerait aux projets situés dans les territoires publics.

● Nous savons qu'une telle loi n'existe pas pour l'instant et démontre tout le malaise de faire exister les MRC pour vrai. Mais devant toutes ces MRC qui choisissent un préfet au suffrage universel, un mouvement de démocratie locale est déjà en route et la suite logique serait d'octroyer des pouvoirs référendaires aux MRC notamment et surtout lorsque des projets de telles envergures arrivent sans nécessairement avoir une compatibilité ou une continuité avec le développement territorial actuel.

● Il est impératif que la MRC analyse la proposition, consulte la population et informe le gouvernement de la posture locale. C'est ainsi que la population se sentira protégée par des instances locales qui sont plus réactives aux opinions citoyennes.

● À notre avis, cette consultation référendaire pourrait être tenue au moment du dépôt d'un avis de projet, à la consultation sur les enjeux prévue dans la Procédure d'examen et d'évaluation des impacts sur l'environnement, pour éviter de faire l'étude d'impact si les décideurs constatent la très faible adhésion au projet.

● Après l'étude d'impact, il est trop tard, le conflit s'intensifie à l'approche du BAPE et ternit la réputation de l'entreprise, des citoyens et du gouvernement. Le modèle d'absence de consultation en amont est un modèle conflictuel en soi.

● À ce moment, soit au dépôt de projet, il y a un réel projet avec un aménagement et la consultation porterait sur l'idée même du projet, sa justification, plutôt que sur ses impacts.

● Les études d'impact sont un outil décisionnel mais surtout un plan d'implantation du projet. Les citoyens n'ont pas besoin de tous ces détails pour former leurs opinions sur un tel projet.

● Puis, les ressources sont mieux investies, pour le promoteur et la communauté, en ne s'engageant pas ouvertement dans un conflit pendant l'étude d'impact. Cette responsabilité incomberait aux MRC et le gouvernement provincial financerait l'activité à sa demande.

● À titre de comparaison, en 1995, la Commission nationale du débat public en France fut fondée avec cette prémisse qu'il fallait d'abord dialoguer sur l'opportunité du projet avant de discuter sur la manière de faire le projet. Le modèle québécois cumule les deux activités en même temps, ce qui confond le pourquoi du comment.

● Le BAPE demeure une institution fondamentale pour notre mouvement citoyen. Mais nous souhaitons une consultation plus en amont, et le BAPE pourrait assister la MRC à l'organisation de cette consultation locale pour bien définir les limites géographiques de cette consultation référendaire pré-étude d'impact.

Recommandation 4 : Assurer une responsabilité publique de l'expropriation

Analyse

● Le projet de loi n° 63 ne propose aucune modification à la Loi sur les mines à la section V « expropriation et indemnisation ».

● Pour qu'un projet soit acceptable d'un point de vue du public, il est irrespectueux de déléguer une responsabilité d'expropriation et d'indemnisation à une entreprise privée sans cadre de protection, d'accompagnement et d'équité entre les Québécois.

● Le cadre d'éligibilité - enjeux de nuisances et distances du projet minier - et le cadre d'indemnisation - les valeurs des propriétés ou autres pertes d'usufruit ne sont pas définies dans la loi ou par règlement.

● Comme le sous-sol appartient à l'État, qui est représenté par la province, il a comme devoir d'encadrer l'aspect le plus traumatisant d'un projet minier.

● Les riverains vivent de l'anxiété dès l'arrivée des foreuses car il n'y a pas de cadre légal prévisible pour les accompagner et leur assurer un avenir juste et équitable, indépendant du promoteur ou indépendant des compétences de négociation d'un riverain.

Recommandations dans ce contexte

● Le projet de loi n° 63 doit reprendre la section V concernant l'indemnisation et l'expropriation.

● Selon le principe de développement durable pollueur-payeur, c'est au promoteur minier de payer l'ensemble des indemnisations.

● Toutefois, par l'imputabilité de l'État face à la santé et la sécurité de ses citoyens, l'État doit établir un cadre équitable envers l'ensemble de sa population - chaque Québécois devrait avoir les mêmes conditions d'indemnisation et d'expropriation devant un projet minier (ou autres) et envers les entreprises minières - chaque entreprise devrait payer le même prix pour installer une mine près de milieu habité.

● L'éligibilité à un rachat volontaire des propriétés ou à une indemnisation si un résident souhaite rester doit être déterminée en fonction du projet avec l'aide notamment de la direction régionale de la santé publique. L'éligibilité se caractérise surtout par la distance aux différentes nuisances (bruits, vibration, lumière, poussière, etc.) et c'est la santé publique qui dispose de l'expertise et de la légitimité aux yeux des citoyens.

● C'est la santé des riverains qui doit primer et guider la décision de l'État dans l'accompagnement des riverains face à un projet minier.

● Le cas de la Fonderie Horne est d'une grande évidence. Si l'État avait planifié et encadré l'indemnisation et l'expropriation, il ne serait pas dans une apparence de négligence créant un profond enjeu de confiance avec l'État et les citoyens

● Les indemnisations doivent aussi être encadrées par le développement d'une entente d'indemnisation proposée collaborativement entre l'entreprise et la municipalité, à entériner par le gouvernement au moment du décret si le projet est autorisé

● Pour la valeur de la propriété, il faudra établir un cadre d'évaluation du prix du marché pré-mine pour recouvrer la valeur pour les résidents qui, pour la plupart, en ont fait leur unique fonds de pension. Une question de respect, encore ici.

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La CSN dénonce la privatisation progressive du secteur de la production, du transport et de la distribution d’électricité au Québec.

1er octobre 2024, par Confédération des syndicats nationaux (CSN) — , ,
Nous publions des extraits du mémoire déposé par la CSN à la commission sur le projet de loi 69 concernant la bonne gouvernance des ressources énergétiques. La CSN demande que (…)

Nous publions des extraits du mémoire déposé par la CSN à la commission sur le projet de loi 69 concernant la bonne gouvernance des ressources énergétiques. La CSN demande que le gouvernement Legault "sursoie à l'adoption de PL 69 et qu'il devance une consultation publique large sur le PGIRE."

16 septembre 2024 | tiré du site de l'Assemblée nationale du Québec
Pour lire le mémoire de la CSN sur le projet de loi 69, cliquez sur l'icône :

Synthèse

La CSN salue la volonté du gouvernement de mettre en place un plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE). Cela dit, elle émet des recommandations concernant le PGIRE qui visent à garantir un meilleur processus de consultation, un meilleur suivi de sa mise en œuvre, une plus grande cohérence sur la durée de l'horizon de planification, et de meilleures garanties que l'ensemble des externalités sociales, économiques et environnementales seront dument pris en compte. Ce dernier aspect est d'autant plus important que le Québec n'est pas en voie d'atteindre ses cibles en matière de lutte aux changements climatiques.

Le débat sur le PGIRE est fondamental, étant donné les erreurs récemment commises. La CSN se questionne en effet sur l'allocation rapide de blocs d'énergie à des projets industriels dans un contexte où le Québec ne dispose plus de surplus d'électricité à moyen et long terme. Cela survient de surcroi^t dans une situation où la planification de la demande d'électricité par le gouvernement et Hydro-Québec est déficiente, peu de temps après la signature de contrats d'exportation fermes avec les États de la Nouvelle-Angleterre et celui de New York.

La CSN déplore les nombreuses dispositions du projet de loi qui remettent en question le monopole d'Hydro-Québec sur les activités de production, de transport et de distribution d'électricité. L'accroissement de la place du privé est particulièrement inopportun en raison du caractère stratégique de l'électricité propre qu'elle produit au regard de la lutte aux changements climatiques. Depuis 1963, la nationalisation de l'hydroélectricité a généré des retombées qui sont au cœur du développement économique et social du Québec moderne. La confédération est d'avis qu'Hydro-Québec est encore en mesure de répondre à la demande d'électricité du Québec à moyen et long terme, si le gouvernement lui en donne les moyens.Il est impératif de préserver le patrimoine collectif que représente H-Q et d'assurer son caractère entièrement public.

La CSN est satisfaite que la Régie de l'énergie retrouve le pouvoir de fixer les tarifs relatifs au transport et à la distribution d'électricité, mais aurait toutefois souhaité qu'elle soit aussi responsable de la détermination de la composante des tarifs relatifs à la production. Par ailleurs, la CSN s'inquiète de l'augmentation anticipée des tarifs résidentiels qui ne manquera pas de survenir, malgré la mise sur pied du Fonds d'aide à la clientèle domestique d'Hydro- Québec, à la suite des investissements substantiels annoncés par Hydro-Québec et de l'octroi de nombreux blocs d'énergie à des secteurs industriels émergents.

Enfin, la confédération n'est pas convaincue que les modifications législatives et réglementaires proposées sont nécessaires ou que les bons choix sont faits. Au surplus, nous ne savons pas quels sont les contours du futur PGIRE, ce qui biaise fondamentalement le débat actuel. La CSN appelle donc le législateur à ajuster les dispositions du PL69 concernant le PGIRE, mais à sursoir à l'adoption des autres dispositions, et ce, dans le but d'accélérer le processus de consultation et d'adoption du plan.

Conclusion

Selon le gouvernement, le projet de loi no 69 vise à adapter l'encadrement du secteur de l'énergie afin de permettre au Québec de réaliser ses grands objectifs en matière de transition énergétique et de décarbonation de son économie, dans le respect du principe d'acceptabilité sociale. Toutefois, ces objectifs allégués servent largement de prétextes au développement des secteurs industriels émergents et à la privatisation progressive du secteur de la production, du transport et de la distribution d'électricité au Québec.

La CSN se questionne sur l'allocation rapide de blocs d'énergie à des projets industriels dans un contexte où le Québec ne dispose plus de surplus d'électricité à moyen et long terme, en raison de la planification déficiente de la demande d'électricité par le gouvernement et Hydro-Québec, de me^me que la signature de contrats d'exportation fermes avec les États de la Nouvelle-Angleterre et celui de New York il y a à peine quelques années. Les nombreux projets industriels viennent ajouter à la demande d'électricité découlant de la transition énergétique et il est d'ores et déjà clair que les infrastructures de production additionnelles rendues nécessaires se traduiront par des augmentations importantes de tarifs, incluant la clientèle résidentiele. De plus, puisqu'il n'existe actuellement aucune planification intégrée des ressources énergétiques compatibles avec la politique-cadre sur les changements climatiques, il n'existe aucune garantie que la politique industrielle actuelle n'aille pas à l'encontre des objectifs de décarbonation de l'économie québécoise.

Par ailleurs, la CSN est préoccupée par les nombreuses dispositions qui viennent réduire le ro^le d'Hydro-Québec dans la production, le transport et la distribution d'électricité. Depuis 1963, la nationalisation de l'hydroélectricité a généré des retombées qui sont au cœur du développement économique et social du Québec moderne. Pour des raisons économiques et relatives aux finances publiques [1], ce serait une grave erreur de faciliter l'accroissement de la place du privé. La CSN croit qu'Hydro-Québec est en mesure de répondre aux besoins énergétiques de la société québécoise dans l'avenir. Il est impératif de préserver le patrimoine collectif que représente H-Q et d'assurer son caractère entièrement public.

En conclusion, bien qu'elle ait mis de l'avant des propositions spécifiques relatives au projet de loi, la CSN considère qu'il est impossible d'avoir un débat éclairé sur le PL 69 tant que les modalités du PGIRE ne seront pas connues. Elle appelle donc le législateur à ajuster les dispositions du PL 69 concernant le PGIRE, mais à sursoir à l'adoption des autres dispositions, dans le but d'accélérer l'adoption du plan. Par la suite, le gouvernement aura le loisir de consulter la population sur la nécessité de modifier ou non son cadre législatif.

Recommandation 16 Que le gouvernement sursoie à l'adoption de PL 69 et qu'il devance une consultation publique large sur le PGIRE.

Recommandations

Recommandation 1
Que le législateur modifie le projet de loi no 69 et donne à un organisme indépendant le mandat de mener des consultations, d'effectuer des recommandations et de faire un suivi relatif à la planification intégrée des ressources énergétiques. Qu'il soit introduit au PL 69 des spécifications au mode de consultation de la population et de la société civile de manière qu'il soit ouvert, inclusif et transparent.

Recommandation 2
Que les producteurs privés d'électricité assument la totalité des coûts de transport d'électricité qu'ils occasionnent à Hydro-Québec.

Recommandation 3
Que le gouvernement évite d'intervenir trop directement dans les activités de la Régie de l'énergie et d'Hydro-Québec et qu'il les laisse réaliser leurs missions en s'appuyant sur leurs expertises techniques.

Recommandation 4
La CSN s'oppose à la possibilité, pour Hydro-Québec, de privatiser les infrastructures de son réseau hydroélectrique.

Recommandation 5
Qu'Hydro-Québec soit le maître d'œuvre dans la production d'énergie éolienne sans prise de participation d'entreprise privée à but lucratif. La CSN réitère son opposition au modèle d'appels d'offres au privé.

Recommandation 6
La CSN réitère son opposition à toute forme de privatisation du transport et de la distribution d'électricité´ au Québec.

Recommandation 7
La CSN demande que tout contrat d'approvisionnement à venir entre un autoproducteur existant et Hydro-Québec soit assorti d'une garantie de protection des emplois.

Recommandation 8
Que la Régie de l'énergie conserve le mandat d'analyser de manière exhaustive et objective tout projet d'envergure de production d'électricité post-patrimoniale afin de garantir l'intérêt public.

Recommandation 9
Qu'Hydro-Québec demeure le maître d'œuvre de l'organisation et du développement du réseau électrique sur le territoire québécois, spécialement du réseau hydroélectrique. Seule Hydro-Québec doit pouvoir développer et opérer des complexes hydroélectriques de plus de 50 MW.

Recommandation 10
Que les demandes industrielles d'énergie qui se présentent ne soient pas traitées au cas par cas et que le gouvernement se dote de critères précis permettant de décider de donner suite ou non à l'approvisionnement électrique de chaque projet d'envergure. Les projets doivent s'inscrire dans le cadre d'une vision globale de la politique industrielle qui est cohérente avec les objectifs gouvernementaux en matière de transition énergétique et de lutte aux changements climatiques.

Recommandation 11
Que le plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) annoncé par le gouvernement du Québec guide les décisions de donner suite ou non à l'approvisionnem ent électrique des projets de demandes industrielles d'énergie.

Recommandation 12
Que le gouvernement du Québec redonne à la Régie de l'énergie le pouvoir de déterminer l'ensemble des composantes des tarifs d'électricité, y compris celle relative à la production, dans le cadre d'un processus qui garantit la transparence et la participation du public.

Recommandation 13
Que la contribution fiscale qui financera le Fonds d'aide à la clientèle domestique d'Hydro- Québec, qui reste à définir, soit progressive et exempte les ménages à faible revenu, si le gouvernement persiste avec la proposition de le mettre en place.

Recommandation 14
Qu'Hydro-Québec continue d'offrir la tarification dynamique aux clients résidentiels qui le souhaitent, mais seulement sur une base volontaire, et qu'elle déploie des options tarifaires s'adressant aux entreprises, qui sont plus à même de moduler leur consommation dans le temps que les ménages. Toutefois, l'option d'un mode de tarification spéciale dans le secteur résidentiel pourrait être envisageable, mais seulement pour les ménages habitant des résidences luxueuses qui ont une consommation intensive d'électricité.

Recommandation 15
Que les tarifs d'électricité demeurent en lien avec les coûts réels d'exploitation d'Hydro- Québec et que la tarification basée sur les coûts marginaux ne soit pas utilisée pour augmenter les profits de la société d'État. Que des moyens alternatifs soient mis en place pour réduire la consommation de pointe et les investissements dans les moyens de production, notamment en accélérant le développement des programmes d'efficacité énergétique (économie d'énergie et gestion de la demande) et des mesures d'économie d'énergie.

Recommandation 16
Que le gouvernement sursoie à l'adoption de PL 69 et qu'il devance une consultation publique large sur le PGIRE

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[1] D'un point de vue comptable, Hydro-Québec représente un actif important pour le secteur public québécois et contribue de façon positive à la cote de crédit de la province

La FTQ s’oppose à l’adoption du projet de loi 69

1er octobre 2024, par Fédération des Travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) — , ,
Comme, il l'écrit en conclusion de son mémoire, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec rejette le projet de loi 69. Dans son mémoire elle "réitère sa (…)

Comme, il l'écrit en conclusion de son mémoire, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec rejette le projet de loi 69. Dans son mémoire elle "réitère sa position ferme contre l'adoption du projet de loi n° 69 dans sa forme actuelle. Le projet de loi, tel que rédigé, présente des risques significatifs pour la gouvernance démocratique des ressources énergétiques et ne tient pas suffisamment compte des impacts environnementaux critiques et des enjeux de gouvernance et de transparence des processus décisionnels qu'il crée.. Nous publions ci-dessous d'importants extraits de son mémoire et la liste de ses recommandations.

5 septembre 2024 | tiré du site de l'Assemblée nationale
Pour lire l'ensemble du mémoire, cliquez sur l'icône :

Introduction

Alors que notre énergie a historiquement été gérée avec une forte dimension publique et démocratique, ce projet de loi semble orienter la gestion des ressources énergétiques vers un modèle privé, dénationalisé et nettement moins transparent, remettant en question les acquis de plusieurs décennies de gestion publique de l'énergie au Québec. Il vient également politiser cette gestion, car si le ministre de l'Économie devient insidieusement responsable des décisions, celles-ci seront prises à courte vue et en accord avec l'orientation politique du gouvernement en place et non pas nécessairement en fonction de la sécurité énergétique, de l'environnement ou de l'intérêt social collectif, détruisant ainsi l'héritage des générations passées.

Dans ce contexte, il est crucial de réexaminer ce projet de loi dans la perspective du bien commun, en veillant à ce que la gestion de l'énergie reste ancrée dans les valeurs de transparence, de participation citoyenne, de préservation de l'environnement et de justice sociale qui ont historiquement guidé le développement énergétique du Québec. Conséquemment, la FTQ recommande le rejet du projet de loi dans sa forme actuelle ainsi que la suspension du processus de consultation, et ce, jusqu'à ce qu'un Plan de Gestion Intégrée des Ressources Énergétiques (PGIRE) soit élaboré, afin de garantir une planification cohérente et durable de la transition énergétique. Le présent mémoire vise donc à offrir une critique constructive du projet de loi 69, à mettre en lumière les risques majeurs qu'il pose pour la survie du filet social québécois, à souligner les incohérences dans l'approche présentée par le gouvernement et à proposer des recommandations substantielles pour une politique énergétique cohérente et durable.

(...)

Les angles abordés

Ce mémoire est structuré en plusieurs sections principales de la façon suivante :

1. Une offensive de centralisation au détriment de l'environnement et de la gouvernance démocratique : Analyse des implications de la centralisation des décisions énergétiques au sein du ministère de l'Économie et réduction du rôle du ministère de l'Environnement.

2. Modifications terminologiques et privatisation des infrastructures énergétiques : Discussion sur les impacts des changements terminologiques proposés dans le projet de loi 69, comme le passage de « consommateur » à « client » et évaluation des risques liés à la privatisation accrue des infrastructures énergétiques.

3. Tarification et sécurité énergétique : Examen des conséquences de la modulation tarifaire résidentielle et de l'incertitude tarifaire après 2026, ainsi que du rôle de la Régie de l'énergie.

4. Enjeux environnementaux : Exploration des impacts environnementaux potentiels et des défis en matière de biodiversité et de changements climatiques.

5. Cohérence dans l'élaboration du PGIRE : Propositions pour l'adoption d'un Plan de Gestion Intégrée des Ressources Énergétiques (PGIRE) avant la mise en œuvre de tout changement législatif et règlementaire.

Une offensive de centralisation au détriment de l'environnement et de la gouvernance démocratique

Le projet de loi 69 est une attaque frontale contre la protection de l'environnement et la transparence démocratique, en centralisant de manière drastique les pouvoirs décisionnels énergétiques au sein du MEIE. Sous prétexte de simplifier la gestion des ressources énergétiques, ce projet de loi marginalise le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) ainsi que celui des Ressources Naturelles et des Forêts (MRNF), concentrant ainsi un pouvoir immense entre les mains d'un seul ministère. Cette manœuvre nous apparaît comme une tentative de museler les voix discordantes (mais nécessaires à la santé démocratique) et de s'assurer que les décisions énergétiques du Québec servent principalement des intérêts économiques étroits, au mépris des impératifs sociaux et environnementaux.

Le MEIE s'arroge désormais le contrôle du PGIRE et l'établissement des cibles énergétiques, reléguant au second plan les considérations environnementales essentielles à la durabilité du Québec (art. 4, PL-69). En donnant carte blanche à un ministère motivé par une logique purement économique, ce projet de loi ouvre la voie à des décisions hâtives, irresponsables et incohérentes dont les conséquences sur la biodiversité, les écosystèmes et le filet social québécois pourraient être dévastatrices pendant plusieurs générations. La mainmise du MEIE sur la gestion des forces hydrauliques de l'État, y compris la perception des redevances (art. 7, 8, PL-69), est un autre exemple criant de cette centralisation dangereuse qui subordonne l'ambition climatique à des intérêts financiers à court terme.

La centralisation des décisions sous l'égide du MEIE constitue, selon la FTQ, une voie directe vers un échec de l'ambition climatique du Québec. En autorisant le ministre de l'Économie à approuver des projets énergétiques sans l'obligation de consulter les autres ministères (art. 4, PL-69), le projet de loi 69 contourne les contre-pouvoirs et vient réduire les règles de gouvernance nécessaires au bon maintien du filet social. Le gouvernement semble prêt à sacrifier les écosystèmes locaux sur l'autel du profit, ignorant les risques graves et irréversibles pour la biodiversité, les habitats naturels et les communautés y vivant.

La FTQ exprime de sérieuses réserves face à cette orientation centralisatrice à l'encontre des principes de transparence et de responsabilité. Le projet de loi 69 met en péril la gouvernance démocratique en limitant les occasions pour les acteurs de la société civile de participer au processus décisionnel. Notons d'ailleurs la modification à l'article 7 de la Loi sur la Régie de l'énergie venant remplacer « 12 régisseurs » par « d'au plus 12 régisseurs » dans sa composition, indiquant clairement un effort de réduction de la capacité de surveillance et d'échange de la Régie. L'article 45, lui, élimine l'obligation pour Hydro-Québec de procéder par appel d'offres pour certains contrats d'approvisionnement en électricité, à moins que le gouvernement n'en décide autrement, restreignant les garanties de transparence et ouvrant la porte à des décisions prises à huis clos, sans véritable consultation publique. Selon la FTQ, cet article doit être révisé pour réintroduire cette exigence, qui est essentielle pour maintenir la transparence et garantir que les contrats énergétiques sont attribués de manière équitable et en conformité avec l'intérêt public.

La FTQ souligne également, l'article 67 du projet de loi qui, une fois de plus, permet au gouvernement de contourner et d'affaiblir les contre-pouvoirs en permettant au ministre de l'Économie d'intervenir directement dans les décisions de la Régie de l'énergie sous prétexte de préoccupations économiques. Ceci nous apparaît comme une tentative flagrante de politisation des processus régulatoires menaçant l'indépendance de cette institution. L'introduction de ce biais politique risque d'affaiblir les critères techniques, scientifiques sociaux et environnementaux au profit de priorités économiques en rendant quasi-obsolète le rôle même de la Régie.

En centralisant ainsi de manière inquiétante les pouvoirs au sein du MEIE, le PL-69 compromet à la fois la protection environnementale et la qualité de la gouvernance démocratique. Il est impératif de réexaminer ce projet sous l'angle de la transparence, de la participation citoyenne, de la transition juste et de la justice environnementale, afin d'éviter des dérives potentielles qui pourraient nuire gravement au bien commun des Québécoises et des Québécois.

(...)

Conclusion

La FTQ réitère sa position ferme contre l'adoption du projet de loi n° 69 dans sa forme actuelle. Le projet de loi, tel que rédigé, présente des risques significatifs pour la gouvernance démocratique des ressources énergétiques et ne tient pas suffisamment compte des impacts environnementaux critiques et des enjeux de gouvernance et de transparence des processus décisionnels qu'il crée. En l'absence d'une vision intégrée pour la gestion des ressources énergétiques, le projet de loi centralise des pouvoirs excessifs au sein du ministère de l'Économie, au détriment d'une approche équilibrée et concertée. Cette façon de procéder chronologiquement incongrue et ne peut qu'exacerber les risques de dérives énergétiques.

La FTQ appelle à la suspension immédiate des travaux parlementaires sur ce projet de loi et demande la mise en place d'un Plan de gestion intégré des ressources énergétiques (PGIRE) avant toute reprise des discussions. Ce plan doit inclure une évaluation exhaustive des impacts environnementaux et économiques, garantir que les décisions énergétiques du Québec soient alignées avec les engagements internationaux en matière de biodiversité et de lutte contre les changements climatiques et assurer un processus décisionnel inclusif qui mettra de l'avant l'expertise des travailleuses et travailleurs ainsi que des nombreux acteurs de la société civile.

La FTQ tient à souligner avec force que la gestion des ressources énergétiques ne peut être laissée au hasard ni soumise à des décisions précipitées. Les choix que nous faisons aujourd'hui définiront l'avenir non seulement de notre économie, mais aussi de notre environnement, de notre qualité de vie, et de notre place sur la scène internationale en tant que chef de file de la transition énergétique juste. Le Québec ne peut se permettre de balayer sous le tapis les préoccupations légitimes soulevées par la société civile, les experts, et les travailleuses et travailleurs qui seront les premiers touchés par les conséquences de ce projet de loi. Ainsi, la FTQ appelle le gouvernement à se hisser à la hauteur des défis de notre époque en exigeant que les décisions prises soient à la mesure de l'histoire que nous souhaitons écrire : celle d'un Québec visionnaire, inclusif, responsable, et engagé envers les générations futures. Il est fondamental que le gouvernement prenne le temps nécessaire pour élaborer un plan nous permettant de naviguer vers un avenir qui soit à la fois ambitieux, créatif et juste.

En conclusion, le moment est venu pour le Québec de démontrer son leadership en empruntant les chemins difficiles, mais nécessaires, afin de garantir un avenir où l'économie, l'ambition climatique et la justice sociale sont indissociables. Il est essentiel que les services d'électricité demeurent publics, avec Hydro-Québec comme responsable des opérations et propriétaire des actifs actuels et futurs. Cette gestion publique est cruciale pour assurer une énergie accessible, équitable et durable, tout en protégeant les intérêts de l'ensemble de la population québécoise. La FTQ se tient prête à collaborer pleinement à cette tâche, tout en restant vigilante et résolue à défendre les intérêts de ses membres et de l'ensemble des Québécoises et Québécois.

Listes des recommandations

Recommandation no 1
La FTQ recommande que le projet de loi 69 soit modifié pour garantir la participation obligatoire à titre d'intervenants, du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et du ministère des Ressources Naturelles et des Forêts (MRNF) lors des demandes de projet liées aux ressources énergétiques.

Recommandation n o 2
La FTQ recommande que les impacts environnementaux et sociaux soient évalués par des experts indépendants et que ces évaluations soient intégrées dans le processus décisionnel, afin de prévenir les décisions hâtives et irresponsables qui pourraient compromettre la durabilité écologique du Québec.

Recommandation no 3
La FTQ recommande que l'obligation d'appel d'offres pour tous les contrats d'approvisionnement en électricité soit conservée.

Recommandation no 4
La FTQ recommande la mise en place de garanties claires pour l'indépendance de la Régie de l'énergie, et s'oppose fermement à toute ingérence gouvernementale dans ses décisions. L'article 67 doit être modifié pour éliminer la possibilité de politisation des processus régulatoires.

Recommandation no 5
La FTQ recommande que des mesures pour une transition énergétique juste et équitable soient intégrées, en soutenant les travailleuses et travailleurs et les communautés affectées par ces transformations.

Recommandation no 6
La FTQ recommande de maintenir une gestion exclusivement publique des infrastructures énergétiques afin de préserver leur statut de bien commun, crucial pour la collectivité et propose même que le mandat d'Hydro-Québec soit étendu à l'ensemble de la production, du transport et de la distribution électrique quelle qu'en soit la source et que les sources renouvelables soient nationalisées.

Recommandation no 7
La FTQ recommande de renforcer les mécanismes de régulation de la Régie qui assurent une prévisibilité et une stabilité à court et long terme, tout en tenant compte des impacts de l'inflation et des enjeux de vie chère exacerbés depuis la pandémie et réitère le besoin pressant de dépolitiser le mandat de la Régie.

Recommandation no 8
La FTQ recommande de renforcer les mesures environnementales dans le projet de loi 69 en rendant obligatoires les évaluations d'impact pour tous les projets énergétiques d'envergure.

Recommandation no 9
La FTQ recommande d'intégrer des mesures claires et inclusives propres à une transition énergétique juste afin de s'assurer que les décisions économiques respectent nos engagements en matière de biodiversité et de lutte contre les changements climatiques dans un esprit de dialogue social.

Recommandation no 10
La FTQ recommande de mettre en place le PGIRE avant tous changements législatifs ou règlementaires, permettant ainsi de planifier efficacement les besoins énergétiques du Québec, en mettant l'accent sur l'efficacité énergétique et la sobriété énergétique dans une perspective de transition juste avec l'ensemble des acteurs de la société civile, tout en tenant compte des limites planétaires

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Pour qu’il y ait une suite du monde…

1er octobre 2024, par Jacques Benoit — , ,
Aujourd'hui, nous nous rassemblons dans une quinzaine de villes du Québec pour qu'il y ait une suite du monde. Jacques Benoit Co-initiateur de la Déclaration citoyenne (…)

Aujourd'hui, nous nous rassemblons dans une quinzaine de villes du Québec pour qu'il y ait une suite du monde.

Jacques Benoit
Co-initiateur de la Déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique – DUC
Co-rédacteur du Plan de la DUC
Membre de GMob (GroupMobilisation)

En 2018, GMob (GroupMobilisation) avait rédigé la DUC, laDéclaration d'Urgence climatique, pour qu'il y ait une suite du monde. Cette déclaration disait que l'état d'urgence climatique dans lequel nous étions faisait courir des risques aux générations futures en menaçant les niveaux de sécurité :

• Économique, avec l'augmentation des inégalités ;
• Santé humaine, avec les risques de pandémie ;
• Alimentaire, par les précipitations violentes et les sècheresses sévères détruisant les récoltes ;
• Environnement, par la fonte du couvert de glace arctique et antarctique ;
• Et sécurité nationale et internationale, où des migrations massives déstabilisent des nations entières.

Pour qu'il y ait une suite du monde, des citoyennes et des citoyens de partout au Québec avaient déposé la DUC dans leurs conseils municipaux, et plus de 525 municipalités au Québec avaient reconnu l'urgence climatique. Suivant ce courant, les partis Québécois, Québec solidaire, Parti Vert et NPD-Québec, de même que le BQ, NPD, le Parti Vert du Canada avaient signé la DUC, et le gouvernement du Canada et celui du Québec avaient également reconnu l'urgence climatique.

En septembre 2019, 500 000 personnes marchaient dans les rues de Montréal, pour qu'il y ait une suite du monde… Mais 6 mois plus tard, le monde se voyait confiné par la pandémie de la COVID-19, une pandémie dont le risque était décrit dans la Déclaration d'urgence climatique…

Bâtir prend du temps, mais détruire, quelques instants.

Pour qu'il y ait une suite du monde, nous devons maintenant reprendre là où nous étions, avant que la pandémie ne détruise nos solidarités.

Pour qu'il y ait une suite du monde, nous devons nous rappeler que l'urgence de 2018 n'est pas moins urgente aujourd'hui. Six ans plus tard, alors que les événements extrêmes ne cessent de s'aggraver et de s'additionner partout, nous devons rebâtir notre mouvement.

Pour qu'il y ait une suite du monde, nous devons sortir de nos luttes en silos, et focusser sur ce qui nous unit, notre bien commun, ce bien commun que certain.e.s veulent accaparer.

Ce bien commun, c'est notre seule solution, la seule solution pour lutter contre ce qui cause le réchauffement planétaire, la pollution de l'air, la perte de biodiversité et la destruction de notre environnement.

Le bien commun, c'est la seule voie qu'il nous reste pour qu'il y ait une suite du monde.
Pour qu'il y ait une suite du monde…

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Pour un accompagnement féministe et abolitionniste des personnes victimes de la prostitution, une violence sexuelle et sexiste

1er octobre 2024, par Geneviève Duché, Marie-Hélène Franjou — , ,
Tiré de Entre les lignes et les mots https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/09/26/pour-un-accompagnement-feministe-et-abolitionniste-des-personnes-victimes-de-la-pr

Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/09/26/pour-un-accompagnement-feministe-et-abolitionniste-des-personnes-victimes-de-la-prostitution-une-violence-sexuelle-et-sexiste/

Vous trouverez ci-dessous la possibilité d'accéder au livre écrit par Geneviève Duché et Marie-Hélène Franjou. Ce travail a été confié à l'Amicale du Nid pour son édition voulant, par-là, marquer notre passage comme présidentes de cette association et inscrire dans son histoire la mutation que nous y avons provoquée et confirmée vers un abolitionnisme cohérent et une analyse féministe de la prostitution.

Le livre est disponible à la consultation et au téléchargement sur le site dans cet article :
https://amicaledunid.org/actualites/pour-un-accompagnement-feministe-et-abolitionniste-des-personnes-victimes-de-la-prostitution-une-violence-sexuelle-et-sexiste-genevieve-duche-et-marie-helene-franjou-anciennes-presid/

Ainsi que dans la rubrique « ressources » de manière permanente :
https://amicaledunid.org/ressources/pour-un-accompagnement-feministe-et-abolitionniste-des-personnes-victimes-de-la-prostitution-une-violence-sexuelle-et-sexiste-genevieve-duche-et-marie-helene-franjou-anciennes-presid/

Quatrième de couverture :
En France, La prostitution est incluse dans les violences contre les femmes depuis 2010. En 2016, l'Assemblée Nationale a voté une loi « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées » – loi appelée « Olivier-Coutelle » – qui complète l'abolitionnisme français, instauré en 1960, par l'interdiction de l'achat d'un acte sexuel.

Pour faire comprendre l'importance de cette loi et la nécessité de la faire appliquer, pour faire comprendre l'urgence d'une lutte efficace contre le système prostitutionnel qui nourrit l'exploitation sexuelle des plus vulnérables, les autrices proposent une analyse féministe du système prostitutionnel. Elles s'appuient à la fois sur les témoignages de nombreuses personnes ayant subi ou subissant la prostitution ou la pornographie et sur leur expérience de bénévoles à l'Amicale du Nid, association abolitionniste qui confie l'accompagnement des victimes vers la sortie de la prostitution à des professionnel·les du travail social et de la santé.

Leurs analyses montrent les origines de la prostitution et ses effets sur les personnes victimes de cette violence sexiste et sexuelle ainsi que les difficultés de leur accompagnement social dans une société qui privilégie les « besoins » masculins, en particulier en ce qui concerne la prostitution des mineur·es qui ne cesse d'augmenter.

Aucune égalité réelle entre les femmes et les hommes ne peut exister si la société considère que le corps des femmes est un corps disponible. Les autrices montrent que le combat pour l'abolition du système prostitutionnel n'est ni « charitable », ni « moralisant » mais qu'il est un combat féministe et donc politique, à mener avec les personnes victimes de ce système et pour l'égalité et l'émancipation de toutes et tous.

Ce travail veut enrichir la réflexion des bénévoles et des professionnel·les et leurs pratiques dans les domaines de la prévention et de l'accompagnement social des victimes de violences sexistes et sexuelles et contribuer à préciser le cadre médico-social, législatif, politique des actions contre le système prostitutionnel.

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« Sur les routes du poison nazi. Reporters et reportrices de l’Anschluss à Munich »

1er octobre 2024, par Marc Escola —
« Sur les routes du poison nazi. Reporters et reportrices de l'Anschluss à Munich », par Anne Mathieu, éditions Syllepse, collection "Histoire : enjeux et débats", Paris, 2024. (…)

« Sur les routes du poison nazi. Reporters et reportrices de l'Anschluss à Munich », par Anne Mathieu, éditions Syllepse, collection "Histoire : enjeux et débats", Paris, 2024. EAN : 9791039902298. 163 pages. Prix : 18 Euros. Parution : septembre 2024. https://www.syllepse.net/sur-les-routes-du-poison-nazi-_r_65_i_1088.html

Information publiée le 23 septembre 2024 par Marc Escola < escola[a]fabula.org> sur le site internet « Fabula – La Recherche en littérature » <http://www.fabula.org/actualites/12...> >.

De l'écrasement prémonitoire de « Vienne la rouge » à la victoire nazie au plébiscite en Sarre, ce livre nous conduit sur les routes du poison nazi. 1938 : les dangers se multiplient aux quatre coins de l'Europe. L'Autriche est annexée par l'Allemagne nazie, les accords de Munich sont signés le 30 septembre. Enfin, le 15 mars 1939, c'est au tour de la Bohême-Moravie d'être ­annexée par Hitler.

Des reporters et des reportrices sont présents de l'Autriche annexée à Prague la vaillante, des Sudètes nazifiées aux frontières menacées par la volonté expansionniste de ­Hitler, ce qui nous entraîne également en Belgique, en Suisse, en Alsace. Anne Mathieu nous plonge dans une aire géographique où se jouait le sort de l'Europe. Pour cette recherche inédite, elle a dépouillé des dizaines de périodiques ­et a référencé pour la première fois tous les reportages et les témoignages écrits sur cette question à la gauche de l'échiquier politique. Avec ce livre, elle poursuit le travail mené sur la guerre d'Espagne (/Nous n'oublierons pas les poings levés/, 2020) et confirme la place et la dimension politique du reportage dans le journalisme.

On ne peut s'empêcher de faire des rapprochements avec les conflits et les tensions contemporains et la place que les reportrices et reporters y occupent./Sur les routes du poison nazi/constitue une contribution à l'histoire politique, culturelle et sociale qui permet d'éclairer également l'actualité.

* *URL de référence :*
https://www.syllepse.net/sur-les-routes-du-poison-nazi-_r_65_i_1088.html

* Voir sur Twitter <https://twitter.com/fabula/status/1...>
*

Anne Mathieu, Sur les routes du poison nazi. Reporters et reportrices de l'Anschluss à Munich
*Une suggestion de lecture de André Cloutier, Montréal, 25 septembre 2024*

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Comptes rendus de lecture 1er oct 24

1er octobre 2024, par Bruno Marquis — , ,
Les têtes brûlées Catherine Dorion Ce livre a beaucoup fait parler de lui à sa sortie en novembre dernier. Il est éclairant sur trois aspects importants que l'auteure (…)

Les têtes brûlées
Catherine Dorion

Ce livre a beaucoup fait parler de lui à sa sortie en novembre dernier. Il est éclairant sur trois aspects importants que l'auteure traite à la lumière de son expérience comme députée solidaire de Taschereau. Le plus essentiel, présent tout au long du livre, est cette course effrénée à laquelle nous contraint la société capitaliste actuelle, ces heures et ces moments perdus à faire des choses inutiles, pour la forme, à consommer, ces communications sans fin et sans intérêt facilitées par les technologies modernes ; course sans fin qui nous use, nous épuise, nous laisse peu de temps pour nous occuper de nous et de nos proches, pour ces instants précieux d'amitié et de solidarité qui donnent à la vie sa vraie saveur. Catherine Dorion nous parle aussi de la gauche, à travers de son parti, Québec solidaire, qui marche souvent de compromis en compromis avec l'establishment, pour ne pas nuire à son image, et des médias, qui en sont pour une bonne part responsables, incitant tout le monde à la prudence en accordant une attention démesurée à des choses somme toute insignifiantes, au détriment des idées et valeurs défendues par les partis. Si quelques idées préconçues sont parfois agaçantes, ce bouquin vaut tout de même grandement la peine d'être lu. Une bouffée d'air frais, en quelque sorte...

Extrait :

Il a fallu en dépenser, des heures de travail, pour convaincre des sociétés entières qu'elles avaient besoin, par exemple, de changer de vêtements tous les ans pour suivre la mode. Il a fallu en dépenser, des heures de travail, pour récolter le coton, pour fabriquer ce linge, pour le transporter d'un bout à l'autre du monde au gré des bas salaires, et enfin pour le vendre. Il en faut, du travail, pour disposer ensuite de tous ces vêtements dont on ne sait plus quoi faire. Aujourd'hui, 60 % de nos vêtements sont jetés dans l'année même où ils ont été produits. L'équivalent d'un camion plein de linge est jeté chaque seconde sur la planète. La mode fait partie des industries les plus polluantes et les plus grandes émettrices de GES au monde. Des exemples comme celui-là, d'industries nuisibles qui scrapent notre planète, il y en a des tonnes. Leurs produits sont intégrés à nos habitudes de vie grâce aux milliards investis dans la publicité, et ce, pourquoi ? Pour que des gens, au top, puissent faire faire de l'argent à leur argent. (Je le spécifie pour ceux qui n'avaient pas encore compris c'est quoi, le capitalisme.)

Bombes larguées
John Steinbeck
Traduit de l'anglais

Simone de Beauvoir nous rappelle, dans « La force des choses », qu'elle et Sartre avaient été outrés d'apprendre que l'écrivain américain John Steinbeck et quelques autres avaient accepté de se livrer à la rédaction d'œuvres de propagande pour l'armée américaine à la demande du président Roosevelt. Le roman « Bombes larguées » de Steinbeck, publié en 1942, est probablement le plus emblématique de ces ouvrages. Il nous décrit, chapitre après chapitre, l'entraînement et les responsabilités des jeunes membres d'une équipe de bombardier B-17 de l'Air Force. On ne peut être que surpris – et même outré – par un tel roman, à la fois chauvin et pompeux, idéalisant le rôle de ces jeunes « experts » (pilotes, bombardiers, mitrailleurs, radios, navigateurs, etc.) et minimisant les conséquences des bombardements. Il est difficile évidemment aujourd'hui d'oublier ces conséquences pour les populations civiles européennes et particulièrement pour la population civile japonaise…

Extrait :

Le but d'un bombardier à long rayon d'action est de rejoindre une cible donnée et de larguer ses bombes sur celle-ci. C'est la façon la plus simple d'expliquer sa mission, mais les complications surviennent lorsqu'il s'agit d'amener le bombardier jusqu'à la cible et de le ramener jusqu'à la base. Le bombardier est là pour lâcher ses bombes sur la cible. Le pilote guide et pilote vaisseau. Le chef mécanicien veille sur ses moteurs. Le mitrailleur protège l'avion des attaques et l'opérateur radio maintient la communication entre le bombardier, le sol et les autres appareils. Mais les bombardiers, une fois qu'on leur a donné une cible pas plus grande qu'une tête d'épingle, doivent avoir des navigateurs pour leur indiquer comment y parvenir.

L'honneur perdu de Katharina Blum
Heinrich Böll
Traduit de l'allemand

Le roman se déroule en Allemagne dans les années 1970. Katharina Blum, une jeune femme travailleuse et honnête, se voit impliquée malgré elle dans un sordide fait divers. Un journal à scandale s'acharne alors sur sa personne à partir d'insinuations et de préjugés, en salissant impunément sa réputation – ce qui n'est pas sans rappeler ce qui se fait ici avec les radios-poubelles. Un très bon roman, dont je vous recommande la lecture, qui nous rappelle par moments ceux de Franz Kafka.

Extrait :

C'est ainsi par exemple que, le terme « importun » mentionné au paragraphe précédent ayant été remplacé dans le procès-verbal par celui de « tendre », la jeune femme indignée, aussitôt insurgée contre une telle interprétation, se lança dans une vive controverse avec les procureurs d'une part et Beizmenne de l'autre, car pour elle la tendresse se caractérisait par la réciprocité alors que l'importunité était une action unilatérale, la seule précisément dont il s'était toujours agi.

La Patente
Hugues Théorêt

C'est mon ami Carlos qui m'a parlé de ce livre paru cette année. Ça m'a tout de suite intéressé parce que je connaissais déjà l'Ordre de Jacques-Cartier, aussi connu sous le nom de « La Patente » et la Paroisse Saint-Charles-Borromée de Vanier où s'est tenue en 1926, autour du curé François-Xavier Barrette, l'assemblée de fondation de cette société secrète. J'ai d'ailleurs beaucoup plus tard eu la chance d'assez bien connaître le chanoine Alfred Boyer, vicaire puis successeur du curé Barrette à Saint-Charles-Borromée, alors âgé de près de quatre-vingts ans. J'ai bien aimé cet ouvrage sur l'Ordre de Jacques-Cartier, mais j'aurais souhaité qu'il traite du sujet plus profondément encore. L'Ordre de Jacques-Cartier se vouait à la protection de la langue française et de la religion catholique entre autres par la promotion des Canadiens français à des postes importants à travers le pays, soit dans la fonction publique, soit dans l'entreprise privée. Il a joué un rôle majeur pendant environ quarante ans dans la défense et la promotion du fait français à travers le Canada. Il s'est dissous vers les débuts de la Révolution tranquille.

Extrait :

Au cours de son histoire, qui aura duré près de 40 ans, l'Ordre aura contribué à la fondation d'organismes comme les Chevaliers de Champlain et les Clubs Richelieu, aura obtenu des gains importants pour les francophones comme la nomination de Mgr Guillaume Forbes à titre d'évêque francophone du diocèse d'Ottawa, le timbre, la monnaie et les chèques bilingues au Canada, puis aura participé à l'expansion des Caisses populaires Desjardins, à la défense des médias francophones, à l'adoption du fleurdelisé en 1948 comme drapeau officiel du Québec, à l'ouverture du Collège militaire royal de Saint-Jean en 1952 et de l'Université de Moncton. L'Ordre a aussi contribué à l'élection d'éminents politiciens qui ont changé le cours de l'histoire. On pense entre autres à l'élection de Jean Drapeau à la mairie de Montréal en 1954 ou à celle de Louis J. Robichaud, à titre de premier ministre du Nouveau-Brunswick en 1960.

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Les infirmières iraniennes en grève pour ne plus mourir au travail

1er octobre 2024, par Collectif — , ,
Les infirmières iraniennes sont en grève depuis plusieurs semaines. Au moment où nous écrivons ce sont 40 villes et environ 70 hôpitaux iraniens qui sont touchés. Elles (…)

Les infirmières iraniennes sont en grève depuis plusieurs semaines. Au moment où nous écrivons ce sont 40 villes et environ 70 hôpitaux iraniens qui sont touchés. Elles protestent depuis plusieurs mois déjà pour demander au gouvernement d'améliorer leurs conditions de travail et leurs salaires dérisoires, mais c'est le décès de trois de leurs consœurs, en mars dernier, et le décès de Parvaneh Mandani, infirmière à l'hôpital Imam Hossein de Sepidan, le 2 août dernier qui a attisé leur révolte. Ces femmes sont littéralement mortes d'épuisement, victimes de karoshi, un stress chronique qui mène progressivement à l'épuisement et possiblement à la mort par arrêt cardiaque, accident vasculaire cérébral ou suicide.

Invisibles

Alors qu'elles font du temps supplémentaire impayé, qu'il y a des écarts de rémunérations importants avec les médecins et les responsables d'hôpitaux, les gestionnaires des hôpitaux ignorent leurs demandes. Aussi, sur la scène internationale, à l'exception des médias iraniens et de quelques médias européens, on parle peu de ces professionnelles en soins, majoritairement des femmes, qui assurent l'une des fonctions les plus essentielles dans une société patriarcale : soigner la population.

Courageuses

L'Iran est un régime autoritaire et les personnes ou les groupes qui contestent ce régime subissent des représailles et de la répression, allant jusqu'à l'emprisonnement ou à des condamnations à mort. Les droits humains n'y sont pas respectés et particulièrement ceux des femmes. Rappelons le décès de Mahsa (Jina) Amini, jeune femme kurde de 22 ans arrêtée et battue par la « police des mœurs » à Téhéran en 2022 parce qu'une mèche dépassait de sous son voile. La situation est tellement grave que le gouvernement canadien avertit les citoyens « d'éviter tout voyage en Iran en raison […] du risque élevé de détention arbitraire et d'application imprévisible des lois locales. »

Selon les médias iraniens, plusieurs infirmières en grève ont été arrêtées, subissent des menaces de licenciement de la part des employeurs et de l'intimidation de la part des forces de l'ordre. Ce que nous lisons dans les journaux n'est que la pointe de l'iceberg et leur vie et leur intégrité sont menacées. Et pourtant, elles tiennent le coup avec courage et détermination.

Solidarité

Nous avons le devoir de leur apporter notre soutien alors que nous avons la chance de vivre dans une démocratie où l'on peut s'exprimer et protester librement. Devant de telles atteintes des droits humains, de discrimination contre un groupe composé majoritairement de femmes, devant la négation des droits du travail et l'abolition des droits syndicaux, nous ne pouvons pas nous taire. Nous, organisations féministes, syndicales, communautaires, de défense de droits lançons un appel à la solidarité pour que le sort atroce des infirmières iraniennes soit dénoncé. Nous incitons également le gouvernement canadien à interpeler ses vis-à-vis à l'échelle internationale pour que des sanctions ou autres actions soient mises en place. Les représentant-e-s du gouvernement canadien ont le pouvoir dénoncer et faire valoir les droits fondamentaux des infirmières iraniennes dans des instances internationales, comme l'Organisation des nation unies (ONU) et notamment l'Organisation internationale du Travail (OIT), dont la mission est la promotion de la justice sociale et des droits de l'humain et du travail. Quel que soit l'endroit dans le monde, il est intolérable que des femmes, des infirmières, soient exploitées et menacées de la sorte.

Signataires

Ramel françoise
Vice-présidente
Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Florence Thomas
Conseillère syndicale
FIQ

Marie-Eve Rancourt
Avocate

Liliane Côté
Coordonnatrice
FIQ

Sébastien Gingras
Conseiller syndical
Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ)

Judith Cardin Poissant
conseillère syndicale
FIQ

Marie Eve Lepage
Conseillère en communication
FIQ

Simon de Carufel
Conseiller en relations de travail
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Pierre-André Audet-Bédard
Conseiller syndical
FIQ

Annie Bélisle
Conseillère syndicale
FIQ

Jean-François Lahaise
conseiller syndical
FIQ

Sonia Danechi
Avocate
Federation interprofessionelle de la santé du Québec

Louis Guertin
Conseiller syndical
FIQ

Naomi Deschambault
Conseillère syndicale
FIQ

Isabelle Trépanier
Secrétaire générale
FIQ

Thomas Rougeaux
Avocat
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Catherine Fauteux
Conseillère syndicale
FIQ

Julie Bouchard
Directrice générale
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ

Malone Docteur
Conseiller syndical
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Marie-Claudel Mathieu
Conseillère syndicale
FIQ

Annie Rousseau
Conseillère syndicale
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec -FIQ

Patrick Gariépy
Conseillère syndicale
FIQ

Richard-Nathanaël Normandin
Conseiller Syndical
FIQ

Mathilde Rajotte
Conseillère syndicale
FIQ

Caroline Simard
Conseillère
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Caroline Proulx
Infirmière
Fiq

Josée Renaud
Conseillère syndicale
FIQ

Marbezy
Secrétaire
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Karine Pelletier
Conseillère syndicale
FIQ

Patrick Guay
Infirmier
FIQ

Audrée Gosselin
Technicienne en documentation
FIQ

Jean Pierre Roy Valdebenito
Conseiller syndical, infirmier
FIQ

Pasquier Laure
Secrétaire aux relations de travail
FIQ

Josiann Lahaie-Nadeau
Secrétaire juridique
FIQ

Christian Léonard
Conseiller syndical
FIQ

Pierre Charlebois
ASCLO
FIQ (Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec)

Diane Bouchard
Avocate
FIQ

Karine Paiement
Conseillère en relation de travail et infirmière
FIQ

Sara Caron-Guay
infirmière québécoise et conseillère syndicale
OIIQ et FIQ

Myrna Karamanoukian
Conseillère, Sociopolitique
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ

Sebastien Simard
Conseiller
FIQ

Kevin Mailloux
Infirmier Auxiliaire
CHU de quebec

Amélie Dolbec
Conseillère syndicale
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Joannie Michaud
Conseillère
FIQ

Ridza Cléophat
Conseillère syndicale
FIQ

Laurence Fortin-Pellerin
Conseillère syndicale
FIQ

Sarah Proulx Doucet
Avocate
FIQ

Guylaine Boulanger
Conseillère syndicale
FIQ

Emilie Beauchesne
citoyenne

Caroline Valiquette
Conseillère syndicale en relations de travail
FIQ

Julie Antoine
Coordonnatrice générale
Coalition Féministe contre la Violence envers les Femmes

Laurence Desaulniers
Conseillère syndicale
FIQ

Catherine Mac
Avocate - Conseillère syndicale
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Irène Brouillette
Présidente de CA Développement et Paix, retraitée de l'enseignement

Benoit Riopel
Conseiller syndical
FIQ

AREQ, ACIP, JEVI, PNL, Choeur symphonique de Sherbrooke, Ottawa Classical, Choir

Sara Lapointe
Conseillère syndicale en communication
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Sandra Etienne
Vice-présidente
APTS

Rébecca Laurin
avocate
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Isabelle Denis
Avocate-conseillère syndicale
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Élaine Giroux
conseillère syndicale
citoyenne

Annie-Christine Tardif
Vice-présidente à la vie professionnelle, responsable du comité de la condition des femmes
FAE

Béatrice Vaugrante
Directrice générale
Oxfam-Québec

Hélene Vézina
Infirmière Auxiliaire
CISSS des Laurentides

Monica Toro Ospina
Infirmière Auxiliaire
FIQ-Syndicat des ^rpfessionnelles en soins de Laurentides

Mélissa Mc Nicoll
Représentante syndicale et infirmière auxiliaire
FIQ

Chantal Page
Conseillère
FIQ

Dargis
Infirmière auxiliaire
FIQ SPSL

Virginie Riopel
Intervenante psychosociale
CALACS Coup de cœur

Manon St-Denis
Infirmière
FIQ-SPSL

Sonia Vendette
infirmière auxiliaire
CISSS des Laurentides

Sacha Nelson-Masse
Conseillère syndicale
FIQ

Mylène
Lavigueur
FIQ

L'équipe
Intervenante
centre des femmes l'héritage

Demers Kim
Infirmière Auxiliaire
FIQ SPSL

Sandra Perrier
infirmière auxiliaire chef d'équipe, agente syndicale
FIQ SPSLaurentides

Caroline Gravel
Présidente
Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale Nationale - FIQ

François Trudelle
Conseillère RLT
FIQ

Sasha Morancy
Conseillère syndicale
FIQ

Nadine Bédard-St-Pierre
1ère vice-présidente
Centrale des syndicats du Québec

Yannick Giroux
Vice-présidente et responsable de la Condition Féminine.
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec SFPQ

Drouin
Secrétaire
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Justine Lecomte-Rousseau
conseillère syndicale
FIQ

Sophie Ferguson
2e vice-présidente
Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)

Isabelle Dumaine
Présidente
Fédération de la Santé du Québec

Michel Simard
Conseiller syndical
FIQ

Kristina Dionne
Infirmière auxiliaire
ULDM

Évelyne Bessette

Julie Boivin
Présidente
FIQ SPS Saguenay Lac-St-Jean

Isabelle Roy
Présidente
Syndicat Régional des professionnelles en soins du Québec

Helene Gaignard
Secretaire
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

Geneviève Goupil
Adjointe administrative
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ

Stéphanie Goulet
Présidente intérim
FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Cantons de l'Est

Jackie Coulombe
Infirmière clinicienne - agente syndicale cat 1
CIUSSSCN

Marie-Hélène Verge
Conseillère syndicale
FIQ

Marie Eve Lepage
Conseillère en communication
FIQ

Carole Mercier
présidente
SPSCA

Marie-Eve Lingard lord
Infirmière clinicienne et agente syndicale
syndicat des professionnelles en soins de la Capitale Nationale - FIQ

Pierre Dionne
ASI
CISSSME

Geneviève Côté
infirmière auxiliaire et agente syndicale
CISSSME et FIQSPSME

Louis-Georges Delisle
Infirmière
CIUSSSCN

Naima Boulmane
Infirmière auxilaire
CIUSSS

Diane Bouchard
Avocate
FIQ

Jeanne Campeau-Devlin
Infirmière clinicienne
CIUSSSCN

Kathy Lagacé
Présidente par intérim
FIQ Syndicat des professionnelles en soins et cardiorespiratoires du Bas-St-Laurent

melanie cote
infirmiere auxiliaire
ciusscn

alexandre Girouard
Infirmière auxiliaire
CISSSME

Ariane Poirier
Infirmière clinicienne
CIUSSS de la Capitale-Nationale

veronic tremblay
infirmière clinicienne
ciussscn

Tim Dronkert
Infirmier
Spss Chum

Aurélie McBrearty
Infirmière
CHUM

Johanne Riendeau
Infirmiere
FIQ

Karine Côté Valcourt
infirmière
FIQ

corriveau
vice président tâche et organisation du travail par intérim
Fiq SPSS Odim

Elizabeth Rich
Inf aux chef d'équipe
CIUSSS ODIM

Jimmy Sincere
V.P. Relation de Travail
FIQ-SPSSODIM

Nicole Roy
Infirmière
CIUSSSODIM

Julie Daignault
Inhalothérapeute
CISSS des Laurentides

Marysa Diadelfo
Registered nurse and rep FIQ
FIQ

Valérie Grondines
Secrétaire
FIQ

Joelle Bilodeau
Inf.aux
SPSS CSMTL

Cynthia Jehoda
Nurse
CIUSSS ODIM

Anusree Nath
Agente syndicale
FIQ-SPSS-CSMTL

Samir hadj arab
Infirmier aux
Ch verdun

Denis Cloutier
Infirmier
CIUSSS de l'est de l'île de Montréal

MARIE-CLAUDE Rolland
infirmière
Ciusss de l'est de Mtl

Veronique Michaud
Infirmière clinicienne
Ciusss Est de Montréal

Justine
Infirmiere auxiliaire
Ciusss de l est

Hafi
Infirmière clinicienne
Ciusss Est de Montréal

Nathalie Thibault
Infirmière auxiliaire Vp Santé et sécurité au travail Fiq-SPS ESTIM
FiQ SPSESTIM

Blais Gina Nadia
Infirmière
Iusmm

Christine Picard
Infirmière
Cemtl

Karine dumulong
Infirmière
Hmr

Pierre
Grace
Hmr

Marjolène Di Marzio
Conseillère en soins,
Ciusss de l'est de Montréal, hôpital Maisonneuve Rosemont

Rosemary Lemaire
Assistante au Supérieur Immédiat.
CIUSSS CEMTL

Sophie McInnis
Infirmière
HMR

Isabelle Simard
Infirmière
Couds de l'est de l'île de Montréal

Ann Ross
Infirmière
CLSC

Javiera kegevic
Infirmière
Hopital

EL MEHMAZI BOUCHRA
Infirmière clinicienne assistante infirmière chef
Ciusss de l'est de l'île de Montréal

Suzanne
Infirmiere
Cemtl

Geneviève rousseau
Infirmière auxiliaire
Lucille Teasdale chsld

Audrey Lalonde
IPSPL
CIUSSS Est Montréal

Sonia Boisvert
Infirmière Auxiliaire
CIUSSS de l'EST de l'île de Montréal

Caitlin pearce
Infirmière auxiliaire
Ciusss de lest de lile de montreal

Fangnigbe
Infirmier Chef d'équipe
Ciusss de l'Ouest de l'île de Montréal

Elena Ciutescu Buse
infirmière
FIQ SPSS centre Sud

Rose-Hélène Tiberio Fontaine
Infirmière Représentante syndicale
Ciusss de l est de l'île de montréal SPSESTIM FIQ

Fraser-Michaud, Maude
Infirmière clinicienne
Ciuss de l'est de l'île de Montréal

Julie Bissonnette
Infirmière
Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Mailhot Sophie
infirmière auxiliaire
ciusss ccsmtl

Sonia Lemieux
Infirmière auxiliaire
CIUSSS de l'Est de Montréal

Cathy Thompson
Infirmière auxiliaire
HMR

Nadia Meddouri
Infirmière auxilliaire
Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Elisabeth Rodrigues
Infirmiere
Ciuss de l'est

Carole Boulerice
Infirmière
Iusmm

Elahé Machouf
infirmière retraitée
FIIQ

Caroline
Infirmière auxiliaire
Ciusss de lest de Montréal

Sophie Goyette
Infirmière clinicienne
Retraitée

Véronique baril
Infirmière clinicienne
Ciusss nord île Montreal

Edith Barrett
Infirmière auxiliaire
Fiq

Marilyn St-Pierre
Infirmière
HMR

Nancy Hogan
Présidente
SICHU Qc

Nimâ Machouf
Epidémiologiste

L'Association des Femmes Iraniennes de Montréal

Élaheh Chokraï
Militante
Anciennement représentante FIIQ

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Francisation : loin de la flexibilité prônée par le gouvernement caquiste

1er octobre 2024, par Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Fédération des Travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) — , ,
La récente décision du ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Jean-François Roberge, de cesser de financer des incitatifs à la francisation à temps (…)

La récente décision du ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Jean-François Roberge, de cesser de financer des incitatifs à la francisation à temps partiel et en milieu de travail est décevante et envoie un bien mauvais signal à celles et ceux qui souhaitent apprendre le français et pleinement intégrer la société québécoise.

Depuis 2019, le gouvernement du Québec offrait une compensation financière de 28 $ par jour pour encourager les cours de francisation à temps partiel. Il soutenait aussi les entreprises de plus de 100 employés qui offraient de la francisation en remboursant en partie les salaires. En proposant plusieurs manières de se franciser, on augmentait du coup l'accessibilité.

Vingt-huit dollars par jour peut sembler peu, mais pour les personnes immigrantes, qu'on sait plus vulnérables et précaires, ce montant consistait en un soutien précieux et essentiel. Quant au soutien financier offert aux entreprises, nous doutons fortement que les entreprises continueront de libérer leurs employés pour leur permettre de se franciser sans ce soutien. Un consensus existe pourtant entre les différents partenaires syndicaux, patronaux et communautaires quant à la nécessité d'augmenter la francisation.

En effet, le succès de la formation passe par une offre flexible. Tous ne vivent pas les mêmes réalités. Pour les personnes immigrantes, la possibilité d'apprendre le français à temps partiel tout en recevant un soutien financier consiste en des voies intéressantes d'apprentissage qui se conjuguent bien avec le cumul d'autres responsabilités familiales ou professionnelles.

Les organismes communautaires de francisation et les milieux de travail auront appris la nouvelle à deux semaines de préavis. Pour les personnes immigrantes déjà engagées dans une démarche de francisation, elle fait l'effet d'une douche froide et accentuera leur précarité. Alors que les discours publics se durcissent à l'endroit des personnes immigrantes, il est inquiétant de voir le gouvernement mettre la hache dans des mesures qui fonctionnent pourtant bien. Nous le répétons : l'intégration passe par l'accès à la fois à l'emploi et à notre langue commune, et le succès de toute mesure de formation par une offre flexible. La décision du ministre Roberge va exactement dans le sens contraire.

Il n'est pas trop tard pour revenir sur cette décision. Le ministre a encore l'occasion de corriger le tir en montrant qu'il est à l'écoute du milieu, mais surtout de celles et ceux qui ont choisi le Québec.

Signataires

Luc Vachon, président, Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Caroline Senneville, présidente, Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Pascal Côté, vice-président, Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Denis Bolduc, secrétaire général, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

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